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Invited paper presented at the 6th African
Conference of Agricultural Economists,
September 23-26, 2019, Abuja, Nigeria
Copyright 2019 by [authors]. All rights reserved. Readers may make verbatim copies of this
document for non-commercial purposes by any means, provided that this copyright notice
appears on all such copies.
Niveaux de connaissance des ramasseuses et transformatrices sur les bonnes pratiques
post-récolte des noix de karité au Bénin.
1 1 1
M.P. HESSAVI , B.Y.F. KOUTON-BOGNON , L.A.Y. ATACOLODJOU , P.Y.
ADEGBOLA 2, E.SISSINTO et N. ADEGBOLA 1
1
Centre Internationale de Recherche en Science Sociale (CIRFoSS)
2
Institut National de Recherche Agricole du Bénin (INRAB)
Abstract
Shea nuts are very popular on both the national and international markets. Benin has an
opportunity to seize to increase its export revenues and diversify sources of income. Despite
this potential, losses along the post-harvest chain constitute a major constraint to the growth of
shea value-added chains. The use of good practices is imperative in that it contributes
substantially to the reduction of post-harvest shea losses. The study focused on assessing
knowledge levels of shea nut harvesters on good practices. A survey was carried out among the
82 collectors and 55 processors in the intervention area of ICCO cooperation. The descriptive
analysis approach and the method of assessment of the level of knowledge adopted by Ben
Abdelaziz and al., (2007) were used. More than half (60%) of the collectors have a satisfactory
level of knowledge in the study area. The majority of processors (80%) have an unsatisfactory
level of knowledge. Similarly, the participation of the collectors in training on good practices
has a positive and significant effect (P <0.001) on the level of knowledge of the latter.
Méthodologie
Zone de l’étude
L’étude a été menée dans la zone d’intervention de ICCO coopération. Les noix de karité sont
produites dans six (06) départements répartis dans cinq (05) Pôles de Développement Agricole
(PDA). La zone d’intervention de ICCO couvre les communes qui abritent les parcs à karité au
Bénin à l’exception de celui de Bohicon. Il s’agit des parcs de Kandi, de Bembèrèke, de Parakou
et de Savè. Les parcs à karité de ces communes regroupent les peuplements naturels de karité
autour desquels les activités de ramassage, de transformation et de commercialisation du karité
sont intenses.
Échantillonnage
(1)
Taille de
Acteurs PDA Département Commune
l’échantillon
2 Borgou Bembèrèkè 22
3 Atacora Natitingou 30
Ramasseuses
4 Colline Savè 30
Sous-total 82
Borgou Tchaorou 28
4
Transformatrices Donga Djougou 29
Sous-total 57
TOTAL 139
Phase de documentation
L’exploitation de la documentation existante a permis de collecter les statistiques et toutes les
données secondaires relatives à la filière karité. Elle a permis de faire la synthèse et l’analyse
des travaux réalisés dans le domaine pour identifier les acquis existants. Ces données ont été
collectées dans des documents, des rapports d’études similaires et autres rapports jugés utiles.
Cette phase de documentation s’est aussi penchée sur tous les résultats des études faites par le
ProCGRN, l’AKB, le ProAgri et le PARASEP. Les résultats de cette phase ont servi de base à
l’élaboration des guides d’entretien utilisés pour la phase qualitative.
Phase qualitative
La phase qualitative a été réalisée à travers des entretiens Individuels avec les responsables des
structures intervenantes dans la filière et des entretiens de groupes avec les acteurs à la base
(ramasseuses et transformatrices) à l’aide du guide d’entretien. Cette phase nous a aussi permis
de répertoriées toutes les sources d’information et d’établir les contacts pour la collecte de
données.
Entretiens individuels
Cette étape a été réalisée avec les structures et les organisations ciblées (AKB, ONG locales,
WAKAPOU, FLUDOR, NATURA, KNAR, ZIKORA etc.) intervenant dans la filière karité.
Elles ont été interviewées de façon individuelle. Cette étape nous a permis de prendre
connaissance des types d’appuis techniques dont les acteurs ont bénéficié en générale et en
particulier les thèmes et le contenu des formations sur les bonnes pratiques. Par ailleurs, ces
organisations ont été questionnées sur les causes de rejet de noix de karité. Ces informations
ont permis de compléter celles déjà recueillies et de vérifier la validité de celles collectées
auprès des groupements.
