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CAEN ET ROUEN

Par H. JORET.

L'étymologie du mot Caen a longtemps porté


malheur à ceux qui l'ont cherchée il est vrai qu'ils
ont voulu le plus souvent la trouver là où elle ne
pouvait être et que, pour la plupart, ils n'étaient
nullement préparés pour la découvrir. Leurs expli-
cations aussi méritent à peine d'être mentionnées,
car elles sont en contracdiction absolue avec les
règles de la dérivation. A quoi bon, par exemple,
rappeler qu'on a fait venir Caen de Campido-
mus ? (1).
Toutefois, il y a une de ces étymologies dont
il me faut dire un mot, parce qu'elle a été repro-
duite comme acceptable dans une publication
récente (2), encore qu'elle ne soutienne pas

(1) Robert Cenalis, cité par M. Gaston Lavalley dans sa


Notice historique sur la ville de Caen. (Caen et le Calvados.
Caen, 1894, in-8°, p. 390).
(,2; Notice histnrique sur la ville de Caen. (Ibid., p. 391).
plus l'examen que les autres. C'est celle qu'a pro-
posée Barthélemy Pont, auteur d'une histoire de
Caen ? (1). Croyant, comme l'avait fait avant lui
M. Trébutien (2), que le nom de Caen, Calkim,
qu'on rencontre dans un texte du XI- siècle (3),
renfermait le radical allemand Heim, cet écrivain a
attribué au nom de la capitale de la Basse-Nor-
mandie, ainsi qu'à cette ville elle-même, une
origine germanique.
« Caen aurait été fondé vers la dernière moitié
du IVe siècle par une colonie de ces nombreux pri-
sonniers d'Outre-Rhin, Suèves, Allemands et Ba-
taves, que les Romains transportèrent dans notre
contrée. Tandis que les Allemands s'établissaient
sur un plateau de l'Orne, et donnaient le nom
à'Alleman-Heim au village qu'on appelle encore
Allemagne, en face d'eux se placèrent les Kattes,
dans un lieu qui fut appelé Kat-Heim (4). Ce nom

(1) Histoire de la ville de Caen. Ses origines. Caen sous


les ducs de Normandie. Caen, 186(5, in-8°, t. I, p. 83.
(2) M. Trébutien dérivait Caen de Cathim, mot qui se-
rait venu de Gale-heim (Cale-heim), « la maison de la bar-
rière. Caen. Précis de son histoire, ses monuments, son
commerce et ses environs. Caen, 2° édition, 18^5, in-18, p. 7.
(3) « In comitatu Bajocensi villam. Gathim super flu-
vium Olnœ. » D'Achéry, Spicilegium, t. III, p. 390.
(4) Gaston Lavalley. Ibid. Il est à peine besoin de faire
remarquer que le mot Kat-Heim, pas plus que Aleman-
Heim, ne peut se rencontrer dans aucun texte.
de Kat-Heim est arrivé à la désinence de Caen, en
passant par les transformations de Caheim,
Cahem, Cahen, Caen. »
Il y a là un roman qui trahit autant d'igno-
rance de l'histoire que de la phonétique. Allema-
gne vient et ne peut venir que de Alamannia,
mot dans lequel le suffixe ia joue le même rôle
que le vocable villa dans les composés d'une date
postérieure Allemagne (Alamannia) est la villa
d'Alamannus (1), comme Toutainville (Turstinivilla
1034J est la résidence de Toustain (Torsten). Quant
aux Cattes (Catti), ils ont disparu de l'histoire
depuis la fin du Ier siècle de notre ère pour
faire probablement place aux Hessois (Hessen) (2);
ils n'ont, par suite, pu fonder de colonies en Gaule
au IVe; d'ailleurs, le mot Catti s'écrivant avec deux
t, cette consonne n'aurait pu tomber dans son
composé de même l'h germanique persistant
généralement en français, Cat + heim n'aurait guère

(4) Alamannia, ainsi que Marcomannia (Marmagne, lo-


calilé de la Côte-d'Or), Sarmatia (Sermaise, village du
Maine-et-Loire, etc., ou Sermoise, localité de la Nièvre),
« signifient villa d'Alamannus, de Marcomannus, de Sar-
mata. H.D'Arbois de Jubainville, Recherches sur l'ori-
gine de la propriété foncière et des noms de lieux habités
en France. (Période cellique et période romaine). Paris,
1890. in- 8°, p. 414-413.
(2) Jacob Grimm, Geschichle der deutschen Sprache,
p. 401 (577).
pu donner que Calhem et non Caen. C'est ailleurs
aussi qu'il faut chercher l'origine de ce dernier
vocable (î).

