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Un risque en diamant
L
es investisseurs et les géants mondiaux Cameroun ne dispose pas de la plus grande réserve
de l’industrie diamantifère gagneraient mondiale de diamant, comme l’affirmait à ses
à s’intéresser au Cameroun. Au moment débuts au Cameroun le Coréen C and K Mining,
où les experts en la matière indiquent seul détenteur d’un permis d’exploitation à l’est du
que les réserves mondiales de diamant pays. Mais le pays dispose d’un potentiel diaman-
s’épuisent et devraient avoir atteint leur rende- tifère immense et inexploré. Actuellement exploité
ment maximal vers 2030, il est temps de rechercher par une seule entreprise.
au Cameroun des opportunités ou des relais de Les experts du BRGM ont relevé il y a quelques
croissance. L’étude Global rough diamond supply années 41 occurrences où l’exportation artisanale
2013, publiée par Resource Investor, relève que du diamant a lieu. Le potentiel conglomératique,
l’on attend que la demande mondiale de diamants lui, n’est même pas encore évalué. Le gisement du
s’élève à 5,9% par an jusqu’en 2020, et que l’offre Cameroun se situe davantage entre la République
augmente de 2,7% par rapport à la même période. Centrafricaine et la République du Congo. Tous
Dans la même lancée, les plus grands producteurs les deux pays producteurs de diamant. Autre avan-
de diamants bruts au monde estiment tage considérable, le Cameroun ne connaît pas de
qu’à l’horizon 2020 la demande mondiale annuelle conflits sociaux comme certains autres pays afri-
grimpera à 20 milliards de dollars, alors que l’offre cains producteurs de diamant. Ce qui garantit une
n’atteindra que 9 milliards de dollars. production paisible.
Un peu plus d’un an après son admission au Pro- Certes, certaines entreprises frappent déjà à la
cessus de Kimberly le 14 août 2012, le Cameroun porte du Cameroun. Elles devraient aller jusqu’au
a exporté un peu plus de 2414 carats de diamants bout de leur démarche. Celles qui n’y sont pas en-
(voir page 46). Très peu, me direz-vous, si l’on core devraient l’envisager. Les autorités publiques,
compare avec les plus grands producteurs afri- de leur côté, devraient respecter à la lettre les textes
cains comme le Botswana, qui trône au classement en vigueur dans le Code minier et la Loi relative
mondial en s’illustrant comme le plus important à l’incitation des investissements privés. Elles de-
producteur en valeur en 2012 avec une produc- vraient faciliter, sans exigences supplémentaires,
tion annuelle de 20,554 millions de carats pour leur implantation. Cela pourrait garantir au pays
2,98 milliards de dollars. Oui, mais le Cameroun un avenir plus brillant.
représente un bon risque dans ce secteur. Non, le
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GEORGES CHRISTOL
MANON
Le directeur général de la Mission
d’aménagement et de gestion des zones
industrielles du Cameroun (MAGZI),
Georges Christol Manon, a publié le 27
novembre 2013 une série d’avis d’ap-
pels d’offres pour la réalisation d’études
techniques en vue de l’aménagement de
174 hectares de terrains sur le territoire camerounais. Ces
travaux, qui vont permettre l’installation de nouvelles entre-
prises, vont s’effectuer, apprend-on, dans les zones indus-
trielles de Yaoundé (20 hectares), Bonabéri-Douala (40 hec-
tares), Ombé dans la région du Sud-Ouest (56,6 hectares) et
Ngaoundéré (57,5 hectares). La MAGZI a pour mission de
promouvoir le développement industriel du Cameroun à tra-
vers l’aménagement de terrains devant être mis en location
au profit des investisseurs.
A la tête d’un pays parmi les plus donné la riposte, et au moins cinq ville de Bertoua, capitale régionale
stables du continent noir, le chef morts dans les rangs des militaires de l’Est du Cameroun. Mais avant
de l’Etat camerounais a pris part, centrafricains, présentés comme les échauffourées de Gbiti, dans
les 6 et 7 décembre 2013, au Som- étant des fidèles du chef de guerre la nuit du 19 au 20 août 2013 des
met sur la paix et la sécurité en Abdoulaye Miskine, interpellé hommes de la Séléka, du nom de
Afrique organisé dans la capitale quelques semaines plus tôt dans la la rébellion arrivée au pouvoir en
française. Centrafrique au terme d’un coup
d’Etat contre le régime du pré-
A l’invitation du chef de l’Etat Le Cameroun subit sident François Bozizé le 22 mars
français, François Hollande, le pré- les conséquences de 2013, avaient attaqué le poste fron-
sident de la République du Came- tière de Toktoyo, toujours dans
roun, Paul Biya, a pris part les 6 et 7 la dégradation de la la région de l’Est du Cameroun,
décembre 2013 à Paris au Sommet criblant de balles le chef de poste,
de l’Elysée sur la paix et la sécu- situation sécuritaire et l’officier de police camerounais
rité en Afrique. Cette rencontre est humanitaire en Répu- Dallé Ngando, qui a été élevé au
survenue quelques jours seulement grade de commissaire de police,
après une attaque de militaires blique Centrafricaine, à titre posthume, par le président
centrafricains à Gbiti, une localité Biya.
