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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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Introduction
Conclusion
Introduction
Le secteur agricole est au cœur de l'économie des pays les moins avancés (PMA)
dont le Bénin. Au Bénin, l'agriculture est la première source de richesse. Elle emploie
environ 70 % de la population active dans de petites exploitations agricoles et fournit
plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB). L’anacarde constitue la deuxième source
de devises pour le Bénin après le coton. Vers 1930, l’anacarde fut planté au Bénin
dans le but de la reforestation et de l’approvisionnement en bois de feu. La filière
anacarde n’existe vraiment que depuis l’an 2000 au Bénin (Lacroix., 2003). Plus de
200 000 hectares de terre sont alloués à la culture d’anacarde ces dernières années.
La taille moyenne des exploitations est 1 hectare. Le rendement à l'hectare se situe
entre 150 et 350 kg, l'état envisage de le porter à 500kg/ha. Le regain d'intérêt pour
cette culture n'est apparu qu'il y a quelques années; où l'état ne cesse de manifester
sa volonté de voir la production de l'anacarde comme la véritable culture susceptible
d'impulser la diversification agricole du fait de ses nombreux atouts. Les exportations
d’anacarde ont connu un accroissement important de 156% de 2011 à 2015. Elles
sont passées de 51 348 tonnes en 2011 à 131 241 tonnes en 2015, avec une
moyenne annuelle de 102 127 tonnes. Le Plan Stratégique de Développement du
Secteur Agricole (PSDSA) 2017-2025 consacre l’anacarde comme une filière
prioritaire en le mettant dans la catégorie « filière haute valeur ajoutée ».
La filière anacarde représente une priorité des Pouvoirs Publics à travers le Ministère
en charge de l’Agriculture (MAEP). Elle bénéficie d’un engagement politique
important en ce sens qu’elle a été inscrite dans le Programme d’Actions du
Gouvernement 2016-2021 parmi les filières prioritaires et devant bénéficier
d’investissements massifs dans le cadre des projets phares du PAG. Ces
investissements permettront de transformer localement au moins 50% des noix
brutes à l’horizon 2021. (PSDSA 2017-2021)
Sur le plan national, il existe des unités de transformation intervenant dans la filière
de l’anacarde.
Notre travail consiste, à travers cet exposé, à analyser les industries de
transformation à travers le modèle ESPECT dans le cadre de la filière anacarde au
Bénin. A cet effet, après une clarification conceptuelle axée l’industrie de
transformation, nous présenterons la méthodologie suivie pour réaliser l’exposé.
Ensuite, les différentes dimensions du changement seront abordées dans le cadre
du secteur de l’anacarde au Bénin. Nous conclurons après avoir faire une
discussion.
Selon LEGOARANT., l’industrie est le nom sous lequel on comprend toutes les
opérations qui concourent à la production des richesses : l'industrie agricole,
l'industrie commerciale et l'industrie manufacturière ; l'industrie agricole s'applique
principalement à provoquer l'action productive de la nature ou à en recueillir les
produits ; l'industrie commerciale crée de la valeur en mettant les produits à la portée
du consommateur ; l'industrie manufacturière est celle qui, en transformant les
choses, leur crée de la valeur.
La filière anacarde génère plusieurs valeurs ajoutées au Bénin à savoir les noix
d’anacarde, les amandes blanches, les amandes torréfiées, la pomme de cajou, etc.
Les industries de transformation sont spécifiques à chaque chaine de valeurs car les
produits obtenus à la fin de chaque chaine de valeurs sont différents les uns des
autres. Ainsi, la technologie (techniques, outils, machines) n’est pas la même partout
selon que l’unité de transformation est industrielle, semi-industrielle ou artisanale.
2- Méthodologie
Pour réaliser cet exposé, la méthodologie utilisée a été sur la revue documentaire.
Nous avons en un premier temps essayé de comprendre le travail qui nous est
demandé. Nous avons procédé à la recherche et la lecture de ressources
documentaires nécessaires à la réalisation de la tâche.
