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Cours Minerve©

AnAtoMie Physiologie
toMe 1
CM520FV01C
*CM520Fv01C*
MODE D’EMPLOI Anatomie Physiologie tome 1

Mode d’emploi
Votre cours est organisé en différentes rubriques et ponctué de repères visuels pour
vous apporter les connaissances nécessaires à votre préparation.

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ne font pas l’objet d’une note.

1
2
SOMMAIRE Anatomie Physiologie tome 1

Sommaire

INTRODUCTION - 5 LEÇON 4
LES APPAREILS RESPIRATOIRE
LEÇON 1 ET CIRCULATOIRE - 27
ORGANISATION DU CORPS HUMAIN - 7 I. L’appareil respiratoire - 27
II. L’appareil circulatoire - 31
I. Orientation - 7
II. Régions du corps humain - 9
III. Structuration - 10

LEÇON 5
L’APPAREIL DIGESTIF - 35
LEÇON 2 I. Anatomie - 35
NOTIONS D’HISTOLOGIE - 11 II. Mécanismes de la digestion - 41
I. Cellule - 11
II. Tissus - 13

AUTEUR DU COURS :
LEÇON 3 Bureau pédagogique
L’APPAREIL LOCOMOTEUR - 15
I. Le squelette - 15
II. Structure de l’os - 20
III. Les articulations - 22
IV. Les muscles - 23

3
4
INTRODUCTION Anatomie Physiologie tome 1

Introduction
Un(e) secrétaire médicosocial(e) évolue dans un milieu dans lequel un langage,
technique et spécifique au domaine de la biologie, est utilisé.
Vous serez amené à produire des documents professionnels, pour lesquels vous aurez
recours à ce vocabulaire. Il est donc important que vous en connaissiez la signification
et l’orthographe.
De plus, vous devrez être capable de comprendre la situation d’un patient afin de
l’orienter au mieux et d’évaluer s’il y a une situation d’urgence.
Ce module d’anatomie physiologie a pour objectif de vous transmettre ces connaissances
spécifiques à la biologie liées à votre futur métier, ainsi que le vocabulaire technique
nécessaire à vos futures fonctions.
Nous l’avons construit de manière à vous enseigner les notions essentielles : selon le
poste que vous occuperez, vous aurez besoin d’approfondir vos connaissances.
Ce module se décompose en deux tomes d’anatomie et physiologie. N’oubliez pas
également de vous référer au fascicule de terminologie médicale.
Nous souhaitons que ce manuel enrichisse vos connaissances.
Le bureau pédagogique.
Objectifs du cours :
Savoir utiliser la terminologie et les techniques spécifiques au secteur, afin de produire
des documents professionnels courants, tels que dans les saisies des comptes-rendus
médicaux ou opératoires.
Savoir appréhender la situation de l’usager ou du patient lors de l’accueil et tout au
long de sa prise en charge.
Savoir accueillir et orienter un visiteur et traiter les appels téléphoniques.

5
6
Leçon 1 Organisation du corps humain

Organisation du corps humain


La profession médicale nécessite de savoir hiérarchiser et orienter les différentes parties
anatomiques du corps humain : rien de plus problématique que la lecture d’une
radiographie d’une jambe gauche alors qu’il faut opérer la jambe droite.

I. ORIENTATION B. Plans d’orientation


À partir de cette position de référence, on distingue
plusieurs plans d’orientation.
A. Position de référence
Cf. Fig. 1 ci-dessous
La position anatomique de référence qui permet de se
repérer est la position de Poirier1. Dans cette position,
le sujet est debout, de face, bras le long du corps, les
mains en position de supination (petit doigt du côté de
la jambe, donc paume vers l’avant).

Fig. 1. Plans et coupes anatomiques © Mélissa RIFFARD

1. Paul Poirier (1853 – 1907) était un chirurgien et anatomiste français.

7
C. Points d’orientation
Afin de se repérer dans un plan de coupe, il est nécessaire d’utiliser des points d’orientation.

Fig. 2. Orientations anatomiques © Mélissa RIFFARD

8
Leçon 1 Organisation du corps humain

II. RÉGIONS DU CORPS HUMAIN


Le corps humain peut être segmenté en quatre parties (cf. Fig. 3).

Fig. 3. Les régions du corps humain © Mélissa RIFFARD

La distinction anatomique de la division du tronc en deux parties (thorax et l’abdomen) est réalisée par le
diaphragme (muscle respiratoire).

Les membres sont reliés au tronc par des ceintures :


–– la ceinture pelvienne (inférieure), correspondant à la zone du bassin ;
–– la ceinture scapulaire (supérieure), correspondant aux épaules.

9
III. STRUCTURATION Organes : Une association de tissus, pour accomplir
une même fonction, forme un organe.
Le corps humain est composé de plusieurs grands
appareils ou systèmes ou encore fonctions. Appareils : Les appareils sont des réunions d’organes
qui accomplissent une même grande fonction. On
Chacun est composé de plusieurs organes, qui eux-
parle aussi de « système ».
mêmes sont composés de différents tissus.
Tissus : Un tissu est l’assemblage de cellules spéciali-
Chaque tissu, responsable d’une action spécialisée,
sées qui accomplissent ensemble une même fonction.
est composé d’un même type de cellules.
Cellule : L’élément vivant de base de l’organisme est
la cellule.

Fig. 4. Hiérarchie des différentes structures anatomiques d’un corps humain © Mélissa RIFFARD

10
Leçon 2 Notions d’histologie

Notions d’histologie
Certains examens médicaux nécessitent de descendre au niveau microscopique de
l’observation : dans le domaine des tissus et des cellules.

I. CELLULE

Fig. 5. Schéma d’une cellule © Mélissa RIFFARD

Au cours de sa vie, la cellule passe par différentes Les cellules d’un même organisme contiennent
phases : naissance, croissance, activité, reproduction, toutes les mêmes informations, car elles sont toutes
vieillissement et mort. issues des mêmes cellules reproductrices. Cependant,
chaque cellule ne se servira que d’une partie de ses
possibilités, elle se spécialisera.

11
On considère comme vivante toute entité capable de Ensuite, l’organisme croît et renouvelle son stock de
se multiplier, de se nourrir, de remplir une fonction et cellules par une série de divisions cellulaires.
de mourir.
Avec la différenciation, quelques cellules perdent leur
La cellule répond à tous ces critères. Il s’agit de la plus pouvoir de renouvellement (cellules musculaires, ner-
petite unité vivante. veuses, cellules ciliées de l’audition).

On distingue deux catégories de divisions


A. Cycle de vie cellulaire cellulaires : les mitoses (divisions des cellules
somatiques) et les méioses (divisions des
cellules sexuelles donnant les gamètes).
1. Chromosomes
En dehors des cellules sexuelles, toutes les autres cel-
lules humaines (cellules somatiques) possèdent dans B. Une unité fonctionnelle
leur noyau 23 paires de chromosomes. La cellule pourvoit à ses besoins et aux besoins de
Les chromosomes sont les plans de la cellule : l’informa- l’organisme entier. Pour ce faire, elle joue plusieurs
tion génétique. Ils sont contenus dans le noyau de la cel- rôles :
lule. Ils sont formés d’ADN (acide désoxyribonucléique).
Une source d’énergie
La cellule utilise l’oxygène de la respiration et les
2. ADN nutriments issues de la digestion pour les convertir en
énergie.
L’ADN est formé d’une succession de quatre éléments
Une usine à protéines :
qui peuvent être assimilés à des lettres. Leur suc-
cession permet le codage de toutes les informations L’immense majorité des fonctions cellulaires est assu-
nécessaires à la vie de la cellule et donc à l’organisme. rée par des protéines. Ce sont de grosses molécules
On représente le plus souvent les chromosomes avec formées d’acides aminés. Les plans de construction
deux molécules d’ADN. Chaque molécule d’ADN de ces protéines sont situés dans le noyau sous forme
forme une chromatide. d’ADN. Ils ne peuvent pas en sortir. Par conséquent,
une molécule messagère est nécessaire : elle copie
l’information génétique, puis se rend dans le cyto-
3. Cycle cellulaire plasme où elle est traduite en une succession d’acides
aminés et forment ainsi la protéine demandée.
Selon le moment du cycle cellulaire, chaque chro-
mosome peut contenir une chromatide (= une molé- Une interface d’échange :
cule d’ADN) ou deux chromatides identiques (= deux La membrane cytoplasmique est la membrane sépa-
molécules d’ADN). rant la cellule du milieu extérieur.
De par cette situation, elle constitue à la fois une fron-
La toute première cellule de l’organisme naît au moment tière et donc une zone d’échange pour tout élément
de la fécondation : la cellule œuf ou encore zygote. entrant dans la cellule ou sortant de la cellule.

