Vous êtes sur la page 1sur 2

is sont impatients de sortir de

leur domicile pour reprendre une vie normale, après plus de trois semaines de
privation de liberté. Les investisseurs, eux
aussi, en ont ras le bol de cette crise sanitaire provoquant une récession partout
où elle passe et
détruisant la valeur de leur placement. Tout le
monde se projette et rêve d’un prochain déconfinement.
Il est vrai que les derniers relevés sont rassurants.
Le rythme de progression du virus chinois ralentit
nettement en Europe. L’Autriche et le Danemark
voient poindre le bout du tunnel. Vienne annonce
ainsi des mesures progressives de déconfinement.
les jours qui viennent, la crise sanitaire, le Cac 40
aura les moyens de retrouver rapidement les
5.000 points. Surtout si la zone euro parvient à créer
des coronabonds pour mutualiser les dettes et
relancer un vaste programme d’infrastructures.
Cependant, nous ne croyons pas trop à ce scénario.
Nous redoutons des déceptions du côté des entreprises, une poursuite de l’épidémie
aux Etats-Unis et
une reprise progressive plutôt que brutale ! Nous
restons donc prudents, même si nous conseillons de
ne pas sortir du marché boursier. Tout est une question de dosage. Il est possible
que le Cac 40 retrouve
ses plus-bas de l’année. En attendant, il ne faudrait
pas qu’à la crise de croissance, qui se traduit par une
contraction de 6 % du PIB au premier trimestre en
France, s’ajoute une crise de confiance. Le risque est
grand. En déconfinant trop rapidement, par exemple, cela pourrait conduire à
relancer la pandémie.
La tentation est grande aussi de profiter de cette
situation où les Français sont fragilisés pour imposer deux mesures dangereuses. La
première serait
une remise en question des libertés publiques. Créer
un Big Brother, tracer numériquement nos déplacements pour pister l’épidémie… avec
comme dégât
collatéral un traçage des individus. Le second risque
est fiscal. Qui va payer la facture ? Certaines voix
suggèrent qu’on pourrait taxer de 10 % les livrets,
voire rétablir l’ISF ! Attention, de telles mesures briseraient la confiance à un
moment où la France aspirera à davantage d’union.- FMONNIER@INVESTIR.FR
1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 2016 2020
Médiane
Le PER du MSCI Europe est revenu à 11,8 fois
mais toutes les révisionsdebénéfices
n’ont pas encore eu lieu
MSCI Europe
7
9
11
13
15
17
19
21
23
Sources : Barclays, IBES.
A savoir, les petits commerces pourront rouvrir à
partir du 14 avril, puis tous les commerces dès le
1
er mai. Les restaurants et les hôtels accueilleront
graduellement des clients à partir de la mi-mai.
Enfin, les événements
publics, comme les concerts, pourraient reprendre
fin juin. Un retour à la normale graduel à partir de la
mi-mai dans de nombreux
pays est enfin envisageable.
Mais, comme le soulignent
les experts de La Banque
Postale, « le problème est que
le marché va peut-être un peu vite en besogne et fait le
raccourci : stabilisation du nombre de cas = retour économique à la normale ». Un
avis partagé par Natixis
Investment Managers Solutions : « Nous pensons
que les marchés sous-estiment encore la durée des
mesures de confinement, et
en particulier le temps qu’il
faudra pour revenir à la “normale” par la suite. » La probabilité est forte pour
que
nous restions dans un scénario en U, mais avec une
reprise graduelle, et non
verticale. Tous les pays vont
reprendre de façon progressive et dans un timing
étendu entre avril et fin mai. Toutes les activités ne
redémarreront pas non plus en même temps.
La période de publication des comptes du premier
trimestre, qui commence aux Etats-Unis dès la
semaine prochaine et qui se poursuivra en France
ensuite, sera riche d’enseignements. De nombreux
groupes ont déjà averti qu’ils renonçaient à leurs
objectifs 2020. Mais les investisseurs vont désormais demander plus d’explications.
Et, au regard
des dégâts enregistrés en mars, ils vont extrapoler
avril et, ainsi, affiner leurs estimations pour le
deuxième trimestre. Selon Eric Galiègue, président de Valquant Expertyse, « le
marché mésestime
l’impact économique de cette crise, et les analystes
n’ont fait que la moitié du chemin ». Pour l’expert, « la
variation du bénéfice net par actions de 2020 par rapport à 2019 pour les
entreprises du Cac 40 passera de
+ 10 % avant la crise à – 30 % ». Or, la corrélation
entre les bénéfices et le marché est historiquement
forte !
Boursièrement, la zone des 4.000-4.500 points semble être une zone d’équilibre
après le plongeon de
6.100 à 3.600 points. Si les entreprises tiennent un
discours positif lors de la présentation de leurs
comptes, ou si les Etats-Unis arrivent à enrayer, dans
« Une nouve

Vous aimerez peut-être aussi