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Goitres SIMPLE /TROUBLES DE LA CARENCE IODEE

I/ Généralités
-La thyroïde d’un sujet sain pèse entre 15 et 30 grammes

-Toute augmentation de volume de la thyroïde est un goitre.

-Les critères échographiques sont un volume thyroïdien > 16 ml chez l’adolescent, > 18 ml chez la
femme et > 20 ml chez l’homme.

-Le goitre simple est sporadique, touche la jeune femme, se voit en période de stress physique et
psychique, à la puberté, lors de la grossesse ou après la ménopause.

-Le goitre simple est très fréquent chez la femme

-L’iode est un oligo-élément présent en faible quantité chez l‘Homme adulte (15 à 20 mg), la thyroïde
en contient 70 à 80 %. L'iode est essentiellement apporté par l'alimentation (poissons de mer,
crustacés, œufs, laitages).

Tableau I : Besoins en iode selon l'âge

II/ Rappel Anatomique

 La glande thyroïde est impaire, médiane, située à la partie antéro- inférieure du cou, formée
de deux lobes latéraux réunis par une mince lame de tissu appelée I'isthme, de couleur jaune
rosée, de consistance élastique, friable et riche en vaisseaux.

 Le tissu thyroïdien est formé de lobules comprenant 30 à 40 unités fonctionnelles de


base appelées vésicules ou follicules

Glande Thyroïde

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III/ Définition

 Le goitre simple est modéré, souple, homogène, indolore, sans aucun trouble fonctionnel,
sans inflammation Ni compression Ni adénopathies.

IV/ Rappel Physiologique

 La thyroïde assure la synthèse des hormones iodées T3-T4 et la calcitonine qui exercent des
effets sur l’ensemble des tissus de l’organisme et des grandes voies métaboliques.

 La sécrétion thyroïdienne est régulée par la TSH que contrôle la TRH.

V/ Physiopathologie :
1- Facteurs nutritionnels : la carence iodée est à l'origine des goitres simples

-Une excrétion urinaire iodée inférieure à 50µg/24h indique une carence en iode sévère

- Le développement du goitre répond à un mécanisme adaptatif thyroïdien à type d'hyperplasie


assurant la persistance d'une synthèse hormonale de T4 et de T3 malgré des apports nutritionnels en
iode insuffisants (apports conseillés > 150 µg/j).

- Cette adaptation se fait sans élévation du taux circulant de TSH mais par une augmentation de la
sensibilité des cellules thyroïdiennes à l'hormone induite par le déficit en iode lui même

Tableau II : Troubles dus à la carence en iode selon l'âge

Classiquement, on décrit:

, • Le crétinisme neurologique : secondaire à une hypothyroïdie maternelle de la première moitié de


la grossesse, marqué par la présence d'un goitre néonatal alors que le développement staturo-
pondéral est normal

, •Le crétinisme myxœdémateux : probablement lié à une carence iodée associée à un déficit en
sélénium, marqué par une hypothyroïdie néonatale, un déficit psychomoteur, un retard staturo-
pondéral et un retard pubertaire. Une hypothyroïdie néonatale et périnatale est parfois transitoire

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1/ Carence en hormones thyroïdiennes 2/ Stimulation de la TSH par feed back négatif

3/ Stimulation de la glande thyroïde

4/ Hypertrophie diffuse de la glande thyroïde avec des remaniements tissulaires à type

 d’augmentation de la colloïde vésiculaire

 de remaniement du tissu interstitiel

 de constitution de zones nodulaires

La croissance est stimulée par des facteurs de croissance extrinsèques et intrinsèques :

 facteurs de croissance : TSH – Insulin-like growth factor-1(IGF-1)

 immunoglobulines : thyroid growth immunoglobulin (TGI)

 facteurs génétiques: cette pathologie se concentre souvent dans quelques familles.


Importance des antécédents familiaux à préciser dans les observations

2- Facteurs hormonaux :

 Les femmes sont les plus concernées : 6 femmes pour un homme.

 Rôle des œstrogènes ?

 Et surtout rôle des grossesses : il existe une élévation du volume de la thyroïde de

10 à 20 % durant toute grossesse, augmentation plus importante en cas de carence iodée.


