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« Interventions »
ISBN : 978-2-81000-867-4
1 . Les Ikhwan (« frères » en arabe) ainsi que « fréristes » s’entendent comme synonymes de
Frères musulmans.
2 . Expression issue de l’italien buonista qui désigne la vision culpabilisatrice tant de la gauche
sociale immigrationniste que de l’aile tiers-mondiste promigrants de l’Église catholique.
3 . A enseigné à l’Université de Genève, Constantine et Tunis et chercheur à l’Université de
Londres/London School of Oriental Studies (SOAS/CISD).
4 . Zidane Meriboute « Printemps arabe : le poids des Frères musulmans – leur vision de l’État et
de la finance islamiques », International Develeppement Policy Revue, p. 155-172.
5 . Zidane Meriboute « Printemps arabe : le poids des Frères musulmans… », idem.
6 . Voir sites des Frères musulmans : http://www.ikhwanonline.com
(arabe) http://www.ikhwanweb.com (anglais).
7 . La sourate « mecquoise » (2 :256) « Nulle contrainte en religion ! » (la ikraha fil din ) a par
exemple été abrogée par la sourate abrogente « médinoise » suivante : « Désirent-ils une autre
religion que celle d’Allah, alors que se soumet à Lui, bon gré, mal gré, tout ce qui existe dans les
cieux et sur terre, et que c’est vers Lui qu’ils seront ramenés ? » (3,83,) et les autres sourates
mecquoises tolérantes envers juifs et chrétiens sont abrogées par cette sourate médinoise
supérieure : « Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez.
Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent,
accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est
Pardonneur et Miséricordieux », (Sourate 9,5).
8 . Loup Besmond de Senneville, « L’UOIF devient ‘Musulmans de France’ », La Croix,
28 février 2017.
9 . « L’Union des organisations islamiques de France change de nom pour redorer son image »,
sur La Croix , 4 mars 2018.
10 . « Le ministère des affaires étrangères du Canada promeut Tariq Ramadan comme un
visionnaire », 17 novembre 2014, http://pointdebasculecanada.ca/les-affaires-etrangeres-du-canada-
promeut-tariq-ramadan-comme-un-visionnaire/ .
11 . In Ikhwan France, « Hassan Al Banna sur le racisme, le racialisme et le nationalisme »,
1er juin 2015, Ihkwan France (revue et site français des Frères-musulmans),
https://freresmusulmans.wordpress.com/2015/06/01/hassan-al-banna-sur-le-racisme-le-racialisme-
et-le-nationalisme/ .
12 . In Ikhwan France, « Hassan Al Banna sur le racisme, le racialisme et le nationalisme »,
Op. cit.
13 . Risâlat da3watuna , pp. 20-21, cité in Ikhwan France
(https://freresmusulmans.wordpress.com/ .
14 . Risâlat ilâ ay shay’ nad3u An-nâs p. 52, cité in Ikhwan France , Op. cit.,
(https://freresmusulmans.wordpress.com/ .
e
15 . Discours prononcé par Al-Banna lors du 5 Congrès des Frères, voir « épitre » Mu’tamar al
khâmis , pp.134-135.
16 . Ikhwan France, « Hassan Al Banna sur le racisme, le racialisme et le nationalisme », Op. cit.
17 . Cf. Haddad, Mezri, La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident, une
alliance à haut risque , éd, Paris, Apopsix, 2011.
18 . « Mes frères, vous vivez un moment historique, un moment divin, une nouvelle étape
civilisationnelle, si Dieu le veut, dans le sixième califat, une grande responsabilité nous attend »,
cité par Valentin Mbougueng, « On attendait Montesquieu, voici le sixième califat », Afrique-Asie,
décembre 2011.
19 . L’allusion du Premier ministre était certes symbolique, d’autant qu’Ennahda n’a pas inscrit
dans son programme politique le rétablissement du Califat, mais le propos inquiéta nombre de
Tunisiens attachés aux acquis de la Tunisie de Bourguiba, père de l’indépendance en 1956 : droits
des femmes, sécularisation, liberté de conscience, etc. Voir à ce propos l’ouvrage du philosophe et
ex-ambassadeur tunisien Mezri Haddad, La Face cachée de la révolution tunisienne, Op. cit.
20 . Alexandre del Valle, « La vraie nature de Monsieur Erdogan », Politique internationale ,
o
article n 17, Op. cit.
21 . Dans une interview réalisée pour le compte du magazine Arte Reportage en 2008, Mohamed
Habib, alors vice guide de La Confrérie égyptienne, expliquait que les Frères musulmans sont
présents dans plus ou moins 70 pays.
22 . Fiammetta Venner, « La face cachée de l’UOIF », L’express.ff , 2 mai 2005.
CHAPITRE I
L’adaptabilité frériste :
de la vieille organisation pyramidale au
Tamkine
En 1942, Al-Banna crée « l’appareil secret », une milice jihadiste (avant
l’heure) de 2000 hommes formés aux techniques de combat. La structure de
La Confrérie est alors calquée sur celle des partis nazi-fascistes européens.
L’une de ses devises est « Action, obéissance et silence », qui rappelle le «
Croire, obéir et combattre » des fascistes italiens. Grâce à son organisation
pyramidale, le Guide est assisté par un conseil consultatif – Majliss choura –
et les Frères disposent de structures sociales, caritatives, universitaires, et
armées. La Confrérie parvient à infiltrer rapidement le tissu social égyptien,
investissant tous les secteurs socio-professionnels. Elle crée même une
section féminine pour les « Sœurs musulmanes ». Le 28 décembre 1948,
lorsque l’organisation dépasse un million d’adhérents, répartis en 2000
cellules, elle parvient à faire assassiner le Premier ministre Nuqrachi Pacha,
tout en condamnant publiquement la violence terroriste, assurant ne prôner le
jihad qu’en Palestine. En représailles, La Confrérie est officiellement dissoute
par le pouvoir égyptien. Créée à l’origine sous l’égide d’un intellectuel
apparemment présentable, l’organisation islamiste a en fait montré son vrai
visage : celle d’un mouvement islamiste subversif capable, au nom de sa
vision totalitaire de la religion, de subversion extrême et de violence. Le
12 février 1949, Al-Banna, devenu incontrôlable, est à son tour assassiné par
les services secrets égyptiens. Sa mort n’entame cependant en rien l’influence
de La Confrérie devenue clandestine, puisque son système organisationnel a
été pensé pour qu’un chef prenne sa succession en cas de décès.
La secte se fractionne alors en plusieurs branches. Le père d’Al-Banna,
Abd al-Rahman, garde la branche conservatrice. Salih Achmaoui assume la
direction de l’association dissoute, en se considérant comme le successeur
légitime. En 1951, le juge Hassan al- Hudaybi devient le nouveau Guide
suprême. Il déclare l’abolition de l’organisation secrète, considérant qu’il n’y
a « pas de secret dans le service de dieu. Pas de secret dans le message, ni de
terrorisme en religion », même si certains y voient en fait une « ruse de
guerre » qui a pour objectif de parvenir à la respectabilité. Afin d’amadouer
les autorités, Hudaybi affirme même que l’action des Ikhwan doit se résumer
au « prêche de l’islam dans la société où ils vivent ». Ses efforts sont vains,
car La Confrérie sera tout de même dissoute à nouveau en 1954 par Nasser.
Bien qu’ex-Frère lui-même, le raïs considère qu’elle est trop radicale et
incapable d’être en phase avec la modernité. L’année de son élection, lors
d’une allocution publique, il explique d’ailleurs pourquoi il a éloigné les
Ikhwan , après avoir évoqué en vain avec l’un de leurs hauts dirigeants leur
possible soutien au gouvernement. « Nous voulions vraiment honnêtement
collaborer avec les Frères musulmans pour qu’ils avancent dans le droit
chemin (…) Mais sa condition était que chaque femme porte le voile en
sortant dans la rue (…). Je lui ai répondu que c’était revenir à l’époque où la
religion gouvernait et où l’on ne laissait les femmes sortir qu’à la tombée de
la nuit (…) Je lui ai dit : Monsieur, vous avez une fille à la faculté de
médecine et elle ne porte pas le voile. (…). Si vous n’arrivez pas à faire
porter le voile à une seule fille, qui plus est la vôtre, comment voulez-vous
32
que je le fasse porter à 10 millions de femmes ? (…) » .
Pendant la longue période de répression (1954-1970), l’organisation
continue d’exister de façon clandestine en Égypte, au Soudan et dans de
nombreux pays musulmans, puis en Europe – sa nouvelle base-arrière avec
les pays du Golfe – où les Ikhwan trouvent refuge. Dans ce contexte, les
Frères musulmans, condamnés à la dissidence clandestine, connaissent une
nouvelle phase de radicalisation. Un groupe composé essentiellement de
jeunes activistes voit alors le jour sous le nom d’« organisation 65 » et prône
la violence comme ultime alternative pour combattre l’ordre officiel. C’est
alors que l’idéologue et précurseur majeur du jihadisme moderne, Saiyyd
Qutb (1906-1966), finalise son œuvre fondatrice et présente ses propres
préconisations.
1 . Voir le documentaire Les VRP de la Charia – Arte 2007, par Emmanuel Razavi et Dominique
Hennequin
2 . Akef, 2005b, cité par Zidane Meriboute « Printemps arabe : le poids des Frères musulmans… »,
idem .
e
3 . Ce mouvement nationaliste, politique et culturel né à la fin du XIX siècle, prônait l’unité de
tous les Arabes et le retour à l’héritage arabo-musulman.
4 . Edouard Brémond (né le 5 novembre 1868 et mort le 22 novembre 1948) fut l’un des
principaux acteurs de la révolte organisée par le Chérif Hussein de la Mecque, dont il conseilla les
forces.
5 . Issu de la dynastie Hachémite, Hussein ben Ali, né en 1853 à Istanbul, roi du Hedjaz de 1916 à
1924, est mort le 4 juin 1931 à Amman (Jordanie). Lors de la conférence des dirigeants arabes de
mai 1915 à Damas, il fut reconnu comme le porte-parole de la « Nation arabe ».
6 . Lire Lawrence d’Arabie de Jérémie Wilson (Editions Denoël, 1994).
7 . Fayçal ben Hussein al-Hachimi Eljai, né le 20 mai 1885 à la Mecque, fut le premier roi d’Irak
er
sous le nom de Fayçal I de 1921 à sa mort en 1933, après avoir été le premier et seul roi de Syrie
du 7 mars au 27 juillet 1920.
8 . « Cher Lord Rothschild, J’ai le grand plaisir de vous adresser, de la part du Gouvernement de
Sa Majesté, la déclaration suivante, sympathisant avec les aspirations juives sionistes, déclaration
qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui. Le Gouvernement de Sa Majesté envisage
favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour les Juifs et emploiera tous ses
efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui
puisse porter atteinte soit aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en
Palestine, soit aux droits et aux statuts politiques dont les Juifs disposent dans tout autre pays.
Je vous serais obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste »
Arthur James Balfour .
9 . De 1920 à 1923, il est muezzin à la mosquée de l’école de Damâhur, fonction qu’il accomplit
avec tellement de zèle qu’il proteste contre l’horaire des cours qui ne tiennent pas compte des
heures de la prière.
10 . En référence à 1984 de George Orwell.
11 . Ce système d’organisation pyramidale a inspiré Khomeiny lors de sa prise de pouvoir en 1979
et les fondateurs d’al-Qaïda.
12 . L’assemblée des sages.
13 . « La base » se disant al-Qaïda en arabe.
14 . Dès 1937, Al-Banna prit comprit l’importance de l’embrigadement et créa une cellule
nommée « la famille », composée de 5 à 10 personnes devant passer ensemble deux nuits par
semaine, étudier les écrits du Guide, prier et se constituer une « personnalité totalement
islamique ».
15 . Cf, Mitchell et Gilles Képel, « Les Frères musulmans », in Histoire , N° 26.
16 . Alain Gresh, Tariq Ramadan, L’Islam en questions , Sindbad-Actes Sud, 2000, p. 29.
17 . Voir thèse de doctorat d’Alexandre del Valle « L’Occident face à la seconde décolonisation
portée par les idéologies islamistes et indigénistes, de la guerre froide à nos jours », Université Paul
Valéry – Montpellier III, 2012.
18 . Né à Harran en Turquie en 1263 et mort à Damas en 1328.
19 . Fath Al-Bari, 6/30 et Tafsir Al-Qourtoubi, 7/151.
20 . Republié en français et commenté par Laoust en 1939.
21 . Taimiyya, « Siy’asa Shar’iyya » , Laoust 1939.
22 . Cf, Olivier Carré, Les frères musulmans, 1928-1982 , L’Harmattan, 2002.
23 . Cité par Rochdy Alili, Qu’est-ce que l’Islam ?, Paris, La découverte & Syros, 2000, p. 323.
24 . Cf, Alexandre del Valle, Le totalitarisme islamiste , 2002, Les Syrtes ; Les Vrais ennemis de
l’Occident , 2016, Toucan, 2017.
25 . Cf, Mitchell et Gilles Képel, « Les Frères musulmans », in Histoire , N° 26, septembre 1980.
26 . Lire à ce sujet Le Fascisme islamique – Une analyse d’Hamed Abdel-Samad , éditions Grasset
2017.
e e
27 . Il y eut trois divisions SS musulmanes : La 23 division SS de montagne Kama - 13 division
e
SS de montagne Handschar et la 21 division de montagne Skanderberg
28 . Lurçat, Pierre Le Sabre et le Coran , Op. cit. , p. 56.
29 . Lurçat, Pierre, Le Sabre et le Coran , Op. cit ., p. 207.
30 . Qardaoui : « Après Hitler, les musulmans puniront les Juifs », Point de Bascule , 28-30
janvier 2009.
31 . Émission du 3 février 2006, « Youssef al-Qardaoui appelle à la colère contre les caricatures de
o
Mahomet et prend la défense de l’intellectuel négationniste Roger Garaudy », L’Arche , n 575,
mars 2006.
32 . Voir la vidéo du discours de Nasser : https://www.lepoint.fr/societe/quand-nasser-ridiculisait-
les-freres-musulmans-29-04-2016-2035815_23.php
33 . Son frère, Muhamad, soutient que ses critiques de la monarchie furent la vraie raison de son
éloignement.
34 . Olivier Carré, « Le combat-pour-Dieu et l’État islamique chez Sayyid Qotb, l’inspirateur du
radicalisme islamique actuel », Revue française de science politique, 1983, 33, 4, pp 681-705.
pp. 680-705.
35 . https://data.bnf.fr/fr/14553959/sayyid_qut_b_a_l_ombre_du_coran/
36 . Gilles Kepel, op. cit ., p. 488.
37 . Attention, ce que les Frères appellent « l’ignorance », ce n’est pas du tout la barbarie inculte,
anti-philosophique et l’obscurantisme comme on l’entend en Occident, mais au contraire l’apport
de la culture gréco-romaine, dont la philosophie et le droit ont inspiré la démocratie et le
libéralisme occidentaux, étrangers et « ennemis de la volonté de Dieu ».
38 . L’objectif stratégique suprême de la hakimiyya est de soumettre la Oumma tout entière aux
lois théocratiques d’un Califat géré par une choura (« assemblée de sages ») que Mahfoud Nahnah,
leader historique des Frères algériens, nomme la « chouracratie » .
39 . In Ronald L. Nettler, Past Trial and Present Tribulations : A Muslim Fundamentalist’s View
of the Jews , Oxford et New York, Pergamon Press, 1987, pp.30-67.
40 . Cité par Paul Berman, Les Habits neufs de la terreur, 2004, tr. Fr. Richard Robert, Paris,
Hachette Littératures, 2004, p. 114.
41 . Résistance ! Antoine Peillon, éditions Le Seuil, 2016 – 320 pages.
42 . Olivier Carré, « Le combat-pour-Dieu et l’État islamique chez Sayyid Qotb, l’inspirateur du
radicalisme islamique actuel », Revue française de science politique , 1983, 33, 4, pp 681-705.
43 . Jamaat e-islam, GlobalSecurity.org, 7 janvier 2007.
44 . Sayyid Abul Ala Mawdudi, Towards Understanding the Quran [« Vers la compréhension du
Coran »] Chapitre 7, Lahore, Pakistan.
45 . GlobalSecurity.org : Jamaat e-islam.
46 . K. Siddiqui, 1990, Cf Institute of Contemporary Islamic Thought Revue, Crescent
International , Zafar Bangash (2009). cf aussi Siddiqui, K. « Kalim Siddiqui : “l’affaire Rushdie est
une conspiration anti-musulmane” », P. Hazan, Journal de Genève , juillet 1990.
47 . Forte de 6 000 mosquées, 450 filiales, deux millions de membres, la Gamia Charia est « État
dans l’État » selon Sarah Ben Néfissa (cf, Salaün, 2006).
48 . Salaün, 2006, cité par Zidane Meriboute « Printemps arabe : le poids des Frères
musulmans… », idem.
49 . Frères musulmans en Jordanie, http://www.ikhwan-jor.com .
50 . Saïd Ramadan a épousé la fille aînée de Hassan al-Banna, qui lui a donné cinq garçons, dont
Tariq, et une fille.
e
51 . Pseudo choisi en mémoire d’un guerrier jihadiste célèbre du XII siècle qui se battait contre
les croisés.
52 . Dans le New Yorker , Salahuddin a avoué : « Je l’ai tué. […] C’était un acte de guerre et […]
un devoir religieux ».
53 . Robert Dreyfuss Hostage To Khomeiny , 1980 p. 174-175. Salahuddin n’a pas confirmé ce fait
mais a affirmé son attachement à Saïd Ramadan dans un article du New Yorker , 2002.
54 . Le Temps , « Tariq Ramadan et l’Iran : quels liens ? », 1er février 2010.
55 . Voir « Timbre commémoratif du martyre de Sayyid Qutb Iran 1984 : ttp ://www. ikhwan.
whoswho/blog/archives/8770.
56 . En Iran, le Velayat-e faqih , sorte de conseil de la guidance islamique, confère au pouvoir
religieux la primauté sur le politique. Le faqih est considéré comme le guide suprême de la
république islamique.
57 . Jenna Le Bras, « Islam : Al-Azhar, ou l’impossible réforme », Jeune Afrique , 17 juillet 2015.
58 . Ibid.
59 . Geneive Abdo, No God but God : Egypt and the Triumph of Islam, Oxford, Oxford University
Press US, 2002, p. 173.
60 . Ibid. , pp. 49-55.
61 . Revue officielle de l’Université d’Al-Azhar, 1979, citée par Péroncel-Hugoz, in Le Radeau de
Mahomet , op. Cit , p. 27.
CHAPITRE II
Allemagne et Suisse :
terres de mission et de prospérité pour les
Ikhwan européens
Avant qu’Al-Qardaoui ne devienne une sorte de Pape des grandes
institutions islamistes fréristes européennes, c’est Saïd Ramadan qui a été le
pionnier de l’implantation frériste en Europe. Le gendre de Hassan al-Banna
trouva en effet refuge en Europe parce que lui et son beau-père estimaient que
l’Europe libérale-démocratique – durablement traumatisée et culpabilisée par
les horreurs du totalitarisme nazi et le colonialisme – était « mûre » pour
devenir à la fois un refuge et une terre de mission pour les Frères. C’est ainsi
que les Frères égyptiens et Saïd Ramadan ont implanté, outre-Rhin chez nos
voisins helvétiques, les plus anciennes organisations islamiques européennes :
la Communauté islamique d’Allemagne (Islamische Gemeinschaft
18
Deutschland (IGD)) , qu’il dirigera jusqu’en 1968, avant d’être évincé par
son partenaire, Ghaleb Hammit ; le Centre islamique de Munich ; le Centre
islamique de Genève (1961), et même le centre islamique de Londres, en
partenariat avec des musulmans indo-pakistanais. Saïd Ramadan obtint pour
cela du prince saoudien Fayçal un soutien financier.
Suivant le cahier des charges missionnaires légué par son beau-père, Saïd
voyait à juste titre dans la Suisse neutre – en pleine Mittle Europa – la base
arrière géopolitique et financière idéale des Ikhwan sur le Vieux Continent.
Situé tout près du lac Léman, le Centre islamique de Genève qu’il créa à la fin
19
des années 1950, cofinancé par Riyad , est ainsi demeuré jusqu’à
aujourd’hui sous la coupe de la dynastie Ramadan.
En 1959, le très multinational Saïd obtint en parallèle de ses activités un
20
doctorat de droit (jurisprudence de la charià ) à l’université de Cologne,
dont la publication eut un fort retentissement sur la mouvance islamiste
mondiale. Son directeur de thèse le trouvait alors « intelligent mais un petit
21
peu fanatique » . En 1964, il établit un nouveau centre frériste à Londres,
autre fief grandissant des Ikhwan . Ironie de l’histoire, alors que son père avait
farouchement combattu l’empire britannique, Saïd Ramadan, comme Tariq
plus récemment, s’offrit le luxe d’enseigner dans la plus prestigieuse des
universités anglaises. En 1973, il participa d’ailleurs à l’établissement du
Conseil islamique européen à Londres. Les Saoudiens lui versaient alors un
salaire 12 000 francs suisses mensuels, puis ils le nommèrent Ambassadeur de
la Ligue islamique mondiale (LIM). Riyad finança enfin Al-Mouslimoun, sa
revue anti-occidentale aux positions antisémites.
L’Europe et l’Occident,
refuges pour les Frères
Les Ikhwan sont représentés dans chaque pays occidental à travers de
grandes associations : l’Union des Organisations Islamiques de France
(UOIF), l’Union des Communautés et Organisations Islamiques d’Italie
(UCOII), Council of American and Islamic Relations (CAIR) aux États-Unis,
la Muslim Association of Canada, etc. En Europe, chaque association
nationale est rattachée à la structure frériste continentale : la Fédération des
Organisations islamiques d’Europe (FOIE), qui regroupe 500 associations
dans 29 pays européens. La FOIE dispose d’une branche jeunesse, le Forum
of European Muslim Youth and Student Organisation (FEMYSO), reconnu
par l’Union européenne et présent dans 40 pays, et elle publie un mensuel en
arabe et en anglais, Al-Arabiyya . Jadis dirigée depuis Londres par Ahmed al-
Rawi, la FOIE est aujourd’hui pilotée par Chakib ben Makhlouf. En 1973, les
Ikhwan participent également à la fondation du Conseil islamique d’Europe.
Ils sont donc présents dans pratiquement toutes les initiatives panislamistes
mondiales et européennes. En 1996, la FOEI a mis sur pied, avec le soutien
74
du Qatar, l’European Trust , ou « Fonds européen », une institution
financière vouée à amasser des fonds pour financer ses différentes activités –
dont l’imposant Institut européen des sciences humaines de Saint-Léger-de-
Fougeret (que nous évoquerons plus loin) –, l’Association des écoles
75
musulmanes en Europe, puis son magazine de luxe, Al Europiya . Toujours
en 1996, la FOIE a établi en coopération avec l’Assemblée Mondiale de la
Jeunesse islamique (WAMY ), le Forum de la jeunesse musulmane
européenne et des organisations étudiantes. D’abord dirigé par Ibrahim al-
Zayat, ancien chef de la Communauté Islamique d’Allemagne (2002-2010) et
très haut dirigeant des Frères au niveau européen (stratégiquement installé à
Bruxelles), ce Forum se veut « la voix de la jeunesse musulmane en Europe
». Aujourd’hui, il supervise un réseau de trente-sept organisations membres et
entretient des relations avec le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et
76
les Nations-Unies .
En France, la structure locale des Frères musulmans, l’UOIF, devenue en
2017 Musulmans de France (MF), est l’organisation la plus importante et la
plus active de La Confrérie en Europe. Nous reviendrons plus loin en détails
sur le cas français.
Extraits de la stratégie
de l’Action Islamique culturelle
Contexte général
(…) Si « l’alignement culturel » menace sérieusement les peuples
musulmans dans leurs propres pays par l’effet de la mondialisation
de la communication, que pourrait-on dire du sort qui attendrait les
enfants des communautés et minorités musulmanes établies dans les
pays non musulmans où les nouvelles générations naissent,
grandissent et suivent leur éducation et leur formation dans des
établissements qui n’ont pas été conçus pour eux initialement ? (…).
(…) la préservation de cette identité exige dès maintenant une
éducation islamique appropriée et saine, des programmes
judicieusement élaborés ayant pour objet la conscientisation, la
culturation, l’orientation, la protection sociale, suivant la lettre et
l’esprit de l’Islam (…).
Sur l’enseignement
(…) Le bilan de la scolarisation des enfants des communautés
musulmanes dans les écoles occidentales ne répond ni aux attentes
des occidentaux qui aspiraient à l’effacement de la personnalité de
ces enfants et à l’aliénation de leur identité pour les intégrer
négativement dans le modèle occidental, ni aux attentes des parents
qui aspiraient à tirer profit de l’accès de leurs enfants (…).
Sur les programmes scolaires à caractère laïque
(…) Certains problèmes dont souffrent les enfants d’immigrés
musulmans dans les pays occidentaux sont en bonne partie dus aux
programmes scolaires qui sont destinés aux musulmans et aux
occidentaux de manière égale et qui ont essentiellement un caractère
laïque. En effet, il est difficile pour un enfant qui a reçu une
éducation occidentale laïque de s’en départir, tant il en a été
imprégné. De fait, ces enfants et jeunes musulmans se voient
inculquer les valeurs occidentales et ancrer le modèle de pensée et
les coutumes locales et ne reçoivent aucun enseignement de la langue
maternelle. Les expériences réalisées dans ce sens sont très limitées
dans le temps et l’espace (…)
Le problème de l’échec scolaire
L’inadaptation scolaire est rédhibitoire chez les enfants des
milieux d’immigrés musulmans en Europe, en raison de l’incapacité
des écoles locales à se doter de structures nécessaires pour l’accueil
de ces enfants d’une part, et de procéder à des amendements de leurs
systèmes pédagogiques, de leurs programmes pour être en harmonie
avec la réalité des enfants d’immigrés (…)
(…) Approvisionner les bibliothèques des mosquées et des centres
culturels islamiques, qui se trouvent dans les différents pays non
musulmans, en livres spécialisés dans les diverses disciplines
islamiques et dans les domaines d’action (…).
Les principes du plan d’information :
1. Se conformer aux préceptes de l’islam dans toutes les opérations
informatives et de communication.
2. Garantie de la liberté d’information nécessaire pour tous dans le
cadre de la charia islamique et en application du code qui régit le
domaine.
3. Garantie de la couverture information pour toutes les
communautés musulmanes en dehors du Monde islamique par
l’utilisation des moyens les plus modernes et les plus adéquats pour
chaque catégorie.
4. Les menus d’information doivent couvrir tous les aspects de
l’information et l’activité informative doit s’étendre à toutes les
fonctions informatives.
5. Nécessité de coordination entre les différents plan d’information
afin d’éviter la répétition ou la contradiction et garantir la
complémentarité (…).
« L’université » de Château-Chinon :
des Imams fréristes pour la France et
l’Europe
Il est utile de revenir plus en détail sur l’histoire de la fondation de
l’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH), basé à Château-Chinon et
longtemps présidé par Al- Qardaoui, car elle en dit long sur la galaxie frériste.
C’est en fait la branche française des Frères qui fut l’initiatrice directe de
l’ouverture, en 1990 de l’IESH, aujourd’hui piloté par la structure européenne
des Ikhwan mais siégeant toujours à Saint-Léger-de-Fougeret, près de
Château-Chinon. L’IESH, qui forme les imams européens à l’idéologie
« fréro-salafiste », a été concrètement fondé par des personnalités proches du
noyau dur de La Confrérie, comme Ahmed Jaballah, Zuhair Mahmoud,
Qardaoui, membre de son conseil scientifique, sans oublier Faysal Mawlawi,
le guide spirituel historique de l’UOIF et l’un de ses fréquents visiteurs et
conférenciers.
En collaboration avec les monarchies sunnites du Golfe, cet institut, forme
une dizaine d’imams et accueille annuellement 250 étudiants, lesquels suivent
des cours de coran et d’arabe dans le cadre bucolique morvandiau. Également
appelé « Faculté Européenne d’Études Islamiques de la Nièvre , le centre
aurait déjà formé entre 1990 et 2004 plus de trois cents imams. Il est relié au
Conseil Mondial des Mosquées d’ Arabie saoudite ainsi qu’à l’Institut
Islamique pour la formation des prédicateurs et imams en Europe, qui siège
127
également dans la capitale belge . Le site internet de l’IESH publie enfin
les fatwas du Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche. Ayant ouvert
ses portes en 1990, ce centre de théologie, d’apprentissage du coran et de
formation d’imams dispose d’un site internet très actif sur lequel on peut
128
trouver son historique dont voici quelques lignes ci-dessous :
L’Institut d’enseignement de Théologie Musulmane faisait son
chemin dans l’esprit de plusieurs responsables au sein de la
communauté musulmane de France et d’Europe dès les années 80.
