ES SÉTIF – USM ALGER

(AUJOURD’HUI À 17h)

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 4 février 2020

CONFIRMER
N°8936 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €. LE SURSAUT…
USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com LIRE L’ARTICLE DE KAMEL BENIAICHE EN PAGE 23

MESSAOUD ZITOUNI. COORDONNATEUR

DU PLAN CANCER 2015-2019

«Ce qui nous attend

est plus inquiétant»
■ Le Pr Messaoud Zitouni, coordonnateur du Plan cancer 2015-2019, revient sur les principales étapes et
les réalisations du comité de pilotage et d’experts et avoue avoir eu beaucoup de difficultés à mener ce
projet placé sous la tutelle du ministère de la Santé.
LIRE L’ENTRETIEN DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 4

ELLES SERONT DE 51 MDS USD

EN DÉTENTION DEPUIS LE 16 SEPTEMBRE DERNIER
À LA FIN DÉCEMBRE 2020

SAMIR BENLARBI RELAXÉ LES RÉSERVES

DE CHANGE
À 62 MILLIARDS
DE DOLLARS
■ La loi de finances
prévoit une baisse à 51,6
milliards de dollars des
réserves de change à la fin de l’année
2020, ce qui représentet une couverture
t de
d 12,4
12 4
mois d’importation des biens et marchandises. Une
perspective qui est loin d’être réjouissante.
LIRE L’ARTICLE DE NADJIA BOUARICHA EN PAGE 6

INDUSTRIE

L’ENIE EN QUÊTE
PHOTO : DR

DE FONDS
■ Jugé lundi dernier, son affaire avait été mise en délibéré après un sévère
réquisitoire et de pertinentes plaidoiries d’une défense composée de plus
D’INVESTISSEMENT
d’une vingtaine d’avocats venus d’Alger, mais aussi de nombreuses autres
wilayas du pays.
COMPLÉMENTAIRES
LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 3 ■ L’ENIE a déjà concrétisé une bonne partie de son
ambitieux plan de développement par la création de
PROCHE-ORIENT deux grandes usines aux standards internationaux.
La plus importante est, incontestablement, l’usine
d’intégration électronique spécialisée dans la
ESCALADE MILITAIRE ENTRE fabrication des cartes électroniques grand public et
professionnels d’une capacité
LA SYRIE ET LA TURQUIE de 1 000 000 de cartes par an.
LIRE L’ARTICLE DE A. Z. EN PAGE 13 LIRE L’ARTICLE DE M. ABDELKRIM EN PAGE 5
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 2

L’ACTUALITÉ
UNE SEMAINE APRÈS SON EXAMEN PAR LA COUR SUPRÊME

Le procès Kamel Chikhi et de 6 autres

prévenus s’ouvre demain à Alger
● A peine une semaine après son examen par la Cour suprême, l’affaire liée aux activités immobilières de Kamel Chikhi, principal accusé dans le
dossier des 701 kg de cocaïne, sera jugée demain par le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger ●. Deux procureurs, le fils du président Abdelmadjid
Tebboune, le fils de l’ex-wali de Relizane, l’ex-maire de Ben Aknoun, le chauffeur personnel de Abdelghani Hamel, ancien patron de la police, et
Kamel Chikhi, vont comparaître pour plusieurs chefs d’inculpation.

P
rincipal accusé dans l’affaire
des 701 kg de cocaïne sai-
sis à Oran au mois de mai
2018, Kamel Chikhi comparaîtra
demain devant le tribunal de Sidi
M’hamed à Alger avec six autres
prévenus, dont l’ex-procureur de
Boudouaou et son adjoint, Kha-
led Tebboune, fils du Président,
Abdelkader Benzahra, chauffeur
personnel de Abdelghani Hamel,
ancien patron de la police, Jalal
Lemhel, fils de l’ex-wali de Reli-
zane, et Yacine Benamer, ex-maire
de Ben Aknoun. Ils doivent tous ré-
pondre de plusieurs chefs d’incul-
pation dont «trafic d’influence»,
«abus de fonction», «corruption»
et «perception d’indus cadeaux».
Les mis en cause sont poursuivis
pour avoir utilisé leur fonction ou
leur statut pour aider le magnat de
examen par la Cour suprême. En par la suite en raison des difficultés
effet, cette haute juridiction avait rencontrées dans l’obtention d’un
statué le 22 janvier dernier sur le crédit bancaire. Jalal Lemhel, fils
pourvoi en cassation introduit par de l’ancien wali de Relizane, et
le procureur du tribunal de Sidi l’ex-maire de Ben Aknoun, Yacine
M’hamed contre la correctionnali- Benamer, sont poursuivis, quant à
sation par le juge d’instruction des eux, pour avoir aidé Kamel Chikhi
faits reprochés aux prévenus. Elle a à obtenir un permis de construire
débouté le parquet et confirmé les pour la réalisation d’un immeuble
conclusions du magistrat instruc- de 15 étages, alors qu’il est repro-
teur, puis renvoyé le jour même le ché à Khaled Tebboune d’avoir
dossier devant le tribunal qui, en profité du statut de son père, en
une semaine, a fixé la date du pro- tant que ministre de l’Habitat à
cès. Ce qui est exceptionnel. l’époque, pour l’aider à obtenir
Dans la pratique, les affaires qui
une assiette foncière destinée à un
reviennent de la Cour suprême
restent un minimum de 20 jours, projet hôtelier, à l’est de la capitale,
voire plus, avant qu’elles ne soient du côté de la mer.
enrôlées. Il faut savoir que tous Quant à Abdelkader Benzahra,
les mis en cause ont été identifiés ancien chauffeur personnel de l’ex-
sur les enregistrements vidéo, des patron de la police, les chefs d’in-
caméras de surveillance que Kamel culpation dont il doit répondre sont

l’immobilier à Alger. Des services
qu’il aurait, selon l’enquête, mon-
nayés soit avec de l’argent, soit en
contrepartie de biens immobiliers.
En tout état de cause, il est impor-
tant de préciser que la program-
mation de ce dossier a été faite
avec une grande célérité, après son
Chikhi avait installées dans ses
bureaux. C’est le cas du procu-
reur de Boudouaou et de son ad-
joint, auxquels l’enquête reproche
d’avoir bénéficié de logements
haut standing de la part de Chikhi,
en déposant des montants symbo-
liques, mais eux et leurs avocats
Tribunal de Sidi M’hamed
persistent à rejeter les griefs, en
expliquant que les montants dépo-
PHOTO : D. R.
sés représentaient une avance pour
l’acquisition d’un logement, retirée
liés à l’aide qu’il aurait apportée à
Kamel Chikhi pour lui faciliter ses
passages aux postes-frontières lors
de ses voyages à l’étranger, mais
aussi à d’autres services qu’il lui
aurait rendus en contrepartie de
cadeaux ou d’argent.
Salima Tlemçani

IL EXCLUT LES TERRORISTES, LES VIOLEURS, LES LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE L’ANP INSISTE
SUR LA VEILLE ET LA VIGILANCE
CORROMPUS, LES CONTREBANDIERS ET DEALERS «LE PHÉNOMÈNE D’INSTABILITÉ DANS LE
VOISINAGE NE PRÉSENTERA AUCUN DANGER»
Le Président signe son premier décret Le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chengriha, estime que le
phénomène d’instabilité dans les pays voisins, notamment en

portant des mesures de grâce
L e président Tebboune vient de signer
sa première décision de grâce au profit
de centaines de détenus et non détenus,
condamnés définitivement et dont il ne
reste de leur peine qu’entre 8 et 10 mois
à purger. La décision concerne également
la commutation de la peine de mort à la
perpétuité et la perpétuité à 20 ans de pri-
son pour les détenus non impliqués dans
des affaires de drogue, de terrorisme, de
corruption, de transfert illicite, de contre-
bande, de viol, de parricide et d’infanti-
cide.
De nombreux détenus viennent de bénéfi-
cier d’une grâce présidentielle, la première
promulguée par le président Abdelmadjid
Tebboune, apprend-on auprès des avocats.
Une correspondance adressée, le 2 février
dernier par le ministère de la Justice,
aux procureurs généraux, aux juges de
l’application des peines et aux directeurs
des établissements pénitentiaires, fait état
d’un décret présidentiel daté du 1er février
et portant des mesures de grâce au profit
des non-récidivistes parmi les détenus et
non détenus condamnés définitivement
dans des affaires non liées à la drogue, au
terrorisme, au viol, aux massacres, à la
contrebande, à la corruption, au parricide
et à l’infanticide. La première catégorie
qui a droit à une grâce totale concerne les
personnes non détenues ayant été condam-
nées à 8 mois ou dont le reste de la peine est
de 8 mois ou moins, alors que la seconde
concerne la grâce partielle au profit des
détenus dont il ne reste que six mois ou
moins à purger. La grâce touche également
les détenus auxquels il ne reste que 8 mois
de la peine de 5 ans (ou moins) à purger et
ceux dont il ne reste que 10 mois de leur
peine allant de 20 ans. Le décret présiden-
tiel cible également les personnes condam-
nées à mort, dont la peine est commuée
à de la prison à vie, alors que les détenus
condamnés définitivement non récidivistes
âgés de 65 ans et plus et qui ont purgé les
deux tiers de leur peine vont bénéficier de
la liberté conditionnelle. C’est la première
fois qu’une grâce présidentielle n’est pas
annoncée officiellement par les autorités.
Ces mesures sont souvent attendues avec
impatience par les détenus, mais aussi par
les responsables des établissements péni-
tentiaires. Il faut dire que la dernière grâce
présidentielle remonte à novembre 2018,
et a concerné plus de 3000 détenus et non
détenus. Depuis le début de la contestation
populaire, ayant entraîné la démission
forcée du président Bouteflika et la dési-
gnation de Abdelkader Bensalah comme
intérimaire, aucune mesure de grâce n’a
été prise. Le chef de l’Etat n’avait pas les
prérogatives pour signer de tels décrets.
Ce qui a suscité des mouvements de pro-
testation dans de nombreux établissements
pénitentiaires, dont la gestion a été des
plus difficiles. De nombreux détenus ont
déjà quitté les prisons depuis dimanche et
l’opération se poursuit dans un mutisme
des plus intrigants. En effet, jusqu’à hier
en fin de journée, aucune information
officielle sur cette mesure, encore moins
sur le nombre total de ses bénéficiaires,
n’a été rendue publique, laissant planer le
doute sur les réelles visées que cache cette
décision prise, faut-il le préciser, en dehors
des dates habituelles.
S. Tlemçani
Libye, ne «représente pas un danger» pour l’Algérie. «Mais ce qui
se passe dans notre voisinage géographique global, en termes
d’événements accélérés, constitue un motif essentiel pour faire
preuve de davantage de veille et de vigilance», précise-t-il, lors de
son intervention, hier, devant les cadres de l’armée au niveau de
la 6e Région militaire. «Le phénomène d’instabilité, que vit notre
voisinage proche et lointain, ne représentera aucun danger sur
notre territoire national, car la terre d’Algérie demeurera à jamais
préservée, grâce à ses enfants mobilisés sur chaque parcelle de son
territoire. Soyez, donc, au niveau de la 6e Région militaire comme
vous l’avez toujours été, à la hauteur de la confiance placée en vous
par votre pays, votre peuple et votre Armée», ajoute-t-il. Dans son
allocution, reprise par l’agence APS, le premier responsable de
l’armée appelle également les personnels de la 6e RM «à ne ménager
aucun effort, afin de faire face et mettre en échec toute tentative
susceptible de porter atteinte à l’unité territoriale du pays». «A
cet effet, vous êtes appelés, au niveau de l’ensemble du territoire
de la 6e Région militaire, notamment les zones frontalières, à ne
ménager aucun effort, de jour comme de nuit, afin de faire face et
mettre en échec toute tentative, susceptible de porter atteinte à
l’unité territoriale de notre pays, ou à sa souveraineté nationale»,
déclare-t-il. Dans la foulée, le chef d’état-major de l’ANP revient
sur la situation de l’ANP et affiche «la détermination à poursuive
la consolidation des potentiels du Corps de bataille de l’Armée
nationale populaire et à assurer les conditions nécessaires de
rehaussement de sa disponibilité, à même de garantir l’amélioration
des aptitudes opérationnelles et combatives de toutes ses formations
et composantes, et ce, au service de l’intérêt de l’Algérie, et en
consolidation de la volonté de ses valeureux enfants, déterminés à
faire face à toute menace, quelle que soit sa nature ou son origine, et
attachés à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance, à la sécurité
et à la stabilité du pays». R. N.

Samir Benlarbi libéré par
le tribunal de Bir Mourad Raïs
● Après plus de quatre mois de détention, le militant Samir Benlarbi a retrouvé la liberté, après avoir bénéficié de la
relaxe prononcée, hier, par le tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger ● La décision a suscité la joie mais aussi l’espoir de
voir l’ensemble des militants arrêtés lors des marches rentrer chez eux.
L
e tribunal de Bir Mourad Raïs,
à Alger, a relaxé le militant
Samir Benlarbi, qui croupis-
sait en prison depuis plus de quatre
mois. Jugé lundi dernier, son affaire
avait été mise en délibéré après un
sévère réquisitoire et de pertinentes
plaidoiries d’une défense composée
de plus d’une vingtaine d’avocats
venus d’Alger, mais aussi de nom-
breuses autres wilayas du pays.
Très serein et confiant, Samir Ben-
larbi ne s’est à aucun moment
dérobé, en ce lundi 27 janvier 2020,
aux questions du juge Benbouza,
peu nombreuses et limitées unique-
ment au contenu de quelques publi-
cations du militant sur les réseaux
sociaux. Des réponses qui malheu-
reusement n’ont pas convaincu le
représentant du ministère public
qui a requis une peine de 3 ans de
prison ferme assortie d’une amende
de 100 000 DA. Une quinzaine
d’avocats sur la trentaine consti-
tuée se sont succédé à la barre pour
démonter les deux chefs d’inculpa-
tion : «atteinte à l’unité nationale»
LA DÉFAITE DE LA JUSTICE ET
L’AFFAIBLISSEMENT DE L’ÉTAT
E lle reste comme une sé-
quence peu glorieuse de
l’histoire contemporaine de
l’Algérie. L’emprisonnement
de centaines de militants poli-
tiques, des animateurs de la
société civile et des manifestants
pacifiques, qui a rythmé la révo-
lution démocratique en cours,
entache le fronton de la Répu-
blique. Macule pour toujours le
pouvoir et ses hommes qui ont
abusé de leur autorité. Le re-
cours abusif à la détention provi-
soire et pour de longs mois pour
mater l’insurrection citoyenne
aura de lourdes conséquences
sur la justice qui a déjà du mal à
s’émanciper.
Des arrestations gangstériennes,
des gardes à vue frappées d’opa-
cité suivies de procès expéditifs,
où de lourdes peines ont été
prononcées. Pour venir à bout
d’un mouvement populaire qui
a pourtant sauvé le pays de périls
certains, le pouvoir politique a
fait usage de méthodes exces-
sivement injustes. L’arbitraire a
sévi et ratissé large. L’objectif
étant de briser les reins d’une
société qui a retrouvé son âme
et son esprit combatif. La sou-
mettre par la terreur. En ciblant
des figures influentes qui ont
osé défier ouvertement l’ancien
chef d’état-major, Ahmed Gaïd
Salah, et contesté ses «choix»
politiques, le pouvoir a étalé
toute sa brutalité. Au mépris des
lois en vigueur, des citoyens ont
été envoyés en prison au nom
d’une idée éculée de la nation.
Les discours officiels faisaient
EN DÉTENTION DEPUIS LE 16 SEPTEMBRE DERNIER
Tribunal de Bir Mourad Raïs
et «diffusion de documents dont le
contenu porte atteinte aux intérêts
du pays» pour lesquels le militant a
office d’articles juridiques sur la
base desquels des juges infligent
des peines d’emprisonnement
absurdes. L’affaire de l’emblème
amazigh restera dans les annales
politiques et judiciaires du pays
comme la preuve d’une dérive
sans commune mesure.
L’histoire retiendra que des ven-
deurs de pin’s ont passé des mois
derrière les barreaux. Des com-
mentaires postés sur les réseaux
sociaux et des pancartes bran-
dies lors des manifestations ont
valu à des personnes des séjours
au sinistre pénitencier. Toutes
les prisons du pays ont accueilli
des citoyens dont le seul tort
était d’exprimer pacifiquement
des idées, des aspirations et des
convictions.
Septembre 2019 restera comme
le mois le plus sombre. Une
mécanique de la terreur a été
mise en branle. Des listes cir-
culent et ont été relayées par
les nouveaux «ninjas» de Face-
book comportant des noms de
personnalités à arrêter. Tabbou,
Boumala, Bouchachi, Belabbas,
Benlarbi, Assoul y figuraient. La
peur gagne leurs familles, elle
s’empare des quartiers généraux
des partis politiques et plombe
les rédactions algéroises. Un
effroyable climat s’installe dans
le pays plongé dans un état d’ur-
gence non déclaré. Les arresta-
tions de Tabbou, Boumala, Ben-
larbi, Addad, Fersaoui, Laalami
étaient des rapts. En franchissant
le seuil de l’acceptable, les ser-
vices de l’Etat envoient un mes-
sage inquiétant. Celui d’agir en
El Watan - Mardi 4 février 2020 - 3
L’ACTUALITÉ
été poursuivi et placé en détention.
Ils étaient unanimes à exiger l’annu-
lation de cette poursuite et la relaxe.
dehors des règles et des lois et en
toute impunité. L’escalade ver-
bale du pouvoir post-Bouteflika
a ouvert les portes de l’enfer. Le
discours militaire en vogue son-
nait comme des déclarations de
guerre et signaient les offensives
à mener contre un mouvement
citoyen qui a redoré le blason
d’un pays abîmé. Alors que le
moment commandait de la luci-
dité politique et de la sagesse qui
siéent en pareille circonstance.
En plus des dégâts politiques
engendrés par cette politique
de la terre brûlée, des familles
entières en sortent cassées à
jamais. Le martyre vécu par les
enfants des détenus est irrépa-
rable. Les douleurs infligées à
leurs parents sont incommen-
surables. De cette inqualifiable
épreuve, la justice sort vaincue.
Quant à l’Etat, sa crédibilité est
sérieusement altérée, son image
est souillée et sa grandeur est
fortement ébranlée. Pour lui
rendre un tant soit peu sa dignité,
le locataire d’El Mouradia doit
présenter – au nom de l’Etat –
des excuses publiques et expri-
mer ses regrets. Parce que ces
actes d’un autre âge ont été com-
mis en son nom et par ses agents.
Mais aussi et surtout pour pré-
venir ces dérives autoritaires
à l’avenir. Pour que d’autres
violations des droits de l’homme
ne soient plus tolérées. Gou-
verner, c’est aussi reconnaître
ces graves fautes politiques qui
appellent des réparations mo-
rales à la hauteur des préjudices
commis. Hacen Ouali
Durant plus de trois heures, ces
derniers ont mis en avant et dénoncé
de «nombreuses violations» de la
LES AVOCATS EXIGENT UNE «JUSTE
RÉPARATION» POUR LES DÉTENUS LIBÉRÉS
Au moins 120 manifestants
du hirak en détention
L e militant Samir Benlarbi, en détention
provisoire depuis septembre 2019 à la
maison d’arrêt d’El Harrach, a été relaxé,
hier, par le tribunal de Bir Mourad Raïs
(Alger). Arrêté le 16 septembre 2019 à
Alger, il est poursuivi pour «atteinte à l’inté-
grité territoriale» et «diffusion ou détention
de publications portant atteinte à l’intérêt
national». «Le téléphone a sonné sûre-
ment pour le cas Benlarbi. On nous parle
même depuis quelques heures d’un décret
d’amnistie pour les détenus condamnés
définitivement. Il ne s’agit peut-être pas des
détenus d’opinion, mais de ceux de la îssaba
(bande). Des arrestations injustifiées sont
toujours là. Les détenus, placés en garde à
vue ces deux derniers vendredis et mis en
liberté par les magistrats instructeurs, ont
été obligés de signer un document illégal
les obligeant à marcher ailleurs, en dehors
d’Alger. Le régime a peur du flux qui enva-
hira la capitale à la date anniversaire du 22
février», tranche Kaci Tansaout, coordina-
teur du Comité national pour la libération
des détenus (CNLD). Plusieurs dizaines de
détenus du mouvement populaire attendent
leurs procès, parmi eux des activistes en
vue, à l’instar de Karim Tabbou, Fodil
Boumala, Abdelwahab Fersaoui, Brahim
Laalami. A ce jour, elles seraient quelque
120 personnes à être maintenues en prison
à travers le pays, malgré la mesure «sur-
prise» de mise en liberté provisoire dont
ont bénéficié des détenus (76) le 2 janvier
2020. «Personne n’a le nombre exact des
détenus. Mais il y a une certitude, ils sont
plusieurs dizaines à croupir en prison. Un
décompte fait par un étudiant, qui collabore
avec notre comité, fait ressortir une liste de
plus de 120 détenus à travers tout le terri-
toire national. Une dizaine a été libérée ces
derniers jours», estime Tansaout. Ces deux
procédure d’arrestation, de mise
en garde à vue et de l’inculpation
pour «atteinte à l’unité nationale»
et «diffusion de publications dont
le contenu porte atteinte à l’intérêt
du pays». Ils ont également dénoncé
les circonstances de l’arrestation
de leur mandant, «enlevé» par des
policiers alors qu’il se trouvait dans
la voiture d’un de ses amis en fin de
journée, non loin de son domicile à
Bouzaréah, pour être embarqué vers
une destination inconnue, jusqu’à
sa présentation, le lendemain, de-
vant le parquet de Bir Mourad Raïs.
Le procès s’est terminé en fin de
journée, et beaucoup d’avocats ont
exprimé leur optimisme quant au
sort réservé à leur mandant. Hier,
de nombreuses personnes et des
PHOTO : D. R.
avocats ont attendu le prononcé du
verdict au tribunal de Bir Mourad
Raïs, intervenu en fin de mati-
née dans une ambiance empreinte
d’émotion, de larmes et de joie. Une
lueur d’espoir pour tous les déte-
nus du mouvement de contestation
populaire. Salima Tlemçani
dernières semaines, plusieurs programma-
tions de procès ont été annoncées par les
collectifs d’avocats relayés par le CNLD. A
Ouargla, le procès des manifestants accusés
d’«entrave au bon déroulement de l’élec-
tion présidentielle» est renvoyé au lundi 17
février au tribunal de Tougourt. A Médéa, le
procès de Ryad Ouachene, Islam Saoudi et
Younes Sayeh est annoncé pour le mercredi
19 février.
La réhabilitation des détenus remis en
liberté est réclamée par leur collectif d’avo-
cats. Des excuses publiques sont également
exigées. «On se réjouit de la libération de
Benlarbi. Ce verdict de relaxe doit bénéfi-
cier à tous les autres détenus. Nous insistons
sur un point : il faut que l’Etat reconnaisse
ses erreurs envers des justiciables incar-
cérés arbitrairement. L’Etat doit montrer
encore davantage sa bonne volonté d’aller
vers la reconnaissance de ses erreurs. Il doit
y avoir une juste réparation. Les détenus
ont subi des pressions, leurs familles ont été
malmenées et terrifiées. Il faut qu’ils soient
réhabilités. Et que cessent pour de bon les
poursuites à l’encontre des activistes»,
souhaite Abdelghani Badi, un des avocats
en vue du collectif de défense. Pour lui, «la
culture de la reconnaissance» des erreurs
doit s’ancrer dans les mœurs. «Le régime
doit reconnaître les erreurs commises du-
rant les années 1990, 1960. Il doit passer du
paternalisme à la reconnaissance franche
de ses errements passés et présents. Nous
devons savoir que le jugement dont a bénéfi-
cié Samir n’est pas définitif, le parquet a dix
jours pour faire appel. L’Etat doit réparer
ses erreurs judiciaires très rapidement, sans
attendre 30 ans. La réparation doit se faire
du vivant des victimes de l’arbitraire, pas
comme on l’a fait pour Aït Ahmed ou Mes-
sali», assène l’avocat. Nadir Iddir
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 4

L’ACTUALITÉ

MESSAOUD ZITOUNI. Coordonnateur du Plan cancer 2015-2019

«CE QUI NOUS ATTEND EST

PLUS INQUIÉTANT»
Le Pr Messaoud Zitouni, coordonnateur du plan cancer partout dans le pays et leurs coûts
(2015-2019) qui a pris fin en décembre 2019, remettra le étaient très élevés. Plusieurs d’entre
eux ont pris beaucoup de retard dans
rapport final au président de la République en mai leur réalisation avec bien sûr des
prochain. Il comporte l’ensemble des propositions et surfacturations. L’exemple du centre
des actions menées sur le terrain pour chaque axe d’Oran, appelé Institut national du
cancer et qui, jusqu’à présent, n’est
formulées et rédigées par des experts. En tout, une que du béton, est édifiant. Il y a actuel-
trentaine de synthèses sont prêtes. Le Pr Zitouni revient lement 22 ou 23 centres, mais ils n’ont
dans cet entretien sur les principales étapes et les pas tous les mêmes charges de travail
et surtout la même qualité de soins,
réalisations du comité de pilotage et d’experts et avoue par exemple le CPMC est surchargé,
avoir eu beaucoup de difficultés à mener ce projet, parce qu’on a placé une stratégie en
placé sous la tutelle du ministère de la Santé. Il ne cache dépit du bon sens. Par contre, le centre
Draâ Ben Khedda à Tizi Ouzou, qu’il
pas son désappointement face à ces responsables dans faut prendre en exemple, fonctionne
la gestion de ce dossier. Le Pr Zitouni déplore l’absence très bien. Le plan cancer a soulevé la

