EDITION DU JEUDI 24 MARS 2022

SOMMAIRE

Exemplaire destiné exclusivement à Victor M'PARA - Abonné n°AA013899

 ÉVÉNEMENT RWA NDA BUSINESS PORT S ET A ÉROPORT S

Aéroport de Kigali : les milliards de Qatar

Airways attirent les groupes turcs et qataris P.3

AFRIQUE DE L'OUEST ET CENTRALE

G ABO N Ali Bongo prépare la valse des ambassadeurs P.5

RD C La double stratégie de lobbying de Kinshasa à Washington P.7
SE N E G AL La Casamance, laboratoire de la coopération militaire avec Ankara P.8

AFRIQUE DU NORD

MARO C Cybersécurité : les geeks du Palais en quête de partenaires israéliens P.9

Guerre en Ukraine : les Etats africains de la Ligue arabe en quête d'un
AFRI Q U E

impossible consensus P.10

A Tunis, Pécresse en campagne avec l'ex-communicante du président
TU N I SI E

Marzouki P.11

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 EDITION DU JEUDI 24 MARS 2022

AFRIQUE DE L'EST ET AUSTRALE

Exemplaire destiné exclusivement à Victor M'PARA - Abonné n°AA013899

Le parti de Museveni se déchire pour la conquête du perchoir, après la mort de
O U G AN D A

son speaker P.12

E G YPTE SO U D AN L'envoyé de l'ONU Volker Perthes attendu au Caire dans une ambiance
glaciale P.13
Présidentielle : le premier ministre Roble poussé par son entourage à se
SO MALI E

présenter P.14

PÉTROLE ET GAZ INDUSTRIE MINIÈRE

Tilenga : TotalEnergies
O U G AN D A GUINEE Le boom du fer guinéen va-t-il
déploie l'ambitieux programme de relancer le projet moribond de
recrutement de son staff local P.15 Bellzone ? P.16
Le magnat des mines Sam
LE SO TH O

Matekane se lance en politique P.17

EDITÉ PAR INDIGO PUBLICATIONS. Publié du lundi au vendredi.

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 ÉVÉNEMENT RWA NDA BUSINESS
Aéroport de Kigali : les milliards de Qatar Airways
attirent les groupes turcs et qataris
L'investissement géant dans le futur aéroport de Kigali, le plus important jamais effectué par le
Qatar en Afrique, fait tourner les têtes à Istanbul. Qatar Airways a lancé un appel d'offres dont le
vainqueur devrait être connu d'ici à quelques semaines.
Le projet d'aéroport de Kigali (Rwanda) avait été initialement confié à
Mota-Engil en 2016. © Aéroport international de Kigali
C'est désormais pas moins de 2 milliards de dollars que
s'apprête à investir le Qatar, via Hamad International
Airport (HIA), filiale de Qatar Airways, dans le futur
aéroport de Kigali. Un écosystème d'hôtels et de zones
logistiques sera développé autour de cette nouvelle
installation. Les dossiers pour sélectionner le maître
d'œuvre ont été rendus à la fin 2021 et l'offre retenue
devrait être connue dans les prochaines semaines.
Selon nos sources, au moins cinq consortiums restent en
lice. Quatre d'entre eux se sont alliés avec des sociétés
qataries particulièrement bien connectées. Parmi elles,
UCC, dirigée par les puissants hommes d'affaires syriens
naturalisés qataris Ramez al-Khayyat et Moutaz al-
Khayyat. Les deux hommes sont aussi à la tête de la
société cotée en bourse Baladna, qui fournit le Qatar en
lait depuis l'embargo de 2017, et d'Elegancia, un groupe
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PORT S ET A ÉROPORT S
spécialisé dans le secteur des services, de la
restauration et de la sécurité. Al Jaber Group, présidé par
l'homme d'affaires Mohammed Sultan al-Jaber, et CDC,
du Qatari d'origine libanaise Khalil Boutros al-Sholy, sont
également en lice. CDC est affilié à Alfardan Group, pour
lequel la société de construction a réalisé au Qatar des
tours et nombre d'hôtels sous les marques St. Regis et
Kempinski. Enfin Midmac, présidé par le fils de l'oncle de
l'émir du Qatar et ancien premier ministre, Sheikh Hamad
bin Abdulla bin Khalifa al-Thani, figure aussi dans un
consortium qui postule pour le chantier de l'aéroport de
Kigali.
LA TURQUIE EN POINTE
Alors que l'économie turque est à la peine depuis
plusieurs années, les firmes du pays, principalement les
gigantesques conglomérats d'Istanbul, essayent de tirer
profit de l'entente personnelle et géopolitique parfaite
entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir
qatari Tamim ben Hamad al-Thani.
Parmi les cinq consortiums encore en lice, trois ont ainsi
pris comme partenaires des sociétés de BTP turques. Al
Jaber, en cas de succès sur ce contrat, travaillera avec
Ictas, filiale du conglomérat IC Holding qui opère dans les
secteurs de la construction, de l'énergie, des
infrastructures portuaires et aériennes, du tourisme et
de l'industrie. Les Grecs de Consolidated Contractors Co
(CCC, très impliqués au Qatar avec de multiples contrats)
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ont, quant à eux, fait équipe avec les Turcs de Dogus -
19 000 salariés dans le BTP, l'énergie, la restauration et
les médias. Midmac, pour sa part, a choisi de se faire
épauler par Tekfen. Déjà présent au Maroc et en Libye, le
groupe turc cherche à s'implanter en Afrique de l'Est (AI
du 18/06/20). Tekfen dispose depuis 2005 d'une filiale
au Qatar, qui a récemment construit le stade d'Al-
Thumama pour la future coupe du monde de football de
décembre 2022.
La firme portugaise Mota-Engil, qui avait hérité de la
première mouture de l'aéroport de Kigali avant qu'il ne
soit totalement repris par les Qataris en 2019, n'a pas
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pris comme partenaire des sociétés de BTP turques. Elle
fait équipe avec les Qataris d'UCC. De même, QDVC
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(Vinci) n'a pas misé sur la Turquie et a présenté son offre
avec CDC.
QUI SONT LES DÉCIDEURS ?
Deux personnalités qataries clés seront amenées à
décider quel consortium sortira vainqueur de cet appel
d'offres pour le Rwanda. L'avis du président et fondateur
de Qatar Airways, Akbar al-Baker, sera décisif. Mais celui
de son adjoint, le directeur des opérations de HIA, Badr
al-Meer, sera aussi largement pris en compte.
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AFRIQUE DE L'OUEST ET CENTRALE

