Vous êtes sur la page 1sur 12

INTRODUCTION

Les questions de justice sont des plus poignantes de la vie sociale. La dignité et les désirs
profonds de chaque personne sont en jeu, plus encore dans une société ou les injustices et les
inégalités se font de plus en plus ressentir. John Rawls l’a si bien compris en écrivant la théorie
de la justice, dans laquelle il imagine une situation initiale où tout le monde dans la société
partirait d‘un même pied d’égalité, une situation ou régnerait l’équité, afin d’établir une
conception de la justice à la mesure de tout le monde. Nous avons hâte de savoir la méthode et
la particularité de cette situation, et même ses implications possibles dans la conception des
principes de justice devant régir la coopération sociale. Quelles sont donc les caractéristiques
de la position originelle ? En quoi peut-elle nous être bénéfique aujourd’hui ? Une telle situation
est-elle vraiment possible ?
I. APPROCHE DEFINITIONNELLE

1. Les deux principes de la justice

Les deux principes de la justice sont formulés de la manière suivante :

« En premier lieu : chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de
base égale pour tous, qui soit compatible avec le même système pour les autres. En second lieu : les
inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois, (a) l’on puisse
raisonnablement s’attendre à ce qu’elles soient l’avantage de chacun et (b) qu’elles soient attachés à
des positions et à des fonctions ouvertes à tous »1

Ces deux principes selon Rawls sont parfaits car semblent-ils élucider toute obscurité et
incompréhension, la vie devient juste et égale, chacun tient sa place dans la société. Aussi
semble-t-il que ces deux principes ne se sont pas imposés de manière coercitive ; il en ressort
simplement qu’ils ont été engendrés par la situation initiale, situation ou tous sont égaux.

2. La position originelle

Rawls voit les principes de justice qu’il établit comme résultant d’un accord originel entre
individus, dans une situation initiale adéquate2 : c’est la position originelle qu’il définit encore
comme « un statuquo dans lequel tous les accords conclus soient équitables. C’est une
situation dans laquelle les partenaires sont représentés de manière égale en tant que personnes
morales et ou le résultat n’est pas conditionné par des contingences arbitraires ou par
l’équilibre relatif des forces sociales. »3. John Rawls décrit la position originelle comme
un « état de nature dans la théorie traditionnelle du contrat social. »4 Cette situation n’est pas
réelle, elle est purement hypothétique afin d’obtenir une conception de la justice. Tout le monde
ignore sa place dans la société, son statut et sa classe sociale, personne ne connait l’autre ni soi-
même. La position originelle est ici une situation dans laquelle les hommes partiraient d’un
même pied d’égalité pour la construction d’un édifice social, en sorte que chacun ait les mêmes
avantages que l’autre, et que rien ne soit en la défaveur de quiconque. Dans une telle situation,
la conclusion d’accords devient facile5, c’est l’égalité.

1
John Rawls, Théorie de la justice, Traduction de Catherine Audard, Seuil, 1987, p. 91
2
Ibidem, p. 151
3
Ibidem, p. 153
4
Ibidem, p. 38
5
Ibidem
De plus, dans cette situation les hommes peuvent essuyer des conflits, relatifs à la question
des avantages et à la répartition des biens6 mais les deux principes de la justice sont le meilleur
moyen de trouver un équilibre stable. Les individus dans leurs différences doivent s’appuyer
sur ces deux principes pour atteindre leurs objectifs, mais pas de n’importe qu’elle
manière. « Le bien absolu pour tout être humain c’est que tous les autres se joignent à lui pour
réaliser sa propre conception du bien ; »7 autrement dit, le bien d’un tiers ne doit causer du tort
à personne. Il semble alors évident que la conception de la position originelle implique la morale
d’où l’équité des sentiments moraux. Ces principes étant tenus pour raisonnables comme le
pense l’auteur, tous les accords y étant conclus sont équitables.8 Comme le veut l’auteur, il va
sans dire que la position originelle, d’une certaine façon, appelle le sentiment moral, les notions
d’équité et d’égalité y afférentes, le traduisent à souhait. Il doit d’ailleurs et nécessairement en
être ainsi dans nos sociétés, la personne humaine étant sacré, le respect de chacun devrait être
prôné. « L’idée de la position originelle est d’établir une procédure équitable de telle sorte que
tous les principes sur lesquels un accord interviendrait soient justes. »9