d’une politique nationale de prévention de santé
publique.
Interview réalisée par Djamila Kourta
Le Plan cancer 2015-2019 vient de
prendre fin. Quelles sont les princi-
pales actions entreprises ?
L’Algérie s’est engagée dans les
années 2013-2014 dans une vraie
politique de prévention contre les
facteurs de risque, notamment la lutte
antitabac qui paraissait très sérieuse.
Un plan stratégique national de lutte
intégrée contre les facteurs de risque
des maladies non transmissibles, sou-
tenu par l’Union européenne, a été
lancé et c’est à ce moment-là que les
travaux sur le plan cancer ont démarré.
Mais cette stratégie de lutte intégrée
contre les facteurs de risque est restée
sans suite. Faute de résultats, nous
avons construit notre approche sur
la préparation de l’avenir, car ce qui
nous attend est plus inquiétant que le
présent. Il fallait donc travailler dans
cette approche de lutte contre les fac-
teurs de risque, à commencer par la
lutte antitabac. Les travaux sont dirigés
par les groupes d’experts, constitués
d’économistes, de démographes, de
géographes, de statisticiens, de socio-
logues, etc. Nous avons mis en place
30 groupes, répartis sur 3 à 4 sections
par axe du plan. Les premiers rapports
ont été remis en octobre 2019. Le
premier objectif du plan est de réduire
la prévalence du tabagisme. Un pro-
gramme d’éducation sanitaire dans
les écoles a été donc initié en 2017 à
Constantine en collaboration avec le
ministère de l’Education nationale et
avec l’aide d’une association locale.
Un projet pilote qui marche très bien
basé sur un programme de 3 cours qui
concerne les 4e, 5e et 6e années, qui
consiste à parler du tabac et de ses mé-
faits sur la santé afin de sensibiliser les
écoliers sur les danger du tabagisme et
ses conséquences sur la santé humaine.
Une évaluation sera donc faite, notam-
ment sur le plan pédagogique, et les
résultats seront analysés, qu’ils soient
positifs ou négatifs. Ce qui nous per-
mettra d’élargir l’opération à d’autres
wilayas du pays. Un axe sur lequel
nous insistons pour arriver à réduire
le taux de tabagisme dans les écoles et
les lycées, qui a atteint des proportions
alarmantes en Algérie.
Est-ce que d’autres mesures de
prévention ont été également prises ?
Dans le cadre de la prévention,
l’une des plus grandes réussites du
plan, c’est la lutte contre les produits
cancérigènes de manière générale.
Un problème lié directement aux can-
cers professionnels, et nous avons
l’une des meilleures équipes qui s’est
occupée de cela et qui étudie tous les
éléments dits cancérigènes, aussi bien
chimiques que physiques, dans les
milieux professionnels. Notre projet a
intéressé l’Organisation mondiale de la
santé (OMS), un séminaire a été orga-
nisé avec l’OMS et il a été convenu de
mettre en place un plan d’action pour
la lutte contre ces produits toxiques,
comme les herbicides, les pesticides,
l’amiante, le mercure et tous les élé-
ments qui risquent de provoquer le
cancer.
Dans le dépistage de certains can-
cers, le focus a été mis sur le cancer
du sein et le colorectal. Qu’en est-il ?
Effectivement, pour le dépistage, le
travail a été axé sur deux localisations,
à savoir le sein et le colorectum. Il y
a donc eu la mise en place effective
des structures de gestion dans cinq
wilayas pilotes, à savoir Biskra, Jijel,
Oran, Constantine et Tipasa. Ce qui n’a
pas été très facile pour nous, vu toutes
les entraves bureaucratiques qui em-
pêchent d’avancer. D’autres wilayas
sont également concernées, comme
Sétif, Batna, Béjaïa, Béchar et Sidi
Bel Abbès. D’énormes difficultés ont
été rencontrées pour procéder à l’ins-
tallation de ces premiers centres, vu
l’absence de spécialistes en radiologie
dans ces régions, alors que les équipe-
ments sont disponibles. Malgré toutes
ces anomalies, des équipes médicales
se sont déplacées vers ces wilayas et le
travail a bien commencé avec les pre-
miers résultats qui sont déjà publiés.
Les centres de Béjaïa, Batna et Annaba
ont bien avancé et le comité de suivi a
communiqué les résultats. D’où l’inté-
rêt du dépistage grâce à deux examens,
à savoir l’analyse des selles et la colo-
noscopie.
L’autre localisation qui est actuelle-
ment en baisse, en l’occurrence le can-
cer du col de l’utérus, est aussi concer-
née par ce programme de dépistage.
Deux centres pilotes sont installés à
Tizi Ouzou et Biskra, où les incidences
sont respectivement soit en baisse, soit
en hausse. Mais la charge de travail est
plutôt dans le dépistage du cancer du
sein, qui est le premier cancer chez la
femme, avec une incidence de 13 000
nouveaux cas par an, selon les registres
nationaux du cancer. C’est pourquoi
nous insistons sur le dépistage des can-
cers, car quand on les diagnostique tôt,
on peut considérer que le ou la malade
est guéri(e), le traitement que vous lui
donnez, comme on dit, est léger et par-
fois il n’a pas besoin de chimiothérapie
ou radiothérapie, et surtout ça ne coûte
pas cher. La prévention secondaire
et le dépistage, qui sont les éléments
essentiels dans la prise en charge,
constituent notre philosophie. Ce qui a
donné l’un des premiers programmes,
à savoir le dépistage du cancer autour
duquel sont réunis les meilleurs spé-
cialistes durant un an et demi pour
mettre en place le programme actuel.
En plus du dépistage, des groupes de
travail se sont penchés sur le diagnostic
en se basant sur l’anatomie et la cyto-
pathologie en améliorant la formation
avec un renforcement des qualifica-
tions humaines. D’ailleurs, dans notre
plan, nous avons proposé une refonte
dans la formation où le cancer sera
l’axe central, en attendant une vraie
réforme des études médicales.
Selon vous, les traitements ont-ils
été améliorés depuis ?
Dans le rapport du groupe, il est
inscrit en premier la redynamisation
du traitement, qui doit être inscrit
dans le cadre de l’interdisciplinarité
qui constitue, selon tous les experts,
le moyen efficace et efficient dans la
prise de décision thérapeutique pour
le cancer. La complexité veut que
les décisions pour le traitement d’un
malade doivent obligatoirement être
prises d’un commun accord dans le
cadre de ce qu’on appelle les réunions
de concertation pluridisciplinaires, ou
RCP. C’est une obligation à triple
titre, parce que personne ne possède la
science infuse à lui seul, et le cancer est
une maladie plurielle. Il est très impor-
tant d’asseoir une politique et une gou-
vernance administrative basées sur la
concertation, si on les développe bien
à tous les étages, cela nous mènera
vers la démocratie sanitaire. Parce
que dans le cadre d’une efficacité
plus importante du traitement, il faut
que tout le monde soit d’accord, et le
point central est qu’il faut y associer le
malade. Les pertes enregistrées pour
la chimiothérapie, à travers le gaspil-
lage, sont estimées à 32%. Ce qui est
dû à la mauvaise prescription, et les
prescriptions sont insuffisantes dans
les deux sens : on prescrit mal ou peu,
notamment les prescriptions médica-
menteuses classiques. Nous insistons
PHOTO : DR
IL Y A EU LA MISE EN
PLACE EFFECTIVE
DES STRUCTURES DE
GESTION DANS CINQ
WILAYAS PILOTES, À
SAVOIR BISKRA,
JIJEL, ORAN,
CONSTANTINE ET
TIPASA. CE QUI N’A
PAS ÉTÉ TRÈS FACILE
POUR NOUS, VU
TOUTES LES
ENTRAVES
BUREAUCRATIQUES
QUI EMPÊCHENT
D’AVANCER.
sur la pluridisciplinarité en respectant
les normes scientifiques et les règles
d’éthique. Les soins palliatifs, qui
ont été négligés pendant longtemps,
ne doivent plus avoir une importance
seulement de temporalité mais de la
qualité de la vie, parce que nous avons
vu des centaines de malades arriver en
fin de vie avec des douleurs atroces.
Un premier centre de soins palliatifs
en cancérologie a été difficilement mis
en place à Oran, puis Annaba et Sétif,
ils seront également dotés de ce type
de service. Le focus a été également
mis sur la radiothérapie, qui a été
durant des années un sérieux problème
pour les patients, et le ministère de la
Santé l’avait bien compris. Il est donc
essentiel de réorienter la politique de
la radiothérapie en Algérie et mettre
en place un plan stratégique avec une
première recommandation, le renfor-
cement du potentiel humain qui a été
négligé par le ministère de la Santé
en focalisant ses efforts sur les infras-
tructures.
Comment cela peut-il être adapté
concrètement ?
De nombreuses propositions sont
rapportées dans l’un des plus grands
rapports constitutifs du bilan final,
où nous exposons cela avec profes-
sionnalisme et objectivité, basées sur
des preuves scientifiques pour dire
qu’il faut réorienter la politique de
la radiothérapie en Algérie. De nom-
breux services ont été créés dans les
centres anticancers installés un peu
réforme dans la gestion des physiciens
médicaux pour en faire une spécialité
universitaire, comme en Angleterre.
Les fonds dégagés pour ce plan
suffiront-ils pour réaliser toutes ces
actions ?
Un fonds spécial cancer alimenté
par les taxes sur le tabac et les boissons
sucrées a été créé après notre insis-
tance vis-à-vis des objectifs du plan.
Ce fonds rapporte 3 milliards de dinars
chaque année, et en 2018, la cagnotte
était de 18 milliards de dinars. Le
ministère de la Santé en a utilisé moins
de 1% pour quelques formations à
l’étranger. Le reste est toujours bloqué
alors que le comité de pilotage et les
experts doivent se débrouiller par leurs
propres moyens pour trouver les billets
d’avion et l’hébergement lors de leur
déplacement dans le cadre de la mise
en œuvre des actions et des mesures
de ce plan. C’est grâce à l’aide des dif-
férentes associations de malades que
nous avons pu réaliser tout ce travail.
Le ministère de la Santé est déficient,
il n’a pas les qualités humaines pour
défendre le dossier auprès du minis-
tère des Finances. Que le ministre de
la Santé procède à une délégation de
signature à une institution munie des
compétences nécessaires pour la ges-
tion efficace et efficiente de ce fonds.
Un nouveau plan sera-t-il élaboré
pour les prochaines années ?
Nous n’avons pas besoin d’élaborer
un autre plan théorique, puisque nous
l’avons déjà. Tout ce qui doit être fait
sera défini selon une feuille de route
avec tous les indicateurs qui ont été
mis par les experts. Rien ne sera décidé
sans l’avis des experts. Mais il faut
garder à l’esprit que notre système de
santé, qui est un peu parallèle à notre
système politique, souffre du défaut
d’une gouvernance verticale, alors
que la gestion moderne, notamment au
niveau de la santé, exige la norme dans
la prise de décision qui doit être com-
mune et consensuelle, à commencer
par celle relative aux malades.
Un dernier mot...
C’est un honneur pour moi d’avoir
coordonné les travaux de tous ces
groupes d’experts qu’il ne faut pas dé-
cevoir, car ce sont eux qui resteront sur
le terrain et constitueront le stratège
de la réflexion sur l’avenir. Au début
du plan, ils étaient des centaines, mais
lorsqu’ils ont vu le travail qu’il fallait
fournir, il n’y a que les vrais spécia-
listes qui sont restés. Je tiens à répéter
qu’il ne faut pas les décevoir, il ne faut
pas que leur travail reste dans un tiroir.
Dj. K.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 5

L’ACTUALITÉ
INDUSTRIES ÉLECTRONIQUES MOHAMED CHERIF BELMIHOUB,
DOCTEUR ET EXPERT EN ÉCONOMIE

L’ENIE en quête de fonds «IL FAUT SORTIR DE LA

GESTION HYDRAULIQUE DE
L’ÉCONOMIE»
d’investissement complémentaires Le professeur Mohamed Cherif Belmihoub, expert en
économie, décrit la situation critique que vit le pays sur
le plan économique et appelle, dans une intervention
sur les ondes de la Chaîne 3, à des décisions et des

L
e parachèvement du projet mesures «urgentes» pour, notamment, préserver
de pôle d’excellence élec- l’emploi dans le secteur industriel. Affirmant que la
tronique à Sidi Bel Abbès, crise actuelle est la conséquence directe de 20 années
approuvé lors du Conseil intermi- de gestion approximative et hasardeuse, ce consultant
nistériel du 22 octobre 2019, revêt international estime qu’il est impératif de mettre fin
à la gestion administrative, avec une dose d’excès et
un caractère «urgent», a indiqué d’aberration, de l’économie nationale. «On a géré de
dimanche, dans un communiqué, la trésorerie en fonction des événements. Lorsque le
la direction générale de l’Entre- prix du pétrole augmente, on donne à tout le monde,
prise des industries électroniques lorsqu’il baisse on arrête pour tout le monde. Mais dans
(ENIE). «Nous sommes en at- le monde de l’industrie, on ne peut pas se permettre
tente de l’examen par le nouveau d’arrêter un cycle d’exploitation», critique-t-il, précisant
Conseil de participation de l’Etat qu’«une gestion industrielle d’une filière suppose une
(CPE) pour la concrétisation des compréhension de la logique économique, et non pas
décisions prises lors du Conseil une gestion hydraulique des devises : quand le barrage
interministériel du 22 octobre est plein, on ouvre le robinet et quand il est sec on le

2019», affirme le PDG du com-
plexe électronique, M. Mekamen.
Selon lui, l’ENIE a déjà concrétisé
une bonne partie de son ambitieux
plan de développement par la créa-
tion de deux grandes usines aux
standards internationaux. La plus
importante est, incontestablement,
l’usine d’intégration électronique
spécialisée dans la fabrication des
cartes électroniques grand public
et professionnels d’une capacité
de 1 000 000 cartes par an et l’as-
semblage de tous types de produits
électroniques d’une capacité de
300 000 produits/an. La seconde
usine est celle dédiée à la fabrica-
tion de solutions photovoltaïques à
travers l’assemblage de panneaux
solaires, le dimensionnement, la
conception et la réalisation de
solutions individuelles (off-Grid)
destinées à l’éclairage public et
péri-métrique, le pompage, l’ali-
mentation des skids pour chantier
de forage, de réfrigération pour la
conservation de médicaments et
les climatiseurs solaires. L’ENIE
REPÈRE Par Ali Benyahia
s’est également dotée, signale M.
Mekamen, de deux grands labo-
ratoires disposant d’équipements
à la pointe de la technologie. Il
s’agit du laboratoire MCE, spécia-
lisé dans l’étalonnage des équipe-
ments de test, la maintenance des
cartes électroniques profession-
nelles et l’analyse des matériaux ;
et du laboratoire Recherche et dé-
veloppement (R&D) incluant les
départements de reverse enginee-
ring mécanique, des systèmes em-
barqués, des circuits imprimés à 8
couches, de la vidéosurveillance/
affichage à LED et du solaire. «Ce
pôle d’excellence électronique, en
partenariat avec le ministère de la
Défense nationale, sera, à moyen
terme, un pôle de fabrication des
composants nobles et sensibles
dans les domaines technologiques
de dernières générations», pré-
cise-t-il.
SPA SEMAN ET FIMER ALGÉRIE
POUR RENFORCER LE PÔLE
D’EXCELLENCE
Abordant les futurs partenariats
technologiques de l’ENIE avec
des sociétés étrangères spécia-
lisées dans l’électronique et les
installations électriques, M. Me-
kamen fait part de deux périmètres
industriels du pôle d’excellence
électronique.
Dans le premier périmètre, l’ENIE
et ses entités (Intégration électro-
nique – Photovoltaïque – Etalon-
nage – R&D) a déjà procédé à la
création de deux sociétés mixtes.
Il s’agit de la SPA Seman en
partenariat avec Schneider élec-
trique France, spécialisée dans la
fabrication des cellules des trans-
formateurs électriques, et de la
société Fimer Algérie en partena-
riat avec Fimer Italie, spécialisée
dans la fabrication des onduleurs
PHOTO : D.R.
pour les centrales solaires. Le
second périmètre, en phase ges-
tation, sera constitué d’Alfatron,
Inatel et Soremep. Ces projets
de partenariat, d’une importance
capitale pour l’ENIE, demeurent
cependant tributaires des dispo-
nibilités financières destinées à
l’investissement productif. «Le
Conseil interministériel avait en
même temps traité de la situa-
tion financière de l’entreprise
pour la transformation des fonds
PLD non consommés en fonds
d’investissement complémentaire
et en fonds de roulement pour
les entités de l’ENIE (…). Un
traitement indulgent de la part
du Conseil de participation de
l’Etat sera très appréciable, sur-
tout dans ces moments difficiles
que traverse l’entreprise», conclut
la direction de l’entreprise.
M. Abdelkrim
ferme». Le professeur Belmihoub poursuit en insistant
sur le fait que «l’économie ne s’accommode pas de cette
gestion hydraulique. L’économie a besoin d’une certaine
linéarité, d’une continuité, d’une stabilité. Quand on
perturbe le système productif, les conséquences sont
très graves». Ce professeur, qui critique vertement
des «décisions irréfléchies», comme la note de l’ABEF
exigeant aux opérateurs de contracter auprès de leurs
fournisseurs un crédit de 9 à 12 mois, estime ainsi que
«si on veut construire une filière, il faut prendre le temps
nécessaire. Ce n’est pas année par année. Il faut une
continuité dans la démarche, dans l’incitation et dans
l’évaluation. La courbe d’expérience est aujourd’hui
favorable aux entreprises algériennes».
Il considère que le montage n’est pas une tare
en soi. «Tous les pays du monde ont commencé
l’industrialisation par le montage. Le mal n’est donc pas
ici. Mais on n’a pas mis un dispositif de suivi, d’évaluation
périodique de cette industrie. Et voilà qu’aujourd’hui,
on se retrouve dans une situation de dépendance totale
vis-à-vis de l’étranger en matière d’importation des
kits et des collections CKD/SKD. Et on a ajouté à cela
d’autres contraintes. En effet, en septembre 2019, le
gouvernement, pour limiter les dépenses et les sorties de
devises, a émis une note aux banques qui imposait des
conditions sévères aux opérateurs en leur exigeant, pour
être domiciliés, l’obtention auprès de leurs fournisseurs
d’un crédit de 9 à 12 mois. Ça ne règle pas le problème.
Car, demander à son fournisseur un crédit de 9 à 12 mois,
c’est aggraver ce problème, parce qu’on n’accorde pas
de crédit sans intérêts. Et cela va augmenter la facture
en devises à payer au fournisseur», a-t-il relevé. Pour
cet expert, il est impératif de cesser «ces décisions
irréfléchies et à la petite semaine. La gestion économique
doit tenir compte de la nature du fonctionnement de

Enième sauvetage l’entreprise». Il estime dans ce sillage qu’il fallait faire un

suivi et voir où va ce système CKD/SKD. «On ne fait pas le
suivi pour dire telle entreprise est en SKD, elle passe en
CKD et qu’est-ce qu’on peut lui accorder sur le plan fiscal

L
e désastre économique dans lequel
se trouve l’Algérie n’a pas encore
révélé toutes ses facettes. L’immensité
des dégâts occasionnés par les politiques
successives depuis que le pays a abandonné
progressivement le modèle cahoteux de la ges-
tion «socialiste» des entreprises, au profit soi-
disant d’une intégration de la logique écono-
mique du marché, est à la mesure de la grande
déception que l’on a récoltée. Voilà encore
une fois le pays face à ses propres démons, à
l’heure où il n’a pourtant pas les moyens de
jadis pour conjurer le mauvais sort de toutes
ces innombrables entités économiques qui
attendent toujours un énième geste de l’Etat
propriétaire pour les sauver d’une mort
certaine. Le problème est entier, et il n’est pas
dit que le diagnostic qui en est fait est le bon.
Car de quoi parle-t-on au juste ? Est-il vrai que
le problème d’une entreprise, comme Eniem,
une entité économique qui a vu le jour dans les
années post-indépendance, sous le régime de
Boumediène, à l’instar d’ailleurs de la plupart,
sinon de la quasi-totalité des sociétés du sec-
teur industriel du pays, est tout juste celui de
la gestion dont il suffit de revoir les modalités
pour se hisser au niveau escompté ? Que nenni
! En fait, à regarder de très près, dans le secteur
industriel, l’Eniem est vraiment l’arbre qui
cache la forêt. Le cas n’est pas unique, loin
s’en faut, et pratiquement toutes les entreprises
publiques ou presque ont besoin à chaque
fois de se tourner vers l’Etat propriétaire,
qui doit mettre «la main à la poche» pour les
renflouer. La seule question qui revient tel
un leitmotiv est : «Jusqu’à quand ?» S’il faut
saluer le déblocage de la situation de cette
entreprise de l’électroménager, qui a mis en
chômage technique des milliers de travailleurs
et dont les postes d’emplois restent toujours
menacés tant que le problème de fond reste
entier, il y a lieu néanmoins de tirer la sonnette
d’alarme quant à l’état de notre secteur public
économique pour lequel il faut absolument
apporter des solutions pérennes. Car force
est de reconnaître qu’aucun dirigeant du pays
n’a réussi jusqu’à présent à changer la donne
pour promettre un autre destin à un secteur
qui se meurt faute de vision et de politique
hardies en adéquation avec les exigences de
l’heure. L’ouverture économique initiée à la
fin des années 1980 n’a réussi tout compte
fait qu’à fragiliser le potentiel de croissance
de ces entités, livrées qu’elles sont à une
concurrence déloyale de l’importation et d’un
privé qui majoritairement n’a pas su ou pu tout
simplement en assurer le relais. Il faut dire
qu’aujourd’hui l’Algérie ne peut se permettre
de faire l’impasse sur un débat national et
démocratique sur les orientations stratégiques
à inscrire dans le registre de l’économie. Il y
va de la question sensible de l’emploi et de la
création des richesses. Que faut-il vraiment
pour faire redémarrer la machine écono-
mique qui est plus que jamais grippée par tant
d’approches approximatives et, depuis peu, de
prévarication et du gain facile ? Car s’il faut
aujourd’hui faire le bilan de ces nombreuses
années de gestion du secteur industriel en
Algérie, il y a lieu d’abord de conclure à un
fiasco. L’automobile est le cas le plus édifiant
de ces dernières années, mais pas seulement.
Le privé tout comme le public logent à la
même enseigne à quelques variantes près. On
a vu comment les autorités ont laissé faire un
secteur privé voguer au gré des humeurs et des
considérations politiquement étroites qui favo-
risent la promotion d’un groupe d’hommes
d’affaires plutôt qu’un autre sur la base non
pas de choix économiques, soutenus par une
stratégie de développement et de conquête de
marchés, mais de rente et de connivence. La
preuve nous a été apportée ces derniers mois
sur les dégâts qui ont été réédités dans le sec-
teur privé après avoir dénudé le secteur public
économique. Aujourd’hui donc, il s’agit, pour
sortir de cette vision étroite et de courte vue,
de tout mettre à plat afin de prendre le taureau
par les cornes et de préparer un nouveau
départ pour notre économie. L’enjeu est tel
que le pays ne peut s’abstraire des nouvelles
réalités politiques que vit le pays actuellement,
depuis notamment bientôt une année, pour
se lancer vigoureusement à la conquête de
nouveaux horizons. Le succès des réformes
en effet dépend davantage de cette vision qui
consiste à doter le pays d’institutions réelle-
ment légitimes et démocratiques, faute de quoi
rien de sérieux ne sera entrepris. La bonne
gouvernance est à ce prix. Il faut se mettre tout
simplement aux normes d’une démocratie
véritable si l’on veut sortir définitivement du
bricolage et de la stratégie de rapiècement.
L’Algérie paye cash le prix de l’indécision et
du défaut de volonté.
et des avantages par rapport à une entreprise qui reste
figée dans l’importation des kits et collections.» «Lorsque
l’on regarde l’électroménager qui fait l’actualité en ce
moment, on trouve des taux d’intégration qui peuvent
atteindre 70% dans certains produits, comme la machine
à laver, et 30% pour le téléviseur. Nous avons obtenu
dans l’expérience de chaque entreprise des résultats.
Maintenant, il faut passer à un autre stade, celui de
différencier entre les entreprises. Pourquoi donner les
mêmes avantages ou fixer le même taux d’intégration
administratif à tout le monde. On peut mettre un système
progressif, vous faites un taux d’intégration, voilà votre
taux d’imposition à l’entrée des marchandises, vous faites
40% vous avez une bonification. C’est comme ça qu’on
incite les entreprises à améliorer leur taux d’intégration»,
a-t-il poursuivi, estimant qu’«il faut faire véritablement
dans la stratégie industrielle plutôt que dans des mesures
administratives générales et génériques».
Que doit-on faire ? Pour le professeur Belmihoub, c’est
bien simple. Il faut en premier lieu stopper la dégradation
de la situation économie en levant les contraintes qui ont
été imposées, notamment, par la note ABEF. Cela afin de
préserver les milliers d’emplois menacés. En deuxième
lieu, il propose la mise en place de nouveaux cahiers des
charges et une vision globale de l’industrie dans laquelle
on doit mettre les responsabilités de chacun. «On doit
traiter entreprise par entreprise, celle qui améliore son
taux d’intégration, je ne la traite pas comme celle qui
traîne. Je mets donc en compétition les entreprises pour
accéder à la ressource publique (devises et avantages
fiscaux)», a-t-il plaidé tout en dénonçant la loi de finances
2020 qui continue, selon lui, de favoriser l’importation au
détriment de la production.
Pour le professeur Belmihoub, il y a deux facteurs qui
bloquent l’industrialisation de l’Algérie : la classe
politique et l’administration qui continue à «fonctionner
comme dans les années 1960».
M. A. O.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 6

ÉCONOMIE
ELLES SERONT DE 51 MDS USD À LA FIN DÉCEMBRE 2020

Les réserves de change à 62 milliards de dollars

● La loi de finances prévoit une baisse à 51,6 milliards de dollars de ces réserves à la fin de l’année 2020, ce qui représente une
couverture de 12,4 mois d’importation de biens et marchandises.

L
e niveau des réserves de change
a atteint 62 milliards de dollars.
C’est l’annonce faite hier par le
gouverneur de la Banque d’Algérie,
Aimen Benabderrahmane, à l’issue
d’une réunion avec les directeurs
des banques publiques. Commentant
ce niveau auquel ont été réduites
les réserves en devises de l’Algérie,
Benadbderrahmane préfère ne pas être
alarmiste et estime qu’il s’agit d’un
niveau «appréciable». «Nous sommes
à 62 milliards de dollars de réserves et
c’est un niveau appréciable», déclare-
t-il à l’APS. A la fin avril 2019, les
réserves de changes étaient de 72,6
milliards de dollars, contre 79,88 mil-
liards à la fin 2018 et 97,33 milliards à
la fin 2017. La loi de finances prévoit
une baisse à 51,6 milliards de dollars
de ces réserves à la fin de l’année
2020, ce qui représente une couverture
de 12,4 mois d’importation de biens et
marchandises. Une perspective qui est
loin d’être réjouissante d’autant que
l’appareil économique national est en
panne et que les ventes algériennes
en hydrocarbures s’amenuisent aussi
année après année.
La fonte des réserves inquiète tous
les observateurs et économistes qui
alertent sur les défis qui attendent
l’Algérie à court et moyen termes.
Les perspectives sont au rouge alors
que la situation politique ne permet
pas de voir un prochain dégel pour
la sphère économique. Des unités de
production sont menacées de ferme-
ture, le taux de chômage en constante
augmentation et un Exécutif qui n’a
pas encore défini son plan d’action
pour sortir de la crise financière. Avec
une baisse constante des réserves de
change, et une valeur dépréciée du
dinar (123 DA pour un dollar en 2020
à 128 DA pour un dollars en 2021
et 133 DA pour un dollars en 2022),
même les conditions d’un endettement
extérieur avantageux pour l’Algérie
s’amenuisent. La loi de finances 2020
prévoit un recours à l’endettement ex-
térieur, mais les contours de l’emprunt
voulu n’ont pas encore été dévoilés ni
la partie auprès de laquelle l’Algérie
compte contracter des prêts financiers.
Le spectre du retour d’un FMI prêteur
avec ses conditions antisociales n’est
pas pour arranger les affaires d’un
gouvernement qui tient aux transferts
sociaux comme moyen de calmer une
population très en colère contre le
système politique. Dans son dernier
rapport de perspectives économiques
pour l’Algérie, la Banque mondiale
avait noté que le principal défi est
de renforcer la résilience à la volati-
lité des hydrocarbures. La BM, qui
avait revu à la hausse le niveau de la
croissance pour l’année 2020 avec un
taux de 1,9% au lieu de 0,2%, avertit
toutefois qu’il y a urgence à engager
des réformes afin d’atténuer l’impact
de la volatilité des prix du pétrole sur
le budget de l’Etat. N. B.

