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SOMMAIRE

PREMIERE PARTIE : LE CONTROLE FISCAL

Chapitre 1 : LE PRINCIPE DECLARATIF ET LES DROITS DE L’ADMINISTRATION


Section 1 : Le contrôle formel
Section 2 : Le contrôle sur pièces
Section 3 : Le contrôle externe
Section 4 : Le droit de communication
Section 5 : Le droit de contrôle de l’Administration
Section 6 : Le droit de reprise de l’Administration et les délais de prescriptions 
Chapitre 2 : LES PROCEDURES DE VERIFICATION DE COMPTABILITE
Section 1 : La procédure contradictoire
Section 2 : La procédure d’imposition d’office
Section 3 : Rejet de comptabilité 
Chapitre 3 : LES GARANTIES ACCORDEES AU CONTRIBUABLE VERIFIE
Section 1 : L’avis de vérification de comptabilité 
Section 2 : Assistance d’un conseil 
Section 3 : Le débat contradictoire 
Section 4 : La durée de la vérification sur place 
Section 5 : Impossibilité de refaire la vérification 
Section 6 : Les notifications de redressements et les réponses aux observations du
contribuable 
SUPPLEMENT :
MESURES DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE
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DEUXIEME PARTIE : LE CONTENTEIUX DE L’IMPOT

Chapitre 1 : LE CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE


 Section 1 : Principe de la réclamation préalable auprès de l’administration fiscale 
Paragraphe 1 : Les conditions de recevabilité 
A- Conditions de délai 
1. Point de départ du délai
2. Date de présentation des réclamations 
3. Réclamation prématurées 
4. Computation des délais de réclamation :
5. Réclamations tardives 
B- Conditions de forme 
1. Présentation individuelle 
2. Présentation par commune 
C- Conditions relatives au contenu de la réclamation 
1. Mentionner l’imposition contestée 
2. Présenter l’exposé des moyens et conclusions 
3. Etre signée 
4. Production de documents 
5. Election de domicile 
D- Le mandat 
E- Portée des vices de forme 
Paragraphe 2 : Réception et instruction des réclamations 
A- Délai pour statuer 
B- Sursis de paiement 
C- . Soumission des réclamations à instruction 
1. Instruction de la réclamation par l’inspecteur 
2. Conclusions de l’instruction de la réclamation par l’Inspecteur 
Paragraphe 3 : Décision de la structure compétente
1. Le dégrèvement d’office 
2. Le dégrèvement 
3. Le dégrèvement compensatoire 
4. Le rejet de la réclamation 
Paragraphe 4 : Affaires contentieuses portant sur un montant égal ou supérieur à
20.000.000 DA et celles issues des vérifications opérées par les
services de la Recherche et de la Vérification.
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Paragraphe 5 : Affaires contentieuses relevant de la compétence de la direction des


grandes entreprises (DGE) et portant sur un montant excédant
100.000.000 DA.
Section 2 : Le recours devant les commissions de recours
Paragraphe 1 : La commission de recours des impôts directs et de la T.V.A 
Paragraphe 2 : La commission de conciliation
Section 3 : Instances devant le tribunal administratif 
Paragraphe 1 : Conditions de recevabilité des instances 
A- Conditions de délai 
B- Conditions de forme 
C- Conditions de fond 
Paragraphe 2 : Suites données aux instances 
A- Procédures et formalités
B- Contre vérification 
C- L’expertise 
D- Le Désistement 
E- Conclusions reconventionnelles de la structure compétente
Paragraphe 3 : Recours devant le Conseil d’Etat 

Chapitre 2 : LE CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT

Section 1 : Opposition aux actes de poursuite


Paragraphe 1 : Fondement 
A- Irrégularité des actes 
B- Non exigibilité de la somme pour des raisons ne tenant pas à
l’assiette de l’impôt 
Paragraphe 2 : Procédure de l’opposition aux actes de poursuite 
A- Réclamation auprès de la structure compétente 
B- Recours devant le tribunal administratif 
1-Examen de la recevabilité 
2-Examen au fond 
3-Désistement 
C- Recours devant le conseil d’Etat 
Section 2 : Revendications d’objets saisis 
Paragraphe 1 : Réclamation auprès du chef de la structure compétente 
Paragraphe 2 : Recours devant le tribunal administratif 
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Chapitre 3 : LE RECOURS GRACIEUX


Section 1 : Les demandes des contribuables 
Paragraphe 1 : Procédure 
A- Introduction des demandes au Directeur des impôts de la wilaya 
B- Recevabilité des demandes 
C- Introduction des demandes 
D- Autorité chargée de statuer sur les demandes 
Paragraphe 2 : Les commissions de recours gracieux 
A- La commission de recours gracieux de wilaya 
B- La commission régionale des recours gracieux 
C- Attribution des commissions de recours gracieux 
B- Nature de l’avis des commissions de recours gracieux 
Section 2 : les demandes des receveurs des contributions diverses 
Paragraphe 1 : Sommes et cotes susceptibles d’être admises en non-valeur.
Paragraphe 2 : Justification de l’irrécouvrabilité des cotes présentées en non-valeur 
Paragraphe 3 : Conséquence de l’admission en non-valeur 
Paragraphe 4 : Pouvoir de décision 
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PREMIERE PARTIE
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Le contrôle de l’impôt a pour objet de s’assurer, par divers moyens prévus par la loi, que les
contribuables se sont acquittés de leurs obligations.
Au nombre de ces moyens figurent notamment le droit de communication et le droit de
vérification, l’exercice de ce dernier étant assorti de garanties au profit des contribuables.
A l’issue du contrôle, l’administration est en droit, soit d’assujettir à l’impôt les redevables
qui s’y étaient entièrement soustraits, soit d’apporter aux impositions antérieurs entachées
d’insuffisances, les rectifications ou redressements exigés pour une exacte application de la
loi.
Le droit de reprise est la faculté offerte à l’administration de réparer les omissions totales ou
partielles constatée dans l’assiette ou le recouvrement de tous impôts, taxes ou redevances,
dus en vertu des lois fiscales, ainsi que les erreurs susceptibles d’entacher leur détermination.
Il permet ainsi de réparer, dans les délais légaux de prescription, non seulement les
insuffisances commises par les contribuables, mais aussi les erreurs, préjudiciables au trésor,
imputables éventuellement aux opérations d’assiette et de contrôle.
Le pouvoir de redressement, qui est limité dans le temps et s’exerce dans le cadre des
procédures appropriées offrant aux contribuables qui en font l’objet les garanties adéquates,
procède de ce droit général de reprise. Constitue un redressement toute action par laquelle,
pour une période ou une opération donnée, le service ajoute ou supplée aux éléments qui ont
été ou auraient dû être déclarés par un contribuable se traduit par une majoration immédiate
de l’impôt exigible.
Bien entendu, le contrôle des déclarations permet également au service des impôts de rétablir
l’imposition exacte de certains contribuables qui auraient été surtaxés par erreur et de
prononcer, le cas échéant, des décharges.
LA VERIFICATION
La vérification est l’opération qui consiste à s’assurer de la sincérité d’une déclaration fiscale
en la confrontant avec des éléments extérieurs, notamment au regard des impôts I.R.G-I.B.S
et taxes sur le chiffre d’affaires. La vérification peut être selon le cas :
- Un examen contradictoire de l’ensembles de la situation fiscale personnelle (ESFP)
qui consiste à vérifier l’exactitude du revenu global déclaré ou a déterminer ce revenu
en cohérence avec la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du
train de vie des membres du foyer fiscal.
- Une vérification de comptabilité qui est un ensemble d’opérations ayant pour objet
d’examiner sur place la comptabilité d’une entreprise et de confronter à certaines
données de fait ou matérielles, afin de contrôler l’exactitude et la sincérité des
déclarations souscrites et d’assurer éventuellement les redressements nécessaires.
- Bien entendu, l’examen de la comptabilité de l’entreprise peut être assorti d’un ESFP
de l’exploitant individuel ou des principaux dirigeants afin de confronter les résultats
déclarés ou la valeur des résultats reconstitués avec le montant apparent des ressources
que laisse supposer le train de vie et les autres défenses ou acquisitions des intéressés.
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Chapitre 1 : LE PRINCIPE DECLARATIF ET LES DROITS DE


L’ADMINISTRATION
La fiscalité Algérienne est caractérisée par le prédominance du système déclaratif, c’est à dire
que les contribuables doivent en général présenter périodiquement à l’administration des
impôts des déclarations contenant les éléments nécessaires au calcul des impôts, taxes,
contributions et droits divers.
Exemples :
Déclarations mensuelles du chiffre d’affaires pour le calcul de la taxe sur la valeur ajoutée,
avec indication des recettes hors taxes et de la taxe déductible pour le calcul de la TVA due.
Du simple fait que ces déclarations sont rédigées, datées et signées par le contribuable, elles
sont supposées être sincères, exactes et probantes.
Le contrôle fiscal peut prendre diverses formes :
Section 1 : Le contrôle formel
Dans ce cas, l’Administration procède à un rapide examen de la déclaration pour s’assurer
qu’en fonction des éléments dont elle dispose, par exemple les déclarations de salaires des
employeurs, la déclaration fiscale ne comporte pas d’erreurs matérielles manifestes.
Section 2 : Le contrôle sur pièces
Le contrôleur peut demander dans ce cas par lettre au contribuable de justifier une déduction
ou de lui apporter des éclaircissements sur un point particulier.
L’Administration peut à cette occasion notifier des rehaussements des bases d’imposition au
contribuable. Elle peut également décider d’un contrôle plus étendu et adresser un avis de
vérification.
Section 3 : Le contrôle externe
Cette notion de contrôle externe recouvre en général deux types de vérification :
- La vérification de comptabilité d’une entreprise.
- L’examen contradictoire de situation fiscale d’ensemble.
Cependant le contrôle de l’entreprise peut s’accompagner ou précéder un examen de la
situation fiscale d’ensemble du ou des dirigeants de l’entreprise.
Section 4 : LE DROIT DE COMMUNICATION :
Afin de s’assurer de l’exactitude et de la sincérité des déclarations souscrites par les
entreprises, l’Administration fiscale met fréquemment en œuvre ses droits de communication
et de vérification.
Le droit de communication est très étendu dans la mesure où il permet au fisc de prendre
connaissance de tous les documents détenus par une entreprise, mais aussi de tous ceux
détenus par d’autres entreprises, par des administrations ou d’autres personnes.
Le droit de vérification est au contraire beaucoup plus limité car il ne joue en principe Qu’a
l’encontre de contribuable soumis à la tenue d’une comptabilité – entreprises individuelles ou
sociétés – et dans une moindre mesure à l’égard des déclarations fiscales personnelles de leurs
dirigeants.
Le droit de communication est soumis à très peu de formalisme, dans la mesure où il ne doit
pas se conclure par des redressements fiscaux à l’encontre du contribuable auquel on demande
des renseignements.
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Au contraire le droit de vérification qui se conclut généralement par des redressements fiscaux
est très strictement réglementé.
La distinction est importante. En aucun cas un agent de l’Administration ne peut conclure par
des redressements fiscaux un examen de documents comptables auquel il procède dans le
cadre du droit de communication.
En opérant ainsi, il ferait en réalité un contrôle fiscal sans en avoir averti le contribuable et
donc sans l’avoir mis en mesure de connaître ses droits, notamment celui d’être assisté dés le
début des opérations de contrôle par un conseil de son choix.
Importance de la distinction
Le droit de communication bénéficie de garanties moindres que le droit de vérification, car
seul ce dernier peut avoir comme conséquence directe des suppléments d’imports à payer. Le
droit de communication s’exerce auprès des Administrations Institutions Publiques et
Entreprises et des Institutions Financières et Autres Contribuables
Section 5 : LE DROIT DE CONTROLE DE L’ADMINISTRATION
Pouvoirs de l’Administration
 L’Administration fiscale contrôle les déclarations ainsi que les actes utilisés pour
l’établissement de tout +impôt, droit, taxe et redevance. Elle peut également exercer le
droit de contrôle à l’égard des institutions et organismes n’ayant pas la qualité de
commerçant et qui payent des salaires des honoraires ou des rémunérations de toute
nature.
 L’exercice du droit de contrôle s’opère au niveau des établissements et entreprises
concernés durant les heures d’ouverture au public et d’activité.
Compétences des agents de la vérification :
 L’inspecteur vérifie les déclarations. Les demandes d’explications et justifications sont
faites par écrit. L’inspecteur peut également demander à examiner les documents
comptables afférents aux indications, opérations et données objet du contrôle.
 Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à la vérification de
comptabilité des contribuables et effectuer toutes investigations nécessaires à l’assiette
et au contrôle de l’impôt.
Les agents de l’Administration fiscale peuvent procéder à la vérification approfondie de la
situation fiscale d’ensemble des personnes physiques au regard de l’impôt sur le revenu.
Section 6 : LE DROIT DE REPRISE DE L’ADMINISTRATION ET LES DELAIS
DE PRESCRIPTIONS :
Le droit de reprise de l’administration est la faculté qu’elle détient de réparer les omissions ou
insuffisances d’imposition et qu’elle peut exercer pendant un délai fixé par la loi. Passé ce
délai il y a prescription. En principe, le délai de reprise de l’Administration est de 4 ans.
Impôts directs et taxes assimilées :
Le délai imparti à l’administration pour la mise en recouvrement des rôles motivés par la
réparation des omissions ou insuffisances constatées dans l’assiette des impôts directs et taxes
assimilées ou par l’application des sanctions fiscales auxquelles donne lieu l’établissement
des impôts en cause, est fixé à quatre (4) ans.
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Taxes sur le chiffre d’affaires:


Le délai par lequel se prescrit l’action de l’administration est fixé à quatre ans :
 pour asseoir et recouvrer la taxe sur la valeur ajoutée ;
 pour réprimer les infractions aux lois et règlement qui régissent cette taxe.
Exceptions : En cas d’agissements frauduleux entraînant le dépôt d’une plainte,
l’Administration peut opérer des contrôles sur les deux années qui excédent le délai ordinaire
de prescription.
Chapitre 2 : LES PROCEDURES DE VERIFICATION DE COMPTABILITE
En cas de vérification de comptabilité, la procédure la plus fréquemment appliquée est celle
dite contradictoire. Cependant l’Administration peut recourir à des procédures d’office quand
certaines conditions ne sont pas réunies. Il existe aussi un cas de taxation d’office quand un
contribuable s’abstient de répondre à certaines demandes de l’Administration.
Section 1 : La procédure contradictoire
Elle est ainsi nommée car elle ouvre un large dialogue entre l’Administration et le
contribuable vérifié. La procédure de redressement contradictoire proprement dite a un
caractère général. Elle s’applique donc :
- A la plupart des redressements fiscaux correspondant à une insuffisance, une
inexactitude, une omission, voire une dissimulation.
- A la généralité des impôts, taxe ou droits dus en application des codes fiscaux.
Les quelques exceptions à la procédure de redressement contradictoire sont expressément
prévues par la loi.
Cette procédure comporte des garanties pour la personne ou l’entreprise vérifiée.
Compte tenu des conséquences parfois sévères contrôles fiscaux, en rappels d’impôts et
taxes, mais également en pénalités, il est évident que les contribuables ont intérêt à remplir les
conditions de la procédure contradictoire.
- En souscrivant spontanément leurs déclarations fiscales : Revenus, Bénéfices, TVA
etc.
- En répondant avec précision aux demandes d’éclaircissement ou de justifications de
l’Administration.
Section 2 : La procédure d’imposition d’office
Cette procédure d’imposition d’office est appliquée dans des cas exceptionnels, expressément
prévus par la loi. Elle est sévère pour le contribuable car elle exclue celui-ci du droit à une
procédure contradictoire, et à certaines des garanties qui y sont attachées.
Section 3 : Rejet de comptabilité :
Le rejet de comptabilité à la suite de vérification de déclaration fiscale ou de comptabilité ne
peut intervenir que dans les cas ci-après :
- Lorsque la tenue des livres comptables n’est pas conforme aux dispositions des articles
9 à 11 du code du commerce et aux conditions et modalités d’application du plan
comptable national ;
- Lorsque la comptabilité se trouve privée de toute valeur probante, par suite de
l’absence de pièces justificatives ;
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- Lorsque la comptabilité comporte des erreurs, omissions ou inexactitudes graves et


répétées liées aux opérations comptabilisées.
L’Administration fiscale, notifie consécutivement à un rejet de comptabilité, les bases
d’imposition arrêtées d’office et est tenue de répondre aux observations du contribuable.
Chapitre 3 : LES GARANTIES ACCORDEES AU CONTRIBUABLE VERIFIE
Diverses garanties sont accordées à tout contribuable vérifié, même en cas de procédure de
taxation d’office et leur inobservation par le vérificateur est susceptible d’entraîner la nullité
de tout ou partie du contrôle fiscal.
Section 1 : L’avis de vérification de comptabilité :
Avant d’entreprendre un contrôle de comptabilité dans l’entreprise le vérificateur adresse
obligatoirement à son dirigeant un avis de vérification. Cet envoi doit se faire dans un délai
raisonnable (environ 10 jours), en lettre recommandée avec accusé de réception, au siège ou
au lieu du principal établissement de l’entreprise. Cet avis comporte :
- La date et l’heure de la première intervention dans l’entreprise. Cette date doit être
reportée si le dirigeant connaît in empêchement. Le vérificateur accède toujours à cette
demande, à condition de ne pas en abuser.
- L’indication des impôts vérifiés : ceux-ci sont généralement expressément mentionnés.
Exemples : Impôts sur les sociétés, bénéfices industriels et commerciaux, taxes sur le
chiffre d’affaires, taxes assises sur les salaires, droit d’enregistrement etc. Mais plus
souvent, le vérificateur précise qu’il vérifiera également les déclarations qui ont été –
ou auraient dû – être déposées par l’entreprise pour l’assiette d’impôts, taxes ou droits
dont elle est légalement redevable.
- L’indication des années ou périodes vérifiées : Cette mention permet de s’assurer que
le vérificateur n’entreprend pas le contrôle de déclarations concernant des années ou
périodes atteintes par la prescription, donc à priori non susceptibles d’être examinées.
- La mention de la faculté de se faire assister d’un conseil de son choix pendant la
procédure de contrôle fiscal. En général, le comptable ou l’expert comptable de
l’entreprise assiste le dirigeant en vertu de cette mention. Le chef d’entreprise peut
souhaiter être représenté par son conseil en son absence. A cet effet il rédige un
mandat de représentation.
- Toutes ces mentions ont une très grande importance :
 Si le contribuable n’a pas été avisé de la faculté qu’il a de se faire assister d’un conseil,
la procédure est entachée de nullité absolue : les redressements consécutifs à la
notification faite en fin de contrôle seraient annulés, sans qu’en pratique le vérificateur
puisse recommencer le contrôle fiscal, tout examen nouveau de la comptabilité lui
étant interdit.
 Quant au non respect des autres mentions, elles entraînent une nullité relative : les
redressements notifiés sur des impôts non mentionnés sur l’avis de vérification sont de
nul effet. De même, les redressements faits sur une année ou une période non
mentionnée dans l’avis de vérification seraient sans effet, sauf erreur matérielle de
rédaction qui serait rectifiée par le vérificateur en cours de contrôle.
 En ce qui concerne le délai entre l’envoi de l’avis de vérification et la première
intervention dans l’entreprise, il convient d’être nuancé. Un délai raisonnable doit être
accordé au contribuable, ainsi qu’il a été précisé plus haut. Il est admis en général 10
jours.
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Section 2 : Assistance d’un conseil :


Une des mentions obligatoires que doit contenir non pas uniquement l’avis de vérification,
mais aussi la notification de redressements sous peine de voir les redressements issus de la
vérification annulés, est la faculté accordée au contribuable de se faire assister d’un conseil de
son choix pendant les opérations de vérification, d’une part ou pour répondre à la proposition
de redressements d’autre part.
Section 3 : Le débat contradictoire :
A l’exclusion de cas de procédures d’impôts d’office utilisées quand le contribuable n’a pas
régularisé le dépôt de ses déclarations fiscales dans le délai fixé par une mise en demeure
préalable, la procédure de contrôle fiscale est contradictoire.
Il convient cependant de faire remarquer que même dans un cas de procédure d’imposition
d’office, l’Administration :
- Motive de manière détaillée les redressements qu’elle se propose de retenir contre le
contribuable, en fait et en droit.
- Laisse un délai raisonnable de réponse avant toute mise en recouvrement effective de
ces redressements.
- Prend en considération les observations suffisamment justifiées du contribuable.
- Motive clairement les pénalités complémentaires aux droits, taxes et impôts qu’elle
rappelle.
Section 4 : La durée de la vérification sur place :
Sous peine de nullité de la procédure, la vérification sur place de livres et documents
comptables ne peut s’étendre sur une durée supérieure à quatre (04) mois en ce qui
concerne :
 Les entreprises de prestations de services lorsque leur chiffre d’affaires annuel
n’excède pas 1.000.000DA pour chacun des exercices ;
 Toutes les autres entreprises lorsque leur chiffre d’affaires annuel n’excède pas
2.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.
Le délai de vérification sur place est porté à six (06) mois lorsque le chiffre d’affaires annuel
de ces entreprises n’excède pas respectivement, 5.000.000 DA et 10.000.000 DA pour chacun
des exercices vérifiés.
Dans tous les autres cas, la durée de vérification sur place ne doit pas dépasser un an. La
durée du contrôle sur place est calculée à compter de la date de la première intervention
portée sur l’avis de vérification.
Les durées de contrôle sur place ne sont pas applicables dans les cas de manœuvres
frauduleuses dûment établies, ou lorsque le contribuable a fourni des renseignements
incomplets ou inexacts, ou n’a pas répondu dans les délais aux demandes d’éclaircissements
ou de justifications durant la vérification.
Dans l’hypothèse où la date de l’intervention sur place fixée par l’avis de vérification a été
modifiée à la demande du contribuable ou sur l’initiative du vérificateur, ce n’est, bien
entendu, qu’a partir du jour où le vérificateur est intervenu effectivement pour la première fois
dans l’entreprise qu’il y a lieu de décompter le délai légal de vérification.
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L’expiration du délai de vérification sur place n’est pas opposable à l’Administration fiscale,
lorsque le vérificateur est appelé à instruire ou à vérifier les informations fournies par le
contribuable, en réponse à la notification de redressements ou à la demande du contribuable.
Section 5 : Impossibilité de refaire la vérification :
Lorsque la vérification de comptabilité pour une période déterminée au regard d’un impôt ou
d’un groupe d’impôts est achevée et, sauf le cas où le contribuable a usé de manœuvres
frauduleuses ou a fourni des renseignements incomplets ou inexacts durant la vérification,
l’Administration ne peut plus procéder à une nouvelle vérification au regard des mêmes
impôts et pour la même période.
Section 6 : Les notifications de redressements et les réponses aux observations du
contribuable :
Lorsque l’Administration a procédé à une vérification de comptabilité, elle doit en faire
connaître les résultats au contribuable, quelle que soit la procédure utilisée, même en cas
d’imposition d’office. C’est une garantie par laquelle le contribuable est informé que la
vérification de comptabilité est achevée.

SUPPLEMENT

MESURES DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET L’EVASION FISCALE

PREAMBULE

La fraude est souvent associée aux défaillances d’un système fiscal complexe et une lourde
pression fiscale. Cependant, celle-ci étant par nature un phénomène occulte, elle est quasiment
immensurable.

C’est pourquoi, la réforme du système fiscal d’une part et, la politique visant à asseoir une
fiscalité plus douce mise en œuvre au travers de nombreuses mesures d’assouplissement et
d’allégement de la charge fiscale jugée trop importante d’autre part, appellent à une plus
grande rigueur et sévérité à l’égard des contribuables peu respectueux envers leurs obligations
fiscales.

L’administration fiscale agit seule face au phénomène de la fraude à travers un important


dispositif de lutte renforcé, entre autres, par le lancement du contrôle de revenus et des
transactions immobilières.

Il est clair dans ce contexte que la lutte contre la fraude fiscale est un moyen majeur qui agit
pleinement dans le sens du développement du civisme fiscal que l’on peut aisément rapporter
à la notion de citoyenneté en reprenant les termes de Monsieur le Directeur Général des
Impôts définissant une entreprise citoyenne comme étant « Une entreprise qui :
- Participe à la création de la richesse nationale ;
- Agit dans le respect des lois et règlements ;
- S’acquitte en toute transparence de ses obligations fiscales ;
- Jouit d’un civisme fiscal sans faille. »
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Ainsi, ce document se veut une référence tant pour les services de l’administration fiscale que
pour les contribuables en rassemblant et en présentant de manière succincte les différentes
mesures de lutte contre la fraude fiscale.

I. I-DEFINITION DES MANŒUVRES FRAUDULEUSES :

La fraude fiscale est définie comme étant le recours à des procédés permettant de se soustraire
volontairement et illégalement à l’impôt.

Sont considérés comme manœuvres frauduleuses au sens de l’article 193 du code des impôts
directs et taxes assimilées :

1 - La dissimulation ou la tentative de dissimulation, par toute personne des sommes ou


produits auxquels s’applique la taxe sur la valeur ajoutée dont elle est redevable et
particulièrement les ventes sans factures ;

2 - La production de pièces fausses ou inexactes à l’appui de demandes tendant à obtenir, soit


le dégrèvement, la remise, la décharge ou la restitution de la taxe sur la valeur ajoutée, soit le
bénéfice d’avantages fiscaux en faveur de certaines catégories de redevables ;

3 - le fait d’avoir sciemment omis de passer ou de faire passer des écritures ou d’avoir passé
ou fait passer des écritures inexactes ou fictives au livre journal et au livre d’inventaire prévu
par les articles 9 et 10 du code de commerce ou dans les documents qui en tiennent lieu. (il
s’agit des exercices dont les écritures ont été arrêtées) ;

4 - Le fait pour un contribuable d’organiser son insolvabilité ou de mettre obstacle par


d’autres manœuvres au recouvrement de tout impôt et taxe dont il est redevable ;

5 - Tout acte, manœuvre ou comportement impliquant l’intention manifeste d’éluder ou de


retarder le paiement de tout ou partie du montant des impôts et taxes tel qu’il ressort des
déclarations déposées ;

En outre, et pour l’exercice du droit de visite, l’article 36 du CPF considère comme


manœuvres frauduleuses :
- l’exercice d’une activité non déclarée ;
- la réalisation d’opérations d’achats et de ventes sans factures de marchandises, quel que
soit leur lieu de détention, de stockage et d’entreposage ;

- la délivrance de factures, bons de livraisons ou tout document ne se rapportant pas à des


opérations réelles ;

- la passation d’écritures inexactes ou fictives, sciemment dans les documents


comptables dont la tenue est rendue obligatoire par le code de commerce ;

- toute manœuvre visant l’organisation de son insolvabilité par un contribuable


recherché en paiement d’impôts.
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II- PREROGATIVES DE L’ADMINISTRATION FISCALE ET AMENAGEMENT


APPORTES PAR LE CODE DES PROCEDURES FISCALES :

Le système fiscal algérien étant un système essentiellement déclaratif, le droit de contrôle


est une prérogative qui permet à l’administration fiscale de s’assurer de la sincérité des
déclarations fiscales souscrites par les contribuables.

