Vous êtes sur la page 1sur 18

D’après la conférence d’Isabelle Pélisson

La peau :
exemples
de pathologies
et solutions
thérapeutiques
Après avoir mené des recherches sur les cancers cutanés des
greffes d’organes, puis sur des séquences rétrovirales dans les
cancers du sein, Isabelle Pélisson a intégré le centre de R&D
des laboratoires Galderma 1 situé à Sophia Antipolis, où elle est
actuellement chef de projet.

1 La peau et les
pathologies cutanées
et physiques (température,
chocs, rayonnement UV).
La peau a également une
1.1. Principales fonctions fonction immunitaire  : elle
de la peau possède un certain nombre de
cellules sentinelles2 capables
La peau est l’organe le plus de renseigner notre système
étendu et le plus lourd du immunitaire sur la présence
corps humain, qui représente d’antigènes 3 contre lesquels il
environ 2 m² de surface et 5 kg faut induire une réponse.
chez un adulte (Figure 1). Sa
fonction de protection contre
2. Cellules sentinelles  : cellules
les agressions externes est immunitaires qui résident en per-
fondamentale  : elle nous manence dans les tissus, même
protège des attaques micro- lorsqu’ils ne sont pas infectés.
biennes et par asitaires, 3. Antigènes  : macromolécules
des agressions chimiques (protéine, polysaccharide,…) recon-
nues comme étrangères par le sys-
tème immunitaire qui va réagir à
1. www.galderma.fr leur présence.
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

dessous se trouve la couche


Figure 1 la plus épaisse, le derme, de
quelques millimètres d’épais-
La peau est l’organe le plus étendu seur, qui confère à la peau sa
du corps humain, et représente résistance et son élasticité.
environ 2 m2 de surface chez
Il contient le réseau vascu-
un adulte.
laire, et également toutes
les annexes  : les poils, les
La peau joue aussi le rôle glandes sébacées 5 et les
de régulateur thermique et glandes sudoripares 6. Enfin,
contrôle la perte en eau du tout en dessous, l’hypoderme
corps. est essentiellement une pro-
C’est enfin un organe senso- tection physique et stocke des
riel, qui joue en outre un rôle lipides puisqu’il est principa-
psycho-social. lement constitué de graisse.

1.2. Structure de la peau 1.3. Les pathologies


de la peau
La peau est essentiellement
constituée de trois couches Les pathologies cutanées
(Figure 2). La couche la plus sont très nombreuses  : on
externe, l’épiderme, joue considère qu’il y en a environ
vraiment le rôle de barrière. 3 000, et que 70 % de la popu-
L’épiderme est surtout consti- lation est concernée par une
tué de cellules dont nous pathologie en dermatologie
reparlerons, qui sont les kéra- au cours de sa vie. Elles sont
tinocytes4 , et de cellules qui aussi très diverses, en termes
donnent la couleur de notre
peau, les mélanocytes. En
5. Glande sébacée : présente dans
le derme, sécrète le sébum qui
4. Kératinocytes : cellules consti- limite le dessèchement de la peau.
tuant 90 % de l’épiderme, qui syn- 6. Glande sudoripare  : présente
thétisent la kératine. dans le derme, sécrètant la sueur.

Stratum
Corneum Poil

Épiderme

Capillaire Glande
Sébacée

Derme Muscle
Arrecteur
Plexus Vasculaire
Glande
Superficiel
Sudoripare
Eccrine
Hypoderme

Plexux Vasculaire
Figure 2 Profond
Glande Suporipare Follicule Pileux
Organisation de la peau en trois
Apocrine
couches structurées avec une
212 constitution et une utilité propres.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
de fréquence – l’acné est très dépigmentation comme le
fréquente par exemple –, en vitiligo, ou au contraire des
termes de sévérité et égale- maladies dans lesquelles
ment en termes de formes cli- on a une hyperpigmentation
niques. Cette grande diversité comme le mélasma, carac-
des pathologies cutanées qui térisé par des taches brunes
peuvent affecter des compar- sur le visage. Cer taines
timents différents est illus- pathologies concernent des
trée sur la Figure 3. problèmes de différenciation
Une pathologie très cou- de l’épiderme. C’est le cas
rante est l’acné, qui touche des ichthyoses liées à des
le follicule pilo-sébacé 7. mutations dans cer taines
D’autres pathologies touchent protéines des kératinocytes,
le s ystème pigmentaire, et qui vont conduire à une
avec des pathologies de la différenciation anormale. Il
y a énormément de formes
cliniques derrière ce simple
7. Follicule pilo-sébacé (ou folli- terme d’ichthyoses. Nous
cule pileux) : cavité dans laquelle parlerons dans ce chapitre
le poil prend naissance.

