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Cours de Topologie
pour la Licence de Mathématiques Appliquées
Auteurs :
c
Sanar Mars 2004.
A la mémoire du Dr. Ousmane SECK.
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Partie I. Préliminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Préliminaire
Chapitre I
Lemme de Zorn et
Dénombrabilité
Résumé : L’objet de ce chapitre est d’introduire des outils de base qui sont
indispensables pour la suite.
On introduit d’abord le lemme de Zorn puis la dénombrabilité.
Définition I.1.1. Soit E un ensemble et R une relation sur E, on dit que R est
une relation d’ordre sur E si on a :
i) R est réflexive : pour tout x ∈ E xRx,
ii) R est antisymétrique : pour tous x ∈ E, y ∈ E si xRy et si yRx alors x = y,
iii) R est transitive : pour tous x ∈ E, y ∈ E, z ∈ E si xRy et si yRz alors
xRz.
Exemple :
- (IR, ≤) est totalement ordonné.
- (IRn , ) n ≥ 2 n’est pas totalement ordonné car (3, 4) 6 (4, 3), (4, 3) 6
(3, 4).
- (P(E), ⊂) n’est pas totalement ordonné si E a au moins deux éléments dis-
tincts.
En effet soient a, b ∈ E avec a 6= b.
Soit A = {a} alors A 6⊆ CE A car a ∈
/ CE A.
CE A ⊃ {b} donc CE A 6⊆ A car b 6∈ A.
Si la relation d’ordre R sur E n’est pas totale, on dit qu’elle est partielle ou
que (E, R) est partiellement ordonné.
Majorants-Minorants
Exemple :
- (IR, ≤) 2 est un majorant de ]1, 2[, 1 est un minorant de ]1, 2[.
- (IRn , ≤) A = {(1, 2), (2, 1)} on a (2, 2) est un majorant et (1, 1) est un
minorant de A.
- (P(E), ⊂), on considère la famille (Xi )i∈I telle que Xi ⊂ E.
L’ensemble A = {Xi ; i ∈ I} est majoré par E et est minoré par ∅.
∀a ∈ A si aRa alors a = a
(resp. ∀a ∈ A si aRa alors a = a).
Définition I.1.5. Un ensemble ordonné (E, R) est dit inductif si toute partie
totalement ordonnée non vide de E est majorée.
Exemple :
1- E un K espace vectoriel, S(E) l’ensemble des sous-espaces vectoriels de E.
(S(E), ⊂) est ordonné inductif.
2- E un K espace vectoriel non réduit à {OE }
LE , l’ensemble des familles libres de E. (LE , ⊂) est ordonné inductif.
LE est non vide car pour a ∈ E et a 6= OE on a {a} est libre.
Soit (Li )i∈I une famille d’éléments de LE . On suppose que {Li / i ∈ I} est
totalement ordonnée pour l’inclusion. On doit démontrer qu’il existe L ∈ LE tel
que :
[
∀i ∈ I Li ⊂ L. Posons L = Li , montrons que L ∈ LE .
i∈I
Soient x1 , x2 , · · · , xn ∈ L, λ1 , λ2 , · · · , λn ∈ K tels que
λ1 x1 + · · · + λn xn = 0.
Lemme I.1.7. [Axiome du Choix]: Soit (Ai )i∈I une[ famille non vide de parties
Ai non vides alors il existe une application ϕ : I → Ai telle que:
i∈I
∀i ∈ I ϕ(i) ∈ Ai .
Ensembles produits
Soit (Xi )i∈I une famille d’ensembles telle que I 6= ∅, on pose
Q
X= Xi = {(xi )i∈I / ∀i ∈ I xi ∈ Xi }.
i∈I
On a X = ∅ si et seulement si il existe io ∈ I tel que Xio = ∅.
Supposons pour tout i ∈ I Xi 6= ∅ donc (d’après l’Axiome du choix ) il existe
[
ϕ: I → Xi
i∈I
i 7−→ ϕ(i)
avec pour tout i ∈ I ϕ(i) ∈ Xi , soit xi = ϕ(i) et x = (xi )i∈I ∈ X donc X 6= ∅.
Réciproquement s’il existe io ∈ I tel que Xio = ∅, alors si x ∈ X alors xio ∈ Xio ,
donc Xio 6= ∅ ce qui est impossible, donc X = ∅.
§ I.2. Dénombrabilité 15
I.2. Dénombrabilité
I.2.6. Définitions
1- Ensemble fini : Un ensemble A est dit fini s’il existe n ∈ IN tel que qu’il
existe une bijection de A sur {1, · · · , n} ou s’il est vide.
2- Ensemble dénombrable : Un ensemble est dit dénombrable s’il est en
bijection avec IN.
3- Ensemble infini : Un ensemble est dit infini s’il contient une partie
dénombrable.
I.2.7. Exemples
- ∀n ∈ IN {1, ..., n} est fini,
- IN est dénombrable IdIN : IN → IN,
- IN est infini car IN ⊃ IN,
- IR est infini car IR ⊃ IN.
I.2.8. Propriétés
i) Un ensemble A est fini si et seulement si A = {x1 , · · · , xn } avec xi 6= xj si i 6= j
ϕ : A → {1, · · · , n} bijection
xi = ϕ−1 (i) xi 6= xj si i 6= j A = {x1 , · · · , xn }.
La réciproque est évidente.
ii) A est dénombrable si et seulement si A = {xn / n ∈ IN} avec xn 6= xm si
n 6= m.
En effet A dénombrable entraine l’existence d’une bijection ϕ : IN → A.
Posons xn = ϕ(n) donc pour n 6= m on a xn 6= xm .
ϕ(IN) = A = {xn / n ∈ IN}.
La réciproque : Si A = {xn / n ∈ IN} avec si n 6= m xn 6= xm
On considère
ϕ : IN → A
n 7−→ ϕ(n) = xn .
ϕ est bijective.
Démonstration
Soit A une partie infinie de IN.
Soit x0 = min A, x1 = min(A \ {x0 }),
et pour tout n ∈ IN, xn = min(A \ {x0 , · · · , xn−1 }).
On a x0 < x1 < · · · < xn .
A-t-on A = {xn / n ∈ IN} ?
Pour tout n ∈ IN, xn ∈ A entraine que {xn / n ∈ IN} ⊂ A.
Soit a ∈ A.
On considère Ia = {x ∈ A / x < a}, Ia est majoré par a donc Ia est fini.
Si Ia = ∅ alors a = x0 .
Si Ia 6= ∅ Ia = {x0 , · · · xm } avec m ∈ IN
xm+1 ∈
/ Ia , donc xm+1 ≥ a.
Or xm+1 = min(A \ {x0 , ..., xm }) = a,
donc a ∈ {xm / m ∈ IN}.
D’où A = {xm / m ∈ IN} A dénombrable. u
t
Démonstration
Soit A un ensemble dénombrable, soit B une partie infinie de A.
ϕA : A → ϕ(A)
a 7−→ ϕA (a) = ϕ(a).
ϕA est une bijection de A sur ϕ(A). Or ϕ(A) est une partie infinie de N , donc
dénombrable. D’où A est en bijection avec une partie dénombrable, donc A
dénombrable. ut
Démonstration
Soit s une surjection de IN à valeurs dans A.
Soit ϕ : A → IN définie par :
a∈A s surjective donc s−1 ({a}) 6= ∅.
Soit b un élément de s−1 ({a}) (par exemple le plus petit).
On pose ϕ(a) = b.
0 0
ϕ est injective. En effet soient a et a deux éléments de A avec a 6= a
0 0
on a s−1 ({a}) ∩ s−1 ({a }) = ∅. Sinon soit d ∈ s−1 ({a}) ∩ s−1 ({a }).