1 - Contrôle des déclarations

L’administration fiscale contrôle les déclarations ainsi que les actes utilisés pour
l’établissement de tout impôt, droit, taxe et redevance.

Elle peut également exercer le droit de contrôle à l’égard des institutions et organismes
n’ayant pas la qualité de commerçant et qui payent des salaires, des honoraires ou des
rémunérations de toute nature.

Les institutions et organismes concernés doivent présenter à l’administration fiscale, sur


sa demande, les livres et documents de comptabilités dont ils disposent (Art 18-1 CPF).

Les services de l’inspection peuvent vérifier les documents comptables afférents aux
indications, opérations et données objet du contrôle.

Les inspecteurs peuvent procéder à l’audition des contribuables lorsqu’ils demandent à


fournir des explications verbales ou lorsque cette audition parait nécessaire.

Lorsque le contribuable refuse de répondre à une demande verbale, l’inspecteur


renouvelle sa demande par écrit où il indique explicitement les points sur lesquels
l’inspection juge nécessaire d’obtenir des éclaircissements ou des justifications et assigne
au contribuable, un délai ne pouvant être inférieur à 30 jours pour finir sa réponse.

L’inspecteur peut rectifier les déclarations en adressant au préalable au contribuable, la


rectification qu’il envisage et en indiquant pour chaque point de redressement de manière
explicite, les motifs et les articles du code des impôts correspondants.

Le contribuable est invité à faire parvenir son acceptation ou ses observations dans un
délai de 30 jours au- delà duquel l’inspecteur fixe la base de l’imposition.

Il est à noter que les contribuables qui ne fournissent pas à l’appui de leurs déclarations les
renseignements et documents prévus à l’article 152 du CID peuvent faire l’objet d’une
rectification d’office.

2 - Vérification de comptabilité

La vérification de comptabilité est un ensemble d’opérations ayant pour objet le contrôle


des déclarations fiscales souscrites par les contribuables. ( Art 20-1 CPF).
A cet effet, l’agent vérificateur doit contrôler les livres et documents comptables sur place,
sauf demande contraire du contribuable, formulée par écrit et acceptée par le service ou en
cas de force majeur dûment constatée par le service.
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2.1 - Procédure de vérification

a) Avis de vérification :

 La vérification de comptabilité est entreprise après envoi ou remise en main


propre d’un avis de vérification accordant au contribuable un délai de
préparation de 10 jours accompagné de la charte des droits et obligations du
contribuable vérifié.

L’avis de vérifications doit préciser outre les noms, prénoms, grades des
vérificateurs, la date et l’heure de la première intervention, la période à vérifier,
les droits, impôts, taxes et redevances concernés, et les documents à consulter.

 Le vérificateur peut toutefois effectuer la constatation matérielle des


éléments physiques de l’exploitation ou de l’existence et de l’état des
documents comptables.

b) Assistance d’un conseil :

Sous peine de nullité de la vérification, le contribuable est averti lors de l’envoi de l’avis de
vérification de sa faculté de es faire assister d’un conseil de son choix au cours du contrôle.

c) Portée de la vérification :

Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à la vérification de comptabilité des


contribuables et effectuer toutes investigations nécessaires à l’assiette et au contrôle de
l’impôt.

Le vérificateur peut demander la présentation de tous documents de nature à justifier


l’exactitude des résultats indiqués dans les déclarations fiscales.

Le contrôle de l’administration s’exerce quel que soit le support utilisé pour la conservation
de l’information.

d) Résultat de la vérification :

L’inexactitude, l’omission ou la dissimulation dans les éléments servant de base au calcul de


l’impôt conduisent à des proportions de redressement suivant la procédure contradictoire.

e) Procédure contradictoire :

Le vérificateur notifie au contribuable les propositions de redressements motivées afin de lui


permettre de formuler ses observations ou de faire connaître son acceptation.

La notification doit également indiquer la méthode d’évaluation qui a conduit aux


redressements.
Cette notification interrompt la prescription et ouvre un délai de quarante jours pour le
contribuable pour examiner les propositions des vérificateurs et faire connaître sa réponse.
16

Le contribuable peut demander à l’administration des précisions complémentaires.

Lorsque l’agent vérificateur rejette les observations du contribuable il doit l’informer par
correspondance détaillée et motivée.

f) Durée de la vérification de la comptabilité :

La vérification sur place des déclarations et documents comptables ne peut, sous peine de
nullité, s’étendre au-delà de certains. Ces délais sont fixés suivant le montant du chiffre
d’affaires annuel déclaré et la nature de l’activité de l’entreprise :

Entreprises de prestations de services :

- Quatre (4) mois lorsque le chiffre d’affaires n’excède pas 1.000.000 DA pour chacun des
exercices vérifiés ;

- Six (6) mois lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 1.000.000 DA et inférieur à
5.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.

Autres entreprises :

- Quatre (4) mois lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 2.000.000 DA et inférieur
à 10.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.

Dans tous les autres cas, la durée de la vérification sur place ne doit pas dépasser un an.

3 - L a vérification approfondie de situation fiscale d’ensemble :

A l’occasion de la vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble, les agents de


l’administration fiscale contrôlent la cohérence entre, d’une part, les revenus déclarés et,
d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie
des membres du foyer fiscal ( Art 21-1 du CPF)

Les agents de l’administration fiscale procèdent à la vérification approfondie de la situation


fiscale d’ensemble des personnes physiques au regard de l’impôt sur le revenu.

3.1 Mise en œuvre de la VASFE :

 La VASFE peut être mis en œuvre à la suite d’une vérification de comptabilité, à


l’encontre de toute personne tenue par la loi de faire un déclaration au titre de l’IRG.

 Elle est également exécutée à l’occasion de la constatation de disproportion entre


d’une part le revenu déclaré par le redevable et d’autre part, les éléments de son train
de vie et les dépenses engagées pour l’entretien et la conservation de son patrimoine.

3.2 / Procédures de la VASFE :

La procédure est très proche de celle adoptée en matière de vérification de comptabilité


notamment par l’envoi de l’avis de vérification qui doit précéder la VASFE et qui doit
être accompagné de la charte des droits et garanties du contribuable vérifié.
17

Toutefois, le délai de préparation accordé est dans ce cas de 15 jours au lieu de 10 jours.

La procédure contradictoire est similaire à celle en vigueur en matière de vérification de


comptabilité.

3.4/ les demandes de justification ou d’éclaircissement :

Elles constituent la procédure normale de contrôle des déclarations du revenu global.

a / La demande de justifications :

- Lorsque le service a réuni des éléments permettant d’établir que le contribuable peut
avoir des revenus plus importants que ceux qui font l’objet de sa déclaration.

Les justifications peuvent également porter sur la situation fiscale du contribuable.

b/ La demande d’éclaircissements :

Des éclaircissements peuvent être demandés sur un point quelconque de la déclaration.

4/ Intensification des mesures de contrôle en cas de manœuvres frauduleuses :

A/ Dans le cas de manœuvres frauduleuses dûment établies ou lorsque le contribuable


a fourni des renseignements incomplets ou inexacts durant la vérification ou n’a pas
répondu dans les délais aux demandes d’éclaircissements ou de justification, les délais
fixant la durée de contrôle sur place (4 mois pour la vérification de comptabilité et 1
an pour la VASFE) ne sont pas applicables. (Art 20 5 éme du CPF)

B/ Lorsque le contribuable a usé de manœuvres frauduleuses ou a fourni des


renseignements incomplets ou inexacts durant la vérification, la base d’imposition arrêtée
en cas d’acceptation expresse peut être remise en cause par l’administration. (Art 20.7 éme
du CPF)

C/ Lorsque le contribuable a usé de manœuvres frauduleuses ou a fourni des


renseignements incomplets ou inexacts durant la vérification de comptabilité,
l’administration peut procéder à d’autres vérifications de comptabilité au titre d’une même
période au regard d’un même impôt ou taxe ou groupe d’impôts ou taxes.( Art 20.8 éme du
CPF)

D/ En cas de manœuvres frauduleuses ou lorsque des renseignements incomplets ou


inexacts sont fournis à l’administration par le contribuable durant la vérification,
l’administration peut procéder à une nouvelle vérification approfondie de situation fiscale
d’ensemble, pour la même période et pour le même impôt ( Art 21.6 éme du CPF).

5/ Le droit d’enquête :

Toute personne effectuant des opérations passibles de al TVA est tenue de fournir aux
agents des impôts concernés ainsi qu’à ceux des autres services financiers désignés par
arrêté du ministre chargé des finances pour chaque catégorie d’assujettis toutes
justifications nécessaires à la fixation du chiffre d’affaires.( Art 33 CPF).
18

Les fonctionnaires visés ci-dessus peuvent effectuer chez les redevables de la TVA, ainsi
que chez les tiers travaillant pour leur compte, dans les locaux affectés à la fabrication, à
la production ou à la transformation ainsi qu’à l’emmagasinage ou à la vente de
marchandises, et aux prestations de toute nature, toutes vérifications et reconnaissances
nécessaires à l’assiette et au contrôle de l’impôt.

A cet effet, ils peuvent se faire délivrer les documents professionnels pouvant se rapporter
à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation et procéder à la
constatation matérielle des éléments physiques de l’exploitation.

6/ Le droit de visite :

Pour l’exercice de son droit de contrôle et lorsqu’il existe des présomptions de pratiques
frauduleuses, l’administration fiscale peut, sur autorisation du président du tribunal
territorialement compétent permettre aux agents ayant au moins le grade d’inspecteur
dûment habilités à opérer de façon inopinée des visites en tous lieux en vue de rechercher,
recueillir et saisir toutes pièces, documents, supports ou éléments matériels susceptibles de
justifier des agissements visant à se soustraire à l’assiette, au contrôle et au paiement de
l’impôt. ( Art 34 CPF)

Il convient de préciser que l’ordonnance du juge pour l’exercice du droit de visite est
soumise à une demande préalable de l’administration fiscale qui doit être suffisamment
étayée.

La demande d’autorisation, soumise à l’autorité judiciaire, doit comporter toutes les


indications en possession de l’administration de nature à justifier la visite et préciser
notamment :

- l’identification de la personne physique ou morale concernée par la visite ;


- l’adresse des lieux à visiter ;
- les éléments de fait et de droit qui laissent présumer l’existence des agissements
frauduleux dont la preuve est recherchée ;
- le nom, le grade et le qualifié des agents chargés de procéder aux opérations de visite.

La visite et le saisie des documents et biens constituant la preuve des agissements frauduleux
sous l’autorité et le contrôle du juge.

A cette fin, le procureur de la république désigne un officier de la police judiciaire et (donne


toutes instructions aux agents qui participent à cette opération.

L’ordonnance autorisant la visite est notifiée sur place au moment de la visite et à l’issue de
laquelle un procès verbal relatant le déroulement des opérations et consignant les
constatations relevées est dressé.
Il comporte notamment :

- l’identification des personnes ayant réalisé les opérations de visite ;


- l’identification et la qualité des personnes ayant assisté au déroulement de la
Visite ;
- la date et l’heure de l’intervention ;
- L’inventaire des pièces, objets documents saisis.
19

Une copie de PV de l’inventaire est remise à l’intéressé tandis que les originaux sont adressés
au juge qui a autorisé la visite.

7 - Visite et exercices en matière d’impôts indirects :

Les agents de l’administration fiscale peuvent procéder à toutes les vérifications et


constatations qu’ils jugent nécessaires dans les locaux professionnels des assujettis.

Les agents peuvent également avoir accès la nuit dans les fabriques, ateliers distilleries et
autres établissements soumis à leur surveillance, lorsque ces établissements sont ouverts au
public ou bien lorsqu’il résulte des déclarations des industriels ou commerçants que leurs
établissements sont en activité (art 22 et 24 du CPF).
8 - Le droit de communication :

Le droit de communication permet aux agents de l’administration fiscale d’avoir connaissance


des documents et des renseignements nécessaires pour l’établissement de l’assiette et le
contrôle des impôts (art 45 CPF).

Le droit de communication s’exerce auprès des administrations, institutions publiques et


entreprises ainsi qu’auprès des institutions financières, banques et compagnies d’assurances,
et autres contribuables (notamment les commerçants et sociétés, institutions et organismes,
intermédiaires pour l’achat et la vente d’immeubles).

