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Analyse SM1 Driouich PDF
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2 Topologie de R 15
2.1 Points d’accumulation et le Théorème de Bolzano-Weierstrass. . . . . . . 15
2.2 Points Adhérant, Adhérence et Ensembles Fermés. . . . . . . . . . . . . . 18
2.3 Point intérieur, Intérieur d’un ensemble et Ensembles ouverts. . . . . . . 19
2.4 Valeur d’adhérence d’une suite, Limite supérieure et Limite inferieure. . . 21
2.5 Ensembles Compacts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1
5.2 Développements limités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2
UNIVERSITE IBN ZOHR
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE MATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE
LAMA
-Module: Analyse 1
Par
Abderrahim Driouich
3
Chapitre 1
Dé…nition 1.1.1 Soit E un ensemble non vide et R une relation binaire sur E. On dit
que R est une relation d’ordre sur E si
1) x R x pour tout x 2 E (la ré‡exivité)
2) Si x R y et y R x alors x = y (l’antisymétrie)
3) Si x R y et y R z alors x R z (la transitivité)
Lorsque R est une relation d’ordre sur E, on dira que (E; R) est un ensemble ordonné.
Dé…nition 1.1.2 Soit E un ensemble non vide et R une relation d’ordre sur E: On dit
que R est une relation d’ordre total si et seulement si 8 (x; y) 2 E 2 , on a x R y ou y R
x (i.e deux éléments quelconques de E sont comparables).
4
Exemple 1.1.1 La relation dé…nie sur N par nRm ssi m n 2 N: Ici R est la relation
"inférieur ou égal" ( ):
(N; ) est un ensemble totalement ordonné.
a c a c c a cb ad
8 ; 2 Q2 on a , 2 Q+ , 0:
b d b d d b db
(Q; ) est aussi un ensemble totalement ordonné.
5
C’est à dire (R ; ) est un groupe commutatif.
9) 8 (a; b; c) 2 R3 a (b + c) = a b+a c( est distributive par rapport à +).
II- (R; ) est totalement ordonné. On note R+ = fx 2 R; x 0g et R = fx 2
R; x 0g: Lorsque a; b 2 R tel que a < b; On note [a; b] = fx 2 R; a x bg l’intervalle
fermé d’extrémités a et b:
]a; b[= fx 2 R; a < x < bg l’intervalle ouvert d’extrémités a et b:
[a; b[= fx 2 R; a x < bg l’intervalle semi ouvert à droite d’extrémités a et b:
]a; b] = fx 2 R; a < x bg l’intervalle semi ouvert à gauche d’extrémités a et b:
III- R est archimédien.
R véri…e la propriété d’Archimède : 8x 2 R+ ; 8y 2 R ; 9n 2 Z tel que y < nx:
Cette propriété montre que 8z 2 R ; 9n 2 Z tel que n z < n + 1: Ce nombre n est
unique et appelé la partie entière de z, on le note n = E (z) :
Exercice : Montrer que 8 (x; y) 2 R2 avec x < y; 9z 2 Q tel que x < z < y:
1
En e¤et : comme R est archimédien, il existe un entier naturel non nul n tel que <
y x
n: Soit q le plus petit entier tel que q
ny; donc q 1 < ny:
1 q q 1
Considérons le nombre rationnel z = . On a d’après ce qui précède < y: Or
n n
1 1 q 1
y x > et donc y > x: D’où x < < y:
n n n
IV- R est valué (R munit d’une valeur absolue).
On dé…nit pour tout réel x 2 R; la valeur absolue de x par :
j x j= x si x 0
j x j= x si x 0
La valeur absolue véri…e les propriétés suivantes :
1) j x j= 0 ssi x = 0:
2) 8 (x; y) 2 R2 j x + y j j x j + j y j :
3) 8 (x; y) 2 R2 j x y j=j x j jyj:
V- R véri…e la propriété des segments emboités.
Ceci veut dire que toute famille f[ak ; bk ]; k 2 Ng d’intervalles emboités
\
(ie. 8k 2 N [ak+1 ; bk+1 ] [ak ; bk ]) véri…e [ak ; bk ] 6= ;:
k2N
6
1.3 Suites des nombres réels.
Dé…nition 1.3.1 Une suite de nombres réels (xn )n2N est une application N ! R qui
associe à n le nombre réel xn :
Une sous-suite de la suite (xn )n2N est une suite (yn )n2N de la forme yn = x'(n) où
' : N ! N est une application strictement croissante.
Opérations sur les suites.
Notrons SR l’ensemble de toutes les suites de nombres réels. 8 (xn )n2N ; (yn )n2N 2 SR2 .
On dé…nit (xn )n2N +(yn )n2N et (xn )n2N (yn )n2N la somme et le produit des suites
(xn )n2N et (yn )n2N par : (xn )n2N + (yn )n2N = (xn + yn )n2N et (xn )n2N (yn )n2N =
(xn yn )n2N :
SR munit de ces deux lois de compositions internes est un anneau commutatif unitaire.
Ordre sur SR On dé…nit une relation d’ordre sur SR par (xn )n2N (yn )n2N , xn yn
8n 2 N
(SR ; ) n’est pas totalement ordonné.
En e¤et, les suites (xn )n2N et (yn )n2N dé…nies par xn = ( 1)n et yn = 0 ne sont pas
comparables. (SR ; ) est partiellement ordonné.
7
Ceci veut dire que pour " arbitrairement petit donné, on trouve un rang N" à partir
duquel tous les termes de la suite rentre dans l’intervalle [x "; x + "]:
On note lim xn = x; lorsque la suite (xn )n2N converge vers x.
n !+1
2) On dit que la suite (xn )n2N est divergente dans R si elle ne converge pas dans R:
Propriété 1.3.1 Soit C R l’ensemble de toutes les suites réels convergentes et soit
On a :
1) (xn )n2N + (yn )n2N 2 CR et lim (xn + yn ) = lim xn + lim yn :
n !+1 n !+1 n !+1
2) (xn )n2N (yn )n2N 2 CR et lim (xn yn ) = lim xn lim yn :
n !+1 n !+1 n !+1
8
En particulier 8n N1 on a j xn x N1 j 1:On en déduit que j xn j j xn x N1 + x N1 j j
xn x N1 j + j x N 1 j 1+ j xN 1 j :
Posons M1 = 1+ j xN1 j alors 8n N1 on a j xn j M1 :
Soit M2 = maxfj x0 j; j x1 j; :::::: j xN1 1 jg; donc si n < N1 alors on a j xn j M2 :
Soit M = maxfM1 ; M2 g alors 8n 2 N on a j xn j M:
Remarque 1.3.1 Si (xn )n une suite de nombres réels convergente, alors sa limite est
unique.