0 0
s(d) = a et s(d) = a donc a = a , ce qui est impossible.
0 0
ϕ(a) ∈ s−1 ({a}) et ϕ(a ) ∈ s−1 ({a}) donc ϕ(a) 6= ϕ(a )
d’où ϕ injective. ut
P : INn → IN
(α1 , · · · , αn ) 7−→ pα 1 α2 αn
1 p2 · · · pn .
P est injective (car tout entier a une unique décomposition en facteurs premiers
par le théorème de Gauss). Donc A est dénombrable. D’où D dénombrable. u t
Exemple : L’ensemble Q
l des entiers rationnels est dénombrable. En effet
l’application
Ψ: Ql → IN × ZZ
p
r 6= 0 r = 7−→ (q, p)
q
0 7−→ (0, 0)
p
où q irréductible, est injective.
On a aussi l’application
ZZ → IN
z ≥ 0 7−→ 2z
z < 0 7−→ 2(−z) + 1
est injective donc ZZ est dénombrable. D’où IN × ZZ dénombrable donc Q
l
dénombrable.
Démonstration Soit (Dn )n∈IN une suite d’ensembles dénombrables deux à deux
disjoints.
[
Soit D = Dn . Dn est dénombrable donc il existe ϕn : Dn → IN injective.
n∈IN
L’application
D → IN × IN
d 7−→ (n, ϕn (d)) si d ∈ Dn
0
est injective car si ϕ(d) = ϕ(d ) on a :
0 0
(n, ϕn (d)) = (n , ϕn0 (d ))
0 0 0
Donc n = n d’où ϕn (d) = ϕn (d ). Or ϕn injective donc d = d . Donc D est
dénombrable.
§ I.2. Dénombrabilité 19
Soit maintenant
[ (Bn )n∈IN une suite d’ensembles dénombrables quelconques. On
pose B = Bn .
n∈IN
D0 = B 0
D1 = B 1 \ B 0
D2 = B2 \ (B0 ∪ B1 )
..
. S
n−1
Dn = Bn \ i=1 Bi
[
(Dn )n∈IN est une suite déléments deux à deux disjoints. On a B = Dn .
n∈IN
[
En effet Dn ⊂ Bn donc Dn ⊂ B.
n∈IN
Réciproquement, soit x ∈ B alors il existe m ∈ IN tel que x ∈ Bm . Soit
n−1
n = min{m
[ ∈ IN / x ∈ Bm }. On a x ∈ Bn et x ∈/ ∪i=1 Bn donc x ∈ Dn . Donc
S
B⊂ Dn d’où B = n∈IN Dn . Les Dn étant deux à deux disjoints donc
S n∈IN
n∈IN Dn est dénombrable d’où B est dénombrable. u t
Topologie Générale
Chapitre II
Espaces topologiques
Exemple :
1) Topologie grossière : To = ∅, E}.
2) Topologie discrète : T1 = P(E).
3) Toplogie de Sierpinski : On va supposer que E a au moins deux éléments
distincts a, b ∈ E, a 6= b. T2 = ∅, E, {a}}.
24 II. Espaces topologiques
Exemple :
1) Soit E 6= ∅, on considère d : E × E → IR+ définie par
(
d(x, x) = 0∀x ∈ E
d(x, y) = 1∀(x, y) ∈ E × E si x 6= y.
Définition II.1.21. Le couple (E, d) où d est une distance sur E est appelé
espace métrique.
Propriétés
On a :
∀x ∈ E, ∀y ∈ E, ∀z ∈ E d(x, y) ≥ |d(x, z) − d(y, z)|.
En effet
d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z).
d(x, z) − d(y, z) ≤ d(x, y).
On échange x et y
Exemple :
1) E 6= ∅, on munit E de la distance discrète d
II.1.12. Voisinages
Exemple :
1) (E, T ) espace topologique. Θ ∈ T et Θ 6= ∅ donc ∀x ∈ Θ Θ ∈ V(x).
2) (E, d) espace métrique; x ∈ E, r > 0 alors B(x, r) ∈ V(x).
Propriétés
Remarque Å ⊂ A.
Remarque
- Å = ∪Θ∈T , Θ⊂A Θ.
- A est un ouvert si et seulement si A = Å.
28 II. Espaces topologiques
II.2. Fermés
Exemple :
1) (E, T ) espace topologique : ∅ et E sont des fermés.
2) Soit (E, d) espace métrique. Les boules fermées sont des fermés.
0
Soit Θ = CE B (xo , r).
Soit a ∈ Θ, on pose ρ = d(xo , a) − r alors ρ > 0.
Soit x ∈ B(a, ρ) on a
II.2.16. Propriétés
Soit (E, T ) un espace topologique.
Proposition II.2.32.
1) Toute réunion finie de fermés est un fermé.
2) Toute intersection de fermés est un fermé.
Définition II.2.33. Soit A une partie de E. On dit que xo ∈ E est une valeur
d’adhérence de A ( ou un point adhérent à A) si : ∀V ∈ V(xo ) V ∩ A 6= ∅.
On appelle adhérence de A l’ensemble des points adhérents à A. On note cet
ensemble A.
Remarque
- A ⊂ A.
-∅=∅ E = E.
Caractérisation de l’adhérence
Théorème II.2.34. L’adhérence d’une partie A de (E, T ) est le plus petit fermé
contenant A dans (E, T ).
30 II. Espaces topologiques
Démonstration
- A est un fermé.
Soit x ∈ CE A donc x 6∈ A il existe V ∈ V(x) tel que V ∩ A = ∅,
donc il existe Θ ouvert tel que x ∈ Θ ⊂ V , donc Θ ∩ A = ∅,
donc si y ∈ Θ, Θ ∈ V(y) et Θ ∩ A = ∅,
donc y 6∈ A ce qui implique que y ∈ CE A.
CE A est un voisinage de x, CE A ouvert donc A fermé.
- A est le plus petit fermé contenant A.
Soit F un fermé contenant A, soit xo ∈ A et supposons que xo 6∈ F .
xo ∈ CE F qui est un ouvert or CE F ∩ A = ∅ car A ⊂ F .
CE F ∈ V(xo ) et (CE F ) ∩ A = ∅ donc xo 6∈ A, absurde. ut
Remarque Si F = {F fermés / A ⊂ F } A = ∩F ∈F F .
Points d’accumulation
∀V ∈ V(xo ) (V \ {xo }) ∩ A 6= ∅.
Point isolé
Définition II.2.37. Soit A une partie de E, un point xo ∈ A est dit point isolé
de A s’il existe un voisinage V de xo tel que (V \ {xo }) ∩ A = ∅.
Proposition II.2.38. Si A est une partie de E alors A est la réunion des points
d’accumulation de A et des points isolés de A.
Démonstration
Soit xo ∈ A, on suppose que xo n’est pas un point d’accumulation de A.
Il existe donc V ∈ V(xo ), (V \ {xo }) ∩ A = ∅.
Comme xo ∈ A donc V ∩ A 6= ∅ et on a ((V \ {xo }) ∪ {xo }) ∩ A = {xo } ∩ A 6= ∅,
donc xo ∈ A, d’où xo point isolé de A.
Le reste est évident. u
t
§ II.2. Fermés 31
= A ∩ CE A = A \ Å.
Exemple : Soit E 6= ∅.
- E muni de la topologie discrète est séparé.
- E = {a, b} avec a 6= b, T = ∅, {a, b}, {a}} topologie de Sierpinski.