A B C

D E F

G H I

Figure 3
Principales pathologies de la peau : A) carcinome épidermoïde ; B) mélanome ; C) acné ; D) vitiligo ; E) mélasma ;
F) dermatite atopique ; G) psoriasis ; H) rosacée ; I) ichthyose.
Source : I) AIF - http://ichtyose.fr 213
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

de la rosacée, une pathologie cours des années, voire des


qui affecte le système vascu- décennies.
laire, et de dermatoses inflam- Il existe différentes formes de
matoires. Ces dernières sont cette pathologie dont la plus
des maladies vraiment très courante, comme on le voit sur
courantes, comme le psoriasis la Figure 3G, est le psoriasis
ou la dermatite atopique, qui vulgaire, caractérisé par des
est de plus en plus fréquente, plaques rouges surélevées
en particulier chez les jeunes avec des squames blanches
enfants. en surface. Dans tous les
La peau peut également être le cas, les lésions de psoriasis
siège de proliférations cancé- sont toujours caractérisées
reuses. Quand elles touchent par une hyper-prolifération
le kératinocyte, on parle de de l’épiderme en surface et
carcinomes épidermoïdes, plus une inflammation chronique
fréquents chez les personnes située dans le derme, comme
âgées, et, en général, bien on le voit sur la coupe de peau
gérés par des actes chirur- de la Figure 4.
gicaux. En revanche, quand La Figure 4A correspond à une
c’est le mélanocyte qui est peau saine, avec son épiderme
touché par ces proliférations en surface. Dans la couche
cancéreuses, on a un méla- basale 9, les kératinocytes
nome 8 et des cas dans les- se multiplient pour assurer
quels le pronostic vital des le renouvellement de l’épi-
patients peut être engagé si le derme, et entament ensuite
diagnostic n’est pas fait suffi- un processus de différencia-
samment tôt. tion. Au fur et à mesure qu’ils
montent vers la surface, ils se
différencient pour contribuer
2 Le psoriasis
à la formation de la barrière.
À la fin de ce processus, des
cellules mortes en surface
2.1. Présentation et se retrouvent dans la couche
manifestations du psoriasis cornée10, et vont desquamer
Le psoriasis est une des der- normalement de manière
matoses inflammatoires les complètement asymptoma-
plus fréquentes, puisqu’envi- tique.
ron 2 % de la population fran- La Figure 4B est l’image au
çaise est atteinte de psoriasis. même grossissement d’une
C’est une maladie chronique, coupe de peau affectée de
avec une évolution qui est psoriasis (Figure 4B). On
relativement imprévisible. voit très clairement la forte
Certains patients développent hyperplasie de l’épiderme,
des lésions ou une poussée c’est-à-dire l’augmentation
de lésions qui régressent du nombre de couches de
spontanément, tandis que
d’autres patients vont devoir
9. Couche basale  : première
lutter contre leur psoriasis au couche de l’épiderme (en contact
avec le derme).
8. Mélanome  : cancer de la peau 10. Couche cornée  : couche pro-
développé aux dépens des méla- tectrice formée de cellules mortes
214 nocytes. entourées d’un ciment lipidique.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
A B

Figure 4
Image de microscopie d’une coupe de peau : A) une peau saine ; B) manifestation cutanée du psoriasis
par l’épaississement de l’épiderme et de la couche cornée, et l’inflammation chronique du derme.

cellules épidermiques. Il y de l’épiderme et induisent


a également une accumula- leur prolifération. Davantage
tion de cellules mortes dans de cellules entament leur
la couche cornée, ce qui est processus de différencia-
responsable des squames tion, ce qui conduit à l’aug-
blanches en sur face. De mentation de l’épaisseur de
plus, les vaisseaux sont plus l’épiderme. Tout s’accélère  :
nombreux et dilatés, et cette alors qu’il faut environ trente
prolifération vasculaire va jours à un kératinocyte de la
contribuer à l’arrivée sur le couche basale pour atteindre
site des cellules inflamma- la surface dans une peau nor-
toires, visibles dans le derme male, ce processus s’effectue
(petits points violets). en trois jours environ dans
le psoriasis. En revanche,
la desquamation en surface
2.2. Que se passe-t-il dans ne peut pas accélérer, ce qui
le psoriasis ? contribue à l’accumulation de
On obser ve une réaction la couche cornée et à la for-
inflammatoire intense dans mation des squames blanches
le derme associée à la pré- en surface.
sence des cellules inflam- On voit sur la Figure 5B la mul-
matoires (globules blancs  : tiplication du réseau vasculaire
lymphocytes, polynucléaires) et sa vasodilatation, apportant
qui synthétisent des média- les cellules inflammatoires, en
teurs chimiques. Ces derniers particulier les deux populations
agissent sur les kératinocytes de lymphocytes T (lymphocytes

A) Peau saine
squames

plaques Figure 5
couche cornée peau
épiderme
inflammée Derme et épiderme d’une peau
glande sudoripare
follicule pileux saine (A) et d’une peau affectée
derme de psoriasis (B) pour laquelle
hypoderme la multiplication des kératinocytes
est favorisée par le développement
B) Psoriasis 215
du système vasculaire.
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

