PHYLUM DES

APICOMPLEXA
Dr MOUHAMADOU NDIAYE
Parasitologie et Mycologie
FMPO/UCAD
1- CARACTERES GENERAUX

v Les apicomplexes (anciennement appelés

sporozoaires) sont des protozoaires dépourvus
d'appareil locomoteur et de ce fait sont peu
mobiles ou immobiles.

v Leur reproduction est caractérisée par la

succession de 3 phases :

u une multiplication asexuée (schizogonie),

u une phase de multiplication sexuée (gamogonie)
u et une phase de sporulation (ou sporogonie) qui
aboutit à la formation sporozoïtes qui sont les
formes infestantes.
 1- CARACTERES GENERAUX

v Les apicomplexes sont obligatoirement parasites et

vivent dans les cellules épithéliales du tube
digestif des Vertébrés et des Invertébrés ou dans
les hématies de leur hôte.

v Ils sont caractérisés par la présence d’un complexe

apical visible en microscopie électronique et
constitué par d’un conoïde, qui aide à la
pénétration dans la cellule-hôte, d’anneaux
polaires, de rhoptries et de micronèmes qui
sécrétent une enzyme protéolytique, et de
microtubules sous-membranaires qui assurent
la mobilité de la cellule
 SPOROZOÏTE D’UN APICOMPLEXE
EN MICROSCOPIE ELECTRONIQUE
Anneau polaire
antérieur Conoïde

Micronème

Rhoptries
App. de Golgi

Microtubule sous-
membranaire

Noyau

Mitochondrie
Anneau polaire
postérieur
 2- CLASSIFICATION

v Les Apicomplexa parasites de l’homme

appartiennent :
- à la classe des SPOROZOEA
- à la sous-classe des COCCIDIA.
- à l’ordre des EUCOCCIDIDA qui est divisée en
en 2 sous-ordres :

a) Sous ordre des EIMERIINA, parasites

des cellules épithéliales de l'intestin.

b) Sous ordre des HAEMOSPORINA :

parasites des hématies ;
 3- SOUS-ORDRE DES EIMERIINA
vCe sous-ordre regroupe des apicomplexes
parasites des cellules épithéliales des vertébrés et
couramment appelés «coccidies ».
vLeur phase de reproduction sexuée est
caractérisée par une anisogamie (2 gamètes sont
morphologiquement différents) très marquée.

v Ce sous-ordre renferme le genre Eimeria.

v Ce genre est caractérisé par la présence d’un

oocyste contenant 4 sporocystes renfermant
chacun 2 sporozoïtes .

v Ce sont des coccidies parasites des animaux

d’élevage (volaille, lapin, bétail etc.). Elles ne
parasitent pas l’homme.
 Cycle évolutif

v Nous prendrons comme type de description,

E. stiedai, parasite du lapin chez qui elle
provoque une coccidiose encore appelée
«maladie du gros ventre ».

v Le cycle comporte 3 phases :

Ø la schizogonie

Ø la gamogonie

Ø et la sporogonie.
 Multiplication asexuée (Schizogonie)

ü Le lapin s’infeste par voie orale en ingérant par les

oocystes sporulés présents dans le milieu
extérieur (eau de boisson ou aliments souillés) ;

ü parvenu dans le tube digestif, la paroi des oocystes

est lysé par les sucs gastriques ;

ü les sporozoïtes libérés dans la lumière intestinale

pénètrent dans les cellules épithéliales de l'intestin.

ü Ils se transforment en trophozoïtes dont le

noyau se divise pour former un schizonte
renfermant de nombreux mérozoïtes. La cellule
épithéliale éclate et libère les mérozoïtes qui vont
parasiter de nouvelles cellules
 SCHIZOGONIE D’EIMERIA STIEDAI
TROPHOZOÏTE SCHIZONTE MÉROZOÏTE

CELLULE
ÉPITHÉLIALE
ET SON NOYAU

MÉROZOÏTE
 - Multiplication sexuée (gamogonie)
ü Après plusieurs cycles asexués, apparaissent
les gamétocytes mâles et femelles, qui se
transforment en gamètes mâles
(microgamètes) et femelle (macrogamètes).

ü Le macrogamétocyte ne se divise pas, il

grossit et devient un macrogamète.

ü Le microgamétocyte mâle a une évolution

plus longue : il divise son noyau de nombreuses
fois, et ceux-ci font saillie à la surface, se
détachant avec un peu de cytoplasme. : c’est le
perlage des gamètes (ou exflagellation)
 - Multiplication sexuée (gamogonie)

ü De très nombreux gamètes mâles (ou

microgamètes), allongés en « virgule », avec deux
flagelles insérés à l’extrémité antérieure.

ü La fécondation a lieu dans un canal biliaire et est

caractérisé par une anisogamie très marquée.

ü Les microgamètes sont attirés par le macrogamète

et l’un d’eux pénètre dans celui-ci.

