Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
12
L’irruption du nouvel ordre démocratie dépend de nous tous et de
nous toutes. Je dis bien de “nous toutes,” car ignorer la dimension féminine
dans le développement humain revient à le compromettre à l’échelle
mondiale. Pour faire face aux défis économiques, il faut lutter contre
l’inégalité sociologique entre les sexes dans un monde où 70% des pauvres
et les 2/3 des analphabètes sont des femmes. Voilà pourquoi, d’ailleurs,
elles n’occupent que :
13
Du Nord au Sud, le paradoxe surgit et nous interpelle tous. Alors
que tombaient une à une les dictateurs du continent Latino-Américain, en
1980, 120 millions de Latino-Américains, soit 39% de la population globale,
vivaient dans la pauvreté. Vers 1985, le nombre atteignait les 160 à 170
millions. A la fin des années 80, on parvenait au chiffre effarant 240
millions. Montée de la démocratie, bien sûr, mais paradoxale puisqu’elle
est liée à l’appauvrissement économique et social.
14
libéralisation, de réglementation, de mondialisation, de sanctification du
marché de liberté des échanges, l’augmentation de la production doit
garantir le développement humain durable. Si l’économie est rapport
d’argent, un développement humain introduit une dimension éthique dans
les relations qui sous-tendent les mécanismes du marché.
Notre rôle est de garantir une bonne gestion des affaires de l’Etat
pour qu’enfin règnent la paix et la sécurité. Paix dans les cœurs et dans les
entrailles. Sécurité des vies et des biens. Cette paix et cette sécurité doivent
libérer chaque homme, chaque femme de la peur. Les prémunir contre le
besoin. Substituer aux armes la sécurité garantie par un développement
durable, jusque-là réservée au petit quart de la population mondiale, quand
un grand quart vit au-dessous du seuil de pauvreté absolue, quand toutes les
trois secondes un enfant meurt, quand chaque seconde la forêt tropicale
perd la taille d’un terrain de football et quand donc près d’un milliard
d’humains vivent dans les zones frappées par la désertification.
15
Diamétralement opposée aux méthodes utilisées par les dictatures,
l’approche démocratique requiert la participation de tous les citoyens et
citoyennes. En fait foi ce livre blanc où nous retrouvons les propositions
recueillies à travers les neuf congrès départementaux à la vieille de notre
Congrès National, prévu pour les 14, 15, 16 Décembre 1999. Les champs
explorés et la diversité de style laisse découvrir l’empreinte de plusieurs
groupes d’experts, réunis tous autour de la table du dialogue. Dans un
climat de respect et de tolérance, les membres de la Société Civile, de
l’opposition, des instances gouvernementales ou de Fanmi Lavalas, tous ont
bien voulu scruter notre vécu de peuple au moment même où nous
préparons à célébrer le Bicentenaire de notre Indépendance.
16
Aussi avions-nous constaté que, 25 ans plus tard, le PIB par habitant de la
République de Corée a augmenté trois fois plus que celui du Pakistan. A
nous de travailler en communion d’esprit avec le 10 e Département pour
atteindre une réduction significative du taux d’analphabètes et la
scolarisation universelle avant l’année 2004.
De la discipline ! Certainement.
17
Par l’établissement du partenariat entre les secteurs et privé. Par
le renforcement d’un Etat de droit qui garantisse des politiques ouvertes et
durables. Par la Justice pour tous, la transparence en tout et la
participation de tous. Grâce à nos richesses humaines, historiques et
culturelles, dynamisons la régénération du tissu social.
Jean-Bertrand Aristide
18
Chapitre Premier
SURVOL HISTORIQUE
19
Dans une des superbes baies de cette île qui allait être le théâtre
d’événements inénarrables dans leur barbarie, je vice-roi des Indes, l’amiral
Christophe Colomb a décidé, ce matin du 6 Décembre 1492, de jeter l’ancre.
Cette baie, depuis lors, porte le nom de Môle Saint-Nicolas, batipsée ainsi
par le très chrétien amiral en l’honneur du saint dont c’était la fête au
calendrier de Rome. Le pays des Taïnos venait d’être découvert par les
envoyés de leur Altesse royales, Ferdinand et Isabelle d’Espagne. En
nouveau chef des lieux, il regardait du haut de sa superbe ces “naturels” qui
s’en allaient nus ou légèrement vêtus. L’amiral et son équipage prenaient
plaisir à voir ces êtres qui, pour les accueillir, dansaient sautaient de joie,
comme des enfants. Ils ne retenaient pas, en effet, leur bonheur de recevoir
pour la première fois des visiteurs à la peau si blanche et au corps recouvert
d’étoffes. Pas un instant ils n’ont hésité à apporter leur aide à leurs visiteurs
pourtant le premier fort européen en Amérique, le Fort de la Nativité.
20
structuré, hiérarchisé en trois groupes : les nobles, les gens simples et les
serfs. Les nobles jouissaient de nombreux privilèges tels que : tribut sur le
travail des serfs, polygamie (Bohechio, le cacique du Xaragua, “possédait,”
à lui tout seul, 30 femmes !). L’île était divisée en unités politiques appelées
caciquats. On en dénombrait cinq. Chacun avait à sa tête un cacique au
pouvoir héréditaire et de lignée maternelle : ne pouvait succéder à un
cacique que le fils ou la fille de sa sœur aînée. Pouvoir de proximité, car
dans les régions, les vice-caciques représentaient, avec beaucoup
d’autonomie, le cacique, et étaient chargés de l’administration de la vie
civile, militaire, politique et religieuse. Ils étaient responsables de
l’organisation de la production agricole, du stockage et de la gestion des
denrées. Les administrés leur devaient une obéissance aveugle.
Regroupés dans des villages, les Taïnos menaient une vie paisible
faite de travail agricole, de cérémonies religieuses et loisir sacrés. Dans les
grandes fêtes comme l’areito, tout le village se réunissait sur la place
centrale appelée batey. On organisait un areito à l’occasion de la visite d’un
chef ami, de l’accession au trône d’un cacique, d’un événement inattendu et
heureux. Magnifique fête de la musique, du jeu, du conte dit ou chanté ;
voluptueux spectacle de corps graciles et de mouvements gracieux ;
raffinement des visages peints de roucou, de l’élégance des pagnes… : les
Taïnos chantaient, dansaient, récitaient des poèmes, appelaient les esprits par
des invocations angéliques, présentaient des offrandes au dieu Zémès,
célébraient leur liberté et leur fraternité pour l’éternité !
C‘est ce peuple qui allait être mis à mort par conquistadors au nom
du dieu écu d’or, au nom des saint Anges et des Saints Innocents, au nom de
la civilisation occidentale…
21
Hispaniola : île usurpée
Les Taïnos exterminés, les mines d’or abandonnées parce que vidées
rapidement de leur contenu, il ne restait qu’aux Espagnols qu’à partir
d’Hispaniola ou à remplacer l’or des mines par un autre fruit tout aussi
juteux pour la couronne royale.
22
des domaines nouveaux : de médicament il devient ingrédient indispensable
pour toutes sortes de mets et de boissons !
23
Ils ne pouvaient y croire, ces partisans de l’exploitation de
l’homme par l’homme : Saint-Domingue n’était plus française ! Sur ses
cendres, une nouvelle nation était née !
Que cela se soit produit aussi dans les vastes colonies espagnols de
l’Amérique du Sud où le pouvoir politique et économique réel était entre les
mains des grands propriétaires fonciers, grands seigneurs “créoles” qui
avaient accaparé toutes les terres possibles, au moment de la conquête, et qui
avaient pris goût au mode de vie colonial jusqu’à constituer de véritables
micro-sociétés recoupant les contours de tout l’Empire des Indes, l’Europe
aurait malgré tout compris.
24
l’entouraient. Mais, ils avaient vite fait de décapiter le mouvement en
éloignant Toussaint de Saint-Domingue. Ils avaient procéder ainsi pour tuer
dans l’œuf les rebellions d’esclaves de Saint-Domingue. Même Moreau de
Saint-Méry, l’historien éclairé qui avait, par ses analyses intelligentes,
dessiné l’évolution logique de la coloniale, n’avait pas envisagé une telle
issue aux multiples révoltes dont il nous a laissé le récit.
25
Juillet. Plus haut dans les montagnes, le thermomètre affiche sous la barre de
zéro, dans un doux brouillard que n’accompagnent ni neige ni verglas, 5, 10
et même 15 degrés centigrades.
26
le territoire de St-Domingue que cette dernière venait de conquérir.” Une
somme égale à quatre fois le budget annuel de l’époque a été réclamée par
l’ancienne métropole : cette cinquante millions de francs ! C’était le prix à
payer pour nos ancêtres égorgés, éventrés, assassinés, massacrés, décapités,
torturés au supplice de la roue, bouillis dans les chaudières à sucre, battus,
violés, poignardés, pendus, fusillés… Il fallait payer pour exister,
commencer, éduquer, soigner, s’équiper en produits de toutes sortes. Et les
banquiers de la métropole ont apporté les moyens pour que Haïti paie la
dette réduite, après maintes requêtes, à soixante millions de francs. A défaut
du travail des nègres, on a leur argent. Malin, non !
Malgré tout, l’Occident n’avait pas dit son dernier mot. Un siècle
après, il fallait faire taire Haïti, la République agitée de l’Amérique. La
doctrine de Monroe a fourni stratégiquement l’alibi : « l’Amérique aux
Américains ! » Et c’était 1995, le débarquement des forces américaines. Ils
voulaient nous discipliner, nos grands voisins, nous faire comprendre que
désormais nous ne pouvions plus vivre sans eux. Ils voulaient, nous avaient-
ils laissé entendre, résoudre nos problèmes socio-économiques. Hélas !
Quand ils sont partis en 1934, nous étions aussi pauvres qu’avant et même
plus : ils avaient indexé notre gourde, autrefois forte, à leur dieu vert !
Presque toutes nos réserves en or ont été consacrées à cette opération
réalisée sans transparence. A partir de ce moment, il ne nous restait plus
grand-chose pour asseoir un éventuel développement économique.
Ces deux facteurs endogènes n’excluent nullement les facteurs exogènes non
rappelés ici.
27
Haïti : une terre surexploitée
28
L’affirmation-question de Dessalines autour du partage des terres de
Saint-Domingue travaille encore notre réel : et les pauvres nègres dont les
pères sont en Afrique, ils n’auront donc rien ? » Et qu’est-ce qu’ils ont eu ?
