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Cours Minerve©

ANATOMIE - PHYSIOLOGIE
TOME 2
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*CM529Fv01C*

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MODE D’EMPLOI ANATOMIE - PHYSIOLOGIE TOME 2

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vous apporter les connaissances nécessaires à votre préparation.

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SOMMAIRE ANATOMIE - PHYSIOLOGIE TOME 2

Sommaire

INTRODUCTION - 5 LEÇON 4
SYSTÈME NERVEUX - 45
LEÇON 1 I. Neurones - 45
II. Système nerveux cérébro-spinal - 48
LES APPAREILS SENSORIELS - 7 III. Système nerveux autonome - 50
I. Le toucher - 7 IV. Pathologies - 52
II. L’œil et la vision - 13
III. L’oreille et l’ouïe - 16
IV. Le nez et l’odorat - 18 LEÇON 5
V. La bouche et le goût - 18 SYSTÈME ENDOCRINIEN - 55
I. Glandes exocrines - 55
LEÇON 2 II. Système endocrinien - 55

APPAREIL URINAIRE - 21
I. Anatomie - 21
II. Physiologie - 23 AUTEUR DU COURS :
III. Pathologies - 24
Auteur : Bureau pédagogique
LEÇON 3
APPAREIL REPRODUCTEUR - 27
I. Appareil génital mâle - 27
II. Appareil génital femelle - 30
III. Reproduction - 34
IV. Pathologies - 36
V. Contraception - 40
VI. L’interruption volontaire
de grossesse : IVG - 44

3
4
INTRODUCTION ANATOMIE - PHYSIOLOGIE TOME 2

Introduction
Un(e) secrétaire médicosocial(e) évolue dans un milieu dans lequel un langage,
technique et spécifique au domaine de la biologie, est utilisé.
Vous serez amené à produire des documents professionnels, pour lesquels vous aurez
recours à ce vocabulaire. Il est donc important que vous en connaissiez la signification
et l’orthographe.
De plus, vous devrez être capable de comprendre la situation d’un patient afin de
l’orienter au mieux et d’évaluer s’il y a une situation d’urgence.
Ce module d’anatomie physiologie a pour objectif de vous transmettre ces connaissances
spécifiques à la biologie et à votre futur métier, ainsi que le vocabulaire technique
nécessaire à vos futures fonctions.
Nous l’avons construit de manière à vous enseigner les notions essentielles : selon le
poste que vous occuperez, vous aurez besoin d’approfondir vos connaissances.
Ce module se décompose en deux tomes d’anatomie et physiologie. N’oubliez pas
également de vous référer au fascicule de terminologie médicale.
Nous souhaitons que ce fascicule enrichisse vos connaissances.
Le bureau pédagogique.

Objectifs de cette leçon :


Savoir utiliser la terminologie et les techniques spécifiques au secteur, afin de produire
des documents professionnels courants, tels que dans les saisies des comptes-rendus
médicaux ou opératoires.
Savoir appréhender la situation de l’usager ou du patient lors de l’accueil et tout au
long de sa prise en charge.
Savoir accueillir et orienter un visiteur et traiter les appels téléphoniques.

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Leçon 1 LES APPAREILS SENSORIELS

Les appareils sensoriels


Le corps humain est en relation permanente avec l’environnement. L’Homme est sensible
au monde environnant grâce à des cellules nerveuses particulières (les récepteurs
sensoriels) regroupées en organes sensoriels spécialisés.
Les cinq sensibilités sont le toucher, la vision, l’audition, le goût et l’odorat.

I. LE TOUCHER b. Couche épithéliale


Elle est formée de cellules vivantes, qui permettent
L’organe associé au toucher est la peau. un renouvellement en « montant » vers la surface de
la peau. Au fur et à mesure de leur « montée », ces
cellules s’aplatissent et se remplissent de kératine, qui
A. Anatomie est une protéine cornée.
Parmi ces cellules, existent des mélanocytes produc-
La peau se compose de trois parties superposées : teurs de mélanine, pigment coloré qui protège les
l’épiderme, le derme et l’hypoderme (cf. Fig. 1). cellules de la peau contre les rayons ultra-violets du
soleil.
Cette couche repose sur une couche de cellules
1. Épiderme cubiques, bien jointives, qui forment la lame basale
L’épiderme est un tissu épithélial composé de deux de renouvellement cellulaire.
couches : la couche cornée et la couche épithéliale.

2. Derme
a. Couche cornée
Située sous l’épiderme, c’est la partie la plus impor-
Elle est formée de cellules mortes, sans noyaux, apla-
tante de la peau qui lui donne son élasticité. Il se
ties, juxtaposées et desquamantes (se détachant) pro-
compose de deux sous-couches de tissu conjonctif :
gressivement sous les effets des frottements.
la couche papillaire et la couche conjonctive.

Fig. 1. Structure de la peau © Mélissa Riffard

7
a. Couche papillaire B. Physiologie
C’est un tissu conjonctif lâche. Il forme des « papilles »
contenant les vaisseaux sanguins et les terminaisons La peau a plusieurs fonctions vitales :
nerveuses. Cette couche forme des replis qui défor-
rôle de protection ;
ment l’épiderme : il est à l’origine des empreintes digi-
tales. rôle d’échanges ;
rôle excréteur ;
b. Couche conjonctive
rôle producteur ;
C’est un tissu conjonctif compact, riche en fibres
conjonctives et élastiques. Il représente les trois quarts rôle sensoriel.
du derme. Il contient la substance nourricière la plus
abondante : le collagène.
1. Organe de protection
La peau permet de limiter les pertes de liquides
3. Hypoderme internes du corps.
C’est le compartiment le plus profond et le plus épais Elle est un bon isolant, une « barrière », qui protège les
de la peau. Il s’invagine dans le derme et est rattaché organes sous-jacents :
au derme sous-jacent par des fibres de collagène et –– des agressions extérieures mécaniques : son élasti-
d’élastine. Il est essentiellement constitué d’un type cité protège des chocs, frottements, pressions…
de cellules spécialisées dans l’accumulation et le –– des agressions bactériennes ;
stockage des graisses : les adipocytes. Les adipocytes
constituant l’hypoderme sont des cellules regroupées –– des agressions solaires : la mélanine protège des UV ;
en lobules séparés par du tissu conjonctif. –– des agressions dues à l’eau : la peau est imper-
méable.
L’hypoderme joue le rôle de réserve énergétique.
Les graisses contenues dans les adipocytes peuvent
être remises en circulation, via la voie veineuse, 2. Organe d’échange
lors d’un effort intense ou lors d’une déficience en
apport énergétique, et seront transformées en éner- La peau constitue une grande surface d’échanges avec
gie. L’hypoderme participe, au moins passivement, à l’environnement extérieur. Elle interviendra donc dans
la thermorégulation puisque la graisse est un isolant les échanges gazeux, thermiques et de certaines subs-
thermique. tances.

4. Annexes de la peau a. Échanges gazeux respiratoires


La peau absorbe de l’O2 (dioxygène) et rejette du CO2
Elles sont constituées par : (dioxyde de carbone) (fonction peu développée chez
l’Homme).
les glandes sudoripares ;
les glandes sébacées ; b. Absorption de certaines substances
les poils et les ongles ; La peau absorbe les corps gras et alcoolisés.
les nerfs.
Cf. tableau n°1 page 9.
c. Échanges thermiques
La peau permet le maintien de la température corpo-
relle (cf. Tableau n°2).

Cf. tableau n°2 page 9.

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Leçon 1 Les appareils sensoriels

Tableau n°1 : Annexes de la peau

Les glandes sudoripares Les glandes sébacées Les poils et les ongles Les nerfs
Il existe des
terminaisons nerveuses
libres ou regroupées en
Glandes en tube simple, corpuscules nerveux
Description

enroulées à leur base dans Productions épidermiques à différents niveaux


Glandes épidermiques
le derme ; elles s’ouvrent cornées (faites de kératine de la peau. Elles
associées au poil.
à la surface de la peau par dure). appartiennent toutes
des pores sudoripares. à des fibres nerveuses
qui se réunissent pour
former des nerfs sensitifs
qui vont au cerveau.
lubrifie
les poils Ils ont eu un rôle au cours
de l’histoire évolutive de
Produisent la sueur, Produisent notre espèce : Transmettent sous
composée de 99 % et libèrent imperméabilise - régulation thermique forme d’influx
d’eau, d’anticorps, le sébum l’épiderme nerveux électriques
Rôle

(poil) ;
de sels minéraux, (mélange les messages provenant
de déchets métaboliques graisseux) - caractère entrant dans de l’environnement
et de vitamine C. qui : la sélection sexuelle (voies sensitives).
maintient une (poil) ;
légère acidité
de la peau - outil/protection (ongle).
(pH acide)
2,5 millions de glandes Leur racine s’enfonce Leur origine débute tout
Leur réparation est
Répartition

sudoripares réparties sur dans le derme et se dilate le long du tronc cérébral


hétérogène. On en trouve
le corps, une grande partie en un bulbe associé à et la moelle épinière.
en plus grande quantité au
étant sur la plante des une papille dermique Leurs terminaisons sont
niveau du visage, abdomen,
pieds, la paume des mains, (avec vaisseau sanguin et multiples et réparties
bas du dos.
et au niveau des aisselles. terminaison nerveuse). dans tout le corps.
Chaque poil est associé à
Fonctionnement

Transmission d’un
une glande sébacée et à
Lié au stress message par le biais
Lié au stress un muscle lisse (le muscle
et à la régulation d’un signal électrique
et à la régulation de horripilateur) responsable
de la température dans le neurone et
la température du corps. du redressement des poils
du corps. d’un message chimique
en cas de peur ou de
au niveau des synapses.
froid.

Tableau n°2 : Interventions de la peau dans la régulation de la température corporelle

Type de régulation Tissus intervenant dans la régulation thermique


de l’hypoderme, couche graisseuse isolante
du muscle horripilateur qui ferme le pore de la glande
Limitation des pertes de chaleur par temps froid grâce sébacée
à la présence :
des vaisseaux sanguins qui se « resserrent » ; ainsi moins
de sang circule sous la peau et moins de chaleur interne
s’évacue
à l’évacuation de la sueur qui humecte et refroidit la peau
Limitation de l’échauffement par temps chaud grâce à la dilatation des vaisseaux sanguins ; plus de sang circule
sous la peau et libère la chaleur interne

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3. Organe excréteur de déchets C. Les altérations de la peau
Les glandes sudoripares évacuent la sueur, mélange de Première barrière protectrice du corps, la peau est
produits de dégradation cellulaire mélangés à des sels soumise à de multiples agressions et maladies.
minéraux et de l’eau (avec un minimum de 500 mL
quotidiens pour un individu sain, en milieu tempéré).
1. Les maladies
4. Organe producteur de vitamine D Les maladies virales (varicelle, rougeole…), bacté-
riennes (lèpre, impétigo…) ou parasitaires (gale…) ont
Sous l’effet des rayons UV du soleil, les cellules grasses souvent une expression cutanée (éruptions, déman-
de l’épiderme vont transformer leur cholestérol en geaisons…).
vitamine D. Celle-ci favorise l’assimilation du calcium
au niveau osseux, elle a un rôle antirachitique.
2. Les allergies cutanées
5. Organe sensoriel En progression constante à cause de nos modes de vie,
elles s’expriment sous forme d’eczémas de contact ou
Grâce aux fibres nerveuses présentes et regroupées en d’eczémas atopiques (plaques rouges, suintantes ou
corpuscules nerveux spécialisés, la peau perçoit trois sèches, parfois croûteuses qui démangent fortement).
formes de sensations : tactile, thermique et doulou-
reuse.
3. Les plaies
a. La sensation tactile Ce sont des sections de la peau, simples ou graves (au-
Le toucher au sens large est la principale sensibilité delà du derme), qui favorisent les risques d’infection
de contact. Elle correspond à trois qualités : pression, et les lésions vasculaires, nerveuses ou musculaires.
toucher, et vibration. Chaque plaie provoque un phénomène naturel de
cicatrisation, qui a pour but de réparer les « dégâts ».
b. La sensation thermique La cicatrisation implique une activation du système
vasculaire, du tissu conjonctif et des réactions de
Elle informe sur la température ambiante, répartie en
défense, qui aboutira à la « fabrication » d’un tissu de
deux catégories de récepteurs : des points de sensibi-
remplacement.
lité au froid, d’autres au chaud.
La cicatrisation d’une plaie se déroule en trois phases
Il semble que certaines molécules chimiques peuvent
(phase de détersion, de bourgeonnement et d’épithé-
exciter ces récepteurs (le menthol provoque une sen-
lialisation) ; la durée de chacune des phases peut se
sation de froid ; l’acide une sensation de chaud).
prolonger plus ou moins et leur intensité être plus ou
moins prononcée (cf. Tableau n°3 page 11).
c. La sensation douloureuse
L’infection est le risque majeur d’une cicatrisation. Elle
Permise par les terminaisons libres dans le derme peut engendrer de graves complications médicales
superficiel ou épidermique, elle informe sur l’intensité (nécroses). C’est pourquoi il est nécessaire de bien
d’un choc, d’une brûlure, d’une piqûre. nettoyer une plaie et d’apporter les premiers soins de
Ces sensations ne sont pas ressenties de manière uni- base.
forme sur tout le corps. Les différentes terminaisons
nerveuses n’ont pas la même sensibilité aux différents
stimuli. Avec 2 300 terminaisons nerveuses par cm², la
pulpe des doigts est la zone de plus grande sensibilité.

