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SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE
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Le contrôle de l’impôt a pour objet de s’assurer, par divers moyens prévus par la loi, que les
contribuables se sont acquittés de leurs obligations.
Au nombre de ces moyens figurent notamment le droit de communication et le droit de
vérification, l’exercice de ce dernier étant assorti de garanties au profit des contribuables.
A l’issue du contrôle, l’administration est en droit, soit d’assujettir à l’impôt les redevables
qui s’y étaient entièrement soustraits, soit d’apporter aux impositions antérieurs entachées
d’insuffisances, les rectifications ou redressements exigés pour une exacte application de la
loi.
Le droit de reprise est la faculté offerte à l’administration de réparer les omissions totales ou
partielles constatée dans l’assiette ou le recouvrement de tous impôts, taxes ou redevances,
dus en vertu des lois fiscales, ainsi que les erreurs susceptibles d’entacher leur détermination.
Il permet ainsi de réparer, dans les délais légaux de prescription, non seulement les
insuffisances commises par les contribuables, mais aussi les erreurs, préjudiciables au trésor,
imputables éventuellement aux opérations d’assiette et de contrôle.
Le pouvoir de redressement, qui est limité dans le temps et s’exerce dans le cadre des
procédures appropriées offrant aux contribuables qui en font l’objet les garanties adéquates,
procède de ce droit général de reprise. Constitue un redressement toute action par laquelle,
pour une période ou une opération donnée, le service ajoute ou supplée aux éléments qui ont
été ou auraient dû être déclarés par un contribuable se traduit par une majoration immédiate
de l’impôt exigible.
Bien entendu, le contrôle des déclarations permet également au service des impôts de rétablir
l’imposition exacte de certains contribuables qui auraient été surtaxés par erreur et de
prononcer, le cas échéant, des décharges.
LA VERIFICATION
La vérification est l’opération qui consiste à s’assurer de la sincérité d’une déclaration fiscale
en la confrontant avec des éléments extérieurs, notamment au regard des impôts I.R.G-I.B.S
et taxes sur le chiffre d’affaires. La vérification peut être selon le cas :
- Un examen contradictoire de l’ensembles de la situation fiscale personnelle (ESFP)
qui consiste à vérifier l’exactitude du revenu global déclaré ou a déterminer ce revenu
en cohérence avec la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du
train de vie des membres du foyer fiscal.
- Une vérification de comptabilité qui est un ensemble d’opérations ayant pour objet
d’examiner sur place la comptabilité d’une entreprise et de confronter à certaines
données de fait ou matérielles, afin de contrôler l’exactitude et la sincérité des
déclarations souscrites et d’assurer éventuellement les redressements nécessaires.
- Bien entendu, l’examen de la comptabilité de l’entreprise peut être assorti d’un ESFP
de l’exploitant individuel ou des principaux dirigeants afin de confronter les résultats
déclarés ou la valeur des résultats reconstitués avec le montant apparent des ressources
que laisse supposer le train de vie et les autres défenses ou acquisitions des intéressés.
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Au contraire le droit de vérification qui se conclut généralement par des redressements fiscaux
est très strictement réglementé.
La distinction est importante. En aucun cas un agent de l’Administration ne peut conclure par
des redressements fiscaux un examen de documents comptables auquel il procède dans le
cadre du droit de communication.
En opérant ainsi, il ferait en réalité un contrôle fiscal sans en avoir averti le contribuable et
donc sans l’avoir mis en mesure de connaître ses droits, notamment celui d’être assisté dés le
début des opérations de contrôle par un conseil de son choix.
Importance de la distinction
Le droit de communication bénéficie de garanties moindres que le droit de vérification, car
seul ce dernier peut avoir comme conséquence directe des suppléments d’imports à payer. Le
droit de communication s’exerce auprès des Administrations Institutions Publiques et
Entreprises et des Institutions Financières et Autres Contribuables
Section 5 : LE DROIT DE CONTROLE DE L’ADMINISTRATION
Pouvoirs de l’Administration
L’Administration fiscale contrôle les déclarations ainsi que les actes utilisés pour
l’établissement de tout +impôt, droit, taxe et redevance. Elle peut également exercer le
droit de contrôle à l’égard des institutions et organismes n’ayant pas la qualité de
commerçant et qui payent des salaires des honoraires ou des rémunérations de toute
nature.