On a utilisé leurs bras pour déboiser, broyer, bruler, saccager, raviner, éroder
et leurs poches sont restées vides. Qui ose les accuser de destruction de
forêts et de plantations ? Les coupables, ce sont ceux-là qui se sont enrichis
du sol et du sous-sol d’Hispaniola, de Saint-Domingue ou d’Haïti.
29
La population urbaine qui était de 8% en 1950 est estimée aujourd’hui
à 35%. Migration positive dans le sens où elle peut être synonyme de
regroupement, de fraternité, de solidarité dans la lutte, dans la résistance.
Masse puissante qui dit non à l’oppression. Communion de tous les migrants
et immigrants haïtiens, notre victoire du début de cette décennie, la dernière
du siècle. Vox populi vox Dei. Puissance populaire. Peuple multiple des
bidonvilles, des villes, des campagnes, peuple haïtien de partout, de
l’Amérique, de l’Europe et autres.
30
tous les sentiers, dans toutes les rues, sur toutes les places publiques, dans
les beaux quartiers comme dans les bidonvilles de notre pays qui voyait
enfin venir l’heure de sa renaissance !
31
• 117 de nos enfants sur mille mouraient à leur naissance ;
• Etc.
32
LES SECTEURS PRODUCTIFS
33
Chapitre 2
AGRICULTURE
La réalité du paysan est, bien sûr, tout autre. En Haïti, la terre et les
hommes sont sinistrés ! Les données sont connues et incontestées.
Regardons-les pour mieux apprécier l’étendue de notre tâche.
34
Le cadre physique et les cultures pratiquées
35
grandes propriétés privées en plus de grands domaines de l’Etat. Ce fait
clairement établi par les données dans le tableau ci-dessous :
36
de métayers sont incapables de vivre seulement du produit de leur travail
agricole.
La main-d’œuvre agricole
Le salaire d’un ouvrier agricole n’est pas égal dans toutes les zones.
Les plus hauts salaires sont pratiqués dans les régions où l’agriculture
connaît un degré de modernisation et dans les exploitations proches des
grands centres urbains. Les plus bas salaires se trouvent sans les zones arides
et aussi dans les zones enclavées, éloignées des grands centres urbains. Le
paiement peut se faire en espèces ou en nature.
37
Les moyens de production
La terre
L’eau d’arrosage
- Celui formé par les douze (12) systèmes moyens (arrosant plus de
1.000 ha chacun) qui desservent au total 34.000 ha. Les zones
concernées sont : Les plaines du Cul-de-Sac, de Cabaret/Arcahaie, de
Léogâne, des Gonaïves, des Cayes et de St-Raphaël ;
38
- Celui constitué par les soixante (60) petits systèmes qui contrôlent
selon le cas des aires de dimension variée (entre 30 et 900) et couvrent
un total estimé à 13.000 ha.
Les intrants
39
projets et programmes d’intensification de certaines cultures ont, certes,
favorisé une plus grande utilisation de cet intrant, mais cette démarche reste
encore très timide. L’emploi des pesticides en Haïti se situe quant à présent
à un niveau modeste.
L’élevage
40
main- d’œuvre est aujourd’hui dans un état moribond. Depuis la fermeture, à
la fin des années ’80‚ des usines de son blé (Minoterie), de sucre (HASCO
principalement), d’huile de soja (SODEXOL), l’élevage a commencé
agonie. Pour ne citer qu’un exemple, la production de poulets de chair qui
était estimée à environ 7 millions de poults en 1988 est passée dix ans plus
tard, après la fermeture des usines précitées, à moins de la moitié de cette
capacité.
La pèche et l’aquaculture
La pêche maritime
41
La République d’Haïti possède 1535 km de côtes et un plateau
continental peu étendu qui couvre une superficie de 5.000 km 2. Ce plateau,
qui ne dépasse 2 km de large qu’en de rares endroits, est constitué dans son
ensemble de surfaces de vase et de sable entourées de récifs coralliens. On y
trouve environ 17.000 ha de mangroves. Les eaux haïtiennes sont originaires
du courant nord-équatorial portant à l’Ouest. Ce courant ne transporte que
peu ou pas de sels nutritifs mais représente une voie de migration des
grandes espèces pélagiques.
42
Type de la ressource Potentialité estimée Capture estimée
(tonnes) (tonnes)
Enfin, bien que le secteur des pêcheries en Haïti soit marqué par un
sous-équipement des pécheurs artisans, la faiblesse des investissements
ainsi qu’un manque d’infrastructures et de services essentiels, les contraintes
au développement de ce secteur sont autant de nature institutionnelle que
liées au manque d’intrants. Si les problèmes ne sont pas nouveaux, ils n’ont
pas bénéficié d’une réflexion approfondie. Le développement du secteur a
été abordé au coup par coup en dehors d’un cadre stratégique cohérent et de
politiques sous-sectorielles claires formulées avec la participation des
operateurs privé.
43
C’est une richesse renouvelable non exploitée par nos concitoyens
comparativement aux autres nations de la région. Et comme la nature a
horreur du vide, il est fréquent de croiser des chalutiers battant pavillon
Anglais, Espagnol, Français, Dominicains, Portoricains, Japonais, etc., dans
les eaux territoriales haïtiennes, drainant littéralement, à l’aide des moyens
modernes dont ils disposent, les bancs de poissons et de fruits de mer de nos
fonds marins. Dans ce contexte, le gouvernement haïtien aura à négocier
avec ses voisins la d’élimination des zones de pêche, en particulier avec
l’Angleterre en ce qui concerne les Iles Turks and Caicos, les
gouvernements de Cuba, de la Jamaïque, de la Colombie et de la République
Dominicaine.
44
Nom et localisation Superficie (ha) % du total
Etang Saumâtre (lac naturel saumâtre) 11.300 56.5
Lac Péligre (lac artificiel, eau douce) 4.200 21.0
L’Etang de Miragoâne (étang naturel, eau douce) 1.130 5.6
Trou Caïman (étang naturel saumâtre) 690 3.4
20 petits plans d’eau de 2 à 50 ha du département du Sud 552 2.7
12 petits plans d’eau de 2 à 50 ha du département de la Grand-Anse 86 0.4
19 petits plans d’eau de 2 à 50 ha du département de l’Artibonite 724 3.6
17 petits plans d’eau de 2 à 50 ha du département de Nord-Est 564 2.8
Une centaine de petits plans d’eau temporaire dans tous les départements 754 3.7
Total des plans d’eau pour tous les départements géographiques 20.000 100.00
Quelques orientations
45
• Renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles du
secteur pour la mise en œuvre d’un plan durable et la coordination des
activités.
46
Les contraintes liées au secteur
Malgré les efforts mis ces dernières années sur la production agricole,
il demeure vrai que la vocation agricole d’Haïti reste et demeure handicapée
à plusieurs niveaux. Citons en quelques-uns:
- le non-encadrement du paysan,
- le fort taux de pertes avant et après les récoltes (aux envitons de 25%).
47
L’agriculture haïtienne représente plus de 27% du PIB national,
occupe plus de 80% de la main-d’œuvre rurale, nourrit actuellement près de
60% de la population. Compte tenu d’une certaine atagnation / régréssion
observée au niveau de l’agriculture haïtienne, le plan de développement
national devrait viser essentiellement à atteindre la sécurité alimentaire, par
un accroisement de la production des denrées alimentaires de base et de
protéines animales. La sécurité alimentaire est l’accès permanent aux
aliments nécessaires à une vie active. Le développement du secteur agricole
est l’une des principales voioes à suivre pour atteindre la sécurité
alimentaire. Celle-ci ne peut s’obtenir que par l’élévation des revenus. C’est-
à-dire par l’accroissement de l’emploi et de la productivité. Il importe
toutefois de distinguer la sécurité alimentaire, qui se réfère à la capacité
d’obtenir des aliments, de l’auto-suffisance alimentaire, qui à la capacité de
les produire localement.
48
- l’irrigation, l’un des éléments –clés qui conditionnent le rendement des
cultures au niveau des principales plaines d’Haïti ;
- l’aménagement des bassins versants, la protection des sols et le
reboisement pour enrayer la dégradation des sols du territoire national,
tout en contribuant à revaloriser la production nationale en montagne,
laquelle représente en moyenne plus de 60% de l’ensemble de la
production agricole du pays, et à fournir plus de bois de combustible.
- Le crédit agricole qui devra être renforcé, notamment à l’intention des
petits et moyens producteurs pour pouvoir se procurer le minimum
raisonnable de moyens de production.
- La fourniture d’une solide assistance technique bien comprise.
49
Chapitre 3
ENVIRONNEMENT
Comme une maison livrée au pillage, Haïti, nous l’avons déjà dit, a
été, depuis l’époque coloniale, fouillée de fond en comble, saccagée,
violentée du sous-sol au grenier, dans ses moindres coins et recoins, et cela
par des vagues successives de barbares, de bradeurs, de braconniers ou de
fossoyeurs. Leur but à tous : s’enrichir, de braconniers de la terre d’Haïti et
en ne laissant que le roc pour témoigner de leur folle aventure. Paysage
lunaire ou presque ! Le squelette de la terre, ce sont ces roches que nous
regardons, effrayés, prendre chaque jour un peu plus d’espace et un peu plus
de volume, sur les pentes rapides de nos mornes comme au fond de nos
plaines, alors que notre terre fertile n’est plus qu’un souvenir.
50
Car le défrichage n’avait qu’un but : trouver le trésor, le “jalajan”
qui y est caché ! Canne à sucre, café ou cacao, tous des produits
destructeurs, broyeurs de terre arable. Mais leur culture amène la richesse !
Fortune contre infortune ! La terre est mise à sac. Eternellement incinerée.
Et toutes ces forêts, tous ces champs de maïs, toutes ces plantations
de canne, de cacao ou de café qu’il fallu réduire en cendres pour se libérer
des fers de l’esclavage ! Le spectacle est hideux et de partout on nous le fait
savoir.
