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COURS DE

DERMATOLOGIE LSI3

2023-2024
ANATOMIE ET FONCTIONS DE LA PEAU

Chapitre I. ANATOMIE DE LA PEAU


I- GENERALITES
La peau est un tissu de revêtement qui recouvre le corps humain et qui
se prolonge au niveau des orifices naturels (bouche, anus, narines, yeux) par les
muqueuses.
Sa surface chez l’adulte est de d’environ 1,60m². Chez l’enfant elle est en
moyenne de 0,80m². La peau est associée à des structures annexes qui sont : les
ongles, les poils, les cheveux, les glandes sébacées et sudoripares. C’est un
organe d’importance vitale
II- LES COUCHES DE LA PEAU
La peau est constituée de 03 parties qui sont de haut en bas :
- L’épiderme
- Le derme
- L’hypoderme
A- L’EPIDERME
C’est la couche la plus superficielle. Elle est avasculaire. Elle mesure entre
50μm à 1mm. Elle comprend plusieurs couches cellulaires.
1- La couche basale ou stratum basale
Elle est faite d’une couche de cellules cylindriques reposant sur la
membrane basale. Entre les cellules basales s’intercalent des mélanocytes.
2- La couche épineuse ou stratum spinosum ou corps muqueux de
Malpighi
Elle est constituée de 5 à 8 couches de cellules polyédriques appelées
kératinocytes. Elles contiennent des fibres de kératine et des mélanosomes
(vacuoles riches en mélanine).
Les kératinocytes secrètent des cytokines qui interviennent dans l’immunité.
3- La couche granuleuse ou stratum granulosa
C’est une couche de 1 à 3 assises de cellules plus plates que celles de la couche
du corps muqueux de malpighi.

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4- La couche claire ou stratum lucidum
Elle est faite de cellules translucides, sans noyau. On la rencontre dans les paumes
les plantes.
5- La couche cornée ou stratum cornéum
Elle est faite de 10 à 20 couches de cellules plates, sans noyaux. Ce sont des
cellules mortes faites de lamelles de kératine.
6- Les autres cellules de l’épiderme
a) Les mélanocytes
b) Les cellules de Langerhans
Elles jouent un rôle dans l’immunité et les phénomènes d’allergie.
B- LE DERME
Il est sous-jacent à l’épiderme dont il est séparé par la membrane basale.
Le derme est constitué d’un tissu conjonctif comportant une substance
fondamentale, des fibres, des cellules, des vaisseaux, des nerfs.
Le derme renferme les poils, les glandes sébacées et les glandes et sudoripares.
C- L’HYPODERME
C’est la couche la plus profonde de la peau. Elle est constituée de lobules
graisseux séparés par des travées conjonctives.
III- LES ANNEXES DE LA PEAU
1- L’appareil pilo-sébacé
Il est constitué du poil auquel est appendue une glande sébacée.
a) Le poil
b) La glande sébacée
2-Les glandes sudorales ou sudoripares
3-Les ongles
IV- VASCULARISATION ET INNERVATION
A- VASCULARISATION
Les vaisseaux de la peau viennent des vaisseaux sous cutanés qui traversent
l’hypoderme.
On note un réseau artériel et un réseau veineux.

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B- INNERVATION
Elle comprend :
- un réseau sensitif qui joue un rôle dans la sensibilité tactile, thermique,
la perception de la pression.
- un réseau végétatif sympathique et parasympathique qui joue un rôle
dans la sudation et la piloérection (horripilation).

Chapitre II. LES FONCTIONS DE LA PEAU


La peau est un organe qui assure plusieurs fonctions. C’est un organe vital. Son
absence est incompatible avec la vie.
I- FONCTION DE PROTECTION
A- PROTECTION PHYSIQUE
1- Protection mécanique
Par sa résistance et son élasticité, la peau protège contre les microtraumatismes,
les agressions physiques, chimiques et thermiques.
2- Fonction de barrière
La peau est imperméable. Elle empêche la pénétration de certains
microorganismes et substances dans l’organisme. Toutefois elle permet
l’absorption de certaines substances (médicaments).
B- PROTECTION CHIMIQUE
Le film hydrolipidique comprend une phase aqueuse et lipidique. Le pH acide
(pH à 5) de la peau inhibe le développement de certains microorganismes
C- PROTECTION CELLULAIRE
Les cellules de Langerhans captent les substances étrangères (Antigènes)
II- FONCTION SENSORIELLE
La peau est l’organe de sensibilité tactile, thermique et de la pression grâce aux
structures nerveuses qu’elle renferme.
III- FONCTION METABOLIQUE
- La peau est un organe qui participe à la respiration. (Élimination de CO2)
- La sudation permet de réguler la température du corps. Si la température
extérieure augmente, il y a une hyper sudation pour refroidir la peau.

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- La peau est une voie d’élimination de certaines substances par la sueur (ions,
urée, acide lactique)
- La peau synthétise la vitamine D à partir du cholestérol sous l’action des UV.
IV- FONCTION SOCIALE
1- Hygiène corporelle : Les soins d’hygiène quotidiens de la peau et des
phanères contribuent à la bonne santé de l’individu.
2- Esthétique : L’entretien et l’embellissement de la peau, des cheveux et des
ongles, contribuent à l’esthétique de soi.
3- Fonction Raciale : La couleur de la peau définit la race de l’individu:
blanche, jaune, noire, rouge.

LES LESIONS ELEMENTAIRES

Le diagnostic en dermatologie repose tout comme dans les autres spécialités


médicales sur l’interrogatoire, l’examen physique et des examens
complémentaires. Toutefois, l’accessibilité immédiate de peau à la vue et au
toucher permet de se fonder sur les seules données de l’examen physique pour
faire le diagnostic des dermatoses.

I- DEFINITION
1) La lésion élémentaire (LE)
La LE est essentielle en dermatologie. C’est la lésion initiale, primitive de la
dermatose. Pour faire un diagnostic en dermatologie, il faut reconnaître la LE et
procéder à une analyse des LE (forme, taille, couleur, répartition, regroupement,
disposition….).
Pour être classée en lésion élémentaire, une lésion doit être facilement
reconnaissable et ne pas être confondue avec une autre.
2) L’éruption
C’est l’apparition de lésions élémentaires soit localisées ou diffuses avec parfois
une disposition caractéristique (bilatérale, symétrique, linéaire, en bouquet).
L’éruption peut réaliser une poussée unique ou se répéter dans le temps.
a) L’énanthème
Eruption inflammatoire des muqueuses (bouche, nasale, oculaire, toxidermie).
b) L’exanthème
Eruption avec des lésions cutanées généralisées (rashs maculo papuleux des
viroses, des toxidermies).

