FILES D’ATTENTE DEVANT

LES BUREAUX DE POSTE

ALGÉRIE POSTE LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 23 mars 2020

POINTÉE DU DOIGT N°8977 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.
LIRE L’ARTICLE DE H. LAMRIBEN EN PAGE 5 USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

FACE À LA CHUTE DES PRIX DU PÉTROLE

ET LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS

Tebboune annonce
des mesures
d’austérité
■ Le président Abdelmadjid Tebboune a, lors d’un
Conseil des ministres tenu hier, pris un certain nombre
de mesures d’austérité en réduisant, sensiblement, la
facture d’importation pour l’année en cours et en
diminuant les dépenses du budget de fonctionnement.
LIRE L’ARTICLE DE MADJID MAKEDHI EN PAGE 3

COVID-19
TRAINS, GARES ROUTIÈRES, MÉTRO, ETUSA…
DES PROFESSEURS
PROPOSENT UN LES TRANSPORTS
PLAN AU PRÉSIDENT
LIRE EN PAGE 6
PUBLICS PARALYSÉS ● Avec la suspension des
transports en commun,
le trafic à Alger était
El Watan encore plus fluide hier.
ÉCONOMIE La capitale ressemble de
plus en plus à une ville
LE GOUVERNEMENT sous couvre-feu avec des
FACE À L’ONDE DE CHOC magasins
majoritairement fermés,
DU CORONAVIRUS de même que les cafés,
les parcs et autres aires
de jeux, sans parler des
écoles, des facs et des
crèches.
Station de bus à LIRE L’ARTICLE DE
Alger complètement MUSTAPHA BENFODIL
déserte EN PAGE 2

PLUSIEURS PISTES PROMETTEUSES DANS L’ÉLABORATION

D’UN TRAITEMENT ET D’UN VACCIN CONTRE LE COVID-19
Coup de massue UNE COMPÉTITION SCIENTIFIQUE
pour l’économie POUR TROUVER LE REMÈDE MIRACLE
algérienne ■ Le monde scientifique a engagé une
compétition pour trouver un traitement et
SUISSE un vaccin afin d’endiguer la propagation
du Covid-19. Depuis que la Chine a
La traque aux partagé la séquence génétique du virus,
recycleurs algériens plusieurs pistes ont été défrichées avec
plus ou moins de succès. Tour d’horizon
s’accentue des principales avancées scientifiques.
RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT LIRE LE COMPTE RENDU RÉALISÉ
EN PAGES 11, 12, 13, 14, 15 ET 16 PAR AMEL BLIDI EN PAGE 4
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 2

L’ACTULALITÉ
TRAINS, GARES ROUTIÈRES, MÉTRO, ETUSA

Les transports publics paralysés

● Avec la suspension des transports en commun, le trafic à Alger était encore plus fluide hier. La capitale ressemble de plus en
plus à une ville sous couvre-feu.

F
ermeture temporaire de
l’accès» annonce une pancarte
estampillée RATP El Djazaïr
accrochée à la grille de la station de
métro Khelifa Boukhalfa. Pas de
métro donc ce dimanche sur toute la
ligne. Pas de tram non plus. A la gare
Agha, tous les trains sont à l’arrêt. La
gare routière du 2 Mai 1956, près du
port d’Alger, est également déserte, de
même que la station Etusa de la place
Audin et celle du 1er Mai, ainsi que
la station Aïssat Idir. Seuls les taxis
assuraient le service hier. «Ce matin,
c’est mon frère qui m’a déposé à mon
lieu de travail. Mais maintenant, je
ne sais pas comment rentrer», confie,
désemparé, un agent paramédical
travaillant à la clinique des Orangers
et résidant aux Eucalyptus. Croisé sur
la passerelle menant vers la station
du 2 Mai, non loin de Tafourah,
notre infirmier espérait une sorte de
service minimum. «Nous, le personnel
médical, on est obligés de nous rendre
majoritairement fermés, de même que
les cafés, les parcs et autres aires de
jeux, sans parler des écoles, de facultés
et des crèches. Ayant pris conscience
du danger, les Algérois limitent
désormais leurs déplacements et ceux
que l’on peut croiser dans la rue sont
majoritairement les «ouled el houma»,
les riverains d’un même quartier
qui se consolent en partageant cette
expérience du «semi-confinement»
entre voisins, quitte à narguer les
consignes de «distanciation sociale».
Tout le monde ne pouvant pas s’offrir
le luxe du télétravail, certains, pour
se rendre sur le lieu de leur activité
professionnelle, s’en remettent aux
taxis. D’autres redécouvrent les vertus
de la marche dans la jungle urbaine.
«Moi, j’ai cessé de prendre les taxis.
Je vais au boulot à pied. Ça me prend
une heure de temps, mais c’est plus
sûr. Imaginez le nombre de personnes
que nos tacots ramassent par jour.
Je ne supporte plus de me trouver

au travail. Je vais essayer de trouver
un taxi ou bien h’bab rabbi (un
bienfaiteur) pour rentrer chez moi»,
soupire-t-il avant de reprendre son
chemin en direction de la station de
bus fantomatique.
Pour rappel, hier, les nouvelles
mesures annoncées par le
gouvernement sont entrées en vigueur,
dont celle décrétant la «suspension
de tout type d’activité de transport de
personnes allant des services aériens
sur le réseau domestique au service
de taxi collectif, en passant par les
transports routiers, ferroviaires ou
guidés, sur toutes les liaisons, à
l’exclusion de l’activité de transport
des personnels à la charge des
employeurs» (APS).
Avec la suspension des transports
en commun, le trafic à Alger était
encore plus fluide hier. La capitale
ressemble de plus en plus à une ville
sous couvre-feu, avec des magasins
confiné dans ces habitacles douteux.
Chez nous, les taxis ont remplacé
depuis longtemps les transports en
commun, surtout sur certaines lignes
peu desservies. Parfois, je prenais
un Yassir, mais ça revient cher à la
longue», témoigne un cadre résidant
sur les hauteurs d’Alger. «La marche
me fait du bien et me permet d’éviter
de contaminer les miens. J’ai surtout
peur pour ma mère qui est âgée et
souffre de problèmes respiratoires»,
appuie-t-il.
TRANSPORT SOLIDAIRE
DU PERSONNEL MÉDICAL
Il faut noter que de plus en plus
de chauffeurs de taxi se montrent
prudents eux aussi vis-à-vis de leur
clientèle et n’hésitent pas à s’afficher
avec un masque protecteur et des
gants. «Ça devient très sérieux cette
histoire ! Je suis obligé de me protéger
au maximum», lâche un chauffeur
Station du 2 Mai 56 à Alger complètement déserte ce dimanche
de taxi arborant masque et gants
en caoutchouc bleus, et qui ne se
gêne pas pour conseiller à tous ses
clients d’en faire de même. «Dans
notre entreprise, on s’est mis au
covoiturage» indique, pour sa part,
un employé dans une société de
construction. Il convient de souligner,
par ailleurs, les initiatives solidaires de
certaines plateformes de réservation
de véhicules comme Wesselni
ou encore Lahekni qui proposent
d’assurer gratuitement le transport
au profit du personnel médical dans
les villes couvertes par leurs réseaux.
«Wesselni a le grand honneur d’offrir
un transport gratuit au personnel
du secteur de la santé, et ce, dans
toutes les wilayas où notre service est
disponible, jusqu’à ce que le risque
de la pandémie s’allège», a annoncé
cet opérateur via sa page Facebook.
Wesselni a raison de souligner que
cette catégorie professionnelle est
sans doute celle qui mérite le plus
de soutien et d’attention dans cette
phase délicate : «Ce sont eux qui se
trouvent en première ligne face aux
dangers qui menacent leur santé et qui
travaillent jour et nuit pour alléger les
souffrances des citoyens.»
Notons aussi cette initiative de Zahir
Aloui, maire de la commune de
Smaoun, dans la wilaya de Béjaïa,
qui a posté cette annonce sur son
compte Facebook : «Suite à l’arrêté
d’interdiction du transport public et
privé, l’ensemble des fonctionnaires
du secteur de la santé résidant à
Smaoun sont priés de me contacter
PHOTO : D. R.
(…) et ce dans l’optique de finaliser
le recensement du corps médical
et d’assurer leur transport vers les
structures de santé.»
Enfin, retenons cet appel du Dr
Aissam Chibane, chirurgien au CPMC
de l’hôpital Mustapha, connu pour
son engagement au sein du hirak, qui
interpelle les autorités sur la nécessité
de ne pas laisser les travailleurs de
la santé livrés à eux-mêmes. «Le
gouvernement doit assurer le transport
pour les professionnels de la santé,
faute de quoi l’absentéisme est à
prévoir aussi. Beaucoup d’infirmiers,
de résidents, de médecins arrivent
à l’hôpital par train et transports en
commun», prévient le Dr Chibane sur
les réseaux sociaux.
Mustapha Benfodil

DÉCRET EXÉCUTIF RELATIF AUX MESURES DE PRÉVENTION

ET DE LUTTE CONTRE LA PROPAGATION DU CORONAVIRUS
L e décret exécutif précisant les modalités
d’application des mesures édictées par le
président de la République, Abdelmadjid Teb-
boune, et destinées à prévenir et à lutter contre
la propagation du coronavirus (Covid-19), a été
publié au dernier numéro du Journal officiel.
Le décret exécutif numéro 20-69 du 26 Rajab
1441 correspondant au 21 mars 2020 relatif aux
mesures de prévention et de lutte contre la propa-
gation du coronavirus (Covid-19) stipule :
Article 1er. Le présent décret a pour objet de fixer
les mesures de distanciation sociale destinées à
prévenir et à lutter contre la propagation du coro-
navirus (Covid-19). Ces mesures visent à dimi-
nuer, à titre exceptionnel, les contacts physiques
entre les citoyens dans les espaces publics et sur
les lieux de travail.
Art. 2. Les mesures objet du présent décret sont
applicables à l’ensemble du territoire national
pour une période de quatorze (14) jours. Elles
peuvent être, au besoin, levées ou reconduites
dans les mêmes formes.
Art. 3. Les activités de transport de personnes,
citées ci-dessous, sont suspendues durant la
période indiquée à l’article 2 ci-dessus : les ser-
vices aériens de transport public de passagers sur
le réseau domestique, les transports routiers sur
toutes les liaisons (urbains et suburbains ou inter-
communaux et interwilayas), le transport ferro-
viaire de voyageurs, le transport guidé (métro,
tramway, transport par câble), le transport par taxi
collectif. Est exclue de cette mesure, l’activité de
transport des personnels.
Art. 4. Sans préjudice des dispositions de l’article
3 ci-dessus, le ministre chargé des Transports
ainsi que le wali territorialement compétent sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, d’organiser
le transport des personnes pour assurer la conti-
nuité du service public et le maintien des activités
vitales, au niveau des services exclus des dispo-
sitions du présent décret, énumérés à l’article 7
ci-dessous, des institutions et administrations
publiques, des entités économiques et services
financiers. En tout état de cause, l’organisation du
transport doit être effectuée dans le strict respect
des prescriptions préventives contre la propaga-
tion du coronavirus (Covid-19) édictées par les
services compétents de la santé publique.
Art. 5. Sont fermés dans les grandes villes, durant
la période indiquée à l’article 2 ci-dessus, les dé-
bits de boissons, les établissements et espaces de
loisirs, de divertissement, de spectacle et les res-
taurants, à l’exception de ceux assurant la livrai-
son à domicile. La mesure de fermeture peut être
étendue à d’autres activités et à d’autres localités,
par arrêté du wali territorialement compétent.
Art. 6. Il est mis en congé exceptionnel rémunéré,
pour la période prévue à l’article 2 cité ci-dessus,
au moins 50% des effectifs de chaque institution
et administration publique.
Art. 7. Sont exclus de la mesure prévue à l’article
6 ci-dessus les personnels indiqués ci après : les
personnels de santé, quel que soit l’employeur,
les personnels relevant de la Direction générale
de la Sûreté nationale, les personnels relevant de
la direction générale de la Protection civile, les
personnels relevant de la direction générale des
Douanes, les personnels relevant de la direction
générale de l’administration pénitentiaire, les per-
sonnels relevant de la direction générale des trans-
missions nationales, les personnels de contrôle
de la qualité et de la répression des fraudes, les
personnels relevant de l’autorité vétérinaire, les
personnels relevant de l’autorité phytosanitaire,
les personnels affectés aux missions d’hygiène
et de nettoiement, les personnels affectés aux
missions de surveillance et de gardiennage.
Toutefois, les autorités compétentes dont relèvent
les personnels exclus de cette mesure, peuvent
autoriser la mise en congé exceptionnel des
effectifs administratifs. Peuvent également être
exclus de la mesure prévue ci-dessus, par décision
de l’autorité compétente, les personnels indispen-
sables à la continuité des services publics vitaux.
Art. 8. Sont considérés prioritaires au congé
exceptionnel les femmes enceintes et les femmes
élevant des enfants ainsi que les personnes at-
teintes de maladies chroniques et celles présentant
des vulnérabilités sanitaires.
Art. 9. Les institutions et administrations pu-
bliques peuvent prendre toute mesure encoura-
geant le travail à distance dans le respect des lois et
règlements en vigueur.
Art. 10. Le wali territorialement compétent
prend toute mesure rentrant dans le cadre de la
prévention et la lutte contre la propagation du
coronavirus (Covid-19). Comme il peut, à ce titre,
réquisitionner les personnels des corps de la santé
et les laborantins appartenant aux établissements
publics et privés de la santé, les personnels appar-
tenant aux corps de la Sûreté nationale, de la Pro-
tection civile, de l’hygiène et de la salubrité pu-
blique et de tout corps concerné par les mesures
de précaution et de lutte contre l’épidémie, toute
personne concernée, au regard de sa profession
ou de son expérience professionnelle, par les
mesures de prévention et de lutte contre cette
épidémie, toute infrastructure d’hébergement,
hôtelière ou toute autre infrastructure publique
ou privée, tout moyen de transport de personnes
nécessaires publics ou privés, quelle que soit sa
nature, tout moyen de transport public ou privé
pouvant être utilisé pour le transport sanitaire
ou aménagé à cet effet. Le wali territorialement
compétent peut réquisitionner toute structure
publique ou privée pour assurer les services mini-
mums au profit de la population.
Art. 11. Le présent décret prend effet à compter
du dimanche 22 mars 2020 à 1h.
APS
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 3

L'ACTUALITÉ
FACE À LA CHUTE DES PRIX DU PÉTROLE ET À LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS

Tebboune annonce
des mesures d’austérité
● Le président Abdelmadjid Tebboune a présidé hier un Conseil des ministres où il annoncé de nouvelles mesures d'austérité pour faire face
à la crise financière induite par la chute des prix du pétrole et la propagation du Covid-19.

L
e président Abdelmadjid ses charges liées à l’exploitation
Tebboune annonce des et à l’exploration ; elles devront
mesures d’austérité pour faire ainsi passer de 14 milliards de
face à la crise financière induite par dollars actuellement à 7 milliards
la chute des prix du pétrole sur le «en vue de préserver les réserves en
marché mondial et la propagation devises».
de la pandémie de coronavirus. Le chef de l’Etat ordonne aussi
Ayant présidé, hier, un Conseil des l’activation des opérations de
ministres, le chef de l’Etat décide recouvrement de la fiscalité et la
d’abord de réduire la facture des récupération des crédits accordés
importations de 41 à 31 milliards de par les banques publiques.
dollars. L’importation des services La réunion Après avoir insisté sur la nécessité
est aussi concernée par la décision, du Conseil des d’axer les efforts sur l’agriculture
car Abdelmadjid Tebboune demande ministres et l’investissement dans les
l’arrêt de la signature de contrats domaines garantissant la sécurité

avec des bureaux d’études étrangers
pour économiser 7 milliards de
dollars, selon le communiqué publié
à l'issue du Conseil des ministres.
Parmi les mesures annoncées, il y
a aussi la réduction du train de vie
de l’Etat. Il a été décidé, indique la
même source, de réduire le budget
de fonctionnement de 30%, «sans
pour autant toucher aux salaires».
Selon le document repris par
l’agence APS, seuls deux secteurs ne
sont pas concernés par cette dernière
mesure, en l’occurrence la santé
«dont les dépenses seront renforcées
pour faire face au coronavirus et
autres maladies infectieuses» et
l’éducation nationale.
Le président Tebboune ordonne aussi
le report du lancement des projets
enregistrés ou en cours d’enregistre-
ment qui ne sont pas en phase d’exé-
cution, à l’exception de ceux devant
être réalisés «dans des zones
d’ombre» et de celui de l’hôpital
spécialisé dans la lutte contre le can-
cer devant être construit dans la
wilaya de Djelfa.
La loi de finances complémentaire,
dont l’examen a été reporté, devra,
selon le même communiqué, prendre
en charge les pertes essuyées par les
PHOTO : DR
alimentaire du pays, Abdelmadjid
Tebboune estime que «cette
conjoncture pourrait être une
occasion de sortir de la dépendance
endémique aux hydrocarbures».
opérateurs économiques en raison de S’agissant des mesures préventives
la propagation du Covid-19. visant à endiguer l’épidémie de
coronavirus, en plus de l’enveloppe
SONATRACH : LES DÉPENSES de 100 millions de dollars dédiée
RÉDUITES DE MOITIÉ à l’achat de matériel, le chef de
La compagnie nationale des l’Etat a demandé aux citoyens de
hydrocarbures, Sonatrach, a été les respecter rigoureusement en
instruite, lit-on dans ce document, faisant preuve de responsabilité et
de réduire également de moitié de conscience. Madjid Makedhi

LE MINISTRE DE LA SANTÉ ANNONCE LE PASSAGE AU STADE 3

DU PLAN DE LUTTE CONTRE LE COVID-19
Le pays entre dans la phase critique de l’épidémie
L
e ministre de la Santé, de la infectées. Le ministre de la Santé a interventions chirurgicales) et de
Population et de la Réforme averti que «l’Algérie doit se préparer mobiliser tous les moyens et les 17 DÉCÈS ET 201
hospitalière, le Pr Abderrahmane au pire», c’est pourquoi, a-t-il ajouté, personnels médical et paramédical
Benbouzid, a annoncé, hier, le passage «nous avons anticipé en prenant dont dispose l’Algérie. Une situation CAS CONFIRMÉS
au stade 3 du plan de lutte contre le les dispositions nécessaires dès le pour laquelle une nouvelle stratégie POSITIFS
Covid-19. En quoi consiste ce stade ? début». Et d’assurer qu’«il n'y a pas de doit être adoptée, accompagnée de 17 décès et 201 cas positifs
Une mesure qui semblait évidemment rupture de produits pharmaceutiques mesures spécifiques. au Covid-19, dont 110 cas
inévitable, vu l’évolution de la au niveau des hôpitaux» et que Outre la mobilisation de toutes les dans la wilaya de Blida, ont
situation en 24 heures. L’augmentation «les annexes de l’Institut Pasteur à structures sanitaires publiques et été enregistrés en Algérie,
du nombre de cas avérés et la détection Oran et Constantine seront bientôt privées pour la prise en charge des a annoncé, hier, le comité
de cas autochtones constituent les opérationnelles pour effectuer les patients présentant des signes graves, scientifique de suivi de
critères de passage au stade 3, qui analyses des prélèvements». d’autres espaces seront ainsi exploités l'évolution de la pandémie
annonce l’arrivée d’un accroissement Au vu des déclarations du ministre de pour les patients atteints mais sans du coronavirus, présidé par
de cas, la phase la plus critique de la Santé, le pays fait son entrée dans gravité. Pour ce faire, une dizaine le ministre de la Santé, de la
l’épidémie de Covid-19, alors que le la phase critique de l’épidémie pour d’établissements hospitaliers publics Population et de la Réforme
PHOTO : DR

stade 1 visait à freiner l’introduction laquelle de nombreuses mesures du ont été identifiés à travers les wilayas hospitalière. Le nombre de cas a
du virus et le stade 2 consiste à amortir plan de riposte doivent être mises en du pays, selon le ministère de la Santé. significativement augmenté, soit
la propagation à travers le territoire œuvre. «Le passage à la phase 3 est Par ailleurs, le Pr Benbouzid a deux nouveaux décès enregistrés
national. justifié par deux critères, à savoir la Le Pr Abderrahmane Benbouzid, affirmé que le comité scientifique respectivement à Béjaïa et à
La décision a été donc prise suite à vitesse à laquelle le nombre de cas est ministre de la Santé de suivi de l'évolution de la Khenchela, et 62 nouveaux cas
l’augmentation rapide des nombres enregistré et surtout la détection de pandémie de coronavirus rend notifiés en 24 heures par rapport
de cas positifs et de décès. Le bilan cas autochtones. C’est-à-dire que le que face à cette nouvelle situation, le public quotidiennement, à 17h, un au dernier bilan de samedi,
arrêté au 20 mars fait état de 15 virus SARS-CoV-2 est actif et circule plan de lutte contre le Covid-19 prévoit communiqué de presse. Et d’ajouter : faisant état de 139 cas, 15 morts
morts et 139 cas avérés à travers sur tout le territoire du pays. Ce qui la mobilisation complète du système «Ce comité rend compte de l'évolution et 22 patients guéris depuis le
17 wilayas. Parmi les 15 personnes correspond à une flambée dans les sanitaire hospitalier, d'interrompre de la situation toutes les deux heures début de l’épidémie. D. K.
décédées, huit ont été enregistrées à prochains jours», selon une source au toutes les activités médicales qui au président de la République, à
Blida, qui comptabilise 78 personnes ministère de la Santé. Et de signaler relèvent du froid (notamment les qui revient la décision d’un éventuel
confinement général.» Une mesure estime le Pr Mansour Brouri, médecin
exceptionnelle, qui correspond au interniste, ancien chef de service et
TROIS HÔPITAUX PRÊTS À ACCUEILLIR niveau de l’alerte, en l’occurrence le signataire de l’appel d’une vingtaine
LES PREMIERS PATIENTS EN SOINS INTENSIFS stade 3, décidé par les experts. de professeurs en médecine, toutes
spécialités confondues, adressé au
Trois hôpitaux dotés de services de réanimation (CHU sont déjà hospitalisés. Comme c’est le cas aussi au Pour un expert en épidémiologie,
le confinement total aurait dû être président de la République, demandant
Mustapha Pacha, Beni Messous et Bab El Oued) se CHU Mustapha Pacha qui dispose d’un service de «le confinement strict et immédiat
préparent pour accueillir les premiers malades en réanimation», précise notre source. Et de signaler décrété plus tôt. «Le nombre de cas
est passé de 90 à 139 en deux jours, de toute la population sur tout le
soins intensifs, avons-nous appris auprès du ministère que «l’hôpital de Tipasa de 80 lits a été complètement territoire national», tout en mettant
de la Santé. «Le CHU de Bab El Oued est le premier transformé pour prendre en charge des cas sévères et alors que les décès sont passés de 9 à
15, voire peut-être davantage. On ne en place un système de surveillance
centre qui est fin prêt pour recevoir les premiers l’EHU d’Oran est pratiquement prêt». de l’épidémie, l’organisation du
patients éventuels dans un état sévère», nous confie- Par ailleurs, une vingtaine de lits dans chaque peut pas attendre plus.» Il regrette que
la décision du confinement général ait système de santé pour affronter une
t-on. Deux services (ORL et pneumologie) seront hôpital de chef-lieu de wilaya doivent être préparés. aggravation éventuelle de la situation
dédiés spécialement au Covid-19. «Le service ORL Pour ce qui est de la disponibilité des équipements tardé à venir. «Il fallait le faire dès les
premières augmentations du nombre sanitaire, la préparation avec les
vient d’être équipé de tous les appareils nécessaires nécessaires pour la protection des personnels professionnels et experts concernés de
pour la prise en charge des cas sévères, notamment médicaux et paramédicaux, notre source précise que, de cas au niveau de la wilaya de
Blida. Cela pouvait se faire au niveau scénarios de prise en charge éventuelle
les respirateurs et les fluides médicaux. Le service pour le moment, les stocks nécessaires ont été mis à de patients selon les degrés de gravité
de gastro-entérologie du CHU de Beni Messous la dispositions de ces établissements qui «doivent les régional pour justement contenir
l’épidémie et éviter la propagation», d’évolution possibles.
est également réquisitionné, où quatre patients gérer de manière rationnelle». Djamila K. Djamila Kourta
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 4