Remarque 1.3.2 Si (xn )n2N tend vers + 1 ou 1 alors la suite (xn )n2N est divergente
dans R:
Théorème 1.3.3 Toute suites de nombres réels de Cauchy est convergente dans R:
Preuve : Soit (xn )n2N 2 SR une suite Cauchy. Montrons que (xn )n2N est convergente.
"
On sait que 8" > 0 9N" 2 N tel que 8p; q N" on ait j xp xq j :
2
1
Prenons pour tout k 2 N "k = k ; donc il existe N"k 2 N N"k N"k 1 tel que 8p; q
2
1 1 1
N"k on ait j xp xq j k+1
: En particulier 8n N"k on a xn 2 xN"k k+1
; xN"k + k+1 :
2 2 2
1
Comme N"k+1 N"k alors on a j xN"k+1 xN"k j :
2k+1
1 1 1 1 1
Posons Ik = xN"k k
; xN"k + k : Puisque k+1 = k k+1
on déduit que
2 2 2 2 2
fIk ; k 2 Ng est une famille d’intervalles emboités. Comme R véri…e la propriété des
T 2
segments emboités alors Ik 6= ;: Or la longueur de Ik est k ; donc il tend vers 0
k2N 2 T
quand k ! +1: Alors nécessairement, il existe un et un seul réel l tel que Ik = flg:
k2N
9
Montrons maintenant que (xn )n2N converge vers l:
1 "
Soit " > 0 et k 2 N tel que "k = k :
2 2
Soit n N"k (qui provient du fait que (xn )n2N est de Cauchy).
On a j xn l j j xn xN"k j + j xN"k lj
" 1
+ k
2 2
":
On vient de montrer que 8" > 0 9N" 2 N tel que 8n N" on ait j xn lj ":
10
x m ; 8x 2 A ;
8" > 09y 2 A telque m + " y :
Théorème 1.4.2 1) Toute partie non vide majorée de R possède une borne supérieure.
2) Toute partie non vide minorée de R possède une borne inférieure.
Preuve : Montrons 1).
Soit A R; A 6= ;: On suppose que A est majorée. Il existe M0 2 R tel que x M0
(8x 2 A) :
Soit x0 2 A …xé. On sait que x0 M0 :
Posons I0 = [x0 ; M0 ] :
Si x0 = M0 terminé car alors M0 est le plus grand élément de A: (M0 = sup(A))
M0 + x 0
Si x0 6= M0 , notons 0 = : Alors I0 = [x0 ; 0 ] [ [ 0 ; M0 ] :
2
Si [ 0 ; M0 ] \ A = ;; alors [x0 ; 0 ] \ A 6= ; et 0 est un majorant de A: On pose
I1 = [x0 ; 0] :
Si [ 0 ; M0 ] \ A 6= ; on pose I1 = [ 0 ; M0 ] :
Il est clair que :
j I0 j
1- La longueur j I1 j= :
2
2- I1 \ A 6= ;:
3- I1 contient un majorant de A (M0 ou 0 = l’extrémité droite de I1 ).
11
4- I1 I0 :
On réitère le procédé et on construit une famille d’intervalles emboités (Ik )k2N tel que :
j I0 j
1- La longueur j Ik j= k et Ik+1 Ik :
2
2- Ik \ A 6= ; 8k 2 N
3- L’extrémité droite de Ik noté Mk est un majorant de A:
T
Or R véri…e la propriété des segments emboités, par conséquent Ik 6= ; et comme
k2N
M0 x 0
j Ik j= ! 0 quand k ! +1:
2k T
Obligatoirement Ik est un singleton que l’on note M:
k2N
On remarque que Mk et M 2 Ik pour tout k: Donc j Mk M j j Ik j et comme
lim j Ik j= 0; alors la suite (Mk )k converge vers M:
k!+1
Montrons que M est la borne supérieure de A:
1) On a x Mk 8x 2 A 8k 2 N: En faisant tendre k ! +1: On obtient 8x 2 A
x M: Donc M est un majorant de A:
2) Supposons que M 0 est un majorant de A et que M 0 < M et soit k 2 N tel que
T
j Ik j< M M 0 : Or Ik \ A 6= ; soit x 2 Ik \ A; on a x 2 Ik et M 2 Ik (car Ik = fM g);
k2N
donc M x j Ik j< M M 0 : Alors M 0 < x (contradiction). D’où M = sup (A) :
La deuxième partie du Théorème se montrer de façon analogue.
M x =) M = x:
12
Proposition 1.4.3 1) Toute suite croissante majorée dans R est convergente.
2) Toute suite décroissante minorée dans R est convergente.
Preuve : Il su¢ t de montrer 1) le 2) se déduit facilement.
Soit (xn )n2N une suite de nombres réels croissante majorée. Donc il existe M 2 R tel
que 8n 2 N xn M:
Par conséquent l’ensemble fx0 ; x1 ; x2 ; ::::::::; xn ; :::::::g est non vide et majoré donc d’après
le Théorème précédent il possède une borne supérieure l: Montrons que lim xn = l:
n !+1
En e¤et, on a
xn l ; 8n 2 N
8" > 0 9N" 2 N tel que l " xN"
Comme la suite (xn )n2N est croissante, alors 8n N" on a xn x N" :
On en déduit que 8n N" on a j M xn j= M xn ":
Dé…nition 1.4.3 Soient (xn )n2N et (yn )n2N deux suites de nombres réels.
On dit que (xn )n2N et (yn )n2N sont adjacentes si l’une est croissante et l’autre décroissante
et lim (xn yn ) = 0:
n !+1
Proposition 1.4.4 Deux suites quelconques (xn )n2N et (yn )n2N deux suites de nombres
réels adjacentes sont convergentes et lim xn = lim yn :
n !+1 n !+1
Preuve : On suppose (xn )n2N croissante et (yn )n2N décroissante. Alors la suite (xn yn )n2N
est décroissante et converge vers zéro. Donc 8n 2 N xn yn 0: Il en découle que
xn y0 ; 8n 2 N
yn x0 ; 8n 2 N
(xn )n2N est donc croissante majorée par y0 et (yn )n2N est donc décroissante minorée par
x0 : D’après la propriété précédente les deux suites convergent et elles ont le même limite.
1.5 Construction de R:
On rappelle que SQ l’ensemble de toutes les suites de nombres rationnels. On dé…nit sur
SQ une relation d’équivalence R par (xn )n2N R (yn )n2N () lim (xn yn ) = 0:
n !+1
R est bien une relation d’équivalence et la classe de (xn )n2N est l’ensemble (xn )n2N =
f(yn )n2N 2 SQ ; (xn )n2N R (yn )n2N g:
13
On note CQ l’ensemble des suites de Cauchy dans Q: On a CQ SQ :
R est aussi une relation d’équivalence sur CQ :
Par dé…nition on note R = CQ = R =f(xn )n2N ; (xn )n2N 2 CQ g:
On montre que (R; +; ; ) est corps totalement ordonné archimédien et possédant la
propriété des segments emboités.
