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Hypothyroïdie congénitale

1 2 1*
Auteurs : D. Carranza , G. Van Vliet , M. Polak
*
Correspondance : michel.polak@nck.aphp.fr
1
Service d’Endocrinologie Pédiatrique, INSERM EMI 363, Hôpital Necker-Enfants Malades,
149 Rue de Sèvres, 75015 Paris, France.
2
Service d’Endocrinologie, Hôpital Sainte-Justine, Université de Montréal, 3175 Côte Sainte-
Catherine, Montréal H3T 1C5, Québec, Canada.

Editeur scientifique : Maïté Tauber


Date de création : octobre 2006

Définition
Epidémiologie
Description clinique
Etiologie - Physiopathologie
Diagnostic de l'hypothyroïdie congénitale
Prise en charge
Diagnostic anténatal et conseil génétique
Questions non résolues, état de la recherche
Références

Hypothyroïdie congénitale
L’hypothyroïdie congénitale est, avec une prévalence de 1 sur 3 500 nouveau-nés, la principale cause de
retard mental évitable. Elle peut être permanente ou transitoire. L’hypothyroïdie congénitale permanente
est principalement provoquée par une dysgénésie thyroïdienne. Dans les pays industrialisés, elle peut être
diagnostiquée dès la naissance grâce aux méthodes de dépistage de masse. La sévérité est variable,
globalement plus prononcée chez les filles atteintes. De nombreux travaux oriente vers une origine
génétique et il n’y a pas d’arguments consistants en faveur d’un rôle important des facteurs
environnementaux. Des facteurs génétiques ont déjà été identifiés à plusieurs niveaux (mutations de TTF-
1, TTF-2, PAX8 et du récepteur de la TSH). Le diagnostic étiologique se base sur la scintigraphie,
l’échographie et le dosage de la thyroglobuline circulante. Actuellement, le traitement dans les deux
premières semaines de vie à dose adaptée permet à l’enfant de développer tout son potentiel intellectuel.
Toutefois, des anomalies mineures signalées chez certains enfants traités, laissent penser qu’un certain
degré d’hypothyroïdie fœtale n’est pas compensé.

Mots-clés
Hypothyroïdie congénitale, dépistage, TTF-1 (nkx2.1), TTF-2 (FOXE E1), PAX 8, Récepteur de
la TSH.
Synonymes
Anomalie congénitale de la thyroïde, insuffisance thyroïdienne congénitale

Définition
L’hypothyroïdie congénitale se caractérise par un hypofonctionnement de la glande et donc une
production insuffisante d’hormone thyroïdienne entraînant un retard mental lorsqu’elle n’est pas

Carranza D. Hypothyroidie Congenitale. Encyclopédie Orphanet. Octobre 2006


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traitée. Elle peut être permanente ou transitoire. L’hypothyroïdie congénitale permanente a
plusieurs origines : une anomalie du développement de la glande thyroïdienne, un trouble de
l’hormonosynthèse ou un dysfonctionnement de l’axe hypothalamohypophysaire. Environ 85%
des nouveau-nés avec une hypothyroïdie permanente ont une dysgénésie thyroïdienne qui est
due en majeure partie (75%) à une anomalie de la migration thyroïdienne pendant le
développement embryonnaire (ectopie), et dans environ 20% des cas à une agénésie de la
glande (athyréose). La dysgénésie thyroïdienne comprend aussi l’hypoplasie d’une glande
orthotopique (< 5% des hypothyroïdies congénitales) et l’hémiagénésie (< 1%). L’hémiagénésie
est également présente jusque chez 1 sur 500 sujets euthyroïdiens, où un lobe et l’isthme
thyroïdien peuvent être absents. Les 15% restant de cas d’hypothyroïdie congénitale
permanente sont dus à un trouble de l’hormonosynthèse qui est souvent détecté à la naissance.
L’hypothyroïdie congénitale permanente d’origine centrale (hypophysaire ou hypothalamique)
est très rare.