Ces institutions ne peuvent opposer le secret professionnel aux agents de l’administration


fiscale qui leur demandent communication des documents de service qu’ils détiennent.

A - Organismes et institutions tenus par le droit de communication :

Certains organismes sont tenus d’adresser périodiquement à l’administration des états


comportant des renseignements précisés par la législation .il s’agit :

- des organismes de sécurité sociale qui sont tenus d’adresser annuellement à l’administration
des impôts, pour les membres du corps médical et auxiliaires les renseignements relatifs aux
honoraires qu’ils perçoivent. Ces organismes ainsi que les caisses mutualité qui doivent
également communiquer à l’administration fiscale les infractions qu’ils relèvent en ce qui
concerne l’application des lois et règlements relatifs aux impôts et taxes en vigueur (art 86 LF
2003).

- l’organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage qui doit fournir à l’administration


des impôts, la liste des personnes auxquelles l’assurance chômage a été versée ou supprimée
au cours de l’année précédente (art 86 LF 2003).

- les organismes débiteurs de l’indemnité d’activité d’intérêt général et de l’allocation de


solidarité qui doivent fournir à l’administration des impôts,la liste des personnes auxquelles
l’allocation a été attribuée ou supprimée au cours de l’année précédente.

- Les institutions financières recevant habituellement en dépôt des valeurs mobilières sont
tenues d’adresser à l’administration fiscale les informations concernant l’ouverture et les
clôtures des comptes et autres valeurs (art 51 CPF).
20

- Elles ont également pour obligation de transmettre un relevé mensuel des opérations
de transfert de fonds à l’étranger effectuées, pour le compte de leurs clients (art 58 LF
2003).

- L’autorité judiciaires doit donner connaissance à l’administration des impôts de toute


indication qu’elle peut recueillir, de nature à faire présumer une fraude commise en
matière fiscale ou une manœuvre quelconque ayant eu pour résultat, de frauder ou de
compromettre un impôt qu’il s’agisse d’une instance civile ou correctionnelle même
déterminée par un non lieu (art 47CPF).

B/ Informations transmises à la demande de l’administration fiscale :

Dans toute instance devant les juridictions civile, administrative et pénale, le ministère
public peut donner communication des dossiers à l’administration fiscale (art 47 du CPF).

Pour permettre le contrôle des déclarations souscrites tant par eux-mêmes que par des
tiers, les commerçants, sociétés et personnes dont les organismes et institutions qui payent
des rémunérations doivent présenter à toute réquisition des agents de l’administration
fiscale tous document relatif à leur activité (art53,54 et 57 du CPF).

C/ Sanctions pour refus de communication :

Le refus de donner communication les livres, pièces et documents concernés par le droit
de communication est puni d’une amende fiscale de 5 000 à 50 000 et à l’application
d’une astreinte de 100 Da qu minimum par jour de retard. (Art 61,62 et 63 du CPF).

IV. REFORCEMENT DU DISPOSITIF DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE


FISCALE :

1 / Mesures de lutte contre fraude fiscale :

a/ Mise en place du numéro d’identification statistique :

En vue de lutter contre les manœuvres frauduleuses, le loin de finances 2002(art 3, 4,8 et
31) a mis en place un dispositif obligeant les contribuables à souscrire toutes leurs
déclarations ou remettre les attestations de franchise TVA où la tenue de tous documents
relatif à l’exercice de l’activité en, indiquant le numéro d’identification statistique.
b/ Exclusion des personnes condamnées pour fraude fiscale de toute soumission au
marché public (art 62 LF 1997).

c/ Obligation de produire un extrait de rôle pour toute demande de radiation de


registre de commerce (art 68 LF1997).

d/ Solidarité entre le titulaire du registre de commerce et le bénéficiaire de la


procuration :

L’article 8 de la loi de finances 2001 prévoit la possibilité pour l’administration fiscale de


poursuivre solidairement pour le recouvrement de l’impôt avec le titulaire du registre de
commerce, les personnes ayant bénéficié d’un mandat ou d’une procuration pour
l’exercice d’une activité commerciale.
21

2/ Obligations imposées aux contribuables tendant à éviter la fraude fiscale :

a / Obligation de communication du montant de la TVA facturé dans le


cadre de l’état client :

L’état client, joint à la déclaration relative à la taxe sur l’activité professionnelle, doit faire
apparaître le montant de al TVA facturée (art 8 LF 2002 et 224 du CID).

b / Obligation pour les redevables de la TVA de produire état spécifique à l’effet de


faire valoir la déclaration ou le remboursement de la TVA acquittée :

Cette mesure exige des redevables n pour la mise en oeuvre de la déduction en matière de
TVA, d’appuyer le relevé de chiffre d’affaires d’un état comportant pour chaque
fournisseur, les informations spécifiques ayant trait notamment au numéro d’identifiant
statistique, raison sociale, adresse, montant des achats effectués ou des prestations reçues,
etc. (art 45LF 2003).

c / Assimilation des donations faites à des parents su delà du 2éme degré, à des
ventes :

En prévention contre le déclaration systématique des ventes en donations en vue


d’échapper à l’impôt sur les plus-values de cessions, les donations faites aux parents au –
delà du 2éme degré ainsi qu’aux non parents sont assimilées à des cessions à titre onéreux
(art 77 LF 2003).

d/ Obligation de l’apposition de la vignette automobile sur le pare-brise :

Dans le but de faciliter le contrôle de la vignette automobile, l’article 38 de la loi de


finances pour 2003 a institué d’apposition de cette vignette su le pare brise.

Le non- respect de cette obligation entraîne l’application d’une amende fiscale égale à
50% du montant de la vignette.

VI. SANCTIONS FORMULEES A L’ENCONTRE DES FRAUDEURS :

1/ Dépôt de plainte en cas de manœuvres frauduleuses :


Toute personne employant des manœuvres frauduleuses pour se soustraire à ses
obligations fiscales est passible des plaines et sanctions prévues par les dispositions
applicables en matière de contentieux en cas de constatation de fraude fiscale.

Le directeur des impôts de wilaya peut retirer la plainte en cas de paiement total des droit
simples et pénalités objet de la poursuite et ce, après accord du directeur Général des
impôts (art 305 du CID).

Le retrait de la plainte éteint alors l’action publique conformément à l’article 6 du code


des procédures pénales.
22

2/ Rappel des droits et taxes correspondants au chiffre d’affaires des contribuables


bénéficiant d’avantages fiscaux pour insuffisance de déclaration  :

Cette mesure permet à l’administration fiscale de procéder au contrôle fiscal es


contribuables bénéficiant d’avantages fiscaux ;a ce titre , des rehaussements peuvent être
opérés dans le cas où une insuffisance de déclaration est constatée en matière de chiffre
d’affaires , le résultat et de salaires versés. Les rehaussements qui en résultent font l’objet
de rappel de droits et taxes correspondants dans les conditions de droit commun et ce,
nonobstant l’exonération accordée (art 5LF 2002 et 190CID).

3/ Sanctions et amendes fiscales en cas d’erreurs, d’omissions ou d’inexactitudes


dans les renseignements exigés dans l’état client :

Le défaut de production de l’état client entraîne la perte de la réfaction en matière de taxe


sur l’activité professionnelle (art 227 du CID).

l’amende fiscale applicable en cas d’erreurs , d’omission ou d’inexactitudes dans les


renseignements figurant sur l’état des clients qui doit être annexé à la déclaration du
montant du chiffre d’affaires ou des recettes professionnelles brutes , selon le cas de la
période soumise à la taxation en matière de taxe sur l’activité professionnelle est relevée
pour être fixée de 1 000 à 10 000 DA encourue autant de fois qu’il est relevé d’erreurs ,
d’omissions ou d’inexactitudes dans les renseignements signés .

Par ailleurs, l’amende fiscale applicable aux personnes qui se sont rendues coupable de
manœuvres destinées à se soustraire à l’assiette ou à la liquidation de l’impôt par le moyen
de renseignements inexacts portés dans l’état des clients et ce, nonobstant les peines
correctionnelles prévues à l’article 303 du code des impôts directs, est fixée de 5 000 à
50 000 DA (art 228 du CID).

4/ Institution d’une amende fiscale applicable en cas de défaut de facturation :

Le défaut de facturation est sanctionné par des pénalités fixées à :

- 50 000 DA pour les commerçant détaillants ;


- 500 000 DA pour les commerçants grossistes ;
- 1 000 000 DA pour les producteurs et les importateurs.

En cas de récidive, il est fait application d'un double de ces tarifs et la marchandise
transportée sans facture ainsi que el matériel de transport de celle-ci font l’objet d’une
saisie (art 65 LF 2003).

5/ Droit de préemption :

Conformément aux dispositions de l’article 118 du code de l’enregistrement, il, est


reconnu à l’administration le droit d’exercer le droit de préemption.

Ainsi, dans le cas où seraient estimés insuffisants les prix figurant dans les déclarations
portant sur les mutations d’immeubles, de doit immobiliers, de fonds de commerce ou de
clientèle, de droit au bail sur tout ou partie d’un immeuble, l’administration fiscale a la
23

possibilité  d’acquérir au profit du trésor, le bien, le droit ou le fonds, en versant aux


ayants droit le montant du prix déclaré majoré d’un deuxième.

6/ Sanctions fiscales applicables en matière d’impôts indirects :

Afin de lutter contre la fraude fiscale, les articles 54 à 57 de la loi de finances pour 2003
ont relevé les amendes fiscales applicables aux contrevenants aux obligations prévues par
le code des impôts indirects en vue d’accentuer leur caractère dissuasif.

7/ Amendes fiscales applicables en cas d’omissions :

L’amende fiscale applicable en cas d’erreurs, d’omissions,d’inexactitudes concernant les


renseignements fulgurant sur les différents documents qui doivent être annexés à la
déclaration est relevée de 50 DA à 1 000 DA encourue autant de fois qu’il est relevé
d’erreurs, signés par le contribuable.(art 22 LF 2003).

8/ Sanctions pénales en cas de manœuvres frauduleuses : art 28 LF 2003 :

La soustraction ou la tentative de se soustraire en totalité ou en partie à l’assiette ou à la


liquidation de tout impôt, droit ou taxe, est passible des sanctions suivantes :

- une amende pénale de 50 000 Da à 100 000 Da, lorsque le montant des droits éludés
n’excède pas 100 000 DA ;

- emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende pénale de 50 000 DA à 100 000 DA


lorsque le montant des droit éludés est supérieur à 100 000 DA et n’excède pas
300 000 DA.

- Emprisonnement de deux à dix ans et une amende de 100 000 DA à 300 000 DA


lorsque le montant des droits est supérieur à 300 000 DA et n’excède pas 1 000 000
DA.

- Une réclusion à temps de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende pénale de 300 000
DA à 1 000 000 DA lorsque le montant des droits éludés est supérieur à 1 000 000 DA
et n’excède pas 3 000 000 DA.

- Une réclusion à temps de dix (10) ans à vingt (20) ans et d’une amende pénale de
1 000 000 Da à 3 000 000 DA lorsque le montant des droits éludés est supérieur à
3 000 000 DA.

9/ Sanctions applicables en cas de défaut de production du numéro d’identification


statistique :

Le défaut de production du numéro d’identification statistique ou la communication de


renseignements inexacts conformément aux dispositions de l’article 35 de la loi de
finances 2002 entraîne, outre , les sanctions prévues par la législation fiscale en vigueur, la
suspension :

- de la délivrance des différentes attestations de franchise de TVA ;


- la délivrance de l’extrait de rôle ;
24

- des réfactions prévues en matière de TAP ;


- de l’octroi des sursis légaux de paiement des droits et taxes,
- de la souscription des échéanciers de paiement.
25

DEUXIEME PARTIE
26

Le terme « contentieux » qui évoque une idée de litige entre deux parties à pour origine
le verbe latin « contendere » qui signifie mettre aux prises.
En matière fiscale, la mise en œuvre des dispositions relatives à l’imposition donne lieu le
plus souvent à des contestations de la part des contribuables. Cet état de fait engendre des
litiges entre l’administration fiscale et les contribuables.
C’est ce litige qui incite les contribuables à introduire une réclamation auprès de
l’administration en vue d’obtenir la décharge totale ou partielle du montant de l’impôt
contesté.
C’est ainsi que naît le contentieux fiscal qui s’inscrit dans le cadre plus global du contentieux
administratif.
Dès lors, le contentieux fiscal peut se définir comme étant l’ensemble des procédures de droit
commun ou exorbitantes de droit commun qui régissent les litiges opposant les contribuables
à l’administration à l’occasion des opérations d’assiettes, de recouvrement et de contrôle de
l’impôt.
27

PREMIERE PARTIE
CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE
28

Le contentieux de l’assiette a pour objet d’obtenir soit la réparation d’erreurs commises


dans l’assiette ou le calcul des impositions soit le bénéfice d’un droit résultant d’une
disposition législative ou réglementaire. (Article 70 du C.P.F)
Tout contribuable qui conteste le principe ou le quantum de l’impôt dont il a fait l’objet doit
suivre une procédure réglementée.

