33e SOMMET DE L’UNION AFRICAINE

L’AFRIQUE
VEUT S’IMPOSER
DANS LE DOSSIER LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 8 février 2020
LIBYEN N°8939 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.
LIRE L’ARTICLE DE ZINE CHERFAOUI EN PAGE 13 USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

51e VENDREDI DE MOBILISATION

INUSABLE
DÉTERMINATION

PHOTO : SAMI K.
■ LIRE NOS ARTICLES
EN PAGES 3, 4 ET 5
IL N’A PAS PU HONORER LES TOMBÉES D’ÉCHÉANCES
TOUFIK HAKKAR NOUVEAU PDG DE SON CRÉDIT DE 30 MILLIONS D’EUROS
DE LA COMPAGNIE NATIONALE
L’INSTABILITÉ MANAGÉRIALE BNP PARIBAS SAISIT 11%
À LA TÊTE DE SONATRACH DES ACTIONS DE L’ETRHB
HADDAD À FERTIAL
CONTINUE ■ BNP Paribas Algérie vient de procéder officiellement à la saisie
● Lors de la cérémonie d’installation, de 11% des actions sur 17% des actifs du groupe ETRHB Haddad
le ministre de l’Energie, Mohamed dans le capital social de l’entreprise des fertilisants Fertial
Arkab, a tenté de justifier «l’instabilité
marquant la direction de Sonatrach,
■ Le groupe ETRHB, dont le président est en prison, n’a pas
en raison du changement des PDG sur honoré les tombées d’échéances de son crédit octroyé en 2016
de courtes périodes». M. Arkab a par la banque française pour lui permettre d’entrer dans le
indiqué que «ces changements sont capital de Fertial, avons-nous appris de sources sécuritaires.
opérés, au niveau des compagnies,
LIRE L’ARTICLE DE M.-F. GAÏDI EN PAGE 7
pour apporter une nouvelle méthode
de gestion en adéquation avec la
stratégie tracée».
PHOTO : DR

LIRE L’ARTICLE DE IL A ÉTÉ ADRESSÉ AUX JUGES POUR

ZHOR HADJAM EN PAGE 6 DÉNONCER DES JUGEMENTS «ILLÉGAUX»
ADOPTION D’UN PLAN D’ACTION LORS
D’UNE RÉUNION DU CONSEIL DES MINISTRES
LE MÉMORANDUM
LE GOUVERNEMENT PROMET ÉTONNANT DU MINISTÈRE
DE RESPECTER LES LIBERTÉS DE LA JUSTICE
LIRE L’ARTICLE DE H. LAMRIBEN EN PAGE 2 LIRE L’ARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 2
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 2

L'ACTUALITÉ

IL A ÉTÉ ADRESSÉ AUX JUGES POUR DÉNONCER DES JUGEMENTS «ILLÉGAUX»

Le mémorandum étonnant
du ministère de la Justice
● Dans un mémorandum daté du 5 février, l’inspecteur général appelle les magistrats à dénoncer des jugements «sans fondement légal»
et sans queue ni tête ● Le SNM a appelé au retrait de l’instruction ● Dans une note datée du 6 février, le secrétaire général du ministère a
appelé à «ne pas tenir compte du contenu du mémorandum».

C
afouillage au niveau des
services du ministre de
la Justice, Belkacem
Zeghmati. L’inspection générale du
ministère de la Justice a adressé
un mémorandum de travail aux
procureurs généraux et présidents
de cours, les enjoignant d’inciter
les magistrats à «dénoncer», même
sous le couvert de l’anonymat, les
jugements «sans aucun fondement
légal». «L’inspection générale
regrette de constater des jugements
rendus sans aucun fondement légal.
La mission du juge est de rendre
des jugements au nom du peuple
algérien et le peuple algérien ne peut
en aucun cas accepter que soient
rendus en son nom des jugements
sans aucun fondement légal – sans
queue ni tête (en arabe algérien
dans le texte)», note l’inspecteur
général, A. Hamdane, dans un texte
daté du mardi 5 février. L’inspecteur
être sans fondement légal, tout en dans son ensemble». L’appel
motivant son appréciation», précise- a été entendu : dans la journée
t-il. Le mémorandum, dont le fac- du 6 janvier, une note portant la
similé a été largement relayé sur mention «très urgent», et signée du
les réseaux sociaux, est considéré secrétaire général du ministère de
comme un aveu que des décisions la Justice, Mohamed Zougar, a été
judiciaires sont rendues sans adressée aux procureurs généraux
«fondement légal». C’est également et présidents de cours pour qu’ils
une preuve que les juges sont à la «ne prennent pas en considération
botte de la chancellerie qui leur le contenu du mémorandum».
dicte leur comportement. «Dans L’inspecteur général, qui a dû être
les pays qui se respectent, une sermonné par ses responsables, s’est
correspondance comme celle-là va aussi «déjugé». Dans sa note, il a
faire tomber tout le gouvernement. souligné que son mémorandum «a
L'indépendance de la justice en été mal compris» et «a provoqué
Algérie ne sera pas pour 2020. Le une réaction des magistrats, ce
téléphone fonctionne toujours pour qui nécessite, dit-il, l’envoi d’une
une justice aux ordres», s’offusque précision expliquant la décision».
Kaci Tansaout, coordinateur Après une longue digression sur la
du Collectif national pour la légalité des décisions judiciaires, il
libération des détenus (CNLD). précise qu’il n’a pas «de mauvaises
Le mémorandum a fait réagir le intentions» et que son objectif est
Syndicat national des magistrats «de lutter contre la corruption par
(SNM) qui a appelé les magistrats à tous les moyens légaux et rétablir la

signale qu’afin de lutter contre ce
«phénomène», il met à la disposition
des magistrats le numéro de fax de
son bureau. «Chaque juge jaloux de
sa patrie et aimant son métier devra
envoyer toute décision ou jugement
au numéro indiqué, dans le secret
le plus absolu. Il n’est pas tenu
d’indiquer son nom ou sa fonction,
il doit juste préciser ce qu’il estime
«rejeter» une instruction signée «en
violation de la Constitution et des
lois de la République en vigueur».
«PAS DE MAUVAISES
INTENTIONS»
Tout en dénonçant le comportement
de l’inspecteur général qui «s’est
installé comme une autorité
judiciaire qui évalue les décisions
Le ministère de la Justice
judiciaires, alors qu’il est un
employé du ministère de la Justice»,
le syndicat, qui sort d’un bras de
PHOTO : B. SOUHIL
fer avec Zeghmati, a appelé au
retrait «immédiat» de la note qui
«offensait l’institution judiciaire
crédibilité de l’appareil judiciaire
afin de parvenir à un pouvoir
judiciaire indépendant». La longue
note explicative de l’inspecteur
général ne répare rien : c’est un
aveu supplémentaire que la justice
en Algérie n’est guère indépendante
et que sa crédibilité est à conquérir
pour rassurer les justiciables.
Nadir Iddir