Fig. 6. Cellule œuf

12
Leçon 2 Notions d’histologie

B. Le tissu conjonctif
Le tissu conjonctif est le tissu « d’emballage » formé
de cellules dispersées dans une substance interstitielle
(entre les cellules), plus ou moins riche en fibres élas-
tiques et fibres de soutien (collagène).

Il soutient, nourrit (exemple : le sang) et protège les


organes (exemple : le derme de la peau). C’est le tissu
prédominant dans l’organisme.

Fig. 7. Compartiments intracellulaire et extracellulaire

Fig. 9. Représentation schématique d’un tissu conjonctif


© Mélissa RIFFARD

II. TISSUS
Parmi l’ensemble des tissus existants, on étudiera ici :
le tissu épithélial, le tissu conjonctif, le tissu muscu- C. Le tissu musculaire
laire et le tissu nerveux.
C’est un tissu richement vascularisé, pourvu de nom-
breuses longues cellules contractiles. Il permet de
mettre en mouvement le squelette et les organes.
A. Le tissu épithélial
Le tissu épithélial est le tissu « de revêtement » formé
de cellules jointives en renouvellement permanent. D. Le tissu nerveux
Le tissu nerveux est fait de deux types de cellules : les
neurones et les cellules gliales.

Il constitue le système nerveux, qui assure la commu-


nication volontaire ou involontaire entre les cellules,
entre les organes, sur de longues distances.

Fig. 8. Représentation schématique d’un épithélium de revêtement


© Mélissa RIFFARD

13
14
Leçon 3 L’appareil locomoteur

L’appareil locomoteur
L’appareil locomoteur nous confère l’aptitude de nous mouvoir physiquement, grâce au
squelette humain et au système musculaire stimulé par les nerfs du système nerveux.

I. LE SQUELETTE Le rôle du squelette est d’assurer la rigidité du corps pour :


–– soutenir les parties molles ;
–– protéger les organes vitaux ;
A. Organisation générale –– stocker les minéraux (notamment le calcium).

Le squelette est l’ensemble des os unis par des articula-


tions. Les os sont les organes « passifs » du mouvement.
B. Squelette du tronc
Le squelette du tronc constitue la charpente de l’orga-
nisme comprenant la colonne vertébrale et les côtes.

1. La colonne vertébrale
a. Structure générale
La colonne vertébrale est constituée de 33 à 34
vertèbres réunies par des disques intervertébraux
souples et élastiques.

Fig. 10. Squelette du corps humain © Mélissa RIFFARD Fig. 11. La colonne vertébrale © Mélissa RIFFARD

15
La colonne vertébrale doit sa force et sa résistance à
quatre courbures naturelles :
–– les régions cervicales et lombaires sont convexes en
avant ;
–– les régions dorsales et sacrées sont concaves en
avant.

b. Vertèbre
On distingue quatre structures constituant une ver-
tèbre :

Le corps vertébral, masse aplatie sur laquelle prennent


appui, de chaque côté, les disques intervertébraux
(structures fibreuses qui amortissent les chocs).

Un trou central, le trou rachidien, qui forme avec l’en-


semble des 33 trous rachidiens superposés le canal
rachidien (protégeant la moelle épinière).

Un arc postérieur porteur d’excroissances (les apo-


physes) et de surfaces articulaires qui permettent l’arti-
culation avec les vertèbres inférieures et supérieures.

Sur les côtés, les vertèbres laissent un trou de part et


d’autre, le trou de conjugaison, qui laisse passer les
nerfs rachidiens.
Corps vertébral Fig. 13. Articulation intervertébrale © Mélissa RIFFARD

Pédicule 2. Les côtes


Canal
rachidien Ce sont des os plats allongés, s’articulant avec les ver-
Apophyse tèbres dorsales.
transverse
On en dénombre 12 paires réparties ainsi :
Apophyse –– 7 paires de vraies côtes reliées au sternum ;
Lame articulaire supérieure
–– 3 paires de fausses côtes reliées à la 7e paire de
Épineuse
vraies côtes ;
Apophyse –– 2 paires de côtes flottantes libres à l’avant.
Pédicule articulaire supérieure
Les 12 vertèbres dorsales avec les 12 paires de côtes et
Apophyse transverse le sternum forment la cage thoracique.

Isthme

Corps C. Squelette des membres


Plateau inférieur Apophyse Les membres supérieurs et inférieurs présentent la même
épineuse organisation fondamentale (cf. Tableau n°1), avec :
Apophyse articulaire inférieure
–– trois parties séparées par des articulations reliées au
Fig. 12. Anatomie d’une vertèbre © Mélissa RIFFARD tronc par des « ceintures » ;
–– trois types d’os : os courts et os longs et les ceintures
FIGURE 5 formées d’os plats.

16
Leçon 3 L’appareil locomoteur

Tableau n°1 : Constitution des membres

Parties Os
Membre Articulations Ceinture
du membre Os plats Os longs Os courts
Bras Épaule Clavicule
Carpe
Membres Humérus
Avant-bras Coude Scapulaire Omoplate
supérieurs Radius Métacarpes
Main Poignet Cubitus Phalanges
Cuisse Bassin Fémur Tarse
Membres
Jambe Genou Pelvienne Os iliaques Tibia Métatarses
inférieurs
Pied Cheville Péroné Phalanges

1. Membres supérieurs D. Squelette de la tête


Chez l’être humain, les membres supérieurs per- La tête est constituée des os du crâne et des os de la
mettent la préhension. face (cf. Tableau n°2).
Voir Fig. 14. page suivante Tableau n°2 : Os du crâne

La ceinture scapulaire ou ceinture pectorale est le dispo- Nombre


Type d’os Nom des os
sitif osseux qui permet d’attacher les membres antérieurs d’os
à la colonne vertébrale. Sauf exception et contrairement os frontal 1
à la ceinture pelvienne, la ceinture scapulaire est libre,
c’est-à-dire qu’elle est reliée au squelette axial unique- os occipital 1
ment par l’intermédiaire des muscles. os pariétaux 2
Os de crâne

La ceinture scapulaire est constituée de la scapula (ou 8 os plats fixes os temporaux 2


omoplate) et de la clavicule.
os sphénoïde
1
Voir Fig. 16. page suivante (sous le crâne)
os ethmoïde
1
(entre les orbites)
2. Membres inférieurs os de l’audition 3
Os fonctionnels
Chez l’être humain, les membres inférieurs permettent
Os de la face

fixes, dont maxillaire


la locomotion. 1
certains creusés supérieur
de cavités
Voir Fig. 15. page suivante os du nez

La ceinture pelvienne est le dispositif osseux qui per- maxillaire


Os mobile 1
met de relier et d’articuler les membres postérieurs à la inférieur.
colonne vertébrale. Contrairement à la ceinture scapu-
Voir Fig. 18. page suivante
laire, la ceinture pelvienne est soudée au squelette axial.
À la naissance, l’enfant possède deux espaces
La ceinture pelvienne forme le bassin osseux. Chez
membraneux appelés fontanelles.
les femmes, le bassin est surtout incliné vers l’avant
et l’ouverture plus large. De plus, il est lisse, mince et La petite fontanelle (à l’arrière) s’ossifie vers trois mois.
léger. Tandis que chez l’homme, il est moins incliné
vers l’avant et il a une ouverture plus étroite. Il est La grande fontanelle (à l’avant) s’ossifie vers 12 – 24
aussi plus épais et plus lourd. mois.