Th1 et Th17) qui synthétisent le système immunitaire qui


les médiateurs chimiques, qui se retournerait contre ses
vont eux-mêmes activer la pro- propres cellules. Il existe
lifération des kératinocytes. également des données qui
Bien que l’on comprenne de montrent qu’une réaction
mieux en mieux le rôle de tous immunitaire anormale peut
les acteurs, c’est-à-dire des être déclenchée par de l’ADN
cellules et des médiateurs ou de l’ARN de kératinocyte.
chimiques impliqués dans le Dans tous les cas, il est
psoriasis, l’origine et le fac- aujourd’hui admis qu’il y a à la
teur déclenchant ne sont pas fois une contribution de l’im-
encore clairement identifiés. munité innée, c’est-à-dire les
On sait qu’il existe une pré- réactions immédiates déclen-
disposition génétique dans chées par exemple suite à une
le psoriasis, et qu’il est sou- infection, mais également de
vent déclenché par un stress. l’immunité adaptative, qui se
Cela peut être un stress met en place après alerte du
d’ordre psychologique mais système immunitaire par des
aussi un stress mécanique, cellules présentatrices d’anti-
par exemple on sait que les gènes.
coudes et les genoux, qui sont
des zones de frottement, sont
souvent atteints par le psoria- 2.3. Le traitement
sis. On pense aujourd’hui que du psoriasis
le déclenchement des lésions L’objectif du traitement est à
résulte de la combinaison de la fois de normaliser le fonc-
différents facteurs impliquant tionnement de l’épiderme et
à la fois l’épiderme et le sys- de contrôler l’inflammation
tème immunitaire. sous-jacente, si possible de
On a évoqué une maladie façon durable. Les praticiens
auto-immune11, sans jamais ont deux critères de choix
clairement identifier la cible pour le traitement : d’abord la
tissulaire qui serait à l’origine sévérité des lésions, c’est-à-
de cette réaction. Certaines dire l’épaisseur des plaques,
données suggèrent une réac- des squames, et surtout la
tion immunitaire croisée avec surface à traiter.
des antigènes bactériens. En
effet, les poussées de pso- 2.3.1. Traitement topique
riasis commencent souvent, Dans le cas d’un psoriasis
en particulier chez l’enfant, léger, qui occupe une faible
après une angine à strepto- proportion de la surface cor-
coque. Certaines protéines porelle12 (moins de 2  %), les
de streptocoque ont une forte patients sont traités par un
homologie avec des kératines produit topique appliqué loca-
de l’épiderme, ce qui pour- lement sur la peau. Pour des
rait en quelque sorte tromper psoriasis modérés (moins de
10 % de surface corporelle), le
11. Maladie auto-immune : mala-
die due à un dysfonctionnement du 12. 1% de surface corporelle cor-
système immunitaire qui s’attaque respond à peu près à la surface
à des constituants normaux de d’une main, paume et doigts com-
216 l’organisme. pris.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
choix du traitement est guidé protocoles peuvent être utili-
à la fois par l’étendue des sés  : les patients sont expo-
lésions et également par le sés soit à des rayonnements
retentissement sur la qualité UVB, soit à des rayonnements
de vie du patient. Dans le cas UVA combinés avec la prise de
des psoriasis sévères, on uti- psoralènes (on parle de PUVA
lise des traitements par voie thérapie). Dans tous les cas,
systémique, c’est-à-dire orale on recherche un effet antipro-
ou injectable. lifératif sur les kératinocytes,
Trois classes pharmacolo- qui peut se combiner à l’effet
giques sont utilisées dans les immunosuppresseur14 des UV.
formes topiques peu sévères : L’avantage principal de la pho-
les corticostéroïdes, les ana- tothérapie est qu’elle permet
logues de vitamine D et les de traiter de grandes surfaces,
rétinoïdes (Tableau 1). Ces jusqu’au corps entier. La pho-
traitements agissent sur la tothérapie induit en général
prolifération et/ou la différen- de longues rémissions et
ciation de l’épiderme, et ont ne présente pas les effets
des effets anti-inflammatoires secondaires des traitements
et immuno-modulateurs. Mais systémiques. En revanche, le
ces traitements locaux ne sont patient doit avoir accès à un
plus une solution quand les centre équipé pour de la pho-
surfaces corporelles atteintes tothérapie, et le traitement est
sont trop étendues. contraignant avec plusieurs
séances par semaine sur plu-
2.3.2. Photothérapie sieurs mois. Cette approche
Dans ce cas, on peut faire thérapeutique est limitée dans
appel à la photothérapie13 , le temps puisque l’exposi-
qui exploite certains effets tion UV cumulée sur le long
bénéfiques des UV. Différents terme augmente le risque

13. Photothérapie  : traitement 14. Effet immunosuppresseur  :


par un rayonnement électroma- atténuation ou suppression des
gnétique non-ionisant, souvent la réactions immunitaires de l’orga-
lumière. nisme.

