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Symétrie et esthétique

I. Identité et différence : deux sources du plaisir esthétique.


j’ai souvent identifié des concepts dans mes cours sur l’esthétique, comme étant à l’origine
du plaisir esthétique. A savoir la répétition du même ( l’identique ) et la perception de la
différence ( l’altérité ). Ce qui est intéressant à noter c’est que si l’on se limite stricto sensu à
chacune de ces bornes , le plaisir peut se changer en déplaisir.

Plus généralement ces notes reprennent l’intuition de Diderot dans son Traité du
beau : 1752 « "J'appelle donc beau hors de moi, tout ce qui contient en soi de quoi réveiller dans
mon entendement l'idée de rapports; et beau par rapport à moi, tout ce qui réveille cette idée". »

Les rapports désignent la disposition des éléments dans l’espace et dans le temps .
Cela va fonder le plaisir pictural ( espace ) et musical ( temps ).
Ces éléments peuvent se répéter ( rapport d’identité ) ou différer ( rapport d’altérité ) ou
comporter les deux types de rapports ( rapports de symétrie ou de quasi-symétrie ).
La perception de ces rapports peut être à l’origine d’un plaisir qui n’est pas nécessairement
de même nature ( le plaisir du sucre et celui du sel ).

Je distinguerai donc trois plaisirs ici :


L’identique ( le même )
Le différent ( l’autre )
Le symétrique ( le médian entre le même et l’autre ).

En tant que tels, ces plaisirs ont droit de cité dans l’esthétique qui demeure une cité
démocratique.
Toutefois, les deux premiers plaisirs sont des plaisirs de l’instable. Car une chose si elle se
répète indéfiniment peut changer en son contraire, le plaisir peut se transmuer en déplaisir.
De même un changement perpétuel dérangerait.

Le symétrique donne lieu à un plaisir stable car formé de l’identité et de la différence. Il est
le lieu d’un monde.

1.1 L’identité

Illustation 1. L’identique sonore.

La répétition d’un même motif musical peut créer un intérêt.


Voir Pat Martino sur ce point. Voir notamment son improvisation de sunny ( Concert de
2002, umbria , jazz ). Où il répète de façon obsédante et rapide le même motif musical
pendant une minute. Ce qui rompt avec ses longues lignes mélodiques et provoque l’intérêt
de l’auditeur.

Illustration 2 : L’identique visuel.


les amphores attiques du 9 siècle.
Qu’est-ce que l’on voit sur ces amphores ?

Une ligne qui souligne le diamètre de l’amphore. Mais cette ligne est-elle-même constituée
de la répétition de petits triangles de la base est inversée. La répétition est ici essentielle, on
répète le même.

Toutefois la légende descriptive de ce vase note en même temps : « toute imagination


semble absente. Dessin rudimentaire ». Qu’est-ce que cela signifie ?

C’est que le plaisir lié à la répétition d u même est instable. Il peut se transformer très en
ennui. Le commentaire est erroné, il y a bien de l’imagination , mais la répétition devient
lassante pour l’esprit qui aime les réveils et les surprises.

2. Le différent et le plaisir de l’altérité.

Le même raisonnement pourrait être appliqué ici.

En musique le changement de tonalité et de gamme du jazz , s’oppose à la répétition


pentatonique du blues.

3. Le plaisir de la symétrie ( le même et l’autre, identité et différence ).

Penser au kaléidoscope.

3.1. Les concepts de beau et de symétrique : Florence Colgate.

3.1.a La symétrie mathématique.


C’est la réflexion du miroir.
A chaque point correspond un autre point selon un plan de symétrie.
Cette symétrie mathématique fascine.
Elle est simple.
Elle peut paraitre idéale.
Ainsi on a créé par algorithme un beau visage

La symétrie intervient dans l’appréciation de la beauté naturelle : voir par exemple Florence
Colgate au visage presque parfait

Un marque anglaise de cosmétiques a mis en place un concours destiné à trouver le "plus


joli visage de Grande-Bretagne" grâce à des données scientifiques.

Florence Colgate est la lauréate du concours "Britain's Most Beautiful Face ?" DR
« Il est communément admis que la notion de "beauté" est relative et que ses canons
évoluent dans le temps et varient selon les sociétés – comme le montre le travail de l'artiste
italienne Anna Utopia Giordano sur des célèbres représentations de Vénus. Est-il néanmoins
possible d'en définir une "règle d'or" objective ? C'est une des questions que se sont
longtemps posée de nombreux artistes et philosophes et à laquelle l'émission Lorraine sur
ITV a décidé de répondre en organisant le concours : Britain's Most Beautiful Face ("le plus
joli visage de Grande-Bretagne").

Le concept est simple : comparer les visages des quelque 8 000 participantes – sans
maquillage et n'ayant pas eu recours à la chirurgie esthétique – à un algorithme
mathématique représentant la beauté. Ce dernier se base sur une série d'études publiées
en décembre 2009, souligne le magazine Time. Le minois "parfait" se définit par une
distance entre les pupilles égale à 46 % de la largeur du visage ; l'écart entre les yeux et la
bouche doit être légèrement supérieur à un tiers de celui entre la naissance des cheveux et
le menton.