(E, T ) n’est pas séparé. Il suffit de prendre a et b, seul E est un ouvert contenant
b or E contient a. Donc (E, T ) n’est pas séparé.
32 II. Espaces topologiques
Remarque Si (E, T ) est un espace topologique séparé toute partie finie de E est
un fermé.
Exemple :
i) E = IR
B ={]a, b[ / a, b ∈ IR}
0
B ={]xo − ε, xo + ε[ / xo ∈ IR, ε ∈ IR∗+ }
00
B ={]a, b[ / a, b ∈ Q}
l
000
B ={]xo − ε, xo + ε[ / xo ∈ Q, l ∗+ }.
l ε∈Q
0 00 000
B, B , B et B sont des bases de la topologie naturelle de IR.
ii) (E, d) espace métrique
B ={B(xo , ε) / xo ∈ E, ε ∈ IR∗+ }
0
B ={B(xo , ε) / xo ∈ E, ε ∈ Q l ∗+ }
00 1
B ={B(xo , ) / xo ∈ E, n ∈ IN∗ }.
n
0 00
B, B et B sont des bases de la topologie de (E, d).
§ II.3. Espaces topologiques séparables 33
Θ1 = ∪i∈I1 Bi avec Bi ∈ B, ∀i ∈ I1
Θ2 = ∪j∈I2 Bj avec Bj ∈ B, ∀j ∈ I2 .
Exemple :
- IR est à base dénombrable d’ouverts. En effet en posant X = {]a, b[ / a, b ∈ Q},
l
on a l’application
!
l ×Q
Q l →X
qui est surjective donc X dénombrable.
(a, b) 7−→]a, b[
∀V ∈ V(x) ∃W ∈ W, W ⊂ V.
Exemple :
- (E, d) espace métrique. Soit xo ∈ E. On définit
W = {B(xo , ε) / ε ∈ IR∗+ },
0 1
W = {B(xo , ) / n ∈ IN∗ }.
n
0
W et W sont des systèmes fondamentaux de voisinage de xo .
- x ∈ E, W = {Θ ∈ T / x ∈ Θ} est un système fondamental de voisinage de x.
- (E, T ) espace topologique, B une base de la topologie de E on a
Exemple :
1 1
- E = IR, xo ∈ IR. W = {]xo − , xo + [ / n ∈ IN∗ } est un système dénombrable
n n
de voisinages de xo dans IR.
1
- (E, d) espace métrique et soit xo ∈ E. W = {B(xo , ) / n ∈ IN∗ } est un système
n
dénombrable de voisinages de xo dans E.
Remarque Si B est une base de l’espace topologique (E, T ), dire que V ∈ V(x)
équivaut à : il existe B ∈ B tel que x ∈ B et B ⊂ V .
Définition II.3.48. Une partie D de E est dite dense dans E (ou partout dense)
si :
∀x ∈ E, ∀V ∈ V(x) ∃d ∈ D / d ∈ V.
Remarque
- Si B est une base d’ouverts de l’espace topologique (E, T ), D est dense dans E
si et seulement si (∀B ∈ B, B 6= ∅ =⇒ B ∩ D 6= ∅).
- D est dense dans E si et seulement si tout ouvert de (E, T ) contient un élément
de D.
Filtres et Ultrafiltres
III.1. Filtres
Remarque
- Si F1 et F2 ∈ F alors F1 ∩ F2 6= ∅.
- E ∈ F.
Proposition III.1.55. Si E est un ensemble non vide, une partie non vide B de
P(E) est une base de filtre si et seulement si elle vérifie :
i) ∀B ∈ B B 6= ∅.
ii) ∀B1 ∈ B, ∀B2 ∈ B ∃B3 ∈ B / B3 ⊂ B1 ∩ B2 .
Démonstration On suppose qu’il existe F filtre sur E tel que B en est une
base. Soit B ∈ B alors B ∈ F donc B 6= ∅ (i) vérifiée).
Soient B1 ∈ B, B2 ∈ B alors B1 et B2 ∈ F donc B1 ∩ B2 ∈ F, or B base du filtre
F; donc il existe B3 ∈ B tel que B3 ⊂ B1 ∩ B2 (ii) est vérifée).
On suppose que i) et ii) vraies. On considère
F = {F ∈ P(E) / ∃B ∈ B et B ⊂ F }. Il faut montrer que F est un filtre sur
E.
F est non vide car B ⊂ F et B 6= ∅. F ∈ F, il existe B ∈ B tel que B ⊂ F or
B 6= ∅ donc F 6= ∅.
Soient F1 ∈ F et F2 ∈ F, il existe B1 ∈ B, B2 ∈ B tels que B1 ⊂ F1 et B2 ⊂ F2 , il
existe B3 ∈ B tel que B3 ⊂ B1 ∩ B2 donc B3 ⊂ F1 ∩ F2 , d’où F1 ∩ F2 ∈ F.
0 0 0
Soit F ∈ F, F tel que F ⊂ F . Il existe B ∈ B tel que B ⊂ F , or F ⊂ F , donc
0 0
B ⊂ F , d’où F ∈ F.
F est donc un filtre et par définition B est une base de F. u
t
Exemple :
- VA (xo ) défini dans l’exemple précédent est une base de filtre.
- xo un point d’accumulation de A partie non vide de E. L’ensemble
∗
VA (xo ) = {(V \ {xo }) ∩ A / V ∈ V(xo )}
f (F) = {f (F ) / F ∈ F}
B est une base de filtre sur IN. Le filtre engendré par B est appelé filtre de
Frechet.
- Exemple de base de filtre sur l’ensemble IR.
a) xo ∈ IR, {]xo − ε, xo + ε[ / ε ∈ IR∗+ },
b) {]xo − ε, xo + ε[\{xo } / ε ∈ IR∗+ },
c) {]xo − ε, xo ] / ε ∈ IR∗+ },
d) {]xo − ε, xo [ / ε ∈ IR∗+ },
e) {]A, +∞[ / A ∈ IR+ },
f) {[A, +∞[ / A ∈ IR+ },
g) {[A, +∞] / A ∈ IR+ } base de filtre sur IR.
Remarque On a ∀V ∈ V(l) ∃B ∈ F / B ⊂ V .
III.2. Ultrafiltre
On considère toujours E un ensemble non vide.
Pour F ∈ BF ∈ U donc F 6= ∅
F = CE A ∩ F1 où F1 ∈ U or CE A rencontre tous les éléments de U
donc CE A ∩ F1 6= ∅ donc F 6= ∅.
Soient B1 , B2 ∈ B.
42 III. Filtres et Ultrafiltres
∀A ∈ P(E) A ∈ U ou bien CE A ∈ U.
Limites et Continuité
IV.1. Limites
0
On considère E un ensemble non vide, (G, T ) un espace topologique et F un
filtre sur E.
Remarque
- f (F) est une base de filtre dans G.
- f converge vers l est équivalent à : ∀W ∈ V(l) ∃F ∈ F / f (F ) ⊂ W .
- f converge vers l est équivalent à : ∀W ∈ V(l) ∃F ∈ F / ∀x ∈ F f (x) ∈ W .
Exemple :
1) xo ∈ E, T une topologie sur E alors V(xo ) est un filtre sur E.
Soit f : E → G et l ∈ G. On dit que f converge vers l lorsque x tend vers xo si f
0
converge vers l dans (G, T ) suivant le filtre V(xo ).
2) xo ∈ E, xo un point d’accumulation de E. L’ensemble
V ∗ (xo ) = {V \ {xo } / V ∈ V(xo )} est une base de filtre; soit V ∗ (xo ) le filtre
engendré par V ∗ (xo ). On dit que f converge vers l lorsque x tend vers xo avec
x 6= xo si f converge vers l suivant le filtre V ∗ (xo ).