Voir Fig. 17. page suivante

17
Carpe (x8)

Métacarpe (x5)

Tarse (x7)

Métatarse (x5)

Phalange (x14)

Fig. 14. Vue antérieure du squelette du membre supérieur Fig. 15. Vue antérieure du squelette du membre inférieur
© Mélissa RIFFARD © Mélissa RIFFARD

Fig. 16. Mise en évidence de la ceinture scapulaire


© Mélissa RIFFARD

18
Leçon 3 L’appareil locomoteur

Fig. 17. Vue antérieure de la ceinture pelvienne © Mélissa RIFFARD

Fig. 18. Anatomie du crâne © Mélissa RIFFARD

19
II. STRUCTURE DE L’OS 2. Les os plats
Ce sont les os dont la largeur et la longueur sont
supérieures à l’épaisseur (sternum, côtes, os du crâne,
A. Types d’os etc.). Ils sont composés en grande partie par deux
lames d’os compact.

1. Os long
Les os longs ont une longueur dominante sur les autres
dimensions. Ils se composent de deux parties : la
diaphyse et les épiphyses. L’os long type est le fémur.

a. La diaphyse (corps de l’os) Fig. 20. Structure d’un os plat © Mélissa RIFFARD

Elle est formée par :

Le périoste : fine enveloppe protectrice qui recouvre


3. Les os courts
l’os, il assure la croissance en épaisseur de l’os. Ce sont les os dont les trois dimensions sont à peu près
égales (tarse, carpe, phalanges, etc.). Ils sont consti-
L’os compact : très résistant, il représente 80 % de la
tués d’os spongieux recouverts d’une fine couche d’os
masse osseuse. Il est creusé d’une cavité médullaire
compact.
remplie de moelle jaune.

b. Les épiphyses (extrémités de l’os)


Elles sont formées par :

Le cartilage articulaire : mince couche blanchâtre


recouvrant l’extrémité de l’os et permettant
l’amortissement des chocs.

L’os spongieux : tissu osseux creusé de travées. Ses


Fig. 21. Structure d’un os court © Mélissa RIFFARD
cavités sont remplies de moelle rouge.

B. Tissus squelettiques
Les tissus squelettiques sont représentés par des tissus
osseux et cartilagineux.

1. Le tissu cartilagineux
Le tissu cartilagineux est formé d’une substance solide
constituée de cellules (chondrocytes), de fibres de
collagène élastiques et d’une substance fondamentale
non vascularisée (sans vaisseau sanguin).

2. Le tissu osseux
C’est le plus dur des tissus conjonctifs. Par sa com-
position, il est riche en phosphate et en carbonate de
Fig. 19. Structure d’un os long © Mélissa RIFFARD
calcium. Il est constitué de différents types de cellules
(cf. Tableau n°3).

20
Leçon 3 L’appareil locomoteur

Tableau n°3
1. Croissance en longueur
Type de cellules osseuses Fonction
Elles ont une fonction Elle est assurée par le cartilage de conjugaison
Ostéoblastes (disparition vers 18-25 ans). Elle est régulée
de construction de l’os.
par l’hormone de croissance (STH) qui est
Elles ont une fonction
Ostéoclastes sécrétée jusqu’à la fin de la puberté.
de destruction de l’os.
Elles sont « emmurées » Des expériences peuvent mettre en évidence cette
Ostéocytes dans la structure minérale croissance.
(« cellules de l’os ») de l’os afin former
l’architecture de l’os. Sur des os en pleine croissance, on place des clous
de chaque côté des deux cartilages de conjugaison
Cellules bordantes Elles comblent les espaces.
(aux deux épiphyses de l’os), soit quatre clous au total.
Après quelque temps (le temps nécessaire pour que
Cellule bordante
l’os grandisse), on observe les distances séparant les
quatre clous. La distance entre les deux clous les plus
éloignées s’est agrandie, alors que la distance entre
Lamelle osseuse
les clous les plus proches n’a pas changé. Cette expé-
Ostéoblaste
rience démontre que les nouvelles cellules osseuses
sont produites dans une zone entre les deux clous de
Ostéoclaste chaque épiphyse : le cartilage de conjugaison.

Ostéocyte

Fig. 22. Les cellules du tissu osseux © Mélissa RIFFARD


FIGURE 2
Le tissu osseux est en perpétuel remaniement.

Les transformations des os permettent :


–– de prévenir la dégénérescence des os ;
–– une adaptation fonctionnelle à des charges méca-
niques ;
–– une réparation de microtraumatismes ;
–– une mobilisation rapide de calcium.

C. Ossifications
Le moteur de la croissance d’un corps humain est la
croissance des os. La croissance de l’os se fait à la fois
en longueur et en épaisseur.
Fig. 23. Ossification endochondrale © Mélissa RIFFARD
On distingue deux types d’ossification :
–– la croissance en longueur ou ossification endo-
chondrale ;
–– la croissance en largeur ou ossification périostique.

21
2. Croissance en largeur III. LES ARTICULATIONS
Elle est due à l’activité du périoste. L’articulation est un système d’union entre deux ou
La cavité médullaire se développe en même plusieurs os du squelette. La liaison est permise par
temps que la croissance en épaisseur de l’os. les ligaments.

Les articulations permettent le déplacement des os


Une aiguille est placée sous le périoste d’un os en les uns par rapport aux autres grâce à des tissus qui
croissance. Au bout d’un certain temps, on observe atténuent les frottements : le cartilage articulaire et la
que l’aiguille est toujours à égale distance du cœur de synovie.
l’os, alors qu’elle semble plus éloignée de la périphé-
rie et se retrouve même logée au cœur de la moelle
jaune. L’os a donc bien « grossi » grâce aux cellules
du pourtour de l’os au niveau du périoste (cellules A. Différents types d’articulations
ostéoblastes). La cavité médullaire centrale s’est en
revanche élargie pour alléger la masse osseuse grâce Il existe trois grands types d’articulations (cf. Fig. 26
à l’activité de cellules qui détruisent la trame osseuse et Tableau n°4).
(cellules ostéoclastes).

Fig. 24. Ossification périostique © Mélissa RIFFARD

3. Bilan de l’ossification

Fig. 26. Anatomie des trois types d’articulations © Mélissa RIFFARD

Fig. 25. Bilan des deux processus d’ossification © Mélissa RIFFARD

22
Leçon 3 L’appareil locomoteur

Tableau n°4 : Les trois types d’articulations

Type d’articulation Mouvements permis Constitution


Articulations mobiles Elles permettent des positions variées (genou, Elles présentent une poche de synovie
(diarthroses) coude…). (elles sont donc dites « synoviales »).
Articulations semi- Souples, elles permettent des mouvements réduits Elles sont formées de cartilage
mobiles (amphiarthroses) (disques intervertébraux, symphyse pubienne). et ligaments.
Articulations fixes Elles empêchent les os de bouger (sutures des os
Elles sont fibreuses ou cartilagineuses.
(synarthroses) du crâne).