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Leçon 1 Les appareils sensoriels

Tableau n°3 : Phases de cicatrisation d’une plaie

Phase Durée et délai Description de la phase


Il y a une inflammation précoce qui accompagne l’action des globules
Phase de
Dès le traumatisme blancs de défenses non spécifiques. Des cellules fibroblastes se mettent
détersion
en place pour former le tissu cicatriciel.
Phase de Au bout de 4 jours en Les fibroblastes* produisent une matrice permettant l’élaboration
bourgeonnement moyenne d’un tissu conjonctif peu à peu vascularisé.
Phase La cicatrice se rétracte et s’assèche ; un nouveau tissu épithélial
Au bout de 6 à 10 jours
d’épithélialisation est fabriqué.

4. Les brûlures
Les brûlures sont causées par différentes sources de chaleur (cf. Tableau n°4).
Tableau n°4 : Catégories de brûlure

Catégorie de brûlure selon


Description
la source de chaleur
Dues à une source de chaleur, la gravité dépend de l’intensité de la chaleur et de la durée
Brûlures thermiques
de contact avec la source brûlante.
Dues au passage d’un courant électrique dans le corps, provoquant une brûlure au niveau
Brûlures électriques
des zones d’entrée et de sortie.
Destructions de tissu dues à un contact avec des produits chimiques, ce sont des brûlures
Brûlures chimiques
qui peuvent être mal évaluées et dont les symptômes sont retardés.

On distingue les brûlures étendues (plus de 10 % de la surface du corps) de celles circonscrites (moins de 10 %
de la surface du corps).
Leur gravité peut se reconnaître à leur aspect extérieur (cf. Tableau n°5).
Tableau n°5 : Degrés de gravité d’une brûlue

Catégorie de brûlure
Aspect de la brûlure Cicatrisation
selon la gravité
L’épithélium se régénère
Premier degré Simple rougeur, chaleur, douleur. dans les 8 jours sans
cicatrices.
Formation de cloques remplies de liquide (phlyctène) avec
La cicatrisation est naturelle,
destruction de l’épithélium et du derme superficiel ou profond.
Deuxième degré plus ou moins longue selon
La sensibilité de la peau est intacte, voire exacerbée pour
la profondeur de la brûlure.
la douleur.
La cicatrisation est
La peau est totalement détruite. Elle est brune - jaune, impossible naturellement.
Troisième degré sèche et cartonnée. Elle n’est plus sensible (ni à la douleur, La greffe et l’opération
ni à la pression). chirurgicale sont
indispensables.

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Les complications sont de plusieurs ordres : les brûlures favorisent les infections et l’état de choc par déshydra-
tation.

Fig. 2. Les différents degrés de brûlure © Mélissa Riffard

5. Les escarres b. Évolution


Une escarre débute souvent en profondeur, d’où son
a. Définition caractère de gravité quand elle est visible et la néces-
sité de prendre des mesures de prévention. (Cf. fig. 3)
Ce sont des plaies et nécroses (destruction) de tissus,
comprimés entre deux plans durs (par exemple, entre
les os de l’individu et le matelas du lit…). c. Causes
Principalement l’immobilité, mais aussi les irritations
La compression provoque une fermeture des vaisseaux par frottements, l’incontinence urinaire, le manque de
sanguins sous la peau, qui n’est alors plus alimentée vitamine C, la maigreur et l’obésité.
en O2 et nutriments, ni débarrassée de ses déchets.
d. Prévention
Limitation des points de compression (matelas à
eau…), changement de position et massage des
malades, alimentation riche en vitamine C.

Fig. 3. Les différents stades d’une escarre © Mélissa Riffard

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Leçon 1 Les appareils sensoriels

II. L’ŒIL ET LA VISION Ils sont au nombre de trois, de l’extérieur vers l’inté-
rieur :
L’organe associé à la vision est l’œil.
l’humeur aqueuse, liquide clair et fluide ;
le cristallin, lentille biconvexe transparente com-
A. Anatomie posée d’un épithélium et de fibres élastiques ;
l’humeur vitrée, liquide épais et gélatineux qui
On distingue deux parties :
maintient la forme du globe.
–– les annexes de l’œil ;
Au centre du globe oculaire, la fovéa (ou tache jaune)
–– le globe oculaire.
est la zone de plus grande acuité visuelle avec de nom-
Les annexes de l’œil sont de trois types : protectrices, breux cônes. Le nerf optique part du fond du globe
motrices et sécrétrices. oculaire et va au cerveau. À son départ, il y a une zone
dépourvue de cellules sensibles : la tache aveugle.
Le globe oculaire comporte trois membranes (appe-
lées aussi tuniques) et des milieux transparents.
FIGURE 16 : SCHÉMA DE L'OEIL

Paupière supérieure

Ligament suspenseur Sclérotique


du cristallin (ou zonule) Membranes du
Choroïde
globe oculaire
Corps ciliaire Rétine
Iris
Humeur aqueuse Humeur vitrée

Conjonctive
Pupille Fovéa ou macula
Chambre antérieure
Tache aveugle
Cristallin
Nerf optique
Cornée transparente

Paupière inférieure

Cul de sac conjonctival Chambre


postérieure
Fig. 4. Anatomie de l’œil © Mélissa Riffard

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Tableau n°6 : Les structures de l’œil

Partie de l’œil Élément constitutif Organes et tissus


Orbite (cavité osseuse)
Protectrices Paupières
Les annexes de l’œil Conjonctive (muqueuse transparente externe)
Motrices Six muscles qui, par leurs contractions, orientent l’œil dans les 4 directions.
Sécrétrices Les glandes lacrymales humidifient, lavent et désinfectent l’œil.
Sclérotique Enveloppe externe, blanche, dure et résistante, elle assure la protection
(membrane) du globe oculaire. En avant de l’œil, elle devient la cornée transparente.
Mince, noire, et riche en vaisseaux sanguins, elle nourrit les structures
Choroïde
nerveuses et transforme la cavité oculaire en « chambre noire ».
(membrane)
Elle forme à l’avant l’iris, percé d’une ouverture, la pupille.
Elle est constituée de deux feuillets collés à la choroïde. C’est la surface
Le globe oculaire sensible de l’œil. Un des feuillets contient les deux types de cellules
nerveuses sensibles à la lumière :
Rétine Cônes : cellules en forme de cône, excitées en fort éclairement ; de trois
(membrane) types différents (sensibles à des couleurs différentes : bleue, verte ou rouge).
Bâtonnets : cellules en forme de bâtonnet, excitées en faible éclairement,
très sensibles. Elles permettent la vision crépusculaire sans distinction
des couleurs.

B. Physiologie 2. Le cristallin
L’œil est un système qui permet d’obtenir à partir d’un C’est une lentille qui permet la formation d’une image
objet ou d’un paysage une petite image sur la rétine. Il sur la rétine. Il assure aussi la mise au point, appe-
se compare à un appareil photographique. Tout ce qui lée l’accommodation (en se bombant ou s’aplatissant
est visible, face aux yeux, est un « stimulus visuel » : grâce à un réflexe musculaire).
ce peut être un jouet, une personne interlocutrice, un
paysage, etc.

1. L’iris
Fig. 6. Vision nette sans accommodation du cristallin © Mélissa Riffard
Il joue le rôle d’un diaphragme : comme pour un appa-
reil photo, il s’agit de contrôler la quantité de lumière 1 - L’objet est éloigné, l’œil n’a pas besoin d’accom-
entrante afin qu’elle soit suffisante pour voir : moder, la vision est nette et normale.
–– par forte lumière, il resserre la pupille ;
–– par faible lumière, il dilate la pupille.

Fig. 7. Vision floue sans accommodation du cristallin © Mélissa Riffard

Fig. 5. Phénomène de dilatation de l’iris © Mélissa Riffard


2 - La bougie est rapprochée. Sans accommodation (le
cristallin est identique), l’image n’est pas sur la rétine :
la vision est floue.

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Leçon 1 Les appareils sensoriels

3. L’hypermétropie
L’œil hypermétrope a un globe trop court, ou un cris-
tallin peu convergent (c’est-à-dire trop aplati) ; l’image
se produit donc derrière la rétine.
Fig. 8. Vision nette avec accommodation du cristallin © Mélissa Riffard
L’hypermétrope voit les objets éloignés, mais la vision
3 - Lorsqu’il y a accommodation (ici, le cristallin se proche est floue.
bombe), l’image de la bougie se positionne sur la On corrige l’hypermétropie avec des verres conver-
rétine : la vision est nette. gents qui font « avancer » l’image sur la rétine.

3. La rétine 4. L’astigmatisme
Elle représente la pellicule sensible. Sur la rétine, L’œil astigmate a des défauts de courbure du globe
l’image formée est une image inversée. Les cônes et oculaire. Il a donc une vision des objets déformée
bâtonnets possèdent des pigments qui sont dégradés (exemple : un ballon n’est pas perçu comme rond,
à la lumière. La dégradation des pigments est traduite mais ovale). On le corrige avec des verres cylindriques
par les cellules nerveuses en un message nerveux qui spécifiques à chaque cas.
suit le nerf optique jusqu’au cerveau.

5. Le daltonisme
4. Dans le cerveau
C’est un défaut de la vision des couleurs d’origine
Au niveau des centres visuels (lobe pariétal), se forme génétique, qui atteint surtout les hommes.
une sensation visuelle qui donne la forme, le relief, la
couleur et la distance de l’objet observé. Le daltonien confond, souvent, le rouge et le vert.

6. La presbytie
C. Anomalies de la vision
Le vieillissement de l’œil se traduit par une diminu-
Lorsque la vision ne se fait pas « normalement », l’œil tion de la souplesse du cristallin, qui empêche une
peut présenter diverses anomalies. bonne accommodation et se traduit par une baisse de
la vision de près.
La correction se fait grâce à des verres convergents.
1. Le strabisme Les verres à double foyer permettent de corriger la
Les deux yeux ne « regardent » pas dans le même axe. presbytie et la vision de loin.
La vision peut être double ou mal centrée. L’individu
« louche ».
7. La cataracte
2. La myopie Due à l’opacification du cristallin, par une accumu-
lation au fil des âges des fibres cristallines, elle est la
L’œil myope a un globe trop allongé, ou un cristallin première cause de cécité dans le monde. Elle néces-
trop convergent (trop bombé). L’image se produit en site une intervention chirurgicale.
avant de la rétine ; la vision éloignée est donc floue.
On la corrige avec des verres divergents.
8. Le glaucome
Il s’agit d’une pression excessive dans le globe ocu-
laire, qui peut conduire à la cécité.

15
III. L’OREILLE ET L’OUÏE 1. Oreille externe
L’organe associé à l’audition est l’oreille. Elle est composée du pavillon cartilagineux et du
conduit auditif fermé en profondeur par une mem-
brane : le tympan.

A. Anatomie Les parois du conduit auditif contiennent des poils et


des glandes sébacées volumineuses qui sécrètent le
Seule une partie de l’oreille est visible. En effet, les cérumen. Son rôle est de protéger l’oreille contre les
deux tiers de cet organe sont inclus dans la boîte poussières et autres intrus, et de lubrifier le tympan.
crânienne au niveau de la partie inférieure de l’os
temporal : le rocher.
2. Oreille moyenne
L’oreille comporte trois parties :
C’est une cavité remplie d’air dans laquelle sont logés
l’oreille externe ;
trois petits osselets : le marteau, l’enclume et l’étrier.
l’oreille moyenne ; Ils forment la « chaîne des osselets ».
l’oreille interne. Cette cavité est fermée, d’un côté, par le tympan, de
l’autre par deux « fenêtres », la fenêtre ovale et la
fenêtre ronde.
Elle communique avec la gorge (avec le pharynx) par
la trompe d’Eustache.

