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Correction

Premier semestre (session janvier) - Sujet contrôle continu


Remarques générales
Les étudiants sont supposés pouvoir mobiliser les connaissances acquises non seulement en TD mais aussi en
cours ; tout ce qui a été vu en cours n'a pas forcément été vu en TD, et vice versa ;
Sont valorisées particulièrement la bonne maîtrise des concepts et des mécanismes, et la clarté et la précision de
l'exposition ; en revanche, on ne demande pas d'érudition, et notamment on n'exige pas des connaissances qui
iraient au-delà de ce qui a été vu en cours et en TD.
Même s'il ne s'agit pas de (mini-)dissertations, il est attendu des étudiants que leurs réponses soient logiques et
cohérentes dans leur construction (hiérarchiser les arguments en fonction du poids qu'on leur donne - ou qu'on
devrait leur donner ! - partir du général avant d'aborder les détails particuliers etc.)
Est sanctionnée la simple paraphrase des documents ; mais la paraphrase peut aussi porter sur des tableaux ou
graphiques (simple restitution linéaire des données, sans les intégrer dans le raisonnement) ; symétriquement il est
attendu que tous les documents (notamment tableaux, graphiques) soient (bien) mobilisés (d'où une pénalité s'il
n'y est pas fait allusion ; ou en cas de mauvaise compréhension des données et/ou erreur de lecture...) ;

1) Que sont les monnaies parallèles ? En quoi sont-elles des monnaies ? Peuvent-elles être toutes qualifiées de
(monnaies) "sociales" ? Peuvent-elles être toutes qualifiées de (monnaies) "complémentaires" ? Quels sont leurs
avantages, et quelles sont leurs limites ? Vous appuierez votre réponse sur vos connaissances, en prenant des
exemples précis. Vous prendrez soin à bien définir et expliciter les différents concepts, notions, mécanismes et/ou
théories que vous serez amené(e) à mobiliser (4 points)
Les monnaies parallèles se définissent par rapport aux monnaies "officielles" ou "souveraines" (comme l'euro, le
dollar) ; contrairement à ces dernières, elles ne sont pas émises ni garanties par une autorité politique comme le
sont les banques centrales ; elles n'ont notamment pas cours légal ; elles circulent parallèlement à ces monnaies
souveraines.
Ce sont des monnaies en ce qu'elles remplissent (plus ou moins bien) les trois fonctions de la monnaie : unité de
compte, moyen de paiement et réserve de valeur.
Les monnaies "sociales" ont pour objectif de favoriser le développement économique et social sur un territoire et au
sein d'une communauté donnée ; en favorisant les échanges au sein de cette communauté, elles renforcent le lien
social, et favorise l'intégration de personnes qui sont exclues de l'échange ; elles peuvent être conçues aussi pour
éviter que le développement des échanges ne se traduise par une augmentation des inégalités : certaines monnaies
sont "fondantes" - i.e. elles perdent de leur valeur au cours du temps ; ceci a pour but de limiter l'accumulation de
richesse dans cette monnaie (et limite donc sa fonction de réserve de valeur) ;
Les monnaies sociales sont des monnaies "complémentaires" (aux monnaie "souveraines"), en ce qu'elles
remplissent des fonctions (au sens large, au-delà des trois fonctions de base de la monnaie) que ne remplissent pas
les monnaies "souveraines" ; mais toutes les monnaies "complémentaires" n'ont pas forcément une fonction
sociales ; leur objectif peut être seulement économique ; par exemple les entreprises développent des "monnaies"
spécifiques pour fidéliser leurs clients (Smiles SNCF, points de fidélité....), que l'on peut accumuler et échanger
contre des biens et services de l'entreprise... Des réseaux d'entreprise ont développé entre elles des moyens de
paiement spécifiques. Enfin certaines monnaies parallèles ont pour objectif n'ont pas seulement de "compléter" les
monnaies souveraines, mais bien de s'y substituer : c'est le cas par exemple du bitcoin.
Avantage principal de ces monnaies comme on l'a vu : permettre des échanges entre des personnes qui n'ont pas
forcément suffisamment accès à la monnaie souveraine. Elles facilitent l'échange direct sans retourner au troc.
Certaines comme le bitcoin ont d'autres avantages pour leur utilisateurs : 1) l'anonymat des transactions
(contrairement au paiement par chèque ou parte carte bancaire, qui nécessitent un compte bancaire, et donc
permettent une traçabilité des jeux d'écriture) ; 2) la facilité de paiement (un simple clic) et l'économie de certains
coût de transaction (notamment les frais de change entre monnaie pour les achats à l'étranger).
De façon générale, l'inconvénient des monnaies parallèles du point de vue des utilisateurs est que leur espace de
circulation est limité : elles n'ont pas cours légal, c'est à dire que personne n'est obligé de les accepter ; ceci limite
leur fonction de moyen de paiement. Leur fonction de réserve de valeur peut être limitée soit volontairement
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(monnaie fondante, points de fidélité...voir plus haut), soit involontairement, du fait de leur grande volatilité (cas du
bitcoin).
Du point de vue économique et politique, elles soulèvent d'autres problèmes : en échappant au contrôle d'autorités
politiques, elles peuvent favoriser l'évasion fiscale et les transactions illicites.

