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ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES ORGANES DE SENS

L’être humain est doté de cinq sens par lequel il communique avec son
environnement. Il s’agit de :

 Organe de sens du toucher : la peau


 Organe de sens de la vue : l’œil
 Organe de sens de l’ouïe : l’oreille
 Organe de sens du gout : la langue
 Organe de sens de l’odorat : le nez.

La perception peut se faire par contact direct comme le cas de la peau


et la langue ou à distance comme pour le cas de l’œil, du nez et de
l’oreille.
A) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE LA PEAU ET DES MUQUEUSES

Objectif générale :
A la fin de ce cours l’étudiant de première année IDE doit être capable
de décrire la structure et les fonctions de la peau.

Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement il doit être capable de :
 Décrire l’aspect extérieur de la peau
 Nommer les différentes parties de la peau et les tissus qui
composent l’épiderme et le derme
 Identifier leurs principales couches et expliquer leurs fonctions
 Déterminer les facteurs qui déterminent normalement la
couleur de la peau
 Comparer la structure la répartition et la situation la plus
fréquente des glandes sudoripares et sébacées ainsi que les fonctions
de leur sécrétion
 Comparer les glandes sudoripares merocrines et les glandes
sudoripares apocrines
 Enumérer les parties d’un follicule pileux et expliquer leur
fonction respective

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 Décrire la relation fonctionnelle entre le muscle érecteur du poil
et le follicule pileux
 Nommer les parties du poil et décrire la répartition, la
croissance et le renouvèlement des poils
 Décrire la structure des ongles
 Enumérer au moins cinq fonctions de la peau et les décrire
 Décrire les muqueuses et leurs fonctions
 Interpréter les schémas de peau.

I- DEFINITION

La peau est l’organe du toucher assurant la perception au


contact ; c’est l’enveloppe extérieure du corps humain ; elle se continue
au niveau des orifices naturels avec les muqueuses ; ces dernières
tapissent les cavités du corps qui sont en communication avec
l’extérieur.

II-ASPECT EXTERIEURE DE LA PEAU

La peau recouvre la totalité du corps ce qui représente une


surface de 1,70m2 environ elle est très résistante et jouit d’une grande
élasticité.

1-coloration
La couleur de la peau permet de distinguer les différentes
ethnies (blanches, jaune noire), dans une même ethnie la couleur varie
souvent les régions du corps, les zones exposées étant le plus souvent
foncées.

2- l’épaisseur
L’épaisseur de la peau varie selon les points du corps
considérés. Elle est épaisse au niveau du crâne, de la plante du pied

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(zone d’appui) et d’une façon générale plus épaisse à la face dorsale du
corps et plus mince sur toutes les parties ventrales

3- Surface
Elle est marquée par la présence de plis qui sont de quatre
sortes :
 Les plis papillaires très petits qui forment aux doigts les
empreintes digitales
 Les plis de locomotion déterminés par les mouvements ;
 Les plis musculaires déterminés par la contraction des muscles
sous-jacents
 Les plis séniles ou rides dus au vieillissement.

III- STRUCTURE DE LA PEAU


Du point de vue histologique et anatomique la peau est formée de
deux parties superposées l’épiderme et le derme, et d’une troisième
partie qui ne fait pas partie de la peau mais qui est en relation étroite
avec cette dernière il s’agit de l’hypoderme tissu sous cutanée.

1- l’épiderme
L’épiderme, partie superficielle, la plus mince constituée de la
surface en profondeur par quatre couches d’épithélium stratifiées :
 La couche cornée ou stratum corneum frontière entre
l’organisme et le milieu extérieur ; sa surface est assoupli par le
sébum ; elle est faite de cellules mortes (kératinisées ou cornées)
aplaties de kératinocytes formant une véritable barrière de
desquamation.
 Couche granuleuse ou stratum granulosum contient les
premiers éléments vivants (des kératinocytes) composée de deux ou
trois assises

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 Couche épineuse stratum épinosum ou corps muqueux de
Malpighie la plus profonde
 Couche germinative ou stratum germinatum ou couche basale
composée d’une seule assise de kératinocytes ; elle fabrique de cellules
épithéliales qui migrent vers la surface formant la couche cornée ; ces
cellules sont à l’origine des renouvèlements de l’épiderme.
L’épiderme contient plusieurs types de cellule à savoir :

 Les kératinocytes les plus abondantes, synthétisent une protéine


protectrice : la kératine ; ils sont liés les uns aux autres par des
desmosomes ; ils sont produites à partir de la partie basale et migrent
vers la surface de la peau et sont remplacés par les nouvelles
cellules au niveau de la surface de la peau ils meurent, s’enlèvent et
tombent ; ainsi nous renouvelons naturellement notre épiderme tous les
25 à 45 jours.
 Les mélanocytes synthétisent un pigment appelé mélanine qui
augmente le bronzage de la peau et assurent la protection de la peau
contre les rayons ultra violets (tous les humains possèdent
sensiblement le même nombre de mélanocytes ; les variations
individuelles et raciales que l’on peut observer dans la coloration de la
peau relèvent de la différence dans la synthèse et la sécrétion de la
mélanine par ces cellules ou dans la vitesse de dégradation de la
mélanine à l’intérieure des kératinocytes ;)
 Les cellules de Langherans (les macrophagocytes intra
épidermique) ; ce sont des cellules produites dans la moelle osseuse
avant de migrer vers l’épiderme ; ils interviennent dans les mécanismes
immunitaires.
 Les cellules de Merkel (épithélioïdocytes du tact) à la jonction
du derme et de l’épiderme elles jouent le rôle de récepteur sensoriel

2) le derme
Le derme est principalement composé de tissu conjonctif dense
irrégulier jouant un rôle de nutrition et de soutient richement
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vascularisé et innervé sur lequel repose l’épiderme. Il comprend de
nombreuses cellules clairsemées :
 Le fibroblaste responsable de la formation des fibres collagènes
ayant pour rôle essentiel la réparation des lésions traumatiques,
inflammatoire et la cicatrisation de la plaie.
 Les histiocytes qui assurent la phagocytose.
 Les mastocytes qui contiennent les médiateurs (héparine et
histamine) donc la libération joue un rôle dans l’hypersensibilisation.
Le derme contient donc des vaisseaux sanguins, des cellules
sanguines, des fibres élastiques, des terminaisons nerveuses.

3/L’hypoderme
C’est la couche la plus profonde de la peau ; c’est un tissu
conjonctif contenant des adipocytes (cellules graisseuses). Il à un rôle
de protection contre le chaud et le froid et assure le glissement de la
peau sur les viscères ; il ne fait pas partie intégrante de la peau, mais
est en étroite relation avec cette dernière.