L'ACTUALITÉ

PLUSIEURS PISTES PROMETTEUSES DANS L’ÉLABORATION D'UN TRAITEMENT

ET D'UN VACCIN CONTRE LE COVID-19

Une compétition scientifique internationale

pour trouver le remède miracle
Le monde scientifique a
engagé une compétition
pour trouver un traitement
et un vaccin afin
d’endiguer la propagation
du Covid-19. Depuis que
la Chine a partagé la
séquence génétique du
virus, plusieurs pistes ont
été défrichées avec plus
ou moins de succès. Tour
d’horizon des principales
avancées scientifiques.
LA CHLOROQUININE,
UN ANTIPALUDÉEN JUGÉ
PROMETTEUR
L’une des pistes présumées sérieuses
pour guérir le mal concerne la
Chloroquinine (connue sous le
nom de Nivaquine). Il s’agit d’un
médicament antipaludéen utilisé
depuis près de 70 ans sous forme
de petits comprimés, recommandés
lorsqu'on prévoit de se rendre dans
une zone infestée par le paludisme.
Dans une vidéo postée sur Youtube,
Didier Raoult, spécialiste renommé
des maladies infectieuses et des
maladies tropicales contagieuses,
détaille les résultats de son étude.
«Au bout de 6 jours, ce que l'on
a constaté, c'est qu'il y avait une
différence très significative entre
les gens qui étaient traités et ceux
non traités, ce qui a été une relative
surprise», affirme M. Raoult au
sujet de sa découverte. Cela est
d’autant plus encourageant que
lorsque la charge de virus diminue,
les patients se rétablissent.
Auparavant, une étude chinoise
datant de février avait déjà évoqué
une efficacité de la Chloroquine
après un test sur plus de 100 patients.
Un article publié le 19 février
dans la revue BioScience Trends par
trois chercheurs chinois relate les
résultats d'un essai clinique mené
dans une dizaine d'hôpitaux chinois,
à Wuhan (épicentre de l'épidémie),
Pékin et Shanghai notamment,
pour mesurer «l'efficacité de la
Chloroquine sur le traitement
de pneumonies associées au
Covid-19». L’une des particularités
de cette piste thérapeutique, si elle
venait à se confirmer, tient dans le
fait que ce soit un médicament pas
cher et accessible à tous.
Mercredi dernier, l’OMS a annoncé
que la Chloroquine ferait désormais
partie d’un programme d’essais
cliniques international visant
à développer un remède contre
le Covid-19. Les Etats-Unis ont
également approuvé ce traitement ;
le président Donald Trump estime
que cet antipaludéen pourrait
«changer la donne» dans la lutte
DES SPÉCIALISTES METTENT EN GARDE CONTRE UN VACCIN ÉLABORÉ DANS L’URGENCE
Et si la course contre la montre était contre-productive et que le remède s’avérait plus nocif que le mal ? Des voix
s’élèvent au sein même de la communauté scientifique pour mettre en garde contre le fait de brûler les étapes ou de
se passer des habituels essais sur les animaux au risque d’aggraver la maladie qu'il est censé prévenir. Peter Hotez,
doyen de l'école nationale de médecine tropicale du Baylor College of Medicine et qui a travaillé sur l'épidémie de
Sras en 2003, a ainsi constaté que certains animaux vaccinés développaient des symptômes encore plus graves
lorsqu'ils étaient exposés au virus en raison d'un affaiblissement du système immunitaire. C'est ce que l'on appelle
une «facilitation de l'infection par des anticorps» (Antibody-dependant enhancement ou ADE en anglais).
contre la pandémie. Pour autant,
les spécialistes préconisent à ne
pas aller trop vite en besogne et
d’attendre les tests définitifs.
LE REMDESIVIR, UN
ANTIVIRAL INITIALEMENT
PRÉVU POUR CONTRER
EBOLA
Autre molécule pouvant, selon les
scientifiques venir à bout du mal :
le Remdesivir. Il d’un antiviral
injectable de l’américain Gilead,
qui a déjà été testé sur Ebola sans
toutefois prouver son efficacité.
Des données in vitro ont montré
qu’il était capable de diminuer la
réplication du virus SARS-CoV-2.
En gros, il se modifie à l'intérieur
du corps humain pour ressembler à
l'un des quatre éléments constitutifs
de l'ADN. L'objectif est qu'il soit
incorporé dans le virus quand celui-
ci se réplique et ajoute à celui-ci
des mutations non désirées qui
pourraient le détruire. C’est là
une piste prise très au sérieux par
l’Organisation mondiale de la santé.
«Il n'y a, pour l'instant, qu'un seul
médicament dont nous pensons qu'il
pourrait avoir une réelle efficacité.
Et c'est le Remdesivir», expliquait le
25 février un responsable de l'OMS.
DES PROJETS DE VACCIN
INNOVANTS TESTÉS AUX
ÉTATS-UNIS
Les Américains sont sur le pied
de guerre. Le projet de vaccin le
plus avancé à ce jour, le mRNA-
1273, est développé par l’entreprise
américaine Moderna à Seattle.
Le principe, tel qu’expliqué par
ses créateurs, consiste en la non-
injection de la totalité du virus mais
simplement d’une substance appelée
«messager ARN», qui suffirait à
déclencher une réponse immunitaire
du corps humain. D’ores et déjà,
45 patients participent à cet essai
pendant environ 6 semaines, tous
volontaires, âgés de 18 à 55 ans et en
bonne santé.
Un autre vaccin devrait être
expérimenté à partir d’avril par
la société de biotechnologie
américaine Inovio Pharmaceuticals.
Il fonctionne sur un principe
similaire à celui de son concurrent
Moderna, si ce n'est qu'il utilise
l'ADN plutôt que l'ARN, c'est-à-
dire un maillon plus en amont de
la chaîne. Les deux entreprises
espèrent que leurs méthodes
novatrices permettront une
élaboration plus rapide que pour
les vaccins classiques, qui utilisent
le virus tout entier. Le challenge
est de taille, d’autant que les deux
laboratoires n'ont jusqu'ici jamais
produit un vaccin mis sur le marché.
L'ANTIGRIPPAL DE FUJIFILM
La société japonaise Fujifilm qui,
ô surprise, ne fait pas que dans
la photographie et la bureautique,
a développé via son département
pharmaceutique un médicament
antigrippal, le Favipiravir (principe
actif du médicament Avigan) qui
pourrait se révéler efficace contre
le Covid-19. Mardi 17 mars, le
ministère chinois des Sciences et
Technologies a en effet affirmé
que des essais cliniques avaient
donné de très bons résultats. Ces
derniers proviennent de deux études
A. B.
cliniques : la première a été menée
sur 80 patients dans un hôpital
à Shenzhen (sud de la Chine),
et la seconde dans un hôpital de
Wuhan auprès de 120 patients. Ces
deux études ont démontré que le
Favipiravir réduisait le temps de
guérison des patients, selon les
autorités chinoises.
L'UE ESPÈRE UN VACCIN
«AVANT L'AUTOMNE»
La polémique avait égratigné les
relations américano-allemandes
et choqué la communauté
internationale. L’imminence d’un
aboutissement d’un vaccin contre
le coronavirus développé par le
laboratoire allemand CureVac a
suscité les convoitises du président
américain, Donald Trump, accusé
par Berlin de vouloir s’en emparer
moyennant des avances financières.
La société affirme être «à quelques
mois» de pouvoir présenter un
projet pour validation clinique.
«Ils travaillent sur une technologie
prometteuse pour développer un
vaccin contre le coronavirus», a
déclaré, Ursula von der Leyen,
cheffe de l'Exécutif européen dans
un message vidéo sur Twitter.
«L'Union européenne leur fournit
jusqu'à 80 millions d'euros. J'espère
qu'avec ce soutien nous pourrons
avoir un vaccin sur le marché
avant l'automne», a poursuivi
l'Allemande, peu avant un sommet
des 27 par vidéoconférence sur le
coronavirus.
LA RUSSIE ANNONCE
TESTER UN VACCIN SUR DES
ANIMAUX
La Fédération de Russie n’est pas
en reste dans cette compétition
scientifique internationale. Moscou
a annoncé avoir commencé à tester
sur des animaux un vaccin contre le
nouveau coronavirus et espère avoir
de premiers spécimens prometteurs
en juin. «Nous commençons déjà des
tests sur des animaux de laboratoire
(...) afin d'évaluer l'efficacité et
SI VACCIN IL Y
A, SERA-T-IL
ACCESSIBLE À TOUS ?
Si l’espoir d’un vaccin se
concrétise, il faudra sans
doute mener la bataille de
l’accessibilité à tous. Le fait
est que le virus n’épargne
personne, ni les puissants ni les
populations vulnérables, ni les
pays riches ni ceux en voie de
développement. Qu’en sera-t-il
du vaccin lorsque celui-ci sera
enfin développé ? La question
mérite d’être posée au regard
de la récente polémique ayant
opposé Berlin à Washington
qui voulait réserver le vaccin
aux seules populations
américaines. Quelques voix
se montrent néanmoins
rassurantes. «Nous ferons en
sorte, même s’il est produit
ailleurs dans le monde, que le
vaccin soit accessible à tous
ceux qui en ont besoin partout
dans le monde», a assuré Paul
Stoffels, vice-président du
comité exécutif de Johnson &
Johnson. «C’est une promesse
que l’industrie fait ensemble»,
a-t-il ajouté au cours d’une
visioconférence organisée par
la Fédération internationale des
fabricants pharmaceutiques
(IFPMA). A. B.
la sécurité» du vaccin, a déclaré
lundi dernier Ilnaz Imametdinov,
un responsable du Centre d'Etat
de recherche en virologie et
biotechnologie Vektor, à la chaîne
de télévision publique Rossia 1.
Au total, une dizaine de types du
vaccin ont été créés à ce jour dans ce
centre basé à Novossibirsk (Sibérie
occidentale), qui a également
élaboré des tests visant à détecter
le nouveau coronavirus, selon la
chaîne. «Dès juin, nous envisageons
de présenter un ou deux types
dont les tests auront donné les
meilleurs résultats», a précisé
M. Imametdinov.
L’université d’Etat de Moscou a
développé un prototype de vaccin
contre le nouveau coronavirus
(Covid-19) en se basant sur une
technologie moderne et unique, qui
pourrait être prêt d’ici trois mois, a
annoncé une biologiste virologue à
l’université. Elle a toutefois attiré
l’attention sur le fait qu’il ne s’agira
pas du vaccin mais d’un prototype :
«La différence est fondamentale.
Oui, un prototype de vaccin, un
échantillon, qui passera les tests
conformément aux règlements,
pourra être créé dans les trois
mois.» Evoquant les délais, elle
explique qu’ils dépendent non
seulement des scientifiques, mais
aussi du financement et de la
participation d’autres organisations
qui rejoindront le travail. En outre,
détaille-t-elle, il existe une règle
de tests précliniques et cliniques,
ajoutant que si nécessaire, la
période pourrait être révisée par les
organismes compétents. Amel B.
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 5

L’ACTUALITÉ
FILES D’ATTENTE DEVANT LES BUREAUX DE POSTE
5 nouveaux
Algérie Poste pointée du doigt cas à Oran et
un premier à
Relizane
● Des photos et des vidéos publiées sur internet montraient des retraités entassés dans des salles Samedi dernier, en fin
d’attente bondées et devant des entrées submergées à travers de nombreux bureaux de poste à Alger, d’après-midi, 5 nouveaux cas
Blida, Béjaïa, Ouargla et Relizane. ont été enregistrés à Oran,
amenant le nombre total à 6.

D
es retraités et des per-
sonnes âgées ont été
confrontés, avant-hier, à
de longues files d’attente aux
portes de différents bureaux de
poste à travers le pays, au mé-
pris des règles de distanciation
sociale préconisées pour endi-
guer la progression du nouveau
coronavirus, qui a déjà conta-
miné plus de 200 personnes et
causé 17 décès. Des photos et
des vidéos publiées sur internet
montraient des retraités entassés
dans des salles d’attente bondées
et devant des entrées submergées
de nombreux bureaux de poste à
Alger, Blida, Béjaïa, Ouargla et
Relizane. En file indienne, ces
personnes âgées – les plus vulné-
rables à l’épidémie de Covid-19
– attendaient patiemment dans
l’espoir de toucher leurs maigres
pensions mensuelles.
Cependant, quelques rares
exemples ont été signalés,
comme dans la wilaya de Tizi
Ouzou, où de jeunes volontaires
ont ramené des chaises et des
produits désinfectants pour aider
les personnes âgées à retirer
leur argent dans des conditions
qui respectent les règles de pré-
vention fixées par les autorités
sanitaires.
Les scènes habituelles des retrai-
tés confrontés à d’interminables
files d’attente n’ont pas man-
qué de suscité l’indignation des
Algériens, notamment sur les
réseaux sociaux. D’aucuns ont
critiqué l’attitude des personnes
âgées, inconscientes des risques
de contamination par le corona-
virus. En revanche, beaucoup
ont pointé du doigt la gestion
d’Algérie Poste, accusée de ne
pas avoir anticipé cette situa-
tion exceptionnelle, sachant que
l’entreprise verse les pensions
de retraite et les allocations men-
suelles aux personnes âgées le
21e jour de chaque mois. Ils
considèrent qu’Algérie Poste
avait attendu la veille de la date
du versement des pensions pour
annoncer la mise en place du sys-
tème de procuration permettant
aux retraités, qui ne souhaitent
pas se déplacer dans les bureaux
de poste, de faire retirer leur
pension par une tierce personne.
Des internautes reprochent aussi
à Algérie Poste de ne pas avoir
mis en place un dispositif spé-
cial pour réguler le flux des
clients à l’intérieur et l’extérieur
des bureaux, tout en veillant
au respect des mesures de dis-
tanciation destinées à prévenir
et lutter contre la propagation
du coronavirus. D’aucuns ont
même recommandé à Algérie
Poste de missionner ses facteurs
pour qu’ils délivrent les pensions
aux domiciles des retraités afin
d’éviter tout risque de contami-
nation par cet ennemi invisible.
Régissant à cette situation, Algé-
rie Poste a appelé les personnes
âgées à demander à leurs proches
de retirer leurs pensions et de ne
pas se déplacer dans les bureaux
de poste. «Nous demandons
à tout le monde d’être plus
conscients et d’agir avec res-
ponsabilité. Nous demandons
aux acteurs de la société civile
une plus grande solidarité et de
contribuer à la prévention de la
propagation de l’épidémie», a
souligné l’entreprise publique
dans un communiqué publié sur
Facebook. Algérie Poste a assuré
que les liquidités sont dispo-
nibles dans les bureaux de poste.
H. L.
C’est ce que précise le centre
hospitalo-universitaire
d’Oran dans un communiqué.
Ces six personnes ont
toutes séjourné récemment
à l’étranger. On compte
notamment un homme de
28 ans et son épouse de
20 ans qui sont revenus,
dernièrement, d’Alicante
(Espagne), un cas de 78 ans
revenu de France, et deux
autres, l’un de 49 ans et
l’autre de 21 ans, mais il n’est
pas précisé dans quelle ville
ils ont séjourné. Ils ont été
placés en isolement dans
le service des maladies
infectieuses de l’hôpital
d’Oran.
A Relizane, les services de
la direction de la santé et de
la population ont confirmé,
dans un communiqué
rendu public, que les tests
effectués par les laboratoires
de l’Institut Pasteur sur le
prélèvement d’une femme,
D’interminables âgée de 59 ans, souffrant
files d’attente et
de plusieurs maladies
bousculades ont chroniques et confinée
été constatées depuis le 19 du mois en
devant les bureaux cours se sont avérés
de poste à travers positifs. Le communiqué
le pays de la DSP affirme
l’enclenchement d’une
enquête épidémiologique
dans l’entourage de cette
PHOTO : D. R. femme pour l’identification
des personnes ayant eu des
contacts directs ou indirects
avec elle et prendre les
dispositions préventives
nécessaires. A. E. K. et I. B.

OUTRAGE À LA MÉMOIRE DE ABANE RAMDANE

Six mois de prison ferme contre Rabah Drif
L e tribunal de M’sila a condamné, hier, l’ex-
directeur de la culture de cette wilaya, Rabah
Drif, à 6 mois de prison ferme et à une amende
de 200 000 DA pour «outrage» à la mémoire
de Abane Ramdane. L’ex-directeur de la culture
de la wilaya de M’sila a été placé, le 14 janvier
dernier, en détention provisoire après avoir traité,
dans un message posté sur sa page Facebook,
Abane Ramdane de «traître». Echangeant avec
le réalisateur Bachir Derraïs, l’ex-directeur de la
culture a écrit : «Je vous ai combattu et je vous
combattrai. Ce n’est pas parce que vous êtes
Bachir Derraïs, mais pour une seule et unique
raison, c’est que vous êtes le prolongement du
plus grand traître et agent de la Révolution bénie
qui est ‘‘Abane Ramdane’’.» Le ministère des
Moudjahidine, l’association Abane Ramdane
et sa famille ont poursuivi en justice l’ancien
directeur, limogé de son poste au lendemain de
ses déclarations. Le 15 mars, le procureur de
la République près le tribunal de M’sila a requis
une peine de deux ans de détention assortie
d’une amende de 200 000 DA à l’encontre
du prévenu. Les avocats de la défense ont
réclamé l’acquittement de leur client. L’un de
ses avocats a certes présenté des excuses à la
famille Abane en pleine plaidoirie. Mais Drif a
demandé l’acquittement. Il a nié les accusations
en considérant ses déclarations comme relevant
de la liberté d’expression. D’après lui, il n’avait
pas l’intention de toucher à l’image de Abane.
Lors du procès, il a cité des ouvrages et des
personnalités qui l’ont critiqué, comme Ali Kafi,
Bentobbal. Il a dit qu’«il faut d’abord accuser
ces gens-là» a confié à El Watan Me Alili Yamina,
avocate de la partie civile, qui affirme que ses
confrères et elle ont évoqué des témoignages
de Ferhat Abbas, Amar Ouamrane, élogieux à
l’égard du héros Abane. Les avocats de Drif ont
décidé de faire appel de la décision. La partie
civile également. «L’accusé était poursuivi pour
‘‘atteinte à l’unité nationale’’, suivant l’article
79 et ‘‘affichage des articles ou publication
ayant pour objectif de toucher l’intérêt général’’
conformément aux articles 52 et 66 de la loi
du moudjahid et martyr. Il a été condamné
pour ce second chef d’inculpation. Nous aussi
nous allons faire appel, car il a bénéficié d’un
acquittement dans l’accusation atteinte à l’unité
nationale», indique Me Alili. Des habitants de
M’sila, des hirakistes, précise-t-elle, s’étaient
manifestés lors du procès. Nadir Iddir

LES TRIBUNAUX ONT PROGRAMMÉ D’AUTRES PROCÈS DE DÉTENUS

Tabbou et Fersaoui jugés aujourd’hui
L e procès de Karim Tabbou devrait se tenir aujourd’hui au
tribunal de Koléa (Tipasa). Dans une alerte sur sa page
Facebook, le Comité national pour la libération des détenus
(CNLD) précise qu’il s’agit de l’affaire pour laquelle le
coordinateur de l’UDS avait été arrêté une première fois avant
d’être remis en liberté provisoire. Placé sous mandat de dépôt, le
12 septembre 2019, par le juge d’instruction près le tribunal de
Koléa pour le chef d’inculpation d’«atteinte au moral de l’armée»,
Karim Tabbou a été remis en liberté le 25 septembre par la
chambre d’accusation près la cour de Tipasa. Moins de 24 heures
après, il est arrêté à son domicile et présenté devant le juge
d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed (Alger), qui l’a renvoyé
à la prison de Koléa pour «incitation à des actes de violence dans
le but de porter atteinte à la sécurité nationale» et «atteinte à
l’unité nationale». Jugé au tribunal de Sidi M’hamed, Tabbou a été
condamné, mercredi 11 mars 2020, à une année de prison dont six
mois ferme et six mois avec sursis – sa libération devra intervenir
le jeudi 26 mars après avoir purgé sa peine de prison. D’autres
affaires seront jugées aujourd’hui.
Le procès du détenu Abdelwaheb Fersaoui, accusé d’«atteinte à
l’intérêt et à l’unité nationale» et «incitation à la violence dans
le but de porter atteinte à l’armée», se tiendra au tribunal de Sidi
M’hamed, annonce le CNLD. Il y a la programmation du procès
de 20 manifestants parmi les 56 personnes arrêtées le 29 février et
relâchées le 1er mars (citation directe). «Ce procès sera sûrement
renvoyé, vu les conditions et la situation actuelle (coronavirus),
et annulation de tous les procès sauf ceux des détenus», estime le
Comité. Au tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), devra se tenir le
procès de Zahir Keddam, activiste du mouvement populaire, en
détention provisoire depuis le 16 mars, après son arrestation le
vendredi 13 mars. Il est accusé d’«incitation à attroupement non
armé» (art. 100 alinéa 1 du code pénal) et «port de pancartes et
publications» (art. 96), précise le CNLD. Seuls les avocats de la
défense et les détenus peuvent accéder à l’intérieur des tribunaux,
fait savoir le Comité. En outre, tout rassemblement est interdit aux
alentours des tribunaux et aux accès, par mesure de sécurité et
prévention contre le coronavirus.
Par ailleurs, le CNLD annonce l’interpellation de l’activiste
Mohamed Bouchenak à Tlemcen. «Tout son matériel (téléphone
portable...) a été confisqué alors qu’il était en train de faire
une campagne de sensibilisation pour un confinement total des
citoyens», précise la même source. N. Iddir

COVID-19 : DES PROFESSEURS PROPOSENT
UN PLAN D'URGENCE AU PRÉSIDENT
L
e Covid-19, version mutée d’un
virus de la famille des Coronas,
vient de provoquer une pandémie.
Devenu infectant pour l’homme
dont le système immunitaire était incapable
de le reconnaître et donc de le combattre, il
est en train de frapper progressivement et
gravement toute l’humanité. Tous les pays
du monde sans exception sont touchés par
ce virus qui a fait, à ce jour, plus de 370 000
cas de pneumonies dont plus de 11 000
décès, soit une létalité moyenne de près de
3,5%.
Les données produites par les systèmes
de surveillance mis en place par les
premier pays touchés par la pandémie
(particulièrement la Chine, Singapour, le
Japon, l’Italie l’Espagne et la France) et
immédiatement publiées, nous permettent
de lire clairement la dynamique de la
pandémie. Partie de Chine le 27 décembre
2019, l’épidémie a progressivement balayé
l’Asie, puis l’Europe, les Amériques et
enfin le nord et le sud de l’Afrique.
Le comportement du Covid-19 a été le
même dans tous les pays touchés : après
une période de début relativement lente,
pendant laquelle le nombre de cas est faible,
la courbe épidémique connaît une cassure
brutale et rapide vers le haut. Le nombre
de nouveaux cas décuplant en l’espace
de 24 heures, submerge les structures de
santé, comme c’est le cas actuellement
en Italie, en Espagne et en France. Cette
dernière, avec plus de 14 459 cas et plus
de 562 décès, considère n’être encore qu’ à
8-10 jours du pic épidémique. Aucun pays
au monde n’ayant l’expérience de cette
maladie, personne ne peut anticiper les
différentes étapes d’évolution de l’épidémie
: quelle progression quotidienne du nombre
de cas et de décès ? Quand aura lieu le pic
épidémique ? Quel sera le nombre total de
cas ? Et, surtout, l’épidémie redémarrera-
t-elle après la fin du confinement ? La
réponse à cette dernière question dépendra
du niveau et de la durée de l’immunité
individuelle et collective acquise après
l’infection. A ce jour, après avoir enregistré
plus de 800 décès en 24 heures, l’Italie
déclare ne pas savoir quand elle atteindra le
pic épidémique.
Quelles informations avons-nous obtenues
des données fournies par les pays qui nous
ont précédé dans l’œil du cyclone ?
- La pneumonie à Covid-19 touche les
deux sexes et toutes les tranches d’âge sans
exception.
- Les données publiées ne montrent pas de
décès chez les enfants de moins de 9 ans.
- Cette tranche d’âge peut, par contre,
constituer un réservoir non négligeable de
porteurs sains qui propagent l’épidémie (les
enfants en contact avec le virus développent
l’infection sans montrer de symptômes
cliniques). Pour cette raison, les fermetures
des crèches, écoles, lycées sont très
efficaces contre la propagation du virus.
- Les personnes les plus vulnérables à
l’infection-maladie Covid-19 sont les
personnes âgées et les malades chroniques.
Ce sont aussi ces catégories de population
qui connaissent la proportion la plus élevée
de décès.
-Le rôle des porteurs dits
«asymptomatiques» (personnes qui portent
le virus pendant 2 à 12 jours sans développer
aucun signe de maladie) est primordial dans
la propagation du virus. Seul le confinement
permet de lutter contre cette transmission.
- Surtout, une information majeure si elle
est unanimement confirmée : les personnes
cliniquement guéries semblent continuer
à disséminer le virus pendant une semaine
en moyenne. Les mesures proposées tant
El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 6
L'ACTUALITÉ
par la présidence de la République que
par le ministère de la Santé sont toutes
largement justifiées. Notre crainte est
qu’elles soient encore insuffisantes pour
parer au maximum à ce qui pourrait nous
advenir. Cette pandémie est totalement
inconnue de l’humanité. Personne sur Terre
ne peut anticiper son comportement car
aucun pays, pas même la Chine, n’en est
encore définitivement sorti. L’absence de
références scientifiques fait que personne
ne peut accuser personne d’en avoir fait trop
ou pas assez. Nos meilleures chances de
nous en sortir au mieux dépendent de nos
capacités à nous battre tous ensemble, en
mettant à contribution toutes nos capacités
humaines, scientifiques, financières, pour
faire reculer ce fléau mondial. En ce
qui nous concerne, nous tenons à attirer
l’attention sur les points suivants :
1. Nous demandons le confinement strict
et immédiat de toute la population sur
tout le territoire national
La transmission du Covid-19 est qualifiée
d’exponentielle tant par l’OMS que par
le CDC. Autrement dit, le nombre de
nouveaux cas pourrait aller en décuplant
(mais encore une fois, le virus étant inconnu,
il n’y a pas de référence en la matière).
Toutes les institutions de surveillance
recommandent le confinement strict, faute
de pouvoir pratiquer un dépistage de masse
systématique du virus.
Le caractère vital de ce confinement,
y compris pour les enfants, est-il
suffisamment expliqué à la population
afin qu’elle s’y prête tout en sachant que la
durée du confinement peut être supérieure
à 3 semaines et que les résultats ne seront
pas immédiatement apparents ? Ce que
nous voyons dans les rues ne semble pas le
confirmer.
2. La mise en place d’un système de
surveillance de l’épidémie
La surveillance et la notification
quotidiennes des nouveaux cas de maladie
et de décès sont vitales car elles restent le
seul moyen d’anticiper une aggravation
brusque de l’épidémie et de prendre le plus
rapidement toutes les mesures prévues dans
ce cas de figure. La surveillance semble
facile quand il s’agit de quelques dizaines de
personnes, comme c’est le cas actuellement,
qu’en sera-t-il si la situation s’aggrave ?
Avons-nous mis en place un système de
surveillance de cette épidémie ? Tous les
professionnels de la santé savent qu’il y, a
à l’Institut national de santé publique, une
équipe d’épidémiologistes pratiquant la
surveillance des maladies transmissibles
depuis plusieurs décennies et dont les
compétences sont reconnues en dehors
de nos frontières ; cette équipe a-t-elle été
mise à contribution ? Saurons-nous, nous
Algériens, apporter notre contribution au
système de surveillance de cette pandémie,
comme nous sommes largement capables de
le faire ?
3. La préparation, avec les professionnels
et experts concernés, de scénarios de
prise en charge éventuelle de patients
selon les degrés de gravité d’évolution
possibles
Selon la dynamique décrite plus haut,
nous sommes actuellement au tout début
de l’épidémie et nous prions de toutes
nos forces pour ne pas passer à un stade
supérieur, quel que soit le numéro qu’on
lui donne. C’est cependant de notre
responsabilité de nous préparer à une
situation plus grave. Tous les intervenants
dans les médias s’attellent à rassurer la
population sur le fait que «la situation est
sous contrôle». Cette affirmation ne nous
rassure pas, loin s’en faut. Ne sommes-
nous pas en train de nous comporter
comme si l’épidémie allait s’arrêter à cette
«petite centaine» de cas parce que tel est
notre souhait ? C’est sur cet aspect précis
que nos craintes sont les plus vives : y
a-t-il réellement des scénarios élaborés
en fonction des niveaux de gravité des
risques encourus ? A-t-on fait participer les
spécialistes à leur élaboration ?
Dans les pays actuellement sous épidémie,
les professionnels de la santé des régions
les plus riches (Lombardie en Italie), les
systèmes de santé les plus performants
(France, Allemagne) voient leurs capacités
dépassées au point de redouter un
effondrement de leur système de santé.
Quelle explication donnons-nous à
la proportion (près de 10%) de décès
par rapport au nombre de cas (139 cas
confirmés et 15 décès au 21 mars) alors
que la moyenne mondiale la plus élevée est
de 3,9% ? Il y aurait quelques hypothèses
explicatives à explorer.
4. L’organisation du système de santé
(personnels, matériels et structures)
afin de le rendre apte à affronter une
aggravation éventuelle de la situation
sanitaire
Comment faire pleinement participer tout
le système de santé, à tous les échelons, à
cette véritable guerre qui nous est imposée ?
Nous avons la chance d’avoir des structures
de santé nombreuses, très proches de la
population et un personnel de santé habitué
à communiquer avec elle : comment le faire
contribuer au mieux au respect des règles
d’hygiène et de confinement pendant une
longue période ? Il est peu probable que tout
s’arrête en quelques semaines, comme on
semble l’escompter. Personne ne sachant
quand ce cauchemar s’arrêtera, le plus sage
est de s’organiser pour le long terme, en
faisant participer au mieux tout le système
de santé à un combat qui pourrait être long
et douloureux, et en faisant confiance à la
maturité des Algériens, étant bien entendu
que rien, et surtout pas le confinement, ne
pourra se faire sans eux.
A travers des décennies d'épreuves et de
souffrances, les Algériens ont construit des
liens très forts. Nous sommes à nouveau
devant une épreuve qui pourrait être longue
et douloureuse, mais qui ne manquera pas
de renforcer encore plus ces liens. Non
seulement nous sommes au service de ce
peuple si courageux et si résiliant, mais
nous sommes fiers d'en faire partie. Nous
saluons la sagesse de tous les citoyens
qui ont massivement suivi l’obligation
de suspendre tout rassemblement et nous
comptons sur eux pour que le confinement
demandé soit respecté par tout un chacun.
Notre dernier hommage va aux
professionnels de la santé des secteurs
public et libéral, dont nous ne dirons jamais
assez le dévouement sans limite dans
l'anonymat.
Premiers signataires professseurs en médecine
• Pr Amhis Wahiba, microbiologie
• Pr Mohamed Arrar, médecine interne
• Pr Aoudia Yazid, cardiologie
• Pr Benali Abdallah, réanimation
• Pr Dalila Benmessaoud, psychiatrie
• Pr Madjid Bessaha, médecine légale
• Pr Mansour Brouri, médecine interne
• Pr Madjid Boukari néphrologie
• Pr Rachida Boukari, pédiatrie
• Pr Kamel Bouzid, oncologie
• Pr Farid Haddoum, néphrologie
• Pr Doudja Hammouda, épidémiologiste
• Pr Rachida Guermaz, médecine interne
• Pr Lakhdar Griene, biochimie
• Pr Mohamed Reggabi, pharmacie
• Pr Farid Kacha, psychiatrie
• Pr Kamel Kezzal, microbiologie
• Pr Messad Krim, cardiologie
• Pr Mustapha Maaoui, chirurgie générale
• Pr Mourad Semrouni, endocrinologie
• Pr Leila Smati, pédiatrie
• Pr Azzedine Tadj, épidemiologie
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 7