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Chapitre 2
Topologie de R
Dé…nition 2.1.1 On dit que a est un point d’accumulation de E si 8" > 0 ]a "; a +
"[\ (Enfag) 6= ;: (ie. a est un point d’accumulation de E si tout intervalle ouvert centré
en a rencontre Enfag):
15
On suppose que a 2 Acc(E); donc 8" > 0 ]a "; a + "[\ (Enfag) 6= ;:
Pour " = "1 = 1 on a ]a "1 ; a + "1 [\ (Enfag) 6= ;:
Soit x1 2]a "1 ; a + "1 [\ (Enfag) :
"1
Comme x1 6= a; il existe "2 vér…ant 0 < "2 < tel que x1 2]a
= "2 ; a + "2 [:
2
Pour " = "2 on a ]a "2 ; a + "2 [\ (Enfag) 6= ;: Il existe x2 2]a "2 ; a + "2 [\ (Enfag) :
"2
Comme x2 6= x1 ; il existe "3 vér…ant 0 < "3 < tel que x1 2]a
= "3 ; a + "3 [:
2
On construit de proche en proche une suite (xn )n 1 d’éléments de E et une suite ("n )n 1
tel que :
1) xi 6= xj si i 6= j:
2) xi 2]a "i ; a + "i [ 8i 1:
"i 1
3) 0 < "i+1 < 8i 1: Donc "i :
2 2i
Alors limn !+1 xn = a:
(() Supposons que limn !+1 xn = a et (xn )n 1 suite d’éléments de E tel que xi 6= xj
si i 6= j:
Soit 8" > 0 9N" 2 N 8n N" on ait j xn aj ": et comme 9n N" tel que xn 6= a:
Alors ]a "; a + "[\ (Enfag) 6= ;: ceci veut dire que a est un point d’accumulation de
E:
1
Exemple 2.1.2 1) E = f ; n 2 N g on a Acc(E) = f0g
n
2) Losque E = N, alors Acc(E) = ;: Ici E n’est pas borné. (Ceci montre que la bornétude
est nécessaire dans le Théorème de Bolzano-Weierstrass).
Preuve du Théorème :
Soit E une partie de R in…nie et bornée. Donc il existe a; b 2 R (a < b) tel que E [a; b] :
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a+b
Soit 1 = ; on a E (E \ [a; 1 ]) [ (E \ [ 1 ; b]) : L’une au moins des parties
2
(E \ [a; 1 ]) et (E \ [ 1 ; b]) est in…nie. Soit E1 cette partie. On a
1) E1 est in…nie.
b a
2) diam(E1 ) :
2
La notion de diam(A) désigne le diamètre de la partie bornée A dé…nie par diam(A) =
supfj x y j; (x; y) 2 A2 g:
On construit ainsi et de poche en proche des sous ensembles En E tel que :
1) En est in…nie et En+1 En :
b a
2) diam(En ) :
2n
Soit (xn )n2N d’éléments de E tel que xn 2 En (xn 6= xm si n 6= m) :Une telle suite
converge dans R et soit lim xn = a: Donc a 2 Acc(E) et par conséquent Acc(E) 6= ;:
n !+1
Corollaire 2.1.3 De toute suite bornée de R on peut extraire une sous-suite conver-
gente.
Preuve :
Soit (xn )n2N une suite bornée dans R et soit X = fxn ; n 2 Ng:
Si X est …ni c’est à dire X = fx0 ; x1 ; x2 ; :::::::; xk g:
Soit Ni = fn 2 N; xn = xi g pour i 2 f0; 1; 2; :::::::; kg:
On a N = N0 [N1 [N2 [::::::[Nk : Au moins l’un des Ni est in…nie. Soit Ni0 cet ensemble.
c’est à dire il y a une in…nité d’indice n tel que xn = xi0 : On classe ces indices par
ordre croissant, on obtient alors Ni0 = f'(n); n 2 Ng où ' est application strictement
croissante de N dans N: Donc la sous-suite x'(n) n2N
est constante, elle converge vers
xi0 :
Si X est in…ni, Donc X est une partie in…nie bornée de R: Le Théorème de Bolzano-
Weierstrass implique que X possède un point d’accumulation a. Alors, il existe (d’après
la proposition ci-dessous) une suite (xnk )k2N d’éléments de X distincts qui converge vers
a:
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2.2 Points Adhérant, Adhérence et Ensembles Fer-
més.
Soit E R non vide et soit a 2 R:
Dé…nition 2.2.1 On dit que a est adhérent à E(ou a adhère à E) si 8" > 0 ]a "; a +
"[\E 6= ;:
Il est claire que 8a 2 E; a est adhérent à E: On note E l’ensemble des points adhérents
à E: E est l’adhérence de E: On a E E et Acc(E) E:
Remarque 2.2.1 a est adhérent à E ssi tout intervalle ouvert contenant a contient des
éléments de E:
Propriété 2.2.1 1) E [ F = E [ F :
2) E \ F E \F :
3) E = E :
4) Acc (E [ F ) = Acc(E) [Acc(F ):
5) Acc (E \ F ) = Acc(E) \Acc(F ):
Exemple 2.2.2 1) Si E = f0; 1g; alors E = f0; 1g: Donc E est fermé.
Plus généralement tout sous-ensemble …ni de R est fermé.
2) Si E =]a; b[; alors E = [a; b] : Donc E n’est pas fermé.
3) Si E = [a; b] ; alors E = [a; b] : Tout intervalle fermé est fermé:
4) R est fermé. Par convention l’ensemble vide ; est fermé.
18
Proposition 2.2.1 1) ; et R sont fermés.
2) Toute intersection de fermé est fermée.
3) La réunion d’une famille …nie de fermés est fermée.
Preuve :
1) déjà vu.
2) Soit fFi ; i 2 Ig une famille de fermés, I un ensemble d’indices (exemple : I = N ou
T
I = R). Montrons que F = Fi est un fermé.
i2I
En général F F ; il reste à montrer que F F:
En e¤et soit a 2 F =) 8" > 0 ]a "; a + "[\F 6= ;: comme F Fi 8i 2 I; alors
]a "; a + "[\Fi 6= ; 8i 2 I: Puisque les Fi sont fermés, on en déduit que a 2 Fi 8i 2 I:
Ceci veut dire que a 2 F .