GA BON DIPLOMAT IE

Ali Bongo prépare la valse des ambassadeurs

Le Palais du bord de mer planche sur une vaste série de nominations pour répondre aux vacances de
missions diplomatiques gabonaises. Une douzaine d'entre elles sont actuellement dépourvues
d'ambassadeurs, dont Washington, Berlin et Pretoria.

Le président gabonais Ali Bongo. © Ali Bongo Ondimba/Twitter

Après un remaniement ministériel, la nomination d'une Plusieurs missions diplomatiques du pays sont
nouvelle direction pour le Parti démocratique gabonais actuellement dépourvues de chef depuis plusieurs
(PDG), puis l'installation le 14 mars d'un Haut- années. Parmi elles figurent des ambassades
commissariat à la présidence (AI du 10/03/22), le chef stratégiques, à l'instar de Washington et de Berlin. Au
d'Etat gabonais Ali Bongo s'attaque à ses ambassades. total, elles sont douze à fonctionner uniquement avec un

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chargé d'affaires : Washington, Berlin, Pretoria, Séoul,
Abidjan, Yaoundé, Brazzaville, Malabo, New Dehli, Ankara,
Tunis et Kinshasa.
Seule la représentation gabonaise auprès du Saint-Siège
(Vatican) a récemment vu l'arrivée d'un ambassadeur, en
juin, en la personne d'Eric Chesnel, secrétaire général de
l'association France-Gabon et ancien conseiller d'Omar
Bongo. Chesnel fut dans les années 1970 le précepteur
d'Ali Bongo.
DES PERSONNALITÉS DE CONFIANCE POUR
WASHINGTON ET ABIDJAN
Justine Lekogo est pressentie pour prendre la tête de la
chancellerie gabonaise à Washington. Elle succéderait à
Michael Moussa Adamo, qui a quitté la capitale
américaine en 2020 lors de son entrée au gouvernement.
Il a depuis été nommé, à la faveur du dernier
remaniement, ministre des affaires étrangères. Lekogo a
un profil idoine : ancienne ministre déléguée à l'économie
et aux finances, elle est une intime du chef de l'Etat. Elle
a longtemps travaillé au bureau du Fonds monétaire
international (FMI) de Libreville.
La première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda
devrait quant à elle pousser la candidature de son
conseiller Ghislain Etoughet pour l'ambassade du Gabon
en Côte d'Ivoire. Journaliste de formation, Etoughet avait
assuré en 2002 l'intérim de l'ambassadeur gabonais en
France.
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DES CONSEILLERS PRÉSIDENTIELS ET
MINISTÉRIELS DANS LES STARTING-BLOCKS
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Sorti de prison en septembre 2020 après avoir purgé une
peine d'un peu plus de trois ans pour détournements de
fonds dans "l'affaire Santullo", Magloire Ngambia, ex-
ministre de l'économie, revenu dans les bonnes grâces
d'Ali Bongo, pourrait également rebondir dans un pays
africain (AI du 06/10/20).
Autre candidat potentiel dans ce vaste mercato des
ambassades : Jean-Robert Mabobet, ancien conseiller
diplomatique du ministre de l'environnement, Lee White,
aujourd'hui en disponibilité aux affaires étrangères. Le
conseiller du président Bernard Bekale Meviane pourrait
aussi gagner ses galons d'ambassadeur, ainsi que la
secrétaire générale au ministère des transports, Denise
Landria Nziengui Ndembi. Enfin, le conseiller des affaires
étrangères Guy Gérard Nkolo devrait prendre les rênes
d'une chancellerie gabonaise.
UN COUP DE NEUF DIPLOMATIQUE
L'ensemble de ces nominations s'inscrit dans une
volonté de ripolinage plus large de la diplomatie
gabonaise, alors qu'Ali Bongo devrait briguer un nouveau
mandat présidentiel en 2023. Le chef de l'Etat a lui-
même effectué ces derniers mois plusieurs
déplacements à l'étranger, après une longue absence de
voyages officiels notamment liée à son état de santé
depuis son AVC de 2018.
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RDC DIPLOMAT IE
La double stratégie de lobbying de Kinshasa à
Washington
Pour consolider ses liens avec l'administration démocrate de Joe Biden mais également avec le
camp républicain, décisif au Congrès, le gouvernement de Félix Tshisekedi a signé avec deux
cabinets de lobbying américain, chacun doté d'une couleur politique.
Le ministre congolais de la communication Patrick
Muyaya a signé, coup sur coup, deux contrats de
lobbying avec deux cabinets américains. Le premier,
Scribe Strategies & Advisors, fondé par Joseph Szlavik,
est un habitué de la scène politique congolaise depuis
plus de dix ans. Il a notamment travaillé pour la
Gécamines (AI du 12/06/18). L'associé de Szlavik au
sein de cette structure est un démocrate, Alexander J.
Beckles, ancien attaché parlementaire du représentant
démocrate de New York Edolphus Towns. Très proche de
l'administration de Joe Biden, Beckles est aussi lié au
président du comité des affaires étrangères de la
Chambre des représentants, Gregory Meeks, également
démocrate.
Pour l'administration de Félix Tshisekedi, depuis
l'élection du président congolais en 2019, les Etats-Unis
sont un partenaire clé, tant dans le domaine militaire que
dans l'appui à la renégociation des grands contrats
économiques. C'est pourquoi le gouvernement a anticipé
un potentiel revirement de la majorité démocrate au
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Congrès américain lors des élections parlementaires de
2023 en signant en même temps avec un cabinet de
sensibilité républicaine. Il s'agit de Ballard Partners, dont
le patron Brian Ballard est réputé proche du camp
républicain et de l'ex-président Donald Trump.
Courant jusqu'à mars 2023 pour un coût mensuel de
50 000 $ pour Scribe (soit un total de 600 000 $) et de
75 000 $ pour Ballard (900 000 $ au total), ces deux
contrats interviennent un an et demi avant l'échéance de
l'élection présidentielle congolaise, en décembre 2023.
Si les Etats-Unis ont multiplié les aides envers
l'administration Tshisekedi, notamment en soutenant la
renégociation des contrats miniers passés avec la Chine
et avec le magnat Dan Gertler sous Joseph Kabila, la
perspective d'un glissement du calendrier électoral
inquiète particulièrement la diplomatie américaine.