II. LES CONDITIONS CARACTERISTIQUES DE LA POSITION


ORIGINELLE
1. Le contexte de la justice

John Rawls parle des circonstances de la justice qu’il définit comme « l’ensemble des
conditions normales qui rendent à la foi possible et la coopération humaine. »10 La société ou
coopération humaine est selon l’auteur caractérisée par des conflits d’intérêts dus à la répartition
sociale qui est un centre d’intérêt commun. Chaque homme veut toujours beaucoup plus, il faut
donc des principes « qui déterminent cette division des avantages et pour conclure un accord
sur une répartition correcte. »11 La cause de toute cette systématisation sociale est ce que
l’auteur appelle le contexte de la justice. Pour mieux le cerner, John Rawls le repartit en deux
groupes :

a. Le contexte objectif

6
Ibidem, p. 30
7
Ibidem, p. 152
8
Ibidem, p.153
9
Ibidem, p. 168
10
Ibidem, p. 159
11
Ibidem
Ce contexte pose la nécessité et la possibilité de la coopération humaine En ce sens qu’il
existe des similitudes physiques et mentales entre les individus. Ils sont tous égaux, la loi du
plus fort n’existe pas parce que nul n’est le plus fort, « personne ne domine les autres »12, il y
a entre tous une nette égalité. Les circonstances sont les mêmes pour ce qui est du plan matériel ;
les ressources sont rares, personne ne misère, personne n’abonde, et dans cette situation sociale,
c’est le juste milieu, les avantages produits ne suffisent pas à chacun, ils ont les mêmes
faiblesses, c’est ce qui conduit à l’élaboration des principes.

b. Le contexte subjectif

Le contexte subjectif d’après Rawls, concerne les qualités individuelles des sujets. Malgré
les similitudes, l’égalité et la complémentarité des individus mentionnée dans le contexte
objectif, il y a que les gens ont chacun des projets, une conception subjective voire singulière
du bien. Cette diversité et ces disparités subjectives donnent lieu à des conflits, et qui plus est,
les intérêts et les objectifs ne convergent pas toujours. L’auteur soulève aussi le problème de
l’ignorance ou d’une connaissance insuffisante qui amène les autres à manquer de jugement et
à faire même le mauvais choix. Aussi ne sont-ils soucieux et préoccupés que d’eux-mêmes
leurs esprits étant tourmenté par des préjugés. John Rawls fustigent ces défauts qu’il qualifie
de faute morale et de négligence.13 D’autres paramètres font également problème : l’inter
culturalité et les nombreuses croyances sur les plans religieux, philosophique, social et
politique.14

En peu de mots, ces deux contextes de la justice se traduisent respectivement par « la rareté
des ressources »15 et le « conflit d‘intérêts. »16 « Ainsi, en résumé, on peut dire que les
circonstances constituant les circonstances de la justice sont réunis chaque fois que des
personnes avancent des revendications en conflits quant à la répartition des avantages sociaux
dans des situations de relative rareté des ressources. »17 Ces circonstances sont selon l’auteur,
ce qui fait que l’on parle de justice. Aussi nous semble-t-il que les circonstances susmentionnées
sont le propre de la nature humaine. L’Etat a donc à gérer cela en permanence car les questions
subsistent.

12
Ibidem, p. 160
13
Ibidem
14
Ibidem, pp. 160-161
15
Ibidem, p. 161
16
Ibidem
17
Ibidem
2. Les contraintes formelles

John Rawls, les contraintes formelles constituent des limites aux velléités des individus
placés dans la position originelle, en lien avec les circonstances de la justice. Il affirme que ces
contraintes « pèsent sur le choix de tous les principes éthiques, et pas seulement sur ceux de la
justice. »18 Autrement dit, les contraintes formelles ne s’appliquent pas qu’à des lois politiques
et sociales, mais à tout principe devant régir une coopération quelconque entre individus. Ces
contraintes ont donc nécessairement une place de choix car elles vont conditionner, voire cadrer
moralement le rôle des deux principes.19

a. La généralité

Les principes doivent être généraux de manière à ce qu’on s’en serve comme un
directoire pour tous. Ces principes sont inconditionnels, c’est pour quoi ils valent de génération
en génération.

b. L’universalité

L’universalité implique la validité de ces principes pour chaque individu entendu


comme « personne morale. » Chacun doit être en mesure de comprendre ces principes et les
utiliser dans ses réflexions. L’universalité ici proscrit une complexité exagérée des principes,
pire encore si l’on y voit une auto contradiction ; « un principe qui, lorsqu’on voudrait agir
selon lui s’avèrerait auto contradictoire est exclu. »20 Les principes doivent être choisis en
pensant aux conséquences de leur application par tous. La condition d’universalité donne lieu
à une évaluation des principes en tenant compte de leur observation par tous21

