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IEUDI 7 MARS 2019
Bet.narC Brelle ll faut aller alt bout
de la sllppressi0n de l'lsF
pour répondre aux exigences
de justice sociale, l'ancien
cadre supérieur d'entreprise
propose que I'on crée un impôr
lsurle patrimoine, plus
iuste
I revenu, un impôt sur le patrimoine des per-
,l
't'l-
rn'atteignait pas son but dëquité fiscale, une
ffraction significative du patrimoine des plus
riches y échappant. Il nuisait à l'attractivité de
lla France. Enfin, son taux était trop élevé par
rapport au niveau moyen des revenus du pa-
'trimoine. Il était donc sensé de vouloir le sup-
primer. Emmanuel Macron a eu le courage de
le dire, et de le faire en partie.
En revanche, la suppression de I'ISF sans con-
trepartie étant politiquement difficile, le prési-
ident de la République a choisi de le maintenir
rsur le patrimoine immobilier en créant l'im-
pôt sur la fortune immobilière (IFI) et aussi
pris la décision d'en exonérertout le reste. Mal-
gré les tentatives laborieuses de iustification,
lbpinion publique, dans sa très grande majo-
rité, a vu exclusivement dans cette décision un
< cadeau fait aux riches > - ce que cette mesure
est incontestablement - et ne s'y résigne pas.
; Pour le rendre plus acceptable, certains pro-
posent d'aménager à nouveau I'ISF, en y réin-
1r
tégrant tel ou tel type d'épargnê iugée ver-
tueuse. Cetype de < rafistolage > reviendrait à
ajouter une nouvelle erreur aux précédentes.
Il serait plus efficace d'aller iusqu'au bout de
la démarche entamée par M. Macron et de
supprimèr I'IFI - qui conserve presque tous
les inconvénients de son prédécesseur. Et en
même temps, pour répondre aux exigences
de justice sociale en évitant les défauts de
I'ISF, de créer, parallèlement à l'impôt sur le
sonnes privées, qui se caractériserait par un
taux faible - moins de o,5 % - et une assiette
maximale, c'est-à-dire sans autre exonération
que celle d'une première tranche à définir
(autour de r,5 million). Des réductions d'im-
pôt ne dépassant pas 35% des montants ver-
sés, et sans limite supérieure, seraient accor-
dées en contrepartie des dons à des organisa-
tions dont le caractère d'utilité publique et Ia
bonne gestion auraient été validés par une
procédure publique transparente.
Rendre la taxe acceptable
On sait en effet qu'un bon impôt est un im-
pôt à taux bas et à assiette large. Le premier
mérite d'un taux bas serait de rendre Ie dis-
positif non confiscatoire et facilement sup-
portable par tous les assuiettis - par exemple,
de z ooo à 3 ooo euros par an pour un patri
moine de millions, et de roo ooo
2,5
15o ooo pour 50 millions : l'attractivité de la
Irance ne serait pas mise en péril. Second
mérite: rendre à peu près indolore l'absence
de toute exonération. C'est essentiel, car les
motifs avancés pour iustifier les exonéra-
tions sont presque tous fallacieux et ne con-
tribuent donc en rien à leur acceptation par
l'opinion. C'était le cas pour les æuvres d'art
dans feu I'ISF, c'est le cas pour I'IFI: qui peut
croire à la fable selon laquelle l'épargne dite
< financière > serait plus utile à la collectivité
que l'épargne immobilière ?
Plus fondamentalement, il est économi
quement malsain que l'Etat affiche une préfe-
rence pour tel ou tel type d'épargne - ce type
d'incitation fiscale -étant par nature pervers,
puisqu'il consiste à fausser les choix économi
ques des épargnants, notamment en les inci-
tant artificiellement à prendre plus de risques
ou'ils ne l'auraient fait naturellement. Quant
iux réductions d'impôts liées aux dons, elles
doivent encourager les contributions privées,
mais en proportion raisonnable, et elles ne se-
ront acceptables par I'opinion que si leur uti-
lité sociale est admise par tous. Ajoutons enfin
qu'un impôt déclaratif sur le patrimoine est
un outil de lutte efficace contre la fraude fis-
cale et le blanchiment. Et serait, pour les plus
riches, un prix à payer bien modeste pour
contribuer à un peu plus de iustice. r
à la Fondotion Copernic ; Pierre Rie hard t octe.ur ; Sanseve-
Bernard Brelle a été codre diriqeont
ou sein d'Fnqie
IDEES 27
ments a augmente Oe plUS Oe lOO 70 eI res royers uc 5L
profits réalisés, et que d'êtres humains sacrifiés ! Les demandes
d'hébergement d'urgence ? En violation de la loi, elles ne sont
pas satisfaites pour 53% d'entre elles dans les Bouches-du-
Rhône, 75 % à Paris, 83 % en Seine-Saint-Denis et dans le Rhône'
D'autres initiatives d'aide existent. Tant mieux. Elles sont
utiles mais tellement insuffisantes face à l'urgence. Peut-on
laisser faire ? Pour les SDF, il n'y aurait aucune solution ? Pas du
tout. Elle est dans la loi, répétons-le. Dans I'ordonnance de
1945, complétée en 1998: le représentant de l'Etat dans un dé-
partement peut réquisitionner des logements vacants, durant
un à douze ans. Les propriétaires perçoivent une indemnité et
ne peuvent se soustraire à la réquisition sous peine de sanc-
tions pénales. Sous six mois donc, il est possible d'assurer, dé-
cemment, un toit à tous les sansJogis. Mais ce n'est pas fait, car
seraient bousculées (un peu, mais vraiment si peu !) les spécu-
lations immobilières et les patrimoines des plus riches'
Si les pouvoirs publics ne Ie font Pas, nous le ferons seuls.
Nous qui signons ce texte, demandons aux maires de prendre
des arrêtés de réquisitions et anti-expulsions pour obliger
l'Etat à respecter la loi et les droits des sans-logis. En attendant,
nous demandons l'arrêt des expulsions sans relogement préa-
lable (les bailleurs sont alors indemnisés). Tous les présidents
de la République l'ont promis, Emmanuel Macron en demier:
( Ie veux que nous puissions apporter un toit à toutes celles et
ceux qui sont sans abri. > Nors agissons tout de suite, ensem-
ble, pour que cesse l'intolérable, c'est possible, très vite ! r
Gérard Aschieri" syndicaliste ; Josiane Balasko, octrice;
Guy Bedos, octeur; Eric Beynel, syndicoliste (Solidoires) ;
Romane Bohringer, octrice ; Carole Bouquet, octrice ;
Etienne Caniard, mutuoliste; Stéphanie Chevrier, édi
trrce; Pierre Corvol, biologiste; Annie Ernaux, écrivoine ;
Jean-Baptiste Eyraud, fondoteur de Droit ou logement;
Elisabeth et Gérard Garouste, plosticiens ; Bermadette
G roison, syn dico liste (FsU,) ; Axel Kahn' généticren ; Fré-
déric Lebaron , sociologue; Philippe Martinez, syndrco-
liste (CGT) ; Nicolas Mathieu, écrivoin ; Francois Marthou-
ret, acteur ; Gérard Maugerr sociologue ; Dominique
Méda, sociologue; Willy Pelletier, coordinoteur général de
rina, musicien ; Alfred Spira, épidémiologiste; Diane et
Bernâr Venet, plosticiens ; Marina Vlady, octrrce; Anita
Weber, ho ut fonctio nnorre ; Michel Wieviorka, soci olog u e