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REPRODUCTION SEXUÉE AU NIVEAU DE L'HAPLOPHASE : Cas des ascomycètes

Le déroulement du cycle de vie entraîne une redistribution du matériel génétique des cellules, qui
obéit à des règles relativement complexes. Pour bien comprendre ces règles, il est commode de les
étudier tout d'abord en s’adressant à des organismes chez lesquels développement et croissance se
font essentiellement à l'état haploïde. Il va donc s'agir d'organismes dont le cycle est de type
haplobiontique ou haplodiplobiontique, avec faible développement de la diplophase. Commencer
par étudier les conséquences génétiques de la reproduction sexuée au niveau de tels organismes
correspond, bien entendu, à un renversement de l’ordre historique.

Les phénomènes héréditaires qui nous sont familiers concernent les organismes supérieurs, chez
lesquels ce que nous appelons l'individu est diploïde. Il était alors naturel que les pionniers de la
Génétique choisissent ce type d'organismes comme matériel d'expérimentation. Il se trouve
cependant que, dans le domaine de la Biologie, les phénomènes familiers et faciles à observer sont
bien souvent aussi ceux qui sont les plus complexes. Observer les phénomènes héréditaires chez
des Microorganismes, tels que des Champignons ou des Algues, n'était pas possible à l'époque de
Mendel, car cette observation nécessite l'utilisation d'instruments d'optique et de techniques de
culture, qui ne sont devenus disponibles que depuis peu. Ces techniques compliquées ont
toutefois permis de mettre en lumière des faits d'interprétation simple.

Les Champignons Ascomycètes sont des organismes particulièrement favorables à l'observation


des conséquences génétiques de la méiose au niveau de l'haplophase. Plusieurs espèces de ce
groupe sont devenues actuellement un matériel classique pour des recherches de cette nature. L'une
d'elles : Sordaria macrospom, sera prise comme exemple. Chez cette espèce, l'asque mûr contient
8 ascospores alignées, qui prennent naissance de la manière qui est indiquée sur la figure

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Mitose
haploïde
2e division
méiotique
1er division
méiotique

Caryogamie

zygote

Fig. – Caryogamie et formation des ascospores chez Sordaria macrospora. Les 8 ascospores
forment 4 doublets de spores jumelles issues d’une même mitose haploïde.

Les deux divisions de la méiose conduisent à 4 noyaux régulièrement alignés, qui, avant la
formation des spores, subissent une mitose haploïde. A quelques rares exceptions près, les noyaux
nés d'une semblable division sont génétiquement identiques ; les 8 ascospores forment donc 4
groupes de spores jumelles. Chacun de ces doublets représentent un des 4 produits de la méiose.

Si l'on dispose de souches présentant des caractères différents, on peut obtenir des asques dérivant
d'un zygote, issu lui-même de la fusion de deux noyaux haploïdes appartenant à deux souches
distinctes P1 et P2. Les caractères des 4 produits de chaque méiose peuvent alors être étudiés, soit
à l'état de spores, soit, si cela est nécessaire, à l'état de mycéliums après germination des spores.

Le croisement s'obtient aisément par simple mélange des mycéliums P1 et P2 sur un même milieu
de culture.

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* Une difficulté mineure est cependant rencontrée avec Sordaria. Cette espèce est homothallique,
c'est-à-dire que la caryogamie peut s’accomplir et des asques peuvent se former à partir d'une souche
unique. Dès lors, lorsque l'on mélange deux souches, il faut s'attendre à rencontrer 3 catégories
d'asques, dont une seule, dite hybride, correspond au croisement entre les deux souches. Cette
catégorie d'asques est normalement facile à distinguer des 2 autres, qui appartiennent aux 2 souches
pures.

* Chez d'autres Champignons Ascomycètes, tel Neurospora, une souche isolée ne forme jamais
d'asques et la reproduction sexuée ne peut être obtenue que par le rapprochement de deux souches
qui appartiennent à des types conjugaux différents. Ces espèces sont dites hétérothalliques.

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