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II- LES SIGNES FONCTIONNELS
a) La Douleur
De rares dermatoses s’accompagnent de douleurs : érysipèle, zona, furoncles,
panaris, abcès chaud.
b) Le Prurit
Sensation cutanée déclenchent l’envie de se gratter. C’est la démangeaison. Elle
est fréquente dans de nombreuses dermatoses : gale, varicelle, eczéma, prurigo.

III- DESCRIPTION DES LESIONS ELEMENTAIRES


Les lésions élémentaires peuvent être considérées comme l’alphabet de la
dermatologie, leur association permet d’avoir une approche de l’affection
dermatologique. Les lésions élémentaires permettent de lire les dermatoses
c’est-à-dire de les reconnaître.
1- La macule
La macule est une tâche c’est-à-dire une simple modification de la couleur de la
peau ou des muqueuses. La macule se définie donc par sa couleur et quand on
parle de macule, le caractère qui suit devrait être la caractérisation de la couleur :
 macule érythémateuse = rouge,
 macule hyper chronique,
 macule hypochronique = couleur diminuée,
 macule blanche ou leucodermique.
2- La papule
La papule est une élevure saillante, circonscrite, solide (ne contenant pas de
liquide) dont le  < 1 cm.
3- Les nodules
Les nodules sont des élevures rondes ovoïdes, globuleuses dont le  < 1 cm.
4- La vésicule
La vésicule est un soulèvement épidermique circonscrit mesurant 1-3 mm de 
contenant un liquide clair.
Ex . : - Boutons de chaleur,- Herpès labiale (après une fièvre),- Eczéma.

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5- La bulle ou phlyctène ou cloque
C’est une élevure, un soulèvement épidermique circonscrit mesurant 1-3 cm de 
contenant un liquide clair, un liquide sero-purulent, ou un liquide hémorragique.
Ex . : - Brûlure par l’eau chaude, tuyau d’échappement.
6- Les pustules
Correspondent à des soulèvements épidermiques circonscrits de taille variable
contenant de pus.
NB. Les vésicules, les bulles ou les pustules peuvent secondairement donner des
lésions croûteuses.
7- La croûte : La croûte est une concrétion, coagulum d’un liquide séreux,
purulent ou hémorragique. La croûte est superficielle, posée sur la peau et s e
détache en bloc au grattage.
8- La squame : La squame est une lamelle de couche cornée se détachant
de l’épiderme ; c’est une pellicule blanchâtre que le grattage doux et tangentielle
à la curette, peut détacher en entraînant d’abord un blanchissement de la lésion.
 Lorsque les lamelles se détachent en couches fines comme de la farine, on
dit que la desquamation ou la squame est furfuracée ou pityriasiforme.
 Quand les desquamations se font en grand lambeaux, on dit que la
desquamation est scarlatiniforme.
 Quand la desquamation se fait en écaille de poisson, on dit que la
desquamation est ichtyosiforme.
 Quant elle se détache en couche épaisse, on dit qu’elle est psoriasiforme.
9- L’excoriation, l’érosion et exulcération
Il s’agit de perte de substances superficielles n’intéressant que l’épiderme et
parfois les sommets des papilles. Ces lésions guérissent sans laisser de cicatrice.
Ex. : Egratignures.
10- La fissure ou rhagade : C’est une érosion linéaire.
11- La perlèche : La perlèche est une fissure des commissures labiales.

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12- L’ulcération diffère de l’Ulcère
L’ulcération est une perte de substances qui entame le derme moyen et profond.
Toute ulcération guérie en laissant une cicatrice.
L’ulcère est une perte de substance, chronique, sans aucune tendance à la guérison
spontanée.
13- La sclérose
C’est une induration de la peau qui ne se laisse pas plisser avec une disparition de
tous les reliefs et des rides.
14- L’atrophie
L’atrophie est un amincissement de la peau (épiderme, derme, hypoderme)
diversement associés parfois. Une peau atrophique se ride au pincement
superficiel, a perdu son élasticité et ne revient pas à la normal après une traction.
La peau atrophique perd en général ses poils, elle apparaît lisse, elle
peut laisser voir les vaisseaux sous cutanés. On parle alors de télangiectasie.
N.B. : Il existe des lésions élémentaires combinées : cas du psoriasis

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DERMATOSES COMMUNES

L’ACNE
I- DEFINITION
Dermatose inflammatoire des follicules pilosébacés. Elle touche 90% des
adolescents des 2 sexes durant la puberté. Elle débute vers l’âge de 12ans.
L’acné vulgaire ou communément appelée acné juvénile polymorphe est la
forme la plus fréquente.
II- ETIOPATHOGENIE
Trois facteurs interviennent dans le déterminisme de l’acné :
 L’Hyperséborrhée : Le sébum produit par les glandes sébacées permet la
formation du film hydrolipidique à la surface de la peau. A partir de la
puberté, sous l’influence hormonale de la testostérone+++, se développe une
hyperséborrhée ou augmentation de sécrétion du sébum par les glandes
sébacées
 L’Hyperkératinisation de l’infundibulum pilo-sébacé :
 Le rôle du propionibacter acnés :
III- ETIOLOGIES
1) Physiologique : acné vulgaire (80% des cas)
2) Causes physiques : soleil, radiations ionisantes
3) Causes exogènes :
 Professionnelle : huiles minérales (garagistes, mécaniciens)
 Cosmétiques : huiles végétales des cosmétiques (vaseline, lanoline,
paraffine), sels de mercure, produits chlorés (acné chlorée)
4) Causes iatrogènes : corticoïdes, androgènes, antiépileptiques, lithium,
myorelaxant, antituberculeux, vitamine B12
5) Causes Endocriniennes : hyperandrogénie (hirsutisme, oligo aménorrhée,
alopécie, prise de poids), hypercorticisme (syndrome de cushing)
6) Facteurs génétiques : acné familiale (acné sévère, acné conglobata)

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IV- ETUDE CLINIQUE
1) LE DEBUT : Avant la puberté le plus souvent, par une séborrhée
du visage, qui est gras, luisant avec des pores dilatés.
2) PERIODE D’ETAT : On note une coexistence de lésions de
différents types. Les lésions siègent sur le visage +++, le thorax ++
et les épaules.
 Les lésions rétentionnelles :
Microkystes ou comédons fermés : ce sont des papules de 2 à 3mm de taille du à
l’accumulation de sébum dans de follicule sébacé. Les comédons ouverts ou
points noirs : petits bouchons cornés de 1 à 3 mm qui correspondent à
l’ouverture des microkystes
 Les lésions inflammatoires
Les papules, Les pustules, Les nodules :
3) EVOLUTION
Elle se fait par poussées avec parfois des recrudescences prémenstruelles chez
la jeune fille. Les poussées peuvent apparaître en cas de stress ou après
exposition solaire, après usage de cosmétiques comédogènes. L’acné disparaît
le souvent vers l’age de 20 ans (90% des cas).
A- FORMES CLINIQUES
1) Acné néo-natale : Elle est transitoire. Elle est due aux androgènes
maternels. Elle dure de 1 à 3mois.
2) Acné médicamenteuse. elle réalise une éruption papuleuse, monomorphe
(lésions papuleuses de même taille et de même aspect) à la suite de la
prise de médicaments. (antiépileptique, vitamine B12, antituberculeux,
sel de lithium, antidépresseurs, corticoïdes locaux, généraux….)
3) Acné nodulokystique : elle comporte des lésions papuleuses profondes à
types de kystes inflammatoires, nodules, abcès, fistulisations qui laissent
souvent des cicatrices déprimées, rétractiles, disgracieuses. C’est une
acné sévère ; elle touche le plus souvent l’homme.
4) Acné tardive de la femme : Elle succède dans la plupart des cas à l’arrêt
d’une contraception orale.