44 IV. Limites et Continuité
0
Proposition IV.1.67. Soit E un ensemble non vide, F un filtre sur E, (G, T )
espace topologique, l ∈ G, f : E → G une application.
Soient B une base du filtre F et (Wi )i∈I une base de voisinage de l. f converge
vers l suivant le filtre F si et seulement si
∀i ∈ I ∃B ∈ B / f (B) ⊂ Wi .
On rappelle que le filtre de Frechet de IN est le filtre engendré par les éléments ou
parties BN = {n ∈ IN / n ≥ N } pour N ∈ IN.
Remarque Si (E, T ) est un espace topologique séparé, une suite dans E a au plus
une limite.
Lorsque cette limite existe, on la note lim xn .
n→+∞
∀n ∈ IN Θn+1 ⊂ Θn .
IV.2. Continuité
0
Définition IV.2.71. Soient (E, T ) et (F, T ) deux espaces topologiques. Soit
f : E → F.
On dit que f est continue au point xo ∈ E si on a :
Remarque
- f continue au point xo est équivalent à : lim f (x) = f (xo ).
x→xo
- Soit (Wi )i∈I (resp. (Vj )j∈J ) un système fondamental de voisinage de f (xo )(resp.
xo ), alors f continue au point xo est équivalent à
∀i ∈ I, ∃j ∈ J / f (Vj ) ⊂ Wi .
0
- Soient (E, d) et (F, d ) deux espaces métriques, f : E → F et xo ∈ E. La
continuité de f au point xo se traduit par :
0
∀ε > 0, ∃η > 0 / ∀x ∈ E et d(x, xo ) < η =⇒ d (f (xo ), f (x)) < ε.
IV.2.34. Propriétés
0 00
Proposition IV.2.73. On considère (E, T ), (F, T ), (G, T ) trois espaces
topologiques et les applications f : E → F , g : F → G.
Si f converge vers b suivant le filtre F défini sur E et si g est continue au point b
alors g ◦ f converge vers g(b) suivant le filtre F.
00
Démonstration Soit W ∈ VG (g(b)), comme g est continue au point b il existe
0 0 00
W ∈ VF (b) tel que g(W ) ⊂ W .
0
Comme f converge vers b suivant le filtre F il existe F ∈ F tel que f (F ) ⊂ W ,
0 00 00
donc g(f (F )) ⊂ g(W ) ⊂ W d’où (g ◦ f )(F ) ⊂ W . u t
Remarque Si on a :
0
f : (E, T ) → (F, T ) continue ,
0 00
g : (F, T ) → (G, T ) continue ,
00
alors g ◦ f est continue de (E, T ) dans (G, T ).
00
On note C(E, G) l’ensemble des applications continues de (E, T ) dans (G, T ).
0
Proposition IV.2.75. On considère f : (E, T ) → (F, T ) et a ∈ E.
Si f est continue au point a alors pour toute suite (xn )n∈IN de E convergente vers
a, (f (xn ))n∈IN converge vers f (a).
∀n ≥ N xn ∈ V =⇒ f (xn ) ∈ W.
Démonstration
- (i) =⇒ (ii) Soit Θ ∈ T , f (Θ) = (f −1 )−1 (Θ) est un ouvert car f −1 continue.
0 0 0
Θ ∈ T , on a f −1 (Θ ) ouvert car f continue ( théorème IV.2.76).
- (ii) =⇒ (iii) Soit B ⊂ E, B fermé.
f (CE B) = CF f (B), car f est une bijection, est un ouvert donc f (B) fermé.
0 0 0 0
Soit B ⊂ F un fermé, on a f −1 (CF B ) = CE f −1 (B ) est un ouvert donc f −1 (B )
est fermé.
- (iii) =⇒ (i) (iii) donne que f est continue d’après théorème IV.2.76.
Soit B un fermé de E, (f −1 )−1 (B) = f (B) est fermé d’après (iii) donc f −1
continue. u t
Chapitre V
Construction d’espaces
topologiques
Remarque
0 0
- On a T T si et seulement si idE : (E, T ) → (E, T ) est continue.
- On a (TE , ) est un ensemble ordonné.
0 0
Θ1 = ∩j∈J1 fj−1 (Θj ) où Θj ∈ Tj , ∀j ∈ J1
00 00
Θ2 = ∩j∈J2 fj−1 (Θj ) où Θj ∈ Tj , ∀j ∈ J2 .
On a
0 00
Θ = Θ1 ∩ Θ2 = ∩j∈J1 fj−1 (Θj ) ∩ ∩j∈J2 fj−1 (Θj )
0 00
= ∩j∈J1 \J2 fj−1 (Θj ) ∩ ∩j∈J2 \J1 fj−1 (Θj )∩
0 00
∩j∈J1 ∩J2 [fj−1 (Θj ) ∩ fj−1 (Θj )].
On pose
0
j ∈ J 1 \ J 2 Θ j = Θ j ∈ Tj ,
00
j ∈ J 2 \ J 1 Θ j = Θ j ∈ Tj ,
0 00
j ∈ J 1 ∩ J2 Θ j = Θ j ∩ Θ j ∈ Tj ,
Proposition V.1.81. La topologie Tin est la moins fine des topologies sur E qui
rendent continue chacune des applications fi de E à valeurs dans Ei .
f −1 (Θ) = f −1 (∩j∈J fj−1 (Θj )) = ∩j∈J f −1 (fj−1 (Θj )) = ∩j∈J (fj ◦ f )−1 (Θj )
Proposition V.1.85.
TA = B = {A ∩ Θ / Θ ∈ T }.
Démonstration A = A ∩ E, ∅ = A ∩ ∅.
Soient Θ1A , Θ2A ∈ B avec Θ1A = A ∩ Θ1 , Θ2A = A ∩ Θ2 où Θ1 , Θ2 ∈ T .
Θ1A ∩ Θ2A = (A ∩ Θ1 ) ∩ (A ∩ Θ2 ) = A ∩ (Θ1 ∩ Θ2 ), or Θ1 ∩ Θ2 ∈ T donc
Θ1A ∩ Θ2A ∈ B.
Soit (ΘiA )i∈I ∈ B avec ΘiA = A ∩ Θi où Θi ∈ T .
∪i∈I ΘiA = ∪i∈I (A ∩ Θi ) = A ∩ (∪i∈I Θi ) ∈ B car ∪i∈I Θi ∈ T . B est une topologie
sur A et TA = B. u t
0
Remarque Soit f : (X, T ) → (A, TA ).
0
f est continue si et seulement si : i ◦ f : (X, T ) → (E, T ) est continue.
Proposition V.1.86. Les parties fermées de TA sont les parties A ∩ F où F est
un fermé de E.
54 V. Construction d’espaces topologiques
Proposition V.1.87.
i) Tout ouvert de A est un ouvert de E si et seulement si A est un ouvert de E.
ii) Tout fermé de A est un fermé de E si et seulement si A est un fermé de E.
pi : E → E i
x 7−→ xi projection sur Ei .
Remarque On a p−1
Q 0
j (Θj ) = Θi avec
i∈I
( 0
i 6= jΘi = Ei
0
i = jΘi = Θj .
B ={p−1 −1
1 (Θ1 ) ∩ · · · ∩ pn (Θn ) / Θi ∈ Ti }
={Θ1 × Θ2 × · · · × Θn / ∀i ∈ {1, · · · , n} Θi ∈ Ti }.
