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Dr.

EMMET FOX

"Lepouvoir
par lapensée
constructive
(TRADUIT DE L’AMÉRICAIN)

« Le symbolisme Biblique a son admirable logique. De même que


l’âme est comparée à une femme, l’Idée Spirituelle enfantée par
l’âme est figurée par un enfant. >>

« La découverte consciente que vous faites du Pouvoir caché en


vous et votre détermination de vous en servir, représente la
naissance de l’enfant. Il est facile de reconnaître la justesse de ce
symbole car l’enfant né dans la conscience est une entité aussi
faible que n’importe quel nouveau-né, et il a besoin des mêmes
soins attentifs. »

«La faculté que vous avez de prendre contact avec votre


mystérieux Pouvoir intérieur, faible d'abord, se développe petit à
petit, jusqu’au moment où vous constatez qu’il a pris la direction de
votre vie... »

«La vie de Jésus, figure centrale de la Bible, est l’exemple


frappant de cette Vérité. On nous dit qu’il est né dans une étable et
nous savons qu’il est devenu le Sauveur du monde. »

EMMET FOX

ISBN : 2-900219-09-7 Prix : 65 F


DU MEME AUTEUR :

Vers la Plénitude et la Joie.


Le Sermon sur la Montagne.
Affirmez la Sagesse Divine.
Les Dix Commandements.
Changez votre Vie.
Evidences.
Réussite et personnalité.

Droits de traduction, d’adaptation et de reproduction


réservés pour tous pays
Copyright by Editions Astra
ISBN : 2-900219-09-7
Dr EMMET FOX

LE POUVOIR
PAR

La Pensée constructive
TRADUIT DE L'AMÉRICAIN

PAR MADGE TIVEY-M. A.

Cinquième Edition

LI BRAI RI E ASTRA
10, R ue R ochambeau , 10
p a r is -9'
Introduction

Ce livre a pour but l’enseignement des principes qui


permettent d’édifier sa vie grâce à la pensée constructive.
Tout pouvoir est contenu dans la pensée créatrice.
— La pensée est la clef de la Vie. — L’homme est tel qu’il
pense en son coeur. — Aujourd’hui on commence à
comprendre un peu le rôle du pouvoir de la pensée, dans
la formation de la destinée de l’individu. On sait vague­
ment que les pensées sont des forces, mais on ignore
comment appliquer cette Grande Loi.
Ce livre démontre que votre destinée est vraiment
entre vos mains, parce qu’il est impossible de penser une
chose et d’en produire une autre, et que du choix des
pensées justes dépend une vie harmonieuse et heureuse.
Il prouve qu’une façon de penser faible et changeante
produit une vie instable et gâchée tandis qu’une façon de
penser positive crée le succès et le bonheur.
Il enseigne que la peur est la cause primordiale, la
racine, le pivot de toute maladie, de tout insuccès, de
toute déception et il indique la seule méthode possible
pour la vaincre.
Toute situation concernant les êtres ou les circonstan­
ces dépend de vos pensées ; vous n’arriverez donc à la
modifier que grâce à un « traitement > mental différent,
c’est-à-dire en changeant votre façon de penser.
Mais il est vrai aussi que vos convictions profondes
(qu’il ne faut pas confondre avec votre façon de penser
habituelle) font de vous ce que vous êtes. Votre attitude
mentale, votre façon de penser heure par heure créent
des conditions spéciales, qu’on peut considérer comme
l’atmosphère de votre âme. Vos convictions arrêtées
concernant les choses vraiment importantes se modifient
et constituent votre climat spirituel et ce sont elles qui
créent votre destinée.
Quelles sont vos idées sur les grands problèmes de la
Vie ?
Que pensez-vous de vos relations avec Dieu ?
Quelle sorte de Dieu adorez-vous ? Croyez-vous que la
prière soit efficace ? Priez-vous seulement une image
magnifiée de vous-même ou adorez-vous le vrai Dieu
en esprit et en vérité ? Que pensez-vous de la vie après
la mort ? Croyez-vous que vous ayez jamais vécu aupa­
ravant ? Eprouvez-vous de l’amertume à la pensée que
vous êtes né dans des conditions défavorables ?
Pourquoi un homme est-il malade et pourquoi un
autre se porte-t-il bien ? Pourquoi celui-ci a-t-il un foyer
heureux et confortable, et cet autre languit-il dans un
taudis ? Pourquoi un homme jouit-il de la popularité et
du respect, tandis qu’un autre est méprisé ou méconnu ?
Pourquoi un homme accomplit-il une grande œuvre,
alors qu’un autre hésite toute sa vie sans rien faire de
bon ? Pourquoi tant de gens sincèrement religieux sont-
ils malheureux et lésés, tant de lecteurs sincères de la
Bible incapables de résoudre un seul de leurs propres
problèmes ? Pourquoi tant de savants et de philosophes
ignorent-ils notoirement l’art personnel de vivre, s’il est
vrai que « savoir c’est pouvoir * ?
Il est nécessaire, pour vous, de comprendre que c’est
votre attitude consciente à l’égard de telles questions qui
détermine finalement toutes les conditions de votre vie,
aussi bien votre état physique, votre travail journalier,
que la qualité des gens que vous fréquentez.
Ce livre est destiné à vous aider à voir clair dans vos
pensées sur ces questions vitales. Il va tenter de vous
expliquer la Vérité fondamentale de l’Etre dans le lan­
gage simple de tous les jours. L’auteur a toujours cru
qu’il était possible de faire comprendre les vérités les plus
profondes de la religion et de la philosophie, en s’expri­
mant simplement, et il s’est fait une règle dans ses écrits,
et dans ses conférences, de ne jamais employer un mot
qui ne soit pas d”un usage courant dans les bureaux, les
usines, les autobus, dans la vie quotidienne, enfin.
Une certaine connaissance de la métaphysique, c’est-
à-dire de la vérité spirituelle est absolument essentielle
si vous voulez vous comprendre vous-même et diriger
efficacement votre vie, or ce livre traite le sujet sous dif­
férents angles.
L’enseignement de ce livre est fondé sur la Bible.
La Bible n’est pas comme les autres livres, c’est un
tourbillon spirituel, à travers lequel une puissance spi­
rituelle se répand du Ciel sur la Terre. Si la plupart des
gens tirent relativement peu de profit de son étude, c’est
qu’il leur manque la clef spirituelle.
Vous pouvez acquérir le pouvoir de rendre votre vie
saine, heureuse, utile et exceptionnellement réussie, si
vous voulez éttidier les lois de la vie et les appliquer
fidèlement.
Tous les chapitres de ce livre ont été édités préala­
blement en brochures séparées qu’on peut toujours se
procurer sous cette forme.
Cette édition complète est publiée en réponse aux
nombreuses demandes parvenues du monde entier.
L’EN FA N T M ERVEILLEUX (1)

Si étrange que cela vous paraisse, il existe un pouvoir


mystérieux capable de transformer votre vie de façon si
profonde, si radicale, si complète, que lorsque le proces­
sus en sera achevé, vos amis vous reconnaîtront à peine,
et du reste, vous ne pourrez guère vous reconnaître vous-
même.
Ai-je été'vraiment, vous demanderez-vous, cet homme
ou cette femme dont je me souviens vaguement, et qui
portait mon nom il y a six mois ou six ans ? Etais-je vrai­
ment cette personne ? Cette personne pouvait-elle être
moi ? Or, en vérité, vous serez dans un sens le même,
tout en étant cependant quelqu’un d’absolument
différent.
Cette force mystérieuse, mais intensément réelle, peut
vous trouver telle une épave, aujourd’hui, maintenant,
dans l’insuccès, la ruine, la misère, le désespoir, et en un
clin d’œil, comme le dit St Paul, résoudre vos problèmes,
aplanir vos différends, vous libérer de vos embarras et
vous conduire sain et sauf, heureux, sur le grand chemin
de la liberté et de la réussite.
Elle peut vous sortir d’un lit de malade, vous rendre
de nouveau fort et bien portant, libre d’aller par le
monde et de forger votre vie à votre guise.
Elle peut ouvrir la porte d’une prison pour en libérer
le captif.
Elle est un baume magique qui guérit les cœurs meur­
tris ou brisés.
(1) Version du Roi James.
Ce Pouvoir mystérieux peut vous apprendre tout ce
qu’il vous est nécessaire de connaître, pourvu que vous
soyez réceptif et disposé à l’apprendre. Il peut vous ins­
pirer des pensées et des idées neuves pour que votre tra­
vail soit vraiment original. Il peut vous communiquer
toutes sortes de connaissances nouvelles et précieuses,
dès que vous les désirez sincèrement, de ces révélations
magnifiques, extraordinaires qui ne sont pas enseignées
dans les écoles, ni écrites dans les livres, il peut, ce qui
est probablement la chose la plus importante pour vous
actuellement, non seulement vous trouver votre vraie
place dans la vie, mais aussi vous y maintenir.
Il peut découvrir les amis qu’il vous faut, dont les
esprits apparentés au vôtre s’intéressent aux mêmes
idées et ont les mêmes aspirations que vous.
Il peut vous procurer un foyer idéal.
II peut vous dispenser, avec la prospérité, synonyme
de liberté, la faculté d’être, d’agir, d’aller et de venir,
suivant le désir de votre âme.
Ce Pouvoir extraordinaire, quoique, avec raison, je
l’aie appelé mystérieux, est néanmoins très réel, ce n’est
pas une simple abstraction, mais en vérité la chose la
plus pratique qui soit.
Aujourd’hui, son existence est déjà connue de milliers
de gens dans le monde et l’a été de certaines âmes éclai­
rées depuis des dizaines de milliers d’années.
Il n’est, en effet, rien moins que la Puissance primor­
diale de l’Etre et, le découvrir est le Divin apanage de
tout homme. C’est votre droit et votre privilège d’entrer
en contact avec ce Pouvoir et de laisser agir à travers
votre corps, votre esprit et vos biens, de façon à n’être
plus obligé de vous débattre parmi les restrictions et les
difficultés. Vous pouvez désormais prendre votre essor
d’un coup d’aile, comme l’aigle, jusqu’au royaume du
pouvoir et de la joie.
Mais, va-t-on naturellement se demander, où peut-on
se mettre en rapport avec ce Pouvoir merveilleux et
mystérieux ? Où le trouver ? Comment le faire agir ?
La réponse est la^simplicité même.
Ce Pouvoir se trouve dans votre propre conscience,
la dernière place où les non initiés iraient le chercher !
Dans votre mental réside une source d’énergie plus
forte que l’électricité, plus puissante qu’un explosif, une
force infinie et inépuisable. Vous n’avez qu’à vous mettre
en rapport conscient avec ce Pouvoir pour qu’il agisse
aussitôt dans vos affaires, et que tous les merveilleux
résultats énumérés deviennent vôtres. C’est la véritable
signification de certaines citations de la Bible, telles que :
« Le Royaume des Cieux est en vous ».
« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et tou­
tes ces choses vous seront données par surcroît >.
Dans la Bible, on parle de ce Pouvoir caché en vous,
de cette Lumière Intérieure ou Idée Spirituelle, comme
d’un enfant, et à travers les Saintes Ecritures, il en est
toujours le symbole.
Le Symbolisme biblique a son admirable logique, de
même que l’âme est comparée à une femme, l’Idée Spi­
rituelle enfantée par l’Ame est figurée par un enfant.
La découverte consciente que vous faites de ce Pouvoir
intérieur et votre détermination de vous en servir, repré­
sentent la naissance de l’enfant. Il est facile de recon­
naître la justesse de ce symbole, car l’enfant né dans la
conscience est une entité aussi faible que n’importe quel
nouveau-né, et il a besoin des mêmes soins attentifs.
Cependant, à mesure que le temps s’écoule, l’enfant
grandit et devient plus fort, jusqu’au moment où il peut
se suffire à lui-même. Il croît en stature et en sagesse.
Puis l’enfant devenu homme, paye sa dette de reconnais­
sance à sa mère en prenant soin d’elle.
La faculté que vous avez de prendre contact avec votre
mystérieux Pouvoir intérieur, faible d’abord, se déve­
loppe petit à petit jusqu’au moment où vous constatez
qu’il a pris la direction complète de votre vie.
La vie de Jésus, figure centrale de la Bible, est l’exem­
ple frappant de cette vérité. On nous dit qu’il est né
d’une Vierge dans une étable, et nous savons qu’il est
devenu le Sauveur du monde. Or, dans le symbo­
lisme biblique, l’âme vierge c’est l’âme qui se donne à
Dieu seul et c’est alors que naît l’enfant, ou Idée Spi­
rituelle.
C’est lorsque, soit par sagesse, soit par souffrance, nous
sommes décidés à donner à Dieu la première place que
nous pouvons espérer cette naissance.
Que l’enfant Christ ait vu le jour dans une étable au
lieu d’un palais, comme on s’y attendait, a pour nous
une signification émouvante, car au moment de sa nais­
sance dans notre âme ■ — prenant conscience de notre
indignité — nous sentons que, cette fois encore il vient
de naître dans une étable et, d’en haut nous vient la cer­
titude que cela ne l’empêchera pas de devenir notre
Sauveur.
D’une manière directe ou détournée, la Bible fait sou­
vent allusion à la naissance et au développement de cet
enfant et à ce que cela signifie pour nous — une des
déclarations les plus importantes à ce sujet, se trouve
dans le livre d’Esaïe, chapitre 9, aux versets 1-6 et 7. Nous
en serons largement récompensés si nous prenons la
peine d’en étudier certains détails.
Voici ce que dit Esaïe :

Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une


grande lumière ; Sur ceux qui habitaient le pays de
l’ombre de la mort, une lumière resplendit.

Voilà une description remarquable de ce qui se pro­


duit quand l’Idée Spirituelle, l’Enfant s’éveille dans
l’âme. Marcher dans l’obscurité, morale ou physique,
demeurer au pays de l’ombre de la mort — mort de la
joie ou de l’espoir, ou même du respect de soi-même,
voilà l’état dans lequel se trouvent beaucoup de gens,
avant que cette lumière ne brille dans leur vie désolée et
la voix du Prophète entonne un hymne de joie triom­
phant, tandis qu’il contemple la délivrance opérée par le
Pouvoir mystérieux.

« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné,


et la domination reposera sur son éptmle. On rappellera
Merveilleux, Conseiller, Dieu Puissant, Père éternel,
Prince de la Paix».

Nous entrons tout de suite dans le vif du sujet — la


domination repose sur ses épaules. Ces mots résument
toute la question et se passent de commentaires. Ils signi­
fient que dès que vous êtes entré en contact avec le Pou­
voir mystérieux qui est en vous et que vous vous êtes
déchargé sur lui de vos responsabilités, il dirige et gou­
verne vos affaires, de la plus importante à la plus infime,
sans que vous ayez à faire d’effort, sans risque d’erreurs
et de souffrance.

« La domination sera sur son épaule ».

Vous êtes fatigué, inquiet, faible, malade, déprimé,


parce que vous avez essayé de porter la domination sur
votre épaule ; le fardeau a été trop lourd, vous avez suc­
combé sous son poids.
Mais dès que vous confiez la direction de votre vie,
c’est-à-dire le soin de subvenir à votre nécessaire, de
vous guérir, d’effacer vos erreurs à cet Enfant, dont l’ac­
tivité ne se lasse jamais, qui est Toute Puissance, Sagesse
infinie, Source de toutes richesses, vos difficultés touchent
à leur fin, car il se charge avec joie de votre fardeau.
Le Prophète parle maintenant du « Nom * de l’En­
fant, et si nous comprenons tant soit peu le symbolisme
de la Bible, nous savons que nous allons apprendre quel­
que chose de fondamental, car dans la Bible, le nom
décèle le caractère ou la nature de toute chose, ce n’est
pas seulement une étiquette arbitraire, mais en vérité
un hiéroglyphe qui révèle l’âme. On ne nous donne rien
moins que cinq noms ou qualités de l’Enfant. Examinons-
les et voyons ce qu’ils nous apprennent.
D’abord, Esaïe nous dit que le nom de l’enfant est
Merveilleux ; c’est en effet sa première qualité et la plus
remarquable ; cet enfant est un enfant Merveilleux.
Le mot « merveilleux », employé ici, doit être examiné
à fond.
Selon la Bible, il implique simplement et clairement
un prodige, un miracle — un miracle, cela 't ^ien de
moins, car il faut que vous vous rendiez compte que la
Bible enseigne le miracle de la première à la dernière
page.
La Bible ne cesse de répéter que les miracles sont pos­
sibles, qu’ils se produisent, en effet, et elle nous donne
des récits minutieux de cas particuliers.
Elle dit maintes fois qu’il y aura toujours des miracles
si on les croit possibles, si on est prêt à reconnaître la
Puissance de Dieu et à y faire appel.
On a tenté beaucoup d’efforts pendant les deux der­
nières générations pour écarter de l’enseignement la
croyance aux miracles. On a essayé de démontrer que
d’une façon inexplicable la Bible peut être ravie et utile,
tout en étant en défaut, dans son enseignement du mira­
cle. Autrement dit, elle serait d’une manière inexplicable
un amalgame de vérités et de mensonges. Un exégète
fameux a déclaré tranquillement : « Les miracles n’exis­
tent pas», puis a abandonné le sujet avec désinvolture.
Il est évident que si cela était vrai la Bible ne serait
plus qu’un fatras de mythes dénués de sens.
Mais il y a des miracles. Et tout comme Galilée ter­
mina sa fameuse controverse en disant « Et pourtant, elle
tourne», nous pouvons mettre un terme à celle-ci en
affirmant « Et pourtant, il y a des miracles ».
Souvenez-vous de la première qualité qu’Esaie attri­
bue à l’enfant. C’est un enfant Merveilleux, c’est-à-dire
un enfant miraculeux opérant des prodiges.
Aussitôt que cet enfant naîtra dans votre conscience,
le miracle fera partie de votre vie. Cela ne veut pas dire
simplement que vous accepterez votre existence actuelle
ou que vous ferez face à vos difficultés avec un courage
plus haut ou un esprit plus clair.
Non, c’est bien de miracles qu’il s’agit.
En effet, l’enfant Merveilleux, non pas au figuré ou
métaphoriquement parlant, mais simplement et littéra­
lement dans la signification la plus positive du terme,
accomplira des miracles dans votre vie, quelles que
soient les circonstances actuelles.
Toute la question est là. L’Enfant Merveilleux peut
vous tirer de ces circonstances pour vous placer dans
d’autres entièrement différentes. L’Enfant Merveilleux
accomplit des prodiges.
Prenons ensuite la seconde indication que le prophète
nous donne au sujet de cet Enfant Merveilleux.
Il l’appelle «Conseiller».
Un conseiller, vous le savez, vous donne son avis, vous
guide, vous montre ce que vous avez à faire.
Ainsi donc, après la naissance de l’Enfant, vous ne
manquerez plus jamais de conseiller infaillible. Si vous
êtes inquiet parce que vous ne savez si vous devez entre­
prendre une démarche capitale, accepter ou rejeter une
affaire, signer ou non un contrat important, ébaucher
une collaboration ou dissoudre une association, démis­
sionner ou non, partir en voyage ou rester chez vous,
donner ou refuser votre confiance à quelqu’un, dire ou
taire quelque chose, l’Enfant Merveilleux sera votre
Conseiller, et il ne se trompe jamais.
En troisième lieu, le Prophète nous révèle qui est cet
Enfant. Il n’est rien moins que Dieu lui-même. « Le Dieu
Tout-Puissant », comme Esaïe nous le rappelle, et en
vérité, la Puissance qui transforme, qui transmute et qui
transfigure, c’est Dieu lui-même, toujours présent en vous
et toujours à votre disposition, dès que vous avez
compris et accepté l’Idée Spirituelle.
Et c’est parce qu’il est Dieu, que l’œuvre de l’Enfant
est indépendante de toute condition.
Le quatrième nom que le Prophète attribue à l’Enfant
est celui de « Père Etemel ».
Ce point établit notre filiation divine en termes tels
qu’on ne peut s’y méprendre. Comme Jésus l’a si claire­
ment expliqué, Dieu est notre Père, pas seulement notre
Créateur. Comme les enfants d’un bon Père, nous pou­
vons espérer être pourvus de tout ce dont nous avons
besoin pour notre corps et notre âme. Mais puisque nous
devons prendre conscience de ce fait par nous-mêmes
et que nos démonstrations dépendront de la compréhen­
sion que nous en aurons, le concept de la réalité divine
est bien le fruit de notre âme, c’est pourquoi nous pou­
vons l’appeler mystiquement notre enfant.
Enfin, le cinquième nom donné à l’Enfant est le plus
grand de tous.
Le Prophète l’appelle « Prince de la Paix ».
Essayez de vous représenter ce que ce titre signifie
pour vous en pratique — l’Enfant Merveilleux — l’Idée
Spirituelle —, né dans votre âme, c’est le Prince de la
Paix. Imaginez ce que la paix parfaite de l’âme signi­
fierait pour vous.
Si votre âme était vraiment en paix, qu’est-ce donc qui
pourrait aller mal dans votre vie ? Votre corps pourrait-
il être malade ?
Avec la paix de l’âme, comme il vous serait facile de
trouver votre vraie place dans le monde, ce qui repré­
senterait pour vous la prospérité, aussi bien que le bon­
heur.
Avec quelle aisance, quelle rapidité, quelle efficacité
vous feriez votre travail, un travail tel que vous n’en avez
encore jamais fait, et en moitié moins de temps qu’il
n’en faut d’habitude.
Mais la paix de l’âme signifie plus encore.
Ce que vous ignorez peut-être, c’est que cette paix de
l’âme permettra au Pouvoir caché en vous, à l’Enfant
Merveilleux, de vous faire acquérir des connaissances
nouvelles dépassant votre compréhension actuelle, et que
si vous le voulez, vous accomplirez des choses dont per­
sonne 11e vous aurait cru capable.
Et bien, c’est dans la nature même de l’Enfant
Merveilleux de vous dispenser justement cette paix de
l’âme, et Esaïe ajoute que cette expérience ne s’arrête
pas là, elle se poursuit cependant que notre état de
conscience s’élève toujours plus haut, que se développe
notre connaissance, jusqu’à ce que nous ayons atteint la
Perfection. « Donner à l’empire de l’accroissement et
une paix sans fin au trône de David et à son royaume,
l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès
maintenant et à toujours, voilà ce que fera le zèle de
l’Eternel des A rm ées». Le trône de David, c’est bien
entendu Jérusalem — Uru-Salem — la cité de la Paix, de
cette paix dont nous venons de parler. Symboliquement
Jérusalem représente aussi la conscience éclairée. Pour
rassurer les âmes faibles, déprimées, craintives, ayant
de la peine à croire à de si bonnes nouvelles, le Prophète
conclut par cette affirmation catégorique : « Voilà ce que
fera le zèle de l'Eternel des Armées ».
La démonstration ne dépend donc nullement de cha­
cun, comme se l’imaginent avec crainte certains qui
commencent à suivre la voie spirituelle. N’avons-nous
pas vu, justement, que l’essentiel de toute la question
réside dans cette affirmation : « la domination repose sur
Ses épaules » ?
Notre Père qui es aux deux. Que ton nom soit sandi-
fié. Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite sur
la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre
pain quotidien. Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous
induis pas en tentation ; mais délivre-nous du mal. Car
c'est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le
règne, la puissance et la gloire.
Amen.
L’ORAISON DOMINICALE

Il prie bien celui qui aime bien


Et l’homme, et l’oiseau, et la bête.
Il prie mieux, celui qui aime mieux,
Toutes choses grandes et petites,
Car le Dieu bon qui nous aime
A tout créé et aime tout.
CoLERIDGE.

L’Oraison Dominicale est le plus important de tous les


documents chrétiens. Elle fut soigneusement établie par
Jésus pour des fins claires et précises. C’est pourquoi, de
tout son enseignement, c’est de loin le mieux connu, et
le plus souvent cité. C’est en vérité le dénominateur
commun de toutes les églises chrétiennes. Toutes sans
exception ont adopté l’Oraison Dominicale et c’est peut-
être leur seul terrain de rencontre.
Tout enfant chrétien apprend le Notre Père et tout
chrétien qui prie le dit presque chaque jour. On le récite
probablement plus que toutes les autres prières.
Sans doute, tous ceux qui cherchent à suivre la Voie
tracée par Jésus devraient se faire un devoir de le réci­
ter chaque jour et devraient surtout apprendre à le dire
avec intelligence.
Comprenons avant tout que cette prière est un ensem­
ble soigneusement ordonné.
Beaucoup de gens la récitent comme des perroquets,
en oubliant l’avertissement que Jésus nous a donné,
contre les vaines répétitions dont, bien entendu, on ne
tire aucun profit.
Cette Prière admirable est la formule la plus conden­
sée pour le développement de l’âme. Elle a été conçue
avec le plus grand soin dans ce but particulier, c’est
pourquoi ceux qui la disent régulièrement, avec intelli­
gence, éprouvent une véritable transformation spi­
rituelle.
Ce progrès unique est ce changement que la Bible
appelle « naître à nouveau > et c’est cette transformation
spirituelle qui importe.
L’acquisition seule de connaissances intellectuelles ne
change pas l’âme.
L’Oraison Dominicale opère infailliblement celte
transformation quand on en a compris le sens.
Plus on analyse cette Prière, plus on voit combien elle
est admirablement composée. Elle répond au besoin de
tout le monde, elle est au niveau de chacun. Elle ne pro­
duit pas seulement un développement spirituel rapide
pour ceux qui sont suffisamment préparés à en bénéficier,
mais les gens les plus simples et même les plus terre à
terre qui ne la comprennent que superficiellement
trouvent juste ce dont ils ont besoin, s’ils la récitent avec
sincérité.
Cette prière, la plus grande de toutes, fut créée encore
dans un autre but, aussi important que les deux autres.
Jésus prévoyait qu’au cours des siècles, la simplicité
de son enseignement original serait peu à peu obscurcie
par toutes sortes d’éléments extérieurs, n’ayant aucun
rapport avec son enseignement à Lui. Il prévoyait que les
hommes qui ne l’avaient pas connu se fiant tout à fait
sincèrement, sans doute, à leur intellect limité, édifie­
raient des théologies et des systèmes dogmatiques qui
obscurciraient la simplicité et la clarté de son message
spirituel, et élèveraient peu à peu un mur entre Dieu et
l’homme.
Il composa sa prière de telle façon qu’elle traversât
les siècles sans être altérée. Il l’a conçue avec une
sagesse parfaite, pour qu’elle ne puisse être ni détour­
née de son but, ni adaptée à aucun système érigé par
l’homme, mais qu’elle transmette tout le message du
Christ et qu’elle n’ait cependant rien en apparence qui
attire l’attention ou excite le zèle intempestif de certains.
Ainsi à travers toutes les crises et tous les changements
de l’histoire du Christianisme, cette Prière nous est par­
venue sans que le sens en soit altéré ou affaibli.
La première chose que nous remarquons, c’est que
cette Prière est composée de sept phrases, ce qui est une
caractéristique de la tradition orientale. Le chiffre sept
symbolise la perfection individuelle, la perfection de
l’âme individuelle, comme le chiffre douze, dans la même
tradition, représente la perfection collective. On y
ajoute généralement une huitième phrase : « Car c’est
à Toi qu’appartiennent dans tous les siècles le règne, la
puissance et la gloire ». Mais, si excellente soit-elle, cette
affirmation, en réalité, ne fait par partie de la Prière.
Les sept propositions sont assemblées avec le plus
grand soin, dans un ordre parfait et logique. Elles
contiennent tout ce qui est nécessaire à la nourriture de
l’âme. Voyons la première d’entre elles.

Notre Père :

Cette déclaration constitue en elle-même un système


de théologie défini et complet. Elle détermine nettement
et distinctement la nature et le caractère de Dieu. Elle
résume la Vérité de l’Etre. Elle dit tout ce qu’un homme
doit savoir sur Dieu, sur lui-même et son prochain. Tout
commentaire serait susceptible de compliquer et d’obs­
curcir la véritable signification de ce texte. Oliver
Wentell Holmes a dit : « Ma religion est résumée dans
les deux premiers mots de l’Oraison Dominicale», et
nous sommes, pour la plupart, d’accord avec lui.
Remarquez cette affirmation simple, nette, précise :
« Notre Père ».
Jésus a établi ainsi, une fois pour toutes, que la rela­
tion de Dieu à l’homme est celle de père à enfant.
La Divinité n’est donc pas le tyran sans pitié et cruel,
si souvent évoqué dans certaines théologies, ni un des­
pote oriental régnant sur de vils esclaves.
Or, nous savons parfaitement que les hommes et les
femmes, malgré leurs imperfections sous d’autres rap­
ports, font presque toujours ce qu’ils peuvent pour leurs
enfants. Nous n’ignorons pas, hélas, qu’il y a des parents
cruels et mauvais, mais c’est une telle exception, que les
journaux en parlent avec indignation.
La majorité des parents fait de son mieux. Partant de
cette vérité, Jésus a dit ailleurs : « Si donc méchants
comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses
à vos enfants, à combien plus forte raison votre Pore qui
est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux
qui les lui demandent ».
11 commence donc sa prière en établissant la perfec­
tion de la paternité de Dieu.
Remarquez que cette phrase qui détermine la nature
de Dieu, détermine en même temps la nature de
l’homme, car si celui-ci est fils de Dieu, il doit en parta­
ger la nature puisque la nature de l’enfant est toujours
identique à celle des parents. C’est une Loi Cosmique qui
veut que l’on n’engendre que ce qui vous est semblable :
le rosier ne donne pas de lis ni la vache un poulain.
La progéniture est, et doit être, de même nature que
ses parents, donc, si Dieu est Esprit, l’homme doit être
essentiellement Esprit lui aussi, malgré les apparences
contraires.
Arrêtons-nous un moment pour considérer le progrès
immense que nous avons fait en étudiant l’enseignement
de Jésus sur ce point. Ne voyez-vous pas que, d’un seul
coup il a balayé quatre-vingt-dix-neuf pour cent des
divagations de la théologie de jadis, avec son Dieu ven­
geur, ses individus choisis et favorisés, le feu de son
enfer éternel et tout son appareil horrible surgi d’ima­
ginations malades et terrifiées.
Dieu est. Et le Dieu Eternel, Tout-Puissant, Omnipré­
sent est le tendre Père de l’humanité.
Si vous méditiez sur ce fait, jusqu’à ce que vous ayez
compris suffisamment sa véritable signification, la plu­
part de vos difficultés et de vos maux physiques dispa­
raîtraient parce qu’ils prennent racine dans la peur. La
cause sous-jacente de tout souci est la peur. Si seulement
vous pouviez comprendre, ne fut-ce qu’un peu, que la
Sagesse Omnipotente est votre Père vivant et tendre, la
plupart de vos craintes s’évanouiraient. Si vous pouviez
le saisir complètement, tout ce qui est négatif disparaî­
trait de votre vie et vous démontreriez la perfection sur
tous les plans.
Maintenant, vous voyez pourquoi Jésus a placé d’em­
blée cette affirmation catégorique.
Nous remarquons, ensuite, que la Prière dit, non pas
«Mon Père», mais «Notre Père» et ceci démontre,
sans possibilité d’erreur, que tous les hommes sont frè­
res. Etant enfants d’un même Père, « il n’y a ni Juifs, ni
Grecs, ni maîtres, ni esclaves, aucun n’est élu ou réprou­
vé». En reconnaissant la fraternité des hommes, Jésus
atteint son second but, il met fin à toutes les stupidités
concernant la race élue, ou la supériorité d’un groupe
humain sur un autre. Il détruit l’illusion que les repré­
sentants d’une nation, d’une race, d’une classe sociale, les
humains de telle ou telle couleur de peau soient supé­
rieurs aux yeux de Dieu. Croire à la supériorité du
groupe auquel on appartient, au « troupeau », comme
disent les psychologues, est une illusion chère à
l’homme ; mais n’a pas de place dans l’enseignement de
Jésus. Il enseigne que ce qui distingue un homme d’un
autre c’est l’état spirituel de son âme, et que, du moment
qu’il est sur cette voie, peu importe qu’il appartienne à
tel ou tel groupe.
Notre père enfin, enseigne que nous devons prier, non
seulement pour nous, mais pour l’humanité entière.
Tous ceux qui recherchent la Vérité devraient méditer
la vérité de l’Etre en faveur de toute la race humaine
pendant au moins un instant chaque jour, puisque per­
sonne de nous ne vit ni ne meurt pour soi-même.
En vérité, nous sommes tous, véritablement et dans un
sens beaucoup plus littéral que les gens ne le croient, les
membres d’un seul corps.
Maintenant, nous commençons à comprendre le sens
caché et profond de ces simples paroles «Notre Père».
Si simples, on pourrait presque dire si naïves qu’elles
soient, Jésus a caché en elles une force spirituelle si
grande, que celle-ci détruira finalement tous les sys­
tèmes conçus par l’homme pour tenir en esclavage l’hu­
manité.

Qui es aux d e u x :

Ayant ainsi établi la paternité de Dieu et la frater­


nité des hommes, Jésus s’étend maintenant sur la nature
de Dieu, et sur les faits fondamentaux de l’existence.
Ayant démontré que Dieu et l’homme sont Père et
enfant, il délimite la fonction de chacun dans le plan
universel.
Il montre que c’est la nature de Dieu d’être aux cieux,
et celle de l’homme d’être sur la terre, parce que Dieu
est Cause et l’homme manifestation. La Cause ne peut
pas être l’expression, et l’expression ne peut pas être
la Cause ; il faut donc faire attention de ne pas les
confondre..
Ici, les « Cieux » représentent Dieu ou la Cause, parce
que dans la phraséologie religieuse, les Cieux sont le
siège de la Présence de Dieu.
En métaphysique, le ciel est appelé l’Absolu, parce
qu’il est le royaume de l’Etre Pur inconditionné, de l’idée
en soi.
Le mot « terre » signifie manifestation, car la fonc­
tion de l’homme est de manifester ou d’exprimer Dieu
ou la Cause. Autrement dit, Dieu est l’Infini et la Cause
Parfaite de toutes choses, or la Cause doit s’exprimer et
Dieu s’exprime au moyen de l’homme dont la destinée
est de manifester Dieu de mille façons magnifiques et
inattendues. Une partie de cette manifestation se réalise
dans son propre milieu ; d’abord, par son corps qui n’est
que la partie la plus tangible de son incarnation, puis
par son foyer, son travail, ses distractions, en somme par
toutes les façons dont il s’exprime.
Exprimer veut dire textuellement presser dehors,
mettre au jour ce qui existe déjà implicitement. Chaque
détail de votre vie est vraiment la manifestation ou l’ex­
pression de ce qui est dans votre âme.
Quelques-uns de ces points peuvent paraître, au début,
un peu difficiles à comprendre ; mais puisque ce sont
les malentendus quant aux rapports entre Dieu et
l’homme qui créent nos difficultés, cela vaut la peine de
s’efforcer de les comprendre parfaitement.
Considérer la manifestation sans la Cause, c’est tomber
dans les errements de l’athéisme et du matérialisme, et
nous savons où cela conduit.
Voir la Cause sans la manifestation conduit l’homme
à sc prendre pour Dieu. Cela mène souvent à la mégalo­
manie et à une sorte de paralysie de l’expression.
Ce qui est important c’est de savoir que Dieu est aux
cieux et l’homme sur la terre, et que chacun a son rôle
défini à jouer dans l’ordre universel. Quoiqu’ils soient
UN, ils ne sont pas identiques. Jésus établit soigneuse­
ment ce point quand il dit « Notre Père qui es aux
Cieux ».
Que ton nom soit sanctifié :
Dans la Bible comme ailleurs, le « nom » d’une chose
en révèle la nature essentielle ou le caractère. Aussi
quand nous apprenons ce que signifie le nom de Dieu,
nous savons par cela même qu’elle en est Sa nature. Or
Jésus nous dit que ce nom ou nature, est « sanctifié ». Que
signifie ce mot ? Si nous en retraçons l’origine, nous
découvrons un fait extraordinairement intéressant et
significatif. Le mot « sanctifié » a la même racine que
saint, sanctification, sanctuaire, salut, santé, ce qui
prouve que Dieu est la Perfection Absolue — le Bien. Il
s’en suit de très remarquables conséquences. Nous avons
été d’accord pour constater qu’un effet doit être de même
nature que la cause qui l’a provoqué, donc la nature de
Dieu étant sainte, tout ce qui en résulte est saint aussi,
c’est-à-dire parfait. De même qu’un rosier ne peut donner
des lis, Dieu ne peut pas non plus causer, c’est-à-dire
dispenser autre chose que le Bien absolu. Comme dit la
Bible « de la même source ne peuvent jaillir de l’eau
douce et de l’eau salée». Par conséquent Dieu ne peut
pas — comme on le pense parfois — dispenser la mala­
die, le malheur, les accidents et, bien moins encore, la
mort — car ces maux sont contraires à Sa nature. « Que
ton nom soit sanctifié » signifie donc « Ta nature est par­
faite absolument et tu es l’auteur de ce qui est absolu­
ment parfait ». Tes yeux sont trop purs pour voir le mal
et tu ne peux regarder l’iniquité.
En vous imaginant que Dieu — pour des raisons si
justes soient-elles — vous a envoyé les épreuves qui vous
affligent, vous leur donnez plus de force encore et il vous
sera très difficile d’en triompher.
Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur ta
terre comme au ciel :
L’homme étant la manifestation ou l’expression de
Dieu, a une destinée infinie devant lui. Sa tâche est d’ex­
primer de façon concrète et définie les idées abstraites
inspirées par Dieu, et pour ce faire, il doit être capable
de créer. S’il n’avait pas cette faculté créatrice, il ne
serait qu’une machine, un automate mû par Dieu.
Mais l’homme n’est pas un automate, il est une cons-
science individualisée. Dieu S’individualise, dans un
nombre infini de foyers conscients, chacun différant tout
à fait. Chacun a donc une façon distincte de percevoir
l’univers, chacun fait une expérience particulière.
Remarquez que le mot « individuel » veut dire indi-
visé. La conscience de chaque individu est distincte de
celle de Dieu et de celle de tous les autres hommes et
pourtant elle n’en peut être séparée. Comment cela se
peut-il ? Comment deux choses peuvent-elles être une
sans être identiques ?
Sur le plan de la matière qui est limitée, elles ne le
peuvent certes pas, mais en l’Esprit, qui est infini, cela
leur est possible. Notre conscience actuelle, limitée à
trois dimensions, ne peut le concevoir, mais intuitive­
ment par la prière nous le percevons.
Si Dieu ne S’individualisait pas, il n’y aurait qu’une
expérience uniforme, mais comme II s’individualise en
chacun de nous, il y a autant d’univers qu’il y a d’indi­
vidus pour les former par leur pensée.
« Que ton règne vienne » signifie qu’il est de notre
devoir de contribuer à chaque instant de notre vie à éta­
blir le Royaume de Dieu sur la terre, et que notre tâche
est de transformer sans cesse les idées de Dieu en mani­
festations concrètes sur ce plan terrestre. C’est pour cela
que nous sommes ici-bas. Le vieux proverbe : « Dieu a
un plan pour chacun et II en a un pour vous » est tout
à fait juste. Dieu a des projets grandioses et étonnants
pour chacun de nous, Il a prévu une carrière splendide
pleine d’intérêt, de vie et de joie pour chaque Etre, et
si notre vie est terne, étroite ou sordide, ce n’est pas Sa
faute mais la nôtre.
Si seulement vous vouliez bien découvrir le plan que
Dieu a élaboré pour vous et si vous l’exécutiez, vous ver­
riez toutes les portes s’ouvrir devant vous et tous les obs­
tacles disparaître de votre chemin. Votre réussite serait
évidente, vous auriez beaucoup d’argent et vous seriez
pleinement heureux.
Une place est réservée dans la vie pour chacun de nous
et ce n’est qu’en la trouvant que nous serons complète­
ment heureux, parfaitement en sûreté.. Jusqu’à ce que
nous trouvions cette place déterminée, nous ne serons
jamais ni heureux, ni en sécurité, quelle que soit notre
situation.
Notre véritable place est la seule où nous puissions
manifester le royaume de Dieu et dire, en vérité, « Que
ton règne vienne ».
Nous savons que l’homme a tendance à se servir trop
souvent de son libre arbitre d’une façon négative. Il se
permet de penser faux, égoïstement et c’est ce qui lui
attire tous ses ennuis. Au lieu de comprendre que c’est
sa nature essentielle d’exprimer Dieu et de s’occuper
toujours des « affaires » de son Père, il essaie de s’éman­
ciper. Cette folie est à la base de tous ses ennuis. Nous
abusons de notre liberté en essayant de nous passer de
Dieu, ce qui a pour résultat logique la maladie, la pau­
vreté, le péché, les soucis et la mort que nous trouvons
sur le plan matériel. Nous ne devons jamais, même .un
instant, essayer de vivre pour nous, ni faire des projets
ou des arrangements personnels sans en référer à Dieu,
ni supposer que nous puissions être heureux ou réussir,
si nous cherchons un autre but que celui de faire Sa
Volonté. Quelles que soient nos aspirations, qu’il s’agisse
de notre profession, de nos obligations familiales, de nos
rapports avec autrui, de projets personnels, si nous
cherchons à nous servir nous-mêmes, au lieu de servir
Dieu, nous nous préparons des ennuis, des déceptions,
des malheurs, malgré l’évidence apparente du contraire.
Mais si nous choisissons ce que, par la Prière, nous
savons être Sa Volonté, nous nous assurons le succès
final, la liberté et la joie, malgré les sacrifices et la dis­
cipline momentanée que cela peut impliquer.
Notre affaire est de mettre autant que possible notre
nature en harmonie avec la Volonté de Dieu par la
prière constante, par une vigilance continuelle mais sans
inquiétude.
< Notre volonté est nôtre pour que nous la fassions
tienne ».
«Dans Sa volonté est notre paix»dit Dante, et la
Divine Comédie est en réalité une étude des états fonda­
mentaux de la conscience, l’Enfer, représentant l’état
de l’âme qui essaie de vivre sans Dieu, le Paradis, l’état
de l’âme qui a achevé son unité consciente avec la
Volonté Divine, et le Purgatoire la condition de l’âme qui
lutte pour passer d’un état à l’autre.
C’est ce conflit sublime qui a arraché ce cri au grand
Saint-Augustin :
« Vous nous avez créés pour Vous-même, et nos cœurs
sont inquiets tant qu’ils ne se reposent pas en Vous ».
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien :
Puisque nous sommes les enfants d’un Père aimant,
nous avons le droit d’attendre de lui tout ce dont nous
avons besoin. Les enfants se tournent naturellement et
spontanément vers leurs parents humains pour pourvoir
à leur nécessaire, de même nous devons nous tourner
vers Dieu afin qu’il pourvoie au nôtre et ce ne sera
jamais en vain.
C’est la Volonté de Dieu que nous menions tous une
vie saine et joyeuse, pleine de circonstances heureuses,
que nous nous développions librement et constamment,
de jour en jour et de semaine en semaine, tandis que
nous avançons sur la voie de la perfection.
A cet effet, nous avons besoin de nourriture, de vête­
ments, d’un abri, de moyens de locomotion, de livres,
etc. et par-dessus tout nous avons besoin de liberté. Or,
toutes ces choses sont comprises dans la Prière, dans le
mot « Pain ».
Le Pain en effet ne représente pas seulement la nour­
riture, mais toutes les choses dont un homme a besoin
pour jouir d’une vie saine, heureuse, libre et harmo­
nieuse. Cependant pour obtenir ces choses qui nous sont
nécessaires, nous devons les réclamer, pas en détail,
mais les réclamer, et nous devons reconnaître que Dieu
et Dieu seul en est la source.
Manquer de quoi que ce soit est toujours attribuable
au fait que nous avons eu recours à quelque source
secondaire au lieu de nous adresser à Dieu Lui-même,
l’Auteur et le Dispensateur de toute vie.
Certains croient que leurs ressources ont pour origine
des placements, une affaire ou un employeur. Or, ceux-
ci ne sont que les voies par lesquelles nous parvient
l’abondance divine. Le nombre en est infini, la Source est
Une. La voie particulière par laquelle vous obtenez ce
dont vous avez besoin est susceptible de changer, parce
que le changement est la Loi cosmique de la manifesta­
tion et que la stagnation c’est la mort.
Tant que vous comprenez que la Source de vos biens
est l’Esprit Unique et Immuable, tout va bien dans votre
vie, car une voie qui se ferme est la preuve qu’une autre
va s’ouvrir.
Si, au contraire, comme la plupart des gens, vous
confondez le canal particulier avec la Source, et que ce
canal soit à sec, comme il est susceptible de le devenir,
vous vous sentez perdu, vous croyez que la Source s’est
tarie, car, sur le plan physique, les choses sont ce que
nous croyons.
Admettons, par exemple, que pour une raison quel­
conque, un homme perde l’emploi qu’il considère comme
la source de ses revenus, soit que son patron vende son
affaire, réduise son personnel, ou qu’ils ne s’entendent
plus. La perte de la situation entraînant logiquement la
perte de ses revenus, il devra se mettre en quête d’un
autre emploi, qu’il cherchera longtemps peut-être, et il
se trouvera, en attendant, privé de toutes ressources
apparentes.
Si cet homme avait appris, grâce au traitement spiri­
tuel quotidien, que Dieu est la seule source de ses biens,
sa situation n’en étant que le canal distributeur, il aurait
trouvé immédiatement une autre occupation peut-être
plus lucrative que la première. S’il avait eu foi en Dieu,
dispensateur de tout bien, en Dieu, immuable, éternel,
infaillible, une autre voie se serait ouverte de la façon
la plus simple.
Il en est de même pour le patron d’une entreprise,
obligé de fermer pour des raisons indépendantes de sa
volonté, pour le rentier ruiné par une baisse en Bourse,
ou une catastrophe dans une usine ou dans une mine.
S’il considère l’affaire ou le capital comme la source de
seS\biens, il croira cette source tarie, et se jugera perdu,
abandonné. Mais si sa confiance en Dieu est absolue, il
ne sera pas affecté par les conditions extérieures, sachant
que de toute façon il y sera pourvu.
Bref, nous devons nous habituer à nous adresser à
Dieu, la Cause, pour tout ce dont nous avons besoin.
Quant au canal, qui est entièrement secondaire, il s’ou­
vrira de lui-même.
Mais dans sa signification la plus profonde et la plus
importante, « notre pain quotidien * exprime le senti­
ment de la présence de Dieu, la certitude qu’il n’est pas
seulement un nom, mais la grande réalité ; qu’il est tou­
jours présent et que, parce qu’il est Dieu, donc parfai­
tement bon, puissant et sage — qu’il est Amour — nous
n’avons rien à redouter. Nous pouvons nous fier à Lui
pour prendre soin de nous ; Il nous donnera tout le
nécessaire et guidera nos pas pour que nous ne trébu­
chions pas. C’est ce que veut dire Emmanuel, ou Dieu
avec nous ; n’oubliez pas que cela implique prendre cons­
cience de Sa présence réellement et pas seulement en
théorie ; qu’il ne suffit pas de parler de Dieu en termes
admirables, ni même d’y penser, mais qu’il faut en faire
l’expérience spirituelle. Il faut, c’est évident, commencer
par penser à Lui afin de prendre conscience de ce qu’est
le pain quotidien — notre manne. Voilà le point essen­
tiel. En faire l’expérience est la seule chose qui compte.
C’est cette expérience qui marque le progrès de l’âme
et qui est la garantie de la démonstration. Enfin, c’est
cette expérience, n’ayant aucun rapport avec la théorie
ou les belles paroles, qui constitue la substance des cho­
ses qu’on espère, Févidence des choses qu’on ne voit pas.
Ceci est le Pain de Vie, la Manne cachée, et quand on
le possède, on a toutes choses, en fait et en réalité.
Jésus emploie plusieurs fois le mot pain en y faisant
allusion parce que c’est la nourriture de l’âme, comme
le pain est la nourriture du corps.
Nourrie de cet aliment, l’âme se développe et se for­
tifie jusqu’à son plein épanouissement. Sans lui, l’âme
privée de sa nourriture essentielle dépérit, s’étiole et
s’atrophie.
L’erreur commune c’est de supposer qu’admettre for­
mellement l’existence de Dieu est suffisant, et que de
parler des choses divines poétiquement revient à les pos­
séder. C’est s’imaginer que regarder un plateau chargé
de mets, ou discuter la composition chimique de ces plats
délicieux équivaut à les manger réellement.
C’est à cette erreur qu’est imputable le fait que des
gens prient parfois pendant des années sans résultat.
Or, si la prière est vraiment une force, il est impossible
de prier en vain.
On ne peut obtenir un exaucement sur commande, il
doit arriver spontanément et résulter de la prière régu­
lière et quotidienne. Chercher à l’obtenir par la volonté
est la façon la plus sûre d’échouer. Priez régulièrement
et calmement. Rappelez-vous que dans tout travail men­
tal, la tension, l’effort vont à l’encontre du but poursuivi.
Puis, bientôt peut-être, lorsque vous vous y attendrez le
moins, comme un voleur dans la nuit, cette réalisation
se produira.
En attendant, c’est un réconfort de savoir que mille
difficultés pratiques peuvent être vaincues par la prière
sincère, même sans que nous nous en rendions compte.
Quelques pratiquants fidèles assurent avoir obtenu quel­
ques-unes de leurs meilleures démonstrations sans réa­
lisation valable. Si c’est une faveur de surmonter de la
sorte de telles difficultés, nous n’atteindrons cependant
le sentiment de sécurité et de bien-être auquel nous avons
droit que lorsque nous aurons pris conscience de la Pré­
sence Divine.
Une autre raison pour laquelle la nourriture ou le pain
symbolise si expressivement la Présence de Dieu, c’est
le fait que l’action de manger est essentiellement per­
sonnelle. On peut engager des domestiques pour faire
toutes sortes de besognes, mais nul ne peut manger et
assimiler à notre place.
De même, personne ne peut expérimenter pour nous
la Présence Divine. Nous pouvons et nous devons nous
aider les uns les autres à vaincre certaines difficultés.
< Portez les fardeaux les uns les autres».
Mais la conscience de la Présence Divine, la « subs­
tance » et l’« évidence * ne peuvent être naturellement
qu’une expérience individuelle.
En parlant du « pain de vie, l’Emmanuel », Jésus l’ap­
pelle notre pain quotidien pour une raison fondamentale.
Notre contact avec Dieu doit être vivant. C’est notre
attitude présente envers Dieu qui gouverne notre être.
« Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant
le jour du salut ».
Rien au monde n’est plus vain que de chercher à
vivre sur une réalisation passée.
La vie spirituelle, c’est comprendre que Dieu est pré­
sent ici même et maintenant
La réalisation d’aujourd’hui, si faible et pauvre soit-
elle, a mille fois plus de puissance pour vous aider que
la plus vive réalisation d’hier. Soyez reconnaissant de
l’expérience faite hier, sachant qu’elle fait partie pour
toujours du progrès spirituel dont elle est la cause, mais
ne vous appuyez pas sur elle, même un instant, pour les
besoins d’aujourd’hui.
L’Esprit divin est. Il ne subit pas le flux et le reflux
de l’angoisse humaine. L’épisode de la manne dans le
désert est l’exemple type donné par l’Ancien Testament.
Les tribus errant dans le désert avaient été averties
que la manne tomberait chaque jour du ciel en quantité
suffisante pour leur subsistance, mais il leur était for­
mellement interdit d’en garder pour le lendemain. On
ne devait sous aucun prétexte se nourrir de la récolte de
la veille. Ceux qui désobéissaient étaient frappés de
maladies et mouraient.
Il en est de même pour nous, quand nous essayons de
vivre en nous appuyant sur les expériences spirituelles
d’hier, nous vivons dans le passé, et vivre dans le passé,
c’est la mort.
L’art de la vie, c’est de vivre dans le présent et de ren­
dre le moment qui passe aussi parfait que nous le pou­
vons, en prenant conscience que nous sommes les instru­
ments et l’expression de Dieu Lui-même. La meilleure
façon de préparer demain, c’est de faire d’aujourd’hui
tout ce qu’il doit être.
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons
à ceux qui nous ont offensés.
Voici le point crucial de la Prière. Cette phrase est la
clé de voûte du Traitement tout entier.
Remarquons que Jésus a composé cette Prière admi­
rable de façon qu’elle embrasse entièrement le dévelop­
pement de notre âme, de la façon la plus brève et la plus
expressive. Elle n’omet rien de ce qui est essentiel à
notre salut et cependant elle est si concise qu’il n’y a pas
une pensée ni une parole superflue. Chaque idée trouve
sa place dans un ordre logique harmonieux et parfait.
En dire plus serait emphatique, moins serait incom-
plet. Elle aborde ici un point capital, celui du pardon
des offenses.
Nous ayant dit ce qu’est Dieu, ce qu’est l’homme, com­
ment est régi l’univers, comment accomplir notre tâche,
comment s’obtient le salut de l’humanité et de notre
âme, Jésus nous a expliqué ensuite ce qu’est notre ali­
ment spirituel et la façon dont nous pouvons l’obtenir.
Il en arrive enfin au pardon des péchés, problème cen­
tral de la vie.
Le péché, c’est la séparation de l’homme et de Dieu,
tragédie majeure de l’expérience humaine. Il a, bien
entendu, ses racines dans l’égoïsme. C’est essentiellement
une tentative pour s’emparer d’un bien auquel, en toute
justice, nous n’avons pas droit. C’est un essai d’existence
séparée, égoïste et personnelle, tandis que la Vérité de
l’Etre est que tout est UN.
Notre être réel est UN avec Dieu, il n’en est pas séparé,
il exprime Ses idées, manifeste la nature, la Pensée
dynamique de l’Esprit. Parce que nous sommes tous un
avec le grand Tout, dont nous faisons spirituellement
partie, il s’ensuit que nous ne faisons qu’un avec tous les
hommes.
Parce qu’en Lui nous avons la vie, le mouvement et
l’être, nous sommes au sens le plus absolu tous UN.
Le mal, le péché, la chute de l’homme sont essentielle­
ment la négation de cette Vérité dans notre âme. Nous
essayons de vivre séparés de Dieu. Nous essayons de nous
passer de Lui. Nous agissons comme si nous avions une
vie à nous, un esprit distinct, comme si nous pouvions
avoir des projets, des buts et des intérêts séparés des
Siens. S’il en était ainsi, cela signifierait que l’existence
n’est pas une et harmonieuse, mais un chaos de rivalités
et de luttes, que nous sommes entièrement séparés de
notre semblable et que nous pouvons lui faire du mal,
le voler, le blesser ou même l’anéantir, sans aucun dom­
mage pour nous-mêmes. Au contraire, plus nous vole­
rions les autres, plus nous nous enrichirions. Cela
impliquerait que, plus nous prendrions soin de nos inté­
rêts, plus nous serions indifférents au bien-être des
autres, mieux cela vaudrait pour nous. Naturellement, il
faudrait nous attendre à ce que les autres agissent de
même.
Or, si cela était, l'univers serait soumis à la loi de la
jungle, et tôt ou tard, il serait détruit par sa faiblesse
et son anarchie. Mais bien entendu, il n’en est rien et
c’est dans cette certitude que réside la joie de vivre.
Sans doute beaucoup de gens agissent comme s’ils
croyaient à cette anarchie et plus nombreux sont ceux
qui seraient indignés qu’on les soupçonnât d’y croire,
mais qui, néanmoins ont la vague impression que c’est à
peu près ce qui se passe, même s’ils sont incapables d’une
action consciente basée sur cette notion. Or, c’est la véri­
table cause du péché, de la rancune, de la malveillance,
de la jalousie, du remords, de tout le mal enfin.
Admettre que notre existence est indépendante et
séparée de Dieu est l’erreur capitale et nous ne pourrons
aller de l’avant tant que nous n’aurons pas tranché dans
le vif pour l’extirper à tout jamais. Jésus le savait bien,
et c’est pourquoi il a ajouté à ce point critique une clause
soigneusement élaborée qui va nous aider, sans risque
d’échec, à atteindre ce but qui est aussi le sien. Mais cette
clause n’est rien moins qu’un piège. Il a énoncé une con­
dition qui va nous forcer, sans possibilité d’échappatoire,
de réserve mentale ou de subterfuge quelconque, à
accomplir, dans sa plénitude et avec toutes ses consé­
quences, le grand ministère du pardon.
Quand nous récitons cette Grande Prière intelligem­
ment, en comprenant réellement ce que nous disons,
nous sommes subitement étreints comme par un étau,
de sorte que nous sommes obligés de faire face au pro­
blème, sans possibilité d’y échapper. Nous devons posi­
tivement et définitivement pardonner à tous ceux qui
ont pu nous nuire de quelque manière.
Jésus ne nous laisse pas la possibilité de nous dérober
à cette obligation fondamentale.
Il a ordonné sa Prière avec plus de subtilité qu’un
homme de loi rédigeant un contrat.
Il l’a formulée de telle sorte que dès que notre atten-
lion a etc attirée par celte clause, nous sommes obligés,
ou de pardonner à nos ennemis, sincèrement, ou de ne
jamais plus répéter cette prière.
On peut espérer que tous ceux qui liront ces lignes
avec compréhension, ne pourront plus jamais réciter
le Pater sans être décidés à pardonner.
Essayez donc de dire cette prière, désormais, sans
avoir pardonné du fond du cœur, il est probable que vous
serez incapable de la terminer, les mots vous resteront
dans la gorge.
Remarquez que Jésus ne dit pas : « Pardonne-moi
mes offenses et j’essaierai de pardonner aux autres » ou
bien « Je verrai s’il m’est possible » ou « Je pardonnerai
en général, avec toutefois quelques exceptions». Tl nous
oblige à déclarer que nous avons vraiment pardonné, et
pardonné à tous, et c’est de cette condition qu’il fait
dépendre notre droit au pardon divin. Qui donc ayant le
privilège de prier ne désirerait pas être pardonné et voir
ses fautes effacées. Qui serait assez fou pour chercher le
Royaume de Dieu sans désirer être libéré de son senti­
ment de culpabilité ? Personne, croyons-nous. Ainsi, nous
sommes pris à ce piège inéluctable où nous ne pouvons
demander notre liberté avant d’avoir libéré notre frère.
Le pardon c’est l’antichambre du Ciel. Jésus le savait
et il nous a amenés jusqu’à la porte.
Pour entrer, vous devez pardonner à tous ceux qui
vous ont nui, vous devez vous débarrasser de toute ran­
cune et de toute condamnation envers les autres, et, ce
qui n’est pas moins important, envers vous-même.
Vous devez pardonner aux autres et ayant mis un
terme à vos propres fautes, vous devez accepter le par­
don de Dieu, ou bien vous ne pourrez jamais progresser
dans la voie spirituelle. Vous devez vous pardonner à
vous-même, mais vous ne pourrez le faire sincèrement
que lorsque vous aurez pardonne d’abord aux autres.
Vous devez être prêt à vous pardonner aussi, car refuser
serait de l’orgueil spirituel. « Et c’est par ce péché que
tombèrent les anges».
Il faut que nous pardonnions, nous n’insisterons jamais
assez là-dessus. Qui n’a pas été blessé à un moment ou à
un autre de sa vie, vraiment blessé par quelqu’un,
déçu, trahi, offensé ? Ces souvenirs s’enfoncent comme
des flèches empoisonnées dans le cœur où elles occasion­
nent des plaies qui s’irritent et s’enveniment. Il y a un
seul remède à cela, les arracher et les jeter au loin. L’uni­
que moyen d’y arriver : pardonner.
Bien entendu, rien au monde n’est plus facile que de
pardonner à ceux qui ne nous ont fait qu’un léger tort.
Rien n’est plus facile que d’oublier un dommage sans
importance. C’est à la portée de tout le monde, mais ce
que la Loi de l’Etre exige, c’est que nous pardonnions
non seulement ces bagatelles, mais des choses si difficiles
à pardonner que, de prime abord, il nous semble impos­
sible de le faire. Le cœur désespéré, on s’écrie : « C’est
trop me demander, cette offense est trop grave, c’est
impossible, je ne peux l’absoudre».
Or, c’est de cette condition que l’Oraison Dominicale
fait dépendre le pardon de Dieu qui nous délivre du
péché et des limitations. On ne peut échapper à la Loi. Il
faut pardonner si grave que soit le mal qu’on nous a fait,
si cruelle qu’ait été notre souffrance. Nous le devons.
Si vos prières sont inefficaces, cherchez en vous-même
s’il n’y a pas 'encore quelqu’un à qui vous devez pardon­
ner. Si un vieux grief ne vous a pas laissé une rancune
tenace. Cherchez si vous n’avez pas une haine inavouée.
Elle peut être camouflée par le sentiment d’avoir raison
contre un individu, une classe sociale, une religion que
vous désapprouvez peut-être, un parti politique, que
sais-je ? S’il en est ainsi, il faut vous hâter de pardonner,
et quand cela sera fait, vous obtiendrez probablement
votre exaucement.
Si vous ne pouvez pas pardonner maintenant, vous
devrez attendre votre démonstration, jusqu’à ce que vous
puissiez le faire sans restriction, et il faudra remettre à
plus tard la suite de l’Oraison Dominicale, ou renoncer
par votre attitude au pardon de Dieu.
Libérer les autres équivaut à vous libérer vous-même,
parce que la rancune est en effet, une forme de l’escla­
vage. C’est une vérité cosmique, qu’il faut être deux pour
faire un prisonnier : le prisonnier et le geôlier. On n’est
pas prisonnier de soi-même, chaque prisonnier doit être
gardé et le gardien n’est pas plus libre que son prison­
nier.
Lorsque vous avez du ressentiment contre quelqu’un,
vous êtes lié à cette personne par un lien cosmique, véri­
table chaîne, quoi qu’elle soit spirituelle. Vous êtes lié
par un lien cosmique à ce que vous haïssez. Cette seule
personne que vous détestez peut-être dans le monde est
celle à laquelle vous vous attachez par un maillon plus
fort que l’acier. Désirez-vous continuer à vivre ainsi ?
Rappelez-vous ; vous appartenez à la chose à laquelle
vous êtes attaché par la pensée et, tôt ou tard, si ce lien
ne cède pas, l’objet de votre rancune sera attiré de nou­
veau dans votre vie, pour y causer peut-être encore des
ravages. Allez-vous vous permettre de courir ce risque ?
Bien entendu, personne ne voudrait s’exposer à ce dan­
ger. Donc, c’est clair. Vous devez couper ces liens par
un acte de pardon spirituel sincère et catégorique. Déliez-
le et laissez-le aller.
En pardonnant, vous vous libérez, vous sauvez votre
âme. Et, parce que la loi de l’Amour est la même pour
tous, vous aidez celui qui vous a offensé à sauver la
sienne.
Mais comment ? Au nom de quelle bonté, de quelle
sagesse l’acte magique du pardon peut-il s’accomplir,
alors que nous avons été si profondément meurtris, qu’il
nous a été impossible de pardonner, malgré le désir que
nous en avions ? Nous avons essayé, essayé, mais en vain,
la tâche était trop au-dessus de nos forces.
La technique du pardon est pourtant assez simple. La
chose essentielle c’est de consentir à pardonner. Si vous
le désirez, la plus grande partie de la tâche est déjà
accomplie.
Beaucoup redoutent de pardonner à quelqu’un, parce
qu’ils ont l’impression, fausse d’ailleurs, que cela impli­
que pour eux l’obligation d’avoir de l’amitié pour cette
personne. Heureusement il n’en est rien. Nous ne sommes
pas obligés d’aimer un être pour lequel nous n’éprouvons
aucune sympathie. En effet, il est aussi impossible d’ai­
mer sur commande que d’essayer de retenir le vent dans
sa main fermée. En vous y contraignant, vous finirez par
le détester plus que jamais.
On pense, en général, que lorsqu’on a été offensé, on
doit, en bon chrétien, s’efforcer d’aimer le coupable. Et
comme c’est tout à fait impossible, la souffrance est plus
profonde encore et s’augmente du sentiment d’un échec
et de culpabilité. Nous ne sommes pas obligés d’éprouver
de l’amitié pour chacun. Mais nous devons avoir pour
tout le monde cet amour, cette charité dont parle la
Bible, qui n’est autre qu’une bienveillance active mais
impersonnelle vis-à-vis de tous. Cela ne concerne donc
pas nos sympathies personnelles, mais nous procure tou­
jours tôt ou tard un sentiment de paix et de bonheur.
Voici la méthode pour pardonner. Isolez-vous, recueil­
lez-vous. Récitez une prière qui vous plaise ou lisez un
chapitre de vla Bible. Dites alors tranquillement : € Je
pardonne librement et entièrement à (en mentionnant
le nom du coupable), je le délivre et je le laisse aller. Je
lui pardonne entièrement tout ce qui se rapporte à cette
affaire. En ce qui me concerne, c’est fini pour toujours.
J’ai confié le fardeau de ma rancune au Christ qui est en
moi. Maintenant celui qui m’a offensé est libre et je me
sens libéré aussi. Je lui souhaite du bien dans toutes les
circonstances de sa vie, l’incident est clos. La Vérité du
Christ nous a libérés tous les deux. J’en remercie Dieu *.
Puis levez-vous et vaquez à vos affaires.
Il ne faut jamais répéter cet acte de pardon. Vous
l’avez fait une fois pour toutes et le renouveler serait
répudier tacitement le travail accompli.
Plus tard, lorsque le souvenir de l’offense vous revien­
dra à l’esprit, bénissez le coupable et chassez cette pen­
sée. Agissez ainsi aussi fréquemment que cette pensée se
représentera. Avec le temps elle reviendra de moins en
moins souvent et vous finirez par l’oublier tout à fait.
U se peut qu’après un intervalle plus ou moins long,
toute cette affaire vous revienne à la mémoire, mais vous
vous apercevrez que toute amertume et toute rancune
auront disparu et qu’enfîn, vous êtes libres tous deux, de
la liberté parfaite des enfants de Dieu. Votre pardon est
complet. Vous éprouverez une joie merveilleuse quand
vous l’aurez compris.
Tout le monde devrait pratiquer un pardon général
chaque jour. Lorsque vous priez, prononcez une amnistie
générale pour tous ceux qui ont pu vous nuire de quel­
que façon que ce soit, sans préciser les offenses, dites
simplement : « Je pardonne librement à tout le monde ».
Puis, pendant la journée, si la pensée de quelque grief
ou de quelque rancune vous revient à l’esprit, bénissez
l’offenseur et pensez à autre chose.
Cette attitude bientôt vous débarrassera de toute ran­
cune et de toute condamnation et l’effet sur votre bon­
heur, votre santé physique et votre vie en général sera
radical.
Ne nous induis pas en tentation mais délivre-nous du
mal :
Cette phrase a probablement soulevé à elle seule plus
de controverses que tout le reste de la Prière. Elle cons­
titue une véritable pierre d’achoppement pour beaucoup
de gens sincères. Ceux-ci, sentent avec raison, que Dieu
ne peut induire quelqu’un en tentation, c’est-à-dire le
pousser à faire le mal, quelles que soient les circonstan­
ces, c’est pourquoi ces paroles ne leur paraissent pas
exactes.
Cela explique qu’on ait essayé souvent de modifier ce
texte. Beaucoup ayant l’impression que Jésus n’avait
pas prononcé les paroles qu’on lui attribuait, ont cherché
à exprimer ce qu’ils croyaient être plus en rapport avec
le ton général de son enseignement. On a tenté des
efforts héroïques pour faire dire quelque chose de diffé­
rent au texte grec original. Eh bien tout cela est inutile.
Cette phrase exprime parfaitement le sens profond du
message.
Souvenez-vous que l’Oraison Dominicale embrasse
toute la vie spirituelle. Quoique condensée dans sa for­
me, elle constitue cependant un manuel complet du déve­
loppement de l’âme, et Jésus ne connaissait que trop bien
les périls subtils et les difficultés qui peuvent assaillir
celle-ci, une fois dépassées les étapes préliminaires de
son évolution. Ceux qui n’en sont encore qu’aux premiers
échelons ne les éprouvent pas et ils sont tout disposés à
conclure que cette clause n’était pas nécessaire. Elle est
cependant indispensable, voici pourquoi.
Plus vous priez et passez de temps en méditation, plus
votre sensibilité se développe. Ceci est parfait, mais toute
chose a son revers. Plus votre sensibilité s’affine et se spi­
ritualise, plus vos prières ont de puissance et d’efficacité.
Mais, par cela même vous devenez plus accessible à cer­
taines formes de tentations qui n’assiègent pas les
novices. Plus vous vous apercevez aussi, que pour des
fautes vénielles, que l’on considère comme insignifiantes,
vous êtes puni sévèrement, et c’est bien ainsi. Cela vous
tient en Haleine.
Les transgressions qui semblent minimes : < Les petits
renards qui ravagent la vigne », affaibliraient notre éner­
gie spirituelle si nous n’y mettions ordre immédiatement.
Certes, arrivé à un certain niveau, personne n’est tenté
de voler un portefeuille ou de cambrioler une maison en
y pénétrant par effraction, mais cela ne veut pas dire
qu’oa ne rencontrera pas d’autres difficultés, d’autant
plus périlleuses qu’elles seront plus subtiles.
A mesure que nous avançons, de nouvelles et puissan­
tes tentations nous attendent en effet sur la Voie, tou­
jours prêtes à nous faire trébucher si nous ne sommes pas
attentifs. Tentation de nous mettre en avant, de travail­
ler à notre propre gloire plutôt qu’à celle de Dieu ; désir
de distinctions et d’honneurs personnels, de gains maté­
riels même, tentation de nous laisser influencer par nos
préférences personnelles dans nos rapports avec autrui,
alors que c’est un devoir sacré d’agir avec impartialité.
Enfin, plus grave que tous les autres, le péché d’orgueil
spirituel, aux conséquences mortelles, ce péché qui, en
vérité, est « la suprême faiblesse des nobles âmes », tend
ses pièges sur la route.
La supériorité et le contentement de soi ont fait chan­
celer beaucoup de belles âmes qui avaient triomphé de
toutes les embûches. Un rideau de fer est tombé entre
Dieu et elles.
Un grand savoir entraîne une grande responsabilité.
Trahir celle-ci c’est s’exposer à un châtiment terrible.
« Noblesse oblige » est surtout vrai dans les choses spi­
rituelles. La connaissance de la Vérité, si faible soit-elle,
est pour l’humanité un dépôt sacré qu’on ne peut trahir.
Quoiqu’il ne faille pas « Jeter des perles aux pourceaux,
ni imposer la Vérité où on ne veut pas l’accueillir», il
faut cependant faire avec sagesse tout son possible pour
faire connaître Dieu, afin que pas un seul de « ses petits »
n’ait faim, par la faute de notre égoïsme ou de notre
négligence «Pais mes agneaux, pais mes brebis».
Les écrivains mystiques de jadis étaient si conscients
de ce danger qu’avec leur sens de l’allégorie, ils ont
comparé l’âme avançant sur la voie spirituelle à un voya­
geur qui, à chaque étape, sera soumis à différentes
épreuves, avant de franchir certaines portes. S’il en sor­
tait victorieux, il poursuivait sa route avec la bénédiction
de celui qui l’avait défié, sinon il lui était interdit de
continuer.
Quelques âmes inexpérimentées désirant s’élever plus
rapidement souhaitent imprudemment être mises à
l’épreuve et cherchent des difficultés de toutes natures,
comme si leur propre personnalité ne représentait pas
assez de tentations à surmonter.
Oubliant la leçon de l’épreuve subie par Notre Sei­
gneur dans le désert, oubliant l’injonction « Tu ne ten­
teras pas le Seigneur ton Dieu », elles sont tombées dans
cette erreur et les conséquences ont été lamentables.
C’est pourquoi Jésus a inséré dans la Prière cette
clause où nous demandons de ne pas avoir à faire face à
des épreuves trop difficiles pour notre niveau de compré­
hension du moment.
Si nous prions comme nous le devons pour obtenir la
Sagesse, l’intelligence, la pureté et l’aide du Saint-Esprit,
nous ne nous heurterons jamais à des difficultés dépas­
sant nos forces spirituelles. Rien ne pourra vous faire
de mal. Voici je suis avec vous tous les jours jusqu’à la
fin du monde.
Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles,
le règne, la puissance et la gloire. Amen.
Ces paroles magnifiques résument cette vérité essen­
tielle : Dieu est omniprésent et omnipotent. Il est tout
en tout. Il est à la fois Celui qui fait l’action, l’action elle-
même et l’œuvre terminée. On pourrait même ajouter
qu’il est le spectateur. Le Règne, dans ce sens, c’est toute
la création sur n’importe quel plan, car elle révèle la Pré­
sence de Dieu — Dieu en tant que manifestation et
expression.
La Puissance est, naturellement, celle de Dieu. Nous
savons qu’il est le Pouvoir Unique, c’est pourquoi quand
nous agissons ou que nous prions, c’est en réalité Dieu
qui agit par notre intermédiaire. De même que le pia­
niste produit des sons au moyen de ses doigts. Dieu se
sert de l’humanité pour accomplir Son œuvre. C’est à Lui
qu’appartient la Puissance. Quand vous priez, si vous
pensez fermement qu’en réalité Dieu agit par votre inter­
médiaire, votre prière en deviendra infiniment plus
efficace. Dites « Dieu m’inspire ». Quoique vous ayez à
faire, ne cessez de penser c L’Intelligence Divine est à
l’œuvre à travers moi maintenant >, cela vous permettra
d’accomplir les tâches les plus ardues avec un succès
extraordinaire.
Le changement merveilleux que nous constatons à
mesure que nous prenons conscience de ce que signifie
vraiment la présence de Dieu, transfigure tous les aspects
de notre vie ; la douleur se transforme en joie, la vieil­
lesse en jeunesse, l’ombre en lumière. Voilà ce qu’est la
gloire. Cette gloire à laquelle nous accédons est naturel­
lement celle de Dieu. La félicité qui nous est révélée par
cette expérience n’est autre que Dieu Lui-même, Dieu,
qui à travers nous connaît cette félicité.
Depuis quelques années l’Oraison Dominicale a sou­
vent été écrite au mode indicatif. Ainsi la phrase < Que
Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite» devient
«Ton règne est venu, Ta volonté s’accomplit». Si de
telles paraphrases sont intéressantes et suggestives, leur
importance n’est pas vitale. La forme affirmative de la
prière devrait être employée pour le travail de guérison,
mais ce n’est qu’un des cas où cette forme soit nécessaire.
Jésus usait surtout de l’invocation et l’emploi de cette
forme est essentiel pour le développement de l’âme. Il
ne faut pas la confondre avec la prière qui n’est qu’une
supplication où l’on s’adresse à Dieu en gémissant
comme un esclave implorant une grâce de son maître.
Ceci est toujours une erreur. La forme la plus haute de
la prière est la contemplation, où la pensée et le penseur
deviennent UN, réalisant l’Unité mystique, mais on en
fait rarement l’expérience au commencement de son
développement spirituel. Priez de la façon qui vous est
la plus facile, car la façon la plus simple est toujours la
plus efficace.
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et
je vous donnerai du repos.
Mat. 11. : 28.

