Dossier
Logiciels d’entreprise
une transformation profonde
SaaS – IA – Collaboratif – Low Code / No Code…
Un magazine du groupe ,
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L’ESSENTIEL
en Chine cet été. Mais cela
n’aura duré qu’une poi-
gnée d’heures. Fin juillet,
le New York Times rappor-
tait que l’entreprise de Mark
Zuckerberg avait obtenu le
feu vert des autorités pour
ouvrir une iliale sur le sol
chinois : un hub technolo-
gique basé à Hangzhou,
patrie de Jack Ma et d’Ali-
baba. Il n’était absolument
pas question d’un lance-
ment du réseau social dans
l’Empire du Milieu, mais
cette première implanta-
tion représentait un grand
pas. Cependant, au bout de
quelques heures, toute mention de cette iliale locale, avec ce que cela implique de iltrage
disparaît des sites oiciels chinois. Ni Facebook des contenus et mots clés. Ce projet, bap-
ni Pékin n’ont oiciellement communiqué à ce tisé DragonFly, ne fait pas l’unanimité dans les
sujet mais, selon la presse américaine, le gou- rangs de Google, certains de ses salariés mani-
vernement a fait volte-face. En cause, une festant leur désaccord devant ce recul. Tant
mésentente entre l’administration centrale en et si bien que Sundar Pichai a dû assurer que
charge du cyberespace et les autorités régio- Google n’était « pas prêt à lancer un produit de
nales du Zhejiang, province dont Hangzhou est la recherche en Chine », ni qu’il pouvait ou vou-
capitale. La première reproche aux secondes de lait le faire. Pour attaquer le marché chinois,
ne pas l’avoir suisamment consulté sur le sujet des concessions sont nécessaires et Apple l’a
et a ensuite fait barrage à l’installation de ce hub bien compris. Cupertino vient à nouveau d’ef-
technologique, réduisant les espoirs de Facebook fectuer un grand ménage sur son App Store à
d’installer une iliale en Chine à peau de chagrin. destination de la Chine, supprimant quelque
Google aura-t-il plus de succès ? Le géant du 25 000 applications, principalement des jeux
Web planche sur un moteur de recherche dédié d’argent, ain de se conformer au réglementa-
au marché chinois et respectant la législation tion en vigueur.
DREAMFORCE
Salesforce convie ses clients
et partenaires à son événement
Broadcom avale CA Technologies
Se casser les dents sur Qualcomm n’a pas entamé l’appétit de Broadcom.
Dreamforce à San Francisco Le Géant des semi-conducteurs se console en mettant la main sur l’édi-
du 25 AU 28 SEPTEMBRE. teur CA Technologies, pour 18,9 milliards de dollars. Les domaines d’ex-
pertise de CA Technologies peuvent sembler bien éloignés des activités
de Broadcom dans les semi-conducteurs. L’éditeur développe un por-
THINK PARIS tefeuille de logiciels destinés aux mainframes pour gérer et sécuriser
Journée IBM de partage des environnements informatiques complexes. Mais pour Broadcom, il
d’expériences sur l’IA, s’agit, d’une part, de diversiier ses activités et, de l’autre, d’éviter que
la Blockchain, l’Internet des Objets, l’opération soit qualiiée de concentration. C’est-à-dire éviter que son
le Cloud, la Sécurité, rachat soit à nouveau bloqué par l’administration américaine, comme ce
fut le cas lors de sa tentative d’acquérir Qualcomm. Broadcom espère
le 9 OCTOBRE boucler ce rachat au quatrième trimestre 2018, son premier depuis qu’il
à Paris (Carrousel du Louvre). a rapatrié son siège aux États-Unis. Mais encore faudra-t-il que l’opéra-
tion reçoive le feu vert des diférents régulateurs : américains mais aussi
européens, ou encore japonais…
ASSISES SÉCURITÉ
Grand rendez-vous annuel
des RSSI, les Assises de la sécurité
des systèmes d’information
à Monaco (Grimaldi Forum)
du 10 AU 13 OCTOBRE.
DEVOPS REX
Conférence francophone
sur la méthodologie « devops »
en entreprise le 16 OCTOBRE
à Paris (Grand Rex).
MOBILITY
FOR BUSINESS
Salon des solutions
et applications mobiles
les 17 ET 18 OCTOBRE
à Paris (Porte de Versailles).
WEB SUMMIT
« The largest tech conference
in the world »,
avec plus de 70 000 participants
et 1 200 conférenciers 5G : la France se prépare
du 5 AU 8 NOVEMBRE Le gouvernement a dévoilé cet été sa feuille de route sur la 5G. Désireux de
à Lisbonne (Portugal), Altice Arena. ne pas reproduire le retard pris sur la 4G, l’exécutif insiste sur trois objec-
tifs prioritaires. Le premier d’entre eux : multiplier les pilotes. Les premiers
pilotes 5G ont été lancés ces derniers mois par Orange et Bouygues ; SFR
EXPERIENCES ne devrait plus tarder, tandis que diverses expérimentations sont toujours
menées en laboratoire. Mais le gouvernement souhaite que les opérateurs
Microsoft Experiences 18, ne soient pas les seuls à s’emparer du sujet et appelle en conséquence l’in-
« l’événement de l’intelligence dustrie ou encore les collectivités à s’engager. Deuxième objectif : attribuer
numérique », au plus vite les fréquences pour la 5G et « avoir un déploiement commer-
les 6 ET 7 NOVEMBRE à Paris, cial dans au moins une grande ville dès 2020 ». En outre, la feuille de route
Palais des Congrès prévoit que « les principaux axes de transport » soient couverts en 5G dès
de la porte Maillot. 2025 : c’est le troisième objectif, sans doute le plus ambitieux. Avec enin,
parmi les divers chantiers, le développement des nouveaux usages que
le gouvernement souhaite « favoriser ». Un domaine dans lequel la France
Toutes les dates à retenir sur est encore pauvre : seules trois expérimentations sont prévues et toutes
www.linformaticien.com/agendait concernent la voiture connectée.
LES DSI LASSÉS DES PRATIQUES « LIMITES » DES ÉDITEURS SE JETTERONT-ILS TOUT CRU DANS LE BEC
DES OPÉRATEURS DE SERVICES CLOUD ? C’EST BIEN CE QU’ESPÈRE WERNER VOGELS,
CTO D’AMAZON WEB SERVICES, QUI LEUR DÉROULE LE TAPIS ROUGE AVEC UNE OFFRE DE MIGRATION.
n’était pas couvert par les licences cœurs d’un cluster VMware alors que co-président d’EuroCIO commente
E-business Suite acquises par l’AFPA. Oracle n’en utilise réellement que l’attitude d’Oracle sur ce dossier :
Oracle réclamait alors 13,5 millions quelques-uns a causé bien des mau- « L’éditeur n’a d’ailleurs jamais clari-
d’euros à l’AFPA avant d’être débouté vaises surprises chez les DSI fran- ié son modèle de licence dans l’en-
en appel, le jugement soulignant « la çais. L’impossibilité de dédier des vironnement VMware. Suite à ces
mauvaise foi et la déloyauté » de nœuds à Oracle dans VMware 5.5 a fortes tensions entre Oracle et ses
l’éditeur. poussé les DSI les plus prudents à clients, nous avons envoyé un cour-
sortir Oracle de leur Cloud interne rier à Mark Heard en juillet 2016, cour-
VMware et dédier des serveurs phy- rier resté sans réponse alors que le
Des clauses contractuelles siques à Oracle pour ne pas risquer changement de version VMware 5.5
volontairement opaques le coup de bambou d’Oracle. La et le passage à 6.5, va soumettre les
Si le décompte des licences est contrainte est d’autant plus mal per- entreprises clients à de nouvelles ten-
une pierre d’achoppement entre çue par les DSI qu’elle n’existe pas si sions avec Oracle. » La nomination
éditeurs et DSI, c’est aussi que les l’on opte pour Oracle VM Server, la de Gérald Karsenti à la tête d’Oracle
contrats sont jugés par ces derniers solution de virtualisation d’Oracle. France en 2017 et sa volonté affi-
comme volontairement illisibles Mars Inc. et Oracle s’étaient retrou- chée de résoudre ce type de conlits
et sujets à interprétation. Le cas vés en justice sur cette analyse diver- a été accueilli de manière très posi-
des architectures virtualisées sous gente des nœuds de calcul VMware, tive par les DSI… qui ont rapide-
VMware pour une base Oracle est le géant de l’agroalimentaire parve- ment déchanté six mois plus tard.
un modèle du genre. Se faire factu- nant à arracher un accord à Oracle Emmanuel Gaudin souligne que si,
rer les licences pour l’ensemble des avant le procès. Emmanuel Gaudin, après le départ de Gérald Karsenti,
SERGE TISSERON
Psychiatre, docteur en psychologie, Serge Tisseron, membre
2015
de l’Académie des Technologies depuis 2015, est très investi
Élu membre de l’Académie dans la réflexion que l’Être humain entretient avec les tech-
des technologies. Serge Tisseron nologies. Auteur de nombreux ouvrages, il est le pionnier
a publié une quarantaine d’ouvrages. d’une réflexion sentinelle sur les possibles dérives d’une
Il est également photographe et
dessinateur de bandes dessinées. Société confrontée, depuis la numérisation galopante de
www.sergetisseron.com notre quotidien, à une déshumanisation excessive.
VOTRE ESSAI TRANCHE AVEC la crainte ancestrale de l’Occident
2013 LE MYTHE DE L’HOMME ANÉANTI qu’un « double » puisse un jour dépas-
Fonde avec Frédéric Tordo PAR LES ROBOTS ET L’IDÉE D’UNE ser son créateur, prendre conscience
l’institut pour l’Étude des relations INTELLIGENCE ARTIFICIELLE de sa supériorité et l’anéantir. Ces
Hommes Robot (IERHR). SUPÉRIEURE À L’INTELLIGENCE craintes doivent être prises au sérieux
HUMAINE. EN SOI, C’EST PLUTÔT pour ce qu’elles nous disent de nos
RASSURANT. QU’EST-CE QUI inquiétudes, même si elles ne sont
1997-2000 A GUIDÉ VOTRE RÉFLEXION pas scientifiquement fondées compte
Réalisation d’une étude QUI TEMPÈRE DES CRAINTES tenu de l’état de la technologie. Il
SÉCULAIRES DONT LA SCIENCE- existe d’ores et déjà des IA plus per-
sur les conséquences
FICTION S’EST ABONDAMMENT formantes que l’homme dans des
des images violentes sur les enfants FAIT L’ÉCHO DEPUIS DES domaines précis, mais aucune n’est
de 11 à 13 ans, soutenue par les DÉCENNIES ? polyvalente, c’est-à-dire capable
ministères de la Culture, de la Famille ❚ Serge Tisseron : De Mary Shelley de s’adapter à toutes les situations
et de l’Éducation nationale. – Frankenstein – aux films récents, comme un Être humain le fait. Il fau-
com me H e r, de S pi ke J on z e, dra encore beaucoup d’années avant
avec Joachin Pheonix et Scarlett que l’IA n’intègre le niveau d’adap-
1978 à 1997 Johansson, en passant par les auteurs tation et d’autonomie que permet
Praticien hospitalier, fondateur de science-fiction, on a souvent mis une intelligence « vivante ». D’autant
d’une unité mobile de soins palliatifs en scène les rapports troubles entre plus que beaucoup de chercheurs
à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges. l’homme et la machine. Les robots sont hésitants quant à l’opportunité
et les développements de l’IA nour- de donner à une IA de telles compé-
rissent, aujourd’hui plus que jamais, tences. Pourquoi créer à l’homme
VERS UN « DROIT »
ET UNE « IDENTITÉ »
SOCIALE DES
ROBOTS ?
CERTAINS ROBOTS ONT DES
RÉACTIONS QUASI-HUMAINES…
❚ C’est ici que nous parlons de « dis-
sonance cognitive ». Il s’agit de croire
que la machine aurait « en réalité » les
compétences émotionnelles et empa-
thiques qu’il nous plaît de lui prêter.