ü L’œuf ou zygote s'entoure d'une membrane

épaisse et résistante et devient un oocyste qui est
rejeté avec les excréments du lapin
GAMOGONIE D’EIMERIA STIEDAI

GAMETOCYTE MALE GAMETE MALE

FLAGELLES

GAMETES
GAMETOCYTE GAMETE
MALES
FEMELLE FEMELLE

GAMETE
FEMELLE

FECONDATION
 - Sporogonie

ü L’oocyste exige pour se développer de l’oxygène et

une température inférieure à 37°C.

ü Son noyau se divise 2 fois de suite avec réduction

chromatique.

ü Il se forme alors 4 sporocystes contenant chacun

2 sporozoïtes.

ü L’oocyste est donc sporulé (ou mûr).

ü S’il est ingéré par un autre lapin, il s’ouvre dans

son tube digestif ; les sporozoïtes sont libérés
 SPOROGONIE D’EIMERIA STIEDAI
NOYAU MALE
NOYAU DE
NOYAU FEMELLE FECONDATION

OOKYSTE
A- FECONDATION B- ZYGOTE

2 SPOROZOITES
SPOROCYSTE

SPOROCYSTE

C- MULTIPLICATION D- OOCYSTE MUR

DES NOYAUX
5 – SOUS-ORDRE DES HAEMOSPORINA

v Ce sont des Apicomplexes parasites des hématies et

transmis par l’intermédiaire d'un insecte vecteur du
genre Anopheles.

Cycle évolutif des Plasmodium

v Le cycle évolutif comprend une schizogonie, une
gamogonie et une sporogonie.

v Il nécessite 2 hôtes :

ü un hôte vertébré, l’homme

ü et un hôte invertébré, l’anophèle.

 Cycle évolutif des Plasmodium
A) Cycle chez l’homme

v Se déroule la multiplication asexuée (ou

schizogonie).
v Celle-ci se déroule en 2 phases : une phase
hépatique et une phase sanguine
a) Phase hépatique (ou pré-érythrocytaire ou
phase exo-érythrocytaire)
Ø Lorsqu’un sujet sain est piqué par l'anophèle
infesté, l’insecte lui inocule dans le sang des
sporozoïtes.

Ø Pendant une demi-heure, ces sporozoïtes vont

rester dans la circulation sanguine, avant de
pénétrer dans une cellule hépatique.
 a) Phase hépatique (ou pré-érythrocytaire ou
phase exo-érythrocytaire)

Ø Ils s'arrondissent et deviennent des trophozoïtes.

Ces derniers augmentent progressivement de taille,
en même temps que leur noyau se divise plusieurs
fois, formant ainsi des masses plurinucléées, les
schizontes intra-hépatiques ou "corps bleu.

Ø A maturité chaque noyau s'individualise avec un peu

de cytoplasme du parasite pour donner plusieurs
milliers de mérozoïtes (ou cryptozoïtes);

Ø L'hépatocyte parasité éclate et les mérozoïtes

libérés pénètrent dans la circulation sanguine ;
chacun va pénétrer dans une hématie
CYCLE EXO-ERYTHROCYTAIRE PLASMODIUM

HEPATOCYTE SCHIZONTE
MÉROZOÏTE
HEPATIQUE
HEMATIE

SPOROZOÏTE
 a) Phase hépatique (ou pré-érythrocytaire ou
phase exo-érythrocytaire)
Ø Le processus de reproduction se déclenche
immédiatement dans tous les hépatocytes
parasités pour les espèces P. malariae et P.
falciparum;

Ø Ce processus peut être retardé dans certains

hépatocytes qui restent en attente (d'où leur nom
d'hypnozoïtes) pendant plusieurs mois voire
plusieurs années, pour les espèces P. vivax et P.
ovale. C’est ce qui explique les rechutes tardives
provoquées par ces 2 espèces.

Ø La durée de la phase exo-érythrocytaire varie selon

l’espèce plasmodiale. Elle est de 7 à 15 jours pour
P. falciparum. La phase exo-érythrocytaire est
silencieuse.
 b) Phase sanguine (ou phase érythrocytaire)

Ø Après sa pénétration dans l’hématie

(=érythrocyte), le mérozoïte se transforme en
un trophozoïte .

Ø Ce dernier se présente sous la forme d’un

anneau cytoplasmique de 1 à 2 µm de
diamètre, entourant une grande vacuole
incolore, le noyau étant disposé comme le
« chaton d’une bague ».

Ø A l’intérieur de l’hématie, le parasite va

produire du pigment, l’hémozoïne, aux
dépens de l’hémoglobine.
 MORPHOLOGIE
v 3 stades des Plasmodies
1. Trophozoïtes
– Chromatine
– Cytoplasme
– Vacuole
– Pigment
– Cellule hôte

- Chromatine : C’est le noyau du parasite; il est

généralement de forme ronde et de couleur rouge
- Cytoplasme : de colore habituellement bleu mais varie
aussi avec l'âge et l'espèce du parasite
- Pigment : Grosses précipités brunes/noires sur le
cytoplasme du parasite qui sont des sous-produits du
métabolisme du parasite
hizonte
MORPHOLOGIE
métocyte

Figure 1: trophozoïte de Plasmodium dans une hématie (OMS, 2014)

 Plasmodium falciparum

JEUNE AGE
TROPHOÏTES SCHIZONTES CORPS EN ROSACES

Femelle
Mâle

GAMETOCYTES -
 b) Phase sanguine (ou phase érythrocytaire)
Ø Puis, son noyau se divise plusieurs fois formant une
masse plurinucléée, le schizonte sanguin.