B. Étude d’une articulation mobile IV. LES MUSCLES


L’articulation mobile permet les mouvements des os, Les muscles sont les organes actifs du mouvement, ils
elle présente certaines caractéristiques : sont responsables de la motricité du corps.
–– un emboîtement profond des os ;
Ils représentent 40 % de la masse corporelle.
–– une solidité des fixations avec des ligaments souples
et solides ;
–– un glissement articulaire grâce à différents éléments
(cf. Tableau n°5). A. Les différents types de muscle
Tableau n°5 Voir Tableau n°6 page suivante
Élément participant
Description
au glissement articulaire
étui fibreux et protecteur B. Anatomie du muscle
La capsule articulaire
qui entoure l’articulation
Le muscle est constitué de deux parties :
lubrifiant fabriqué par –– une partie contractile (l’ensemble des fibres mus-
Le liquide synovial la membrane synoviale culaires) ;
qui tapisse la capsule
–– une partie terminale (les tendons), qui attache le
Le cartilage articulaire d’aspect nacré, très lisse muscle au périoste des os.

La cellule musculaire est appelée la fibre musculaire.

Cette cellule est longue et peu épaisse, elle possède :


–– plusieurs noyaux ;
–– un cytoplasme occupé par les myofibrilles, réseau
de protéines (myosine et actine) qui donne l’aspect
strié du muscle squelettique et permet sa contrac-
tion grâce à un contact étroit avec des extrémités
nerveuses (sensitives et motrices).

Voir Fig. 30 page suivante

Fig. 27. Anatomie d’une articulation mobile © Mélissa RIFFARD

23
Tableau n°6 : Les différents types de muscles et leur représentation schématique

Type de muscle Description & schéma de la fibre musculaire


On les appelle aussi les muscles striés.
Attachés aux os par des tendons, ils sont responsables des mouvements du squelette. Ils obéissent aux
Muscles
ordres du système nerveux cérébro-spinal.
squelettiques
L’Homme possède plus de 600 muscles striés de formes variées : en forme de fuseau plus ou moins
long et volumineux (biceps) ; d’autres sont plats, en éventail, rubanés ; ou encore ronds (orbiculaires).

Fig. 28. Fibre musculaire striée © Mélissa RIFFARD

On les appelle aussi les muscles lisses.


Muscles
Ils forment la paroi des organes creux de l’organisme (vaisseaux, estomac, intestin, vessie…) et les sphincters.
viscéraux
Ils dépendent du système nerveux végétatif.

Fig. 29. Fibres musculaires lisses © Mélissa RIFFARD

On l’appelle aussi le myocarde.


Muscle
cardiaque Le cœur est un muscle à part, il se contracte de façon spontanée et rythmée grâce à des fibres
musculaires particulières. Le rythme dépend de l’effort effectué par le corps.

Fig. 30. Fibres musculaires cardiaques © Mélissa RIFFARD

24
Leçon 3 L’appareil locomoteur

Il existe deux types de fibres musculaires (cf. Tableau


n°7).
Tableau n°7 : Types de fibres musculaires

Type de fibres musculaires Fonction


utilisées lors d’exercices
Fibres « lentes »
de fond.
utilisées lors d’exercices
Fibres « rapides »
violents.

Les fibres musculaires sont rassemblées en faisceaux


par du tissu conjonctif qui cloisonne le muscle.
L’ensemble des faisceaux est retenu dans une gaine
conjonctive appelée aponévrose, seul constituant des
tendons (cf. Fig. 32).

Fig. 32. Coupe transversale d’un muscle © Mélissa RIFFARD

C. Les propriétés du muscle


Un muscle présente quatre propriétés majeures :
Excitabilité
Contractilité
Élasticité
Tonicité

1. Excitabilité
Les muscles réagissent à des stimulations, ils doivent
être excités pour se contracter.

L’excitant normal du muscle est un influx nerveux


physiologique arrivant par les nerfs moteurs.

Cependant, l’excitation peut avoir des origines


diverses :
Fig. 31. Anatomie et fonctionnement de la fibre musculaire
© Mélissa RIFFARD
–– Thermique, avec des variations brusques de tempé-
rature.

25
–– Mécanique (piqûre, choc, pincement, blessure). Les muscles sont regroupés en muscles antagonistes,
aux rôles opposés dans le mouvement (cf. Tableau n°8).
–– Électrique, avec des variations brusques d’inten-
Tableau n°8
sité d’un courant continu, d’un courant induit, des
décharges d’un condensateur. Type de muscles Rôle
–– Chimique (acides, chlorure de sodium, glycérine…). Ils éloignent (abduction)
Muscles abducteurs ou rapprochent (adduction)
et adducteurs le membre de l’axe central
2. Contractilité du corps.
Ils ouvrent (extension)
L’arrivée d’un influx nerveux sur une fibre musculaire Muscles extenseurs et ferment (flexion) l’angle
provoque la contraction du réseau de protéines. et fléchisseurs formé entre deux os articulés
(exemple : triceps/biceps).
À l’échelle du muscle entier, le muscle excité se rac-
courcit et s’épaissit. Au cours d’un mouvement, si un muscle est contracté,
son antagoniste est relâché.
La contraction peut se faire de diverses façons :

Isotonique : le muscle se raccourcit et développe


une force constante.
Isométrique : le muscle garde une longueur
constante même soumis à une force croissante.
Lorsque le muscle est dans un état de contraction per-
manente sans relâchement entre deux influx d’excita-
tion, on parle de tétanisation.

3. Élasticité
En fin de stimulation, le muscle retrouve sa forme de
repos. Cette propriété est appelée élasticité. Fig. 33. Synergie des muscles antagonistes © Mélissa RIFFARD

Les muscles responsables des mouvements du sque-


4. Tonicité lette sont les muscles phasiques. Lorsque leur travail
provoque un déplacement du squelette, on parle de
Même au repos, les muscles gardent une contraction travail musculaire dynamique (se déplacer pour chan-
légère. On appelle cela le tonus musculaire. Il permet ger de pièce, attraper un objet, etc.). Ce travail néces-
de répondre rapidement à une excitation. site une succession de contractions et de relâchements
du muscle. Les contractions sont isotoniques.
Certains muscles squelettiques, soumis à ce tonus
musculaire, n’entraînent pas de mouvements, mais Lorsque le travail du muscle ne provoque pas de dépla-
permettent le maintien de la posture du corps (station cement (porter une charge dans les bras sans bouger) :
debout, assise) : ce sont les muscles toniques. on parle de travail musculaire statique.

Les contractions sont isométriques et aident au main-


tien de la posture. Le muscle se contracte, mais sans
D. Étude du mouvement se relâcher, il fatigue alors plus vite. Dans les cas
extrêmes, il peut y avoir tétanisation.
Les muscles sont les organes actifs du mouvement.
Nous avons vu que lorsque le muscle est excité, il se Le mouvement des muscles a une influence sur les vais-
contracte et donc se raccourcit. Puisque le muscle est seaux sanguins environnants, les comprimant (baisse
attaché aux os, il entraîne l’os auquel il est « raccordé ». du flux sanguin) et les « desserrant » (flux libéré) tour à
Les os sont les organes passifs du mouvement. Le tour. Ainsi, le muscle est tantôt alimenté en nutriments
mouvement de pivot entre deux os est possible grâce et débarrassé de ses déchets, tantôt non alimenté ni
à l’existence des articulations. débarrassé de ses déchets (vaisseau comprimé).

26
Leçon 4 Les appareils respiratoire et circulatoire

Les appareils respiratoire et circulatoire


Les appareils respiratoire et circulatoire sont complémentaires : le premier assure
l’entrée et la sortie des échanges gazeux, pendant que le second permet, entre autres,
la circulation des gaz dans l’organisme. C’est pourquoi ils seront étudiés dans une
même leçon.

