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Partie pratique : les principales mesures entreprises par le gouvernement

et les limites de ces mesures :

1-les mesures engagées par l’État tunisien :


La Tunisie est un pays précurseur dans le monde arabe sur le droit des femmes. C'est un
acquis de l'État moderne dans le prolongement du Code du statut personnel (1956) et de
de la Constitution de 2014.
LES MESURES CONSTISUTIONNELLES :
En vue de la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles mettant à la charge de
l’Etat les obligations de :
-prendre les mesures nécessaires pour l’élimination de la violence à l’égard des
femmes (art 46)
-garantir l’égalité des chances entre femmes et hommes (art 21,46)
- protéger la dignité de la personne et de son intégrité physique (art 23)
Inscrire ces objictifs dans la Constitution a été une grande avancée pour les femmes
tunisiennes.
LES MESURES LEGISLATIVES :
Dans un processus de règlementation de la violence a l’égard des femmes et plus
précisément du phénomène d’harcèlement sexuel en Tunisie , le gouvernement tunisien
a engagé plusieurs mesures visant la réglementation juridique de cette phénomène.

1-La modification du code penale :


LOI N° 2004-73 DU 2 AOUT 2004, MODIFIANT ET COMPLETANT LE CODE PENAL
CONCERNANT LA REPRESSION DES ATTEINTES AUX BONNES MOEURS ET DU
HARCELEMENT SEXUEL

En août 2004, le concept de violence sexuelle fait son apparition dans le dispositif
législatif tunisien et La Chambre des députés vote une nouvelle loi punissant le
harcèlement sexuel. Cette loi promulguée, le 2 août 2004 (Loi n° 2004-73), stipule : « Est
considéré comme harcèlement sexuel toute persistance dans la gêne d'autrui par la
répétition d'actes ou de paroles ou de gestes susceptibles de porter atteinte à sa dignité
ou d'affecter sa pudeur, et ce, dans le but de l'amener à se soumettre à ses propres désirs
sexuels ou aux désirs sexuels d'autrui, ou en exerçant sur lui des pressions de nature à
affaiblir sa volonté de résister à ses désirs .

Les principales dispositions concernant le harcèlement sexuel dans cette


loi :

-l'apparition et la répression du concept harcèlement sexuel dans le dispositif


législatif
- Les articles 226 bis, 226 ter sont ajoutés au code pénal comme suit :
Est puni de six mois d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars quiconque
porte publiquement atteinte aux bonnes mœurs ou à la morale publique par le geste ou
la parole ou gène intentionnellement autrui d’une façon qui porte atteinte à la pudeur.
Est passible des mêmes peines prévues au paragraphe précédent quiconque attire
publiquement l’attention sur une occasion de commettre la débauche, par des écrits, des
enregistrements, des messages audio ou visuels, électroniques ou optiques. Art. 226 bis
Est puni d’un an d’emprisonnement et d’une amende de trois mille dinars celui qui
commet le harcèlement sexuel. Art. 226 ter

cette loi a constituée un acquis important, dans l’esprit du législateur, cette loi qui
concerne en premier « la répression des atteintes aux bonnes mœurs » est guidée plus
une logique moralisante qui fait passer le « préjudice » causé à l’ordre social avant celui
qui touche les droits de la victime. Selon khadija madani avocate tunisienne

2-l'adoption d'une nouvelle loi contre les violences faites aux


femmes :

Cet aboutissement vient consacrer les efforts de plaidoyer de plusieurs années, menés
par une société civile très engagée, les institutions nationales et avec une fructueuse
collaboration avec plusieurs organisations « Je suis très fière en tant que tunisienne et en
tant que femme d'abord que cette loi ait été adoptée. Aujourd'hui, c'est l'apothéose
après le Code du statut personnel initié en 1959 » a déclaré Naziha Labidi, Ministre de
la Femme, de la Famille et de l'Enfance.
LA LOI ORGANIQUE N° 2017-58 DU 11 AOUT 2017 ,CONTRE LA VIOLENCE A L’EGARD DES
FEMMES

la nouvelle loi adopte une définition large de la violence et englobe ses différentes formes.
selon art3 al3 la violence à l’égard des femmes se définit en générale comme toute
atteinte physique, morale, sexuelle ou économique à l’égard des femmes, basée sur une
discrimination fondée sur le sexe et qui entraîne pour elles, un préjudice, une souffrance ou
un dommage corporel, psychologique, sexuel ou économique et comprend également la
menace de porter une telle atteinte, la pression ou la privation de droits et libertés, que ce
soit dans la vie publique ou privée

Pour Le harcèlement sexuel, il se définit dans le projet de loi organique Art26 al2, comme
toute agression d’autrui par actes ou gestes ou paroles comportant des connotations
sexuelles qui portent atteinte à sa dignité ou affectent sa pudeur, et ce, dans le but de
l'amener à se soumettre aux désirs sexuels de l’agresseur ou ceux d'autrui, ou en exerçant
sur lui une pression dangereuse susceptible d’affaiblir sa capacité à y résister
-Les volets de cette loi :

La nouvelle loi contient quatre volets : la prévention, la protection, la prise en charge et les
poursuites.

-Le volet prévention comporte essentiellement la formation de tous les intervenants et


l’éducation dans l’égalité entre les sexes et la non-violence.

- La protection constitue l’ensemble d’actions, d’interventions et de mécanismes ayant


pour objectif de sécuriser les femmes contre toutes nouvelles agressions, de garantir leurs
droits, leur santé et leur dignité, Les autorités sont donc appelées à prendre les mesures
législatives ou autres nécessaires pour protéger les victimes contre tout nouvel acte de
violence

- pour la prise en charge Nous pouvons définir la prise en charge comme étant l’ensemble
de services, interventions, accompagnement, orientation, protection, assistance et
réhabilitation permettant à la victime de reprendre confiance en elle, de dépasser le statut
de victime, de retrouver sa dignité et ses droits. (assistance médicale, juridique et soutien
psychologique).

-En ce qui concerne les poursuites de nouveaux faits qui ont été incriminés, comme le
harcèlement moral dans le couple, le harcèlement moral, la discrimination dans le salaire
et le grade, l’inceste est nommé et les auteurs de viols ne peuvent plus échapper à la
condamnation en épousant leurs victimes

-Les principales dispositions concernant le harcèlement sexuel dans


cette loi :

-Les actes de harcèlement sexuel, d’inceste d’une femme dans un lieu public ont été
incriminés par ce projet de loi,
- l'apparition de la notion (lieu public) dans le dispositif législatif

- les auteurs de harcèlement envers les femmes dans les lieux publics seront punis d’un
an d'emprisonnement.
- l’amendement de plusieurs articles du code pénal et leur remplacement par de
nouvelles dispositions juridiques. 43 articles répartis en 5 chapitres légifèrent dans le
sens de la protection des femmes.

- les peines prévues dans le code pénal seront augmentées chaque fois que l'auteur de
harcèlement a une autorité sur la victime, en l’occurrence s’il existe des liens de parenté
entre l'agresseur et la victime, ou encore lorsque l'agresseur utilise son pouvoir en milieu
du travail.

- l'annulation des anciens articles notamment 227 qui ont permis aux inculpés
d'échapper aux poursuites judiciaires ou de se marier avec la victime.

- la modification du code pénal (article 226). Ainsi, pour tout harcèlement sexuel la
peine sera un emprisonnement de deux ans et une amende de 5000 dinars.

2 -les limites de la nouvelle loi :

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