de la région de l’Est du Cameroun. depuis le coup d’Etat
Cette attaque perpétrée dans la contre le régime du LA MENACE BOKO HARAM
nuit du 16 au 17 novembre 2013, Le Cameroun subit ainsi les consé-
a officiellement fait un mort parmi président Bozizé. quences de la dégradation de la
les militaires camerounais ayant situation sécuritaire et humani-
Le chef de l’Etat
camerounais
a organisé les
24 et 25 juin
2013 à Yaoundé
un important
sommet sur la
sécurisation du
golfe de Guinée,
auquel ont pris
part plus de
dix chefs d’Etat
africains.
sur une durée de trois ans, pour sement prévu à l’alinéa 1 ci-dessus
la création d’une palmeraie d’un sans accord préalable de l’Etat du
montant global de près de 260 Cameroun ».
milliards FCFA. Le président de la La société devra donc absolument
République, Paul Biya, a signé trois respecter ses engagements. Dans le
décrets relatifs à ces concessions cas contraire, précise le président
provisoires le 25 novembre 2013. Ce Biya dans les décrets de concession,
sont, au total, vingt dépendances du « l’Etat du Cameroun se réserve le
domaine national dans les départe- droit de résilier la présente conces-
ments du Ndian et du Koupe-Ma- sion si à l’expiration du délai de trois
nengouba qui ont été concédées à la ans, visé à l’article premier ci-dessus,
Beaugas-Orain Djoyum
La DSX au scanner
Avec seulement trois entreprises moderniser la Bourse de Douala. qui affirme que « le développement
cotées, la Douala Stock Exchange, Les entreprises sont toujours réti- de la culture financière et la mise en
la Bourse de Douala, a fait parler centes à s’y rendre. La concurrence place de conditions attractives inci-
d’elle au cours des mois derniers. La qui vient de la Bourse régionale des teraient les autres acteurs à y recou-
structure, qui peine encore à décol- valeurs mobilières de l’Afrique cen- rir, au rang desquels les entreprises
ler, a été sanctionnée par la Com- trale de Libreville (Gabon) ne faci- privées » ; Simplot Kwenda, expert
mission des marchés financiers du lite pas les choses. financier, pour qui « il faut simple-
Cameroun et sommée de payer Ce dossier va au-delà de ces sanc- ment que la volonté de voir les choses
une amende de 500 000 FCFA. Ses tions et dresse un véritable scan- véritablement changer soit mani-
fautes : avoir fourni un service d’in- ner pour comprendre pourquoi feste, et il faut se souvenir d’où l’on
vestissement sans être prestataire de la DSX peine à décoller, la genèse vient » ; et bien d’autres avis d’ex-
service d’investissement et avoir, de de sa création, pourquoi les entre- perts à propos des pistes de relance
manière irrégulière et dispropor- prises n’y affluent pas depuis plus de la DSX. L’expérience nigériane de
tionnée, émis une facturation des d’une décennie, et dresse des pistes la Nigerian Stock Exchange (NSE)
montants respectifs de 700 millions de relance. Ceci avec la participa- sur l’incitation des PME à entrer en
de francs CFA et 735,9 millions, soit tion des experts financiers et des bourse pourrait bien aider la DSX.
un total de 1,4 milliard FCFA repré- responsables du gouvernement ca- Oscar Onyema, le directeur général
sentant de prétendues commissions merounais : Babissakana, ingénieur de la NSE, nous dira comment. Ce
de centralisation, d’admission et de financier, selon lequel « les chances dossier ne manque pas non plus de
cotation de titre de l’emprunt obli- qu’ont certaines entreprises qui vont faire un zoom sur les hommes qui
gataire que le Cameroun a lancé en s’adresser aux structures de marchés dirigent la DSX.
2010. Certes, cette sanction peut sont faibles, parce que les conditions Bonne lecture !
interpeller et inquiéter certains, qui sont posées ne sont pas aisées à
mais elle montre à suffisance qu’il y remplir » ; Sylvester Moh Tangon-
a un problème à la DSX et qu’il faut gho, directeur général du Trésor, Beaugas-Orain Djoyum
(63,3%), contre 13,3% pour un vées après la SEMC) et trois lignes camerounais.
