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Chapitre :02

Les Assemblages Filetés


(Calcul et Dimensionnement)
2.1 Généralités :
a) Assemblage :
On appel assemblage un ensemble de pièces liées entre elles par des éléments de liaison appelés
« éléments d’assemblage ». Les exigences constructives, technologiques, économiques et
d’exploitation ont engendré deux grandes classes de liaisons :
- Les liaisons non démontables : dont la suppression entraîne la détérioration des éléments
assemblés. Parmi les éléments les plus répondus de cette clase on distingue : le rivetage, le soudage, le
frettage (emmanchement forcé) et le collage.
- Les liaisons démontables : qui peuvent être établies ou supprimées à volante sans aucune au
moins des pièces soit détérioré. Les assemblages filetés, clavetés, cannelés, etc. font partie de la classe
des liaisons démontables qui peuvent être fixes ou mobiles.
b) Les assemblages filetés :
Ce sont des assemblages démontables qui utilisent des pièces filetés telles que vis, goujon et
écrous. Ces assemblages sont les plus fréquents en construction des machines. Cela est dû à de
nombreux facteurs :
- Sécurité ;
- Montage et démontage commodes ;
- Possibilité de fixation de la force axiale de serrage en raison de l’irréversibilité du filet ;
- Construction simple ;
- Prix de revient relativement bas ;
- Etc.
Leurs inconvénient est le nombre important de
concentrateurs de contraintes, d’où la sensibilité aux
sollicitations variables.
a) Génération de filet :
Le filet est la partie saillante obtenue en creusant
une rainure hélicoïdale dans la partie latérale du
cylindre.
b) Classification des filetages :
- D’après le profil du filet on distingue les filetages : triangulaires, trapézoïdales, carrés, ronds et
d’appui.

- Suivant la géométrie de la surface sur laquelle est généré le filet : cylindrique ou conique.
- En fonction de la surface sur laquelle est généré le filet : Extérieure ou Intérieure.
- D’après le sens de la monté de l’hélice : à droite ou à gauche.
- En fonction du nombre de profils générateurs : filet à pas unique ou filet multiple (plusieurs filets).
- En fonction de la mesure du filet : filet métrique ou filet par pouce Whitworth). L’angle au sommet
du triangle isocèle est 60° pour métrique et 55° pour filet par pouce.
- En fonction de la destination : filetages de fixation, filetages d’étanchement (métriques à sommet
rond), filetages mères (trapézoïdales, carré, d’appui).
c) Paramètres géométriques essentiels des filets :
Envisageons le filetage triangulaire d’un assemblage vis-écrou, et on adopte les paramètres
suivants :
α : angle du profil
α /2: angle d’hélice des cotés latéraux du profil.
h1 : profondeur du filet
p : pas du filet ; t : pas apparent du filet
t = p.n (n : nombre de filets)
d1 : diamètre intérieur du noyau ; d : diamètre nominal
d2 : diamètre moyen.

2.2 Système Vis-écrou :


a) Moment de serrage :
Equations d'équilibre:
Suivant l'axe x:
Ff - Ft.cosβ + Fa.sinβ = 0 (1)
Suivant l'axe y:
FN - Ft.sinβ - Fa.cosβ = 0 (2)
L'équation (1) peut s'écrire sous la forme:
Ff =FN.f = Ft.cosβ - Fa.sinβ (3)
De même l'équation (2) s'écrit:
FN.f = Ft.f.sinβ + Fa.f.cosβ = 0 (4)
En égalisant (3) et (4) on obtient:
Ft.cosβ - Fa.sinβ = Ft.f.sinβ + Fa.f.cosβ ou encore Ft(cosβ - f.sinβ) = Fa(sinβ + f.cosβ)

d'où

Pour vaincre les frottements dans le filet, il faut appliquer le couple M (moment) à l'écrou tel que:

Prenons en considération les forces de frottements sur la surface d'appui de l'écrou, le couple de vissage
sera:

Où Mf : Couple des forces de frottements sur le bout de l'écrou.


Deux approches peuvent être considérées:
 Si la force résultante sur le bout de l'écrou se trouve au diamètre moyen de l'appui alors:

 Si la force résultante est distribuée uniformément


sur la surface de l'écrou on peut avoir la pression
sur la surface de l'écrou égale à:

dMf dr
Où D : diamètre extérieur de la surface de contact D
r
(écrou-pièce).
d0 : diamètre de l'alésage (trou des pièces
assemblées).