I. L’APPAREIL RESPIRATOIRE Tableau n°9 : Les voies aériennes supérieures

Subdivisions des
L’appareil respiratoire a pour fonction de renouveler Description
voies aériennes
les gaz de l’organisme en :
Cavités osseuses qui s’ouvrent
–– captant l’oxygène de l’air pour le fournir aux cel- Fosses nasales à l’extérieur par les narines et dans
lules du corps ; la gorge par le pharynx
–– éliminant le dioxyde de carbone toxique produit
Pharynx Carrefour « aérodigestif »
par les cellules.
Assemblage complexe qui porte
Il est composé de deux groupes d’organes : Larynx
les cordes vocales
les voies respiratoires, canaux dans lesquels cir- Tube qui commence sous
culent l’air inspiré et l’air expiré ; Trachée les cordes vocales ; elle se divise en
deux et forme les bronches
les poumons, tissus spongieux renfermant les
structures d’échange entre l’air et le sang. 2 3 4

1
20 5
19
18
6
17
16 7
15 8
9
14 10

Fig. 34. L’appareil respiratoire © Mélissa RIFFARD


13 12 11

1- Sinus frontal 11 - Muqueuse olfactive


A. Les voies respiratoires 2-
3-
Bulbe olfactif
Tractus olfactif
12 -
13 -
Voûte du palais
Langue
4- Nerf olfactif 14 - Maxillaire
5- Cornet supérieur 15 - Cartilage de l'aile du nez
1. Anatomie 6-
7-
Sinus spénoïdal
Rhino-pharynx
16 -
17 -
Cornet inférieur
Cartilage de la cloison
8- Trompe d'Eustache 18 - Cornet moyen
9- Voile du palais 19 - Os propre du nez
a. Voies aériennes supérieures 10 - Luette 20 - Lame criblée de l'ethmoïde
Les voies aériennes supérieures sont divisées en quatre
parties (cf. tableau n°9). Fig. 35. Anatomie des voies aériennes supérieures © Mélissa RIFFARD

27
b. Système bronchique Les alvéoles sont les surfaces d’échanges
Dans les poumons, les voies aériennes deviennent le sys- de gaz entre le sang et l’air : leur paroi est fine,
tème bronchique, composé de bronches, bronchioles et leur nombre est important (plus de
alvéoles pulmonaires (cf. tableau n°10 et Fig. 36). 400 millions par poumon) et elles sont toutes
entourées par un réseau de capillaires
Tableau n°10 : Le système bronchique sanguins.
Ramification du
Description
système bronchique
Se divisent en des tuyaux
2. Rôles
Bronches
de sections de plus en plus petites.
Les conduits aériens des fosses nasales aux bron-
Ramifications des bronches chioles :
Bronchioles
de plus en plus petites.
–– sont tapissés de cils vibratiles, qui arrêtent les pous-
Saccules sières et les repoussent vers l’extérieur ;
Ils sont formés de plusieurs
alvéolaires
renflements appelés alvéoles
(terminaisons des –– possèdent des glandes sécrétant un mucus, qui
pulmonaires.
bronchioles) humidifie l’air et englobe poussières et micro-
organismes ;

–– sont très vascularisés, les vaisseaux viennent


réchauffer l’air.

Ainsi l’air est purifié, humidifié et réchauffé.

Fig. 37. Cellules à cils vibratiles et glandes muqueuses des voies aériennes
© Mélissa RIFFARD

B. Les poumons
Les poumons sont deux organes logés dans la cage
thoracique, recouverts d’une membrane séreuse à
deux feuillets : la plèvre.

Le feuillet interne adhère aux poumons.

Le feuillet externe repose sur la cage thoracique et le


diaphragme.

Entre les deux feuillets, un liquide visqueux favorise


leur glissement. Cf. Fig. 38 page suivante

Fig. 36. Anatomie du système bronchique © Mélissa RIFFARD

28
Leçon 4 Les appareils respiratoire et circulatoire

Fig. 38. Anatomie des poumons © Mélissa RIFFARD

C. Fonctionnement b. Au cours de l’expiration


Il y a relâchement des muscles, la cage thoracique
Les mouvements respiratoires permettent appuie sur les poumons qui reprennent leur volume
le renouvellement de l’air dans les voies initial en rejetant la même quantité d’air. C’est un phé-
respiratoires aériennes. nomène passif.

Au repos, on compte 12 à 18 mouvements respira-


toires par minute ; ces chiffres augmentent au cours
d’un exercice physique ou lors d’émotions fortes. Cela
permet d’apporter plus de dioxygène au sang et ainsi
d’en apporter plus aux muscles actifs lors de l’exercice
physique.

1. Les mouvements respiratoires


Un mouvement respiratoire
= 1 inspiration + 1 expiration.
La respiration normale est gouvernée par les
centres nerveux végétatifs (involontaires).

a. Au cours de l’inspiration
Les muscles intercostaux et le diaphragme se
contractent, ce qui augmente le volume de la cage
thoracique. Les poumons, solidaires, suivent le mou-
vement et laissent ainsi pénétrer de l’air (500 mL).
C’est un phénomène actif.

Fig. 39. Mécanique de la respiration 1/2 © Mélissa RIFFARD

29
Tableau n°11 : Localisation échanges gazeux

Lieu des échanges gazeux Description


Le sang arrive riche en
Au niveau des cellules dioxygène et repart riche
en CO2 vers les poumons.
Le sang arrive riche en
Au niveau des alvéoles
dioxyde de carbone et
pulmonaires
repart riche en O2.

Fig. 40. Mécanique de la respiration 2/2 © Mélissa RIFFARD

2. Respiration forcée
Lors d’une respiration forcée, le système nerveux céré-
brospinal accentue la contraction des muscles inter-
costaux et donc augmente le volume de la cage thora-
cique. Il y a une plus grande quantité d’air qui rentre
dans les poumons (1,5 L).

Au moment de l’expiration, les muscles insérés sur


les côtes inférieures se contractent et appuient sur les
poumons, 1,5 L d’air s’échappe alors des poumons.

D. Les échanges respiratoires


Au cours du passage du sang dans les
poumons, il y a :
–– absorption d’O2 ;
–– rejet de CO2 et d’eau sous forme de vapeur.

Les gaz sont échangés à deux endroits dans l’orga-


nisme (cf. tableau n°11).

Fig. 41. Mécanismes des échanges gazeux © Mélissa RIFFARD

30
Leçon 4 Les appareils respiratoire et circulatoire

II. L’APPAREIL CIRCULATOIRE Le plasma est un milieu d’échange


et de transport.
L’appareil circulatoire ou appareil cardio-vasculaire
est composé du sang qui circule dans des vaisseaux
sanguins et qui est mis en mouvement par une pompe : 2. Les éléments figurés
le cœur.
Le plasma véhicule des cellules et particules appelées
Le sang transporte les nutriments issus de la digestion, « éléments figurés du sang ». On distingue trois types
les déchets de l’organisme, les gaz de la respiration, d’éléments figurés différents (cf. tableau n°13).
les cellules responsables de notre défense, et des
molécules d’information (hormones...).

A. Le sang
Le sang est un tissu conjonctif liquide, rouge. Le corps
humain contient environ 5 à 6 L de sang (soit 8 %
du poids du corps). Il est composé d’un liquide, le
plasma, transportant un certain nombre de cellules,
les éléments figurés.

Plasma

Éléments figurés
45%
55%

Fig. 42. Composition du sang © Mélissa RIFFARD

1. Le plasma
Le plasma est un liquide limpide et jaune représentant
55 % de la masse sanguine.
Tableau n°12 : Composition du plasma

Composition du plasma
De l’eau (environ 90 %) Fig. 43. © Mélissa RIFFARD

Des substances nutritives (nutriments et vitamines)


Des sels minéraux
De l’urée et de l’acide urique (déchets protéiques)
Des gaz dissous (O2 et CO2) en très faible quantité
Des molécules de défense (anticorps)
Des molécules de communication (hormones...).

