VENDREDI 12 juin 2015 / Edition Bruxelles-Périphérie / Quotidien / No 135 / 1,50 € / 02 225 55 55

LE GR20, ROUTE MYTHIQUE MAIS MORTELLE P. 8

STUDEO
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Fin de partie
« Tous
les camions
DIABLES
seront sur les Denayer
nationales » dans les pas

C
’est acté. Après la de Kompany
Flandre, la Wallonie a
fixé les conditions d’ap- P. 30 & 31
plication de la taxe kilomé-
trique pour les poids lourds.
La redevance, qui variera de
7,4 à 20 centimes par kilo-
mètre, selon que le véhicule
soit plus ou moins polluant,
devrait toucher de 700.000 à
800.000 véhicules de plus de
3,5 tonnes. Elle entrera en vi-
gueur le 1er avril 2016. Le gou-
vernement wallon espère de
200 à 220 millions d’euros de
recette par an. Une somme qui
sera intégralement affectée à
l’entretien du réseau routier,
assurent les autorités.
Sans surprise, les profes-
sionnels se montrent au mieux
sceptiques, sinon outrés. La
redevance devrait représenter
un budget de plus ou moins
7.000 euros par camion. Un
chiffre « impayable » pour
Henry Bessemans, patron de VOYAGES
l’entreprise Wertz : « Nous al-
lons répercuter ce surcoût sur 10 jours
nos clients. Mais notre pro- de vacances

© EPA.
© EPA.
blème, c’est que notre coût ho-
raire est trop élevé. On passe dans un bagage
déjà notre temps dans les
embouteillages sur l’auto-
route… »
Tsipras est mis sous pression maximale par ses créanciers. à main
P. 22 & 23
La plupart parlent d’utiliser Le message : le temps est à la décision, plus à la négociation.
les nationales en substitut.
« Les voitures seront sur les

autoroutes, et les camions sur
les nationales désormais », af-
firme le patron de Wertz.
« Jusqu’à ce que les nationales
deviennent payantes », re-
grette un autre transporteur
wallon. ■
P. 8 NOTRE DOSSIER
L
orsque Donald Tusk, le
président du Conseil eu-
ropéen, a déclaré mercre-
di en début d’après-midi lors de
la conférence de presse de clô-
ture du sommet euro-latino-
américain (EU-Celac), que « le
gouvernement grec doit devenir
un peu plus réaliste », et que « le
temps du jeu de poker est épui-
sé », on avait pu croire un instant
que le Polonais était à contre-
temps.
Car depuis la brève rencontre
qu’avaient tenue la veille, en
marge de ce même sommet,
Jean-Claude Juncker, le pré-
sident de la Commission euro-
péenne, et Alexis Tsipras, le Pre-
mier ministre grec, puis après
une rencontre de ce dernier avec
la chancelière Merkel et le pré-
sident français Hollande, l’am-
biance semblait être redevenue
positive entre la Grèce et ses
créanciers européens.
Juncker et Tsipras avaient
« restauré leur relation person-
nelle », venait de déclarer le
porte-parole de la Commission,
lorsque Donald Tusk avait lâché, EXPOSITION
l’œil sombre, les propos les plus
durs jamais adressés par un haut
Rancillac :
dirigeant européen aux autorités « Ceci n’est pas
grecques. « Nous avons besoin de
décisions et non plus de négocia- mon tableau ! »
tions », avait conclu le président P. 33
du Conseil européen. ■
LIRE LA SUITE EN PAGE 2

Vie privée : les données seront mieux protégées

L
a décision – inattendue – a ravi les que les dates de ces visites. Ce qu’on au strict nécessaire ». parlantes », explique Jean-François Hen-
défenseurs de la vie privée. Jeudi, appelle les « métadonnées ». Des dangers très théoriques ? Le texte rotte qui représentait les Barreaux fran-
la Cour constitutionnelle belge a Déjà, la Cour de justice de l’Union euro- posait notamment problème aux avocats, cophones et germanophone.
annulé la loi sur la conservation des don- péenne avait invalidé la directive à l’ori- puisque étaient surveillés de facto tous les Les fournisseurs d’accès devraient eux
nées internet, appliquée depuis l’automne gine de la loi parce qu’elle constituait échanges de courriers avec leurs clients, aussi se réjouir : ils ne seront plus
2014. Elle imposait aux fournisseurs d’ac- « une ingérence d’une vaste ampleur et pourtant couverts par le secret profes- contraints de stocker des masses très im-
cès de stocker durant un an toutes les ses- d’une gravité particulière dans les droits sionnel. « On n’a pas arrêté de nous répé- portantes de données durant douze mois.
sions de connexion, les adresses d’origine fondamentaux au respect de la vie privée ter que ce ne sont que les métadonnées et La bonne affaire. ■
et de destination des courriers électro- et à la protection des données person- non le contenu des messages que l’on CINÉMA
niques, les adresses des sites visités ainsi nelles, sans que cette ingérence soit limitée conserve. Mais ces métadonnées sont très P. 18 NOS INFORMATIONS
Dracula
est mort
L’ÉDITO P. 36
Béatrice Delvaux jeune chef de gouvernement était Durant les mois écoulés, les C’est ce que doit mesurer Alexis un temps record à un Everest
ÉDITORIALISTE EN CHEF entré en négociation avec ses créanciers ont fait des conces- Tsipras, qui n’aurait apparem- financier, politique et écono-
créanciers. Il avait été d’emblée sions. Ces derniers jours encore, ment plus de marge de négocia- mique. Et que par ailleurs, si le
placé devant le choix de négocier ils ont accepté la révision à la tion, et ne jouit plus du soutien gouvernement grec a changé, le
en partant d’une base qu’il ju-
geait imbuvable, ou de provoquer
baisse de l’objectif d’excédent
budgétaire, ce qui revient, dans
des débuts. Nombre de ceux qui
ont salué l’arrivée au pouvoir
système économique lui, est
resté le même. Difficile de lutter
lesoir.be
la sortie de son pays de l’euro. d’un parti symbole de la néces- seul contre un paradigme mon-
Quelques mois plus tard, le voilà Où sont les réformes ? saire exigence d’une moins dial.
devant le même dilemme. Après Où sont les taxes qui grande austérité et d’une plus Tsipras doit choisir. Entre des Négociations
des jours de dramatisation, de allaient faire contribuer grande équité dans l’action euro- créanciers qui estiment avoir dit sur la dette grecque :
fâcheries avec le président de la enfin les armateurs ? péenne, sont aujourd’hui souvent leur dernier mot et une opinion Tsipras dans les cordes ?
LE CHOIX Commission européenne, de agacés par l’attitude des nou- publique grecque qui se dit majo- On en parle
caucus avec Angela Merkel et les faits, à acter qu’il n’y aura pas veaux dirigeants grecs. D’autres ritairement pour un maintien
DE TSIPRAS François Hollande, le point de de remboursement de la dette s’interrogent : où sont les ré- dans l’euro ? Proposer le Grexit
avec Maroun Labaki.
(BIS) rupture était à nouveau atteint grecque. La concession est-elle formes, où sont les taxes qui – avec des conséquences finan-
hier. insuffisante ? Les conditions allaient faire contribuer enfin les cières et budgétaires lourdes
lexis Tsipras est de retour à La même nécessité d’un choix émises « en échange » (coupes armateurs ? A la décharge de inévitables aussi dans ce cas –
A la case « choix ». Quelques
jours seulement après la victoire
lourd se pose donc au Premier
ministre grec, même si ce n’est
dans le budget « pensions »,
hausse de TVA) sont-elles exces-
Tsipras et des siens, on se doit de
rappeler qu’ils sont des néo-
est un risque politique pour lui,
son parti et son gouvernement.
Pays de Galles-
Belgique : posez
de son parti aux élections, le plus dans les mêmes termes. sives et donc inacceptables ? phytes, obligés de s’attaquer en Cornélien. vos questions
à notre spécialiste
Frédéric Larsimont
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SCIENCES & SANTÉ 26 NÉCROLOGIE 38 MÉTÉO 39 le match en direct
RÉGION 28 PETITES ANNONCES 38 PETITE GAZETTE 40 commenté dès 20 h 45.
5 413635 008504
1
Le Soir Vendredi 12 juin 2015 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

2 L’ACTU LA GRÈCE AU PIED DU MUR L’ACTU 3

LE KROLL
Plus grand-chose à négocier pour Tsipras
mais que « la balle était mainte-
Les créanciers
de la Grèce ont mis nant dans le camp grec ».
Sur la décision du FMI, un di-
médias Syriza rallume la télé
le Premier ministre grec plomate européen proche de la ’est au son de l’hymne natio- ERTOpen. Jusqu’à 500 per- de l’ErtOpen soit de Nerit vont
au pied du mur : négociation lâchait ce commen-
taire peu rassurant : « Si le pro-
C nal, sur fond de drapeau
grec que la radio télévison pu-
sonnes ont participé à cette ini-
tiative relayée à travers tout le
reprendre le travail ».
Alexis Tsipras avait promis de
il faut décider. cessus avait fonctionné correcte- blique grecque (ERT) a officiel- pays via les 28 stations locales de rétablir l’ensemble des 5 chaînes,
Les experts du FMI ment, le président Juncker n’au- lement repris l’antenne jeudi 11 radio. D’autres – près de 700- 28 antennes de radio ainsi que
ont carrément quitté rait jamais eu à tenir réunion juin à Athènes. Tout au long de décident de rejoindre la nouvelle les deux ensemble sympho-
aujourd’hui avec Tsipras. Il a cette première journée à haute chaîne, NERIT, lancée en mai niques. « Nous n’ouvrirons que
Bruxelles mené une dernière tentative valeur symbolique, des journa- 2014 sur les ruines du pro- les structures que nous pouvons
pour Washington. pour rendre un accord possible. » listes se sont succédé, dans un gramme temporaire DT diffusé faire fonctionner décemment »,
Et le même de préciser qu’« il n’y climat d’émotion palpable pour d’août 2013 à mai 2014. Consi- affirme quant à lui le directeur
a plus de temps pour chercher de commenter l’actualité dominée dérés comme des traîtres, ils ont qui n’a pour l’instant aucune
SUITE DE LA PAGE 1 nouvelles idées. Il a été transmis par les tractations du gouverne- tenté tant bien que mal d’animer idée précise de son budget défi-

I
mmédiatement après la
conférence de presse où
Tusk et Juncker étaient ap-
parus ensemble mercredi, ce der-
nier était entré dans une nouvelle
réunion avec le Premier ministre
grec. On pouvait raisonnable-
ment en espérer une avancée po-
litique dans les derniers diffé-
rends séparant les créanciers et la
Grèce sur la conclusion d’un ac-
cord qui devrait éviter à celle-ci la
faillite à la fin de ce mois, lors-
qu’elle devra rembourser 1,5 mil-
liard d’euros au Fonds monétaire
international (FMI).
Mais deux heures et demie plus
tard, une source européenne si-
L’ACTEUR
au gouvernement grec une feuille ment Tsipras avec les créanciers ces derniers mois les pro- nitif et n’a donc pas encore pu
de route précise, où il doit com- du pays. grammes poussifs de Nerit. établir de ligne éditoriale.
pléter quelques blancs, rempla- Une réouverture en forme de Ses objectifs immédiats : réus-
çant éventuellement une mesure revanche pour de nombreux an- Les employés licenciés sir à faire collaborer les em-
par une autre fiscalement équi- ciens employés de l’ERT brutale- il y a deux ans doivent ployés d’ERTOpen et de Nerit, et
valente ». ment licenciés le 11 juin 2013 réapprendre à travailler surtout convaincre que la nou-
Donc, Donald Tusk avait bel et lorsque le gouvernement grec de ensemble velle ERT saura échapper aux
bien exprimé l’opinion unanime l’époque, dirigé par le conserva- travers de clientélisme qui ron-
des créanciers : c’est « game teur Andonis Samaras, a fermé Aujourd’hui tout ce petit geaient l’ancien service public et
over ». Un point de vue que en quelques heures l’ensemble monde doit réapprendre à tra- préserver son indépendance par
Charles Michel, le Premier mi- des 5 chaînes de télévision et des vailler ensemble. Car la nouvelle rapport au pouvoir politique.
nistre belge, avait formulé à 28 stations de radio de l’ERT ERT, instituée par une loi votée « Des problèmes, il y en a et il y
peine différemment la veille lors laissant sur le carreau 2700 em- le 29 avril dernier au parlement, en aura », reconnaît Nikos Mi-
de son arrivée au sommet EU- ployés. « Un choc pour l’en- prévoit en priorité la réem- chalitsis, chef du service tech-
Celac en parlant de « fin de la ré- semble de la société » se rappelle bauche des 2.700 employés de nique tout juste réintégré.« Nous
création », non sans susciter des le journaliste radio Nikos Tsibi- l’ERT de 2013. « Environ 700 allons avancer pas à pas et re-
réactions outrées sur les réseaux das qui a tenu l’antenne jusqu’au sont partis à la retraite ou sont donner aux Grecs le service pu-
sociaux belges. bout ce soir-là. décédés depuis », explique Nikos blic qu’ils méritent. Aujourd’hui

gnalait qu’en deux heures de ren-
contre, « le président Juncker a
expliqué le processus possible
pour arriver avec les trois insti-
MARC VAN tutions (UE, Banque centrale eu-
ropéenne et FMI) à un accord
Et maintenant ? Tout semble Très vite, les employés se di- Michalitsis, le chef historique est un jour de joie qui clôt une
indiquer qu’il ne reste plus que visent en deux camps. Certains, des services techniques, licencié douloureuse parenthèse de deux
quelques jours à Alexis Tsipras comme Nikos, se mettent à pro- il y a 2 ans et tout juste réintégré ans durant laquelle la démocra-
pour… donner son assentiment à duire des programmes de résis- à son poste. « Nous pensons donc tie grecque a été malmenée ». ■
la proposition d’accord qui est
sur la table, et qui serait à
Lors de rencontres tant avec
Jean-Claude Juncker qu’avec
Angela Merkel et François Hollande,
tance sur internet via le réseau qu’environ 2.000 personnes, soit A. G.

HEMELRIJCK, mutuellement acceptable ». prendre ou à laisser : une façon

de présenter les choses que les
Alexis Tsipras semblait avoir réussi
à renouer un contact cordial
LA SÉLECTION

partenaires de la Grèce avaient et constructif.
« Juncker a mené toujours eu soin d’éviter jusqu’à © GUIDO BERGMANN/ REPORTERS

©Inter IKEA Systems B.V. 2015

une dernière tentative
DE TROP ? pour rendre un accord
possible » UN DIPLOMATE EUROPÉEN
Une réunion pour simplement
« expliquer » à la partie grecque
Le patron du Bureau de sélection de l’administration fédérale (Selor)
a-t-il favorisé sa fille dans l’octroi d’un emploi dans sa propre administration ?
Une enquête est en cours.
la marche à suivre ? C’était tout
sauf un progrès… A peu près au
Marc Van Hemelrijck est patron de Selor depuis 2002. Il est suspecté d’avoir favorisé sa
fille Elke qui, en avril dernier, a été engagée au sein de cet organisme fédéral. Diplômée
même moment, on apprenait que
les experts du FMI travaillant sur
la Grèce quittaient Bruxelles
bachelière en management de la communication en 2008, elle caressait, comme papa, le pour rentrer à Washington. Offi-
rêve d’une carrière dans la fonction publique. Elle l’avait presque concrétisé en 2012, ciellement pour « aller retrouver
leurs familles », croyait savoir un
après avoir été classée première lors d’une sélection pour un poste de niveau A pourtant
réservé aux seuls détenteurs d’un master. Elle eut droit à une exception. Son père signa le
PV de l’examen. La levée de boucliers suscitée par sa nomination lui ferma la porte du
responsable européen. Mais lors
d’une conférence de presse à Wa-
poste. Pas celle de l’administration. Elle fut engagée au SPF Finances comme attachée de shington, Gerry Rice, le porte-
communication. Avant de revenir au Selor, par la grâce d’un recrutement interne qui pose parole de l’institution, indiquait
question sur sa régularité. Mardi, deux agents du Service fédéral de médiation, se sont qu’« il y a encore des différences
rendus au Selor pour y réclamer l’accès aux systèmes informatiques. Selon De Tijd, leur essentielles entre nous dans des
visite serait motivée par un « problème d’intégrité » chez Selor. Et plus précisément chez secteurs clés, et il n’y a pas eu de
Marc Van Hemelrijck qui, selon certains documents, aurait favorisé sa fille dans la progrès pour combler ces diffé-
conquête de sa nouvelle fonction dans son administration. Les enquêteurs indaguent… rences récemment. Nous sommes
Marc Van Hemelrijck, pendant ce temps, se tait. Ce haut fonctionnaire est une personna- encore loin d’un accord ».
lité-clef de l’administration fédérale. Il est au cœur des processus de sélection des candi- Les sujets sont connus : le sys-
dats aux plus hautes fonctions publiques. C’est lui qui constitue les jurys et y siège. C’est tème des pensions dont Syriza, le
aussi l’ancien chef de cabinet de Luc Van den Bossche, le ministre socialiste flamand de parti de Tsipras, ne veut pas ré-
la Fonction publique sous un gouvernement Verhofstadt. Il a été son bras droit dans la duire le budget, la fiscalité et le fi-
mise en place de la réforme Copernic de l’administration fédérale. Une réforme ruineuse nancement des dépenses pu-
pour l’Etat et qui a raté sa cible affichée : la restauration de la confiance des citoyens bliques. Mais confronté à l’inter-
dans leur fonction publique et la dépolitisation du sommet de l’administration. Aujour- prétation selon laquelle le FMI
d’hui, de nombreux fonctionnaires témoignent de la non-transparence des processus de « claquait la porte » de la négo-
sélection : les résultats des épreuves sont connus d’avance. Les jurys sont constitués par ciation grecque, Rice précisait
des hommes placés par les partis pour favoriser leurs candidats qui, à leur tour, viennent que son institution ne « quittait
enrichir une caste de hauts fonctionnaires qui doivent allégeance à ceux qui les ont nom- jamais la table des négociations »
més. « Comme le poisson, la fonction publique belge pourrit par la tête », a coutume de dire
Michel Legrand, président du Groupe d’étude et de réforme de la fonction administrative
(Gerfa). Il réclame, une fois de plus, la démission de Van Hemelrijck dont la troisième
nomination à la tête du Selor avait été contestée en avril 2014.
DIRK VANOVERBEKE
Paul De Grauwe « Un Grexit serait inacceptable »
ENTRETIEN
aul De Grauwe, qui enseigne
P à la London School of Eco-
nomics, décode les raisons du
présent. Le Premier ministre
grec devrait rendre sa décision
avant une réunion de l’Euro-
groupe (les ministres des Fi-
nances de la zone euro), l’ins-
tance habilitée au nom des Etats
créanciers à conclure un accord
avec la Grèce, qui est prévue jeu-
di prochain, le 18 juin.
Car il faudra bien ensuite
quelques jours pour que chacun
des Etats membres concernés
entérine l’accord, tandis que les
créanciers souhaiteront voir aus-
si la Grèce légiférer immédiate-
ment sur les mesures clés du
nouveau plan.
Tout cela pour que les mon-
tants de l’aide financière encore
en suspens (7,2 milliards), mais
aussi d’autres enveloppes qui se-
raient rendues disponibles,
puissent être versées à l’Etat hel-
lénique afin de lui permettre
d’assurer ses obligations : le
remboursement au FMI de 1,5
milliard d’euros fin juin, puis le
remboursement de bons du Tré-
sor pour 3,5 milliards le 20
juillet. Sans compter le paiement
des salaires et pensions. En
clair : Tsipras a jusqu’au début
de la semaine prochaine… ■
JUREK KUCZKIEWICZ
des dissensions internes à Syri-
za, dont l’extrême-gauche refuse
tout compromis.
politique interne Un Premier ministre
en quête de gages pour sa majorité
ATHÈNES
DE NOTRE CORRESPONDANTE
oute la stratégie de négociation
T du Premier ministre grec
Alexis Tsipras repose ces dernières
semaines sur une politisation du
dossier avant tout en Europe, avec
ses partenaires européens. C’est dé-
sormais lui qui discute en personne
avec Angela Merkel et François Hol-
lande. Et il mise beaucoup sur le
Conseil européen des chefs d’Etat et
de gouvernement de l’UE, à
Bruxelles, les 25 et 26 juin, pour ar-
river à convaincre les autres respon-
sables européens du bien-fondé du
plan d’action grec visant à obtenir
l’ouverture d’une renégociation de
la dette grecque et l’engagement de
fonds européens pour des mesures
de soutien à la croissance.
Gagner sur ces deux fronts pour-
rait aider Alexis Tsipras à faire ac-
cepter dans l’immédiat par l’opi-
nion publique grecque les réformes
exigées par les créanciers – hausse
de la TVA, changement du régime
des retraites, etc. – pour conclure la
revue toujours en cours depuis
maintenant près de 8 mois. Ce qui
permettrait de débloquer les
7,2 milliards d’euros de prêts tou-
jours disponibles dans le cadre du
plan d’aide qui court jusqu’au
30 juin. Et de faire face notamment
aux 1,6 milliard d’euros dus au FMI
d’ici à la fin du mois.
Cela lui permettrait aussi de
contenir l’opposition interne à son
propre parti dont l’aile gauche
continue d’exiger le respect des pro-
messes phares de campagne comme
le rétablissement du salaire mini-
mum à 751 euros ou des conventions
collectives et la non-application des
actuelles propositions des créan-
ciers réclamant de nouvelles coupes
dans les retraites. Alexis Tsipras a
elle continue d’alimenter le sys-
tème bancaire grec en liquidités ;
et la Grèce peut se maintenir dans
la zone euro. Soit elle cesse de four-
bien rappelé lors de son discours de
vendredi dernier devant le parlement
qu’il entendait rétablir les conven-
tions collectives au plus vite, mais a
déjà repoussé la réévaluation du sa-
laire, en deux temps, à octobre 2015
et mars 2016.
Le gouvernement avance par
contre ces jours-ci sur des lois symbo-
liques sur des questions de société.
Une façon de rassurer le peuple de
gauche et de donner des gages à sa
majorité. Une loi sur la naturalisation
des enfants d’immigrés dits de 2e gé-
nération – nés et scolarisés sur le sol
grec – est en cours de discussion au
parlement. Un projet de loi sur un
pacte de cohabitation à la manière du
Pacs français et donnant pour la pre-
mière fois des droits en matière fis-
cale ou patrimoniale aux couples ho-
mosexuels devrait aussi être bientôt
soumis à la consultation publique. ■
ADÉA GUILLOT
sortie de la Grèce changerait la
nature de l’union monétaire, qui
ne serait plus définitive, mais
temporaire. Et à la prochaine
CHRONOLOGIE
Quatre mois
de négociations
25 janvier
Syriza, le parti de gauche radi-
cale dirigé par Alexis Tsipras,
remporte les élections législa-
tives, après avoir fait campagne
contre l’austérité imposée par le
« mémorandum » des créanciers
internationaux, et pour une
réduction de la dette grecque.
Syriza s’allie avec le petit parti
nationaliste de droite Anel, et
Tsipras devient Premier ministre.
11 février
Premier Eurogroupe depuis
l’arrivée au pouvoir de Syriza, où
les ministres des Finances dé-
couvrent Yanis Varoufakis, leur
nouveau collègue grec. Echec de
la réunion. Quelques jours plus
tard, un autre Eurogroupe
somme la Grèce de demander
une extension du programme
d’assistance, qui vient à
échéance le 28 février.
20 février
Nouvel Eurogroupe, qui se
conclut par une déclaration
solennelle : le programme d’as-
Ensemble, plus vert au quotidien.
sistance sera prolongé, et le
gouvernement grec s’engage à
soumettre un programme de
réformes et un budget, qui per-
1. Buvez une bouteille de lait. Essuyez votre moustache.
mettra la libération des fonds
d’aide encore disponibles.
24 avril
Eurogroupe informel à Riga.
2. Rangez la bouteille vide dans un bac de tri IKEA.
3. Imaginez sa prochaine vie: Un bidon? Des tuyaux? Un bac de tri?

GROUPE
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et éditeur responsable
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presse.be.
désaccord persistant entre la Certaines exigences des créan- nir des liquidités, et la Grèce n’au- crise, la question serait : le pays Réunion extrêmement orageuse, IKEA vous offre plein de solutions vertes pour la maison.
Membre de Grèce et ses créanciers ; et met ciers sont donc « déraison- rait d’autre choix que de quitter concerné va-t-il quitter la zone eu- où Yanis Varoufakis est accusé
Et ce n’est pas un hasard. Car si vous mélangez notre bleu et notre jaune,
en garde contre les risques qu’un nables », comme l’a déclaré le l’union monétaire. Des fonction- ro ? Ce serait terriblement désta- de « jouer et faire perdre leur
Directeur général
temps » à ses collègues. qu’est-ce que vous obtenez ? Exactement !
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et directeur de la rédaction Grexit ferait peser sur l’euro. Premier ministre grec Alexis naires prendraient alors une déci- bilisateur.
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Didier Hamann
Tsipras… sion politique majeure. Ce serait Quelques jours plus tard, Alexis
Rédacteur en chef
Annonces téléphonées Christophe Berti Après plus de quatre mois de Tout à fait. L’austérité, qui inacceptable. Si les Etats- Un accord est-il encore possible ? Tsipras le décharge dans les
Tél. : 02-225.55.00
Fax : 02-225.59.06 Rédacteurs en chef adjoints négociation, le risque grandit de maintient le pays dans une si- membres de la zone euro ne Oui. Avec du bon sens des deux cô- faits de la responsabilité des Découvrez tous nos conseils verts dans votre magasin IKEA
annonces.tel@lesoir.be Philippe Laloux
voir la Grèce bientôt « en défaut tuation économique désespérée, veulent plus de la Grèce, c’est à tés et une perception correcte des négociations avec les créanciers. et visionnez nos vidéos sur IKEA.be/maisondurable
François Mathieu Les négociations techniques
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Tél. : 02-225.55.55 Hubert Vanslembrouck de paiement ». Pourquoi un réduit sa capacité à rembourser eux de prendre la décision et de enjeux : il ne s’agit pas seulement
prennent leur véritable envol par
Fax : 02-225.59.08
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Rédaction centrale accord est-il si difficile à at- Paul De Grauwe croit toujours sa dette. Les créanciers devraient l’assumer. Sans doute les traités d’arriver à un accord qui per- la suite, au sein du « groupe de
Tél. : 02-225.54.32
Publicité nationale Fax : 02-225.59.14 teindre ? à un accord. © BRUNO DALIMONTE. reconnaître que la stratégie basée européens ne permettent-ils pas mette le versement des fonds pro- Bruxelles ».
ou 02-225.59.10
Tél. : 02-542.10.10
Fax : 02-542.10.11
Pour toute question, Cela tient au décalage complet sur l’austérité a échoué. d’exclure un pays de l’union mo- mis à Athènes – avec lesquels la 1er juin
Courrier des lecteurs
Fax : 02-225.59.14
nous avons une solution entre les deux camps. D’une part, pas. Et cela, pour des raisons qui nétaire ; mais confier cette « mis- Grèce rembourserait ses créan- Merkel, Hollande, Juncker, La-
ou 02-225.59.10
forum@lesoir.be
Service clientèle
Du lundi au vendredi de 8 h à 18 h.
les pays créanciers imposent des n’ont rien à voir avec la logique En l’absence d’accord, la Grèce sion » à la BCE serait aberrant… ciers. Car cela ne résoudrait le garde (FMI) et Draghi (BCE)
Prix de vente à l’étranger
France 2,30 € lesoir.be (internet) et le samedi de 8 h à 12 h. conditions qui sont de nature à économique, mais avec une atti- serait incapable de rembourser le problème que pour quelques mois. arrêtent à Berlin un plan d’ac-
Luxembourg 1,60 € (en semaine) http://www.lesoir.be
Tél. : 02-225.54.32
Tél.: 078-05.05.10
Fax: 02-225.59.01
rendre un compromis tout à fait tude moralisatrice, qui veut que FMI en juin et la Banque centrale Le retour à la drachme serait, La stratégie doit viser plus haut : cord qui est soumis à Tsipras
2,10 € (le week-end )
internet@lesoir.be e-mail: abonnements@lesoir.be impossible. Ils exigent d’Athènes le pays soit puni. D’autre part, la européenne (BCE) en juillet et dit-on, une catastrophe pour la sortir la Grèce de la dépression et, deux jours plus tard à Bruxelles.
Prix de l'abonnement Premium Site: www.clubdusoir.be la poursuite d’une politique Grèce refuse, sur certains points, août. Le « Grexit » serait-il alors Grèce, mais l’union monétaire y ainsi, du piège de la dette. ■ C’est le plan encore sur la table.
(papier + PDF + accès à l'édition 17h)
29 €/mois soit 1,16 €/jour d’austérité, dont l’expérience a d’adopter une attitude plus inévitable ? résisterait… Propos recueillis par J. KZ
montré qu’elle ne fonctionnait conciliante, sans doute en raison Tout dépendrait de la BCE. Soit A court terme, sans doute. Mais la DOMINIQUE BERNS

2 3
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

4 LABELGIQUE

La démocratie piétine déjà à Namur

WALLONIE Les débats de la commission parlementaire restent confinés à la procédure
▶ Le parlement wallon ral, pour commencer : jeudi, sition sur les dossiers les plus et les autres soulignaient qu’il quoi va-t-on parler ? Un accord première entité fédérée à se do-
Christophe Collignon a devancé chauds. Ses propos ont été diver- s’agit là de « propos person- politique est intervenu de longue ter d’une telle possibilité. Quatre
veut faire œuvre la réunion de la commission en sement appréciés, notamment nels ». Mais l’ambiance en a pris date : le premier débat portera propositions de décret et un avis
pionnière. Pas si simple. accordant à L’Echo une interview parce qu’ils cadrent prématuré- un coup. sur l’organisation de consulta- du Conseil d’Etat sont sur la
Avant de s’attaquer qui n’est pas passée inaperçue. ment les futurs échanges. En séance, ce fut pire encore. tions populaires à l’échelle régio- table. Le MR voudrait ouvrir
Le chef de groupe PS y prend po- Comme pour se rassurer, les uns Une question fondamentale : de nale. La Wallonie veut être la l’horizon des discussions à
aux questions de fond, d’autres formules comme l’ini-
il faut s’occuper tiative populaire ou le panel ci-
de l’intendance. toyen. Le PS demande au
contraire qu’on tranche d’abord
sur la consultation, ce qui relève-

I
l serait prématuré de s’in-
quiéter, mais tout de
même : jeudi après-midi à
Namur, la deuxième réunion de
la commission spéciale pour le
Renouveau démocratique a
tourné à la confusion générale
pour des questions de procédure
et de méthodologie. A ce stade,
on est très loin du débat de fond
attendu sur les modes électifs, le
statut du mandataire ou la
consultation populaire.
Il faut reconnaître des circons-
tances atténuantes aux députés :
la Wallonie veut faire œuvre
pionnière et ils essuient les
plâtres. Un peu d’huile dans les
rouages et les choses devraient
s’arranger. Mais plusieurs élus
n’ont pas caché leur déception au
cours de la réunion : tous ces ef-
forts ont-ils un sens si le débat
ne s’extirpe pas du marigot habi-
tuel ? La commission ne fonce-t-
elle pas dans le mur dès lors qu’il
semble bien difficile de dépasser
le stade des querelles classiques
entre majorité et opposition ?
Ce qui cloche ? Le climat géné-
rait déjà de l’exploit.
Le PS demande
au contraire
qu’on tranche d’abord
sur la consultation
Autre litige explosif : le sort à
réserver à d’anciens textes qui
ont vécu leur vie vaille que vaille
dans d’autres cénacles. On parle
des demandes libérales pour un
cadastre des rémunérations dans
les organismes publics. Le gou-
vernement a promis une réponse
pour octobre. En vue du but (il
attend depuis six ans), Pierre-
Yves Jeholet ne veut pas que ses
demandes soient transférées ici :
« Il ne faut pas que cette commis-
sion retarde des propositions et
soit un enterrement de première
classe pour des questions brû-
lantes. »
André Antoine (CDH), qui
préside les débats, a promis de
revenir avec des propositions
concrètes sous quinzaine. Et
puis on s’y met vraiment ? ■
La sortie du socialiste Christophe Collignon dans « L’Echo » a été diversement appréciée par les députés de l’assemblée. © RENÉ BRENY. ERIC DEFFET

Les députés s’écharperont-ils pour une écharpe maïorale ? BRUXELLES

hristophe Collignon a mis plusieurs
C dossiers chauds sur la table des dis-
cussions. Le chef du groupe PS n’a pas fait
l’unanimité. Cela promet.
rêts survient aussi quand l’élu est celui
qui donne et celui qui reçoit, comme pour
la distribution des fonds Feder. »
Un mot d’Ecolo, via Stéphane Hazée :
« La Wallonie, la Fédération et la Cocof
ment de fonctionnaires et d’enseignants
certains de reprendre leur métier à la fin
de leur mandat. »
Les députés-bourgmestres. Collignon
Pas de décumul,
semble. » Le libéral ajoute même : « La
Wallonie doit cesser de vouloir laver plus
blanc que blanc. » Message des deux par-
mais des règles pour
les rémunérations
tis : rediscuter. A Bruxelles, le débat sur le
décumul n’a pas survécu aux

1 Les conflits d’intérêts. Collignon dit :

« Je pense aux mandats privés exercés
par les élus comme un poste d’adminis-
trateur dans une entreprise. Il y a besoin
de clarté (…) Il faut éviter qu’un manda-
taire public se trouve dans une situation
de conflit d’intérêts. »
Au CDH, Dimitri Fourny pense qu’« il
y a une réflexion à mener pour régler les
problèmes de transparence », mais que
l’exercice d’une activité privée à côté du
mandat politique ne doit pas être forcé-
ment vu d’un mauvais œil : « Cela relève
de l’appréciation personnelle, de la ges-
tion de son temps. Il ne faut pas interdire
cette pratique. Les mandats politiques
sont forcément éphémères. Un élu doit
pouvoir retomber sur ses pattes. » Au MR,
Pierre-Yves Jeholet souligne une évi-
dence : « Des règles existent en matière de
conflit d’intérêts, il faut les respecter et
s’en remettre aussi à l’éthique. Je ne suis
pas certain qu’elle soit respectée quand des
élus exercent des fonctions importantes
dans des sociétés actives dans l’énergie ou
les nouveaux médias. Et le conflit d’inté-
ont créé ensemble une commission de dé-
ontologie et d’éthique qui pourrait se sai-
sir de ces questions. Pourquoi ne se réunit-
elle pas ? Pourquoi ne cherche-t-on même
pas à la mettre en œuvre ? »
Les rémunérations du privé. Collignon
2 dit : « Il faut limiter le gain des élus
lié à l’exercice de mandats privés comme
c’est le cas pour les mandats publics. »
Chez Ecolo, on applaudit : « Nous sou-
tenons cela, c’est une piste intéressante »,
dit Stéphane Hazée. Le CDH Dimitri
Fourny est plus dubitatif : « C’est sympa-
thique, mais cela me semble impossible
techniquement si l’on prend en compte les
revenus liés à l’exercice d’une profession. »
Pierre-Yves Jeholet (MR) joue la
nuance : « Je suis demandeur d’une règle
ferme à propos des mandats exercés dans
des entreprises comme Ores, Dexia ou
Ethias. Mais je ne suis pas d’accord s’il est
question de revenus professionnels privés.
Un député a le droit d’être agriculteur ou
avocat, il n’a pas à se justifier. Légiférer
dans ce domaine conduirait à un parle-
3 dit : « Il n’y a pas que des désavan-
tages au décumul, mais il faut remettre le
dispositif à plat, revoir les critères qui in-
terdisent à un député de cumuler sa fonc-
tion avec celle de bourgmestre. C’est in-
équitable. »
Ecolo se sent visé. Sous l’Olivier, les
verts ont été les plus chauds partisans du
décumul : « Le critère du taux de pénétra-
tion pour départager les élus a été jugé
équitable par la Cour constitutionnelle,
dit Hazée. Il est faux de dire que le sys-
tème est une prime aux élus des grandes
villes, les faits prouvent le contraire. La
règle du décumul est surtout conçue pour
limiter un conflit d’intérêts : le député-
bourgmestre doit contrôler un gouverne-
ment qui le contrôle lui-même en tant
qu’élu local. »
Dimitri Fourny (CDH) et Pierre-Yves
Jeholet (MR) partagent une même ana-
lyse : « La règle est incompréhensible. La
Wallonie est la seule entité qui a choisi
cette voie. Un député fédéral ou bruxellois
peut cumuler avec une fonction locale. Il
faut un statut unique, une vue d’en-
4 Les ministres-bourgmestres (empê-
chés). Collignon dit, et cela a fait
beaucoup jaser : « Quand quelqu’un est
ministre, cela doit être sa seule activité. »
L’ambiguïté autour du statut du Carolo
Magnette ou du Namurois Prévot, par
exemple, est bien connue. Faut-il y remé-
dier ? C’est oui pour le MR qui a déposé
un texte : « Les ministres doivent se
consacrer à 300 % à la Wallonie, dit
Pierre-Yves Jeholet. Même en prenant du
recul, ils s’expriment pour leur ville, ils
l’incarnent. » Fourny plaide pour une
harmonisation à tous les niveaux de pou-
voir. Ecolo suit Collignon : « Il faut mettre
un terme à ce dévoiement de la règle, sou-
ligne Stéphane Hazée. Mais j’espère que
ce n’est pas une diversion pour nous faire
avaler un recul sur le décumul. »
Et qu’en pense le ministre-président
Paul Magnette ? Toujours la même
chose : « Je respecte les règles. Si elles évo-
luent, je m’y adapterai. Je comprends que
certains veulent codifier un peu plus,
pour plus de clarté. » ■
E.D.
dernières élections. Le pré-
cédent gouvernement avait
inscrit dans son accord de
majorité les mêmes règles
qu’en Wallonie (limitation
du cumul député/bourg-
mestre), sous l’impulsion
d’Ecolo. Par manque flagrant
de volonté politique et par
complexité juridique (com-
ment, dans une Région bi-
lingue, bâtir un système ne
concernant que les élus
francophones), le projet n’a
jamais dépassé le stade de
l’intention. Avec les verts
dans l’opposition, le sujet
n’est plus à l’agenda poli-
tique. L’accord de majorité a
toutefois son chapitre
éthique. Il y est notamment
prévu d’assurer la transpa-
rence des rémunérations des
mandataires locaux et régio-
naux et de lutter contre les
conflits d’intérêts.
V.LA.


Communauté métropolitaine :
FAUT « remarques substantielles » de Bourgeois
QU’ON RÉGIONS Le ministre-président flamand a découvert le projet Vervoort dans « Le Soir »

EN PARLE G eert Bourgeois (N-VA) n’a guère ap-

précié la lecture du Soir, ce jeudi.
Nous y révélions que le projet d’accord de
SANDRINE DANS coopération visant la création de la com-
munauté métropolitaine était prêt. Rédigé
par le cabinet de Rudi Vervoort (PS), le
texte a déjà été soumis à Paul Magnette,
Aujourd’hui: qui a marqué son accord. Reste à
convaincre la Flandre, ce qui, nous préci-
Aujourd’hui, pourriez-vous réussir
sait-on mercredi au cabinet du ministre-
votre 6ème primaire ?
président bruxellois, « est prévu en juillet ».
Papa poule ou papa coq ? Sur le fond, le ministre-président fla-
mand, par la voix de son porte-parole, nous
La côte belge se résume-t-elle à la pelle a précisé qu’il « prenait acte » des proposi-
et au seau ? tions de son homologue bruxellois. Ajou-
tant aussitôt « avoir des remarques sub-
stantielles » à la proposition détaillée par
TOUS LES JOURS EN DIRECT DÈS 9H Le Soir.
Parmi les points qui posent problème à la
WWW.BELRTL.BE
place des Martyrs : le fait de créer une nou-
Le ministre président flamand Geert
Bourgeois (N-VA). © PIERRE-YVES THIENPONT.
velle structure, dotée d’une personnalité ju-
ridique, d’un budget et d’un secrétariat. En
clair, la Flandre veut bien d’une concerta-
tion, mais dans un cadre plus souple.
Une concertation
avec Rudi Vervoort prévue
Sur la forme, Geert Bourgeois aurait ma-
nifestement préféré prendre connaissance
du texte d’une autre manière. « Nous trans-
mettrons nos remarques, comme il se doit,
directement aux représentants de la Région
bruxelloise, précise encore le porte-parole
du ministre-président. Une concertation
avec le cabinet de Rudi Vervoort est prévue,
à ce propos, en juillet. Le fait que la propo-
sition bruxelloise ait été communiquée via
la presse n’est assurément pas un bon si-
gnal. » ■
VÉRONIQUE LAMQUIN

4

« On pèche souvent par amateurisme »
PTB Le parti prépare son premier congrès depuis qu’il a des parlementaires
Raoul Hedebouw :
« Nous devons nous
professionnaliser. »
Frédéric Gillot et
Michael Verbouwhede,
députés wallon
et bruxellois : « Il faut
un rapport de forces
favorable dans la rue. »
S
achez que le PTB organise
un congrès… tous les cinq
ans, qu’il mobilise en vue
de la neuvième édition, samedi, à
Bruxelles, et que celle-ci est la
première du genre depuis que le
parti d’extrême gauche a fait son
entrée dans les enceintes parle-
mentaires, avec ses deux élus à la
Chambre, quatre à Bruxelles,
deux en Wallonie. Ce qui nous
fait un an, grosso modo, de parti-
cipation aux institutions démo-
cratiques, celles-là même que le
parti ex (?) maoïste fondé en
1979, révolutionnaire par défini-
tion, voulait juste envoyer par le
fond.
Le congrès ce samedi repré-
sente donc, en principe, une
étape, voire un tournant. Raoul
Hedebouw, député fédéral,
porte-parole, bâtisseur à lui seul
en partie du succès électoral de
son parti en mai 2014 : « Nous
avons vécu une année de change-
ments, nous avons grandi, on est
passés de 3.000 à 10.000
membres entre 2005 et 2015,
diagonale Bart De Wever
s’égare à Central Park
C’était le premier voyage à New York pour le bourgmestre d’Anvers.
© BELGA
hangez la manchette : Bart
C De Wever s’est perdu à Cen-
tral Park. Le chef de file N-VA est
invité depuis quelques jours avec
une centaine de ses collègues au
« Mayors Forum de Manhattan »
sur le thème du développement
urbain durable.
Convié mardi soir à ce qu’il
croyait être un frugal walking din-
ner, il fut prié de passer à table où
il eut droit à un copieux repas.
Soucieux de conserver la ligne, il
décida donc de brûler un millier de
calories en effectuant un jogging
d’une dizaine de kilomètres dans
Central Park. Mais au lieu de cou-
rir pendant l’heure prévue, Bart
De Wever a fini par en passer trois
à arpenter le célèbre parc new-
yorkais. Dénué de tout sens de
l’orientation et découvrant New
York pour la première fois, le pa-
tron de la Métropole explique qu’il
a fait le tour de tous les étangs et
les prés. Histoire de se remémorer
les décors des films qui y avaient
été filmés, de Manhattan de Woo-
dy Allen au Marathon Man de
Dustin Hoffman. Jusqu’à décou-
vrir qu’il s’était perdu.
Le bourgmestre anversois, jus-
qu’à cette mésaventure, ne s’était
pas laissé impressionner : « New
York, c’est un peu comme Anvers,
surtout les files de voitures », a-t-il
résumé, un peu blasé, lors de ses
En mai 2014, la liste PTB-Go perçait aux élections. La petite composante trotskyste a décroché,
reste le PTB, Parti du travail de Belgique. © DOMINIQUE DUCHESNES.
nous devons nous professionnali-
ser, créer de nouvelles sections,
préciser notre façon d’accueillir
les nouveaux adhérents. Sur
beaucoup de points, nous péchons
par amateurisme, il faut s’orga-
niser plus efficacement, dévelop-
per notre centre d’études, nous
construire comme le cinquième
parti francophone, peut-être le
quatrième, devant les verts, si l’on
suit certains sondages, mais ce
n’est pas l’important, nous
sommes conscients de nos respon-
sabilités. »
Quelles leçons tirer d’un an de
premières heures de découverte.
Comme celle de Central Park dont
il jugeait la superficie inférieure à
celle du Rivierenhof, le poumon
vert anversois. Or, ce dernier re-
cense 132 hectares contre 341
pour le Central Park.
Pourtant, l’opinion du Premier
anversois sur la Grosse Pomme a
évolué. Aujourd’hui, après quatre
jours de séjour, il a changé d’avis :
« Ce qui à la première impression
m’avait déplu dans cette ville, me
fascine désormais. Cette ville pétille
comme une aspirine dans un verre
de champagne », s’émerveille
l’homme fort de la N-VA. En
Flandre, les médias répercutent
ses pérégrinations new-yorkaises,
l’immense plaisir qu’il éprouve à
déambuler dans les grandes ave-
nues sans garde du corps, sans
être arrêté par un admirateur,
dans un anonymat total. C’est son
deuxième voyage hors des fron-
tières européennes. Ce qu’on re-
tiendra jusqu’ici de son trip outre-
Atlantique : ses attaques contre
Pieter De Crem, secrétaire d’Etat
au Commerce extérieur, « dont je
me demande à quoi il occupe ses
journées » et sa fascination pour le
réseau de caméras intelligentes
qui quadrillent New York. Il rêve
d’en installer à Anvers dès 2016.
Après s’être acheté un GPS. ■
DIRK VANOVERBEKE
travail parlementaire ? « Nous
apprenons. Cela dit, j’ai l’impres-
sion qu’avec deux députés à la
Chambre, nous faisons du bruit
pour huit ! C’est ce que j’entends
dire dans les autres partis en tout
cas. Sérieusement, c’est vrai que
l’exécutif a un pouvoir surdimen-
sionné, l’essentiel des proposi-
tions de l’opposition est balayé
d’un revers de la main, mais par-
fois, elle arrive à peser, et nous
singulièrement : ce fut le cas entre
octobre et décembre 2014, quand
il y avait un mouvement social
fort, avec la manifestation natio-
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(3.96/kg)
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Espagne, Italie
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Belgique, Pays-Bas, Espagne
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nale, la grève générale… Alors, on
a pu faire reculer le gouverne-
ment sur certaines choses, je
pense à leur projet de supprimer
les prépensions dans les secteurs
en restructuration. Il n’y a pas de
miracle : sans rapport de force so-
cial favorable, difficile d’avancer
politiquement. »
Au parlement bruxellois,
Michael Verbauwhede tient le
même raisonnement, d’une for-
mule : « La rue de la Loi et la loi
de la rue, cela va ensemble. » Le
député revendique : « Par
exemple, nous avons fait reculer
Valable
vendredi et samedi
QUALITÉ SUPÉRIEURE - PRIX BAS
LABELGIQUE
la ministre Laanan dans sa pre-
mière mouture du dossier pou-
belles à Bruxelles, en mobilisant
les citoyens par des actions, une
pétition : la rue de la Loi, la loi de
la rue… A part ça, on se rend
compte des limites du travail
parlementaire. Mais sans renon-
cer, au contraire. »
« On est souvent relégués »
Côté wallon, Frédéric Gillot,
élu député lui aussi en mai 2014,
voit un « parti en construction »,
qui doit « s’adapter » : « Comme
petit parti, on est souvent relé-
gués : on dispose d’un bureau de-
puis un ou deux mois, on n’a pas
le droit de vote en commission.
C’est frustrant. Je constate aussi
que des sujets très importants ne
suscitent quasiment pas de dé-
bat : que la Sonaca s’implante en
Roumanie, alors que la société est
détenue à 90 % par la Région
wallonne, tout le monde trouve ça
normal ! Mais on est utiles, aussi
parce qu’on porte la contradic-
tion. » Frédéric Gillot s’avance en
terre inconnue jusqu’à présent
pour le parti d’extrême gauche,
voyez plutôt : « On noue des al-
liances quand c’est possible, par
exemple dans l’opposition au
TTIP, avec Ecolo et le PS : un com-
promis qui va dans le bon sens,
c’est mieux que rien. » Holà ! Tout
de même : « Reste que pour chan-
ger les choses, il faut de la résis-
tance sociale, du combat social,
un rapport de forces favorable,
dans la rue, sans ça… » ■
DAVID COPPI
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Le Soir Vendredi 12 juin 2015
5
HISTOIRE
Neuvième congrès
Neuvième congrès du PTB
depuis sa fondation en 1979
– un tous les cinq ans –,
premier depuis son entrée
dans les parlements fédéral
(2 députés), wallon (deux
élus) et bruxellois (4 élus) :
les PTbistes se retrouvent
samedi au Heysel, à
Bruxelles, pour un « congrès
de la solidarité » où ils
doivent adhérer à leurs
« nouvelles orientations »
synthétisées sous le titre :
« Elargir, unir approfondir »…
Presque un congrès de parti-
cipation au pouvoir pour un
parti révolutionnaire jadis,
d’inspiration marxiste-léni-
niste et maoïste, qui se
méfiait radicalement des
institutions démocratiques
propres à nos régimes parle-
mentaires. Les élections de
mai 2014 sont passées par
là, le PTB a pris sa place « à
la gauche de la gauche »
comme on dit, ravissant
même à Ecolo la quatrième
position au classement des
partis en Wallonie (d’un
fifrelin) si l’on en croit un
sondage publié il y a peu.
Raoul Hedebouw sera confir-
mé samedi au poste de
porte-parole ; Peter Mertens
(le président, c’est lui) sera
réélu à la direction du parti
pour un deuxième mandat.
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Le Soir Vendredi 12 juin 2015

6 LABELGIQUE

Le piétonnier fait marcher le shopping

BRUXELLES Les expériences européennes et bruxelloises sont des réussites
La mise en piétonnier À BRUXELLES
est souvent vécue

© MATHIEU GOLINVAUX
par les commerçants
comme la mort de leur affaire.
Pourtant, avec du recul,
la plupart semblent satisfaits.