S
i=k
3) Soit fF0 ; F1 ; :::::; Fk g une famille …nie de fermés. On veut montrer que F = Fi est
i=0
fermé. Comme F F ; il reste à montrer que F F:
Soit a 2 F =) 8" > 0 ]a "; a + "[\F 6= ; =) 8" > 09i 2 f0; 1; ::::; kg tel que
]a "; a + "[\Fi 6= ;: Ceci veut dire que 9i 2 f0; 1; ::::; kg tel que a 2 Fi : Or Fi est
fermé, donc a 2 Fi F:
Conséquences 2.2.1 Soit [a1 ; b1 ] ; [a2 ; b2 ] ; :::::::; [an ; bn ] une famille d’intervalles fer-
més. D’après 3) [a1 ; b1 ] [ [a2 ; b2 ] [ ::::::: [ [an ; bn ] est fermé.
Exemple 2.3.1 1) Si E = [a; b] ; alors Int(E) =]a; b[. E n’est pas ouvert.
19
2) Si E =]a; b[; alors Int(E) =]a; b[: Donc E est ouvert.
3) Si E = f0; 1g; alors Int(E) = ;: En général si E est …ni alors son intérieur est vide:
Remarque 2.3.1 Il est facile de voir qu’un sous-ensemble E de R est ouvert ssi E est
voisinage de chacun de ses points.
Conséquences 2.3.1 Soit ]a1 ; b1 [; ]a2 ; b2 [; :::::::; ]an ; bn [ une famille d’intervalles ouverts.
D’apèrs 3) ]a1 ; b1 [\]a2 ; b2 [; :::::::; \]an ; bn [ est ouvert.
Dé…nition 2.3.4 Soit T P(R) où P(R) est l’ensemble des parties de R. On dit que
T est une topologie sur R si.
1) ; et R 2 T :
2) Toute réunion d’éléments de de T est un élément de T .
3) Toute intersection …nie d’éléments de de T est un élément de T :
20
Dé…nition 2.3.5 Soit E R:
La frontière de E est l’ensemble Fr (E) on @E dé…nie par Fr (E) = E nInt(E):
Dé…nition 2.4.1 On dit a est une valeur d’adhérence de la suite (xn )n2N si
Ceci est équivalent à dire que a est une limite d’une certaine sous-suite (xn )n2N :
Proposition 2.4.1 a est une valeur d’adhérence de (xn )n2N si et seulement si a est une
limite d’une sous-suite (xn )n2N :
Preuve :
On suppose que a est une valeur d’adhérence de (xn )n2N :
On choisit " = 1 et N = 1; 9n1 1 tel que j xn1 aj 1:
1 1
Puis on choisit, " = 2
et N = n1 + 1; 9n2 N tel que j xn2 aj
:
2
1
On choisit ensuite, " = 13 et N = n2 + 1; 9n3 N tel que j xn3 a j :
3
De proche en proche, on construit une sous-suite (xnk )k2N de (xn )n2N tel que : 8k 2 N
1
nk nk 1 + 1 et j xnk a j :
k
Il est clair que (xnk )k2N converge vers a.
Réciproquement, supposons qu’il existe une sous- suite x'(n) n2N
de (xn )n2N qui converge
vers a et montrons que a est une valeur d’adhérence de la suite (xn )n2N :
Rappelons ' est une application strictement croissante et on a toujours '(n) n pour
tout n 2 N. Soit " > 0; 9N" 2 N 8n N" tel que j x'(n) aj ":
21
Soit N 2 N et n = max(N" ; N ); alors '(n) n N et j x'(n) aj ": Ceci veut dire
que a est une valeur d’adhérence de (xn )n2N :
Exemple 2.4.1 1) Soit (xn )n2N la suite dé…nie par xn = ( 1)n (n 2 N) : La suite
(xn )n2N posséde deux valeurs d’adhérences qui sont 1 et : lim x2n = 1 et lim x2n+1 =
n !+1 n !+1
1
2) Soit (xn )n2N une suite qui converge vers l. Toutes les sous-suites de (xn )n2N convergent
vers l est donc l est l’unique valeur d’adhérence de (xn )n2N :
(
x2n = 2n; 8n 2 N
3) Soit (xn )n2N la suite dé…nie par 1
x2n+1 = ; 8n 2 N
n+1
On montrer aisément que cette suite possède une et une seule valeur d’adhérence qui
est 0. Il est clair que (xn )n2N n’est pas convergente.
Remarque 2.4.1 Il ne faut pas confondre la notion de valeur d’adhérence (relative aux
suite) et la notion de point d’adhérents (relative aux ensembles)
Si a est une valeur d’adhérence de (xn )n2N , alors a est un point adhérent à fxn ; n 2 Ng:
La réciproque est en général fausse.
Soit (xn )n2N de nombres réels et a 2 R. Si a est une valeur d’adhérence de (xn )n2N ,
alors 8" > 0 8N 2 N 9n N tel que j xn aj
": Donc a est adhérent à l’ensemble
T
XN = fxk ; k N g (8N 2 N) : Donc, 8N 2 N a 2 XN : Autrement dit, a 2 XN :
N 2N
T
Réciproquement si a 2 X = XN alors (en utilisant la dé…nition) a est une valeur
N 2N
d’adhérence de (xn )n2N :
T
L’ensemble des valeurs d’adhérences de (xn )n2N coïncide avec X = XN :
N 2N
T
Dé…nition 2.4.2 Soit (xn )n2N de nombres réels bornée et X = XN avec XN =
N 2N
fxk ; k N g:
On appelle limite supérieure(respectivement inferieure) de (xn )n2N que l’on note lim sup xn
n!+1
(resp. limn!+1 xn ) la borne supérieure de X (resp. la borne inferieure de X).
En d’autre termes lim xn est la plus grande valeur d’adhérence de (xn )n2N et limn!+1 xn
n!+1
est la plus petite valeur d’adhérence de (xn )n2N
22
Exemple 2.4.2 1) Soit (xn )n2N la suite dé…nie par xn = ( 1)n (n 2 N) : Alors lim n!+1 xn =
1 et limn!+1 xn = 1
2) Soit (xn )n2N une suite qui converge vers l. Alors lim n!+1 xn = limn!+1 xn =
lim xn = l:
n!+1
Remarque 2.4.2 Soit (xn )n2N de nombres réels bornée l’ensemble X0 = fxn ; n 2 Ng est
borné et il est non vide, d’après le Théorème de Bolzano-Weierstrass XN = fxk ; k Ng
admet au moins un point d’accumulation a: Donc a 2 XN 8N 2 N: D’où a est une
valeur d’adhérence de la suite (xn )n2N : Autrement dit toute suite bornée admet une
valeur d’adhérence.
Dé…nition 2.5.3 C R un ensemble non vide. on dit que C est ouvert compact si de
tout recouvrement ouvert de C fOi ; i 2 Ig on peut extraire un sous-recouvrement ouvert
fOi1 ; :::::::Oin g …ni.
23
Proposition 2.5.1 Soit C R non vide. on suppose que C est compact. Alors
1) C est borné.