Fig. 9. Anatomie de l’oreille © Mélissa Riffard

16
Leçon 1 Les appareils sensoriels

3. Oreille interne 2. Centre de l’équilibre


Elle a une structure complexe et comprend deux par- Les mouvements de la tête (inclinaison, rotation et
ties essentielles (cf. tableau n°7). accélération) provoquent le déplacement des liquides
Tableau n°7 : Structures de l’oreille
contenus dans les canaux semi-circulaires et le ves-
tibule de l’oreille interne. Ces déplacements excitent
Partie de l’oreille Élément les cellules sensorielles ciliées présentes dans ces
Description
interne constitutif structures.
la cochlée (ou Elles créent un influx nerveux qui sera transmis au cer-
limaçon) dans velet par le nerf de l’équilibre : le nerf vestibulaire1.
lequel circule Le cervelet est alors informé à chaque instant de la
Cavité creusée un liquide :
Le labyrinthe position et des mouvements de notre corps.
dans l’os crânien la périlymphe
osseux
temporal
les canaux semi-
circulaires
C. Anomalies de l’audition
le vestibule
les cellules 1. Surdité
Cavité sensorielles
ciliées, reliées La surdité est une perte partielle ou totale de l’audi-
Le labyrinthe creusée dans
membraneux le labyrinthe au nerf auditif tion.
osseux un liquide : Les causes de surdité sont de plusieurs types, qui
l’endolymphe entraînent deux types de surdité (cf. Tableau n°8).
Tableau n°8 : Types de surdité

Type de surdité Surdité due


B. Physiologie à des atteintes du tympan
Surdités de (durcissement, perforation,
L’oreille assure deux fonctions importantes.
transmission bouchon de cérumen)
Elle est à la fois le centre de l’audition et celui de à une mobilité amoindrie des osselets
l’équilibration.
à la destruction des cellules
ciliées de l’oreille interne
1. Centre de l’audition Surdités de
perception
(ne se renouvelant pas)
à des lésions du nerf auditif
La vibration sonore va se propager dans trois milieux : ou des centres auditifs
vibration dans l’air (oreille externe) jusqu’au tym- L’hypoacousie est une diminution des facultés audi-
pan, membrane mise en mouvement par les vibrations tives souvent liée au vieillissement.
qui transmet les vibrations à la chaîne des osselets
vibration osseuse (oreille moyenne) le long de la
chaîne des osselets qui « tapent » sur la fenêtre ovale 2. Acouphènes
vibration dans un liquide (oreille interne) : les Les acouphènes sont les bourdonnements et siffle-
mouvements de la fenêtre ovale créent un mouve- ments de l’oreille perçus de façon anormale. Ce sont
ment des liquides contenus dans le limaçon. Les cel- des sensations auditives dues à plusieurs facteurs phy-
lules ciliées sensorielles présentes dans le labyrinthe siologiques dans les oreilles ou dans la tête. Elles sont
membraneux sont alors excitées. Elles produisent un ressenties par le système nerveux auditif en l’absence
influx nerveux qui est transmis au cerveau par l’inter- de tout bruit, survenant parfois après un événement
médiaire du nerf de l’audition (6) : le nerf cochléaire. sonore traumatisant (comme une explosion, une
musique trop forte).
C’est au niveau des centres auditifs (dans le lobe tem-
poral) du cerveau que l’influx nerveux est transformé
en une sensation auditive. 1. Le nerf cochléaire et le nerf vestibulaire se rejoignent derrière l’oreille et
forment le nerf auditif qui va vers les centres nerveux supérieurs.

17
IV. LE NEZ ET L’ODORAT Pour qu’une substance ait une odeur, il faut qu’elle soit
gazeuse (vapeur d’alcool, éther…) ou qu’elle émette
L’organe associé à l’olfaction est le nez. une vapeur capable de se dissoudre dans le mucus
olfactif (café, tabac, parfums…). Il ne faut pas non plus
qu’elle se dilue trop rapidement pour être bien perçue.

A. Anatomie
Le nez est formé de deux fosses nasales séparées par
une cloison et ouvertes à l’extérieur par les narines. V. LA BOUCHE ET LE GOÛT
Chaque fosse possède trois replis osseux appelés cor- L’organe associé au goût est la bouche.
nets.

1. Cornets inférieurs et moyens A. Anatomie


Ils sont recouverts par une muqueuse rouge, banale, La langue est recouverte d’une muqueuse présentant
très vascularisée, qui sécrète du mucus. de nombreuses papilles, qui portent les cellules senso-
Leur rôle est de : rielles rassemblées en bourgeons du goût.
réchauffer l’air inspiré et l’humidifier On distingue trois types de papilles, selon leur forme
(cf. Tableau n°9).
arrêter les poussières
Tableau n°9 : Les différents types de papilles gustatives
détruire les microbes
Type de papilles Description des papilles
Papilles filiformes En forme de fil, surtout tactiles
2. Cornets supérieurs
Papilles fongiformes En forme de champignon
Ils sont recouverts d’une muqueuse olfactive jau-
En forme de calice (vase
nâtre, pauvre en vaisseaux sanguins, sécrétant un
en forme de coupe évasée),
peu de mucus « olfactif » et ayant une faible surface Papilles caliciformes
volumineuses et bordées
chez l’Homme (~ 5 cm²). Elle contient des cellules par un sillon
nerveuses ciliées qui se renouvellent en permanence
(~ tous les 2 mois) et qui sont excitées par la présence
de molécules odorantes. Ces cellules nerveuses sont
reliées au nerf olfactif qui va conduire le message ner-
veux au cerveau (zone olfactive consciente au niveau
du lobe frontal, juste au-dessus des fosses nasales).

Fig. 11. Les différentes zones sensibles de la langue © Mélissa Riffard

Fig. 10. Anatomie du nez © Mélissa Riffard

18
Leçon 1 Les appareils sensoriels

B. Physiologie Les bourgeons du goût se renouvellent rapidement


(tous les 10 jours environ).
Pour que l’on perçoive la saveur d’une substance, elle
doit être liquide ou soluble dans la salive, et de préfé- La perception de l’amer et de l’acide diminue avec
rence à une température comprise entre 20 et 30 °C. l’âge, par une diminution du nombre de papilles.

En réalité, le goût d’un aliment est complexe. On dis- Les cellules sensorielles gustatives des bourgeons du
tingue le salé, le sucré, l’acide, l’amer et l’umami1. goût transmettent alors au cerveau, par le nerf gustatif,
La sensation est le résultat d’une excitation des cel- les données chimiques liées aux saveurs des aliments.
lules réceptrices. Les seuils d’excitations sont différents
selon les cellules. Ils résultent de sensations gustatives,
olfactives, et tactiles.

1. Umami : une des saveurs fondamentales reconnue par les Japonais et due
à l’acide glutamique.

19
20
LEÇON 2 APPAREIL URINAIRE

Appareil urinaire
L’excrétion est le processus par lequel l’organisme élimine les déchets provenant du
métabolisme cellulaire et les éléments en excès dans le sang. Elle prévient ainsi tout
risque d’intoxication.

I. ANATOMIE 2. Description
L’appareil urinaire, responsable de l’excrétion, est Les reins ont la forme de deux gros haricots rougeâtres
composé des deux reins et des voies urinaires. recouverts de petites glandes : les glandes surrénales.
Ils possèdent une zone où les vaisseaux sanguins et
Ses fonctions essentielles sont : lymphatiques entrent et sortent de ces organes. Cette
–– élaborer et excréter l’urine ; zone est appelée un hile. C’est également ici que
–– réguler la composition et le volume du sang. démarrent les uretères, qui sont les conduits permet-
tant la circulation de l’urine depuis les bassinets des
reins jusqu’à la vessie.
A. Les reins
1. Localisation
Les deux reins sont placés dans l’abdomen, sous le
diaphragme, en arrière du tube digestif, dans la région
dorsolombaire, de part et d’autre de la colonne verté-
brale.

Fig. 13. Appareil urinaire © Mélissa Riffard

Fig. 12. Localisation de l’appareil urinaire © Fotolia / Sebastan Kaulitzki

21
a. Rôle b. Néphrons
Les reins contiennent des millions d’unités de filtration
Les reins sont des filtres du sang. et productrices d’urine, appelées néphrons.
Ils débarrassent le sang de ses déchets et concentrent
Ce dernier arrive dans le rein par l’artère rénale, qui
l’urine.
vient directement de l’aorte et se divisant en deux
branches (une pour chaque rein). La filtration a lieu Le néphron est constitué :
au niveau des néphrons, unités productrices en forme
–– d’un glomérule de Malphigi, étroitement entouré de
de petit tube et en contact étroit avec un réseau de
capillaires, qui filtre passivement le sang et élabore
capillaires sanguins.
une première urine ;
Le sang sort des reins par les veines rénales qui
rejoignent la veine cave inférieure. –– d’un tube qui permet la réabsorption (= les éléments
retournent dans le sang) et la sécrétion (= les élé-
ments vont dans l’urine) actives de certaines molé-
cules (glucose, eau, sels minéraux…).

Fig. 14. Anatomie du rein © Mélissa Riffard

22
LEÇON 2 Appareil urinaire

3. Les glandes surrénales Le fonctionnement du rein est complexe.


Il joue le rôle de filtre qui fait un choix sélectif.
Ce sont des glandes endocrines, car elles sécrètent
dans le sang des hormones. Ces dernières sont l’adré- Les reins sont à l’origine de la différence de composi-
naline et les stéroïdes. Elles contrôlent l’équilibre en tion entre le sang et l’urine.
eau et sels minéraux de l’organisme et interviennent Les reins filtrent et purifient le sang : ils évacuent les
aussi dans les mécanismes d’adaptation face aux déchets et l’eau en excès, et ont aussi un rôle dans le
situations d’urgence. maintien de la stabilité acido-basique, notamment via
leur fonction de réabsorption.
Ils permettent ainsi de maintenir une composition
B. Les voies urinaires constante et équilibrée du milieu intérieur et par
conséquent du sang, indispensable à la vie cellulaire.
Visibles sur les Fig. 13 et 14, on distingue les éléments Les reins sont des éléments indispensables de l’ho-
listés dans le tableau n°10. méostasie. Tout trouble du fonctionnement des reins
Tableau n°10 : Structures rénales entraîne de graves perturbations de santé.
Élément anatomique Fonction et description
du rein de l’élément anatomique
Réservoir ayant pour rôle
A. Filtration
Bassinet de collecter l’urine qui sort
du rein. Elle se fait au niveau de glomérule. C’est un
phénomène passif, c’est-à-dire qui ne requiert
Longs et fins conduits
(25 à 30 cm) à parois élastiques
pas d’énergie.
Uretères
qui conduisent l’urine jusqu’à
la vessie de façon continue. Le rein laisse passer les éléments en excès dans le sang :

Poche muqueuse et musculaire –– l’eau : s’il y a trop d’eau dans l’organisme, l’urine
qui se remplit en permanence est abondante, on parle de polyurie ; à l’inverse,
d’urine (capacité d’environ l’émission insuffisante d’urine s’appelle l’oligurie ;
Vessie 1,5 L d’urine) située dans
la cavité abdominale ; elle est –– l’urée et l’acide urique (déchets protidiques toxiques
fermée par un muscle rond dans l’organisme) ;
appelé sphincter vésical.
–– sels et autres minéraux ;
L’urine s’échappe de
la vessie par l’urètre de façon –– produits toxiques et médicamenteux.
Urètre discontinue. Ce phénomène
est appelé la miction. L’urètre Le rein arrête les substances nutritives indispensables
aboutit au méat urinaire. à l’organisme.

Ces substances restent dans le sang :


–– protides (albumine),
II. PHYSIOLOGIE –– glucides (glucose),
Les reins jouent un rôle essentiel dans l’épuration de –– lipides.
l’organisme et dans le maintien de la composition du
sang.
Liquide jaune clair, l’urine transporte les substances B. Réabsorption
toxiques et déchets produits par nos cellules. On la
définit comme une « solution salée d’urée ». C’est un phénomène actif, qui consomme
Sa couleur est due aux pigments biliaires (produits donc de l’énergie. Sont réabsorbés l’eau et
dans le foie) ; elle sera d’autant plus claire qu’elle sera le sodium notamment. La réabsorption a pour
riche en eau. rôle de réguler la composition de l’urine pour
répondre aux besoins de l’organisme
La diurèse est la quantité d’urine émise en 24 heures. en maintenant l’homéostasie.

23
III. PATHOLOGIES
L’analyse d’urine est très riche en informations sur l’état circulatoire et hépatique de l’organisme, ainsi que sur de
potentiels dysfonctionnements de l’appareil urinaire et du filtre rénal.
Tableau n°11 : Analyse d’urine, symptômes et maladies

Analyses d’urine – symptômes Maladies Raisons


Urémie (taux d’urée dans le sang Inflammation du rein
Excès d’urée
toxique) Infection chronique du foie
Mauvais fonctionnement du rein dû à une lésion
Présence d’albumine Albuminurie (néphrite)
Infection du foie
Présence de glucose Diabète Cf. Leçon sur le système endocrinien
Présence de pigments biliaires Ictères (dysfonctionnement
Mauvais fonctionnement hépatique
(toxique dans le sang) de la production de bile)
Présence d’éléments minéraux Coliques néphrétiques Formation de calculs rénaux
Présence de micro-organismes
Infection urinaire Les sources d’infections urinaires sont multiples.
pathogènes

A. Insuffisance rénale Elles provoquent des cystites (inflammations de la


vessie) et des urétrites (inflammations de l’urètre), qui
rendent les mictions douloureuses et difficiles, accom-
Lorsque le rôle filtrant du rein n’est plus assuré, on pagnées d’envies fréquentes d’uriner. Elles peuvent
parle d’insuffisance rénale, qui peut survenir au stade progresser jusqu’aux reins (néphrites) et les abîmer.
précoce ou terminal d’une affection des reins. Elles sont traitées par antibiotiques et par un apport
d’eau important (de l’ordre de 2,5 L par jour). Les dou-
Les traitements sont généralement des antihyperten- leurs sont diminuées par du paracétamol.
seurs et un régime pauvre en sodium.

