Vous êtes sur la page 1sur 24

Institut Privé d’enseignement Ostéopathique

MEMOIRE n°

Pour le

DIPLOME D’OSTEOPATHIE (D.O.)

Présenté

Le 15 juin 2012 A Pantin

Par

M. Long Simon-Pierre

Né le18/05/1987 à Ivry sur Seine (94)

Prévalence des lésions ostéopathiques chez les joueurs de rugby

Membre du jury :

Président :

Assesseurs :

Directeur du mémoire : Monsieur Bernard LeFaucheur D.O.

Page 1
A Bernard LeFaucheur,

Berangère Colin, Charlotte Monceau,

Au club de rugby Olympique Pantin

Qui m’ont fourni assistance, informations

et une part de leur temps.

Page 2
Table des matières

Introduction……………………………………………………….5

-I- Prévision des lésions ostéopathiques dans le rugby………….6

1. Règles du jeu et bases………………………………….…….6

2. Rôles et postes dans l’équipe………………………………...7

3. Biomécanique et lésions à prévoir………………………….10

-II- Matériel et méthode………………………………………..….17

1. Méthode……………………………………………………….17

2. Résultats……………………………………………………….20

3. Discussions…………………………………………………….23

Conclusion

Tables des illustrations

Page 3
Figures :

Figure 1 : Délimitation du terrain de rugby…………………………………6

Figure 2 : Répartition des joueurs sur le terrain……………………………9

Figure 3 : Terrain de rugby…………………………………………..............9

Figure 4 : Axes fonctionnels du bassin……………………………………..11

Figure 5 : Mise en place du pack de mêlée………………………………..13

Figure 6 : Mêlée………………………………………………………………13

Figure 7 : Plaquage défensif…………………………………………..……14

Figure 8 : Plaquage………………………………………………………………..14

Graphiques :

Graphique 1 : moyenne d’âge des joueurs selon leur groupe…………19

Graphique 2 : Masse des joueurs par groupe……………………………20

Graphique 3 : taille des joueurs par postes……………………………...20

Tableaux :

Tableau 1 : Pathologies chez les avants…………………………….……22

Tableau 2 : Pathologies chez la charnière………………………….……22

Tableau 3 : pathologies chez les arrières……………………….…….....22

INTRODUCTION

Page 4
Dans le jeu du rugby, il est parfaitement acceptable d’exercer une
pression physique extrême dans le but obtenir le gain du ballon ou de
marquer. Mais cette dimension physique doit se faire sans intention de
blesser l’adversaire. Cette contradiction implique des limites que ne
doivent pas franchir les joueurs et que doivent faire respecter les arbitres.
Ce que l’on appelle le code de conduite repose sur cette capacité à
distinguer ces deux paramètres. Pour les joueurs, cela passe par un
contrôle de soi et une discipline collective. (Joël JUTGE Arbitre international,
DTN adjoint chargé du haut niveau à la FFR intervenant auprès de l’équipe de France)

Ces quelques lignes portent en elles toute la complexité de ce sport, créé


en 1871 dans le Collège Anglais de Rugby, et qui n’a cessé d’évoluer dans
sa pratique et dans les règles depuis lors.

Les deux premières lignes de cette citation auraient pu tout aussi bien
amener la problématique de cet écrit, mais la citation complète est
beaucoup plus intéressante. Comme il a été énoncé dans la citation, la
conscience collective et le contrôle de soi sont les garants d’un jeu pratiqué
dans un esprit sportif apaisé, mais il s’agit d’un sport, donc d’une action
violente pour le corps humain, qui plus est soumis à des traumatismes par
interactions avec les autres joueurs.

Telle est la dichotomie de ce sport, obtenir un jeu autorisant le contact avec


l’adversaire sans pour autant le blesser ; les chocs, les percussions, les
plaquages mettent le corps à rude épreuve et l’on peut parfois entendre
encore actuellement qu’il s’agit « d’un sport de voyous pour gentlemen ».

Il est aisé de comprendre que nous serons confronté à des lésions


mécaniques. Nous tenterons dans ces travaux, par l’étude du jeu, des rôles
des joueurs et de la biomécanique de prévenir les lésions ostéopathiques
que pourraient encourir les joueurs, puis nous constaterons dans un second
temps les lésions et pathologies sur un échantillon de joueurs que nous
aurons observés sur sept mois.