L’Eternel est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-


je crainte ? L’Eternel est le soutien de ma vie ; de qui
aurais-je peur ?
Si une armée campait contre moi, mon cœur n'aurait
aucune crainte. Si une guerre s’élevait contre moi, je
serais malgré cela plein de confiance.
Ps. 27 : 1, 3.

Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ; et les fleu­


ves ils ne te submergeront point ; si tu marches dans le
feu, tu ne te brûleras pas, et la flamme ne t’embrasera
pas.
Esaïe 43 : 2.

Dans le temps où il rechercha VEternel, Dieu le fit


prospérer.
II Chron. 26 : 5.
PSAUME 23
de D avid

L’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien.


Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me conduit près
des eaux paisibles.
Il restaure mon âme, il me conduit dans les sentiers de la
justice à cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne
crains aucun mal : car tu es avec moi ; ta houlette et ton bâton
me rassurent.
Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ;
tu oins ma tête et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce m’accompagnent tous les jours
de ma vie ; et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la
fin de mes jours.
LE BON BERG ER

Méditation sur le Psaume 23

Le vingt-troisième Psaume est un traitement spirituel sous


forme de poème. Lisez cette méditation plusieurs fois en vous
arrêtant à chaque affirmation et en vous efforçant d’en compren­
dre la signification.

L'Eternel est mon berger : L’Eternel c’est Dieu et c’est


en particulier ma propre connaissance de la Vérité, puis­
que cette connaissance est la Présence de Dieu en moi,
mon Christ intérieur. C’est mon berger. Le Berger prend
soin de ses brebis et l’Eternel prendra soin de moi parce
que je Le cherche par cette méditation. Il suffit que je
comprenne cette Vérité, que l’Eternel est mon Berger
pour que tout ce qui est négatif dans ma vie disparaisse.
Je ne manquerai de rien : J’ai foi dans cette affirma­
tion et je l’accepte entièrement, donc je n’aurai plus de
craintes. Je crois sincèrement que je ne manquerai de
rien.
Il me fait reposer dans ses verts pâturages : les verts
pâturages symbolisent l’harmonie parfaite de ma vie,
l’abondance de tout ce dont j’ai besoin, toujours et pas
seulement comme une démonstration temporaire, c’est
pour cela qu’on peut dire que je m’y « repose ».
Il me dirige près des eaux paisibles : Dans la Bible,
l’eau est le symbole de l’âme. Me diriger près des eaux
paisibles veut dire que par la prière, la Puissance de
Dieu apaise mon âme en m’accordant une paix parfaite.
Je sais qu’une fois mon âme en paix, ma démonstration
doit avoir lieu et que ma seule tâche est de faire naître
cette paix.
Par cette méditation je pratique la Présence de Dieu.
C’est-à-dire que je prie pour avoir la paix, et je sais que
cette grâce me sera accordée.
Il restaure mon âme : C’est la promesse de mon salut
absolu. Ma prière est exaucée dès à présent. La paix de
Dieu remplit mon âme. Toutes mes difficultés sont sur­
venues parce que mon âme s’est séparée en pensée de sa
Source Vivante. Je me croyais séparé de Dieu, je l’étais
donc en vérité, et ceci m’a chargé d’un fardeau de res­
ponsabilité, d’égoïsme, de peur et de limitation : ce qu’on
a appelé «chute de l’homme». Ce texte cependant me
promet définitivement la restauration de mon âme, de
mon entendement divin originel, et il me garantit ma
liberté. J’affirme que ceci est vrai maintenant. Je
demande à être délivré entièrement de toutes mes diffi­
cultés. Je réclame la santé parfaite, le bonheur et la
prospérité qui me sont réservés. Je suis libre.
Il me conduit dans les sentiers de la justice à cause
de son nom : Le mot «justice» dans ce verset, signifie
«pensée juste». Or, je sais que des pensées justes à
l’égard de n’importe quelle situation provoquent, infail­
liblement, la guérison et la sécurité. Ce sont les pensées
erronées qui créent le mal; le bien, par contre est le
résultat de pensées justes, c’est-à-dire conformes à la
vérité spirituelle : Christ en moi, mon Bon Berger, me
conduit dans le sentier des pensées justes, donc tout ira
bien pour moi désormais. Dans la Bible, « le nom *
révèle la nature, le caractère de celui qui le porte. La
nature de Dieu, c’est la toute Puissance, le Bien omnipré­
sent, l’Amour infini. Je sais que cet amour m’entoure de
sollicitude et rétablit l’ordre dans mes affaires.
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort
je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi : Je n’aurai
jamais plus peur de quoi que ce soit, car Toi, mon bon
Berger, Tu es avec moi. Je sais que Tu es tout Amour,
toute Puissance, Tu me protèges, et nous sommes UN,
maintenant et pour toujours.
Je sais que partout où je serai, Tu seras là, Toi aussi.
Je sais que, parce que Tu es la Vie, il n’y a pas de mort.
Je retiens, du reste, que la Bible ne parle pas de la mort,
mais de l’ombre de la mort, qui est notre croyance faus­
se. Il n’y a pas de mort, mais la perte apparente de Ta
Présence.
Ta houlette et Ton bâton me rassurent : Je sais que Ta
Loi est immuable, parce que Tu es le Principe Divin, et
je sais que ma parole monte jusqu’à Toi dans cette médi­
tation et qu’elle ne retournera pas vers moi sans effet,
parce que je suis Ton enfant et l’héritier de Ton
Royaume.
Tu dresses devant moi une table en face de mes adver­
saires : Mes adversaires ce sont mes propres pensées,
mes doutes, mes craintes, mes critiques à l’égard des
autres et la condamnation de moi-même, car « chacun a
pour ennemis les gens de sa maison ». Mais ceux-ci n’ont
plus le pouvoir de me nuire, parce que je prononce la
Parole de Vérité, et mon Bon Berger m’accordera une
démonstration glorieuse même quand tout semble perdu.
Tu oins d’huile ma tête : Dans la Bible, l’huile et le
baume sont des symboles de joie, de louange et de grati­
tude. Ce verset m’assure que je serai sauvé de toutes
mes difficultés. Oindre d’huile est aussi un symbole de
consécration, et en méditant ainsi sur cette Vérité, je
suis consacré à nouveau enfant parfait de Dieu. Je bénis
Dieu de Son ineffable bonté. Je Le remercie de Sa sou­
veraine et constante sollicitude à mon égard. Je Le loue
de la gloire de Son Nom. Je Le remercie surtout de Son
exaucement parfait et miséricordieux qui aplanit mes
difficultés actuelles.
Et ma coupe déborde : Ces paroles confirment la plé­
nitude et la perfection de ma démonstration, car Dieu
ne me délivrera pas seulement de mes ennuis, mais II
me donnera en outre, la solution claire, complète et
satisfaisante du problème qui me préoccupe. Il me libé­
rera des causes sous-jacentes qui le déterminaient, ce qui
le fera disparaître à tout jamais de mon existence. Quand
mon Bon Berger emplit ma coupe, non seulement elle est
pleine, mais encore elle déborde.
Oui le bonheur et la grâce m ’accompagneront tous les
jours de ma vie : Parce que je sais que pour être efficace
toute prière doit se terminer par des remerciements et
une déclaration de foi, je Te remercie maintenant,
Amour Divin et Infini, de m’avoir exaucé. Je loue Ta
perfection ineffable et l’harmonie parfaite, la paix et le
triomphe qui seront sûrement miens.
J’affirme ce triomphe, je le réclame, je me l’approprie,
Il est à moi.
Et f habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la
fin de mes jours : Dieu merci, je sais maintenant, en véri­
té, que l’Etemel est mon Berger, et que je n’aurai jamais
besoin de rien. Je le sais et je le crois. Mon âme est enra­
cinée dans la Vérité. Ta Présence ne me quitte pas et me
donne le repos. Maintenant, ni crainte, ni doute, ne peu­
vent y pénétrer. Je suis Ton fils, le Fils de Ta Maison,
une maison qui n’est pas construite par des mains mor­
telles. L’Eternel est aux Cieux, et j ’habiterai avec Toi
dans Ta maison jusqu’à la fin de mes jours.

Tout est Bien. — Tout est Accompli


PSAUME 91
de David

Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut, repose à l'ombre


du Tout-Puissant.
Je dis à l’Eternel : Mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en
qui je me confie.
Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et
de ses ravages.
Il te couvrira de ses plumes et tu trouveras un refuge sous ses
ailes. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole
de jour.
Ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui
frappe en plein midi.
Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite, tu ne
seras pas atteint.
De tes yeux seulement tu regarderas, et tu verras la rétribu­
tion des méchants.
Car tu es mon refuge 0 Eternel ! Tu fais du Très-Haut
ta retraite.
Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n'approchera de ta
tente.
Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes
voies ;
Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte
contre une pierre.
Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic, tu fouleras le lionceau
et le dragon.
Puisqu’il m’aime, je le délivrerai ; je le protégerai puisqu’il
connaît mon nom.
Il m’invoquera et je lui répondrai ; je serai avec lui dans la
détresse. Je le délivrerai et je le glorifierai.
Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut.
L’ABRI DU TRES HAUT

Psaume 91

Le quatre-vingt-onzième Psaume est un des plus


magnifiques chapitres de toute la Bible. C’est un de ceux
que tout le monde sait par coeur. Mais comme tant de
passages de la Bible, cependant bien connus, il est mal­
heureusement parmi ceux qui sont le moins compris. Il
doit être interprété, bien entendu, spirituellement, et
c’est seulement ainsi qu’on en pénètre le sens réel.
Comme le reste des Ecritures Saintes, la pensée sous-
entendue se développe en une suite de symboles, et c’est
en étudiant leur sens caché qu’on assimile vraiment cette
prière.
On a appelé le livre des Psaumes la «Petite Bible»,
et il constitue certes, un trésor incomparable de richesses
spirituelles Cette admirable collection de poèmes lyri­
ques, dramatiques, clégiaques, répond à tous les états
d’âme, à tous les besoins de l’humanité. A travers les
siècles de l’Histoire Sainte dans l’Ancien Testament et
dans le Nouveau, ils ont été une source intarissable d’ins­
piration et de réconfort pour des êtres de toutes condi­
tions et on peut dire sans risque de se tromper que nulle
âme en peine n’a jamais eu recours en vain aux Psaumes.
Lorsqu’on le comprend scientifiquement, le quatre-
vingt-onzième Psaume est une des prières les plus puis­
santes qu’on ait jamais écrites. En le méditant et en l’étu­
diant spirituellement chaque jour, des gens de tous les
milieux ont été délivrés de ce qui les tourmentait, même
ceux qui, n’ayant pas prié depuis des années, ont eu
recours à lui, dans une circonstance critique, ont pu sur­
monter leurs difficultés en ne le saisissant cependant que
superficiellement. On comprendra donc facilement qu’il
vaille la peine d’en bien connaître au moins les idées
principales. Ainsi, on aura toujours à sa disposition une
prière pratique d’une efficacité incomparable.
Pour obtenir le maximum de ce Psaume, il faut le
lire tranquillement, s’arrêter, après chaque phrase, pour
méditer la signification qu’en donne le commentaire, y
acquiescer mentalement, puis continuer. Rappelez-vous
que tout ceci est encore une manière de prier. La prière,
c’est essentiellement penser à Dieu, pas nécessairement
s’adresser à Lui, si utile que cela soit parfois. C’est pour­
quoi pendant que vous méditez ce Psaume, que vous
analysez ce texte, et en pénétrez la signification, vous
priez très efficacement.
Si vous êtes en butte à des difficultés particulières, et
surtout si vous êtes assaillis par le doute ou la crainte,
vous vous apercevrez qu’après avoir étudié à fond cette
prière, deux ou trois fois de suite, votre inquiétude se
sera presque complètement dissipée. Vous considérerez
les choses d’un point de vue différent et c’est ce change­
ment de mentalité qui produit les résultats.
Considérons maintenant la prière en détail, en l’étu­
diant, verset après verset.
Celui qui demeure dans l'abri du Très-Haut repose à
l'ombre du Tout-Puissant : L’abri du Très-Haut c’est
votre propre conscience, et cette découverte est la plus
importante et la plus pratique qu’on puisse faire en
science spirituelle. On se trompe bien souvent en suppo­
sant que l’Abri du Très-Haut existe quelque part hors
de soi-même, au-delà des mers ou là-haut dans le ciel.
Cette erreur ne nous procure, généralement, que des
déceptions, car l’efficacité de notre prière en effet,
dépend de la mesure où nous nous approchons de Dieu,
et comme nous ne pouvons entrer en contact avec Lui
qu’en Le cherchant en nous-mêmes et jamais hors de
nous, tant que nous cherchons un secours extérieur, il est
évident que nous ne pouvons atteindre notre but. Jésus a
insisté à maintes reprises sur cette vérité qui est, sans nul
doute, la base même de son enseignement. « Cherchez
d’abord le Royaume de Dieu », disait-il, et quand on lui
demandait où se trouvait ce royaume, Il répondait : « Le
Royaume de Dieu est en vous ». Il a dit encore : « Quand
tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte », c’est-à-
dire retirez-vous dans votre propre conscience, et détour­
nez votre attention des choses extérieures. Du reste, cette
doctrine de la place secrète et des beautés que l’on peut
y découvrir est enseignée partout dans la Bible.
Reposer à l’ombre du Tout-Puissant, c’est vivre sous la
protection de Dieu Lui-même. « A l’ombre » est une
image qui évoque le bien-être et la sécurité. Les Orien­
taux et surtout ceux vivant aux confins du désert, tels
que les peuples de la Palestine, considèrent le soleil
comme un danger, un ennemi même, dont il faut se pro­
téger.
En Occident, en général, nous le regardons au contraire
comme notre meilleur ami, et nous ne nous lassons
jamais de ses rayons, mais en Orient, il en est autrement,
l’ombre y est un sanctuaire, une sécurité, « l’ombre d’un
grand rocher, dans une terre altérée». Le voyageur
exténué, en arrivant à l’étape, s’étend à l’ombre pour y
jouir, enfin, d’un repos bien gagné, il sent que maintenant
il est en sûreté.
Et maintenant, remarquons que Dieu est appelé ici
« le Tout-Puissant » et que cet attribut a été choisi parmi
tant d’autres que la Bible donne à Dieu, pour que nous
comprenions que, puisqu’il possède le Pouvoir Suprême,
Il peut vaincre nos difficultés présentes si graves qu’elles
nous apparaissent. «Avec Dieu tout est possible». Mais
n’oubliez pas que cette promesse ne concerne que celui
qui « demeure » à l’ombre du Tout-Puissant. Si nous ne
faisons qu’entrer rapidement, de temps à autre, dans
cette Place Secrète, quand nous sommes dans la peine,
on ne peut guère dire que nous y demeurons. Dieu vient
toujours à notre secours quand nous prions, mais si nous
ne pensons que rarement à Lui, il nous sera peut-être
très difficile d’entrer en contact avec Lui dans un
moment critique ou quand, trop bouleversés, nous som­
mes incapables de prier.
Par la prière et la méditation régulières et quotidien­
nes, nous demeurons dans la Place Secrète du Très-Haut,
nous pouvons donc espérer nous reposer à l’ombre et
jouir de la protection de ce Pouvoir, qui est vraiment
Tout-Puissant.
A ce point, nous remarquons un changement dans la
forme du Psaume. Il passe de la troisième personne à la
première. C’est un effet littéraire d’une rare habileté.
Observez que le poème commence en affirmant d’une
façon catégorique la force irrésistible de la prière. Il
énonce une Loi Générale cosmique avec un détachement
tout scientifique. Pour vous faire comprendre, sans
erreur possible, que cette loi est générale dans l’univers
et qu’en aucun cas, vous ne pouvez y faire exception, il
emploie la première personne et vous fait dire « J e» .
Métaphysiquement, il vous oblige à vous écrier JE
SUIS.
Je dis à VEternel : Mon refuge et ma forteresse, mon
Dieu en qui je me confie.
L’Eternel c’est Dieu, et c’est surtout votre propre
connaissance de la Vérité, car cette connaissance est en
elle-même la Présence de Dieu en celui qui réalise son
Christ intérieur.
Comment la connaissance peut-elle être une Pré­
sence ? La science traditionnelle qui est intellectuelle, ne-
le peut, mais la vraie connaissance de Dieu n’est pas une
théorie intellectuelle, c’est une expérience réelle non du
cerveau, mais du coeur, et en vérité c’est une Présence,
celle de l’Etre supérieur, du véritable Moi, Esprit pur.
C’est être un avec Dieu.
En général, ce n’est d’abord que vaguement et par
intermittence qu’on entre en contact avec le Moi Réel ;
c’est cette expérience spirituelle que l’on nomme intui­
tion.
Puis, en priant régulièrement, d’une façon scientifique,
et surtout si l’on prie pour recevoir l’inspiration, les
rayons incertains de l’intuition deviennent de plus en
plus forts et lumineux, pour se transformer enfin en une
perception nette et définie de la Présence de Dieu. Il
devient alors vraiment l’Eternel. Il faut cependant
comprendre qu’il n’est pas nécessaire d’éprouver nette­
ment la Présence Divine pour obtenir le concours de
Dieu. Le fait même de prier implique que l’action de
Dieu se manifeste dans votre conscience, or l’action de
Dieu produit toujours des résultats.

En qui je me confie :
Si déprimé et inquiet que vous soyez, si plein de doute
et d’appréhension que vous vous sentiez, le fait même de
prier prouve que vous avez au moins assez de foi pour
le faire. Et continuer à prier, malgré les doutes quant
aux résultats, c’est la toute petite graine de sénevé, la
foi qui, Jésus l’a dit, est suffisante.
«En qui je me confie», exprime votre détermination
de vous fier à Dieu, malgré les apparences. Vous êtes
décidé, maintenant, à vous fier à Dieu, en pratique, en
cessant de vous tourmenter et d’avoir peur. C’est en ceci
que consiste l’emploi légitime et spirituel de la volonté.
Votre volonté est une faculté divine et elle a sa propre
place dans la vie spirituelle. Bien entendu, on peut en
mésuser. Nous ne devons pas essayer de provoquer des
événements par l’exercice direct de notre volonté, même
pour tenter une guérison physique. Mais c’est notre
volonté qui décide si oui ou non nous allons prier, céder
à la peur ou non, résister à la tentation ou non.
En ce qui concerne la tentation, il est notoire que, de
la lutte, la volonté sort souvent vaincue, mais c’est parce
qu’elle devrait être employée, non à combattre la tenta­
tion directement, mais à prier, afin de n’y pas succomber.

Je me confie à Lui :
Signifie, non pas que vous vous sentez déjà en sécu­
rité, mais que malgré le danger, vous choisissez par
l’exercice correct de votre volonté, de mettre votre
confiance dans l’Amour de Dieu, au lieu de croire en la
puissance du danger imminent.
A ce point, la forme du poème change de nouveau, le
Psalmiste abandonne cette fois la première personne
pour la deuxième.
Vous avez déjà prononcé le JE SUIS, vous avez
reconnu et la puissance, et la bonté de Dieu, et le fait de
la Présence vivante de Dieu en vous et à vos côtés. Vous
avez décidé par un acte spirituel de volonté, de vous fier
à Dieu, et par cela même, vous Lui avez permis de
Se manifester dans votre vie.
Vous avez accompli votre rôle. Maintenant la Parole
de la Vérité vous donne l’assurance absolue que votre
prière sera exaucée, que d’une façon ou d’une autre, non
pas nécessairement celle que vous attendez, mais que
d’une manière efficace, vous serez sauvé des périls vous
menaçant.
De nouveau l’instinct dramatique oriental accentue
cette grande vérité en employant la deuxième personne.

Car c’est Lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la


peste et de ses ravages. Il te couvrira de ses plumes. Et
tu trouveras un refuge sous ses ailes. Sa fidélité est un
bouclier et une cuirasse.

Inutile de dire que le filet de l’oiseleur et la peste et


ses ravages doivent être interprétés au sens le plus géné­
ral, ce sont les périls de toutes sortes, matériels, moraux
ou spirituels, qui peuvent menacer votre bien-être. Ils
représentent des dangers qui assiègent les enfants des
hommes dans la vie quotidienne.
Cependant, vous ne devez pas éprouver d’appréhen­
sion, car votre protection vous est maintenant assurée
dans une de ces belles illustrations de la vie de tous les
jours, qui se trouvent si souvent dans la Bible. Quel
enfant n’a pas regardé avec joie la scène familière où la
mère poule, au moindre signe de danger, assemble ses
poussins sous ses ailes, et les couvre de «ses plumes >,
pour les abriter. C’est ainsi que Dieu vous protège, contre
tout péril, une fois que vous avez décidé de vous fier à
Lui.

Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse :


C’est la connaissance de la Vérité sur Dieu et l’homme
qui provoque la démonstration. On ne peut pas user
directement de la Vérité Divine. Mais c’est la connais­
sance de cette Vérité elle-même qui rétablit la perfection.

< Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affran­


chira ».
Tu ne craindras ni les erreurs de la nuit, ni la flèche
qui vole le jour, ni la peste qui marche dans les ténè­
bres, ni la contagion qui frappe en plein m idi :
Ces deux versets, ainsi que le verset 13, constituent
une analyse superbe et rationnelle de la nature psycho­
logique de l’homme. Les caractéristiques respectives de
notre conscient et de notre subconscient sont mises en
évidence avec une profonde science. Pour des fins pra­
tiques, on peut classer tous les soucis en deux catégories :
ceux qui appartiennent au conscient et ceux qui appar­
tiennent au subconscient, et il faut donc les traiter en
conséquence.
La flèche qui vole de jour et la contagion qui frappe
en plein midi se réfèrent aux difficultés que vous
connaissez : un mal physique, un problème de la vie quo­
tidienne, etc. Ces difficultés qui vous sont pleinement
connues, vous cherchez d’une façon ou d’une autre à les
vaincre. C’est pour ainsi dire un problème exposé à la
clarté du jour.
Les terreurs de la nuit et la peste qui marche dans les
ténèbres impliquent, au contraire, quelque chose que
vous ignorez, qui taraude votre subconscient ou ne vous
est pas perceptible dans le monde extérieur. La psycho­
logie a démontré de façon irréfutable que la plupart de
nos difficultés ont leurs racines cachées dans la profon­
deur du subconscient, et que celui-ci renferme une quan­
tité considérable de forces obscures dont nous ignorons
la présence. Ce sont, en effet, les terreurs de la nuit
mentale, la peste dans les ténèbres.
Dans un sens moins personnel, elles se réfèrent au dan­
ger extérieur, que vous ne percevez pas encore, par
exemple : un accident imminent, des agissements de
gens qui vous sont secrètement hostiles.
Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite,
tu ne seras pas atteint, de tes yeux seulement tu regar­
deras et tu verras la rétribution des méchants :
On a mal compris cette clause. On l’a interprétée
comme si Dieu usait d’un certain favoritisme, alors
qu’une telle conception est absolument impossible. Il ne
fait exception de personne. Cela signifie tout simplement
que la prière est une protection et que ceux qui prient
sont sauvés du mal qui les menace. Seuls sont atteints
ceux qui ne prient pas, le méchant, dit le psalmiste. Or
le méchant n’est pas nécessairement quelqu’un qui fait
le mal consciemment, mais seulement, le plus souvent,
celui qui ne s’appuie pas sur Dieu, qui ne prend pas la
peine de prier parce qu’il est obnubilé par le matéria­
lisme, l’athéisme ou qu’il ne croit pas à l’efficacité de la
prière. Ne priant pas, il ne peut espérer échapper à ce
qui le menace.
Car tu es mon refuge, ô Eternel, tu fais du Très-Haut
ta retraite, aucun malheur ne t’arriveras, aucun fléau
n'approchera de ta tente :
De toutes les nombreuses promesses concernant la pro­
ximité et la certitude de l’aide divine, contenues dans les
Ecritures Saintes, il n’en est pas qui soit plus précise et
plus définie. Elle affirme que, lorsque vous avez fait de
la Puissance divine du Christ votre refuge en vivant sans
cesse dans cet état de conscience — en faisant de celui-
ci votre demeure — rien ne peut vous atteindre.
Pouvait-on dire cela de manière plus directe et plus
convaincante ?
La Bible a une terminologie qui lui est particulière.
Ainsi le mot promesse est le nom donné à l’affirmation
d’une loi métaphysique. On ne l’y emploie pas dans le
sens courant, promettre à quelqu’un de faire quelque
chose à une date fixée, ce qui implique un accord et une
assurance. Une promesse de ce genre suppose un choix
de la part de son auteur qui dit en effet : Je suis disposé
à faire telle chose, la semaine prochaine ou l’année pro­
chaine, dès maintenant je m’y engage. On peut promettre
de payer une somme d’argent, dans six mois, ou promet­
tre à un enfant de l’amener au spectacle la semaine pro­
chaine. La « promesse » Biblique est l’énoncé d’une loi
naturelle de la métaphysique comme la loi de Boyle ou
celle d’Ohm est en physique l’affirmation de conséquen­
ces qui suivront naturellement certains faits.
Donc, une « promesse » biblique est l’énoncé des
conséquences qui découlent naturellement de certaines
pensées et de certains états de conscience.
Imaginez la loi de Boyle écrite en style biblique. Voici
ce que cela donnerait :
Je suis vivant, dit l’Eternel. Quand tu doubleras la
pression d’un gaz, tu en diminueras le volume de moitié
et la température restera constante.
Dans le langage scientifique, la promesse de la Bible
s’énoncerait comme suit : « En méditant régulièrement
sur la Présence de Dieu en vous, et en conformant votre
vie à ce fait vous vous immunisez contre toutes sortes
de dangers >.
Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes
tes voies, il te porteront sur leurs mains de peur que
ton pied ne heurte contre une pierre :
Voici une des plus jolies promesses de toute la Bible.
Sa sollicitude pleine d’amour et de poésie la rend unique.
Relisez-la avec attention et demandez-vous si le langage
des humains peut exprimer quelque chose de plus
exquis, ou promettre quelque chose de plus merveilleux.
Il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes
voies. Et cela s’adresse à vous et à moi. Il semblerait nor­
mal de donner à un Etre extraordinaire et inspiré une
escorte d’anges, comme garde du corps pour le soutenir
et le «garder dans toutes ses voies». Mais la Bible est
écrite pour chacun et cette promesse s’adresse à vous et
à moi. Il ne serait pas mauvais que vous méditiez ce seul
verset attentivement chaque jour pendant un mois. Si
de cette façon vous arriviez à comprendre, même fai­
blement, la vraie signification de cette promesse, que
« vous serez toujours gardé par les anges dans toutes
vos voies ■» (pas seulement dans certaines, mais dans
toutes), qu’il sera pourvu à tout ce qui concerne votre
santé, votre subsistance, votre loyer, la situation que vous
devez légitimement occuper parce qu’elle vous permet­
tra d’exprimer le meilleur de vous-même, que ceux que
vous aimez seront protégés, que vous serez gardé de
toute peur et de toute tentation, quelle impression de
sécurité cela donnerait à votre vie.
Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic, tu fouleras le
lionceau et le dragon :
Ayant chanté la protection invisible et la tendre bonté
de Dieu, dans un magnifique élan poétique, l’écrivain
inspiré réaffirme la même idée d’un point de vue scien­
tifique ou psychologique. Les Grands Initiés qui ont écrit
la Bible sous l’inspiration divine, connaissaient parfaite­
ment tout ce que nous enseigne la psychologie moderne.
Ils ont pénétré la nature humaine comme personne et
l’ont dépeinte dans leurs écrits, comme on ne l’a fait ni
avant ni après eux. Les idées concernant le subconscient
et le rôle qu’il joue dans nos décisions que les recherches
de Freud, Jung et d’autres ont exposées assez récemment,
si originales qu’elles nous semblent aujourd’hui, étaient
familières aux Grands Initiés de la Bible, tout au moins
ce qu’il y a de juste en elles, car elles sont souvent en
contradiction avec les faits. Moïse, Esaïe, Jean, l’auteur
de ce psaume, par exemple, connaissaient tout ce qu’il est
possible de savoir sur le subconscient et son activité. Ils
n’ignoraient rien de ce que nous appelons complexes,
névroses, impulsions, ils connaissaient les phénomènes
de dissociation et bien d’autres que nos psychiatres
modernes n’ont pas encore découverts. Ici le Psalmiste
oppose de nouveau la menace subconsciente à la diffi­
culté dont nous avons conscience. C’est le développement
des versets 5 et 6.
Maintenant nous voyons l’aspic et le dragon s’opposer
au lion. Le lion représente une difficulté que nous
connaissons et dont nous avons si peur qu’elle nous sem­
ble être une bête féroce sur notre chemin. Le lion a ses
défauts et il est tout à fait indésirable comme compagnon
de route, féroce, sans pitié, vif comme l’éclair, résistant
comme l’acier, mais il faut lui reconnaître une vertu
majeure, il n’est pas sournois. Il se précipite sur vous
ouvertement, vous savez ce qui vous attend et vous pou­
vez tenter de vous défendre. Combien est différente
l’attaque de l’aspic. Elle est imprévue, silencieuse et
sournoise. Rien ne vous fait pressentir le danger jusqu’à
ce que le coup soit porté. Vous ne pouvez pas combattre
cet ennemi ouvertement puisque vous ne le voyez pas.
Nous reconnaissons dans cette image les tourments du
subconscient et dans la phrase répétée et parallèle si
caractéristique de la poésie hébraïque, le lion devient un
lion jeune, extraordinairement fort, et l’aspic se trans­
forme en un dragon. C’est le terme Biblique pour dési­
gner ce qu’en psychologie moderne on appelle un
complexe. Un complexe est un groupe d’idées chargées
lourdement d’émotions cachées dans le subconscient.
Ces émotions ont en général leurs racines dans un des
grands instincts primitifs de la nature humaine et ce fait
leur donne une puissance terriblement destructrice.
Le Psalmiste vous promet que vos complexes seront
dissipés par la Vérité du Christ, la conscience que vous
avez de Dieu. Ils seront tout à fait supprimés, ils dispa­
raîtront, foulés est le mot expressif employé pour expri­
mer leur annihilation complète. Il n’y a rien qu’on ne
puisse obtenir par la psycho-analyse ou par d’autres for­
mes de psychothérapie, qui ne puisse être obtenu, et
mieux encore, par la Prière Scientifique, ou par la Pra­
tique de la Présence de Dieu. La Prière, qui est l’appel
à Dieu, et pas seulement une forme de thérapeutique
mentale, va directement au siège du mal, où qu’il se
trouve, sans avoir besoin d’être dirigée par vous.
Lorsque vous priez au sujet d’une difficulté spéciale,
si vous persévérez, votre prière l’abolira en supprimant
sa véritable cause mentale, quelle qu’elle soit, où qu’elle
soit, même si vous ne vous doutez pas de cette cause, ou
même si vous vous trompez sur celle-ci.
Si profondément enfouie dans le subconscient que soit
cette cause, la Vérité du Christ la découvrira et la puri­
fiera. (Il est descendu aux enfers).
Les trois derniers versets qui constituent la strophe
finale sont en eux-mêmes un psaume magnifique de joie
et de triomphe. Même quand on les emploie seuls, ils
constituent un « traitement » spirituel incomparable et
complet. Ici, encore une fois, le style change dans le but,
de vous obliger à prononcer le JE SUIS, sur la note la
plus élevée. Ainsi votre simple prière ne devient rien
moins que le Logos, la Parole créatrice de Dieu dite à
travers vous.
Puisqu’il m’aime, je le délivrerai, je le protégerai
puisqu’il connaît mon nom :
C’est une de ces sentences qui sc trouvent fréquem­
ment dans la Bible, où tout enseignement est condensé
dans une seule phrase.
C’est l’affirmation précise que vous allez être délivré
de vos peines, parce que vous avez placé votre amour en
Dieu ; c’est définitif et simple. Il n’y a là rien d’hypo­
thétique, pas de conditions exprimées ou impliquées.
L’affirmation marque le fait accompli, la décision iné­
branlable, si on peut s’exprimer ainsi. Je le délivrerai.
Et pourquoi ? Puisqu’il m’aime. « Mais hélas, pouvez-
vous dire, cela ne peut me concerner, car, franchement,
je n’éprouve pas un très grand amour pour Dieu.
Je le voudrais bien, mais cela n’est pas ».
Mais sachez que votre amour pour Dieu n’est pas une
émotion. Il n’a aucun rapport avec les sentiments. L’émo­
tion est trop souvent trompeuse. Nous démontrons et
nous prouvons notre amour pour Dieu en priant et en
niant que l’erreur ait aucun pouvoir sur nous, en refu­
sant, par loyauté envers Lui, d’accepter rien moins que
l’harmonie parfaite conforme à Sa Volonté. Si vous
m’aimez observez mes Commandements. Par le fait
même que vous avez prié, au sujet d’une difficulté, en
lisant ce psaume, par exemple, vous avez placé votre
amour en Dieu. Qu’importe que vous ayez été déprimé,
ou indécis. Il vous délivrera.
Je le protégerai puisqu’il connaît mon nom :
Nous avons déjà vu que dans la Bible le « nom »
indique la nature de Dieu ou le caractère de celui qui le
porte. Or, la nature de Dieu est perfection, omniprésence,
c’est le bien tout puissant et illimité, et l’amour infini.
« Connaître » vous élève donc au-dessus de vos souffran­
ces ou plutôt vous en arrache pour vous dispenser liberté,
sécurité et bonheur.
Dans le langage Biblique, connaître n’a pas seulement
un sens intellectuel, cela comporte en outre un certain
degré de pénétration et de réalisation.
Ainsi, nous nous apercevons, lorsque par nos prières,
nous avons atteint une vraie connaissance de l’Intégrité
de Dieu, que nos épreuves disparaissent.
Les deux derniers versets résument, pour ainsi dire,
toutes les promesses de cette admirable strophe et les
présentent au cœur craintif ou incertain, comme un
chant de triomphe, qui promet assistance et conseils aux
heures de perplexité, le salut en cas de danger et une vie
longue et joyeuse, s’achevant par un triomphe spirituel
complet.
Il m ’invoquera et je lui répondrai ; je serai avec lui
dans la détresse, je le délivrerai et je le glorifierai, je le
rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut.
PSAUME 46
de D avid

Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne


manque jamais dans la détresse.
C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est
bouleversée et que les montagnes chancellent au cœur des mers.
Quand les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent
jusqu’à faire trembler les montagnes. — Pause.
Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu,
les sanctuaires des demeures du Très-Haut.
Dieu est au milieu d’elle ; elle n’est point ébranlée, Dieu la
secourt dès l’aube du matin.
Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent. Il fait enten­
dre sa voix, la terre se fond d’épouvante.
L’Eternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour
nous une haute retraite. — Pause.
Venez contempler les œuvres de l’Eternel, les ravages qu’il a
opérés sur la terre !
C’est lui qui a fait cesser les combats jusqu’au fond de la
terre. Il a brisé l’arc et il a rompu la lance, il a consumé par le
feu les chars de guerre.
Arrêtez et sachez que je suis Dieu ; Je domine sur les nations,
je domine sur la terre.
L’Eternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour
nous une haute retraite. — Pause.
ARRETEZ ET SACHEZ
QUE JE SUIS DIEU