Aussi faut-il le signaler, l’auteur établit une nette différence entre les deux conditions
de généralité et d’universalité. La première va et s’étend de génération en génération, tandis
que l’autre stipule simplement que ce principe s’applique à tous, peut-être pour un moment.
Autrement dit, la généralité perdure dans le temps et dans l’espace tandis que l’universalité ne
se rattache pas forcement au temps. Outre cela il y a que le général peut concerner certains
individus seulement.

c. La publicité

18
Ibidem, p. 163
19
Ibidem
20
Ibidem, p. 165
21
Ibidem
La publicité stipule que les principes doivent être connus de tous même s’ils ne s’appliquent
pas directement à eux, ils ne doivent être un secret pour personne. « L’important dans la
condition de publicité, est que les partenaires jugent les conditions de la justice en tant que
constituants moraux de la vie sociale publiquement reconnus et pleinement efficaces. »22 Et
pour nous faire saisir le sens profond de sa pensée, l’auteur nous réfère à la morale de Kant
selon laquelle l’homme est appelé à agir selon des principes qu’il voudrait voir être érigés en
règle universelle.23 La moralité dans les principes de la justice semble très chère à John Rawls.

d. La relation d’ordre

Les principes doivent maintenir l’ordre, dans les demandes concurrentes, ceci pour
éviter le recours à la force.

e. L’irrévocabilité

La condition d’irrévocabilité pose que « les principes doivent être évalués comme
instance finale du raisonnement pratique. »24 Aucun raisonnement ne sera plus élevé et un
raisonnement correct découlant de ses principes a une valeur définitive, il ne pourra plus être
remis en question. L’irrévocabilité affirme la primauté des principes sur les exigences du droit,
des coutumes, et des règlementations d’ordre social en général. Il en va de même pour les
intérêts personnels, ils sont eux aussi secondaires, même s’ils sont pris en question dans
l’élaboration des principes.

Le résultat de ces conditions est le suivant : « Une conception du juste est un ensemble
de principes, généraux quant à leur forme et universels dans leur application, qui doit être
publiquement reconnu comme l’instance finale pour hiérarchiser les revendications
conflictuelles des personnes morales. »25 L’identification des principes se fait par leur rôle
particulier et l’objet auquel ils s’appliquent.

Par ailleurs, les principes ne passent pas sous silence les conceptions traditionnelles de la
justice, mais barrent la route aux égoïsmes.

22
Ibidem, p. 166
23
Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, cité par John Rawls, Ibidem
24
John Rawls, Op.cit. p. 167
25
Ibidem
3. Le voile d’ignorance

Les effets de la contingence qui donne à chaque partenaire une connaissance préalable de
sa position sont facteurs de tricherie et de détournements prémédités, et rendent lesdits
partenaires susceptibles ou enclins à tourner les circonstances sociales à des avantages
personnels. Le voile d’ignorance est donc à promouvoir de manière à ce que nul ne sache
préalablement quelle sera sa position dans la société.26 Le voile d’ignorance fait penser à une
neutralité, voire une certaine transparence dans l’élaboration des principes. Cela est capital pour
la notion de justice. L’auteur précise que les partenaires sont chacun en pleine ignorance de ses
avantages, de ses revenus, ses projets, sa psychologie, la position ou situation économique et
politique de leur société, aucune information ne leur donne un savoir préalable sur eux-
mêmes,27 mais cela n’exclut pas qu’ils aient une connaissance générale de la société. Aussi le
voile d’ignorance implique-t-il une idée de responsabilité car, en raison des désaccords et des
tensions suscitées par les contingences, « en choisissant les principes, ils

Table des matières


Aucune entrée de table des matières n'a été trouvée.

[les partenaires] doivent être prêts à vivre selon leurs conséquences, quelle que soit la
génération à laquelle ils appartiennent »28

Qu’à cela ne tienne, le concepteur du voile d’ignorance relève que cet outil donne lieu
à bien des difficultés. De prime abord, l’exclusion de toute information au préalable rend
complexe l’imagination de la position et ne permet pas de vérifier la validité d’une conception
du juste en rapport avec les contraintes citées plus haut. Or ce critère devrait selon Rawls, être
assuré.

La position originelle doit être perçue et comprise en sorte que ses conceptions soient
toujours adoptées, et le voile d’ignorance satisfait cela ; d’ailleurs, les restrictions du savoir
mèneront au choix des mêmes principes. Le voile d’ignorance vient pour ainsi dire niveler les
ego. La restriction du savoir plonge les partenaires dans l’incapacité de choisir des principes à
leurs fins personnelles. Il devient alors inutile de nourrir des divisions dans la société, il est
désormais impossible à tous de nuire à quiconque ou à un groupe car tous sont égaux.29

26
Ibidem, p. 168
27
Ibidem, p. 169
28
Ibidem
29
Ibidem, p. 171
Par ailleurs, le voile d’ignorance augmente les probabilités d’unanimité entre les
hommes. L’unanimité dans le choix de conceptions devient possible.

