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TECHNIQUES DE SOINS SPECIFIQUES EN DERMATOLOGIE

Le champ d’activité de la dermatologie est vaste puisqu’il

englobe la peau mais aussi les ongles, le cuir chevelu et les muqueuses

Il s’étend à l’allergologie (science des allergies) et à l’esthétique pour

corriger certaines imperfections provoquées par l’âge, le soleil ou les

séquelles de certaines maladies de peau Enfin, même s’il s’agit d’un

chapitre que nous n’aborderons pas dans ce guide, il faut savoir que la

vénéréologie (partie de la médecine en rapport avec les maladies

vénériennes) est traditionnellement rattachée à la dermatologie.

I- RAPPELS ANATOMIQUES SUR LA PEAU

1- Constitution de la peau

La peau est constituée de 3 couches superposées : l’épiderme, le

derme et l’hypoderme.

 L’épiderme

En contact direct avec l’extérieur, il associe souplesse,

imperméabilité et résistance Pour éviter un passage direct entre

justement l’extérieur et l’intérieur du corps, l’épiderme est dépourvu

de vaisseaux sanguins (ainsi, lors d’une coupure superficielle, seule une

fine pellicule de peau se détache et il n’y a pas de saignement).

L’épiderme est constitué de 4 régions différentes que l’on distingue au

microscope électronique

La couche basale, la plus profonde :


Au contact du derme, elle est composée d’une couche unique de

cellules, les kératinocytes, qui se multiplient rapidement et dont le

rôle est de renouveler le contingent des cellules cutanées On trouve

aussi dans cette couche les cellules mélanocytaires, ou mélanocytes,

qui fabriquent un pigment spécifique appelé mélanine, permettant de

protéger la peau des rayons du soleil.

La mélanine est produite spontanément dans le cas des peaux de

couleur et suite à la stimulation par les rayons du soleil pour les peaux

claires Plus il y a de grains de mélanine dans les kératinocytes, plus la

peau est foncée.

Cette couche abrite également certaines cellules du système de

défense de l’organisme (cellules de Langerhans) Leur rôle est de

capturer les corps étrangers (virus, bactéries, allergènes…), de les

digérer et d’aller en présenter certains composants à des cellules

spécialisées de défense (lymphocytes)

La couche de Malpighi (ou couche épineuse) :

Elle est constituée de la superposition de 4 à 5 épaisseurs de

kératinocytes liés entre eux Cet accrochage étroit favorise la

fonction d’imperméabilité de la peau Progressivement, dans leur

mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, les cellules accumulent la

mélanine et se chargent en grains de kératine qui joue un rôle

important dans la fonction de barrière du revêtement cutané.


La couche granuleuse :

A ce stade, les cellules remplies de kératine se rapprochent de la

surface de la peau et commencent à dégénérer et à se déstructurer

La couche cornée :

C’est la couche la plus superficielle de la peau Les cellules devenues

plates et translucides sont mortes et forment une couche résistante

et imperméable.

 Le derme

Situé sous l’épiderme, il constitue la partie résistante de la peau Son

épaisseur varie suivant les zones et peut atteindre jusqu’à 1 cm au

niveau du dos Composé à 80 % d’eau, il est très riche en fibres

d’élastine et de collagène ; il est donc à la fois solide, souple et

élastique Des muscles, dits peauciers, viennent s’y attacher.

Ils soutiennent le revêtement cutané dans certaines zones comme les

seins ou le cou.

C’est également dans le derme que se trouvent la plupart des éléments

annexes de la peau : poils, glandes sudoripares qui fabriquent la sueur,

glandes sébacées qui fabriquent le sébum et vaisseaux sanguins qui

apportent nutriments et cellules de défense Le derme sert ainsi de

couche nourricière à l’épiderme.

Un tissu riche en collagène et élastine

En effet, pour maintenir la souplesse et la résistance de la peau, des

cellules spécialisées du derme fabriquent en permanence du collagène


(conférant à la peau sa résistance aux tensions et à la traction) et de

l’élastine qui permet à la peau de s’étirer et de revenir en place après

déformation.