L
a Ville de Bruxelles disposera
prochainement d’un des plus
grands piétonniers européens
mais elle n’est pas la première ville à
avoir eu cette idée. En France, plu-
sieurs métropoles ont aussi basé leur
développement commercial, immobi-
lier et touristique sur la mise en pié-
tonnier de certaines de leurs artères.
On cite souvent la municipalité d’Or-
léans autorisant uniquement le pas-
sage des trams ou Strasbourg, Mar-
seille et surtout Bordeaux.
Changement de mentalités
Cette idée est née dans l’esprit de
l’ancien maire Jacques Chaban-Delmas
dès les années 70. Il voulait mettre en
piétonnier la rue Sainte-Catherine, la
plus grande rue commerçante de la
4e ville de France. Le projet se réalise
malgré les fortes oppositions et, dès
l’arrivée d’Alain Juppé (Les Républi-
cains) à la mairie dans les années 90,
la municipalité s’attelle à étendre la
zone réservée aux amateurs de
marche.
« Aujourd’hui, on atteint les 80 hec-
tares de zone piétonne, explique Marie-
Elisabeth Sapin, responsable des af-
faires étrangères pour la mairie de
Bordeaux. On a assisté à un véri-
table changement des mentalités.
Avant, personne ne voulait en-
tendre parler de ce piétonnier.
Aujourd’hui, aucun habitant ne
voudrait revenir en arrière. Je
pense que cela a été un véritable
plus pour la ville. Cela attire les
touristes et on a parlé de Bordeaux
dans de nombreux magazines comme
étant une ville agréable à visiter loin
du tumulte de la circulation. »
En effet, pas besoin de tourner la
tête à gauche et à droite dès que l’on
s’enfonce dans les petites rues du
La ville de Bordeaux dispose aujourd’hui de plus de 80 hectares de piétonnier. © BELGA.
centre-ville. A la nuit tombée, habi- tion des enseignes. Il ne fallait pas que
tants et fêtards du jeudi soir se certains lieux soient envahis par les
croisent sans qu’aucun conflit n’éclate. restaurants, les cafés ou les boîtes de
Les habitants n’ont pas délaissé les nuit sous peine de perdre les riverains.
ruelles contrairement aux craintes ex- Des commerces plus haut de gamme
primées avant les transformations. sont également venus s’installer dans
Au contraire même, il serait des artères autrefois remplies
aujourd’hui très difficile de d’échoppes de moindre qualité. Cela a
trouver un appartement à également permis aux propriétaires
vendre ou à louer dans le d’augmenter les loyers.
vieux Bordeaux. « Cela a créé
un dynamisme, continue Marie- Un millier de logements
Elisabeth Sapin. Les gens avant se ren- Il y a peu, les bornes qui empê-
daient peu dehors. Malgré le beau chaient la circulation des voitures, ont
temps, les Bordelais n’étaient de grands été retirées sans pour autant que les
consommateurs de terrasse. A présent, automobilistes s’engouffrent à nouveau
cela vit. » dans les ruelles. Visiblement, les men-
Côté commercial, la diversification talités ont changé et les habitants uti-
attendue s’est produite. La municipali- lisent le réseau de tram très développé.
té a été attentive à une bonne réparti- Même si l’installation se fit dans la
douleur car tous les chantiers ont eu
lieu en même temps, cela a permis
d’abréger les souffrances et d’obtenir
directement un maillage assez dense
pour compenser la voiture particulière.
En 2030, Bordeaux affichera tout de
même un autre visage. Un projet de
92 millions d’euros couvrant 148 hec-
tares est sur les rails. Durant cette pé-
riode, la municipalité se concentrera
sur la mise en avant du patrimoine ar-
chitectural du centre et la construction
de nouvelles habitations. Au final, ce
sont 1.000 logements qui devraient
être créés et apporter la densification
et l’amélioration de l’habitat du centre-
ville nécessaire à la ville qui a l’ambi-
tion d’accueillir 100.000 habitants de
plus à l’horizon 2030. ■
VANESSA LHUILLIER
Succès rue des Fripiers
La rue des Fripiers est passée en
mode marche depuis plusieurs
années déjà mais cela ne s’est pas
fait sans heurt. En 2009, les com-
merçants craignaient que le piéton-
nier ne fasse qu’aggraver l’accessi-
bilité de leurs échoppes. Durant les
travaux, les enseignes qui connais-
saient les plus grandes difficultés
ont été précipitées vers la faillite et
un renouveau commercial s’est
effectué.
Aujourd’hui, 85 % des surfaces
comprises dans l’axe du centre
Monnaie, de la galerie Anspach et
de la rue des Fripiers sont occu-
pées. Plus de la moitié est dédiée à
l’équipement de la personne, 14 %
sont de la parfumerie, 11 % de l’Ho-
reca et 9 % de l’alimentation. Bien-
tôt, un supermarché s’installera
dans l’ancien passage Saint-Hono-
ré.
En réalité, la clientèle a effectué un
retour en force dans l’artère.
Quelque 43 % sont des shoppers
réguliers et 34 % sont des tou-
ristes. Dans son baromètre 2014,
Atrium a compté 28.220 passages
en une journée. Dès la première
année de la mise en piétonnier,
l’artère a d’ailleurs gagné 20 % de
fréquentation. Et cela s’est confir-
mé dans les années suivantes avec
le renouveau des galeries Anspach.
Selon Geoconsulting, le phénomène
pourrait encore s’amplifier avec la
réhabilitation du centre Monnaie et
son ouverture sur l’espace public
qui permettrait de ne plus rompre
le flux piéton.
V.LH.

CHATEAU « REGA’S HOF »


Les négociations climatiques LESBRÈVES
DÉFENSE

Steenweg op Gelrode 75 – 3110 attendent un élan politique Le ministre veut tripler

le budget… en 2030

Rotselaar
ENVIRONNEMENT Le processus de l’ONU avance à petits pas
IMPORTANTE VENTE PUBLIQUE
ne nouvelle étape dans la
le LUNDI 15 JUIN 2015 à 19 h et
le MARDI 16 JUIN 2015 à 19 h
U lente procession des négo-
ciations climatiques s’est achevée
Sous contrôle de huissier de justice J. Stroobants à Louvain jeudi à Bonn. De l’extérieur, rien
d’extraordinaire : le texte qui doit
Seront vendus au plus offrant : servir de base à un accord clima-
tique, en décembre à Paris,
- Belle collection de bijoux et de montres bracelets
comptait une nonantaine de
± 200 bijoux pages au début des discussions. Il
- TABLEAUX MODERNES ET CONTEMPORAINS (150 pièces) en a perdu à peine une dizaine.
Un nouveau document a été com-
- TABLEAUX XVIIe – XXe SIÈCLE mandé, pour juillet, aux prési-
- SCULPTURES ET ART MODERNE dents des deux principaux
groupes de travail. Objectif : ra-
tionaliser la proposition de base,
- OLD TIMERS dont : Jaguar E type 1968 - Buick coupé mais sans supprimer ses mul-
1939 - Bentley Mulsanne 1988 - VW bus T2 a - tiples options ; tout au plus pour-
ra-t-on chasser les doublons… Ce
VW Karmann Ghia 1966 - Alfa Romeo Spider 1984 - nouveau texte servira « d’instru-
Fiat Topolino 1952 - Mini Clubman 1980. ment de négociation ».
« Il faut être honnête, dit un né-
EXPOSITION : samedi 13 juin 2015 et
gociateur belge, rien de fonda-
dimanche 14 juin 2015 de 10 h à 18 h. mental n’a changé. Les points im-
portants restent entiers : la diffé-
renciation entre pays en dévelop-
pement et pays riches, l’aide aux
pays les plus pauvres, la forme de
l’accord de Paris… » Mais si les
discussions semblent traînailler,
tout le monde reconnaît qu’elles
se déroulent dans une bonne at-
mosphère et que chacun veut y
contribuer positivement. « Il y a
un peu de frustration autour de
nous, reconnaît Laurence Tubia-
na, cheffe de la délégation fran-
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS : 016/43.82.99 – 050/62.02.33 çaise. Mais nous devrions nous
ou cnock@skynet.be sentir heureux. L’important est
CATALOGUE sur place ou en ligne : www.cnock.be que chaque partie s’approprie les
négociations. Tout le monde doit
se sentir bien à chaque étape. C’est
le cas. Pour réussir Paris, nous
avons besoin de trois choses : de la
confiance, de la confiance et de la
confiance. Aujourd’hui, nous
avons gagné beaucoup. Il y a plus
de confiance. »
Appréciation confirmée par un
autre expert belge. « On n’a
connu aucun psychodrame ; les
discussions se sont déroulées sans
blocage, sans guérilla. On a
connu des sessions de ce type
pourries par les guérillas procé-
durières. Pendant huit jours sur
les douze, on ne parlait pas ! »
Maigre consolation de consta-
« Les ministres se concentreront sur les questions
centrales. Ils pourront donner des impulsions » UN EXPERT
ter ce bon climat alors que rien
n’est réglé ? « On n’attendait pas
de véritable percée, indique un
membre de la délégation belge à
Bonn, ce n’était ni le format, ni le
moment ». En revanche, beau-
coup espèrent des réunions poli-
tiques qui vont s’égrener dans les
prochains mois. Et les conclu-
sions du G7 sur le climat sont plu-
tôt prises comme des avancées :
une reconnaissance de la nécessi-
té de « décarboniser » l’économie
mondiale (la rendre moins émet-
trice de CO2), des engagements
renouvelés, notamment de pays
plus frileux comme le Japon, le
rappel de la nécessité de limiter
l’élévation de la température à
2o… tout cela prouve une volonté
de trouver un accord à Paris. « Du
côté politique, des choses sont en
train de bouger », estime un
connaisseur du dossier. La prési-
dence française convoque les mi-
nistres de l’environnement en
juillet. Des consultations infor-
melles ont lieu. En septembre, les
chefs d’Etat se réuniront à New
York. « En juillet, les ministres ne
négocieront pas les 80 pages,
mais ils se concentreront sur les
questions centrales. Ils pourront
donner des impulsions, faire bou-
ger les lignes. On peut espérer
quelques bonnes nouvelles. »
Le politique sera aussi impli-
qué à Paris : les chefs d’Etat sont
invités au premier jour de la
conférence, fin novembre. « On a
besoin qu’ils viennent donner
leur impulsion politique, dit
Christiana Figueres, la secrétaire
générale de la convention des Na-
tions unies sur le changement cli-
matique. Ils ne viendront pas né-
gocier, ce n’est pas leur job. A Pa-
ris, on ne veut pas de déclaration
politique, on veut un texte légal. »
Cet accord, « ne soyez pas impa-
tients, vous l’aurez, a lancé Lau-
rence Tubiana aux journalistes.
Nous sommes sur la voie. » Mais
cela suffira-t-il ? ■
MICHEL DE MUELENAERE
© SYLVAIN PIRAUX.
Le ministre de la Défense, Ste-
ven Vandeput, veut tripler le
budget de l’armée d’ici 2030,
rapportaient jeudi La Libre et
De Standaard. Dans 15 ans, la
Défense disposerait de
6,3 milliards d’euros mais, en
attendant, les économies pré-
vues sous cette législature, et
qui prévoient une réduction à
2,1 milliards d’euros à l’horizon
2019, sont maintenues.
Le plan stratégique de l’armée
belge dans les 15 ans à venir
est en négociation au sein du
gouvernement. Le montant de
6,3 milliards permettrait à la
Belgique de porter ses dé-
penses militaires à la moyenne
des pays de l’Otan, soit envi-
ron 1,6 % du PIB.
Parmi les réformes envisagées,
figure la transformation de la
composante terrestre de l’ar-
mée en unités plus réduites,
des « battle groups » de
1.200 hommes qui combine-
raient les différentes missions
de l’armée de terre, du génie
aux forces spéciales. (b.)

6
 

7
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
8 LABELGIQUE
La taxe kilométrique
rapporterait 200 millions
WALLONIE 2.250 kilomètres du réseau routier seront payants pour les camions
Le gouvernement wallon
a fixé les mêmes tarifs
que la Flandre pour
la redevance kilométrique
sur les poids lourds.
L’entrée à Bruxelles
sera plus coûteuse.
A
près la Flandre, c’est au tour de
la Wallonie de fixer les condi-
tions d’application de la taxe ki-
lométrique pour les poids lourds. Cette
taxe, que du côté wallon on préfère ap-
peler redevance, s’appliquera à partir du
1er avril 2016 si tout se déroule comme
prévu.
1 Quels seront les camions concernés ?
Tous les camions, belges comme
étrangers, à destination de la Belgique
comme de passage chez nous, devront
acquitter la redevance. Elle s’appliquera
aux camions pourvu qu’ils pèsent plus
de 3,5 tonnes.
Selon l’Union des transporteurs rou-
tiers, la taxe touchera de 7 à 800.000
véhicules de plus de 3,5 tonnes, parmi
lesquels 150.000 Belges ; 88 % des
poids lourds circulant sur nos voiries
sont immatriculés en dehors de la Wal-
lonie, dont 44 % en dehors du pays.
Quels seront les tarifs ? Ils seront
2 modulés en fonction du poids du
camion, de son degré de pollution (la
norme Euro) et de la distance parcou-
rue. Ils varieront de 7,4 à 20 centimes
d’euros selon le poids et la pollution. Le
tarif de base sera de 11,3 centimes, iden-
tique à celui de la Flandre. Idem pour la
partie bruxelloise du ring et les entrées
d’autoroutes dans la Région bruxelloise.
En revanche, le territoire bruxellois sera
soumis à un tarif plus élevé, nettement
plus dissuasif pour les camions les plus
massifs et polluants cherchant à y en-
trer. Il s’agit d’une grille tarifaire
unique, sans distinction entre les routes
régionales et communales. « La taxe
doit permettre d’éviter que certains ca-
mions ne pénètrent dans Bruxelles s’ils
n’y ont pas de livraison à effectuer »,
dit-on à Bruxelles. Coût maximum d’ac-
cès d’un 32-44 tonnes au territoire
bruxellois : 29,2 centimes. Bruxelles de-
vra cependant justifier ce tarif plus éle-
vé auprès de la Commission euro-
péenne.
Comme en Flandre, les Wallons éta-
blissent un tarif minimum pour les ca-
mions les plus légers et les moins pol-
Le réseau routier soumis
à la taxe kilométrique
Autoroutes
Routes
luants : 7,4 centimes par kilomètre pour
un camion de 3,5 tonnes de la norme
Euro VI, la plus récente. Mais 20 cen-
times pour un camion de plus de
32 tonnes de la vieille norme 0.
La redevance sera soumise à la TVA,
contrairement à la taxe flamande. La
TVA est donc récupérable par les entre-
prises de transports. Celles-ci pourront
également déduire la redevance à l’im-
pôt des sociétés.
Sur quel réseau ? Il correspond au
3 réseau sur lequel est actuellement
perçue l’eurovignette (le réseau à grand
gabarit), complété par 300 kilomètres
de routes, soit 2.250 kilomètres en,
tout. L’affaire a nécessité la prise d’un
arrêté transférant, à la Sofico, 800 km
de routes supplémentaires à partir du
1er avril 2016. Une évaluation permettra
éventuellement de rajouter une route
qui permettrait aux camions d’éviter la
redevance.
4 Quelles sont les recettes espérées ?
Le gouvernement wallon espère des
recettes variant de 200 à 220 millions
d’euros par an. L’entretien du réseau
routier wallon coûterait 400 millions
d’euros par an. Bruxelles devrait dans
un premier retirer 15 millions nets de la
redevance appliquée sur son territoire
et espère monter à 20 ensuite.
5 A quoi va servir l’argent récolté ?
L’entièreté des recettes sera affectée
à l’entretien du réseau routier, assure-t-
on chez le ministre des Travaux publics,
Maxime Prévot (CDH). Il sera utilisé
pour l’entretien des routes soumises à la
redevance et pour financer, entre
autres, le volet « routes » du plan infra-
structure 2016-2019. Celui-ci prévoit
d’affecter 320 millions à quatre axes :
les autoroutes, les voies secondaires ré-
gionales, les « routes de l’emploi » qui
mènent à des grands centres pour-
voyeurs d’emplois (zonings, hôpitaux…)
et les voies hydrauliques.
A Bruxelles, il n’y a pas d’affectation,
mais le gouvernement bruxellois rédi-
gera un « plan de logistique urbaine »
(plate-forme LaMiLo où les camions
déchargent leurs marchandises qui se-
ront ensuite transportées en camion-
nettes, centre de tri, etc.), partiellement
financé par les recettes de la redevance.
6 Des assouplissements pour les
transporteurs belges ? Devant la
pression des transporteurs belges qui
évoquent un danger de concurrence dé-
E19 PAYS-BAS
E34
Anvers
Ostende Bruges E34
E40 E17 E313
E40 Gand
E19 E314
E403 Hasselt ALLEMAGNE
E17
Ypres Courtrai
Bruxelles
R0 E40 E25
R0 E40
A8 E19 A604 Liège
E42
Tournai A54
E42 E19 E42
Namur
Mons R3
Charleroi
E25
E411
FRANCE
LUXEMBOURG
Arlon
LE SOIR - 12.06015
© D.R.
loyale avec les transporteurs étrangers,
la Flandre leur a consenti un allégement
de la taxe de circulation. En Wallonie,
les transporteurs
des mesures de compensation seront
également prises. Elles doivent encore
être négociées.
« Nous allons répercuter
Ces mesures de compensation pour-
raient concerner des secteurs soumis à
forte concurrence comme les transpor-
ce surcoût sur nos clients »
teurs de lait, de produits de base non e moins que l’on puisse dire, c’est quand on parle de faire du national
L
transformés (betteraves, pommes de que du côté des professionnels du chez nous, cela veut dire inévitablement
terre, etc.), de mazout ou encore les car- secteur routier, le scepticisme est de se rendre de temps à autre aux Pays-
riers. « Le principal souci des transpor- mise. Il faudrait que « la taxe ou rede- Bas et au grand-duché de Luxembourg.
teurs, et leur principal coût, ce sont les
salaires, nuance un observateur. Mais il
vance kilométrique, peu importe, serve
vraiment à entretenir notre réseau rou-
L’eurovignette nous continuerons à la
payer aussi ! » Cette dernière s’élève à
s’agit d’une compétence fédérale… » tier et pas à autre chose », constate la 1.250 euros par camion, auxquels vien-
L’Union des classes moyennes annonce patronne d’une petit transporteur dront s’ajouter, selon les intéressés,
qu’elle demandera « la suppression bruxellois. Sceptique, oui, c’est le mot. « plus ou moins 7.000 euros par véhi-
pure et simple de la taxe de roulage afin Même lorsque l’on vise les plus grands. cule ». Un chiffre « impayable » pour
de compenser partiellement le coût de Le groupe liégeois TTS, qui possède Henry Bessemans, patron de l’entre-
cette mesure ». plus de 250 camions, se dit d’accord sur
le principe « civique » pour autant qu’il
prise Wertz, PME verviétoise : « Oui,
nous allons répercuter ce surcoût sur
Comment marche la taxe ? Chaque soit « équitable ». Mais avertit aussi : nos clients. Mais vous savez, notre pro-
7 poids lourd sera équipé d’une unité
embarquée (On-Board Unit). Cet appa-
« Dans notre structure de coûts sera ré-
percutée la taxe et si le prix de revient
blème, c’est que notre coût horaire est
trop élevé. On passe déjà notre temps
reil géolocalisera le camion, enregistre- augmente, la facture du client et du dans les embouteillages sur l’auto-
ra la distance parcourue ainsi que l’iti-
néraire emprunté. Les données seront
consommateur également ». Car, ce
n’est pas une nouveauté, les marges des
route... Mais ce n’est pas après 80 ans
d’existence que l’on se met à genoux.
alors transmises à un centre de traite- transporteurs routiers belges sont sous Nous ferons grève. » Ce que confirment
ment par une technologie sans fil et une pression et le secteur est en proie à une tous les petits transporteurs, sauf cer-
facture sera établie, en tenant compte très forte concurrence. tains qui ont peur « des astreintes phé-
des critères poids/kilomètres /pollu- « On nous dit que comme nous tra- noménales qui vont être encore une fois
tion. Le contrôle des camions sera assu- vaillons en Belgique, nous ne paierons infligées ».
ré par des portiques qui liront les plus l’eurovignette ! Comme si c’était
plaques d’immatriculation et vérifie- une bonne nouvelle ! », explique le pa-
ront s’ils sont bien enregistrés dans le
système. ■
tron d’un transporteur wallon. « Pre-
mièrement, nous paierons beaucoup
Nationales de secours
Tous parlent également d’utiliser les
nationales en substitut. « Les voitures
MICHEL DE MUELENAERE plus cher qu’avant. Deuxièmement, seront sur les autoroutes, et les camions
sur les nationales désormais », affirme
MOBILITÉ le patron de Wertz. « Jusqu’à ce que les
nationales deviennent payantes », as-
Bruxelles espère décourager les plus gros camions sure un autre transporteur wallon. En
Flandre, selon ces derniers, certaines
La création d’une taxe kilométrique sur les camions est principalement une
nationales sont déjà inclues dans la re-
opération financière destinée à faire contribuer les transporteurs routiers
devance.
aux dégradations qu’ils occasionnent sur les routes. Selon le gouvernement Chez TTS, on s’inquiète aussi du coût
wallon, le coût d’un kilomètre parcouru par un camion moyen serait de public des infrastructures mises en
18 centimes. La redevance imposée est inférieure à ce montant. C’est surtout place, mais on est rassuré par le fait que
des camionneurs étrangers qu’on attend l’essentiel du pactole. Plusieurs les transporteurs étrangers n’échappe-
mesures de compensation sont prévues pour les camionneurs belges. ront pas à la taxe. « Les 5 premiers por-
Si son impact en matière de mobilité est faible, la redevance a aussi pour tiques de contrôle installés en Wallonie
vocation de pousser les transporteurs à changer leurs comportements : ont coûté 4 millions ! Et ce n’est que le
optimaliser le chargement des camions, acheter des machines moins pol- début. Mais les transporteurs étran-
luantes… A Bruxelles, on espère aussi décourager les plus grosses machines, gers, s’ils veulent passer sur nos routes,
les plus encombrantes, les plus polluantes et les plus bruyantes, de se ris- devront acheter le matériel nécessaire et
quer sur le territoire de la Région en pratiquant un tarif plus « dissuasif ». Il payer la taxe », explique Paul Tatullo,
ne peut l’être franchement : la Commission européenne interdit qu’à masse conseiller en prévention chez le trans-
équivalente la taxe d’un camion plus « sale » soit plus du double que celle porteur liégeois. A ce niveau aussi, « on
imposée à un camion plus « propre ». En fixant les tarifs, les Régions de- regrette de devoir s’équiper auprès
vaient tenir compte du fait qu’une taxe trop élevée risque de pousser les d’une société qui aura le monopole »,
transporteurs à remplacer un camion par plusieurs camionnettes. Avec un
impact désastreux sur la mobilité et sur l’environnement…
conclut-on amèrement chez un autre
transporteur de la capitale. ■
M.D.M. AMANDINE CLOOT
8

Le GR20, mythique mais mortel
GRANDE RANDONNÉE
Le groupe a été surpris
par un violent orage.
Le bilan de quatre morts
est le plus lourd depuis
trente ans en Corse.
Le GR20 est réputé
pour être très dangereux.
C
’est vers 13 heures ce jeudi que
l’information a été officialisée
par les Affaires étrangères.
Thibaut Matton, un jeune Belge fi-
gure parmi les personnes décédées
dans l’accident de montage dû à un
orage survenu mercredi en Corse, a
annoncé le ministre des Affaires
étrangères, Didier Reynders. Un
autre Belge, qui souffre d’un trauma-
tisme crânien, est hospitalisé au
centre hospitalier de Bastia. Dans un
état grave, ses jours ne sont cepen-
dant pas en danger. Au total, le drame
a officiellement fait quatre morts. Ce
qui fait de cet accident le plus grave
enregistré dans la montagne corse
depuis une trentaine d’années.
Agé de 25 ans, Thibaut était encore
étudiant à l’UCL, à Louvain-la-
Neuve. « C’était un garçon très popu-
laire car il était très jovial, commente
une de ses anciennes voisines de kot.
Très attaché au social, il s’impliquait
dans un kot à projet consacré à la
danse. Il aimait beaucoup le sport. »
Dès qu’ils ont appris la triste nou-
velle, des membres de sa famille ont
pris l’avion pour la Corse. Les corps
des randonneurs décédés reposent
dans une chapelle ardente qui a été
dressée dans la caserne Chabrières de
l’Unité d’intervention de la Sécurité
civile.
Glissement de terrain
Mercredi, le centre des secours de
Bastia a reçu à 15 h 07 un appel de dé-
tresse en français. Le groupe d’une
douzaine de randonneurs dans lequel
se trouvaient le Belge et l’un de ses
amis était situé près d’un cours d’eau
en crue. Il a été emporté par un glis-
sement de terrain et des éboulements
qui les ont précipités plusieurs
mètres plus bas et qui ont enseveli
certains d’entre eux. Le groupe com-
posé de Belges et de Français se trou-
vait alors en moyenne montagne sur
le site baptisé « le cirque de la soli-
tude » à environ 2.200 mètres d’alti-
tude, sur l’une des parties les plus dif-
ficiles du sentier de grande randon-
née.
Canyon à flanc de montagne voisin
de la station de ski d’Asco, les Cascit-
toni constituent un passage souvent
redouté par les montagnards. Il se
franchit à l’aide d’échelles, de chaînes
et de câbles fixés sur des parois par-
fois verticales durant la troisième
étape (sur quinze) du GR20 en par-
tant du Nord. Il nécessite une bonne
connaissance de la montagne, une ex-
cellente condition physique et un
équipement de qualité. Les guides de
haute montagne les plus chevronnés
répètent aussi à l’envi qu’on ne s’at-
taque plus à la montagne après
13 heures…
Secours importants
« Ce groupe est estimé à quatorze
personnes, a expliqué Alain Thirion,
le Préfet de Haute-Corse. Douze ont
été prises en charge, et sur les douze
qui ont été prises en charge, six sont
indemnes. On a utilisé très, très vite
les hélicoptères pour procéder aux dif-
férents repérages, et circonscrire la
zone. C’est une zone très escarpée, très
difficile. Cinq hélicoptères ont été mo-
bilisés, et une équipe de la gendarme-
rie, ainsi que des sapeurs-pompiers
spécialistes dans le secours de mon-
tagne ont été déplacés sur place. Ça re-
présente une quarantaine de per-
sonnes. »
Le bilan provisoire est donc lourd :
quatre morts au moins et deux bles-
sés graves, souffrant de multiples
fractures et de traumatismes crâ-
niens. Ils ont été transportés par héli-
coptère vers l’hôpital de Bastia. ■
FRÉDÉRIC DELEPIERRE
Quatre personnes, dont un Belge, sont décédées en Corse
Le point culminant du GR 20 est le Monte Cinto, à 2.706 mètres d’altitude. © ONLY FRANCE / ROBERT PALOMBA
SÉCURITÉ
« Interdit
d’interdire »
Martial La-
croix, vous
êtes guide et
ancien com-
mandant de gendarmerie,
faut-il interdire le GR20 ?
Un guide de haute montagne,
c’est comme un soixante-
huitard. Pour lui, il est interdit
d’interdire. La montagne, et le
GR20 en particulier, est un
espace de liberté et doit le
rester.
Mais le GR20 tue…
Il est effectivement réputé
pour sa dangerosité. Cepen-
dant, en 30 ans, seuls un
Italien et un Français y avaient
perdu la vie. Par contre, des
blessés, il y en a eu. Les quatre
ou cinq morts de ce mercredi,
c’est exceptionnel ! Ils étaient
au mauvais endroit au mau-
vais moment.
Pourrait-on contrôler plus
les randonneurs ?
Il y a déjà des gros messages
de prévention. Les gens
suivent aussi la météo sur leur
GSM. Mais quand on les
prévient de l’arrivée d’un
orage, ils nous disent de nous
occuper de nos affaires.
F.DE.
danger Un parcours
Bastia
semé d’embûches
i le GR20 ne mérite sans
Calinzana
S doute pas sa réputation de
randonnée la plus difficile d’Eu-
Asco rope, il n’en est pas moins dange-
Monte Cinto reux.
2.706 m
Les accidents. Ils sont très fré-
CORSE quents sur le tracé du GR20. « Il
y a environ 200 interventions
Cirque par an. Heureusement, il s’agit
d’I Cascittoni rarement d’accident aussi grave
0
que celui survenu mercredi », ex-
GR 2
Ajaccio plique Paul Gillet, accompagna-
teur de montagne qui a accompli
la randonnée dans les deux sens.
Conca Le problème est que la majeure
partie du circuit s’effectue sur les
crêtes des montagnes corses, très
difficiles d’accès. « Il suffit de tré-
LE SOIR - 12.06.15
20 km Source : AFP bucher et de se tordre la cheville,
et le seul moyen de repartir, est
via un hélicoptère. » « C’est cer-
tain que les accidents en mon-
tagne constituent le gagne-pain
principal de tous les services de
secours de la région », estime
quant à lui, Martial Lacroix,
guide corse de haute montagne
et ancien commandant du pelo-
ton de gendarmerie de haute
montagne de Corte.
Le sol. Le GR20 emprunte des
sentiers particulièrement ro-
cailleux. Avec ce type de sol, on a
beau être habitué ou bien prépa-
ré, on a vite fait de se tordre la
cheville ou de trébucher. « Pen-
dant les grosses affluences des
mois de juillet et d’août, on se re-
trouve régulièrement à la queue
leu leu », explique l’ancien gen-
darme.
« Il arrive souvent que, par ac-
cident, on projette un caillou sur
la personne qui nous précède. Les
éboulements constituent aussi un
danger permanent. » Par
ailleurs, le sentier est bien sou-
vent escarpé, et une chute peut
s’avérer fatale.
La météo. Le temps est très chan-
geant, comme c’est souvent le cas
en montagne. « Durant les mois
de juillet et août, lorsque l’af-
fluence est la plus forte, on est
aussi en pleine saison des orages.
Les températures sont tellement
élevées, que les orages sont très
fréquents, surtout l’après-midi »,
estime Martial Lacroix. Par
ailleurs, dans tous les guides et,
2.706 m
2.525 m 2.622 m
2.389 m
2.218 m 2.200 m
Monte Cinto
Monte Rotondo
Monte d’Oro
Brèche de Capitello
Paglia Orba
Bocca Minuta
Vizzavona (1.000 m)
Calenzana (400 m)
DISTANCE DU GR20
0 200 km
LE PROFIL DU RANDONNEUR
Un marcheur sur deux
suivre. Ou une cheville foulée. Si quelqu’un
abandonne avant la fin n’est pas en condition, lorsqu’il arrivera en
« Franchement, sur le tracé du GR20, on re- retard au premier refuge, les gérants du gîte
l’empêcheront de se lancer dans la seconde
trouve de tout,remarque Martial Lacroix,
étape ». Et quand on abandonne, peu im-
guide corse de haute montagne. J’ai déjà
porte, le chemin parcouru, les échappa-
croisé des adolescents de 15 ans, et des per-
toires sont suffisamment nombreuses pour
sonnes de 75 ans. À partir du moment où la permettre au marcheur de rentrer. « Il y a
condition physique est bonne, et que l’habitude
des possibilités de rejoindre des villages tout le
est là, il y a rarement des problèmes ». Selon
long du trajet. Tant d’un côté que de l’autre .
le guide, les touristes qui se lancent dans la Cela évite d’avoir à rebrousser chemin quand
randonnée sont généralement très bien on est à bout de forces ». En revanche, si les
entraînés. « La plupart commencent à s’en- touristes semblent souvent bien préparés
traîner un an avant de s’attaquer au GR20 ».
pour l’aventure, certains sont parfois impru-
Mais dans l’ensemble, tout, qui sait mar- dents. « Il n’est pas rare que certains aient
cher, en portant un sac à dos, est en théorie tellement confiance en eux qu’ils décident de
capable de parcourir le GR20. Malgré cet franchir deux étapes par jours, s’exposant ainsi
entraînement, environ un marcheur sur deux à des difficultés climatiques, et en parcourant
abandonnera la traversée de l’Ile de beauté. la montagne à des heures où il vaut mieux
« Ce n’est souvent pas trop grave, une simple rester au gîte ».
ampoule peut empêcher un marcheur de pour-
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
LABELGIQUE 9
c’est également rappelé dans les
gîtes, il est bien expliqué qu’il ne
faut pas être dehors durant
l’après-midi. « À 14 h, on rentre
au gîte. » C’est pour cela qu’il
faut démarrer tôt le matin. Habi-
tuellement, les températures
plus fraîches du mois de juin
provoquent moins d’orages. On
est en effet en tout début de sai-
son puisque les neiges les plus
persistantes commencent à
fondre. « Mais la montagne reste
la montagne, elle peut se montrer
imprévisible, reconnaît Martial
Lacroix. Tous les gîtes-relais dif-
fusent des infos météo très pré-
cises chaque jour pour que les
voyageurs ne se retrouvent pas
coincés au milieu de la tempête. »
Le cirque de la solitude. L’attrac-
tion majeure du parcours offre
un panorama à couper le souffle,
mais c’est également un des pas-
sages les plus risqués du circuit.
Les parois quasi verticales font
plus penser à de l’escalade qu’à
de la randonnée à proprement
parler. Des chaînes permettent
aux randonneurs de se tenir pour
éviter de chuter, mais les éboulis
sont fréquents. C’est dans cette
zone que se produisent la plupart
des accidents. Et où a eu lieu le
terrible orage de mercredi.
Les aiguilles de Bavella. C’est une
autre des grosses difficultés aux-
quelles sont confrontés les trek-
keurs. Elles se trouvent au nord-
ouest de Porto-Vecchio et
culminent à 1.899 m d’altitude.
Si ces dents qui percent la ligne
d’horizon sont difficilement pra-
ticables, elles sont heureusement
évitables et constituent une solu-
tion pour les plus aventuriers.
La difficulté du parcours. Elle est
telle qu’au terme des 15 jours de
trajet, les randonneurs peuvent
être particulièrement fatigués.
« Il s’agit tout de même d’un tra-
jet de près de 200 kilomètres avec
une moyenne de 1.000 mètres de
dénivelé par étapes. Si ça passe
les premiers jours, la fatigue s’ac-
cumule et on peut s’épuiser et être
moins attentif et moins alerte »,
explique Paul Gillet. ■
THOMAS CASAVECCHIA
2.134 m
2.041 m
Punta di a Cappella
Alcudina
1.218 m
Usciolu
Aiguilles de Bavella
Conca
DANS LES PYRÉNÉES
Un autre décès
Les violents orages qui ont
touché le Sud de la France
mercredi ont aussi coûté la
vie à une jeune Bruxelloise
de 19 ans, Marie Camps,
dans les gorges de Galamus,
dans les Pyrénées-Orien-
tales. « Marie étudiait le
tourisme à Bruxelles, com-
mente Chantal, une amie de
la famille. Elle était là-bas
pour effectuer son stage de fin
d’études. Mercredi, c’était son
jour de congé. Elle est partie
se balader avec deux amis
quand l’orage a éclaté. »
F.DE.
TH. CA.
9
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
10 LABELGIQUE
« Il avait vu sept médecins en un mois »
GERMANWINGS
Le procureur
de Marseille va ouvrir
une information
judiciaire contre X.
Objectif : comprendre
pourquoi on n’a pas
mieux concilié sécurité
et secret médical.
N
ouveau rebondissement
dans l’affaire du crash
de l’avion de la Ger-
manwings. Près de trois mois
après la tragédie qui a coûté la
vie à 150 personnes dans les
Alpes-de-Haute-Provence, le
procureur de Marseille, Brice
Robin, a annoncé hier aux fa-
milles des victimes « qu’il allait
ouvrir une information judi-
ciaire contre X pour homicides
involontaires et que trois juges
du pôle accidents collectifs de
Marseille allaient enquêter au
titre de l’homicide », a d’abord
expliqué Stéphane Gicquel, pré-
sident de la Fenvac, la fédéra-
tion des victimes d’accidents
collectifs.
Pourquoi l’information judi-
ciaire devrait-elle être ouverte
contre X alors qu’il ne fait pas
de doute que le copilote An-
dreas Lubitz a clairement préci-
pité l’avion au sol ? « On a bien
senti le regret du procureur de
l’impossibilité juridique d’ou-
vrir une information judiciaire
pour crimes ou assassinats » en
raison de la mort de M. Lubitz
Écoutez Bel RTL
ces samedi 13 et dimanche 14 juin
SUIVEZ-NOUS SUR
Une information judiciaire ouverte pour cerner le rôle de la Lufthansa
Les restes des victimes du crash de la Germanwings ont rejoint l’Allemagne
ce mercredi. En médaillon : Andreas Lubitz. © REUTERS.
dans le crash et donc de l’ex-
tinction de l’action publique à
son encontre, a-t-il confié. « Le
droit pénal français m’interdit
d’ouvrir une information judi-
ciaire pour assassinat puisque
l’auteur est décédé », a confirmé
le procureur lors d’une confé-
rence de presse à Paris, à l’issue
de la rencontre avec les familles
des victimes.
Des manquements
dans le chef de la Lufthansa ?
Cette enquête va « très claire-
FÊTE LES PAPAS !
ment » chercher à déterminer
l’existence ou non « de fautes ou
de manquements dans la détec-
tion de l’état de santé de Lubitz
par la compagnie Lufthansa »,
la maison-mère de German-
wings, a-t-il expliqué. Sur quoi
l’information judiciaire va-t-elle
porter ? Le nombre interpellant
de visites d’Andreas Lubitz chez
des médecins ces dernières an-
nées. Selon le procureur de
Marseille, le copilote souffrait
d’une grave dépression, d’une
« psychose accompagnée de
BEL RTL
troubles de la vue ». Il craignait
de « perdre la vue », a-t-il ajou-
té. Il avait vu « 41 médecins en
cinq ans », sept dans le mois
ayant précédé le crash dont « un
généraliste, un psychiatre, un
ORL », a détaillé Brice Robin.
« Certains de ces médecins ont
été entendus en audition libre
par les autorités judiciaires al-
lemandes », a-t-il ajouté.
D’après les premiers éléments,
Andreas Lubitz se plaignait de
voir « 30 % des objets » et de
« flashs lumineux », ce qui
RAPATRIEMENTS
Tous les corps seront rendus
à leurs familles pour la fin juin
Selon Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la
Fenvac (Fédération nationale des victimes des acci-
dents collectifs), le dialogue entre le procureur et les
proches a été « franc et direct ». Lors de cette réunion,
les familles ont pu visionner trois vidéos, « trois reconsti-
tutions avec le son dans le cockpit de ce qui s’est réelle-
ment passé », selon M. Gicquel.
Plusieurs familles ont aussi fait part de leur colère face
au retard pris dans le rapatriement des dépouilles.
Lors de la réunion avec le procureur, « il y a eu aussi des
mots très forts du responsable de la gendarmerie chargé de
l’identification des corps, qui a expliqué une nouvelle fois
de façon très directe comment s’est passée l’identification.
Il y a eu des applaudissements nourris des familles des
victimes pour saluer ce travail », a rapporté Stéphane
Gicquel. Près de trois mois après la tragédie, seuls les
corps de 44 victimes allemandes ont été transférés
outre-Rhin, par un vol spécial de la Lufthansa mardi.
Un deuxième vol doit rapatrier une trentaine de cer-
cueils de Marseille à Barcelone le 15 juin et les rapatrie-
ments dans les 18 pays d’origine des victimes doivent
être « achevés à la fin juin », selon la Lufthansa. (afp)
l’« angoissait » au point de ne vols quand on a un pilote fra-
plus dormir. A certains de ses gile ? », s’est interrogé le procu-
proches, il avait même déclaré reur. « C’est la question à la-
que « la vie, compte tenu de cette quelle vont devoir répondre les
perte de vue, n’avait plus aucun juges d’instruction. » Concrète-
sens ». Les nombreux médecins ment, trois juges d’instruction
d’Andreas Lubitz, en arrêt ma- du pôle « accidents collectifs »
ladie du 22 au 24 février, puis de Marseille seront donc dési-
du 16 au 22 mars, soit deux gnés la semaine prochaine pour
jours avant le vol fatal, n’avaient déterminer notamment l’état de
pas fait remonter ces informa- connaissance de la compagnie
tions « en raison du secret médi- concernant l’état de santé men-
cal », et de l’absence de toute tale du copilote, a conclu le pro-
obligation. « Comment gérer le cureur. ■
secret médical et la sécurité des F.M. (d’après afp)

PLUS D’INFOS SUR WWW.BELRTL.BE
10
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

LASOCIÉTÉ 11

Voici la protéine qui cause le Parkinson

NEUROLOGIE
Des scientifiques, dont
une équipe de Louvain,
découvrent comment
une protéine forme
des caillots qui
ralentissent le cerveau.
Un test de détection,
voire des médicaments,
pourraient naître
de cette découverte.
En excès, elle s’accumule sous forme de « pâtes larges » dans le cerveau
la chercheuse « Notre ambition :
aboutir à un test de détection »
ENTRETIEN
e professeur Veerle Baeke-
L landt, du groupe de re-
cherche de neurobiologie et de
thérapie génique à la KULeuven,
est co-auteur de cette recherche.
Voici la cause de la maladie de
Parkinson enfin identifiée. A
mais ce serait prendre un
grand risque, car la suite de la
mise au point peut connaître
des aléas que l’on ne conçoit
pas aujourd’hui. Disons que
nous avons l’espoir de le mettre
au point dans cette échelle de
temps, mais que nous savons
que cela peut prendre le double
de mener à ce que ces re-
cherches amènent à la décou-
verte d’un médicament qui
bloque la progression de la ma-
ladie. Sincèrement, nous ne rê-
vons pas vraiment, à ce stade,
de pouvoir guérir la maladie.
Ralentir ou stopper la progres-
sion de la maladie serait déjà

L
a découverte valait bien la
Une de la célèbre revue
Nature de ce jeudi. Une
équipe franco-belge de scienti-
fiques, associant l’Institut des
neurosciences de Paris-Sud
(CNRS) et l’université de Lou-
vain, est parvenue à identifier la
cause de la maladie de Parkin-
son, mais aussi d’une autre mala-
die neurologique. En fait, la ma-
ladie est causée par une accumu-
lation d’une protéine, l’alpha-sy-
nucléine, dans le cerveau. Mais
les chercheurs ont découvert que
cette protéine prend la forme de
« linguine » (des pâtes larges)
quand elle provoque des agrégats
qui finissent par entraîner cette
forme de maladie, tandis qu’elles
se forment comme des spaghettis
quand elles sont responsables
d’une autre maladie, l’atrophie
multi-systématisée.
Cette identification pourrait
déboucher sur des tests spéci-
fiques afin d’anticiper la prise en
charge des malades, voire sur des
médicaments qui bloquent cette
progression. Mais les chercheurs
ne cachent pas la difficulté pour
franchir cette étape, d’autant que
Cette découverte ouvre la porte à de nouveaux outils de diagnostic.
© BSIP
gation d’agrégats. Cela ouvre
aussi la porte à de nouveaux ou-
tils de diagnostic précis pour des
individus vivants, puisqu’à
l’heure actuelle la maladie de
Parkinson ne se diagnostique
avec certitude qu’à… l’autopsie.
« Il est très difficile de diagnosti-
quer ces deux maladies », af-
firme Ronald Melki à l’HuffPost.
contre, cette étape-là pourrait
encore prendre de nombreuses
années. Mais elle aurait été sans
doute impossible sans la décou-
verte faite aujourd’hui. ■
FREDERIC SOUMOIS
quelles échéances peut-on ou le triple de ce délai. un énorme bienfait pour une
espérer déboucher sur des maladie qui touche des mil-
tests précoces ou même un Et un médicament ? lions de personnes dans le
médicament ? C’est encore plus incertain. Blo- monde. Et contre laquelle il
Il est très difficile d’être précis quer une protéine, c’est concep- n’existe actuellement que des
dans le temps. Notamment tuellement possible, d’autres traitements qui agissent pour
parce que s’il est relativement médicaments le font déjà. Mais en minimiser les symptômes,
simple de détecter la la question essentielle mais sans que l’on ait la possi-
protéine incriminée dans les maladies bilité de la soigner. Et même
en question dans le neurologiques dégéné- pour mettre au point ce médi-
sang, nous prouvons ratives, c’est quand cament qui ne ferait que stop-
que c’est quand elle agir pour lutter contre per la maladie, il faudra sans
adopte une certaine leur évolution. Si un doute bien davantage de temps
forme qu’elle peut in- test est mis au point, que pour le développement
duire la maladie de il sera sans doute bien d’un test, sans doute de l’ordre
Parkinson. Or, détec- plus efficace si on peut de la dizaine d’années. Sans
ter cette forme spéci- Le professeur l’employer tôt, par compter que même si nous
fique demandera des Veerle exemple chez les gens pouvons pré-tester ce médica-
moyens plus impor- Baekelandt. © D.R. de 45 ans, avant ment, même chez l’humain,
tants que pour détec- même toute manifes- dans le cadre d’une recherche
ter la présence générale de la tation d’un quelconque symp- universitaire, il faudrait
protéine, ce qu’on peut déjà tôme. Sinon, on risque d’inter- s’adresser aux firmes indus-
faire couramment aujourd’hui venir avec un médicament trielles pour mener des essais
chez l’animal. Je pourrais vous alors même que les accumula- de grande ampleur et qui
dire que ce sera possible dans tions de cette protéine sont déjà puissent vérifier son efficacité
deux ans, parce que les tech- très importantes et que la ma- sur le long terme. ■
niques d’identification pro- ladie est déjà installée. Ceci dit, Propos recueillis par
gressent très vite également, nous serions déjà très heureux Fr.So


cette protéine, quand elle est pré-
sente à un taux normal, facilite la
communication entre neurones
dans notre cerveau. La bloquer
complètement ne peut donc être
envisagé.
Les agrégats de protéine
qui circulent dans le sang
franchissent la barrière
avec le cerveau
Quand elle s’accumule dans le
cerveau, cette protéine, l’alpha-
synucléine forme une fibre qui
constitue alors des corps de
Lewy, qui sont à l’origine de di-
verses maladies neurodégénéra-
tives comme celle de Parkinson,
l’atrophie multi-systématisée ou
la démence à corps de Lewy.
L’équipe dont fait partie Ronald
Melki, directeur de recherche
CNRS à l’Institut des Neuro-
sciences Paris Saclay, a pu mon-
trer comment une même pro-
téine peut provoquer des mala-
dies qui n’affectent pas les
mêmes fonctions cérébrales. Les
chercheurs de la KULeuven ont
précisément injecté ces deux
types d’agrégats d’alpha-synu-
cléine dans le cerveau et le sang
de rats. Les fibres se sont révélées
toxiques pour les neurones et se
sont collées à l’alpha-synucléine
présente naturellement dans le
corps des animaux, ce qui a en-
traîné la formation de nouveaux
agrégats.
Les chercheurs savaient déjà
que les fibres fonctionnaient
comme des prions, mais ils ont
aussi pu observer que les agré-
gats se déplacent le long des
axones des neurones.
Ces recherches ont également
montré que les agrégats qui cir-
culent dans le sang franchissent
la barrière entre circulation san-
guine et cerveau. La meilleure
connaissance des mécanismes de
propagation des agrégats de l’al-
pha-synucléine pourrait débou-
cher sur le développement d’an-
ticorps ou de dérivés de chape-
rons moléculaires.
Ces molécules, également des
protéines, servent à empêcher ou
ralentir la formation et la propa-
« Les symptômes sont com-
plexes et nombreux. Aujour-
d’hui, ce n’est qu’après la mort, en
étudiant les tissus nerveux que
l’on peut diagnostiquer à coup
sûr un Parkinson. Grâce à cette
découverte, on peut imaginer que
d’ici 5 à 10 ans, un test sanguin
pour dépister cette maladie dès
l’âge de 45 ans sera mis au
point ». Mais cette découverte
n’est pas seulement importante
dans le cadre de la prévention.
« Nous connaissons désormais
les formes des agrégats d’alpha-
synucléide qui provoquent cette
maladie, cela signifie aussi que
nous pouvons travailler sur des
anti-corps ou sur des molécules
qui changeraient les propriétés
de ces agrégats pour empêcher la
maladie de se développer », ima-
gine-t-il aussi.
Mais comme on le lira ci-
PARKINSON
Une maladie
dégénérative
La maladie de Parkinson est
une maladie neurologique
chronique dégénérative
(perte progressive des neu-
rones) affectant le système
nerveux central responsable
de troubles essentiellement
moteurs d’évolution progres-
sive.
Ses causes sont mal connues.
Le tableau clinique est la
conséquence de la perte de
neurones de la substance
noire et d’une atteinte des
faisceaux nigro-striés. La
maladie débute habituelle-
ment entre 45 et 70 ans.
C’est la deuxième des mala-
dies neurodégénératives les
plus fréquentes, après la
maladie d’Alzheimer. Elle est
identifiée par ses symp-
tômes, comme des tremble-
ments incontrôlés du pouce,
mais aussi par une rigidité du
corps. Un diagnostic qui ne
peut être réalisé que par des
spécialistes, en absence de
marqueur biologique.
FR.SO
11
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

12 LASOCIÉTÉ

On meurt plus tôt en Wallonie

SANTÉ Une étude montre que le taux de mortalité précoce est parfois doublé au Sud
La mortalité prématurée* en Belgique (2003-2009) LE SOIR - 12.06.15
Source : Institut scientifique de santé publique

Hommes Femmes

Anvers Anvers
Bruges Eeklo Turnhout Bruges Eeklo Turnhout
Ostende Saint-nicolas Ostende Saint-nicolas
Maaseik Maaseik
Furnes Furnes
Dixmude Tielt Gand Termonde Malines
Dixmude Tielt Gand Termonde Malines
Roulers Hasselt Hasselt
Alost Hal-vilvorde Louvain Roulers
Alost Hal-vilvorde Louvain
Ypres Audenarde Bruxelles Tongres Ypres Audenarde Tongres
Courtrai Courtrai Bruxelles
Mouscron Mouscron
Ath Nivelles Waremme Nivelles Waremme
Tournai Soignies Liège Ath Liège
Tournai Soignies
Huy Verviers
Verviers Huy Verviers
Verviers
Mons Charleroi Namur Mons Charleroi Namur
Thuin Mortalité prématurée Thuin
Marche-en- Marche-en-
Dinant
Famenne sur 100.000 personnes Dinant
Philippeville Philippeville Famenne
0 à 290,4 0 à 152,7
Bastogne 290,4 à 319,4 152,7 à 168 Bastogne
Neufchâteau 319,4 à 351,4 168 à 184,8 Neufchâteau
351,4 à 386,5 184,8 à 203,2
386,5 à 425,2 203,2 à 223,6
* La mortalité prématurée Virton Arlon 425,2 à 467,7 223,6 à 245,9 Virton Arlon
467,7 à 514,4 245,9 à 270,5
est définie comme 514,4 à 565,9 270,5 à 297,6
tout décès avant 75 ans 565,9 à 622,5 297,6 à 327,3
Une des causes les plus clairement identifiées, c’est le lien 622,5 à 684,7 327,3 à 360,1
avec la consommation de tabac et d’alcool. Mais il y en a sans doute 684,7 à 753,2 360,1 à 396,1
753,2 à 828,5 396,1 à 435,7
beaucoup d’autres, dont les revenus ou l’accès à un médecin
Plus de 828,5 Plus de 435,7
traitant. © REPORTERS.