ADOPTION D’UN PLAN D’ACTION LORS D’UNE RÉUNION DU CONSEIL DES MINISTRES
Le gouvernement promet de respecter les libertés
● Le plan, inspiré des engagements du chef de l’Etat, devrait être présenté prochainement devant les deux Chambres du Parlement,
L e gouvernement Djerad s’est engagé,
avant-hier, à consolider l’Etat de droit
à travers le respect des libertés de réunion
et de manifestations pacifiques, alors que
celles-ci sont constamment bafouées depuis
plusieurs mois, de l’avis des partisans du
hirak et de l’opposition. «Dans le cadre de
la consolidation de l'Etat de droit et de la
promotion de la pratique de la démocratie
réelle, le gouvernement œuvrera à garantir
les libertés de réunions et de manifestations
pacifiques (...)», a souligné un communiqué
de la Présidence, publié à l’issue de l’adoption
du plan d’action du gouvernement, lors d’une
réunion extraordinaire du Conseil des ministres
présidée par le président Tebboune. L’adoption
dudit plan intervenait à la veille du 51e
vendredi consécutif de mobilisation anti-
régime, et à l'approche du premier anniversaire
du mouvement populaire. Le plan, inspiré
conformément à la Constitution.
des engagements du chef de l’Etat, devrait
être présenté prochainement devant les deux
Chambres du Parlement, conformément à
la Constitution. Outre la «régulation» de la
presse électronique et de la publicité, le plan
en question prévoit de soutenir «la presse et
les médias dans l'exercice de leur activité dans
le cadre de la liberté, du professionnalisme
et du sens de responsabilité et de l'éthique».
Le gouvernement de Abdelaziz Djerad devra
s’atteler, en vertu du plan adopté, à réformer
le système électoral. Depuis son élection,
le président Tebboune prône le dialogue
en vue d'un «changement radical du mode
de gouvernance» du pays. Il a entamé des
consultations avec des personnalités politiques
en vue d'amender la Constitution, dont le texte
sera soumis à référendum. Un comité d’experts,
présidé par un membre de la Commission du
droit international de l’ONU, Ahmed Laraba,
aura trois mois pour soumettre des propositions
pour une révision constitutionnelle
«profonde». Le comité doit se pencher sur
7 axes, dont le «renforcement des droits et
libertés des citoyens», «la moralisation de la
vie publique et la lutte contre la corruption»,
ainsi que «la consolidation de la séparation
et de l’équilibre des pouvoirs». Malgré cette
apparente ouverture, la répression du hirak,
qui réclame une transition démocratique, se
poursuit toujours. Plusieurs ONG s’inquiètent
d’une situation toujours préoccupante des
droits de l’homme dans le pays. C’est le cas
de Human Rights Watch (HRW) qui s’est
inquiété récemment de la poursuite de la
répression du hirak depuis la présidentielle,
un scrutin marqué par une abstention record et
vigoureusement rejeté par le hirak. «Les offres
de dialogue perdent de leur crédibilité quand
vous enfermez des gens simplement descendus
dans la rue pour exprimer leur désaccord
avec vous», avait souligné Eric Goldstein,
directeur exécutif Moyen-Orient et Afrique
du Nord par intérim de l’ONG. «Depuis
l’élection présidentielle du 12 décembre, les
autorités algériennes ont détenu des dizaines
d’activistes ayant participé aux manifestations
pacifiques, y compris le 17 janvier. Nombre
d’entre eux demeurent en détention, risquant
des poursuites basées sur leur participation
aux manifestations pacifiques ou leur critique
des autorités après que les autorités aient
libéré provisoirement plus de 70 activistes en
janvier», a rappelé l’organisation. Plus de 120
personnes sont toujours détenues – en attente
de procès ou condamnées – pour avoir pris part
au mouvement de contestation, selon le Comité
national de libération des détenus.
H. L.

TEBBOUNE ORDONNE LA PRÉPARATION IMMÉDIATE

D'UN RECENSEMENT GÉNÉRAL DE LA POPULATION
L e président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, a ordonné,
lors de la réunion extraordinaire du
Conseil des ministres qu'il a présidé
jeudi 6 février à Alger, la préparation
immédiate d'un recensement général de
la population, indique un communiqué
de la présidence de la République. Le
président de la République a demandé
«au ministre concerné de préparer
immédiatement un recensement général
de la population afin que la politique de
la planification nationale soit fondée sur
des bases solides, ce qui permettra de
déterminer la consommation nationale
quotidienne pour pouvoir adapter notre
consommation et nos importations à nos
besoins réels», a précisé la même source.
Relevant «des imprécisions dans certains
chiffres relatifs au domaine économique»,
M. Tebboune a rappelé que «l'économie
ne repose pas sur des estimations
approximatives mais sur des statistiques
exactes». Il a instruit également
la création «d'un réseau interactif de
statistiques s'étendant à tout le territoire
national, de la commune au ministère en
charge des statistiques, en vue de faciliter
la maîtrise de l'économie», ajoute le
communiqué. Pour rappel, la réunion
extraordinaire du Conseil des ministres
a été consacrée à l'examen et l'adoption
du plan d'action du gouvernement en
prévision de sa présentation aux deux
Chambres du Parlement pour débat et
adoption. APS
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 3

L’ACTUALITÉ
51e VENDREDI DE MOBILISATION CITOYENNE

INUSABLE DÉTERMINATION
● Le dispositif sécuritaire mis en place a été pratiquement le même que celui des dernières semaines avec une présence tout
aussi marquée au niveau de la Grande Poste et du boulevard Asselah Hocine ● Vers 17h, les policiers sont intervenus pour
mettre fin à la marche ● Des manifestants ont été tabassés.

L
a mobilisation était au rendez- «Tebboune mzawar, djabouh laasker !»
vous, hier, à l’occasion du 51e (Tebboune illigitime, il a été ramené
vendredi de la contestation, et à par les militaires), ont-ils crié, ou
quelques jours du premier anniversaire encore «Yasqot nidham, dawla ouled
du hirak. A Alger, et comme lehram !» (A bas le régime, un Etat
d’habitude, ils étaient nombreux voyou). Le secteur de la justice a
à rejoindre le centre-ville afin de été également pointé du doigt avec
faire entendre leur voix réclamant une critique acerbe envers le ministre
un Etat démocratique. En plus des de la Justice, Belkacem Zeghmati.
groupes qui se sont constitués avant «Zeghmati lEl Harrach, djibouh
midi, notamment sur la rue Didouche djibouh !» (Zeghmati à El Harrach,
Mourad, la manifestation a connu ramenez-le), ont-ils scandé avant de
deux grosses marches, l’une venant de lancer : «Win rahi el’adala win rah el
Belouizdad et l’autre de Bab El Oued. qanoun ?» (Où est la justice, où est le
C’est cette dernière, et comme c’est le droit ?). D’autres slogans ou chants
cas depuis plusieurs semaines, qui est habituels du hirak ont également
la plus imposante et spectaculaire. été entonnés par les milliers de
En plus des slogans habituels, relatifs manifestants. On peut citer : «Dawla
à un «Etat civil, non militaire !», madania, machi askaria !» (Etat civil,
à la «Légitimité populaire !» ou non militaire) ou encore «Qolna el
dénonçant l’élection présidentielle du
îssaba trouh, ya hna ya ntouma !» (On
12 décembre dernier, les marcheurs
a dit la bande doit partir, ou bien c’est
ont réclamé la libération des détenus
d’opinion. A cet effet, un hommage nous ou bien c’est vous).
particulier a été rendu à «Khalti Baya», En tout cas, à quelques jours du
Baya Dahmani de son vrai nom, premier anniversaire du hirak, qui

qui prend part régulièrement aux
manifestations du hirak et qui a été
arrêtée la semaine passée près de la
place Audin et «abandonnée» dans
les environs de Zéralda, à l’ouest
d’Alger. «Allah Akbar, Khalti Baya !»
ont scandé les manifestants. Le fait
aussi que des policiers lui auraient
«confisqué» son médicament,
le Tramadol, a été évoqué par les
manifestants. Par ailleurs, les portraits
de plusieurs détenus, à l’image de
Tabbou, Boumala ou encore
l’étudiante de Tlemcen, Oggadi, ont
été brandis lors de cette marche.
«Atalkou el massadjine, mabaouche
el cocaïne !» (Libérez les détenus, ils
Forte mobilisation hier dans les rues algéroises
n’ont pas vendu de la cocaïne), ont crié
les marcheurs en signe de solidarité.
Les détenus politiques n’ont jamais
été oubliés par les manifestants du
vendredi et du mardi depuis leurs
arrestations. La libération, il y a
quelques jours, du militant Samir
Benlarbi, a été perçue, à cet effet,
comme une victoire. Et celui-ci a pris
part, hier, à la marche de la capitale.
L’avocat Abdelghani Badi a d’ailleurs
fait état de son interpellation, alors qu’il
se dirigeait, à la fin de la marche, chez
lui. Par ailleurs, ils ont été nombreux
à porter les portraits de Benyoucef
Benkhedda, deuxième président du
GPRA (Gouvernement provisoire de
la République algérienne), décédé
le 4 février 2003, et de Hamid Ferhi,
coordinateur du MDS (Mouvement
démocratique et social), décédé le 5
février 2019. Un manifestant a brandi
PHOTO : SAMI K.
une pancarte sur laquelle figure le
portrait de Benkhedda avec une de ses
citations : «L’armée est au service de la
nation. Ce qui veut dire qu’elle est sous
l’autorité directe du gouvernement qui
représente la légitimité populaire.»
Bien évidemment, les Algériens
ont, une nouvelle fois, scandé des
slogans relatifs aux revendications
démocratiques et s’en prenant à
la présidentielle du 12 décembre.
a débuté le 22 février 2019, ce 51e
vendredi a tenu ses promesses en
termes de mobilisation. Ils étaient
nombreux les manifestants qui se sont
projetés déjà dans cette perspective,
pronostiquant sur un 52e vendredi
spectaculaire. A noter, en dernier lieu,
que le dispositif sécuritaire mis en
place a été pratiquement le même que
celui des toutes dernières semaines
avec une présence tout aussi marquée
au niveau de la Grande Poste et du
boulevard Asselah Hocine. Vers 17h,
les policiers ont intervenu pour mettre
fin à la marche. Des manifestants ont
été tabassés.
Abdelghani Aïchoun