Un gel hydrophile

On trouve dans le derme des mucopolysaccharides qui constituent un

gel capteur d’eau dans lequel baignent collagène et élastine Les 80 %

d’eau dont est constituée la peau sont retenus par ces molécules qui

agissent un peu comme des éponges, permettant à la peau de rester

hydratée.

Un système de défense

Différents types de globules blancs (lymphocytes, macrophages) sont

présents dans les vaisseaux du derme et constituent la seconde ligne

de défense de l’organisme après l’épiderme Ces cellules sont capables

de repérer, de signaler et éventuellement de détruire les éléments

étrangers qui ont pu pénétrer dans le derme.

Un organe des sens

C’est dans le derme enfin que se trouvent les éléments nerveux qui

font de la peau l’organe du toucher De nombreuses terminaisons

nerveuses sensitives se trouvent dans le derme et se fraient un

chemin jusqu’à l’épiderme Les autres fibres nerveuses se terminent

par des renflements spécialisés permettant de discerner diverses

sensations : le toucher, le chaud, le froid ou la pression.


 L’hypoderme

C’est un tissu de soutien souple et déformable dont le rôle est

de servir d’interface entre la peau et les organes qu’elle recouvre

(muscles, os…) Il est très riche en cellules graisseuses (adipocytes) et

en fibroblastes L’hypoderme est présent sur tout le corps sauf au

niveau des oreilles, des paupières et des organes génitaux externes

masculins Il est particulièrement épais au niveau des parties du corps

soumises à des pressions importantes comme les talons ou les fesses

L’hypoderme joue également un rôle de réserve énergétique La

graisse contenue dans les adipocytes peut être mobilisée sous forme

d’énergie en cas d’effort intense ou prolongé ou de jeûne L’hypoderme

participe à la régulation thermique, la graisse jouant un rôle d’isolant

passif, en réduisant les échanges de température avec l’extérieur.

Les annexes

Le poil, pour chauffer :

Le corps humain compte environ 5 millions de poils dont 1 million sur

l’extrémité céphalique et 100 000 sur le cuir chevelu Poils et cheveux

poussent en moyenne de 0,3 mm par jour et sont plus nombreux chez

les sujets blancs.

La quasi-totalité (exception faite de la plante des pieds et de la paume

des mains) de la surface cutanée est recouverte de poils, à raison

d’une dizaine par centimètre carré.


Suivant leur localisation, les poils sont plus ou moins gros et plus ou

moins transparents Le poil est une structure fine et flexible formée

de kératine. Chaque poil a une tige et une racine Le poil nait dans le

derme et forme autour de sa racine une gaine appelée follicule pileux

La tige, morte, traverse ensuite l’épiderme avant de sortir de la peau.

Il est centré à sa base par une petite pelote de vaisseaux qui lui

apportent les nutriments et l’oxygène utiles à son bon fonctionnement.

La couleur du poil est due aux mélanocytes qui, en déposant plus ou

moins de pigment, donnent les nuances de coloration.

Les poils jouent un rôle important dans la régulation de la température

du corps. Un muscle minuscule est fixé à la base de chaque poil, des

millions de ces muscles pouvant se contracter ensemble. Chaque

contraction dégage une énergie thermique qui, multipliée par plusieurs

millions, représente un dégagement de chaleur capable de faire

monter la température du corps de quelques fractions de degré Le

phénomène est connu sous le nom de « chair de poule » Lorsque tous

les muscles se contractent, les poils se hérissent et la peau est

couverte de petites bosselures.

La glande sébacée, pour graisser la peau :

Accrochée à la racine de la plupart des poils, on trouve une petite

glande capable de fabriquer un liquide graisseux, le sébum, qui s’écoule

le long de la base du poil, recouvre la surface de la peau et en

complète ainsi la protection et la résistance à la pénétration de l’eau


Cette glande apparaît à la puberté et, lorsqu’elle ne fonctionne pas

bien, peut être responsable d’acné

La glande sudoripare, pour rafraîchir

Ces glandes, que l’on trouve essentiellement au niveau des aisselles et

du cuir chevelu, sécrètent la sueur et ont un rôle primordial dans la

lutte contre la chaleur. Quand la température du corps s’élève, la

sueur s’évapore à la surface de la peau Lorsqu’une molécule d’eau

passe de l’état liquide à celui de vapeur, elle absorbe un peu de chaleur

qui s’éloigne ainsi du corps La température de la peau chute, celle des

vaisseaux également et le corps se refroidit.

