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Nouvelle revue d'onomastique

Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie


Heinz Jurgen Wolf

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Wolf Heinz Jurgen. Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie. In: Nouvelle revue d'onomastique, n°47-48,
2007. pp. 229-243;

doi : https://doi.org/10.3406/onoma.2007.1596

https://www.persee.fr/doc/onoma_0755-7752_2007_num_47_1_1596

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Heinz Jürgen Wolf
Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn (Allemagne)

Le type *PALATiOLUM et autres diminutifs en toponymie

Sans les apports de la toponymie, nos connaissances de la plupart des langues de


substrat seraient bien pauvres. Plus près de nous, c'est toujours la toponymie qui nous
renseigne sur l'étendue primitive des dialectes, etc. Ainsi, les toponymes en -ac
n'indiquent pas seulement une isoglosse séparant le provençal du français bien au nord du
faisceau d'isoglosses tracé d'après les données de YALF, mais aussi la poussée maximale
des Celtes venus de Grande-Bretagne aux V7VF siècles. Et l'on sait que seule la
toponymie nous a transmis des types lexicaux issus du substrat comme le gaulois
CONDATE « confluent » (> Condé, Condat et Сonde (s), Conde(s) en France), de même
que ceux issus du latin tel que le synonyme CONFLUENTES, accueilli comme lemme du
REW (n° 2136a) par MEYER-LÜBKE avec ses descendants en Italie ( Chifenti , Gonfienti,
Conflenti, Confíente), en France ( Conflans , Confiant, Confiens, Confolens, Confolent,
Conffoulens , Conffouleux, Conblant, Conblanc etc.), en Belgique (Çomblain ), en
Espagne (Cofrentes ), en Suisse et en Allemagne {Koblenz). Tout comme Cofrentes, ce
dernier est attesté dès l'Antiquité parmi une demi-douzaine de Ad Confluentes. Un autre
type lexical bien représenté en toponymie, mais complètement absent des langues
romanes (et du REW) en tant qu'appellatif, est constitué par FIG(U)LINA « atelier de
potier » : en Italie Figline , Fighine, etc., Florinas en Sardaigne, en France Félines, voire
Flines, en Espagne Fellines (Catalogne) et probablement Felines/Elines1 . C'est surtout G.
ROHLFS qui a souligné l'intérêt de tels toponymes et qui a réuni quelques dizaines de
ces «archaïsmes lexicaux» pour l'Espagne (ROHLFS 1951, p. 245-248) et l'Italie
(ROHLFS 1944, p. 122s.)2. Et n'oublions pas dans ce contexte que « les noms de lieux
sont un prolongement nécessaire de l'étude dialectologique », étant donné qu'il y a des
« microtoponymes qui ont conservé des formes disparues de la langue locale »
(TAVERDET 1989, p. I).
Aux étymons attestés du latin, il faut ajouter ceux qu'on a dû reconstruire, qu'il
s'agisse d'appellatifs ou de noms propres. La plupart de ces étymons reconstruits ont
probablement été formés durant la période du latin tardif, mais quelques-uns remontent au
latin archaïque, comme, par exemple, *FLORENTIA « floraison »3 qui a donné it.
Fiorenza
surtout aux
ou,IIPcontinuant
et IIe siècles
le locatif
avant notre
Florentiae,
ère, servait
Firenze
à dénommer
« Florencedes
»4, colonies
nom augurai
romaines,
qui,

234s.
2Voir
3Le
fleurs
4Parmi
'Sanmot
savoirMartin
(Helines
aussi
»,Fiorenzuola.
lescf.
estautres
PELLEGRINI
CRAI
de). Elines
est à Florentia
1distinguer
9 Flenrance
1 9,(Santander)
p. 21991,
attestés
1 6-2
du(F,
florentia
1p.9.Gers)
est
152-166
dans
attesté
al'Antiquité,
qu'on
pris
(«Arcaismi
enle trouve
1nom
168unde
sous
latini
chez
autre
la ville
laAugustin
nella
forme
nomitalienne,
toponomastica»),
s'est
Felines
avec
perpétué
cf., lecf.
TGF sémantisme
SERRANO
sous
n° 30445.
sa forme
de1935,
« diminutive,
couronne
vol. Ill, de
p.à
Nouvelle Revue d'Onomastique n° 47-48 - 2007

tout comme (entre autres), avec le sémantisme de « puissance », POLLENTIA (> cat.
Pollensa, it. Pollenzo5), POTENTIA (> it. Potenza6) ou VALENTIA (> cat. Valencia 7, fr.
Valence 8, it. Valenza9), etc. (WOLF 1968).
représentés
Parmi les
dans
étymons
la langue
de laparlée,
basse latinité,
ne sontles
pasdiminutifs,
toujours dont
attestés
on sait
: onqu'ils
connaît
sont lasurtout
série
MONTICULUS, PONTICULUS, TURRICULA, VALLICULA où -ICULUS indique la
série probablement antérieure à celle en -ICELLUS qui, en dehors de MONTICELLUS,
n'est pas attestée en latin, mais toutes les deux ont laissé des toponymes comme, par
exemple10 :

MONTICULUS : MONTICELLUS :
P11 Montelhos ; Montezelo(s) ;
E Montejo(s), Montijo(s) ; Montecillo , Monteciello,
Montecelo(s) ;
F Monteil(s), Montïl(s), Mon(t)ceau(x),Mon(t)cel(s),
Mont (hi) eux ; Monchel,
Monch(e)aux, Mousseaux ;
В Monceau ;
Montecchio, Monticchio, Monticello, Monticelli, sd.
Montiglio, Montiggl/Montikkel ; Monticheddu ;
sd. Montricu, Montigiu ; CH Munt(i)schel, Montisel ;
D Monzel.