Epidémiologie
L’hypothyroïdie congénitale est, avec une prévalence de 1 sur 3 500 nouveau-nés, la principale
cause évitable de retard mental [36] et l’anomalie congénitale endocrinienne la plus fréquente
dans nos pays industrialisés. Dans le reste du monde, la carence en iode maternelle et fœtale
est le pourvoyeur du plus grand nombre d’hypothyroïdies fœtales, néonatales et de l’enfant.

Description clinique
À l’ère du dépistage
À la naissance, seulement 1 à 4% des cas sont diagnostiqués cliniquement. La sémiologie
comporte un enfant post mature, macrosome avec une fontanelle postérieure ouverte [40].
Occasionnellement, avec un examen plus approfondi après un dépistage positif, on peut trouver
les signes cliniques décrits dans le tableau I. Il y a rarement un goitre palpable. Le tissu
thyroïdien ectopique a une apparence ronde, il est situé sur la ligne médiane entre le foramen
caecum de la langue et le cou. C’est le seul tissu thyroïdien présent. La recherche du goitre doit
se faire avec le cou de l’enfant en hyperextension. La sévérité est variable, plus prononcée
chez les filles atteintes avec ectopie, et globalement plus importante dans les athyréoses.
Les défauts de septation du cœur, généralement mineurs, sont les malformations extra
thyroïdiennes associées le plus souvent à la dysgénésie thyroïdienne [6,21]. Habituellement, ils
ne sont pas détectés lors du premier examen physique.
Dans l’hypothyroïdie congénitale centrale, les manifestations des déficits hormonaux
associés (hypoglycémie, micropénis et cryptorchidie, cholestase) sont souvent celles qui
mènent au diagnostic. Des malformations de Tableau I
la ligne médiane comme une fente labiale, Signes cliniques de l’hypothyroïdie congénitale.
une fente palatine ou une hypoplasie du nerf (signes très discrets lors du dépistage systématique)
optique peuvent également s’y associer. — Faciès particulier : ensellure nasale, macroglossie,
Parmi les antécédents familiaux, on doit noter chevelure abondante
— Peau sèche, marbrée, ictère néonatal persistant
la consanguinité et l’existence d’hypothyroïdie — Cernes bleuâtres péri-narinaires et péri-buccales
congénitale. Chez la mère, une histoire de — Fontanelles très larges (en particulier la postérieure)
— Distension abdominale, hernie ombilicale
pathologie thyroïdienne ou d’exposition à des — Hypotonie, hypoactivité
composés riches en iode comme les produits — Constipation, surtout si l’enfant est nourri au sein
— Difficulté à la succion, pleurs rauques
de contraste radiographiques iodés, doit être — Hypothermie
recherchée.

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Avant l’ère du dépistage
Avant l’avènement du dépistage, le quotient intellectuel (QI) moyen des enfants ayant une
hypothyroïdie congénitale était de 76 [17]. 40% d’entre eux avaient alors besoin d’une
éducation spécialisée [32]. En plus du QI abaissé, des déficits dans le contrôle des
mouvements fins et des difficultés d’apprentissage importantes étaient retrouvés [43].
Clairement le diagnostic clinique était fait trop tard et l’hypothyroïdie congénitale source de
déficits intellectuels permanents.

Étiologie — Physiopathologie (tableau II)


