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Table des matières

Introduction............................................................................................................................................. 1

I-Perméabilité intestinale physiologique et physiopathologique ........................................................... 2

a-Caractéristiques physiologiques........................................................................................................... 2
b- La zonuline .......................................................................................................................................... 3
c-Caractéristiques physiopathologiques ................................................................................................. 3

II-Génétique et épigénétique .................................................................................................................. 4

a- Génétique ............................................................................................................................................ 4
b-Epigénétique ........................................................................................................................................ 6

III- Impacts sur le soin et l’alimentation .................................................................................................. 7

a-Aliments importants pour l’intégrité de la muqueuse intestinale ....................................................... 7


b- Les anti oxydants alimentaires ............................................................................................................ 7
c-Médicamentation ................................................................................................................................. 8

Conclusion ............................................................................................................................................... 9
Résumé en anglais ................................................................................................................................... 9

Bibliographie.......................................................................................................................................... 10
Webographie ......................................................................................................................................... 10

Annexes ................................................................................................................................................. 11
Annexe 1-Schéma de la perméabilité intestinale.............................................................................. 11
Annexe 2- Evolution structurale des anticorps monoclonaux à usage thérapeutique. .................... 11
Introduction

La maladie de Crohn est définie comme une « inflammation chronique de l’intestin ». En France, cette
maladie touche environ 1 personne sur 1 000, avec chaque année 8 nouveaux cas pour 100 000
habitants. La fréquence de cette maladie semble en augmentation, avec une poussée dans les pays qui
adoptent des modes de vie industriels, avec une forte propension chez les sujets féminins, jeunes entre
20 et 30 ans. Les causes de la maladie sont non déterminées. Des hypothèses sont avancées sur de
multiples facteurs, dont la génétique, l’alimentation, le stress ou encore le mode de vie et le
tabagisme1.

La perméabilité de la membrane, notamment celle des cellules épithéliales de l’intestin est une
caractéristique normale permettant le passage de molécules. Cependant cette perméabilité est
dysfonctionnelle dans les maladies inflammatoires telles que la maladie de Crohn2. Cette particularité
n’est pas anodine, car elle entraîne un grand nombre d’invasions délétères et agressives pour l’appareil
digestif. Pourtant, l’accent est plus souvent mis sur la poussée inflammatoire dans la définition de la
maladie de Crohn. Mais quel rôle joue cette perméabilité dans la pathologie ? Une question se pose.
La perméabilité membranaire pourrait-elle être une cause majeure et non un simple symptôme de la
maladie de Crohn ? L’enjeux de cette question est de mieux comprendre le fonctionnement de la
maladie et de pouvoir proposer des traitements adaptés.

Nous verrons dans une première partie les caractéristiques de la perméabilité membranaire
physiologique, son fonctionnement, comprenant le rôle important des jonctions occlusives et de la
zonuline. Ce fonctionnement physiologique sera opposé à un fonctionnement physiopathologique et
ses caractéristiques dans la maladie de Crohn. Puis dans un deuxième temps nous étudierons le rôle
de l’hérédité et les marqueurs génétiques liés à la perméabilité dysfonctionnelle de la membrane. Ce
chapitre s’appuiera sur les connaissances actuelles en matière de génétique et épigénétique de la
perméabilité membranaire. Ainsi seront développées les questions de l’influence des différentes
mutations et polymorphismes génétiques, mais aussi l’expression des gènes en fonction de leur
environnement et leur impact sur l’intestin et sa membrane. Enfin, la dernière partie traitera des
aliments conseillés pour limiter et prévenir la fragilité de la membrane intestinale, puis des thérapies
et biothérapies médicamenteuses par anti TNF alpha.