SELON LE CNLD, 1345 POURSUITES JUDICIAIRES LE PRÉSIDENT

SONT RECENSÉES
Poursuite des arrestations ciblant
les activistes du hirak
L es arrestations ciblant des militants impliqués
dans le mouvement populaire se poursuivent.
Dans l’après-midi d’hier, une dizaine d’activistes de
la wilaya de Mascara ont été interpellés, parmi les-
quels Hadj Ghermoul, défenseur des droits humains
et membre du Comité national pour la défense des
droits des chômeurs. A Sétif, des activistes, dont un
blogueur, ont été arrêtés par les services de police.
«Le blogueur Islam Tebbouche a été interpellé et
est actuellement au commissariat de Sétif. Islam
Tebbouche a été interpellé à l’instant sur son lieu de
travail…Islam m’a contacté, il y a quelques jours,
et m’a informé qu’il fait l’objet de harcèlement
policière… et des infos sur l’arrestation d’activistes
à leurs domiciles», a signalé Me Abdelghani Badi,
membre du collectif de défense des détenus.
Poursuivi pour ses publications sur internet, le blo-
gueur Tebbouche a été déjà arrêté le 25 juin 2018
et condamné à une amende de 10 000 DA pour
«atteinte à corps constitué».
Le Comité national pour la libération des détenus
(CNLD) a alerté, la semaine dernière, sur la convo-
cation par les services de lutte contre la cybercrimi-
nalité de la police d’activistes du hirak à travers les
plusieurs wilayas du pays.
«L’activiste Mohamed Tahar Boualeg (de Tébessa)
a été convoqué par la police de cybercriminalité où
il s’est présenté jeudi dernier. Lors de son interroga-
toire, Mohamed Tahar Boualeg a été questionné sur
ses relations et AUSSI DES INFORMATIONS sur
la page Facebook de «Lutte contre la corruption»
et la page Facebook du CNLD. Il n’est pas le
seul à être convoqué depuis quelques jours par la
police de cybercriminalité dans plusieurs wilayas
(notamment Annaba, Constantine, Tlemcen, Ain
Témouchent...) au sujet de la page Facebook du
CNLD. Pour rappel, Mohamed Tahar Boualeg a
déjà été détenu durant 3 mois et a été convoqué
avec 3 autres activistes pour un procès le 26 janvier
dernier, qui a été renvoyé au dimanche 16 février,
suite à l’absence de Mohamed Djemai (ex-SG du
FLN) qui était à la prison d’El Harrach et transféré
récemment à la prison de Koléa», précise le comité.
Les transferts de dossiers et la programmation de
procès des détenus du mouvement populaire se
poursuivent.
«DÉSOBÉISSANCE JUDICIAIRE» ?
Ainsi, le juge d’instruction près le tribunal de Sidi
M’hamed (cour d’Alger) a rendu, jeudi dernier,
une ordonnance de renvoi du dossier de Fersaoui
Abdelwahab, président de l’association RAJ, devant
la section correctionnelle. Le détenu Laalami
Chems Eddine, dit Brahim, sera à nouveau devant
le juge demain, mais cette fois-ci avec des accusa-
tions supplémentaires liées à la présumée détention
de drogue, croit savoir le CNLD. «Ces nouvelles
accusations n’ont jamais été mentionnées lors de
l’arrestation de Brahim Laalami. Que préparent-ils
contre Brahim Laalami qui a déjà été torturé dans
le commissariat après son arrestation en novembre
2019 ?», se demande le CNLD dans un post sur sa
page Facebook. Quelque 142 détenus d’opinion
et politiques seraient toujours en prison, alors que
plus d’un millier sont poursuivis pour participation
au hirak. «Il reste encore 142 détenus d’opinion et
politiques (à travers le territoire national) et 1345
poursuites judiciaires, toutes liées au hirak. On ne
cherche pas à les gracier, on se bat pour les libérer
et les réhabiliter dans leurs pleins droits, car ils sont
tous victimes de ce système. On ne va pas continuer
comme ça à les traîner eux et leurs familles et les
avocats bénévoles, devant les tribunaux. Il faut
prendre les choses en main et aller vers une déso-
béissance judiciaire et ne plus jamais se présenter
aux procès.
On est en pleine révolution et on doit prendre des
décisions courageuses et avec concertation. Cette
idée est déjà en discussion, on doit juste la mûrir
et passer à l’action après large débat», souligne le
coordinateur du CNLD, Kaci Tansaout. Sauf dans
les cas liés aux faits de corruption impliquant des
ministres et des hommes politiques ou d’affaires, le
ministère de la Justice ne communique que d’une
manière parcellaire sur les détentions et les pro-
grammations des affaires liées au hirak.
Nadir Iddir
TEBBOUNE
GRACIE 9765
DÉTENUS
Le président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, a signé ,jeudi, un
décret présidentiel portant des mesures
de grâce au profit d’un deuxième groupe
de détenus, condamnés définitivement
(6294 détenus), dont il ne reste de leur
peine que 18 mois ou moins à purger, a
indiqué un communiqué de la présidence
de la République. «Ainsi, le nombre de
détenus ayant bénéficié des mesures
de grâce, en vertu du présent décret
présidentiel et du décret précédent
signé le 1er février en cours, s’élève à
9765», a ajouté la même source. Les
deux décrets présidentiels excluent,
précise le communiqué de la Présidence,
«les individus condamnés dans des
affaires de crimes terroristes, trahison,
espionnage, massacre, trafic de drogues,
fuite, parricide, empoisonnement, les
délits et crimes d’attentat à la pudeur
avec ou sans violence sur mineurs
avec viol, les crimes de dilapidation
volontaire et de détournement de
deniers publics, et en général tous les
crimes de corruption prévus par la loi
06-01 relative à la prévention et à la lutte
contre la corruption, le blanchiment
d’argent, falsification de la monnaie et
contrebande, ainsi que les infractions
à la législation et à la réglementation
de changes et des mouvements des
capitaux». APS
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 4

L’ACTUALITÉ
51e ACTE DE LA CONTESTATION À CONSTANTINE LE HIRAK
RÉINVESTIT LE
Sous le signe de la résistance
● A moins de deux semaines du 1er anniversaire du hirak, le décompte a commencé● Les hirakistes dans la
TERRAIN À
SIDI BEL ABBÈS
capitale de l’Est s’attellent déjà aux préparatifs de la célébration que l’on veut au prorata de l’événement.

L
es activistes du hirak ont réinvesti
hier le terrain, à Sidi Bel Abbès,

L
a mobilisation citoyenne en
ce 51e vendredi à Constantine après presque deux mois de ré-
s’est voulue une réponse sans pression policière, particulièrement
équivoque quant au maintien de la brutale et multiforme. Rassemblés à
flamme du mouvement populaire. Des proximité de la mosquée Aboubakr
milliers de manifestants ont battu le Essedik, des dizaines de citoyens ont
pavé, hier, pour affirmer leur position entamé, hier vers 14h, une marche vers
résolument dans la perspective d’une la place du 1er Novembre (ex-Carnot)
nouvelle Algérie. La présence dans la pratiquement encerclée chaque vendre-
rue de ces hommes et femmes engagés di, et ce, depuis le 12 décembre 2019.
depuis pratiquement une année est Vendredi passé, une première tentative
la preuve de leur détermination dans pour forcer le blocus imposé par la
ce combat républicain, qui aspire à police aux manifestants pacifiques a