Section 1 : Principe de la réclamation préalable auprès de l’administration fiscale 


Le principe de la réclamation préalable auprès de l’administration fiscale est la
consécration par la législation fiscale de la règle du recours administratif préalable prévue en
droit administratif.
L’article 71 du code des procédures fiscales prévoit que les réclamations relatives aux
impôts, taxes, droit et amendes doivent être adressées d’abord et selon le cas au directeur des
impôts de la wilaya ou au chef du centre des impôts dont dépend le lieu d’imposition.
Il est précisé, par ailleurs, s’agissant des contribuables relevant de la direction des grandes
entreprises (D.G.E), les réclamations pour contestation de paiement d’impôts et taxes sont
introduites auprès du directeur de la structure chargée des grandes entreprises (article 172 du
C.P.F).
Paragraphe 1 : LES CONDITIONS DE RECEVABILITÉ 
A- CONDITIONS DE DÉLAI 
Pour être recevables, les réclamations adressées au directeur des impôts de wilaya, au
chef du centre ou au directeur de la structure chargée des grandes entreprises selon le cas,
doivent, quels que soient les impôts qu’elles concernent, être présentées dans les délais fixés
par la loi.
Les réclamations adressées aux directeurs des impôts de la wilaya territorialement
compétents, sont recevables jusqu’au 31 décembre de la deuxième année (Article 72 alinéa
1) suivant celle :
 Soit de la mise en recouvrement du rôle ou de la réalisation des événements qui
motivent les réclamations ;
 Soit celle au cours de laquelle la retenue à la source litigieuse a été opérée.
1. POINT DE DÉPART DU DÉLAI
En cas de :
o Mise en recouvrement du rôle : le point de départ du délai de réclamation est
la date de mise en recouvrement du rôle.
o Versement de l’impôt contesté : le point de départ du délai de réclamation est
constitué par la date d’acquittement de l’impôt.
o Retenue à la source : le point de départ du délai est la date du versement.

2. DATE DE PRÉSENTATION DES RÉCLAMATIONS 


Pour l’appréciation de la recevabilité d’une réclamation, la date à prendre en
considération n’est pas celle de son envoi par le contribuable mais la date de sa réception par
la structure concernée.
29

3. RÉCLAMATIONS PRÉMATURÉES 
Les réclamations qui parviennent à la structure concernée antérieurement à la date
servant de point de départ au délai fixé par la loi sont considérées comme prématurées et par
conséquent irrecevables.
4. COMPUTATION DES DÉLAIS DE RÉCLAMATION 
En matière fiscale, les délais fixés pour la présentation des réclamations à la structure
concernée ne sont pas des délais francs, (un délai est dit franc lorsque le jour de départ et le
jour de l’expiration de ce délai sont comptés en plus).
En d’autres termes, les délais ne sont pas prorogés dans le cas où le dernier jour est un jour
férié.
Il s’ensuit que la date du 31 décembre constitue une date limite au delà de laquelle les
réclamations ne sont plus recevables.
5. RÉCLAMATIONS TARDIVES 
Les réclamations qui parviennent à la structure concernée après la date d’expiration du
délai légal sont irrecevables comme entachées de déchéance ou de forclusion.
Cette déchéance est d’ordre public, elle ne peut être levée.
B- CONDITIONS DE FORME 
La réclamation est adressée à la structure concernée compétente sous la forme d’une
simple lettre.
Le contribuable doit formuler de manière explicite sa réclamation par laquelle il conteste
l’imposition.
Il doit faire ressortir clairement le caractère contentieux de sa réclamation
Il doit, également, remplir les formalités ci-après :
1. PRÉSENTATION INDIVIDUELLE 
Les dispositions de l’article 73-1 du C.P.F énoncent que les réclamations doivent être
individuelles, sauf pour les contribuables imposés collectivement en cas d’indivision.
En cas de présentation collective, la réclamation est recevable uniquement à l’égard du
premier signataire.
L’irrecevabilité de la réclamation est d’ordre public, elle est par voie de conséquence,
susceptible d’être soulevée d’office par le juge.
La réclamation doit indiquer, le numéro d’article du rôle objet de la requête.
2. PRÉSENTATION PAR COMMUNE 
Aux termes de l’article 73-3 du C.P.F, il doit être présenté une demande distincte
par commune.
C- CONDITIONS RELATIVES AU CONTENU DE LA RÉCLAMATION 
Outre les renseignements concernant l’identification du contribuable (nom et
adresse) la réclamation doit sous peine d’irrecevabilité :
30

1. MENTIONNER L’IMPOSITION CONTESTÉE 


Le contribuable qui n’a pas mentionné l’imposition peut réparer cette omission
jusqu’à la décision du directeur des impôts de wilaya.
2. PRÉSENTER L’EXPOSÉ DES MOYENS ET CONCLUSIONS 
Cet exposé doit contenir sommairement les moyens (arguments) qui justifient la
contestation.
Le défaut de motivation entraîne, par voie de conséquence, l’irrecevabilité de la réclamation.
3. ETRE SIGNÉE 
L’article 73-4 du C.P.F dispose que toute réclamation doit porter la signature
manuscrite de son auteur.
L’administration admet, toutefois, qu’on signe à la place d’un illettré. Dans ce cas, la
réclamation doit indiquer les noms, prénoms, adresse du réclamant.
L’absence de signature manuscrite entraîne l’irrecevabilité de la réclamation. Cette
irrecevabilité est d’ordre public.
4. PRODUCTION DE DOCUMENTS 
Aux termes de l’article 73-4 du C.P.F, le réclamant doit joindre à sa réclamation
l’avertissement ou un extrait du rôle délivre par le receveur lorsqu’il s’agit d’impôts directs
établis par voie de rôle.
5. ELECTION DE DOMICILE 
Les dispositions de l’article 75 du C.P.F font obligation à tout réclamant
domicilié à l’étranger d’élire domicile en Algérie. Le non accomplissement de cette obligation
ne constitue pas une cause d’irrecevabilité.
D- LE MANDAT 
C’est le contribuable lui-même qui doit introduire la réclamation. Cette formalité peut
être accomplie par un tiers. Pour cela, ce dernier doit justifier d’un mandat régulier.
C’est ce que prévoient les dispositions de l’article 75 du C.P.F qui édictent que «toute
personne qui introduit ou soutient une réclamation pour autrui doit justifier d’un mandat
régulier».
Toutefois, la production d’un mandat n’est pas exigée :
 des personnes mises en demeure d’acquitter l’impôt contesté ;
 des avocats régulièrement inscrits au barreau ;
 des personnes qui détiennent de leurs fonctions ou de leur qualité le droit
d’agir au nom de l’entreprise ;
 les héritiers pour le compte du défunt ;
 le liquidateur à l’amiable ou judiciaire d’une société ;
 le syndic lorsqu’il conteste les impôts à la charge de la masse.
31

E- PORTÉE DES VICES DE FORME 


Les vices de forme constatés dans le dossier de réclamation doivent
être corrigés par le contribuable dans un délai de 30 jours à compter de la date de
réception par l’intéressé d’une lettre recommandée avec accusé de réception de
l’administration fiscale.
Toute réclamation non régularisée au cours de délai accordé par l’administration, le
directeur des impôts de la wilaya, le chef du centre des impôts ou le chef du centre de
proximité des impôts notifie une décision de rejet pour irrecevabilité conformément
aux dispositions de l’article 73 du Code des Procédures Fiscales.

Paragraphe 2 : RÉCEPTION ET INSTRUCTION DES RÉCLAMATIONS 


A la réception de chaque réclamation au niveau de la structure compétente, il est
procédé à :
 L’annotation de la réclamation de la date d’arrivée à l’aide d’un
timbre à date.
 Son enregistrement sur un registre spécial tenu par année et par
inspection.
 L’envoi d’un récépissé au contribuable.
A- DÉLAI POUR STATUER 

Le chef de la structure compétente statue sur les réclamations dans le délai de six (6)
mois suivant la date de leur présentation (Art.76 alinéa 2)
Le délai est de huit (8) mois lorsque l’avis conforme de l’administration centrale doit être
sollicité.
Il est noté, en effet, que l’avis conforme de l’administration centrale doit être sollicité par :
-le directeur des impôts de wilaya lorsque le contentieux porte sur un
montant égal ou supérieur à 20.000.000 DA.
-Le directeur de la structure chargée des grandes entreprises lorsque les
réclamations portent sur des affaires dont le montant total des droits et pénalités
excède 100.000.000 DA
Pour les réclamations introduites par les contribuables relevant du régime de l’impôt
forfaitaire unique, ce délai est ramené à deux (2) mois.
B- SURSIS DE PAIEMENT 
Le réclamant peut demander, en application des dispositions de l’article 74 du C.P.F
un sursis de paiement qui ne peut être accordé que dans la mesure où :
 Le sursis est formellement demandé dans la réclamation.
 Le montant ou les bases du dégrèvement demandé sont nettement précisés.
 Justifier du paiement des 20 % des droits contestés en joignant à la
réclamation la quittance de paiement.
 Des garanties jugées suffisantes sont constituées auprès du receveur des
contributions diverses.
Ces garanties consistent :
32

o Soit en affectations hypothécaires.


o Soit en valeurs mobilières.
o Soit en créances sur trésor.
o Soit en obligations dûment cautionnées.
o Soit en warrants.
o Soit en cautions bancaires.

C. SOUMISSION DES RÉCLAMATIONS À INSTRUCTION 


Avant de prendre sa décision, le directeur des impôts de wilaya ou le chef du centre des
impôts selon le cas, est tenu de soumettre la réclamation à instruction.
1. INSTRUCTION DE LA RÉCLAMATION PAR L’INSPECTEUR :
Aux termes des dispositions de l’article 76 alinéa 1 du C.P.F, les réclamations sont
instruites par l’inspecteur .A cet effet, il doit :
 Recueillir l’avis du Président de l’APC.
 Examiner au fond les réclamations.
 Procéder à des compensations et substitutions de bases légales
La compensation n’est pas limitée dans le temps. Toutefois, elle est limitée à l’imposition
contestée de même nature d’impôt et concernant la même année. Il n’est pas possible, par
exemple, de compenser une surtaxe constatée en matière d’IBS ou d’IRG avec une
insuffisance relevée dans l’assiette de la TAP même s’il s’agit d’un même contribuable.
Il est fait observer qu’en ce qui concerne les contribuables relevant de la structure chargée
des grandes entreprises, leurs réclamations sont instruites par le service chargé de
l’établissement des impositions relevant de la D.G.E. (SD de gestion ou SD des
Hydrocarbures.)
2. CONCLUSIONS DE L’INSTRUCTION DE LA RÉCLAMATION PAR L’INSPECTEUR 
A la fin de l’instruction, l’inspecteur consigne les résultats de ses constatations,
touchant la forme et le fond, dans un rapport circonstancié exposant ses conclusions sur la
suite à réserver à la demande.
Après avoir formulé son avis, il transmet le dossier de la réclamation au directeur des impôts
de wilaya concerné ou le chef de centre des impôts selon le cas.

PARAGRAPHE 3 : DÉCISION DE LA STRUCTURE COMPÉTENTE


En vertu des dispositions de l’article 79 du code des procédures fiscales, le pouvoir de
décision appartient au Directeur des impôts de wilaya, au chef du centre des impôts et au
directeur de la structure chargée des grandes entreprises selon le cas.
Le directeur des impôts de wilaya peut déléguer ce pouvoir, aux agents concernés ayant au
moins le grade d’inspecteur principal pour le règlement des affaires portant sur un montant
n’excédant pas 2.000.000 DA.
Compte tenu de la future organisation des services, le chef du centre des impôts et le chef du
centre de proximité des impôts disposent respectivement de la même faculté pour le règlement
des affaires d’un montant de droits et pénalités d’un million de dinars (1.000.000 DA) et cinq
cent mille dinars (500.000 DA).
33

Concernant la Direction des Grandes Entreprises, le Directeur peut déléguer ses pouvoirs pour
le règlement des affaires portant sur un montant maximal de cinq millions de dinars
(5.000.000 DA).
La décision du directeur des impôts de wilaya, du chef du centre des impôts ou le directeur de
la D.G.E peut prendre quatre formes.
A. LE DÉGRÈVEMENT D’OFFICE 
Ils peuvent en tout temps, prononcer d’office le dégrèvement des cotes.
Il s’agit d’une procédure simplifiée qui tend à réparer rapidement des erreurs d’imposition
flagrantes.
Cette opération s’effectue à l’aide d’états spéciaux «état de dégrèvement d’office »
B. LE DÉGRÈVEMENT 
Le dégrèvement ordinaire intervient à la suite de l’instruction de la réclamation par
l’Inspecteur.
On considère que le contribuable a obtenu gain de cause en totalité ou en partie.
C. LE DÉGRÈVEMENT COMPENSATOIRE 
L’administration peut effectuer une compensation entre les dégrèvements reconnus
justifies et certaines omissions ou insuffisances d’imposition constatées à l’occasion de
l’instruction d’une réclamation.
D. LE REJET DE LA RÉCLAMATION 
Lorsqu’ils jugent que les arguments invoqués par le contribuable ne sont pas
convaincants ou que les preuves apportées ne sont pas suffisantes, le Directeur des Impôts de
wilaya, le chef du Centre ou le Directeur de la D.G.E prononcent un rejet de la réclamation
introduite. Il peut s’agir d’un rejet total ou partiel.
Le rejet peut également, être implicite lorsqu’ils ne prennent pas de décision dans le délai de
quatre (6) ou six (8) mois (lorsque l’avis de l’administration centrale est sollicité).