L'administration Biden fait pression pour éviter la
répétition du scénario de l'élection de décembre 2018,
dont le glissement à plusieurs reprises avait occasionné
une profonde crise politique.
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SENEGA L POLIT IQUE DÉFENSE
La Casamance, laboratoire de la coopération
militaire avec Ankara
Les opérations militaires d'envergure réalisées depuis deux semaines par l'armée sénégalaise sur la
frontière gambienne contre les séparatistes du MFDC bénéficient, à tous les niveaux, de la
coopération militaire avec la Turquie.
Depuis deux semaines, l'armée sénégalaise mène des
opérations militaires contre les bases du Mouvement
des forces démocratiques de Casamance (MFDC), le
long de la frontière gambienne. Une campagne qui
mobilise du matériel particulièrement lourd,
également, et pour la première fois dans cette région, un
petit contingent de drones d'observation.
Ces appareils, de fabrication turque, ont
réceptionnés par le Sénégal en décembre 2020, lors d'un
don de matériel d'occasion effectué par Ankara. L'armée,
qui ne communique presque pas sur l'opération en
Casamance, les utilise pour faire du ciblage dans les
campagnes de bombardement, effectuées par des
hélicoptères Mi-24 et les premiers modèles d'avions à
hélice KA-1S fournis par le coréen Korea Aerospace
Industries (KAI, AI du 02/03/21). Ayant finalement
renoncé à s'équiper auprès du tchèque Aero Vodochody
(voir nos révélations, AI du 04/03/22), l'armée de l'air
sénégalaise ne dispose à l'heure actuelle que de très peu
d'avions d'attaque.
Dakar possède depuis 2013 trois drones d'occasion
fournis par les Etats-Unis, mais ceux-ci n'ont jamais été
utilisés lors d'opérations offensives. Lors de la venue, en
février, du président turc Recep Tayyip Erdogan à Dakar,
le Sénégal, qui a signé à cette occasion un partenariat
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stratégique avec Ankara, a évoqué pour la première fois
son souhait d'acquérir des drones armés Bayraktar TB2
fabriqués par Baykar Makina. Les discussions sur ce
point sont encore très préliminaires.
mais
LES MÉTHODES CONTRE LE PKK IMPORTÉES EN
CASAMANCE
été Mais la coopération turque avec Dakar ne se limite pas
aux airs. Depuis plusieurs années, la gendarmerie turque,
responsable, à Ankara, de la lutte contre les séparatistes
kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
organise des sessions de formation à la contre-
insurrection pour des soldats et des officiers sénégalais.
Ces séances se déroulent à Dakar et en Turquie, en
français et en turc. Ankara a ouvert en 2018 une
antenne du Yunus Emre Institute consacrée à
l'apprentissage du turc sur la base militaire du Cap
Manuel, afin de former des militaires sénégalais avant de
les envoyer suivre des cursus en Turquie.
En outre, une partie de l'équipement des troupes
sénégalaises déployées au sol contre le MFDC vient de
Turquie. C'est notamment le cas des fusils-mitrailleurs
MPT fabriqués par MKE et de 4x4 blindés Ejder Yalcin et
Ejder Toma de Nurol Makina.
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AFRIQUE DU NORD
MA ROC BUSINESS
Cybersécurité : les geeks du Palais en quête de
partenaires israéliens
Détenus par des membres du premier cercle de Mohammed VI, les spécialistes de la sécurité
informatique Cyberforce et Alomra Group International ont participé à la toute première mission
commerciale marocaine en Israël, du 13 au 16 mars.
Même si les entreprises de la holding
Mada de Mohammed VI ont boudé la toute première
mission économique marocaine en Israël
du 17/03/22), un peu plus d'un an après la normalisation
des relations entre les deux pays, deux spécialistes de la
cybersécurité au mieux avec le Palais royal avaient pris
place à bord du Boeing de la Royal Air Maroc (RAM) qui
s'est posé à Tel Aviv le 13 mars. Objectif : nouer des
partenariats avec les entreprises israéliennes du
secteur, parmi les plus en pointe dans le domaine.
CYBERFORCE ET CHECK POINT SOFTWARE, UNE
ALLIANCE CONSOMMÉE
Représentée dans la délégation par son PDG et
cofondateur Mohamed Reda Bakkali (également patron
du groupe Ineos), la start-up Cyberforce, fondée en
2018, est en réalité une filiale de H-Capital, holding
personnelle d'Hassan Mansouri. Ce dernier n'est autre
que le bras droit du secrétaire particulier du roi, Mounir
el-Majidi, qu'il épaule dans le pilotage de certaines
sociétés royales. Il est ainsi administrateur de Primarios,
la société assurant entre autres l'ameublement des
palais royaux, ce qui lui vaut le surnom "d'intendant du
roi".
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Al Cyberforce, qui compte parmi ses clients le ministère de
l'intérieur, l'opérateur télécoms Inwi (filiale d'Al Mada),
(AI mais aussi la BMCE Bank of Africa, avait signé dès la
normalisation diplomatique avec Israël un partenariat
avec l'un des poids lourds du cyber israélien, Check Point
Software Technologies. Ce spécialiste des pare-feu
informatiques et de la sécurisation des réseaux
informatiques, coté au Nasdaq à New York a été fondé
par Gil Shwed, ex-membre de la branche interceptions du
service de renseignement militaire israélien Aman, la
légendaire Unité 8200. Check Point a signé en décembre
un partenariat de représentation avec Cyberforce pour le
Maroc. Mais il vise déjà plus loin. Le groupe avait établi
dès 2017 un bureau de représentation au Maroc, sans
existence légale. La normalisation diplomatique actée, il
a confié la direction de celle-ci à Karim Ouadahi,
également chargé de prospecter les autres pays
d'Afrique du Nord ainsi que le Soudan.
DRISS BENOMAR, DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
AU BUSINESS DE LA SÉCURITÉ
De son côté, le Alomra Group International était
représenté à Tel Aviv par son PDG Driss Benomar. Ancien
directeur des affaires internationales au ministère de
l'intérieur dans les années 1990 (lorsque celui était
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occupé par le redouté Driss Basri), Driss Benomar s'est