L’ongle pour protéger, prendre et agresser

Situé à la partie supérieure des extrémités des doigts et des orteils,

l’ongle se présente comme une plaque dure, flexible, lisse et

translucide qui épouse la forme du doigt. Il pousse d’environ 0,1 mm

par jour et est essentiellement constitué de plusieurs couches de

kératine très dures.


II- QUELQUES PATHOLOGIES EN DERMATOLOGIE

II.1) Principaux types de lésions cutanées

Tableau 1 – Principaux types de lésions cutanées


Type de lésion Caractéristiques
Lésions primaires
Atrophie (peut aussi être Peau mince et lâche.
subséquente)
Bulle Lésion circonscrite et saillante d’un diamètre > 5 mm contenant un liquide.
Excoriation Écorchure linéaire ou creusée causée par grattage, friction ou curetage.
Macule Tache plate, circonscrite, décolorée de forme et de dimension variables (par exemple
taches de rousseur, grains de beauté, taches de vin).
Nodule Lésion pleine, palpable, surélevée ou non (kystes kératinisés, petits lipomes, fibromes).
Papule Lésion pleine surélevée (par exemple verrues, psoriasis, grains de beauté pigmentés).
Plaque Relief bien défini en forme de plateau qui occupe une surface relativement
grande comparativement à sa hauteur (par exemple, eczéma, psoriasis).
Pustule Lésion superficielle surélevée contenant du pus (impétigo, acné, furoncles, anthrax).
Purpura Ecchymoses ou petites hémorragies dans la peau, les membranes muqueuses ou les
membranes séreuses, de couleur bleu ou rouge.
Ulcères (aussi subséquente) Perte d’épiderme et d’au moins une partie du derme; peut évoluer en profondeur selon le
grade.
Télangiectasies Fines lignes rouges, souvent irrégulières, produites par la dilatation de
capillaires, normalement invisibles.
Vésicule Lésion surélevée et circonscrite de diamètre < 5 mm contenant un liquide
transparent (par exemple piqûres d’insectes, eczéma allergique, coups de soleil).
Papule ortiée Lésion changeante, passagère, indurée, saillante et de forme irrégulière provoquée par un
œdème local (par exemple réaction allergique à des médicaments, piqûres, rayons de
soleil).
Lésions subséquentes
Érosion Perte d’une partie ou de la totalité de l’épiderme.
Exsudation sèche (croûte) Sérum, sang ou pus séché.
Exsudation humide Écoulement de sérum, de sang ou de pus.
(suintement)
Lichénification Épaississement de la peau avec accentuation de ses plis (par exemple, dermatite atopique).
Squames Particules d’épithélium corné (par exemple, psoriasis, dermatite séborrhéique,
infections fongiques, dermatite chronique).
Cicatrice Manifestation d’un processus de guérison de la peau (par exemple, cicatrice chéloïdienne ou
d’acné).
II.1) Quelques pathologies

a) Cellulite

Infection aiguë, diffuse et extensive de la peau, affectant ses

couches plus profondes et les tissus sous-cutanés.

Causes

- Bactéries : principalement Staphylococcus ou Streptococcus

- Facteurs prédisposants : traumatisme local, furoncle, anthrax,

ulcère sous-cutané

- Risque accru chez les clients présentant une insuffisance

veineuse ou lymphatique, un diabète sucré et une lésion cutanée

ou un traumatisme antérieurs.

Symptomatologie

- Douleur localisée

- Rougeur

- Œdème

- Région de plus en plus rouge, chaude au toucher, douloureuse

- Sensibilité autour de la région atteinte

- Présence possible d’une fièvre et de céphalées, notez le moment

de leur apparition

- Eruptions

b) Infections cutanées non compliquées

Folliculite
Infection superficielle du follicule pileux; la lésion grave consiste

en une pustule arrondie située à la base du follicule pileux; la pustule

se rompt et forme une croûte; les principaux sièges sont le cuir

chevelu, les épaules, la partie antérieure du thorax, la partie

supérieure du dos et d’autres régions poilues.