I.

Ce qui rend difficile et obscure l'étymologie du


nom de Caen, c'est qu'on n'en trouve dans aucun
texte la forme primitive celle sous laquelle ce
nom apparaît d'ordinaire depuis le XIe siècle, Cado-
mum, est évidemment dérivée (2) d'où vient-elle ?9
Pour répondre à cette question, il faut rapprocher
le vocable Caen du nom d'une ville de la même
région, à désinence identique Rouen.
L'ancien nom de Rouen était Rotomagus (3),

(1) Cf. Etreham, le Home, la Hougue, etc.


(2) Il en est de même de Calhim, mot dans lequel le th
représente un t primitif transformé en spirante, et l'i une
graphie approximative de l'o en train de s'atténuer en e.
Malgré cela, MM. Trébutien et Pont n'ont pas hésité à voir
dans l'A de ce mot la première lettre du mot heim qu'ils
ont fait entrer dans la composition du prétendu nom pri-
mitif de Caen.
(3) « Rotomagum misso Hademaro. Vita Ludovici PU,
an. 800. (Recueil des historiens, t. VIII, p. 84 B).- « Propter
Rotomagensem urbem. » Nithardi historiarum lib. II,
an. 841. (Recueil,t. t. VII, p. 19 A). – Hotomagum ad urbem
properavit. » Ex II Append. ad Chron. Fontanellense,
an.i)43. (Recueil, IX, p. 4 A).- « Monachi Rotomagum ve-
nientes. » Glabri Rodulphi liùtcriarum lib. 1. {Recueil,
Rothomagus (1) ou une forme voisine,
composé dont le second élément (2), très commun'
dans la toponomastique gauloise (3), signifie

t. XI, p. 10 B). « Omne Rotomagi. exegit tempus. » Ex


WILLELMI GEMETIC. Monachi historia Norm., an. 1013.
(Recueil, t. XI, p. 187 C).
(1) « Rothomagum petiit. » Gregorius Tur., Historia
Francorum, lib. V, 201. (Migne, Patrologia, t. LXXI, col.
317). – Regressi sunt a Rothomago. • Fragmentum Chro-
nici Fontanellensis, an. 841. (Recueil, t. Vil, p. 40 C).).
(-2) Celtique magos, irl. mag, b. br ma. J'. Loth, Voca-
bulaire vieux breton, s. v. airmaou, p. 35.
(3) Ainsi Arganto-magus « champ d'Argantos (Argen-
teuil), Augusto-magus « champ d'Augustus » (Senlis), Bardo-
magus « champ de Bardus » ( Milanais ) Bodinco-magus
« champ du liodincus » (Pô). Cœsaro-màgus « champ de
César » (Beauvais), Caranto-magus « champ de Carantus»
(Cranton, Quercy), Cassino-magus champ de Cassinus »
(Chassenon), Caturigo-magus, nom de la capitale des Ca-
turiges. Claudio-magus « champ de Claudius » (Clion,
Indre). Condato-magus « champ du confluent » (Millau),
Druso-magus « champ de Drusus a (Rhétie), Eburo-magus
« champ d'Eburos (station romaine voisine de Carcas-
sonne), Gabro-magus « champ des Chèvres » (Norique),
Icio-magus champ d'Icius(Usson, Loire), Maro-magus
« champ de Marus » ( Grande-Bretagne Moso-magus
« champ de la Meuse » (Mouzon), Nerio-magus « champ
de Nerius » (Néris), Novio-maguschamp neuf » (Table
de Peutinger), Rigo-magus « champ du roi (Riom, Trino,
Piémont, etc.), Rilu-magus « champ du gué » (Radepont,

25
Eure), Seno-magus champ vieux (Saint-Paul-Trois-
Châteaux, Drôme), Tunw-magtts « champ de Turnus »
25
« champ », mais dont le premier reste obs-
cur (1).
Toutefois, ce n'est pas du vocable Rotomagus