▪ Entretiens de groupe
En collaboration avec les structures intervenant dans la filière karité, les ramasseuses et
transformatrices impliqués dans les activités de ramassage, traitement et transformation
artisanale de même que les groupements/coopératives des ramasseuses et
groupements/coopératives de transformatrices ont été interviewés en groupe. Un guide
d’entretien préalablement conçu a été utilisé à cet effet. Les informations provenant de cette
enquête ont également servi à affiner les questionnaires structurés qui ont été utilisés au cours
des enquêtes quantitatives.
Phase quantitative
L’enquête quantitative a été réalisée à partir d’un questionnaire structuré préalablement conçu
à cet effet. Des enquêteurs ont été recrutés et formés sur comment administrer les questionnaires
et la méthodologie de collecte des données. Après la formation des enquêteurs, le questionnaire
a été testé afin de permettre aux enquêteurs et aux chercheurs de mettre en pratique les
différentes étapes de collecte de données pour s’assurer de la faisabilité afin de déceler les
éventuelles erreurs avant le démarrage des enquêtes proprement dites. L’enquête quantitative
s’est déroulée avec de manière individuelle avec les acteurs sélectionnés. A titre indicatif, une
liste de questions concernant les pratiques de ramassage, transport, traitement , conservation,
stockage et transformation des noix de karité été adressé aux ramasseuses et aux
transformatrices et pour chaque question ils ont été appelé à choisir une réponse dans la liste de
choix des réponses. Des informations ont été également collectées sur les caractéristiques
sociodémographiques des enquêtés telle que : âge ; part sur 10 du revenu concernant le
ramassage/transformation ; appartenance à un groupement ; participation à une formation sur
les bonnes pratiques ; nombre d’année d’expérience dans l’activité ; accès à l’éducation
formelle. Les enquêteurs ont disposé de matériels de collecte (tablettes) sur lesquels les
questionnaires ont été préalablement installés à partir du logiciel Cspro7.0.
Avec "plus petit score possible" = 0 et "Etendue possible" = 24 pour les ramasseuses et
Avec "plus petit score possible" = 0 t score possible"=0 "Etendue possible" = 22 pour
les transformatrices
Ainsi, les nouveaux scores obtenus varient de 0 à 100. Le niveau des connaissances d’une
ramasseuse ou d’une transformatrice a été considéré « satisfaisant » si la ramasseuse ou la
transformatrice avait obtenu un score final supérieur à 75 %, ce niveau a été considéré comme
« moyen » si le score final a été compris entre 50 % et 75 %, et enfin le niveau a été considéré
comme « insuffisant » si la ramasseuse ou la transformatrice a obtenu un score final inférieur
à 50%.
Résultats et discussions
Caractéristiques sociodémographique des acteurs enquêtés
Plus de la moitié des deux acteurs enquêtés (ramasseuses et transformatrices) n’a pas reçu de
formation sur les bonnes pratiques post-récolte (figure 1). Seulement 38% des ramasseuses et
33% des transformatrices ont reçus une formation sur les bonnes pratiques de ramassage,
transport, traitement, conservation, stockage et transformation.
La part sur 10 du revenu issu de l’activité de ramassage des noix de karité est supérieure au
niveau des ramasseuses formées sur les bonnes pratiques post-récolte comparativement à celles
non formées (Tableau 2). La différence de part sur 10 du revenu issus du ramassage des noix
entre les ramasseuses formées et celles non formées est significative (p<0,1). Ce qui veut dire
que les ramasseuses qui obtiennent un revenu substantiel de cette activité préfèrent se faire
former pour améliorer d’avantage leur technique et manière de faire gage d’une bonne qualité
du produit finis (l’amande de karité) et par conséquent source d’augmentation du revenus issus
de cette activité. La totalité des ramasseuses ayant reçues la formation sur les bonnes pratiques
post récolte du karité appartient à un groupement de ramasseuses de noix de karité. Il existe
donc une différence significative (p<0,001) au niveau de l’appartenance à un groupement entre
ramasseuses formées et ramasseuses non formées. Il en est de même pour l’éducation formelle
des deux types de ramasseuses (formées et non formées). Les ramasseuses formées sont plus
jeunes, avec un âge moyen de 36 ans contre 40 ans pour les non formées. Cependant, elles ont
moins d’expérience dans l’activité comparativement aux autres. Il n’existe pas de différence
statistique entre l’âge et le nombre d’année d’expérience des ramasseuses formes et des
ramasseuses non formées.