-I- PREVISIONS DES LESIONS OSTEOPATHIQUES DANS LE RUGBY

1. Règles du jeu et bases

Commençons par un petit énoncé des bases ;


Page 5
Durée d'un match : 80 minutes, soit 2 mi-temps de 40 minutes. Le
chronomètre est arrêté dès que le jeu s'interrompt.

Nombre de joueurs : le rugby (dans sa version pratiquée lors de cette


Coupe du monde) se joue à 15 contre 15. Chaque équipe compte
7 remplaçants sur le banc. Un titulaire blessé ou qui saigne doit sortir et est
remplacé provisoirement par un autre joueur. Le remplacement devient
définitif si le blessé ne revient pas sur le terrain après 15 minutes de soin.

Le ballon : la spécificité du rugby, c'est de jouer avec un ballon ovale. Il


mesure environ 30 cm de long et pèse entre 410 et 460 grammes.

Le terrain : une aire de jeu rectangulaire dont les longueurs (100 m) sont
les lignes de touche, et les largeurs (70 m) sont les lignes de but. De
chaque côté de l'aire de jeu, au delà de la ligne de but, se trouve la zone
d'en-but (dans laquelle on marque les essais). Cette zone se termine par la
ligne de ballon mort.
Au milieu de chaque ligne de but sont implantés des poteaux d'environ
8 m de haut, distants l'un de l'autre de 5,60 m et supportant une barre
transversale à 3 m du sol

Figure 1 : Délimitation du terrain de rugby

Parlons à présent du jeu ;

L’objectif de chaque équipe est de remporter le match en inscrivant un


maximum de points. Cela peut se faire lorsque le joueur aplatit le ballon

Page 6
dans la zone de but adverse, en transformant au pied cet essai (coup de
pied arrêté), ou marquant un « drop », ou en effectuant une pénalité.

Ce jeu se jouant principalement à la main. Les joueurs effectuent des


passes, toujours vers l’arrière, dans le but d’atteindre la zone de but
adverse. Il est à noté que les je jeu peut se faire avec le pied le principe
restant le même.

Les joueurs peuvent aussi envoyer la balle en touche pour gagner du


terrain.

Comme dans d’autres jeux collectifs il est possible pour l’équipe adverse
d’intercepter le ballon ; mais à la différence du foot-ball, du basquet-ball
ou du volley-ball, ou la progression ne peut se faire en avançant le ballon à
la main, il reste possible de stopper l’avancé ennemie en entrant en contact
avec le joueurs adverse porteur de ballon en le saisissant sous la ceinture
scapulaire ou le percutant : c’est ce que l’on appelle le plaquage, celui-ci
devant être exercé lui-aussi sous à la ceinture scapulaire.

Contrairement au foot-ball US, il est interdit de plaquer, ou de saisir un


joueur ne disposant pas du ballon.

2. Rôles et postes dans l’équipe

Tout d’abords il peut être judicieux de rappeler brièvement les rôles de


chacun dans une équipe de rugby :

Dans l’ordre numérologique et avec les rôles suivants nous avons ;

Numéro 1- Pilier

Numéro 2- Talonneur

Numéro 3- Pilier

Numéro 4- Deuxième ligne

Numéro 5- Deuxième ligne

Numéro 6- Troisième ligne aile

Numéro 7- Troisième ligne aile

Numéro 8- Troisième ligne centre

Page 7
Numéro 9- Demi de mêlée

Ces premier joueurs constituent le groupes des avants dont le rôle est de
pousser lors de la mêlée, jouer le rôle « d’impact player » (percutent la
ligne adverse), plaquer et défendre, et participer à la remise en jeu à la
touche (lifteur en touche, c'est-à-dire qu’ils soulèvent les joueurs chargés
d’attraper le ballon lors des touches) . Ajoutons qu’il n’y a aucune
restriction de taille particulière, hormis pour les deuxièmes lignes
(numéros 5 et 6) qui doivent être les plus grands de l’équipe ; ces derniers
sautent pour attraper ou intercepter la balle lors des touches.

Numéro 9- demi de mêlée

Numéro10- Demi d’ouverture

Ces deux numéros forment la charnière et sont chargés d’orienter le jeu de


l’équipe, font le lien entre le groupe des avants (chargés de récupérer le
ballon) et les arrières (chargés de marquer des points)

Numéro 11- Ailier

Numéro 12- 1er centre

Numéro 13- 2ème centre

Numéro 14- Ailier

Numéro 15- Arrière

Ce dernier groupe de joueurs appelé les arrières ; ces individus sont


chargés de traverser et/ou contourner la défense adverse grâce à leur
vitesse mais aussi leur physique. Dans le rugby actuel, ils sont d’excellents
plaqueurs et sont de plus en plus performants dans le jeu au pied.