L’Institut de santé
publique a étudié tous
les certificats de décès.
Les causes sont
multiples : pauvreté,
précarité, consommation
de tabac et d’alcool.
Tandis que pour le cancer du
poumon, c’est l’est du pays et la
province de Liège qui présentent
les plus hauts taux. Pour les can-
cers oraux, du larynx et de l’œso-
phage, les auteurs établissent
clairement une corrélation avec
les taux de consommation d’al-
cool et de tabac, deux causes
identifiées de l’augmentation de
mi-chemin entre celles de la
Flandre et de la Wallonie.
Mortalité en diminution…
mais pas partout
Pourtant, la mortalité préma-
turée a diminué de 25 % entre
1993 et 2009, mais la Belgique
ne se classe pas bien au sein de
l’Europe des 15 (les Etats
sous-jacentes. Mais la santé est
un phénomène complexe résul-
tant d’interactions entre de nom-
breux facteurs, et ces différences
ne peuvent être imputées à une
cause unique », explique Fran-
çois Renaud, chercheur à l’ISP et
auteur de l’étude. Parmi les
causes, le contexte socio-écono-
mique global : ainsi les arrondis-
fluencer la mortalité prématu-
rée, comme par exemple les habi-
tudes culturelles et les styles de
vie, l’environnement, les facteurs
génétiques ou encore les poli-
tiques de santé publique et la
prise en charge des maladies. Il
est à ce stade impossible de dis-
tinguer le rôle respectif de ces dif-
férents facteurs », explique la
qu’un individu habitant dans
une ville court parfois quasi deux
fois plus de risques de décéder
prématurément que s’il habitait
ailleurs. Mais l’étude ne tranche
pas quant à savoir si les gens qui
cumulent le plus de critères de
risques, comme le manque de
ressources ou d’emploi, voire un
« style de vie » nocif à la santé

D
’après les chiffres de
l’Institut scientifique de
santé publique publiés
jeudi, on « meurt prématuré-
ment » beaucoup plus en Wallo-
nie que dans le reste de la Bel-
gique. La mort est qualifiée de
prématurée quand elle inter-
vient avant l’âge de 75 ans, quelle
que soit sa cause (maladie, acci-
dents, consommation
toxiques). Mais l’étude relève
de
l’existence de disparités très
nettes entre arrondissements
administratifs au sein même des
Régions. Certes, tous les arron-
dissements du sud du pays
voient le taux de mort prématu-
rée chez l’homme plus élevé que
la moyenne belge, à l’exception
de l’arrondissement de Nivelles.
Mais pour la mortalité liée à la
consommation d’alcool, ce sont
tous les arrondissements de la
province du Hainaut qui sont
particulièrement concernés par
des taux particulièrement élevés.
De même pour le diabète, qui
frappe particulièrement ces ar-
rondissements, ainsi que ceux de
la province de Liège. Mais toutes
les causes de décès ne suivent
pas le même gradient. Ainsi,
pour les accidents de la route,
c’est la province de Luxembourg
qui décroche une triste timbale.
ces maladies. Pour de nom- membres en 1995), avec le 3e sements du Hainaut qui sont chercheuse. (obésité, malbouffe, diabète, ta-
breuses causes spécifiques de taux de mortalité prématurée le épinglés pour plusieurs facteurs D’où la nécessité de poursuivre bac), se regroupent dans des ré-
mortalité prématurée étudiées, plus élevé chez les hommes et le sont aussi ceux où le revenu des recherches plus approfon- gions où les loyers sont plus ré-
on observe l’existence d’un cli- 4e chez les femmes. Quelles sont moyen est le plus réduit. dies pour identifier les causes de duits. Ce serait pourtant indis-
vage Nord-Sud, la Flandre af- les causes principales de ce mau- « Mais le statut social indivi- ces écarts, avec l’ambition de les pensable avant de commencer à
fiche globalement des taux de vais tableau ? « Ces différences duel joue bien évidemment un réduire : les variations entre ar- proposer des mesures pour amé-
mortalité plus faibles. Bruxelles reflètent des disparités dans rôle important. D’autres facteurs rondissements parfois at- liorer ce triste constat. ■
enregistre des valeurs situées à l’état de santé des populations potentiels sont susceptibles d’in- teignent 80 %, ce qui signifie FRÉDÉRIC SOUMOIS
l’expert « Il faut sensibiliser les élus politiques locaux »
ENTRETIEN problèmes cardiovasculaires et les can- les inégalités sociales « tout court » per-
hristian Massot est docteur en santé cers sont souvent liés à ces trois do- mettrait aussi de réduire les inégalités
C publique à l’Observatoire de la santé
du Hainaut.
maines. Il faut énormément sensibiliser
les décideurs politiques, notamment lo-
sociales au niveau de la santé. On ne va
pas demain distribuer 1.000 euros à
caux. Ce sont eux qui peuvent agir sur le tout le monde, c’est plus complexe, mais
Comment expliquer ces différences prix, sur le type de paquet de tabac, par cela a un effet. Dans les pays industria-
régionales ? exemple. Pensez au tabac à rouler, très lisés, on sait qu’une répartition plus
Ces résultats ne sont pas surprenants. peu taxé : voilà un produit qui touche équitable des richesses a un effet positif
La situation socio-économique hen- beaucoup les populations défavorisées. sur le niveau de vie... Qu’on soit riche ou
nuyère est défavorisée, c’est un point in- Christian Massot : « Ces résultats Les écoles sont supposées bannir le taba- pauvre !
déniable. Certains facteurs de risques ne sont pas surprenants. » © D.R. gisme, pourtant, dans nos enquêtes, la
liés à des comportements de santé sont moitié des jeunes rapportent avoir vu Concrètement, observe-t-on des amélio-
plus élevés dans le Hainaut. Ils sont eux- l’étude, la consommation conjointe d’al- des enseignants ou d’autres élèves fu- rations par rapport au passé ?
mêmes influencés par la situation socio- cool et de tabac est un facteur de risque. mer… Le contexte et les habitudes cultu- L’espérance de vie augmente partout,
économique… Les enquêtes nationales de On sait que le tabagisme est plus élevé relles jouent énormément… Est-ce qu’un mais le différentiel entre la Belgique et le
santé démontrent que le tabagisme est dans le Hainaut. En ce qui concerne la parent laissera son enfant aller à l’école Hainaut ne diminue pas. En termes de
plus observé dans les catégories de popu- consommation d’alcool, elle est plus dif- à pied ou à vélo si le quartier n’est pas comportement, cela dépend… Chez les
lation plus défavorisées, par exemple. ficile à cerner. Mais on observe en effet sûr, ou dépourvu d’infrastructures cor- jeunes, le tabagisme observe une lente
plus de pathologies liées à l’alcool dans rectes ? Un parc communal un peu amé- diminution, au niveau alimentaire
L’enquête montre une mortalité préma- notre région. nagé peut encourager les enfants à faire quelques améliorations sont visibles…
turée liée à des cancers tête-cou à la du sport ! Mais le nombre d’heures passées devant
frontière belgo-française… Comment améliorer la situation ? un écran a tendance à augmenter. ■
Oui, les taux sont très élevés dans les ar- Nous travaillons sur trois axes : le tabac, Le tableau est assez noir... Propos recueillis par
rondissements français. Comme le dit l’alimentation et l’activité physique. Les Des améliorations sont possibles. Lisser ANN-CHARLOTTE BERSIPONT



Trois spationautes
de retour de l’ISS Samedi 13 juin 2015 | Le magazine lifestyle du Soir

ESPACE Après un mois de plus en orbite CE WEEK-END DANS

T rois spationautes de la Sta-
tion spatiale internationale
(ISS) sont revenus jeudi sur Terre
après avoir été contraints de res-
ter en orbite un mois de plus que
prévu en raison de la perte fin
avril d’un vaisseau cargo Pro-
avaient été contraints de prolon-
ger leur séjour d’un mois à cause
de l’accident du vaisseau cargo
Progress, qui s’est désintégré le
8 mai dans l’atmosphère. Ce mois
Le Soir
de « retard » a en tout cas permis
à l’Italienne Samantha Cristofo-
ek

gress. retti de battre le record de la plus

ers

stho

Le centre de contrôle russe et la longue période passée dans l’es-

de b c un
sell

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Nasa ont diffusé une vidéo de la pace par une femme en une seule
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capsule Soyouz transportant le mission. Le secteur spatial russe,

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AU SOMMAIRE…
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ricain Terry Virts et l’Italienne du pays, a connu une série de re-

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Samantha Cristoforetti, atterris- vers ces derniers mois. Dernier

JOË
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MO

Dét
Ils f

de
M

sant avec succès dans les steppes
du Kazakhstan, à 145 km au sud-
est de la ville de Jezkazgan. Le re-
tour des trois spationautes était à
l’origine prévu le 12 mai, mais ils
problème en date : les moteurs
du vaisseau Soyouz s’étaient acci-
dentellement allumés mercredi,
modifiant légèrement l’orbite de
l’ISS. (b) ■
12

Le poids des mots aux assises
ASSISES DU HAINAUT
Le procès du meurtrier de Marc Meunier
est renvoyé à une autre session.
Les débats débouchent
sur de nouvelles révélations.
L’oralité de la procédure en sort gagnante.
L
e renvoi à une session ul-
térieure du procès à
charge de Mohamed
Ouachani, décidé mercredi soir
au terme d’une délibération de
six heures par les magistrats de
la cour d’assises du Hainaut, est
un événement rare qui, en pleins
débats sur la suppression ou
l’aménagement de la cour crimi-
nelle, viendra alimenter l’argu-
mentaire des détracteurs et des
partisans du jury populaire.
Au deuxième jour du procès de
ce Français, accusé du meurtre
par strangulation de Marc Meu-
nier, le patron de la société Del-
cambre auquel il avait volé ses
cartes bancaires et sa voiture en
décembre 2011, la cour a dû
constater qu’un témoin, dont le
témoignage était considéré
comme capital, ne s’était pas
présenté à l’audience. Sa déposi-
tion initiale incriminait un
deuxième suspect, M.A., inculpé
lui aussi mais qui bénéficia in
fine d’un non-lieu devant la
chambre des mises en accusa-
tion. La partie civile avait tou-
jours soutenu que le crime de
Marc Meunier fut commis par
« au moins trois auteurs ». Au
cours des débats, il était en outre
apparu que M.A., qui affirmait
ne pas s’être rendu sur les lieux
du drame, s’y trouvait bel et
bien, comme l’a confirmé la télé-
phonie.
Face à ces deux rebondisse-
ments, Me Mayence, l’avocat des
parties civiles, avait demandé le
renvoi du procès à une session
ultérieure. « Les proches de Marc
Meunier ont soif de vérité. Jus-
qu’ici, on nous a raconté des ba-
livernes », avait-il lancé. L’avocat
général acquiesçait, le report se
justifiant, selon lui, « au vu des
nouveaux éléments apparus lors
des débats ». La cour l’a suivie en
prononçant le renvoi de l’affaire
et ordonnant de nouveaux de-
voirs d’instruction afin de re-
constituer l’emploi du temps de
M.A.
Ce dénouement inattendu
rend compte, selon Me Mayence,
d’une « instruction bâclée ». Il
intervient surtout en pleins dé-
bats sur la réforme de la cour
d’assises que le ministre de la
Justice Koen Geens (CD&V) qui
estime, dans son plan de réforme
LESBRÈVES
Liège : coupable de meurtre
près quatre heures de délibérations et de motivation de
A leur décision, les jurés de la cour d’assises de Liège ont
déclaré, jeudi après-midi, Roland Roloux coupable de
meurtre. Ce Liégeois de 43 ans avait tué Marc Namotte, un SDF
qui s’était incrusté chez lui. Le jury n’a pas retenu la contrainte
irrésistible telle que l’avait plaidée la défense. Roland Roloux avait
tué Marc Namotte (43 ans) à coups de tournevis et lors d’une
manœuvre d’étouffement, le 29 juin 2013 à Vottem. La victime
avait été atteinte d’une quarantaine de coups de tournevis à la
tête et d’une soixantaine de coups contondants. (b.)
GRAMMONT
Meurtre : le suspect arrêté
L’homme suspecté d’avoir tué sa
compagne mercredi soir à
Grammont a été placé sous
mandat d’arrêt pour meurtre et
tentative de meurtre. Il s’agit
d’un homme de 38 ans origi-
naire de Saint-Gilles-Waes et
suspecté d’avoir poignardé sa
compagne. Une voisine de la
victime, qui s’était manifestée
après avoir entendu des bruits, a
également été agressée. Les en-
fants de la victime ont été té-
moins du drame.(b.)
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
LESFAITSDIVERS 13
Les comparutions de témoins font apparaître une autre vérité
LES FAITS
Ligoté et mis à mort
Dans la nuit du 17 au 18 dé-
cembre, Marc Meunier, le
patron des chaussures Del-
cambe, avait été agressé à
son domicile de Hyon. Son
de la Justice, que « la procédure
fils l’avait découvert, ligoté
devant la cour d’assises ne ga-
et frappé à mort. Plusieurs
rantit pas une meilleure justice
objets et des cartes ban-
qu’un examen par des juges pro-
caires avaient été emportés,
fessionnels » et qu’elle repré-
ainsi qu’une voiture de
sente des coûts importants. Son
marque BMW 318d. Celle-ci
intention de réformer la cour
sera retrouvée abandonnée
d’assises (de la suppression pure
quelques jours plus tard,
et simple à son remplacement
dans la banlieue de Mau-
par une cour criminelle dédiée
beuge. L’ADN avait permis
aux cas exceptionnels) est
dans un premier temps
confortée par les cinq syndicats
d’identifier plusieurs sus-
de magistrats qui ont signé une
pects en France. Deux
note commune préconisant la
d’entre eux furent inculpés.
suppression de la cour d’assises
M.A. bénéficia finalement
et la qualifiant de « justice de
d’un non-lieu. Ouachani se
l’émotion ».
retrouvait seul aux assises ;
Tous les magistrats ne par-
Le troisième, mineur d’âge,
tagent pas ce point de vue.
attend d’être jugé en France.
« L’oralité des débats qui caracté- Au terme de six heures de délibérations, le président Morandini a prononcé
rise ceux qui se tiennent à la cour le renvoi de l’affaire à une autre session. © BELGA
d’assises a démontré dans cette
affaire jugée aux assises du Hai-
naut toute son importance », re-
connaît l’un d’eux. Me Mayence
abonde en ce sens : « L’oralité ww
des débats s’est révélée être un
point positif. » Sans celle-ci, les
faits soumis sur base du dossier à
la sagacité d’une juridiction cor-
rectionnelle ne seraient sans
doute pas apparus sous ce jour
nouveau.
Une décision prise
alors que le ministre
de la Justice entend
Prochaine vente : les 15 et 16 juin 2015
supprimer la cour d’assises
Exposition des lots:
La réforme de la cour d’assises Vendredi 12 juin
est une rengaine qui se joue ré-
gulièrement. Il y a dix ans, au de 14h à 19h
lendemain du procès Dutroux, Samedi 13 juin
une commission interdiscipli-
naire avait planché sur des pistes de 10h à 19h
de réformes non abouties. L’ar-
rêt Salduz a imposé depuis l’obli-
Dimanche 14 juin
gation de motivation des ver- de 10h à 19h
dicts, ce qui implique la présence
aux côtés des jurés, après leur Lot 108 - DAUM NANCY (École française). Lot 125 - AGAPIT STEVENS
délibération, du président de la Vase en verre à coloration intercalaire (École belge 1849-1917)
cour qui doit traduire en droit les en forme de coloquinte. Dim.: H.: 17cm. Huile sur toile: Jeune orientale
raisons qui ont conduit le jury à en bord de mer. Dim.: 100 x 70cm.
sa décision.
Le projet de réforme de Koen
Geens tient essentiellement en la
charge financière que représente
la cour d’assises (81 arrêts d’as-
sises annuels sur les 100.000 ar-
Journées
rêts et jugements) et agite le d’évaluations
spectre de l’insécurité qui pèse-
rait sur des jurés, prétendument gratuites
soumis des pressions. ■
M.M.
en nos bureaux:
Lot 133 - JEAN MICHEL PRADEL-FRAYSSE
Lot 87 - KERAMIS le week-end des (École française 1963-)
Sculpture en bronze: Teckel à la laisse.
Vase en faïence émaillée au décor de
kangourous bruns. Dim.: H.: 30cm. 13 et 14 juin 2015 Dim.: H.: (hors laisse) 37 L.: 60 cm.
³ Tableaux, sculptures et mobilier
de 10h à 19h
70/74 Av. de Roodebeek
1030 Bruxelles
Tél. 0 2 / 74 1 . 6 0 . 6 0
Lot 126 - Bague en platine Fax: 02/741.60.70
agrémentée d’un diamant, taille poire, Site: www.horta.be Lot 146 - PIERRE ALECHINSKY
de ±4,20 carats et de deux tapers (École belge 1927-)
pour ±0,40 carat. H SI 2 (laser drilled) Contact: Info@horta.be
Macrolithographie: Composition.
Dim.: 140,5 x 196,5cm.
DENDERLEEUW
Cinq ans requis contre
le chauffard meurtrier
Cinq ans ont été requis à Alost
contre le conducteur de poids
lourd responsable d’un accident
mortel (3 décédés) en début
d’année à Denderleeuw
(Flandre-Orientale).
Le camion avait percuté une file Lot 222 - D’époque Empire
de voitures à l’arrêt. Le chauf- Pendule à poser en bronze au motif Lot 110 - GABRIEL ARGY ROUSSEAU
feur, un Liégeois de 33 ans, avait de Napoléon près d’un feu ouvert, cadran (École française) Vase en pâte de verre
Catalogues intégralement
été interpellé après avoir été métallique signé Le Roy horloger de Madame. illustrés sur internet
au décor «Tragicomique» avec figures en
contrôlé positif à un test de stu- Dim.: H.: 48 L.: 35,5 P.: 16 cm. haut-relief. Dim.: H.: 26,5cm.
péfiants. Il avait avoué avoir fu-
mé quelques joints. (b.)
13
 MONDE
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

14
Le panchen lama, proche de Pékin, deuxième
personnage dans la hiérarchie spirituelle tibétaine
après le dalaï lama, a été reçu pour la première
fois en audience par le président chinois
Xi Jinping, qui l’a exhorté à « faire preuve
de patriotisme en toutes circonstances ». © AFP.

« Pour la Belgique,
il y a des lignes rouges »
UE Michel et Cameron ont fait le tour de leurs points d’accord… et de désaccord
Le Premier ministre la table, et comment il allait s’y
prendre. Mais Charles Michel a
britannique est refusé de trahir la teneur de ces
en tournée d’explication propos.
sur son référendum Le Premier belge a par contre
déclaré avoir été très clair face à
de maintien Cameron. Son sentiment sur l’is-
dans l’Union. sue prévisible du processus lancé
Charles Michel par le locataire du 10, Downing
Street, et sur les chances d’un
évoque « une discussion Brexit ? « Je ne peux rien ex-
franche et ouverte ». clure. Mais ce sont les Britan-
Mais sous les dehors niques qui ont appuyé sur le
bouton référendum. C’est la dé-
rassurants de David mocratie, et personne en Europe
Cameron, de sérieuses ne conteste cela. Je constate que
pierres d’achoppement sur l’Europe, l’opinion publique
britannique voit les choses diffé-
affleurent. remment de nous. Mais si les
Britanniques pensent qu’il est

S
ur le pas de la porte du
Lambermont, l’au revoir
de David Cameron à
Charles Michel paraissait sin-
cère et spontané : « It was a ve-
ry good meeting » (« Ce fut une
très bonne rencontre »). De pas-
sage à Bruxelles pour le sommet
Union européenne-Amérique
latine, le chef du gouvernement
britannique en a profité pour in-
clure Charles Michel dans la
tournée d’explication qu’il est en
train d’effectuer dans les capi-
tales de l’UE. Le sujet : le réfé-
rendum qu’il va organiser dans
les deux ans au sujet du main-
tien de son pays dans l’Union, et
les réformes qu’il s’apprête à de-
mander avant cela à ses 27 par-
tenaires de l’UE.
« Ce fut une discussion
franche et ouverte, a commenté
ensuite Charles Michel. Il y a
des points sur lesquels nous
sommes d’accord. Nous avons
évoqué comment on peut réfor-
mer l’UE, la rendre plus perfor-
mante et efficace, quelle stratégie
est nécessaire pour un meilleur
développement économique,
comment lutter contre le dum-
ping social… Nous nous rejoi-
gnons sur le fait que la meilleure
garantie de financement de nos
systèmes de sécurité sociale, c’est
« Attention à ne pas aller trop loin », semble dire Charles Michel à David Cameron ... © BELGA.
la création d’emploi. »
Par contre, sur les institutions
de l’Union européenne, la com-
munion entre le Britannique et
le Belge est nettement moins
grande. David Cameron veut
freiner l’afflux de travailleurs
étrangers, y compris Européens.
Il souhaite abroger des traités
européens la notion d’une
« union toujours plus étroite ».
Et il envisage pour les parle-
ments nationaux un « carton
rouge », qui leur permettrait de
stopper toute nouvelle législa-
tion européenne qui leur déplai-
rait.
Pour le Premier ministre
belge, « il ne peut y avoir d’am-
biguïté. Au bout du chemin
(c’est-à-dire à l’issue de la négo-
ciation qui va s’entamer bientôt
entre Londres et l’UE sur une ré-
forme de l’UE souhaitée par les
Britanniques), le résultat ne peut
Sur les institutions de l’Union européenne,
la communion entre le Britannique et le Belge
est nettement moins grande
être qu’on démantèle l’Europe.
Pour la Belgique, il y a des lignes
rouges : les principes de libre cir-
culation et de non-discrimina-
tion entre citoyens de l’Union
sont intangibles. Il ne peut y
avoir non plus de veto qui serait
accordé aux parlements natio-
naux : ce serait la fin de l’Union
européenne ! »
Le Premier ministre a indiqué
avoir perçu « plus de clarté » et
« des nuances intéressantes » sur
les intentions du Premier mi-
nistre britannique. Ce fut une
sorte de présentation en avant-
première, David Cameron
n’ayant pas encore publique-
ment dévoilé les demandes
concrètes de réforme et/ou de
renégociation qu’il compte sou-
mettre à ses 27 autres parte-
naires. Il le fera lors du prochain
Conseil européen qui se tiendra
les 25 et 26 juin prochains. C’est
instruit par son erreur magis-
trale de décembre 2011, lorsqu’il
avait déboulé au sommet euro-
péen en pensant pouvoir blo-
quer, sans avoir prévenu ses
pairs, la conclusion du pacte
budgétaire, que cette fois-ci Da-
vid Cameron fait la tournée de
ses homologues. Selon nos infor-
mations, David Cameron a effec-
tivement dévoilé à son interlocu-
teur ce qu’il comptait mettre sur
possible de n’avoir pour eux que
les avantages de l’appartenance
à l’UE, tandis que les inconvé-
nients sont pour les autres, cela
ne marchera pas. »
Selon une source ayant eu
connaissance de la teneur des
échanges entre les deux Pre-
miers ministres, David Cameron
aurait rassuré son interlocuteur
quant au fait qu’il ne souhaite
pas remettre en cause des prin-
cipes fondamentaux de l’UE.
Mais « quand il précise ce qu’il
souhaiterait, cela revient tout de
même à les remettre en cause »,
nous rapporte cette source. Par
ailleurs, David Cameron semble
vouloir obtenir un droit de veto
des pays non-membres de la
zone sur la gestion de celle-ci. En
l’occurrence : une double majo-
rité – l’une dans l’eurozone,
l’autre parmi les non-membres –
sur les décisions majeures de la
zone euro. « C’est ce qui leur a été
accordé dans l’Union bancaire :
on n’aurait jamais dû accepter
cela. » Plus globalement, une
crainte se développe côté belge :
« Qu’on lâche beaucoup de choses
aux Britanniques pendant la né-
gociation, mais que ce soit
quand même le non qui l’em-
porte au référendum. » ■
JUREK KUCZKIEWICZ

L'HISTOIRE LESBRÈVES

Un sommet UE-Celac
avec beaucoup de monde,
pour pas grand-chose ?
Dès les premiers
mots prononcés par
Donald Tusk lors de
la conférence de
presse de clôture du
sommet UE-Celac
(pour Union euro-
péenne – Commu-
nauté d’Etats latino-
américains et ca-
raïbes) qui se tenait hier et avant-hier à
Bruxelles, le ton était donné. « Ce sommet, et
ses manifestations parallèles… », a déclaré le
président du Conseil européen. Si les « mani-
festations parallèles » auxquelles il faisait
référence sont notamment les réunions bila-
térales organisées entre les chefs d’Etat ou
de gouvernement présents à Bruxelles pour
discuter, entre autres, de la Grèce, Donald
Tusk (notre photo) a tapé dans le mille.
Ce sont elles que l’on va retenir du sommet
UE-Celac. Bien plus que les conclusions de
cette seconde rencontre entre l’Union euro-
péenne, l’Amérique latine et les Caraïbes –
aussi important le partenariat entre ces
« blocs » soit-il…
La conclusion du sommet n’a, tout compte
fait, qu’à peine varié par rapport à son intro-
duction. Les 61 délégations voulaient parler
du partenariat commercial qui les lie, du
climat, de la sécurité, des programmes de
développement, des stupéfiants et de l’immi-
gration. Elles l’ont fait… très rapidement !
Lors de trois débats, avec un temps de parole
limité à trois minutes par intervenant…
Bien entendu, lors de ce genre de sommet,
tout se joue dans les coulisses (la question
grecque l’a encore prouvé hier en marge du
sommet).
N’empêche : les 61 délégations ont parlé de
partenariats commerciaux, de climat (avec la
conférence internationale de Paris en ligne
de mire), de sécurité, de développement, de
stupéfiant et d’immigration, sans conclusions
mirobolantes. Et ont conclu qu’il fallait
« poursuivre les discussions », selon les mots
de Donald Tusk.
La flopée de journalistes venus d’Amérique
latine et des Caraïbes – d’Equateur notam-
ment – est peut-être restée sur sa faim. Heu-
reusement, Dilma Rousseff, la présidente du
Brésil, a été très bavarde, notamment sur le
budget de son pays, avant son départ pour
l’aéroport. Sauvés.
CATHERINE JOIE
Carmena sera maire de Madrid chargé des travaux d’élargisse-
ment du canal de Panama
anuela Carmena, une ancienne juge (GUPC) a entamé jeudi la mise
M soutenue par une plateforme citoyenne
en partie composée d’indignés sera la
prochaine maire de Madrid, après une alliance
en eau d’une écluse en vue de
réaliser de premiers essais.
L’opération consiste en l’ouver-
ture de 5 vannes qui, avec un dé-
avec le Parti socialiste qui met fin à 24 ans de
pouvoir de la droite. Les 20 élus de la liste Ahora bit de 50.000 mètres cubes à
l’heure, inonderont les deux pre-
Madrid, alliés aux 9 socialistes, auront la majorité
au sein du conseil municipal (57 conseillers). Ma- mières chambres de l’écluse. Le
remplissage avec plus de 5 mil-
nuela Carmena, 71 ans, opposante communiste au dictateur Fran-
co dans ses jeunes années, est arrivée en deuxième position lors lions de m3 d’eau durera 5 jours,
mais il faudra attendre deux à
des élections municipales du 24 mai derrière la candidate de la
droite Esperanza Aguirre, ex-dirigeante de la région. Le soutien trois mois pour que la totalité de
l’écluse soit pleine. (afp)
des socialistes permettra toutefois à la future maire de la capi-
tale, épaulée par le parti de gauche radicale Podemos qui a même
SYRIE
dirigé sa campagne, d’avoir la majorité. (afp)
Percée rebelle au Sud
Des groupes rebelles syriens ont
CHINE Xi Jinping sur le Parti commu- annoncé jeudi avoir pris au ré-
Prison à vie pour l’ancien niste. La lecture solennelle du gime de larges parties d’une
patron de la Sécurité verdict a été diffusée par la télé- base aérienne de la province de
L’ancien chef de la Sécurité chi- vision d’Etat CCTV, Zhou, 72 ans, Soueida (sud), contrôlée par les
noise, Zhou Yongkang, a été n’avait plus été vu en public de- forces du régime qui l’utilisaient
condamné jeudi à la prison à vie puis l’automne 2013. (afp) pour bombarder les provinces de
pour corruption et abus de pou- Deraa et de Damas, et abattu un
voir, devenant le plus haut diri- PANAMA avion militaire dans les environs.
geant ainsi purgé depuis des dé- Mise en eau L’Observatoire syrien des droits
cennies en Chine. Ce verdict d’une écluse du canal élargi de l’Homme (OSDH) a confirmé
confirme l’emprise du président Le consortium international cette percée. (afp)

14
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

LEMONDE 15

Recep Tayyip Erdogan « Sissi nourrit

se pose en juge de paix
TURQUIE Le chef de l’Etat veut éviter l’enlisement
Le président Erdogan est sorti de son silence, appelant à la formation rapide d’une coalition. Mais il n’est plus le seul maître du jeu... © AFP.
▶ Le chef de l’Etat turc déclaration écrite lundi, Recep
Tayyip Erdogan s’est adressé aux
s’est exprimé pour la quatre principaux partis, les in-
première fois depuis que vitant à « faire preuve de res-
l’AKP a perdu sa majorité ponsabilité » pour « ne pas lais-
ser la Turquie sans gouverne-
absolue au Parlement. ment et sans tête ».« Il y a des
▶ Le parti doit tenter investissements en cours, ils ne
de former une coalition. doivent pas être perturbés », a-t-
il argumenté, à l’heure où les
▶ Mais la tâche marchés attendent fébrilement
s’annonce difficile. l’annonce de la formation du
nouvel Exécutif.
ISTANBUL Celle-ci se fait attendre. Le
DE NOTRE CORRESPONDANTE chef de l’État a accepté mardi la
l’AKP, « ni de l’intérieur ni de
l’extérieur » dans l’hypothèse
d’un gouvernement minoritaire.
Le Parti d’action nationaliste
(MHP, 16,3 %), l’allié le plus
probable, se fait prier et renvoie
tous ses adversaires dos à dos.
Quant au Parti républicain du
peuple (CHP, 25 %), il semble
plus occupé à convaincre les
deux autres de soutenir « son »
gouvernement (l’opposition
réunit 292 sièges, soit la majori-
té absolue) qu’à négocier les
conditions d’une « grande coali-
sident arbitre, impartial voire
protocolaire comme première
condition d’un accord de coali-
tion. Le processus de paix avec
le Parti des travailleurs du Kur-
distan (PKK) pâtirait surtout
d’une alliance avec les nationa-
listes du MHP, qui s’y opposent
depuis le début. Quant à la poli-
tique étrangère de l’AKP – à
commencer par son soutien
aveugle à l’opposition anti-Ba-
char el-Assad en Syrie –, elle
semble également compromise.
Quelle que soit la nature du
l’instabilité »
ÉGYPTE Des ONG harcelées dénoncent
ENTRETIEN
es droits de l’homme sont en
L berne dans l’Egypte du ma-
réchal Abdelfattah al-Sissi. La
preuve : on s’en prend aux défen-
seurs des droits humains. Le
harcèlement du personnel de ces
ONG en atteste : interrogation
par la sécurité à l’aéroport,
fouilles, surveillance de leur do-
micile, etc. Le directeur du Cairo
Institute for Human Rights Stu-
dies (CIHRS) a subi des menaces
de mort. L’ONG a d’ailleurs déci-
dé de déplacer son QG à Tunis.
Ziad Abdel Tawab, directeur ad-
joint, s’est confié au Soir.
Comment vos ennuis se tra-
duisent-ils ?
Des lois de novembre 2014 ont
aggravé les sanctions pour
avoir obtenu des fonds de
l’étranger, les sanctions
peuvent aller jusqu’à la prison
à vie ou la peine de mort. Mais
cela reste vague et ouvert à l’ar-
bitraire : le procureur décide
des poursuites au cas par cas.
Il est difficile de comprendre la
logique du cadre judiciaire.
Nous-mêmes, avec notre statut
d’association sans but lucratif,
on peut disposer de fonds de
l’étranger, ce qui n’empêche pas
que nous ayons des ennuis
croissants.
C’est-à-dire ?
Le directeur du CIHRS s’est ex-
primé le 28 mai devant le sous-
comité du Parlement européen
sur les droits de l’homme. Ce
9 juin, un « comité d’experts »
a fait irruption au siège cairote
de notre association pour en-
quêter sur nous, exigeant sta-
tuts, contrats, budgets des
quatre dernières années. Le ti-
ming de cette enquête avec la
prestation de notre directeur
saute aux yeux. A Bruxelles, il
rités. On parle dans la presse
des attaques subies, mais
comme des incidents isolés, pas
comme le résultat d’une straté-
gie. Les journalistes craignent
de s’exprimer. Cette dernière
année, on a enregistré l’empri-
sonnement de soixante journa-
listes, le chiffre le plus élevé
dans l’histoire de notre pays.
Même des journalistes proches
du régime ont eu des ennuis
parce qu’ils avaient osé parler
de corruption.
Le régime se défend en se
disant très populaire…
En 2013, Sissi était populaire.
Quand il a demandé un man-
dat populaire « contre le terro-
risme », bon nombre d’Egyp-
tiens sont descendus dans les
rues pour l’appuyer. L’année
suivante, il a répété la même
demande et personne n’est ve-
nu ! Cela ne veut cependant
pas dire qu’il existe un ressen-
timent croissant contre lui.
Mais si beaucoup de citoyens
ont accepté la répression contre
les Frères musulmans, ils
voient maintenant que cette ré-
pression a pris un caractère gé-
néral. Il y a des chiffres édi-
fiants : 40.000 personnes arrê-
tées qui croupissent en prison,
150 morts suspectes dans les
commissariats et prisons (sans
doute plus en réalité). Le pire
jour de la répression, quand ils
ont fait évacuer la place Rabia,
le 14 août 2013, ils ont tout de
même fait 800 morts – chiffre
officiel minimaliste – en moins
de quatre heures, un record !
Quel écho reçoit un discours
comme le vôtre ici ?
Je crois que le président Sissi
est perçu comme le garant de la
stabilité de l’Egypte. C’est ce
que Mme Angela Merkel a encore

C
ela faisait trois jours et
22 heures que Recep
Tayyip Erdogan ne s’était
pas exprimé publiquement, et
les médias chronométraient ce
silence présidentiel, tellement
inhabituel. Dans son premier
discours depuis le revers du Par-
ti de la justice et du développe-
ment (AKP) aux élections légis-
latives, le chef de l’Etat a adopté
un ton relativement neutre – in-
habituel là encore, alors qu’une
semaine plus tôt, il battait la
campagne au profit du parti
qu’il a fondé et dirigé pendant
treize ans. « Tout le monde doit
mettre son ego de côté (…) et for-
mer un gouvernement aussi vite
que possible », a-t-il appelé à
Ankara, où l’AKP (40,9 % des
voix soit 258 députés) est désor-
mais contraint de partager le
pouvoir.
Comme il l’avait fait dans une
démission du gouvernement tion » avec l’AKP. nouvel exécutif, l’AKP se pré- avait évoqué les atteintes aux dit en le recevant il y a
d’Ahmet Davutoglu, lui deman- Recep Tayyip Erdogan, qui a pare à ce que le prochain Parle- droits de l’homme, le harcèle- quelques jours à Berlin. C’est
dant de continuer à gérer les af- prévenu jeudi qu’il accomplirait ment, dominé par l’opposition, ment de la société civile, de la une erreur car il n’a en réalité
faires courantes. Dès la publica- « les devoirs que (lui) donne la exige sans tarder l’envoi devant torture, des assassinats. fait que nourrir l’instabilité.
tion des résultats officiels, il Constitution », ne reste pas les la Cour suprême de quatre an- Quand il tente d’étouffer une
chargera ce même Davutoglu, bras croisés. Il a reçu le député ciens ministres soupçonnés de Parle-t-on de cela dans la ONG comme la nôtre qui a plus
chef de l’AKP, de former un gou- Deniz Baykal, ancien chef du corruption, tous blanchis en presse en Egypte ? de vingt ans d’existence et qui
vernement, pour lequel les né- CHP et futur président par inté- janvier par les députés AKP. Un peu. Il faut dire que les combat l’intolérance, est-ce
gociations ont d’ailleurs d’ores et rim du Parlement en raison de Une perspective qui ne doit pas ONG qui s’occupent des droits vraiment une manière de s’at-
déjà commencé. son âge, et s’entretient réguliè- réjouir Recep Tayyip Erdogan, humains sont presque les taquer au terrorisme ? La
très impliqué dans cette affaire. seules à oser critiquer les auto- chancelière allemande s’est
« En tant que premier président de Turquie Dans son discours de jeudi, le contentée de dire que le grand
élu au suffrage universel, j’ai une responsabilité chef de l’Etat n’a montré aucun nombre de condamnations à
bien plus grande » RECEP TAYYIP ERDOGAN signe de remords ni d’autocri- mort était inquiétant, c’est
tique. Au contraire, il a décoché tout. Nous disons que la stabi-
La partie est mal engagée. rement avec Ahmet Davutoglu. quelques flèches « à l’Occident, lité recherchée a besoin de plus
Alors qu’il suffirait à l’AKP de Reste à savoir ce que le pré- aux médias occidentaux qui ont de droits humains et de démo-
faire alliance avec l’un de ses ad- sident entend par « devoirs ». dirigé contre moi une sale et cratie. Peut-on espérer la stabi-
versaires, tous s’y montrent réti- Depuis son élection en août agressive » campagne, a-t-il es- lité sans parlement depuis
cents voire opposés. Le Parti dé- 2014, Erdogan s’implique acti- timé. Et de conclure, fidèle à lui- trois ans, sans vie politique,
mocratique des peuples (HDP), vement dans la vie politique, au même : « Dieu merci, cela veut sans société civile, sans médias
parti de gauche pro-kurde qui mépris de l’impartialité qu’im- dire que nous sommes sur la libres et sans système judi-
entre au Parlement avec 13,1 % pose la Constitution. bonne voie. S’ils m’avaient en- « Il est difficile de comprendre ciaire indépendant ? ■
des suffrages, jure à ses élec- Or l’AKP s’attend à ce que ses censé, j’aurais douté de moi ! » ■ la logique du cadre judiciaire ». Propos recueillis par
teurs qu’il ne soutiendra pas adversaires réclament un pré- ANNE ANDLAUER © D.R. BAUDOUIN LOOS

Manuel Valls à Berlin pour le foot : esquisse de mea culpa

FRANCE Le Premier ministre confesse une « erreur » et va rembourser (une partie) du voyage
PARIS
DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE
’est à la descente d’un avion, celui
C qui le déposait à Saint-Denis de La
Réunion, que Manuel Valls a finalement
décidé lui-même ce jeudi de faire atter-
rir la polémique à propos d’un autre
vol : celui qui l’avait conduit, samedi
soir, à Berlin pour la finale de foot de la
Ligue des clubs champions.
Si ce n’est pas un mea culpa (les mots
ne sont pas formellement prononcés),
cela y ressemble. « Si c’était à refaire, je
ne le referais pas », a expliqué le Pre-
mier ministre au sujet de son aller-re-
tour express pour assister au duel entre
la Juve et le Barça, son club de cœur.
« C’était une erreur de communication,
de sensibilité, mais pas une faute », se-
lon lui. Un déplacement à l’invitation de
Michel Platini, le patron de l’UEFA,
avec lequel il voulait parler de l’organi-
Manuel Valls : « Je ne le referais pas. »
© AFP.
sation l’an prochain de l’Euro en France
ainsi que des scandales de corruption
secouant la Fifa.
Le chef du gouvernement s’y était
rendu en Falcon officiel, en compagnie
de deux de ses fils. Dont coût : 20.000
euros. « J’ai utilisé les moyens mis nor-
malement à disposition d’un Premier
ministre pour ses déplacements officiels.
Mais je suis sensible à la réaction des
Français et je me dois d’incarner un
comportement parfaitement exem-
plaire », a-t-il expliqué après cinq jours
de polémique.
Hollande touché
Manuel Valls a suivi les conseils qui
lui avaient été prodigués, notamment
par le député René Dozière, dont la ré-
putation de chasseur de gaspillage pu-
blic n’est plus à faire. L’affaire risquait
de lui coller aux basques pour long-
temps. Mais s’il a décidé de rembourser
le coût du trajet, il ne le fera qu’en par-
tie. Il sortira 2.500 euros de sa poche,
correspondant au montant du prix de
deux billets d’avion de ligne, au titre de
prise en charge du voyage de ses en-
fants. Ceux-ci l’avaient accompagné
alors que Manuel Valls avait au départ
prévu de passer tout le week-end à Poi-
tiers pour le congrès du PS. Ce qui re-
lance encore l’ironie d’une partie de la
droite. « Faute avouée est à moitié rem-
boursée », tacle l’ancien ministre Xavier
Bertrand. « Les Républicains » avaient
pourtant reçu la consigne, ces derniers
jours, de ne pas en faire trop alors que
certains avaient eu la tentation de récla-
mer la démission de Manuel Valls. Les
arroseurs risquaient de se retrouver ar-
rosés si on leur ressortait le Fouquet’s, le
yacht de Bolloré ou l’affaire Bygma-
lion…
Mais c’est évidemment surtout à
gauche que l’affaire pourrait laisser des
traces. François Hollande a été
contraint de voler au secours de son
Premier ministre, alors que depuis sa
nomination à Matignon, c’est précisé-
ment lui qui devait lui servir de bou-
clier. Officiellement, l’Elysée a démenti
que le Président ait passé une savonnée
à Manuel Valls. Mais il est clair qu’il se
serait bien passé de cette boulette, lui
qui plaidait pour une « république
exemplaire » et qui tente précisément
de regagner les faveurs de l’opinion à
moins de deux ans de la prochaine élec-
tion présidentielle.
Manuel Valls n’avait pas d’autre choix
que celui de reconnaître implicitement
son erreur. Alors que la croissance ne
repart que très timidement et que la
baisse du chômage ne suit pas encore,
les Français ne lui auraient pas pardon-
né. Selon un sondage de l’institut Elabe,
77 % des Français (62 % des sympathi-
sants de gauche et 85 % des sympathi-
sants de droite) ont été choqués par le
déplacement à Berlin aux frais de la
princesse. ■
JOËLLE MESKENS

15
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

16 LESMARCHÉS
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
Bonne forme pour Wall Street LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100
dernier indice
971,39
diff. en %
+0,70
il y a un an
861,35
Wall Street gagnait un peu de terrain jeudi à la mi-séance, UFTSE 100: 6 846,74 0,24% DStockholm: 1 604,89 -0,34% U Next 150 2403,30 +0,01 2168,78
UFTSE Eurotop 100: 3 111,54 0,57% UCopenhague: 979,05 0,38%
continuant à répercuter de façon amortie les fluctuations des UHelsinki: 3 326,94 0,45%
U DJIA 18039,37 +0,22 16843,88
Bourses européennes, où persistait le regain d’optimisme sur la U Nasdaq 5082,51 +0,11 4331,93
U Nasdaq 100 4488,47 +0,07 3797,85
Grèce (malgré les éléments expliqués dans nos pages 2 & 3) : UFRANCFORT / DAX U S&P 500 2108,86 +0,17 1943,89
le Dow Jones gagnait 0,29 % et le Nasdaq 0,12 %. 11 332,78 D S&P/TSK index (Canada) 863,71 -0,34 850,37
Dans les valeurs, le géant des médias 21st Century Fox reculait 0,60% U Hang Seng (Hong Kong) 26907,85 +0,83 23257,29
de 1,12 % à 32,59 dollars après l’annonce par la chaîne CNBC U Bovespa (Brésil) 53876,00 +2,01 55102,00
que son PDG emblématique, Rupert Murdoch, allait abandon- D RTS (Russie) 950,38 -0,90 1374,94
ner son poste au profit de son fils James, pour n’en conserver UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 23172,34 +0,35 22223,77
4 971,37 U Nikkei 225 (Japon) 20382,97 +1,68 15069,48
que la présidence exécutive. 0,74%
L’équipementier sportif Nike, qui va succéder pour huit ans à
son concurrent allemand Adidas comme fournisseur officiel de
UBEL 20 UEuro Stoxx 50
3672,07 +8,31 (+0,23%) 3551,91 +25,43 (+0,72%)
la Ligue nationale de basket-ball américaine (NBA) à partir de UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
2017, prenait 0,48 % à 103,84 dollars. 9 146,30 UBel 20: 3 672,07 0,23%
0,48% UBel All-Share: 13 135,67 0,56%
Le géant du commerce en ligne Amazon gagnait 1,26 % à UBel Mid: 4 513,49 0,05%
436,19 dollars, sans pâtir de l’ouverture par la Commission UBel Small: 11 743,13 0,55%
UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 484,88 0,71%
européenne d’une enquête sur un éventuel abus de position DAMX: 725,76 -0,41%
11 156,70 5 848,66
dominante dans la commercialisation des livres numériques. 0,53% 1,16%
UAScX: 784,24 0,48%
(afp)

PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 05/2015 04/2015 05/2014
santé 2013 101.16 101.12 100.29 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 100.86 100.70 100.30 BEL20 Econocom Groupe 7,66 7,79 -1,64 6,71 76429 smartphoto 0,42 0,42 +1,20 -8,70 10000 04.09.11 3,00+ 103,60 103,60 0
santé 2004 122.17 122.12 121.12 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Emakina Groupe 9,19 9,19 +0,00 14,88 50 Sofina 102,15 101,40 +0,74 19,59 5232 04.09.15 4,15+ 101,03 101,03 0
normal 2004 123.45 123.26 122.77 AB InBev 109,55 108,50 +0,97 35,52 1625969 Euronav 13,01 13,15 -1,06 45,03 541917 Softimat 2,09 2,09 +0,00 -31,25 125 04.09.15 2,05+ 100,62 100,62 0
santé 1996 138.99 138.94 137.80 Ackermans & vH. 127,00 127,25 -0,20 37,41 52895 EVS Broadcast Equip. 26,92 26,84 +0,28 -21,56 11251 Solvac 138,00 139,00 -0,72 12,79 734 04.12.15 4,00+ 101,98 101,98 0
normal 1996 141.88 141.65 141.09 Ageas 34,40 34,10 +0,89 19,11 613283 Exmar 9,14 9,26 -1,25 -20,62 79910 Spadel 80,25 80,25 +0,00 16,08 165 04.12.15 2,35+ 101,19 101,19 0
santé 1988 167.58 167.52 166.14 Befimmo 57,08 56,81 +0,48 7,80 26353
normal 1988 174.13 173.86 173.17 Bekaert 26,16 26,52 -1,36 -2,96 95700 Fagron 39,13 39,55 -1,06 -1,40 34347 Sucraf A & B 2,01 2,01 +0,00 265,45 1648 04.03.16 3,75+ 102,74 102,74 0
Base 1981 235.57 235.19 234.26 Floridienne 84,00 84,00 +0,00 5,04 89 Suez Environnement 17,34 17,24 +0,52 17,90 1107996 04.03.16 3,20+ 102,19 102,28 8000
Base 74-75 362.80 362.23 360.79 Belgacom 31,32 31,41 -0,30 33,88 463802 Fluxys 'D' 26,45 26,30 +0,59 -5,06 3878 Ter Beke 76,15 76,00 +0,20 30,02 526 04.06.16 4,10+ 104,10 104,10 0
Base 1971 497.03 496.24 494.27 bpost 25,50 25,80 -1,18 42,79 297726 Fountain 1,80 1,80 +0,00 -23,40 7010 Tessenderlo 34,46 33,88 +1,73 72,09 70432 04.06.16 3,25+ 103,21 103,21 0
Base 1966 590.92 589.98 587.64 Cofinimmo 93,79 93,04 +0,81 12,46 54485 Galapagos 48,82 48,93 -0,22 205,12 231905 Texaf 36,00 36,00 +0,01 -7,40 1 04.09.16 4,35+ 105,43 105,43 0
Delta Lloyd 15,38 15,10 +1,79 -10,25 1662605
D'Ieteren 34,10 34,00 +0,29 15,28 17686 Gimv 44,20 43,50 +1,61 23,28 17560 Think-Media 0,25 0,25 +0,00 — 100 04.12.16 4,00+ 105,73 105,77 415000

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 2,24 2,24 +0,00 24,44 3547 ThromboGenics 5,34 5,16 +3,55 -70,32 59528 04.12.16 4,00+ 105,73 105,73 1216600
Colruyt 41,88 41,70 +0,46 5,21 183051 Greenyard Foods 19,30 19,30 +0,05 49,65 3597 Tigenix 0,75 0,73 +3,02 13,64 1195404 04.03.17 3,75+ 106,26 106,35 65000
Elia 37,58 37,70 -0,29 2,92 43428 Hamon 9,41 9,14 +2,99 -37,76 2902 Total 45,40 45,02 +0,83 -7,31 6671172 04.03.17 2,35+ 103,92 103,92 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 82,49 83,63 -1,36 60,18 483414 Home Invest Belgium 84,60 85,00 -0,47 9,52 927 Tubize (Fin.de) 55,00 54,61 +0,71 6,13 7015 04.06.17 3,50+ 106,65 106,69 74000
GBL 73,98 73,90 +0,11 -0,73 102228
Super sans plomb 95 10ppm : 1,5170 (-0,0180) IBA 23,58 23,12 +1,99 111,98 193353 U&I Learning 1,37 1,37 +0,00 — 100 04.09.17 3,40+ 107,29 107,29 0
GDF Suez 17,52 17,53 -0,06 -11,04 7249021
Super sans plomb 98 10ppm : 1,5690 (-0,0200) Iep Invest 5,15 5,12 +0,61 70,79 137 Unitronics 3,09 3,09 +0,00 209,00 4999 04.12.17 3,35+ 107,82 107,91 430000
KBC 59,91 59,01 +1,53 46,81 904774 Immo Moury 55,65 55,00 +1,18 17,71 235 Van de Velde 53,24 53,39 -0,28 46,82 1842 04.03.18 3,25+ 108,24 108,24 0
Diesel(euro/l)
Solvay 129,05 129,65 -0,46 10,40 284839 Immobel 47,90 48,00 -0,21 23,17 1668 Vastned Retail Belgium 54,15 56,50 -4,16 3,13 1953 04.06.18 3,00+ 108,14 108,14 0
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,2890 Telenet Group Holding 49,42 49,00 +0,86 13,73 153970 Immopool 1,10 1,10 +0,00 -38,89 700 VGP 27,30 28,60 -4,55 49,18 1702 04.09.18 2,75+ 108,30 108,30 0
Gaz(euro/l) UCB 64,88 65,10 -0,34 10,49 196191
Umicore 43,40 43,48 -0,17 29,62 306754 ING 14,81 14,72 +0,65 40,36 16952389 Vranken-Pommery 28,92 28,50 +1,47 9,28 4151 04.12.18 3,00+ 109,14 109,34 5000
LPG : 0,4300 (-0,0220) Intervest Offices & 22,55 22,45 +0,45 6,21 1998 Warehouses 61,00 61,11 -0,18 11,83 815 04.03.19 3,75+ 112,39 112,62 50000
Propane Vrac >2000l : 0,4066 (-0,0219) Jensen-Groupe 19,84 19,86 -0,10 38,76 400 WDP 65,93 65,01 +1,42 24,63 19413 04.06.19 3,75+ 113,03 113,27 50000
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS KBC Ancora
Keyware Tech.
37,24
0,72
36,61
0,74
+1,72
-2,43
48,64
3,29
38845
27010
Wereldhave Belgium
Zenitel
90,01
1,08
91,50
1,08 +0,00
-1,63 -1,11
27,06
2487
121
04.09.19
04.12.19
3,50+
4,20+
112,75
116,46
112,77
116,30
50000
27600
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,6515 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,6547 4Energy Invest 3,20 3,20 +0,00 -14,89 586 Kinepolis 34,22 34,32 -0,31 22,93 14786 Zetes Industries 29,34 29,50 -0,53 43,10 3960 04.03.20 3,10+ 111,78 111,78 0
Ablynx 10,78 10,82 -0,37 17,89 67658 Leasinvest 84,71 84,62 +0,11 6,31 328 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
ABO-Group 4,30 4,37 -1,53 -94,27 454 Lotus Bakeries 1320,00 1310,00 +0,76 42,60 433 28.09.19 0,72+ — — 0
DPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,03
52,90
0,03
52,11
+0,37
+1,52
106,06
17,69
17400
44437
MDxHealth
MediVision
4,70
0,01
4,70
0,01
+0,00
+0,00
13,14
—
131157
1000
08.04.30 4,25+ — 100,00 0

65,11 -0,59 (-0,90%) Agfa-Gevaert 2,58 2,62 -1,53 9,61 184570 Melexis 52,46 52,60 -0,27 69,64 44361
Alcatel-Lucent 3,43 3,46 -1,01 18,56 13626788 Miko 86,00 86,00 +0,00 30,83 154
ArcelorMittal 9,73 10,00 -2,71 -12,11 12639629 Mobistar 16,18 16,56 -2,32 11,09 102946
Ascencio SCA 56,50 56,50 +0,00 10,29 388 Montea 35,10 35,37 -0,75 15,19 7175