une rupture avec le système et ses
symboles. Sur les pancartes brandies,
en ce rendez-vous hebdomadaire, il est
fièrement rappelé la date du début de
la dynamique du 22 Février 2019. A
moins de deux semaines de ce 1er anni-
versaire, le décompte a commencé.
Les hirakistes dans la capitale de l’Est
s’attellent déjà aux préparatifs de la
célébration que l’on veut au prorata
de l’événement. «Nous sommes dans
la rue depuis une année, ce qui veut
dire que le chemin est encore long
pour l’avènement d’un Etat de droit»,
peut-on saisir sur certain écriteaux.
Conscients de l’endurance que néces-
site le combat livré à l’encontre d’un
régime qui ressuscite des figures de
l’ère Bouteflika, les manifestants de-
meurent constants dans leurs revendi-
Marche et mobilisation hier à Constantine
cations. Ils refusent de céder d’un iota
sur les aspirations citoyennes. «Dawla
madania machi askaria !» a donc
retenti tout l’après-midi, exprimant
le choix d’un mode de gouvernance.
Une Constituante est clamée, comme
à chaque vendredi depuis 12 mois.
D’aucuns sont unanimes quant à cette
alternative qui dotera le pays d’une
nouvelle Constitution, l’actuelle étant
devenue obsolète. «El madjliss ettaes-
sissi !», comprendre une Assemblée
constituante, est perçu tel l’unique
moyen de démocratiser le pays.
«C’est à cette institution collégiale
qu’incombe la mission de rédaction
de la nouvelle Constitution, soit le
texte fondamental d’organisation des
pouvoirs publics», explique-t-on. En
empruntant l’itinéraire traditionnel,
la place Colonel Amirouche, la rue
Abane Ramdane (arcades), les allées
Ben Boulaïd et le boulevard Beloui-
zdad, les chants patriotiques et les slo-
gans ont fusé. La grâce présidentielle
qui a touché plus de 9000 détenus de
PHOTO : EL WATAN
droit commun n’est pas passée sous
silence au milieu de cette déferlante
qui a investi les artères principales
de la ville. Des voix se sont élevées
pour dénoncer l’exclusion des détenus
d’opinion et ont appelé à leur libéra-
tion. Et partant, les convictions des
marcheurs se retrouvent renforcées
vis-à-vis des intentions du pouvoir en
place. «Samidoune, samidoune, hatta
rahil el îssaba !» (Nous résisterons,
jusqu’au départ de la îssaba), scande la
foule. Naïma Djekhar
été menée avant que la foule soit dis-
persée la police antiémeute. Hier, grâce
à la solidarité agissante d’activistes
venus d’Oran, de Aïn Témouchent et
de plusieurs autres villes du pays, le
blocus policier a sauté. L’émotion était
forte chez les principaux animateurs du
mouvement populaire qui ont, finale-
ment, réussi à se rassembler sur la place
du centre-ville, en dépit de la crainte
d’une nouvelle vague de répression
d’un dispositif policier, certes moins
important que vendredi dernier.
Les manifestants ont défilé devant des
policiers en civil et en uniforme dans
un climat de méfiance, se fixant du
regard, notamment pour ceux qui ont été
victimes d’arrestations arbitraires et de
violences verbales.
«Nous avons été oppressés, pourchassés
et même interdits de circuler librement

«LE POUVOIR VA DE MAL EN PIS» À TIZI OUZOU dans notre propre ville par la police
durant de très longues semaines. Notre
combat continue face à l’arbitraire, pour
D es milliers de personnes ont battu le pavé, hier,
dans la ville de Tizi Ouzou, pour marquer le 51e
vendredi de protestation pour le départ du système, et
à la division, à la manipulation, au détournement et
l’instrumentalisation du hirak», «Non au dialogue» et
«Oui pour une transition démocratique».
via la région», a martelé un étudiant qui dénonce
«ceux qui veulent parler au nom de la société civile
pour marchander sur le dos du mouvement popu-
une Algérie libre et un Etat de droit»,
lâche Noureddine, les larmes aux yeux,
au moment de fouler la place du 1er
ce, dans le sillage du mouvement populaire enclen- Les participants au 51e vendredi de protestation laire». «La société civile est toujours dans la rue», Novembre. A quelques rangées de lui,
ché, à l’échelle nationale, depuis le 22 février dernier. dans la ville de Tizi Ouzou pour le changement du a-t-il laissé entendre.
l’emblème national rejaillit ainsi qu’une
Les manifestants ont ainsi maintenu cette détermina- système, ont également stigmatisé les décideurs Dans la foule, il y avait aussi des ex-détenus arrêtés
banderole portée par deux hommes âgés
tion citoyenne jusque, disent-ils, à la satisfaction des dont le départ est encore une fois réclamé. «Non à pour avoir brandi le drapeau amazigh. Ils sont venus
revendications du hirak. D’ailleurs, les participants la normalisation du hirak. Ce pouvoir va de mal en des différentes wilayas du pays. Nous avons rencon- et sur laquelle on pouvait lire : «Si tu
à la marche d’hier dans la capitale du Djurdjura ont pis. Il continue toujours dans sa stratégie machiavé- tré Djaber Aibèche de Jijel, Zakaria Boussaha de vis, vis alors libre. Si tu meurs, meurs
scandé, comme chaque semaine, les mots d’ordre lique visant à étouffer la mobilisation populaire, et Annaba, Akli Akbi de Bouira et Amar Acherfouche comme un arbre : debout».
du mouvement. Ils ont crié, haut et fort : «Système ce, tout en réactivant ses relais. On doit être vigilants de Tizi Ouzou. Ces anciens prisonniers du hirak ont Slogans et chants fusent, avec ferveur,
dégage !» «Primauté du civil sur le militaire !» Ils pour déjouer toutes les manœuvres du régime», manifesté dans la ville des Genêts pour réaffirmer au milieu de la foule où les discussions
ont commencé à s’organiser en carrés devant le clame un marcheur qui estime que la mobilisation leur détermination à poursuivre, disent-ils, le combat s’animent. Les récits des arrestations
campus universitaire de Hasnaoua. La foule s’est doit se poursuivre, car, a-t-il ajouté, rien n’est encore pour une Algérie meilleure et pour une démocratie violentes et arbitraires opérées par les
ainsi ébranlée à 13h30, au moment où d’autres mar- acquis. «Notre mouvement doit se poursuivre jusqu’à majeure. Ils ont aussi réitéré leur solidarité et soutien éléments de la DGSN à Sidi Bel Abbès
cheurs rejoignaient la procession tout en brandissant la satisfaction de toutes les revendications prônées à leurs anciens codétenus qui croupissent encore dans alimentent les discussions. Tout comme
l’emblème national et le drapeau amazigh. Aussi, sur par ces millions d’Algériens qui veulent le change- les geôles du pouvoir. «Libérez les détenus, libérez les humiliations subies par des femmes
les centaines de pancartes brandies, on pouvait lire, ment du système. Toutes les manœuvres du pouvoir l’Algérie !» ont-ils crié à gorge déployée. et des hommes dont le seul tort a été
entre autres, «Les généraux à la poubelle», «Non à pour normaliser le mouvement ont été déjouées par Les manifestants ont continué leur marche jusqu’à d’avoir pris part à une manifestation pa-
l’injustice», «Notre Sahara n’est pas à vendre», «Non les citoyens. Le hirak ne va pas connaître la même la placette du Mémorial des martyrs de la Guerre cifique et d’avoir réclamé le droit à une
à l’exploitation du gaz du schiste», «Non à l’empri- issue que celle des événements de Kabylie de 2001, de Libération nationale avant de se disperser dans le expression libre. Certains, parmi eux,
sonnement des militants des causes justes», «Non lorsque des clans au pouvoir ont réglé leurs comptes calme. Hafid Azzouzi ont été contraints à un «exil intérieur»
vers Tlemcen et Oran pour manifester.
«Aujourd’hui, la reprise des marches
Une foule déterminée à Oran ! de protestation est une victoire de plus
pour le mouvement populaire. Vendredi
prochain, nous serons encore plus
L a place des Victoires d’Oran, moins vaste que la place du 1er Novembre mais
tout autant emblématique depuis l’enclenchement du hirak un 22 février
2019, abritait, hier, une cinquantaine de manifestants éparpillés ici et là, certains
depuis le 20 décembre dernier. Une foule colorée et joyeuse a ainsi traversé le
quartier Miramar pour arriver au lycée Lotfi, puis à la place attenante au siège
de la wilaya. A mesure que la procession avançait, il y avait de plus en plus de
nombreux et nous fêterons, comme il se
doit, le premier anniversaire du hirak, ici
sous les arcades, d’autres sous les arbres de la petite placette, mais la plupart monde. Un des fidèles du hirak arborait sur sa pancarte : «Les dinosaures sont à Sidi Bel Abbès et pas ailleurs», indique
cantonnés dans l’enceinte du mini rond-point, celui où trône, en son épicentre, de retour». Une jeune manifestante avait écrit sur la sienne : «On est sortis un militant associatif interpellé à trois
la célèbre horloge de la ville. Il était environ 14h20, et les hirakistes discutaient pour que ce système soit fini». Une enseignante universitaire a quant à elle fait reprises par la police lors des marches.
de l’actualité du pays, tout en jetant, de temps à autre, un regard vers la rue Larbi référence, tour à tour à J.-F. K. : «Ceux qui rendent une révolution pacifique Après un rassemblement d’une demi-
Ben M’hidi, pour voir si la procession de marcheurs venus de la place du 1er impossible rendront une révolution violente inévitable» et à Nelson Mandela : heure sur la place du centre-ville, la
Novembre avançait bon train. Près d’eux, un cordon policier important était mis «La place d’un combattant de la liberté est à côté de son peuple, pas derrière les procession s’ébranle du boulevard de la
en place pour éviter toute anicroche entre hirakistes et perturbateurs. «Ils vont barreaux». «Goulna el îssaba trouh, la hnaia, la ntouma ! Ntouma !» (On a dit République à destination du rond-point
bientôt arriver», crie, à un moment, un des manifestants à la bande d’amis avec que la maffia doit partir, ça sera soit vous soit nous, et ça sera vous !), s’écriaient Le Garden avant de continuer vers le
qui il était. Dans sa voix, il y avait un brin de déception. Puis, il ajoute dépité : ainsi les manifestants en arrivant au lycée Lotfi. Certains, surtout dans le rang Monument aux morts, en face du siège
«Ils n’ont pas l’air d’être très nombreux.» Un de ses amis tente de le rassurer : des personnes âgées, ont préféré éviter la pente qui mène à la wilaya, et ont donc de la wilaya. A fur et à mesure que la
«C’est parce que beaucoup sont allés à Sidi Bel Abbès, et d’autres à Tiaret, pour attendu que les manifestants en redescendent pour poursuivre la marche avec foule avance, le nombre de manifes-
grossir les rangs des hirakistes de ces villes.» eux jusqu’au front de mer. Dans le hirak, on trouve toutes sortes de slogans, tants grossi. «Dawla madania machi
Quelques minutes encore, et la procession, celle qui a parcouru le boulevard et tous ne font pas forcément l’unanimité ; ainsi, on a entendu certains slogans askaria !» (Un Etat civil pas militaire),
Emir Abdelkader et toute la rue Larbi Ben M’hidi, finit par arriver. En moins entonnés que par des carrés spécifiques, tandis que les autres hirakistes s’en «Libérez les otages !» «Djazaïr horra
d’une, l’ambiance a changé du tout au tout, et les slogans n’ont cessé de fuser démarquaient. Enfin, un des hirakistes, n’appréciant pas les agissements de cer- democratia !» (Algérie libre et démocra-
sous les youyous des femmes et de la musique émise par le carré des jeunes des tains de ses camarades de lutte «qui ont la gâchette facile», a cru bon de remettre tique), «Echaab yourid El istiklal !» (Le
quartiers populaires, qui battaient le pavé tambour battant (dans le sens propre les points sur les «i» sur sa pancarte : «Non à l’insulte et à la diffamation. Le res- peuple veut son indépendance), scandent
comme au figuré). «Dawla madania, machi askaria !» «Riir bel silmya, enna- pect est un droit. Non à la critique pour la critique. Oui à la critique constructive. fièrement des centaines de personnes
hou el asker men El Mouradia !» Au final, la première impression du manifes- Non au paternalisme et au zaïmisme. Oui à l’union contre l’organisation de la avant de retourner vers leur point de
tant de la place des Victoires était erronée : il y avait du monde, hier, pour le 51e corruption. L’Algérie d’abord et avant toute considération». départ : la place du 1er Novembre.
vendredi du hirak, et même sensiblement plus que tous les vendredis précédents Akram El Kébir M. Abdelkrim
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 5

