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Le Flagrant Délit
La constitution au soutien des travailleurs du sexe
Christina Rogov
crogo040@uottawa.ca
La question de la prostitution
est récemment redevenue une
question d’actualité. Les argu-
ments sont connus et font l’ob-
jet d’un débat millénaire.
Pourtant, les valeurs et les
moeurs de la démocratie cana-
dienne changent. Dans une
l’affaire Bedford c. Canada, la
juge Suzan Himel a conclu que
prohiber l’exercice de la profes-
sion de prostitution est une at-
teinte à la Charte. La juge
Himel déclare que la loi ac-
tuelle force les prostituées à
choisir entre leur liberté et leur
sécurité, ce qui ne devrait pas
être permis compte tenu des li-
bertés fondamentales assu-
rées par la constitution
canadienne. L’affaire Bedford
repose sur l’analyse constitu-
tionnelle des articles du Code
criminel qui empêche d’exercer
la profession de prostituée de
manière libre. L’honorable Rob
Nicholson, député à la Cham-
bre des communes et ministre
de la réforme démocratique a
l’intention d’appeler de la déci-
sion rendue par la Juge Himel,
car, à son avis, la légalisation
de la prostitution promouvrait la
prostitution comme type de
profession. De l’avis du gou-
vernement actuel, cette promo-
tion va à l’encontre des valeurs
canadiennes énoncées par la
Constitution.
Dans l’affaire Bedford, il y a eu
présentation d’experts pour ré-
futer les deux parties du débat,
et il est évident que ces
preuves ne sont pas
concluantes. Par exemple,
docteure Mary Lucille Sullivan,
experte réputée sur le sujet de
la prostitution à Victoria, en
Australie, déclare que depuis la
décriminalisation de la prostitu-
Novembre 2010 Vol. 4 No 2
tion, l’industrie du sexe a
grandi, que cette industrie est
connectée au crime organisé
et que le métier de la prostitu-
tion est un métier intrinsèque-
ment dangereux peu importe
où il se déroule. D’un autre
point de vue, le docteur John
Pratt déclare que la décrimina-
lisation à Christchurch, Nou-
velle-Zélande, n’a pas
augmenté le nombre de prosti-
tuées et que peu d’effets né-
fastes ont été ressentis depuis.
Un troisième avis a été en-
tendu, celui de la docteure Ja-
nice Raymond. Professeure à
l’Université du Massachusetts,
elle a conclu qu’il y a eu plus
d’effets positifs en Suède pour
les mouvements de criminali-
sation de la prostitution qu’en
Allemagne où il y a décrimina-
lisation de la profession.
La preuve déposée en cour
concernait de l’information
amassée pendant deux ans et
des témoignages de prosti-
tuées. D’une part, huit affidavits
de prostituées ont été présen-
tés. Elles ont déclaré être en-
trées dans la profession sans
coercition, même si leur condi-
tion économique était précaire
et que l’attrait financier était
grand. Elles ont aussi décrit
qu’avoir un droit légal de tra-
vailler dans un endroit familier
comme une maison de dé-
bauche, avoir des clients régu-
liers, vérifier et poser leurs prix
et avoir un chauffeur certifié qui
les emmènerait à des rendez-
vous seraient des points avan-
tageux qui contribueraient à
leur sécurité d’emploi.
D’autre part, neuf autres affida-
vits ont décrit une violence ex-
trême à l’intérieur d’une maison
de débauche, allant des soute-
E P A S M A
À N EMBRE 2010 N QU ER
LE 18 NOV ture arrière
Détails sur la couver
du Flagrant Délit
neurs abusifs à la consomma-
tion accrue d’alcool et de
drogues. Comme on peut
constater dans la preuve, il n’y
a pas de groupe de prostituées
qui représente la généralité au
Canada. On ne peut que
conclure à la complexité de la
question.
La question de la Charte
Cette affaire impose une ana-
lyse sur des questions consti-
tutionnelles. Afin de prouver
que les lois régissant la prosti-
tution au Canada vont à l’en-
contre de l’article  7 de la
Charte canadienne des droits
et libertés, il faut prouver qu’il y
a eu atteinte à la vie, liberté et
sécurité et que cette atteinte
n’est pas en concordance avec
les principes de justice fonda-
mentale. Ensuite, le fardeau de
preuve est imposé au gouver-
nement qui doit prouver que
cette atteinte est justifiée par
l’article premier de la CCDL.
Dans cette affaire, cette at-
teinte n’est pas justifiée dans le
cadre d’une société libre et dé-
mocratique.
Le débat sur la raisonnabilité
se termine avec la conclusion
que la loi actuelle concernant la
prostitution favorise le danger
de la profession et que les arti-
cles 210, 212 et 213 sont large-
ment inefficaces. Aussi, la juge
Himel déclare que de grands
dommages sont causés par
une loi inconstitutionnelle. Le
danger auquel sont exposées
les prostituées est de beau-
coup plus grande ampleur que
la transgression des valeurs
morales canadiennes. Tout de
même, un appel de la décision
est prévu, et les provinces ca-
nadiennes font des démarches
de grande portée pour y contri-
buer.
MENTOR 2010/2011
L., s.r.l.
S.E.N.C.R.
AVOCATS
STIKEMAN ELLIOTT
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Novembre 2010
Social Business – Nobel laureate Muhammad Yunus on
how corporations can help change the world
Isabel Valenta
ivale069@uottawa.ca
While the average CEO of a large
corporation will walk into a board
meeting to report the company’s
quarterly profits, the CEO of a so-
cial business will report how many
children’s lives were saved from
malnutrition”. This is the difference
between a profit-driven business
and a business seeking to make a
positive impact on the world as
described by Dr. Muhammad
Yunus, 2006 Nobel Laureate, foun-
der and Managing Director of Gra-
meen Bank and innovator of the
micro-finance model. Speaking at
a conference co-hosted by the
Montreal Council on Foreign Rela-
tions and the McGill World Platform
for Health and Economic Conver-
gence, Yunus explained how he
took a $27 loan and turned it into a
banking system that helps extract
the economically disadvantaged
from an endless cycle of poverty.
The revolutionary and much-repli-
cated concept behind the Grameen
Bank is its practice of offering small
loans for self-employment to the
poorest of the poor, and women in
particular. Founded in 1976, the
Grameen Bank has become the fo-
rerunner of the micro-finance
model and is helping change the
lives of disadvantaged women in
Sanction coup de poing
Jo-Annie Charbonneau
jchar151@uottawa.ca
Tyler Wilson est âgé de 11 ans et
est meneur de claque. Il a été battu
pour cette raison. Résultat, un bras
cassé et une possible intervention
chirurgicale. Sa mère a porté
plainte et ses agresseurs seront
