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bauxites de Guinée
Compagnie des bauxites de Guinée
BP 100 Kamsar
Guinée
Actionnaires Halco Mining
La Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) est une entreprise guinéenne du secteur minier.
Depuis 1963, elle exploite l'important gisement de bauxite de Sangarédi, dans la région de Boké,
en Guinée.
La Guinée est le 5e producteur mondial de bauxite, mais le pays possède les plus grandes
réserves du minerai, dont les estimations s'élèvent à 25 milliards de tonnes, soit la moitié des
réserves mondiales[1].
Locomotive de la CBG.
Histoire
La République de Guinée possède le tiers des meilleures réserves mondiales de bauxite, soit
environ 20 milliards de tonnes, avec une haute teneur (45-62 %) d'alumine et un bas contenu de
silice (0,8-2 %). Bien qu'au deuxième rang derrière l'Australie en termes de production, elle est en
1993 le premier exportateur mondial de cette ressource, en ayant profité de la relocalisation
dans l'industrie mondiale de l'aluminium dans les années 1970, qui voit après le triplement de la
production mondiale d'aluminium entre 1950 et 1960 puis un doublement lors de la décennie
suivante, une forte concentration autour de six compagnies (Alcan, Alcoa, Reynolds, Kaiser,
Pechiney Ugine Kuhlman et Alusuisse) et une forte intégration verticale, faisant qu'en 1979, les
membres de l'Association des pays producteurs de bauxite fournissaient 75 % de la bauxite
mais seulement 4,5 % de l'aluminium.
Le pays a attiré très tôt les prospecteurs. Bauxites du Midi, fondée en 1912 à Paris, a commencé
des travaux d'exploitation sur l'île de Tamara en 1937, précédés d'une campagne de prospection
en 1936-1937[2]. Le 24 juillet 1948, vingt permis de recherche lui sont accordés[2]. Elle découvre
que les gisements de bauxite de Guinée sont constitués en amas de surface entièrement
exploitables, en carrières et par gros tonnages[2]. Bauxites du Midi s'associe à la société
canadienne « Aluminium Laboratories Limited », qui avance les fonds et le matériel nécessaires
à l'équipement des gisements de Guinée, et s'engage en outre à mettre à la disposition les
techniciens nécessaires au montage de l'usine d'enrichissement de Kassa[2]. En 1948 et 1950 la
bauxite guinéenne des îles de Loos est expédiée en petites quantités vers les alumineries Alcan
du Saguenay-Lac-Saint-Jean au Québec, mais en novembre 1966, c'est l'épuisement, comme
prévu, du gisement malgré la nationalisation.
Sous la conduite de Pierre Jochyms chef du service des mines, la planification de la mise en
valeur d’importants gisements de bauxite (à Kassa, Boké, et Fria) de minerai de fer (presqu'île de
Kaloum et chaine Nimba-Simandou), d’or et de diamant était en cours. Le potentiel
hydroélectrique exceptionnel du bassin de Konkouré avait déjà été identifié et deux grands
barrages étaient à l'étude (Grandes Chutes et Souapiti)[3]
La CBG effectue ses premiers forages
en janvier 1955, puis les suspend un an plus tard. Pechiney Ugine lance alors un projet important
en 1957, sur le site de Fria[4]. Des études sont entreprises sur le projet hydroélectrique du
Konkouré, à l'est de Fria, mais à l'issue du référendum du 28 septembre 1958, elles ont été
gardées secrètes par la puissance coloniale[4].
En novembre 1961, le gouvernement prend possession des sites de Kassa et de Boké à cause
du non-respect de l'engagement qu'avaient pris les Bauxites du Midi (une filiale à 100 % d'Alcan)
de transformer localement la bauxite en alumine à partir de 1964[4]. En 1962, la Guinée est
admise à la Banque mondiale[4] et la CBG reprend ses forages le 1er octobre 1963 sous la
bannière de l'entreprise Compagnie des bauxites de Guinée, détenue à 49 % par l'État guinéen, et
à 51 % par la Harvey Aluminium of Delaware.
En 1965, l’Office d’aménagement de Boké (OFAB) est créé pour construire et gérer les
infrastructures de la CBG[5].
Parallèlement, le site de Débélé dans la région de la mine de Kindia est mis en valeur dès 1974[4],
après un accord de novembre 1969, par un projet conjoint à l'Union soviétique et au
gouvernement guinéen, qui établit le prix du minerai et précise que l'État guinéen est propriétaire
à 100 % du capital, l'Union soviétique assurant l'achat de 90 % du minerai. Les exportations
passent de plus de 2 millions de tonnes en 1974 à plus de 3 millions en 1988[4].
Sur le site de Boké, les quantités exportées évoluent d'environ 5 millions de tonnes en 1975 à 11
millions en 1990[4].
Le projet d'Ayèkoyé, signé en juillet 1976, aurait permis la production annuelle de 9 millions de
tonnes de bauxite de très haute teneur, également dans la région de Boké[4]. Il crée la Société
guinéo-arabe d'Alumine dans laquelle le gouvernement guinéen détient 50 % des actions en
association avec l'Arabie Saoudite, l'Égypte, l'Irak, le Koweït, la Libye et les Émirats arabes unis.
Mais l'industrie se détournant de l'implantation d'alumineries dans les pays du Tiers-Monde, le
projet sera abandonné[4].
Société mixte le jour de sa création, la CBG acquiert le statut de société anonyme en juin 1999[6].