C’était le résultat d’une évolution de la communauté Musulmane
européenne, devenue sédentaire en occident. Les dirigeants de
l’Union des Organisations Islamiques d’Europe (U.O.I.E.) étaient
persuadés qu’il était devenu nécessaire de donner à l’islam des
structures stables répondant aux besoins des musulmans tout en
tenant compte des spécificités et de la réalité environnante. En effet,
la formation de cadres musulmans ayant à la fois une qualification
scientifique théologique et une bonne assimilation de la réalité
occidentale, représente le moyen le plus efficace pour une intégration
positive des musulmans dans les sociétés européennes.
C’est dans ce cadre, que l’Union des Organisation Islamiques de
France (U.O.I.F.), représentant de l’U.O.I.E en France, en association
avec des penseurs, des chercheurs, des théologiens…, a pris
l’initiative de créer en 1990 une association régie par la loi 1901
nommée « Institut Européen des Sciences Humaines » (IESH). L’idée
fut accueillie avec grand enthousiasme dans le monde musulman. Des
fonds furent rassemblés et un vaste domaine de 110 000 mètres carrés
fut acquis. L’endroit était utilisé jusque-là pour des colonies de
vacances et se prêtait donc à l’accueil d’une collectivité. Les plus
grands savants du monde musulman rejoignirent le conseil
scientifique de l’IESH. Ces savants se mirent au travail pour définir le
programme d’études. L’IESH fut inaugurée en 1992.
La première promotion qui rejoignit l’Institut en 1992 comptait 12
étudiants. Sheikh Youssouf Al- Qardaoui se déplaça pour remettre les
diplômes Conseil et Fatwa
Le Conseil Européen de la fatwa et des Recherches (CEFR) sera
notre référant dans ce domaine. Voir le site e-cfr.org
Il est composé d’éminents savants parmi eux : Le Cheikh Youssef
Al-Qardaoui (Président du conseil)
Le Conseil Européen de la fatwa et des Recherches (CEFR) sera
notre référant dans ce domaine. Voir le site e-cfr.org
Il est composé d’éminents savants parmi eux : Le Cheikh Youssef
Al Qardaoui (Président du conseil)
Il est, selon son site, titulaire d’un compte bancaire postal à Dijon, qui sert au
dépôt et au transit de fonds, comme le stipule le texte ci-dessous.
129
Les virements à l’IESH sont à transférer sur le compte CCP Dijon : IBAN
FR63 20041 01004 0537901N025 17
BIC : PSSTFRPPDIJ
Spécifier DONS, ZAKAT AL MAL, etc.
Résumons ainsi la situation : l’UOIF et la FOIE, représentation de La
Confrérie égyptienne en France et sur le vieux continent, ont contribué dans
les années 1990 à mettre en place un institut, l’IESH, qui se vante, sur son
site, d’avoir partie liée avec le fanatique Youssouf al-Qardaoui. Ce site
indique officiellement qu’une banque française établie à Dijon a accepté de
lui ouvrir un compte sur lequel il peut déposer du cash provenant de dons pas
toujours simples à tracer… Tout cela au vu et au su des autorités françaises.
Car ce fut sous la présidence de François Mitterrand, et en particulier sur
demande insistante de son épouse Danièle, que fut ouvert ce centre sur sa
terre d’élection : la Nièvre, avec une faveur d’octroi d’un terrain pour un
franc symbolique.
L’IESH dispose aujourd’hui de deux antennes, à Paris et à Strasbourg,
ouvertes respectivement en 1999 et 2008. Fayçal Malawi, l’un de ses
cofondateurs – disparu en 2009 – particulièrement radical et proche de
Qardaoui, était secrétaire général de la Jama’a al islamiya, antenne libanaise
de l’organisation frériste (voir chapitre II ). Mahmood Zuhair, son directeur,
un irakien d’origine qui enseigne la tradition prophétique ( ahadith ), a quant
à lui été sous surveillance des services de renseignement en raison de ses liens
avec le Qatar. Un ancien cadre des services de la Direction de la Surveillance
130
du Territoire (DST) nous a ainsi expliqué : « nous avons établi des notes
concernant certains jeunes ayant transité par l’IESH, qui ont rejoint la
Bosnie, le Pakistan puis l’Afghanistan à la fin des années 90 pour y faire le
Jihad. Mais c’était impossible de se faire entendre par notre hiérarchie. Il y
avait un blocus total sur tout ce qui concernait l’IESH, alors que nous
savions, simplement par la présence de Qardawi, qu’il était lié à la nébuleuse
islamiste (…) Ce ne sont pas les notes blanches qui ont manqué sur cet
institut et les gens qui le fréquentaient, mais rien n’y a fait, il est toujours en
place (…) ». On se demande comment il est possible que, depuis, rien n’ait
été fait pour dissoudre cette association, qui gênerait des élus locaux selon nos
sources. L’agent poursuit : « Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre
ce qui se passe. D’une part, il y a le Qatar qui protège les Frères musulmans
et fait du chantage aux contrats commerciaux. Ça implique implicitement que
si la France ferme ou interdit ces associations, ils arrêteront de commander
des avions ou d’ouvrir leurs chantiers de construction aux sociétés
françaises. D’autre part, il y a un cynisme sans limite de certains élus, maires
ou députés, qui font de l’électoralisme en se montrant complaisants avec ces
associations. Sans parler de la prise d’otage à l’islamophobie, qui leur fait
peur (…)». Toujours dans la ligne de mire des services de renseignement,
l’IESH est en réalité – avec ses succursales – un véritable carrefour de
rencontres, qui multiplie les journées portes ouvertes, délivre des certificats
de finance islamique, des formations pour devenir aumônier et fait même de
131
la formation à distance . En quelques années, il est devenu l’une des
plateformes de l’enseignement théologique des Ikhwan en France et en
Europe, qui répond pleinement aux objectifs de stratégie d’influence des
132
Frères musulmans et de la fondation caritative Qatar Charity Organisation
(voir infra chapitre IV). `
Infiltration de l’enseignement et des milieux
universitaires et politiques
Au début des années 2000, on ne comptait qu’une école privée musulmane
en France. En 2015, il y en a 40 sous contrôle des Frères et l’on en prévoit
une cinquantaine d’ici quelques années. Dans son ouvrage Pourquoi j’ai
133
quitté les Frères musulmans, retour éclairé vers un islam apolitique ,
Mohamed Louizi, ancien membre de La Confrérie et ex-président des
Étudiants musulmans de France, qui fut employé du Lycée frériste Averroès,
affirme que « les Frères musulmans s’emploient depuis le début des années
1980, sur le vieux continent à acquérir divers « territoires » privés pour
inscrire, dans la durée, leur récit islamiste comme élément du récit national
de chaque pays de l’Europe. Cette opération s’appelle le « Tawtine » * ». Le
terme tawtine désigne en fait le modus operandi des Ikhwan en Europe
visant à infiltrer les sociétés par étapes progressives, notamment via la
construction de mosquées-cathédrales, les acquisitions immobilières, les
constructions d’établissements scolaires privés ou de centres culturels
islamiques. Sans l’objectif territorialiste du « Tawtine », explique Louizi,
l’objectif final du Tamkine visant à instaurer la loi d’Allah sur terre ne peut
134
être mené efficacement . L’auteur relate par exemple que, dans un autre
document en langue arabe destiné aux riches donateurs des pays du Golfe,
l’équipe de gestion du Lycée Averroès précise un des objectifs non avoués :
« former et préparer une élite, choisie parmi les enfants de la communauté
musulmane, pour qu’elle puisse occuper des postes sensibles au sein de la
société française comme : l’ordre des avocats, l’enseignement supérieur, la
médecine, les médias (…). En vue des prochaines élections présidentielles,
parlementaires et municipales, il va falloir sélectionner et préparer une élite
qui s’occupera de l’action politique. Il faudrait intégrer les partis politiques
135
pour les influencer de l’intérieur » ! Dans ce lycée comme dans d’autres
structures de l’UOIF, les jeunes initiés apprennent le chant-slogan de La
Confrérie : « Allah est notre ultime but. Le Messager est notre exemple et
guide. Le Coran est notre constitution. Le jihad est notre voie. Mourir dans le
sentier d’Allah est notre plus grand espoir ». Soufiane Zitouni, lui aussi ex-
enseignant démissionnaire du Lycée Averroès, a raconté dans un ouvrage très
136
documenté les pressions qu’il a subies de la part des dirigeants du lycée et
d’autres Frères musulmans et islamistes suite à sa tribune dans Libération
137
condamnant les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher . Ce
professeur de philosophie affirme avoir reçu des « avertissements de ses
collègues », dont certains ont même décroché son texte affiché en salle des
professeurs. Il affirme que ceci lui attira les foudres de ses élèves, imprégnés
de préjugés antisémites et de théories du complot. Il dénonce également
l’hypocrisie des Ikhwan qui donnent des noms prestigieux – comme
Averroès – à des lycées ou centres islamiques, ceci afin de donner une image
« éclairée » dans une logique de takiya , alors que leur idéologie condamne
les philosophes musulmans rationnalistes et éclairés comme Averroès, dont
d’ailleurs aucun ouvrage ne serait présenté aux élèves du Lycée Averroès ou
ailleurs dans les structures des Frères. Après sa démission du Lycée Averroès,
Zitouni a confessé avoir « ouvert les yeux » : « J’ai fini par comprendre au
bout de cinq mois éprouvants dans cet établissement musulman sous contrat
avec l’État français (mon véritable employeur en tant que professeur certifié),
que les responsables de ce lycée jouent un double jeu avec notre République
laïque : d’un côté montrer patte blanche dans les médias pour bénéficier
d’une bonne image dans l’opinion publique et ainsi continuer à profiter des
gros avantages de son contrat avec l’État, et d’un autre côté, diffuser de
manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre
que l’islamisme, c’est-à-dire, un mélange malsain et dangereux de religion et
138
de politique. »
En milieu universitaire, l’infiltration des Ikhwan est déjà ancienne à
Oxford, où Tariq Ramadan a pu devenir professeur grâce au financement en
sa faveur d’une chaire islamique par le Qatar. On peut citer également
l’Université de Fribourg, en Suisse, dont le petit-fils de Hassan al-Banna et
des professeurs pro-Frères ont fait un temps un bastion. Tariq y a été chargé
de cours entre 1997 et 2004. En France, l’université Paris-VIII est une
université refuge pour les Ikhwan depuis longtemps, grâce à une alliance
rouge-verte déjà ancienne. Le CNRS est lui-même producteur depuis des
années de chercheurs ouvertement favorables aux Ikhwan , comme Vincent
Geisser ou François Burgat (voir chapitre VII). Cette présence se manifeste
aussi par des colloques universitaires. En mai 2017, par exemple, l’École
Supérieure du Professorat et de l’Éducation de l’académie de Créteil organisa
un colloque intitulé « Penser l’intersectionnalité dans les recherches en
éducation », animé par des adeptes des thèses néo-racialistes et pro-fréristes
des indigénistes. Certains thèmes abordés avaient pour titre « L’institution
scolaire au risque de l’islamophobie », ou encore « Comment l’institution
scolaire fabrique le “ problème musulman” ». En s’alliant avec des islamistes,
notamment l’EMF, la branche étudiante des Frères, et en choisissant une
étudiante vêtue de l’uniforme des Frères musulmans, le syndicat étudiant de
gauche UNEF a clairement rejoint ce mouvement de fond. La chercheuse
suisso-tunisienne Saïda Keller-Messahli, essayiste et journaliste (fondatrice
du Forum pour un islam progressiste), qui a reçu le Prix suisse des droits de
l’homme 2016, le confirme : « Dans les grandes universités, il existe des
organisations de l’association des étudiants musulmans. De là partent
d’autres branches du monde universitaire : l’idée est notamment de noyauter
la recherche et les études islamiques comme cela est le cas au CSIS de
Fribourg, le centre suisse de la société islamique fondé par des citoyens
allemands, mais aussi comme on le voit avec des centres de formation en
France, en Angleterre ou en Allemagne. Le Qatar cofinance maints centres
comme le Conseil européen des fatwas et de la recherche ou l’Union
internationale des érudits musulmans, structures qui utilisent leurs réseaux de
mosquées et d’imams aumôniers qui visitent les prisons, les hôpitaux les
écoles publiques pour y assurer des cours de religion ».
Sur le plan politique, les Frères incitent les musulmans d’Europe à «
prendre part à la vie politique, économique et sociale » du pays dans lequel
ils vivent, apparaissant ainsi comme des bons citoyens : Hani Ramadan parle
de ce fait « d’intégration positive ». Toutefois, ils ne privilégient pas encore
la création de partis politiques islamistes, qu’ils appuient parfois, mais
auxquels ils préfèrent l’infiltration dans des partis aux idéologies « impies »
mais bien « disposés » à l’égard du processus d’islamisation et d’immigration
incontrôlée. En France, les Frères du Collectif des musulmans de France
139
(CMF) d’Abdelaziz Chambi, tout comme l’UOIF, le CCIF ou les réseaux
de Tariq et Hani Ramadan, qui se posent en défenseur des « intérêts des
musulmans de l’Hexagone », appellent régulièrement à voter dans l’intérêt de
la Oumma et des Frères, c’est-à-dire non pas pour les partis (droitistes) qui
partagent des thèses les plus réactionnaires, pro-famille, anti-avortement, anti-
mariage homosexuel, et conservatrices – pourtant sociétalement plus proches
de celles des Ikhwan et des islamistes en général – mais en faveur des partis
de gauche plus ouverts à l’islamisme et à l’immigration de masse. C’est ainsi
qu’en 1995, déjà, au congrès du Bourget, le prédicateur de l’UOIF, Hassan
Iqioussen, appela officiellement à voter pour Lionel Jospin à l’élection
présidentielle, ce que l’UOIF reproduira systématiquement depuis lors à
chaque élection, même face à Nicolas Sarkozy qui fut pourtant l’homme
politique (de droite) qui donna la plus large représentation aux Frères
musulmans au sein du CFCM. En 2007, à l’occasion de l’élection
présidentielle, les Frères musulmans du CMF appelèrent à voter en faveur de
José Bové et ils se rapprochèrent, comme Tariq Ramadan, des mouvements
d’extrême gauche et « altermondialistes », dans une logique tiers-mondiste,
pro-palestinienne et anti-occidentale (voir chapitre VII). En 2007, en 2012 et
en 2017, les Frères ont systématiquement appelé à voter en faveur du PS ou
d’En Marche, non seulement face au danger du RN, mais aussi face à celui
incarné par la droite sarkozyste et gaulliste, jugée moins ouverte en matière
d’immigration, de voile islamique, de cantines halal et de communautarisme
islamique. De la même manière, en Grande-Bretagne, cette stratégie
d’alliance cynique avec une gauche pourtant pro-LGBT et athée, est
appliquée à la lettre : la Muslim Assembly of Britain (MAB) encourage
systématiquement les musulmans britanniques à voter en faveur des
travaillistes pro-palestiniens (comme l’ex-maire de Londres Ken Livingstone
ou Jeremy Corbin), du parti néo-trotskiste pro-islamiste Respect, ou des
Verts. En Suède, les Frères sont d’ailleurs parvenus à faire nommer de 2014 à
2016 un ministre, Mehmet Güner Keplan, d’origine turque et membre du parti
des Verts, en charge du Logement et du Développement urbain. Celui-ci a
toutefois dû démissionner en raison de son « extrémisme islamiste ».
L’islam de France,
otage des Frères musulmans ?
La volonté politique d’organiser l’islam en France remonte déjà aux
décennies 1980-1990. Elle a abouti à la création, en 2003, par Nicolas
Sarkozy, du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). L’ex-ministre de
l’Intérieur et du Culte d’alors avait pris acte, de façon assez cynique, du fait
que les plus prompts à s’investir dans cette entreprise d’islam de France
étaient – certes en concurrence avec la mosquée de Paris et les pôles
marocain, turcs et tablighis – les personnalités et structures fréristes.
Grâce à cette capacité à s’adapter et à jouer sur plusieurs tableaux, les
Frères musulmans français avaient bénéficié d’un procédé de vote voulu par
Nicolas Sarkozy favorisant les mosquées ayant les plus grandes superficies,
souvent fréristes, et ils avaient été les premiers dirigeants du CFCM. Ils sont
aujourd’hui partie prenante des trois projets ambitionnant de contribuer à
organiser le nouvel « islam de France », encouragé par Emmanuel Macron :
183
1/ Le projet porté par Hakim al-Karoui , l’ex-banquier d’affaires proche
du président et de l’Institut Montaigne, qui a réalisé pour ce dernier trois
rapports sur la réorganisation de l’islam en France et qui préconise, dans « La
Fabrique de l’islamisme » (2018), la création de l’Association des Musulmans
pour l’Islam de France (AMIF), qu’il aurait créée avec l’appui officieux de
l’Élysée.
2/ Le projet du CFCM, qui a récemment créé l’Association pour le
Financement et le Soutien du Culte Musulman (AFSCM).
3/ Le projet de Marwan Muhammad : L.E.S. Musulmans, qui, à l’issue
d’une « consultation des musulmans », a créé cette nouvelle structure,
également nommée « plateforme nationale de coopération des communautés
musulmanes ». Celle-ci regrouperait 160 associations et mosquées.
D’après Amar Dib, analyste, entrepreneur et intellectuel lyonnais, grand
acteur et observateur de l’islam de France depuis des années, conseiller du
recteur Dalil Boubakeur et adepte d’un islam français ouvert et loyal envers
les valeurs de la République et de l’Occident, « le CFCM et les autres pôles
de l’islam de France se sont sentis obligés de lancer à la va-vite des
initiatives pour ne pas en laisser le monopole à El-Karoui. En fait, l’AMIF,
les Musulmans de France, leurs alliés turcs, Marwan Mohammad et les
Marocains, ont tous un projet, les Turcs étant en ce moment les plus actifs
autour du halal et de l’appel aux musulmans turcs de France à investir
massivement le champ religieux et politique. (…) ». Mais à la fin du compte,
poursuit-il, « ces différents courants de l’islam de France – endogènes
comme ceux pilotés par des puissances étrangères (Turcs, Marocains, etc.) –
finiront par être obligés de trouver un relatif consensus, en mixant les
initiatives, et une direction collégiale finira par intégrer tout le monde à
travers une ‘neutralisation réciproque’, le président Macron étant à mon avis
capable de susciter cela ».
À propos des Frères musulmans, dont les multiples de Grandes mosquées
et lycées musulmans font couler de l’encre depuis des mois, l’honorable
expert estime ainsi qu’il y a « trop de projets de mosquées, de centres
islamiques et de lycées financés par l’étranger avec à leurs têtes des imams
qui n’ont aucune formation, malgré leur connaissance par cœur du Coran
(…). Il est donc urgent de bien les former avant de construire de nouvelles
mosquées, ou encore des écoles dans lesquelles l’enseignement est souvent
rétrograde, avec des filles voilées dès l’âge de 5 ans… Nous devons rester
vigilants, car je pense que de nombreux projets nous échappent ainsi même
parfois qu’aux services de renseignements qui ne peuvent pas voir tout. On
observe en effet sur le terrain une rupture inquiétante entre des pseudo-
leaders de l’islam en France, des prêcheurs obscurantistes qui par exemple
déclarent la fête de Saint Valentin anti-islamique ou interdisent les sapins de
Noël en déclarant « apostats » les musulmans qui s’y adonneraient (…).
Quant à Ahmed Ogras, dont le mandat est arrivé à échéance durant l’été
2019, il ne fait plus l’unanimité, même si les Turcs demeurent importants. »
À propos du projet de Marwan Mohamed, des Frères musulmans, officiels
ou officieux, ou encore de personnalités comme Tareq Oubrou, sur lequel
nous reviendrons plus tard, il est intéressant de recueillir l’avis éclairé du
conseiller personnel du recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur,
Amar Dib, par ailleurs consultant, sociologue et ancien travailleur social. Il
nous explique que chacun doit avoir un discours clair, et que « des
personnalités en vue qui ont été des piliers et même des têtes pensantes de
l’UOIF pendant 15 ans [donc des Frères-musulmans en France, ndlr] et qui
demeurent des cadres actifs et des références de MF, ne peuvent pas d’un
coup prétendre être étrangers à cette mouvance en changeant le discours
mais pas le fond doctrinal. Quand on ne bouge pas sur le voile, présenté
comme obligatoire pour les femmes, on doit à un moment ou à un autre dire
d’où l’on parle et choisir son camp. Il importe que les futurs promoteurs de
projets pour l’islam de France soient transparents sur leurs idéologies (…). Il
faut faire attention au double discours. Cela est valable pour tout le monde, y
compris ceux qui, à l’opposé, sont réellement adeptes d’un islam ouvert,
privatisé et français, mais qui par opportunisme, vont s’adresser à des pays
étrangers du Golfe, très rigoristes. Je rappellerai que si la question des fonds
est incontournable, d’autres expériences dans le passé allaient dans le bon
sens, lorsque le projet de Fondation de l’islam de France de Dominique de
Villepin avait vocation à s’adresser non pas à des puissances du Golfe, mais
à des entreprises telles Dassault, ce qui me semble plus acceptable et plus
« français » . »
Mohamed Bajrafil
Imam d’Ivry-sur-Seine d’origine comorienne, le médiatique Bajrafil est
185
l’auteur de la Lettre à un jeune musulman . À l’instar de Ramadan, il est
souvent présenté comme un spécialiste loué pour son combat en faveur d’un
« islam républicain ». En réalité, Bajrafil est membre du « Conseil
Théologique des Musulmans de France », composé de prédicateurs favorables
aux Frères, et dont le vice-président et co-fondateur n’est autre que l’islamiste
radical et prédicateur de renom Mohamed Najah. Bajrafil a d’ailleurs été
formé à l’école de Safwat Hijazi et Youssouf al- Qardaoui, qu’il présente dans
ses déclarations comme « ses références » (cf. son site officiel). Dans son
186
livre Islam de France an I , Bajrafil qualifie de « livre de référence du
droit musulman dans la gestion du pouvoir » (p. 37) l’ouvrage Les Statuts
gouvernementaux d’Al- Mawardi (972-1058), référence majeure de
l’islamisme radical dont le « traité de droit » a pour objectif de guider les
musulmans vers le « Califat idéal ». Parmi les dispositions chères à Mawardi,
jamais dénoncées par Barjafil, figurent l’interdiction d’édifier des églises en
terre d’islam et les mesures discriminatoires chariatiques contre les chrétiens
et les infidèles ( dhimmitude ). Voici deux des passages édifiants du traité de
Mawardi : « ils ne peuvent élever en pays d’islam de nouvelles synagogues
ou églises, qui sont, le cas échéant démolies à leur détriment » ; « on doit
combattre ceux qui, après y avoir été invités, se refusent à embrasser l’islam,
jusqu’à ce qu’ils se convertissent ou deviennent tributaires » . Bajrafil loue
également les mérites du « grand juriste musulman » Ibn Qayyim al-Jaziyya
187
, l’auteur d’un traité intitulé Le Statut des tributaires (Akâm ahl al
dhimma), qui invite à dominer les chrétiens et leur interdit de sonner les
cloches ou d’exhiber des croix. Bajrafil vante également Youssef al-Qardaoui,
qualifié d’homme « respectable », car « il a fini ses études de doctorat en
1979 quand j’étais encore en couches. Je n’ai pas à me moquer de lui ». En
2012, il déclare d’ailleurs que « c’est un humaniste convaincu avec lequel on
peut être d’accord ou ne pas être d’accord ». À l’instar d’autres
« réformistes », Bajrafil n’a jamais dénoncé l’idéologie totalitaire des Ikhwan
, encore moins les nombreuses références du Coran, des ahadith , de la Sira ,
de la Charià et du Fiqh qui invitent à tuer, soumettre, humilier ou assujettir
les non-musulmans « apostats » ou insoumis. Enfin, concernant Tariq
Ramadan, Bajrafil ne l’a jamais désavoué, disant de lui : « au moins il a
travaillé, il a fait réfléchir sa tête, il a sorti de sa tête ce qu’il croit être bon
pour sa communauté (…) Pourquoi faire des mises en garde contre Tariq
Ramadan ? » . Rappelons en outre que cette figure du « nouvel islam
modéré national » a organisé dans sa mosquée d’Ivry des « Weekends du
ramadan » en juin 2018, avec la participation de Noureddine Aoussat, soutien
inconditionnel des Frères égyptiens, qui affirma lors d’une conférence chez
l’imam Khattabi de Montpellier : « C’est Allah qui a envoyé son Messager,
avec la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe, qu’elle prenne le dessus
sur tout, même si les polythéistes et les Mécréants voudraient autre chose,
188
voudraient l’arrêter, ils ne pourront pas le faire » . Sur son site officiel,
Bajrafil cite deux théoriciens du « jihad offensif » : Al- Bouti, qualifié d’une
de ses « plus grandes rencontres », et le Cheikh Abu Bakr al-Jazaïri, qu’il a
eu lui aussi « l’honneur » de rencontrer. Al-Jazairi affirme par exemple, dans
La Doctrine du croyant , que « l’Europe connaîtra un jour le pire malheur, et
endurera la pire agonie pour ses crimes contre l’Islam, la religion d’Allah
qui est aussi la sienne, car elle ne peut en avoir d’autres. Pour ce qui lui
arrivera elle ne devra s’en prendre qu’à elle-même car Allah n’est pas
189
injuste » . Malgré tout cela, les médias présentent le Conseil théologique
de Mohamed Najah et Bajrafil comme un outil de réflexion au service d’un «
islam modéré » . On se demande à quel genre de « modération » on a affaire
quand on se souvient que Barjafil a condamné (vidéo à l’appui) la foi
« hérétique » des Ahmadiyya, une secte musulmane soufie.
Tareq Oubrou
L’actuel imam de la mosquée Al-Houda de Bordeaux (qui se fait appeler
« Grand Imam de Bordeaux »), membre de l’UOIF pendant 35 ans – il l’a
quittée en mai 2018 – développe lui aussi un discours républicain, prône une
« faible visibilité des musulmans » et diffuse l’idée de « charià de minorité ».
À travers le concept ambigu, typiquement frériste, d’une « charià
intégratrice qui ne se pose pas en rupture », Tareq Oubrou affirme que la
charià pourrait s’appliquer en plusieurs domaines aux musulmans dès lors
que celle-ci aurait été dépouillée de son caractère hégémonique conditionné à
son statut majoritaire. Il est notamment l’auteur de le la tribune des «
30 imams indignés prêts à nous mettre au service de notre pays » qui avait
été publiée dans Le Monde et dénonçait le terrorisme et l’antisémitisme en
France, en réponse au « Manifeste contre l’antisémitisme » (sous-entendu
190
islamique) publié par 300 personnalités et rédigé par Philippe Val, ancien
directeur de Charlie Hebdo . Bien que se défendant de répondre aux 300 qui
demandaient que les « versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment
des Juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les
autorités théologiques » , Oubrou a riposté dans une contre-tribune co-signée
191
par d’autres figures musulmanes , en niant la réalité : « Je ne sais pas dans
quelle langue ils ont lu le texte coranique . Il n’y a pas d’appel au meurtre, ni
à l’époque du Prophète, ni aujourd’hui. Il faudrait changer les lunettes et
l’esprit et la perception qu’on a du texte. L’Islam appelle à la paix et ce
combat, mené par le Prophète, est pour asseoir la paix, pour que chacun
choisisse la religion qu’il entend ».
Mais revenons aux propos les plus explicites de celui qui critique
l’idéologie néo-califale de Daech et vante dans le même temps le projet
suprémaciste califal dans une vidéo récemment exhumée : « Le Califat est
déclaré aboli par Atatürk (…) un Juif d’origine et qui s’est déguisé en
musulman…(…). Le Califat est une obligation, et la réunion des musulmans
autour de ce Calife est une obligation, et tant que les Musulmans ne sont pas
réunis autour du Califat, ils sont des pécheurs, sauf ceux qui œuvrent pour
instaurer ce Califat ! […]. La frontière entre deux pays musulmans est une
hérésie méprisable par l’Islam. Les Frères Musulmans ne reconnaissent pas
les frontières entre les peuples musulmans. Ils reconnaissent une communauté
qui doit être réunie autour d’un Califat qui a ses représentants dans ces
différents pays (Wilaya). C’est un gouvernement car la politique est un
élément, une partie de l’Islam. (…) Il dirige la vie par la religion. C’est une
manière de vivre, c’est une conception des choses, c’est un mode vie selon la
volonté d’Allah (…). C’est parce que Allah nous a demandé de construire des
individus musulmans, des familles musulmanes, des sociétés musulmanes, des
états islamiques, un califat islamique qui réunit tous les états islamiques !
