Exemplaire destiné exclusivement à Thierry LACROIX - Abonné n°AA023303

Les hommes, les affaires, les réseaux UNE

PUBLICATION
DU SITE
Nº446
PARIS, LE 17 SEPTEMBRE 2019

Stratégies d'Etat Exploration-Production Finance et conseil Supply chain

Guinée Les minerais Congo-K La baisse des cours Burkina Faso Les difficultés Angola L'ex-Sodiam Helder
stratégiques de Conakry du cobalt, cœur de la lutte entre financières poussent Balaji Milagre à fond dans la taille
intéressent Washington NP.2 Och-Ziff et Africo NP.3 à céder l'or d'Inata NP.5 de diamants N P.6

Guinée
UN PRINCE ÉMIRATI
ET FORTESCUE
ENTRENT EUX AUSSI
DANS LA COURSE
AU FER GUINÉEN
Alors que le président Alpha Condé effec-
tue actuellement une tournée diplomatique
aux Etats-Unis, les gisements de fer gui-
néens ne cessent d'attirer les investisseurs
venus du monde entier. Après l'arrivée de
l'ancien trésorier du Parti conservateur
britannique Sir Mick Davis à Zogota
(  AMI nº438), du Canadien Robert Fried-
land à Nimba (lire  p. 4) et la reprise des
négociations de Rio Tinto et Chinalco pour
développer les blocs 3 et 4 de Simandou
(   AMI nº443), le Sheikh émirati Ahmed
bin Dalmook Juma al-Maktoum et le
groupe australien Fortescue Metals Group
se positionnent sur ce marché eux aussi.
Prise de position. Le 12 septembre, Société
Sheikh Ahmed Dalmook Al Maktoum,
private office du membre de la famille royale
de Dubaï éponyme, a demandé un permis
de recherche de fer de près de 204 km2 en
Guinée. Le périmètre est situé dans la pré-
fecture de Lola, celle du gisement de Siman-
dou, dont les blocs 1 et 2 ont été mis sur le
marché à la mi-juillet via un appel d'offres
international (   AMI nº444). Début 2019,
un accord entre l'Etat guinéen et Beny
Steinmetz Group Resources (BSGR) avait
mis fin à leur différend sur les concessions.
Opération séduction. Cette demande de
licence concrétise l'offensive menée
depuis plusieurs mois par Sheikh Ahmed
bin Dalmook Juma al-Maktoum auprès
des autorités de Conakry.
Le 25 juin, à Dubaï, il avait discuté avec
Koutoubou Moustapha Sano, conseiller
diplomatique du président Alpha Condé,
de l'exploration de sites miniers en Guinée.
En juillet, le Sheikh s'était rendu à Conakry,
où il avait alors signé un Memorandum of
Understanding (MoU) avec le ministre des
mines Abdoulaye Magassouba. Il n'avait
toutefois pas confirmé son intérêt pour le
fer, ni pour un site en particulier.
L'Emirati s'est également rendu cet été au
Liberia et y avait rencontré le chef de l'Etat,
George Weah, concluant un accord pour
développer les infrastructures de transport
du pays. Il avait aussi déclaré vouloir explo-
rer le gisement de fer de Putu, situé au sud-est
du Liberia, loin du site guinéen de Simandou.
Prince émirati et businessman, Sheikh
Ahmed bin Dalmook Juma al-Maktoum
est déjà actif en Afrique, ayant développé
des blocs pétroliers au Nigeria
(  AEI nº845) et des projets électriques,
notamment avec African Middle East
Resources Investment (Ameri).
Les Emirats arabes unis sont présents dans
les mines en Guinée. Guinea Alumina Corp
(GAC), filiale d'Emirates Global Alumi-
nium, que contrôlent le fonds souverain
d'Abou Dhabi Mubadala et Investment
Corp of Dubai, prévoit de produire 12 mil-
lions de tonnes de bauxite depuis sa mine,
dans la zone de Boké (  AMI nº431).
Fortescue en embuscade. Lors de ses
voyages de juillet en Guinée et au Liberia,
le Sheikh émirati était accompagné par le
milliardaire australien Andrew Forrest, le
président du groupe minier Fortescue, qui
n'a pas pris part aux signatures de MoU.
Toutefois, selon nos informations, le
22 août, une équipe envoyée par Fortescue
se serait rendue sur les blocs 1 et 2 de
Simandou, qui sont situés dans la préfecture
de Lola et font l'objet d'un appel d'offres
international. Contacté par Africa Mining
Intelligence, Fortescue n'a pas confirmé ce
séjour, mais déclaré s'intéresser aux oppor-
tunités à l'international dans le fer.
Fortescue produit environ 170 millions
de tonnes de fer chaque année depuis ses
mines du Pilbara, au nord-ouest de l'Aus-
tralie. La société opère également un rail
et un port pour évacuer sa production.

Pépites
ANGOLA RÉSULTATS
DU PREMIER APPEL D'OFFRES
MINIER FIN NOVEMBRE
Le 20 novembre sera une première
sur de multiples aspects pour le sec-
teur minier angolais. C'est à cette
date qu'est prévue l'ouverture du tout
premier forum minier du pays. La
cérémonie d'inauguration de l'évé-
nement sera l'occasion pour Diaman-
tino Azevedo, le ministre des mines
et du pétrole, d'annoncer les résultats
du premier appel d'offres internatio-
nal minier lancé en Angola. Cette mise
sur le marché concerne cinq permis
de recherche, un de fer, deux de dia-
mants, et enfin deux de phosphates
(  AMI nº445). Pour faire la promo-
tion de ces sites, Diamantino Azevedo
s'est engagé dans un roadshow qui,
entamé le 27 août à l'hôtel Epic Sana
de Luanda, est passé par Dubaï le
10 septembre et Pékin le 16. D'ici la
fin du mois, le ministre angolais pré-
sentera également les concessions
à Londres, à l'hôtel Corinthia, et enfin
à New York, le 30  septembre, à
l'hôtel Mandarin Oriental.