ALGER INFO
NETCOM RÉADAPTE SON PROGRAMME RÉHABILITATION
DU VIEUX BÂTI

«Tous nos moyens BEAUCOUP

RESTE À FAIRE
sont déployés sur le terrain» L a première phase de l’opération
de réhabilitation du vieux bâti est
quasiment finie, mais le chantier
reste entier, notamment au niveau du
● L’EPIC de wilaya Netcom déploie ses agents sur le terrain à travers son territoire de compétence afin de centre de la capitale. Selon le wali, le
répondre aux appels des autorités locales durant cette pandémie. taux d’avancement des travaux est à
95%. La deuxième phase sera lancée
«incessamment» et concernera les

L
a capitale a mis sur place un
programme afin de palier le bâtisses du vieux parc immobilier de
manque d’hygiène à travers Belouizdad, Hussein Dey, El Biar,
les 57 communes de la capitale. El Madania et Bab El Oued. Faut-il
A cet effet, l’EPIC Netcom en toutefois relever que de nombreux
charge du ramassage des ordures immeubles nécessitent encore des tra-
a décidé de déployer l’ensemble vaux de ravalement et de restauration.
de ses hommes sur le terrain dans A Alger-Centre ou à Sidi M’hamed,
le but de garder l’ensemble de des immeubles ont été rénovés au
la capitale relativement propre. grand bonheur des résidants, mais
Le chargé de communication de d’autres attendent encore leur tour.
Netcom, M. Bouteldja Karim, A l’œil nu, l’on remarque que le
explique que l’ensemble des ses nombre de façades en mauvais état et
agents disponibles sont en train risquant l’effondrement est important.
de travailler non-stop sur le ter- Certains bâtiments sont situés sur des
rain : «Nous avons déployé pas routes principales et leurs occupants
moins de 4800 hommes a tra- ne comprenaient pas les critères pris
vers les 13 daïras. Ce chiffre en considération pour le choix des im-
représente l’ensemble de notre meubles à réhabiliter. Des balcons et
effectif réparti entre administra- autres parties communes de certains
tions, balayeurs, conducteurs de immeubles risquent sérieusement de

camions et ceux qui ramassent
les ordures», précise-t-il. La
page facebook EPIC Netcom
est également très active. De
nombreuses publications sont
mises en ligne régulièrement
afin de faire respecter les heures
de ramassage des ordures et
les heures durant lesquelles le
citoyen doit se diriger vers la
benne à ordures : «Nous invitons
l’ensemble des citoyens de la ca-
pitale à respecter un horaire bien
précis entre 20h et 22h. Durant
ce laps de temps, nous déployons
l’ensemble de nos hommes sur
le terrain avec tous nos moyens
matériels et nous faisons même
appel à des opérateurs privés
pour nous aider au maximum
durant cette période. A travers
les quartiers populaires, nous
effectuons jusqu’à 6 rondes par
jour. Nos balayeurs sont à lon-
gueur de journée sur le terrain»,
De nombreuses publications sont mises en ligne afin de faire respecter le ramassage des ordures
précise notre interlocuteur pour
la seconde fois.
M. Bouteldja déclare que 340
camions à benne sont sur le
terrain, 1300 balayeurs et autant
d’hommes pour ramasser les
déchets ménagers. Par ailleurs,
les nombreuses bases de vie
sont désinfectées régulièrement.
Interrogé sur les hommes dé-
ployés sur le terrain qui encore
une fois, rappelons-le, sont sou-
vent dépourvu de moyens. Notre
interlocuteur annonce qu’en ce
moment, tous sont équipés de
masques et de gants afin qu’ils
ne soient pas contaminés par
ce virus. Les agents, à la fin de
l’opération de nettoyage, sont
également désinfectés.
Mais est-ce-que tout cela suf-
fit et est-ce que l’ensemble de
la capitale est concerné ? Sur
les réseaux sociaux, on observe
que de nombreux quartiers sont
pris en charge par les habitants
eux- mêmes. Des vidéos qui
circulent sur le net montrent
clairement des jeunes gantés et
masqués, prenant en charge le
nettoyage des rues de leurs quar-
tiers respectifs. A Oued Tarfa,
Draria, les jeunes procèdent au
nettoyage avec des désinfectants
pour la stérilisation des lieux
dits. A Saoula, même son de
cloche, d’autres communes font
de même pour palier le manque
d’entretien en l’absence des auto-
rités compétentes. Pour répondre
PHOTOS : DR
à ce point très controversé et
dans lequel de nombreux jeunes
mentionnent dans leurs vidéos
(makach doula), le chargé de la
communication et du développe-
ment insiste sur la mise en place
de deux numéros de téléphone à
la disposition du citoyen : «Nous
faisons de notre possible durant
cette période. J’invite l’ensemble
des citoyens ayant rencontré des
difficultés ou ayant trouvé des or-
dures en grande quantité de nous
contacter au 0555.07.93.13 ou
bien au 021.65.35.32, nous en-
verrons dans les plus brefs délais
une équipe qui se chargera de la
collecte des déchets», annonce le
chargé de la communication.
Rachid Larbi
s’écrouler, des effondrements partiels
ont été enregistrés sur d’autres n’em-
pêche qu’ils n’ont pas été touchés par
les travaux.
Dans certains quartiers, force est de
remarquer que des immeubles conti-
gus ont bénéficié de travaux d’embel-
lissement et de réfection, alors que
d’autres sont restés sales. Cependant,
ce qui a suscité l’incompréhension
et l’indignation des citoyens est la
lenteur des travaux. Les habitants qui
disaient comprendre les difficultés
rencontrées en raison de la dégrada-
tion avancées de certains immeubles
se sont, toutefois, toujours plaints du
sous-effectif et de l’irrégularité des
travaux. Ainsi, la première phase de
ce grand projet presque terminé, les
habitants souhaitent que les travaux
de la deuxième partie soient effectués
avec plus de célérité et toucheront
des dizaines, voire des centaines
d’immeubles qui se trouvent dans un
mauvais état, malgré les milliards
mobilisés par l’Etat. D. G.

SUR LE VIF 24 HEURES

ALTRUISME  SOLIDARITÉ (RAMADHAN) :
PRÈS DE 60 000 FAMILLES
BÉNÉFICIERONT DE
L’OPÉRATION
Près de 60 000 familles recevront
cette année une aide de 6000 DA
dans le cadre de l’opération de
solidarité spécial Ramadhan, dont
la liste des bénéficiaires reste
ouverte, a déclaré le directeur du
budget et de l’équipement à la
wilaya, Khaled Bilal. Dans une
déclaration à l’APS, Khaled Bilal a
indiqué que les bénéficiaires,
dont la liste reste ouverte,
recevront un virement CCP d’un
montant de 6000 DA. Les
catégories vulnérables, les
nécessiteux, les personnes sans
revenu et les personnes à faible
revenu figurent parmi les
bénéficiaires de cette action de
solidarité, a-t-il dit. Et d’ajouter
qu’un examen des listes des
bénéficiaires de l’opération au
cours des dernières années avait
fait ressortir des modifications
progressives induites par la
dynamique qu’a connue la wilaya
Louable initiative prise par un opérateur privé. Il a procédé gratuitement à l’installation en en matière de relogement.
plein centre-ville (Grande-Poste) d’une cabine dotée d’un lave main au profit des citoyens Concernant le financement de
afin de se prémunir contre le Covid-19. cette opération de solidarité, M.
Bilal a fait savoir que la wilaya y
consacrera un budget de plus de
55 milliards de centimes, qui sera
réparti à travers 57 communes à
diverses proportions. Il a précisé
à cet égard que 22 communes
dépendront exclusivement de
l’aide de la wilaya pour assurer
leur programme de solidarité,
citant à titre d’exemple
Hammamet, Heuraoua, Bourouba,
Sidi Moussa, Raïs Hamidou et
Beni Messous. D’autres
communes, en revanche, en
dépendront partiellement
(jusqu’à 50%). Quant aux
communes, dont les recettes sont
équilibrées ou excédentaires, à
l’instar d’El Biar, Hydra, Alger-
Centre, Dar El Beïda et Rouiba,
elles prendront en charge le
financement de l’opération de
solidarité spécial Ramadhan à
100%.
DEKAKENA (DOUÉRA) :
MANQUE DE TRANSPORT ET
HAUSSE DES TARIFS
 Le transport des voyageurs dans
la localité de Dekakena, commune
de Douéra, est un véritable casse-
tête chinois. Les usagers sont
souvent obligés d’attendre
parfois pendant près d’une heure
de temps pour qu’un bus arrive ou
démarre. Une longue attente
pénalisante pour les travailleurs,
obligés de se déplacer à l’avance
pour éviter les retards. «En hiver,
des femmes sortent dans le noir
et rentrent dans le noir, à cause de
cet inextricable problème de
transport», s’est plaint un père de
famille. La ligne Dekakena-Douéra
traverse la commune de Tassala El
Merdja, un long trajet que les
usagers empruntent le bus bondé.
Les plus pressés sont obligés de
recourir aux transporteurs
clandestins, qui assurent le
transport des voyageurs dans des
voitures, pour un tarif de 50 DA la
place ou 200 DA la course vers le
centre-ville de Tassala. Un prix
déjà élevé que ces derniers ont
décidé d’augmenter à 300 DA,
profitant du grand nombre de
citoyens qui recourent, faute de
mieux, à leurs services. Les
habitants demandent le
renforcement de cette ligne et
faire obligation aux transporteurs
de ne pas trop tarder en arrêt afin
de ne pas pénaliser les usagers.     
D. G.
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 8

KABYLIE INFO
BOUIRA BOUMERDÈS
MANQUE DE MOYENS
La population à l’épreuve DE PROTECTION DANS
LES STRUCTURES DE
du confinement SOINS
L
es moyens de protection contre la propagation du
● Un cinquième cas suspecté au coronavirus a été mis en isolement hier à l’EPH de Covid-19, tels que les masques, le gel hydroalcoo-
Bouira, portant le nombre à 5 et un cas confirmé. lique, les bavettes et les sur-blouses se font de plus
en plus rares dans plusieurs structures sanitaires de la

L
es appels au confinement wilaya de Boumerdès. Après les protestations du personnel
et au respect des mesures médical des polycliniques de Zemmouri et de Naciria, le
préventives visant à li- problème touche désormais même les hôpitaux de Dellys,
miter et à enrayer l’épidémie Bordj Menaïel et Thénia. Le personnel soignant du service
galopante ainsi que le risque de des urgences de l’EPH de Bordj Menaïel est au bord du
contamination et de propaga- burn-out. Très exposés aux risques de contamination, les
tion du nouveau coronavirus, employés du service disent avoir protesté à maintes reprises
le Covid-19 à travers le pays contre le manque de masques FFP2 et du gel hydroalcoo-
et à travers le monde, se mul- lique. En vain. Certains infirmiers affirment que la situation
tiplient. A Bouira, les citoyens s’est aggravée après l’annonce mercredi dernier du premier
ont déserté, hier, les lieux et cas confirmé de Covid-19 à Boumerdès, une femme ayant
les places publiques. Parfois de séjourné récemment en France. «Les masques nous sont
simples promeneurs. Certains distribués avec parcimonie. Normalement on doit les jeter
font une halte pour prendre au bout de trois heures de travail mais certains camarades
quelques clichés de cette scène les gardent durant plusieurs heures. Celui qui ne présente
inédite et inhabituelle. La popu- pas de symptômes du virus ne doit pas mettre les bavettes
lation, comme partout à travers car cela aggrave la pénurie. Les gens doivent aussi savoir
les villes du pays, prennent de les utiliser pour ne pas se contaminer», dira un infirmier.
plus en plus conscience des Celui-ci dit vivre la peur au ventre. «Moi aussi j’ai une
dangers de la pandémie. Les famille. En Europe, les soignants sont hébergés dans des
récentes mesures prises par le hôtels pour ne pas contaminer leurs enfants, mais nous,
chef de l’Etat ont été respectées. nous sommes livrés à nous-mêmes», se désole-t-il. Avant
Les cafés et les restaurants sont hier, des informations ont fait état de la fuite de deux cas
restés vides, a-t-on constaté. suspects du service des urgences à cause des retards pris
«On ne peut pas s’aventurer en pour leur faire des prélèvements nécessaires aux tests de
cette période exceptionnelle où dépistage. Au lieu de venir au secours des structures hos-
la pandémie continue de faire pitalières, Socothyd, l’entreprise publique de fabrication
des ravages. J’ai décidé de fer- des produits parapharmaceutiques et d’hygiène des Issers
PHOTO: EL WATAN

mer mon restaurant, et ce, pour semble préférer faire dans la revente. «Jeudi dernier elle
éviter le risque de propagation a vendu 2500 masques à l’EPSP de Boumerdès à raison
du virus», dit le propriétaire du de 150 DA/pièce. Le même produit é été vendu à l’EPSP
commerce sis au centre-ville de de Bordj Menaiel à raison de 180 DA. Si ces masques ont
Bouira. été produits à Socothyd on aurait fermé les yeux. Le drame
A travers les quartiers du Les cafés et restaurants fermés, les transports à l’arrêt c’est qu’elles ont été achetés chez un privé», s’étonne un
chef-lieu de wilaya, et même employé du secteur de la Santé. A la polyclinique de Naci-
au niveau des communes, ce ailleurs, ce sont les pharmacies niveau de notre wilaya. Nous direction de l’hôpital de Bouira ria, le personnel soignant se débrouille comme il peut pour
sont des jeunes qui ont mobi- et autres commerces d’alimen- attendons un autre arrivage a appelé les citoyens à limiter faire face au flux des malades notamment après le transfert
lisé le peu de moyens dont tation générale qui ont été pris de nos fournisseurs», dit un leurs déplacements non essen- de deux cas suspectés d’être atteints du Covid-19 vers l’hô-
ils disposent pour faire face d’assaut. En dépit des assu- gérant d’une pharmacie tout tiels au niveau de la structure de pital de Bordj Menaïel. Dans un appel publié sur les réseaux
à une éventuelle prolifération rances des commerçants quant en confirmant que les prix ont santé en question. Le directeur sociaux, les employés de la polyclinique n’ont pas hésité à
de l’épidémie. En plus des à la disponibilité des produits été presque doublés. S’agissant de l’EPH, Djamel Boutmeur, a solliciter l’aide de la population locale pour leur fournir les
campagnes de sensibilisation nécessaires, la situation reste de la situation sanitaire, les rappelé qu’une trentaine de lits masques et du gel hydro-alcoolique afin de minimiser les
lancées sur les réseaux sociaux inchangée depuis plus d’une autorités de la wilaya de Bouira ont été réservés dans le cadre risques de contagion. Fort heureusement, cet appel n’est pas
et à travers des dépliants et semaine, où les files d’attente ont, dans un nouveau bilan, pré- des dispositions prises par le tombé dans les oreilles de sourds.
autres affiches appelant les sont restées de rigueur devant cisé qu’en tout, un seul cas a été secteur de la santé. Il faut pré- Un groupe de jeunes volontaires a déjà remis une cinquan-
populations à se confiner et ne les boutiques. En revanche, les testé la semaine passée positif ciser que les résultats des tests taine de bavettes au personnel. Elles ont été confectionnées
pas s’aventurer en cette période citoyens ne cessent de déplorer au coronavirus et cinq autres des trois personnes mises en au niveau d’un atelier privé à Rouiba et seront utilisées
précise, des opérations de net- une pénurie et l’inexistence cas suspects ont été mis en isolement depuis plus d’une se- après leur stérilisation au niveau de la polyclinique.
toyage et de désinfection des des bavettes et autres produits quarantaine au niveau du ser- maine ne sont pas encore dévoi- Ramdane Kebbabi
lieux publics, les centres de désinfectants au niveau des vice des maladies infectieuses lés. Cela renseigne et confirme
santé, et autres édifices abritant officines. «Le stock existant a de l’établissement hospitalier que l’Institut Pasteur d’Alger
des administrations publiques
et privés, se poursuivent. Par
été épuisé au premier jour de la
déclaration du premier cas au
Mohamed Boudiaf de Bouira.
En plus de cette mesure, la
LES MESURES
est submergé et sous pression.
Amar Fedjkhi
DE PRÉVENTION
TIZI OUZOU NON RESPECTÉES
Les citoyens s’organisent contre la pandémie M algré la propagation fulgurante du virus, de nombreux
habitants de la wilaya de Boumerdès continuent à se
comporter comme si de rien n’était. A Boudouaou, Naciria,
n grand élan de solidarité s’est mani- et la mosquée du village et en procédant boulangeries et supérettes de Tigzirt où de Béni Amrane, Souk El Had et autres localités de la région,
U festé dans la wilaya de Tizi Ouzou au nettoyage des places publiques, des fon- jeunes bénévoles veillent sur l’organisation de nombreux cafés ont ouvert hier encore. Les ravages
depuis l’apparition de cas de coronavirus taines et les ruelles. Le village de Cheurfa des usagers de la Poste, notamment les causés par le virus à travers le monde ne semblent pas
et notamment après l’enregistrement du N’Bahloul, à Azazga, n’a pas été en reste personnes âgées, qui doivent retirer leurs trop inquiéter certains citoyens. L’on se demande que font
premier décès. Des jeunes volontaires de cet élan de solidarité puisqu’il a aussi pensions de retraite, ces jours-ci. La même les autorités pour fermer ces commerces. Avant-hier, les
effectuent des opérations de désinfections fait l’objet de nettoyage et de stérilisation de action est initiée à Draâ Ben Khedda où des images montrant des retraités jouant des coudes pour accé-
dans les villages et villes, et ce, tout en ses lieux publics. La même dynamique est chaises ont été mises en place à l’extérieur der aux bureaux de poste à Béni Amrane, Bordj Menaïel
menant des campagnes de sensibilisation constatée également dans les localités du de l’agence postale, avec une distance de et Naciria ont choqué plus d’un. Cependant, ce genre de
en direction des citoyens pour respecter les flanc nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans plus de deux mètres, pour éviter le contact comportement n’est pas près de s’arrêter. La distanciation
consignes de confinement afin d’éviter la la commune d’Iflissen, des citoyens de Tizi entre les usagers. A Beni Douala, Ouadhias, sociale et les mesures barrières sont foulées aux pieds par
propagation du virus. Ainsi, les habitants de Tamlelet et de Taksebt, entre autres, se sont Draâ El Mizan, Ain El Hammam, Larbaâ de nombreux habitants qui, visiblement, sous-estiment le
Sahel ont pris, lundi dernier, cette initiative mobilisés pour la désinfection de leurs vil- Nath Irathen, entre autres, des citoyens degré de la menace.
qui a été ensuite rééditée dans plusieurs lages, et ce, avec les dons des bienfaiteurs sont mobilisés pour sensibiliser la popu- Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont les forces de
bourgades. C’est le cas, d’ailleurs, des habi- qui ont mis à la disposition des volontaires lation sur les risques de contamination par police et de la gendarmerie qui ont appelé les gens à rester
tants d’Aït Zaïm et d’Agouni Boufal, dans des camions citernes et des produits néces- le Covid-19. Dans le chef-lieu de wilaya, chez eux pour éviter la contagion par le virus. Mais leur
la commune de Maâtkas, qui ont mené une saires pour ce genre d’opération. L’autre fait C’est l’EPIC Codem de la commune de Tizi appel n’a pas produit l’effet escompté. Hier, des dizaines de
opération de désinfection de tous les coins qui mérite d’être souligné est le geste d’un Ouzou qui assure les opérations de désin- personnes se sont massées devant des épiciers à la cité des
et recoins du village. Il en est de même à Ti- médecin, Dr Habat, en l’occurrence, qui fection des différentes artères et cités de la 800 Logements à Boumerdès et Souk El Had pour acheter
rourda, dans la municipalité d’Iferhounene, a mis son cabinet à la disposition d’autres ville, en coordination avec les comités de du lait en sachet. Malgré les déclarations des pouvoirs
où les villageois s’organisent contre la médecins et chimistes pour la fabrication quartiers et des bénévoles. Hafid Azzouzi publics, la fièvre acheteuse qui s’est emparée des gens à
pandémie de Covid-19 en fermant le café du gel hydro alcoolique à distribuer aux cause de la pandémie est loin d’être contenue. R. Kebbabi
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 9

I N T E R N AT I O N A L E

PANDÉMIE DU NOUVEAU CORONAVIRUS

Les avertissements de l’OMS

● Le principal expert des urgences de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Mike Ryan, a expliqué que des mesures de santé publique étaient
nécessaires pour éviter une résurgence du virus plus tard. Plus de 900 millions de personnes doivent rester à leur domicile pour ne pas contracter le

L
a pandémie de coronavirus a
encore progressé hier, malgré
les mesures de confinement
observées dans de très
nombreux pays. Au moins 300 097 cas
du nouveau coronavirus (Covid-19)
et 13 444 décès ont été enregistrés
hier dans 169 pays. Le principal
expert des urgences de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), Mike
Ryan, a insisté sur l’idée que les pays
ne peuvent pas simplement confiner
leurs populations pour vaincre le
coronavirus. Il a expliqué que des
mesures de santé publique étaient
nécessaires pour éviter une résurgence
du virus plus tard. «Les mesures
doivent se concentrer sur ceux qui
sont malades, ceux qui ont le virus,
et les isoler, trouver leurs contacts
et les isoler», a déclaré hier Mike
Ryan dans une interview à la BBC.
«Si nous ne mettons pas en place de
sérieuses mesures de santé publique
maintenant, lorsque ces restrictions
de mouvement et ces fermetures
médecins locaux. L’Iran est également
durement touché par la pandémie.
Le nouveau coronavirus y a fait plus
de 1600 morts, selon le dernier bilan
officiel annoncé par le ministère
iranien de la Santé. La principale force
de l’opposition iranienne (PMOI/
MEK) parle, quant à elle, de 8800
morts dans 201 villes du pays.
LE MAGHREB, PRINCIPAL FOYER
EN AFRIQUE
En Afrique l’épidémie fait aussi
des victimes. Plus d’un mois après
l’annonce d’un premier cas au Caire
le vendredi 14 février, le continent
compte déjà plus de 1100 cas, dont 26
morts dans près de 40 pays, selon le
bilan publié le 21 mars par le Centre
africain de prévention et de lutte
contre les maladies (CDC). Pour éviter
le pire, la Tunisie et le Rwanda ont
imposé un confinement obligatoire.
Les pays du Maghreb restent les
principaux foyers du Covid-19.
L’Egypte, l’Algérie et le Maroc ont
respectivement enregistré 285, 90

seront levées, le danger est que la
maladie remonte», a-t-il expliqué.
Selon lui, il faut suivre les exemples
de la Chine, de Singapour et de la
Corée du Sud, qui ont imposé des
restrictions de mouvement et des
mesures rigoureuses pour tester tous
les cas suspects possibles.
Justement, la Chine (81 054 cas, dont
3261 morts), berceau de la pandémie,
et l’Italie (53 578 cas et 4825 morts)
sont jusque-là les pays les plus touchés
par la maladie. L’armée russe a
d’ailleurs annoncé hier l’envoi d’une
centaine de virologues militaires
expérimentés à Rome pour épauler les
et 77 cas, selon les derniers chiffres
officiels disponibles. En Afrique
subsaharienne, l’Afrique du Sud est le
pays le plus touché avec 200 cas. Et la
pandémie continue de progresser. En
Amérique latine, après le Venezuela,
l’Argentine et le Salvador, la Bolivie
est entrée en confinement obligatoire
hier, et sera suivie à partir de demain
par la Colombie. Au Brésil, l’Etat de
Sao Paulo sera en quarantaine pendant
quinze jours à compter de demain
également.
Au Moyen-Orient, les autorités
irakiennes ont annoncé l’imposition
Les mots d’ordre pour éviter à tout prix les rassemblements et contacts favorisant l’épidémie de coronavirus se sont multipliés ces
derniers jours à travers le monde
d’un couvre-feu total dans les 18
provinces du pays au système de santé
ravagé, après la mort de 20 personnes
du nouveau coronavirus et alors que
le nombre de contaminations ne cesse
de grimper. Les Emirats arabes unis,
le Koweït et le Qatar ont décidé, pour
leur part, samedi de renforcer les
mesures de précaution destinées à
empêcher les rassemblements publics.
Au Liban, le Premier ministre, Hassan
Diab, a annoncé avoir chargé l’armée
et les forces de sécurité de faire
appliquer les mesures interdisant à la
population de sortir de chez elle.
Les mots d’ordre pour éviter à tout
prix les rassemblements et contacts
favorisant l’épidémie de coronavirus
se sont multipliés ces derniers
jours à travers le monde. Dans de
PHOTO : DR
nombreux endroit de la planète qui
sont densément peuplés comme c’est
le cas en Inde ou à Ghaza, où deux
cas de coronavirus ont été enregistrés
hier, il est cependant difficile de
faire appliquer le principe de la
«distanciation sociale». C’est là où les
spécialistes s’attendent aussi au pire.
Zine Cherfaoui

PANDÉMIE DU COVID-19
Les autorités religieuses et les fidèles s’adaptent au virus
● En l’absence de prêches, des émissions enregistrées par des imams seront prochainement diffusées à la télévision et à la radio tunisiennes pour
indiquer le comportement à adopter en tant que musulman, rappeler l’importance de la prière chez soi et la priorité à donner à sa santé.