Furoncle

Nodule rouge, chaud et enflammé causé une infection du follicule

pileux qui atteint les tissus sous-cutanés; les principaux sièges sont

les cuisses, le cou, le visage, les aisselles, le périnée et les fesses.

Anthrax

Abcès profond formé par plusieurs furoncles fusionnés;

suppuration des lésions par plusieurs points situés à sa surface.

Causes

- Infection à Staphylococcus aureus (le plus souvent), bactéries

anaérobies, autres microorganismes

- Facteurs prédisposants : obésité, diabète, mauvaise hygiène,

friction ou transpiration excessives, séborrhée, traumatisme

local (par exemple, arrachement d’un poil), utilisation de

médicaments immunosuppresseurs (par exemple, stéroïdes

systémiques)

Symptomatologie

- Douleur, œdème, rougeur au foyer infectieux

- Présence possible de fièvre


c) Eczéma (dermite atopique)

Inflammation cutanée chronique, qui provoque des

démangeaisons.

Causes

- Essentiellement inconnues

- Sensibilité cutanée héréditaire

- Allergie

Symptomatologie

- Apparaît dès la première enfance.

- Peut persister durant toute la vie.

- Les symptômes à l’âge adulte sont différents des symptômes qui

se manifestent durant la première année de la vie et l’enfance.

- Alternance de rémissions et de poussées

- Des antécédents familiaux d’eczéma, d’allergies et d’asthme

sont fréquents.

- Affection caractérisée essentiellement par des démangeaisons

et une desquamation

- Éruptions vésiculaires possibles

- Le grattage provoque la rupture des vésicules.

- Un liquide séreux et transparent s’écoule des vésicules,

provoquant une éruption cutanée.

- Un cercle vicieux démangeaisons

- Grattage
- rashdémangeaisons s’ensuit.

- Touche généralement le visage, le cou, les bras et le dos, les plis

de flexion des membres, les pieds.

d) Impétigo

Infection bactérienne superficielle de la peau, extrêmement

contagieuse.

Causes

- Streptococcus, Staphylococcus ou les deux bactéries

- Facteurs prédisposants : traumatisme local, piqûres d’insectes,

lésions cutanées attribuables à d’autres affections (par

exemple, eczéma, gale, pédiculose

Symptomatologie

- Les régions les plus fréquemment touchées sont le visage, le

cuir chevelu et les mains, mais les lésions peuvent se manifester

également ailleurs.

- Les régions touchées sont généralement découvertes.

- La maladie peut compliquer la varicelle, l’eczéma et d’autres

affections cutanées se manifestant par des lésions ouvertes

- Les nouvelles lésions sont généralement attribuables à l’auto-

inoculation.

- L’éruption se manifeste d’abord par des taches rouges, qui

peuvent causer des démangeaisons.


- Les lésions se transforment en petites vésicules et pustules qui

éclatent et suppurent.

e) Dermatomycose (teigne)

Définition

Infection fongique superficielle de la peau.

- Sur les pieds : tinea pedis (pied d’athlète)

- À l’aine : tinea cruris (eczéma marginé de Hebra)


Tableau 2 – Symptômes et signes physiques de divers types de teigne20
Type Symptômes Signes physiques
Tinea pedis Localisé sur les Desquamation dans les régions interdigitales
latérales
pieds
Peau possiblement humide, blanche, macérée,
Démangeaisons
fissurée Tendance à peler et région sous-cutanée
sévères rouge, à vif
Desquamation et rougeur, et sensible
principalement entre les orteils Présence possible d’une ou de plusieurs petites
Odeur fétide possible vésicules

La région lésée peut être humide, Squames abondantes sur la plante des pieds
blanche, macérée, fissurée. lorsque celle-ci est atteinte