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6,35
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48,97
4,60
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73,48
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12,09
14,96
12,09
15,00
+0,00
-0,27
-6,86
26,74
200
6592
Quest For Growth
RealDolmen
9,20
19,70
9,07
19,55
+1,43
+0,77
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-13,39
4711
33558 sur la valeur
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-0,505
1,305
0,015
2,150 Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 Recticel 4,50 4,36 +3,12 -24,74 221535 de vos titres
Couronne suédoise -0,335 1,750 CFE 110,45
Cie du Bois Sauvage 242,40
111,00
243,90
-0,50
-0,62
40,17
6,83
12426
595
Resilux
Retail Estates
157,05
68,11
154,60
69,33
+1,58
-1,76
57,34
21,00
4058
3287 (jusqu’à 5.000€)(1) Rendez-vous sur
Couronne tchèque 0,030 0,480
CMB 12,90 12,90 +0,00 -37,07 10124 Rosier 201,10 202,94 -0,91 3,34 10 deutschebank.be/titres
Dollar aus. 2,420 2,550 Co.Br.Ha. 2603,01 2639,99 -1,40 19,09 4 Roularta Media 15,84 15,10 +4,90 20,73 10633
Dollar can. 0,880 1,230
Dollar H.K. 0,376 0,867 Connect Groupe 1,18 1,19 -0,92 -36,22 1427 RTL Group 81,21 82,11 -1,10 3,73 14768
Dollar Sing. 0,400 0,812 De Rouck Geomatics 0,09 0,09 +0,00 — 1000 Sabca 31,00 31,75 -2,36 -19,48 48 Soyez exigeant pour votre argent
Dollar U.S. 0,410 0,910 Deceuninck 1,91 1,90 +0,53 -11,90 13930 Sapec 28,70 29,30 -2,05 -35,43 263

(1)
Dexia 0,05 0,06 -1,82 45,95 4151802 Sioen Industries 14,60 14,16 +3,11 41,72 20245
Euribor (360j) -0,014 0,161
Eckert-Ziegler 1,25 1,27 -1,34 -36,69 1854 Sipef 48,90 48,90 +0,00 -18,23 4305
Euro -0,010 0,675
Franc suisse -0,835 -0,745
Livre U.K. 0,680 1,410
Yen 0,050 0,150
BOURSES ÉTRANGÈRES
DTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 6,17 6,14 13,06 Volvo A Stockholm SEK 111,90 112,70 18,26 Twitter Nyse USD 35,84 35,85 1,36
1,242 -0,073 (-5,55%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 14,81 14,72 39,19 United Technologies Nyse USD 118,32 117,50 -1,37
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 3,29 3,27 25,77 Verizon Commun. Nyse USD 47,76 47,47 -4,14
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 168,75 167,80 31,22 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 72,94 72,93 -4,82
ABB Zurich CHF 21,27 21,40 0,47 LVMH Moet Hen. Paris EUR 165,50 161,55 26,73 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 110,62 110,00 29,79
Aegon Amsterdam EUR 6,64 6,71 1,76 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 18,54 18,42 37,95 Munich Re Francfort EUR 165,85 164,30 1,29 3M Nyse USD 159,86 159,04 9,71 Yahoo! Inc Nasdaq USD 40,93 42,06 15,84
Nestlé N Zurich CHF 70,20 69,75 0,29
Air Liquide
Allianz
Paris EUR
Francfort EUR
117,20
144,65
115,65 18,32
142,20 13,40 Nokia Oyj Helsinki EUR 6,44 6,43 8,80
Alcoa
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
12,09
80,30
12,17 -14,48
80,19 -15,84 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 36,54 37,26 11,79 Amgen Inc. Nasdaq USD 157,96 155,55 32,84 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 26,40 27,28 -10,54 Novartis N Zurich CHF 95,70 95,05 17,13 Apple Inc Nasdaq USD 128,59 128,88 36,74 cours précéd. 1 an
Anglo American Londres PNC 1007,50 1010,00 -30,44 Barrick Gold Corp Toronto CAD 13,87 14,25 -19,58
ArcelorMittal Amsterdam EUR 9,73 10,00 -13,74 Orange Paris EUR 14,09 13,82 15,35 AT&T Inc Nyse USD 34,88 34,72 -0,63 Bombardier Toronto CAD 2,59 2,55 -33,94
AstraZeneca Plc Londres PNC 4272,00 4281,00 -1,54 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 24,94 24,48 4,64 Bank of America Corp Nyse USD 17,49 17,59 10,49 Canon Inc. Tokyo JPY 4166,00 4160,00 23,81
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 22,78 22,53 23,21 Renault Paris EUR 95,05 93,91 36,76 Boeing Nyse USD 142,96 141,62 3,18 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 100,10 97,80 27,41
Repsol Madrid EUR 17,10 17,04 -12,19 Caterpillar Inc Nyse USD 88,17 88,48 -19,06 China Oceanwide Hong-Kong HKD 1,58 1,49 152,54
Banco Santander Madrid EUR 6,58 6,57 -16,54 Roche Holding Zurich CHF 269,50 266,50 0,00 Chevron Corp Nyse USD 101,12 101,83 -18,76
11/06 10/06 Barclays Londres PNC 268,75 267,15 9,85 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Dollar US 0,8903 0,8866 BASF Francfort EUR 83,78 83,01 -3,33 Royal Bank of Scotland Londres PNC 361,50 354,80 3,86 Cisco Systems Nasdaq USD 28,88 28,66 14,64 Gold Fields Johannesbo ZAR 40,16 40,38 1,36
Bayer Francfort EUR 129,80 129,70 21,96 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 1897,00 1898,50 -19,81 Citigroup Inc Nyse USD 57,21 57,02 15,59 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 16,89 17,22 -43,73
Livre britannique 1,3763 1,3729
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 6,71 6,71 125,27 RWE Francfort EUR 20,23 20,36 -32,40 Coca-Cola Nyse USD 40,10 40,33 -1,80 Hitachi Tokyo JPY 838,50 825,60 17,11
Franc suisse 0,9503 0,9537 Saint-Gobain Paris EUR 41,78 41,54 -2,31 DuPont de Nemours Nyse USD 69,76 69,69 0,32 Honda Motor Tokyo JPY 4162,50 4132,50 15,98
Couronne suédoise 0,1080 0,1068 BHP Billiton Plc Londres PNC 1346,00 1348,50 -28,56 Sanofi Paris EUR 90,45 89,24 13,95 eBay Inc Nasdaq USD 60,45 60,47 25,33
Couronne 0,1138 0,1150 BNP Paribas Paribas EUR 56,02 55,56 9,12 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1340 0,1340 BP Londres PNC 446,80 443,55 -12,55 SAP Francfort EUR 66,02 65,30 17,53 ExxonMobil Corp Nyse USD 85,09 85,21 -16,02 Marubeni Corp. Tokyo JPY 719,30 703,30 -1,50
Dollar canadien 0,7226 0,7246 British American Londres PNC 3445,00 3434,00 -3,14 Schneider Electric Paris EUR 65,00 65,96 -7,29 Facebook Nasdaq USD 81,83 82,16 24,92 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2812,00 2755,00 35,12
Carrefour Paris EUR 30,34 30,14 13,51 Siemens Francfort EUR 95,53 95,25 -4,64 General Electric Nyse USD 27,51 27,63 0,80 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1693,50 1676,50 8,23
Yen japonais 0,0072 0,0072 Société Générale Paris EUR 43,42 42,98 0,63 General Motors Co Nyse USD 35,55 35,59 -2,23 NEC Corporation Tokyo JPY 393,00 389,00 19,69
Dollar australien 0,6881 0,6863 Statoil Oslo NOK 146,10 146,30 -20,27
Crédit Agricole Paris EUR 13,46 13,48 15,23 Google-Cl.C Nasdaq USD 534,61 536,69 -4,26
Dollar néo-zélandais 0,6234 0,6374 Daimler Francfort EUR 84,62 83,51 19,16 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 826,00 819,50 20,69
Rand sud-africain 0,0716 0,0717 Danone Paris EUR 61,58 61,32 12,97 STMicroelectronics Paris EUR 7,49 7,50 4,85 Hewlett-Packard Nyse USD 32,52 32,91 -2,08 NTT Tokyo JPY 8613,00 8655,00 43,15
Deutsche Bank Francfort EUR 28,64 28,48 1,03 Telecom Italia Mila,n EUR 1,15 1,14 15,66 Home Depot Nyse USD 111,29 110,98 37,45 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 2313,00 2287,50 32,07
Telefónica Madrid EUR 12,94 12,80 2,36
DEuro en dollar
Deutsche Boerse AG Francfort EUR 73,52 72,94 30,81 IBM Nyse USD 168,78 168,92 -8,34 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 8,82 8,82 -6,96
Tesco Londres PNC 215,65 211,45 -28,42 Intel Corp Nasdaq USD 31,87 31,82 12,68 Sony Corporation Tokyo JPY 3759,50 3653,00 121,80
Deutsche Telekom Francfort EUR 15,46 15,34 20,69 Total Paris EUR 45,40 45,02 -12,22 Johnson & Johnson Nyse USD 99,24 98,88 -5,01
1,1271 -0,0048 (-0,42%) Diageo Plc Londres PNC 1908,50 1892,00 -0,68
UBS AG Zurich CHF 20,50 20,50 12,14
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1474,50 1448,00 7,74
E.ON Francfort EUR 12,74 12,96 -10,44 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 68,52 68,26 17,89 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 678,00 676,00 59,43
Enel Milan EUR 4,27 4,25 -3,23 UniCredit Milan EUR 6,38 6,36 -7,42 McDonald's Corp Nyse USD 95,59 95,30 -5,53
ENI Milan EUR 16,36 16,33 -15,08 Unilever Cert. Amsterdam EUR 37,91 37,48 18,14 Merck & Co Nyse USD 58,91 59,61 1,91
Vesuvius Londres PNC 417,00 427,90 -6,16 Microsoft Corp Nasdaq USD 46,44 46,61 13,38
Ericsson A Stockholm SEK 86,80 87,35 10,01 VINCI Paris EUR 53,02 52,81 -5,78 Nyse USD 44,28 43,94 3,00
GDF Suez Paris EUR 17,52 17,53 -15,75
Generali Milan EUR 16,91 16,92 0,77 Vivendi Paris EUR 23,80 23,97 23,83 Pfizer Inc Nyse USD 34,46 34,31 16,31
GlaxoSmithKline Londres PNC 1387,00 1382,50 -13,89 Vodafone Londres PNC 237,00 244,10 16,88 Procter & Gamble Nyse USD 79,41 79,54 -0,76
HSBC Holdings Londres PNC 611,30 613,40 -1,84 Volkswagen AG Francfort EUR 215,30 214,85 11,06 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 251,41 250,70 23,92

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 195,25 200,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 0406 EUR 113,38 115,11 3,07
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 248,25 255,25 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 0406 EUR 187,14 190,77 14,62
Souv. Nouv. 248,25 255,25 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 0406 EUR 176,49 181,99 22,81
50 pesos mex. 1250,25 1275,75 Accent Pension Fund-c 0306 EUR 242,22 247,09 10,70
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1006 EUR 110,73 109,64 11,97
Maple leaf 1052,50 1079,50 Allianz Capital Bonds Euro-c 0906 EUR 172,82 173,58 5,08 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 0406 EUR 382,46 385,36 18,06 AXA B Pension Fd Balanced-c 1006 EUR 177,81 176,91 10,94
Florin 201,50 206,00 Allianz Capital Invest-c 0906 EUR 630,65 632,13 20,52 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 0406 EUR 284,85 291,08 30,41 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1006 EUR 126,16 124,79 12,09
Louis suisse 196,25 201,25 Allianz Capital Invest Euro-c 0906 EUR 125,76 126,05 12,99 ING Multicol.Mix Blue-c 0406 EUR 349,00 354,78 8,32 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1006 EUR 109,38 108,85 6,53
Krugerrand 1/1 1052,50 1079,50 Allianz Capital Security-c 0906 EUR 221,15 222,12 2,29 ING Multicol.Mix Red-c 0406 EUR 366,81 374,66 20,84 BNPP B Pension Balanced-c 1006 EUR 177,81 176,91 10,94
50 ECU 518,50 531,75 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix White-c 0406 EUR 367,08 374,04 12,87 BNPP B Pension Balanced F-c 1006 EUR 177,81 176,91 10,94
Belge 194,25 199,50 DVV Horizon 1-c 0806 EUR 11,89 11,87 2,85 Managed Funds Balanced-c 1106 EUR 2,40 2,40 10,09 BNPP B Pension Growth-c 1006 EUR 150,83 149,52 13,01
Lingot (kg.) 33440,00 33940,00 DVV Horizon 3-c 0806 EUR 15,57 15,63 3,25 Managed Funds Dynamic-c 1106 EUR 1,90 1,90 15,85 BNPP B Pension Stability C-c 1006 EUR 144,37 144,04 7,55
DVV Horizon 5-c 0806 EUR 15,07 15,15 7,80 Managed Funds Stability-c 1106 EUR 1,98 1,98 6,45 BNPP B Pension Stability F-c 1006 EUR 144,37 144,04 7,55
DOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 0806 EUR 13,68 13,78 10,59 Hermes Fonds de Pension-c 0306 EUR 165,87 167,48 9,54
DELTA LLOYD LIFE
DVV Horizon 9-c 0806 EUR 13,16 13,30 18,13 DLL BelEquity Fund-c 0906 EUR 722,06 731,69 17,97 Inter-Bourse-Hermes-c 0306 EUR 173,42 175,42 9,19
DLL Empl.Benefit Strat.High-c 0906 EUR 77,21 79,21 15,29 Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C 1006 EUR 232,67 230,61 13,20
1181,81 -4,67 (-0,39%) AXA ASSURANCES
Piazza AIM Euro Equities-c 0906 EUR 51,49 51,58 9,44 DLL Empl.Benefit Strat.Low-c 0906 EUR 93,24 95,42 9,75 Pricos-c 1006 EUR 393,37 389,55 11,23
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 0906 EUR 86,18 88,33 12,74 Pricos Defensive-c 1006 EUR 87,15 86,78 7,17
Piazza Carm Invest-c 0906 EUR 189,95 190,33 23,15
DLL EuroEquity Fund-c 0906 EUR 84,13 86,16 12,16 Record Top Pension Fund-c 1006 EUR 115,49 114,47 7,44
Piazza Carm Patrim-c 0906 EUR 166,55 166,99 12,46
DLL World Equity Fund-c 0906 EUR 76,78 78,87 17,65 Star Fund-c 1006 EUR 172,41 170,79 8,85
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c
1006
1006
EUR
EUR
41,82
58,30
41,87
58,51
1,36
9,59
L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Belfius Life Eq.Europe Index-c 0906 EUR 33,29 32,69 12,96 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Belfius Life Eq.USA Index-c 0906 EUR 31,50 31,29 31,36
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16

Mithra sera en Bourse
dans un mois maximum
ENTREPRISES Fornieri en dit plus sur l’IPO et les attaques
Le patron
de la pharma liégeoise
est heureux, Mithra sera
sur les marchés
dans un mois.
Quant à l’instruction
judiciaire dont il fait
l’objet, « rien de plus
qu’une vieille histoire »,
dit-il.
S
i nous avons communi-
qué de manière aussi for-
melle lundi pour annon-
cer notre prochaine introduc-
tion en Bourse (NDLR, IPO), ce
n’est pas pour rien. Nous
sommes entrés dans un proces-
sus réglementaire qui durera au
maximum quatre semaines »,
dixit François Fornieri, le pa-
tron de Mithra, le spécialiste de
la contraception féminine, dont
on parle décidément beaucoup
dans la presse ces derniers
jours.
Comprenez par là : Mithra
partagera son capital avec le
public sur Euronext Bruxelles
dans le mois.
Jusqu’à présent, le CEO lié-
geois était resté très évasif
quant à la date de l’arrivée de
sa société sur les marchés, rap-
pelant depuis plusieurs mois
qu’il ferait tout pour concrétiser
cette IPO avant l’été, sans
qu’aucune nouvelle officielle
n’émane d’Euronext ou de la
FSMA, l’autorité des marchés
financiers, responsable d’avali-
ser le prospectus de l’entreprise.
« Le prospectus n’est pas encore
finalisé », nous confiait
d’ailleurs encore lundi l’inté-
ressé...
« Des investisseurs privés ont
rejoint Mithra et l’introduction
en Bourse viendra compléter le
NewB lance
sa carte
de paiement
BANQUES
défaut d’avoir une banque,
A les coopérateurs qui ont
souscrit à NewB pourront déjà se
procurer une carte de paiement.
L’annonce sera faite officielle-
ment ce samedi lors de l’assem-
blée générale, mais la coopérative
qui voulait devenir une banque
travaille sur la « NewB Card » de-
puis plusieurs mois déjà. « La
NewB Card sera la première carte
de paiement en Belgique spéciale-
ment conçue dans l’optique de du-
rabilité », peut-on lire sur la
convocation de la coopérative.
Le premier produit proposé
aux souscripteurs se veut dans
l’optique de la construction de la
banque. Une étape de plus, af-
firme NewB. Mais la coopérative
manque toujours d’un grand in-
vestisseur institutionnel pour dé-
marrer, elle qui est en retard sur
son plan initial présenté en 2013.
Parallèlement, la plate-forme
de paiement « Goodpay » devrait
aussi voir le jour, destinée aux or-
ganisations membres et aux com-
merçants. Reste encore à
connaître les modalités de cette
nouvelle offre aux 48.500 coopé-
rateurs et 133 organisations qui
ont déjà souscrit des parts. Et
surtout à répondre à la question :
avec quels partenaires financiers
la coopérative a-t-elle développé
sa carte de paiement ? ■
M.K.
François Fornieri, CEO de Mithra, spécialiste de la contraception féminine, tentera de lever
une cinquantaine de millions sur les marchés. © BELGAIMAGE.
montant dont nous avons be-
soin pour développer nos appli-
cations liées à l’Estetrol »,
ajoute encore Fornieri.
Mithra a déjà levé
54,6 millions d’euros,
selon le patron.
Il lui en faut 100
Via un cycle de financement
mené auprès de gros investis-
seurs flamands par Marc
Coucke, le fondateur d’Omega
Pharma, qui a lui-même injecté
20 millions d’euros dans Mithra
en mars dernier et promis
20 millions supplémentaires
après l’IPO, Mithra a déjà levé
54,6 millions d’euros, selon le
patron. Et pour développer Es-
telle, sa « pilule révolutionnaire
car sans les effets secondaires
classiques d’une contraception »
à base d’Estretol, François For-
nieri a besoin de 100 millions
LESBRÈVES
Murdoch parti dans un an ?
84 ans, le magnat des médias Rupert Murdoch prépare
A une passation de pouvoirs en douceur : il s’apprête à re-
mettre à son fils cadet James les commandes du groupe
audiovisuel 21st Century Fox, selon l’une de ses chaînes de télévi-
sion. Murdoch « a annoncé que James, actuellement directeur d’ex-
ploitation, reprendra le poste de directeur général, mais n’a pas dit
quand ». Selon la chaîne concurrente CNBC, la passation de pou-
voirs pourrait avoir lieu plus tard cette année ou début 2016. (afp)
RÉSEAUX SOCIAUX
Le patron de Twitter
quitte le nid
© EPA.
Le réseau social américain
Twitter a annoncé jeudi la dé-
mission de son directeur géné-
ral Dick Costolo, qui sera rem-
placé à titre intérimaire par l’un
de ses fondateurs, Jack Dorsey.
Le changement prendra effet le
1er juillet. Dick Costolo était arri-
vé à la tête du réseau social en
2010. Fin 2013, il était parvenu à
piloter l’introduction en Bourse
plutôt réussie du groupe. De-
puis lors, le ralentissement de la
croissance du nombre d’abon-
nés fait planer des doutes sur
les perspectives à long terme
pour Twitter.
L'ÉCONOMIE 17
d’euros.
On peut donc supposer qu’il
tentera de lever une cinquan-
taine de millions sur les mar-
chés.
Mais ce n’est pas la seule ac-
tualité qui occupe le patron lié-
geois : mardi, on apprenait du
site Médor qu’une instruction
judiciaire avait été ouverte à
son encontre et celle de Mithra.
Une information que l’inté-
ressé confirme, parlant déjà
d’une vieille histoire : « L’ins-
truction est ouverte depuis sep-
tembre 2014. Il est normal que
lorsqu’une affaire touche à une
personne connue, cela se déroule
de cette manière. Mais tout cela
se dégonfle comme un soufflé »,
constate le CEO, qui assure
avoir eu accès au dossier après
avoir été le dernier entendu par
le juge, « un bon signe que les
poursuites n’iront pas plus
loin ».
ÉNERGIE
Marghem : le gendarme
de la transparence tacle
La commission fédérale de re-
cours pour l’accès aux informa-
tions environnementales re-
proche à la ministre de l’Ener-
gie, Marie-Christine Marghem
(MR), de « discréditer le système
belge aux yeux de l’Europe et à
l’échelle internationale » en refu-
sant de diffuser la convention
négociée entre l’Etat, Electrabel
et EDF lors de la prolongation
du réacteur nucléaire de Ti-
hange 1. Cette commission est
d’avis que la ministre ne remplit
pas ses obligations au regard de
la loi.
Réponse de la ministre libérale :
cette convention « contient des
informations commerciales et
économiques pour lesquelles un
engagement de confidentialité a
été souscrit ». C’était d’ailleurs
son prédécesseur, Melchior
Wathelet, qui a pris cette déci-
sion à l’époque. Mais la ministre
a demandé aux exploitants de
Tihange 1 de lever la confiden-
tialité de la convention. Elle at-
tend leur réponse. (X.C.)
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
Pour rappel, en août 2014,
une information judiciaire avait
été ouverte par le parquet de
Liège suite à une plainte de
l’Agence fédérale des médica-
ments et des produits de santé
(AFMPS). Cette dernière re-
proche à François Fornieri
d’avoir octroyé des avantages en
nature et financiers à des méde-
cins, ainsi que d’avoir commu-
niqué de la publicité menson-
gère autour d’une application
d’un médicament, encore non
agréé. Parmi les accusations, un
voyage au Brésil accompagnés
de médecins lors de la Coupe
du monde de football est cité.
Depuis le début, François For-
nieri nie ce type de pratique
dans sa société. Mais mauvais
timing ou pas, ce sont désor-
mais les seuls investisseurs qui
jugeront de la qualité de la fu-
ture action Mithra. ■
AMANDINE CLOOT
Enquête
européenne
sur Amazon
CONCURRENCE
a Commission européenne
L a ouvert jeudi une nouvelle
enquête visant le géant d’inter-
net Amazon, déjà dans le colli-
mateur pour le régime fiscal
dont il bénéficie au Luxem-
bourg. Il est désormais soup-
çonné par l’exécutif européen
d’abus de position dominante
dans la commercialisation des
livres numériques.
La Commission craint que
certaines clauses signées avec
les éditeurs n’entravent la
concurrence et ne constituent
un abus de position dominante
de la part d’Amazon, premier
distributeur de livres numé-
riques en Europe grâce à sa li-
seuse Kindle.
Plus précisément, les clauses
en question obligent les mai-
sons d’édition à informer Ama-
zon si elles offrent des condi-
tions plus favorables ou diffé-
rentes à ses concurrents et à lui
accorder des conditions ana-
logues ou au moins aussi favo-
rables.
L’enquête, que la Commission
a ouverte de sa propre initiative,
et non à la suite d’une plainte,
se concentrera dans un premier
temps sur les livres numériques
en langue anglaise et en langue
allemande, les principaux mar-
chés d’e-books dans l’espace
économique européen. (afp) ■

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Hôpital de Charleroi) et l’informatique ;
** 17
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

18 L'ÉCONOMIE

Victoire des défenseurs de la vie privée

TECHNOLOGIES Annulation d’une loi liberticide sur la conservation des données internet
La Cour
constitutionnelle belge
annule une loi
qui mettait à mal la vie
privée des internautes.
Ce texte imposait
la conservation massive
des activités en ligne.

C
’est un coup de théâtre et
une victoire complète
pour les défenseurs de la
vie privée. Jeudi, la Cour consti-
tutionnelle belge a annulé la loi
sur la conservation des données
internet, votée en 2013 et d’ap-
plication depuis l’automne
2014. Elle imposait aux fournis-
seurs d’accès la conservation
d’une très grande masse de
données concernant les activités
en ligne des internautes belges.
Les opérateurs devaient no-
tamment stocker durant un an
toutes les sessions de
connexion, les adresses d’ori-
gine et de destination des cour-
riers électroniques, les adresses
des sites visités ainsi que les
dates de ces visites. C’est ce que
l’on appelle les « métadon-
nées ».
Le contenu des messages
n’était cependant pas conservé.
Les juges d’instruction pou-
vaient puiser dans ces données
sur base d’une décision motivée
par un magistrat.
Ce texte législatif transpose
une directive européenne da-
tant de 2006, qui a elle-même
été invalidée par la Cour de jus-
tice de l’Union européenne
parce qu’elle constituait « une
ingérence d’une vaste ampleur
et d’une gravité particulière
dans les droits fondamentaux
au respect de la vie privée et à
la protection des données per-
sonnelles, sans que cette ingé-
rence soit limitée au strict né-
cessaire ».
La loi annulée ce jeudi posait
également un épineux problème
pour les avocats puisqu’elle sur-
veillait de facto tous les
échanges de courriers avec leurs
clients, pourtant couverts par le
secret professionnel. Elle avait
fait l’objet d’un recours intro-
duit par les Ligues des droits de
l’homme francophone et néer-
landophone ainsi que par
l’ordre des Barreaux d’avocats
francophones et germanophone
(avocats.be).
« C’est une très bonne nou-
velle pour les libertés et les
droits fondamentaux en Bel-
gique, se réjouit André Loconte,
l’un des fondateurs de la Nurpa,
une association belge qui milite
Les membres de la Cour constitutionnelle ont pris une décision qui fera date
en matière de vie privée pour la Belgique. © PHOTO NEWS.
pour la défense des droits des
citoyens sur le Net. Mais il faut
continuer à renforcer la protec-
tion de la vie privée en Bel-
gique. Dans l’environnement
numérique, de nouvelles problé-
matiques ont surgi et nous de-
vons en tenir compte. »
Dans un communiqué, le pré-
sident de la Ligue des droits de
l’Homme, Alexis Deswaef, émet
l’espoir que « cet arrêt constitu-
tionnel aura l’effet d’un électro-
choc pour nos gouvernements.
« Il faut continuer à renforcer la protection
de la vie privée en Belgique » ANDRÉ LOCONTE. NURPA
Ils ne peuvent pas élargir à l’in-
fini la surveillance de masse de
leurs citoyens. » La Ligue
condamne par ailleurs la « dis-
proportion de plus en plus fla-
grante entre respect de la vie
privée et besoin légitime de sé-
curité ».
La Ligue s’était particulière-
ment inquiétée d’une loi qui al-
lait bien au-delà de ce que pres-
crivait la directive européenne.
Face à la Cour constitution-
nelle, en février dernier, l’avocat
des Ligues francophone et néer-
landophone, Raj Jaspers, avait
mis en exergue des spécificités
de la loi belge qui étendaient
l’accès à ces données non seule-
ment aux juges d’instruction et
aux procureurs mais aussi à la
Sûreté de l’Etat et au Rensei-
gnement militaire. Il se deman-
dait comment on pourrait s’as-
surer que la Sûreté de l’Etat
n’utiliserait pas les métadon-
nées pour des opérations qui
concernent le syndicalisme, le
nationalisme ou l’extrémisme.
Pour les fournisseurs d’accès à
l’internet, l’annulation de la loi
a les allures d’une bonne affaire.
Ils ne seront plus contraints de
stocker des masses très impor-
tantes de données durant douze
mois.
Reste à voir comment l’ac-
tuelle majorité va gérer ce dos-
sier. Une première réunion doit
se tenir dès demain entre le ca-
binet du ministre de l’Agenda
numérique, Alexander De Croo
VERBATIM
Quelques extraits de l’arrêt
« En ce qui concerne la durée de conservation des données,
la loi n’opère aucune distinction entre les catégories de
données en fonction de leur utilité éventuelle aux fins de
l’objectif poursuivi ou selon les personnes concernées. »
(Open VLD), celui de la Justice,
« La loi s’applique également à des personnes pour les-
Koen Geens (CD&V) et enfin le
quelles il n’existe aucun indice de nature à laisser croire
secrétaire d’Etat à la vie privée,
que leur comportement puisse avoir un lien, même indirect
Bart Tommelein (Open VLD).
ou lointain, avec les infractions énumérées par la loi (…).
De son côté, la Commission eu-
De même, la loi s’applique sans aucune exception, égale-
ropéenne a annoncé, en début
ment à des personnes dont les communications sont sou-
d’année, qu’elle ne comptait pas
mises au secret professionnel. »
proposer une nouvelle directive
traitant des métadonnées de Texte complet : http://tinyurl.com/conservation-donnees.
l’internet.
« Nous allons étudier cet arrêt
en détail, note Margot Neys-
kens, la porte-parole de Bart
Tommelein. La protection de la
vie privée doit toujours être
mise en balance avec d’autres
droits, comme celui à la sécuri-
té. La grande question qui va se
poser est la définition de la pro-
portionnalité en matière de
conservation des données. Aux
Pays-Bas, une nouvelle loi sur
ce thème est également en pré-
paration. Bart Tommelein va
porter la question au sein du
Parlement du Benelux dès sa-
medi, afin de s’assurer avec nos
collègues néerlandais et luxem-
bourgeois que les législations
seront harmonisées entre les
trois pays. ■
ALAIN JENNOTTE

l’expert « Il faut arrêter de diaboliser internet »

ENTRETIEN
’arrêt du 11 juin fera date en Belgique, en
L matière de protection de la vie privée.
Jean-François Henrotte, de l’association Phi-
lippe & Partners, était l’avocat représentant
les Barreaux francophones et germano-
phone, avec Eric Lemmens.
L’arrêt de la Cour constitutionnelle belge
va dans le même sens que celui qui a inva-
lidé la directive européenne. Quelle est
dans les grandes lignes sa conclusion ?
La Cour dit que cette conservation de don-
nées est disproportionnée et que les garan-
ties accordées aux citoyens sont insuffi-
santes. Avec ce texte, on écoutait tout le
monde, les gentils comme les méchants, les
honnêtes citoyens et les terroristes, y com-
pris lorsque cela relevait du secret profes-
sionnel de nombreuses professions.
Quelles vont être les conséquences de
cette annulation ?
On en revient au régime antérieur qui
était beaucoup moins invasif. Il serait
étonnant qu’une loi semblable soit revotée.
La directive qui la fondait n’existe désor-
L’avocat Jean-François Henrotte était
à la pointe du combat. © D.R.
mais plus. La plupart des États européens
ont d’ailleurs abandonné la mise en place
de législations de ce type.
Mais ce n’est pas le cas de tous. De la
France notamment…
C’est vrai qu’en France, actuellement, on
observe l’effet inverse avec l’adoption d’une
loi sur le Renseignement. Mais il faut re-
placer tout cela dans le contexte des atten-
tats qui ont eu un impact important sur
l’opinion publique.
Mais peut-on lier systématiquement les
attentats qui ont eu lieu ces dernières
années en Europe à l’internet ?
Non, justement. Prenons l’exemple de l’at-
tentat contre le Musée juif, en Belgique. Il
n’y a dans cette affaire aucune connexion
liée à l’utilisation de services en ligne. Il
faut arrêter de diaboliser internet.
Pour les avocats, la décision est également
une victoire. Vous craigniez de perdre la
garantie du secret professionnel dans les
communications avec vos clients…
Le texte nous posait un réel problème
puisque la loi permettait de surveiller éga-
lement nos échanges par voie électronique
avec des citoyens. On n’a pas arrêté de
nous répéter que ce ne sont que les méta-
données et non le contenu des messages
que l’on conserve.
Mais ces métadonnées sont très parlantes.
Pour un suspect, le fait de prendre contact
avec un avocat peut être considéré comme
très révélateur et relève donc du secret pro-
fessionnel ■
Propos recueillis par
A.Je.

18

Remontée des taux : attention danger !
CONJONCTURE
En quelques semaines,
les taux à long terme ont
sensiblement augmenté.
Cette hausse,
si elle se poursuivait,
serait fort malvenue
pour la zone euro.
D
urant la première quin-
zaine d’avril, les taux
d’intérêt à long terme
européens touchaient leurs
« plus bas » historiques. Le
Bund à 10 ans, l’obligation sou-
veraine allemande de référence,
offrait alors un rendement de
0,08 %, tandis que l’obligation
linéaire belge (OLO) de même
échéance affichait un taux de
0,32 %.
Il en allait de même, bien qu’à
un niveau un peu élevé, pour les
titres publics des pays de la péri-
phérie de la zone euro, qu’il
s’agisse par exemple de l’Italie
(1,26 %) ou de l’Espagne
(1,18 %).
Il n’en fallait pas plus pour que
les observateurs chantent les
louanges de la Banque centrale
européenne (BCE), de son pré-
sident, Super Mario (Draghi), et
de sa politique d’achat massif
d’actifs financiers, lancée début
mars.
Patatras, en un mois, les taux
ont brusquement remonté – ga-
gnant de 90 à 100 points de
base. Ainsi, sur le marché secon-
daire, le rendement de l’OLO à
10 ans est désormais supérieur à
1,3 %, tandis que le taux alle-
mand de même échéance est re-
passé au-dessus de 1 %.
1 Une évolution inattendue.
D’emblée, cette remontée
brutale des taux d’intérêt a de
quoi surprendre.
Le programme de rachat d’ac-
tif par la BCE – qui va se traduire
par une injection de plus de
1.000 milliards d’euros de liqui-
dités dans le système financier
d’ici à septembre 2016 – ne vise-
t-il pas, au contraire, à maintenir
Londres veut durcir les peines contre la délinquance financière
FINANCE Le gouverneur de la Banque d’Angleterre veut des peines de dix ans au lieu de sept en cas de manipulation des marchés
LONDRES
DE NOTRE CORRESPONDANTE
out finit par arriver. Le gou-
T verneur de la Banque d’An-
gleterre a annoncé mercredi soir
que la délinquance financière se-
rait plus sévèrement punie.
« L’ère de l’irresponsabilité est
terminée », a déclaré Mark Car-
ney.
Le Canadien, qui a pris la tête
de l’institution financière la plus
puissante du Royaume-Uni il y a
deux ans, s’exprimait devant les
responsables du secteur finan-
cier britannique. « Les sanctions
et les règles sur les manipula-
tions des marchés vont être ré-
examinées et les peines de prison
allongées », a fait savoir Carney
lors du discours annuel de Man-
sion House, dans la City. Concrè-
tement, les traders et les cour-
tiers qui manipulent les marchés
risqueront jusqu’à dix ans de pri-
Mark Carney veut resserrer
les boulons. © REUTERS.
La reprise est trop fragile pour supporter une hausse du loyer de l’argent
Le taux belge
En % à 10 ans
2 1,4
1,6
1,2
0,8
0,4
0 0
Juin 2014 Juin 2015
les taux longs à bas niveau, afin
de soutenir la reprise écono-
mique en zone euro ?
Comment comprendre qu’en
dépit d’une demande accrue de
titres souverains émanant de la
BCE, les cours ont baissé sur les
marchés obligataires ?
Et surtout, s’agit-il d’une re-
montée éphémère ou d’un re-
tournement de tendance qui au-
gure d’une hausse progressive
des taux d’intérêt en Europe ?
2 Vers un arrêt anticipé du pro-
gramme de rachat d’actifs ?
De multiples facteurs ont été mis
en avant pour expliquer le re-
bond des taux européens.
Des facteurs de marché,
d’abord : de fortes prises de posi-
tion par les hedge funds ; un ef-
fet d’offre avec de nombreuses
émissions ; une liquidité réduite
sur les marchés obligataires,
elle-même provoquée par les ra-
chats de la BCE et une régula-
tion plus sévère qui décourage
l’activité de « teneur de marché »
des grandes banques…
Mais également des facteurs
macroéconomiques « positifs »
au sein de la zone euro, qu’il
s’agisse des chiffres de la crois-
sance au premier trimestre ou
du retour d’un taux d’inflation
positif en mai.
Du coup, la rumeur a enflé
d’un arrêt anticipé du pro-
gramme de rachat d’actifs par la
BCE, que celle-ci a démenti,
mais qui contribue également à
pousser les taux d’intérêt à la
son ferme. C’est en tout cas la re-
commandation de Mark Carney.
Le ministre des Finances, qui
participait également à cet évé-
nement annuel, a fait écho aux
propos du gouverneur de la
Banque d’Angleterre. « L’opi-
nion publique se demande avec
raison pourquoi après tant de
scandales et un tel coût pour le
pays, si peu de personnes sont
condamnées », a lancé le conser-
vateur George Osborne. Et
d’ajouter : « Les individus qui
manipulent frauduleusement les
marchés (…) devraient être trai-
tés en criminels, et ils le seront. »
Un premier trader jugé
Ce durcissement annoncé des
sanctions contre les principaux
acteurs du secteur financier in-
tervient après une série de scan-
dales. En 2012, les Britanniques
avaient découvert, ébahis, que
plusieurs banques sises au
Royaume-Uni avaient manipulé
le taux du Libor (London Inter-
bank Offered Rate), un taux qui
sert de référence à des centaines
de milliers de produits finan-
ciers. Deux ans plus tard, les au-
torités britanniques diligen-
taient une enquête contre Bar-
clays, la Royal Bank of Scotland
et HSBC pour manipulation du
marché des changes, le forex.
Ces deux scandales retentis-
sants ont éclaboussé de nom-
breux établissements bancaires
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
L'ÉCONOMIE 19
Le taux allemand Le Bel 20 L’euro en dollar Cours du Brent
En % à 10 ans En euros En dollar En dollars
4.000 1,40 120
1,2 3.800
1,32
1
3.600
100
0,8 1,24
3.400 80
0,6 1,16
0,4 3.200
1,08 60
0,2 3.000
2.800 1 40
Juin 2014 Juin 2015 Juin 2014 Juin 2015 Juin 2014 Juin 2015 Juin 2014 Juin 2015
hausse.
Or, il est peu probable que
l’institut d’émission assiste sans
réagir à une remontée durable
des taux d’intérêt en zone euro.
Une telle évolution serait en effet
prématurée.
3 Des planètes moins bien ali-
gnées… Sans doute les statis-
tiques les plus récentes
confirment-elles le retour d’une
croissance modeste en zone euro
cette année. Il ne faut toutefois
pas se leurrer.
Si la reprise est indéniable, elle
tient avant tout à la forte baisse
des cours du brut et à la dépré-
ciation de l’euro face au dollar –
ainsi qu’à une politique budgé-
taire « plus neutre » (traduisez :
un peu moins d’austérité) dans
la majorité des pays de la zone
monétaire.
Il n’y a pas de miracle : un pé-
trole moins cher, c’est du pouvoir
d’achat en plus pour les ménages
et les entreprises des pays im- Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, pourrait-il mettre fin anticipativement
portateurs ; et un euro plus au programme massif de rachat d’actifs lancé en mars ? C’est peu probable. © AFP/ARNE DEDERT.
faible favorise les exportations.
Et on ne s’en plaindra pas. auto-entretenue. d’arrêt à la tendance haussière Une évolution jugée « dange-
Mais – et il y a plusieurs Et puis, les planètes ne sont en Bourse. reuse » par les économistes de la
« mais »… – un moteur impor- plus aussi bien alignées. banque française Natixis, pour
tant de croissance a toujours du
retard à l’allumage : les investis-
Le baril de Brent, qui avait
perdu la moitié de sa valeur et 4 Déflation : le retour ? Une
chose est sûre, en tout cas :
qui « les marchés financiers sont
en train de réintroduire un
sements des entreprises peinent s’échangeait à moins de 50 dol- une remontée des taux d’intérêt risque déflationniste en zone
toujours à redémarrer. Ce qui lars en janvier, a regagné plus de est la dernière chose dont la zone euro ».
montre que les entreprises res- 30 %, à quelque 65 dollars. euro a besoin. A priori surprenant, non ?
tent attentistes (c’est d’ailleurs Et la glissade de l’euro a cessé, Déjà, les taux d’intérêt réels Ou bien faut-il comprendre
également vrai côté embauches). la monnaie unique ayant plutôt sont redevenus supérieurs au qu’on a un peu rapidement an-
Or, sans cet effet d’accéléra- tendance à remonter au cours taux de croissance en Italie, au noncé « la fin de la déflation » et
tion, la zone euro ne peut espérer des dernières semaines. Portugal et, à un moindre degré, « le retour de la croissance » ? ■
renouer avec une croissance Cela explique peut-être le coup en France. DOMINIQUE BERNS
britanniques. Ils ont coûté très Londres pour avoir manipulé le ce jeune trader britannique était de sanctions contre les traders.
cher aux banques qui se sont vu Libor. Il est le premier trader à au cœur d’un système de collu- Depuis, la manipulation du
infliger des amendes records de comparaître devant la justice sion instauré du milieu à la fin cours de l’or et des taux de
plusieurs centaines de millions
de livres des deux côtés de l’At-
britannique depuis que le scan-
dale a éclaté en 2012.
des années 2000 avec d’autres
traders des mêmes banques mais
change est devenue elle aussi
passible de poursuites crimi-
lantique. Le scandale du Libor, à Lors de l’ouverture du procès aussi d’autres établissements. nelles. Mercredi soir, le gouver-
lui seul, a déjà coûté plus de fin mai, le procureur a accusé Jusqu’en 2012, la manipula- neur de la Banque d’Angleterre a
9 milliards de dollars aux Hayes d’avoir agi « par cupidi- tion du taux du Libor n’était pas donc fait savoir qu’il souhaitait
banques impliquées. té ». En truquant le Libor, le tra- passible de poursuites crimi- resserrer les écrous d’un cran en
Sur le plan judiciaire, plu- der avait généré des profits très nelles. Ce sont les révélations sur faisant passer de sept à dix ans
sieurs traders ont été inculpés. importants pour ses employeurs les agissements, dans un pre- les peines de prison encourues
Tom Hayes, un ancien trader de et il avait gonflé son bonus. Se- mier temps, de la banque Bar- en cas de manipulation des mar-
la banque suisse UBS, puis de lon l’Office britannique de lutte clays qui ont conduit le chés. ■
Citi, est actuellement jugé à contre la délinquance financière, Royaume-Uni à durcir le régime AMANDINE ALEXANDRE-HUGHES
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T é l . : 0 2 5 3 8 . 6 9 . 17 - F a x : 0 2 5 3 7 . 4 6 . 0 5 - a l a i n @ f e r r a t o n . b e
C AT A L O G U E S U R w w w. f e r r a t o n . b e ( AV E C I L L U S T R AT I O N S )
19
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

ÉCONOMIE
20
Le SNI, Syndicat national
des indépendants, renforce
sa position en Wallonie et
nomme Christophe Wambersie
(ph.) comme Secrétaire général
pour la Région wallonne. © BELGA.

Sept millions d’e-shoppers

DISTRIBUTION
Le commerce électronique
séduit de plus en plus
de Belges.
Pour les commerçants,
les investissements
dans les magasins et les sites
pèsent sur la rentabilité.
440.000 Belges ont fait leur premier achat en ligne l’an dernier
achat en ligne. Soit un total d’environ
sept millions de consommateurs qui ont
acheté un produit sur un site internet
au cours des douze derniers mois.
« C’est deux millions de plus qu’en
2011 », pointe Dominique Michel, l’ad-
ministrateur-délégué de Comeos.
Un chiffre qui souligne une évidence,
aux yeux du patron de la fédération :
« Pour un commerçant, la question
d’être présent sur internet ou pas ne se
tissements (NDLR : développement, lo-
gistique…) dans leurs sites de vente en
ligne. Et cela sans être certains qu’ils
vendront plus de marchandises à da-
vantage de clients. Mais s’ils ne le font
pas, ils sont certains… de perdre des
clients. Et ça, c’est encore moins rentable
que de ne pas en gagner de nouveaux ! »
Selon Dominique Michel, sur les dix
dernières années, « la distribution a
perdu 20 % de marge », sous l’effet de
42,2 %) filent vers des marchands en
ligne « étrangers » (c’est-à-dire qui réa-
lisent l’essentiel de leur valeur ajoutée à
l’étranger). « Si les choses ne changent
pas, à l’horizon 2018, ce sera près de
70 % du chiffre d’affaires qui ira à des
“e-tailers” étrangers, pointe encore Do-
minique Michel. Cela représente entre
30.000 et 35.000 emplois directs et in-
directs. »
achats sur smartphone et tablette » (lire
ci-dessous). Mais aussi pour améliora-
tion de la logistique. « Les problèmes de
livraison talonnent désormais les pro-
blèmes de paiement dans les soucis des
acheteurs en ligne, explique Dominique
Michel. C’est dû au fait que le commerce
électronique devient un modèle de
consommation de masse. Cela démontre
la nécessité d’une logistique plus profes-
sionnelle, d’autant que les consomma-

L
ongtemps considéré comme à la
traîne en termes de commerce
électronique par rapport à ses
voisins, notre pays semble refaire petit à
petit son retard. Selon les chiffres du
cinquième Baromètre de l’e-commerce
réalisé par la fédération sectorielle Co-
meos, ce ne sont pas moins de 440.000
personnes qui ont rejoint l’an dernier
(de mars 2014 à mars 2015) le bataillon
des Belges qui ont fait au moins un
pose plus : il faut y être ! » Quitte à y
perdre de l’argent, comme c’est encore
souvent le cas ? « Il est clair que le com-
merce électronique pose un gros pro-
blème de rentabilité, concède-t-il. Mais
comme je l’ai dit, les commerçants n’ont
pas d’autre solution : ils doivent assu-
mer les deux canaux de distribution en
même temps. Il leur faut rénover en per-
manence leurs magasins “en dur”, et en
même temps consentir de lourds inves-
l’accroissement de la concurrence (phy-
sique et en ligne), de la hausse tendan-
cielle des coûts d’exploitation et du dé-
veloppement de l’e-commerce.
Dans ce contexte difficile, pour le pa-
tron de Comeos, non seulement les
commerçants n’ont plus le choix, mais
en plus il y a urgence, rappelant que sur
5,62 milliards d’euros de chiffre d’af-
faires que pèse le commerce électro-
nique en Belgique, 2,37 milliards (soit
Améliorer la logistique
D’où la nécessité, selon Comeos, de
stimuler la fibre numérique des com-
merçants belges. Et surtout de leur don-
ner les mêmes armes que la concur-
rence étrangère. Sans surprise, Comeos
plaide pour une réduction des coûts sa-
lariaux et un allégement de la taxation
(notamment la TVA), mais pour la mise
sur pied d’une plate-forme de paiement
fiable, « a fortiori avec l’arrivée des
teurs sont de plus en plus demandeurs
d’être livrés dans les 24 heures. » Les
partenaires sociaux sont actuellement
en cours de négociation avec le ministre
de l’Emploi Kris Peeters, qui souhaite
autoriser (jusque minuit et à partir de
5 heures) le travail de nuit dans le com-
merce. « A cette heure, il n’y a pas encore
d’accord, concède Dominique Michel.
Mais je suis relativement optimiste. » ■
BERNARD PADOAN

Le comportement des « e-shoppers » belges

Fréquence des achats en ligne Montant des achats en ligne Montant moyen des achats en ligne
2011 2015 2011 2015
31 % 31 % 31 %
30 %
Tous les 1 à 3 mois 2011 130 euros /mois
27 % Moins de 150 euros
22 % 2012 163 euros /mois
Tous les 3 à 6 mois 23 %
Tous les 6 à 12 mois 18 % 22 %
20 % Entre 50 et 99 euros 2013 170 euros /mois
15 % 14 % 19 %
Tous les mois 18 %
Moins de 20 euros
10 % 16 % 2014 160 euros /mois
Moins d’une fois par an Entre 20 et 49 euros
6% 14 %
13 %
2%
Entre 100 et 149 euros 14 % 2015 153 euros /mois
Toutes les semaines 5%

Pourcentage des Belges qui ont fait un achat

en ligne l’année précédant le sondage

2011 45 %

2012 46 %
LE MOBILE
2013 57 % Smartphone
et tablette
2014 60 % peinent à percer
Sur l’ensemble des « e-shop-
2015 64 % pers » belges, seuls 21 % ont
effectué un achat au moins
via leur smartphone ou leur
tablette. Et ils ne sont que
LE SOIR - 12.06.15 - Source : Comeos
2,5 % à faire leur shopping en
ligne uniquement via un

le match Quel commerce est le plus avantageux ?

’e-commerce gagne donc
L chaque jour des clients. Mais
la toile dissimule-t-elle des in-
convénients méconnus des ache-
teurs ?
Petit comparatif.
Le prix : e-commerce
Avantage au Net. C’est
d’ailleurs la 2e raison, invoquée
par 39 % des personnes interro-
gées par Comeos, pour justifier
leur préférence pour l’e-com-
merce. L’explication réside dans
des coûts fixes moins élevés. De
plus, nombre d’enseignes vir-
tuelles sont situées dans des pays
où la fiscalité sur le travail et sur
la consommation est inférieure à
celle de la Belgique.
Les frais de port : commerce
Il importe d’en tenir compte
car ils peuvent parfois alourdir le
prix de 4 à 7 euros, voire plus si
l’objet acheté provient d’un autre
continent ou pays (Etats-Unis,
Chine) et se voit appliquer des
droits de douane. La tendance,
sous l’impulsion de « majors »
comme Zalando, est toutefois à la
gratuité, dès qu’un certain vo-
lume de commande est atteint.
Les horaires : e-commerce
L’e-commerce est accessible
24 h/24, territoire sur lequel le
soleil ne se couche jamais. Un ar-
gument retenu par 35 % des
clients sondés.
Le délai de livraison :
commerce
L’avantage du magasin phy-
sique, c’est que vous en ressortez
avec votre achat. Dans le cas de
l’e-commerce, il faudra patienter
de 24 h à plus d’une semaine
(pour les achats hors Union euro-
péenne). Pourtant, 42 % des
clients estiment que l’e-com-
merce représente un gain de
temps et 38 % le choisissent pour
être à domicile.
L’essai : commerce
Sur l’écran, le T-shirt a l’air gé-
nial. Mais entre le corps du man-
nequin et le vôtre, il y a une diffé-
rence de morphologie qui n’appa-
raît pas dans la notice d’achat.
Raison pour laquelle Zalando a
imaginé la livraison et le retour
gratuits. Reste que cet essayage à
domicile constitue une perte de
temps comparé à celui en cabine
de magasin. Même constat pour
le petit électroménager : il est
parfois possible de tester l’objet,
au sein même de l’enseigne, avant
de prendre sa décision. Pas avec
l’e-commerce. Et si 23 % des
clients disent que l’e-commerce
permet de comparer les produits
et 14 % estiment y trouver plus
d’informations, ils sont encore
nombreux à comparer on-line
puis à acheter off-line.
L’échange : commerce
Que l’objet soit défectueux ou
abîmé, que la taille ou la coupe du
vêtement ne convienne pas et il
faudra le retourner au fabricant.
Pour l’e-commerce, cela passe
par bpost ou le point relais. Ce qui
prend plus de temps qu’en maga-
sin puisqu’entre le renvoi et la li-
vraison du nouveau produit, plu-
sieurs jours peuvent s’écouler.
La disponibilité : e-commerce
Crise oblige, les magasins phy-
siques ont tendance à limiter les
stocks. Résultat : l’achat envisagé
doit parfois être reporté, voire
annulé faute de produit dispo-
nible. Avec l’e-commerce, c’est
plus simple : le stock est en entre-
pôt et l’interface vous signale di-
rectement le nombre de produits
disponibles. En principe, le web
évite les mauvaises surprises. Un
élément qui séduit 14 % des
clients sondés.
La personnalisation :
e-commerce
Les enseignes physiques
connaissent, dans bon nombre de
secteurs, une uniformisation de
l’offre. A l’inverse, le web offre des
possibilités de personnaliser l’ob-
jet avant achat. Ainsi ce site de
vente de chemises où le client
peut décider de la forme du col,
de la couleur des boutons. Diffi-
cile d’imaginer un tel service, à
prix équivalent, ailleurs que sur la
toile.
La diversité de l’offre :
e-commerce
Les allées du web constituent
une immense vitrine où chacun
doit pouvoir trouver son bonheur
sans quitter son canapé.
L’exemple le plus flagrant est ce-
lui des disquaires : en dehors de
Bruxelles, trouver certains titres
ou genres musicaux relève de l’ex-
ploit. Pas sur internet. D’ailleurs,
13 % des e-clients estiment trou-
ver sur le web une offre qui n’est
pas accessible en Belgique. ■
PASCAL LORENT
appareil mobile. Des chiffres
qui ne devraient gonfler que
lentement dans la mesure où
il n’y a que 28 % des ache-
teurs en ligne qui se disent
prêts à tenter l’expérience,
alors que 44 % assurent déjà
qu’on ne les y prendra pas.
« Pour une réelle percée des
achats mobiles, des obstacles
devront d’abord être levés :
écrans trop petits, manque de
confiance et difficultés de
paiement », pointe Domi-
nique Michel, administra-
teur-délégué de la Fédération
du commerce et des services
(Comeos). On notera que les
francophones utilisent un
peu plus (23 %) les supports
mobiles que les Flamands
(19 %). Et c’est parmi les
catégories de consomma-
teurs les plus jeunes que l’on
trouve les acheteurs les plus
« mobiles » : 27 % chez les
18-27 ans et les 28-43 ans,
contre 15 % chez les 44-
59 ans et 12 % chez les plus
de 60 ans.
B. P.