D e Tunis à Téhéran en passant

par Jérusalem, les autorités
religieuses, souvent incontournables,
soutiennent pour la plupart les
mesures de lutte contre la propagation
du coronavirus, en allant parfois
jusqu’à autoriser les fidèles à des
comportements peu conformes
à l’orthodoxie. Dans certains pays,
des dignitaires religieux ont toutefois
crié à «l’apostasie» et mis en garde
contre la colère de Dieu après la
fermeture des lieux de culte, dans
une région où la religion a une place
prépondérante dans la vie quotidienne
de la population, musulmane pour une
écrasante majorité. «Priez chez vous»
à la place de «Venez à la prière», dans
plusieurs pays d’Afrique du Nord et
du Moyen-Orient, comme en Algérie
ou au Koweït, les muezzins ont pris
acte de la décision des autorités de
fermer les mosquées et ont modifié
leur appel à la prière.
En Tunisie, où des fidèles prient
parfois devant des portes closes des
mosquées, des muezzins ont même
pleuré en prononçant ces mots inédits,
selon des vidéos diffusées sur les
réseaux sociaux. En Terre sainte,
le patriarcat latin de Jérusalem a
appelé les fidèles à recevoir l’hostie
dans la main plutôt que directement
dans la bouche lors des messes.
Autre fait inédit, en Israël, le grand
rabbin séfarade, Yitzhak Yossef, a
conseillé aux juifs de garder leur
téléphone allumé pendant le shabbat –
considéré habituellement comme une
profanation – pour pouvoir recevoir
des informations urgentes sur le virus.
D’autres rabbins ont appelé les fidèles
à prier chez eux.
En Iran, un des principaux foyers
de l’épidémie, l’intense débat entre
science et religion a été relancé.
«Certains donnent la priorité aux
rituels religieux, qu’ils placent au-
dessus de tout, même de la science
médicale», explique l’universitaire
et théologien Mohsen Alviri, quand
d’autres «pensent qu’on peut
abandonner les prières obligatoires
pour sauver la vie d’un être humain».
Le guide suprême, l’ayatollah Ali
Khamenei, est toutefois intervenu
assez rapidement pour soutenir le
corps médical et les décisions prises
par le gouvernement.
PROPAGER «C’EST PÉCHER»
Au lendemain d’un vendredi de
prière où les fidèles se sont rendus
massivement dans les mosquées,
malgré l’apparition quotidienne
de nouveaux cas de Covid-19, les
autorités religieuses égyptiennes ont
aussi ordonné la fermeture de toutes
les mosquées et églises pour deux
semaines. Au Liban, où coexistent 18
communautés religieuses, les leaders
religieux ont soutenu la déclaration
d’«état d’urgence sanitaire» et les
mesures de confinement. Plusieurs
églises diffusent leurs messes sur les
réseaux sociaux.
Embrassant une croix et récitant des
prières, un prêtre a béni le pays en
survolant Beyrouth en hélicoptère.
«Le virus peut être vaincu, si chacun
prend ses responsabilités», a affirmé
Hassan Nasrallah, chef du mouvement
chiite Hezbollah, soulignant que
respecter les instructions des autorités
sanitaires était un devoir religieux.
«La religion musulmane nous enjoint
à la propreté», a déclaré pour sa part
cheikh Majed Saqer, un responsable
du ministère palestinien des Affaires
religieuses. «Si un musulman transmet
le virus, on considère qu’il a péché.»
En l’absence de prêches, des
émissions enregistrées par des imams
seront prochainement diffusées à la
télévision et à la radio tunisiennes
pour indiquer le comportement
à adopter en tant que musulman,
rappeler l’importance de la prière
chez soi et la priorité à donner à sa
santé. En Irak aussi, des campagnes de
sensibilisation ont été lancées par des
autorités religieuses très influentes. Le
ministre de la Santé irakien s’est rendu
auprès de l’ayatollah Hussein Ismaïl
Al Sadr, avec une équipe de télévision,
pour qu’il appelle les Irakiens à rester
chez eux.
«VIRUS ENVOYÉ PAR DIEU»
Mais son message n’est pas
entièrement passé, puisque des
dizaines de milliers de pèlerins vêtus
de noir ont convergé ces derniers jours
à Baghdad pour la commémoration,
samedi, du martyre de l’imam Kazem,
figure majeure de l’islam chiite. «Si
tous les Irakiens restent chez eux
confinés, qui va aller visiter notre
imam ?» a lancé un pèlerin à l’AFP en
essayant de s’approcher du mausolée
gardé par des militaires tentant de faire
respecter le couvre-feu.
Au Maroc, des médias ont rapporté
hier, images à l’appui, la tenue de
prières de rue durant la nuit, malgré
le confinement obligatoire décrété.
Et, dans toute la région, si la plupart
des dignitaires religieux soutiennent
les mesures des autorités politiques,
des voix discordantes se sont élevées.
Toujours au Maroc, le prédicateur
salafiste Abou Naïm, connu pour son
extrémisme, a accusé les autorités
«d’apostasie» pour avoir décidé de
fermer les lieux de culte. Il a été
arrêté pour «terrorisme». En Algérie,
l’imam Chems Eddine Aldjazairi a
affirmé sur Facebook avoir «peur que
Dieu nous ait envoyé ce virus pour
qu’on revienne à lui et quand il verra
que nous avons fermé les mosquées,
il nous enverra un autre virus plus
virulent» encore.
Reste qu’une fois la crise du Covid-19
passée, une image forte devrait
demeurer : l’esplanade entourant la
Kaaba, lieu le plus saint de l’islam,
situé au cœur de la Grande mosquée
de La Mecque en Arabie Saoudite,
complètement vide. Dans le pays
berceau de la religion musulmane,
ces mesures sont un sacrifice des
plus douloureux pour certains fidèles.
«Ils ont fermé toutes les mosquées
d’Arabie Saoudite», a réagi un
utilisateur de Twitter affichant un
cœur brisé. «Les mosquées sont les
seuls endroits où je peux réciter le
Coran et trouver la paix.»
AFP
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 10

I N T E R N AT I O N A L E

PANDÉMIE DE CORONAVIRUS en bref

Les Tunisiens Corée du Nord
K Le président américain, Donald
Trump, a écrit une «lettre
personnelle» au dirigeant suprême de

en confinement total
● Le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, a déclaré qu'il a été contraint, au regard de la situation, de
la Corée du Nord, Kim Jong-un, lui
expliquant «son plan» pour faire
avancer les relations entre les Etats-
Unis et Pyongyang, a rapporté hier
l'agence de presse KCNA. M. Trump a
prendre des décisions difficiles et importantes durant les deux dernières semaines. Le pays, qui a fait 690 tests, compte expliqué son plan pour faire avancer les
54 cas identifiés et un décès dû au nouveau coronavirus. Les déplacements d'une région à l'autre sont également relations entre les Etats-Unis et la Corée
du Nord et a «exprimé son intention de
interdits sauf «raison légitime». coopérer dans les efforts anti-
épidémiques», a déclaré Kim Yo-jong,

P
rès de 10 millions de
Tunisiens sont en confinement la première vice-directrice de
total depuis hier. Le chef département du comité central du Parti
du gouvernement tunisien, Elyes des travailleurs de Corée (PTC). «Nous
Fakhfakh, a déclaré, samedi soir, considérons cela comme un bon
que cette mesure concerne tous les jugement et une action opportune de la
Tunisiens, sauf à peu près 15% de part du président américain de
la population qui continueront de déployer des efforts afin de maintenir
travailler pour garantir la bonne les bonnes relations (…)», a déclaré Kim
marche des secteurs vitaux, tels la Yo-jong.
sécurité, la santé, l'agroalimentaire,
l'eau, l'électricité et les banques. Le
confinement total est une mesure
Abkhazie
préventive «visant à garantir notre
sécurité et la stabilité du pays,
K L'Abkhazie, petite République
séparatiste géorgienne pro-
russe, devait élire hier son président,
c'est pourquoi il est impératif de
après des protestations de l'opposition
rester chez soi et de limiter ses
ayant abouti à l'annulation des résultats
déplacements», a-t-il soutenu, dans
du scrutin précédent. La Cour suprême
une adresse aux Tunisiens, à la veille
abkhaze a annulé le 10 janvier les
de l'application de la mesure du
résultats de l'élection présidentielle de
confinement total. Le pays, qui a fait
septembre, remportée par Raoul

690 tests, compte 54 cas identifiés et
un décès dû au nouveau coronavirus.
Les déplacements d'une région à
l'autre sont également interdits sauf
«raison légitime».
Elyes Fakhfakh a expliqué que le
«confinement sanitaire total», décidé
vendredi lors du Conseil de sécurité
nationale, est une mesure qui «nous
permettra aussi d'effectuer quelque
10 000 tests de dépistage et de
constituer ainsi un échantillon. Cette
mesure d'une grande importance
nous aidera à connaître la
progression du nombre de malades
et de la maladie», a-t-il dit. «Nous
pourrons ainsi prendre les devants et
nous préparer à tous les scénarios.»
M. Fakhfakh a appelé les Tunisiens à
respecter les mesures sanitaires et à
faire preuve de patience, de solidarité
et de générosité. «Il n'y a pas de
victoire sans sacrifices», a-t-il relevé,
ajoutant qu’il demeure convaincu
que «les Tunisiens vont gagner cette
bataille et qu’ils en sortiront que plus
forts et plus unis».
M. Fakhfakh a souligné que la
priorité du gouvernement est de
préserver la santé des Tunisiens alors
que la Tunisie ainsi que le reste des
pays du monde vivent au rythme de
la pandémie de coronavirus. «Nous
vivons une situation exceptionnelle
à tous les niveaux que ni le monde ni
la Tunisie n'ont connu auparavant.
Nous ne connaissons pas encore les
répercussions de cette pandémie ni
ce qu'elle va changer dans l'humanité
toute entière», a-t-il déclaré.
Elyes Fakhfakh a rappelé qu'il a été
contraint, au regard de la situation,
de prendre des décisions difficiles et
importantes durant les deux dernières
semaines. «Il faut faire preuve de
CRISE LIBYENNE
Etranglées par la dette et une situation
économique morose, les autorités
tunisiennes n’ont pas forcément les
ressources nécessaires pour combattre
efficacement le virus
beaucoup de patience, parce que les
décisions que nous avons prises ne
l'ont jamais été en Tunisie», a-t-il
estimé. «Je suis conscient qu'il faut
expliquer davantage notre approche,
nos choix et nos décisions. Notre
objectif consistait dès le début de la
crise à protéger les Tunisiens et à
contenir la propagation du virus»,
a-t-il fait observer.
Elyes Fakhfakh a estimé à cet
effet que l'approche adoptée par le
gouvernement a prouvé son efficacité
PHOTO : DR
jusqu'à maintenant. «Le point le plus
important dans cette approche, c'est
que nous avons toujours essayé de
faire en sorte d'anticiper les étapes
pour empêcher d'entrer dans des
phases avancées de la propagation
du virus», a-t-il précisé.
Le chef du gouvernement a assuré,
à cet égard, que toutes les ressources
financières et humaines de l'Etat
ont été mobilisées pour faire face à
la pandémie. «Aujourd'hui et après
moins de deux semaines, nous avons
décidé le confinement sanitaire total,
alors que le nombre de cas avérés
n'a pas dépassé les 60 cas», a-t-il
affirmé. Le confinement total en
Tunisie restera en vigueur jusqu'au 4
avril prochain.
Z. C.
Khadjimba, et a ordonné la convocation
d'un nouveau scrutin. La justice
abkhaze a ainsi satisfait la demande de
l'un des principaux opposants, candidat
malheureux à la présidence abkhaze de
septembre, Alkhas Kvitsinia, qui avait
contesté la victoire de son rival. Les
trois principaux candidats à cette
élection prônent le renforcement des
liens avec la Russie.
Nigeria
K Les forces gouvernementales
nigérianes ont secouru neuf
personnes enlevées lors de leurs récents
raids contre des repaires d'hommes
armés dans le nord-ouest du pays, a
déclaré l'armée nigériane. Les neuf
personnes ont été secourues jeudi,
lorsque les troupes gouvernementales
ont attaqué les cachettes d'un groupe
d'hommes armés à Gando, une ville de
l'Etat de Zamfara (nord-ouest), a
déclaré aux journalistes Bernard
Onyeuko, porte-parole par intérim du
quartier général de la Défense
nigériane. Les sept hommes et deux
femmes secourus ont retrouvé leurs

Tripoli et Tobrouk acceptent familles, a-t-il ajouté. Au total, 22 autres

personnes enlevées ont été récemment
sauvées des cachettes d'hommes

d’observer une trêve humanitaire
En plus d’avoir ordonné la fermeture,
durant la journée, des restaurants,
cafés et salles de fêtes, le GNA a, par
ailleurs, décidé de mettre en place
un couvre-feu à partir d’hier. Les
cérémonies funéraires et les mariages
sont également interdits dans les
régions sous son contrôle.
L es principaux belligérants de la crise libyenne,
le Gouvernement d’union nationale (GNA)
et l’Exécutif parallèle de Tobrouk, ont fini
par répondre favorablement aux appels de la
communauté internationale les invitant à observer
une trêve humanitaire. L’ONU a été la première
à saluer la décision des parties en conflit. «Le
secrétaire général salue la réponse positive
du GNA ainsi que celle de l'Armée nationale
libyenne (ANL), respectivement émises le 18
et le 21 mars, aux appels en faveur d'une trêve
humanitaire pour mettre fin aux affrontements», a
déclaré le porte-parole de M. Guterres, Stéphane
Dujarric, dans un communiqué. «Etant donné
la situation humanitaire déjà grave en Libye et
l'impact potentiel de la pandémie de coronavirus
en Libye, le secrétaire général appelle les parties
prenantes à joindre leurs forces pour faire face à la
menace et garantir un accès sans entraves à l'aide
humanitaire à travers tout le pays», a ajouté la
même source, reprise par de nombreuses agences
de presse. «Le secrétaire général espère que la
trêve humanitaire deviendra un cessez-le-feu.
Par conséquent, il appelle les parties prenantes à
accepter la proposition de cessez-le-feu émanant
des pourparlers de la commission militaire mixte
5+5, facilités par les Nations unies le mois dernier
à Genève», a précisé Stéphane Dujarric dans son
communiqué.
En plus d’avoir ordonné la fermeture durant la
journée des restaurants, cafés et salles de fêtes,
le GNA a, par ailleurs, décidé de mettre en place
un couvre-feu à partir d’hier. Les cérémonies
funéraires et les mariages sont également interdits
dans les régions sous son contrôle. Le GNA avait
fermé, dès lundi dernier, les frontières terrestres et
suspendu toutes les liaisons aériennes dans l'ouest
de la Libye, en prévention contre la pandémie du
nouveau coronavirus.
Les forces loyales au maréchal Haftar avaient,
quant à elles, décrété dès jeudi un couvre-feu de
18h à 6h dans les zones sous leur contrôle, dans
l'est du pays. La situation sécuritaire et humanitaire
s'est aggravée depuis le lancement, début avril,
de l'offensive du maréchal Haftar contre Tripoli
pour renverser le GNA, entité reconnue par la
communauté internationale. Cette attaque a déjà
fait plus de 1000 morts et 150 000 déplacés. Une
trêve fragile avait été décrétée le 12 janvier, mais
des combats opposent régulièrement les deux
camps qui s'accusent mutuellement de violations.
Cinq femmes ont été tuées mercredi et cinq autres
civils blessés dans des bombardements attribués
par le GNA et par l'ONU aux forces du maréchal
Haftar. Ces dernières ont «salué» samedi les appels
à un nouveau cessez-le-feu, lancés mardi par
l'ONU et plusieurs pays, dont l’Algérie, affirmant
qu'elles «continuaient à respecter la trêve». Le
GNA avait répondu jeudi positivement à ces
appels mais a indiqué qu'il se réservait «le droit
de riposter aux agressions quotidiennes qui visent
les civils et les installations publiques». Samedi,
des bombardements sporadiques étaient toutefois
toujours entendus depuis le centre de la capitale.
armés dans les Etats voisins de Katsina,
Kebbi et Sokoto, selon des responsables
militaires.
Palestine
K La Palestine a appelé samedi la
communauté internationale à
œuvrer pour qu'Israël mette fin à ses
«pratiques de discrimination raciale à
l'encontre du peuple palestinien». Dans
un communiqué publié à l'occasion de la
Journée internationale pour
l'élimination de la discrimination raciale,
le ministère palestinien des Affaires
étrangères a condamné Israël pour ses
«graves violations du droit
international». «Nous appelons la
communauté internationale et tous les
peuples du monde libre à mettre un
terme aux crimes de discrimination
raciale commis par Israël», peut-on lire
dans le communiqué. «Les Palestiniens
(…) devraient pouvoir jouir de leurs
droits sans aucun préjudice, y compris
leur droit à l'autodétermination, à
l'indépendance, à la souveraineté et le
droit au retour des réfugiés», poursuit le
communiqué.
 El Watan ÉCONOMIE
Lundi 23 mars 2020
LE GOUVERNEMENT FACE À L’ONDE DE CHOC DU CORONAVIRUS
COUP DE MASSUE
POUR L’ÉCONOMIE
ALGÉRIENNE
> Dossier réalisé par
Samira Imadalou
Les scénarios sont nombreux
sur l’impact de la pandémie
sur l’économie mondiale.
Entre le pessimisme et
l’optimisme modéré, à chacun
ses arguments. Quel que soit
le cas, les conséquences à payer
s’annoncent des plus lourdes.
Les effets sur le secteur des
hydrocarbures s’annoncent
publicité
catastrophiques, notamment pour
les pays comme l’Algérie dont
l’économie en dépend totalement.
Suisse : La traque aux recycleurs algériens s’accentue
Supplément hebdomadaire n°731 - GRATUIT - Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66
L
a Chine, l’Europe et les Etats-Unis
sont en train de faire face à une
des pires crises économiques de leur
histoire entraînant dans ce sillage
leurs principaux partenaires. L’isolement
géographique et le freinage volontaire de
l’économie dans certains pays pour limiter
la propagation du virus ont conduit au gel de
plusieurs secteurs et réduit drastiquement la
demande en hydrocarbures. Si au début de
la crise sanitaire, le tourisme et le transport
aérien étaient les plus touchés par la baisse de
la cadence, aujourd’hui, alors que le nombre
des personnes contaminées et des victimes
s’allonge d’une manière inquiétante, la liste des
activités économiques à l’arrêt est également en
hausse (pharmacie, industrie manufacturière,
automobile...) avec 900 millions de personnes
confinées à travers 30 pays. Exemple : le
coronavirus est en train de mettre à l’arrêt
toute la filière automobile. Il y a eu la semaine
dernière l’annonce de Michelin, qui a décidé
de fermer ses usines en France, en Espagne et
en Italie, la décision de PSA et Fiat Chrysler
Automobiles (FCA) qui ont préféré mettre
à l’arrêt la quasi-totalité de leurs sites en
Europe. Renault a également gelé son appareil
de production pour éviter la propagation du
Covid-19 dans ses équipes. Rien qu’en France,
Renault a fermé douze usines qui emploient 18
000 personnes et quatre autres sites espagnols,
où travaillent près de 10 000 salariés.
RECETTES D’HYDROCARBURES EN CHUTE
C’est dire que l’économie mondiale va mal,
très mal à l’heure du confinement. Et il faut
s’attendre à ce que la situation se complique
davantage dans les prochains jours. Depuis
janvier, le prix du Brent a perdu 55% de sa
valeur tombant au-dessous de 25 dollars la
semaine dernière. Les effets sur le secteur
des hydrocarbures s’annoncent lourds surtout
dans les pays comme l’Algérie (dont les trois
principaux partenaires en Europe : Italie,
Espagne et France sont en crise sanitaire) ou
les recettes au cours des deux premiers mois
de l’année en cours sont tombées à 5 milliards
de dollars. «Si les conditions actuelles du
marché persistent, les revenus issus du pétrole
et du gaz chuteront de 50% à 85% en 2020,
atteignant leur plus bas niveau depuis 20
ans», avertissement conjointement l’Agence
internationale de l’énergie et l’Organisation
des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Invité
la semaine dernière à se prononcer justement
sur cette situation sur les ondes de la Radio
nationale, l’expert international Abderrahmane
Mebtoul dira à ce sujet : «Si le cours est à
30 dollars le baril, les recettes de Sonatrach
s’établiraient à environ 12/13 milliards de
dollars. Et si on retire 20/25% de charge à des
associés, le profit net de Sonatrach se situerait
autour de 9/10 milliards de dollars et pour
le gaz naturel si le cours sur le marché libre
est inférieur à 1,5 dollar le MBTU et le GNL
3 dollars, 80% des gisements ne seront plus
rentables et à 20 dollars, il n’y aurait plus de
profit net pour l’ensemble des gisements.»
C’est dire l’ampleur des pertes. S. I.
(Suite page 13)
Lire également en pages 14 et 15
P II
II L’Actualité El Watan ÉCONOMIE - 23 mars 2020