regroupement de compagnies d’as- d’obligations (BDEAC, SFI et Et Babissakana, un ingénieur finan-
surances et 23% pour l’Etat du Ca- l’Etat du Cameroun). Pis, comme cier qui dirige le cabinet Prescriptor
meroun. La régulation de ce marché s’il s’était lui-même détourné de à Yaoundé, d’ajouter : « Les chances
financier qui voit ainsi le jour plus la DSX, et après un emprunt obli- qu’ont certaines entreprises qui vont
par égoïsme national qu’au terme gataire de 200 milliards de francs s’adresser aux structures de marchés
d’un projet rigoureusement mûri CFA plutôt réussi en 2010, l’Etat sont faibles, parce que les conditions
incombe à la Commission des mar- du Cameroun, qui paye également qui sont posées ne sont pas aisées à
chés financiers (CMF), qui est créée des contributions statutaires à la remplir. La bourse, c’est l’élite des
dans la foulée. Dans le même temps, BVMAC de Libreville, créée en 2003 entreprises. Au Cameroun, 90%
la Caisse autonome d’amortisse- et opérationnelle depuis 2008, s’est des entreprises sont des PME qui ne
ment (CAA), sorte de régulateur quasiment installé sur le marché peuvent pas accéder au marché. Dans
et de mémoire de l’endettement ces conditions, les pouvoirs publics
public au Cameroun, se voit confier devraient se préoccuper de savoir
le rôle de dépositaire central, tandis comment faire en sorte que le mar-
que la SGBC, elle, s’adjuge celui de
banque de règlement-livraison. Au-
tant d’acteurs dont on peut oppor- Le gouver-
tunément se demander s’ils étaient
préparés à faire leur entrée dans le nement, à
secteur très complexe du marché l’époque, envi-
financier, autant d’expertises au
moins questionnables, eu égard à la sage d’intro-
nouveauté que recelait alors le mar-
ché financier à l’époque, et même duire à la cote
encore de nos jours. L’affaire dix entreprises
Des interrogations dont ne semblait des titres publics de la BEAC depuis
s’agacent cependant pas les auto- évidente.
Pourtant,
2011, où il émet régulièrement bons pendant les
rités camerounaises, qui affichent lors de la et obligations du Trésor. Avec un
bien des ambitions pour la DSX : Conférence succès et un dynamisme aux anti- cinq premières
des chefs
utiliser cette plateforme d’inter- d’Etat de la podes de la morosité ambiante à la années de fonc-
médiation financière non seule- Cemac en Douala Stock Exchange.
ment pour varier les mécanismes décembre Aussi, comme dans un flash- tionnement.
2000, en
de financements de l’économie, back, remontent en surface les
mais aussi pour conduire le vaste
lieu et
place de avis d’experts qui, déjà à l’époque,
Un vœu pieux,
Douala, le
programme de privatisation des siège de la
ne voyaient pas l’opportunité de puisqu’il faudra
entreprises publiques. Le gou- BVMAC créer la DSX, instaurant un dua-
vernement, à l’époque, envisage est envoyé lisme sur un marché financier attendre six
à Libreville,
d’introduire à la cote de la DSX dix la capitale encore embryonnaire comme celui ans pour voir la
entreprises pendant les cinq pre- gabonaise. de l’Afrique centrale. « La bourse
mières années de fonctionnement. comme instrument d’intermédiation première entre-
Un vœu pieux, puisqu’il faudra at- financière est un outil qui ne répond
tendre six années après sa création, pas dans l’immédiat aux attentes des prise arriver à
et précisément mai 2006, pour voir opérateurs économiques camerou- la DSX.
la première entreprise arriver à la nais. D’abord parce qu’elle ne crée
DSX. Il s’agit de la Société des Eaux pas les emplois. Elle ne peut aider que
Minérales du Cameroun (SEMC), les entreprises des nationaux déjà ché du crédit moyen et long termes
société du groupe Castel, dont créées et qui peuvent être cotées. Il n’y soit existant, puisqu’il n’existe pas
l’Etat va se départir de certaines de en a pas des masses au Cameroun. d’institution qui offre ce type de pro-
ses actions pour les mettre en vente Ensuite, on peut se demander si l’on duit. » Avis partagé par Pius Bissek,
à la DSX. peut créer un instrument d’intermé- qui parie plus sur l’efficacité d’un
diation financière pour les opérations « fonds de garantie et des banques
TROIS ENTREPRISES COTÉES de privatisation, ce qui est un des ob- de développement ». Deux types de
EN DOUZE ANS jectifs de cette bourse. Enfin, l’histoire structures qui, certainement, ne
A ce jour, c’est-à-dire douze ans des bourses nous apprend que c’est un vont malheureusement pas aider la
après sa création, la DSX ne cote jeu pour grands financiers », expli- DSX à sortir de sa torpeur actuelle.
que trois lignes d’actions (SOCA- quait déjà il y a quelque temps Pius
PALM et SAFACAM sont arri- Bissek, un opérateur économique Brice R. Mbodiam
CFA, « les frais relatifs à l’introduc- revenant à la CMF, et 45 millions de ivoiriennes), nombre d’entreprises
tion ressortent alors un montant de francs CFA de rémunération globale camerounaises préfèrent se tourner
116,6 millions de francs CFA hors des intermédiaires financiers engagés vers le marché bancaire. Pour une
taxes, dont 8 millions de commis- dans l’opération ». Le même docu- raison simple : « Le coût de sortie
sions de centralisation revenant à la ment précise qu’« après l’admission d’un investissement à la Bourse de
DSX, 1,4 million de droit d’adhé- du titre SAFACAM à la cote, l’émet- Douala n’est pas très compétitif par
sion annuel revenant au dépositaire teur aura en charge des frais annuels rapport à ce qu’offre le secteur ban-
central, 14,4 millions de frais de visa additionnels facturés essentiellement caire », soutient dans une interview
par la DSX et le dépositaire central. Il à l’hebdomadaire Le Financier
s’agira notamment des frais annuels d’Afrique Albert Florent Bengala,
de cotation facturés par la DSX au DG de Cenainvest, une entreprise
de capital risque qui a pignon sur
rue au Cameroun. Ce dernier croit
Face à ces coûts exor- d’ailleurs savoir que pour encoura-
bitants des prestations ger les entreprises à aller à la cote de
la DSX, il est opportun de réduire
sur le marché financier les frais à payer par l’investisseur.