accusés pour assaut. Ils sont eux
aussi âgés de 11 ans. Cette his-
toire s’est déroulée aux États-Unis,
il y a quelques semaines, mais
quand est-il au Canada? Une ba-
taille de cour d’école peut-elle va-
loir à ses auteurs une accusation
de voies de fait?
Au Canada, le système pénal est
de compétence fédérale et la légis-
lation qui régit les agissements des
jeunes est la Loi sur le système de
justice pénale pour les adoles-
cents. Par conséquent, seuls les
jeunes âgés de 12 à 17 ans sont
règlementés par celle-ci. Avant cet
âge minimal, «  un jeune ne peut
pas être poursuivi au criminel  »,
souligne la professeure Rachel
Grondin. Aux États-Unis, chaque
état a son propre système criminel.
Il serait donc possible que certains
états permettent qu’un jeune d’âge
Le Flagrant délit
Nouvelles
Bangladesh. Beyond his position
as the Managing Director of the
Bank which provides credit to 8 mil-
lion disadvantaged people in 81
351 villages in Bangladesh, Dr.
Yunus has also extended his phi-
lanthropic approach to solving the
poverty and health issues of the
world’s most destitute countries by
advocating his idea of a “Social Bu-
siness”.
Corporations like Adidas and Ge-
neral Electric have approached Dr.
Yunus with an interest in becoming
more socially responsible compa-
nies. His challenge for Adidas was
to make a pair of shoes for less
than one euro because “nobody in
the world should be without shoes”.
He challenged GE to develop a na-
notechnology for portable ultra-
sound machines to be used to
monitor pregnant women in remote
Bangladeshi villages. The data col-
lected by locally trained women
would be uploaded to hospitals in
the larger cities and analyzed and
thus provide pre-natal care for
women without the means to travel
outside their villages.
The viral impact of Dr. Yunus’s phi-
lanthropy has also made its way to
a place a little closer to home. Em-
manuel Faber, Deputy Director Ge-
neral of Danone, a world-leader in
dairy products, spoke about how
mineur puisse être poursuivi dans
le système criminel. Toutefois,
selon l’article 37 de la Convention
internationale des droits de l’en-
fant, aucun jeune de moins de 18
ans ne peut être soumis à l’empri-
sonnement à vie sans possibilité
de libération ou ne peut être
condamné à la peine capitale.
Aucun article ne prévoit l’âge mini-
mum pour poursuivre un jeune. La
Convention recommande, néan-
moins, le respect de certains droits.
Pour ce qui est du Canada, la loi
de 2003 a prévu des dispositions
spécifiques avant d’engranger un
jeune dans l’appareil judiciaire. En
fait, des mesures discrétionnaires
peuvent être appliquées par des
policiers ou encore des sanctions
extrajudiciaires établies par le di-
recteur provincial peuvent être uti-
lisées avant que des sanctions
judiciaires imposées par la Cham-
bre de la jeunesse ne soient prises.
Dans le premier cas, un policier
peut exercer son pouvoir discré-
tionnaire s’il s’agit d’une infraction
mineure, tel que le vol d’objet de
faible valeur. Advenantun tel cas,
un policier a le choix entre trois dé-
cisions, soit d’arrêter les procé-
being a social business has inspi-
red its employees to engage in po-
sitive action around the globe – at
every level of the corporate chain.
One such initiative, which is still in
its preliminary stages, is taking
place in a small First Nations re-
serve in Northern Quebec.
Currently in discussions with the
Band Council of Manawan, Da-
none is seeking to open a co-op
project with the blueberry farmers
of the area. The 1.2 million dollar
investment would involve every-
thing from the handpicking of the
blueberries to an on-site transfor-
mation plant, thus creating an en-
ormous job-pool for the tiny
Atikamekw community of Mana-
wan. There are tremendous legal
obstacles involved in setting up a
business on Indian reserves – par-
ticularly for a large multi-national
corporation such as Danone. Ac-
cording to their spokesperson Anita
Jarjour, they are waiting to hear
from various experts as to how to
they should navigate the legal fra-
mework before they bring the pro-
ject proposal to the Danone
headquarters in France for appro-
val.
The current reality of aboriginal po-
verty in Canada is deplorable and
stagnant. Unemployment rates for
aboriginal groups are found to be
dures contre le jeune et fermer le
dossier, de donner un avertisse-
ment ou il peut envoyer le jeune
devant un organisme communau-
taire qui pourra l’aider. Dans le der-
nier cas, le jeune doit, au
préalable, accepter de collaborer
avec l’organisme. « S’il agit d’une
première infraction, et que celle-ci
est plutôt mineure, le policier pour-
rait avoir tendance à user de son
pouvoir pour tenter d’aider le
jeune », comme le note la profes-
seure Grondin. Le but étant d’aider
le jeune à se réhabiliter ou à se ré-
intégrer. Également, lorsqu’il s’agit
d’une bagarre d’école, en général,
ce type d’intervention sera privilé-
gié.
Pour ce qui est des sanctions ex-
trajudiciaires, il s’agit d’abord
d’évaluer le jeune, des suites d’une
demande par le directeur provin-
cial. Cette évaluation consiste à
rencontrer le jeune, ses parents, la
victime de l’infraction et les adultes
qui côtoient le jeune concernant
ses difficultés d’adaptation sociale,
sa maturité, l’infraction faite, le
risque de récidive, etc. À la suite de
ce processus, le directeur provin-
cial aura le choix d’arrêter l’inter-
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at least double the rate of the non-
Aboriginal population. Federal fun-
ding for Indian Affairs core
programs were capped at 2 per-
cent in 1996, which is disproportio-
nate to inflation rates and the
growing Aboriginal population.
Aaron Benson, a native elder who
assists the talks between Danone
and the Manawan community is
optimistic about the positive
change a company like Danone
can bring to the Atikamekw people:
“Danone has a good heart and I try
to explain this to the people. They
educate Danone about the spiritual
aspects involved in handpicking
the blueberries and Danone res-
pects that”. The mutual respect and
learning experience is at the heart
of this endeavor and is vital for the
long-term partnership the company
is seeking to establish with the
people of Manawan.
As Dr. Yunus was adamant to point
out, “just because a company is
doing something not-for-profit, this
does not make them a social busi-
ness. As a social business, you
have to solve the problem”. This
would certainly make Danone a pa-
ragon of the social-business