Présence possible d’une ou de plusieurs Infection secondaire (cellulite) des fissures


petites vésicules possible

Collier de squames à l’éclatement des


vésicules
Squames abondantes sur la plante des
pieds lorsque celle-ci est atteinte (très
peu de prurit)
Tinea cruris Localisé sur les S’étend du pli crural à la face supéro-interne
de la cuisse
aines Répandu
Lésions squameuses de couleur brun
chez les hommes
rouge Contour très net
Démangeaisons modérées ou sévères
Lésions ne s’éclaircissant pas au centre
Apparaît sous forme d’érythème
Peut s’étendre à l’aine, aux cuisses et aux fesses
dans le pli crural S’étend vers
Bilatéral ou unilatéral
l’extérieur
Le scrotum et le pénis ne sont généralement pas
Peut s’étendre aux cuisses ou aux fesses
touchés.
Le scrotum et le pénis ne sont
généralement pas touchés.
Transmission souvent due à une serviette
de toilette contaminée
Souvent associé au pied d’athlète
Facteurs prédisposants : transpiration
abondante, diabète, frottement
Tinea versicolor Infection fongique fréquemment Présence chronique de macules superficielles et
(pityriasis vesicolor) observée chez les jeunes adultes, hypopigmentées, lésions desquamantes fortement
moins courante lorsque la production de marginées ou surélevées
sébum est diminuée ou absente Touche fréquemment la partie supérieure du
Facteurs prédisposants: humidité thorax, la partie proximale des membres, les
élevée à la surface de l’épiderme, parties génitales
grande production de sébum Varie de brun clair à blanc ou rose, varie en
Apparition en été, atténuation intensité et en teinte
pendant les mois plus froids
Tinea corporis Localisé sur les parties non pileuses du Lésions de dimensions variables

corps Lésions cutanées squameuses, Tache généralement bien circonscrite, de forme


ronde ou ovale
rondes ou ovales Entraîne souvent des
Lésions squameuses de couleur rose ou rougeâtre
démangeaisons
Lésions s’éclaircissant au centre
Peut être asymptomatique
Pourtour d’un rouge plus soutenu
Bords squameux, vésiculeux ou pustuleux
- Sur la surface du corps : tinea corporis

- Sur le cuir chevelu : tinea capitis ou teigne tondante

Causes

- Dermatophytes (champignons) qui colonisent les tissus morts de

la peau, comme la couche cornée de l’épiderme, les ongles et les

cheveux

Symptomatologie et observations

Les symptômes et les signes physiques des diverses formes de

teigne sont présentés au tableau 2.

f) Urticaire

Définition

Papules œdémateuses et érythémateuses localisées sur la peau.

Causes
- Généralement inconnues

- Affection chronique idiopathique

- Hypersensibilité à certains aliments, médicaments, allergènes

inhalés, piqûres d’insectes

- Hormones

- Agents physiques (par exemple, chaleur, froid, soleil)

- Maladie générale (par exemple, lupus érythémateux aigu

disséminé)

- Infection (par exemple, hépatite, mononucléose ou autre

maladie virale)

- Agent déclencheur cholinergique (chaleur, exercice, stress)

Symptomatologie

- Prise récente de médicaments, y compris des vitamines,

aspirine, AINS, antiacides, opioïdes et progestérone

- Exposition récente à l’une des causes possibles mentionnées

précédemment

- Présence de taches blanches ou roses prurigineuses

- Sensation de malaise

g) Les brûlures

Définition

Destruction cellulaires de la peau et des structures sous-

jacentes due à divers éléments au contact de la peau.

Causes
Brûlures thermiques

- Flammes; elles causent généralement des brûlures du 3 ème

degré, surtout si les vêtements prennent feu.

- Le métal en fusion, le goudron ou les produits synthétiques

fondus restent longtemps sur la peau.

Brûlures électriques

- Semblables aux lésions par écrasement : survenue de nécrose

musculaire, de rhabdomyolyse, de myoglobinurie.

- Elles nécessitent une attention particulière étant donné qu’elles

sont souvent plus graves qu’elles ne le semblent; tenez

systématiquement pour acquis qu’une brûlure électrique est

grave.

Brûlures chimiques

- Les acides forts sont vite neutralisés ou absorbés.

- Les produits chimiques alcalins causent une nécrose de

liquéfaction et peuvent atteindre toutes les couches cutanées,

entraînant une nécrose qui peut s’échelonner sur plusieurs

heures après l’exposition.