Ce d’autant que, fait remarquer
camerounais, nombre un expert des marchés financiers,
d’entreprises came- le fait d’avoir au Cameroun des
PSI qui sont des banques et non
rounaises préfèrent se de véritables sociétés de bourse
comme à la BVMAC (BGFI Bourse
tourner vers le marché ou encore EDC…) n’est pas pour
bancaire. faciliter la tâche au décollage de
la DSX. En effet, soupçonne une
source autorisée, il n’est pas exclu
taux de 0,75% de la capitalisation que les banques agréées comme PSI
moyenne des titres cotés, du droit au Cameroun détournent de poten-
d’adhésion annuel et des frais sur les tiels émetteurs de la DSX pour leur
opérations sur titres (paiement de proposer des crédits à des taux d’in-
dividendes, identification des action- térêt nettement plus compétitifs sur
naires) facturés par la CAA (déposi- le marché bancaire. Ce qui permet
taire central). L’émetteur devra aussi
s’acquitter de frais d’animation du
marché auprès du PSI de son choix. » Pour pouvoir lever des
fonds à la Bourse de
LE MAUVAIS JEU DES
BANQUES-PSI Douala, il faut compter
Au total, cela fait un montant consi-
dérable, susceptible de décourager
des dépenses considé-
la plupart des émetteurs. A l’instar rables, susceptibles de
de cet établissement de crédit qui
a, un temps, envisagé de lever 15 décourager la plupart
milliards de francs CFA à la Bourse
des valeurs mobilières de Douala,
des émetteurs.
mais qui a dû jeter l’éponge parce
que le régulateur de ce marché à ces banques-PSI d’étoffer leur
financier (CMF), à lui seul, avait portefeuille crédit, au détriment
présenté une facture d’un mon- de la dynamisation de l’activité de
tant de 200 millions de francs CFA la DSX. Avec de véritables sociétés
pour l’opération. Face à ces coûts de bourse comme intermédiaires
exorbitants des prestations sur le agréés, cette sorte de concurrence
marché financier camerounais, en déloyale serait réduite, l’animation
comparaison avec le marché finan- du marché financier étant consubs-
cier de l’Afrique de l’Ouest par tantielle à la survie même des socié-
exemple (37 entreprises sont cotées tés de bourses.
à la BRVM, dont 31 entreprises Brice R. Mbodiam
boursière (semestrielle, annuelle public à l’épargne ne doit rien ca- mation financière intégrale sur le
et périodique) n’est pas la chose la cher. Ce devoir de vérité dans les marché.
mieux partagée de ces entreprises chiffres communiqués et les infor- Depuis sa création, on entend
inscrites à la cote de la DSX. Comme mations données conditionne la la CMF plus à travers des avis et
si elles s’étaient passé le mot, obte- réaction du marché. Même l’Etat autres sanctions qu’au niveau de la
nir des données sur leur vie relève du Cameroun n’a pas été clair en promotion de la culture boursière
d’un parcours du combattant. Avoir décembre 2010 lorsque la note d’in- sur la place de Douala. En dehors
leur volume d’activité, leur chiffre formation relative à son emprunt du séminaire organisé en janvier
d’affaires ou leurs résultats relève obligataire a subi des modifications. 2011 à l’intention des acteurs du
du miracle. C’est à se demander à Pire encore, aucun processus de pri- marché financier camerounais, rien
quoi leur aura servi cette aventure. vatisation et de réhabilitation des de consistant. Conséquence, des
entreprises de son portefeuille n’a asymétries d’information ont élu
SYSTÈME « D » eu lieu sur la place de Douala. domicile entre les investisseurs clés
Les intermédiaires (PSI), qui sont et ceux qui sont en dehors de leur
les producteurs d’informations CMF : GENDARME DE pool de préférences. Ce qui ne peut
financières, passent une année L’OPACITÉ ? déboucher que sur l’atonie consta-
Les entreprises à capitaux publics tée sur la place de Douala.