ZAMBIE COLIN BIRD AJOUTE
ENCORE UNE CORDE À SON
ARC MINIER DANS LE PAYS
En acquérant début septembre la raf-
finerie de Star Zinc à Kabwe via Jubilee
Metals, société qu'il préside, jusque-là
principalement active dans le platine,
l'ingénieur britannique Colin Bird a
encore renforcé sa présence dans le
secteur minier zambien. Galileo
Resources, autre entreprise dont il est
le PDG, est l'opérateur de la mine de
Star Zinc, dont la production sera trans-
formée dans la raffinerie. Outre du zinc,
du cuivre, du cobalt et du vanadium
doivent être extraits puis traités sur le
site, normalement dès la fin 2019. Colin
Bird, qui a par le passé travaillé pour la
société publique zambienne ZCCM-
Investments Holdings (ZCCM-IH), est
également le chairman d'Xtract
Resources, opérateur de l'unité de
traitement de cuivre de Kalengwa, située
dans la province de North-Western, et
de Bezant Resources. Cette junior s'est
récemment positionnée sur le projet de
cuivre et d'or de Buffalo, au nord-ouest
de la Zambie (  AMI nº439).

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Stratégies d'Etat
Les minerais stratégiques
GUINÉE
de Conakry intéressent Washington
Outre la bauxite, le président guinéen
Alpha Condé a pu évoquer d'autres minerais
stratégiques pour son pays avec ses inter-
locuteurs lors de son séjour à Washington
en septembre : les battery metals et terres
rares. Afin de se positionner sur le marché
des nouvelles technologies et batteries
électriques, l'Etat cherche des partenaires
pour explorer son potentiel en cobalt, nickel
et scandium (  AMI nº438).
Une aubaine pour les investisseurs amé-
ricains alors que, en vue d'assurer la sécu-
rité des Etats-Unis, le président Donald
Trump pousse à augmenter la production
mais aussi la transformation de battery
metals et terres rares. Une loi est en pré-
CONGO-KMichel Eboma Ablavi, homme
fort minier du président Tshisekedi
Conseiller principal sur les mines et l'éner-
gie de Félix Tshisekedi, Michel Eboma
Ablavi devrait être la voix du président
congolais lors de la Conférence minière de
la RDC, qui doit se tenir en septembre à
Kisangani. Proche du chef de l'Etat, cet
avocat l'était aussi de son père, Etienne
Tshisekedi, dont il fut le conseiller juridique.
Il était également l'avocat de l'Union pour
la démocratie et le progrès social (UDPS),
parti d'opposition fondé par Etienne
Tshisekedi, que son fils Félix Tshisekedi
dirige depuis la mort de celui-ci.
C'est Michel Eboma qui a représenté la
présidence lors de l'Alternative Mining Indaba
en juillet à Kinshasa, puis au cours du Forum
sur l'énergie électrique en RDC à Matadi en
Infrastructures et électricité
GUINÉELa route d'évacuation de la bauxite
affectée par la crise sino-américaine ?
Certains à Conakry craignent que la
récente baisse des achats de bauxite
par la Chine soit liée aux tensions
entre Washington et Pékin.
Des cadres de l'administration de Conakry se
sont récemment inquiétés des conséquences
potentielles de la "guerre" commerciale opposant
la Chine aux Etats-Unis sur le secteur guinéen
de la bauxite. Ils ont estimé qu'elle avait pu jouer
dans la baisse récente des exportations de bau-
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Exploration-Production Finance et conseil
paration pour favoriser cela, l'American
Mineral Security Act (  AMI nº440).
Alcoa, qu'Alpha Condé et son ministre des
mines Abdoulaye Magassouba ont rencon-
tré lors de ce passage à Washington
(  LC nº806), envisagerait de se lancer dans
le cobalt. Le groupe est déjà actif en Guinée,
étant coactionnaire, avec Rio Tinto, Dadco
et l'Etat, de la Compagnie des bauxites de
Guinée (CBG), qui a exporté 12,4 millions de
tonnes de bauxite en 2018 et doit élever ce
niveau à 18,5 dès 2021 (  AMI nº440). Alcoa,
l'un des leaders de l'alumine et de l'aluminium
aux Etats-Unis, a aussi évoqué avec Alpha
Condé la construction d'une unité de trans-
formation de bauxite en Guinée.
août, et non pas Gety Mpanu Mpanu. Cette
dernière est pourtant directrice de cabinet
adjointe du chef de l'Etat chargée des mines,
des hydrocarbures, de l'énergie, des infras-
tructures et des TIC. C'est aussi elle qui avait
annoncé aux opérateurs miniers que la
Conférence minière de la RDC se tiendrait cette
année, et pour la première fois, à Kisangani,
lorsqu'elle s'est rendue à DRC Mining Week
en juin à Lubumbashi (  AMI nº442).
Les idées de Félix Tshisekedi seront
donc portées durant l'atelier, qui doit
présenter les grands axes de la stratégie
minière du nouveau régime congolais,
malgré la nomination d'un ministre des
mines issu du parti de l'ex-président
Joseph Kabila (  AMI nº445).
xite, toutefois largement liées aux difficultés
logistiques durant la saison des pluies.