Effets sur l’épiderme Effets sur l’inflammation


Corticostéroïdes modérés Réduisent la prolifération des Effet anti-inflammatoire
à forts kératinocytes de l’épiderme important et rapide
Dérivés de la vitamine D Régulent la prolifération Effet immuno-modulateur
(ex. : calcitriol, calcipotriol) et la différenciation (action lente
des kératinocytes sur l'inflammation)
Combinaison bétaméthasone Action complémentaire des corticoïdes
+ calcipotriol et des dérivés de la vitamine D
Rétinoïdes (tazarotène) Régulent la prolifération Effet anti-inflammatoire
et la différenciation modéré (irritant au début)
des kératinocytes

Tableau 1
Les traitements topiques du psoriasis. 217
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

de développer des cancers orale présentent des effets


cutanés. Ce n’est donc pas secondaires, qui sont bien
une solution pérenne pour les connus puisqu’ils sont utilisés
patients qui restent affectés depuis longtemps. En géné-
sur de longues périodes. ral, ces effets adverses sont
bien gérés pour la plupart
2.3.3. Traitements systémiques des patients, qui sont suivis
Pour les patients les plus de très près tout au long de
sévères, on fait appel à des leur thérapie.
traitements systémiques par
2.3.4. Traitements systémiques
voie orale, qui sont en géné-
ciblés
ral des immuno-modulateurs
ou des immunosuppresseurs Cer tains patients sévères
(Tableau 2). Par exemple, le restent en échec thérapeu-
méthotrexate est un traite- tique sous traitement oral
ment anti prolifératif qui agit et leur prise en charge a été
au niveau des kératinocytes révolutionnée par l’arrivée
et des cellules inflamma- des traitements systémiques
toires. La cyclosporine est ciblés  : on parle de biothé-
également beaucoup utilisée, rapie ou de médicaments
elle a un effet immunosup- biologiques. Ces thérapies
presseur sur l’ensemble de ciblent spécifiquement cer-
la réponse immunitaire qui tains médiateurs chimiques,
touche les lymphocytes T. les cytokines15, qui sont impli-
Les rétinoïdes par voie orale quées dans la cascade inflam-
matoire du psoriasis. Elles
régulent davantage la diffé-
utilisent des anticorps ou des
renciation du kératinocyte et
ont également des effets anti-
inflammatoires. 15. Cytokines : synthétisées par les
cellules du système immunitaire,
Sans entrer dans les détails, elles permettent la communication
tous ces traitements par voie cellulaire.

Effets Effets Avantages


sur l’épiderme sur l’inflammation & inconvénients
Méthotrexate Réduit la prolifération Réduit la prolifération – Risque d’interactions
des kératinocytes des cellules médicamenteuses
inflammatoires – Toxicité pulmonaire et
hépatique sur le long terme
Cyclosporine ? Effet immuno- – Action souvent rapide
suppresseur sur les – Toxicité rénale
lymphocytes T – Augmente le risque
de cancers cutanés post-
photothérapie
Rétinoïdes Régule la prolifération Effet anti- – Pas d’immunosuppression
(étrétinate et la différenciation inflammatoire – Sécheresse cutanéo-
et acitrétine) des kératinocytes muqueuse
– Perturbation lipidique

Tableau 2
218 Les immuno-modulateurs et immunosuppresseurs pour le traitement systémique du psoriasis.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
protéines recombinantes16 , l’interleukine 17, le recul reste
qui vont aller cibler la cytokine limité sur leur sécurité à long
elle-même ou son récepteur. terme. Ils sont donc réservés
Les médicaments biologiques aux patients les plus sévères
aujourd’hui disponibles pour en échec thérapeutique sous
le traitement du psoriasis ont traitement oral. Ils sont admi-
initialement été développés nistrés par voie injectable et
dans l’arthrite rhumatoïde, la première prescription se
qui a des caractéristiques fait en milieu hospitalier après
communes avec le psoriasis. un bilan complet pour vérifier
Ils ciblent soit le TNF alpha17, entre autres qu’il n’y a pas de
soit une sous-unité commune risque infectieux sous-jacent
aux interleukines18 12 et 23, asymptomatique.
soit l’interleukine 17. Ces traitements ont aidé à
Ces traitements présentent mieux comprendre quelles
une forte efficacité et sont très étaient les cytokines clés dans
chers. Pour les plus récents la physiopathologie du psoria-
comme ceux qui ciblent sis : TNF alpha, IL-12, IL-23 et
IL-17 (Figure 6). Cette informa-
tion est très importante car
16. Protéine recombinante  : pro-
téine produite par une cellule dont
elle ouvre la porte à de nou-
le matériel génétique a été modi- velles voies thérapeutiques.
fié par recombinaison génétique, En effet, si on est capable de
et qui peut être utilisée à des fins cibler ces cytokines par des
thérapeutiques. approches plus classiques
17. TNF alpha  : Tumor Necrosis avec de petites molécules
Factor, cytokine impliquée dans les
chimiques, on peut espérer
réactions inflammatoires.
18. Interleukines : groupe de cyto- avoir un bénéfice dans la
kines qui stimulent les réponses pathologie, en particulier chez
du système immunitaire. des patients moins sévères

Activation et
prolifération
des kératinocytes

Brodakinumab IL-17A
(IL-17 IL-17F
récepteur) IL-22
Stress
de la peau
Secukinumab
brekinumb
Figure 6
Th17
IL-2
IFNу IL-17A Th17
Identification des cytokines
IL-1ß
IL-6
Etanercept TNF IL-17F
Th17 intervenant dans la
infliximab
TNF Adalimunab
TR1 TR17
Th17
physiopathologie du psoriasis
grâce aux médicaments
Th17
Ustekinumab

Liaison IL-12 IL-23 biologiques.