Dès lors, « si la position originelle doit produire des accords justes, les partenaires
doivent être dans une situation équitable et traités d’une manière égale, comme des personnes
morales. »30 John Rawls fait l’éloge de la personne humaine qui devrait avoir le plus haut degré
de valeurs parmi les êtres, ce faisant, il s’inscrit en faux contre toutes les théories et tous les
systèmes visant l’aliénation de l’homme. Kant le fait si bien en plaçant la personne humaine
comme la fin de nos actions.31Avec le voile d’ignorance, on peut penser avec Rawls que les
principes établis « représentent une authentique réconciliation entre les intérêts. »32

4. La rationalité des partenaires

Pour ce qui est de la rationalité des partenaires, John Rawls commence par poser que ces
derniers ont « un projet rationnel de vie, »33 même s’ils n’en connaissent pas les détails. Ceci
revient à dire que le vivre ensemble relève déjà du rationnel et donc ni la position originelle ni
le voile d’ignorance ne peuvent selon l’auteur empêcher l’épanouissement complet de la
personne. Il y a que les partenaires ont une connaissance des généralités du vivre ensemble,
cela devient le point de départ de leurs pensées.

Un individu rationnel est défini par Rawls comme un être cohérent dans son être et dans
son jugement, « il suit le projet qui satisfait le plus grand nombre de ses désirs et dont la
réalisation a le plus de chance de succès, […] un être rationnel ne souffre pas d’envie.»34 De
plus « un être rationnel ne saurait accepter une structure de base seulement parce qu’elle
maximise la somme algébrique des avantages sans tenir compte des effets permanents qu’elle
peut avoir sur ses propres droits, ses propres intérêts de base. »35 Il nous semble que l’auteur
fait plutôt une apologie d’un homme raisonnable car ce dernier ne souffre pas de ce que les
autres aient plus d’avantages et de bénéfices que lui – si tant est que cela ne dépasse pas
certaines limites – il ne manifeste pas de pessimisme. On ne distingue pas en celui-ci les germes
de la cupidité et de la contrefaçon. Pour Rawls, « l’envie tend à détériorer la relation de

30
Ibidem, p. 173
31
Emmanuel Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs, présentation de J. Costilhes, Paris, Hatier,
1963, p. 49

32
John Rawls, Op. Cit., p. 173
33
Ibidem, p. 174
34
Ibidem, p.175
35
Ibidem, pp. 40-41
chacun. »36 Si l’envie n’est pas là, les individus ne pensent qu’à leurs projets. La manifester
reviendrait selon l’auteur à espérer que les autres n’aient pas assez de possibilités pour réaliser
leurs projets. Cela dit, la rationalité des partenaires stipule que ces derniers pensent plutôt à des
principes qui « favorisent leur systèmes de fins. »37 Cela justifie le désintéressement mutuel et
la rationalité des personnes dans la position originelle. Les partenaires ne se font du tort ni ne
s’accordent des avantages les uns aux autres. Pas de rancœur ni de fiction ni envie, personne ne
cherche à gagner, ils ne souhaitent pour leur adversaires ni la force ni la faiblesse, ils cherchent
surtout le plus de points dans leurs systèmes de fins ; et « quand ils parviennent à un accord,
ils savent que ce n’est pas en vain qu’ils s’engagent les uns envers les autres »38 les partenaires
étant rationnels sont appelés à être cohérents et respecter leurs engagements. Pour Rawls, les
principes discriminatoires comme le racisme, le népotisme et bien d’autres sont non seulement
injustes mais aussi irrationnels.

5. Le principe d’utilité moyenne

John Rawls procède ici à la discussion du principe d’utilité classique. L’idée principale de
l’utilitarisme classique est qu’ « une société est bien ordonnée et par la même, juste, quand ses
institutions majeures sont organisées de manière à réaliser la plus grande somme totale de
satisfaction pour l’ensemble des individus qui en font partie. »39 Le principe classique impose
aux institutions de « maximiser la somme totale pondérée des espérances d’utilité des individus
représentatifs pertinents. » L’addition de chaque personne et de chaque espérance donne le
résultat de cette somme. A contrario, « le principe de l’utilité moyenne conduit la société à
maximiser non pas l’utilité totale mais l’utilité moyenne (per capita). » L’auteur opte pour le
principe d’utilité moyenne parce que les personnes placées dans la position originelle ne
désirent pas augmenter la somme totale des satisfactions ils n’ont d’yeux que pour leurs propres
intérêts, qu’ils désirent favoriser d’avantage.