Certains informaticiens vont hélas réseaux de neurones, d’empathie arti- lui laissant que les circuits indispen-
dans ce sens, comme avec le robot icielle, d’apprentissage machine et sables à sa mission. La « conscience »
Sophia, dont des vidéos tentent de d’autonomie alors que ces expressions de HAL retourne aux premiers âges
nous faire croire qu’il aurait une pen- ne désignent rien de comparable à de l’enfance – il se met à fredonner
sée propre ! ce qu’elles signiient chez l’homme. des comptines – pendant que le son
Ce ne sont que des métaphores. Le de sa voie artiicielle, au début très
EN QUOI CETTE DÉRIVE EST-ELLE problème est qu’ils risquent de nous humaine et désolée, se désincarne
UN DANGER ? cacher que ces machines sont pro- peu à peu avant de se taire. Pouvoir
❚ Pour plusieurs raisons. La première grammées par des humains pour débrancher son robot est un droit
est le risque d’oublier qu’il y a un pro- nous séduire et nous inluencer. Par qui doit être reconnu et facilité. Mais
grammeur derrière chaque robot. exemple, derrière l’expression « d’hu- quand on débranche Pepper, le robot
Le risque est d’autant plus grand mour machine » se cachent des cen- humanoïde fabriqué par l’entreprise
que tous les ilms de science-iction taines d’ingénieurs, d’écrivains, japonaise Softbank, sa tête tombe et
tendent à nous présenter des « robots d’humoristes, payés pour créer des pend lamentablement sur son torse
autonomes », à commencer par ceux dizaines de milliers d’histoires drôles comme s’il mourait subitement. Du
de la saga Star Wars, R2D2 et C-3PO. dans lesquelles l’IA n’aura qu’à pio- coup, on éprouve un choc émotion-
Tous les deux suscitent une réaction cher pour créer l’illusion, chez son nel intense. La tentation est alors de
immédiate d’empathie. Cette empa- utilisateur, que la machine que nous le laisser branché en permanence
thie est la première marche qui mène avons achetée est en parfaite conni- pour éviter de le voir « mourir ». Cela
à la dissonance cognitive, c’est-à-dire vence avec nous. présente des risques.
vers le fait de savoir que le robot n’est
pas capable en réalité de cette auto- UN ROBOT RESTE QUELS TYPES DE RISQUES ?
nomie, mais être tenté de le croire ❚ On en revient aux dangers de la
malgré tout parce que cela nous per-
UNE MACHINE « dissonance cognitive » qui fait qu’un
met d’oublier le programmeur qui se QU’ON DOIT Être humain prête à une machine
cache derrière, et de céder au plaisir POUVOIR ÉTEINDRE une conscience « autonome » qui
de croire à la magie. n’existe pas. Cette tendance naturelle
Un second risque de la dissonance
ET DÉBRANCHER à l’homme est plus ou moins impor-
cognitive est de croire qu’un robot Le troisième risque est de préférer tante chez chacun. Mais elle est aussi
pourrait vraiment avoir des émotions, des robots prévisibles à des humains sous la dépendance de ce qui nous
et donc souffrir. Cela pourrait amener imprévisibles. Autrement dit, nous est dit et montré des robots. Dans le
son utilisateur à risquer sa propre vie rendre moins tolérants au caractère cas de Pepper, il y a cette mise en
pour lui éviter des dommages, alors imprévisible de l’humain, voire créer scène de la mort subite quand on le
qu’une pièce de robot peut facilement des formes de « robot dépendance ». débranche, mais il y a aussi les cam-
être changée. C’est ce qui est arrivé à Et à un degré de plus, ce serait le pagnes de publicités qui visent à nous
certains soldats utilisant des robots risque de considérer que les qualités faire croire qu’il aurait des émotions
démineurs. Ils développent avec leur des robots devraient devenir celles véritables. Le but est que la coniance
machine une relation d’empathie telle, de l’humain. L’homme serait invité à que nous aurons en ces machines
que lorsqu’elle est endommagée en se « robotiser » ! nous amène non seulement à les lais-
opération, ils peuvent se déprimer, ser branchées en permanence, mais
développer des douleurs somatiques EN SOMME, NOUS, HUMAINS, aussi à les prendre comme témoins de
aux endroits où le robot a été endom- POURRIONS ÊTRE SENSIBLES À nos conidences. En effet, les coûts de
magé, ou demander que « leur » robot, LA CONDITION DE NOS ROBOTS ? Recherche et Développement sont tels
s’il a été détruit, bénéicie d’une céré- ❚ C’est très bien illustré dans le ilm sur ces machines, qu’ils ne peuvent
monie semblable à celle qui accom- 2001, l’Odyssée de l’Espace, réalisé être amortis que par l’exploitation des
pagne la mort d’un soldat en mission. en 1968 par Stanley Kubrick. Le robot informations des utilisateurs qu’elles
Exactement comme s’ils avaient perdu est une machine. La preuve : pour la stockent et revendent à des annon-
un « frère d’armes » au combat. rendre inerte, il sufit de la débran- ceurs et à des entreprises. Les don-
Hélas, au lieu de faire tout pour s’oppo- cher. La machine reprend son statut nées sont hébergées sur des serveurs
ser à cette tendance anthropomorphe, d’objet inanimé… et inoffensif. Dans centraux auxquels personnes n’a
certains fabricants de robots et d’IA 2001, « HAL » est un robot ultra perfec- accès, et qui sont gérés par des entre-
ont tendance à « humaniser » leurs tionné qui est capable d’émotions. Il prises dont le but n’est pas le bien-
créations, de façon à encourager l’at- a commis une erreur et craint d’être fait de l’humanité, mais le proit des
tachement des usagers. D’autant plus débranché. Il répète : « J’ai peur ». actionnaires. On en revient au débat
que le langage employé pour parler Et il décide de devenir totalement sur les données personnelles que le
des robots et de l’IA fait écran à la réa- autonome en tuant les astronautes. scandale Cambridge Analytica et le
lité et porte sans cesse la confusion. Mais l’un d’entre eux en réchappe et Règlement général de protection des
On parle d’Intelligence artiicielle, de « déconnecte » petit à petit HAL en ne données (RGPD) adopté par l’Europe
ont mis en lumière ces derniers mois. ces machines tueuses en acceptant y a une relation, les robots doivent
Cette prise de conscience brutale, des « dommages collatéraux » plus être des outils comme les autres :
que les Européens défendent depuis importants, autrement dit un plus ils doivent accompagner et aider le
des années, est indispensable. Que se grand nombre de morts civils, dans professionnel, pour lui permettre de
passerait-il si les programmes étaient le but de mieux protéger ses intérêts. Il faire mieux avec eux ce qu’il faisait
conçus par des individus malveillants n’a fait que régler un algorithme. C’est auparavant sans eux. C’est notam-
au service de puissances totalitaires la machine qui est responsable de tout ment le cas dans les domaines médi-
ou terroristes ? le reste. cal et scolaire.
Les mesures nécessaires concernent
L’UTILISATION DES ROBOTS POURTANT, ON SOULIGNE trois domaines : législatif, techno-
POSENT DES QUESTIONS BEAUCOUP D’UTILISATIONS logique et éducatif. Les mesures
D’ÉTHIQUE : COMME CES ROBOTS- TRÈS BÉNÉFIQUES À L’IA ET À LA législatives portent sur les emplois
SOLDATS DOTÉS D’IA, ET DONT ROBOTIQUE, NOTAMMENT DANS – formation et reconversion pro-
LA RUSSIE ET AUSSI LES ETATS LE DOMAINE DE LA MÉDECINE… fessionnelle –, sur la vie privée
UNIS DÉFENDENT SANS TROP LE ❚ Bien sûr. Si ces technologies – connaissance par l’utilisateur de
DIRE LE DÉVELOPPEMENT, SOUS peuvent permettre à des médecins ses données prélevées et de leur utili-
COUVERT DE VOULOIR RÉDUIRE de poser un diagnostic plus précis, sation –, sur l’économie – condamna-
LES DÉPENSES MILITAIRES ET d’opérer mieux et de pallier le désert tion de l’obsolescence programmée
D’ÉPARGNER DES VIES HUMAINES. médical de certaines zones rurales, et récupération / reconversion des
CELA VOUS INSPIRE QUOI ? dificiles d’accès, c’est une bonne objets techniques vieillis et abandon-
❚ Beaucoup de crainte. Pour les par- chose. L’Institut pour l’étude des rela- nés – et sur le respect du libre choix ;
tisans des robots tueurs, il y a deux tions homme robots (IERHR), que j’ai par exemple, demander l’autorisa-
avantages. Le premier est que les fondé, a d’ailleurs tenu son premier tion des patients dans le cas d’uti-
robots n’ont pas d’emballement émo- colloque en octobre 2017 sur le thème lisation thérapeutique. Il faut aussi
tionnel, et qu’ils ne commettront donc « Robotique et santé mentale », et il y a interdire les publicités mensongères
pas de « bavure » comme les soldats été beaucoup question de l’utilisation qui prétendent vendre des « émo
qui tuent des civils sous l’effet de la des robots avec les enfants souffrant robots », autrement dit des robots
douleur et de la colère après la mort de troubles envahissants du dévelop- qui seraient capables d’émotions.
de l’un de leurs camarades. Le second pement et par les personnes âgées. Et même peut-être indiquer sur les
avantage est que ces machines ne Mais comme dans toutes les évolu- publicités, que nous allons bientôt
feront inalement qu’appliquer le pro- tions extrêmement rapides – celle-ci voir, que les robots sont des machines
gramme que des humains y auront l’est –, il faut vite installer des garde- à simuler, un peu comme il est rap-
rentré, mais plus rapidement que ne fous et des limites. pelé sur les publicités pour les pro-
peut le faire un humain. Les robots duits alimentaires qu’il faut bouger…
tueurs ne sont en effet que des auto- IL FAUT INTERDIRE Les mesures technologiques doivent
mates programmés pour prendre éviter les risques psychiques de dis-
exactement les décisions qu’un LES PUBLICITÉS sonance cognitive. Pour cela, il serait
homme prendrait à leur place. Un MENSONGÈRES utile qu’une partie des protections des
robot muni d’armes létales peut ainsi robots soit transparente ain de rendre
être programmé pour tirer sur tout ce
QUI PRÉTENDENT visibles les circuits électroniques et les
qu’il voit bouger, ou bien uniquement VENDRE DES « ÉMO câbles, ce qui leur donne le statut de
sur les cibles émettant un spectre ROBOTS », SOIT machine. Et, bien entendu, favoriser
thermique identique à celui d’un être la possibilité de l’éteindre.
humain, etc. Mais ces deux arguments
DISANT CAPABLES Enin, il faut bien évidemment édu-
sont fallacieux. Tout d’abord, la capa- D’ÉMOTION quer, dès le plus jeune âge, et sen-
cité des robots à prendre la bonne sibiliser. Introduire des cours de
décision est, en l’état actuel de l’IA, VOUS ALERTEZ EN PRÔNANT programmation et de montage et
très mince. Un robot n’a pas à l’heure L’INSTAURATION DE GARDE-FOUS démontage de robots dans les écoles,
actuelle la capacité de distinguer véri- ET DE LIMITES, POUR DONNER dès le primaire. Et, comme partout,
tablement un soldat d’un civil, surtout DES REPÈRES DANS LA FAMILLE c’est d’abord la cellule familiale, cel-
si le soldat se déguise en civil. Il ne suf- ET LA SOCIÉTÉ. LESQUELS ? lule de base d’organisation de la
it pas qu’un robot n’ait pas d’émotions ❚ La première règle est de poser Société, qui doit donner les premiers
pour que ses choix soient toujours comme principe que les robots ne repères intangibles.
bons ! Quant au second argument, il remplacent les humains que pour Je plaide pour que soit reconnu le
est plus pernicieux encore. Le pro- des tâches dans lesquelles il n’y droit des humains de savoir à tout
blème est qu’à partir du moment où a pas d’intervention auprès d’hu- moment s’ils interagissent avec un
l’homme sort de la boucle des déci- mains. Des tâches dangereuses, humain ou une machine. ❍
sions, il peut être tenté de programmer sales, répétitives… Mais dès qu’il PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVAINE LUCKX
Le réseau
c’est l’entreprise
I l y a 25 ans, John Gage lançait
cette phrase qui deviendra la
devise de Sun Microsystems
pour des années : « Le réseau
est l’ordinateur. » Le monde d’au-
jourd’hui a dépassé et de loin cette
affirmation initiale. D’un simple
réseau, bien peu pratique dans ses
autre. D’ailleurs, bien peu d’entre-
prises seraient capables de restau-
rer, même pour quelques jours, le
bon vieux travail sur papier comme
nous le connaissions quand John
Gage a lancé cette idée. C’est cepen-
dant ce qu’a fait le FSB (services
secrets russes) après les révélations
Saluons ce revirement qui nous fait
dire qu’il n’y a que les imbéciles qui
ne changent pas d’avis. Mais le Cloud
sans un réseau suffisamment et lar-
gement provisionné ne serait qu’une
contrainte voire une limite pour les
entreprises. Les années ASP nous l’ont
appris lorsque les applications étaient
premiers jours avec une bande pas- de Snowden en revenant pour les bien prêtes mais ne pouvaient bénéfi-
sante faible et une vitesse d’escargot échanges les plus importants à la cier de cette infrastructure nécessaire
pour échanger les fichiers et autres machine à écrire et les échanges par pour fonctionner au mieux.
paquets, on est maintenant dans courrier ! La dépendance au réseau devient évi-
une réalité hyperconnectée par des La phrase de John Gage résonne dente lorsque l’on constate l’utilisa-
terminaux mobiles aussi puissants encore plus fort maintenant avec l’ir- tion des applications en SaaS. Plus de
que nos ordinateurs d’antan. Qui résistible montée en puissance des 85 % des entreprises du Fortune 500
aujourd’hui imaginerait une entre- environnements cloud. Car même utilisent les services Microsoft Cloud,
prise sans Internet ? Il suffit de voir les plus réticents d’hier comme les et chaque mois, plus de 500 000 petites
les visages défaits dès que le réseau banques ou les financiers se lancent entreprises viennent s’ajouter à
tombe pour une raison ou pour une gaillardement vers des Clouds publics. Office 365. Les applications mobiles
Un pilier fragile
Malgré son importance, Internet reste
fragile. Les attaques de déni de ser-
vices contre DynDNS ont rendu des
sites comme Spotify et Twitter indis-
ponibles pendant plusieurs heures.