5La terminaison en -o est expliquée en 1945 par G. SERRA (RSL 13, p. 50-53, voir le résumé donné par le
DTP 271) comme étant une fausse italianisation de la forme piémontaise Polènz.
6Le nom moderne de Potenza Picena reprend un Potentia antique (cf. DETI 43 1 ), nom conservé dans Sta.
Maria a Potenza ainsi que dans l'hydronyme Potenza. Voir AMADIO 1952, p. 92, n° 608.
7L'ancienne forme Valença a été relatinisée en -eia.
8Curieusement, ce nom est généralement ramené au gentilice Valentius dont le porteur est resté inconnu ; voir
Grö I 297s. ; Vin 120 § 283 ; DR 697 ; NÈGRE 1963, p. 89 ; TGF n° 10403, où il prend au sérieux
l'étymologie suggérée par la Notitia Galliarum : « civitas Valentinorum a Valente constructa ». On notera
que Lo 526 n° 2473 évite de donner une quelconque explication pour ce nom, alors qu'il signale que
« Valence (Gers, Tarn-et-Garonne) et Valence-d' Albigeois (Tarn) ont emprunté leur nom à Valence en
Aragon ».
®En plus du Valenza piémontais, il existe un homonyme en Sardaigne, cf. PITT AU 1997, p. 229, qui cite (s.v.
Valenza ) le nom de la « chiesetta di Santa Maria 'e Alenza », mais pense que « Valentia, stazione militare
costruita dai Romani nel II secolo d.C. » est largement postérieure aux autres fondations romaines aux noms
abstraits en -ENTIA, ce qui est peu probable. Le nom de Vibo Valentia est repris en 1928 en référence au
nom antique, au détriment de l'ancienne appellation Monteleone di Calabria, cf. DETI 615 ; GasQu 699.
10Je reprends les exemples cités dans WOLF 1996, p. 396s., augmentés d'exemples rhétoromans (CH), à
savoir romanches (des Grisons) relevés dans RN II, et mosellans (D), répertoriés par Ju.
1 Abréviations : В = Belgique; CH = Suisse; D = Allemagne; E = Espagne; F = France; FL =
Liechtenstein ; I = Italie ; P = Portugal.

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Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie

PONTICULUS ♦PONTICELLUS :
P Ponteïha(s ) ; Pontizela(s) ;
E Pontejos, Pontellos, Pontellas ; Ponticiella ;
F Ponteil(s), Ponteix, Ponthoilles Poncelies ,Le Ponchel, Le
Ponchaux,
Le Ponceau;
В Ponchau ;
I Pontecchio, Pontiglia; Ponticello, Ponticelli',
CH Punteglia(s), Puntiglia; Puntschella, Puntasel;
D Pintschel/Piintsel.

TURRICULA : ♦turricella :
P Torre(i)lha ; Torrozelas, Torrozelo ;
E Torrijas, Torrella(s), Torrijo(s) ; Torrecilla(s) ;
F Toureille, To(u)rreilles ; Tourcelles ;
I Torrecchia, Torricchio, Turriga (sd.) ; Torricella.

VALLICULA : *VALLICELLA :
P Valhelhas ; Valizelos ;
E Vallejas, Vallejo(s), Valella ; Vallecilla, Valleciella ;
F Valeilles, Vareilles, Vazeilles ; Vaucelle, Vauchelles,
Vauzelles ;
В Vaucelles ;
I Vallecchia, Vallecchio, Vallicchio ; Vallicella, Vallicelle, Valzella
sd. В addier os ;
CH Vallegia, Valleg ; Vaschella.

Dans son Étude sur l 'origine et l 'évolution du diminutif latin et sa survie dans les
langues romanes, R. HAKAMIES (1951) n'a mentionné que quatre (MONTICELLUS,
MONTICULUS, PONTICULUS, VALLICULA) de ces huit formes, à savoir celles qui
sont représentées par un lemme dans le REW. Étant donné qu'ici, MEYER-LÜBKE n'a
pas tenu compte des toponymes, ceci revient à dire qu'il existe des descendants
appellatifs romans. L'hypothèse que ceux-ci aient existé au moins jusqu'au Moyen Âge
est corroborée par des noms précédés de l'article : Le Monteil , Les Montils, Le Ponteil,
Les Tourreilles; Le Ponceau, Le Ponchel, La Vauzelle (F), I Monticelli (I) et El
Montecillo , La(s) Torrecilla(s) (E). Il s'agit donc de cinq types de noms français, de deux
types espagnols et d'un type italien.
Les dictionnaires étymologiques des différentes langues romanes tiennent compte de
cet état des faits de façon plus ou moins cavalière. Souvent, leurs auteurs se bornent à ne
citer que le vocabulaire appellatif actuel ; du côté français, on pourra citer ici les ouvrages
de GAMILLSCHEG (EWFS), BLOCH (Bl), BLOCH/WARTBURG (BlWg), DAUZAT
(Dau), DAUZAT/DUBOIS/MITTÉRAND (. DDM ), PICOCHE (Pic),