+ Activation
Source : Gaspari A.A.,
Tyring S. (2015). New and
Macrophage
cellule dendritique
dermique
T-naive emerging biologic therapies
Cycle for moderate-to-severe plaque
maintenu
avec IL-1ß
psoriasis: mechanistic rationales
IL-6 TNF and recent clinical data fot IL-17
Ganglion lymphatique
and IL-23 inhibitors, Dermatol.
Therapy, 28 : 179-193 (Wiley). 219
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

qui pourraient bénéficier de de l’environnement ou de l’ali-


ces nouvelles avancées. mentation.
Dans la rosacée de type 2
(Figure 7B), les signes cli-
3 La rosacée
niques sont différents, avec un
érythème persistant associé à
Une autre pathologie cuta- des papules et des pustules20 ;
née fréquente, la rosacée, la peau est sensible avec des
qui affecte le système vascu- sensations de brûlure et pico-
laire, va illustrer les étapes tement.
de la recherche d’un nouveau Enfin le type 3 (Figure 7C), dif-
médicament. férent sur le plan clinique, est
caractérisé par un rhinophima,
c’est-à-dire une hyperplasie
3.1. Caractérisation au niveau du nez avec une peau
de la pathologie épaisse et des pores dilatés.
La rosacée se caractérise par La Société Galderma a initié
trois sous-types cutanés. Le un programme de recherche
type 1 (Figure 7A) est essen- pour caractériser ces diffé-
tiellement caractérisé par rents sous-types au niveau
un érythème19 permanent et moléculaire, afin d’identifier
des télangiectasies, c’est-à- de nouvelles cibles d’intérêt
dire de petits vaisseaux dila- thérapeutique.
tés visibles en surface de la Des biopsies prélevées dans
peau. Ces patients ont la peau ces trois sous-types, ainsi que
très sensible et développent des biopsies de peau saine, ont
des érythèmes transitoires, été analysées par différentes
qu’on appelle des flushs, en techniques. Tout d’abord, la
réponse à différents stimuli

20. Papules et pustules : boutons


19. Érythème : lésion dermatolo- rouges en raison de l’inflammation
gique caractérisée par une rou- sous-jacente associés ou non à la
geur cutanée. présence de liquide purulent.

A B C

Figure 7
Les manifestations cutanées des différents types de rosacée : A) type 1 : érythème persistant, télangiectasies
et flushs ; B) type 2 : érythème persistant, papules/pustules et brûlures/picotements ; C) type 3 : peau épaisse,
220 pores dilatés, télangiectasies et rhinophima.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
transcriptomique 21 permet des cellules qui synthétisent
d’identifier, à l’échelle molé- ces différentes protéines
culaire, les gènes qui sont (Figure 8).
fortement modulés dans les La Figure 9 présente le résultat
différents sous-types, ce qui de l’analyse transcriptomique
permet de formuler de pre- à large échelle, c’est-à-dire
mières hypothèses. Celles- l’analyse de l’expression de
ci sont ensuite confirmées à l’ensemble du génome dans
l’échelle de la protéine, pour les différents sous-types de
vérifier que les ARN surexpri- rosacée par rapport à la peau
més vont bien conduire à la saine. Chaque ligne corres-
surexpression de la protéine pond à l’expression des gènes
correspondante. d’une biopsie, et chaque petit
Un certain nombre de tra- trait vertical correspond à
vaux ont également été réali- l’expression d’un gène  : plus
sés par immunohistochimie22 la couleur est bleue, moins le
pour s’assurer de l’identité gène est exprimé, plus elle est
rouge plus le gène est exprimé.
21. Transcriptomique  : étude de Cette analyse montre que
l’ensemble des ARN messagers chaque groupe d’échantil-
produits lors du processus de lons (peau saine, rosacée de
transcription d’un génome. type 1, 2 ou 3) possède sa
22. Immunohistochimie : méthode
propre signature d’expres-
de localisation de protéines dans
les cellules d’une coupe de tissu, sion génique. Ainsi, les gènes
par la détection d’antigènes au surexprimés dans une peau
moyen d’anticorps. saine sont peu exprimés dans

Figure 8
Méthodes utilisées pour
la caractérisation des types
de rosacée et l’identification
de cibles thérapeutiques.