reconverti dans les affaires aux côtés, notamment, de la
princesse Lalla Noufissa el-Yacoubi, cousine
Mohammed VI avec laquelle il exploite, entre autres, un
restaurant sur la corniche de Casablanca.
Alomra Group International, spécialiste
cybersécurité, mais aussi de la protection périmétrique, a
déjà raflé de nombreux contrats avec l'Etat marocain,
comme la surveillance vidéo des prisons du royaume (AI
du 30/11/17), l'installation de radars routiers, et plus
récemment la sécurisation de l'aéroport de Dakhla, en
pleine extension (AI du 21/12/20).
RABAT-TEL AVIV, LA CYBER-LOVE STORY
A FRIQUE DIPLOMAT IE
Guerre en Ukraine : les Etats africains de la Ligue
arabe en quête d'un impossible consensus
Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a discrètement mis sur pied un petit
groupe de travail, dominé par les Etats membres africains. Sa mission - dégager une position
commune sur le conflit russo-ukrainien - sera difficile à remplir.
Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe. © Ligue
arabe/Twitter
Après des balbutiements sur la guerre en Ukraine, la
Ligue arabe veut désormais parler d'une seule voix. Le
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Le Maroc n'a pas attendu de reconnaître Israël pour faire
usage du nec plus ultra technologique de ce pays en
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de matière de renseignement. Au-delà du cas de l'emploi
très médiatisé de Pegasus, le cheval de Troie édité
par NSO Group, dont les services de renseignement
marocain ont fait un usage intensif pour cibler des
de la centaines de smartphones dans lec et à l'étranger, les
forces de sécurité marocaines utilisent les technologies
forensiques de Cellebrite et de divers autres
fournisseurs israéliens. Pour approfondir encore ces
liens, la Direction générale de la sécurité des systèmes
d'information (DGSSI) marocain et l'Israel National Cyber
Directorate (INCD) ont signé un accord de coopération
en juillet 2021.
secrétaire général de l'organisation panarabe, le
diplomate égyptien Ahmed Aboul Gheit, a créé mi-mars
un groupe de travail spécialement consacré au dossier.
Ce dernier doit plancher sur l'adoption d'une position
commune entre les 22 membres de l'organisation.
Cette task force est composée de quatre Etats, dont
trois africains : l'Algérie, l'Egypte, le Soudan et l'Irak. Les
ministres des affaires étrangères de ces pays sont
chargés de superviser les travaux, dont les premiers
résultats doivent être présentés à l'ensemble des
membres courant avril.
DIVISIONS À L'ONU
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La mission n'est pas aisée. Le 28 février, la Ligue arabe
s'est déclarée, par voie de communiqué, "inquiète" de
l'invasion russe de l'Ukraine, appelant à une "solution
diplomatique". Mais l'organisation s'est jusqu'à présent
opposée à condamner frontalement l'attitude de Moscou.
Lors du vote de l'assemblée générale des Nations unies,
le 2 mars, ses membres ont avancé en ordre dispersé.
L'Egypte, comme les Emirats arabes unis et l'Arabie
saoudite, avaient voté en faveur de la résolution portée
par plus d'une dizaine d'Etats pour condamner la Russie.
De leur côté, l'Algérie et le Soudan avaient préféré
s'abstenir. Parmi les autres membres africains de la Ligue
arabe, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, la Somalie et
Djibouti ont voté pour condamner "l'agression russe",
tandis que le Maroc a préféré ne pas prendre part au
vote.
T UNISIE POLIT IQUE
A Tunis, Pécresse en campagne avec l'ex-
communicante du président Marzouki
Pour porter son message auprès des quelque
500 000 binationaux et des 30 000 Français résidant en
Tunisie, la candidate du parti Les Républicains (LR) pour
l'élection présidentielle française, Valérie Pécresse,
s'est offert les services d'une agence
communication. Il s'agit de ComPol Prod, qui avait
notamment organisé la visite dans la capitale tunisienne
de l'ancien député Bernard Carayon. Son fils, Guilhem
Carayon, est membre de l'équipe de campagne de
Pécresse.
ComPol Prod a été fondée en 2017 par Dzaier Cherif et
Balkis Chatmi. Cette dernière fut, auparavant, la
directrice de la communication de l'Association des amis
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Forts de liens historiques et stratégiques avec la Russie,
plusieurs membres de l'organisation basée au Caire sont
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de facto dans une situation inconfortable, tentant de
ménager Moscou sans pour autant s'attirer les foudres
de Washington et de l'Union européenne (UE, AI du
07/03/22).
LE CAIRE EN PREMIÈRE LIGNE
Au sein de la Ligue arabe, l'Egypte joue depuis le début du
conflit les premiers rôles. Le 9 mars, le président
égyptien, Abdelfattah al-Sissi, s'est entretenu par
téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine.
La crise ukrainienne vient s'ajouter à la longue série de
divisions auxquelles doit faire l'organisation panarabe.
Autre sujet de vifs débats depuis plusieurs mois entre
les différents membres : le retour de la Syrie dans
l'organisation (AI du 28/02/22).
du président Moncef Marzouki lorsque celui-ci occupait
le palais de Carthage.
ComPol Prod a fait connaître le programme de Valérie
de Pécresse auprès des journalistes tunisiens. Malgré cette
attention portée au "pays du jasmin", la présidente du
conseil régional d'Ile-de-France n'a pas prévu de se
déplacer directement à Tunis dans le cadre de la
campagne. En février 2017, elle avait fait le déplacement
lorsqu'elle soutenait le candidat François Fillon et avait
été reçue par l'ancien président Béji Caïd Essebsi, ainsi
que par le premier ministre Youssef Chahed.
La Tunisie n'est toutefois pas le premier réservoir de voix
de Français de l'étranger, et l'attention du parti Les
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Républicains se concentre davantage sur le Maroc, où il
dispose de plus nombreux relais politiques et