Les industriels chinois sont les premiers ache-
teurs de la bauxite de Guinée, qu'ils transforment
ensuite en alumine et aluminium dans des usines
de leur pays. Des groupes américains se four-
nissent toutefois en partie auprès de sociétés
chinoises lorsqu'ils ont besoin de ces matériaux
pour leurs activités. La crise commerciale aurait
pu encourager les acheteurs américains à cher-
cher d'autres sources d'approvisionnement.
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Supply chain
CENTRAFRIQUE
Tetra Tech va coordonner
les subventions aux artisans miniers
Pour mettre en œuvre l'un de ses objectifs
majeurs pour le secteur minier, soit un meilleur
encadrement de ses artisans, le gouvernement
centrafricain va être aidé par Tetra Tech. Cette
société de conseil américaine vient d'être
sélectionnée par la Banque mondiale et le
ministère des mines de Bangui, dirigé par Léopold
Mboli Fatran, pour coordonner le programme de
subventions aux creuseurs. Celui-ci est l'un des
éléments essentiels de l'amélioration du secteur
minier de Centrafrique. En effet, les subsides
aideront les artisans à acheter des équipements
plus efficaces et plus modernes, ainsi à utiliser
moins de produits toxiques, afin d'exploiter le
sous-sol de manière plus respectueuse de
l'environnement et des communautés.
TOGO
Lomé modernise sa gouvernance
minière
En pleine tentative de revitalisation de son secteur
minier (  AMI nº441), le gouvernement du Togo
vient de lancer plusieurs chantiers pour s'assurer de
mieux respecter les normes internationales vis-à-vis
des salariés, communautés et de l'environnement
qui se développent depuis quelques années. Ainsi,
il va élaborer un plan pour fermer et réhabiliter les
sites miniers à la suite de leur exploitation. En
parallèle, la compagnie publique Société nouvelle
des phosphates du Togo (SNPT) va quant à elle
tenter de s'aligner avec les standards de sécurité et
d'environnement. Ceci aura pour but de réduire les
risques pour les employés dans l'exercice de leur
activité, mais aussi de réduire la pollution dans les
zones où se trouvent des gisements en exploitation.
Pour effectuer ces missions, le ministère des mines
de Dèdèriwè Ably-Bidamon va recruter des
consultants, qui seront financés par la Banque
mondiale.
RWANDA
Le combat Bay View-Kigali
sur la cassitérite reprend
Suspendu le 28 juin (  AMI nº444), l'arbitrage
lancé par les sociétés américaines Bay View
Group et The Spalena Co contre l'Etat du
Rwanda va finalement bientôt reprendre. Il a été
décidé que la question de la compétence du
tribunal devant lequel la procédure avait été
lancée, le Cirdi (Centre international pour le
règlement des différends relatifs aux
investissements), relève du fond de l'affaire. Elle
ne sera donc pas traitée en amont du reste de
l'arbitrage. Bay View réclame depuis juin 2018
95 millions de dollars au gouvernement du
Rwanda, qu'il accuse de lui avoir injustement
retiré des permis de cassitérite (composant de
l'étain) en 2015 (  AMI nº432), mais les
avocats de Kigali, du cabinet londonien Joseph
Hage Aaronson, avaient affirmé que le Cirdi
n'était pas compétent pour trancher le litige.
17 SEPTEMBRE 2019 - Nº446

Stratégies d'Etat
Congo-K
LA BAISSE DES
COURS DU COBALT,
CŒUR DE LA LUTTE
ENTRE OCH-ZIFF
ET AFRICO
Les ex-actionnaires d'Africo Resources
viennent d'être autorisés par la justice à
demander réparation au fonds américain
Och-Ziff Capital Management Group,
rebaptisé le 12 septembre Sculptor Capi-
tal Management, pour dépossession du
gisement katangais de Kalukundi, qui n'est
jamais entré en production. Toutefois, la
chute du prix du cobalt devrait les obliger
à réviser à la baisse la somme qu'ils pré-
voyaient originellement de réclamer.
Reconnaissance. Un expert indépendant
mandaté par les anciens actionnaires
d'Africo se lancera bientôt dans l'évaluation
du montant de l'indemnisation que ces
derniers peuvent demander à OZ Africa
Management, filiale d'Och-Ziff, pour la
perte de droits sur le projet de cuivre et
cobalt de Kalukundi.
Fin août, Nicholas Garaufis, juge à la
cour du Southern District de New York, a
estimé que les ex-actionnaires étaient vic-
times d'OZ Africa, ce qui leur donne le
Frontière aurifère ouest-africaine
GUINÉELe clan soudanais Abdelsalam
met la main sur l'or de Balandougou
Via une filiale de son groupe
minier Golden United Group,
la famille Abdelsalam vient
de racheter un projet d'or au
canadien Stellar AfricaGold.
Si Rida Mining, qui vient de conclure un
accord pour racheter le projet aurifère de
Balandougou au canadien Stellar AfricaGold,
va ainsi lancer ses toutes premières opéra-
tions en Guinée, la société fait partie d'un
groupe bien connu dans les mines de son
pays d'origine, le Soudan.
Rida, qui détient une mine d'or dans l'Etat
de River Nile et des concessions de chrome
dans celui du Blue Nile, est contrôlé par Golden
Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr
Exploration-Production
droit de réclamer au fonds des dommages
et intérêts. Ils réclamaient ce statut depuis
2018 ( AMI nº416), affirmant qu'en 2008,
OZ Africa les avait dépossédés de Kalu-
kundi via des violations du Foreign Corrupt
Practices Act (FCPA) américain. Ces opé-
rations avaient été révélées par une
enquête du gendarme financier des Etats-
Unis, la Securities and Exchange Com-
mission (SEC), et impliquaient notam-
ment l'israélien Dan Gertler (  AMI nº409).