1
Maladie de Crohn : définition et facteurs favorisants, site de la sécurité sociale
« amélie.fr « https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-crohn/definition-facteurs-favorisants
2
Mécanismes régulateurs de la perméabilité des jonctions serrées épithéliales du tube digestif, Lionel Bueno
Unité de neurogastroentérologie, Cahiers de Nutrition et de Diététique, Volume 45, n° 2, pages 72-77 (avril
2010)
I-Perméabilité intestinale physiologique et physiopathologique

La barrière intestinale est un filtre, extrêmement fin de 4 /100 de mm d’épaisseur. Cette membrane a
une perméabilité sélective, permettant à certaines molécules, de pénétrer la circulation sanguine ou
lymphatique, avant d’être distribuées aux organes1. En cas d’hyperperméabilité, des toxines
bactériennes, des champignons et diverses molécules incomplètement dégradées peuvent venir
affecter l’organisme2. Cette partie traitera des modes de diffusion à travers la membrane intestinale
en comparant une perméabilité physiologique et une perméabilité physiopathologique.

a-Caractéristiques physiologiques

Pour se protéger, l’épithélium intestinal possède des mécanismes protecteurs. Sa flore intestinale,
constituée de bactéries natives de l’organisme empêche, par compétition, les bactéries allogènes et
pathogènes de s’installer. Les mucines, secrétées en abondance, formées de glycoprotéines chargées
négativement qui empêchent le contact direct avec les bactéries. Dans la couche de mucus, de
nombreuses molécules antimicrobiennes créent une barrière chimique. Les immunoglobulines A
agissent comme une colle emprisonnant les produits bactériens toxiques. La bile a un effet inhibant
sur la croissance des bactéries. Enfin la structure de l’épithélium représente sa meilleure défense3.

Les entérocytes ou cellules intestinales ont pour caractéristique principale d’être « absorbantes ». Ces
cellules prismatiques ont un pôle apical présentant des microvillosités caractéristiques. Ces cellules
forment en s’assemblant la barrière intestinale. La diffusion à travers cette barrière se fait de manière
passive pour la majorité des molécules. Elles sont en ce cas de moyenne et grande taille et contournent
les entérocytes. Une minorité de molécules inférieures à 0,4nm entrent par diffusion active à travers
la membrane des entérocytes.

La cellule intestinale comprend 4 types de jonctions, intermédiaires, communicantes, desmosomes et


serrées. Entre chaque entérocyte il y a une jonction serrée, ou encore occlusive. Ces jonctions assurent
l’étanchéité de la cellule aux molécules de grande taille. Les principaux constituants de ces barrières
paracellulaires sont des protéines transmembranaires la claudine et l occludine. Ces deux protéines
sont régulées par la« pré-haptoglobine » dite « zonuline »4.

1
Cf annexe 1 shéma de la perméabilité intestinale
2
Dr Marie Andrée Auquier, Les bactéries au secours de votre intestin, traiter les intolérances alimentaires,
page 69-70, Editions Ellébore, 2018.
3
Philippe Sansonetti, Passage de la barrière intestinale par les bactéries (1) De la physiologie à la pathologie,
pdf disponible sur collège de France.fr, 2010
4
Idem source 1
b- La zonuline

La zonuline est une glycoprotéine sérique, formée au niveau du foie et de la muqueuse intestinale. La
zonuline est la pré-haptoglobine. Chez l’être humain il existe deux formes d’haptoglobine ( HP), HP1
et HP2. L’haptoglobine est formée de deux chaînes, alpha et beta. L’un des rôles les plus connus de
l’haptoglobine est de se lier à l’hémoglobine après une hémolyse, afin de former un assemblage
haptoglobine-hémoglobine dans le but d’éliminer le complexe rapidement, de récupérer du fer et de
protéger le néphron de la toxicité de l’hémoglobine pure12.

La zonuline a un autre rôle primordial, celui de réguler le mouvement de l’eau, des nutriments, des
bactéries et des globules blancs. Sous sa forme active pré HP2 elle contrôle l’ouverture des jonctions
serrées. Une perturbation de cette fonction peu mener à une hyperperméabilité.

c-Caractéristiques physiopathologiques

La zonuline a été remarquée pour être un marqueur d’inflammation dans les analyses sanguines. Cette
propriété provient de l’action indirectement pro inflammatoire de la zonuline. En effet, certaines
bactéries pathogènes et la gliadine semblent pouvoir stimuler la zonuline de manière excessive. Le
récepteur intestinal de la gliadine CXCR3 à réception de peptides spécifiques de gliadine secrète de la
zonuline. Cette production excessive provoque un relâchement des jonctions occlusives et donc une
porosité anormale de la barrière intestinale. La barrière intestinale ne joue plus son rôle et laisse alors
passer de grosses molécules, des toxines bactériennes, des aliments incomplètement dégradés, des
champignons.