Pathogénie de l’hypothyroïdie congénitale permanente
Hypothyroïdie primaire
La dysgénésie thyroïdienne a été considérée comme une entité sporadique. Une étude
française récente a montré une fréquence de cas familiaux supérieure à celle attendue par le
hasard dont les mécanismes, mendéliens ou non, et mono ou multigéniques, restent à établir
[6,7, 10, 19, 37]. Les mutations connues des gènes qui interviennent dans le développement de
la thyroïde (TTF-1(thyroid transcription factor 1), TTF-2, PAX8 et du récepteur de TSH (thyroid
stimulating hormone = thyrotropine)) ne sont présentes que dans une petite partie des cas de
dysgénésies étudiés. D’autres gènes, qui pourraient intervenir dans le contrôle de la migration
de la glande [7], et d’autres mécanismes non mendéliens [35, 37] sont donc probablement
concernés. De nombreux travaux orientent vers une origine génétique [24] et il n’y a pas
d’arguments consistants en faveur d’un rôle important des facteurs d’environnement [33].
Dans les troubles de l’hormonosynthèse, certains défauts au niveau de la voie de synthèse
des hormones thyroïdiennes ont pu également être associés à des mutations : transport de
l’iode dans la cellule folliculaire (NIS = Tableau II
Iode Sodium Symporter) [31] et vers la Étiologies de l’hypothyroïdie congénitale.
colloïde (PDS = pendrine), oxydation de
Hypothyroïdie congénitale permanente
l’iode (TPO = thyroperoxydase),
Primaire
génération de H O (THOX2 = thyroïde
2 2
oxydase de type 2) et synthèse de la — dysgénésie (ectopie, agénésie, hypoplasie, hémiagénèse)
— Troubles de l’hormonosynthèse (mutations thyroglobuline,
thyroglobuline (Tg) [22]. Elles se transporteur d’iode/sodium, thyroperoxidase, PDS, THOX2)
— Résistance à la TSH (mutations récepteur TSH,
transmettent sur un mode autosomique pseudohypoparathyroïdie)
récessif. Le goitre souvent présent n’est
Centrale
pas nécessairement toujours là chez les
— Syndrome d’interruption de la tige hypophysaire ;
nouveau-nés, et dans certains troubles autres anomalies du développement
de l’hormonosynthèse, l’hypothyroïdie — Mutations inactivatrices du récepteur de TRH, de facteurs
de transcription impliqués dans le développement et la fonction
n’est pas présente à la naissance non de l’antehypophyse (HESX1, LHX3, LHX4, PIT1, PROP1),
plus [25]. sous-
unité ß de la TSH
L’hypothyroïdie permanente due à la
Périphérique
résistance à la TSH est rare. Les
— Résistance aux hormones thyroïdiennes (mutation TRß)
mutations inactivatrices du récepteur de — Anomalie du transport des hormones thyroïdiennes
la TSH ou d’autres gènes concernés, (mutation MCT8)
s’accompagnent d’une TSH élevée, d’une Hypothyroïdie congénitale transitoire
T4 (Thyroxine = Tétra-iodothyronine) — Carence en iode sévère ou surcharge iodée aiguë
normale ou basse et parfois d’une — Traitement maternel par antithyroïdiens
— Passage transplacentaire d’anticorps contre le récepteur de
TSH
absence de captation sur la scintigraphie. — Mutations hétérozygotes inactivatrices de THOX2
À la différence de l’agénésie, la thyroglobuline est détectable (athyréose apparente).