2) C est fermé.
Preuve :
1) f] n; n[ ; n 2 Ng est un recouvrement ouvert de R et par suite de C: C étant
un compact, il existe (n1 ; n2 ; ::::::::; nk ) 2 Nk tel que n1 n2 :::::::: nk et C
S
i=k
] ni ; ni [=] nk ; nk [: Donc 8x 2 C j x j nk = M: D’où C est borné par M = nk :
i=1
2) Soit a 2 C : Montrons que a 2 C: Par l’absurde, on suppose que a 2
= C: Soit x 2 C
on a x 6= a et soit Ox et Oa;x deux ouverts tels que
1) Ox \ Oa;x = ;
2) x 2 Ox et a 2 Oa;x :
S
On a C Ox : Or fOx ; x 2 Cg est recouvrement ouvert de C et C un compact, alors
x2C
on peut extraire un sous-recouvrement …ni fOxi ; i 2 f1; 2; ::::ngg de fOx ; x 2 Cg:
Soit Oa = Oa;x1 \ Oa;x2 \ :::: \ Oa;xn : Donc Oa est un ouvert contenant a et comme
S
i=n
Ox \ Oa;x = ;, alors Oa \ Oxi = ;. Il s’ensuit que Oa \ C = ;: Ceci est en
i=1
contradiction avec a 2 C et donc C = C est fermé.
24
b a
:
2
a+b
Il est clair que C1 est fermé borné. Pour …xé les idées, supposons que C1 = C \ a; :
2
3a + b 3a + b a + b
On a C1 = C1 \ a; [ C1 \ ; : C1 n’étant pas recouvert par
4 4 2
un nombre …ni d’ouvert Oi ; i 2 I, il en sera de même de l’un au moins des deux sous-
3a + b 3a + b a + b
ensembles de C1 C1 \ a; et C1 \ ; : Soit C2 cet ensemble.
4 4 2
b a
On a C2 est fermé et borné et diam(C1 ) :
22
On continu ce procédé et on construit des sous-ensembles non vides Ck (k 2 N ) de C
tel que pour tout k 2 N on a :
1) Ck n’admet pas de sous-recouvrement ouvert …ni de fOi ; i 2 Ig:
2) Ck est fermé borné.
b a
3) Ck+1 Ck et diam(Ck )
2k
Les Ck sont tous non vides, il existe xk 2 Ck : Donc on a une suite (xk )k2N d’éléments
b a
de C: Si k 0 k alors j xk xk0 j : La suite (xk )k2N est de Cauchy, elle converge
2k
dans R vers 2 C(car C est fermé).
En particulier il existe i0 2 I tel que 2 Oi0 : Comme Oi0 est un ouvert, il existe r0 > 0
tel que ] r0 ; + r0 [ Oi0 :
b r0
a
Soit k0 un entier su¢ samment grand pour que : Donc Ck0 ] r0 ; +r0 [(Car
<
2k0 (2 r0
j x0 j diam(Ck ) ;
sinon il existera x0 2 Ck0 n ] r0 ; + r0 [ et alors 2
j x0 j r0
Contradiction).
Alors on a bien Ck0 ] r0 ; + r0 [ Oi0 : Ceci est en contradiction avec 1). Par
conséquent C est compact.
Application. 8 (a; b) 2 R2 l’intervalle [a; b] est compact.
Proposition 2.5.4 Soit C R non vide. C est un compact si et seulement si tout suite
d’éléments de C admet une valeur d’adhérence dans C.
25
Preuve : (=)).
On Suppose que C est compact donc, C est fermé et borné.
Soit (xn )n2N une suite d’éléments de C, alors (xn )n2N est bornée (C est borné). L’en-
semble fxn ; n 2 Ng est …ni ou bien in…ni, dans ce cas par le Théorème de Bolzano-
Weierstrass, il possède un point d’accumulation c:
Dans tous les cas (xn )n2N , possède une valeur d’adhérence c. Soit x'(n) n2N
sous-suite
(xn )n2N qui converge vers c 2 C = C:
(()
Supposons que de toute suite d’éléments de C admet une valeur d’adhérence dans C.
On veut montrer que C est compact, c’est à dire (Théorème de Borel-Lebesgue) C est
fermé et borné.
1) C est borné.
Car sinon 8n 2 N 9xn 2 C tel que j xn j n: Une telle suite n’admet pas de sous-suite
convergente(absurde).
2) C est fermé.
Soit c 2 C . D’après le Lemme précédent, il existe alors une suite in…nie (xn )n2N de C
telle que lim xn = c: Où c est l’unique valeur d’adhérence de la suite (xn )n2N : Par
n!+1
hypothèse toute suite d’élément de C admet une valeur d’adhérence dans C. Donc c 2 C
et par suite C = C:
26
Chapitre 3
3.1 Rappels.
X; Y désignent deux ensembles non vides.
Une application de X dans Y est une correspondance
f :X!Y
x 7! y = f (x)
qui à x 2 X associe un et un seul élément y 2 Y:
X est l’ensemble de départ de f est noté Df et Y est l’ensemble d’arrivé de f: On note
F(X; Y ) l’ensemble de toutes les les applications de X dans Y .
Deux applications f et g sont égales si elles ont le même ensemble de départ X, le même
ensemble d’arrivé V et f (x) = g(x) 8x 2 X:
On dit que f est une restriction de g si Df Dg et f (x) = g(x) 8x 2 Df :
Soit f : X ! Y une application et soit A X, B Y non vides. On note
1
f (A) = fy 2 Y; 9x 2 X; y = f (x)g = ff (x); x 2 Xg et f (B) = fx 2 X; f (x) 2 Bg:
C’est l’image inverse de B par f .
On dit que f est injective si 8 (x; x0 ) 2 X 2 x 6= x0 =) f (x) 6= f (x0 ): (c’est équivalent
aussi à f (x) = f (x0 ) =) x = x0 ):
On dit que f est surjective si 8x 2 X; 9y 2 Y : f (x) = y:(c’est équivalent à f (X) = Y ):
Si f est à la fois injective et surjective, on dit alors que f est bijective.(ceci est équivalent
à 8x 2 X; 9!y 2 Y : f (x) = y:
27
Une fonction réelle d’une variable réelle est une application d’une partie X de R à valeurs
dans Y R:
Soit X R non vide et soient f et g 2 F(X; R):
La somme f + g est la fonction dé…nie dans X par (f + g)(x) = f 0 x) + g(x); 8x 2 X:
Le produit f g est la fonction dé…nie dans X par (f g)(x) = f 0 x) g(x); 8x 2 X:
La multiplication par un scalaire. Soient 2 R et f 2 F(X; R) :f est la fonction
dé…nie sur X par ( :f ) (x) = f (x); 8x 2 X: On établit que :
(F(X; R); +; ) est un anneau commutatif unitaire.