Page 8
Figure 2 : Répartition des joueurs sur le terrain

Figure 3 : Terrain de rugby

Page 9
3. Biomécanique et lésions à prévoir

Comme il a été dit dans l’introduction, tout sport collectif peut être
considéré comme violent pour l’organisme ; ce qui nous amène à
considérer que tout mouvement mal exécuté, ou entravé peut conduire à un
traumatisme plus ou moins important, mais il en est certain prédominant.

Tous les joueurs peuvent être susceptibles de souffrir d’entorses puisqu’il


s’agit d’un sport ou la course est importante, mais à la différence du foot-
ball et du basket-ball ou les contacts entre joueurs adverses sont proscrits ;
le rugby reste « un jeu physique ». D’après les règles de ce sports nous
pouvons constater que tous les joueurs portent le ballon à un moment ou à
un autre, ce qui en font des cibles pour le plaquage. Le plaquage doit se
faire sur une zone du corps sous la ceinture scapulaire et peut entraîner par
le choc tout type de lésions :

-lésions des genoux : Le genou unit le fémur, le tibia, la patella et est


composé de deux articulations ; la fémoro-tibiale (bicondyllaire) et la
fémoro-patellaire (ginglyme). Cette articulation peu congruente doit
pourtant allier parfaite stabilité et mobilité, d’où la présence de ménisques,
de ligaments (ligaments collateraux, ligaments croisé antérieur et
postérieur, ligament patellaire, ligaments poplité oblique et arqué) et
d’insertions musculaires puissantes (muscles quadriceps, sartorius, semi-
tendineux et semi-menbraneux, biceps fémorale, gracile. Il est pourtant
possible de constater des cas extrêmes de ruptures ligamentaires (souvent
les ligaments croisés), ou moins traumatisant des entorses de genoux

-lésions du bassin : Carrefour des forces montante (résistance du sol) et


descendante (gravité ou poids) le bassin constitué du complexe sacro-
coccygien et des deux iliaques doit offrir stabilité et mobilité. Il serait long
et incommode d’énumérer au lectorat les systèmes musculaires,
aponévrotiques et ligamentaires qui interagissent dans cette zone.

Il vous est cependant possible de consulter n’importe quel écrit d’anatomie


et les travaux de Godeliève STRUYF-DENYS, qui traitent des chaînes
articulaires et musculo-aponévrotiques. Il est aussi possibles de consulter
les travaux de Françoise Mézières sur la solidarité musculaire.

Le bassin pourra souffrir de pathologies musculo-tendineuse des


adducteurs qui regroupe les lésions anatomiques (rupture incomplète), les
lésions non-anatomiques (contracture ou élongation). S’il y a rupture elle
se fera le plus souvent vers l’insertion haute pubienne et atteint le plus
souvent le grand adducteur.

Il pourra souffrir d’ostéo-arthropathie pubienne microtraumatique.

Nous pourrons aussi constater des pathologies pariéto-abominales (mise en


évidence par NESOVIC en 1975) qui regroupent les lésions congénitales
Page
10
ou acquises des muscles larges et des éléments constitutifs du canal
inguinal.

Enfin le sujet pourra souffrir de dysfonctions sacro-iliaques ou ilio-sacré


telles que les rétro pulsions ou anté pulsions de l’iliaque avec lésions
pubiennes et enfin de dysfonctions du sacrum.

1- Axe oblique du sacrum

2- Axe iliaque

3- Axes fonctionnels coxo-fémoraux

Figure 4 : Axes fonctionnels du bassin

-dysfonctions du rachis: on notera surtout des pathologies au niveau du


rachis cervicale et rachis lombaire

Le rachis lombaire pourra être associé à des lésions du bassin par le biais
des ligaments sacro-iliaques et des muscles carré des lombes le grand
psoas.