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V- TRAITEMENT
A) Buts
-Réduire la séborrhée, Lutter contre l’inflammation, Diminuer
l’hyperkératinisation, Combattre l’infection
B) Moyens
- Mesures Hygiéno Diététiques, Médicaments, Soins cosmétiques
C) Mesures Hygiéno-Diététiques
- Eviter de traumatiser les lésions
- Eviter les détergents, les antiseptiques, les expositions solaires
- Appliquer des crèmes et des lotions hydratantes sur le visage
- Le régime alimentaire est discuté (graisses ? sucres ?)
D) Moyens Médicamenteux
1) Moyens Locaux :
 Les comédolytiques :
 Vitamine A acide : Effederm®, Locacid®,
 Peroxyde de Benzoyle : Pannogel 5%- 10%, Eclaran 5% - 10%
 Les antibiotiques locaux :
 Erythromycine : Eryfluid® lotion 4%, Eryacné®
 Clindamycine : Dalacine T Topic
2) Les Moyens Généraux :
- Antibiotiques :
 Cyclines :doxycycline (Doxy®, Vibra®),
 Macrolides en cas d’allergie ou de grossesse.
E) INDICATIONS
- ACNE LEGERE : Eryfluid + Vitamine A acide ou peroxyde
ACNE MODEREE ET SEVERE : Eryfluid + peroxyde de Benzoyle +
antibiotiques (doxycycline 100mg)

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LE PSORIASIS
II- 1- Généralités
II- 1- 1- Définition
Le psoriasis est une dermatose érythématosquameuse bénigne, fréquente,
d’évolution chronique dont on ne peut garantir la guérison. C’est une maladie
inesthétique qui engendre un retentissement psychologique important.
II- 1- 2- PhysiopathologieElle est encore mal élucidée. Les facteurs
environnementaux et génétiques interviennent compte tenue de la
fréquence des formes familiales. Les poussées sont déclenchées par un
stess ou un choc affectif. Certains médicaments favorisent les poussées
(AINS, béta-bloquants etc). Des traumatismes locaux peuvent
provoquer des lésions de psoriasis (phénomène de Koebner). Les
sujets infectés par le VIH font des formes profuses de psoriasis.
III- 1- 3- Clinique
La lésion élémentaire est une plaque érythéma-squameuse (il y a de l’érythème
et de la squame) arrondie ou ovalaire bien limitée avec des squames blanchâtres
ou nacrées (blanc sale). Les lésions sont rarement prurigineuses et siègent
préférentiellement sur les zones exposées au contact extérieur (les coudes, les
genoux, les bords cubitaux des avant-bras, les régions pré tibiales, la région
lombosacrée, le cuir chevelu et les ongles).
II- 2- Conseils à donner
Les traitements actuels ne guérissent pas la maladie.
 En cas de prurit
Donner un antihistaminique par voie générale, jamais par voie locale, car il
entraîne des allergies.- Donner un décapant pour enlever les squames. Ex. :
Vaseline salicylé 3 à 5% appliquée matin et soir.

L’ ECZEMA
I- DEFINITION
L’eczéma est une dermatose vésiculeuse ou érythémato-squameuse prurigineuse
correspondant à une réaction allergique et inflammatoire qui survient sur un
terrain prédisposé.

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On distingue 2 types d’eczéma :
- l’eczéma de contact
- la dermatite atopique ou eczéma constitutionnel (DA)
II- CLINIQUE
A- L’ECZEMA AIGU
a) La Phase Erythémateuse : Placard ou nappe rouge d’aspect granité.
b) La Phase Vésiculeuse : Apparition de vésicules sur le placard
érythémateux.
c) La Phase Suintante : Ecoulement de sérosité claire, associée à des
érosions qui succèdent à la rupture spontanée ou après grattage des vésicules.
d) La Phase croûteuse et desquamative : La sérosité se dessèche et forme
des petites croûtes qui tombent.
2 -SIGNES D’ACCOMPAGNEMENT : Le prurit
Il est quasi présent et est surtout marqué aux phases érythémateuse et
vésiculeuse.
IV- ETIOLOGIES
Deux grandes étiologies dominent l’eczéma :
1- L’eczéma de contact allergique
- Il est provoqué par le contact d’un allergène sur la peau. Les lésions siègent
sur les zones de contact avec l’allergène (poignet, cou, oreilles etc….)
- Les allergènes : cosmétiques, médicaments, produits ménagers, vêtements,
chaussures en caoutchouc, bijoux, métaux tels chrome, nickel, ciment,
- Les tests allergologiques permettent d’identifier le ou les allergènes.
- NB : il ne faut pas éliminer la responsabilité d’un produit utilisé ou d’un bijou
porté « depuis toujours »
2- La dermatite atopique
C’est un eczéma qui survient sur un terrain allergique (atopie) transmis
héréditairement. La topographie des lésions varie selon l’âge de survenue : chez
le nourrisson elles siègent sur les convexités et chez l’enfant sur les concavités.
Chez l’adulte lésions sont lichénifiées, de siège souvent symétrique. Il s’y
associe une sècheresse cutanée ou xérose.

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L’évolution est chronique par poussées- rémissions.
Il faut rechercher un terrain atopique personnel ou familial: rhinite,
conjonctivite, sinusite.
V- TRAITEMENT : Il est fonction du type d’eczéma.
1- L’eczéma Aigu
a) Traitement étiologique
- Eviction de l’allergène +++
b) Traitement symptomatique
 Locaux : dermocorticoïdes : dermosone, diprosone, locoïd.
- Anti histaminiques
- Antibiotiques : macrolides de préférence pour juguler une infection
- Référer
2- La Dermatite Atopique (DA)
a) Traitement de la poussée de DA
 - Locaux : dermocorticoïdes : tridésonit (enfant), dermosone, diprosone,
locoïd.
- Généraux : antihistaminiques, antibiotiques si infection
b) Mesures hygiéno diététiques (MHD)
- Luter contre les facteurs irritants : vêtements synthétiques, hypersudation,
détergents (savon de lessive, eau de javel, savons en poudre), bain prolongé,
- Lutte contre la xérose ou sècheresse cutanée: savons doux, laits ou crèmes
hydratantes

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Les dermatoses infectieuses sont des affections fréquentes caractérisées par une
atteinte infectieuse (virus, bactérie, parasite, champignon) de la peau, des
muqueuses et des phanères. Ces affections motivent fréquemment des conseils.
La règle d’or est celle de la prescription médicale « primum no nocere » (avant
tout ne pas nuire).