III- LA COULEUR DE LA PEAU


La couleur de la peau dépend de la quantité de pigments : la
mélanine ou carotène présent dans la peau et aussi du degré
d’oxygénation de l’hémoglobine du sang. La mélanine est le seul
pigment synthétisé par la peau

La production de mélanine est stimulée par l’exposition du


corps aux rayons ultraviolets du soleil. La mélanine produite par les
mélanocytes est transportée aux kératinocytes et protège le noyau de
ces dernières des effets nocifs des rayons ultraviolets.

V- LES ANNEXES DE LA PEAU


Les annexes de la peau comprennent :

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 Les phanères : constitués des poils, des cheveux, des ongles
 Les glandes : constituées des glandes sébacées et des glandes
sudoripares
1) les phanères
a) les poils et les cheveux
Jusqu'à la puberté, le corps est recouvert d'un fin duvet. À la
puberté, les poils croissent, s'épaississent et foncent sous les aisselles,
sur le pubis et chez la plupart des hommes et chez certaines femmes
sur le torse, les membres, dans les narines et les conduits auditifs
externes ainsi que sur le visage. Leur morphologie est variable : section
ovale chez les Européens et les Noirs, ronde chez les Asiatiques.
L'importance et la topographie de la pilosité dépendent, d'une part, des
hormones androgènes (abondantes chez l'homme) et, d'autre part, d'un
facteur héréditaire. La mélanine est responsable de la couleur du poil
tandis que les kératines lui confèrent sa consistance.

- Structure
Les poils et les cheveux ont la même structure. La partie du poil
située dans la peau, qui prend naissance dans le derme et traverse
l'épiderme, est appelée racine et la partie visible, tige. Racine et tige
comprennent 3 cylindres concentriques : la moelle au centre , entourée
de l'écorce riche en mélanine et en kératines et de la cuticule riche en
kératines.
L'épiderme, à hauteur du pore (orifice par lequel le poil sort de
la peau), s'enfonce pour former autour de la racine une gaine appelée
follicule pileux. Ce follicule se termine par un renflement, le bulbe,
présentant à sa base une petite dépression, la papille, par où pénètrent
des vaisseaux nourriciers.

Un muscle minuscule, appelé érecteur du poil, ou horripilateur,


est tendu obliquement entre le bulbe et l'épiderme ; quand il se
contracte, le poil se redresse (chair de poule) : c'est le réflexe
pilomoteur. Une glande sébacée est parfois annexée au poil et forme
un follicule pilosébacé.

- cycle pilaire

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Le cycle de pousse des poils comprend 3 phases. Des cellules
d'origine épidermique, situées dans le bulbe, assurent en proliférant la
croissance d'un poil, puis donnent naissance à un nouveau poil, qui
repousse le précédent jusqu'à ce qu'il chute.
- Différents facteurs de croissance
 Le facteur héréditaire joue un rôle essentiel, en particulier sur
la longueur du cheveu.
 Le facteur saisonnier se traduit par une augmentation du
nombre de cheveux en été et par une chute plus importante en automne.
 Des facteurs métaboliques, tels qu'une carence en acides
aminés, en sels minéraux, en acides gras et en vitamines, peuvent
entraîner soit une chute, soit une dépigmentation ou une finesse
excessive du cheveu.
 Les facteurs hormonaux jouent également un rôle important
ainsi, les œstrogènes allongent la phase anagène, et les hormones
thyroïdiennes la raccourcissent.

b) Les ongles
L'ongle est formé d'une racine, postérieure et cachée sous un
repli cutané, et d'une partie antérieure visible. Cette dernière comprend
une petite zone blanchâtre, la lunule, puis une grande région
translucide rosée, cette coloration étant due aux vaisseaux sous-jacents.
La peau superficielle forme un repli, la cuticule, fermant
hermétiquement les régions profondes. La peau profonde forme la
matrice, entourant la base de l'ongle, et le lit, sur lequel repose presque
toute sa partie visible Lame dure recouvrant le dos de la dernière
phalange des doigts et des orteils.
La matrice produit une variété de kératine (protéine qui est le
principal constituant de la peau et des cheveux) qui pousse
progressivement l'ongle, lui assurant ainsi une croissance continue. La
repousse complète d'un ongle de la main prend environ 6 mois, celle
d'un ongle du pied, un an.
2) les glandes
a) les glandes sébacées

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Glande annexe de l'épiderme, sécrétant le sébum.
Les glandes sébacées sont présentes sur toute la surface de la peau,
sauf sur la paume des mains et la plante des pieds, mais elles sont plus
abondantes dans certaines régions : visage, dos, cuir chevelu.
Ces glandes sont le plus souvent dépendantes de follicules pileux,
leur taille variant en fonction inverse de la taille du poil ; elles sont ainsi
uniques et petites en cas de longs poils épais, et multiples et très
développées si le poil est court. Les glandes sébacées indépendantes
d'un follicule pileux, plus rares, sont situées dans les paupières (glandes
de Meibomius), dans la lèvre supérieure (grains de Fordyce), dans les
aréoles des seins ; chez l'homme, dans le prépuce (glandes de Tyson)
et, chez la femme, dans les muqueuses génitales.
Une glande sébacée se compose de deux parties : une partie
sécrétrice (la glande sébacée proprement dite) entourée par une
membrane, en forme de petit sac, et un canal, dit sébacé, qui rejoint la
tige d'un poil pour former un canal pilosébacé. On y distingue deux
parties, l'une sous-épidermique, l'autre traversant l'épiderme jusqu'à la
surface de la peau.
La sécrétion du sébum est activée par les hormones androgènes
(testostérone). D'autres facteurs l'influencent : âge (avec un léger pic
avant l'âge de trois mois et un autre, plus important, à la puberté), «
dégraissage » excessif de la peau par des cosmétiques, hormones
médicamenteuses du type œstrogène ou progestatif (activation ou
inhibition), affections neurologiques (maladie de Parkinson).
Le sébum est un produit blanc jaunâtre, pâteux, d'odeur alliacée
(odeur de l’ail). Il est constitué essentiellement de lipides, en majorité
du type des triglycérides. Il se répand à la surface de l'épiderme et
participe à la protection contre certains microbes (bactéries et
champignons microscopiques). En outre, il lubrifie la peau, la protège
de l'humidité et de la sécheresse et entretient sa souplesse.
L'augmentation pathologique de la sécrétion de sébum est
représentée par la séborrhée, hypersécrétion de sébum fréquente à
l'adolescence, prédisposant à l'acné et à la dermatite séborrhéique.