PSAUME 46

La Bible enseigne la vérité spirituelle de nombreuses


manières. Elle donne un enseignement direct de Dieu,
aussi net et précis que n’importe quel livre de philoso­
phie. Elle expose le Grand Message, indirectement par
des rqeits historiques et par des études biographiques,
car la Bible comprend les biographies humaines les plus
extraordinaires et les plus intéressantes qu’on ait jamais
écrites. Elle renferme une collection sans pareille d’es­
sais et de traités sur la nature de Dieu et celle de
l’homme, les facultés de l’âme et la signification de la vie.
Considérez le début de l’Evangile de Jean, par exemple,
ou le Chapitre II de l’Epître aux Hébreux, le douzième
et-le treizième de la première Epître aux Corinthiens, ou
encore dans Matthieu, les chapitres 5, 6 et 7 pour ne citer
que quelques passages. Chacun d’eux donne à sa façon
un enseignement direct et simple de la Vérité qui n’a
jamais été surpassé ailleurs.
Mais c’est dans ses prières et ses « traitements » que
la Bible est transcendante. Elle comprend les plus
sublimes prières qu’on ait jamais écrites, en commençant,
bien entendu, par l’Oraison Dominicale. Des prières sem­
blables ne se trouvent dans aucun autre livre saint. Elles
pénètrent jusqu’aux profondeurs de l’âme humaine,
répondent à tous les besoins, s’adaptent à tous les tem­
péraments possibles, et à toutes les éventualités conce­
vables, en fait, elles pourvoient aux besoins de tous les
hommes.
Parmi toutes les belles prières de la Bible, qui sondent
le cœur humain, il n’y en a pas une seule qui surpasse
le merveilleux poème que nous appelons le Psaume qua­
rante-six. C’est un « traitement » inspiré qui vous per­
mettra de vaincre toutes sortes de difficultés, si vous
pouvez vous élever au niveau de conscience qu’il atteint.
C’est le suprême « traitement » de la Bible contre la
peur.
Or, l’objet de la prière, du « traitement », c’est d’arri­
ver à celte élévation de la conscience, et une prière effi­
cace est l’instrument qui nous le permet. Nous ne devons
pas nous attendre à commencer notre prière avec une
réalisation, si nous en avions déjà une, il nous serait inu­
tile de prier ; nous n’avons pas besoin d’une échelle pour
atteindre une hauteur où nous nous trouvons déjà.
Une échelle est nécessaire pour nous permettre de nous
élever, marche après marche, jusqu’à une hauteur où
nos muscles seuls ne pourraient jamais nous porter ; et
une vraie prière est aussi une échelle sur laquelle nous
pouvons nous élever peu à peu du niveau inférieur de la
peur, du doute et des soucis, jusqu’à cette élévation spi­
rituelle où tout cela se fond dans la Lumière de la Vérité.
Notre psaume commence comme presque toutes les
prières de la Bible, par une expression de foi en Dieu.
Ceci a une grande importance en pratique. Nous avons
besoin d’affirmer constamment que nous croyons en
Dieu, que ce n’est pas seulement un concept vague et
abstrait, mais une force vivante, réelle, constante et
infaillible avec qui il est toujours possible de se mettre
en rapport.
On n’insistera jamais trop sur le fait qu’il ne suffit pas
de tenir ceci pour dit. On n’accepte pas la Vérité une fois
pour toutes, ou une fois par semaine. Il faut continuelle­
ment la réaffirmer en pensée, et en paroles si c’est néces­
saire.
Vous devez constamment vous rappeler que vous
acceptez ce point de vue, que vous y croyez et que votre
conviction est assez solide pour y édifier votre vie et vos
espérances. Tout ceci constitue un « traitement » et un
« traitement » très puissant. Il transforme vraiment
l’âme en faisant fuir les craintes, conscientes ou incons­
cientes, qui sont la cause de toutes vos difficultés.
L’écrivain inspiré commence donc sa prière en disant,
à brûle-pourpoint :
Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours
qui ne manque jamais flans la détresse.
Vous remarquerez qu’il ne se permet aucun doute à
ce sujet. Il ne pense même pas à adopter cette attitude
timide et timorée que certains théologiens modernes
trouvent convenable pour s’adresser à Dieu. Il dit ferme­
ment que Dieu EST, qu’il existe en vérité, puis, il énu­
mère trois faits concernant Dieu. Il dit qu’il est notre
refuge, qu’il est notre appui, qu’il est « un secours qui ne
manque jamais dans la détresse». Ce verset n’est-il pas
vraiment sublime ?
Si nous ne nous arrêtons pas au style familier qui a
tendance à nous cacher leur vraie signification, et si nous
étudions ces paroles avec un esprit neuf, nous serons sur­
pris de découvrir tout ce qu’elles impliquent. Remar­
quez que le Psalmiste affirme que Dieu est notre refuge.
Il ne dit pas qu’il pourra être, que c’est un espoir pieux
sur lequel nous avons le droit de nous appuyer, non, sans
détour il affirme que Dieu est notre refuge.
Maintenant, arrêtez-vous un instant pour considérer
tout ce qu’est Dieu. Passez en revue, brièvement, les
aspects principaux et les attributs de Dieu tels que vous
les connaissez et songez que cet Etre Infini est votre
refuge. Ce pouvoir Infini de Sagesse et d’Amour est un
havre où vous pouvez vous abriter quand vous vous trou­
vez en détresse. Beaucoup d’âmes pieuses pensent à Dieu
comme à un souverain lointain habitant les cieux, et
qu’il faut craindre et redouter, mais la Bible déclare, au
contraire, que Dieu est un refuge pour ceux qui sont en
danger. Elle dit que ce Pouvoir Omnipotent n’est rien
moins que notre force. Ceci nous fait saisir cette idée
encore plus clairement. Dieu n’est pas seulement une
puissance incomparable qui nous sauvera, mais II est
vraiment notre force, opérant à travers nous, pour sur­
monter les difficultés quand nous L’appelons avec toute
notre foi.
Celui qui cherche la Vérité doit comprendre que Dieu
agit toujours à travers nous, en changeant notre
conscience.
Nous apprenons en métaphysique divine que Dieu ne
nous fait rien à nous, ni pour nous, mais qu’il agit tou­
jours à travers nous. « C’est un secours qui ne manque
jamais dans la détresse», ajoute le Psalmiste dans son
style familier.
La première affirmation est suivie de la manière la
plus scientifique d’un excellent exemple de l’emploi de ce
qu’on appelle en métaphysique un «déni ».
Les deux versets suivants nient qu’il soit possible à un
pouvoir quelconque de nous obliger à être, à faire ou à
subir quelque chose manquant à cette harmonie
complète qu’est la Volonté Divine à notre égard.
Il s’en suit logiquement que nous sommes sans crainte
quand la terre est bouleversée, et que les montagnes
chancellent au cœur des mers. Quand les flots de la mer
mugissent, écument, se soulèvent jusqu'à faire trembler
les montagnes.
La « terre », bien entendu, représente la manifestation.
C’est le terme biblique pour toute manifestation et
toute expression : le corps, le foyer, les affaires, la
famille, etc..., tous sont groupés sous ce titre « la terre ».
Nous savons que toutes ces choses extérieures ne sont
que l’expression d’états de conscience et ici le Psalmiste
nous fait dire que lorsque la terre est bouleversée, que
toutes les choses extérieures s’effondrent, que notre san­
té se délabre, que notre argent disparaît, que nos amis
nous abandonnent, malgré tout, nous n’avons pas peur,
or cette attitude est des plus importantes.
Lorsque tout va mal, répétez constamment que vous
ne craignez rien, que vous n’êtes pas effrayé par les cir­
constances extérieures. Plus vous avez peur, plus il est
nécessaire d’agir de la sorte. Le moment le plus opportun
pour dire « Dieu est notre refuge, je n’aurai pas peur »,
c’est lorsque vos genoux tremblent.
Le Psalmiste dit que « nous sommes sans crainte quand
les montagnes chancellent au cœur des mers, quand les
flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu’à
faire trembler les montagnes». Les montagnes, dans
la Bible, représentent la prière, la conscience élevée, et
par cette phrase nous affirmons que si pendant que nous
prions les choses semblent empirer, si nos prières elles-
mêmes paraissent submergées par l’effroi, le doute ou le
désespoir, malgré tout nous restons fidèles à la Vérité
divine. Devrions-nous attendre quarante jours, nous
savons que les eaux finiront par baisser pourvu que notre
confiance soit inébranlable. Les eaux, cela va sans dire,
symbolisent toujours la personnalité humaine et plus
spécialement les émotions.
L’homme qui a écrit cela, n’est-il pas vrai, connaissait
profondément le coeur humain, ses difficultés et ses
besoins.
. Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de
Dieu, le sanctuaire des demeures du Très-Haut.
Il s’agit ici du fleuve capital mentionné plusieurs fois
dans les Ecritures Saintes ; le fleuve de la vie qui coule
du trône de Dieu, représente la compréhension de la
Vérité qui est vraiment « l’Eau jaillissante de la Vie *
pour ceux qui y atteignent. Le fleuve comme symbole
est intéressant, originellement il signifie le but, parce
que le fleuve va quelque part ; il ne demeure pas sta­
tionnaire comme un lac, ou même comme un Océan, au
contraire, il est toujours en marche vers une destina­
tion. A cet égard, il représente la vie consacrée, que
chaque étudiant de la Vérité divine est censé vivre.
Nous savons dès lors que nous n’allons plus à la dérive
comme un fétu de paille au gré des courants, mais que
nous avançons définitivement sur la voie de la compré­
hension et de la liberté.
« La cité de Dieu » c’est la conscience de l’homme.
Votre conscience, qui est votre identité dans la vie, s’ap­
pelle une «cité» dans la Bible. «Si l’Eternel ne garde la
ville, celui qui la garde veille en vain ». Or, la conscience
ou la Lumière de la Vérité commence à briller de nou­
veau après un assaut de doutes ou de malheurs, est une
cité purifiée par ce fleuve sacré. Elle devient une cité
heureuse, une cité de Dieu, un lieu saint, digne de rece­
voir le tabernacle du Très-Haut, Dieu en vérité réside
au milieu de cette ville, et quand Dieu, c’est-à-dire notre
réalisation de Dieu demeure au milieu de notre
conscience, rien ne peut plus nous ébranler.
Dieu est au milieu d’elle : elle n'est point ébranlée,
Dieu la secourt dès l’aube du matin.
Ici le Psalmiste ajoute un de ces effets simples, expri­
mé dans un langage direct et enfantin, qui va droit au
cœur. Il dit « Dieu la secourt dès l’aube du matin ». Cette
belle promesse balaie les dernières traces de peur et'de
doute qui pourraient rester dans les recoins obscurs de
l’ame.
Le rythme métrique du poème est conservé par une
répétition du thème général dans le verset qui suit.
Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent : Il
fait entendre sa voix, la terre se fond d ’épouvante.
Par ces mots, les nations, nous devons entendre nos
pensées erronées : ces craintes, ces doutes, ces condam­
nations de soi-même et ces manquements aux devoirs de
toutes sortes, qui s’interposent entre nous et notre réali­
sation de Dieu. Les forces païennes qui attaquent la
sainte cité de notre âme, qui l’assiègent, parfois, pendant
des jours et des jours, la font capituler et l’occupent pen­
dant un certain temps, mais un certain temps seulement
si nous restons en contact avec Dieu, par la prière cons­
tante, car tôt ou tard, aussi sûrement que Dieu existe, le
royaume de l’erreur sera ébranlé. Il fera retentir sa voix
à travers nos prières et nos affirmations, et notre salut
surviendra.
La troisième et dernière strophe de notre Psaume est
un exercice de gratitude et de louange. Ces « traite­
ments » bibliques sont conçus avec le plus grand soin et
de la façon la plus scientifique. Généralement, mais pas
toujours, parce qu’il ne doit exister aucune règle trop
rigoureuse à l’égard de la prière, ils commencent par
une affirmation de foi en Dieu. Puis, ils analysent la
peur et l’inquiétude, démontrant que Dieu n’y joue
aucun rôle, et que nous, par conséquent, ne devons pas
les redouter. Ils nous rappellent l’amour, la puissance et
la sagesse de Dieu et la faculté que nous avons en tant
qu’enfants de Dieu, de L’invoquer au moment du danger,
de l’inquiétude. Us ravivent ces vérités ardentes avec
une habileté littéraire non surpassée, en se servant
d’images et d’exemples les plus divers et les plus expres­
sifs. Ils finissent en général comme presque toutes les
prières, par un chant de louanges et de reconnaissance.
Or, le Psalmiste nous fait dire : « L'Eternel des
armées est avec nous. Le Dieu de Jacob est pour nous
une haute retraite ». Ceci détruit l’impression que Dieu
est loin.de nous. « L’Eternel des armées » est un titre qui
exprime la Force et la Puissance de Dieu. C’est l’aspect
de Dieu « Omnipotence » comme on dirait techni­
quement.
Donc, nous déclarons que l’omnipotence est nôtre et
travaille par nous, et le Psalmiste insiste sur le fait qu’il
est aussi le Dieu de Jacob. Or, Jacob représente l’âme
qui n’est pas encore rachetée, l’âme qui lutte contre son
imperfection consciente. Israël « le Prince de Dieu »
c’est l’âme qui a réalisé sa nature divine, mais Jacob se
débat encore au milieu de ses difficultés.
Donc, le Psalmiste nous rappelle que Dieu est la
Suprême Puissance, l’Eternel des armées, pour Jacob
aussi bien que pour Israël.
Venez contempler tes œuvres de l’Eternel, les ravages
qu’il a opérés sur la terre ! c'est lui qui a fait cesser les
combats jusqu'au fond de la terre ; il a brisé l’arc, et
il a rompu la lance, il a consumé par le feu les chars de
guerre.
Ici il continue à exhaler sa gratitude, il s’écrie en effet :
Admirons la puissance et la gloire de ce Dieu qui demeu­
re sans cesse avec nous, et combien Son action trans­
forme les conditions qui nous étreignent. Il apaise ou
dissipe nos soucis et nos inquiétudes, comme II fait cesser
les guerres. La guerre, quel nom évocateur pour rappeler
les inquiétudes et cette misère qui bouleversent la vie
de tant d’êtres.
Admirons aussi comme II désarme dans toutes les par­
ties de notre conscience tout ce qui nous épouvante, non
seulement momentanément, mais en l’anéantissant à
jamais.
Arrêtez et sachez que je suis Dieu : Je domine sur les
nations, je domine sur la terre.
Voici probablement la phrase la plus merveilleuse de '
toute la Bible et qui la résume en entier : « Arrêtez et
sachez que je suis D ieu». C’est cependant ce que nous
n’avons pas envie de faire, quand notre âme est inquiète.
Le courant de la pensée humaine, que Paul appelle l’es­
prit charnel, nous emporte dans son propre tourbillon
et il nous semble plus facile de nager avec le courant en
acceptant les difficultés, en ressassant nos griefs, en nous
appesantissant sur les symptômes de nos maux, que de
détourner résolument nos pensées de ces choses afin de
contempler Dieu, qui seul peut nous aider.
Dressons-nous au-dessus de cette marée envahissante
d’erreurs. L’erreur a toujours hâte de nous emporter. La
rapidité est son stratagème principal, et tournant le dos
résolument à toutes les conditions si mauvaises qu’elles
paraisse^, « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu ».
Même <»u cours de nos prières, il existe un temps d’ac­
tivité intense et un temps où il faut cesser cette activité
et attendre.
« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu ».
Cela, bien entendu, ne veut pas dire qu’il faille inter­
rompre sa méditation, pour aller s’occuper d’une chose
banale, lire un roman ou un journal. Il faut s’arrêter
pour savoir que Dieu est Dieu. Cette tranquillité est le
contraire de la paresse ou de l’inaction. La méditation
sereine sur Dieu est l’action la plus calme, mais aussi la
plus puissante de toutes.
L'Eternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob
est pour nous une haute retraite.
Ici, de nouveau, la symétrie de la strophe oblige le
poète à terminer son poème merveilleux par une répé­
tition du thème général. Du point de vue spirituel égale­
ment, c’est pour notre prière une fin puissante et efficace.
Le Dieu Tout-Puissant, qui aide les mortels frêles et
faibles dans la souffrance, travaille par notre intermé­
diaire, et pour nous. Donc tout va bien.
Avoir peur c’est avoir plus de confiance dans le mal
qu’en Dieu.

N o te . — Le mot pause (ou selah selon les éditions) ne [ait pas


partie du poème. C’est une indication destinée aux musiciens
qui chantaient ce psaume au cours de la liturgie.
PSAUME 27

de D avid

L’Eternel est ma lumière et mon salut :


De qui aurais-je crainte ?
L’Eternel est le soutien de ma vie :
De qui aurais-je peur ?
Quand des méchants s’avancent contre moi.
Pour dévorer ma chair,
Ce sont mes persécuteurs et mes ennemis
Qui chancellent et tombent.
Si une armée campait contre moi,
Mon cœur n'aurait aucune crainte ;
Si une guerre s’élevait contre moi.
Je serais malgré cela plein de confiance.
Je demande à VEternel, une chose que je désire ardemment :
Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de VEternel.
Pour contempler la magnificence de l’Eternel
Et pour admirer son temple.
Car il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur,
Il me cachera sous l’abri de sa tente ;
Il m'élèvera sur un rocher.
Et déjà ma tête s’élève sur mes ennemis qui m’entourent ;
J’offrirai des sacrifices dans sa tente au son de la trompette
Je chanterai, je célébrerai l’Eternel.
Eternel écoute ma voix, je t’invoque :
Aie pitié de moi et exauce-moi !
Mon cœur dit de ta part : Cherche: ma face !
Je cherche ta face ô Eternel !
Ne me cache point ta face.
Ne repousse pas avec colère ton serviteur !
Tu es mon secours, ne me laisse pas, ne m'abandonne pas,
Dieu de mon salut !
Car mon père et ma mère m’abandonnent,
Mais l’Eternel me recueillera.
Eternel ! enseigne-moi ta voie,
Conduis-moi dans le sentier de la droiture,
A cause de mes ennemis.
Ne me livre pas au bon plaisir de mes adversaires
Car il s'élève contre moi de faux témoins
Et des gens qui ne respirent que la violence.
Oh ! si je n’etais pas sûr de voir la bonté de l’Eternel
Sur la terre des vivants !...
Espère en l’Eternel !
Fortifie-toi et que ton cœur s’affermisse !
Espère en l’Eternel !
LA LUM IERE E T LE SALUT

PSAUME 27

Le vingt-septième Psaume est un des grands « trai­


tements», une des grandes méditations de la Bible.
Traitement est le terme technique commode que nous
employons pour désigner la Prière scientifique, destinée
à surmonter une difficulté particulière.
Lorsque des soucis quelconques font irruption dans
sa vie, c’est que l’homme a permis à sa conscience de
s’abaisser jusqu’au niveau où la peur et le sens de la
limitation peuvent l’atteindre. Un « traitement » consiste
à travailler afin que la conscience puisse s’élever jusqu’au
niveau spirituel où les soucis quels qu’ils soient dispa­
raîtront.
Toute activité mentale qui permet d’élever la qualité
spirituelle de l’âme est une forme de prière et nous en
trouvons beaucoup d’exemples dans la Bible.
Voici comment tout problème, toute difficulté de la
vie peuvent être résolus par celui qui recherche la vérité
spirituelle. Dès que celui-ci se sent inquiet ou malade,
il refuse d’accepter ces conditions apparentes, comme on
le fait en général ; par ailleurs, grâce à ses connaissances
spirituelles, il se préoccupe d’élever ses pensées au
niveau nécessaire à l’aide de la prière ou de la lecture
méditée d’un Psaume comme celui que nous étudions
justement.
Il lit ce Psaume avec attention, l’interprète dans son
sens spirituel, laisse son esprit s’appesantir sur les prin-
cipes énoncés, se les approprie et répudiant la sugges­
tion négative, quelle qu’elle soit, il retrouve sa paix inté­
rieure. Il s’aperçoit alors que ce qui le préoccupait a
disparu.
L'Eternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-
je crainte ? L’Eternel est le soutien de ma vie : de qui
aurais-je peur ?
Ce seul verset est un traitement parfait en lui-même.
En vérité, c’est un des textes les plus complets de toute
la Bible. On ferait bien de l’inscrire au-dessus du portail
de chaque Eglise et de chaque école, dans tous les pays,
car il renferme le germe du message qu'a apporté Jésus-
Christ. Analysez-le. Il admet non seulement l’existence
de Dieu, mais la Présence vivante de Dieu dans l’homme,
car l’Eternel ici signifie votre propre Christ intérieur, le
JE SUIS. Puis, il continue en déclarant que Dieu en
vous, la Lumière Intérieure, n’est pas seulement une
présence passive ou statique, mais une force dynami­
que, susceptible de vous aider en tout.
Considérez ce que cette seule phrase vous promet, la
lumière, le salut et la force.
Ces trois mots n’embrassent-ils pas complètement tout
ce dont l’homme a besoin ? La compréhension, le pou­
voir et la démonstration. Que peut-on désirer d’autre ?
Commençons par la Lumière. « Seule l’ignorance est
ténèbres». Or, en ultime analyse, toutes faiblesses et
toutes tribulations humaines sont dues en effet, à un
défaut de Lumière Divine.
« De la lumière, plus de lumière encore », disait Goethe
sur son lit de mort, et ceci a été le cri que l’humanité a
poussé instinctivement à travers son histoire. Mais Dieu
est Lumière, la Bible nous l’affirme. En Lui il n’y a pas
d’obscurité et Jésus a dit : « Je suis la Lumière du mon­
de ». Si vous regardez en arrière dans votre propre vie,
vous constaterez certainement que beaucoup de vos
ennuis ont été occasionnés, non par une faute intention­
nelle de votre part, mais par votre ignorance ou votre
manque d’expérience, parce que vous n’avez pas com­
pris tout ce qu’impliquait la situation que vous deviez
affronter. Autrement dit, tout ce que vous avez souffert
est imputable à votre manque de Lumière.
La Bible explique ici que la Puissance Divine en vous
sera votre lumière, et que vous devez vous exercer à l’uti­
liser chaque fois que cela vous est nécessaire.
L’Eternel est le soutien de ma vie :
Le Psaume nous a promis la lumière, il nous promet
maintenant un soutien, une force. Nous aurons la faculté
d’accomplir notre tâche, d’affronter ce qui nous advien­
dra, de résoudre n’importe quel problème ou n’importe
quelle difficulté qui se présentera dans notre vie. Nous
serons, en effet, doués du Pouvoir d’en haut, et nous n’au­
rons plus besoin de nous fier à nos propres efforts, si fai­
bles et insuffisants. Dieu nous expliquera toujours ce
que nous sommes obligés de comprendre, nous montrera
au moment critique ce que nous devons faire. Il pourvoi­
ra à toutes choses et nous aidera de son Divin soutien.
Puis, le verset magnifique résume son grand message,
dans le mot «salut», qui implique naturellement l’har­
monie générale et la démonstration divine, et avec la
pénétrante psychologie si caractéristique de la Bible à
l’égard de l’âme humaine, il nous oblige à nous deman­
der nettement ce que désormais nous pourrions crain­
dre. Or, celui qui accepte ces prémices arrivera facile­
ment à la conclusion qu’il n’y a plus rien à craindre
puisque Dieu vit et règne.
Quand des méchants s'avancent contre moi pour dé­
vorer ma chair, ce sont mes persécuteurs et mes enne­
mis qui chancellent et tombent. Naturellement « les
méchants » et « les ennemis » comme toujours dans la
Bible, représentent nos propres pensées, nos craintes, nos
doutes de toutes sortes qui, en vérité, parfois, fondent
sur nous comme pour «dévorer notre chair».
La plupart des gens ne reconnaissent que trop bien
l’exactitude de cette comparaison expressive, mais ici, il
nous est promis que nos ennemis chancelleront et tom­
beront.
Si une armée campait contre moi, mon cœur n’au­
rait aucune crainte ; si une guerre s'élevait contre moi,
je serais malgré cela plein de confiance.
Ici, le Psalmiste réitère sa confiance et nous oblige à
faire de même. Avec lui nous déclarons que nos cœurs
n’auront aucune crainte, et il nous en donne l’assurance.
Connaissez-vous une certitude plus belle que celle-ci
« nos cœurs n’auraient aucune crainte » ? Quand vous
pourrez dire calmement et sincèrement, à n’importe
quelle heure du jour et de la nuit, « nos cœurs n’auraient
aucune crainte», le monde n’aura plus d’empire sur
vous, vous serez libre. Des guerres pourront sévir contre
vous, qu’importe, vous serez confiant et par conséquent
victorieux.
Je demande à VEternel, une chose que je désire
ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la
maison de l’Eternel, pour contempler la magnificence
de VEternel, et pour admirer son temple. Car il me pro­
tégera dans son tabernacle au jour du malheur, il me
cachera sous l’abri de sa tente ; il m’élèvera sur un
rocher.
Ces deux versets constituent une expression remar­
quable de ce qu’on appelle souvent la seconde naissance.
Brièvement, ceci veut dire qu’un homme (ou une
femme), a pris la décision la plus importante qu’un être
humain puisse prendre, cette décision vitale, en compa­
raison de laquelle tous les autres événements sont sans
importance.
La nouvelle naissance ou seconde naissance, comme il
vous plaira, implique que vous comprenez parfaitement
et que vous acceptez définitivement le fait que rien ne
compte pour vous, sauf votre communion avec Dieu.
Quand vous pourrez dire sincèrement « Je comprends
maintenant que rien n’a d’importance dans ma vie,
excepté la réalisation de mon unité consciente avec Dieu,
parce qu’ensuite tout le reste en découlera, mais aupa­
ravant rien ne pourra m’être favorable, il faut donc que
tout le reste passe au second plan », à ce moment-là,
vous aurez vraiment fait l’expérience de la nouvelle
naissance, que la réalisation se soit produite ou non,
quand vous en serez arrivé à cette étape. Vous ne per­
mettrez pas alors aux événements extérieurs de vous
peiner, de vous effrayer ou de vous blesser profondé­
ment, puisque vous saurez que les choses extérieures ne
sont que des ombres fugitives ne possédant aucune
importance permanente. Et puisqu’elles ne peuvent pas
vous asservir, elles ne peuvent pas davantage vous bles­
ser, vous êtes donc libre. Et surtout, vous ne permettrez
pas qu’un délai dans cette réalisation vous affecte ou
vous décourage, parce que vous connaissez la Vérité
même si vous ne la sentez pas.
Cette détermination arrêtée d’habiter dans la maison
de l’Eternel, de contempler Sa magnificence et d’admirer
Son temple, c’est-à-dire connaître Ses mystères, signifie
que l’édifice de votre vie est en sécurité, il s’élève sur un
rocher (voyez Matt. 7 : 24-27).
Et déjà ma tête s’élève sur mes ennemis qui m ’en­
tourent ; j ’offrirai des sacrifices dans sa tente au son de
la trompette. Je chanterai, je célébrerai l’Eternel.
Ce verset termine la première partie du traitement
par un hymne de louanges et de reconnaissance efficace
pour toute démonstration. Nous savons que dans la
Bible, chanter est toujours l’expression suprême de la
joie et de l’exaltation. Remarquons ici qu’avoir < la tête
élevée sur ses ennemis » n’est pas seulement une image
allégorique de la victoire, mais que c’est un important
symbole métaphysique. La tête incarne la faculté de
connaître la Vérité Divine, la faculté christique, et c’est
en développant notre compréhension que nous triom­
phons de toute limitation.
Eternel écoute ma voix, je t’invoque : aie pitié de moi
et exauce-moi ! Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma
face ! Je cherche ta face ô Eternel ! Ne me cache point
ta face, ne repousse pas avec colère ton serviteur l Tu
es mon secours, ne me laisse pas, ne m’abandonne pas,
Dieu de mon salut ! Car mon père et ma mère m ’aban­
donnent, mais l'Eternel me recueillera.
Le Psalmiste emploie ici la forme dramatique et
s’adresse directement à Dieu. Ceci donne plus de vie et
d’intensité à la prière, il déclare avec véhémence que
Dieu nous écoute quand «notre voix l’appelle», quand,
selon l’expression consacrée « nous prononçons la
Parole ». Il affirme de diverses manières que Dieu exauce
les prières. La forme affirmative que nous employons
maintenant est en général la plus efficace pour guérir un
cas défini, mais n’hésitez pas à faire appel à Dieu, quand
vous en éprouvez le besoin. N’abandonnez aucune sorte
de prière. Dans votre vie religieuse n’écartez rien qui
vous soit secourable. La vérité du Christ nous est donnée,
non pas pour détruire, mais pour accomplir, non pas
pour nous frustrer, mais pour nous permettre d’accéder
de plus en plus au Bien Suprême.
Cherchez ma face.
Bien entendu, c’est un symbole et cela ne veut pas dire
que Dieu ait un visage limité, matériel, comme un être
humain. Il est vrai que dans beaucoup d’œuvres classi­
ques, on le représente souvent sous les traits d’un vieil­
lard, portant une barbe.
Mais c’était une convention artistique admise. Un
homme de cet âge étant censé avoir atteint le degré maxi­
mum de la sagesse, c’était une manière symbolique d’ex­
primer la Sagesse Divine. La face, en effet, symbolise la
faculté de reconnaître.
Dans la vie courante, c’est à leur visage que nous
reconnaissons les gens, plus souvent qu’à leurs mains ou
leurs pieds, par exemple ; chercher la face de Dieu c’est
chercher à reconnaître la Présence de Dieu jusqu’à ce
que nous en ayons tellement conscience que nous Le
« connaissions » en L’éprouvant.
Lorsqu’il nous est difficile d’obtenir notre contact spi­
rituel, il semble que Dieu nous cache Sa face. Bien
entendu, ce n’est pas le cas, c’est nous, au contraire, qui
laissons un voile d’égoïsme, de doute et de peur, s’inter­
poser entre Lui et nous. On dit parfois que le Soleil a dis­
paru lorsqu’un nuage est venu se glisser entre lui et nous.
Mais, naturellement, tout le monde sait que le soleil
brille toujours de l’autre côté du nuage.
Maintenant le Psalmiste affirme catégoriquement que
Dieu ne peut pas et ne veut pas « cacher Sa face » à Ses
enfants, et pour donner plus de force à cette affirmation,
il dit que son père et sa mère l’abandonnent, mais que
l’Eternel le recueillera.
En Orient, où les liens familiaux sont plus puissants
que toutes considérations privées et personnelles, ceci
est une affirmation très expressive.
Autrement dit, cette partie du traitement nous montre
que si des doutes et des inquiétudes peuvent assaillir le
Psalmiste au milieu de sa prière — comme c’est souvent
le cas pour nous aussi — il leur tient tête et les surmonte
d’une manière scientifique.
Eternel ! enseigne-moi ta voie, Conduis-moi dans le
sentier de la droiture, à cause de mes ennemis. Ne me
livre pas au bon plaisir de mes adversaires, car il s’élève
contre moi de faux témoins, et des gens qui ne respirent
que la violence.
Le Psalmiste prie maintenant pour obtenir la compré­
hension spirituelle et la paix intérieure. Les ennemis,
comme toujours, sont ses propres craintes, qui se dres­
sent contre lui comme de faux témoins. Et nous savons
tous par expérience que la peur «respire la violence».
En vérité, rien ne peut survenir de plus cruel dans la vie
d’un homme que la peur et le doute.
Oh ! si je n’étais pas sûr de voir la bonté de l’Eternel
sur la terre des vivants !... Espère en l’Eternel ! Fortifie-
toi et que ton cœur s’affermisse ! Espère en l’Eternel !
Ici, le Psalmiste, suivant le jeu rythmique de la pensée,
qui est une des caractéristiques de la Bible, réaffirme
que sa confiance repose entièrement sur la Puissance
Divine, non pas sur ses propres ressources limitées, ni sur
son intellect, ni sa volonté. Il s’écrie que s’il n’avait pas
cru que Dieu ferait le miracle nécessaire, il n’aurait pas
cru ce miracle possible.
La dernière phrase est un appel puissant à être actif et
ferme dans la prière, il faut prier sans cesse et ne jamais
perdre courage. « Espérer en l’Eternel » ne veut pas dire
négliger un problème dans l’espoir que Dieu viendra le
résoudre pour vous. Cela implique une activité spiri­
tuelle intense. Espérer en l’Eternel signifie prier constam­
ment et systématiquement pour tout ce qui vous préoc­
cupe, ce qui aura pour résultat de vous fortifier et de
vous < affermir » le cœur. C’est ainsi que vous recevrez
l’encouragement et le soutien qui vous sont nécessaires
pour continuer vos prières, et que votre conscience trans­
formée peu à peu s’élèvera toujours plus, jusqu’à ce que
votre problème se résolve dans la réalisation de l’har­
monie et de la paix restaurées. C’est ainsi que Dieu
exauce la prière.
de D avid

A l'Eternel la terre et ce qu'elle renferme, le monde et ceux


qui l'habitent 1
Car il l’a fondée sur les mers, et uffermie sur les fleuves.
Qui pourra monter à la montagne de l'Eternel ? Qui s’élèvera
jusqu’à son lieu saint ? —
Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur ; celui qui ne
livre pas son âme au mensonge, et qui ne jure pas pour tromper.
Il obtiendra la bénédiction de l’Eternel, la miséricorde du Dieu
de son salut.
Voilà le partage de la génération qui l’invoque, de ceux qui
cherchent ta face, 0 Jacob. — Pause.
Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portes éternelles ! Que
le roi de gloire fasse son entrée 1 —
Qui est ce roi de gloire ? — L’Eternel fort et puissant, l’Eternel
puissant dans les combats.
Portes, élevez vos linteaux ; Elevez-les, portes éternelles ! Que
le roi de gloire fasse son entrée I —
Qui donc est ce roi de gloire ? — L’Eternel des armées : Voilà
le roi de gloire ! — Pause.
LES PO RTES ETERN ELLES

PSAUME 24

La Bible nous apprend que la démonstration de l’har­


monie, c’est-à-dire la santé, la prospérité, le bonheur,
sont la Volonté de Dieu pour l’homme, parce que tant
qu’il n’a pas atteint une parfaite harmonie, l’homme
n’exprime pas Dieu — or exprimer Dieu est son destin.
Le Psaume vingt-quatre est un remarquable résumé
de l’enseignement de la Bible à cet égard.
En ce style particulier à la Bible, il nous explique ce
qu’est l’harmonie, c’est-à-dire le salut, et il analyse avec
une suprême maîtrise, comme seule la Bible en est capa­
ble, les causes qui produisent l’harmonie.
Littérairement, le Psaume est un magnifique poème en
prose de cinq strophes.
Le premier verset constitue une affirmation à la fois
concise et complète de la grande loi métaphysique.
Considérons son véritable sens. Autrement dit, traduisons
en langage courant les termes techniques employés.
Ce premier verset forme une des phrases les plus
connues des Ecritures.
A l’Eternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et
ceux qui l’habitent !
On cite ces paroles constamment en toutes occasions,
mais en faisant rarement preuve d’une compréhension
exacte de leur sens spirituel. Hélas ! je les ai entendues
en guise de consolation à l’occasion d’un deuil ou d’une
catastrophe financière. Implicitement elles semblaient
dire que, tout appartenant à Dieu, Il a le droit d’anéantir
ce qu’il veut, sans consulter les sentiments des humains.
On les prend aussi, dans le sens d’une pieuse, mais plu­
tôt vague reconnaissance de Dieu comme source générale
de tout ce qui nous est nécessaire. Bien entendu, mieux
vaut une vague reconnaissance de cette vérité primor­
diale qu’un manque total de reconnaissance. Mais, à
moins que nous n’arrivions à une compréhension précise
et scientifique de la signification de ces mots, nous n’en
tirerons pas un vrai profit.
Supposer que Dieu, Source Suprême, Substance même,
peut provoquer ou sanctionner la mort et le malheur,
est la faute mortelle qui est la racine de toutes nos souf­
frances, et c’est une caractéristique de l’esprit charnel
d’altérer un texte qui, plus que tout autre passage de la
Bible, explique la vraie Loi de la Vie et de la Prospé­
rité. Cet « esprit charnel » comme le nomme Paul, n’est
rien moins que notre manière bornée et ignorante de
penser. Ignorer les lois de la vie, ne pas les comprendre,
ne peut pas, il est vrai, modifier ces lois, mais cela peut
nous occasionner, et nous occasionne du reste, des souf­
frances et des privations de toutes sortes, y compris
notre croyance en la mort, qui ne cesseront que lorsque
notre façon de penser se sera modifiée.
Les deux mots clefs « Eternel » et « Terre » vont nous
faire découvrir le sens réel de cette première strophe.
Arrêtons-nous dès cette première ligne pour nous deman­
der ce que nous entendons par Etemel. « Dieu naturel­
lement», répondrons-nous, et c’est très juste, mais dans
la Bible, le mot « Eternel » attribue en général à Dieu le
sens spécial de Christ Intérieur, de notre véritable iden­
tité, l’Etincelle Divine — le JE SUIS.
Donc, ce verset affirme, une fois pour toutes, que la
« terre » qui, nous le savons, est un terme général
embrassant toute expression et manifestation, est sous la
juridiction du JE SUIS. Or, nos ennemis de toutes sortes
ont pour origine la croyance que la « terre * dépend d’un
pouvoir extérieur, d’une loi capable de la gouverner
indépendamment du JE SUIS, ou même de la détruire
tout à fait. Mais la loi de l’Etre veut que l’homme soit
créé à l’image de Dieu, et < selon sa ressemblance >, par
conséquent, il est maître de toutes les circonstances de
sa vie sans exception, et notre Psaume accentue ce fait
merveilleux en ajoutant « le monde et ceux qui
l'habitent ». La terre, c’est-à-dire le monde qui nous en­
toure et notre vie dans ses plus petits détails sont vrai­
ment sous notre propre domination, et elle est faite et
défaite par notre parole.
Car il l’a fondée sur les mers, et affermie sur les fleu­
ves. Qui pourra monter à la montagne de l'Eternel ? Qui
s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains
innocentes et le cœur pur ; celui qui ne livre pas son
âme au mensonge, et qui ne jure pas pour tromper.
La montagne de l’Eternel, le Lieu Saint, symbolisent
la prise de conscience de Dieu. C’est ce sens vif et réel
de la Présence divine, cette expérience incomparable de
sécurité et de joie qui procure vraiment cette paix et qui
dépasse toute compréhension. Quand un homme en
arrive là, il sait vraiment que tout est harmonie, que rien
ne peut lui nuire et qu’il a maintenant le poupoir mira­
culeux d’aider et de guérir ses semblables. Cet état d’es­
prit est vraiment la seule chose qu’il vaille la peine de
posséder, car l’avoir c’est posséder tout ; en être privé,
c’est manquer de tout. Atteindre cet état est le vrai but
de toutes nos prières et de tous nos traitements. Ce n’est
rien moins que la domination qui nous a été promise
dans la Genèse. Ici, la Bible fait ressortir cette vérité,
et nous apprend aussi comment l’obtenir. C’est en effet
un lieu « Saint », parce que rien qui ne soit pur, ne peut
nous y atteindre. La maladie, la pauvreté et le péché ne
peuvent y pénétrer.
Nous ne pouvons pas concevoir la réalité de ces choses,
tant que nous n’avons pas atteint cet état de conscience,
car dès que nous sentons qu’elles ne sont pas réelles, elles
cessent d’exister.
L’écrivain inspiré nous explique ensuite comment nous
devons nous élever jusqu’à cette conscience transcen­
dante. Et c’est remarquable qu’il insiste sur le fait qu’elle
est fondée sur les mers et établie sur les fleuves. Cela
veut dire que c’est bien à nous-mêmes, malgré nos imper­
fections de toutes sortes, qu’elles est promise et que mal­
gré toutes nos défaillances, nous pouvons y atteindre,
car elle est fondée sur les mers, or l’eau, nous le savons
déjà, est le symbole de l’âme humaine, telle que nous la
connaissons, trop exposée, hélas, aux orages, aux inon­
dations, parfois même aux typhons.
Donc, il n’y a pas lieu de nous décourager si notre
démonstration actuelle nous semble un peu faible et si
la Force spirituelle paraît nous manquer. La haute cons­
cience est fondée sur des mers orageuses.
« Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’Amour, et
les fleuves ne le submergeraient pas». Ayant ainsi indi­
qué, comme la Bible le fait, presque à chaque page, que
le salut de Dieu est pour chacun et pour tous, « Ceux qui
la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer »,
elle continue de la façon pratique qui lui est accoutumée
à nous expliquer comment y parvenir.
Elle déclare que pour accomplir cette tâche transcen­
dante, nous avons besoin de mains innocentes et d’un
cœur pur, et que nous ne devons pas « livrer notre âme
au mensonge, ni jurer pour tromper». Ces instructions
sont fort précises, et il est bon de les étudier en détail.
En premier lieu, selon l’ordre logique, il est nécessaire
d’avoir un cœur pur < Heureux ceux qui ont le cœur pur,
car ils verront Dieu. » Je suppose que le fait d’avoir
entendu cette affirmation trop souvent au cours de notre
vie, nous en cache l’importance primordiale.
Essayez de comprendre un instant ce que signifient ces
mots Ils verront Dieu. Pensez à leur sens profond et
réfléchissez à cette révélation sans prix voir Dieu. La
Bible promet, sous certaines conditions, que celui qui suit
la voie spirituelle, comme vous ou moi, peut voir Dieu.
Il va sans dire et vous le comprenez aisément, qu’il n’est
pas question de voir Dieu avec nos yeux de chair, comme
on voit un homme ou un paysage. Votre regard physique
ne peut voir que des choses matérielles. Dieu est Esprit
et les choses spirituelles ne se discernent que spirituel­
lement. La perception spirituelle d’autre part, n’a pas
la faculté de capter les contours et les surfaces. C’est une
expérience spirituelle dans laquelle le sujet qui perçoit
ne fait qu’un avec celui qui est perçu, Dieu lui-même.
Voir Dieu, c’est autant que notre langage humain si res­
treint et limité peut l’exprimer, la réalisation de l’unité
parfaite et essentielle avec le Bien Divin lui-même.
Mais quels sont ceux dont le cœur est pur ? Dans le
sens biblique du terme, les mots « pur » et « pureté » ne
se bornent pas à la pureté physique si essentielle qu’elle
soit, ils englobent également l’absence de toute erreur
et de toute limitation. Or, toute erreur provient de la
croyance en la possibilité d’une cause autre que Dieu.
Donc, pureté signifie fidélité et croyance absolues en
une cause unique et infiniment bonne, embrassant toute
chose, la cause omnipotente. Dieu, Notre Père qui est aux
Cieux. Considérer Dieu comme l’unique cause et rejeter
absolument toute cause inférieure quelle qu’elle soit, se
refuser à concéder le pouvoir de causalité à des choses
telles que le climat, les microbes, les lois médicales,
décrétés par l’homme, la pauvreté ou la dégénérescence,
se refuser à accorder de la réalité aux frontières raciales
et aux limites du temps et de l’espace, malgré les appa­
rences, juger justement et s’en tenir fermement à la seule
Cause, voilà ce qu’est la pureté.
Dans la Bible, le cœur représente en général, ce que
nous appelons le subconscient, or c’est notre subcons­
cient que nous devons régénérer et purifier. Garder sa
mentalité consciemment fidèle à l’Unique Puissance,
c’est ne gagner qu’une moitié de la bataille, la première
et la plus importante cependant. L’autre moitié consiste
à purifier et à débarrasser le subconscient des erreurs qui
s’y sont entassées au cours du temps.
Si nous y travaillons fidèlement, nous arriverons, tôt
ou lard à avoir un cœur pur au vrai sens biblique, et
alors nous verrons Dieu.
Jésus était arrivé à ce stade quand II a déclaré « Le
prince de ce monde arrive et il ne trouve rien en moi »,
voulant dire par là que son subconscient était d’une telle
pureté que nulle pensée de limitation ne pouvait l’af­
fecter, bien qu’il eût été à un certain moment « tenté »
comme nous en toutes choses.
Cette purification de l’âme lavée, non seulement des
péchés les plus importants, que tout le monde connaît,
mais des mille concessions que nous faisons aux erreurs
et aux doutes qui remplissent la vie quotidienne des hu­
mains, est la seule, l’unique voie qui conduit à la liberté.
C’est déjà un commencement magistral que d’accepter
la Base Spirituelle de l’Intégrité de Dieu ; mais c’est
seulement lorsque nous aurons mis en action cette véri­
té dans chaque détail pratique de nos vies, jour après
jour, que nous en ayons envie ou non, que nous commen­
cerons vraiment à obtenir des résultats. Voilà ce que
signifie l’expression avoir «les mains innocentes». La
main a le pouvoir de manifester ou d’exprimer, et à
moins que notre expression, — notre façon habituelle de
penser — «soit innocente», c’est-à-dire spirituelle et
vraie, nos mains ne sont pas innocentes et nous ne pou­
vons espérer gravir cette sublime « montagne de
l’Eternel ».
Cette leçon est mise en valeur par une répétition d’une
forme un peu différente, comme c’est souvent le cas dans
la tradition littéraire hébraïque. Donc, il est dit que celui
qui est racheté ou sauvé, est celui qui ne livre pas son
âme au mensonge, autre façon de dire qu’on ne doit pas
chercher son bonheur dans la manifestation mais dans
la cause, ni croire en plusieurs causes mais en une seule.
Jurer pour tromper c’est se fier à ce qui est faux, c’est
être convaincu, comme tant de gens le sont, que le mal
a une réalité.
Il obtiendra la bénédiction de l’Eternel, la miséricorde
du Dieu de son salut. Voilà le partage de la génération
qui l’invoque, de ceux qui cherchent ta face O Jacob.
A beaucoup d’entre nous, il peut sembler que la puri­
fication du cœur, ou la rédemption du subconscient sera
une tâche longue et lassante, mais il faut nous rappeler
que lorsque nous prions, c’est Dieu qui agit et non pas
nous, et que ces tâches difficiles ou impossibles pour
nous, ne présentent pour Lui aucune difficulté. Si vous
voulez employer le pouvoir de la Parole pour déclarer
que Dieu vous libère, vous éclaire et vous inspire, vous
serez étonné de voir combien les difficultés qui parais­
sent insurmontables seront facilement vaincues, combien
vos vieilles habitudes de penser disparaîtront pour faire
place à d’autres. Ceci, parce que vous recevrez de Dieu
votre « droiture », c’est-à-dire votre façon de penser jus­
te. Vous avez « cherché sa face » et selon la Grande Loi,
vous devez commencer maintenant à exprimer quelque
chose de Sa nature, car nous ressemblons toujours à ce
que nous contemplons. Ici, l’expression « Jacob » veut
dire « Dieu de Jacob ».
Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portes éter­
nelles ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! Qui donc
est ce roi de gloire ? L’Eternel des armées : voilà le roi
de gloire I — Pause.
Cette strophe, la troisième du poème, est une affirma­
tion éclatante du pouvoir de la prière. Il n’est pas exa­
géré de dire que c’est probablement le plus magnifique
hommage qu’on ait jamais rendu à la puissance de la
prière. Les portes symbolisent toujours la compréhen­
sion. Réfléchissez et vous verrez combien c’est logique.
La porte est l’endroit par où l’on entre et l’on sort, qu’il
s’agisse d’une cité, d’une maison, d’une chambre, etc.
Autrement dit, elle marque un changement de conscien­
ce. L’endroit où vous vous trouvez à un certain moment
est en vérité l’état de conscience que vous possédez alors,
et ce que nous considérons comme mouvement dans l’es­
pace d’un endroit à l’autre, d’Europe en Amérique, ou de
la salle à manger au salon, est, en réalité, un changement
partiel de conscience.
Bien entendu, le seul changement de ce genre qui ait
une valeur intrinsèque c’est le changement absolu effec­
tué par une plus grande compréhension de la Vérité, et,
chaque fois que cette compréhension devient plus
grande, nous abordons une nouvelle étape dans la Voie
spirituelle. « Portes, élevez vos linteaux », est une façon
imagée de montrer que c’est seulement en atteignant un
plus haut degré de compréhension, que le Roi de gloire,
la réalisation vivante de Dieu, que nous recherchons,
peut pénétrer nos âmes. C’est pourquoi on ordonne aux
portes d’élever leurs linteaux, c’est-à-dire de devenir
plus hautes. Pour qu’il n’y ait pas de malentendu au
sujet de l’importance de ce message, on nous conseille de
demander qui est ce Roi de gloire. Que représente-t-il ?
On nous répond qu’il n’est rien moins que l’Eternel fort
et puissant dans la bataille. C’est un guerrier redoutable
qui combat à notre place pour triompher du péché, de
la maladie et de la mort.
Le poète termine en affirmant de nouveau que la force
avec laquelle nous entrons en contact par la prière c’est
l’Eternel des armées. C’est le terme biblique, pour carac­
tériser la puissance de Dieu.
Ces traitements de la Bible ne sont pas simplement des
exercices littéraires, mais des méthodes définies pour
effectuer un changement de conscience. C’est pourquoi il
n’est guère utile d’en lire un rapidement et superficielle­
ment pour l’abandonner aussitôt après. Un Traitement
comme ce Psaume, doit être lu lentement, plusieurs fois
de suite. Pendant que vous lisez, arrêtez-vous fréquem­
ment pour vous mettre dans un état réceptif. Arrêtez-
vous, plus ou moins, selon le temps qu’il vous faut pour
réfléchir et comprendre, puis reprenez votre lecture si
votre méditation ne vous a rien apporté.
Quand vous étudiez la Bible, ne perdez jamais de vue
que c’est Dieu qui vous inspire. C’est ainsi qu’on acquiert
une lumière directe et personnelle sur l’enseignement de
la Bible. Rappelez-vous que les interprétations de la
Bible faite par autrui, si utiles et stimulantes qu’elles
soient, ne peuvent jamais valoir ce que vous en obtenez
par vous-même. La Bible vous donnera une connaissance
nouvelle et incomparable en relation directe avec vos
préoccupations et vos difficultés personnelles et intimes,
si seulement vous rendez son action possible, en adoptant
l’attitude d’esprit convenable.
Quand vos méthodes habituelles pour résoudre un pro­
blème ne paraissent pas donner de résultats, il est pré­
férable de les abandonner complètement quelque temps
pour vous laissez guider exclusivement par votre inspi­
ration. Vous pouvez y arriver, en ouvrant la Bible au
hasard et en lisant les textes qui vous tombent sous les
yeux. Si la première page que vous lisez ne répond pas
à ce que vous cherchez, essayez ailleurs, et continuez de
la sorte jusqu’à ce que vous ayez trouvé un verset qui
vous donne une nouvelle lumière. Remarquez cependant
que c’est un changement d’état de conscience que vous
cherchez, un changement qui vous permettra de prier
avec plus de fraîcheur et d’efficacité et qui vous rendra
plus sensible et plus réceptif.
Ne cherchez pas des instructions pratiques, précises.
Ne prenez pas littéralement les paroles d’un texte
comme directive. Une telle habitude devient facilement
de la superstition. C’est la lettre de la Bible qui tue, mais
l’esprit donne la lumière.
DANIEL DANS LA FOSSE AUX LIONS