Chapitre I. DERMATOSES PARASITAIRES

LA GALE
I- DEFINITION
Dermatose parasitaire à contamination inter humaine due à Sarcoptes Scabéi
hominis.
La gale est une ectoparasitose qui touche l’enfant, l’adulte et le vieillard.
II -EPIDEMIOLOGIE
- Répartition cosmopolite
- Epidémie lors des guerres, dans les écoles, les prisons, les camps de
réfugiés
- Favorisée par la promiscuité, le manque d’hygiène
- Contamination par contact humain direct, le linge, par contage vénérien
(IST)
III - ETIOLOGIE
1) Agent pathogène : Sarcoptes Scabei hominis, acarien spécifique de
l’homme
2) Cycle parasitaire : la femelle creuse un sillon dans la couche cornée y
dépose ses œufs et meurt. Les œufs deviennent des adultes en 15 à 20jours.
IV- DIAGNOSTIC POSITIF
1-LA FORME COMMUNE :

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 Signes fonctionnels : prurit intense à recrudescence nocturne, familial
voire collectif. Il épargne le visage, le cuir chevelu et le dos.
 Signes physiques :
* Lésions spécifiques :
 Sillons scabieux retrouvés dans les espaces interdigitaux
 Vésicules perlées de 1 à 3mm de diamètre
 Nodules scabieux des aisselles, des organes génitaux (+ érosions
génitales ou chancres scabieux)
* Lésions non spécifiques :
 Lésions de grattage : stries, excoriations, raghades
 Impétiginisation des lésions par surinfection bactérienne
* Topographie des lésions :
 Poignets, coudes, face interne des cuisses, fesses, région lombo-
fessière, espaces interdigitaux, la région mammaire (femme) et les
OGE (homme)
 Le diagnostic s’appuie essentiellement sur les caractères du prurit à
recrudescence nocturne, familial et la notion de contact avec un sujet
atteint.
V -TRAITEMENT
1) LES BASES
- Traiter le patient et tous les membres de la famille
- Désinfecter les habits, le linge et la literie
2) LES MOYENS : * les Scabicides
- Benzoate de Benzyle : ASCABIOL® lotion,
- Clofénotane: BENZOCHLORIL ®lotion, APHTIRIA® poudre
- Pyréthrines : SPREGAL ®Aérosol, APAR® aérosol
- Lindane : SCABICID lotion, ELENOL
3) CONDUITE DU TRAITEMENT
 Traitement du patient

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- Après la douche du soir, faire une application d’un scabicide en lotion sur
le corps sauf sur le visage et la tête. Attendre 12 heures chez l’enfant et 24
heures chez l’adulte pour se laver.
- Renouveler l’application les 2 jours suivants chez l’adulte selon le
scabicide utilisé.

 Désinfection du linge et literie


- Lavage des vêtements à 60° au moins ; mieux les faire bouillir.
- Saupoudrer ou pulvériser les linges, les vêtements et la literie avec un
scabicide en poudre ou en aérosol. Garder les linges et les vêtements
enfermés 24h.

LA LEISHMANIOSE CUTANEE
Le diagnostic de leishmaniose cutanée est à évoquer en zone d’endémie, devant
toute lésion ulcéro-croûteuse ou papulo-excoriée, indolore, d’évolution
chronique, siégeant sur les parties découvertes et résistant aux traitements
antiseptiques et antibiotiques.
La co-infection leishmaniose VIH fait apparaître des formes avec dissémination
des lésions à tout le tégument (forme pseudolépromateuse).
 Epidémiologie
o Agent : protozoaire flagelle : Leishmania : 3 sont essentiellement
responsables des leishmanioses cutanées (L. Tropica ; L.
Brazilensi ; L. Major).
o Vecteur : phlébotome : insecte mesure 2 à 3 mm de long abondant
dans les zones sèches et chaudes vivant dans les recoins. La femelle
du phlébotome est hématophage sa piqûre est douloureuse.
 Clinique
o bouton d’Orient, .. Ouaga 2000, Maladie de 6 mois….
o Incubation : 2 à 4 mois
o lésion plus souvent unique mais multiple
o 2 formes cliniques à la période d’état.

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 Forme dite sèche
 forme humide.
 Traitement
 Forme pauci lésionnelle (1 à 5 lésions)
 Abstention ou infiltration locale de sel pentavalents d’antimoine
Glucantime r
 Glucantime ampoule de 500mg : 0,06g/kg/j 60mg/kg/j
pendant 10 à 15 jours
 Forme multi lésionnelle ou LC de l’immunodéorimé: 2 à 3 cures
(de 2 à 3 semaines) de Glucantime en IM

LARVA MIGRANS ou LARBISH ou DERMITE RAMPANTE


VERMINEUSE
I- DEFINITION
Affection cutanée bénigne de l’homme par migration accidentelle d’une larve
de vers rond (nématode) parasitant habituellement les animaux. C’est une
impasse parasitaire.
II- EPIDEMIOLOGIE
A- Répartition Géographique
C’est une affection cosmopolite. Elle touche les enfants, les touristes, sujets qui
marchent pieds nus. Elle sévit surtout dans les pays chauds et humides
B- Agent Pathogène
Ankylostome de chiens, chats et autres carnivores
C- Contamination
Contact avec le sol humide souillé de déjections d’animaux.
III- CLINIQUE
A- ASPECT : Papules prurigineuses lors de la pénétration puis quelques jours
après, apparition d’un cordon serpigineux progressant de quelques millimètres à
centimètres par jour selon un trajet capricieux. Une surinfection est possible.

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B- SIGNE FONCTIONNEL : Il s’y associe un prurit important
C- SIEGE DES LESIONS : Les lésions siègent aux mains, avant bras, pieds,
fesses ; toutes les zones susceptibles d’être en contact avec le sol.

IV- TRAITEMENT
- Albendazole 400mg/jour pendant 03jours
- Albendazole (400mg) + Crotamiton crème (EURAX)
- Tiabendazole (MINTEZOL® cp) 25 mg/j pendant 3jours
- Thiabendazole (50mg) + Vaseline pure 50gr

LES PEDICULOSES
Définition
Les pédiculoses sont des parasitoses exclusivement humaines dues à des
insectes. Il en existe 3 types :
o La pédiculose du cuir chevelu due à Pediculus humanus capitis.
o La pédiculose du corps due à Pediculus humanus corporis.
o La phtiriase pubienne due à Phtirius inguinalis
Signes cliniques
o La pédiculose du cuir chevelu : prurit et lésions de grattage plutôt
localisées en occipital avec extension à la nuque et derrière les
oreilles. Un impétigo du cuir chevelu est possible associé ou non à
des adénopathies cervicales. La mise en évidence de nombreuses
lentes +++, petits sac ovalaires blanc gris à jaunâtre fermement
attachés aux cheveux, affirme le diagnostic ; les poux des adultes
sont rares, inférieurs à 10.
o La pédiculose du corps : prurit, lésions de grattage et surinfection
siègent le plus souvent à la partie haute du dos et peuvent prendre
un aspect en pélérine. Les poux et les lentes sont à rechercher dans
les vêtements.