PARAGRAPHE 4 : AFFAIRES CONTENTIEUSES PORTANT SUR UN MONTANT ÉGAL OU


SUPÉRIEUR À 20.000.000 DA ET CELLES ISSUES DES VÉRIFICATIONS OPÉRÉES PAR LES
SERVICES DE LA RECHERCHE ET DE LA VÉRIFICATION.

La législation fiscale en vigueur prévoit que pour ces affaires, le DIW est obligé de
solliciter l’avis conforme de l’Administration centrale.
Le DIW est obligé de se conformer au contenu de cet avis.
Pour ces affaires, le DIW dispose d’un délai de 8 mois, pour donner sa réponse au réclamant.

PARAGRAPHE 5 : AFFAIRES CONTENTIEUSES RELEVANT DE LA COMPÉTENCE DE LA


DIRECTION DES GRANDES ENTREPRISES (DGE) ET PORTANT SUR UN MONTANT EXCÉDANT
100.000.000 DA.
Les dispositions de l’article 172 du code des procédures fiscales font obligation au
directeur de la structure chargée des grandes entreprises (D.G.E) de requérir l’avis conforme
34

de l’administration centrale lorsque la réclamation porte sur une affaire dont le montant total,
des droits et pénalités excède 100.000.000 DA. (Seuil modifié par la LF 2008)
Section 2 : LE RECOURS DEVANT LES COMMISSIONS DE RECOURS

PARAGRAPHE 1 : LA COMMISSION DE RECOURS DES IMPÔTS DIRECTS ET DE LA


T.V.A 
Lorsqu’il n’est pas satisfait de la réponse réservée par le DIW, le chef du Centre des
Impôts ou le Directeur de la D.G.E selon le cas à sa réclamation, le contribuable peut saisir
avant d’aller en justice, les commissions de recours.
Le recours doit être présenté au président de la commission compétente dans les soixante (60)
jours à, compter de la date de notification de la décision de rejet total ou partiel.
Il est précisé que le délai commence à couvrir, comme en matière d’instance devant le
tribunal administratif, à compter du jour de la réception de la notification portant décision de
rejet total ou partiel.
La décision de rejet total ou partiel est transmise sous pli recommandé avec accusé de
réception.
En effet, c’est l’accusé de réception qui précisera la date certaine de réception de la décision
susceptible d’être portée devant la commission compétente.
La validité ou l’expiration du délai imparti s’apprécie par la comparaison entre la date de
réception de la notification mentionnée sur l’accusé de réception et la date soit d’envoi du
recours attesté par le cachet de la poste soit la date de dépôt auprès du bureau d’ordre de
l’administration selon le cas.
Aux termes des dispositions de l’article 81 alinéa 1 du CID, les commissions sont appelées à
émettre un avis sur les demandes tendant à obtenir soit la réparation d’erreurs commises dans
l’assiette ou le calcul de l’impôt, soit le bénéfice d’un droit résultant d’une disposition
législative ou réglementaire.
Il est à noter, toutefois, que le recours devant les commissions ne peut avoir lieu après la
saisine du tribunal administratif (article 80 alinéa 3).
Le recours peut être porté devant :
 Soit la commission de Daïra de recours des impôts directs et de la TVA lorsque
le montant de la cote d’impôt qui fait l’objet du recours n’excède pas 500.000
DA.
 Soit la commission de recours des impôts directs et de la TVA de la wilaya
lorsque le montant de l’impôt contesté est supérieur à 500.000 DA et n’excède
pas 2.000.000 DA
 Soit la commission centrale de recours des impôts directs et de la TVA lorsque le
montant contesté est supérieure à 2.000.000 DA.
Les avis émis par les commissions de recours sont des avis conformes.
En effet, le Directeur des Impôts de Wilaya est tenu de les prendre en compte, sauf lorsque
l’avis viole manifestement une disposition légale.
Cette violation peut consister, soit en la transgression manifeste d’une disposition légale, soit
en l’absence d’une disposition légale fondant l’avis.
35

PARAGRAPHE 2 : LA COMMISSION DE CONCILIATION


Les dispositions de l’article 102 du code de l’enregistrement ont institué, en matière de
droit d’enregistrement, une commission de conciliation de wilaya.
La mission de cette commission est de s’efforcer de concilier les intérêts du Trésor et ceux
des contribuables.
La saisine de la commission de conciliation peut s’effectuer soit par voie de citation par
l’administration fiscale soit par le contribuable lui-même.
Il est précisé que la citation s’opère par simple avis recommandé avec accusé de réception.
Les contribuables reçoivent la convocation pour la réunion de la commission de conciliation
vingt (20) jours au moins avant la tenue de celle-ci.
Ils sont invités soit à se faire entendre ou à faire parvenir leurs observations écrites.
Les contribuables peuvent, aux termes de l’article 104 du code de l’enregistrement, se faire
assister par un conseil de leur choix ou désigner un mandataire habilité.
Il est souligné que la citation interrompt la prescription.
Si aucun accord n’intervient entre l’Administration et le contribuable à l’issue de la réunion
ou si le contribuable ne comparait pas devant la commission ou ne fait pas parvenir ses
observations écrites, la commission émet un avis, qui est notifié au contribuable par lettre
recommandée avec accusé de réception.
L’évaluation proposée par le contribuable peut faire l’objet d’un rehaussement d’office dans
un délai de vingt (20) jours à compter de la notification de l’avis de la commission de
conciliation (article 106 du Code de l’Enregistrement).
La commission de conciliation se compose :
 Du directeur des impôts de wilaya, Président ;
 D’un inspecteur de l’enregistrement ;
 D’un receveur des impôts ;
 D’un inspecteur des affaires domaniales et foncières ;
 D’un représentant du wali ;
 Et d’un notaire désigné par la chambre régionale des notaires.

SECTION 3 : INSTANCES DEVANT LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF 


Les décisions rendues par le Directeur des Impôts de la Wilaya sur des réclamations
contentieuses et qui ne donnent pas entière satisfaction au réclamant ainsi que les décisions
prises d’office en matière de mutation de cote, peuvent faire l’objet d’un recours devant le
tribunal administratif dans un délai de quatre (4) mois en application des dispositions de
l’article 82 alinéa 1 du C.P.F.
D’autre part, tout réclamant qui n’a pas été avisé de la décision du DIW dans le délai de
quatre (4) mois peut également porter le litige devant le tribunal administratif.
Le DIW peut, également, soumettre d’office à cette juridiction les réclamations sur lesquelles
il a renoncé à statuer.
36

PARAGRAPHE 1 : CONDITIONS DE RECEVABILITÉ DES INSTANCES 


A- CONDITIONS DE DÉLAI 
L’instance introduite par le requérant doit parvenir au greffe du tribunal administratif
dans un délai de quatre (4) mois à compter du jour de réception par le contribuable de l’avis
de notification de la décision.
Lorsque le DIW n’a pas rendu sa décision dans un délai de quatre (4) mois, le requérant
dispose de quatre (4) mois à compter de l’expiration dudit délai pour introduire une instance
auprès du tribunal administratif.
C’est également dans ce délai de quatre (4) mois que peuvent être portées devant le tribunal
administratif, les décisions notifiées par l’administration après avis émis par les commissions
de recours.
En cas, d’inobservation du délai ainsi fixé, la demande est entachée de déchéance. Etant
d’ordre public, celle-ci doit être prononcée d’office.
B- CONDITIONS DE FORME 
Pour être recevable, les instances doivent respecter les conditions de forme suivantes :

 Elles doivent être rédigées sur papier libre.


 Elles doivent être signées de leur auteur ou par la personne justifiant d’un
mandat régulier.
 Lorsqu’elles font suite à une décision de rejet du DIW, elles doivent être
accompagnées de l’avis de la décision.
C- CONDITIONS DE FOND 
Pour être recevable, la demande présentée par le requerrant devant le tribunal
administratif doit :
 contenir explicitement l’exposé sommaire des faits, moyens et les
conclusions du requérant.
 Porter uniquement sur les cotisations mentionnées dans la réclamation
initiale.

PARAGRAPHE 2 : SUITES DONNÉES AUX INSTANCES 


A- LE SUPPLÉMENT D’INSTRUCTION
Cette mesure est édictée par les dispositions du paragraphe 2 de l’article 85 du C.P.F.
Le supplément d’instruction est obligatoire chaque fois que le contribuable présente avant le
jugement des moyens nouveaux.
Lorsque le contribuable n’a pas eu connaissance des faits ou des motifs invoqués par le
directeur des impôts de wilaya à la suite d’un supplément d’instruction, le dossier de recours
doit systématiquement faire l’objet d’un nouveau dépôt auprès du greffe de la chambre
administrative.
37

B- CONTRE VÉRIFICATION 
Le tribunal administratif peut ordonner une contre vérification par un agent des impôts
autre que celui qui a procédé à la première instruction (article 85 alinéa 3 du C.P.F).
Elle doit être effectuée en présence du contribuable ou de son mandataire ainsi que du
président de l’APC ou de deux membres de la commission de recours.
C- L’EXPERTISE 
L’expertise peut être ordonnée par Le tribunal administratif soit d’office, soit sur la
demande du contribuable ou sur celle du DIW (article 86 du C.P.F)
Deux experts supplémentaires peuvent être désignés si, l’une des parties le demande.
L’expertise est dirigée par l’expert nommé par le tribunal administratif.
D- LE DÉSISTEMENT 
Le réclamant peut se désister de son instance par lettre sur papier libre signée de lui-
même ou de son mandataire. Il doit, cependant, le faire avant le jugement (article 87 du
C.P.F).
Le Directeur des impôts de la wilaya n’est pas obligé d’accepter le désistement lorsqu’il a
présenté des conclusions reconventionnelles.
E- CONCLUSIONS RECONVENTIONNELLES DE LA STRUCTURE COMPÉTENTE
Le directeur des impôts peut à tout moment de l’instance présenter au greffe des
conclusions reconventionnelles tendant à l’annulation ou à la reformation de la décision qu’il
a prise sur la réclamation primitive (article 88 du C.P.F).
Ce qui peut entraîner l’annulation de la décision initialement prononcée.

SECTION 3 : RECOURS DEVANT LE CONSEIL D’ETAT 


Les arrêts du tribunal administratif peuvent être attaqués devant le conseil d’Etat (article
90 du C.P.F).
L’appel peut être introduit soit par le contribuable soit par le Directeur des impôts de la
wilaya ou le Directeur des Grandes Entreprises, dans un délai de un mois (article 277 du
C.P.C).
Le conseil d’Etat, annule, reforme, ou confirme le jugement du tribunal administratif.
S’il annule, il peut évoquer l’affaire et statuer sur le fond.
38

DEUXIEME PARTIE
CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT
39

Le contribuable conteste ici, non pas les bases, le bien fondé de l’imposition, mais seulement
la validité des actes de poursuite soit au fond soit en la forme.
Le contentieux du recouvrement est lié à l’ensemble des difficultés rencontrées par le service
du recouvrement à l’occasion ou du fait de son action coercitive.
Ce contentieux qui ne concerne, en définitive, que l’administration des contributions diverses,
peut être engagé soit par le contribuable, soit par des tiers ou ayant cause du contribuable. Il
peut être provoqué par l’administration elle-même.
L’action des contribuables, en matière de contentieux de la perception, peut consister :
-soit en une opposition aux actes de poursuite ;
-soit en une revendication d’objets saisis.

SECTION 1 : Opposition aux actes de poursuite


Pour être valable, l’opposition à poursuite doit être fondée et doit respecter une procédure
de mise en œuvre bien déterminée.

PARAGRAPHE 1 : Fondement 


Les contribuables et autres redevables de l’impôt peuvent opposer aux poursuites dont ils
sont l’objet des moyens de droit mettant en cause :
 Soit les actes de poursuite : légalité des poursuite, validité en la forme des
actes, incidents de poursuites ;
 Soit l’obligation elle-même : sa quotité, son exigibilité, son extinction,
l’imputation des paiements.
A- IRRÉGULARITÉ DES ACTES 
Le contribuable peut mettre en cause la validité formelle des poursuites en faisant
valoir par exemple que les formalités prescrites par le code de procédure civile n’ont pas été
observées.
C’est ce que prévoient les dispositions de l’article 154 du C.P.F en énonçant que ‘’
l’opposition à l’acte de poursuite ne peut viser que la validité en la forme de l’acte ‘’
On est en présence d’actes irréguliers notamment :
 lorsque l’agent de poursuite chargé de faire payer l’impôt ne signe pas le procès
verbal de saisie ;
 lorsque l’acte est établi en violation des règles de droit prévues en matière de
poursuite ;
 lorsque la saisie est opérée avant l’expiration du délai accordé au contribuable qui
se situe entre la date de signification du commandement et celle de l’exécution de
la saisie.