20
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

DÉCÈS
Ornette Coleman,
un saxophoniste
de légende
P. 37

ART SCIENCES & SANTÉ

FOOTBALL
Rancillac Une oreille
vandalise ses L’heure
de vérité pour sur un bras
propres œuvres P. 26
les Diables
P. 35
à Cardiff P. 29

L Pourquoi les langues

’année prochaine, 550 jeunes
sortis de rhéto auront l’occasion
d’approfondir leurs connais-
sances en langues grâce à des
bourses en immersion octroyées
par le Forem. Ce qui n’était pas gagné
d’avance car le service public wallon de
l’Emploi avait d’abord annoncé ne pou-
voir en attribuer que 350 suite à des res-
trictions budgétaires, comme le signa-
lait nos collègues la DH.
n’attirent pas nos ados ?
Entre-temps, les budgets ont été re-
vus à la hausse (2,5 millions d’euros) et L’apprentissage des langues s’améliore un peu en Wallonie, mais les défis
toutes les demandes déposées dans les
temps ont pu être satisfaites. C’est restent énormes. Pourquoi tant de différences avec nos voisins du nord ?
quand même un peu moins que les 624
boursiers de l’année en cours.
Les montants des aides vont de 3.500
euros pour un semestre à 7.000 euros
pour une année complète dans l’une des En 2013 et 2014,
destinations proposées par le Forem. le Forem a octroyé
Les pays les plus prisés pour apprendre
l’anglais sont les USA, le Canada, le 72.606
Royaume-Uni, l’Australie et la Nou- chèques-langues
velle-Zélande. Pour le néerlandais, c’est
soit la Flandre soit les Pays-Bas.
Depuis le lancement du plan Mar-
shall 2.0 (2013) qui prévoit un volet
« apprentissage des langues », le Forem
a octroyé 72.606 chèques-langues et fi-
nancé 319.474 heures de formation à
3.724 bénéficiaires différents. Au 31 dé-
cembre 2014, quelque 356 personnes
avaient suivi des cours de langues en
ligne sur le site wallangues.be (gratuit).
Si l’apprentissage des langues s’amé-
liore en Wallonie, la situation est loin
d’être idéale comparée à nos voisins.
C’est ce qui ressort de la dernière Etude
européenne des compétences en
langues présentée en 2012 à laquelle
ont participé plus de 54.000 élèves âgés
de 13 à 16 ans et de 14 pays (dont la Bel-
gique, 3 communautés).

Etoffer la formation en langues

Les élèves francophones ont été testés
en anglais et allemand, les Flamands en
français et anglais. Contrairement aux
enquêtes Pisa, la matière testée varie
d’un pays à l’autre. En compréhension à
la lecture, par exemple, 10 % de nos
élèves se ramassent en anglais, 42 %
sont au niveau élémentaire (A1) et 48 %
dépassent le A2. En allemand, 14 % de
nos élèves sont en pré-A1, 45 % en A1,
41 % sont en A2 ou dépassent ce niveau.
La proportion des élèves belges franco-
phones dépassant le niveau A2 est supé-
rieure à la moyenne européenne.
En compréhension à l’audition, c’est
(un peu) moins bon que la compréhen-
sion à la lecture. En anglais, 18 % sont
en pré-A1, 36 % en A1 et 45 % dé-
passent le A2. En allemand, c’est
meilleur avec 13 % en pré-A1, 39 % en
A1 et 48 % dépassant le A2.
Au niveau de l’expression écrite, c’est
meilleur que les autres exercices. En an-
glais, à peine 6 % sont en pré-A1, 29 %
sont en A1 et 65 % dépassent le A2. En
allemand, à peine 4 % d’insuffisants,
34 % en A1 et 62 % dépassant le A2.
Un constat s’impose : les élèves dont
la langue maternelle est une langue ger-
manique sont systématiquement
meilleurs en anglais que les langues ro-
manes, slaves ou autres.
Ce qui est observé en secondaire se ré-
percute évidemment dans le supérieur
quelques années plus tard. Un coup de
sonde réalisé l’année dernière auprès de
900 diplômés de l’UCL (promotion
2012) montre que 20 % d’entre eux tra-
vaillent à l’étranger et que, dans le cadre
de leurs activités professionnelles, 51 %
pratiquent l’anglais et 27 % le néerlan-
dais. L’enquête fait clairement appa-
raître une demande d’étoffer la forma-
tion en langues, en particulier en néer-
landais. ■
PHILIPPE DE BOECK
Des étudiants apprennent les langues à l’université sur l’ordinateur faute d’avoir été bien formés plus jeunes.© JAVIER LARREA.
l’expert « Plus on apprend jeune, plus c’est facile »
ENTRETIEN
ascale Fabre est responsable de l’or-
P ganisation des formations en
langues pour enfants, adolescents et
adultes du Centre de Langues à Lou-
vain-la-Neuve qui accueille chaque an-
née 25.000 apprenants. Entretien.
Les francophones seraient frileux à
l’idée d’apprendre d’autres langues.
Pourquoi ?
C’est lié à l’histoire de la langue fran-
çaise, qui était dominante à une
époque. Pendant longtemps, les fran-
cophones ont eu une attitude défensive
vis-à-vis des autres langues. Et no-
tamment de l’anglais, en considérant
que son développement se ferait néces-
sairement au détriment du français.
La prise de conscience que la mondia-
lisation se fait inéluctablement en an-
glais a été assez tardive. Cette prise de
conscience est désormais flagrante. On
voit que de plus en plus de personnes
viennent apprendre l’anglais et ce, de
plus en plus jeunes. Mais il va falloir
quelques années avant d’en voir les ef-
fets. Par ailleurs, ce que l’on voit en
France, c’est que l’apprentissage des
langues devient un marqueur social :
il y a ceux qui peuvent se permettre de
prendre des cours, de faire un séjour
linguistique à l’étranger, et les autres.
A Bruxelles, la maîtrise des langues
est essentielle pour accéder à l’em-
ploi…
Les Belges francophones ont aussi un
blocage avec le néerlandais…
Ici aussi, pour des raisons historiques,
avec un français dominant pendant
des dizaines d’années, les franco-
phones estiment que s’il est nor-
mal que les néerlandophones
apprennent le français, l’in-
verse n’est pas vrai. Une
étude a montré que l’image
qu’a une langue est un fac-
teur de motivation très im-
portant dans son apprentis-
sage. Certaines ont une
image positive, d’autres
moins. Une étude a montré
que l’allemand est très lié à
l’image de l’industrie,
le français au
romantisme,
à la nourri-
ture et à la
mode, l’es-
pagnol à la fête. Le néerlandais a
l’image d’une langue qu’on est forcé
d’apprendre plutôt qu’on ne la choisit.
Cela ne change pas ?
A Bruxelles, si. La prise de conscience
de l’importance du bilinguisme est
très claire. En Wallonie, c’est plus
contrasté, cela dépend des régions. A
Liège et Verviers, on est davantage
tourné vers l’allemand. Globalement,
les derniers chiffres montrent
que le choix du néerlandais cô-
té francophone est en train de
chuter.
Il faut commencer plus
tôt et apprendre diffé-
remment à l’école ?
Le système est à revoir. Les
langues étrangères sont in-
troduites dans le secon-
daire ; or, l’adolescence
est le pire moment pour
les apprendre. L’ado
Pascale
Fabre. © D.R.
Le niveau
de compréhension
de l’anglais est
insuffisant dans
plus de 52 %
des cas
est hyper-conscient de lui-même et
soucieux de l’image qu’il donne aux
autres, donc il a honte, il se sent ridi-
cule. Il faut introduire les langues
avant, car en primaire la socialisa-
tion se fait différemment. Plus on ap-
prend petit, plus c’est facile. Un enfant
de moins de 5 ans n’a pas de frein
culturel et son imprégnation est totale.
Cela va donc très vite. L’immersion,
qui s’est bien développée à Bruxelles et
en Wallonie, est en mesure de donner
une éducation bilingue de manière ef-
ficace. Dans l’enseignement classique,
le temps d’apprentissage est trop faible
et les classes sont trop chargées et ne
tiennent pas compte des niveaux des
élèves : une heure de cours avec 30
élèves, faites le compte. Or, une langue
s’apprend essentiellement pour la
communication orale. Et les manuels
contiennent des consignes en français,
ils ne sont pas en immersion. Consé-
quence : l’apprenant fait sans cesse des
transferts entre les deux langues, et
constatant qu’il lui manque des mots
pour traduire ce qu’il pense, il ne parle
pas. ■
Propos recueillis par
CORENTIN DI PRIMA

21
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
22 MONQUOTIDIEN
LA GASTRONOMIE
L’eau prend sa revanche
Il y a quelque temps, nous avons eu le plaisir de
participer avec quelques confrères à un tour de
table sur la place de la bouteille d’eau dans le
repas contemporain. Si nous connaissons les
vertus de ce produit que nous apprécions cer-
tains matins plus que d’autres, nous avons
appris ce jour-là pas mal de choses. L’eau de
Bru, par exemple, est une des rares eaux natu-
rellement gazeuses qui soit… appréciée déjà du
temps des armées romaines, elle devrait son
nom au bruissement que fait le gaz en se déga-
geant de sa source.
Etrangement, cette qualité n’est guère mise en
avant par les communicants chargés de sa
publicité. Etonnant, car toutes les marques
d’eau haut de gamme rivalisent aujourd’hui
d’inventivité et d’actions pour se distinguer les
unes des autres. Ainsi, lors du récent
festival de Cannes, on a beaucoup bu
l’eau noire BLK, une eau dont nous
n’avions jusque-là guère entendu par-
ler. Cette eau minérale naturelle est de
couleur noire car elle est infusée dans
des minéraux fulviques. Ne deman-
dez pas ce que ceci veut dire, même
en lisant trois fois les commen-
taires s’y rapportant, on ne com-
prend pas bien…
Cela dit, d’un point de vue marke-
ting, tout le monde en a parlé.
Pourtant, à part sa couleur, cette
eau affiche des qualités partagées
par la plupart des eaux minérales
naturelles. Elle ne contient ni glu-
cides, ni calories, ni sucre, ni ca-
féine… Bref, c’est de la simple flotte
vendue à 4,50 € la bouteille de 500ml !
Cette eau d’origine canadienne avait été offi-
ciellement lancée en Europe quelques semaines
LES SORTIES
Trois bons plans
pour le week-end
Bruneaf – Baaf – AAB. Le Sablon déborde
d’activité avec le retour de trois foires d’an-
tiquaires destinées aux amateurs comme
aux professionnels de l’art : la Brussels Non
European Art Fair, qui célèbre sa 25e édition,
la Brussels Ancient Art Fair et Asian Art in
Brussels. Trois salons spécialisés qui par-
tagent une même exigence de qualité et
d’authenticité des pièces expo-
sées.
Jusqu’à dimanche, au Grand Sablon
(Bruxelles). mad.lesoir.be/
arts/114663-bruneaf-baaf-aab
Nasha Moskva. Tché-
khov enivre toujours les
jeunes artistes. Marie
Bos, Estelle Franco et
Francesco Italiano ont
eux aussi voulu goûter
de son ivresse slave en
extrayant chaque parti-
cule d’alcool des Trois
LE TEST
Des lunettes lumineuses
qui font rire et dormir
Laisser ses angoisses de côté, plonger dans le sommeil,
bénéficier d’une bonne dose de tonus le matin et d’un
moment réparateur l’après-midi, retrouver la paix inté-
rieure quand il fait gris à l’extérieur… Ce sont là
quelques-unes des promesses marquantes de PSiO, une
paire de lunettes développée en Belgique par le labora-
toire Psychomed.com et qu’on jurerait échappée d’une
superproduction de science-fiction. Ses verres opaques
en mettent plein les yeux avec de la lumière colorée en
mode pulsé ou continu. Et ses écouteurs diffusent des
musiques et des voix de relaxation ou de stimulation.
Mêlant sophrologie et luminothérapie, l’ensemble se
contrôle sur la branche droite munie de boutons et d’un
mini-écran rétroéclairé.
Le principe est séduisant. Mais qu’en est-il lorsqu’on
chausse une paire de PSiO ? Au premier abord, on est
déconcerté par le niveau de fabrication plutôt « cheap »
du produit. Vu son prix (579 € pour la version « Cus-
tom » testée ici), on était en droit d’attendre des plas-
tiques plus nobles, des boutons mieux dessinés, des
écouteurs de meilleure qualité, puis surtout une inter-
face numérique plus en phase avec l’époque.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : le PSiO n’a rien à voir
avec un bazar de télé-achat. Lorsqu’on lance l’un de ses
16 programmes préchargés (on peut en télécharger 150
de plus sur la plate-forme en ligne du constructeur,
moyennant paiement) et qu’on se laisse emporter par
les sons, les voix et les lumières multicolores, on com-
prend que ces luminettes perfectionnées sont le fruit
d’un développement des plus sérieux. Certes, au dé-
part, on n’a pas pu réprimer un fou rire à l’écoute de la
plus tôt chez Colette. Cette boutique tendance
du Ier arrondissement de Paris dispose d’un
Water Bar où vous pouvez apprécier des eaux
du monde entier, du Danemark à l’Islande en
passant par l’Australie ou l’Inde, des pays où,
soit dit en passant, on meurt toujours de soif.
Mais bref, ce bar annonce jusqu’à quatre-vingts
références d’eaux rares différenciées par leur
packaging et leurs qualités : organoleptiques
rares pour telle eau, richesse en calcium pour
telle autre, bicarbonates, hyposodée (cela veut
dire sans sel), etc. Il y a même cette eau gal-
loise que l’on dit très diurétique au cas où vous
vous étonneriez d’avoir un besoin pressant
après l’avoir dégustée.
Quant au packaging, les marques font appel à
des créateurs connus comme Calvin Klein ou
Philippe Starck pour apporter leur touche à des
bouteilles qu’elles réservent à quelques épice-
ries et aux tables des grands restaurants. A une
époque où l’on boit moins de vin, surtout le
midi, le sommelier peut ainsi se rattraper en
conseillant l’eau qui s’accordera le mieux à
votre plat. Ainsi, celle qui fut longtemps le
parent pauvre de la restauration prend sa
revanche. Et nous qui nous nous éton-
nions naguère qu’une bouteille d’eau
puisse coûter plus cher qu’un litre de
lait, nous lisons aujourd’hui qu’avec
l’arrivée de l’eau H20 Bling, une eau
américaine vendue 35 € les 37,5 cl, elle
dépasse le prix du champagne !
RENÉ SÉPUL
Suivez l’actu lifestyle
sur lesoir.be/victoire
Sœurs pour distiller leur propre absinthe. Il y
a quelque chose de régénérant à voir ces
comédiens triturer Tchékhov, le tordre dans
tous les sens, en émietter un bout puis en
raccommoder un autre. Le concasser jus-
qu’à la moelle, jusqu’à la folie.
Vendredi et samedi, au Théâtre Océan Nord (Schaer-
beek). 02/216.75.55, www.oceannord.org
The Sound Of. Les organisateurs de l’événe-
ment « Sound of Belgium » ont décidé de
sélectionner le Wood afin d’y produire cer-
tains de leurs artistes. La première soirée
mettra à l’honneur deux clubs flandriens de
légende, l’AB d’Anvers et le Boccaccio de
Destelbergen, avec leurs résidents d’antan
(Ronny Harmsen as Dikke Ronny, Olivier
Pieters, Eric Powa B…).
Vendredi, à partir de 22h00, au Wood (Bruxelles).
www.facebook.com/thewoodbrussels
D’autres idées de sorties dans « Votre
week-end en 15 clics » sur mad.lesoir.be
Chérie, j’ai rétréci le bagage à main !
Les compagnies
aériennes
veulent réduire
la taille
de la « valise
cabine ». Bonjour
la fureur
des voyageurs…
P
assera, passera pas ? Cette
question angoisse pas mal de
passagers d’avion, adeptes du
bagage à main. C’est qu’ils le
chérissent, leur sac destiné à la
cabine : il leur permet non seulement
d’éviter les suppléments pour bagages en
soute pratiqués par certaines compa-
gnies (principalement les low cost), mais
aussi de zapper la récupération de la va-
lise sur le tourniquet géant à la sortie de
l’appareil. Bref, c’est un gain d’argent et
de temps.
Encore faut-il que le poids et les di-
mensions du fameux bagage à main n’ex-
cèdent pas les maxima imposés par les
compagnies aériennes. Et, en la matière,
c’est quelque peu fluctuant. Il en va de
même pour l’espace disponible en cabine
au-dessus de la tête des passagers. Bien
souvent, le stress décolle parce que la
place vient à manquer à cause du sac trop
dodu du voisin de rangée et des compar-
timents de plus en plus rikiki de l’avion.
Cette tension devrait bientôt s’envoler,
espère l’Association internationale du
transport aérien (IATA). Celle-ci, qui re-
présente 260 compagnies et 83 % du
trafic aérien mondial, propose en effet
d’uniformiser très clairement le gabarit
maximal du bagage à main, mais aussi de
le revoir… à la baisse. Il passerait à 55 cm
de long sur 35 de large et 20 d’épaisseur,
soit une perte conséquente. De nom-
breuses compagnies acceptent en effet
des dimensions maximales de 55 cm X
40 cm X 23 cm, voire plus…
L’IATA compte négocier avec les fabri-
cants de bagages pour déboucher sur la
production de valises labellisées « IATA
Cabin OK ». Cela permettrait, dans un
avenir encore indéterminé pour le mo-
ment, de concrétiser cette uniformisa-
tion à laquelle les compagnies aériennes
seront libres d’adhérer. Bon nombre
d’entre elles jugent positivement l’initia-
tive. Ce qui devrait être loin, très loin,
d’être le cas des vacanciers adeptes du
bagage à main. Et on les comprend : non
seulement ils seraient contraints de ra-
cheter une valise, mais en plus, ils se-
raient privés d’un précieux espace pour
caser leurs affaires de voyage. ■
JULIEN BOSSELER
© BRUNO D’ALIMONTE
Gabarit maximal
Compagnies Taille Poids
55x40x23
55x40x23
12 kg
8 kg
55x35x25 12 kg
L’ÉQUIPE BELGE RÉCOMPENSÉE
56x45x25 23 kg
56x36x23 N.S.
55x35x25 12 kg
À LA COPA JEREZ 2015
56x35x23 N.S.
50x37x25 N.S.
55x38x20 30 kg
Représentée par le sommelier
55x40x20 6 kg Andy De Brouwer et le chef
Nico Corbesier, tous deux
55x40x20 10 kg
du restaurant Les Eleveurs à
56x45x25 10 kg Halle, la Belgique a décroché
55x40x20 10 kg cette semaine le prix du
N.S. : non spécifié LE SOIR - 12.06.15 Meilleur mariage du sherry
avec une entrée à la 6e Copa
Jerez 2015 à Jerez de la
Frontera en Andalousie.
Organisée par le Conseil régu-
séquence « Wake up », mélange de stroboscope façon
club des années 90 et paroles au comique involontaire lateur du Xérès et Fedejerez,
(une voix masculine répète avec assurance : « Réveille-toi, la Fédération des producteurs
mon amour »). Cependant, les autres programmes que de xérès, la Copa Jerez est un
nous avons testés nous ont convaincu du potentiel béné-
fice pour le bien-être que constitue ce système. concours international unique
Ainsi, au gré de plages zen, avons-nous profité de en son genre qui se déroule
quelques moments de solide détente et même basculé tous les deux ans. Le but : faire
aisément dans une courte sieste réparatrice, hypnotisé connaître et reconnaître le
par un entremêlant de voix apaisantes. C’est une expé- Sherry (ou Xérès ou Jerez) à tra-
rience que les abonnés à la sophrologie connaissent bien.
vers les accords gastronomiques
Musiques et paroles invitent à une relaxation profonde.
Quant à la fonction de luminothérapie, elle a de quoi proposés par des équipes chef/
(re-)donner la pêche quand il fait gris dehors et dans la sommelier de maisons de
tête. Mais comme il faisait beau partout lors de ce test, bouche travaillant régulière-
nous n’avons pas pu valider ce bienfait promis par la ment avec ce vin si particulier.
brochure commerciale. Huit pays participaient cette
Celle-ci vante tout le sérieux des lunettes dont les pro-
année à la compétition : l’Alle-
grammes à télécharger sont utilisés en milieu hospitalier,
magne, le Danemark, les Etats-
« depuis 1994 en laboratoire du sommeil à l’hôpital Brug-
mann, en salle de réveil à l’hôpital Saint-Pierre et depuis un Unis, l’Espagne, les Pays-Bas, la
an à l’hôpital Sainte-Elisabeth. » Même la Nasa s’y est Grande-Bretagne, la Russie et,
mise « pour tester son efficacité pour la régulation du déca- bien sûr, la Belgique. Il s’agit en
lage horaire et la gestion du stress des astronautes ».
réalité des principaux pays im-
Oserait-on affirmer que son prix est vite amorti car le
PSiO peut se substituer à un coach, un sophrologue, voire portateurs et consommateurs
un médecin ? C’est un pas qu’on n’oserait pas franchir, de sherry, raison pour laquelle
car un encadrement humain adapté est irremplaçable. des pays tels que la France ou
Mais ces lunettes qui relaxent et qui tonifient peuvent
l’Italie ne sont pas représentés.
s’avérer de précieuses compagnes dans une démarche
Chaque équipe devait préparer
thérapeutique globale.
JULIEN BOSSELER une entrée, un plat et un dessert
Plus d’infos : www.psio.com
22
Lesvinsdusoir
autour du sherry et avait trois
fois dix minutes pour les pré-
senter à un jury de quatre per-
sonnes où figuraient Josep Roca
(sommelier de El Celler de Can
Roca, meilleur restaurant du
monde), Beltrán Domecq (pré-
sident du CRJ), Pedro Balleste-
ros (master of wine espagnol) et
Michael Weiss (ancien somme-
lier et enseignant à New York).
Un voyage de la mer à la terre
Coachée par César Román,
sommelier du Comme chez soi
MONQUOTIDIEN 23
© MATHIEU GOLINVAUX
De quoi tenir 10 jours au soleil plie avec cœur, comme si le soleil du
Que parvient-on exactement à caser bout du monde nous attendait, là, main-
dans une « valise cabine » et, du coup, tenant. Sont entrés sans sourciller (mais
combien de jours d’habillement et de avec de vilains plis) 4 pantalons dont 2
soins du corps peut-elle offrir, tout en
jeans, 6 polos, 4 T-shirts, 10 caleçons
voyageant léger ? Pour répondre à ces
type « boxer », 7 paires de chaussettes,
questions, nous avons tout simplement
une paire de chaussures, un pull (pour
tenté l’expérience. Première étape :
les soirées fraîches), une trousse de
visionner quelques tutos sur YouTube
toilette (avec mini-gel douche et échan-
pour apprendre comment exploiter tillons de shampoing, peigne, dentifrice,
chaque recoin de son bagage à main.
fil dentaire, mouchoirs, rasoir élec-
C’est fou comme la question passionne
trique), un sac à linge sale, une lampe
tant les bloggeurs que les bloggeuses
de poche à led, un chargeur et une bat-
spécialisés en voyage et beauté. Chacun
y va de sa petite astuce, comme loger terie de secours pour smartphone et
tablette et un iPad (indispensable pour
ses chaussettes dans sa paire de chaus-
sures ou pousser l’art du pliage de che- lire, au bord de la piscine, des romans
mises jusque dans ses derniers retran- qui font frissonner). Ouf !
chements. Verdict après deux coups de fermeture
éclair : la valise est bien pleine (il ne
Nous l’avouons : nous n’avons eu ni le
temps ni l’envie de développer à fond ce
don. Mais, armés de conseils pour en-
reste de la place que pour les docu-
ments de voyage) et la balance affiche
rouler correctement ses caleçons et 10,2 kg. Nous voilà prêts à décoller pour
compacter ses T-shirts, nous avons saisi 10 jours sous les tropiques et sans pas-
notre valise aux dimensions standards sage par la soute à bagages.
(55 X 40 X 23 cm) et nous l’avons rem- J.BO.
en collaboration avec
caviar de la Méditerranée) et un
sorbet à l’huître, le tout avec des
huiles, des herbes et une feuille
d’huître (une plante dont les
feuilles évoquent précisément
ce mollusque). L’originalité ré-
sidait dans la réalisation d’un
cocktail d’En Rama avec un
peu de vermouth et des feuilles
d’huître afin de démontrer la ri-
chesse d’exploitation du sherry.
Pari gagné donc.
Le palmarès général se répar-
tit de la manière suivante :
1) Etats-Unis : Meilleur menu
général et Meilleur Somme-
lier
2) Pays-Bas : Meilleur chef et
Meilleur plat principal
3) Belgique : Meilleure entrée.
La cathédrale de 25.000 barriques du groupe Estevez Egalité avec le Danemark
(meilleur mariage créatif) et
et encadrée par José Maria Andy et Nico à l’issue de la pro- l’Espagne (Meilleur dessert).
Fernández Muñiz, analyste éco- clamation.
nomique de l’ICEX, l’équipe Le vin mis à l’honneur dans Déception pour les Anglais, les
belge des Eleveurs a emmené le cette entrée joliment intitulée Allemands et les Russes qui
jury dans un voyage de la mer à En bord de mer était un fino sont malheureusement repartis
la terre avec des combinaisons En Rama de Gonzalez Byass bredouille, ce qui est étonnant
aromatiques audacieuses et une (groupe de la marque Tio Pepe), car les Britanniques ont gagné
utilisation qui l’était tout autant un vin non filtré et brut accom- les deux premières coupes et
du sherry. Si l’accord fromage pagné pour la circonstance de ont offert une belle cuisine, tra-
bleu et manzanilla au dessert n’a mets crus : un cabillaud « cuit » ditionnelle certes, mais de très
pas plu au jury (difficile d’aller au sel pendant trois heures et haut niveau.
contre les traditions), le cock- avec la peau traitée comme
Rendez-vous en 2017 pour la
tail qui accompagnait l’entrée un kroepoek, des asperges
prochaine édition.
a séduit tout particulièrement blanches effilées, des algues sé-
MARC VANEL
Josep Roca qui est venu féliciter chées, une bottarga maison (le
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
ASTUCES
Voyagez léger
Renoncez. Non, cet été, il ne
neigera pas à la Costa Del
Sol. Oubliez donc l’écharpe
et les moufles. Blague à part,
allez à l’essentiel en vous
adaptant au mieux à votre
destination.
Achetez sur place. A quoi
bon emporter quantité de
savon, alors que, sur votre
lieu de villégiature, vous
trouverez très probablement
de quoi vous nettoyer digne-
ment ? Il en va de même
pour les essuies de bain : les
hôtels en fournissent.
Lavez. Il n’y a pas que votre
corps que vous laverez sans
souci sur place. Vos vête-
ments eux aussi auront droit
à leur bain. Votre autonomie
en linge n’en sera que boos-
tée et votre valise allégée.
Roulez, roulez, roulez. Le
sac à dos, c’est bien si vous
comptez vous déplacer
souvent sur place. Mais la
valise à roulettes et à poi-
gnée télescopique, c’est
mieux, si vous désirez rester
dans les parages de votre
hôtel. Aaah, le délicieux
glissement des roulettes
siliconées sur la pierre lisse
des grands aéroports !
Misez sur le petit deuxième.
Les compagnies aériennes
acceptent que vous empor-
tiez en cabine un petit sac
complémentaire. Bon à sa-
voir si vous voulez prendre
votre appareil photo.
J.BO.

À VOTRE AGENDA
13-14/6 : 1er Salon du vin
à Seraing
Le vin pour aider la science: pour
aider la recherche, l'Association
Belge du Syndrome de Marfan
et Vinae organisent un premier
Salon du Vin à Seraing ce week-
end. Dix-sept vignerons français
proposeront leurs produits à la
vente. L'horaire : Sa 13-21h, Di
11-19h. L'adresse : Salle des fêtes
du CPAS de Seraing, avenue du
Centenaire 400 à 4102 Ougrée.
Entrée : 5 €.
13/6 : The walkabout
chez Mig’s à Bruxelles
Spécialisé dans les vins du
monde, Mig’s World Wines fête
ses 20 ans avec la dégustation
de ses principaux vins dans trois
lieux autour du magasin : une
agence de voyages, une galerie
d’art et un magasin d’objets
design. Tout sera gratuit et sans
inscription. Quelques surprises
au programme aussi, comme
un atelier de brassage et la
sortie d’une bière unique pour
l’événement. Bel anniversaire !
L’horaire : Sa 12-18h. L’adresse :
chaussée de Charleroi 43 à 1060
Bruxelles (place Stéphanie).
Infos : migsworldwines.be
23
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

24 FORUM
sur lesoir.be
Dans une carte blanche, l’ONG
CNCD-11.11.11 analyse les blocages qui
ont amené le Parlement européen à
voter pour le report du débat sur le
partenariat transatlantique de com-
merce et d’investissement (TTIP).
« Le pétrole bon marché
fait une victime :
la transition énergétique »
La baisse des prix du pétrole a fait du
bien au budget des familles, avant de
repartir à la hausse. Comment expliquer
ces variations ? Quel impact sur le portefeuille des mé-
nages ? François Mathieu, rédacteur en chef adjoint et
chef de la rubrique économie, a répondu à vos questions.
Comment expliquer la baisse du prix du pétrole ?
Un baril de pétrole coûte actuellement à peu près 60 dollars,
contre près de 140 il y a quelques années. La loi de l’offre et la
demande explique cette évolution. Les Etats-Unis, avec leur
gaz de schiste, sont désormais les premiers producteurs au
monde, devant l’Arabie saoudite et la Russie. C’est un change-
ment de paradigme. Le marché est en suroffre. Tandis que la
demande de pétrole stagne. La croissance chinoise est moins
forte. Et les tensions géopolitiques ont moins d’impact que
lors de la guerre en Irak. Et l’Opep, qui représente un tiers de
la production, joue la carte du marché et non des prix. Cela aujourd'hui
arrange plutôt les Etats-Unis. La Russie est la grande perdante
de cette guéguerre. Négociations
Pour le consommateur, quels impacts ?
sur la dette grecque :
Un de nos journalistes a calculé qu’un ménage moyen écono-
misait 300 euros sur le mazout de chauffage et 100 euros sur Tsipras dans les corde ?
sa facture de carburant en moyenne. Cela dit, on voit depuis On en parle avec
deux mois que les cours pétroliers remontent, avec un impact Maroun Labaki.
sur les prix à la pompe. Le marché est très fluctuant. Autre en-
jeu dont on parle peu, c’est la transition énergétique. Dès lors
que les prix pétroliers sont bas, beaucoup d’entreprises vont
sans doute investir moins que prévu dans les énergies renou-
velables. C’est l’un des effets pervers de cette baisse. Or, cela
va coûter, à moyen terme, aux contribuables, car les prix du
pétrole, vu sa raréfaction, sont amenés à augmenter.

l’entretien

Lambros Couloubaritsis : « Diriger

la Grèce, c’est hériter de sa complexité »
Le directeur du Centre de philosophie ancienne et professeur émérite de philosophie à l’ULB
publie un ouvrage qui aborde la question de la complexité, en particulier celle de la Grèce.

N
ous vivons à l’heure de la
complexité, constate
Lambros Couloubarit-
sis. Et de signer sur la question
plus de douze cents pages qui
nous mènent de Parménide à
l’œuvre qualifiée de « monumen-
tale » d’Edgar Morin. L’infati-
gable professeur émérite de
l’ULB nous offre une belle syn-
thèse destinée à nourrir la ré-
flexion philosophique et poli-
tique, mais aussi à prendre la
mesure de nos propres faiblesses.
De culture grecque et franco-
phone, Lambros Couloubaritsis
a abordé pour nous, chemin fai-
sant, la question de la Grèce mo-
derne, complexité parmi les
complexités.
Un mot d’abord de votre en-
quête philosophique. Vous
parlez de la complexité comme
du défi majeur du XXIe siècle.
N’avait-on jamais pensé la
complexité auparavant ?
De l’époque archaïque à nos
jours, l’idée de la complexité du
réel a toujours été présente.
Pour ma part, je n’ai jamais
dissocié dans mes travaux an-
térieurs la question de l’Être
(l’ontologie), la question du
mythe et la question de l’Un et
du multiple, j’ai toujours tra-
vaillé dans la complexité histo-
rique. Mon dernier ouvrage
s’inscrit dans une continuité :
la différence, c’est que j’y étudie
la complexité comme telle et
l’élève au rang de paradigme,
de modèle par excellence du
siècle commençant.
Un combat très actuel contre le
réductionnisme, le fait de tout
expliquer par une seule cause ?
Il y a de cela, oui. Par exemple,
je ne veux pas, comme Heideg-
ger, réduire toute l’histoire de la
pensée à l’histoire de l’Être,
donc défigurer la réalité mais,
en même temps, à la différence
d’Edgar Morin, je ne vais pas
jusqu’à dire que toute méthode
de simplification est une muti-
lation de cette réalité. Il ne
s’agit pas de prôner le para-
digme de la complexité contre
celui de la simplicité, car il n’est
pas d’être humain qui soit ca-
pable de configurer le réel sans
le simplifier. Au contraire, la
possibilité de vivre est à ce prix.
Le rôle de la science, c’est juste-
ment de simplifier le réel. Voyez
Pour le professeur Lambros Couloubaritsis, « nous vivons à l’heure de la complexité ».
Il nous fait part de ses réflexions dans un ouvrage en deux volumes. © D.R.
égard aux travaux de l’Institut
de Santa Fe, en particulier à la
notion de système adaptatif
complexe qui suppose chez les
individus une double interac-
tion, à la fois interne d’auto-or-
ganisation et externe, avec l’en-
vironnement.
Pour autant, la science écono-
mique, dominante aujourd’hui,
ne doit-elle pas être accusée de
simplifier outrageusement la
réalité ?
Si on explique tout par l’écono-
mie, c’est parce que la réalité ac-
tuelle tire de l’économie sa com-
plexité spécifique : ce n’est pas
seulement qu’on réduit le réel à
l’économie, mais que l’économie
elle-même impose son ordre
complexe. Dans le monde ac-
tuel, il n’y a plus aujourd’hui
d’économie indépendante de la
technique et vice versa. Si le
passé fonctionnait en dehors du
système technico-économique,
la, c’est Karl Marx qui, le pre-
mier, a introduit les notions
conjointes d’infrastructure (les
rapports de production) et de
superstructure (l’édifice juri-
dique et politique). Le problème
aujourd’hui, c’est que le sys-
tème technico-économique,
avec ses marchés autorégula-
teurs, est devenu une puissance
« Il faut tenir
compte
de la structure
historique
de la Grèce
moderne
fondée sur
le clientélisme,
incontrôlable, incertaine et im-
prévisible. Nous sommes sou-
mis à une nouvelle structure
métaphysique, mais qui n’est
plus le divin comme au Moyen
Âge.
C’est ce que vous appelez dans
votre livre l’« antinomie de la
contemporanéité » : l’incapaci-
té pour la démocratie de
contrôler l’économie, l’absence
d’autonomie du politique. Le
plus bel exemple n’en est-il pas
la Grèce, empêtrée dans une
crise interminable ?
On ne peut dissocier la compré-
hension d’un tel problème de
l’incertitude qui est au cœur de
nos sociétés. Poincaré a intro-
duit en science le thème de la
« sensibilité aux conditions
initiales » qui a été mis en évi-
dence au niveau de la météoro-
logie. Celle-ci n’est jamais pré-
visible à long terme, le temps
étant toujours dépendant de la
Lambros
Couloubaritsis
Né au Congo en 1941, il a suivi
une formation en chimie à
l’Université de Liège avant de
décrocher un doctorat en philo-
sophie à l’ULB. Il y dirige le
centre de philosophie ancienne.
Docteur honoris causa de plu-
sieurs universités européennes,
il est reconnu comme l’un des
plus grands spécialistes d’Aris-
tote. Auteur de plusieurs ou-
vrages philosophiques, il fut
également éditeur responsable
de la « Revue de philosophie
ancienne ».
La rigueur peut donc sembler
nécessaire. Mais l’Europe ne
tient pas compte d’un autre fac-
teur plus existentiel sur lequel
j’insiste à la fin de mon livre :
la souffrance humaine. Au re-
bours, le populisme, qu’il soit
de gauche ou de droite, n’a
d’yeux que pour la souffrance et
finit par l’instrumentaliser.
Pour ne pas être entraîné dans
un nouvel engrenage fatal, il
faut donc, si possible, faire la
part des choses : réformer, mais
sans accabler outre mesure la
population faible. Une autre
s’est passé en Grèce. La mani- complexité à gérer !
pulation des comptes à laquelle
la Grèce s’est livrée avant 2001 Ne pourrait-on penser égale-
pour pouvoir entrer dans la ment qu’il y a chez nos diri-
zone euro a créé un processus geants appelés à résoudre ce
incontrôlable. C’est l’un des fac- genre de crise un terrible déficit
teurs de la crise grecque. de savoir historique ?
En dehors de ce déficit, beau-
En appliquant aux Grecs depuis coup de nos décideurs mécon-
quelques années la thérapie de naissent la notion d’émergence.
choc que l’on connaît, l’Europe Partout se sont créés – voyez le
ne joue-t-elle pas semblable- printemps arabe – de nouveaux
ment avec le feu ? mouvements qui démontrent,
Le choix d’imposer la rigueur comme en biologie, que le tout
ne vient pas seulement du péché est plus que la somme des par-
originel, la manipulation des ties. Ce qui a manqué à nos dé-
comptes. Il faut tenir compte de cideurs, c’est la conscience de ce
fait et ce sont les stratégies
la structure historique de la
Grèce moderne fondée sur le d’adaptation complexes pour y
clientélisme, la corruption et
l’évasion fiscale. La para-éco-
répondre correctement, sans
simplification. ■
nomie a toujours été un élément
qui ne permettait pas à la Grèce
Propos recueillis par
MICHEL GRODENT
de s’en sortir autrement que par
le recours à l’emprunt. La ri- P.2 & 3 L’HEURE DE VÉRITÉ
gueur qui équivaut à une re-
structuration sociétale, écono-
POUR LA GRÈCE

la physique de Newton, voyez
plus près de nous l’informa-
tique qui repose sur la logique
binaire. Personnellement je me
donne pour but de valoriser la
complexité sans sacrifier la
simplicité et me réfère à cet
si, au Moyen Âge, on avait une
complexité fondée sur le divin,
la référence à la Bible, l’obser-
vance des rituels, la dialectique
entre le visible et l’invisible,
c’est l’inverse aujourd’hui. Le
père de la compréhension de ce-
la corruption moindre « condition initiale »
qui peut le faire déraper. Les
et l’évasion comptables connaissent bien ce
phénomène. Si vous manipulez
fiscale » d’entrée de jeu les comptes, c’est
tout le système qui dérape, vous
courez à la faillite. Et c’est ce qui
mique et historique est une fa- La philosophie
çon d’éviter ce piège. En Grèce, face à la question
chaque parti politique qui de la complexité.
vient au pouvoir n’hérite pas LAMBROS
seulement d’une crise vieille de COULOUBARITSIS
cinq ans, mais de toute l’his- Ousia, deux volumes, 616
toire de la complexité grecque. et 688 p., 27 et 28 euros.

** 24
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

FORUM 25

© REPORTERS.
Stéphane Guillon Humoriste

Notre politique
Valls me fait penser à un type qui pour se faire pardonner vous invite à dîner,
des migrations est mais ne paye que les boissons : « Le reste, on partage ! »
un Waterloo moral »
CÉCILE DUFLOT, ANCIENNE MINISTRE
c'est vous qui le dites
FRANÇAISE DU LOGEMENT (EELV), « Fin de la récréation » ? Pour qui ? Outre le caractère proprement scandaleux de cette déclaration, la
S’ADRESSE AU PRÉSIDENT HOLLANDE fin de la récréation pour la Grèce signifie aussi la fin de la nôtre. Avec 7,2 milliards d’euros engagés dans la
DANS « LE MONDE ». dette grecque, la Belgique a tout intérêt à faire en sorte d’éviter un défaut de paiement de la Grèce, car ce
serait alors la fin de la récréation… pour tout le monde… Méditez cela, M. Michel, et réfléchissez à ce que
vous et vos semblables êtes en train d’exiger à un peuple qui a déjà bien trop souffert pour la faute qu’il a
commise. YVES ROSENBAUM SUR LESOIR.BE

D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

les chroniques de Lampedusa

Derrière les grilles, les mères et leurs tout-petits

SÉRIE (6/7)
Les chroniques
Jlienseassisté
croyais, après avoir vu le Centre,
à l’arrivée de migrants soma-
et au rapatriement de mineurs
de l’écrivaine Geneviève clandestins vers la Sicile, que j’avais vu
Damas, Prix Rossel 2011, tout ce qu’il y a à voir à Lampedusa. En
sont publiées dans me levant ce matin, je me demandais ce
« Le Soir » et sur lesoir.be que j’allais bien pouvoir écrire. A pré-
durant une semaine, ainsi sent, je peux dire qu’on n’a jamais tout
que les photos prises vu à Lampedusa. Mieux, on ne s’habitue
durant son séjour. jamais à Lampedusa.
L’écrivaine est partie
à Lampedusa, L’hommage aux destinées
avec Georgia, individuelles à « Port M »,
sa fille de Ce matin, j’avais rendez-vous avec
dix-huit Francesca du collectif Askavusa. Avec
mois. Anna-Lisa et Giacomo, deux Lampedu-
siens comme elle, ils préparent l’ouver-
ture d’un nouveau lieu sur l’ancien port,
en face de l’endroit où les migrants em-
barquent pour la Sicile, un lieu appelé
« Port M » où l’on trouve les objets
ayant appartenu aux migrants retrouvés
dans les carcasses des épaves. Ce n’est
pas un musée ni un mausolée, mais une
prise de position politique : « Le choix
sur lesoir.be de sauver ces objets est une façon pour
nous de les garder vivants, explique
Francesca. Aujourd’hui, les histoires in-
ITALIE dividuelles sont balayées au profit du
SARDAIGNE nombre, de la représentation virtuelle.
Ce qui reste des destinées individuelles,
ce sont les déchets et d’une certaine ma-
Palerme
nière, les migrants sont considérés de la
Tunis SICILE même manière. » A Port M, on trouvera
Détroit
de Sicile des empilements de boîtes de conserve,
MALTE de chaussures, de gilets de sauvetage, de
Lampedusa casseroles, de bouteilles d’eau… Ce qui
touche particulièrement, ce sont les bi-
TUNISIE Méditerranée
Tripoli berons, les boîtes de lait en poudre, les
Coran et les Bible passés par les flots.
LIBYE C’est beau et terrible à la fois, vertigi-
ALGÉRIE neusement concret. Je propose au col-
150 km LE SOIR - 09.06.15 lectif de les photographier, ils prennent
la pose et au même moment, de l’autre
côté du port, je les vois avancer en ligne,
dans la zone interdite, ces hommes ve-
nus d’Afrique, et je comprends qu’il y a
un nouveau transfert ce matin. Je range
mon appareil, je dis « ils sont là, ils sont
là, il faut que j’y aille » ; « Ne te presse
pas, me répond Francesca qui connaît la
musique, tu as tout ton temps ».
« Mon rêve,
faire ce que j’ai envie de faire »
Je vole à travers le port, me poste der-
rière les grilles. Ce matin, ce sont des
hommes adultes, portant un training
sur lequel on peut lire le sigle « Royal »,
j’imagine que c’est cette firme qui a em-
porté le marché public. La surveillance
est un peu relâchée, les carabinieri dis-
cutent à l’avant du bateau. Je fais passer
deux bouteilles d’eau par-dessus les
grilles. Je parviens à échanger quelques
mots avec Mohamed, 22 ans, originaire
de Guinée-Conakry où sévit une guerre
ethnique. Il appartient à la communau-
té des Mandingos. Toute sa famille a été
assassinée. Il a fui en Libye où il a tenté
de survivre pendant un an, mais là aus-
si, il y avait la guerre. « Je veux rester en
Europe, finir mes études, donner des
cours de conduite automobile. Mon rêve
est simplement de faire ce que j’ai envie
de faire. » Un carabiniere s’approche, il
me dit que je dois m’en aller, si cela
continue je vais avoir de gros ennuis. Je
réponds que j’ai le droit d’être là, je ne
fais rien de mal. Il bat en retraite. A ce
moment, le bus de Misericordie pénètre
dans la zone militaire et s’y gare. Alors
je les vois descendre une à une, les
« Tous sourient d’un sourire si large, sont si heureux d’être en Italie,
que cela fend le cœur. » © G. DAMAS.
mères. Les mères et leurs tout-petits.
Tout un bus de mères et d’enfants.
« Nous avons failli mourir »
Il y a Prisca, 22 ans, qui vient du
Congo, tenant Rose dans ses bras, âgée
d’un mois. Elles attendent toutes les
deux sous le soleil de plomb. J’ai envie
de hurler qu’on les mette à l’ombre.
Prisca protège sa petite avec une cou-
verture tandis que le père, derrière,
porte les sacs. Il y a… – mais comment
connaître le nom et le prénom de celle
que tu as en face de toi, et que lui dire si
vous ne partagez aucune langue ? –, elle
semble avoir une vingtaine d’années, je
sais juste qu’elle vient de Syrie, que son
petit s’appelle Amine, il a deux ans. Il a
faim. Je lui donne le sac de biscuits que
j’ai sur moi. La mère me rend un sourire
qui n’a pas de prix. Je noue un contact
avec une autre famille syrienne : la
mère, le père, la grand-mère, Daïna,
2 mois, Halil, 3 ans, Moussab et Bilal,
7 ans. Le père dit : « Nous sommes ve-
nus de Libye, la traversée en bateau a
été terrible. Nous avons failli mourir. »
Mais tous sourient d’un sourire si large,
sont si heureux d’être en Italie, « le
Centre, non, ça va, pas de problème »,
que cela fend le cœur. Des enfants
pleurent. Une mère prépare un biberon
avec de l’eau et du lait en poudre. Ce
n’est pas simple de tout faire en même
temps : porter l’enfant, préparer le bibe-
ron, pousser les sacs, garder sa place
dans la file de distribution de nourri-
ture. Ma petite veut quitter sa pous-
sette. Je la pose sur le muret, elle se
tient à la grille. Elle regarde les enfants
qui vont entrer dans le bateau, eux aussi
la regardent. Ils se font de petits signes,
poussent des cris de joie, jeux d’enfants,
comme font tous les enfants du monde
au-delà de toutes les grilles. Les mères
me regardent et sourient. Je leur souris
en retour.
Chargement d’âmes
Je sors mon appareil pour prendre
des photos des enfants mais à ce mo-
ment un carabiniere posté sur le bateau
me voit et hurle. Il fait signe à ses col-
lègues : « Elle prend des photos. » Ça
sent le roussi. Je m’excuse. Je m’excuse
platement. Je ne le ferai plus. Je pro-
mets. Je m’éloigne un instant, j’envoie
un message à Béatrice Delvaux pour lui
demander de garder précieusement les
clichés que je lui ai déjà envoyés. On ne
sait jamais ce qui peut arriver.
Le bus de Misericordie surgit encore à
deux reprises avec son chargement
d’âmes. Des hommes et une poignée de
femmes. Ce matin, c’est plus de deux
cents migrants que l’on renvoie vers la
Sicile. Un des membres de Save the chil-
dren me demande pourquoi je reste
derrière les grillages au lieu d’emmener
mon enfant à la plage. Tous les migrants
sont entrés dans le bateau, escortés par
les carabinieri. Et le vaisseau prend le
large. Le chef des carabinieri vient,
comme à son habitude, me saluer avant
de quitter les lieux et je m’en retourne
vers l’hôtel. Tout à coup, un coup de
klaxon. C’est un employé de Misericor-
die qui a arrêté son véhicule. Il me tend
une bouteille d’eau, ainsi que deux parts
de gâteaux aux abricots, les mêmes que
celles remises aux migrants avant d’em-
barquer. « Pour vous, pour le bébé.
Bonne journée. » ■

les Œuvres du Soir

Les grands gagnants de la Tombola étaient en visite au « Soir »
omme chaque année, la
C Tombola du Soir (organisée
au bénéfice des Œuvres du
Soir) comptait parmi ses lots
exceptionnels deux voitures :
une Peugeot 2008 ainsi qu’une
Peugeot 108. Deux couples ont
eu la chance de tirer les billets
gagnants de ces deux prix.
C’est pourquoi Le Soir a eu le
plaisir de convier Monsieur et
Madame Loicq et De Fraeye à
une remise officielle des billets
par Didier Hamann, directeur
de la rédaction, au sein même
de ses bureaux. Les deux bi-
nômes, fidèles lecteurs du jour-
nal depuis de nombreuses an-
nées, n’ont pu cacher leur re-
connaissance.
« On n’y croyait pas »
Originaires de Wavre, Mon-
sieur et Madame Loicq ont eu
beaucoup de mal à réaliser
qu’ils avaient décroché le gros
lot. « Au début, on n’y croyait
pas. J’ai dû relire plusieurs fois
le ticket avant de comprendre
que nous avions vraiment
gagné la voiture ! », explique
l’épouse de Fernand Loicq qui,
lui, nous explique : « Cela va
faire 54 ans que nous sommes
fidèles au Soir et que nous par-
ticipons à la tombola. Jusqu’ici,
le seul lot que nous avions rem-
porté était un attaché-case. » Ils
ont décidé de faire plaisir à leur
petit-fils.
Les époux De Fraeye, vivant à
Ath, sont les deuxièmes heu-
reux gagnants, avec une Peu-
geot 2008. Ils nous ont avoué
avoir été impressionnés lors-
qu’ils se sont rendu compte
qu’ils étaient en possession du
ticket gagnant.
Didier Hamann (au centre) et Nathalie Malice,
responsable des Œuvres du Soir (2e à dr.), encadrent
Adeptes des jeux, ils n’avaient les heureux gagnants de notre Tombola. © DR.
jusqu’à aujourd’hui encore ja-
mais rien gagné. « Cela fait
plus de trente ans que nous li-
sons Le Soir et que nous jouons
à la Tombola », nous a dévoilé
Jean-Paul Defrey.
De plus, le couple va fêter
cette année ses 50 ans de ma-
riage. « C’est un très beau
présent pour l’occasion ! » ■
CHARLOTTE CAVENAILE (St.)