D aniel 6

L’histoire de Daniel dans la fosse aux lions est un des


récits de la Bible connus de presque tout le monde. C’est
celui que préfèrent les enfants, et ceux-ci sont bons juges
en ce qui concerne l’intérêt dramatique d’un récit,
comme le savent bien ceux qui ont essayé de les divertir
en leur contant des histoires. L’enseignement de Jésus-
Christ nous apprend que le hasard n’existe pas. Tout
s’enchaîne selon la loi de cause et d’effet. Donc, quand
une histoire ou une légende est connue dans le monde
entier, qu’elle continue à être appréciée de génération
en génération, on peut en conclure qu’elle transmet une
vérité de grande importance pour l’humanité. Cela est
vrai .pour le récit de la grande démonstration que fit
Daniel. Elle contient une admirable leçon sur la Vérité
de l’Etre, et pendant des siècles et des siècles, elle a aidé
et réconforté des milliers d’êtres, même s’ils n’avaient
pas la clé scientifique leur permettant de la compren­
dre.
Considérons maintenant en détail quelques-uns des
points principaux de ce récit tel qu’il est rapporté dans
le chapitre 6 de Daniel.
Il y est dit que Daniel avait été nommé, sous Darius
à une charge équivalant à celle de Chancelier ou de
Ministre d’Etat. Cette situation comportait de grands
honneurs et de grandes responsabilités, en même temps
que beaucoup de dangers personnels. On ne pouvait
occuper une telle situation sans se faire des ennemis
redoutables ; dans cet Orient de l’Antiquité, on avait
tendance à se débarrasser des fonctionnaires gênants,
même haut placés, surtout quand il s’agissait d’un étran­
ger, comme c’était le cas. L’épée ou le poignard, le poi­
son administré dans la nourriture, les gants ou les bottes
empoisonnées étaient souvent employés avec succès,
mais c’est surtout à l’intrigue politique qu’on avait
recours pour se débarrasser d’un fonctionnaire dange­
reux ou gênant.
Dans le cas de Daniel, on nous raconte qu’un complot
fut si soigneusement tramé, que Darius, son maître,
placé dans une situation inextricable, fut absolument in­
capable de le sauver. Des conspirateurs de cette enver­
gure tiennent compte du caractère du monarque quand
ils préparent leurs plans. Un homme étroit d’esprit et
jaloux doit être manié de tout autre façon qu’un fana­
tique religieux par exemple.
Darius n’était ni l’un, ni l’autre. C’était un intellectuel
formaliste, rigide, austère, qui se laissa prendre à son
propre piège.
Daniel fut arrêté et jeté dans une fosse aux lions. En
ce temps-là, on trouvait toujours une fosse réservée aux
bêtes sauvages près de la plupart des palais orientaux.
On y gardait des bêtes pour en faire parade, mais aussi
pour faire des exemples terrifiants de châtiment poli­
tique. Cependant, Daniel, au lieu d’être promptement
lacéré par les fauves, fut délivré de la fosse aux lions sans
même une égratignure.
Au sens spirituel, cette histoire est une des plus gran­
des leçons de la Bible. Daniel représente chaque être
humain. L’histoire de son épreuve redoutable, c’est celle
de n’importe quelle difficulté que vous ou moi, pouvons
rencontrer dans notre vie.
Incidemment, c’est l’histoire de l’expérience humaine
en général, mais elle s’applique à toute difficulté indi­
viduelle dont nous devons triompher. Souvenez-vous que
chacun des problèmes que vous avez à affronter person­
nellement n’est qu’un modèle réduit pourrait-on dire du
grand problème qui consiste à surmonter notre croyance
humaine en la maladie, le péché et la mort, ce qui cons­
titue en théologie la Chute de l’homme.
Quand une grande difficulté ou un grave souci sur­
vient dans votre vie, vous êtes, au figuré, jeté dans la
fosse aux lions, et bien des cœurs pleins d’effroi ont trou­
vé que c’est une description imagée de ce qu’ils ont
éprouvé.
Maintenant cherchons la clé de l’histoire. Nous la trou­
verons dans le verset 10. Daniel avait acquis l’habitude
de prier. C’était un homme qui pratiquait la Présence de
Dieu, non pas de temps à autre, mais constamment et
régulièrement.
Ce verset est très instructif. Il nous apprend que
Daniel savait que le Roi sans s’en rendre compte avait
signé son arrestation.
Quand vous priez régulièrement et que vous êtes sur
la bonne voie, vous savez toujours ce qu’il faut que vous
sachiez. Rien ne peut vous surprendre. Daniel savait que
des dangers le menaçaient, et tout de suite il commença
à prier, à traiter la situation. Il ne prononça pas d’affir­
mation, une fois ou deux, espérant qu’elle agirait comme
une incantation, mais il pria, en purifiant sa conscience,
trois fois par’ jour. Les fenêtres de sa chambre haute
étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem. Natu­
rellement la «chambre» c’est le «lieu secret», dont
parle Jésus, la conscience même de l’homme. Jérusalem
représente toujours ce qu’il y a de plus élevé dans la
nature ou la personnalité de l’homme, toutefois sans
la réalisation absolue de Dieu.
Donc Daniel, trois fois par jour, tournait ses pensées
vers Dieu, en les élevant aussi haut qu’il le pouvait. Per­
sonne ne peut faire plus. C’est une erreur de supposer
qu’il est nécessaire d’obtenir une réalisation extraor­
dinaire de l’Esprit pour surmonter une épreuve. La
prière vous sortira de vos difficultés, que vous obteniez
une réalisation ou non. Vous êtes libre d’ouvrir vos
fenêtres dans la direction de Jérusalem. Mais faire l’as­
cension du Mont Sion, ce qui est la réalisation de Dieu
Lui-même, ne dépend pas de vous. Vous tourner vers
Jérusalem, au contraire, ne dépend que de vous.
« Comme il le faisait auparavant », dit le verset. Ceci
nous apprend que Daniel avait l’habitude de prier scien­
tifiquement.
Il y a des gens qui prient seulement quand ils sont
dans la peine. Naturellement ils trouvent difficile alors
d’entrer en contact avec Dieu. On ne doit pas s’attendre
à bien jouer du piano, pour une occasion quelconque,
si on n’étudie pas régulièrement.
Daniel priait et méditait, trois fois par jour. Lorsque
l’heure de l’épreuve sonna, cette fervente habitude lui
fut d’un grand secours. Il savait d’avance que des dan­
gers le guettaient. Peut-être prévoyait-il à peu de chose
près ce qui allait lui arriver. Et il attendait en priant, en
travaillant pour que sa conscience se débarrasse de la
peur. Il y était parvenu probablement, même avant son
arrestation, et a pu jouir de sa victoire longtemps avant
qu’elle n’apparaisse.
Nous savons déjà que la véritable cause de toute souf­
france réside en nous-mêmes. En fin de compte, les seuls
ennemis que nous ayons à vaincre sont nos propres crain­
tes, nos doutes, notre égoïsme, etc. C’est ce que symbo­
lisent le Roi Darius et les conspirateurs.
Tous nos ennemis sont en nous. « Chacun aura pour
ennemis les gens de sa maison ». Darius représente sur­
tout notre croyance dans le pouvoir qu’a le monde
extérieur de nous limiter et de nous nuire. Il ne repré­
sente aucune de ces choses qu’on qualifie de mauvaises,
mais plutôt cette croyance, qui nous limite, dans le carac­
tère fixe et immuable des choses extérieures, qui, en
elles-mêmes, sont bonnes.
La vérité est que les conditions extérieures n’ont
aucun pouvoir en elles-mêmes et que les lois extérieures
ne peuvent pas nous entraver quand nous faisons appel
à la Loi suprême du Christ, la Loi de la liberté et de
l’harmonie divines, mais nous ignorons ou nous oublions
cette transcendante vérité et continuons à croire et à
nous soumettre à toutes sortes de lois qui nous limitent.
Nous nous croyons trop vieux pour entreprendre une
chose que nous pourrions cependant très bien faire. Nous
nous imaginons qu’un certain climat peut avoir un mau­
vais effet sur notre santé quand, en vérité, il n’a pas ce
pouvoir. J’ai connu à Londre un homme qui travaillait
dans un service municipal, qui aurait pu être le modèle
de tout ce que la bureaucratie comporte de mesquineries
tatillonnes et de chinoiseries de toutes sortes. Vivement
affecté de cet état de choses, il resta néanmoins dans
cette situation subalterne pendant trois ans, parce qu’il
avait l’impression que ses titres n’étaient pas suffisants
pour le faire admettre à un poste supérieur, quoiqu’il se
sût capable d’en assurer la tâche. Ces trois ans écoulés,
il apprit par hasard qu’il n’y avait pas, comme il l’avait
supposé, de règlements l’empêchant d’accéder à cette si­
tuation. Il sollicita le poste et l’obtint, avec des appointe­
ments considérablement augmentés. C’est l’exemple
parfait d’une croyance en une restriction extérieure
qu’on aurait pu surmonter à n’importe quel moment.
Cela pourrait illustrer aussi le cas de Darius.
Le règlement imaginaire au sujet des qualités requises
n’était pas en lui-même une chose répréhensible comme
la malhonnêteté, la ruse ou le mensonge. Il était parfait
dans son intention d’assurer le choix d’employés quali­
fiés.
Les conspirateurs par contre représentent les choses
essentiellement mauvaises comme les péchés précités,
et naturellement, nous avons tous à lutter contre eux.
« La loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable »,
est une expression frappante qui illustre cette idée sur
les restrictions extérieures que nous nous imaginons in­
surmontables, comme s’il existait vraiment des choses et
des conditions que nous sommes obligés de « supporter ».
Il y a un tableau bien connu de Daniel dans la Fosse
aux Lions, qui, certes, a été peint par un artiste inspiré.
La plupart de mes lecteurs doivent le connaître, et j’en
ai une reproduction dans ma chambre. Daniel ne regar­
de pas les lions, il leur tourne le dos. Quelle leçon de
Prière Scientifique, quelle illustration de ce traitement
que j’ai appelé ailleurs «La Clef d’Or». Plus on pense
à une difficulté, plus on lui donne de l’importance. Or,
regarder nos lions les fait grandir, grandir, jusqu’à ce
qu’ils deviennent aussi gros que des éléphants. L’artiste
a peint Daniel levant les yeux vers la lumière. C’est une
image de la Pratique de la Présence Divine, et les lions,
au lieu d’être féroces et furieux, paraissent plutôt pai­
sibles et se promènent en le considérant avec curiosité.
Tout ceux qui ont eu affaire à des bêtes sauvages dans
la jungle, insistent sur le fait qu’un fauve n’attaque
jamais un homme qui n’a pas peur de lui. Aux Indes, on
raconte des histoires de vrais Yogis (ceux qui suivent
l’enseignement du Yoga Royal et cherchent leur fusion
en Dieu et pas seulement à obtenir de spectaculaires ma­
nifestations extérieures) qui vivent parmi les tigres et
les autres bêtes féroces en parfaite sécurité. La Bible
elle-même nous dit que le temps viendra où le lion se
couchera avec l’agneau, parce que l’homme se sera
débarrassé le cœur de la peur, de la haine, de la jalousie,
et qu’il aura changé par conséquent tout le climat moral
et spirituel de cette planète.
Lorsque vous êtes en difficulté, vous êtes Daniel dans
la Fosse aux Lions. Ceux-ci paraissent terriblement
féroces, mais priez jusqu’à ce que la peur commence à
se dissiper, continuez à reconnaître la Vérité et malgré
les apparences, vous sortirez sain et sauf de la Fosse aux
Lions, sans une égratignure, comme l’a fait Daniel. Bien
plus, vous en sortirez plus fort et meilleur à cause de
cette épreuve, parce que nul problème affronté à la
lumière de la Vérité ne nous laisse tels qu’il nous a trou­
vés. Toute situation surmontée de cette façon marque
une étape dans le développement de l’âme.
Il est significatif, ne trouvez-vous pas, qu’étant inca­
pables d’accuser Daniel d’une malversation quelconque,
ses ennemis aient prouvé irréfutablement qu’il était un
homme qui se refusait à admettre et à adorer aucune
autre puissance que celle de DIEU. Aux yeux du monde
c’était une offense impardonnable, mais à la lumière de
la Vérité, ce fut ce qui le sauva.
Plus on continue à cultiver la Vérité, plus on se
convainc du fait que nous vivons dans un monde mental
et que la domination de l’homme réside dans sa propre
mentalité. Une fois que nous avons saisi nettement cela
et que nous avons décidé de le mettre en pratique, dans
notre propre vie, il nous semble que toutes nos difficultés
vont s’évanouir et en théorie il pourrait en être ainsi.
En pratique, cependant, cela exige de nous l’attention la
plus stricte et la plus persévérante, si nous ne voulons
pas errer constamment hors du sentier de la pensée cor­
recte. «Veillez et priez», dit Jésus, sachant combien
subtiles sont les tentations qui nous font retomber dans
nos anciennes erreurs.
« Le prix de la liberté c’est une vigilance éternelle » a
dit un sage de l’antiquité, et cela est plus vrai encore
pour la vie de l’âme.
Si vraiment vous voulez démontrer la santé, le bon­
heur et la vraie prospérité — et tous ceux qui cherchent
la Vérité savent qu’il est de leur devoir d’atteindre à
cette vie harmonieuse au plus vite — vous devrez vous
réserver un temps défini chaque jour, pour prier et médi­
ter et pour examiner votre conduite quotidienne et vos
«démonstrations», ou votre défaut de «démonstra­
tions ».
Dirigez les affaires de votre âme d’une façon pratique.
Trop de gens religieux ne se rendent pas compte que
l’évolution spirituelle exige de l’ordre, de la méthode et
une organisation intelligente, tout autant que n’importe
quelle entreprise, si on veut réussir.
Le pouvoir de la Prière est si grand, que non seulement
il vous tirera de vos difficultés, mais les complexes qui
causent ces difficultés seront détruits pour toujours, ainsi
que toutes les pensées et les craintes qui s’y associaient
avec leurs conséquences.
« Et avant qu'ils fussent parvenus au fond de la fosse,
les lions les saisirent et brisèrent tous leurs os ».
A ce sujet, il faut étudier les Quinze Points que vous
trouverez à la fin de cet ouvrage.
Il n’y a pas de fin à une prière. Elle se répète à jamais
dans votre âme, longtemps après que son exaucement
visible est oublié, mais la prière qui l’a provoqué conti­
nue à agir pour votre avancement spirituel, car la puis­
sance créatrice d’une pensée Divine est infinie et éter­
nelle.
LE JA RDIN D’ALLAH

E saie 35

U n’y a pas d’autre dieu que Dieu — Le Coran.


Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face — La Bible.

Même ceux qui aiment le plus la Bible sont suscep­


tibles de commettre l’erreur de la considérer simplement
comme un livre, le plus grand qu’on ait jamais écrit,
sans doute, mais un livre seulement. Tandis qu’en vérité,
la Bible est un torrent spirituel, dans lequel la force spi­
rituelle s’épanche du Plan Absolu ou Divin, dans le plan
physique, celui de la manifestation.
Mais la Bible n’est pas que la source de la Vérité spi­
rituelle, c’est aussi la plus grande collection de chefs-
d’œuvre littéraires que nous possédions. Presque toutes
les formes littéraires y sont représentées, que ce soit pro­
se ou poèmes. L’histoire, la biographie, la philosophie,
la nouvelle brève dans sa perfection, — vous n’avez qu’à
relire quelques paraboles — l’épopée, et même cette
forme considérée comme moderne, le roman, s’y trouvent
représentés. Le Livre de Job est une oeuvre dramatique ;
quant à l’Apocalypse, c’est un poème de forme si étrange,
qu’il reste incompréhensible pour la plupart des lec­
teurs, même s’ils en admirent certains fragments.
Mais surtout la Bible abonde en traitements, c’est-à-
dire en prières magnifiques et efficaces et cela suffit pour
que nous la considérions comme le livre le plus impor­
tant qui soit au monde. La prière, en effet, est essen­
tielle. C’est grâce à elle seule qu’un homme peut deve­
nir meilleur et changer les circonstances de son exis­
tence, par elle qu’il apprend à mieux connaître Dieu —
à sauver son âme, enfin. Seule son action peut transfor­
mer toute chose.
Lorsque vous priez, votre âme devient meilleure. Si la
prière est très courte et le degré de réalisation très faible,
le changement qu’elle opère peut être léger, mais il
s’effectue cependant.
Il n’est pas possible qu’un homme prie, en aucune cir­
constance, sans qu’il en résulte un bien. Quand vous
priez, toute votre vie subséquente est un peu différente
de ce qu’elle aurait été.
Or, la prière seule peut changer la qualité de l’âme.
N’importe quelle autre action peut changer quantitati­
vement l’âme, en y ajoutant de l’expérience, ou en éten­
dant la somme de ses connaissances, mais sans en modi­
fier la qualité. Une prière y suffit, or c’est la qualité de
l’âme qui détermine sa destinée.
Tant qu’il ne s’effectuera pas de changement qualita­
tif dans notre âme, nous dirons ou nous ferons en cer­
taines circonstances, ce qu’une personne vous ressem­
blant ferait dans un cas pareil, parce que nous ne
jouons jamais que notre rôle. Nous ne sommes jamais
autres que nous-mêmes. Quand par un effort de volonté
nous essayons d’être différents, nous n’en sommes jus­
tement que davantage nous-mêmes. Quand nous prions
cependant, cet acte nous rend tout de même un peu
différents et par conséquent, toutes nos activités subsé­
quentes sont modifiées elles aussi.
Donc rien ne compte que la prière.
Le mot « traitement » est un terme technique que
beaucoup d’entre nous emploient pour désigner la prière
destinée à surmonter une difficulté particulière d’ordre
pratique, or la Bible abonde en prières et en traitements
pour toutes les circonstances.
Lorsque vous vous trouvez dans la peine, quelle qu’en
soit la cause, votre propre faute, celle de quelqu’un d’au­
tre, ou même si personne n’en est responsable, la seule
chose à faire est de vous traiter. Si vous suivez un trai­
tement efficace, peut-être sera-t-il de longue durée, mais
votre difficulté, quelle qu’elle soit, disparaîtra, et vous
serez délivré, en d’autres termes, vos prières seront
«exaucées», ou comme nous disons souvent, vous ferez
votre démonstration.
Mais qu’est-ce donc qu’un traitement ? Et bien, en
résumé, un traitement consiste à vous rappeler et à vous
assimiler la Vérité concernant Dieu, jusqu’à ce qu’un
changement s’opère dans votre conscience et que cette
transformation produise un changement complet dans
les circonstances. Remarquez surtout que ceci ne veut
pas seulement dire que vous acquerrez du courage ou de
la force pour affronter vos difficultés dans un nouvel
esprit. Cela certes, vaudrait mieux que rien, mais serait
cependant bien peu encore.
Ce qui est extraordinaire, c’est que la prière transforme
vraiment toutes situations. Par suite du changement
opéré dans votre mentalité par votre traitement, les
conditions extérieures se modifient complètement. Les
gens changent de conduite et d’attitude envers vous. Les
choses désagréables qui seraient advenues n’arrivent pas,
et les choses agréables qui ne seraient pas arrivées, si
vous n’aviez pas prié, surviennent, « déterminées » seu­
lement par la prière. En vérité, la prière change toutes
choses.
Or, comment opérer ce changement nécessaire dans
la conscience. Ou, autrement dit, en quoi consiste un trai­
tement.
Il faut comprendre d’abord que répéter certains mots
est rarement efficace. (C’est mieux que rien, cependant,
si vous êtes trop effrayé ou inquiet pour faire davantage.
En effet, vous attacher à une phrase, peut être la seule
chose qui puisse vous sauver dans une circonstance
désespérée. Mais heureusement, un cas si extrême est
assez exceptionnel). Seul compte le changement opéré
dans le sentiment et dans la conviction. N’importe quel
moyen susceptible d’amener ce résultat, et cela dans le
plus bref délai, est le meilleur traitement.
Tout ce qui peut élever votre état de conscience du
plan inférieur de la souffrance au plan supérieur de la
liberté est un traitement.
Dans beaucoup de cas, la répétition calme et réfléchie
de certaines affirmations de la Vérité est suffisante, par
exemple :
«Je suis entouré de l’Amour et de la Paix de D ieu»,
ou « l’Intelligence Divine ouvre ma voie».
Parfois, surtout si vous êtes fidèle à votre prière, et à
votre méditation quotidienne, le fait seul « d’appeler »
Dieu en pensée, c’est-à-dire sans formuler de mots, vain­
cra rapidement la difficulté la plus grave. La lecture
d’une page de n’importe quel livre religieux qui vous
plaît, ou surtout de quelques versets ou chapitres de la
Bible, constitue souvent un traitement puissant. C’est
pour cela qu’on trouve tant de prières et de traitements
dans les pages de la Bible.
L’ordre littéraire dans lequel nous est parvenu la Bible
nous déconcerte parfois. Les divisions en chapitres et
versets sont plus ou moins récents, les écrivains origi­
naux ne sont pas responsables de ce classement arbitraire
qui a été fait parfois sans tenir compte du sujet traité.
Les œuvres d’un écrivain comme Esaïe, par exemple,
ont été ordonnées presque sans logique et sans tenir
compte de l’ordre chronologique. Elles ont été décou­
pées pour ainsi dire, en chapitres d’une longueur appro­
ximative. D’autre part, beaucoup de passages magni­
fiques, mais qui n’étaient pas du prophète Esaïe, y ont été
incorporés. Au point de vue pratique, cela n’a que peu
d’importance, du moment qu’on le sait. L’identité de
l’écrivain d’un chapitre quelconque de la Bible importe
peu, parce que le véritable auteur de l’ensemble de l’œu­
vre est le Saint-Esprit.
Une des plus magnifiques prières qu’on ait jamais
écrites fait partie des œuvres d’Esaïe et se trouve au
chapitre 35.
Ce numérotage n’est qu’une désignation arbitraire. Ce
chapitre n’a aucun rapport avec le chapitre 34 ou 36. Ce
numéro n’a pas plus de signification intrinsèque, que ce­
lui que porte un livre quelconque, sur l’étagère d’une
bibliothèque. Comme ce chapitre constitue un traitement,
particulièrement beau et efficace, en toute circonstance,
nous allons maintenant le considérer en détail.
Remarquons d’abord que c’est un poème lyrique.
L’écrivain en contemplant la splendeur et l’amour de
Dieu, s’embrase d’une exaltation spirituelle. Repoussant
les semelles de plomb de la peur et du doute, qui, dans
la vie quotidienne, retiennent l’homme à la terre, il
s’élève sur les ailes de l’Inspiration Divine, jusqu’à la
sphère où toutes nos mesquineries et nos entraves
s’anéantissent dans la splendeur de la présence Divine.
Il laisse derrière lui toutes les petitesses terrestres qui
séparent l’homme de Dieu, de la joie, de la liberté. Et
comme il a réussi à enchâsser cette expérience transcen­
dante, dans des paroles qui vivent et reflètent encore
aujourd’hui son extase divine, il nous est possible, quand
nous disons cette prière avec toute notre compréhension
spirituelle, d’allumer notre flambeau au même feu. Si
nous parvenons à nous mettre à son unisson, nous sur­
monterons toutes les difficultés qui nous entravent.
Le désert et le pays aride se réjouiront, la solitude
s’égaiera, et fleurira comme un narcisse.
Ce que nous remarquons en premier lieu, c’est que
l’écrivain est naturellement, comme tous ceux de la
Bible, un Oriental. Il transmet donc son message dans le
style particulier à l’Orient.
Cela est si évident, qu’il ne serait pas nécessaire d’en
parler, si nous ne savions que beaucoup d’Occidentaux,
jusqu’à la dernière génération, avaient l’habitude de
prendre à la lettre toutes ces métaphores et s’efforçaient
de les appliquer à leur vie quotidienne, à Paris, à
Londres ou à Chicago.
Sa prière débute de la meilleure manière qui soit pour
une prière, par un splendide acte de foi en Dieu.
Commencez toujours vos prières par un acte de foi. Rap­
pelez-vous que Jésus nous dit que la foi en l’Amour de
Dieu peut transporter des montagnes. Notre Prophète
commence donc par ce qui est sans doute pour un Orien­
tal la plus grande affirmation de foi en Dieu. Il se tourne
vers Dieu et s’écrie : Le désert et le pays aride se réjoui­
ront, la solitude s'égaiera et fleurira comme un narcisse.
Imaginez ce désert devenant un jardin, fleurissant
comme un narcisse, transformé en un centre de prospé­
rité et de richesses. Rien dans l’expérience humaine ne
semble plus ardu que de changer le désert en un riant
jardin. Mais avec Dieu tout est possible. Absolument tout.
Rendre le désert fertile est pour Lui aussi facile qu’autre
chose.
La Bible est surtout le livre d’un peuple du désert Le
grand drame de l’histoire biblique se déroule sur la
scène du temps avec le désert comme décor. La Palestine
est bornée par le désert sur trois côtés et par la mer sur
le quatrième. Les habitants de ce pays, à l’époque de
la Bible, ne connaissaient guère la mer et ne l’aimaient
point. Presque tout ce qui entrait en Palestine avait tra­
versé le désert. Les caravanes s’acheminaient chargées
de marchandises. Tous les voyageurs arrivaient dans ce
pays, fatigués, altérés, la gorge desséchée par le sable et
la poussière. Si des idées neuves s’infiltraient en Pales­
tine, elles aussi avaient traversé le désert et arrivaient
naturellement, comme les voyageurs eux-mêmes, impré­
gnées de l’atmosphère du désert. Pour les habitants des
Iles, la mer est toujours la toile de fond du décor. C’est
elle qui a forgé leur histoire et qui conditionne leur vie
quotidienne, même ceux qui n’habitent pas la côte et ne
l’ont jamais vue, dépendent d’elle. Ainsi les Hébreux,
même ceux qui ne s’étaient jamais aventurés dans ce
désert éternel et immuable, en étaient tributaires. Ils
étaient toujours hantés par lui. Il n’est pas une page de
la Bible où nous ne sentions vaguement la présence des
sables éternels et où nous n’entendions le tintement des
sonnailles des chameaux.
Donc, pour nous, Occidentaux, il faut un assez grand
effort d’imagination pour apprécier vraiment cette splen­
dide affirmation par laquelle le Poète commence sa priè­
re. S’emparant de cet état contre lequel, plus que contre
n’importe quel autre, l’homme a été incapable de lutter,
encore moins de triompher, l’aridité du désert, il déclare
que la bonté et l’amour de Dieu vont la vaincre. Celte
conquête totale va être suggérée à la manière orientale
par une succession de symboles.

« La solitude s’égaiera, et fleurira comme un narcisse.


Elle se couvrira de fleurs et tressaillera de joie
Avec chants d ’allégresse et cris de triomphe.
La gloire du Liban lui sera donnée,
La magnificence du Carmel et de Saron.
Ils verront la gloire de VEternel.
La magnificence de notre Dieu ».

Il développe son thème magnifique. La gloire du


désert rendu fertile est à la mesure de son ancienne ari­
dité. Il se réjouira en chantant. Il sera comblé de cette
splendeur qui n’appartient qu’aux cèdres du Liban, de
la grandeur austère du Carmel, et de la douceur paisible
des beaux jardins de Saron.
Il termine cette première strophe, sa première décla­
ration de foi en affirmant de nouveau :
Ils verront la gloire de l'Eternel, la magnificence de
notre Dieu. La foi divine du Prophète en la bonté de
Dieu commence à nous gagner, et comme la foi est conta­
gieuse, l’étincelle de sa compréhension fait luire notre
propre étincelle, encore si faible, elle la ranime et l'en­
flamme.
Dans la Bible, toute pensée contient un sens plus pro­
fond réservé à ceux qui sont capables de le comprendre,
et il en est ainsi dans ce passage.
Liban, Carmel et Saron représentent certaines facul­
tés spirituelles de l’âme humaine, qui se développent
petit à petit, si l’homme persiste à suivre le sentier du
réveil spirituel. Le Prophète implique ici, pour ceux qui
peuvent le comprendre, que ces dons spirituels bien dé­
finis, sont le résultat de telles prières. Le désert est un
terme général qui englobe n’importe quel souci ou n’im­
porte quelle difficulté. Cela peut être un problème spé­
cial, que vous avez à résoudre ou dans un sens plus large,
ce sentiment de notre séparation d’avec Dieu, qu’hélas,
nous connaissons tous.
Il est intéressant de noter que dans un sens particulier
et différent, le désert peut symboliser aussi cet état
d’âme dans lequel l’homme a atteint un haut degré de
concentration en Dieu. Tôt ou tard, vous serez obligé de
donner à Dieu la première place dans votre vie.
Votre véritable développement spirituel doit devenir
la seule chose qui compte vraiment pour vous. Il n’est
pas indispensable qu’il soit la seule préoccupation de
votre vie et peut-être même est-ce préférable qu’il ne le
soit pas, mais il doit être la première. Quand vous en
arriverez à ce stade, vous vous sentirez débarrassé de
tout un fatras inutile que nous gardons en nous. Fatras
mental, naturellement, quoique le désordre physique soit
susceptible d’accompagner l’autre. Vous constaterez que
vous vous occuperez beaucoup moins des choses sans
importance qui usurpent votre temps et votre énergie.
Quand vous aurez donné à Dieu la première place, votre
vie deviendra plus simple et plus calme, dans le vrai
sens, elle sera plus riche et plus digne.
Il en est souvent ainsi dans le désert. Le nomade a peu
de hiens matériels ; il n’éprouve aucun de nos besoins
artificiels ; notre soi-disant confort lui est inconnu. Pour­
tant il passe pour un des êtres les plus heureux. En
général, il ne redoute ni la vie ni la mort. C’est un Arabe
assis au seuil de sa tente, la nuit, exempt du fardeau
des possessions inutiles, l’esprit purifié par la simplicité
de son existence, qui, contemplant les myriades d’étoiles
qui brillent au ciel et l’espace illimité qui s’étend jusqu’à
l’horizon sombre et lointain s’est écrié : « Le désert
est le jardin d’Allah. »
« Fortifiez les mains languissantes et affermissez les
genoux qui chancellent. Dites à ceux qui ont le cœur
troublé : prenez courage, ne craignez point. Voici votre
Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu, Il
viendra lui-même et vous sauvera ».
La première strophe de cette belle prière, qui est un
très beau poème, a fait faire au lecteur une déclaration
de foi remarquable.
La deuxième strophe agit directement sur sa cons­
cience, elle exhorte : « Fortifiez les mains languissantes >.
Nous trouvons là un des symboles les plus frappants
de la Bible : la main. Elle représente en effet le pouvoir
de la manifestation, ou la capacité d’exprimer les idées
de Dieu sur le plan physique. C’est la faculté de faire
toutes choses, d’accomplir la démonstration, selon notre
expression. Donc, cet ordre affermissez les mains lan­
guissantes, nous commande de nous libérer de nos
médiocrités, de refuser de les accepter et de tendre vers
l’harmonie et la liberté. En effet, nous devons toujours
prier, sans jamais désespérer.
Jésus nous a montré par deux paraboles distinctes, que
nous devons accepter l’harmonie seulement, et continuer
à prier, jusqu’à ce que nous fassions notre démonstra­
tion, et ne jamais admettre un refus comme réponse.
Ici, l’écrivain inspiré nous enseigne la même leçon. Il
ne faut jamais nous résigner à ce qui est négatif, ne
jamais rien accepter d’autre que l’harmonie, la paix et la
liberté ; il faut continuer à prier, jusqu’à ce que nous
les ayons obtenues.
Ce symbole est en lui-même intéressant. L’homme est
de par sa vraie nature un être d’essence spirituelle, une
étincelle du Feu Divin. Mais cette étincelle divine, le JE
SUIS doit s’incarner et le corps humain que nous
connaissons, que nous portons partout avec nous, n’est
qu’une incorporation des facultés et des capacités diver­
ses du Divin JE SUIS. En réalité, nous ne le percevons
actuellement que d’une façon extrêmement limitée,
même dans les corps les plus sains et les plus beaux.
L’Etre réel, le JE SUIS, a le pouvoir de manifester abso­
lument n’importe quelle idée qu’il peut comprendre, ne
fût-ce qu’à un certain point. Et cette faculté est symboli­
sée par la main.
Une personne qui agit en lieu et place d’une autre
s’appelle souvent sa «main droite». Quand nous vou­
lons paralyser les activités d’un homme, nous lui mettons
des menottes, car être privé de ses deux mains représente
une incapacité presque complète.
Affermissez les genoux qui chancellent.
C’est une image claire, pour exhorter à se débarrasser
de la peur. Il n’en est pas beaucoup parmi les enfants des
hommes qui n’aient senti à un moment quelconque, leurs
genoux fléchir et se dérober sous eux, soit par timidité,
soit par peur. Si on ne surmonte pas cet état, c’est le
début de l’affaissement total du corps, de ce qu’on appel­
le un évanouissement.
Or, quand nous sommes au milieu de difficultés graves,
et que nous commençons à perdre courage (et perdre
courage c’est tout perdre), on peut se représenter l’âme
comme étant dans cet état.
Le prophète donc, s’en prend hardiment à nos faibles
mains, genoux chancelants et il les affermit en nous rap­
pelant la vérité sur Dieu. On peut dire en effet que la
Prière Scientifique ou le Traitement consiste surtout à
rappeler la Vérité sur Dieu.
Nous ne devons pas essayer d’orienter nos prières dans
le sens précis que nous désirons. Ce serait un acte de
volonté et non pas une prière. Ne nous laissons pas
entraîner par le courant des soucis matériels, arrêtons-
nous et rappelons-nous ce que nous savons être la vérité
sur Dieu. Cette acceptation et ré-affirmation de la Vérité
provoquera notre démonstration spirituelle.
Le Prophète dit avec une simplicité émouvante :
Voici votre Dieu, la vengeance viendra, Il viendra lui-
même et vous sauvera.
Pourquoi ? Parce que vous priez. Parce que, au lieu de
vous laisser emporter par la marée des soucis, comme le
« païen » ou comme celui qui ne prie pas, vous vous êtes
arrêté pour vous rappeler la Vérité. Vous avez fait une
déclaration magnifique de foi dans la première strophe,
et l’action de Dieu va se manifester dans votre vie sous
forme de justice compensatrice.
Nous nous demandons parfois pourquoi un Dieu plein
d’amour nous laisse succomber au mal, ou pourquoi II
ne nous aide pas sans attendre nos prières. C’est parce
que nous avons notre libre arbitre.
C’est notre attribut le plus précieux, parce que c’est ce
qui prouve notre identité avec Dieu, le JE SUIS. Si Dieu
intervenait dans notre vie sans avoir été appelé par nos
prières, notre libre arbitre serait abrogé, et nous per­
drions notre identité.
Or, c’est impossible parce que ce serait contraire à la
loi de l’Etre. Il faut savoir ce que la Bible entend par ce
mot vengeance. C’est un terme technique qui veut dire
rétribution.
Il est évident que Dieu, Esprit Infini, ne peut concevoir
même ce que les hommes appellent vengeance. Ce qu’il
faut comprendre, c’est que l’action de Dieu, qui exauce
votre prière, accomplit la Loi de l’Etre. Comme cette
Loi est la Loi du bien parfait, vous êtes sauvé par elle.
La démonstration est en somme la récompense de
votre traitement.
« Alors s’ouvriront les yeux des aveugles.
Entendront les oreilles des sourds.
Alors le boiteux sautera comme un cerf.
Et la langue du muet éclatera de joie,
Car les eaux jailliront dans le désert,
Et des ruisseaux dans la solitude ».
Ces phrases constituent un des plus beaux passages de
la Bible. Il n’y en a pas de semblables qui puissent lui
être comparés.
C’est un chant de triomphe, de joie et de délivrance,
probablement la célébration la plus magnifique de la
puissance de Dieu qu’on ait jamais écrite. Pensez à ce
qu’elle promet, comme résultat naturel de la prière spi­
rituelle.
Les yeux des aveugles s’ouvriront, les oreilles des
sourds entendront, le boiteux sautera comme un cerf et
la langue du muet éclatera de joie.
N’est-ce pas une affirmation suffisante de la guérison
spirituelle ?
A-t-on omis quelque chose d’important ? Pouvons-
nous déclarer maintenant qu’il y a des états physiques
qu’on ne peut pas guérir par la prière ? Osons-nous dire
ou penser encore, qu’avec Dieu il y a des choses qui sont
possibles et d’autres qui ne le sont pas ? Les aveugles,
les sourds, les muets et les boiteux seront délivrés et ren­
dus à la santé par la puissance de Dieu.
La guérison physique est une des manifestations les
plus glorieuses du Christ Universel. C’est le plus beau
portique du Temple, mais il n’est pas tout. C’est le don
spirituel sur lequel on a le plus insisté en métaphysique
depuis deux ou trois générations, mais comme Paul l’a
prudemment suggéré dans son énumération, ce n’est
qu’un des dons. La guérison du corps est importante,
mais ce qui est vraiment essentiel c’est le développement
spirituel de l’âme.
Qu’est-ce qu’une guérison physique si ce n’est le
témoignage extérieur du progrès accompli dans le déve­
loppement spirituel, et les guérisons énumérées ici sont
encore plus importantes, quand elles s’élèvent sur le plan
supérieur des guérisons spirituelles.
C’est magnifique que les yeux physiques de l’aveugle
soient ouverts, mais ceux-ci symbolisent aussi la faculté
que possède l’homme de percevoir les choses spirituelles.
La splendide promesse de ces deux vers implique sur­
tout que le don de la perception spirituelle peut être
acquis par la prière, et que, lorsque nous prions sincè­
rement pour l’obtenir, nous ne rencontrons pas d’obsta­
cles.
C’est miraculeux que les oreilles physiques des sourds
soient ouvertes, mais entendre au sens élevé signifie com­
prendre les choses spirituelles, il est mille fois plus
important que les gens spirituellement sourds acquièrent
l’entendement de la vérité sur Dieu et la vie.
C’est miraculeux que le boiteux, physiquement par­
lant, retrouve si bien sa force, que jetant ses béquilles et
se redressant, il s’attribue son droit à la santé, et saute
comme un cerf. Mais il est mille fois plus important que
les esprits boiteux réussissent à surmonter leur infirmité
et se redressent en exerçant librement leurs facultés spi­
rituelles et la prière.
C’est miraculeux que les muets physiquement puis­
sent parler et chanter. Mais la langue représente aussi
l’empire, le pouvoir spirituel de l’homme, or parler est
mille fois plus important pour les muets spirituels, pour
ceux qui n’ont pas le pouvoir de la démonstration spiri­
tuelle et ne peuvent acquérir celui du Logos, du Mot
Créateur qui est leur héritage divin, pour ceux qui ne
savent pas s’en servir pour leur propre bien et enfin celui
de leurs semblables.
Ni auparavant, ni depuis lors, l’importance de ces faits
physiques et spirituels n’a été rappelée d’une manière
aussi convaincante au cœur des hommes. Et pour inciter
enfin à croire à ces vérités transcendantes, le Prophète
répète son argument suprême.
« Car des eaux jailliront dans le désert, et les ruis­
seaux dans la solitude. Le mirage se changera en étang,
et la terre desséchée en sources d’eaux ».
Pour le lecteur oriental, nul appel à la Puissance
Divine ne peut surpasser celui-ci, car nous le savons, le
désert de sable est pour lui le seul fait éternel et immua­
ble, et dire que l’eau y ruissellera c’est le combler de tou­
tes les promesses.
Nous devons nous rappeler qu’en Orient l’eau est
considérée comme la chose la plus précieuse qui soit. On
en transporte souvent pendant des kilomètres et des kilo­
mètres, à dos de chameaux et de mules, dans les endroits
les plus reculés. Une coupe d’eau vaut son pesant d’or,
parfois peut-être davantage, car clic peut être une ques­
tion de vie ou de mort.
Mais nous autres Occidentaux, qui connaissons rare­
ment la sécheresse, et dont le climat est plutôt un peu
trop humide pour notre bien-être, nous sommes obligés
de faire un effort d’imagination pour saisir combien cette
métaphore est puissante et expressive pour un Oriental,
et combien elle lui prouve la puissance, la majesté, les
ressources et l’amour de Dieu.
€ Dans le repaire qui servait de gîte aux chacals (1),
croîtront des roseaux et des joncs ».
Grâce à la prière, à notre croyance en l’Omnipotence
de Dieu, et à l’affirmation de notre foi dans Sa Bonté,
nous nous libérerons de nos craintes et retrouverons
la faculté de manifester notre harmonie et notre paix
intérieures. Nous obtiendrons ainsi notre guérison phy­
sique, quelle que soit notre maladie. Surtout, nous déve­
lopperons notre perception spirituelle ; notre enten­
dement spirituel et le pouvoir de prononcer la Parole (2)
nous permettront d’acquérir et de développer des facul­
tés toutes neuves, pour lesquelles n’existent pas de mots
dans le langage courant (facultés sans lesquelles nous ne
sommes que des infirmes).
Et maintenant, le Prophète déclare d’une manière
imagée :
Dans le repaire qui servait de gîte aux chacals, croî­
tront des roseaux et des joncs.
C’est une affirmation remarquable, dont la significa­
tion est précise.
L’auteur de ce Traitement insigne savait tout ce qu’on
peut savoir de la nature humaine ; alors que nos psycho­
logues les plus qualifiés commencent juste à effleurer ce
sujet. Cependant, beaucoup d’excellent travail a été fait
par ce que nous appelons la psychologie moderne, mal­
gré ses erreurs manifestes. On commence, grâce à elle,
à se rendre compte de l’existence de ces « cavernes
obscures et inconnues » de notre nature, qu’on appelle
de nos jours le subconscient. Nous commençons à
comprendre qu’une pensée n’est par détruite ou impuis­
sante, simplement parce que nous ne la pensons pas
consciemment, mais qu’elle a simplement disparu sous
la glace, pourrait-on dire, portant en elle à l’état latent

(1) La version du roi James dit « aux dragons ».


(2) Prononcer la Parole, c’est affirmer la Vérité.
toutes les possibilités du mal, plus puissantes peut-être,
maintenant qu’elle ne nous est plus présente.
Nous commençons à comprendre qu’une chose n’est
pas détruite parce qu’elle est refoulée. Au contraire,
tout comme la compression augmente énormément la
force d’un explosif, les sentiments et les pensées, et sur­
tout les sentiments, que pour une raison ou pour une
autre, nous ne voulons pas affronter franchement,
acquièrent une force mauvaise très grande quand ils sont
accumulés dans le subconscient et deviennent des
complexes. En effet, la thérapeutique psychologique a
prouvé qu’une grande partie de nos maux y prennent
leur source. Or Esaïe savait tout cela, et en les désignant
sous le nom de chacals il ne pouvait choisir un nom plus
juste.
Mais le Prophète nous promet que par la prière ils
seront chassés, exterminés, et que leurs repaires devien­
dront un champ paisible, où croîtront des roseaux et des
joncs.

« 7/ y aura là un chemin frayé, une route,


Qu’on appellera la voie sainte ».

Nous arrivons maintenant à une des révélations trans­


cendantes de la Bible, Par sa force et sa splendeur, ce
passage est unique. Toute cette strophe est sans pareille
dans l’Ecriture Sainte ou ailleurs. Le Prophète s’élève
de plus en plus haut sur les vagues de l’inspiration qui
l’emporte. Il a une vision éblouissante du salut de l’hu­
manité. Il regarde autour de lui ce déferlement d’évolu­
tion spirituelle qui s’étend jusqu’aux limites les plus
lointaines, où l’humain et le Divin se fondent dans une
Unité complète.
Pour l’individu aussi, c’est une promesse d’un retour
triomphant vers Dieu. C’est la grande déclaration de
notre salut, l’affirmation absolue de la possibilité de
nous sauver des limitations, des erreurs, de la maladie et
de la mort.
<11 y aura là un chemin frayé, une route,
Qu’on appellera la voie sainte ».

Voilà l'affirmation définie et pratique, qu’il y aura une


issue. Elle signifie qu’il n’est plus nécessaire pour
l’homme de supporter le fardeau de ses peines et qu’il a
droit à l’harmonie parfaite, à la paix, à la santé.
Elle assure que la résignation, loin d’être une vertu,
sera ce qu’elle est en réalité, une violation de la Loi de
l’Etre. Ne nous y trompons pas. Maintenant que cette
voie a été ouverte, la résignation à la médiocrité et au
manque d’harmonie n’est qu’un euphémisme pour dési­
gner la paresse et la lâcheté.
Le Prophète dit avec précision qu’il y aura un chemin
frayé. Mais quelle est la définition d’un chemin ? C’est
une grande et large voie accessible à tous et dont tous
ceux qui observent les usages peuvent se servir à droits
égaux. Personne n’a le droit d’élever une barrière, d’en
empêcher l’accès aux autres, ou d’exercer des droits de
propriété. Or le Prophète dit clairement que le Sentier
de la liberté et du salut doit être une grande route faci­
lement praticable où tout le monde peut passer libre­
ment sans payer. Ce chemin est ouvert à tous.
Ayant prévu cette route, l’auteur affirme maintenant
qu’elle sera la Voie. Or, cette voie signifie naturellement,
au sens symbolique, un retour à la connaissance de la
Vraie Présence de Dieu. Souvent aussi, on l’a appelée
le Sentier.
Il est bon de nous arrêter pour comprendre l’impor­
tance capitale du fait que ce Sentier est ouvert à tous.
La plupart des mouvements religieux, tout au moins
les plus anciens et les plus grands, ont parlé de ce Sen­
tier et enseigné le moyen d’y entrer. Mais ils l’ont tou­
jours considéré non comme une route libre, mais
comme un chemin privé, clôturé par eux-mêmes et dont
ils détenaient seuls les clés. La Bible cependant est
venue briser cette exclusivité et annoncer au monde que
la Voie est une grande route libre. Il est vraiment impos­
sible de ne pas comprendre toute l’importance de ce fait.
Combien de fois, au cours de l’histoire, la grande route
a-t-elle été ouverte au peuple pour peu de temps, puis
refermée parfois, par ceux-là mêmes qui l’avaient ou­
verte. Si graves sont les dangers qui accompagnent une
religion organisée, si puissants et si subtils sont les maux
qui résultent de l’amas de richesses (un mal qui surprend
tôt ou tard, presque toute église bien organisée), qu’à
moins que nous ne gardions ce point constamment pré­
sent à notre esprit, nous risquons de répéter les anciennes
erreurs.
Le Prophète dit, maintenant, que la Voie ou le Sentier
est celui de la sainteté. Or, bien entendu, il faut
comprendre que la Bible se sert du mot sainteté dans un
sens beaucoup plus large et plus étendu que le sens habi­
tuel, car sainteté, en réalité, signifie santé. Non seulement
la sainteté de l’âme, si rare et admirable qu’elle soit,
mais une vie sainte.
Cela comprend une santé physique parfaite, nul
malade n’est saint au sens Biblique, quel que soit son
avancement spirituel. Cela comprend aussi l’idée de bon­
heur, de la vraie paix de l’âme, de prospérité, qui libère
des craintes obsédantes concernant les nécessités de la
vie. La sainteté exige la santé générale, la prospérité et
l’harmonie spirituelle.
Ceci n’enlève rien à l’importance transcendante de ce
qu’on appelle en général la sainteté, dont un grand
Rationaliste moderne a dit tristement : < Sainteté, le plus
profond de tous les mots qui défient la définition ».
Le Prophète dit en parlant de cette voie glorieuse :
Nul impur n’y passera. Or, que cela signifie-t-il exacte­
ment ? Trop souvent, on a supposé que cela voulait dire
que l’être humain ordinaire, plein de défauts, et pire
encore, ou coupable de péchés plus graves, n’aura pas le
droit de prendre cette voie, qu’elle est réservée aux saints
et aux héros spirituels, à ceux qui sont en fait purs.
Cependant, il n’y a rien de moins vrai. Quelle raison
y aurait-il de frayer une route pour ceux qui sont déjà
« sauvés » ?
Notre Seigneur n’a-t-il pas dit : « Ce ne sont pas ceux
qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les
malades». Et, en effet, supposer le contraire équivau­
drait à ne se servir de savon que lorsque l’on a les mains
propres. Le fait est que vous n’apportez pas un cœur pur
à Dieu, afin qu’il vous aime, mais vous Lui apportez
votre cœur souillé pour qu’il puisse le purifier.
La signification réelle de cette affirmation magnifique,
le vrai sens de toute cette strophe admirable est que la
route sera ouverte à tous, à vous, à moi, à tous ceux qui
cherchent leur salut et leur purification. Les «im purs»,
ce sont ces pensées et ces croyances en la maladie, le
péché, la peur, le doute, etc. qui seules nous empêchent
d’entrer dans le Royaume du Ciel aujourd’hui même.
Une fois que nous suivons la voie, ils ne peuvent plus
entraver notre progrès, nous sommes délivrés à tout
jamais de leurs ténèbres.
Les êtres humains frêles et faibles n’auront plus à
avoir peur de suivre cette grande route. Elle leur est
destinée.
« Ceux qui la suivront, même les insensés, ne pour­
ront s’égarer ».
Ayant démontré qu’aucun degré de faiblesse ou de
culpabilité ne peut empêcher l’homme d’entrer dans le
Sentier, si vraiment il le veut, Esaïe note cette autre
condition : le manque de puissance intellectuelle ou
d’instruction ne peut l’en exclure. Celui dont la carrière
académique est la plus brillante et l’être le plus simple
et le plus illettré sont égaux pourvu que leur intention
soit bonne et soutenue par une application correcte. En
effet, une intelligence trop brillante et trop de connais­
sances ont interdit à beaucoup l’entrée du Sentier, parce
que, avec notre système moderne d’éducation, le savoir
est susceptible de provoquer l’orgueil spirituel. D’un au­
tre côté, une intelligence équilibrée et saine, si elle n’est
pas une garantie de développement spirituel, est suscep­
tible d’y aider beaucoup, parce qu’elle permet au candidat
d’apprécier la nécessité d’être parfait, fidèle et désinté­
ressé, et elle l’amène à vérifier ses résultats pour garantir
ses progrès. Elle l’empêche de vivre dans une fausse
sécurité en lui laissant croire à des réalisations qui n’en
sont pas, elle lui permet de distinguer entre le progrès
spirituel et l’indulgence sentimentale. En réalité, nous
n’avons pas besoin d’apporter ni connaissance ni sagesse
pour suivre le Sentier, c’est le rôle du Sentier de nous les
dispenser.
« Sur cette route, point de lion :
Nulle bête féroce ne la prendra,
Nulle ne s'y rencontrera ;
Les délivrés y marcheront ».
Ici l’auteur se répète, mais sous une autre forme, selon
la tradition poétique orientale, qui use d’itérations fré­
quentes, pour donner plus de poids et de valeur à ce
qu’elle exprime.
Une fois sur le Sentier, nous subirons encore des peines
et des difficultés comme autrefois, pendant un certain
temps tout au moins, mais maintenant elles s’échappent
de nous-mêmes pour ainsi dire ; elles émergent des pro­
fondeurs de notre personnalité, parce qu’elles n’ont pas
le droit d’y être, et qu’il faut en finir avec elles une fois
pour toutes. Il ne s’agit plus de lions ni de bêtes féroces
contre lesquels nous avons besoin d’être protégés, mais
de problèmes qu’il faut résoudre afin que nous puissions
être libres pour toujours.
Enfin, ce poème merveilleux s’achève par un des ver­
sets les plus sublimes de toute la Bible.
Ayant suivi le Sentier, mis à profit les leçons et acquis
une compréhension complète, nos doutes et nos craintes
imaginaires, car ce ne sont que des fantômes et rien de
plus, disparaissent pour toujours, et la gloire de l’Union,
la grande transformation est achevée. « Le passé s'est
évanoui et les rachetés de l’Eternel retourneront, ils
iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éter­
nelle couronnera leur tête ; l’allégresse et la joie s’ap­
procheront. La douleur et les gémissements s’enfuiront ».
L’homme a-t-il jamais écrit rien de si beau ? Les
« rachetés de l’Etemel » sont ceux qui ont réalisé, non
seulement cru, mais réalisé leur Unité avec leur Christ
intérieur ; qui ont compris que ce Christ c’est eux-mêmes
en réalité, et en vérité qu’il n’est pas près d’eux, ne leur
appartient pas. mais leur est identique. Tels sont ceux
qui ont vraiment démontré le JE Suis.

Ils « retourneront, ils iront à Sion ».

Sion est la réalisation directe de Dieu. Jérusalem est


tout ce qu’il y a de plus haut dans la conscience humaine,
moins cependant que le contact Divin ; mais Sion c’est
la réalisation de Dieu Lui-même. C’est ici que les Ames
Triomphantes viendront, dit le poète, avec « chants de
triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête».
Elles viendront en chantant, dit-il, et ceci est significatif,
car le chant spontané est l’expression naturelle de la plus
grande joie.
L’instinct de l’âme humaine qui n’a pas été harcelée
par les « chacals » et les inhibitions de toutes sortes est
de chanter quand elle est heureuse et libre. C’est pour­
quoi la Bible parle du chant pour exprimer une joie
suprême et spontanée. Et, remarquez qu’elle dit la joie
« éternelle », non pas une joie qui peut disparaître avec
le temps où à l’arrivée d’un nuage inattendu.
Cette joie va être celle de Dieu, qui ne peut jamais
décliner, qui ne s’affaiblira jamais quand nous l’aurons
trouvée. Si précise et si complète est l’exposition de la
Bible pour parler du salut de l’homme qu’elle déclare
que la joie sera sur sa tête. Or, la tête symbolise toujours
la compréhension parfaite de la vérité du Christ, bien
différente de la foi aveugle ou des timides élans senti­
mentaux. Ici nous voyons que cette joie divine sera la
joie de la compréhension parfaite qui seule est une ga­
rantie de durée.
Notre poème termine son envolée par une promesse
dernière, comme on réconforterait un enfant qui doute.
Pour prouver que tout ce qu’il vient de dire est vrai, il
ajoute, très simplement : « La douteur et les gémisse­
ments s’enfuiront ».
Tu nous a créés pour Toi, et notre cœur est inquiet
jusqu’à ce qu’il se repose en Toi.
St Augustin.
PREFACE A LA CLE D’OR

J’ai condensé cet essai en trois pages. Si cela eût été


possible, je l’aurais réduit en autant de lignes. Je n’avais
pas l’intention d’en faire un traité instructif, mais une
recette pratique, pour sortir de ses ennuis. L’étude et la
recherche ont leur utilité, mais ni l’une ni l’autre ne peut
vous tirer d’une difficulté concrète. Rien, si ce n’est un
travail pratique effectué dans la conscience n’y parvien­
dra.
L’erreur, quand tout va mal, c’est de lire superficiel­
lement livre après livre sans obtenir ni réconfort, ni
résultat positif.
Lisez la Clé d’Or plusieurs fois. FAITES EXACTE­
MENT ce qu’elle conseille et si vous avez assez de per­
sévérance, vous surmonterez n’importe quelle difficulté.
LA CLE D’OR

La Prière Scientifique vous permettra, tôt ou tard, de


triompher de n’importe quelle difficulté ou d’aider votre
prochain à faire de même.
C’est la Clé d’Or de l’harmonie et du bonheur.
A ceux qui ne connaissent pas la plus grande force
qui soit, cette affirmation peut paraître une prétention
assez risquée. Mais il suffit d’essayer loyalement pour
prouver sans aucun doute que c’est juste. Vous n’avez pas
besoin de croire ce que je dis. Essayez vous-même et
vous en constaterez les effets.
Dieu est omnipotent et l’homme est créé « à Son Image
et selon Sa ressemblance ». Il domine toutes choses. Ceci
est l’enseignement inspiré, il faut l’accepter littéralement,
à la lettre. L’homme, cela veut dire naturellement tous
les hommes, et la faculté de se servir de cette force n’est
pas le privilège des Mystiques ou des Saints, ou même
de métaphysiciens expérimentés, comme on le suppose
souvent. Qui que vous soyez, où que vous soyez, la Clé
d’Or de l’harmonie est dans vos mains maintenant
même.
Dans la Prière Scientifique, en effet, c’est Dieu qui agit
ce n’est pas vous, voilà pourquoi vos carences ou vos
faiblesses n’interviennent pas dans le processus. Vous
n’êtes que le moyen par lequel opère l’action divine et
votre rôle consistera seulement à ne pas faire obstacle.
Des néophytes obtiennent souvent des résultats étonnants
dès qu’ils essaient parce que ce qui est absolument
essentiel, c’est avoir un esprit ouvert et une foi suffisante.
En revanche, vous pouvez avoir n’importe quelles vues
sur la religion ou n’en point avoir.
Quant à la méthode pratique, comme tout ce qui est
fondamental, elle est la simplicité même. Tout ce que
vous avez à faire, c’est de ne plus penser à la difficulté
quelle qu’elle soit, et de penser à Dieu. C’est la règle ab­
solue, et si vous la suivez, toute difficulté sera vaincue.
Que celle-ci soit grave ou non, qu’elle concerne la
santé, les affaires pécuniaires, un procès, une dispute,
un accident, n’importe quoi enfin, n’y pensez plus, pensez
à Dieu, c’est tout ce que vous avez à faire. Rien ne peut
être plus simple, n’est-ce pas ? Dieu Lui-même n’aurait
pu rendre cela plus facile, pourtant la réussite est cer­
taine.
N’essayez pas de vous former une image de Dieu, ce
qui est, bien entendu, impossible. Priez en méditant sur
tout ce que vous savez sur Dieu. Dieu est Sagesse, Vérité,
Amour. Dieu est présent partout, Sa puissance est infi­
nie, Il sait tout, etc.
Peu importe que vous croyiez comprendre toutes ces
vérités, ou qu’elles vous semblent encore imprécises. Ré-
pétez-les. L’essentiel c’est de ne plus penser à ce qui vous
préoccupe. La règle veut que vous pensiez à Dieu, à Lui
seul, or si vous songez à vos difficultés, vous ne pensez
pas à Lui. Regarder toujours derrière vous pour voir ce
que deviennent vos affaires, est fatal, parce que c’est pen­
ser à vos soucis, et vous ne devez penser qu’à Dieu et
rien qu’à Lui. Votre objet est de chasser de votre cons­
cience la pensée qui vous préoccupe, pendant quelques
instants au moins, pour lui substituer l’idée de Dieu.
Voilà le point capital.
Si vous parvenez à vous absorber dans la contempla­
tion du monde spirituel au point d’en oublier vraiment
pendant un instant la raison pour laquelle vous avez
commencé à prier, vous vous apercevrez bientôt que
vous êtes sorti heureusement de vos embarras, et que
votre démonstration est faite.
Pour vous servir de la Clé d’Or à l’égard de quelqu’un
qui vous fait du tort, ou d’une situation difficile, il faut
penser : «Maintenant je vais traiter avec la Clé d’Or Jean
ou Marie, ou ce danger qui me menace», puis écartant
de votre esprit toute pensée de Jean, de Marie ou du
danger vous la remplacerez par l’idée de Dieu.
En travaillant de la sorte au sujet d’une personne,
vous ne cherchez pas à influencer sa conduite, cependant
vous l’empêcherez de vous nuire et vous ne lui ferez que
du hien. Dorénavant, il est certain que dans une certaine
mesure elle sera devenue elle-même plus compréhen­
sive, moins matérielle. Un procès imminent, ou toute
autre difficulté disparaîtra probablement sans atteindre
à une crise, justice étant rendue à chacun.
Si vous vous croyez capable de faire très vite cette
expérience, vous pouvez la répéter plusieurs fois par
jour après un intervalle.
Mais entre temps, cessez de penser à ce qui vous tour­
mente, c’est extrêmement important.
Nous avons dit que la Clé d’Or est simple, et elle l’est,
mafs naturellement il n’est pas toujours facile de s’en
servir. Si vous avez très peur ou si vous êtes inquiet, il
peut être difficile au commencement de détacher vos
pensées des choses matérielles. Mais en répétant cons­
tamment une affirmation de la Vérité absolue qui vous
plaît, telle, que « // n’y a pas d ’autre puissance que celle
de Dieu » ou «Je suis l’enfant de Dieu, rempli et entou­
ré de la paix parfaite de Dieu » ou « Dieu est Amour »
ou < Dieu me guide maintenant », ou peut-être, la meil­
leure et la plus simple de toutes «Dieu est avec m o i»,
même si au début vous le faites machinalement avec
tiédeur, vous vous apercevrez bientôt que le traitement
produit son effet et que votre esprit s’éclaire. Ne luttez
pas fiévreusement, soyez calme mais persévérant. Chaque
fois que votre attention divague, aiguillez-la vers Dieu.
N’essayez pas de deviner par avance la solution de
votre problème. Cela ne sert qu’à en retarder la démons­
tration. Laissez à Dieu le choix des moyens. Il suffit que
vous vouliez vraiment sortir de vos ennuis. Faites ce qui
vous incombe, et Dieu ne manquera pas de faire le reste.

« Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».