3- Modèle ESPECT
D’après « Le grand Robert », dans les sciences humaines, un modèle est une
représentation simplifiée et plus ou moins formalisée d'un processus (modèle
dynamique), d'un système (modèle statique). En science sociale, c’est l’homme qui
est étudié dans ses composantes : économique, social, politique, environnemental,
culturel et technologique. Ces différentes composantes sont représentées dans le
modèle ESPECT. Ce modèle nous sert d’outils d’analyse du changement dans la
filière anacarde au Bénin.
a- Economique
Les principaux produits de l’anacardier sont les noix brutes de cajou, l’amande de
cajou, la pomme de cajou, le baume de cajou ou CNSL, la coque de noix de cajou.
En 2015, 225 230 tonnes de noix de cajou ont été produites. (Rapport d’évaluation
PSRSA, 2016).
- grillage des noix brutes directement dans une casserole sur le feu,
La main d’œuvre est essentiellement féminine. Les produits, emballés dans de petits
sachets plastiques ou en bouteille de whisky de récupération, sont mis en vente sur
les places des marchés, dans les auto-gares, dans les feux tricolores et parfois dans
les supermarchés.
La principale force de cette transformation réside dans l’utilisation de très petits
conditionnements (vendus à 100 FCFA et 200 FCFA) et de circuits de distribution
permettant de toucher la grande masse de consommateurs peu fortunés (à travers
les auto-gares, les feux tricolores, les ventes ambulantes). Cependant, on relève
plusieurs insuffisances sur la technologie et la qualité des amandes (brisées et
brulées) qui ne les destinent qu’au marché local. Aussi, ces unités n’ont pas une
capacité de stockage qui leur permet d’approvisionner le marché toute l’année.
b- Social
Les hommes sont plus propriétaires des plantations 95 %, contre 5 % pour les
femmes. (MAEP, 2008 ; Tandjiékpon et al, 2008)
La main d’œuvre utilisée par les unités de transformation est beaucoup plus
féminine. En se basant sur les données collectées dans l’unité de transformation de
KAKE 5 dans la région centrale du Bénin en 2008 (ProCGRN, 2008) et sur
l’estimation des capacités actuelles de transformation du Bénin qui est de 1 800
tonnes (FBSPL, 2008), le nombre d’emplois générés par la transformation de noix de
cajou au Bénin peut être estimé à 220 dont 176 femmes. Avec cette donne, on peut
estimer à environ 14 226 les personnes assurant la transformation des 116 398
tonnes de noix brutes exportées par le port de Cotonou en 2008.
Au niveau de la commercialisation, les emplois, bien que temporaires (3 à 6 mois),
sont diversifiés et concernent des collecteurs, les commerçants, les transporteurs,
les colporteurs, les magasiniers, les déclarants en douanes, les chargeurs, les
assureurs, les banquiers, etc… Aujourd’hui, les données chiffrées à ce niveau ne
sont pas maîtrisées en raison notamment de l’inorganisation au niveau de ce maillon
et de l’opacité des conditions de liens entre chacune des parties prenantes.
c- Politique
Les différents types d’organisations qui se sont engagées dans les activités sur
l’anacarde et leur taille :
d- Environnement
L’environnement de l’industrie de transformation de l’anacarde est constitué des
producteurs, des collecteurs, et commerçants, des exportateurs, du marché
d’écoulement. Ce dernier diffère selon la chaîne de valeur. Ainsi, il s’agit des super
marchés, marché local pour amande torréfié de cajou ; boutiques, restaurants et
buvettes pour jus de pomme de cajou ; le Nigéria, USA, Europe pour amandes
blanches de cajou pour l’exportation.
Les producteurs : ils sont numériquement les acteurs les plus nombreux de la chaîne
de valeur. Ils sont de petits exploitants caractérisés par des modes de production et
de gestion des exploitations d’anacardiers très peu moderne. La FENAPAB
(Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin) est l’organisation
professionnelle faîtière nationale des producteurs dont les démembrements à la base
sont les coopératives villageoises regroupées au niveau communal en UCPA (Union
Communale des Producteur d’Anacarde), organisées à leur tour au niveau
départemental en URPA (Union Régionale des Producteurs d’Anacarde).
