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Cours 2 :

Histoire de la Médecine Traditionnelle


Chinoise

Tout au long de l'histoire de la Chine, la médecine traditionnelle chinoise a joué


un rôle important dans le domaine de la santé. Elle a notamment sauvé des millions
de vies en Chine grâce aux diagnostiques, au traitement des maladies les plus
courantes et l'accent mis sur la prévention. Ayant apporté une grande contribution à
la santé des Chinois et à la prospérité de la Chine, la médecine traditionnelle chinoise
(MTC) continue de se développer au fur et à mesure que les peuples luttent contre
les maladies et les virus.

Au long de ses 2000 ans d'histoire, la Chine a souffert d'épidémies mais grâce à la
médecine traditionnelle, les conséquences n'ont jamais été aussi dramatiques que
dans les pays occidentaux, ravagés encore il y a 700 ans par la peste.

La théorie de la médecine traditionnelle chinoise vient principalement du bilan de


l'expérience clinique des médecins. Elle est parvenue à une certaine maturité grâce
au développement des pratiques médicales dont les origines remontent aussi loin
que l'âge de pierre. L'homme primitif a ainsi rapidement découvert que certaines
matières pouvaient alléger ou dissiper certaines indispositions et que les pierres
chaudes enveloppées de peaux d'animaux ou d'écorces d'arbre soulageaient de
certains maux. Cette découverte a marqué le début des traitements par la chaleur et
le moxa. Les êtres humains ont également découvert qu'une douleur localisée
pouvait être soignée en agissant sur une autre partie du corps, ce qui a donné son
origine à l'acupuncture et à la théorie de jingluo (méridiens principaux et
collatéraux).

Des herbes sont appliquées sur les points d'acupuncture pour guérir la maladie.

Le Classique de médecine de l'Empereur Jaune a été écrit il y a plus de 2000 ans.


D'après la légende, ce livre était un recueil de discussions entre l'empereur Jaune et
son subordonné (ministre) Qi Bo sur la prévention des maladies et la protection de la
santé. Fondation théorique de la médecine chinoise et bible des étudiants et experts
chinois en médecine, le Classique de l'Empereur Jaune sur la médecine interne a
présenté de manière détaillée la dissection, la physiologie, les pathologies, les
diagnostiques, la prévention et le traitement. Presque à la même période, le
Classique de Shennong sur les herbes médicinales ou Le Traité de pharmacopée, le
plus vieux tome de pharmacologie chinois est apparu. Mis en pratique au fil des
siècles par les praticiens et utilisé par la science moderne, l'ouvrage présente les
descriptions d'environ 365 herbes véritablement curatives.

A la fin de la dynastie des Han de l'Est ou orientaux (25 avant JC-220 après JC), une
épidémie s'est répandue à Nanyang, dans la province du Henan. Un jeune homme
appelé Zhang Zhong Jing, qui fut témoin du décès de plus de 130 membres de sa
famille, s'est consacré à l'étude de la médecine. Grâce à l'étude des anciens textes

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médicaux et une riche expérience dans le domaine médical, Zhang a produit l'un des
livres de médecine traditionnelle chinoise les plus influents. Sous la dynastie des Jin
de l'Ouest (265-316), Huangfu Mi a publié le Classique d'acupuncture et de moxa, le
plus vieux livre sur l'acupuncture aujourd'hui trouvé en Chine. Dans cet ouvrage, qui
a eu une grande influence sur l'acupuncture moderne, Huangfu donnent le nom à
349 points d'acupuncture, leur localisation exacte, les indications et méthodes de
manipulation.

La médecine traditionnelle chinoise est vaste et profonde. En hiver, de nombreuses


échoppes vendent des aliments médicamenteux. Une seule dose de médicaments
traditionnels chinois renferme de nombreuses variétés d'herbes.

Sous les dynasties des Sui (581-618) et des Tang (618-907), la stabilité et la
prospérité de la Chine ont permis à la médecine traditionnelle chinoise de connaître
un formidable développement. En 657, le Nouveau Précis de matières médicinales,
appelé également Précis de matières médicinales des Tang, a été édité et compilé
sous ordre impérial. Il s'agit donc de la première pharmacopée promulguée par une
cour impériale en Chine et dans le reste du monde. Sun Simiao, praticien émérite de
la dynastie Tang, a consacré tout son temps et toute son énergie à la pratique
médicale et aux études. Dans ses célèbres travaux les Remèdes précieux contre les
maladies aigües et les Autres Remèdes précieux, il a apporté une grande contribution
au traitement des maladies issues de la malnutrition en recommandant par exemple
aux personnes vivant dans les régions montagneuses et souffrant de goitre, de
changer de région et en conseillant du foie d'animaux aux personnes souffrant
d'héméralopie.

Sous la dynastie Song (960-1279), la cour impériale a valorisé l'apprentissage de la


médecine traditionnelle chinoise et établi le Bureau médical impérial, concentrant
tous les grands talents de l'époque. Durant les dynasties Jin (1115-1234) et Yuan
(1206-1368), de nombreuses écoles de médecine traditionnelle ont fait leur
apparition. Sous la dynastie Ming (1368-1644), Li Shi Zhen, l'un des grands
naturalistes chinois, a passé 27 ans de sa vie à rédiger le Compendium des matières
médicinales, une réflexion sur la réalité, qui comprend 1892 herbes différentes et
plus de 10 000 prescriptions, l’une des plus importantes références en termes de
pharmacologie chinoise parue en 1596.

Dès le XIe siècle, la médecine traditionnelle chinoise a commencé à employer


l'inoculation contre la variole et à utiliser l'immunologie.

Entre le XVIIe et le XIXe siècle, les différentes écoles ont mené une guerre contre les
maladies infectieuses, apportant des informations primordiales sur la transmission
des gènes pathogènes en particulier pour les maladies sans gravité. Wu Youxing
(1582-1652), un célèbre docteur, s'est aperçu que certaines maladies étaient dues à
des agents contagieux qu'il a dénommé (facteurs pestilentiels). Sa théorie a joué un
rôle important dans l'évolution du traitement des maladies si l'on considère qu'au
milieu du XVIIe siècle, personne ne connaissait l'existence des bactéries. Sous la
dynastie Qing (1616-1911), l'école de Wu Youxing a connu un essor prodigieux et a
grandement contribué au traitement des maladies épidémiques.

Avec 2000 ans de développement, la médecine traditionnelle chinoise a formé


aujourd'hui son propre système méthodologique. Dès la fondation de la République
Populaire de Chine, elle a su faire de rapides progrès avec le soutien du
gouvernement et a notamment réussi à devenir plus scientifique.

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