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c u -tr a c k attention, nous verrons que, continuellement dans la conversation, .d o
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nous nous servons d'expressions inexactes ou pouvant donner lieu à un


malentendu. C'est la loi générale de toutes les langues; l'essentiel
est que l'on se comprenne bien.

Peut-on, par une description, donner une idée exacte d'un tableau ou
d'une statue? Certes non; on n'en peut donner qu'une idée générale, et
les explications les plus minutieuses n'y feront rien; un coup d'œil
sur le tableau ou la statue en donnera une idée plus précise et plus
vraie. Encore, la peinture et la sculpture s'adressent-elles au sens
de la vue. Mais la musique a pour domaine un monde de sons
particuliers, régi par des lois tout à fait spéciales; elle s'adresse,
par conséquent, au moyen de l'ouïe, directement à l'âme.

Un mathématicien, sortant de voir représenter une comédie, disait:


«Qu'est-ce que cela prouve?» Il ne faut pas chercher partout des
formules de mathématique; et il ne faut pas davantage voir tout par
l'intermédiaire de substantifs, de verbes et d'adjectifs; ce sont là
de simples signes conventionnels, qui n'ont aucune valeur pour qui
n'en connaît le sens exact; la musique n'a nul besoin de cet
intermédiaire; elle s'adresse directement à tous ceux qui ont
l'éducation nécessaire pour la comprendre.

3º L'expression musicale.

Beethoven a écrit en tête du premier morceau de sa _Symphonie


pastorale_: «Erwachen heiterer Empfindungen bei der Ankunft auf dem
Lande,» ce qui signifie, traduit mot à mot et le moins inexactement
possible: Éveil d'impressions sereines par l'arrivée à la campagne. Ce
titre indique un sujet, mais il ne donne absolument rien pour la
musique. Beethoven a dû tirer de lui-même un motif, il y en a joint
d'autres, et il les a développés selon les principes de l'art, de
manière à produire sur l'auditeur des impressions parfaitement
claires.

Beethoven a simplement voulu rendre le sentiment de bien-être moral


et physique que font naître l'aspect de la campagne, l'air pur et sain
que l'on respire, la chaleur du soleil, la prospérité de toute la
végétation. Ce sont des impressions, il n'y a rien de descriptif. La
symphonie pastorale est la seule où l'auteur ait eu un vestige de
programme; le titre: _Symphonie héroïque_ n'indique rien.

On a conservé une partie des cahiers reliés que Beethoven avait


l'habitude de porter avec lui, et où il notait les idées musicales qui
lui venaient, et des observations étrangères à la musique. On a
calculé que s'il avait écrit toutes les symphonies pour lesquelles il
avait préparé des éléments, il en aurait produit plus de quarante. Une
idée lui venait, il l'écrivait, la changeait, la transformait, la
négligeait ensuite et ne mettait au jour que des œuvres parfaitement
mûries et terminées. Ces œuvres avaient un sens profond, dans la
langue qu'il parlait admirablement et en maître. On a discuté fort
inutilement, pour dire que la musique n'est pas une langue. Si, elle
est une langue, comme elle a des sons hauts ou bas, graves ou aigus;
il faut bien que nous nous servions des mots qui existent; nous ne
pouvons, comme les médecins, en chercher dans le grec. Mais c'est une
langue qu'il faut avoir étudiée pour commencer à la comprendre, et il
faut l'avoir étudiée beaucoup pour la parler.

On pourra remarquer que dans un grand morceau de symphonie, il y a un


petit nombre de motifs dont les développements font les frais de
presque tous les morceaux. Ces développements sont faits selon la
gradation de l'intérêt et selon les règles de l'art; car une œuvre
musicale a, comme toute œuvre d'art, une forme déterminée, nécessaire

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