(F(X; R); +; :) est un espace vectoriel sue R.
Dé…nition 3.1.1 1) Soit f 2 F(X; R); On dit que f est majorée (resp. minorée) s’il
existe M 2 R( resp. m 2 R) tel que f (x) M ( resp. f (x) m):
2) Soit f : X ! R une fonction majorée (resp. minorée).
On note sup f = supff (x); x 2 Xg(resp. inf f = infff (x); x 2 Xg) (qui existent).
28
f est impaire si X est symétrique (x 2 X ssi x 2 X) tel que f ( x) = f (x); 8x 2 X:
Exercice 3.2.1 Montrer que f possède une limite en x0 ssi f possède une limite à droite
et une limite à gauche en x0 et lim f (x) = lim+ f (x):
x!x x!x0
29
2) Soit f une fonction dé…nie au voisinage de +1, (resp. 1). On dit que f possède
la (une) limite l en +1(resp. 1) si :
8" > 0; 9 > 0 tel que : 8x 2 X 9A > 0 tel que : 8x 2 X A < x ) jf (x) lj < ". On
note l = lim f (x):
x!+1
(resp. 8" > 0; 9 > 0 tel que : 8x 2 X 9A > 0 tel que : 8x 2 X x < A ) jf (x) lj <
".
On note l = lim f (x)):
x! 1
Soit (un )n2N une suite d’éléments de X qui converge vers x0 ; donc 9N 2 N tel que
8n N on ait jun x0 j < : On en déduit que 8n N jf (x) lj < ": Ceci veut dire
que la suite (f (un ))n2N converge vers l:
2) )1). On suppose que lim f (un ) = l; pour toute suite (un )n2N d’éléments de X qui
x!x0
converge vers x0 : Montrons par l’absurde que lim f (x) = l: Supposons donc que f ne
x!x0
possède pas une limite l en x0 ; donc 9"0 > 0; 8 > 0 9u 2 X tel que : ju x0 j < et
jf (u) lj "0 :
Pour = 1 9u1 2 X tel que : ju1 x0 j < 1 et jf (u1 ) lj "0 :
1 1
Pour = 2
9u2 2 X tel que : ju2 x0 j < 2
et jf (u2 ) lj "0 :
1 1
En choisissant = n
(n 2 N ) 9un 2 X tel que : jun x0 j < n
et jf (u2 ) lj "0 :
La suite (un )n2N d’éléments de X converge vers x0 ; mais la suite (f (un ))n2N ne converge
pas vers l:(absurde): Donc f possède une limite l en x0 :
30
1
Exemple 3.2.1 Soit f (x) = sin :
x
Montrons que f ne possède pa de limites en 0. Il su¢ t de trouver deux suites (xn )n2N
et (yn )n2N qui convergent vers 0 tel que (f (xn ))n2N et (f (yn ))n2N convergent vers des
limites di¤érentes.
1 1
xn = et yn = (n 2 N)
2n + 4 2
+ 2n
On a lim xn = 0 et lim yn = 0. Par ailleurs,
n!+1 0 1
n!+1
p
B C 2
B
f (xn ) = sin @ 1 C = sin( + 2n ) = et f (yn ) = sin 2 + 2n = 1: Donc
1 A 4
2
+ 2n
p4 p
2 2
lim f (xn ) = et lim f (yn ) = 1: Comme 1 6= ; donc f ne possède pas de limite
x!+1 2 x!+1 2
en x0 .
31
Soit " > 0; 9 > 0 tel que 8 x; y 2 X si jx x0 j < et jy x0 j < , alors
"
jf (x) f (y)j < 2
:
La suite (f (un ))n2N converge vers l: Il existe alors N" 2 N tel que 8n N" on ait
"
jf (un ) lj <
2
Comme la suite (un )n2N converge vers x0 : Il existe alors N 2 N tel que 8n N on ait
"
jun x0 j < : On prend y = un (n max(N ; N" )) : On en déduit que si jx x0 j <
2
" "
, alors jf (x) lj < jf (x) f (un )j + jf (un ) lj < + = ": Ceci veut dire que
2 2
lim f (x) = l:
x!x0
Dé…nition 3.3.1 On dit que f est continue en x0 : Si 8" > 0; 9 > 0 tel que : 8x 2 X
jx x0 j < ) jf (x) f (x0 )j < ".
En d’autres termes f est continue en x0 ssi lim f (x) = f lim x = f (x0 ):
x!x0 x!x0
32
Proposition 3.3.1 Les assertions suivantes sont équivalentes.
1) f est continue sur U .
1
2) f (O) est un ouvert 8O R ouvert.
1
3) f (F ) est un ouvert 8F R fermé.
Preuve : (Exercice).
33
Corollaire 3.3.4 (Théorème de Borel-Lebesgue)
Soit [a; b] R un compact non vide et soit f : [a; b] ! R une fonction continue alors f
est bornée et il existe x0 ; x1 2 [a; b] tel que f (x0 ) = inf f et f (x1 ) = sup f .
( f est bornée et atteint ses bornes).
Preuve : D’aprés le Théorème précédent on sait déjà que f ([a; b]) est un compact de R:
f ([a; b]) admet une borne supérieure et une borne inferieure et comme elle est fermée,
alors inf f et sup f 2 f ([a; b]) : Donc il existe x0 ; x1 2 [a; b] tel que f (x0 ) = inf f et
f (x1 ) = sup f:
Dé…nition 3.4.1 On dit que f est uniformément continue sur U: Si 8" > 0; 9 > 0 tel
que : 8x; y 2 X jx yj < ) jf (x) f (y)j < ".
2
2n + ! +1 quand n ! +1: f n’est pas uniformément continue sur R:
2
p
2) Soit f (x) = jxj sur R. Montrer que f est uniformément continue sur R.
34
il est clair que g est continue
f (x0 ) = y0 () g (x0 ) = 0
on a g (c) = f (c) y0 < 0 et g (d) = f (d) y0 > 0:
On considère E = fc t d; g (t) > 0g
E est minoré car pour tout t 2 E on a t > c
E admet donc une borne inferieure que l’on note x0 .
Montrons que g (x0 ) = 0
Supposons, par l’absurde, que g (x0 ) > 0 (équivalent à g (x0 ) 6= 0)
g étant continue en x0
g(x0 )
"= 3
, 9 > 0 tel quejx x0 j < =) jg (x) g (x0 ) j "
soit donc x = x0 2
(< 0)
on a g (x) = g (x) g (x0 ) + g (x0 )
=) g (x) g (x0 ) jg (x) g (x0 ) j
=) g (x) g (x0 ) " = 23 g (x0 )
=) g (x) > 0 contredit la dé…nition de la borne inferieure de E.