D’ailleurs, certains « spécialistes» ont
déjà prédit la fin ou le crash de l’In-
ternet. Ainsi à l’image des Mayas et de
leur astrologie qui prévoyait la fin du COMMENTER, RÉAGIR,
monde pour 2016, un très sérieux uni-
versitaire britannique a prévu le crash
PARTAGER…
pour 2023. Le réseau s’écroulerait sous
le poids des données circulant, du
fait de l’importance prise par les flux
envoyés depuis les éléments de l’Inter- SUR LA RUBRIQUE DÉBATS
net des objets. Bon, tout comme la fin DE LINFORMATICIEN.COM
De nouveaux codes
Grand Rex, et d’une quantité de petits
restaurants et de bars tendances.
« C’est un de nos arguments de vente
prise.. En tous cas, on se sent tout de pour recruter », fait remarquer en sou-
suite bien accueilli. La rencontre avec Une chose est sûre. On ne reste pas riant un des deux frères fondateurs,
les équipes s’annonce bien. D’autant dans ce type de société, avec un Stanislas de Rémur, en bon diplômé
que les trois gaillards (Jonathan Gotti, management aussi transparent et d’une école de commerce qu’il est. Et
responsable du développement logi- des salariés qui se retroussent les de fait, la population plutôt jeune, d’une
ciel, Dmitry Gritskevich, ingénieur sys- manches autant que les patrons, sans moyenne d’âge autour des 30 ans, a l’air
tème sécurité, et le responsable des être impliqué à 100%. d’apprécier le décor et le quartier.
Grands comptes CertEurope, Gaëtan Le cadre fait beaucoup pour l’am-
biance. OODRIVE est réparti en L’histoire d’un trio
deux sites distants Comme toute bonne et belle histoire
de quelques cen- d’entreprise, tout a commencé de
taines de mètres : manière un peu rock’n roll. Il s’agit,
sur le premier site, comme souvent dans ces cas-là, avant
tout de l’envie de copains d’adolescence
de travailler ensemble et
de créer quelque chose
de différent. Dans le cas
d’OODRIVE celle de
deux frères, Edouard
et Stanislas de Rémur,
Stanislas de Rémur allié s à leur ami
Cédric Mermilliod.
« L’idée d’OODRIVE
Edouard de Rémur
est née en mai 2000,
explique l’un des
deux frères. Nous
a vion s envie de
Cédric Mermilliod créer notre propre
business. L’aventure
OODRIVE est née de
cette envie commune ».
CHIFFRES CLÉS
• 400 collaborateurs
Les trois fondateurs ont imaginé l'un Share, Save et Sign
• 15 000 clients professionnels
des premiers services web de par- Ce qui fait la création d’une entre-
tage de fichiers. Avec une orienta- prise, « la » bonne idée, est déjà trouvé. • Solutions déployées
tion grand public. En travaillant sur C’est un bon début, mais il faut main- dans 90 pays
un premier business model, ils se sont tenant se lancer dans le concret. Et
rendus compte qu'il n'existait pas à c’est là que l’histoire de ces Trois
• 44 millions d’euros de CA
l'époque de solution pour transmettre Mousquetaires devient vraiment inté-
des documents volumineux par inter- ressante : Stanislas et Edouard, à un en costume cravate dans les tours de
net. Ils étaient donc obligés de parta- âge où leurs parents les verraient plutôt La Défense, retournent, pour écono-
ger leurs dossiers via un disque Zip. Le miser les premiers fonds et lancer leur
projet Oodrive s’est alors précisé. Très idée, travailler dans leur chambre d’étu-
vite, les trois associés ont réalisé que diant, chez leurs parents, bientôt rejoints
leur modèle économique, basé sur la par Cédric. « On nous prenait pour des
publicité, ne fonctionnait pas. En 2001, fous, se souvient en riant Edouard. On
ils décident donc de repositionner leur demandait à nos parents si nous n’étions
offre sur le segment des entreprises. pas sévèrement atteints par le syndrome
Tanguy… ». 18 ans plus tard, il semble
Une ambiance conviviale que tous ces sacriices n’aient pas été
et bon enfant… et un accueil inutiles. La société compte 400 colla-
sympathique à la « cafet ». borateurs, pèse 44 millions de chiffre
d’affaires et revendique 15 000 clients
professionnels. Ses solutions autour de
trois gammes phares (Share, pour par-
tager des documents de manière sécu-
risée, Save, pour la sauvegarde, et Sign
sur les activités de signature électro-
nique) sont utilisées dans 90 pays dans
le monde et sur tous les secteurs d’acti-
vité. « Nos solutions sont bâties autour du
concept de security by design. La sécurité
fait partie de notre ADN. Nous assurons
la protection et la conidentialité des don- bon début pour Oodrive. Mais bien évi- parfois obligés de bluffer ». Lorsqu’on
nées de nos clients, en étant conformes demment, aucun des trois amis ne se lui objecte que c’est dangereux, et que,
aux réglementations européennes les paye à ce moment-là. Stanislas se sou- dans le secteur de la cybersécurité, on
plus exigeantes. » précise Edouard de vient avoir eu quelques sueurs froides peut jouer à ça une fois mais pas deux,
Rémur. Les solutions d'Oodrive ont dans ses premiers contacts clients. « On Stanislas de Rémur sourit, fataliste : « il
reçu les certifications et labels ISO ne disait bien sûr pas comment on était sufit d’être capable de tenir nos pro-
27001:2013, RGS***, Cloud Conidence organisés, comment on vivait, on était messes après »…
et France Cybersécurité. CertEurope a
été reconnue prestataire de Services de Créer un espace,
De gauche à droite : Awatif El Hilali,
Coniance au titre eIDAS1.
Mais pour se projeter vers un tel succès,
responsable de la marque, et de la une histoire
communication et Camille Boudeau,
qu’on passe ses nuits sur un business L’argent des premiers contrats encaissé
responsable du recrutement d'OODRIVE.
model et qu’on ne se paye pas, il faut sert à recruter les premiers talents
être, soit un peu fou, soit complètement techniques, le nerf de la guerre pour
visionnaire. De préférence les deux. toute entreprise en construction, et
à s’installer. « Nous avons vu un jour,
Un « love money » en passant dans le quartier, d’anciens
petits bureaux du Crédit Lyonnais qui
de 300 000 euros étaient à vendre, on les a achetés, et
Les trois fondateurs font appel, à on est restés dans ce quartier auquel
leurs débuts, a un « love money » - des tout le monde est très attaché », conie
parents, des amis, des relations -, qui Cédric Mermilliod. Fait important à
leur permettent de réunir pas loin de noter, OODRIVE est propriétaire de ses
300 000 euros en quelques mois. Un locaux : il peut donc les agencer, les
modiier et y créer une histoire et des
1
valeurs d’entreprise pérennes. « Nous y
Le Règlement « eIDAS » n°910/2014
du 23 juillet 2014 a pour ambition d'accroître tenons beaucoup, parce que cela nous
la confiance dans les transactions électroniques a permis de créer un espace, et une his-
au sein du marché intérieur. Il établit un socle toire », précise Stanislas de Rémur.
commun pour les interactions électroniques
sécurisées entre les citoyens, les entreprises La jeune pousse croît vite et bien,
et les autorités publiques. et développe se s compétence s
LOGICIELS
D’ENTREPRISE
UNE TRANSFORMATION
PROFONDE
IA – SAAS
LOW CODE / NO CODE…
COLLABORATIF
LES LOGICIELS SUIVENT LES TRANSFORMATIONS DE L’ENTREPRISE
ET ÉVOLUENT SOUS LA PRESSION DE QUATRE TENDANCES
TECHNOLOGIQUES FORTES : LE CLOUD
AVEC UNE GÉNÉRALISATION DU MODÈLE SAAS,
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR EXPLOITER
LA RICHESSE NATURELLE DES ENTREPRISES
QUE SONT LES DONNÉES, LE LOW CODE/NO CODE PERMETTANT
DE PERSONNALISER ET VERTICALISER LES APPLICATIONS
AFIN QU’ELLES CORRESPONDENT AUX BESOINS DES UTILISATEURS,
ET LE COLLABORATIF POUR PARTAGER LES SAVOIRS
DANS L’ENTREPRISE. CES TENDANCES DESSINENT
L’ÉTAT DE L’ART DES LOGICIELS D’ENTREPRISE
ET SE DÉCLINENT DANS TOUS LES SILOS MÉTIER.
DOSSIER RÉALISÉ PAR BERTRAND GARÉ ET GUILLAUME PÉRISSAT
OMNIPRÉSENTE IA
SI LE LOGICIEL A MANGÉ LE MONDE, SELON MARK ANDREESSEN, L’INTELLIGENCE
ARTIFICIELLE A MANGÉ LE LOGICIEL ET EST DEVENUE OMNIPRÉSENTE DANS L’ENSEMBLE
DES LOGICIELS D’ENTREPRISES. À TEL POINT QUE CELLES-CI NE SAVENT PAS TRÈS BIEN
QUOI EN FAIRE ! SELON GARTNER, L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SERA PRÉSENTE
DANS LA PLUPART DES LOGICIELS D’ENTREPRISES EN 2020.
S
a présence est arrivée rapide- intégrations plus ines vers les systèmes
ment. Il y a deux ans, l’expres- d’enregistrement en back-end avec, in
sion « Intelligence artiicielle » du in désormais, le chatbot qui se pré-
n’arrivait pas dans les cent sente comme l’interface vers les utilisa-
premières recherches sur le site du teurs inaux1.
cabinet d’analystes Gartner, elle est
désormais en 7e place. Le cabinet L’humain juste pour
indique que d’ici à 2020, l’IA sera la aiguiser la lame ?
priorité des investisseurs pour 30 %. Pour certains outils d’IA, leur amé-
Au-delà de cette tendance de fond, la lioration continue passe par le dia-
réalité est plus contrastée. logue avec l’humain. Il présente des
Philippe Harel et Michael Wielgowolski, résultats ou des recommandations et
l’un en charge de l’IA chez Umanis et l’humain estime si le résultat est bon
l’autre des chatbots dans la même entre- ou non et applique ou non la recom-
prise, constatent qu’il y a deux ans les mandation. L’autre méthode perçue Michael Wielgowolski, en charge
entreprises étaient en phase d’appren- chez les spécialistes d’Umanis est des chatbots chez Umanis.
tissage sans assimilation de données
en continu et d’action vers l’extérieur. 1 Lire l’article « Développez d’aiguiser l’outil au il du temps en
Aujourd’hui les entreprises semblent vos premiers chatbots », ajoutant de nouvelles sources de don-
avoir gagné en maturité avec des paru dans L’Informaticien n° 164. nées et revoir le modèle par de mul-
tiples itérations. L’approche discerne
ainsi les nouvelles tendances. Dans
les assurances, ce système est appli-
qué avec les variations météorolo-
giques ain de déduire les grandes
tendances pour provisionner ou anti-
ciper certains risques. Il est possible
de faire de même pour des produits
inanciers ain de les adapter à des
réglementations changeantes.
Une autre approche, le RPA (Robotic
Process Automation)2 , s’applique sur
certains processus récurrents et
peu complexes. Le RPA décharge
les experts de tâches à faible valeur
ajoutée. Ils se concentrent ainsi sur
les tâches importantes d’un point de
vue métier. La solution RPA est idéale
pour le renouvellement d’un mot
de passe en lien avec un annuaire
d’entreprise ou le déclenchement
de tâches dans un système tiers.