31
Tableau n°13 : Les éléments figurés

Type de cellule Caractéristiques Fonctions


Fixation du dioxygène et dioxyde de carbone
Cellules sans noyau. grâce à l’hémoglobine.
Elles portent les marqueurs Lorsque l’hémoglobine est liée au O2, elle est
Globules rouges ou hématies du groupe sanguin (A, B, rouge vif.
AB et O) sur leur membrane
cytoplasmique. Lorsque l’hémoglobine est liée au CO2, elle est
rouge violacé (« bleu »).
Ils peuvent évoluer Défense de l’organisme en éliminant les
Monocytes
en macrophage. grosses particules.
Il en existe trois types
différents : Défense de l’organisme en éliminant les
Globules blancs Polynucléaires Basophiles bactéries (bactéricides).
ou leucocytes Neutrophiles Elles sont mises en cause dans les allergies.
Éosinophiles
Défense de l’organisme en jouant un rôle dans
Durée de vie très longue
Lymphocytes la synthèse des anticorps et dans la fonction
(plusieurs mois ou années)
de rejet.
Coagulation évitant donc les pertes de sang en
Plaquettes ou thrombocytes Durée de vie courte (8 jours)
cas de plaies.

B. Le cœur l’âge, les individus et l’effort physique). Ce rythme est


contrôlé par le système nerveux végétatif. Il peut être
Le muscle cardiaque est le moteur de la circulation accéléré ou diminué selon les besoins.
sanguine grâce à ses contractions automatiques et
régulières. Exemple : au cours d’un exercice physique, les muscles
ont besoin de beaucoup d’O2 et de nutriments, qui
Le cœur est un muscle creux, séparé en deux fournissent l’énergie et permettent l’activité du muscle.
parties indépendantes : Puisque c’est le sang qui transporte ces éléments, il
faut qu’une plus grande quantité de sang arrive aux
–– le « cœur gauche » propulse le sang riche en
muscles. Pour cela, il faut accélérer la vitesse de pas-
oxygène dans l’ensemble de l’organisme ;
sage du sang dans les vaisseaux sanguins.
–– le « cœur droit » propulse le sang chargé de
dioxyde de carbone dans les poumons pour La vitesse du sang dans les vaisseaux est déterminée
qu’il s’y décharge de ce gaz toxique. par les contractions de la pompe (cœur). Ainsi, lors
d’un effort physique, les contractions du cœur sont
Chaque « côté » du cœur est composé de deux plus fortes et plus rapides.
chambres, une oreillette1 et un ventricule. L’oreillette
Le trajet du sang à l’intérieur du cœur est défini par
récupère le sang provenant des veines. Les ventri-
différentes phases de contraction du cœur (d’abord les
cules, très contractiles, propulsent avec force le sang
oreillettes, puis les ventricules) et par l’existence de
dans les artères allant jusqu’aux organes. Cf. Fig. 44
valvules qui empêchent un retour en arrière du sang.
page suivante
Le médecin entend les deux bruits de fermeture des
Le rythme cardiaque chez un adulte est en moyenne
valvules, qui permettent d’évaluer leur état de fonc-
de 70 battements par minute (chiffre qui varie selon
tionnement, et donc de la santé du cœur.

1. L’oreillette peut être également appelée auricule ou atrium.

32
Leçon 4 Les appareils respiratoire et circulatoire

Fig. 44. Anatomie du cœur © Fotolia / Alila

C. La circulation sanguine 1. Les vaisseaux sanguins


Elle utilise des vaisseaux sanguins, « tuyaux » à travers Le sang circule dans l’organisme à l’intérieur de vais-
lesquels transite le sang. On distingue deux circula- seaux sanguins, qui forment un système vasculaire en
tions sanguines placées en parallèle : la circulation série. Il existe différents types de vaisseaux (cf. Fig. 45
pulmonaire et la circulation générale (cf. Fig. 46). et tableau n°14 page suivante).

Fig. 45. Les différents types de vaisseaux sanguins © Mélissa RIFFARD

33
Tableau n°14 : Caractéristiques et rôles des différents vaisseaux sanguins

Type de
Forme Rôle
vaisseau
Paroi épaisse, Acheminent le
élastique, sang partant du
Artères
pression sanguine cœur vers les
importante. organes.
Paroi très fine,
de la taille d’un Zone d’échange
Capillaires cheveu, vitesse entre le sang et les
du sang très lente organes.
(0,1cm/s).
Paroi molle et
mince, faible Acheminent le
Veines pression sanguine. sang des organes
Vaisseaux munis vers le cœur.
de valvules.

a. La pression artérielle
C’est la pression du sang dans les artères. On l’ap-
pelle aussi tension artérielle. Elle est mesurée en milli-
mètres de mercure (unité de pression non mentionnée
habituellement). Elle est maximale au moment de la
contraction des ventricules (tension maximale, envi-
ron 10 à 14 chez l’adulte) et minimale au moment de
la phase de repos du cœur (tension minimale, entre
Fig. 46. Schéma bilan de la circulation sanguine © Mélissa RIFFARD
6 et 9).

b. Le pouls artériel
Les effets de la contraction du cœur sont mesurables
D. La circulation lymphatique
au poignet où l’on peut ressentir les ondes de choc Le système lymphatique est l’un des circuits de réparti-
provoquées sur la paroi des artères par les contrac- tion des liquides les plus importants et les plus mécon-
tions cardiaques. nus.

La lymphe est un liquide jaune clair, dérivé du plasma


2. Circulations pulmonaire sanguin, composé de protéines et de cellules de
défense : les lymphocytes. Elle forme un milieu liquide
et générale dans lequel baignent les tissus et les cellules. Au total,
il y a 5 à 6 litres de lymphe dans le corps. Le réseau
Le sang parcourt :
lymphatique est parallèle au système sanguin. Le sys-
 en six secondes le circuit pulmonaire : tème lymphatique n’a pas besoin du cœur pour être
cœur → poumons → cœur ; en mouvement, mais dépend des mouvements mus-
culaires et de la pression respiratoire. La circulation
 en 15 secondes le circuit général : lymphatique est extrêmement lente.
cœur → organes → cœur.

34
Leçon 5 L’appareil digestif

L’appareil digestif
L’Homme entretient en permanence son organisme en fournissant les substrats
nécessaires au fonctionnement des cellules et en évacuant les déchets que les activités
cellulaires engendrent.
L’appareil digestif est l’acteur principal de l’ensemble de ces fonctions en interaction
avec l’appareil circulatoire.

I. ANATOMIE
L’appareil digestif est composé :
–– du tube digestif, formé par les organes
dans lesquels passent les aliments pour y subir des transformations ;
–– des organes annexes (glandes salivaires, foie et pancréas), qui participent à l’élaboration des sucs
digestifs : ce sont des glandes digestives.

Fig. 47. Anatomie de l’appareil digestif © Mélissa RIFFARD

35
A. Le tube digestif La bouche est composée :
–– de la langue ;
–– du voile du palais (ou palais mou), avec la luette
1. La bouche entourée des amygdales ;
–– des os, qui supportent les dents (maxillaires infé-
La bouche a pour rôle d’amorcer la digestion des ali-
rieur et supérieur).
ments en les broyant par le biais des dents et de la
salive contenant des enzymes digestives.

Fig. 48. Anatomie de la bouche © Mélissa RIFFARD

36
Leçon 5 L’appareil digestif

2. Les dents Chez l’Homme, il y a deux générations dentaires.

Les dents se divisent en trois parties : On distingue quatre types de dents :


–– la couronne, couverte de l’émail ; –– les incisives, qui coupent les aliments ;
–– le collet, qui marque la limite de la dent avec la –– les canines, qui déchirent les aliments ;
gencive ; –– les prémolaires, qui écrasent les aliments ;
–– la racine, enchâssée dans la mâchoire. –– les molaires, qui broient les aliments.