Il a fallu attendre les années ’70 pour que l’Etat d’Haïti manifeste à
nouveau une certaine préocupation pour la question de l’environnement. En
1972, en effet, des comités et commissions ont été créés, dans la mouvance
de la “révolution économique” annoncée par le gouvernement d’alors. Ces
structures ad hoc, qui n’ont d’ailleurs pas fait long feu, avait pour mission
de lutter contre l’érosion et promouvoir le reboisement. Il s’agissait de : la
Commission Nationale de l’Environnement et de lutte contre l’Erosion, la
Commission Nationale d’Aménagement Forestier du Territoire, le Comité
d’Aménagement Forestier, le Fonds Special de Reboisement. Et, en 1988, un
Ministère de l’Environnement a été créeépour la premiere fois en Haïti.
51
En fait, la situation était devenue si tragique qu’elle dépassait la
capacité d’un ministère sans moyens financiers et materiels à sa disposition.
Les écologistes tiraient, comme s’il en était besoin, la sonnette d’alarme.
Effectivement, notre pays est au bord du gouffre :
52
Diagnostic de l’utilisation des ressources naturelles
Les contraintes
53
Les opportunités
54
La pression démographique sur les terres figure parmi les causes
principales de la dégradation des ressources naturelles. Cette pression
démographique va continuer à croitre durant les prochaines années. Les
effets de la densité démographique sont aggravés par une mauvaise
répartition spatiale : les plaines pourraient accueillir plus de population, ce
qui permettait de décongestionner les mornes.
- La pauvreté des paysans les pousses à puiser souvent dans leur capital :
cette pauvreté se développe avec la réduction de la taille des
exploitations et est entretenue par des circuits de commercialisation
désavantageant généralement les producteurs ;
55
moyenne sur l’ensemble du territoire de 36.6 millions de tonnes, soit 0.9
mm/an ou 1350/km2/an.
56
pour accroite la capacité de production ou pour fournir du travail, ou pour
distribuer des vivres… Certains projets qui ont pour composantes la
conservation des ressources naturelles ou l’amélioration de la condition de
vie des populations (eau potable) peuvent conduire à des résultats opposés
par le simple fait qu’ils contribuent à maintenir dans les zones surexploitées
une population trop importante.
- La surexploitation ligneuse,
57
Chapitre 4
INDUSTRIE ET COMMERCE
58
Le secteur secondaire haïtien n’est pas une entité homogène, et peut
être divisé en deux grands groupes et six (6) groupes :
59
région de Port-au-Prince. Les principaux domaines d’activités sont : le
textile, l’électronique, l’équipement électrique, les articles de sport, les
bagages et les chaussures.
Les trois années du coup d’Etat ont été marquées par le declin des
importations et des exportations, la suspension de prêts internationaux
s’élevant à $ 150-180 millions l’an et le gel des avoirs à l’étranger. Le parc
industriel de Port-au-Prince, qui employait environ 35.000 ouvriers jusqu’en
décembre 1991, devint virtuellement un espace fantôme.
60
Importation d’Haïti par produits (en millions de dollars EU)
61
L’industrialisation doit en outre faire une plus grande place aux
activités reflétant, au niveau local, les facteurs de production de facon à
exploiter au mieux les avantages comparatifs du pays. Dans cette optique,
l’artisanat constitue un créneau exemplaire dont le potentiel d’exportation
est encore largement inexploité. De même, pourra naître une nouvelle
industrie visant l’exploitation et la transformation des ressources minérales
et végétales du pays. En effet, l’inventaire du sol et du sous-sol a révélé la
présence tels l’argile, les pierres de construction, le marbre, le carbonate de
calcium, le sel, le cuivre, le lignite, pouvant se prêter à une exploitation
industrielle ou semi-industrielle. Par ailleurs, la variété des produits
agricoles resultant des multiples micro-climats du pays ouvre des
possibilitées pour leur transformation, leur conditionnement et leur
exportation. Enfin des horizons nouveaux s’ouvrent pour le recyclage des
produits récupérables et l’utilisation des sous-produits.
62
production. Tous réclament la mise en œuvre d’un politique de
développement local et régional.
- entretien industriel ;
63
Il est impérieux pour nous de travailler à doter Haïti d’une économie
compétitive, afin d’appuyer la création d’emplois et l’accroissement de la
richesse collective :
64
orientations économiques du pays qui favorisent notamment
l’augmentation de la production nationale.
Les salaires forment, avec les taux de change et les taux d’intérêts,
les trois indices qui conditionnent la qualité de la performance économique.
A l’instar du taux de change, le coût de la main-d’œuvre est un élément
déterminant de la compétitivité des industries. Il affecte également
l’équilibre du budget de l’Etat dont les salaires constituent l’essentiel. Il est
finalement un facteur d’équilibre social, puisqu’il affecte la part des revenus
allant à la main-d’œuvre. L’Etat se trouve donc ici devant un dilemme, à
savoir : 1) Faut-il préserver la compétitivité des industries, la stabilité
économique et, par là même, augmenter le niveau de l’emploi ; ou 2)
protéger, au nom de l’équité, le pouvoir d’achat des ouvriers et des salariés ?
Le dilemme est d’autant plus profond que le taux de chômage demeure tres
elevé. L’existence d’industries intensives en main-d’œuvre est donc elle-
même source d’équité sociale.
Il n’en reste pas moins que le salaire minimum légal, considéré à tort
ou à raison comme baromètre des coûts de main-d’œuvre, a chuté en termes
réels, c’est-à-dire en tenant compte de son pouvoir d’achat, d’environ 50%
au cours des cinq dernières années. Ceci est la conséquence directe des
déséquilibres financiers et monétaires. Dans un tel contexte, relever les
salaires ne ferait aujourd’hui que soigner le symptôme plutôt que le mal lui-
même. La chute du salaire minimum réel contribue indubitablement à
accentuer le dilemme auquel sont confrontées les autorités. Pour bien
apprécier un tel dilemme et les options disponibles à cet égard, il convient
d’abord d’examiner le mode de formation des coûts de main-d’œuvre.
65
Mode de formation
(a) Les industries d’exportation, dont les prix sont dictés par le
marché extérieur et dont la main-d’œuvre constitue généralement
une grande part des coûts de production ;
66
(d) L’Etat, pour qui une hausse de salaire implique soit des taxes
additionnelles, soit un déficit budgétaire accru. De cette
description, il ressort clairement que les deux secteurs les plus
vulnérables aux hausses de salaire dont les industries
d’exportation (impact sur la compétitivité) et l’Etat (impact sur le
budget).
Principales options
67
Elle se justifie par le souci légitime de l’Etat de protéger les
salariés contre la position de force des employeurs. Comme exposé plus
haut, les salaires minima risquent d’affaiblir le potentiel de création
d’emplois en réduisant la compétitivité. En d’autres termes, en voulant
protéger le sort de ceux qui ont déjà un emploi stable, l’on ne ferait que
réduire les perspectives d’emplois pour les chômeurs. Il est plus que
primordial de n’opérer d’ajustement éventuel du salaire minimum qu’après
examen objectif de la compétitivité internationale des industries touchées à
travers la commission Tripartie des salaires.
Elle consiste à protéger les salaires réels. Utilisée surtout dans les
pays à haute inflation, en particulier en Amérique Latine, l’indexation est
généralement considérée comme un échec. Elle est elle-même génératrice
d’inflation, du fait que les entreprises tendent à répercuter les hausses de
salaires dans leurs prix.
2.- LE TOURISME
68
Les recettes générées par l’industrie touristique atteindront d’ici
l’an 2000 plus de US $ 600 milliards pour des arrivés internationales de 700
millions de touristes, soit des revenus moyens de US $ 850 par touriste.
Ceci fait du tourisme l’un des secteurs d’activité économique les plus
durables et les plus dynamiques, et cela, tant en terme d’emplois qu’en
valeur ajoutée. Aussi la plupart des pays des zones méditerranéennes –
Océan Indien, Sud-Est asiatique – et de la Caraïbe en font leur activité
économique de priorité.
Bien que la République d’Haïti ait été l’un des premiers pays de la
Caraïbe, depuis les années cinquante, à avoir réalisé l’importance de ce
secteur, l’apport de l’industrie touristique dans l’économie haïtienne est
presque nulle.
En effet :
69
• au début des années 80, la République d’Haïti disposait
d’environ 3.000 chambres. Aujourd’hui on dénombre 1.100, dont
800 de standards internationaux contre environ 32.000 chambres e
n République Dominicaine et 10.000 à Porto Rico ;
Perspectives d’avenir
70
stratégie en matière de développement touristique à travers une définition
très claire des produits et des pôles touristiques.
71
Objectifs du plan Directeur
72
Outre ses effets sur la balance des paiements et finances publiques,
le développement du tourisme aura un impact positif important sur le secteur
réel de l’économie nationale par la création de marchés et d’opportunités
d’investissements dans l’agriculture, l’élevage, la pisciculture, l’agro-
industrie, la construction, les services conseils, les services professionnels,
les communications et l’énergie… l’artisanat, l’art, la culture.
Plan d’actions
73
• la zone Cap-Haïtien /Milot / Sans-Souci avec pôle
d’aménagement à la Baie de Fort-Liberté ;
• l’Ile de la Tortue ;
• l’Ile de la Gonâve ;
74
• Circuit Sud : Cayes – Port-Salut – Anse d’Hainault – Jérémie –
Pestel – Camp- Perrin – Cayes. Ce circuit concerne le Parc naturel
de Macaya et permet des randonnées dans la forêt et la réserve.
75
• avoir une meilleure cohésion des institutions publiques
concernées ;
76
Les attractions naturelles, historiques et culturelles d’Haïti offrent
d’énormes opportunités pour faire du pays une des principales destinations
touristiques. Haïti est doté de nombreuses plages au doux sable fin, d’eau
d’un clair et d’un plaisant climat ensoleillé pendant les froids mois d’hiver
De l’Amérique du Nord et de l’Europe. La culture haïtienne reflète une
unique combinaison d’influences coloniales africaines et françaises et de
modernisme caraïbéen. Haïti possède donc d’indéniables ressources
touristiques avec un potentiel de développement. Des démarches sont en
cours actuellement visant à promouvoir Haïti comme escale pour les
bateaux de croisière.
77
de progrès économique, car il peut faciliter la création d’emplois par
l’utilisation de la main-d’œuvre à haute intensité.