model. Their initiative in Manawan
is going to drastically help solve
local employment and nutrition pro-
blems, one blueberry at a time.
vention et fermer le dossier s’il croit
que des sanctions suffisantes ont
été prises envers le jeune. Il pourra
aussi imposer une sanction extra-
judiciaire ou remettre le dossier au
substitut du procureur général afin
de présenter le dossier devant la
Chambre de la jeunesse. Le type
de sanction extrajudiciaire qui peut
être imposé consiste à faire du bé-
névolat ou encore à participer à
une forme de réparation envers la
victime.
Toutes ses mesures sont prises
afin d’aider le jeune à se réhabiliter.
Comme la professeure Grondin le
remarque  : «  On ne veut pas en
faire un criminel, on veut l’aider à
se réintégrer à la société, afin qu’il
ne poursuive pas ses activités qui
pourraient devenir éventuellement
des infractions majeures  ». Les
sanctions judiciaires, quant à elles,
seront utilisées pour des crimes
déterminés dans la loi.
Les sanctions feront l’objet d’un
prochain article dans le numéro de
décembre du Flagrant.
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Novembre 2010
Porto, feuilletés et poignées de main
Majid Watfa
mwatf010@uottawa.ca
Question : Quoi de mieux que
de serrer la main de nos futurs
confrères en dégustant une
bonne gorgée de porto? Ré-
ponse  : Manger des canapés
en discutant avec des anciens
de la Section autour de plu-
sieurs vins commentés par un
sommelier.
Le 5 octobre dernier a eu lieu
la première dégustation de vins
de l’année organisée par la VP-
Externe de l’AEEDCO et com-
manditée par le cabinet
d’avocats Davies Ward Phillips
et Vineberg.
Cet événement a mis à la fois
la palette et l’odorat à
l’épreuve. Les étudiants ont ex-
périmenté des arômes et des
goûts de différents vins de par
le monde couplés avec leurs
plats idéaux. Que ce soit du
sauvignon blanc de Nouvelle-
Zélande accompagné d’un
feuilleté au fromage de chèvre
sous-poudré de cannelle ou
George Balabanian
gbala021@uottawa.ca
Est-ce qu’il y a une différence
dans les histoires étymolo-
giques de la greffe des jardi-
niers et du greffe définit à
l’article 4 du Code de procé-
dure civile ? Et le gramme,
unité de mesure préférée ? En
fait, oui et oui. Du verbe grec
graphein, « écrire », dérivait le
nom grapheion qui avait deux
sens principaux et qui avait été
emprunté par les Romains
sous la forme de graphium.
Le premier sens de graphium
était « instrument pour écrire,
stylet ». C’est l’aspect pointu
Le Flagrant délit
Vie Campus
que ce soit un cabernet sauvi-
gnon de l’Argentine accompa-
gné d’un fromage cheddar âgé
Balderson’s.
Trois avocats, Christine Lenis,
Christopher Karambatsos et
David Torralbo, tous finissants
de la Section de droit civil de
l’Université d’Ottawa ont passé
la soirée avec les étudiants et
étudiantes de droit civil. Ces
derniers ont fait part de leur ex-
périence en tant qu’anciens de
l’Université d’Ottawa et ont fait
constater que leur retour dans
la capitale n’a généré que de
bons souvenirs. Ils ont aussi
partagé leur expérience en tant
qu’avocat sur les enjeux et
défis auxquels ferons face la
relève lorsque ce sera à son
tour d’exercer le métier. Sur ce,
non seulement les participants
ont-ils pu établir des liens pro-
fessionnels avec les juristes de
Davies, mais peut-être aussi
développer un lien d’amitié.
Tanya Massabni, étudiante de
deuxième année de droit civil,
a fait part au Flagrant de son
Greffer .136 gramme
de cet objet qui fut retenu dans
le passage en ancien français.
En horticulture, on avait déve-
loppé le verbe greffer, inciser
au moyen d’un poinçon. On
sait que les anciens écrivaient
avec un poinçon sur des ta-
blettes enduites de cire et il est
peu choquant de constater que
le mot anglais carve a une ra-
cine commune. Un dérivé de
ce verbe est la greffe (notez le
féminin), désignant l’acte de
greffer ou la pièce végétale in-
troduite dans l’incision. Par ex-
tension donc, et à mesure des
progrès de la chirurgie, les
mots greffer et greffe s’em-
ploient à propos de transplan-
tation d’organes effectués sur
opinion quant à l’interaction
avec les avocats. «  Le fait
d’avoir eu la chance de parler
avec ces avocats a pu présen-
ter de nombreux avantages
quant à mes études en droit
civil. Ils ont été capables de ré-
pondre à toutes mes questions
et m’ont donné de nombreux
conseils que seuls des avocats
de leur rang pouvaient donner.
Ils ont pu calmer davantage
mes soucis quant à la course
au stage et m’ont motivé à tra-
vailler plus fort en droit pour
que je puisse espérer un jour
atteindre ce qu’eux ont pu ac-
complir dans leur carrière. »
Philipe Devault, VP-Finance de
l’AEEDCO et étudiant de
deuxième année de droit civil,
nous a fait part de son expé-
rience. « L’opportunité de ren-
contrer des avocats et
avocates ayant étudiés à la
Section de droit civil et évoluant
maintenant dans un cabinet de
la stature de Davies est une oc-
casion idéale pour les étudiants
et étudiantes de poser des
questions et créer des liens
des êtres vivants. L’autre sens
de graphium était « lieu où l’on
écrit, bureau », et il est resté
dans le langage juridique, mais
sous une forme masculine. Le
greffier était devenu un fonc-
tionnaire des tribunaux oeu-
vrant dans un greffe.
En grec, le nom gramma, lui-
même issu de graph-ma vou-
lait dire « lettre, signe, ou texte
écrit ». C’est à la suite d’une er-
reur commise par les savants
européens qu’on a finit par re-
cevoir l’unité de mesure
gramme. Chez les Romains, la
plus petite unité de poids s’ap-
pelait le scripulum. Les Grecs
ont adopté cette unité, mais ils
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dans une atmosphère un peu
plus détendue que la semaine
carrière de janvier. »
« Convivial » qualifierait l’orga-
nisatrice de la soirée Lyla Brad-
ley. Elle était «  extrêmement
fière d’être parmi ces étudiants
qui ont participé à cette soirée
réussie. Tous et toutes ont agi
avec professionnalisme et so-
phistication. Les questions po-
sées aux avocats étaient
pertinentes et intéressantes. Je
suis reconnaissante envers les
avocats de Davies d’avoir pris
le temps de parler à tout le
monde. J’espère que cette dé-
gustation deviendra une tradi-
tion. »
Bref, quoi de mieux qu’une soi-
rée arrosée pour délier les
langues, engager des conver-
sations et se faire des connais-
sances en dehors du cadre
universitaire? Il serait souhaita-
ble que l’évènement soit de re-
tour et devienne dorénavant un
incontournable.
avaient décidé d’helléniser le