SOUMISE À LA CONCURRENCE DES IMPORTATIONS

La filière du marbre en net recul
L es professionnels de la filière marbre, pierres
de construction et d’ornementation tirent la
sonnette d’alarme quand à la fragilité du secteur
devenue un des plus gros importateurs – notam-
ment de marbre – avec la très peu enviable
première place en Afrique et la quatrième parmi
marbre, de granit, de travertin, etc., avec une
grande variété de couleurs au nord et au sud du
pays, et qui occupe une position stratégique sur
et le doter de cadres dirigeants bien formés, tout
en créant une base de formation solide pour
coller au plus près des avancées technologiques
qui recèle des atouts indéniables pour soutenir la les pays méditerranéens, alors que le pays recèle le pourtour méditerranéen». Il fera remarquer qui voient le jour à travers le monde». Il souligne
croissance industrielle du pays et relever le ni- d’une variété de carrières riches en potentiel et cependant que l’Algérie «peine à développer que «les richesses parfois très rares que recèle
veau des exportations hors hydrocarbures, mais en qualité. son secteur, en raison notamment de l’absence le pays sont, par exemple, vendues sous le label
qui, paradoxalement, reste marginalisé et écrasé de plan d’exploitation, de culture de gestion d’un pays voisin, l’Algérie manquant cruelle-
sous le poids insoutenable des importations en UN POTENTIEL EN DÉPERDITION d’entreprise, de manque de main-d’œuvre spé- ment de savoir-faire en marketing et restant de ce
augmentation incessante. Le diagnostic établi Dans une intervention consacrée au bilan et cialisée, de l’inexistence d’une école de forma- fait inconnue en tant que pays producteur, alors
depuis dimanche par l’association El Bouniane évolution de l’environnement des pierres orne- tion, l’absence de certification et le manque de que paradoxalement les industriels du monde
– en collaboration avec la société Batimatec et mentales dans le contexte international, Farouk régularité fiscale». entier sont de plus en plus à la recherche de nou-
la Chambre de commerce et d’industrie, CCI Daiboun, retraité du secteur, actuellement expert L’expert italien, qui se qualifie d’ami de l’Algérie veaux gisements et donc de pays producteurs et
Mezghena, à Alger – est pour le moins effarant. et consultant, pointe «l’immense potentiel minier qu’il a appris à connaître au plus fort des années exportateurs». Zhor Hadjam
Experts nationaux et étrangers dont des parte- en Algérie avec une géologie variée et un poten- difficiles, estime qu’il faut impérativement «faire
naires italiens, fins connaisseurs du secteur algé- tiel minéral riche et diversifié pouvant venir en appel aux spécialistes pour développer le secteur
rien, se sont accordé à mettre en relief – lors du appoint au pétrole et au gaz, et devenir le fer de
séminaire organisé du 2 au 4 février, au siège de lance de l’industrialisation du pays, mais qui
l’Agence nationale de promotion du commerce au lieu de cela pâtit d’une situation de fragilité
extérieur (Algex) – l’immense potentiel du insoutenable, caractérisée par une insuffisance
domaine minier relatif au marbre, granit et autres de la production et un avenir incertain».
pierres ornementales, ainsi que le parcours jalon- Il précise que les réserves de neuf carrières
né de riches expériences entamé dès le début des seulement – parmi le large éventail de sites en
années 1960, au lendemain de la nationalisation Algérie – sont équivalentes aux réserves totales
du secteur minier en mai 1966. Un début pro- de la Tunisie. Cependant, précise-t-il, notre pays Alger le 3 février 2020
metteur pour un secteur qui a connu, durant plu- se place parmi les dix plus gros importateurs
sieurs années, de grandes réalisations avant que
celles-ci ne se désagrègent au fil des différentes
dans le monde, contrairement à ses voisins nord-
africains mais aussi méditerranéens. Il estime
Communiqué de la MUTEG
restructurations et démembrement du secteur et que l’Algérie régresse d’année en année en 14, rue Djenane El Malik Hydra Alger
autres pratiques de gestion inconsidérées qui ont
fini par disloquer le secteur public et pousser les
matière de production, alors que des pays comme
l’Egypte, la Turquie et l’Italie, par exemple, Aux retraités et pensionné(e)s du Groupe
meilleures compétences à se mettre au ban de la
filière dont ils avaient fait les beaux jours.
ne cessent de grignoter des parts de marché à
l’export.
Sonelgaz
Au fil des années, le secteur, riche d’un fort Un constat sans appel qu’appuie l’expert italien
potentiel naturel, se révèle incapable de sub- Maurizio Martinelli, qui fait un diagnostic sans La MUTEG porte à la connaissance de ses adhérents retraités et pensionnés que
venir aux besoins des différents chantiers de complaisance du secteur qu’il connaît depuis de le retard des paiements des pensions de retraite complémentaire du mois de jan-
construction, selon les professionnels membres longues années, ayant participé notamment à des vier 2020 est indépendant de la volonté de la MUTEG, ni de celle du groupe
de l’association interwilayas des professionnels programmes de formation en Algérie. L’expert industriel Sonelgaz, qui n’est concerné ni de près de loin par le paiement des
des matériaux de construction El Bouniane. Plus souligne notamment «le potentiel énorme du pensions de retraite complémentaire ; ce retard est dû au gel momentané des
dramatique encore, insistent ils, l’Algérie est secteur qui dispose de grandes variétés de comptes de la MUTEG par voie de justice ; toutefois, la MUTEG tient à rassurer
ses adhérents retraités dont les préoccupations sont légitimes qu’elle dispose des
CONVERSION DE VÉHICULES AU GPL moyens financiers pour honorer ses obligations et assurer la pérennité du fonds
de retraite complémentaire, et soucieuse des préoccupations de ses adhérents
PETROGEL INVENTE LA SMART INSTALLATION retraités que depuis le gel des comptes, la MUTEG ne ménage aucun effort et
s’attelle à régler ce problème par tous les moyens que permet la Loi et lui trouver
La compagnie algérienne Petrogel, opérant dans le secteur pétrolier, annonce l’invention d’un mode
d’installation novateur et unique au monde appelé Smart installation, permettant d’installer les kits de une solution définitive.
gaz de pétrole liquéfié (GPL) de manière plus efficace et plus rapide. S’agissant des retraités des filiales du GTE, le paiement des pensions de retraite
Selon la société, «le convoyeur est un mécanisme automatisé qui permet le transport des véhicules complémentaire de leurs retraités est tributaire de la finalisation des conventions
de façon continue et sur une chaîne de montage avec un trajet précis pour l’installation des kits de et de leur mise en conformité avec la Loi 15-02. Toutes les actions en vue de lever
conversion au GPL». Elle précise que «ce mécanisme est inspiré de la logique de chaîne de montage
automobile. Il permet de convertir un véhicule en moins d’une heure par ligne, soit un gain de 5 heures ce gel qui pénalise nos retraités ont été engagées auprès des juridictions compé-
par rapport à la précédente méthode utilisée. Les délais de réalisation des actions sont identiques tentes en lesquelles nous avons une confiance absolue et nous en appelons à la
pour chaque poste et l’équilibrage se fait par des chrono-analyses calculées par les ingénieurs et sagesse et la compréhension de nos adhérents retraités pour nous aider à régler
spécialistes de l’entreprise». En plus du gain de temps qu’elle confère, cette nouvelle technologie offre, définitivement ce problème momentané.
selon un communiqué de Petrogel, «une qualité irréprochable grâce à un système de contrôle qualité
sans faille». LE DIRECTEUR GENERAL DE LA MUTEG
Selon Hamza Guettal, directeur général de Petrogel, «l’adoption de ce mécanisme novateur nous
permet d’assurer une qualité irréprochable et de réaliser nos objectifs de conversion des véhicules au
GPL/c. Nous prévoyons de créer un centre de conversion, par wilaya, équipé de convoyeur à l’horizon
2024».
Petrogel déclare œuvrer en adéquation avec «la politique du ministère de l’Energie visant à réduire la
consommation de l’essence et à contrôler la facture d’importation en équipant 1 million de véhicules
en kit GPL à horizon 2030», et souligne qu’elle a la capacité de convertir «20 000 véhicules par an sur
l’ensemble des centres de conversion de sa filiale, Ecogel». R. E.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 7

ALGER INFO
PROBLÈME DE LA SURCHARGE DES CLASSES DIRECTION DE L’ÉDUCATION
D’ALGER-CENTRE

Des mesures partielles DES ENSEIGNANTS, DES

INSPECTEURS DÉNONCENT
LA «HOGRA»
et insuffisantes
● La direction de l’éducation a mis en œuvre un plan pour pallier le problème qui prend des
Q ue se passe-t-il au niveau de la direction de l’éducation
d’Alger-Centre ? Des enseignants, des inspecteurs et des
travailleurs se plaignent de la «hogra». Ils dénoncent ce qu’ils
proportions toujours grandissantes. appellent «l’abus d’autorité» de la part du directeur de l’éduca-
tion qui «licencie et sanctionne à tour de bras». «Nous n’avions

L
e problème de la sur- aucun moyen de recours. Après des dizaines d’années de ser-
charge des classes se vice, nous sommes sanctionnés par ce directeur sans aucun res-
pose avec acuité dans la pect des procédures légales», dénonce un groupe d’enseignants
capitale. A l’origine de cette et d’inspecteurs qui se sont présentés, hier, à notre rédaction.
situation, les déplacements Munis d’une lettre ouverte adressée au ministre de l’Education
massifs de populations dans nationale, les concernés énumèrent une série de dépassements
le cadre des multiples opéra- dont ils sont victimes. «Il y a comme une volonté de mettre fin à
tions de relogement menées notre carrière professionnelle. Aucune procédure n’est respec-
jusqu’ici par la wilaya. tée, à commencer par les accusations dont nous faisons l’objet.
Certaines localités sont ce- La commission paritaire n’a pas fait son travail et elle nous a
pendant plus touchées que chargés au lieu d’écouter ce que nous avions à dire. De même
d’autres, à l’instar des com- pour les enquêtes administratives», expliquent-ils, affirmant
munes de l’est de la capitale, que la commission de recours de la wilaya, à l’époque du wali
où le nombre d’élèves par Abdelkader Zoukh, «a pris le parti du directeur de l’éduca-
classe a atteint des seuils tion». C’est pourquoi les signataires de cette lettre souhaitent
alarmants. Au CEM d’Alger saisir le président de la République et le ministre de l’Education
Plage, dans la commune de nationale pour leur rendre justice et réparer ce préjudice. M. M.
Bordj El Bahri, la scolarité
des collégiens est sérieuse-
LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ

ment compromise du fait de
la surcharge des classes, où
le nombre des élèves dé-
passe parfois la soixantaine.
D’après Abidat Lahbib, di-
recteur de l’éducation de l’est
de la capitale, «des mesures
ont été prises pour alléger la
surcharge des classes. Ces
mesures s’articulent autour
de dispositions fractionnées
en trois catégories. Il a été
en premier lieu question de
pallier au plus urgent en
adoptant une batterie de me-
sures dites d’urgence. Dans
un deuxième temps, une série
d’autres dispositions ont été
prises, et ce, dans le cadre du
moyen terme, poursuivies par
des mesures substantielles
dans un troisième temps».
Dans le volet ayant trait aux
mesures d’urgence, le direc-
teur de l’éducation citera,
entre autres, la transforma-
tion de plusieurs établisse-
ments scolaires du primaire
PASSAGE CRAMPEL (BELOUIZDAD)
Siège du ministère de l’Education nationale
en CEM, et ce, dans le but
d’absorber le flux d’élèves is-
sus notamment des nouvelles
cités, à l’instar du Houch Mi-
houb à Baraki, aux Eucalyp-
tus ou encore à El Harrach.
Concernant les mesures du
deuxième type, le directeur
de l’éducation est dira : «Il
s’agit dans le cadre de ces
mesures de la réalisation de
plusieurs extensions dans
les enceintes des écoles. 24
nouvelles classes ont été réa-
lisées au niveau du secon-
daire. 18 dans des CEM, etc.
S’ajoute à cela la réalisation
de 48 groupes scolaires et
de la réception de plusieurs
écoles primaires.»
S’agissant des mesures ins-
crites dans le cadre des dis-
positions à long terme, «les
travaux de réalisation de 12
lycées sont actuellement en
cours ; 4 de ces nouvelles
structures seront réception-
nées à la prochaine rentrée
scolaire. Outre les lycées,
les travaux de réalisation de
20 CEM sont également en
cours, 4 seront réception-
nés en septembre prochain»,
confie-t-il.
Ces exemples, qui ne sont pas
exhaustifs, sont un aperçu
des dispositions globales et
étendues qui reflètent la stra-
tégie du secteur dans le traite-
ment de ce problème. Par ail-
leurs, et dans le même ordre
d’idées, M. Abidat a déclaré
que nombre d’établissements
scolaires de l’est de la capi-
tale connaissent des travaux
d’étanchéité, d’installation de
PHOTO : DR
chauffage central et d’amé-
nagement de blocs sanitaires,
«ces travaux concernent
27 lycées, 35 CEM et 19
écoles primaires». Et d’ajou-
ter : «De nouvelles salles
de sports ont été ouvertes
au niveau des Technicums
Ferhat Abbas et Sidi Moussa,
et à la cité diplomatique de
Dergana.»
En dépit de ces mesures
prises par les pouvoirs pu-
blics visant l’allégement de la
surcharge que connaissent les
établissements scolaires, cela
reste insuffisant. La réalisa-
tion de nouvelles structures,
qui auront le mérite d’ab-
sorber le nombre toujours
grandissant d’élèves, est une
nécessité absolue.
K. Saci
ARRESTATION DE 10
INDIVIDUS À TRAVERS
PLUSIEURS CITÉS
L es services de la sûreté de la wilaya d’Alger ont traité plu-
sieurs affaires à travers les circonscriptions administratives
de Baraki, Sidi M’hamed, Draria et Birtouta, qui se sont soldées
par l’arrestation de 10 individus en possession de quantités
de cannabis et de psychotropes ainsi que d’armes blanches
prohibées, a indiqué un communiqué des mêmes services.
Les services de la sûreté de la wilaya d’Alger au niveau des
circonscriptions administratives de Baraki, Sidi M’hamed,
Draria et Birtouta ont saisi 197 grammes de cannabis, 378
comprimés psychotropes, 7 différentes armes blanches et un
montant estimé à 11 millions de centimes, outre l’arrestation de
10 individus impliqués dans diverses affaires et activant dans les
différents quartiers de la capitale. La première affaire concerne
la circonscription administrative de Baraki où quatre individus
impliqués dans des affaires de détention de psychotropes desti-
nés à la vente et au trafic avec port d’arme blanche prohibée ont
été arrêtés, outre la saisie de 30 grammes de cannabis, 197 com-
primés psychotropes, 4 armes blanches et un montant estimé à
57 500 DA.
Concernant la deuxième affaire enregistrée dans la circonscrip-
tion administrative de Sidi M’hamed, les services de sécurité ont
reçu des renseignements selon lesquels un individu s’adonnait
au trafic de drogue dans une cité. L’individu en question a été
arrêté en possession de 125 grammes de cannabis, d’une somme

La deuxième phase des travaux de 1600 DA et d’un téléphone portable, et un deuxième suspect
arrêté en possession de 2500 DA et d’un téléphone portable. En
poursuivant les investigations, les mêmes éléments ont arrêté un

entamée troisième suspect. La sûreté de la circonscription administrative

de Draria a vu la saisie de 5 g de cannabis, de 91 comprimés
psychotropes et d’un montant de 45 000 DA, outre l’arrestation
d’un suspect qui s’adonnait au trafic de drogue et de psycho-

U
ne nouvelle fiche technique pour
les travaux de la deuxième tranche
du passage Crampel a été adop-
tée par les services de la collectivité
locale de Belouizdad, a affirmé le P/
APC, M. Lamamra. Elle aura le mérite
d’offrir aux passants un cadre agréable.
Ces travaux, qui seront finis dans un délai
de deux mois, et dont le taux d’avance-
ment est estimé à 45%, montrent déjà
une première esquisse. La consistance
des travaux devrait s’articuler en premier
lieu autour des réseaux d’assainissement
qui nécessitent une opération de remise à
niveau et ensuite l’aménagement et l’em-
bellissement des parties environnantes
du passage extérieur, que ce soit sur les
murs où tout un travail d’orfèvre est mis
en place pour la restauration de la pierre
murale, mais aussi la partie piétonne
chaussée d’un ancien pavé. «Ce passage
a sa particularité, il est connecté à la
gare ferroviaire des Ateliers, et en plus, il
donne sur la route de l’ALN où le trans-
port en commun et les taxis marquent un
arrêt devant la sortie. Ce qui fait qu’un
flux important de passagers y passe quo-
tidiennement», a déclaré le P/APC. Pour
les besoins de l’ouvrage, deux entreprises
ont été engagées, la première se charge
de l’embellissement et la seconde pour
la construction de deux locaux qui seront
destinés à l’usage public.
Inscrit durant l’ancien mandat, mais
marqué par une série de contraintes
techniques, et reconduit dans le nouveau
programme, le projet a accusé beaucoup
de retard. «Le projet était scindé en deux
parties, dont la première partie du tunnel
est déjà livrée dans les délais impartis.
Quant à la seconde, qui est plus com-
pliquée, les raisons du retard sont dues
aux nombreux appels d’offres lancés par
l’ancienne Assemblée communale qui se
sont montrés infructueux. Le projet a été
émaillé aussi par les opérations de l’éra-
dication de l’informel, qui touchait 12
baraques de cette artère, sans oublier les
restrictions budgétaires», explique-t-il.
Cette opération, qui s’inscrit dans le cadre
du nouveau PCD (plan de développement
communal), profite d’une enveloppe
budgétaire de quatre millions de dinars.
Ce raccourci qui permet d’éviter un
détour de deux kilomètres, est la seule
jonction entre la rue Hassiba et le boule-
vard ALN. Le revers de la médaille, les
agressions et les vols y sont légion. «C’est
un véritable coupe-gorge. Nous avons
assisté à plusieurs agressions, et les
voleurs parviennent toujours à prendre
la poudre d’escampette après une baisse
de vigilance des policiers. Un dispositif
de caméras de surveillance est de mise»,
préconise un habitant du coin.
Aziz Kharoum
tropes au niveau de son quartier de résidence, tandis que les
éléments de la sûreté de la circonscription administrative de
Birtouta ont arrêté un suspect, qui s’adonnait au trafic de drogue
et de psychotropes, en possession de 37 g de cannabis, de 90
comprimés psychotropes, de deux épées, d’une lame de rasoir et
d’une somme de 3400 DA.
Après finalisation des procédures légales, les suspects ont été
présentés devant le procureur de la République territorialement
compétent, qui a ordonné leur placement en détention provi-
soire, a ajouté le communiqué.
Les services de la sûreté de wilaya ont rappelé, dans un autre
communiqué, le bilan des campagnes de sensibilisation orga-
nisées en janvier 2020 (depuis le 26 janvier dernier) au profit
des élèves et des citoyens sur les différents thèmes touchant à
leur intégrité mentale et physique, dont la prévention et la lutte
contre la toxicomanie. Outre l’organisation de cinq rencontres
de sensibilisation au profit de lycéens et de collégiens, les cel-
lules d’écoute ont tenu, également, neuf autres rencontres de
sensibilisation contre les risques liés à l’internet et donné des
explications exhaustives sur les bons usages d’internet et la
nécessité d’éviter tout ce qui est susceptible de nuire à la santé
mentale des élèves et des étudiants.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 8

RÉGION CENTRE

HAMMAM RIGHA UNIVERSITÉ BLIDA 2

Riche bilan
Une cure à 46 000 DA, mensuel
oui c’est possible ! L e début de l’an 2020 à l’université de Blida 2,
Lounici Ali, s’annonce prometteur en matière
d’organisation d’événements et activités à carac-
tère scientifique ou culturelle à dimension sociale.
La tenue d’un événement phare pour un bon

U
ne cure thermale de 21 nombre de doctorants venus des quatre coins du
jours à partir de 46 000 pays, les 13 et 14 janvier, a été couronné de succès
DA, oui c’est possible ! puisque les doctoriales nationales sur la métho-
Et pour cause, la station thermale dologie d’élaboration d’une thèse de doctorat et
de Hammam Righa se veut le la publication d’un article scientifique dans une
bon «coin» de personnes à la revue indexée, animées par un ensemble de pro-
recherche de repos et des bien- fesseurs et de maîtres de conférences, toutes spé-
faits du thermalisme à moindre cialités confondues, ont vu s’inscrire plus de 700
coût. «Je peux vous assurer que doctorants pour prendre part aux ateliers de mé-
nous sommes les meilleurs à thodologie doctorale. Assurées en arabe, en fran-
l’échelle nationale pour ce qui çais et en anglais, les communications présentées
est du rapport qualité/prix. Il par des conférenciers bénévoles issus de plusieurs
y a malheureusement des per- universités algériennes (Blida 2, Béjaïa, Oum El-
sonnes démunies qui se privent de Bouaghi, Constantine, USTHB, Tlemcen…) ont
soins thermaux faute de moyens été marquées par des débats intéressants sur des
financiers. Et c’est pour cela questions de l’éthique et de la déontologie propres
qu’on veut démocratiser ce genre à la posture du chercheur universitaire : Le plagiat
de soins, souvent indiqués pour a été l’un des sujets traités car le doctorant (inscrit
les personnes âgées et certaines en LMD ou en cycle classique) et/ou l’enseignant
maladies», indique le directeur chercheur peut vite succomber à la tentation du

de la station en question. Située
à 100 km à l’ouest d’Alger, à
mi-chemin entre Blida et Aïn
Defla, et pas loin de Tipasa, la
station thermale de Hammam
Righa est connue pour ses eaux
riches en sels minéraux. Elles
sont chlorurées, sodiques, sulfa-
tées et calciques. Sa température
peut atteindre les 68°C et ses
indications thérapeutiques sont
destinées notamment à la rhu-
matologie (arthrose, tendinite,
lombalgie…), à la dermatologie
(eczéma, psoriasis…), et à la
rééducation fonctionnelle. Pour
les techniques de soins, la station
thermale de Hammam Righa
assure le massage, l’électrothé-
rapie, la paraffine, la presso-
thérapie, l’ultrason, le radar et,
bien évidemment, les fameux
bains, qu’ils soient individuels
ou en piscine. Concernant la
capacité d’accueil, elle contient
98 bungalows de standing (en
cours de rénovation), 30 appar-
tements, 01 hôtel à 30 chambres
et 12 chambres traditionnelles.
Les bungalows seront ouverts
aux curistes vers mars/avril nous
dit-on. Les chambres tradition-
nelles sont situées dans une an-
cienne bâtisse rénovée au style
mauresque. Un patio entouré de
chambres donne une ambiance
conviviale au lieu. «Même si j’ai
les moyens de m’offrir des nui-
tées à l’hôtel, je préfère de loin
Hammam Righa veut retrouver sa renommée d’antan
les chambres traditionnelles et suis là, même si je ne suis pas
le bain à l’ancienne, cela sent le médecin, j’atteste que j’ai vu
patrimoine et le ressourcement des malades stressés, ayant des
de l’ancien temps !», confie problèmes de peau, souffrant
un visiteur rencontré sur place. d’allergie ou venir carrément en
Dans le bain traditionnel, des chaise roulante à cause d’un rhu-
«curistes» semblent être comme matisme aigu, sortir en forme de
des poissons dans l’eau. Le brou- la station ! Et c’est l’effet bouche
haha, la présence de «kyassine», à oreille qui nous fait le plus de
munis de leurs gants de gommage publicité.» Le médecin thermal
est primordiale pour offrir leur de la station confirme : «En tant
service de «nettoyage» de peau que médecin à la station thermale
des «impuretés» en assurant un de Hammam Righa, je confirme
sentiment de bien-être grâce au l’amélioration de l’état de santé
massage dans un lieu au parfum de nos curistes. J’ai eu à traiter
oriental ! même des personnes hémiplé-
giques et paraplégiques qui ont
1500 DA LA NUITÉE À retrouvé progressivement l’usage
L’ANCIENNE !
de leurs membres. A Hammam
«Chez nous, même ‘‘el guelil’’ Righa, il y a la qualité des
peut s’offrir de bons bains repo- eaux thermales, l’une des plus
sants et bénéfiques pour la santé chaudes et riches en Algérie, le
et le moral. Une nuitée dans une calme, la belle vue panoramique
chambre traditionnelle ne dé- qui surplombe la région…» Le
passe pas les 1500 DA», insiste médecin regrette toutefois la non-
Rachid, le chargé des bains. Ces actualisation des tarifs liés à la
chambres sont situées dans une prise en charge par la CNAS, les-
basse bâtisse avec toiture, patio quels datent de 1985, comme elle
au milieu, alors que le bain tradi- regrette aussi la non-existence
tionnel est juste à côté, donnant d’une spécialité à part entière
l’impression au curiste d’être dédiée au thermalisme dans le
chez lui ! Notre interlocuteur cursus médical en Algérie, et ce,
ajoute : «Cela fait 23 ans que je en dépit des nombreux bienfaits
MÉDÉA
PHOTO : DR
de ce genre de traitement. «Je
regrette que le cursus médical
en Algérie ne comporte pas un
module sur la médecine thermale,
et ce, en dépit de ses nombreux
bienfaits sur la santé de l’indivi-
du. Connaissant son importance,
plusieurs pays développés ont
introduit la médecine thermale
comme une spécialité médicale à
part entière», a-t-elle insisté. Et
dire qu’ailleurs, le thermalisme
ne concerne pas seulement les
maladies de la peau et des arti-
culations, il est même préconisé
dans le domaine de la psychiatrie.
Chez nous, le traitement des
troubles psychiatriques par des
cures thermales n’est toujours pas
utilisé. Et pourtant, cette piste ne
cesse de se développer dans plu-
sieurs pays, où le psychiatre opte
parfois pour un traitement ther-
mal au profit de son patient que
d’avoir recours aux psychotropes,
lesquels comportent beaucoup
d’effets indésirables. Voilà une
piste à laquelle les responsables
concernés doivent se pencher
pour profiter, au maximum, des
bienfaits de l’eau thermale,sur le
corps et sur l’esprit !
Mohamed Benzerga
vol intellectuel, aussi bien dans la recherche en
sciences technologiques que dans les sciences
humaines et l’enseignement des langues. Le 15
janvier, la même université a célébré la commé-
moration de Yennayer, en organisant une journée
d’étude intitulée «Yennayer : un passé ressuscité
pour un patrimoine commun», sous l’égide du rec-
teur de l’université Pr Khaled Ramoul. Le labo-
ratoire Langage, Cognition et Interaction, dirigé
par le Pr Sam Nadia a invité plusieurs chercheurs
en sciences humaines et sociales afin de discuter
de l’héritage ancestral que représente cette date et
le lien indéfectible à la terre des aïeux et à l’iden-
tité maghrébine que l’Algérien doit préserver.
Par ailleurs, le volet coopération internationale
demeure l’un des axes importants que l’univer-
sité de Blida 2 entretient et établit en priorité : une
délégation turque représentant l’université Celal
Bayar - Manisa, présidée par son recteur Pr Ahmet
Ataç, accompagné de ses adjoints responsables
des relations internationales et des projets Erasmus
+, a été reçu par Dr Kouider Rabah Sarah, vice-
recteur chargée des relations internationales, de
la coopération, de l’animation et de la communi-
cation et des manifestations scientifiques dans le
cadre d’une réunion de travail le 21 janvier dernier
avec le recteur de l’université de Blida 2 et celui de
l’université de Blida 1, Pr Bezzina Mohamed, afin
de consolider les liens d’amitié entre les deux pays
tout en promouvant la recherche scientifique en
collaboration entre l’université algérienne et celle
turque. Ainsi, le projet de l’ouverture d’un dépar-
tement de langue turque a été mis en avant afin
de répondre à un besoin exprimé par le marché du
travail vu l’importance des relations économiques
entre les deux pays et par la recherche pour ce qui
est de l’histoire ottomane en Algérie.
Sur le plan social, le 22 janvier 2020, l’adminis-
tration de l’université de Blida 2, après plusieurs
années de sa création, a inauguré une annexe de la
CNAS. En la présence de la directrice de l’agence,
de plusieurs représentants des administrations
locales ainsi que ceux représentant les syndicats

Priorité aux poches de pauvreté des travailleurs, le recteur Pr Ramoul Khaled a re-
mercié tous ceux qui ont œuvré à cette réalisation
permettant de rapprocher le service de la sécurité
sociale aux assurés de l’université de Blida 2, étu-
M ardi dernier tôt le matin, le wali de Médéa
a mobilisé toute une armada de respon-
sables des différents services de la wilaya
retroussé les manches pour entamer des consul-
tations médicales et faire des dépistages à titre
préventif pour les pathologies chroniques. A
à vivre dans le dénuement et la précarité avec
leurs familles, manquant de toutes les commo-
dités d’une vie décente. La joie était visible sur
diants, enseignants et administrateurs. M. B.

pour entamer une visite de travail dans la daïra
rurale de Souaghi, distante d’une centaine de
kilomètres du chef-lieu de wilaya. Il s’est rendu,
en présence du P/APW, dans la localité de Sidi
Ziane, plus précisément au niveau d’une zone
enclavée, laissée-pour-compte depuis fort long-
temps au douar Ouled Maârouf. Les habitants,
ne croyant pas à leurs yeux, ont été surpris en
voyant pour la première fois des responsables
de ce rang se rendre à pied et faire plusieurs
kilomètres à travers un sentier sinueux jusqu’à
leurs habitations de fortune. C’est du jamais
vu, déclare-t-on ! La délégation de wilaya était
accompagnée de 19 médecins spécialistes
et 4 sages-femmes qui, dès leur arrivée, ont
l’issu desquelles, les praticiens ont ordonné
l’hospitalisation immédiate de quelques cas
souffrants, qui nécessitent des soins intensifs à
l’hôpital Mohamed Boudiaf de Médéa. Aussi,
le wali a procédé à cette occasion à la distribu-
tion de couvertures, de produits alimentaires
aux familles et également d’appareils de chauf-
fage, de bouteilles de gaz butane. Par ailleurs, il
a dispatché entre les habitants de ce douar une
cinquantaine de chèvres tout en instruisant le
directeur des travaux publics de lancer tout de
suite les travaux de désenclavement du douar en
le reliant avec la commune mère. De surcroît,
des aides financières aux constructions rurales
ont été octroyées à ces paysans qui continuent
les visages des habitants qui ne s’attendaient
pas. Ils ont perdu tout espoir à force de fausses
promesses faites à répétition à chaque échéance
électorale et plus rien après. Selon le chef de
El Watan
Pour toutes vos annonces publicitaires à
l’exécutif de wilaya, cette sortie au niveau des
poches de pauvreté de la wilaya de Médéa ne
sera pas la première ni la dernière, car d’autres
localités sont programmées dans les prochains
BLIDA
une seule adresse...
jours où des actions similaires seront faites sur
Centre des affaires El Wouroud, local 66,
le terrain. On annonce aussi, dans ce même Bab Dzaïr (non loin d’Air Algérie)
contexte, que la wilaya va bientôt réceptionner Tél./Fax : 025 21 54 27
160 bus destinés au ramassage scolaire et ces
zones rurales seront priorisées au profit des
élèves scolarisés.
M. B.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 9

KABYLIE INFO
PRÉVENTION CONTRE LE CORONAVIRUS À BÉJAÏA ZONES HUMIDES
GESTION
La DSP réactive son IRRATIONNELLE
ET EXPLOITATION
dispositif de surveillance ABUSIVE
● Deux postes d’alerte et de surveillance équipés du matériel et de caméras thermiques sont
installés au port et à l’aéroport Abane Ramdane de Béjaïa.
L aestJournée internationale des zones humides
célébrée le 2 février de chaque année. Cette
date, qui marque l’anniversaire de la convention
de Ramsar, revient régulièrement pour secouer nos

A
près la déclaration de
l’Organisation mondiale consciences et nous mettre en face de nos inconsé-
de la santé (OMS) sur quences. Elle nous rappelle, du haut de ses 50 ans,
l’épidémie du coronavirus, les engagements non tenus, les dérobades et les fuites
apparu dans la ville chinoise en avant. «L’Algérie a ratifié ce traité en 1982, mais
Wuhan en décembre 2019, l’Al- depuis aucune mesure de protection n’est prise pour
gérie, comme le reste des pays protéger ces écosystèmes fragiles. Le paradoxe est
du monde, a mis en place un que dans l’arsenal législatif algérien aucune dispo-
dispositif de contrôle, d’alerte et sition de loi ne fait référence, de manière explicite,
de surveillance pour prévenir la aux zones humides», s’offusque un agent de la
menace d’infection sur le terri- Conservation des forêts. «Pourtant, rappelle-t-il, les
toire national. pouvoirs publics ont élaboré en 2015 une stratégie
Les ports et les aéroports sont de gestion écosystémique de ces zones humides,
particulièrement surveillés. En laquelle stratégie est déclinée par un plan d’action.
application de la note ministé- Hélas, rien n’a encore été mis en exécution».
rielle portant mise en place dudit Cours d’eau, retenues collinaires, lacs, mares et tour-
dispositif d’alerte et de contrôle, bières, ces berceaux de la biodiversité, d’importance
la Direction de la santé et de la écologique et économique avérée, sont malmenés
population (DSP) de la wilaya et profanés par l’activité anthropique. Leur gestion
de Béjaïa a installé deux postes irrationnelle et leur exploitation abusive sont aux