En cas d’insuffisance rénale terminale, les malades 2. Infections rénales


doivent avoir recours à l’assistance d’un rein artificiel.
Ils procèdent alors à une dialyse, qui consiste en un
échange entre le plasma sanguin d’un malade et une Des affections bactériennes ou virales des reins
solution physiologique comparable au plasma normal. peuvent provoquer des néphropathies en créant des
lésions des reins.

B. Infections et calculs urinaires Elles se manifestent par de la fièvre, des maux de


tête, des nausées, parfois du sang dans les urines, un
œdème du visage et une hypertension artérielle.
1. Infections urinaires
Les infections urinaires sont en majorité dues à des 3. Coliques néphrétiques
bactéries intestinales provenant des régions anale et
péri-anale. Les lithiases sont des maladies provoquées par des
calculs rénaux, c’est-à-dire la formation de petits
À cause de la proximité anatomique des appareils cristaux solides qui progressent dans les voies urinaires
digestif (anus) et urinaire (vulve) chez la femme, ces et obstruent les canaux. Cette progression provoque
infections touchent plus souvent les femmes que les des coliques néphrétiques très douloureuses.
hommes.

24
LEÇON 2 Appareil urinaire

La formation de calculs peut être due à une infec- 2. Hyperactivité vésicale


tion des voies urinaires, un excès de calcium dans
le sang (observé suite à une suractivité des glandes Avec ou sans fuites, les mictions sont trop fréquentes
parathyroïdes), l’obstruction des voies urinaires par ou trop pressantes ; c’est la vessie qui est en cause.
une tumeur bénigne, ou encore une mauvaise hygiène Elle se contracte trop tôt et sans raison, provoquant
alimentaire : trop d’apports alimentaires et pas assez des envies urgentes d’uriner, très handicapantes pour
de boisson. ceux qui en sont victimes. Les manifestations de l’hy-
peractivité vésicale sont nombreuses :
–– mictions fréquentes (plus de 8 fois par jour, par
4. Mesures d’hygiène exemple) ;
Quelques mesures d’hygiène simples peuvent limiter –– mictions nocturnes nombreuses ;
ces pathologies : boire suffisamment, éviter la consti- –– mictions impérieuses, difficultés à se retenir.
pation par des mesures diététiques adaptées, un net-
toyage d’avant en arrière chez les femmes après les Après la ménopause, un traitement hormonal substi-
mictions et défécations, un port de sous-vêtements en tutif pour redonner une certaine souplesse aux tissus
coton, une hygiène périnéale et sexuelle, traiter rapi- pourra être associé à une chirurgie ou à une rééduca-
dement une infection débutante. tion.
Dans l’hyperactivité vésicale, la rééducation est
importante et la prise de médicaments doit souvent
C. Incontinence urinaire être associée à une prise en charge comportementale
avec une rééducation comportementale, technique
visant à apprendre à mieux contrôler sa vessie.
L’incontinence est un dysfonctionnement de la Si le traitement ne suffit pas à améliorer les signes de
miction1. l’hyperactivité vésicale, on implante exceptionnelle-
ment des électrodes sur les nerfs qui commandent la
C’est le fait de ne pas pouvoir retenir l’ouverture du vessie (on parle de neuromodulation).
sphincter vésical, ce qui engendre des fuites d’urine.
Ces fuites entraînent un problème social ou hygié-
nique, altérant souvent la qualité de vie, et vécu 3. Incontinence par rengorgement
comme un réel handicap social.
Chez les hommes âgés, une hypertrophie de la pros-
Il existe différentes formes d’incontinence. tate (adénome de la prostate) comprime l’urètre et
empêche l’émission des urines. L’urine finit par sortir
de la vessie lorsqu’elle est trop pleine. Le premier trai-
1. Incontinence d’effort tement est la pose d’un cathéter vésical pour drainer
Les fuites urinaires apparaissent lors d’un effort aug- les urines.
mentant la pression abdominale (en toussant, en por-
tant un enfant, en soulevant un paquet, en pratiquant
un sport). Ce trouble peut être lié à une faiblesse D. Énurésie
sphinctérienne, à une faiblesse musculaire du périnée
ou à une distension de certains ligaments. Cela peut Chez les enfants, des émissions involontaires se mani-
venir des grossesses, des efforts liés à un problème festent par un mauvais contrôle du sphincter vésical.
de constipation ou bien de la distension des muscles L’énurésie nocturne ou « pipi au lit » des petits enfants
après la ménopause qui ne sont plus capables d’assu- (surtout les garçons) est l’incontinence enfantine la
rer leur fonction de contrôle. plus courante. Elle traduit souvent un mal-être psy-
Ce problème est entièrement mécanique et ne cache chique, parfois un retard de la maturation des réflexes
aucune maladie. urinaires. Elle peut être traitée par des antidiurétiques
légers, et par un soutien psychologique et comporte-
mental.

1. Miction : action d’uriner.

25
26
LEÇON 3 APPAREIL REPRODUCTEUR

Appareil reproducteur
La fonction de reproduction permet à des individus de se reproduire et de perpétuer
leur espèce.
La reproduction humaine est une reproduction sexuée : c’est la fusion d’un gamète
mâle et d’un gamète femelle qui donne naissance à une cellule œuf au cours d’un
processus particulier appelé fécondation.

I. APPAREIL GÉNITAL MÂLE Cet appareil est composé :

L’appareil génital masculin assure la production des –– de glandes génitales : une prostate, deux
spermatozoïdes et permet une fécondation interne. vésicules séminales et deux glandes
sexuelles (les testicules) ;

–– des voies génitales ;

–– des structures externes : verge ou pénis,


prépuce et scrotum.

Fig. 15. Appareil génital mâle chez Homo sapiens sapiens © Mélissa Riffard

27
A. Anatomie b. Prostate
La prostate est une glande qui entoure la partie initiale
1. Glandes génitales de l’urètre, située sous la vessie, autour du carrefour
formé par l’urètre et les voies spermatiques.
a. Testicules La prostate est constituée de :
–– tissu glandulaire, dont les sécrétions participent à
Les testicules sont au nombre de deux.
l’élaboration du liquide spermatique ;
Ils assurent une double fonction :
–– canaux excréteurs situés au milieu d’éléments fibro-
–– la production des spermatozoïdes ; musculaires.
–– la synthèse des hormones mâles :
les androgènes ou testostérone. c. Vésicules séminales
Les vésicules séminales sont des organes musculo-
Les testicules sont contenus dans des enveloppes qui
membraneux.
forment les bourses ou scrotum.
Elles sont anastomosées1 aux extrémités terminales
Ce dernier est constitué :
des canaux déférents.
–– de la peau ; Elles contribuent à la formation du liquide sperma-
tique (50 % de la production de liquide séminal,
–– d’une membrane fibreuse : l’albuginée, qui entoure liquide à pH alcalin nourricier et protecteur des sper-
un nombre variable de lobules testiculaires en les matozoïdes favorisant leur progression dans le tractus
séparant les uns des autres ; génital féminin).
–– d’une enveloppe séreuse : la vaginale, constituée de
deux feuillets (un viscéral et un pariétal) séparés par
une cavité virtuelle.
2. Voies génitales
Dans chaque lobule testiculaire se trouvent des cana- a. Épididyme
licules séminipares (ou tubes séminifères) où naissent L’épididyme, situé sur le bord supérieur du testicule,
les spermatozoïdes. À ces canalicules séminipares font se poursuit par le canal déférent.
suite les voies spermatiques intra testiculaires assurant Il assure le transfert des spermatozoïdes vers le canal
le transport des spermatozoïdes vers l’épididyme. déférent et se charge de leur maturation.

b. Canaux déférents
Les canaux déférents commencent à la queue de l’épi-
didyme et se terminent à l’origine du canal éjaculateur.
Leurs parois sont fibromusculaires.
Ils cheminent le long de la face interne du testicule et
de l’épididyme, puis montent vers le canal inguinal,
constituant l’élément central du cordon spermatique.
Le déférent pénètre alors dans l’abdomen par le canal
inguinal. Il reste sous-péritonéal, croise les vaisseaux
iliaques externes, longe la face latérale de la vessie,
croise l’urètre et le termine par une dilatation : l’am-
poule déférentielle.

c. Canaux éjaculateurs
Les canaux éjaculateurs vont de l’union du canal défé-
rent et de la vésicule séminale à l’urètre.
Fig. 16. Coupe transversale d’un testicule © Mélissa Riffard

1. Anastomose : réunification de deux structures biologiques.

28
LEÇON 3 Appareil reproducteur

Ils se terminent au niveau de la face postérieure de 1. Spermatogénèse


l’urètre : le veru montanum.
Cet abouchement des voies spermatiques et urinaires Les gamètes sont des cellules haploïdes,
est situé en dessous du sphincter lisse de l’urètre. La c’est-à-dire ne contenant qu’un seul
contraction involontaire de ce muscle lors de l’éjacu- exemplaire du matériel génétique (chez
lation empêche le reflux du sperme vers la vessie. l’Homme, 23 chromosomes au lieu de 46).
Ils sont donc issus de la méiose.

3. Verge Chez l’homme, les cellules à l’origine des spermato-


zoïdes ou cellules germinales sont appelées les sper-
La verge ou pénis est l’organe de la copulation chez
matogonies.
l’homme. Grâce à ses structures érectiles (corps caver-
neux et corps spongieux), elle permet une fécondation Elles contiennent donc 23 paires de chromosomes
interne, c’est-à-dire que la rencontre des gamètes se (23x2=46).
réalise à l’intérieur des voies génitales femelles. Ces cellules vont subir une mitose, tandis que les cel-
lules filles ainsi obtenues subissent des méioses.
Elle se termine en avant par un renflement : le gland,
On passe alors des spermatogonies aux spermatocytes
percé à son extrémité antérieure par le méat urinaire.
de type I et II.
Ce gland est recouvert par les téguments de la verge,
qui forment à ce niveau un repli annulaire : le pré- Au final, on obtient des spermatides qui subissent
puce. différents processus de maturation, tels que l’allonge-
ment et le développement du flagelle, pour devenir
des spermatozoïdes.
a. Corps caverneux
Ils sont au nombre de deux et s’étendent des branches
ischio-pubiennes jusqu’au gland.
Leurs faces inférieures et internes sont recouvertes par
les muscles ischio-caverneux.
Les extrémités postérieures des corps caverneux
montent en convergeant le long des branches ischio-
pubiennes, et les deux organes se réunissent par leur
face interne pour parcourir ensuite le corps de la verge
dans toute sa longueur.

b. Corps spongieux
C’est un organe érectile qui engaine l’urètre antérieur. Fig. 17. Spermatogénèse © Mélissa Riffard

Il est situé en dessous des corps caverneux.


Le tissu érectile se compose de nombreuses cavités
aréolaires, représentant des capillaires gorgés de sang
2. Hormones masculines
lors de l’érection. L’activité hormonale des testicules est sous le contrôle
de deux glandes situées dans le cerveau : l’hypotha-
lamus et l’hypophyse. Elles sécrètent des hormones
B. Physiologie hypophysaires, qui stimulent la sécrétion de testosté-
rone par les testicules.
La production des spermatozoïdes ou spermatogénèse
est assurée dans des glandes spécialisées : les testi- Cette dernière permet le développement des carac-
cules. tères sexuels secondaires. Il s’effectue à un âge et une
vitesse variable selon les individus.
Le transfert de ces gamètes a lieu le long des voies
spermatiques (épididyme et déférents) jusque dans
deux réservoirs : les vésicules séminales, où s’accu-
mule le sperme.

29
Il est marqué par, dans l’ordre chronologique : II. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE
–– l’augmentation de volume des testicules ;
–– le développement de la verge et scrotum ; L’appareil génital femelle assure la production des
ovules, nécessite une fécondation interne et permet le
–– le développement de la pilosité pubienne, axillaire développement d’un embryon in vivo.
de la face, du tronc et des membres ;
–– la mue de la voix ; L’appareil génital féminin est formé de :
–– l’apparition d’acné (à des stades variables) ;
–– les premières éjaculations ; –– deux glandes génitales : les ovaires, qui
assurent la formation des gamètes femelles
–– l’accélération de la croissance. (ou ovules) ;
La spermatogenèse n’aboutit à la formation de sper- –– d’organes génitaux internes ;
matozoïdes que trois à quatre ans après le début de la
puberté. Elle devient alors un phénomène continu, qui –– d’organes génitaux externes.
se poursuit jusqu’à la sénescence.

Fig. 18. Appareil génital femelle chez Homo sapiens sapiens © Mélissa Riffard

30
LEÇON 3 Appareil reproducteur

A. Anatomie a. Trompes de Fallope


Au nombre de deux, elles sont le siège de la rencontre
1. Glandes génitales : les ovaires des gamètes mâles et des gamètes femelles. Elles
assurent le transport de l’ovule jusqu’à l’utérus, dans
Les ovaires sont au nombre de deux (un à droite et un lequel se développera la cellule œuf.
à gauche).
Les trompes utérines ou trompes de Fallope sont des
conduits qui s’étendent des angles latéraux de l’utérus
Ces sont des glandes qui assurent une double
à la surface des ovaires.
fonction :
Elles sont composées de quatre parties :
–– la production des ovules ; –– le segment interstitiel, dont l’extrémité interne
–– la synthèse des hormones stéroïdes : les débouche dans la cavité utérine ;
œstrogènes et la progestérone. –– le segment isthmique ;
–– l’ampoule tubaire ;
L’ovaire est en rapport direct avec le pavillon de la
trompe de Fallope, qui captera l’ovule au moment de –– le pavillon, qui a une forme d’entonnoir bordé de
l’ovulation. franges.