III. EVALUATION CRITIQUE ET AXIOLOGIQUE DE LA THEORIE


RAWLSIENNE
1. Critique
a. Mérites

36
Ibidem,
37
Ibidem p. 176
38
Ibidem
39
Henry Sidgwick, The Methods of Ethics, Cité par John Rawls, Ibidem, p. 49
La position originelle serait idéale pour l’élaboration des principes directeurs de toute
société, on y voit ressortir des idées de morale, rationalité, égalité et objectifs qui sont les signes
précurseurs d‘une société dotée d’une justice parfaite. « La Position originelle sert à garantir
l’impartialité et l’équité des principes de justice en jetant un voile d’ignorance sur les intérêts
particuliers des partenaires. Elle permet l’unanimité autour des principes de justice en créant
les conditions nécessaires à la validation du processus kantien d’universalisation, puisque les
principes sont considérés comme des impératifs catégoriques par ceux qui les choisissent. »40

b. Limites

Cependant l’auteur en imaginant cette position semble être resté dans la théorie. Une telle
conception semble aussi impossible.

2. Axiologie

L’auteur à fait ressortir des thématiques importantes sur lesquelles nous nous interrogeons
avec souci de nos pays, nos familles, nos groupes.

a. Le cas du Cameroun

A observer la puissance de nos chefs et dirigeants politiques, il y a lieu d’interroger nos


systèmes de justice et de se demander si le voile d’ignorance est encore respecté.
L’irrévocabilité des lois semble être un concept quand le dirigeant les manipule à souhait, le
cas le plus en vue est celui du changement de la constitution du 14 avril 2008. On voit que le
chef d’état camerounais modifia une loi à des fins personnelles, vues le nombre d’années déjà
essuyé à ce poste. La rationalité des partenaires peut être un rêve dont la réalité est tout autre
car, la morale et l’intérêt personnel étant toujours en conflit41, il apparait que le désir de voir
ses intérêts personnels satisfaits brule ardemment en chaque homme, parfois peu importe le
moyen employé. Les détournements de fond en sont la preuve, et il y’a de plus en plus de pauvre
dans la société. Il y a de plus en plus de pauvres, la jalousie et la concurrence enveniment les
rapports de coopération sociale.

b. La justice : une expérience quotidienne

La justice consiste à bien user de sa raison.42 La clarté, le réalisme et la loyauté devrait guider
chaque homme dans sa vie e tous les jours. Une situation où personne n’aurait aucun savoir

40
https://www.erudit.org/revue/philoso/2006/v33/n2/013891ar.html, 21-11-2016, 15h30
41
Ibidem,
42
Vide supra
préalable sur lui-même et sur la société n’est certainement pas possible ; mais, pour faire vivre
cette idée de Rawls de la position originelle, il faudra l’appropriation et de la concrétisation par
chaque par chaque personne des préceptes de Jésus Christ, l’amour de Dieu et l’amour du
prochain, mieux, des dix commandements de Dieu car ces derniers contiennent la quintessence
de l’idée de la position originelle. « L’obéissance au devoir est une résistance à soi-même »43
disait Henri Bergson, l’homme et appelé à lutter contre ses velléités, ses désirs, et ses passions
pour répondre aux exigences de la société dot la justice fait pleinement partie.

43
Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Paris, Quadrige /PUF, 1932, p. 14
CONCLUSION

Il a été question pour nous de parler de la position originelle chez John Rawls. Partant
des deux principes de la justice, et après examen de ses caractéristiques, nous avons remarqué
que cette position serait pour une société idéale. Nous avons par contre souligné que cette
théorie s’inscrivait dans le cadre des morales déontologiques, en ceci qu’il ne s’agit que d’une
théorie devant présider à la coopération sociale. Qu’à cela ne tienne, les caractéristiques
relevées plus haut nous semblent très substantielle pour une vie de groupe, pour maintenir
l’égalité, et la justice entre les hommes, pour maintenir la paix. Cette pensée Bergsonienne selon
laquelle la justice est l’affirmation pure et simple du droit inviolable et de ‘incommensurabilité
de la personne avec toutes ses valeurs »44 trouve ici sa justification Toutefois, malgré tous les
débats, sur les questions de justice, les phénomènes contraires restent d’actualité.

44
Ibidem, p. 71

Vous aimerez peut-être aussi