PHOTO : D. R.
de prévention dans le port et antipodes du développement durable. Dans certaines
l’aéroport Abane Ramdane. Des zones humides, comme Oued Soummam, la rupture
émissions radiophoniques sont de l’équilibre écologique est consommée depuis
également programmées pour longtemps. Soumis à un étiage sans précédent,
expliquer aux citoyens ce que l’écosystème est devenu un réceptacle à ciel ouvert
Les intervenants sont informés de la conduite à tenir face à des signes cliniques de tous les rejets polluants. Le milieu est, en outre,
c’est cette maladie infectieuse,
même si, pour notre interlocu- des signes cliniques nécessi- février 2020 pas moins de 304 Concernant le circuit d’évacua- dépouillé de son substrat alluvionnaire et, pour bou-
teur, un chef de service auprès de tant une hospitalisation ou d’une victimes) dans les 14 jours précé- tion, nous avons opté pour que cler la boucle, la pénétrante autoroutière est venue le
la DSP, écarte un danger éminent personne présentant certains dant la date du début des signes le patient soit transféré par le morceler et le défigurer sur toute sa longueur. Oued
sur la santé de la population dans symptômes spécifiques comme sont immédiatement prises en SAMU et mis en quarantaine au Agrioune, à l’est de la wilaya, est tout aussi ostensi-
la région. les douleurs thoraciques ou des charge. Toutefois, l’aéroport de service des maladies infectieuse blement souillé par les ordures, les eaux usées et vic-
Des réunions ont été également signes pathologiques qui se rap- Béjaïa ne reçoit pas de vols en au CHU Khellil Amrane une time d’un prélèvement anarchique de ses alluvions.
tenues avec les intervenants prochent des symptômes du co- provenance directe des villes fois mis en condition, au niveau Le lac noir d’Akfadou, qui fait partie d’un complexe
concernés au niveau du port et ronavirus. chinoises. du poste d’alerte et de surveil- lacustre composé de 5 plans d’eau, lovés à 1400
de l’aéroport pour leur expli- Les personnes ayant voyagé ou «Nos équipes médicales sont lance lequel est équipé d’une mètres d’altitude, est dangereusement impacté par le
quer ce qu’il faut faire en cas de séjourné dans la ville de Wuhan équipées de tous le matériel caméra thermique», ajoute le tourisme de masse. De plus en plus nombreux à s’y
détection d’un cas présentant en Chine (où le virus a fait au 2 nécessaire pour intervenir. responsable. N. Douici rendre, les «visiteurs-pollueurs» piétinent la végéta-
tion et s’y délestent de leurs packagings en plastique,
AMÉNAGEMENT DES GORGES DE KHERRATA de leurs canettes vides et de leurs ballots malodo-
rants. «Si aucun plan de gestion et de protection de
ces écosystèmes très prisés, mais vulnérables, n’est
Le projet est à 75% de réalisation rapidement mis en place, ils risquent de disparaître à
tout jamais», alerte un amateur d’ornithologie.
Niches écologiques pour une nuée d’oiseaux, de
L a livraison du mégaprojet d’aménagement
des gorges de Kherrata n’a pas eu lieu à la
date prévue par le constructeur turc, la société
lisé à hauteur de 90%. 13 milliards de dinars
ont été nécessaires pour l’aménagement de
l’ancienne route des gorges de Kherrata en
marrer dés la réception du projet d’aménage-
ment des gorges de Kherrata pour permettre la
fluidité de la circulation. Pour cette raison, le
poissons, de reptiles et de batraciens, ces éco-
systèmes sont aussi des sites d’hibernation pour
Ozgün, le 30 janvier dernier. Bien que débar- deux voies bidirectionnelles. Actuellement, wali de Béjaïa qui était en déplacement sur le l’avifaune endémique, des aires de repos pour de
rassé de toutes les contraintes financières, seulement un tronçon de 1,5 km a été livré et chantier a exhorté les responsables de l’entre- nombreuses espèces migratrices et de lieux de transit
techniques, organisationnelles et administra- mis en service. prise chinoise d’accélérer la cadence des pour certains emplumés voyageurs au long cours. On
tives qui entravaient le bon déroulement du Pour l’administration, ce projet permettra travaux parce que le lancement du programme estime que la survie de la moitié de la faune volatile
chantier sur les différents ouvrages, le taux de fluidifier la circulation entre la wilaya de de réhabilitation de l’ancien tunnel dépend de dépend directement de l’état de santé de ces zones
d’avancement est seulement de 75%. Le pro- Béjaïa et celle de Sétif sur la RN9 et améliorer l’achèvement de l’opération d’aménagement humides. M. Amazigh
jet a été lancé, pour rappel, vers l’année 2015. le déplacement des marchandises à partir du de la route des gorges. Une première tranche
Dans le détail, le premier lot qui consiste en port de Béjaïa surtout. L’achèvement de ce de 200 milliards de centimes a été débloquée
la réalisation d’une route sur 7600 ml affiche projet est primordial. Il permettra de passer pour la mise à niveau du système de sécu- AMIZOUR
un taux d’avancement physique de 35%. au second programme qui est la réhabilita- rité et d’aération de ce tunnel. Pour rappel, ce
Le deuxième lot qui représente un ouvrage
d’art sur 4038 ml a atteint le taux de 92%, 19
tion et la mise à niveau de l’ancien tunnel de
Kherrata, long de prés de 7 kilomètres, qui
tunnel est considéré comme un coupe-gorge
vu les nombreux accidents de la circulation
DU KIF SAISI DANS
dalots sur 21 sont achevés et un tunnel long
de 260 mètres est réceptionné. Il reste aussi le
souffre de manque d’aération et de lumière et
dont les parois sont complètement lézardées
survenus à l’intérieur de cet ouvrage d’art qui
a été ouvert à la circulation en 1988. Depuis
LE PARKING
parachèvement de 3 tunnels sur 1130 ml (95%
d’avancement) et un dernier lot comprenant
par endroit.
Cette opération a été dotée d’un budget de 480
cette date, l’ouvrage n’a bénéficié d’aucun
programme de modernisation d’envergure. DE L’HÔPITAL
des escadres sur une longueur 1818 ml, réa- milliards de centimes. Les travaux devront dé- N. D.
Tmunerois personnes ont été interpellées par les services
de la sûreté de wilaya de Béjaïa dans la com-
AKBOU d’Amizour, en possession de 726,2 gr de kif
traité. L’opération a eu lieu au niveau du parking de
Les soldes d’hiver dans l’indifférence l’hôpital Boukhalfa, sur les hauteurs de la ville, où
ces repris de justice s’adonnaient à la commercia-
D es «prix chocs» qui ne
choquent visiblement per-
sonne et des rabais présumés
occasion d’y prendre part, que ce
soit durant la période hivernale
ou estivale», confie le gérant
«Un article acheté, un autre
offert», vante un écriteau en gros
caractères, accroché sur la devan-
consentis.
Après avoir arpenté la plupart des
rues commerçantes de l’agglo-
lisation du kif. La police a agi sur information. Des
plaintes émanant des habitants de Boukhalfa et les
riverains qui se rendent à cet hôpital, ayant remar-
qui n’attirent pas grand monde. d’un magasin d’habillement du ture d’une boutique de fringues mération, on se rend à l’évidence qué la présence d’un groupe de repris de justice qui
L’opération des soldes d’hiver, quartier Arafou. «Nous avons pour enfants. que les opportunités d’achats à rodent dans les environs, auraient été enregistrées par
qui se poursuit jusqu’à la mi- tout à gager à souscrire à ces Une offre à priori alléchante, saisir à la volée sont plutôt raris- la police, ce qui a donné lieu à cette opération coup
février, passe presque inaperçue soldes. Cela nous permet d’écou- mais qui ne suscite aucune fré- simes. «C’est une duperie carac- de poing qui a mis fin à ce commerce de drogue en
dans la ville d’Akbou. ler les articles invendus et de nésie d’achat. Pas plus, d’ail- térisée. Bien des commerçants place depuis des années. Les habitants ont, par ail-
Ils ne sont, d’ailleurs, faire de la place aux nouveaux leurs, que les autres points de ne font que s’adonner à la filou- leurs, interpellé à moult reprise les autorités locales
qu’une poignée de com- arrivages. Le consommateur, lui vente affichant des «soldes», sans terie pour se faire de l’argent, pour organiser et réglementer le parking de l’hôpital
merçants à y avoir souscrit. aussi, trouve son compte en s’ap- pour autant donner la moindre en abusant de la crédulité du qui connaît une forte affluence, au point de déborder
«Depuis l’institution de ces provisionnant à moindre coût», indication sur les articles concer- consommateur», dira, sur un sur la route, depuis la décision du directeur de l’hôpi-
soldes, voilà plus de 15 ans, je souligne un autre marchand, ins- nés par cette promotion, encore ton de défiance, un homme d’un tal de fermer l’aire de stationnement se trouvant à
n’ai jamais loupé la moindre tallé au faubourg de Guendouza. moins sur le montant des rabais certain âge. M. A. l’intérieur de l’établissement hospitalier. R. L.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 10

RÉGIONS

JOURNÉE MONDIALE DES ZONES HUMIDES À EL TARF JIJEL

Des chômeurs
Le Lac des Oiseaux mal en point en colère
Une trentaine de chômeurs, en majorité des
femmes, ont protesté hier devant le siège de la
● Le site d’une grande importance écologique est le déversoir des eaux usées du village wilaya pour demander leur intégration dans des
postes de travail. Ces derniers étaient pour la
construit sur ses berges. plupart des jeunes du préemploi alors qu’une
deuxième frange comptait exclusivement des

L
’un des joyaux des zones humides algé- femmes exerçant dans le cadre du filet social,
riennes, autrefois très fréquenté par les avec une rémunération nette de moins de 6000
oiseaux, est très mal en point. Il présentait DA. Nadjib, un jeune du préemploi, nous dira :
autrefois les critères écologiques pour être de «Au ministère, on est bien reçu». Et lui
classe internationale pour sa diversité biolo- d’ajouter : «On nous a avisé de ne pas croire ce
gique et être porté sur la liste de la Convention qui se dit dans la rue à propos du remplacement
de Ramsar. C’est en effet la troisième zone des postes vacants, ce qui renforce nos doutes».
humide, après les lacs Tonga et Oubeira (El Tarf) Les protestataires qui demandaient à voir le wali
en 1983, classée Ramsar en 1999 sur la liste des ont été reçus à son au cabinet. Pour ce qui est du
50 sites que compte l’Algérie à ce jour. filet social, Nadjat, une jeune femme, nous dira
A l’époque, on avait observé une diversité qu’il y a «des personnes qui émargent dans ce
surprenante de plantes, d’oiseaux et d’insectes. dispositif depuis 20 ans, 15 ans, etc. et qui n’ont
Visible de la RN44 et de plus enserré par les pas été intégrées». Les manifestantes
constructions qui avancent sur ces berges, le demandent une prise en charge des années
Lac des Oiseaux a une inégalable fonction pour d’ancienneté dans le calcul de la retraite. Elles
l’éducation à l’environnement. En effet, il a le révèleront la peur qui les habite à l’approche de

grand et rare avantage de pouvoir montrer en une
seule journée aux visiteurs intéressés un nombre
impressionnant de plantes et d’oiseaux dont de
très rares. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il
a pu bénéficier d’assistance et de financements
d’organismes internationaux pour sa protec-
tion. En vain. Il est l’exécutoire des eaux usées
du village et de son extension anarchique. Un
problème qui n’a jamais pu être réglé. Ce n’est
pas tout, le splendide panorama qu’il offrait au
visiteur avec en arrière-plan sa colline boisée est
défiguré par l’ouverture d’une carrière de tout-
venant pour les besoins du projet de l’autoroute
Est-ouest en cours. Les apprentis sorciers de
la pêche et de l’aquaculture ont cru tirer profit
d’un ensemencement avec de la carpe. Résultat,
ce poisson qui est herbivore vorace a complè-
tement rasé la végétation aquatique et terrestre.
En effet, les effets non maîtrisés de la croissance
BORDJ BOU ARRÉRIDJ
Le splendide panorama est défiguré par l’ouverture d’une carrière
démographique, de l’exploitation de l’eau pour
l’irrigation, de l’urbanisation anarchique et les
eaux usées domestiques, du braconnage et du
pâturage sur les berges, et la circulation routière
vont à terme détruire irréversiblement ce qui
pourrait devenir un site écologique, esthétique,
mais également économique pourvoyeur de
revenus et d’emplois.
C’est le message transmis par l’Association de
protection de l’environnement et de lutte contre
la pollution (ANPEP) qui a célébré le 1er février
la journée mondiale des zones humides au lycée
du Lac des oiseaux. C’est aux habitants du Lac
PHOTO:EL WATAN
de s’engager dans la lutte pour la protection de
ce site. L’ANPEP a donné aux lycéens, à leurs
parents et leurs enseignants une foule d’infor-
mations sur l’état du lac et ses potentialités pour
le développement durable local.
Le président de l’ANPEP a pour l’occasion
annoncé qu’un groupe de l’association sera
chargé de monter un projet de restauration et
d’utilisation rationnelle du site. À noter que la
wilaya d’El Tarf compte 9 des 50 sites Ramsar
algériens, tous mal en point et sujets à des agres-
sions multiples et diverses.
Slim Sadki
chaque fin de contrat au bout de deux années.
Fodil S.
TRIBUNAL
DE GUELMA
L’affaire de l’ex-DSP
reportée
L’affaire de l’ex-DSP de Guelma et son
fournisseur a été reportée au 10 février
prochain. La décision de la juge du tribunal de
Guelma a été notifiée hier matin, malgré la
présence des deux co-accusés emprisonnés et
d’un nombre impressionnant de personnes
citées en qualité de témoins dans cette affaire.
Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre.
«Le renvoi de l’affaire est probablement dû à
l’absence d’un de nos confrères malade», a
déclaré un avocat à El Watan. En effet, la juge a

Bientôt un hôpital d’urgences
médico-chirurgicales
A u départ, il a été conçu comme hôpital de traumatologie et d’ortho-
pédie de dimension régionale, mais faute de rigueur dans l’étude et
le suivi, et après avoir englouti 400 milliards de centimes, le projet a été
«métamorphosé» en hôpital d’urgences médico-chirurgicales, dont l’inau-
guration a été reportée à maintes reprises.
L’EHS compte 12 lits aux urgences chirurgicales, 30 à la chirurgie
générale, 20 aux soins intensifs et des équipements de pointe. «Ma visite
consiste à inspecter l’infrastructure et de constater le taux d’avancement
des travaux, pour faire en sorte que cet acquis pour la wilaya soit opéra-
tionnel dans les plus brefs délais. Il sera ouvert dans un mois et demi ou
été très claire à ce sujet. «C’est la dernière fois
que nous reportons cette affaire. Pour ceux qui
ne peuvent assister pour une raison ou une autre
qu’ils mandatent l’un de leurs confrères», dira-t-
elle. Pour rappel, il s’agit d’un scandale qui
éclabousse le secteur de la santé à Guelma
deux mois, et au cas de besoin, une équipe technique du ministère sera dé-
pêchée sur les lieux pour être au service de la DSP», a indiqué, dimanche,
le ministre de la Santé, tout en soulevant des «irrégularités» dans l’archi-
depuis l’incarcération de cet ex-responsable et
un fournisseur d’équipementss médicaux, le 4
juillet 2019. Un scandale qui n’a pas épargné
tecture de l’hôpital. Un projet révélé depuis 2006 et qui a vu défiler huit des directeurs d’établissements de santé ainsi
ministres, sept walis et quatre directeurs de la santé. que des personnels qui ont statué lors de
Pour ce qui est des mesures prophylactiques pour faire face au virus l’ouverture des plis des offres et de la réception
Corona, M.Benbouzid a indiqué que «toutes les précautions ont été prises. dudit matériel. Il s’agit d’un équipement
D’ailleurs, pour cet effet, nous avons réquisitionné un pavillon de l’hôpital médical destiné à l’assistance respiratoire
d’El Kettar, et nous avons mis à la disposition de nos compatriotes, comme d’urgence, qui n’aurait pas été réceptionné avec
à nos voisins, un avion pour les évacuer». M. A. les caractéristiques contractuelles. Karim Dadci

LOCALITÉ DE SISSAOUI À CONSTANTINE SAISIE DE 1840 CAPSULES

DE PREGABALINE
Les demandeurs de logements ruraux Les saisies des comprimés classés comme

ferment la RN3 psychotropes se poursuivent à Constantine.

Ce qui dénote d’un trafic à grande échelle de ce
produit qui génère des revenus importants pour

D es habitants de la localité de Sissaoui,

dans le secteur des Mûriers, commune de
Constantine, ont fermé la RN3 durant toute la
matinée d’hier pour réclamer l’intervention
du wali Saci Ahmed Abdelhafidh. Il s’agit des
demandeurs de logements ruraux qui affirment
avoir recouru à la fermeture de la route après
avoir été méprisés par les responsables locaux.
«Nous avons bénéficié d’attributions en 2012
pour construire des habitations rurales. Les
décisions nous ont été octroyées par l’ex-wali
Noureddine Bedoui. Suite à ses instructions,
la société d’architecture et d’urbanisme (SAU)
avait établi une étude et un piquetage des ter-
rains», a rappelé Hamoudi, président de l’asso-
ciation des demandeurs.
Et de poursuivre que depuis, ils ont lancé un
ensemble de protestations, dont l’objectif était
de contester un autre plan de réalisation d’une
cité urbaine limitrophe à leur projet. Ledit
plan, qui avait éveillé les soupçons des bénéfi-
ciaires, avait été établi par les autorités locales
de cette époque. «Ce qui est complètement
absurde», ajoute Hamoudi. «Nous avons saisi
l’ex-chef de daïra pour attirer son attention sur
l’emplacement de ce plan à caractère urbain.
Nous avions même prévenu des problèmes
d’ordre administratif, qui vont retarder notre
projet. Ce responsable avait dit qu’il n’y a pas
une alternative, c’est à prendre ou à laisser»,
poursuit notre interlocuteur, en affirmant que
leurs soupçons se sont confirmés par la suite.
«En 2017, les autorités locales leur ont attribué
de nouvelles décisions, avec un nouveau plan
réalisé par l’Agence foncière. Le dossier n’a
pas été approuvé au niveau du guichet unique
de la direction d’urbanisme, d’architecture et
construction (DUAC). La cause ! Il s’agit d’une
zone urbaine dotée d’un autre projet de loge-
ments», soutient Mr Hamoudi. «La loi ne permet
pas la réalisation de maisons rurales au niveau
d’une cité urbaine ! C’est ce qui nous a été com-
muniqué, hier (dimanche ndlr) par les services
de la DUAC. Mais pourquoi le révéler mainte-
nant ? Pourquoi le DUAC ne l’a pas expliqué
à l’ancien wali Abdessamie Saïdoun. Sachant
que ce dernier l’avait instruit, en septembre
dernier lors d’une réunion avec les responsables
concernés, de régler notre problème le plus vite
possible, en validant le plan établi par l’Agence
foncière», fulmine le président de l’association.
Les inscrits à ce programme ont organisé durant
la journée de dimanche un important mouve-
ment de protestation devant le cabinet du wali.
Et ils sont revenus à la charge, hier, lorsque les
responsables locaux ont refusé de les recevoir.
Au moment où nous mettions sous presse, la
route a été débloquée par les éléments de la gen-
darmerie nationale.
Les mêmes services ont arrangé une réunion
entre l’actuel chef de l’exécutif et les protesta-
taires dans l’après-midi .
Yousra Salem
ceux qui s’en adonnent. Après l’opération qui
avait permis la saisie, la semaine dernière, de
42 000 comprimés à El Khroub, les services de
la BRI de la sûreté de wilaya de Constantine
viennent d’arrêter deux personnes âgées de
41 ans impliquées dans l’exercice illégal d’un
métier de santé, et la commercialisation de
psychotropes sans autorisation. Selon un
communiqué de la sûreté de wilaya, l’affaire a
commencé par des informations sur les activités
douteuses d’une personne qui exploiterait son
local de frigoriste pour vendre des capsules de
Pregabaline, populairement connues par
«Saroukh» pour les effets qu’elles procurent.
La perquisition de son domicile à Sidi Mabrouk
inférieur a permis la découverte d’un sac de
1840 comprimés de Pregabaline 150 mg,
dissimulé dans une fenêtre. Les investigations
ont abouti à l’identification d’un complice. Les
deux prévenus ont été présentés devant la
justice. S. A.

Les travailleurs de
l’entreprise de construction
de matériel agricole en grève
● Les travailleurs de l’Entreprise de construction du matériel agricole (EPE CMA) de Sidi Bel Abbès
entament leur deuxième journée de grève générale ● Ils se sont rassemblés, hier encore, devant le
siège de la direction générale après avoir paralysé, dimanche, l’ensemble des unités de production.
L
a grève a été suivie par
80% du personnel», a an-
noncé hier le secrétaire
général de la section syndicale
de l’EPE CMA, M. Nasri. Ce
débrayage intervient à l’expira-
tion du délai fixé lors du dépôt
d’un préavis de grève par la
section syndicale de l’entreprise.
«A travers cette action, les tra-
vailleurs veulent alerter les pou-
voirs-publics sur les difficultés
rencontrées par le complexe de
machinisme agricole», indique
M. Nasri.
Lors de l’assemblée générale,
tenue le 16 janvier dernier, une
plate-forme de revendication a
été adoptée par les travailleurs,
portant notamment sur la relance
de la production et un réexamen
des partenariats conclus avec des
firmes étrangères. «Les travail-
leurs de l’EPE CMA sont très
inquiets pour l’avenir de leur
entreprise», révèle notre inter-
locuteur. Sit-in des travailleurs de l’Entreprise de construction du matériel agricole (EPE CMA) de Sidi Bel Abbès
Les travaux de l’AG ont por- étrangers. En septembre 2019, le
té également sur l’évaluation syndicat d’entreprise avait déjà
des résultats de production des soulevé la question du cumul des
joint-ventures issus des diffé- déficits financiers depuis 2017
rents partenariats effectués entre et l’inquiétante mévente du pro-
l’EPE CMA et des constructeurs duit phare de l’entreprise CMA,
TÉMOUCHENT
Grogne du personnel
du service de pédiatrie
de l’hôpital
G rand émoi, hier, au service de pédiatrie, dont
le personnel, entre médecins et agents para-
médicaux, ont observé un sit-in pour protester
contre son détournement dans les faits en service
d’urgence médicale alors qu’il est réservé à
l’hospitalisation des malades. Ils reçoivent, selon
leurs allégations, de toutes les communes de la
wilaya, une moyenne de 150 malades par jour
pour consultation en urgence alors qu’ils ont en
charge 21 lits occupés constamment pour des
malades hospitalisés. Un médecin explique : «Au
lieu de m’occuper selon ce que nécessitent mes
malades, qui sont des cas graves, ce qui explique
leur hospitalisation, j’en suis détournée pour
rien. Par exemple, hier, j’étais seule de garde
de nuit, j’ai reçu en visite 80 malades qui m’ont
été envoyés alors que c’étaient des cas bénins.
Sans les consulter, les collègues, tous du secteur
public de toutes les communes de la wilaya, et
particulièrement ceux des urgences de l’hôpital
Medeghri d’à côté, remettent à leurs parents
des lettres d’orientation vers notre service de
pédiatrie. Pis, ces lettres sont illisibles tant leur
calligraphie est cafouilleuse. Pourquoi faire
endurer aux parents et à leurs enfants un dépla-
El Watan - Mardi 4 février 2020 - 11
RÉGIONS
SIDI BEL ABBÈS
à savoir les moissonneuses-bat-
teuses de la filiale algéro-finlan-
daise Sampo.
Pour les représentants des tra-
vailleurs, la relance de l’activité
d’usinage et la restructuration de
cement inutile parfois d’endroits très éloignés
du chef lieu de wilaya ? Forcément, les parents,
à bout de nerfs, s’en prennent à nous, ajoutant
à la saturation du service, ce qui ne va pas sans
agressions contre lesquelles nous sommes dému-
nis. La situation est devenue ingérable. Nous
avons un box d’observation qui n’est à aucun
moment vide à cause de l’encombrement. Or ce
lieu doit être impérativement stérilisé pour éviter
la propagation de maladies nosocomiales ainsi
que les infections par divers sortes germes et
de maladies comme la méningite. Nous même,
des médecins, malgré les précautions que nous
observons, nous entrons sains et repartons avec
une maladie contractée dans le service. Nous
avons alerté tant notre directeur d’hôpital que le
directeur de la santé en vain». Cette protestation
n’est pas la seule à propos du secteur de la santé.
En effet, lors de la session d’hier de l’APW, un
élu a pointé une grave insuffisance au niveau du
centre d’hémodialyse qui disposerait d’un seul
médecin spécialiste au niveau de l’EH Ahmed
Medeghri alors que le second EH de la ville
est pourvu de plusieurs sans qu’il n’y existe un
centre d’hémodialyse. M. Kali
PHOTO :D.R.
l’entreprise sont indispensables
pour la préservation des quelque
800 emplois permanents. Toutes
nos tentatives de joindre hier les
responsables de l’entreprise sont
restées vaines. M. Abdelkrim
◗ MOSTAGANEM
DEUX CADAVRES
DE HARRAGA
REPÊCHÉS EN MER
Deux cadavres, de sexe
masculin, non identifiés, en état
de décomposition avancée, ont
été retrouvés flottant à la
surface de l’eau. Ils ont été
repêchés dans l’après-midi de
dimanche. Selon des sources
concordantes, il s’agit de deux
jeunes hommes, non identifiés,
âgés de plus de 30 ans chacun.
Le premier corps a été repêché
au niveau de la plage de Kaf
Lasfer, à l’est de Mostaganem.
Le deuxième, quant à lui, a été
repêché à 8 miles au nord de la
côte d’Oureah, à l’ouest de
mostaganem, a indiqué la même
source. Une enquête a été
ouverte pour identifier les deux
dépouilles qui ont été déposées
à la morgue. En attendant les
résultats de l’enquête,
il s’agirait, vraisemblablement,
de malheureux candidats à
l’émigration clandestine
qui auraient tenté la
traversée à partir des côtes
mostaganemoises. A signaler
qu’à Mostaganem, on parle de
12 harraga qui n’ont pas donné
signe de vie depuis près de deux
mois. Lakhdar Hagani
TIARET
Le cri de détresse des
familles de harraga
D
ix jours après l’inhumation du jeune Zakaria Ouilem,
28 ans, après que son corps ait été repêché en mer sur
les côtes algéroises, beaucoup de familles tiaréties des
19 harraga – partis tenter la traversée le 16 décembre dernier
–, restent sur le qui-vive et viennent de lancer un cri de dé-
tresse aux responsables concernés. Plutôt des cris de douleur
provenant de proches et de parents de harragas, dont les corps
n’ont pas encore été retrouvés mis à part celui de Zakaria et
celui d’une femme qui fait l’objet d’expertise grâce à l’ADN.
La douleur reste vive et les voix qui s’expriment renseignent
sur le degré d’abattement suite à cette tragédie sociale à nulle
autre pareille que Tiaret vit à son corps défendant par deux
fois si l’on rajoute l’épisode des 7 harraga décédés en mer
et rapatriés pour être enterrés en décembre 2009. D’épisode
en épisode, Tiaret constitue une région qui fournit le plus de
harraga et reste à ce titre une terre où il ne fait plus bon vivre.
Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les jeunes «blasés de
n’entrevoir aucune perspective heureuse à l’aune d’un chô-
mage galopant, fermeture en cascade d’entités économiques
et d’une omnipotence de castes à tous les niveaux». Même
le hirak, censé être ce défouloir où viennent se déverser le
trop plein de rancœurs, est brimé. Ce n’est pas d’ailleurs un
hasard si «la harga» a repris de plus belle ces derniers mois
alors qu’elle a connu une décrue après l’avènement de la
Révolution du sourire.
Hier, beaucoup de gens ont été sidérés d’entendre cette soif
de vérité que voudraient entendre les parents de harraga.
Dans une déclaration de presse, l’une des sœurs de Smail
Nadjet, disparue elle et son jeune enfant en mer, affirmait :
«Nous n’avons aucune information sur elle et son jeune
enfant, Wahid, âgé de 15 ans, alors que les gens spéculent».
Et d’ajouter : «On ne comprend pas pourquoi les gens disent
n’importe quoi et pourquoi les autorités et les élus n’ont pas
daigné afficher leur compassion ou soutien avec nos familles
éplorées». L’un des fils de la disparue explique que «tout
ce que disent les gens est erroné» : «Ma mère en décidant
de faire la traversée elle et son jeune enfant n’avait aucune
crainte de représailles ni celle induite par une forte amende
dont elle devait s’acquitter» et de renchérir que c’est de
l’affabulation. «Qu’ils cessent de mentir, ma mère âgée de
47 ans est malade et vivait de son commerce et n’a pas fui
comme le voudraient le faire accroire certaines langues four-
chues». Zerrouki Nourredine, père d’Abdelwadoud, déplore
l’indifférence des autorités locales non sans remercier les
autorités de Jijel qui elles «nous ont soutenus et accompa-
gnés dans nos démarches». Les témoignages des parents de
harragas tiennent le même langage et pointent tous des doigts
accusateurs sur les autorités qui n’auraient pas réagi à leur
douleur : «nos enfants ne sont-ils pas des êtres humains ?»
clament-ils impuissants. Amellal Fawzi
CHLEF
La contestation sociale
monte sur le littoral
L a contestation sociale monte à travers la wilaya, notam-
ment dans les zones rurales reculées et les villages côtiers
situés aux frontières avec les wilayas limitrophes. Des habi-
tants des douars environnants de Beni Haoua, à la limite avec
Tipasa, ont emboité le pas aux protestataires de Decheria, à
l’extrémité ouest du littoral, près de la frontière avec Mosta-
ganem. Ainsi, ces derniers entament leur deuxième semaine
de protestation sur la route nationale N° 11 menant de Tipaza
jusqu’à Mostaganem en passant par le littoral de la wilaya
de Chlef. Ils exigent la présence du wali en personne pour
lui exposer de vive voix leurs problèmes d’ordre socioéco-
nomique. Ils ont fait part de leur détermination à poursuivre
leur action jusqu’à la prise en charge de leurs doléances
principales, à savoir l’amélioration des conditions de vie de
la population locale et l’octroi de projets pour combler le
déficit dans un certain nombre de secteurs. Ils estiment que
la localité de Decheria, relevant de la commune de Dahra sur
le mont portant le même nom, a beaucoup souffert de l’iso-
lement et de la marginalisation alors que ses belles plages
parsemées de dunes de sable constituent une destination pri-
vilégiée pour de nombreux estivants du pays. Ils lancent un
appel pressant aux autorités centrales et de la wilaya pour se
pencher en urgence sur leur cas. Pour leur part, des villageois
de Beni Haoua, plus à l’est des côtes de la wilaya, ont fermé
dimanche la RN 11 pour les mêmes motifs. Ils réclament
eux aussi une prise en charge rapide de leurs revendications
sociales portant notamment sur l’AEP, le transport scolaire,
le chauffage dans les établissements scolaires, l’aménage-
ment des routes et l’accès aux soins, entre autres. Ce sont les
mêmes requêtes qui reviennent de plus en plus dans les mou-
vements de protestation qui se multiplient à travers la wilaya.
A.Yechkour
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 12

