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Les étapes de la catastrophe

Le 1er décembre 1986, un incendie se déclare dans l'entrepôt d'une usine chimique
de la firme Sandoz à Schweizerhalle, près de Bâle (Suisse).
Rapidement, l'explosion et la combustion de produits phytosanitaires forment
un nuage chimique de mercaptan (thiol) qui inquiète les autorités. Celles-ci
déclenchent un plan de catastrophe.
15.000 mètres cubes d'eau sont déversés par les pompiers qui tentent de stopper
l'incendie et la formation du nuage. Se faisant, une seconde pollution se produit :
cette quantité massive d'eau se mélange avec 1.200 tonnes d'insecticides et
de pesticides, 15 tonnes de bleu de Berlin et de Rhodamine B (colorants) et 2 tonnes
de mercure. C'est bien plus que ce que peuvent contenir les 50 mètres cubes
du bassin de rétention.
Des flots rouges et toxiques se déversent donc dans le Rhin. Les autorités suisses
isolent alors le fleuve des autres cours d'eau et des réseaux de distribution d'eau.
La pêche dans les eaux du Rhin est interdite pour 6 mois et une campagne de
mesures et de suivis est mise en place.
Riverains du Rhin, la France, l'Allemagne et les Pays-Bas sont touchés à leur tour
par cette pollution chimique, mais l'information circule mal. Les pays réagissent donc
tardivement.
Les causes supposées de l'explosion
La cause de l'explosion pourrait être l'autocombustion du bleu de Berlin, qui a la
propriété de se consumer pendant des heures sans flammes ni odeur. L'hypothèse
d'une bouteille de propane mal stockée est aussi avancée.
Quoiqu'il en soit, la catastrophe, ses eaux rouges et ses tonnes de poissons morts
sont un électrochoc.
Les mesures mises en place contre les accidents d'usine
De nouvelles mesures renforcent désormais la protection des usines contre
les accidents majeurs. Dorénavant, les entreprises riveraines du Rhin, qui stockent
des substances chimiques dans le bassin versant d'un cours d'eau international,
doivent se prémunir contre ce type d'accident.
Le système d'alerte internationale, qui avait montré des lacunes, est aussi restructuré
tandis que des mesures antipollution réduisent les rejets qui se déversent dans le
fleuve. 20 ans après la catastrophe, les objectifs de réduction
des matières polluantes sont dépassés, mais il demeure des problèmes de pollutions
aux métaux lourds, aux pesticides ou aux substances hormonales issues des
médicaments (pilule contraceptive, etc.).
20 ans plus tard, le Rhin a retrouvé son aspect et ses fonctionnalités écologiques. Le
fleuve se porte même mieux qu'à la veille de la pollution.

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