L’exercice du droit de contrôle s’opère au niveau des établissements et entreprises
concernés durant les heures d’ouverture au public et d’activité.
Compétences des agents de la vérification :
L’inspecteur vérifie les déclarations. Les demandes d’explications et justifications sont
faites par écrit. L’inspecteur peut également demander à examiner les documents
comptables afférents aux indications, opérations et données objet du contrôle.
Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à la vérification de
comptabilité des contribuables et effectuer toutes investigations nécessaires à l’assiette
et au contrôle de l’impôt.
Les agents de l’Administration fiscale peuvent procéder à la vérification approfondie de la
situation fiscale d’ensemble des personnes physiques au regard de l’impôt sur le revenu.
Section 6 : LE DROIT DE REPRISE DE L’ADMINISTRATION ET LES DELAIS
DE PRESCRIPTIONS :
Le droit de reprise de l’administration est la faculté qu’elle détient de réparer les omissions ou
insuffisances d’imposition et qu’elle peut exercer pendant un délai fixé par la loi. Passé ce
délai il y a prescription. En principe, le délai de reprise de l’Administration est de 4 ans.
Impôts directs et taxes assimilées :
Le délai imparti à l’administration pour la mise en recouvrement des rôles motivés par la
réparation des omissions ou insuffisances constatées dans l’assiette des impôts directs et taxes
assimilées ou par l’application des sanctions fiscales auxquelles donne lieu l’établissement
des impôts en cause, est fixé à quatre (4) ans.
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L’expiration du délai de vérification sur place n’est pas opposable à l’Administration fiscale,
lorsque le vérificateur est appelé à instruire ou à vérifier les informations fournies par le
contribuable, en réponse à la notification de redressements ou à la demande du contribuable.
Section 5 : Impossibilité de refaire la vérification :
Lorsque la vérification de comptabilité pour une période déterminée au regard d’un impôt ou
d’un groupe d’impôts est achevée et, sauf le cas où le contribuable a usé de manœuvres
frauduleuses ou a fourni des renseignements incomplets ou inexacts durant la vérification,
l’Administration ne peut plus procéder à une nouvelle vérification au regard des mêmes
impôts et pour la même période.
Section 6 : Les notifications de redressements et les réponses aux observations du
contribuable :
Lorsque l’Administration a procédé à une vérification de comptabilité, elle doit en faire
connaître les résultats au contribuable, quelle que soit la procédure utilisée, même en cas
d’imposition d’office. C’est une garantie par laquelle le contribuable est informé que la
vérification de comptabilité est achevée.
SUPPLEMENT
PREAMBULE
La fraude est souvent associée aux défaillances d’un système fiscal complexe et une lourde
pression fiscale. Cependant, celle-ci étant par nature un phénomène occulte, elle est quasiment
immensurable.
C’est pourquoi, la réforme du système fiscal d’une part et, la politique visant à asseoir une
fiscalité plus douce mise en œuvre au travers de nombreuses mesures d’assouplissement et
d’allégement de la charge fiscale jugée trop importante d’autre part, appellent à une plus
grande rigueur et sévérité à l’égard des contribuables peu respectueux envers leurs obligations
fiscales.
Il est clair dans ce contexte que la lutte contre la fraude fiscale est un moyen majeur qui agit
pleinement dans le sens du développement du civisme fiscal que l’on peut aisément rapporter
à la notion de citoyenneté en reprenant les termes de Monsieur le Directeur Général des
Impôts définissant une entreprise citoyenne comme étant « Une entreprise qui :
- Participe à la création de la richesse nationale ;
- Agit dans le respect des lois et règlements ;
- S’acquitte en toute transparence de ses obligations fiscales ;
- Jouit d’un civisme fiscal sans faille. »
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Ainsi, ce document se veut une référence tant pour les services de l’administration fiscale que
pour les contribuables en rassemblant et en présentant de manière succincte les différentes
mesures de lutte contre la fraude fiscale.