Par conséquent g (x) > 0 et f (x0 ) = y0 :
Le théorème précédent a¢ rme que f étant dé…nie de ]a; b[! R continue que toute valeur
comprise entre deux images est elle même une image.
En particulier lorsque f : [a; b] ! R est continue, f attient ses bornes sup et inf et donc
f atteint toute valeurs comprise entre supf et inff:
Exercice 3.5.1 Montrer que l’image par une fonction continue d’un intervalle est un
intervalle.
35
S S
En e¤et, 8x 2 C on a x 2 Ix ; donc x 2 Ix ) C Ix :
x2C x2C
S
n
C étant compact, on extrait un s.r.o …nie Ix1 ; Ix2 ; ::::::; Ixn tel que C Ixi :
i=1
1
On prend = 2
minf x1 ; x2 ; ::::::; xn g > 0: Soit maintenant x; y 2 C tel que jx yj <
xi
< 2
:
xi
Il existe i 2 f1; 2; :::::; ng tel que x 2 Ixi : Ceci veut dire que jx xi j < 2
: Or jx yj <
xi
< 2
: D’où
jy xi j jy xj + jx xi j
xi xi
2
+ 2
xi :
Proposition 3.5.3 Soit f :]a; b[! R une fonction continue. Les assertions suivantes
sont équivalentes.
1) f est strictement monotone.
2) f est injective.
Preuve :
1) ) 2) Immédiatement on a (x 6= y ) f (x) 6= f (y)) :
2) ) 1) On suppose que f est injective et on veut montrer que f est strictement
monotone.
Supposons que f est non strictement monotone et sans perte de généralités non constante
et qu’il existe x; y; z 2]a; b[ tel que x < y < z, f (x) < f (y) et f (z) < f (y):
Tout point v 2 [f (x); f (y)] \ [f (z); f (y)] possède au moins deux antécédents par le
théorème des valeurs intermédiares. Alors
v 2 [f (x); f (y)] ) 9x1 2 [x; y] tel que f (x1 ) = v
36
v 2 [f (z); f (y)] ) 9x2 2 [y; z] tel que f (x2 ) = v:
Ceci contredit l’hypothèse d’injectivité de f:
37
notée arcsin croissante continue telle que arcsin (sin x) = x pour tout x 2 2
; 2
et
sin (arcsin x) = x pour tout x 2 [ 1; 1] :
Fonction Cosinus.
La fonction cosinus est dé…nie de [0; ] ! [ 1; 1] est une fonction continue strictement
décroissante. Par le théorème ci-dessus, cette fonction admet une fonction inverse no-
tée arccos décroissante continue telle que arccos (cos x) = x pour tout x 2 [0; ] et
cos (arccos x) = x pour tout x 2 [ 1; 1] :
Fonction Tangente.
La fonction tg est dé…nie de ] 2
; 2 [! R est une fonction continue strictement croissante.
Par le théorème ci-dessus, cette fonction admet une fonction inverse notée arctan crois-
sante continue telle que arctan (tan x) = x pour tout x 2] 2
; 2 [ et tan (arctan x) = x
pour tout x 2 R:
38
Chapitre 4
39
Or L1 (h) = l1 h et L2 (h) = l2 h alors en simpli…ant par h on obtient l1 + "1 (h) =
l2 + "2 (h)
En faisant tendre h ! 0 on trouve l1 = l2 . Autrement dit L1 = L2 :
On notera L = Df (x0 ) on a Df (x0 ) (h) = f 0 (x0 ) h:
Exemple 4.1.1 1) si f est une constante , alors 8 x 2]a; b[ la fonction f est dérivable
en x et f 0 (x) = 0:
2) si f : R ! R ; f (x) = cx + d (c; d 2 R) alors f est dérivable en x et f 0 (x) = c:
Propriété 4.1.1 Soient f; g :]a; b[! R deux fonctions dérivables en x0 2]a; b[ . Alors
1) f + g est dérivable en x0 et (f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) + g 0 (x0 ):
2) f est dérivable en x0 et ( f )0 (x0 ) = f 0 (x0 ) où 2 R:
3) f g est dérivable en x0 et (f g)0 (x0 ) = f 0 (x0 )g(x0 ) + f (x0 )g 0 (x0 ):
Proposition 4.1.2 soit f :]a; b[! R strictement monotone et dérivable sur ]a; b[. Alors
1
f la
1 1
fonction réciproque de f est aussi dérivable sur f (]a; b[) et (f ) (y0 ) = 1
f (x0 )
8x0 2]a; b[ et y0 = f (x0 ) :
1
Preuve : on sait bien que f existe et est continue et de même monotone que f .
40
x0 2]a; b[ et y0 = f (x0 ) :
soit
x 2]a; b[ et y = f (x) :
f (y) f 1 (y0 )
1
x x0 1
on a = = f (x) f (x0 )
y y0 f (x) f (x0 )
x x0
1 1
f (y) f (y0 ) 1 1
D’ou lim = lim f (x) f (x0 ) = 0
y!y0 y y0 x!x0 f (x0 )
x x0
0
f (x0 ) 6= 0 car f est strictement monotone sur ]a; b[:
41
Remarque 4.2.1 Formule de Leibnitz Soit f; g :]a; b[! R deux fonctions n fois
P
n
di¤érentiable sur ]a; b[. Alors pour tout x 2]a; b[ on a (f g)(n) (x) = Cnk f (k) (x) g (n k) (x)
k=0
n!
où Cnk = :
(n k)!k!
42
Conséquences 4.3.1 1) f est constante ssi f 0 (x) = 0 8 x 2]a; b[:
2) f est décroissante ssi f 0 (x) 0 8 x 2]a; b[:
3) f est croissante ssi f 0 (x) 0 8 x 2]a; b[:
Corollaire 4.4.2 Soit f : [a; b] ! R une fonction de classe C n sur [a; b] : On suppose
en plus que f (n) est dérivable sur ]a; b[. Alors pour tout x 2 [a; b] ; il existe cx 2]a; x[ tel
n n+1
que f (x) = f (a) +f 0 (a) (x1!a) + :::::::::: + f (n) (a) (x n!a) + f (n+1) (cx ) (x(n+1)!
a)
:
Preuve du Corollaire : On applique la formule de Taylor à f sur [a; x] :
Exemple 4.4.1 Soit f : [1; 2] ! R une fonction dé…nie par f (x) = x3 + 2x2 + 3x 1:
On a f 0(x) = 3x2 + 4x + 3 ) f 0 (1) = 10
f "(x) = 6x + 4 ) f "(1) = 10
f (3) (x) = 6 ) f (3) (1) = 6
f (4) (x) = 0 ) f (4) (1) = 0
La formule de Taylor pour b = 3 donne que f (x) = 5 + 10 (x 1) + 5 (x 1)2 + (x 1)3 .