La lauréate du concours est une étudiante anglaise de 18 ans, Florence Colgate. Ses ratios
sont respectivement de 44 % et 32,8 %, et elle bénéficie d'une symétrie presque parfaite
entre les deux hémisphères de son visage. »

« in « La beauté... une simple question de mathématiques ? par Aude Lausjanias.

L’intérêt de cette étude c’est qu’elle semble s’appuyer


a. sur un universel. Cad que la beauté semble suivre invariablement cette loi des rapports
entre les éléments du visage ( distance entre les 2 pupilles : l, largeur du visage L et l= ½ L
grosso modo, puis distance œil -bouche : l, et longueur du visage L avec l = 1/3 L ). A partir
de cet algorithme, l’ordinateur a « trouvé », le visage de Florence Colgate.

Donc l’idée d’un beau qui ne serait que relatif ( la beauté n’existe que dans le regard du
spectateur, ou « la crapaude est belle pour le crapaud ») doit être nuancée. N’y a-t-il pas des
éléments d’appréciation de la beauté reposant sur autre chose que le gout changeant et
variable ? Y a-t-il des invariants dans un jugement esthétique qui permettent de fonder en
droit une universalité du jugement esthétique ?

b. Toutefois , il y a des éléments qui ne sont pas pris en considération dans l’algorithme :
la couleur . C’est une blonde aux yeux bleus. Et une africaine aux yeux noirs ?
La qualité de peau ? Une centenaire à la peau plissée et ridée.
L’âge : young is beautiful. Florence colgate a 18 ans.
Le sourire : une personne qui sourit parait plus séduisante etc.

IL n’en reste pas moins que l’intérêt de cette étude est de nous montrer que les critères de
la beauté ne sont pas totalement subjectifs , mais qu’ils sont aussi liés à des constituants
objectifs et physiques , notamment l’existence matérielle et perceptible d’une forme de
symétrie.
Transition : toutefois la symétrie mathématique parait trop simple. Car elle est l’élément de
la répétition, c’est l’identique.
D’autre part dire que le beau parait symétrique ne signifie pas obligatoirement que tout ce
qui est symétrique nous paraisse beau.

Un visage parfaitement symétrique est-il


nécessairement le plus beau ?

La nature regorge d'exemples nous prouvant allégrement que la symétrie est gage de beauté.
On parle aussi souvent de beauté dans la symétrie. Cela se vérifie-t-il aussi sur nos visages ?
Un photographe tente de répondre à cette délicate question au travers une série de clichés.

Alex John Beck a joué avec l’idée d’un visage parfaitement symétrique en recréant des
portraits composites à partir de portraits, eux, bien réels, dans sa série « Both Sides Of »
(« Les Deux Côtés De »).

Ces diptyques présent deux visages, celui de gauche est composé avec la véritable moitié
gauche, la droite n’est qu’un miroir. Le visage de droite utilise la même technique inversée,
la moitié droite sert de référence.

Et le résultat est impressionnant. Si ces clichés font ressortir, selon les portraits, certains
traits de caractère, ils ne sont en règle général pas « beaux ». Si vous souhaitez voir
davantage de portraits, allez faire un tour sur le site d’Alex John Beck.
3.1.a La symétrie esthétique est une quasi-symétrie.

2. La quasi symétrie . Union de l identite ( symétrie) et de la différence ( distinction des


éléments)

Illustration 1. Les reflets dans l eau.


Illustration de la quasi symétrie. Cela se ressemble et cela diffère..les reflets sont une image
approximative.

Illustration 2. L art minoen de Santorin.


Le pêcheur. Deux grappes de poisson de chaque côté du corps.
Les boxeurs
Illustration 3. Thesee et le voleur. 490 av jc.

Les boxeurs. Deux boxeurs semblent le reflet de l autre. Mais la position des bras diffère.

Penser à l idée de l ordre également.


De l ordre croissant ou décroissant .

De l agencement.
Des objets, des couleurs . Pollock.
De l opposition . Taille, couleurs.

Du chaos et du pseudo chaos.


Du hasard. Mer de glace.

Du fragmentaire. Voir mes notes sur le laoocon.

De l indéterminé. Apeiron.

Prendre des photos des céramiques grecques.


Penser à deux mains. Main droite et gauche. Non superposables. Voir texte de kant.
Il s agit du même ..même main ...et de l autre..non superposable..dialectique de l identité et
de la différence.

L asymétrique . Est ce le laid ? Le monstrueux ? Quasimodo. Visage asymétrique.


Pas nécessairement..voir le quasi symétrique
.la coupe de thesee.

Penser au rapport avec Diderot.


Importance de la perception. Car beau pas une idee. Mais ordre ou disposition dand le
temps ( musique) ou espace( peinture ).

Symétrie en science :
Réflexion ( moi dans le miroir )
Rotation ( pétales d’une fleur )
Translation ( Echiquier )
En maths on peut voir de la symétrie dans le temps : des séquences identiques se répétant.

La théorie des groupes permet de voir en maths les différentes symétries.


Elle est très appréciée des physiciens car elle permet d’ordonner les éléments.

Voir les solides platoniciens.


Faits à partir de polygones.

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