25
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

SCIENCES&SANTÉ
26

Maggie De Block autorise

un médicament au cannabis
DOULEUR Le Sativex est un spray oral pour les patients atteints de sclérose en plaques
La ministre de la Santé
a signé l’autorisation ce jeudi.
La délivrance,
sur prescription, devrait être
possible dès la fin du mois.
a ministre de la Santé Maggie De
L Block autorise pour la première
fois un médicament qui contient du
cannabis comme ingrédient. La mi-
nistre a signé jeudi l’arrêté royal qui
permet de la distribution dans notre
pays du Sativex, un spray oral, le seul
médicament qui dispose d’une autori-
sation et qui contienne comme prin-
cipe actif du tétrahydrocannabinol,
plus communément appelé THC, pré-
sent dans le cannabis.
Le médicament n’est enregistré que
pour lutter contre la spasticité qui af-
fecte jusqu’à deux tiers des patients at-
teints de sclérose en plaques, de ma-
nière modérée à sévère. La spasticité
consiste en un étirement rapide d’un
muscle qui entraîne trop facilement sa
contraction réflexe, et qui se prolonge
dans le temps. Le THC présent dans le
médicament diminue ce mécanisme
particulièrement invalidant pour les
malades.
L’achat et l’usage de ce médicament,
évidemment strictement délivré sur
prescription médicale, seront donc dé-
sormais légaux, une dizaine de jours
après publication au Moniteur, ce qui
devrait intervenir d’ici la fin du mois,
selon le cabinet de la ministre. Pour
autant, cette décision n’entraîne au-
cune autre conséquence vers une tolé-
rance de l’emploi du cannabis lui-
même. L’autorisation du Sativex rap-
pelle même explicitement l’interdiction
actuelle pour les pharmaciens de fabri-
quer des médicaments à base de can-
nabis sous forme de préparation ma-
gistrale. Une pratique qui, dit-on, a
parfois prévalu pour venir en aide à
des patients qui auraient pu être soula-
gés par un médicament de ce type,
mais qui restait indisponible en Bel-
gique. L’autorisation sera également
valable pour de futurs médicaments
basés sur la même substance active et
qui seraient enregistrés dans le futur.
Les négociations pour son rembourse-
ment sont en cours.
Le cannabis comme antidouleur
Ce médicament n’est pour l’instant
enregistré que contre la spasticité des
malades atteints de sclérose, mais des
essais médicaux sont en cours pour
L’autorisation du Sativex par la ministre De Block ne signifie aucunement son usage contre la douleur. Interrogé
une plus grande tolérance vis-à-vis de l’usage du cannabis. © BELGA récemment par la RTBF, le docteur
Dominique Lossignol, fervent défen-
seur de l’usage du cannabis à des fins
thérapeutiques, la décision de Maggie
De Block va évidemment dans le bon
sens : « C’est une bonne nouvelle dans
la mesure où il était temps qu’on re-
mette le débat concernant l’usage du
cannabis médicinal sur le tapis. C’est
une avancée par rapport au produit,
mais je pense qu’il faudrait davantage
élargir les indications ».
« Il faut avancer dans ce domaine »
Car pour le spécialiste de la douleur
au sein de l’Institut Bordet, c’est sur-
tout dans le traitement de la douleur
qu’il y a une grande attente chez les
patients. Il a lui-même pu tester le Sa-
tivex pour cette indication, dans le
cadre d’essais cliniques. « On en a fait
plusieurs à l’Institut Bordet avec
chaque fois une grande satisfaction
pour les patients. En tout cas, ça me
conforte dans l’idée qu’il faut avancer
dans ce domaine. »
Mais pour le moment, l’Agence fédé-
rale des médicaments et des produits
de santé estime qu’il n’y a pas encore
assez de preuves scientifiques de l’effi-
cacité du cannabis comme antidouleur.
Ce n’est donc pas encore à l’ordre du
jour. ■
FRÉDÉRIC SOUMOIS

Première mondiale à Bruxelles :

une oreille cultivée sur l’avant-bras
MÉDECINE Après six semaines, l’oreille a été reliée au canal auditif
tteinte d’un cancer de la
A peau, une jeune femme de
19 ans a dû se faire enlever
l’oreille afin d’ôter toute la tu-
meur. On lui place alors deux
implants – des espèces d’aimant
– sur lesquels elle peut fixer une
oreille artificielle. « Avant, on
mettait de la colle, mais il arri-
vait que l’oreille tombe », ex-
plique Afshin Yousefpour, chi-
rurgien maxillo-facial à l’Hôpital
Sainte-Anne Saint-Remi (Chi-
rec) à Bruxelles.
« Ma patiente m’a dit qu’elle en
avait marre de sa prothèse parce
que chaque fois qu’elle l’enlevait,
elle repensait à son cancer. Et
puis il y a parfois un peu d’infec-
tion… Elle m’a demandé, à moi-
tié en rigolant, si je ne pouvais
pas lui fabriquer une oreille. Je
lui ai répondu que non. Je peux
faire beaucoup de choses mais
pas fabriquer une oreille. Mais
après le rendez-vous, cette dis-
cussion me restait en tête. Je me
suis dit : “Ce n’est pas parce que
personne ne l’a fait que ce n’est
pas possible.” », raconte celui qui
fait de la chirurgie oncologique,
esthétique et réparatrice.
Le Dr Yousefpour a pensé au
tissu de l’avant-bras et à son vais-
seau radial. Ceux-ci sont souvent
utilisés pour la chirurgie répara-
trice car le vaisseau radial est un
des plus longs du corps. Le vais-
seau est prélevé en même temps
que le tissu afin de permettre à
celui-ci d’être irrigué et de rester
vivant. On peut le retirer sans
problème car nous en avons un
autre (l’ulnaire) qui peut suffire
au bon fonctionnement de la
main.
« Mais je ne pouvais pas sim-
plement utiliser la peau de
l’avant-bras pour faire une
oreille parce qu’il me fallait une
structure plus rigide. Qui puisse
reproduire les courbes de l’or-
gane », explique le Dr Yousef-
pour.
Il a donc pensé partir d’une
prothèse qu’il implanterait dans
l’avant-bras avant qu’elle se re-
couvre de peau et qu’elle soit irri-
guée par le vaisseau radial. Une
opération jamais tentée au ni-
veau mondial. En effet, aux
Etats-Unis, des chirurgiens
avaient déjà greffé une oreille
ayant poussé sur l’avant-bras du
patient. Mais la structure avait
été sculptée dans du cartilage
prélevé au niveau des côtes de la
patiente. Le Dr Yousefpour a pré-
féré ne pas opter pour cette solu-
tion : « Ma patiente avait déjà
subi beaucoup d’opérations.
Même si elle était partante pour
se faire opérer à nouveau, j’ai
préféré ne pas le faire parce que
cela aurait constitué une cica-
trice en plus. Et les risques de
morbidité ne sont pas exclus. »
« C’est un début.
J’espère qu’à l’avenir,
les firmes pourront
proposer des oreilles
sur mesure »
DOCTEUR AFSHIN YOUSEFPOUR
Après quelques recherches, le
Dr Yousefpour identifie une en-
treprise qui dispose d’une pro-
thèse d’oreille. Celle-ci est
constituée de polyéthylène po-
reux (pour une meilleure inté-
gration aux tissus existants). La
prothèse n’existait qu’en taille
unique, toutefois. « Je l’ai mon-
trée à ma patiente. Je lui ai dit
qu’elle était un peu plus grande
que son autre oreille et lui ai de-
Implantation de
l’oreille sous la
peau afin qu’elle
se recouvre de
tissu naturel.
Ci-contre :
l’oreille, greffée
et percée, a été
reliée au canal
auditif. © D.R.
mandé ce qu’elle en pensait. Elle peu elle a retrouvé un aspect
a dit qu’elle était prête à l’adop- normal. Après six semaines, le
ter », se rappelle le chirurgien. chirurgien a troué l’oreille pour
L’opération pouvait donc com- la relier au canal auditif de la pa-
mencer. Il a d’abord fallu prépa- tiente resté intact.
rer l’avant-bras pour qu’il puisse « Cette technique est réservée
accueillir la prothèse. Pour cela, aux personnes dont le tissu local
des incisions furent réalisées afin n’est pas adéquat pour recons-
d’insérer un ballonnet sous la truire l’oreille », souligne le Dr
peau. Ce ballonnet fut, durant Yousefpour. En effet, chez les en-
six semaines, gonflé peu à peu à fants qui naissent sans oreille
l’aide d’un liquide. Cela permet à par exemple, on peut étendre le
la peau de « s’étendre ». Une fois tissu local pour y placer une pro-
la peau prête, le chirurgien a thèse.
remplacé le ballonnet par la pro- « C’est un début. J’espère qu’à
thèse. Après un nouveau délai de l’avenir, les firmes pourront pro-
six semaines – le temps que la poser des oreilles sur mesure,
peau prenne la forme de la pro- poursuit le spécialiste. Ou qu’on
thèse – l’oreille fut prélevée et pourra créer du cartilage à par-
greffée à sa bonne place. tir de cellules-souches. On pour-
Le chirurgien avait également rait en effet prendre un peu de
prélevé le vaisseau radial afin de cartilage du nez ou de l’oreille
garantir l’apport de sang dans la restante et le cultiver en labora-
nouvelle oreille. Si au jour 1 toire. Cela se fait déjà mais on
l’oreille était toute gonflée, peu à obtient une couche fine et
amorphe. Il faudrait créer une
sorte d’échafaudage résorbable
sur lequel on pose le cartilage le
temps qu’il prenne sa forme
avant de le mettre dans l’avant-
bras pour qu’il se couvre de
peau. »
La prothèse offre, pour le Dr
Yousefpour, un résultat déjà très
satisfaisant. Mais utiliser du vrai
cartilage donnerait « un aspect
plus naturel. Et puis il s’agirait
exclusivement de tissu vivant ir-
rigué par un vaisseau tandis
qu’avec la prothèse, il y a tou-
jours un risque d’infection ».
Afshin Yousefpour nous
montre encore un article qui
parle de cartilage d’oreille impri-
mé en 3D. Une autre voie ? Ce
qui est sûr, c’est que le chirurgien
fourmille d’idées. « Mon pro-
chain objectif, c’est le nez »,
confie-t-il. ■
VIOLAINE JADOUL

26

Un Audi Q7 moins pachydermique
ESSAI Le tout nouveau SUV d’Audi perd jusqu’à 325 kg
Un peu moins
encombrant,
il se montre bien sûr
plus sobre qu’avant.
Son prix, par contre,
reste très élevé,
surtout si on prend
des options.
L
’ingrédient principal de
ce régime forcé est l’alu-
minium, que le nouveau
Q7 utilise sans modération, no-
tamment pour une partie de sa
structure et ses portes. Il a éga-
lement un peu rétréci, bien
qu’il dépasse toujours la barre
des 5 mètres de long.
À bord de cette limousine
haute sur pattes, c’est le grand
luxe : le Q7 peut s’offrir toutes
les gâteries les plus en vogue,
ainsi que les derniers gadgets
en matière de connectivité,
comme l’accès à plusieurs appli-
cations en ligne ou un réseau
wifi intégré. Ce dernier permet
aux passagers de connecter leur
smartphone ou tablette numé-
rique sur internet directement
via le système multimédia em-
barqué.
Des voyageurs qui sont par
ailleurs plutôt bien installés,
tant à l’avant qu’à l’arrière, où
l’espace ne manque pas. La ver-
sion 7 places (option) dispose
même au second rang de trois
sièges réglables en longueur et
y ajoute deux strapontins sup-
plémentaires dans le coffre,
dont le hayon s’ouvre électri-
quement de série.
Le conducteur a lui aussi
droit à sa bulle numérique, avec
le « cockpit virtuel » optionnel,
qui remplace les classiques ca-
drans par un écran multifonc-
tion de 12,3 pouces situé der-
rière le volant. Avec le régula-
teur de vitesse adaptatif, ce vo-
lant peut même s’actionner
automatiquement dans les em-
bouteillages : le Q7 suit alors
seul les marquages routiers.
Voilà qui vous donnera un
Il y a 50 ans, la R16 révolutionnait la berline
ANNIVERSAIRE Cette Renault est la première auto statutaire à avoir osé le hayon arrière
’est au Salon de Genève
C 1965 que la Renault 16 fut
présentée. Elle se distinguait de
ses concurrentes (Peugeot 404,
Opel Rekord ou Ford Taunus)
par une inédite carrosserie à
hayon encore jamais vue dans ce
segment (bien qu’inaugurée par
la petite R4 en 1961).
Destinée aux cadres et à leurs
familles, la R16 se voulait mo-
derne et intelligente grâce à un
aménagement intérieur astu-
cieux : sa banquette arrière ra-
battable et coulissante offrait en
effet six combinaisons inté-
rieures différentes, tandis que le
volume de coffre pouvait passer
de 346 à 1.200 litres. Une vraie
« voiture à vivre », qui s’adaptait
à des usages différents !
En 1966, la R16 remporta
d’ailleurs le prix de la voiture de
l’année devant la prestigieuse
Rolls-Royce Silver Shadow. Le
fameux jury saluait ainsi la mo-
dernité d’une voiture pensée
pour la vie quotidienne des an-
nées glorieuses.
C’est toutefois grâce au lance-
ment de la version TS en 1968
que la carrière de la Renault 16
décolla réellement. La cylindrée
LESROUTES
Comme toujours chez Audi, l’intérieur est parfaitement fini.
Les compteurs peuvent être remplacés par un « cockpit virtuel ».
© D.R.
petit avant-goût de la voiture
autonome, même si, pour
l’heure, l’engin ne peut rouler
seul que quelques secondes,
avant qu’une alarme ne reten-
tisse pour intimer au conduc-
teur l’ordre de reprendre les
commandes.
Quant à la suspension
pneumatique (une option,
encore !), elle pose ce SUV
sur coussins d’air
Ce que l’on fait avec plaisir,
tant le Q7 est devenu dyna-
mique à conduire. Son régime
sec, associé à la possibilité d’op-
ter pour des roues arrière direc-
trices (option), rend ce gros
Au total, 1.851.502 unités de la R16 furent vendues. © D.R.
du moteur avait été augmentée
et sa puissance culminait alors à
83 chevaux, soit 50 % de plus
SUV plutôt agile sur les par-
cours sinueux. Et la transmis-
sion intégrale de série assure
une excellente motricité quelle
que soit la saison.
Quant à la suspension pneu-
matique (une option, encore !),
elle pose ce SUV sur coussins
d’air et lui procure un toucher
de route onctueux. Sur l’auto-
route, on apprécie aussi l’inso-
norisation très soignée de ce
cargo.
Bref, on taille la route sans
fatigue à bord du nouveau Q7,
qui s’apprécie tout particulière-
ment avec le moteur 3.0 TDI
272 ch (une version 211 ch sera
disponible à l’automne).
Ce V6 diesel est puissant, si-
que précédemment. Grâce à des
équipements premium, la TS se
montrait plus bourgeoise et les
lencieux et très sobre : nous
avons relevé une consommation
d’environ 6,5 l/100 km en
conduite éco et de 10 à
ventes s’envolèrent. Une version
automatique fut même proposée
et, au total, 1.851.502 unités de
11 l/100 km en roulant à très
bon rythme. À noter qu’une
version hybride diesel/électrici-
té à batterie rechargeable sur
la R16 furent vendues.
Prendre son volant en 2015
offre à son conducteur un
agréable retour dans le passé.
Les sièges aux coussins épais se
montrent très confortables et
l’habitacle s’avère plutôt vaste.
La direction assistée
ne fait pas partie
de la longue liste
de ses innovations
Son immense volant à la jante
très fine rappellera vite au
conducteur que la direction as-
sistée ne fait pas partie de la
longue liste d’innovations ap-
portées par la R16 mais, avec son
moteur puissant, cette berline
constitue une vraie invitation au
grand tourisme. Grâce à l’éton-
nante souplesse de sa mécanique
et après avoir appris le manie-
ment de sa boîte de vitesses, on
prend rapidement plaisir à voya-
ger à son bord, coude à la por-
tière. Une belle portion de route
déserte au milieu des champs et
l’on s’imagine déjà dans les an-
nées 60, prêt à rejoindre la mai-
son de campagne familiale… ■
NICOLAS JOANNÈS
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
27
TECHNIQUE
Moteur : V6 turbo diesel,
2.967 cc, 272 ch de 3.250 à
4.250 tr/min, 600 Nm de
1.500 à 3.000 tr/min.
Transmission : aux
4 roues.
Boîte : automatique à
8 rapports.
L/l/h (mm) : 5.052/1.968/
1.741.
Poids à vide (kg) : 2.060.
Volume du coffre (l) : de
890 à 2.075 (5 pl.).
Réservoir (l) : 75.
Vitesse maxi : 234 km/h.
0 à 100 km/h : 6,3 sec.
Conso. mixte :
5,7 l/100km.
CO2 : 149 g/km.
Prix : 59.900 € TVAC.
EN BREF
Les plus
Plus dynamique
que l’ancien.
V6 TDI raffiné et sobre.
Habitabilité, modularité.
Sécurité au top.
Possibilités d’équipement.
Les moins
Prix, liste d’options
infinie.
Style assez impersonnel.
Peu d’aptitudes
au tout-terrain.
secteur sera disponible début
2016 : elle offrira une autono-
mie de 56 km en mode élec-
trique.
Ce nouveau Q7 est donc un
grand SUV particulièrement
réussi. Il n’a certes pas de pré-
tentions en conduite tout ter-
rain, mais l’engin affronte le bi-
tume avec dynamisme et dans
un grand confort. Mais pour
profiter à fond de toutes ses
qualités, il faut faire un détour
par la très longue liste d’op-
tions, ce qui fait très vite (en-
core) grimper la note ! ■
OLIVIER MALOTEAUX
LES INÉDITS
Des innovations
en pagaille !
Dès son lancement, la R16 a
surpris par sa silhouette
inédite. Le système de
chauffage-climatisation se
montrait également très
innovant, avec une circula-
tion de l’air étudiée dans ses
moindres détails et qui valut
quelques brevets à son fabri-
cant.
Mais ce qui étonne le plus
aujourd’hui, c’est le nombre
d’équipements inédits appa-
rus sur la R16, en particulier
avec les versions TS et TX.
La liste est longue : vitres et
toit ouvrant électriques,
condamnation centralisée
des ouvrants, tableau de
bord avec compte-tours,
essuie-glace arrière, vitre
arrière dégivrante, feux de
recul, projecteurs à iode,
ceintures de sécurité à en-
rouleur ou encore pare-brise
en verre feuilleté.
NI. J.
27
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
28 BRUXELLES
La police sensibilisée à l’homophobie
SOCIÉTÉ Des formations spécifiques sont organisées
En une journée,
les policiers sont invités
à interroger
leurs pratiques.
Une riche expérience
pour les volontaires.
REPORTAGE
I
ls sont une quinzaine,
hommes et femmes, franco-
phones, assis en cercle dans
un espace de la Maison arc-en-
ciel (MAC). Face à eux, Claire et
Emma, deux formatrices du
Centre pour l’égalité des chances
et la lutte contre le racisme, Oli-
viero, qui représente la MAC, et
Max, de l’association Genres
pluriels. Dans un espace voisin,
un groupe identique, néerlando-
phone, écoute et intervient dans
la même ambiance détendue.
Nous assistons à une formation
de policiers bruxellois (ici, ils
viennent de Schaerbeek, d’Etter-
beek et d’Ixelles) à l’accueil de
personnes victimes d’actes ho-
mophobes ou transphobes.
Lancée en 2011 à l’initiative du
Centre pour l’égalité des chances
et du secrétaire d’Etat bruxellois
à l’Egalité des chances Bruno
Delille (Groen), l’action a été re-
prise avec enthousiasme par
Bianca Debaets (CD&V), qui a
succédé à Bruno Delille. Une
même convention existe par
ailleurs entre le Centre et la po-
lice fédérale pour une formation
semblable auprès de policiers fé-
déraux.
Et manifestement, le sujet ne
rend pas les policiers insen-
sibles. Effet du bouche-à-oreille
sans doute, la formation ren-
contre un succès croissant :
quatre-vingts policiers issus des
six zones de police bruxelloise
l’ont suivie en 2013, cent vingt
en 2014, et pour 2015, il a fallu
créer une liste d’attente. C’est
sans doute aussi qu’elle est bien
conçue. Alternant des séquences
courtes et variées (théorie, vidéo,
prise de parole, théâtre action
par un duo de comédiens, re-
prise de parole, cadre législatif,
FM Brussel n’est pas enterrée
MÉDIAS Les ministres Smet et Gatz lui donnent de l’air
’annonce de la suppression
L de la radio FM Brussel a
provoqué un petit tollé de l’autre
côté en Flandre et à Bruxelles.
FM Brussel, radio publique
néerlandophone disponible à
Bruxelles et dans ses environs
sur le 98.8 devait cesser
d’émettre à la fin juin.
SP21643320/MLR-E
Les Arches
Ouverture de la résidence-services « La Strée » à HOTTON
en liaison avec le Home Philippin à Erezée
22 maisonnettes modernes, destinées aux aînés autonomes,
permettant d’allier confort, sécurité et accessibilité à toutes
les commodités du centre-ville tout en bénéficiant
d’un cadre verdoyant.
- Équipé d’appel-personne et aménagé pour les PMR.
- Permanence 24h/24.
- Possibilité de faire appel à des services à la carte :
repas, entretien du linge, et/ou entretien des parties privées.
- Conventionné avec le CSD et l’ASDLux.
Renseignements au 0485/003.004
ou france.stevenne@erezee.be
L’accueil des victimes par la police est un exercice parfois difficile. © ROGER MILUTIN.
encodage de la plainte, témoi-
gnage d’un policier membre des
« rainbow cops » – des policiers
qui ont fait leur coming-out,
partage d’expérience avec des re-
présentants de la police lié-
geoise, qui a mis en place une
politique de sensibilisation spé-
cifique…), cette formation ne
laisse pas, en effet, les partici-
pants s’endormir dans leur coin.
C’est librement, toutefois,
qu’ils s’expriment, posent des
questions, loin, très loin des cli-
chés (parce que les policiers,
parfois, sont aussi victimes de
préjugés…). Comme après cette
séquence émouvante, jouée en
direct par deux comédiens. Une
jeune fille raconte à un homme,
peut-être son père, qu’elle s’est
fait agresser en rue par une
bande de jeunes hommes qui
Jeudi après-midi, le ministre
bruxellois de la Culture néerlan-
dophone Pascal Smet (SP.A) et le
ministre flamand des Médias et
de Bruxelles Sven Gatz (Open-
VLD) ont demandé au conseil
d’administration du groupe
Vlaams-Brusselse Media qui
comprend également TV Brus-

Association des CPAS
d’Erezée et de Hotton
l’avait vue marcher main dans la
main avec sa compagne. In-
sultes, coups, blessures, la jeune
victime est traumatisée, se sent
légèrement coupable, et
l’homme tente de la convaincre
d’aller déposer plainte à la po-
lice. Elle hésite. Elle a peur. « De
toute façon, ça ne sert à rien », se
résigne-t-elle.
« Plus l’agression est grave, moins les victimes
osent venir déposer plainte » UNE POLICIÈRE
Parole, ensuite, aux policiers.
« - Plus l’agression est grave,
dit l’une, moins les victimes
osent venir déposer plainte.
– Il y a une peur du jugement,
dit l’autre. Comme dans les cas
de viol. Les victimes pensent sou-
vent : “On va croire que c’est moi
qui les ai provoqués.”
sel, l’hebdomadaire Brussel deze
week (BDW) et le site brussel-
nieuws.be « de ne pas retirer FM
Brussel de l’antenne à la fin du
mois. Le Conseil d’administra-
tion devra soumettre un nou-
veau plan après l’été. »
Les ministres se disent
« convaincus que les plans pro-
posés par la direction ont le po-
tentiel pour renforcer encore da-
vantage les médias bruxellois
flamands et les faire se dévelop-
per ». Ils reconnaissent que « la
portée du plan de réforme (qui
prévoyait la suppression de FM
Brussel, NDLR) n’a pas été bien
jugée. » Ils admettent avoir
« sous-estimé l’impact de la déci-
sion du conseil d’administra-
tion ». Les nombreuses réactions
négatives dans la presse fla-
mande et dans Le Soir de jeudi
ont donc porté leurs fruits.
Jeudi, l’ensemble du personnel
du Vlaams-Brusselse Media
(VBM) avait exigé la démission
immédiate du CEO Michel Tub-
bax. Les employés jugent que
l’homme n’est pas à la hauteur
pour assurer l’avenir du groupe
qui va subir des restructurations.
Pour eux, Tubbax est « un
homme de la pub sans aucune
expérience journalistique ». Ils
ajoutent qu’il a fait preuve
« d’une ignorance totale dans le
domaine des médias ». ■
MAXIME BIERMÉ
– C’est pareil dans les cas de
violence intrafamiliale, ajoute
un troisième. Il y a cette difficul-
té de revivre l’agression en dépo-
sant plainte.
– En fait, nous enregistrons le
plus souvent des plaintes pour –
comment dire ? – des faits de dis-
crimination légère, dit encore
une autre.
– La difficulté, c’est que nous
enregistrons beaucoup de
plaintes “par principe”.
– Que voulez-vous dire ?, inter-
roge la formatrice.
– Des gens qui viennent et
nous disent : “Je viens déposer
plainte pour le principe”…
– Des casse-pieds, parfois. Des
Motion pour défendre le CPAS
SOCIAL Les FDF locaux s’opposent à la fusion
es FDF bruxellois se
L lancent dans une série de
motions pour s’opposer à la fu-
sion des communes et des
CPAS. Même si le point n’est
pas à l’ordre du jour de la dé-
claration de politique régionale
bruxelloise, le parti, à l’initiative
de Michel Colson, a décidé de
se montrer offensif suite à la
sortie du MR bruxellois prô-
nant la suppression de certains
grades légaux pour augmenter
les synergies (Le Soir du
26 mai).
En mars, Michel Colson avait
déposé une motion lors du
LESBRÈVES
ÉCONOMIE
Un pôle d’écodesign
Le gouvernement bruxellois a
décidé jeudi d’aider l’ASBL MAD
Brussels à créer un pôle d’éco-
design. Il a débloqué à cet effet
une subvention de 130.000 eu-
ros. Selon la ministre bruxelloise
de l’Environnement Céline Fre-
mault (CDH), l’approche Ecode-
sign constitue un des piliers fon-
damentaux pour le développe-
ment d’une économie circulaire.
On entend par « Ecodesign » la
conception de produits et ser-
vices prenant en compte l’im-
pact sur l’environnement. (b)
disputes de voisinage où en deux
semaines, chacun des voisins
vient déposer cinq plaintes parce
que l’autre l’a insulté. Ou des
couples qui se séparent…
– Mais dans le cas des plaintes
pour agressions homophobes,
peut-être les victimes ont-elles
besoin d’être mises en confiance
pour pouvoir expliquer précisé-
ment ce qui leur est arrivé. Vous
ne pensez pas ?, demande la for-
matrice.
– De toute façon, c’est notre job,
d’enregistrer les plaintes conve-
nablement, constate encore une
autre.
– Mais nous ne sommes pas
formés pour l’accueil, regrette
celui-ci. Alors parfois, entre les
casse-pieds et les autres, on ne
prend pas toujours le temps.
– Prendre en compte la victime
conseil communal de Water-
mael-Boitsfort. Adoptée à l’una-
nimité, elle se positionnait
contre la fusion des deux insti-
tutions, demandait à la com-
mune de s’engager dans la dé-
fense de l’autonomie des CPAS,
d’améliorer, dans le cadre légal
existant grâce notamment au
comité de concertation entre la
commune et le CPAS, les syner-
gies ainsi que les coopérations
au seul profit de l’usager et ne
pas se faire dans une logique
comptable.
A Ixelles, la motion a été
adoptée malgré quelques modi-
ANDERLECHT
Marchés sans plastique
La commune et l’Abattoir d’An-
derlecht vont lancer un projet
pour réduire l’utilisation des
sacs en plastique sur les mar-
chés organisés sur le territoire
de l’entité. A l’Abattoir, il sera
demandé dès le 1er juillet aux
commerçants de ne plus mettre
de sacs à disposition des clients.
Après deux semaines, l’interdic-
tion de l’accès libre à ces sacs
entrera en application. Le 1er jan-
vier 2016, débutera l’interdiction
d’utilisation des sacs plastiques
à usage unique. (b)
ENGAGEMENT
Debaets et Smet
à l’Europride de Riga
La secrétaire d’Etat bruxel-
loise à l’Egalité des chances
Bianca Debaets (CD&V)
prend son rôle à cœur. En
compagnie de Pascal Smet
(SP.A), elle assistera à l’Eu-
ropride de Riga (Lettonie) le
28 juin prochain. « Parce que
ça s’y passe nettement moins
bien que chez nous », sou-
ligne-t-elle. D’autres déléga-
tions officielles étrangères
seront également présentes,
explique-t-elle, dont les
Pays-Bas, les Etats-Unis et
les Nations unies. Et plus
tard, elle espère pouvoir
organiser cette Europride à
Bruxelles. L’engagement, en
tout cas, est sans faille.
P.V.
© RENÉ BRENY.
est toujours délicat. par exemple,
une personne âgée qui s’est fait
voler son portefeuille pour la
première fois de sa vie peut vivre
cette expérience comme très trau-
matisante, observe celle-là.
Mais c’est notre job. (…)
La discussion se poursuit.
Certes, l’accueil de toutes les vic-
times par les policiers est une
tâche difficile. Mais petit rappel
au passage de l’animatrice : l’en-
registrement des plaintes est un
outil de mesure qui permet
d’orienter les politiques de pré-
vention. Là, les policiers pa-
raissent convaincus. La forma-
tion, en fait, dépasse largement
le thème de l’homophobie, qui
n’apparaît plus ici que comme
un emblème de toutes les formes
de rejet. ■
PIERRE VASSART
fications. A la Ville de
Bruxelles, Fabian Maingain l’a
déposée ce lundi mais elle a été
rejetée. « Depuis, Olivier Chas-
tel (MR) a laissé sous-entendre
qu’il n’était pas opposé à une
modification des statuts, ex-
plique Fabian Maingain. Pour
ménager son partenaire libéral,
Yvan Mayeur a garanti qu’il
n’était pas question de fusion-
ner mais sans adopter la mo-
tion. » Le texte devrait encore
se retrouver à l’ordre du jour
dans d’autres communes
bruxelloises. ■
V.Lh.
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
28

David Goffin (ATP 15) s’est hissé en quarts
au tournoi sur gazon de Rosmalen où il a écar-
té 7-6 (2), 6-2 l’Autrichien Jürgen Melzer
(109). Son adversaire ce vendredi est l’Ukrai-
nien Marchenko (119), issu des qualifications,
que le n°1 belge avait dominé en septembre
2014 en Coupe Davis 7-6 (1), 6-3, 6-1. © BELGA.
A Cardiff pour prendre
définitivement le large
ÉQUIPE NATIONALE
Une 4e victoire dans
le groupe B et une
défaite d’Israël sur les
terres d’une Bosnie qui
abat sa dernière carte,
conférerait aux Belges
6 points d’avance
sur la 3e place.
La seule incertitude
concernant le onze belge
est levée : Chadli
est confirmé à la place
de Fellaini, blessé.
ANALYSE
CARDIFF
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
I
nutile de prolonger le sus-
pense au delà de vendredi
soir : il n’y en aura proba-
blement pas. A la condition ex-
presse, bien entendu, de voir les
Diables rouges refaire, au Car-
diff City Stadium, le coup du 7
septembre 2012 où via un 0-2
forgé sans trop de contestation,
ils avaient posé les premiers ja-
lons d’un retour en Coupe du
monde officialisé à Zagreb treize
mois plus tard. S’ils s’imposent
ce soir sur la pelouse fétiche du
pays de Galles (l’entraîneur Cris
Coleman a refusé le gigantisme
du Millenium Stadium voisin
pour préserver l’atmosphère de
furia d’une enceinte plus
chaude), nos compatriotes au-
ront porté le troisième coup fa-
tal à la concurrence, après un
partage en Bosnie-Herzégovine
(1-1) au mois d’octobre et une
très courte mais précieuse vic-
toire en Israël (0-1) en tout dé-
but de printemps.
Le pays de Galles
n’a jamais été aussi proche
d’un retour dans un grand
tournoi depuis… 1958 !
Un 7 sur 9 en déplacement
conquis de haute lutte dans les
installations des trois seules
équipes susceptibles de faire dé-
vier les Belges de leur courte
route vers l’Euro français de
2016, voilà qui s’apparenterait
tout simplement à du travail
bien fait. Marc Wilmots s’em-
pressera très logiquement de
mettre tout son poids dans l’ob-
jection à émettre avant le coup
d’envoi, en précisant – et c’est
loin d’être un détail – qu’il faut
encore terrasser le dragon gal-
lois.
Personne ne peut évidemment
lui donner tort. Tout comme, a
contrario, le sélectionneur ne
peut empêcher que, dans l’esprit
des observateurs neutres et des
supporters, s’effectuent les pre-
mières projections par rapport à
un résultat positif dans le fief
d’une des trois exceptions foot-
ballistiques que compte le foot-
ball du Royaume-Uni (l’Ecosse,
le pays de Galles et l’Irlande du
Nord cohabitent avec l’Angle-
terre) concédées par l’Interna-
tional Board dans le concert des
nations lorsque les lois du foot
ont été codifiées et imposées à
ses premiers administrés.
Les Diables n’entendront donc
Un succès au pays de Galles enverrait presque les Diables à l’Euro
pas résonner le God Save The
Queen au pays de Sa Gracieuse
Majesté, mais bien le Hen Wlad
fy Nhadau (Vieux Pays de mes
Ancêtres) parti du fond des
tripes et gonflé à l’émotion pure
dans un peu plus de 30.000
poitrines l’entonnant a cappella.
On y chantera l’honneur de ce
bout de terre parvenu à préser-
ver son âme celtique, la
vaillance de ses guerriers et de
ses marins ayant résisté à toutes
les invasions, de montagnes
éternelles et de falaises
abruptes, mais aussi de cette
poésie millénaire des bardes
transmise de génération en gé-
nération comme un trésor ca-
ché.
Autant de valeurs qui parlent
forcément à un homme comme
Marc Wilmots dont les pieds
sont si profondément enracinés
dans le terroir de chez nous. Le
sélectionneur n’aura donc pas
besoin de beaucoup de mots
pour pointer les vertus cardi-
Les Diables sont prévenus :
le coach gallois a choisi le Cardiff
City Stadium pour préserver
l’atmosphère de furia d’une
enceinte plus chaude. © PHOTO NEWS.
Les équipes probables
Stade : Cardiff City Stadium (33.280 places).
Hennessey
(Crystal Palace)
Gunter
(Reading) Chester Williams (Swansea)
(Hull) (Swansea)
Robson-Kanu
(Reading) (Liverpool)
Ramsey King
(Arsenal) (Leicester)
Bale
(Real Madrid)
Benteke
Hazard
(Aston Villa)
(Chelsea)
Witsel Nainggolan
(Zenit) (AS Rome)
Lombaerts Denayer
(Zenit) (Celtic)
Vertonghen
(Tottenham)
Courtois
(Chelsea)
LE SOIR - 12.06.15
SPORTS
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
29
pages
3
détachables
nales dont devront faire preuve Poje de Zenica où la Bosnie- ment contre +5 aux Gallois) à
COMMENTAIRE
ses hommes pour forcer Gareth Herzégovine (5 points) abattra l’issue de nos trois plus gros dé-
Bale et les dix autres Welshmen sa toute dernière carte contre placements, analyse le sélection- FRÉDÉRIC LARSIMONT
qui le seconderont, à renoncer. Israël (6) dans la perspective neur d’une équipe belge qui n’a
Et, qu’on le dise tout de suite, ce d’accrocher… les barrages, là où plus perdu la moindre rencontre LE TOURNANT
ne sera pas une mince affaire. qualificative (11 victoires pour 4
Jamais, depuis le barrage histo-
l’objectif était la qualification di-
recte via les deux premières nuls) depuis le 11 octobre 2011
AVANT
rique de 2003 perdu in extremis places du groupe B pour une en Allemagne (3-1). Si l’on jette BIFURCATION ?
contre la Russie (1-0 à Moscou, équipe bosnienne ayant tout de un œil sur le programme de sep-
0-0 à Cardiff ) le pays de Galles même pris part à la dernière tembre-octobre, on pourrait dire C’est peu de le dire que les enjeux
ne s’est senti aussi proche de re- Coupe du monde, rappelons-le. qu’on est bien parti. Mais on de- de ce pays de Galles – Belgique
nouer avec un grand tournoi qui Dans ces conditions, comme le vra se fixer comme objectif un sont multiples. Mais, dès la fin du
se refuse à lui depuis la seule et fait remarquer fort justement 10 sur 12 avec deux matchs à match de ce soir à Cardiff, ils
unique participation à une Marc Wilmots, « personne au domicile (Bosnie, Israël) et nos seront uniques. En mettant un
Coupe du monde en 1958 sein du duo belgo-gallois (11 pts) deux rencontres à l’extérieur les terme à cette rencontre charnière,
(quarts de finale). Autant dire ne fera un drame en cas de par- moins dangereuses (Chypre, An- l’arbitre ignorera que son coup de
que cet arrière-goût d’éternité tage, même si l’idée première des dorre). Même si, dans le cadre sifflet censé mettre fin aux hostili-
qui leur pourrit les papilles et adversaires en présence sera de d’une qualification, il faut tou- tés, déclenchera au contraire un
leur pollue le gosier depuis près se détacher du lot. » jours mieux se taire tant que compte à rebours : celui qui sépa-
de six décennies, les Gallois en- L’objectif premier dans le rien n’est mathématiquement rera l’annonce de la décision de
tendent bien s’en débarrasser. Et camp belge, mais avec une atté- acquis. » ■ Marc Wilmots de poursuivre son
tant qu’à faire, en le recrachant nuation douce des chiffres et des FRÉDÉRIC LARSIMONT travail à l’Union belge ou au
le plus vite possible. conséquences en cas de match contraire de déchirer son mandat
Via une 4e victoire en poule ? nul, sera donc de faire le plein à pour courir le cachet à Schalke 04.
Le calcul sera identique dans le Cardiff. « On aurait alors 3 sur lesoir.be Depuis le 27 mai dernier, pas une
vestiaire belge où l’on sera éga- points d’avance, une victoire de Posez vos questions à notre spécialiste journée ne s’écoule, pas une dis-
lement attentif à l’évolution du plus et un average canon et envoyé spécial à Cardiff Frédéric cussion informelle avec un diri-
score du côté du stade Bilino (NDLR : il est de +12 actuelle- Larsimont à 11h30 geant fédéral ne se déroule, pas
une allusion ne se perd sans qu’il
ne soit fait mention, en toutes
lettres ou entre les lignes, de ce
qui fera l’avenir de la sélection et
de son sélectionneur, dès demain.
Marc Wilmots n’en finit plus de se
renfrogner à l’idée d’être pris en
traître par l’une de ses propres
réflexions sur le sujet. De son côté,
la haute direction fédérale n’ose
plus l’aborder ni même croiser son
regard à l’idée de commettre un
faux pas juridique par rapport à
une rupture de contrat à ses torts.
Et, il faut bien le dire, journalistes
et supporters attendent comme un
seul homme en devant se conten-
ter de supputer.
Toute la Belgique – du moins en sa
faction footeuse – est donc sus-
pendue aux lèvres de Wilmots. S’il
n’était un résultat à forger au pays
de Galles, on ne retiendrait déjà à
l’avance que ce oui ou ce non que
prononcera le coach fédéral.
Les Diables seront donc double-
ment attendus au tournant, ce soir
à Cardiff. Attendus par une équipe
galloise qu’ils ne sont pas parve-
nus à battre lors des deux der-
nières oppositions ayant eu lieu au
Heysel (le 1-1 d’octobre 2013
quatre jours après la qualification
acquise pour le Brésil entrait dans
la logique des choses, mais le 0-0
du 16 novembre dernier alluma le
Coup d’envoi : vendredi 20h45 sur La Une (direct). Arbitre : Brych (All). LE GROUPE B brûlot de la contestation anti-
Wilmots dans une bonne partie de
Ce vendredi
PAYS DE GALLES Andorre - Chypre . . . . . . . . . . . . . . . . 20h45
la presse flamande). Attendus
Entraîneur : Coleman. ensuite, mais à titre plus person-
Bosnie - Israël. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20h45
Réservistes : Fon Williams, Ward, Dummett, Matthews, Cotterill, Richards, Henley, nel, au niveau de Marc Wilmots.
Pays de Galles - BELGIQUE . . . . . . . . . . 20h45
Taylor Vaughan, MacDonald, Lawrence, Church, Vokes. Qui, après le tournant décisif de
Absents : Collins (élongation au mollet), Davies (épaule), J. Williams, G. Williams, Classement
Cardiff, choisira ou non la bifurca-
Huws (tous rééducation). 1. BELGIQUE. . . . . . . . . . . 5 3 2 0 13- 1 11
Observations : tion vers l’Allemagne et sa Bundes-
Allen 2. pays de Galles . . . . . . . . 5 3 2 0 7- 2 11
liga. A 4 millions par saison sur
1. Robson-Kanu pourrait être recadré sur le flanc pour laisser Bale seul en pointe 3. Israël . . . . . . . . . . . . . . 5 3 0 2 9- 6 9
afin de profiter de l’absence de Kompany dans la défense centrale belge. trois ans, du moins si les négocia-
Ledley 4. Chypre. . . . . . . . . . . . . 5 2 0 3 9-10 6
(Crystal Palace) 2. Ce 4-2-3-1 passerait par un renforcement de l’entrejeu avec la titularisation de King. tions en cours aboutissent. Car
5. Bosnie . . . . . . . . . . . . . 5 1 2 2 5- 6 5
3. Gunter, l’inamovible back droit de Reading (D2) fête sa 100e sélection. (Fr.L.) Wilmots à Schalke, ce n’est plus
6. Andorre . . . . . . . . . . . . 5 0 0 5 2-20 0
désormais une question de
Restent à jouer
conscience professionnelle, de
BELGIQUE BELGIQUE - Bosnie . . . . . . . . . . . . . . . . . 3/9
fibre collective ou de patriotisme,
De Bruyne Chypre - pays de Galles . . . . . . . . . . . . . . 3/9
Entraîneur : Wilmots. mais bien une question de gros
(Wofsburg) Réservistes : Mignolet, J.-F. Gillet, Meunier, Vanden Borre, Deschacht, Dendoncker, Israël - Andorre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3/9
sous. Qui, pour la troisième fois
Tielemans, Dembélé, Mertens, Mirallas, Ferreira-Carrasco, Origi. Pays de Galles - Israël. . . . . . . . . . . . . . . . 6/9
Chadli Absents : Meunier (tendon rotulien), Fellaini (hanche), Kompany (suspension 1/1), après Advocaat et Leekens, pour-
Bosnie - Andorre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6/9
(Tottenham) Vermaelen (non repris). rait signifier le départ anticipé d’un
Chypre - BELGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . 6/9
Observations : sélectionneur. Mais, au contraire
Andorre - BELGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . 10/10
1. Forfait de Fellaini : les Diables ont pris 63 points sur 90 (70 %) avec lui et 15 sur 18 de ces précédents, et via le dédit
Bosnie - pays de Galles . . . . . . . . . . . . . 10/10
Alderweireld (88 %) sans lui. de 2 millions, les dirigeants de
(Southampton) 2. Première titularisation en match officiel pour Denayer après celle de la France en amical. Israël - Chypre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10/10
l’Union belge seraient certes cocus
BELGIQUE - Israël . . . . . . . . . . . . . . . . . 13/10
3. Aucun menacé direct de suspension dans le camp belge puisque Lombaerts une fois de plus mais quand même
Chypre - Bosnie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13/10
et Alderweireld sont les seuls avertis avec 1 carton. (Fr.L.) pas tout à fait mécontents.
Pays de Galles - Andorre . . . . . . . . . . . . 13/10
29
 SPORTS
Le Soir Vendredi 12 juin 2015 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

30 Le gazon paraît convenir à Yanina Wickmayer (WTA

92) : sur celui de Nottingham, elle a dominé 6-0, 6-4
90 Romain Bardet a enlevé la 5e étape du Cri-
térium du Dauphiné, jeudi, dans la station de
31
la Serbe Jovanovski (54). A confirmer ce vendredi, en Pra-Loup. Le Français, 6e du Tour 2014, a réussi
quart face l’Américaine Riske (48) qui l’a déjà battue 3 Eden Hazard est le seul Belge figurant dans le classement des 100 sportifs les mieux payés au monde publié, mer- un beau numéro dans la descente du col d’Allos
fois sur 5. Pour Alison Van Uytvanck (46), c’est fini à credi, par le magazine économique « Forbes ». 90e avec 19,6millions de dollars, le joueur de Chelsea est encore très pour s’imposer avec 36 secondes sur Van Gar-
Rosmalen où, en 8es, elle a été en dominée 6-3, 6-2 par loin du boxeur américain Floyd « Money » » Mayweather qui est, pour la deuxième année consécutive, le sportif le deren, nouveau leader, et 40 sur Froome. Niba-
la Suissesse Bencic (33).© NEWS. mieux payé avec 300 millions de dollars de gains (265 millions d’euros) sur les 12 derniers mois. li, débordé dans le final, a cédé 1mn59.© NEWS.