Calcul. Pour légitimer aux yeux du juge la
somme qu'ils réclament à OZ Africa, les
anciens actionnaires d'Africo feront face
à plusieurs obstacles.
Les plaignants considèrent être en droit de
demander un montant équivalent aux reve-
nus qu'ils auraient pu tirer de l'exploitation
du site depuis que les titres de propriété leur
ont été retirés, en 2008. Au cours d'une
première estimation, leur expert les avait
estimés à 1,8 milliard $. Une somme qui sera
probablement revue à la baisse. L'évaluation
ayant mené à ce prix a été réalisée en 2018,
au moment où le prix du cobalt s'approchait
de 90 000 $ la tonne, contre 30 000 $ environ
aujourd'hui. Aussi, il y a un nouveau régime
fiscal pour le cobalt au Congo-K depuis 2018.
Par ailleurs, le 6 septembre, OZ Africa a
demandé la reconsidération de l'octroi du
statut de victimes aux anciens actionnaires.
De plus, certains estiment qu'il n'a pas été
démontré qu'Africo, au regard de ses capa-
cités financières et techniques de l'époque,
aurait pu lancer la production sur le site.
Une autre méthode de calcul des dom-
mages pourrait être proposée.
United Group. Via ses sept filiales, Golden
United opère des mines dans tout le Soudan,
d'or surtout. Il exploite aussi les rejets d'ex-
exploitations via ses succursales Exseer Mining
Co et Alhamdeen Mining (  AMI nº363).
Le groupe est également actif dans les services
miniers et la commercialisation d'or (Abu Rugia
Mining), le métal étant acheté à des artisans
puis exporté en Asie et en Europe.
Golden United est présidé par l'ingénieur
soudanais Abdallah Omer Abdelsalam et
piloté par d'autres membres de sa famille. Avant
la Guinée, Golden United s'était déjà étendu
au-delà du Soudan, fondant en Oman Shu-
mookh, The Golden United pour se position-
ner dans le négoce et l'ingénierie minière.
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Finance et conseil Supply chain
ANGOLA
Le push de Minbos pour revenir
dans les phosphates de Cabinda
La société australienne Minbos Resources s'est
lancée dans une discrète opération pour faire
valoir ses intérêts auprès du gouvernement
angolais et ainsi maximiser ses chances de
regagner des droits sur les projets de phosphates
de Lucunga et Cacata, situés dans l'enclave
angolaise de Cabinda. Minbos s'est pourtant retiré
de ces périmètres en novembre 2018, son
partenaire sur les sites, Petril Phosphates, ne
conduisant quasiment aucune activité sur le
terrain ( AMI nº442). La première étape de
l'opération de Minbos s'est déroulée lors de la
conférence Africa Down Under, qui s'est tenue à
Perth début septembre. La société australienne a
alors annoncé avoir prévu de candidater pour ces
périmètres dans le cadre de l'appel d'offres
international lancé fin août par le gouvernement
de Luanda (  AMI nº445), dont les résultats
devraient être donnés par Diamantino Azevedo,
le ministre des mines et du pétrole, le
20 novembre prochain (lire  p. 1). Afin de
prouver aux autorités de Luanda sa motivation à
investir en Angola, Minbos a également décidé
d'être sponsor de la toute première conférence
sur le secteur minier qui se tiendra en novembre
prochain, Angola Mining Conference. Depuis sa
sortie d'Angola fin 2018, Minbos opère
uniquement le projet de terres rares d'Ambato, qui
est situé au sud d'Antananarivo, à Madagascar, et
où une campagne de forages a débuté en août.
CONGO-K
Les miniers font bonne figure à
propos de la loi sur la sous-traitance
Signe que, deux ans après son adoption, la loi
sur la sous-traitance reste un sujet de tension
dans les mines du Congo-K, même dans
l'artisanat, le panel dédié lors du forum d'affaires
Sultani Makutano, qui s'est tenu à Kinshasa les
6 et 7 septembre (  LC n°807), a fait intervenir
principalement des opérateurs du secteur.
Avaient ainsi été invités Cyrille Mutombo,
directeur de Barrick Gold Corp dans le pays,
Louis Watum, qui occupe le même poste chez
Ivanhoe Mines, Yves Kabongo, à la tête de
Cobalt Blockchain, et Ben Mwangachuchu, le
PDG de la Société minière de Bisunzu. De plus,
Simon Tuma-Waku, président de la Chambre
des mines du Congo-K, et Eric Monga Mumba,
à la tête de l'antenne de la Fédération des
entreprises du Congo (FEC) au Katanga, étaient
conviés. Les intervenants ont reconnu les points
positifs de cette loi de 2017 qui oblige à engager
comme sous-traitants des sociétés à capitaux
congolais (  AMI nº442), notamment sa
participation à la création d'une classe moyenne
au Congo-K et la réduction de la pauvreté.
Toutefois, les représentants de la présidence et
du gouvernement de Kinshasa, ainsi qu'Ahmed
Kalej Nkand, DG de l'Autorité de régulation de
la sous-traitance (ARSP), qui étaient présents
lors des discussions, ont essuyé une série
de critiques.