PA S S E R E L L E

MAGHREB ET ORIENT DES LIVRES UN DOCUMENTAIRE

SUR LE HIRAK SUR
Contour littéraire dans les FRANCE 5

soubresauts du monde arabe
● La vingt-sixième édition du Maghreb des livres, étendue depuis 2018 à L’Orient des livres, ouvre
vendredi prochain à Paris ● Une rencontre qui fera la part belle au hirak algérien et aux moments de
revendications populaire au Moyen-Orient.
notamment, mais aussi en France,
«les risques de fractures de notre
République, ou les indispensables
retours sur notre histoire com-
mune, qui doivent nous aider à
mieux comprendre le présent».
En ce sens, ce Maghreb-Orient
des livres se propose d’être «un
espace de résistance et d’espoir.
Résistance face aux multiples
formes de replis identitaires qui
se manifestent un peu partout
dans le monde, à mesure que
s’accroissent les inégalités écono-
Kamel Daoud se
met en scène
● Un an de soulèvement populaire
en Algérie, France 5 a choisi de
l’illustrer en faisant un portrait tout
à l’avantage de l’écrivain Kamel
Daoud.
Lyon
De notre correspondant
P our célébrer le premier anniversaire du hirak, les
personnalités actives depuis un an ne manquent
pas. Pourtant, le 16 février à 22h40, dans le cadre de
la série «La case du siècle», c’est le documentaire
L’Algérie de Daoud qui marquera un an de mani-
festations pacifiques en Algérie. Les admirateurs
de l’auteur, dont les livres ont fait le tour du monde,
y trouveront l’occasion de conforter les raisons qui

Lyon dimanche est prévu, presque en
De notre correspondant fin de manifestation : «Syrie,
Palestine : destins brisés», avec
PHOTO : DR
terranéen. Cependant, pour des
raisons financières qui empêchent
trop d’invitations coûteuses, la
miques, sociales, culturelles et po-
litiques. Espoir aussi quand nous
constatons la formidable énergie
déployée par toutes celles et tous
ceux qui ne supportent plus ces
dérives mortifères : ces femmes
qui, partout, luttent pour l’éga-
font qu’ils l’apprécient. Ses détracteurs aussi glane-
ront ici et là quelques propos de Daoud qui les irri-
teront et se demanderont pourquoi ce documentaire
se focalise sur cet auteur plutôt qu’un autre plus actif
dans le hirak.
Ceux qui critiquent Daoud se demanderont pour-
quoi dès le début du documentaire que nous avons
visionné en avant-première, il affirme doctement
que «l’Algérie n’ait pas d’image». Ou lorsque vers

L
e Maghreb-Orient des livres
se prépare longtemps à
l’avance. Rien d’étonnant
dès lors qu’il offre aux visiteurs
plusieurs rendez-vous autour du
hirak, mouvement de protestation
et de revendications algérien du 22
février, né il y a bientôt un an. Par
contre, le rendez-vous culturel du
Maghreb et de l’Orient n’a pas pu
prévoir qu’en ce début d’année les
pouvoirs américain et israélien en-
térineraient de la manière la plus
abjecte qui soit le déni d’existence
de la Palestine. Un seul carrefour
EXTENSION DU DOMAINE DU «HIRAK»
S elon le programme établi,
Kamel Daoud, largement cri-
tiqué en Algérie pour ses écrits
vis-à-vis du hirak, sera à Paris au
Maghreb-Orient des livres l’un
des auteurs largement mis en
avant. Même au bord de la Seine,
il pourrait bien être interpellé par
les participants aux débats aux-
quels il a été convié. Ainsi, c’est
lui qui fera ce que les organisa-
teurs nomment la «leçon inaugu-
rale». Sur le thème : «Que faire
de l’ex-colonisateur ?» A ce sujet,
outre ses propos décriés sur le
hirak, Daoud parlait dans son
article publié le 9 janvier dans Le
Point d’une «partie de la popula-
tion sensible à la théorie du com-
plot et au souvenir puissamment
entretenu de la colonisation».
Dans le même texte, il se faisait
aussi l’avocat de la France dont
il écrivait que l’ambassade «a
dépensé beaucoup de son temps à
démentir les infox».
L’écrivain sera aussi amené à
parler et débattre, en liaison avec
l’Institut du monde arabe, de la
question : «Existe-t-il une laïcité
arabe ?», avec l’auteure libanaise
Joumana Haddad.
Parmi les rendez-vous, un fo-
cus sur les «20 ans des éditions
Barzakh». D’autres thèmes sont
annoncés. Le vendredi «Des colo-
nies et des hommes» avec Daphné
Bengoa, Jacques Frémeaux, Fran-
Khalil Tafakji et Dima Wannous. majorité des participants résident lité, ces enfants des deux rives qui
De discussions en échanges, il en France. la fin du film il ressent que «le sentiment le plus
déploient leurs talents dans tous
serait cependant étonnant que ce Pour MM. Morin et Chagnollaud, angoissant, c’est la liberté. On a peur d’être libre».
les domaines de la création cultu- Une phrase qui, outre les posts analytiques engen-
thème sensible n’affleure pas dans «le Maghreb-Orient des livres a relle, de l’engagement citoyen, du
chacun des débats qui auront lieu pour vocation d’être un moment drés sur les réseaux sociaux, pourrait faire l’objet
développement économique et du d’un sujet au bac philo, loin, malgré tout, du constat
sous les dorures et le faste de précieux d’échanges pour aborder
progrès social». Walid Mebarek d’un mouvement où la liberté ne fait pas peur. La li-
l’Hôtel de Ville de Paris. des questions qui traversent le
Cette «foisonnante manifesta- monde difficile et chaotique dans berté en est le maître-mot, vendredi après vendredi !
tion culturelle internationale», lequel nous vivons aujourd’hui.» • Vendredi 7 février (13h-20h), A l’heure des critiques fortes qui visent l’auteur de
comme la qualifient les organisa- samedi 8 février (12h-19h), La préface du nègre (depuis ses articles dans Le
teurs Georges Morin et Jean-Paul «UN ESPACE DE RÉSISTANCE dimanche 9 février (11h-18h) Point), le portrait dressé amène cependant à mieux
Chagnollaud (présidents de Coup ET D’ESPOIR» Hôtel de Ville de Paris, entrée 3 cerner le personnage. Même si le format de 52
de Soleil et de l’iReMMO) reçoit Ainsi en est-il des soubresauts qui rue de Lobau. Plus d’infos sur minutes ne permet pas d’aller très loin, d’une part.
pas moins de 150 auteurs origi- agitent le monde arabe avec le vent http://coupdesoleil.net/maghreb- D’autre part, l’écriture du documentaire est co-si-
naires de tout le pourtour médi- de révolte en Algérie, Irak, Liban orient-des-livres-2020/ gnée de Kamel Daoud lui-même et Jean-Marc Giri
qui l’a réalisé.
S’il y a dans le documentaire peu d’images de
Daoud dans les manifestations du hirak, l’auteur de
Meursault contre-enquête se dévoile sans pudeur ni
vraiment de réserve. Il dévoile ce qui l’anime depuis
son plus jeune âge dans son petit village proche de
çoise Gallo, Michèle Perret et
Sylvie Thénault ; «L’arabe, langue
du monde» ; un hommage à Assia
arabe, comme si le printemps arabe
était devenu «hirak» généralisé.
Notre confrère et ami, l’écrivain
tions économiques dans le monde
arabe» avec des témoignages de
plusieurs chefs d’entreprise. Di-
Mostaganem et son évolution depuis qu’il a com-
mencé son travail de journaliste puis d’écrivain. Si
Djebar et Mohammed Dib, avec et journaliste Mustapha Benfo- manche, on retiendra les thèmes on connaît l’épopée des billets dans Le Quotidien
notamment la présence de Afifa dil, sera avec Joumana Haddad «Maghreb : écritures contempo- d’Oran, le film s’attarde sur ses reportages dans
Bererhi, Charles Bonn, Cathe- et Charles Thépaut pour parler raines» ; «Juif, judaïsme, antisio- les zones islamistes durant la décennie noire. En
rine Dib, Naget Khadda. Pour du Vent de révolte : Algérie, Li- nisme» ; «Vertiges d’Orient» ; parallèle, on laisse à un de ses amis la tâche d’un
leur part, Laurent Maffre, Azouz ban, Irak. Sur le même registre, «La banlieue entreprenante». On mea-culpa sur la question de son engagement au
Begag et Victor Collet aborderont Akram Belkaïd, Jean-Pierre Filiu, s’attardera aussi sur un sujet pas- Front islamique du salut.
«Du bidonville à la cité» et Ismaïl Luis Martinez, Mohamed Sadoun sionnant : «Camus, Kateb : exilés On voit aussi Daoud mettre en scène un certain
Ferhat, Pierre-Jean Luizard, Saber et Benjamin Stora discuteront du même royaume» avec Maïssa nombre de thèmes qu’il souhaite partager. Il parle
Mansouri, Antoine Menusier et de «Algérie : nouveau départ ?» Bey, Mohamed Kacimi, Christian du vin et de son regret que la vigne ait été arrachée,
Akli Tadjer parleront des «Frac- Enfin, un autre rendez-vous sera le Phéline, Pierre-Louis Rey, Agnès mettant en avant que c’était un deuxième arrachage,
tures de la République». point sur «2011-2020 : Dix ans de Spiquel, Mourad Yelles. A retenir le premier étant la spoliation coloniale de ces
Le samedi s’annonce sur les cou- hirak au Maghreb». On abordera enfin un hommage à Aziz Chouaki terres, devenues infertiles depuis qu’on a enlevé les
leurs des révolutions dans le monde aussi un thème connexe : «Transi- qui nous a quittés en 2019. W. M. vignobles.
Quant à son goût pour la littérature, il montre, dans
la maison familiale, les vieux livres qui l’ont forgé,
disant qu’il ne lisait pas ce qu’il choisissait mais les
GRANDE MOSQUÉE DE PARIS ouvrages qu’il trouvait. Il raconte comment, habile
dans le français écrit, il avait du mal lors de son
Ahmed Djebbar président du Conseil supérieur entrée à l’université avec la langue française parlée.
Une scène insistante se déroule aussi à Notre Dame
des sciences et de la culture de Santa Cruz où l’évêque d’Oran Vesco évoque
avec passion ce lieu chrétien rénové et ouvert à tous.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP), entre l’espace musulman et les autres espaces Il parle aussi avec lyrisme de Daoud.
Chems-Eddine Hafiz, a procédé jeudi dernier à confessionnels ou culturels».
A la fin, on revient au hirak vu par Daoud. Avec
l’installation du Conseil supérieur des sciences Parmi les idées retenues, un cycle mensuel de quelques expressions qui seront une nouvelle fois
et de la culture (CSSC). Le professeur Ahmed conférences à la Mosquée de Paris, «Les
loin d’être consensuelles : «Il faut que nous puis-
Djebbar, ancien ministre (pendant le court mercredis du savoir».
mandat de Mohamed Boudiaf) a été nommé à sa Et selon la GMP, «la mise en place d’une
sions construire une confiance en nous-mêmes».
présidence et a été chargé de constituer «une formation complémentaire en direction des «Ce qui décevrait, c’est que cette révolution puisse
équipe de compétences reconnues», nous différents agents du culte musulman qui officient leur ressembler, il est tellement facile de ressembler
indique un communiqué de la Grande Mosquée en France est également au programme du CSSC. à une dictature après l’avoir abattue. Parce que
de Paris. Cette nouvelle instance aura pour Elle portera sur le contenu du patrimoine culturel c’est la pente naturelle, parce qu’on ne sait pas être
mission de «faire connaître les apports de la et scientifique de la civilisation de l’islam et son libres».
civilisation de l’islam dans les domaines rôle dans le dialogue interculturel et inter- Il prône pourtant l’optimisme dans les dernières
scientifiques et culturels, le vécu des sociétés religieux». secondes du film : «Je pense qu’on va vers quelque
musulmanes contemporaines et les relations W. M. chose de mieux, d’une manière ou d’une autre.»
Walid Mebarek
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 13

I N T E R N AT I O N A L E
PROCHE-ORIENT

Escalade militaire entre

la Syrie et la Turquie
● Les chocs directs entre l’armée turque et les forces du régime syrien ont été rares depuis le début du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011
● Dans tous les cas, la présence militaire turque en Syrie est illégale.

L
a Turquie a bombardé hier des positions
de l’armée syrienne dans le nord-ouest
de la Syrie, tuant au moins 13 soldats, en
riposte à des tirs qui avaient fait plusieurs morts
côté turc. Le président turc, Recep Tayyip
Erdogan, a affirmé qu’entre 30 et 35 soldats
syriens avaient été tués. Mais l’Observatoire
syrien des droits de l’homme (OSDH), une
ONG, a de son côté fait état de 13 soldats
syriens tués et 20 blessés. «Nos avions F-16
et nos pièces d’artillerie sont en ce moment en
train de bombarder des cibles définies par nos
services de renseignement», a déclaré M. Erdo-
gan lors d’une conférence de presse à Istanbul.
Les bombardements turcs ont été menés en
riposte à des tirs d’artillerie nourris de l’armée
syrienne qui ont visé des positions turques dans
la province d’Idleb dans la nuit de dimanche
à hier, selon Ankara. Le ministère turc de la
Défense avait, dans un premier temps, fait état

de quatre soldats tués et neuf blessés. Mais ce
bilan est passé à six tués après la mort d’un
militaire et d’un personnel civil qui ont suc-
combé à leurs blessures, selon la même source.
Le ministère a précisé que les militaires turcs
visés avaient été envoyés à Idleb pour renforcer
des postes d’observation turcs se trouvant dans
cette région et que leur déploiement avait fait
l’objet d’une coordination.
Ces échanges de tirs inédits par leur intensité
entre forces d’Ankara et de Damas font, selon
l’AFP qui rapporte l’information, monter d’un
cran la tension à Idleb, dernier bastion dominé
par des terroristes et des rebelles en Syrie. La
Turquie a déployé des militaires dans plusieurs
postes d’observation dans la région d’Idleb
dans le cadre d’un accord conclu avec la Rus-
sie visant à faire cesser les violences. Mais
les forces syriennes, appuyées par Moscou,
Les échanges de tirs inédits par leur intensité entre forces d’Ankara et de Damas font monter d’un cran la tension à Idleb
ont intensifié, depuis plusieurs semaines, leur
offensive dans cette province, multipliant les
bombardements meurtriers. Ankara, qui appuie
des groupes rebelles syriens, a haussé le ton ces
derniers jours, allant jusqu’à critiquer la Russie
avec laquelle la Turquie coopère pourtant étroi-
tement en Syrie. Vu l’absence de rebelles dans
la région, la Turquie n’a plus de raison de main-
tenir des unités à Idleb. Sa présence en Syrie est
illégale dans tous les cas.
ENJEUX MULTIPLES
«Je veux m’adresser en particulier aux auto-
rités russes : notre interlocuteur, ce n’est pas
vous, c’est le régime (syrien). N’essayez pas
de nous entraver», a déclaré hier Recep Tayyip
Erdogan.
La chaîne d’information turque NTV a rap-
porté qu’une patrouille conjointe russo-turque,
prévue hier dans la région de Kobané (nord de
la Syrie), avait été annulée. Le porte-parole du
parti de M. Erdogan, l’AKP, a estimé que le
régime syrien avait attaqué les soldats turcs, car
il se sentait «protégé par le parapluie russe».
«Après cette attaque, les éléments du régime
qui se trouvent dans cette région sont pour
nous des cibles», a déclaré Omer Celik à la
chaîne CNN-Türk.
PHOTO : D. R.
Signe de la gravité de la situation, le ministre
turc de la Défense, Hulusi Akar, s’est rendu à la
frontière syrienne avec plusieurs hauts gradés,
selon son ministère. Selon les médias turcs,
Ankara a déployé des renforts dans ses postes
d’observation ces derniers jours. Les chocs
directs entre l’armée turque et les forces sy-
riennes ont été rares depuis le début du conflit
qui ravage la Syrie depuis 2011. En 2016,
Ankara avait mis en cause le régime de Damas
après la mort de quatre soldats turcs dans un
bombardement aérien dans la région d’Al Bab
(nord). La Russie avait réfuté toute implication
de ses forces ou de celles du régime. A. Z.

PRÉPARATION DU SOMMET DE L’UNION AFRICAINE

L’Algérie ciblée par une campagne insidieuse
● Les attaques visant particulièrement le chef du Conseil de paix et de sécurité (CPS) ne sont pas nouvelles ● Elles s’inscrivent dans le cadre
d’une campagne permanente orchestrée par le Maroc et ses relais médiatiques étrangers.

D es sites marocains relaient une campagne

insidieuse contre l’Algérie visant à fausser
la réalité, à quelques jours d’un sommet de
l’Union africaine qui devrait aborder les vio-
lations flagrantes du Maroc dans les territoires
sahraouis occupés. Ces sites, dont la spécialité
est le dénigrement de l’Algérie, ciblent en par-
ticulier le chef de la Commission paix et sécu-
rité (CPS) de l’UA, l’Algérien Smaïl Chergui.
Leur agitation traduit, en effet, une démarche
propagandiste qui vise à fragiliser le CPS en
prévision du sommet d’Addis-Abeba.
Au-delà de l’organe décisionnel de l’UA,
c’est toute l’organisation panafricaine que
Rabat tente de fragiliser par sa politique de fait
accompli, alors que les mesures unilatérales du
Maroc, qu’il s’agisse de l’ouverture de consu-
lats à Laayoune et à Dakhla ou de l’annexion
des eaux du Sahara occidental, constituent
bel et bien une violation des actes constitutifs
de l’UA et du droit international. Au Maroc
même, les observateurs s’interrogent sur cette
frénésie, sans sens, pour des consulats fan-
tômes au Sahara occidental.
Il va sans dire que le Maroc s’adjuge les voix
de quelques pays africains au prix de mil-
lions d’euros, issus de blanchiment d’argent
et dépensés dans le cadre d’une diplomatie
commerciale qui transforme le Maroc en
tremplin pour le redéploiement des puissances
néocoloniales en Afrique. Rabat s’affole au
moment où la présidence tournante de l’UA
en 2020 devrait revenir au Sud-Africain Cyril
Ramaphosa, appelé à assurer également les
commandes de la troïka sur le Sahara occiden-
tal, instituée lors du sommet de Nouakchott en
juillet 2018.
Au demeurant, les attaques visant le chef du
CPS ne sont pas nouvelles, elles s’inscrivent
dans le cadre d’une campagne permanente or-
chestrée par le Maroc et ses relais médiatiques
étrangers, y compris israéliens, pour désta-
biliser ce panafricaniste dont les réalisations
en matière de consolidation de la paix dans
le continent dérangent au plus haut niveau au
Maroc. Rien d’étonnant à cela : les auteurs sont
connus pour être les porte-voix des services de
renseignement marocains et même israéliens, à
l’instar de Farid Mnebhi, un anti -algérien qui
ne cache pas sa collaboration avec Israël quand
il s’agit de l’Algérie. Il y a lieu de souligner
que la vision du chef du CPS du règlement
de la crise sécuritaire à laquelle est confronté
le continent, en particulier la région du Sahel,
contrarie les objectifs d’un membre influent du
Conseil de sécurité, allié du Maroc. «Chergui
plaide pour une implication plus grande des
Africains dans la résolution des conflits, sou-
lignant que les droits d’auteur pour la force
conjointe, G5 Sahel, reviennent aux cinq pays
contributeurs et non pas à ce membre qui veut
être promoteur de cette initiative», indique-
t-on. «Encouragé par le succès de sa récente
médiation en Centrafrique, le chef du CPS
travaille d’arrache-pied pour que l’Union afri-
caine reprenne le dossier libyen et appuie une
solution politique inclusive en Libye», explique
un média public qui rapporte l’information,
avant d’indiquer que «le CPS prévoit déjà une
réunion au sommet début février pour exami-
ner la situation en Libye et ses répercussions
sur la région du Sahel». R. N.
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 14

C U LT U R E

MUSÉE PUBLIC NATIONAL CIRTA DE CONSTANTINE BLOC-NOTES

■ RENCONTRE LITTÉRAIRE

L’art islamique, splendeur et génie Librairie Média –Book

26, rue Ahmed Zabana
(ex- Hoche) Alger, à 14h.
Rencontre avec les
poètes Lamia Daho et

D
epuis 2017, la direction
du Musée public natio- Rachid Rezagui,
nal Cirta de Constantine illustrée par des tours
ne cesse d’innover. Le de chants chaâbi et
lancement d’une vaste kabyle par le poète et
opération de réorganisation des salles parolier Rezagui.
des expositions retraçant les différentes Librairie l’Arbre à dire
époques de l’histoire de l’Algérie et Samedi 8 février à 15h
de la ville de Constantine a été mené L’écrivain et journaliste
comme un véritable chantier. Après Akram El Kebir
l’ouverture au 1er étage du musée d’une présentera son dernier
nouvelle Salle des artistes et des sculp- roman Les fleuves
teurs algériens, le 6 février 2018, suivie impassibles.
le 18 décembre de la même année par ■ EXPOSITION
une autre réservée aux Arts universels
XVIIe-XXe siècles, un autre événement Villa Abdeltif El Hamma,
Alger
est venu marquer ce projet scientifique

et culturel par l’ouverture officielle le
30 janvier dernier d’un nouvel espace
pour l’Art islamique par une exposition
revue et revisitée de tous les objets de
la collection du musée Cirta. Une inau-
guration marquée par la présence d’un
public nombreux et intéressé réuni
dans une parfaite ambiance conviviale.
«La démarche d’un projet scientifique
et culturel a été initiée par la direction
du Musée public national Cirta sous
l’égide du ministère de la Culture pour
encadrer un mouvement de rénovation
au sein du musée. C’est une démarche
visant à définir la vocation du musée et
son développement au sein de la socié-
té. Depuis 2017, cette politique est en
marche ; une réorganisation de tout le
musée a été entamée et s’applique sur
le terrain par étape, qui définit les stra-
tégies et les grandes orientations du
musée pour les cinq années à venir, en
prenant en compte toutes les missions
relatives aux collections et aux publics
et en analysant toutes les activités liées
à ces missions», a expliqué Amel Sol-
tani, directrice du Musée public natio-
nal Cirta dans son intervention inaugu-
rale. «C’est une nouvelle manière pour
nous de partager ce patrimoine avec
le public du musée qui aura à décou-
vrir cette nouvelle réorganisation des
collections qu’on a voulu réaliser en
suivant une orientation chronologique
adéquate à la richesse des collections
pour mieux comprendre la dynamique
d’ensemble que peut offrir notre insti-
tution», poursuit-elle. Pour en arriver à
ce résultat, il a fallu des mois de travail,
d’études, de recherches, de classement
et de reclassement de toutes les collec-
tions du musée Cirta. L’agencement
chronologique a été revu de fond en
comble.
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE
Le souci d’apporter de nouveaux élé-
ments au visiteur a été illustré à travers
un intéressant travail de documentation
grâce à ce dépliant très instructif et vul-
garisé proposé au public et sur lequel
on peut lire des pages d’histoire de
l’Algérie et de la ville de Constantine.
«C’est une mission qui n’a pas été
facile du tout, c’est le fruit d’une année
de travail ardu de toute une équipe de
spécialistes de ces époques historiques
au musée national Cirta, dont chacun a
apporté sa précieuse contribution pour
pouvoir présenter ce nouvel espace
à notre public, avec une exploitation
judicieuse des vitrines et de la lumière,
sans oublier le travail minutieux fourni
par Taher Redjal qui a été l’infographe
et le scénographe de cette exposition»,
a insisté Amel Soltani. La directrice
a soutenu que la thématique «Art
islamique, splendeur et génie» s’ins-
crit dans le cadre de cette nouvelle
vision, un parcours que toute l’équipe
du musée a tracé. «Une collection
constituée d’objets conservés au musée
et dont certains vont être présentés
pour la première fois à un public, nous
en sommes sûrs, très attaché à son
histoire et à son patrimoine universel,
riche et diversifié», a-t-elle affirmé.
Elle a ajouté lors de son intervention
que le musée est disposé à recevoir
toutes les propositions, contributions
et autres initiatives de toute personne
intéressée pour enrichir encore plus ce
travail.
HUIT SIÈCLES DE PRODUCTION
HUMAINE
D’ailleurs, le visiteur de ce nouvel
espace situé au premier étage du musée
Cirta, juste après avoir parcouru les
salles des artistes et sculpteurs algé-
riens et des arts universels, est attiré
par cet agencement agréable des objets
dans les vitrines avec un jeu minutieux
de la lumière. Les panneaux accrochés
aux murs apportent tout ce qui peut
satisfaire la curiosité du public. Mais
l’objet qui ne passe pas inaperçu est ré-
solument «l’Astrolabe planisphérique»
en cuivre. Un outil astronomique
d’observation des astres et de calcul
analogique. Cette pièce unique de la
période islamique, conservée au musée
Cirta datant de la fin du IXe siècle de
l’hégire (XVe siècle de notre ère), est
une donation de Mahmoud Bachtarzi
de Constantine. La collection expo-
sée compte également une copie rare
d’un manuscrit de Salah El Antri sur
l’histoire de Constantine à l’époque
ottomane. Durant l’époque islamique
à Constantine qui s’étend de l’arrivée
des conquérants musulmans en 674
dirigés par Abou El Mouhadjir Dinar
l’émir d’Ifriquia durant le règne des
Omeyyades, jusqu’à la fin de la pré-
sence ottomane avec la prise de la ville
par les Français le 13 octobre 1837, le
Vieux Rocher a été sous la coupe de
plusieurs dynasties et a vu défiler aussi
plusieurs civilisations (Aghlabides,
Fatimides, Hafçides, Zirides, Hamma-
dites, Almohades et Ottomans). Mais
parmi les périodes les plus riches, on
citera surtout celle qui a vu la ville
passer sous le règne des Hammadites
PHOTOS : D. R.
Nouredine Chegrane
présente sa nouvelle
collection de peinture
intitulée «Hommage au
jazz», jusqu’au 7
février.
(1014-1153), et qui sera le départ de
huit siècles de production humaine. On Fondation Ahmed et
Rabah Asselah
retiendra surtout la construction de la
Grande Mosquée, ou Djamaâ El Kebir Exposition collective
en 1063. La collection du musée Cirta d’arts plastiques : «Un
compte également de nombreux objets rêve… trois regards»,
de poterie de l’époque des Hamma- avec l’architecte Chafa
dites, mais aussi des pièces de monnaie Ouzani, les artistes
découvertes sur le site de Tiddis à 30 plasticiens Djamel Talbi
km de Constantine, grâce aux fouilles et Mourad Abdelaoui, et
réalisées par André Berthier. Ce n’est ce, jusqu’au 18 février 
Hôtel Sofitel d’Alger
qu’une partie de tout un trésor bien
conservé. «La Qalâa des Beni Ham- Le photographe Omar
mad, Béjaïa, Tiddis et Constantine Dib exposera jusqu’au
15 février
représentent à elles seules huit siècles
d’une production humaine parfois
inégalable et d’autres fois des rayons ■ CONCERT
Opéra Boualem Bessaïh
d’influence sur d’autres civilisations
dans le Maghreb et l’Andalousie. Des de Ouled Fayet à Alger
«Soirées chaâbie» sur
éléments d’architecture de palais, de
mosquées et de maisons avec des les traces des grands
maîtres
décorations végétales, géométriques et
- Mardi 4 février animée
épigraphiques, de la céramique et une
par Nacer-Eddine Galiz,
poterie riche de divers sujets, parfois
avec la participation de
inédits, à l’instar des décors humains
et animaliers que la dynastie Hamma- Abbar Hamza et Ettoui
Walid.
dite nous a offert quelques exemples
avec un trésor important en monnaie
et en bijoux. Les Dynasties aghlabide, * Basilique de Notre-
Dame d’Afrique à Alger
fatimide, hafçide et ottomane sont,
elles aussi, représentées parmi les col- Jeudi 13 février,
Concert de musique
lections exposées à travers une muséo-
graphie et une scénographie étudiées et andalouse avec l’artiste
Farid Khodja.
inspirées de nos collections muséales»,
explique la directrice du musée Cirta. Centre culturel algérien
à Paris. L’interprète
C’est dire que cet établissement recèle
un patrimoine riche et diversifié qui algérienne d’arabo-
andalou Hasna Hini se
mérite tout l’intérêt du public. Un tré-
sor qui vaut bien le détour. produira le 8 février à
S. Arslan 20h30.