(Tournon, Indre-et-Loire), etc. H. D'Arbois de Jubainville,


Recherches sur l'origine de la propriété foncière, etc.,
p. 153, 154, 135, 167, 170, B31, 532, 533. H. D'Arbois de
Jubainville, Les noms gaulois chez César et Hirtius. De
bello gallico. Paris, 1891, in-12, p. 9 et 20.
(1) M. Stokes, Urkeltischer-Sprachschatz, Goettingen,
1894, p. 232, a proposé, m'apprend M. Ernault, de voir
dans le premier élément de Roto-magus le mot *rotos
« roue », vieil irl. roth, racine gauloise dont l'existence est
attestée par le composé pelor-rilum (i. e. riton); Rouen se-
rait donc la « plaine des roues » ou encore « de» chars », si
l'on attribue à roto un sens plus voisin du sanscrit ratha.
Encore que le thème roto se retrouve dans Roto-iolumpour
Roto-magulum, nom du Vaudreuil, localité de l'Eure (H.
D'Arbois de Jubainville, Recherches sur l'origine de la pro-
priété foncière, p. 532), la lecture roto, dans le nom pri-
mitif de Rouen, n'est malheureusement pas entièrement
sûre; Ptolémée donne à la capitale des Veliocasses le nom
de "Rhato-magos, 'Prtxô-[>.a.^oq, lib. II, cap. 8, 7. Ceci nous
reporterait à un thème ratu, qu'on trouve dans Radolium,
aujourd'hui Reuil (Seine-et-Marne), dérivé de Ratu-iolum
pour Ratu-magulum (H. D'Arbois de Jubainville, Ibid.,
p. 531), mot dont il faut rapprocher Ratumacos (A. de Bar-
thélémy, Les légendes des monnaies gauloises, Revue cel-
tique, t. IX, p. 33) pour Ratu-magos « On lit Ratu-
magos par un g et non par un c », dit E. Hucher, L'art
gaulois, p. 44, – ou Ratu-magus, fourni par une monnaie
celtique. Le vocable Ratumagus se rencontre aussi dans la
Table de. Peutinger. (Ernest Desjardins, Géographie histo-
rique de la Gaule romaine, Paris, 1870, in-8°, t. IV, p. 137).
que vient et qu'a pu venir Rouen, mais d'une
forme dérivée. De bonne heure, le g de magus est
tombé, et ce mot a donné d'abord maus, puis mus;
de là Rotomus (1) ou Rothomus (2), Rotoma (3) ou
Rothoma (4) qu'on rencontre dès l'époque méro-
vingienne, puis Rodomus (5), forme qui apparaît

(1) ROTOMO av., nos 246-236, 261. 270-273. Maurice Prou,


Les monnaies mérovingiennes. Paris, 1892, in-4°, p. 60, 61,
64. « Rollo. Rotomo venit. » Dudonis S. Quintini De
mor. et actis Normann., lib. II. (Historiée Normannorum
scriptores antiqui. Lut. Paris. 1619, fol., p. 76 A).
«
Aggrediuntur Rotomum festinanter », lib. III. (Ibid.,
p. 144C).
(2) « Brunechildis jussu Chilperici exsilio Rothomo re-
truditur. » Historia Francorum epitomala, 576. {Migne,
Patrologia, t. LXXI, col. 898). – Rothomo porto. » Prœ-
ceptum Dagoberti I pro institutione nundinarum S. Dia-
nysii, an. 629 (Recueil, t. IV, p. 627). « Rollo Rothomo
potitus. » Willelmi Gemmet. monachi historiée Norman.
lib. II. (Hist. Norm. scriptores, p. 228 A).
(3) « Decimam de octo molendinis civitati Rotomas con-
lateraneis. » Charte originale de Richard, fils de Richard,
« Marchis Normannise. » (Fonds Saint-Ouen). Je dois ce ren-
seignement à une obligeante communication de M. Charles
de Beaurepaire, archiviste de la Seine-Inférieure.
(4) « Actum Rothomse. » Charte du duc Richard, de 1014.
Brequigny, Diplomata, t. I, p. 826.
« Et Roem ont nun Rothoma. »
Roman de Hou, 3' partie, v. 41.
Conjunctis sibi plurimis ex Rodomo. » Chronicon
(5) «
Frodoardi, an. 923. (Recueil, t. VIII, p. 180 A). « Nord-
manni de Rodomo. irrumpentes. « Ibid., an. 9âo. (Recueil,
à partir du IXe siècle. Après la disparition de la
désinence, Rothomus ou llodomus a donné Ro-
tum (1) ou Rothum (2), puis, après la chute ordi-
naire de la dentale et l'affaiblissement de om en
em ou en, avec la valeur particulière aux dialectes
normands (3), Roem (4), Roam ou Roan (5) enfin,
quand, à partir du XIIIe siècle, o atone s'est changé
en ou, on a eu Rouen.