Les collecteurs individuels : ils sont des acheteurs directs des noix d’anacarde
auprès des producteurs. Ils sont très actifs dans la commercialisation primaire avec
les producteurs chez qui ils des achats de petites quantités de noix brute qu’ils
regroupent pour le compte des acheteurs avec lesquels ils sont en relation directe et
pour lesquels ils travaillent.
Les acheteurs semi grossistes et grossistes : ce sont des grossistes qui font
l’intermédiation entre les collecteurs individuels et les exportateurs béninois. Ils ont
parfois des numéros de registre de commerce mais la plupart font leurs activités
dans l’informel.
Ils se retrouvent pour certains d’entre eux dans la multi activité d’achat des produits
agricoles tropicaux (karité, soja, maïs, graines de coton etc.) pour le compte des
expatriés négociants indo-pakistanais et autres exportateurs de produits agricoles
tropicaux opérant au Bénin. Les acheteurs sont organisés dans plusieurs
associations réunie dans une faîtière nationale dénommée FENAPAT (Fédération
Nationale des Acheteurs de Produits Agricole Tropicaux).
Les exportateurs : il s’agit d’entreprises béninoises et étrangères (indo-pakistanaises
et libanaises majoritairement) qui travaillent pour le compte des négociants
internationaux indiens et vietnamiens. Les exportateurs béninois livrent très souvent
les noix aux importateurs indiens et vietnamiens au port de Cotonou qui s’occupent
des formalités douanières et du transport principal (transport maritime international)
des produits. Les exportateurs béninois ont pour organisation professionnelle faîtière,
le CONEC (Conseil National des Exportateurs de Cajou).
e- Culturel
L’accès à la terre est une contrainte majeure pour les femmes et pour les
allochtones. Au Bénin, la terre est régie par le régime coutumier qui est plus utilisé
en milieu rural et le régime moderne. Il est caractérisé par la présence d’une autorité
de terre qui continue d’être traditionnelle avec plus d’influence dans les régions
centrales et nordiques du pays. Les droits d’héritage étant plus favorables à
l’homme, privent la femme de la terre et par conséquent, des possibilités d’installer
des plantations. Généralement, les plantations appartiennent à des hommes à 95 %
et la moyenne d’âge des planteurs (hommes et femmes) se situe entre 45 et 50 ans.
Les activités de plantation et d’entretien relèvent des hommes parce qu’exigeant
beaucoup d’efforts physiques. Les femmes sont les plus concernées par la récolte, le
triage, le séchage et le transport des produits des plantations à la maison. La
commercialisation des noix brutes incombe tant aux hommes qu’aux femmes mais
ces dernières excellent plus dans la collecte primaire des noix. De façon globale, la
commercialisation et la distribution des produits transformés sont plus assurées par
les femmes qui ont plus d’expertise dans la conquête du marché et du
consommateur.
f- Technologie
La technologie utilisée par les transformateurs est du type indien pour le plus grand
nombre des postes. Elle est constituée de calibreurs des noix brutes (en 4
catégories), de fragilisateurs à vapeur, de postes de décorticage des noix (à levier
manuel ou à pied), d’étuves pour le séchage des amandes décortiquées (avant
dépelliculage), de chaînes de dépelliculage mécanique (pré-dépelliculage complété
par le dépelliculage manuel avec quelques introductions de marque italienne), de
postes de calibrage (triage), de postes d’ensachage sous vide et de conditionnement
en carton, de magasins de stockage par grade, etc...
Bon nombre d’équipements de cette technologie sont adaptés sur place, avec des
performances limitées (rendements), et d’autres sont importés (cas de l’usine
d’Afonkantan).
Conclusion
Bibliographie
Albert Chabi ETEKA, Valentin Agué FAAKI (Décembre 2017), Etude diagnostique
sur les contraintes et les opportunités à l’accès aux intrants dans les maillons de
production et de transformation au Bénin