Quand des antigènes se retrouvent dans le sang, le système immunitaire cherche à les éliminer par
l’action d’anticorps. Les macrophages vont alors créer des cytokines de type Interleukine 12 ( IL12) et
Interleukine 23 (IL23) et des lymphocytes NK3. Par l’intervention des Interleukines 23 les lymphocytes
T CD4+ vont se différencier en lymphocytes Th17. L’interleukine 12 va elle créer des lymphocytes Th1.
Les lymphocytes Th1 et Th17 vont libérer de l’interféron-gamma (IFN-y) et des facteurs de nécroses
tumorale « TNF alpha »4. L’inflammation massive résultant de ces réactions peut encourager
l’apparition de maladies auto immunes ou leur persistance, ainsi que des cancers5.

1
Asleh R, Marsh S, Shilkrut M, Binah O, Guetta J, Lejbkowicz F, Enav B, Shehadeh N, Kanter Y, Lache O, Cohen
O, Levy NS, Levy AP Circ Res. Epub, 2003 Jun 13.
2
Biomnis, Précis de biopathologie, analyses médicales spécialisées, haptoglobine,2012
3
Cellules tueuses naturelles « natural killer » en anglais
4
G. Malamut, EM consult, Gastroentérologie Clinique et Biologique, Volume 32, n° 3, pages 354-356 (2008)
5
A. Mathian , K. Dorgham , C. Parizot , J. Haroche , D. Nochy , M. Miyara , P. Debré , G. Gorochov , J.C. Piette , Z.
Amoura, EM consulte, La revue de médecine interne, Volume 29, n° S3 page 313 (décembre 2008)
II-Génétique et épigénétique

De nombreux gênes et mutations ont été mis en cause dans la maladie de Crohn et sa perméabilité
membranaire. Pour rechercher des gênes de susceptibilités, les deux méthodes les plus utilisées dans
les maladies inflammatoires chroniques sont les études d’associations et les études de liaisons.
L’environnement peut lui aussi avoir un impact sur nos gênes. La voie épigénétique

a- Génétique

Gene en cause PTPN2 CARD 15 OCTN associé à


DLG5
Nom de l’étude Variations of PTPN2 and NOD2/CARD15 : relevance in clinical Les facteurs
PTPN22: Role in the practice. d'environnement dans la
Pathogenesis of Type 1 maladie de Crohn et la
Diabetes and Crohn's rectocolite hémorragique
Disease. (tabac et appendicectomie
exclus)
Sujet d’étude Polymorphisme d’un seul Confirmation du diagnostic de Crohn L’association des gènes
nucléotide ( PSN) sur le gêne dû à la présence de mutation sur le DLG5 et OCTN pourrait
PTPN2 et rôle dans la maladie gêne CARD15. avoir un rapport avec la
de Crohn. maladie de Crohn

Résultats Une faiblesse ou une 4 mutations observées sur le gêne Le gêne OCTN
altération de la tyrosine CARD15 chez les personnes chromosome est un
phosphate pourrait altérer la atteintes par la maladie de Crohn. transporteur de cations
membrane intestinale et organiques exprimé dans
La présence de ces mutations ne les lymphocytes T, les
favoriser les inflammations.
peut que confirmer un diagnostic qui macrophages et les
manquerait d’élément, mais pas à cellules épithéliales.
déterminer d’avance l’apparition de
la maladie. Le gêne DLG5 code une
protéine guanylate kinase,
situé dans les jonctions
intercellulaires qui semble
jouer un rôle dans
l’intégrité des cellules de
l’épithélium intestinale et la
régulation de la croissance
cellulaire.