De 2001 à 2005, la production du minerai passe de 12,2 millions de tonnes à 14 millions, dont
une grande majorité qui provient de la mine de Kamsar[7].
En novembre 2012, la CBG signe un accord historique avec la Mubadala Development Company
pour approvisionner les Émirats arabes unis en bauxite[8].
En décembre 2013, Namory Condé, alors directeur régional de BHP Billiton, est nommé directeur
général de la CBG[9].
Entre 2013 et 2014, et malgré le passage ravageur de la maladie à virus Ebola en Afrique de
l'Ouest, la production des complexes de la CBG est passée de 13,5 millions à 15,2 millions, et
l'entreprise vise une capacité de production de 22,5 millions de tonnes d'ici 2018[10]. Un
investissement de $1 milliard est annoncé en mai 2015 pour atteindre les objectifs fixés à
2018[11], et pour atteindre 40 millions de tonnes en 2024[12].
Activité
Bauxite dans une roche, Kassa, Guinée
Le minerai, réputé d'excellente qualité grâce à sa teneur de 60 % en alumine[13], est acheminé par
chemin de fer vers le port de Kamsar. Le sol du pays guinéen possède 300 millions de tonnes de
bauxite, de quoi assurer une production pendant au moins 25 ans[7].
Si la CBG est vitale pour l'économie de la région et du pays, elle est également accusée d'être à
l'origine de nombreuses pollutions - poussières toxiques et déversement de mazout dans la mer
- et ce, malgré un investissement de 17 millions pour réduire de 80 % les émanations de
poussière en 2005[14].
Accroitre la production de 28,5 millions de tonnes par an après son record de 2014 de 15
millions de tonnes sous kemoko toure.
Pour financer ce projet, la Compagnie des Bauxites de Guinée a obtenu un prêt des plus grandes
institutions financières internationales dont IFC, OPIC et UFK.
Direction
Locomotive de la CBG
L'État guinéen détient 49 % des parts de la société, le reste appartenant au consortium Halco
Mining créé par la société américaine Alcoa et la société canadienne Alcan.
Sport
À part le stade de l'amitié de Kamsar, la CBG a construit le terrain de gazon qui accueille
plusieurs disciplines sportives (basketball, handball, tennis, football, etc.). C'est un centre de
loisirs pour les habitants de Kamsar lors des fêtes.
Références
2. L'avenir de la Guinée Française, par Roland Pré, Gouverneur du Territoire , 1951, Éditions
guinéennes. Conakry. 1951 [1] (http://www.webguinee.net/bibliotheque/general/rPre/problIn
d.html) [archive]
3. Dossier : Crise d’électricité – Les ratés historiques de l’aménagement du fleuve Konkouré (3e
partie) , sur Guinée News [2] (http://guineenews.org/dossier-crise-delectricite-les-rates-histori
ques-de-lamenagement-du-fleuve-konkoure-3eme-partie/) [archive]
8. « Le fonds Mubadala signe un accord majeur avec la Compagnie des Bauxites de Guinée »
(http://www.agenceecofin.com/investissement/0611-7439-le-fonds-mubadala-signe-un-accor
d-majeur-avec-la-compagnie-des-bauxites-de-guinee) [archive], sur Agenceecofin.com,
6 novembre 2012
10. Joan Tilouine, « En Guinée, Ebola n’a pas altéré le rêve minier » (https://www.lemonde.fr/afriq
ue/article/2015/05/18/en-guinee-ebola-n-a-pas-altere-le-reve-
minier_4635406_3212.html#) [archive], sur Lemonde.fr, 18 mai 2015
11. (en) « Guinea bauxite miner CBG plans $1 bln expansion to meet demand » (https://www.re
uters.com/article/2015/05/29/guinea-bauxite-idUSL5N0YK4R020150529) [archive], sur
Reuters.com, 29 mai 2015
12. « La Guinée ambitionne d'exporter 40 millions de tonnes de bauxite par an d'ici 2024 » (htt
p://french.peopledaily.com.cn/n/2015/0703/c96852-8915286.html) [archive], sur
Peopledaily.com, 3 juillet 2015
13. « Compagnie des Bauxites de Guinée : le plus riche gisement du monde » (http://www.mirin
et.net.gn/investgn/cpdm/cbg.htm) [archive] (consulté le 27 octobre 2008)
14. Michèle Ouimet, « La «Ville rouge» alimente les alumineries québécoises » (http://www.cyber
presse.ca/le-quotidien/le-quotidien-du-jour/200810/20/01-31009-la-ville-rouge-alimente-les-al
umineries-quebecoises.php) [archive], 20 octobre 2008 (consulté le 27 octobre 2008)
15. « Le Premier Ministre visite les installations de la CBG », OcéanGuinée,27 octobre 2018 (lire
en ligne (http://oceanguinee.com/2018/10/29/le-premier-ministre-visite-les-installations-de-la
-cbg/) [archive], consulté le 4 novembre 2018)
Annexes
Bibliographie
(en) Mohamed Saliou Camara, Thomas O'Toole, Janice E. Baker, « Compagnie des bauxites de
Guinée », in Historical Dictionary of Guinea, Scarecrow Press, 2013 (5e éd.), p. 86
(ISBN 9780810879690)
Kémoko Touré, Mes années passées à la tête de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG),
L'Harmattan, 2018, 144 p. (ISBN 9782140106828)
Articles connexes
Histoire des mines de bauxite
Lien externe
Site officiel (http://www.cbg-guinee.com/) [archive]
Dernière modification il y a 1 an par LD AWBot