N 80
67
o 70 62
m 60
b 50
38
r 40 33
e 30
20
10
(
%
0
)
Ramasseuses Transformatrices
Tableau 4: Niveaux de connaissance des ramasseuses sur les bonnes pratiques post-récolte
des noix du karité
Fréquences
Score moyen Score moyen
Niveau de connaissance
(sur 23) (%) Fréquence Fréquence
absolue relative (%)
Satisfaisant 21,83 94,94 49 60
Moyen 14,51 63,12 27 33
Insatisfaisant 8,16 35,50 6 7
Fréquences
Score moyen (sur
Niveau de Score moyen (%) Fréquence Fréquence
23)
connaissance absolue relative (%)
Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non
Satisfaisant 22,51 20,85 97,90 90,65 29 20 94 39
Moyen 15,5 14,44 63,39 62,78 2 25 6 49
Insatisfaisant -- 8,16 -- 35,50 0 6 0 12
Test de Chi 2 : (46,62***)
Tableau 6 : Niveaux de connaissance des transformatrices sur les bonnes pratiques post-
récolte des noix du karité
Fréquences
Score moyen Score moyen
Niveau de connaissance
(sur 21) (%) Fréquence Fréquence
absolue relative (%)
Satisfaisant --- --- 0 0
Moyen 11,63 55,41 11 20
Insatisfaisant 8,56 40,80 44 80
Tableau 7 : Niveaux de connaissance des transformatrices sur les bonnes pratiques post-
récolte des noix du karité en fonction de la participation aux formations
Fréquences
Score moyen (sur
Niveau de Score moyen (%) Fréquence Fréquence
21)
connaissance absolue relative (%)
Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non
Satisfaisant --- --- --- --- 0 0 0 0
Moyen 11,77 11 56,08 52,38 2 9 11 24
Insatisfaisant 9,25 8,17 44,07 38,94 16 28 89 76
Test de Chi 2 : (12,86)
En considérant la participation à la formation sur les bonnes pratiques de transformation des
amandes en beurre de karité, Seulement 11% des transformatrices ont un niveau de
connaissance moyen avec 11,77 comme score moyen correspondant à 56,08% de réponses
justes (tableau 7). Pour ce qui concerne les transformatrices non formées, 24% ont un niveau
de connaissance moyen contre 76% qui ont un niveau de connaissance insatisfaisant. Il n’existe
aucune différence statistique entre les scores moyens des transformatrices formées et des
transformatrices non formées. Ce qui veut dire que l’effet positif escompté pour la formation
n’a pas encore pris au niveau des transformatrices. Ceci dénote l’importance de la qualité des
beurres de karité sur le marché béninois.
Les transformatrices constituent alors les acteurs ayant le plus de déficit sur les connaissances
des bonnes pratiques au sein de la filière karité. Des efforts sur le plan du renforcement de leurs
capacités est donc nécessaire pour une meilleure performance de ce maillon de la chaîne car le
Bénin gagnerait mieux en exportant le beurre de karité plutôt que son amande.
Conclusion
Remerciements
Cette étude a été réalisée grâce au concours financier de ICCO. ICCO Coopération, une
Organisation néerlandaise, actuellement l’un des soutiens de la filière Karité au Bénin à travers
le projet "Lobbying et plaidoyer pour le développement inclusif de la filière karité du Bénin"
dans leur lutte pour la reconnaissance par l’état central du karité, comme filière prioritaire (à ce
jour l’Etat béninois reconnait le karité juste comme une filière émergente). Cette reconnaissance
permettrait un meilleur accompagnement de l’Etat qui pourra consentir désormais des
investissements financiers, humains et en innovations importants pour accroitre la contribution
de la filière à l’économie du pays et aux acteurs économiques directs des Chaines de Valeur
Ajoutées (CVA). Nous exprimons notre sincère gratitude aux ramasseuses et transformatrices
des parcs à karité visités.
Références Bibliographiques
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