78
6- Gisement de calcaire marbrier de Perisse (L’Estère)
Réserves utiles : 200.000 m3 - Valeur économique : US $
280.000.000
Etat actuel du dossier : Début de l’exploitation en 1990 par
INMARSA
Substances métalliques
79
Grand-Bois 4 4.300.000 10 ha 2.54g/T (or) 200.000 US $ Octroi de permis
km au 15g/T (arg.) onces d’or 90.000.000 d’exploitation
OR sud’ouest 100.000 Société Citadelle
ARGENT Camp-Coq Onces d’arg. S.A.
Failles (B) 523.000 6 km2 14g//T (or) ? ? Octroi de permis
Perches d’exploitation Ste-
Genevieve
OR Mont-Organisé
alluvionné
Paillant 2.500.000 2.93% silice US $ N.B.
BAUXITE (Ouest de 51.1% 30.000.000
Miragoâne alumine
Source : Bureau des Mines
Substances Energétiques
2- Pétrole (hydrocarbures)
Facteurs favorables à l’existence du pétrole en Haïti :
80
Substances hydrothermales
Exploitation participative
Les caractéristiques
81
sur ces caractéristiquement, on pourrait se demander : qu’est-ce qui n’est pas
informel aujourd’hui en Haïti ?
82
Haïti, la Banque mondiale a estimé le secteur informel à environ 3.4 millions
de personnes. Ce qui représente une contribution de 85% à l’emploi total.
Devant de telles données qui malgré leur imprécision paraissent raisonnables
aux observateurs du secteur, force est de constater que l’Etat se prive de
moyens énormes en négligeant ce secteur.
L’Etat
83
l’esprit de créativité une chance, en tant que force dynamique
de l’économie.
3) Création d’une unité spéciale. Celle-ci se pencherait sur le
secteur informel. Il s’agirait de coordonner toutes les activités y
afférentes, en vue d’assurer que ce secteur reçoive l’attention
qui lui est due dans le cadre de la planification du
développement.
4) Mise en place de mécanismes d’infrastructure. Des ateliers
d’incubateurs pourvus d’eau, d’électricité, d’outils, etc.,
viseraient à aider particulièrement dans les petites villes la
mobilisation de ce secteur. La présence et, par la suite, la
multiplication d’écoles professionnelles et vocationnelles est
indispensable pour former des entrepreneurs qualifiés. Le
concours de l’Etat pourrait aussi se faire sentir dans
l’approvisionnement en matières premières, l’amélioration de
la production et la commercialisation des produits et services,
par l’érection de stands, l’organisation d’expositions et de
foires surtout pour des activités où le pays possède un avantage
comparatif (artisanat, habillement, coupe, tourisme, etc.).
5) Restauration du climat de sécurité. Aujourd’hui on se trouve
en face des difficultés que connaît l’Etat pour créer un climat
de sécurité propice à la préservation des droits de la personne et
de la propriété privée. Ce climat est de la plus haute importance
pour le fonctionnement normal de l’économie du pays.
6) Possibilité d’octroyer des contrats. Le secteur informel est
riche en potentiel. Multiples sont ses champs d’interventions
(gabions, adoquins, habilement alimentation, etc.). Le système
de collecte de déchets de certaines villes se fait entièrement sur
une base informelle à partir d’anciens véhicules qui ne peuvent
pas satisfaire aux règlements de la circulation. Les dépenses
sont à la charge de la municipalité.
84
Entrepreneurs
85
L’action intersectorielle concertée des principaux partenaires
économiques ou intervenants tels l’Etat, les organisations non
gouvernementale, les petits entrepreneurs, les donateurs et bailleurs de
fonds de la communauté internationale et le secteur privé commercial,
industriel et professionnel, est nécessaire à l’organisation et au
renforcement du secteur informel.
86
Chapitre 5
SECTEUR FINANCIER
Il comprend :
87
Banque Nationale de Crédit (BNC),
Banque Populaire Haïtienne (BPH) ;
88
Les compagnies d’assurance locales sont assurées par des
compagnies d’assurances étrangères, ce qui explique leur
timidité dans le développement économique national.
89
négligeable, le gros des affaires se fait à Port-au-Prince.
Les problèmes foncier, l’aversion au risque, la taille de
l’appareil administratif des banques commerciales
haïtiennes, les empêchent, d’étendre leur portefeuille en
province.
90
redevances payées pour des services lucratifs, en particulier pour les
devises étrangères (y compris plus de 300 millions de dollars par an
provenant de versements officiels faits par le 10 e Département). Plus
de 70 pour cent de ces fonds sont déposés à Port-au-Prince.
91
Le Fonds de Développement Industriel (FID)
– le leasing (crédit-bail).
92
La Société Financière Haïtienne de Développement, S.A.
(SOFHIDES) a été créée en 1983 avec l’appui de l’USAID. Cette
institution a la même mission que le FDI, mais contrairement à de ce
dernier, elle peut faire des prêts directs aux PME. Elle dispose
également d’un fonds de garantie agro-industrielle de deux millions de
dollars et peut garantir les prêts jusqu’à concurrence de 75 pour cent.
Ses ressources permanentes viennent des actionnaires, de l’USAID, et
de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). La SOFHIDES n’a
pas encore utilisé la moitié de ses ressources de garanties sont des
entreprises qui n’auraient, de toute façon, aucun problème à trouver un
financement bancaire.
93
Le mode d’opération des compagnies d’assurance en Haïti est
vraiment préjudiciable au développement du secteur financier et des
petites et moyennes entreprises, et ce, pour deux raisons principales :
94
classification des prêts, provisions pour créances douteuses et le traitement,
les intérêts accrus sur les prêts à problèmes, l’envoi de rapports corrects et
complets d’informations et de données à la BRH, les règlements minima de
contrôle interne compte tenu de leur taille et de leurs types d’activités, la
surveillance consolidée ( les branches sont astreintes aux mêmes mesures de
contrôle interne que le siège Social) et la vérification des états financiers
annuels des banques, etc.
En plus de ces circulaires qui ont déjà pris effet dans les banques
commerciales, la BRH est en train de préparer des normes prudentielles sur
la limitation des positions de change mise au niveau international,
l’accroissement de la fréquence des contrôles sur places approfondis, trop
rares depuis plusieurs années, l’amélioration du substrat technique des bons
BRH afin de disposer d’un système moderne de gestion des titres qui pourra
faciliter la mise en place d’autres instruments, l’amélioration des
adjudications de bons BRH qui doivent continuer à servir d’instrument de
réglage de la liquidité à court terme et donner un taux de référence pour les
opérations de trésorerie des banques et l’adoption de ratio Cooke de 12%,
ratio de fonds propres sut total bilan 5%.
La Micro-finance
95
formation et une assistance technique aux emprunteurset à ceux qui gèrent
les programmes de micro-crédit.
96
(avec des institutions existantes ou nouvelles) ne doit pas être négligée pour
trois raisons :
97
Recommandations pour une meilleure orientation des activités
de financement au secteur formel
Il est évident qu’il y a une segmentation actuelle du marché financier
où le commerce et les grandes entreprises appartiennent au secteur bancaire
traditionnel, les PME au FDI et à la SOFHIDES, et les mivro-entreprises aux
institutions financières impliquées dans le financement du secteur informel.
98
nouveaux canaux de financement pour l’établissement et le développement
de PME.
Réfomes financières
Selon la BID, “ la plupart des pays qui ont fermé ces banques
confrontent un grand défi : remplir le vide laissé dans les marches financiers
ruraux, dans les prêts à plus long terme, dans des prêts à des micro, petites et
moyennes entreprises et dans d’autres domaines qui étaient auparavant
servis par des banques d’Etat et qui aujourd’hui peuvent être ignorés par les
entités financières restées en place.”
99
L’article 1er de la Constitution de 1987 est ainsi libellé : “Haïti est
une République indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre,
démocratique et sociale.” De plus, cette même Constitution en son article
289 nommé le Conseil National des Coopératives comme l’un des 9
membres chargés de l’exécution et de l’élaboration de la loi qui devait régir
les élections de 1987.
100
Evolution
Une nouvelle stratégie doit aussi passer par des Centres Régionaux
d’Education Coopérative, d’Administration et de Gestion des Coopératives.
Chaque centre devra fournir au pays des citoyens polyvalents appelés à
travailler en tout premier lieu dans les coopératives et d’une façon générale
dans les autres entreprises économiques. Un Institut National d’Education
Coopérative formera aussi des licenciés en Science Sociales qui pourront
arriver au niveau de la maîtrise. La stratégie ouvrira aussi la vie vers la
formation à l’étranger pour la spécialisation des coopérateurs dans des biens
définis. De nouvelles technologies adaptées au milieu seront à la portée des
coopératives et des coopérateurs.
101
Le problème du crédit sera résolu par le biais du crédit intermédiaire
qui permet de capitaliser les coopératives d’Epargne et de Crédit et des
subventions sous formes de prêts garantis seront accordées aux jeunes
entreprises et aux entreprises industrielles. Les coopératives devront aussi
réserver une faible part de leur revenu pour pouvoir participer au
changement positif qui se produira dans leur secteur au bénéfice des non-
possédants en vue d’améliorer leurs conditions de vie.
Chapitre 6
102
LES INFRASTRUCTURES
Ces toutes dernieres annees, des efforts ont été deployes pour la
rehabilitation de plusieurs centaines de kilometres de routes nationales,
departementales et communales, a partir des fonds du tresor public.
Mais la barres normale est encore tres haute et tous efforts euivalent
a peine a une goutte d’eau dans l’ocean de privation ou de rationnement qui
est le lot quotidiende nos concitoyens des sections communales et des villes,
petites ou grandes, y compris la capitale. Et cette misere affecte le citoyen
ordinaire dans son desir sain de faire usage des services elementaires
auxquels il devrait avoir droit, soit : le transport, l’electricite, l’eau potable,
le telephone, l’enlevement des dechets, l’assainissement de l’environnement,
etc.
Qui n’a pas été frappé, sur une route ou au moins ou au coin d’une
rue, par le spectacle de ces jeunes, filles et garçons, mais surtout des filles, à
la file indienne, revenant d’une fontaine publique ou d’un point d’eau privé,
chacun un sceau sur la tête, à l’heure où d’autres enfants de leur âge vont à
l’école ? Ces petits de l’eau ignorent qu’ils habitent un pays encore gâté par
la nature en matière d’eau de surface ou d’eaux souterraines ! Richesse si
mal gérée que chacun est obligé de se donner les moyens nécessaires pour
obtenir le précieux liquide.