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BAUMGARTNER/MÉNARD (BM), etc. Pour l'italien, la situation se présente un peu


différemment dans la mesure où MIGLIORINI/DURO (PELI), DEVOTO (AEI) et le
DELI, le dernier en date, ignorent également les toponymes, alors que PRATI (VEI, s.v.
monticchio et monticello ) et le DEI (s.v. montecchio et torricella ) en font au moins
mention. Enfin, OLIVIERI (ODEI) en cite un certain nombre {Monticchio, Montécchio,
Ponticelli, Valécchio, Valzèlla ), ce qu'on pouvait attendre d'un Dizionario etimologico
italiano, concordato coi dialetti, le lingue straniere e la topo-onomastica rédigé par un
toponymiste confirmé. Pour l'espagnol, on ne retiendra que les dictionnaires
étymologiques de GARCÍA DE DIEGO (DEEH) et de COROMINAS/PASCUAL
(DCECH) qui ne signalent aucun des toponymes mentionnés, tout comme MACHADO
(DELP) pour le portugais12. Dans ce contexte, on peut estimer privilégié le domaine
catalan, car pour son DECLC, COROMINES a pu profiter des matériaux réunis pour son
monumental Onomasticon Cataloniae. On verra que pour les diminutifs en -EOLU, il a
tenu compte des toponymes, mais ce constat ne vaut pas pour pour -ICULUS et
-ICELLUS.
Pour le sarde, M. L. WAGNER (DES, avec un index : 17 « Toponimi sardi » III,
500-502 (200 toponymes)) et, après lui, M. PITTAU (DILS)n ont inclus un certain
nombre de toponymes dans leurs dictionnaires étymologiques, mais les diminutifs en
question n'en font pas partie. Il en est de même pour le rhétoroman, au moins en ce qui
concerne le ladin dolomitique et son dictionnaire étymologique dû à J. KRAMER (EWD),
tandis qu'on peut toujours nourrir l'espoir de voir quelques toponymes des Grisons inclus
dans le DRG qui n'avance qu'à petits pas.
Je n'ai pas encore mentionné le REW et les deux grands dictionnaires qui, quoique
nationaux, présentent, à la fin de leurs articles, une vision panromane. Il s'agit du FEW,
suivi de près par le LEI de M. PFISTER dans lequel des toponymes sont souvent cités
pour compléter la liste des descendants de la base étymologique, en l'occurrence le fr.
Monceau, Montcel, Monchel (MONTICELLUS) ou le prov. Monteil et Г it. Montecchio
(MONTICULUS : FEW VI/3, 120), ou encore VALLICULA représentée par l'it.
Vallecchia et le pg. Valhelhas. Il aurait néanmoins été utile de citer ici les fr.
Valeilles! Vareilles/ Vazeilles, et aussi de tenir compte de l'esp. Valleci(e)lla , du pg.
Valizelos et de l'it. Vallicella! Valzèlla, au lieu d'affirmer que seul l'ancien français
connaît le type *VALLICELLA14. Le REW enfin avait également accueilli un certain

nombre
6951) deCONFLUENTES
comme
accueilli de
aucun
formes
toponymes,
nom
portugaises
de lieu.
par (n°
exemple
ou
2136a),
simplement
pourdéjà
doter
mentionnée;
pour
QUERCEA
assurer les
(n°
la lemmes
survie
6949) d'une
ettraités
QUERCUS
base
ici latine
n'ont
(n°

savante
12Seule ou
l'étymologie
influencéedeparPont
le galicien)
de la Pontiga
sembleparaît
incertaine.
sûre (cf. DCECH IV 674), mais l'explication (forme .demi-
"Curieusement, ce dictionnaire du lexique appellatif comporte aussi des entrées toponymiques qu'on trouve
ou qu'on s'attend à trouver plutôt dans le dictionnaire toponymique de 1997 (c.r. RIOn 5, 1999, p. 172-180).
Pour ce qui est des toponymes contenus dans le DILS, on se reportera au c.r. paru dans RLiR 69, 2004, p. 555-
568, ici p. 560s.
14 FEW XIV 136 : «Noch in lat. zeit wurde auch eine form mit -ella statt -ula geschaffen, die nur im fr.
vertreten ist ».

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Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie

Les étymons en question ne figurent donc souvent dans les dictionnaires que grâce
aux appellatifs, à savoir :
pg. Pontezela (DELP) 1 5,

esp. puentecillo
fr. montejo, , ponceau
monceau pontejo
), catalogué,
, (tous),
vallejo;
commemontecillo,
à l'accoutumée,
pontecillo
avec vallejo
(tous DEEH),
"DERIV."
torrecilla
(DCECH(et
),

it. monticchio; monticello, ponticello , torricella , vallicella ( VEI ; DEI)16.