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b) les glandes sudoripares
Encore appelée glande sudorale est une glande exocrine annexe de
l'épiderme et sécrétant la sueur.
Il en existe deux sortes :
 Les glandes sudoripares apocrines sont présentes dans les
régions anale et génitale ainsi qu'aux aisselles. Elles sont toujours
rattachées à un follicule pileux, où s'abouche leur canal sécréteur. Elles
se caractérisent par l'évacuation de la sueur apocrine, qu'elles sécrètent,
et d'une partie du matériel cellulaire, proche de la partie terminale du
canal excréteur de la glande.

La sueur apocrine, visqueuse et d'odeur particulière, a un rôle mal


connu chez l'homme ; chez les animaux, elle contient des phéromones,
substances odorantes influençant le comportement social et sexuel.
 Les glandes sudoripares eccrines, beaucoup plus nombreuses
que les apocrines, prédominent à la paume des mains et à la plante des
pieds. Elles possèdent un canal excréteur qui débouche à la surface de
la peau par une ouverture, le pore. La sueur eccrine, riche en eau et en
chlorure de sodium (sel), participe à la régulation de la température du
corps : lorsque la température extérieure tend à augmenter, le système
nerveux végétatif commande la sécrétion de sueur, dont l'évaporation
fait perdre de la chaleur ; d'autres facteurs, tels que le stress et certains
agents pharmacodynamiques (acétylcholine, adrénaline), peuvent
également déclencher cette sécrétion.

VI- LES FONCTIONS DE LA PEAU


Tissu de revêtement du corps, la peau par sa structure histologique
possède des fonctions variées à savoir :
1) fonction protectrice
 Contre les agressions physiques et mécaniques grâce aux fibres
élastiques et collagènes qui lui procure souplesse et résistance
 Contre les rayons solaires ultraviolets grâce à la sécrétion de
mélanine par les mélanocytes
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 Contre les agressions chimiques, la kératinisation rend la peau
plus résistante
 Contre les agressions microbiennes : la sécrétion du sébum
s’oppose à la prolifération du germe. En plus la peau dispose des
cellules de défense comme les macrophages.

2) protection thermique
En cas de chaleur il ya vasodilatation entrainant la
transpiration ; en cas de fraicheur il ya vasoconstriction qui déclenche
la chaleur profonde ; il faut noter le rôle des glandes sudoripares dans
la régulation de température.

3) La fonction sensorielle
 La perception de tac est assurée par le corpuscule de Meissner
qui apprécie la forme, le volume et le poids d’un objet ; La perception
de la chaleur par les terminaisons nerveuses et le corpuscule de Merkel
 La perception du chaud et du froid par le corpuscule de Krause,
de Pacini et de Ruffini

4) La fonction d’éliminations
La peau joue un second rôle excréteur en éliminant l’eau, les
sels minéraux, et le déchet azoté.

5) Fonction d’absorption
 Des corps solubles dans les corps gras par l’épiderme
 Des corps solubles dans l’alcool par des pores.

VIII- MUQUEUSE
1- définition

On désigne par muqueuse tous les tissus qui tapissent la cavité


des organes creux et des orifices naturelles. Il existe une très grande
variété de muqueuse.
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2) Structure
a) la couche de revêtement
Elle est plus ou moins épaisse et contient des glandes qui
élaborent la sécrétion plus ou moins abondante suivant l’organe
considéré ; on y trouve des poils appelés cils vibratiles.
b) la couche du support
Elle est située profondément par rapport à la couche précédente et
contient des vaisseaux et des nerfs. Cette couche est appelée la sous
muqueuse.
3) rôle de la muqueuse
 Rôle protecteur contre les agressions physiques ou chimiques
(corps étranger ou aliments)
 Rôle sécrétoire très important en particulier au niveau des
muqueuses digestives grâce a leur sécrétion les aliments subissent la
dégradation d’aliment solide au liquide ou en bouillie.
 Rôle absorbant important en particulier au niveau de l’intestin
ou se passe le phénomène d’absorption des aliments transformés en
bouillie par les villosités intestinales

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B) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ŒIL

Objectif général
A la fin de ce cours l’étudiant de première année IDE doit être
capable de décrire la structure et le fonctionnement de l’œil ;
Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement il doit être capable de :
 Situer les structures du globe oculaire et des annexes de l’œil
 Décrire les structures et les fonctions du globe oculaire et des
annexes
 Décrire le fonctionnement de l’œil en insistant sur : la réfraction
et l’accommodation, la vision périphérique, centrale et de couleur, les
voies optiques, les mouvements de l’œil et l’adaptation à la lumière.
 Interpréter les schémas structuraux et fonctionnels de l’œil

I) DEFINITION
L’œil ou l’organe de sens de la vue est sensible à la lumière et
à la couleur. L’appareil oculaire comprend : l’œil proprement dit et les
organes annexes.

II) STRUCTURE DES ORGANES ANNEXES

De nombreuses structures contribuent à la protection de l’œil


ou à son fonctionnement il s’agit de : L’orbite, des paupières, des
glandes lacrymales, de la conjonctive, des muscles.

1) l’orbite

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L’œil est logé dans une cavité osseuse appelé l’orbite ; dans le
cours d’ostéologie, nous savons que cette cavité pyramidale est formé
par les os de la face et du crane (sphénoïde, frontal, maxillaire
supérieure, malaire….). Le fond de l’orbite est percé de deux trous ou
orifices : l’un allongé en forme de fente laisse passer les nerfs et les
vaisseaux de l’œil, l’autre rond par ou passe le nerf optique.
2) les paupières
Implantées sur le bord de l’orbite, elles forment deux
membranes semi-lunaires, mobiles, délimitant entre elles la fente
palpébrale qui, découvre la partie antérieure de l’œil quand celui-ci est
ouvert. Le bord libre des paupières portent les cils.

La structure des paupières est importante à connaitre (opération


du trichiasis). Elles sont constituées de trois couches :

 la peau,
 un cartilage : le tarse qui donne à la paupière sa rigidité et sur
lequel s’insèrent les muscles élévateurs des paupières.
 La conjonctive : celle-ci est une muqueuse qui recouvre la face
interne des paupières (conjonctive palpébrale), se réfléchit en
cul de sac pour tapisser la partie antérieure de l’œil sauf la
cornée (conjonctive bulbaire) la conjonctive palpébrale est
richement vascularisée ; elle est plus fine sur l’œil que sur les
paupières.
Ces replis de peau peuvent se fermer pour protéger les yeux
contre toute agression extérieure (lumière intense, lésion
mécanique, etc.). Les cils, une frange de poils courts croissant
sur les bords de chaque paupière, forment un écran qui éloigne
les poussières et les insectes des globes oculaires quand les
paupières ne sont que partiellement fermées.