103
Dans certains plateaux, la population a recours à des citernes
individuelles ou collectives. Dans certaines plaines sèches, les paysans
parcourent des kilomètres pour trouver l’eau à partir des sources et des
rivières qui ne sont pas toujours proches des agglomérations. Parfois les
habitants utilisent l’eau de puits qui, dans la plupart des cas, est saumâtre.
D’autres, en montagne, collectent les eaux pluviales dans de petits
reservoirs.
Les eaux de surface.- La plus grande partie des eaux de surface coule
dans 10 principaux cours d’eau du pays et leur volume annuel se chiffre a
9.5 milliards de m3.
104
Trois (3) services publics se partagent la responsabilité d’alimenter le
pays en eau potable à partir de captage d’un ensemble de sources
(gravitation) et/ou de forage (pompage) depuis:
Actions futures
105
Les travaux à cours et moyens termes pour la fourniture d’eau
comprendraient l’amélioration des conditions de captage de certaines
sources actuellement en service ; la réhabilitation ou rénovation de certaines
canalisation d’adductions existante ; la création de nouvelles aductions à
partir de nappes alluviales. Dans le cadre d’une nouvelle politique en
matière de captage, de filtration, de traitement et de distribution d’eau
potable, la CAMEP et le SNEP devront être renforcés de manière à jouer, en
ce qui concerne la CAMEP son rôle d’organisme supra-municipale,
fournissant le service d’alimentation dans la région métropolitaine
(carrefour, Port-au-Prince, Pétion-Ville, Kenscoff, Delmas, Croix-des-
Bouquets).
106
2.- ASSAINISSEMENT ET RESIDUS SOLIDES
Une des pratiques courantes est de brûler les déchets avec toutes les
nuisances que cela comporte pour la santé des riverains. Bien souvent les
ordures sont déversées dans des canaux de drainage, causant leur
obstruction, ce qui entraîne, lors des grandes averses, des inondations
devastatrices qui polluent la mer le long des côtes. Le probleme reste et
demeure entier, y compris pour les marchés et les abattoirs à ciel ouvert.
Cependant depuis quelque temps un effort de collecte des detritus est fait
avec la creation du Centre National des Equipements (CNE), chargé du
ramassage des ordures dans certaines grandes villes.
Il existe très peu de système d’évacuation pour les eaux usées. Les
eaux sont le plus souvent jetées dans les canaux de drainage quand ils
existent. Actuellement, des latrines à fosse sèche sont utilisées dans certains
logements, cependant le taux général d’utilisation serait très bas. Les
quartiers populaires et les zones rurales ont très peu accès à ces services.
107
insuffisants et obstrués par des déchets. Ils ne desservent qu’une faible partie
des agglomérations. En milieu rural, il n’est pas rare de constater la
détérioration des routes due à l’absence d’infrastructures de drainage.
3.- TRANSPORT
Les ports
108
Les ports, par un service de cabotage, jouent aussi un rôle important
dans le trafic interne des marchandises quand les routes, dans certaines
régions du pays, ne le permettent pas.
Tous les ports sont en mauvais état. La seule exception qui peut être
faite, c’est celui du Cap-Haïtien. La situation est problématique. Pour divers
motifs, le port de Port-au-Prince, malgré le fait qu’il ne dispose pas
d’équipements de quai ni de réseau stable d’approvisionnement en eau ou en
électricité, est devenu le port le plus cher de la Caraïbe, ce qui a un effet
négatif sur la capacité tant d’importation que d’exportation.
Haïti, cette moitié d’île, baignée de presque tous les côtés par la très
courtisée mer des Caraïbes et l’océan Atlantique, se doit de développer le
sous-secteur des transformations maritimes. Si l’APN enregistre un déficit
d’exploitation, c’est la gestion qu’elle fait des ports qu’il faut questionner et
non la pertinence du trafic maritime international qui partout ailleurs est
rentable. Si le SEMANAH est questionné chaque fois qu’un bateau
desservant l’île de la Gonâve, Jérémie, ou toute autre ville côtière fait
naufrage, entraînant dans le ventre de la mer la vie de milliers de nos
vaillants compatriotes, à la recherche du pain quotidien, c’est la vigilance
avec laquelle il accomplit sa mission qui fait problème et non la pertinence
de cette mission.
Il est impératif que la gestion des ports analysée dans leur double
aspect de trafic international et de cabotage. Des décisions devraient être
prises pour que l’Etat veille davantage au grain. Car là aussi notre pays
dispose d’une carte pour sortir de la misère.
a) Trafic interne
109
Mettant à profit 1.500 kilomètres de côtes où sont localisées les
principales villes du pays, un important trafic de cabotage s’est développé.
En effet, entre 400 et 500 navires combinant des voiliers, des unités à moteur
et mixtes (voiles et moteurs combinés) composent l’actuelle flotte nationale
de cabotage.
b) Trafic externe
Les aéroports
110
L’aérodrome du Cap-Haïtien, qui fait déjà l’objet de liaisons
régulières avec l’étranger, est en passe d’accueillir les long-courriers et les
gros porteurs.
a) Le trafic interne
111
Prince et les villes du Cap-Haïtien, de Jérémie et de Port-de-Paix. Hinche est
aussi reliée sur une base régulière. Les types d’avion utilisés par ces
compagnies sont des bimoteurs à cinq (5) et onze (11) places et des
monomoteurs à places.
b) Le trafic externe
Les routes
112
La réhabilitation du réseau routier
113
routes, mais nous avons des alluvions qui encombrent les chaussées après les
pluies. Il y a des endroits particulièrement exposés, tels : Titanyen près de
Cabaret, Savane Désolée près des Gonaïves, Grand-Goâve, etc., où des
équipes d’entretien devraient être à l’œuvre, une fois que la pluie a cessé et
que les crues ont baissé.
114
Ce qu’on recherche ici, c’est le transport à moindre coût de nos
denrées et produits, c’est de permettre le déplacement de nos concitoyens à
des prix raisonnables. Ainsi, nous devons nous livrer à un exercice de
réflexion, mettant tout sur la table, afin d’aboutir à des solutions concrètes et
pour développer ce secteur dans le sens de l’intérêt national et pour
réglementer le transport transfrontalier et interne. Le transport par voitures-
taxi et tap-tap à l’intérieur des villes devrait également faire l’objet d’une
politique dans le sens de la préservation de l’environnement, de la sécurité
des passagers, de l’ordre public et de la sortie des devises qu’entraîne leur
opération : achat initial, achat de pièces, carburant… par rapport au volume
de passagers transportés.
4.- TELECOMMUNICATIONS
115
Approximativement USD 20 millions sont à investir pour
l’agrandissement et la réhabilitation des réseaux extérieurs des dix (10)
villes de province qui ont un système téléphonique en opération.
116
Le développement d’un pays exige une infrastructure minimale de
télécommunications. Le service de téléphone de base doit pouvoir être
accessible à la population et aux types d’entreprises. En 1990, les études
conduites par la TELECO ont about à la conclusion que, pour satisfaire les
besoins en services de base, il faudrait installer sur cinq (5) ans un minimum
de 300.000 lignes additionnelles. L’installation de ces lignes requiert :
• des liaisons par câble ou par faisceaux hertziens entre les centraux
pour l’écoulement du trafic d’un central à un autre,
Tous les facteurs cités plus haut entrent dans l’évaluation du coût
unitaire d’une ligne de téléphone. En tenant compte des différences énormes
entre l’infrastructure de l’aire de Port-au-Prince, celles des villes de province
117
et les milieux ruraux, le moyen réel par ligne se situe autour de USD
2.400.00.
118
Après réflextoin, on comprend qu’aucune compagnie n’acceptera à
venir en Haïti courir le risque d’investir plus de USD 700.000.000.00.
119
5.- RADIO, TELEVISION
120
revaloriser notre culture et rendre l’Haïtien plus fier de ses origines et de ce
qu’il est, tout en ayant une fenêtre ouverte sur les autres cultures.
6.- ENERGIE
121
En 1988, la consommation en bois de feu et en charbon de bois a
été estimée à environ 5 millions de mètres cubes, dont 1 millions
transformés en charbon. Pour cette même année, les réserves ligneuses ont
été appréciées à près de 28 millions de mètres cubes. C’est dire que la source
principale d’énergie pour notre peuple, c’est le bois. Le tableau ci-dessous
nous le montre clairement
Sources d’énergie
L’énergie électrique
122
a) Cinq centrales hydro-électriques pour une capacité totale de 53.3 MW
approximativement :
La centrale de Varreux 42 MW
La centrale de Carrefour 21 MW
123
Quelques options
124
Gosseline Jacmel 0.15 1.2
Gobé Gobé 0.19 0.9
Caracol Nord-Est 0.28 1.0
Saut du Baril Anse-à-Veau 0.37 1.4
Total 9.0 23.0
Fleuve Artibonite A176,7 16.98 84.6
Fleuve Artibonite A109,1 20.94 101.8
Fleuve Artibonite A166 11.85 77.6
Fleuve Artibonite A139,9 28.6 152.4
Total 78.37 416.40
125
de quatorze (14) millions pour une puissance respective de quarante (40)
mégawatts.
126
On distingue dans le pays les parcs industriels suivants :
Contexte
127
provequera de nouvelles formes de discrimination économique et sociale
menaçant ainsi la stabilité du système démocratique. Ainsi, malgré une
urbanisation accélérée (la population urbaine est passée de 24.10% en 1980
à 32.57%), la dégradation de l’environnement et une croissance non
contrôlée de la population, les infrastructures et les services n’ont pas suivi
la courbe de l’évolution démographique.
128
En se basant sur les coûts de construction de 1993, variant de 1440
gdes/m2 à 4,750 gdes/m2, l’investissement global en 1996 pour la
construction de logements nécessaires sur les huit (8) prochaines années
aurait été de 41,398 millions de gourdes, soit une moyenne de Gdes 5,175
millions/an. C’est purement impensable, même en admettant l’initiative
privee pour les plus nantis des menages.
Le problème
129
La question du logement ne peut plus être considérée dans ce
contexte comme relevant du domaine privé. Elle doit être liée à une politique
de population et à l’aménagement du territoire dont elle est une composante
essentielle. Face à l’ampleur du phénomène, un programme sérieux de
créations de logements à des prix abordables doit être mis sur pied dans les
meilleurs délais au service des catégories modestes de la population. Un abri
augmente la productivité de l’homme.