terme en gramma, car ils
avaient pensé, à tort, que scri-
pulum dérivait de scribere, «
écrire ». En réalité, scrupus, «
petit galet, caillou » est la ra-
cine de ce mot, d’où on a scru-
pulous en anglais et
scrupuleux en français. Mais
les fondateurs du système mé-
trique n’ont quand même pas
mal choisi - le gramma ou scri-
pulum était un poids assez
proche du gramme à 1,136g.
Contrairement à la pensée po-
pulaire, le mot gramme a été
introduit en anglais deux ans
avant que la France ait adopté
le système métrique !
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Novembre 2010
Vie Campus professoral
André Braen discute politique
Joel St-Laurent
jbend055@uottawa.ca
Directeur de la Revue générale de
droit, professeur à la Section et au-
teur de nombreuses publications
en droit maritime et en droits lin-
guistiques, André Braen est syno-
nyme de passion, d’éloquence et
de sens de l’humour. Le 25 sep-
tembre dernier, plusieurs spécia-
listes du droit et de l’administration
de la justice se sont prononcés,
lors d’une conférence tenue à la fa-
culté, sur le régime applicable au
choix des candidats à la magistra-
ture.
Vous étiez parmi les conférenciers
de la Section de droit civil. Croyez-
vous que La Commission d’en-
quête sur le processus de
nomination des juges au Québec
arrivera à des résultats
concluants?
La Commission Bastarache nous a
permis de connaitre la pratique
pernicieuse qui a cours dans la
zone grise du processus de nomi-
nation des juges par le gouverne-
ment du Québec. La zone claire du
processus n’est remise en question
par personne. Le problème a lieu
quand le processus prend fin et
que le ministre de la Justice de-
mande au gouvernement de procé-
der à la nomination. Il y a un bref
laps de temps durant lequel il est
normal pour le premier ministre de
procéder à la nomination, sauf
qu’on reconnait l’appréciation poli-
Pierre Thibault, l’huile du moteur
Gabrielle Fortier-Cofsky
gfort099@uottawa.ca
L’administration d’une machine
comme l’Université d’Ottawa n’est
pas toujours parfaite, et il arrive
que certains problèmes survien-
nent. Il existe cependant un nom
que les étudiants connaissent pour
les régler : Pierre Thibault. Figure
de représentation de la faculté, le
Flagrant a tenté d’en savoir plus
sur son cheminement jusqu’à ce
poste.
Constitutionnaliste de formation,
M.Thibault a eu sa propre pratique
privée de droit constitutionnel de la
fin des années 1980 aux années
2000. Cette pratique a été plutôt
variée. D’abord, il agissait comme
conseiller juridique du Sénateur
Beaudoin, et il a même écrit
quelques livres avec lui. Il a aussi
agi comme consultant lors des ac-
cords du Lac Meech et de Charlot-
tetown. M.Thibault a également
donné des conseils constitution-
nels pour certains projets de loi
comme l’examen de la rémunéra-
tion des juges, ou le rapport Pelle-
tier sur le Parti libéral du Québec.
Il a de plus offert des formations
Le Flagrant délit
tique. Est-elle bonne ou mauvaise?
Ça, c’est autre chose. Est-ce que
la Commission Bastarache jugera
cette appréciation comme bonne
ou mauvaise? On verra.
Par ailleurs, on apprend qu’il est
normal que des collecteurs de
fonds entretiennent un accès avec
une certaine personne au bureau
du premier ministre du Québec.
C’est une autre chose qui est res-
sortie de l’enquête menée par la
Commission Bastarache. L’en-
quête ne vise pas à savoir si les
juges choisis sont bons ou incom-
pétents. Il s’agit de vérifier s’il y a
intrusion politique dans la nomina-
tion des juges. Il sera intéressant
de voir ce que la commission dira
là-dessus!
Si la province du Québec fait cet
exercice souhaitable, l’autorité fé-
dérale devrait également procéder
au même exercice puisque la no-
mination des juges des cours su-
périeures relève de sa
compétence. Ce processus est loin
de celui connu au Québec en rai-
son du fait qu’il n’y a aucun cadre
statutaire dans la politique adoptée
par le ministre de la Justice. On ne
sait pas ce qui se passe lors de ces
comités au provincial. Posons-
nous la même question pour le
gouvernement fédéral, d’autant
plus que les juges des tribunaux
les plus importants sont nommés
par ce dernier!
Dans le cours de droit administratif,
vous enseignez les contrats admi-
nistratifs et la procédure d’appel
aux juges des provinces de com-
mon law.
En 2002, le sénateur Beaudoin
était proche de la retraite, et M.Thi-
bault allait perdre son principal
client. Le futur doyen adjoint s’est
donc demandé ce qu’il voulait faire.
L’idée de diriger la Revue générale
de droit lui est venue en tête et il
s’est donc informé de cette possi-
bilité auprès du doyen de common
law. Vu que ce poste est réservé
aux professeurs, cette démarche a
été peu concluante. Cependant, le
doyen de common law avait besoin
d’un adjoint exécutif qui s’occupe-
rait notamment de la communica-
tion et des relations au sein de
l’Université. M.Thibault a donc dé-
buté à Fauteux comme adjoint exé-
cutif de common law.
À la suite de la création de ce
poste en common law, la Section
de droit civil a décidé de former un
rôle semblable : celui de doyen ad-
joint. Pierre Thibault a tout simple-
ment postulé, et obtenu le poste.
Ce poste lui semble toujours utile
puisqu’il permet d’avoir un gestion-
naire sur une plus longue période,
contrairement par exemple aux
d’offres de ceux-ci. Avez-vous
quelques commentaires à ce
sujet?
Je pense qu’il faut être très motivé
pour enseigner cette matière
compte tenu de l’actualité. Quand
j’enseignais en 2003, c’était déjà
connu à Ottawa les contrats de
commandite. Les journaux fai-
saient ressortir des manœuvres
douteuses. Aujourd’hui encore
avec ce qui se passe au Québec,
en ce qui a trait aux rumeurs d’en-
veloppes brunes dans le domaine
de la construction, il faut être mo-
tivé!
Le droit des contrats administratifs
repose sur deux prémisses. Pre-
mièrement, l’État contracte des de-
niers publics provenant des impôts.
Les tribunaux ont donc mis de
l’avant une préoccupation eue
égard aux dépenses faites avec
l’argent des contribuables. Deuxiè-
mement, quand l’administration
contracte, on juge que c’est dans
l’intérêt public. Ces deux pré-
misses fondent toutes règles spé-
ciales législatives mises de l’avant
pour encadrer ce domaine. En re-
gardant l’actualité, il faut donc être
très motivé et je le suis! C’est im-
portant non seulement pour la pro-
tection de la minorité ou de la
majorité. Plus que ça, la démocra-
tie dans un État de droit veut que
ceux qui gouvernent répondent à