2) Quels sont les différents déterminants de la détention de monnaie par les ménages ; ou encore : pourquoi les
ménages ont-ils des encaisses monétaires et de quoi dépend le montant de ces encaisses ? Vous prendrez soin à
bien définir et expliciter les différents concepts, notions, mécanismes et/ou théories que vous serez amené(e) à
mobiliser (4 points)
Dans l'approche classique et néo-classique, les agents détiennent de la monnaie avant tout pour effectuer des
transactions ; selon la théorie des encaisses réelles, le montant en pouvoir d'achat (i.e. en termes "réels") de ces
encaisses dépend du montant en volume de transactions qu'ils veulent faire ; par exemple, si l'agent projette
d'acheter 2 lapin à 10€ pièce, il va détenir 20€ de monnaie ; mais si le prix des lapins augment de 10% (à 11€
pièce), il faudra maintenant à l'agent 22€ pour avoir le même "pouvoir d'achat" en lapin ; il va donc augmenter son
montant d'encaisse à 22€. Dans cette théorie, le montant d'encaisses détenues par les agents varie donc
positivement avec le niveau de prix.
Mais ce raisonnement ne vaut que pour des petites variations ponctuelles de prix ; en cas de fortes variations, et sur
des périodes plus longues, comme par exemple une hyperinflation, l'augmentation des prix va au contraire entraîner
une "fuite devant la monnaie" : les agents vont vouloir détenir le minimum possible de monnaie car celle-ci perd
très rapidement sa valeur ; dès qu'ils ont de la monnaie, ils cherchent à la transformer en biens et services.
Pour Keynes, il y a trois motifs de détention de monnaie :
- le motif de transaction ; Keynes suppose que le montant de transactions prévues par un agent dépend du montant
de son revenu (corrélation positive entre revenu et montant des encaisses)
- le motif de transaction : l'agent garde des encaisses aussi pour des transactions imprévues ; comme dans le cas
précédent, Keynes suppose une corrélation positive entre le montant des encaisses détenues pour ce motif et le
revenu de l'agent ;
- le motif de spéculation : il concerne l'arbitrage entre la détention de monnaie et le placement en titre financiers ; si
les taux d'intérêt sont bas, et que les agents anticipent leur hausse, et donc une baisse du prix des obligations, les
agents gardent leur richesse sous forme de monnaie, au lieu d'acheter des titres ; et le contraire si les taux d'intérêt
sont élevés (et que les agents anticipent leur baisse future). Au total, il y a donc une corrélation négative entre le
montant des encaisses détenues pour motif de spéculation et le niveau des taux d'intérêt (i.e. plus le taux d'intérêt
est élevé, plus le montant de ces encaisses est faible).
3) Considérez le tableau suivant. (3 points)
Tableau 1 : Indicateurs de fragilité financière des ménages par pays en 2010 (ratios médians en % ; pour la
population des ménages endettés).
Pays (1) Total dettes / (2) Total dettes / total (3) Remboursements annuels /
total actifs des revenus annuels total des revenus annuels
Allemagne 28 38 7
Belgique 18 80 14
Espagne 18 114 19
France 19 50 13
Pays-Bas 41 195 13
Ensemble zone euro 22 62 14

a) Dettes, actifs, revenus, remboursements : quelles sont les variables de stock (ou de patrimoine), et quelles sont
les variables de flux ? (0,5 point)
Variables de stock = dettes (patrimoine "négatif") et "actifs" (patrimoine positif) ; les revenus et les
remboursements sont des variables de flux
b) Faites une phrase pour expliquez comment on lit la ligne correspondant à l'Allemagne. Aux Pays-Bas, (en
valeur médiane), le montant de la dette des ménages endettés est de combien fois plus élevé que le montant de leur
revenu annuel ? (1 point)