B- NON EXIGIBILITÉ DE LA SOMME POUR DES RAISONS NE TENANT PAS À
L’ASSIETTE DE L’IMPÔT 

La loi fixe les délais dans lesquels l’impôt doit être réclamé. En général, le receveur
des contributions diverses dispose d’un délai de quatre (04) ans pour recouvrer l’impôt.
40

Il importe de signaler que ce délai qui doit être distingué de celui de la prescription (qui est
également de quatre (4) ans) peut être interrompu par des actes interruptifs de prescription.
Dans cette situation l’action du contribuable consiste à faire opposition à contrainte en se
fondant :
 Sur la non exigibilité de l’imposition en invoquant par exemple
qu’un sursis de paiement lui a été accordé ;
 Sur l’inexistence de l’obligation au paiement de l’impôt, c’est le cas
d’un époux divorcé à l’encontre de qui l’administration veut faire
jouer la règle de solidarité.

PARAGRAPHE 2 : Procédure de l’opposition aux actes de poursuite


Les réclamations relatives aux poursuites doivent avoir pour objet :
 Soit l’existence de l’obligation : il s’agit pour celui qui est poursuivi de
remettre en cause les poursuites engagées à son encontre en s’estimant
ne pas être obligé du paiement de l’impôt qui lui est réclamé.
 Soit la quotité : le réclamant ne met pas en cause l’imposition établie
par le service de l’assiette. Il considère que le montant qui lui est
réclamé par le service du recouvrement n’est pas conforme au montant
de son imposition.
 Soit l’exigibilité : le contribuable estime que l’impôt qui lui est réclamé
n’est pas encore exigible.
 Le recours doit être formulé au préalable devant le Directeur des impôts
de la wilaya. En cas de rejet total ou partiel, il peut être formulé au près
du tribunal administratif.
A- RÉCLAMATION AUPRÈS DE LA STRUCTURE COMPÉTENTE 
Les réclamations relatives aux poursuites en matière d’impôts directs et qui revêtent
la forme soit d’une opposition à l’acte de poursuite soit d’une opposition au recouvrement
forcé, sont présentées en premier lieu au chef de la structure compétente.
L’opposition doit, à peine de nullité, être formée dans un délai d’un mois à compter de la date
de notification de l’acte et s’il s’agit d’une opposition au recouvrement forcé, dans un délai
d’un mois à compter de la date de la notification du premier acte qui procède à cette action.
Le chef de service de la perception statue dans le mois du dépôt du mémoire du réclamant.
A défaut d’une décision dans le délai d’un mois ou dans le cas d’un rejet total ou partiel le
réclamant peut porter sa demande devant le tribunal administratif.
B- RECOURS DEVANT LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
Lorsqu’il décide de porter la demande devant le tribunal administratif, le contribuable
dispose d’un délai d’un mois pour l’introduire et ce, à compter de la date de la décision du
directeur des impôts de la wilaya compétent ou de l’expiration du délai d’un mois imparti a ce
dernier pour prendre sa décision.
Il est précisé que le recours devant le tribunal administratif n’a pas, par lui-même un effet
suspensif sur le paiement.
41

Si l’opposition à poursuite met en cause le montant de l’impôt ou le droit à décharge de


l’imposition ou toute autre question concernant l’assiette, elle devra être soumise au préalable
et dans les délais fixés par le code des impôts directs au directeur des impôts de la wilaya.
D’une manière générale, lorsqu’il est saisi d’une requête, le tribunal administratif, la
communique au directeur des impôts de wilaya compétent qui la transmet à son tour, pour
instruction, au receveur des contributions diverses responsable du recouvrement ou de la
poursuite.
Le receveur des contributions diverses procède, dans le moindre délai possible, à son examen.
Cet examen porte sur la recevabilité et sur le fond.
1-EXAMEN DE LA RECEVABILITÉ 
Au plan de la recevabilité, le receveur vérifie notamment :
 si le litige est effectivement, de par sa nature, de la compétence du
tribunal administratif.
 si la demande a été formée dans les délais (la date à retenir est celle de
la réception ou du dépôt de la réclamation au greffe du tribunal
administratif) ;
 si au plan de la forme, la réclamation contient des précisions permettant
d’identifier l’imposition litigieuse ainsi que l’exposé sommaire des
moyens ;
 si la réclamation est individuelle, rédigée sur papier du réclamant lui-
même ou de son représentant légal.
2-EXAMEN AU FOND
Même si la recevabilité de l’instance est contestée, le receveur examine les motifs de
droit et de fait invoqué par le réclamant.
Après examen des faits de la cause et des moyens invoqués par le réclamant, le receveur
formule son avis et renvoie le dossier après avoir annoté sur carnet spécial d’enregistrement
la date de renvoi et le sens de l’avis formulé.
Si la réclamation lui paraît fondée, il doit préciser le détail des sommes à rembourser à
l’intéressé ainsi que celui du montant des frais accessoires aux poursuites à allouer.
Le directeur des impôts de la wilaya dépose le dossier instruit par le receveur au greffe du
tribunal administratif avec ses conclusions.
Ce dépôt doit être effectué au plus tard dans les délais fixés par le tribunal administratif.
3-DÉSISTEMENT
Il est à noter que le réclamant peut se désister de sa demande. Il doit le faire par écrit
et le signer.
Ce désistement n’est pas soumis à la formalité du timbre.
Lorsque le désistement est régulier le directeur des impôts de la wilaya transmet le dossier au
tribunal administratif pour qu’il en soit donné acte.
Le tribunal administratif statue dans les formes ordinaires au vu des mémoires respectivement
produits et après avoir entendu les observations orales de l’auteur de l’opposition ou de son
mandataire.
42

Le directeur des impôts de la wilaya peut déléguer un agent de l’administration pour présenter
à l’audience les moyens exposés dans ses conclusions.
Lorsque la décision du tribunal administratif est intervenue le dossier est renvoyé par le greffe
au directeur des impôts de la wilaya avec la décision. Celle-ci est notifiée au réclamant.
C- RECOURS DEVANT LE CONSEIL D’ETAT
Le directeur des impôts de la wilaya ainsi que le réclamant peuvent se pourvoir
auprès du conseil d’Etat lorsque la décision du tribunal administratif ne leur donne pas
satisfaction totalement ou partiellement.
Il dispose, pour cela, d’un délai d’un mois. Ce recours n’est pas suspensif du paiement.

SECTION 2 : Revendications d’objets saisis.


Les poursuites exercées par le receveur des contributions diverses contre un contribuable
qui n’a pas effectué le paiement de l’impôt portent sur l’ensemble des biens appartenant à ce
dernier.
Mais, il arrive que l’agent chargé des poursuites en procédant à la saisie des biens détenus par
le redevable saisisse des biens qui appartiennent à des tiers.
Ces derniers peuvent introduire des requêtes pour revendiquer les objets faisant partie des
biens saisis et qui leur appartiennent.
Dans cette situation, la propriété de ces objets doit être justifiée. Au fond, la revendication
sera accueillie si le droit de propriété du requérant est bien établi.
PARAGRAPHE 1 : Réclamation auprès du chef de la structure compétente 
Aux termes des dispositions de l’article 153 du C.P.F, la demande en revendication
d’objets saisis doit être soumise en premier lieu au directeur des impôts de la wilaya dans
laquelle a été pratiquée la saisie.
Appuyée de toutes justifications utiles, cette demande doit, à peine de nullité, être formée
dans un délai d’un mois à compter de la date à laquelle le revendiquant a eu connaissance de
la saisie.

PARAGRAPHE 2 : Recours devant le tribunal administratif 


Le chef de service statue dans le mois du dépôt du mémoire du revendiquant.
A défaut des décisions dans le délai d’un mois ou dans le cas ou la décision ne lui donne pas
satisfaction, le revendiquant peut assigner le comptable saisissant devant le tribunal
administratif.
Il est noté que cette assignation n’est pas suspensive de paiement.
Le tribunal administratif statue sur la seule base des justifications produites la première fois
au directeur des impôts de la wilaya.
Le contribuable n’est donc pas admis à soumettre à cette juridiction d’autres pièces
justificatives ni à invoquer des circonstances de fait autres que celles exposées dans son
mémoire introduit auprès de l’administration.
Le jugement du tribunal administratif peut être attaqué devant le conseil d’Etat dans le cas où
il ne leur donne pas satisfaction.
43

TROISIEME PARTIE
LE RECOURS GRACIEUX
44

L’action gracieuse consiste, conformément à l’article 92 du C.P.F, en l’introduction d’une


demande par le contribuable en vue d’obtenir de l’administration une mesure de
bienveillance.
Le qualificatif gracieux qui implique donc, l’idée de libéralité accordée au contribuable par
l’administration exclut toute forme de contestation de l’imposition.
Le recours gracieux a pour objet l’examen des demandes formulées :
 Soit par le contribuable en vue d’obtenir une mesure de bienveillance portant
abandon ou atténuation des impositions ou des pénalités mises à leur charge.
 Soit par les receveurs des contributions diverses en vue d’être dispensés
d’effectuer de leurs deniers personnels, le versement des impositions dont ils n’ont
pas assuré le recouvrement

SECTION 1 : Les demandes des contribuables 


Aux termes des dispositions de l’article 93 du C.P.F, les contribuables peuvent en cas
d’indigence ou de gène les mettant dans l’impossibilité de se libérer envers le trésor, de
solliciter la remise ou la modération d’impositions régulièrement établies.
Les demandes présentées par les contribuables dans le cadre du recours gracieux tendent :
 en matière d’impôts directs : à solliciter la modération ou la remise du principal de
leur dette fiscale ou des amendes et pénalités fiscales.
 en matière de taxe sur le chiffre d’affaires : à demander la remise partielle ou totale
des amendes ou pénalités fiscales.
Il est rappelé, à cet égard, qu’en matière de TCA, le redevable n’est en réalité qu’un collecteur
d’impôts pour le compte du trésor. A ce titre, il ne peut pas solliciter la remise de la dette
principale qui est due en principe par les consommateurs qui acquittent les taxes.

PARAGRAPHE 1 : Procédure 


Les demandes gracieuses doivent être introduites auprès du Directeur des impôts de
wilaya, en respectant certaines conditions de forme. Elles font l’objet d’une instruction avant
d’être soumises à la décision.
A- Introduction des demandes au Directeur des impôts de la wilaya 
L’article 93 du C.P.F dispose que les demandes doivent être adressées au Directeur
des impôts de la wilaya dont dépend le lieu d’imposition.
Ces demandes doivent être accompagnées de l’avertissement ou à défaut de la production de
cette pièce, indiquer le numéro de l’article du rôle sous lequel figure l’imposition qu’elles
concernent.
B- Recevabilité des demandes
Aucun délai n’est prévu par la législation fiscale en vigueur, pour l’introduction des
recours gracieux.
Au plan de la forme, le nombre de condition est fort réduit par rapport au recours contentieux.
45

Les demandes qui sont établies au moyen d’une simple lettre ne sont pas soumises au droit de
timbre.
Elles doivent être individuelles et signées par les auteurs ou mandataires.
En pratique, les vices de forme ne sont pas motif de rejet. En effet, les services se montrent,
d’une manière générale, peu exigeants, dans le domaine de la recevabilité.
C- Introduction des demandes
En général, les demandes gracieuses sont instruites par l’Inspecteur des impôts du
lieu d’imposition.
L’inspecteur s’attache à recueillir les renseignements les plus complets sur la situation et les
ressources actuelles du contribuable : profession, âge, situation de fortune, montant des
salaires ou revenus professionnels de l’intéressé et des membres de la famille vivant au foyer,
montant des autres revenus éventuels, signes extérieurs de revenus, situation des ascendants et
descendants.
D- Autorité chargée de statuer sur les demandes
Le pouvoir de décision, en matière d’action gracieuse, appartient, en vertu des
dispositions de l’article 93du C.P.F :
 Au directeur régional territorialement compétent après avis de la commission
instituée à cet effet à l’échelon régional lorsque la cote ou l’amende excède la
somme de 500.000 DA.
 Au directeur des impôts de wilaya après avis de la commission instituée à cet effet
à l’échelon de la wilaya lorsque la cote ou l’amende fiscale est inférieure ou égale
à la somme de 500.000 DA.
Il est signalé que les décisions prises par le directeur des impôts de la wilaya peuvent faire
l’objet d’un recours devant le directeur régional des impôts territorialement compétent.