La fraude fiscale est définie comme étant le recours à des procédés permettant de se soustraire
volontairement et illégalement à l’impôt.
Sont considérés comme manœuvres frauduleuses au sens de l’article 193 du code des impôts
directs et taxes assimilées :
3 - le fait d’avoir sciemment omis de passer ou de faire passer des écritures ou d’avoir passé
ou fait passer des écritures inexactes ou fictives au livre journal et au livre d’inventaire prévu
par les articles 9 et 10 du code de commerce ou dans les documents qui en tiennent lieu. (il
s’agit des exercices dont les écritures ont été arrêtées) ;
L’administration fiscale contrôle les déclarations ainsi que les actes utilisés pour
l’établissement de tout impôt, droit, taxe et redevance.
Elle peut également exercer le droit de contrôle à l’égard des institutions et organismes
n’ayant pas la qualité de commerçant et qui payent des salaires, des honoraires ou des
rémunérations de toute nature.
Les services de l’inspection peuvent vérifier les documents comptables afférents aux
indications, opérations et données objet du contrôle.
Le contribuable est invité à faire parvenir son acceptation ou ses observations dans un
délai de 30 jours au- delà duquel l’inspecteur fixe la base de l’imposition.
Il est à noter que les contribuables qui ne fournissent pas à l’appui de leurs déclarations les
renseignements et documents prévus à l’article 152 du CID peuvent faire l’objet d’une
rectification d’office.
2 - Vérification de comptabilité
a) Avis de vérification :
L’avis de vérifications doit préciser outre les noms, prénoms, grades des
vérificateurs, la date et l’heure de la première intervention, la période à vérifier,
les droits, impôts, taxes et redevances concernés, et les documents à consulter.
Sous peine de nullité de la vérification, le contribuable est averti lors de l’envoi de l’avis de
vérification de sa faculté de es faire assister d’un conseil de son choix au cours du contrôle.
c) Portée de la vérification :
Le contrôle de l’administration s’exerce quel que soit le support utilisé pour la conservation
de l’information.
d) Résultat de la vérification :
e) Procédure contradictoire :
Lorsque l’agent vérificateur rejette les observations du contribuable il doit l’informer par
correspondance détaillée et motivée.
La vérification sur place des déclarations et documents comptables ne peut, sous peine de
nullité, s’étendre au-delà de certains. Ces délais sont fixés suivant le montant du chiffre
d’affaires annuel déclaré et la nature de l’activité de l’entreprise :
- Quatre (4) mois lorsque le chiffre d’affaires n’excède pas 1.000.000 DA pour chacun des
exercices vérifiés ;
- Six (6) mois lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 1.000.000 DA et inférieur à
5.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.
Autres entreprises :
- Quatre (4) mois lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 2.000.000 DA et inférieur
à 10.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.
Dans tous les autres cas, la durée de la vérification sur place ne doit pas dépasser un an.
Toutefois, le délai de préparation accordé est dans ce cas de 15 jours au lieu de 10 jours.
a / La demande de justifications :
- Lorsque le service a réuni des éléments permettant d’établir que le contribuable peut
avoir des revenus plus importants que ceux qui font l’objet de sa déclaration.
b/ La demande d’éclaircissements :
5/ Le droit d’enquête :
Toute personne effectuant des opérations passibles de al TVA est tenue de fournir aux
agents des impôts concernés ainsi qu’à ceux des autres services financiers désignés par
arrêté du ministre chargé des finances pour chaque catégorie d’assujettis toutes
justifications nécessaires à la fixation du chiffre d’affaires.( Art 33 CPF).
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Les fonctionnaires visés ci-dessus peuvent effectuer chez les redevables de la TVA, ainsi
que chez les tiers travaillant pour leur compte, dans les locaux affectés à la fabrication, à
la production ou à la transformation ainsi qu’à l’emmagasinage ou à la vente de
marchandises, et aux prestations de toute nature, toutes vérifications et reconnaissances
nécessaires à l’assiette et au contrôle de l’impôt.