La surface externe du pavillon est recouverte de péri-


toine.
2. Organes génitaux internes

Fig. 19. Schéma mettant en avant les organes génitaux femelles internes © Mélissa Riffard

31
La surface interne du pavillon entre en contact avec
la surface de l’ovaire, qui est relié au pavillon par le
B. Physiologie
ligament tubo-ovarien. La production des ovules ou ovogenèse est assurée
dans des glandes spécialisées : les ovaires.
b. Utérus
L’utérus est l’organe dans lequel se 1. Ovogenèse et cycle menstruel
développera l’œuf fécondé et qui expulsera le
fœtus à la fin de la gestation. Il se compose de a. Caractéristiques du cycle
trois parties : Le cycle menstruel dure en moyenne 28 jours
–– le corps utérin ; et se divise en quatre phases.

–– l’isthme ; Les limites d’un cycle sont définies par


le premier jour des règles jusqu’à l’apparition
–– le col utérin. des règles suivantes.

c. Vagin b. Mécanisme du cycle


Le vagin est un conduit qui s’étend du col utérin à la
vulve. Le cycle menstruel est sous la dépendance
de deux petites glandes de l’encéphale,
l’hypophyse et l’hypothalamus, qui
3. Organes génitaux externes communiquent en permanence avec l’ovaire
par des hormones hypophysaires.
La vulve est l’ensemble des organes génitaux externes
de la femme. c. Description des quatre phases
Phase des règles (= menstruations) : elle corres-
Elle comporte deux replis cutanéo-muqueux : les pond à la destruction de l’endomètre en cas d’absence
grandes et les petites lèvres. de fécondation au cycle précédent et dure 3 à 5 jours
Les petites lèvres se terminent en avant par le clitoris en moyenne. Quand les règles sont absentes, on parle
(organe érectile formé par les corps caverneux). d’aménorrhée.
Entre les petites lèvres se trouve le vestibule, où s’ouvre Phase pré-ovulatoire (= phase folliculaire) : sous
en avant le méat urétral et en arrière l’orifice vaginal. l’influence d’une hormone hypophysaire, la FSH,
L’orifice vaginal est partiellement fermé par l’hymen, l’ovaire prépare la reproduction avec la maturation
chez la femme vierge. d’un follicule et la sécrétion des œstrogènes provoque
l’épaississement de l’endomètre. Elle dure environ 14
jours.
Phase ovulatoire : sous l’action de l’hormone
hypophysaire LH, le follicule libère son ovule : c’est
l’ovulation. Elle a lieu au 14e jour.
Phase post-ovulatoire (= phase lutéale ou lutéi-
nique) : le follicule rompu se transforme en corps
jaune, qui produit de la progestérone. La progestérone
prépare la gestation :
–– préparation de l’endomètre à la nidation en vue
d’une éventuelle fécondation ;
–– fermeture du col de l’utérus ;
–– augmentation de la température corporelle (+ 0,5 °C).

Fig. 20. Schéma mettant en avant les organes génitaux externes femelles Cette phase dure 14 jours.
© Mélissa Riffard

32
LEÇON 3 Appareil reproducteur

Si aucune fécondation n’a eu lieu, le corps jaune régresse vers la fin du cycle et cesse de produire des hormones.
La diminution du taux d’hormones dans le sang provoque l’apparition d’un nouveau cycle.

Fig. 21. Schéma récapitulatif des phénomènes du cycle menstruel © Mélissa Riffard

33
d. La période de fécondité
Au moment de l’ovulation :
–– l’ovule survit dans l’oviducte 24 heures ;
–– la glaire sécrétée par le col de l’utérus permet aux
spermatozoïdes de franchir le col et assure leur
survie 3 à 4 jours.

On considère que la période au cours de


laquelle les rapports sexuels peuvent être
fécondants s’étend du 9e au 16e jour, à
compter du 1er jour des règles.

2. Hormones féminines
Fig. 22. Schéma d’un ovocyte au moment de l’ovulation © Mélissa Riffard
La différenciation de l’ovaire est plus tardive que celle
du testicule.
La maturation pubertaire est sous la dépendance des Comme le gamète mâle, le gamète féminin est
hormones hypophysaires, comme pour le sexe mascu- une cellule haploïde (23 chromosomes simples
lin. Les hormones hypophysaires sont responsables de brins) issue d’une cellule germinale appelée
la sécrétion par les ovaires des hormones stéroïdes : ovogonie. L’ovocyte libéré lors d’une ovulation
œstrogènes et progestérone. possède un noyau qui n’a pas achevé sa
méiose, il est bloqué en prophase de méiose II.
Ces dernières permettent le développement des carac-
Le noyau est ainsi composé de 23
tères sexuels secondaires :
chromosomes à 2 brins (= 2 chromatides).
–– le développement mammaire apparaît vers 10 ou La méiose s’achèvera s’il y a pénétration
11 ans ; d’un spermatozoïde dans l’ovocyte.
–– la pilosité pubienne apparaît quelques mois après le On pourra alors parler d’ovule.
début du développement mammaire ;
–– la vulve se modifie ; Au moment de l’ovulation, l’ovocyte migre dans les
trompes utérines. Sa durée de vie après l’ovulation est
–– l’utérus augmente discrètement de volume ;
de 1 à 2 jours.
–– les premières règles apparaissent ;
–– la croissance staturo-pondérale s’accélère.
2. Spermatozoïde
Le spermatozoïde est le gamète mâle, cellule micros-
III. REPRODUCTION copique et mobile, composée de trois parties dis-
tinctes :

A. Fécondation –– une tête, renfermant le noyau haploïde (avec 23


chromosomes) ;
La fécondation est l’union d’un spermatozoïde et d’un –– une pièce intermédiaire, composée du début du fla-
ovule créant une cellule-œuf. gelle entouré de nombreuses mitochondries fournis-
sant l’énergie nécessaire au déplacement du sper-
matozoïde ;
1. Ovule
–– une queue, formée par le flagelle, animé de mou-
L’ovule est le gamète femelle, une grosse cellule de 2 vements permettant la « nage » des spermatozoïdes
mm environ. dans les voies génitales.
Il provient de la maturation d’un ovocyte dans un fol-
Au cours d’un rapport sexuel, environ 300 millions de
licule ovarien à chaque cycle à partir de la puberté. Le
spermatozoïdes sont déposés dans le vagin. Ils se réfu-
stock d’ovocytes (300 000) est déterminé dès la nais-
gient dans la glaire du col de l’utérus et partent par
sance, seuls 300 d’entre eux connaîtront une ovula-
petits groupes vers les oviductes.
tion d’ici la ménopause.
34
LEÇON 3 Appareil reproducteur

Les noyaux de l’ovule et du spermatozoïde s’unissent.


Les 23 chromosomes de l’ovule (22 + X) s’unissent
aux 23 chromosomes du spermatozoïde (22 + X ou
22 + Y, selon le spermatozoïde) pour constituer les 23
paires de chromosomes caractéristiques de l’espèce
humaine.

Fig. 23. Schéma d’un spermatozoïde (x 3000) © Mélissa Riffard


4. La migration de l’embryon
Le sperme a un pouvoir fécondant si les spermato-
Dès la fécondation, la cellule œuf se divise et chemine
zoïdes ont une bonne mobilité, une bonne vitalité et
en direction de l’utérus, qu’elle atteindra en 3 ou 4
une morphologie normale
jours : c’est la migration. L’œuf subit alors de nom-
breuses mitoses (segmentations).
3. La rencontre des gamètes Il ressemble à une petite mûre, on l’appelle morula.
Dans l’utérus, l’œuf vit une vie libre. Les cellules
a. Lieu commencent à s’organiser pour former d’une part le
La rencontre des gamètes a lieu dans le tiers externe de bouton embryonnaire et, d’autre part, en périphérie,
la trompe de Fallope, au niveau de l’ampoule tubaire. l’enveloppe de l’embryon appelée chorion. Entre les
deux se forme une cavité. C’est le stade blastula.

b. Description
Une centaine de spermatozoïdes entourent l’ovule et 5. La nidation de l’embryon
essaient de le pénétrer. Un seul y parvient : seule sa tête
pénètre sous le cytoplasme de l’ovule. L’ovule s’op- Entre le 7e et le 9e jour, l’œuf s’implante dans la
pose alors à toute autre pénétration par un autre sper- muqueuse utérine : c’est la nidation. Il devient alors
matozoïde. embryon.

Fig. 24. De la fécondation à la nidation © Mélissa Riffard

35
B. La grossesse (ou gestation) c. Cordon ombilical
C’est un fin cordon qui relie l’abdomen de la mère
1. Déroulement de la grossesse à l’enfant. Il renferme une veine ombilicale et deux
artères ombilicales, il est la voie de communication
entre le placenta et le fœtus, c’est-à-dire entre la mère
La grossesse dure 284 jours comptabilisés
et le fœtus. Il permet la nutrition du fœtus.
à partir du 1er jour des dernières règles (soit
40 semaines d’aménorrhée ou SA), ou 270 En cas de fécondation, le corps jaune ne régresse pas
comptabilisés à partir du jour d’ovulation (soit et produit la progestérone pendant 10 semaines grâce
38 semaines de grossesse ou SG). Au cours de à l’influence d’une hormone, l’hCG (gonadotrophine
cette période, mère et fœtus vont être en chorionique humaine), sécrétée par le chorion (l’hCG
association étroite. est décelée dans les tests de grossesse). La progesté-
rone maintient des conditions propices à la grossesse
Plusieurs éléments contribuant au développement du (comme le « calme » utérin).
fœtus se mettent en place :
–– le placenta ; Au-delà de ces 10 semaines, le relais est pris par le
placenta, l’embryon devient fœtus (tous les organes
–– le liquide amniotique ;
sont « ébauchés », ils se développent et deviennent
–– le cordon ombilical. fonctionnels).

a. Placenta
2. Le développement fœtal
Au moment de la nidation, une partie des cellules
fœtales s’associent étroitement à la muqueuse utérine Cf. Fig. 25 page 37.
pour former le placenta.

Le placenta est un filtre qui a plusieurs rôles au cours


de la gestation :
IV. PATHOLOGIES
–– organe d’échange entre la mère et le fœtus : échange
Les IST peuvent s’attraper lors de rapports sexuels non
des gaz respiratoires, de substances nutritives mater-
protégés.
nelles et des déchets du métabolisme fœtal ;
Les principaux symptômes sont des écoulements au
–– organe endocrine, qui sécrète les hormones néces-
niveau du pénis ou du vagin, des boutons sur les
saires au maintien de la grossesse (notamment la
organes génitaux, des démangeaisons et des douleurs.
progestérone) et à la préparation de la lactation ;

–– organe protecteur (protection sélective), arrêtant les La seule protection contre les IST est
bactéries et laissant passer les anticorps maternels. l’utilisation systématique du préservatif.

Les médicaments, les toxines et les virus peuvent aussi Face à un risque de contamination à la suite d’un rap-
passer à travers le placenta. port sexuel à risque, une consultation médicale est
indispensable. Elle peut se réaliser chez son médecin,
mais aussi dans de nombreuses structures d’accueil
b. Liquide amniotique
qui sont gratuites et anonymes.
Le fœtus baigne dans un liquide clair et stérile, le
liquide amniotique. C’est un lieu d’échanges. Il per-
met au bébé de bouger facilement et protège des
chocs extérieurs et des infections.