3) les glandes lacrymales


Les glandes lacrymales secrètent les larmes. Elles sont situées
entre l’orbite et le globe oculaire, en haut et en dehors. Leurs canaux
extérieurs s’ouvrent dans le cul de sac conjonctival. Les larmes
humidifient en permanence la cornée et la conjonctive. Elles s’écoulent
vers l’angle interne de l’œil et sont recueillies par les conduits
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lacrymaux qui s’ouvrent sur le bord interne des paupières. Les conduits
lacrymaux se réunissent dans le canal lacrymal qui se dilate pour
former le sac lacrymal dont l’extrémité intérieure s’engage dans le
canal nasal qui s’ouvre lui-même dans les fosses nasales (méat
inférieur). Normalement, les paupières se ferment par réflexe toutes les
six secondes environ, mais si une poussière atteint la surface de l’œil
et n’est pas évacuée, elles se ferment plus souvent. Sur les bordures des
paupières, les glandes de Meibomius produisent une sécrétion grasse
lubrifiant les paupières elles-mêmes et les cils.

4) Les muscles de l’œil (muscles oculomoteurs)

Ils s’attachent d’une part au fond de l’orbite, et d’autre part sur


la sclérotique. On distingue :

 les muscles droits supérieurs, inférieurs, interne, et externe qui


assurent les mouvements de l’œil vers le haut, le bas, et les
cotés.
 Le muscle grand oblique qui s’insère au fond de l’orbite, se
réfléchit par un ligament à l’angle interne de l’orbite, et
s’insère sur la partie supérieure de la sclérotique ; il fait tourner
l’œil sur lui-même.
 muscle petit oblique s’insère à l’angle antéro-interne de l’orbite
et d’autre part sur la partie inférieure de la sclérotique.

Six d’entre eux déplacent le globe oculaire dans toutes les


directions, tandis que le septième assure les mouvements de la paupière
supérieure.

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Figure 1 : muscles oculomoteurs

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III-LE GLOBE OCULAIRE

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C’est l’œil proprement dit. Il est situé à la partie antérieure de
l’orbite. C’est une sphère blanche, opaque, présentant en avant une
partie transparente en forme de lentille : la cornée.

L’œil est formé de plusieurs membranes renfermant une substance


transparente : le corps vitré.

Les membranes sont au nombre de trois : la sclérotique, la choroïde,


et la rétine

1) les membranes
a) la sclérotique
C’est la membrane externe ; elle est épaisse, fibreuse, résistante.
Elle couvre le cinq sixième de toute la surface de l’œil, en avant elle
continue avec la cornée, et en arrière ou elle présente un orifice par ou
pénètre le nerf optique. C’est sur elle que s’insèrent les muscles de
l’œil.

b) la choroïde
C’est la membrane vasculaire, nourricière de l’œil. Elle tapisse
toute la surface interne de la sclérotique. Elle est constituée de deux
parois entre lesquelles circule un réseau capillaire. En avant, la
choroïde se continue avec l’iris et le corps ciliaire.

 L’iris : est une membrane musculaire très mince percée en


son centre d’un orifice circulaire : la pupille. La face
interne de l’iris est colorée de pigments, qui donnent à l’œil
sa couleur (du noir au bleu). Les fibres musculaires sont
disposées en rayons et circulairement.ils dilatent la pupille
dans l’obscurité, et la rétrécissent à la lumière.
 Les corps ciliaires constituent sur le bord externe de l’iris
une couronne en continuité avec la choroïde. Cette
couronne comporte :

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 des muscles ciliaires dont les fibres, les unes
circulaires, les autres rayonnantes agissent sur le
cristallin. Ce sont les muscles de l’accommodation.
 Les procès ciliaires, petits replis conjonctifs, très
richement vascularisés.

b) la rétine

C’est la membrane sensible de l’œil qui tapisse la face interne de la


choroïde. Elle est l’épanouissement du nerf optique. Elle est incolore
et transparente. Elle présente deux dépressions :

 la papille optique, ou point aveugle ; point d’arrivée et


d’arrivée et d’épanouissement du nerf optique
 .la fovéa, ou tache jaune, exactement au pôle
postérieur de l’œil. C’est la région la plus sensible de
l’œil.

La rétine présente quatre couches de cellules.


 Une couche de cellules pigmentaires choroïdiennes,
 Une couche de cellules à cônes et à bâtonnets qui sont sensibles
à la lumière et à la couleur. Ce sont des cellules photorécepteurs.
 Une couche de cellules bipolaires (neurones très courts)
 Une couche de cellules ganglionnaires, dont les dendrites
s’articulent avec les cellules bipolaires, et dont les axones, réunis en
faisceau, forment le nerf optique.
Ces quatre couches de cellules baignent dans du conjonctif de
soutien.
Les cellules à bâtonnets contiennent un pigment, le pourpre rétinien
alors que les cellules à cônes n’en contiennent pas.
Dans la fovéa, il n’y a que des cellules à cônes.

2) les milieux transparents


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a) l’humeur aqueuse
Liquide, remplissant la chambre de l’œil. (Partie de la cavité
située en avant de l’iris). Ce liquide se renouvelle sans cesse, sécrété et
résorbé par les procès ciliaires.

b) le cristallin

Situé en arrière de l’iris, accroché par des fibrilles aux corps


ciliaires. Ces fibrilles transmettent les mouvements des muscles
ciliaires. Le cristallin est limité par une membrane : le cristalloïde ; il
est formé de cellules plates, transparente, imbriquées comme les
écailles d’un oignon.

c) l’humeur vitrée
Elle occupe tout l’espace compris entre la rétine et le cristallin.
Elle est gélatineuse et est contenue dans la membrane hyaloïde.

3) voies optiques
Structures nerveuses transmettant la sensation visuelle de la rétine
au cortex occipital du cerveau.
Les voies optiques de chaque œil sont constituées par trois niveaux de
neurones.
 Le premier niveau de neurones est intra rétinien et correspond
aux cellules bipolaires qui s'articulent avec les cellules photo
réceptrices de la rétine, cônes et bâtonnets.
 Le deuxième niveau de neurones correspond aux cellules
ganglionnaires qui s'articulent avec les neurones de premier niveau.
Leurs axones, très longs, se réunissent à l'endroit de la papille pour
former le nerf optique. Les deux nerfs optiques s'entrecroisent dans le
cerveau, dessinant un X formé de deux bandes blanches, appelé
chiasma optique : les fibres provenant de la région temporale de la
rétine restent alors du même côté, tandis que les fibres provenant de la
région nasale de la rétine passent dans les voies optiques
controlatérales ; les fibres provenant de la région de la macula

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s'entrecroisent partiellement, les fibres musculaires temporales restant
du même côté et les fibres maculaires nasales se croisant.
De l'angle postérieur du chiasma naissent ensuite les bandelettes
optiques, qui contournent, à la partie inférieure du cerveau, les
pédoncules cérébraux reliant le cerveau à la moelle, et qui se terminent
juste au-dessus, dans les corps genouillés externes, où se fait la dernière
articulation.
 Le troisième niveau de neurones commence dans les corps
genouillés externes et chemine dans les radiations optiques jusqu'au
cortex du lobe occipital situé dans la partie postérieure du cerveau.