L’intégration le plus souvent par des où trouver les outils pour l’effectuer. les utilisateurs inaux intègrent ces
API REST font entrer les outils d’Intel- Ce type de robot est déjà en action fonctions par des outils de type
ligence artiicielle dans l’interaction. sur un chantier comme nous l’a indi- Low code/No code dans leurs appli-
qué Michael Wielgowolski. cation habituelles. Pierre-Alexandre
Un robot qui parle Dernier avantage perçu par les Sammarcelli, manager des services
ou qui écrit ? experts d’Umanis, l’Intelligence de consulting sur l’expérience client
Pour beaucoup, les outils d’Intelli- artiicielle se reliant aux différentes chez Oracle, observe que les gens ne
gence artiicielle présents sur le mar- sources de données permet de cas- savent pas « l’incroyable volume de
ché sont des outils génériques assez ser les silos existants sur les outils données que nous avons ou ce que
classiques. Il y a eu peu de nouveau analytiques. Et d’apporter la bonne nous possédons sur le marché. Nous
produit en algorithmie depuis long- réponse au bon endroit, au bon avons plus de 11 milliards de cookies,
temps. Il faut donc se demander si moment, sans remettre en cause un élément essentiel pour tous les sites
l’outil est issu d’un développement l’existant qu’il soit dans un entrepôt de distribution e-commerce ou les
spéciique ou s’il est le résultat de de données, un data lake, des outils distributeurs ».
l’adaptation d’un algorithme open de visualisation ou des systèmes de Le deuxième axe de l’industrie logi-
source. Selon Michael Wielgowolski, dashboards corporate, tout en pous- cielle dans ses usages de l’IA est de
la partie Chatbot soulève des ques- sant l’innovation dans les services ou se l’appliquer sur ses propres produits
tions très spéciiques. Beaucoup d’en- les applications habituelles de ges- pour fournir de meilleurs services.
treprises préfèrent développer leur tion de la relation client, l’ERP ou les Oracle l’utilise pour ses logiciels dans
propre robot comme sur le Microsoft logiciels de gestion des ressources le Cloud, qui fonctionnent de manière
Bot Framework ou chez des édi- humaines. quasi autonome en s’autoréparant et
teurs spécialisés comme Botfuel ou en éliminant les couches d’adminis-
Konverso suivant que les clients sou- Onze milliards de cookies tration superlues. ❍ B. G.
haitent avoir un robot qui parle ou Autre constatation des différents
qui écrit. Le robot est désormais au experts interrogés, les entreprises ne
centre des interactions et répond à savent pas trop bien quoi faire avec
des problématiques plus complexes les outils d’Intelligence artiicielle. Si
qu’auparavant du fait de sa connexion la maturité est plus forte qu’il y a deux
avec les logiciels d’Intelligence artii- ans, le mouvement est lent. Selon
cielle. Il est évident que le chatbot Philippe Harel, 20 % des entreprises
va dépasser le simple côté conver- qui ont contacté Umanis se sont lan-
sationnel dans les mois ou années cées dans des projets d’IA… pour faire
à venir. Plus que la voix qui est déjà de l’IA : 40 % ont besoin d’ateliers ain
une réalité, les bots perçoivent main- de préciser les buts du projet.
tenant la gestuelle. L’interaction va Pour éviter cet écueil, des éditeurs du
donc être multiforme dans le futur. marché ont pris une autre approche
Un salarié pourra ainsi simplement en infusant de l’Intelligence artii-
effectuer un geste sur un chantier ou cielle sur l’ensemble de leur plate- Pierre-Alexandre Sammarcelli,
un entrepôt mimant une activité pour forme. Oracle ou Salesforce.com, manager des services
que le bot lui réponde et lui explique avec Einstein, en sont deux exemples. de consulting sur l’expérience
soit comment effectuer la tâche soit L’usage est alors très construit et client chez Oracle.
LE SAAS
FAIT SON NID
TOUTES LES ENTREPRISES NE SONT PAS ENCORE PASSÉES AU CLOUD,
LOIN DE LÀ. MAIS LE SAAS FAIT TRANQUILLEMENT SON NID ET S’IMPOSE PARMI
LES LOGICIELS D’ENTREPRISE COMME UN MODÈLE BIEN PLUS FLEXIBLE
ET MOINS COÛTEUX QUE LES SOLUTIONS ON-PREMISE,
AUSSI BIEN POUR LES PME QUE POUR LES GRANDS GROUPES.
L
e SaaS… voilà des années que déploiement ne mobilise pas nos gère. Dans le cas d’un logiciel comp-
l’on en parle, que l’on vante ses propres équipes qui peuvent être occu- table, cela reste dificile de trouver des
mérites, la révolution, le tournant pées ailleurs à déployer d’autres outils informaticiens qui ont une double cas-
incontournable qu’il représente. dans notre propre environnement », quette informatique et appréhension
À en croire la pléthorique littérature souligne Frantz Waze, directeur géné- des problèmes comptables », ajoute-
publiée à la fin des années 2000, toutes ral délégué et directeur financier de t-il. Ditto Bank se félicite d’ailleurs
les entreprises devraient aujourd’hui Ditto Bank. Cette banque en ligne du déploiement rapide de la solu-
« être sur le cloud » tant ce modèle est filiale de Travelex lancée en février tion, opérationnelle en moins de
avantageux. Nous ne vous apprendrons dernier utilise Unit4Financial depuis trois mois.
rien en soulignant qu’en 2018, ce n’est octobre 2017. Frantz Waze souligne
toujours pas le cas : il faut croire que par ailleurs la proximité avec l’édi- Choisir le bon
les éditeurs traditionnels ont la peau teur, qui dispose de ses propres intégrateur
dure1. Pour autant, on aurait bien tort équipes d’intégration. « Comme il Il ne faut pas pour autant se voiler
de nier les bénéfices du SaaS. Et le pre- maîtrise notre environnement, si on la face, l’intégration d’une nouvelle
mier d’entre eux est bien évidemment a un problème ou pour tout ce qui est solution n’est pas toujours aisée, peu
la souplesse de ce modèle de distribu- évolution, paramétrage, environne- importe qu’elle soit en SaaS ou on-pre-
tion de logiciels. ment d’hébergement, c’est Unit4 qui mise. EasyMovie, plate-forme de créa-
tion de contenus vidéo destinée aux
SaaS présente bien entreprises, elle-même en SaaS, décrit
Alors que Good Gout, une jeune entre- une intégration du CRM de Salesforce
prise spécialisée en produits alimen-
taires pour bébés et jeunes enfants, se
développait, elle s’est mise en quête
d’un CRM/ERP autre qu’un simple
tableur Excel. « Le on-premise deman-
dait un savoir-faire en interne. Nous
sommes une petite équipe et n’avons
pas de ” gros ” SI. Le SaaS nous a paru
plus souple et évolutif », nous explique
Mikaël Aubertin, CEO et fondateur de
Good Gout, dont le choix s’est finale-
ment porté sur Salesforce Automation.
En effet, en mode SaaS les entreprises
n’ont plus besoin d’héberger leurs appli-
cations sur leurs propres serveurs, éli-
minant ainsi le coût d’acquisition de
matériel ainsi que la nécessité d’avoir
des compétences spécifiques en interne.
« Le grand avantage est le gain de
temps puisque en mode SaaS le
« un peu compliquée au début ». « Ce évoluer le produit, la mise à niveau se avantage en termes de trésorerie. Le
n’est pas tant une question de SaaS ou fera de manière indolore pour notre paiement mensuel par utilisateur permet
d’éditeur » indique Julien Bianchi, son équipe IT. » Unit4 a la main sur son de lisser la charge », renchérit Mikaël
CEO. « Nous avions choisi un intégrateur environnement et la montée se fait de Aubertin, contrairement à l’achat de
dont on avait l’impression qu’il décou- manière transparente. D’autant que les licences qui représente un investisse-
vrait comment déployer Salesforce : au mises à jour se font généralement sans ment étalé sur plusieurs années.
bout de trois mois, nous n’étions tou- surcoût, contrairement aux « montées
jours pas en mesure de sortir des fac- de versions » des solutions sur site. TPE ou grand groupe,
tures clients correctes et avons pris du Cette externalisation a également un les mêmes avantages
retard. » Finalement la jeune pousse impact en termes d’infrastructure : on Si ce modèle a des arguments pour
opte pour un nouvel intégrateur, cette entendra souvent dire que le SaaS pro- séduire les TPE/PME, les grands
fois-ci conseillée par les commerciaux met une meilleure scalabilité. « Quand groupes ne sont pas en reste. C’est le
de Salesforce, et migre ses données de nous sommes passés sur Unit4, nous cas par exemple de Schneider Electric,
son ancien CRM open-source vers celui ne savions pas du tout quel serait notre lui aussi client de Salesforce. Et on ne
du géant américain. Malgré cette expé- volume d’activité, il est très dificile de parle pas ici d’une dizaine de colla-
rience, Julien Bianchi insiste sur les calibrer le nombre d’entrées comptables borateurs connectés au CRM mais de
apports du SaaS, notamment en termes par jour. Lors de la phase d’acquisition 42 000 utilisateurs. « Là où nous avions
d’accessibilité. « La solution peut être uti- de clientèles, le nombre d’opérations a différentes solutions avec différents
lisée n’importe où, y compris sur mobile », augmenté de manière exponentielle. degrés de customisation, différentes ins-
un avantage non négligeable pour un Avec une solution SaaS, Unit4 nous a tances et des données pas forcément
logiciel utilisé par des équipes commer- aidé à optimiser le stockage et le traite- accessibles d’une instance à l’autre,
ciales souvent sur le terrain. ment », ajoute Frantz Waze. Là encore, nous avons fait le choix d’une solution
une montée sans douleur. Force est de unique pour tous les utilisateurs à tra-
Taillée sur mesure reconnaître que la dimension tarifaire vers le monde », expose Audrey Hazak,
De même, la maintenance et la mise à joue un rôle important dans le choix SVP Digital Sales & Support chez
jour du logiciel est assurée en externe du mode SaaS. Basé système d’abonne- Schneider Electric. Les enjeux pour une
par le prestataire. On en revient tout ment par utilisateur par mois, on peut entreprise de cette taille sont bien diffé-
d’abord au point précédemment parler d’un modèle de tarification à la rents de ceux d’une structure comptant
abordé : le SaaS permet dans une cer- consommation. « C’est de l’utilisation tout au plus quelques dizaines de sala-
taine mesure de libérer les services à la demande et de la tariication à la riés. Pourtant, les avantages du SaaS
informatiques au sein des entreprises. demande, beaucoup plus souple, du sont les mêmes. « C’est accessible par
Soit une évolutivité et une modularité sur-mesure par rapport à l’entreprise tous, la solution est beaucoup facile à
facilitée. « On regarde les nouvelles qui l’utilise », selon Julien Bianchi. implémenter et à déployer, et à adapter
releases et on voit si l’on est potentiel- « Lorsqu’un nouveau commercial arrive, à nos besoins. On peut ainsi faire tra-
lement intéressé par des fonctionnali- on prend un abonnement supplémen- vailler les équipes de manière uniformi-
tés nouvelle », explique le CFO de Ditto taire, c’est aussi simple que ça. » « Quand sée et avoir une vue centralisée. » ❍
Bank. « Et si nous avons besoin de faire une PME fait appel à du SaaS, c’est un GUILLAUME PÉRISSAT
LE LOW CODE
S’IMPOSE EN ENTREPRISE
L’INFORMATICIEN AVAIT PARIÉ EN DÉBUT D’ANNÉE SUR LA TECHNO DU LOW CODE
EN L’INCLUANT DANS LES GRANDES TENDANCES 2018. ET NE S’ÉTAIT PAS TROMPÉ.
CETTE MANIÈRE DE DÉVELOPPER RAPIDEMENT S’ÉTEND À TRAVERS DIFFÉRENTES
PLATES-FORMES DANS LES ENTREPRISES ET DANS LES LOGICIELS.
L’
idée du Low Code est de per-
mettre à des personnes au
profil pas forcément tech-
nique de réaliser rapidement
des applications sans avoir à utiliser
du code informatique ou peu. Au
départ ces nouvelles applications
ont trouvé leur place pour complé-
ter des plates-formes de gestion des
processus ou des outils de gestion
de la relation client. Ce type d’ou-
tils s’applique cependant à tous les
logiciels dépendants d’une plate-
forme. Les grands noms de ce sec-
teur sont Salesforce, OutSystems,
K2, Mendix, ServiceNow, Appian,
AgilePoint, Pegasystems. Outsystems,
une start-up portugaise a
levé 360 millions de dol-
lars auprès de KKR et de
Goldman Sachs et est valorisé Un processus dans le logiciel de l’éditeur Appian.
maintenant au-delà du milliard de
dollars. Voilà qui démontre l’intérêt
que les investisseurs, mais aussi les grandes et petites. Sur ce dernier commandes liées avec les niveaux
entreprises, portent vers cette tech- segment, la demande commence à de stocks et cela en utilisant des
nologie. L’idée n’est pas nouvelle et apparaître. fonctions prédéfinies. L’utilisateur
s’inspire largement de ce que fai- n’a plus qu’à agencer ces différents
saient les outils de RAD ou Forte à Combler un vide ensembles comme une sorte de Lego
la fin des années 90 avec SynerJ, son Entre les grands systèmes legacy par glisser-déposer ou par une inter-
kit de développement Java pour les et les développements spécifiques face graphique rendant visuellement
applications web. qui demandent à la fois du temps et l’interface de la future application.
Ces outils sont aussi un moyen de des ressources pour évoluer, le low Des éditeurs fournissent même des
contourner le manque de déve- code permet à certains utilisateurs ensembles verticalisés répondant à
loppeurs et décharge le service de développer des outils répondant des secteurs d’activité bien précis.
informatique de projets courts et à leurs besoins sans avoir à solliciter Il est même possible d’intégrer des
pas forcément dans les priorités de les équipes informatiques souvent morceaux d’applications provenant
la DSI. occupées à maintenir l’ensemble de de tiers pour arriver à ce que Matt
En 2017, le marché des applications l’IT en condition opérationnelle. En Calkins, le CEO d’Appian, qualifie
Low Code était estimé à 4 milliards pratique, le Low Code propose un d’applications uniques pour les uti-
de dollars. Il devrait grimper suivant enchaînement d’écrans et de formu- lisateurs car correspondant à 100 %
les mêmes estimations à 27 mil- laires et les orchestre pour réaliser de leurs besoins.
liards de dollars en 2022. En clair, ce un processus plus ou moins com- Il n’est pas nécessaire d’opposer ces
marché est en pleine expansion et plexe s’adaptant au métier de l’uti- outils avec la direction informatique.
touche l’ensemble des entreprises lisateur. Cela va des formulaires de Les outils Low Code peuvent aussi
SLACK, TEAMS,
WORKPLACE…
NOUVEAU FRONT-END
DES LOGICIELS D’ENTREPRISE
LES OUTILS COLLABORATIFS ONT LE VENT EN POUPE ET L’UNE DES RAISONS
DE LEUR SUCCÈS EST L’INTÉGRATION EN LEUR SEIN DE SOLUTIONS TIERCES,
DONT BON NOMBRE DE SERVICES FRÉQUEMMENT RENCONTRÉS DANS LES ENTREPRISES,
MAIS AUSSI DES BOTS DÉVELOPPÉS EN INTERNE.