PARAGRAPHE 2 : Les commissions de recours gracieux 


Il est institué deux commissions de recours gracieux. La première au niveau de la wilaya.
La deuxième fonctionne au niveau régional.
Les attributions de ces commissions sont fixées par la décision n° 16 du 28 Mai1991. Les avis
donnés par les commissions sont conformes.
A- La commission de recours gracieux de wilaya
Elle se compose :
 Du directeur des impôts de wilaya, président ;
 Du sous-directeur chargé du contentieux ;
 Du sous-directeur des opérations fiscales ;
 Du sous-directeur chargé du contrôle fiscal ;
 D’un chef d’inspection et d’un receveur des contributions diverses
désignés par le directeur de wilaya pour une période d’une année.
Le secrétariat de la commission est assuré par le chef de bureau du contentieux administratif
et judiciaire.
46

B- La commission régionale des recours gracieux


Elle se compose :
 Du directeur régional, président ;
 Du sous-directeur chargé du contentieux ;
 Du sous-directeur chargé des opérations fiscales ;
 De deux directeurs de wilaya désignés par le directeur régional pour une
période d’une année.
Le secrétariat de la commission régionale est assuré par le chef de bureau des recours
gracieux.
C- Attribution des commissions de recours gracieux
Les commissions de recours gracieux sont appelées à émettre en toute matière
fiscale, un avis sur les demandes des contribuables tendant à obtenir de l’autorité
administrative des remises ou modérations d’impositions régulièrement établies, ainsi que sur
les demandes de sursis de versement et admission en non valeurs présentées par les receveurs
des contributions diverses.
Elles émettent un avis sur les demandes dont le montant :
 est inférieur ou égal à 500.000 DA pour les commissions
de wilaya ;
 excède 500.000 DA pour les commissions régionales.
D- Nature de l’avis des commissions de recours gracieux 
Aux termes de l’article 10 de la décision n°16 du 28 Mai 1991, les décisions de
l’autorité administrative appelée à statuer sur les demandes gracieuses doivent être conformes
à l’avis de la commission.

SECTION 2 : les demandes des receveurs des contributions diverses

Aux termes des dispositions de l’article 94 du C.P.F, les receveurs des contributions
diverses peuvent, chaque année, à partir de celle qui suit la mise en recouvrement du rôle,
demander l’admission en non-valeur des cotes irrécouvrables.
Ces demandes doivent être appuyées des justifications réglementaires et établies avant le 20
avril de chaque année.

PARAGRAPHE 1 : Sommes et cotes susceptibles d’être admises en non-valeur


L’article 346 du CID indique les sommes et cotes qui peuvent être considérées comme
irrécouvrables et susceptibles en conséquence d’être portées sur des états de cotes
irrécouvrables.
Il s’agit :
 Des sommes mises à la charge de contribuables disparus, décédés ou poursuivis
sans succès.
 Des cotes indûment imposées de façon manifeste par faux ou double emploi.
47

PARAGRAPHE 2 : Justification de l’irrécouvrabilité des cotes présentées en non-


valeur 
Pour justifier l’irrécouvrabilité des cotes présentées en non-valeur, les receveurs des
contributions doivent :
 consigner de façon précise tous renseignements et détails propres à établir que les
cotes étaient ou sont devenus irrécouvrables.
 appuyer la demande d’admission en non-valeur de tous documents susceptible de
justifier les mesures prises en vue du recouvrement (certificat d’indigence, de
disparition, procès verbaux de carence, contraintes extérieures, revenus impayés,
etc. …).

PARAGRAPHE 3: Conséquence de l’admission en non-valeur


L’admission en non-valeur a pour effet uniquement de décharger le receveur des
contributions diverses de ses responsabilités.
Les contribuables concernés ne sont pas libérés par cette mesure. Ils peuvent être poursuivis
lorsqu’ils, reviennent à meilleure fortune ou lorsqu’ils sont retrouvés.
PARAGRAPHE 4 : Pouvoir de décision 
Les dispositions de l’article 346 du CID attribuent le pouvoir de statuer sur les
demandes :
 au Directeur régional, après avis de la commission instituée à cet effet à l’échelon
régional, lorsque les sommes dont l’admission en non-valeur est demandée,
excèdent 500.000 DA par cote.
 au Directeur des impôts de la wilaya, après avis de la commission instituée à cet
effet, à l’échelon de la wilaya, lorsque les sommes dont l’admission en non-valeur
est demandée, sont inférieures ou égales à 500.000 DA.
48

ETUDES DE CAS PARATIQUES


49

THEME n° 01 : LES BÉNÉFICES NON RÉPARTIES

DONNÉES :

La S.A.R.L « MAGHREB » vient de recevoir de la Recette des impôts, un


avertissement fiscal N° 154/00, l’informant qu’elle a été imposée sur la
base :
de 370.000.000 DA, somme qui se trouve au niveau de bilan dans le
compte 18 « résultat en instance d’affectation » et représente le montant
des bénéfices affectes d’office aux associes pour l’exercice 1996.

Antérieurement à cette décision, la société a contestée au niveau de


l’inspection dans le fond et dans la forme, ce projet d’affectation d’office
des bénéfices.

De plus, la société conteste dans le fond cette imposition vu que les


montants taxes sont extraits d’un bilan totalement erroné qui fait
ressortir un bénéfice dont la réalisation est totalement aléatoire à la vue
de la situation des postes de l’actif du bilan à cette date.

Les irrégularités portent sur les comptes suivants :

 compte 60 : MARCHANDISES CONSOMMÉES ;


Le comptable a comptabilise le financement de l’importation à hauteur
de 85% d’une ligne de crédit au lieu de 100%.

 compte 625 : COURTAGES ET COMMISSIONS  :


Le comptable n’a pas enregistre la charge d’une commission en 1996
et que le paiement a été intervenu en 1998.

 compte 651 : AGIOS BANCAIRES


Le comptable n’a pas enregistre des provisions sur frais financiers en
raison de ces difficultés financières.

 compte 479 : PROVISIONS POUR CLIENTS DOUTEUX


Le comptable n’a pas enregistré des provisions pour clients douteux.

L’étude de dossier, laisse apparaître que cette dernière a fait l’objet


d’une vérification de comptabilité des exercices 1993 à 1996 sans que la
société conteste les résultats de cette vérification.

OBJET DE LA REQUETE :
50

La société demande d’annuler cette mesure et réexaminer le dossier.

SOLUTION DU CAS

L’exploitation des bilans fiscaux souscrits par la société « MAGHREB »


au titre des exercices couvrant la periode1996 /1999 a fait apparaître les
éléments ci-après :

 Bénéfices en instance d’affectation au 31.12.1996 :


370.000.000 DA
 Bénéfices affecte à l’augmentation de capital :
130.000.000 DA

ANALYSE ET SOLUTION :

Il résulte de ce qui précède que les bénéfices restés en instance


d’affectation (370.000.000 DA) au 31.12.1999, doivent,
conformément aux dispositions de l’article 46/8 du C.I.D.T.A, être
considérés comme des revenus distribués et imposables à l’I.R.G
établie au nom de chaque associé en fonction de ses parts sociales.

A partir de l’année 2003, une retenue à la source de l’I.R.G au taux


de 15% libératoire d’impôt est appliquée au moment de leur paiement, en
vertu des dispositions combinées des articles 54 et 104 du C.I.D.T.A.

Cette retenue est opérée par la société distributrice qui doit la


reverser à la caisse du receveur des impôts dans les vingt (20) premiers
jours du mois suivant celui du paiement, en application de l’article 121 du
même code.

Par ailleurs, il est précisé que la vérification de la comptabilité de


cette entreprise (exercices 1993 à 1996) dont les résultats n’ont pas
soulevé de la part du contribuable de contestations particulières,
notamment au regard des irrégularités relevées dans certains postes du
bilan 1996 lors de la régularisation opérées à l’encontre des associes,
atteste du caractère probant du bilan 1996.

REMARQUE :

L’article 15 de la loi de finances pour 2003, modifiant et


complétant l’article 104 du C.I.D.T.A, fixe un taux de retenue à la
source libératoire de 15% applicable aux produits visés aux
articles 46 à 48 du C.I.D.T.A dont la date d’effet est le 01.01.2003.

Le débiteur qui distribue lesdits revenus est tenu pour


redevable légal suivant la définition donné par la réglementation
51

du régime fiscal applicable à la retenue à la source à raison des


revenus des capitaux mobiliers distribués et assimilés.
52

THEME n° 02 : PLUS-VALUE DE CESSION

DONNÉES :

Les associés de la S.A.R.L Numidia, constituée depuis le 08 Juin


1963, ont procédé à la dissolution de ladite société familiale en date du
10 Septembre 1999.

La S.A.R.L Numidia a un bien immobilier, sis à Hoggar, titré au nom


de la société familiale par acte notarié établi en date du 10 Octobre 1967
et dévolu par acte notarié en date du 10 Septembre 1999 à l’occasion de
la dissolution de la société sans aucune contre partie financière.

Cette procédure est dictée selon les associés uniquement pour les
besoins d’inscription domaniale au nom de ses propriétaires originaux en
l’occurrence les consorts Bourias depuis 1967 et du reste est comparable
et assimilable selon les réclamants, à une dévolution successorale.

Les propriétaires ont procédé à la vente totale et globale de ce bien


en date du 10 Septembre 1999 de manière indivise.

OBJET DE LA REQUETE :

A cet effet, les réclamants demandent le bénéfice des dispositions


du code des impôts directs et taxes assimilées, exonérant les
propriétaires ayant acquis des biens immobiliers depuis plus de 15 ans,
de tout impôt sur la plus value.

Cette demande fait suite à l’imposition en matière d’ I.S.P.V aux


noms des associés par l’inspection des impôts territorialement
compétente et ce, en exécution des prescriptions contenues dans les
articles 77 et suivants du C.I.D.T.A, tout en retenant comme date, celle de
la dissolution pour un total d’imposition de 22.000.000 DA.

SOLUTION DU CAS

L’examen du dossier contentieux, notamment le bilan 1999 de la


S.A.R.L Numidia et la déclaration I.R.G/plus value de cession souscrite
par les associés permettra de relever les éléments ci-après :

 Le bien immeuble en question faisait partie du patrimoine de la


S.A.R.L Numidia depuis 1967 ;
 Lors de la dissolution de cette société en 1999, les associés ont
décidé de conserver ce bien dans l’indivision ;
 L’opération de cession dudit bien a été réalisée au nom desdits
associés en date du 10 Septembre 1999 au profit de la société
Aurès ;
53

 La plus value de cession réalisée a été déterminée sur la base du


prix de cession déclaré et du prix d’acquisition, correspondant à la
valeur de ce bien figurant à l’actif du bilan de la société Numidia
concernant l’exercice 1999.

ANALYSE ET SOLUTION :

Il résulte de ce qui précède que la plus value réalisée au titre de cette


cession doit être soumise à l’I.R.G conformément aux articles 77 et
suivants du C.I.D.T.A, étant précisé que la durée de conservation dudit
bien dans le patrimoine des concernés doit être déterminée à partir de la
date du transfert de propriété du bien de la société vers les associés.
54

THEME n° 03 : LES AVANTAGES FISCAUX EN MATIÈRE D’IBS

DONNÉES :

La société ATLAS a reçu un mandat trésor pour le paiement de


l’impôt sur le bénéfice des sociétés (I.B.S) d’un montant de 48.000.000
DA au titre de l’exercice 2002.

Cette société constate que cet impôt est assis sur une base
imposable de 100% or elle jouit d’un avantage fiscal dans le cadre de
l’A.N.D.I.

La société a présenté un dossier fiscal permettant d’avoir les


informations suivantes :
 La société ATLAS détient une décision A.N.D.I de type extension
à partir de l’exercice 2000, lui ouvrant doit à une exonération en
matière d’I.B.S déterminée à hauteur des investissements
nouveaux réalisés
 D’après le bilan :
 Les investissements au 31/12/2001 sont
de 350.000.000,00 DA ;
 Les investissements acquis au cours de l’exercice de
l’année 2002:190.000.000,00 DA
 Le résultat fiscal pour l’année 2002 :160.000.000,00 DA ;
 Le résultat comptable pour l’année 2002 :120.000.000,00
DA.
OBJET DE LA REQUETE :

La SARL souhaite que la direction des impôts de wilaya lui accorde


un dégrèvement dans les plus brefs délais possibles.
55

SOLUTION DU CAS

L’examen des pièces jointes au dossier fiscal fait apparaître que la


société qui nous occupe à déposé sa déclaration annuelle au titre de
l’exercice 2002 avec un bénéfice s’élevant à 160.000.000 DA lequel a
été exploitée sur rôle général comme ci-après :

 Bénéfice taxe au taux normal : 160.000.000 DA


 Taux : 30%
 I.B.S du : 48.000.000 DA

Sans tenir compte du prorata d’exonération.

La société ATLAS ouvre droit à un prorata d’exonération sur les


impôts et taxes professionnelles calcules comme ci-après :
 Montant total des investissements au cours de l’exercice
2002 :540.000.000,00 DA ;
 Prorata d’exonération : 190.000.000,00/540.000.000,00= 37 %

En conséquence l’IBS dû au titre de l’exercice 2002 aurait dû


être calculé comme suit :

Bénéfice déclaré : 160.000.000,00 DA ;


Prorata d’exonération : 37 % ;
Bénéfice exonéré : 59.200.000,00 DA ;
Bénéfice imposable: 160.000.000,00-59.200.000,00=
100.800.000,00 DA ;
I.B.S dû : 100.800.000,00 X 30 % = 30.240.000,00 DA ;
Taxe 1.500,00 DA ;
Total I.B.S =30.241.500,00 DA ;
I.B.S retenu =48.000.000,00 DA ;
I.B.S proposé au dégrèvement =17.758.500,00 DA.

REMARQUE :

Le taux normal de l’impôt sur les bénéfices des sociétés a


été baissé de 30 % à 25 % suivant la loi de finances pour 2007.

Par ailleurs, le taux réduit de l’impôt sur les bénéfices


des sociétés a été aussi baisse de 15 % à 12.5 % en application de
l’article …de la loi de finances de la même année.

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