On désigne par dMf le moment de frottement élémentaire


sur un élément de surface (ds) sous forme d'anneau. d0
D'où on aura deux expressions pour le moment de vissage:

La première:

La deuxième:

Remarque:
Pour le filet métrique, on a: d 2= 0.9 d ; β=2° 30' ; f = 0.15 ; dm = 1.4 d
Alors:
Mv = 0.2.Fa.d
D'autre part, on désigne par le moment de serrage Ms , le moment de torsion (couple) qui doit être
appliqué pour tourner l'écrou. C’est-à-dire le couple sur la clef.

Ms = Fc.L
Où:
Fc : force appliquée à la clef.
L : est le bras de la force Fc.
Si de plus L=14.d ; alors Mv = 14.d.Fc.
Et puisque Ms ≥ Mv nous écrivons: d'où

C’est-à-dire que le filet de fixation a l'avantage (dans ce cas) d'augmenter la force de 70 fois.

b) Rendement du système Vis-Ecrou:

Le travail de Ft qui exerce la montée du coulisseau (écrou) suivant la surface inclinée sur une hauteur
égale au pas (p) est donnée par la formule:

Le travail des forces résistantes (travail utile) est donné par:

D'où on peut écrire:

Et si de plus on prend en considération le frottement sur le bout de l'écrou, on aura:

Remarque:

Le rendement est supérieur en général à 0.5.


2.1 Calcul des pièces filetées à la résistance sous charges constantes :
Sous l’action des charges sur un assemblage par frettage, on peut rencontrer les situations suivantes :
- Rupture de la vis ;
- Cisaillement du filet ;
- Matage du filet ;
- Flexion du filet ;
- Rupture de la tête de la vis.
2.3.1 Calcul d’un filet au cisaillement :
On détermine les contraintes de cisaillement d’un filet d’après la formule :

 Pour la vis :

 Pour l’écrou :

Où : H : hauteur d’engrènement ;
Kd : coefficient de la distribution irrégulière de la charge entre filets.

;
Ces relations montrent que l’augmentation du pas provoque l’augmentation de Kd.
K : coefficient du profil incomplet.
K= 0.87 pour filet triangulaire
K= 0.65 pour filet trapézoïdal
K= 0.50 pour filet carré

2.3.2 Calcul d’un filet au matage :


Les contraintes de matage sont déterminées d’après :

Où Z =H/p : nombre d’engrènements (enroulements) utiles.


2.3.3 Calcul de la tête de la vis au cisaillement :

ht : hauteur de la tête de la vis.

2.3.4 Calcul d’un boulon à la rupture :


a) Force axiale seule (cas de crochet d’une grue) :
La condition de résistance est donnée par la relation :

D’où le diamètre du noyau est donnée par :


Où : : Contrainte admissible de traction
Pour boulons en acier au carbone.
Pour boulons en acier allié.

a) Boulon sollicité par une force axiale (Fa) et par un moment de serrage :
Dans ce cas on trouve la contrainte équivalente et on utilise la 4ème théorie de la résistance des
matériaux (Von-Mises) :


Contrainte équivalente (réduite) de la section dangereuse du boulon.
Contrainte de traction (section droite)
Contrainte de torsion (section droite)

; ;

: Module de résistance à la torsion

Alors

Pour le filet métrique standardisé :

Β=2°30’ ; f=0.15 ; ρ=8°40’ ;


Alors :

Lors du calcul préalable on détermine le diamètre du noyau du boulon à partir de la relation :

; où est la charge calculée

c) Boulon sollicité par une force extérieure transversale (Fe) :


Dans ce cas de chargement on distingue deux types d’assemblages :
 La vis est posée avec jeu :
Dans ce cas, la force de serrage F s doit créer la force de frottement F f sur la surface (les surfaces
de contact des éléments assemblés suffisante pour résister à la force extérieure transversale Fe.
On détermine la force de serrage nécessaire à partir de la condition suivante :


F : coefficient de frottement des matériaux des éléments assemblés. Pour les pièces en acier et en
fonte ( f = 0,15 à 0,2).
i : nombre de plans de joints en contact.
K : coefficient de sécurité au glissement. Pratiquement (K=1,3 à 2.0).
D’où :
On fait le calcul d’après la contrainte de traction :