l’électorat, au peuple. Lorsque l’ad-
ministration est corrompue
jusqu’aux oreilles, on fait fit de la
démocratie, on ne répond plus à
postes de vice-doyens. Ces der-
niers sont occupés par des profes-
seurs qui garderont ce titre environ
deux ans. Il leur est donc difficile de
monter des projets à plus long
terme. Gestionnaire à temps plein,
le doyen adjoint peut s’assurer
d’une meilleure équité dans l’appli-
cation des règlements. Il lui est
aussi possible de créer des liens
plus durables au sein de l’adminis-
tration et des étudiants.
Par contre, notre doyen adjoint ne
se gonfle pas d’ego en pensant à
son rôle de figure de proue au sein
de la faculté. Il précise avoir une
bonne équipe de professeur et
d’administrateurs derrière lui, et il
ne lui serait pas possible de faire
son travail sans ces gens. M.Thi-
bault affirme tout de même vouloir
garder de bonnes relations avec
les étudiants, vu que « s’il n’y a pas
d’étudiants, il n’y a pas de fa-
culté ». Il croit aussi que les étu-
diants ont droit d’avoir l’heure juste
à propos de la faculté, et que leurs
problèmes soient réglés lorsqu’ils
se posent.
Malgré tout, s’ennuie-t-il de la
pratique privée?
Page 4
l’électorat, on répond aux donneurs
de fonds. Voyez-vous comme c’est
pernicieux? Ce n’est pas juste de
remercier les petits amis, il en va
de la santé mentale d’une popula-
tion et d’une société.
Vous savez, c’est la première fois
que le Canada manque son coup
aux Nations Unies en n’étant pas
nommé au Conseil de sécurité. Le
Canada a toujours été nommé
pour représenter l’Atlantique parmi
les 12 membres en rotation. C’est
peut-être dû à la politique exté-
rieure du Canada. Que penser si
M. Harper prend un beigne chez
Tim Horton’s en banlieue de To-
ronto au lieu de se présenter aux
Nations Unies. Cela envoie un
message! Le Canada a toujours
été bien vu par la communauté in-
ternationale, nous avions une
bonne image. Ça l’air que l’image
est de plus en ternie!
Pensez-vous qu’une enquête pu-
blique devrait être tenue sur l’octroi
de certains contrats au Québec?
Cela aurait pour effet d’atténuer le
cynisme de la population. Ça re-
donnerait de la confiance dans les
institutions publiques. Compte tenu
de ce qui ressort depuis quelques
années, ce serait fort souhaitable
qu’on se penche là-dessus. Ça
rassurerait la population qu’il y ait
certaines trouvailles et que l’on
sache que le Québec s’améliore de
ce côté pour qu’on perde notre sort
de most corrupt province.
«  Pas du tout  », répond-il avec
conviction. Même s’il avoue qu’il a
été difficile de décrocher, principa-
lement au niveau financier, il n’y re-
tournerait pas. Il affirme qu’il
travaillait entre 70 et 75 heures par
semaines, avec très peu ou pas de
vacances. Ce mode de vie ne s’ac-
cordant pas avec une vie de fa-
mille, il a décidé de le mettre de
côté et ne le regrette pas.
Homme de famille, Pierre Thibault
souhaite être impliqué dans la vie
de ses deux enfants, Alexi (sans
S), 11 ans, et Matisse, huit ans. Il
est donc l’entraîneur adjoint pour
l’équipe de baseball de son fils.
Amateur de sports, il est égale-
ment un adepte des pools de
hockey, notamment ceux de la fa-
culté. Cependant, il n’est pas à mé-
prendre avec un admirateur du
tricolore, le doyen adjoint étant par-
tisan des Flyers de Philadelphie
depuis l’âge de 12 ans.
Ses plus grands passe-temps de-
meurent la lecture, autant juridique
que non juridique, et les jeux de
cartes avec sa famille.
Flagrant Novembre 2010_Flagrant Novembre 2010 10-11-01 12:11 Page5
Novembre 2010
Arts et culture
Les belles histoires des pays d’en droit
Nikola Todorovic
ntodo080@uottawa.ca
Nouvelle numéro deux
Accroupie à la lueur d’une chan-
delle, sous l’icône de la Sainte-
Vierge, Donalda s’affairait à filer de
la laine sur son rouet tandis que
Séraphin feuilletait son code civil
afin d'assoupir sa passion pour
l'économie.
Il était déjà passé l’heure du sou-
per lorsque Séraphin, sans lever le
regard, dit à sa femme qu’il partait
pour le village. Aussitôt, il se leva
pour enfiler sa vieille pelure d’au-
tomne et sa capuche. Donalda
avait compris que son mari venait
de trouver une solution à son pro-
blème et que cela retomberait pro-
bablement sur le dos de son frère.
Elle savait depuis longtemps que,
selon son mari, y'a ni ami, ni famille
en affaires. N'ayant aucune dé-
fense recevable en faveur de son
fraternel, Donalda continua à filer
tout en priant que rien de trop
grave n’arriverait.
Descendant la dernière pente,
avant la première maison qui an-
nonçait le centre villageois de Ste-
Charlotte Chicoine-Wilson
cchic041@uottawa.ca
Une belle et inspirante manifesta-
tion de la vigueur de notre monar-
chie parlementaire nous a été
offerte lors du départ de la regret-
tée (mais non feue!) représentante
de la Reine en douces terres cana-
diennes, la Gouverneure générale.
Cet événement a naturellement été
suivi de l’intronisation de son suc-
cesseur qui porte l’invisible cou-
ronne avec toute l’élégance
requise. Prenant peut-être exem-
ple sur notre Céline nationale
(marque déposée), c’est les yeux
gonflés de larmes que la polyglotte
Petite Reine fit ses adieux au bon
peuple.
Un sourcilleux parlementaire ne sut
résister à l’envie de faire un peu
Le Flagrant délit
Adèle, le maire frottait ses deux
mains ensemble pour les réchauf-
fer, mais aussi pour traduire sa ré-
jouissance. Il se dirigea
directement vers l’auberge de Ti-
Père pour y rencontrer Bidou.
Entré dans l’auberge, Séraphin
aperçut son beau-frère qui prenait
un autre coup de ti-boire pour fes-
toyer sa victoire aux cartes. Il avait
remporté la somme de 300$ qu’il
brandissait dans ses mains comme
si fortune avait été faite pour le
reste de ses jours. Séraphin, le dos
courbé, s’avança vers l’incorrigible
Bidou pour être plus près de sa vic-
time. Sans même le regarder,
l’avaricieux présenta le billet que la
riche héritière avait signé et empoi-
gna l’argent sans même s’expli-
quer.
En effet, Séraphin s’était présenté
plus tôt au château pour rembour-
ser la dette de Bidou. Le paiement
ainsi fait, l’article 1656(3) permet à
Séraphin de se subroger de plein
droit dans la créance de Babie, ce
qui lui permettait d’éteindre l’hypo-
thèque sur son immeuble nouvelle-
ment acquis et de réclamer la
somme de 300$ à son beau-frère.
Bidou avait déjà compris, suite à la
lecture du billet, que Séraphin avait
une fois de plus remporté sa mise.
Il voulait protester, mais il n’avait
aucun argument légal contre son
beau-frère. Il lui demanda tout de