Des études
supplémentaires sur des
cohortes variées seront
nécessaires pour tirer des
conclusions.
Durée de l’étude Regroupement d’études 10 ans L’étude de peltekova (2004)
et nombres de faites par d’autres auteurs semble se baser sur des
participants (si Plusieurs centaines de familles observation faites au
cité) L’étude Chritiakova (2010) a (Bénévoles) département de médecine
été faite sur un nombre de l’université de Toronto
inconnu de souris. au département
d’immunologie au Sinai
L’étude de Spalinger (2013) a Hospital Samuel Lunenfeld
Research Institute, au
été faite sur un nombre Canada. Les méthodes
inconnu de tissus intestinaux utilisées ne sont pas cités.
sains et inflammés
appartenant à des patients. L’étude Stoll M ( 2004)
A utilisé la méthode de
clonage positionnel à
l’hôpital universitaire
Schleswig-Holstein en
Allemagne. Le nombre de
participant ou le choix du
tissus n’est pas cité.
Bibliographie Robert C. Sharp and al. Pub Jean-Pierre Hugot, and al Prévost Jantchou , Elisabeth
med Central 2015. Gastroentérologie Clinique et Monnet , Franck Carbonnel,
Biologique Gastroentérologie Clinique
Vol 26, 2002. et Biologique, Vol 30, juin
2006
S’appuie sur 1-Chistiakova D. A., Projet réalisé par la Fondation Jean- Peltekova VD, Wintle RF,
études/projet Chistiakova E. I.), T-cell Dausset, soutenu par l'Association Rubin LA, Amos CI, Huang
protein tyrosine phosphatase François-Aupetit, le GETAID et Q, Gu X, et al. Functional
: a rôle in inflammation and
EPIMAD. variants of OCTN cation
autoimmunity. Int. J.
Diabetes Mellite. 2, 114– transporter genes are
118. 10.1016/j.ijdm, 2010 associated with Crohn
disease. Nat Genet 2004 ;
2-Loss of protein tyrosine 36 : 471-5.
phosphatase nonreceptor
type 22 regulates interferon- Stoll M, Corneliussen B,
γ-induced signaling in human
monocytes. Costello CM, Waetzig GH,
Spalinger MR, Lang S, Weber Mellgard B, Koch WA, et al.
A, Frei P, Fried M, Rogler G, Genetic variation in DLG5 is
Scharl M associated with
Gastroenterology. 2013 May inflammatory bowel
disease. Nat Genet 2004 ;
36 : 476-80.
b-Epigénétique

Le gêne CEACAM6 encode une protéine antigène carcinoembryogénique. Il est classé avec les gènes
et pseudogènes des molécules d’adhésion cellulaires. Le récepteur pourrait être responsable des
invasions de la flore intestinale par des bactéries Escherichia coli adhérentes et invasives dans l’iléon.
Ces mêmes bactéries seraient capables d’induire une expression anormale de sa cellule hôte. Par
extension elles provoquent une inflammation de la zone colonisée1. Lors de la synthèse du récepteur
CEACM6, sa méthylation serait trop faible. A cause de l’hypométhylation du site CpG ( dinucléotide
cytosine phosphate guanine) localisée dans le site de fixation de HIF-1 (hypoxia-inducible factor) sur le
promoteur ceacam6, l’expression du gêne serait trop forte d’environ 35%.

Les études préliminaires menées en épigénétique sont des pistes intéressantes. Mais à l’heure actuelle
elles ne connaissent pas de consensus, permettant de déduire des applications en pathologie. La
compréhension de la perméabilité membranaire pourrait aider à mieux suivre, mieux accompagner le
patient avec des conseils plus objectifs, et moins généraux.

L’Epigénétique est une voie prometteuse. Cette dimension de recherche pourrait mener à une
médecine complètement différente personnalisée. A l’heure actuelle les connaissances sont basées
sur le génome. Mais des découvertes récentes font état d’un lien entre les régimes alimentaires et la
modification de l’expression génétique menant à des désordres métaboliques2. En percevant un
épigénome, la méthylation des gènes impactés dans leur expression par l’environnement, pourrait être
contrôlée, par l’alimentation thérapeutique, ou encore l’activité physique.

