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la monarchie

Selon les pays et les époques, la monarchie se


présente sous des formes variées qui possèdent
néanmoins des points communs : le chef d’État est
un monarque (un roi ou un empereur) qui
conserve sa charge à vie. Généralement, un
principe dynastique règle la succession au profit
d’une même famille.

Le terme « monarchie » vient du grec monos


(« seul ») et arkhein (« commander »). Au sens
étymologique, ce mot signifie donc que le pouvoir
appartient à une seule personne.

UNE FORME DE GOUVERNEMENT TRÈS


ANCIENNE
Le système monarchique, toujours en vigueur
aujourd’hui, existait déjà dans les civilisations les plus
anciennes. En Égypte régnait un pharaon et, au Japon,
un tenno.

Le souverain était le plus souvent perçu comme un


personnage divin. La mythologie japonaise raconte
que le premier empereur humain, Jinmu tenno,
descendrait de la déesse solaire Amaterasu. En tant que
dieu vivant, on lui attribuait des pouvoirs sacrés, tout
comme au pharaon.

QUELQUES EXEMPLES D’ORGANISATION


MONARCHIQUE
Différents types de monarchies se sont succédé en
Europe depuis le Moyen Âge. La monarchie féodale, la
monarchie absolue et la monarchie tempérée en sont
les trois principaux.

La monarchie féodale
Une organisation sociale pyramidale

Aux IXe et Xe siècles, les invasions menacent les


royaumes carolingiens. Les raids des Normands venus
du Nord, ceux des Sarrasins qui débarquent du Sud, et
les attaques des Hongrois par l’Est, créent un climat
d’insécurité permanente.

Les successeurs de Charlemagne ne peuvent assurer


seuls la défense de leurs États. En échange de terres,
des fiefs, ils délèguent le soin de protéger les
populations à des seigneurs locaux qui, après avoir
prêté serment, deviennent leurs vassaux.

Petit à petit s’instaure une organisation sociale


particulière, fortement hiérarchisée (comme une
pyramide), la féodalité.

Le roi domine la pyramide

En théorie, le roi domine la pyramide féodale. Tous lui


rendent hommage et lui doivent fidélité. Le roi est
sacré.

En France, l’évêque de Reims l’oint de l’huile dite


miraculeuse, qui aurait été apportée au premier roi des
Francs, Clovis, par une colombe venue du firmament. Sa
dignité est prestigieuse.

Cependant, dans les faits, son autorité est faible face à


celle des puissants ducs d’Aquitaine ou de Bourgogne.
Elle ne s’étend pas réellement au-delà de son domaine.

Les grands féodaux élisent le roi

Ce sont les grands féodaux qui choisissent le monarque,


car la couronne est demeurée longtemps élective
avant de devenir héréditaire. En 987, un certain Hugues
Capet, duc des Francs, dont les terres se situent entre la
Loire et la Seine, est élu roi. Il fonde ainsi la dynastie
capétienne, appelée à régner sur la France pendant huit
siècles (car toutes les dynasties françaises suivantes
sont issues des Capétiens). Ses successeurs réussissent
lentement à renforcer le pouvoir royal au point d’établir
au XVIIe siècle une monarchie absolue.

En Allemagne, au contraire, où le pouvoir de l’Empereur


ne parvient pas à s’affirmer, l’élection à la tête du Saint-
Empire demeure la règle jusqu’à sa chute en 1806.

La monarchie absolue
La monarchie est absolue lorsque le souverain détient
tous les pouvoirs. « L’État, c’est moi » affirme
Louis XIV, dont le règne marque l’apogée de
l’absolutisme en France. Le Roi-Soleil, s’appuyant sur le
droit divin, se veut seul maître après Dieu. Le château
de Versailles qu’il fait aménager est tout à la fois sa
demeure personnelle et le point de départ de toutes les
décisions.

La France devient alors un État de plus en plus


centralisé. Les grands féodaux ont perdu leur pouvoir
politique au profit du roi qui s’appuie sur une
administration en croissance constante. Cependant, le
souverain doit respecter les coutumes du royaume.

En Russie, la monarchie est dite « autocratique », c’est-


à-dire que le tsar exerce un pouvoir sans limites.
Nicolas II est le dernier monarque absolu à régner en
Europe. Il est renversé en 1917.

L’Angleterre, un modèle de monarchie


tempérée
Dans la première moitié du XVIIe siècle, les rois Jacques Ier
puis Charles Ier Stuart tentent, tout comme les rois de
France à la même époque, d’imposer en Angleterre une
monarchie absolue. Ils gouvernent en évitant de
convoquer le Parlement (appelé la chambre des
Communes) qui, traditionnellement, depuis le XIIIe siècle
au moins, était régulièrement réuni.
Après deux révolutions (en 1649 et en 1688),
entrecoupées d’un épisode républicain, l’Angleterre
élabore progressivement une nouvelle forme de
gouvernement, dans laquelle les pouvoirs du
monarque sont restreints. Le roi doit respecter un
certain nombre de règles. En 1679, la loi de l’habeas
corpus défend les libertés individuelles en interdisant
les emprisonnements arbitraires (sans jugement). En
1689, la Déclaration des droits garantit au Parlement
d’être librement élu et régulièrement convoqué, et que
son consentement est nécessaire pour abolir une loi,
lever une armée ou décider du montant des impôts.

L’Angleterre est le premier exemple de monarchie


tempérée par une assemblée ; on parle dans ce cas de
monarchie parlementaire. Ce régime fait l’admiration
des philosophes des Lumières français qui, au
e
XVIII siècle, dénoncent l’absolutisme. Il constitue un
modèle dont s’inspirent les souverains européens du
e
XIX siècle.

LES MONARCHIES CONSTITUTIONNELLES ET


DÉMOCRATIQUES EN EUROPE AUJOURD’HUI
Lorsque le partage des pouvoirs entre le souverain et un
Parlement élu est clairement inscrit dans une
Constitution, on parle de monarchie
constitutionnelle.

Aujourd’hui, les monarchies de l’Union européenne


(Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Suède, Norvège,
Pays-Bas, Luxembourg) sont non seulement
constitutionnelles mais aussi démocratiques. Le
souverain, héritier de sa charge, n’a plus aucun pouvoir.

On dit que « le roi règne mais ne gouverne pas ». Il


incarne cependant une certaine autorité morale, et
symbolise l’unité et la continuité de la nation à travers
sa dynastie.
un empire ou une monarchie peuvent-ils être
démocratiques ?

Aujourd'hui, les formes de gouvernement démocratique varient en


fonction des pays et des traditions. Ainsi, la monarchie parlementaire
anglaise ou l'Empire du Japon sont des États démocratiques, tout comme
la République française. En effet, si la reine d'Angleterre a hérité de sa
couronne (ce qui est contraire au principe démocratique), elle n'a, dans la
réalité, aucun pouvoir politique. Celui-ci appartient aux députés de la
Chambre des communes, élus par le peuple anglais. La situation est
identique dans l'Empire du Japon. L'Empereur n'exerce plus aucun pouvoir
depuis la défaite de 1945. Cependant le peuple japonais, comme le peuple
britannique, est attaché à la tradition et au prestige de la dynastie
impériale.

POUR ALLER PLUS LOIN

→ la société féodale
→ les rois de France
→ Hugues Ier Capet
→ Louis XIV
→ l’absolutisme de Louis XIV
e e
→ les monarchies européennes aux XVII et XVIII siècles
→ les régimes politiques
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