Le Roi est mort, vive le Roi!
Les folies du Législateur: Chronique d’humour surréaliste
d’humour à ses dépens et de-
manda à ce que le texte officiel des
adieux de la Chambre des com-
munes soit modifié :
23 mars 2010 - Reprise de l’étude
de la motion de M. Généreux
(Montmagny-L’Islet-Kamouraska-
Rivière-du-Loup), appuyée par M.
Armstrong (Cumberland-Colches-
ter-Musquodoboit Valley), - Que
l’adresse, dont le texte suit, soit
présentée à Son Excellence la
Gouverneure générale du Canada
: aux loufoques suppliques de son
QU’IL PLAISE À VOTRE EXCEL-
LENCE :
Nous, sujets très dévoués et fi-
dèles de Sa Majesté, la Chambre
des communes du Canada, as-
semblée en Parlement, prions res-
pectueusement Votre Excellence
d’agréer nos humbles remercie-
ments pour le gracieux discours
qu’Elle a adressé aux deux Cham-
bres du Parlement;
Et de l’amendement de M. Ignatieff
même s'il pouvait obtenir quelques
piastres pour payer sa boisson. En
prenant la direction de la sortie et
sans même se retourner, Séraphin
répondit : «Bidou ton présent n’est
certainement pas garant de l’ave-
nir».
Avant que l’avaricieux puisse tra-
verser la porte, quelqu’un s’était
toutefois mis sur son chemin. Il
s’agissait d’Alexis Labranche, alias
l’exilé, le pire ennemi de Séraphin.
Alexis était le cousin de Séraphin
et était tout à fait le contraire de sa
personnalité. Beau, aimable et gé-
néreux, il était l’ami de tous les co-
lons, respecté par les hommes et
voulu par les femmes qui frémis-
saient à son seul passage.
Dans leur jeunesse, Alexis et Do-
nalda étaient follement amoureux
l’un de l’autre et s’étaient jurés de
se fiancer dans un avenir rappro-
ché. Criblé de dettes, le père La-
loge avait toutefois consenti à
donner la main de sa fille à Séra-
phin, afin que ce dernier puisse
rembourser ses créanciers. Do-
nalda n’eut d’autre choix que d’ac-
cepter la demande en mariage et
de laisser son bonheur de côté. Le
cœur brisé, Alexis s'était exilé au
Colorado où il avait fait fortune. Il
était revenu par la suite dans les
pays d’en droit pour s'établir sur le
même rang que Séraphin. Il s’amu-
sait maintenant à l’appeler mon
(Etobicoke-Lakeshore), appuyé
par M. Goodale (Wascana), - Que
la motion soit modifiée par adjonc-
tion de ce qui suit :
« Et souhaitons humblement
qu’Elle ne soit pas, à l’avenir, acca-
parée par des demandes frivoles
de prorogation ».
À la suite de cela, un constitution-
naliste se hissa sur le Trône laissé
vacant. En voilà un qui n’aura pas
à feuilleter son précis de droit
constitutionnel avant de répondre
premier ministre.
Je devrais probablement m’en
trouver rassurée, mais voilà, la
chose m’inquiète. C’est qu’avec
tous ces représentants de la Cou-
ronne qui tranchent des questions
de droit fondamentales et créent
des précédents à qui mieux mieux,
ne sommes-nous pas en train de
voir réapparaître une certaine
forme d’ectoplasme juridique  : le
droit royal? Dire que j’ai tant lutté
pour l’abolition des édits royaux. Il
est loin le jour où j’ai pu m’excla-
Page 5
cher ami Séraphin.
Alexis prenait un plaisir à défendre
les pauvres colons contre l’avari-
cieux et la scène au bar de l’au-
berge lui en donna de nouveau
l’occasion. En effet, il ne voulait
pas laisser partir Séraphin avec
l’argent gagné aux cartes. Tout le
monde sait que le jeu aux cartes
est illégal si cette activité ne prend
pas place dans un établissement
dument attitré par la loi. Alexis pré-
tend donc que Séraphin n’a pas le
droit de partir avec de l’argent
gagné à un jeu de cartes illicite.
L’exilé a-t-il raison dans son affir-
mation ?
mer, satisfait, «  Le Roi est mort,
vive le Roi! »
C’est que, voyez-vous, j’en ai déjà
bien assez de tous ces juges de
common law qui se croient en po-
sition d’interpréter et de modifier
mes lois. Et puis leurs confrères ci-
vilistes ne sont pas en reste. Ils
n’ont de cesse de s’inspirer des
juges du ROC et sont de plus en
plus libéraux dans leur interpréta-
tion de mon intention, encore que
je ne sois pas certaine qu’on
puisse qualifier cette ingérence
indue de simple « interprétation ».
Alors, vous comprendrez qu’avec
un juriste à titre de GG, je me sente
quelque peu menacée. Bien sûr, je
crains que le flamboyant person-
nage ne me fasse de l’ombre. Mais
il y a pire! Dans les sombres cou-
loirs du Parlement, une rumeur a
déjà commencé à circuler. L’ambi-
tieux vice-roi aurait l’œil plus grand
que la panse et dans sa mire se
trouve un poste plus élevé encore :
le mien!
Flagrant Novembre 2010_Flagrant Novembre 2010 10-11-01 12:11 Page6
Novembre 2010
Ô dont bien redondants, ces frais de scolarité
Jérémie Landry
jland025@uottawa.ca
Lettre ouverte
En effet, nous, étudiants à
l’Université d’Ottawa, savons
de quoi nous parlons et surtout
vous chers collègues de droit
civil. Attendez que je regarde
ma facture : direction Infoweb,
facturation électronique étu-
diante et voilà une somme de
7  362,66 dollars. Inutile de
vous dire que cela fait mal à
mon portefeuille, mais je
n’écris point dans ce journal
pour me plaindre de ce chiffre
faramineux pour un pauvre
étudiant. Bref, ce n’est pas par
manque d’intérêt que je ne
m’attaquerai pas aux frais de
scolarité ontariens, loin de là,
mais tout simplement parce
qu’il y a un besoin de réflexion
plus important sur cette ques-
tion dans la province du Qué-
bec.
À ce titre, il est nécessaire de
La constitution du cynisme
Philippe Cordisco
pcord080@uottawa.ca
Analyse et commentaire
C’est une loi non écrite.
Lorsque l’association des étu-
diants et étudiantes en droit
civil de l’Outaouais (AEEDCO)
offre la pizza, le nombre d’étu-
diants présents est minimum
dix fois plus élevé. À la der-
nière assemblée générale, le
quorum de vingt personnes a
donc été atteint de justesse
malgré l’approbation du budget
de 60 000 $ et d’une grande
quantité de changements
constitutionnels.
Après l’élection d’une prési-
dente d’assemblée qui sem-
blait inconfortable dans son
rôle (et surtout ne connaissait
visiblement rien au code Morin)
la présidente de l’AEEDCO a
pris la parole devant un par-
terre vide. Elle s’est dite satis-
faite de la tournée des cabinets
effectuée cet été et de la
hausse impressionnante des
revenus qui en découle. La v-p
externe a soulignée que le sou-
per étiquette sera de retour
plus tard durant l’année et que
certains cabinets ouvriront
leurs portes pour que les étu-
diants puissent visiter leur futur
lieu de travail. Le v-p sports a
assuré que les participants aux
Jeux’ridiques seront sélection-
nés en fonction du principe du