économiques, notamment via le président du groupe
d'amitié France-Maroc Christian Cambon. Dans le
AFRIQUE DE L'EST ET AUSTRALE
OUGA NDA POLIT IQUE
Le parti de Museveni se déchire pour la conquête
du perchoir, après la mort de son speaker
L'onde de choc qui a suivi le décès du président de l'Assemblée nationale ougandaise, Jacob
Oulanyah, a ravivé des clivages, au-delà des rivalités politiques traditionnelles. La lutte pour sa
succession a perturbé de fragiles équilibres.
Le défunt président de l'Assemblée nationale ougandaise, Jacob Oulanyah.
© 2020 Images/Alamy
Moins de dix mois après avoir été élu à la présidence de
l'Assemblée nationale ougandaise, Jacob Oulanyah est
décédé à Seattle, aux Etats-Unis, des suites d'une
longue maladie. Mardi 23 mars, deux jours après
l'annonce de sa mort par le chef de l'Etat Yoweri
Museveni, treize députés se sont succédé sous une
tente, à l'extérieur du siège du parti au pouvoir National
Resistance Movement (NRM), pour exprimer leur
intention de conquérir le perchoir. Le lendemain, les
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royaume, Valérie Pécresse pourrait aussi s'appuyer sur
Othman Nasrou, élu de la région Ile-de-France, natif de
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Casablanca qui l'a déjà accompagné dans plusieurs
déplacements dans le pays.
instances du NRM se sont réunies au palais présidentiel
pour désigner la vice-présidente de l'Assemblée, Anita
Among, qui portera le flambeau du parti au pouvoir en vue
d'élire le nouveau speaker ce vendredi 25 mars, face au
candidat proposé par l'opposition, Ibrahim Ssemujju
Nganda.
Ancien opposant membre de l'Uganda People's Congress
(UPC), Jacob Oulanyah s'était fait un nom en rejoignant la
majorité en 2006. D'abord discret vice-président du
parlement pendant dix ans, il avait battu en mai 2021 la
speaker qu'il secondait, Rebecca Kadaga, mise à l'écart,
car considérée comme trop indépendante vis-à-vis de
l'exécutif (AI du 21/06/21).
BATAILLE DE CACIQUES
La désignation d'Anita Among, quadragénaire originaire
du nord-est du pays et proche de Museveni, n'a pas été
si simple. Elle a dû faire face aux candidatures multiples
et précipitées de nombreux autres caciques du NRM
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comme la secrétaire d'Etat aux mines Sarah Opendi, qui
siège au gouvernement depuis dix ans.
Among a aussi triomphé de Jacob Oboth, poids lourd de
la même région et désormais ex-secrétaire d'Etat à la
défense depuis sa démission le 22 mars. Secrétaire
d'Etat aux sports, Denis Obua était un autre candidat de
poids, originaire de Lira dans le centre-nord, comme le
vétéran Felix Okoth, député depuis vingt-sept ans. Vice-
Attorney General, Jackson Karugaba était le seul
prétendant issu du sud-ouest du pays, région natale du
chef de l'Etat.
Le fait qu'une majorité de ces personnalités soient
issues du nord du pays n'est pas un hasard. Oulanyah
était le premier speaker de l'histoire du pays à être issu
de la communauté acholie, dominante dans cette région.
Le gouvernement de Museveni cherche à y conquérir un
électorat en s'appuyant sur des barons locaux, après
avoir longtemps considéré la zone comme un bastion de
l'opposition. Les anciens présidents Idi Amin Dada
(1971-1979) et Milton Obote (1966-1971, 1980-1985)
étaient respectivement originaires du nord-ouest et du
centre-nord du pays. La rébellion fondamentaliste
chrétienne de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) y
a également longtemps sévi, entraînant la répression de
la National Resistance Army, l'ancêtre des Uganda
People's Defence Forces (UPDF) actuelles.
LE BRUTAL RÉVEIL DU FAIT ETHNIQUE
EGYPT E SOUDA N DIPLOMAT IE
L'envoyé de l'ONU Volker Perthes attendu au Caire
dans une ambiance glaciale
Le représentant spécial du secrétaire général des
Nations unies (SRSG) au Soudan, Volker Perthes, doit
rencontrer cette semaine au Caire des officiels du
ministère des affaires étrangères égyptien. Depuis début
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Ces dernières années, face à l'érosion du NRM dans ses
bastions du Sud-Ouest, le gouvernement a concentré
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ses efforts dans le Nord. Le chef de l'Etat a pris plusieurs
mesures pour tenter d'y améliorer son image. En 2020, il
a par exemple accordé le statut de commune à la
principale ville de la région, Gulu, lui offrant davantage de
fonds publics.
Taboue dans la vie politique ougandaise, la question de
l'appartenance ethnique des cadres de l'Etat a
brusquement refait surface à la suite du décès du
speaker, numéro 3 constitutionnel. Des prises de
position transpartisanes ont mis l'accent sur le fragile
équilibre constitutionnel du pays, qui repose sur une
répartition des postes stratégiques entre principales
régions.
Après son décès, le père d'Oulanyah a affirmé que ce
dernier avait été empoisonné, provoquant un tollé. Peu
après, le caucus des députés acholis, qui regroupe des
élus de la majorité comme de l'opposition, a réclamé une
autopsie du défunt. D'autres personnalités ont rappelé la
mort prématurée de cadres issus de la région, comme
Paul L'Oketch, numéro 2 de la police, décédé en août
2021, huit mois après sa nomination. Le député acholi du
parti d'opposition Forum for Democratic Change (FDC),
Gilbert Olanya a, pour sa part, harangué les élus de sa
région pour leur demander de démissionner et de rentrer
au village plutôt que d'occuper des fonctions, "dans
lesquelles on meurt au bout d'un an".
janvier, le patron de la Mission intégrée des Nations
unies pour l'assistance à la transition au Soudan
(Minuats) a lancé une initiative visant à faciliter le
dialogue intrasoudanais. Depuis le coup d'Etat perpétré
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par le général Abdel Fattah al-Burhan, le 25 octobre, le qui ont été laissées en dehors de la boucle. Ce n'est que
pays s'enfonce dans la crise. récemment que les deux organisations internationales