préfèrent lever des capitaux sur Pour beaucoup, la DSX doit appor-
Les incitations fiscales le marché bancaire à travers des ter des avantages clairs aux entre-
seules ne suffisent pas prêts syndiqués, des prêts relais…à prises. Malgré les exonérations
des taux dispendieux. Pourtant, à fiscales concédées, le coût de la
pour raviver la cote à la DSX, les produits et les intérêts transaction, l’arrangement, la dif-
des obligations de l’Etat et ceux des fusion des informations, le routage
la DSX. collectivités territoriales décentra- des commandes, la négociation,
lisées sont exonérés de tout impôt. la compensation et le règlement
sans diffuser la moindre note. Or Depuis l’avènement du marché restent encore prohibitifs selon
ce sont eux qui convainquent les camerounais, aucune commune n’a certains. « La recherche écono-
entreprises de se départir de ces émis la moindre obligation. Elles mique prouve que la cotation en
oripeaux, notamment leur logique continuent à se financer auprès de bourse améliore la probabilité de
entrepreneuriale peu encline à la leur banque (FEICOM), en toute croissance du chiffre d’affaires et
transparence et l’accountability. opacité. La culture de la transpa- de hausse du profit des entreprises
Champions du système « D » et de rence incombe d’abord à la Com- cotées par rapport à celles qui ne
l’hyperpatrimonialisation des af- mission des marchés financiers du le sont pas. Mais au Cameroun,
faires, même les grandes entreprises Cameroun (CMF). En tant que re- difficile de faire ce constat. Même
fonctionnent avec des méthodes
du secteur informel. Il est courant
d’entendre ça et là que chaque Il est courant d’entendre ça et là que chaque
entreprise a au moins deux comp-
tabilités : une pour les actionnaires entreprise a au moins deux comptabilités :
et une pour les impôts. De ce point une pour les actionnaires et une pour les
de vue, une enquête menée auprès
des entreprises et publiée en 2010 impôts.
par l’Institut national de la statis-
tique (INS) révèle que seulement
42,9% des 93 969 entreprises came- présentant de l’Etat, cette dernière celles qui sont à la cote cherchent à
rounaises recensées à cette époque devrait garantir l’intérêt général, la évaluer les retombées de leur aven-
tiennent une comptabilité écrite, sécurité et l’intégrité du marché à ture boursière. Difficile en pareille
contre 57,1% qui n’en tiennent pas travers le visa apposé sur l’informa- circonstance que d’autres suivent »,
du tout. Parmi les entreprises qui tion délivrée de manière équitable à explique un banquier. Tant que les
tiennent une comptabilité écrite, l’ensemble des acteurs ou des inves- pionniers ne savent pas avec exacti-
seulement 31,1% aboutissent à une tisseurs. Elle est donc comptable tude la plus-value de leur introduc-
comptabilité formelle, c’est-à-dire de l’inculture boursière ambiante. tion en bourse, difficile de deman-
celle qui mène à la confection d’une Comme partout ailleurs, l’autorité der à d’autres entreprises de leur
Déclaration statistique et fiscale occupe le devant quand il s’agit de emboîter le pas. Traduction : les in-
(DSF). Ce qui fait seulement 13% vendre les places boursières. Elle a citations fiscales seules ne suffisent
de l’ensemble des entreprises. le devoir de démanteler les zones de pas pour raviver la cote à la DSX.
Pourtant, l’émetteur faisant appel non-droit et de promouvoir l’infor- Yaouba Djaligué
valeurs mobilières liquide et effi- et même de responsables politiques. sé un projet de fusion pour stopper
cace dans cette sous-région. « Il est « De plus en plus, j’entends parler de définitivement la compétition en-
important de ne pas se faire d’illu- la nécessité de fusionner les bourses de gagée depuis plusieurs années entre
sion, car ce parallélisme de projets Douala et de Libreville. Je crois que les deux places boursières. Selon la
dans le contexte d’une communauté c’est une voie intéressante. Personnel- proposition de la BAD, la bourse
régionale devrait être déplacée à sactions. La DSX génère des coûts de avocat général près la Cour de jus-
Douala, au Cameroun, où l’activité transaction qui sont indépendants de tice de la Cemac. C’était lors de la
économique est plus importante, ce qu’elle soit nationale ou sous-ré- prestation de serment, en février
et le régulateur de la sous-région gionale. Ce que les gens ignorent, c’est 2013, des nouveaux responsables de
(COSUMAF) devrait être main- que si de nombreuses institutions, la COSUMAF.
tenu dans la capitale gabonaise. Ce En 2002, lorsqu’il formule sa pro-
qui impliquerait la disparition du position de solution de fusion,
régulateur du marché camerou- « Cette bipolarité bour- l’ingénieur Babissakana avait opté
nais. Ce projet était prévu pour être sière est une source pour une place financière double
entériné lors du sommet des chefs (Libreville et Douala), avec un mar-
d’Etat de la sous-région prévu au de tension politique, ché spécialisé dans les obligations
mois de janvier 2012. Mais sur le et un autre dans les actions, tous
sujet, on a juste admis le principe et
d’inefficacité et de sous la coupe d’un seul régulateur.
renvoyé le dossier pour discussion. désintégration écono- Cette formule a pour avantage que
Plusieurs raisons plaident pourtant chaque marché conserverait une
en défaveur du modèle de fusion mique, financière et part d’autonomie. Au-delà des dé-
proposé par la BAD. Le premier boursière », explique bats, l’urgence d’une fusion se fait
est celui des coûts de transaction
sur la place financière de Douala. Georges Taty, avocat
« Nous n’avons rien contre cette idée Plusieurs rai-
général près la Cour de
sons plaident
justice de la Cemac.
pourtant en
SFI exclue, ont décidé de porter leurs défaveur du
obligations sur la BVMAC, c’est aussi modèle de
parce que le coût y est moindre. Te-
nez, par exemple, l’emprunt du Ca- fusion proposé
meroun est officiellement frappé d’un
intérêt de 5,6%, mais en réalité c’est
par la BAD. Le
le taux brut auquel il faut ajouter les premier est
commissions de tous les intervenants,
et qui le font monter jusqu’à 10, voire celui des coûts
11%. Personne ne peut emprunter à
ce taux-là. Or, à Libreville, ce coût est
de transaction
plus réduit », explique, sous anony- sur la place
mat, un cadre de BGFI Bourse.
financière de
UN PROCESSUS POURTANT AU Douala.