Il en manque donc, si l'on part des huit étymons latins, surtout pour le français (six
lexèmes) et le portugais (sept lexèmes). On pourra augmenter les exemples par des
langues dites « minoritaires », à savoir le catalan et le sarde déjà mentionnés, pour
lesquels nous disposons de bons dictionnaires étymologiques complets. Ainsi, dans son
DECLC (VI 692), COROMINES fait seulement allusion à Pontell, probablement dérivé
de pont , tandis que, dans son OnCat. (V 344), il cite Montells qu'il ramène à
MONTICULUS et Montixelvo ( OnCat . V 358s.), dans lequel il voit une déformation d'un
mozar. *Montixelo (< MONTICELLU), et encore sept Torrelles qui devraient continuer
TURRICULA(S) avec deux Torrella, en plus de sept Torroella (< *TURRICELLA) avec
Les Torroelles et des Torrosella/-es, Torrecella, Torrossolla11, et enfin Valells
< *VALLICULOS {OnCat. VII 398). Quant au sarde, baddikru , montikru, pontrikka, etc.,
sont notés avec leurs étymons latins dans DES et DLLS, et ce dernier cite également
monticheddu, ponticheddu en tant que diminutifs sardes. Mais le « Glossario »
toponymique de G. PAULIS (1987, p. 457-547) est le seul à contenir baddighèdda, parmi
les diminutifs de badde, et turriga, ramené au lat. TURRIC(U)LA. Il faut dire qu'il n'y a
pas de critères phonétiques nous permettant d'assigner une origine précise - latine ou
romane - aux formes sardes en -ikeddu , etc., ou aux formes italiennes en -ICELLO, mais
le parallélisme avec les fr. monceau, ponceau, etc., plaide en faveur de dérivés déjà latins.
Étant donné que la productivité des différents suffixes varie beaucoup d'une langue à
l'autre - on sait, par exemple, qu'en français, depuis un certain temps, la diminution ne
s'opère presque plus au moyen de suffixes18, alors qu'en espagnol, ce mode de dérivation
reste fort vivant -, je me suis borné ici à la présentation des formes. Toujours est-il que
les types en -ICELLUS/-A semblent plus récents que ceux en -ICULUS/-A, même si tous
les quatre sont attestés en latin.
Un autre suffixe devenu panroman est également très ancien et d'une productivité de
plus en plus restreinte, surtout en portugais et en français où il ne sert plus à la dérivation
de diminutifs depuis le Moyen Âge. Il s'agit d'-EOLUS/-IOLUS, devenu -jolus après le
changement d'accent, suffixe issu, à la différence d'-ICULUS et d'-ICELLUS, des deux
premières déclinaisons latines (- a et -o : LEUMANN 1977, p. 305-311 ; STOTZ
2000, p. 359). Parmi les mots à vaste diffusion toponymique, on trouve de vieux

«18I1
i5On
1716Le
OnCat.
Der.
n'y
DELI
pourrait
»).a que
VII
, beaucoup
316-322.
quelques
aussi mentionner
moins
On notera
dérivés complet
récents
pontilhäo
le traitement
enque-et(te),
« pequeño
d'autres
différent
cf. HASSELROT
ponte
lexiques,
de »-cqui
(+neprésuppose
e, mentionne
i1972.
) intervocalique.
unque
*pontilho
PONTICELLO
< PONTICULO.
(parmi les

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diminutifs comme BALNEOLUM, attesté depuis Cicéron ( TLL II 1704), et d'autres


dont les premières attestations datent de la basse latinité, comme MONASTERIOLUM
(Jérôme, IVe s. : TLL VIII 1402) ou ECCLESIOLA (fin Ve s. : TLL V/2, 43) et
VINEOLA (fin VIe s.19) ; d'autres encore sont pourvus de l'astérisque dans les
dictionnaires étymologiques comme *PODIOLUM (REW n° 6626). Quant à
♦PUTEOLUS, qui ne semble pas être attesté en tant qu'appellatif durant l'Antiquité, il est
curieux de constater que nombre d'auteurs évitent de le noter, probablement à cause de ce
Puteoli dont on parle déjà depuis Varron et Cicéron. Ainsi, DAUZAT (19635, p. 130)
emploie la majuscule pour désigner l'étymon de toponymes romans, tout comme NÈGRE
(1963, p. 62) qui, plus tard, écrira *PUTEOLUM (et même *PUCEOLUM : TGF n° 5126-
5128) ; Grö II 235s., avait employé PUTEOLUS (sans astérisque) et Lo n° 2803
PUTEOLI. Toujours est-il que le toponyme est attesté mille ans avant l'appellatif qui en
constitue la base20.
Un autre cas, au moins aussi remarquable, est celui de *PALATIOLUM. Avec
*PALATIOLUM, on a affaire à un mot latin qui, d'une part, n'est pas attesté durant
l'Antiquité mais qui, d'autre part, n'a pas non plus laissé de traces dans le vocabulaire
appellatif des langues romanes. Sa diffusion toponymique n'est pourtant pas inférieure à
celle de types lexicaux comparables. Qu'on en juge21 :

BALNEOLUM (> *BANEOLUM) :


E Bañuelos, Bañols, Buñol, Buñuel, Alburni; Bañuela, Bañuelas, Buñola,
Buñolas, Albuñuelas22 ;
F Banyuls (cat.), Bagneux, Baigneux, Bagneaux, Baigneaux, Bignoux,
Bagnol, Bagnols, Bagnoles, Bagnot23 ;
I Bagnolo, Bagnoli', Bagnoli ;
CH
D Bagniel, Bagniels, Baniel, Bigniel, Pajiiel; Bigiolas25 ;
Bengel2(>.