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Au Caire, cette initiative a reçu un accueil glacial. Le
président égyptien Abdelfattah al-Sissi estime que le
SRSG a omis de consulter les partenaires internationaux
du Soudan. Même son de cloche du côté de l'Union
africaine (UA) et de l'Autorité intergouvernementale
pour le développement (Igad, l'organisation régionale),
ont été associées au projet, et les discussions sur les
modalités de la future coopération entre Minuats, Igad et
UA piétinent.
Depuis le coup d'Etat, le président égyptien n'a pas
ménagé ses efforts pour soutenir al-Burhan sur la scène
internationale.

SOMA LIE POLIT IQUE

Présidentielle : le premier ministre Roble poussé

par son entourage à se présenter
Il a juré au chef de l'Etat Mohamed Abdullahi Mohamed, Le sous-clan Habar Gidir compte en effet parmi ses
dit "Farmajo", qu'il ne se présenterait pas à l'élection membres de nombreux et puissants acteurs
présidentielle. Pourtant, le premier ministre somalien économiques du pays, actifs dans des domaines variés :
Mohamed Hussein Roble pourrait bien être tenté de aviation civile (Daallo Airways, Jubba Airways),
franchir le pas. C'est en tout cas dans cette direction télécoms (Hormuud Telecom Somalia, NationLink),
que son entourage clanique le pousse ces dernières banques (Salaam Bank, IBS Bank, MyBank) et immobilier
semaines. Les pressions viendraient d'une poignée (Ta'meer).
d'hommes d'affaires somaliens appartenant à sa
communauté (Hawiye/Habar Gidir). S'il se présentait et venait à être élu, il deviendrait le
second Habar Gidir, après Abdiqasim Salad Hassan
(2000-2004), à poser ses valises à la Villa Somalia.