III) FONCTIONNEMENT DE L’ŒIL

L’œil fonctionne comme un appareil photographique. Les


milieux transparents (cornée, cristallin, et corps vitrée) constituent un
ensemble optique semblable à une lentille convergente. Les objets
éloignés forment, avec netteté, sur la rétine une image inversée.les
objets captés par la vue sont renvoyés par les voies optiques au cerveau
pour subir une analyse.

1) quelques définitions
 champ visuel : c’est l’espace que l’œil peut percevoir quant il
est immobile.
 acuité visuelle : c’est une grandeur mesurant la capacité de l’œil
à distinguer deux points distincts en fonction de la distance qui les
sépare et l’éloignement. L’acuité visuelle se mesure de loin au-delà de
5m et de prés à 33cm par des tests recourant à des objets ou des lettres
variables appelés optotypes. elle est exprimée en dioptrie.

 accommodation
C’est la modification de courbure du cristallin sous l’influence du
muscle ciliaire qui permet la formation d’image nette sur la rétine.

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 examen du fond d’œil
C’est l’examen qui permet de visualisé la pupille optique, la rétine
et les vaisseaux.

2) réfraction et accommodation
Avant d’atteindre la rétine, les rayons lumineux traversent les
milieux transparents de l’œil, c’est-à-dire, successivement, la cornée,
l’humeur aqueuse, le cristallin et l’humeur vitrée. Au cours de ce trajet,
la cornée et le cristallin leur font subir une réfraction (un changement
de direction) qui les fait converger et former une image sur la rétine.
Le pouvoir de réfraction spontanée est tel que, pour la vision de loin
(au-delà de 5 m environ), l’image tombe exactement sur la rétine.
Quand l’objet se rapproche, si l’œil gardait ses caractéristiques
optiques, l’image reculerait et deviendrait de plus en plus floue. Mais
le cristallin s’arrondit progressivement sous l’action du muscle ciliaire,
ce qui augmente la convergence des rayons et maintient l’image sur la
rétine : il s’agit de l’accommodation

. Il existe une distance limite (le punctum proximum=15cm) au-dessous


de laquelle il n’est plus possible de voir net, l’accommodation ayant
atteint son maximum. On observe une augmentation naturelle de cette
distance avec l’âge : environ 6 cm chez le jeune enfant, une quinzaine
de cm à trente ans, 40 cm à cinquante ans, 1 m à soixante-dix ans.

2) Fonctionnement de la rétine
Les cellules photoréceptrices de la rétine comprennent des
pigments visuels, dont le principal est le pourpre rétinien, ou
rhodopsine. Celui-ci contient un dérivé de la vitamine A. Lorsque ces
pigments reçoivent des photons, ils subissent une transformation
chimique correspondant à leur excitation, puis ils reviennent à leur état
de repos. Les cellules sensorielles traduisent cette réaction chimique
interne en une activité électrique (un potentiel d’action, ou influx
nerveux) qu’elles transmettent aux neurones. L’influx nerveux est
transporté le long de l’axone (prolongement du corps du neurone),
jusqu’aux zones du cerveau impliquées dans la vision.

4) vision périphérique et centrale, vision de la couleur


21
En raison de la répartition des photorécepteurs dans la rétine, la zone
d’acuité visuelle la plus importante se situe en son centre, juste en face
de la pupille, c’est-à-dire au niveau de la macula ;

En résumé, on distingue dans l’œil une zone périphérique (celle des


bâtonnets) qui reste active en cas de faible éclairage, et une zone
centrale (celle des cônes) donnant une vision précise et éventuellement
colorée, mais ne fonctionnant qu’avec une bonne luminosité.

5) adaptation à la lumière

Le mécanisme principal de l’adaptation à la lumière ou à


l’obscurité repose sur le rôle de diaphragme joué par la pupille, grâce
aux muscles de l’iris. On observe une constriction (myosis), c’est-à-
dire un rétrécissement, quand il y a beaucoup de lumière, et une
dilatation (mydriase) quand il y en a peu (pour autoriser toute la lumière
à pénétrer), ce qui atténue les variations de l’éclairage.

6) le mécanisme des mouvements de l’œil


Différents types de mouvement sont possibles, volontaires ou
réflexes, mais toujours sous la commande du cerveau. Par exemple,
lorsqu’un objet attire l’attention en périphérie du champ visuel, l’œil se
déplace par un rapide mouvement saccadé, de telle façon que l’image
se retrouve presque instantanément au centre de la rétine. Les
contractions des muscles oculomoteurs sont extrêmement précises ; on
estime que l’œil peut se déplacer pour se fixer sur au moins cent mille
points différents du champ visuel.

Pour maintenir une image sur la macula des deux yeux en même
temps, il se produit soit des mouvements conjugués, soit des
mouvements de convergence. Le mouvement conjugué permet aux
deux yeux de se déplacer dans la même direction, par exemple pour
suivre un objet en mouvement. La convergence permet, en « louchant »
de fixer un objet proche, parallèlement à l’accommodation. Par
ailleurs, ce sont les centres nerveux (et non pas les yeux) qui assurent
la fonction de vision binoculaire. Le cerveau fusionne les images
provenant de chacun des deux yeux et peut, en outre, tenir compte
22
d’une très légère différence entre les images, dans le cas des objets
proches, et la transformer en sensation.

III) QUELQUES ANOMALIES DE LA VISION

1) myopie et presbytie, l’hypermétrope

Le pouvoir de réfraction du cristallin (sa capacité à faire converger


les rayons lumineux) est tel que l'image d'un objet situé à l'« infini » (à
plus de 5 m) se forme sur la rétine. Pour un objet proche, il se produit
normalement une accommodation qui augmente la réfraction : le
cristallin se courbe et empêche l'image de reculer.

Dans la myopie, la réfraction est trop forte et l'image se forme en


avant de la rétine il faut des verres divergents. Dans la presbytie, en
revanche, c'est le pouvoir d'accommodation qui devient insuffisant :
l'image ne pourrait être nette qu'en arrière de la rétine.il faut des verres
convergents.

L’hypermétrope voit bien de loin (car il accommode même pour


les objets éloignés) mais il ne peut voir nettement de prés ; Il devra
porter des lunettes dont les verres sont convergents.

2) troubles de vision des couleurs

Le daltonisme est une anomalie de vision de couleur ou l’on ne


distingue pas les couleurs. Le daltonien ne voit pas par exemple le
rouge. Il le confond avec le vert. La correction de cette anomalie est
délicate, voire impossible, et le daltonien se voit interdire certaines
professions.