17 SEPTEMBRE 2019 - Nº446

Stratégies d'Etat
GUINÉE Fer de Nimba : le deal Conakry-
Friedland appuyé par Asafo (Agboyibor)
Nouveau nom, même conseil ! Pour l'accord
conclu le 5 septembre en vue de la reprise
du projet de fer de Nimba par la société High
Power Exploration (HPX), que dirige le
magnat minier canadien Robert Friedland,
le gouvernement guinéen a été conseillé
par Asafo & Co. Un jeune cabinet d'avocats,
dont Conakry connaît toutefois très bien
l'associé fondateur, Pascal Agboyibor. Ce
dernier appuie l'Etat guinéen sur Nimba
depuis 2011, et sur une série d'autres dossiers
miniers, auparavant en tant que directeur
de la division Afrique d'Orrick Herrington
& Sutcliffe (  AMI nº364). En mars, Orrick
avait annoncé se séparer de Pascal
Agboyibor, déclarant avoir demandé son
départ (  AEI nº837).
Avec son tout nouveau cabinet, entiè-
rement dédié au continent africain, Pascal
CONGO-KComedecom, terre d'accueil
minière pour les ex-rebelles Maï-Maï
La jeune société minière congolaise
Comedecom accueillera dans ses rangs
des individus, pour certains experts, mais
souvent décriés, du secteur. Comedecom
est le sigle pour "Coopérative minière
d'encadrement de démobilisés et ex-
combattants Maï-Maï", et regroupera
donc d'anciens membres de ce groupe
rebelle afin qu'ils soient en droit d'exploi-
ter des mines de manière légale.
Les Maï-Maï sont très actifs dans l'est
du Congo-K, où ils ont régulièrement pris
le contrôle ou tenté de s'emparer de sites
Dans les profondeurs de la Copperbelt
ZAMBIEQui est Castillo Copper, la junior
ciblant le cuivre de Mkushi et Luanshya ?
S'étant récemment dotée d'un DG
expert des mines africaines, la junior
spécialisée dans le cuivre Castillo
se lance plus que jamais dans
l'exploration de la Zambie.
Au-delà ses projets de cuivre de Cangai et
de Mt Oxide en Australie, la junior établie à
Perth Castillo Copper devrait bientôt aussi
s'investir à fond sur l'exploration de deux sites
du métal rouge en Zambie : Mkushi et Luanshya.
L'analyse des périmètres par un géologue indé-
Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr
Exploration-Production Finance et conseil
Agboyibor devrait continuer à traiter des
mines. En effet, outre l'Etat guinéen,
d'autres clients actifs dans le secteur
minier ont suivi l'avocat après son départ
d'Orrick, parmi eux la société publique
congolaise Gécamines. Plusieurs avocats
spécialistes du contentieux en Afrique,
comme Emmanuel Avramesco, ont aussi
rejoint Asafo.
Fondé en mai, Asafo est déjà composé
d'une cinquantaine d'avocats : une ving-
taine à Paris, à peu près le même nombre
à Casablanca - au sein d'un bureau piloté
par Patrick Larrivé, ancien de Dentons -
près de quinze à Abidjan, et un associé
à Johannesburg, Philip Webster. Asafo
va bientôt ouvrir une antenne à Nairobi,
et pourrait s'implanter dans les prochains
mois dans d'autres pays d'Afrique.
miniers de manière illicite, les hommes
en armes et milices n'ayant pas le droit
d'opérer des mines selon le code minier
du Congo-K. Si les concessions sur les-
quels les Maï-Maï interviennent sont le
plus souvent des périmètres exploités à
échelle artisanale, ils s'en prennent par-
fois à des mines industrielles. Leurs opé-
rations ont ainsi visé à plusieurs reprises
la compagnie canadienne Banro Corp,
et l'ont contraint à stopper l'extraction
d'or sur sa mine de Namoya, au Maniema
(  AMI nº425).
pendant mandaté par Castillo a confirmé leur
potentiel, ce qui devrait inciter la junior à finan-
cer une campagne d'exploration.
En vue du démarrage de ses opérations en
Zambie, Castillo a recruté fin août un spécialiste
des mines en Afrique comme DG, Simon Paull. Ce
dernier a notamment dirigé la société d'ingénierie
suédoise Sandvik au Kenya et en Tanzanie. Castillo
est présidé par l'ex-associé du cabinet de conseil
Andersen, Robert Scott, qui siège aujourd'hui au
board de Sandfire Resources, opérateur de la
mine de cuivre et or de DeGrussa en Australie.
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Supply chain
MALI
BCM tente de donner un coup
de jeune à l'or de Tabakoto
La société BCM International, qui a racheté la mine
d'or malienne de Tabakoto au groupe Endeavour
Mining à la fin de l'année 2018 avec une
exploitation prévue pour environ dix ans, semble
mettre les moyens pour allonger la durée de vie du
site. Ainsi, il a mandaté la société saoudienne
Drillcorp Sahara (DCS) pour réaliser une campagne
de forages d'exploration sur la concession, avec
l'objectif entre autres de trouver des ressources
supplémentaires. Etabli à Riyad et comptant parmi
ses clients la compagnie minière du royaume
saoudien, Maaden, DCS est tout particulièrement
actif en Afrique de l'Ouest, où il a réalisé des
missions pour des géants miniers comme les
australiens BHP Billiton et Rio Tinto. Il a aussi été
engagé pour des opérations sur la mine d'or de
Sabodala au Sénégal, aujourd'hui opérée par
Teranga Gold Corp, et celle de Tasiast, détenue
par Kinross Gold Corp en Mauritanie.