2
En 2010 en Allemagne : 50% des ménages avait un ratio (dette/total de leur actif) inférieur à 0,28 - (et donc 50%
un ratio supérieur) ; 50% des ménages avait un ratio (dette/remboursements) inférieur à 0,38 (et donc 50% un ratio
supérieur) ; 50% des ménages avait un ratio (remboursement/revenu) inférieur à 0,07 (et donc 50% un ratio
supérieur).
Aux Pays-Bas, en valeur médiane, le montant de la dette des ménages est 1,95 fois plus élevé que le montant de
leur revenu.
c) Pourquoi s'intéresser à plusieurs indicateurs de fragilité financière plutôt qu'un seul ? Argumentez en mobilisant
des informations pertinentes dans ce tableau. (1,5 points)
Le degré de fragilité financière d'un ménage mesure la difficulté potentielle de ce dernier à rembourser sa dette.
Le premier indicateur est celui du rapport de la dette à l'ensemble du patrimoine du ménage ; plus sa valeur est
faible, moins la fragilité financière est importante ; en effet, même avec des faibles revenus, un ménage qui a du
patrimoine peut toujours vendre une partie de celui-ci pour rembourser sa dette si besoin.
Le second indicateur rapporte la dette au revenu annuel ; ici aussi, plus sa valeur est faible, moins la fragilité
financière est importante ;
Le troisième indicateur rapporte plus directement le montant des remboursements annuels au revenu annuel ; c'est
une mesure directe de la capacité actuelle du ménage à rembourser ; ici encore, plus sa valeur est faible, moins la
fragilité financière est importante ;
Le banquier quand il prête regarde avant tout le 3ème indicateur (capacité présente à rembourser, indiqué par la
part des remboursements dans le revenu) et le 1er indicateur (capacité à rembourser même en cas de perte de
revenu, en vendant si besoin des éléments de son patrimoine);
Le croisement des indicateurs permet d'avoir une vision plus complète ; s'en tenir à un seul peut donner lieu à un
appréciation seulement partielle, et faussée. Par exemple quand on compare les Pays-Bas et le France, en regardant
les deux premiers indicateurs, on pourrait en déduire que la situation financière des ménages aux Pays-Bas est
beaucoup plus fragile qu'en France (les ratio médian dette/patrimoine est deux fois plus important, le ratio
dette/revenu presque 4 fois plus) ; mais le 3ème indicateur amène à nuancer : en valeur médiane, les ménages
consacrent la même part de leur revenu (13%) au remboursement de la dette aux Pays Bas et en France.
4) Exercice (3 points)
Soit une économie fictive simplifiée, où s'échangent trois biens (tableau 1)
Tableau 1 : année 2016
Bien Prix unitaire Montant en volume des transactions dans l'année (i.e. nombre d'unités échangées)
A 10 € 1000
B 5€ 1000
C 1€ 5000

