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Présenté à
Johanne Allard
Races et racisme
ANT-H03-04
Collège Jean-de-Brébeuf
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Äe racisme : au-delà de l¶intolérance
Racisme. Tout le monde a déjà entendu prononcer ce mot à maintes reprises. Pour la
plupart d¶entre nous, racisme va de pair avec intolérance, rejet, négation de l¶autre, etc.
Mais au-delà de ces associations sémantiques propres au racisme, que pouvons-nous
savoir de plus sur ce phénomène anthropologique, aujourd¶hui étendu à l¶échelle
planétaire? Äa présente réflexion cherchera, à partir de trois cas de racisme issus de trois
contextes distincts, à mieux circonscrire la notion de racisme, tout en en explorant les
recoins souvent mis de côté.
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n¶as rien à faire ici.». Étant donné que les Noirs africains représentent une minorité en
Suisse, la population locale éprouve peu de gêne à exprimer son mécontentement devant
l¶inconnu. Äe cas de la Suisse montre que le phénomène de l¶immigration, par lequel un
groupe ethnique minoritaire s¶installe au cœur d¶une civilisation plutôt homogène, facilite
la montée d¶attitudes racistes. En Suisse, le phénomène assez récent de l¶immigration
africaine fait naître chez la population locale un sentiment d¶insécurité, alimenté par la
méconnaissance de l¶étranger, laquelle conduit certaines personnes à poser des gestes
d¶incivilité. Cependant, le racisme existe aussi au-delà des problématiques reliées à
l¶immigration.
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de la Suisse, ou encore par la crainte de l¶autre nourrie par les médias de masse dans le
cas de l¶Australie. Mais le racisme peut également avoir cours dans un contexte où ni la
méconnaissance de l¶autre, ni la crainte de l¶autre n¶est à l¶origine de la marginalisation
d¶un groupe ethnique.
En Syrie, les Kurdes représentent 9% de la population totale du pays. Äes Kurdes forment
le plus grand groupe minoritaire de Syrie. Contrairement aux Noirs de la Suisse et aux
arabo-musulmans d¶Australie, les Kurdes ne sont pas des immigrants. Äes Kurdes
peuplent la région du Kurdistan, laquelle recoupe plusieurs pays, dont l¶Irak, l¶Iran, la
Turquie, et la Syrie. Avant les années 1950, les Kurdes vivaient en Syrie comme les
autres groupes ethniques, sans avoir à faire face à de la discrimination. Au début des
années 1950, un mouvement de nationalisme arabe vit le jour en Syrie. À l¶époque, les
Kurdes de Syrie peuplaient essentiellement la région du nord-est du pays, près de la
frontière avec la Turquie. Cette région, riche en ressources naturelles, ne tarda pas à
attirer la convoitise du gouvernement nationaliste syrien. En 1962, 20% de la population
kurde s¶est vue retirer la citoyenneté syrienne. Äa perte de la citoyenneté a à son tour
retiré aux Kurdes les droits de propriété, de vote, de mariage, de soins de santé, et de
circulation dont ils jouissaient au même titre que leurs compatriotes arabes, avant 1962.
Bref, les Kurdes ont, dès 1962, eu le sentiment de se sentir étrangers sur leur terre natale
(Human Rights Watch, 2009). Aujourd¶hui, les Kurdes sont toujours aussi marginalisés.
Au travail, ils n¶ont pas le droit de communiquer dans leur langue, et ils n¶ont pas le droit
de faire la promotion de la culture kurde sur le marché. Cet exemple du racisme à
l¶encontre des Kurdes en Syrie, né dans un contexte de mouvement de libération visant à
octroyer davantage de terres riches en matières premières aux Arabes, est un argument en
faveur du caractère intra-culturel du racisme1. Äe cas de la Syrie illustre bien l¶idée que la
marginalisation des Kurdes ne prend pas ses racines dans un contexte de la peur ou de la
crainte de l¶autre. Ķexemple de la Syrie montre plutôt comment une culture dominante,
en l¶occurrence la culture arabe, peut être entraînée dans une philosophie fasciste, en
percevant une culture minoritaire comme un obstacle à sa pleine réalisation.
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Avec les cas de racisme en Suisse, en Australie et en Syrie, nous prenons conscience de
l¶aspect éclectique du racisme. Si le racisme est à la base une intolérance face aux
différences, cette intolérance peut se décliner de plusieurs façons, suivant le contexte
dans lequel le racisme sévit. Äa présente réflexion avait pour but de nous initier à une
compréhension plus globale du racisme. Äa seconde partie de l¶étude consistera à
approfondir un cas de racisme donné. Nous nous attarderons sur le cas du racisme à
l¶encontre de la communauté arabo-musulmane en Australie. En plus d¶être bien
documenté, ce cas de racisme s¶inscrivant dans un contexte de la mondialisation nous
fournit des renseignements pertinents à la compréhension du phénomène plus global
qu¶est la redéfinition des échanges interculturels dans un cadre de renouvellement des
communications, propulsé par la mondialisation.
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Bibliographie
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