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PÉTROLE ET GAZ
OUGA NDA ST RAT ÉGIES D'ENT REPRISE
Tilenga : TotalEnergies déploie l'ambitieux
programme de recrutement de son staff local
La major française TotalEnergies s'est lancée dans une campagne à grande échelle pour repérer et
former sa future main-d'œuvre locale en Ouganda. Une première étape a été franchie mi-mars.
A la tête du projet pétrolier Tilenga (190 000 b/j),
TotalEnergies avance dans la recherche de sa future
main-d'œuvre ougandaise. La première phase de son
programme de recrutement s'est achevée le 21 mars. La
major française avait mis en place depuis le mois de
janvier un cours en ligne (MOOC - massive open online
course) d'une durée de neuf semaines, permettant à
plusieurs centaines de personnes de suivre la formation
en même temps.
Sur un total de 13 000 inscrits, plus de 3 000 candidats
auraient assisté à la totalité de la formation, et 300
(dont 24 % de femmes) ont finalement été retenus pour
continuer le processus de sélection. Une centaine
devraient ensuite intégrer les rangs de TotalEnergies
Ouganda.
LE COACH STAR DE TOTAL À LA MANŒUVRE
Ce programme de formation et de recrutement est
supervisé par le Français Laurent Stéphane, spécialiste
des ressources humaines et du contenu local. Ce dernier
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est arrivé en Ouganda en septembre 2021, après plus
d'un an au Mozambique, où il avait été chargé d'encadrer
le programme de formation des recrues de Total sur place
pour son méga-projet gazier Mozambique LNG (AI du
17/12/19). Le développement a cependant été
interrompu en raison de l'insécurité dans la région (voir
notre feuilleton). Auparavant, Laurent Stéphane avait
dirigé pendant plus de quatre ans l'école de formation
des cadres émiratis de TotalEnergies à Abou Dhabi, la
Total ABK-VEDC Academy.
Le projet Tilenga a été sanctionné par une décision finale
d'investissement (FID) début février. Un autre
programme, Kingfisher, est développé par la major
chinoise Cnooc au sud du lac Albert. A terme, Tilenga et
Kingfisher permettront d'exporter plus de 200 000 b/j et
alimenteront une hypothétique raffinerie dans le district
d'Hoïma, d'une capacité de 30 000 b/j, dont la réalisation
se fait attendre (AI du 07/02/22). Ces retards et lenteurs
sont légion dans le secteur pétrolier ougandais. Les
premières découvertes de brut remontent à 2006.
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INDUSTRIE MINIÈRE
GUINEE EXPLORAT ION-PRODUCT ION
Le boom du fer guinéen va-t-il relancer le projet
moribond de Bellzone ?
Les liquidateurs de la société Bellzone ont lancé un appel d'offres pour la reprise de son projet de fer
de Kalia, en Guinée, dans les limbes depuis des années.
Désigné syndic liquidateur de la société Bellzone Holding
le 2 août 2021, Moriba Koly Kourouma, fondateur du
cabinet Epsilone Audit & Conseils, a formellement lancé
la mise en vente de ses actifs le 15 mars. Contacté par
Africa Intelligence, il affirme que, avant même le
lancement officiel de l'appel d'offres et l'inventaire
précis des biens à céder, plusieurs entreprises ont
exprimé leur intérêt pour le rachat, et ce dès la
notification de la liquidation, le 29 juillet dernier.
RÉSERVE DÉJÀ PROUVÉE
Et pour cause : Bellzone détient une concession minière
pour l'exploitation du fer à Kalia, dans la préfecture de
Faranah, à 360 km à l'est de Conakry. A l'heure où la
demande et le prix du fer sont à la hausse, le projet est
2
attractif : un permis de 1 381 km , la réserve du
gisement prouvée et certifiée par un expert indépendant,
Fluor Australia, et la documentation afférente déjà
disponible - en particulier l'analyse de faisabilité et les
études d'impact environnemental et social (ESIA). Par
ailleurs, la relance depuis 2019 des deux projets de fer
les plus importants de la Guinée, Simandou et Nimba (lire
notre feuilleton ici), a redonné vie au secteur et attiré de
nouveaux investisseurs.
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Fluor avait estimé que le site pouvait être exploité en
trois phases : une première couche contenant
124,2 millions de tonnes d'oxydés de haute teneur
(48 %), une deuxième abritant 789 millions de tonnes de
moins bonne teneur (33,6 %), puis une strate de
4,7 milliards de tonnes de magnétite d'une teneur de
58 %. Selon Fluor, le développement de la première
phase coûtait 865 millions de dollars.