Figure 9
L’analyse transcriptomique montre
les différences d’expression
des gènes dans les différents sous-
types de rosacée par rapport
à la peau saine.
Source: Steinhoff et coll. (2011).
J. Invest. Dermatol. Symp.
Proc., 15 : 2-11. 221
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

la rosacée et des groupes présentant des caractéris-


de gènes surexprimés dans tiques cliniques communes,
chaque sous type de rosacée avec des papules et des pus-
ont pu être identifiés. Par tules sur le visage (Figure 10).
exemple, 519 gènes fortement Les profils transcriptomiques
exprimés dans les papules de de papules de rosacée de
rosacée de type 2 ont été iden- type 2 et d’acné ont été com-
tifiés. On peut se demander si parés afin d’identifier des
ces gènes sont des marqueurs marqueurs spécifiques de
spécifiques de la rosacée, chaque pathologie.
ou s’ils seraient également L’analyse comparative s’est
surexprimés dans d’autres focalisée sur le processus
papule s infl ammatoire s , inflammatoire : les cytokines
comme celles de l’acné. et leurs récepteurs les plus
modulés dans chaque patho-
3.2. L’acné et la rosacée de logie ont été sélectionnés,
type 2, analyse différentielle puis on leur a attribué un
code couleur en fonction des
L’acné et la rosacée de types cellulaires ciblés par
type  2 sont deux pathologies ces cy tokines  : bleu pour
les neutrophiles 23 , orange
pour les cellules T, jaune
pour les kératinocytes, etc.
(Figure 11)
La Figure 12 présente les
résultats de l’analyse réali-
sée sur quatre études indé-
pendantes  : deux études sur
l’acné et deux études sur la
rosacée. Le profil de surex-
pression des gènes est clai-
rement différent dans les deux
pathologies.
Ainsi, dans l’acné, beaucoup
de cytokines sont impliquées
dans l’activation des neutro-
philes. Au contraire, dans la
rosacée de type 2, la réponse
est dominée par des cytokines
impliquées dans l’activation
Figure 10 des lymphocytes.
Caractéristiques cliniques
communes à la rosacée de type 2 23. Neutrophiles : cellules du sys-
et à l’acné : atteinte du visage, tème immunitaire, sous-famille
papules et pustules. des polynucléaires.

Figure 11 Recrutement Recrutement Lymphocyte T/monocyte/


des neutrophiles de lymphocytes T macrophage
Analyse différentielle de la rosacée Cellules dendritiques/monocyte/ Lymphocytes B Lymphocyte T/granulocyte
de type 2 et de l’acné : code couleur Migration des macrophages
attribué aux différents types de Effet
222 cellules ciblés par les cytokines. sur les kératinocytes
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
Acné Acné Rosacée Rosacée
de type 2 de type 2
GeoGSE6475 Étude acné Étude Étude
rosacée 1 rosacée 2

Figure 12
Rosacée type 2 et acné : analyse
comparative des gènes les
plus modulés. Dans l’acné, les
cytokines les plus modulées sont
impliquées dans le recrutement
des neutrophiles (code bleu),
tandis que la rosacée de type 2
est dominée par des cytokines
impliquées dans le recrutement de
lymphocytes T (code orange).
Source : Déret et coll. (2013).
J. Invest. Dermatol., 133 : S131.

Ces résultats permettent de (Figure 13). En lien avec l’ana-


bâtir les premières hypo- lyse de la littérature, ce travail
thèses, et d’identifier des cyto- aboutit à la sélection d’une
kines d’intérêt thérapeutique cible thérapeutique qu’on va
potentiel pour traiter chaque chercher à moduler par les
pathologie  : par exemple il petites molécules chimiques
est intéressant de cibler la pour mettre au point un médi-
cytokine IL8 pour l’acné, alors cament.
qu’on aura plutôt tendance à Si on replace ces études
cibler une cytokine qui joue dans le cadre du développe-
dans l’activation du lympho- ment d’un médicament, elles
cyte pour la rosacée de type 2. sont situées au tout début
des étapes de recherche (en
rouge sur la Figure 14). Le
4 Développement
d’un médicament
processus de mise au point
du médicament est très long,
avec des coûts qui augmen-
4.1. Les étapes de la phase tent de manière exponentielle,
de recherche pour en particulier quand on atteint
la sélection de candidats les phases de développement
Les exemples précédents ont clinique et d’évaluation chez
permis d’illustrer une des les patients.
technologies utilisées pour Concentrons-nous sur ces
identifier de nouvelles cibles. premières étapes de l a
D’autres techniques sont recherche (Figure 15). Nous
mises en œuvre et contribuent venons de voir la sélection
à l’interprétation biologique de la cible, c’est-à-dire de la 223
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

Figure 13
Le processus de recherche et sélection de cibles thérapeutiques.

Figure 14
Les coûts augmentent de manière
exponentielle dans les phases
de recherche et de développement
d’un médicament.