premier arrivé, premier servi,
pour ne pas être inéquitable.
Le party James Bond 007 se-
Le Flagrant délit
Lettre ouverte et
mentionner le coût d’une
année universitaire pour 2011-
2012 au Québec qui sera de
2 168 dollars pour une année
complète! Suite à des hausses
annoncées pour aller rejoindre
le chiffre précédemment cité, la
communauté étudiante québé-
coise s’est levée et a fait une
tempête dans un verre d’eau
pour une énième fois. On
plaide haut et fort la solidarité
sociale, l’égalité et un accès
restreint à l’éducation postse-
condaire. Ce sont des objectifs
très nobles, j’en conviens, sauf
que lorsqu’on regarde la situa-
tion économique québécoise,
c’est toute autre chose. Il ne
faudrait pas tomber dans le
piège de l’irrationalité pour les
coûts réels d’une formation uni-
versitaire. Parmi toutes les
couches de la société, on res-
sent la volonté de prendre les
décisions qui garderont le Qué-
bec compétitif sur la scène in-
ternationale, universités
incluses. À quoi bon obtenir un
rait aussi de retour puisque «
les gars aiment porter le nœud
papillon et les filles se mettre
en robe ». La v-p académique
a trouvé des emplois en droit
pour les étudiants l’été pro-
chain. Avec sa fougue habi-
tuelle, elle se dit à l’écoute des
commentaires sur l’expérience
étudiante parce qu’elle va « es-
sayer d’aller serrer la ceinture
au corps professoral pour qu’ils
prennent en considération les
revendications étudiantes ».
La v-p social se félicite de la
semaine 101 qui « s’est très
très bien déroulée » et travaille
sur le projet de voyage à Can-
cún durant l’hiver. La v-p com-
munications soutien que
l’agenda était magnifique et
qu’elle en est vraiment fière. En
référence à une question
concernant la dispersion de
l’information, la v-p communi-
cations a défendu les rappels
Facebook parce que l’informa-
tion du blogue ne semble pas
assez consultée. Le v-p fi-
nances a présenté un budget
légèrement excédentaire. L’ad-
ministration précédente étant
partie en laissant un déficit de
6000 $, il semble normal que
les étudiants payent plus cette
année. L’association tente
aussi de diversifier ses sources
de revenus, « parce qu’il y a
plus d’activités de prévues que
l’an passé » admet le respon-
sable du budget.
La présidente du service du
Vie Campus
diplôme universitaire qui n’a
aucune valeur hors de la scène
provinciale?
« Un dialogue de sourds », une
expression qui me fait penser
au sujet en question. Regar-
dons le plaidoyer de la solida-
rité sociale, la population paye
déjà 87,5 % du coût de la for-
mation universitaire. Pour moi,
la solidarité aux étudiants est
bien assumée au Québec. Plu-
sieurs facteurs sont à prendre
en compte, je puis le reconnaî-
tre sauf que le plus important
reste la situation économique.
Quand les universités engran-
gent des déficits, quand l’état
engrange des déficits, il faut
trouver des solutions et l’aug-
mentation des frais de scolarité
va en ce sens. De plus, il est
dispendieux pour l’état de gar-
der les frais au niveau le plus
bas au Canada pour un rende-
ment équivalent à la moyenne
canadienne. C’est donc dire
qu’il y a matière à changement.
livre affirme que la session
d’automne est difficile à équili-
brer parce qu’il manque envi-
ron 5000 $ provenant de la
Fédération étudiante de l’uni-
versité d’Ottawa (FEUO). Elle
souhaite obtenir l’argent avant
Noël, mais admet qu’avec la si-
tuation politique actuelle, rien
n’est certain. Une surcharge de
travail est attribuable au retrait
de la subvention de la Cham-
bre des notaires qui donnait
jusqu’alors le Code civil aux
étudiants de première année.
Les maîtres de l’hypothèque
immobilière semblent préférer
commanditer une émission qui
en a bien besoin, Tout le
monde en parle, une case ho-
raire télé particulièrement dé-
sertée.
Pour rendre l’écrit plus
conforme aux gestes, l’asso-
ciation étudiante a profité de la
motivation estudiantine du
début d’année pour espérer at-
teindre le quorum et modifier
certains articles de la constitu-
tion. Les altérations étaient mi-
neures, mais à propos. L’effort
de l’AEEDCO méritait le coup.
En bref, les réunions du conseil
d’administration auront lieu une
fois par session, plutôt que
trois sur papier et zéro en réa-
lité. Le conseil exécutif a rapa-
trié plus de pouvoir de décision
sans pour autant devenir tout
puissant. Le service du livre est
maintenant officiellement indé-
pendant et le nom de ce journal
étudiant est inscrit et préservé
Page 6
Diverses options se présentent
pour pallier l’accès restreint
aux études pour les classes
moins favorisées comme une
réforme et une augmentation
du système des prêts et
bourses. Pour ce qui est du
coût réel de la formation, on
pourrait indexer certains pro-
grammes afin que ces derniers
reflètent plus réellement leur
coût.
Bref, plusieurs options sont dis-
ponibles afin de rendre le ré-
seau universitaire à flot et
compétitif. Or, le seul choix qui
n’est pas envisageable est le
statu quo ce que les fédéra-
tions universitaires québé-
coises défendent bec et ongle
et on l’observe avec les mani-
festations étudiantes récur-
rentes. Il n’est pas judicieux
pour personne d’empêcher
toute forme d’évolution au nom
de la solidarité sociale quand
un système complet est à re-
voir.
pour que les générations fu-
tures profitent de l’héritage ins-
titutionnel de leurs
prédécesseurs.
Même annoncées des mois
d’avance, ces modifications
constitutionnelles n’auraient
pas attiré davantage d’étu-
diants. Quatre raisons princi-
pales permettent d’en arriver à
cette conclusion brutale. « Je
n’ai pas le temps », « Je m’en
fous », « Il y avait une assem-
blée ? » et « Je suis cynique »
sont les quatre motifs entendus
le plus souvent pour invoquer
l’omission d’assister aux réu-
nions de l’AEEDCO (ou à toute
autre réunion d’intérêt public).
Pourtant, le cynisme n’a pas sa
place lorsqu’il est question de
motiver son attitude par rapport
à la chose publique, que ce soit
l’assemblée de l’association
étudiante ou le vote aux élec-
tions fédérales. Une autre ex-
pression existe et représente
mieux le sentiment qui habite
l’humain occidental du 21e siè-
cle. Le manque d’intérêt.
Alors que les cyniques grecs
cherchaient obstinément à se
dissocier de la masse en adop-
tant des comportements qui
heurtaient la morale sociale,
être cynique en ce qui a trait à
la politique est devenu la
norme. Les plus cyniques sont
ceux qui participent.
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Novembre 2010 Le Flagrant délit Page 7