L'ACTUALITÉ

ACTE 51 DU MOUVEMENT POPULAIRE À BÉJAÏA

«Le peuple ne doit pas fléchir»

● Une marche dans la capitale le 22 février est en préparation ● A cette occasion, une banderole géante suspendue sur
les parois du chantier de construction de la future Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa propose la radicalisation du
mouvement en organisant un déplacement massif des manifestants de toutes les régions du pays vers la capitale.

L
e mot d’ordre pour par d’autres thématiques, comme
l’organisation d’une marche cette intention du gouvernement
dans la capitale pour marquer d'aller vers l’exploitation du gaz
la première année du mouvement de schiste. Une annonce qui a
populaire est lancé. A deux provoqué une levée de boucliers
semaines seulement du premier par la population. Cependant, le
anniversaire du déclenchement du mouvement n’a pas dévié de ses
hirak à l’échelle nationale un 22 revendications principales, qu’il a
février, le hirak semble vouloir réitérées à l’occasion de ce 51e
profiter de cette date pour mobiliser vendredi de protestation. «Pour un
davantage la population. Etat civil non militaire !» ont scandé
Une marche dans la capitale ce les manifestants, insistant sur leur
22 février est sur toutes les lèvres. rejet de l’intervention du militaire
A cette occasion, une banderole dans la vie politique et l’instauration
géante suspendue sur les parois de l’une des recommandations du
du chantier de construction de la Congrès de la Soummam qui est «la
future Assemblée populaire de primauté du civil sur le militaire».
la wilaya de Béjaïa propose la Les marcheurs, qui ont parcouru
radicalisation du mouvement en l’itinéraire habituel en démarrant

organisant un déplacement massif
des manifestants de toutes les
régions du pays vers la capitale.
L’objectif est de tenir une marche et
un rassemblement. Les concepteurs
de la banderole pensent que «les
dictatures sont toutes tombées dans
les capitales».
Retraçant succinctement la
trajectoire des événements depuis
le début du mouvement, ils
affirment sur le même support
que «Le système s’est régénéré.
C’est pour cette raison que le
peuple ne doit pas fléchir jusqu’au
Forte mobilisation hier dans les rues à Béjaïa
départ du système despotique». En
l’absence d’initiatives susceptibles
de bousculer l’ordre que le pouvoir
tente d’établir, le mouvement a
réussi à sauvegarder la flamme de
sa révolution après la présidentielle
du 12 décembre 2019 en maintenant
la pression sur le pouvoir à travers
deux marches hebdomadaires
pour revendiquer le changement
radical du système et dénoncer la
nouvelle politique imposée par un
Président «illégitime, installé par
l’armée», s’offusque la rue. De
l’avis de quelques inconditionnels
des marches du vendredi, «le
PHOTO : EL WATAN
mouvement doit en effet innover
et proposer des actions radicales
et organisées pour secouer le
pouvoir qui semble complètement
désintéressé de ce qui se passe dans
la rue».
Depuis «l’élection» de Abdelmadjid
Tebboune, le hirak est alimenté
de la maison de la culture Taos
Amrouche vers la haute ville, ont
également exigé la libération des
détenus d’opinion et politiques,
brandissant les portraits de
Karim Tabbou, Louisa Hanoune,
Abdelwahab Fersaoui… entre autres
détenus du mouvement. Sur ce
même registre, ils ont appelé à une
justice indépendante, le respect des
libertés démocratiques individuelles
et collectives et le retour à un
processus constituant pour sortir le
pays de la crise politique.
Nordine Douici