Recherche Candidat : profil pharmacologique,


pharmacocinétique et toxicologique adapté
Leads : forte activité et propriétés
physico-chimiques adaptées
Recherche : protéine Hits : recherche
impliquée dans la d’activité
physiopathologie. Sélection de
Fonction modulable Optimisation candidat
par des petites Recherche de leads
Figure 15 molécules chimiques de hits
Sélection
Les premières étapes de cible
de la recherche d’un médicament.

protéine impliquée dans la de moduler son action  :


physiopathologie. L’objectif par exemple, si la cible est
est alors d’identifier une petite une enzyme, une molécule
224 molécule chimique capable capable d’inhiber son activité.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
On passe alors à l’étape de d’évaluation, pour bâtir de
recherche des premières molé- nouvelles hypothèses, modi-
cules actives, appelées « hits », fier leurs molécules, et au fur
selon le terme anglais. Ces et à mesure des cycles d’éva-
hits sont ensuite optimisés luation, arriver à une molécule
par des chimistes médicinaux optimisée qui corresponde à
pour aboutir à des « leads », leur cahier des charges.
qui ont à la fois une forte acti- Dans cette étape d’évaluation,
vité et des propriétés physico- les molécules sélectionnées
chimiques adaptées à la voie sont évaluées dans des tests
d’administration choisie. de plus en plus complets au
Parmi les leads optimisés, le fur et à mesure de l’avance-
candidat clinique sélectionné ment du projet (Figure 17). Au
sera celui qui a non seulement début, des tests moléculaires
un profil pharmacologique simples sont réalisés in vitro,
optimal pour l’efficacité dans pour évaluer l’activité des
les modèles non cliniques, hits/leads sur l’enzyme, si on
mais également un profil reprend l’exemple choisi.
pharmacocinétique garantis- Des tests cellulaires fonc-
sant une bonne distribution tionnels sont ensuite réali-
dans l’organisme par rapport sés in vitro, sur des cellules
à l’effet recherché, et un profil pertinentes par rapport à
toxicologique adapté. la pathologie étudiée. Si on
L’étape d’optimisation des leads s’intéresse au psoriasis,
(Figure 16) permet d’évaluer on peut par exemple tester
les relations entre la struc- un effet sur la prolifération
ture, l’activité et les proprié- des kératinocytes, ou sur la
tés des molécules. C’est un différenciation des lympho-
processus itératif, qui est pré- cytes T selon la cible consi-
senté dans le Chapitre d’après dérée. On utilise ensuite des
la conférence de C. Bouix-Peter modèles tissulaires, dans
dans cet ouvrage Chimie, lesquels l’épiderme ou la
dermo-­cosmétique et beauté peau sont reconstruits in
(EDP Sciences, 2017). Les vitro en trois dimensions
chimistes doivent prendre en (voir les Chapitres de S. Del
compte toutes les informations Bino et J. Leclaire dans Chimie,
qui proviennent de la cascade dermo-­cosmétique et beauté).

Figure 16
Recherche de hits/leads et
optimisation en chimie médicinale. 225
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

Cer tains tests pharmaco- pour une application topique,


logiques sont également on pourra évaluer la péné-
conduits sur des modèles de tration cutanée des actifs et
peau ex vivo, dans lesquels la s’assurer que les molécules
peau issue de chirurgie plas- ne sont pas phototoxiques.
tique est maintenue fonction-
nelle en organo-culture.
4.2. L’évaluation clinique
Les molécules les plus actives
sont ensuite évaluées dans La molécule candidate sélec-
des modèles d’efficacité qui tionnée est alors prête pour
reproduisent chez l’animal les entrer dans les phases d’éva-
caractéristiques de la patho- luation clinique, qui suivent
logie ciblée (par exemple, un la réglementation pour les
modèle qui reproduit chez la produits pharmaceutiques
souris les caractéristiques du (Figure 18). Les études de
psoriasis : Figure 17). phase 1 sont réalisées chez
En parallèle de toutes ces des volontaires sains  ; leur
analyses pharmacologiques, objectif est de s’assurer de la
qui mesurent l’activité des tolérance au produit et d’étu-
molécules, une série de tests dier sa pharmacocinétique,
in vitro évalue de manière c’est-à-dire comment il se
précoce la distribution de la distribue dans l’organisme et
molécule dans l’organisme et en particulier dans la peau.
l’absence d’alerte de toxicité. Les premières études chez
On parle de tests d’«  early les patients sont des études
ADMET » (Absorption, Distri- de phase 2, où l’on va toujours
bution, Métabolisme, Élimina- s’intéresser à la sécurité mais
tion et Toxicité). Par exemple, aussi à l’efficacité. Dans ces

Histologie
Modèle d’efficacité
orienté psoriasis
Epidermes
reconstruits Peau humaine Score clinique
Différentiation 6
lymphocytes T CD4 ex vivo 5
Meal+/-SEM