Remarque On considère
f : (X, T ) → (E, Tp )
x 7−→ f (x) = (fi (x))i∈I .
f est continue si et seulement si chacune de ses composantes est continue.
Démonstration On considère a, b ∈ E et a 6= b.
Il existe io ∈ I tel que aio 6= bio , or Eio séparé donc il existe deux ouverts
Remarque Dans le cas où I est infini, le résultat reste valable. Pour la preuve on
utilise les projections et on modifie légèrement la preuve ci-dessus.
0
Proposition V.1.94. Soient (E, T ) et (F, T ) des espaces topologiques,
f, g : E → F continues.
0
Si (F, T ) est séparé alors {x ∈ E / f (x) = g(x)} est fermé dans (E, T ).
Démonstration On considère
h : E →F ×F
x 7−→ (f (x), g(x)).
0
Proposition V.1.95. Soient (E, T ) et (F, T ) des espaces topologiques,
f, g : E → F continues.
0
On considère D une partie dense de E. Si (F, T ) est séparé et si :
∀x ∈ D f (x) = g(x) alors ∀x ∈ E f (x) = g(x).
D ⊂ {x ∈ E / f (x) = g(x)} ⊂ E.
Proposition V.2.96. Tq est une topologie sur E/R et s est continue de (E, T )
dans (E/R, Tq ).
Démonstration
E/R ∈ Tq car s−1 (E/R) = E ∈ T .
∅ ∈ Tq car s−1 (∅) = ∅ ∈ T .
0 0 0 0
Soient A, A ∈ Tq s−1 (A ∩ A ) = s−1 (A) ∩ s−1 (A ) ∈ T , donc A ∩ A ∈ Tq .
Soit (Ai )i∈I une famille d’éléments de Tq ; on a s−1 (∪i∈I Ai ) = ∪i∈I s−1 (Ai ) ∈ T
car s−1 (Ai ) ∈ T pour tout i ∈ I.
s : (E, T ) → (E/R, Tq ) est continue, par construction de Tq . u t
Théorème V.2.97. Tq est la plus fine des topologies définies sur E/R telle que
la surjection canonique s : (E, T ) → (E/R, Tq ) est continue.
0
Démonstration Soit T une topologie sur E/R telle que
0 0
s : (E, T ) → (E/R, T ) continue. On prend A ∈ T , comme s est continue on a
0
s−1 (A) ∈ T , donc A ∈ Tq . D’où T T . u
t
Connexité
Définition V.2.100.
i) E est dit connexe si pour tous ouverts Θ1 et Θ2 tels que E = Θ1 ∪ Θ2 et
Θ1 ∩ Θ2 = ∅ alors Θ1 = ∅ ou bien Θ2 = ∅.
ii) Une partie A de E est dite connexe si elle est connexe pour la topologie
induite par celle de E.
iii) E est dit connexe par arcs si, pour tout couple (a, b) ∈ E × E, il existe une
application continue f : [0, 1] → E telle que f (0) = a et f (1) = b.
f −1 (∅) = ∅
f −1 ({0, 1}) = A
0 sont des ouverts de A.
f −1 ({0}) = Θ1
0
−1
f ({1}) = Θ2
Comme f n’est pas constante sur A, c’est impossible, donc A est connexe. u
t
VI.2. Proprietés
0
Démonstration On suppose que f (A) n’est pas connexe dans (X, T ).
0 0 0 0
Il existe Θ1 , Θ2 ouverts non vides de f (A), disjoints, tels que f (A) = Θ1 ∪ Θ2 .
0 0 0
f −1 (Θ1 ) = Θ1 Θ1 = f (A) ∩ ∨1 ∨1 ∈ T ,
0 0 0
f −1 (Θ2 ) = Θ2 Θ2 = f (A) ∩ ∨2 ∨2 ∈ T .
Or
0
f −1 (Θ1 ) = {x ∈ A / f (x) ∈ f (A) ∩ ∨1 } = {x ∈ A / f (x) ∈ ∨1 } = f −1 (∨1 ).
0
On a de même f −1 (Θ2 ) = f −1 (∨2 ). Donc Θ1 , Θ2 ouvets de A, disjoints, non
vides. A = Θ1 ∪ Θ2 impossible. u t
62 VI. Connexité
Théorème VI.3.106. Soient a, b ∈ IR tels que a < b, alors [a, b] est connexe
dans IR.
b−a
[a, b[ = ∪n>1 [a, b − ] est connexe,
n
b−a b−a
]a, b[ = ∪n>1 [a + , b− ] est connexe,
n n
[a, +∞[ = ∪n>1 [a, a + n] est connexe. u
t
Démonstration On suppose que a < b. f ([a, b]) est connexe dans IR donc
f ([a, b]) est un intervalle.
f (a) ∈ f ([a, b]), f (b) ∈ f ([a, b]) et y est compris entre f (a) et f (b) alors
y ∈ f ([a, b]). Il existe donc x ∈ [a, b] tel que y = f (x). u t
Remarque La composante connexe est fermée. En effet son adhérence est connexe
donc lui est égale.
Exemple :
- IR est localement connexe car les intervalles ]a − ε, a + ε[, ε > 0 constituent un
système fondamental de voisinages connexes pour a.
- IRn , Cl n sont localement connexes.
- Tout sous espace ouvert d’un espace topologique localement connexe est
localement connexe.
Chapitre VII
Définition VII.1.114.
- (E, T ) un espace topologique est compact si on a :
i) (E, T ) séparé,
ii) de toute famille d’ouverts (Θi )i∈I de E telle que E = ∪i∈I Θi , il existe une
partie finie J de I telle que E = ∪j∈J Θj .
- Si (E, T ) est un espace topologique séparé, une partie K de E est dite
compacte si elle est compacte pour la topologie induite par celle de E.
J 6= ∅ car a ∈ J ,
en effet [a, b] ⊂ ∪i∈I Θi il existe io ∈ I tel que a ∈ Θio [a, a] ⊂ ∪j∈{io } Θj .
Soit c = sup J on a a ≤ c ≤ b.
On a : a < c. En effet a ∈ Θio , il existe η1 > 0 tel que ]a − η1 , a + η1 [⊂ Θio .
Soit α ∈]a, a + η1 [∩]a, b[. On a α > a
Aussi [a, α] ⊂ [a, b]
[a, α] ⊂]a − η1 , a + η1 [⊂ Θio = ∪j∈{io } Θj
α ∈ J donc c ≥ α > a.
On suppose que c < b, il existe i1 ∈ I tel que c ∈ Θi1 .
Il existe η2 > 0 tel que ]c − η2 , c + η2 [⊂ Θi1 .
c − η2 < c, il existe β ∈ J tel que c − η2 < β ≤ c.
Soit γ ∈]c, c + η2 [∩]a, b[.
β ∈ J , il existe Jo ∈ Pf (I) tel que [a, β] ⊂ ∪j∈Jo Θj . On a γ ∈ [a, b]
[β, γ] ⊂]c − η2 , c + η2 [⊂ Θi1 .
[a, γ] = [a, β] ∪ [β, γ] ⊂ Θi1 ∪ ∪j∈Jo Θj .
J = Jo ∪ {i1 } ∈ Pf (I) et [a, γ] ⊂ ∪j∈J Θj . Donc γ ∈ J . Impossible.
D’où b = c.
b ∈ ∪j∈I Θj , il existe i2 ∈ I tel que b ∈ Θi2 .
Il existe η3 > 0 tel que ]b − η3 , b + η3 [⊂ Θi2 .
b − η3 < b, il existe δ ∈ J tel que b − η3 < δ < b.
δ ∈ J , il existe J1 ∈ Pf (I) tel que
[a, δ] ⊂ ∪j∈J1 Θj .