CŒUR DE GROS DÉFIS
Au sein de la Cemac, si l’idée de la
fusion est admise, la forme de cette de plus en plus ressentir et devrait
fusion divise encore les différentes permettre au marché des capitaux
parties. « Dans la perspective d’une de décoller dans la zone Cemac.
intégration plus poussée, la DSX « Un marché financier régional inté-
devrait être absorbée par la BVMAC. gré est une réponse à l’effort constant
Il est donc plus qu’opportun de pré- des autorités politiques visant une
ciser ou de proposer des mécanismes impulsion nouvelle et décisive du
de fusion et d’énumérer les diffé- processus d’intégration en Afrique
rentes institutions et organismes centrale. Le processus de rappro-
communautaires ou nationaux sus- chement est donc conforme à cette
ceptibles d’être modifiés, restructurés volonté politique d’intensifier cette
de renvoyer le plateau technique de ou démantelés. Car cette bipolarité intégration », peut-on lire dans une
la future Bourse d’Afrique centrale à boursière est une source de tension note d’analyse de la COSUMAF
Douala. Mais l’analyse de la BAD ne politique, d’inefficacité et de désin- publiée en 2011.
semble pas apporter d’assurances sur tégration économique, financière et
au moins une chose : le coût des tran- boursière », explique Georges Taty, Idriss Linge
que son application ne peut plus ter de tout lire sous le prisme de teur camerounais la manifestation
s’entendre. Certes, sur la base des la compétition sous-régionale, d’une police de marché qui assure la
dispositions pertinentes de la Loi qui n’existe d’ailleurs que dans les veille sécuritaire ; ce qui a le mérite
99/015 qui énumère très limita- esprits peu exercés. Les pouvoirs d’exister.
tivement les services d’investisse- publics savent où ils en sont et ce
ment rentrant dans le monopole qui reste à faire pour parfaire l’inté- IC : Les sanctions prononcées à
des PSI agréés, on peut à juste gration des places financières. L’in- l’encontre de la DSX ne sont-elles
titre questionner la pertinence de tégration de l’industrie des valeurs pas de nature à créer un doute au-
la qualification donnée à l’activité mobilières en Afrique centrale est près des usagers de la DSX, et ainsi
de centralisation et de compta- bien avancée sur ses maillons des à décrédibiliser la bourse et freiner
bilisation des souscriptions par bons et obligations de Trésor, de davantage les entreprises qui envi-
l’entreprise ; pour autant, je ne placement primaire des titres obli- sageaient d’être cotées à la DSX ?
peux comprendre qu’un tel cumul gataires publics. Des passerelles SK : Les décisions de la CMF
de facturations porte les coûts de sont progressivement créées entre peuvent certes se discuter au niveau
financement sur notre marché à les deux régulateurs qui permettent de certains motifs invoqués, mais
des seuils inacceptables. aux deux marchés d’articuler leurs son activité de contrôle des agisse-
actions. Beaucoup reste à faire. Le ments des acteurs du marché finan-
IC : Ces sanctions n’affaiblissent- chantier doit irrémédiablement être cier, y compris ceux de la bourse,
elles pas la DSX face à la Bourse des poursuivi. En tout état de cause, le est un indicateur effectif de l’enca-
valeurs mobilières de l’Afrique cen- niveau d’enchevêtrement de nos drement du marché financier. Ce
trale (BVMAC), avec qui elle est en économies rendrait suicidaire toute qui ne peut qu’emporter l’adhé-
compétition dans la sous-région ? démarche contraire. Cela dit, il sion des investisseurs et de tout
SK : Absolument pas. Il faut évi- faut voir dans l’action du régula- autre utilisateur de la plateforme
boursière. En effet, la décision de tait, le ministre s’adresserait entre vés reste à venir. Pour l’Etat donc,
la CMF prend en compte les inté- autres au marché financier came- la coexistence des deux marchés
rêts des émetteurs qui ne doivent rounais, probablement après y n’a que des avantages. Pour cou-
pas pâtir de pratiques de factura- avoir mis un peu plus d’ordre. vrir les décalages occasionnels qui
tion peu orthodoxes. L’activité de apparaissent souvent dans la tré-
régulation ne doit toutefois pas IC : Quelle est la différence entre sorerie publique entre les rythmes
qu’être punitive, elle doit être sou- le marché des titres publics de la d’encaissement des recettes et de
tenue par une forte action d’édu- BEAC et la DSX ? décaissement au titre des dépenses
cation et de concertation. C’est le SK : Ce sont deux marchés qui se publiques, l’Etat s’adresse au mar-
sens originel du mot « réguler », complètent pour faire de notre ché monétaire, qui est structuré
qui signifie « maintenir en équi- système financier un vaste marché pour satisfaire ce type de besoins,
libre en assurant un fonctionne- du commerce de titres de dettes, et ce type de besoins seulement.