C’est parce Allah nous a demandé de faire ça qu’on le fait ! ». Et celui qui
assure aujourd’hui ne pas être un Frère musulman fait l’éloge du fondateur
des Ikhwan : « Hassan El Banna, bien sûr qu’il est dangereux pour
l’Occident (…) ils ont fêté sa mort… ici en Europe toutes les églises ont fait
sonner leurs cloches. Mais l’Imam El Banna était très intelligent, il ne se
manifestait pas, il procédait étape par étape… [.] C’était trop tard pour eux
[…] Il a laissé des générations qui se sont infiltrés dans les sociétés. (…) Bien
192 193
sûr c’est un dang er ! » Interrogé sur RMC par un journaliste qui lui
pose la question suivante : « Considérez-vous toujours Qardaoui et Al-Banna
comme des références ? Vous avez pendant 35 ans été proche des Frères
musulmans avec lesquels vous avez mené des conférences très importantes, et
d’ailleurs dernièrement » , Oubrou répond : « Je ne suis pas un homme de
rupture. Je rencontre les Frères musulmans, les salafistes, les sionistes, les
juifs, les chrétiens de tous bords. Mais ça a été ma famille quand j’avais
19 ans. Ce sont des gens avec lesquels j’ai vécu. L’UOIF, aujourd’hui, c’est
une institution très sécularisée, contrairement à ce qu’on dit. (…). Les Frères
musulmans, c’est un mot qui recouvre des réalités multiples et
complexes (…). Al-Banna c’est un homme de son temps. En 1948, il a voulu
renoncer à l’engagement politique parce qu’il a vu que le politique allait
phagocyter tout son mouvement. Malheureusement, ses disciples ne l’ont pas
194
suivi » . Oubrou prend ensuite la défense d’Al-Banna, reconnaît son
appartenance à l’UOIF, puis loue les pires ennemis de l’islam modéré et
195
réformiste : Al- Ghazali – l’adversaire d’Averroès qui fixa l’orthodoxie
sunnite, bannit le soufisme hétérodoxe et le rationalisme mutazilite puis
196
condamna Averroès et les philosophes – ainsi qu’ Ibn Taimiyya , référence
suprême de tous les Fréro-salafistes. Dans son livre, il explique : « si le
mensonge permet la réconciliation, le mensonge devient alors moral, il
197
devient recommandé, voire obligatoire car il n’est plus mensonger » .
En dépit de cette avancée des Frères ou ex-Frères « modérés » dans
l’hexagone, il semble que depuis quelques années, du fait de la réaction aux
attentats terroristes notamment, le climat général en Occident leur soit moins
favorable. Outre les propos très durs du Premier ministre français Manuel
198
Valls sur le caractère subversif et « islamo-fasciste » de l’idéologie frériste,
même la Grande-Bretagne, d’habitude si « islamistement correcte », semble
avoir pris conscience du danger que constitue l’action de cette organisation en
termes de sécurité et d’intégration des citoyens musulmans issus de
l’immigration. C’est ainsi qu’en avril 2014, le Premier ministre britannique
David Cameron a diligenté une enquête sur les liens des Frères musulmans en
199
Grande-Bretagne avec les mouvances extrémistes et terroristes . Cette
décision a été immédiatement saluée par l’Égypte du Maréchal président
Abdel Fatah Al-Sissi, lui-même en guerre contre l’ Ikhwan . Du coup, les
Frères ont subitement déplacé leur siège de Londres en Autriche, afin
200
d’échapper à l’enquête dont les résultats auraient prouvé les liens avec des
groupes ayant « pour but réel de propager le fondamentalisme en Grande-
201
Bretagne et dans le monde arabe » .
1 . S. Amghar, « Les Frères musulmans en Europe : vers un islamisme de la minorité », in
S. Amghar (dir.), Islamismes d’Occident : états des lieux et perspectives , Paris, Lignes de repères,
2006.
2 . Fayçal Mawlawi, Fiqh Al ‘Ibadat (« La jurisprudence des actes d’adoration »), 2001, Beyrouth.
Mawlawi, (1941-2011), homme politique et religieux libanais, a été vice-président du Conseil
européen pour la Recherche et l’Iftaa, et secrétaire général de la Jamaà islamiyya, parti islamiste
libanais financé par le banquier suisse nazi François Genoud.
3 . Samir Amghar, « Europe, terre d’influence des Frères musulmans », Politique étrangère , été
2009, pp 377 à 388.
o
4 . Tareq Oubrou, « Introduction théorique à la charia de la minorité », Islam de France, n 2,
p. 199.
5 . Youssef Al-Qardaoui, Fi Fiqh al-Aqaliyyat al-Muslima : Hayat al-Muslimin Wasat al-
Mujtama’at al-Ukhra (« La jurisprudence de la minorité musulmane : l’attitude modérée du
musulman dans une autre société »), Le Caire, Dar al-shuruq, 2001, p. 57.
6 . T. Jabir al-Alwani, Introduction au statut des minorités. Vers un fiqh des minorités musulmanes
en Occident, Paris, IIIT France, 2007.
7 . Soage, « Sheikh Youssef Al-Qardaoui », p. 567.
8 . Ibid.
9 . Valentina Colombo, « Vietato in Nome Di Allah. Censura E Violenza dell’Islam Europeo »,
l’Occidentale, 25 mai 2010.
10 . « Gulf Officials Blast Sheikh Yousuf Al-Qardaoui ».
11 . « Al-Qardaoui Speaks In Favor of Suicide Operations at an Islamic Conference in Sweden »,
MEMRI, 24 July 2003, https://www.memri.org/reports/al-qaradhawi-speaks-favor-suicide-
operations-islamic-conference-sweden .
12 . Fiametta Vener, « Youssef Al Qardaoui recherché par Interpol ? La riposte contre les Frères
viendra du monde des « anciens musulmans » méprisés par Qardaoui, et pas forcément de la
manière la plus démocratique », Huffington Post, 8 décembre 2014.
https://www.huffingtonpost.fr/fiammetta-venner/qui-est-youssef-al-qarada_b_6286738.html .
13 . Marc Lynch, « Qaradawi’s Revisions », Foreign Policy, 9 July 2009,
https://foreignpolicy.com/2009/07/09/qaradawis-revisions/ .
14 . Il décrit ainsi les musulmans en Occident comme du « sel dans l’eau », luttant pour ne pas
perdre leur « identité islamique », in Haji Mohamad, « European Islam and Reform », p. 66.
15 . Haji Mohamad, p. 67.
16 . Haji Mohamad, p. 68-69.
17 . Sheik Yousuf Al-Qaradhawi : « Islam’s “Conquest of Rome” Will Save Europe from Its
Subjugation to Materialism and Promiscuity », MEMRI, 28 July 2007,
https://www.memri.org/tv/sheik-yousuf-al-qaradhawi-islams-conquest-rome-will-save-europe-its-
subjugation-materialism-and . voir aussi Qardaoui on Homosexuals’, YouTube, 27 January 2013.
18 . Fondé par d’anciens transfuges de l’Armée rouge issus des républiques musulmanes d’URSS,
l’IGD devient la branche allemande des Frères.
19 . La Fondation culturelle islamique de Genève (FCIG) fait partie de l’Union des organisations
musulmanes de Genève, présidée par Hani Ramadan. Le consul d’Arabie saoudite à Genève est
membre de droit de la FCIG.
20 . « La Sharî’a. Le droit islamique, son envergure et son équité », Université de Cologne, 1959.
Thèse téléchargeable http://terment.ru/fr2/?
q=La+Shari%27a.+Le+droit+islamique%2C+son+envergure+et+son+%C3%A9quit%C3%A9+-
+Sa%C3%AFd+Ramadan .
21 . Bernard Gensane, « Connaissez-vous le père de Tariq Ramadan ? », Mediapart , février 2018.
22 . Sur Ahmed Huber, voir Pierre Péan, L’extrémiste. François Genoud, de Hitler à Carlos ,
Fayard/Le Livre de Poche, p. 205-208. Sur von Leers, voir
http://www.phdn.org/negation/rassinier/leers.html .
23 . « Swiss Neo-Nazi/Islamist Tied To Muslim Brotherhood Dies At Age 80 », The Global
Muslim Brotherhood Daily Watch , 27 mai 2008.
24 . Après avoir accueilli avec enthousiasme la révolution iranienne de 1978-1979, Huber s’est
rendu en Iran en 1983 et y a approché des responsables qui l’ont chargé de forger une alliance entre
islamistes iraniens et extrême droite européenne contre « les trois grands Satans » : le sionisme, le
marxisme et le mode de vie américain. Martin Beglinger, « Herr Huber », Das Magazin , 2 mai
2004.
25 . Sylvain Besson, « Quand la suisse protégeait l’islam radical au nom de la raison d’État »,
op.cit. Cf aussi, Le Temps , 26 octobre 2004.
26 . Sylvain Besson, Le Temps, 26 octobre 2004.
27 . Sylvain Besson, Idem.
28 . Idem.
29 . En 2017, il est accusé de viol et harcèlement sexuel par plusieurs femmes, ce qui conduit à sa
mise en congé de l’université d’Oxford. En février 2018, il est mis en examen pour « viol sur
personne vulnérable » et placé en détention provisoire en France ; il ne reconnaît que des relations
sexuelles extraconjugales avec les plaignantes. En septembre 2018, il est inculpé en Suisse pour des
faits similaires. Il est libéré et placé en liberté conditionnelle en novembre 2018.
30 . Ian Hamel, « Tariq Ramadan ou la chute d’un nouveau prophète », swissinfo.ch , 7 novembre,
2017.
31 . Il se marie alors, à 24 ans, à Iman, Française bretonne convertie à l’islam – avec laquelle il
aura quatre enfants.
32 . Ariane Bonzon, « Tariq Raadan, une histoire très française », slate.fr, 5 février 2016.
er
33 . Caroline Fourest, « Tariq Ramadan et la censure de Voltaire », 1 février 2007 ; Adrian
Morgan, « Voltaire’s ‘Mahomet’ : Still Controversial After All These Years [Incl.
Tariq Ramadan] », Middle East Forum , 31 août 2010.
34 . « Les Frères musulmans en Suisse Part 2 », European Eye on Radicalisation , 12 juin 2019.
er
35 . Ian Hamel, « Tariq Ramadan et les femmes : 30 ans d’impunité ? », Le Point, 1 février 2018.
36 . Jean Ziegler, « Interpellation betreffend Einreiseverbot nach Frankreich gegen Professor
T.Ramadan », 7 décembre 1995.
37 . Biographie, cf site de Tariq Ramadan.
38 . « Les Frères musulmans en Suisse Part 2 », European Eye on Radicalisation , 12 juin 2019.
39 . Natacha Tatou, « De Genève à Oxford, comment Tariq Ramadan s’est imposé à
l’Université », L’Obs, 7 novembre 2017.
40 . Site internet de l’auteur.
41 . Mathieu Magnaudeix, « Tariq Ramadan, vitrine consentante du Qatar » (5/5), mediapart.fr ,
26 avril 2016.
42 . « Pour obtenir sa thèse, Tariq Ramadan a-t-il menacé le jury et crié au racisme ? », La Libre
Belgique , 10 mars 2018.
43 . Ian Hamel, La vérité sur Tariq Ramadan. Sa famille, ses réseaux, sa stratégie. , Favre, 2007,
pp.216-7.
44 . La thèse est validée par le second jury, composé de Philippe Borgeaud, Bruno Étienne,
Reinhard Schultze, Richard Friedli et Sylvia Naef, et sera publiée chez Bayard, en 1998 sous le
titre : Aux sources du renouveau islamique : d’al-Afghani à Hassan al-Banna : un siècle de
réformisme islamique .
45 . Soutenue et publiée en 1998 sous le titre Aux sources du renouveau islamique : d’al-Afghani à
Hassan al-Banna : un siècle de réformisme islamique .
46 . Sylvain Besson, « Tariq Ramadan, genèse d’une star de l’islam. »
47 . Ian Hamel, « Tariq Ramadan ou la chute d’un nouveau prophète », swissinfo.ch , 7 novembre,
2017.
48 . Stefano Piazza, « I Fratelli Musulmani alla conquista dell’Europa », Panorama, 10 juillet
2019.
49 . Tariq Ramadan, Être musulman européen , études des sources islamiques à la lumière du
contexte européen, Tawhid, Paris, 1999, p. 267 ; voir aussi Tariq Ramadan avec Alain Gresh,
L’Islam en questions , Sindbad-Actes Sud, 2000, pp. 29-34.
50 . Tariq Ramadan, Être musulman européen,… idem , p. 186.
51 . Tariq Ramadan, Être musulman européen , ibid. , p. 277.
52 . Tariq Ramadan, Être musulman européen, ibid., p. 186
er
53 . Stéphane Bussard, « Tariq Ramadan et l’Iran : quels liens » ? Le Temps , 1 février 2010
54 . Mehdi Khalaji ajoute que « le financement de Press TV figure dans le budget de l’État iranien
» et que pour le Guide suprême et le régime des Mollahs en général, la diplomatie publique « est le
principal champ de bataille de l’Iran contre l’Occident. Et la multitude de radios (dans près de
trente langues différentes) et les 2-3 chaînes de TV satellitaires ont pour but d’accroître la
popularité de l’Iran dans le monde . »
55 . Grasset, 2004.
56 . https://www.newyorker.com/magazine/2002/08/05/an-american-terrorist
57 . Tariq Ramadan, Aux sources du renouveau musulman , Bayard, 1998, pp. 26 ; 205.
58 . Elisabeth Eckert, « Les musulmans de Suisse étaient… français », L’Hebdo , 22 décembre
1994.
59 . Sermons du vendredi, rappels et exhortations, éditions Tawhid, 2011, page 465.
60 . in Anne Perzo-Lafond, Hani Ramadan : « Il faut revenir aux sources de l’islam à Mayotte »,
Le Journal de Mayotte (JDM) , 20 juin 2016.
61 . « On n’a pas besoin de parler d’un Islam modéré » – Hani Ramadan, Kwezi , 17 juin 2016,
https://www.linfokwezi.fr/on-na-pas-besoin-de-parler-dun-islam-modere-hani-ramadan/ .
62 . in Anne Perzo-Lafond, Hani Ramadan : « Il faut revenir aux sources de l’islam à Mayotte »,
op. cit .
63 . Caroline Hayek, « Tariq Ramadan, le crépuscule d’une idole », lorientlejour.com, 3 novembre
2017.
64 . Bernard Bendossa, « Enquête sur Hani Ramadan et son activité pour l’État de Genève ».
65 . « Vol d’organes palestiniens ? » sur haniramadan.blog.tdg.ch
66 . « Fait divers : trois Palestiniens tués à Gaza, trois autres grièvement blessés »,
haniramadan.bog.tdg.ch, 27 septembre 2009.
67 . « Visages de l’imposture : l’Europe infiltrée par Tsahal », haniramadan.blog.tdg.ch, 23
octobre 2009.
68 . « Hani Ramadan sur les attentats : “Commençons par surveiller le Mossad” », Conspiracy
Watch, 21 novembre 2015.
69 . Ian Hamel, « Hani Ramadan s’en prend aux héros du Thalys », sur lepoint.fr , 30 août 2015.
70 . Eugénie Bastié, « De qui se moque-t-on, le frère de Tariq Ramadan critique les héros du
Thalys », lefigaro.fr, 30 août 2015.
71 . Vous avez dit « théorie du complot » ? Hani Ramadan, Le Temps, 2 septembre 2015.
o
72 . Le Canard Enchaîné n 5052, mercredi 23 août 2017, « La noix d’honneur », page 1.
o
73 . Le Canard Enchaîné n 5052, mercredi 23 août 2017, « La noix d’honneur », page 1.
74 . Six administrateurs de ce fonds sont membres de l’UOIE, et les deux organismes, Al-Taqwa
Bank et European Trust ont été dirigés un temps par Ahmed Al Rawi.
75 . « Islamic group’s ties reveal Europe’s challenge », Ian Johnson, The Wall Street Journal,
29 décembre 2005.
76 . Site du FEMYSO : http://www.femyso.net/about.html .
77 . https://www.globalmbwatch.com/wp-content/uploads/2015/06/The-Federation-of-Islamic-
Organizations-in-Europe.pdf .
78 . Redmon, Rachid, « Over Ons », blauwemoskee.nl, 8, octobre 2015
79 . Topman Europese Moslimbroederschap stond aan wieg van Blauwe Moskee in Slotervaart
Door Carel Brendel, 12 novembre 2012.
80 . « Kuwait Controls Amsterdam’s Blue Mosque », Netherlands News . 28 May 2013.
Retrieved 4 April 2016.
81 . En réalité, l’association est une fenêtre officieuse des Frères musulmans en Europe, et elle a
même été inscrite par les Émirats arabes unis dans une liste de 75 organisations musulmanes
soutenant indirectement l’islamisme violent
82 . Hamza Piccardo, cité in « Le richieste dei Musulmani, La nostra legge è il Corano », La
Gente, 6 janvier 2001.
83 . Entretien à Lugano avec Alexandre del Valle, 20 juin 2019, idem .
84 . 11 février 2015. « Faire place à l’islam : l’insatiable activisme de Mohamed Karmous », Le
Blog de Mireille Valette, juillet 2019.
85 . Sylvain Besson, La Conquête de l’Occident, le projet secret des islamistes , Le Seuil, Paris,
2005.
86 . Sylvain Besson, Le Projet… ibid.
87 . Sylvain Besson, « L’islamisme à la conquête du monde », 6 octobre 2005.
88 . Martine Ghozlan, « Dans les coulisses du Conseil européen de la fatwa », Marianne , 14 mai
2011.
89 . Sheikh Yusuf Al-Qardaoui, Theologian of Terror, Anti-Defamation League, 3 mai 2013.
90 . « “Theologian of terror” held radical Islamic council session here » – Independent.ie »,
Independent.ie , 6 mars 2005. Matthew Moore, « Muslim cleric Yusuf al-Qardaoui refused visa »,
The Telegraph ,ý 7 février 2008.
91 . Meir Amit, « A portrait of Muslim brotherhoods Supreme Authority : Sheikh Yusuf
Qaradawi, who preached in Tahrir Square 10 days ago, loathes Israel, justifies suicide bombings
against its civilians », Jerusalem Post , mars 2011.
92 . Voir Meir Amit, ITIC sur les Frères musulman , op.cit., « Chapitre 11 : Qardaoui ».
93 . En dehors d’un court séjour en Égypte en 2011, durant la présidence du Frère musulman
Mohamed Morsi.
94 . Al Jazeera, « La charià ou la vie », 24 janvier 2003.
95 . Les caractéristiques du « juste milieu », Pages halal, site web musulman,
http://www.pageshalal.fr/actualites/les_caracteristiques_du_juste_milieu_-fr-11069.html .
96 . La Science des priorités , éditions Maison d’Ennour, Paris, p. 222.
97 . Rapport du Meir Amit ITIC, op.cit.
98 . US Treasury, « Treasury designates Union of Good », 12 novembre 2008.
99 . Le leader du groupe au Sri Lanka, Zahran Hashim s’est en effet fait exploser à l’hôtel Shangri-
La de la capitale Colombo, dimanche 21 avril 2019).
100 . https://www.alyamanalaraby.com/382575 .
101 . Youssef Qardaoui, Le licite et l’illicite, (alhallal wal haram ), Al Qalam, 1992, réédition
2004.
102 . Le Licite et l’illicite… ibid .
103 . In Rosa Maria Rodriguez Magda, La Espana convertitda al-Islam , 2006, p. 89.
104 . Stratégie de l’Action Islamique culturelle à l’extérieur du Monde islamique –
https://www.isesco.org.ma/fr/wp-content/uploads/sites/2/2015/05/Strategie-action-culturelle-
islamique.pdf
105 . https://www.globalmbwatch.com/wp-content/uploads/2015/06/The-Federation-of-Islamic-
Organizations-in-Europe.pdf
106 . L’UOIF a pour filiales des associations telles : Jeunes Musulmans de France, Étudiants
musulmans de France, Lligue Française de la Femme Musulmane, IESH Paris, Association
médicale Avicenne de France, European Halal Services, Comité de bienfaisance et de secours aux
Palestinien (…) pour ne citer que celles qui figurent sur son site.
1
107 . Il est l’actuel président de la FIDEC (Forum international de dialogue et d’entente entre les
civilisations), et de la FOIE (Federation of Islamic Organisations in Europe ) de 2014 à 2018.
108 . https://www.youtube.com/watch?v=TEDjHEzxMIg4 ;
https://www.europe1.fr/societe/roubaix-un-imam-influent-sur-les-reseaux-sociaux-soutient-tariq-
ramadan3479072 https://ieshdeparis.fr/coran/ .
109 . https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdallah_Ben_Mansour .
110 . Moshen Ngazou, « Les critères pour une organisation musulmane de France », conférence
islamique annuelle de l’UOIF, Bourget, 3 mai 1998.
111 . Amar LASFAR, président de Musulmans de France (MF/ex-UOIF), prend pour référence
absolue Hassan al-Banna et Youssef al-Qardaoui.
112 . Cf « Entretien d’Alexandre del Valle avec Cheikh Dalil Boubakeur », Valeurs Actuelles ,
novembre 2018.
113 . http://www.musulmansdefrance.fr
114 . Source RFI : http://www.rfi.fr/emission/20170423-turquie-islamisation-referendum-uoif-
musulmans-france-bouzar- anthropologue-hoffner
115 . https://www.youtube.com/watch?v=X4t1IGWQf-E
116 . Éditions Ring, « Une conférence choc d’Amar Lasfar, Président de l’UOIF, refait surface »,
27 mars 2018.
117 . https://www.youtube.com/watch?v=X4t1IGWQf-E
118 . http://www.valeursactuelles.com/societe/quand-le-president-de-luoif-evoquait-des-pistes-
pour-conquerir-loccident-94407
119 . Antoine Menuisier, « Les voix dissidentes écartées du rassemblement musulman du
Bourget », 4 avril 2018.
120 . En 1989, éclata à Creil dans l’Oise l’affaire du port du voile islamique à l’école. Très
largement médiatisée, celle-ci donnera lieu à un débat houleux. Source :
http://www.leparisien.fr/podcasts/code-source/creil-1989-premiere-affaire-de-voile-en-france-11-
10-2019-8171220.php
121 . Formé à l’IESH, président du Collectif des Musulmans de France, Ennasri se présente
comme un « spécialiste du Qatar ». Sa thèse en science politique, soutenue à l’IEP d’Aix-en-
Provence en 2017, s’intitule : « Yousouf al-Qardaoui et la politique étrangère du Qatar : une
diplomatie ‘religieuse’ ? 2003-2013 » ; sa source biographique quasi unique est Al-Qardaoui…
122 . « Un doigt d’honneur de l’UOIF à la République », Le Club Médiapart, 7 février 2016.
123 . Fiammetta Venner, « La face cachée de l’UOIF », L’Express.fr, 26 avril 2016.
124 . La Qatar Charity Organization, « ONG d’aide au développement et d’aide humanitaire au
Moyen-Orient », est tenue par la famille royale qatarie, via la présidence du cheikh Hamad ben
Nasser al-Thani. Elle est accusée de financer l’islamisme en Europe.
125 . Fabrice Maulion., L’organisation des frères musulmans : évolution historique, cartographie
et éléments d’une typologie , Sous la direction de Xavier Raufer.t. 1, Paris, Université Panthéon-
Assas – Paris II – Département de Recherche sur les Menaces Criminelles Contemporaines, 2004,
p. 43, 44 et 47.
126 . « La majorité des Imams suisses est islamiste », Le Temps , 27 août 2017.
127 . L’IESH offre plusieurs diplômes en études islamiques/théologie. Son but officiel est de
former des imams maîtrisant les préceptes de la jurisprudence islamique dans le souci de
« s’insérer » dans à la réalité ambiante.
128 . Nous avons fait la copie et la capture d’écran de ces lignes concernant l’IESH sur le site.
http://iesh.org/index.php/home/info-iesh .
129 . Le compte chèque postal (CCP) désigne un compte courant ouvert auprès de la filiale
bancaire d’un établissement de la Banque postale.
130 . La DST est devenue la Direction générale de la Sécurité intérieure après deux réformes, la
dernière en 2014 (DGSI)
131 . https://ieshdeparis.fr/wp-content/uploads/2019/06/Guide-des-formations-et-CPF.pdf
132 . https://www.qcharity.org/en/qa
133 . Mohamed Louizi, Pourquoi j’ai quitté les Frères-musulmans ? Retour éclairé vers un islam
apolitique , Paris, Michalon, 2016, p. 213.
134 . http://www.lesalonbeige.fr/les-freres-musulmans-ont-une-ideologie-semblable-a-celle-de-
toutes-les-organisations-terroristes-al-qaida-al-nosra-daesh/ .
135 . https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10209447245643002?fref=nf .
136 . Confessions d’un fils de Marianne et de Mahomet , Les Échappées, Paris, 2016.
137 . Libération , « Aujourd’hui, le Prophète est aussi “Charlie” », Soufiane Zitouni, 14 janvier
2015.
138 . Libération , « Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès », Soufiane Zitouni, 5 février
2015.
139 . Voyant que l’UOIF était incapable de convertir ses succès sur le terrain politique et social, de
nombreux jeunes s’en sont éloignés, rejoignant le Collectif des musulmans de France (CMF) ou
Participation et spiritualité musulmanes (PSM).
140 . L’UOIF qui a son siège à La Courneuve, est à l’origine, avec sa structure locale affiliée, la
Fédération des Musulmans de La Courneuve (FMC), d’un projet de Grande mosquée de 3 500 m²
et 1 500 places.
141 . Les deux étages supérieurs sont réservés à la partie culturelle avec 11 classes de collège et
une médiathèque. Le sous-sol, est, lui, consacré au sport/bien-être avec une salle de fitness, une
piscine de 25 mètres, un hammam, un spa et un sauna.
142 . De la littérature d’Abu Bakr Al Jazairi a été repérée dans la librairie de la mosquée,
notamment La voie du musulman, où il interdit d’édifier des églises en terre d’islam et insiste sur le
jihâd afin « d’éradiquer toute autre adoration que celle du Seigneur ». La présence d’Amar Lasfar
marquait l’importance de cette mosquée de 3700m² avec minaret et coupole abritant 2000 fidèles
143 . Le Progrès, 13 juin 2019.
144 . Comme l’islamiste malien Mohamed Minta, formé à l’Université salafiste de Médine, imam
de la mosquée de Décines, et fondateur du centre islamique Shâtibi, ou encore le Tunisien Kamel
Oueslati, trésorier de l’école « Nouvel Horizon », salafiste. Ouverte en 2011 en tant qu’école
coranique, elle est devenue une école primaire, fin 2011 malgré un refus de l’État en raison du
bilinguisme arabe-français trop poussé et de son islamisme. Membre de la Fédération Nationale de
l’Enseignement privé Musulman (FNEM), branche scolaire des Frères, elle est restée ouverte…
145 . Cf, Joachim Véliocas, http://islamisation.fr/2017/06/02/la-nouvelle-mosquee-de-marseille-
15eme-a-ouvert-en-totale-illegalite/
146 . Cf, Joachim Véliocas, Mosquées Radicales, ce qu’on y dit, ce qu’on y lit (éditions DMM).
147 . Dans une conférence à la Grande mosquée de Dunkerque (inaugurée par le sénateur-maire
PS en 2013, Michel Delebarre) le prédicateur aborde le génocide arménien : « Cinq cent mille
arméniens ont fait pression sur l’ex-président de la France Sarko pour qu’il vote une loi pour
condamner les turcs, pour un péché qu’ils n’ont pas commis. On est bien d’accord, le pseudo
génocide arménien. La loi n’est pas passée hein, donc je peux dire que ça existait pas. (…). Donc
là je peux m’éclater ! Regarde je parle, il n’y a pas eu de génocide, et j’ai les preuves historiques
qu’il n’y a pas de génocide ».