1
Barnich N, Darfeuille-Michaud A, Abnormal CEACAM6 expression in Crohn disease patients favors gut
colonization and inflammation by adherent-invasive E. coli, pubmed, 2010.
2
C. Junien, C. Gallou-Kabani, A. Vigé, M.-S. Gross Epigénomique nutritionnelle : impact de régimes alimentaires
déséquilibrés sur les processus épigénétiques de programmation au cours de la vie et transgénérationnels,
Annales d'Endocrinologie, Vol 66, N° 2-C3 - avril 2005, pp. 228-
III- Impacts sur le soin et l’alimentation

L’alimentation a un rôle important dans les maladies comportant une hyperperméabilité intestinale.
Les troubles inflammatoires chroniques, les diarrhées, les troubles de la digestion sont des
désagréments quotidiens qui peuvent être évités ou diminués par une alimentation adaptée.
Actuellement aucun médicament ne soigne la maladie de Crohn. Cependant des traitements peuvent
considérablement apaiser les poussées et éviter sur le long terme des chirurgies.

a-Aliments importants pour l’intégrité de la muqueuse intestinale

La L-glutamine est un acide aminé constituant les jonctions serrées. C’est l’acide aminé le plus
abondant de l’organisme.1 . Son apport recommandé est de 500mg à 1g par jour. La glutamine se
trouve dans les viandes, poissons, légumineuses, céréales, produits laitiers.

Le zinc, oligoélément le plus abondant après le fer joue également un rôle de maintien de l’intégrité
de la muqueuse intestinale et aide à freiner les réactions inflammatoires. Il est cofacteur de l’activité
de plus de 200 enzymes. On le trouve dans les fruits de mer et les abats2.

Le n-butyrate inhibe les des histones déacétylases (HDAC), ce qui permet l’expression de gènes
participant à la survie cellulaire et la cohésion intercellulaire. Le butyrate permet la synthèse et le
maintien de lymphocytes T régulateurs (Treg) dans l’intestin. Les Treg secrétent des cytokines
« suppressives ». Ils inhibent la production d’autres lymphocytes T effecteurs. Ils participent à la
tolérance immunitaire. Si l’apport de butyrate décroît, l’intégrité de l’épithélium est affectée, les
cellules meurent et le corps détruit des antigènes qu’il tolère en temps normal3.

b- Les anti oxydants alimentaires

Le stress oxydatif et une agression des constituants cellulaires. Des espèces réactives oxygénées
« ROS » et espèces réactives oxygénées et azotées « RONS » sont ce que l’on appel des radicaux libres
« RL ». Les radicaux libres sont des espèces ayant un ou plusieurs électrons dits célibataires, non
rattachés. Ces entités sont donc très instables.

Les vitamines A, E, C sont des antioxydants, qui aident à réduire les radicaux libres générés par des
réactions d’oxydoréduction4. Des molécules complexes peuvent également avoir un effet antioxydant,
comme les flavonoïdes présents dans les végétaux responsables de leur couleur, les caroténoïdes et
polyphénols. Certaines enzymes peuvent avoir un effet antioxydant comme la superoxyde dismutase,
le glutathion, la peroxydase et la catalase5 .

1
RadhaKrishna Rao and Geetha Samak, Role of Glutamine in Protection of Intestinal Epithelial Tight Junctions,
US National Library of Medicine National Institutes of Health, 2011.
2
Dr Marie Andrée Auquier, Les bactéries au secours de votre intestin, traiter les intolérances alimentaires,
page 69-70, Editions Ellébore, 2018.
3
Joseph bisaccia, Saidi soudja, Le butyrate, un médiateur métabolique bactérien salutaire pour la réaction du
greffon contre l’hôte, Med Sci (Paris),Volume 33, Number 10, page 862-864, Octobre 2017
4
Benedicte Rullier, l’hygiène alimentaire, retenir l’essentiel, repères pratiques, Nathan, p72-73, 2017
5
Eugénie Auvinet, Caroline Hirschauer, Anne-Laure Meunier, Alimentations, nutrition et régimes, collection
diététique et nutrition, 3ieme édition, page 297, 2017
c-Médicamentation

Le 5-ASA (dérivés de l’acide aminosalicylique : mésalazine, sulfasalazine) est un médicament par voie
orale, utilisé en prévention de récidives après une chirurgie de l’intestin. Son action est anti
inflammatoire1.

Les corticoïdes utilisés pour faire baisser l’inflammation lors des crises. La prise peut se faire par voie
orale, injectable ou rectale. Leur utilisation ne doit pas dépasser 3 mois. Le patient devra également
éviter le sel, se supplémenter en vitamine D et en calcium.2.