MALI
De nouveaux prétendants pour
le manganèse
Actif dans l'or et les diamants au Mali de longue
date, la société Organisation Tounkara Commerce
International Mining Investissement vient de
demander deux permis d'exploration de
manganèse dans le pays. Si les sites sont situés au
sud du Mali, l'entreprise Bady Mining Corp a quant
à elle déposé un dossier pour une autorisation
d'explorer le manganèse dans la zone de Gao, au
nord, à quelques kilomètres à l'ouest du gisement
de manganèse d'Ansongo. Celui-ci fut un temps
développé par la société Mali Manganèse, avant le
retrait de son permis par le gouvernement de
Bamako (  AMI nº389). Si aucun projet de
manganèse n'est jamais entré en production au
Mali, le gouvernement pousse à la diversification du
secteur minier au-delà de l'or. Il encourage donc à
l'exploration du potentiel en manganèse, dont les
ressources du pays sont estimées à 100 millions de
tonnes ( AMI nº304).
ANGOLA
L'Ethiopienne Sabena Yohannes
se renforce dans les mines
Bien implantée dans l'industrie en Angola, la femme
d'affaires éthiopienne Sabena Wold Yohannes
devrait voir ses activités croître dans le secteur
minier. Sabena Wold Yohannes a récemment fondé
et pris la direction d'Urasian Resources Mining,
société enregistrée en août à Luanda en vue
notamment de mener des opérations d'exploration
minière en Angola. Si la businesswoman a été
désignée responsable d'Urasian, la majorité du
capital de la jeune entreprise est contrôlée par la
société que dirige Sabena Wold Yohannes,
Afritrack. Active dans la construction, l'ingénierie et
l'immobilier, principalement en Angola, cette
société s'est également étendue à l'Afrique du Sud,
à la Tanzanie, au Kenya et à l'Ethiopie.
17 SEPTEMBRE 2019 - Nº446
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ANGOLA
Les cryptospéculateurs de dGram
se lancent dans les mines du pays
Enregistrée il y a peu en Angola, la société minière
Ares Maximus Trading fait partie de la stratégie des
fondateurs de l'allemand dGram pour lever des
fonds en cryptomonnaies. Ares est représenté par
Peter Borbely, consultant pour dGram, et
Konstantin Sécrit, son directeur des opérations
minières. Dans le document présentant son projet,
dGram affirme prévoir la création du DGG Coin,
monnaie digitale que la société adossera à un
gisement de diamants en Angola afin d'en sécuriser
la valeur. La société assure aussi avoir un partenariat
pour l'exploitation d'un périmètre d'or en Angola et
avoir entamé des discussions afin d'acquérir un
projet du métal jaune au Ghana. Depuis la montée en
flèche du cours du Bitcoin et d'autres cryptomonnaies
en 2018, les sociétés déclarant garantir la valeur de
leur devise - coin et token - via des gisements
(  AMI nº428), et celles prévoyant le financement
de projets miniers via des monnaies virtuelles se
multiplient (  AMI nº415), sans grand succès.
ANGOLAAlrosa autorisé à réclamer des
preuves sur l'argent perdu de Catoca
La justice américaine a accepté
la demande d'Alrosa, qui cherche
à obtenir de la part de banques
actives à New York des documents
quant à des détournements
de fonds supposés depuis sa mine
de diamants de Catoca.
Le juge new-yorkais Paul Gardephe vient
d'octroyer une aide significative à la société
russe Alrosa dans son enquête sur le détour-
nement de près de 10 millions de dollars depuis
les comptes de sa mine de diamants angolaise
de Catoca. Le 5 août, le magistrat, qui exerce
à la cour du Southern District de New York, a
accepté la demande de divulgation de docu-
ments (discovery) formulée par Alrosa auprès
de lui en avril dernier (  AMI nº439).
Le minier russe a été autorisé à réclamer
auprès de seize banques actives à New
York la transmission de documents relatifs
à tout virement, dépôt ou retrait d'au moins
10  000  $ effectué de février  2015 à
décembre 2018, et impliquant Sergey
Amelin. Alrosa soupçonne ce dernier, qui
était alors directeur de Catoca, d'avoir par-
ticipé au détournement supposé des fonds.
Les banques devront également com-
muniquer à Alrosa les documents relatifs
à toutes les opérations bancaires de
plus de 100 000 $ effectués sur la même
période par Catoca et Sociedade
Mineira de Catoca, entités opératrices
de la mine, qui sont codétenues par le
minier russe et la compagnie publique
angolaise Endiama.

SIERRA LEONE
Les financiers de Winance misent
sur la relance du fer de Marampa
Alors que la société australienne Cape Lambert
Resources attend toujours que les autorités de Sierra
Leone lui attribuent les titres relatifs au projet de fer
de Marampa, sur lequel elle a décidé de se
concentrer après avoir exploré la Copperbelt
congolaise (  AMI nº445), elle a déjà obtenu un
appui pour les opérations sur le site. La holding
d'investissement établie entre Dubaï et New York
Winance a ainsi conclu un accord avec Cape
Lambert pour lui fournir 15 millions AUD (10 millions $)
sous forme de prêt. Les fonds doivent appuyer les
opérations d'exploration à Marampa. Leur
démarrage n'est toujours pas assuré car, si Cape
Lambert a déposé un dossier en vue de l'attribution
du permis de Marampa, qu'il contrôlait en partie via
un financement de Timis Mining (  AMI nº392),
c'est le trader Gerald Group qui avait acquis le site
en 2017 après la faillite de la société de Frank Timis.
En août, le gouvernement sierra-léonais a toutefois
suspendu les droits de Gerald sur Marampa.
Les difficultés financières
BURKINA FASO
poussent Balaji à céder l'or d'Inata
Incapable de rendre sa mine d'or
burkinabè rentable moins de
deux ans après son rachat, le
groupe indien Balaji s'est mis en
quête d'un repreneur pour le site.