148 . Vidéo mise a été en ligne le 17 mai 2019 sur sa page Facebook Ismail-Marseille. Il partage
sur Facebook des citations de Al-Utheymine, ex-membre du Comité de hauts savants de l’Arabie
saoudite, référence salafiste. Ses ouvrages traduits en français se vendent très bien dans les
librairies musulmanes. Dans son Commentaire sur les grands pêchés (éditions Al Madina, 2013),
il rappelle que les musulmans qui délaissent la prière s’excluent de l’islam et que le fondateur de
son école juridique ibn Hanbal, prévoit la peine de mort pour cela. Al-Utheymine prescrit aussi la
peine de mort pour les homosexuels ou même les couples hétérosexuels non mariés récidivistes.
149 . Site de l’Observatoire de l’islamisation, http://islamisation.fr/observatoire-
islamisation/veran/
150 . Le site explique : « l’Association islamique de Suède, basée à Stockholm depuis 1980, est
dirigée par les Frères musulmans. Elle incarne une institution centrale, composée de quarante
associations musulmanes travaillant dans le secteur de l’éducation, possède la grande mosquée de
Stockholm et supervise celle de Göteborg, deux des plus grandes du pays » .
151 . Abo Raad ou Riyadh Al Duhan, alias de Riyadh Abdulkarim Jassim, né en Irak en 1965, a
étudié en Arabie saoudite dans l’université où les extrémistes Shaykh Ibn Baz (†1999) et Shaykh
Ibn Uthaymin († 2001) ont prêché. En 1996, il a obtenu un permis de séjour permanent en Suède. Il
a tenté de devenir Suédois en 2002 et 2008, mais les autorités ont refusé en raison de son
extrémisme. En 2007, il est devenu imam de la mosquée de Gävle « Al-Rashideen », ex-église
méthodiste de Södra Rådmansgatan, achetée par le Qatar. L’un des fondateurs, Abd al-Rahman bin
Umayr al-Nuaimi (1954), ex-professeur à l’Université du Qatar, préside la Qatar Football
Federation, qui a créé son ONG « Alkarama » à Genève. Al-Nuaimi figure sur la liste des
terroristes des États-Unis, de l’UE et de l’ONU pour son financement du djihadisme (Irak, Syrie,
Yémen, Somalie).
152 . Ingrid Carlqvist, « Sweden : A Place to Islamize », mai 2015, Gatestone Institute,
https://www.gatestoneinstitute.org/6044/sweden-islamization .
153 . Ancien dirigeant de la Communauté islamique en Allemagne (Islamische Gemeinschaft in
Deutschland – IGD) et haut-responsable des Frères musulmans en Europe notamment en charge de
la collaboration avec le Milli Görüs turc.
154 . Plusieurs centres islamiques dans 30 villes allemandes œuvrent sous la bannière de
l’Association islamique. Le Conseil Islamique à Berlin est dirigé par Cheikh Khadr Abdelmaata,
également coordinateur général du Conseil européen des imams et des prédicateurs et important
dirigeant au sein de l’Organisation internationale.
155 . In Kölner Stadt-Anzeiger, « Islamische Gemeinschaft in Deutschland in Köln : Eine
Bedrohung wie der IS oder Al Kaida » ; « Verfassungsschützer alarmiert Kölner
Muslimbruderschaft gilt als extrem gefährlich », https://www.ksta.de/politik/verfassungsschuetzer-
alarmiert-koelner-muslimbruderschaft-gilt-als-extrem-gefaehrlich—31716570 .
156 . http://www.lareference-paris.com/485 .
157 . Source : https://lesobservateurs.ch/wp-content/uploads/2017/06/Espagne-Andalousie.mp4
158 . https://www.atalayar.com/content/los-hermanos-musulmanes-diluidos-en-espa%C3%B1a-y-
en-europa
159 . Islamic relief Espagne est liée à Islamic relief Worldwide, une ONG liée aux Frères. Lire :
http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/7092
160 . https://www.lasprovincias.es/valencia/20081106/mas-actualidad/espana/supremo-revoca-
asilo-presidente-2008 11061937.html
161 . https://www.youtube.com/watch?v=HOxH2jle03g
162 . John Mintz et Douglas Farah, ibid.
163 . http://www.cair-net.org .
164 . John Mintz et Douglas Farah, « In Search of Friends Among The Foes U.S. Hopes to Work
With Diverse Group », The Washington Post , 10 septembre 2004. En 1963 fut créée la Muslim
Students Association (MSA) ; en 1971 le North American Islamic Trust ; suivie de l’Islamic
Society of North America et de l’International Institute of Islamic Thought en 1981 ; puis de
l’American Muslim Council en 1990 et de la Muslim American Society en 1992.
165 . The New Republic , 12 juin, 1995.
166 . « A rare look at secretive Brotherhood in America », in chicagotribune.com, 19 septembre
2004.
167 . Steven Emerson op. cit , p. 75.
168 . Steven Emerson, idem .
169 . Il créa l’Islamic Center of Boston et la Grande Mosquée de Massachussetts, fréquentée par
les terroristes Dzokhar et Tamerlan Tsarnaev, Tarek Mehanna et Aafia Siddiqui. Il soutint le
Hamas. Les enquêtes policières révélèrent des conversations téléphoniques où il déplorait que les
attaques de 1998 contre les ambassades étatsuniennes en Afrique ne firent pas de morts américains
et glorifiait l’attentat du Hezbollah en 1994 contre le Centre juif AMYA de Buenos Aires.
170 . Steven Emerson, op cit .
171 . Colloque annuel de l’association MAYA, Kansas City, Missouri, 19 décembre 1989.
172 . Il a participé en 2012 à la Conférence annuelle de l’American Muslim Council
d’Abdurrahmane Alamoudi, condamnée pour financement de terrorisme, puis au comité
organisateur du Critical Islamic Reflection aux côtés de Frères-musulmans américains (Jamal
Barzinji, Hichem al-Talib, Yacoub Mirza).
173 . Cf, Ahmed Chawki, « Un homme et six Frères à la Maison Blanche », Rose el-Youssef,
22 décembre 2012.
174 . Sa mère, Saleha Mahmood Abedin, est membre de la branche féminine des Ikhwan (« Sœurs
musulmanes »), puis de la Ligue islamique mondiale et elle était proche de Mohamed Morsi. Elle
dirige le Comité international islamique pour la femme et les enfants, issu de la Ligue islamique
mondiale. Son père, Nassef, est membre de l’Institut des affaires des minorités musulmanes
(IMMA), un think tank saoudien dont l’objectif est de « fortifier une population agressive non
assimilée vers la suprématie islamique qui va progressivement mais radicalement modifier le
caractère de l’Occident », selon le Center of Politics Studies, et dont Huma Abedin a été
rédactrice en chef. Sa mère et son père sont aussi membres du Conseil international islamique pour
la da’wa sous la direction d’Al-Qardaoui.
175 . Agence jordanienne Petra, 15 juin 2016
176 . Les gouvernements étrangers qui ont donné de l’argent aux époux Clinton via leur fondation
sont la Norvège, le Koweït, le Qatar, Brunei, Oman, l’Italie et la Jamaïque, qui ont versé ensemble
environ 20 millions de dollars.
177 . Cf lettre du CAIR au vice-président Gore le 6 octobre 1995.
178 . « United States, v. Holy Land Foundation », The NEFA Foundation , 5 mars 2010. Sept
personnalités du CAIR ont été soit arrêtées pour terrorisme soit interdites d’entrer sur le territoire
américain (Siraj Wahhaj, Bassem Khafagi, Randall (« Ismail ») Royer, Ghassan Elashi, Rabih
Haddad, Muthanna Al-Hanooti et Nabil Sadoun).
179 . Andrea Elliott, « The Man Behind the Anti-Shariah Movement » , The New York Times ,
30 juillet 2011.
180 . « Un projet sur les Frères musulmans adopté aux États-Unis », www.trt.net.tr ; Julian
Pecquet, « Who’s behind vote to label Muslim Brotherhood a terror group ? », AI Monitor ,
2 février 1996.
181 . Middle East Eye ; David Hearst, « Interdiction des Frères musulmans : le message mortel de
Donald Trump aux Arabes et aux islamophobes blancs », 5 mai 2019.
182 . Cf, « Appel à soutenir le mouvement BlackLivesMatter, révolte », conférences vidéos des
deux cadres fréristes américains postées sur le Web : https://www.youtube.com/watch?
v=xQOujfrFDu4 ; http://www.postedeveille.ca/2016/07/usa-freres-musulmans-revolution.html ;
https://www.youtube.com/watch?v=tRn6dQ3VF1o .
183 . Fin 2018, Hakim El Karoui, qui a dénoncé l’islamisme radical dans deux rapports de
l’Institut Montaigne, notamment La Fabrique de l’islamisme (2018), propose d’édifier sur les
ruines du CFCM cet « islam de France » jusqu’à peu exclusivement contrôlé par des associations et
puissances islamiques étrangères (Turquie néo-ottomane d’Erdogan ; Arabie saoudite/wahhabisme,
Qatar, Frères musulmans, Maroc, Algérie, etc.). L’AMIF a pour vocation officielle de
« préparer l’islam de France », à l’instar du CFCM créé par Nicolas Sarkozy en 2003, lequel n’a
d’ailleurs pas atteint l’objectif affiché.
184 . Transfuge de l’ex-UOIF, Nabaoui est en conflit ouvert avec le CFCM et a été pour cela
démis de ses fonctions d’aumônier national des hôpitaux. Il est soutenu par les Marocains de
l’Union des mosquées de France, le Consul du Maroc et Mohamed Moussaoui, ex-président du
CFCM. Il en appelle à « un islam pluriel riche des génies arabes, turcs et caucasiens qui doit
trouver sa place en Europe ». Pourtant, le but des Marocains qui le soutiennent est plus de contrer
les Ditib et Milli Görüs turques accusés « d’immixtion étrangère dans les cultes » que de susciter
un « islam français », puisque l’État marocain, islamique, persécute les convertis au christianisme
et autres athées-apostats et est lui-même un pôle islamique étranger qui contrôle politiquement et
maintient les descendants marocains dans leur statut de « sujets » de sa Majesté Mohamed VI.
185 . Réveillons-nous, Lettre à un jeune Français musulman , Éditions Plein Jour, 2018.
186 . Éditions Plein jour, 2015.
187 . Op. cit, p. 28.
188 . Conférence à la Mosquée Aïcha de Montpellier en décembre 2015.
189 . Éditions Al Azhar, 2016.
190 . Cf « Manifeste contre le nouvel antisémitisme », 22 avril, Le Parisien.
Céline Pina, « Tribune des 300 contre l’antisémitisme, tribune des 30 imams : le décryptage de
Céline Pina », Figarovox, 25 avril 2018.
191 . À la suite du manifeste du Parisien, Oubrou a été l’instigateur, le 24 avril, d’un contre-appel
à la prudence publié dans Le Monde , avec trente imams de France, invitant certes les « imams à
dispenser un discours d’apaisement » mais demandant instamment aux intellectuels qui
« n’hésitent plus à avancer en public et dans les médias que c’est le Coran lui-même qui appelle au
meurtre », à « faire preuve de discernement ».
192 . http://www.islametinfo.fr/2015/02/13/quand-tareq-oubrou-parlait-comme-daesh-du-califat-
video-choc/ .
193 . Réf RMC « Grand oral », 6 juin 2019.
194 . Idem .
195 . Al Ghazali (1058-1111) est un mystique dogmatique, il a condamné l’usage de la raison, et
ramené le soufisme dans le cadre de la charia orthodoxe. Il faut relever que l’UOIF a appelé son
lycée privé lillois « Averroès », dans la droite ligne de la tactique de récupération des Frères
musulmans.
196 . Ibn Taimiyya (1263-1328) est un théologien traditionnaliste. Opposé à la philosophie et à
toute innovation, il a influencé le wahhabisme et le salafisme.
197 . Voir ici .
198 . « Valls veut combattre le discours des frères musulmans en France », Le Point (sources AFP)
9 février 2015.
199 . Florentin Collomp, « Londres enquête sur les activités des Frères musulmans sur son sol »,
Le Figaro, 7 avril 2014.
200 . « Cameron gêné par un rapport sur les Frères musulmans en Grande-Bretagne », Le Figaro,
17 mars 2015.
201 . Idem .
CHAPITRE III
Filiations et affiliations :
du Frère Sayyid Qutb au Hamas et aux ex-
Ikhwan d’Al-Qaïda et Daech
Ayman al- Zawahiri, bras droit de Ben Laden et chef actuel d’Al-Qaïda,
Abu Bakr al-Bagdadi, à la tête de Daech, Abdallah Azzam, l’imam du jihad et
mentor de Ben Laden, pour ne citer que ceux-là, ont tous été formés ou en
partie inspirés par les Ikhwan . Bien loin des discours rassurants, La Confrérie
égyptienne a engendré des générations de jihadistes. Le plus connu d’entre
eux est sans aucun doute Oussama ben Laden, dont le mentor, le palestinien
26
Abdallah Azzam (surnommé « l’imam du Jihad »), a été un membre officiel
des Frères musulmans avant d’aller plus loin dans le jihadisme. Grâce à son
enseignement, Ben Laden, qui a lui-même fréquenté les Frères en Arabie
saoudite, en Afghanistan et au Soudan, va non seulement s’inspirer du
système pyramidal de La Confrérie pour organiser Al-Qaïda, mais reprendra
les éléments de langage d’Al-Banna sur le Califat. Il empruntera son
idéologie jihadiste au précurseur, Saiyyd Qutb, notamment concernant
l’action violente contre « les apostats, les infidèles et les judéo-croisés ».
L’Égyptien Ayman al-Zawahiri, l’actuel numéro 1 d’Al-Qaïda, a lui aussi été
très influencé par le culte frériste du jihad et du Califat (Nous y revenons dans
les pages qui suivent). On notera que Zawahiri fut le cofondateur, dans les
années 1970, de l’organisation armée Jihad islamique avec d’autres Frères. Le
jihad islamique est entre autres à l’origine de l’assassinat du Président
égyptien Anouar el-Sadate, le 6 octobre 1981. Un rapport de la House
Oversight and Government reform Committee, qui émane du Congrès
américain, a révélé que l’idéologie frériste est « largement perçue comme la
passerelle vers la violence jihadiste. En effet, les dirigeants et adhérents à Al-
Qaïda et à l’État islamique ont tous pris inspiration chez Al-Banna, Qutb, et
27
d’autres penseurs des Frères-musulmans » .
Comme le rappelle Jonathan Schanzer, vice-président de la recherche à la
Foundation for Defense of Democracies, « ce n’est pas une coïncidence si
Qutb (…) a également inspiré Oussama ben Laden, des dirigeants d’Al-
28
Qaïda, et des jihadistes radicaux sur toute la planète » . Comme on l’a vu
aussi durant la guerre civile syrienne, les membres d’une mouvance islamiste
passent aisément d’un groupe à l’autre, prêtent souvent allégeance à plus fort
qu’eux, au gré des évolutions de rapports de force et succès sur le terrain. De
ce fait, si l’idéologie est fondatrice et fondamentale, ces groupes ne sont pas
sourds à leurs intérêts réciproques, d’autant plus accommodables que les
objectifs utiles sont communs : « règne de Dieu sur Terre » ; rétablissement
de la charià partout et unification de la Oumma dans un Califat universel.
Mohammed Sawalha
Conformément aux directives formulées dans « Le Projet » saisi au
domicile de Youssef Nada ainsi que dans le modus operandi des Frères en
Europe contenu dans le principe de Tawtine (voir chapitres I et II ), les
Ikhwan sont passés maîtres dans la multiplication d’associations, think tanks,
fondations, dont le but affiché est souvent la défense des libertés et des droits
de l’homme, et à la tête desquelles on retrouve souvent les mêmes noms. Le
président de l’une est vice-président de l’autre, le fondateur de la première est
co-fondateur de la suivante, etc. En Grande-Bretagne en particulier, le cas de
Mohammed Sawalha illustre la différence de traitement d’une organisation
qui, en Égypte, appelle au jihad, et, ici, prétend défendre le « vivre-
ensemble ». Sawalha est un ancien haut-membre du bureau politique du
Hamas et il a été actif au sein de la branche militaro-terroriste du groupe
palestinien en Judée Samarie. Il a été responsable de l’acheminement de fonds
au Hamas et a soutenu activement le jihad. Toutefois, lorsque le site internet
des Ikhwan le présente comme un « fonctionnaire au Royaume-Uni du
Comité politique des Frères musulmans » internationaux, ce n’est pas pour
autant un mensonge car les deux sont vrais ! En réalité, Sawalha a trouvé
refuge en Grande-Bretagne dans les années 1990 au moyen de faux papiers.
Cette entrée illégale, son pédigrée islamo-terroriste et son fanatisme religieux
ne l’ont pas empêché de demeurer en Grande-Bretagne où, après avoir fondé
la Muslim Association of Britain (MAB), puis la British Muslim Initiative,
qu’il préside, il est devenu une des personnalités de référence de l’islam
anglais reconnues par les autorités. La MAB et la BMI diffusent en fait
l’idéologie radicale des Ikhwan : elles ont par exemple organisé et/ou
participé à des « marches » contre Israël, aux côtés de gens arborant les
drapeaux du Hezbollah et du Hamas.
En novembre 2017, les news britanniques ont « révélé » que le chef de la
Mosquée de Finsbury Park avait été un ex-officier du Hamas en charge
71
d’opérations terroristes , ce que savaient déjà les services secrets. La
« découverte » se fit dans le cadre de la visite d’une délégation du Hamas en
Russie en septembre 2017 conduite par Sawalha et dont le site du Hamas
publia des photos prouvant sa rencontre avec l’ex-diplomate russe Mikhaïl
Bogdanov. Toutefois, Sawalha ne fut pas inquiété, car en Grande-Bretagne,
seule la soi-disant « branche armée » du Hamas (les « brigades » Izz al-Din
al-Qassam) est reconnue comme organisation terroriste. Or ce dernier affirma
n’avoir des liens qu’avec la branche politique… Du seul fait de cette étrange
nuance, l’on considère donc outre-Manche que Sawalha n’aurait commis
72
aucun acte répréhensible et demeurerait fréquentable.
Anas Altikriti
Dans ces deux organisations (MAB et BMI), un autre homme, Anas
Altikriti, a occupé le poste de président. Officiellement, Altikriti incarnerait la
face la plus politiquement correcte des Frères en Grande-Bretagne : policé,
souriant, son organisation reconnue d’utilité publique, la Cordoba Foundation,
qui prône le multiculturalisme sur le modèle d’Al-Andalus, publie des
rapports sur « l’islamophobie », trouvant l’appui de « forces progressistes »,
antiracistes et tiers-mondistes. Le spécialiste de l’islamisme Samir Afghar,
qui distingue trois « courants d’expression » de la pensée des Frères
musulmans, classe pourtant Altikriti parmi ceux qui sont sous l’autorité du
73
Guide suprême (Égypte) . Et tout comme le précité Sawalha, Anas Altikriti
figure parmi les membres « fondateurs » de la Global Anti-Aggression
Campaign ou GAAC (GAAC, cf supra ) qui – on l’a vu – rassemble des
représentants de diverses organisations pro-jihadistes, aux côtés de sa
Cordoba Foundation. Dans un tweet du 11 juin 2012, Altikriti n’a pas démenti
sa proximité avec le Hamas puisqu’il a informé ses abonnés de son déjeuner
74
avec le « premier ministre palestinien », Ismail Haniyéh, à la tête du Hamas
. Le site Hurry Up a conservé une photo postée par Altikriti où il posait,
souriant avec Haniyé, mais qui ne figure plus sur son « fil twitter ».
Rappelons enfin qu’Altikriti, « porte-parole et lobbyiste des Frères
75
Musulmans en Grande-Bretagne » , était dans le panel de « témoins »
invités par le parlement britannique lors de son enquête sur l’islam politique
et les Ikhwan . Un échange entre Altikriti et l’un des députés du parlement
mérite qu’on le reproduise :
Nadhim Zahawi : – Dans votre soumission par écrit, vous êtes bien
disposés envers les Frères musulmans et vous êtes (…) perçu comme ayant
des liens organisationnels avec eux. Mais ai-je raison en ce que vous n’êtes
(…) pas membres des Frères Musulmans ?
Q80 Dr Altikriti : – Je crois que “perçu” est le mot magique dans votre
question. L’on perçoit qu’il y a des liens organisationnels. Il n’y a pas de lien
au niveau de l’organisation avec les Frères musulmans. Mais il est clair que
l’idéologie des Frères symbolise quelque chose dans une région qui est privée
d’humanité, de démocratie et de libertés civiles depuis un siècle au moins et
qui en a grand besoin. La base idéologique des valeurs islamiques devant
pénétrer toutes les sphères de la vie, en particulier en politique, dans le cadre
d’une transformation et d’une réforme pacifique de la société et des
Gouvernements, incluant chacun et n’excluant personne – oui, cette base
idéologique, je la partage entièrement.
Q81 Nadhim Zahawi : – Mais vous n’êtes pas membre des Frères
Musulmans où que ce soit ?
Dr Altikriti : – Et bien, en Grande-Bretagne nous n’avons pas de Frères
Musulmans. Nous n’avons pas d’organisation Frères Musulmans. Ceci est
mon pays ; j’appartiens à ce qu’il y a comme organisation ici. Et la plus
proche qui soit des Frères Musulmans et qui épouse les principes de base de
l’idéologie des Frères, est la Muslim Association of Britain, dont je suis un
76
membre fondateur, dont j’étais président, et dont je suis le chairman » .
L’extrait ci-dessus illustre toute la complexité du problème. Il n’est pas
difficile de dire que le terrorisme n’a « rien à voir avec l’islam » si l’on
affirme qu’il « n’y a pas de terrorisme dans l’islam par essence », ou si l’on
qualifie de « résistance » le meurtre de civils innocents. Et l’on peut
facilement se prétendre « démocrate » si l’on considère la charià comme
« démocratique ». La langue orwellienne pratiquée par les Frères dans tout
l’Occident côtoie de près les « arrangements » de contenu et de formes selon
les publics. Ainsi le rapport du parlement notait que les messages en arabe
tendaient à plus de « conservatisme » que leurs versions en anglais, au ton
plus « libéral et conciliateur ». Citons un autre extrait : en 2012, la foule en
colère se déchaînait sur le site de l’ambassade américaine au Caire pour
protester contre un film (tourné aux États-Unis) jugé « insultant » envers
l’islam. Un échange eut lieu sur Twitter, entre le compte en anglais des
Frères, et l’ambassade US : « Nous sommes soulagés qu’aucun membre du
personnel de l’ambassade du Caire n’a été blessé et espérons que les
relations US-Egypt soutiendront [sic] les turbulences des événements de
mardi ». L’ambassade américaine répondit : « Merci. Au fait, avez-vous jeté
un œil à votre fil twitter en arabe ? J’espère que vous savez que nous le lisons
aussi » . Le compte Twitter en arabe des Frères Musulmans exhortait la foule
à la violence…
1 . Mohamed Louizi, Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans ? Retour éclairé vers un islam
apolitique , Paris, Michalon, 2016, p. 213.
2 . Zuhdi Jasser, op. cit.
3 . Jager cité par Zuhdi Jasser, op. cit.
4 . Zuhdi Jasser, op. cit.
5 . Counter Extremism Project, « The Muslim Brotherhood’s Ties to ISIS and Al-Qaeda », op.cit.
6 . Massacres d’un millions de noirs chrétiens animistes au Sud et de 300 000 musulmans noirs du
Darfour.
7 . En 1969, le général Nimeiry prend le pouvoir lors d’un coup d’État et l’arrête. Il reste en prison
6 ans avant de s’enfuir en Libye. En 1979, lorsque Nimeiry se rapproche des Frères, Al-Tourabi
revient au Soudan et devient procureur général.
8 . Source : https://www.lepoint.fr/monde/khartoum-disparition-d-hassan-al-tourabi-pape-noir-du-
terrorisme-07-03-2016- 2023551_24.php
9 . Hassan al Tourabi a étudié à la Sorbonne dans les années 1950. De 1964 à 1969, il a dirigé le
Front de la charte islamique, parti des Frères musulmans soudanais.
10 . Deux ans plutôt, Tourabi avait livré Carlos à la France.
11 . Le Fatah se déclare laïque, même si nombre de ses cadres sont musulmans. Il est membre de
l‘Internationale socialiste.
12 . Abou Moussab al-Zarkaoui, né le 30 octobre 1966, fut le chef d’Al Qaïda en Irak.
Responsable de centaines d’attentats meurtriers, il a été tué le 7 juin 2006 lors d’un bombardement
de l’armée américaine.
13 . Le reportage intitulé « Business, tourisme et kalachnikov : les mille visages de Beyrouth », fut
diffusé le 30 mai 2010.
14 . Nom de combat de notre interlocuteur
15 . Tout l’entretien des journalistes se tient sous la garde et la menace des miliciens d’Al-Qaïda
armés de Kalachnikovs. Une partie a été diffusée sur M6 en mai 2010. Les réponses d’Abu Tarik
sont extraites des rushes du film et de notes prises durant l’interview.
16 . Élaborée en 1988, le Hamas l’a modifiée en mai 2017, supprimant de son article 2 l’allusion à
son affiliation aux Frères.
17 . Extrait de l’article 1 de la charte du Hamas.
18 . US Treasury, « U.S. designates Five charities funding Hamas and Six Senior Hamas Leaders
as Terrorist entities », 22 août 2003, https://www.treasury.gov/press-center/press-
releases/Pages/js672.aspx
19 . The Avalon Project, «Hamas Covenant 1988 », Yale Law School,
http://avalon.law.yale.edu/20th_century/hamas.asp
20 . Adam Hoffman, « The « Hamas Document » and the Muslim Brotherhood : Ideological or
Political shift ? », Tony Blair Institute for Global Change, 4 mai 2017,
https://institute.global/insight/co-existence/hamas-document-and-muslim-brotherhood-ideological-
or-political-shift
21 . Albawabhnews, http://www.albawabhnews.com/2519981
22 . Ikhwan Online, « The Muslim Brotherhood congratulates Hamas for electing its new office »,
8 mai 2017, http://ikhwanonline.com/official_statements/229838/Default.aspx
23 . The Investigative Project, « Muslim Brotherhood invokes antisemitism in Pro-Hamas
Statement », 17 mai 2017, https://www.investigativeproject.org/6125/muslim-brotherhood-
invokes-anti-semitism-in-pro
24 . Christopher W. Holton, « HAMAS, the Muslim Brotherhood and the Islamic State », Center
for Security Policy, 31 mai 2017, https://www.centerforsecuritypolicy.org/2017/05/31/hamas-the-
muslim-brotherhood-and-the-islamic-state/
25 . US Treasury, op.cit.
26 . Né en 1941 à Jénine, ce docteur en droit musulman a appartenu au bureau politique des
Ikhwan jordaniens. Il enseigna dans les années 1980 à la King Abdul Aziz University de Djeddah
(Arabie saoudite), où il croisa la route de Ben Laden avant de rejoindre le Pakistan. Il y créa le
MAK, organisation qui préfigura Al Qaïda.
27 . Le House Oversight and Government reform Committee est un comité faisant partie du
Congrès américain qui réunit des Républicains et des Démocrates, un des plus influents de la
Chambre, avec sept sous-comités, dont celui de la Sécurité Nationale. Il a rappelé, le 11 juillet
2018, que « les Frères sont un organisation islamiste radicale qui a généré un réseau d’affiliés
dans plus de 70 pays. Les Frères sont fichés comme une organisation terroriste dans de multiples
pays y compris l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Les États-Unis ont fiché
nombre d’affiliés des Frères musulmans comme organisations terroristes, y compris le Hamas. Le
31 janviers 2018, le State Department a désigné les affiliés des Frères musulmans HASM et Liwa
al-Thwara ainsi que le leader politique Ismail Haniyé, comme Terroristes Mondiaux
Spécifiquement Désignés (SDGT) par ordre exécutif », https://oversight.house.gov/hearing/the-
muslim-brotherhoods-global-threat/ .
28 . Zuhdi Jasser témoignant devant le House Oversight and Government Reform Committee,
11 juillet 2018, p. 5.
29 . Voir Arte reportage : Les VRP de la Charia 2007 – Reportage réalisé par Emmanuel Razavi et
Dominique Hennequin. Cf aussi Emmanuel Razavi, « Frères Musulmans dans l’ombre d’al
Qaïda », éd. J-C. Godefroy, Paris, 2005.
30 . Si l’entretien fut court – nous avions refusé de lui verser de l’argent en contrepartie de son
témoignage –, ses explications, brèves, nous avaient permis de faire le lien entre Zawahiri et La
Confrérie.
31 . voir : The Looming Tower : Al Qaeda’s Road to 9/11 de Lawrence Wright (2006).
32 . Lawrence Wright, « The man behind bin Laden », The New-Yorker, 16 septembre 2002.