20Cf.
21Pour
22Cf
MENENDEZ
23Cf
p.
,9Grégoire
de
24
25
dutzendmal
26
toponymes
RN
Ju
Cf.
133s.
même
Arnaldi
Lo
54s.
GasQu
p.IIBALNEOLUM,
ex.
et32
146
pour
; NÈGRE
de
les
italiens
DCECH
in;55s.
§IITours
PID
cf.
ROSTAING
Bünden
570
premières
616
(dû
DRG
AL
et; 1963,
:; Grö
«àIégalement
d'un
19768).
ubi
C.
».
*PALATIOLUM,
491
IIattestations
IIp.MARCATO);
est
Boljun
52234
199211,
61,
; Voir
unu
MENÉNDEZ
s.v.
transmis
pour
; Vin
dalmate
puteolo
aussi
bagnöl
p.qui
296
sont
80.PELLEGRINI
ROHLFS
par
ces
*PUTEOLUS,

Baigniul,
(<
»engad.,
(a.
des
776)
noms
PID
1040
915).
inscriptions
AL
; Bagnol),
1951,
font
DR
bigniel
Bagnuel
19768,
partie
1991,
46
voir
p. ;261.
surs.
cf.
TGFn0
(CIL
WOLF
desLEI
p.
(a. 209
109
1143).
«Les
VIformations
IV;5035-5043.
1996
et(21.5)
DTLmicrotoponymes
939
XI;
Bengel
avec
87
n.cf.;3.; de
GEORGES
DECLC
DTP
la
est
Voir
l'époque
remarque
également
80,
aussi
etc.
se
I 622
franque
191
DAUZAT
rencontrent
correspondante.
cité,
38,(renvoyant
p.».à3499).
Il19635,
côté
en« ein
vaà
de

234
Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie

ECCLESIOLA :

P Grijó, Egrejó21 ;
E Sesgueioles
Grijó, Grijoa(cat.)30
(gal.)28,
; La Iglesuela29; Anglesola, Esgleiola, Esgrayola,

F Lalizolle
Eglisolles,
31 ; Egrise lies, Grisolle, Gris elles, Laguiole, Lagleygeolle,

I Chiesola, Chiesuolo/Chiesiolo, Cesiol, Gesiol, Gisola, Gisiola, Ghisola,


Ghisiolo, Gleisolle 32 ;
CH Chiesola, Gisol 33.

MONASTERIOLUM :

P Mosteiró/Mosteiró 34 ;
E Mosteruelo 35; Monistrol (cat.)36 ;
F Montreuil, Montreux, Montrieux, Mitreuil, Mitreux, Ménétreuil,
Ménétreux, Montureux, Monthureux, Ménétrux, Ménétru, Menétreau,
Menestreau, Montereau, Monéteau, Mottereau, Monthou, Ménestérol,
Ménétréol, Ménétréols, Ménétrol, Monistrol, Montrol, Morterolles,
Mortroux 21 .
В Montrœul, Monstreux 38 ;
I Monasterolo, Monastirolo, Monesteroli 39 ;
CH Montreux, Mutrux 40 ;

2134
ROHLFS
Diccionario
29L'article
PO).
j0COROMINES
OnCat
3,C/
toponymes.
27341s.,
PELLEGRINI
33 RN
Costa
Lo
II 132.
VI,
IV
VIII
345
27351-27354
des
n.113
1951,
Corogràfico
454-464
§ deux
151406
1991,
s.v.
note
Grijó
p.LaEsglésia
;note
dans
p.
257
;Iglesuela
Grö
(1352-1359)
DAUZAT
218
officiel,
13DECLC
mentionne
II ;Mosteiró
, 374
DTL
il(TE
419635,
interprète
; 190
etIII
vols.,
Vin
et 1etTO)
Grijoa
589
etEgrejó
329
4p.269
Madrid
Mosteirô.
indique
150
: esgleiola
§«; parmi
863
(141).
Esgleiola
DTP
; NÈGRE
s.d.,
une
; 174
DRles
comme
indique
origine
et261
molt
exemples
1963,
177.
etfreqtient
un
plutôt
6p.
322
Grijó
« provenant
175s.
dim.
; récente.
TGF
eta; ROSTAING
»la9 406
;nostra
Grijoa
sesdun° exemples
«léxico
toponimia
6159,
en 199211,
Galice
1512s.
dialectal».
sont
(C,
p.
[...]100,
n°LU,
tous
».27339,
etc.
Dans
OR,
des
Le

35Cette formeoudes
monesterium monisterium.
deux Mosteruelo (ZA) s'explique difficilement, même si l'on part de diminutifs de
36DECLC V 776 (< monesteriolum), et OnCat V 321 (< monisteriolu).
31 Cf. Lo 355s. §§ 1431-1436 ; Grö II 377s. ; Vin 334 § 874 ; DR 447s. ; TGF 407-410 n° 6173-6176 ;
DAUZAT 19635, p. 150 ; NÈGRE 1963, p. 73; ROSTAING 199211, p. 100, etc.
38VINCENT 1927, p. 160 (§ 214) ; HERB1LLON 1986, p. 109s.
39PELLEGRINI
WDTS 613 et 635,1991,
avecp.renvoi
224 ; àGasQu
JACCARD
402s. et; DTL
MURET.
361 (3, resp. 2 Monasterolo).

