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Alverny Marie-Thérèse d'. L'explicit du « De animalibus » d'Avicenne traduit par Michel Scot. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1957, tome 115. pp. 32-42;
doi : https://doi.org/10.3406/bec.1957.449559
https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1957_num_115_1_449559
DU « DE AJNIMALIBUS » D'AVICENNE
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l'eXPLICIT DU « DE ANIMALIBUS » d'aVICENNE 33
la Métaphysique, avaient été traduits en Espagne au
xne siècle1. Michel Scot, qui avait traduit YHistoria ani-
malium d'Aristote pendant son séjour à Tolède, avant 1220,
entreprit, ou acheva, lorsqu'il était au service de Frédéric II,
la traduction du compendium de cet ouvrage rédigé au
xie siècle par Avicenne. C'est à son impérial patron qu'il
dédia l'œuvre, s'inspirant d'un verset des Proverbes pour
célébrer le « Maître du Monde » : « Frederice, Romanorum Impe-
rator, Domine mundi, suscipe devote hune laborem Michaelis
Scoti, ut sit gratia capiti tuo et torques collo tuo » (cf. Prov.,
I, 9 : « ut addatur gratia capiti tuo et torques collo tuo »).
Un manuscrit actuellement conservé dans l'un des fonds
de la Bibliothèque Vaticane, Vat. Chigi E. VIII. 251, doit
être un exemplaire préparé pour l'empereur2. De grandes
dimensions, soigneusement écrit, orné d'une initiale peinte
représentant un animal fantastique et de lettrines bleues et
rouges à filigranes et à antennes, il porte une première fois
en lettres rouges sur le feuillet de garde la dédicace que nous
venons de citer, suivie du titre : « In volumine isto sunt duo
1. Nous avons examiné nous-même une grande partie des manuscrits que
nous citons. Nous tenons à. remercier le P. J. Leclercq et S. H. Thomson des
indications qu'ils nous ont données sur le manuscrit de Pommersfelden ; M. van
Houtryve, qui nous a rendu le même service pour les manuscrits de Bruges ;
M. J. Porcher, qui a vérifié nos notes sur les manuscrits du Vatican et nous en a
procuré des photographies ; M. H. Buchthal, qui nous a procuré la photographie
du manuscrit de Madrid.
38 м. -т. d'alverny
Yatican. Barber, lat. 305, f. 1-49 v°.
Le colophon présente des variantes analogues à celles du
précédent :
«... apud Meffiam ciuitatem Apulie ubi dictus imperator eidem
magistro H. librum premissum comodauit (corr. acomodauit)
anno Domini M°.CC°.XXXII° in vigilia beati Laurentii, etc. »
(Aristoteles latinus n° 1718 ; — écriture française, seconde moitié
xine siècle).
1. Il est assez difficile de déterminer si les copistes ont opéré par addition ou
par suppression. Nous aurions penché vers la seconde hypothèse, si les
exemplaires contenant la série complète : colophon, formule pieuse et vers, n'avaient
pas présenté une forme incorrecte du nom de lieu. En tout cas, cette série
remonte à un exemplaire contemporain de Frédéric ou de ses successeurs
immédiats.
l'eXPLICIT DE « DE ANIMALIBUS » d'aVICENNE 39
« Liber iste inceptus est et expletus cum adiutorio Ihesu Christi
qui viuit, etc.
Frenata penna finito nunc Avicenna
Libro Cesareo ; Gloria summo Deo »,
Le scribe a ajouté encore : « Amen Amen Amen » (Aristoteles
latinus n° 507 ; — deuxième moitié xine siècle ; écriture méridio-^
nale, encre très pâle ; — provenance : collège de
Navarre-Champagne).
Addendum
Bruges 464. Écriture anguleuse, du même type que celle du
premier possesseur : « Iste liber est Johanais de Hoesdine clerici »
(f. 76) ; décoration de type italien début xive siècle.
Bruges 516. A la suite du distique qui termine l'explicit se
trouve un court « lexique » arabo-latin de noms d'animaux,
précédé de la mention : « ex libro animalium domini Imperatoris, in
margine ».
1. Ch. H. Haskins, Latin Literatur under Frederick II., dans Speculum, III
(1928), p. 129-151, et dans Studies in Mediaeval culture, 1929, p. 124-147. Sur
l'attitude de Frédéric et l'influence de ses goûts intellectuels sur son orientation
politique, cf. les remarques de A. Marongiii, Concezione délia sovranità e assolu-
tismo di Giustiniano e di Federico II, daAS Convegno internazionale di studi Fede-
riciani, Palerme, 1952, p. 43.
2. Cf. E. Kantorovicz, op. cit., p. 178, et p. 204 et suiv.