Le rachis cervicales sera soumis lui aussi à des compressions dans l’axe de
la colonne et souffrira de hernie lésions de convergence ou de divergence

-compressions des côtes et du sternum : Le thorax constitué des côtes,


du sternum et des vertèbres thoraciques, et formé de près de 130
articulations concilie à la fois solidité et mobilité pour protéger les organes
vitaux internes et permettre les fonctions vitales (la respiration entre autre).
Toutefois par son exposition plus importante que les thoraciques (qui sont
bien protégées par les érecteurs spinaux, le trapèze, le grand dorsal), le
sternum est sujet d’enfoncement ou de fracture. On peut même déceler des
touches de piano (atteinte de la sterno-chondrale ou de la chondro-costale).

Quant aux côtes, leur conformation les soumette à des lésions du type de
compression ou plus grave de fracture. Il est aussi possible de retrouver
une côte antéro-médiale ou postéro-médiale ou des lésions de côtes en
expiration ou en inspiration.

A cette liste peuvent venir s’ajouter des lésions propres à chaque poste.

Les avants: De par leur place dans la mêlée, ces joueurs seront soumis à
de fortes compressions lors des poussées (pour rappels il faut exercer une
poussée horizontale en évitant d’effondrer, ou de redresser la mêlée.) ce
qui pourrait entraîner :
Page
11
- des compressions globale du rachis (particulièrement les cervicales)
pouvant même jusqu'à entraîner des hernies ou des spondylolystésis.

-des contractures des muscles des parois antérieure ou postérieure, des


conflits au niveau du trajet du plexus brachial ou des lésions claviculaires
et de l’épaule.

Figure 5 : Mise en place du pack de mêlée

Figure 6 : Mêlée

Les arrières: En tant que plaqueur nous pouvons supposer que ces joueurs
subiront aussi des lésions au niveau de la clavicule, de la ceinture
scapulaire et du membre supérieur plus globalement.

Page
12
Figure 7 : Plaquage défensif

Page
13
Figure 8 : Plaquage

Parmi toutes ces pathologies nous pouvons suspecter que les lésions
costales, de la ceinture scapulaire, du rachis cervical et du rachis lombaire
et du tarse prédomineront.

Page
14
-II- MATERIEL ET METHODE

1. Méthode

L’étude présentée ci-dessous a été réalisée sur sept mois au club de rugby
Olympique Pantin 10, rue Gambetta 93500.

Nous avons effectué un suivi de l’équipe durant sa saison sportive 2011-


2012. Ce club comptait à ce moment cinquante licenciés.

Le suivi a été réalisé sur 29 patients, tous évoluant en senior et amateur.


Les données ont été récoltées auprès de six étudiants en cinquième année
de l’institut IPEO, futurs ostéopathes, dans les conditions d’un stage
pratique conventionné.

Combien de fois pas semaine s’entrainent les rugbymen ?

Les équipes d’amateurs ont généralement deux entrainements par semaine


(ce qui est le cas de l’équipe que nous suivront). Les équipes

Page
15
professionnelles, en revanche, doivent s’entrainer tous les jours. Nous
observons ici un premier point qui sépare les deux catégories :

-les amateurs, qui jouent par plaisir et qui entretiennent une activité
professionnelle parallèle.

-les professionnels dont l’activité sportive est beaucoup plus intensive et


devient même l’activité professionnel. Il ne nous revient pas le rôle de
repenser le monde du rugby et plus généralement du sport professionnel
qui est actuellement très médiatisé et associé à des capitaux /enjeux
financiers relativement importants ; mais nous pouvons remarquer que les
professionnels mènent leur activité sportive différemment (sponsor,
carrière sportive/professionnelle, santé) et pour se faire disposent d’une
équipe de soin, d’intendance et de gestion beaucoup plus importante. Ce
point ne sera pas à oublier lors de l’étude de nos données et l’on peut déjà
avancer que les la prise en charge des soins ne sera pas identiques et le
suivi des professionnels beaucoup plus avancé. En effet, à défaut de
pouvoir distinguer chez nos amateurs les lésions purement sportives des
lésions et pathologies dont les origines sont extérieures au sport, nous
devrons garder a l’esprit ce point essentiel lors de l’étude des données.

Dans notre cas les deux équipes A et B s’entrainaient deux fois par
semaine et rencontraient régulièrement d’autres équipes.