235
Nouvelle Revue d'Onomastique n° 47-48 - 2007

*PUTEOLUS :
E Pozuel, (El) Pozuelo , (Los) Pozuelos, Pozuela*1', (cat.) Puchol, Eis
Puchols, Puzol (Puçol , Putxol), Puçola 42 ;
F Poiseul, Poisieux, Poiseux, Puisieux, Puiseux, Puisieulx, Puxieux,
Puzieux, Pizieux, Piseux, Peseux, Puceul, Puzeaux, Pouzioux, Pouzol,
Pouzols, Pouzou,43 /
I Pozzuolo, Pozzuoli, Pozzolo, Pozzol, Pozzuoli, Putzolu, Putzola (sd.)45 ;
CH Puzzol, Puzzola, Pozzè46, Posieux41 .

De ces mots, les dictionnaires en parlent à peine; tout juste peut-on citer Г it.
bagn(u)oloA% , chiesuola 49, pozzuolo50, le pg. igrejó, mosteiró et paçô, tous qualifiés
d' « ant. » par MORAIS51, l'esp. bañuelo et pozuelo , pozuela (DRAE , pour qui ces deux
lexèmes sont des dérivés espagnols). On trouve même palazuelo, attesté depuis le XIXe
siècle avec le sémantisme « cuarto o pieza de una casa »52 et qu'on a eu raison de ranger
parmi les
pétrifié dans
dérivés
les toponymes
modernes.: Il s'agit donc d'un mot tout différent de celui qui s'est

pozuelo
41Les articles
et pozuela
font modernes
penser à (DRAE).
une origine
Lesrelativement
attestations médiévales
récente, supposition
chez MENÉNDEZ
corroboréePIDAL
par l'existence
19768, p. 117,
des
134s., 181 et 192 et OELSCHLÄGER 1940, p. 161, se rapportent toutes à des toponymes.
a2DECLC VI 771 ; OnCat. VI 286-288 : « Hi ha molts NLL d'importància menor o mitjana i de la forma
Puçol о Putxol ... » (287). La forme officielle est Puçol.
43Lo 608s. § 2803 ; Grö II 235s. ; Vin 229 (§ 537, aussi Bozouls) ; DR 549s. ; TGF 304s. n° 5126-5128 ;
NÈGRE
différentes1963,
formes.p. 62; ROSTAJNG 199211, p. 86. Déjà SKOK 1910 avait examiné la phonétique des
PELLEGRINI 1991, p. 228s.; GasQu 516 ; DTL 449 ; DTP 276. Pozzuoli a aussi été mentionné par
ROHLFS 1944, p. 36, en même temps que Bagnolo, Bagnoli et Monasterolo.
45piTTAU 1997, p. 165 (Putzolu ) ; PAULIS 1987, p. 530 (puttsòla , lemme du «Glossario» des
microtoponymes, p. 461-547). Dans ses listes alphabétiques, on trouve Putzola et Putzolu ; chacun est
mentionné
46RN II 275s.
au moins quatre fois.
47MÜLLER 1990, p. 569.
48 Crusca II 22 ; DU II 839 ; GDLI I 946.
49 Crusca II 854 ; DLÎ II 1397; GDLI III 74.
5QGDLIX III 1146.
MORAIS 1949-1959 V 830, VII 40 et 649 ; MORAIS 1987 III 226, IV 26 et 151.
"ALONSO III 3104.

236
Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie

*PALATIOLUM :

P Paçô/Passô, Paçô51 ;
FE Palazuelo,
P alais eul, Palaiseau56,
Palazuelos54;Palazols51
Palol, Palou,
, Parasols
Palafolls
58, Panazol
(cat.)55 59
; ;
I Palazzolo, Palazzuolo , Palazzoli, Palazzola, Palazzuola, Pallesieux 61 ;
CH Palézieux62, f 1278 Palazol (à Coire)63, Pallazuit64 ;

FL Balzers1 55 ;
В Paliseuf 6, Palihoubl ;
D Pfalzel , Palzem6* .