ment correct ». allant du jour le jour au long Pour le financement des projets
terme. L’Etat et les grands émet- d’investissement public, le marché
IC : Peut-on dire que c’est à cause teurs privés peuvent ainsi trouver monétaire ne peut par principe
de ces dérives que le Ministère des sur notre marché des capitaux des être sollicité. C’est le domaine
finances a décidé cette année 2013 ressources pour le financement de privilégié du marché financier qui
de choisir le marché financier de leurs investissements longs, ainsi mobilise l’épargne longue pour
la BEAC et non celui de la DSX que les tensions de trésorerie, qui financer les emprunts à échéance
pour son emprunt obligataire ? viendraient à se dégager dans leur longue.
SK : J’ignore l’impact de ce pré- fonctionnement. Les deux mar-
cédent dans les choix de straté- chés diffèrent dans leurs modes IC : Avec seulement trois entre-
gie financière du ministre des opératoires et leurs systèmes de prises cotées, qu’est-ce qui em-
Finances. D’ailleurs, une attitude régulation. Alors que le marché pêche le marché financier de la
de démission qui découlerait de boursier s’adresse à l’épargne po- DSX de décoller, selon vous ?
dysfonctionnements d’un marché pulaire, le marché monétaire vise SK : Il y a des réglages à faire. Ils
sont aussi nombreux que les in-
suffisances accumulées depuis une
décennie, qui sont déjà criardes.
« Il faut éviter de tout lire sous le prisme de la
compétition sous-régionale, qui n’existe d’ail- IC : Que faut-il faire d’après-vous
pour que la DSX soit plus dyna-
leurs que dans les esprits peu exercés. » mique, compétitive et qu’elle at-
tire davantage d’entreprises ?
SK : Le chantier est complexe,
placé sous sa tutelle dénoterait spécifiquement l’épargne des ins- mais la solution existe. Il faut sim-
d’une erreur inimaginable. L’inci- titutionnels. Sur le marché moné- plement que la volonté de voir les
dent constitue par lui-même une taire, les spécialistes en valeurs du choses véritablement changer soit
interpellation adressée à l’autorité Trésor interviennent pour compte manifeste. Il faut se souvenir d’où
monétaire, qui doit mettre tout en propre. L’achat pour compte l’on vient. Le marché est le fruit
œuvre pour corriger les faiblesses propre n’est pas une activité ordi- d’un fort engagement des pou-
des institutions de marché et naire pour l’intermédiaire bour- voirs publics ; ce qui nous a per-
impulser la relance tant attendue sier ; il doit être strictement en- sonnellement permis de conduire
par le secteur privé. Il faut plutôt cadré. Il faut donc à chaque fois sans difficultés les travaux de sa
considérer que c’est pour coller apprécier l’activité d’une banque création et de son démarrage. Si
à l’orthodoxie de la gestion de la multicapacitaire en prenant en les autorités s’y investissent avec la
dette que le ministère s’adresse compte cette double posture. même détermination, il n’y a pas
au marché des effets publics de de raison qu’une ère nouvelle ne
la BEAC pour lever des fonds IC : Quels sont les avantages se lève pas sur le marché boursier
courts, allant des échéances heb- et inconvénients de l’un et de camerounais.
domadaires (bons du Trésor) aux l’autre s’il faut émettre un em-
échéances ne dépassant pas deux prunt obligataire ? Propos recueillis par
années (obligation du Trésor), SK : L’émission des titres de dettes Beaugas-Orain Djoyum
destinés à couvrir ses gaps de tré- sur le marché monétaire n’est ad-
sorerie. A l’évidence, si le besoin mise qu’aux Etats. L’ouverture du
de ressources de financement des marché des émissions de billets de
investissements longs se présen- trésorerie aux grands acteurs pri-
VU AILLEURS
permet de mettre en évidence les vrait offrir une valeur encore plus choses qui freinent l’intégration,
possibilités qui existent pour inté- significative aux différentes places c’est ce besoin qu’il y a d’harmo-
resser davantage les investisseurs financières de notre sous-région, niser les règles. A cet effet, nous
individuels ou institutionnels. Par voire de l’Afrique. avons un comité technique qui
exemple, il a été mis en évidence le Pour les entreprises, le bénéfice travaille sur toutes ces questions.