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o La phtiriase pubienne : prurit, excoriations, papules urticariennes
notamment péri-ombilicales. Lentes sur les poils et poux adultes à
la racine des poils sont à rechercher à la loupe. D’autres poils
peuvent être atteints : dans le creux axillaires, sur la poitrine chez
l’homme ; enfin les poils du nez, les poils des oreilles, la barbe, les
cils et les sourcils peuvent héberger des parasites.
 Traitement
o Elénol crème, Aphtyria poudre (lindane)
o Benzochloryl lotion (DDT)
o Prioderm lotion (malathion)
o Rasage cheveux et poils
o Bains antiseptiques
o Désinfection du linge
o Examiner entourage familial et scolaire afin de prendre les mesures
épidémiologiques nécessaires.

Chapitre II. DERMATOSES VIRALES

L’HERPES
I- GENERALITES – DEFINITION
L’herpès simplex virus réalise une infection cutanéo-muqueuse qui comporte la
primo-infection et les récurrences. Son réservoir est strictement humain. Il existe
2 virus :
- HSV 1 qui infecte la sphère buccale

- HSV 2 qui infecte la sphère génitale et ano-fessière


III- EPIDEMIOLOGIE
1) HSV 1= Herpes simplex virus 1

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La primo-infection (PI) à lieu au cours des 1ères années de la vie. Elle est
asymptomatique dans 90% des cas. La transmission se fait par contact direct
avec la salive contaminée ou le liquide d’une vésicule herpétique.
2) HSV2 = Herpes simplex virus 2
La transmission est essentiellement sexuelle ou materno-fœtale
(accouchement). La survenue de l’infection est beaucoup plus tardive (à l’âge
adulte).
IV- CLINIQUE
A/ Infections primaires ou primo-infection herpétique
1) Primo-infection à HSV 1 : La gingivo-stomatite
Elle se voit chez l’enfant de 1 à 4 ans. Elle se manifeste par une dysphagie
douloureuse associée à une hypersialhorrhée. L’examen de la cavité buccale
montre des vésicules qui sont vite remplacées par des érosions superficielles.
L’affection guérit en 2 à 3 semaines.
2) Primo-infection à HSV2 : L’Herpès génital
Il atteint les organes génitaux externes (OGE) de l’homme (sillon balano-
préputial fourreau de la verge, scrotum) et chez la femme (grandes et petites
lèvres). Les lésions sont faites de vésicules en bouquet qui évoluent vers des
érosions douloureuses qui cicatrisent au bout d’une à 2 semaines.
B/ Infections récurrentes ou récurrences
1) Herpès nasolabial (HSV1)
Il se manifeste par un bouquet de vésicules qui récidivent au même endroit (nez,
lèvres), il évolue plus rapidement que la primo-infection.
2) Herpès génital récurrent (HSV 2 )
Il se présente sous une forme moins sévère et plus raccourcie que l’herpès
primaire. Il peut atteindre d’autres territoires: cuisses, vagin, col utérin, anus.
Les manifestations cliniques sont identiques.
V/ TRAITEMENT
- Antiseptiques : Eosine aqueuse 2%, Bétadine jaune, Amuchina
- Antibiotiques : Fucidine pommade
- Antiviraux : Aciclovir 200 mg. 5 cp /jour pendant 10 jours pour la primo
infection et 5 jours pour les récurrences.,

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LA VARICELLE
La varicelle est due au virus varicelle-zona. En primo-infection, le virus donne
des lésions généralisées appelées la varicelle et en récurrence le virus donne des
lésions localisées radicalaires appelées zona. ,
Le terrain : enfants d’âge scolaire
La dermatose est très contagieuse, en général 3 jours avant l’éruption et 5
jours après l’éruption, le patient est contagieux.
Clinique :
 Début brutal marqué par : fièvre + malaise général
 puis s’installe la période d’état en 24 à 72 h,
 marquée par une éruption descente en poussée successive
 donnant à l’examen une éruption polymorphe faite de vésicules
ombiliquées, de lésions exulcéro-croûteuses.
 Il s’agit de lésions d’âges différents.
 Cette éruption est accompagnée d’un prurit généralisé d’intensité variable.
 L’évolution se fait vers la guérison en 15 à 20 jours avec toujours des
possibilités de surinfections.
Conseils :
 Convaincre la mère d’assurer une bonne hygiène quotidienne pendant 2
semaines (2 fois par jour).
 Prescrire des antiseptiques, antipyrétiques, antiprurigineux
(antihistaminiques) par voie générale.
 Eventuellement un antibiotique local.
 Cela ne sert à rien de prescrire des antiviraux.
 Isoler l’enfant de l’école, mais au niveau de la famille, la contagion est
déjà faite, dire à la mère qu’il se peut que le petit frère commence à faire
des boutons.

LE ZONA
Le zona est la récurrence localisée de l’infection à herpès à virus varicelle zona.
Le zona était exclusivement l’apanage des sujets âgés et des terrains débilités.

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Cette virose est devenue fréquente avec l’infection à VIH et atteint des sujets
de plus en plus jeunes.
Clinique :
 L’affection débute par un placard rouge ou ardoisé douloureux
 qui va rapidement se surmonter de vésicules parfois coalescentes en bulle,
 le tout avec une disposition en bande radiculaire très caractéristique.
 Cette éruption est accompagnée de fièvre d’intensité variable, malaise
général et adénopathie.
NB : 2 éléments évocateurs :
 Disposition en bande radiculaire,
 Douleur.

Chapitre III. DERMATOSES BACTERIENNES


Les dermatoses bactériennes sont des dermatoses infectieuses de la peau et de
l’appareil pilosébacé causées par des bactéries saprophytes ou pathogènes
(staphylocoque, streptocoque). Ce sont des affections fréquentes qui sont
favorisées par des facteurs locaux (frottement, effraction cutanée, irritation,
macération) et généraux (mauvaise hygiène, terrain).
Elles comprennent :
- L’impétigo et L’ecthyma
- Les folliculites superficielles et les furoncles
- L’érysipèle

L’IMPETIGO.
 Apanage de l’enfant.
 Siège préférentiel : la face (autour des orifices), le cuir chevelu, les plis, les
parties découvertes (jambes).
 Les lésions :

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La lésion élémentaire est soit une vésicule ou une bulle à contenu clair évoluant
rapidement vers une pustule donnant des croûtes jaunes mellicériques. Les
lésions sont auto-inoculables (contagieuses). La chute des croûtes laisse en
place des érosions superficielles qui traitées guérissent sans séquelles.
Chez le nouveau-né et chez le nourrisson les lésions sont de siège palmo-
plantaires et d’aspect bulleux
Les agents le plus souvent en cause est le streptocoque et parfois le
staphylocoque
 Traitement
Traitement local :
 antiseptiques pour nettoyage
 pommades antibiotiques (fucidine crème ou pommade, mupirocine
(Bactroban)
 Un antibiotique par voie orale : macrolides (érythromycine), acide
fucidique (fucidine), pénicilline A ou G,( amoxicilline)
Une meilleure hygiène.