130
Les actions de la Politique Nationale concernent l’ensemble des
départements. Une stratégie doit être définie pour établir la localisation des
premières actions et fixer une séquence réaliste de mise en place et de
consolidation de cette politique.
131
LES SECTEURS SOCIAUX
132
Chapitre 7
EDUCATION
133
maître de son destin. Passager d’un vehicule infernal, à l’image de l’apprenti
sorcier de Goethe, il ne sait plus sur quel levier appuyer pour aller dans la
direction souohaitée. La mission première de l’éducation est de rendre l’être
libre afin que, utilisant son potentiel intellectuel au maximum, il oriente sa
vie et celle de sa communauté vers les sommets les plus hauts.
134
l’insertion dans le cosmos, pour l’intégration dans l’humanité. Une école à
reformer encore et toujours !
A la fin des années 1970, soit environ dix ans après l’émigration d’un
grand nombre d’enseignants haïtiens vers l’Afrique et le Canada, des
éducateurs de carrière et des gestionnaires du système éducatif ayant fait le
constat de l’inefficacité presque totale de ce système avaient jugé pertienent
d’entamer sa transformation. Leur souhait n’aurait pas cependant eu de suite
si, à cette époque, les bailleurs de fonds n’avaient pas changé leur vision sur
le rôle de l’éducation dans le développement des Etats. Haïti a pu ainsi
obtenir de la Banque Mondiale les fonds nécessaires pour encourager sa
réforme éducative en 1980. C’était le début de la Réforme Bernard, du nom
Ministre qui l’avait entreprise. Dans sa finalité, ses objectifs et les résultats
escomptés, cette réforme contraire à la vision du gouvernement de l’époque
était en porte-à-faux avec les préjugés des possédants ou des politiciens
tournant autour de l’appareil d’Etat. Elle affirmait, en effet, que le jeune
écolier :
135
- Développerait ses capacités cognitives autant que manuelles ;
- Etc.
136
1) Le Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports
(MENJS) est l’nstance étatique de régulation du système éducatif. Les
établisements privés doivent obtenir un permis de fonctionner de la
part du MENJS. Le ministère exerce sa tutelle via ses services
déconcentrés que sont les dix (10) Directions Départementales de
l’Education (DDE) et l’Institut National de Formation Professionnelle
(INFP). Le Rectorat de l’UEH a de par la loi un rôle dans la régulation
du secteur de l’enseignement supérieur. Il existe aussi un Secrétariat
d’Etat à l’Alphabétisation, créé après la restauration de la démocratie,
en 1994.
Du préscolaire au primaire
137
Les surâgés représentent la moitié des effectifs de l’Enseignement
Fondamental. Ce fait réduit la capacité d’accueil des établissements et
entraîne des problèmes pédalogiques sérieux. Il est à signaler que, tout au
long de la scolarité, les filles sont plus jeunes que les garçons.
Le secondaire accadémique
Le poids du secteur privé est encore plus lourd qu’en 1995 : il est
passé de 75% à 85%. Toutefois ces écoles ne sont en fait pas complètes,
c’est-à-dire qu’elles n’offrent pas toutes les classes de l’enseignement
secondaire : 16% seulement arrivent jusqu’à la terminale, dont 19% pour le
public contre 15% pour le secteur privé.
138
du secteur public. Au niveau du secteur privé, l’effectif est le triple de ce
nombre : 124.857 filles contre 122.620 garçons, pour un total de 246.857
élèves. Le taux de croissance du secteur privé a connu de 1988 à 1997 un
bond prodigieux : il a atteint 93%. Il représente 75% des écoles de ce niveau
d’enseignement.
Pour chaque 1.000 travailleurs occupés, seulement six (6) ont été
exposés à une formation technique quelconque, c’est-à-dire pouvaient
attester d’un diplôme ou d’un certificat, sans que la contrepartie soit
nécessairement la maîtrise d’une qualification réelle. La confiance dans les
diplômes a disparu auprès des entreprises qui recourent de plus en plus à des
techniciens étrangers pour des postes de qualification intermédiaire. La
prolifération de centres privés mal equipés et dépourvus d’enseignants
qualifiés est loin de répondre à la demande sociale et aux besoins réels des
entreprises.
139
L’enseignement supérieur
Près de 80% des établissements privés existants ont été créés apr ès
1984. Il y a dix ans, le poids relatif du privé dans l’offre d’Enseignement
Supérieur était seulement de 14%. En 1995, les effectifs des étudiants
inscrits dans les établissements privés représentent près de la moitié de la
population universitaire.
140
Notre taux d’analphabétisme est le plus élevé de l’Amérique et l’un
des plus élevés au monde. Il se situe autour de 60% : l’intervention de l’Etat
dans le domaine de l’éducation non formelle semble se limiter de la
Secrétairerie d’Etat à l’alphabétisation indique la grande importance que
l’Etat donne à sa résolution. Plusieurs organisations privées oeuvrent
également dans le domaine de l’alphabétisation. Quant aux autres
programmes d’enseignement non formel, l’essentiel des initiatives reste le
fait des organisations non gouvernementales (ONG), des Mnistères de
l’Agriculture et de la Santé.
141
Les différences sont très sensibles entre ville et campagne où le taux
net de scolarisation présente moins de la moitié du niveau national. Nombre
de villages sont sans écoles. Cette réduction des chances offertes aux
populations rurales provient de la rareté de l’offre publique, concentrée, à
l’égal de l’offre privée, dans les zones urbaine et semi-urbaines.
142
revèle tout à fait non performant, qu’il s’agisse de gestion de
personnel, de gestion budgétaire ou de gestion du patrimoine ou
encore de l’administration des examens.
143
des éducateurs afin de bâtir sur al base de leurs recommandations le Plan
National de l’Education. Le plan, élaboré en 1996, présente la vision du
ministère en ces termes :
144
encore plus en compte par l’Etat dans le cadre de la décentralisation avec
une plus grande participation des acteurs à la gestion de l’éducation
Le développement de l’éducation
145
développement efficace des autres niveaux d’enseignement. A travers
l’universalisation à terme de l’enseignement fondamental et de l’éradiction
progressive de l’analphabétisme, le programme d’amélioration de
l’éducation de base représente la clé de voûte de la reforme actuelle.
Une école de qualité, c’est certain. Mais d’abord et avant tout école
où le jeune Haïtien apprendra à réfléchir sur son environnement, pour le
transformer. Loin de tout emmagasinage de savoir, l’école amènera l’écolier
à relever des défis à la mesure de son idéal de progrès, à nouer des relations
positives, à cultiver la tolérance, à respecter l’expérience humaine passée et
présente, tout en la critiquant pour mieux se l’approprier. La qualité aura
pour siège la prise de conscience. Les idées de Paulo Freire sont encore
146
d’actualité. Après lui nous disons : “Il ne peut y avoir de conscientisation …
hors de l’action transformatrice, en profondeur, des hommes sur la réalité
sociale. Il ne peut y avoir de conscientisation en dehors de la relation
dialectique : homme-monde ; et nous ne pouvons ni la réaliser, ni la
comprendre, si nous nous laissons aller à illusions idéalistes ou à des
équivoques objectivistes.”
147
Chapitre 8
CULTURE
148
Dans le domaine de la culture, les termes “Haïti,” “Haïtien” sont
synonymes de liberté totale, de capacité d’envol extraordinaire vers l’autre
côté du réel, vers le rythme le plus riche, l’imagination la plus grandiose, les
mythes et les symboles les plus prégnants.
Ressources culturelles
Au fil des ans, nous avons érigé des monuments, élevé des forts :
nous sommes un peuple né à la guerre et la violence des champs de bataille
nous habite encore. Notre exubérance, notre démesure dans l’arrangement
des formes et le mélange des couleurs font de nous, au cœur de la Caraïbe,
des artistes prolifiques aux talents certaines et variés !
Le Patrimoine
149
Notre patrimoine national est encore relativement riche malgré
toutes les attaques qu’il a subies au cours de tous ces siècles. Il est constitué
de sites divers, de monuments historiques et de lieux qui ont acquis leur
valeur tout au long de notre histoire de peuple culturellement métissé : les
Africains, les Taïnos, les Chemès comme les Français ont fait de nous, en
partie bien sûr, ce que culturellement nous sommes aujourd’hui.
150
lieux vodou. Il y a là une originalité forte d’Haïti, qui dépasse le cadre
national, et un ciment efficace des populations.
La créativité artistique
151
dire par le tam tam, la flûte bambou, le saxophone, le «vaksin »….
Nous sommes habités par la musique et nous faisons corps avec la
réalité que lorsque nous la chantons. La musique haïtienne a incarné et
influencé, un temps, toute la musique de la Caraïbe. C’est un vecteur
culturel efficace, qui s’exerce en continu (radio, concerts) et joue un
rôle d’identification important.
La désorganisation du secteur
152
ni la société civile ne se sont montrées capables d’assurer cette fonction.
L’ensemble du secteur est fortement désorganisé.
Ce qui est dramatiquement vrai pour les arts plastiques l’est aussi, à
des degrés divers pour les autres domaines de la création artistique : la
musique, le théâtre. L’érosion matérielle du patrimoine bâti ou traditionnel a
pour corollaire l’érosion des sources de création. L’inspiration se tasse et se
réduit en l’absence de marché, mais aussi tout simplement, elle s’evade à
l’extérieur. La perte de capacité est bien réelle et mesurable.
153
personnalisée, structurellement que celle du peintre ou du musicien ou même
du metteur en scène.
154
Compte tenu du potentiel de notre pays dans ce secteur, l’Etat et les
collectivités territoriales veilleront à conjuguer leurs efforts afin de redresser
la tendance actuelle. Avec l’appui du secteur ils devront :
Parmi toutes les crises auxquelles Haïti fait face, il existe, sans nul
doute, une crise d’identité, résultante d’une absence de lutte intense au profit
des valeurs haïtiennes. Il faut non seulement restituer au peuple ses droits sur
sa culture, mais il faut aussi, de manière urgente, faire renaître sa confiance
dans ses valeurs et lui proposer de nouveaux modèles. Ces modèles ne
doivent pas le séparer de la mouvance internationale. L’Haïtien du Nouvel
Etat sera également un citoyen du monde tout en gardant son identité
haïtienne. Il est possible, grâce aux nouvelles technologies de l’information,
de garder le citoyen haïtien dans son milieu culturel tout en ayant un regard
critique sur les différents aspects culturels à l’echelle internationale.