Octobre
Dimanche 9 Pantin- Crepy
Dimanche 16 Rugby sud 77- Pantin
Novembre
Dimanche 6 RC savignien-Pantin
Dimanche 13 Pantin-Chilly Mazarin
Dimanche 20 Alfortville-Pantin
Décembre
Dimanche 11 Pantin-Clermont
Janvier
Dimanche 15 Pantin-Bonneuil
Dimanche 22 Crepy-Pantin
Dimanche 29 Pantin-Rugby sud 77
Février
Dimanche 5 Pantin-Savigny
Dimanche 12 Chilly Mazarin-Pantin
Mars
Dimanche 25 Pantin-Alfortville
Avril
Dimanche 1 Clermont-Pantin

Page
16
Le suivi a été réalisé pendant les entraînements et les matchs selon la
méthode suivante.

Critères d’inclusion :

Etre un joueur licencié du club de Pantin

Etre majeur

Evoluer dans l’équipe A ou B

Appartenir au genre masculin

Critère de non inclusion :

Répondre à tous les critères d’inclusion mais ne pas souhaiter participer à


l’étude.

Etre un patient se plaignant de douleurs organiques (douleur en rapport avec


l’état des structures d’un organe ou d’un tissu) nécessitant l’avis d’un
médecin spécialiste et des examens complémentaires

Anamnèse

Pour chaque première consultation d’un patient, nous établissions une


fiche de renseignements comportant son état civil et ses antécédents. La
fiche était ensuite complété à chaque nouvelle consultation dans le cas du
suivi de la pathologie ou de l’émergence d’un nouveau motif.

Test orthopédiques

Ces tests étaient parfois nécessaires pour établir un diagnostic différentiel


et écarter tout risque. En cas de doute, des examens complémentaires
pouvaient être réclamé avant toute nouvelle prise en charge ostéopathique
du patient.

Tests ostéopathiques

A partir de l’observation du patient, de tests passifs et actifs, nous


établissions une ou plusieurs hypothèses pouvant expliquer l’apparition de
la douleur.

Traitement ostéopathique

Page
17
Lors des entraînements, le joueurs désirant être traité se présentait au
« poste de soins » en fin d‘entrainement ou durant l’exercice les mardis et
jeudis soir entre 19h30 et 22h00 durant 30 minutes mais était alors
vivement encouragé à ajourner l’entrainement après la séance afin d’éviter
tout parasitage du traitement par le sport. Le traitement faisait intervenir
des techniques de natures différentes :

-Techniques ostéopathiques spécifiques crâniennes.

-Techniques ostéopathiques spécifiques myotensives.

- Techniques ostéopathiques générales (TOG).

- Techniques ostéopathiques spécifiques structurelles HVBA exception


faite pour le rachis cervical sans présentation d’un certificat de non contre
indication.

- Techniques ostéopathiques spécifiques neuromusculaire

Lors des matchs, le traitement se faisait aussi pendant le jeu mais avec
comme objectif de pouvoir remettre le joueur lésé en jeu le plus tôt
possible (remplacé par un équipier durant la séance). Il est donc beaucoup
plus difficile de traiter efficacement et nous avons eu recourt au TOG
exercé de façon partielle ou au neuromusculaire (cours de M. LeFaucheur).

2. résultats

L’effectif total de l’expérience et répondants aux critères s’élevait à 29


joueurs sur un effectif total de 55. Les autres joueurs n’ayant pas souhaité
ou besoin d’un suivi ostéopathique.

Analyse de l’âge

Dans l’effectif étudié, l’âge moyen était de 34,5 ans, le minimum était de
24 ans et le maximum de 44 ans. La moyenne du groupe des avants est de
36.5, celle de la charnière de 27.5 ans et celle des arrières de 37.5 ans.

Page
18
âge
40

35

30
âge
25
Colonne1
20 Série 3
15

10

0
avants charnière arrières effectif totale

Graphique 1 : moyenne d’âge des joueurs selon leur groupe

Analyse de la masse

Le poids minimal lors des consultations était de 74 kg et le maximum de


118 kg pour une moyenne de 86.3 kg, celle des avants de 102.62 kg, la
charnière de 79.75 kg et la moyenne des arrières de 76.53 kg.

masse (kg)
120

100

80 masse (kg)
Série 2
60 Série 3

40

20

0
avants charnière arrières effectif total

Page
19
Graphique 2 : Masse des joueurs par groupe

Analyse de la taille

Lors des consultations la taille minimale enregistrée était de 1.68 m et la


taille maximal de 1.93m.