[δ, b] ⊂ Θi2
[a, b] = [a, δ] ∪ [δ, b] ⊂ ∪j∈J1 Θj ∪ Θi2 .
On pose J = J1 ∪ {i2 } ∈ Pf (I).
[a, b] ⊂ ∪j∈J Θj donc b ∈ J . endgraf D’où [a, b] est compact. u
t
§ VII.2. Caractérisation des compacts 67
Démonstration Il suffit de considèrer pour une suite (xn )n∈IN la famille des
Xn = {xk / k ≥ n} qui est une base de filtre.
T
Donc adh(xn ) = n∈IN X n 6= ∅. ut
VII.3. Propriétés
Démonstration Soit x ∈ CE K, x 6∈ K.
Soit y ∈ K, E étant séparé il existe Uy ∈ V(x) et Vy ∈ V(y) tels que Uy ∩ Vy = ∅
(On les prend ouverts).
On a K ⊂ ∪y∈K Vy car y ∈ Vy . Comme K est compact, il existe y1 , · · · , yn ∈ K
tels que K ⊂ ∪ni=1 Vyi .
On pose U = ∩ni=1 Uyi ∈ V(x). On a U ∩ ∪ni=1 Vyi = ∅, d’où U ∩ K = ∅
donc U ⊂ CE K qui est un ouvert d’où K est fermé. u t
§ VII.4. Compacité et continuité 69
0
Théorème VII.4.123. On considère (E, T ) et (F, T ) deux espaces
topologiques séparés, f : E → F continue.
Si K est un compact de E alors f (K) est un compact de F .
0
Démonstration Soit K = f (K).
0 0
Soit (Θi )i∈I une famille d’ouverts de (F, T ) telle que K ⊂ ∪i∈I Θi .
0 0 0
f −1 (K ) ⊂ f −1 (∪i∈I Θi ) = ∪i∈I f −1 (Θi ).
0 0
On sait que K ⊂ f −1 (K ). Aussi Θi = f −1 (Θi ) est un ouvert de E car f
continue. Donc K ⊂ ∪i∈I Θi , K étant un compact, il existe J ∈ Pf (I) tel que
K ⊂ ∪j∈J Θj .
Il en résulte que
0
f (K) ⊂ f (∪j∈J Θj ) = ∪j∈J f (Θj ) ⊂ ∪j∈J Θj .
0 0 0
Donc K ⊂ ∪j∈J Θj . D’où K est compact. u
t
70 VII. Espaces topologiques compacts
0
Théorème VII.4.126. Soient (E, T ) et (F, T ) deux espaces topologiques
séparés, et f : E → F continue bijective.
0
Si E est compact alors f est un homéomorphisme de (E, T ) sur (F, T ).
Tp est séparé.
§ VII.5. Compacité dans les espaces produits 71
CE X = {x ∈ E / x 6∈ X} = {x ∈ E / xi 6∈ A}.
0 0
On pose Xj = Xj pour j 6= i et Xj = CEi A pour j = i.
Y 0 Y 0 0
CE X = Xj et pi (CE X) = pi ( Xj ) = X i = C Ei A ∈ F i .
j∈I j∈I
Donc Fi est un ultrafiltre sur Ei . Comme Ei est compact alors Fi converge vers
li ∈ E i .
On pose l = (li )i∈I . L’objectif est de montrer que U converge
Q vers l. Soit Θ un
ouvert de E appartenant à la base de Tp contenant l. Θ = i∈I Θi avec J ∈ Pf (I)
tel que si i 6∈ J Θi = Ei et si j ∈ J Θj ∈ Tj .
On a li ∈ Θi ∀i ∈ I. Pour tout j ∈ J Θj ∈ V(lj ), Fj converge vers lj il existe
Fj ∈ Fj tel que Fj ⊂ Θj .
Or pj (U) base de Fj donc il existe Uj ∈ U tel que pj (Uj ) ⊂ Fj donc pj (Uj ) ⊂ Θj .
Posons U = ∩j∈J Uj ∈ U pj (U ) ⊂ Θj ∀j ∈ J.
En plus si j 6∈ J j ∈ I pj (U ) ⊂ θj = Ej donc U ⊂ Θ ( x ∈ U , x = (xi )i∈I
xi = pi (x) xi ∈ pi (U ). Or pi (U ) ⊂ Θi donc xi ∈ Θi ). U converge donc vers l.
(E, Tp ) compact.
La réciproque est triviale, il suffit de considèrer pi (E) = Ei . u
t
Corollaire VII.5.129. Les parties compactes de IRn sont les parties fermées et
bornées.
72 VII. Espaces topologiques compacts
Définition VII.6.130. (E, T ) espace topologique est dit localement compact s’il
est séparé et si chacun de ses points admet un voisinage compact.
Exemple :
- Tout espace compact est localement compact.
- IR, IRn , qui ne sont pas compacts, sont localement compacts.
Les autres proprietés liées aux espaces localement compacts vont faire l’objet
d’exercices.
Pour terminer ce chapitre on énonce le théorème important suivant :
Espaces Métriques
Chapitre VIII
Espaces métriques
Résumé : Ce chapitre constitue une application des différentes notions vues dans
les chapitres précédents.
Après avoir donné quelques définitions, on complète par des résultats sur la
complètude, la compacité et sur la topologie produit.
VIII.1. Propriétés
Si Φ(A) fini on dit que A est bornée. Si Φ(A) = +∞ on dit que A est non bornée.
1 1
Démonstration Soit a ∈ A. On a B(a, n
) ∈ V(a) et B(a, n ) ∩ A 6= ∅.
2 2
1 1
Il existe xn ∈ A ∩ B(a, n ) donc pour tout n ∈ IN xn ∈ A et d(a, xn ) < n . Donc
2 2
xn converge vers a.
On suppose qu’il existe (xn )n∈IN ⊂ A telle que lim xn = a.
n→+∞
Pour toutε > 0, B(a, ε) ∈ V(a) ce qui entraine qu’il existe N ∈ IN tel que ∀n ≥ N
alors xn ∈ B(a, ε) donc B(a, ε) ∩ A 6= ∅. D’où a ∈ A. u
t
1
- nk+1 > nk et xnk+1 ∈ B(l, ).
2k+1
1
- On a pour tout k ∈ IN d(l, xnk ) < donc xnk converge vers l. u
t
2k
0 0
ce qui est impossible, puisque d (f (xnk ), f (xnk )) ≥ ε. u
t
Définition VIII.1.139. On dit que f est lipschitzienne s’il existe k ∈ IR∗+ tel
que 0 0 0 0
∀x, x ∈ E d (f (x), f (x )) ≤ kd(x, x ).
Si f est lipschitzienne alors f est uniformément continue.
f est dite contractante si k ∈]0, 1[.
Définition VIII.2.140. La suite (xn )n∈IN est une suite de Cauchy de (E, d)
espace métrique si on a
Remarque
- Si (xn )n∈IN est une suite de E convergente dans E alors (xn )n∈IN est une suite
de Cauchy dans E.
- Toute suite de Cauchy de (E, d) est bornée. La vérification est laissée au
lecteur.
Définition VIII.2.141. Un espace métrique (E, d) est dit complet si toute suite
de Cauchy de E converge dans E.
Tout espace de Banach est un espace métrique complet. Cependant tout espace
complet n’est pas de Banach car d ne peut pas toujours être une norme et E n’est
pas forcément un espace vectoriel.
Remarque Si une suite de Cauchy (xn )n∈IN admet une valeur d’adhérence l dans
un espace métrique (E, d) alors xn converge vers l.