C’est l’expression du polynôme f dans la base f1; x 1; (x 1)2 ; (x 1)3 g:
La formule de Taylor permet ainsi de calculer le coe¢ cients d’un polynôme P de degré
Pn P (k) (a)
n sur la base f1; x a; ::::::; (x a)n g: Donc P (x) = (x a)k :
k=0 k!
Preuve de la formule de Taylor : On cherche à montrer qu’il existe c 2]a; b[ tel que
n n+1
f (b) = f (a) +f 0 (a) (b 1!a) + :::::::::: + f (n) (a) (b n!a) + f (n+1) (c) (b(n+1)!
a)
:
n
Posons Pn (x) = f (a) +f 0 (a) (x1!a) + :::::::::: + f (n) (a) (x n!a) pour x 2 [a; b] :
f (b) Pn (b)
Considérons la fonction ' dé…nie sur [a; b] par ' (x) = f (x) Pn (x) (b a)n+1
(x a)n+1 :
' est une fonction de classe C n sur [a; b] et '(n) est dérivable sur ]a; b[. De plus
43
' (a) = '0 (a) = ::::::::: = '(n) (a) = 0:
Or ' (b) = 0 Le théorème de Rolle nous assure l’existence de c1 2]a; b[ tel que '0 (c1 ) = 0:
On applique à nouveau le Théorème de Rolle à f sur [a; c1 ] ; il existe c2 2]a; c1 [ tel que
'"(c2 ) = 0: Ainsi on obtient c3 > c4 > ::::::: > cn tel que '(k) (ck ) = 0 (1 k n):
On applique une dernière fois le Théorème de Rolle à '(n) sur [a; cn ] ; il existe c 2]a; cn [
f (b) Pn (b)
tel que '(n+1) (c) = 0: Or '(n+1) (c) = f (n+1) (c) (b a)n+1
(n + 1)!; donc f (b) = Pn (b) +
a)n+1
f (n+1)
(c) (b(n+1)! : C’est la formule recherchée.
Remarque 4.4.2 La formule de Taylor appliquée sur [0; x] à f de classe C n sur [0; x]
et f (n) est dérivable sur ]0; x[ s’écrit il existe 2]0; 1[ tel que
xn n+1
f (x) = f (0) +f 0 (0) 1!x + :::::::::: + f (n) (0) n! + f (n+1) ( x) (n+1)!
x
:
Cette formule porte le nom de Mac-Laurin.
Corollaire 4.4.4 (Etude des extremums). Soit f : [a; b] ! R une fonction de classe
C n sur [a; b] et que f (n) est dérivable sur ]a; b[: Soit x0 2]a; b[ tel qu’il existe k entier
< n véri…ant f 0 (x0 ) = f "(x0 ) = :::::: = f (k) (x0 ) = 0 et f (k+1) (x0 ) 6= 0: Alors
1er cas : Si k est impair alors
- f possède un maximum en x0 si f (k+1) (x0 ) < 0:
- f possède un minimum en x0 si f (k+1) (x0 ) > 0:
2eme cas : Si k est pair alors f ne possède pas d’extremum en x0 :
44
Chapitre 5
45
Remarque 5.1.2 f=x0 o(g) ) f=x0 O(h). La réciproque n’est pas toujours vraie.
Remarque 5.1.3 1) Si f =
~ x0 g alors f =x0 O(g) et g =x0 O(f )
2) f =
~ x0 g ssi f g =x0 o(g).
3) f =
~ x0 g et h=
~ x0 k n’implique pas que f + h=
~ x0 g + k.
46
Remarque 5.2.1 1) Si f admet un DLx0 (n)
f (x) = a0 + a1 (x x0 ) + ::::: + an (x x0 )n + o ((x x0 )n ) alors lim f (x) = a0 :
x!x0
2) Si f est continue en x0 et admet un DLx0 (n)
f (x) = a0 + a1 (x x0 ) + ::::: + an (x x0 )n + o ((x x0 )n ) alors f (x0 ) = a0 et
f (x) f (x0 )
lim x x0
= a1 : c’est à dire si f est dérivable en x0 alors f 0 (x0 ) = a1 :
x!x0
3) le fait que f admet un DLx0 (n) n’entraîne pas que f est régulière(continue, dérivable...)
En e¤et, soit f (x) = x + x2 + x3 + x4 g(x) avec g une fonction dé…nie R par
g(x) = 1 si x 2 Q
: On montre que g est bornée et discontinue sur R: Donc f
g(x) = 0 si x 2 RnQ
est aussi discontinue sur R.
4) Lorsque f est de classe C n+1 ; la formule de Taylor s’écrit au voisinage de x0
f 0 (x0 ) f (n) (x0 ) f (n+1) (cx )
f (x) = f (x0 ) + 1!
(x x0 ) + ::::: + n!
(x x0 )n + (n+1)!
(x x0 )n+1 ; où
cx 2 [x; x0 ] :
f (n+1) (cx )
Comme f (n+1) est continue sur le segment [x; x0 ] elle y est bornée et donc (n+1)!
(x x0 )n+1 =
o ((x x0 )n ) :
Ainsi donc f admet un DLx0 (n) dont la partie régulière est donnée par la formule de
Taylor
f 0 (x0 ) f (n) (x0 )
f (x) = f (x0 ) + 1!
(x x0 ) + ::::: + n!
(x x0 )n + o ((x x0 )n ) :
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Proposition 5.2.1 Soit f une fonction de classe C n+1 sur un voisinage de x0 et pos-
P
n
sèdant un DLx0 (n) donné par f (x) = ak xk + o(xn ): Soit F la primitive de f nulle en
k=0
P
n
ak k+1
x0 alors F admet un DLn+1 (x0 ) donné par F (x) = k+1
x + o(xn+1 ) et f 0 admet
k=0
P
n
un DLn 1 (x0 ) donné par f 0 (x) = kak xk 1
+ o(xn 1 ):
k=0
1
Remarque 5.2.2 1) Si f (x) = x+1 alors f admet un DLx0 (n) donné par f (x) =
Pn
( 1)k xk + o(xn ): Donc la fonction F (x) = ln(x + 1) possède un DLn+1 (x0 ) donné
k=0
P
n
( 1)k k+1
par F (x) = ln(x + 1) = k+1
x + o(xn+1 ):
k=0
P
n
2) Si f (x) = 1
1+x2
alors f admet un DL2n (x0 ) donné par f (x) = ( 1)k x2k +
k=0
o(x2n ): Donc la fonction F (x) = arctan (x) possède un DL2n+1 (x0 ) donné par F (x) =
Pn
( 1)k 2k+1
arctan(x) = 2k+1
x + o(x2n+1 ):
k=0
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