Et pour le calcul préalable :

Pour diminuer le diamètre du boulon et son effort de serrage on utilise certaines solutions
constructives qui s’opposent à la force transversale Fe et assurent le blocage relatif des pièces
(Fig 2.3.3). Dans ce cas, on choisit le diamètre de la vis constructivement.
 La vis est posée sans jeu :

Dans ce cas, on fait le calcul du boulon à partir de la condition de résistance au


cisaillement d’après :

Où :
: Contrainte de cisaillement calculée ;
d’ : diamètre de la vis dans la section dangereuse (section de cisaillement) ;
: Contrainte admissible de cisaillement ;
i : nombre de boulons.
On fait le calcul préalable de la vis à partir de la relation :

On fait le calcul de vérification de la vis au matage si les pièces assemblées sont fines (voir cours
assemblages rivetés).
d) Boulon sollicité par une force extérieure perpendiculaire à la surface du joint :(Fe) :
Dans ce cas le boulon est sollicité par la force initiale de serrage et par la force extérieure de
traction. Ce cas est très répandu (boulons des couvercles, des brides, etc.). Pour desserrer le joint,
une partie de la force Fe doit allonger la tige de la vis et l’autre partie de Fe doit desserrer les
pièces assemblées. La figure … montre les forces agissant sur le boulon. On a adopté les
indications suivantes :
Fs : force initiale de serrage du boulon ;
χ : coefficient de la charge extérieure.
 Détermination du coefficient de la charge extérieure :
Le problème de distribution de la charge extérieure Fe entre le boulon et le joint est un problème
hyperstatique. Pour le résoudre, on utilise la condition des déformations conjuguées, fondée sur le
principe « des déplacements virtuels » qui dit : » si un système matériel donné sous l’action de
plusieurs forces est en équilibre, alors le travail de ces forces sur les déplacements virtuels est
égal à zéro.».
Les équations de déformations sont :
Pour le boulon : χ .Fe.λb
Pour la pièce : (1-χ) .Fe.λp

λb,p : constantes élastiques du boulon et de la pièce serrée. Elles sont égales au chargement de la
longueur du boulon et de pièces après avoir appliqué la force unitaire égale à 1Newton.
Suivant le principe des « déplacements virtuels » on a :
et =
D’où :

On détermine les constantes élastiques d’après les relations de la RDM :


Les constantes élastiques sont déterminées pour Fe=1. On aura alors :

: pour les vis de boulons de section constante. Où l : longueur de la tige du boulon


soumise à l’action de la force Fe ; cette longueur est comprise entre l’appui de la tête et le début
de l’écrou.
E : module d’élasticité longitudinal du boulon ;
A : aire de la section résistante.
Pour les boulons à section variable :

; où
li : longueur de la ième partie du boulon ;
Ai : aire de la section correspondante.

 Détermination de la constante élastique des pièces serrées :


Lors de ce calcul, on suppose que la déformation se propage suivant les cones de pression.
Pour le cas où les pièces sont serrées à l’aide d’une vis et d’un écrou on a :

; ;


Longueurs des pièces serrées (mm) ;
Modules d’élasticité des pièces serrées ;
Aires des sections droites.

Ayant trouvé λp et λb, on détermine χ. Les valeurs de χ sont de l’ordre de (0,2 à 0,3) pour
l’assemblage des pièces métalliques sans calles élastiques. En présence de calles, elles peuvent être
supérieures.
La condition que le joint ne se dessert pas est la suivante :

Pour assurer l’étanchéité complète d’un joint, on applique le coefficient de sécurité Ks.


Ks=1,3…1,5 pour charge extérieure constante.
Ks =1,5…4 pour charge extérieure variable.
La force agissant sur le boulon :

Prenons en considération le couple de serrage :

Si la charge calculée est connue, on peut déterminer le diamètre de la vis :


e) Boulon sollicité par une force de serrage Fs et par une force extérieure non centrale (boulon à tête
symétrique):
Dans ce cas le boulon est sollicité par deux types de contraintes (traction et flexion). On
détermine la contrainte équivalente d’après la formule :

Où le coefficient 1,3 tient compte de l’effort de torsion lors du serrage.

; Où module de résistance de la section à la flexion.

Lors du calcul préalable on détermine

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