LES MANIFESTANTS TOUJOURS
DÉTERMINÉS À BOUIRA
● La liberté de la presse, du Parlement, une justice indépendante et la
libération de toutes les personnes envoyées en prison dans le sillage
des manifestations du mouvement populaire ont été résumées sur une
banderole géante hissée au milieu de la procession.
B ouira, 51e vendredi de mobilisation ci-
toyenne. Toujours aussi déterminée, une
foule nombreuse a défilé calmement, en début
d’après-midi d’hier, dans les rues de la ville de
Bouira. A deux semaines d’un an de manifesta-
tions de rue, la mobilisation n’a pas fléchi d’un
iota. Les manifestants sont de plus en plus déci-
dés à aller jusqu’au bout de leur revendication
soulevée il y a presque une année, celle du départ
du système et de ses relais. Encore une fois, ils
étaient des dizaines de milliers à marcher dans
les rues de la ville de Bouira, appelant à la fois
à l’édification d’un Etat de droit et des libertés.
Les premiers groupes de manifestants ayant
occupé, dès les premières heures de la matinée,
la place des Martyrs, ont déployé, comme à leur
accoutumée, des banderoles et autres pancartes
portant des messages en faveur du départ du
pouvoir. Impatiente d’entamer la 51e marche,
la foule reprenait les traditionnels slogans du
mouvement révolutionnaire. «Manache habs-
sine hatta iroho ga3 !» (On ne s’arrêtera pas
jusqu’à leur départ à tous) et «Goulna el îssaba
trouh !» (On a dit que le gang parte), clament les
manifestants en arpentant la grande rue menant
vers le siège de la wilaya. Sur les pancartes, des
Jijel : un drapeau de
plus de 160 m2
En prévision de la célébration
du premier anniversaire du
mouvement populaire, le 22 février,
réponses cinglantes sont adressées aux tenants la 51e marche a été marquée ce
du pouvoir. «Libérez les otages», «On veut un vendredi par le déploiement d’un
Président digne de ce peuple et le départ du drapeau national d’une superficie
système», «Non à la diplomatie du prestig», de 162,50 m2. La surprise a été
lit-on sur des banderoles brandies au milieu de révélée après près d’un kilomètre
la foule. D’autres ont déployé des portraits des de marche, au niveau de l’avenue
détenus politiques, à l’image de Karim Tabbou,
a-t-on constaté. La liberté de la presse, la disso-
lution des partis politiques, du Parlement, une
Abdelhamid Ben Badis. Et c’est
là que le drapeau vert et blanc
frappé de l’étoile et du croissant
justice indépendante et la libération de toutes les rouges, d’une longueur de 25 m et
personnes envoyées en prison dans le sillage des une largeur de 6,50 m, a été hissé
manifestations du mouvement populaire ont été
par plusieurs personnes de part et
résumées aussi sur une banderole géante hissée
au milieu de la procession. La marée humaine, d’autre de la chaussée. D’ores et
qui a sillonné dans le calme et durant presque déjà, des actions sont prévues pour
deux heures les quartiers du chef-lieu de wilaya, la marche du 21 février ainsi que
a aussi réclamé l’ouverture d'enquêtes sur des pour la journée du 22 février, date
affaires de corruption qui gangrènent tous les anniversaire du hirak national.
secteurs. Amar Fedjkhi Fodil S.

Le journaliste Abdelhaï Abdessamai condamné à trois ans de prison ferme
A bdessamai Abdelhaï, un ancien journaliste
à la radio locale de Tébessa, ex-correspon-
dant de presse et présentateur à la télévison Al
Magharibia, a été condamné mercredi dernier à
trois ans de prison ferme par le tribunal criminel
de Tébessa pour avoir exfiltré, en août 2013,
le patron de Jaridati et Mon Journal, Hicham
Aboud, en Tunisie. Une peine de 10 ans de pri-
son ferme assortie d’une amende de 100 000
DA a également été prononcée par contumace
à l’encontre de Hicham Aboud, qui vit actuelle-
ment en France.
Abdessamai Abdelhaï avait été, rappelons-le,
arrêté et placé en garde à vue le 18 août 2013
avant d’être mis en détention provisoire pour
avoir aidé, avec deux autres personnes, Hicham
TÉBESSA
Aboud à quitter illégalement le territoire natio-
nal vers la Tunisie. Très malade, le journaliste ne
sera libéré qu’en septembre 2015, soit plus de 26
mois d’emprisonnement ferme sans procès. Une
violation de la loi, selon son avocat, Gouasmia
Mohamed, contacté à l’époque par nos soins et
qui avait fait savoir que la chambre d’accusation
lui avait refusé 5 demandes de mise en liberté
de son client dont l’état de santé se dégradait.
Chose qui avait suscité une campagne de solida-
rité menée surtout par ses amis et ses confrères
sur les réseaux sociaux et faisant à plusieurs re-
prises l’objet de chroniques et articles de presse.
Rencontré lundi dernier, quelques heures seule-
ment après son arrivée de France où il est établi
actuellement, Abdelhai clame toujours son inno-
cence déclarant que s’il est revenu en Algérie,
c’est de bonne foi et qu’il fait confiance à la
justice algérienne. Pour sa part, Hicham Aboud,
qui s’est exprimé dans une vidéo sur YouTube
quelques heures après le verdict, rejette catégo-
riquement avoir été aidé par le journaliste à fran-
chir la frontière, mais qu'il avait traversé la fron-
tière de Bouchebka régulièrement. Et d’ajouter
qu’il était victime d’une machination de la part
de Saïd Bouteflika, le général Hamel et l’ex-
ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui avaient
fait pression sur lui pour retirer l’information
publiée dans ses deux journaux concernant le
retour du président Abdelaziz Bouteflika après
un contrôle médical à l’étranger.
Lakehal Samir
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 6

ÉCONOMIE

TOUFIK HAKKAR, NOUVEAU PDG DE LA COMPAGNIE NATIONALE

L’instabilité managériale à
la tête de Sonatrach continue
● Lors de la cérémonie d’installation qui s’est déroulée jeudi dernier, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, a indiqué que «ces changements sont opérés,
au niveau des compagnies, pour apporter une nouvelle méthode de gestion en adéquation avec la stratégie tracée».