A cet effet, ils peuvent se faire délivrer les documents professionnels pouvant se rapporter
à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation et procéder à la
constatation matérielle des éléments physiques de l’exploitation.
6/ Le droit de visite :
Pour l’exercice de son droit de contrôle et lorsqu’il existe des présomptions de pratiques
frauduleuses, l’administration fiscale peut, sur autorisation du président du tribunal
territorialement compétent permettre aux agents ayant au moins le grade d’inspecteur
dûment habilités à opérer de façon inopinée des visites en tous lieux en vue de rechercher,
recueillir et saisir toutes pièces, documents, supports ou éléments matériels susceptibles de
justifier des agissements visant à se soustraire à l’assiette, au contrôle et au paiement de
l’impôt. ( Art 34 CPF)
Il convient de préciser que l’ordonnance du juge pour l’exercice du droit de visite est
soumise à une demande préalable de l’administration fiscale qui doit être suffisamment
étayée.
La visite et le saisie des documents et biens constituant la preuve des agissements frauduleux
sous l’autorité et le contrôle du juge.
L’ordonnance autorisant la visite est notifiée sur place au moment de la visite et à l’issue de
laquelle un procès verbal relatant le déroulement des opérations et consignant les
constatations relevées est dressé.
Il comporte notamment :
Une copie de PV de l’inventaire est remise à l’intéressé tandis que les originaux sont adressés
au juge qui a autorisé la visite.
Les agents peuvent également avoir accès la nuit dans les fabriques, ateliers distilleries et
autres établissements soumis à leur surveillance, lorsque ces établissements sont ouverts au
public ou bien lorsqu’il résulte des déclarations des industriels ou commerçants que leurs
établissements sont en activité (art 22 et 24 du CPF).
8 - Le droit de communication :
- des organismes de sécurité sociale qui sont tenus d’adresser annuellement à l’administration
des impôts, pour les membres du corps médical et auxiliaires les renseignements relatifs aux
honoraires qu’ils perçoivent. Ces organismes ainsi que les caisses mutualité qui doivent
également communiquer à l’administration fiscale les infractions qu’ils relèvent en ce qui
concerne l’application des lois et règlements relatifs aux impôts et taxes en vigueur (art 86 LF
2003).
- Les institutions financières recevant habituellement en dépôt des valeurs mobilières sont
tenues d’adresser à l’administration fiscale les informations concernant l’ouverture et les
clôtures des comptes et autres valeurs (art 51 CPF).
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- Elles ont également pour obligation de transmettre un relevé mensuel des opérations
de transfert de fonds à l’étranger effectuées, pour le compte de leurs clients (art 58 LF
2003).
Dans toute instance devant les juridictions civile, administrative et pénale, le ministère
public peut donner communication des dossiers à l’administration fiscale (art 47 du CPF).
Pour permettre le contrôle des déclarations souscrites tant par eux-mêmes que par des
tiers, les commerçants, sociétés et personnes dont les organismes et institutions qui payent
des rémunérations doivent présenter à toute réquisition des agents de l’administration
fiscale tous document relatif à leur activité (art53,54 et 57 du CPF).
Le refus de donner communication les livres, pièces et documents concernés par le droit
de communication est puni d’une amende fiscale de 5 000 à 50 000 et à l’application
d’une astreinte de 100 Da qu minimum par jour de retard. (Art 61,62 et 63 du CPF).
En vue de lutter contre les manœuvres frauduleuses, le loin de finances 2002(art 3, 4,8 et
31) a mis en place un dispositif obligeant les contribuables à souscrire toutes leurs
déclarations ou remettre les attestations de franchise TVA où la tenue de tous documents
relatif à l’exercice de l’activité en, indiquant le numéro d’identification statistique.
b/ Exclusion des personnes condamnées pour fraude fiscale de toute soumission au
marché public (art 62 LF 1997).