36
LEÇON 3 Appareil reproducteur

Fig. 25. Développement du fœtus © Mélissa Riffard

A. Les infections sexuellement 1. Les principales IST


transmissibles (IST) On distingue trois catégories d’IST selon leur origine :
IST bactériennes ;
Autrefois appelées MST pour maladies sexuellement
transmissibles, les IST sont des infections provoquées IST virales ;
par des micro-organismes (bactéries, virus, proto-
zoaires). Elles se transmettent par contact physique IST d’une origine différente des deux premières
intime au cours d’une relation sexuelle. (souvent fongique)

37
Tableau n°12 : Les IST d’origine bactérienne

Nom des maladies et Symptômes


Complications graves
des micro-organismes Traitement
Homme Femme si non traitées
responsables
Brûlures et/ou écoulement
Blennorragie Brûlures et/ Risque de stérilité surtout
jaune par le vagin, fièvre,
gonococcique ou écoulement chez la femme, atteinte
douleurs au bas du ventre,
(chaude pisse) : jaune par du nouveau-né si
formes sans signes visibles
le gonocoque la verge la mère est infectée
fréquentes
Le plus souvent
Le plus souvent aucun signe, Risques de salpingite,
aucun signe, Antibiotiques
Chlamydiose : sinon ils se manifestent de stérilité, de grossesse
sinon brûlures,
la chlamydia 2 à 3 semaines après extra-utérine, cause
écoulement par
la primo-infection d’infertilités tubaires
la verge
Chancre : petite plaie indolore sur le sexe, Atteinte du cerveau,
Syphilis ou vérole :
éruptions sans démangeaisons sur la peau des nerfs, du cœur,
le tréponème pâle
et les muqueuses des artères et des yeux

Tableau n°13 : Les IST d’origine virale

Nom des maladies et Symptômes


Complications graves
des micro-organismes Traitement
Homme Femme si non traitées
responsables
Existence d’un vaccin
Lésions ou petites verrues recommandé chez les jeunes
Condylomes : Risques de cancer du col filles de 14 ans
(condylomes) sur les organes
le papillomavirus de l’utérus
génitaux ou l’anus Traitements médicamenteux
et chirurgicaux
Petits boutons douloureux en
Herpès génital : Pas de vaccin
formes de bulles sur les organes Atteinte grave du nouveau-
le HSV (virus de
génitaux, l’anus ou la bouche, né si la mère est atteinte Antiviraux
l’herpès simplex)
démangeaisons
Existence d’un vaccin
Risque de cirrhose et de
Hépatite B : le VHB Fièvre, fatigue et hépatite Traitement de la phase
cancer du foie, atteinte
(virus de l’hépatite B) (jaunisse) chronique par l’interféron
possible du nouveau-né
alpha
SIDA : TPE* : Traitement post
le VIH (virus de Voir évolution de l’infection Maladies « opportunistes »
exposition
l’immunodéficience § B. Le sida Mort
humaine) Trithérapie

Tableau n°14 : Autres IST

Nom des maladies et des micro- Symptômes


Traitement
organismes responsables Homme Femme
Vaginoses provoquées par Douleurs au bas du ventre,
Candida albicans (champignon) démangeaisons, pertes Antifongique et ovules
Urétrites, cystites
ou Trichomonas vaginalis dégageant une odeur vaginaux
(protozoaire) désagréable et caractéristique

38
LEÇON 3 Appareil reproducteur

2. Les modes de contamination B. Le Sida


On distingue quatre voies de contamination :
Le mot Sida est en fait l’acronyme de syndrome
Voie sexuelle
d’immuno déficience acquise.
Contacts entre muqueuses Cette maladie est une IST.
Voie materno-fœtale L’agent responsable est un virus appelé VIH pour virus
de l’immunodéficience humaine, présent dans le
Voie sanguine sang. Il s’agit d’un rétrovirus type virus à ARN.
Tableau n°15 : Voies de contamination et IST
Un individu est diagnostiqué séropositif quand il
Contacts Voie présente des anticorps anti-VIH dans son sang.
Voie Voie
IST entre materno-
sexuelle sanguine
muqueuses fœtale
Blennorragie X 1. Modes de contamination
Chlamydiose X
Le Sida est une maladie que tout le monde connaît…
Syphilis X X X X ou croit connaître. En effet, de nombreuses idées
reçues et souvent erronées circulent sur la contamina-
Condylomes X
tion par le VIH.
Herpès Il existe trois modes de contamination ou voies de
X X X
génital
transmission du VIH :
Hépatite B X X X X
Par contact sexuel : le virus est présent dans le
Vaginoses X X sperme ou les sécrétions vaginales, il pénètre dans le
Sida X X X X sang du partenaire par de microlésions toujours pré-
sentes lors d’un rapport sexuel et plus encore dans
un rapport de nature homosexuelle (le rectum est une
3. La prévention muqueuse très fragile).
Par voie sanguine : transfusions sanguines,
À condition d’être correctement utilisé, le préservatif,
échanges de seringues chez les drogués, accidents du
masculin ou féminin, est la barrière la plus efficace
travail (piqûre, projection).
contre les IST, car les micro-organismes ne peuvent
le traverser. Par voie placentaire : une mère séropositive a
50 % de risque de voir son bébé atteint du sida.

4. La conduite à tenir en cas Remarque : autre mode de contamination : le lait


maternel des mères séropositives.
d’apparition de symptômes
Non, le sida ne s’attrape pas aux toilettes !
Au moindre doute, il faut consulter rapidement un On ne court aucun risque après une piqûre de mous-
médecin pour obtenir un diagnostic et démarrer un tique !
traitement si nécessaire.
La consultation peut être réalisée auprès de son méde-
cin généraliste ou dans un centre d’information, de 2. La prévention
dépistage et de diagnostic des infections sexuellement
transmissibles (CIDDIST), ou dans un centre de plani- La prévention est la seule arme actuelle contre le Sida.
fication et d’éducation familiale (CPEF).
L’usage des préservatifs est le seul moyen fiable
En cas d’infection, il faut prévenir, le ou les pour éviter la transmission du virus.
partenaires afin qu’ils démarrent un traitement
le plus tôt possible. Il faut savoir que, pour les objets souillés de sang, les
antiseptiques sont efficaces (eau de Javel, eau oxygé-
La chaîne de transmission sera ainsi rompue. née, alcool...) et, bien sûr, la stérilisation.

39
Les groupes les plus exposés au Sida, selon les statis-
tiques :
D. Les traitements de l’infection
–– les toxicomanes ; au VIH
–– les homosexuels ; Les multithérapies actuelles ne permettent pas de gué-
–– les hétérosexuels à partenaires multiples ; rir du sida, mais freinent la multiplication du virus
–– les habitants des zones endémiques (New York, Los et permettent la diminution voire la disparition de la
Angeles, l’Afrique, l’Asie...) ; charge virale. Elles utilisent des antiviraux empêchant
–– les prostitués ; les virus de se reproduire et des antiprotéases s’atta-
quant à la maturation des nouveaux virus, les cellules
–– les bébés de mères séropositives. infectées produisent des virions immatures rendant le
virus incapable d’infecter de nouvelles cellules.

C. Conduites à tenir en cas


d’urgence V. CONTRACEPTION
À partir d’une prise de sang, selon la méthode utilisée,
les tests de dépistage du VIH permettent de détecter La contraception est l’ensemble des méthodes
soit le virus lui-même, soit les anticorps que l’orga- permettant une infécondité volontaire, temporaire et
nisme a fabriqués pour se défendre contre le virus. réversible.

1. Quand faut-il faire un test


de dépistage du Sida ? Le stérilet Les spermicides L’implant Le préservatif
féminin
Dès qu’il y a un doute sur une prise de risque : rapport
sexuel non protégé ou rupture de préservatif.
Avant l’arrêt de l’utilisation du préservatif dans une
relation stable : les 2 partenaires vont se faire dépister.
La pilule Le patch La cape Le préservatif
À partir du 15e jour après une situation à risque, il est cervicale masculin
possible aujourd’hui, de déceler une contamination
par le VIH.

2. Que se passe-t-il si le test L’anneau Le diaphragme Les méthodes La stérilisation


vaginal naturelles à visée
est négatif ? contraceptive

La séronégativité est-elle garantie ?


Ce n’est qu’à 6 semaines après le risque que l’on peut
Les progestatifs La contraception
affirmer avec certitude la séronégativité.
injectables d’urgence
Fig. 26. Les différents moyens de contraception © Mélissa Riffard

3. Que se passe-t-il si le test est positif ?


Un test de confirmation sera réalisé sur le même pré-
lèvement de départ. Lorsqu’un résultat est positif, le
sujet dépisté subit un 2e prélèvement de confirmation.

Si ces deux tests sont positifs, la séropositivité est


déclarée, cela signifie que le sujet dépisté est porteur
du VIH.

40
LEÇON 3 Appareil reproducteur

A. La contraception préventive Diaphragme ou cape cervicale : dôme ou cupule en


latex ou en silicone entouré d’un anneau rigide à pla-
cer au contact du col de l’utérus. Ils empêchent les
1. La contraception naturelle spermatozoïdes de franchir le col utérin. À utiliser
Il s’agit principalement des méthodes d’abstinence associé à un spermicide.
périodique. Elles sont peu fiables et contraignantes.

La méthode Ogino est basée sur le calcul probable de


la date d’ovulation.

La méthode des températures, basée sur le décalage


thermique survenant à l’ovulation, la période d’infé-
condité démarre 3 jours après le plateau thermique.

2. La contraception mécanique :
méthodes « barrière » Fig. 29. Diaphragme © Mélissa Riffard

On distingue deux types de méthodes barrière selon


DIU (dispositif intra-utérin) ou stérilet au cuivre ou
leur mode d’action :
stérilet hormonal : dispositif de 3 ou 4 cm qui s’in-
blocage du passage des spermatozoïdes ; sèrent dans l’utérus. La pose est effectuée par un gyné-
immobilisation des spermatozoïdes. cologue.
Ils induisent une réaction inflammatoire de l’endo-
mètre empêchant l’implantation de l’œuf fécondé.
a. Méthodes empêchant le passage
Ils auraient, de plus une action toxique sur les gamètes,
des spermatozoïdes
empêchant ainsi, à un stade plus précoce, la féconda-
Préservatif masculin : enveloppe protectrice souple tion.
recouvrant le pénis.

Fig. 27. Préservatif masculin © Mélissa Riffard

Préservatif féminin : gaine munie d’un anneau souple


aux deux extrémités qui se place dans le vagin avant
le rapport sexuel.

Fig. 30. DIU © Mélissa Riffard

Fig. 28. Préservatif féminin © Mélissa Riffard

41
3. La contraception chimique locale Les pilules progestatives : La progestérone empêche
toute ovulation lorsqu’elle est donnée à dose élevée.
Il s’agit de méthodes qui agissent en Son mécanisme d’action est triple : elle bloque l’ovu-
immobilisant les spermatozoïdes. lation, elle modifie le mucus cervical qui devient peu
perméable aux spermatozoïdes, elle a une action anti-
Spermicides (crèmes, gels, ovules) : ils détruisent les nidatoire.
spermatozoïdes par déséquilibre osmotique.
Les pilules œstro-progestatives : méthode la plus
Éponges vaginales : elles ont un mécanisme d’action répandue en France et la plus efficace. Cette associa-
triple : elles ont une fonction d’occlusion de l’orifice tion bloque l’ovulation par rétrocontrôle négatif sur
cervical, de libération de spermicides et d’absorption la production par l’hypophyse, des gonadotrophines,
du sperme. FSH et LH.

Le timbre contraceptif : patch diffusant œstrogènes et


4. La contraception hormonale progestérone. Il se colle n’importe où sur le corps (à
l’exception de la poitrine) et doit être changé le même
Il s’agit de méthodes qui agissent en bloquant jour chaque semaine, 3 semaines sur 4.
l’ovulation et/ou en empêchant la nidation.

Pilule : un comprimé à prendre quotidiennement et à


heure régulière pendant 21 ou 28 jours selon le type
de pilule.

Fig. 31. Actions de la contraception hormonale © Mélissa Riffard

Les œstroprogestatifs sous toutes les formes ont de


nombreuses contre-indications en raison des risques
d’accident vasculaire liés aux œstrogènes. Certaines
situations déconseillent leur usage : tabagisme, dia-
bète, obésité, affections cardio-vasculaires (hyper-
tension, antécédents de phlébite), hypercholestérolé-
mie...
Les progestatifs sont parfois une cause d’acné, de sai-
gnements plus abondants, de nausées, de céphalées,
ou de prise de poids.

Fig. 32. Timbre contraceptif © Mélissa Riffard

42
LEÇON 3 Appareil reproducteur

L’anneau vaginal : est un petit anneau souple qui dif- L’implant contraceptif : c’est un petit bâtonnet de
fuse des hormones pendant 3 semaines. Ensuite, il y a 4 cm de long et 2 mm de large qui se pose sous la
1 semaine de repos pendant laquelle surviennent les peau du bras et qui diffuse en continu une petite dose
règles. de progestatif pendant 3 ans.

Fig. 33. Anneau vaginal © Mélissa Riffard

Fig. 34. Implant contraceptif © Mélissa Riffard


Tableau n°16 : Bilan des moyens contraceptifs12

Méthode Efficacité Avantage Inconvénient Prix1 Comment l’obtenir ?