Denayer n’est pas le clone de Kompany En Porsche, le tour du Mans

se fait à 250 km/h de moyenne
Hannes bat le
record du mile
bjectif atteint pour

ÉQUIPE NATIONALE Le défenseur central a réussi son examen d’entrée en France. A lui de confirmer à Cardiff 24 H DU MANS Le record de la piste a été pulvérisé lors des essais
n savait les Porsche ra- mière séance ne donna lieu à au-
O Pieter-Jan Hannes
jeudi à Oslo, lieu de la

A 19 ans, fort d’une O pides ; très rapides même. cune amélioration notoire.
6e manche de la Diamond
League : l’Anversois a terminé
saison exceptionnelle
au Celtic, il explose.
DIFFÉRENCES VINCENT KOMPANY
Icône à Manchester
JASON DENAYER
Un avenir incertain RESSEMBLANCES Début mai, à l’occasion des
6 Heures de Spa généralement
considérées comme la répétition
« L’an dernier, Kazuki Nakaji-
ma avait signé la pole (NDLR :
en 3.20.789), rappelait Pascal
3e du mile derrière les Kényans
Kiprop (3.51.45) et Kiplagat
(3.51.72) en 3.51.84, pulvéri-

1 1
Révélé très tôt à Anderlecht, Premier élément de l’acadé-
Sorti de Le leadership. Autant Vincent Kompany a toujours été un Vincent Kompany poursuit mie de Jean-Marc Guillou à La précocité. Même s’il a dû attendre un peu plus longtemps générale des 24 Heures du Mans, Vasselon, le directeur technique sant le record de Belgique de
leader naturel, autant Jason Denayer semble plus discret, moins sa progression en Alle- s’imposer dans un grand que Kompany avant de débuter en équipe nationale (19 ans, 9 les 919 Hybrid avaient monopoli- de Toyota. Mais nous savons de- Marc Corstjens (3.54.57) qui
l’académie Guillou, sûr de lui sur un terrain comme – surtout – en dehors. Forcé- mois et 3 jours pour 17 ans, 10 mois et 18 jours), Jason Denayer sé les premières places de la grille puis le début de cette saison que datait de 1993. Hannes, avant
magne, à Hambourg, mais club, Jason Denayer savoure
il doit encore progresser. ment, c’est en partie lié à l’âge et au statut des deux hommes. explose littéralement à Man- cette reconnaissance una- peut lui aussi revendiquer ce statut de Diable rapidement propul- de départ. Même chose ou nous ne disposons plus de la voi- ce jeudi soir, avait un record
Denayer n’a que 19 ans et n’a pas toujours été considéré comme chester City, club qu’il re- nime d’un talent réel mais sé sur le devant de la scène internationale. Quand il a débarqué presque, il y a deux semaines, ture la plus rapide. Qu’à cela ne personnel de 3.55.33. Dans
un phénomène durant sa jeunesse. A l’inverse, Kompany, qui lui joint après les JO de Pékin, méconnu du grand public. pour la première fois au rassemblement des Diables au centre de lors des essais préliminaires me- tienne : la fiabilité de notre voi- l’épreuve « nationale » du

E
n rendant une copie quasi-
ment parfaite au stade de
France, à peine entachée par
l’une ou l’autre approximation com-
préhensible, Jason Denayer a réussi
son examen d’entrée chez les
Diables avec les félicitations du jury,
Marc Wilmots en tête.
A peine âgé de 19 ans, le jeune
homme qui était arrivé sur la pointe
des pieds parmi les stars des quarts
de finalistes du dernier Mondial
avant la rencontre face à Andorre
rend dix ans, a toujours été vu comme un futur crack. A Ander- juste au moment de l’arrivée Sûr de lui mais discret dans Neerpede qu’il n’a quasiment pas reconnu, le joueur du Celtic nés dans la Sarthe. Et (presque) ture, dont nous pouvons nous 100m, la jeune Naomi Van den
lecht, où il a effectué toutes ses classes, Kompany a dû gérer des nouveaux propriétaires la vie de tous les jours, il était un inconnu, une « trouvaille » ou un « pari audacieux » de sans surprise donc, les trois bo- Neel Jani a été surpris lui-même prévaloir, jouera peut-être un Broeck a réussi 11.69 (+ 1,1),
cette pression intense, chose qu’il a parfaitement faite d’ailleurs émiratis. Alors que les vient d’effectuer ses pre- Wilmots, c’est selon. S’il dut dans un premier temps se contenter lides de Stuttgart engagés dans la par son chrono. © MONIER/AFP. rôle encore plus important pour soit le meilleur temps toutes
en jouant avec l’équipe première et en équipe nationale dès ses joueurs défilent et les propo- miers pas pour les Diables de faire nombre, passage obligatoire que n’a jamais connu Kom- plus grande course d’endurance peu que nos adversaires se livrent catégories d’une Belge cette
17 ans, en remportant le Soulier d’Or à 18. Sur le terrain, Kompa- sitions de transferts affluent avec brio, suite à une saison pany (69 caps en 70 sélections), il a trouvé la lumière en fin de au monde, ont à nouveau devan- dent record détenu depuis 2008 une bataille féroce. » saison. Et ça la qualifie pour
ny parle, dirige, pousses des gueulantes, négocie avec les ar- chez son manager, il préfère d’exception au Celtic, où match à Israël, suite à l’exclusion de… Kompany. Très sûr, il a cé le reste de la meute, mercredi, par Stéphane Sarrazin sur la Et on peut attendre celle-ci. l’Euro junior. (Ph.V.W.)
bitres et les adversaires, dont il force naturellement le respect la stabilité d’un club dont il Manchester City a eu la visiblement marqué des points aux yeux de son sélectionneur, qui dès les premiers essais qualifica- Peugeot 908 (3.18.513), mais il a Car il est évident qu’Audi ne lais-
vu son passé. C’est moins naturel chez Denayer mais cela vien- est le capitaine et déjà une bonne idée de le prêter. Il ne n’a pas hésité à en faire le back-up attitré de son aîné en France tifs entrepris à la tombée de la en plus frôlé la barre effrayante sera certainement pas à ses cou-
dra peut-être avec le temps, en fonction de son parcours de icône. Même si la présente sait pas encore s’il jouera et, vraisemblablement, au pays de Galles, ce vendredi. « J’ai ap- nuit. des 250 km/h… de moyenne – sines germaines le soin de lui vo- FOOTBALL
footballeur. « Jason est un leader par sa présence et ses qualités saison a été plus délicate… avec Kompany l’an prochain. précié sa prestation, commenta Wilmots après le match de Paris. Mais on n’imaginait quand 249,2 exactement ! ler la vedette aussi facilement. Là Blatter : pas tout de suite
footballistiques, analysait récemment son ancien entraîneur Tho- C’est un bon élément qui vient renforcer la concurrence. » Dans le Joseph Blatter, qui a annoncé
même pas que ce nouveau bolide Même les Audi tenantes du aussi cependant, l’accent était
mas Caers dans les colonnes du Nieuwsblad. Ce n’est en revanche cas de ces deux joueurs, le talent n’attend pas le nombre des sa démission de la présidence
pas quelqu’un de volubile hors des terrains, au contraire de Kompa- années. Il serait sot de le sacrifier sur l’autel de l’expérience. basé sur un… V4 de 2 litres de cy- titre – et même plus que ça avec mis sur le travail réalisé en vue de
lindrée pulvériserait le record de 13 victoires lors des 15 dernières la course, bien plus que la re- de la Fifa il y a une semaine,

puis en Bosnie, début octobre, a
bien grandi depuis lors. Prêté au
2
ny à son âge. » Plus introverti que son aîné, Denayer veut avant exclut un départ immédiat ré-
tout se faire respecter sur le terrain avant d’éventuellement Le parcours. Bien sûr, le début parcours des deux joueurs la piste dès les premières mi- éditions – paraissaient presque cherche de performance pure :
n’est pas identique à 100 % mais il présente tout de même cer- nutes en piste. D’ailleurs, Neel larguées, avec un déficit compris « Nous n’avons pas vraiment été clamé par le Parlement euro-
envisager de prendre davantage d’ampleur encore par sa voix. péen. Jeudi, la Fifa a annoncé

2
Celtic par Manchester City, club
qu’il avait rejoint en 2012 après
avoir parachevé sa formation à
l’académie Jean-Marc Guillou, De-
nayer y est devenu une valeur sûre
au point d’être élu meilleur jeune de
la D1 écossaise. Il y a remporté un
titre, gagné l’estime des sceptiques,
qui comprennent difficilement qu’il
ait effectué une partie de sa forma-
tion à Tongerlo, en jouant pieds nus,
sans disputer le moindre match.
A 19 ans, un âge où la plupart des
taines similitudes troublantes. Originaires de Bruxelles, métis aux Jani, à l’origine de cet exploit, se entre 3 et 5 secondes. Que dire étonnés de voir les Porsche aussi
La puissance. Au fil des années, Vincent Kompany a déve- origines congolaises, passés par le centre de formation ander- disait lui-même surpris : « Je ne alors de Toyota qui naviguait à 6 performantes, disait ainsi Loïc la démission de son directeur
loppé son corps par des séances d’entraînement intensives, qu’il lechtois – totalement pour Kompany, partiellement pour De- m’attendais quand même pas à bonnes secondes au moins ! Et Duval, l’un des pilotes Audi dont de la communication depuis
a complétées par de la musculation, aussi. De nature assez frêle, nayer –, les deux joueurs ont choisi de privilégier une étape inter- être aussi rapide », souriait le oublions Nissan. les trois modèles engagés auront 2011, le Suisso-Italien Walter
il lui a fallu densifier son jeu, améliorer sa résistance aux efforts, médiaire afin de lancer leur carrière. Kompany, qui a joué en sympathique Suisse. Tout en ra- Alors qu’on s’attendait à ce que couvert ensemble près de 3.000 De Gregorio, remplacé par son
également pour tenter de limiter les blessures musculaires qui équipe première à Anderlecht, a rallié un club moyen de Bundes- joutant très vite : « Mais je pense les deux séances programmées km en essais mercredi ! C’est bien adjoint, le Français Nicolas
ont régulièrement entravé sa carrière. On ne compte plus, en liga (Hambourg) pour s’épanouir avant le grand saut vers Man- que la voiture peut faire encore jeudi soir allaient permettre à la sûr excitant de se battre pour la Maingot. La date du congrès
effet, les arrêts forcés que « Vince The Prince » a dû subir, et qui chester City. Denayer, de son côté, a certes rejoint plus tôt Man- mieux, j’en suis même certain… » concurrence de réagir, on com- pole, mais ce que nous voulons, électif, au terme duquel Blatter
l’ont privé au bas mot d’une trentaine voire d’une quarantaine de chester City après un passage par l’Académie JMG à Tongerlo, En tournant en 3.16.887, Neel prit au contraire que la chasse à c’est gagner la course dimanche démissionnerait, devrait être
sélections chez les Diables. Aujourd’hui, le capitaine de City mais, au contraire d’un Dedryck Boyata par exemple, il ne s’est Jani a non seulement pulvérisé la pole n’aurait pas lieu. Ponctuée après-midi ! » ■ décidée le 20 juillet. (afp)
n’hésite plus à aller au duel, joue volontiers de cette puissance pas accroché à tout prix à son rêve d’y percer rapidement. Dans
d’une seconde et demie le précé- de deux drapeaux rouges, la pre- T. W.
décuplée… que n’a pas, ou pas encore, son cadet. Plus véloce, cette optique, son prêt d’une saison à Celtic fut une réussite
plus explosif aussi que Kompany, Denayer doit encore progres- totale : champion, sacré meilleur jeune en Ecosse, il pourrait
ser à ce niveau mais il peut parfois racheter une erreur par un revenir par la grande porte à l’Etihad Stadium. Même s’il n’est pas


footballeurs commencent seule- repositionnement plus incisif, comme ce fut le cas en début de exclu qu’il soit prêté une seconde saison, au Celtic ou dans un
ment à rêver d’intégrer un groupe match à Paris, sur sa toute première intervention. Cette année, il autre club de Premier League, afin de confirmer ces bons débuts.

3
pro, Denayer est devenu une solu- n’a pris qu’un seul carton jaune en championnat. Il doit ap-
tion de rechange plus qu’intéres- prendre à être moins gentil, à davantage se faire respecter, sur- La cool attitude. « Qu’est-ce qu’il a à perdre, Denayer ? On ne
sante en tant que défenseur central, tout s’il veut percer dans la jungle de la Premier League. distribue pas de points et, pour jouer souvent à Celtic Park, il sait

3
un poste qui inquiétait au sortir de
la Coupe du monde suite au départ à
la retraite de Daniel Van Buyten
ainsi qu’aux problèmes physiques
récurrents de Thomas Vermaelen. A
Cardiff, il sera une nouvelle fois ap-
pelé à suppléer Vincent Kompany,
son ami et modèle, qui a connu une
gérer la pression. » Questionné avant le match en France, Marc
La lecture de jeu. Garçon intelligent comme l’est Kompany, Wilmots a confirmé ce que tout le monde pensait. S’il fait figure
Jason Denayer doit encore énormément progresser à ce niveau de novice chez les Diables, Jason Denayer n’est pas un bleu pour
s’il veut s’imposer à City. La faute ne lui incombe pas et il se dit autant. Il se dégage de son attitude un détachement bénéfique,
qu’il travaille d’ailleurs énormément cet aspect des choses en tant qu’il ne se transforme pas en suffisance. « Il est comme Ha-
club ainsi qu’en sélection. En réalité, il n’a quasiment jamais joué zard, toujours calme », appuie le sélectionneur. De tout temps,
de matchs à 11 contre 11 avant de débarquer à City, comme le Vincent Kompany a toujours fait preuve du même détachement…
souhaitent les formateurs de l’Académie de Jean-Marc Guillou. qui peut parfois énerver quand cela tourne moins bien.

4
Les choses se mettent doucement en place mais cela nécessite
trajectoire relativement similaire et du temps et de la patience. Une propension à aller de l’avant. On l’a souvent vu ces
à qui il est régulièrement comparé.

4
Autopsie d’un phénomène en deve-
nir, qui a prouvé qu’on pouvait
ponctuellement compter sur lui,
peu importe le décorum. Reste à
confirmer tout cela sur la durée. ■
VINCENT JOSÉPHY
derniers temps, Vincent Kompany aime défendre vers l’avant,
Les réseaux sociaux. Très actif sur ceux-ci, et notamment anticiper, ou même venir prêter main-forte à ses joueurs offensifs
sur Twitter, Kompany en profite pour distiller fréquemment des quand il s’« ennuie » en défense. En sélection, il a déjà inscrit
messages humanitaires, politiques, sociaux à ses 2,2 millions de quatre buts, tandis qu’en club, il trouve occasionnellement la
« followers ». Denayer, lui y est dix fois moins actif malgré une faille mais perd aussi pas mal de ballons. Cette saison, Denayer a
légère recrudescence ces derniers temps. Il possède tout de fait pareil au Celtic (5 buts), où c’était parfois trop facile pour lui.
même plus de 25.000 adeptes. Jusqu’en U11 à Anderlecht, il était encore attaquant.

Á CARDIFF
La Roma sur Lukaku
Courtois « Cent millions pour l’adversaire Aaron Ramsey et Joe Allen, LES AUTRES GROUPES
GROUPE A
Kazakhstan - Turquie . . . . . . . . . . . . . ven. 18h00
L’AS Roma a pris contact
avec l’agent Mino Raiola
concernant le rachat du
moi ? Parlons du pays de Galles » les autres dangers du pays de Galles Islande - Tchéquie . . . . . . . . . . . . . . . ven. 20h45
Lettonie - Pays-Bas . . . . . . . . . . . . . . . ven. 20h45
Classement. (5) 1. Tchéquie 13pts ; 2. Islande 12 ; 3.
Pays-Bas 7 ; 4. Turquie 5 ; 5. Lettonie 3 ; 6. Kazakhstan
1.
faire leurs choux gras des ré- e pays de Galles retient son more Marc Wilmots, qui avait répété semblent difficilement arrêtables.
contrat de Romelu Lukaku à
Everton. Les médias italiens
CARDIFF
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
’accord tombé ces dernières
ponses du gardien de Chelsea.
Lequel a également dû mettre le
L souffle. S’il a déjà participé à une
phase finale de Coupe du monde, en
à l’époque qu’il ne servait à rien de pa-
niquer.
Mais le pays de Galles, qui a su amé-
liorer au fil des années son jeu collec-
GROUPE C
Ukraine - Luxembourg . . . . . . . . . . . . dim. 18h00

font état d’une offre poten-
tielle de 25 millions.
… et elle veut régler
le cas Nainggolan
Par ailleurs, le club romain
est prêt à mettre 15 millions
et un de ses joueurs Espoirs
pour racheter, avant la date
butoir du 25 juin, la copro-
priété qu’il détient avec
Cagliari sur Nainggolan.
Nouveau contrat
pour Benteke
Aston Villa va revoir à la
hausse le contrat de Chris-
tian Benteke. Avec, par co-
rollaire, une clause de départ
à 45 millions. Mais, à deux
ans de la fin de son bail, et
avec les grosses écuries
anglaises qui lui font les
yeux doux, l’attaquant inter-
national acceptera-t-il ?
FR.L.
L
heures entre le Real Madrid
et son gardien Iker Casillas
concernant un départ à cours de la saison écoulée.
moindres frais pour services
rendus après 25 ans de présence
au club merengue, a secoué la
stratosphère des gardiens vo-
lants susceptibles de débarquer
à Santiago Bernabeu. Parmi, les
noms cités, ceux de deux won-
derboy qui mettent tout le
monde d’accord : l’Espagnol Da-
vid De Gea (24 ans, Manchester
Utd) et le Belge Thibaut Cour-
tois (23 ans, Chelsea). Pour cou-
per le plus vite possible court à
toute offensive madrilène, Mari-
na Granovskaia, la CEO de
Stamford Bridge, a immédiate-
ment annoncé que Chelsea pla-
cerait la barre à 100 millions
pour libérer son international
belge. Un chiffre rond suffisam-
ment parlant pour se permettre
de lui réclamer un brin d’expli-
cation, au Cardiff City Stadium,
en compagnie du principal inté-
ressé.
Thibaut Courtois ne résume pas
le pays de Galles au seul Gareth
Bale. © PHOTO NEWS.
Un éclaircissement qui n’est
venu, à la première question,
que sous la forme d’une réponse
on ne peut plus concise. A la li-
mite, sèche. « Cent millions ? Je
suis ici pour jouer contre le pays
de Galles et pour parler unique-
ment du pays de Galles. Merci de
le comprendre. »
Voilà qui avait le mérite d’être
clair. Et qui a même tué dans
l’œuf les assauts qu’avaient mi-
nutieusement préparé les cor-
respondants gallois des tabloïds
anglais qui se promettaient de
halte-là sur le sujet de sa
concurrence avec Petr Cech au
Retour donc, à la baie de Car-
diff et à la perspective pour Thi-
baut Courtois de se mesurer à
nouveau à Garreth Bale dont on
se souviendra du terrible coup
franc à Bruxelles, qui obligea le
gardien belge à une parade de
classe planétaire. « Contraire-
ment à la puissance des essais
d’un Ronaldo, par exemple, les
frappes de Bale sont plus flot-
tantes, explique-t-il en prévision
de ce qui l’attend peut-être ce
vendredi. Avec lui, un gardien
doit prendre les décisions au der-
nier moment par rapport à une
intervention et c’est ce qui fait
toute la difficulté de jouer contre
le pays de Galles. Mais on aurait
tort de résumer cette équipe à un
seul joueur : au match aller, on a
vu ce que pouvaient donner la
générosité et l’esprit de corps de
notre adversaire. » ■
FRÉDÉRIC LARSIMONT
1958, il n’a par contre jamais réussi à
composter son billet pour un cham-
pionnat d’Europe. Partageant actuel-
lement la première place du groupe B
avec la Belgique (11 points) suite à sa
large victoire en Israël (0-3), l’équipe
de Chris Coleman veut combler ce
vide abyssal au plus vite. « Je n’ai sans
doute jamais été autant excité ni sous
pression qu’à l’heure actuelle », note le
sélectionneur, qui avait repris l’équipe
en charge en 2012 suite au suicide de
Gary Speed. Outre Gareth Bale, sa ve-
dette incontestable et incontestée, son
équipe a de sérieux arguments à faire
valoir, ce qui explique sa 22e place ac-
tuelle au classement Fifa.
La Belgique en sait quelque chose.
Si elle s’était bien imposée à Cardiff
sur la voie du Mondial (0-2, buts de
Kompany et Vertonghen), elle avait
ensuite été accrochée à Bruxelles alors
que la qualification venait d’être ac-
quise (1-1), mais aussi et surtout en
novembre dernier au terme d’un
match frustrant (0-0). « On avait eu
des occasions et un poteau mais cela
n’avait pas voulu rentrer », se remé-
En réalité, le pays de Galles était ve-
nu pour tenter d’arracher un point à
Bruxelles et l’avait obtenu de haute
lutte grâce à un engagement et une
solidarité sans faille, passant même
tout près du K.-O. technique à deux
reprises, via Bale. Disposant d’une
« formation solide et technique à la
fois, basée sur une kyrielle de joueurs
évoluant dans de bons clubs de Pre-
mier League », comme l’a rappelé Na-
cer Chadli, le pays de Galles compte
en ses rangs d’autres individualités de
classe européenne, capables de poser
pas mal de problèmes aux Diables
rouges. On pense en priorité à Aaron
Ramsey (24 ans), la star d’Arsenal qui
vient encore de gagner la FA Cup, ain-
si qu’à Joe Allen (25 ans), le médian
de poche de Liverpool (1m68).
L’un et l’autre peuvent apporter leur
technicité mais aussi leur vivacité
pour bousculer l’entre-jeu belge via
un jeu de combinaisons intéressant.
Dans un bon jour – on leur reproche
souvent une certaine irrégularité, qui
s’explique en partie par les blessures
pour Ramsey –, ces deux gars-là
tif, compte aussi sur de solides gaba-
rits comme le gardien Wayne Hen-
nessey (Crystal Palace), le défenseur
central Ashley Williams (Swansea) ou
l’attaquant Robson-Kanu, qui évolue
en D2 à Reading. Les absences sur
blessure des défenseurs Ben Davies
(Tottenham), James Collins (West
Ham) et Paul Dummett (Newcastle)
restreignent par contre les choix de
Coleman dans ce secteur capital. ■
V. J.
Gareth Bale n’est pas la seule star
galloise : Aaron Ramsey s’est aussi
taillé une solide réputation à Arsenal.
© REUTERS.
Biélorussie - Espagne . . . . . . . . . . . . . dim. 20h45
Slovaquie - Macédoine . . . . . . . . . . . . dim. 20h45
Classement. (5) 1. Slovaquie 15pts ; 2. Espagne 12 ; 3.
Ukraine 9 ; 4. Biélorussie 4 ; 5. Macédoine 3 ; 6.
Luxembourg 1.
GROUPE D
Pologne - Géorgie . . . . . . . . . . . . . . . sam. 18h00
Irlande - Ecosse . . . . . . . . . . . . . . . . . sam. 18h00
Gibraltar - Allemagne . . . . . . . . . . . . . sam. 20h45
Classement. (5) 1. Pologne 11pts ; 2. Allemagne 10 ;
3. Ecosse 10 ; 4. Irlande 8 ; 5. Géorgie 3 ; 6. Gibraltar 0.
GROUPE E
Estonie - Saint-Marin . . . . . . . . . . . . . dim. 18h00
Slovénie - Angleterre . . . . . . . . . . . . . dim. 18h00
Lituanie - Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . dim. 20h45
Classement. (5) 1. Angleterre 15pts ; 2. Slovénie 9 ; 3.
Suisse 9 ; 4. Lituanie 6 ; 5. Estonie 4 ; 6. St-Marin 1.
GROUPE F
Finlande - Hongrie. . . . . . . . . . . . . . . sam. 18h00
Irlande du Nord - Roumanie . . . . . . . . sam. 20h45
Féroé - Grèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . sam. 20h45
Classement. (5) 1. Roumanie 13pts ; 2. Irlande du N.
12 ; 3. Hongrie 8 ; 4. Finlande 4 ; 5. Féroé 3 ; 6. Grèce 2.
GROUPE G
Liechtenstein - Moldavie . . . . . . . . . . . dim. 18h00
Russie - Autriche . . . . . . . . . . . . . . . . dim. 18h00
Suède - Monténégro . . . . . . . . . . . . . dim. 20h45
Classement. (5) 1. Autriche 13pts ; 2. Suède 9 ; 3.
Russie 8 ; 4. Monténégro 5 ; 5. Liechtenstein 4 ; 6 ;
Moldavie 1.
GROUPE H
Croatie - Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . ven. 20h45
Malte - Bulgarie . . . . . . . . . . . . . . . . . ven. 20h45
Norvège - Azerbaïdjan . . . . . . . . . . . . ven. 20h45
Classement. (5) 1. Croatie 13pts ; 2. Italie 11 ; 3. Nor-
vège 9 ; 4. Bulgarie 5 ; 5. Azerbaïdjan 3 ; 6. Malte 1.
GROUPE I
Arménie - Portugal . . . . . . . . . . . . . . sam. 18h00
Danemark - Serbie. . . . . . . . . . . . . . . sam. 20h45
Classement. (4) 1. Portugal 9pts ; 2. Danemark 7 ; 3.
Albanie 7 ; 4. Serbie 1 ; 5. Arménie 1.

30 31
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
32 LATÉLÉVISIONVENDREDI
6.00 Matin Première 8.50 On
n’est pas des pigeons 9.40 La
clef des champs La semaine
bio. 10.05 Le temps des
retours Comédie romantique de
Bruce McCulloch (USA/Can,
2006). Avec Ray Liotta, Shaun
Sipos, Glenne Headly. 11.50
Télétourisme Bons plans  : les
bistrots de terroir. 11.55 Les feux
de l’amour 13.00 JT 13h 13.40
Cyclisme Critérium du Dauphi-
né. 6e étape : Saint-Bonnet-en-
Champsaur - Villard-de-Lans
(183 km). En direct. 15.15 La cli-
nique du cœur Téléfilm d’Udo
Witte (All/Autr, 2006). Avec
Erol Sander, Anica Dobra, Claudi-
ne Wilde. 16.55 The Mentalist
La dame en rouge. 17.35 Clown
sanglant. 18.30 On n’est pas
des pigeons 19.30 JT 19h30
20.20 Football
Pays de Galles/Belgique.
Euro. Qualifications.
Groupe B. En direct.
Après avoir rencontré la
France dimanche dernier, pour
un match qui leur a permis de
travailler quelques systèmes
offensifs, Eden Hazard et les
Diables rouges continuent leur
campagne de qualification à
l’Euro 2016 avec ce déplace-
ment au Pays de Galles.
En cas de victoire, les hommes
de Marc Wilmots prendraient
la tête de leur groupe B.
23.40 Tirage Euro Millions
23.45 OpinionS  : Ecolo 0.00
On n’est pas des pigeons
Magazine. Présenté par Sébas-
tien Nollevaux, Florence Hainaut
et Anne-Laure Macq. Au som-
maire : Intervention des secours
en hélicoptère : la facture. -
Trois minutes pour convaincre :
Vincent McDoom. - L’acousti-
que au cinéma. - Le retour du
vintage. - Le bon plan cuisine
de Carlo de Pascale. 1.10 JT
19h30 1.50 Boucle de la nuit
6.00 Petits secrets entre voi-
sins 6.25 TFou 8.30 Télés-
hopping 9.25 Au nom de la
vérité 10.25 Petits secrets
entre voisins 12.00 Les douze
coups de midi 13.00 Journal
13.55 Les feux de l’amour
15.10 Le secret de Clara Télé-
film d’Andrew C. Erin (USA,
2013). Avec Emmanuelle Vau-
gier, Richard Ruccolo, Jonathan
Potts. 17.00 L’addition, s’il vous
plaît 18.00 Bienvenue à l’hôtel
19.00 Money Drop 20.00
Journal 20.45 Pep’s
20.55 Koh-Lanta
Téléréalité. Présenté par
Denis Brogniart. Episode 8.
La pression ne retombe pas en
Malaisie, bien au contraire.
Après un conseil houleux,
l’ambiance reste électrique
dans la tribu, tout juste réuni-
fiée. Les aventuriers règlent
leurs comptes et certains ont
une soif inextinguible de
revanche. L’équilibre des cou-
leurs est très précaire sur le
camp : chaque clan peut enco-
re devenir majoritaire et
s’ouvrir la voie de la finale.
Rien n’est jamais acquis dans
«Koh-Lanta», tout peut encore
basculer. Pour l’heure, les
épreuves physiques se succè-
dent et entament les réserves
des concurrents. Il est de plus
en plus difficile pour certains
de se montrer performants.
22.55 Spéciale bêtisier Divertis-
sement. Présenté par Karine Ferri.
Le grand bêtisier. Au menu de
cette émission spéciale, les
moments télévisés les plus drô-
les et les plus surprenants de ces
derniers mois, compilés pour
plus d’une heure de détente en
famille avec, entre autres, Nikos
Aliagas, Nagui, Cyril Hanouna et
Jean-Pierre Foucault. 2.00 L’af-
fiche de la semaine
6.00 Bel RTL Info 8.45 Shop-
ping 10.20 La boutique 12.00
Top Models 12.35 Pour ou
contre 13.00 RTL info 13 heu-
res 13.40 Face à face Invité  :
Grégoire. 14.05 Le ministre
Téléfilm d’Uwe Janson ( 2013).
Avec Kai Schumann, Alexandra
Neldel, Johann von Bülow. 15.50
C’est moi le chef  ! Nouvelle
carrière. 16.15 Un dîner pres-
que parfait Semaine à Lille, spé-
ciale Ch’tis. 17.20 Les reines du
shopping Chic en doré ou en
argenté. 18.30 Septante et un
19.00 RTL info 19 heures
19.45 Reporters
20.30 Detroit 1-8-7
Série. Avec Michael Imperioli,
James McDaniel, Shaun
Majumder. Double de la phar-
macie/Train de la mort
(Saison 1, épisode 1/18).
Louis Fitch enquête sur un
double meurtre. Il est secondé
par Damon Washington, toute
nouvelle recrue du départe-
ment. Pendant ce temps, le
sergent Longford recherche
l’assassin d’un avocat spéciali-
sé dans les divorces, abattu
par balle dans une gare de
triage... 21.20 Héros local/
Par-dessus bord (Saison 1,
épisode 2/18). Stone et
Sanchez enquêtent sur la mort
d’une star locale du football.
De leur côté, Longford et
Mahajan s’occupent du décès
d’un homme marié.
22.10 The Good Wife Série.
Avec Julianna Margulies, Matt
Czuchry, Gary Cole. Les fantômes
du passé. Alicia et Will se ren-
dent à un procès mal préparé,
qui pourrait coûter la perpétui-
té à leur client tandis que Diane
réévalue sa relation avec Kurt.
23.05 Anonymous. Alicia reçoit
l’aide de sources anonymes
dans une affaire de viol. 0.00
RTL info 0.45 Jeux de nuit
6.35 Télématin 9.10 Des jours
et des vies 9.35 Amour, gloire
et beauté 10.00 C’est au pro-
gramme 11.00 Motus 11.30
Les Z’amours 12.00 Tout le
monde veut prendre sa place
13.00 Journal 14.00 Toute
une histoire 15.15 L’histoire
continue 15.45 Comment ça
va bien  ! 17.15 Dans la peau
d’un chef 18.15 Joker 18.50
N’oubliez pas les paroles
20.00 Journal
20.55 Candice Renoir
Série. Avec Cécile Bois, Raphaël
Lenglet, Gaya Verneuil. Tout
homme ressemble à sa douleur
(Saison 3, épisode 9/10).
L’ancien petit ami de
Chrystelle, qui vient de revenir
dans sa vie, disparaît subite-
ment. Les conflits qui les ont
opposés par le passé condui-
sent les enquêteurs à faire
d’elle la principale suspecte...
21.50 L’homme est un loup pour
l’homme (Saison 2, épisode
5/10). Une adolescente signa-
le la disparition de sa mère,
une vétérinaire qui menait des
actions spectaculaires pour
défendre la cause animale.
22.45 L’habit ne fait pas le
moine (Saison 2, épisode 6/10).
Candice enquête sur le meur-
tre d’une quadragénaire,
retrouvée dans une réserve
naturelle de la région.
23.40 Grand public, grand for-
mat Magazine. Par Aïda Touihri.
Musique classique  : les secrets de
l’excellence française. Un docu-
mentaire consacré à ceux qui
contribuent au rayonnement
international de l’art lyrique et de
la musique classique française.
L’un des plus jeunes chefs d’or-
chestre au Monde, Lionel Brin-
guier, fait découvrir les coulisses
de l’orchestre de Zurich, qu’il
dirige. 1.20 Envoyé spécial
7.35 Fit Tonic Fit Stretch & Tone.
8.05 Bienvenue chez nous
9.00 C’est vous qui le dites
10.50 Tout le monde veut
prendre sa place 11.40 Plus
belle la vie 12.10 Un gars, un
chef (version courte) 12.25 Un
gars, un chef 13.10 Hep taxi  !
Invitée : Marina Foïs. 13.40 Bien-
venue chez nous 14.35 L’odys-
sée des monstres marins 15.35
Sherlock Les chiens de Basker-
ville Téléfilm de Paul McGuigan
(GB, 2012). Avec Benedict Cum-
berbatch, Martin Freeman, Rus-
sell Tovey. 17.05 Un gars, un
chef (version courte) 17.25 Un
gars, un chef 18.05 Tout le
monde veut prendre sa place
19.00 Le 15’ 19.20 Plus belle la
vie 20.00 C’est cult
20.10 Fais pas ci, fais pas ça
Série. Avec Anémone, Guillaume
de Tonquédec, Valérie Bonneton.
Les bonnes manières
(Saison 2, épisode 1/6).
Renaud Lepic est invité
avec sa famille chez monsieur
de La Stelle, son employeur.
Fabienne et les enfants n’ayant
rien d’aristocratique, quelques
séances préparatoires s’impo-
sent. Tiphaine Bouley a décidé
d’aller vivre chez son père. Les
deux familles découvrent que
leur voisine vend sa maison en
viager... 21.05 S.O.S., mères en
détresse (Saison 2, épisode 2/6).
Valérie ne veut plus s’empor-
ter mais sa résolution est mise
à mal par son entourage.
Fabienne a été embauchée
comme assistante d’un agent
de stars. Un événement
secoue le quartier où vivent les
Lepic et les Bouley : un incen-
die ravage la maison de mada-
me Fernet...
22.10 Matière grise express
Les Biobanques. 22.30 Le 12
minutes 22.50 Automobile
23.20 Boucle de la nuit
6.00 EuroNews 6.45 Le petit
dinosaure 7.35 Marsupilami
8.00 Les lapins crétins : inva-
sion 8.50 Dans votre région
10.50 Midi en France Depuis
Marennes. 12.00 Le 12/13
12.55 Météo à la carte 13.50
Cyclisme Critérium du Dauphi-
né. En direct. 15.10 Un cas pour
deux L’appât. 16.10 Des chif-
fres et des lettres 16.50 Harry
17.30 Slam 18.10 Questions
pour un champion 19.00 Le
19/20 20.00 Tout le sport
20.20 Plus belle la vie
20.50 Thalassa
Magazine de la mer.
Présenté par Georges Pernoud.
Lisbonne, au pays bleu.
Les deux millions d’habitants
de Lisbonne, l’unique capitale
océane d’Europe, vivent au
rythme des marées. Tiago a
hérité d’une ancienne conser-
verie. Amalia a créé un espace
de loisirs dans un village fait
de cabanes de pêcheurs, loin
du flux touristique. Isabelle,
fille de pêcheur, est devenue
docker. Des explorateurs d’un
nouveau genre tentent de pro-
téger le patrimoine naturel des
alentours de Lisbonne contre
l’appétit des industriels. Enfin,
les passionnés de surf se
retrouvent sur les plages
situées au nord de la ville.
22.50 Soir 3 23.20 Claude Fran-
çois Documentaire de Frédéric Fiol
(2012). Une chanson populaire.
Des personnalités reviennent sur
la carrière de Claude François à
travers images d’archives, clips et
extraits d’interviews. 1.10 Dans
les eaux profondes Court métrage
d’animation (Fr). 1.25 Quinze kilo-
mètres trois Court métrage (Fr).
1.45 Si jamais nous devons dis-
paraître, ce sera sans inquiétu-
de, mais en combattant jusqu’à
la fin Court métrage (Fr, 2014).
cl u b
7.05 L’arbre des contes 7.15
Pac-Man et les aventures de
fantômes Championne un jour,
championne toujours. 7.35 Les
chevaliers Tenkai Le serpent de
la discorde. 7.55 Pokémon 9.10
Shopping 15.40 Arabesque
Les prédictions de Jessica. 16.30
Ma sorcière bien-aimée Un
conte de sorcière. 17.00 K 2000
Souvenirs d’enfance. 17.45
NCIS : Los Angeles Red. 18.30
Magnum Le terroriste. 19.15 Les
Simpson Histoire d’eau. 19.45
Caméra café Le chef-d’œuvre. -
Grâce présidentielle.
20.00 Le journal
d’Anne Frank
Film d’animation de Julian Wolff
(GB/Irl/Fr, 2000). 1h25.
Fuyant les persécutions contre
les juifs, la famille Frank quitte
l’Allemagne en 1933 pour
Amsterdam. Mais l’invasion
des Pays-Bas par les nazis, en
1940, les rattrape. Malgré
tout, les Frank décident de res-
ter. Quand les rafles commen-
cent, en 1942, Otto, le père,
décide de se cacher avec les
siens dans l’annexe de sa mai-
son de commerce, dont la
porte est dissimulée par une
bibliothèque tournante. Anne
a treize ans. Elle vient de rece-
voir un cahier pour son anni-
versaire et décide d’en faire
son journal intime, dans lequel
elle consigne scrupuleusement
les détails de sa nouvelle vie...
21.50 The Neighbors La ren-
trée des classes. 22.15 Justified
Série. Avec Timothy Olyphant,
Nick Searcy, Jacob Pitts. Mike la
massue. Raylan se tracasse
pour Ava, car son beau-frère
vient d’être libéré de prison. Il
décide de le surveiller de près
et tente de le remettre derrière
les barreaux. 23.00 Kaboom
23.15 Casino 0.15 Le plus petit
mot unique 1.15 Shopping
13.35 Une saison au zoo 15.05
Un gars, une fille 15.45 Shaun le
mouton 15.55 La famille Dela-
jungle 16.45 Un jour, une ques-
tion 17.05 Slugterra : les mondes
souterrains 17.50 Les lapins cré-
tins : invasion 18.30 Une saison
au zoo 20.35 Le point quotidien
20.50 Brooklyn Nine-Nine
Série. Avec Andy Samberg, Andre
Braugher, Terry Crews. Le nouveau
capitaine (Saison 1, épisode 1/22).
Ray Holt, un nouveau respon-
sable, reprend en main un com-
missariat de New York jugé
laxiste. Jake Peralta
et lui vont s’opposer.
21.10 Le tagueur (épisode 2/22).
21.35 Ça rame, ça rame !
(épisode 3/22). 21.55 Premier
en second (épisode 4/22).
22.20 Le vautour (épisode 5/22).
22.40 Lazy Company Série. Avec
Alexandre Philip, Alban Lenoir,
Benoît Moret. Overlord. 23.00
Buses. 23.20 Das Nemesis. 23.45
Comme un garçon. 0.05 Blue
Exorcist Chasse aux démons.
15.10 Des trains pas comme les
autres 15.40 Planète insolite
16.35 Monaco, le Rocher des
princes 17.30 C à dire ?! 17.45 C
dans l’air 19.00 C à vous 20.00 C
à vous la suite 20.15 Devenir lion
20.40 Les dessous de
Documentaire de Gwyn Williams
(2012). Dubaï, la ville du désert.
A Dubaï, bâtie entre la côte du
Golfe Persique et le désert, la
gestion de l’eau, ainsi que l’im-
pact des forages pétroliers sur
l’environnement, sont problé-
matiques.
21.25 La cité disparue de Pom-
péi Documentaire de Chris Holt
(2013). Des scientifiques expli-
quent pourquoi les corps des
habitants de Pompéi, ensevelis
par le Vésuve en l’an 79, ont été
si bien préservés. 22.15 C dans
l’air 23.25 Hélène et les ani-
maux 0.15 Pierre Brossolette,
résistant 1.10 L’éléphanteau
qui voulait être adopté
16.15 Les Schtroumpfs 16.40 Le
Petit Prince 17.05 Titeuf 17.25
Les Niouzz 17.30 Les mini-nin-
jas 17.55 Chasseurs de dragons
18.20 Danse tes rêves 18.45 Big
Bang Theory 19.30 JT traduc-
tion gestuelle 20.05 Les Niouzz
(traduction gestuelle) 20.15
L’invitation 20.30 JT 19h30
21.10 Barbie et ses sœurs
au club hippique
Téléfilm de Kyran Kelly,
Michelle Cogan, Susan Sullivan
(USA, 2013). 1h10.
Barbie et ses sœurs se ren-
dent en Suisse, pour passer
l’été dans un centre équestre.
Elles découvrent un mysté-
rieux cheval sauvage.
22.15 Jaguars, nés pour être
libres Documentaire de Rob Sulli-
van. Dans une forêt brésilienne,
trois jaguars orphelins sont
recueillis par une famille. 23.10
La vie secrète des chiens 23.55
Charlie et les loutres d’Amazo-
nie 0.45 JT traduction gestuelle
1.15 Il a plu sur le grand pay-
sage Film documentaire de Jean-
Jacques Andrien (Belg, 2012).
15.05 NCIS  : enquêtes spécia-
les Puzzles. 15.50 Friends 17.00
Docteur Quinn, femme méde-
cin 18.30 Hartley, cœurs à vif
20.05 Clueless
Comédie sentimentale d’Amy
Heckerling (USA, 1995). Avec
Alicia Silverstone, Stacey Dash,
Brittany Murphy. 1h35.
A Beverly Hills, les petits soucis
et les grands émois d’une ado-
lescente milliardaire qui cher-
che son identité en provoquant
parfois des catastrophes.
21.40 Save the Last Dance
Comédie dramatique de Thomas
Carter (USA, 2001). Avec Julia
Stiles, Sean Patrick Thomas,. Une
jeune amatrice de danse classi-
que vient s’installer à Chicago
et se lie d’amitié avec un pas-
sionné de hip-hop. 23.35 Le
collectionneur Thriller de Gary
Fleder (USA, 1997). Avec Morgan
Freeman, Ashley Judd. 1.30 H
Une histoire de mari.
8.45 C’est dans ma nature 9.15
GEOlino 9.30 C’est du belge
10.05 360°-GEO 11.00 Le jour-
nal 11.15 Tout le monde veut
prendre sa place 12.00 Les
escapades de Petitrenaud
12.30 Cut Ami ou amant ? 13.00
Questions pour un champion
13.30 Journal (RTBF) 14.00
Mémoires vives 14.50. 15.35
Nouvo 15.50 Le dessous des
cartes Gaz de schiste  : une nou-
velle géographie de l’énergie  ?
(2/2). 16.00 Questions pour un
super champion 17.00 Mise au
point 18.00 64’, le monde en
français 18.50 L’invité 19.05 Les
escapades de Petitrenaud 19.35
Tout le monde veut prendre sa
place 20.30 Journal (France 2)
21.00 Le grand show
Variétés. Présenté par Michel
Drucker. Roberto Alagna.
Invités : Roberto Alagna, Laurent
Gerra, Zaz, Salvatore Adamo,
Maurane, Vincent Niclo, Il Divo,
Natasha St-Pier, Anggun,
Les Stentors, Frédéric François,
Chico & The Gypsies, Billy Paul,
Aleksandra Kurzak.
Pour célébrer les trente ans de
carrière du ténor Roberto
Alagna et pour accompagner la
sortie de son nouvel album
«Ma vie est un opéra», son pre-
mier disque lyrique depuis dix
ans, Michel Drucker organise
une soirée en compagnie de
nombreux artistes, de généra-
tions et d’horizons différents.
23.20 Journal (RTS) 23.55
Envoyé spécial Magazine. Pré-
senté par Guilaine Chenu et Fran-
çoise Joly. Front national, la
fracture. Jean-Marie Le Pen a
été suspendu de sa qualité
d’adhérent du Front national. -
Air France, sauvetage à tous
prix. - Sénégal : Le village des
enfants perdus. 1.45 Le journal
Afrique 1.55 Arte reportage
14.55 Les anges de la télé-réa-
lité VII, Latin America 15.30
Les reines du shopping 16.30
Un dîner presque parfait 17.35
The Black Pass 18.10 Grey’s
Anatomy Prendre la main. 18.55
Les anges de la télé-réalité
VII, Latin America 19.40 Tou-
che pas à mon poste !
21.25 La malédiction
Film d’épouvante de Richard
Donner (GB, 1976). Avec
Gregory Peck, Lee Remick,
Harvey Stephens. 1h45.
Kathy Thorn a accouché d’un
enfant mort-né. Sur les conseils
avisés du père Spiletto, Robert,
son mari, a accepté de prendre
en charge un autre nourrisson,
Damien, dont la mère vient de
succomber. Damien passe une
enfance dorée à Londres. Le
jour de son cinquième anniver-
saire, le jeune garçon assiste en
souriant à la pendaison de sa
gouvernante...
23.20 Touche pas à mon
poste ! Divertissement. Présenté
par Cyril Hanouna et ses chroni-
queurs. 1.00 Shopping
10.15 Arabesque 13.05 Alice
Nevers, le juge est une femme
Princesse. 13.55 L’homme en blanc.
14.55 Tarif étudiante. 15.50 En plein
cœur. 16.55 Section de recher-
ches Pas de deux. 18.00 Hors-jeu.
19.00 Cœur de pierre. 19.50 Monk
Monk part en vacances.
20.50 Restos du cœur
Concert. Le bal des Enfoirés. Avec
Patrick Fiori, Liane Foly, Garou,
Jean-Jacques Goldman, Bafétimbi
Gomis, Grégoire, Jenifer, Michael
Jones, Gérard Jugnot, Claire Keim,
Lââm, Catherine Lara, Maxime
Leforestier, Nolwenn Leroy, Lorie,
Renan Luce, Fabrice Luchini, Jean-
Baptiste Maunier, M Pokora…
Enregistré à Lyon, dans la Halle
Tony Garnier, en 2012. 2h45.
23.35 Restos du cœur Concert.
Les Enfoirés... La crise de nerfs  !
Enregistré au Palais Nikaia de
Nice, en 2010. 3h05. 2.40 Miss
Marple Le train de 16h50. 4.15
Programmes de la nuit
8.30 The Mentalist Balle perdue.
9.10 Rien n’est éternel. 9.55
A Single Shot : un coup de feu,
des centaines d’impacts Thriller
de David M Rosenthal (USA/Can,
2013). Avec Sam Rockwell, William
H. Macy. 11.45 La voie de l’en-
nemi Drame de Rachid Bouchareb
(USA/Fr, 2014). Avec Forest Whi-
taker, Harvey Keitel. 13.40
Kick-Ass 2 Film d’action de
Jeff Wadlow (GB/USA, 2013).
Avec Chloë Grace Moretz, Aaron
Taylor-Johnson. 15.20 Marvel : la
naissance d’un univers 16.00
L’effet papillon 16.35 Denis
Comédie de Lionel Bailliu (Fr, 2013).
Avec Fabrice Eboué, Jean-Paul
Rouve, Audrey Dana. 17.55 Hello
Ladies : The Movie Téléfilm de et
avec Stephen Merchant (USA,
2014). Avec Christine Woods, Carly
Craig, Nate Torrence. 19.15 Le
grand journal 19.55 Les Gui-
gnols de l’info 20.10 Le grand
journal 20.30 Le petit journal
21.00 Sex Tape
Comédie de Jake Kasdan (USA,
2014). Avec Cameron Diaz,
Jason Segel, Rob Corddry. 1h35.
Deux époux qui cherchent à
raviver la flamme de leur cou-
ple filment leurs ébats éroti-
ques. Mais ils découvrent que
la vidéo a été envoyée à leur
entourage.
22.35 Amour sur place ou à
emporter Comédie sentimentale
de et avec Amelle Chahbi (Fr, 2014).
Avec Noom Diawara, Aude Pépin.
Bien que leurs proches n’y soient
pas favorables, deux trentenai-
res tentent malgré tout de vivre
leur histoire d’amour. 0.00
Triple alliance Comédie de Nick
Cassavetes (USA, 2014). Avec
Cameron Diaz, Nikolaj Coster-Wal-
dau. 1.45 Une rencontre
Comédie sentimentale de et avec
Lisa Azuelos (Fr, 2014). Avec Sophie
Marceau, François Cluzet.
32
6.15 Entre terre et ciel 6.45
X:enius Pourquoi les scientifi-
ques amateurs sont-ils indispen-
sables ? 7.10 Future 7.45 Tsiga-
nes du Brésil 8.30 X:enius Pas
folle la mouche ! 8.55 1937 : un
été en Allemagne nazie 9.50
Turquie  : chronique d’une
révolte 10.50 Paysages d’ici et
d’ailleurs 11.15 Escapade gour-
mande 11.40 Rêves de jardins
12.25 360°-GEO 13.20 Arte
journal 13.35 Un shérif à
New York Policier de Don Siegel
(USA, 1968). Avec Clint Eas-
twood, Don Stroud, Tisha Ster-
ling. 15.10 Paysages d’ici et
d’ailleurs 15.35 Entre défilé
militaire et parc d’attractions
16.20 Le mystère de la matiè-
re noire 17.20 X:enius Pas folle
la mouche ! 17.45 Entre terre et
ciel 18.15 Le Caucase en
30  jours 19.00 La guerre des
opossums 19.45 Arte journal
20.05 28 minutes
20.50 Disparue
Téléfilm de Dominik Graf (All,
2011). Avec Elmar Wepper, Ronald
Zehrfeld, Ulrich Noethen. 1h45.
Le commissaire Altendorf,
aujourd’hui à la retraite, se
rend dans une petite ville de
Franconie, théâtre onze ans
plus tôt de la disparition jamais
élucidée d’une fillette de 8 ans,
Sina Kolb. En compagnie d’un
jeune confrère, il reprend les
investigations, espérant
confondre enfin le coupable...
22.40 L’aventure Rosetta Docu-
mentaire de Jean-Christophe Ribot
(2015). Aux origines de la vie. Fin
2014, quand le robot Philae s’est
posé sur la comète Tchouri, la
mission Rosetta a atteint son
objectif ; ses résultats permet-
tront-ils de comprendre l’origine
de la vie  ? 23.35 A chacun sa
beauté ! 0.25 Court-circuit Spé-
cial Hambourg 1.20 Les racines
du reggae : Jah Rastafari !
18.00 Het Journaal 18.15 Dage-
één lijkse kost 18.30 Blokken
19.00 Het Journaal 19.40 1000 zonnen
20.00 Thuis 20.25 European Quali-
fiers : Wales - België Pays de Galles/
Belgique. Euro. Qualifications. Groupe
B - En direct. 22.55 Het Journaal
23.10 European Qualifiers Magazine
23.40 Jagged Edge. Thriller de
Richard Marquand (USA, 1985).
VO. Avec Jeff Bridges, Glenn Close,
Peter Coyote. 1.25 Dagelijkse kost
1.40 1000 zonnen 1.55 Journaallus
15.50 Kaatjes tralalaa-
Ketnet tjes 16.05 De mooiste
sprookjes van Grimm 17.05 Jamie
heeft tentakels 17.20 Sjieke Din-
ges : compilatie 17.55 Ketnetdui-
vels 18.05 Karrewiet 18.15 De Elfen-
heuvel : compilatie 19.00 Kar-
rewiet 19.10 De 5 19.35 Jungle Book
19.45 1001 nachten
17.15 Sporza : Diamond
Canvas League Meeting d’Oslo.
Diamond League. 6e manche
17.45 Meganature 18.40 Panorama
19.30 Hoera cultuur ! 20.00 Terzake
20.40 The Virgin Suicides.
Drame de Sofia Coppola (USA,
1999). VO. Avec Kirsten Dunst,
Hanna Hall, Kathleen Turner.
22.15 Live at the Apollo 23.00 Puur
muziek 23.40 Canvaslus
16.20 David 17.55 Border
VTM Security Australia
18.20 De Buurtpolitie 19.00 VTM
Nieuws 19.55 De Kotmadam 20.25
Familie 21.10 Het Beste van Got
Talent Worldwide 22.10 All
About Steve. Comédie de Phil
Traill (USA, 2009). Avec Sandra
Bullock, Bradley Cooper, Thomas
Haden Church. 0.05 Asylum.
Thriller de David Mackenzie
(GB/Irl, 2005). Avec Natasha
Richardson, Hugh Bonneville
16.20 Transformers Prime
2BE 16.40 Ben 10 : Omniverse
17.00 Charmed 17.50 That ’70s Show
18.45 The Simpsons 19.40 New Girl
20.35 Scary Movie. Comédie de
Keenen Ivory Wayans (USA,
2000). VO. Avec Shawn Wayans,
Marlon Wayans, Cheri Oteri .
22.20 Robocop 2. Science-fiction
d’Irvin Kershner (USA, 1990). VO.
Avec Peter Weller, Nancy Allen.
16.55 Mike & Molly 17.25
Vier Cold Case 18.20 The Men-
talist 19.15 Dierendokter Australië
19.50 De Wereld van... 20.35
The Curious Case of Benja-
min Button. Film fantastique de
David Fincher (USA, 2008). VO.
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett,
Julia Ormond . 23.45 The Age
of Innocence. Drame de Martin
Scorsese (USA, 1993). VO. Avec
Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

LATÉLÉVISIONVENDREDI 33
LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Les séries qui marchent
Nul ❍

LES FICTIONS

Le journal d’Anne Frank ★★★

(très bien) à l’ombre
PHÉNOMÈNE La 3e saison d’« Orange is the new black » arrive sur Netflix
© D.R.