155
Cependant, en ce qui concerne le marché de l’art, nous devons
formuler une stratégie pertinente afin que l’art haïtien ait, pour premiers
consommateurs, des haïtiens, que ces haïtiens, résident en Haïti ou dans le
10e département. Cela est important, car la surproduction qui a entraîné la
dévaluation de nos arts plastiques sur le marché international de l’art est un
phénomène qui peut toujours se reproduire, s’il n’est pas sérieusement
adressé. D’ailleurs, avant notre peinture, selon notre éminent écrivain
Jacques Stéphen Alexis, notre sculpture avait connu le même sort. La
dépendance est une relation qui ne peut en aucun cas être à l’avantage du
pauvre. Les intérêts des peuples riches changent, leurs goûts aussi. Notre
culture, c’est notre force ; c’est par elle que nous pouvons dire au monde de
notre liberté. Nous ne la laisserons en aucune façon se perdre dans les
méandres de la commercialisation à outrance.
Chapitre 9
156
SANTE
La santé et l’alimentation
157
parce que toujours fatigues, prives de toute force de travail ? Fragilite du
corps. Corps livrant toujours un combat farouche aux infections de toutes
sortes. Corps affaibli. Corps sans fer. C’est un fait connu : le taux moyen
d’absorption en fer est terriblement bas dans nos sections communales
comme a Port-au-Prince. Il est meme plus bas dans la capitale que dans une
zone aussi sinistree que le Nord’Ouest. Plus d’un tiers de nos femmes et
presque la moitie des enfants d’age prescolaire sont anemies. Une chance
toutefois : ce mal, quoiqu’endemique, peut etre combattu plus aisément que
les épidémies qui, elles, réclament de gros moyens dans l’immédiat.
Le système de santé
• le secteur public
158
• le secteur privé
• la coopération internationale
159
à 50% (cf. Préface). La ration calorifique recommandée par la FAO, soit
2260 calories, n’est consommée que par 25% environ des familles
haïtiennes.
Evolution de la population
160
totalisaient 158 millions de $US. De cette valeur, l’Etat (appuyé par la
Coopération externe), n’avait dépense que 45 millions, soit 6.5$US par
personne. La hauteur de 21$US par citoyen est atteinte par l’apport
considérable du privé. Ce qui est totalement en deçà de la moyenne des
dépenses en matière de santé par citoyen en Amérique Latine, soit 202$US.
Notre retard est énorme et les problèmes à résoudre ne le sont pas moins.
Avec les pays voisins, il nous sera difficle de développer, dans les
prochaines années, en matière de santé, des rapports d’égal à égal.
Comparons encore les indicateurs de chez nous à ceux de certains pays de la
Caraïbe:
161
• Manque d’accès aux soins médicaux modernes.- Jusqu’à 40% de la
population n’a pas accès à la medecine moderne, bien que tout le monde ait
accès à la médecine traditionnelle.
Couverture de santé
162
traduit la capacité limitée des institutions responsables de la gestion des
programmes d’adduction d’eau (CAMEP, POCHEP).
Si le tableau est sombre, il ne faut pas pour autant croire que l’Etat,
pendant ces dernières années, a ignoré ses responsabilités en matière de
santé politique. Les fonds, il est vrai, font défaut pour remettre en état les
institutions de santé datant de plus de cinquante ans pour la plupart. Mais
les stratégies pour une meilleure gestion sont formulées tant pour l’accès aux
soins de santé que pour la fourniture de stocks de médicaments aux
établissements sanitaires.
163
Il devra traduire dans l’action concrète sa détermination à
promouvoir et à procurer sinon à l’ensemble de la population, du moins aux
plus démunis, aux plus vulnérables des femmes et des enfants, les bienfaits
de la solidarité, de la justice sociale et de l’équité. Ces nouvelles orientations
sont intégrées dans le plan national de santé.
164
Dans cet ordre d’idées, le MSPP envisage la mise en place d’un
ensemble minimum de services qui comprend :
165
viendra bientôt où le paysan ne dira plus que l’intestin grêle (« ti-trip »)
prend naissance dans la gorge et que l’estomac (« sak manje ») est situé
après le gros intestin (« gwo trip »). On voit par ce renvoi comment
l’éducation intervient dans les questions sanitaires. Les centres de santé
verront leur mission s’ouvrir totalement à l’éducation sanitaire. Connaissant
mieux et objectivement leur corps et les conditions de son harmonie avec la
nature, nos concitoyens des mornes et des villes vivront mieux.
166
Pour clore ce chapitre, il convient de souligner l’absence
regrettable, dans ces pages, d’un sous-secteur informel de la santé qui,
cependant, est le seul connu de nombre de nos concitoyens des sections
communales éloignées des villes. Il s’agit de la médecine traditionnelle. Il
serait tout à fait indiqué de montrer, à l’aide de chiffres, l’importance du rôle
des guérisseurs dans notre pays. Combien de cas de diarrhée, de fièvre, de
maladies rituelles («voye mô », « pran nanm »), d’empoisonnement, etc.,
sont pris en charge par des intervenants auxquels la médecine oficielle,
occidentale ne reconnaît aucune place sérieuse dans le domaine de la santé.
Et pourtant ils apportent sinon la science, du moins le réconfort moral qui
permet au malade de faire face à sa perte d’harmonie avec la nature. Une
politique de santé pour les années 2000 ne saurait les ignorer. Une stratégie
de valorisation de leur savoir et savoir-faire particuliers devra être trouvée.
C’est d’ailleurs ce que font les pays africains depuis plusieurs années. Le
développement national est un grand chantier, un large « konbit ». Il n’est
plus question de mettre à l’index ceux qui, en toute bonne foi, travaillent au
bien-être de tous.
Chapitre 10
CONDITION FEMININE
167
à celle des enfants auxquels elle donne le jour. Veuve, elle n’héritera que de
la moitié des biens qu’elle aura achetés pleinement pendant le mariage. Par
elle, la production agricole accomplit, croit-on, son cycle métabolique
d’entretien de la vie. Cependant elle doit l’abandonner au profit du
commerce qui la jette, par monts et par vaux, dans de pénibles mêlées.
Grand-mère, elle doit prendre soin de ses petits-enfants et assurer, souvent
seule, leur éducation à la place de leur mère partie en terre étrangère et de
leur père inconnu. Agée, ménopausée, stérile, aïeule, elle affronte souvent
seule la vie.
Elles sont celles par qui, grâce à leur optimisme, leur persévérance,
leur énergie, leur capacité de prendre des risques les plus dangereux (qu’on
pense au système “ponya”– prêts usuraires – auquel elles ont recours pour
apporter à leur foyer les intrants nécessaires à la survie), la nation refait en
permanence le plein d’allégresse et de tenacité obligatoires pour la route vers
l’horizon bleu de la concrétisation des espoirs de tant de petites gens. Contre
vents et marées nous les trouvons du nord au sud, de l’est à l’ouest tenant à
sa base le gouvernail du navire collectif qui ne s’éclipsera pas de la belle
constellation caraïbéenne.
168
Les caractéristiques du secteur
169
(Voir le texte sur la santé). Drame de femmes, 45%, souffrant d’anémie
chronique. Drame de gestantes n’ayant pas ou très difficilement accès à un
centre de santé. En effet, les femmes qui vivent loin d’une urbaine n’ont que
très peu de chance de fréquenter un centre de santé et d’être suivies par un
médecin.
Ce virus dont le nom nous est devenu familier était inconnu de tous
au début des années 1970. Déjà 11.7 millions d’humains sont morts, parmi
eux 4 millions de femmes.
Bien que les informations sur cette maladie en Haïti soient
limitées, nous savons cependant qu’il y a une plus forte prévalence chez les
hommes que chez les femmes : 60% des patients atteints de SIDA sont des
hommes, précise l’UNICEF (1994). Mais les risques de séropositivité pour
les femmes sont grands, compte tenu des habitudes sociales en matière
sexuelle. Les femmes séropositives sont pour la plupart des victimes de la
conduite sexuelle de leur partenaire. Il est désormais admis que le SIDA est
transmis, avec une efficacité quatre fois plus grande, des hommes infectent
170
les femmes qui, à leur tour, vont infecter d’autres hommes aux femmes que
des femmes aux hommes. Les hommes infectent les femmes qui, à leur tour,
vont infecter d’autres hommes. Cycle infernal de la mort. Malgré appui de la
coopération externe dans ce domaine, notre pays n’arrive pas encore à
rejoindre chaque jeune, chaque adulte, partout où il habite, à la section
communale ou à la ville, pour qu’il ait conscience de la mort qu’engendrent
les pratiques sexuelles à risques.
Aspect socio-juridique
Sur les lieux du travail comme dans leur lit, les femmes haïtiennes
sont objet de violence les unes les plus inusitées que les autres. Il n’est
cependant pas facile de présenter un taux absolument sûr de la violence faite
aux femmes dans notre société. Les femmes battues se taisent par peur des
représailles. D’ailleurs, dans les zones rurales, la tolérance est si grande vis-
à-vis du conjoint violent qu’on est porté à croire que battre sa femme est un
droit qui lui est tacitement reconnu. Une femme objet de violence au foyer
est cependant un être amoindri dans ses capacités, déséquilibré même : elle a
perdu son bien-être mental, physique et social. Cette violence atteint même
nos fillettes. Dans notre pays, comme dans d’autres du tiers monde, depuis
la montée en flèche du SIDA, les fillettes sont devenues objets sexuels aux
mains de ces criminels qui foulent aux pieds les valeurs les plus pures de
notre société.
Les cas des femmes qui ont été victimes de viol ou d’autres
violences sexuelles pour des motifs politiques devraient mériter une
attention spéciale des autorités ainsi que de la société civile, voir de la
communauté internationale. Il serait utile de rappeler quelques-unes des
principales recommandations formulées à cet égard : modifications
législatives, notamment du code pénal, amélioration des méthodes de travail
et programmes d’éducation pour tout le personnel devant traiter avec les
victimes de viol, création de services spécialisés pour les femmes violées,
poursuites pénales des auteurs présumés, etc. Une sensibilisation non
seulement des autorités mais aussi de la société civile s’avère indispensable
171
pour modifier l’attitude de ceux qui ont encore tendance à stigmatiser les
femmes victimes de viol et d’autres violences sexuelles.