I
l ne vous aura certainement pas par Slack vont dans ce sens. Quant actifs et 70 000 équipes payant un
échappé que, à l’occasion de confé- à Microsoft, l’intégration de Teams à abonnement. « Ce qui nous a poussé
rences ou de communiqués, les édi- l’écosystème Ofice 365 parle d’elle- à aller sur Slack, c’est sa popularité
teurs de plates-formes collaboratives même. C’est à croire que ces éditeurs auprès des développeurs, notamment
énumèrent les « intégrations ». C’est à veulent faire de leurs plates-formes le pour des questions techniques comme
qui aura intégré le plus de services front-end de l’écosystème des solu- la possibilité d’y copier du code et l’as-
tiers, de Trello à SurveyMonkey en tions utilisées dans les entreprises. pect vraiment collaboratif des chan-
passant par Uber, Zendesk ou encore Si l’on en croit les chiffres communi- nels », motive Frédéric de Ascencao,
Salesforce. Et c’est sans compter les qués par ces éditeurs, lesdites entre- IT Corporate Manager chez Deezer.
nombreuses intégrations « maison », prises seraient séduites par ces La Ville de Versailles utilise quant à
notamment des bots1. Ce n’est pas non solutions. En mai dernier, Facebook elle Teams, elle en est d’ailleurs un des
plus un mystère que le lancement de la Workplace revendiquait 30 000 entre- clients de référence en France. « Lors
fonctionnalité Actions et le rachat de prises utilisatrices. Teams de Microsoft, du déploiement d’Ofice 365 à tous les
Missions (automatisation de routines) qui a lancé une version gratuite à la utilisateurs au sein de la collectivité, en
mi-juillet, en dénombrait 200 000 en octobre 2016, nous avons pu consta-
1 Lire à ce propos « Omniprésente mars. Slack, pour sa part, recense ter qu’il manquait un outil transverse,
IA » dans ce dossier p. 34. 8 millions d’utilisateurs quotidiens une interface unique et collaborative
où les utilisateurs pourraient échanger variables déinies par les différentes utilisant la version gratuite de l’appli-
en mode projet, en ayant accès directe- équipes et accessoirement Giphy. cation, facilitant un peu plus la colla-
ment à tous les outils Ofice 365 », nous Si la plate-forme a mis en place des boration. Avec la sortie de sa mouture
explique Guillaume Ors, directeur des routines automatisées en donnant gratuite, Teams ne devrait pas être en
Systèmes d’information et du numé- les droits aux équipes de “ dev ”, pré- reste.
rique (DSIN) de la Ville de Versailles cise Guillaume Ors, la collectivité n’a
et de la Communauté d’agglomération pas fait ce choix. Néanmoins, elle a Shadow IT
Versailles Grand-Parc. Si Yammer a été fait développer « un moteur qui syn- Il ne faut cependant pas considérer les
dans un premier temps envisagé, le ser- chronise toutes les 24 heures notre plates-formes collaboratives comme
vice n’a inalement pas paru adapté SIRH avec l’Active Directory puis avec des outils miracles qui règleraient tous
aux usages prévus par la collectivité : Ofice 365, et ainsi Teams ». les problèmes de l’entreprise avec ses
« Lorsque nous avons découvert l’exis- À entendre Frédéric de Ascencao évo- différentes solutions logicielles. Il est
tence de Teams, nous avons immédia- quer Giphy, on pourrait prendre peur bien ici question de « front », et non
tement présenté cet outil à la direction et considérer ces plates-formes colla- de back-end. Les services tiers inté-
générale, qui l’a validé avec grande boratives comme des gadgets chrono- grés devront toujours être gérés dis-
rapidité », ajoute Guillaume Ors phages diminuant la productivité des tinctement. « Nous devons acheter et
salariés. Mais chez Deezer, comme à renouveler les licences, les adminis-
Tous les outils Versailles, on s’accorde pour soutenir trer directement du site de l’éditeur.
en un seul lieu qu’au contraire, ces outils représentent À ce jour, nous n’avons pas d’inter-
Quid de s s er v ice s intégré s ? un gain de temps. Et dans les deux cas, face unique où nous pourrions renou-
À Ver s a ille s , le s inté g r at ion s on parle d’une plus grande luidité. veler les licences de tous les modules
dépendent de la direction métier uti- « Slack permet d’avoir un écosystème et que nous avons activés au sein de nos
lisatrice. Sont principalement utili- de passer d’une application à une autre équipes Teams. Ainsi, Teams ne com-
sés, OneNote et Wiki, ainsi que, dans simplement dès lors que l’on a les SSO plexiie pas la gestion de ces dernières,
une moindre mesure, Trello. Un chat- [Single Sign On] qui vont bien », assure mais ne les facilite pas non plus », sou-
bot a également été développé, mais le responsable IT de Deezer. « Cela per- ligne Guillaume Ors.
n’ayant pas donné satisfaction, il met de réunir tous les outils des utilisa- Autre souci, qui n’est pas tant lié aux
devrait être retravaillé dans les mois teurs en un seul et unique espace de Workplaces et consorts mais à une ten-
qui viennent. Du côté de Deezer, on travail. C’est simple, performant et cela dance actuelle : le Shadow IT. « La faci-
emploie Drive, Jira et Zendesk pour fait gagner beaucoup de temps », ren- lité avec laquelle les applications tierces
avoir directement accès aux tickets chérit Guillaume Ors. D’autant que, peuvent être intégrées dans Teams inci-
dans Slack, Trello, divers bots mai- dans le cas de Slack, il est possible ter certains utilisateurs à demander à la
son pour l’envoi automatisé de mes- de créer des channels en mode pro- DSIN d’activer un add-on dans Teams
sages et de reminders selon des jet auxquels associer des prestataires d’une application que la direction
métier aurait acquis de manière tota-
lement autonome », explique le DSI de
Versailles. « La conséquence serait de
devoir valider et intégrer a posteriori
une application qui n’aurait pas été
“ co-choisie ” par les métiers et la DSIN,
et donc qui ne répondrait éventuelle-
ment pas à toutes les exigences internes
en matière de politique numérique de
la collectivité. » Sentiment partagé par
Frédéric de Ascencao. « Si on réléchit
urbanisation du système d’information,
il faut penser sécurisation. Les adminis-
trateurs doivent étudier l’application,
voir si elle est “ compliant ” par rapport
aux bonnes pratiques de l’entreprise. »
En d’autres termes, si les outils colla-
boratifs et l’intégration d’applications
tierces au sein d’un même écosystème
représentent pour la majorité des colla-
borateurs un gain de temps et d’efica-
cité, ils peuvent également constituer
un surcroît de travail pour d’autres. ❍
G. P.
Avec WINDEV,
qui scannera, Zebra !
Un nouveau composant WINDEV open source pour piloter encore plus facilement
voit le jour pour aider les concepteurs d’applications les terminaux mobiles. Concrète-
mobiles industrielles sous Android. C’est le fruit de ment, cela se traduit par des fonctions
la rencontre de Zebra Technologies, un des leaders facilement identifiables comme
de la mobilité et de la traçabilité, avec WINDEV, DWActiverDataWedge, DWDemar-
n°1 du développement professionnel. Jamais scanner rerUnScan, DWStopperUnScan,
et imprimer n’a été aussi facile, jugez plutôt ! DWModiierLesParametresDuScanner.
Z
ebra Technologies doit sa Intégration simple et rapide du scan WINDEV Mobile et Zebra : excellente
notoriété à son expertise Zebra avec WINDEV Mobile impression !
dans la fabrication de termi- La méthode est simple : toutes les Et pour les impressions, me direz-
naux mobiles, de tablettes, informations utiles à l’interface avec vous ? C’est pareil !
d’imprimantes, de scanners, ou le matériel Zebra sont disponibles en Que les imprimantes soient connec-
encore de lecteurs RFID & NFC. ligne sur le site Zebra. tées en WiFi, Bluetooth ou USB, le
Ces solutions sont régulièrement uti- Classiquement, Datawedge peut développeur bénéicie de fonctions intui-
lisées dans les secteurs du retail, de être contrôlé à l'aide de de nom- tives comme ZebraPCImprimeLigne,
la santé, du transport et de la logis- breux Intents Android facilement ZebraPCImprimeTexte, ZebraPCImprime-
tique ou du tourisme, ce qui en fait pilotables grâce à un insert de Graphique, ZebraPCStatusImprimante.
un leader mondial. code Java depuis WINDEV Mobile.
Historiquement, les intégrateurs et Le code WLangage est du type : Concrètement, nous allons illustrer
ISV ont toujours pu bénéicier de res- « DataWedgeDemarre(nom_de_la_ la méthode avec l’impression d’éti-
sources mises à disposition par Zebra. call back_java) » quettes avec codes à barres.
Ainsi, la solution logicielle nommée Lancez le logiciel Zebra Designer
DataWedge est intégrée en stan- Un composant open source pour pour concevoir graphiquement l’éti-
dard dans tous les périphériques booster les développements WINDEV quette. Cela génère la chaîne ZPL
Zebra, Il s’agit d’un module de type Mobile (équivalent du CPL) utile à l’impres-
fournisseur de services, facilement Toutefois, pour rester idèle aux gains sion et vous la collez dans le code
conigurable avant tout lancement de productivité habituels de WINDEV WLangage
d’un traitement de numérisation ou Mobile, un partenariat technique entre Enfin, la fonction du composant
de lecture de codes à barres. le constructeur et l’éditeur a permis WINDEV Mobile « ZebraPCImprimeC
de proposer encore plus de simpli- haineZPLVariable » lance l’impression.
Comment réutiliser ces ressources ? cité. Ainsi, un composant a été créé Résultat : la réalisation du template
Nous nous sommes placés dans et l’écriture du code d’impression de
le contexte d’un développement l’étiquette ont été réalisées en moins
avec WINDEV, le célèbre AGL édité de 5 minutes, top chrono ! Il aurait
par PC SOFT (vendu dans plus de fallu des dizaines de lignes de code
140 pays). Plus précisément, nous et beaucoup plus de temps sans
illustrerons notre cas pratique via WINDEV Mobile.
WINDEV Mobile, clone de WINDEV Cette méthode est déjà opéra-
dédié aux applications mobiles aussi tionnelle dans de nombreuses
bien pour des terminaux Windows, entreprises dont Truffaut (célèbre
Android qu’iOS en natif. enseigne de jardinerie) qui s’appuie
Bien entendu, WINDEV Mobile est sur les AGL de PC SOFT pour ses
connu pour sa richesse fonctionnelle applications métiers.
(IDE, base de données intégrée, tests
unitaires, L5G, télémétrie pour le back Ressources disponibles ici :
end…) et sa faculté à créer des applica- http://techdocs.zebra.com/
tions cross-platforms natives. Nous nous datawedge/6-8/guide/about/
concentrerons ici sur l’aspect scan et Composant WINDEV Mobile :
impression sur des terminaux Android. https://depot.pcsoft.fr/
La 5G
sort des labos
Quelles leçons tirer des premiers
tests en conditions réelles ?
