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Bouzy - Embleme Et Propagande Theologico-Politique
Bouzy - Embleme Et Propagande Theologico-Politique
Christian Bouzy
2007/1 - n° 145
pages 91 à 104
ISSN 0047-4800
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Emblème et propagande
théologico-politique
en Espagne au Siècle d’or :
le symbolisme de la couronne
26. Sebastián de Covarrubias, Emblemas Morales, Madrid, Luis Sánchez, 1610, édition en
fac-similé et introduction de Carmen Bravo-Villasante, Madrid, FUE, 1978.
27. Juan de Borja, Empresas morales a la S.C.R.M. del Rey Don Phelipe nuestro Señor,
facsímil de la segunda edición de François Foppens (Bruselas, 1680), prf. Carmen Bravo-
Villasante, Madrid, FUE, 1981. À consulter également Juan de Borja, Empresas Morales,
Rafael García Mahíques (éd.), Valencia, Ayuntamiento de Valencia, 1998, doublée d’une
étude approfondie, Empresas Morales de Juan de Borja. Imagen y Palabra para una Icono-
logía, Valencia, Ayuntamiento de Valencia, 1998.
28. Hernando de Soto, Emblemas moralizadas, Madrid, Por los herederos de Juan Iñíguez
de Lequerica, 1599, édition en fac-similé et introduction de Carmen Bravo-Villasante,
Madrid, FUE, 1983.
29. Juan de Solórzano Pereira, Emblemas regio-políticos, Jesús María González de Zárate
(éd.), Madrid, Tuero, 1987.
30. Rafael García Mahíques, Empresas Sacras de Nuñez de Cepeda, prf. Santiago Sebas-
tián, Madrid, Tuero, 1988.
31. Francisco Gómez de la Reguera, Empresas de los Reyes de Castilla y de León, édition
et étude de César Hernández Alonso, Valladolid, Universidad, 1990.
32. Juan Velázquez de Acevedo, Fénix de Minerva o Arte de Memoria, Estudio introduc-
torio de Fernando Rodríguez de la Flor, Valencia, Tératos, 2002.
33. Antonio Bernat Vistarini, John T. Cull et Edward J. Vodoklys, Enciclopedia de los
emblemas españoles ilustrados, Fuentes clásicas y traducción de los motes por Edward
J. Vodoklys, presentación de Peter M. Daly et Sagrario López Poza, Madrid, Akal, 1999
[CDROM].
34. Voir notre recension : Criticón, 61, 1994, p. 122-126.
35. Karl-Ludwig Selig, « Addenda to Praz Bibliography of Emblem Books », Modern Language
Notes, LXX, 1955, p. 599-601.
36. John Landwehr, French, Italian, Spanish and Portuguese Books of Devices and Emblems
1534-1827. A Bibliography, Utrecht, Haentjens Dekker & Gumbert, 1976.
37. Pedro Campa, Emblemata Hispanica. An annotated Bibliography of Spanish Emblem
Literature to the Year 1700, Durham and London, Duke University Press, 1990. Travail
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complété dans un article : « Emblemata Hispanica : Addenda et Corrigenda », Emblematica. LITTÉRATURE
An Interdisciplinary Journal for Emblem Studies, 11, 2001, p. 327-376. N° 145 – MARS 2007
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Dès 1980, des thèses sur le sujet ont été entreprises en Espagne, en
Italie, en France, en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis. On accor-
dera une mention spéciale aux travaux de Philipp Lloyd-Bostock 38 , Jesús
María González de Zárate 39 , Rafael García Mahíques 40 , José Julio García
Arranz 41 , Gloria Truche-Bossé 42 , María Dolores Alonso Rey 43 et Francesca
Perugini 44 .
La liste est longue des chercheurs espagnols, italiens, français,
anglais, allemands et nord-américains, tous de qualité, qui se sont penchés
et continuent de se pencher sur le sujet 45. Toutefois, dans le panorama
actuel, deux chercheurs — outre Sagrario López Poza — se distinguent par
la richesse de leurs interprétations et par la diversité des liens qu’ils établis-
sent entre les disciplines, montrant ainsi que l’écriture emblématique n’a
rien d’un genre mineur, mais qu’elle fut réellement un mode expressif qui
a investi les débuts de la littérature 46. À Saragosse, depuis une vingtaine
d’années, Aurora Egido mène avec finesse et érudition une investigation
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52. Antonio Bernat Vistarini et John T. Cull, « Guerra y paz en la emblemática de los jesuitas
attirer l’attention sur l’emblème (ou la devise) dans ses rapports avec le
politique, afin de voir comment l’alliance iconico-verbale de cette forme
brève opère comme instrument « non seulement de l’éducation du fils du
Roi, mais de l’éducation de tous » 63 , ainsi que le déclarait Bossuet à
propos des traités d’éducation du Prince. Par le biais de cette utilisation
didactico-politique, l’emblème devient en effet un moyen de propa-
gande 64 — au sens le plus large et le moins négatif du terme 65 — au
service d’une idéologie dans laquelle la part du religieux est primordiale.
Toutefois, avant d’envisager une telle praxis, il convient de faire un
bref détour par les fondements théoriques tels que les concevait Juan de
Horozco dans le premier livre de ses Emblemas Morales. Il fut le seul
emblémiste espagnol du XVIe siècle à avoir tenté une approche sémiolo-
gique et raisonnée de ce mode d’expression iconotextuel, dans lequel
entrent de manière combinatoire — à la fois visuellement et scripturaire-
ment — le symbole, l’allégorie et la métaphore 66 .
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accordé à celui qui la porte. En effet, par sa position sur la tête, elle est le
symbole même du « don venu d’en haut », et elle indique, par sa forme
circulaire, « la perfection et la participation à la nature céleste, dont le
cercle est le symbole » 75 . La couronne est également « image du soleil,
surtout quand elle est en or, métal royal » 76 , anneau du monde ou
diadème chargé d’une force cosmique. Dans la mythologie, la couronne
de laurier d’Apollon (dieu solaire) est symbole d’immortalité, de victoire,
de gloire, de vertu et de sagesse 77 . C’est par elle que Juan de Borja
commence ses Empresas Morales pour dire que seule la vertu mérite la
gloire 78 . Dans la Bible, la couronne est à l’origine une bande de lin ceinte
autour du front du grand-prêtre ; son caractère religieux est ainsi patent.
Le motif de la couronne royale figure dans trois devises chez Saavedra
Fajardo, mais seule la devise n° 20 avec le mote FALLAX BONVM (« Faux
bien » ou « Bien trompeur ») retiendra notre attention, pour plusieurs raisons
(fig. 1). Tout d’abord, avec le coussin sur lequel elle est posée, la couronne
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Fig. 1 : Diego de Saavedra Fajardo, Le Prince chrestien et politique Fig. 2 : Juan de Horozco, Emblemas morales (Segovia, 1589).
ESPAGNE
N°
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MARS
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LITTÉRATURE
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104 89. Voir notre article, « La poétique de l’emblème au Siècle d’Or : Juan de Horozco, théori-
LITTÉRATURE cien du symbole », in Hommage des Hispanistes français à Henry Bonneville, Tours,
N° 145 – MARS 2007 SHFES, 1996, p. 75-110.