L’ECTHYMA.
 Est dû aux streptocoques, siège surtout sur les membres inférieurs,
survient chez un terrain particulier : mauvaise hygiène, malnutrition,
troubles circulatoires des membres inférieurs, l'éthylisme, le diabète,
terrain artéritique.
 Clinique : c’est une lésion ulcéro-croûteuse, creusante, indolore, non
prurigineuse sans atteinte de l’état général.
 L’ecthyma avec son terrain particulier nécessite une prise en charge
médicale.
 Traitement :
o Proposer en attendant une consultation médicale :
 Un antibiotique par voie locale,
 Un antibiotique par voie générale à visée anti-
streptococcique,
 Un antiseptique pour nettoyer les lésions.

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LES FOLLICULITES SUPERFICIELLES.
 Réalisent des petites élevures jaunâtres, superficielles centrées par un poil.
 C’est surtout l’apanage des enfants. Il n’y a ni douleurs, ni prurit.
 Le siège des lésions : cuir chevelu, zones de frottement
 Les lésions guérissent sans séquelles en quelques jours
 Traitement : antiseptique par voie locale, ou pommade ATB

LES FOLLICULITES PROFONDES OU FURONCLES.


Il faut d’emblée souligner la gravité de certaines localisations.
Le furoncle sur le plan clinique : débute par une plaque rouge ou sombre
indurée, douloureuse, chaude ou rouge. Cette plaque va progressivement devenir
nodulaire, la zone va bomber et s’accompagner d’adénopathie satellite
douloureuse et parfois de fébricule ; c’est la phase de crudité. Cette lésion va
évoluer rapidement vers un abcès avec l’élimination d’un magma jaunâtre que
l’on appelle le bourbillon et laisser une ulcération appelée cratère qui va
progressivement se cicatriser.
Le bourbillon est en fait le follicule pilo-sébacé nécrosé qui s’élimine.
Lorsque les furoncles se répètent, on parle de furonculose. La furonculose ou
des épisodes de furoncles de plus en plus fréquents doivent faire rechercher un
terrain débilité notamment un diabète, un VIH ou une mauvaise hygiène.
Les furoncles sont le plus souvent dus aux staphylocoques ou parfois à
association staphylocoques et streptocoques.
 Traitement :
Il faut interroger le patient pour savoir s’il s’agit d’une première crise, de lésions
isolées et vérifier le siège :
o Si zone dangereuse (visage) : conseiller de ne pas manipuler la
lésion et voir rapidement une consultation médical.
o Si zone non dangereuse : proposer une antibiothérapie à visée
anti-staphylocoque et revoir, si absence d’amélioration
demander de voir un médecin.

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o Si les lésions sont nombreuses, se répétant (furonculose)
notion d’automédication inefficace, il faut l’adresser
rapidement à un médecin
o Désinfection locale par des lotions antiseptiques
o Elimination du bourbillon au bistouri
o Pansements avec crèmes antibiotiques (fucidine, ….)

L’ERYSIPELE.
 Est dû au streptocoque β hémolytique du groupe A, pose 2 problèmes :
- L’existence d’un foyer localisé initial appelé porte d’entrée,
- Et l’existence d’un terrain.
La porte d’entrée : il s’agit dans la majorité des cas des situations suivantes :
un ulcère de jambe, un péri onyxis, un intertrigo, un traumatisme négligé, un
ecthyma.
C’est une épidermo-dermo-hypodermite, la porte d’entrée suppose un
développement local avant de diffuser.
 Le terrain : - malnutrition, mauvaise hygiène, alcoolisme, trouble
circulatoire des membres inférieurs.
 Cliniquement :
o L’érysipèle siège le plus souvent sur les membres inférieurs et
le visage se caractérise par un syndrome infectieux franc isolé
d’installation brutale.
o Ce syndrome infectieux se caractérise par une fièvre élevée,
des frissons et des malaises.
o A la période d’état, c’est une grosse jambe rouge
inflammatoire avec une adénopathie inflammatoire
homolatérale.
 Complications :

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o Locorégionales : suppuration, fasciite nécrosante, adénites
suppurées, thromboses veineuses profondes des membres
inférieurs.
o Générales : septicémie avec localisations viscérales, en
particulier pulmonaires et endocardiques,
glomérulonéphrite aiguë post streptococcique,
décompensation d'un état pathologique associé diabète,
cirrhose, …
o Récidives : surtout au niveau des membres inférieurs avec
apparition d'un éléphantiasis.
Traitement :
Erysipèle non compliqué :
- Pénicilline G : 5 millions en perfusion toutes les 8heures jusqu’à l’apyrexie.
Puis amoxicilline 1,5g toutes les 8h. Durée traitement ATB : 21 jours.
- traitement ambulatoire : amoxicilline 1,5g x 3 par jour pendant 21 jours.
Dans tous les cas recherche et Traitement de la porte d'entrée.
Traitement prophylactique
L'Extencilline (benzathine penicilline) pendant 3 à 6 mois pour éviter les
récidives.

Chapitre IV. LES MYCOSES CUTANEES SUPERFICIELLES


A- DEFINITION
Ce sont des affections cutanées dues à la prolifération de champignons
microscopiques (levures et dermatophytes) dans l’épiderme, les phanères ou les
muqueuses. Ce sont des affections fréquentes qui touchent l’homme et femme à
tout âge.
B- ETIOLOGIES
1- Les agents responsables des mycoses cutanées sont :
- Le pityrosporum ovale, orbicularae ou malassezia furfur
- Les candida albicans

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- Les dermatophytes
2- Ces agents déterminent respectivement :
- Le pityriasis versicolor
- Les candidoses ou moniliases
- Les dermatophytoses ou dermatophyties
C- LES FACTEURS FAVORISANTS
Les facteurs favorisant les mycoses superficielles sont :
1- Les facteurs locaux
- Humidité, macération,
- Transpiration excessive,
- Vêtements serrés, en nylon, synthétique, chaussures fermées
- Toilette vaginale fréquente, pH alcalin, pH acide
- Mauvaise hygiène buccale, tabagisme
2- Les facteurs généraux
- Climat chaud et humide (climat tropical)
- Diabète, Obésité
- Antibiothérapie au long cours, corticothérapie prolongée
- Grossesse,
- Immuno Dépression (ID)