L’état client, joint à la déclaration relative à la taxe sur l’activité professionnelle, doit faire
apparaître le montant de al TVA facturée (art 8 LF 2002 et 224 du CID).
Cette mesure exige des redevables n pour la mise en oeuvre de la déduction en matière de
TVA, d’appuyer le relevé de chiffre d’affaires d’un état comportant pour chaque
fournisseur, les informations spécifiques ayant trait notamment au numéro d’identifiant
statistique, raison sociale, adresse, montant des achats effectués ou des prestations reçues,
etc. (art 45LF 2003).
c / Assimilation des donations faites à des parents su delà du 2éme degré, à des
ventes :
Le non- respect de cette obligation entraîne l’application d’une amende fiscale égale à
50% du montant de la vignette.
Le directeur des impôts de wilaya peut retirer la plainte en cas de paiement total des droit
simples et pénalités objet de la poursuite et ce, après accord du directeur Général des
impôts (art 305 du CID).
Par ailleurs, l’amende fiscale applicable aux personnes qui se sont rendues coupable de
manœuvres destinées à se soustraire à l’assiette ou à la liquidation de l’impôt par le moyen
de renseignements inexacts portés dans l’état des clients et ce, nonobstant les peines
correctionnelles prévues à l’article 303 du code des impôts directs, est fixée de 5 000 à
50 000 DA (art 228 du CID).
En cas de récidive, il est fait application d'un double de ces tarifs et la marchandise
transportée sans facture ainsi que el matériel de transport de celle-ci font l’objet d’une
saisie (art 65 LF 2003).
5/ Droit de préemption :
Ainsi, dans le cas où seraient estimés insuffisants les prix figurant dans les déclarations
portant sur les mutations d’immeubles, de doit immobiliers, de fonds de commerce ou de
clientèle, de droit au bail sur tout ou partie d’un immeuble, l’administration fiscale a la
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Afin de lutter contre la fraude fiscale, les articles 54 à 57 de la loi de finances pour 2003
ont relevé les amendes fiscales applicables aux contrevenants aux obligations prévues par
le code des impôts indirects en vue d’accentuer leur caractère dissuasif.
- une amende pénale de 50 000 Da à 100 000 Da, lorsque le montant des droits éludés
n’excède pas 100 000 DA ;
- Une réclusion à temps de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende pénale de 300 000
DA à 1 000 000 DA lorsque le montant des droits éludés est supérieur à 1 000 000 DA
et n’excède pas 3 000 000 DA.
- Une réclusion à temps de dix (10) ans à vingt (20) ans et d’une amende pénale de
1 000 000 Da à 3 000 000 DA lorsque le montant des droits éludés est supérieur à
3 000 000 DA.
DEUXIEME PARTIE
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Le terme « contentieux » qui évoque une idée de litige entre deux parties à pour origine
le verbe latin « contendere » qui signifie mettre aux prises.
En matière fiscale, la mise en œuvre des dispositions relatives à l’imposition donne lieu le
plus souvent à des contestations de la part des contribuables. Cet état de fait engendre des
litiges entre l’administration fiscale et les contribuables.
C’est ce litige qui incite les contribuables à introduire une réclamation auprès de
l’administration en vue d’obtenir la décharge totale ou partielle du montant de l’impôt
contesté.
C’est ainsi que naît le contentieux fiscal qui s’inscrit dans le cadre plus global du contentieux
administratif.
Dès lors, le contentieux fiscal peut se définir comme étant l’ensemble des procédures de droit
commun ou exorbitantes de droit commun qui régissent les litiges opposant les contribuables
à l’administration à l’occasion des opérations d’assiettes, de recouvrement et de contrôle de
l’impôt.
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PREMIERE PARTIE
CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE
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3. RÉCLAMATIONS PRÉMATURÉES
Les réclamations qui parviennent à la structure concernée antérieurement à la date
servant de point de départ au délai fixé par la loi sont considérées comme prématurées et par
conséquent irrecevables.