33 . Fabrizio Calvi, 11 septembre, la contre-enquête , Fayart (2011).
34 . Fabrizio Calvi, op.cit.
35 . Lawrence Wright, op.cit.
36 . Muhammad Rabi al-Zawahiri, frère cadet d’Ayman ex-membre du Jihad islamique égyptien,
fut l’une des 14 personnes soumises à une restitution par la CIA avant la guerre contre le terrorisme
de 2001.
37 . Ivan Sand, « La place du Sinaï au sein des rivalités de pouvoir en Égypte (2011-2013) »,
Confluences Méditerranée 2014/4 (N° 91), p. 143-163.
38 . Thomas Hegghammer, «Abdallah Azzam, l’imam du jihad », in Gilles Kepel et al., Al-Qaida
dans le texte, Presses Universitaires de France « Quadrige », 2008, pp. 113-137
39 . Thomas Hegghammer, op.cit .
40 . Bruce Riedel, « The 9/11 Attacks’ spiritual father », Brookings Institute, 11 septembre 2011,
https://www.brookings.edu/opinions/the-911-attacks-spiritual-father/
41 . Rapport du Meir Amit ITIC sur les Frères Musulmans, op cit., p. 95.
42 . Ibid.
43 . Bruce Riedel, op. cit.
44 . Ibid.
45 . Thomas Hegghammer, op.cit.
46 . Ibid.
47 . William McCants, « Abu Bakr Al-Baghdadi. The Believer. How an Introvert with a passion
for religion and soccer became leader of the Islamic State », Brookings, 1er septembre 2015,
http://csweb.brookings.edu/content/research/essays/2015/thebeliever.html
48 . Ibid.
49 . Ibid.
50 . Counter Extremism Project, « The Muslim Brotherhood’s Ties to ISIS and Al-Qaeda », op.cit.
51 . SDGT, acronyme de Specially Designated Global Terrorist.
52 . « United States Designates bin Laden Loyalist », 24 février 2004.
53 . The Muslim 500 , op. cit. p. 129.
54 . US Treasury, « United States Designates bin Laden Loyalist », note du 24 février 2014.
55 . 9/11 Memorial & Museum, « 1993 World Trade Center Bombing »,
https://www.911memorial.org/1993-world-trade-center-bombing
56 . Rapport du Meir Amit, op.cit. p. 90.
57 . Ibid, p. 94.
58 . Zuhdi Jasser, op.cit., p. 8
59 . BBC Monitoring, « Sinai Province : Egypt’s most dangerous group », BBC, 12 mai 2016.
60 . Eric Trager, « Cairo Bombing Exposes the Muslim Brotherhood’s Jihadist Tilt », The
Washington Institute , 2 octobre 2017.
61 . Matthew Levitt, « New Palestinian and Egyptian Designations Highlight Iran and the Muslim
Brotherhood », The Washington Institute, 31 janvier 2018,
https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/new-gaza-and-egypt-designations-
highlight-iran-and-the-muslim-brotherhood
62 . Steven Merley, « The Global Anti-Aggression Campaign 2003-2016 », The Global Muslim
Brotherhood Research Center, (2017), https://www.globalmbresearch.com/wp-
content/uploads/2017/02/Global_Anti-Aggression_Campaign_2003-2016.pdf
63 . Abd Al-Rahman al-Nuaimi, né en 1954, est un sujet qatari, avocat et co-fondateur de l’ONG
de défense des droits humains Al-Karama. Il a enseigné les études islamiques à l’Université du
Qatar, présidé le Qatar football Association et a été membre du board de la Qatar Islamic Bank,
avant d’être accusé d’être « un des plus prolifiques financiers du terrorisme » par les autorités
judiciaires et le Trésor américain, cf : https://en.wikipedia.org/wiki/Abd_Al-Rahman_al-Nuaimi .
64 . US Treasury, « Treasury designates Al-Qaida Supporters in Qatar and Yemen », 18 décembre
2013, https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl2249.aspx .
65 . US Treasury, op.cit.
66 . Ibid.
67 . US Treasury, « Treasury Sanction two Hamas-controlled charities », 4 octobre 2012,
https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/tg1725.aspx
68 . Steven Merley, « The Global Anti-Aggression Campaign 2003-2016 », op. cit.
69 . Matthew Lewitt, « Islamic Extremism in Europe », 27 avril 2005, Washington Institute,
https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/islamic-extremism-in-europe-beyond-al-
qaedahamas-and-hezbollah-in-europe
70 . İHH/İnsan Hak ve Hürriyetleri İnsani Yardım Vakfı, ou « Fondation pour l’aide
humanitaire », créée en 1992 à Istanbul, avait pour objectif à l’origine d’aider les jihadistes
bosniaques face aux Serbes puis les combattants tchétchènes face aux Russes. Elle soutint aussi des
groupes islamiques en Somalie. Elle a une antenne à Gaza. En 2006, le rapport du chercheur
américain Evan Kohlman The Role of Islamic Charities in International Terrorist Recruitment and
Financing, qui cite entre autres un rapport du juge Jean-Louis Bruguière, montre que l’ONG a été
liée à Al-Qaïda et qu’elle a été impliquée dans une tentative d’attentat contre l’aéroport de Los
Angeles. Elle compte parmi ses instances dirigeantes, Murat Mercan, ex-président de la
commission des affaires étrangères du Parlement turc et cadre de l’AKP, qui a participé au convoi
de la flottille de Gaza. En janvier 2014, l’IHH a été accusée d’avoir acheminé un camion
humanitaire rempli d’armes à destination des jihadistes syriens.
71 . David Brown, Catherine Philip, Richard Spencer, « Finsbury Mosque leader Mohammed
Sawalha part of Hamas Politburo », The Times , 7 novembre 2017,
https://www.thetimes.co.uk/article/finsbury-mosque-leader-mohammed-sawalha-part-of-hamas-
politburo-0cdn3gs80 .
72 . Ibid.
73 . Samir Afghar, « L’Europe, terre d’influence des Frères musulmans », in Politique étrangère,
Vol. 74, N° 2 (ÉTÉ 2009), p. 3777-388
74 . https://twitter.com/anasaltikriti/status/2121566989478 87105.
75 . Steven Merley, op.cit.
76 . http://data.parliament.uk/writtenevidence/committee evidence.svc/evidencedocument/foreign-
affairs-committee/political-islam/oral/34225.html%20.
77 . Emmanuel Razavi, Reportage « Ravalkistan fief Pakistanais à Barcelone »,
https://www.valeursactuelles.com/monde/le-ravalkistan-un-fief-pakistanais-a-barcelone-29193 .
78 . Si l’on n’a pas pris rendez-vous, des fidèles baraqués dissuadent les curieux de s’aventurer
trop près de leurs centres culturels. Exception faite des prostituées et des dealers qui envahissent le
quartier à la tombée de la nuit, on croirait arpenter les rues de Peshawar, dans ce « barrio » où
Beaucoup de Pakistanais et de Marocains ont ouvert des restaurants et des boucheries halal .
79 . http://www.realinstitutoelcano.org/wps/portal/rielcano_es/contenido?
WCM_GLOBAL_CONTEXT=/elcano/elcano_es/zonas_es/terrorismo+internacional/reinares-
espagne-sur-la-route-des-jihadistes
80 . https://elpais.com/elpais/2010/12/10/actualidad/1291972643_850215.html
81 . http://www.realinstitutoelcano.org/wps/portal/rielcano_es/contenido?
WCM_GLOBAL_CONTEXT=/elcano/elcano_es/zonas_es/terrorismo+internacional/dt16-2013-
reinares-gciacalvo-radicalizacion-terrorismo-yihadista-espana
82 . Source : https://www.liberation.fr/planete/2005/04/22/une-branche-d-al-qaeda-jugee-a-
madrid_517313 – François Musse
83 . https://www.liberation.fr/planete/2005/04/22/une-branche-d-al-qaeda-jugee-a-madrid_517313
84 . Source : https://www.elwatan.com/archives/internationale/proces-dal-qaida-en-espagne-23-
04-2005 .
85 . « Longtemps, nous avons considéré que les islamistes se servaient de notre région comme
d’un centre logistique permettant de fournir des faux papiers et de l’argent liquide à des individus
en situation irrégulière ou sur le point de partir faire le djihad. C’est en fait devenu un lieu de
passage pour les djihadistes, comme pour d’autres types de réseaux criminels. Nous savons qu’un
certain nombre d’entre eux ont utilisé l’aéroport de Barcelone pour aller en Syrie (…). Ils ont
bénéficié de soutiens liés aux Frères, notamment ».
86 . Lire : https://www.valeursactuelles.com/monde/barcelone-sanctuaire-djihadiste-87834 .
87 . Arte. Tv – Espagne : un modèle antiterroriste ?
CHAPITRE IV
Le Qatar, « hyper-centre »
de l’islamisme mondial et des Frères
L’émir Hamad bin Khalifa al-Thani cultive depuis toujours des liens avec
des mouvements comme le Hamas, et plus généralement avec la mouvance
des Frères musulmans. Il a donné l’asile politique à Abassi Madani, le
leader historique du Front islamique du salut (FIS) algérien. Sa référence
en matière de religion, c’est un téléprédicateur égyptien, cheikh Youssef al-
Qardaoui, une des figures emblématiques des Frères musulmans. En
entretenant des relations étroites avec ces personnalités et ces mouvements
radicaux, l’émir espère se mettre l’abri contre toute poussée terroriste sur
son territoire, notamment celle d’Al- Qaïda.
Christian Chesnot et Georges Malbrunot
La « Qatar Charity »
Comme le rappelle Stefano Piazza, « l’autre côté de la médaille est qu’en
contrepartie de ces investissements généreux, les émirs du Qatar financent en
même temps des dizaines et des dizaines de mosquées et de centres culturels
4
islamiques en France et en Europe » , notamment à travers la Qatar Charity
Organization. Rappelons que l’un des objectifs de la « Qatar Charity »,
exprimé en particulier dans le « programme Al-Baith », dirigé par le cheikh
Ahmad Al- Hamadi, est de garantir la « propagation de l’identité islamique
en Europe et dans le monde ». Il s’agit ainsi, conformément au fameux
« Projet » des Ikhwan , et en particulier de la stratégie « territoriale » du «
Tawtine », de construire des mosquées conçues comme des centres vitaux
avec, si possible, des écoles, des centres commerciaux, des crèches, des
centres funéraires, des services médicaux, sociaux et résidentiels, de sorte que
« l’individu musulman soit accompagné de la naissance à la mort dans le
cadre de l’islam global prôné par les Frères musulmans. Nul doute que ce
sont des contre-sociétés qui favorisent le communautarisme », conclut
Stefano Piazza. Dans leur livre-enquête Qatar Papers , les journalistes
français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, estiment que le
financement du Qatar alloué aux mosquées et centres islamiques en Europe,
5
entre 2014 et 2017, s’élèverait à 72 millions d’euros . Dans le cadre du
« programme Al Baith », la Qatar Charity aurait ainsi financé 138 écoles et
mosquées en Europe, de la Norvège à l’Italie, en passant par l’Allemagne, le
Royaume-Uni, la Suisse, la Belgique, les Balkans ou la France. Le mécénat
prosélyte du Qatar est particulièrement visible en France à travers les projets
récents grandes mosquées et centres islamiques à Mulhouse, Nantes,
Marseille, Lille, Poitiers, au Havre, ou en Île-de-France. Le budget évalué par
les deux auteurs serait de 30 millions d’euros, soit le double des estimations
officielles, tant les circuits de financements qataris, certes récemment assainis
sous contrainte internationale, demeurent opaques et souvent indirects. La
mosquée de Mulhouse a par exemple reçu la somme d’un million d’euros de
6
la part de l’émirat .
La Qatar Charity a également contribué au financement du lycée Averroès
7
à Lille (trois millions d’euros selon Malbrunot et Chesnais) et Al Kindy de
8
Decines . Dans la confédération helvétique, « la QCO aurait investi plus de
4 millions de francs suisses entre 2011 et 2014 rien que dans cinq projets
d’organisations musulmanes à Prilly (canton de Vaud), Bienne (Berne), La
Chaux-de-Fonds (Neuchâtel) et Lugano », estime Stefano Piazza, qui
rappelle le rôle central joué par Mohamed et Nadia Karmous, responsables de
l’impressionnant musée des civilisations de l’IslamLink (La Chaux-de-
Fonds), grâce à l’entremise desquels le centre a reçu du Qatar au moins sept
virements de fonds totalisant près de 1,4 million de francs suisses.
L’objectif des Frères et de leurs alliés qataris serait de récupérer et de
formater la jeunesse diasporique via ces lycées islamiques (fréristes ou turcs)
et à travers l’éducation en général. Fondée en mars 2012, la branche
britannique de Qatar Charity, ou « Charity UK » (QCUK), nommée Nectar
9
Trust jusqu’en octobre 2017, aurait ainsi fait don de 1,5 million de livres
sterling en 2015/16 à la Human Relief Foundation, une ONG islamiste
10
interdite par Israël en raison de son soutien au Hamas . Les médias
britanniques ont par ailleurs accusé le responsable qatari de Charity UK
11
d’avoir créé un site internet antisémite . Charity UK aurait également
soutenu en Italie la puissante association frériste UCOII (voir supra ,
12
chapitre I) et, en France, le fonds de dotation Passerelles . Ce dernier a
notamment contribué à la création de centres islamiques, mosquées et écoles
coraniques en France, et autres associations communautaires, notamment
Confluences, à Mulhouse.
En 2015, le Qatar a fait don d’un nouveau bâtiment de 12,76 millions
d’euros au St Antony’s College d’Oxford, là-même où Ramadan a eu une
chaire universitaire grâce au Qatar. Rappelons en passant que l’ONG qatarie a
un temps salarié Tariq Ramadan à raison de 35 000 euros mensuels en tant
que « consultant »… La Qatar Foundation verse de la sorte des dizaines de
millions de dollars à des écoles, universités et autres établissements
d’enseignement en Europe et en Amérique du Nord, au point que l’émirat est
devenu le plus grand donateur étranger des universités américaines. Les fonds
versés servent à financer des programmes dont certains portent sans fard une
marque idéologique, comme ce cours destiné aux écoles américaines intitulé :
« Exprimez votre loyauté envers le Qatar ». L’émirat « exerce une influence
directe sur les décideurs et le public occidentaux… Ses médias en langue
anglaise diffusent une propagande subtile sous couvert de rhétorique libérale
occidentale… Le Qatar est le plus grand donateur étranger des universités
13
américaines » , explique l’islamologue américain Daniel Pipes, président
du Forum du Moyen-Orient. La Suisse n’est bien sûr pas en reste : le
complexe culturel musulman de Lausanne a reçu 1,6 million de dollars.
Qatar Charity d’avoir assisté les troupes soudanaises dans leurs raids
meurtriers contre la population civile via le « blanchissement » de fonds issus
de l’industrie pétrolière soudanaise. En Israël, la QCO figure sur une liste
noire de 163 organismes de bienfaisance entretenant des liens avec le
36
terrorisme , notamment le Jihad islamique et le Hamas. De façon publique,
le Qatar a salué, par la voix de Khalid al-Attiyah, le ministre des Affaires
étrangères qatari, le groupe jihadiste « rebelle » syrien Ahrar al-Sham, qui a
confisqué la rébellion anti-Assad aux modérés et participé à la dérive sectaire
et barbare de l’opposition en coopération avec Al- Nosra/ Hayat Tahrir al-
Sham, noms paravents d’Al-Qaïda en Syrie. Ahrar al-Sham a notamment
prêté main forte à Daech à Raqqa. Selon les mêmes sources, quatre ministères
régaliens du gouvernement qatari auraient eu des relations avec des groupes
armés en Syrie et en Libye : les Affaires étrangères, la Défense, les services
secrets, le Country’s intelligence agency, puis le Bureau de l’émir Tamim bin
Hamad al-Thani. En Syrie, le Qatar aurait apporté une aide financière et
militaire aux rebelles islamistes via des transferts de fonds à des
intermédiaires financiers en Turquie qui achetaient ensuite des armes en
Europe de l’Est pour les acheminer en Syrie. Dans le cadre d’un témoignage
auprès de la justice américaine en février 2001, il été a révélé que le président
à cette époque de la Qatar Charitable Society, Abdullah Mohamed Yousef,
aurait été un membre d’Al-Qaïda et du groupe islamiste soudanais National
37
Islamic Front, qui avait accueilli Oussama ben Laden dans les années 1990 .
Si en 2011, le Qatar a été loué par de nombreuses chancelleries
occidentales pour le rôle dans « la création d’un environnement propice au
Printemps arabe », il aurait dans le même temps soutenu, d’après le Trésor
américain et les services de renseignements occidentaux, les islamistes
radicaux qui allaient remplacer les dictateurs laïques en Tunisie, en Libye et
en Égypte, au Yémen, en Syrie ou ailleurs. Le général Jonathan Shaw, ancien
chef d’état-major adjoint de la Défense britannique, a d’ailleurs accusé le
Qatar et l’ Arabie saoudite de contribuer à la propagation de l’islam radical :
« sous prétexte d’éducation religieuse, le salafisme wahhabite a allumé la
mèche d’une authentique bombe à retardement mondiale. L’argent saoudien
et qatari est à la manœuvre et cela doit cesser », a-t-il déclaré. C’est ainsi
38
qu’un rapport publié par le Center on Sanctions and Illicit Finances a
identifié Doha comme la place financière concentrant le plus de dons privés
alloués à des groupes terroristes islamistes. Le Qatar abriterait en effet les
bailleurs de fonds des groupes djihadistes comme le Front Al- Nosra (syrien),
Al-Shabaab , Al-Qaïda au Maghreb islamique (Afrique du Nord). Les experts
de l’antiterrorisme rejettent l’argument selon lequel l’État qatari serait
« incapable » de tarir ce flux et de contrôler son territoire, ses institutions et
ses princes et riches donateurs, car sa population est dérisoire alors que ses
moyens financiers sont immenses. En réalité, Doha a longtemps refusé de
poursuivre efficacement les financiers des groupes islamistes et jihadistes, car
du point de vue de la raison d’État qatarie, ces groupes apparaissaient comme
des outils d’une vaste stratégie d’influence . Rappelons qu’après
l’inauguration par Doha – sous pression de l’Occident et des Nations Unies –
de la Financial Intelligence Unit en 2004, puis du Comité de lutte contre le
terrorisme, en 2010 (qui auraient pu contribuer à tarir les financements du
jihadisme), une seule transaction financière « suspecte » fut identifiée par ces
entités…
Mieux, d’après un rapport du Trésor américain rendu public fin
septembre 2014, le Qatar aurait financé un moment les jihadistes de l’État
39
Islamique . Certes, c’est depuis la base Al-Udai, à Doha, que s’envolent les
avions américains partis bombarder les jihadistes afghans ou syriens, mais le
Trésor américain nomme un certain Tariq al-Harzi, alors en charge de
l’accueil des jihadistes étrangers à la frontière turco-syrienne.
Al-Harzi a avoué avoir levé à lui seul au Qatar au moins deux millions de
dollars via des intermédiaires financiers du pays, dans le but de les reverser à
40
l’armée du Califat islamique . D’après des agences spécialisées dans le
financement du terrorisme, des milliards de dollars auraient été ainsi collectés
au Qatar de façon si publique que certains ont parlé de « Téléthon du
jihad »… Doha ne fit preuve alors d’aucune vigilance, les autorités qataries
ayant beau jeu de répondre que l’on ne peut empêcher les riches Qataris de
pratiquer l’aumône légale de façon privée…
Peu satisfait de cette version, l’ex-vice-président américain Joe Biden a
déclaré publiquement, en octobre 2014, lors d’une conférence du Forum John
F. Kennedy à l’Université d’Harvard, que « les alliés sunnites de l’Amérique
sont responsables du financement d’Al- Qaïda et Daech, notamment la
Turquie, l’ Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït ». Quant à David Cohen,
ex-sous-secrétaire américain pour le terrorisme et le renseignement financier
au Trésor US, il a affirmé qu’« il y a au Qatar des financiers du terrorisme
désignés comme tels par les États-Unis et les Nations Unies et qui ont
41
bénéficié de la protection de la loi qatarie » , notamment deux figures
proches de la dynastie Al-Thani que sont Khalifa al-Subaiy et Abd Al-
Rahman ben Umayr al- Nuaimi. Ces derniers figurent sur les listes noires du
terrorisme jihadiste dressées par Washington en décembre 2013 et par l’ONU
en août 2014. Pour ce qui est d’Al-Nuaimi, universitaire et homme d’affaires
qatari visé par des sanctions américaines depuis décembre 2014, cofondateur
42
de la fondation suisse Alkarama , il figure sur la liste noire terroriste de
l’Union européenne, des États-Unis et des Nations Unies pour avoir fondé le
groupe islamiste libanais Asbat al-Ansar puis des cellules irakiennes d’Al-
Qaïda depuis 2003 et d’Al-Shabaab en Somalie, via des paiements mensuels
s’élevant à deux millions de dollars. Il ne fut toutefois pas arrêté par les
autorités du Qatar et il put même bénéficier d’une protection garantie par ses
43
liens avec les élites du pays . Al-Nuaimi était en fait une figure de premier
plan de l’Université du Qatar – fondée par la famille royale en 1973, où il fut
même élu, en 2004, président du Centre arabe pour la recherche et les études
politiques. Il occupa par ailleurs des postes importants au sein de
l’Association de bienfaisance Mohammed Ben Eid al-Thani, de la Banque
islamique du Qatar et de la Qatar Football Association, qui donna naissance à
l’ONG « Coalition mondiale anti-agression ». Celle-ci soutint pendant des
années la « résistance » en Irak, en Somalie et à Gaza, en fait des groupes
44
jihadistes-salafistes . Quant à Khalifa Al-Subaiy, cet ancien employé de la
Banque Centrale qatarie a été identifié comme « un financier du terrorisme
basé au Qatar et un négociateur qui a agi au nom de la haute direction d’Al-
Qaïda dont l’un de ses hauts dirigeants Khalid Sheikh Mohammed lui-même
45
» (cerveau des attaques du 11 septembre capturé en mars 2003)
. Rappelons qu’Al-Subaiy vivait librement au Qatar alors qu’il était recherché
par les États-Unis pour terrorisme. Al-Subaiy et Al-Nuaimi ont pu maintenir
des relations étroites avec des dirigeants qataris, y compris au sein de la
dynastie Al-Thani, ce qui leur a permis d’échapper aux demandes
d’extradition. En Libye, la coalition islamiste (Salafistes et Frères
musulmans) – appelée « Aube libyenne » (Fajr Libya), aurait été l’un des
principaux bénéficiaires de ces aides. Les services occidentaux suspectent
également l’émirat du Qatar d’avoir livré des armements en Syrie, au Mali ou
en Libye, en violation des embargos sur les armes, notamment en direction de
Misrata, près de Tripoli, non loin des bases de Fajr Libya et de la coalition des
milices islamistes.
D’après les conclusions du rapport du Center on Sanctions and Illicit
Finance, reprises par le Trésor américain, ces deux cas illustreraient le double
jeu du Qatar. Depuis 2012, le Trésor américain a également identifié un autre
prédicateur, koweitien, celui-là, qui se rendait régulièrement au Qatar, Hajjaj
Al-Ajmi, qui déclare sur des vidéos ou devant des publics qataris respectables
que l’aide humanitaire en Syrie est importante mais que la priorité est de
46
soutenir les jihadistes . Dans le cadre de l’enquête des services de
renseignements britanniques sur le cas du jihadiste anglais Djihad John, l’un
47
des bourreaux officiels de l’État islamique , on a également découvert
qu’un certain Mohamed Al-Arifi, ex-recruteur des volontaires jihadistes
britanniques, séjournait régulièrement en toute tranquillité à Doha .
Aujourd’hui interdit de séjour au Royaume-Uni pour avoir préparé deux
Britanniques au jihad, Al-Arifi ne semble pas avoir été expulsé du Qatar
malgré son action de recruteur de jihadistes.
Certes, au Qatar, des lois récemment adoptées répriment le blanchiment
d’argent et le financement des organisations terroristes, mais leur mise en
48
application aurait fait preuve de « graves carences » . Face aux accusations
du Trésor américain selon laquelle Doha aurait permis à des ONG d’Allah de
récolter des fonds privés pour des motifs « humanitaires », via la zakat , afin
de les acheminer au profit de groupes jihadistes (cautionnant ainsi un vaste
trafic d’armes incluant des missiles anti-aériens envoyés en Syrie), le Qatar
rappelle que l’armée américaine dispose sur son territoire d’un centre de
commandement pour tout le Moyen-Orient, le Centcom et qu’il est « hélas »
impossible de contrôler tous les dons caritatifs effectués par les sujets qataris
ou autres. Et à ceux qui accusent ce drôle « d’ami » de l’Occident d’avoir été
le bailleur de fonds numéro 1 de la rébellion islamiste syrienne, avec 3
milliards de dollars dépensés rien que de 2011 à 2013, notamment au profit
du « Front Al- Nosra », le Qatar répond qu’il ne s’agissait point d’une
politique d’État, mais d’initiatives privées. Alors qu’il a une main dans les
affaires au sein de l’économie mondiale et des démocraties occidentales, ainsi
qu’une image de pays « pacifique » dont la seule arme serait le soft power, les
médias et le foot (« religion de l’Occident » qui permet d’endormir la
méfiance des « mécréants »), le Qatar aurait donc « une autre main » dans la
promotion de l’islamisme sous toutes ses formes.
1 . Depuis 2008, les Qataris sont exonérés de taxe sur les plus-values immobilières et ils ne paient
pas d’impôt sur la fortune (ISF) pendant les cinq premières années de résidence en France.
2 . « La France signe un accord stratégique avec le fonds souverain du Qatar », Le Figaro ,
13 février 2014.
3 . Martinez à Cannes, Palais de la Méditerranée à Nice, Concorde Lafayette et l’hôtel du Louvre à
Paris ; hôtel Raffles (ex-Royal Monceau) et Peninsula ; l’hôtel d’Évreux sur la Place Vendôme,
hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis à Paris ; le Carlton de Cannes, etc.
4 . Entretiens avec l’auteur lors du colloque Sécurité et Société civile de juin 2018 à Lugano.
5 . Christian Chesnot, Georges Malbrunot, Qatar Papers. Comment l’émirat finance l’islam de
France et d’Europe , Michel Lafont, 2019.
6 . http://www.lopinion.fr/20-mai-2013/comment-qatar-finance-mosquees-france-270 .
7 . Lycée musulman privé, sous contrat avec l’État, et proche de l’UOIF.
8 . http://blogs.mediapart.fr/blog/mohamed-louizi/190315/college-lycee-averroes-de-luoif-larbre-
qui-cache-le-desert .
9 . Les comptes de Nectar Trust pour 2017 indiquent qu’elle entretient un partenariat avec le
Emaan Trust de Sheffield, un organisme de bienfaisance au sein duquel Ahmed Al-Rawi, ancien
président de la FIOE et membre éminent des Frères, est administrateur. Cf « Student rent payments
covertly funding Islamist projects – report », RT International, 10 juillet 2015.
10 . Andrew Norfolk, « A shadowy web traced back to Bradford », The Times ,ý 17 août 2015 ;
Camilla Turner, « Government donation to Muslim Charities Forum denounced as “madness” »,
The Telegraph , 23 septembre 2014.
11 . Idem.
12 . « NECTART TRUST – Filing history (free information from Companies House », sur
beta.companieshouse.gov.uk
13 . « Analyse de l’influence du Qatar », Daniel Pipes, « Qatar : U.S. Ally or Global Menace ? » ,
29 janvier 2019.
14 . Le centre islamique d’Ispica recevra 256 956 euros, celui de Catane 428 260 euros, celui de
Messine 879 000 euros et enfin 809 839 euros iront à Comiso, un lieu bien connu pour la présence
de la base des missiles OTAN.
15 . Ibid.
16 . Le néo-containment et les révolutions de couleurs contre la Russie.
17 . Des membres d’Al-Jazeera sont liés aux Frères musulmans : Yasser Abu Hillaleh,
présentateur égyptien Ahmad Mansur ou Wadah Khanfar ; l’ancien DG de la chaîne, membre de
l’organisation en Jordanie et l’un des proches collaborateurs de l’émir du Qatar ; Youssef Al-
Qardaoui et sa femme, qui siège au conseil d’administration ; etc. Des cadres des Frères ont utilisé
Al-Jazeera comme tremplin pour diffuser leur idéologie, notamment le guide suprême des Frères,
Mahdi Akef, ainsi qu’un membre du Conseil général d’orientation de confrérie, Al-Abdul Munim
Abdul Al-Futuh.