trois
sont
54Costa
àPalazuelo
55Cf.
d'Elne
Palaciolo
développement
n.avec
$6Grö
51
58
Orientales)
-eolus;
est
monasteriolu,
273.
étymo
59Pour
contexte
dissimilation,
CHAMBON
60PELLEGRINI
ancien
61
è2DTS
63STÄHELIN
64JACCARD
65Déjà
66VINCENT
Montereau/Monéteau/Menétreau/Menestreau,
STRICKER
67Lieu-dit
68Déjà
donne
Costa
Badajoz,
DTP
Vin
TGF
*PALATIOLU,
243,
cachés;
Pagó.
la
OnCat.
288s.
ne
logie
leIIune
693
Palatiolo!
251
cité
(<
394
cette
cite
-euil
fricative
VIII
1note
»).
8s.
peut
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puis
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chez
vingtaine
L'appellatif
était
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même

différente.
(n°
Esneux
León,
Dès
JACCARD
;aucun
est
forme,
1999,
928-956
onze
VI
en
1927,
DR
1906,
750)
donc
*palatiolu),
193
Palatiolu).
982)
fournir
HOPFNER
un
-tj->
6041)
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également
MÜLLER
144-146
labiodentale/
1991,
Palagiolo
1trouvé
516.
comme
un
12,
Palazuelo
quatre
Palazuelos
165,
vol.
des
nom
p.p.
est
selon
voir
un
sont
de
p.exemple
enumere
à-в-;
328.
142
régulier
p.
lePaços
parle
d'attestations
l,p.
simple
*ce
316
-eau
valdôtain
1906,
formes
Palazol
un
qui
CHAMBON
226
Palazuelos
seul
REMACLE
Palzem
§Pour
cette
également
nom
ilun
1900-1905,
(a.780).
deuxième
19282"4,
;192
27s.
de
et».RNll
note
n'en
;(p.
àp.
àGasQua
pris
ancien
PALATIUM
32
phénomène
huit
Palafolls
noter
anciennes
VINCENT
est
Murcie.
fricative
deux
;328
956-969)
de
{ibid.)
dix
àqui
Car
Paçô
est
du228.
attesté
côté
Palazzuola
Palazuelos,
p.
àcatalan
Palazols,
;Palatiolus
Palol
autres
antérieures
pourtant
(F,
univoques
n'est
MÜLLER
1532
Burgos.
1999,
157,
p.
-eolu
944,
468s.
(pour
d'un
etinterdentale
(àOnCat
Corrèze.
70,
neavait
;sous
Pfalzel
etHERBILLON
qu'on
partir
pourtant
est
qui
p.
Parasols
p.qui
: En
Palazzolo
porte
la226.
sept
professò
peut-être
rien.
représenté
Dans
est
en
(a.
101-106
cette
donne
répartis
Puzeau
plupart
.mentionne
parlé
plus
1990,
du
avant
au
peut
VI
Voir
(ibid.,
Palou
mentionné
l'accent.
844).
Voir
la
IVe
pas
forme
sourde,
certains
XVIIe
de
120),
dans
d'un
les
partie
constater,
p.
pour
ibid.
(Vercelli).
d'entre
surtout
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trois
À(«
p.siècle
en
attesté.
MONJOUR
569.
par
(toponymes
formes
1986,
propos
798s.).
les
VII.
«l'Aude
plus
(ibid.,
également
passer
processiô.
p.siècle
sud,
changement
avant
Palazzuolo,
par
des
formes
(?)
105s.).
eux,
dans
Parasols.
p.Le
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endroits,
Enp.
ROHLFS
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anciennes
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124.
(selon
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de
àn'y
nom
Palol
illaPalaiseau,
plusforme
101),
historiques
Palafols.
Pfalzkil
donne
1989,
disparaître,
moitié
en
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PIERI
plupart
du1974,
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Palazoles
comme
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DT)
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trois
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Paço,
qui
(cité
380-382.
variante
Palazuelo
Panazol
iloù
19692,
IlPanazol
p.
devraient
;(Palatiolo
français,
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exige
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Parazols
du
Les
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faut
WAGNER
223.
».parmi
du serait
pays,
Étant
d'anciens
et
dans
p.
nom
Palatz
graphique
une
donc
(F,
HAMLIN
Balzals.
352,
(Limousin)
que
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par
en
donc
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est
Cáceres
donné
en
Haute-Vienne),
eteffet
explication
leexemple
mentionne
supposer
Ba(i)gneaw
1984,
(F,
Pfalzkyll.
948
exemple
préfère
«Ju
confondue
Voir
suif.
balneolu,
Passo)
Pyrénées
que
remonter
les
1983,
787,
ou
etp.etPaçô
deux
aussi
953,
dim.
-eau
près
343
une
son
par
six
qui
un
etc,
p.

237
Nouvelle Revue d'Onomastique n° 47-48 - 2007

Je disais que *PALATIOLUM n'est pas attesté dans l'Antiquité, mais comme pour
*PUTEOLUS, on a aussi des difficultés à le relever plus tard en latin médiéval : il n'est
pas répertorié par DuCange, et ARNALDI et TURRLANI qui avaient pu trouver une
citation pour PUTEOLO, sont amenés à se demander, à propos de PALATIOLUM :
«Parvum palatiuml An nomen proprium? », et en effet, il s'agit probablement d'un
nom69. De leur côté, LEFÈVRE et MONFRIN affirment que ce mot est « souvent utilisé
comme toponyme surtout en Catalogne », mais selon toute apparence, ils ont trouvé
quelques exemples de palatiolum (palaciolum , palaceolum ) appellatif à partir du IXe
siècle70. Toujours est-il que les premières attestations se rapportent à des toponymes. Si
l'on ne prend pas en considération les Palatiolum que JUNGANDREAS date au IVe
siècle pour Palzem et Pfalzkyll 71 , la première mention de ce mot est due à Procope vers le
milieu
au sud de
du Sucidava.
VIe siècle sous la forme palatiolon (7tatamoÀ,ov)72, lieu fortifié sur le Danube