Le nombre de dents de chacune de ces catégories par


mâchoire représente la formule dentaire :

dents de la mandibule
4 I + 2 C + 4 Pm + 6 M
supérieure
=
dents de la mandibule
4 I + 2 C + 4 Pm + 6 M
inférieure

Fig. 49. Structure d’une dent © Mélissa RIFFARD

Les dents sont constituées de tissus inertes, faits essen-


tiellement de phosphore et de calcium (cf. Tableau
n°15).
Tableau n°15 : Composition d’une dent

Nom du tissu Composition


Émail matière blanche, très dure
Dentine matière poreuse, dure

Au centre, elles renferment des vaisseaux sanguins et


des nerfs dans un tissu conjonctif lâche appelé pulpe.

La racine de la dent est enchâssée dans le maxillaire


au niveau d’une alvéole osseuse. Elle est fixée forte-
ment grâce à des ligaments.

Fig. 50. La dentition humaine : première et deuxième générations 1/2


© Mélissa RIFFARD

37
teeth.pdf 1 02/11/2012 15:24:23

Fig. 51. La dentition humaine : première et deuxième générations 2/2 © Mélissa RIFFARD

3. Le pharynx 4. L’œsophage
Le pharynx est un carrefour « aérodigestif » qui fait L’œsophage est un long tube simple, de 25 cm envi-
communiquer la bouche avec l’œsophage et la tra- ron, qui traverse le diaphragme et débouche dans l’es-
chée. La glotte permet l’ouverture ou la fermeture de tomac par un sphincter appelé cardia.
la trachée.
Il est constitué, comme tout le tube digestif, de trois
Lors de l’avancée des aliments dans l’arrière-gorge tissus (cf. Fig. 52 page suivante) :
survient un réflexe : celui de la déglutition, avec fer-
–– une paroi externe fibreuse « d’emballage » ;
meture des voies respiratoires.
–– une couche musculaire permettant les mouvements
du tube : les mouvements péristaltiques ;
–– une couche interne muqueuse, avec des glandes
muqueuses qui permettent de lubrifier le bol ali-
mentaire.

38
Leçon 5 L’appareil digestif

6. L’intestin grêle
L’intestin grêle est un organe abdominal de 6 à 8
mètres de long sur 3 cm de diamètre. Très enroulé sur
lui-même, il décrit des anses intestinales.

Sa paroi interne, très particulière, est une surface


d’échange avec le sang.

Elle possède de nombreux replis hérissés de


microreplis, les villosités, parcourues de capillaires
Fig. 52. Schéma de la structure tissulaire du tube digestif
© Mélissa RIFFARD
sanguins.

À ce niveau, les nutriments de la digestion sont


L’œsophage a pour seul rôle, dans la digestion, de absorbés dans le sang.
faire progresser les aliments vers l’estomac grâce aux
mouvements musculaires, appelés mouvements péris-
taltiques. Ces mouvements sont sous le contrôle du
système nerveux végétatif (involontaire).

5. L’estomac
Poche élastique en forme de « J », située sous le
diaphragme, d’une capacité d’environ deux litres.

Sa paroi externe est formée de muscles très élastiques


qui, en se contractant, permettent le brassage des ali-
ments.

Sa paroi interne est tapissée d’une muqueuse qui


contient des glandes gastriques. L’estomac commu-
nique avec le duodénum de l’intestin grêle par un
sphincter rond : le pylore.

Fig. 54. Schéma de la paroi intestinale


© Mélissa RIFFARD

7. Le gros intestin
Le « gros intestin » est un tube de 1,5 à 2 mètres, qui
recueille les déchets issus de la digestion.

Ceux-ci progressent lentement par péristaltisme, et


subissent des fermentations et une déshydratation
intense.

Fig. 53. Schéma de l’estomac


Il présente trois parties :
© Mélissa RIFFARD –– cæcum (muni d’un appendice) ;
–– côlon ;
–– rectum, terminé par un sphincter, l’anus.

39
2. Glandes gastriques
Au niveau de la muqueuse de l’estomac, elles
sécrètent le suc gastrique à l’intérieur. Ce suc contient
des enzymes pour digérer de façon chimique les pro-
téines ; il est très acide, ce qui permet de détruire les
bactéries avalées.

3. Pancréas
Glande en forme de grappe de raisin, elle assure deux
fonctions. 90 % de cette glande est consacrée à l’éla-
boration du suc pancréatique (fonction exocrine - 1,5 l
par jour), 10 % ont une fonction endocrine (hormones
de la glycémie).

4. Foie
Fig. 55. Anatomie du tube digestif (partie inférieure) Le foie est la plus grosse glande (2 kg environ), très
© Mélissa RIFFARD bien irriguée par le sang. Elle sécrète la bile (500 ml à
1 l par jour). La bile est mise en réserve dans la vési-
cule biliaire, puis est déversée dans le duodénum au
moment des repas. La bile facilite la digestion des
B. Les glandes digestives lipides.
Les glandes digestives assurent la digestion chimique.
5. Glandes intestinales
1. Glandes salivaires Il existe, sur la paroi intestinale, des glandes intesti-
nales qui sécrètent le suc intestinal.
Elles sécrètent la salive, composée de 99 % d’eau, de
sels minéraux, d’une enzyme – l’amylase (qui transforme Ce suc achève la transformation des aliments en
l’amidon en maltose) – et d’agents anti-infectieux. nutriments.
Nous sécrétons jusqu’à un litre de salive par jour.
Tableau n°16 : Rôles de la salive

Rôles de la salive
Situation Rôle
En dehors Lubrifier les muqueuses de la bouche
des repas et de l’œsophage.
Au cours Humidifier les aliments, faciliter
des repas et commencer leur digestion.
Protéger en partie contre les caries
Tout
en neutralisant les acides et en chassant
le temps
les débris alimentaires.

Fig. 56. Anatomie du foie (en rouge) et du pancréas (en vert)


© Mélissa RIFFARD

40
Leçon 5 L’appareil digestif

II. MÉCANISMES DE LA DIGESTION 3. Dans l’œsophage


La digestion est l’ensemble des phénomènes permet- Les mouvements péristaltiques des parois du tube
tant la transformation des aliments en molécules assi- par l’activité des muscles lisses font progresser les ali-
milables et utilisables par les cellules : les nutriments. ments dans le tube digestif (essentiellement au niveau
de l’œsophage, de l’intestin et du côlon).
Ces transformations des aliments sont mécaniques et
chimiques. Ces phénomènes sont involontaires, ils se
déclenchent par réflexe.

A. Phénomènes mécaniques
Les transformations mécaniques sont dues
à l’activité musculaire du tube digestif.

1. Dans la bouche
Il y a :
–– mastication et broyage par les dents ;
–– formation par la langue d’un bol alimentaire,
bouillie semi-liquide imprégnée de salive. Fig. 58. Le péristaltisme © Mélissa RIFFARD

2. Dans le pharynx 4. Dans l’estomac


Lors de l’avancée des aliments dans l’arrière-gorge sur-
Le brassage gastrique du bol alimentaire l’imprègne de
vient un phénomène réflexe : la déglutition, qui permet
suc gastrique. Il devient une bouillie appelée chyme.
la fermeture des voies respiratoires afin d’éviter le phéno-
mène de « fausse route » (passage des aliments dans les
voies respiratoires, provoquant un risque d’étouffement) :
la luette, en se fermant, bouche les fosses nasales ; la
5. Dans le gros intestin
glotte et l’épiglotte, en se fermant, couvrent la trachée. Il y a formation des fèces (déchets) dans le rectum,
puis expulsés par l’anus.
Les aliments sont alors expulsés dans l’œsophage.
Si la déglutition est anormale, une toux réflexe se
déclenche.