Ø Le cytoplasme se fragmente autour de chaque

noyau formant des éléments uninucléés, les
mérozoïtes.

Ø Lorsque le schizonte est mûr, les mérozoïtes sont

régulièrement disposés autour des grains de
pigment formant un corps en rosace ou corps en
marguerite.
Ø L’hématie parasitée éclate et libère les mérozoïtes
dans le courant sanguin.
Ø Chacun des mérozoïtes va à son tour pénétrer dans
une hématie saine
 CYCLE ERYTHROCYTAIRE

SCHIZONTE CORPS EN
TROPHOZOITE ERYTHROCYTAIRE ROSACE
MÉROZOÏTE
HEMATIE

MÉROZOÏTE
b) Phase sanguine (ou phase érythrocytaire)
Ø Ce cycle sanguin dure 48 à 72 heures selon l’espèce
plasmodiale, et c'est l’éclatement simultané des corps en
rosace d'une même génération qui provoque l’accès de
fièvre, typique du paludisme.

Ø La durée du cycle érythrocytaire est de 48 heures pour

P.faciparum, P.vivax et P.ovale.

Ø Elle est de 72 heures pour P.malariae.

Ø Elle est de 24 heures pour P.knowlesi

Ø Après plusieurs cycles sanguins, certains mérozoïtes se

transforment en éléments sexués, les gamétocytes mâles
et femelles dont l’évolution ne peut se poursuivre que chez
l'anophèle femelle.
 Cycle évolutif des Plasmodium
B) Cycle chez l'anophèle
Il se déroulent en 2 phases : la gamogonie et la
sporogonie

Gamogonie

Ø L'anophèle s'infeste en piquant un sujet impaludé.

Ø Il ingère les gamétocytes qui passent dans son

estomac.
Ø Le noyau du gamétocytes mâle se divise pour
donner 8 noyaux-fils.

Ø Par un phénomène d’exflagellation (ou perlage

des gamètes), 8 gamètes mâles ou
microgamètes se forment.
B) Cycle chez l'anophèle
Gamogonie
Ø Les gamétocytes femelles ne donnent chacun, qu'un
seul gamète femelle, ou macrogamète immobile.

Ø La fécondation survient ensuite.

Ø Elle se fait dans l’intestin de l’anophèle.

Ø L’œuf formé est mobile (d’où son nom d’oocinète).

Ø Il traverse la paroi de l’estomac, et va s’enkyster sur

la face externe de celui-ci.

Ø Un tel kyste est appelé un oocyste

 GAMOGONIE PLASMODIUM

GAMETE MALE

GAMETOCYTE MALE
EXFLAGELLATION

GAMETOCYTE GAMETE FECONDATIO OOCINETE

FEMELLE FEMELLE N
B) Cycle chez l'anophèle
Sporogonie
Ø Le noyau de l’oocyste se divise plusieurs fois ;

Ø il se forme de très nombreux sporozoïtes

(jusqu’à 10 000 par oocyste), qui, par rupture de
l’oocyste, sont libérés dans la cavité générale du
moustique.

Ø Si l’anophèle ainsi parasité pique un sujet sain, il

lui inocule ces sporozoïtes.

Ø Le cycle sexué dure 12 à 18 jours selon la

température et l’espèce plasmodiale. Il dure 12
jours pour P. falciparum
 SPOROGONIE PLASMODIUM

SPOROZOITES
OOCINETE

OOCYSTE OOCYSTE
 Classification
Un seul genre d’hémosporidie a une importance médicale, le
genre Plasmodium, qui est subdivisé en 2 sous-genres :

- le sous-genre Plasmodium (Plasmodium) caractérisé

par des gamétocytes arrondis. Il renferme 4 espèces
responsables du paludisme.
Ø P. (P.) vivax, agent de la fièvre tierce bénigne,

Ø P. (P.) ovale (également responsable d’une la fièvre tierce

bénigne)
Ø P. (P.) malariae (agent de la fièvre quarte).

Ø P. (P.) knowlesi (Nouvelle espèce)

- le sous-genre Plasmodium (Laverania) caractérisé par

des gamétocytes falciformés (en forme de banane). Il
renferme 1 seule espèce
Ø P. (L.) falciparum, agent de la fièvre tierce maligne
 Classification
§ Phylum: Apicomplexa

§ Classe: Haemosporidea

§ Ordre: Haemosporida

§ Sous ordre :Haemosporina

§ Famille: Plasmodiidae

§ Genre: Plasmodium

§ Sous-genre : Plasmodium (Plasmodium)

§ Espèces : P. malariae, P. ovale, P. vivax et P. knowlesi

§ Sous-genre : Plasmodium (Laverania)

§ Espèces : P. falciparum (+++)