La forme Palatidus que DAUZAT et ROSTAING attestent pour Palaiseau au VIe


siècle doit résulter d'une erreur de lecture (<d> au lieu de <ol>) et non pas d'un
« changement] de suff[ixe] » ultérieur {-idus, inconnu dans ce contexte, remplacé par
-iolus). Puis, cet endroit est connu par le Palaciolo d'une monnaie mérovingienne
(VIITVIIP siècle) et par un Palatiolo daté de 747 (copie du XIIIe siècle)73 et Pfalzel est
attesté sous la forme Palociolum en 732/33 (copie du XIIe siècle)74. Ensuite, les

attestations
rapportent
faisait pluspresque
de PALATIOLUM
partie du
toutes
vocabulaire
à des toponymes.
sont
en plus
usage.
nombreuses
On
De ne
toute
sait façon,
à partir
donc pas
à du
l'exception
à quelle
IXe siècle,
époque
dumais
Portugal,
ce elles
mot ne
seil

avait disparu dans toutes les langues romanes avant l'apparition de la tradition écrite.
Néanmoins, il devrait figurer dans une éventuelle refonte du REW - si l'un des projets
allant dans ce sens devait aboutir un jour, il devrait y figurer au même titre que tous les
autres diminutifs traités ici et dont on trouve déjà cinq dans le REW75 .

69Ju
70LEFÈVRE/MONFRIN.
71qu'on
remaniée
72PHILIPPIDE.
13Gyss
74/Ш.,
1SREW
n° Arnaldi
9133
787.
puisse
785.
p.VALLICULA.
n° d'une
454
Pour
794.
915être
: BALNEOLUM,
«Gyss
source
1923-1928,
super
sûr 785,
qu'il
de
ipsum
893,
1985-1993,
ne
lavol.
tradition
s'agit
terminimi
cf.
n°I, ibid.
5670
p.pas
433
écrite
p.p.
d'un
MONTICELLUS,
de77s.,
794).
et-o469
toponyme.
deusque

Palzem
; Istoria
l'on
in serram
fournit
commence
Romînei.
n° 5671
». desVol.
MONTICULUS,
enattestations
924,
I, Bucarest,
celledede 832,
p.Pfalzkyll
n°662.
6650
860, PONTICULUS,
en
898,1222
etc.,(copie
sans

238
Le type *PALATIOLUM et autres diminutifs en toponymie

Pour résumer, j'indiquerai les formes existantes (x : appellatif, X : toponyme) sous


forme de tableau :

latin portugais Espagnol français Italien

MONTICELLUS X X X x X x X
* PONTI CELLUS x(-a) X (-a) X X (-a) x X x X
*TURRICELLA X X X X x X
* VALLICELLA X a. x77 X a. x X x X
MONTICULUS X X X X x X
PONTICULUS X (-a) X X X X
TURRICULA X X X X X
VALLICULA X X X X X
BA(L)NEOLUM X X (dial.) X x X
ECCLESIOLA X X X X x X
MONASTERIOLUM X X X X x X
♦PALATIOLUM X X X X X
*PUTEOLUS x X X a. x X

Ce tableau montre aussi que le français, outre qu'il ne pratique plus la dérivation
diminutive, a perdu les diminutifs qu'il possédait autrefois, comme l'indiquent les relevés
toponymiques, alors que l'italien et surtout l'espagnol, langues dans lesquelles la
dérivation diminutive reste vivante, ont conservé un nombre bien supérieur de diminutifs
remontant à l'époque latine78. Mais il existe aussi des diminutifs dont on ne trouverait
aucune
de ces derniers.
trace s'ils ne s'étaient pétrifiés dans des toponymes79. *PALATIOLUM fait partie

76 Aant.côté
genre
DCECH
77Les
«dictionnaires
féminin
».
formes
IV
de 674s.
*PONTICELLUS,
modernes
des
de ; descendants
l'ancienne
le portugais
n'accueillent
langue
de
avec
onpons
estlepas,
[esp.
en
galicien
en droit
comme,
portugais
valleci(e)llo,
demande
de p.ex.,
postuler
et enpg.
aussi
espagnol
fr.*PONTICELLA,
igrejó,
vaucel(e),
*PONTICULA.
(ancien
mosteiró,
it. etpozzuolo
forme
dialectal),
paçô, probable
affublées
] sont
en roumain,
celles
sur
de la mention
base
que
etc., les
du
cf.

780n ne peut pas exclure que certains exemples en -1CELLU aient été dérivés à l'époque romane, par exemple
esp. Montecillo ou it. Monticello.
79L' importance de ces toponymes pour la reconstruction d'anciennes aires de diffusion a été soulignée par
exemple par Ernst GAMILLSCHEG dans son compte rendu de Vin (ZfSL 62, 1938, p. 229-251), qui
mentionnait en particulier les types MONTICELLUS et MONTICULUS, VALLICELLA et VALLICULA,
MONTICULUS (p. 232), PONTICULUS et TURRICULA (p. 233, sans astérisques).

239
Nouvelle Revue d'Onomastique n° 47-48 - 2007

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