3) troubles de vision des formes

23
Ici l’œil n’est pas parfaitement sphérique. C’est l’astigmatisme.
L’astigmate voit nettement certaines lignes, tandis que d’autres sont
floues. (Par exemple il voit parfaitement certaines lettres et voit mal
d’autres. On peut corriger l’astigmatisme par des verres spéciaux.

C) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ORGANE DE SENS


DE L’OUIE : LES OREILLES

Objectif général

À la fin de ce cours l’étudiant IDE de première année doit être


capable de d’écrire la structure et le fonctionnement des oreilles

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement il doit être capable de :

 Définir l’oreille, l’organe de sens de l’ouïe


 Situer les oreilles
 Décrire la structure et la fonction des trois grandes
parties de l’oreille
 Expliquer le fonctionnement de l’oreille en insistant
sur les systèmes qui interviennent dans les deux grandes fonctions
de l’oreille.
 Interpréter tous les schémas de l’oreille

I- DEFINITION

L’oreille est l’organe de sens de l’ouïe qui joue un rôle principal


celui de l’audition et secondairement celui de l’équilibre.

II-SITUATION DE L’OREILLE

24
L’oreille est un organe pair, symétrique occupant les cavités
creusées dans l’épaisseur de l’os temporale et plus particulièrement
dans sa partie appelée Rocher

III- STRUCTURE DE L’OREILLE

L’oreille se divise en trois grandes régions : l’oreille externe et


l’oreille moyenne servent uniquement à l’audition et leurs
configurations sont simples ; l’oreille interne sert à l’audition et à
l’équilibre et sa structure est entièrement complexe.

1) l’oreille externe
L’oreille externe est composée du pavillon et du méat
acoustique externe (ou conduit auditif).
Le pavillon est constitué de cartilage élastique recouvert d’une
mince couche de peau et de poils clairsemés ; son bord, l’hélix est plus
épais que son centre, et sa partie inferieure charnue : le lobule ou lobe
de l’oreille ne contient pas de cartilage. La fonction du pavillon est de
diriger les ondes sonores dans le conduit auditif externe.
Le conduit auditif externe est un tube court et courbé qui relie
le pavillon à la membrane du tympan. La peau qui le recouvre comporte
des poils, des glandes sudoripares apocrines modifiées, les glandes
cérumineuses ; ces glandes secrètent une substance cireuse de couleur
jaune brunâtre appelée cérumen qui emprisonne les corps étrangers et
chasse les insectes.

Chez beaucoup des gens l’oreille se nettoie naturellement au fur


et à mesure que le cérumen sèche et tombe du méat acoustique externe ;
chez d’autres, le cérumen s’accumule, durcit et forme un bouchon qui
peut nuire à l’audition.

25
Les ondes sonores qui entrent dans le méat acoustique externe
frappent la membrane du tympan : la limite entre l’oreille externe et
interne

Le tympan est une membrane mince et translucide de tissu


conjonctif dont la face externe est recouverte de peau et la face interne
d’une muqueuse. Il à la forme d’un cône aplati dont le sommet pénètre
dans l’oreille moyenne ; les ondes sonores font vibrer le tympan qui
transfère cette énergie aux osselets de l’ouïe situés dans l’oreille
moyenne.

3) l’oreille moyenne
Elle est constituée du tympan, des osselets et de la trompe
d’Eustache.
L’oreille moyenne ou caisse du tympan, est une petite cavité
remplie d’air tapissé d’une muqueuse creusée dans la partie pétreuse
de l’os temporal ; sa limite latéral est le tympan, et sa limite médiane
est une paroi osseuse percée de deux orifices : la fenêtre du vestibule
ou fenêtre ronde et la fenêtre de la cochlée ou fenêtre ovale. La partie
supérieure arquée de la caisse de tympan est appelée récessus
épitympanique ou logette des osselets ;
Une cavité pratiquée dans la paroi postérieure de la caisse du tympan,
l’antre mastoïdienne met celle-ci en communication avec les cellules
mastoïdes situées dans le processus mastoïde de l’os temporal.

La trompe auditive ou trompe d’Eustache est un conduit


oblique qui relie l’oreille moyenne au naso-pharynx : la muqueuse de
l’oreille moyenne est donc unie à celle du pharynx (gorge).
Normalement, la trompe auditive est aplatie et fermée, mais la
déglutition et le bâillement l’ouvrent momentanément pour équilibrer
la pression de l’air entre l’oreille moyenne et l’environnement :c’est un
mécanisme important car le tympan ne peut vibrer librement que si la
pression exercée sur les deux surfaces est égale dans le cas contraire le

26
tympan fait saillie vers l’intérieure ou vers l’extérieure. Ce qui entrave
l’audition (les voies semblent lointaines) et peut causer une autalgie.

La caisse du tympan renferme les trois plus petits os du corps,


les osselets de l’ouïe : le marteau(le malleus), l’enclume (l’incus) et
l’étrier(le stapés) ; le manche du marteau est rattaché au tympan et la
base de l’étrier s’insère dans la fenêtre du vestibule (à laquelle elle est
rattaché par le ligament annulaire de l’étrier). Des minuscules
ligaments soutiennent les osselets et de petites articulations synoviales
les relient en une chaîne qui s’étend dans la caisse du tympan.

Les osselets transmettent le mouvement vibratoire du tympan à


la fenêtre du vestibule qui à son tour, agite les liquides qui excitent les
récepteurs de l’audition ; deux muscles squelettiques les plus petits de
l’organisme sont associés aux osselets de l’ouïe : le muscle tenseur du
tympan et le muscle de l’étrier. Ces muscles protègent les récepteurs
de l’audition (muscle du tympan) et attenue la vibration de la chaine
des osselets (muscle de l’étrier).Ces muscles jouent un rôle de filtre
sélectif : ils permettent de distinguer les voix humaines.