FESTIVAL INTERNATIONAL DU MONODRAME FÉMININ D’EL OUED

Neuf pays présents
● Neuf pays prennent part à la première édition du Festival international du monodrame
féminin qui se tient du 2 au 5 février à El Oued.

L
e festival en sie, le Maroc, la Li- quadragénaire soufrant de troubles psycho- (Egypte) et Kadiyet Foustane (Espagne)
question bye, la Syrie, l’Irak et logiques et qui, dans un monde changeant figurent aussi au programme de ce festival
a ouvert l’Espagne, a indiqué qui a perdu ses valeurs humaines, vit isolée dédié à la regrettée comédienne Sonia, (dé-
ses portes, le commissaire du et recluse dans un milieu social plein de cédée le 13 mai 2018). En marge du festival,
dimanche festival, Nabil Mes- haine, de rancœur et de vengeance, la pous- se tiennent trois ateliers de formation consa-
dernier, à la sai Ahmed. La céré- sant jusqu’à la toxicomanie. Lors du festival, crés à la scénographie, l’interprétation et le
maison de monie d’ouverture du l’Algérie prend part avec deux œuvres, Aou- script, en plus de la présentation de quatre
la Culture festival a été marquée djaa El Semt et Ahat El Djazaïr, deux repré- communications académiques en rapport
Mohamed par une représentation de sentations inspirées de la vie quotidienne. La avec le monodrame et les expériences algé-
Lamine La- 55 minutes intitulée Dekkat, Tunisie est présente avec deux œuvres égale- rienne, tunisienne et libyenne dans le théâtre
moudi. Outre interprétée dans une langue mêlant l’arabe ment, Radjelouna et Deta Youm, tandis que féminin. Cette première édition du festival
le pays hôte, dialectal et classique et inspirée d’une la Palestine, la Libye et la Syrie présentent international du monodrame féminin est
sont représentés huit reproduction théâtrale réalisée par Tounès respectivement El Medjenouna, Hikaya Tra- organisé par l’association Settar de création
pays, sept arabes et un euro- Aït Ali et d’une scénographie de Mourad boulsia et Nadima. Les œuvres Anyab (Irak), théâtrale.
péen, à savoir la Palestine, l’Egypte, la Tuni- Bouchehir. La pièce retrace l’histoire d’une Achikatou El-Mawt (Maroc), Ana Carmen APS
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 15

C U LT U R E

SOFIANE SAÏDI. CHANTEUR RENCONTRE

A L’INSTITUT
«Notre public algérien est formidable, CULTUREL ITALIEN

hospitalier et chaleureux»
Sofiane Saïdi est un brillant Ahmed Wahbi, Blaoui Houari, Matoub
chanteur qui n’est pas Lounes, Kamel Messaoudi...C’est
notre terroir, notre patrimoine national.
originaire de Saida. Il vient
de Sidi Bel Abbès. Il vient de Vous et Mazalda maintenez en vie
boucler une tournée ou redonnez vie à ce patrimoine...
Notre groupe (Mazalda) a bossé sur la
organisée par l’Institut musique rai et pendant des années. Il
français avec son groupe faut les saluer pour cela, perpétuer notre
Mazalda (El Ndjoum) en culture algérienne, le rai. Moncef Hakim
Bessighir, Stéphane Cezard, Yann Le-
Algérie, à Tlemcen, Oran, meunier, Adrien et Lucas Spirli et Julien
Alger, Constantine et Lesuisse sont de très bons musiciens
Annaba. Le raï de Sofiane passionnés. Et le saxophoniste Julien
Lesuisse chante du rai avec ses tripes et
Saidi a affiché complet. sans complexes.
Propos recueillis Depuis la disparition du re-
Par Smail. k gretté Rachid Taha, vous multi-
plier les hommages avec L’Armée
C’est le retour au bled après une mexicaine, les musiciens de la
longue absence scénique... rock star, et le Couscous Clan...
Oui, mon dernier propre concert
Parla italiano
● Une journée
autour de
l’enseignement de la
langue de Dante en
Algérie.
Bien qu’encore limitée, la
diversification linguistique
en Algérie connaît quelques
timides progrès. Ainsi,
parmi les langues présentes
dans l’enseignement,
l’italien est parvenu à
concerner plus de 16.000
apprenants dans les lycées
et l’université. Si cette
langue, avec environ 70
millions d’Italophones de
langue maternelle et 125
millions en seconde langue,
n’occupe que la 24e place
dans le monde par le nombre
de locuteurs, elle est celle

en Algérie, c’était en 1989, à Sidi Bel
Abbés. Je ne vais pas trop m’étaler
là-dessus. Je suis ravi de rechanter en
Algérie et retrouver le plus beau public
au monde.
Justement, avec votre groupe Ma-
zalda, vous effectuez une tournée en
Algérie...
Je ne peux pas décrire l’ambiance à
Tlemcen. Un très bon concert avec un
public formidable qui a apprécié et vibré
avec le groupe Mazalda.
Et le concert d’Oran, au théâtre
régional Abdelkader Alloula...
Là aussi, le théâtre régional Ab-
delkader Alloula a drainé beaucoup
de monde. Même des gens venus des
régions limitrophes.
Bien sûr venant de Sidi Bel Ab-
bès...
Oui, même ma famille s’est dépla-
cée. J’ai chanté devant ma mère. Je ne
vous dis pas l’émotion qui m’a sub-
mergé.
Et les musiciens de Mazalda...
Je vais vous avouer quelque chose.
Les musiciens ont pleuré. L’émotion
les a envahis. Ils ont découvert un autre
public, très généreux et hospitalier. Et
vraiment, ils ont partagé un grand mo-
ment de musique intense et réciproque.
Le théâtre régional d’Oran Abdelkader
Alloula tremblait, ça dansait partout. Et
on avait peur que le dernier balcon, plus
haut, cède. Et «hamdoullah» (Dieu soit
loué) tout s’est très bien passé. Oran,
c’est vraiment une tout autre ambiance
indescriptible. Et puis, Oran embellit.
Et pourtant, Sofiane et Mazalda
viennent de boucler une grande tour-
née aux Etats-Unis....
Oui, effectivement, il y a quelques
jours, on vient de rentrer d’une im-
portante tournée aux États-Unis. Par
exemple, on a joué au Kennedy Center, à
Washington ou encore au Copa Cabana
Times Square, à New York. Le public
américain a aimé et adopté notre mu-
sique, le rai et le patrimoine musical al-
gérien. Des Américains, grands et petits,
femmes et hommes, ont dansé sur du rai
algérien. Une magique ambiance aussi
à New York. On était devant un public
chaleureux.
Et celui d’Alger est aussi chaleu-
reux, vous jouez «at home»...
Je sais qu’il y a eu un grande et
forte demande de tickets. Le concert
était prévu à l’Institut français. Et
CINÉMA
PHOTOS : D. R.
Oui, je tourne aussi avec L’armée mexi-
caine, les musiciens de regretté Rachid
Taha et Le Couscous Clan, le groupe
formé avec le grand guitariste Rodolphe
Berger (ex-Kat Onoma) qui rendent à
c’est à la salle Ibn Zeydoun, à Riad El chaque fois hommage à Rachid Allah
yarhamou. Donc, j’ai eu l’honneur de
Feth, que le concert eut lieu. Bien joué.
Nous remercions infiniment l’Institut rendre hommage à Rachid Taha et me
français. Un autre public qui nous a fait produire avec ses musiciens et avec
pleurer et danser aussi. Merci Alger. Et plaisir.
chanter, ce soir à Alger, c’est quelque Vous invitez le chanteur Mo-
chose. Et puis, j’arrive à un moment où hamed Lamouri lors de vos dates
l’Algérie devient de plus en plus belle. de concert de Mazalda... C’est
Le prix Nobel pour l’Algérie, s’il vous très généreux de votre part...
plaît ! On doit défendre notre culture. Inviter un frère, Mohamed Lamouri,
Le rai, la musique kabyle, chaabie, sur scène, c’est un devoir. Une très
chaouie, staifie, terguie....C’est notre belle voix. Et surtout cette belle histoire
richesse. Ce sont nos racines. C’est notre de la ligne 2 du métro que les usa-
patrimoine. Il faut en parler, préserver et gers parisiens empruntent et écoutent
en prendre soin. cette si jolie voix qui reprend à mer-
Sofiane, quels sont les artistes ou veille le regretté Cheb Hasni. Mohamed
les maîtres des divers genres musi- Lamouri chante le vrai raï. Nous le
caux qui vous encouragent à conti- soutenons toujours, il est le bienvenu.
nuer votre métier ? Vous êtes sur quelque chose...
Je viens d’une ville, Sidi Bel Abbès J’ai un projet d’album avec la colla-
ou j’ai grandi avec les regrettés Ahmed boration de Miossec. C’est un grand
Zergui, Cheb Yacine, Cheikh M’kaleche auteur-compositeur que j’aime et
(Khalouni Nebkin Aala Rayi), Djilali respecte beaucoup. Il écrit des textes
Amarna, les Aigles noirs, les Raina merveilleux. Et puis, dans quelques
Rai, la poésie populaire de Mostefa Ben mois, l’été prochain, nous allons faire
Brahim, Cheb Mimoun, Cheikha Djenia, une autre tournée aux Etats-Unis.
Cheikha Rimitti ainsi que Cheb Hasni, K. S.
d’un pays qui, selon la
Banque mondiale, fait partie
des dix premières
économies mondiales (PIB).
Elle est de plus liée à un
héritage historique et
culturel prestigieux de
même qu’à des savoirs et
savoir-faire reconnus dans
plusieurs domaines. Pour
l’Algérie, la maîtrise de cette
langue se justifie en outre
par un patrimoine commun
et des relations
économiques importantes
(premier client de l’Algérie
en 2019). Ces données
seront sans doute à l’esprit
des participants de la
rencontre qui aura lieu
aujourd’hui, 4 février 2020,
à l’Institut culturel italien
d’Alger, soit une quinzaine
de représentants du
ministère de l’Education
nationale, dont des
inspecteurs régionaux et des
chefs d’établissements,
ainsi qu’une vingtaine
d’élèves des classes
d’italien des lycées de
Draria, Kouba et Zéralda.
Cette participation «mixte»
permettra d’enrichir la
rencontre des points de vue
des pédagogues et des
apprenants. Objectif :

Joker en tête des nominations aux Bafta valoriser l’apprentissage de

● A une semaine des Oscars américains où il paraît aussi en position de force, l’inquiétant Joker part favori de la
cérémonie dimanche soir des Bafta, les récompenses britanniques du cinéma critiquées pour leur sélection très
blanche et peu féminine.
J oaquin Phoenix, star du film de Todd Phillips, est
arrivé en smoking et lunettes de soleil sur le tapis
rouge du Royal Albert Hall, suivi de Hugh Grant,
Al Pacino, Scarlett Johansson ou encore le prince
William, président d’honneur de l’institution. Préoc-
cupation environnementale oblige, tous avaient été
priés de recycler des tenues déjà portées. Joker affiche
onze nominations «autant que pour les Oscars le 9
février», et figure notamment dans trois des quatre
catégories reines distinguées par la British Aca-
demy of Film and Television Arts (Bafta). Il raconte
la transformation du comique raté Arthur Fleck en
personnage maléfique qui deviendra l’ennemi juré
de Batman. Avec dix nominations chacun suivent
The Irishman, thriller politico-mafieux de Martin
Scorsese, produit par Netflix, et Once Upon a Time...
in Hollywood, dernier film de Quentin Tarantino, une
ode à Hollywood des années 1960. Pour le meilleur
film et le meilleur réalisateur, ils entrent en concur-
rence avec le drame historique 1917 de Sam Mendes
la langue et de la culture
italiennes dans les
établissements algériens et
y accroître le nombre de
classes d’italien. Dans la
matinée (à partir de 10h30),
les discussions porteront
et Parasite de Bon Joon-ho, Palme d’Or au Festival de
Cannes en 2019, à mi-chemin entre le drame social et
la comédie noire. Joaquin Phoenix, récompensé début
déjà portées ou, à défaut, pour des vêtements de créa-
teurs éco-responsables. Mais cette sélection, réalisée
pour la plupart des catégories par les quelque 6.500
sur la détermination des
besoins, les moyens et
janvier aux Golden Globes américains pour sa perfor- méthodes de les satisfaire et
membres des Bafta, notamment des professionnels la généralisation des bonnes
mance dans Joker, brigue le Bafta du meilleur acteur de l’industrie cinématographique, a été vivement
face à Leonardo DiCaprio (Once Upon a Time... in pratiques relevées sur le
critiquée pour son manque de diversité. Peu avant terrain. Dans l’après-midi
Hollywood), Adam Driver (Marriage Story), Taron la cérémonie, la présidente des Bafta Pippa Harris
Egerton (Rocketman) et Jonathan Pryce (Les deux (jusqu’à 16h), les lycéens
a elle-même déploré l’absence de nominations de algériens seront invités à
Papes). Côté actrices sont en lice Renée Zellweger, femmes dans la catégorie meilleur réalisateur, alors participer à des activités
déjà sacrée aux Golden Globes pour son rôle de Judy
qu’elles «représentent le futur de l’industrie», jugeant diverses : brainstorming,
Garland dans le biopic Judy, Scarlett Johansson (Mar-
par ailleurs «exaspérant» et «décevant» qu’aucun karaoké, scénettes… toutes
riage Story), Saoirse Ronan (Les filles du docteur
acteur noir n’ait été nommé au sein des principales en lien avec la langue de
March), Charlize Theron (Scandale) et Jessie Buckley
catégories. Elle a promis un «examen de grande Dante. Et, de manière très
(Wild Rose). - Invisibilité choquante.
envergure», qui se «penchera sur tout ce qui concerne méditerranéenne, le
Les Baftas ont montré leur souci de la crise clima-
le processus d’attribution des prix», jugeant toutefois déjeuner consistera en
tique en renonçant aux sacs de petits cadeaux peu dégustation de plats italiens
respectueux de l’environnement et en dépliant un qu’il s’agissait d’un «problème à l’échelle de toute
l’industrie» du cinéma, dont les récompenses ne sont à la Bibliothèque de
tapis rouge en matériaux recyclés. La cérémonie l’Institut. L’art culinaire est
essaye de se rapprocher de la «neutralité carbone» et que le dernier échelon.
aussi une histoire de langue.
a même demandé aux invités d’opter pour des tenues AFP A. F.  

Par Mustapha Hadni
Militant de la démocratie
L
’histoire de notre pays a été ferti-
lisée depuis des millénaires par le
sang des meilleurs de ses enfants.
Parmi les plus valeureux, tombés
au champ d’honneur, Hadni Saïd
connu sous le nom de «Si L’Hakim». A l’occa-
sion de la commémoration du 63e anniversaire
de sa disparition, cette contribution se veut
un hommage, une évocation et une lecture de
son parcours, qui permettra de retracer son
cheminement, son affiliation politique et son
attachement à l’Algérie.
Si l’Hakim est un militant au long parcours
qui traverse le mouvement national, du Parti
du peuple algérien (PPA) au Front de libéra-
tion nationale (FLN). La noble et juste cause
de mourir pour la patrie était présente dans
son esprit, son cœur et son action. Son des-
tin lui confère l’auréole de martyr. Il est un
magnifique exemple, le symbole du sacrifice
suprême et final pour cette terre qu’il a tant
aimée et chérie, un révolutionnaire, un meneur
d’hommes, un homme de décision et d’action.
Dans les nombreuses responsabilités qu’il
exerça, il a mis ses qualités et son don particu-
lier de l’organisation au service de son pays et
de sa famille politique, le PPA /MTLD/FLN. Il
l’a fait avec fermeté, en adoptant des positions
tranchées. Eminent patriote, son action, son en-
gagement militant témoignent de l’humanisme
et de l’universalité de la condition de l’homme
pour lesquelles il a combattu tout au long de sa
brève existence. Telles étaient ses convictions
et les idéaux à partir desquels il a forgé son
éthique de l’engagement et a consacré sa vie
pour la libération du peuple algérien de l’asser-
vissement colonial. Officier de guerre inspiré
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El Watan - Mardi 4 février 2020 - 16
CONTRIBUTION
et fin stratège politique, Saïd Namar Arezki
était une figure fascinante de la zone 3 de la
Wilaya III. Militant de la première heure contre
le colonialisme français, engagé bien avant le
déclenchement de la révolution armée, ayant
pour seul idéal l’indépendance de l’Algérie.
Il fut un homme de foi et de conviction, fidèle
aux principes énoncés au Congrès de la Soum-
mam auquel il a participé activement. Il se don-
na pour mission de ne jamais renoncer à libérer
le pays aux côtés des millions d’Algériennes et
d’Algériens, liberté si chèrement acquise mais
qu’il ne verra jamais !
Hadni Saïd est né en 1917 dans le village
Boudjellil (Irdjen), situé dans la tribu des Ath
Irathen, dans une famille traditionnelle et pay-
sanne, composée de cinq frères et deux sœurs,
dont il fut l’aîné. Une lourde responsabilité
pour l’époque. Le jeune homme grandit dans
l’entre-deux Guerres mondiales ; une période
qui a vu l’éclosion des partis nationalistes,
Si l’Hakim est un militant
au long parcours qui
traverse le mouvement
national, du Parti du
peuple algérien (PPA) au
Front de libération
nationale (FLN). La noble
et juste cause de mourir
pour la patrie était
présente dans son esprit,
son cœur et son action.
Hadni Saïd :
l’Etoile nord-africaine (ENA) puis son pro-
longement naturel, à savoir le Parti du peuple
algérien (PPA).
Il perdit sa mère alors qu’il n’avait que
quinze ans. Très jeune, il montrait très vite
son aptitude à la rébellion. Il fut renvoyé de
l’école après l’obtention du certificat d’études
qu’il avait réussi brillamment, goûtant ainsi
à l’injustice coloniale, et c’était devant cette
situation qu’il se révoltait. Son enfance,
l’environnement politique dans lequel il avait
évolué le définissait et le formait. Il restera très
attaché à son village et à sa région malgré son
départ pour Alger à la fin des années 30’, où
il fut pour un temps employé à l’hôpital d’El
Kettar à Bab El Oued, avant d’intégrer l’équipe
rédactionnelle du journal Alger républicain. Il
s’éveillait à la cause indépendantiste dans le
giron nationaliste actif dans le milieu profes-
sionnel. Il a adhéré au Parti du peuple algérie
(PPA) dès sa création en 1937 et s’était struc-
turé dans la cellule d’Hussein Dey. Il s’acquit-
tait de ses obligations militantes avec sérieux,
intelligence et talent. Il s’était marié en 1941 et
deviendra père de 4 enfants. Il lui sera de plus
en plus difficile de concilier la vie profession-
nelle et l’engagement politique. Il quittait ainsi
son travail et rejoint sa région natale où il s’est
consacré exclusivement et inlassablement à
l’action militante et patriote. Sur les traces de
ses aînés dans l’Etoile nord-africaine (ENA),
à l’instar de Moussaoui Rabah, Si Djilani
Mohand Saïd et Radjef Belkacem, il s’est
investi avec d’autres militants dans les cam-
pagnes de sensibilisation et d’adhésion en
Haute Kabylie.
Le 1er mai 1945, le PPA organisait des défilés
pour réclamer la libération de Messali. De
nombreux dirigeants connus du Parti du peuple
algérien furent arrêtés.
La direction du parti donna l’ordre d’insur-
rection générale pour la nuit du 23 et 24 mai
1945. Mais devant l’ampleur de la répres-
sion, un contre-ordre fut donné pour éviter le
massacre des populations. Il ne touchera pas
toutes les régions. Dans le département de la
Haute Kabylie, les indépendantistes ont pour-
suivi la résistance. Si l’Hakim fut courageux,
rigoureux et discipliné, il avait le sens du
devoir et de l’amour de la patrie qu’il assuma
avec conscience et détermination ; aux côtés
d’autres militants, ils passèrent à l’offensive.
Plusieurs opérations de sabotage et de saccage
étaient enregistrées dans le département de Fort
National.
Ils ciblèrent essentiellement les écoles et les
cafés que fréquentaient les militaires français.
L’invétéré Hadni Saïd, dans le feu de l’action,
fut pris dans les flammes d’un immense bra-
sier, ce qui lui occasionna de profondes brû-
lures et d’importantes lésions. Contraint à la
convalescence, il se réfugia chez les militants
de sa famille politique jusqu’à totale guérison.
Les insurrections de mai 1945 ont eu pour effet
de faire prendre conscience aux responsables
du PPA de la nécessité de porter la revendica-
tion de l’indépendance par d’autres voies. Il
faut désormais à travers l’action clandestine
projeter une lutte armée.
En février 1947, au congrès du parti, les
nationalistes du PPA/MTLD adoptèrent une
nouvelle stratégie, celle de l’action militaire
avec l’Organisation spéciale (OS). Hadni Saïd
fut membre actif dès sa création. Aux côtés de
Fernane Hanafi et Ali Ferhat dit Ou-Mahmoud,
ils entreprirent une campagne de recrutement
de militants au sein de l’organisation. Mars
1947, il participa activement aux préparatifs
de la visite historique de Messali Hadj à Aïn El
Hammam aux côtés de Messaoud Oulamara et
Amar cheikh.
De 1947 à 1948, sur instruction de la direction
du MTLD, les responsables de l’organisation
paramilitaire l’OS chargèrent ses membres
d’une mission dangereuse, celle de s’opposer
aux trucages électoraux afin de déjouer la gi-
gantesque opération de bourrage des urnes aux
élections municipales et nationales. Si l’Hakim
s’est investi dans cette nouvelle tâche avec cou-
rage et détermination. Dans son département,
il a fait face aux simulacres électoraux avec
force, conviction et lucidité. Il entravait le bon
déroulement, sabordait les bureaux de vote et
brûlait les urnes. Il fut arrêté par la police et fut
condamné à deux reprises, successivement à 8
jours et à 8 mois de prison ferme. Tout au long
de son incarcération, il fut soumis à un régime
de détention inhumain.
La prison fut pour lui une véritable école de pa-
triotisme, il en ressortait expérimenté, aguerri
et décidé à l’action armée, il devint désormais
l’avant-garde du nationalisme algérien.
Il consacra tout son temps à l’action politique
et à l’organisation paramilitaire pendant que
l’évolution interne du MTLD entrait dans sa
phase d’éclatement. Fin 1948, Messali Hadj
adressa un mémorandum à l’ONU dans lequel
il fixait le cadre identitaire de l’Algérie. Ce qui
engendra une crise profonde et mena le parti
à une impasse historique, la crise berbériste.
L’existence de l’Organisation spéciale (OS)
fut éventée et celle-ci démantelée. Une véri-
table chasse à l’homme fut menée contre ses
éléments. Ceux qui en réchappaient, ou qui se
sont évadés des geôles coloniales se refugièrent
dans les maquis ou s’exilèrent, sous des noms
d’emprunt. Hadni Saïd fut activement recher-
ché par les autorités coloniales. Il fut contraint
à la clandestinité, au pays pour un temps, avant
de prendre le chemin de l’exil pour se réfugier à
Besançon, en France.
Pour Si l’Hakim, la
Révolution devait
être portée par le
peuple, dans le giron
populaire, d’où elle
repartira plus forte
et plus motivée. Il
fallait donc lui
donner une assise
populaire.
Entre 1950 et 1954, il faisait des entrées spora-
diques et clandestines en Algérie.
Ne pouvant rester sourd à l’appel du 1er
Novembre, il regagna définitivement le pays
en janvier 1955. Son passé de militant actif de
l’organisation de l’OS qu’il intègre dès sa créa-
tion en 1947 lui a facilité son incorporation au
sein du FLN/ALN.
Dès les premiers jours de son intégration,
il fut désigné responsable de la région de
Larbaâ Nath Irathen par Krim Belkacem et
Mohammedi Saïd. Il fut chargé du recrute-
ment et de la collette de fonds auprès de la
population locale. Pour Si l’Hakim, la Révo-
lution devait être portée par le peuple, dans le
giron populaire, d’où elle repartira plus forte
et plus motivée. Il fallait donc lui donner une
assise populaire. Fédérateur, doté d’une forte
personnalité, il se consacra exclusivement aux
tâches et aux missions qui lui sont assignées.
Il mena avec succès le travail de sensibilisa-
tion et de conscientisation dont il a été chargé
pour réaliser les objectifs de la Révolution et
l’impérieuse nécessité de l’adhésion populaire.
En un temps court, il recruta et enrôla plusieurs
militants dans les rangs de l’ALN et collecta
des fonds importants auprès de la population.
Il s’impliqua dans les préparatifs du Congrès
de la Soummam. Il achemina la literie et les
couvertures nécessaires pour les congressistes,
ainsi que les fonds réunis.
Homme de confiance, il fut chargé par Si Nacer
d’escorter Abane Ramdane à Ifri, lieu de la
tenue de cet événement historique. Dès son
retour, comme le préconisent Krim Belkacem
et Mohammedi Saïd, il mena dans le dépar-
tement de Fort National plusieurs actions de
diversion, des harcèlements et des embuscades
pour éparpiller, affaiblir les forces de l’armée
française et la tenir dans l’ignorance totale
●●●