Brûlure par radiation

- Semblent hyperémiées au début; peuvent ensuite ressembler à

des brûlures du troisième degré.

- Les dommages peuvent atteindre les couches profondes.


- Les coups de soleil font partie de cette catégorie et ils causent

une douleur superficielle modérée.

 Evaluation de la surface brûlée : la règle des 9 de

Wallace

Cette règle permet d’estimer par multiple de 9 le pourcentage de la

surface brûlée. Elle permet de guider les traitements initiaux, la

réhydratation qui doit être très précoce.

Tableau 3 – Évaluation de l’étendue de la brûlure (règle des neuf)

Partie corporelle Pourcentage de la surface


corporelle
Tête 9
Les deux bras 18
Partie antérieure du thorax 18

Partie postérieure du thorax 18


Les deux jambes 36
La paume des mains 1
Total 100

4.5%
4.5%

18%
18%
4.5% 4.5% 4.5% 4.5%
Source de l’illustration : Firefighter Nation WebChief (2008) Determining Depth and Percentage of Burn
Injuries (voir http://www.firefighternation.com/forum/topic/show?id=8897 55%3ATopic%3A2902596

Tableau 4 – Classification des brûlures selon leur gravité (surface touchée)32


Mineure
< 10 % de la surface corporelle totale en brûlures du second degré
< 2 % de la surface corporelle totale en brûlures de troisième degré
Modérée
10 % à 20 % de la surface corporelle totale en brûlures de second degré
2 % à 5 % de la surface corporelle totale en brûlures de troisième degré
Brûlure électrique par courant de haut voltage Lésion par inhalation

soupçonnée

Brûlure circonférentielle
Affection médicale prédisposant à une infection (par exemple diabète sucré,
drépanocytose)
Sévère
> 20 % de la surface corporelle totale en brûlures de second degré

> 5% de la surface corporelle totale en brûlures de troisième degré

Toute brûlure grave sur les mains, les pieds, le visage, les yeux, les oreilles, le
périnée ou les articulations
Toute lésion par inhalation connue
Brûlure électrique par courant de haut voltage
Traumatisme crânien, fracture ou traumatisme des tissus mous graves associés

Adapté de Joffe MD. (2009, May). Emergency care of moderate and severe thermal Brûlures
in children. UpToDate Online 17.2.

 Evaluation du degré des brûlures

Il existe 3 degré de brûlure, mais la distinction entre

superficielle et profonde est la plus importante car elle différencie un

traitement médical d’un traitement chirurgical (une brulure profonde

ne pouvant cicatrisée spontanément).

 Brûlure superficielle

 1er degré : lésions épidermiques douloureuses sans

bulle (phlyctène) ;

 2ème degré : superficiel : lésions épidermiques et du

derme superficielles. Le derme profond restant

permet la réapparition. Douleur importante avec

phlyctène.

 Brûlure profonde

 2ème degré profond : ressemble au type 2 superficiel

mais vascularisation ralentie. Peut parfois cicatriser

mais très lentement. Quelques éléments du derme

profond subsistent. Risque d’évolution vers le degré

3;
 3ème degré : lésion épidermique et dermique

dévitalisée. Coloration pâle, voire nécrotique, noirâtre.

Absence d’odeur.

III- RAISONNEMENT EN DERMATOLOGIE

Le diagnostic se fait sur la combinaison de 6 éléments

fondamentaux indissociables. Il est inutile de raisonner sans

ces 6 éléments, au risque de se perdre dans de très

nombreux diagnostics.

1) Le terrain

Age, sexe, ATCD et mode de vie (animaux, lieu de vie, profession)

2) Traitements

Médicamenteux car beaucoup de manifestations dermatologiques très

divers et parfois graves sont dues aux médicaments.

3) Pertes de substances

 Erosion : perte de substance très superficielle de la peau

(épiderme) ou des muqueuses (couches superficielle)

cicatrisant sans cicatrice.

 Ulcération : perte de substance atteignant le derme (ou le

chorion pour les muqueuse), guérissant avec cicatrice.

4) Atteinte des phanères

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