fait que les marchés financiers per- sera encore plus grand, car elles Par exemple, sur le point précis
mettent aux entreprises de lever auront désormais la possibilité de que vous soulevez, ledit comité est
des fonds à un degré bien plus im- requérir des financements auprès en train de voir comment mettre
portant que celui des banques. Ils d’un potentiel de 290 millions de en œuvre l’International Financial
Reporting Standard (IFRS). Cela
permettra déjà d’avoir une com-
« Il y a un manque de connaissance préhension commune des données
financières. On y travaille, mais
concernant la valeur ajoutée que peuvent déjà il y a minimum de standards
apporter les bourses pour soutenir la que des entreprises devront res-
pecter à l’effet de l’intégration des
croissance économique. » marchés, justement.
adoptant des incitations fiscales PME il y a sept mois et nous avons tratif, ce qui n’est pas un gage de
pour les entreprises qui veulent effectué de nombreux change- sécurité pour les investisseurs. Une
s’introduire en bourse. La com- ments, comme la mise en place d’un autre chose que nous vérifions, ce
munauté des intermédiaires, pour conseil constitué d’intermédiaires sont les performances financières.
sa part, doit être forte, de manière boursiers auprès desquels les PME Dans la plupart des cas, ces PME
à développer plus de transactions qui le souhaitent peuvent se rap- n’ont pas toujours une comptabi-
sur le marché secondaire, ce qui se- procher, se faire accompagner tout lité conforme aux standards. Au-
rait un élément d’attractivité pour au long de leur présence sur la cote. jourd’hui, on compte déjà une di-
les entreprises à aller en bourse. Nous avons réduit les coûts de cota- zaine de PME, et nos objectifs sont
Les entreprises chefs de file doivent tion et avons établi des standards « Notre encore plus ambitieux. C’est un défi
objectif, c’est
renforcer leurs capacités à prépa- d’introduction plus accessibles. Au- que toute
complexe et nous y travaillons.
rer de bonnes introductions en jourd’hui, nos conseillers (près de entreprise
bourse. Notre bourse elle-même quatorze) sont sur le terrain pour cotée sur AE : Si vous pouviez lancer un ap-
un marché
doit être une organisation crédible échanger avec ces entreprises sur ouest-afri- pel général, quel serait votre mes-
avec des règles de fonctionnement les avantages d’être présent sur la cain puisse sage ?
appropriées. Nous avons commen- bourse. Cependant, pour arriver en facilement OO : Je crois que nous nous
lever des
cé à faire notre part de travail, et bourse, il faut être prêt. Ce que nous capitaux sommes réunis à Abidjan pour
nous encourageons tous les autres avons remarqué, c’est que la plupart dans toute discuter de comment l’argent, en
la région.
acteurs à assurer la leur. Dans ce de nos petites et moyennes entre- Qu’un bro-
Afrique, peut aller de ceux qui en
sens-là, nous continuer à plaider prises n’ont pas toujours le profil de ker dealer possèdent vers ceux qui en ont be-
auprès d’eux et à travailler avec structuration. Par exemple, parmi puisse être soin pour le financement des ini-
enregistré
eux afin que nous puissions tous les services qu’offre notre marché dans un tiatives publiques ou privées. Nous
ensemble bouger vers cet objectif. financier, il y celui de l’évaluation pays et voulons ainsi soutenir les efforts
structurelle. Il permet par exemple négocier des gouvernements dans l’atteinte
des titres
AE : La NSE s’est lancée dans une de définir si une entreprise qui veut sur tous les des objectifs de développement.
vaste campagne d’introduction des entrer en bourse a un responsable marchés de Le marché des capitaux a effecti-
la région. »
petites et moyennes entreprises, où financier crédible et compétent. vement montré sa capacité à jouer
en est-on avec ce projet ? Pourquoi Ce que nous avons malheureuse- pleinement ce rôle.
ressent-on comme une résistance ? ment remarqué, c’est que, souvent,
OO : Le projet avance. Nous avons le promoteur de la PME est aussi le Propos recueillis par
reconfiguré notre compartiment responsable financier et adminis- Idriss Linge à Abidjan
VISAGES DE LA DSX
VISAGES DE LA DSX
Tradex, l’entreprise camerounaise qui annonçait la reprise de ses activités de- sources, sont pratiquement à l’arrêt.
distribue les produits pétroliers en puis le mois d’août, ainsi que la remise La crise en RCA a déjà d’importantes
République Centrafricaine à travers en état progressive des stations-service répercussions sur l’économie camerou-
un réseau de vingt stations-service, est vandalisées lors du coup d’Etat de mars naise, puisqu’elle continue de paralyser
certainement l’entité camerounaise qui 2013 contre le régime du président l’activité des transporteurs qui ache-
subit le plus important contrecoup de la François Bozizé. minent vers Bangui, la capitale centra-
crise dans ce pays, qui fait peser de gros Avec l’insécurité qui est montée d’un fricaine, les marchandises qui transitent
risques d’instabilité sur l’ensemble de cran à Bangui et dans d’autres villes par le Cameroun, et dont la valeur est
la sous-région Cemac. En octobre der- centrafricaines ces derniers jours, les ac- estimée à plus de 55 milliards de francs
nier, cette entreprise, filiale de la Société tivités de Tradex en République Centra- CFA chaque année, selon la Douane
Nationale des Hydrocarbures (SNH), fricaine (RCA), apprend-on de bonnes camerounaise.