COMMENT OBTEN IR DES RESULTATS
PA R LA PR IE R E

Beaucoup de confusion semble régner dans certains


esprits au sujet de la voie déterminée par laquelle on
peut s’approcher de la Puissance Divine et atteindre la
réalisation et l’harmonie. Tant d’écoles philosophiques
se disputent l’attention de l’étudiant, on édite tant de
nouveaux livres et de nouvelles brochures, tant de jour­
naux paraissent pour disparaître aussitôt, qu’on s’y
perd et qu’on désespère de découvrir jamais la voie du
salut.
Parfois il semble que l’histoire de la Tour de Babel se
répète dans les mouvements métaphysiques et cependant
nous savons tous au fond de notre cœur que la vraie
Porte est étroite, et droite la Voie réelle.
Un prédicateur oriental bien connu, de grande puis­
sance spirituelle, a publié une brochure d’où il ressort
que le critérium authentique de la Vérité est de ne suivre
aucun Sentier. Ceci est la « réduction ad absurdo » qui
nous arrête brusquement et fait resplendir la lumière.
L’unique solution du problème consiste à entrer en
rapport définitif avec la Puissance Divine qui demeure
dans votre âme, et l’ayant fait consciemment, de la met­
tre en œuvre dans les difficultés diverses de votre vie
selon leur importance, c’est-à-dire en s’attaquant d’abord
à la plus urgente. C’est la manière correcte de travailler
et c’est absolument la seule qui puisse à la longue vous
aider, vous et vos affaires. Le vrai remède pour chacune
de vos difficultés c’est comme on nous l’apprend à cha­
que page de la Bible, de trouver et de connaître la Pré­
sence intérieure. « Attache-toi donc à Dieu et tu auras
la paix. Il y a d'abondantes joies devant Sa face. Voici,
je suis avec toi ».
L’unique tâche consiste à trouver et à connaître cons­
ciemment votre Seigneur Intérieur.
Vous voyez maintenant comme la confusion disparaît,
elle fond littéralement, et la simplicité parfaite de tout
cela émerge quand vous avez compris ce fait. Forcément,
il s’ensuit que toutes les écoles philosophiques et toutes
les églises, tous les prédicateurs, quelle que soit leur
démonstration, tous les manuels, les magazines, les bro­
chures, etc., ne sont que des moyens temporaires vous
permettant d’entrer en contact avec la Vérité. En eux-
mêmes, ils n’ont aucune importance, ce ne sont que des
moyens d’atteindre le but. La meilleure méthode pour
vous d’approcher des choses divines, c’est celle qui vous
rend plus facile la découverte de votre Lumière Inté­
rieure. Le tempérament, l’éducation, les traditions de
famille vous feront apprécier plus ou moins un livre, un
prédicateur, une école, mais ceux-ci ne seront jamais
rien d’autre que le moyen de parvenir à une fin. Cette fin
est la découverte effective de soi-même. < Homme
connais-toi toi-même », c’est-à-dire connais le Divin Je
Suis qui est en toi.
Nous voyons donc que le mouvement spirituel le plus
élevé, le plus beau manuel, le plus grand prédicateur,
c’est celui qui convient le mieux aux besoins de chacun,
et la seule preuve de sa valeur pratique réside dans les
résultats acquis.
Bien entendu, Jésus a prévu cette difficulté et l’a
affrontée comme toutes nos difficultés du reste. Il nous
a donné ce précepte simple et parfait « Vous les recon­
naîtrez à leurs fruits ».
Le grand danger pour la vraie religion a toujours été
la fondation d’organisations riches ou l’exploitation par
certains de leur propre personnalité. Une église organi­
sée est toujours susceptible de devenir une « affaire »
capable de pourvoir aux besoins de nombreux fonction­
naires. Lorsqu’il en est ainsi, les fidèles sont découra­
ges de chercher à se développer spirituellement au
milieu de tant d'intermédiaires. Une tradition de loyauté-
envers l’organisation s’établit pour la défendre. Non pas
de loyauté envers la Vérité ou envers notre âme, disons-
le, mais envers l’appareil ecclésiastique. Ainsi, les moyens
deviennent une fin en eux-mêmes, et la force spirituelle
disparaît. Des promesses téméraires et de vagues pré­
tentions remplacent les véritables démonstrations.
Quand des chefs exploitent leur propre personnalité,
l’étudiant se lasse de chercher ici ou là des lumières ou
une aide. Là encore, la loyauté envers quelqu’un d’autre
que Dieu permet de bloquer la Voie de la Vérité et
contrecarre l’œuvre du Christ.
Ce n’est autre que la jalousie du petit commerçant,
qui avertit un client indécis des dangers qu’il court en
allant dans la boutique à côté.
Souvenez-vous que vous ne devez absolument aucune
loyaùté à quoi que ce soit ou à qui que ce soit, sauf à
votre âme et à ce qui concerne son développement spi­
rituel. C’est votre devoir solennel, tout le reste est se­
condaire.

« Sois sincère envers-toi-même, et de même que la nuit


suit le jour,’tu ne pourras jamais être faux avec tes sem­
blables ».
S hakespeare.

La première mesure que doit prendre celui qui cher­


che sérieusement la vérité c’est de se décider pour une
méthode définie, de choisir celle qui lui convient le
mieux et de la mettre loyalement à l’essai. Vous devez
acquérir une méthode ou un système précis de traitement
spirituel ou de Prière Scientifique. Lire des livres, pren­
dre de bonnes résolutions ou discourir avec logique est
inutile. Trouvez une méthode et mettez-la en pratique
consciencieusement tous les jours, et soyez-lui fidèle
assez longtemps pour lui permettre de faire ses preuves.
Vous ne vous attendez pas à jouer du violon après deux
ou trois essais ou à conduire une voiture sans quelques
exercices préliminaires.
Votre méthode trouvée, commencez à travailler avec
détermination sur quelque problème concret de votre
vie, choisissant de préférence ce qui vous donne le plus
de souci au moment même, ou mieux encore vous effraie
le plus. Travaillez avec persévérance et si vous n’obtenez
aucun résultat, s’il n’y a pas d’amélioration au cours des
quinze jours suivants au maximum, appliquez la mé­
thode à un autre problème. Si aucun résultat n’apparaît,
abandonnez cette méthode et adoptez-en une nouvelle.
Rappelez-vous, il y a une issue, c’est aussi sûr que le lever
du soleil. La question n’est pas de vous débarrasser de
vos difficultés, mais de trouver votre méthode pour y
arriver.
Si la santé est la difficulté à laquelle vous voulez vous
attaquer pour vous personnellement ou pour d’autres, ne
vous arrêtez que lorsque vous aurez obtenu au moins une
guérison. Il n’y a pas de maladie qui n’ait été guérie de
cette manière, il en est de même pour la pauvreté, et ce
que d’autres ont fait, vous le pouvez aussi, car Dieu est
Principe et les Principes sont immuables.
Si vous êtes malheureux, mécontent de votre sort, de
vous-même ou de ceux qui vous entourent, faites votre
travail spirituel et refusez d’accepter « non » comme
réponse ; insistez pour obtenir le bonheur et la satisfac­
tion qui sont vôtres par droit Divin.
Si vous avez besoin de vous exprimer, que vous soyez
artiste ou écrivain, ou pratiquiez toute autre profession,
si vous désirez ardemment réussir dans une carrière
quelconque, à condition que vous vous y attachiez dans
un bon esprit, c’est un but légitime et digne ; la méthode
correcte de la Prière Scientifique vous apportera la ré­
compense. Notez vos résultats et surtout ne soyez satis­
fait que par une complète réussite.
Evitez surtout l’erreur mortelle de vous trouver des
excuses. Il n’y a pas d’excuses pour manquer votre « dé­
monstration ». Cela signifierait seulement que vous
n’avez pas travaillé correctement. Les excuses sont véri­
tablement le diable qui vient vous tenter pour vous main­
tenir hors du Royaume du Ciel, alors que la Porte en est
ouverte. Les excuses, en effet, sont le seul ennemi dont
vous deviez avoir peur.
Trouvez la méthode qui vous convient, cultivez la sim­
plicité et la spontanéité, elles sont le secret de la prière
efficace. Travaillez avec persévérance, gardez le secret
et soutenez-vous du conseil de Jésus : « Tout ce que vous
demanderez en Mon nom Je le ferai ».
LA GRANDE AVENTURE

Beaucoup de gens ont l’impression que l’unique but


des études métaphysiques c’est de vaincre les difficultés,
mais supposer cela, c’est perdre tout sens des propor­
tions. Il faut chercher la Vérité pour elle-même. La
connaissance de la Vérité contient sa propre récompense
sous forme de santé, d’harmonie et de prospérité, pour
commencer, mais ce n’est qu’un début. Le vrai but du
chercheur doit être le développement de ses facultés
supérieures, en un mot son Evolution Spirituelle.
Or, il arrive qu’aussitôt qu’on a acquis la compréhen­
sion spirituelle, les circonstances s’améliorent de toutes
manières. La santé, l’humeur, le bonheur, et tout ce qui
entoure matériellement l’individu se transforme rapi­
dement et automatiquement. Par contre, un défaut de
vraie compréhension se manifeste automatiquement et
nécessairement par une difficulté quelconque sur le plan
physique, qui peut atteindre son point culminant par le
péché, la maladie et la mort.
Quand on se débat au milieu de graves embarras, si
on possède déjà quelques faibles lueurs de la vérité spi­
rituelle, on saisit obscurément qu’il existe une issue grâce
à la lumière spirituelle, et, par conséquent, on étudie des
livres, on consulte des amis compétents, on demande de
l’aide ou des conseils, on fait, en somme, ce qui est né­
cessaire en l’occurrence. C’est bien la route naturelle à
suivre. Pourvu que l’on comprenne ce que l’on fait, la
disparition des difficultés, de la mauvaise santé, de la
pauvreté, des soucis, n’est qu’une question de temps. En
effet, chercher des clartés spirituelles, c’est travailler à
acquérir un changement dans sa conscience. On ne peut
chercher sincèrement une amélioration de celle-ci sans
l’obtenir, ni l’obtenir sans faire une démonstration.
L’erreur et la déception surgissent quand on prend
l’enseignement pour une sorte de tour de prestidigita­
tion compliqué.
Lorsqu’un homme s’imagine que par un geste de la
main, ou par la répétition d’une incantation il peut
améliorer ses conditions de vie sans transformer de
même sa propre mentalité, il est forcément déçu. Il n’a
pas pénétré dans la Vérité et aucun Mouvement Spiri­
tuel n’a rien à lui offrir.
Pendant ces dernières années, beaucoup de gens de
tous milieux m’ont consulté au sujet de leurs préoccu­
pations ; on pourrait facilement les partager en deux
groupes.
Certains, par exemple, sont dans la peine, à cause d’un
défaut très apparent de leur caractère, mais ils ne veu­
lent pas s’en corriger, ni même dans beaucoup de cas,
l’admettre. Ils veulent persister dans l’erreur et avoir
malgré tout prospérité et bonheur. Inutile de dire qu’il
n’y aura de soulagement pour eux que lorsqu’ils auront
été suffisamment punis pour se décider à s’amender.
L’homme qui boit, par exemple, est certain de ruiner
sa vie, et vous ne pouvez pas l’aider tant qu’il préfère
l’alcool à la prospérité. Bien entendu, s’il essaie de re­
noncer à l’alcool, vous pouvez l’aider à remonter la
pente, mais autrement, il faudra qu’il continue à souffrir
jusqu’à ce qu’il ait compris la leçon. D’autres se plai­
gnent de n’avoir pas d’amis, de ne pouvoir garder leurs
domestiques, de mener une vie triste et solitaire. Quel­
ques minutes de conversation suffisent pour démontrer
que c’est leur déplorable caractère qui a fait le vide
autour d’eux. Si ces personnes-là sont décidées à travail­
ler pour se transformer, tout se simplifie, mais jusqu’à
ce qu’elles fassent cet effort, on ne peut pas leur être
d’un grand secours.
Beaucoup d’entre vous, mes chers lecteurs, cherchent
pourtant la vérité d’une manière correcte, et la chercher
dans cet esprit c’est la trouver. « Tu ne M’aurais pas
cherché, si tu ne M’avais déjà trouvé».
Dans ce cas, ne soyez pas inquiets ou déprimés parce
que la démonstration tarde. Si vous avez une compré­
hension suffisante pour avoir foi dans le traitement, vous
comprenez aussi que ce n’est qu’une question de temps
pour que vous soyez débarrassés de vos difficultés, peu
importe donc que ce soit un peu plus tôt ou un peu plus
tard. Ce délai ne peut être dû qu’à une ou deux raisons :
ou la cause mentale de vos difficultés est très profondé­
ment enracinée dans votre conscience, et nécessite un
« travail » intensif, ou vous ne travaillez pas encore
d’une façon parfaite. S’il en est ainsi, c’est seulement une
question de temps pour que vous trouviez la meilleure
méthode d’action. Autrement dit, une fois que vous êtes
sur le Sentier, rien ne presse. Mais, direz-vous, mon cas
est urgent, parce que si je ne fais pas ma démonstration
avant samedi, le jugement de la Cour sera rendu contre
moi, ou bien «je serai forclos» ou «je manquerai le
bateau», etc. Mais la réponse de la Vérité est encore
rien ne presse, car les portes de l’enfer ne prévaudront
jamais.
Que le mal triomphe samedi, que la Cour rende son
jugement, que les créanciers vous poursuivent, que le
bateau parte, la prière arrangera tout, si vous pouvez
faire votre réalisation, et si ce n’est pas pour lundi, ce
sera pour mercredi, ou vendredi, ou dans une quinzaine.
Le temps n’a pas d’importance car la prière est créa­
trice et elle bâtira la nouvelle Jérusalem, pour vous,
n’importe où, à n’importe quel moment, sans tenir
compte de ce qui est passé, dès que vous obtiendrez votre
réalisation de la Vérité, la Bonté Omniprésente —
Emmanuel, qui est Dieu avec vous. C’est cela la nouvelle
Jérusalem, qui descend des cieux comme une épouse
parée pour les noces, et elle est indépendante de toutes
conditions sur le plan physique.
Quand vous avez des difficultés, regardez-en la
conquête comme une grande aventure.

Résistez à la tentation de prendre les choses au tra­


gique, de vous apitoyer sur vous-même ou de vous aban­
donner au découragement. Abordez le problème comme
si vous étiez un explorateur cherchant une piste en
Afrique Noire, ou un Edison s’efforçant de surmonter
les difficultés d’une nouvelle invention. Vous savez qu’il
y a une issue à toute épreuve, quelle qu’elle soit, en chan­
geant votre propre conscience, grâce à la prière. Vous
savez qu’en élevant votre conscience, tout bien conce­
vable que vous pouvez désirer sera vôtre. Et vous n’igno­
rez pas que personne ne peut vous empêcher d’atteindre
ce but si vraiment vous le voulez. Les parents, les clients,
les employés, le gouvernement, les temps soi-disant dif­
ficiles, rien ne peut vous empêcher de reconstruire votre
propre conscience, et c’est en cela que consiste la Grande
Aventure.
LA NOUVELLE NAISSANCE

« Il fau t que vous naissiez de nouveau »

On nous dit que le peuple écoutait avec joie l’ensei­


gnement de Jésus. On peut arriver facilement à cette
conclusion en étudiant même de la façon la plus super­
ficielle les Evangiles.
« L’homme de la rue », non sophistiqué par la théolo­
gie ou par la philosophie, a une perception intuitive de
la Vérité fondamentale quand il la découvre, ce qui man­
que souvent aux esprits cultivés. Le développement
intellectuel engendre facilement l’orgueil spirituel, le
seul péché que Notre-Seigneur ait condamné sévèrement.
Cependant, parmi les savants aussi, il y en avait qui
se sentaient attirés vers le nouveau prédicateur. Il n’était
pas conventionnel, il n’avait pas la faveur des autorités
ecclésiastiques, il ne se souciait pas des traditions ances­
trales, et cependant, comme une vague en appelle une
autre, il avait aussi des disciples hauts placés. Un de ceux
qui étaient irrésistiblement attirés par la recherche de
la lumière était Nicodème. Il avait soif de Vérité divine,
mais manquait de courage moral. C’était donc de nuit
qu’il allait voir le Maître. Qu’il se soit rendu auprès de
Lui est la preuve de son ardent désir. De toute évidence,
le développement de sa nature spirituelle était, malgré
les défauts de son caractère, le but principal de sa vie, et
naturellement il était mécontent du peu de progrès qu’il
faisait. Jésus, croyait-il, avait quelque chose de vital à
donner, et ce don était peut-être le secret qu’il avait
poursuivi jusqu’alors et qui lui avait échappé, la clé dont
il avait besoin pour ouvrir le trésor spirituel de son âme.
Jésus pourrait lui dire pourquoi il n’avait pas réussi.
Pourquoi, selon notre phraséologie, il n’avait pas pu
faire sa démonstration. Et l’explication du Maître fut
simple, concise, bouleversante dans sa netteté. Il dit :
« Il faut que tu naisses de nouveau ».
Cette affirmation résume toute la science de la
démonstration recherchée sur la base spirituelle. C’est
réellement un manuel de métaphysique, résumé en
cinq mots, exposant toute la question. Vous êtes là où
vous êtes aujourd’hui, où que ce soit, parce que vous êtes
l’homme que vous êtes. Il n’y a pour vous qu’une seule
possibilité sous le ciel de pouvoir être ailleurs, c’est de
devenir un autre homme. L’homme que vous êtes ne
peut se trouver ailleurs, un autre ne peut pas se trouver
où vous êtes. Si vous voulez monter, vous le pouvez, il
n’y a pas de limite à votre essor, mais il faut que vous
naissiez de nouveau.
Pourquoi faisons-nous si peu de progrès en comparai­
son de ce que nous poumons et devrions faire, pour
exprimer cette connaissance que tous nous possédons, au
moins en théorie ? Pourquoi ne changeons-nous pas jour
après jour, et semaine après semaine, allant de victoire
en victoire, jusqu’à ce que nos amis ne reconnaissent
plus en nous le même homme ? Pourquoi ne marchons-
nous pas à travers le monde comme des dieux, conscients
de notre pouvoir, guérissant instantanément tous ceux
qui viennent à nous, réformant les pécheurs, libérant
les captifs ? Qui s’y oppose ?
Hélas, la démonstration comme toute autre chose se
paie, et son prix c’est qu’il faut naître de nouveau. Trop
souvent au fond de notre cœur, c’est un prix que nous ne
sommes pas disposés à payer. Nous aimons l’homme que
nous sommes actuellement, et tout ce qui le constitue, et
nous ne sommes pas disposés à le tuer, pour que l’autre
puisse naître.
Nous pénétrons dans la Vérité du bout de notre petit
doigt, mais les grandes choses ne peuvent nous arriver
que lorsque nous y entrons tout entier, voilà le grand
obstacle.
Venir à la Vérité, tout entier, c’est soumettre chaque
pensée et chaque croyance conscientes à la pierre de
touche de l’Intelligence Divine et de l’Amour Divin. C’est
rejeter toute chose mentale ou physique ne résistant pas
à cette épreuve.
C’est réviser chaque opinion, chaque habitude de pen­
ser, chaque système, chaque ligne de conduite pratique,
sans exception.
Cela constitue, bien entendu, un labeur immense. Ce
n’est pas seulement un grand nettoyage de l’âme. Ce
n’est rien moins que la destruction et la reconstruction
de tout l’édifice. Est-ce étonnant que tous, sauf les esprits
les plus forts s’y soustraient ? Et cependant, est-ce éton­
nant que, sans cela, on n’arrive à rien ?
Certes, cela implique bien des sacrifices, comme a dit
Paul : « C’est mourir chaque jour ». Il faut vous séparer
de tous les préjugés que vous avez hérités et acquis au
long de votre vie. Il vous faut arracher tous les petits
défauts de votre caractère, les petites vanités, les petites
déceptions et toutes les formes plus ou moins importan­
tes de l’égoïsme et de l’orgueil qui retiennent vos élans
spirituels, et que vous aimez tant. Il se peut que vous
soyez obligé d’abandonner ce à quoi vous tenez le plus
dans votre vie présente, mais si ce sacrifice est le prix
exigé, il faut le payer.
Si vous n’y êtes pas décidé, il ne faut pas vous attendre
à recevoir de la Loi plus que vous ne payez.
Un petit doigt de Vérité ne peut produire qu’un résul­
tat grand comme un petit doigt. Pour une démonstration
complète, tout le corps doit être inondé de lumière.
« // faut que vous naissiez de nouveau ».
DICK W HITTING TON

En Angleterre, les enfants ne se lassent jamais d’en­


tendre l’histoire du petit Dick et des cloches. Ils sont en
général très sensibles à la Vérité Spirituelle comme tous
les enfants.
Quoique nous ne connaissions pas les faits précis de la
vie de Sir Richard Whittington, qui vivait prospère au
Guild Hall, il y a des années et des années, la Vérité Spi­
rituelle de ce qui arriva un soir au petit Dick Whittington
est éternelle. Voici son histoire.
Dick était un petit garçon qui habitait la vieille ville
de Londres, il y a plusieurs siècles. Il était orphelin,
pauvre et sans amis. Marmiton chez un riche marchand
de Cheapside, les autres domestiques le maltraitaient.
Si bien qu’un jour, désespéré, il décida de se sauver. Il
ne connaissait personne qui pût l’aider, le conseiller. Per­
sonne à qui demander un abri, un soutien, un encoura­
gement. Mais l’endroit où il se trouvait étant devenu
insupportable, le petit Dick fit ce que tant d’autres font,
il s’enfuit pour se dérober aux difficultés de sa vie.
Bien entendu, il n’avait pas la moindre notion de ce
qu’il allait faire et ne savait où il allait. Mais il sentait
la nécessité de partir à tout prix, et il se sauva donc.
Cette fuite devant les épreuves est probablement la
chose la plus vaine du monde, pour la simple raison que
tous vos problèmes existent, en réalité, dans votre cons­
cience, et que votre conscience étant votre « Moi » fon­
damental, il n’est pas possible de vous y dérober. Peu
importe que vous couriez rapidement, que vous alliez
plus ou moins loin, il faut à un moment donné cesser de
courir et, là où vous vous arrêterez, vous retrouverez tous
vos soucis alignés, qui vous attendent. Ayant amené avec
vous votre conscience, c’est-à-dire vous-même, vous
aurez naturellement amené toutes les préoccupations, qui
ne vous quitteront que lorsque vous les aurez résolues
dans votre conscience.
Donc, Dick partit de Cheapside et s’en alla vers le
Nord par les champs, qui n’étaient pas très éloignés de
la ville à cette époque-là.
Il suivit un chemin rural jusqu’à Highgate Hill (c’est-
à-dire la Colline de Highgate) qu’il gravit. Il commen­
çait à être fatigué et il s’assit près du sommet pour se
reposer.
C’était un beau soir d’été, et tout à coup au coucher
du soleil le son des cloches de l’Eglise de Bow vint à tra­
vers les champs et l’espace frapper son oreille. L’Eglise
de Bow se trouve à Cheapside près de la maison d’où
il s’était enfui, et après l’Eglise St-Paul, c’était, et c’est
probablement toujours, l’Eglise la plus importante de la
cité de Londres. Si vous êtes né dans un endroit d’où l’on
peut entendre le son des cloches de Bow, vous êtes un
vrai Cokney, c’est donc très important, mais pour Dick
Whittington, les cloches de Bow avaient une signification
plus profonde encore, car malgré tous ses soucis et sa
jeunesse il était prêt à parler de «nouvelles langues».
(St-Marc 16-17).
Mais comment quelqu’un ayant une conscience spiri­
tuelle peut-il avoir des difficultés et des chagrins ? Ne
nous enseigne-t-on pas que la santé, le bonheur et la
prospérité sont le fruit d’une telle évolution ? Ceci, cer­
tes, est un point important et digne de considération. Il
est parfaitement exact que la possession de la faculté
spirituelle est la seule garantie possible de toutes ces
félicités. Mais il faut reconnaître cette faculté spirituelle,
en prendre conscience et la manifester. A l’état latent
elle ne peut faire de démonstration. Il est notoire que la
plupart de ceux qui développent leur conscience spiri­
tuelle en cherchant à « connaître la Vérité » le font après
avoir traversé des épreuves et touché les limites de leurs
forces, physiquement, moralement, ou de toute autre
manière. La raison de ce fait est évidente une fois que
vous en avez la clé.
« Les enfants de ce siècle sont plus prudents à l’égard
de leurs semblables, que ne le sont les enfants de
lumière ».
Les gens mondains, matérialistes, pas nécessairement
méchants en aucun sens, mais sans beaucoup de déve­
loppement spirituel, sont bien adaptés aux conditions de
ce monde, et s’ils sont raisonnables, ils le prennent tel
qu’il est, alors que ceux qui ont développé et amené à
manifestation leur faculté spirituelle sont sur un autre
plan.
Ce sont les Enfants de Lumière, et ils ne peuvent plus
vivre, ni se mouvoir, ni respirer librement dans l’atmos­
phère païenne de Mamon.
Ils ne sont plus soumis à la foi inférieure mais à la
Grâce. La Grâce qui est le régime Divin de Dieu, plein
de grâce Lui aussi. Tout alors devient harmonie et toute
chose leur est accordée quand le besoin s’en fait sentir,
Mais entre les deux états, il existe une phase transitoire
lorsque la faculté spirituelle a été développée, mais tout
en étant encore pour ainsi dire, dans la matrice de
l’âme, pas encore née sur le plan de la manifestation.
C’est à ce moment-là que les difficultés commencent.
A cette étape l’Enfant Merveilleux est assez développé
pour que vous ne puissiez plus supporter l’atmosphère
du monde, mais pas assez cependant pour prendre en
mains vos affaires à la lumière de l’Esprit.
Arrivé à ce stade, il est probable que vous aurez de
dures épreuves à subir. Puisque vous n’appartenez plus
au monde, celui-ci va jouer avec vous comme avec une
balle, et plus vous lutterez, pire cela deviendra.
Néanmoins, c’est le moment de vous réjouir et d’éle­
ver votre cœur, car, si vous êtes fidèle, votre salut est
proche. Ces coups du sort indiquent que vous n’êtes
plus asservi à la loi matérielle.
L’heure la plus sombre est toujours avant l’aube.
Donc, pendant que le petit Dick Whittington se repo­
sait sur la colline, les cloches appelaient les fidèles à la
prière du soir. Combien de milliers de gens à Londres et
dans les environs, les entendaient aussi, sans y trou­
ver rien d’extraordinaire ? Combien d’hommes et de
femmes fatigués, marchant harassés dans les rues et
dans les ruelles de la grande Cité ou dans les champs et
dans les chemins voisins, entendaient, par ce beau soir
d’été ces mêmes sons de cloches passant au-dessus des
toits, et s’égrénant à travers la campagne anglaise si
tranquille qui, pourtant, n’ont reçu aucun message sus­
ceptible de les aider.
Mais Dick avait la faculté spirituelle assez dévelop­
pée, quoiqu’il ne le sût pas encore, et à lui, elles parlè­
rent un langage clair et expressif, qui le frappa et fit
tomber les écailles de ses yeux. Elles lui montrèrent
d’une façon nette et précise ce qu’il devait faire. Elles
lui dirent distinctement : « Retourne Whittington, trois
fois Maire de Londres ». Dick en resta foudroyé, mais
en même temps, si entièrement convaincu, qu’il ne
douta pas un instant du conseil à suivre. Il revint aussi­
tôt sur ses pas, retourna au plus vite à Cheapside, et
l’histoire raconte que non seulement il affronta le pro­
blème auquel il se dérobait, mais qu’il sut le résoudre
d’une manière complète et efficace.
L’Enfant Merveilleux était né.
Il paraît que Dick Whittington, dès son retour à son
poste, demanda et obtint qu’on lui rendît justice à la
cuisine, puis il monta en grade, fut employé au magasin
et grâce à une combinaison heureuse d’inspiration et de
travail, il devint l’associé de son maître, dont il épousa
la fille. Il fut le marchand le plus important de la Cité
de Londres, puis, comme les Cloches l’avaient prédit, le
Maire de la Ville.
Il est intéressant de noter ici que la vieille légende
porte le sceau de son inspiration dans un détail. La réso­
lution que Dick dût prendre était un acte qu’il n’aurait
jamais pensé à faire de lui-même. C’est ce qui arrive en
général quand le Saint-Esprit nous guide.
Lorsque c’est notre volonté qui nous souffle notre
conduite, ce n’est bien souvent que ce que nous voulons
entendre, ce que nous avons toujours approuvé, ou
aurions fait en tout cas.
Le Saint-Esprit nous conseille le plus souvent de reve­
nir sur nos pas et de modifier notre ligne de conduite.
Dans l’histoire de Dick, nous remarquons qu’ayant
reçu ses directives, il n’eut pas une ombre de doute ni
d’hésitation. Il obéit.
Si le doute et la confusion régnent dans votre pensée,
c’est que votre inspiration ne vient pas de Dieu. Quand
la Voix du Seigneur se fait entendre, elle est claire et
irréfutable. Il n’est pas dit que la décision que vous vou­
lez prendre soit nécessairement mauvaise, mais c’est
possible.
Certaines personnes se sont fait une règle de croire
que ce qu’elles désirent est probablement mauvais.
Cette idée est un reliquat de la vieille théologie.
Si vous avez prié régulièrement, surtout à la manière
scientifique que nous appelons Traitement, il est proba­
ble que votre inspiration sera bonne. Mais il faut en être
certain. Pour avoir cette certitude, il faut continuer à
prier, jusqu’à ce que vous y voyiez parfaitement clair.
Quand vous êtes embarrassé ou incertain, priez pour la
paix de l’esprit. Il vaut mieux ne rien faire pendant que
vous doutez. Ne vous pressez pas. Dieu ne Se presse
jamais.
Si vous ne recevez pas de conseil, c’est qu’au fond de
votre cœur vous ne le désirez pas, ayant déjà pris votre
décision, ou bien parce que vous êtes trop inquiet ou ten­
du pour l’entendre. Si c’est cette dernière raison qui est
un empêchement, en demandant la paix de l’esprit, vous
la surmonterez. Quand je traite pour recevoir un conseil
je dis toujours « Le Saint-Esprit est Dieu, or Dieu achève
toujours Son œuvre, et Ses messages sont toujours clairs,
donc le conseil que j’attends m’arrivera avec précision ».
Je déclare qu’il en sera ainsi. Et cela ne manque pas.
LE YOGA DE L’AMOUR

Des torrents d ’eau ne sauraient éteindre l’amour ; des


fleuves ne pourraient le submerger. Alors même qu’un
homme donnerait toutes les richesses entassées dans sa
maison pour acheter l'amour, il serait repoussé avec
mépris ! (Cantique des cantiques).

Toutes les anciennes traditions nous apprennent qu’il


existe plus d’un sentier conduisant au But Suprême, de
même qu’il y a plus d’un chemin pour faire l’ascension
d’une montagne, mais cependant, tous aboutissent au
sommet. Ainsi pour la Recherche Spirituelle, il y a plu­
sieurs voies qui, toutes au moment voulu, mènent à la
Fin Unique.
Il y a d’abord la voie de la connaissance. La vraie
connaissance des choses Divines est un des sentiers les
plus indiques, mais il n’est pas accessible à tous. Puis il
y a celui de l’action, de l’activité organisée, dirons-nous
plus exactement, dont le monde a besoin, mais qui
nécessite en général un don spécial et des circonstances
particulières pour pouvoir l’utiliser. Il en est encore bien
d’autres.
La voie la plus courte et la plus facile pour tous est
celle de l’Amour. C’est vraiment la Route Royale qui
conduit au But Suprême.
C’est la plus simple de toutes, c’est également la plus
directe et la plus aisée, la seule qui soit ouverte à tous,
toujours et partout, indépendamment des conditions per­
sonnelles ou des circonstances momentanées.
La vraie Initiation par le Yoga de l’Amour attend
chaque jour tous ceux qui dans le monde ont la volonté
d’atteindre la Lumière.
En métaphysique, nous savons que par Amour Divin
nous résumons tout ce qu’implique le mot Religion, et
que l’ayant nous avons tout, ne l’ayant pas, nous n’avons
rien.
Donc, il convient d’accorder un peu d’attention à ce
que nous entendons exactement par Amour.
Il va sans dire que nous ne voulons pas parler de
l’amour personnel. Celui-là a son heure et place, mais
ce n’est pas lui que nous considérons ici.
Dans l’enseignement chrétien, l’Amour est infiniment
plus grand, plus beau et plus puissant qu’un sentiment
purement humain. Malheureusement, comme pour beau­
coup d’autres idées spirituelles, il n’y a pas de mot dans
la langue qui soit apte à l’exprimer parfaitement. Le
langage matériel convient aux besoins matériels, mais
il n’exprime jamais d’une manière satisfaisante les idées
purement spirituelles. Pour celles-ci nous avons besoin
des «nouvelles langues», dont Jésus a parlé. Nous sai­
sissons rarement, je crois, combien nous dépendons du
dictionnaire. Nous avons certaines pensées, nous faisons
certaines expériences, et le langage, avec ses limites
strictes, nous dit : «Tu n’exprimeras pas cette chose
admirable, tu ne diras que ceci » et nous ne retrouvons
sur le papier que l’ombre pâle et sans âme de notre pen­
sée. Donc, il n’y a pas de mot pour exprimer l’idée Chré­
tienne de l’Amour. La Bible l’a traduit par «charité».
Il est certain que ce mot, il y a des siècles, correspondait
à la réalité, mais le sens s’en est tellement altéré au
cours des siècles que peu de termes du dictionnaire se
sont autant écartés de leur signification originale.
Ne dit-on pas, de nos jours : «Froid comme la cha­
rité » ? La seule pensée de la charité ou plutôt la pers­
pective d’y avoir recours a réduit des milliers d’êtres
au désespoir.
Peut-être approcherons-nous mieux de cette idée en
disant que le Christianisme entend par Amour : un
élan de bonne volonté universelle infiniment supérieur
à la bonne volonté ordinaire, un élan qui, en somme, est
Dieu Lui-même.
L’Amour est la force motrice de l’Esprit, et c’est la
qualité de cet Amour dans l’Esprit qui pousse celui-ci
à rechercher une expression toujours plus parfaite, car
l’Amour demande toujours à s’exprimer. (Ce que nous
appelons «Service», pour employer le terme dont on
se sert avec bonheur, maintenant, est en vérité l’Amour
à l’œuvre).
Les aspects principaux de Dieu sont la Vie, la Vérité
et l’Amour. C’est la grande Trinité par laquelle l’Esprit
s’exprime et nous allons voir qu’ils ne sont, en réalité,
qu’une seule et même chose. La vie c’est exister, par
conséquent c’est la Vérité de l’Etre.
Naturellement, la vie doit s’exprimer librement, or
l’Amour est l’expression parfaite de la Vie. En d’autres
termes, ce que nous appelons Amour est l’expression par­
faite de la Vie Divine elle-même. Elle implique donc
toujours la paix parfaite, la sainteté parfaite, la beauté
parfaite, la joie parfaite. C’est pourquoi Jésus a dit :
« Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’el­
les l’aient plus abondante».
Le contraire de l’Amour c’est la crainte. La crainte est
l’ennemie suprême de l’humanité. Tout le monde recon­
naît ce fait aujourd’hui. Toute la psychologie tradition­
nelle s’efforce de triompher de la peur, et la plupart des
écoles de philosophie enseignent aussi qu’il faut l’extir­
per. Or, la peur est tout simplement l’absence de
l’Amour. « Il n’y a pas de crainte dans l’Amour, car
l’amour parfait bannit la crainte».
La seule raison pour laquelle nous avons peur, c’est
que nous n’aimons pas assez Dieu. Si vraiment nous
donnions à Dieu la moitié de l’amour que nous avons
pour nous-mêmes, de quoi aurions-nous peur ? Un grand
mystique a dit : « Aimez Dieu et faites ce que vous
voulez » sachant qu’avec l’amour de Dieu dans notre
cœur, nous ne pouvons exprimer que la perfection, et un
sage de notre époque a affirmé : « Vous pouvez vous
débarrasser de n’importe quelle difficulté aussitôt que
vous aimez Dieu, plus que l’erreur elle-même».
La colère, le dépit, la rancune, la haine, ou tout sen­
timent de ce genre, ne sont que les visages que la peur
prend tour à tour. La jalousie, l’envie et tout manque de
charité dénotent l’idée absurde qu’il n’y a pas assez de
choses belles et bonnes pour tous ; nous en déduisons
donc que si notre semblable a tout ce qu’il désire, nous-
mêmes seront privés. Et ce sentiment nous porte à res­
treindre l’expression de la Vie, dans notre âme. Si vous
ligaturez un membre, il s’engourdit, se paralyse, et à la
longue se gangrène et meurt.
Or, l’absence d’Amour agit de même sur l’âme. Le dou­
te, la rancune, la jalousie, la mauvaise volonté empê­
chent la vie de s’épancher librement et puisqu’ils exis­
tent dans tant d’âmes, est-ce étonnant que le monde soit
gangrené par le péché, la maladie et la mort ? Que les
humains se rident, vieillissent, se fatiguent, s’usent, et
que finalement leur corps soit détruit ? Est-ce étonnant
que la terre soit ravagée par les guerres, la famine, les
cataclysmes ?
Nous commençons à comprendre pourquoi l’enseigne­
ment de Jésus, sous n’importe quelle dénomination, a
toujours insisté sur l’importance transcendante de l’A­
mour. A moins que nous n’édifiions dans notre propre
âme une conscience réelle et pratique de l’Amour, toute
notre activité sera plus ou moins vaine. Au contraire, si
notre conscience de l’Amour impersonnel est suffisam­
ment développée, tout le reste en découlera.
En effet, beaucoup de ceux qui étudient les Vérités
spirituelles ont découvert que des faits remarquables
ont été la conséquence d’un travail spécial de quelques
jours fait sur ce sujet. Mille difficultés personnelles dis­
paraissaient après avoir été soumises pendant un cer­
tain temps à l’influence de l’Amour.
Au cours de quelques mois, les visages même chan­
gent, car le corps est presque le premier à ressentir les
effets bienfaisants de l’absence de peur et de rancune.
Beaucoup de gens m’ont dit s’être sentis rajeunis de vingt
ans après s’être traités quelques jours par cette méthode.
Plus vous approfondissez votre religion, plus vous
avancez dans la connaissance des choses Divines, plus
puissantes deviennent vos pensées et plus sensible votre
âme. Par ailleurs les conséquences de vos erreurs sont
plus graves que pour ceux qui n’ont pas reçu la lumière.
Aujourd’hui, il ne nous est plus permis d’entretenir les
mauvaises pensées que nous avions autrefois.
Pour prendre le Sentier de l’Amour ouvert à tous, en
toutes circonstances et à tout moment, immédiatement
même, si vous voulez, vous n’avez pas besoin d’une pré­
sentation officielle, ni d’un examen d’entrée, ni d’aucune
condition.
Vous n’avez pas besoin d’un laboratoire coûteux pour
faire vos expériences, c’est votre vie quotidienne et tout
ce qui vous entoure qui vous en tiendra lieu. Pas besoin
d’une bibliothèque spéciale, ni d’une instruction profes­
sionnelle, ni d’appareils quels qu’ils soient. Tout ce que
vous devez faire, c’est expulser fermement de votre men­
talité toute pensée de rancune, de condamnation per­
sonnelle (condamnez toute mauvaise action, mais pas
son auteur), et tout ce qui est contraire à la loi d’Amour.
Vous ne devez vous permettre de haïr ni un individu,
ni un groupe, ni une nation.
Vous devez édifier par des exercices quotidiens, régu­
liers, fidèles, une conscience réelle de l’Amour, et tout
votre développement spirituel s’en suivra.
Donc, l’Amour vous guérira, vous consolera. L’Amour
vous guidera, vous éclairera. L’Amour vous rachètera
du péché, de la maladie, de la mort ; et il vous conduira
jusqu’à la terre promise, où tout est perfection.
Affirmez donc clairement : « Je suis décidé, je sais
à quoi je m’engage et j’en connais le prix, je veux attein­
dre mon but par le Yoga de l’Amour. Je le puis et le
ferai. D’autres peuvent poursuivre leurs études pour
atteindre les limites de la connaissance, d’autres peu­
vent entreprendre et organiser des œuvres magnifiques
pour élever l’humanité, d’autres peuvent prêcher et gué­
rir, ou s’il s’y sentent appelés, peuvent escalader les som­
mets austères de l’ascétisme. Moi, f a i choisi le Yoga de
l'Amour. Dorénavant, mon champ de travail se trouve
dans ma conscience et toute mon énergie, tous mes
efforts auront pour but de la purifier de tout ce qui n’est
pas Amour. A chaque instant, jour après jour et semaine
après semaine, j’arracherai de mon cœur toute condam­
nation à l’égard d’autrui quels que soient ses torts, toute
rancune pour l’injustice ou le manque de bonté qu’on
a eu à mon égard, ou envers ceux que j’aime, toute trace
de jalousie, si bien déguisée soit-elle, toute pensée, tout
sentiment mesquin, enfin tout ce qui n’est pas une ex­
pression de l’Amour Divin.
Mon propre cœur va devenir mon atelier, mon labora­
toire, pour cette expérience que j’entreprends et qui
intéresse non seulement moi-même mais toute l’huma­
nité.
C’est en ceci que consiste le Yoga de l’Amour. Il ne
nécessite aucun appareil, rien que le désir de s’y exer­
cer, mais ce désir est susceptible de coûter tant de sacri­
fices qu’il y a relativement peu de gens qui s’y confor­
ment. Ce n’est pas seulement la plus simple, c’est la plus
grande de toutes les voies par l’importance de ses résul­
tats individuels, et par la grandeur de l’œuvre qu’on peut
accomplir pour l’humanité. Pratiquer effectivement le
Yoga de l’Amour est la façon la plus rapide d’obtenir la
démonstration qui aplanira vos difficultés, et puisque
votre esprit est partie de l’esprit universel, c’est le moyen
le plus prompt et le plus complet qui vous permettra
d’élever vos semblables.
C’est l’unique voie qui soit accessible à tous, en tout
temps.
L’étudiant isolé n’est pas désavantagé vis-à-vis de ce­
lui qui peut s’offrir un enseignement approfondi.
Le pauvre est à égalité parfaite avec le millionnaire,
et le simple d’esprit a les mêmes avantages, ni plus, ni
moins, que l’intelligence la plus brillante.
L’homme qui gagne sa vie modestement à l’usine ou
dans un magasin peut exercer le Yoga de l'Amour là
où il se trouve. La ménagère à la maison, le marin en
haute mer, le paysan dans ses champs, l’infirmière ou
/e médecin dans la salle d’hôpital, ont autour d’eux tout
ce qu’il leur faut pour pratiquer le Yoga de l’Amour.
La seule question est de savoir si on est disposé à en
payer le prix, c’est-à-dire à donner à Dieu la première
place.
LE DESIR DE VOTRE C ΠU R

Un vieil adage affirme : « Dieu a un plan établi pour


chaque homme, et II en a un pour vous *. Et cela est
absolument vrai.
Votre problème, le seul que vous ayez jamais eu, c’est
de découvrir votre vraie place dans la vie. Trouvez-la
et tout le reste s’en suivra presque automatiquement.
Vous serez parfaitement heureux, et avec le bonheur,
vous connaîtrez la santé et la réelle prospérité.
Vous aurez tout ce qu’il vous faut pour subvenir à
vos besoins, ce qui implique une liberté parfaite, car la
pauvreté et la liberté ne marchent pas de pair. Jusqu’à
ce que vous ayez trouvé votre vraie place dans la vie,
vous ne serez jamais heureux, malgré l’argent et les dis­
tinctions que vous aurez pu acquérir. Mais tant que vous
ne serez pas heureux, vous 11e serez jamais ni bien por­
tant ni libre.
Qui que vous soyez, Dieu ne vous a pas créé sans avoir
un but défini. L’Univers est un tout, une harmonie, un
Plan Divin. Il ne peut pas exister un être ou une chose
qui 11’y ait sa place. Il n’est donc pas possible que Dieu
ait créé une entité spirituelle comme vous, sans avoir eu
un but bien défini en vue et cela veut dire qu’il existe
par conséquent une place bien déterminée pour vous,
dans cette harmonie universelle. Dieu ne se répète ja­
mais, Il n’a jamais fait deux êtres semblables, et c’est
pourquoi deux personnes ne sont jamais capables de
faire identiquement le même travail ou de s’exprimer
de la même façon. C’est ce qui explique l’inutilité de la
concurrence. Il n’est pas logique que deux mille person-
nés luttent pour obtenir la même situation. Quelle que
soit celle-ci, il n’y a qu’une seule personne qui puisse l'oc­
cuper parfaitement, et il existe mille neuf cent quatre-
vingt-dix-neuf places qui attendent les autres candidats,
s’ils veulent prendre la peine de chercher.
Mais comment trouver sa vraie place dans la vie ? Y
a-t-il des moyens qui permettent de découvrir ce que
Dieu attend de nous ? On peut être tenté de se dire :
Même s’il est vrai que Dieu me réserve un rôle admira­
ble dans la vie, comment deviner ce qu’il en est ? Peut-
être même ajouterez-vous : Je suis une personne très
simple, très ordinaire, mes possibilités sont très limitées,
les conditions de ma vie sont très quelconques. Comment
pourrait-il y avoir pour moi quelque chose d’extraordi­
naire, de beau, de splendide ? Et même si cela était, com­
ment pourrais-je accomplir cette tâche ? La réponse est
divinement simple. Dans votre vie antérieure, parfois,
Dieu Lui-même a suggéré à votre cœur cette chose ma­
gnifique, qu’il veut que vous soyez, que vous fassiez ou
que vous ayez. Cette aspiration c’est le Désir de votre
Cœur, ce désir le plus secret, le plus sacré, qui repose au
fond de vous, ce but insigne auquel vous osez à peine
prétendre, que vous aimeriez mieux mourir que de divul­
guer, parce qu’il semble trop inaccessible et que vous
trembleriez qu’on se moque de vous si on savait que vous
caressez une telle ambition, c’est cela même que Dieu
souhaite pour vous. Et la naissance de ce souhait mer­
veilleux dans votre âme, l’aube de ce rêve secret, fut la
Voix de Dieu Lui-même, vous enjoignant de vous élever
toujours plus haut, parce qu’il a besoin de vous.
Dieu est Entendement Infini, et cet Entendement cher­
che une expression toujours nouvelle. « Car ce sont là
les adorateurs que le Père demande ». Puisque vous êtes
un être humain, vous êtes destiné à être une expression
de Dieu, un foyer lumineux dans l’Entendement Infini.
De même qu’une lampe électrique est une manifestation
du courant électrique, un foyer lumineux où s’exprime
le Moi Divin, voilà votre raison d’être. Si vous l’acceptez,
vous accomplirez votre destin et connaîtrez une harmo­
nie et un bonheur parfaits, un développement éternel
et sans limite. Bien rares sont ceux qui ont atteint cette
félicité.
La plupart des humains passent leur vie à se débattre
au milieu de problèmes à résoudre. S’ils jouissent d’une
santé parfaite, et c’est le cas de peu de gens, ils ont alors
des difficultés pécuniaires ou peut-être des ennuis de
famille, un foyer sans joie.
Si la santé, les affaires et la vie domestique sont nor­
males, on peut néanmoins, avoir l’impression de faire
fausse route pour d’autres raisons. Toute absence de plé­
nitude et d’harmonie dans l’expression individuelle pro­
voque un sentiment de frustration et celui-ci apporte
avec lui la souffrance.
La psychologie moderne a compris à la longue que
beaucoup de nos maux sont attribuables à des échecs
mentaux, op nos études de la Vérité fondamentale nous
apprennent que toute difficulté est, en effet, due à ce que
l’individu ne réussit pas à être un foyer d’expression,
pour Dieu.
Vous prétendez être malheureux, mécontent, malade,
pauvre, être un raté, c’est une façon de dire que vous ne
permettez pas à ld Volonté de Dieu de jouer librement
son rôle dans votre vie. Vous ne faites pas ce qu’il vou­
lait que' vous fassiez. Vous allez à la dérive ou vous es­
sayez de faire quelque chose qu’il n’avait pas prévu pour
vous, partant vous le faites mal et par conséquent votre
âme en souffre.
Il est inutile de blâmer la Providence de vos ennuis,
ou d’essayer d’en rendre les autres responsables. L’Uni­
vers agit strictement selon la Loi, car Dieu, entre autres
choses, est Principe ou Loi. Or, où prévaut la loi, il n’y
a pas de place pour l’idée de blâme. Si vous enfreignez
une loi, vous en supporterez les conséquences, voilà tout.
Il n’est pas question de blâme ou de punition. Ce n’est
qu’une affaire impersonnelle de cause et d’effet, Cela
peut sembler dur à première vue, mais en réalité, c’est
la garantie certaine de la victoire finale et de la liberté.
La loi impersonnelle vous fait souffrir, évidemment,
quand vous vous révoltez contre elle, mais il est égale­
ment certain qu’elle vous aide et vous guérit quand vous
travaillez en lui obéissant.
L’âme humaine peut être considérée comme une issue
par laquelle l’Energie Infinie cherche un débouché créa­
teur. Si ce canal est libre, tout se passe bien, mais, s’il est
obstrué pour une raison quelconque, l’Energie Infinie ou
Force Vitale est lésée, endiguée et cela suscite dans l’âme
une tension qui se manifeste sous forme de maladie,
de pauvreté, de peur, de colère, de péché, et de diffi­
cultés multiples.
Maintenant, nous pouvons comprendre ce que doit
être l’art de vivre ; il consiste à maintenir cette issue
grande ouverte et le bonheur réel s’en suivra automati­
quement.
Les gens se donnent beaucoup de peine pour obtenir la
santé, la prospérité, le bonheur, le succès, pour cultiver
des dons et des talents artistiques ou littéraires, ou en­
core susciter de grandes idées de l’extérieur et naturel­
lement ils échouent, parce qu’on ne peut provoquer une
seule de ces choses de l’extérieur à l’intérieur. Au
contraire, les aspirations doivent être libérées de l’inté­
rieur, pour s’épanouir à l’extérieur. Nous n’avons pas à
chercher des matériaux de construction au dehors. Notre
tâche, comme dit Browning, est « de libérer la splendeur
captive ».
Ce processus, qui est celui de la Nature, peut être il­
lustré par la simple anecdote que voici.
Un homme travaillait dans son jardin aidé de sa petite
fille. Elle avait entrepris la tâche passionnante d’arro­
ser la pelouse au moyen du tuyau de caoutchouc. Tout
allait pour le mieux, lorsque soudain la fillette s’écria
désappointée : « Papa, l’eau ne coule plus ». Le père re­
garda et comprenant ce qui était arrivé, lui dit tranquil­
lement : « Enlève ton pied du tuyau ». L’enfant avait par
mégarde posé le pied sur le tuyau mou, et par sa
faute, l’écoulement de l’eau s’était arrêté. Bien entendu,
elle retira immédiatement son pied et l’eau recommença
à couler librement.
Un peu plus tard, elle se plaignit de nouveau : « Papa,
l’eau ne coule plus de nouveau ». Son père jeta un coup
d’œil et remarqua que maintenant elle avait posé l’autre
pied sur le tuyau. Il répondit : « Eh bien ! enlève ton
pied». L’enfant obéit et l’eau se remit à couler, mais
comme cette fois-ci elle avait compris la leçon, elle fit
attention et acheva avec beaucoup de plaisir, la tâche
intéressante qu’elle avait choisie.
La cause ultime de tous nos ennuis est toute simple.
Derrière toutes les causes secondaires ou proches, se ca­
che la même erreur initiale. Nous avons agi comme la
petite fille de l’histoire, nous avons comprimé de tout
le poids de notre mentalité le tuyau de la vie et nous
nous plaignons amèrement parce que l’eau n’y coule pas.
La tâche de l’homme est de se servir correctement de
l’Energie Spirituelle Divine. Il trouve alors sa vraie pla­
ce,' et sa vie s’écoule harmonieusement.
Il n’existe qu’une seule Energie fondamentale dans
l’Univers, mais elle peut être utilisée par nous, soit cons­
tructivement, soit destructivement parce que Dieu nous
a donné notre libre arbitre. Quand nous en usons cons­
tructivement, nous agissons en harmonie avec la Volonté
de Dieu. Notre âme et notre vie progressent à tous
égards et nous aidons également notre prochain. Quand
nous l’employons destructivement, nous nous faisons du
tort à nous-mêmes, nous retardons notre progrès moral
et nous ne sommes d’aucune utilité pour l’humanité.
Nous employons notre énergie destructivement quand
nous pensons ou parlons de la peur et des restrictions,
que nous nous plaignons, que nous avons pitié de nous-
mêmes, et que nous nous abandonnons à des regrets
inutiles, ou à n’importe quelle forme de pensées négati­
ves. Surtout, nous employons destructivement l’énergie,
donnée par Dieu, quand nous entretenons des pensées de
critique et de condamnation à l’égard de notre prochain.
L’amertume, la rancune, l’orgueil spirituel sont des ma­
nières désastreuses d’employer la Puissance Suprême,
et c’est pourquoi ces pensées causent tant de ravages.
Quand nous éprouvons de la peur, de la colère ou de
l’inquiétude, l'Energie Divine, au lieu d’irriguer un tra­
vail positif et créateur, est retenue en nous-mêmes com­
me l’eau dans le tuyau, et produit toutes sortes de pertur­
bations dans l’âme et le corps.
Notre vie n’est plus alors qu’un échec total. Au lieu de
la Force Vitale qu’elle aurait dû recevoir, elle languit
morne et sans vigueur pour n’aboutir qu’à la médiocrité,
la pauvreté et l’insucccs.
C’est pourquoi tous les chefs spirituels digne de ce
nom insistent sur la nécessité d’obéir à des mobiles dé­
nués d’égoïsme, sur l’obligation de pardonner aux autres
et à nous-mêmes, et recommandent une attitude géné­
rale de bonne volonté envers tous. Car c’est seulement
alors que nous pouvons obtenir cette harmonie et cette
vraie liberté qui permettront l’afflux généreux de l’Es­
prit Divin en nous.
C’est de cette façon seulement que nous devenons une
voie ouverte où l’Energie Divine peut s’exprimer dans
l’Etre qui en l’occurrence est notre Moi. Cet état de cons­
cience spirituelle dans lequel la Force Vitale afflue libre­
ment est essentiel, si nous voulons connaître le bien
sous toutes ses formes et ce que l’on appelle la sérénité.
Or la sérénité, les grands mystiques ne se lassent jamais
de le répéter, provient de l’intérieur. On ne l’impose pas
du dehors en manœuvrant les conditions ou les circons­
tances ou par un effort de volonté ; on l’atteint seulement
en laissant s’épancher naturellement et librement l’Ener­
gie Divine.
Il est important de comprendre aussi que, pour des
buts pratiques, la quantité de cette Energie dont nous
disposons est limitée et par conséquent tout ce qui en
est gaspillé inutilement en action et en pensée est retiré
du capital au détriment de ce qui a une réelle importance
dans la vie.
Si seulement on comprenait cela, on éviterait beaucoup
de fatigue au cours de la journée. Si tout gaspillage est
stupide, il est mortel de dissiper ses ressources en des
pensées qui sont absolument destructives. Cependant,
je connais des gens (et vous aussi sans doute) qui se com­
plaisent dans leurs difficultés avant qu’elles n’existent
et qui, bien entendu, les attirent à eux en déclarant par
exemple qu’ils n’ont jamais eu de chance, qu’ils sont sûrs
qu’une entreprise importante va échouer, qu’ils s’atten­
dent à être malades, etc. Celui qui comprend la Loi de
l’Etre et comment elle opère ne peut se permettre d’en­
combrer son esprit de pensées qui manquent d’harmonie,
pas plus qu’un homme d’affaires ne songerait à jeter de
l’argent dans le ruisseau en se promenant dans les rues.
Dieu est naturellement pour nous une Source illimitée
d’énergie, et rien ne s’oppose à ce que nous y puisions à
notre gré pour réaliser tout ce que nous voulons être ou
accomplir. Pourtant, pour des raisons d’ordre pratique,
il n’en est pas moins vrai qu’on ne peut puiser à cette
source intarissable qu’en proportion de son développe­
ment personnel de même qu’on ne peut tirer de l’océan
que la quantité d’eau que peut contenir le récipient dont
on dispose. Si sa contenance n’est que d’un litre, on n’en
retirera pas davantage à la fois, si inconcevable que soit
le nombre de litres que contient l’océan. Il est bon de se
rappeler que très peu de gens tirent le maximum de
l’Energie Divine, même si leur compréhension est assez
développée. Presque tous se contentent stupidement de
remplir leur récipient à moitié, si petit soit-il.
Il devient évident, pour celui qui s’initie aux vérités
spirituelles^ que le mécontentement n’est pas mauvais
en soi. Au contraire, c’est un devoir de n’accepter que
ce qui est harmonie et bonheur complets.
Le mécontentement est néfaste seulement quand il
prend la forme du découragement, du cynisme ou du
désespoir. Une saine indignation contre la stupidité, l’in­
succès et le désappointement vous encourage à en triom­
pher. Vous ne trouverez jamais autrement votre vraie
place. Mais qui que vous soyez, votre vraie place vous
appelle, et puisque vous êtes vraiment une étincelle du
Divin, vous ne serez jamais satisfait tant que vous n’au­
rez pas répondu.
Souvenez-vous que cet appel vient de Dieu, et que
lorsqu’il vous invite à Le servir, Il paie tous les frais et
n’est jamais à court d’argent. « Quel soldat part pour
la guerre à ses propres frais ? »
Tout ce dont vous aurez besoin pour répondre à Son
appel sera dispensé par Dieu. L’argent, l’occasion, les re­
lations, la connaissance, l’éducation, la liberté, le temps,
la force et le courage, Il pourvoira à tout, si vous vous
occupez de Ses affaires, et non des vôtres.
Le Désir de votre Cœur c’est la Voix de Dieu, or, il
faut obéir, tôt ou tard, à cette Voix.
LE CROQUEM ITAINE

Ce chapitre est écrit à l’intention des inquiets.