18 . Ibid.
19 . https://www.jeuneafrique.com/575688/politique/financement-du-terrorisme-le-qatar-a-
loffensive-pour-redorer-son-image/
20 . Créé en 1981, le Conseil de coopération du Golfe est une organisation régionale regroupant
six monarchies arabes du golfe Persique : l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats
arabes unis et le Qatar. Le 6 juin 2017, plusieurs pays du CCG ont rompu leurs relations
diplomatiques avec Doha, qu’ils accusent notamment de financer les Frères musulmans, considérés
comme organisation terroriste par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
21 . Jean-Pierre Marongiu est un homme d’affaire français expatrié au Qatar, qui fut dépouillé de
son entreprise par un membre de la famille royale qatarie, puis ensuite incarcéré durant près de
5 ans pour ne s’être pas laissé faire. Il est auteur du livre InQarcéré (éditions Les Nouveaux Auteurs
2019), dans lequel il raconte notamment ses années de détention aux côtés d’un membre éminent
de l’opposition qatarienne, Talal ben Abdulaziz al-Tani.
22 . Bien que chiite, l’Iran a toujours soutenu La Confrérie. Il existe une organisation chiite
iranienne liée aux Frères musulmans appelée Fedayin-é-islam. Le conseil de la guidance suprême
iranien a été calqué sur le conseil de la guidance de l’organisation des Frères musulmans.
23 . Médine est la deuxième ville sainte de l’islam après la Mecque. Mahomet s’y est installé après
son départ de la Mecque en 622, regroupant autour de lui des communautés tribales assez
hétéroclites. C’est depuis cette cité que les musulmans ont commencé à rayonner.
24 . La base d’Al Udeid au Qatar abrite notamment l’état-major de la coalition anti-jihadiste
dirigée par les États-Unis.
25 . Nawaf Obaid, « Trump will regret changing his mind about Qatar », 15 août 2018, Foreign
Policy , httpa ://foreign policy.com/2018/08/15/trump-will-regret-changing-his-mind-about-qatar/.
26 . Cf « US Tracks Saudi Bank Favored by Extremists », Wall Street Journal 27 juillet 2007,
« Bin Laden-linked bank not on U.S.terror list », Chicago Tribune , 3 novembre 2001.
27 . Ibid.
28 . Lire à ce sujet : InQarcéré , de Jean-Pierre Marongiu, (éditions les nouveaux auteurs, 2019)
o
29 . « Qatar Commits Usd 40 Million for Un Operations in Gaza », Wikileaks, Qatar Doha, n
09DOHA314_a, 24 mai 2009.
30 . http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/uncharitable-organizations .
31 . Idem.
32 . http://www.investigativeproject.org/documents/case_docs/2517.pdf .
33
. https://en.wikisource.org/wiki/United_States_of_America_v._Usama_bin_Laden/Day_2_6_February_2001
34 . http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/uncharitable-organizations
35 . http://www.sudantribune.com/spip.php?article53958 .
36 . http://www.danilette.com/article-e-supporter-le-ha-64799631.html .
37 . http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/uncharitable-organizations .
38 . « Qatar and Terror finance », http://www.defenddemocracy.org/media-hit/qatar-and-terror-
finance-part-1 .
39 . Jacques Marie Bourget, « Le Trésor américain accuse le Qatar de financer l’État Islamique »,
Monde Afrique, janvier 2015 ; http://www.mondafrique.com/le-tresor-americain-accuse-le-qatar-
de-financer-letat-islamique/ .
40 . Par Colin P. Clarke, Terrorism, Inc. : The Financing of Terrorism, Insurgency, and Irregular
warfare, Praeger Security international, Santa Barbara, 2015, p. 169.
41 . Cf, Center on Sanctions and Illicit Finance, « New FDD Report Reveals Depth of Qatar’s
Terror Financing », David Andrew Weinberg, FDD Press Release, 10 December 2014.
42 . https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl2249.aspx , 18 décembre 2013.
Home Press Center Press Releases « Treasury Designates Al-Qa’ida Supporters in Qatar and
Yemen, Treasury Designates Al-Qa’ida Supporters in Qatar and Yemen ».
43 . Le Trésor américain l’accuse d’avoir envoyé 500 000 euros à Abu Khalid al-Suri, membre
d’Al-Qaïda en Syrie et 250 000 dollars au groupe terroriste somalien Al-Shabaab.
44 . Cette dernière a même organisé, en 2007, des conférences avec l’Union des tribunaux
islamiques somaliens. Selon le Trésor américain, Abdulrahman al-Nuaimi aurait versé
600 000 dollars à Al-Qaida en Syrie alors qu’il était conseiller du gouvernement qatari. Il cofonda
une organisation caritative liée à la famille royale, la Fondation du cheik Eid ben Mohammed Al-
Thani.
45 . Cf Rapport par un rapport officiel « Qatar and Terror Finance », op. Cit.
46 . Andrew Gilligan, « Qatar, le club Med des terroristes », Courrier International, 4 septembre
2014.
47 . Abdel-Majid Abdel Bary ou Jihad John devint célèbre en Syrie en rejoignant le groupe de
bourreaux chargé des prisonniers occidentaux. Il décapita les otages James Foley, Steven Sotloff,
David Haines, Alan Henning, Peter Kassig, Haruna Yukawa and Kenji Goto. Né en 1990 à
Londres, il grandit dans le quartier chic de Maida Vale. Au départ versé dans le rap, ses tubes ont
été diffusés par la BBC. Nommé alors L. Jinny, il fit des concerts avec des grands noms. Il fut
fanatisé par le prédicateur londonien Anjem Choudary qui vantait Da’ech et qualifia les caricatures
de Charlie Hebdo d’ « acte de guerre ».
48 . David Andrew Weinberg « Analysis : Qatar still negligent on terror finance », Long War
Journal, 19 août 2015.
o
49 . Leslie Lebl, Middle East Quarterly, n d’été, « The islamist threat to European Security »,
Middle East Quartely, 2014.
50 . La Mosquée Bleue reçut 2 millions d’euros de la part du Koweït, propriétaire du bâtiment. Le
Koweït finance l’ETN et a fait nommer le ministre koweïtien des Affaires Religieuses, Moutlak al-
Qardaoui à la tête de l’European Trust Nederland. L’une des organisations musulmanes les plus
actives des Pays-Bas est dirigée par le ministère des Affaires religieuses du Koweït dont l’objectif
officiel est de propager l’islam aux non-croyants.
51 . Cf, Abigail R. Esman, Radical State : How Jihad Is Winning Over Democracy in the West
(État radical : Comment le jihad est en train de gagner sur la démocratie en Occident), Praeger,
New York, 2010.
52 . https://wikileaksactu.wordpress.com/tag/financement-de-terroristes/ .
53 . Elizabeth Dickinson, « Playing with Fire : Why Private Gulf Financing for Syria’s Extremist
Rebels Risks Igniting Sectarian Conflict at Home », The Saban Center for Middle East Policy ,
o
Analysis Paper, n 16, décembre 2013.
CHAPITRE V
1 . Voir Cousseron, Tancrède, 2010 : La nouvelle puissance turque, L’adieu à Mustapha Kémal ,
Paris Ellipses, 2012 ; puis del Valle, Alexandre, Politique Internationale, hiver 2011-2012,
« Printemps arabe, hiver islamiste ? », op. cit .
2 . Cf. Ben Mansour, Latifa Frères musulmans, frères féroces, Voyage dans l’enfer du discours
islamiste, Paris, PUF-CNRS, 2004, 263 p.
3 . https://english.alarabiya.net/en/perspective/alarabiya-studies/2013/10/14/Turkey-s-relationship-
with-the-Muslim-Brotherhood.html
4 . Samantha Rose, Samuel Westrop, « American Islamists Turn to Ankara », The Middle-East
Forum, 21 septembre 2017.
5 . Meir Amit, Intelligence and Terrorism Information Center, « Muslim Brotherhood in Turkey »,
2010, https://www.terrorism-info.org.il/en/18074/
6 . Ibid.
7 . Mirren Gidda, « Hamas still has some friends left », Time, 25 juillet 2014. Reuters, « Turkey’s
Erdogan meets Hamas leader Meshaal in Istanbul », 20 décembre 2015. Hurriyat Daily News,
« Turkish President Erdogan meets Hamas leader Mashal in Istanbul », 25 juin 2016.
8 . Ouvrage publié par le Centre d’études de l’unité arabe, Beyrouth, 1993, p. 48.
9 . Cf. Mezri Haddad, La face cachée de la révolution tunisienne, Op. cit., pp 49-57.
10 . Samir Amin, Le Monde arabe dans la longue durée : un printemps des peuples ? , Éditions Le
Temps des Cerises, Paris, 2011.
11 . Interview réalisée par Ala Iddin Al-Rachi, le 5 octobre 2005.
12 . Pour approfondir la pensée de Qardaoui, lire Le Licite et l’Illicite (alhallal wal haram ), 1992,
réédition 2000, ou encore, L’Éveil Islamique entre le rejet et l’extrémisme (As-Sahwah al-
islâmiyyah bayna al-djuhûd wa At-Tatarruf), 1984.
13 . Cf. Haddad, Mezri, La face cachée de la révolution tunisienne, Op. cit., pp 50-55.
14 . Cf. Bozonnet, Charlotte, « Tunisie : l’opposition entre laïques et islamistes au cœur des
législatives », Le Monde, 24 octobre 2014.
15 . Cf, entretien de Mostafa al Khalfi (membre du PJD) avec O. Ben Elmostafa, 2007, 76-80.
16 . Le Makhzen désigne le pouvoir royal et policier, voir glossaire.
17 . Cf. Isabelle, Mandraud, « L’islamiste Abdelilal Benkirane, chargé de former un gouvernement
er
au Maroc », Le Monde , 1 décembre 2011.
18 . « Polémique : Benkirane conseille aux Marocaines de s’occuper de leurs foyers », 22 juin
2014.
19 . Isabelle, Mandraud, « L’islamiste Abdelilal Benkirane, chargé de former un gouvernement au
er
Maroc », Le Monde , 1 décembre 2011.
20 . « Maroc : Benkirane ne veut pas que les femmes travaillent, Les associations de défense des
droits des femmes ont réagi aux propos sexistes tenus par le Premier ministre devant les
parlementaires », Le Point, Afrique, 19 août 2014.
21 . Ses activités vont des boissons et du papier de soie aux armements en passant par la
distribution.
o
22 . Cf. Marcou, Jean, « La « nouvelle » Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi », Diplomatie, n 70,
septembre-octobre 2014
23 . Duteil, Mireille ; Temmouri, Fatiha, « L’énigme al-Sissi », Le Point, no 2136 , 22 août 2013,
pp. 32-35.
24 . De Saint Perrier, Laurent, « Égypte : pour les Frères musulmans, c’est le moment de compter
ses amis », Jeune Afrique , 26 mai 2015.
25 . De Saint Perrier, Laurent, « Égypte : pour les Frères musulmans… », Op. cit. ; Pommier,
o
Sophie, « Égypte : les mirages de la démocratie », Politique Internationale , n 141, automne
2014, reproduit intégralement in annexe 1.3.5.
26 . Cf. Mezri Haddad, La face cachée de la révolution tunisienne , Op. cit.
27 . Belhaj était l’émir du « Libyan Islamic Fighting Group », affilié d’Al-Qaïda, jusqu’à sa
capture par la CIA à Bangkok en 2004. Après la révolution libyenne de 2011, il a fait son groupe
un parti politique, Al-Watan, et il a contesté les élections libyennes de 2012 avec un soutien
financier massif du Qatar.
28 . Alexandre del Valle, Randa Kassis, Le Chaos syrien, Printemps arabe et minorités face à
l’islamisme , Dow, Paris, 2016.
29 . Mauriac, Laurent. « Au Yémen, le président Saleh accepte de quitter le pouvoir » sur Rue89
24 (2011)
30 . Marine Poirier, « Yémen : mouvement révolutionnaire et logique de préservation du
système », « Le “printemps arabe” : un premier bilan », Alternatives sud, 2012, pp 109-120.
31 . Cf. Bonnefoy, Laurent, « Au Yémen, des Frères musulmans pas comme les autres », Orient
XXI , avril, 2014.
32 . Bonnefoy Laurent, « L’exception yéménite. », Alternatives Internationales décembre 2014 (n
°65), p. 17-17.
33 . Burdy, Jean-Paul, « Le « croissant chiite », un discours récurrent sur la menace iranienne à
l’épreuve de la realpolitik », 28 juin 2012, http://www.lesclesdumoyenorient.com/Le-croissant-
chiite-un-discours.html , consulté le 3 avril 2014.
34 . « Qatar « informed » Al-Qaïda bombers says UAE diplomat », BBC, 20 juillet 2017,
accessible à l’adresse : https://bbc.in/32DS3pI .
35 . http://www.ikhwanonlin
36 . Intitulé « To hell with syrian (identity) ! We do not recognize Syria », 4 décembre 2011.
37 . Del Valle, Alexandre, « Printemps arabe, hiver islamiste », Politique Internationale , Op. cit.
CHAPITRE VI
1 . Voir glossaire .
2 . Cf, Observatoire de l’Islam politique et des Frères musulmans
http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/9997 .
3 . Azzam Tamimi est un Frère musulman palestinien-britannique, présentateur une chaîne tv
arabe, basée à Londres, Alhiwar TV . Il a dirigé l’Institut de la pensée politique islamique jusqu’en
2008 et a légitimé des attentats kamikazes.
4 . Cf notre enquête publiée le 2 décembre 2018 par le quotidien Corse Matin , avec
Globalgeonews.com
5 . Al-Tamimi s’exprimait sur les ondes de Al-Hiwar tv le 15 mai 2018.
6 . Interview réalisée avec Peggy Poquet, dont des extraits ont été diffusés par le site
globalgeonews.com
7 . Al-Sharq Forum est un groupe de réflexion à but non lucratif fondé en 2012, Wadah Khanfar,
ancien directeur général du réseau Al-Jazeera et proche des Frères.
8 . L’ancien président égyptien Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, avait fait
procédé à de nombreuses arrestations d’opposants, d’intellectuels et de journalistes. Parvenu au
pouvoir démocratiquement, mais dans le contexte post-révolution égyptienne, il a clairement utilisé
la démocratie comme moyen d’instaurer un régime islamique.
9 . Notre consœur Peggy Porquet a réalisé quant à elle, durant six mois, une enquête – à laquelle
nous avons collaboré – au sujet de cette dernière. Édifiante, nous avons choisi de la reproduire ici.
Elle a été publiée sur le site d’informations globalgeonews.com, en mai 2019.
10 . « Turkey, the Global Muslim Brotherhood, and the Gaza Flotilla », Jerusalem Center for
Public Affairs, 2011, http://www.jcpa.org/text/Turkey_Muslim_Brotherhood.pdf .
11 . Idem , http://www.jcpa.org/text/Turkey_Muslim_Brotherhood.pdf .
12 . Le terme haram signifie « illicite » dans ce cas précis.
13 . Rabia est l’acronyme de Ready For Brotherhood Independent Army : en français, prêt pour
l’armée indépendante de La Confrérie.
14 . « Ken Penjar » est le mot que lui a lancé un jour un policier de l’île indonésienne de Bata qui
signifie « Jetez-le en prison », d’où le titre de son essai-récit. Le livre est paru en arabe, édité aux
Émirats arabes unis, l’interview accordée à Ian Hamel est reproduite sur Oumma.com :
https://oumma.com/un-ancien-frere-musulman-emirati-denonce-la-confrerie-detourne-125-de-
laide-humanitaire-quelle-collecte/ .
15 . En se basant sur une fatwa, La Confrérie soustrairait à son profit, selon l’auteur, 12,5 % des
sommes recueillies.
16 . Ian Hamel, « Les Frères musulmans gardent des contacts étroits avec les terroristes », Le point
, 23 août 2019.
17 . Entretien avec Ian Hamel, oumma.com : https://oumma.com/un-ancien-frere-musulman-
emirati-denonce-la-confrerie-detourne-125-de-laide-humanitaire-quelle-collecte/ .
CHAPITRE VII
« Paranoïsation » et « désassimilation »,
« Paranoïsation » et « désassimilation »,
l’antiracisme dévoyé afin de réislamiser
Bien que les Frères musulmans et d’autres mouvances islamistes sachent
très bien que les musulmans ne sont pas persécutés dans les démocraties
occidentales, la stratégie des lobbies islamistes mondiaux consiste à distiller
au sein des communautés musulmanes d’Occident un sentiment de
persécution. L’idée est de les pousser à ne surtout pas s’intégrer aux mœurs
locales « impies » et laïques, au nom d’un « droit à la différence » et d’un
antiracisme dévoyés à dessein. Pour illustrer cette stratégie de
« désassimilation », rappelons les propos prononcés en février 2008 par
Recep Taiyyp Erdogan à Cologne, devant 1 600 turco-musulmans
d’Allemagne, en réaction à ceux de la chancelière Angela Merkel qui avait
réclamé une plus forte intégration des Turcs à la culture allemande : «
36
l’intégration ou l’assimilation est un crime contre l’humanité » . Quand on
sait que la vision fondamentaliste de l’islam chère au président turc, lui-même
protecteur des Frères musulmans, est distillée au sein des communautés
turques d’Europe depuis les années 2000 (avec le soutien du ministère turc de
la Religion, Diyanet), et que, depuis juillet 2017, le Conseil français du culte
musulman a été présidé par un proche d’Erdogan ( Ahmet Ogras), cela laisse
augurer du devenir du « vivre-ensemble » tant préconisé par ceux-là mêmes
(multiculturalistes) qui sapent ses fondements. La stratégie de conquête-
soumission des suprématistes islamistes consiste en fait à pérenniser ou créer
l’« extériorité » des musulmans puis à les pousser à vivre de façon séparée
des « mécréants ».
Ce processus de « ghetto volontaire » se nourrit de la contagion
paranoïaque, qui permet de pousser des musulmans victimisés à se radicaliser
et à se ranger progressivement, par « réaction », sous la bannière protectrice et
l’ordre sans frontière de la charià . Les plus extrêmes voient dans le jihadisme
l’aboutissement final de cette stratégie de la partition, mais le processus de
« désengagement-désassimilation » est assuré en amont par les lobbies
islamiques officiels qui « dénoncent » le terrorisme tout en niant sa nature
islamiste. L’objectif sécessionniste poursuivi par les pôles de l’islamisme
mondial, jihadistes ou institutionnels, est certes combattu par les États
musulmans nationalistes ( Émirats arabes unis, Égypte, Jordanie, Algérie,
Syrie d’ Assad, Kazakhstan), qui craignent le nouvel impérialisme vert tourné
contre leur souveraineté nationale, et appuyé par le Qatar, la Turquie néo-
ottomane d’Erdogan, le Pakistan, et les Frères musulmans. Toutefois, en dépit
des rivalités opposant États et pôles islamistes entre eux dans la lutte pour le
leadership musulman mondial, ces pôles ont réussi à rendre une partie des
communautés musulmanes d’Occident hostiles à leurs pays d’adoption ou de
naissance perçus comme « mécréants », « pervers », et « hostiles aux
musulmans et à l’islam ». La force mobilisatrice des pôles violents comme
non-violents du totalitarisme islamiste consiste en fait à motiver le musulman
qui se sentirait « exclu », à ne plus se conformer aux mœurs et ordres des
« ennemis infidèles de l’islam ».
1 . Lydia Gourys, Allah est Grand, la République aussi , 2014, J. C Lattès, Paris.
2 . Sonya Faure et Frantz Durupt, « Islamo-gauchisme, aux origines d’une expression
médiatique », Libération.fr, 14 avril 2016.
3 . L’Islamisme et nous. Penser l’ennemi imprévu , éditions CNRS, 2017.
4 . Sonya Faure et Frantz Durupt, op.cit.
5 . Jacques Julliard, « Qu’est-ce que l’islamo-gauchisme ? », Le Figaro, 26 août 2016.
6 . Idem .
7 . Pr opos tenus sur BFM TV également.
8 . La Découverte, 2014.
9 . Cité dans par Nouzille & Waintraub, 2017, p. 53.
10 . Anastasia Vécrin, « Edwy Plenel : “Islamiser la question sociale induit une guerre de tous
contre tous” », Libération , 6 octobre 2014.
11 . Edwy Plenel, « Un vêtement comme les autres »…, Mediapart, 14 août 2016.
12 . Anastasia Vécrin, « Edwy Plenel : Islamiser la question sociale induit une guerre de tous
contre tous », Libération , 6 octobre 2014.
13 . Mohamed Louizi, « Je me désabonne », Savoir ou se faire avoir, 5 mars 2016.
14 . Une affiche d’une conférence conjointe de Plenel et Ramadan, le 17 janvier 2015, source :
http://wiki.damocles.co/wiki/Fichier:Edwy_Plenel_1.jpg
15 . Bruckner, Pascal (2017a), Un racisme imaginaire : la querelle de l’islamophobie , Grasset,
272p.
16 . Louizi, Mohamed (2016), « Je me désabonne », Savoir ou se faire avoir, 5 mars 2016,
http://www.blog.sami-aldeeb.com/2016/03/30/je-me-desabonne/
17 . Bruckner, Pascal, « Ils haïssent la France, non parce qu’elle les opprime, mais parce qu’elle
les libère », Le Figaro-Magazine , 7 octobre 2017, pp. 54 – 55.
18 . Le Figaro , 26 août 2016.
19 . Nouzille & Waintraub, Op. cit .
20 . Feertchak (2016)
21 . L’Âge d’Homme, Paris, 1999.
22 . Vincent Geisser, La nouvelle islamophobie, Op. cit , p. 104.
23 . Vincent Geisser, La nouvelle islamophobie… ibid , p. 105.
24 . Paris, La Découverte, « Cahiers libres », 2005.
25 . Http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-L__islam_imaginaire-
9782707153319.html .
26 . Éditions Plein Jour, 2016.
27 . Isabelle Kersimon et Jean Christophe Moreau, Islamophobie, La contre-enquête, paris, Plein
Jour, 2016, p. 150.
28 . « Islamophobie : comment les élites françaises fabriquent le “problème musulman” », de
A. Hajjat et M. Mohhamed, éd. La Découverte, 2013.
29 . Dans une émission (« Les Grandes questions », avec G-Frantz-Olivier Giesbert) dédiée aux
attentats de Charlie Hebdo et à l’islamisme radical, auquel l’auteur de ces lignes participait aux
côtés de Ghaleb Bencheikh et de Jean-Luc Mélenchon, ce dernier refusa catégoriquement de
critiquer l’islam politique ou même l’islamisme radical comme cause du terrorisme jihadiste.
Mélenchon fit le procès du seul catholicisme et botta en touche lorsqu’on lui demanda de désigner
la menace islamiste.
30 . Projet d’accord de majorité – 2014/2019 – be gov be. brussels, p. 113.
31 . La Nouvelle islamophobie , La Découverte, sur le vif, Paris, 2003.
32 . « En Europe, nous entrons dans une nouvelle phase dans les sentiments et les politiques
hostiles à l’islam. Cela a commencé après le référendum sur les minarets en Suisse (…). Aux États-
Unis, c’est un phénomène nouveau, qui remonte aux attentats du 11 septembre 2001. (…). Prenez
le cas de cet appel à brûler le Coran (…). Ou prenez les caricatures du prophète Mahomet (…)
c’étaient des caricatures barbares », cité in « Entretien avec Ekmeddin Ihsanoglu, Secrétaire
général de la Coopération islamique », Forum Algérie-Monde, http://www.algerie-
monde.com/forums/threads/9765-Ekmeleddin-Ihsanoglu-secr%C3%A9taire-
g%C3%A9n%C3%A9ral-de-l-Organisation-de-la-conf%C3%A9rence-islamique .
33 . Voir « Le système Frères musulmans : illustration par le cas Privot »,
https://www.cclj.be/actu/politique-societe/systeme-freres-musulmans-illustration-par-cas-privot .
34 . Voir le « Dossier spécial – Menace terroriste – RTBF télévision » (Belgique) du 18 janvier
2015 ; voir son ouvrage Quand j’étais frère-musulman, La Boîte de Pandore, Bruxelles, 2017.
35 . Le Monde , 18 octobre 1998.
36 . « L’assimilation est un crime contre l’humanité », déclara Tayyip Erdogan, à Cologne, le
11 février 2007, http://pointdebasculecanada.ca/turquie-erdogan-aux-turcs-dallemagne-
lassimilation-est-un-crime-contre-lhumanite/ .
37 . « Rapport 2018 sur l’état des lieux de la pénétration de l’islam fondamentaliste en France »
38 . Sylvain Mouillard et Bernadette Sauvaget, « Au Collectif contre l’islamophobie, de la suite
dans les données » sur liberation.fr, 3 avril 2016.
39 . Bernard Godard, La question musulmane en France : Un état des lieux sans concessionss,
Fayard, 2015, 352 p.
40 . Laurence Thailarde, « Législatives : Samy Debah, le candidat du CCIF ? », Communiqué de
presse, 6 juin 2017.
41 . http://fr.wikipedia.org/wiki/Collectif_contre_l%27islamophobie_en_France
42 . Rappelons les faits : le 11 mars 2004, trois journalistes de Canal + qui s’étaient présentés
devant le château de Ville-Main qui abritait cette école coranique clandestine avaient été
violemment agressés et s’étaient fait voler la caméra. Hospitalisé, l’ingénieur du son nécessita 97
jours d’incapacité de travail. Mohamed Hammami, imam de l’association Foi et pratique (Tabligh),
alors âgé de 72 ans, et son fils, Mohsen Hammami, ont été condamnés à quatre mois de prison avec
sursis.
43 . Elsa Sabado, « Les organisateurs de colonies de vacances confrontés au Ramadan », La croix ,
31 juillet 2012.
44 . « Tu jeûnes tu sors », site islamophobie.net :
https://www.islamophobie.net/2012/07/31/licenciement-colonie-vacances-ramadan/ .
45 . En 2012, Tariq Ramadan avait invité Marwan Muhammad à parler de la situation des
musulmans en France durant son émission Press TV (média iranien), Vidéo disponible sur le site de
Tariq Ramadan / WebArchive et sur http://tariqramadan.com/press-tv-tariq-ramadan-et-marwan-
muhammad-mai-2012/ .
46 . http://www.islamophobie.net/articles/2014/05/26/diner-ccif-2014-marwan-muhammad .
47 . https://www.facebook.com/Cheikh.abouhoudeyfa/posts/910145045688582# .
48 . L’université de Rennes précise qu’avec ce diplôme, Rachid Abou Houdeyfa pourra être l’un
« des référents laïcité dans divers domaines de la vie professionnelle ou associative (…) qui sont
amenés à éclairer, du point de vue du droit, de multiples situations quotidiennes où la question
religieuse est susceptible de croiser les règles de l’État républicain et laïc »… https://france3-
regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/rennes-imam-brest-archeveque-rennes-
obtiennent-leur-diplome-religion-1388665.html .
49 . http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2013/06/tandis-que-la-gauche-alerte.html .
50 . Voir sites toutesegaux.free.fr et oumma.com.
51 . L’« appel pour les assises de l’anticolonialisme postcolonial ; ou « Appel des Indigènes de la
république », publié dix mois avant le déclenchement des émeutes des banlieues françaises en
janvier 2005, incarne cette tentative d’essentialiser les immigrés musulmans et d’en faire des
soldats de la nouvelle révolution contre l’ordre occidental établi : « Discriminatoire, sexiste,
raciste, la loi anti-foulard est une loi d’exception aux relents coloniaux. La France a été un État
colonial… […]. La décolonisation de la République reste à l’ordre du jour ! », in François Darras
(J.F. Kahn), « Et maintenant, les nouveaux racistes ! », Marianne , 26 février-4 mars 2005.
52 . Caroline Fourest, La tentation obscurantiste , op. cit, p. 37.
53 . Face à ses dérives de la lutte antiraciste, une étude du Collectif Contre TOUS les Racismes,
intitulée « Les liaisons dangereuses du MRAP », publiée en février 2004 par des militants
antiracistes dissidents, mit en évidence « l’antiracisme sélectif » du MRAP, dont la cause ne serait
« plus celle du combat contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples » mais celle d’un
antisionisme viscéral et de la défense des islamistes radicaux ou des mouvements ethnicistes
ouvertement anti-juifs ou anti-français, « minimisant ainsi les actes antisémites lorsqu’ils sont
commis par des “arabo-musulmans” ». Parmi les rédacteurs du rapport : Bernice Dubois, ex-
membre du MRAP ; Morad El Hattab, écrivain, le scientifique Alexandre Feigenbaum, ancien du
MRAP ; Kébir Jbil, président de l’association des Musulmans laïques, Rachid Kaci, ex-président de
Democratia ; Belkacem Lounes, président du Mouvement mondial berbère ; Simon Midal, ex-
membre de la LICRA ; Kavéh Museihni, président du mouvement des étudiants iraniens
laïques, etc.