LE PITYRIASIS VERSICOLOR

1- DÉFINITION
Infection de l’épiderme due à la prolifération excessive du pityrosporum ovale
ou malassezia furfur, agent saprophyte qui vit normalement sur le cuir chevelu
et la peau glabre.
2- EPIDEMIOLOGIE

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C’est un motif fréquent de consultation. La maladie touche l’adolescent et
l’adulte jeune. La contagiosité est faible. La survenue de l’affection est favorisée
par les facteurs suivants : climat chaud et humide, hypersudation,
hypersécrétion sébacée, un pH alcalin, grossesse. Un facteur génétique est
parfois incriminé chez certains individus. L’affection sévit plus pendant la
saison chaude.
3- LES SIGNES CLINIQUES
a) La Forme Pigmentée ou vulgaire
Le pytiriasis versicolor se présente sous la forme de petites taches ou macules
érythémateuses (rouges), périfolliculaires, « en confettis » finement
squameuses, peu ou pas prurigineuses qui deviennent brunes et laissent une
hyperpigmentation transitoire.
Parfois les lésions se présentent sous la forme de placards à contours
géographiques. Les lésions siègent sur la poitrine, les épaules, le cou et rarement
le visage. Parfois les lésions peuvent s’étendre au reste du tronc, aux membres
supérieurs et aux cuisses.
Le grattage à la curette ou à l’ongle détache de fines squames c’est le signe de
copeau.
b) La Forme achromique
Elle réalise des macules hypochromiques (claires) ou achromiques (blanches),
finement squameuses. La recoloration des lésions est très lente même en cas de
traitement bien conduit. Devant ces lésions dépigmentées il faut éliminer
d’autres causes courantes d’hypochromie : le vitiligo, la lèpre, les eczématides
achromiques.
4- TRAITEMENT
a) BUTS
- Détruire le germes responsables
- Supprimer ou réduire les facteurs favorisants
b) MOYENS
Moyens Locaux :
- Disulfure de sélénium (SELSUN®) en shampooing 2 à 3 fois par semaine
pendant 4 semaines

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- Antimycosiques : éconazole, miconazole, kétoconazole à raison de 2
applications par jour pendant 3 semaines
Moyens Généraux :
- Fluconazole : 150 mg /semaine pendant 3 à 4 semaines
c) INDICATIONS
- Forme limitée : Traitement local
- Formes étendues et formes rebelles: Traitement général et local

LES CANDIDOSES
1- DÉFINITION
Ce sont des dermatoses à localisation cutanée ou muqueuse dues à la
prolifération de candida albicans sur la peau ou les muqueuses digestive et
génitale. Elles étaient anciennement appelées moniliases.
2- EPIDEMIOLOGIE
Le candida albicans est normalement présent sur les muqueuses digestives
(bouche, intestin) et génitales (vagin) où il contribue à l’équilibre de la flore
bactérienne (saprophyte). Sa présence sur la peau est anormale. Sous
l’influence de facteurs locaux ou généraux il peut devenir pathogène.
Les candidoses sont fréquentes aux âges extrêmes de la vie, la grossesse et en
milieu à pH acide.
3- LES SIGNES CLINIQUES
a) L’atteinte des Plis ou intertrigo
L’intertrigo est une inflammation des plis. Il se manifeste par un prurit et des
sensations de brûlure et une irritation du pli. L’intertrigo candidosique réalise un
aspect érythémateux, lisse, vernissé au niveau des grands plis ou parfois
recouvert d’un enduit blanchâtre dans les petits plis. Parfois il peut être
fissuraire. Il touche les grands plis (sous mammaire, inguinal, interfessier, le
cou) et les petits plis (espaces interdigitaux palmaire et plantaire).
L’atteinte du pli inter fessier et du cou est très fréquente chez les nourrissons.

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b) L’atteinte des ongles ou onychomycose candidosique
Elle associe toujours un onyxis à un périonyxis. L‘onyxis est l’atteinte de
l’ongle. Le périonyxis est l’inflammation du pourtour de l’ongle.
L’onyxis réalise une atteinte de l’ongle avec modification de sa texture, sa
couleur, sa forme.
Le périonyxis est douloureux et peut laisser sourdre du pus à la pression
c) L’atteinte Buccale
Elle se présente sous plusieurs formes :
- Le muguet ou stomatite candidosique
Il réalise des dépôts blanchâtres sur une base érythémateuse se détachant au
raclage. Les dépôts siègent sur la langue, la face interne des joues et parfois les
gencives. Elle est fréquente chez le nourrisson.
Parfois la stomatite peut réaliser des plaques érythémateuses, lisses,
douloureuses siégeant sur la langue et les joues. Chez l’adulte, il traduit le plus
souvent une immunodépression.
- La Glossite
Le plus souvent aspect de langue présentant des plaques rouges dépapillées, et
douloureuses.
Parfois elle réalise une langue noire, villeuse avec des plaques noires diffuses
ou localisée en zone centrale.
- La Perlèche
C’est l’inflammation des commissures labiales qui sont érythémato-
squameuses et parfois fissurées et douloureuses.
- La Chéilite
C’est l’inflammation des lèvres. Les lèvres sont érythémateuses, squameuses,
fissurées, parfois oedématiées et douloureuses.
- L’atteinte génitale
Les mycoses génitales sont fréquentes. Elles peuvent se transmettre par fois par
les rapports sexuels. Elles touchent surtout la femme en période d’activité
génitale.

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1- Chez la femme : la vulvo-vaginite candidosique
Les lésions intéressent la vulve (vulvite) et le vagin (vaginite). Au total est
réalisé le tableau de vulvo-vaginite candidosique. Elle se manifeste par un
prurit vulvaire, des brûlures mictionnelles, une dyspareunie, des leucorrhées
blanchâtres, inodores, épaisses, caillebottées, un érythème de la vulve et du
vagin (examen au spéculum).
2- Chez l’homme : la balono-posthite
- La Balanite et la balano-posthite candidosique se présentent sous la forme
d’une plaque érythémateuse ou squameuse ou érosive siégeant sur le gland et le
sillon balano-préputial et le prépuce.
- L’urétrite candidosique : se manifeste par des brûlures mictionnelles, une
dysurie et un écoulement urétral clair, séreux.
- L’atteinte anale ou anite candidosique
Elle se manifeste par un prurit anal avec aspect érythémateux, suintant et
parfois érosif de l’anus. Elle est souvent associée à une candidose digestive. Il
ne faut pas la confondre avec la fissure anale, les hémorroïdes ou une fistule
anale ou une oxyurose. Elle est fréquente chez le nourrisson.
4- TRAITEMENT
a) BUTS
- Détruire le candida albicans
- Supprimer ou réduire les facteurs favorisants
b) MOYENS
- Nystatine : comp à 100 000 UI sous forme de suspension, comprimés
gynécologiques à 500 000 UI
- Amphotéricine B : gélules, suspension, gel buccal, crème
- Imidazolés : Econazole en crème et en lait, miconazole en crème et lait,
Clotrimazole en crème et ovule, kétoconazole en crème, sertaconazole
(DERMOFIX, GYNO-DERMOFIX) en crème et ovule, fluconazole gélules à
50,100 et 150 mg
- Ciclopyroxolamine (Mycoster 8% vernis), Amorolfine (Loceryl)