Fig. 57. La déglutition © Mélissa RIFFARD

41
B. Phénomènes chimiques b. Dans la bouche
Les glandes salivaires sécrètent la salive, composée de
99 % d’eau, de sels minéraux, d’une enzyme, l’amy-
1. Les transformations chimiques lase (qui transforme l’amidon en maltose) et d’agents
anti-infectieux.

Les sucs digestifs, produits par les glandes Nous sécrétons jusqu’à un litre de salive par jour.
digestives, contiennent des substances
appelées enzymes, qui coupent les molécules La salive sert :
alimentaires pour les simplifier en petites –– en dehors des repas, à lubrifier les muqueuses de la
molécules appelées nutriments. bouche et de l’œsophage ;
Les enzymes sont classées en trois grandes familles : –– au cours des repas, à humidifier les aliments, faci-
–– les amylases dégradent les sucres ou glucides liter et commencer leur digestion ;
(l’amidon est transformé en glucose) ;
–– à protéger en partie contre les caries en neutralisant
–– les protéases agissent sur les protéines ; les acides et en chassant les débris alimentaires ;
–– les lipases dégradent les lipides.
–– la salive débute la décomposition des aliments en
dégradant l’amidon.
a. De l’aliment au nutriment
Un aliment est un ensemble de molécules agen-
cées de façon complexe. Les enzymes permettent
c. Dans l’estomac
de découper ces assemblages moléculaires en nutri- Le suc gastrique contient de l’acide chlorhydrique,
ments, assemblages moléculaires plus simples et de nécessaire au maintien des conditions optimales (pH
plus petite taille. acide) à l’activité digestive de l’estomac.

Exemple : les féculents sont des aliments composés Le chyme s’imprègne de suc gastrique contenant des
en partie d’amidon (glucide). Cet amidon est un poly- enzymes agissant principalement sur les protides ; le
mère de glucose (assemblage de glucose). Au cours contenu de l’estomac est vidé entre 1 à 6 heures.
de la digestion, cet amidon est soumis à l’action d’une
enzyme, l’amylase, qui découpe l’amidon dans un d. Dans l’intestin
premier temps en un plus petit polymère, le maltose,
puis en glucose simple. C’est ce glucose qui pourra Le chyme continue son trajet et s’imprègne de sucs
être absorbé dans l’intestin grêle. intestinaux, pancréatiques et de bile, contenant des
enzymes qui agissent sur tous les principes alimen-
Les nutriments assimilables et utilisables obtenus en taires (protéines, lipides et glucides).
fin de digestion sont :
On obtient une bouillie plus fine appelée chyle, qui
À partir des protéines : on obtient des acides atteint le gros intestin en 4 heures.
aminés, substances de base de la construction cel-
Les sucs intestinaux achèvent le découpage des ali-
lulaire, nécessaire à la fabrication des tissus et à la
ments en nutriments au niveau de l’intestin grêle.
croissance.
À partir des glucides (sucres) : on obtient
essentiellement du glucose, molécule énergétique e. Dans le gros intestin
primordiale, notamment pour les cellules du système Les déchets, nutriments non assimilés et donc non uti-
nerveux, mais aussi du fructose et du galactose. lisés ou utilisables par l’organisme, subissent une dés-
hydratation et une fermentation avant d’être expulsés
À partir des lipides : on obtient du glycérol et des au niveau de l’anus.
acides gras, molécules énergétiques, nécessaires aussi
à l’absorption des vitamines liposolubles et à la matu-
ration du système nerveux.

42
Leçon 5 L’appareil digestif

2. L’absorption Dans le sang passent le glucose, les acides aminés,


l’eau, les sels minéraux et les vitamines hydrosolubles
(B, C, PP).
Le phénomène, grâce auquel les aliments dégradés
en nutriments vont passer au travers des parois des Dans la lymphe passent les acides gras et les vitamines
organes vers le sang, s’appelle l’absorption. liposolubles, qui rejoindront, dans un deuxième
temps, le sang.

Cette absorption intestinale est permise par les quali-


a. Au niveau de la bouche tés de l’intestin grêle qui possède une grande surface
L’assimilation est limitée à des substances extrême- d’absorption (environ 100 m²) et par le contact étroit
ment petites. Seuls certains médicaments passent à avec les vaisseaux sanguins et lymphatiques au niveau
travers la muqueuse de la langue. des villosités.

b. Au niveau de l’estomac d. Au niveau du côlon


L’assimilation est très lente et limitée. Seuls l’eau, l’al- L’absorption est minime. Elle concerne seulement
cool et quelques médicaments (aspirine) sont absor- quelques oses et les vitamines (B et K) issues de l’acti-
bés. vité bactérienne intestinale, ainsi que les médicaments
administrés par voie rectale.
c. Au niveau de l’intestin grêle

L’absorption est maximum. Elle se fait au C. Bilan des mécanismes


niveau des villosités et sera détaillée plus loin.
de digestion
Voir Tableau n°17 ci-dessous

Tableau n°17 : Anatomie et phénomènes de digestion de l’appareil digestif

Organe Phénomènes mécaniques Phénomènes chimiques


Bouche Mastication Salive agissant sur les glucides.
Appareil Œsophage Péristaltisme –
digestif haut
Sucs gastriques agissant comme un acide
Estomac Broyage
sur les protéines.
Apport de bile (vésicule biliaire) agissant sur les lipides.
Duodénum Apport de suc pancréatique finissant la digestion
des lipides, des protéines et des glucides.
Caecum –
Péristaltisme
Appareil Suc intestinal
Intestin grêle
digestif bas Absorption des nutriments
Gros intestin
Déshydratation et fermentation : formation des selles
ou colon
Rectum et Réserve et expulsion sous

anus contrôle du système nerveux

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D. L’absorption villositaire étape L’eau, les sels minéraux et l’alcool commencent à être
absorbés au niveau de l’estomac, mais la quasi-totalité
essentielle des nutriments organiques de type glucidique, proti-
dique et lipidique se fait par l’entérocyte.
Chaque villosité est composée de quelques cellules
sécrétrices de mucus et de nombreuses cellules pré- Il y a donc passage intracytoplasmique (cf. Fig. 59).
sentant elles mêmes des microvillosités : les entéro-
cytes ou cellules en « brosse ».

Cette bordure en « brosse » agrandit encore l’espace


de contact entre le colon et le sang.

Fig. 59. Principe de l’absorption villositaire © Mélissa RIFFARD

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Leçon 5 L’appareil digestif

E. Bilan de la digestion
Tableau n°18 : Les nutriments assimilables

Origine des nutriments Types de nutriments Rôle


substances de base de la construction
À partir des protéines Acides aminés cellulaire, nécessaires à la fabrication
des tissus et à la croissance
molécule énergétique primordiale,
Essentiellement du glucose notamment pour les cellules du
À partir des glucides (sucres) système nerveux
Mais aussi du fructose et du galactose –
molécules énergétiques, nécessaires
aussi à l’absorption des vitamines
À partir des lipides Glycérol et acides gras
liposolubles et à la maturation du
système nerveux

Tableau n°19 : Bilan des nutriments absorbés lors de la digestion

Organes impliqués
(dans la transformation en Nutriments Mode d’absorption Compartiment récepteur
nutriments)
Glucose
Salive Transport actif
Glucides Galactose
Pancréas
Fructose Transport passif Sang
Estomac
Protéines Acides aminés Transport actif
Pancréas
Acides gras Diffusion passive
Estomac Chylomicron*
Glycérol (pinocytose et
Lipides Pancréas exocytose) dans la lymphe
Mono et di glycérol
Bile
Petits acides gras Transport actif Dans le sang
*Chylomicron : association de triglycérides emballés dans des protéines, car trop volumineux pour passer directement dans le sang

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Fig. 60. Schéma bilan de la digestion © Mélissa RIFFARD

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