3) l’oreille interne
L’oreille interne est aussi appelé labyrinthe ; elle est située dans
l’os temporal, à l’arrière de l’orbite, protège les délicats récepteurs
qu’elle abrite ; l’oreille interne
Comprends deux grandes divisions : le labyrinthe osseux et le
labyrinthe membraneux :
 Le labyrinthe osseux est un système de canaux tortueuse creusé
dans l’os, il est formé par le vestibule, la cochlée et les canaux
semi-circulaires (le labyrinthe osseux est en réalité une cavité)
 Le labyrinthe membraneux est un réseau de vésicule et de
conduits membraneux logé dans le labyrinthe osseux et épousant plus
ou moins ses contours

27
Le labyrinthe osseux est rempli de périlymphe, un liquide
semblable au liquide cérébro-spinal. Le labyrinthe membraneux flotte
dans la périlymphe ; il contient l’endolymphe, un liquide dont la
composition chimique est semblable à celle du liquide intracellulaire
riche en ion potassium

La périlymphe et l’endolymphe transmettent les vibrations


sonores et réagissent aux forces mécaniques produites dans les
changements de position du corps et de l’accélération . Elles n’ont
aucun rapport avec la lymphe qui circule dans les vaisseaux
lymphatiques

Dans sa partie antérieure, le labyrinthe est appelé cochlée (ou


limaçon, en raison de sa forme) et renferme l’organe de l’audition
(organe de Corti), connecté au cerveau par le nerf cochléaire ; dans le
conduit cochléaire les cellules sensorielles ciliées (réceptrices)
reposent sur la lame basilaire de la cochlée et leurs cils pénètrent dans
la membrane tectoria du conduit cochléaire à texture gélatineuse. Le
labyrinthe postérieur, ou appareil vestibulaire, contient les organes de
l’équilibre, reliés au cerveau par le nerf vestibulaire.

Cet appareil comprend en fait un renflement, le vestibule


proprement dit, sur lequel s’ouvrent trois canaux semi-circulaires, en
forme de demi-cercles et approximativement disposés à angle droit les
uns par rapport aux autres. Le vestibule contient le saccule et l’utricule.
Les canaux semi-circulaires osseux sont situés à l’arrière du vestibule
et ils sont dans les trois plans de l’espace ; ils contiennent les conduits
semi-circulaires membraneux

Les deux nerfs, cochléaire et vestibulaire, se réunissent dans le


conduit auditif interne pour former le nerf auditif (ou
cochléovestibulaire).

28
IV- FONCTIONNEMENT DE L’OREILLE
Le fonctionnement de l’oreille humain est basé sur deux systèmes :
l’audition et l’équilibration

1) audition
L’audition comprend : le système de transmission et le système
de perception et le rôle du cerveau

a) le système de transmission
Il est formé par l’oreille externe (pavillon et conduit auditif) qui
permet de recueillir les sons et les orienter vers l’oreille moyenne.
L’oreille moyenne (tympan et osselets) assure la fonction de
transmission proprement dite, qui inclut une transformation d’ondes
sonores aérienne en ondes liquidiennes, mais sans l’importante perte
d’intensité que l’on observerait si l’on passait directement de l’air au
liquide ; cela est du au faite que la surface initiale de vibration, le
tympan est nettement plus grande que la surface finale, la fenêtre ovale
qui communique avec les liquides de l’oreille interne.

L’oreille moyenne joue aussi un rôle d’accommodation


auditive. La position des osselets les uns par rapport aux autres assurent
l’amplification des sons. La perméabilité du tube auditif est en outre
indispensable.

b) le système de perception
l’oreille interne dans sa partie ( la cochlée) et le nerf auditif
assurent la fonction de perception. Le processus commence par
l’élaboration d’un message nerveux à partir d’un phénomène non
nerveux, en l’occurrence la vibration d’un liquide, grâce à
l’intervention des cellules spécialisées ; la gamme des fréquences
sonores perceptibles par l’homme est comprise entre 15Hz et
20000Hz ; ensuite, les différentes caractéristiques du son sont codées
et transmises jusqu’au cerveau. : Les vibrations transmises par la
chaîne des osselets de l’oreille moyenne jusqu’aux liquides de l’oreille
interne, via la fenêtre ovale. Les mouvements de l’endolymphe font

29
bouger les cils des cellules sensorielles de la cochlée. Les cellules
ciliées transforment ces mouvements en messages nerveux, qu’elles
transmettent aux neurones du nerf cochléaire qui, à son tour, véhicule
ces informations jusqu’au cerveau.

Les troubles de l’audition se manifeste le plus souvent par : la


surdité et l’hypoacousie qui est la diminution de l’acuité auditive dont
les causes sont variées (traumatisme, infection, hérédité etc.….) ;
l’acouphène qui est la perception d’un bruit anormal (bourdonnement,
sifflement, tintement etc.…) ; hyperacousie qui est l’augmentation de
la sensibilité au moindre bruit. Les maladies du système auditif peuvent
affecter les différentes parties de l'oreille. Le trouble le plus fréquent
de l'oreille externe est le bouchon de cérumen, traité par lavage
d'oreille.

2) l’équilibration
C’est à l’appareil vestibulaire, la partie postérieure du
labyrinthe, qu’est dévolue une grande partie de l’équilibration, fonction
qui permet à l’individu de garder l’équilibre malgré les changements
de position du corps.

Au début ou à la fin d’un mouvement de la tête, l’accélération


provoque un mouvement relatif (par inertie) de l’endolymphe dans les
canaux semi-circulaires, ce qui entraîne les cils des cellules
sensorielles. Celles-ci traduisent le mouvement en messages nerveux,
qu’elles transmettent aux neurones du nerf vestibulaire. Les canaux, du
fait de leur disposition anatomique, permettent de percevoir les
mouvements de la tête dans les trois directions de l’espace : de haut en
bas, en rotation, ou en inclinaison latérale.

Les choses se passent un peu différemment dans le cas du


vestibule. Des cristaux de carbonate de calcium, appelés otolithes, sont
disposés dans une sorte de masse gélatineuse qui repose sur les cellules
sensorielles ciliées du vestibule. Pour toute position de la tête en dehors
de la verticale, les otolithes sont entraînés par leur poids et continuent
d’appuyer verticalement sur le sommet des cils alors que la base des
cils a changé de position, ce qui provoque une angulation des cils. Pour
30
une accélération linéaire, l’inertie des otolithes provoque également
une angulation.

La vision, ainsi que certaines cellules sensitives de la peau, des


muscles et des articulations participent toutefois également au maintien
de l’équilibre. Par exemple, alors que le vestibule indique le sens et la
nature d’un mouvement, c’est la sensibilité des muscles et des
articulations du cou qui peut préciser au système nerveux, même si les
yeux sont fermés, que le mouvement a lieu au niveau de la tête.

D) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ORGANE DE SENS


DU GOUT: LA LANGUE

Objectif général

A la fin de ce cours l’étudiant de première année IDE doit être capable


de décrire la structure et le fonctionnement du sens du gout.

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement il doit être capable de :

 Définir l’organe de sens du gout


 Décrire la structure macroscopique et microscopique de cet
organe
 Expliquer le fonctionnement sensoriel de cet organe.
 Interpréter les schémas macroscopiques et microscopiques ;

I) DEFINITION

Le gout est l’un des cinq sens renseignant sur les saveurs et la
composition des aliments. Il est situé sur la langue au niveau des
papilles gustatives, parsemés sur la muqueuse de la langue.