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Hypothyroïdie centrale
L’hypothyroïdie centrale congénitale permanente s’associe presque toujours à d’autres déficits
d’hormones hypophysaires et ces patients sont le plus souvent identifiés à cause des
hypoglycémies ou du retard de croissance ; elle est très rarement isolée et secondaire à une
mutation du gène de la TSH [9].
Hypothyroïdie périphérique et résistance aux hormones thyroïdiennes
Les taux bas des protéines transporteuses d’hormones thyroïdiennes (TBG (thyroxin binding
globulin), transthyrétine et albumine) ne produisent pas d’hypothyroïdie puisque le taux
d’hormones thyroïdiennes libres circulantes reste constant [25]. Par contre, l’anomalie du
transport des hormones thyroïdiennes à travers la membrane cellulaire peut être à l’origine
d’une hypothyroïdie. C’est le cas de la mutation de MCT8, qui serait nécessaire pour le
transport de la T3 (triiodothyronine) dans les neurones du système nerveux central, et qui induit
une T3 élevée avec T4 et T3r (reverse T3) basses et une TSH normale ou discrètement élevée
[15]. Ces enfants ont un tableau neurologique sévère différent de celui de l’hypothyroïdie
profonde, avec une grande hypotonie et un retard des acquisitions.
La résistance à l’action des hormones thyroïdiennes est en général due à des mutations
inactivatrices du récepteur bêta de la triiodothyronine (TR β) qui apparaissent de novo, ou sont
transmises de façon autosomique dominante. Les taux d’hormones thyroïdiennes sont élevés,
mais contrairement à l’hyperthyroïdie, la TSH n’est pas basse et peut être légèrement élevée,
ce qui explique le développement d’un goitre. Les états de résistance aux hormones
thyroïdiennes ne constituent pas au sens propre une cause d’hypothyroïdie. Néanmoins, à
cause de la distribution tissulaire variable dans les organes des deux types de récepteurs
d’hormones thyroïdiennes (TRα et TRβ), les patients peuvent avoir des signes
d’hypométabolisme dans certains tissus ou, à l’inverse, des signes thyrotoxiques dans d’autres.
Ainsi peuvent s’associer des difficultés d’apprentissage, un trouble de l’attention et/ou une
hyperactivité ainsi qu’une tachycardie. Dans les rares cas de résistance principalement
hypophysaire, il peut y avoir une hyperthyroïdie franche [25]. Dans le cas de femmes enceintes
atteintes et porteuses d’un enfant sain, l’excès d’hormones thyroïdiennes peut produire une
thyrotoxicose fœtale [1].

Pathogénie de l’hypothyroïdie congénitale transitoire


La plupart des hypothyroïdies congénitales primaires transitoires ont une origine
environnementale ou iatrogénique. La carence en iode reste une cause importante
d’hypothyroïdie sévère transitoire chez le nouveau-né. Une surcharge iodée liée à des agents
antiseptiques iodés appliqués à des nouveau-nés ou à des femmes enceintes ou qui allaitent,
peut provoquer une hypothyroïdie transitoire, surtout chez les enfants prématurés [8]. Dans les
zones avec apport d’iode suffisant, la cause la plus fréquente est le traitement maternel par
médicaments antithyroïdiens. Le transfert transplacentaire d’anticorps qui bloquent l’action de la
TSH est beaucoup plus rare (< 2% des hypothyroïdies congénitales). Il existe une cause
génétique récemment décrite d’hypothyroïdie transitoire chez les patients hétérozygotes pour
des mutations de THOX2 responsables d’un trouble de l’hormonosynthèse [20].
L’hypothyroïdie de la prématurité, avec une T4 totale et libre basses et une TSH qui n’est
pas élevée, correspond à une hypothyroïdie centrale. Dans l’ensemble, le traitement avec la L-
thyroxine,

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traitement principal de l‘hypothyroïdie congénitale, n’améliore pas leur évolution à court ou long
terme. Ceci suggère que cette hypothyroxinémie correspond à une adaptation à la naissance
prématurée plutôt qu’à une vraie hypothyroïdie centrale [2, 41].

Diagnostic de l’hypothyroïdie congénitale


Dépistage biochimique de l’hypothyroïdie congénitale
Dès les années 1970 des études ont montré que la prévention du retard mental nécessite un
traitement pré-coce dans les premières semaines de vie. Ceci n’a été possible qu’avec
l’avènement des méthodes de dépistage de masse de l’hypothyroïdie congénitale chez les
nouveau-nés, et il s’en est suivi une quasi-éradication du retard mental secondaire à cette
pathologie. Celui-ci aété mis en place en France, de manière globale, en 1978-1979 par
l’Association Française pour le Dépistage et la Prévention des Handicaps de l’Enfant
(AFDPHE), à la suite du travail pionnier de J Dussault au Québec [13]. Il arrive cependant que
certains ne soient pas détectés, ce pourquoi il faut toujours rester vigilant et réaliser im-
médiatement des dosages de T4 et de TSH devant toute suspicion clinique d’hypothyroïdie,
indépendamment des résultats du dépistage [39]. En France ce dépistage est donc généralisé
depuis 1979, centralisé, organisé par régions, groupé avec les autres dépistages néonataux et
effectué au troisième jour de vie. La démarche suivie actuellement est explicitée sur la figure 1.
Elle repose sur le dosage de la TSH sur un papier buvard sur lequel des gouttes de sang du
nouveau-né sont déposées. L’utilisation de la TSH permet de minimiser le nombre de faux
positifs et de faux négatifs.