Je ne dis jamais à personne de ne pas s’inquiéter. Cela
équivaudrait à donner un coup de pied à un homme
à terre. Croyez-vous qu’on se tourmente pour son plai­
sir ? Non. Il y a bien entendu, des gens qui geignent
parce qu’ils aiment cela. C’est un mauvais état d’âme,
qui nécessite des soins urgents, mais ce n’est pas de
l’inquiétude.
Non, l’inquiétude, c’est l’enfer, et un enfer d’où le dam­
né est trop heureux de s’échapper, quand il en voit la
moindre chance.
Peut-on vraiment se débarrasser de l’inquiétude ? C’est
selon que l’on comprend ou non la Vérité de l’Etre. Si
on l’a saisie, on triomphe de tout souci.
Considérez le raisonnement suivant :
Un croquemitaine dans lequel vous ne croyez pas ne
peut vous faire de mal ni vous faire peur. L’homme noir
qui vous faisait peur dans votre enfance ne vous effraye
plus parce que vous n’y croyez plus. Mais quand vous
aviez trois ans, il n’en était pas de même. A cette époque,
il pouvait faire galoper votre cœur, retirer le sang de
vos joues, faire trembler vos genoux, et littéralement
arrêter votre digestion. En certaines circonstances, il au­
rait pu arrêter votre cœur et vous tuer. Cependant,
aujourd’hui, il ne peut même pas vous faire ciller, parce
que vous ne croyez pas en lui. C’est en cela que réside
toute la différence. Rien n’a changé en réalité. Il n’y a
pas de croquemitaine, il n’y en a jamais eu. C’est vous
qui êtes différent maintenant.
Vous avez changé votre manière de penser. Vous avez
compris ce qu’était un croquemitaine, et vous êtes déli­
vré de vos terreurs.
Or, c’est exactement ce qui se passe pour tout ce qui
semble vous menacer car le mal sous toutes ses formes
n’est qu’un croquemitaine. Il n’existe que parce que vous
croyez en lui, et disparaîtra dès que vous aurez cessé d’y
croire. La seule « vie » qu’il possède est celle que vous
lui accordez. Le seul pouvoir qu’il a sur vous est celui
que vous lui attribuez.
N’importe quelle situation peut évoluer différemment
grâce au Traitement Spirituel ou à la Prière Scientifique.
Un organe du corps, par exemple, peut être guéri par
la Prière Scientifique. Qu’importe ce que fut le passé,
tout peut changer maintenant par la Prière Scientifique.
Ce qui aurait pu arriver demain sans la prière prendra
une autre forme grâce à elle. Votre cheville foulée ou
les ennuis causés par votre robe tachée d’encre, peuvent
être complètement transformés par la Prière Scientifi­
que. Le procès de la semaine dernière ou l’opération
de la semaine prochaine avec toutes leurs répercussions
possibles, peuvent être littéralement rayés de la cons­
cience de tous les intéressés ; ou bien leur nature peut
tellement*se modifier qu’ils sembleront un bienfait à tous
ceux qui sont en jeu. Il arrive parfois, par exemple, que
vous achetiez quelque chose dont le prix est pour vous
considérable, puis vous vous apercevez une fois chez
vous que vous avez changé d’avis, et que vous regrettez
votre emplette. Priez scientifiquement, et vous recon­
naîtrez bientôt que c’était vraiment ce qu’il fallait ache­
ter, et vous vous en réjouirez ou bien, encore, peut-être
cet achat sera-t-il pour vous une source de satisfaction
inattendue. Naturellement la Prière Scientifique ne
peut amener que d’heureuses transformations.
Quand on comprend ces vérités, il devient évident que
le plan matériel n’a pas de réalité, c’est-à-dire de durée
de permanence et une fois que nous avons saisi cela,
nous ne pouvons plus en souffrir. Nos conditions maté­
rielles n’ont pas en vérité d’identité en elles-mêmes, elles
ne sont que les images extérieures des convictions de
notre entendement et, comme nous avons toujours la
faculté de les modifier, il s’en suit que nous pouvons
transformer l’image extérieure.
Donc, votre difficulté actuelle ressemble au croquemi-
taine. Ce n’est qu’une illusion et son seul pouvoir est
celui que vous lui avez accordé, en y croyant. Il faut
cesser d’y croire, et pour cela il est seulement nécessaire
de prier ou de demander à quelqu’un de prier pour vous.
Cette image effrayante se transformera lentement ou
rapidement en quelque chose de tout à fait différent de
ce qu’elle est maintenant ou même elle disparaîtra com­
plètement.
Par la Prière Scientifique persévérante, vous pourrez
l’effacer définitivement de votre mémoire, mais ce n’est
même pas nécessaire, à quoi bon oublier le croquemi-
taine ? Il vous est indifférent puisque vous savez qu’il
n’existe pas.
Maintenant vous voyez qu’il est possible de vous
debarrasser de l’inquiétude, puisque vous pouvez dire
avec confiance : « Oui, en ce moment, ceci me semble
une mauvaise affaire, mais je sais que par un traitement
spirituel actif, je peux la changer en une situation dif­
férente ». La véritable inquiétude a pris fin pour vous et
bientôt la santé, le bonheur et la prospérité deviendront
la règle de votre vie.

« Le nom de l’Eternel est une tour forte.


Le juste (celui qui pense correctement) s’v réfugie et
se trouve en securité ».
Prov. 18 : 10.
AUCUN RESULTAT SANS PR IE R E

Il n’y a qu’une méthode de progrès spirituel, que nous


l’appelions la Prière Scientifique ou le Traitement Spi­
rituel. Elle consiste à pratiquer la Présence de Dieu. Il
n’en existe pas d’autres. L’humanité est continuellement
en quête d’un raccourci, parce que l’esprit charnel est
constitutionnellement paresseux, mais comme toujours,
c’est le paresseux qui, en fin de compte, prend le plus de
peine. Ayant perdu son temps à errer dans les sentiers
écartés, il est finalement forcé, par l’insuccès et la souf­
france, de se rendre compte que rien ne peut se substi­
tuer à la prière.
Cela ne veut pas dire qu’une certaine forme de prière
soit nécessaire, mais la prière, c’est-à-dire la contempla­
tion consciente de l’Existence de Dieu, est essentielle.
J’ai entendu certaines personnes dire « Je n’ai pas eu à
traiter ce problème, j’ai rétabli la Vérité et la difficulté
a disparu ». C’est exactement en cela que consiste la
Prière Scientifique ou le traitement et dans sa forme la
plus belle et la plus efficace. Cette personne a voulu dire
par là qu’elle ne s’est pas servie d’une expression rigide
ou cristallisée, ce qui n’est absolument pas essentiel. Des
traitements conventionnels fixés d’avance sont utiles à
connaître quand on manque de spontanéité. Ils aident
à fixer la pensée et en général ils font jaillir la source
spirituelle. Mais seule la pensée importe. La plus simple
et la plus spontanée est celle qui agit le plus rapidement
et atteint son but.
Si votre intuition est développée, vous aurez rarement
recours à des affirmations établies d’avance. Elles sont
excellentes, mais on ne se donne pas la peine d’utiliser
une échelle quand on est assez fort pour escalader le
mur. Malheureusement, il y a beaucoup de gens qui ont
une intuition très peu ou même pas du tout développée,
et beaucoup d’autres qui perdent la faculté de recevoir
des messages intuitifs, quand ils sont inquiets ou effrayés.
Il ne faut pas oublier que beaucoup d’adeptes de la
science religieuse accomplissent leur travail spirituel en
se servant d’affirmations formelles de la Vérité, et ils
obtiennent ainsi de bons résultats, certes pas en les ré­
pétant à la manière d’un perroquet, inutile de le dire.
Ceux qui ne pensent pas ce qu’ils disent font inévitable­
ment la démonstration d’un perroquet, ils restent en
cage. D’un bon disciple qui employait souvent les mêmes
phrases, un ami disait : « Il se sert toujours de vieilles
affirmations, mais il leur insuffle chaque fois une fer­
veur nouvelle ».
Pour celui qui n’a ni beaucoup d’intuition, ni la facul­
té d’exprimer facilement ses pensées en paroles, c’est un
procédé parfait. Cependant, dans ce cas, l’étudiant doit
faire attention de ne pas accepter son manque d’intui­
tion comme étant définitif, mais comme une incapacité
temporaire, qu’il lui faut vaincre. En effet, il devra se
faire un devoir de se traiter chaque jour, régulièrement,
pour obtenir que son intuition se développe.

« Je suis conscient d’être doue d ’une intelligence di­


vine. J’individualise l'Omniscience. J’ai une conscience
directe de la Vérité. J’ai une intuition parfaite. Je possè­
de la perception spirituelle. Je sais ».

Nous voyons ainsi que presque tous ceux qui étudient


la Vérité ont recours au traitement sous une forme ou
sous une autre, même s’ils ne l’avouent pas. Il y en a
cependant quelques-uns qui s’en abstiennent par prin­
cipe, mais comme on n’a jamais entendu dire qu’ils aient
guéri quelqu’un, et qu’ils semblent toujours se débattre
au milieu de difficultés personnelles de toutes sortes, les
faits parlent d’cux-memes et prouvent que le traitement
et la Pratique de la Présence de Dieu sont le seul chemin
qui mène à rharmonio
LA FO I

Or, la foi est la substance des choses qu’on espère, une


démonstration de celles qu’on ne voit pas. Pour l’avoir possédée
les anciens ont obtenu un témoignage favorable. ( H é b . X I, 1. 2 ) .

Beaucoup de ceux qui étudient la Vérité se font de la


Foi une idée erronée. Certains d’entre eux s’appuyant
sur la Base spirituelle confondent cependant la Foi avec
un certain type de guérison par la prière dont, tôt ou
tard on finit par se défier parce qu’on ne peut compter
sur ses résultats. Cependant, la Foi, quand elle est bien
comprise joue un rôle essentiel dans toute démonstra­
tion.
La confusion provient de ce qu’on confond la foi aveu­
gle — qui n’est qu’une forme de l’espoir — avec ce qu’est,
en réalité la Foi. L’espoir n’est d’aucune utilité pour ob­
tenir une démonstration — faible — instable — stérile,
il est une cause de découragement. C’est la Foi — sœur
aînée de l’Espoir — qui est, elle, la substance, la preuve,
la certitude, le prélude de la victoire, parce que la Foi,
digne de ce nom résulte du Principe bien compris. Quand
on a saisi la vraie nature de l’Etre, on sait que la Loi,
correctement appliquée, ne peut faillir et qu’on peut
compter sur elle.
Donc, quand un problème concret se présente, appel
pour une guérison, ou question matérielle grave, une par­
faite compréhension de cette Loi fait naître une convic­
tion scientifique et la démonstration s’en suit forcément.
C’est pourquoi ceux qui parmi les Anciens étaient doués
d’entendement spirituel obtenaient tout naturellement
leur démonstration.
Le Nouveau Testament, si riche en renseignements
divers, est entre autres un manuel de guérisseur, et dans
la plupart des exemples cités, la Foi constitue le prélimi­
naire indispensable. «Etends ta m ain». L’essentiel de
cette doctrine est illustré de façon frappante par l’épi­
sode dramatique du figuier auquel Jésus ordonne de se
dessécher.
Le Maître voulait prouver à scs disciples la Puissance
de l’Entendement, mettant cette force en action par la
parole il fit dépérir le figuier. Naturellement il ne choi­
sit pas un animal pour faire cette expérience et sur un
minéral elle aurait été sans effet. Une plante était tout
indiquée.
Le lendemain les disciples furent étonnés de voir que
l’arbre contre lequel Jésus avait prononcé la parole était
desséché. Pierre se rappelant ce qui s’était passé dit à
Jésus : « Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a
séché ». Et voici à peu près ce que Jésus répondit : « Oui,
et cela vous démontre le pouvoir de la pensée exercée,
vous êtes étonnés ; mais je vous dis en vérité, que vous
pourriez commander à cette montagne de se jeter dans
la mer et elle le ferait, si vraiment vous le croyiez, et si
vous ne doutiez pas dans votre cœur». Puis il ajouta
ces paroles profondes : « Avant d’exercer le pouvoir de
la parole, si vous n’êtes pas en paix avec tout le monde,
traitez-vous vous-même, jusqu’à ce que vous le soyez».
(Matt. XXI. 19. Marc XI, 12-14-20-26).
Cet épisode est si dramatique, si spectaculaire quand
on comprend la nature de la pensée, il illustre le pouvoir
de celle-ci de façon tellement saisissante, qu’on est éton­
né que tant de gens puissent l’ignorer encore.
Le récit se termine par un avertissement particuliè­
rement remarquable. Jésus met ses disciples en garde, en
effet contre toute pensée hostile ou critique à cause du
mal qu’ils se feraient à eux-mêmes.
Beaucoup de gens qui ont peur sans raison des pen­
sées des autres feraient mieux de redouter les leurs.
Rien ne peut survenir dans votre vie qui n’ait surgi
d’abord dans votre mental, et rien ne peut pénétrer dans
votre mental à moins d’y trouver quelque chose de sem­
blable pour s’y fixer. Tant que votre cœur ignore vrai­
ment la mauvaise volonté, et les pensées négatives, vous
êtes en parfaite sécurité. Mais user du pouvoir de la pen­
sée à des fins hostiles à l’égard de votre prochain, aurait
comme résultat des souffrances et des châtiments gra­
ves pour vous-même. Il vous sera fait selon ce que vous
pensez. Croire du mal de Pierre, Paul ou Jacques, c’est
penser mal. Or penser mal, c’est attirer par cela même
le mal sur soi.
Beaucoup de gens admirent la puissance de la Foi,
mais se plaignent d’en manquer, et craignent que cela
ne retarde leurs progrès dans la Vérité. Il ne faut pas
avoir cette appréhension. La Volonté d’avoir la Foi cons­
titue un acte ou un traitement métaphysique. Rompez
avec vos doutes en refusant de les admettre et ils per­
dront tout pouvoir. Vous n’êtes pas votre entendement,
vous n’êtes pas vos pensées, vous n’êtes pas vos doutes.
Dites : « Oui, mon esprit est plein de doutes, mais pas
moi, je ne les admets pas, j’ai prononcé la parole et
elle ne reviendra pas à moi sans effet. Elle est la sub­
stance des choses qu’on espère, la démonstration de celles
qu’on ne voit pas. Rien ne peut l’empêcher d’agir».
REGIME MENTAL PO U R SE P T JO URS

Tout ce qui concerne les régimes est un des sujets qui


de nos jours suscitent le plus d’intérêt dans le public.
Les journaux et les revues sont remplis d’articles trai­
tant cette question. Les étalages des librairies sont gar­
nis de livres qui révèlent les mystères des protéines, des
amidons, des vitamines, etc. A présent tout le monde est
conscient de ce qu’il mange. Les experts en la matière
déclarent que, physiquement, vous devenez ce que vous
mangez, que votre corps est vraiment composé des ali­
ments que vous avez assimilés dans le passé. Ce que vous
mangez aujourd’hui, affirment-ils passera dans votre
sang après un certain nombre d’heures. Or, c’est votre
sang qui construit tous les tissus dont votre corps est
composé. Naturellement nulle personne raisonnable ne
met cela en doute. C’est parfaitement vrai dans une cer­
taine mesure, tout au moins, et ce qui est étonnant c’est
qu’il ait fallu longtemps pour le découvrir.
Dans ce chapitre, je vais moi aussi vous parler de
régime, d’un point de vue infiniment plus profond et plus
vaste quant à ses résultats. Je fais allusion, cela va sans
dire, au régime mental.
Le plus important de tous les facteurs de votre vie
c’est votre régime mental. C’est la nourriture dont se
nourrit votre esprit qui détermine le caractère de votre
vie. Ce sont les pensées que vous vous permettez, les
sujets qui vous intéressent qui font de vous et de votre
entourage ce qu’ils sont.
Tout dans votre vie aujourd’hui, votre santé bonne ou
mauvaise, votre fortune, prospère ou déficiente, votre
foyer, heureux ou non, les circonstances de votre vie,
tout enfin est entièrement conditionné par les pensées
et les sentiments que vous avez entretenus dans le passé
et par leur qualité. Et les conditions de votre vie, demain,
la semaine prochaine, ou l’année prochaine, dépendront
entièrement des pensées et des sentiments que vous déci­
derez d’entretenir dorénavant.
En d’autres termes, vous choisissez votre vie, puisque
tous ses éléments dépendent du choix de vos pensées.
La pensée est la véritable force causale de la vie, il
n’y en a pas d’autre.
Vous ne pouvez pas avoir une certaine qualité d’esprit
et un entourage qui n’y corresponde pas. Autrement dit,
vous ne pouvez pas changer ce qui vous environne, en
laissant votre esprit tel qu’il est, ni (c’est la clé suprême
de la vie et la raison de ce chapitre) changer votre esprit,
sans que votre entourage ne se modifie lui aussi.
C’est la véritable clé de la vie. Si vous changez votre
esprit, vos conditions de vie se transformeront forcé­
ment. Votre corps, votre travail quotidien, ou ce qui
vous occupe changeront ; il en sera de même pour votre
vie de famille et l’aspect général de votre existence ; car
le fait que vous êtes habituellement heureux et gai ou
triste et timoré, dépend entièrement de la qualité de la
nourriture mentale qui compose votre régime.
Il faut que vous compreniez clairement que si vous
changez votre façon de penser, vos conditions de vie doi­
vent changer également. Nous sommes transformés par
le renouvellement de notre esprit. Vous voyez donc,
maintenant, que votre régime mental est vraiment ce qui
importe le plus dans votre vie.
On pourrait appeler cela la Grande Loi Cosmique, et
sa réalité est évidente. Je ne connais pas une personne
réfléchie qui réfuterait cette vérité essentielle. Cepen­
dant, la difficulté de l’appliquer réside dans le fait que
nos pensées nous sont si proches qu’il est difficile, sans
un peu d’exercice, de les considérer objectivement.
Pourtant, c’est justement cela qu’il faut apprendre.
Vous devez vous astreindre à choisir le sujet de vos pen­
sées à n’importe quel moment et en même temps l’émo­
tion ou l’humeur qui leur donnent leur couleur. Oui, vous
pouvez choisir vos états d’âme.
En effet, si cela ne vous était pas possible, vous ne pos­
séderiez pas de véritable maîtrise sur votre vie. Les dis­
positions d’esprit entretenues habituellement créent le
caractère de la personne intéressée, et c’est son carac­
tère qui, à la fin, fait ou détruit son bonheur.
Vous ne pouvez être en bonne santé, vous ne pouvez
être heureux, ni connaître la prospérité, si vous entrete­
nez de mauvaises dispositions. Si vous êtes boudeur, mo­
rose, cynique ou déprimé, orgueilleux, ou peureux, votre
vie ne vaut pas la peine d’être vécue. A moins que vous
ne soyez décidé à cultiver de bonnes dispositions, vous
pouvez abandonner tout espoir d’obtenir quelque chose
de bon de la vie, et c’est faire preuve de bienveillance
que de vous en avertir franchement.
Si vous n’êtes pas décidé à commencer dès maintenant
à choisir soigneusement le genre de pensées que vous
allez cultiver au cours de la journée, abandonnez tout
espoir d’orienter votre vie, comme vous le désireriez.
Car c’est le seul moyen d’y parvenir.
En résumé, si vous voulez rendre votre vie heureuse
et digne d’être vécue, comme Dieu le veut, vous devez
commencer sans tarder à éduquer et sélectionner vos
pensées et à les surveiller. Cela sera excessivement dif­
ficile pendant les premiers jours, mais si vous persévé­
rez, cela vous deviendra de plus en plus aisé et vous dé­
couvrirez qu’il n’y a pas d’expérience plus passionnante.
Vous serez étonné par les découvertes que vous ferez
sur vous-même et les résultats appréciables que vous
obtiendrez dès le début.
Or, beaucoup d’entre nous connaissent cette vérité.
Nous faisons parfois des efforts sporadiques pour maî­
triser nos pensées, mais le courant de la pensée rapide
et mouvant est contrarié par les influences de l’extérieur,
aussi fréquentes et variées que nos progrès sont lents. Ce
n’est pas ainsi qu’il faut procéder. La seule chance de
réussir, c’est de prendre définitivement une nouvelle
habitude de penser qui viendra à votre aide, lorsque vous
serez préoccupé ou que vous ne serez pas sur vos gardes,
aussi bien que lorsque vous dirigerez consciemment votre
mental. Cette nouvelle habitude de penser doit être dé­
finitivement acquise et ses principes fondamentaux peu­
vent être établis en quelques jours.
Décidez de consacrer une semaine au devoir d’édifier
une nouvelle habitude de penser, et durant ce laps de
temps, considérez comme sans importance tout ce qui
ne s’y rapporte pas.
Si vous agissez de la sorte, cette semaine sera la plus
significative de votre vie. Elle sera le point de départ
d’une ère nouvelle, où pour vous tout ira en s’amélio­
rant. Rien ne sera plus tel qu’il était auparavant. Cela
ne signifie pas seulement que vous serez capable d’af­
fronter vos difficultés actuelles avec un meilleure esprit,
mais en vérité que celles-ci disparaîtront.
C’est la méthode scientifique de changer votre vie, or
comme elle concorde avec la Grande Loi, elle ne peut
échouer. Pourriez-vous imaginer qu’il en fût autrement ?
Puisque vous appliquez la loi, logiquement les conditions
de votre vie changent spontanément. Vous ne pouvez
avoir sur elles aucune action directe, vous le savez, pour
avoir souvent essayé et échoué. Mais suivez ce régime
mental de sept jours et les conditions de votre existence
changeront.
Voici donc votre ordonnance :
Pendant sept jours, vous ne devez pas vous appesantir
un seul instant sur aucune pensée négative. Observez-
vous pendant une semaine, comme un chat guette une
souris, et sous aucun prétexte ne permettez à votre es­
prit d’entretenir des pensées qui ne soient pas positives,
constructives, optimistes, bienveillantes. Cette discipline
est si sévère que vous ne pourrez la soutenir consciem­
ment beaucoup plus d’une semaine, je ne vous le deman­
de pas du reste. Une semaine suffira pour que vous com­
menciez à prendre l’hnbiiude de penser positivement
et que des améliorations extraordinaires et fort encou­
rageantes surviennent dans votre vie, l’avenir se char­
gera du reste. Votre nouvelle façon de vivre sera si
agréable et tellement plus facile que l’ancienne, que vous
constaterez que votre mentalité s’y adapte presque auto­
matiquement.
Mais les sept jours seront difficiles à passer. Je ne veux
pas que vous les commenciez sans en estimer le prix.
Un simple jeûne physique, même si vous avez bon appé­
tit, est une bagatelle en comparaison. L’entraînement
militaire le plus dur, sans compter les marches forcées,
est un jeu d’enfant comparé à cette expérience dans la­
quelle vous allez vous lancer. Mais ce n’est qu’un sacri­
fice d’une semaine qui transformera votre vie définitive­
ment pour le plus grand bien de votre avenir, dès ici-
bas et pour l’éternité.
Désormais les choses seront tout à fait différentes et
inconcevablement meilleures que si vous n’aviez pas en­
trepris cette expérience.
Ne la commencez pas à la légère. Réfléchissez-y sé­
rieusement un jour ou deux. Puis commencez et que la
grâce de Dieu vous accompagne.
Vous pouvez vous lancer à n’importe quel jour de la
semaine et à n’importe quelle heure du jour, c’est sans
importance, mais quand vous aurez commencé, il fau­
dra continuer pendant les sept jours. C’est essentiel. La
méthode veut que vous vous soumettiez à une discipline
mentale ininterrompue pour orienter votre esprit défi­
nitivement dans une nouvelle direction.
Si vous débutez mal, ou même si après vous être bien
comporté pendant deux ou trois jours, pour une raison
quelconque, vous faites un écart de régime, il vaut mieux
vous arrêter tout à fait et reprendre votre expérience
au bout de quelques jours. Il ne faut surtout pas faire
les choses à moitié.
Vous connaissez peut-être l’histoire classique de
l’homme qui, ayant fait vœu de s’abstenir d’alcool, acce­
pte un verre du premier ami qu’il rencontre, en disant
tranquillement : Je ne compterai pas celui-ci. Cette incar­
tade est inadmissible pour le Régime mental de Sept
Jours. Il faut tenir compte de chaque infraction. Que vous
le fassiez ou non, du reste, la Nature s’en chargera.
S’il vous arrive de faire un écart de régime, abandon­
nez complètement celui-ci pendant un certain temps,
vous recommencerez plus tard.
Maintenant, procédons par ordre, si possible, afin d’é­
viter des difficultés ; je les considérerai plus ou moins
en détail
D’abord, qu’entend-on par penser négativement ?
Une pensée négative est une pensée d’insuccès, de
déception, d’ennui, une pensée de critique ou de dépit,
de jalousie, de condamnation des autres ou de soi-même,
une pensée de maladie ou d’accident, en somme n’im­
porte quelle forme de pessimisme. Une pensée qui n’est
ni positive, ni constructive, qu’elle concerne votre pro­
chain ou vous-même, est une pensée négative.
Ne vous occupez pas trop de cette question de classifi­
cation, cependant. Pratiquement, vous n’aurez jamais
de peine à reconnaître une pensée positive d’une néga­
tive. Même si votre intelligence essayait de vous trom­
per, votre cœur vous soufflerait la vérité.
Deuxièmement, vous devez savoir d’une manière très
nette que cette expérience exige que vous ne vous appe­
santissiez pas sur des choses négatives. Notez ceci soi­
gneusement.
Ce ne sont pas les pensées venant simplement effleurer
votre esprit qui comptent, mais celles que vous choisis­
sez pour les cultiver et vous en délecter. Peu importe
que des pensées négatives vous viennent à l’esprit, pour­
vu que vous ne les entreteniez pas.
Naturellement beaucoup de ces pensées viendront vous
frôler au cours de la journée. Certaines entreront dans
votre esprit de leur propre mouvement dirait-on, elles
appartiennent à l’entendement humain.
D’autres vous seront apportées par la conversation de
personnes connues ou inconnues, ou par leur conduite.
Vous recevrez des nouvelles désagréables ou bien vous
lirez dans lès journaux des récits de crimes, de désas-
très. Cependant ces choses néfastes qui frappent votre
esprit n’ont aucune importance, tant que vous ne vous y
attardez-pas. En réalité, elles vous donneront l’occasion
d’exercer cette discipline qui vous transformera totale­
ment pendant cette semaine mémorable. Ce qu’il faut
faire, c’est chasser toute pensée négative dès qu’elle se
présente à votre esprit.
Posez votre journal, ne pensez pas à la lettre malveil­
lante, ni à la remarque stupide ; quand une pensée néga­
tive vous vient à l’esprit, chassez-la, et pensez à autre
chose. Mieux encore, pensez à Dieu, comme il est recom­
mandé dans la Clé d’Or.
Imaginez qu’un homme assis à côté d’un feu de che­
minée reçoive une étincelle sur sa manche. S’il l’enlève
immédiatement sans prendre le temps de réfléchir, elle
ne causera pas de dégât, mais s’il la laisse sur lui un
seul instant, le mal est fait et sera difficile à réparer. Il
en est de même pour toute pensée négative.
Or, quelles sont les pensées négatives, les conditions
négatives qu’il vous est impossible d’éviter au point où
vous en êtes aujourd’hui ? Quelles sont les difficultés
ordinaires auxquelles vous devez faire face au bureau
ou à la maison ?
Rassurez-vous, elles ne peuvent avoir d’influence sur
votre régime pourvu que vous ne les acceptiez pas, en
les craignant, en y croyant, en leur permettant de vous
attrister ou de vous indigner, ou en leur donnant une im­
portance quelconque. Aucun de ces éléments négatifs
dont vous avez le devoir de vous occuper n’affectera
votre régime.
Allez au bureau, ou affrontez les soucis de votre foyer,
sans leur permettre de vous émouvoir, « aucune de ces
choses ne m ’émeut, » et tout sera parfait. Supposons que
vous déjeuniez chez un ami dont les propos sont néga­
tifs. N’essayez pas de le faire taire ou de le brusquer.
Laissez-le parler, mais n’adm ettez pas ce qu’il dit, votre
régime ne sera pas troublé.
Imaginez qu’en rentrant chez vous, on vous accueille
par des paroles négatives, ne faites pas de sermon, mais
ne les acceptez pas. C’est votre attitude mentale, rappe­
lez-vous, qui constitue votre régime. Supposez que vous
soyez témoin d’un accident ou d’une injustice, au lieu de
réagir en acceptant cette apparence et en montrant de la
pitié ou de l’indignation, refusez d’admettre cette appa­
rence comme si elle était une réalité, faites ce que vous
pouvez pour arranger l’affaire, rétablissez la vérité, en
pensée, et bornez-vous à cela. Vous continuerez ainsi
à suivre votre régime.
Naturellement, votre tâche sera facilitée si vous pou­
vez vous arranger de façon à ne pas rencontrer pendant
cette semaine-là des personnes susceptibles d’éveiller le
diable en vous, des gens qui vous irritent ou vous en­
nuient. Mais si vous ne pouvez les éviter, il vous suffira
de renforcer un peu plus la discipline.
Supposez que vous ayez une épreuve particulièrement
pénible à subir, dans le courant de la semaine prochaine,
par exemple. Si vous avez assez de compréhension spi­
rituelle, vous saurez, naturellement, comment l’affronter
du point de vue spirituel. Mais pour notre projet actuel,
je pense qu’il serait préférable de commencer votre
régime quand cette épreuve sera terminée.
Comme je vous l’ai déjà dit, ne commencez pas à la
légère, mais réfléchissez très sérieusement auparavant.
Enfin, je tiens à vous avertir que le commencement de
ce régime suscite toutes sortes de difficultés. On dirait
que tout va de travers à la fois. Certes, c’est déconcer­
tant, mais c’est bon signe. Cela signifie que les choses
commencent à se modifier ; n’est-ce pas le but que vous
poursuivez ?
Supposons même que tout semble s’ébranler à la base.
Raccrochez-vous, tenez bon, laissez trembler et quand
ce sera fini, l’image se recomposera plus proche du désir
de votre cœur.
Ce point est d’une importance vitale, quoique assez
subtile. Ne comprenez-vous pas que le fait de vous appe­
santir sur ces difficultés est en soi une pensée négative ?
Le remède n’est pas de nier que votre monde tremble
en apparence, mais de refuser de prendre l’apparence
pour la réalité. (Ne jugez pas sur les apparences, mais
selon la justice).
Gardez votre pensée, positive, optimiste et bienveil­
lante, pendant que le monde tremble. Gardez-la ainsi,
malgré les apparences et une victoire magnifique est
certaine. Chaque aspect de votre vie changera radicale­
ment en mieux.
Encore un avertissement pour finir. Ne dites à per­
sonne que vous suivez ce régime, ou que vous en avez
l’intention. Gardez ce grand projet pour vous-même.
Souvenez-vous que votre âme doit être à l’abri du Très-
Haut.
Quand les sept jours se seront écoulés avec succès, et
que votre démonstration sera faite, attendez un certain
temps afin que la nouvelle mentalité s’établisse. Ensuite,
racontez l’expérience que vous venez de faire à ceux
que vous croyez susceptibles d’en bénéficier.
Et enfin, souvenez-vous que rien de ce que les autres
font ou disent ne peut vous faire dévier de votre régime.
Seule votre propre réaction devant la conduite des autres
peut en être responsable.
RESURGAM

Il n’y a pas de mort ! Nos étoiles se couchent


Pour se lever sur un plus beau rivage.
Et dans la couronne scintillante du ciel
Elles brillent à jamais.

Il n’y a pas de mort ! La poussière que nous foulons


Se changera sous les averses du printemps
En grain doré ou en fruit mûr,
Ou en fleurs aux couleurs de Varc-en-ciel.
Les rochers de granit tombent en poussière
Et nourrissent la mousse affamée qu’ils portent.
Les feuilles les plus belles boivent leur vie quotidienne
Dans l’air invisible.

Il n’y a pas de mort ! Les feuilles peuvent tomber,


Les fleurs se faner et passer
Pendant les jours d ’hiver elles attendent seulement
L’arrivée du mois de Mai.

Et près de nous, sans cesse, quoique invisibles,


Se meuvent les radieux esprits immortels,
Car l’Univers infini
Est vie, la mort n’existe pas !

Attribué à Bulwer Lytton.


LA VIE APRES LA MORT

Dans la main qui a créé la rose


Tremblerai-je en tombant ?
Georges Meredith.

Il n’y a absolument aucune raison de craindre la mort.


Dieu est le même de l’autre côté de la tombe que de ce
côté-ci et la Bible nous dit qu’il est Amour. Nous savons
qu’il est aussi Toute Intelligence et Toute Puissance.
La plupart des humains il est vrai redoutent plus ou
moins la mort, mais cette crainte est en partie normale,
c’est la peur de l’inconnu qui nous affecte tous, la peur
de faire un saut dans l’obscurité.
C’est, en partie, aussi le résultat de notions erronées
a ce sujet que la plupart d’entre nous ont acquises dès
leur jeunesse.
Dans l’espoir de les discipliner, on les a effrayés pour
qu’ils se conduisent mieux, c’est pourquoi les hommes,
au cours des âges, ont appris à regarder la mort avec
horreur.
Cette manière d’agir est fausse, parce que le mal ne
peut engendrer le bien et que la peur n’est pas construc­
tive. Néanmoins, on a inculqué aux hommes presque
partout au cours des siècles, la crainte de la mort, espé­
rant que cette menace les pousserait à se mieux
comporter pendant leur vie.
Maintenant, le temps est venu où la masse ne croit
plus à ces menaces ; elle est prête à entendre la vérité.
Or la vérité c’est qu’il n’y a pas de mort.
Quand notre vie terrestre prend fin, nous quittons
nôtre corps humain et nous allons sur un autre plan, sans
autre changement. Nous nous endormons ici, pour nous
réveiller de l’autre côté sans notre corps physique (qui
était probablement malade ou vieilli), mais enrichis de
la connaissance que notre mort n’était qu’une apparence.
Voilà ce que nous appelons « mort » et c’est dans bien
des cas une expérience plus facile à réaliser que la nais­
sance.
Pour bien saisir ce processus, il faut que vous com­
preniez que vous n’avez pas un corps, mais deux.
Vous seriez étonné si on vous disait qu’en cet instant
meme, vous ne possédez pas seulement ce corps physique
que vous connaissez, que vous voyez quand vous vous
regardez dans une glace, mais un deuxième corps, qui
n’en existe pas moins, quoique invisible, et qui est
composé d’éther.
Cette affirmation peut vous étonner, mais elle est vraie.
Le corps éthérique a la même forme que votre corps
physique, il est même un peu plus grand et il l’interpé-
nètre comme l’air remplit une éponge. Il ne l’entoure
pas, mais l’interpénètre. Pour vous aider à comprendre,
imaginez qu’il est dans l’éther une réplique de votre corps
physique. Certaines personnes peuvent voir le corps
éthérique, quand elles se concentrent dans ce but, parce
qu’elles ont la faculté d’entrer en contact avec des vibra­
tions plus hautes que celles qui sont généralement per­
çues par les sens physiques ordinaires. Bien entendu,
c’est un don assez rare.
Pendant que vous êtes éveillé, vos deux corps s’inter­
pénétrent, mais quand vous vous endormez, une partie
de votre corps éthérique glisse hors du corps physique
et cette évasion constitue le sommeil. Le même phéno­
mène se produit lorsque vous perdez connaissance, soit
pendant une anesthésie, soit après une violente commo­
tion, au cours d’une transe ou d’un évanouissement, ou
encore dans le coma.
Tous ces états diffèrent un peu l’un de l’autre, mais
ils ont tous ceci de commun, qu’une plus ou moins
grande partie du corps éthérique s’échappe du corps
physique en vous laissant inconscient.
Le corps éthérique n’est pas simple et homogène, il est
composé d’éthers différents, de densités diverses. Mais
pour que ce soit plus commode, considérons-le comme
étant homogène.
O

Le corps physique est composé de solides, de liquides,


de gaz et d’organes compliqués et distincts, mais biolo­
giquement, nous le considérons comme un tout. Nous
allons considérer de meme le corps éthérique comme un
tout.
Ce corps éthérique est le dépositaire de toutes vos
pensées et de vos sentiments. Il englobe ce qu’on appelle
souvent le conscient et le subconscient. C’est la « psyché »
du psychologue et il constitue votre personnalité
humaine. Or la personnalité survit à la mort parce qu’elle
réside dans le corps éthérique, qui passe intact sur
l’autre plan, et non pas dans le corps physique qui se
décompose, quand le corps éthérique l’abandonne.
J’ai dit que votre corps éthérique est le siège de la
sensibilité. C’est exact. Vous serez peut-être fort surpris
d’apprendre que le corps physique est par lui-même
complètement insensible, il en est cependant ainsi. Quand
vous .croyez éprouver une souffrance dans votre chair,
cette douleur est en réalité ressentie par le double éthé­
rique, et c’est pourquoi l’anesthésie est réalisable. Pen­
dant une anesthésie générale, l’éthérique est expulsé,
pourrait-on dire, du corps et toute sensibilité est abolie
de ce fait. Dans certains cas, il est arrivé que des mala­
des subissant une opération grave sous anesthésique
soient restés complètement conscients mais hors de leur
propre corps, suivant avec intérêt et attention le travail
du chirurgien.
Quand on fait une anesthésie locale à la novocaïne,
par exemple, la partie du corps éthérique qui corres­
pond à la place insensibilisée en est rejetée et cet endroit
devient indolore. Mais à mesure que l’effet de la novo­
caïne se dissipe, cette partie du corps éthérique reprend
sa place el la douleur réapparaît comme tous ceux qui en
ont fait l’expérience chez le dentiste ne le savent que
trop.
Lorsque le corps éthérique quitte le corps physique,
il y reste cependant attaché et pourrait se comparer au
cerf-volant qui flotte au bout de la ficelle tenue par un
petit garçon.
Ce lien d’un gris bleuâtre est tellement élastique que
le corps éthérique peut se transporter à de très longues
distances tout en restant attaché au corps terrestre. Pen­
dant le sommeil, la plus grande partie de l’éthérique
s’évade.
Chez les matérialistes peu développés spirituellement,
il Hotte à un mètre ou deux de leur corps au-dessus de
leur tête. Mais chez les êtres d’une grande élévation spi­
rituelle, il passe sur l’autre plan et quelquefois sur des
plans encore plus élevés. La différence entre le sommeil
normal et celui qui est provoqué par l’anesthésie ou les
différents états de transes (1), est une question de quan­
tité éthérique s’évadant à ce moment-là du corps. Lors­
que nous voyons des personnes qui s’endorment, se ré­
veillent et se rendorment, cela signifie que leur corps
éthérique va et vient. Chaque fois que vous vous endor­
mez votre corps éthérique s’échappe pour revenir quand
vous vous réveillez ; il en est ainsi tant que votre Corde
d’Argent ne se rompt pas.
Qu’cst-ce donc que la mort ? La mort n’est autre que
la rupture de la Corde d’Argent. Tant que celle-ci reste
intacte, vous vivez consciemment ou non, mais si elle se
rompt, elle entraîne la mort. Au même instant, votre
corps éthérique, c’est-à-dire votre personnalité, se sépare
de votre corps physique et votre vie sur le plan terrestre
est terminée.
Nous arrivons maintenant à la question essentielle :

(1) ( N o m b r e s 24. 4. A c t e s 10. 10. A c t e s 11. 5. A c t e s 22. 17).


La Bible fait allusion à ce lien qui relie les deux corps l’un à
l’autre et le nomme la Corde d’Argent (Ecclesiaste 12 : 8).
(N. T.).
Qu’arrivc-t-il à un être humain quand la Corde d’Ar-
gent se rompt ? Que pense-t-il ? Que ressent-il ?
Et bien, en général, il tombe dans un état d’incons­
cience totale qui peut durer pendant des jours ou même
des semaines.
Après un temps plus ou moins long, le corps éthérique
(c’est-à-dire son moi) passe sur un autre plan et se trouve
dans un autre monde.
Là, il se réveille au moment voulu, à peu près comme
nous nous réveillons de notre sommeil ici-bas, et sa nou­
velle vie commence.
C’est un fait connu et intéressant qu’au moment de la
mort, toute la vie passée se déroule devant l’esprit com­
me un film cinématographique, avec une telle rapidité
que tout se passe en une demi-seconde. Cependant l’es­
prit revoit distinctement chaque détail. Il est donc pos­
sible de frôler la mort de très près sans mourir et de
conserver le souvenir de ce phénomène qui apparaît, le
plus souvent, au moment où l’on va se noyer, lors d’un
début d’asphyxie, quand la mort, enfin, n’est pas bru­
tale. Le subconscient révèle alors tout ce qu’il a enre­
gistré au cours de la vie. C’est à cette expérience toujours
redoutable et parfois terrible que la Bible fait allusion
quand elle parle des «Livres du Jugement». Le voya­
geur de l’au-delà commence donc sa nouvelle vie avec la
vision nette et récente des faits authentiques qu’il a
vécus dans le passé.
Il est naturel de se demander : Où est situé Vautre
monde ? Est-il au Ciel ? Sous terre ? Ni dans l’un, ni
dans l’autre. L’autre monde est en réalité autour de nous.
Ceux que nous appelons les morts continuent leur vie
à côté de nous, mais dans un monde à eux et à leur ma­
nière particulière.
La raison pour laquelle nous ne les voyons pas autour
de nous, ou que nous ne les rencontrons pas, est la même
qui fait qu’un programme de radio ne brouille pas une
autre émission ; ils ont des longueurs d’ondes différen­
tes. Il n’y a pas qu’un seul plan éthérique, comme on se
l’imagine, mais plusieurs, dont la densité diminue à l’in­
fini, et tous s’interpénétrent. Les activités d’un plan ne
troublent en aucune manière celles des autres, pour la
raison précitée. Il existe relativement une très grande
différence entre la densité de chacun d’eux, de sorte que,
normalement, on ne peut passer de l’un à l’autre.
En se réveillant sur l’autre plan, le « mort » remarque
certains aspects familiers du monde qui l’entoure, mais
en meme temps il est frappé par certaines différences
curieuses.
S’il était très malade, ou âgé, il est agréablement sur­
pris par une impression de bien-être et de jeunesse. Cela
tient à ce qu’ayant laissé son corps malade et vieilli sur
le plan terrestre, rien ne restreint plus l’activité de son
esprit. Il peut voir son corps éthérique qui lui semble
maintenant aussi consistant que son ancien corps phy­
sique.
Une des principales différences entre notre plan et
l’autre c’est que ce dernier est à quatre dimensions, alors
qu’ici-bas nous n’en connaissons que trois. Tous les objets
là-bas étant à quatre dimensions, il est difficile de s’y
habituer. Naturellement il est impossible avec les mots
dont nous disposons de décrire un objet à quatre dimen­
sions, mais vous concevez tout de même que cela signi­
fie une extension considérable de l’expérience, donc de
l’intérêt.
Imaginez combien le monde d’un être à deux dimen­
sions, d’un ver par exemple, s’agrandirait s’il devenait
à trois dimensions, et vous pourrez avoir une idée de
l’intérêt illimité de l’autre plan quand on y accède.
Malheureusement certains écrivains ont l’habitude de
parler du Ciel comme étant régi par la quatrième dimen­
sion. C’est absolument faux, parce que le Ciel ne connaît
aucune limite.
Ce que les métaphysiciens écrivent du Ciel est en géné­
ral exact, sauf en ce qui concerne la quatrième dimen­
sion.
Il existe aussi de nouvelles couleurs et de nouveaux
sons sur l’autre plan, qui surpassent de loin en beauté
et en subtilité ceux que nous connaissons.
Il est certain que toutes sortes de nouvelles expériences
attendent le voyageur à son arrivée sur l’autre plan.
Le changement le plus étonnant peut-être qu’il ren­
contrera, sera que la télépathie y est le moyen normal
de communication, les pensées s’y transmettent sans le
truchement de la parole et par conséquent on ne peut
avoir ni illusions ni déceptions. Chacun y apparaît exac­
tement tel qu’il est et il n’y a pas de place ni pour l’hy­
pocrisie ni pour l’orgueil. Cette tension nerveuse, cet
effort dépensé pour sauver les apparences, qui fatiguent
tant de gens ici-bas sont inconnus dans l’au-delà. On
vous prend pour ce que vous êtes, et rien de plus. On
s’y habitue vite et personne ne voudrait qu’il en fût au­
trement.
On ne rencontre pas de gens âgés de l’autre coté, pour
la raison suivante : ce que nous appelons un vieillard
est un homme d’àge avancé dont le corps a commencé
à s’user et dont les facultés, par cela même, ont dimi­
nué. Sa vue a baissé, il est presque sourd, se meut avec
difficulté, trouve que sa mémoire est défaillante et sou­
vent il est difficile de lui faire comprendre certaines cho­
ses. Ces infirmités sont simplement dues à l’usure du
corps physique, qui empêche le corps éthérique de fonc­
tionner efficacement. Mais dès que son corps physique
est abandonné il retrouve naturellement l’usage complet
de scs facultés.
Danrs l’autre monde, il sera un homme en pleine jeu­
nesse. D’autre part, les enfants qui passent dans l’au-delà
continuent à se développer jusqu’à ce qu’ils aient atteint
leur maturité spirituelle.
Il existe sur l’autre plan des régions qui diffèrent les
unes des autres, tout comme en ce monde nous trouvons
des pays aussi dissemblables que la Suède et l’Italie, par
exemple, ou dans une même ville des rues misérables
et de beaux quartiers habités par des gens riches et
cultivés. Il y a, en vérité une plus grande variété de condi­
tions de vie que dans celui-ci, de sorte qu’on pourrait
comparer le changement de plan, à l’expérience que fe­
rait un homme qui, ayant passé presque toute sa vie sur
une petite île, partirait soudain explorer le monde entier.
Qu’est-ce donc qui détermine l’endroit où vous irez
apres la mort, et les gens parmi lesquels vous vous trou­
verez ?
Naturellement, cela ne dépend ni du hasard ni de la
chance, pas plus que de vos conditions de vie actuelles.
Vous irez à la place et parmi ceux pour lesquels vous
vous serez préparé par votre façon habituelle de pen­
ser et votre mode de vie sur cette terre. Personne ne vous
« envoie » nulle part. Vous évoluez naturellement dans
l’endroit auquel vous appartenez par votre développe­
ment spirituel. Vous vous êtes formé un certain carac­
tère, une certaine mentalité par votre façon de penser,
de parler, et d’agir sur notre plan. C’est ce que vous êtes
au moment de votre mort qui déterminera votre place
sur le plan éthérique.
Souvenez-vous que la mort ne produit absolument au­
cun changement en vous. Vous demeurez ce que vous
étiez avant. Vous avez toute votre mémoire et vous vous
souvenez des événements principaux de votre existence
aussi bien et parfois mieux que vous ne vous en souve­
niez à la fin de votre vie.
Ceux qui s’initient à la métaphysique, comprennent
que toutes les circonstances de notre vie en ce monde,
sont le résultat de nos pensées et de nos convictions et
qu’il en est de même dans l’autre monde.
Sur notre plan, les êtres ayant les mêmes affinités ont
tendance à s’attirer les uns les autres. Or la loi « qui se
ressemble s’assemble » se retrouve dans tout l’Univers.
Il existe cependant sur l’autre plan une différence ex­
trêmement importante. La démonstration de nos pen­
sées est immédiate. Dans ce monde-ci nous le savons, il
faut parfois des jours, des semaines, et même des an­
nées, avant que les états mentaux se matérialisent, mais
dans l’au-delà ce phénomène est instantané. Tout ce que
nous pensons ou sentons profondément se concrétise
immédiatement, et c’est au début, assez troublant.
A ceux qui sont dans l’au-delà, l’éther paraît aussi
solide que la matière physique l’est pour nous, et au
commencement ils s’attendent à ce qu’il soit doué de la
meme inertie. Ils sont donc surpris et déconcertés quand
ils s’aperçoivent que celui-ci obéit immédiatement et sc
modèle au gré de leurs pensées. Us ont à peu près la
même impression d’une personne au volant d’une voi­
ture dont elle n’est plus maîtresse. Les conséquences de
leurs pensées se manifestent sur-le-champ. Cela les éton­
nent ou les effraie, et cette peur elle-même intensifie le
phénomène qui peut aller jusqu’à un cataclysme appa­
rent.
Cette confusion augmente jusqu’à ce que le nouveau
venu se maîtrise et apprenne à dominer ses pensées. On
peut supposer logiquement en effet qu’il n’a qu’à les sur­
veiller pour que tout rentre dans l’ordre ; c’est parfaite­
ment exact, mais en pratique il est difficile de changer
ainsi tout à coup sa façon de penser.
Si nous nous sommes habitués sur terre à penser né­
gativement, à entretenir des pensées de crainte, de cri­
tique, d’animosité, ou de maladie, il nous faudra du
temps pour en triompher dans l’au-delà. La plupart
d’entre nous ne savent que trop bien (surtout ceux qui
ont essayé le Régime Mental des Sept Jours) que chan­
ger le courant de nos pensées n’est pas chose facile. Ce­
pendant c’est indispensable.
Il faut bien comprendre maintenant que l’autre plan
n’est pas le Ciel, c’est-à-dire la Présence consciente de
Dieu. Ceux qui ont traversé de grandes épreuves en ce
monde et qui passent dans l’autre avec une conscience
éclairée se trouvent tellement mieux qu’ils croient être
au Ciel. Mais ce n’est pas exact. Ils sont dans un monde
éthérique limité, moins borné que notre plan, mais li­
mité néanmoins, et sont aussi exposés à l’inharmonie et
à l’usure.
En effet, les objets sur ce plan s’usent beaucoup plus
vite qu’ici-bas. Mais au lieu de voir traîner pendant long­
temps des objets cassés ou délabrés, comme c’est le cas
sur terre, les formes auxquelles on ne s’intéresse plus se
fondent immédiatement dans l’éther, et c’est la raison
pour laquelle les nouveaux venus croient que l’usure est
inexistante, alors qu’elle est, au contraire, plus rapide.
Dans notre monde, par exemple, une chaise ou un cos­
tume commence à s’user dès le premier jour. Ce pro­
cessus, cependant, est très lent si bien que, même apres
être devenus inutilisables, leurs débris mettent parfois
des siècles avant de se désintégrer en poussière, si on
ne les détruit pas autrement.
Sur l’autre plan, une forme éthérique dont on n’a plus
besoin se dissout très vite. Mais là-bas, pas plus que sur
notre plan, vous ne rencontrerez Dieu.
Cependant II est partout. Il est présent sur l’autre plan
tout comme sur celui-ci, mais là-bas comme ici, on ne
peut entrer en contact avec Lui que dans sa propre cons­
cience par certaine forme de prière ou de traitement spi­
rituel.
Le Ciel est cet état parfait de conscience dans lequel
on réalise pleinement la Présence Divine. Il n’y a plus
alors de limitations, de mal, ou de vieillissement.
Lorsqu’on atteint cet état, on en a fini avec les plans
éthériques, aussi définitivement qu’avec celui de la ma­
tière physique.
Quand on peut atteindre à ce niveau de conscience,
pendant qu’on est encore dans ce monde (et certains y
parviennent), on ne «meurt pas», on ne passe pas par
les plans éthériques, mais on va directement de la terre
au Ciel. Ce fut le cas pour Moïse, Enoch, Elie et quelques
autres ; c’est ce que l’on appelle la translation ou déma­
térialisation. On y parvient en surmontant le sentiment
de séparation d’avec Dieu qui est en vérité la « chute de
l’homme ». Cela implique qu’on a triomphé de l’égoïsme,
de la sensualité, de la peur, de toutes les pensées néga­
tives et que chaque jour on vit de plus en plus près de
Dieu.
La Bible dit d’Enoch, « il marcha avec Dieu » avant
de monter au Ciel et en vérité, il n’y a pas d’autre voie
pour atteindre la liberté.
L’autre monde comporte des endroits très désagréa­
bles. Il est inutile de refuser d’admettre ce fait, pour des
raisons sentimentales, mais l’individu moyen n’y va pas.
Ceux qui ont mené sur cette terre une vie coupable,
qui se sont adonnés à la haine, au mensonge, à la sensua­
lité, s’y retrouveront. Cela ne concerne pas l’homme qui
a péché sous la pression d’une irrésistible tentation, mais
celui qui a fait le mal par plaisir. C’est ce que les pré­
dicateurs orthodoxes appellent « l’Enfer». Ce ne sont
pas des lieux où le châtiment prend forme de vengeance
et le séjour n’y est pas éternel. Il dure seulement jus­
qu’à ce que le coupable ait reconnu ses erreurs et se soit
corrigé.
Permettez-moi de répéter que personne n’est « envo­
yé » en ces lieux. Ils sont l’ambiance naturelle de l’âme,
qui s’est mise dans de telles conditions en choisissant ce
qu’il y a de plus bas de préférence à ce qu’il y a de plus
élevé. Personne ne détermine la fin de la punition, l’éva­
sion a lieu automatiquement aussitôt que l’âme a suffi­
samment évolué.
Vous allez me demander peut-être s’il est correct de
dire qu’il existe des lieux définis sur l’autre plan puis­
qu’ils ne sont que le reflet de ceux qui y séjournent ; il
faut se rendre compte qu’il en est de même sur notre
plan où tout n’est qu’imagés projetées par nous.
Ce que nous appelons un pays, une cité, une maison,
une chambre dans ce monde, n’est qu’une image créée
par notre pensée, rien de plus.
En effet, les seules différences fondamentales entre
l’au-delà et notre monde sont l’absence d’inertie qui per­
met aux choses d’apparaître presque instantanément et
l’existence de la quatrième dimension.
Donc il advient que lorsqu’on se réveille dans l’autre
monde et que l’on commence à s’y habituer, en éprou­
vant en général un sens accusé de bien-être physique,
c’est le début d’une vie intéressante et instructive dont les
conditions sont entièrement différentes des nôtres. Là-
bas, l’argent est inutile, « vous ne pouvez pas l’emporter
avec vous», c’est seulement la richesse mentale et spi­
rituelle que vous aurez accumulée qui vous accompagne.
L’argent tel que nous le comprenons n’existe pas puis-
qu’il n’est nul besoin d’acquérir des possessions objec­
tives. Ce que vous concevez nettement se manifeste aus­
sitôt. Cependant beaucoup de belles choses seront en­
core hors de portée pour de nombreux individus, parce
qu’ils ne pourront pas les concevoir clairement. Cela
n’est-il pas également vrai dans notre propre monde ?
En effet, vous obtenez ici-bas tout ce que vous désirez
ardemment et concevez avec précision ; toute acquisition
intellectuelle ou spirituelle est vôtre, aussi, à jamais.
La grande différence entre les deux plans c’est encore
une fois, que les résultats se manifestent plus lentement
dans notre monde, à cause de l’inertie de la matière phy­
sique dont on n’a pas à tenir compte sur le plan éthé­
rique.
Là, il n’y a ni naissance, ni mariage, ni vie de famille,
comme nous la comprenons. Quand on considère l’impor­
tance extraordinaire de la vie de famille ici-bas, on
admet, en effet, que sans elle, l’existence soit absolument
différente.
Retrouverons-nous nos parents ou nos amis en pas­
sant de l’autre côté ? C’est une question que nous nous
posons tout naturellement. A vrai dire, beaucoup appré­
hendent de reprendre contact avec certains membres de
leur famille par exemple, qu’ils préféreraient ne plus
jamais revoir. Quand un lien sentimental très fort, soit
d’amour, soit de haine, a existé, la possibilité d’une ren­
contre est probable. Dans le cas d’un véritable amour,
elle est certaine. Lorsqu’il n’y a eu que des rapports in­
différents entre deux êtres, ils ne se retrouveront sans
doute pas. Bien entendu, il n’y a pas de souci à se faire
pour ceux qui se sont aimés. Le danger c’est de se
permettre de détester quelqu’un. La rencontre des deux
antagonistes sera inévitable de l’autre côté. Pour éviter
cela, rompez le lien qui vous unit, en cessant de vous
haïr mutuellement. Pardonnez à votre ennemi et libérez-
le dans votre pensée. Vous n’êtes pas obligé de l’aimer,
mais il faut lui vouloir du bien (1).