EN DIFFICULTÉ DEPUIS 2013
Tous ces travaux ont été publiés en 2013 (AI du
24/09/13), puis la baisse des cours du fer et les
différends avec l'Etat du partenaire de Bellzone, Guinea
Development Corp (GDC, filiale du China International
Fund, AI du 09/12/14), avaient mis à mal le projet.
Bellzone avait ensuite misé sur le développement des
ressources de Kalia en nickel plutôt qu'en fer (AI du
29/05/18). Les cours restaient faibles, alors que le
nickel devenait de plus en plus stratégique, étant
considéré aujourd'hui comme un minerai clé pour la
transition énergétique. Bellzone a ensuite abandonné et
entamé une procédure de liquidation en décembre 2018.
Les projets de fer guinéens sont souvent freinés par la
question des infrastructures, onéreuses pour ce minerai,
qui doit être exporté par voie ferrée. Mais Fluor estimait
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que l'exportation du fer de Kalia ne nécessitait pas un rail
détenu par une tierce partie, comme le Transguinéen.
LESOT HO POLIT IQUE
Le magnat des mines Sam Matekane se lance en
politique
Partenaire de Gem Diamonds dans l'exploitation de la très lucrative mine de diamants de Lets'eng,
Sam Matekane, réputé pour être l'homme le plus riche du royaume du Lesotho, se lance en politique.
Il brigue la primature aux élections d'octobre, s'entourant d'emblée de poids lourds.
Sam Matekane, propriétaire du Matekane Group of Companies. ©
@matekanegroup.co.ls/Facebook
Le 22 mars, le magnat minier Sam Matekane s'est lancé
en politique en créant son propre parti politique,
Revolution for Prosperity. Il briguera le poste de premier
ministre lors des prochaines élections générales qui se
tiendront en octobre. Matekane est le propriétaire du
Matekane Group of Companies (MGC), qui comprend
dans son portefeuille des sociétés de construction
routière, d'investissements immobiliers, d'aviation, mais
aussi et surtout des entreprises minières.
Au Lesotho, la filiale minière MGC Mining est, depuis
2004, le principal partenaire local du britannique Gem
Diamonds dans l'exploitation de sa mine de diamants de
Lets'eng. Perchée dans les hauteurs du royaume
montagneux, la mine de Lets'eng est mondialement
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Selon Moriba Koly Kourouma, des solutions d'exportation
via des ports fluviaux existent.
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célèbre pour sa propension à produire des pierres de très
grande taille et d'une qualité rare, qui font de ses
diamants les plus chers par carat au monde. A Lets'eng,
MGC Mining fournit à Gem Diamonds sa flotte de camions
miniers.
ELECTIONS EN VUE
Le royaume du Lesotho doit tenir ses élections générales
en octobre de cette année. Le nouveau parti de
Matekane rejoint la course face à des partis déjà bien
établis comme le All Basotho Congress (ABC) de l'actuel
premier ministre Moeketsi Majoro, et le Democratic
Congress (DC) de l'ancien premier ministre Pakalitha
Mosisili. L'ABC et le DC cohabitent au sein d'une coalition
gouvernementale, le premier détenant le plus grand
nombre de sièges au sein du parlement comptant 120
membres.
L'actuel premier ministre, Moeketsi Majoro, ne pourra pas
représenter son parti ABC aux prochaines élections
après avoir perdu les élections internes du parti en
janvier face à Nkaku Kabi, un allié de l'ancien premier
ministre Tom Thabane.Ce dernier a démissionné en 2020
et se trouve devant la justice pour répondre du meurtre
de son ex-femme (AI du 22/03/22).
ENTOURAGE ÉTOILÉ
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Dans un climat politique particulièrement instable depuis gouverneure de la banque centrale Adelaide
deux ans, Matekane et son nouveau parti décident de Retselisitsoe Matlanyane, dont le mandat s'est achevé

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faire campagne sur la lutte contre la corruption et la
stabilité du climat des affaires. Matekane avait été un
virulent critique de l'instabilité de l'ère Thabane.
Parmi les personnalités présentes lors du lancement de
son parti, figuraient l'ancien ministre des finances et des
affaires étrangères Tlohang Sekhamane (DC), l'ex-
en décembre 2021, et l'ancienne présidente de la Cour
suprême Nthomeng Majara.
Cette dernière a été suspendue en 2018 par le roi Letsie
III sur recommandation de l'alors premier ministre Tom
Thabane.

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