4. COMPUTATION DES DÉLAIS DE RÉCLAMATION
En matière fiscale, les délais fixés pour la présentation des réclamations à la structure
concernée ne sont pas des délais francs, (un délai est dit franc lorsque le jour de départ et le
jour de l’expiration de ce délai sont comptés en plus).
En d’autres termes, les délais ne sont pas prorogés dans le cas où le dernier jour est un jour
férié.
Il s’ensuit que la date du 31 décembre constitue une date limite au delà de laquelle les
réclamations ne sont plus recevables.
5. RÉCLAMATIONS TARDIVES
Les réclamations qui parviennent à la structure concernée après la date d’expiration du
délai légal sont irrecevables comme entachées de déchéance ou de forclusion.
Cette déchéance est d’ordre public, elle ne peut être levée.
B- CONDITIONS DE FORME
La réclamation est adressée à la structure concernée compétente sous la forme d’une
simple lettre.
Le contribuable doit formuler de manière explicite sa réclamation par laquelle il conteste
l’imposition.
Il doit faire ressortir clairement le caractère contentieux de sa réclamation
Il doit, également, remplir les formalités ci-après :
1. PRÉSENTATION INDIVIDUELLE
Les dispositions de l’article 73-1 du C.P.F énoncent que les réclamations doivent être
individuelles, sauf pour les contribuables imposés collectivement en cas d’indivision.
En cas de présentation collective, la réclamation est recevable uniquement à l’égard du
premier signataire.
L’irrecevabilité de la réclamation est d’ordre public, elle est par voie de conséquence,
susceptible d’être soulevée d’office par le juge.
La réclamation doit indiquer, le numéro d’article du rôle objet de la requête.
2. PRÉSENTATION PAR COMMUNE
Aux termes de l’article 73-3 du C.P.F, il doit être présenté une demande distincte
par commune.
C- CONDITIONS RELATIVES AU CONTENU DE LA RÉCLAMATION
Outre les renseignements concernant l’identification du contribuable (nom et
adresse) la réclamation doit sous peine d’irrecevabilité :
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Le chef de la structure compétente statue sur les réclamations dans le délai de six (6)
mois suivant la date de leur présentation (Art.76 alinéa 2)
Le délai est de huit (8) mois lorsque l’avis conforme de l’administration centrale doit être
sollicité.
Il est noté, en effet, que l’avis conforme de l’administration centrale doit être sollicité par :
-le directeur des impôts de wilaya lorsque le contentieux porte sur un
montant égal ou supérieur à 20.000.000 DA.
-Le directeur de la structure chargée des grandes entreprises lorsque les
réclamations portent sur des affaires dont le montant total des droits et pénalités
excède 100.000.000 DA
Pour les réclamations introduites par les contribuables relevant du régime de l’impôt
forfaitaire unique, ce délai est ramené à deux (2) mois.
B- SURSIS DE PAIEMENT
Le réclamant peut demander, en application des dispositions de l’article 74 du C.P.F
un sursis de paiement qui ne peut être accordé que dans la mesure où :
Le sursis est formellement demandé dans la réclamation.
Le montant ou les bases du dégrèvement demandé sont nettement précisés.
Justifier du paiement des 20 % des droits contestés en joignant à la
réclamation la quittance de paiement.
Des garanties jugées suffisantes sont constituées auprès du receveur des
contributions diverses.
Ces garanties consistent :
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Concernant la Direction des Grandes Entreprises, le Directeur peut déléguer ses pouvoirs pour
le règlement des affaires portant sur un montant maximal de cinq millions de dinars
(5.000.000 DA).
La décision du directeur des impôts de wilaya, du chef du centre des impôts ou le directeur de
la D.G.E peut prendre quatre formes.
A. LE DÉGRÈVEMENT D’OFFICE
Ils peuvent en tout temps, prononcer d’office le dégrèvement des cotes.
Il s’agit d’une procédure simplifiée qui tend à réparer rapidement des erreurs d’imposition
flagrantes.
Cette opération s’effectue à l’aide d’états spéciaux «état de dégrèvement d’office »
B. LE DÉGRÈVEMENT
Le dégrèvement ordinaire intervient à la suite de l’instruction de la réclamation par
l’Inspecteur.