parcours d’un combattant
●●●
du déroulement de cette rencontre nationale.
L’embuscade d’Azouza fut la plus retentis-
sante. Elle mit hors d’état de nuire dix-sept
militaires français, dont un capitaine.
A l’issue du Congrès de la Soummam, Si
l’Hakim fut nommé au grade d’officier : lieu-
tenant et commissaire politique. Il seconda le
capitaine Abderrahmane Mira dans la zone 3
et siège dans le conseil. Cette zone fut délimi-
tée géographiquement par les daïras de Dra-
Bekhedda, Tizi Ouzou, Makouda, Ouagnoun,
Tigzirt, Azzefoun, Azazga, Bouzeguene,
Mekla, Tizi Rached, Larbaâ Nath Irathen,
Michelet, Ifarhounene jusqu’aux portes de
Bouira. Le PC fut installé en région 1.
Hadni Saïd fut également à la tête de cette
région eu égard à son rôle central dans le
fonctionnement de la zone 3. Avec sa double
casquette de responsable politico-militaire, il
traduisait sur le terrain sans répi les résolutions
de la Plate-forme de la Soummam. Tour à tour,
il mit sur pied un service sanitaire en désignant
aux commandes l’aspirant Iratni Mohamed ; un
tribunal civil à Isahnoun ; une justice parallèle
à celle des tribunaux français qui résout les
litiges entre familles ; mit en place les chefs de
régions et enfin, dans toute la circonscription
de la zone 3, il organisa avec succès une tour-
née de sensibilisation et de vulgarisation des
résolutions d’Ifri.
A partir de 1956, la zone 3 se distinguera
par son organisation et son immense activité
politico-militaire. Elle intensifia les attaques,
multiplia les embuscades contre l’ennemi et
abrita des réunions politiques de premier rang.
En novembre 1956, l’état-major de la Wilaya
III tient dans le village d’Aït Hague à Larbaa
Nath Irathen sa première réunion d’évaluation
après la rencontre d’Ifri. Trois jours durant,
du 5 au 7 novembre, en présence de Krim, Si
Nacer, Yazourene, Mira, Si l’Hakim, Mohand
Oulhadj, Kaci Hemaï, Zaïdat Ahmed et autres,
Célébration de la Journée nationale
de la commune : quel bilan ?
Mouhoubi Allaoua
Retraité de l’enseignement supérieur
L
a Journée nationale de la com-
mune, célébrée le 18 janvier, géné-
ralement avec les mêmes rituels
d’exposition de quelques pièces
biométriques, de ternes festivités
ou de remise de médailles à des fonctionnaires,
désabusés par l’indifférence d’une administra-
tion locale ingrate, devrait être une halte pour
faire le bilan de cette institution de proximité,
supposée être le socle de la décentralisation
territoriale et définir quelques perspectives.
Censée être le rempart de sécurité et de la par-
ticipation citoyenne au développement local,
la commune est devenue au fil des années un
pare-choc sur lequel viennent se fracasser les
désillusions et les désespoirs des populations
abandonnées par l’Etat.
A défaut d’une mutation vers une gestion
qualitative et débureaucratisée, les communes,
en particulier celles de la wilaya de Béjaïa, se
voient au contraire régulièrement assaillies par
les citoyens des quartiers et des villages, qui
n’hésitent pas à fermer les sièges et les routes
pour exprimer leurs préoccupations et protester
contre les responsables élus, accusés de fausses
promesses, voire traités de «bras cassés !».
Le contexte actuel de la révolution nationale a
également exacerbé d’une manière relative les
sentiments négatifs des citoyens à l’égard de
la commune, assimilée à un démembrement
«putride» du système. Cette contribution
s’attache à tenter de mettre en évidence les
El Watan - Mardi 4 février 2020 - 17
CONTRIBUTION
le conclave s’étale sur le développement et
l’organisation politico-militaire de la Wilaya.
Avant la fin du conclave, le village est encerclé
par l’armée française. Alertés par les moudja-
hidine, les participants réussissent à se replier
sains et saufs, mais des pertes humaines sont
enregistrées dans les rangs de l’ALN, cinq
morts au total, dont deux aspirants, à savoir
Hamoudi Ahmed et Habes Ferhat.
L’étau de l’armée française se resserra autour
de la zone 3. Entre décembre 1956 et janvier
1957, elle connaît des défections et des reddi-
tions.
Des membres de l’ALN se rallièrent armes et
bagages à l’armée française. Les renseigne-
ments fournis à l’ennemi sur l’organisation
politico-militaire et ses relais lui assénèrent des
coups terribles. Plusieurs pertes dans les rangs
de l’ALN tombés dans des embuscades que
menait l’armée française. Pour les autorités co-
loniales, le lieutenant Si l’Hakim est une cible
prioritaire, un leader et un officier à abattre.
Une vaste opération de recherche est menée
contre lui. Muni de son mitrailleur Sten, il est
en permanence sous escorte ; craignant d’être
repéré, il ne passa jamais plus de deux nuits
consécutives dans le même endroit. Ne pou-
vant l’atteindre en personne, l’armée française
abat de terribles représailles sur sa famille. Elle
opérait plusieurs incursions dans le domicile
familial et y commet des actes de pillage et
de vandalisme. Cette répression engendre
une vision idéaliste de lui, de son action et de
son combat ! A Alger, Robert Lacoste utilisa
les pouvoirs spéciaux adoptés à l’Assemblée
nationale et ordonna à Massu la pacification
de la zone autonome et le démantèlement de
l’organisation du FLN. Le général proclame
la loi martiale, s’ensuit une terrible et féroce
répression, forçant les dirigeants de la Révolu-
tion à quitter Alger. Fin janvier, Si Nacer confia
à Si l’Hakim la responsabilité de préparer une
importante réunion de l’état-major de la Wi-
laya III à laquelle devaient prendre part Krim
causes de cette aversion, et de poser quelques
éléments de perspective.
QUID DU CADRE INSTITUTIONNEL ?
Comparativement au code communal de 1990,
la loi 11-10 du 22 juin 2011 n’a apporté aucune
nouveauté substantielle, si ce n’est le concept
de la gestion participative, censée favoriser
l’exercice de la démocratie locale, qui n’a
pas connu de traduction concrète faute de
jurisprudence, mais surtout de volonté politique
des Assemblées élues, même lorsqu’elles sont
dirigées par les représentants des formations
prétendues de l’opposition, qui se sont pourtant
toujours posées comme les parangons de la
démocratie. Dans la situation actuelle d’une
administration hermétique, l’accès du citoyen
à l’information sur les affaires de la cité
est extrêmement limité, y compris pour la
consultation des documents autorisés par le
code communal, à l’instar des extraits de
délibérations inaccessibles dans certains cas
même aux élus qui en sont les auteurs.
Les prérogatives réduites des élus locaux en
matière de développement local, de gestion
foncière et d’habitat sont depuis davantage
rognées en faveur de l’administration incarnée
par le secrétaire général dont les missions
clairement définies dans ce nouveau code
sont précisées et protégées par le décret du
13/12/2016. Cette législation, qui place de
manière factice ce fonctionnaire désigné par
l’Etat sous l’autorité du président de l’APC,
tend à créer des situations de tension dès lors
que les objectifs respectifs peuvent être opposés,
entraînant de l’immobilisme dans la gestion
de la commune aux secousses préjudiciables
Belkacem et Benyoucef Benkhedda ; à l’ordre
du jour de la réunion, le départ des instances
dirigeantes de la Révolution à l’extérieur. Le 2
février 1957, Si l’Hakim, en conclave à Arous
entre Fort National et Mekla, en compagnie du
capitaine Abderrahmane Mira et un nombre
important de moudjahidine, peaufina le plan
sécuritaire et logistique de cette réunion. Fort
des renseignements qu’elle a recueillis, très
tôt le matin l’armée française lança une grande
opération de ratissage dirigée par le chef de
secteur militaire de Fort National, le colonel
Dalstain. Sous son commandement, deux
bataillons formés d’éléments de plusieurs uni-
tés, notamment de la 17e Brigade des chasseurs
alpins (BCA) des dragons, des Sénégalais et
des zouaves, venus des casernes de Michelet,
Larbaâ Nath Irathen, Mekla et Tizi Ouzou,
encerclèrent toute la région. Si l’Hakim et Mira
ordonnaient à leurs hommes de se disperser.
Mira et son groupe se replient sains et saufs.
Quant à Si l’Hakim et les siens, ils sont pris
dans un accrochage avec l’ennemi. Ils résis-
tèrent vaillamment, occasionnant à l’armée
française des pertes humaines avant de mourir
les armes à la main. Le lendemain, des soldats
de l’armée française reviennent sur les lieux
pour exhumer le corps de Si l’Hakim pour le
prendre en photo. Dans toute la région, elle
annonce triomphalement l’élimination du
redoutable officier et combattant, Saïd Namar
Arezki. Toute la semaine durant, elle s’adonna
à une guerre psychologique pour baisser le
moral des troupes dans les rangs des moudjahi-
dine et de leurs relais civils. L’état-major de la
Wilaya III avait riposté par le maintien de cette
réunion en zone 3. Elle eut lieu le 30 mars en
région 1, à Mekla pendant laquelle on annonce
officiellement le départ du CCE et du CNRA
à l’extérieur. A l’issue de cette réunion, Krim
Belkacem et Benyoucef Benkhedda se diri-
gèrent vers la Tunisie. Hadni Saïd, sous le nom
Si l’Hakim, est mort au champ d’honneur à
l’âge de 40 ans. Une vie brève, mais fulgurante.
directes sur le cadre de vie des citoyens.
Ce texte a également sensiblement élargi le
pouvoir de substitution du wali, en sa qualité
de représentant de l’Etat, dont l’intervention
sur les affaires de la gestion de la collectivité,
à l’instar du domaine de la salubrité publique,
est largement illustrée à Béjaïa par l’épisode
rocambolesque de l’EPIC pour la gestion des
déchets et peut aller jusqu’à l’imposition de
choix budgétaires de développement mettant
en porte-à-faux les Assemblées élues, dont la
faiblesse affecte la souveraineté populaire et
creuse le fossé avec les citoyens qui vont jusqu’à
remettre en cause l’utilité du mandat local. Faut-
il espérer à la faveur de la révolution citoyenne
un lifting en profondeur de la composition
politique classique pour changer le choix des
candidatures à la gouvernance locale en dehors
des règles tribales et clientélistes qui sont
désastreuses.
FINANCES ET FISCALITÉ LOCALE
Depuis sa création en 1967, la commune dont
les ressources provenant pour près de 90%
de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) et de
la TAP (Taxe sur l’activité professionnelle),
qui a du reste drastiquement diminué, est
restée un acteur passif en matière de fiscalité
locale dans l’attente d’une profonde réforme –
plusieurs fois annoncée et chaque fois reportée
– s’agissant d’un enjeu politique stratégique
majeur, qui devrait poser les termes d’une
réelle décentralisation et de l’aménagement des
territoires.
Dans ce contexte, la commune reste tributaire
du trésorier public qui agit comme un
simple contrôleur des dépenses, faisant que
Ce fut un militant de conviction qui a choisi sa
filiation politique et historique. Il a mis toute sa
force, sa compétence et son intelligence pour
la libération du pays du joug colonial. Il restera
dans notre histoire comme une grande figure
de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie !
Nous nous inclinons devant la mémoire de
cet immense nationaliste, d’une intégrité
légendaire, dont les qualités morales de pa-
triotisme et de probité sont sans faille. Son
combat est plus actuel que jamais : la liberté
et l’émancipation pour lesquelles il s’est battu
demeurent les objectifs de millions de femmes
et d’hommes à travers le monde. M. H.
NOTES ET RÉFÉRENCES :
- Mahfoud Kaddache : L’Algérie des Algé-
riens : de la préhistoire à 1954 ; Edition EDIF
2000.
- Gilbert Meynier : Histoire intérieure du FLN :
1954-1962 ; Casbah édition.
- Mohamed Harbi : «Algérie, mirage et réa-
lité des origines à la prise du pouvoir (1945-
1962)» ; Edition Jeune Afrique. 1980.
- Mohand Oubelaid Hocine : Itinéraire d’un
combattant de Larbaa Nath Irathen Edité à
compte de d’auteur.
- Salah Mekacher, secrétaire de la Wilaya III
Les récits de la mémoire : Tizi Ouzou, le destin
d’une ville et sa région ; Editions El Amel.
- Messaoud Oulamara : Les sentiers de l’hon-
neur ; Koukou édition.
- Le journal la Dépêche algérienne datant de
février 1957.
- Fiche de renseignement N° 1/57 R. Fort Na-
tional le 20/01/57, signé capitaine Chetaneau.
- Témoignage de l’aspirant Osmani Belka-
cem, dit Si Omar https://www.youtube.com/
watch?v=lr8OfFn2Mo4
- Témoignage du lieutenant Iddir Ismail, dit Si
smail Ougemoun : https://www.youtube.com/
watch?v=fRStkC8cdwY Hadni Said sous le
nom Si l’Hakim
des gisements de ressources fiscales locales
soient perdues par la collectivité à l’instar
de la taxe foncière et de la TEOM (Taxe
d’enlèvement des ordures ménagères), pour ne
citer que celles-là, dont les recouvrements sont
quasi-nuls. Au plan des ressources propres,
la mauvaise gouvernance locale ne favorise
pas l’amélioration du rendement du gisement
patrimonial non maîtrisé qui ne représente pas
plus de 3% du budget.
En matière financière, la nomenclature
budgétaire héritée des instructions de
comptabilité publique de l’année 1990 empêche
toute approche analytique des comptes de la
commune et laisse la voie ouverte aux dérives
budgétaires, caractérisées par des recettes
de fonctionnement excédentaires pour les
communes riches et des stocks d’enveloppes
budgétaires d’investissements non consommées
soumises à l’érosion et signes patents d’une
non-gestion. Le chemin de l’optimisation des
finances publiques des communes est encore
très long faute d’une véritable réforme fiscale
et d’un management moderne, expurgé des
calculs hasardeux et malsains.
Gageons que la commémoration de cette
journée nationale de la commune posera les
jalons d’une réflexion fructueuse autour de
la révision urgente du code communal, qui
devra consacrer une véritable décentralisation,
le détachement réel de la gestion locale de la
tutelle du wali et surtout la mise en place de
critères de performance pour l’évaluation de
l’action de l’administration communale qui
reste la pierre angulaire.
M. A.
Béjaia, le 19/01/2020
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 18

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 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Qui diminuent 2.Etonnerait. Quinze sur 15 N°6043 Mots Croisés N°6043
Touchées 3.Génitrices. Article. Tour symbolique. Solution 4.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Par M. IRATNI
Cependant. Travailles pour. Sur la rose des vents 5.Sonnerie
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
funèbre. Forais. Gallium 6.Court cours. Assassina. Récipient pour 1
humidifier les plantes 7.Ventila. Possessif. Circonscriptions admi- I
2
nistratives d'une cité grecque 8.Inclinaison d'un terrain. Brome. II
Direction 9.Découvre par hasard. Sur une borne 10.Génisse 3 III
mythologique. Siffler au pub. Contesterai 11.Métal. Doit être
4 IV
honorée. Portion de cercle 12.Lieu de combats. Possessif 13.
Opérèrent. Regimba. Petite patronne 14.Livre illustré. Frapper. 5 V
Veto russe 15.Inconvenant. Arriver. Brise. VI
6
VII
VERTICALEMENT : 1.Etat quantitatif d'une population. 7
VIII
Peuple noir 2.Estomaquée. Ils sont ravis mais pas contents 3. 8 IX
Moyen de transport. Est en cellule. Sec 4.Résistance électrique.
Cercueil 5.Cours de France. Abasourdi 6.Fin de verbe. Arbre à 9 X
latex toxique. Pouffé. Greffe 7.Décharge simultanée d'armes à 10 HORIZONTALEMENT
feu. Action d'arriver dans un lieu. Ecorce de chêne 8.Chaîne de I- Qui se rapporte aux jumeaux. II- Bouche d’égout - Fin de
montagnes espagnole. Grands mouvements de foule. Entre trois 11 verbe. III- Saint de la Manche - Insupportable. IV- Exprime
un bruit violent - Provient. V- Article - Huile russe. VI- Man-
et quatre 9.Bout de chocolat. Non blanchi. Faire feu 10.Fut sou- 12 teau froid - On la fait en boudant. VII- Conviendra - Posses-
verain en son temps. Odeur agréable 11.Rappel flatteur. Parfum sif. VIII- Elles peuvent faire des briques. IX- Saison - Amon
de mer. Ville d'Allemagne 12.Staff militaire. Ame. Refus puéril 13 - Appel pressant . X- Se font promptement siffler - Précise un
lieu.
13.Liquides organiques. La Santé du monde. Roulement de tam- 14 VERTICALEMENT
bour. Domicilié 14.Poème lyrique tendre et triste. Choses très peu 1- Enthousiasmer. 2- Changer - Un ton féminin. 3- Possessif
15
fréquentes 15.Fonce. Poison. Le temps du short. - Relatives à un axe. 4- Des sauteurs le prennent. 5- Apprécié
quand il est gros - Larve des amphibiens. 6- Anciennes mon-
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.REHABILITATIONS 2.OPALESCENCE. GUE naies - Antique tribun. 7- Utilisés en parfumerie. 8- Parties
1.RONDOUILLARDS 2.EPAISSE. ERE. IDE 3.HATE. ENERGIES 4.AL. 3.NAT. NO. NA. RER 4.DIETE. DA. ERREUR 5.OS. UFO. CLASSEE immergées de la coque de navires. 9- S'oppose à tout - Il casse
TURINOIS. ETA 5.BEZEF. TL. ER 6.ISO. OSSA. EPISSE 7.LC. TERA. 6.USER. STADES 7.IENISSEI. ESTER 8.EN. ARMA. ER. IN 9.LEROT. la croûte. 10- Symbole chimique - Coureur australien - Per-
IO. TR 8.IENA. AIMERONS 9.TNA. CD. AREC. AR 10.AC. ELEE. AERA. OST 10.ARGILE. RECRUTER 11.REIS. PIOCHE 12.PION. met de rêver.ws
ACHETER 11.TERRASSE. RESIDE 12.ERS. TROU 13.OGRESSE. ESSAIM 13.SISE. SATI 14.TEST. REDOUTE 15.REPARERA. RE.
STRATUS 14.NU. UE. RITE. TU 15.SECRET. REMUER. SUR. SOLUTION N° 6042
HORIZONTALEMENT
I- BANDERILLE. II- ALIÉNATION. III- LAD -
Sudoku N°6043
9
4
6
5
7
1
8
3
1
6
2
7
9
9
4
8
3
2
5
TRESSE. IV- ON - IRE - TEE. V- UGINE - VER. VI-
RU - HERE - SA. VII- DIVAS - RN. VIII- IR -
REGLE DU JEU 3 9 2 4 5 8 7 1 6 ALOSE. IX- CÉDRAT. X- ÉPERONNÉES.
6 2 7 1 Solution
2 3 6 8 9 4 1 5 7 VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku
de plusieurs
1 2 3 7 précédent
7 1 4 5 3 6 8 2 9 1- BALOURDISE. 2- ALANGUIR. 3- NID - CE. 4.
DE - INHALER. 5- ENTRÉES - DO. 6- RARE -
9 8 5 2 7 1 3 6 4 ARN. 7- ITE - VERLAN. 8- LISTE - NOTE. 9- LO-
carrés. Chaque carré 8
contient tous les chiffres
4 8 2 9 7 1 5 6 4 3 SERS. 10- ENEE - AVERS.
1 6 3 9 4 2 5 7 8
de 1 à 9. Chaque ligne 7 5 3 2 6 8
comme chaque colonne
5 4 7 6 8 3 2 9 1 Fléchés Express N°6043
contient aussi tous les 4 7 indulgente
mal d’ado
habiller surveillants
chiffres de 1 à 9. école pour
Certains chiffres vous 4 6 9 2 lieu très
sale
ravagées
aux poils
touffus
cours
espagnol
profs
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 2 8 3 1
cela, procédez par
déduction et élimination. 1
pour les
armes (pl.)
En vous aidant de la définition du mot encadré, com-
Tout Codé N°6043
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant guetterions
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
Poème lyrique dont le ton est le plus souvent tendre et triste.
nationale
strontium
1 2 2 3 4 4 3 5 1 6 7 3 8 coule
verbale
choisi de en France
romains
5 3 9 2 10 1 6 11 10 4 8 1 nouveau

particule
3 4 12 11 1 13 10 5 3 7 13 6 vifs
chimique
B
14 7 10 10 8 10 15 10 6 1 unités
V agraires
10 6 11 5 1 7 16 10 10 14
apparus
16 7 2 1 8 1 11 9 11 10 phase d’une
évolution
affluent
2 1 14 1 4 7 6 10 9 16 10 5
de l’Eure
mettre
10 14 1 8 4 10 11 16 8 3 10 petit appel à l’écart
discret divinité
8 10 16 16 10 4 1 2 6 7 17 égyptienne
supérieure
2 16 1 11 7 12 7 16 16 7 de couvent
filet !
10 14 10 13 7 10 9 6 8 10 16 au tennis
retiré
tour
1 14 1 7 8 béryllium
qui dénote symbolique
l’ivresse
5 10 14 3 8
large
cuvette
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : VLAN - MICHAEL DOUGLAS
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :
préposition buste
HORIZONTALEMENT : ANALOGIES / AROMATES / APRE / LES / POSTE / SI / ARS / AMIES /
OE / RES / EPREINTES / ROT / THE / MINER / ETNA / EON / DE / DRESSE / SISES / TE.
VERTICALEMENT : INAPPROPRIEES / ARROSERONT / ALOES / ETENDS / OM / TARI /
RARE / EGALEMENT / ES / ITE / ISTHMES / DEESSE / EE / OST / SS / ISIS / ANEE. Jeux proposés par gym C Magazine

ON VOUS LE DIT
Du kif saisi sur une moto par
les douanes de Chlef
Dans le cadre de la lutte contre la contrebande, les
éléments de la brigade régionale de lutte contre la
contrebande relevant de la direction régionale des
douanes de Chlef, ont pu intercepter un individu circulant
à bord d’une moto, qui était en possession d’une quantité
de 250 grammes de kif traité, indique un communiqué de la
direction régionale des douanes de Chlef.
L’opération, menée en collaboration avec la brigade mobile
des douanes de Chlef, a été réalisée avant-hier samedi
à 23h30, lors d’une tournée de contrôle effectuée dans
la localité d’Oued Sly, à 5 km à l’ouest de Chlef, ajoute la
même source. Ce résultat est le fruit du déploiement des
éléments des douanes dans le cadre de la lutte contre la
contrebande sous toutes ses formes.
Elus FLN persona non grata à
Bouira
Les députés et sénateurs de la wilaya de Bouira,
principalement ceux du FLN, ne sont plus les bienvenus
dans les rencontres confidentielles. Le mot d’ordre aurait
été donné en ce sens par l’entourage immédiat du wali
de Bouira, Lakhal Ayat Abdesselam. En effet, deux élus
du Front de libération nationale (FLN), une députée et
un sénateur, ont piqué une grosse colère, après avoir
été invités de quitter la salle qui a abrité une cérémonie
de son installation. Les deux «fervents et acharnés»
défenseurs du programme de l’ancien président déchu,
également connus pour leurs accointances avec Djamel
Ould Abbès qui croupit à la prison d’El Harrach pour des
affaires de corruption, ont été agacés parce qu’ils n’ont
pas été aussi conviés à un déjeuner réservé uniquement
aux membres de la commission sécuritaire de la wilaya.
Exacerbés, les deux élus du parti en question, ayant
l’habitude de la mangeoire et à manger à tous les râteliers,
sont allés loin, en improvisant même une rencontre à
laquelle des élus de leur formation ont été «instruit» afin
de discuter, précise-t-on, «d’une suite à donner», par
apport à l’instruction jusque-là «juste» et «rationnelle»
émanant, dit-on, du nouveau responsable de la wilaya. La
réaction des deux «élus du peuple», appelés à défendre
les doléances des populations, ont suscité polémique et
des questionnements à un point où un député d’une autre
formation a souhaité la dissolution des deux chambres du
Parlement.
Fermeture de la frontière à
Oum Teboul
Samedi, alors que le président tunisien Kaïs Saïed se
préparait à une visite d’Etat dans notre pays, des citoyens
de la région frontalière d’El Tarf ont, une fois de plus,
barré l’accès au poste frontalier de Kef Redjal entre Oum
Teboul et Tabarka. Comme le 5 janvier, les protestataires
demandent une révision de la taxe de voyage passée du
simple double, de 500 à 1000 DA, entrée en vigueur avec
l’application de la Loi de finances de 2020 le 2 janvier.
«Nous nous rendons en Tunisie plusieurs fois par semaine
car nous avons de la famille de l’autre côté de la frontière.
Ce sont nos mères, nos pères, nos frères et sœurs avec
leurs enfants.» Les passagers bloqués ont dû faire un
détour de 40 km pour passer par le poste frontalier de Fedj
Kahla entre El Aïoun et Babouche.
Le P/APC de Beni Rached
meurt d’une crise cardiaque
Le président de l’APC de Beni Rached (Chlef), Benhadja
Djilali, 52 ans, est décédé suite à un arrêt cardiaque,
dimanche en fin d’après-midi, avons-nous appris de
sources locales. Victime d’une crise cardiaque, il est mort,
selon nos informations, après son transfert à l’UMC de
Oued Fodda, distante de 19 km. Nos sources précisent que
le défunt avait rejoint normalement son poste au début
de cette semaine et ce n’est qu’en milieu d’après-midi
de dimanche qu’il a été pris d’un malaise cardiaque qui
a nécessité son évacuation, d’abord vers la polyclinique
locale, puis vers l’UMC de Oued Fodda. Il faut signaler
que le défunt effectuait son premier mandat à la tête de
la commune de Beni Rached située à la limite avec la
wilaya de Aïn Defla. Il s’agit d’une localité rurale fortement
enclavée et déshéritée qui a connu, ces derniers temps,
des mouvements de protestation répétés de la population
locale réclamant une amélioration de ses conditions de vie.
El Watan - Le Quotidien Indépendant
Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de
255 623 520 DA.
Directeur de la publication : Tayeb Belghiche
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse
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El Watan - Mardi 4 février 2020 - 21
L’ÉPOQUE
L’étau se resserre sur les
migrants rêvant d’Europe
O
n va franchir cette barrière !»
Mustapha a entrepris il y a deux ans
une odyssée longue et aléatoire, de
son pays natal, la Guinée, jusqu’au Maroc,
dans l’espoir de franchir la clôture séparant le
royaume de l’enclave espagnole de Ceuta. Il y
a quelques mois encore, on les croisait souvent
au bord des routes et dans les campements ins-
tallés près des centres urbains. Aujourd’hui, les
migrants qui espèrent rallier l’Europe depuis
le Maroc préfèrent se cacher, face à des vagues
d’arrestations régulièrement dénoncées par
les ONG. Car avec les pressions européennes
assorties de financements pour renforcer
l’étanchéité des frontières, l’étau s’est resserré
ces derniers mois. Parti de Guinée il y a deux
ans, Mustapha, 18 ans, se terre dans la forêt de
Belyounech, à quelques kilomètres de Ceuta.
«Mon rêve est d’aller vivre en Norvège et
devenir DJ». Avec deux compagnons de route,
le trio a entrepris un périple depuis Conakry à
travers le Mali et l’Algérie, avant d’entrer au
Maroc. «Cela n’a pas été facile», murmure le
jeune, aux aguets. «J’ai abandonné les cours
au lycée pour ce voyage», raconte Mustapha.
Pour rallier Ceuta, il espère franchir le mur de
barbelés qui marque la seule frontière terrestre
entre l’Afrique et l’Europe.
Des barbelés à travers champs et forêts, et
partout des véhicules des forces auxiliaires
marocaines postées aux abords de la frontière.
Comme Mustapha, beaucoup de migrants
préfèrent rester confinés dans des campements
précaires dans les forêts, loin des regards. Les
associations locales ne sont plus autorisées à
aller à leur rencontre. A Nador, ville frontalière
de Melilla, l’Association marocaine des droits
humains (AMDH) dénonce des «violations
graves et répétées», avec des migrants «enfer-
més illégalement dans des conditions très dif-
ficiles» et des «déportations» vers des régions
Les marques illicites inondent le marché
L es services des douanes ont
saisi plus de 9,6 milliards de
centimes de produits du tabac au
cours de l’année écoulée, dont
la plupart sont des cartouches et
des étuis à cigarettes. Ces saisies
donnent un aperçu général de
l’étendue du marché algérien qui
attire le tabac sans surveillance
que les passeurs font entrer dans
le pays, en particulier depuis les
frontières orientales pour appro-
visionner le marché parallèle. Les
spécialistes du domaine confir-
ment que ce genre de cigarettes
est vendu même dans les pays du
Moyen-Orient comme les Emirats
arabes unis. Elles sont achemi-
nées vers l’Algérie via la fron-
tière algéro-libyenne, profitant de
l’instabilité sécuritaire. En effet,
des groupes armés transportent le
tabac de la contrebande à travers
le sol libyen jusqu’en Algérie pour
obtenir des fonds pour leurs opéra-
tions armées. L’année dernière, la
part des cigarettes de contrebande
sur le marché algérien est passée
à environ 10%, après avoir atteint
4%. Et la raison, selon les spé-
cialistes, est due à la diminution
des opérations de surveillance
admin@elwatan.com PAO/Photogravure :
El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir
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Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62
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ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi
MAROC
PHOTOS : D. R.
éloignées des points de passage. «Les autorités Ahmed, lui, rêve d’être «footballeur profes-
rentrent dans la forêt nous chercher et, si elles sionnel en Europe». Malgré les difficultés, les
nous trouvent, elles nous renvoient», déplore migrants privilégient la traversée du Maroc à la
Mustapha. «Aujourd’hui même, ils sont en route libyenne : «Là-bas il y a de la violence.
train de nous chercher», abonde Omar, titubant Mes amis ont essayé de passer et m’ont dit que
de fatigue mais prêt à saisir «la bonne occasion c’était dur», déclare Ahmed. «On a décidé de
pour passer». Au lendemain de cette rencontre, partir pour régler notre avenir. On n’a rien
les autorités marocaines ont annoncé avoir em- trouvé à faire en Guinée. C’est un peu difficile
pêché 400 migrants de pénétrer dans l’enclave là-bas», confie Omar. Les Guinéens sont par-
espagnole. mi les premiers contingents à entrer en Europe
par la Méditerranée occidentale. Comme
BAISSE DES ARRIVÉES d’autres, le trio s’accroche à une image roman-
L’opération a fait des blessés côté forces de cée de la vie en Europe, dont il semble tout
l’ordre et migrants. Ceux qui sont arrêtés sont ignorer. Si beaucoup prennent d’assaut les
déplacés dans le sud du Maroc en bus ou ren- grandes clôtures de Ceuta et Melilla, d’autres
voyés par avion dans leur pays d’origine, selon tentent de traverser la Méditerranée dans des
les témoignages recueillis par l’AFP. Dans le embarcations de fortune. Cette traversée se
même temps, le Maroc revendique une poli- solde parfois par des tragédies : au cours des
tique migratoire «humaniste» : depuis 2014, le dix premiers mois de l’année, 325 personnes
pays a mené deux campagnes de régularisation sont mortes, selon l’ONU. En 2018, sur la
en attribuant des titres de séjour à quelque même période, 678 décès avaient été recensés.
50 000 clandestins. AFP
TABAC ET CONTREBANDE EN ALGÉRIE
en Tunisie et en Libye, rendue
publique en 2017, a révélé que
dans les 4 pays, 1 cigarette sur
5 est consommée illégalement.
Elle montre que le commerce
parallèle a affaibli les revenus des
Etats en les privant d’une recette
fiscale de 565 millions de dollars
supplémentaires aux recettes en
2016. L’étude a indiqué également
que la contrebande des cigarettes
n’était qu’une des composantes
d’un vaste réseau de commerce
illicite dans lequel des produits
comme le carburant et les denrées
alimentaires passent illégalement
à cause du hirak. Ce fléau du mène est source de financement les frontières pour être revendus
commerce illicite a une influence pour les organisations terroristes à moindre prix, sachant que les
chez les jeunes qui trouvent nor- qui, à la faveur du chaos libyen quatre pays du Maghreb subven-
mal d’acheter des produits de et de l’insécurité régnant dans tionnent les produits de base (pain,
contrebande. Les effets pervers le Sahel, nuisent dans la région. sucre, matériaux de construction).
des activités illégales amènent la C’est l’alarmant constat qui res- «Les paquets de cigarettes ne sont
recrudescence de la criminalité, sort d’une enquête menée par la pas chers, ils sont à la portée des
en plus de la perte des revenus chaîne de télévision Al Arabiya, citoyens mais on ne connaît ni la
des taxes pour les gouvernements. selon laquelle les trois quarts des composition, ni la provenance de
Le problème vient, d’une part, cigarettes commercialisées en Li- ces paquets, ce sont des cigarettes
de la demande pour ces produits bye le sont de manière illégale, et qui rentrent en Algérie de façon
et, d’autre part, de l’écart de prix 13 milliards de cigarettes consom- clandestine, il faut que le citoyen
extrêmement important. Non seu- mées dans le Maghreb sont d’ori- soit très vigilant», a déclaré un
lement la contrebande de tabac gine inconnue. Une étude KPMG médecin qui s’occupe des mala-
assèche les finances publiques sur la consommation illicite de dies des poumons et des voies
des Etats, mais encore le phéno- cigarettes en Algérie, au Maroc, respiratoires. Kamel Benelkadi
Yahia, Hydra. Tél :023573258/59
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SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest. tout autre document et illustration
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 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 22