TRANSFERTS ILLICITES ET BLANCHIMENT D’ARGENT EN SUISSE

La traque aux recycleurs algériens s’accentue
> Par Naïma
Benouaret
Déterminée,
aujourd’hui, plus que
jamais, à réhabiliter
l’image et à
préserver l’intégrité
de sa célèbre place
financière, la
Confédération suisse
a décidé de faire de
2020 l’année de la
traque aux fonds
d’origine douteuse
ayant trouvé refuge
sur son territoire ou
dissimulés, aux fins
de brouiller les
pistes, derrière des
sociétés offshore à
l’étranger.
E
n cela, les amendements
apportés au cadre juridique
dont elle s’est dotée, fin
2015, et la révision, en pro-
fondeur, trois années plus
tard, de sa politique en matière de blo-
cage, confiscation et de restitution des
avoirs de potentats (Asset-Recovery) ont
été d’un apport certain. Et ce n’est, d’ail-
leurs, pas pour rien que dans la 6e édition
de l’indice bisannuel d’opacité financière
(SFI), publiée il y a quelques jours, par
l’ONG Britannique Tax Justice Network,
que la Suisse a été détrônée par les Etats-
Unis. En effet, la Confédération helvé-
tique s’est vu réduire son classement
au 3e rang du plus grand facilitateur de
l’opacité financière dans le monde. C’est
ainsi la première fois que le pays n’est
pas classé, depuis 2011, au pire rang de
l’indice. Le top Ten de l’indice 2020 étant
Îles Caïmans, Etats-Unis, Suisse, Hong
Kong, Singapour, Luxembourg, Japon,
Pays-Bas, Îles Vierges britanniques et
Emirats arabes unis.
L’ALGÉRIE, UN PAYS «EXTRÊMEMENT
OPAQUE»
Autre nouveauté dans ce classement
mondial des pays les plus complices
dans l’assistance apportée aux magnats
de la délinquance financière «haut stan-
ding» : notre pays y a fait son entrée.
Evaluée pour la première fois, cette
année, l’Algérie se place d’emblée au
23e rang, lui valant la qualification d’
«extrêmement opaque», à peine dépassée
par l’Angola, en tête du peloton des 17
pays africains révisés. Ces hautes «per-
formances» nationales, l’Algérie les doit,
bien évidemment, aux pseudo-hommes
d’affaires et autres PPE (personnalités
politiquement exposées) qui ont usé et
abusé des devises publiques, durant les
deux décennies de règne de Bouteflika,
surtout. Ayant des liens avérés avec la
Suisse, la plupart d’entre eux, des clients
des banques helvétiques,notamment
celles de la région lémanique, sont depuis
ces quelques dernières années dans le
viseur des autorités judiciaires et des
organes de lutte contre la corruption et le
blanchiment d’argent helvétique.
Et parmi les dossiers qui, à en croire des
sources suisses bien informées, seraient
ouverts tout récemment, celui d’une
puissante société, spécialisée dans le
négoce agroalimentaire et membre d’une
puissante et prestigieuse association lon-
donienne dans le domaine. Fondée à
Genève en 2005 par un dignitaire de
l’ancien régime algérien, reconverti dans
le business après son installation dans
le pays de la sûreté, du secret et de la
sécurité absolus, cette société familiale
aurait décidé, en 2017, de centraliser
l’ensemble de ses bureaux et antennes,
initialement répartis entre Alger, Paris et
Londres, pour mieux «fructifier», à partir
de son siège genevois, ses activités inter-
nationales, particulièrement en Algérie.
C’est ce qui, en plus de mouvements
d’argent suspects en millions d’euros,
aurait suscité, d’après les mêmes sources,
la suspicion des autorités confédérales.
Pas que, après celles des Bedjaoui, Cha-
kib Khelil, Abdeslam Bouchouareb et
consorts ou encore celles liées aux scan-
dales de la poudre de lait et de l’autoroute
Est-Ouest ayant fait l’actualité judiciaire
suisse, au printemps 2017 et en été 2018,
où des fonds corruptifs dissimulés, se
chiffrant en dizaines de millions d’euros,
dollars et dirhams des Emirats arabes,
(AED) étaient en cause, une nouvelle
affaire vient, par ailleurs, d’être ébruitée
par la justice helvétique après qu’un in-
termédiaire facilitateur algérien, désigné
(A), (secrets de l’enquête et de fonction
obligent), ait saisi la Cour des plaintes du
tribunal pénal fédéral (TPF Bellinzone,
Canton de Tessin).
L’objet du recours introduit par ce spé-
cialiste dans le domaine énergétique
étant l’ordonnance du 2 avril 2019, par
laquelle le Ministère Public de la Confé-
dération (MPC) a ordonné le séquestre
immédiat d’une partie, soit 2 580 000
euros, des valeurs patrimoniales qu’il dé-
tient dans une banque suisse. Le jugeant
mal fondé, le recours où le plaignant avait
requis «la levée du séquestre et la resti-
tution intégrale et immédiate des fonds»,
sera rejeté par le TPF avec le maintien du
séquestre sur les avoirs en cause. Cette
affaire, faut-il le souligner, entre dans le
cadre d’une instruction pénale, ouverte
mi-octobre 2016 par le MPC, à l’en-
contre d’un ex- haut dirigeant algérien
(B) d’une grande entreprise publique de
la filière énergétique pour «soupçons de
corruption d’agents publics étrangers»,
d’un autre ex-dirigeant (C) du même
secteur pour «soupçons de blanchiment
d’argent» ainsi que de l’épouse de ce der-
nier (D) pour «soupçons de blanchiment
d’argent et faux dans les titres». Le MPC
ayant été saisi par l’Office fédérale de la
justice (OFJ), précédemment destinataire
de demandes d’entraide déposées par les
autorités judiciaires algériennes et leurs
homologues espagnoles investiguant les
mêmes faits depuis 2013.
4 MILLIONS D’EUROS DE COMMIS-
SIONS !
Ce sujet, la toute récente décision du TPF,
portant rejet du recours, dont nous déte-
nons une copie, fait ressortir que dans le
but de remporter un marché public (pro-
jet énergétique hybride) en Algérie, une
compagnie espagnole (à qui le marché
public a été attribué) et sa filiale, auraient
versé une commission de 4 millions
euros à une société détenue par l’ex-diri-
geant (B). De ce montant, le MPC retient
que celui-ci aurait transféré, en août 2008
et septembre 2008, une somme de 1420
000 euros au profit de son ex-collègue
(C), par l’entremise du compte bancaire
de (D) épouse de ce dernier, lequel, y
est-il encore noté, occupait, à l’époque, le
poste de vice-président de la société pu-
blique algérienne, président-directeur gé-
néral (PDG) d’une autre société publique
et avait notamment présidé à la séance
d’ouverture des offres pour l’attribution
dudit projet énergétique hybride. S’ap-
puyant sur les informations collectées
dans le cadre des procédures, le même
premier en cause (B) aurait également
transféré une partie des 4 millions euros
en faveur du recourant (A) contre lequel
avait été décidé le séquestre des avoirs
à hauteur de 2 580 000 euros. Schéma
corruptif qui s’apparente à un labyrinthe
financier, le moins que l’on puisse dire,
les mis en cause en ont excellé dans le
montage. En témoigne : une partie du
butin (2 580 000 euros), toujours d’après
les magistrats du TPF, aurait été répartie,
entre février et septembre 2008, sur des
comptes à Dubaï au nom de (B) ainsi que
deux sociétés liées à celui-ci. Une autre
société, lui appartenant également, au-
rait, à son tour, fait plus d’un versement
en faveur d’une société (O Ltd), dont
l’intermédiaire recourant (A) est l’ayant
droit économique. Il s’agit d’une somme
de 8 830 000 euros, versée en janvier
2009, de 12 150 000 dirham des Emirats
arabes (AED), versés en décembre 2009,
ainsi que de 6 227 000 puis 3 600 000
AED, en décembre 2009. Transférés sur
des comptes détenus par la société (O.
Ltd), propriété du même intermédiaire
recourant (A), auprès d’une banque aux
Emirats arabes unis, ces fonds seront
par la suite rapatriés en Suisse, pour
finir dans les coffres d’une banque à
Genève. Le séquestre, précisent les juges
fédéraux, intervient sur un seul compte
(il en a plusieurs), dont est titulaire le
recourant auprès de cette banque. En
d’autres termes, le MPC retiendra que
l’ex-haut responsable (B) aurait transféré
une partie des 4 millions euros, présumés
corruptifs, soit 2 580 000 au maximum,
en faveur de son complice, le facilitateur
(A), lequel n’a pas hésité à requérir, vai-
nement, l’accès aux dossiers relatifs aux
demandes d’entraide sollicitée par les
autorités espagnoles et algériennes ainsi
qu au dossier pénal suisse, pourtant clos
et classée par une ordonnance datant de
mi-juillet 2018, par le MPC. Et malgré
son obstination à récuser l’origine illicite
des fonds litigieux (2 580 000 euros)
pour en obtenir la levée du séquestre, il
ne parviendra toujours pas à convaincre
les juges de la Cour des plaintes du TPF.
Ces derniers mettront en avant une note
établie par la Banque genevoise refuge,
à l’issue d’une rencontre avec lui, début
mai 2009, en prévision d’un transfert
de la somme de 8 830 000 euros, où il
avouera, lors de cet entretien, qu’«une
partie de ces fonds étaient liés au projet
algérien d’énergie hybride». Mieux :
toujours selon les juges suisses, par
lettre du 15 janvier 2019, le bénéficiaire
(B) des 4 millions euros, offerts par les
espagnols, avait confirmé que «les 8 830
000 euros, à la disposition» de l’inter-
médiaire recourant (A), à Dubaï, repré-
sentait «le solde de ton dû, à ce jour, en
ce qui concerne les mandats sur lesquels
j’ai fait appel à tes consultations et assis-
tances depuis 2006»…
A noter que la même année (2006),
l’époque où Chakib Khelil tenait les
rênes du secteur de l’énergie, un accord
de partenariat avait été conclu entre la
société algérienne NEAL (New Energy
Algeria), spécialisée dans le dévelop-
pement des projets d’énergies renouve-
lables, et la société espagnole Abener,
filiale d’Abengoa, géant européen des
énergies renouvelables, pour la mise sur
pied de la toute première centrale élec-
trique hybride, solaire-gaz, algérienne
dans la région de Hassi R’mel. D’un coût
de 350 millions de dollars, cette centrale,
destinée à la compagnie Sonatrach, sera
inaugurée en été 2011, en présence de
Youcef Yousfi, alors ministre de l’Ener-
gie et des Mines et du ministre espagnol
de l’Industrie, du Tourisme et du Com-
merce, Miguel Sebastián…. N. B.

RAPATRIEMENT DES FONDS CORRUPTIFS EXILÉS

Possible, mais…
«Si le gouvernement algérien souhaite une coopération sur les
biens détournés, il faut juste présenter des preuves et formuler une
demande avec de fortes indications», avait lâché depuis Constantine,
le 2 mars, Lukas Rosenkranz, ambassadeur suisse en Algérie. Sur le
site de l’usine Palmanova où il était en visite, le diplomate fera savoir
que son pays était «absolument prêt à coopérer avec l’Algérie».
Qu’attendent, au juste, les autorités compétentes pour engager les
procédures nécessaires pour rapatrier les fonds détournés et mis à
l’abri dans les coffres des banques suisses ? En tout cas, la législation
helvétique est claire : la restitution des avoirs de potentats comporte
plusieurs étapes, dont les principales consistent en «le blocage
préventif des valeurs patrimoniales suspectes à titre conservatoire,
l’échange de moyens de preuves avec l’Etat d’où proviennent ces
dernières, l’exécution d’un jugement rendu dans l’Etat d’origine
ordonnant la confiscation de certaines valeurs patrimoniales au
vu des résultats des enquêtes pénales, et enfin la restitution des
avoirs en cause», explique la Direction du droit international public
(DDIP) du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).Le
DFAE, faut-il le souligner, est l’un des acteurs-clés dans l’entraide en
matière de procédures de blocage, confiscation et de restitution des
avoirs d’origine illicite, hébergés par les délinquants en col blanc sur
la place financière de la Confédération.
«Par sa décision du 22 mai 2013, le Conseil fédéral l’a chargé d’éla-
borer une stratégie globale en collaboration avec les autorités fédé-
rales concernées en y associant également les autorités cantonales
compétentes dans la perspective de développer et de perfectionner
le dispositif, en place depuis 1986, visant à bloquer les avoirs de
potentats, respectivement à les restituer aux Etats d’origine», précise
la DDIP. Quant à l’entraide en matière de récupération des fonds
illicitement transférés et blanchis à l’étranger, les demandes sont du
ressort exclusif de la justice algérienne. Cette dernière peut saisir
l’Office fédéral de la justice (OFJ). Première autorité à recevoir et à
examiner la conformité des demandes d’entraide et de coopération
judiciaire entre Etats, cet organe en confie, suivant la compétence,
l’exécution au Ministère Public de la Confédération (MPC) ou au
Ministère public Genevois (MP-GE). Toutefois, tel que nous l’avait
précédemment expliqué l’avocat pénaliste, Me Abderrahmane Bou-
tamine, «les enquêtes sur la corruption, gel des avoirs corruptifs ou
autres relèvent, certes, des attributions des autorités judiciaires. Mais
les lenteurs qui caractérisent ces enquêtes peuvent s’expliquer par le
caractère transnational de ces infractions, la nature complexe des pro-
cédures ainsi que par les difficultés à réunir des preuves suffisantes».
Cependant, insistera-t-il, «la volonté politique des Etats reste la
condition sine qua non à l’aboutissement des enquêtes et procédures
judiciaires engagées dans les affaires de corruption. L’efficacité de
la coopération interétatique dans tout qui touche au domaine de la
corruption à grande échelle ne repose pas uniquement sur les instru-
ments juridiques ou les mécanismes et instances mis en place. C’est
une question éminemment politique». Toujours est-il, selon la légis-
lation suisse, en cas d’entraide et d’enquêtes pénales internationales,
les avoirs de potentats ne peuvent être confisqués et restitués à l’Etat
d’origine qu’une fois leur provenance illicite est préalablement éta-
blie dans le cadre d’une procédure judiciaire, soit dans l’Etat concer-
né, soit en Suisse, avec comme principale base légale la loi fédérale
sur l’Entraide internationale en matière pénale (EIMP).A cet égard,
«l’entraide internationale en matière pénale constitue un instrument
fondamental, car elle permet l’échange de moyens de preuves entre
Etats». La Suisse a donc la possibilité de saisir les fonds au titre de
l’entraide judiciaire et de remettre la documentation bancaire corres-
pondante à l’Etat d’origine dès lors que lui est soumise, par l’Etat en
question, une demande juridiquement valable.
D’autres considérations peuvent également entrer en jeu, dans toute
coopération internationale pour la restitution de l’argent issu de la
corruption ou d’autres crimes. D’après sa diplomatie, le DFAE en
l’occurrence, «lorsque la sauvegarde des intérêts du pays l’exige, le
Conseil fédéral (CF) a le pouvoir de bloquer les avoirs de potentats
déposés sur la place financière suisse».Par ce principe, le Conseil
fédéral cherche à combattre l’usage abusif de sa place financière,
«celle-ci ne doit pas servir de lieu de dépôt des avoirs acquis de
manière illicite par des PPE s’étant livrées à des pratiques de cor-
ruption ou d’autres crimes», prévient-il.
N. B.
El Watan ÉCONOMIE - 23 mars 2020 Dossier III
LE GOUVERNEMENT FACE À L’ONDE DE CHOC DU CORONAVIRUS

Coup de massue
pour l’économie algérienne Suite de la page 11 Le chiffre d’affaires des entreprises
italiennes pourrait tomber en moyenne
> Par Samira

L
e coup est en somme dur de 17%. On avance même qu’avec
Imadalou à encaisser pour l’Algérie une grande majorité de quelque 750
qui se retrouve au centre de 000 petites et moyennes entreprises
grandes difficultés. Entre (PME) italiennes, si la crise sanitaire
l’urgence des réformes structurelles, se prolongeait jusqu’à la fin de l’année,
celle d’assurer la régulation du marché ces entités pourraient perdre jusqu’à
en cette période cruciale et la gestion 650 milliards d’euros. Les pertes pour
de cette crise sanitaire sans précédent l’économie italienne pourraient s’élever
avec toutes les dépenses à engager pour à 220 milliards d’euros cette année, et
lutter contre la propagation dans un 55 milliards supplémentaires en 2021,
système sanitaire défaillant, les défis selon les premières estimations.
à relever sont des plus difficiles. Le
débat autour de l’accompagnement, de ONU : RISQUES CROISSANTS DE
l’indemnisation des petites entreprises, RÉCESSION
commerces a déjà commencé. «Le Globalement, à l’échelle planétaire,

gouvernement algérien doit prendre des
mesures et des règles d’indemnisations
pour celles et ceux qui exercent une
activité artisanale ou commerciale
comme la restauration et le transport»,
appellent les commerçants. En effet, les
mesures adoptées par le gouvernement
(arrêt des transports publics et privés,
fermeture des commerces…) Et les
appels au confinement général réduiront
nettement l’activité. Le choix est certes
clair puisque la bataille est avant tout
d’ordre sanitaire. Mais, les commerces
et les petites entreprises vont avoir du
mal à s’y remettre après.
TÉLÉTRAVAIL, UNE POSSIBILITÉ
MAIS…
Au niveau des entreprises, ce sera
également le blocage puisque le
télétravail n’est possible que dans
certains cas faute de moyens et de
stratégie de digitalisation. Résultat :
du retard accusé en matière de
numérisation de l’économie au cours
de ces dernières années. Pourtant, le
télétravail est la seule option pour
assurer la continuité de la relation de
travail, et ce, d’autant qu’il offre la
possibilité de limiter les déplacements
avec le besoin qui se fait de plus en
plus ressentir ces dernières semaines. Il
s’agit d’un côté d’assurer la continuité
du travail et de préserver l’emploi.
Un autre dossier à prendre en charge
en cette période puisque des menaces
pèsent sur de nombreux travailleurs.
En effet, parallèlement à l’amélioration
de la capacité de résilience de
l’économie nationale à ce choc, à la
préservation des réserves de change,
au développement de l’investissement,
il y a lieu de sauvegarder les emplois.
Faudrait-il rappeler dans ce cas que le
premier ministre, Abdelaziz Djerad,
a évoqué cette question devant les
membres du gouvernement le 18
mars lors de la réunion consacrée
à l’examen d’un avant-projet de la
Loi de finances complémentaire (LFC
2020), à la situation du marché pétrolier
international et la balance commerciale.
Il a annoncé dans ce cadre l’élaboration
d’une autre LFC pour prendre en charge
les urgences.
ECHANGES EN BAISSE À L’HEURE DU
CONFINEMENT
En attendant, les pouvoirs publics
se penchent sur la question de
la spéculation qui revient à chaque
crise faute d’une stratégie de contrôle
efficace. Le chef de l’Etat a même
annoncé dans son discours la suspension
des opérations d’exportations
de certains produits pour assurer
PHOTO : DR
l’approvisionnement du marché. Même
si l’Algérie n’exporte pas grand-chose,
cette mesure vient nous rappeler celles
prises ailleurs à travers la fermeture
des frontières, ce qui va réduire les
échanges commerciaux et qui donne
aussi à réfléchir sur les stratégies à
adopter après le coronavirus.
Pascal Boniface, directeur de l’Institut
français des relations internationales
et stratégiques (IRIS) le dit d’ailleurs
: «Peut-être qu’il faudra produire plus
près de chez soi et ne pas multiplier les
échanges dont certains sont inutiles.»
Il estime par ailleurs que l’arrêt
économique n’est que provisoire. «La
Chine devrait rapidement reprendre
sa marche en avant vers la croissance.
Le reste du monde suivra. Il y aura
certainement une année blanche, mais
dès que la crise sera passée, les gens
auront de nouveau envie de voyager,
se distraire et consommer. Mais il
faudra le faire avec des comportements
différents», ajoutera-t-il. Mais, pour
l’heure, place aux prévisions plutôt
moroses dans les pays les plus touchés.
Les agences de notations ont déjà
commencé à y travailler. Elles estiment
par exemple que cet épisode est le
pire choc pour l’économie italienne
depuis la Seconde Guerre mondiale.
l’on évoque de plus en plus le risque
de récession. «La propagation
du virus a perturbé les chaînes
d’approvisionnement et provoqué
la chute de l’investissement et de
la consommation, conduisant à un
risque réel et croissant de récession
mondiale», a souligné le 15 mars le
secrétaire général de l’ONU, Antonio
Guterres appelant les gouvernements
du monde à travailler ensemble pour
empêcher une telle situation. Le Fonds
monétaire international (FMI) a,
pour sa part, avertie que la gravité du
ralentissement de l’économie mondiale
dû au coronavirus dépendrait de la durée
de celle-ci et des réponses apportées
par les gouvernements. Début mars, la
directrice générale du FMI, Kristalina
Georgieva, a prévenu que la croissance
en 2020 serait inférieure aux 2,9%
de 2019, sans pouvoir «prédire de
combien», et ce ne sont que la première
conséquence de l’onde de choc partie
de la deuxième économie mondiale en
décembre 2019 pour s’étaler à travers
le monde entier. Dans ce contexte, c’est
aussi la route de la soie qui se retrouve
grippée. Une initiative intitulée «la
ceinture économique de la route de la
soie et la route de la soie maritime du
XXIe siècle» ratifiée pour rappel par
l’Algérie en septembre 2018. Une route
commerciale qui a ouvert la voie à cette
pandémie mondiale selon les adeptes de
«démondialisation». S. I.