La fiction de prison
la plus féminine
de l’histoire est en ligne
depuis ce matin.
La plate-forme
américaine, adepte
du « binge watching »,
La version animée du célèbre livre tous les épisodes
livre. Sobre, simple et authen- d’une traite.
tique. Fans de menottes
Club RTL, 20h
et de matons, vous
Disparue ★★ en voulez encore ?
Meurtre, pornographie et cor- Notre sélection.
ruption, tel est le mélange de ce

E
polar. Un film inspiré par un fait lle ne devait y rester que
divers réel : le 7 mai 2001, la pe- 15 mois, pour ce type
tite Peggy Knobloch (9 ans) dis- d’erreurs de jeunesse qui
paraissait à la sortie de l’école vous rattrapent toujours. Mais
en Allemagne. la vie de Piper Chapman a bas-
Arte, 20h50 culé en prison. Et avec elle,
celle de millions de fans. Com-
Detroit 1-8-7 ★★ bien exactement ? Netflix n’a ja-
mais livré les audiences
© D.R.

d’« Orange is the new black »,

annonçant juste que la série a
attiré, dans sa première se-
maine, plus de spectateurs que
son autre fiction phare, « House
of Cards ».
N’empêche, l’histoire vraie de
cette bobo blonde échouée dans
un nid de taulardes – incarnées
par une brochette d’actrices fas-
cinantes –, mélange de violence,
Filmée tel un docu-fiction, cette d’humour et de tendresse où le
nouvelle série suit une équipe mot « tabou » n’a pas droit de
constituée de détectives et visite, ne ressemble à aucune
d’agents secrets de l'unité des autre série de prison. Et pour-
homicides de Detroit, l’une des tant, il y en a eu. L’histoire de cette bobo blonde échouée dans un nid de taulardes est un très grand succès pour Netflix. © DR.
villes les plus dangereuses A l’heure où Piper Chapman
d’Amérique. A suivre tous les entame sa troisième saison à de son attrait et de sa crédibili- suis pas un numéro ! », hurlait TÉMOIGNAGE
vendredis, à raison de deux épi- l’ombre, retour sur les plus té mais la récente annonce Patrick McGoohan. Et « Le Pri-
sodes par soirée. beaux moments de télé derrière d’une suite, six ans après la sonnier » n’est pas une série de « Les « Quand je parle aux jeunes
RTL-TVI, 20h30 les barreaux. conclusion un peu bâclée, a prison. N’empêche, le syndrome aujourd’hui, je constate qu’ils
rappelé aux fans pourquoi ils d’enfermement est bien présent
jeunes
sont dans des clichés halluci-
avaient flashé sur ce qui était dans cette œuvre métaphorique, n’ont plus
LES ÉMISSIONS 1 La plus flippante : « Oz »
(1997) Le premier drama de
HBO a misé dès sa première
quand même un petit bijou de
suspense. Le plus : le côté top
métaphysique même, racontant
l’histoire d’un homme cher-
de recul »
nants sur la prison, souligne
l’ancien détenu. C’est clair
La prison, la qu’avec les séries, il y a une
Pays de Galles/Belgique ★★ saison sur une ambiance chrono, comme dans les jeux chant en vain à s’échapper du vraie, Jean-Marc Mahy banalisation de la violence, et
Les Diables rouges poursuivent sombre, pesante, terrifiante Escape. Village. connaît. Enfermé à 17 ans, il de la prison. Malheureuse-
leur parcours qualificatif pour pour dépeindre le quotidien des Diffusés à l’origine sur le ré- a passé 19 ans de sa vie en ment, l’évasion spectaculaire
détenus d’une prison de haute seau britannique ITV, 17 épi-
l’Euro 2016 au pays de Galles.
Sur place, Rodrigo Beenkens et
Philippe Albert commenteront
sécurité. Où un visionnaire,
Tim Mc Manus, a pensé que
3 La plus arnaqueuse : « Alca-
traz » (2012) Lancé par la
Fox, le show produit par J.J.
sodes seulement, gorgés de cor-
billards, de nuages et de valises,
prison, dont trois ans en
cellule d’isolement. Cette
qui vient d’avoir lieu aux
Etats-Unis ne va pas arranger
histoire, il la raconte aujour- les choses par rapport aux
le match en direct, accompa- laisser une grande liberté de Abrams n’est pas réellement ont marqué une génération en- illusions qu’ont véhiculées des
d’hui dans Un homme debout,
gnés de Vincent Langendries en mouvement aux criminels, dans une série carcérale, même si la tière. Le plus : Christopher No-
mise en scène par Jean- séries comme “Prison Break”.
bord terrain. une unité pilote baptisée Eme- célèbre prison américaine est lan a évoqué l’idée de réaliser
Michel Van Den Eeyden, et Même des films de qualité,
La Une, 20h20 rald City, favoriserait les inter- au centre de l’histoire. Le un long-métrage.
classée pièce d’utilité pu- comme “Un Prophète d’Au-
actions sociales et leur future pitch : en 1963, 302 prisonniers
réinsertion. Mauvaise idée… Le et gardiens d’Alcatraz s’éva- Et encore… Si elles ne se dé- blique par l’ancienne mi- diard”, qui est par ailleurs très
Les dessous de Dubaï, la ville
du désert ★★
Les nombreux gratte-ciel sont-
plus : l’humour dans les mono-
logues du narrateur.
nouissent mystérieusement
dans la nature. Cinquante ans
5 roulent pas vraiment en mi-
lieu carcéral, nombre de séries
nistre de la Culture Fadila
Laanan. Sur la scène (qu’il
réaliste et très bien fait, appa-
raissent finalement comme
ils conçus pour résister aux plus tard, ils réapparaissent un jettent leurs personnages der- partage avec le comédien une apologie du crime. Avec
à un à San Francisco sans avoir rière les barreaux, le temps d’un Stéphane Pirard), il raconte toutes ces fictions, les jeunes
tempêtes ? Comment s'opère la
gestion de l'eau, dans cette cité
de deux millions d'habitants ?
2 La plus virile : « Prison
Break » (2005) Les fameux
tatouages sur le corps de Went-
pris une ride… Suite aux au-
diences décroissantes, la Fox n’a
ou deux épisodes. C’est le cas,
évidemment de « Sons of Anar-
une jeunesse qui a dérapé,
puis l’enfer. Il déterre des
n’ont plus de recul. Quand ils
voient T-Bag qui s’évade, ils
Quels projets immobiliers sont- worth Miller, labyrinthe d’encre pas prolongé l’aventure. Le chy », mais aussi de « My name souvenirs, replonge dans les sont tout fous, mais ils ne
ils encore programmés ? 45 mi- pour faire évader son frère du plus : les scènes de prison tour- is Earl », « The Wire », « Arres- moments de détresse les comprennent pas que dans la
nutes pur comprendre com- pénitencier d’Etat de Fox River, nées dans la véritable prison ted Development » et même… plus profonds pour dénoncer réalité, pour un qui passe à
ment fonctionne Dubaï, la ville sont pour beaucoup dans le d’Alcatraz. du célèbre « Dr House » qui, cette prison, ce « tombeau », travers les mailles du filet,
de la démesure. succès de la série. dans la saison 8, a passé 11 mois loin du glamour des « Prison c’est des milliers pour qui ça
Au fil des quatre saisons dif- au violon ! ■
France 5, 20h40
fusées sur la Fox, l’intrigue perd 4 La plus mythique : « Le pri-
sonnier » (1967) « Je ne JULIE HUON
Break » et autres mystifica-
tions de l’univers carcéral.
se passe très mal. »
C.MA.

 

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33
 CULTURE
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

34
Astrid Van Impe dirigera
le Théâtre 140 dès le 1er septembre.
Désignée jeudi par le CA de l’institution
où elle travaille depuis 2008,
elle succède au fondateur Jo Dekmine. © DR.

Avec Atopolis, Mons est le monde

EXPOSITION Un impressionnant parcours d’art contemporain au Manège de Sury
Une vingtaine
d’artistes ont envahi
et transformé le lieu
entièrement rénové.
Un parcours
ébouriffant entre utopie
et questionnements.

N
ous sommes des bateaux
sur la mer, pas des ca-
nards sur une mare. »
La phrase de l’artiste américain
Lawrence Weiner déployée sur la
façade intérieure de l’ancien Ma-
nège de Sury résume merveilleu-
sement l’exposition Atopolis,
manifestation ambitieuse, ré-
jouissante et nourrissante.
Ambitieuse dans la mesure où
Dirk Snauwaert (directeur du
Wiels à Bruxelles) et Charlotte
Friling, les deux commissaires de
l’exposition, se sont basés pour la
monter sur les écrits d’Edouard
Glissant. Grand penseur du mé-
tissage, ce dernier a notamment
inventé le concept de « tout-
monde ». Ecrivain, penseur et
militant, il ne cessa d’interroger
la manière dont nous pensons le
monde et notre relation à l’autre,
inventant notamment les
concepts de mondialité, en op-
position à la mondialisation, dé-
fendant les identités plurielles
de chacun plutôt que l’identité
unique connectée aux racines ou Dans « Globalization Reversed », Thomas Hirschhorn démultiplie
encore la notion d’archipel en
opposition à celle des conti-
nents.
la pensée d’Edouard Glissant. © PIERRE-YVES THIENPONT

de Thomas Hirschhorn. Un dans un ensemble de dessins,

Le résultat est réjouissant à
plus d’un titre. D’une part, en
raison de la qualité des artistes
conviés : El Anatsui (récent Lion
d’or pour l’ensemble de sa car-
rière à la Biennale de Venise),
Saâdane Afif, Benoît Platéus,
Walter Swennen, Yto Barrada…
Qui plus est, la thématique, le
lieu et l’enthousiasme des com-
missaires leur ont donné l’envie
d’aller plus loin que ce qui était
prévu. Vincent Meessen et Law-
rence Weiner, qui ne devaient
être présents que dans le très
beau livre catalogue, ont finale-
ment réalisé des œuvres. La fa-
çade pour Weiner, une salle dé-
pouillée pour Vincent Meessen,
évoquant une population no-
made par excellence, les Gitans.
Présents à Mons dès 1421, ils
furent le sujet d’un ensemble de
photographies d’Henri Storck
redécouvertes et mises en évi-
dence par l’artiste parallèlement
à des exemples de mots d’argot
nés d’échanges entre les cultures.
C’est dans ce retour constant à
la pensée d’Edouard Glissant au-
tour des échanges, des relations,
que le parcours s’avère particu-
lièrement nourrissant. Pour en
saisir tous les enjeux, il faut se
plonger dans la vaste installation
chaos d’images, de formes sculp-
tées dans la frigolite, d’objets
emballés de scotch et de pensées
de Glissant disséminées sur
feuillets, post-it, calicots ainsi
que dans les livres à emprunter
dans la bibliothèque et dans les
films à visionner sur de mul-
tiples écrans. Ce vrai-faux ca-
pharnaüm s’avère on ne peut
plus accueillant et inspirant.
Les identités plurielles
de chacun plutôt que
l’identité unique
connectée aux racines
On peut ensuite se plonger
avec délices dans les installations
voisines de Meschac Gaba avec
son Glo-Balloon, ballon géant
orné d’un condensé de drapeaux
nationaux compressés, de Vlas-
sis Caniaris avec une œuvre de
1976 évoquant déjà l’exil ou de
Danai Anesiadou qui emballe
sous vide la totalité de ses pos-
sessions avant de les déménager
à Athènes.
Dans un vaste espace voisin,
Francis Alÿs présente le projet
Don’t Cross the Bridge Before You
Get to the River évoquant les
frontières et la manière dont les
humains peuvent les franchir
photos, collages, sculptures et vi-
déos aussi touchantes que perti-
nentes.
On peut enfin parcourir une
multitude de plus petites salles
pour y découvrir les travaux
d’Yto Barrada, Abraham Cruz-
villegas, Vincent Beeckman (un
travail photographique consacré
à une famille de la région qu’il a
suivie durant un an), Adrian Me-
lis avec son formidable ensemble
sur les rêves des ouvriers cubains
ou Jack Whitten avec une œuvre
créée spécialement pour Mons et
intitulée Atopolis : For Edouard
Glissant. Magnifique peinture
géante aux allures de maquette
urbaine réalisée à partir des tra-
jectoires aléatoires de boules de
papiers imbibées de peinture.
Au total, un parcours aussi
chaotique et enthousiasmant
qu’une visite rêvée dans la tour
de Babel. ■
JEAN-MARIE WYNANTS
Du 13 juin au 18 octobre au Manège de
Sury, www.mons2015.eu
Suivez au jour le jour la
couverture de l’actualité
de Mons 2015 sur notre
site internet.
les artistes Hirschhorn et Alÿs
bousculent les frontières
e Mons, le Suisse Thomas
D Hirschhorn confesse
n’avoir presque rien vu jusqu’à
présent. La faute à une œuvre gi-
gantesque qu’il a déployée avec
l’aide de six assistants dans un
des plus grands espaces du Ma-
nège de Sury. « Je voudrais que
le visiteur ait l’impression qu’il
s’agit d’un atelier que l’artiste
vient juste de quitter, s’amuse-t-
il. Il s’installerait alors en l’at-
tendant et en profiterait pour
feuilleter les livres d’Edouard
Glissant, pour regarder les vi-
déos de ses interventions ou pour
créer lui-même une œuvre en fri-
golite avec les outils mis à sa dis-
position. Cette installation est
pour moi une manière de mettre
en espace ce monde-chaos dont
parle Edouard Glissant. Un
monde en devenir qui se consti-
tue et se reconstitue sans cesse. »
Dans cet espace surchargé
d’informations, chacun peut
trouver de quoi se nourrir. « J’es-
père que les gens vont en profiter
pour réfléchir aux idées, aux
concepts imaginés par Edouard
Glissant. J’aime bien le fait que
le visiteur ne saura pas trop ce
qu’il peut ou ne peut pas faire. Je
n’attends pas qu’il sorte en se di-
sant qu’il est aussi capable de
Thomas Hirschhorn et Francis
Alÿs en pleine installation de
leurs œuvres, aussi différentes
que complémentaires.
© PIERRE-YVES THIENPONT
créer une œuvre mais plutôt qu’il
sorte en se disant que lui aussi
peut réfléchir le monde d’une
autre manière. »
Dans la salle voisine, l’am-
biance est tout autre avec Fran-
cis Alÿs. Celui-ci met la dernière
main à l’installation d’une
longue table où se succèdent ar-
ticles de presse, photos, dessins
ayant pour thème ces migrants
qui tentent de rejoindre un eldo-
rado en se lançant sur les mers.
Un projet d’une actualité évi-
dente. « C’est pourtant un projet
datant de 2005, explique l’ar-
tiste. On en parle beaucoup au-
jourd’hui mais c’est un sujet qui
connaît régulièrement des pics
médiatiques puis qu’on oublie
pendant quelques années avant
d’en redécouvrir l’acuité. Il me
semble que c’est là que je dois in-
tervenir comme artiste pour in-
troduire un doute, une perspec-
tive différente. Tout en ayant
toujours en tête la question de sa-
voir à quel moment cela risque
de devenir de l’opportunisme.
Mais là, c’est à vous de me le
dire. » ■
J.-M.W.


© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Fuzeau – création agencemixte.com

EXPOSITION / 27 MAI - 28 SEPTEMBRE 2015

Descente de croix (détail), Paris, ivoire, polychromie, vers 1270-1280, musée du Louvre

D’OR ET D’IVOIRE
Paris, Pise, Florence, Sienne
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34

Bernard Rancillac, artiste et vandale
ARTS A la Patinoire royale, l’artiste a tagué une toile qu’il prétend ne pas avoir réalisée
L’artiste français
conteste la paternité
de deux œuvres
exposées.
Après s’être épanché
sur Facebook, il a fait
un esclandre à la galerie
avant d’être emmené
au poste.
M
ardi après-midi, la po-
lice débarque à la Pati-
noire royale, toute
nouvelle galerie installée à
Bruxelles, à deux pas de l’avenue
Louise. Un responsable de la ga-
lerie vient de les appeler suite à
l’esclandre déclenché un peu plus
tôt par un monsieur d’un certain
âge s’énervant devant les œuvres
de Bernard Rancillac. On ima-
gine la tête des pandores lors-
qu’ils constatent que l’homme en
question n’est autre que Bernard
Rancillac lui-même et qu’il vient
de vandaliser une de ses propres
œuvres…
Des allumés, des exaltés ou des
artistes frustrés vandalisant des
toiles, on connaissait. Mais un ar-
tiste vandalisant un travail qui lui
est attribué sous les yeux des res-
ponsables d’une galerie, c’est un
cran au-dessus.
Pour comprendre la chose, il
faut remonter dans le temps. Fin
avril, à l’occasion d’Art Brussels,
la Patinoire royale ouvre ses
portes. Ce tout nouveau lieu en-
tend présenter des expositions à
caractère historique ou muséal,
FONDATION FOLON
30|05|2015 > 01|11|2015
Une exposition inédite - plus de 200 œuvres originales
Une expérience exceptionnelle - un voyage virtuel à vivre en extérieur, dans le parc Solvay
Une nouvelle mise en espace du parcours muséal permanent
Fondation Folon | 6A, Drève de la Ramée | 1310 La Hulpe | www.fondationfolon.be
Début mai, l’artiste
s’en prend sur sa page
Facebook (ci-dessous)
à l’exposition
bruxelloise. Mercredi,
il y débarque et
griffone « Ceci est
un faux B.R. »
sur un des tableaux
qui lui sont attribués
avant d’être contrôlé
et emmené
par la police. © D.R.
mais uniquement avec des
œuvres venues de collection pri-
vées, dont la plupart sont mises
en vente. C’est dans ce cadre que
s’inscrit l’exposition inaugurale,
La résistance des images, consa-
crée au mouvement de la Figura-
tion narrative. Sous la houlette de
Jean-Jacques Aillagon, ancien
ministre français de la Culture,
plusieurs dizaines d’œuvres réali-
sées par les principaux représen-
tants de ce mouvement ont été
rassemblées. Il y a là des travaux
d’Erro, Gérard Fromanger,
Une promenade en trois temps :
Jacques Monory, Peter Klasen,
Gilles Aillaud… Et bien sûr,
d’Hervé Télémaque et Bernard
Rancillac.
Il sort un gros marqueur noir de sa poche et écrit
sur un de ses tableaux : « Ceci est un faux B.R. »
Ce sont eux qui, dès 1964,
montent une exposition présen-
tant leur travail ainsi que celui
d’autres artistes partageant leurs
préoccupations bien loin de l’abs-
traction en vogue. Et c’est Rancil-
e
15 ANNIVERSAIRE
lac qui trouve le titre : Mytholo-
gies modernes.
Longtemps oublié, le mouve-
ment est redécouvert depuis
quelque temps avec des exposi-
tions monographiques d’Erro,
Télémaque, Monory, Aillaud ou
Rancillac. A priori, donc, tout va
bien et la Patinoire royale peut se
réjouir d’avoir rassemblé un si

Le Soir Vendredi 12 juin 2015
LACULTURE 35
grand nombre d’œuvres. « Les deux fois, s’amuse-t-il. Peut-être
problèmes ont commencé vaut-elle désormais plus cher ? »
quelques jours après l’ouverture, Il a en tout cas reçu, depuis mer-
explique Constantin Chariot, di- credi, le soutien et les témoi-
recteur des lieux. Sur sa page Fa- gnages d’autres galeristes et col-
cebook, Bernard Rancillac poste lectionneurs ayant eu maille à
un texte au vitriol où il prétend partir avec l’artiste ces dernières
que nous vendons des œuvres qui années. Si celui-ci conteste être
ne sont pas de sa main. Des faux. l’auteur de l’œuvre, il pouvait agir
J’ai acquis ces tableaux auprès de en justice pour faire reconnaître
son ancien galeriste, Pierre Sal- son droit. En agissant comme il
vador, qui les tenait lui-même de l’a fait, il s’est automatiquement
l’ancienne compagne de l’artiste. mis hors-la-loi. « Son problème,
Celle-ci détient d’ailleurs des pho- conclut un galeriste parisien, c’est
tos et vidéos de Rancillac en train qu’il ne supporte pas que d’autres
de les réaliser. Je n’ai donc aucun gagnent de l’argent grâce à ses
doute à leur sujet et je charge un œuvres. Mais alors, il lui suffirait
avocat d’intervenir immédiate- de ne pas les vendre. » ■
ment pour que l’artiste mette fin à JEAN-MARIE WYNANTS
ses allégations mensongères.
Puis, mardi, on m’appelle dans
mon bureau. Je descends et je
PARCOURS
tombe sur Bernard Rancillac, en Chantre
pétard. Accompagné de sa nou- de la figuration
velle amie, il me reproche de ne
pas avoir décroché les œuvres Né en France en 1931, Ber-
qu’il persiste à présenter comme nard Rancillac se fait
des faux. Il s’énerve, menace d’ap- connaître dès le début des
peler la police. Je lui demande de années 60. Comme
se calmer et de s’en aller, faute de quelques autres artistes
français, il ne se reconnaît
quoi je vais moi-même appeler la
pas dans l’abstraction. Il
police. C’est alors qu’il sort un
pratique la peinture figura-
gros marqueur noir de sa poche et tive et entend évoquer dans
écrit sur un de ses tableaux : Ceci son travail la société dans
est un faux B.R. J’en reste aba- toutes ses facettes.
sourdi, bien que des collègues En 1965, il est le co-organi-
m’aient prévenu que l’homme est sateur de la première expo-
coutumier de ce genre de choses. » sition de groupe de la Figu-
La police débarque un peu plus ration narrative sous le titre
tard. L’artiste se rebiffe avant de Mythologies quotidiennes au
se laisser emmener au poste. Il y Musée d’Art moderne de la
passera six heures en garde à vue ville de Paris.
avant d’être relâché. Mi-estoma- Derrière ses images colorées
qué, mi-amusé, Constantin Cha- et d’apparence joyeuse, il
riot se demande encore s’il va entend évoquer diverses
faire restaurer l’œuvre. « Après questions sociopolitiques.
tout, elle est désormais signée J.-M.W.
LESBRÈVES
FM Brussel n’est pas morte
M Brussel, radio publique de langue flamande disponible à
F Bruxelles et dans ses environs sur le 98.8, devait cesser
d’émettre à la fin du mois (Le Soir du 11/6). Le ministre bruxel-
lois de la Culture, Pascal Smet, et le ministre flamand des Médias et
de Bruxelles, Sven Gatz, ont demandé au conseil d’administration
du groupe Vlaams-Brusselse Media « de ne pas retirer FM Brussel de
l’antenne à la fin du mois. Le Conseil d’administration devra soumettre
un nouveau plan après l’été. » Ils admettent avoir « sous-estimé
l’impact de la décision du conseil d’administration ». (M.B.)
MUSIQUE RTBF
Le concert de Blur à Paris Alain Nayaert est décédé
en streaming live Alain Nayaert, ex-journaliste de
Ce lundi 15 juin, Blur sera au Zé- la RTB(F), est décédé le di-
nith de Paris avant d’être à Hyde manche 7 juin, a-t-on appris jeu-
Park le 20 juin et à Benicassim le di. Il avait présenté le journal té-
18 juillet. En accord avec Dee- lévisé pendant plusieurs années.
zer-Belgique, il sera possible de Il avait également réalisé des sé-
suivre le concert parisien en live. ries documentaires historiques
Une seule adresse : sur les deux guerres mondiales.
www.deezer.com/app/ Il était entré à la RTB en 1963
blur-livestream-zenith-paris (M.B.)
35
Le Soir Vendredi 12 juin 2015
36 LACULTURE
Christopher Lee, le vampire sensuel
CINÉMA Dracula est mort. Il avait 93 ans. Sa carrière ne s’arrête pas au film d’horreur
L’acteur britannique
a joué
dans quelque 225 films.
Il fut le monstre
de Frankenstein, Dracula
et Sherlock Holmes.
Mais il apparaît aussi
dans « Sleepy Hollow »,
« Star Wars » et il campe
Saroumane dans « Le
seigneur des anneaux ».
U
n vampire à la bouche
ensanglantée qui plante
ses canines blanches
dans le cou immaculé des ac-
trices Melissa Stribling ou Bar-
bara Shelley. C’est l’image forte
qu’on retient de Christopher
Lee, mort ce jeudi 11 juin à
Londres. Parce que cette image
de pure horreur véhiculait une
sensualité exacerbée confinant à
l’érotisme. A la fin des années
50, ces séquences ont marqué,
transportant des hommes ivres
de puissance et des femmes
saoules de fantasmes. On
connaît les interprétations
sexuelles du baiser du vampire.
Christopher Lee était parfait
pour ce rôle. Très grand, 1 m 92,
beau, une voix de basse, tout du
séducteur. Et son regard inquié-
tant suscitait une angoisse mêlée
de fascination. Ce n’est pas pour
rien que la Hammer, une société
de production britannique, l’a
remarqué dans les seconds ou
troisièmes rôles qu’il avait joués
dans des séries B britanniques,
mais aussi dans Le corsaire rouge
de Siodmak ou Capitaine sans
peur de Raoul Walsh.
En 1957, la Hammer l’appelle
pour jouer le monstre de Fran-
kenstein dans Frankenstein s’est
échappé, de Terence Fisher, avec
une autre vedette britannique du
film d’horreur, Peter Cushing,
que Lee croisera à plusieurs re-
prises. En 1958, c’est Le cauche-
mar de Dracula, de Fisher en-
core, avec Cushing et la jolie
proie Melissa Stribling. Son in-
terprétation du comte s’impose :
Dracula, dorénavant, prend les
traits de Christopher Lee.
Lee jouera d’ailleurs le vam-
pire transylvanien dix fois : Dra-
cula, prince des ténèbres (1966),
22e
SAMEDI 27 JUIN 2015
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Trois apparitions mémorables de Christopher Lee. Dans « Dracula 73 » (1972), dans « Le seigneur des anneaux » (2001)
et dans « L’homme au pistolet d’or » (1974). © D. R.
Dracula et les femmes (1968),
Les cicatrices de Dracula (1970),
etc. Mais il joue aussi dans Le
chien des Baskerville (1959),
Hurler de peur (1961), La Gor-
gone (1964), Les Vierges de Sa-
tan (1969). Et cinq Fu Manchu.
Un homme fascinant
Le chic de Christopher Lee,
c’est d’avoir pu échapper à Dra-
cula et au film d’horreur.
L’homme parle neuf langues. Ça
sert. Il tourne partout. En Italie,
en France, aux Etats-Unis. Il
tourne de tous les styles : La vie
privée de Sherlock Holmes de
Billy Wilder, le diptyque des
Trois mousquetaires de Richard
Lester, le méchant de James
Bond dans L’homme au pistolet
d’or, où il est racé, élégant, terri-
fique. Il n’hésite pas à tourner
pour la télé ou à prêter sa voix à
des films d’animation comme La
dernière licorne.
Dans les années 90, on l’ou-
blie. Enfin, pas tout le monde.
Tim Burton a la nostalgie de
l’horreur de la Hammer. Il en-
gage Christopher Lee sur le pla-
teau de Sleepy Hollow puis

Pitcho and Co (RDC/BE)
Chouk Bwa Libète (HT)
Touko Sari (BE/SN/BJ)
Etoko (RDC)
Afrikän Protoköl (BE/BF)
Sidi Bémol (DZ/FR)
Djeli Moussa Conde (GN/FR)
Khaïra Arby (ML)
Batida (AO/PT)
d’autres de ses films. Ensuite Pe-
ter Jackson le prend pour incar-
ner le magicien Saroumane dans
sa trilogie du Seigneur des an-
neaux. Il entre enfin dans
l’équipe de Star Wars où il est le
comte (tiens !) Dooku alias Dark
Tyrannus dans L’attaque des
clones et La revanche des Sith.
Revanche impeccable sur un ou-
bli éphémère.
INÉDIT CE SOIR 20:30
DÉCOUVREZ LE QUOTIDIEN TRÉPIDENT DE LA BRIGADE HOMICIDE
DANS L’UNE DES VILLES LES PLUS DIFFICILES DES USA !
Et ce n’est pas tout. Lee aime la
musique. Et particulièrement le
metal symphonique. Il est le nar-
rateur du groupe italien Rhapso-
dy of Fire, avec qui il enregistra
cinq albums. En 2010, il sort
même un album solo sous le
nom de Charlemagne dans un
opéra metal.
Christopher Lee était sans
doute un touche-à-tout, avide
VOS ÉMOTIONS EN GRAND
d’utiliser sa belle voix pour l’art,
quel qu’il soit.
Mais il restera dans notre ima-
gerie, dans notre inconscient, un
homme fascinant. Et ce n’est pas
un mince mérite de devenir une
icône d’une certaine pop culture
en interprétant, avec Dracula et
avec Saroumane, des hommes
happés par le mal. ■
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
36
SEIGNEUR DES ANNEAUX
Saroumane
ou la soif du pouvoir
Qui d’autre que Christopher
Lee aurait pu interpréter
avec autant d’intensité le
personnage de Saroumane
dans Le Seigneur des an-
neaux ? Voilà un magicien
chargé de combattre Sauron
le maléfique et qui tombe du
côté noir de la force. Les
traits toujours séduisants de
l’acteur, malgré ses 80 ans,
montrent à la fois ses failles,
sa soif du pouvoir, et sa
force, même si elle est au
service du mal.
Christopher Lee a tellement
bien tenu son rôle dans la
trilogie de Peter Jackson que
le réalisateur néo-zélandais
a multiplié les scènes où il
apparaît et l’a repris pour Le
Hobbit, alors que Tolkien ne
lui avait pas donné de rôle
dans ce roman.
Christopher Lee joue donc
dans le deuxième et le troi-
sième film de cette nouvelle
trilogie. Mais cela a été
tourné dans les années
2011-12. L’acteur britannique
avait 90 ans. Trop âgé pour
supporter le voyage jusqu’en
Nouvelle-Zélande, où les
films sont tournés. Ses
scènes furent donc filmées
en studio à Londres sur fond
vert.
J.-C. V.

© ABC Studios
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

LACULTURE 37

Ornette Coleman, la force de la liberté

JAZZ Le saxophoniste américain était bien davantage que son surnom de Mr Free Jazz
Ornette Coleman est 60 : The shape of things to come,
Change of century, This is our
mort ce jeudi au Texas music, Tomorrow is the question.
d’un arrêt cardiaque. Il faut également écouter ses
Il avait 85 ans. œuvres symphoniques comme
Skies of America. Mais il ne re-
C’est un monument vendique pas la tête de la rébel-
de l’histoire du jazz. lion. Musicien politique, c’est
Il a fait exploser le jazz tout aussi certain : « Le rôle que
sa musique a joué pour les Noirs
par sa recherche est fondamentale », explique Fa-
permanente et par ses brice Alleman. Mais il n’a jamais
remises en question. été leader d’un quelconque mou-
vement. Novateur ? Oui, assuré-
ment. « Mais ça ne veut pas dire

C
’est un choc, réagit Fa-
brice Alleman, le saxo-
phoniste belge à qui on
apprend la mort d’Ornette. C’est
un des musiciens de jazz qui
m’ont le plus marqué. Un monu-
ment. Ce qui m’a le plus fasciné,
c’est la liberté qu’il a prise, celle
de pousser les limites sans se pré-
occuper de ce qu’on allait en pen-
ser. Et puis cette intégrité avec la-
quelle il menait ses projets, quels
qu’ils soient. »
Ornette Coleman, c’est un type
à part. Comme dit Francis Mar-
mande dans Le Dictionnaire du
jazz de Laffont, « Ornette s’est
toujours installé dans un espace
différent ». Il mène un quartet
sans piano en 1959, mais ne re-
vendique pas cette nouveauté. Il
sort l’album Free Jazz : A collec-
tive improvisation en 1960, mais
ne s’installe pas comme le gou-
rou d’un nouveau style après ce
qu’il faut bien appeler un mani-
feste. On l’appelle Mr Free Jazz,
mais ça le gêne : « C’est le marke-
ting qui m’a mis cette étiquette
Il n’aimait guère les interviews, il préférait s’exprimer en musique, comme ici au Festival de Montreux en 2006. © REUTERS.
sur le dos, c’était plus facile à
vendre, mais ce n’était pas mon
idée », répond-il au Soir il y a
20 ans. On voit en lui le novateur
sévère qui a abattu les carcans du
rythme et de l’harmonie pour
faire une autre musique, mais sa
musique est lyrique et ses mélo-
dies sont simples et souvent
joyeuses comme des chansons.
C’est que l’homme est réservé.
Il n’apprécie guère les inter-
views. Il préfère s’exprimer en
musique. Il n’aime pas être le
porte-parole, il déteste prendre
la tête d’un prétendu mouve-
ment. Non, il suit son chemin.
Impavide. Comme s’il savait qu’il
était sur la bonne voie. Le saxo-
phoniste belge Manu Hermia se
souvient l’avoir vu au 140 il y a
nombre d’années : « Il jouait
avec deux trios en même temps,
c’était extraordinaire. Mais des
Américains criaient dans la
salle : ce n’est pas du jazz. Il les
regardait en souriant, sans se fâ-
cher, en pensant quelque chose
comme : je vous emmerde, j’ai
raison. »
En fait, Ornette Coleman a
créé tout un univers. Un son re-
connaissable immédiatement,
qui reste dans la tête. Manu Her-
mia vient de télécharger son in-
tégrale sur son iPhone tant il

aime sa musique : « Il a créé une
musique de jazz contemporaine,
dit-il. Et c’est tellement riche. »
Et difficile ? Parce que le free
jazz est difficile ? « Je ne crois
pas, ajoute Manu Hermia : Or-
nette s’adresse simplement à des
auditeurs qui attendent quelque
chose de neuf, qui sorte du car-
can. Ornette est arrivé avec un
propos surprenant. Et moi j’aime
être surpris. Ornette fait partie
de ces gens qui ont remis plein de
choses en question, comme Picas-
so en peinture. »
Musicien révolutionnaire, c’est
certain. Il suffit de voir les titres
de ses albums des années 1950-
plus intelligent, plus riche, ce
n’est pas un mot, c’est un acte. Et
tant que ça ne s’est pas fait, ce
n’est pas la peine d’en parler »,
lançait-il en 1997 lors d’un entre-
tien avec le philosophe français
Jacques Derrida.
« Plus que de la musique »
Il trace sa route, il vit sa vie, à
l’écart des modes, des circuits, du
succès, il agit. Ses saxophones en
plastique blanc ont choqué, son
jeu au violon ont fait grincer des
dents, ses tenues voyantes ont
été vues d’un mauvais œil. Il n’en
a cure. Solitaire ? « Quand vous
faites quelque chose en quoi vous
croyez, vous ne vous sentez ja-
mais seul, nous disait-il. J’essaie
de ne pas regarder dans mon dos.
Je vais de l’avant. »
Quarante-quatre albums à son
nom de 1958 à 2006. Quelques
rares enregistrements comme si-
deman : avec Jackie Mc Lean,
Claude Nougaro, Lou Reed,
guère plus. Mais c’est cette riche
matière qui restera de lui. Ecou-
tez-le. Il a de ces petites mu-
siques qui dansent comme des
flammes. « Le jazz, disait Or-
nette Coleman, c’est plus que de
la musique. » ■
JEAN-CLAUDE VANTROYEN

QUATRE ALBUMS À ÉCOUTER

« The Shape of Jazz to Come »
1959 - Atlantic Charlie Haden, Don Cherry et Billy
Higgins rejoignent Ornette dans ce quintet sans
piano qui laisse de côté la progression par accords.
C’est libre et frais.

« Free Jazz : A Collective

Improvisation »
1960 - Atlantic Ornette prend deux quartets et les
fait jouer ensemble. Sur votre installation, vous entendez à
gauche Ornette Coleman au sax alto, Don Cherry à la trom-
pette de poche, Scott LaFaro à la contrebasse et Billy Higgins à
la batterie ; et à droite : Eric Dolphy à la clarinette basse, Fred-
die Hubbard à la trompette, Charlie Haden à la contrebasse et
Ed Blackwell à la batterie.

« Town Hall »
1962 - ESP-Disk Enregistrement public d’une per-
formance d’Ornette en trio, avec une contrebasse
et une batterie, parfois rejoint par un quatuor à
cordes.

« Of Human Feelings »
1979 - Antilles Ornette avec son groupe
Prime Time : les guitaristes Charlie Ellerbee et Bern
Nix, le bassiste Jamaaladeen Tacuma et les bat-
teurs Calvin Weston et Denardo Coleman, le fils d’Ornette.



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37
Le Soir Vendredi 12 juin 2015

38 LANÉCROLOGIE  

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Forest (Altitude Cent) le lundi 15 juin 2015, à 14 h 15. Commandeur de l’Ordre de la Couronne
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Qu’elle repose en paix. Croix de Guerre 1940-1945 Dame expér. ch. trav. concierge Institut Victoria à Waterloo
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12 juin 2011 - 12 juin 2015

Rubrique nécrologique
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Présence dans Le Soir et sur le site enmemoire.be
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38
 Le Soir Vendredi 12 juin 2015

LADÉTENTE 39
LA BÉDÉ RIC HOCHET - R.I.P., RIC ! (40) PAR VAN LIEMT ET ZIDROU © LE LOMBARD 2015 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4425 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. Doté d’une excellente pénétration. 2. Autochtone d’Amérique. 2
3. La rivelaine glisse sur lui. Voisine de la jacinthe. 4. Grande
bringue espagnole. Officia au sud. 5. Conduit sans ciment. 6. 3
Choyer. 7. Lieu extra. Afin de préciser une date. D’un en-tête com-
mercial. 8. Reprise sur le ring. Calife et non crustacé... 9. Voisin du 4
pragmatisme. 10. Plus ou moins pigeonné. Tiré au départ.
5

VERTICALEMENT. 6
1. Stock d’essences. 2. Ça nous retourne. Jeune gars. 3. Il a besoin 7
d’antenne. 4. La rumeur l’intéresse. Lui appartiennent. 5. Filocher.
« Digital audio tape ». 6. Joue un rôle. Article de chatte. 7. C’est un 8
disque interactif. Réalisa « La Règle du jeu ». 8. Piquer du gigot.
Maladie d’amour en raccourci. 9. Tue, par conséquent. Langue des 9
Samet. 10. Fut aimé de Didon. Remiser.
10

Grille n° 655 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Pouvoir de convaincre. B. Epouvantées. C. Donner une
désignation. Insémination artificielle. D. Cardinaux opposés. Il peut B
être transformé au rugby. E. Le train-train quotidien. Sigle national.
C
F. A la fin de l’été, les écoliers la redoutent. G. Donneur d’ordres.
Saint du calendrier. Petite Bourguignonne. H. Monnaie roumaine. D
Spécialité suisse, à base de pommes de terre. I. Travail agricole. Ça
en fait des lustres ! J. Boîtes à lunettes. Continent. E

VERTICALEMENT. F
1. Très protectrice. 2. Il se rebelle sur le chef. Orifice du corps G
humain. 3. Chemin inverse. Le roi d’Alfred Jarry. 4. Elles garantissent
la sécurité. Poétiquement bleu et rouge. 5. Vieux ruminant. Il n’est H
pas le bienvenu. 6. Apportent un nouveau souffle. Jadis, il a donné
la fièvre. 7. Pronom personnel réfléchi. Programme télévisé. 8. Elle I
fut vénérée par les Egyptiens. Points de fixation. 9. Affluent du Rhin.
Choix sur critères. 10. Plutôt dangereux. Bien attachée. J

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que

Solution n° 4424
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 1 2 7 6 8
chiffres de 1 à 9. 9
3 9 8 10

3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
3 8 6 1 9 5 2 7 4
A P O P U L A R I T E
2 1 5 4 3 7 8 6 9 9 8 6 3 B E S O P E A M I S
9 7 4 8 6 2 5 3 1 C N I A G A P R E
4 6 7 2 5 8 1 9 3
5 4 D S E N S I B L E R
1 2 9 3 4 6 7 5 8
4 3 5 E
F
I
O
R E F
O M E
E
R T
R
A
O I
N

Solution n° 654
8 5 3 9 7 1 6 4 2
6 9 8 5 2 4 3 1 7 6 8 3 G N
N
A
S
N A R
G E
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5 3 2 7 1 9 4 8 6 H
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14° / 29° Ankara 12/22 • O
arrosé le pays au cours de la nuit, le temps se-
LEVER À 5H29
COUCHER À 21H55
Antalya 18/27 • E 24 ra redevenu sec, mais il fera encore nuageux.
12° / 32° Athènes 19/30 • S Toutefois, au fil des heures, le ciel se dégage-
14° / 26° ra. Le vent de sud-ouest sera faible à modéré
DERNIER QUARTIER
P.L. LE 02/07
Barcelone
Belgrade
20/27 • S
18/32 • S 16 et les maxima seront compris entre 21 et
13° / 28°
Benidorm 19/30 • S 27 degrés.
15° / 29° Berlin 12/25 • E
28 16° / 28° Berne 12/26 • E Ephémérides
Bordeaux 16/23 • P Soleil lever: 5h29 - coucher: 21h56
15° / 28°
13 Bratislava 17/31 • S Lune lever: 3h43 - coucher: 18h17
9° / 27° Bruxelles 13/28 • O Ostende marées hautes 11h17 et 23h40
14° / 28° marées basses 5h19 et 17h55
VENT FAIBLE DE SECTEUR EST
Bucarest
Budapest
15/30 • S
18/31 • S DIMANCHE Anvers marées hautes 1h24 et 13h58
Copenhague 10/20 • S marées basses 8h14 et 20h44
Ephémérides
13° / 27°
Dublin 10/16 • E 20
Soleil lever: 5h29 - coucher: 21h55 Florence 17/31 • E
Lune lever: 3h11 - coucher: 17h04 Helsinki 8/21 • E
Ostende marées h. 10h16 et 22h41 - marées b. 4h12 et 16h43 Haraklion 19/26 • S 12 En matinée, la Belgique sera en marge d’un front
Anvers marées h. 0h16 et 12h55 - marées b. 7h00 et 19h27 Istanbul 19/26 • E
t° eau de mer: 13°C affectant la France. Il fera nuageux à très nuageux,
Izmir 18/30 • E mais généralement sec. En revanche, l’après-midi,
Aujourd’hui, en matinée, le soleil brillera dans un ciel bien dégagé. Toutefois, Kiev 14/26 • S
Lisbonne 14/20 • E
la pluie et les averses gagneront la plus grande par-
l’après-midi, la nébulosité augmentera à partir de l’Ouest et des averses orageuses tie du pays. Il pourrait faire plus sec en Flandre occi-
Londres 14/25 • P
se propageront à toutes les régions. Certains foyers orageux pourront être actifs et dentale. Les températures seront en nette baisse et
Lubiana 13/30 • S
accompagnés de grêle. Il fera chaud, mais lourd. Luxembourg 15/28 • O les maxima varieront entre 16 et 23 degrés.
La nuit prochaine, une perturbation transitera par notre territoire. Il pleuvra en
toutes régions, mais l’activité orageuse diminuera peu à peu.
Madrid
Malaga
13/24 • S
19/27 • E
LUNDI
Manchester 10/24 • S
35° 12/06 - 12:00 Milan 20/28 • A 17
1020

Moscou 12/21 • S En début de journée, la perturbation de la veille affecte-

1010

30° Munich
Nice
14/30 • S
23/26 • E 9 ra encore le sud-est de la Belgique. Il fera sec ailleurs et
Oslo 12/23 • S quelques éclaircies sépareront les nuages. L’après-mi-
25° Palerme 22/27 • S di, il fera sec sur l’ensemble du pays et les éclaircies

20° A Palma
Paris
20/28 • S
18/24 • E
iront en l’élargissant. Le soleil finira même par s’im-
poser en fin d’après-midi. Il fera frisquet puisque les
Porto 13/19 • E maxima plafonneront entre 12 et 18 degrés.
15° Prague 14/29 • S
Rabat 18/23 • E info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
Riga 8/23 • E
10°
D Rome
Sofia
18/29 • S
13/27 • S 

5° Stockholm
Tel-Aviv
12/25 • S
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J’y vois clair

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Le Soir Vendredi 12 juin 2015

40 LACULTURE

Jean-Marc
Lederman
la note discrète
Le musicien belge, créateur des Weathermen et de Kid
Montana, publie « The Last Broadcast On Earth ».
ctif dans le monde de la mu- Marc prend la malle pour aller à Jean-Marc rentre ensuite à Bruxelles

A sique depuis 1981, Jean-Marc

Lederman, claviériste et
compositeur, avant de deve-
nir producteur, est sans
doute le plus méconnu de nos artistes.
Homme de l’ombre issu de l’under-
ground dans lequel il se sent bien, il n’a
pas moins collaboré, de Fad Gadget à
Alain Bashung, avec de sacrées poin-
tures. « Cela ne m’a jamais dérangé,
nous avoue ce très discret personnage.
Je n’ai jamais rien fait pour me mettre
en avant. Je suis assez timide. Ça me
convient bien comme ça. Je n’ai pas non
plus développé un univers musical
unique au monde. Il est donc normal
qu’on ne me connaisse pas. »
Le parcours de Jean-Marc Lederman
est néanmoins original et impression-
nant. Tout commence pour lui à 18 ans,
en 1975, au concert de Kraftwerk à l’au-
ditoire Paul-Émile Janson de l’ULB :
« J’ai été ébloui par ces quatre mecs en
costard-cravate devant un public de
hippies, avec ces néons blancs, ce mé-
lange des genres. Je suis devenu long-
temps plus tard ami avec Karl Bartos
pour qui j’avais fait un remix et qui m’a
récemment demandé de lui trouver
quelques dates en Europe, dont celle au
BSF avec Dan Lacksman de Telex. »
Très tôt, dans les années 70, Jean-
Londres, acheter des disques et écumer
les magasins d’instruments : « À 16 ans,
j’ai découvert ainsi le Spectron, un syn-
thétiseur d’images. L’imagination et
l’ouverture vers des territoires nou-
veaux me plaisaient. Les synthés m’ont
toujours intéressé. Dès que je voyais le
où il commence à se faire remarquer
avec Kid Montana et ensuite, les Wea-
thermen qui décrochent même un tube
underground avec « Poison ».
Il part en tournée aux États-Unis
mais le retour est un choc et il est vic-
time d’une grosse dé-
mot Moog sur une pochette, j’achetais. pression nerveuse
Au début des années 70, c’était surtout (« C’est ce qui arrive
sur des albums de funk américain, quand la différence est Une radio
comme ceux de Stevie Wonder, qu’on en-
tendait des synthés. »
trop grande entre tes
illusions et la réalité », de nuit
dit-il) dont il se remettra Naissance. À Anvers le
« Je n’ai jamais rien fait lentement en travaillant 10 avril 1957.
pour me mettre en avant. quatre ans comme office Actualité. « The Last Broad-
Je suis assez timide. manager de Front 242. cast On Earth », accompagné
Ça me convient bien comme ça » Début des années 90, d’une application jeu et d’un
il se lance dans la com- site internet, imagine ce que
Les études, ce n’est pas trop son truc. position de musiques de ce serait de rouler la nuit
Après son service militaire, le claviériste jeux vidéo puis de films. avec une seule radio diffu-
fonde le groupe Digital Dance et ren- Jusqu’à ce qu’Alain sant avant ce qui ressemble
contre à Londres Daniel Miller qui ve- Bashung lui demande à la fin du monde. On y
nait de fonder le label Mute. Deux ans des musiques pour les retrouve des amis comme
plus tard, il travaille avec un de ses albums Chatterton et Jacques Duvall, Bertrand
groupes, Fad Gadget : « J’ai vécu deux Fantaisie militaire. Une Burgalat, Anna Domino…
ans à Londres. J’ai joué avec Matt John- de ses rares incursions avec un paquet de samples
son de The The aussi, j’ai tourné avec dans le monde de la parlés.
DAF. L’ingénieur du son de Roxy Music chanson française : « Je www.jmlederman.com
m’a même demandé de passer une audi- ne savais même pas qui
tion en me disant : la dernière chose que c’était. Je n’écoutais ja-
Bryan Ferry veut, c’est un nouveau mais de chanson française. » ■ Jean-Marc Lederman : « Je n’ai pas non plus développé un univers musical unique
Brian Eno. » THIERRY COLJON au monde. Il est donc normal qu’on ne me connaisse pas. »© MICHEL CLAIR.

LAPETITEGAZETTE
Faites des enfants, SVP ! S’envoyer… en l’air Fracture du pénis… … pour le passager coquin
Le maire du petit village d’Alcou-
Super patron ! Le tourisme spatial se développe Dixit Un Chinois intente une action en Son iPhone en main, il regardait
tim, dans le sud du Portugal, offre depuis plusieurs années, alors « Il faut toujours se marier avec une justice contre le chauffeur de taxi un film pornographique. Manque
aux jeunes parents une « prime de pourquoi pas se lancer dans le… belle femme : vous trouverez (à moto) qui le transportait alors de chance, c’est là que le conduc-
naissance » de 5.000 euros rem- film spatial ? C’est l’idée qu’a eue toujours quelqu’un pour vous en qu’il était en train de regarder un teur a pris une bosse et, avec le
boursés sur factures. Objectif : le site Pornhub, connu pour son débarrasser. » film pornographique. Il a en effet choc, le passager qui ne se rete-
doper la natalité, devenue cause service de vidéos pour adultes en SACHA GUITRY chuté et s’est fracturé le pénis, re- nait pas au chauffeur ou au deux
nationale dans un pays qui affiche streaming. La compagnie souhaite late The Shangaiist. Il avait profité roues a fait une lourde chute. Le
le taux de fécondité le plus faible tout simplement réaliser le pre- En chaise sur l’autoroute d’une course en taxi sur moto porno ou la moto, il faut choisir…
de l’Union européenne, soit 1,21 mier film porno dans l’espace, dès Un Allemand de 87 ans a emprun- pour s’offrir un moment de plaisir. (7s7)
enfant par femme. Le maire socia- 2016. Le site Pornhub a ainsi lancé té mercredi soir l’autoroute l’A67,
liste, Osvaldo Gonçalves, estime une campagne de crowdfunding près de Darmstadt, avec son fau-
qu’il faut « attirer les jeunes, car sur le site IndieGogo afin de récol- Fraude satellitaire
© AFP.

teuil roulant électrique, expli-

sans les jeunes, il n’y a pas d’en-
fants ». Alcoutim a perdu un tiers
de sa population en 20 ans et le
taux de fécondité de 0,9 enfant
par femme y est l’un des plus
faibles du Portugal. (afp)
L’auto, un vrai four
Les enfants laissés l’été dans des
voitures surchauffées sont bien
souvent les tristes victimes de
températures caniculaires. Pour
prévenir ce danger, une ONG is-
raélienne a réalisé une campagne
de prévention choc. En faisant ap-
pel au chef Haïm Cohen, celui-ci a
préparé une pizza qu’il a ensuite
laissé cuire 30 minutes… dans
une voiture garée en plein soleil.
Le résultat est terrifiant. (yahoo)
Richard Branson est-il le meilleur
patron du monde ? Quelques
mois après avoir annoncé à ses
salariés qu’ils pouvaient prendre
autant de vacances qu’ils le sou-
haitaient à condition d’être à jour
dans leur travail, le milliardaire
britannique et PDG de Virgin fait
à nouveau sensation. « Si vous
prenez soin de vos employés, ils
prendront soin de votre business
», est sa devise. Désormais, il per-
met aux jeunes papas salariés de
rester chez eux pendant un an
avec l’intégralité de leur salaire à
l’occasion d’une naissance ou
d’une adoption. L’avantage est
(pour le moment) réservé aux
employés de Virgin Management
installés à Londres et à Genève.
ter 3,4 millions de dollars (près de
3 millions d’euros) en deux mois,
pour mettre en place ce projet fou
d’envoyer toute une équipe de
tournage dans l’espace pour y lan-
cer un film pour adultes… (sud-
presse)
Un million perdu
Un Charentais qui, le 7 avril, avait
acheté un billet Euro Millions
muni désormais de la case « My
million » qui garantit un million-
naire en France à chaque tirage,
n’est jamais venu réclamer son
pactole dans le bar tabac local où
il avait acquis son ticket gagnant.
Il avait jusqu’à samedi soir pour le
valider à Vars, près d’Angoulême.
(Le Parisien)
quant s’être « trompé de route »
en voulant rentrer chez lui, a indi- Une candidate au bac en Algérie a été surprise en flagrant délit de
qué jeudi la police. Le vieil fraude au moyen d’un système de communication satellitaire dissimu-
homme, qui a d’abord été pris en lé dans son oreille, a révélé mercredi une chaîne de télévision. La can-
charge et mis en sécurité par des didate avait dans l’oreille une puce électronique « sophistiquée » lui
automobilistes, a été reconduit permettant de se faire dicter les réponses par un correspondant utili-
chez lui par des proches. (afp) sant une communication satellitaire. Lorsque la jeune fille a été sur-
prise, son correspondant, qui ne s’en est pas rendu compte, a continué
de dicter les réponses ! La candidate a signé un procès-verbal de re-
Drôle de compagnon connaissance de fraude. On ne sait pas comment le souffleur avait eu
Lassé d’incinérer les morts, un di- vent des énoncés. (afp)
recteur de pompes funèbres japo-
nais s’est choisi comme compa-
gnon une tortue géante, qu’il pro- Dormir dans un phare… … sur les côtes italiennes
mène en laisse dans les rues de Dormir en haut d’un phare dans le Les onze phares à louer sont sur-
Tokyo. Des gamins aux vieillards, golfe de Naples ou sur les côtes tout situés sur les côtes sud de
tous se pressent pour la saluer. siciliennes sera bientôt possible : l’Italie, de l’île de Giglio (en Tos-
Quand il l’a acquise il y a 20 ans, l’Etat italien souhaite mettre en cane) jusqu’à Syracuse (en Sicile),
elle mesurait moins de 10 cm. location onze de ses phares pour en passant par Ischia (en Campa-
Aujourd’hui, elle a un mètre d’en- qu’ils soient transformés en hô- nie) ou les îles Tremiti (dans les
vergure et pèse 70 kg. (afp) tels. Pouilles). (20min.fr)



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