Évaluation diagnostique de l’hypothyroïdie congénitale


La TSH, la T4 et la T3 libre sériques doivent être dosées chez les enfants avec un test de
dépistage anormal. Sur une radiographie antéro-postérieure du genou, l’absence des points
d’ossification épiphysaires fémoral et tibial nous oriente vers un début prénatal de l’hypothy-
roïdie et un plus grand risque de retard du développement [42].
Pour le diagnostic étiologique, il est nécessaire de réaliser une scintigraphie. Avec
123
l’iode( I), l’information fonctionnelle est plus précise mais le Pertechnetate (99mTcO4) est plus
facilement disponible dans la plupart des services de médecine nucléaire et donne un bon détail
anatomique en 15 à 30 minutes au lieu de plusieurs heures d’examen. L’alimentation du bébé
entre l’administration du radio-isotope et l’examen, permet de vider les glandes salivaires et
d’attribuer toute captation dans l’aire linguale à la présence de tissu thyroïdien. La détection
d’une ectopie thyroïdienne permet d’établir la nature permanente de la maladie. S’il n’y a
123
aucune captation de 99m TcO4 ou de I, il faut doser la thyroglobuline sérique pour différencier
l’athyréose réelle (thyroglobuline absente) de l’athyréose apparente (thyroglobuline normale ou
élevée) due à une mutation inactivatrice du récepteur de la TSH (absence de goitre) ou du
transporteur de sodium et d’iode (NIS) (goitre) ou au passage transplacentaire d’anticorps
maternels bloquants du récepteur de la TSH (absence de goitre). La figure 2 montre l’évaluation
proposée de l’hypothyroïdie congénitale [11].
Dans le cas où la scintigraphie n’aurait pu être faite avant le début du traitement, il est
possible d’arrêter sans risque celui-ci à partir de l’âge de trois ans pendant un mois. Si la TSH
s’élève à des taux anormaux, le diagnostic étiologique peut alors se faire par scintigraphie.
L’échographie thyroïdienne est opérateur-dépendante et moins sensible pour des petites
quantités de tissu ectopique, même au Doppler. Cependant, les radiologues pédiatriques très

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expérimentés peuvent différencier le tissu normal
de la thyroïde des structures hyperéchogéniques
présentes dans les loges thyroïdiennes vides dans
les cas d’ectopie ou d’athyréose, et ceci peut
permettre alors de débuter immédiatement le
traitement [3]. Les progrès dans l’échographie
pourraient à l’avenir permettre le diagnostic
anténatal de dysgénésie thyroïdienne.
Il n’est pas nécessaire d’étudier
systématiquement les défauts spécifiques dans les
cas d’anomalies de l’hormonosynthèse ; ceci peut
se faire lors de la scintigraphie par le test au
perchlorate, puisqu’un diagnostic plus précis n’a
pas d’effet sur le conseil génétique ni sur le
traitement de ces patients. Un trouble complet de
l’organification de l’iode est diagnostiqué lorsque la
captation de l’iode chute de 85%-90% après la
prise du perchlorate, et un trouble partiel lorsque
cette captation chute d’environ 10%-15%. Les
analyses de génétique moléculaire (TTF-1, TTF-2,
PAX8, récepteur de la TSH) sont réalisées de
façon expérimentale et doivent être réservées aux
patients avec des antécédents familiaux ou des
phénotypes suggestifs.