Corollaire VIII.2.143. Toute partie fermée F de E est telle que (F, d) est
complet.
d(xn+1 , xn ) ≤ k n d(x1 , x0 ).
80 VIII. Espaces métriques
1 − k p−q
d(xp , xq ) ≤ d(xp , xp−1 ) + d(xp−1 , xp−2 ) + · · · + d(xq+1 , xq ) ≤ k q d(x1 , x0 ) .
1−k
Donc la suite (xn ) est de Cauchy, donc elle converge. Soit l sa limite. On prend la
limite dans
xn+1 = f (xn ),
on obtient, comme f est continue, f (l) = l. Donc l est un point fixe. u
t
δn δn−1 δ0
d(an+1 , an ) < ≤ 2 ≤ n+1 ,
2 2 2
donc (an )n∈IN est une suite de Cauchy de E donc il existe a ∈ E tel que
a = lim an .
n→+∞
0 δn
a ∈ ∩n∈IN B (an , ) ⊂ Θn ∀n ∈ IN. B(a0 , δ0 ) ⊂ Ω ∩ Θ0 ⊂ Ω, ce qui entraine que
2
a ∈ ∨. Donc a ∈ Ω ∩ ∩n∈IN Θn .
Soit x ∈ E, V ∈ V(x), il existe Ω un ouvert de E tel que x ∈ Ω et Ω ⊂ V . On sait
que Ω ∩ Θ 6= ∅ donc V ∩ Θ ⊃ Ω ∩ Θ est non vide d’où Θ est dense dans E. u t
Remarque Il est clair qu’un ensemble dont le diamètre est plus petit que ε est
contenu dans une boule de rayon ε.
d(yp , yq ) ≥ ε ∀p, q ∈ IN p 6= q.
d(yj , yn+1 ) ≥ ε ∀0 ≤ j ≤ n.
Cette suite ainsi construite ne peut admettre de valeur d’adhérence car aucune
sous-suite ne converge. Ce qui contredit notre hypothèse.
On suppose que E est complet et relativement compact. Donc soit ε > 0 et soit
(Ui )i∈I un recouvrement fini de E par des ensembles de diamètre inférieur à ε.
Donc d’après la proposition VIII.4.150 il existe i ∈ I tel que Ui ∈ U, d’où U
converge. Donc E compact. u t
Démonstration
On munit K de sa topologie induite et on applique le théorème VIII.4.151. u
t
§ VIII.5. Topologie produit 83
Espaces de Banach
Résumé : Dans ce chapitre on donne quelques résultats sur les espaces vectoriels
normés et sur les espaces de Banach. On termine par des résultats sur les
applications linéaires continues.
0
∀x ∈ E αN(x) ≤ N (x) ≤ βN(x).
Remarque Cette relation est une relation d’équivalence sur l’ensemble des normes
définies sur E.
Exemple :
- Les normes N1 , N2 et N∞ sont équivalentes sur E espace vectoriel de
dimension n ≥ 1.
- Plus généralement sur E espace vectoriel de dimension finie toutes les normes
sont équivalentes! Notion vue en deuxième année.
Les propriétés topologiques de (E, k kE ) sont les mêmes que celles de (E, dk kE ).
Donc on renvoie aux chapitres précédents pour les autres propriétés liées aux
espaces vectoriels normés.
§ IX.2. Espaces de Banach 89
Définition IX.2.157. Un K-ev (E, k kE ) est dit espace de Banach si toute suite
de Cauchy de (E, k kE ) converge dans (E, k kE ).
Un espace de Banach est un espace vectoriel normé complet.
Exemple :
- Tout espace vectoriel de dimension finie est un espace de Banach.
- E = C([a, b], IR) muni de la norme k k∞ , kf k∞ = sup |f (t)|.
a≤t≤b
(E, k k∞ ) est un espace de Banach.
s
∞ ∞
2
|xn |2 .
P P
- l2 = {(xn )n∈IN / ∀n ∈ IN xn ∈ Cl et |xn | < ∞}, x = (xn ) kxk2 =
n=0 n=0
(l2 , k k2 ) est un espace de Banach sur C.
l
IX.3.49. Propriétés
η x η
∀x ∈ E \ {0E } y = , kykE = < η donc ku(y)kF < 1. Or
2 kxkE 2
η x η 2 2
ku( )kF = ku(x)kF < 1 d’où ku(x)kF < kxkE , M = .
2 kxkE 2kxkE η η
- iii) =⇒ iv) ∀x, y ∈ E ku(x) − u(y)kF ≤ M kx − ykE .
- iv) =⇒ i) Cette implication est triviale. u
t
§ IX.3. Applications linéaires continues 91
Démonstration
- Il existe M1 ∈ IR+ tel que
∀x ∈ E kf (x)kF ≤ M1 kxkE .
n
X n
X
kf (x)kF = kf ( xi ei )kF = k xi f (ei )kF
i=1 i=1
n
X
≤ kxi f (ei )kF
i=1
Xn
≤ |xi |kf (ei )kF .
i=1
ρ2 (f ) = sup kf (x)kF ,
kxkE =1
car
ρ2 (f ) ∈ {M ∈ IR+ / kf (x)kF ≤ M kxkE }
et ρ3 (f ) = ρ2 (f ).
Remarque
- |||f ||| est le plus petit réel M tel que : ∀x ∈ E, kf (x)kF ≤ M kxkE .
- ∀x ∈ E kf (x)kF ≤ |||f |||kxkE .
Démonstration
i) Pour tout f ∈ L(E, F ) |||f ||| ∈ IR+ , ||| ||| : L(E, F ) → IR+ est une application.
ii) Soit f ∈ L(E, F ) telle que |||f ||| = 0.
∀x ∈ E kf (x)kF ≤ |||f |||xkE or |||f ||| = 0 donc ∀x ∈ E kf (x)kF = 0
d’où f (x) = OF . Donc f = OL(E, F ) .
iii) Soit f ∈ L(E, F ), l ∈ K.
k(λf )(x)kF = kλf (x)kF = kf (λx)kF ≤ |||f |||kλxkE = |λ||||f |||kxkE
donc |||λf ||| ≤ |λ||||f |||.
1 1
Pour λ 6= 0 |||f ||| = ||| (λf )||| ≤ | ||||λf ||| d’où |λ||||f ||| ≤ |||λf |||
λ λ
donc |||λf ||| = |λ||||f |||.
iv) Soit f, g ∈ L(E, F ).
Proposition IX.3.167. Soit (fn )n∈IN une suite d’éléments de L(E, F ); la suite
(fn )n∈IN converge vers f ∈ L(E, F ) dans l’espace vectoriel normé (L(E, F ), ||| |||)
si et seulement si (fn ) converge uniformément vers f ∈ L(E, F ) sur la boule unité
0
BE (OE , 1).
Démonstration
lim |||fn − f ||| = 0 ⇐⇒ lim sup kfn (x) − f (x)kF = 0
n→+∞ n→+∞ kxk ≤1
E
Théorème IX.3.168. Si E et F sont deux K-evn alors (L(E, F ), ||| |||) est un
espace de Banach.
- 1ère étape : (fn )n∈IN converge simplement vers une application linéaire f .
Soit x ∈ E, (fn (x))n∈IN est une suite d’éléments de F d’après (IX.3.3)
donc (fn (x))n∈IN est une suite de Cauchy dans F espace de Banach donc (fn (x))
converge vers un élément de F .
On pose f (x) = lim fn (x). On a que f : E → F . On montre que f est linéaire.
n→+∞
Soient x, y ∈ E et λ ∈ K.