t. VIII, p. 183 A). « Inhabitatores oppidi ex Rodomo


transmiserat. » Frodoardus ap. Valesium, an. 92S. (Recueil,
t. XI, p. 186, note 1). « Rodomi detentus. » Ex historia
Frodoardi, lib. IV, an. 944. (Recueil, t. VII, p. 168 D).
( Rodomum profectus. » Ex Chronico \irdunensi,an. 945.
(Recueil, t. VIII, p. 293).
(1) « Juxta urbem quae vocatur Rotum. » Acta SS. ordi-
nis S" Benedicti. Saeculum 3"m, pars 2", p. 371. (Vita S.
Willibaldi,\ IIe siècle;.
(2) « Nortmanni Carolum secum duxerunt Rothum. »
Ex Witichindi Corbiensis Annalibus, an. 953. (Recueil,
t. VI II, p. 2K E). Il faut remarquer que les formes Rotum
et Rothum se trouvent dans des textes écrits par des Alle-
mands.
(3) Comme dans mon, men, man « man père. »
(4) « A Roem jut malade e a Roem feni. »
Wace, Chronique ascendante, v. 199.

Roem, Roman de Rou, v. 351, 748, etc. Ed. Hugo Andre-


sen, t. 1, p. 23, 36, etc.
(5) « En la cité de Roam. » « Pris ou convencu a
Roan. » Establimenz de la commune de Roam, 1 et 10,
an. 1204. A. Giry, Les Établissements de Rouen. Paris,
1885, in-8o, t. II, p. 5 et 17. (Bibliothèque de l'École des
Hautes Études, fasc. L1X).
II.
Si l'on compare les mots Rodomum et Cadomum,
on voit que les deux dernières syllabes sont iden-
tiques, et comme le premier dérive de Rotomagus,
par l'intermédiaire de la forme Rolomus, on est
dès lors en droit d'attribuer au second une origine
semblable et de le faire venir d'une forme comme
Calo ou Calu-magos. C'est de cette dernière qu'en
1890 déjà M. d'Arbois de Jubainville a dérivé le
le nom de Caen (1), explication que vient de
reprendre un celtisant connu, M. Holder. Admet-
tant la lecture Catomo (2), qu'on trouverait sur une
monnaie mérovingienne, publiée parA. de Belfort (3),
M. Holder n'hésite pas à faire venir ce mot de
Calu-magos et à considérer ce dernier composé
comme l'ancien nom de Caen (4).

(1) « Le nom de Caen, Cadomus au XIe siècle, parait


être la forme moderne d'un antique Calu-magus. 1 Re-
cherches sur l'origine de la propriété foncière en France,
p. 405. La même origine, je viens de l'apprendre, a été
attribuée, dans son cours, par M. Longnon au nom de
Caen.
(2) Catomo o. wol = *Catu-magos. Merow. Münzen. Bel-
fort, 1470 + EATOMO FIT. Altceltischer Sprachschatz,
Leipzig, 1893. in 8°, col. 842.
(3) .OMertp<oM générale ~e<
Description ~enera~e monnaies mérovingiennes.
des MtOHHa!'M MM'rou:'K~teMMM.
publiée d'après les notes manuscrites de M. le vicomte de
Ponton d'Amécourt. Paris, 4893, 3 vol. in-8°, n° 1470.
(4) Catu-magos. Cf. cy. cadfa « prœlii campus », Cado-
c'est que
Il y a à cela, il est vrai, une difficulté
la lecture Catomo n'est pas certaine; je n'ai pu
lire, sur la photographie de la monnaie en ques-
tion, que CAIOMO FI, et M. de Belfort n'y voit
guère autre chose (1) mais cela n'infirme en rien
l'existence de Cat(h)omus, qui est assurée par les
textes (2), et comme Rolomus nous reporte à
Roto-magus, Calomus doit de même nous repor-
ter à Calomagus ou plutôt Calu-magos nous
connaissons la signification de la seconde partie
de ce mot qu'elle est celle de la première ?9
Catu, thème de Calus, se rencontre dans un
certain nombre de noms d'hommes ou même de
peuples (3); il signifie « combat ou
« bataille »
Catu-magos veut donc dire « champ de combat » (4).
Mais Catus est aussi, comme le mot français

mus, 0., ae. Cathum, Saec. 11 Cadum, j. frz., Caen, dép.