a) Supposons qu'en 2017, le prix du bien A a augmenté de 20% par rapport à 2016, alors que les prix des biens B
et C sont restés inchangés ; de combien a augmenté l'indice général des prix ? (1 point)
Montant total (en valeur) des transactions en 2016 = 20 000€ (= 10x1000 + 5 x1000 + 1x5000)
en 2017, le prix de A est maintenant de 12€ => Montant total (en valeur) des transactions en 2017 = 22 000€ (=
12x1000 + 5 x1000 + 1x5000)
Donc le montant (en valeur) des transactions a augmenté de 10% entre 2016 et 2017 ; les volumes des transactions
(c'est à dire le nombre de biens et services échangés) étant restés constants, cette augmentation de 10% mesure
l'augmentation du niveau général des prix
b) Supposons que dans cette économie, il n'y ait pas de monnaie scripturale, et que toute la masse monétaire est
constituée par 5000 pièces de 1€ en circulation ;
- écrivez l'équation quantitative de la monnaie en définissant les termes qui y apparaissent ; (1 point)
MxV = PxT, où M est le montant de la monnaie en circulation (masse monétaire) ; V est la vitesse de circulation
(nombre de fois qu'une unité monétaire est utilisée au cours de l'année pour effectuer une transaction) ; P le niveau
général des prix ; T le volume des transactions.
- quelle est la valeur de la vitesse de circulation de la monnaie en 2016 ; faites une phrase pour expliquer ce que
signifie ce montant (1 point)

3
en 2016 : M = 5000 ; PxT = 20 000 (cf question a) ; donc : 5000 xV 2016 = 20 000 => V2016 = 4 ; chaque pièce de
1€ a servi en moyenne à financer 4€ de transactions ;
5) Au sujet de la politique monétaire (6 points)
a) Comment la baisse des taux d'intérêt devrait-elle affecter l'économie ? Rappeler de façon claire et précise les
mécanismes par lesquels une baisse des taux d'intérêt peut affecter les décisions économiques des différents agents
(ménages et entreprises). (3 points)
Une variation du taux d'intérêt peut impacter directement les décisions de consommation des ménages, et les
décisions d'investissement des ménages et des entreprises :
- quand les taux d'intérêt augmentent, les crédits à la consommation coûtent plus cher (impact négatif sur la
consommation) ; il se peut aussi que certains ménages épargnent plus (car les placements sont mieux rémunérés) et
consomment moins ; mais comme l'avait noté Keynes, ce dernier mécanisme joue sans doute très peu, le montant
de l'épargne dépendant avant tout du revenu et non pas du taux d'ontérêt ;
- l'investissement ou encore la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) des ménages correspond à leurs achats de
logement neuf (ou gros travaux pour leur logement) ; quand les taux d'intérêt augmentent, le coût des crédits
augmentent, ce qui fait baisser le montant de la FCBF ;
- même chose pour les entreprises ; quand les taux d'intérêt augmentent, leur FCBF (achat de machine, construction
de nouveaux locaux...) va baisser ; et ce d'autant plus que même si elles n'ont pas besoin d'emprunter pour financer
leur FCBF, les entreprises peuvent avoir intérêt à placer leur profit (sur des comptes rémunérés, en achetant des
obligations) plutôt que s'en servir pour financer de la FBCF, afin de gagner plus d'argent.
La variation des taux d'intérêt peut avoir aussi des effets plus indirects :
- effets revenus : quand les taux d'intérêts augmentent, les revenus des ménages "créditeurs" (i.e. qui ont des
comptes en banque rémunérés, ou qui possèdent des obligations) augmentent, alors que sont ponctionnés les
revenus des ménages "débiteurs" (i.e. endettés) ; comme les premiers sont en moyenne plus riches que les seconds,
la propension moyenne à consommer baisse dans l'économie (i.e. à revenu total de l'ensemble des ménages
inchangé, le montant total de leur consommation diminue)
- effet de richesse : quand les taux d'intérêt augmentent, la valeur des obligations déjà en circulation a tendance à
baisser ; du coup, les agents économiques qui possèdent des titres financiers voient la valeur de leur richesse
baisser ; ceci peut les inciter à baisser leur consommation ou leur investissement (notamment aussi parce que les
banques prennent en compte la valeur du patrimoine pour accorder des prêts)
b) A l'aide des documents suivants et de vos connaissances, vous répondrez à la question suivante : comment les
Banques Centrales ont-elles réagi à la crise ? Cette action a-t-elle eu l'impact attendu ? (3 points)
Tableau 1 : taux d'intérêt à court terme Tableau 2 : Taux d'inflation en % (indice des prix à la consommation)
(en %) 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
2008 2015 Allemagne 2,6 0,3 1,1 2,1 2,0 1,5 0,9 0,2
France 2,8 0,1 1,5 2,1 2,0 0,9 0,5 0,0
Zone euro 4,61 -0,02
Italie 2,6 0,3 1,1 2,1 2,0 1,5 0,9 0,2
Etats-Unis 3,21 0,23 Espagne 4,1 -0,3 1,8 3,2 2,4 1,4 -0,2 -0,5
Royaume-
R-U 5,48 0,55 Uni 3,6 2,2 3,3 4,5 2,8 2,6 1,5 0,0
Japon 1,09 0,17 Etats-Unis 3,8 -0,4 1,6 3,2 2,1 1,5 1,6 0,1