Comme (fn (x)) converge vers f (x) dans (F, k kF ) en passant à la limite on a :
kf (x)kF ≤ M kxkE donc f est continue.
- 3ème étape : (f ) converge vers f dans (L(E, F ), ||| |||).
n
Corollaire IX.3.169. Si E est un espace de Banach alors (L(E, E), ||| |||) est un
espace de Banach.
En général on note L(E, E) = L(E).
Il s’agit ici des isomorphismes d’un espace vectoriel normé de Banach à valeurs
dans lui même.
Or Sn → S dans L(E) donc |||Sn ||| → |||S||| dans IR, d’où en passant à la limite
dans l’inégalité précédente
1
|||S||| ≤ .
1 − |||f |||
Montrons que S = (idE + f )−1 . Soit x ∈ E,
n
X
Sn ◦ (idE + f )(x) = ( (−1)k f k ) ◦ (idE + f )(x) = (idE + f ) ◦ Sn (x)
k=0
n
X n
X
= (−1)k f k (x) + (−1)k f k+1 (x)
k=0 k=0
= idE (x) + (−1)n f n+1 (x).
or d’après le lemme de Von Neumann pour que idE + fo−1 ◦ h ∈ Isom(E) il suffit
que
|||fo−1 ◦ h||| < 1.
1
Pour que |||fo−1 ◦ h||| < 1 il suffit que |||fo−1 ||||||h||| < 1 donc si |||h||| <
|||fo−1 |||
alors |||fo−1 ◦ h||| < 1, donc idE + fo−1 ◦ h ∈ Isom(E) donc g ∈ Isom(E). Si on
1
prend g ∈ B(fo , ) alors g ∈ Isom(E).
|||fo−1 |||
1
B(fo , ) ⊂ Isom(E) donc Isom(E) ouvert de (L(E), ||| |||).
|||fo−1 |||
|||fo ◦ fo−1 ||| = |||idE ||| = 1, donc 1 ≤ |||fo ||||||fo−1 |||, d’où |||fo−1 ||| 6= 0. u
t
Remarque
1
|||fo−1 ||| ≥ .
|||fo |||
Partie V
Espaces de Fonctions
Chapitre X
Espaces fonctionnels
φ : X → IR
t 7−→ φ(t) = |f (t) − g(t)|.
φ est continue sur X qui est un compact; donc φ atteint sur X sa borne
supérieure.
Soit t̄ ∈ X tel que φ(t̄) = sup φ(t).
t∈X
On a
0 ≤ |f (t̄) − g(t̄)| = sup |f (t) − g(t)| = d∞ (f, g),
t∈X
102 X. Espaces fonctionnels
Définition X.1.174. Soit X un ensemble. Soit (fn )n∈IN une suite d’applications
de X à valeurs dans K et f : X → K, on dit que
i) (fn )n∈IN converge simplement (c.s) vers f sur X si pour tout t ∈ X, la suite
(fn (t))n∈IN converge dans K vers f (t).
ii) (fn )n∈IN converge uniformément (c.u) vers f sur X si
lim sup |fn (t) − f (t)| = 0.
n→+∞ t∈X
Remarque
1) Il est clair que si fn c.u vers f alors fn c.s vers f . Faire en exercice!
2) Si X est compact, (fn )n∈IN ⊂ C(X, K) et f ∈ C(X, K) alors fn c.u vers f est
équivalent à lim d∞ (fn , f ) = 0.
n→+∞
Ce qui est encore équivalent à fn converge vers f dans l’espace métrique
(C(X, K), d∞ ).
3) La convergence simple n’entraine pas toujours la convergence uniforme!
En effet considèrons la suite de fonctions fn définies comme suit :
∀x ∈ IR fn (x) = e−n|x|.
Proposition X.1.175. Soit (X, T ) un espace topologique, (fn )n∈IN une suite de
fonctions continues de (X, T ) à valeurs dans K.
Si (fn )n∈IN c.u vers f : X → K alors f : (X, T ) → K est continue.
ii) S’il existe une suite (xn )n∈IN ⊂ X telle que la suite (|fn (xn ) − f (xn )|)n∈IN ne
tend pas vers 0 alors fn ne converge pas uniformément vers f sur X.
D’où
lim sup |fn (t) − f (t)| = 0.
n→+∞ t∈X
x → fn (x) = sin(nx)
est continue ; mais la famille de fonctions {fn ; n ∈ IN} n’est pas équicontinue.
- familles finies : Toute famille finie d’applications continues (en un point a ∈ X)
est équicontinue (au point a).
- Réunion : La réunion de deux familles équicontinues (en un point a ∈ X ) est
équicontinue (au point a). On peut donc ajouter, à une famille équicontinue, un
nombre fini d’applications continues; la nouvelle famille ainsi obtenue est encore
équicontinue.
- Si (fn )n∈IN c.u vers f sur X alors A = {f } ∪ {fn / n ∈ IN} est équicontinue.
106 X. Espaces fonctionnels
|f (x)−g(x)| ≤ |f (x)−f (xi )|+|f (xi )−f (aσ(i) )|+|f (aσ(i) )−g(xi )|+|g(xi )−g(x)| < 4r.
|f (x) − f (y)| ≤ |f (x) − fio (x)| + |fio (x) − fio (y)| + |fio (y) − fio (y)| < ε.
Lemme X.3.182. Soit X un compact, A une partie de C(X, IR) telle que :
i) Si u, v ∈ A alors sup(u, v) et inf(u, v) ∈ A,
ii) Si x ∈ X, y ∈ X, α ∈ IR et β ∈ IR alors il existe u ∈ H telle que u(x) = α et
u(y) = β, dans le cas x = y on prend α = β, alors A est dense dans
(C(X, IR), d∞ ).
108 X. Espaces fonctionnels
Soit x ∈ X, il existe i ∈ {1, · · · , p} tel que x ∈ θyi donc uxo yi (x) < f (x) + ε.
Or uxo yi (x) ≥ uxo (x) donc uxo (x) < f (x) + ε.
Soit Vxo = {x ∈ X / f (xo ) − ε < uxo (x)} = (uxo − f )−1 (] − ε, +∞[) ouvert.
Pour xo ∈ Vxo on a uxo (xo ) = f (xo ) > f (xo ) − ε.
Donc X = ∪xo ∈X Vxo , X compact donc il existe x1o , · · · , xqo tels que X = ∪qi=1 Vxio .
Soit g = sup{u1xo , · · · , uqxo } ∈ A.
Pour tout x ∈ X, il existe i ∈ {1, · · · , q} tel que x ∈ Vxio . Donc
f (x) − ε < uxio (x) ≤ g(x). D’où pour tout x ∈ X, f (x) − ε < g(x).
Si x ∈ X, il existe io ∈ {1, · · · , q} tel que g(x) = uxioo (x). Or uxioo (x) < f (x) + ε.
Alors pour tout x ∈ X on a f (x) − ε < g(x) < f (x) + ε.
Ce qui équivaut à : pour tout x ∈ X, |f (x) − g(x)| < ε. Donc d∞ (f, g) < ε.
D’où A est dense dans C(X, IR). u t
1
p0 = 0 et ∀t ∈ [0, 1], pn+1 (t) = pn (t) + (t − (pn (t))2 ).
2
pn est un polynôme pour tout n ∈ IN.
On a √
∀t ∈ [0, 1], p0 (t) = 0 ≤ p1 (t) ≤ · · · ≤ pn (t) ≤ t.
§ X.3. Théorème d’Ascoli et de Stone-Weirstrass 109
u = lim un v = lim vn .
n→+∞ n→+∞
X.3.57. Applications