On considère que le contribuable a obtenu gain de cause en totalité ou en partie.
C. LE DÉGRÈVEMENT COMPENSATOIRE
L’administration peut effectuer une compensation entre les dégrèvements reconnus
justifies et certaines omissions ou insuffisances d’imposition constatées à l’occasion de
l’instruction d’une réclamation.
D. LE REJET DE LA RÉCLAMATION
Lorsqu’ils jugent que les arguments invoqués par le contribuable ne sont pas
convaincants ou que les preuves apportées ne sont pas suffisantes, le Directeur des Impôts de
wilaya, le chef du Centre ou le Directeur de la D.G.E prononcent un rejet de la réclamation
introduite. Il peut s’agir d’un rejet total ou partiel.
Le rejet peut également, être implicite lorsqu’ils ne prennent pas de décision dans le délai de
quatre (6) ou six (8) mois (lorsque l’avis de l’administration centrale est sollicité).
La législation fiscale en vigueur prévoit que pour ces affaires, le DIW est obligé de
solliciter l’avis conforme de l’Administration centrale.
Le DIW est obligé de se conformer au contenu de cet avis.
Pour ces affaires, le DIW dispose d’un délai de 8 mois, pour donner sa réponse au réclamant.
de l’administration centrale lorsque la réclamation porte sur une affaire dont le montant total,
des droits et pénalités excède 100.000.000 DA. (Seuil modifié par la LF 2008)
Section 2 : LE RECOURS DEVANT LES COMMISSIONS DE RECOURS
B- CONTRE VÉRIFICATION
Le tribunal administratif peut ordonner une contre vérification par un agent des impôts
autre que celui qui a procédé à la première instruction (article 85 alinéa 3 du C.P.F).
Elle doit être effectuée en présence du contribuable ou de son mandataire ainsi que du
président de l’APC ou de deux membres de la commission de recours.
C- L’EXPERTISE
L’expertise peut être ordonnée par Le tribunal administratif soit d’office, soit sur la
demande du contribuable ou sur celle du DIW (article 86 du C.P.F)
Deux experts supplémentaires peuvent être désignés si, l’une des parties le demande.
L’expertise est dirigée par l’expert nommé par le tribunal administratif.
D- LE DÉSISTEMENT
Le réclamant peut se désister de son instance par lettre sur papier libre signée de lui-
même ou de son mandataire. Il doit, cependant, le faire avant le jugement (article 87 du
C.P.F).
Le Directeur des impôts de la wilaya n’est pas obligé d’accepter le désistement lorsqu’il a
présenté des conclusions reconventionnelles.
E- CONCLUSIONS RECONVENTIONNELLES DE LA STRUCTURE COMPÉTENTE
Le directeur des impôts peut à tout moment de l’instance présenter au greffe des
conclusions reconventionnelles tendant à l’annulation ou à la reformation de la décision qu’il
a prise sur la réclamation primitive (article 88 du C.P.F).
Ce qui peut entraîner l’annulation de la décision initialement prononcée.
DEUXIEME PARTIE
CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT
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Le contribuable conteste ici, non pas les bases, le bien fondé de l’imposition, mais seulement
la validité des actes de poursuite soit au fond soit en la forme.
Le contentieux du recouvrement est lié à l’ensemble des difficultés rencontrées par le service
du recouvrement à l’occasion ou du fait de son action coercitive.
Ce contentieux qui ne concerne, en définitive, que l’administration des contributions diverses,
peut être engagé soit par le contribuable, soit par des tiers ou ayant cause du contribuable. Il
peut être provoqué par l’administration elle-même.
L’action des contribuables, en matière de contentieux de la perception, peut consister :
-soit en une opposition aux actes de poursuite ;
-soit en une revendication d’objets saisis.
La loi fixe les délais dans lesquels l’impôt doit être réclamé. En général, le receveur
des contributions diverses dispose d’un délai de quatre (04) ans pour recouvrer l’impôt.