Calvados; vgl. Catomo. Op. laud., col. 858.
(1) « La lecture, dit-il, n'est pas certaine. On lit:
Laiomo fi. » Op. laud., t. I, p. 416. Pour M. Maurice Prou,
la seule vraie lecture du triens est riomo. Les monnaies
mérovingiennes, n° 880, p. 135.
(2) « Monasterium fecit Cathomi in honore S. Stephani. »
Ex brevi chronico S. Martini, an. 1042 (Recueil, etc., t. XI,
p. 212G).
(3) Ainsi les noms d'hommes, Catu-gnâtos, Catu-maglos,
Catu-mâros, Catu-sualis, Catu-tigernos, Catu-vocânos, et
les noms de peuples, Catu-riges, Catu-slôgi, Catu-vel-
launi. H. D'Arbois de Jubainville, Les noms gaulois chez
César, p. 19-30.
(4) On retrouve comme la définition de ce mot Catu-
« bataille », un nom d'homme (3), qu'on rencontre
dans plusieurs inscriptions antiques il en résulte
que Catu-magos peut signifier encore « champ de
Catus » (Bataille).
Quoi qu'il en soit du sens littéral de ce com-
posé, ses formes dérivées ne présentent aucune
difficulté Catu-magos a donné successivement
Catomus (4) ou Cathomus (5) Cadomus (6),

magos dans une phrase des Annales de Roger de Hoveden,


an. 1039 :« In prœdio, quod antiquitus Cadomum nuncupa-
batur (Recueil, t. XI, p. 430 D).
« Ce thème catu veut dire « bataille. H. D'Arbois de
Jubainville, Recherches sur l'origine de la propriété fon-
cière, p. 581. Cf. Les noms gaulois chez César et Hirtius,
p. 22. «
Catus, u-stamm, ir. M. Cath « Kampf. » Alfred
Holder, op. laud., col. 861.
(3) « La marque de potier of[ficina] Catus (C. I. L.,
t. XII, 5686, 207), trouvée à Vienne (Isère), atteste l'exis-
tence d'un nom d'homme, Catus « Bataille. » H. D'Arbois
de Jubainville, Les noms gaulois chez César et chez Hirtius,
p. 32. On lit également sur l'Arc de triomphe d'Orange
Catus fec[it\. C. I. L t. XII, 1231, 7.
(4) Catomuna, XIIe siècle. Ms. de la Bibliothèque d'Avran-
ches, ap. C. Hippeau, Dictionnaire topographique du Cal-
vados, p. 50.
(5) « Monasterium fecit Cathomi. H V. plus haut. p. 10,
note 2.
(6) « Uxor ejus Mathildis monasterium S. Trinitatis sedi-
ficavit Cadomi. » Ex WILLEHM. GEMET. historia, an. 1044.
(Recueil, t. XI, p. 45 C).– Apud Cadomum una constructa
est Abbatia in honore S. Trinitatis. » Ibid., an. 1072. (Ibid.,
p. 47 R). – « In ecclesia S. Stephani Cadomi sepultus est. »
Cahom (1), Cahem (2), Caem (3), Caam (4), puis
Caen, ainsi que llolo-magos s'est transformé tour
à tour en Rotomus ou Rothomus, liodomus, (Room),
Roem, Roam ou Roan et Rouen (Rouan). Le
nom de la capitale de la Basse-Normandie est donc
d'origine celtique, comme celui de Rouen et de la
plupart des villes de quelque importance de l'an-
cienne Neustrie.

Ibid., an. 1089. (Ibid., p. 48 A). « Translatum est corpus


ejus. Cadomum. » Ibid., an. 1078. (Ibid., p. 53 E).
« Facta est. apud Cadomum. concordia. » Ibid., an.
1089. (Ibid.. p. 54 D). « Apud Cadomum duo cœnobia
construxit. » Ex Orderico Vitali, an. 1038 (Ibid., p. 223 B).
« Cadomi in ecclesia S. Stephani.. sepultus requies-
cit. » Ex Rogeri DE HOVEDEN annalibus, an. 1089. (Ibid.,
p. 316 a).– Civitas. Cadomum », v. 1210. I.éopold De-
lisle, Cartulaire normand de Philippe-Auguste, etc. Caen,
J8S2, in-4°, n°'2O9, p. 32. « Burgensi nostro de Cadomo
masuram illam. tradidimus, an. 1229. Cartulaire nor-
mand, n° 349, p. 50.
(1) « Apud Cahom in Normannia. » Ex Henrici HuN-
TINDON. historia, an. 1087. (Recueil, t. XI, p. 211 C).
(2) Cahem, 1098. Ch. de Robert de Torigny, ap. Hippeau,
Ibid.
(3) « De Caem i poet l'en conter. »

Wace, Roman de Rou, 3° partie, v. 3837, t. II, p. 184.


(4) Caam, 1160. Chronique de Normandie, t. III, v.
38814, ap. Hippeau, Ibid.

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