Faisant face à d'importantes dettes vis-
à-vis des fournisseurs d'intrants et d'équi-
pements divers pour sa mine d'or burkinabè
d'Inata, le conglomérat indien Balaji a
décidé de vendre le site. Son président,
Akoliya Patel, s'est donc mis à la recherche
d'un acquéreur pour le gisement, que sa
société avait racheté en janvier 2018 au
britannique Avocet Mining (  AMI nº436).
Le ministère des mines de Ouagadougou
tente d'appuyer le processus, et espère
organiser d'ici fin septembre une rencontre
entre un futur repreneur et Balaji.
Balaji n'a en fait jamais réussi à sortir le site
de la crise. Juste avant sa reprise par le
groupe indien, Inata devait être placée en
liquidation judiciaire, les créances s'étant
ajoutées à des problèmes opérationnels.
Depuis, la situation a empiré du fait de la
gronde des travailleurs, au chômage tech-
nique pour nombre d'entre eux, et de certains
ex-employés, dont les indemnités de départ
n'ont jamais été acquittées. Ambitionnant
toujours de faire des affaires au Burkina
Faso, Akoliya Patel prévoit d'y développer
les activités de West Africa Agro-Tech Co
(Waatco, distribution de tracteurs) qu'il a déjà
implantée au Ghana et en Côte d'Ivoire.

Consultants
MAROC LES EX-MANAGEM
CONCLUENT UNE TRANSACTION
MINIÈRE DANS LES FIEFS DE
LEUR ANCIEN EMPLOYEUR
L'accord signé fin août pour le rachat
par la société soudanaise Rida
Mining du projet d'or guinéen de
Balandougou (lire   p. 3) a été
négocié avec l'appui d'ABM Consul-
tants. Ce cabinet de conseil établi
à Casablanca a été fondé par trois
anciens de Managem, filiale minière
d'Al Mada, la holding du roi du Maroc
Mohammed VI (   AMI nº428),
Yassine Belkabir en ayant notam-
ment été directeur des fusions et
acquisitions. Or, en dehors du Maroc,
les principaux pays où Managem est
actif sont le Soudan - où la société
produit environ 1,5  tonne d'or
chaque année et a maintenu ses
opérations malgré la révolution qui
a mené à la chute d'Omar el-Béchir
de la présidence -, ainsi que la Gui-
née. En 2016, Managem y a pris le
contrôle du projet aurifère de Tri-K,
où la production doit démarrer début
2020 (  AMI nº435).
GUINÉE L'ANCIEN PREMIER
MINISTRE MAMADY YOULA
SE LANCE DANS LE CONSEIL
Le Guinéen Mamady Youla a enre-
gistré le cabinet de conseil M. Y.
Consultants et Associés fin août à
Conakry. Economiste de formation
et premier ministre de Guinée de
2015 à 2018, Mamady Youla connaît
très bien le secteur minier, premier
poste de revenus du pays. Il fut ainsi
pendant plus de dix ans directeur
général de Guinea Alumina Corp
(GAC,  AMI nº223), filiale de l'émi-
rati Emirates Global Aluminium
opérant la mine de bauxite de Tin-
guilinta au nord-ouest de la Guinée
(  AMI nº431). De début 2012 à fin
2015, lors de son passage à la tête
de GAC, Mamady Youla a présidé la
Chambre des mines de Guinée,
organisation qui représente les
acteurs du secteur minier du pays.

Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 5/6 17 SEPTEMBRE 2019 - Nº446

Stratégies d'Etat
ANGOLAL'ex-Sodiam Helder Milagre
à fond dans la taille de diamants
Ancien directeur commercial
de la Sodiam, société d'Etat
angolaise chargée de la vente
des diamants extraits dans
le pays, Helder Milagre vient
d'inaugurer une usine de taille
de ces gemmes à Luanda.
Tout nouvel acteur de la taille de diamants
à échelle industrielle en Angola via l'ouver-
ture, début septembre, d'une usine dédiée,
Pedra Rubra est dirigé par un expert de
ces pierres : Helder Milagre. Ce dernier
fut le directeur commercial de la Sodiam,
la compagnie publique de Luanda chargée
de la commercialisation des diamants
extraits en Angola, avant de monter plu-
sieurs autres sociétés minières, dans le
manganèse il y a peu (  AMI nº441).
Par ailleurs, Pedra Rubra, entreprise
cofondée en 2012 avec l'homme d'affaires
israélien Boris Jakobi, est joaillier depuis
sa création. La nouvelle unité de taille,
inaugurée le 2 septembre par le ministre
RWANDA Jean de Dieu Mutunzi passe
de la fonderie d'étain au raffinage d'or
La nouvelle raffinerie d'or de Kigali,
Aldango, est dirigée par un ancien
cadre de la société Phoenix Metal,
qui n'a jamais réussi à démarrer
sa fonderie d'étain.
Malgré une production de minerais très
réduite sur son territoire, le Rwanda
devient progressivement l'un des hubs de
leur transformation en Afrique centrale et
de l'Est. Ainsi, après l'inauguration à Kigali
fin 2018 de la fonderie d'étain de Karuruma
par l'entreprise à capitaux polonais LuNa
Smelter (  AMI nº429), le pays a vu ouvrir
une raffinerie d'or, Aldango.
Cette dernière unité est dirigée par le
Rwandais Jean de Dieu Mutunzi, ancien
directeur des opérations de Phoenix
Metal, société qui a été le propriétaire de
Karuruma pendant une quinzaine d'années
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Exploration-Production Finance et conseil
angolais des mines Diamantino Azevedo,
permettra à Pedra Rubra d'accroître sa
production de bijoux. La société s'appro-
visionnait jusqu'à présent principalement
auprès de tailleurs de diamants à petite
échelle pour fabriquer ses bijoux, mais
elle aura désormais accès aux 5 000 carats
par mois produits dans son usine.