Beaucoup de goitres ne régressent pas après l'accouchement

3-Facteurs goitrigènes :

 Thiocyanates contenus dans le tabac, les choux, les navets, le soja, manioc.

 Thionamides (médicaments)

VI/Tableau clinique
1) Circonstances de découverte :

 examen systématique / auto découverte / apparition de signes de compression

2) Interrogatoire :

 antécédents familiaux / consanguinité / âge / origine ethnique ou régionale du patient

 date et caractères d’apparition (stress quel qu'il soit) / évolution de la tuméfaction.

 prise médicamenteuse (produits iodés)

 signes accompagnateurs :

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locaux ( de compression): douleur – dysphagie – dysphonie – dyspnée – toux – syndrome de
Claude Bernard Horner – syndrome cave supérieur

signes de dysthyroïdie: hypo ou hyperthyroïdie

 préciser l’épisode de la vie génitale

3) Examen physique

 Inspection :

-tuméfaction et son volume -signes de compression veineuse

-aspect de la peau -recherche de cicatrice d’intervention chirurgicale

 Palpation de la région cervicale :

 précise la nature thyroïdienne de la masse qui ascensionne à la déglutition

 apprécie le volume du goitre, sa consistance, son caractère symétrique ou asymétrique,


régulier ou irrégulier, sa mobilité, l'existence de signes vasculaires ou de nodules en son sein

 recherche d’un thrill (souffle à la palapation)

 recherche des adénopathies cervicales

 pour une mensuration du cou (ou tour du cou) qui sera faite et répétée à chaque examen

 Auscultation de la région cervicale : recherche d’un souffle

4) Examen général :

- recherche de signes de dysthyroïdie

CLASSIFICATION DES GOITRES SELON L’OMS (1994).

Stade 0: Pas de goitre palpable ou visible

Stade 1: Goitre palpable , non visible lorsque , le cou est en position normale , Présence de nodule(s)

Stade 2: Goitre visible le cou en position normale

VII/Examens paracliniques

1-Biologie

 TSH ; qui est par définition normale dans les goitres simples.

 Anticorps antithyroidiens : négatifs ou modestement élevés

2. Imagerie

2.1-Echographie cervicale :

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 précise la nature thyroïdienne de la masse et ses mensurations

 met en évidence l’échogénicité (thyroïde homogène isoéchogène dans les goitres diffus )

 recherche de nodules (leur nombre, intérêt d’un schéma) , d’adénopathies, de calcifications.

 guide une éventuelle cytoponction en cas de nodules suspects

2.2-Radiographie du cou, téléthorax et scanner thoracique :

 - radiographie du cou (face et profil) à la recherche de déviation trachéale et de calcifications

 - Télethorax et scanner thoracique (sans injection de produit de contraste): prolongement


endothoracique, métastases

3- Scintigraphie :

 - contre indiquée en cas de grossesse

 - nécessité d’éliminer une surcharge Iodée

 - radiotraceur : technécium 99 ou iode123 ou iode131

 - intérêt en cas de TSH basse

VIII/ Evolution
L’évolution se fait vers :

 la régression spontanée ou thérapeutique

 un passage à la chronicité

 des complications telles que la thyrotoxicose, la compression ou la transformation (cancer,


Inflammation, hémorragie)

IX/ Traitement
1. Prévention de la carence iodée : par le sel iodé en Algérie

2. Inhibition de la croissance thyroïdienne :

prescription d’un traitement freinateur de la TSH (Levothyroxine) ou d’iodure de potassium, ou


l’association des deux médicaments. Le traitement freinateur au long cours peut engendrer un
trouble du rythme cardiaque et une ostéopénie.

3. Traitement radical :

Au stade des complications tel qu’un goitre plongeant compressif à type de chirurgie (parfois en
urgence en cas de goitre compressif).

L’iode 131: est également indiqué pour réduire la taille du goitre.

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X/ Conclusion

-Les goitres sont fréquents

-Leur physiopathologie n’est pas encore tout à fait élucidée.

-La carence iodée est l’un des principaux facteurs de goitrigénèse.

- La carence iodée est la cause la plus importante de retard mental potentiellement évitable

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