4 Placebo
105 0.53 3 Placebo Hypogranulosie Parakeratosis
FoxP3 Alexa 647-A

104
2 IMQ
1 Epidermal hyperplasia
103 0
2 3 4 5
102 In vitro 3D Days
0 IMQ
16.82 40.82
-102
0 103 104 105
(tissulaire)
CD25 BV421-A In vivo
(animal)
Tests fonctionnels In vitro
Evaluation Photo cytotoxicité
(cellulaire)
100
Prolifération kératinocytes Pénétration
120 eADMET 80
% viabilité

+ UV
In vitro cutanée - UV
60
% control

80
(moléculaire) 40
40 20
- Activité
0 0
0.1 100
- Sélectivité 0,01 1 100
nM Dose (uq/mL)

Figure 17
Recherche de hits/leads et optimisation. Processus itératif d’évaluation des molécules dans la recherche
226 de médicaments contre les maladies de la peau.
La peau : exemples de pathologies et solutions thérapeutiques
études, on évalue en général développement des médica-
l’efficacité de plusieurs doses ments est d’évaluer et maî-
pour choisir la dose qui sera triser le risque le plus tôt
utilisée dans les études de possible, avant d’entamer les
phase 3. Celles-ci sont des phases les plus coûteuses.
études sur un grand nombre Dès les étapes précoces, il
de patients, qui confirment à faut s’assurer que les résul-
la fois l’efficacité et la sécu- tats générés dans les modèles
rité, et qui souvent comparent non cliniques seront repro-
le nouveau médicament à un duits dans la peau humaine
standard déjà sur le marché. pour gagner en confiance dans
En parallèle de ces études cli- le mécanisme d’action qui est
niques, se déroule tout un pro- en train d’être évalué. Dans
gramme de développement non ce but, des études de « preuve
clinique, qui évalue la toxicité de mécanisme  » sont réali-
de la molécule chez l’animal et sées le plus tôt possible afin
permet de calculer une marge de s’assurer que le candidat
de sécurité pour s’assurer que médicament atteint bien sa
les patients sont en sécurité au cible dans la peau. Cela peut
être mené par exemple en
cours de ces essais.
utilisant des biomarqueurs
L’ensemble de tout ce plan d’engagement de la cible. Par
de développement clinique et exemple, si la cible est une
non clinique est construit en enzyme et qui doit diminuer la
lien direct avec les autorités quantité de TNF alpha, on peut
de santé et servira de support mettre en place un modèle
pour le dossier d’enregistre- pharmacologique clinique
ment. dans lequel le TNF alpha est
Le pr incipal enjeu dans induit par un stimulus chez le
les phases précoces de volontaire sain, et vérifier que
Non clinique

Avant 1ère administration à l’homme


Génotoxicité
Toxicité sub-chronique Toxicité chronique
Pharmacologie de sécurité
Repro-toxicité Fertilité et péri-post natalité
Toxicité aiguë et subaiguë
Pharmacocinétique Pharmacocinétique
Tolérance locale
Pharmacocinétique

Phase I
Carcinogénicité
Volontaires sains Phase II Photo-carcinogénicité
Tolérance Patients
Clinique

Pharmacocinétique Efficacité/sécurité
Phase III
Choix de dose
Grand nombre de patients

Confirmation efficacité/sécurité Dossier


Essais comparatifs

Figure 18
Les phases de développement d’un médicament. 227
Chimie, dermo-cosmétique et beauté

la molécule choisie est bien du candidat médicament, dont


capable de diminuer le TNF on s’est assuré qu’il engageait
localement dans la peau. Ces bien sa cible, se traduit par
études sont en général assez un bénéfice clinique chez le
courtes, et les prérequis de patient. En général, ces pre-
toxicologie pour les conduire mières études sont conduites
sont limités  ; leur coût reste sur un nombre de patients
donc limité. relativement faible pour avoir
Ces études de preuve de le plus rapidement possible
méc anisme vont donner la confirmation de l’intérêt de
confiance avant de progresser l’approche. Pour des molé-
vers des études de «  preuve cules administrées par voie
de concept ». Ce sont les pre- topique, on utilise souvent
mières études réalisées sur le des designs intra-individuels,
patient afin de tester l’hypo- c’est-à-dire que le patient est
thèse de départ. Le but est de son propre contrôle. Si on
vérifier que l’administration reprend l’exemple du pso-
riasis, on peut, sur la même
plaque d’un patient, évaluer
par exemple deux concentra-
tions de la molécule active par
Figure 19 rapport à son placebo et par
Étude de preuve de concept rapport à un produit de réfé-
en design intra-individuel rence actif dans le psoriasis
dans le psoriasis. (Figure 19).

Vers une meilleure compréhension


des pathologies de la peau
Bien que facilement accessibles, beaucoup de
pathologies dermatologiques courantes ont
longtemps été mal caractérisées. Les résultats
cliniques des biothérapies et la caractérisation
moléculaire des lésions permettent aujourd’hui
de mieux comprendre les mécanismes physio-
pathologiques sous-jacents et d’envisager de
nouvelles thérapeutiques plus ciblées.

228

Vous aimerez peut-être aussi