L
’instabilité managériale devient
chronique à la tête du groupe
énergétique national, dont le rôle
difficile de développer une produc-
tion en déclin et d’attirer des inves-
tissements étrangers conséquents est
rendu encore plus difficile et com-
plexe au vu de la valse des PDG, dont
certains ont eu à peine le temps de
s’installer pour assumer leur mission.
C’est le cas de Kamel Eddine Chikhi,
qui a été limogé, mercredi 5 février,
après moins de trois mois à la tête du
groupe. Le désormais ancien PDG
avait été nommé le 14 novembre, suc-
cédant à Rachid Hachichi qui ne sera
lui-même resté que sept mois à la tête
de l’entreprise publique algérienne.
M Chikhi est remplacé depuis mer-
credi par un de ces vice-présidents,
Toufik Hakkar, qui hérite ainsi du
poste – devenu quasi un siège éjec-
table – de président-directeur général
du groupe Sonatrach. «Le président
de la République, Abdelmadjid Teb-
boune, a nommé Toufik Hakkar au
poste de président-directeur général
du groupe Sonatrach, en rempla-
cement de Kamel Eddine Chikhi»,
annoncent les médias publics sans in-
diquer les raisons de ce changement
devenu récurrent avec trois PDG
en l’espace d’une année – Rachid
Hachichi avait remplacé fin avril
Abdelmoumen Ould Kaddour, qui
dirigeait le groupe depuis 2017 – et
le 12e changement en l’espace de 20
ans. En moins de dix ans, Sonatrach
a en outre consommé sept présidents-
directeurs généraux. Noureddine
Cherouati, de 2010 à 2011 ; Abdel-
hamid Zerguine, de 2011 à 2014 ;
Saïd Sahnoune, de 2014 à 2015 ;
Amine Mazouzi, de 2015 à 2017, qui
lui-même a été remplacé par Abdel-
moumene Ould Kaddour, PDG de
2017 à avril 2019 ; Rachid Hachichi,
PDG d’avril 2019 à novembre 2019,
et enfin de Kamel Eddine Chikhi de
novembre 2019 à février 2020.
Lors de la cérémonie d’installation
qui s’est déroulée jeudi au siège du
groupe, le ministre de l’Energie,
Mohamed Arkab, a tenté de justifier,
mis à rude épreuve par des scandales
de corruption en série depuis des
années. Le groupe est paradoxale-
ment maintenu dans une situation de
précarité managériale alors qu’il est
soumis à l’impératif de renouveler les
réserves et d’accroître la production
d’hydrocarbures, seule source de
recettes de devises du pays, et qu’il
évolue en outre dans un contexte
international difficile avec la chute
des prix du pétrole et la concurrence
féroce autour des parts de marché du
gaz en Europe.
Le ministre de l’Energie a d’ailleurs
souligné, dans son discours lors de la
cérémonie d’installation du nouveau
PDG, que Sonatrach «se focalisait
sur l’optimisation de l’exploitation
des hydrocarbures pour accroître la
production, tout en déployant davan-
tage d’efforts dans le domaine de la
transformation des hydrocarbures
PHOTO : DR pour la promotion de la production
nationale et la création de postes
d’emploi». Dans le même sillage,
M. Arkab a précisé que le groupe
Toufik Hakkar, nouveau PDG de Sonatrach Sonatrach avait de grandes missions
à accomplir, consistant en la valori-
selon ce que rapporte l’APS, «l’ins- velle méthode de gestion en adéqua- sation des hydrocarbures, la création
tabilité marquant la direction de tion avec la stratégie tracée». Un de nouvelles opportunités d’emploi
Sonatrach, en raison du changement discours qui peine à convaincre, face et de petites entreprises afin qu’elles
des PDG sur de courtes périodes», à une politique plutôt inconsidérée soutiennent l’économie nationale,
M. Arkab a indiqué que «ces chan- de changements et d’instabilité, en outre la participation efficiente à la
gements sont opérés, au niveau des plus des injonctions et autres interfé- transition énergétique.
compagnies, pour apporter une nou- rences qui fragilisent le groupe, déjà
QUEL IMPACT SUR LA RELATION
AVEC LES PARTENAIRES
QUI EST LE NOUVEAU PDG ? ÉTRANGERS ?
Pour ce qui est de la confiance
Le nouveau PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, est âgé de 49 ans. Il a occupé des partenaires étrangers face aux
plusieurs postes importants dans le secteur des hydrocarbures, dont le plus
changements de PDG à la tête de
récent est celui de vice-président Business Development & Marketing de
Sonatrach. Il a travaillé durant son parcours professionnel dans plusieurs
Sonatrach, le ministre a tenté de
domaines, notamment dans les négociations pour la réalisation de projets convaincre en estimant que «la
industriels dans le domaine de la pétrochimie, outre sa contribution dans confiance existe, vu qu’il n’y a pas eu
l’élaboration du plan stratégique et des études techniques des projets de grand changement», étant donné
d’investissement de Sonatrach ainsi que la négociation des contrats et que M. Hakkar occupait le poste de
l’administration des litiges. M. Hakkar avait participé à la présentation et vice-président Business Develop-
l’explication de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée en novembre ment & Marketing de la compagnie
dernier. Titulaire d’un Master en économie de l’énergie et de l’environnement Sonatrach, et était en première ligne
de l’Ecole supérieure Enrico Mattei, en Italie, M. Hakkar est diplômé également en matière de relations avec les parte-
de l’Institut national des hydrocarbures et de chimie (INHC) de Boumerdès et naires étrangers.
titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’Etat, spécialité économie pétrolière. Z. H. Pour sa part, le nouveau PDG du
groupe Sonatrach, M. Hakkar a as-
suré, selon l’APS, qu’il ne ména-
gera aucun effort et consacrera sa
compétence et son expérience sur
le terrain pour être à la hauteur de
la confiance placée en sa personne.
Toufik Hakkar a en outre présenté les
grandes lignes du plan d’action du
groupe, affirmant l’engagement de
Sonatrach à s’acquitter de son rôle de
leadership économique visant à créer
une valeur ajoutée et à contribuer à
la diversification de l’économie. Il
a indiqué que «la première mission
de Sonatrach est de satisfaire les
besoins du marché national et de
contribuer au développement socioé-
conomique du pays, ainsi que la prise
en charge du renouvellement de nos
réserves d’hydrocarbures, en recul
d’année en année». Pour le nouveau
PDG, il s’agit en outre d’œuvrer
«à l’élargissement des périmètres
de prospection et d’exploitation et
la multiplication de ses opérations
à travers l’ensemble du pays avec
ce qu’il renferme comme gisements
énergétiques offshore et onshore».
Evoquant la nouvelle loi sur les hy-
drocarbures, M. Hakkar a estimé que
ce cadre constitutionnel est cohérent
et complémentaire car prévoyant l’at-
tractivité requise et créant une valeur
ajoutée, soulignant qu’«il est temps
de valoriser notre espace minier na-
tional, d’autant que nous œuvrerons
en toute obligation sous le contrôle
et l’accompagnement de l’autorité de
l’Etat consistant en les institutions et
les instances dont la place a été ren-
forcée par la nouvelle loi».
Le nouveau PDG cite, par ailleurs, le
défi d’honorer «les engagements de
Sonatrach envers le marché national
pour répondre à ses besoins crois-
sants, sans négliger les engagements
pris avec les clients étrangers afin
de les approvisionner conformément
aux contrats conclus, et ce, dans
l’objectif de préserver nos marchés
traditionnels au niveau international,
notamment en ce qui concerne le gaz
naturel et l’accès à de nouveaux mar-
chés». Zhor Hadjam

AGRICULTURE

Un milliard de dollars économisé grâce

à la hausse de la production nationale
L es bons résultats réalisés au cours de la campagne céréalière
2018/2019, conjugués aux mesures de rationalisation des
importations ont permis de faire des gains conséquents pour le
Trésor public en devises, estimés à plus d’un milliard de dollars,
a indiqué avant-hier l’Office algérien interprofessionnel des
céréales (OAIC) dans un communiqué.
«Ce résultat, jamais réalisé auparavant, n’est que le fruit des
efforts des centaines de milliers de producteurs et des milliers de
techniciens tous mobilisés pour relever le défi de renforcement
de la sécurité alimentaire du pays et de contribution à la diver-
sification de l’économie nationale», note la même source. D’ail-
leurs, «cette mobilisation sans précédent» a permis à l’OAIC
de hisser sa collecte à un niveau «historique» de 27 millions
de quintaux (qx) dont plus de 20,2 millions qx de blé dur, 3,6
millions qx d’orge et 3,3 millions qx de blé tendre. Dans ce sens,
l’OAIC a souligné qu’il n’a pas été sur le marché international
du blé dur depuis le mois d’avril 2019, et continue, de ce fait, à
assurer l’approvisionnement des unités de transformation avec
le produit national, et ce, jusqu’aux moissons 2020.
Pour ce qui est du blé tendre, destiné notamment à la transfor-
mation de la farine panifiable, les importations ont diminué de
18% en quantité et de 16,33% en valeur au titre de l’année 2019
en comparaison avec l’année 2018, selon les chiffres de l’Office.
«Pour autant, les pouvoirs publics ont mis en place une stra-
tégie visant l’augmentation de la production nationale de blé
tendre. Cette stratégie, basée sur l’exploitation des potentialités
qu’offre le sud du pays et les Hauts-Plateaux, comprend aussi
un système national de lutte contre le gaspillage de ce produit,
qui pèse lourd sur la balance des paiements, avec des pertes en
devise estimées à plus de 350 millions de dollars/an», précise la
même source.
S’agissant de l’orge, destinée à l’alimentation du bétail, l’OAIC
n’a conclu aucun contrat d’importation depuis février 2019
et son stock permet de couvrir les besoins en ration d’orge du
cheptel jusqu’à la prochaine campagne sans recourir à de nou-
velles importations. Néanmoins, «l’apparition de nouveaux
besoins contraint l’Office à puiser dans ses stocks pour pallier à
cette situation et à recourir à l’importation d’orge pour assurer
la soudure avec la prochaine campagne moissons-battages»,
est-il relevé dans le communiqué. En effet, ces nouveaux
besoins sont dictés par l’insuffisance de la pluviométrie enre-
gistrée depuis l’automne 2019 dans les zones d’élevage, qui est
défavorable au développement des pâturages, notamment au
niveau de la steppe. L’OAIC rappelle, à cet égard, que la ration
d’orge vient en complément des pâturages contribuant tradition-
nellement à l’alimentation des cheptels, notamment en zones
steppiques. «Des mesures d’encadrement et d’optimisation de
la gestion de ces zones sont d’ailleurs en cours de mise en place
en concertation avec les professionnels, et ce, afin d’arriver à
un système d’exploitation durable de ces parcours et éviter leur
dégradation», ajoute la même source. Cet apport supplémen-
taire tient également compte de la prise en charge des nouveaux
besoins des cheptels camelin et caprin au vu de leur développe-
ment et de l’importance qu’ils représentent, notamment dans les
wilayas frontalières du sud du pays. Pour rappel, des nouveaux
points de vente et distribution d’orge subventionnée ont été
ouverts récemment à In Salah, Tindouf, Timimoune, Bordj Badji
Mokhtar et Tarat, et ce, pour faciliter l’accès aux éleveurs.
R. E.
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 7

ÉCONOMIE

IL N’A PAS PU HONORER LES TOMBÉES D'ÉCHÉANCES

DE SON CRÉDIT DE 30 MILLIONS D’EUROS

BNP Paribas saisit 11% des actions

de l'ETRHB Haddad à Fertial
● Cette saisie vient suite à une plainte de la BNP Paribas auprès de la justice algérienne pour récupérer son argent à travers la saisie des
actions de l’ETRHB Haddad dans Fertial.