Après les expérimentations en labos, l’année globalement nos attentes, ce
2018 voit se multiplier les tests grandeur nature qui laisse présager des débits
moyens réellement très élevés »,
autour de la 5G. Constats : les débits réels indique Viktor Arvidsson, direc-
teur stratégie et innovation
dépassent bien le Gigabit/s et la latence se rap- Ericsson France. Rappelons
proche de la milliseconde. Des usages tels que que, dans sa version actuelle
(Release 15), la 5G prévoit un
la diffusion vidéo en 8K, le pilotage de véhicule débit théorique de 20 gigabits
par seconde (Gbit/s) en voie
à distance, la télémédecine, la télémaintenance descendante et 10 Gbit/s en
industrielle sont techniquement validés. Il reste à voie montante. Bien entendu,
en conditions réelle s, le s
tester les performances en mobilité, la consom- débits sont nettement infé-
mation énergétique et l’application de la 5G dans rieurs. À Bordeaux, Bouygues
Telecom a ainsi réalisé début
le domaine de l’IoT. juillet son premier pilote 5G à
partir de deux antennes-relais
epuis près d’une décen- Mais 2018 marque une nouvelle distantes d’une dizaine de kilo-
Une latence
au-dessus de
stratégie d’évolution technolo- Transmettre
gique du réseau chez Bouygues la milliseconde
Telecom. Il rappelle que sur des vidéos en 8K Autre grande promesse de la
la 4G, les débits moyens sont À quoi peut servir un débit dépas- 5G, un temps de réaction du
de 50 Mbit/s en voie descen- sant le Gigabit/s sur un réseau réseau mobile très court. Soit
dante et 20 à 30 Mbit/s en voie mobile ? Lors de leurs tests, les une latence proche de la mil-
montante. opérateurs ont principalement liseconde, contre 25 à 40 ms
De son côté, SFR a testé en mai mis en avant des usages autour pour la 4G. Dans ce domaine,
dernier, avec l’équipementier du streaming vidéo en très haute les premiers tests offrent des
Huawei, un transfert de fichier définition. À Bordeaux, Bouygues résultats en dessous de cet
en 5G avec un débit descen- Telecom a ainsi testé la diffusion objectif. À Bordeaux, Bouygues
dant moyen de 1,3 Gbit/s et simultanée de 10 lux vidéo en Telecom a ainsi atteint une
un pic à 1,6 Gbit/s. Ce test 4K. Concrètement, une voiture latence de 7,5 ms. De son côté
s’est déroulé dans le labora- équipée de dix caméras 4K a cir- SFR indique avoir observé une
toire SFR de Vélizy (78), mais culé sur le site Bouygues Telecom latence « de l’ordre de la millise-
« en conditions réelles », assure de Mér ignac. L e s dix f lux conde », sans plus de précisions.
l’opérateur. Concrètement, la d’images ont été diffusés en live Même en laboratoire, Ericsson
bande de fréquence utilisée sur dix écrans situés au musée indique atteindre plutôt les
a été celle des 3,5 GHz et l’in- d’Art contemporain de Bordeaux, 3 ms dans ces tests récem-
frastructure radio se composait à une dizaine de kilomètres de ment réalisés avec Orange ou
d’une présérie d’antennes 5 G là. « Pour chaque lux 4K il fallait Bouygues Telecom.
communicant avec un termi- un débit de 250 à 300 Mbit/s. Le L’optimisation future des équi-
nal « pré-commercial » 5G de test a permis de valider cette capa- pements laisse cependant
Huawei. Notons que SFR n’a cité », poursuit Cédric Levasseur. présager que la milliseconde
pas testé la voie montante. De son côté, France Télévision pourrait être atteinte dans les
années à venir, même si les latence de quelques millise- comme première exploitation
acteurs du secteur préfèrent condes offre déjà de grandes de cette faible latence le pilo-
ne pas s’engager aujourd’hui avancées », a s sure Viktor tage à distance de véhicules.
sur le délai. « Pour la plu- Ar vidsson, chez Ericsson. Début juillet, du stade du
part des cas d’usages, une L’équipementier suédois cite Parc des Princes, Ericsson
a démontré la pr ise de
contrôle d’une voiture, via
une connexion 5G, située
à 1 600 km de distance. Un Pour la plupart
véhicule prototype, réalisé
avec l’école d’ingénieur sué- des cas d’usages,
doise KTH (Royal Institute of
Technology), à Stockholm, a
une latence de
roulé sur une voie sécurisée quelques
située à Kista, un district de la
capitale. Il était piloté, en temps
millisecondes offre
réel par des conducteurs ins- déjà de grandes
tallés dans des postes de pilo-
tage du Parc des Princes. « Ce
avancées
type de tests ouvrent de nom- Viktor Arvidsson, Ericsson
breuses perspectives. Dans
les mines de fer du nord de la
Suède, une rélexion est ainsi
engagée pour piloter à dis- seront limités, par exemple pour de véhicules, l’une via une
tance des engins d’excavation des robots industriels connec- connexion 4G, l’autre en 5G.
évoluant à 1 000 mètres sous tés en 5G à des services dans le Chaque voiture envoyait un flux
terre. La 5G pourrait être utili- Cloud et qui posséderaient des vidéo au pilote, équipés d’un
sée pour ce type d’usage, avec cadences ultrarapides », précise casque de réalité virtuelle. « Le
bien entendu des répéteurs en le responsable. constat est que la faible latence
sous-sols. Ce serait un gain en À Bordeaux, Bouygues Telecom de la 5G facilitait sensiblement la
termes de sécurité et d’améliora- a également fait la démons- conduite du véhicule comparé à
tion des conditions de travail », tration du pilota ge à dis - la 4G », indique-t-on chez l’opé-
confie Viktor Arvidsson. Selon tance de véhicules, cette fois rateur. Pour Bouygues Telecom,
Ericsson, la latence à la milli- des modèles réduits de voi- le pilotage à distance d’un véhi-
seconde n’est pas réellement tures. Deux personnes ont pu cule est tout à fait possible avec
une priorité. « Les cas d’usages s’essayer à la « téléconduite » des latences de l’ordre de 5 ms.
Jeux vidéo,
télémédecine et
Orange teste l’accès 5G fixe en Roumanie télémaintenance
Les débits et la latence de la
Du 1er juin au 16 juillet, Orange a mené en Roumanie une expéri-
5G relevés durant ces pre-
mentation autour de la connexion internet fixe en 5G, dans la ville
miers tests ont servi à vali-
de Cluj-Napoca. L’objectif était d’évaluer dans quelle mesure la 5G
der d’autres types d’usages.
peut servir à connecter des foyers ou des entreprises, en alterna-
Bouygues Telecom a ainsi
tive ou en complément à une connexion filaire. « Nous sommes
testé la 5G à Bordeaux autour
parvenus à atteindre des performances équivalentes à celle d’une
d’une application de téléméde-
connexion fibre auprès de 15 clients résidentiels ainsi que 2 clients
cine, en collaboration avec la
B2B », indique l’opérateur, sans plus de précision sur les débits rele-
start-up bordelaise Exelus. Un
vés. Pour tester les capacités du réseau, les clients ont été incités à
lux audio-vidéo a été transmis
utiliser, en simultanée, des applications gourmandes en bande pas-
via une connexion 5G entre un
sante, comme des vidéos 4k et du gaming sur le Cloud. « Au final, les
médecin urgentiste, équipé de
testeurs ont fortement apprécié la facilité de l’installation, la stabi-
lunettes de réalité augmentée
lité de la connexion sans fil et sa bonne performance. Ils ont estimé
Microsoft HoloLens, et un méde-
qu’elle a été équivalente ou meilleure à celle qu’ils utilisent habi-
cin situé dans un CHU. Ce der-
tuellement », confie Arnaud Vamparys, directeur de projet 5G chez
nier pouvait visualiser sur un
Orange. « À présent, nous comprenons mieux comment la techno-
ordinateur la situation de l’ur-
logie fonctionne dans un environnement “ usage réel ” et ceci nous
gentiste grâce aux images et aux
permet de compléter le dispositif de solutions filaires », poursuit-il.
sons transmis par les lunettes.
Ce test a été réalisé dans la bande des 26 GHz, sur la base d’un ter-
De son côté, l’urgentiste rece-
minal Samsung, connecté à un routeur Cisco.
vait des conseils en temps réel
sur les opérations à mener.
En laboratoire, Orange
et Ericsson ont atteint
un débit de 15 Git/s
sur la bande des 15 GHz
avec une latence
de 3 millisecondes.
ITPT’27
Les nouvelles tendances
de l’infrastructure
Cette nouvelle édition de l’IT Press Tour a mêlé architecture et assure une
faible latence en utilisant le pré
les entreprises ayant déjà participé à l’événement fetching des données, la com-
et d’autres plus nouvelles ou sur des secteurs dif- pression et des fonctions de
cache. De plus la solution syn-
férents pour, dans l’ensemble, tenter de dessiner chronise les métadonnées avec
les lux parallèles de données.
le futur des infrastructures. La sécurité est assurée par un
chiffrement et une authentiica-
Lucidlink Le stockage objet présente de
nombreux avantages comme
tion du côté client. La concep-
tion des logs est spéciique pour
Système de fichiers l’élasticité, le coût et il excelle s’assurer de la consistance. La
distribué comme stockage secondaire solution est scale out et évo-
Fondée par des anciens de pour le Backup, l’archivage ou lue linéairement dans ses per-
chez Datacore ou d’autres les applications nativement web. formances et ses capacités. La
ent r epr i s e s de s to ck a ge, Ses limites empêchent cepen- solution est facturée 5 cents
Lucidlink est une très jeune dant de l’utiliser comme un stoc- par mois le Gigaoctet, soit bien
entreprise et son produit est en kage primaire du fait du manque moins que les Clouds publics.
disponibilité générale depuis d’interface avec des systèmes de Il faut cependant y ajouter le
moins d’un trimestre. Son but ichiers, de piètres performances stockage sur S3. De quoi soule-
est de proposer un système de et un manque de sécurité. ver l’intérêt ! L’entreprise vient
ichiers distribué qui migre les Lucidlink vise à éliminer ces pro- d’ailleurs de recevoir de la part
ichiers vers le Cloud en strea- blèmes en proposant un système d’investisseurs un petit chèque
ming en complément d’un stoc- de ichiers performant avec accès de 5,5 millions de dollars après
kage objet comme S3. aux ichiers en streaming vers des 18 M$ levés en tour d’amorçage.
stockages objets pour donner la
capacité d’utiliser les données de
production de manière active. StorOne
Proposée en SaaS, Lucidlink
évite à l’utilisateur de déployer
Nouvelle approche
une infrastructure et d’utiliser du stockage
des baies de stockage que l’on Nous avions déjà rencon-
trouve toujours trop chères. Les tré l’année dernière en Israël
lux sont chiffrés de bout en bout. StorOne, une entreprise qui
Le logiciel est compatible avec avait travaillé pendant près de
l’ensemble des OS dans le Cloud six ans en mode secret avant de
ou dans la périphérie de réseau lancer son logiciel TRU Storage
et s’intègre avec les principales (Total Resources Utilization).
solutions de stockage objet sur Retour avec eux pour voir les
le marché qu’elles soient fournies progrès de l’entreprise.
dans le Cloud ou sur site. Gael Naor, le CEO, fonda-
teur de StorOne et créateur de
UNE ARCHITECTURE Storwize – revendu à IBM –, a
NOUVELLE des convictions très fortes sur
Pour garantir la performance, le stockage. Pour lui le point
Peter Thompson, CEO et cofondateur de Lucidlink. Lucidlink a conçu une nouvelle faible des solutions actuelles
UNE OPTIMISATION
LOGICIELLE
Le système conçu par StorOne
permet de tirer le meilleur parti
des ressources tel que CPU,
mémoire et stockage dispo-
nible pour proposer une solu-
tion avec des performances Portworx jusqu’à 40 %. La solution est
totalement logicielle et utilise
et des fonctionnalités les plus Spécialiste les fonctions des orchestrateurs
importantes possibles. La solu- du stockage pour optimiser le placement
tion peut fonctionner sur un ser- des données. Les données sont
veur x86 ou en simple appliance
pour containers chiffrées de bout en bout, en
logicielle. StorOne revendique Nous avions déjà rencontré mouvement ou au repos, en
des performances cinq fois supé- Portworx lors d’un IT Press reprenant les clés ou les certifi-
rieures à toutes les solutions du Tour précédent. Il était intéres- cats de l’entreprise cliente.
marché pour un coût proche de sant de voir les progrès de l’en- La solution est présente chez
1 cent/Go et avec une utilisa- treprise et son évolution. Dreamworks, le studio d’anima-
tion moindre des disques dans Dans son domaine, Portworx, tion, la Lufthansa et Carrefour
la baie. La solution répond aux qui compte désormais 50 sala- en France. La solution se déve-
besoins de stockage primaire et riés, affiche ses ambitions en loppe sur des cas d’usages clairs
secondaire. La solution est très voulant devenir la couche de comme l’Internet des objets
versatile et supporte les techno- contrôle des données en lien dans les environnements indus-
logies blocs, fichiers et objets avec Kubernetes, dont le rôle triels, les Clouds privés. Les
(S3) sur des disques distribués est dévolu à l’orchestration et déploiements se réalisent princi-
via un système d’erasure coding la gestion des containers. Plus palement sur des machines vir-
à parité variable. En termes de que cela, l’éditeur veut tenir ce tuelles ou des environnements
fonctionnalités, elles sont toutes rôle désormais auprès de tous bare metal.
présentes sans ajout au prix qui les moteurs d’orchestration des
est calculé selon la capacité de containers ,comme Red Shift ou
stockage.
StorOne est donc une des entre-
Mesosphere.