Graphique 1 Graphique 2

Années (2002-2016) Années (1999-2012)

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Graphique 3

France

Allemagne

Zone euro

Italie

Espagne

Face à la crise, les BC ont réagi par deux types d'intervention :


- les interventions "conventionnelles" : pour relancer l'économie et inciter les banques à continuer à prêter aux
agents économiques, elles ont baissé le taux de réserve obligatoire (par exemple de 2% à 1% dans la zone euro), et
elles sont intervenues pour faire baisser les taux d'intérêt à court terme (via la baisse de leur taux d'intérêt directeur)
; et de fait, on constate une forte baisse de ces derniers entre 2008 et 2015, pour devenir même négatifs en 2015
dans la zone euro (tableau 1) ;
- les interventions non conventionnelles (assouplissement qualitatif et quantitatif), avec des rachats massifs de titres
directement sur les marchés financiers, non seulement aux banques, mais aussi à d'autres agents économiques
(Etats - même si c'est officiellement interdit dans la zone euro), entreprises.... Ceci s'est traduit par une forte
augmentation de la base monétaire (en premier lieu la monnaie banque centrale mise à disposition des banques),
comme on le voit en Europe (graphique 1), avec des accélérations en 2009-2010 et surtout de 2012 à 2013, et en
2015
Les effets sont mitigés :
- l'objectif était de relancer l'activité économique en incitant les banques à prêter, grâce à la mise à disposition de
monnaie banque centrale (augmentation de la base monétaire, cf. plus haut) ; le mécanisme attendu était : une
augmentation de la base monétaire (BM) entraîne une augmentation de la masse monétaire (MM) selon une
proportion donnée par le multiplicateur de crédit (k) : MM = k x BM ; or ce dernier (k) a fortement baissé : ainsi,
pour M1 (agrégat étroit de la masse monétaire) il est passé de 4,7 en 2008 à environ 3 en 2012 (graphique 2), ce
qui signifie qu'en 2012, pour 1€ de monnaie BC créée, M1 n'augmente plus que de 3€ (via notamment le surcroît de
crédits accordés par les banques) au lieu de 4,7€ quatre ans auparavant ; et de fait, on constate que l'activité de
crédits reste beaucoup moins dynamique depuis 2011 qu'avant la crise (graphique 3) ; en 2008, le montant des
crédits progressait de l'ordre de 9% dans la zone euro ; la montant des crédits accordés chaque année baisse dans la
zone euro depuis (taux de croissance négatif entre 2009 et mi-2015, à part un léger rebond en 2011) ; et depuis mi-
2015, la progression n'est que très légèrement positive, mais beaucoup plus faible qu'avant 2008 (+0,9% au premier
trimeste 2016) ; il faut noter qu'il y a d'importants contrastes entre pays ; c'est plus particulièrement dans les pays
d'Europe du Sud que le crédit s'est effondré (avec un taux de croissance négatif encore en 2016 en Espagne et en
Italie) ;
- l'objectif était notamment d'éviter que les économies tombent dans la spirale déflationniste (baisse des prix => les
agents économiques retardent leurs dépenses pour payer moins cher plus tard, et voient le montant de leurs dette
s'accroitre en termes réels ; et plus les prix baissent, plus le taux d'intérêt réels risque d'être élevés) ; de fait, juste
après le choc de 2008, soit en 2009, ce risque menace : sauf au RU, les taux d'inflation sont très bas, voire négatifs
(tableau 2) ; la hausse des prix est plus dynamique par la suite (en partie grâce aux politiques monétaire), mais en

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fait de nouveau en 2015 on est revenu à des taux d'inflation très bas, nettement en dessous des objectifs que se
fixent les Banques centrales (objectif de 2% dans la zone euro) ;

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