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c) INDICATIONS
1- Candidoses buccales
- Mycostatine suspension en badigeon, comprimés à sucer
- Fungyzone suspension, gel buccal
- Micozal gel buccal, cp sublingaux
- Fluconazole 50mg /j pendant 7 à 15jours
2- Candidoses des plis
- Econazole lait et crème, poudres
3- Candidoses des ongles
- Fluconazole 150mg/ semaines pdt 3 à 6 mois
- Terbinafine 200mg cp pdt 3 à 6 mois
- Vernis antifungique (Mycoster , loceryl) 3 à 6 mois
4- Candidoses génitales
- Nystatine cp gynécologique : 1cp / jour pdt 2 semaines
- Imidazolés : Econazole ovules (Gynopévaryl), Fazol G
- Fluconazole 150mg/semaine pdt 2 semaines

LES DERMATOPHYTIES ou DERMATOPHYTOSES


1- DÉFINITION
Les dermatophyties sont dues à des champignons qui se développent
exclusivement dans la couche cornée de la peau, des ongles et des poils.
2- EPIDEMIOLOGIE
- Trois familles de champignons sont en cause : épidermophyton, microsporum,
trichophyton.
- Ils sont classés en anthropophiles, zoophiles et géophiles selon leur tropisme.
- Leurs cibles sont la peau pour l’épidermophyton ; la peau et les cheveux pour
le microsporum ; et la peau, les cheveux et les ongles pour le trichophyton.

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- Leur transmission est souvent directe à partir d’une personne (anthropophile)
ou d’un animal infecté (zoophile) ou indirecte par le linge, le sol, les douches,
les piscines, (géophiles) les chaussures contenant des spores.
3- LES SIGNES CLINIQUES
a) L’atteinte de la Peau glabre ou Dermatophytie circinée
Elles réalisent des lésions érythémato-squameuses, en plaques de taille
variable, à bordure micro-vésiculeuse, à extension centrifuge avec guérison
centrale. Les lésions peuvent être uniques ou multiples et leur siège est
ubiquitaire.
b) L’atteinte des Plis ou intertrigo dermatophytique
- Les petits plis (espaces interdoigts et inter orteils): plaque desquamative
blanchâtre, sèche ou macérée avec parfois extension sur les versants dorsal et
palmo plantaire de la main ou du pied. Au niveau des espaces inter orteils c’est
le classique « pied d’athlète ».
Personnes exposées : port prolongé de chaussures fermées ; militaires, cadres,
- Les grands plis (inguinal, axillaire, sous mammaire, inter fessier) : placard uni
ou bilatéral érythémateux, à bordure vésiculeuse, à extension centrifuge
débordant le pli avec possibilité d’atteindre la cuisse, les fesses et le pubis.
c) L’atteinte des ongles ou onyxis dermatophytique
L’onyxis donne des ongles jaunâtres, des taches blanchâtres ou brunes sur
les ongles, un épaississement ou une destruction des ongles. Il n’y a pas de
périonyxis associé. Il peut être associé à des intertrigos. Les personnes
exposées sont : les ménagères, servantes, infirmiers
d) L’atteinte des Cheveux ou Teignes
- Les teignes tondantes
Elles sont l’apanage des enfants. Elles guérissent à la puberté. Elles sont dues à
microsporum canis ou à trichophyton soudanensae, T. tonsurans. Elles
provoquent des plaques squameuses avec des cheveux cassés à ras. Les grandes
plaques sont peu nombreuses (1 à 5) sont d’origine microsporique tandis que les
petites plaques nombreuses (sup à 5) sont dues au trichophyton.
- Les teignes inflammatoires ou kérion
Plaques ou macarons unique ou multiples bien limités, inflammatoire, couvert
de pustules et croûtes.

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- Les teignes faviques ou favus
Elles sévissent en Afrique du Nord.
4- TRAITEMENT
a) Moyens locaux ou antifungiques locaux
- Griséofulvine : GRISEOFULINE, FULCINE, GRISEO en crème
- Imidazolés : Econazole, Miconazole, Sertaconazole, Kétoconazole
- Terbinafine : LAMISIL crème
- Tofnaltate : SPORALIN solution
- Naftifine : EXODERIL crème, solution
- Ciclopyroxolamine : MYCOSTER crème
- Les vernis :
 Ciclopyroxolamine (MYCOSTER 8% vernis)
 Amorolfine (LOCERYL)
b) Moyens Généraux ou antifungiques oraux
- Griséofulvine comprimés 250mg, 500mg
- Terbinafine (Lamsil) comprimés à 200mg
NB : - Le traitement local suffit en cas de lésions peu nombreuses
- En cas de lésions nombreuses il faut associer un traitement général
c) Indications
1- Dermatophytie de peau glabre
- Imidazolés : Econazole, Miconazole, Sertaconazole, Kétoconazole
2- Dermatophytie des plis
- Imidazolés en crème, solution et poudres
3- Dermatophytie des ongles
- Fluconazole 150mg/ semaines pdt 3 à 6 mois
- Terbinafine 200mg cp pdt 3 à 6 mois
- Vernis antifungique (Mycoster, loceryl) 3 à 6 mois

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- griséofulvine comprimés : 6 à 9 mois
4- Teignes
- Griséofulvine per os : 10mg/kg/ jour pdt 4 à 6 semaines
- + Imidazolés en crème
- En cas de teignes, ne pas raser les cheveux mais les couper courts
d) PREVENTION DES MYCOSES
 Pour éviter de contracter une mycose, un certain nombre de
précautions sont à prendre pour limiter la macération, l’humidité
: une hygiène cutanée correcte et quotidienne, mais pas
excessive, un séchage scrupuleux entre les grands plis, entre les
orteils, des chaussures ouvertes en saison chaude, des sous-
vêtements (en particulier les slips) en coton.
 Pour les femmes, après être allée à la selle, s’essuyer de l’avant
vers l’arrière pour ne pas souiller le vagin et la vulve avec des
matières fécales.
 Les mycoses, hors d’un contexte pathologique particulier, ne
sont pas graves et se traitent bien malgré la durée parfois longue
d’un traitement et les récidives possibles. Il est possible de les
éviter dans une certaine mesure : éviter les macérations, mettre
des slips en coton, avoir une hygiène correcte.

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