54 . https://www.saphirnews.com/agenda/Colloque-L-islamophobie-en-question_ae228191.html .
55 . Idem .
56 . https://fr-fr.facebook.com/salaam.sciencespo/ .
57 . Note DGSI
58 . Jérôme Lefilliâtre, « Avec AJ +, Al-Jazeera séduira le genre Oumma », Libération,
16 novembre 2018.
59 . « AJ+ français : quand la propagande du Qatar se cache derrière un progressisme féministe et
LGBT », marianne.net , le 25 avril 2018.
60 . « Quand AJ+ transforme une enquête sur la vie des ouvriers au Qatar en clip de propagande »,
marianne.net , 24 octobre 2018.
61 . https://www.bdsfrance.org/ , le site du BDS, explique que « La campagne BDS (Boycott
Désinvestissement Sanctions) a été lancée par la société civile palestinienne en 2005, suite à des
dizaines d’années de lutte contre Israël et sa politique d’apartheid . Les Palestiniens font appel aux
citoyens de conscience du monde, afin que prenne fin le plus long conflit de l’histoire récente, en
leur demandant de boycotter tous les produits israéliens, mais aussi de pratiquer un boycott sportif
, culturel et universitaire . Ils nous demandent également de faire pression sur les entreprises
étrangères, notamment européennes, afin qu’elles arrêtent leur collaboration avec cet État
criminel. »
62 . Site du Institute for Social Policy and Understanding ISPU, https://www.ispu.org/ .
63 . L’autre Al-Qaïda – Arte – 2007 – Emmanuel Razavi et Stéphan Villeneuve.
er
64 . Association à but non lucratif qui relève de la loi du 1 juillet 1901, dans les domaines
culturel, social, sportif, humanitaire, etc.
65 . L’Organisation de libération de la Palestine, créée au Caire le 28 mai 1964
66 . Jusqu’à 170 000 visiteurs en 2019 selon le site Rassemblement Annuel des MF.
67 . Le vocabulaire islamique : Mots clés du langage théologique religieux et politique de l’islam
salafo-wahhabite – Youssef Chiheb, Rapport de recherche, 25 Juillet 2019.
68 . https://www.youtube.com/watch?v=PruffAs3VTI .
69 . Abdelrahim Ali est un spécialiste de l’islam politique de renommée internationale. Ses
ouvrages en la matière font autorité – aussi bien dans le Moyen-Orient qu’en Europe – dont
certains sont traduits en plusieurs langues (ses deux ouvrages « Daech, la redistribution des cartes
dans un monde bouleversé » et « l’État des frères musulmans, l’Europe et l’expansion de
l’organisation internationale » sont édités à Paris aux éditions de l’Harmattan). Il est enfin député
au parlement égyptien depuis 2015.
En guise de conclusion…
« La civilisation occidentale, qui a longtemps été brillante en raison de sa
perfection scientifique, et qui a subjugué le monde entier avec les produits
de cette science pour ses États et ses nations, est maintenant en faillite et en
déclin. Si l’État juif devient un fait, et les peuples arabes le réalisent, ils
chasseront les Juifs qui vivent au milieu d’eux dans la mer.
1
Hassan al-Banna
1 . Cinq secteurs de Hasan al-Banna : une sélection du Majmu à Rasail al-Imam al-Shahid Hasan
al-Banna . Presses de l’Université de Californie. p. 106. traduit et annoté par Charles Wendell.
2 . Rosa Parks est l’une des figures emblématiques de la lutte contre la ségrégation raciale aux
États-Unis, devenue célèbre pour son activisme dans les années 1950.
3 . https://www.publicsenat.fr/lcp/politique/renseignement- interieur-craint-une-confrontation-
entre-lultra-droite-monde- musulman-14.
4 . https://www.youscribe.com/BookReader/IframeEmbed?
productId=2919098&width=auto&height=auto&startPage=3&
displayMode=scroll&documentId=3213787&fullscreen=1&token=
5 . https://www.cncdh.fr/sites/default/files/essentiels_rapport_racisme_2018_vdef_1.pdf
Glossaire
Abbassides – Dynastie de califes (750-1258) descendante d’Abbas, oncle du
prophète Mahomet, qui a pris la tête du Califat, à Bagdad (Irak), entre 750
et 1258. C’est pourquoi le Califat islamique de Daech sera proclamé en
avril 2014 en Irak près de Bagdad.
Aqida – Certitude en arabe. Désigne les articles de la foi islamique qui
fondent une adhésion de fidélité du musulman à ses dogmes aux termes
d’un contrat moral. Les six principaux articles de foi issus des ahadith
sont : Allah (Dieu), Tawhid (unicité), mala’ika (« les régisseurs »),
koutoub (les écrits, surtout le Coran), ses prophètes ( nabi ) et émissaires (
roussoul ) ; le qiyama , ou jour du rétablissement, le jugement ; puis le
qadar , bon ou mauvais. L’ouvrage de référence est « Al Aqida al
wasitiyya » de Ibn Taimyya*, référence du salafisme. L ’aqida fonde
l’action et l’engagement des jihadistes.
Al wala wa’l bara (« loyauté et désaveu », en arabe) – Expression chère aux
salafistes qui signifie qu’un bon musulman devrait rester loyal seulement
envers ses coreligionnaires et haïr et désavouer les non-musulmans.
Ayatollah – « S igne de Dieu », du terme arabe ayât ( signe), employé pour
désigner les versets du Coran. Ayatollah est devenu un titre hiérarchique
utilisé chez les chiites duodécimains (qui croient en l’existence d’une
lignée de douze imams). Second dans la hiérarchie, l’Ayatollah exerce un
pouvoir à la fois administratif et religieux.
Bay’a – Terme très prisé dans la mouvance islamiste et jihadiste qui désigne
le serment d’allégeance au souverain (émir, calife, etc) dans le monde
islamique à l’époque médiévale ou dans la jihadosphère actuelle.
Bidaà – Innovation religieuse n’ayant pas été pratiquée par les « salafs »
(« les pieux ancêtres »), et par conséquent blâmée par les tenants d’un
islam rigoriste tels que les salafistes et les wahhabites.
Califat ( Al-Khilafa , « succession », en arabe) – Succession du pouvoir
instauré à Médine par Mahomet qui régit la Oumma . Territoire et
population musulmane qui y vivent et reconnaissent l’autorité d’un
« calife » (« successeur ») dans l’exercice politique du pouvoir. La chute
définitive de l’Empire ottoman et l’abolition du Califat par Atatürk en
1924 ont été les points de départ du panislamisme, qui, à partir des Frères
musulmans (1928), réclame le rétablissement du Califat dont un hadith a
« prévu » la disparition ainsi que la restauration à la fin des temps. Prenant
ce hadith à la lettre, les mouvements jihadistes-salafistes réclament un
« califat suivant la voie prophétique » (« Khilafa à la minhaj an-nubuwa
»).
Chahâda – Profession de foi musulmane : « Il n’y a de divinité que Dieu et
Mahomet est son Envoyé ». L’énoncé de cette formule devant témoin est
la seule condition requise pour devenir musulman.
Charià – Litt., en arabe, « voie » tracée par la loi divine. Loi canonique de
l’islam tirée du Coran et des Hadith. Dans certains États musulmans,
comme le Soudan ou l’ Arabie saoudite, la Charià est la norme de droit
exclusive.
Chiites – Litt. « scission, section, partie ( shià ) ». Partisans d’Ali et de ses
descendants, les chiites récusent la légitimité de tous les Califes instaurés
après l’assassinat d’Ali (661).
Chiisme – Mahomet étant décédé sans avoir désigné son successeur (calife),
un groupe minoritaire se regroupa autour d’Ali, son cousin et gendre. Ce
groupe ( Shià-tu Ali = Parti d’Ali) estimait que les qualités d’Ali (piété,
justice) et sa parenté avec le prophète en faisaient le meilleur successeur.
Mais il fut écarté par ses rivaux après avoir accédé au Califat et fut
assassiné en 661 par un kharidjite qui lui reprochait d’avoir accepté la
conciliation avec son rival Moàwiyya, qui devint calife. Moàwiyya fit
assassiner les fils d’Ali : Hassan et Hussayn (669-680). À la mort de
Hussayn, le chiisme se développa avec le culte des martyrs et la
constitution d’un clergé et d’une « école » propres, qui se divisera en
plusieurs branches (Duodécimains, Ismaéliens, Druzes, Alaouites, etc).
Coran – De la racine arabe qr ’, réciter, lire. Texte sacré de la révélation
islamique, transmise par l’ange Gabriel à Mahomet. Les rationnalistes
(mutazilites) et les chiites pensent que le Coran est d’inspiration divine
mais créé, et donc en partie humaine et interprétable, tandis que les
sunnites-orthodoxes estiment qu’il est « incréé », « Dieu fait texte », pur
miracle, donc ininterprétable, parfait, complet, intouchable (« kamil wal
chamil »).
Dar al-harb – Litt. « demeure ou zone de la guerre ». Espace géographique,
juridique, et politico-spirituel avec lequel les musulmans habitant le
territoire de l’islam ne peuvent entretenir que des rapports de guerre du
fait que le dar al-harb refuse d’embrasser l’islam.
Dar al-islam – Litt. « demeure de l’islam ». Territoire à l’intérieur duquel la
souveraineté et le pouvoir politique sont directement exercés par des
Musulmans. Dans le dar al-islam , les minorités religieuses non-païennes
peuvent être tolérées moyennant une soumission totale au pouvoir
temporel islamique et le paiement du Tribut.
Dar al-sulh – Litt. « demeure de la conciliation ou de la vérité » . Territoire
du dar al-harb à l’intérieur duquel les autorités impies permettent aux
musulmans de prêcher l’islam en liberté. L’islam pouvant y progresser
pacifiquement, une sorte de trêve ( sulh, aman ), qui n’est pas la paix (
salam ), est accordée momentanément aux Harbiyyûn , habitants du dar
al-harb . Pour les Frères musulmans, le dar al-sulh européen est devenu,
en raison de sa réceptivité au prosélytisme islamiste, dar al-shahada,
demeure du « témoignage », ou dar al-da’wa , demeure de l’annonce »,
donc zone d’extension pacifique de l’Islam.
Dawla (État en arabe) – Ce terme est utilisé par les jihadistes comme
l’abréviation de Daech, anagramme de quatre mots arabes désignant (D de
dawla , A de al-islamiyya ; ‘Ei de ‘ Irak et Sh de Sham = synonyme de
Syrie) : État islamique en Irak et en Syrie). Plusieurs médias arabes dont
Al- Jazeera préfèrent appeler Daech « Tanzim al-Dawlat »
(« organisation de l’État », sous-entendu islamique).
Da’wa – Invitation ou appel, en arabe. Désigne aussi la prédication. Les
islamistes l’utilisent beaucoup pour qualifier un prosélytisme tant
politique que religieux, et les Frères musulmans en font un outil majeur
pour conquérir l’Europe, vue comme maison de la prédication (dar al-
da’awa).
Daech – Acronyme arabe d’« État Islamique en Irak et au Levant » (« Al-
dawla al islamiyya fi- l’irak wa al-sham »).
Dhimmi – Terme issu de l’arabe « Ahl al-dhimma » (littéralement les « gens
du pacte »). Désigne les Juifs et les chrétiens (et autres monothéistes)
vivant en terre d’islam et acceptant de se soumettre aux lois islamiques.
En échange, et moyennant le paiement d’un impôt ( jiziya ), le dhimmi
peut pratiquer son culte, mais ne peut en aucun cas commander un « vrai
Croyant », ni porter les armes et il doit accepter la supériorité du
musulman ainsi que son prosélytisme sans réciprocité.
Dönme – Terme turc désignant les Juifs ottomans devenus musulmans au
e
XVII siècle à la suite de la conversion du kabbaliste Sabbataï Tsevi qu’ils
considéraient comme le messie. Ces israélites ottomans, bien que
pratiquant extérieurement l’islam, auraient conservé des coutumes juives,
comme les marranes d’Espagne. Par extension, les islamistes et
nationalistes antisémites qualifient souvent de dönme les musulmans
laïques pour les discréditer et diaboliser.
Ennahda ( Harakat en-Nahḍa , en arabe « Mouvement de la Renaissance »)
– Parti politique islamiste tunisien issu des Frères musulmans, créé en
juin 1981 sous le nom de Mouvement de la tendance islamique
(MTI). Son leader, Rached Ghannouchi, resta en exil en Europe jusqu’au
printemps arabe. Longtemps interdit, Ennahda fut légalisé en mars 2011 et
obtient 89 députés au sein de l’Assemblée constituante. Il perdit les
élections en 2014, mais retrouva sa position en 2016. Il demeure une force
politique majeure.
FOIE – Fédération des Organisations Islamiques en Europe. Fondée en
1990, la FOIE est représentée par plusieurs filiales nationales, dont l’ex-
UOIF (Musulmans de France). Cette fédération a créé le Conseil
Européen pour la Fatwa et la Recherche (CEFR) dirigé par Youssef Al-
Qardaoui jusqu’en novembre 2018.
Fqih – Savant religieux en islam.
Madhhab – Voie suivie dans l’interprétation des sources traditionnelles de
l’islam, le Coran et la Sunna . Il se réfère au Fiqh , la jurisprudence
musulmane.
Hadith – Litt. « dits » . Faits, gestes, propos (dits) et silences, de Mahomet
consignés sous forme de récits dont l’ensemble constitue une « coutume »
ou « tradition » ( sunna ). Le hadith constitue l’exemple de la perfection
que le musulman doit s’efforcer d’atteindre.
Hakimiyya – « Souveraineté absolue de Dieu » ou « règne de Dieu sur
terre » pour les Ikhwan : objectif ultime de triomphe temporel mondial de
l’islam qui rejoint celui du Califat.
Hanbalisme – Quatrième école juridique sunnite, issue de l’imam Ahmed
Ibn Hanbal (m ; 855). Doctrine officielle des Wahhabites. Le hanbalisme,
qui s’opposa au mutazilisme (école philosophico-juridique rationaliste qui
e
régna un temps sous les Abbassides et disparaîtra, persécutée, au XIII
siècle), déclare que le Coran et la Tradition doivent être reçus comme
sans interprétation ni allégorique ni spéculative (d’où le rejet des droits de
la raison).
Harrafa – « Falsificateur », terme désignant les juifs accusés dans le Coran et
la tradition islamique (hadith de la Sunna) d’avoir opéré une
« falsification » ( tahrif ) des écritures saintes originelles juives qui
auraient « annoncé » l’islam.
Hijra ( Hégire) – Litt. « rupture, émigration, exil, ou séparation », en arabe.
Exil du Prophète à Médine (622). Début de l’ère musulmane et donc du
calendrier musulman. L’ hijra est aujourd’hui désignée par les djihadistes
comme l’émigration obligatoire vers une terre d’islam, dans le but d’y
rejoindre la cause du Jihad armé et vivre sous les seules lois légitimes de
la charià sous le Califat.
Ijtihâd « Effort » d’interprétation des textes sacrés. Dans les écoles du
sunnisme officiel (hanbalisme ; hanafisme ; shaféisme et malikisme), les
portes de l’ Ijtihad ont été « fermées », c’est-à-dire tout exégèse close,
e
depuis le X siècle avec le durcissement orthodoxe et anti-mutazilite
voulu par Al- Ghazali.
Ikhwan – Littéralement « Frères » (pluriel de Akh ) en arabe. Désigne la
Société des Frères musulmans ( jamiat al-Ikhwan al-muslimin ),
raccourcie en Frères musulmans ou Ikhwan . A ne pas confondre avec la
milice wahhabite du roi Ibn Saoud en 1912 ( l’Ikhwan au singulier) qui
l’aida à conquérir l’ Arabie saoudite.
Ibn Hanbal – ou « Imam Aḥmad » (780-855), faqîh -jurisconsulte
traditionaliste ( muhaddith ) fondateur de la ( madhab ) hanbalite, la plus
littéraliste des quatre madhahib (école juridiques) sunnites. Pour lui, les
sources scripturaires sont le fondement de la loi. Il a ainsi rassemblé la
plus importante collection de ahadith ( mousnad ). Il s’opposa au calife
abbasside Al-Ma’amun qui officialisa le dogme mutazilite du « Qoran
créé », madhab la plus rationaliste de l’islam qu’il qualifia d’hérésie.
Référence du salafisme et des Frères, il est la bête noire, avec Taimiyya,
des modernistes/rationalistes.
Ibn Taymiyya – jurisconsulte sunnite ultra-traditionaliste (1263-1328),
influent au sein du madhhab hanbalite. Il légitima le jihad comme acte
islamique sacré face aux Mamelouks et aux Mongols qui menaçaient le
califat abbasside et refusa toute forme d’associationnisme ( shurk ) ou
d’innovation ( bida’a ), excommuniant l’ensemble des philosophes et leur
opposant la foi « authentique » ( al aqida ) et la méthodologie des salafs (
al manhaj ). Il demeure une source majeure du salafisme, wahhabite
comme frériste.
Jâhiliyya – Période d’ignorance, de barbarie et d’impiété précédant la
révélation islamique
Jihad – Effort, combat personnel en vue du perfectionnement moral et
religieux (jihad majeur). Il peut conduire au « combat sur la voie de
Dieu » (« fi sabil’illah »), guerre religieuse légale contre les Apostats, les
dissidents, les Infidèles et les Païens refusant de se convertir à la « vraie
foi ».
Jiziya – Impôt de capitation frappant les non-musulmans juifs, chrétiens ou
sabéens, autorisés en contrepartie à conserver leur culte. Voir Dhimmi .
Kufr – Terme arabe signifiant « mécréance ; incroyance ; athéisme ; refus ».
Dans l’islam, il s’emploie à propos de toute croyance autre que l’islam,
ainsi que de l’athéisme et de l’apostasie.
Ligue islamique mondiale – ONG panislamique mondiale fondée en 1962 à
La Mecque par le prince Fayçal d’Arabie avec les représentants de 22
pays ainsi que Saïd Ramadan. Son but est de réislamiser les sociétés
musulmanes, aider les minorités musulmanes à prospérer et promouvoir la
charià partout dans le monde.
Makhzen – (en arabe, « magasin ») désigne, dans le langage familier au
Maroc, le Pouvoir royal et policier puis tout un système de népotisme, de
privilèges de grandes familles reposant sur leur proximité avec ce Pouvoir.
Murshid – Guide ou maître en arabe, dérivé de la base r-sh-d , qui désigne
l’intégrité et la maturité. Ce terme honorifique désigne au départ les
guides spirituels soufis mais a été repris par les Frères musulmans dans
leur structure confrérique religieuse et hiérarchique.
Mûshrikûn – ceux qui associent à Dieu d’autres divinités, coupables du
péché et de l’erreur de Shurk (voir ce mot ), polythéistes, mais aussi selon
certaines interprétations du Coran, trinitaires chrétiens qui ne précisent pas
leur stricte allégeance au monothéisme.
Nizam, la Tanzim – Litt., en arabe « une système et non une organisation ».
Concept central du penseur jihadiste Abou Moussab al- Suri, auteur de l’
Appel à la résistance islamique mondiale (2005), qui préconise la création
de cellules d’individus solitaires commettant des attaques terroristes en
Europe.
Ouléma (sing àlim ) – Litt. « savants ». Exégètes et juristes musulmans
habilités à commenter les textes sacrés.
Oumma – De l’arabe « maman » ( oum ), et de l’expression « al Oumma
al’islamiyya » qui désigne la « Communauté-nation » panislamique qui
réunit tous les musulmans du monde indépendamment des pouvoirs
politiques nationaux. La Oumma ne connaît aucune limite de temps ou
d’espace et constitue une extra-territorialité politico-juridique et
civilisationnelle. Elle peut se développer dans un État « infidèle » dont
elle conteste la légitimité du pouvoir.
Rabia – Acronyme de Ready For Brotherhood Independent Army ( « prêt
pour l’armée indépendante de La Confrérie »). Symbolisé par la main en
jaune (couleur du Hamas frériste), dont le pouce est replié sur la paume et
1
les quatre doigts levés vers le ciel, Rabia , fait référence au square Rabia
al Adawiyya au Caire, où Ikhwan et armée se sont affrontés en 2013. Le
signe R4bia (4 en arabe), devenu le symbole de ralliement des Frères, a
été popularisé par Mohammed Morsi et Recep Taiyyp Erdogan lors de
meetings .
Shahada – En arabe « témoignage » ou « attestation », la « shahada » est la
profession de foi musulmane ( « il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est
son prophète »), un des cinq piliers. Les Frères musulmans désignent
également par ce terme les territoires non musulmans où le jihad guerrier
est proscrit si les mécréants s’ouvrent au témoignage ( shahada ) de
l’islam, d’où la notion de dar al shahada.
Shurk – De l’arabe chirk , « associé », péché majeur visant à associer
d’autres divinités ou êtres sacrés qu’Allah, alors que seul le Dieu unique
peut être adoré en vertu du principe de tawhid (unicité) . Pour les
islamistes et sunnites stricts, les chrétiens adeptes de la Trinité, les
alaouites, druzes, voir les chiites et les polythéistes sont des mushrikun (
« associateurs »).
Sunna – De l’arabe « cheminement » ou règle. Désigne dans le Coran la « loi
immuable » de Dieu ou Tradition, sous l’expression « sunna Allah »
(« règles de Dieu »). Le Coran énonce que ces dernières ont été prescrites
à tous les Prophètes.
Sunnite – Branche « orthodoxe » majoritaire de l’islam (90 %) s’opposant au
chiisme pour des conceptions différentes du droit et du monothéisme et
quant à la succession de Mahomet. Les Sunnites se subdivisent en quatre
écoles juridiques : malikite, hanbalite, hanafite, chafi’ite, dont les
e
doctrines et interprétations des textes sacrés sont inchangées depuis le XI
siècle.
Taghout – De l’arabe al-Taghiyya (« force destructrice absolue » ou
« tyrannie »). Dans le coran, al-taghout désigne le diable, celui qui appelle
à l’athéisme et à la « mécréance », qui « prétend connaître le destin », qui
« veut être idolâtré, et qui « croit aux jugements qui ne sont pas de Dieu
». Désigne pour les salafistes tous les gouvernements dirigés par des
« tyrans » qui n’appliquent pas la charià , collaborent avec les « croisés »
ennemis de l’islam ou en guerre avec des musulmans, ou qui répriment les
mouvements islamistes radicaux/salafistes.
Takiyya – Litt. « dissimulation », terme empreinté à la tradition chiite et
soufie caractérisant l’attitude des confréries musulmanes minoritaires ou
persécutées (y compris les islamistes) qui dissimulent leur appartenance
ou mentent aux interlocuteurs potentiellement menaçants ou à séduire
dans une logique de survie ou de subversion.
Takfir – Litt. « excommunication », en arabe, prononcée contre le kafir (
« infidèle/ingrat »), accusation qui justifie la mise à mort selon la charià .
Le terme est à l’origine du nom du groupe terroriste Takfir wal Hijra
(excommunication et émigration), initialement donné par la police à la
Jama’a al-Muslimoun ( « association des musulmans »), fondé en 1971 à
partir d’une scission des Frères musulmans par le penseur Moustafa
Shukri (1942-1978), lui-même inspiré par Sayyid Qutb. L’émigration
symbolise la rupture avec la société musulmane « illégitime » qualifiée de
kufr, et l’excommunication justifie le meurtre de musulmans déclarés
« apostats ».
Tamkine (ou « projet Tamkine ») – Stratégie d’islamisation globale des
Frères musulmans. Ce terme est apparu publiquement en 1992, lorsque la
police égyptienne mit la main sur le « Document de Tamkine ». Ce texte
secret de treize pages vise, via un vaste réseau d’institutions, à faire
accéder la mouvance au pouvoir en Égypte et à répandre son idéologie
dans le monde.
Tanzimat (« réorganisation » en turc) – Désigne les réformes de l’Empire
ottoman initiées en 1839 par le sultan Abdlülmecid via la promulgation
d’une Constitution suivie de l’élection d’un premier Parlement ottoman
(dissout deux ans plus tard par Abdülhamid II). Ces réformes visant à
restaurer la splendeur ottomane à travers la modernisation, la
centralisation administrative, une relative occidentalisation, une
réaffirmation nationale et surtout une nouvelle citoyenneté sécularisée
fondée sur la fin du statut d’infériorité des esclaves, des non-musulmans et
des femmes, furent stoppées en 1876 par le sultan Abdülhamid et
conspuées par les oulémas sunnites de la péninsule arabique et les sunnites
orthodoxes en général, en particulier par les salafistes précurseurs des
Frères musulmans, qui voulaient une réforme contraire, c’est-à-dire
revenant à l’islam pur et dur des ancêtres ( as-Salaf ) hostile aux
« innovations » ( bida’a ). Les Tanzimats ont inspiré les modernistes
(Jeunes-Turcs, kémalisme, etc).
Tawtine – Litt. « localisation, acclimatation » en arabe. Projet des Frères
musulmans visant à conquérir des territoires privés pour inscrire l’islam
dans le récit national des nations européennes, via l’acquisition de biens,
de lieux de prières, écoles. Ce projet vise un objectif de
conquête/domination islamique du monde entier appelé Tamkine . Le
tawtine profite de la banalisation d’un double discours, l’un en arabe
adressé aux proches des Ikhwan , et l’autre dans la langue des
Occidentaux, plus consensuel et dissimulé.
Tawhid – « Unicité » en arabe. Concept moniste qui se distingue de l’idée
d’unité, chère aux Chrétiens, puisqu’il exclut catégoriquement l’idée de
Trinité. Tawhid est aussi le nom d’une maison d’édition des Frères
musulmans.
Wahhabisme – Mouvement politico-religieux puritain ultra-orthodoxe
e
d’origine hanbalite né au XVIII siècle en Arabie. Doctrine officielle de
l’actuel Royaume saoudien et source du salafisme avec le hanbalisme dont
il n’est qu’une « réforme » fondée sur le culte absolu du « tawhid »
(« unicité ») et la lutte contre toute forme d’« associationnisme » ( shurk ).
Zakat – Litt. « purifier » en arabe, troisième pilier de l’islam qui renvoie à la
charité. Les musulmans doivent en principe reverser 2,5 % de leurs
richesses dans des œuvres de charité chaque année. La zakat permettrait
aux donateurs de « purifier » ses possessions .
1 . Voir glossaire .