Prise en charge
Traitement et évolution de l’hypothyroïdie
congénitale permanente
Le traitement doit être instauré dès le résultat du
dépistage, indépendamment de l’obtention
d’images diagnostiques, et sans attendre les
résultats de confirmation. Chaque jour de retard
Figure I
pourrait entraîner une perte de QI, d’autant plus Programme de dépistage de l’hypothyroïdie congénitale en
que le nouveau-né est plus jeune [14]. C’est France – (taux de TSH donnés pour la technique Delfia®)
pourquoi il est plus sûr de débuter le traitement
chez tous les nouveau-nés dépistés, même avec
des valeurs limites.

Traitements médicamenteux
La lévothyroxine (L-thyroxine) reste le traitement de choix. En gouttes, elle a une meilleure
biodisponibilité et permet des doses initiales inférieures, mais elle est plus stable sous forme de
comprimés. En France nous disposons de gouttes (1 goutte = 5 μg de L-thyroxine). Dans les

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Figure 2
Evaluation diagnostique d’un nouveau-né devant la suspicion d’une hypothyroïdie congénitale

autres pays, les comprimés peuvent être écrasés et dilués dans une cuillère. La L-thyroxine ne
doit pas être donnée dans un biberon que l’enfant pourrait ne pas finir. Les formules de soja en
diminuent l’absorption. Les enfants avec une ectopie reçoivent souvent une dose inférieure à
ceux qui ont une athyréose et une dose supérieure à ceux qui présentent un trouble de
l’hormonosynthèse.
Il est recommandé de suivre un traitement journalier régulier, les doses oubliées pouvant
être prises plus tard dans la journée ou le lendemain avec la dose suivante, sans risque [26].
Exceptionnellement, si nécessaire (situation de réanimation), la lévothyroxine peut être
administrée par voie veineuse à une dose équivalant à 75% de la dose per os. La
triiodothyronine n’apporte pas d’avantages au traitement [4].
Un début du traitement dans les deux premières semaines de vie et une dose initiale élevée
(8-12 μg/kg/jour avec les gouttes de L-thyroxine, 50 μg chez un enfant à terme de poids normal)
sont nécessaires pour que les enfants atteints d’hypothyroïdie congénitale sévère puissent
développer tout leur potentiel intellectuel [18, 29]. Il faut en règle viser une normalisation de la
T4 libre en deux semaines et celle de la TSH en quatre semaines au plus. Un traitement initié
plus tardivement, après 20 jours de vie, avec des doses inférieures est associé à un retard de
l’âge osseux qui persiste jusqu’à l’âge de trois ans [38] et à une perte de QI de 6 à 22 points
pour les patients avec les hypothyroïdies les plus sévères qui ont une T4 basse et un retard de
l’âge osseux au moment du diagnostic.
Il existe peu de données sur les valeurs de référence de T4 libre sérique dans les premiers
mois de vie [12] et, étant donnée la demi-vie de la T4, il n’est pas nécessaire de contrôler son
taux sanguin avant qu’elle n’ait atteint son plateau après deux semaines de traitement. Chez
l’enfant plus âgé, la dose journalière requise diminue rapidement jusqu’à 4 μg/kg/jour à l’âge de
cinq ans. Ainsi, avec la croissance pondérale, une dose initiale absolue de 50 μg se
maintiendra souvent inchangée pendant plusieurs mois. Une TSH élevée doit faire suspecter
une mauvaise observance du traitement. Si ce n’est pas le cas, la dose sera augmentée afin de

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maintenir la TSH et la T4 libre dans la zone normale pour l’âge, la première étant le paramètre
le plus important. Ainsi, les doses deT4 libre doivent être adaptées en fonction des résultats
biologiques en maintenant la T4 libre dans le quart supérieur de la zone normale et la TSH < 5
mU/ml.

Suivi médical
La croissance de l’enfant étant rapide, les contrôles de la fonction thyroïdienne ne devraient pas
être espacés de plus de trois mois dans la première année et de plus de six mois entre un et
trois ans d’âge. À partir de trois ans, un bilan annuel est probablement suffisant chez un enfant
qui grandit normalement. Une mauvaise observance du traitement s’associe avec un moins bon
développement [18]. Si elle est suspectée, il est justifié de contrôler plus fréquemment les taux
de T3, T4 et TSH.