Sports
NFL Labour Dispute Threatens
2011 Season
Shawn Kupfert
skupf104@uottawa.ca

For millions of sports fans, foot-

ball has become a Sunday tra-
dition synonymous with church,
family and the Simpsons. Ho-
wever, a looming labour dis-
pute between NFL owners and
the NFL players union (NFLPA)
is threatening to derail the 2011
football season.

With annual revenues upwards

of $7.8 billion, the NFL is by far
the most successful domestic
sports league in the world. It
has the highest average atten-
dance per game of any North
American sports league attrac-
ting an average of 67,519
spectators per game.

Further cementing its status as

the leader in the global sports
industry, the average NFL fran-
chise is valued at a staggering
$1 billion.
However, despite the NFL’s im-
mense success especially in
the midst of a major recession,
NFL owners unanimously
voted in 2008 to opt out of the
current Collective Bargaining
Agreement (CBA) signed in
2006, and thus the stage is set
for a potentially bitter and pro-
tracted labour dispute at the
end of the 2010 season.
According to the owners, the
current CBA gives the players
too big a piece of the revenue
pie. Under the current terms of
the CBA, the players’ salaries
make up almost 60% of total
league revenue. Further, the
current CBA provides for a re-
venue- sharing plan in which
the richest grossing NFL fran-
chises subsidize the lowest
grossing franchises. The ow-
ners contend that the combina-
tion of high player salaries and
current revenue sharing plan
fails to take into account the
current economic environment
that many owners find them-
selves in.
Unlike in the past where most
teams played their games out
of tax-payer funded stadiums,
nowadays there is an increa-
sing trend of owners building
new state of the art stadium
complexes. As such, owners
believe that they assume
much, if not all, of the risk. As
for the revenue sharing plan
under the current CBA, many
of the wealthier teams with pri-
vate stadium projects are foo-
ting the bill for smaller market
teams with publically-funded
stadiums. As a result, while
wealthier teams generate more
revenue, some smaller market
teams make more profit due to
less overhead.
The players, on the other hand,
disagree with the owner’s as-
sertion that the players make
too much money. The NFLPA
ridicules the notion of risk, ar-
guing that players bear the
brunt of the risk on their bodies,
as evidenced by the various
health problems plaguing pre-
sent and former NFL players.
Moreover, unlike most major
professional sports leagues,
NFL player contracts are not
guaranteed. As a result, the
majority of NFL player
contracts are not honoured for
the full life of the contract. An
NFL team can cut a player from
the team at any time effectively
voiding that player’s contract.
Additionally, the NFLPA is see-
king to change the current poli-
cies with regards to rookie
player contracts. Under the
current scheme, first round
picks are entitled to massive
contracts and much of it paid in
the form of a signing bonus
which translates into guaran-
teed money for the player. On
the other hand, many average
veteran players receive little or
no guaranteed money and
have much lower salaries then
rookie first round picks.
These are but a sample of the
complex issues that both sides
will need to resolve in order to
avoid the impending work stop-
page. For fans, the labour dis-
pute between NFL owners and
the NFLPA is a dispute bet-
ween billionaires and millio-
naires. Unfortunately, it is the
fans that pay the money, that
are the ones who will deal with
the fallout. Look on the bright
side, sports fans-- no football in
2011 means a lot more time for
those other cherished Sunday
traditions!

Le Flagrant Délit
Journal étudiant de la Faculté de droit Le Flagrant délit est toujours à la recherche de jour-
Section de droit civil nalistes, anglophones et francophones, afin d’offrir
Rédacteur en chef
aux étudiants et au personnel de la Section un journal
Philippe Cordisco de qualité.

Rédacteurs en chef adjoints Soyez informés de notre prochaine rencontre en nous

Philippe B. Coderre
Gabrielle Fortier-Cofsky
suivant sur Facebook.

Correcteurs: flagrant@uottawa.ca
Hayden Bernstein et Carla Korzinstone
Flagrant Novembre 2010_Flagrant Novembre 2010 10-11-01 12:11 Page8

M AN
À NE PAS 010 QUE R
LE 18 NO VE M BRE 2

VENEZ NOUS REN

CONTRER
LE 18 NOVEMBRE
PROCHAIN À
L’OCCASION D’U
NE PRÉSENTATIO
OFFERTE PAR DE N
UX AVOCATS DE
NOTRE CABINET,
SUIVIE D’UN
COCKTAIL.
INSCRIPTION ET
TOUS LES
DÉTAILS AUPRÈS
DE L’ASSOCIATI
DES ÉTUDIANTS ON
ET ÉTUDIANTES
DROIT CIVIL. EN

PLACES LIMITÉES
.
CONFÉRENCE : 1
6 H; SALLE 202
COCKTAIL : 17 H 30; ATRIU
M
AU PLAISIR DE
VOUS RENCONTRE
R!

STIKEMAN ELLIOTT S.E.N.C.R.L., s.r.l. AVOCATS

www.stikeman.com