Index
Abdallah, roi 51 , 93 , 220
Abdelkrim, Farid 178
Abdel Rahman, Omar 265-266 , 273-274
Abdelwahhab, Mohamed Ibn 178
Abduh, Mohamed 63 , 131 , 178
Abidin, Huma Mahmoud 223 , 243
Abou Houdeyfa, Rachid 457-458 , 502
Abou Marzook, Mohamed 281
Abou Marzuk, Moussa 220
Abu Halima, Mahmoud 273
Aflaq, Michel 388
Ahmed Khodja, Bouziane 296
AJ+ 315 , 399 , 469 , 472-485 , 502
Akef, Mohamed Mehdi 45 , 107 , 276 , 278 , 362-363
Al-Abdallah, Hussein 305
Al-Afghani, Jamal Eddine 43 , 63 , 131 , 138 , 178
Al-Amoudi, Abdulrahman 219
Al-Arifi, Mohamed 352
Al-Assad, Bachar 89 , 314 , 331 , 339 , 345-346 , 359-361 , 387-388 , 401 , 450
Al-Assad, Hafez 88-89 , 294
Al-Attiyah, Khalid 346
Al-Azhar 21 , 52 , 85 , 99-104 , 107 , 130 , 221 , 267 , 379
Al-Bagdadi, Abou Bakr 19 , 30 , 80 , 260 , 269-270 , 299
Al-Bayanouni, Ali Sadr ad-din 90 , 280
Al-Bouti Mohammad Said Ramadan 238 , 267
Al Dabahi, Mohammed 206
Aldebe, Mahmoud 206
Al Dhahabi, Muhammad 81
Al-Fadl, Jamal Ahmed 345
Al Fayçal, Turki 331 , 403
Al Ghazali 242-243 , 523
Al-Halbawi, Kamal 151
Al-Hamadi, cheikh Ahmad 307
Al-Harzi, Tariq 349
Al Hudaybi, Hassan 74 , 80 , 266
Al-Husseini, Abdel-Kader 92
Al-Husseini, Amine, alias Grand Mufti de Jérusalem 43 , 66-70
Ali, Abdel Rahim 426 , 500 , 502
Ali-khan, Arif 222
Al-Jazaïri, cheikh Abu Bakr 200 , 238 , 243
Al-Jazeera 32 , 71-72 , 116 , 136 , 164 , 216 , 243 , 313-315 , 317-319 , 322 , 330 ,
336-337 , 362 , 392 , 396 , 399 , 418 , 420 , 425-426 , 433 , 472 , 502 , 521
Al-Kaddo, Nooh 357
Al Kawari, Ahmed 313
Al-Khattab, Ibn 227 , 465
Al-Maktoum, Cheikh Hamdan bin Rachid 160
Al-Malawi, Fayçal 112 , 178 , 191 , 243
Al-Masri, Abu Ayyub 270
Al-Mawardi 236-237
Al-Mawdoudi, Sayid Abul Ala, alias Maulana Mawdoudi 82-83 , 93 , 107 , 215
Al-Muslimoun (revue) 93 , 158
Al-Nabulsi, Mohamad Ratib 184
Al-Nadawi Al Hindi, Abderrahman 167
Al Nosra 285 , 340 , 343-344 , 346 , 348 , 353 , 360 , 387 , 389
Al-Nuaimi, Abdul Rahamn Bin Umair 243 , 280 , 299 , 350-351 , 362
Al-Qaïda 19 , 65 , 79 , 81 , 86 , 107 , 111 , 123 , 166 , 212 , 220 , 247 , 249-255 ,
258-263 , 265 , 267-275 , 278-280 , 283-285 , 294-296 , 299 , 301 , 343 , 345-347 ,
349-351 , 359-360 , 362 , 380 , 382 , 384-389 , 415 , 426 , 428 , 431 , 502
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) 345 , 348 , 360
Al-Qardaoui, Youssef 13 , 26 , 32-33 , 71-72 , 102 , 107 , 110-112 , 114-118 , 133-134 ,
136 , 138 , 151 , 153 , 155 , 160 , 162-169 , 171 , 174 , 178 , 181 , 183-184 ,
187-188 , 190-192 , 200 , 205-206 , 236-237 , 241 , 243 , 246 , 272 , 279-281 , 283
, 301 , 319 , 336-337 , 357-358 , 362 , 369-370 , 389 , 398 , 498 , 510 , 512 , 522
Al Rawi, Ahmed 146 , 150 , 243 , 357 , 362
Al-Sabah 356
Al-Sabbagh, Nizar Ahmad 214
Al-Sadate, Anouar 70 , 77 , 85-86 , 261 , 263-264 , 274
Al-Sarraj, Fayez 380-381
Al-Sayed, Ahmad Mohammed 305
Al-Siba’i, Mustafa 88
Al-Sissi, Abdel Fattah 87 , 100-101 , 243 , 318 , 325 , 329 , 331 , 366 , 377-378 , 381 ,
389 , 394 , 403 , 411 , 470
Al-Subaiy, Khalifa 350-351
Al-Suri, Abu Musab 295 , 526
Al-Takfir wal-Hijra 81 , 275 , 528
Al-Tamimi, Zakariya 90
Al-Thani, ben Abdallah ben Jassem 329
Al-Thani, Hamad bin Khalifa 301 , 305 , 314
Al-Thani, Mohammed Ben Eid 350 , 362
Al Thani, Sheikh Talal bin Abdulaziz 328 , 362
Al-Thani, Tamim bin Hamad 314 , 328-329 , 335-336 , 341 , 346
Altikriti, Anas 151 , 281 , 288-290
Al-Tourabi, Hassan 85 , 247-250 , 299 , 345
Al-Zarkaoui, Abu Musab 251 , 270 , 299
Al-Zawahiri, Ayman 19 , 80 , 86 , 249 , 260-266 , 269 , 274-275 , 299
Al-Zayat, Ibrahim 147 , 174 , 209-210
Al-Zindani, Abdul Majeed 166 , 271-272 , 279
Al-Zomar, Abboud 86
Ansar Beit al-Maqdis 275
Aounit, Mouloud 462
Arabie saoudite 20 , 81 , 84-85 , 93 , 125 , 166 , 188 , 220 , 223-224 , 228 , 243 ,
249 , 256 , 260 , 267 , 283 , 299 , 302-303 , 317-318 , 325-331 , 333-334 , 338 ,
340-342 , 344 , 347 , 349 , 356 , 360-362 , 379 , 381 , 385-386 , 394 , 397 , 401 ,
403 , 406-407 , 409 , 414 , 419-421 , 424-426 , 437 , 475 , 494 , 504 , 509 , 519 ,
524
Arafat, Yasser 251
Arendt, Hannah 60 , 509
Asif, Arif 479
Atätürk, Mustapha 30-31 , 52-54 , 78 , 240 , 518
Autain, Clémentine 438 , 446
Averroès (lycée islamique) 180 , 184 , 193-195 , 201 , 243 , 308 , 501
Awad, Mokhtar 277
Awad, Nihad 218 , 226
Ayachi, Mohsen 201
Azzam, Abdallah 19 , 80 , 123 , 254 , 260 , 266-269 , 274 , 299 , 431
Azzam, Mahfouz 262-264 , 504
Azzouzi, Karim 149
Badinter, Élisabeth 437 , 478
Bajrafil, Mohamed 236-238
Banque islamique du Qatar 282 , 299 , 305 , 343 , 350
Baradei, Yassine 153
Barouni, Ridha 215
Bassaev, Chamil 227
Belaid, Chokri 372
Belfield, David Theodore, alias Daoud Salahuddin 95 , 137
Bel-Hadj, Abdelhakim 382
Beltrame, Arnaud 17
Bencheikh, Ghaleb 502 , 505
Bencheikh, Souheib 442-443 , 505
Ben Laden, Oussama 12 , 19 , 80-81 , 123 , 155 , 249-250 , 260 , 262 , 265-267 , 270 ,
272 , 274 , 284 , 299 , 331 , 345 , 347 , 402-403 , 431
Ben Makhlouf, Chakib 146
Ben Mansour, Abdallah 176-177 , 468
Benmohammed, Yacine 467
Ben Salman Mohammed, alias MBS 224 , 329-331 , 334 , 379 , 403 , 406-409 , 420
Ben Yaïch, Naïma 184
Ben Zayed, Mohamed (MBZ) 403 , 409
Bernalicis, Ugo 438
Besancenot, Olivier 446
Besson, Sylvain 156 , 243 , 285
Bestandji, Naëm 497 , 499 , 505
Beyens, Yacine 149
Bin Shibh, Ramzi 295
Blanquer, Jean-Michel 479
Boniface, Pascal 446
Boubakeur, Dalil 179 , 231-232 , 234 , 243 , 442-443 , 464 , 505
Bourguiba, Habib 41 , 372 , 424
Boussenna, Abdelmonaïn 184
Bouteldja, Houria 461
Boutih, Malek 442
Bouyafa, Yahya 149
Brahmi, Mohamed 372
Brémond, Lieutenant-Colonel 47 , 107
Breze, Lahj Thami 1 , 2
Bruckner, Pascal 437 , 441 , 502
Burgat, François 196 , 441
Cachemire 83
Caïd Essebsi, Béji 372
Califat islamique 23 , 27-31 , 49 , 52-54 , 62 , 107 , 164 , 228 , 240-241 , 260-261 ,
270 , 316 , 332 , 349 , 365 , 501 , 517-519 , 522-523
Calvar, Patrick 514
Carré, Olivier 77 , 80 , 107
Cengiz, Hatice 414-419 , 425
Chesnot, Christian 301 , 307 , 311 , 362
Chevènement, Jean-Pierre 234 , 462
Chiheb, Youssef 490 , 492-493 , 495 , 502 , 505 , 541
Clarke, Richard 359
Clavreul, Gilles 460
Clinton, Bill 220 , 224 , 243
Clinton, Hillary 221 , 223-224 , 243
Cohen, David 349 , 362
Corbière, Alexis 438
Corbin, Jeremy 199
Cruz, Ted 226
Dahmani, Arezki 442
Daoud Salahuddin, David Theodore Belfield 95 , 107 , 137
Dashan, Mohamed Nour 90 , 152
Debah, Samy 452 , 458 , 502
Delahaie, Yves 454
De La Villardière, Bernard 252 , 541
Delphy, Christine 477-478
Deltombe, Thomas 443
Del Valle, Alexandre 41 , 107 , 243 , 315 , 354 , 389 , 504
De Montesquiou, Alfred 415
Denécé, Eric 490 , 541
Deuber, Erica 128 , 131-132
Diaz-Balart, Mario 226
Dib, Amar 231-232 , 464
Duflot, Cécile 447
Dumontou, René 129
El-Béchir 85 , 248
Elder Camara, Dom 129
Elibiary, Mohamed 222
El Kabbaj, Hammad 377
El-Karoui, Hakim 109 , 187 , 230-231 , 233-235 , 243
El-Marayati, Salem 222
Elzir, Izzedin 311
Emerson, Steve 220 , 243
Émirats arabes unis 160 , 180 , 225 , 234 , 243 , 283 , 299 , 302 , 304 , 318 , 325-326 ,
329 , 331 , 334 , 338 , 340 , 342 , 362 , 381 , 385 , 397 , 401 , 403 , 409 , 429 ,
431 , 433 , 450
Ennasri, Nabil 183 , 243 , 396
Erbakan, Nehmettin 210 , 366
Erdogan, Recep, Taiyyp 20 , 31 , 41 , 72 , 88 , 164 , 200 , 206 , 210 , 229 , 243 , 285
, 327 , 337-338 , 364-368 , 389 , 394 , 402-403 , 409 , 414-415 , 419 , 423 , 432 ,
449-450 , 502 , 511 , 526
Étienne, Bruno 132 , 243
Ezzat, Mahmoud 379
Faraj, Abdessalam 86
Fogiel, Marc-Olivier 459
Formentini, Mario 153
Friedli, Richard 132 , 243
Gad al-Haq Ali 102
Garaudy, Roger 72 , 107 , 170
Geisser, Vincent 196 , 441-443 , 446-447 , 502
Genequand, Charles 130-131
Genoud, François 120-121 , 128 , 243
Ghannouchi, Rached 98 , 319 , 369-370 , 402 , 522
Ghozlan, Martine 161 , 243
Giesbert, Franz-Olivier 437 , 502
Gresh, Alain 107 , 243 , 481
Guénif-Souilamas, Nacira 477
Guerin, Michel 487
Guirous, Lydia 435 , 502
Gül, Abdullah 365
Habib, Imen 477 , 480
Habib, Mohamed 34 , 41 , 44 , 87 , 504
Haddad, Mezri 41 , 371 , 383 , 389 , 541
Hadi, Abdrabbo Mansour 384-386
Hadid, Marwan 267
Haftar, Khalifa 314 , 331 , 381 , 427-428
Halawa, Hussein 161
Hamas 19 , 31 , 33 , 79 , 87 , 92 , 98 , 137 , 163 , 166 , 219-220 , 224-225 , 243 ,
248 , 251-258 , 260 , 268 , 272 , 279-281 , 283-285 , 287-289 , 299 , 301 , 309 ,
314 , 335 , 338 , 342-344 , 346 , 354 , 357 , 367-368 , 373 , 380 , 389 , 404 ,
415-416 , 418 , 426 , 480-481 , 526
Hamdan, Oussama 99
Hamel, Jacques 17
Hammami, Mohamed 455 , 502
Hanbal, Ibn Ahmad 52 , 62-63 , 243 , 523-524
Hardan, Muhammad 269
Hassan-II, roi 374
Hayat Tahrir al-Sham 343 , 346 , 387 , 389
Haytam, Ibnou 492
Hijab Cosplay 474
Himmat, Ali Ghaleb 118 , 209 , 282-283
Hitler 33 , 43 , 66-69 , 71-72 , 107 , 120 , 124 , 128
Hollande, François 304
Houellebecq, Michel 445
Huber, Ahmed 120-121 , 128 , 243
Hussein, Chérif 48-51 , 107
Hussein, Rached 222
Ibn Zyad, Tariq 213 , 492
Ibram, Youssouf 161
Ihsanoglu, Ekmeleddin 447 , 502
Imâm Khattabi 238
Iqioussen, Hassan 183 , 198-199 , 202
Jaballah, Ahmed 38 , 161 , 188
Jamaat al-Tawhid 167
Jama’at-é Islami 82-84 , 107 , 217 , 248 , 416 , 432
Jamad, Allal 202
Jasser, Zuhdi 246-247 , 299
Jebali, Hamadi 31 , 369
Jomaa, Mohdi 369
Julliard, Jacques 436-437 , 502
Kadhafi, Mouammar 115 , 282 , 382 , 427
Kalin, Ibrahim 367
Karmous, Muhammad 154-155 , 243 , 308 , 358
Karmous, Nadia 154-155 , 308
Képel, Gilles 66 , 107 , 299
Kersimon, Isabelle 444 , 502
Khamenei, Ali (Guide suprême) 97 , 136 , 243
Khamis, Ayman 213
Khanfar, Wadah 362 , 418 , 420 , 433
Khasoggi, Jamal 327 , 330-331 , 393-394 , 400-410 , 413-414 , 417-421 , 425-426 , 432
Khatib, Abdelkrim 374
Khomeiny, Ruhollah, Ayatollah 20 , 79-80 , 96-98 , 107 , 137 , 512
Kouachi, frères 81
Larayedh, Ali 369 , 372
Lasfar, Amar 26 , 178 , 180-181 , 184 , 201 , 243
Lawal, Amina 143
Le Bras, Jeanne 101 , 107
Lecoq, Jean-Paul 438
Le Sommier, Régis 417
Lévy, Bernard-Henri 382 , 437
Lewis, Bernard 70 , 113
Lindh, John Walker 272
Livingstone, Ken 33 , 199
Lombardi, Roland 334 , 339 , 541
Louizi, Mohamed 193 , 243 , 245 , 299 , 396-397 , 429 , 440-441 , 501-502
Macron, Emmanuel 229-231 , 304 , 427 , 474
Mahmood, Zuhair 177 , 188 , 191 , 468
Majid, Mohamed 222
Majzoub, Samer 358
Malbrunot, Georges 301 , 307-308 , 311 , 362
Mansur Escudero 169-170
Marchand-Taillade, Laurence 452
Marongiu, Jean-Pierre 328 , 343 , 362
Mathoux, Hadrien 475 , 477
Mavi Marmara 285 , 415
Mélenchon, Jean-Luc 446 , 502
Merah, Mohamed 81 , 454
Meriboute, Zidane 21-22 , 41 , 107 , 363
Merkel, Angela 449
Merley, Steven 281 , 299 , 416
Meshaal, Khaled 98 , 256-258 , 272 , 280 , 342 , 368 , 389
Messahli, Saida Keller 187 , 196
Milli Görüs 161 , 200 , 210-211 , 243 , 366 , 415
Minnawi, Minni 346
Mitterrand, François 132 , 191 , 201
Mohamed VI, roi 243 , 373-374
Moreau, Jean-Christophe 444 , 502
Morsi, Mohamed 87 , 98 , 100-101 , 222 , 243 , 276-277 , 366 , 377-380 , 410 , 417-
418 , 423 , 433 , 526
Moubarak, Hosni 115 , 222
Moujahed Hassan, Mahmoud 161
Muhammad, Marwan 204 , 231-232 , 456-457 , 464-465 , 468 , 502
Muslimische Brüder 209
Nada, Hazim 153
Nada, Youssef 121 , 153 , 155 , 158-159 , 282-283 , 285-286 , 392
Najah, Mohamed 236 , 238
Nakrachi, Bacha Mahmoud 77
Nasr Aboul, Mohamed Ahmed 85
Nasreddin, Ahmed Idris 283
Nasser, Gamal Abdel 69-70 , 74 , 76-78 , 94 , 107 , 123-124 , 131 , 222 , 282 , 356
Navab Safavi 97
Nawawi Riyad Salihim 169
Nimeiry, Jaafar Muhammad an- 248 , 299
Nouh, Mukhtar 501
Noureddine Aoussat 238
Nouzille, Vincent 441 , 502
Nuqrachi Pacha 73
Obama, Barak Hussein 221-223 , 225-226
Obono, Danièle 438-439 , 446
Ogras, Ahmet 232 , 449
Orwell, Georges 107 , 512
Othmani, Saaddine 377
Oubrou, Tareq 25 , 111-112 , 232 , 236 , 239 , 241-243
Pasqua, Charles 169 , 234
Pasquini, Abd al-Rahman Rosario 152
Peillon, Antoine 79 , 107
Piazza, Stefano 133 , 153 , 206-208 , 243 , 306-308 , 311-313 , 541
Piccardo, Davide 153
Piccardo, Hamza 152 , 243
Poissonnier, Ghislain 480
Porquet, Peggy 268 , 400 , 433 , 541
Privot, Michaël 448 , 502
Qutb, Sayyid 33 , 75-84 , 86 , 93 , 96-97 , 107 , 131 , 163 , 178 , 200 , 215 , 222 ,
228 , 254 , 260-261 , 263-264 , 266-267 , 274 , 316 , 394 , 431 , 512 , 528
Rafuiq, Haras 208
Rahn, Robert 124
Ramadan, Bilal 125-126 , 139
Ramadan, Hani 70 , 95 , 125-126 , 139-145 , 154 , 177 , 183 , 197 , 199 , 223 , 243 ,
455 , 462
Ramadan, Saïd 70 , 92-96 , 107 , 118-120 , 122-128 , 130 , 137-139 , 158-159 , 209 ,
393 , 398 , 432 , 512 , 525
Ramadan, Tariq 19 , 25-26 , 28 , 41 , 58 , 69-70 , 92 , 96 , 105-107 , 111 , 113 , 119
, 125-128 , 130-140 , 153 , 165 , 178 , 183-184 , 187 , 196-198 , 236-238 , 243 ,
249 , 310 , 396 , 438 , 440 , 452 , 462 , 476-477 , 479 , 481 , 492-493 , 496 , 498
, 502 , 504
Ramadan, Yasser 125-126 , 139
Ra’ouf, Faisal 357
Ra’ouf, Muhammad ‘Abdul 357
Rashid Alkarawi, Mutlaq 151
Rathke, Jeff 225
Razavi, Emmanuel 99 , 107 , 252 , 268 , 299 , 502
Razeq, Abdel 104
Rida, Rachid 52 , 63 , 131 , 178
Rioufol, Ivan 457 , 459
Rossignol, Laurence 460
Sabah Al-Ahmed Al-Jaber 356
Sabra, Khalilah 226
Sabri Erbakan, Mehmet 210
Sadam, Yahia 346
Saif Ghobash, Omar 386
Salameh, Mohammed 273
Saleh, Ali Abdallah 383-384 , 386 , 389
Salim, Zuhayr 388
Salmi, Said 330 , 419
Sami, Ahmed 201
Sansal, Boualem 1 , 43
Sarkozy, Nicolas 165 , 198 , 229-230 , 243 , 304 , 493
Sawalha, Mohammed 279 , 286-289 , 299
Sayid Sabiq 200
Schulte, Reinhard 132 , 243
Shabbab 285 , 344 , 348 , 350 , 360 , 362
Shatar, Munsef 149
Shemlal, Karim 149
Shukri, Mustafa 81-82 , 86 , 528
Sifaoui, Mohamed 443
Soekirman, Remy 150
Soros, George 320 , 394 , 459
Sultan, Jassim 215 , 319-320 , 336 , 380 , 393 , 395-400 , 404-405 , 419-420 , 425 ,
432 , 472
Tabatabai, Ali Akbar 95 , 137
Taguieff, Pierre André 436
Taha, Fadl 252-253 , 504
Taimiyya, Ibn 62-63 , 107 , 178 , 242-243 , 274 , 517 , 524
Tamimi, Azzam 107 , 151 , 268 , 338 , 393-394 , 400 , 404-405 , 421 , 425-426 , 432-
433 , 504 , 506
Taqwa Bank 121 , 155 , 209 , 243 , 282-286
Trager, Eric 276-278 , 299
Trump, Donald 226-227 , 243 , 334 , 339 , 341 , 362 , 483
Ul-Haqq, Zia 82
Unsal, Ahmet 416
Valls, Manuel 242-243 , 438
Véliocas, Joachim 140 , 202 , 243
Waintraub, Judith 441 , 502
Widad, Ketfi 477 , 480
Woodruff, Betsy 420
Yakan, Fathi 90 , 98
Yasin, Abdul Rahman 273
Yasin, Sheikh Khalid 150
Yousef, Ramzi 273 , 359
Youssef, Abdullah Mohamed 345 , 347
Youssef, Ahmed 541
Zahawi, Nadhim 289-290
Zapatero, José Luis Rodriguez 170
Ziegler, Jean 128-129 , 131-132 , 243
Zitouni, Soufiane 194-195 , 243 , 429
Remerciements
Les auteurs de cet ouvrage tiennent à remercier, pour leur collaboration et
conseils : Pierre Conesa, Youssef Chiheb, Eric Denécé, Peggy Porquet,
Stefano Piazza, Mezri Haddad, Bouziane Ahmed Khodja, Donia Bouzar,
Razika Adnani, Roland Lombardi, Ahmed Youssef et le centre d’études du
Moyen-Orient.
Notre reconnaissance va également à Eric Doucet, François Blot, José
Fernandez, Myriam Maestroni et Cécile Martin-Cocher. Leur soutien
indéfectible nous fut précieux.
Nombre d’enquêtes et de grands reportages sur les milieux jihadistes
n’auraient pu être réalisés depuis quinze ans sans le soutien de Bernard de
Lavillardière, Frédéric Pons, Marc Charuel, de la chaîne de télévision Arte ,
du site GlobalGeonews, du Figaro Magazine et du Magazine Valeurs
Actuelles.
Nous avons enfin une pensée toute particulière pour le regretté Jean-
Manuel Escarnot, journaliste à Libération , avec qui nous avons partagé tant
d’aventures et d’enquêtes sur les milieux jihadistes en Europe et au Moyen-
Orient. Ce livre, dont il voulait voir l’achèvement, lui est dédié.
Des mêmes auteurs
Alexandre Del Valle :
2018, La stratégie de l’intimidation, du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct, L’Artilleur,
Paris.
2016, Comprendre le chaos syrien, des révolutions arabes au jihad mondial (avec Randa Kassis) ,
L’artilleur, 2016, Paris.
2016, Les vrais ennemis de l’Occident ; L’artilleur, Paris.
2015, Le chaos syrien, printemps arabe et minorités face à l’islamisme radical (avec Randa Kassis,
Préface de Renaud Girard), L’artilleur, Paris.
2014, Le complexe occidental , Editions du Toucan/L’artilleur, Paris.
2012, Pourquoi tue-t-on les chrétiens dans le monde aujourd’hui ? (Préface de Denis Tillinac),
Maxima, Paris.
2005, Le Dilemme turc, les vrais enjeux de la candidature d’Ankara, (avec Emmanuel Razavi) Les
Syrtes, Paris.
2004, La Turquie dans l’Europe, un cheval de Troie islamiste ? (Préface de Jean-Pierre Péroncel-
Hugoz), Les Syrtes, Paris.
2002, Le Totalitarisme islamiste à l’assaut des Démocraties (préface de Rachid Kaci) , Les Syrtes,
Paris.
2000, Guerre contre l’Europe, Bosnie-Kosovo-Tchétchénie : Les Syrtes, Paris.
1998, Une idée certaine de la France (ouvr. coll, dir Alain Grioterray, avec Eric Zemmour, Gilles
William Goldnadel, Christian Jellen, etc), Editions France -Empire.
1999, L’avenir des Balkans après la Guerre du Kosovo (ouvr. coll , avec Alain Bournazel, Général
Pierre Marie Gallois, etc), L’Age d’Homme, Paris/Lausanne.
1997, Islamisme-Etats-Unis , Préface de Pierre-Marie Gallois, L’Age d’Homme, Paris/Lausanne.
Emmanuel Razavi :
2005, Frères musulmans dans l’ombre d’Al Qaïda, (préface Alexandre del Valle) Ed. JC Godefroy.
2005, Le Dilemme turc ou les vrais enjeux de la candidature d’Ankara (avec Alexandre. Del Valle),
Ed. des Syrtes.
2006, Moi Alain, candidat au Jihad, Ed. JC Godefroy.
2009, Manhattan, Beyrouth, Kaboul, Dijon : au cœur de la guerre, Ed. de Bourgogne.
2014, Cagliostro, l’ultime secret (roman avec D. Viano), Ed. Dhow, (Coup de cœur des Libraires).
2015, Lemon mint, un printemps arabe (roman), Ed. Dhow.
2017, Qatar, vérités interdites, Ed. de l’Artilleur.
2017, Matin Afghan (roman) Ed. du Menhir.
Collection Interventions
Jean-Claude Barreau, Tout ce que vous avez voulu savoir sur Israël sans jamais oser le demander ,
2011
Jean-Claude Barreau, Sans la nation, le chaos, L’Aveuglement des élites , 2012.
Jean-Claude Barreau, Liberté, Égalité, Immigration ? , 2016
Thierry Baudet , Indispensables frontières (traduit de l’anglais), 2015
Richard Booker & Christopher North, La grande dissimulation – Histoire secrète de l’UE (traduit de
l’anglais), 2016
Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, Comment l’islam va transformer la France et
l’Europe (traduit de l’anglais USA), 2011.
Collectif, Histoire de l’islamisation française 1979-2019 , 2019
Collectif, Autopsie d’un déni d’antisémitisme – Autour du procès fait à Georges Bensoussan , 2017
e
Paul Collier, Exodus – Immigration et multiculturalisme au XXI siècle (traduit de l’anglais), 2019
José D’Arrigo, Marseille mafias , 2012
José D’Arrigo, Faut-il quitter Marseille , 2015
Alexandre Del Valle , Le complexe occidental , 2014
Alexandre Del Valle & Randa Kassis, Comprendre le chaos syrien , 2016
Alexandre Del Valle, Les vrais ennemis de l’Occident , 2016
Alexandre Del Valle, La stratégie de l’intimidation , 2018
Christophe Dutrône, La Victoire taboue, Algérie, la réussite tactique de l’armée française , 2012.
David Engels, Le Déclin, La Crise de l’Union européenne et la chute de la République romaine,
analogies historiques , 2013.
Serafin Fanjul, Al Andalus, l’invention d’un mythe, 2017 (traduit de l’espagnol) et en poche, 2019
Laurent Fidès, Face au discours intimidant – essai sur le formatage des esprits à l’ère du mondialisme ,
2015 (et en poche, 2018)
Christian Gérondeau, le CO2 est bon pour la planète, 2018
Andrew Hussey , Insurrections en France (traduit de l’anglais), 2015
Laurent Izard, La France vendue à la découpe , 2019
François Jourdan, Islam et Christianisme comprendre les différences de fonds , 2015
Robert D. Kaplan, La Revanche de la géographie (traduit de l’anglais – USA), 2014
Matthias Küntzel, Jihad et haine des Juifs (traduit de l’Allemand), 2015
Yves Mamou, Le grand abandon – Les élites françaises et l’islamisme , 2018
Douglas Murray, L’étrange suicide de l’Europe (traduit de l’anglais), 2018
Anne-Sophie Nogaret, Du Mammouth au Titanic , 2017
André Perrin, Scènes de la vie intellectuelle en France , 2016
Rémy Prud’homme, L’Idéologie du réchauffement , 2015
Ingrid Riocreux, La Langue des médias , 2016
Ingrid Riocreux, Les Marchands de nouvelles , 2018
Bruno Riondel, Considérations inconvenantes sur l’École, l’Islam et l’Histoire en France à l’ère de la
mondialisation , 2015
Bruno Riondel, Cet étrange Monsieur Monnet, 2017
Ivan Rioufol, Macron de la grande mascarade aux Gilets jaunes , 2018
Thilo Sarrazin, L’Allemagne disparaît (traduit de l’allemand), 2013
Roger Scruton, De l’urgence d’être conservateur (traduit de l’anglais), 2016
Roger Scruton, L’Erreur et l’orgueil – Penseurs de la gauche moderne (traduit de l’anglais), 2019
Oskar Slingerland & Maarten Van Mourik, La Crise incomprise , 2013
Michèle Tribalat, Assimilation la fin du modèle français , 2013
Michèle Tribalat, Statistiques ethniques, une querelle bien française , 2016
Tarik Yildiz, Qui sont-ils ? Enquête sur les jeunes musulmans de France , 2016
Jean-Louis Vullierme, Miroir de l’Occident – le nazisme et la civilisation occidentale , 2014 (en
poche : Le nazisme et la civilisation , 2018)
Tous les titres sont aussi disponibles en version numérique.