Portworx résout le problème de
Komprise
prises à suivre dans le secteur la persistance des containers Un développement
et qui propose une réelle nou- « stateful » en production en leur explosif
velle approche du stockage et apportant des fonctions de classe Autre visage connu sur le tour,
qui commence à être reconnu entreprise (haute disponibilité, Komprise a progressé depuis
par les spécialistes de la ques- backup, performance des I/O, notre dernière visite. La solu-
tion. La solution s’appuie sur migration de données dans dif- tion comprend maintenant la
près de 50 brevets dont certains férents Clouds) par l’intégration migration NAS par NFS et SMB.
sont déjà acceptés. avec les principaux orchestra- L’utilisateur peut analyser les
Seul élément au passif de la teurs du marché et Docker dans données dans le NAS, identi-
solution, Gael Naor s’exprime des déploiements automatisés fier le retour sur investissement
peu sur les solutions d’optimi- répondant au concept DevOps. de la gestion des données dans
sation logicielle effectuée, il est Ce déploiement peut se réaliser le Cloud et archiver de manière
donc difficile de voir les points sur site ou dans le Cloud. transparente les données à tra-
critiques qui permettent d’avoir Au bilan, l’éditeur revendique vers des fichiers ou des environ-
ces résultats en termes de per- des coûts moindres sur le calcul nements objets dans le Cloud.
formance ou de latence. ou le stockage pouvant aller L’approche de Komprise évite
Datera
Solution logicielle de
stockage optimisé
L’entreprise a proité de la visite
de L’Informaticien pour nous
présenter la version 3.2 de sa
solution. Elle comprend un sup-
port étendu pour les containers
de type Docker, des opérations
globales automatisées dans
des stretchs clusters actifs/
AMPLIFY, LA COUCHE
POUR ACCÉLÉRER
LA TRANSFORMATION
Pour parvenir à cette fin, Axway
a regroupé l’ensemble de son
por tefeuille sur une plate -
forme, Amplify, qui permet de
concevoir, construire et mettre
en production l’ensemble des
interactions de l’entreprise. Le
nœud de cette solution est la
partie de gestion des API qui
relie l’ensemble des parties de
l’entreprise en interne, mais
aussi avec les autres parties pre-
nantes de l’écosystème. Pour
étendre les possibilités, Axway
a profité de notre visite pour
présenter une version d’API
Builder en stand alone qui per-
met à l’entreprise de concevoir
ses propres API qui complètent
Chaos Engineering
Tester la solidité de son système…
en production
Pour dépasser les limites des tests, des géants du
Web, comme Netflix, mais aussi Oui SNCF, introduisent
des agents perturbateurs dans leur système pour en
tester la résilience. Et mieux éviter le grand chaos.
t si on introduisait sciem-
E
« Il faut partir du principe que
ment une dose de chaos tout système, aussi robuste soit-il,
dans le système informa- va tomber un jour ou l’autre »,
tique pour vérifier sa solidité ? explique Sylvain Hellegouarch,
Le principe est exploité au quoti- le co-fondateur de Chaos IQ, une La Simian Army de Netflix
dien par de grands acteurs du Web jeune société positionnée sur le comprend notamment Chaos
pour tester la résilience de leur sys- créneau. « Le Chaos Engineering Gorilla, qui va jusqu’à simuler la
tème : c’est-à-dire sa capacité à consiste à explorer ce brouillard panne d’une zone entière d’AWS !
encaisser des dysfonctionnements qu’est la production informatique. » Certains des « petits monstres »
sans affecter le service rendu à Et à placer développeurs, exploi- du site de VOD sont disponibles
l’utilisateur. Cette approche, appe- tants, mais aussi opérationnels en Open Source.
lée Chaos Engineering, a été pour devant les conséquences poten- plus exploratoire », dit Sylvain
la première fois mise en pratique tielles des défaillances. Dans la Hellegouarch. Logiquement, le
par Netlix, il y a six ans. Au sor- prolongation de la logique Devops. Chaos Engineering se destine plus
tir d’une panne sévère d’AWS, le particulièrement aux environne-
site de VOD a développé toute Adapté aux ments composites, connaissant
une série d’agents, la Simian Army de fréquentes mises en produc-
(l’armée simiesque), qui, par des
micro-services tion. « Avec une architecture basée
actions déstabilisatrices, testent la La démarche acte aussi l’insuffi- sur des micro-services, vous ne
fiabilité, la sécurité ou la résilience sance des tests, limités par leurs faites plus face à un monolithe,
du Cloud d’Amazon. coûts et n’offrant qu’une visibilité mais à une myriade de services,
Le Chaos Engineering a depuis limitée sur ce qui va réellement se donc de points de faiblesse poten-
essaimé jusque dans l’Hexagone passer en production. « Il ne s’agit tiels », ajoute le spécialiste. C’est
où Voyages-SNCF l’a par exemple pas de les remplacer, mais bien de d’ailleurs cette mutation qui a
mis en pratique (voir encadré). les compléter avec une méthode poussé Netflix à mettre sur pied
sa Simian Army.
Si, chez le spécialiste de la VOD,
Windows Subsytem
for Linux
ne cesse de s’enrichir
de nouvelles distributions
Le sous-système Windows pour Linux permet fait. Ce bash pour Windows,
de télécharger à partir du Microsoft Store et qui est rapidement devenu
Windows Subsystem for Linux,
d’installer, en version core sur Windows, les était construit au départ à par-
tir de la distribution Ubuntu
distributions Debian, Kali, Open Suse et SLES Linux (version 14.04). Il a
en plus d’Ubuntu. ensuite été possible d’installer
d’autres systèmes Linux depuis
le Windows Store. Rappelons
WSL d’un système Windows. Le prin- qu’Ubuntu sur Windows est
Le Windows Subsystem for cipe est proche de Wine qui une variante d’Ubuntu propo-
Linux ( WSfL), en français permet d’exécuter certains sée oficiellement par Microsoft
Sous-système Windows pour programmes Windows sous et Canonical et qui se déploie
Linux, parfois grossièrement Ubuntu, mais « dans l’autre nativement sur Windows 10 au
appelé « bash » sous Windows, sens » et de manière bien plus moyen de la couche de com-
est une couche de compati- puissante. Il y a deux ans, le patibilité WSL. Elle est donc
bilité permettant d’exécuter shell bash de Linux était inté- issue du travail commun des
des fichiers ELF (binaires exé- gré dans Windows 10. Depuis, deux éditeurs. Le plus gros du
cutables) pour Linux à partir beaucoup de chemin a été travail étant fait, la porte était
ouverte aux autres qui n’ont pas
hésité longtemps avant de s’y
engouffrer.
Le but principal de cette dis-
tribution est de simplifier le
travail des développeurs en ren-
dant possible la mise en place
d’une structure et d’outils Linux
sous Windows et en harmoni-
sant les interactions entre les
environnements de développe-
ment Windows et GNU/Linux.
Cet outil n’est donc pas du tout
destiné au grand public. Il n’a
pas été conçu pour déployer
nativement un environnement
de bureau GNU/Linux sous
Windows, bien que cela soit
parfaitement faisable. Les appli-
cations graphiques ne fonc-
Et non, vous ne rêvez pas ! Ce sont bien cinq distributions Linux (dont Debian et Kali) tionnent pas aussi facilement
qui sont disponibles sur le Microsoft Store pour WSfL. que les applications en ligne
Installation de WSL
Les prérequis sont, tout sim-
plement, une copie à jour de
Windows 10 de type 64 bits, un
bon numéro de build et, bien
sûr, un compte administrateur
pour l’installation. Pour savoir Sous le bash
si votre système est compa- de WSfL, et
tible, allez dans les Paramètres/ ce quelle que
soit la
Système/Informations Système.
distribution
Regardez la build du système Linux utilisée,
(Version du système d’exploi- votre volume
tation) et son type (Type du C:\ est
système). Vous devez avoir accessible via
une version de Build égale /mnt/c.
ou supérieure à la 14393 et
un Windows 10 en 64 bit s
pour proiter des bénéices de
WSL. Si c’est bien le cas, ren-
dez-vous dans les Paramètres
/Mise à jour et sécurité et dans
le menu Pour les développeurs,
cochez le bouton Mode déve-
loppeur. Reste ensuite à acti-
ver le sous-système Linux de
Windows. Pour cela, tapez
Utiliser
des programmes
Windows
depuis Linux
Vous pouvez également exécu-
ter des programmes Windows
depuis une console Linux. Il suf-
fit pour cela de saisir leur nom
mais complet, avec leur exten-
sion. Il n’y a pas de variable
PATHEXT sous Linux. Vous
trouverez dans le Microsoft
Store Ubuntu en plusieurs ver-
sions, SLES, openSUSE Leap,
Kali Linux et Debian comme
applications UWP permettant
la diffusion de ces distributions
Linux pour WSL. Wine permet d’exécuter certains programmes Windows sous Ubuntu.
Android Things
est enfin disponible
La version 1.0 de la plate-forme de développe- du quotidien. La machine était
ment IoT de Google est sortie depuis quelques relancée et Android Things est
l’évolution du projet Brillo.
mois. En plein boom de l’Internet des objets, cette
version remaniée du projet Brillo était très atten- Un OS ultra-léger
due par la communauté. Version allégée d’Android,
Android Things a été conçu
Inter net de s objet s pour fonct ionner sur de s
D
ans le cadre de la transfor-
mation numérique et dans
un contex te récent de
conformité au RGPD, les
entreprises ont besoin de s'appuyer
sur des briques technologiques
évolutives faciles à déployer et à
administrer. Qu'il s'agisse de cloud
public, privé, hybride ou distribué,
il est fondamental de disposer des
meilleurs outils capables de gérer
les différents systèmes et surtout les
applications qui y résident.
L’usage du cloud public a changé
radicalement les attentes des direc-
tions informatiques notamment
vis-à-vis des métiers et offre de
nouvelles perspectives : rapidité &
simplicité de déploiement, innovation
POUR VOIR
LE WEBINAIRE
www.linformaticien
.com/nutanix
OpenText EW2018
Une solution simple
pour un monde complexe
Enterprise World, la conférence partenaires et Mark Barrenechea constate le
clients d’OpenText, s’est tenue cet été à Toronto chemin parcouru en dix ans
depuis que OpenText s’est lancé
à quelques kilomètres de Waterloo, siège de sur le marché de la gestion de
l’entreprise, dans l’Ontario. Près de 4 000 parti- contenu. Pour caractériser sa
vision d’avenir de cette plate-
cipants ont pu assister aux différentes sessions forme, il prend l’image du sys-
et keynotes des cadres exécutifs de l’éditeur. Au tème immunitaire humain et
voit dans sa plate-forme le sys-
programme, des annonces produits dont OT2, une tème immunitaire de l’entreprise.
Celle-ci fera aussi une large place
plate-forme hybride de services pré-configurés. à l’intelligence augmentée pour
aider les humains. Il parle de
our Mark Barrenechea, les salariés voient leur activité donnée pour faire le bien mais
Un nouveau modèle
de facturation
Mark Barrenechea a profité de
l’occasion pour annoncer un
nouveau système de factura-
tion, Prime, en option de celui
est disponible dès maintenant La sécurité reste encore un frein existant, qui propose aux clients
et connaîtra une version chaque à une adoption plus large du d’avoir accès aux services mana-
trimestre avec une intégration Cloud. L’éditeur renforce ses solu- gés d’OpenText avec un simple
native avec la dernière version tions de gestion des identités et paiement à l’usage et par salarié.
de la plate-forme d’ECM de l’édi- des accès avec l’intégration des Le prix sera de 99 $/salarié/mois
teur OpenText 16. Les prochaines fonctions issues de l’acquisition avec un minimum de 2 000 sala-
extensions seront OpenText de Covisint et les fonctions de riés et pour un contrat de trois
Legal et OpenText Quality, dis- sécurité des points d’accès pro- ans, soit la modique somme
ponibles d’ici à la fin 2018. venant de Guidance software. de… 594 000 $. ❍ B. G.
Recherche désespérément
ingénieurs système
Malgré un taux de chômage à 9 %, les entreprises
l’assurance, ont commencé à
du numérique peinent à recruter, notamment des elles aussi recruter des ingé-
ingénieurs système. La tension de ce métier n’est nieurs systèmes.
Ou, pour reprendre les termes
certes pas une nouveauté, mais 2017 a été une de la présidente Commission
RH de Tech in France, Françoise
année particulièrement difficile du point de vue des Farag : « Avec le déploiement du
recrutements. L’adage ne dit-il pas « Un ingénieur numérique sur toutes les entre-
prises, on assiste à une pénurie
système vous manque et tout est très planté »… de ces proils qui sont structu-
rant pour le déploiement du
e saviez-vous ? Le 27 juil- confie Julien Voyron, respon- système d’information. » Il y a
Pas de femmes
et trop d’années
Le manque Ce à quoi il faut ajouter un pro-
blème plus grave encore, qui
de féminisation, grève littéralement les effec-
c’est une vraie perte tifs : le manque de féminisation
sur les métiers techniques. « Le
pour notre secteur manque de féminisation, c’est une
et un vrai sujet vraie perte pour notre secteur et
un vrai sujet pour nos métiers »,
pour nos métiers souligne Françoise Farag. Et on
ne peut pas jeter la pierre aux
Françoise Farag, présidente Commission
seules entreprises sur les ques-
RH de Tech in France. tions de recrutement de femmes
sur ces proils : il y a beaucoup
moins de femmes à la sortie des
écoles que d’hommes : 28 %,
Généraliste filières. Cybersécurité, Business selon la CEDFI (Conférence
Intelligence et applicatifs sont des directeurs des écoles fran-
ou expert ? encore plus sous tension. Bilan : çaises d’ingénieurs), tous cursus
Cette pénurie n’est pas sans les entreprises du numérique ont confondus, un chiffre qui dégrin-
conséquence. « Le recrutement besoin d’experts sur des sujets gole à 12 voire 8 % pour l’infor-
est une vraie problématique et précis, et manquent cruellement matique selon les écoles. On
pose un frein à la croissance des malgré les cursus dédiés qui pro- parle d’orientation « genrée », des
entreprises, faute d’avoir les effec- voquent en retour la raréfaction représentations de ces métiers
tifs et les compétences sufisantes des profils plus généralistes, dans l’imaginaire collectif et
alors que le secteur est très por- qui sont nécessaires à la bonne d’une idée selon laquelle « l’in-
teur », soutient Neila Hamadache, croissance de ces entreprises. formatique, ce n’est pas fait pour
déléguée à la formation du Surtout, la ilière des ingénieurs les illes ».