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Il importe de signaler que ce délai qui doit être distingué de celui de la prescription (qui est
également de quatre (4) ans) peut être interrompu par des actes interruptifs de prescription.
Dans cette situation l’action du contribuable consiste à faire opposition à contrainte en se
fondant :
Sur la non exigibilité de l’imposition en invoquant par exemple
qu’un sursis de paiement lui a été accordé ;
Sur l’inexistence de l’obligation au paiement de l’impôt, c’est le cas
d’un époux divorcé à l’encontre de qui l’administration veut faire
jouer la règle de solidarité.
Le directeur des impôts de la wilaya peut déléguer un agent de l’administration pour présenter
à l’audience les moyens exposés dans ses conclusions.
Lorsque la décision du tribunal administratif est intervenue le dossier est renvoyé par le greffe
au directeur des impôts de la wilaya avec la décision. Celle-ci est notifiée au réclamant.
C- RECOURS DEVANT LE CONSEIL D’ETAT
Le directeur des impôts de la wilaya ainsi que le réclamant peuvent se pourvoir
auprès du conseil d’Etat lorsque la décision du tribunal administratif ne leur donne pas
satisfaction totalement ou partiellement.
Il dispose, pour cela, d’un délai d’un mois. Ce recours n’est pas suspensif du paiement.
TROISIEME PARTIE
LE RECOURS GRACIEUX
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Les demandes qui sont établies au moyen d’une simple lettre ne sont pas soumises au droit de
timbre.
Elles doivent être individuelles et signées par les auteurs ou mandataires.
En pratique, les vices de forme ne sont pas motif de rejet. En effet, les services se montrent,
d’une manière générale, peu exigeants, dans le domaine de la recevabilité.
C- Introduction des demandes
En général, les demandes gracieuses sont instruites par l’Inspecteur des impôts du
lieu d’imposition.
L’inspecteur s’attache à recueillir les renseignements les plus complets sur la situation et les
ressources actuelles du contribuable : profession, âge, situation de fortune, montant des
salaires ou revenus professionnels de l’intéressé et des membres de la famille vivant au foyer,
montant des autres revenus éventuels, signes extérieurs de revenus, situation des ascendants et
descendants.
D- Autorité chargée de statuer sur les demandes
Le pouvoir de décision, en matière d’action gracieuse, appartient, en vertu des
dispositions de l’article 93du C.P.F :
Au directeur régional territorialement compétent après avis de la commission
instituée à cet effet à l’échelon régional lorsque la cote ou l’amende excède la
somme de 500.000 DA.
Au directeur des impôts de wilaya après avis de la commission instituée à cet effet
à l’échelon de la wilaya lorsque la cote ou l’amende fiscale est inférieure ou égale
à la somme de 500.000 DA.
Il est signalé que les décisions prises par le directeur des impôts de la wilaya peuvent faire
l’objet d’un recours devant le directeur régional des impôts territorialement compétent.
Aux termes des dispositions de l’article 94 du C.P.F, les receveurs des contributions
diverses peuvent, chaque année, à partir de celle qui suit la mise en recouvrement du rôle,
demander l’admission en non-valeur des cotes irrécouvrables.
Ces demandes doivent être appuyées des justifications réglementaires et établies avant le 20
avril de chaque année.
DONNÉES :
OBJET DE LA REQUETE :
50
SOLUTION DU CAS
ANALYSE ET SOLUTION :
REMARQUE :
DONNÉES :
Cette procédure est dictée selon les associés uniquement pour les
besoins d’inscription domaniale au nom de ses propriétaires originaux en
l’occurrence les consorts Bourias depuis 1967 et du reste est comparable
et assimilable selon les réclamants, à une dévolution successorale.
OBJET DE LA REQUETE :
SOLUTION DU CAS
ANALYSE ET SOLUTION :
DONNÉES :
Cette société constate que cet impôt est assis sur une base
imposable de 100% or elle jouit d’un avantage fiscal dans le cadre de
l’A.N.D.I.
SOLUTION DU CAS
REMARQUE :