Croissance et âge osseux


Avec un traitement correct, la taille et le poids moyens des enfants avec une hypothyroïdie
congénitale sont similaires à ceux des enfants qui ne sont pas atteints, mais leur périmètre
crânien se situe une déviation standard au-dessus de la moyenne. Ceci est probablement dû à
une croissance différentielle de la base du crâne et de la boîte crânienne qui n’a pas de
retentissement sur la taille du cerveau ni des ventricules, mais peut amener à des examens
inutiles par imagerie. Les enfants présentant un retard d’âge osseux au moment du diagnostic
l’ont rattrapé à l’âge de trois ans. Pour le reste, l’âge osseux n’est pas avancé [30], ce qui
confirme que le traitement n’induit pas une hyperthyroïdie franche.

Développement psychomoteur
Chez les enfants traités dans les deux premières semaines de vie et avec des doses élevées
comme décrit ci-dessus, on ne retrouve plus l’hypoacousie neurosensorielle ni le retard
psychomoteur qui étaient associés à l’hypothyroïdie congénitale. Aucun trouble spécifique
cognitif ou du comportement ne peut être attribué à l’hypothyroïdie ou à son traitement chez ces
enfants [30]. Toutefois, certains auteurs ont signalé des anomalies mineures tel qu’un dys-
fonctionnement de la coordination motrice fine chez les enfants traités [28]. Ces observations
suggèrent qu’un certain degré d’hypothyroïdie fœtale n’est pas compensé. En effet, si depuis
l’institution du dépistage chez les nouveau-nés le développement psychomoteur des enfants
dépistés est dans les limites de la normale, plusieurs publications récentes font état d’un
pourcentage non négligeable (évalué à 10%) d’hypothyroïdie dites sévères dont le développe-
ment mental est inférieur à la normale. Ces résultats justifient la recherche des facteurs
prédictifs afin d’envisager une prise en charge particulière. Par ailleurs, le suivi à long terme a
permis de préciser les résultats scolaires des enfants dépistés.
Néanmoins des études récentes ont montré que les performances scolaires des enfants
avec hypothyroïdie congénitale étaient comparables à celles d’enfants de même âge lorsque
l’équilibre thérapeutique était satisfaisant [18, 27, 34].

Diagnostic anténatal et conseil génétique


Le conseil génétique a changé avec les études récentes sur la composante génétique des
dysgénésies thyroïdiennes car 2% des formes sont familiales [5]. La transmission autosomique
récessive liée aux mutations associées à la voie de synthèse des hormones thyroïdiennes
signifie un risque de récurrence de la maladie de 25%. L’euthyroïdie des femmes enceintes est
fondamentale pour le développement du cerveau fœtal, et ce,dès le début de la grossesse [16].

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Il est conseillé aux femmes atteintes d’hypothyroïdie congénitale de réaliser des dosages de
TSH et T4 libre quand elles envisagent une grossesse et tout au long de celle-ci, car elles ont
besoin d’une dose de lévothyroxine plus élevée pendant cette période.
Il est donc important que le volume thyroïdien du fœtus soit documenté (ceci est possible
dès 17 semaines de développement par échographie) et qu’une procédure de diagnostic
antenatal et éventuellement de traitement in utero de l’hypothyroïdie soit mise en place si un
goitre est documenté [23].

Questions non résolues, état de la recherche


Les mécanismes moléculaires de la plupart des dysgénésies thyroïdiennes restent à élucider,
de même que pour certaines formes de troubles de l’hormonosynthèse.
Le maintien d’un dépistage de masse efficace reste une nécessité et un combat au
quotidien.
La possibilité et l’intérêt d’un dépistage et d’un traitement anténatal se posent.
Le suivi au long cours des hommes et des femmes dépistés avec hypothyroïdie congénitale
qui sont maintenant en âge de procréer est un objectif important dans ce domaine.

Références
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