SELON L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

Le COVID-19 menace 25 millions d’emplois dans le monde
S
elon l’Organisation internationale du travail (OIT), près de
25 millions d’emplois dans le monde pourraient être per-
dus à cause du Covid-19. En effet, une première évaluation
de l’impact du Covid-19 sur le monde du travail mondial indique
que les effets seront de grande envergure, poussant des millions de
personnes au chômage, au sous-emploi et à la pauvreté, et propose
des mesures en vue d’apporter une réponse ferme, coordonnée et
immédiate. «Toutefois, en cas de réponse coordonnée au niveau
international, comme lors de la crise financière mondiale de
2008-09, l’impact sur le chômage dans le monde pourrait être
réduit de manière significative», prévoit l’OIT dans un commu-
niqué datant du 9 mars. Dans le rapport préliminaire d’évaluation
sur le Covid-19 et le monde du travail : impacts et réponses, l’OIT
appelle les pays à prendre des mesures urgentes, de grande enver-
gure ainsi que des mesures coordonnées autour de trois piliers.
Il s’agit de la protection des travailleurs sur leur lieu de travail,
la relance de l’économie et de l’emploi ainsi que le soutien aux
emplois et aux revenus.
POUR UN ALLÈGEMENT FISCAL ET FINANCIER
«Ces mesures nécessitent l’élargissement de la protection sociale,
un soutien en matière du maintien des emplois (comme par
exemple le travail partiel, les congés payés ou d’autres aides)
ainsi qu’un allégement fiscal et financier, y compris pour les
microentreprises et les petites et moyennes entreprises», suggère
l’OTI dans ce rapport. Il est recommandé également des mesures
en matière de politiques fiscales et monétaires ainsi que des prêts
et un soutien financier pour des secteurs économiques ciblés. En
se basant sur des scénarios différents de l’impact du Covid-19
sur la croissance économique mondiale, la projection de l’OIT
fait état d’une hausse du chômage mondial entre 5,3 millions
(scénario le plus optimiste) à 24,7 millions (scénario le plus pes-
simiste) par rapport au chiffre de base de 188 millions en 2019.
Rappelant que la crise financière internationale de 2008-09 avait
provoqué une hausse du chômage dans le monde de 22 millions,
l’OIT prévient que le sous-emploi devrait lui aussi s’accroître de
manière significative au fur et à mesure que les conséquences
économiques de l’épidémie se traduiront par des réductions des
horaires de travail et des salaires.
PERTES DE REVENUS DE 860 MILLIARDS À 3,4 BILLIONS DE
DOLLARS
Cette situation aura tout son impact sur les conditions sociales des
travailleurs. Ainsi, la baisse du nombre d’emplois va entraîner,
selon la même source, des pertes massives en matière de revenus
pour les travailleurs, et ce, pour une fourchette allant de 860 mil-
liards de dollars à 3,4 billions de dollars d’ici la fin 2020. «Cela
se traduira par une chute de la consommation des biens et des
services, qui impactera à son tour les perspectives des entreprises
et des économies», prévoit encore l’étude en question. Autre
conséquence : la pauvreté au travail devrait, elle aussi, augmenter
de manière significative au fur et à mesure que «la pression sur
les revenus en conséquence du déclin de l’activité économique
touchera très gravement les travailleurs vivant autour ou sous
le seuil de pauvreté». L’organisation estime par ailleurs qu’entre
8,8 et 35 millions de personnes supplémentaires dans le monde
se retrouveront en situation de travailleurs pauvres, comparé à
la projection originale pour 2020 (qui prévoyait une baisse de 14
millions au niveau mondial). «Il ne s’agit plus seulement d’une
crise sanitaire mondiale, c’est aussi une crise grave en matière
d’emplois ainsi qu’une crise économique majeure qui est en train
d’avoir un impact considérable sur les populations», a affirmé
à ce sujet Guy Ryder, directeur général de l’OIT. «En 2008, le
monde avait présenté un front uni pour s’attaquer aux consé-
quences de la crise financière mondiale, et le pire avait pu être
évité. Nous avons besoin de ce même rôle moteur et de cette même
résolution à l’heure actuelle», a-t-il ajouté. L’OIT met en garde
contre le fait que certaines catégories de personnes risquent d’être
touchées par la crise de l’emploi de manière disproportionnée. Ce
qui pourrait accroître les inégalités déjà criantes. Il s’agit notam-
ment des personnes occupant des emplois peu rémunérés et moins
bien protégés, en particulier les jeunes et les travailleurs plus âgés.
Les femmes et les migrants sont également concernés.
S. I.
IV Dossier
NOUR MEDDAHI // ANALYSTE FINANCIER
«Les conséquences pour notre pays
sont difficiles à quantifier»
dr
Comme mesures
d’urgence face à
la propagation du
coronavirus et la
chute brutale des
cours du pétrole,
l’analyste financier,
Nour Meddahi plaide pour
l’augmentation des aides
aux familles les moins
aisées, les allocations
familiales et des aides
directes aux plus démunis.
Des plans d’appui aux
entreprises pour favoriser
le chômage partiel
au lieu d’un chômage
total devraient être
également, selon notre
expert pour qui les plus
petites entreprises sont à
accompagner pour passer
cette difficile période, et
ce, en décalant dans le
temps les divers impôts et
en restructurant leur dette.
Avec la propagation rapide du co-
ronavirus, les cours du pétrole dégrin-
golent dans l’immédiat ; quel serait
l’impact sur l’Algérie qui fait déjà face
à des difficultés financières?
Nous assistons chez nos trois prin-
cipaux partenaires européens, comme
dans la plupart des économies avan-
cées, non pas à une forte baisse de l’ac-
tivité économique mais à son gel. C’est
aussi le cas du transport qui consomme
la moitié de la production mondiale de
pétrole. La conséquence est l’effondre-
ment du prix du pétrole, effondrement
amplifié par la guerre des prix lancée
par le prince héritier saoudien. Notre
pays va connaître une baisse drastique
de la fiscalité pétrolière et des réserves
de change.
En prenant comme référence les vo-
lumes exportés en 2019, une variation
d’un dollar sur le prix moyen du Brent
représente sur une année complète
350 millions de dollars de fiscalités
pétrolière et 480 millions de dollars de
réserves de change. Actuellement, le
prix du baril de Brent est à moins de 30
dollars, avec une moyenne de 55 dollars
depuis le début de l’année contre une
moyenne de 64 dollars pour 2019. Un
scénario optimiste d’un prix moyen
de 40 dollars pour 2020 implique des
baisses de 8,4 milliards dollars de
fiscalité pétrolière et 11,5 milliards de
réserves de change par rapport à 2019.
Ce scénario implique aussi des baisses
de 3,5 milliards de dollars de la fisca-
lité pétrolière et 9,6 milliards de dollars
des réserves de change par rapport aux
prévisions de la Loi de finances (LF)
2020 qui a pris comme prix de réfé-
rence 50 dollars pour le budget et 60
dollars pour les réserves de change. La
LF 2020 a prévu un déficit budgétaire
de 1600 milliards DA et un déficit du
Trésor de 2500 milliards DA. Ces deux
déficits seraient donc plus élevés de
420 milliards DA. La baisse du prix du
pétrole va aussi faire baisser le PIB en
terme nominal si la valeur du dinar reste
stable. Des déficits de 2020 et 2920
milliards DA ne seraient pas loin de
12% et 17% du PIB : des gouffres.
A cela se rajouterait un ralentisse-
ment plus fort de l’activité économique,
ralentissement qui a commencé depuis
au moins un an et demi. Malheureu-
sement, beaucoup de personnes vont
perdre leurs emplois, beaucoup de
jeunes qui vont arriver sur le marché
du travail ne trouveront pas d’emploi,
beaucoup d’entreprises vont être en
difficultés, voire disparaître, et l’Etat va
collecter moins de fiscalité ordinaire.
Quelles alternatives dans ce
contexte économique mondial ?
La priorité des priorités est de limi-
ter la propagation du coronavirus. La
meilleure solution est le confinement.
Ce n’est pas bon pour l’économie, mais
il n’y a pas d’autre solution. N’oublions
pas que les personnes vulnérables sont
les personnes âgées, mais aussi les per-
sonnes souffrant d’obésité, de diabète,
de déficit immunitaire ou encore de
problèmes cardiaques. Ces profils sont
malheureusement très nombreux dans
notre pays. Sur le plan économique,
des mesures de court terme s’imposent.
Il faut des mesures de sauvegarde aux
niveaux macroéconomique, microéco-
nomique et financier. Au niveau macro-
économique, je m’attends à une forte
baisse des importations sur plusieurs
mois à cause du gel de l’activité écono-
mique aux niveaux mondial et interne,
et je ne vois donc pas l’utilité de trop
serrer la vis à ce niveau. Cependant, le
dinar est très surévalué et il est urgent
que la Banque d’Algérie (BA) reprenne
ses responsabilités, peut-être une fois la
crise du virus passée. Je tiens à signaler
que depuis janvier, le prix du Brent a
perdu 55%, alors que le dinar algérien
est resté stable. Sur la même période,
les monnaies de la Norvège et de la
Russie, qui sont de gros exportateurs
d’hydrocarbures, ont baissé de 11,3% et
22% sur les marchés financiers.
Il faut absolument diminuer le défi-
cit budgétaire en coupant dans les
dépenses. Il faut identifier les dépenses
qui ne sont pas prioritaires. Je ne parle
pas de l’éducation, de la santé, et du
social. Je parle de dépenses d’équipe-
ments qui ne sont pas prioritaires. Par
exemple, il faut arrêter les investisse-
ments de Sonelgaz, d’Air Algérie et
probablement certaines dépenses dans
l’infrastructure des transports.
A mon avis l’augmentation à court
terme des taxes et des prix de l’énergie
n’est pas envisageable. Cependant, il
ne faut surtout pas supprimer la taxe
sur l’activité professionnelle (TAP),
comme le prévoit le Plan du Gouver-
nement. Je ne connais pas le montant
que rapporte cette taxe mais des chiffres
rapportés par la presse indiquent un
montant de 200 milliards. Comment
peut-on envisager de renoncer à une
recette de 200 milliards DA quand la
LF 2020 prévoit un déficit du Trésor de
2 500 milliards DA? Un vrai mystère.
Sur le plan microéconomique, il
faut augmenter les aides aux familles
les moins aisées, les allocations fami-
liales et toutes les aides directes aux
plus démunis. Il faut aussi prévoir des
plans d’aide aux entreprises pour favo-
riser le chômage partiel au lieu d’un
chômage total. Il faut aider les entre-
prises, en particulier les plus petites, à
passer cette difficile période en déca-
lant dans le temps les divers impôts et
en restructurant leur dette.
Sur le plan financier, il va falloir
mettre de l’ordre dans le système
bancaire. La déclaration du président,
selon laquelle des banques ne vont pas
récupérer 1200 milliards DA qu’elles
ont prêté à des entrepreneurs n’augure
rien de bon. Le ralentissement écono-
mique va amener son lot de défauts de
remboursement de crédits, ce qui va
mettre une énorme pression sur cer-
taines banques. La recapitalisation de
certaines banques publiques me parait
inévitable. Il faudra un jour remercier
les personnes qui se sont opposées
depuis l’affaire Khalifa à ce que des pri-
vés algériens contrôlent des banques, et
aussi à ce que le pays possède un fonds
souverain. L’étalage de la corruption
et de la prédation des quinze dernières
années donne froid dans le dos.
Je dois dire que je suis très inquiet
depuis que j’ai écouté le Premier
ministre à la radio indiquant les trois
axes de la Loi de finances complémen-
taire. J’ai été stupéfait de constater que
ces axes, certes intéressants, étaient des
politiques de moyen et long terme, alors
que l’urgence est à la prise de mesures
de sauvegarde de court terme.
L’autre inquiétude vient du refus
par les nouvelles autorités d’utiliser
la planche à billets. Elle me paraissait
inévitable il y a un mois. C’est encore
plus vrai maintenant. Il suffit de voir
ce que font les banques centrales des
El Watan ÉCONOMIE - 23 mars 2020
grandes économies. Ce qui compte ce
n’est pas d’utiliser ou pas la planche
à billets, mais de savoir ce que l’on
fait des ressources qu’elle apporte.
Nous savons ce qui a été fait par le trio
Bouteflika-Ouyahia-Loukal. Cela dit,
le gouvernement ne peut pas se voiler
la face. Il arrive à payer toutes les fac-
tures et les salaires grâce au reliquat
d’énormes montants tirés par la planche
à billets. Ce reliquat se trouve dans les
comptes du Trésor auprès de la BA et
son montant était de 1775 milliards DA
en décembre dernier, soit 14,8 milliards
de dollars au taux de change actuel.
Le risque inflationniste est souvent
évoqué quand il est question de planche
à billets. Un ancien Premier ministre
a même évoqué à l’automne 2017 une
inflation à quatre chiffres, c’est-à-dire
que les prix allaient être multipliés par
dix. Rien que cela ! Raouf Boucekkine
et moi avions dit qu’il n’y aurait pas
d’inflation et il n’y en a pas eu. Dans
le contexte actuel, il n’y aura pas non
plus d’inflation générée par la création
monétaire. Il y aura de l’inflation en cas
de baisse du dinar, de hausse des taxes
et des prix énergétiques.
Quelles leçons retenir de la crise
économique de 2008 et du krach
boursier?
La crise actuelle n’a rien à voir
avec celle de 2008. Les causes sont
différentes et surtout les effets. Nous
assistons non pas à un ralentissement de
l’économie mais à son gel. C’est inédit.
A l’époque, le prix du Brent était des-
cendu à 33 dollars, mais il était remonté
rapidement à 50 dollars pour atteindre
100 dollars deux ans après. Ce n’est pas
envisageable cette fois-ci. Non, ce sont
les leçons du contre-choc pétrolier de
2014 que les gouvernants de notre pays
n’ont pas retenu.
D’autres l’ont fait, à commencer
par le président Poutine et la Russie.
Après l’été 2014, la Russie a connu une
récession pendant près 3 années ; il y
a eu une forte baisse de sa monnaie ;
l’inflation a atteint un pic de 17% ; les
taux d’intérêts sont montés à 15% ; les
réserves de change ont diminué pendant
près de trois années ; le taux de chô-
mage est resté relativement stable mais
la pauvreté a augmenté. Néanmoins,
la Russie a eu une politique monétaire
orthodoxe et son gouvernement a lancé
des réformes. Par exemple, dans le clas-
sement Doing Business, la Russie était
à la place 92 en 2013 pour se retrouver
à la place 28 en 2019. En 2013, il fallait
un baril à 101 dollars pour que la Russie
équilibre son budget, contre 42 dollars
pour 2020. Le président Poutine a fixé
comme objectif prioritaire la baisse de
ce prix d’équilibre pour préserver la
souveraineté de son pays. Les réserves
de change de la Russie ont recommencé
à augmenter à partir de 2017, comme
son fonds de régulation. Le montant
de ce fonds était de 87 milliards dollars
en juin 2014 ; il est actuellement à 123
milliards dollars.
Qu’ont fait les autorités de notre
pays ? L’ancien gouverneur Laksaci
a perdu son poste pour avoir baissé la
valeur du dinar et s’être tenu à une poli-
tique monétaire orthodoxe. L’ancien
Premier ministre Sellal a peut-être
perdu son poste pour avoir imposé une
Loi de finances 2017 restrictive et aus-
tère et d’ailleurs vite oubliée après son
départ. Le pays possède un peu moins
de 60 milliards de réserve de change,
contre près de 200 en 2014. Que vont
faire les autorités ? Laisser faire et ame-
ner le pays sous les fourches caudines
du FMI ? Le FMI, un ami qui vous veut
du bien ? Jugeons-en. Des représentants
du FMI avait implicitement participé au
limogeage de Laksaci en critiquant la
baisse du dinar sans autre ajustement.
Plus surprenant, le FMI avait publique-
ment critiqué la politique austère de
la LF 2017, en arguant que c’en était
trop et que la BA avait de l’argent !! Du
jamais-vu. On sait ce qui s’est passé
par la suite avec l’utilisation à grande
échelle de la planche à billets.
Le rôle des élites est d’indiquer le
chemin à suivre et non pas à caresser
dans le sens du poil. Depuis 2015,
Raouf Boucekkine et moi tenons le
même discours. Il faut des mesures
de court terme en cas de grand choc,
comme c’est le cas actuellement. Il faut
des décisions pour réaliser l’ajustement
des déficits interne et externe, étaler
ces ajustements dans le temps pour
atténuer leurs effets négatifs et faciliter
la gestion des ajustements. Le premier
instrument de ces deux ajustements
est la baisse du dinar, une évidence.
Il faut aussi casser tous les lobbys du
commerce extérieur et les positions
dominantes sur le plan interne qui sont
présentes dans tous les secteurs. Il faut
lancer des réformes structurelles, les
étaler dans le temps et bien réfléchir à
leur séquentialité. Plus ces ajustements
et réformes sont reportées, plus elle se
feront de manière brutale et violente.
Le redressement économique du pays
et la préservation de sa souverai-
neté exigent des décisions impopulaires
mais nécessaires. Le rôle des autorités
est de prendre ces décisions et de les
assumer, et non pas de les retarder de
manière systématique.
Peut-on évaluer le coût du confine-
ment dans certains pays?
C’est très difficile à évaluer. En
France, plusieurs secteurs de l’éco-
nomie sont gelés. Beaucoup de com-
merces et de petites entreprises vont
avoir du mal à s’y remettre. Même les
petits commerces encore ouverts ob-
servent des baisses de chiffre d’affaires
de 80%. Le gel de l’économie est inédit.
Il faut peut-être regarder ce qu’an-
noncent les banques centrales des
grandes économies pour mesurer
l’étendue des dégâts. Par exemple, la
Banque Centrale européenne vient
d’annoncer un programme global de
1000 milliards d’euros de création mo-
nétaire sur quelques mois pour acheter
des obligations souveraines et corpora-
tives, en s’engagent à un soutien illimi-
té pour aider l’économie européenne.
Ce montant représente 7% du PIB de
la Zone Euro, à comparer avec les 17%
du programme précédent à la suite de la
crise de la dette souveraine, programme
qui a été étalé sur plus de trois années.
Des décisions fiscales vont être bientôt
annoncées un peu partout par les diffé-
rents gouvernements.
Les conséquences pour notre pays
sont difficiles à quantifier, surtout que
nous avons déjà beaucoup de problèmes
économiques, et une crise politique
sans précédent. Il est impossible de
faire face à tous les défis économiques
sans régler la crise politique et impli-
quer le hirak dans la gestion des affaires
du pays. Une autre évidence. S.I.
El Watan ÉCONOMIE - 23 mars 2020
MUSTAPHA MEKIDECHE // ÉCONOMISTE
«L’endettement extérieur et les réserves
de change, leviers provisoires»
dr
De l’avis de l’économiste
Mustapha Mekideche,
en cette rude épreuve
que traverse le
pays à traverse la
crise sanitaire et
l’accumulation des
difficultés financières,
c’est la pérennité des
finances publiques qui
est en jeu. Et pour cause,
explique-t-il, les déficits
récurrents du budget de
l’Etat risquent à moyen
terme de perturber ses
missions régaliennes et
de porter atteinte à la
continuité des services
publics.
La pandémie du coronavirus et la
chute de la demande de pétrole ont
poussé les cours du brut sous les 30
dollars. La situation se complique
pour l’Algérie. Quelles marges de
manœuvre pour l’Algérie face à la
menace de la propagation de cette
maladie pandémie et aux dépenses
engendrées par cette crise sani-
taire ?
D’abord commençons par ré-
pondre individuellement et collecti-
vement à ce qui est de plus urgent et
de plus grave pour le pays : sa crise
sanitaire. Il s’agira de la contenir,
de la réduire et enfin de l’éradiquer
quoiqu’il en coûte. Les plans d’action
et les protocoles sont connus et
adaptés à travers le monde, selon les
situations concrètes des différents
pays. Les douze points contenus
dans la feuille de route de gestion
de la crise sanitaire annoncée par le
président de la République ont été
une première réponse. Les annonces
complémentaires du 19 mars en sont
une seconde. On peut considérer
qu’un consensus national et politique
est, objectivement, construit autour
du traitement prioritaire et urgent
de cette problématique. A cet effet,
on peut affirmer que les ressources
financières et humaines peuvent être
rapidement mobilisées. Quant aux
infrastructures sanitaires dédiées, les
déficits cumulés sont très importants
chez nous ; plus que dans les pays
avancés qui en souffrent d’ailleurs
(Italie, France, Etats-Unis). Il s’agira
de mettre en place des capacités sup-
plémentaires le moment venu (cas de
la Chine). Nos différents spécialistes,
auxquels il faut rendre hommage,
y réfléchissent probablement. Mais
pour répondre directement à votre
question, on peut considérer que
l’Algérie peut couvrir les dépenses
engendrées par cette crise sanitaire.
Ceci dit, et s’agissant des marges de
manœuvre que vous évoquez, elles
étaient déjà étroites avant les deux
faits majeurs que sont la pandémie
du coronavirus et la chute des cours
du brut au-dessous de 30 dollars. Je
vous rappelle simplement que nos
recettes pétrolières avaient amorcé
leur trend baissier depuis plus d’une
décennie sous le double effet de la
baisse de quantités (2007) et celle des
prix (2014). Plus récemment, pour
illustrer mon propos, nos recettes
extérieures ont diminué de 11% en
2019 en comparaison avec 2018.
Pour être encore plus précis dans
ma réponse à votre question, ils ne
nous restent classiquement, au bout
du compte, que deux leviers provi-
soires pour élargir ces marges de
manœuvres : le recours à notre capa-
cité d’endettement extérieur et nos
60 milliards de réserves de change.
Mais l’ampleur de la crise a ouvert
de nouvelles pistes de riposte sur
le plan international : abandon du
dogme du dead line de 3% de déficit
budgétaire pour les pays membres de
l’Union européenne, appuis budgé-
taires des Etats et intervention mas-
sive des Banques centrales comme
par exemple celle d’Angleterre qui a
réduit son taux directeur de 0,25% à
0,1% (le plus bas depuis 325 ans).
Chez nous et dans ce cadre, la
Banque d’Algérie vient de prendre
une mesure de même nature pour
faire face aux manques de liquidités
dont souffrent les banques algé-
riennes (créances non remboursées
ou non performantes, effet de «bank
run») pour «permettre de libérer,
pour le système bancaire, des marges
supplémentaires de liquidités et
mettre ainsi à la disposition des
banques et établissements financiers
des moyens additionnels d’appui au
financement de l’économie nationale
à un coût raisonnable». Son Comité
des opérations de politique monétaire
(COPM) a ainsi décidé de réduire, à
compter du 15 mars 2020, le taux di-
recteur à 3,25% et d’abaisser le taux
de réserve obligatoire de 10% à 8%.
D’autres mesures vont suivre, à la
faveur notamment de l’élaboration de
la LFC pour 2020 qui impliquera iné-
vitablement une plus grande rigueur
budgétaire. Mais cela ne sera pas suf-
fisant si des réformes structurelles ne
sont pas implantées en même temps,
car les mêmes causes produisent les
mêmes effets.
Si les choses évoluent vite et
qu’on arrive à une augmentation
des personnes atteintes et à confi-
ner des villes comme Alger et Blida,
quel serait l’impact sur l’économie
algérienne qui fonctionne déjà au
ralenti ?
A titre personnel je n’aime pas les
prophéties auto-réalisatrices, même
si aucun scénario ne doit être exclu
dans ce type de situation. Ceci dit, les
plans de confinement des citoyens,
de réduction de leur mobilité, de la
continuité des services publics, d’ap-
provisionnement des populations,
sont probablement anticipées par les
pouvoirs publics selon l’évolution
du niveau de la menace, notamment
celle que vous suggérez. Les actions
de réduction des conséquences né-
gatives sur l’écosystème productif
peuvent aller de la fermeture tem-
poraire d’activités non essentielles
(salle des fêtes, restaurants, centres
de loisirs,) au télétravail lorsque la di-
gitalisation des entreprises le permet.
La déconnection relative du système
financier algérien des marchés finan-
ciers internationaux a pour consé-
quence la réduction considérable des
pertes dues à des crises boursières
sur nos actifs bancaires. A l’inverse,
les importations en provenance de
Chine et de l’Union européenne, en
produits finaux ou intermédiaires,
peuvent être momentanément pertur-
bées. A ce sujet, les anticipations et
les actions appropriées en découlant
devront être initiées à l’effet de cou-
vrir les besoins alimentaires essen-
tiels de masse importés des pays en
situation de pandémie en termes de
stocks relais et de stocks de sécurité.
Quid aussi des conséquences de
la crise actuelle à l’échelle mondiale
sur les échanges économiques inter-
nationaux et commerciaux, notam-
ment sur le plan énergétique ?
A vrai dire, il y a encore un
manque de visibilité aussi bien pour
les institutionnels nationaux et inter-
nationaux que pour les acteurs de
marché. Personne ne sait vraiment
quand et comment la situation va évo-
luer, mais des hypothèses et même
des scenarii sont avancés par la com-
munauté des experts. Le premier scé-
nario est celui d’un choc violent mais
temporaire avec une contraction de
Dossier V
deux trimestres et une reprise, voire
un rebond au second semestre 2020.
C’est ce qu’on appelle une reprise
rapide en V. Le deuxième scénario
est celui d’un choc, avec des degrés
de violence divers selon les pays,
qui se poursuivrait le troisième et/
ou le quatrième trimestre 2020 ; la
reprise n’intervenant que beaucoup
plus tard avec des effets négatifs sur
l’emploi et la croissance. C’est ce
qu’on appelle une reprise différée en
U. Malgré tout et paradoxalement,
les prévisions de l’OCDE pour 2020
indiquent que c’est la Chine qui va
continuer de tirer la croissance de
l’économie mondiale avec 4,9%,
sachant que la moyenne mondiale
est de 2,4% (moins de 2% pour la
Cnuced). Les Etats-Unis auront 1,9%
de croissance alors que celle des pays
de la zone euro sera de 0,8%.
Sur le plan sectoriel, l’industrie
pétrolière continuera d’être impactée
lourdement prise en étau entre une
demande brutalement déprimée et
une offre surabondante alimentée par
la guerre des parts de marché entre
la Russie et l’Arabie Saoudite. A ce
propos, il faut rappeler que les deux
précédentes guerres des parts de mar-
ché menées par l’Arabie Saoudite en
1986 et en 2016 ont été perdues par
elle. Cela sera le cas aussi pour celle-
ci avec des dégâts considérables, y
compris sur son économie et sur celle
de la Russie. Il faudra continuer de
convaincre les deux pays en ques-
tion d’abandonner cette politique
du pire. S’agissant des secteurs des
industries manufacturières, des trans-
ports, du tourisme et de l’aviation,
ils reprendront plus rapidement leur
croissance. Il faut donc s’attendre à
ce que les effets sur la branche des
hydrocarbures soient plus violents
que ceux de la crise de 2014. A tel
point que l’AIE et l’OPEP ont indi-
qué, dans un des rares communiqué
commun signé ensemble, que «si les
conditions actuelles de marché per-
sistent, les revenus issus du pétrole
et du gaz chuteront de 50 à 85% en
2020, atteignant leur plus bas niveau
depuis 20 ans».
Cela se traduira chez nous, dans
le meilleur des cas, par seulement
$ 17 milliards de recettes en 2020
(la moitié des 34 milliards perçus
en 2019) avec un double impact. Il
s’agit d’abord d’un nouveau choc
budgétaire avec une diminution subs-
tantielle des recettes de la fiscalité
pétrolière dont l’évaluation dépendra
aussi du nouveau cadrage de la LFC
en termes de prix du baril. Il s’agit
ensuite d’un choc sur notre balance
des paiements du fait d’une ponc-
tion plus importante sur les réserves
de change pour financer le déficit
record de la balance commerciale et
celle des services. Rappelons que le
déficit de notre balance commerciale
a été de 6,11 milliards de dollars en
2019, alors qu’il n’était que de 4,53
milliards de dollars en 2018, soit une
hausse de 34,81% (source douanes).
Pour 2020, je ne me risquerai pas de
l’évaluer dans les conditions d’incer-
titude actuelles, mais il sera plus que
préoccupant en termes de volume et
de mobilisation de source de finance-
ment pour le rembourser.
Avec l’accumulation des ur-
gences est-il possible d’engager des
réformes dans le contexte actuel ?
Plus que jamais il convient d’en-
gager, dès à présent, les réformes.
Cela pour deux raisons au moins. La
première est que c’est la seule façon
de faire face structurellement à la me-
nace qui pèse sur nos équilibres so-
ciaux, économiques et financiers. La
seconde est de saisir les opportunités
offertes par les effets de la crise et de
l’architecture géo-économique qui en
résultera. Parmi ces opportunités il
y a l’acquisition, à bas prix, d’actifs
technologiques et même industriels
pour accompagner le développement
de notre écosystème de start up et
celui des grands groupes algériens
en émergence. Autant nous avons
besoin d’un tissu de PME diversifié,
autant nous avons besoin de puis-
sants groupes industriels orientés
vers l’export. Dans cet ordre d’idées,
les pays développés parlent déjà
des ruptures à opérer au niveau du
paradigme économique dominant
et même d’un avant et d’un après
crise du coronavirus. Les chaînes de
valeur, les chaînes logistiques et les
chaînes d’approvisionnement ont été
perturbées au point où les branches
internationalisées industrielles (auto-
mobile, aviation, pharmacie) et de
services (transport aérien, tourisme,)
sont partiellement ou totalement à
l’arrêt. Une recomposition des condi-
tions de fonctionnement économique
dans la mondialisation est déjà en
débat dans les champs politique et
économique, nous devons être partie
prenante notamment par une révision
de notre accord asymétrique de libre-
échange avec l’Union européenne.
En Algérie, les réformes structu-
relles à initier, dans des conditions
plus contraintes que prévues, impli-
queront à la fois une relance produc-
tive vertueuse et une rationalisation
budgétaire en réduisant les gaspil-
lages et pertes aux frontières pour les
produits subventionnés en ciblant les
groupes sociaux à soutenir et mettre à
plat les niches fiscales pour en revoir
l’opportunité. Cela car c’est la péren-
nité des finances publiques qui est en
jeu, sachant que les déficits récur-
rents du budget de l’Etat risquent à
moyen terme de perturber ses mis-
sions régaliennes et de porter atteinte
à la continuité des services publics.
Pour conclure sur le timing approprié
ou non pour engager des réformes,
j’observe que l’histoire économique
de l’Algérie est paradoxale de ce
point de vue-là.
Ainsi la disponibilité de res-
sources financières a toujours eu
un effet d’éviction sur les réformes,
car les menaces sont sous-estimées,
libérant la voie à une consommation
débridée et des gaspillages, voire
à la prédation. Lorsqu’il n’y a plus
d’argent, l’effet d’éviction subsiste
quand même, car on ne touche pas
au modèle dispendieux et inefficace
existant par crainte que les équilibres
sociaux soient ébranlés. La sortie
de ce paradoxe doit être actée à pré-
sent, car les sources de financement
du modèle rentier en vigueur sont
épuisées. C’est maintenant qu’il faut
engager les réformes avec une vision
de long terme claire. C’est ce qu’on
appelle le temps économique. Il peut
différer du temps politique mais dans
les conditions actuelles et à venir
c’est lui qui doit imposer son agenda.
S. I.
VI Tableau de bord El Watan ÉCONOMIE - 23 mars 2020

PÉTROLE LE CHIFFRE DE LA SEMAINE PRODUITS DE BASE

Les cours en chute libre ALIMENTAIRES Vietnam, où la MAÏS
propagation du

5
CAFÉ La tonne de maïs sur le
coronavirus soulève des
inquiétudes quant à la contrat de juin a terminé
Le café est tiré vers le
bas par la morosité sur suffisance des stocks à 168 euros, et 0,50 euro
l’ensemble des marchés disponibles. sur le contrat d’août à
de matières premières En Thaïlande, les prix du 171 euros, pour près de
mais avec une baisse Thaï 5% de brisures ont 1 700 lots échangés.
limitée car la situation progressé à 480- 505 COTON
Le pétrole new-yorkais a clôturé la semaine sur une nouvelle milliards de dollars est étroite. Ainsi, le dollars la tonne, soit un
forte baisse vendredi, accusant des pertes hebdomadaires de C’est le montant des recettes de l’Algérie en hydrocarbures jusqu’à février Robusta a perdu 25 plus haut depuis août La chute des marchés
près de 30%, dans un marché déprimé par une demande en 2020, selon le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab. dollars sur la période, 2013. boursiers et des produits
chute libre avec le coronavirus et une offre surabondante. Le de base n’a pas épargné
terminant à Londres à Au Vietnam, les prix du
baril de WTI  pour livraison en avril, dont c’était le dernier jour le coton qui a clôturé
de cotation à New York, a terminé à 22,53 dollars, accélérant sa 1,216 dollars la tonne. En Viet 5% se sont établis à
chute en toute fin de séance. A Londres, le baril de Brent de la
COTATIONS revanche, l’Arabica est 410 la tonne dollars, le hier à 54,93 cents la livre
mer du Nord pour livraison en mai, a reculé d’un peu plus de 5%, * NB : - Le tableau reprend les cours commerciaux en nette hausse, il a plus haut depuis hier contre 60,49 cent
BANQUE D’ALGÉRIE (monnaies en compte).
clôturé à New York à novembre 2018. En Inde, vendredis derniers. Un
ou 1,47 dollar, pour finir à 26,98 dollars. Sur la semaine, il a chuté Valeur du 24 février 2020 Ces cours ne s’appliquent pas au change manuel
(billets de banque et chèques de voyage.
de plus de 20%. 1,1270 dollars la tonne. les prix à l’exportation plus bas depuis dix ans !
du riz étuvé 5% sont MÉTAUX PRÉCIEUX
CACAO
DEVISES La tonne de cacao est
passée à 1 813 livres
restés stables, près de
leur plus bas niveau en
plus de deux mois, à
OR
L’euro à son plus bas niveau sterling tandis que New 363-367 dollars la tonne. 
Sur le London Bullion
Market, l’once
depuis trois ans face au dollar York perdait plus de $
CÉRÉALES d’or valait 1.491,10
200 sur la période
clôturant à 2 216 dollars Les prix du blé dollars vendredi vers 14
la tonne. poursuivaient vendredi GMT.
leur rebond sur le ARGENT
SUCRE
marché à terme
Le sucre a également européen, soutenus par L’once d’argent valait
beaucoup perdu cette les difficultés 12,59 dollars la tonne.
semaine. Le roux est d’approvisionnement de PALLADIUM
L’euro repartait en légère baisse face au dollar en fin de séance
BOURSE D’ALGER passé à New York à certaines usines ou
Valeur du 18 mars 2020
vendredi et tombait à son plus bas niveau en trois ans, le billet 10,59 la livre, tandis que moulins liées aux Sur le London Platinum
Titre de capital Cotations
vert restant très recherché malgré les actions des banques le sucre blanc a chuté à problèmes logistiques and Palladium Market,
centrales pour faciliter l’accès à la devise américaine. Vers 19h EGH El Aurassi (AUR) 550,00
337,90 dollars la tonne. de la crise sanitaire du l’once de palladium
GMT, l’euro reculait de 0,13% face au billet vert, à 1,0652 dollar. Saidal (SAI) 530,00 coronavirus. valait 1.1515,30 dollars
Ces derniers jours, le dollar a connu une hausse flamboyante, le Alliance Assurance (ALL) 426,00
RIZ dollars.
dollar index, qui compare la valeur du billet vert face à un panier BLÉ
d’autres devises, a ainsi pris plus de 7% depuis le 10 mars. En NCA Rouiba (ROUI) 200,00 A l’exception des prix à PLATINE
cause, la chute de l’activité économique du fait de la pandémie Biopharm (BIO) 1211,00 l’exportation du riz Vers 16h GMT
de Covid-19. La livre sterling, de son côté, rebondissait au AOM Invest SPA (AOM) 490,00 indien, qui sont restés sur Euronext, la tonne Sur le London Platinum
lendemain d’une annonce de la Banque d’Angleterre qui a décidé stables, on observe de blé gagnait 1,25 euro and Palladium Market,
- Capitalisation boursière : 44 196159 311,00 DA
de baisser son taux d’intérêt à 0,1%, un niveau historique, et encore une hausse des sur l’échéance de mai à l’once de platine valait
- DZAIRINDEX : 1525,42 dinars
d’amplifier son programme de rachat d’actifs. gains en Thaïlande et au 190,50 euros 606,10 dollars.