Nous rappelons que la langue est un organe charnu, musculo-


membraneux, situé dans la bouche. Elle comporte une base, un corps

31
et une pointe.la base musculaire est solidement inséré au maxillaire
inferieur, à l’os hyoïde, et à l’apophyse styloïde du temporal. Le corps
et la pointe sont constitués de plusieurs muscles striés, disposés de telle
façon que la langue possède une mobilité d’une grande précision. Cela
lui permet de jouer un rôle important dans la déglutition et surtout dans
la parole.

II) STRUCTURE MACROSCOPIQUE ET MICROSCOPIQUE

La langue est recouverte d’une muqueuse qui constitue celle des


gencives et des joues. Elle est mince et lisse sur la face inférieure ; mais
épaisse et rugueuse sur la face supérieure. Cette muqueuse est hérissée
de papilles qui sont le siège des bourgeons du goût. On distingue :

a)les papilles filiformes simples et multiples

Certaines papilles sont filiformes simples ou groupées. Elles


sont recouvertes d’un épithélium stratifié, et comportent un axe
conjonctif contenant des vaisseaux et des fibres nerveuses. Certaines
de celle-ci sont terminées par des corpuscules sensibles. Ces papilles,
disposées sur les 2/3 antérieurs de la langue lui donne sa sensibilité
tactile.

b) Les papilles caliciformes

Elles sont au nombre de 10 à 15, situées en arrière, le long d’une


ligne en forme de V(Lingual).Ce sont des saillies arrondies, déprimés
en leur centre, et entourées d’un sillon dans lequel débouchent des
glandes séreuses. Les bourgeons du goût sont situés dans les parois de
ces sillons. Ceux-ci sont constitués de 4 ou 5 cellules gustatives ciliées,
dont la base est en contact avec l’arborisation terminale d’une fibre
nerveuse.

c) Les papilles fungiformes

32
Elles sont reparties sur toute la surface de la langue. Elles ont la
forme d’un bourgeon, et leur épithélium contient des bourgeons du
goût analogue à ceux des papilles caliciformes.

III) FONCTIONNEMENT

La langue est sensible au toucher et à la saveur, grâce aux


corpuscules sensibles des papilles filiformes. Elle est sensible aux
saveurs grâce aux bourgeons du goût.

Les corps introduits dans la bouche doivent se dissoudre dans


la salive pour que leur saveur soit perçue. La langue perçoit ainsi les
saveurs sucrées, amères, acides et salées.

Ce sont les nerfs lingual et glosso-pharyngien qui portent aux


centres nerveux les perceptions gustatives

Mais les sensations olfactives interviennent aussi pour


apprécier le goût des aliments. (Ex : quand on est enrhumé, les
aliments semblent avoir perdue une partie de leur saveur…) ;

E) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ORGANE DE SENS


DE L’ODORAT

Objectif général

A la fin de ce cours l’étudiant de première année IDE doit être capable


de décrire la structure et le fonctionnement de l’organe de sens de
l’odorat

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement il doit être capable de :

 Définir l’organe de sens

33
 Décrire la structure macroscopique et microscopique de
l’organe de sens
 Expliquer le fonctionnement
 Interpréter les schémas

I) DEFINITION

L’organe de sens de l’odorat a son siège au niveau des fosses


nasales dont la muqueuse est le point de départ des sensations
olfactives.

Il nous renseigne sur la qualité de différents types d’odeurs

II) STRUCTURE

L’organe de l’odorat est l’épithélium de la région olfactive (une


plaque jaunâtre située dans le toit des cavités nasales) ; l’air qui entre
dans les cavités nasales doit décrire un virage en tête d’épingle pour
stimuler les récepteurs olfactifs avant de pénétrer dans les voies
respiratoires situées plus bas.

L’épithélium de la région olfactive surmonte le cornet nasal supérieur


de chaque côté du septum nasal, et il contient des millions de cellules
olfactives qui jouent le rôle de récepteurs.

Les cellules olfactives sont des neurones bipolaires particuliers : elles


sont toutes pourvues d’une fine dendrite portant 5 à 10 longs cils
(appelés cils olfactifs). Les cils sont recouverts d’une couche de mucus
claire secrété par les cellules de soutien et par les glandes olfactives.
Le mucus constitue un solvant pour les molécules des substances
odorantes. Les cellules olfactives sont rassemblées en petit faisceau :
les faisceaux du nerf olfactif (crânien 1).

34
Les neurofibres de ces faisceaux montent à travers les orifices de la
lame criblée de l’ethmoïde et elles font synapse dans le bulbe olfactif
sus-jacent.

III) PHYSIOLOGIE DE L’ODORAT.

1) Activités des cellules olfactives

Pour être odorante, une substance chimique doit être volatile, c'est-à-
dire quel doit entrer à l’état gazeux dans la cavité nasale .elle doit être
hydrosoluble pour se dissoudre dans le mucus.

Les substances chimiques dissoutes stimulent les cellules olfactives.

2) voie olfactive

Les axones des cellules olfactives forment les nerfs olfactifs et ils
se terminent dans les bulbes olfactifs qui constituent les extrémités
distales des tractus olfactifs.

Les neurofibres des nerfs olfactifs font synapse avec des cellules
mitrales. Lorsque les cellules mitrales sont activées, les influx
provenant des bulbes olfactifs empruntent les tractus olfactifs ; ils
passent par le thalamus ensuite se dirigent vers les aires olfactives
du cortex ou les odeurs sont consciemment interprétées : ils passent
ensuite par la région sous corticale pour s’acheminer vers
l’hypothalamus, vers le corps amygdaloïde et d’autres régions du
système limbique qui analysent les aspects émotionnels des odeurs
et y réagissent ;

Les odeurs associées au danger, celles de la fumée, du gaz


déclenchent des réactions du système nerveux sympathique
rattachées à la réaction de fuite ou de lutte ; tout comme les saveurs
appétissantes, les odeurs alléchantes accroissent la salivation et
stimulent le système digestif, tandis que certaines odeurs

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désagréables provoquent des réflexes de défense comme
l’éternuement et l’étouffement.

3) Quelques dysfonctionnements

-Anosmie : absence d’odeur causée par des facteurs


génétiques, par le traumatisme crânien, inflammation des
cavités nasales (dus à un rhume, à une allergie au tabac …),
d’obstruction physique des cavités nasales (polypes) et du
vieillissement ;
-Dans 1/3 des cas elle est liée à une carence en zinc.
-Les affections cérébrales peuvent perturber le sens de
l’odorat ;
-D’autres causes sont d’origine psychologique (odeur
d’essence, répugnante, pourriture) ;
-une irritation de la voie olfactive de suite d’une intervention
chirurgicale à l’encéphale, de traumatisme crânien ou d’une
tumeur ;
-Certaines personnes présentent des hallucinations olfactives,
des auras olfactives chez les épileptiques.

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