Lorsqu’ un patient est trop dépendant du traitement aux corticoïdes, de l'azathioprine peut alors être
prescrite. Ce médicament est un immunosuppresseur, qui calme la prolifération de cellules participant
à la réponse immunitaire. L’azathioprine inhibe en fait la synthèse des cycles purines des nucléotides
en libérant de la 6MP (mercatopurine 6)3.

Enfin, quand les corticoïdes ne font pas d’effet, des immunomodulateurs, les anti-TNF peuvent être
prescrits. Leur utilisation se fait par injection intraveineuse ou sous cutanée. Les anti-TNF sont des
« biomédicaments », ils se comportent soit comme des anticorps monoclonaux, soit en imitant le
récepteur TNF II. Les anticorps monoclonaux sont de type IgG1. Il en existe trois types4 dits
« partiellement ou totalement humanisés » qui contiennent plus ou moins de cellules humaines. Les
autres cellules proviennent de rongeurs de laboratoires (rats, souris...). En effet ces médicaments font
parties des « biothérapies », ils sont créés par la biologie, en cultivant des cellules. La culture permet,
dans le cas des anti-TNF, de synthétiser des anticorps spécifiques5. Une réponse clinique de 90% a été
observée à court terme chez les patients ayant reçu de l’infliximab

La culture des anticorps se fait en 4 étapes. Premièrement un antigène ou un haptène est inoculé à un
animal, afin de stimuler la production d’anticorps monoclonaux. Les anticorps sont récoltés, puis
fusionnés avec une cellule cancéreuse « myélome », en utilisant du polyéthylène de glycol ou par
électroporation. Enfin les cellules sont sélectionnées, clonées et mises en production.

1
Le traitement de la maladie de Crohn, site de la sécurité sociale amélie :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-crohn/traitement
2
Amélie.fr
3
Collectif d’auteur, azathioprine, Vidal 2013,
4
Cf annexe 2 « Evolution structurale des anticorps monoclonaux à usage thérapeutique »
5
M. Allez, Utilisation pratique des anticorps monoclonaux anti-TNF au cours des maladies inflammatoires de
l’intestin, Gastroentérologie Clinique et Biologique Volume 32, n° 5P1 pages 467-477 (mai 2008)
Conclusion

La perméabilité membranaire sélective est nécessaire au transport cellulaire et au maintien des


équilibres hydrostatiques et électrolytiques du corps. Chez les personnes atteintes de la maladie de
Crohn l’augmentation de la perméabilité crée une fragilité vis-à-vis des antigènes à l’intérieur de
l’intestin, ainsi qu’à des molécules pro-inflammatoires. Ces attaques entraînent à leur tour des
diarrhées et une altération des défenses immunitaires. Ces symptômes que l’on imputait
essentiellement aux crises avec poussées inflammatoires, sont en réalité dues à l’altération de la
muqueuse intestinale. Partant de ces conclusions, de nouvelles thérapies axées sur la perméabilité
membranaire sont étudiées. C’est le cas de la médicamentation par biomédicaments, ou encore la
phagothérapie par bactériophage. Cette thérapie s’intéresse à l’invasion de la barrière intestinale par
des Escherichia coli, dites « adhérent-invasives ». Des essais prometteurs sur des souris, puis des
cellules humaines vont permettre le passage aux essais cliniques1. L’étude de l’épigénétique pourrait
elle aussi mener à découvrir des thérapies individualisées, avec une alimentation et une médication
adaptée spécifiquement au patient et non à un cas général.

Résumé en anglais

Crohn disease is an inflammatory bowel disease, responsible of a non physiological intestinal


permeability. This pathology have a multifactorial pathogenesis. Pathogenic bacteria may increase
gliadine receptor CXCR3 secretion of zonuline. It disrupt the tight jonctions, leading to a defective
intestinal barriere. An epidemiological evidence for a genetic contribution in Crohn disease can be
defined. Four genes PTPN2, CARD 15, OCTN associated with DLG5 are corralated with a genetic
contribution, altering intestinal immune homeostasis. Epigenetic mechanisms can mediate
interactions between environment and genome. Epigenomic is an emerging discipline, further studies
will be needed to understand how this factor interact with bowel disease.