(1) V. Chap. La Prière dominicale.


N’imaginez pas que votre famille se reformera sur
l’autre plan. Les liens de famille n’existent que sur la ter­
re. Votre père ne sera pas votre père, mais un ami qui au­
ra joué le rôle de père ici-bas. Votre fille ne sera plus
votre fille, mais une amie qui aura joué le rôle de votre
fille pour un temps sur la terre. Certains s’imaginent que
toute famille terrestre se reformera dans l’au-delà. Mais
réfléchissez à ce que cela signifierait : Vous aviez un
père et une mère, peut-être des frères et des sœurs, et
chacun de vos parents avait deux parents et probable­
ment des frères et des sœurs, etc. Vous voyez ce que la
réunion obligatoire des familles deviendrait au bout de
quelques générations. Comme je l’ai déjà dit, les liens
de parenté entre les membres d’une famille, père, mère,
enfants, frères, sœurs, oncles, neveux, maris, femmes, ne
sont que des liens temporaires, valables pour cette vie
seulement.
Si deux frères, un père et un enfant, sont liés par
une tendre sympathie dans cette vie, ils se retrouveront
et peut-être seront-ils unis encore une fois sur l’autre
plan, mais ce sera à cause de leur affection antérieure,
et non parce qu’ils étaient membres de la même famille
ici-bas.
Quand un mariage comble les vœux des deux époux
sur terre, l’union peut continuer par consentement mu­
tuel dans l’au-delà. Sinon, la mort dissout le mariage et
les époux n’ont pas à se rencontrer de nouveau, le lien
qui les unissait est rompu à jamais.
L’au-delà comporte bien d’autres plans.- Quand on at­
teint un certain développement mental et spirituel, on
s’élève à un plan qui comporte cinq dimensions. L’éther
qui le compose est infiniment plus subtil que le précé­
dent, et il offre à l’àme qui suit la voie ascendante de
nouvelles occasions de se développer. Après la mort, cha­
cun cherche instinctivement à poursuivre le genre de
fvie auquel il s’était accoutumé ici-bas, c’est pourquoi il
est si important de se développer intellectuellement et
artistiquement, mais surtout spirituellement.
La plupart des problèmes que posent la philosophie,
la religion et qui sont actuellement insolubles pour nous,
peuvent être résolus sur l’autre plan avec un peu d’étu­
de et de peine. Comme notre horizon s’élargit à mesure
que notre vision se développe, d’autres problèmes se pré­
sentent à nous pour que nous y réfléchissions, ce qui nous
permet d’accomplir des progrès extraordinaires. L’artiste
et le musicien enfin peuvent réaliser leur idéal, n’étant
plus entravés par le manque d’aptitudes commerciales
qui trop souvent est la caractéristique des artistes ici-bas,
En effet, le plan éthérique ne présente que peu ou point
de ces obstacles qui s’opposent au développement des
dons musicaux ou littéraires sur notre plan matériel. Or,
sur ce plan-là, les occasions de se développer s’offrent à
l’infini.
Il vaut la peine de faire remarquer que même une étu­
de superficielle des questions intellectuelles en ce monde,
et quelque intérêt sincère accordé à l’art, à la musique
suffit à donner un élan favorable au nouveau venu sur
l’autre plan, alors que ceux qui ignorent tout de ces ques­
tions trouveront leur initiation plus difficile que sur terre.
Les études scientifiques comme la chimie, la physique,
l’électricité, etc. peuvent être beaucoup plus dévelop­
pées dans l’au-delà, puisque la nature des vibrations y
est mieux comprise que chez nous.
L’homme qui se trouve le moins favorisé par ce chan­
gement de plan est celui dont l’esprit matérialiste n’a
développé aucune de ses ressources mentales ou spiri­
tuelles pendant son séjour ici-bas.
Intéressé seulement par les choses matérielles, le boi­
re et le manger, l’argent, le succès social et les honneurs
mondains, toutes les possessions matérielles en général,
il se trouve naturellement dépaysé, dans un monde où
aucune de ces valeurs terrestres n’a de signification.
Néanmoins, s’il a mené une vie à peu près honnête et
propre, s’il a agi convenablement selon ses lumières,
il demeurera seulement accablé d’ennui jusqu’à ce que
ses facultés supérieures commencent à se développer au
cours des âges.
Maintenant considérons l’homme qui a vécu entière­
ment pour les plaisirs physiques, qui s’est laissé dominer
par la sensualité, ou s’est adonné aux vices, l’ivrogne,
le drogué, etc. Les besoins physiques étant partie inté­
grante de la mentalité, nous suivent sur l’autre plan,
mais comme il n’y a plus de corps physique qui permette
de les satisfaire, la victime est tourmentée par ses appé­
tits jusqu’à ce que le temps les apaise et qu’ils disparais­
sent, faute d’aliments.
C’est le châtiment logique de ceux qui ont permis au
corps ph ysique de dominer leur vie et certes il est suf­
fisant. En vérité, nous trouvons ce qu’on peut appeler
la justice immanente, répandue à travers tout l’Univers.
Les récompenses de la pensée et de l’action positives
sont les conséquences naturelles qui en découlent et les
châtiments qui suivent les mauvaises actions ou la négli­
gence, sont également des conséquences naturelles :
« Un prêté pour un rendu ».
Prenez soin de votre corps et vous en serez récom­
pensé par la joie d’être en bonne santé, et non pas par
de l’argent. Occupez-vous de vos affaires, vous en serez
récompensé par la prospérité, mais pas nécessairement
par la santé.
Travaillez la musique, et votre récompense sera d’être
un musicien accompli. Négligez-la et l’argent ne pourra
jamais acheter le talent que vous avez gâché. Maltraitez
votre corps, et la punition logique sera la maladie et lq
souffrance, non pas une baisse de vos actions et de vos
obligations.
Ainsi, dans toutes les circonstances de la vie, nous ré­
coltons ce que nous avons semé, soit sur le plan terres­
tre, soit sur les plans éthériques. Cependant, ne croyons
pas qu’il soit nécessaire de mener une vie d’ascète dans
ce monde pour être heureux dans celui qui nous attend.
On peut jouir avec modération de tous les plaisirs
ordinaires et inoffensifs de la vie, sans s’exposer à la
souffrance et à la peine dans l’au-delà.
Parfois lorsque quelqu’un « meurt », au lieu de perdre
connaissance après la rupture de la Corde d’Argent, il
arrive que pendant quelques heures, ou plus, il conserve
la pleine possession de ses facultés, et souvent ne se
rende même pas compte qu’il est mort quoique, en géné­
ral, il voie son corps physique couché et sache ce qui
s’est passé.
Dans ce cas, il s’efforcera de communiquer avec ses
amis.
Imaginez par exemple qu’un homme meure dans la
rue et qu’il ait conservé ses facultés comme nous venons
de le dire. Il essaiera immédiatement de rentrer chez
lui pour avertir sa femme de ce qui s’est passé. Suppo­
sons aussi que sa maison soit à une dizaine de kilomè­
tres dans les faubourgs, n’ayant plus maintenant qu’un
corps éthérique, il n’aura qu’à penser fortement à sa
maison pour s’y retrouver quelques secondes plus tard,
puisque son corps éthérique peut passer à travers les
murs, les collines, ou tout autre obstacle physique sus­
ceptible de l’arrêter. Cependant, souvent l’habitude lui
fait accomplir tous ses gestes familiers, marcher jusqu’à
la gare la plus proche, prendre un train, monter dans
un autobus.
En rentrant chez lui, il criera instinctivement pour
appeler sa femme, mais n’ayant plus d’organes physi­
ques, il ne produira aucun son, l’effet sera purement
mental, et elle n’entendra rien. Puis vraisemblablement
il s’approchera d’elle, et essaiera de lui prendre le bras.
Mais sa substance éthérique passera à travers celui-ci,
sans faire aucune impression. Cependant, il peut adve­
nir que son prodigieux effort mental atteigne la cons­
cience de sa femme ou de la personne qu’il essaie de
prévenir, et celle-ci dira ensuite : « Mon mari m’est ap­
paru un instant, au moment où il fut tué ».
Sa pensée à lui était si vibrante d’émotion, qu’elle fut
assez forte en atteignant sa femme pour que celle-ci pro­
jette une image momentanée de lui-même. Cependant,
si sa pensée n’avait pas eu assez de force, sa femme au­
rait dit simplement : « Je savais que quelque chose était
arrivé à mon mari, longtemps avant d’en recevoir la
nouvelle ».
Voilà l’explication de la plupart des récits que Ton
entend souvent.
De même, certaines personnes ont assisté à leur pro­
pre enterrement, avant de passer sur l’autre plan.
11 est bon de noter que, puisque la mort ne provoque
pas un changement général en nous, ceux qui possèdent
le sens de l’humour le conservent, et ceux qui ne l’ont
pas continuent à en manquer ; en l’occurrence, ceux qui
sont doués de cette tournure d’esprit sont souvent très
amusés par le déroulement de la cérémonie ; tandis que
ceux qui en sont dépourvus réagissent à leur manière.
Lorsque l’impression de déchirement produite par la
séparation est très douloureuse, ou quand les survivants
sont laissés dans des circonstances tragiques, le mort,
bien entendu, souffre beaucoup. Ceux qu’on appelle les
morts sont très sensibles à nos pensées pendant une pé­
riode considérable après qu’ils sont passés de l’autre
côté, et c’est pourquoi il faut blâmer toute démonstra­
tion excessive de chagrin. Cela les attriste et les empê­
che de concentrer leur attention, comme ils le doivent,
sur la nouvelle vie qu’ils commencent. Bien entendu, il
est très dur de dire aux gens de ne pas se désoler quand
un être qu’ils ont beaucoup aimé vient de disparaître
de leur vie. Mais il est certain qu’un chagrin excessif
est mauvais pour les uns et les autres.
Souvenez-vous que si un lien d’amour vous unit, vous
vous retrouverez certainement, et que rien de ce qui est
beau ou bon, ou vrai, ne peut jamais se perdre.
Sur notre plan, souvent nos amis ou nos bien-aimés
s’en vont vivre dans un pays lointain, et nous savons que
nous ne les reverrons plus pendant plusieurs années. La
mort n’est vraiment rien de plus que cela.
Maintenant, je voudrais faire bien comprendre à tous
ceux qui ont la responsabilité d’êtres chers, maris ou pè­
res de famille par exemple, qu’ils doivent prendre tou­
tes les précautions possibles pour assurer des ressources
à ceux qui peuvent rester démunis, du fait de leur dé­
cès inattendu. Cela leur évitera des remords, et des
reproches qu’ils se feraient à eux-mêmes quand ils seront
de l’autre côté. En revanche ils auront la conscience en
repos s’ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour
alléger le fardeau de ceux qui dépendaient d’eux.
Il serait bon aussi d’expliquer que lorsqu’on est en
train de quitter le plan terrestre, le corps est souvent la
proie de spasmes violents et de convulsions, il se débat
et pousse des gémissements pénibles.
Cela ne doit pas inquiéter son entourage, parce que
cette agitation n’est due qu’aux réflexes ; le malade les
ignore complètement et glisse doucement et sans effort
vers l’au-delà.
Dans un très petit nombre de cas, il arrive qu’après
la mort, certaines personnes restent «liées à la terre».
Elles demeurent sur ce plan pendant une période indé­
terminée, incapables de se détacher de notre monde. Cela
tient à ce que leurs sentiments sont si fortement attachés
à quelque chose de terrestre qu’elles ne peuvent briser
leurs liens et passer sur le plan suivant.
C’est exactement le cas d’une personne qui ne peut
s’endormir la nuit, parce que son esprit est trop préoc­
cupé. Un homme peut être si lié émotionnellement à
quelque chose ici-bas qu’il ne peut s’en désintéresser
même en quittant son corps. Cet intérêt, tellement ab­
sorbant, peut être suscité par des liens qui lui sont chers,
une personne, une activité dominante ou peut-être un
crime qu’il a commis.
Dans ce cas, ses pensées le retiennent à proximité de
la scène du crime. Avec le temps l’effet s’atténue et dis­
parait et le passage sur l’autre plan s’effectue tôt ou
tard, mais dans certains cas très graves, il peut être re­
tardé assez longtemps. La morale de cela c’est qu’il ne
faut permettre à rien d’accaparer exclusivement votre
attention en ce monde.
La seule chose qui soit digne d’une dévotion infinie
est la recherche de Dieu, celle-ci peut absorber toute
notre vie, mais elle ne détruit pas notre équilibre. Cepen­
dant, cela n’implique pas que nous devions vivre sans
nous intéresser vivement à autre chose, car une telle
existence ne vaudrait pas la peine d’être vécue. Au
contraire, nous devons nous intéresser à tout ce qui se
présente à nous, car plus nous nous intéressons aux êtres
et aux choses, mieux cela vaut pour nous, pourvu que
cet intérêt soit raisonnable.
Nous devons surtout nous donner avec enthousiasme
à notre travail quotidien, quel qu’il soit, mais toujours
raisonnablement.
Rien ne doit avoir sur notre cœur une prise assez des­
potique pour que la perte de cette chose prive le reste
de notre existence de toute signification C’est ainsi que
les Orientaux comprennent le détachement, qui consiste
à témoigner un intérêt vif et intelligent pour les choses
qui les entourent, et une docile acceptation des choses
nouvelles quand en vient le moment. Vivre de cette fa­
çon exclut la possibilité d’être lié aux choses terrestres.
Nous pouvons prier pour ceux qui ne sont plus ici-
bas, et en vérité, c’est un devoir sacré.
Les prières pour ceux qu’on appelle les morts, ont été
en usage presque partout dans le monde et à travers tous
les âges. On a en général rompu avec cette habitude
après la Réforme, parce qu’elle avait entraîné de nom­
breux abus et avait fini par être exploitée commerciale­
ment. Néanmoins, c’est une excellente pratique en elle-
même. Vous devez prier pour votre ami disparu, exacte­
ment comme vous prieriez pour lui s’il habitait un pays
lointain, comme la Chine ou l’Afrique. Prenez conscience
pour lui de la paix de l’esprit, de la liberté et de la com­
préhension, et que Dieu est Vie, Intelligence et Amour.
La Présence est excellente à cette fin. Lisez pour lui la
prière silencieusement, en disant « vous ou toi » quand
le texte est à la première personne du singulier.
Maintenant j’en viens au problème touchant le corps
des défunts et les cérémonies funéraires en général.
Permettez-moi de vous dire en toute franchise que la
plupart de nos coutumes funéraires sont des survivances
païennes, et qu’elles manquent d’intelligence et de décen­
ce. Nous les tolérons seulement parce que nous y sommes
plus ou moins habitués et en vérité, quand il arrive que
des gens intelligents assistent pour la première fois à
un enterrement conventionnel, ils sont invariablement
scandalisés.
Tout implique vraiment que le défunt est là, dans la
tombe, quoique très peu de personnes le croient vrai­
ment de nos jours. Que les Chrétiens qui font profession
de croire à l’immortalité de l’àme traitent les restes phy­
siques comme s’ils étaient sacrés, dépasse notre compré­
hension. Cette attitude n’est ni logique, ni intelligente.
Vous devez très nettement vous rendre compte du
fait qu’il n’y a rien de sacré dans un cadavre. C’est un
amalgame de matières physiques dont l’ex-propriétaire
n’a plus besoin, il faut donc en disposer d’une façon
aussi propre et aussi expéditive que possible. Son pro­
priétaire du reste avait, au cours de sa vie, revêtu un
certain nombre d’autres corps physiques (vous n’ignorez
pas que notre corps évolue et se transforme au cours de
notre existence), et celui-ci n’est que le dernier de tous
qu’on enterre avec cérémonie.
Souvenez-vous que la beauté d’un corps vient de
l’âme qui brille à travers ce corps, mais ne provient pas
du corps lui-même.
L’àme avec sa beauté et sa joie s’étant envolée, le
corps qui reste n’est qu’un vieux vêtement qu’on va
mettre au rebut. Il faut disposer de ce vêtement (à cause
des vivants) avec décence, certes, mais non pas avec
vénération et la méthode qui convient le mieux est l’in­
cinération. Il faut que tout ceci soit compris très claire­
ment.
Disposer du corps est tout simplement un devoir en­
vers les vivants, mais ce n’est en aucune manière un
honneur rendu au défunt qui y est indifférent. Le feu est
hygiénique, purifiant et respectueux. Il faut incinérer le
corps au bout de trois jours environ, excepté dans le
cas de décomposition rapide. En l’occurrence l’incinéra­
tion peut avoir lieu immédiatement.
Le corps ayant été incinéré, il est préférable de ne pas
conserver les cendres. On ne peut en retirer qu’une satis­
faction morbide. Elles doivent être éparpillées sur l’her­
be qui pousse, jetées dans la mer, dans une rivière ou
dans un lac, naturellement accompagnées d’une prière.
C’est pour cela aussi que les monuments funéraires,
quels qu’ils soient, n’ont pas de raison d’être, il faut
autant que possible les éviter, même si les considérations
familiales ont rendu inévitable un enterrement.
Un peu de réflexion vous montrera qu’ériger un monu­
ment sur un corps abandonné est aussi peu raisonnable
que d’en faire élever un sur un vieux vêtement qu’on
aurait enfoui.
Evitez également de vous rendre à la tombe de votre
bien-aimé. Vous savez qu’il n’y est pas, donc à quoi bon
y aller ? Priez pour lui dans le sanctuaire de votre pro­
pre maison. Pour son anniversaire, ou aux dates qui
vous sont chères, ayez un bouquet de fleurs en souvenir
de lui, mais chez vous, et non pas au cimetière.
Fleurissez son portrait de temps à autre à condition
que cela ne devienne pas une habitude. Ne portez pas
le deuil, pourquoi vous habiller de noir puisque votre
bien-aimé n’est pas mort, mais parfaitement vivant. Il
n’est pas bon, en général, de garder les affaires person­
nelles du défunt ; si vous y êtes poussé par une raison
sentimentale ou morbide, c’est à vous de faire la discri­
mination. Rien ne vous empêche de garder quelques
souvenirs, mais pas pour entretenir vos regrets en vous
rappelant qu’il est mort.
L’idée de conserver sa chambre, ses livres et ses objets
familiers «tels qu’il les a laissés», comme le font cer­
tains, est une erreur néfaste d’inspiration païenne. Il
n’y tiendrait certainement pas et se moquerait amicale­
ment de vous s’il pouvait se manifester.
Tout ce qui appartient au passé devrait être détruit,
autant que possible, pour faire place au présent et à la
vie.
J’ajoute cependant que si les conseils ci-dessus sont
vraiment judicieux, il n’est pas toujours possible de les
suivre, pour des raisons de famille. Si certains de vos
parents ont des idées périmées, surtout les plus âgés, il
vaut mieux céder et faire ce qu’ils veulent plutôt que de
blesser leurs sentiments les plus profonds.
Si l’incinération les choque, faites enterrer le corps et
assistez aux obsèques au nom de la Charité Chrétienne.
Naturellement il faut toujours obéir aux vœux exprimés
par celui qui n’est plus. Si nous devons faire tout ce que
nous pouvons pour éviter de peiner à ce sujet les parents
plus âgés, par contre, ne transigeons pas pour épargner
les sentiments des jeunes, parce qu’ils doivent apprendre
la vérité, et 1 1 e prenez jamais en considération l’avis de
vos voisins ou de parents éloignés sur de telles questions.
Un monsieur de New York m’a dit qu’il 1 1 e portait pas
le deuil de sa sœur parce qu’il savait que celle-ci décé­
dée dernièrement n’était pas morte, mais quand il se
rendait chez ses parents, chaque semaine, il le portait
pour éviter de les scandaliser. Je lui ai dit qu’il avait
raison, et c’est le conseil que je donne toujours à ce sujet.
Je voudrais aussi vous entretenir brièvement du sui­
cide.
Presque tous ceux qui attentent à leur vie sont si
désespérés ou si bouleversés à ce moment-là qu’ils ne
sont pas moralement responsables de cet acte. Donc, ce
n’est vraiment pas un suicide, mais plutôt un accident.
Ces malheureux se comporteront de l’autre côté comme
tout le monde. Dans le cas de véritable suicide, cepen­
dant, il en va tout autrement. La destruction de soi-
même, consciente et volontaire, est un crime sévèrement
puni par la Nature. C’est un refus d’affronter les diffi­
cultés de la vie, et évidemment il n’est pas possible d’a­
gir ainsi sans dommages.
Ceux qui ont eu recours à cette évasion ne rencontrent
pas leurs amis dans l’au-delà. Ils sont solitaires et mal­
heureux, et demeurent dans un état mental confus qui
est en vérité subjectif, une sorte de rêve vague, qui leur
fait croire, parfois, qu’ils errent dans un brouillard épais.
Bien entendu, on peut les aider beaucoup par la prière,
tout comme les autres. En dernier ressort, ayant perdu
du temps et souffert pour rien, ils seront obligés d’affron­
ter de nouveau précisément le genre de difficulté qu’ils
ont voulu esquiver.
Est-il possible ou non de communiquer avec ceux qui
sont passés de l’autre côté ?
A ce sujet un nombre infini de livres a été publié et
des controverses acerbes et passionnées se sont engagées
dans le monde depuis longtemps.
En effet, beaucoup de gens paraissent incapables d’a­
border ce sujet, tout en conservant leur bon sens et leur
courtoisie.
Les épithètes les plus violentes sont échangées entre
les polémistes de chaque côté de la barrière, et j’ai
connu plusieurs amitiés de longue date brisées par le fait
de savoir s’il était possible ou non de communiquer avec
ceux qu’on appelle les morts.
Les extrémistes, d’une part, affirment d’une façon dog­
matique qu’il est absolument impossible de le faire.
D’autre part, les enthousiastes de l’idée opposée main­
tiennent qu’ils sont en communication nette et fréquente
avec leurs amis décédés, une fois ou deux par semaine
ou même plus souvent. Où est la vérité ? Et bien, la vé­
rité c’est que la communication a lieu de temps en temps,
mais qu’elle est beaucoup plus rare que ne le supposent
la plupart de ceux qui y croient, et qu’elle se produit
toujours avec une difficulté et une incertitude considé­
rables.
Ce n’est pas aussi simple que de téléphoner de New
York à Chicago. Cela ferait penser plutôt aux premiè­
res expériences de Marconi quand, de temps à autre, par­
venait un message vague et interrompu. Le plus souvent
on ne pouvait enregistrer que les troubles atmosphéri­
ques et les mouvements sans signification des instru­
ments.
Ne vous mêlez pas des choses psychiques. Si vous vou­
lez faire des recherches d’une façon complète et scienti­
fique, c’est parfait, mais cela demande des années de
travail et des conditions scientifiques.
On pourrait reprocher à ceux qui courent après les
médiums de chercher à esquiver les responsabilités de
la vie.
Les médiums professionnels l'econnaissent qu’ils
reçoivent rarement la visite de clients heureux, dont la
vie démontre la richesse et l’expression de soi-même. Au
contraire, ceux qui viennent à eux ont des vies lésées et
malheureuses, et viennent souvent de perdre un être
cher, c’est pourquoi ils essaient toujours de communi­
quer avec l’autre plan.
Cela devient ce qu’on appelle en psychologie un méca­
nisme d’évasion, et peut être presque aussi désastreux
que la boisson ou la drogue.
Vous devez vivre dans ce monde pendant que vous y
êtes, affronter vos préoccupations, essayer d’en triom­
pher, et vivre sur l’autre plan lorsque vous y arriverez.
Il existe un mode de communication spirituelle dont
vous ne pourrez concevoir que réconfort. Le voici :
Recueillez-vous et souvenez-vous que le Dieu Unique
est Omniprésent. Pensez que votre Vrai Moi, l’Etincelle
Divine en vous, est en Présence de Dieu, maintenant et
que le Vrai Moi, l’Etincelle Divine de votre bien-aimé,
est aussi en Présence de Dieu. Faites cela, quelques mi­
nutes chaque jour et, tôt ou tard, vous obtiendrez l’im­
pression d’une communication. Cependant, en général,
nul message détaillé ne vous parviendra, mais vous sen­
tirez nettement que celui qui vous est cher sait que vous
avez pensé à lui, et que lui-même pense à vous.
On se demande souvent ce qu’il faut faire pour se pré­
parer à l’au-delà.
La meilleure manière de se préparer à l’avenir est de
vivre correctement dans le présent. Menez une vie pure
et honnête, conduisez-vous selon la plus haute spiritua­
lité dont vous êtes capable. Tachez d’être aussi utile que
possible aux autres. Faites tout ce que vous pouvez pour
aider votre prochain sous tous les rapports. Tout le mon­
de trouve l’occasion de servir autrui physiquement, men­
talement ou spirituellement, il faut en saisir toutes les
opportunités. S’il vous semble qu’aucune ne se présente
à vous, travaillez à en faire naître quelques-unes.
Etudiez la Vérité de l’Etre. Apprenez tout ce que vous
pouvez sur la Nature de Dieu, cela seul importe, appre­
nez ce qu’est l’homme, et la vraie signification de la vie.
Ce monde est une école, et rien de plus. Pourvu que
vous appreniez votre leçon, rien d’autre n’a d’importance.
Que vous soyez riche ou pauvre, cultivé ou illettré, roi
ou balayeur, ce ne sont que des rôles que vous tenez sur
la scène de la vie. Ce qui importe c’est la façon dont vous
interprétez votre rôle.
Les deux leçons suprêmes de cette école sont celle de
TOmniprésence de Dieu, et celle de la puissance de la
pensée. Toute circonstance négative ou difficile de votre
vie est la preuve de votre incapacité à réaliser la Présen­
ce de Dieu. C’est un avertissement pour vous faire
progresser. Faites ce pas en avant dans la compréhen­
sion spirituelle, et cette tâche ne sera jamais plus à
refaire, dans l’éternité.
Le pouvoir de la pensée est la deuxième grande leçon
que nous avons à apprendre, et là encore, comme Jésus
nous l’a dit, on connaît l’arbre à ses fruits.
Maintenant que vous connaissez un peu ces choses-là,
il doit vous être possible de vivre et de mourir avec
« l’humeur égale » dont a parlé un sage moderne. Soyez
habituellement gai et heureux, pas trop exalté par la
chance apparente, ni trop déprimé par l’adversité tem­
poraire, parce que vous jugez l’une et l’autre à leur va­
leur exacte. Ne vous attachez jamais à des éléments exté­
rieurs, maison, quartier, situation, vocation, ou tout
autre bien terrestre, au point de ne pouvoir les quitter
sans regrets exagérés. Ne faites pas dépendre votre bon­
heur de votre confiance en vous, même de l’opinion
d’autrui, quoique, toute proportion gardée, elle ait quel­
que valeur.
Votre attitude doit être dictée par cette pensée : Je
fais mon devoir et me plais ou je suis, j’accomplis une
tâche qu’un autre poursuivra après moi et je vivrai
éternellement. Dans mille ans je serai vivant et actif,
sur un autre plan, je le serai encore dans cent mille ans
quelque part ailleurs, donc l’importance des événements
d’aujourd’hui n’intéresse qu’aujourd’hui. Le meilleur est
encore à venir. Le futur vaudra mieux que le présent ou
le passé parce que je me développe sans cesse, que je fais
des progrès et que je suis une âme immortelle. Je suis
le maître de mon destin. Je salue l'inconnu avec enthou­
siasme et je vais de l’avant joyeusement, exultant de
participer à la Grande Aventure.
Arme de cette philosophie, et comprenant vraiment
sa puissance, vous n’avez rien à craindre de la vie ou de
la mort, parce que Dieu est Tout, parce que Dieu est Bon.

NOTE

Je voudrais que les lecteurs de ce chapitre fussent bien per­


suadés qu’aucune description écrite ne peut traiter ce sujet de
façon satisfaisante. Il ne peut que donner des indications et
suggérer la Vérité. Quelque exact que soit l’itinéraire d’un
voyage, il semble toujours un peu aride et sans attrait, quand on
le lit, puisque la beauté et la joie de la nouvelle aventure échap­
pent aux mots écrits.
Cet essai, naturellement, décrit les expériences de l’âme entre
chaque incarnation.
LA SPLENDEUR CAPTIVE

La vérité est en nous et ne surgit pas de l’extérieur


Quoique vous en pensiez.
Il existe au tréfonds de nous tous, un centre
Où la vérité demeure en sa plénitude. Et tout autour,
Mur après mur, la chair grossière enferme
Cette perception pure et claire qu’est la vérité.
Un réseau charnel qui égare et déforme
L’enserre et tout devient erreur ; or savoir,
Consiste plutôt à frayer une voie,
Par laquelle s’échappera la splendeur captive,
Qu’à laisser pénétrer une lumière que nous croyons
être au dehors.
B r o w n in g .
LA REINCARNATION

Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi il existe


une si grande différence entre un destin humain et un
autre ?
Pourquoi certains êtres paraissent avoir tant de bon­
heur et de chance, tandis que d’autres supportent des
souffrances qui semblent imméritées ?
Cela vous est arrivé certainement, car il faudrait être
très égoïste et très insouciant, pour ne pas être frappé
par ce problème.
Pourquoi une personne est-elle privilégiée dès son en­
trée dans ce monde ? Pourquoi naît-elle dans une bonne
famille, où elle est bien élevée, et profite de tous les
avantages que l’argent et la culture peuvent conférer,
puis après avoir suivi de bonnes écoles se lance-t-elle
dans la vie avec toutes les chances de succès ?
Pourquoi un autre être est-il placé, dès sa naissance,
dans des circonstances si difficiles qu’il lui est presque
impossible de réussir ?
Pourquoi cet enfant naît-il aveugle, estropié, ou af­
fligé d’une terrible maladie, tandis qu’un autre arrive
dans ce monde avec un petit corps sain et vigoureux,
certain de grandir plein de santé et de force ?
Pourquoi un enfant atteint-il l’âge adulte et devient-
il très vieux, alors qu’un autre petit être meurt au bout
de quelques semaines, de quelques mois, ayant vécu,
semble-t-il, en vain ?
Dans un vieux cimetière de campagne se trouve une
tombe qui date du dix-septième siècle. C’est celle d’un
enfant, mort à trois semaines, et l’épitaphe dit : « Puis­
que ce fut si éphémère, pourquoi cela a-t-il commencé » ?
En effet, la question est extrêmement troublante.
De telles questions exigent une réponse, si nous
croyons à l’existence de Dieu et à un Univers gouverné
par la loi et l’ordre.
Pour l’àme droite et courageuse, le problème de l’iné­
galité des vies humaines demande une solution.
Les hommes ne sont pas nés libres, ni égaux. Ils ont
été créés, libres et égaux, mais ils ne naissent pas ainsi.
Ils commencent cette vie comme des chevaux dans un
handicap. Il n’y en a pas deux dont le fardeau soit sem­
blable.
Or, pourquoi en est-il ainsi, si, en vérité, Dieu est
Amour, si Dieu est juste, si Dieu est Tout-Puissant ?
Sachez que cette vie que vous vivez aujourd’hui n’est
pas unique et qu’on ne peut la comprendre quand on la
juge seule.
Vous avez déjà vécu auparavant, non pas une seule
fois, mais d’innombrables fois. Au cours de ces nombreu­
ses existences, vous avez pensé, dit et fait toutes sortes
de choses, bonnes et mauvaises.
Les circonstances dans lesquelles vous naissez ne sont
que le résultat logique de la façon dont vous avez vécu
et vous êtes comporté dans vos vies antérieures. Vous
récoltez aujourd’hui le bon ou le mauvais résultat de
ce que vous avez semé pendant ces nombreuses vies pas­
sées. La Bible dit : « Ce qu’un homme aura semé il le
moissonnera aussi ».
Ce texte dit la vérité et on ne peut lui donner une
autre signification.
Vous qui lisez ces lignes, vous avez déjà vécu bien des
fois à des époques différentes, dans des conditions dis­
semblables sous d’autres cieux et dans diverses civilisa­
tions.
Vous avez été homme et d’autres fois vous avez été
femme. Vous avez probablement été tour à tour très ri­
che et très pauvre. Vous avez occupé de très hautes situa­
tions et de très humbles. Certains qui sont aujourd’hui
au bas de l’échelle sociale, ont, jadis, foulé la terre à
titre de rois, de présidents, de généraux, d’amiraux et
de membres du haut clergé. D’autres qui siègent main­
tenant parmi les puissants, entourés de pompe et d’hon­
neurs, ont dans le passé, travaillé comme de simples
paysans, ramé sur les galères, porté les chaînes des
esclaves.
Et vous-même, dans les âges futurs, vous reviendrez
sur cette planète, vous naîtrez de nouveau, vous serez
un petit enfant dans une famille, puis vous grandirez,
vous vous marierez et accomplirez encore une fois le
cycle d’une existence. Les conditions dans lesquelles vous
commencerez cette vie nouvelle seront le résultat des
vies que vous avez déjà vécues, mais surtout de celle
que vous menez à présent.
Ce qu’on appelle habituellement une existence ne
représente en réalité qu’un jour relativement bref au
cours d’une longue, longue vie.
C’est la vérité la plus radieuse, la plus merveilleuse,
la plus belle que vous puissiez jamais découvrir. C’est
la porte de la libération. C’est la Charte de votre Liberté,
votre passeport pour la Plénitude de la Vie.
Cela signifie que votre destinée est entre vos mains,
et que vous pouvez la déterminer, que vous pouvez vrai­
ment faire de votre vie future, en commençant dès au­
jourd’hui, celle que vous désirez ardemment.
Vous êtes arrivé dans ce monde petit bébé incons­
cient, mais la conscience vous a été insufflée avec votre
première respiration et votre nouvelle vie a commencé.
Il est probable que vous avez débuté dans l’existence
en recevant quelques claques destinées à vous ranimer
et bien souvent, jusqu’à ce que vous ayez appris à
connaître la Loi et à lui obéir, le monde vous gratifiera
aussi de bonnes claques et cela jusqu’à la fin, jusqu’à ce
que la nature fatiguée de vous, vous élimine.
Vous êtres entré dans le monde en poussant un cri (ce
cri qui accompagne la première aspiration) et beaucoup
de gens passent leur vie à crier et à protester, jusqu’à la
tombe.
Quand vous comprendrez que votre vie actuelle ne re­
présente qu’un jour de votre longue vie, et qu’au chan­
gement qu’on appelle la mort vous passerez simplement
sur le plan suivant pour revenir plus tard, les événe­
ments de cette vie prendront leurs véritables proportions
et vous commencerez à les dominer.
Les événements de cette vie ne vous paraîtront pas
moins importants, du fait de cette connaissance nouvelle­
ment acquise, mais ils ne vous effraieront plus parce
que vous saurez que vous pouvez les dominer.
Nul malheur apparent n’aura plus le pouvoir de vous
briser le cœur ou d’affaiblir votre courage. Vous consi­
dérerez la vie comme la chance insigne et le don magni­
fique qu’elle est.
On dit souvent qu’on en a assez de cette vie, qu’on
n’aime pas ce monde et qu’on ne désire pas y revenir,
mais cette attitude est la conséquence d’un malentendu.
Ce n’est pas cette vie terrestre en réalité qu’on n’aime
pas, mais les circonstances limitées dans lesquelles on se
trouve.
On ne se rend pas compte qu’on reviendra certaine­
ment dans des conditions absolument différentes.
Vous, personnellement, reviendrez probablement, mais
peut-être pas avant cinq cents ans, à peu près, et par
conséquent, vous ne retrouverez pas ce monde tel que
vous le connaissez aujourd’hui. Il sera pour vous abso­
lument nouveau, avec des conditions, des modes de vie,
des institutions, une nourriture, des vêtements, des cou­
tumes sociales tout à fait autres, et surtout ce monde
aura à résoudre des problèmes nouveaux et totalement
différents. La plupart des problèmes actuels de l’huma­
nité, si ce n’est tous, auront déjà été résolus d’une façon
ou d’une autre.
Toutes les institutions actuelles ou presque auront dis­
paru. Tout ce que vous n’aimez pas ou désapprouvez
aujourd’hui n’existera plus, mais, d’autre part, presque
tout ce que vous aimez ou appréciez aura changé aussi.
Donc, vous prendrez le départ dans des conditions toutes
nouvelles. Il est vrai que vous rencontrerez le même ty­
pe de problèmes, ces problèmes fondamentaux qui font
partie du caractère essentiel de la nature humaine, mais
les modalités seront tout autres. Les expériences de
votre vie actuelle, tout ce que vous aurez appris cette fois-
ci sera pour vous un bagage fort utile.
Non seulement vous reviendrez, mais probablement
aussi que vous rencontrerez de nouveau quelques-unes
de vos relations actuelles, surtout si un lien d’amour ou
de haine vous attache l’un à l’autre.
L’amour sait se défendre, mais il faut arracher toute
haine de votre cœur, si vous ne voulez pas renouer des
relations désagréables (1).
De même certains de vos associés actuels sont sans
doute des gens avec lesquels vous avez eu affaire dans
votre vie précédente, ou même dans vos vies antérieu­
res. Votre fils a pu être votre père, ou simplement une
relation dans une autre vie, et votre ami intime a peut-
être été, de même, un parent, un mari ou une femme.
Les gens qui vivent et se meuvent dans des mêmes
groupes* ont tendance à se réincarner à peu près en
même temps, quoique, naturellement, il y ait des excep­
tions.
J’ai dit que vous, personnellement, reviendriez pro­
bablement, et cette question se pose naturellement : Est-
il absolument nécessaire de revenir ? Devons-nous abso­
lument revenir, que nous le voulions ou non ? Ce n’est^
pas absolument nécessaire, mais la seule façon d’éviter
ce retour, c’est de prendre une voie que presque person­
ne ne suit. Vous n’aurez pas à revenir si vous consacrez
tout votre cœur à Dieu, cherchez Sa Présence, jusqu’à ce
que vous La réalisiez d’une manière vivante, et viviez
en faisant Sa Volonté Sainte, et cela seulement, du com­
mencement à la fin, et sans cesse. Si vous y arrivez vrai­
ment (et de toutes les tâches c’est la plus difficile), vous
quitterez cette planète pour entrer en parfaite commu­
nion avec Dieu sans avoir jamais à y revenir.
Vous serez, comme dit la Bible, un pilier de la maison
de Dieu, et vous n’aurez jamais plus besoin d’en sortir.

(1) V. Chapitre L’Oraison Dominicale.