Efficacité tributaire du À partir de 20 cents Sans ordonnance en
Préservatif parfait respect des règles l’unité pharmacie, en grande
98 % d’utilisation.
masculin Seuls moyens de Gratuit dans les surface et distributeurs
contraception qui Risque de rupture CPEF2 automatiques
protègent du VIH
et de la plupart Efficacité tributaire du
8,70 € la boîte de
Préservatif des autres IST parfait respect des règles Sans ordonnance en
95 % 3 préservatifs
féminin d’utilisation. pharmacie
Gratuit dans les CPEF
Non remboursé

Examen gynécologique Diaphragme : 45 €,


préalable pour en remboursement Prescrit par un
Diaphragme
déterminer la taille 3,14 € médecin, délivré
et cape
adéquate. sur ordonnance en
cervicale Cape : 60 €, non pharmacie
Inefficace contre le SIDA remboursée

Augmentation de la Prescrit, posé


DIU au cuivre :
Efficacité excellente, durée et de l’abondance et retiré par un
DIU = 30,50 €
99,5 % longue durée d’action des règles avec un DIU médecin, délivré
stérilet au cuivre DIU hormonal
= esprit tranquille sur ordonnance en
125,5 € pharmacie
Inefficace contre le SIDA

Réduit la transmission
80 à 7 à 19 €, non Sans ordonnance en
Spermicides des IST d’origine Inefficace contre le SIDA
93 % remboursés pharmacie
bactériennes

Pilules à base 1,68 à 14 €/mois


Les œstroprogestatifs Certaines sont
d’œstrogènes Prescrit par un
Pilules 99,7 % sont souvent bien remboursées à 65 %
augmentent les risques médecin, délivré
tolérés
vasculaires Gratuit dans les CPEF sur ordonnance en
pharmacie
Esprit libre pendant Les règles deviennent 106,76 €, remboursé
Implant 99,95 %
3 ans irrégulières à 65 %

Une semaine
Patch 99,3 % 15 €/mois Prescrit par un
de tranquillité
médecin, délivré
Protection même Non remboursé
Anneau sur ordonnance en
99,5 % pendant la période 16 €/mois pharmacie
vaginal
d’arrêt

1. Prix indicatifs pratiqués en métropole en 2011


2. CPEF : centre de planification et d’éducation familiale 43
B. La contraception d’urgence VI. L’INTERRUPTION VOLONTAIRE
Elle ne remplace pas une contraception régulière, DE GROSSESSE : IVG
mais elle constitue une méthode de rattrapage à uti-
liser après un rapport non ou mal protégé, en cas de
faillite d’un autre moyen de contraception, en cas L’IVG n’est pas un moyen de contraception.
d’oubli d’une contraception hormonale régulière, en L’IVG est l’interruption d’une grossesse réalisée à la
cas de viol. demande d’une femme enceinte estimant que son
état la place dans une situation de détresse. Seule la
Le mécanisme d’action est double : femme concernée peut en faire la demande, seul un
médecin peut la pratiquer. Elle est autorisée en France
–– inhibition ou retardement de l’ovulation ;
depuis 1975 par la loi Veil et depuis 2000, elle doit
–– modification de la muqueuse utérine qui être pratiquée avant la 12e semaine de gestation soit
devient impropre à la nidation. 14 semaines suivant le début des dernières règles.

L’IVG fait appel à deux méthodes ayant pour but d’in-


Elle se présente sous la forme d’un comprimé à
terrompre la nidation, de mettre un terme à l’existence
prendre le plus tôt possible.
de l’embryon :
Il en existe deux types.
–– Méthode chirurgicale

–– Méthode médicamenteuse par la pilule abortive RU


1. Contraception d’urgence 486, utilisée au plus tard au 49e jour d’aménorrhée
au lévonorgestrel (Norlevo (absence de règles), elle entraîne l’effondrement de
la muqueuse utérine et donc l’expulsion de l’endo-
et lévonorgestrel Biogaran) mètre et de l’embryon.
Elle doit être prise au plus tard 72 heures (3 jours) La méthode est choisie par la femme avec le médecin.
après le rapport sexuel non ou mal protégé. Son prix La technique utilisée dépend du terme de la grossesse,
se situe entre 6,20 € et 7,60 €. Elle est délivrée en de l’âge de la femme et de son état de santé.
pharmacie, avec ou sans ordonnance. Elle est délivrée
de manière anonyme aux mineures dans les pharma-
cies, les infirmeries scolaires et les CPEF.

2. Contraception d’urgence
à l’ulipristal-acétate (Ellaone)
Elle doit être prise au plus tard 120 heures (5 jours)
après le rapport non ou mal protégé. Son coût est de
24,15 €. Elle est délivrée en pharmacie sur ordon-
nance uniquement.

Un DIU au cuivre peut également être utilisé comme


contraception d’urgence dans un délai de 120 heures
maximum après le rapport.

44
LEÇON 4 SYSTÈME NERVEUX

Système nerveux
Le système nerveux est un système de commandement, de coordination et de régulation
de l’ensemble des organes et appareils, fonctionnant sous la forme de messages nerveux
électriques et de messages chimiques hormonaux.

On distingue deux systèmes nerveux : I. NEURONES


–– le système nerveux cérébro-spinal, respon- Les cellules du système nerveux sont de deux types :
sable de la vie de relation, sous l’influence
de la volonté ; –– les cellules nerveuses ou neurones, qui assurent les
fonctions du système nerveux ;
–– le système nerveux végétatif ou autonome
(sympathique et parasympathique), qui gou- –– les cellules gliales, qui ont un rôle de soutien et qui
verne l’activité des viscères FIGURE
et des glandes
3 : DIVISION DUinterviennent dans les mécanismes de nutrition des
SYSTÈME NERVEUX
de manière inconsciente. neurones.

encéphale
central (nevrax)
moelle épinière
cérébro-spinal
nerfs crâniens
périphérique (nerfs)
nerfs rachidiens
Système nerveux

sympathique (orthosympathique)

végétatif
parasympathique
Fig. 35. Division du système nerveux © Mélissa Riffard

A. Histologie du neurone
Tableau n°17 : Histologie d’un neurone

Histologie du neurone
De forme étoilée, de couleur grise, il comporte l’essentiel du cytoplasme
Une partie centrale Le corps cellulaire
et le noyau qui est le siège de l’activité métabolique cellulaire.
Très long, recouvert d’une gaine de myéline, il est la fibre nerveuse qui
L’axone
conduit le message nerveux sur de longues distances.
Des prolongements Plus courtes, elles forment de nombreuses ramifications. L’extrémité de
Les dendrites chaque dendrite entre en contact avec les cellules nerveuses voisines,
formant des synapses.

45
B. Physiologie du neurone
1. Cycle de vie
Dès la naissance, nous possédons un stock définitif de
neurones, mais ils ne possèdent pas alors toutes leurs
capacités fonctionnelles. Leur maturation se terminera
après la naissance. Après cette maturation persistent
Fig. 36. Schéma d’un neurone © Mélissa Riffard des capacités d’adaptation fonctionnelle, d’où des
possibilités d’apprentissage tout au long de la vie sous
On distingue plusieurs catégories de neurones selon l’effet de stimulations extérieures. Une fois différencié,
leur corps cellulaire. Il peut être : un neurone est incapable de se diviser, donc de se
reproduire. Par conséquent, le vieillissement et toute
–– multipolaire : un axone et plusieurs dendrites, cer-
agression supplémentaire entraînent la disparition
tains peuvent avoir une configuration caractéris-
définitive d’un certain nombre de cellules nerveuses.
tique tels les neurones pyramidaux et piriformes ;

–– bipolaire : un axone, une dendrite ;


2. Propriétés
–– pseudo-unipolaire
FIGURE 5 : LES: DIFFÉRENTS
dendrites TYPES
et DE NEURONES
axone accolés au
corps cellulaire. Ces cellules nerveuses consomment oxygène et glu-
cose.
Cellule Cellule
pyramidale bipolaire
Ce sont les seules cellules (avec les cellules muscu-
(cortex cérébral) laires) à pouvoir transmettre une onde de dépolarisa-
tion (message nerveux électrique).

Les propriétés du neurone sont :

–– l’excitabilité : cette cellule donne naissance à un


message nerveux sous l’effet d’une stimulation ;

–– la conductibilité : cet influx nerveux parcourt de


grandes distances grâce aux propriétés de l’axone.
Cellule Cellule Cellule en T
multipolaire piriforme (ganglion spinal)
(corne ant. de la moelle) (cortex cérébelleux)

Fig. 37. Schémas des différents types de neurones © Mélissa Riffard

Le tissu nerveux présente deux substances (cf. tableau


n°18).
Tableau n°18 : Caractéristiques des substances du tissu nerveux

Localisation dans…
Substance Constitution
…la moelle épinière …le cerveau
Substance grise Corps cellulaire et dendrites En profondeur En périphérie
Axones recouverts
Substance blanche En périphérie En profondeur
de la gaine de myéline

46
LEÇON 4 SYSTÈME NERVEUX

C. Influx nerveux 2. La jonction neuromusculaire


Le message nerveux est appelé influx nerveux.
C’est la jonction entre un neurone et une cellule
Il est de deux types : musculaire.
De type électrique : il se propage le long de la
membrane de l’axone par une série de déplacements Lorsque le message nerveux présynaptique arrive dans
de charges électriques jusqu’à l’extrémité de la fibre. l’élément présynaptique (l’axone du motoneurone), il
provoque la libération du neurotransmetteur dans la
De type chimique, au niveau de synapses : lorsque
fente synaptique au niveau d’une zone particulière
le message doit passer plusieurs relais cellulaires, il est
appelée plaque motrice.
transmis d’un neurone à l’autre grâce à des molécules
chimiques appelées neurotransmetteurs. Les molécules de neurotransmetteur se fixent alors
aux récepteurs de la membrane postsynaptique (celle
de la fibre musculaire). La membrane postsynaptique,
1. La synapse chimique qui est excitée, change de potentiel électrique, et la
fibre musculaire est alors parcourue par un influx qui
La synapse chimique est constituée de trois parties : provoque une réaction de contraction. Le muscle se
raccourcit.
L’élément présynaptique : il se caractérise par la
présence de vésicules synaptiques, qui stockent le
neurotransmetteur, et de mitochondries.
La fente synaptique : espace infime entre l’élé-
ment présynaptique et celui postsynaptique.
L’élément postsynaptique : il possède sur sa sur-
face membranaire des récepteurs spécifiques du neu-
rotransmetteur.

Fig. 39. Schéma de la jonction neuromusculaire © Mélissa Riffard

Fig. 38. Schéma de fonctionnement d’une synapse © Mélissa Riffard

47
II. SYSTÈME NERVEUX CÉRÉBRO- a. Cerveau
C’est un organe volumineux d’environ 1 kg, consti-
SPINAL tué de deux hémisphères symétriques (le droit et le
gauche) et du diencéphale2.
Le système nerveux cérébro-spinal intervient pour
mettre l’organisme en relation avec l’extérieur (fonc- La surface périphérique, plissée par de nombreuses
tion de relation), c’est-à-dire qu’il permet notre sen- circonvolutions, forme le cortex, composé du corps
sibilité, notre motricité ainsi que nos facultés cogni- cellulaire des neurones. Des sillons profonds déter-
tives1. minent des régions appelées lobes.

On dénombre quatre régions, appelée lobes, renfer-


mant 45 « aires » de traitement des informations, qui :
A. Système nerveux central –– règlent et coordonnent toutes nos activités tra-
duisent nos sens (= aires sensorielles) ;
Le système nerveux central est constitué de –– commandent la motricité volontaire (= aires
l’encéphale et de la moelle épinière. motrices) ;
–– sont le siège de nos facultés intellectuelles et
conscientes.

b. Cervelet
Le cervelet est un organe divisé en trois lobes finement
plissés reliés au tronc cérébral.
Le cervelet est un centre de coordination, il permet :
–– d’affiner les actes de motricité volontaire (précision,
rapidité, efficacité) ;
–– d’assurer l’équilibre du corps en mouvement et au
repos.

c. Tronc cérébral
Le tronc cérébral est à l’intersection de la moelle épi-
nière et du cerveau. Il contient le bulbe et est à l’ori-
gine des nerfs crâniens (10 paires sur 12).
Le tronc cérébral est le lieu de passage des voies ner-
veuses motrices et sensitives vers les muscles.
Il est impliqué dans le contrôle des fonctions vitales
(fonction cardiaque, respiratoire, digestive…).

Fig. 40. © Mélissa Riffard 2. La moelle épinière


a. Description
1. Encéphale La moelle épinière a un diamètre de 1 cm et est longue
de 45 cm. Elle est logée dans la colonne vertébrale,
L’encéphale contenu dans la boîte crânienne dans le canal rachidien, formé par la superposition des
comporte trois organes : le cerveau, le cervelet vertèbres.
et le tronc cérébral. La moelle épinière est divisée en deux parties symé-
triques, droite et gauche, d’où émergent les 31 paires
de nerfs rachidiens. (cf. Fig. 41)
1. Cognition : ensemble de mécanismes permettant de traiter l’information
tels que le raisonnement, la mémoire, la prise de décision et les fonctions 2. Partie centrale du cerveau unissant les deux hémisphères cérébraux et
exécutives. comprenant entre autres le thalamus, l’hypothalamus.

48
LEÇON 4 SYSTÈME NERVEUX

Fig. 41. © Mélissa Riffard

La moelle épinière comporte les voies nerveuses qui a. Méninges


vont au cerveau et qui en repartent pour aller vers la Elles forment une triple enveloppe protectrice du sys-
périphérie ; c’est aussi un centre autonome impliqué tème nerveux :
dans les réflexes.
–– la méninge interne ou pie-mère ;
–– la méninge moyenne ou arachnoïde ;
b. Centre des réflexes –– la méninge externe ou dure-mère.
Un réflexe est une réponse automatique, involontaire
et constante à une excitation perçue par nos sens ou b. LCR
par des capteurs internes. Le liquide céphalo-rachidien est un liquide très clair,
fabriqué par la pie-mère, circulant très lentement :
Les réflexes sont des phénomènes vitaux qui per- –– dans les méninges autour des centres nerveux ;
mettent : –– dans les quatre cavités internes de l’encéphale et
–– d’éviter des dangers ; dans le canal de l’épendyme de la moelle épinière.
–– de régler automatiquement le fonctionnement de
nos organes ; Son rôle est protecteur et nourricier pour le tissu ner-
veux.
–– de maintenir le corps en équilibre.
Afin de détecter toute altération du LCR (exemple :
lors d’une méningite), on pratique une ponction lom-
3. Méninges et liquide céphalo- baire.

rachidien
Les centres nerveux sont séparés de leur
protection osseuse par des membranes
appelées méninges entre lesquelles circule
le liquide céphalo-rachidien (LCR).