Diet can help with leaky gut syndrome. L-glutamine, zinc and n-butyrate and antioxydant molecules
may play a role on inflammation, thight junction and intestinal barriere integrity. Anti Tnf alpha and
corticosteroids therapy are currently used in Crohn disease. New therapeutic approaches with biologic
agents like « infliximab », a monoclonal antibody, are prescribed to patient suffering from bowel
disease. Futur breackthrough and studies on epigenomic, bacteria and medication may lead to a better
undesrstanding of the intestinal permeability and how to cure Crohn disease.

1
LA PHAGOTHÉRAPIE EFFICACE DANS LA MALADIE DE CROHN, Institut pasteur, le journal de la recherche, 30
janvier 2017. Source : Bacteriophages targeting adherent invasive Escherichia coli strains as a promising new
treatment for Crohn’s disease Matthieu Galtier et ali, archives ouvertes de l’institut pasteur, Submitted on 14
Jun 2017.
Bibliographie

1. Mécanismes régulateurs de la perméabilité des jonctions serrées épithéliales du tube digestif,


Lionel Bueno

2. Unité de neurogastroentérologie, Cahiers de Nutrition et de Diététique, Volume 45, n° 2, pages


72-77 (avril 2010)

3. Dr Marie Andrée Auquier, Les bactéries au secours de votre intestin, traiter les intolérances
alimentaires, page 69-70, Editions Ellébore, 2018.

4. P.Sansonetti, Passage de la barrière intestinale par les bactéries, collège de France.fr, 2010

5. Asleh R, Marsh S, Shilkrut M, and Al. , Epub, 2003 Jun 13.

6. Biomnis, Précis de biopathologie, analyses médicales spécialisées, haptoglobine,2012

7. G. Malamut, EM consult, Gastroentérologie Clinique et Biologique, Vol 32, p354-356 (2008)

8. Mathian , K. Dorgham , C. Parizot , J. Haroche , D. Nochy , M. Miyara , P. Debré , G. Gorochov ,


J.C. Piette , Z. Amoura, EM consulte, La revue de médecine interne, Volume 29, 2008

9. Barnich N, Darfeuille-Michaud A, Abnormal CEACAM6 expression in Crohn disease patients


favors gut colonization and inflammation by adherent-invasive E. coli, pubmed, 2010.

10. C. Junien, C. Gallou-Kabani, A. Vigé, M.-S. Gross Epigénomique nutritionnelle : impact de


régimes alimentaires déséquilibrés sur les processus épigénétiques de programmation au
cours de la vie et transgénérationnels, Annales d'Endocrinologie, Vol 66, 2005, p. 228

11. RadhaKrishna Rao and Geetha Samak, Role of Glutamine in Protection of Intestinal Epithelial
Tight Junctions, US National Library of Medicine National Institutes of Health, 2011.

12. Dr Marie Andrée Auquier, Les bactéries au secours de votre intestin, traiter les intolérances
alimentaires, page 69-70, Editions Ellébore, 2018.

13. Joseph bisaccia, Saidi soudja, Le butyrate, un médiateur métabolique bactérien salutaire pour
la réaction du greffon contre l’hôte, Med Sci (Paris),Volume 33, page 862-864, 2017

14. Benedicte Rullier, l’hygiène alimentaire, retenir l’essentiel, repères pratiques, Nathan.

15. Eugénie Auvinet, Caroline Hirschauer, Anne-Laure Meunier, Alimentations, nutrition et


régimes, collection diététique et nutrition, 3ieme édition, page 297, 2017

16. Collectif d’auteur, azathioprine, Vidal 2013,

17. M. Allez, Utilisation pratique des anticorps monoclonaux anti-TNF au cours des maladies
inflammatoires de l’intestin, Gastroentérologie Clinique et Biologique Volume 32, 2008

18. Bacteriophages targeting adherent invasive Escherichia coli strains as a promising new
treatment for Crohn’s disease Matthieu Galtier et ali, archives de l’institut pasteur, 2017.

Webographie

19. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-crohn/definition-facteurs-favorisants
Annexes

Annexe 1-Schéma de la perméabilité intestinale


Annexe 2- Evolution structurale des anticorps monoclonaux à usage thérapeutique.

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