Le travail
172
Groupe d’âge % hommes % femmes
10-10 26 22
15-19 44 35
20-24 77 54
25-29 92 57
30-34 94 56
35-39 96 58
40-44 95 58
50-54 91 58
55-59 93 54
60-64 88 47
65-69 83 45
70-74 78 36
75-79 64 35
80-84 60 31
TOTAL 71 46
Source : Recensement de 1982
5 Hommes % Femmes
Activité 1950 1971 1982 1950 1971 1982
Agriculture 89 83,2 69,4 82,2 61,4 30,5
Commerce 0,8 1,8 22,4 6,5 19 77,5
173
propriétaires. En effet, ne disposant que d’un capital limité, les femmes ne
peuvent réaliser qu’un bénéfice limité, dérisoire. D’ailleurs, le fait pour elles
de se tenir en grappes, au même coin de rue, offrant les mêmes articles aux
mêmes acheteurs, diminue la marge de leur profit.
Ailleurs, les femmes ont lutté dans les années 1970 et luttent encore
aujourd’hui pour réduire totalement l’écart entre le salaire des hommes et le
leur. A compétence égale, le salaire doit être égal. Dans les pays avancés, ce
combat n’est pas loin d’être gagné. Dans notre pays, les diaparités sont
grandes et les femmes sous-payées : elles ont les salaires les plus bas, que ce
soit dans le secteur formel ou dans le secteur informel. Le tableau suivant
montre ce fait :
174
ceux-là même qui font tout pour qu’elles y restent. Femmes prostituées,
exploitées ou rejetées.
175
LES SECTEURS PUBLICS
176
Chapitre 11
LA GOUVERNANCE
177
Port-au-Prince dans l’espoir d’un petit emploi. Les fonds publics étaient
systématiquement dilapidés alors que les besoins sociaux du peuple étaient
ignorés. Rares sont les écoles publiques et les hôpitaux ou centres de santé
qui ont vu le jour pendant cette période de terreur. En général, les ressources
financières prenaient, aussitôt versées au gouvernement, le chemin des
banques étrangères.
Système Politique
178
système de démocratie libérale et prévoit une forme de gouvernement où le
pouvoir est partagé entre :
179
La Constitution de 1987 reconnaît trois niveaux de collectivités
territoriales : la section communale, la commune et le département.
180
a) Faibles moyens financiers
181
b) Le manque de cadres compétents
182
Lavalas fusaient. Le commandement de la Constiution était cependant
clair : « Dans les six (6) mois à partir de l’entrée en fonction du premier
Président élu sous l’empire de la Constiution de 1987, le pouvoir Exécutif
est autorisé à procéder à toutes réformes jugées nécessaires dans
l’Administration Publique en général et dans la Magistrature. »
183
G5 : Institutions à vocation économique et financière
184
de deux siècles d’Indépendance sera aujoud’hui évoquée pour justifier,
masquer la resistance au chargement de certains acteurs politiques et
économiques.
D’autres progrès non consacrés par des lois ont été réalisés également
depuis 1996, sous forme de consensus entre l’Exécutif et les élus locaux. Il
est donc vivement souhaité que des stratégies et des politiques soient, à
brève échéance, deployées pour répondre avant 2004 aux impératifs de la
Constitution, en établissant, selon l’article 64, au niveau de chaque section
communales, les structures propres à la formation sociale, économique et
culturelle de la population.
185
comme nous l’autorise d’ailleurs la Constitution de 1987 dans son article
234.
Chapitre 12
JUSTICE ET SECURITE
186
Plus de dix ans après le vote de la Constitution de 1987, l’appareil
judiciaire, loin de remplir la fonction qui lui est dévolue, apparaît très peu
crédible aux yeux de la population. En effet, le système judiciaire fortement
marqué par les pratiques séculaires d’abitraire, de répression et de spoliation,
continue à susciter la crainte et le rejet. Inaccessible à la majorité de la
population de par son organisation, son fonctionnement et son coût, la
justice haïtienne est défaillante dans son rôle de rétablir les droits et les
libertés de chaque citoyen lorsque ceux-ci sont violés. Elle est tout aussi
inefficace dans deuxième rôle de protection des valeurs de la société et de
ses règles. Ces deux rôles etant indispensables au bon fonctionnement d’un
Etat de droit.
Pour aller dans le sens d’une culture politique dans laquelle tous les
haitiens respectent l’Etat de droit, il faudra :
187
Obstacles
188
La lutte contre l’impunité et pour la réparation
189
une “politique de vérité” au sujet des crimes et violations graves des
droits de l’homme commis par les autorités au pouvoir depuis le coup
d’Etat militaire du 30 septembre 1991. Tentant de rompre avec
l’héritage du passé, le gouvernement constitutionnel considérait donc
que l’établissement de la vérité était un préalable indispensable à
l’emergence de justice et de réconciliation nationale. La commission
nationale de vérité et de justice (CNVJ) a été établie le 17 décembre
1994 par la promulgation d’un arrêté signé par le Président. Son
mandat principal était “d’établir globalement la vérité sur les graves
violations des droits de l’homme commises entre le 29 septembre
1991et le 15 octobre 1994 à l’intérieur et à l’extérieur du pays.”
190
assuraient la sécurité publique en Haïti. Une formation s’avère
indispensable pour que la police soit toujours au service de tous les
citoyens et citoyennes du pays.
Justice sociale
Tableau
191
Culture démocratique et structure sociale économique
192
Chapitre 13
CONDITIONS MACRO-ECONOMIQUES
193
chômage endémique, une dépréciation accélérée de la monnaie nationale
alimentée par une forte inflation et une stabilité peu propice au redémarrage
des activités productives. En 1994, au terme du coup d’Etat, le PIB (en prix
constants) représentait 76% de sa valeur en 1991 et 69% de celle de 1980.
194
Et pourtant, nombreuses furent les actions entreprises depuis le retour
da la démocratie afin de remettre sur les rails le secteur économique en chute
libre. L’action des autorités haïtiennes, dictée par l’urgence, s’était
concentrée, dans un premier temps, sur des interventions destinées à apaiser
les tensions économiques et sociales.
195
dans un avenir pas trop lointain, cet esprit de partenariat débouchera sur la
construction d’aéroport international à Port-de-Paix et d’un autre au Cap-
Haïtien avec, bien sûr, la participation du secteur privé du Nord.
Classe des familles Nombre de familles Avoir des familles en % des avoirs totaux
milliards US $
Elite 3.000 49 39
Moyenne supérieure 95.000 60 48
Moyenne 262.000 11 9
Moyenne inférieure 74.000 5 4
Sans ressources 66.000 5 4
Total 500.000 125
Source : estimation NOAH
Classe des familles Epargne bancaire Titres et obligation Equités dans l’immobilier
Elite 10 23 16
Moyenne supérieure 5 22 33
Moyenne 3.5 2 5.5
Moyenne inférieure 2.6 0.2 2.2
Sans ressources 0 0 0
Sources : estimation NOAH
196
Dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, les
sociétés d’Etat s’ouvrant aux capitaux mixtes et aux investissements
étrangers doivent certainement rejeter toute de corruption qui souvent
alourdit le poids du fardeau fiscal. Il nous faut une réforme fiscale qui
encourage les investisseurs dont les droits et les propriétés seront respectés.
197
- Air compressor 7
- Welder 9
- Tracteurs 50 100 3,940,000.00 3,940,000.00
198
Toujours dans un cadre de respect mutuel, nous sommes ouverts aux
négociations concernant le déficit budgétaire, la réforme structurelle, la
dévaluation et les pressions inflationnistes.
199
Chapitre 14
200
Département. Actuellement, il est estimé que près de deux millions
d’Haïtiens vivent à l’étranger.
Au plan culturel
201
multiplier les jalons devant ouvrir la voie au tourisme local. Nous
comprenons bien que quelqu’un vivant à l’étranger puisse contribuer, par le
tourisme local, à développer les racines culturelles. Une économie solidaire
ne peut que vivifier le tissu social. Qu’elle est riche, notre culture !
La double nationalité
Enfin, lorque le texte est amendé, il ne devient effectif que cinq (5)
ans après (art. 284-2). Dès lors, le processus de l’amendement,
inévitablement, ajourne les réponses aux problèmes urgents posés aux
Haïtiens d’origine.
202
PROJET D’AMENDEMENT DE LA CONSTITUTION DE 1987
EN FAVEUR DE LA
DOUBLE NATIONALITE
203
en ses articles 282 et suivants ; que ce faire les articles 11, 13, 14 et 15
devront être modifiés et libellés comme suit :
Article 11
Article 13
Article 14
Article 15
204
d’origine ; on ne saurait donner au temps de faire son œuvre. Il faut alors
recourir à des mécanismes à moyen terme pour solutionner ces problèmes.
PROJET DE LOI
Président de la République
205
Vu les articles 10, 52, 52,-1, 52-2, 53, 133, 136, 144 de la
Constitution.
206
Sur le rapport des Ministres de l’Intérieur, des Affaires Etrangères et
de la Justice ;
207
A PROPOSE
Article 1.- Toute personne née haïtienne, jouissant actuellement d’une autre
nationalité est :
Article 2.- La présente Loi abroge toutes les Lois dispositions de Lois, tous
Décrets ou dispositions de Décrets, tous Décrets-Lois ou dispositions de
Décrets-Lois qui lui sont contraires. Elles sera imprimée, publiée et exécutée
à la diligence des Ministres de l’Intérieur, des Affaires Etrangères et de la
Justice, chacun en ce qui le concerne.
208
En guise de conclusion
209
- Réhabiliter et renforcer notre économie en facilitant l’amélioration de
l’emploi, l’augmentation et l’amélioration de la production nationale, la
multiplication des petites et moyennes entreprises, le développement
systématique du tourisme, de l’artisanat et des exportations, la
croissance des revenus de l’Etat.
210
Par cette nouvelle approche naîtra un Etat moderne assumant
pleinement ses fonctions de gestion stratégique, de régulateur et de
pourvoyeur de services essentiels. Un Etat par définition souple, flexible,
s’adaptant aux exigences de l’heure, dans le respect des prescrits de la
Constitution. Un Etat dont l’autorité doit être restaurée.
Au-delà des couleurs et des races, l’années 2004 nous convoque tous
et toutes.
211
Paix à cette Haïti que nous aimons tous.
212