Outre la joaillerie, Pedra Rubra est éga-
lement distributeur de marques de luxe
étrangères en Angola à l'instar
de  Burberry, Prada, Bulgari,
Dolce&Gabbana et Tom Ford, ainsi que
de prêt-à-porter et d'horlogers.
Pedra Rubra est la troisième usine de taille
de diamants d'Angola, après Angola
Polishing Diamonds inaugurée en 2005 et
Stone Polished Diamonds en février dernier.
Avec deux unités ouvertes depuis son arrivée
au pouvoir en 2017, João Lourenço, semble
atteindre son objectif de révolutionner le
secteur du diamant angolais (  AMI nº433),
notamment en renforçant la transformation
dans le pays des pierres brutes.
et tenté, en vain, de lancer ses activités
(   AMI nº382). Le manque de fonds et
les longues procédures de certification de
traçabilité avaient éternellement repoussé
le démarrage de cette fonderie.
Vétéran du secteur minier de son pays
et membre de très longue date du comité
de direction de l'association qui le repré-
sente, la Rwanda Mining Association,
Jean de Dieu Mutunzi assure qu'Aldango
est en capacité de traiter 200 kg de mine-
rai par jour, si l'unité en trouve en quan-
tité suffisante. En effet, les producteurs
d'or de la région des Grands lacs
exportent souvent leur minerai brut direc-
tement vers l'étranger. Alors, pour diver-
sifier ses revenus au-delà du raffinage,
Aldango a développé d'autres activités :
elle est ainsi également un laboratoire
de test et une fonderie de minerais.
AFRICA MINING INTELLIGENCE est une publication du site Africa Intelligence, édité par le groupe
Indigo Publications. Elle paraît tous les 15 jours depuis 2000, en français et en anglais.
X Directeur de publication : Maurice BOTBOL X Rédactrice en chef : Louise MARGOLIN
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© Indigo Publications - Reproduction et diffusion interdites, y compris sur Intranet, sans autorisation
écrite.
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X Autres publications : La Lettre du Continent, La Lettre de l’Océan Indien, Maghreb Confidentiel,
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6/6
Exemplaire destiné exclusivement à Thierry LACROIX - Abonné n°AA023303
Supply chain
AFRIQUE
Traçabilité : Pamela Fierst-Walsh
aide Assent à prouver son expertise
Pour faire valoir sa légitimité dans la traçabilité
minière, secteur dans lequel il ambitionne
d'accroître sa clientèle, le cabinet de conseil
canadien Assent Compliance a été appuyé par
Pamela Fierst-Walsh, la conseillère du
Département d'Etat américain en charge des
minerais de conflits (  AMI nº427). Dans le
récent guide publié par Assent sur
l'approvisionnement minier responsable, Pamela
Fierst-Walsh est interrogée, et réexplique alors la
législation et la réglementation des Etats-Unis en
ce qui concerne les minerais de conflits,
notamment ses dernières évolutions. Ainsi, si la
conseillère détaille les dispositions de la section
1502 du Dodd-Frank Act, qui exige des
entreprises américaines qu'elles réalisent des
due diligences sur leur chaîne
d'approvisionnement en "3T" (étain, tantale,
tungstène) depuis la région des Grands lacs
africains, elle assure aussi que le gouvernement
de Washington entend accroître ses obligations
dans la traçabilité à tous les minerais. Pamela
Fierst-Walsh insiste en particulier sur le cobalt,
dont la majorité des ressources mondiales déjà
identifiées se situent au Congo-K, et qui est très
demandé par les industriels américains. Assent,
cabinet de conseil spécialisé dans la gestion de
la supply chain par les entreprises, est dirigé par
le Canadien Andrew Waitman. La société
compte comme vice-président James Calder,
spécialiste des questions de respect des
réglementations dans la supply chain.
AFRIQUE/JAPON
Tokyo trinque à la réduction
de la pollution minière
Lors du forum d'affaires entre le Japon et les Etats
africains, Tokyo International Conference on
African Development (Ticad), qui s'est tenu à
Tokyo à la fin du mois d'août, les avancées du projet
Kabwe Mine Pollution Amelioration Initiative
(Kampai) ont été présentées aux participants.
L'université d'Hokkaido, avec l'appui de la
coopération japonaise, s'est engagée dans ce
programme, qui vise à réduire les déchets et autres
rejets polluants liés à l'extraction minière dans la
ville de Kabwe, en Zambie. Le zinc y est exploité
depuis une époque où les standards internationaux
en termes de respect de l'environnement n'avaient
pas encore été définis. Le projet doit aussi
enseigner aux populations locales comment
exploiter les rejets, en vue d'en faire des produits
commercialisables et rémunérateurs, tout en
réduisant les stocks, et donc la pollution.
142, rue Montmartre
75002 Paris
Tél : + 33 1 44 88 26 10
client@indigo-net.com
17 SEPTEMBRE 2019 - Nº446
 Exemplaire destiné exclusivement à Thierry LACROIX - Abonné n°AA023303
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Des sujets dédiés aux enjeux sécuritaires
et de défense dans toute l'Afrique
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AFRIQUE DE L’OUEST - Angela Merkel affine
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MOZAMBIQUE - Erik Prince pallie les failles
de l’armée
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CONGO-K - La dette de la Sicomines
s’élève à 2,56 milliards $
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mandataires de Necotrans cherchent à
solder les comptes aux Etats-Unis
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sont les deux finalistes ?
ETHIOPIE - Abiy Ahmed Ali, pragmatique
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