Syntec Numérique. Cette ten- système manque de candidats. Pour résoudre ce problème, il
sion est due à différents facteurs « On demande régulièrement n’y a pas de solution miracle,
et le premier d’entre eux est une cartographie de formation « Il faut remonter à la source »
bien évidemment la formation. et nous observons que ces der- explique Nicolas Récapet, « et
Avec une tendance globale à la nières années l’offre de formation inciter les femmes à s’engager
spécialisation, quel que soit le répond bien aux besoins, aussi dans ces parcours de formation,
domaine. « Les écoles vont propo- bien sur le plan quantitatif – il y il y a un vrai travail de fond à
ser de plus en plus de spécialisa- a sufisamment d’écoles – que faire de présentation du métier
tions sur des sujets ultra-précis : qualitatif. Mais le taux de rem- d’ingénieur système, au niveau
devops, big data, IA, sécurité… », plissage n’est pas bon, nous ne de l’orientation des jeunes ». Un
selon Julien Voyron. « Ce fai- sommes pas à 100 % », précise certain nombre d’initiatives,
sant, on écarte les étudiants de Neila Hamadache. Et de l’aveu privées comme publiques,
démarches plus généralistes, de tous les interrogés, il s’agit existent mais bien des efforts
on saute des étapes dans le par- d’une problématique réelle d’at- restent à faire pour changer les
cours traditionnel. Auparavant, tractivité de ces métiers, aggra- mentalités.
on montait en compétences de vés par la concurrence d’autres Pour autant, on aurait tort de
manière progressive, avec des secteurs d’activités. Il faut dire mettre en cause la seule forma-
seniors plus experts, spéciali- que les SSII ont longtemps – et tion. Le recrutement lui aussi
sés sur un pan particulier. Mais sont sans doute toujours – per- n’est pas sans inluer sur cette
on a de plus en plus besoin de çues comme des « vendeurs de pénurie. Reprenons les chiffres
trouver ces proils sur un public viandes », recrutant quantités du Syntec : 98 % des recrute-
jeune ». En effet, la branche des d’ingénieurs sortis de l’école ments se font à Bac +4/5. Ce que
ingénieurs système connaît et avec un peu d’expérience, les entreprises recherchent, c’est
« son année la plus terrible » les envoyant chez des clients l’Ingénieur avec un grand « I », qui
à en croire Nicolas Récapet, accomplir des tâches répétitives, sort d’une grande école « recon-
directeur de s Re s s ource s sans grand perspective… De nue par la profession ». « Dans les
Humaines chez Talan, mais la quoi pousser les jeunes diplô- entreprises, on cherche des ingé
situation est pire dans d’autres més vers d’autres domaines. sys et réseaux avec deux ou trois
395
pour entrer Grande école du Numérique,
dans les il s’agit plus d’une question
entreprises de compétences que d’an-
CFA, Lycée du numérique. nées d’études. « Je pense que
professionnel Depuis 2014, les entreprises n’ont plus le
5 plus de 98 %
des offres
choix, il faut qu’elles s’ouvrent
à des recrutements différents et
recherchent acceptent le risque de retenir
Université des Bac +4/5. quelqu’un qui n’est pas conforme
30 à leur modèle de recrutement »,
insiste Samia Ghozlane. « Il faut
continuer à avoir des écoles
qui forment des ingénieurs sur
(source : Observatoire le long cours, mais il faut aussi
des métiers, OPIIEC) se rendre compte que d’autres
et l’apprentissage permettent
de lisser cet effort de formation
en interne. En outre, les ESN se
Le recrutement sont mis aux « parcours ».
Ainsi chez Econocom, les admi-
est une vraie nistrateurs système et réseaux
problématique ont l’opportunité de soute-
nir un projet qui leur permet-
et pose un frein tra ensuite de passer ingénieur
à la croissance système et réseaux. Cependant
pour Julien Voyron « le plus dur
des entreprises pour nous, c’est de trouver le
client qui valide la décision que
Neila Hamadache, déléguée à la formation
nous avons prise. Les clients
du Syntec Numérique sont plus rassurés par un pro-
il qui a fait des études, ce qui
ampliie la tension du marché ».
De même, du côté de Talan ont
talents, qui eux ne sont pas for- temps ». L’idée est qu’un admin été mis en place des parcours
més dans ces écoles, sont dispo- ou un technicien pourra évoluer internes personnalisés. « On
nibles sur le marché. » s’il montre des capacités et si un va être en recherche de proils
Des talents qui auront le loisir effort de formation est réalisé capables d’évoluer plutôt que
de monter en compétences, par l’entreprise. « Cette logique d’utiliser telle compétence à un
d’acquérir les capacités néces- de parcours revient à expliquer instant t. Nous préférons recher-
saires pour passer de la seule aux entreprises qu’il faut élar- cher un administrateur système
administration à un niveau gir leurs recherches à des pro- qui passera ensuite chef de pro-
in génieur s y s tème. Neila ils atypiques pour ensuite les jet », souligne Nicolas Récapet.
Hamadache parle de « logiques faire monter en compétence. » Nous n’apprendrons rien aux
de parcours ». Évidemment, tout Et force est de constater, selon recruteurs : les perspectives et
dépend « des besoins de recrute- la déléguée à la formation du les projections de carrière sont
ment à terme de l’entreprise, s’il Syntec Numérique, « que les encore et toujours un bon moyen
faut un collaborateur opération- entreprises commencent à jouer de conserver les talents. ❍
nel rapidement ou s’il a plus de le jeu ». D’une part, l’alternance GUILLAUME PÉRISSAT
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Netgear Orbi,
Google WiFi, Devolo
Outdoor BEGA
Trois solutions pour
booster le réseau WiFi
En fonction de la taille et de la configuration d’un se veulent particulièrement simples à installer
logement ou d’une PME, la portée et la couver- et à configurer. Selon l’emplacement de la box,
ture du signal WiFi des box internet peuvent vite des éventuels obstacles (murs épais, portes,
se révéler trop limitées. Pour remédier à cette étages…) et du nombre d’appareils à connecter,
problématique qui concerne un grand nombre ils peuvent être complétés par un ou plusieurs
de consommateurs, une nouvelle génération satellites et couvrir une surface comprise entre
de routeurs ultra performants, associée à un ou 200 et 350 m2. Pionnier dans ce domaine avec
plusieurs satellites, vient remplacer le WiFi de son premier système Orbi RBK30, le fabricant
la box afin d’assurer les meilleurs débits pos- Netgear doit désormais faire face à de sérieux
sible dans toutes les pièces. Contrairement à concurrents tels que Google ou Devolo. Gros
certains routeurs réseau haut de gamme néces- plan sur ces nouvelles solutions réseau.
sitant des configurations complexes, ces derniers JÉRÔME CARTEGINI
ac
st d
est
s de l a r é
A
près le gros succès de terconnecter les boîtiers via que l’application Netgear
ses kits Orbi RBK30, une liaison filaire. Dans les Genie, commune à tous les
RBK40 et RBK50, le deux cas de figure, le sys- routeurs de la marque, et
fabricant américain Netgear tème offre des débits rapides disponible sur Android, iOS,
lance une quatrième géné- et stables permettant de dif- Mac OS et Windows. Parmi
ration, RBK20, au design fuser de la 4K sans aucun les fonctions intéressantes,
beaucoup plus compact. problème. il est possible de créer un
Compatible avec la norme Une applic ation mobile réseau WiFi pour les invi-
WiFi AC2200 et la technolo- dédiée (Android et iOS) tés, suspendre la connexion
gie Fastlane 3 de WiFi triple sur des appareils, effectuer
bande, ce dernier se com- un test de débit, ou encore
pose d’un routeur et d’un Netgear mettre en place un système
satellite en tous points iden- Orbi RBK20 de contrôle parental. Bien que
tiques qui intègrent quatre très complètes, ces interfaces
antennes permettant d’aug- • Débit WiFi théorique : vieillottes ne souffrent pas la
menter la portée du signal 3 000 Mbit/s comparaison avec la remar-
WiFi. Quels que soient les • Couverture : 250 m2 quable et unique application
obstacles (murs, portes, • Technologie WiFi : Google WiFi. À l’usage, Orbi
étages…), ce système haute Tribande, MU-MIMO assure néanmoins les meil-
performance est capable • Antennes : leurs débits et la couverture
de couvrir une surface de 4 antennes internes la plus large. Deux fois plus
250 m2 avec un débit pouvant haute-performance petit que ses prédécesseurs,
atteindre jusqu’à 2,2 Gbit/s. le RBK20 arbore de surcroît
• Connectique :
Chaque module est équipé un design moderne et discret
2 ports Ethernet
de deux ports Ethernet pour qui se fond dans n’importe
(1 WAN et 1 LAN)
les connexions filaires. Orbi quel intérieur. Le constructeur
peut fonctionner comme • Compatibilité : ne compte pas s’arrêter en si
un routeur indépendant en commandes vocales bon chemin et prévoit de lan-
créant un nouveau réseau Amazon Alexa, cer d’ici à la fin de l’année une
sans fil totalement autonome Google Home version Orbi Outdoor pour
ou en tant que point d’ac- • Prix : 224 € étendre le réseau à votre jar-
cès venant se substituer au (1 routeur + 1 satellite) din. Une réussite. ❍
C
omposé d’un routeur et créent un réseau
d’un satellite, le Google maillé (mesh)
WiFi (kit de deux) est pour communi-
conçu pour couvrir une surface quer entre eux.
comprise entre 85 et 170 m2. Une configura-
Pour une surface plus impor- tion modeste
tante, la firme de Mountain que Google dit
View recommande d’installer compenser par
des points d’accès supplé- des technolo-
mentaires. Comme Orbi, le gies de Machine
système de Google vise à Learning. Le sys-
remplacer le WiFi souvent bien tème analyse en
trop sommaire des box inter- effet en perma-
net du marché. Les deux petits nence le signal WiFi afin
boîtiers au design discret et de privilégier systématique- aux modules de Google
passe-partout présentent une ment le canal le moins saturé. (NAS, imprimante…) ne sont
forme circulaire avec au centre Les différents terminaux pas accessibles. Il est tou-
un halo de LED lumineux confi- sans-fil connectés sont auto- jours possible d’installer un
gurable. Ils intègrent quatre matiquement routés vers la switch réseau, mais la sim-
antennes à 360° et deux ports bande ayant le meilleur débit plicité d’installation promise
Ethernet – dont un doit être par rapport à leur position. prend alors du plomb dans
relié à la box. Contrairement Google préconise de ne pas l’aile. Google se distingue
à ce type de systèmes, éloigner les boîtiers de plus de toutefois avec une applica-
qui sont généralement tri- deux pièces pour profiter des tion mobile (Android et iOS)
bandes, Google WiFi repose meilleurs débits possible. Sur particulièrement efficace.
sur seulement deux bandes ce point, il fait moins bien que Après avoir ouvert ou créé
de fréquences (2,4 et 5 GHz) Orbi qui se montre capable de un compte Google, quelques
à 1 200 Mbit/s. Compatibles couvrir sans sourciller de plus étapes suffisent pour confi-
avec les normes WiFi 802.11a, grandes surfaces. Mais dans gurer les points d’accès. Des
b, g, n et ac, les modules un environnement identique, le tests de vitesse permettent
système se montre tout aussi de tirer le meilleur parti pos-
performant et apporte un vrai sible du système en plaçant
plus avec des débits constants les boîtiers de manière opti-
Google WiFi et stables. male. Outre une gestion du
• Débit Wi-Fi théorique : Le réseau maillé du système réseau facilitée par un grand
1 200 Mbit/s possède toutefois des limites nombre d’options, l’applica-
• Couverture : contraignantes. À partir du tion fourmille de fonctions
85 à 170 m2 moment où l’on utilise un intéressantes. Parmi elles
• Technologie WiFi : pack de deux, trois ou plus, il figure notamment un sys-
double bande n’est plus possible de confi- tème de contrôle parental
(2,4 et 5 GHz) gurer Google WiFi en mode ultra complet, la possibilité
point d’accès (ou bridge) sur de créer un réseau pour
• Antennes : 4 antennes
le réseau local, ni de profiter les invités, de prioriser la
internes à 360°
du réseau mesh. Le système bande passante pour un
• Connectique : crée son propre réseau pour appareil durant un temps
2 ports Ethernet remplacer celui de la box, donné, etc. Un produit qui
(1 WAN et 1 LAN) ou fonctionner en parallèle. tient toutes ses promesses
• Prix : 249 € Résultat, tous les équipe- pour les petites et moyennes
(1 routeur + 1 satellite) ments non reliés en filaire surfaces. ❍