Repères Corona Virus : conséquences économiques

ÉCONOMIQUES
qui doivent nous prodiguer la démarche à suivre :
médecins, épidémiologistes, chercheurs sur l’évo-
lution des virus etc. doivent être les sources de nos
agissements. Pour les aspects économiques, on
a eu plein de chocs extérieurs dans le passé qui
nous permettent de nous inspirer des typologies de
ripostes à mettre en œuvre en vue de dépasser la
crise. Des Etats on affronté des guerres, des pan-
démies, des chocs de prix de matières premières et
des crises de toutes sortes comme celle de 1929 et
celle des Subprimes. Nous avons un catalogue de
Par Abdelhak Lamiri ripostes riche et varié qui nous permettrait de nous
en inspirer pour concevoir des politiques écono-
miques de riposte.
pour concevoir des stratégies économiques au sein
d’institutions spécialisées (INESG par exemple).
Supposons qu’on a eu un choc mondial sur la
production de céréales. Les pays producteurs vont
interdire l’exportation. Quelle serait notre atti-
tude ? Les stocks stratégiques, la substitution par
la production nationale peut elle se faire en temps
voulu ? Il serait peut-être temps de mobiliser l’in-
telligence des Algériens, nationaux et expatriés,
puis acheter quelques entreprises spécialisées en
difficultés afin de sécuriser définitivement notre
population sur des la satisfaction des besoins les
plus fondamentaux comme l’alimentation et les
médicaments. Notre planification stratégique
d’autres appuis. Les dépenses en matière de santé
vont exploser pour mettre à dispositions les per-
sonnes et le matériel nécessités par la situation.
On n’a pas chiffré encore la totalité des dépenses
des Etats. On pense que cela pourrait dépasser les
1000 milliards pour les Etats-Unis et 300 milliards
pour la France (hors garanties bancaires) et plus
de 750 milliards d’euros de mutualisation des
dettes nationales par l’Europe. Les déficits vont
dépasser les 4% du PIB. En ces temps où la prio-
rité est la santé, les dépenses publiques passent en
seconde priorité. Bien sûr qu’il faut rationaliser les
dépenses mais il faut avant tout mobiliser toutes les
ressources pour financer les exigences de santé.

L
e monde s’apprête à vivre une
expérience inédite depuis 1918 et
la grippe espagnole qui avait infecté
le 1/3 de la population mondiale
à l’époque. Nous laisserons les
aspects médicaux aux scientifiques spécialisés
sur la question des virus pour voir de plus près les
aspects économiques. Ce sont ces scientifiques
qui doivent nous produire les mesures d’hygiène
et les attitudes à adopter en vue de réduire les
conséquences humaines et matérielles liées à la
pandémie. Nous avons diverses expériences de
pays qui peuvent nous être utiles pour peaufiner
la démarche à suivre et l’adapter en fonction de
la situation réelle. Nous pouvons avoir des idées
différentes, des positions tout à fait divergentes,
mais dans le domaine d’une pandémie de ce genre
il nous faut être unis. Ce n’est que si nous arrivions
à un consensus sur comment juguler la crise que
nous pouvons en sortir vainqueurs. Nous aurons
beaucoup de temps après la crise pour diverger,
défendre nos droits et nous critiquer les uns et les
autres.
Dans des moments pareils, il faut surtout laisser
la parole aux scientifiques. De nombreux faux
«savants» surgissent dans des circonstances simi-
laires pour prodiguer des recommandations dou-
teuses. Ce sont les spécialistes de ces disciplines
UN CHOC OÙ TOUT LE MONDE PERD
Les chocs pétroliers ont ceci de différent : certains
pays gagent d’autres perdent. Si les gagnants
dépensaient tous leurs gains pour importer davan-
tage alors l’économie mondiale ne serait pas tou-
chée. Seul le pouvoir d’achat mondial subirait un
changement géographique. Si les pays pétroliers
épargnent seulement, ils subiraient une taxe infla-
tionniste sur leurs revenus. Le choc du coronavirus
a ceci de particuliers que tous les pays sont touchés
et tous perdent à partir du moment où des mesures
de précaution puis de confinement s’installent.
Au sein de l’économie mondiale le secteur ter-
tiaire (services) est dominant. De nos jours, c’est
l’industrie des services qui crée le plus d’emploi
et de richesse au sein des économies modernes,
y compris notre pays. Le fait que les transports,
la restauration, l’hôtellerie, le divertissement
et autres soient impactés les conséquences sur
les économies nationales seraient énormes. Peu
d’économistes préconiseraient que le marché seul
livré à lui-même produirait les solutions idoines à
ce début de chaos économique.
Le problème du coronavirus intervient à un
moment difficile pour l’économie algérienne
avec une pluviométrie insuffisante et des prix
pétroliers déprimés. Mais ce choc nous interpelle
devrait être boostée à ses meilleurs niveaux. Nous
n’avons pas d’information sur le niveau de plani-
fication stratégique nationale. On devrait mieux
en communiquer la teneur. De nombreux citoyens
peuvent participer pour crédibiliser et améliorer le
processus.
RIPOSTES ÉCONOMIQUES
L’ensemble des pays sont en train de réfléchir et
surtout d’agir sur les meilleures ripostes écono-
miques afin de minimiser les impacts négatifs.
On est fort des expériences passées et on cible les
opérations à financer de sorte à utiliser le plus effi-
cacement possible les ressources qui deviennent
de plus en plus rares en période de pandémie.
Les chiffres d’affaires baissent et deviennent nuls
pour beaucoup d’entreprises et donc les recettes
de l’Etat seraient au plus bas. De toute façon,
les Etats vont différer la collecte des taxes et des
contributions sociales. Les Etats vont garantir les
crédits alloués par le système bancaire et dont les
tranches de paiement seront différées par les entre-
prises. La mesure serait de 300 milliards d’euros
pour la France et 100 milliards pour l’Espagne.
Les travailleurs mis au chômage partiels car ne
pouvant bénéficier du télétravail recevront des
indemnités de salaires. Les aides au plus dému-
nis vont s’intensifier car ne pouvant bénéficier
Ceux qui ont peur de la planche à billet feraient
bien de redouter davantage le coronavirus. En plus
des différés de taxes, de contributions sociales et de
paiement de salaires partiels des personnes décla-
rées et mis en congé partiels, nous devons financer
dès maintenant des opérations stratégiques pour
sécuriser le pays en blé, médicaments et produits
et services jugés stratégiques. Par le passé, nous
avons quelque peu négligé ces aspects. L’Algérie a
les moyens de s’en sortir d’une telle épreuve même
si elle intervient dans un contexte difficile. Mais il
y a deux aspects sur lesquels nous devons agir rapi-
dement. En premier lieu, mieux éduquer et mieux
communiquer sur les meilleurs moyens d’appliquer
en réalité les consignes sanitaires de nos experts. Il
nous faut un minimum de persuasion et de cœrci-
tion. En second lieu, affiner notre réflexion et nos
actions stratégiques afin de mieux affronter ce défi
et d’en être préparé à face à d’autres dans le futur.
Le déficit budgétaire, l’impact sur la balance des
paiements du financement des ressources liées à
santé et la planche à billet sont des considérations
tout à fait secondaires en ces temps difficiles où les
priorités ne sont plus du tout les mêmes. Sur 2020,
nous pourrions même avoir une décroissance de
plus de 5% mais si nous arrivons à juguler la pandé-
mie, ce serait une grande victoire. A. L.
PH. D. en sciences de gestion
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 17

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El Watan 23/03/2020 ANEP REF 2016006134

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

DIRECTION DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS DE AÏN DEFLA
NIF : 44015101367
Avis d’appel d’offre national ouvert
avec exigence de capacités manimales n°03/2020

LE DIRECTEUR
El Watan 23/03/2020 ANEP REF 2016006161
 El Watan - Mardi 23 mars 2020 - 18

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motrice cérébrale (IMC) depuis sa naissance et
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l'Agence nationale du sang lancent un
d’une scoliose aiguë, est aujourd’hui sur une chaise L’ensemble de la famille, son appel à l'ensemble de la population
roulante, avec un taux d’invalidité de 100% (carte épouse, tous les proches ont la âgée de dix-huit (18) à soixante-cinq
profonde douleur de vous faire ans (65) et en bonne santé, de
délivrée le 26 janvier 2015 à Blida). Le dernier
part du décès de répondre en masse à l'appel du cœur
certificat médical établi par un professeur d’un hôpital et aller offrir un peu de son sang.
étranger, le 14 février 2020, qualifie encore une fois Lounnas Arezki, surnommé Ce geste banal rendra l'espoir et le
la maladie «d’hypotonie et retard psychomoteur». Lahchaychi (le généreux), sourire à des gens qui en ont besoin,
L’opération consiste, selon ce même document, à ex. économe de l’hôpital de et c'est la meilleure aumône qu'on
«éliminer les multiples rétractions musculaires grâce D-E-M, puisse offrir à un malade. Le matériel
à la myoténogasciotomie sélective et fermée pour né le 07 mai 1941 et survenu le de prélèvement est un matériel à
améliorer l’extensibilité et la fonctionnalité de ses 19 février 2020 à l’hôpital Krim- usage unique et stérilisé, donc aucune
crainte de ce côté.
muscles et pour éliminer la rigidité de ces derniers». Belkacem de Draâ-El-Mizan à Comptant sur votre générosité à cette
Le père explique : «Le coût de l’intervention et le l’âge de 79 ans. action hautement humanitaire, la
traitement s’élève à 280 millions de centimes (14 La famille Lounnas (Lahchaychi Fédération algérienne des donneurs
000 euros). remercie toute les personnes qui de sang et l'ensemble des malades
Récolté à ce jour 168 millions, restent 112 million partageront sa douleur. vous remercient. "Dieu vous le ren-
de centimes. dra"
«À Dieu nous appartenons et à Lui Pour le bureau fédéral,
L’intervention chirurgicale est programmée pour le mardi 09 juin 2020 à Barcelone, nous retournons.» le président Gherbi Kaddour
Espagne.
Test préopératoire : lundi 08 juin 2020 à 10h00 du matin.
SOS
Visa délivré par le consulat d’Espagne le 04/12/2019 n°017934730 du 08/12/2019 au
07/12/2020.
Réservation des billets d’avion et hôtel:
Air Algérie, appart hôtel Silver Barcelone. Urgent. Une petite fille malade a besoin d’une A toute âme charitable, jeune homme handicapé a
prise en charge pour une greffe de cellules souches besoin d’une moto tricycle triporteur.
Je me bats tout seul. J’ai soumis ma fille à tous les professeurs de chez nous depuis sa à l’étranger, demande à toute âme charitable de Tél. : 0556 204 009.
naissance» l’aider. ———ooOoo———
Le cas nécessite un traitement à l’étranger. « Je ne pourrai jamais réunir toute cette somme Dieu vous le rendra Mère de 4 enfants à charge, atteinte d’un cancer
tout seul et quand je vois ma fille de 9 ans sur un fauteuil, immobilisée, incapable de jouer Tél. : 0557 72 94 88 du cavum, qui a provoqué un problème oculaire,
———ooOoo——— nécessitant un implant de l’œil gauche en toute
comme les enfants de son âge et d’aller à l’école comme eux, cela me brise le cœur !». urgence à l’étranger, demande aux âmes charitables
A toute âme charitable, urgent jeune fille âgée de
La balle est donc dans le camp de ceux qui ont des enfants sains et qui ont les moyens de 19 ans, handicapée à 100%, nécessite une prise une prise en charge.
venir en aide à ce père désespéré dont le seul rêve est de voir sa fille jouer, courir et aller en charge pour une intervention chirurgicale à Tél. : 0556 488 724
à l’école comme tous les enfants de son âge. l’étranger. ———ooOoo———
Tél. : 0778 163 69 74 Vieille dame sans ressources demande une aide
Contacter, pour information ou pour aide, son père aux numéros : ———ooOoo——— pour une intervention de l’œil.
Tél. : 0556 33 18 59
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couches adulte. ———ooOoo———
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 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Progression lente. L'arme de Quinze sur 15 N°6083 Mots Croisés N°6083
Cupidon 2.Dire en retour. Epoques 3.Plan d'urgence. Procurer Par M. IRATNI
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
un gain 4.Belle puis bête. Rivière d’Afrique. Rassemblement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
5.Chaîne de montagnes espagnole. Axe sur carte. Sorte de 1 I
cale. Le long du cours 6.Qui n’a pas de prix. Gaz de malotru 2 II
7.En fin de journée. Condiment. Aber 8.Droit particulier. Note III
3
9.Faux. Chiffres romains. Dénuée d'esprit 10.Ile grecque.
IV
Soudées. S'oppose à tout 11.Donné en cadeau. Aime bien 4
V
12.Genre de musique. Nazis. Pris avant le saut 13.Azotate. 5
Travail de postier. Etendue d'eau 14.Prince troyen. VI
6 VII
Déraisonnable 15.Carburant. Gaz rare. Squelette.
7 VIII
VERTICALEMENT : 1.Voyage d'agrément sur un paque- IX
8
bot. Parée 2.Drogue. Du Rif marocain 3.Sport en initiales. X
9
Voyelle doublée. Tires un avantage 4.Traditions. Fleur. Brame HORIZONTALEMENT
5.Douteux. Bras de mer 6.Néodyme. Petit poème. Désire. 10 I- Similaire. II- Dont les formes sont pleines et harmonieuses -
Tour symbolique. III- Petit carnassier - Aller en justice. IV-
Fâcheuse habitude 7.Traînasse. Mois du muguet. Cassier 11 Symbole chimique - La fin de l’esclavage - Fin de verbe. V-
d'Afrique 8.Avant culpa. Parties qui dépassent 9.Questions à Presses pour impression. VI- Personnel anonyme - Chemin de
12 halage - Derrière la lourde. VII- Roche métamorphique - Base
résoudre. Dix à Londres 10.Scorpion d'eau. Hirondelle de mer de chausson. VIII- Plus dans l’eau de mère - Ephèse en était une
11.Poètes lyriques. Terme d'égalité 12.Fleuve d'Irlande. Arbre. 13 ville. IX- Elles sont humaines - A rendre. X- Crochet de boucher
- Grand solitaire.
Dans 13.Ville d'Italie. Qui ne constitue qu'une partie d'un tout 14
14.Dieu des Vents. Saison. Fleuve côtier 15.Gobelets. VERTICALEMENT
15 1- Manifester sa mauvaise humeur (se...). 2- Stimuler. 3-
Formules. Direction de bateau - Note. 4- Variations. 5- Arrose Turin -
SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.IMPLICATION. GRE 2.NOBILIAIRE. CAEN 3. Saisons - Vieux plis des anciens. 6- Domaine de clochard - Pas
royal quand il est triste. 7- Désœuvrée - Ecueil. 8- Outil de
1.INCONCEVABLES 2.MORTIFERE. UNS 3.PB. AGA. ARRIVEES 4.LIT. CR. UTILE 4.OTA. SERFS. ILS 5.NIGAUDE. FOLLE 6.CFA. BICEPS. chirurgie. 9- Un des Rocheuses - Qui a de la saveur. 10-
ACIERIE 5.IL. SUBI. ETES. ES 6.CIL. DIRONS. ENTE 7.AA. SEC. UN. CEE 7.EE. AIR. CIRE 8.VRAC. OUTRERA. ST 9.AERIENNE. LATTE Traînasse - Qui aime à plaisanter.
IN 8.TIGE. EXTERNE. AC 9.IR. RAP. IAGO 10.OEUF. SCELERATES 10.RETS. RIEN. ONU 11.LUIRE. ANAR. GUES 12.VISE. EGARER 13.
11.TSF. IRAN. RETS 12.CI. OCRAT. GERAI 13.GALILEE. TOUR. LO 14. SUEE. NI. OTER. SR 14.NE. ETNA. ETALEE 15.ASSISE. CESSIONS.
SOLUTION N° 6082
REELLE. SENE. SEN 15.EN. SE. ET. USURES. HORIZONTALEMENT
I- CAPHARNAÜM. II- OBSÈQUES. III- NO -
LUETTES. IV- CURÉE - SIRE. V- OTE - UN - COR.
Sudoku N°6083
8 7 9
4 2 9 5 1 3 6 7 8
VI- CITES - CODE. VII- TESTER -TE. VIII- ES -
1 8 5 7 6 2 3 4 9 ACERE. IX- NEUTRE. X- SOUS - SISES.
REGLE DU JEU 6 3 7 9 4 8 5 2 1
3 4 Solution
3 7 8 4 9 5 2 1 6
VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku 1- CONCOCTEES. 2- ABOUTIES. 3- PS - RETS - NU.
de plusieurs
9 5 8 6 1 précédent
2 9 1 3 8 6 4 5 7 4- HELE - ETRES. 5- AQUEUSE. 6- RUE - RATS. 7-
5 4 6 1 2 7 8 9 3 NETS - CRI. 8- ASTICOTEES. 9- ERODER. 10- MI-
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
1 6 9 6 4 8 5 1 7 3 2 SERE- ERS.

7 5 2 6 3 9 1 8 4
de 1 à 9. Chaque ligne 3 9 1 2
comme chaque colonne
8 1 3 2 7 4 9 6 5 Fléchés Express N°6083
contient aussi tous les 3 7 conduites
lisse crèche panorama
chiffres de 1 à 9. supports
Certains chiffres vous 7 9 1 5 3 soliloque
haut-le-
cœur
ruban
étroit
roche méta-
morphique
de caisse
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 5 6
cela, procédez par
déduction et élimination. 4 6 8
rusée

En vous aidant de la définition du mot encadré, com- à bout

Tout Codé N°6083
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant de force
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. en laisse

Salive qui s’écoule de la bouche.

plat du cours jaune
1 2 3 4 5 6 7 8 2 3 5 4 9 mâtin en fin de
C femme compte père d’And-
3 5 9 7 10 9 10 11 5 11 9 10 de culte romaque

12 3 11 9 10 7 4 4 2 13 4
O
14 9 10 5 9 3 3 2 11 9 repas de
bébé
écimée
12 15 9 2 1 9 7 3 9 10 2
petit cube
6 2 10 16 5 5 9 9 11 7 on y trouve pour
un monde tour l’ancien
2 8 9 17 9 8 9 13 4 9 4 fou symbolique ville de
France
possessif fin de
4 9 10 4 9 3 2 9 2 12 partie
piège
contre-
5 10 9 11 2 2 10 2 13 2 torpilleur équipe

12 14 9 10 5 6 5 18 2 14 9

13 12 13 5 4 9 16 12 3 9 10
réfute
remarque
4 12 11 vertèbre
réfléchi
du cou
17 2 13 16 10
clair
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : ASINIEN - AGNES VARDA
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : entre titre
répandre
HORIZONTALEMENT : ENCRASSER / TERRASSE / AIRE / TV / PB / YEN / TAEL / RIE / TRUC et matière
/ DCA / THEMES / RF / OEUF / AQUEDUC / UTRICULE / DE / ISSU / SISES / DX.
VERTICALEMENT : ANTIPATHIQUES / CERBERE / UT / ERRE / LUMIERES / AR / CE / DI /
USAGER / SOUCIS / SS / NID / ECUS / TEST / ECRU / LSD / REVE / AFFREUX. Jeux proposés par gym C Magazine
 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 21

L’ÉPOQUE

POLLUTION DANS LE MONDE LES PLANTES MÉDICINALES

ON VOUS LE DIT ONT LE VENT EN POUPE À
Saisie de 52 tonnes de produits GHARDAÏA

alimentaires et 57 000 Des milliards de tonnes La phytothérapie,

l’utilisation des plantes
parapharmaceutiques en
24 heures
de plastique produites médicinales, a le vent en
poupe à Ghardaïa où les
gens y recourent de plus en
Les unités de la Gendarmerie nationale (GN) ont saisi, ces
dernières 24 heures, 52 tonnes de produits alimentaires et 57
ces dernières décennies plus pour se prémunir
contre les pathologies
virales, notamment le
000 produits parapharmaceutiques dans le cadre de la lutte
contre la spéculation, a indiqué samedi un communiqué de cet
● La production de masse des matières plastiques s’est accélérée dans coronavirus. Devant la
le monde à une telle vitesse qu’elle a généré 8,3 milliards de tonnes. rareté et la cherté des
organe de sécurité. «Dans le cadre de la lutte contre la médicaments
spéculation en matière de produits de large consommation, les pharmaceutiques,
unités de la Gendarmerie nationale ont saisi, ces dernières 24 nombreux sont les
heures, 52 tonnes de produits alimentaires, dont la semoule, la personnes qui se retournent
farine et les pâtes outre 57 060 unités parapharmaceutiques, y vers les produits naturels
compris 50 800 gants médicaux et 6260 masques», précise la «bio» et les recettes de
même source. grand-mère comme
alternative pour lutter
contre de nombreuses
Arrestation d’un individu maladies saisonnières
connues, telles que les
s’adonnant à la spéculation sur grippes. Pour faire face à la
un produit soutenu par l’Etat à propagation de l’épidémie
du coronavirus, des
Aïn Defla citoyens envahissent les
échoppes d’herboristes,
Les services de sécurité de Khemis Miliana (Aïn Defla) ont arrêté, installés en force ces
vendredi, un homme de 33 ans s’adonnant à la vente d’un derniers jours dans les
produit soutenu par l’Etat (lait) au double de son prix ruelles et souk de Ghardaïa,
réglementé, a-t-on appris samedi de la cellule de pour s’approvisionner en
communication de la sûreté de wilaya. Ayant eu vent à la faveur ingrédients magiques
d’un appel d’un citoyen effectué sur le numéro vert (15 48) d’un antiviraux et antigrippaux,
individu s’adonnant à la vente de lait subventionné au double de

D
es milliards de et de façon dangereuse plus de quatre siècles à notamment le thym, la
son prix réglementé sur la voie publique au niveau du quartier tonnes de plastique depuis les années 1950. se dégrader, la majorité verveine, le basilic, le miel,
Sidi Maâmar de Khemis Miliana, les policiers se sont rendus ont été produites Mais le fait de calculer d’entre elles existent l’huile d’olive, le gingembre
immédiatement sur le lieu indiqué, saisissant 200 sachets de au cours des dernières la quantité totale des toujours, même sous une frais, l’armoise et la
lait pasteurisé et 83 autres de lait de vache, a-t-on précisé. décennies et la majorité matières plastiques jamais forme différente. Seuls 12 cannelle. D’autres
Interrogés, des citoyens ont affirmé que le mis en cause les a fini en déchets dans le produites nous a laissés % ont été incinérés. L’étude n’hésitent pas à contacter
obligeait à prendre un sachet de lait de vache s’ils voulaient monde, selon une première sans voix «, a expliqué a démarré il y a deux ans, les herboristes pour se
acheter un sachet de lait pasteurisé, a-t-on souligné, signalant renseigner sur les recettes
étude menée sur la Jenna Jambeck, ingénieure lorsque des scientifiques traditionnelles pour se
que les produits saisis ainsi qu’un camion utilisé dans cette question. «La production en environnement à ont tenté de déterminer
activité répréhensible ont été mis à la disposition de la direction prémunir du nouveau
de masse des matières l’université de Géorgie l’immense quantité de coronavirus ou à renforcer
locale du commerce. plastiques s’est accélérée spécialisée dans l’étude plastique finissant dans leur immunité.
dans le monde à une telle des déchets plastiques les mers et les dégâts
Saisie de plus de 1200 flacons de vitesse qu’elle a généré 8,3 présents dans les océans. qu’elle provoque chez UNE CARAVANE
milliards de tonnes, dont la «Une augmentation de ce les oiseaux, les animaux D’APPROVISIONNEMENT DE
gel désinfectant non facturés à plupart sont des produits type briserait n’importe marins et les poissons. Les PRODUITS DE LARGE
Oum El Bouaghi jetables qui finissent par
devenir des déchets»,
quel système n’y étant pas
préparé. C’est la raison
prévisions selon lesquelles
les océans contiendront
CONSOMMATION CIBLANT LE
SUD DE LA WILAYA
Les services de la direction du commerce de la wilaya d’Oum El rapporte la chaîne de pour laquelle nous avons plus de déchets plastiques
Bouaghi ont saisi pas moins de 1285 flacons de gel désinfectant télévision Américaine assisté à des fuites des que de poissons d’ici à La direction du commerce de
non facturés et 144 quintaux de semoule destinés à la National geographic. systèmes de traitement des 2050, statistiques les plus la wilaya de Sidi Bel Abbès a
spéculation dans les villes de Aïn Beïda et de Souk Naâmane, donné, samedi, le coup
«Nous savions tous que déchets vers les océans», mentionnées, poussent d’envoi d’une caravane
a-t-on appris samedi, auprès de cette direction. Les inspecteurs la production de plastique a-t-elle ajouté. Les à une plus grande d’approvisionnement des
du service des pratiques commerciales ont procédé avec la augmentait rapidement matières plastiques prenant mobilisation. APS communes enclavées de la
collaboration des agents du service du commerce de la wilaya, en produits de large
commune de Aïn Beïda à la saisie de 1285 flacons hydro- SÛRETÉ D’ALGER consommation, suite aux
alcoolique décontaminant de 100 ml chacun, d’une valeur de impacts sur les marchés
320 000 DA, a précisé la cellule de l’information et de la
communication de cette direction. Arrestation des cambrioleurs de induits du coronavirus, a-t-
on appris, samedi, du
directeur local de cette
PRÉVENTION ET SENSIBILISATION CONTRE LE CORONA VIRUS
OOREDOO PARTICIPE À L’OPÉRATION magasins de volaille à Dely Ibrahim administration, Mohamed
Benyadi. Ce responsable a
expliqué que cette caravane
DE SENSIBILISATION LANCÉE
PAR LE CROISSANT ROUGE ALGÉRIEN L es services de la wilaya d’Alger ont
arrêté 5 individus impliqués dans
une affaire de vol par effraction dans des
et de viandes, les éléments de la police ont
entamé une enquête d’envergure ayant abouti
à l’identification du véhicule utilisé dans
regroupe un ensemble de
producteurs et opérateurs
commerciaux spécialisés
Dans le cadre de la lutte contre la propagation du Coronavirus magasins de vente de volaille et de viandes les opérations de vol et dont le propriétaire dans la production de la
(COVID-19), Ooredoo entreprise citoyenne par excellence dans la commune de Dely Ibrahim (ouest a été pris en filature en compagnie d’un semoule, de la farine et de
participe, aux côtés du Croissant Rouge Algérien (CRA) à une d’Alger), ainsi qu’à la saisie des quantités autre individu, indique le communiqué. Un certains produits de large
vaste opération de prévention et de sensibilisation auprès de la de comprimés psychotropes et une montant arrache clous, deux gants, un masque en consommation, à l’instar du
population. Cette large opération, qui concernera notamment de 100 millions de centimes et 400 dollars plastique ainsi que 13 comprimés ont été café, de l’huile, du lait et
les populations des zones rurales, se traduira par la canadiens, a indiqué samedi un communiqué saisis à l’intérieur du véhicule, précise la dérivés et des pâtes
distribution des kits d’hygiène nécessaires (produits des mêmes services. Les services de la 6e même source, faisant état de la saisie, suite alimentaires. Neuf camions
d’hygiène, bavettes, gants …) ainsi que des affiches qui seront sûreté urbaine de Dély Ibrahim relevant de à l’exécution d’un mandat de perquisition du de gros tonnages ont été
distribués par des bénévoles du CRA. la circonscription administrative de Chéraga domicile d’un suspect, de 471 comprimés mobilisés pour les besoins
:

A cette occasion, le Directeur général adjoint de Ooredoo, M. ont arrêté 5 individus impliqués dans une psychotropes et d’une montant de 90 millions de cette opération devant
Bessam Al Ibrahim a déclaré : « C’est un devoir pour Ooredoo de affaire de vol par effraction dans des magasins de centimes. La poursuite de l’enquête a toucher les communes de
soutenir l’Algérie et les algériens durant cette conjoncture car de vente de volailles et de viandes et saisi, permis, par la suite, d’arrêter les trois mis Sidi Chaïb, Bir El H’mam,
la santé et la sécurité sont notre première priorité. » Il y a lieu
lors de cette opération, 530 comprimés en cause, de récupérer des machines coupe- Moulay Slissen et Marhoum,
de rappeler que Ooredoo a rendu récemment l’accès au site a expliqué le même
web du ministère de la santé ainsi que le numéro vert 3030
psychotropes, 100 millions de centimes en viande et de saisir quatre véhicules. Après responsable, faisant savoir
gratuit à tous ses abonnées. A travers cette opération, monnaie nationale, 400 dollars canadiens, un parachèvement des formalités légales en que ces produits seront
Ooredoo confirme une fois de plus son engagement aux côtés fusil-harpon, une scie à métaux, un arrache- vigueur, les mis en cause ont été déférés cédés au prix de production
des algériens en multipliant sa contribution dans les clous, deux masques et deux gants, précise la devant les juridictions territorialement afin de lutter contre la
différentes campagnes de sensibilisation et de prévention pour même source. Agissant sur plaintes pour des compétentes, conclut le communiqué. spéculation et de soutenir le
faire face à cette pandémie. vols ciblant de magasins de vente de volailles (APS) pouvoir d’achat des citoyens.