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Décès Condoléances
Les familles Ordre des avocats -
Mentouri et Barreau de Blida
Benammar Le bâtonnier, les membres du Conseil
(parents et alliés) de l’Ordre et l’ensemble des avocats
ont l’immense du barreau de Blida, très attristés par
douleur de le décès de la mère de
faire part du Maître Chemlal M’hamed, membre
décès, survenu du Conseil de l’Ordre, avocat à
le 19.01.2020, Koléa
de Mme Vve Mentouri née lui présentent ainsi qu’à sa famille
Benammar Yakout. leurs sincères condoléances et les
à l’âge de 97 ans. Sa famille et ses assurent en cette pénible circonstance
proches demandent à tous ceux qui de leur profonde sympathie.
l’ont connue et aimée d’avoir une «A Dieu nous appartenons et Lui
pieuse pensée à sa mémoire. nous retournons.»
«A Dieu nous appartenons et à Lui Le bâtonnier
nous retournons.» Me Medjdouba Abdelaziz

Condoléances Condoléances
L’ensemble du personnel C’est avec une profonde tristesse que nous
avons appris le décès
des laboratoires Merinal, du père de notre chère consœur
profondément affecté par le Mme Moulai Amel, membre élue et
secrétaire générale de la Section ordinale
décès du grand-père de régionale des pharmaciens de Blida.
sa collègue Mme Ouail Rebiha, En cette douloureuse circonstance, le
président et les membres de la Section
lui présente ainsi qu’à sa famille, ordinale régionale des pharmaciens de
en cette pénible circonstance, Blida présentent à Mme Moulai Amel et à
ses plus sincères condoléances sa famille leurs sincères condoléances et
les assurent en cette pénible circonstance
et les assure de sa profonde de leur profonde sympathie. Qu’Allah le
compassion. Que Dieu Tout- Tout-Puissant accorde au défunt Sa Sainte
Miséricorde et l’accueille en Son Vaste
Puissant accorde au défunt Sa Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui
Sainte Miséricorde et l’accueille nous retournons.»
Le président de l’Ordre des pharmaciens
Fédération algérienne
en Son Vaste Paradis.
«A Dieu nous appartenons et à
de Blida M. O. HOMIDA des donneurs de sang
Lui nous retournons.» 52, boulevard Mohamed V - Alger -
Tél./Fax : 213 21 63.80.07 - Mob. : 0772 20 09 08
CPA Khelifa Boukhalfa n°143.4 18.01.242.11/12 - CCP n°
Pensée Pensée 72372 70 clé 08
Guezzaz Arezki Cela fait quatre La fédération algérienne des donneurs de sang, en collaboration
Cela fait huit années longues années avec l'Agence nationale du sang lancent un appel à l'ensemble de la
depuis le 04 février que nous a quittés population âgée de dix-huit (18) à soixante-cinq ans (65) et en bonne
2012 que notre cher à jamais notre santé, de répondre en masse à l'appel du cœur et aller offrir un peu
et bien-aimé papa cher et regretté de son sang.
nous a quittés à époux et père
jamais. Pour nous, sa Kaci Abdelmadjid Ce geste banal rendra l'espoir et le sourire à des gens qui en ont
femme, ses enfants, dit Hamid, né le besoin, et c'est la meilleure aumône qu'on puisse offrir à un malade.
ses belles-filles et 20/11/1945, décédé
ses petits-enfants, il est et restera toujours le 04/02/2016, fils Le matériel de prélèvement est un matériel à usage unique et stérilisé,
vivant dans nos cœurs, chaleureux et du chahid Achour dit Harchaoui et Ben donc aucune crainte de ce côté.
disponible. Nous prions tous ceux qui Larbi Chabha, retraité de l’ENIEM, fidèle Comptant sur votre générosité à cette action hautement humanitaire,
t’ont connu et apprécié d’avoir une pieuse lecteur du journal El Watan et Le Soir
la Fédération algérienne des donneurs de sang et l'ensemble des
pensée à ta mémoire. Que Dieu Tout- d’Algérie. Tu demeureras à jamais présent
malades vous remercient.
Puissant t’accorde Sa Sainte Miséricorde dans nos cœurs et nos mémoires. Ton
"Dieu vous le rendra"
et t’accueille en Son Vaste Paradis. Repose épouse et tes enfants demandent à tous
ceux qui t’ont connu et aimé d’avoir une
Pour le bureau fédéral, le président
en paix.
pieuse pensée à ta mémoire. Repose en Gherbi Kaddour
Ta famille qui t’aime
et qui ne t’oubliera jamais paix, Allah yarahmek, waywassa3 a3lik.
Pensée Veuillée du 40e jour
Il est des dates que même une perte Cela fait déjà 40 jours que
Pensée de mémoire ne peut effacer. Pour tu nous as quittés à jamais
notre cher frère et fils,
Déjà 1 an que tu nous as quittés mon très cher papa nous, ce fut le 04 février 2013, LOTFI BENMOUSSAT,
quand la mort subite et inattendue laissant un vide immense
Maouche Djoudi nous a arraché notre cher père que nul ne pourra combler.
Pour nous, c’est comme si tu nous avais quittés hier, pour Aggar Chabane Le malheur de t’avoir perdu
une nouvelle vie, ce repos papa tu l’as bien mérité, mais ne doit pas laisser oublier le bonheur que
Tu es parti rejoindre l’Eternel, mais tu as semé autour de toi. On se souviendra
pour nous, ta femme, tes enfants, tes petits-enfants et ton image restera gravée dans nos toujours de ton unique charisme, ta
tes belles-filles, cela est arrivé très vite. Ton visage nous cœurs. Notre consolation est que gentillesse, ton sens de l’humour, ta patience
manque, même ton écho résonne toujours dans la maison. tu sois incha’Allah dans un monde et ta générosité sacrifiant jusqu’à ta propre vie
pour le bonheur des autres. Puisses-tu reposer
Ton sourire est gravé à jamais dans nos cœurs. Il nous restera de toi ce que meilleur. En cette date anniversaire, en paix! Tu vivras désormais dans nos cœurs
tu nous as appris est donnés. Nous te demandons de continuer à veiller sur ta femme, ta fille, tes fils, petits- à tout jamais. Nous remercions toutes les
nous de là-haut tout comme tu le faisais si bien sur cette terre. Comment enfants et toute la famille demandent personnes qui ont compati à notre douleur et
pouvons-nous te dire adieu, mais juste repose en paix. Nul ne pourra à tous ceux qui t’ont connu d’avoir leur demandons d’avoir une pieuse pensée à
ta mémoire. Puisse Dieu accueillir ton âme en
t’oublier, tu nous manques mon papa adoré. une tendre et pieuse pensée à ta son vaste paradis. «A Dieu nous appartenons
Nous demandons à tous ceux qui t’ont connu d’avoir une pieuse pensée mémoire. Repose en paix et que et à Lui nous retournons».
Dieu Tout-Puissant t’agrée en Son Ta mère Fatiha, ton frère Karim,
pour toi. tes sœurs Touria et Meriem
Ta femme et tes enfants Vaste Paradis. Ton ami Djamel Matam
 El Watan - Mardi 4 février 2020 - 23

CA DE LA SSPA/MCA
Almas opère des
changements
L e nouveau président de la SSPA/Mouloudia
d’Alger, Abdenacer Almas, a décidé hier d’opé-
rer un changement dans la composante du conseil
d’administration (CA) qu’il préside depuis quelques
jours.
Selon les échos émanant de la maison algéroise, Al-
mas, qui a été installé par l’actionnaire majoritaire,
Sonatrach, en remplacement de Achour Betrouni, a
décidé, sur instruction de la compagnie pétrolière,
de mettre fin à l’ensemble des membres du CA,
et leur remplacement immédiat par des anciens
joueurs. A cet effet, et selon nos sources, plusieurs
noms, dont Anouar Bachta, Halim Azlef, Tahar
Belkehier et le petit-fils d’un des fondateurs du
Mouloudia, en l’occurrence Kamel Aouf. T.A.S.
SPORTS
ES SÉTIF - USM ALGER (AUJOURD’HUI 17h)
Confirmer le sursaut…
A
près avoir rechargé ses bat-
teries et fait le plein de
kérosène, l’Aigle noir se
met en mode opérationnel. Même
si des pièces importantes font
actuellement défaut au moteur.
Précédant l’escale d’Oran dont le
survol est pléthorique en zones de
turbulences, le premier vol d’essai
de la deuxième phase de l’exer-
cice s’annonce à la fois périlleux,
délicat et difficile pour l’Aigle
noir qui aura fort à faire devant
l’armada de Soustara ayant fait
de la phase des poules de la Ligue

COUPE DE LA CAF
(6e JOURNÉE)
Le PAC termine
avec les honneurs
L e Paradou AC, unique représentant algérien en
Coupe de la CAF, a quitté la compétition avec
les honneurs après sa large victoire face à Hassa-
nia Agadir (Maroc) sur le score de 3 à 0, lors de la
dernière journée de la phase de poules, disputée
dimanche. Malgré cette victoire, les Académiciens
sont éliminés de la compétition après la victoire
extra-muros des Nigérians d’Enyimba face à San
Pedro (Côte d’Ivoire) sur le score fleuve de 5 à 2.
Les poulains de Challo, qui espéraient une défaite
de leur concurrent direct, terminent ainsi troisième
du groupe avec 8 points au compteur. Toutefois, les
Algérois n’auront pas à rougir de cette élimination,
puisqu’ils ont réalisé un bon parcours en dépit
du manque d’expérience (première participation,
ndlr) et la jeunesse de leur effectif après le départ
des cadres. Pour revenir au match face à Hassania
Agadir, le PAC a certainement profité de la situation
de son adversaire, déjà qualifié avant cette journée,
pour prendre le dessus rapidement. En effet, le
représentant algérien a ouvert la marque par l’inter-
médiaire d’Oussama Kismoune (10’). Ce dernier
doublera la mise à la 70’, avant que Yousri Bouzouk
ne scelle le match dans le temps additionnel (90’+5).
Après cette bonne expérience qui mérite d’être
signalée, le PAC doit désormais se concentrer sur
la suite du parcours en championnat pour améliorer
son classement général et s’éloigner de la zone de
turbulences. Les partenaires de Moussaoui repren-
dront la compétition jeudi avec la réception de la
lanterne rouge, l’US Biskra. A. B.
MO BÉJAÏA
L’option Ouardi -
Maroc se précise
L a direction du MO Béjaïa devrait opter pour
le duo Ouardi-Maroc pour diriger l’équipe
pour ce qui reste de la saison, d’autant plus que le
club est confronté à des difficultés financières qui
l’empêchent de recruter un nouvel entraîneur. La
direction serait d’ailleurs contrainte de payer une
PHOTO : SAMI K.
des champions d’Afrique, un ex-
cellent stage d’expérimentation
et d’apprentissage. Poursuivi par
la guigne des blessures, l’Aigle
sera une fois de plus dépourvu de
ses pièces maîtresses. Suspendu
pour contestation de décision de
L’Aigle noir aspire à un bon départ pour la seconde manche du championnat
pendu mais blessé. La défection mouna, percevant mensuellement pétition continentale. Pas du tout
l’arbitre du dernier MCA-ESS,
Djahnit, qui n’est pas à son pre-
du joueur précité donne des soucis
à Nabil Kouki obligé de composer
280 millions de centimes pour ne
rien faire. En l’absence de cinq
obligé de faire le jeu, l’USMA
qui excelle dans les contres, va
mier «dérapage», est contraint
de suivre le match à partir des
tribunes. L’absence du pilote du
avec un effectif amoindri. N’ayant
pas le choix, le coach ententiste ne
pouvant en outre pas compter sur
éléments, l’ESS qui raté, une fois
de plus, son mercato ponctué par
le miraculeux recrutement d’un
tout entreprendre pour fermer les
espaces et tempérer l’ardeur des
Ententistes qui devront confir-
module ne passera pas inaperçue Benyahia et Ferhani qui devront Benyahia, toujours inopération-
cet après- midi au chaudron, qui
sera plein comme un œuf. Elément
attendre au moins trois à quatre
semaines pour bénéficier d’un
nel, n’aura pas la tâche facile
devant un adversaire compétitif,
mer le sursaut d’orgueil de la fin
de l’aller et glaner de nouveaux
points pour s’éloigner un peu plus
essentiel de la défense, Redouani, petit temps de jeu, est par ailleurs puisqu’il a meublé la trêve hiver- de la deuxième partie du classe-
le latéral droit, n’est pas sus- confronté à l’énigme Bouguel- nal par les rencontres de la com- ment. Kamel Beniaiche
CAP SUR LE CHAMPIONNAT
POUR LES USMISTES
L ’aventure africaine est bel et bien terminée
pour l’USM Alger, suite à son élimination
de la phase des poules de la Ligue des cham-
important le champion d’Algérie en titre,
surtout s’il aspire toujours à jouer le podium.
Avec 24 points, les Rouge et Noir partagent la
même leur adversaire a retrouvé des couleurs
depuis l’arrivée du coach tunisien, Nabil Kouki
à sa tête. Les Usmistes doivent gérer comme
pions. L’équipe de Billel Dziri a non seulement troisième place en compagnie de la JS Kabylie, à chaque match leur effectif, les blessés ainsi
échoué à se qualifier aux quarts de finale de qui recevra demain le NA Hussein Dey (15e que le départ de son attaquant Benchaâ, parti
cette compétition, mais elle a terminé la phase position). Ainsi si les Usmistes veulent conser- au CS Sfax. Mais pour le coach Billel Dziri,
des poules à la dernière place du groupe D ver leur place sur le podium, ils doivent obliga- qui veut aller aussi loin en coupe d’Algérie, ne
avec aucune victoire après son ultime match toirement se surpasser ce soir. Les statistiques compte pas laisser tomber le championnat. «Il
devant le club angolais du Petro Atletico (2-2). sont là pour confirmer le bon comportement faudra glaner le maximum de points en cham-
L’équipe n’aura même pas le temps de souf- de l’USMA en championnat au stade du 8 Mai pionnat. Le bilan, on le fera qu’après la fin de
fler qu’elle replonge, dès aujourd’hui, dans 1945. Sur les quatre derniers déplacements, les saison», précise le coach de l’USMA. Bien que
la compétition nationale avec la rencontre camarades de Zemmamouche n’ont été battus la mission s’annonce délicate, une victoire à
comptant pour la 16e journée de la Ligue 1. En qu’une seule fois en 2017 contre deux nuls et l’extérieur permettrait aux Rouge et Noir de
effet, l’USMA affrontera aujourd’hui à 17h, au une victoire. C’est dire que les gars de Soustara revenir même à la hauteur du second, le MCA,
stade du 8 Mai 1945, l’ES Sétif. C’est un match se déplacent en sérieux conquérants quand bien qui compte 27 points. F. B.
YAMEN ZELFANI, ENTRAÎNEUR DE LA JS KABYLIE
«On vise le titre»
U ne nouvelle ère s’ouvre pour
la JS Kabylie avec l’arrivée
d’un entraîneur qui succède au
situation de l’équipe ayant raté sa
qualification en coupe d’Algérie
et en Ligue africaine. «La JSK
Français Hubert Velud, limogé le
17 janvier pour manque de résul-
est classée troisième. Nous allons
procéder match par match afin
tats sur le plan national et conti- d’honorer notre contrat et faire
nental. Le Tunisien Yamen Zelfani
a débuté sa mission avec sa nou-
plaisir aux supporters en fin de
saison Inchallah. Je vise le titre de
velle équipe, hier au stade du 1er championnat. Tous nos prochains
Novembre 1954 de Tizi Ouzou, rendez-vous sont des matchs de
où il a dirigé sa première séance coupe. Toutes les conditions sont
PHOTO : DR

amende de 50 millions de centimes pour bénéficier
d’une troisième licence d’entraîneur cette saison,
après avoir remercié Bouzidi et Latreche.
Une réunion des dirigeants était programmée pour
hier soir, où il a été question d’évoquer la dernière
défaite concédée devant le DRB Tadjenanet et
chercher les raisons de cette contre-performance,
d’autant plus que l’équipe ne cesse de s’enfoncer
au classement avec cette 14e place et 17 points
seulement à son actif. La crise financière à laquelle
est confronté actuellement le club risque d’être un
grand handicap pour réaliser l’objet tracé, à savoir
le maintien après avoir visé l’accession, alors que les
joueurs attendent toujours une régularisation de leur
situation salariale, en dépit du fait qu’ils ont eu une
avance sur salaire avant le rendez-vous de samedi
dernier face à l’ASK. L. Hama
d’entraînement. Dimanche en fin
de journée, le désormais coach en
chef des Jaune et Vert a signé offi-
ciellement un contrat d’une durée
de trois ans. La cérémonie a eu
lieu au siège du club en présence
du président de la JS Kabylie,
Chérif Mellal et ses adjoints. Dans
un point de presse, Yamen Zelfani
s’est dit très honoré de driver une
équipe huppée comme la JSK
qui jouit d’une bonne réputation
à tous points de vue. L’ancien
coach de Dhofar (Oman) et d’Al
Merreikh (Soudan) a estimé que
la JSK dispose de potentialités
humaines et managériales de
L’entraîneur Zelfani avec Cherif Mellal en marge de la signature du contrat
nature à propulser le club vers
un avenir sportif prometteur. «Je
suis très content d’intégrer la
JS Kabylie qui n’est plus à pré-
senter, connue pour son histoire,
ses titres, son public merveilleux
et la politique de gestion de sa
direction. C’est ce qui m’a poussé
à venir après avoir entraîné par
le passé une équipe omanaise.
J’espère que je serai à la hauteur
des attentes des dirigeants et des
supporters. Je suis le champion-
nat algérien depuis longtemps.
Je connais pratiquement tous les
joueurs qu’ils soient à la JSK
ou ailleurs. J’ai suivi également
tous les matchs de la Ligue afri-
caine», a t-il déclaré. S’agissant
de sa feuille de route à la tête de
la barre technique kabyle, Yamen
Zelfani s’est montré optimiste, et
ce, en dépit de la mission diffi-
cile qui l’attend pour redresser la
réunies pour réaliser une belle fin
de saison. On communique bien,
c‘est une famille soudée qui est
déjà mise en place, on va conti-
nuer main dans la main. Nous
formons une chaîne, le public doit
nous comprendre et nous soutenir
jusqu’au bout pour triompher
en fin de saison», a commenté
l’entraîneur en chef de la JSK.
A noter enfin que le coach tuni-
sien Yamen Zelfani aura comme
adjoint son compatriote Fakhri, et
comme préparateur physique le
Français Rodolphe Duvernet qui
signe son retour au club.
A. Tahraoui
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 4 février 2020

COMMENTAIRE

En finir avec
l’arbitraire !
Par Réda Bekkat

A
utant il est vrai qu’une hirondelle ne fait pas le
printemps, autant la relaxe du militant «hira-
kiste» Samir Benlarbi – dont il faut quand même
se réjouir – ne saurait faire oublier que des
dizaines et des dizaines d’autres citoyens crou-
pissent en prison, victimes de l’arbitraire. Et que, malheureu-
sement, une année après le début de la contestation pacifique
citoyenne, l’on continue d’arrêter sans motif valable des
citoyens que l’on malmène sans égard, ni ménagement et sans
tenir compte de leur état de santé ou de leur âge avancé. Les
interpellations se succèdent à un rythme inquiétant, provo-
quant l’émoi sur les réseaux sociaux. Comme on l’a vu
récemment, avec le cas de cette dame malade, humiliée par
des policiers des heures durant et abandonnée au bord de
l’autoroute par des fonctionnaires de la Sûreté nationale peu
soucieux de leur devoir civique et de leur responsabilité dans
l’exercice de leurs fonctions. Des comportements outranciers,
qui donnent tout le sens décrié à cette «hogra» dénoncée par
ILS ONT ÉTÉ RAPATRIÉS DE CHINE HIER des millions des manifestants qui descendent dans la rue
depuis bientôt une année pour fustiger un système autoritaire,

36 Algériens mis en quarantaine dont on ne retiendra que l’arbitraire avec lequel il s’est illustré
face à une mobilisation pacifique citoyenne.
Exactions diverses, humiliations, arrestations et détention au
secret sans autre forme de procès sont désormais devenues le

à l’hôtel El Marsa lot quotidien des Algériens qui risquent à tout moment de se
retrouver embastillés pour avoir dit ou écrit sur internet ou
tout simplement participé à des marches pacifiques. Pourtant,

T
rente-six Algériens établis dans la les libertés d’expression et de manifestation sont garanties
ville de Wuhan, fief du coronavirus, constitutionnellement. C’est dire là toute la disproportion et la
ont regagné le pays hier. Rapatriés violence de la réponse qu’apporte encore le pouvoir autori-
sur ordre du président de la République, taire aujourd’hui, bien après la tenue d’une élection présiden-
ils ont été placés en quarantaine à l’hôtel tielle contestable et la disparition d’Ahmed Gaïd Salah, l’ex-
El Marsa, à l’ouest d’Alger. Ils devront y chef d’état-major de l’armée. Tout, en effet, porte à croire que
séjourner pas moins de 14 jours. ce dernier pesait de tout son poids dans le déroulement, à la
En effet, l’avion d’Air Algérie, qui s’était virgule près, de la feuille de route à laquelle il tenait, pour une
rendu dimanche à Wuhan pour rapatrier sortie de la crise par le haut, quitte à ne pas s’embarrasser des
les 36 ressortissants algériens établis questions des libertés fondamentales. C’est là la caractéris-
dans cette ville chinoise, est arrivé hier à tique de tous les régimes autoritaires. En effet, le procès de
Alger. Sur demande de leurs pays respec- celui qui vient de recouvrer sa liberté a été édifiant à plus d’un
tifs, ont accompagné ces Algériens – titre, puisque l’acte d’accusation révèle que l’arrestation s’est
PHOTO : DR

pour la majorité des étudiants –, des res-
sortissants tunisiens, libyens et un
Mauritanien. Ils étaient 68 au total à bord
de cet avion. Tandis que les 17 Tunisiens
rejoindront Tunis via un vol spécial sur
demande de leur pays, les 12 Libyens et
le ressortissant mauritanien se joindront à
leurs camarades algériens ainsi que le
staff de l’avion, pour cette mise en qua-
rantaine de 14 jours. Une durée obliga-
toire pour l’incubation du virus. Il est à
savoir que ces ressortissants ne présen-
taient aucun symptôme d’atteinte de ce
virus qui a fait jusqu’à ce jour plus de
360 morts. Un staff médical est mis à leur
disposition tout au long de cette période.
Toutefois, pour le Pr Bengounia
Abdelwahab, épidémiologiste et expert
en médecine préventive, il est inconce-
POINT ZÉRO
vable d’opérer une mise en quarantaine
dans un hôtel. Selon lui, l’hôpital El
Kettar à Alger est mieux disposé à
prendre en charge ces cas, notamment en
matériel, en personnel et en infrastruc-
ture. S’exprimant, hier, au forum d’El
Moudjahid, il s’est dit inquiet quant à
l’absence de système de veille sanitaire
dans le pays.
En plus de remettre en cause tout le sys-
tème de santé en Algérie, le professeur a
rappelé la nécessité, voire l’urgence de
créer un institut national de veille sani-
taire. Constitué d’épidémiologistes et de
chercheurs, cet institut prendra en charge
la mission d’identifier les causes d’une
modification de l’état de santé de la
population, notamment en situation d’ur-
gence. Il y sera développé un système
d’alerte quant à d’éventuelles épidémies
et apparition de virus afin que les pou-
voirs publics puissent prendre leurs dis-
positions et agissent à temps pour mini-
miser les dégâts. Il est à rappeler que
l’Algérie est exposée à un véritable dan-
ger épidémiologique et qu’une institution
pareille ne pourrait, selon ses propos,
qu’être bénéfique pour la santé des
Algériens et les caisses de l’Etat.
Asma Bersali
faite «en application des instructions du commandement» que
l’on suppose, sans risque de se tromper, militaire. Dans quel
pays vit-on, où l’on se rend compte que le pouvoir politique
n’a pas rompu avec les lettres de cachet, une justice aux
ordres, de jour comme de nuit ? S’il veut, aujourd’hui, faire
preuve d’ouverture, c’est d’abord en rompant non seulement
avec ces pratiques arbitraires, mais aussi en ordonnant répara-
tion à toutes ces victimes de l’injustice et des abus de toutes
sortes. C’est de cette manière là que les Algériens sentiront
que les choses sont en train de changer.
AFFAIRE ABANE RAMDANE
AUDITION DE LA PARTIE CIVILE
PAR LE JUGE D’INSTRUCTION
■ Le juge d’instruction près le tribunal de M’sila a
auditionné, hier, la partie civile qui s’est constituée dans
l’affaire des accusations portées par l’ancien directeur de
la culture de M’sila à l’encontre de Abane Ramdane. Le
juge d’instruction près la chambre 3 a auditionné Abane
Ali, neveu du défunt Abane Ramdane, et président de

Pour ou contre le gaz de chips ? l’association Abane Ramdane pour l’histoire et la mémoire.
Il était là comme représentant de la famille. «Il faut préciser
que le ministère des Moudjahidine, représenté par son
directeur local, s’est constitué partie civile», signale Me

U
ne des rares décisions franches du Président a été
à propos des sachets en plastique, à bannir et
interdire sous peu, voire à mettre sous mandat de
dépôt, ce qui serait plutôt une annonce à faire par le
ministre de l’Environnement. Ou de la Justice. Une autre,
celle concernant le prix de la pomme de terre, là aussi
plutôt du ressort d’un ministre de l’Agriculture et non
pas à sa hauteur de Président. D’autres idées depuis le
12 décembre ? Oui, une réforme de la Constitution,
comme chaque Président, et la poursuite de la
production de gaz de schiste, mais dans des zones non
habitées, car les gouvernants se sont aperçus qu’il y
avait des gens autour qui vivent d’agriculture, où l’eau
est la préoccupation. La contaminer par des produits
chimiques n’étant pas une bonne idée, il faut donc le
faire là où il n’y a (presque) personne. Avec cet
argumentaire très technique, celui de présenter le gaz
de schiste comme «un don de Dieu» alors qu’en réalité
ce n’est pas lui mais bien l’eau qui l’est,
particulièrement dans ces contrées, don qu’il va falloir
pomper par millions de mètres cubes pour en tirer
quelques gouttes de combustible, uniquement rentables
à partir de 60 dollars le baril de pétrole. Tebboune est-il
écolo ou non ? Pour le gaz de schiste, contre les sachets
en plastique, il a conscience de l’importance de la
pomme de terre, même s’il veut fracturer la terre pour
du gaz qui ne se mange pas. Oui, mais les opposants au
gaz de schiste le sont-ils par pure opposition à la rente
ou par écologie ? On pourrait départager tout le monde,
la pomme de terre étant excédentaire et riche en
biomasse, pourquoi ne pas en faire du carburant
écologique, une sorte de gaz de chips qui réglerait tous
les problèmes ? Ce serait l’Algérie de demain, on
roulerait à la pomme de terre Naftal et on reviendrait à
la tradition culinaire du blé en le cultivant grâce à l’eau
qui n’a pas été utilisée pour le gaz de schiste. C’est
l’idée de base à appliquer, faire pousser des dollars en
plantant des dinars.
Alili Yamina, membre du collectif d’avocats qui s’est
constitué partout dans le pays pour défendre la mémoire de
l’architecte de la Révolution. Rabah Drif, ex-directeur de la
culture de la wilaya de M’sila, a été placé, mardi 14 janvier,
en détention provisoire par le juge d’instruction du tribunal
de la ville. Il est poursuivi pour «atteinte à l’intérêt national,
aux symboles de la Révolution et à l’unité nationale». Rabah
Drif a été limogé après ses propos sur Abane Ramdane. Dans
un message posté sur sa page Facebook vendredi 10 janvier,
il avait qualifié le Chahid Abane Ramdane de «traître». Drif
a écrit : «Je vous ai combattu et je vous combattrai. Ce n’est
pas parce que vous êtes Bachir Derraïs, mais pour une seule
et unique raison, c’est que vous êtes le prolongement du plus
grand traître et agent de la Révolution bénie qui est ‘‘Abane
Ramdane’’.» «Rabah Drif a confirmé ses déclarations et a
précisé qu’il n’y a personne derrière lui. Nous ne savons pas
encore quand est-ce que le procès sera programmé. Drif n’a
pas encore été entendu sur le fond», précise Me Alili.
Nadir Iddir