Taille (m)
1.84

1.82

1.8
Taille (m)
1.78 Série 2
Série 3
1.76

1.74

1.72

1.7
avants charnière arrières effectif total

Graphique 3 : taille des joueurs par postes

Variables effectifs

Nous pouvons notez que la majeur partie de patientelle est constituée


d’avants (16 d’entre eux), vient ensuite 9 arrières, et enfin seulement 4
joueurs de la charnière

Piliers Genou Lombaires


60% 40%

Talonneur Cervicalgie Ceinture Compression


basse 25% scapulaire plexus
50% brachial
25%
2ème ligne Entorse Sacrum Tassement Coude
25% 25% du disque 25%
L5-S1 25%
3ème ligne Dorsales Lombaires
50% 50%

Page
20
Tableau 1 : Pathologies chez les avants

Demi de mélée C7-T1 Dorsales Lombaires


25% 50% 25%
Demi Tarse (seule
d’ouverture pathologie pour
ce poste)

Tableau 2 : Pathologies chez la charnière

Ailiers Cervicales Thoraciques Ceinture Lombaires


basses 25% hautes 25% scapulaire 25%
25%
1er et 2ème Triceps Lombaires Compressio
centre 66% 33% n du
sternum (un
cas avec
arrêt du
sport sur 2
mois)
arrière Aucune
pathologie à
ce poste

Tableau 3 : pathologies chez les arrières

3. Discussion

Notre intervention auprès du club de rugby olympique Pantin durant la


saison 2011-2012 nous a permis de réunir et d’analyser des données
intéressantes.

Sur les 29 joueurs qui ont consulté tout au long de la saison on note une
prédominance des avants ;

-des joueurs lourds grands et musculeux qui sont soumis à de grandes


forces lors des poussées en mêlées avec pour les piliers (1ère lignes) une
prédominance des lésions du genou des lombaires, l’absence de
pathologies des cervicales et du membre supérieur peuvent s’expliquer par
la position de cette ligne en mêlée ; en effet ces dos sont épaules contre
épaule bras enchevêtrés pour une excellente répartition des forces en
poussé.

Page
21
Les 3ème ligne quant à eux expriment à égale mesure des lésions thoraco-
lombaires qui s’explique par leur position en arrière du pack. Plus espacé
que la première ligne la répartition des forces et moindre.

Nous n’avons pu diagnostiquer que peu de pathologies cervicales pour ce


groupe mais comme nous l’avions supposé, les pathologies thoraco-
lombaires sont importantes. Nous pouvons nous demander toutefois au
regard de leur taille et de leur masse si ces lésions sont du exclusivement
au sport ou si ce morphotype entre en compte.

Le demis de mêlée présentent les mêmes lésions que ces confrères avants
bien que plus légers et plus petits, ce qui semble logique d’après leur rôle.

Les arrières quant à eux présentent des lésions d’avantage diversifiées et


semblent plus en phase avec nos prévisions. Ainsi les lésions cervicales, de
la ceinture scapulaire Ces joueurs influent peu dans la mêlée et sont
globalement plus petits et plus sveltes que nos avants. encore une fois il, il
est difficile de dire avec certitude si le morphotype n’influe pas autant que
le poste dans l’attribution des lésions ; il est a noter toutefois que les
lésions du triceps et des lombaires sont présentes et importantes, des
lésions que l’on retrouve au foot-ball ou au basket-ball. Peut-être ces
pathologies lombaires sont-elles dues à la course, s’agit-il des vertèbres clé
de la marche.

Les données n’ont pas été versées dans cette étude mais il est nécessaire
d’énoncer que plus de 60% des patients ont réagit favorablement au
traitement ostéopathique. Les 40% restants sont du selon moi à un
diagnostic erroné ou à une mauvaise coopération du patient, il a été en
effet constaté que certains patients faisaient fi de nos instructions et
reprenaient l’entrainement juste après la séance de traitement ou refusaient
de suivre nos recommandation sur l’hygiène de vie. La tradition de la
« troisième mi-temps » étant très ancré dans les mœurs des joueurs…

Page
22
CONCLUSION :
Dans l’ensemble nous constatons que nos études et collectes de données ont
relativement bien suivi nos prévisions, bien qu’il soit apparu dans nos statistiques
des lésions inattendues. A ce sujet il aurait été intéressant de les comparer aux
données du bilan annuel des accidents de la Fédération Française de Rugby ou de
contacter d’autres équipes de soins de clubs différents ; mais il reste aussi
essentiel de reconnaitre ses propres limites dans ses travaux ainsi que ses erreurs.

Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.

Aristote devant la pythie de Delphes.

Page
23
Page
24

Vous aimerez peut-être aussi