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 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 22

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SARL KHALIFA MIROIRS

Rue des Frères Maâmeri
Koléa, wilaya de Tipasa
Email : Contact@khalifa-miroirs.com

LETTRE OUVERTE
À MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Activant dans le domaine de la transformation du verre depuis plus d'une trentaine d'années avec un effectif de 45
salariés permanents en milieu urbain à Koléa, Tipasa, notre SARL avec des équipements de haute dangerosité, agissant
négativement sur l'environnement dans des locaux loués à des particuliers du quartier dont les contrats arrivent à terme et
non renouvelables.
Ambitionné de réaliser une extension de mon activité pour répondre aux besoins du marché national, je n'ai pas cessé
d'adresser des demandes d'octroi d'assiette foncière aux différents walis, accompagnées de dossiers techniques complets
depuis 2004, restées sans suite et renouvelées à ce jour.
Propriétaire d'un local depuis 1976 avec acte destiné à la vente au détail de nos produits, à la rue Salah Koléa, cité
Evolutive d'une superficie de 199m2, situé au rez-de-chaussée d'un immeuble, aujourd'hui déclaré insalubre, vidé de
ses habitants et coupé de toute alimentation en énergie et eau. J'ai été expulsé sans aucune contre-partie, je libère donc le
personnel et les travailleurs.
Désireux d'adhérer à la politique de développement de notre pays, initiée par nos hautes instances dont nous sommes
convaincus qu'elles sont à l'écoute des préoccupations des opérateurs économiques nationaux et disposées à leur apporter
aides et soutiens nécessaires selon les discours développés de l'heure. Je viens Monsieur le président de la République
solliciter votre haut rang pour une éventuelle intervention auprès des autorités compétentes de la wilaya pour l'octroi
d'une assiette foncière pour la concrétisation de l'extension de mon activité industrielle et sa viabilité afin de sauvegarder
l'emploi de nos chefs de famille et de réduire les importations de ces produits.
Notre situation financière, fiscale et parafiscale ne souffre d'aucune ambiguïté ni contentieux.
Disposé à répondre à tout éclaircissement ou enquête diligentée par vos soins pouvant éclairer plus mes démarches et
éventuellement aboutir à un résultat concret.
Dans l'espoir d'une attention particulière à ma lettre de votre part, Monsieur le président de la République, j'ose
espérer une suite favorable et vous prie d'accepter mes expressions les plus distinguées et ma haute considération.
Le Gérant

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

WILAYA DE TINDOUF
DIRECTION DES ÉQUIPEMENTS PUBLICS
CONCOURS NATIONAL D’ARCHITECTURE RESTREINT
NIF : 37010001903
N° 03 /DEP/2020
Le Wali de la Wilaya de Tindouf représenté par Monsieur le Directeur des Equipements − Liste des moyens matériels roulant (à justifier par carte grise + assurance, PV
Publics lance un concours national d’architecture restreint pour : maîtrise d’œuvre d’huissier de justice)
relative à l’étude et le suivi : pour la réalisation d’un EHS mère et enfants de 60 − En cas de groupement, le protocole d’accord de constitution du groupement
lits à Tindouf Indiquant le chef de file ainsi que la responsabilité solidaire et conjointe des bureaux
Les Bureaux d’études nationaux publics et privés agréés en architecture ou d’études en faisant partie, avec la part que détient chaque membre du groupement(en
groupement de bureaux d’études, régulièrement inscrits au tableau national de l’Ordre pourcentage).
des architectes peuvent soumissionner et retirer le cahier des charges auprès de la
Direction des Equipements Publics de la Wilaya de Tindouf Service des Marchés * Les pièces accompagnant le dossier doivent être en cours de validité.
Publics, Sis Cité Moussani Tindouf
Fax : 049-37-20-18, Tél : 049-37-20-25, Les plis de dossier de candidature doivent être déposés sous enveloppe portant la
E-mail : dep_deptindouf@yahoo.fr mention : «concours national d’architecture restreint pour maîtrise d’œuvre relative
à l’étude et le suivi : Pour la réalisation d’un EHS mère et enfants de 60 lits à
1- DOSSIER DE CANDIDATURE : Tindouf-» à Monsieur le Directeur des Equipements Publics de la Wilaya de
Les candidats procèdent uniquement au dépôt du dossier de candidature qui doit Tindouf.
Comprendre les pièces suivantes :
− La déclaration de candidature remplie, signée, cachetée et Datée. * La durée de préparation pli de dossier de candidature est fixée à dix (10) jours
− La déclaration de probité remplie, signée, cachetée et datée. Si les date coïncide avec un jour férié ou un joûr de repos légal, la durée de préparation
− Instructions aux soumissionnaires signé et daté (Sans indication sur le montant de la des offres sera Prorogée jusqu’au jour ouvrable suivant.
Soumission). La date de dépôt des offres est fixée au dernier jour de La durée de préparation des
− Copie de l’agrément du concurrent. offres tel qu’indiqué ci-dessus, de 08h00 à 12h00.
− Copie de l’extrait du registre commerce pour les sociétés accompagnées l’agrément L’ouverture des plis de dossier de candidature fera en séance publique.
du bureau d’étude. L’ouverture des plis des prestations n’est pas public et des plis des offres financières
− Copie du statut dans le cas ou le soumissionnaire est une société (EURL-SARL- fera en séance publique à l’issue de résultat de l’évaluation des plis des prestations .les
SNC). soumissionnaires concernés seront invités à la séance publique d’ouverture dès plis
− Numéro d’identification fiscale. financiers ,par écrit.
- Copie de l’attestation de dépôt légal des comptes sociaux délivré par l’antenne du les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres financières pendant une durée
Centre national de registre’ du commerce dans le cas ou le soumissionnaire est une de trois (03) mois augmentée des durées de préparation des offres (candidature et
société (EURL-SARL-SNC) (année 2018). techniques et financières).
− Copie des attestations de paiement des cotisations des organismes de sécurité Le présent avis tient lieu d’invitation aux soumissionnaires pour assister à l’ouverture
Sociale (CNAS et CASNOS). des plis candidature.
− L’extrait du casier judiciaire original ou photocopie en cours de validité.
- Etat des moyens humains avec justifications de leur affiliation à la CNAS daté au LE DIRECTEUR
moins de 03 Mois de la date d’ouverture.

El Watan 23/03/2020 ANEP REF 2016006086

 El Watan - Lundi 23 mars 2020 - 23

SPORTS
JS KABYLIE CES JOUEURS TESTÉS POSITIFS AU CORONAVIRUS
La résidence
du club mise à la Fellaïni, Maldini, Dybala,
disposition
des soignants Matuidi et les autres
Lclubahierpour
direction de la JS Kabylie a décidé d’ouvrir dès
les portes des 12 logements de la résidence du
Lecoronavirus,
monde du sport n’est pas épargné du
le football en particulier.
Plusieurs joueurs ont été contrôlés positifs au
accueillir les médecins, les paramédicaux et Covid-19, notamment ceux évoluant en Italie
autres volontaires résidant hors du chef-lieu de wilaya, et en Espagne. En effet, après l’Italien Daniele
engagés dans la lutte contre le coronavirus. C’est ce qui Rugani et le Français Blaise Matuidi, la Merouane
a été annoncé dans un communiqué rendu public sur le Juventus Turin confirme un troisième cas Fellaïni
site officiel du club. «Devant la conjoncture particu- positif. Il s’agit de son attaquant argentin
lière prévalant dans le cadre des mesures préventives Paulo Dybala. Plusieurs autres joueurs sont
générales de lutte contre la pandémie du Covid-19 déclarés positifs : la Sampdoria Gênes Paulo
prescrivant le confinement et l’arrêt des transports (Manolo Gabbiadini, Omar Colley, Albin Maldini
publics, la direction de la JSK met à disposition dès ce Ekdal, Antonino La Gumina, Morten Thorsby
jour, la résidence du club (12 logements), sise Route de et Bartosz Bereszynski) et la Fiorentina

la carrière, Tizi Ouzou, au profit des médecins, para-
médicaux et autres volontaires résidant hors chef-lieu
engagés dans ce dispositif d’intérêt national», lit-on
dans le document, précisant que l’hébergement, la
restauration et le transport par minibus y seront vala-
blement assurés. «Toute notre solidarité, félicitations et
hommages appuyés vont au personnel de santé
publique à tous les niveaux d’activité», poursuivent les
dirigeants de la JSK dans leur communiqué, appelant
par ailleurs les citoyens à la discipline et au respect des
consignes de confinement. A. T.
MO BÉJAÏA
On craint la
(Dusan Vlahovic, Patrick Cutrone et German
Pezzella). Hier, le Milan AC annonçait que
son ancien défenseur international, Paolo
Maldini (51 ans) et son fils Daniel, attaquant
du club lombard, ont été testés positifs au
nouveau coronavirus. Ceci intervient au
moment où le club du Sud, Naples ,où évolue
l’Algérien Ghoulam, annonce la reprise des
entraînements. L’Espagne fait partie aussi des
pays les plus touchés. La Fédération espa-
gnole a été parmi les premières instances à
annoncer la suspension de la Liga pendant au
moins quinze jours. La décision a été prise
après la découverte d’un basketteur, contrôlé
positif au Real Madrid, ce qui a amené le club
phare de la capitale à suspendre les entraîne-
ments et la fermeture de ses enceintes spor-
tives. Samedi, le club madrilène a perdu son
ancien président, Lorenzo Sanz, décédé à
l’âge de 76 ans, trois jours après son hospita-
lisation en raison du Covid-19. Lorenzo Sanz
qui a dirigé le club de 1995 à 2000 a gagné
deux Ligues des champions.
Le club de football de Valence est sans doute
le plus touché. Il a annoncé que 35% de son
effectif et son staff sont contrôlés positifs. Son
défenseur argentin Ezequiel Garay a de lui-
même révélé sa contamination sur les réseaux
PHOTOS : D. R.
sociaux. En Angleterre, l’entraîneur espagnol
d’Arsenal, Mikel Arteta, a été lui aussi touché
par le coronavirus, d’où la suspension de la
Premier League. Le joueur de Chelsea Callum
Hudson-Odoi avait été diagnostiqué lui aussi
positif quelques jours auparavant.
La Chine, le pays d’origine de la pandémie,
vient d’annoncer la contamination de l’ancien
joueur de Manchester United, le Belge
Marouane Fellaïni qui évolue actuellement
Shandong Luneng (1ere division). A. B.

démobilisation JEUX OLYMPIQUES 2020

Lofficielle
es pensionnaires des différents paliers se trouvent
face au problème de l’absence de la compétition
suite à la décision prise le ministère de la
Jeunesse et des Sports de geler toutes les activités
sportives en raison de la pandémie de coronavirus.
C’est le cas pour les Crabes du MO Béjaïa qui se
trouvent devant un dilemme d’autant plus que l'entraî-
neur Cherif Hadjar avait souhaité continuer sur la
bonne dynamique, suite à la victoire enregistré lors du
derby face à la JSMB qui a redonné confiance aux
joueurs. Or, il semble que les choses pourraient se
compliquer avec cette trêve de trois semaines qui a
débuté le 16 mars et qui s’étalera sur trois semaines. En
effet, si l’espoir pour le maintien demeure toujours, ce
n’est pas le cas pour la situation des joueurs, puisqu’on
craint déjà la démobilisation. Alors que le président de
la FAF a tenu à rassurer que le championnat ne sera pas
arrêté, le coach Hadjar a affiché ses craintes quant aux
répercussions de cette longue trêve sur la forme des
joueurs et l’état psychologique. «Ce n’est pas facile de
gérer cette période en l’absence des entraînements
pour cause d’indisponibilité des terrains. On craint
sérieusement des répercussions négatives, bien qu’on
fasse en sorte de mettre en place un programme afin de
rester mobilisés et de bien aborder la suite du par-
cours», précise t-il. L. Hama
Pourquoi le CIO tient-il à les maintenir ?
M algré les appels de plus en plus nombreux à reporter l'événement
en pleine pandémie de coronavirus, le Comité international
olympique tient à maintenir les Jeux de Tokyo, à quatre mois de la
cérémonie d’ouverture. Samedi, la puissante fédération américaine
d’athlétisme a estimé qu’il serait préférable, pour la santé des athlètes,
de reporter les Jeux, rejoignant les appels déjà formulés en ce sens par
les fédérations de natation américaine et française, la fédération espa-
gnole d’athlétisme ou encore le comité olympique norvégien. Alors
pourquoi une telle attitude de la part du CIO, alors que la plupart des
autres grands événements sportifs ont été reportés, dont l’Euro de
foot ? Prestige, enjeux politiques et économiques, lourdeur de l’orga-
nisation... Eléments de réponses.
LE TEMPS QUI RESTE
«Nous ne savons pas ce que sera la situation» dans 4 mois, a rappelé
vendredi le patron du CIO, Thomas Bach, laissant percevoir l’espoir
que la situation sanitaire mondiale permettra la tenue de la cérémonie
d’ouverture des Jeux de Tokyo, le 24 juillet. Il ne serait donc «pas
responsable aujourd’hui» de «prendre une décision» qui serait «pré-
maturée». Jean-Christophe Rolland, président français de la Fédération
internationale d’aviron (FISA), interrogé par l’AFP, dit «comprendre»
et soutenir cette position : «On est encore loin du 24 juillet. Face à
cette crise totalement inédite, nul ne peut prédire avec certitude son
évolution et de nombreux scénarios sont possibles.» Si la décision
formelle reviendra au CIO, le gouvernement japonais aura le dernier
mot, en lien avec le comité d’organisation local et sur les conseils de
l’Organisation mondiale de la santé. «Les tractations sont à mener
avec une gamme complexe de partenaires, confirme M. Clastres, le
comité d’organisation de Tokyo, le gouvernement japonais, les fédéra-
tions internationales, les annonceurs et les médias.»
LES CONSÉQUENCES FINANCIÈRES
Le CIO redistribue vers les organisations sportives et les sportifs 90%
de ses revenus qui, pour les derniers JO de Rio-2016 ont atteint 5,7
milliards de dollars. L’écosystème des JO, ce sont aussi des diffuseurs
TV et des sponsors qui ont investi beaucoup d’argent auprès du CIO et
du comité d’organisation. «Le risque d’indemnisation est à considérer
en cas de report ou pire d’annulation. Et les conséquences financières
vont ruisseler sur le sport en général», explique Mme Nenon-
Zimmermann. De plus, ajoute-t-elle, derrière les droits TV et sponso-
ring, «il y a aussi toute une économie liée à ''l’activation'' des droits»,
qui emploie plusieurs centaines de milliers de personnes dans le
monde.
AFP

DÉCÉDÉ DANS UN ACCIDENT DE CIRCULATION Pensée

La Radieuse solidaire avec la famille
du joueur Amine Soudani
L ’association La Radieuse s’est rendue au
domicile de la famille du joueur du MC
Saïda, Amine Soudani, décédé la semaine
dernière à la suite d’un accident de la circu-
lation. Le président de La Radieuse, Chafi
Kada, accompagné de l’ancien international
Lakhdar Belloumi et l’arbitre Mohamed
Hansal ont présenté leurs sincères condo-
léances à la famille de ce joueur qui a passé
11 ans au sein du Mouloudia de Saïda avant
d’opter pour le club Faouz d’Ouled Brahim,
équipe qui évolue en championnat régional
de la Ligue de Saïda.
Cet hommage s’est déroulé dans un climat
d’émotion, en présence de la famille du
défunt, de ses proches, d’anciens joueurs
des deux clubs cités et d’habitants de la
ville. Un trophée de mérite et une médaille
de reconnaissance ont été remis au père du
défunt en reconnaissance à la carrière exem-
plaire de son regretté fils, dont tous recon-
naissaient le sérieux dans le travail, sa cor-
rection et sa grande popularité. Soudani
Mohamed, très ému et avec un courage
stoïque, a remercié, au nom de toute la
famille, la délégation de La Radieuse pour
sa visite et son geste de soutien. «Jusqu’à
maintenant, je n’ai pas encore digéré la
mort de mon fils. Il était en plus mon ami,
mon confident et le soutien de la famille. Je
remercie tous ceux qui ont été à mon côté
dans cette tragédie et je prie Dieu d’accueil-
lir mon cher Amine en Son Vaste Paradis.»
K. G.
A la mémoire de notre douce et chère épouse et mère
Laalaouna Rabea née Benamara
Cela fait un an que tu nous as quittés laissant derrière toi
un vide immense que nul ne peut combler. Toi qui nous as
inculqué les vraies valeurs, avec ta bonté, ta générosité et
ta joie de vivre. En ce 22 mars douloureux souvenir, ton
époux M. Laalaouna Baghadi, tes enfants et petits-enfants
demandent à tous ceux qui t’ont connue de près ou de loin
d’avoir une pieuse pensée à ta mémoire.
Tu continues à vivre à travers nos pensées, et tu resteras à
jamais gravée dans nos cœurs. Que le Paradis puisse être ta
demeure éternelle. «A Allah nous appartenons et à Lui nous
retournons.» Nous t’aimons tous très fort, tu nous manques
beaucoup. Repose en paix.
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 23 mars 2020

COMMENTAIRE

En attendant
la nouvelle vague
Par Réda Bekkat

D
epuis hier, l’Algérie est entrée dans le
stade 3 de l’épidémie de coronavirus. A
l’instar des pays qui nous ont précédés dans
ce cheminement face à la pandémie qui sévit
depuis plusieurs mois à travers la planète, entraînant
jusqu’à présent la mort de plus 13 000 personnes,
beaucoup d’entre nous savent, d’ores et déjà, ce qui
nous attend, et ce, grâce aux images retransmises par la
télévision. Même s’il est vrai que les Algériens sont,
depuis quelques jours, entrés en partie dans cette
fameuse troisième étape, à travers le confinement
partiel d’une partie de la population ordonné par les
autorités, un durcissement des conditions figure en
bonne place dans le schéma de prise en charge
sanitaire. Depuis hier, il serait plus juste de parler de
«lutte» contre l’extension du Covid-19, comme
d’autres pays ont choisi de dire qu’ils étaient en guerre
contre cette pandémie. Et surtout d’envisager
KITS SKD POUR VÉHICULES clairement les moyens qu’il est possible de mettre en
œuvre au niveau national, maintenant que 18 wilayas

Recul de plus de 31% sont touchées par la maladie. Tous les épidémiologistes
et les experts s’accordent à reconnaître que le cap de la
moitié des régions sera dépassé en quelques jours et
qu’il faudra s’attendre très vite à une vague de
des importations en 2019 contamination majeure. C’est là une des conséquences
de la circulation considérable des personnes vers
l’Europe, le vieux continent étant devenu depuis
● Les importations des kits SKD destinés aux industries de montage, qui sont comptabilisés quelques jours l’épicentre de la maladie. Face à cette
avec les importations des véhicules de tourisme, ont totalisé 1,82 milliard de dollars en 2019, vague de contamination attendue, sommes-nous
contre près de 2,95 milliards en 2018. suffisamment préparés sur tous les plans, aussi bien en
moyens matériels qu’humains, s’interroge à juste titre

L
'Algérie a importé pour importations des voitures de principaux produits du groupe dollars en 2018, en hausse de le président de l’Ordre national des médecins, le
2,53 milliards de dollars tourisme, y compris les kits «biens d'équipement indus- 2,81%. La facture des importa- docteur Mohamed Bekkat-Berkani. Une raison de plus
de véhicules de tourisme, SKD et autres véhicules triels» durant l'année dernière. tions des tracteurs a atteint pour passer au confinement total à travers toutes les
y compris les kits (SKD) et de conçus pour le transport des En 2019, les importations des 221,24 millions de dollars,
transport des personnes et des personnes, qui ont représenté véhicules utilitaires, qui ont contre 266,16 millions
villes et villages, et ce, en plus des mesures-barrières
marchandises durant 2019, 14,04% de la structure des représenté près de 5,2% du (-16,88%) durant la même qui restent toujours de rigueur au niveau individuel.
contre près de 3,70 milliards importations des principaux groupe «biens d'équipement période de comparaison. Les Pousser la population à rester chez elle pour empêcher
de dollars en 2018, en baisse produits du groupe «biens industriels», ont totalisé 682,11 importations des machines la propagation du coronavirus ne saurait se limiter à
de 1,17 milliard de dollars, soit d'équipement industriels», ont millions de dollars contre pour le nettoyage, le triage et une question de civisme uniquement. Un confinement,
-31,43%, a appris l’APS atteint 1,85 milliard de dollars 679,60 millions en 2018, enre- criblage des grains ou légumes on l’a vu ailleurs, doit être suivi à la lettre et respecté.
auprès de la direction générale en 2019, contre près de 3,02 gistrant ainsi une hausse de secs ont baissé à 21,07 mil- Se pose alors la question de savoir s’il faut recourir à la
des Douanes (DGD). Ce recul milliards l'année d'avant, enre- 0,37%, précisent les données lions de dollars, contre 67,59 force publique et user de moyens coercitifs pour
est tiré, principalement, par gistrant une baisse de 1,16 des Douanes. Il est à relever millions, reculant ainsi de dissuader ceux qui seraient tentés de braver cet interdit.
une baisse de 38,6% des milliard de dollars, soit que le groupe «biens d'équipe- 68,83%. En revanche, le mon- Mettre à l’arrêt l’essentiel des activités pour ne laisser
importations des voitures de -38,59%. Les importations des ments industriels» a occupé le tant des importations des que celles véritablement indispensables à
tourisme, dont une baisse de kits SKD destinés aux indus- premier rang de la structure machines agricoles, appareils
38,21% des collections desti- tries de montage, qui sont des importations globales avec et engins pour la récolte ou le l’approvisionnement des populations sous-entend
nées aux industries de mon- comptabilisés avec les impor- une part de 31,48%, pour une battage a été évalué à 21,92 prendre des dispositions draconiennes acceptables et
tage (SKD) et autres véhicules tations des véhicules de tou- valeur globale de 13,20 mil- millions de dollars, contre acceptées par tous. Comme, par exemple, les marchés
automobiles conçus pour le risme, ont totalisé 1,82 mil- liards de dollars l'année der- 10,89 millions l'année précé- publics sur lesquels il est difficile d’éviter cette
transport des personnes, mal- liard de dollars en 2019, contre nière, contre 16,48 milliards en dente, en hausse de plus de promiscuité qui favorise la contagion. Pour l’instant,
gré une légère hausse de près de 2,95 milliards, en 2018, en baisse de 19,92%. 101%. Les importations des tous les experts évoquent une nouvelle vague du
0,37% des automobiles impor- baisse de 38,21%, durant la Les importations des parties et machines et appareils méca- coronavirus, cela implique par ailleurs de mettre tous
tées destinées au transport des même période comparaison. accessoires des véhicules auto- niques ayant une fonction les moyens pour l’endiguer. Le civisme et la solidarité
marchandises, précisent les Les collections destinées aux mobiles servant à l'entretien propre ont connu une relative entre citoyens ne feront que renforcer socialement cette
données de la direction des industries de montage (SKD) des véhicules d'occasion ont stagnation pour totaliser lutte contre le coronavirus.
études et prospectives des ont représenté 13,80% de la atteint 385,43 millions de dol- 327,68 millions de dollars
Douanes (DEPD). En effet, les structure des importations des lars, contre 374,88 millions de (+1,08%). M. A.
CORONAVIRUS
POINT ZÉRO ✗ Numéro vert 3030
✗ Protection civile
Manuel d'obéissance civile Par Chawki Amari n° vert 15 ou bien le 10-21
✗ SAMU : 115
A
utoconfinement, lavage, gantage et masquage, Le manque d’effectifs et de moyens, la concentration des
distanciation et dénonciation, gel et Javel. Même si demandeurs et l’engorgement de l’accueil vont poser de
les Algériens ne sont pas des Coréens du Sud, supra- gros problèmes alors qu’il y a des milliers de laboratoires
civiques et hyper-organisés, qui ont réussi à inverser la
courbe de contagion sans recourir au confinement, nous ne
privés à travers le pays qui pourraient décentraliser la prise
en charge et la procédure d’analyse. Encore faut-il disposer
météo
sommes pas non plus des Coréens du Nord qui affirment de suffisamment de tests, ce qui pose un autre problème. Aujourd’hui Demain
qu’aucun cas n’a été détecté chez eux, parce que tout est En l’absence de dépistage massif, les chiffres seront
déjà fermé, frontières, débats, chiffres et barrières de toujours en deçà de la réalité. Faut-il importer des tests ou 11° ALGER 9°
sécurité biologiques. Alors, qui sommes-nous ? Ni Nord ni des masques, de la quinine ou des antidépresseurs, des lits 19° 16°
vraiment Sud, à la croisée des épidémies et au carrefour ou des respirateurs, comme Rebrab vient de le proposer
des dangers, avec une santé de fer (saha, sahit, sahitou, à avec son argent ?Mais d’où ? D’Allemagne, de Chine ou de 12° ORAN 11°
conjuguer à l’infini) mais avec des structures de santé Turquie ? D’après un ministre, de l’Agriculture ou du 19° 18°
défaillantes, doués d’un sens politique aigu mais régis par Tourisme semble-t-il, l’Algérie produit déjà à peu près tout
des décisions politiques douteuses, comme ce dernier ça, donc pas de panique, rien ne sert de stresser... D’autant 9° CONSTANTINE 4°
oukase qui ordonne qu’il n’y a que l’Institut Pasteur à être que, selon une étude roumaine ou bulgare semble-t-il, le 18° 13°
habilité à effectuer des tests de dépistage du Covid-19. virus profiterait de l’état de panique pour s’introduire plus
Combien ? L’Institut peut traiter une centaine de demandes vite. Alors, finalement, qui sommes-nous ? Nous sommes 15° OUARGLA 11°
par jour, pour des villes de plusieurs millions d’habitants. au stade 3. 28° 29°