49
B. Système nerveux périphérique On compte 31 paires de nerfs rachidiens, réparties
comme suit :
Composé par les nerfs, c’est le premier réseau de com- –– 8 cervicales ;
munication du corps. –– 12 dorsales ;
–– 5 lombaires ;
Les nerfs sont des cordons renfermant plusieurs
fibres nerveuses (les axones), emballées dans –– 5 sacrées ;
une gaine isolante. Les nerfs relient l’ensemble –– 1 coccygienne.
des tissus et des organes au système nerveux
central.
2. Nerfs crâniens
Sens Les nerfs crâniens émergent directement de l’encé-
de l’in
flux phale.
ne Ils innervent l’ensemble de la face (yeux, nez, oreilles,
rve
ux muscles du visage…) et les viscères (les nerfs pneu-
mogastriques vont jusqu’au cœur, poumons, appareil
digestif et reins).
On compte 12 paires de nerfs crâniens, avec :
–– 3 paires sensitives (exemples : nerf optique, nerf
auditif) ;
–– 5 paires motrices (exemple : nerfs oculaires) ;
–– 4 paires mixtes (exemples : nerfs pneumogastriques,
faciaux).
Fig. 42. Structure d’un nerf © Mélissa Riffard

1. Nerfs rachidiens III. SYSTÈME NERVEUX


Les nerfs rachidiens sont de part et d’autre de la moelle AUTONOME
épinière.
Le système nerveux végétatif (ou autonome) est
Ils innervent l’ensemble du corps ; certains s’as- composé des fibres nerveuses végétatives qui innervent
semblent en réseaux complexes appelés plexus les viscères et les glandes (les fibres sympathiques et
(exemple : le plexus sacré à l’origine de l’innervation parasympathiques).
de la jambe). Il forme le réseau de communication inconsciente et
Les nerfs rachidiens sont des « nerfs mixtes », car ils involontaire de notre organisme.
renferment des fibres motrices et sensitives.
Ils se détachent de la moelle épinière par deux racines : Exemple : vous ne contrôlez pas les battements de
votre cœur, c’est une action réflexe inconsciente.
–– une racine antérieure, passage des fibres nerveuses
De la même façon, vous respirez sans avoir à y penser.
motrices (information allant du centre nerveux aux
organes) ;
Il est formé de deux systèmes antagonistes :
–– une racine postérieure, passage des fibres nerveuses
sensitives (information allant des organes des sens –– le système nerveux sympathique ou ortho-
au centre nerveux). sympathique ;

–– le système nerveux parasympathique.

50
LEÇON 4 SYSTÈME NERVEUX

Fig. 43. Système nerveux autonome © Mélissa Riffard

51
A. Système nerveux sympathique IV. PATHOLOGIES
(SNS)
A. Danger des excitants
Il répond aux besoins de l’organisme en cas d’urgence,
de stress, dans la réponse à une agression par exemple 1. Substances licites (= légales)
ou au cours d’une activité intense. Il accélère l’action.
Thé et café : ce sont des psychostimulants qui
favorisent l’irritabilité et l’insomnie ; leur pouvoir est
B. Système nerveux dû à la théine et la caféine.
Tabac : à cause de la nicotine, il produit un dérè-
parasympathique (SNP) glement du fonctionnement de certains organes.
Ses effets sont opposés au système sympathique. Il met Notamment, il atteint le système cérébro-spinal au
l’organisme au « repos », ralentit les muscles lisses et niveau de la sensibilité, de la volonté et de la mémoire.
l’activité des glandes, et stimule la digestion. Alcool : l’ivresse affecte gravement, mais passa-
gèrement le cerveau et le cervelet. L’alcoolisme pro-
voque des troubles graves : moteurs, sensitifs et intel-
lectuels.
Tableau n°19 : Effets du SNS et du SNP sur certains organes

Organes Système sympathique Système parasympathique


ŒIL
Iris et corps ciliaire Mydriase et relâchement. Myosis et contraction.
Glande lacrymale Diminue la sécrétion. Augmente la sécrétion.
CARDIOVASCULAIRE
Cœur Accélération. Ralentissement.
Vaisseaux coronaires, périphériques Dilatation. Contraction.
Vaisseaux cérébraux, digestifs Contraction. Dilatation.
RESPIRATOIRE
Trachée, bronches, poumons Dilatation et vasoconstriction. Contraction et vasodilatation.

DIGESTIF Diminue la sécrétion.


Augmente la sécrétion.
Glande salivaire Diminue les contractions
Augmente les contractions
Estomac et intestins péristaltiques.
péristaltiques.
Contracte les sphincters.
Relâche les sphincters.
Diminue les sécrétions d’acide
Augmente les sécrétions d’acide
chlorhydrique et de pepsine
chlorhydrique et de pepsine gastriques.
Foie et vésicule biliaire gastriques.
Augmente la contraction.
Pancréas Diminue la contraction.
Augmente les sécrétions.
Diminue les sécrétions.

52
LEÇON 4 SYSTÈME NERVEUX

2. Les drogues illicites (= illégales) Les causes de ces lésions peuvent être nombreuses :
–– section ou compression d’un nerf, ou encore des
Substances essentiellement utilisées sur le système centres nerveux ;
nerveux, elles ont des effets néfastes sur celui-ci.
–– infection (exemple : poliomyélite) ;
Exemple : l’ecstasy est une molécule qui tue les neu-
–– alcoolisme ou absorption de toxiques ;
rones en déclenchant une dégénérescence cellulaire.
Sa toxicité est augmentée par l’alcool. –– pathologies comme le diabète sucré, la sclérose en
plaques ;
–– les accidents vasculaires cérébraux ;
B. Les affections du système –– la dégénérescence des neurones (maladies de par-
kinson et d’Alzheimer).
nerveux Les nerfs ne peuvent pas se diviser et se renouveler ;
Les progrès de l’électrophysiologie et de l’imagerie les axones peuvent se régénérer, mais une section du
médicale ont pu mettre en évidence qu’un certain corps cellulaire entraîne la mort de la cellule. Cette
nombre de handicaps et de pathologies avaient une perte du neurone peut cependant être compensée par
origine nerveuse. la réorganisation des circuits nerveux.
Handicaps : selon sa localisation sur le système ner-
veux, une lésion nerveuse peut se traduire par :
–– une réduction de la mobilité (paralysie) ;
–– un déficit sensoriel ;
–– des douleurs (névralgies) ;
–– des troubles du comportement, de la parole, de la
mémoire ou encore de la cognition.

53
54
LEÇON 5 SYSTÈME ENDOCRINIEN

Système endocrinien
Certains épithéliums forment des structures particulières : les glandes. Les cellules sont
alors productrices de substances.

Les glandes ont pour fonction la production et la Ces substances sont des enzymes (protéines activa-
sécrétion de substances. trices des réactions cellulaires) ou des produits de
sécrétion pour lubrifier, détoxiquer, « nourrir »…
Elles sont dites : Exemples : les glandes sébacées de la peau fabriquent
de la sueur ; les glandes salivaires fabriquent la salive ;
–– exocrines : lorsqu’elles versent leurs sécré- les glandes mammaires sécrètent le lait.
tions à l’extérieur de l’organisme ;
Les glandes exocrines sont catégorisées à partir de leur
–– endocrines : lorsqu’elles versent leurs sécré- mode de sécrétion et de leur produit de sécrétion (cf.
tions à l’intérieur de l’organisme ; Tableau n°20 page 56).
–– mixtes : lorsqu’elles assurent les deux rôles.

II. SYSTÈME ENDOCRINIEN


A. Glandes endocrines
Les glandes endocrines sécrètent
des hormones.

Ces substances sont déversées directement dans le


milieu intérieur (lymphe et sang) pour atteindre une
autre cellule de l’organisme et lui délivrer un message.
Exemples : la glande thyroïde sécrète des hormones
thyroïdiennes ; les glandes génitales (ovaires et testi-
cules) fabriquent les hormones sexuelles (œstrogènes,
Fig. 44. Histologie d’une glande exocrine et d’une glande endocrine
© Mélissa Riffard
progestérone et testostérone).

Les glandes endocrines forment ensemble le système


endocrinien.
Cet appareil surveille en permanence une foule d’in-
I. GLANDES EXOCRINES dicateurs sanguins (par exemple la quantité de sucre
dans le sang, la teneur en eau, en sels minéraux) afin
Les glandes exocrines sécrètent des substances qui de régler les paramètres qui varient.
se dirigent vers les cavités de l’organisme ou vers la
surface de la peau par des canaux.

55
Tableau n°20 : Les différents types de glandes exocrines

Modalités Caractéristiques de la sécrétion Exemples Sécrétion


Sécrétion mérocrine Partie exocrine du pancréas Suc pancréatique
Sécrétion protéique
Glandes mammaires
du lait (caséine)

Sécrétion par exocytose


Glandes sudorales
ou sudoripares s’ouvrant
Sueur
directement à la superficie
de la peau

Fig. 45. © Mélissa Riffard

Sécrétion apocrine Glandes mammaires


Sécrétion lipidique
du lait

Sécrétion discontinue d’un bloc


de produit de sécrétion Glandes sudorales ou
sudoripares s’ouvrant dans Sueur odorante
les canaux piliaires

Fig. 46. © Mélissa Riffard

Sécrétion holocrine Glandes sébacées Sébum

Élimination de la cellule entière Spermatozoïdes


Glandes génitales
Ovocytes

Fig. 47. © Mélissa Riffard

56
LEÇON 5 SYSTÈME ENDOCRINIEN

2. Transport
Les hormones se déplacent dans tout l’organisme
grâce au sang ; elles agissent à distance.

3. Récepteur
Le message porté par une hormone est spécifique pour
une catégorie de cellules. L’hormone agit comme une
clé dans une serrure.
Les cellules cibles possèdent les récepteurs (« les ser-
rures ») capables de se lier à l’hormone.
Une fois liées, elles augmentent ou diminuent leur
fonctionnement afin de rétablir les paramètres à leur
taux « normal ».

C. Disfonctionnements
Il existe plusieurs pathologies du système endocrinien.
Fig. 48. Localisation des glandes endocrines mâles et femelles
Dans le cadre de votre profession, il peut être utile
© Mélissa Riffard d’avoir quelques connaissances sur une en particulier :
le diabète.
Il est à noter que les glandes endocrines cérébrales
sont des centres de commandement. Elles produisent
des hormones qui modulent l’activité des autres 1. Notion de glycémie
glandes endocrines.
La glycémie est le taux de glucose dans le sang, ce
taux doit être maintenu autour de 1 g/L.
B. Glandes amphicrines Le glucose est un sucre provenant de notre alimen-
tation.
Certaines glandes sont mixtes : à la fois exocrines et
endocrines.
Elle est régulée par le système endocrinien via deux
Elles sont alors parfois nommées amphicrines, ou
hormones, fonctionnant de manière opposée :
mixtes, telles que le pancréas, les testicules et les
ovaires. L’insuline, qui lutte contre l’hyperglycémie :
L’insuline est une hormone luttant contre une concen-
tration trop importante de glucose dans le sang (hyper-
C. Hormones glycémie). Sous son action, le sucre est transformé en
glycogène et stocké dans le foie, les muscles et le tissu
1. Définition adipeux.

Le glucagon, qui lutte contre l’hypoglycémie :


Une hormone est une substance libérée par une
cellule, porteuse d’un message pour une autre cellule Le glucagon intervient lorsque la concentration en
(la cellule « cible »). Elle permet la communication glucose dans le sang est trop faible (hypoglycémie).
entre les organes et coordonne leur activité. Sous son action, le glycogène stocké est transformé en
glucose et libéré dans le sang.

57
2. Diabètes b. Diabète de type 2
Le diabète de type 2 est une maladie environne-
Le diabète est une maladie caractérisée par une mentale. Elle est provoquée par une perturbation du
augmentation anormale du taux de glucose dans le métabolisme glucidique. Cette dernière résulte le plus
sang. souvent du mode de vie, d’où le terme de maladie
environnementale : obésité, sédentarité, surconsom-
mation alimentaire.
On distingue deux catégories de diabète :
le diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant ; Il ne s’agit donc pas d’une déficience en
insuline. En effet, ces modes de vie rendent
le diabète de type 2 ou diabète non insulinodé-
les cellules moins sensibles à l’hormone. C’est
pendant ou insulinorésistant.
pourquoi on parle de diabète insulinorésistant
ou non insulinodépendant.
a. Diabète de type 1
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Il se traite en suivant un régime diététique.
Si cela n’est pas le cas, une prise de
On le qualifie d’insulinodépendant, car le médicaments hypoglycémiants est associée
malade présente une déficience en insuline. à ce dernier.
Ce déficit provient d’une destruction
des cellules sécrétrices de l’hormone.

Il se traite par des injections quotidiennes


d’insuline associées à un régime alimentaire
très strict.

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