Presque personne cependant, n’est préparé à réaliser
cette perfection dès à présent, et c’est pourquoi nous de­
vons avancer par étapes, approcher de Dieu pas à pas,
à travers les âges, en apprenant lentement, par l’expé­
rience, ou rapidement, par l’étude, la prière, la médi­
tation, en vivant vie après vie, jusqu’à ce que nous arri­
vions à notre maturité spirituelle ; alors le jour se lèvera
et les ombres s’enfuiront.
La raison pour laquelle la Bible n’enseigne nulle part
clairement la Réincarnation, et en évite le sujet, c’est
qu’elle veut nous enseigner à nous concentrer sur la
poursuite d’un seul but, celui de notre réunion avec Dieu,
au lieu de la remettre indéfiniment comme le font beau­
coup d’Orientaux.
Comprise superficiellement, la doctrine de la Réincar­
nation a tendance à rendre les gens apathiques et fata­
listes. La Bible au contraire encourage les hommes à
chercher activement à se libérer de tout ce qui les limite.
Il faut se rappeler aussi que la vie terrestre peut être
une expérience intéressante et heureuse en elle-même,
car c’est un monde prodigieux (que l’homme ne connaît,
même maintenant, que dans une proportion infime de
cinq pour cent) ; votre séjour ici-bas peut être une
série d’aventures merveilleuses, si seulement vous appre­
nez les lois de la vie et les appliquez.
Rien ne vous oblige à être malade, triste, seul, désillu­
sionné ou à être un raté. Cette vie et celles qui suivront
peuvent être intéressantes, joyeuses et libres.
Quand je vous conseille de chercher Dieu de tout
votre cœur, de Lui donner la première place, je ne veux
pas dire par là que vous deviez passer tout votre temps
à l’église, ou en prières et en méditations. Cela ne se­
rait pas raisonnable. Vous ne feriez qu’imiter les ana­
chorètes et les ermites des temps anciens qui s’en allaient
dans le désert, ou s’installaient au sommet d’une colonne
pour être seuls, afin d’échapper à la tentation et aux diffi­
cultés de l’existence. Ils étaient dans l’erreur le plus
souvent, car ils ne faisaient que penser à eux-mêmes tout
au long du jour, et, naturellement, ceci a eu pour eux de
néfastes conséquences. Le progrès s’effectue en surmon­
tant les difficultés quotidiennes, non pas en les évitant.
Jésus, qui le savait, a dit qu’il ne priait pas pour que ses
disciples se retirent du monde, mais plutôt pour qu’ils y
restent et s’y développent naturellement, car, en vérité,
c’est la raison d’être du monde.
La vie pratique est l’école du développement spirituel,
c’est la meilleure pour apprendre à vaincre l’égoïsme et
la peur. Votre devoir est de remplir votre place quelle
qu’elle soit dans la vie et le mieux possible, d’essayer
sincèrement de vivre selon les principes les plus hauts
que vous connaissiez actuellement.
Bien entendu, il faut réserver tous les jours un moment
défini à la prière et la méditation, mais le reste du temps
doit être employé à mettre en pratique vos connaissances
spirituelles, car c’est seulement ainsi que vous pouvez
faire des progès et en même temps aider les autres (1).
Donc, loin de vivre en ermite ou en ascète, vous pou­
vez vous faire des amis, sortir, aller au théâtre, lire les
journaux, voyager, faire partie de clubs et d’associations,
enfin vivre normalement, mais à la lumière de votre
compréhension spirituelle.
C’est elle qui doit influencer vos activités et ce qui
vous entoure, mais il ne faut pas permettre à ce qui
vous entoure d’avoir une influence sur vous-même. Vous
devez vivre, autant que vous le pouvez en étant cons­
ciemment une expression de Dieu, Son témoin et Son
représentant.
Pourquoi la Réincarnation est-elle nécessaire ? Pour­
quoi la vie doit-elle se développer selon ce processus ?
En voici la raison. Nous sommes sur cette planète pour
apprendre certaines leçons. Nous y sommes pour nous
développer spirituellement, pour acquérir une parfaite
compréhension et un parfait contrôle de notre mental,
or on ne peut pas atteindre ce but en une seule vie.
Pourquoi revenons-nous maintes et maintes fois sur
cette terre pour y faire de courts séjours de soixante-
dix à quatre-vingt-dix ans peut-être, au lieu d’accomplir
toute notre tâche en une seule vie, longue peut-être de
mille ou même plusieurs milliers d’années ?
La paresse et l’inertie mentale de l’homme, sa répu­
gnance à se transformer radicalement, à sortir de son
ornière pour adopter de nouvelles idées et s’adapter
aux nouvelles conditions nous l’expliquent. La raison en
est l’esprit conservateur de l’homme, sa tendance à être
satisfait de lui-même, et surtout l’ignorance dans laquelle
il est du potentiel infini de ses forces.
C’est pour vaincre tous ces obstacles qu’il est sur terre.
Considérons encore la vie de l’homme, telle que nous
la connaissons dans son déroulement normal.
Il est d’abord un nouveau-né, sans mémoire consciente
du passé, et dont la conscience du présent est elle-même
très limitée. Puis, peu à peu, celle-ci s’épanouit ; il com­
mence à connaître ce qui l’entoure, à reconnaître sa
mère ou sa nourrice. Il leur sourit et comprend leurs
sourires et leurs caresses. Il se familiarise avec les faits
élémentaires concernant la vie sur cette planète. Il ap­
prend à juger les distances, en étendant les mains, il
découvre qu’il peut toucher le côté de son berceau, mais
pas le plafond. Il fait l’expérience de la faim et du plai­
sir éprouvé quand elle est satisfaite, de la douleur et du
bien-être physique.
Peu à peu il apprend à parler, et même avec les quel­
ques mots dont il dispose, ses moyens de communication
et de contrôle sur sa petite vie sont considérablement
augmentés. Il apprend, ce qui est très difficile, à mar­
cher (vous l’avez oublié maintenant, mais à cette époque,
c’était tout un drame que d’apprendre à maintenir votre
équilibre. Vous trébuchiez, vous vous cogniez la tête,
vous vous écorchiez les genoux, mais bientôt, plus solide
sur vos jambes, vous avez pu marcher sans danger).
Ensuite, l’enfant apprend à lire et à écrire. Ce sont
eux aussi, des talents très difficiles à acquérir (mainte­
nant, vous griffonnez une lettre, ou vous parcourez ra­
pidement un journal, mais il fut un temps où des mots
tels que « le chat » et « le chien », vous semblaient aussi
difficiles à lire qu’à écrire).
L’enfant continue à apprendre. Comme il est jeune,
il s’intéresse à tout et veut tout savoir. Il fatigue les
grandes personnes de ses questions sur tous les sujets
concevables. (Les parents ne se lassent pas de parler de
la soif de connaissance de leurs enfants. — Que pensez-
vous que Jeannot ait demandé à son père hier soir ? di­
ra la mère). Donc, l’enfant a une curiosité insatiable, un
désir continuel de tout voir, d’aller partout, de toucher
à tout et de tout essayer. Ce que nous appelons ses jeux
ou ses sottises, ne sont en réalité que sa façon de décou­
vrir la vie et de satisfaire sa curiosité.
Il grandit, s’épanouit, suit l’école et peut-être le col­
lège, puis s’en va par le monde. Le même processus
se poursuit. Il cherche à faire de nouvelles expériences,
veut employer des méthodes inédites, considère les vieil­
les choses avec un esprit tout neuf et veut tout amélio­
rer. Naturellement, il se fait rabrouer et essuie mainte
rebuffade, mais au début, il ne se laisse pas abattre pour
si peu. Il est jeune, il a une vingtaine d’années, et être
jeune c’est toucher à tout. Etre jeune c’est aimer la vie
pour elle-même, avoir cet intérêt, cet appétit insatiables
pour les idées et les méthodes nouvelles, c’est ne pas
se laisser entraver par des habitudes mentales et des
sentiments conventionnels. C’est cela, la jeunesse : une
conscience où les étoiles du matin chantent ensemble et
où les enfants de Dieu poussent des cris d’allégresse.
Mais bientôt, un changement s’effectue. Cette splen­
deur qu’était la jeunesse dure un temps, et puis... et
puis... cet intérêt avide pour toutes choses, cet attrait
pour la nouveauté et pour l’inconnu commencent, insen­
siblement, à s’atténuer, le découragement, les déceptions
de toutes sortes se font sentir.
Les fortes suggestions de l’humanité qui l’entoure,
l’emportent peu à peu. Il commence à s’attacher au sta­
tu quo. Peu à peu il se stabilise. Il jette des ancres sen­
timentales dans la mer de la vie, ce qui, psychologique­
ment, diminue son énergie. Ce laisser-aller commence à
lui plaire, la maladie maligne qui s’appelle l’âge moyen
s’est déclarée.
Quand il avait douze ans, il s’imaginait pouvoir faire
tout ce qu’il voulait, que ce soit raisonnable ou non ; il
voulait être dompteur de lions, chauffeur d’une pompe
à incendie, Président de la République. A vingt ans, il
pensait que tout ce qui est raisonnable lui était accessi­
ble et probablement était-ce vrai. Il n’était peut-être pas
toujours très rassuré, mais au fond de son cœur, il se
croyait vraiment aussi capable qu’un autre ; c’est le
privilège de la jeunesse.
Quand il lisait un exploit extraordinaire ou en enten­
dait parler, si magnifique qu’il fût, il se disait : « Je pour­
rais en faire autant » ; c’est cela la jeunesse.
Mais les « ombres de la geôle se referment peu à peu
sur l’adolescent», et le temps est venu où les mêmes
exploits lui suggèrent ces pensées désenchantées : « C’est
magnifique, mais, hélas, je ne pourrai jamais en faire
autant, je n’ai pas cette valeur, je n’ai pas cette habileté,
l’instruction, les relations nécessaires, etc. Hélas, hélas,
il est trop tard ».
Cela, c’est l’âge moyen. Il se berce de toutes sortes de
vaines promesses, d’illusions et de raisonnements spé­
cieux, pendant que les roues de la vie tournent lente­
ment et l’entraînent vers sa fin.
Maintenant, vous comprendrez que la nature n’a au­
cune raison de maintenir en vie cet homme d’un certain
âge pendant des centaines ou des milliers d’années puis­
qu’il ne lui sert à rien.
La nature veut créer des choses nouvelles par des
moyens nouveaux, elle cherche toujours quelque chose
de neuf et de meilleur, or une mentalité cristallisée ne
peut s’adapter à cette perpétuelle évolution. Donc, le
seul remède lorsque la cristallisation s’est effectuée, c’est
de retirer du plan terrestre cet être inutile pour l’en­
voyer sur le plan éthérique afin qu’il s’y repose, réfléchis­
se, s’adapte et s’y régénère d’une façon générale. Puis,
il sera renvoyé sur terre pour y faire l’expérience d’une
nouvelle jeunesse et vivre une nouvelle période de véri­
table développement spirituel.
Il y a beaucoup d’autres raisons pour lesquelles les
multiples réincarnations de l’égo sont nécessaires, quoi­
que elles aient toutes pour origine les faits que nous
venons de considérer.
La nature veut que nous fassions de multiples expé­
riences pour développer tous les côtés de notre carac­
tère. Il est nécessaire d’avoir été un homme, et néces­
saire aussi d’avoir été une femme, d’avoir été un père
ou une mère et aussi un enfant. Vous avez besoin de
prendre des leçons de discipline et d’empire sur vous-
même, et besoin aussi d’apprendre à user de l’autorité
comme il convient. Vous devez apprendre à vous enten­
dre avec votre prochain mais aussi à vivre seul. Il faut
que vous appreniez à apprécier la santé et à vivre ration­
nellement, même si c’est au prix de la maladie. Il faut
apprendre à supporter l’insuccès et la déception avec
stoïcisme, et à recueillir le succès avec modestie. Vous
devez acquérir une foi si compréhensive dans l’invisible
que vous pourrez voir sans émoi les choses visibles vous
échapper. Il faut que vous appreniez la leçon de la
patience et celle de l’initiative et de l’aventure, mais
surtout, vous devez apprendre à vous mouvoir dans le
temps et l’espace, pour savoir que rien de ce que Dieu a
créé n’est étrange ou anormal ; cela ne peut s’accomplir
en une seule incarnation.
C’est pourquoi la Réincarnation est nécessaire. Vous
comprenez maintenant que son processus est simple et
naturel.
L’idée en paraît étrange et déconcertante au début,
seulement parce que nous, Occidentaux, l’avons complè­
tement ignorée. Mais en Orient elle est aussi familière
que le lever et le coucher du soleil.
Il est probable, d’ailleurs, que l’humanité en général a
toujours cru à la Réincarnation.
Ceux qui acceptent cette vérité préfèrent parfois l’ap­
peler d’un autre nom : Métempsychose, transmigration
des âmes. Mais le principe est le même, il s’agit toujours
de la réapparition sur la ierre du même individu, en
des vies successives.
Pourquoi ne se souvient-on pas de ses vies antérieu­
res ? Mais vous rappelez-vous les premiers jours de votre
vie ? Pour diverses raisons, la Nature a jeté un voile
d’oubli sur nos débuts en ce monde, de même qu’elle a
obscurci notre mémoire sur nos vies précédentes, jus­
qu’à ce que nous soyons suffisamment développés et prêts
à nous en souvenir. Il ne serait pas bon, pour la plupart
d’entre nous, d’avoir la faculté de nous rappeler nos vies
précédentes parce que présentement nous ne pourrions
pas le supporter.
Considérez combien les gens sont enclins à se tour­
menter et à se chagriner pour des événements passés,
dans cette seule vie. Pensez combien ils se torturent en­
core au sujet d’un incident survenu il y a vingt ans,
pour ce qu’ils ont dit ou fait d’un peu inconsidéré, par­
ce que quelqu’un les a lésés. Pensez comme ils font du
sentiment et regrettent les «jours anciens, la belle épo­
que». Imaginez-vous l’état dans lequel ils se mettraient
s’ils avaient souvenance de plusieurs vies. Evidemment,
ils se détruiraient eux-mêmes promptement.
La femme qui ne peut pas oublier, ou du moins par­
donner une faute commise par son mari il y a vingt ans,
serait bien malheureuse s’il lui fallait conserver le sou­
venir de toutes les erreurs faites par une douzaine de
maris ou de femmes dans le passé.
L’homme qui ne peut penser sans amertume aux pa­
roles amères que sa femme lui a adressées, il y a dix ans,
ou pardonner un grief qu’il a contre un de ses parents,
aurait de la peine à survivre à tous les souvenirs laissés
par tant de maris, de femmes et de parents.
Le passé nous est donc miséricordieusement caché,
jusqu’à ce que nous arrivions au stade où il nous est
possible de regarder ce qui nous concerne impersonnel­
lement et objectivement. Dès lors, rien ne nous empê­
che de nous rappeler nos vies antérieures. La faculté de
pouvoir considérer notre propre vie avec détachement,
d’analyser objectivement nos actes, et ce que les autres
nous ont fait, est une des plus difficiles à acquérir.
En effet, ceux qui n’ont pas étudié la philosophie ne
peuvent croire que ce soit possible, et cependant, un
jour il faudra y parvenir et vous y parviendrez. Le temps
viendra où vous pourrez regarder en arrière, et consi­
dérer chaque incident de votre vie avec calme et indif­
férence, comme s’il s’agissait d’un autre.
C’est le prélude à la Libération. En attendant, il arrive
que certains aient un aperçu occasionnel de leurs incar­
nations précédentes d’une façon ou d’une autre, et uti­
lisé avec sagesse, cela peut être extrêmement précieux.
Il y en a qui font même plus que les entrevoir.
C’est un fait que toute l’histoire de vos existences pas­
sées est emmagasinée au plus profond de votre subcons­
cient, et c’est ainsi que votre mentalité d’aujourd’hui, et
par conséquent votre destin, sont le résultat logique de
toutes les vies que vous avez vécues jusqu’à présent.
Nos actes nous suivent et viennent de loin.
Et ce que nous avons été , fait de nous ce que nous sommes.
Maintenant, examinons pourquoi un bébé naît dans
une certaine famille plutôt que dans une autre.
Pourquoi, vous, par exemple, êtes-vous né dans votre
famille ?
Cherchons pourquoi vous êtes une Dumont, un Jones
ou un Habsbourg. Pourquoi, parmi toutes les races, les
nations et les familles de la terre, avez-vous vu le jour
dans cette famille particulière qui est la vôtre ?
Permettez-moi de dire pour commencer que la cigo­
gne ne se trompe jamais. Chacun de nous naît dans les
conditions qui conviennent exactement à son âme, au
moment de l’incarnation. Nous évoluons logiquement
dans le milieu qui nous convient.
Bien entendu, nous ne choisissons pas nos parents.
Nous allons vers ceux dont la nature et les conditions
correspondent à l’état de notre âme, quand elle s’incarne.
Et souvent, cette famille n’est pas du tout celle que nous
aurions choisie.
Il faut savoir que l’incarnation a lieu au moment de
la conception. Quand le principe mâle pénètre l’ovule,
il s’établit un courant puissant dans les éthers les plus
subtils et une âme est, pour ainsi dire, aspirée sur ce
plan et attachée à la cellule fécondée. Juste avant cet
événement, l’âme attendait sur l’autre plan, toute prête
à s’incarner. Elle était à ce moment-là parfaitement cons­
ciente et se souvenait de sa vie récente sur les plans
éthériques et des principaux événements de sa dernière
vie terrestre. Maintenant elle est aspirée sur ce plan et
fixée à l’ovule fécondé, qui est le noyau de son nouveau
corps. Pendant un instant, elle a la prémonition des
conditions générales de sa vie nouvelle, puis tombe dans
une sorte d’inconscience, dont elle ne commence à émer­
ger qu’au moment de sa naissance ici-bas, et dont elle
ne sortira complètement qu’à l’âge de la puberté.
L’activité du subconscient ne cesse jamais et dès l’ins­
tant de l’incarnation, c’est lui qui édifie le nouveau corps,
car c’est le subconscient de l’enfant qui forme son corps
dans l’utérus, selon sa propre image et à sa ressemblance.
C’est pourquoi les corps reflètent l’âme. La mère four­
nit les éléments nécessaires, mais c’est l’âme de l’enfant
qui modèle son petit corps ; or nous apprenons en méta­
physique que ce qui nous entoure est l’expression de
notre âme.
Personne ne vous a « envoyé » à cette famille, ni ne l’a
choisie pour vous. Etant l’âme que vous étiez, il était
aussi naturel, et en réalité aussi inéluctable pour vous
d’y aller que pour un fleuve de se jeter dans une certaine
mer. Souvenez-vous toujours qu’au moment précédant
la naissance, l’âme qui s’incarne n’est pas nouvelle, c’est
une âme mure, formée par beaucoup de vies.
Cette âme a certaines caractéristiques dominantes,
bonnes ou mauvaises, et, en vertu de cette Loi Cosmique
qui veut que les semblables s attirent, elle trouve sa pla­
ce.
Or, celle-ci ne correspond pas seulement à ses aspira­
tions du moment, mais c’est la place même qui lui offri­
ra les occasions nécessaires pour développer toujours
plus ses qualités et vaincre ses faiblesses, si elle le désire.
L’àme a été attirée vers cette famille particulière parce
qu’au début de sa vie actuelle elle avait certains points
fondamentaux en commun avec elle. Il est vrai que quel­
quefois un enfant ne semble pas être à sa place dans sa
famille, mais cela n’est qu’une apparence qui cache des
affinités fondamentales, sinon il ne serait pas là.
Il est vrai aussi que les enfants, en grandissant, se sépa­
rent habituellement les uns des autres et de leurs parents,
mais néanmoins, au moment de l’incarnation, il existait
de profondes similitudes. Enfin, il est certain aussi que
les enfants sont souvent attirés dans une famille parti­
culière par ce qu’on appelle un lien karmique, comme
je l’expliquerai plus tard. Mais ce lien est seulement un
autre aspect de cette vérité : qui se ressemble s’assemble.
Comme presque toutes les lois de la nature, celle de la
Réincarnation paraît simple, au premier abord, mais
elle est extrêmement compliquée dans ses détails. Néan­
moins, une compréhension générale suffit largement à
des fins pratiques.
Votre âme est extrêmement complexe. Tous ce qui
vous entoure et toutes les circonstances de votre vie ne
sont que la projection de quelques-uns de ses aspects,
car la plupart de ceux-ci ne se sont pas encore manifes­
tés.
L’un deux apparaît nettement dans votre corps phy­
sique et certaines affinités profondes avec vos parents,
et vos frères et sœurs, se révèlent dans ce que nous appe­
lons les ressemblances de famille, les traits de famille
et les défauts de famille. Naturellement, beaucoup de
ces particularités sont acquises parce que nous imitons
nos aînés pendant notre jeunesse, mais quelques-unes
sont évidemment innées.
Nous voilà prêts à comprendre l’affirmation étonnante
que l'hérédité n'existe pas. Cela surprendra peut-être
beaucoup de gens, mais rien n’est plus vrai. Personne
n’hérite jamais quoi que ce soit de ses parents ou de ses
aïeux. Nous avions déjà certaines tendances mentales
avant notre actuelle réincarnation, et c’est celles-ci qui
nous ont guidés dans une famille où les penchants sem­
blables existaient.
L’âme prédisposée par sa nature même à former des
poumons faibles, des membres sujets aux rhumatismes,
est attirée vers une famille où ces états existent. On
n'hérite pas la goutte ni la tuberculose de son père ou de
sa grand-mère. On se joint à une famille qui y est prédis­
posée, parce qu’on possède déjà ces conditions à l’état
latent.
Les semblables s’attirent dans tout l’univers, comme le
dit le proverbe : « Qui se ressemble s’assemble ».
Jean, doué d’une propriété mentale qui crée des pou­
mons faibles ou la goutte, ou un certain genre de visage,
est apporté par la « cigogne » dans une famille chez la­
quelle ces particularités mentales existent, et par consé­
quent, sont manifestées.
C’est pour lui l’occasion de surmonter sa tendance à
la goutte ou à la tuberculose, et de vaincre ou de déve­
lopper certaines caractéristiques qui ont modelé son vi­
sage.
S’il triomphe, le problème sera résolu une fois pour
toutes. Mais comme il jouit de son libre arbitre, s’il man­
que de bons sens, il ne s’occupera pas de cette question
et remettra cette tâche à plus tard.
Il arrive souvent qu’un enfant naisse dans une famille
connue pour quelque maladie, soit-disant héréditaire, et
cependant qu’il y échappe alors que tous ses frères et
sœurs en sont atteints. Cela prouve seulement que son
âme n’était pas prédisposée à cette faiblesse physique,
mais qu’elle avait d’autres caractéristiques en commun
avec cette famille. Jeanne, dont le point faible est l’ins­
tabilité, arrive dans une famille de nerveux comme elle,
et cela lui apporte les éléments nécessaires pour com­
prendre et surmonter sa propre faiblesse, si elle le veut.
Thomas a certaines leçons à apprendre, qui exigent les
luttes et les difficultés que les humbles de ce monde ont
à affronter, tandis que Guillaume qui a déjà surmonté
celles-ci, naît dans l’aisance et le confort, mais remar­
quez bien ceci, il a maintenant à apprendre à vivre dans
ces conditions, et celles-ci peuvent représenter une leçon
plus difficile que celle de Thomas.
Ainsi, Guillaume, bien que riche maintenant, renaîtra
peut-être un jour aussi pauvre que Thomas s’il n’a pas
fait bon usage de la fortune dont il jouit présentement.
La situation sociale et l’instruction n’ont pas d’impor­
tance en elles-mêmes, excepté si elles offrent des occa­
sions d’élever l’âme. Elles apparaissent et disparaissent
au cours de notre longue vie, selon le besoin du moment.
Le simple ouvrier d’aujourd’hui a pu être un prince dans
le lointain passé, un prince dont la vie a peut-être été
bonne et utile dans sa propre sphère, mais qui avait be­
soin de certaines leçons qui ne s’apprennent que dans
les rangs. Il se peut, du reste, qu’il soit beaucoup plus
heureux maintenant. Tel prince régnant a peut-être été
un pauvre pêcheur ayant si bien tenu son rôle qu’il est
digne maintenant d’en jouer un plus important sur la
scène de la vie. Nous ne devons jamais chercher à juger
les valeurs éternelles qui nous entourent.
Donc, vous êtes vos propres ancêtres ; à un moment
ou à un autre, vous avez créé votre caractère personnel,
et toutes les circonstances extérieures de votre vie en
sont le résultat.
Par conséquent, nous voyons combien il est absurde
d’être, comme cela arrive souvent, stupidement orgueil­
leux ou ridiculement honteux de ses parents, ou de sa
situation familiale. Nous avons le droit d’être fiers de
notre développement spirituel et surtout des progrès ra­
pides qu’il nous est donné de faire dans cette voie, mais
les faits extérieurs n’ont en eux-mêmes aucune impor­
tance. Nous pouvons être fiers d’avoir des parents res­
pectables parce que cela prouve que nous en avons été
dignes. Et c’est notre devoir de leur faire honneur.
La réincarnation explique d’emblée la diversité des
talents que nous trouvons entre un homme et un autre,
comme elle explique toutes les autres différences. Pour­
quoi celui-ci a-t-il des dons pour la musique, celui-là
pour la mécanique, et ce troisième a-t-il du goût pour la
vie de fermier, alors que tant d’autres n’ont pas de dis­
positions particulières, pour quoi que ce soit ? Les diffé­
rences entre les talents, comme entre les occasions offer­
tes sont le résultat de nos activités dans des existences
antérieures.
Le musicien-né est un homme qui a étudié la musique
dans une vie précédente, peut-être même dans plusieurs
vies, il a créé ainsi cette faculté dans son âme. S’il est
un musicien de talent aujourd’hui, c’est qu’il récolte ce
qu’il a semé hier.
Il est possible que dans ses vies précédentes les cir­
constances, malgré toute sa volonté, se soient opposées
à ce qu’il cultive la musique, mais s’il en a eu le désir
stable et tenace, il finit par le réaliser.
Les enfants prodiges sont toujours des âmes qui se sont
perfectionnées dans une vie antérieure. Il est à remar­
quer que souvent ces enfants naissent dans des circons­
tances favorables à l’épanouissement de leur talent. Le
petit virtuose a souvent un père musicien qui lui a mis
un violon dans sa petite main dès son plus jeune âge.
L’enfant doué pour le théâtre naît dans une famille
de comédiens ou dans les meilleures conditions pour
exercer son talent.
Comprendre la Réincarnation ne résout pas seulement
la plupart des énigmes de la vie, mais c’est aussi un aver­
tissement précieux quant aux affaires et à la politique.
Cette compréhension ne cesse de nous diriger dans
tous les domaines politiques ou sociaux. Quant à notre
vie personnelle elle en change complètement les pers­
pectives. C’est le remède souverain contre la dépression,
le découragement et le regret. C’est l’évangile de la li­
berté et de l’espoir.
Grâce à elle, nous nous rendons compte qu’il n’y a
pas de faute irréparable, qu’il n’est jamais trop tard et
que nous pouvons accéder à tout ce qui est bon par l’in­
telligence, le travail et la prière.
La Réincarnation nous dévoile à tous un avenir où
rien ne s’opposera plus aux choses magnifiques auxquel­
les nous aspirons, ni à notre perfection. Une compréhen­
sion approfondie de cette doctrine contribuera proba­
blement plus que toute autre chose à l’amélioration de
notre caractère. Par exemple, elle nous rend forcément
plus tolérants. Nous ne pouvons qu’être plus généreux
envers les autres, quand ils nous déplaisent, si nous sai­
sissons qu’ils sont en train de venir à bout des difficultés
personnelles qu’ils ont accumulées dans un certain passé.
Nous nous apercevons aussi que nul homme ne peut
jouer un autre rôle que le sien, et comme l’inconduite ou
de mauvaises dispositions apportent inévitablement leur
punition, il n’y a pas de vraie raison de s’en offusquer.
Quand les gens ont mal agi à notre égard, nous pen­
sons en général que nous leur sommes supérieurs. Dé­
sormais, nous nous rendrons compte que s’il en est ainsi,
nous ne devons pas user de représailles. Quelqu’un a dit
« Si un chien vous mord, vous ne le mordez pas à votre
tour pour être quitte envers lui ». Il y a là une grande le­
çon morale. Voyons la Présence de Dieu dans tout coupa­
ble et pardonnons-lui. Bien entendu, cela ne veut pas dire
que nous lui permettrons de nous en imposer, mais nous
ne serons plus tentés de lui en vouloir.
En général, la compréhension de la Réincarnation nous
amènera à faire tout notre possible pour rendre plus ai­
sé le chemin des autres et faciliter leur évolution per­
sonnelle et celle de l’humanité. Au cours de nos progrès,
nous tirerons tout le parti possible des quelques dons
que nous possédons sans soupirer après l’impossible et
sans fuir l’inévitable.
Nous affronterons nos difficultés courageusement, sa­
chant qu’il n’y a pas de problème insoluble et qu’en nous
dérobant, nous ne faisons que retarder notre délivrance.
En politique, les lois de la Réincarnation s’avèrent
évidentes. Le meilleur système politique est celui qui
accorde la plus grande liberté personnelle à l’individu.
Chacun doit être libre d’accomplir son destin avec le mi­
nimum d’empêchements imputables à l’extérieur.
Chacun doit avoir la possibilité d’exercer ses qualités
d’initiative, d’indépendance et de courage. Et celles-ci
ne peuvent se développer que si l’individu est libre. Tout
homme doit avoir l’occasion de faire des erreurs qui lui
enseigneront quelque chose. Tout homme aussi doit pou­
voir moissonner le fruit de ses efforts, et celui qui, pour
une raison quelconque, ne veut pas en faire, doit se
rendre compte qu’il ne peut s’attendre à moissonner.
Nul système politique ne devrait tolérer l’oisiveté, l’inu­
tilité ou la stupidité.
Tout doit être fait pour encourager l’intelligence et le
travail.
L’Etat doit être conçu pour favoriser et protéger l’in­
dividu. Il ne faut jamais admettre que c’est l’individu
qui est créé pour l’Etat.
En somme, nous pouvons dire que moins un gouverne­
ment se mêle de la vie des citoyens, mieux cela vaut pour
eux à tous les points de vue.
Sous la contrainte de la force, l’individu peut évidem­
ment se conduire tout à fait correctement, mais son com­
portement n’étant pas dicté par sa volonté ou son initia­
tive, son caractère ne s’améliore pas d’une façon perma­
nente et, par conséquent n’évolue pas.
De même que tous les événements de votre vie pré­
sente sont enregistrés dans les couches les plus proches
Je votre subconscient, toutes les expériences de vos in­
carnations précédentes le sont aussi, mais enfouies bien
plus profondément. Celles-ci ne sont accessibles que dans
des circonstances très exceptionnelles pour les raisons
déjà données. Cependant, elles sont là et contribuent à
faire de vous ce que vous êtes aujourd’hui.
Grâce à la Réincarnation, vous êtes certain de pouvoir
faire toutes sortes d’expériences en jouant de multiples
rôles dans le grand drame humain. C’est pourquoi les
âmes changent en général de nationalité toutes les fois
qu’elles s’incarnent, parce que chaque nation présente
des occasions différentes pour leur développement spi­
rituel.
La race latine offre certaines possibilités qu’on ne
trouve pas dans la race germanique par exemple, et vi­
ce versa. De même, la vieille Europe bénéficie d’une am­
biance qui n’existe pas dans les pays neufs et dans le
Nouveau Monde, où l’on doit faire face à des événements
et des problèmes que les peuples de l’Europe ignorent.
Nous avons déjà vu que les circonstances dans lesquelles
une âme s’incarne résultent de sa vie antérieure, mais
on peut dire aussi que ces circonstances lui fourniront
les éléments dont elle a besoin pour un développement
plus avancé, si elle veut en tirer parti.
Peut-être serait-il prudent maintenant d’ajouter quel­
ques mots d’avertissement.
Beaucoup de gens se rendent ridicules au sujet de la
Réincarnation, ce qui n’a rien d’étonnant, car toute gran­
de vérité universelle risque fort d’être mal comprise ou
mal appliquée. Un fou déformera n’importe quelle
connaissance exacte au gré de sa propre confusion men­
tale.
Toutes les grandes vérités religieuses ou philosophi­
ques ont été parfois défigurées par des esprits incapables
encore de les comprendre. Voilà pourquoi il nous arrive
de rencontrer des gens dépourvus de maturité spirituelle
et qui prétendent être la réincarnation de quelque grand
personnage de l’histoire. Je présume que vous avez tous
connu le simple d’esprit qui s’imagine avoir été Shakes­
peare ou Napoléon. Quant aux soi-disant réincarnations
de Cléopâtre ou de Jeanne d’Arc, elles sont le grand
attrait de maintes réunions féminines, ici ou là, et finis­
sent par lasser tout le monde par leurs propres ridicules.
Tout cela ne signifie rien, sinon que les sots ne perdent
jamais l’occasion de prouver leur bêtise. Ceux qui se sou­
viennent réellement de leurs vies antérieures n’en parlent
pas volontiers. La réincarnation est une vérité fondamen­
tale et elle ne l’est pas moins parce qu’elle est parfois
mal comprise.
Pendant que vous méditerez sur la vérité de la Réin­
carnation, et que vous l’assimilerez peu à peu (on n’arrive
pas à comprendre cette grande vérité en un jour ou
deux) vous serez étonné du nombre de questions appa­
remment insolubles qu’elle résout. Les problèmes ma­
jeurs de la vie s’expliquent par elle d’une façon logique
et satisfaisante et mille petites difficultés qui vous ont
parfois embarrassé, rentrent dans l’ordre quand vous
commencez à saisir le plan universel.
Considérons le problème de l’ascension et de la chute
des nations, par exemple. Tout au long de l’histoire, des
nations et des empires se sont élevés jusqu’à la supréma­
tie, ont été florissants pendant un certain temps, puis,
peu à peu, sont tombés en décadence. Mais pourquoi ?
Les historiens ont écrit ce phénomène sans pouvoir
l’expliquer.
L’Empire Romain est un excellent exemple. Pourquoi
son déclin et sa chute ?
Les historiens traditionnels n’en ont pas la moindre
idée. Ils décrivent le fait mais ne peuvent l’expliquer.
Les Goths et les Vandales ont pu l’abattre et le détruire,
mais pourquoi ? Et pourquoi cela ne s’est-il pas passé
plusieurs générations plus tôt ou plus tard ? Ceux qui ne
comprennent pas les lois de la Réincarnation ne peuvent
le savoir. Diverses raisons de la chute de Rome, suggé­
rées dans le passé, nous paraissent absurdes aujourd’hui
(certains écrivains du Moyen Age étaient convaincus
que la chute de Rome était due à l’habitude anormale
que les Romains avaient de prendre fréquemment des
bains et surtout des bains chauds). Cette théorie était
pour le moins déconcertante.
Il est de mode aujourd’hui de rendre les conditions
économiques responsables de la désagrégation de cet
Empire.
Mais c’est confondre la cause et l’effet, et mettre la
charrue avant les bœufs, parce que les conditions éco­
nomiques n’engendrent pas une certaine mentalité ;
c’est celle-ci au contraire qui les suscite.
La conception matérialiste de Vhistoire (1) est encore
une idée fausse destinée à finir au panier.
Les Indiens vivaient dans le même milieu matériel
que les Américains, mais les conditions de vie de ces
derniers diffèrent entièrement des leurs parce que leur
mentalité est différente.

(1) Karl Marx.


Quant à la véritable cause de l’ascension et de la chute
de Rome, la voici :
Pendant plusieurs siècles, des âmes évoluées et capa­
bles, se réincarnèrent dans le peuple romain, parce que
ce groupe humain leur offrait le plus de chances de
développement pour elles et l’humanité. Etant des êtres
d’élite, ces Romains édifièrent et organisèrent cet em­
pire immense, accomplissant une œuvre magistrale pour
l’humanité, et faisant eux-mêmes de grands progrès.
Puis, leur tâche achevée, ils passèrent à d’autres acti­
vités, et des âmes moins évoluées s’incarnèrent dans le
peuple romain dont la puissance déclina peu à peu.
Voilà l’explication simple et juste de la décadence
romaine.
Beaucoup d’entre nous ont été témoins d’un phéno­
mène semblable sur une moindre échelle. Un homme
capable et énergique consacre sa vie à la prospérité d’une
affaire, puis, son œuvre accomplie, il passe sur l’autre
plan.vSon fils ou quelqu’un d’autre lui succède, moins
bien doué, et de caractère faible. Immédiatement l’af­
faire commence à péricliter et en arrive rapidement à
la faillite. On observe souvent aussi l’effet de ce phéno­
mène dans l’évolution de tel ou tel parti politique ou
social ou toute autre organisation. Sa formation et son
succès sont assurés d’abord par quelques individus capa­
bles, et puis, pour une raison quelconque ceux-ci dispa­
raissent et leurs successeurs manquant d’envergure, le
parti s’affaiblit peu à peu.
C’est encore l’explication de la ruine de la Grèce clas­
sique. « La gloire qui était la Grèce » a précédé la « gran­
deur qui était Rome » dans l’oubli, parce que les âmes
magnifiques qui ont rendu la Grèce glorieuse, passèrent
sur un plan plus élevé et que des âmes plus jeunes et
moins développées leur succédèrent. Il ne faut pas en
faire un drame.
Il n’y avait pas de raisons raciales ou individuelles
pour que ces Grecs continuent à jouer indéfiniment le
même rôle.
Ils sont passés sur l’autre plan, pour apprendre des
leçons nouvelles et differentes, ce qui a procuré à ceux
qui les ont remplacés l’occasion de faire à leur tour un
pas en avant. C’est ainsi que Praxitèle ayant appris à
exprimer la beauté avec un art parfait, est peut-être
revenu sur terre quelques siècles plus tard pour y appren­
dre les leçons que comporte la vie d’un paysan, d’un
marin ou d’un marchand.
De même que les semblables s’attirent, ce qui se res­
semble produit toujours les mêmes effets. C’est une Loi
cosmique, c’est-à-dire une Loi qui ne varie pas pendant
la durée de l’existence entière qui, non seulement régit
l’univers physique mais aussi et avec la même rigueur
les plans supérieurs, jusqu’au sein de Dieu Lui-même.
Comme Jésus l’a dit, on ne cueille pas des raisins sur des
épines, ni des figues sur des chardons. Et il a déclaré
aussi : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits* (1).
Il en est de même pour nos pensées, nos paroles et nos
actes. Ce qu’un homme sème, il le récoltera^Quand nous
semons du bien, nous moissonnons du bien, et quand
nous semons du mal nous récoltons soucis et souffrance.
Quand nous ne semons que peu de bien, nous en mois­
sonnons peu en retour, et quand nous semons beaucoup
de bien, nous en moissonnons beaucoup. Si nous semons
un peu de mat, nous moissonnons un peu de souffrance,
mais si nous semons beaucoup de mal, nous moisson­
nons beaucoup de souffrance. C’est la grande Loi de
Cause et d’Effet, et il est étonnant qu’on en tienne si peu
compte.
Personne ne s’attend, en semant une certaine graine
dans la terre, à voir pousser une plante différente. Quand
on mélange du cuivre et de l’étain, on ne s’attend pas
à produire de l’acier, et on n’espère pas non plus en met­
tant des pommes et de la pâte dans un four, à en retirer
une tarte aux abricots. Mais dans le domaine moins tan­
gible des événements, presque tout le monde paraît croi­
re qu’on peut vraiment semer une chose et en récolter
une autre. Or, sachez-le bien, ce qu’un homme aura se-

O l L is e z M a tt. 7 -1 5 -2 0 , L u c 6 -4 3 -4 5 .
mé, il le récoltera quelquefois presque aussitôt, parfois
longtemps après, mais toujours tôt ou tard, les mêmes
causes produisent les mêmes effets.
En Orient cette Loi de Cause et d’Effet s’appelle Kar­
ma, et ce terme est commode.
Mais qu’on l’appelle comme on voudra, cette loi de la
nature est immuable : ce qu’un homme aura semé, il le
moissonnera. Comme nous l’avons vu, les conditions
dans lesquelles vous êtes venu au monde sont le résultat
de votre façon de vivre dans vos vies antérieures, et les
circonstances actuelles sont les conséquences de votre
vie jusqu’à maintenant.
Il s’ensuit naturellement que vous pouvez être heureux
dans l’avenir si vous commencez dès à présent à essayer
de vivre selon les principes les plus élevés que vous
connaissez, et en saisissant toutes les occasions qui vous
sont offertes d’aider et de servir autrui.
Qu’importe les fautes que vous avez faites dans le pas­
sé, ou les occasions que vous avez manquées, vous pou­
vez les rattraper toutes, maintenant, car votre avenir est
infini, il n’est jamais trop tard avec Dieu.
Si votre conscience vous tourmente au sujet d’une
faute grave, quel que soit le mal que vous avez semé,
vous ppuvez vous libérer.
Changez de conduite, réparez le mal que vous avez
commis, si c’est possible ; faites votre paix avec Dieu
puis tournez le dos au passé et n’y pensez plus. Souve­
nez-vous qu’entretenir des regrets inutiles, c’est avoir
des remords, alors qu’il faut se repentir, c’est-à-dire se
transformer. Le remords est un péché.
Remarquez bien que le Karma n’est pas forcément un
châtiment.
Si vous touchez du doigt un poêle très chaud, vous vous
brûlerez. Cela vous fera mal et vous empêchera peut-
être de travailler pendant quelques jours ; ce n’est pas
une punition, mais seulement une conséquence naturelle.
C’est néanmoins un avertissement et une leçon, car après
avoir fait une ou deux expériences de ce genre dans votre
enfance, vous aurez appris qu’on n’approche pas ses
doigts d’un poêle allumé. Si vous n’aviez pas eu mal,
vous ne vous seriez pas douté du danger et vous auriez
pu un beau jour vous brûler très gravement. Il en est
ainsi de toute rétribution naturelle. Vous souffrez parce
que vous avez une leçon à apprendre, mais quand vous
la savez, les conséquences désagréables cessent, car la
nature n’est jamais vindicative.
Vous voyez maintenant que le Karma est loin d’être
un châtiment, c’est au contraire une occasion parfaite
que la Nature toujours bienveillante nous offre pour
acquérir la connaissance et l’expérience dont nous man­
quons. Les êtres humains se punissent les uns les autres.
Les parents punissent les enfants et la société châtie les
criminels. Mais bien que nous nous en doutions rarement,
ces châtiments sont infligés surtout par un désir de
revanche, pour être « quitte » envers le coupable des per­
turbations qu’il a occasionnées, même si nous rationa­
lisons ce désir de diverses manières. La Nature ne punit
jamais, elle enseigne.
Il est regrettable que certains parlent surtout du
« mauvais Karma ». Or, nous venons de constater que
nul Karma ne peut être mauvais ; il ne faut pas s’appe­
santir exclusivement sur la souffrance qui suit une mau­
vaise action, et passer sous silence le bonheur qui est la
conséquence d’une bonne conduite. La loi du Karma
veut aussi que tout ce que vous avez fait ou dit
de bien, de sage, de bienveillant porte ses fruits et conti­
nue à le faire. N’oubliez pas aussi que chaque moment
de votre vie passé en prière et en méditation continue
à vous bénir et à vous enrichir jusqu’à la fin des temps.
Je voudrais vous faire comprendre aussi clairement
que possible que la Loi du Karma n’a rien d’inéluctable.
Vous possédez votre libre arbitre et sans être omnipo­
tent, vous avez toujours la faculté de choisir entre le
bien et le mal et la faculté d’opter pour ce qu’il y a de
plus élevé ou de plus bas.
La loi du Karma enseigne qu’en tirant le meilleur
parti des talents ou des avantages que nous possédons,
si petits soient-ils, nous acquerrons des talents et des
dons plus grands (1). D’autre part, si nous les négligeons,
nous perdrons même ceux que nous avons. L’homme
ayant un don pour la musique et qui ne le cultive pas
s’apercevra un jour que ce don s’est atrophié. Le riche
qui thésaurise ou dépense d’une manière égoïste au lieu
de se servir de sa fortune pour faire du bien à son pro­
chain, perdra son argent dans cette vie ou naîtra pauvre
la prochaine fois. Dieu lui a donné ce « talent et il le
garde enveloppé dans un linge. Luc 19 : 20. »
La plupart des ennuis de notre vie ne sont pas impu­
tables au Karma, mais à notre manque de sagesse pré­
sentement. Les conditions dans lesquelles vous avez com­
mencé votre vie étaient karmiques, mais les circonstan­
ces de votre vie quotidienne dépendent de vous-même.
C’est une faiblesse commune à beaucoup de gens d’agir
étourdiment, et de se plaindre ensuite de leurs difficul­
tés, en en rendant responsable le Karma.
«J’ai dû être un pécheur abominable dans ma der­
nière vie, dira-t-on, mon existence actuelle est si mal­
heureuse». Et pourtant neuf fois sur dix, vos épreuves
n’ont aucun rapport avec le Karma, mais elles sont
causées par un jugement erroné dans le présent.
J’ai connu quelqu’un très intéressé par ce sujet qui
parlait constamment dans ce sens.
Il était propriétaire d’une petite affaire qui allait de
mal en pis. Criblé de dettes, submergé de soucis, il se
plaignait, racontait ses ennuis en les amplifiant et pré­
tendait qu’il avait dû être un terrible pécheur dans sa
dernière vie pour être « puni » de la sorte.
Or, certains de ses amis savaient fort bien qu’il n’avait
aucune idée de ce qu’il fallait faire pour exploiter un
commerce. Son magasin avait l’air négligé et la qualité
de sa marchandise était inférieure à celle qu’on trouvait
ailleurs, pour le même prix. Les articles courants que
les clients réclamaient manquaient généralement et
il empruntait constamment de l’argent à un taux élevé
pour payer ses dettes. Evidemment tout ceci n’était pas

(1 ) J é s u s e n s e i g n e c e c i e n M a tt. 2 5 -1 5 -3 0 .
imputable au Karma. En un sens son Karma était favora­
ble puisqu’il lui avait accordé un commerce, dont beau­
coup d’autres auraient retiré bénéfice et succès. Le défaut
de cet homme était un manque de jugement et jusqu’à un
certain point, la paresse. Deux ou trois de ses amis qui
s’en rendaient compte et que ses plaintes lassaient es­
sayèrent une fois de lui faire comprendre la vérité, pour
son bien, mais leurs efforts furent mal reçus et il ne
put pas ou ne voulut pas supporter la vérité.
Le succès de votre vie actuelle dépend d’un jugement
juste, de votre travail et de la certitude que vous êtes
vraiment l’expression du Dieu Vivant. Nul succès dura­
ble ne peut être acquis sans cela.
Enfin et peut-être est-ce le plus important, rien ne
vous oblige à accepter certaines conditions ou un Kar­
ma quelconque, si vous voulez les dominer en élevant
votre état de conscience. Toute difficulté, tout dilemme
peut être vaincu par la prière sincère.
Une difficulté ne peut vous toucher qu’à son propre
niveau. Elevez-vous au-dessus de ce niveau par la prière
et la méditation, et ce qui vous tourmente s’évanouira.
Vous n’êtes pas obligé, comme le pensent beaucoup de
gens, de supporter patiemment votre Karma en vous y
résignant avec bonne grâce, alors que vous pouvez vous
élever en conscience au-dessus de cette situation. Sur
son propre plan, vous êtes obligé de l’accepter — en ef­
fet aucune transformation ne peut s’effectuer à ce ni­
veau, mais élevez-vous consciemment au-dessus de
l’épreuve et vous en serez délivré, car le Christ est le
Maître du Karma (1).

Notre naissance n’est qu’un sommeil et un oubli.


L’âme qui se lève avec nous, l’Etoile de notre vie
Ailleurs a eu son coucher,
Et vient de loin.
Ce n’est pas doués d ’oubli

(1) V o y e z Le Sermon sur la Montagne, c h a p . V I, e t Qu'est-ce


que la Prière Scientifique, p a g e 230.
Et dénués de tout
Mais, traînant des nuées de gloire,
Que nous venons de Dieu — notre haute demeure.
W ORDSW ORTH.
SEMEZ ET MOISSONNEZ

La chance n’existe pas. Rien n’arrive au hasard. Tout


ce qui survient de bon ou de mauvais dans votre vie est
le résultat d’une Loi immuable et inéluctable. Et le seul
exécuteur de cette loi n’est autre que vous-même. Per­
sonne d’autre que vous ne vous a jamais fait de mal, et
ne le pourrait du reste, malgré les apparences. Cons­
ciemment ou inconsciemment, vous avez à un certain
moment créé tous les états désirables ou non, qu’il s’a­
gisse de votre santé physique ou de votre situation ac­
tuelle. Vous et vous seulement, avez commandé cette
marchandise qui, maintenant vous est livrée. Et, tant
que vous continuerez à entretenir des pensées erronées
sur vous et sur la vie, le même genre de difficultés conti­
nuera à vous accabler. Car toute graine doit inévita­
blement produire sa propre espèce, et la pensée est la
semence du destin.
Cependant il y a une issue très simple pour échapper
à vos ennuis. Apprenez à penser correctement et les cir­
constances de votre vie commenceront aussitôt à s’amé­
liorer jusqu’à ce que, tôt ou tard, toute maladie, toute
misère et tout manque d’harmonie aient disparu. Telle
est la Loi. La vie n’a pas besoin d’être une bataille, elle
peut, et elle devrait être une aventure glorieuse et mys­
tique, mais c’est surtout une science.

Ce qui précède est une façon d’affirmer la Grande Loi.


Lisez et relisez régulièrement ces lignes et votre opinion
sur la vie en sera transformée.
CE QU 'EST LA PR IE R E SC IEN TIFIQ U E

Qu’est-ce que la Prière Scientifique ?


La Prière Scientifique ou traitement spirituel consiste
en réalité à élever sa conscience au-dessus du niveau où
on a rencontré l’épreuve. S’il vous est possible d’élever
assez haut votre esprit, la difficulté s’évanouira d’elle-
même. Votre unique problème en somme est d’élever
votre conscience. Le plus « difficile », c’est-à-dire le plus
profondément enraciné dans votre pensée, est justement
le problème en question.
Un léger ennui cédera à une légère élévation de cons­
cience. Une difficulté sérieuse demandera une élévation
plus grande. Un danger terrible ou une situation déses­
pérée aura besoin d’une élévation considérable de cons­
cience pour être surmonté, mais c’est la seule différence
entre eux.
Ne perdez pas votre temps à essayer de résoudre vos
problèmes ou ceux des autres en vous torturant l’esprit,
cela ne sert à rien ; mais élevez votre conscience et l’ac­
tion de Dieu fera le reste.
Jésus a guéri des malades et a converti bien des pé­
cheurs, en élevant sa conscience au-dessus de ce qu’ils
étaient apparemment.
Il maîtrisait le vent et les vagues de la même façon.
Il ressuscitait les morts parce qu’il pouvait élever sa
conscience aussi haut qu’il le fallait pour cela.
Pour élever votre conscience, vous devez absolument
détourner votre attention de votre préoccupation (La
Clé d’Or) et vous concentrer calmement sur la Vérité
spirituelle.
Vous pouvez le faire en lisant la Bible ou toute autre
œuvre spirituelle qui vous inspirera, en vous répétant
un cantique ou un poème qui vous soit une aide, ou en
répétant une ou plusieurs affirmations, à votre choix.
Je connais beaucoup de gens qui ont acquis l’élévation
de conscience nécessaire en cherchant dans la Bible un
verset au hasard. Quelqu’un que je connais fut sauvé
d’un terrible naufrage en lisant tranquillement le Psau­
me quatre-vingt-onze.
Un autre a été guéri d’une maladie soi-disant incu­
rable en « travaillant » sur cette affirmation « Dieu est
Amour » jusqu’à ce qu’il ait compris, en partie tout au
moins, ce que cette affirmation, la plus grande de toutes,
signifie en réalité.
Si vous travaillez en répétant des affirmations, veillez
à ne pas avoir l’esprit tendu. Il n’y a aucune raison du
reste pour que vous n’employiez pas chacune de ces
méthodes à tour de rôle, et d’autres encore qui vous
viendront à l’esprit.
Quelquefois, une conversation avec une personne plus
avancée spirituellement vous donnera l’élévation dont
vous avez besoin. Qu’importe le moyen dont vous vous
serez servi du moment que vous aurez élevé voire cons­
cience.

« Je vous ai portés sur des ailes d'aigles et amenés


vers moi ».
LA PR ESEN CE

Dieu est l’unique Présence et l’unique Puissance, Dieu


est présent, ici, avec moi, maintenant, Dieu est l’unique
et réelle Présence. Tout le reste n’est qu’une ombre. Dieu
est le Bien Parfait, et II n’a créé que le Bien Parfait.
Dieu n’envoie jamais la maladie, la souffrance, les acci­
dents, la tentation, ni la mort elle-même, et II ne les auto­
rise pas. Nous nous les attirons par nos pensées erro­
nées. Dieu, le Bien ne peut susciter que le Bien. Il ne peut
couler d’une même fontaine de l’eau douce et de l’eau
amère.
Je suis Esprit Divin. Je suis enfant de Dieu. En Dieu
j’ai la vie, le mouvement et l’être, donc, je n’ai rien à
craindre. Je suis entouré de la Paix de Dieu, et tout est
bien. Je n’ai peur de personne. Je n’ai peur ni des cho­
ses, ni des circonstances, je n’ai pas peur de moi-même,
car Dieu est avec moi. La Paix de Dieu remplit mon
âme et je n’ai pas peur. Je demeure dans la Présence
de Dieu, et aucune crainte ne peut me toucher. Je n’ai
pas peur du passé, je n’ai pas peur du présent, je n’ai
pas peur de l’avenir, car Dieu est avec moi. Dieu Eter­
nel est ma demeure et Ses bras sont mon refuge d’éter­
nité en éternité. Rien ne pourra jamais m’atteindre, sauf
l’action directe de Dieu Lui-même, et Dieu est Amour.
Dieu est Vie, je l’ai compris et je l’exprime. Dieu est
Vérité, je l’ai compris et je l’exprime. Dieu est Amour
Divin, je l’ai compris et je l’exprime. J’envoie des pen­
sées d’amour, de paix, de guérison à l’univers entier,
aux arbres, aux plantes et à tout ce qui pousse, à toutes
les bêtes, aux oiseaux et aux poissons, à tout homme.
toute femme et à tout enfant sur terre, sans exception.
Si quelqu’un m’a fait souffrir d’une manière ou d’une
autre, je lui pardonne entièrement et librement main­
tenant et l’affaire est terminée pour toujours. Je le libère
et le laisse aller. Je suis libre et lui aussi. Si un fardeau
de rancune m’accable, je le remets au Christ qui est en
moi et je suis délivré.
Dieu est Sagesse Infinie, et cette Sagesse est mienne.
Cette Sagesse me conduit et me guide, donc, je ne com­
mettrai pas d’erreurs. Christ en moi est une lampe qui
éclaire mes pas. Dieu est Vie Infinie, et cette Vie est ma
richesse, donc, je ne manquerai de rien. Dieu m’a créé
et subvient à mes besoins. L’Amour Divin a prévu toute
chose et y a pourvu d’avance. Il n’existe qu’un seul Es­
prit, une seule Puissance, un seul Principe, une seule Loi,
un seul Elément. Il est plus près de moi que mon souffle,
plus près que mes mains et mes pieds.
Je suis Esprit Divin, Enfant de Dieu, et je demeure
pour jamais en Sa Présence. Je remercie Dieu de Son
Harmonie Parfaite.
LA PAROLE TOUTE PU ISSANTE

Priez régulièrement pour apprendre à prier correcte­


ment. Je suis Esprit Divin. En Dieu j’ai la vie, le mou­
vement et l’être. Je fais partie de l’expression de Dieu,
j’exprime donc une harmonie parfaite. J’individualise
l’Omniscience. J’ai une connaissance directe de la Vérité.
J’ai une intuition juste. Je suis doué de perception spi­
rituelle. Je sais. Dieu est ma Sagesse, donc, je ne puis
me tromper. Dieu est mon Intelligence, donc, je pense
toujours juste. Il n’y a jamais de perte de temps, car
c’est Dieu qui, seul, accomplit toute chose. Dieu agit
par mon intermédiaire, donc, j’agis toujours correcte­
ment, et il n’y a pas de danger que je prie mal. Je pense
ce qu’il faut, d’une façon juste, au moment précis. Mon
travail est toujours bien fait, car mon travail est celui de
Dieu. L’Esprit Saint m’inspire sans cesse. Mes pensées
sont fraîches et neuves, claires et puissantes par la force
de l’Omnipotence. Mes prières sont inspirées par le Saint-
Esprit puissant comme l’aigle et doux comme la colombe.
Elles prennent leur essor au nom de Dieu Lui-même et
ne peuvent pas revenir à moi sans effet. Elles accompli­
ront ce que je désire et seront en bénédiction là ou je les
ai envoyées.
J’cn remercie Dieu.
L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom vous
enseignera toute chose. Jean 14 : 26.
Et tout ce que vous demandez en mon nom, je le ferai.
Jean 14 : 14.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeu­
rent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous
sera accordé. Jean 16 : 7.
Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit
parfaite. Jean 16 : 24.
BEN ED ICTIO N E T MALEDICTION

La vie est un reflet des états mentaux. En ce qui vous


concerne, les choses exprimeront le caractère dont vous
les aurez gratifiées. Bénissez et vous serez béni. Maudis­
sez, vous serez maudit à votre tour. Toute condamna­
tion de votre part se retournera contre vous et vous fera
souffrir. Une situation que vous aurez bénie ne pour­
ra vous blesser et, même si, pendant quelque temps elle
est désagréable, elle se transformera peu à peu et dispa­
raîtra — à condition que vous l’ayez bénie sincèrement.
Il nous est dit, souvenez-vous en, que tout nom donné
par Adam à un animal lui restait définitivement. Or, vous
savez aussi que le nom exprime le caractère de celui qui
le porte. Adam ayant dit à un certain animal « Tu es un
tigre féroce », il en fut ainsi. Il dit à un autre : « Tu es
la gazelle douce et timide » et cela fut. Eh bien, Adam
représente chacun de nous, et tant que nous n’aurons
pas appris à baptiser tout ce qui nous entoure au nom
du Christ, nous aurons à faire face à toutes sortes d’en­
nemis.
Bénissez votre corps. Si quelque chose cloche dans
un de vos organes, bénissez celui-ci (c’est l’organe qu’il
faut bénir, cela va sans dire et non la maladie). Bénissez
votre foyer. Bénissez vos affaires. Bénissez vos collabo­
rateurs. Transformez vos ennemis apparents en amis
en les bénissant. Bénissez le temps qu’il fait. Bénissez
la ville, l’état, le pays où vous résidez.
Bénissez et vous serez béni.
Ainsi en est-il de ma parole, une fois qu’elle est sortie
de ma bouche, elle ne revient pas à moi sans effet, sans
avoir réalisé ce que j ’ai voulu et accompli l’œuvre pour
laquelle je l’ai envoyée. Esaïe 55 : 11.
Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et ca­
chée, que Dieu avant les siècles avait prédestinée pour
notre gloire. 1. Corinthiens 2 : 7.
Ne craignez point et ne soyez pas effrayés devant cette
grande multitude, car ce n’est pas vous qui aurez à
combattre, ce sera Dieu... Ce n’est pas vous qui aurez à
combattre en cette circonstance ; prenez position, puis
arrêtez-vous sur place et vous verrez la délivrance que
l’Eternel vous accordera. Juda et Jérusalem, ne craignez
point et ne soyez pas effrayés ! Demain sortez à leur
rencontre et l’Eternel sera avec vous. II. Chroniques
20 : 15, 17.
Que le méchant abandonne sa mauvaise voie et l’hom­
me injuste ses pensées. Qu’il revienne à VEternel qui
aura pitié de lui et à notre Dieu, car il pardonne abon­
damment ! Esaïe 55 : 7.
LA PO R TE D’OR

Dieu est Amour, et celui qui demeure dans l’Amour


demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.
L’Amour est de beaucoup ce qu’il y a de plus impor­
tant. C’est la Porte d’Or du Paradis. Priez pour en obte­
nir une compréhension parfaite et méditez sur lui chaque
jour. Il bannit la crainte. Il est l’accomplissement de la
loi. 11 efface une multitude de péchés. L’Amour est
invincible.
Il n’existe pas de difficultés qu’assez d’amour ne puis­
se vaincre, pas de maladie qu’assez d’amour ne sache
guérir, pas de porte qu’assez d’amour ne puisse ouvrir,
pas de précipice qu’assez d’amour ne soit capable de
franchir, pas de mur qu’assez d’amour ne puisse abattre,
pas de péché qu’assez d’amour ne rachète.
Si grave que soit votre préoccupation, si désespérées
que soient les apparences, si embrouillé que paraisse
votre problème, si grande que soit votre faute, qu’im­
porte ! Rien de tout cela ne subsistera si vous prenez
suffisamment conscience de ce qu’est l’amour.
Si vous pouviez aimer assez, vous seriez l’être le plus
heureux, le plus fort du monde.
Les deux clefs de l’Enfer sont la condamnation et la
rancune.
Elles peuvent être détruites d’une façon permanente
par le traitement ci-dessus.
Jésus a dit : Je vous donne un commandement nou­
veau, c’est que vous vous aimiez les uns les autres, com­
me je vous ai aimés ; c’est à ceci que tous connaîtront
que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les
uns pour les autres. Jean 13 : 34, 35.
Dieu est Amour, et celui qui demeure dans l’amour
demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. I, Jean 4 : 16.
Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l'amour par­
fait bannit la crainte, caria crainte suppose le châtiment,
et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. I, Jean
4 : 18.
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’a­
mour vient de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et
connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est amour. I, Jean 4 : 7.
Le message que vous avez entendu dès le commence­
ment, c’est que nous devons nous aimer les uns les au­
tres. I, Jean 3 : 11.
Nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier
I, Jean 4 : 19.
TRAITEM ENT PO U R L’AMOUR DIVIN

Mon âme est remplie d’Amour Divin. Je suis entouré


d’Amour Divin. J’irradie l’Amour et la Paix sur le mon­
de entier. Je possède l’Amour Divin conscient. Dieu est
Amour, et rien n’existe que Dieu et Son Expression. Tous
les hommes sont des expressions de l’Amour Divin, donc,
je ne peux rien rencontrer d’autre que des expressions
de l’Amour Divin. Rien n’arrive jamais qui ne soit l’Ex­
pression de l’Amour Divin.
Tout cela est vrai maintenant pour moi et pour tout
ce qui me concerne. Je n’ai pas à m’efforcer de le sus­
citer, mais j’en observe le développement en moi-même
dès maintenant. L’Amour Divin est la véritable nature
de l’Etre. Il n’y a que l’Amour Divin et je le sais.
Je comprends parfaitement ce qu’est l’Amour Divin.
Je m’en rends compte consciemment. L’Amour de Dieu
brille en moi pour toute l’humanité. Je suis une lampe
de Dieu, j’irradie l’Amour Divin, sur tous ceux que je
rencontre, sur tous ceux auxquels je pense.
Je pardonne à tout ce qui peut avoir besoin de par­
don, absolument à tout. L’Amour Divin remplit mon
cœur et tout est bien. Je rayonne maintenant d’Amour
pour tout l’univers, sans exception. J’éprouve l’Amour
Divin. Je fais la démonstration de l’Amour Divin.
J’en remercie Dieu.
D IE U DANS LES A FFA IRES

Ce que nous appelons les affaires consiste surtout à


mener à bien des négociations entre deux ou plusieurs
personnes. Une vente n’est autre qu’une négociation et
la réussite dans l’art de vendre consiste à faire aboutir
une négociation à la satisfaction des deux parties.
Que vous cherchiez quelqu’un capable de remplir un
emploi chez vous ou désiriez trouver vous-même une
situation qui vous convienne, le résultat sera l’aboutis­
sement de vos négociations. Des discussions ou des mal­
entendus surviennent souvent entre deux firmes ou entre
une firme et un client. Or, la reprise de relations har­
monieuses — ce qui implique un redoublement d’affaires
dans l’avenir — dépendra du tour que prendront les
négociations en cours.
En fait, toute relation dans la vie est tributaire de
l’adresse que chacun apporte à concilier harmonieu­
sement les intérêts de chacun — par conséquent ce n’est
autre qu’une négociation. Le même principe doit être
appliqué, qu’il s’agisse d’un différend personnel ou
familial ou de ce que nous appelons une discussion
d’affaires — et dans ce cas particulier il faut y avoir
recours plus strictement encore.
Or, le secret de la réussite de toute négociation tien­
drait dans une coquille de noix. Le voici : Voyez Dieu
de chaque côté de la table. Croyez que Dieu agit par
l’intermédiaire des deux parties, à travers vous et à tra­
vers la personne avec laquelle vous traitez. N’essayez
pas de triompher par la force de votre volonté, mais
affirmez que la volonté de Dieu s’accomplit en l’occur­
rence. Souvenez-vous qu’agir à votre guise pourrait vous
être néfaste. Ce que vous désirez aujourd’hui peut de­
venir demain un souci ou même un malheur. N’essayez
pas de dominer votre interlocuteur, de le persuader
contre sa volonté, ou de profiter de lui en quoi que ce soit.
Mais expliquez votre point de vue honnêtement et de
votre mieux ; ne faites que ce que vous croyez être juste,
et sachez que Dieu est à l’œuvre dans votre vie. Donc,
si vous ne traitez pas cette affaire, vous en ferez une
plus avantageuse. Si vous n’obtenez pas cette situation,
vous en trouverez une meilleure. Si l’arrangement que
vous recherchez aujourd’hui n’aboutit pas, celui qui se
présentera demain vaudra mieux pour vous. Ne vous
permettez jamais d’avoir l’esprit tendu ou d’être trop
anxieux de réussir. Dieu ne Se presse jamais. Il travaille
sans effort.
En affaires, avec vos semblables, voyez Dieu de cha­
que côté de la table et le résultat sera une réussite cer­
taine pour les deux parties.
LES QU IN ZE PO IN TS

JE SUIS VRAIMENT SUR LA VOIE.

Si je cherche ce qu’il y a de mieux en toute situation,


en toute chose.
Si je tourne résolument le dos au passé, bon ou mau­
vais, et si je vis seulement dans le présent qui prépare
l’avenir.
Si je pardonne à tous sans exception, le mal qu’on a
pu me faire, et si je ME pardonne A MOI-MEME de tout
mon cœur.
Si je considère mon travail comme sacré et si je le fais
chaque jour de mon mieux, (qu’il me plaise ou non).
Si je prends toutes les mesures pour « démontrer » un
corps sain et une ambiance harmonieuse autour de moi.
Si je m’efforce de me rendre aussi utile que possible
à mon prochain sans être indiscret et le gêner.
Si je saisis avec sagesse toutes les occasions de répan­
dre la Vérité, pour en faire bénéficier les autres. .
Si je m’abstiens strictement de toute critique person­
nelle, et si je ne répands ni écoute les médisances.
Si je consacre au moins un quart d’heure par jour à
la prière et à la méditation.
Si je lis au moins sept versets de la Bible par jour.
Si je demande surtout la compréhension spirituelle
pour moi-même chaque jour.
Si je m’habitue à donner dès mon réveil mes premières
pensées à Dieu.
Si je prononce la Parole de Vérité pour le monde en­
tier tous les jours, à midi, par exemple.
Si JE METS EN PRATIQUE la Règle d’Or de Jésus,
au lieu de me contenter de l’admirer. Il a dit : « Tout
ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous,
faites-le de même pour eux».
Le point important de la Règle d’Or c’est que je dois
lui être fidèle, que les autres le soient ou non.
Si, surtout, je comprends que tout ce que je vois n’est
qu’une image qui peut être transformée et devenir par­
faite grâce à la Prière Scientifique.
Si vous voulez réussir vos démonstrations, demandez-
vous à vous-même une fois par semaine dans quelle me­
sure vous observez ces quinze points dans votre vie.

FIN
Pages
I n t r o d u c t i o n ........................................................................................................... 7
L ’E n f a n t M e r v e ill e u x ...................................................................................... 11
L ’O r a i s o n D o m i n i c a l e .................................................................................. 21
P s a u m e X X III ..................................................................................................... 48
L e B o n B e r g e r ................................................................................................. 49
P s a u m e X C I .......................................................................................................... 53
L ’A b r i d u T r è s H a u t ...................................................................................... 55
P s a u m e X L V I ...................................................................................................... 68
A r r ê t e z e t s a c h e z q u e je s u i s D i e u ....................................................... 69
P s a u m e X X V I I ..................................................................................................... 79
L a L u m i è r e e t le S a l u t ................................................................................. 81
P s a u m e X X IV ...................................................................................................... 89
L e s P o r t e s E t e r n e l l e s ................................................................................. 91
D a n i e l d a n s la F o s s e a u x l i o n s ............................................................ 101
L e J a r d i n d ’A lla h ............................................................................................ 109
P r é f a c e à l a C lé d ’O r ................................................................................. 131
L a C lé d ’O r .......................................................................................................... 133
C o m m e n t o b t e n i r d e s R é s u l t a t s p a r la P r i è r e ........................ 137
L a G r a n d e A v e n t u r e ...................................................................................... 143
L a N o u v e lle N a i s s a n c e ................................................................................. 147
D ic k W h i t t i n g t o n ............................................................................................ 151
L e Y o g a d e l ’A m o u r ...................................................................................... 157
L e D é s i r d e v o t r e C œ u r ............................................................................ 165
L e C r o q u e m i t a i n e ............................................................................................ 173
A u c u n R é s u l t a t s a n s P r i è r e ................................................................. 177
L a F o i ........................................................................................................................ 181
R é g im e M e n ta l p o u r S e p t J o u r s ............................................................ 185
R e s u r g a m .................................................................................................................. 194
L a V ie a p r è s la M o r t ................................................................................. 195
L a S p l e n d e u r C a p t i v e ................................................................................. 221
L a R é i n c a r n a t i o n ............................................................................................ 223
S e m e z e t M o is s o n n e z ................................................................................. 253
C e q u ’e s t la P r i è r e S c i e n t i f i q u e ....................................................... 255
L a P r é s e n c e .......................................................................................................... 257
L a P a r o l e T o u t e P u i s s a n t e ...................................................................... 259
B é n é d i c t i o n e t M a l é d i c t i o n ................................................................. 261
L a P o r t e d ’O r ..................................................................................................... 263
T r a i t e m e n t p o u r l ’A m o u r D iv in ....................................................... 265
D ie u d a n s l e s a f f a i r e s ................................................................................. 267
L e s Q u in z e P o i n t s ........................................................................................... 209

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