B
NP Paribas Algérie vient de
procéder officiellement à la
saisie de 11% des actions sur
17% des actifs du groupe ETRHB
Haddad dans le capital social de
l’entreprise des fertilisants Fertial.
En effet, le groupe ETRHB, dont le
président est en prison, n’a pas honoré
les tombées d’échéances de son crédit,
un prêt de 3,9 milliards de dinars (30
millions d’euros) octroyé en 2016 par
la banque française pour lui permettre
d’entrer dans le capital de Fertial, avons-
de l’argent pour les actions d’une
entreprise mise en difficulté par une
bureaucratie qui pourrait cacher des L’entreprise des fertilisants Fertial
enjeux autrement plus douteux ? La
concomitance du démarrage à Oran
d’un autre opérateur étranger dans le
secteur n’aurait-il pas un lien avec la
tentative d’étouffement de Fertial, dont
les exportations de son produit sont
bloquées depuis plusieurs semaines ?
Contacté, Me Nasr Eddine Lezzar,
expert dans l’arbitrage économique,
tend de tirer au clair cette situation

nous appris de sources sécuritaires.
Cette saisie vient suite à une plainte
de la BNP Paribas auprès de la justice
algérienne pour récupérer son argent à
travers la saisie des actions d’ETRHB
Haddad dans Fertial. Ce qui a généré
dans un premier temps le gel de tous les
comptes bancaires de cette entreprise.
Quant à la banque algérienne BNA, qui
a financé le reste des actions, soit 6%,
elle ne se serait pas encore manifestée.
Complexe, cette situation l’est à plus
d’un titre, puisque elle pose le problème
de préemption et de droit. La banque,
BNP Paribas Algérie, qui a fait jouer
la garantie, à savoir le nantissement
des actions, serait-elle privilégiée par
rapport à l’Etat (Sonatrach/Asmidal)
de faire valoir le droit de préemption ?
La banque BNP Paribas aurait-elle la
priorité, sachant que le nantissement est
un acte légal ? L’Etat algérien aurait-il
intérêt à disputer la récupération des
actions ? Quel intérêt à débourser
peu commune dans le commerce
international. Pour lui, il y
a trois scénarios possibles : «Pour
désintéresser la BNP Paribas, les
actions nanties et /ou non nanties seront
mises en vente ''par le biais d’une
banque ou d’une institution habilitée'',
art. 720 du code de procédure civile.
Cette institution habilitée n`est pas
définie, mais il ne peut s`agir que de
la Bourse des valeurs mobilières qui
demeure dans un état embryonnaire et
erratiques. Notre code de procédure
civile a importé et intégré des notions
et des techniques qui n`ont pas de
prise sur notre réalité. Nous avons
de grosses difficultés de saisie et de
mise en vente des valeurs mobilières,
il faut pour cela un grand travail
pédagogique pour les juges, les
experts et les commissaires-priseurs.»
Cependant, d’autres hypothèses sont
aussi plausibles. Toujours selon le
même expert, «il y aura aussi la
possibilité d’une mise en vente des
actions du groupe Haddad, et si celles-
ci ne suffisent pas à désintéresser la
BNP Paribas, elle pourra passer aux
autres actifs et/ou actions du groupe
ETRHB Haddad. Or, les premiers
comme les seconds vont subir une
chute vertigineuse. Les actions du
groupe dans Fertial vont subir une
dévaluation suite à ce que j`appellerais
un partenariat forcé. Le fait d’être
coactionnaire avec un risque de
mésentente et de mésalliance a un effet
rebutant pour les repreneurs éventuels
et donc engendre une chute des valeurs
et des prix. En cas d`insuffisance
fort probable, on va recourir aux
autres ressources du groupe ETRHB.
Là aussi, deux éléments vont peser
d’une façon considérable dans la
dévaluation du patrimoine saisissable
du groupe. Les créances accumulées
par le groupe tout au long de ces mois
d'inactivité, ensuite ce partenariat forcé
avec des actionnaires peut-être peu
recommandables car traînant un passé
suspect par une fréquentation douteuse,
enfin la disgrâce politique par laquelle
passe ce groupe, enfant gâté d’un
clan déchu. Tous ces éléments vont
réduire la valeur et le prix des actions
et des actifs à leur niveau minimal. Il
est probable que la BNP Paribas ne
rentre pas dans ses frais.» Rappelons
que cette situation, peu anodine, est un
remake de l’affaire Khalifa. Une mise
sous administration suivie d`une mise
en liquidation, itinéraire tout tracé d’un
groupe en inactivité depuis plusieurs
mois, tout en assumant les charges
PHOTO : DR
salariales et autres. Tout compte fait, le
groupe aura coûté beaucoup plus s’il
avait été mis en vente dès le départ. Une
opération qui aurait profité au moins
pour le Trésor public. «Il fallait soit
le vouloir vraiment, soit être aveugle
pour ne pas voir l`issue fatale. Que
pouvait-on espérer en confiant un
méga-groupe aux activités diversifiées
à un seul commissaire aux comptes
sans expérience managériale. La
gestion d’une entreprise ne se limite pas
à une vérification légale des écritures
et des comptes. Il est manifeste qu’on
ne tire pas les leçons et c’est déplorable
car une entreprise publique ou privée
fait partie du patrimoine national. Elle
aurait dû profiter au moins pour le
Trésor public», conclut le spécialiste.
M.-F. Gaidi

La Russie donnera sa position «dans les prochains jours»
L e ministre russe de l'Energie, Alexandre
Novak, a annoncé hier que son pays, allié
aux pays de l'OPEP, prendrait position sur
une éventuelle réduction supplémentaire de
production de pétrole «dans les prochains jours».
Selon plusieurs médias, la Russie s'est opposée
jeudi à la recommandation du comité technique
de l'OPEP+ – en réunion extraordinaire à
Vienne – de baisser la production de 600 000
barils supplémentaires par jour pour enrayer la
chute des cours provoquée par l'épidémie de
nouveau coronavirus en Chine. «Je pense que la
question (sera réglée) dans les prochains jours.
Nous verrons comment la situation évoluera
dans les prochains jours», a déclaré M. Novak
aux agences russes, sans préciser dans quel
cadre la Russie ferait connaître sa position. M.
OPEP+
Novak a, par ailleurs, laissé entendre hier que
la Russie n'acquiescerait qu'à une réduction
supplémentaire bien moindre que celle souhaitée
par Riyad. Dans des propos rapportés par
Bloomberg, il a indiqué que l'épidémie de
coronavirus pourrait ne réduire la demande
mondiale de pétrole que de «150 à 200 000 barils
par jour, ce n'est pas un montant important». Le
ministre a par ailleurs affirmé n'avoir «aucune
information» sur une baisse des achats chinois
d'hydrocarbures russes.
Selon des médias, l'Arabie Saoudite voulait
obtenir une réduction supplémentaire de 800 000
à un million de barils par jour et avait proposé
une solution de compromis de 600 000 barils.
L'OPEP+ fonctionnant par consensus de tous
les participants, la réunion s'est achevée sans
résultat.
«Nous souhaitons poursuivre les consultations
pour déterminer les mesures optimales
acceptables pour tous les exportateurs», avait
affirmé plus tôt le chef de la diplomatie russe,
Sergueï Lavrov.
L'épidémie du nouveau coronavirus fait souffler
un vent de panique sur certains pays producteurs
de pétrole, particulièrement dépendants de la
croissance économique chinoise. La Chine
achète plus des deux tiers de son brut aux pays
membres de l'OPEP et leurs alliés, en premier
lieu à l'Arabie Saoudite, chef de file du cartel,
juste devant la Russie.
Après avoir perdu près de 15% depuis le début de
l'année, les cours du pétrole s'étaient légèrement
repris en attendant les recommandations de
l'OPEP+, et évoluaient autour de l'équilibre hier.
Selon l'historienne de l'énergie Ellen Wald,
dans une chronique pour Forbes, la situation
«montre une nouvelle fois que le cartel pétrolier
est paralysé par ses nouveaux partenaires, la
Russie en particulier», dans le cadre de l'accord
OPEP+. La Russie rechigne à baisser davantage
sa production «notamment car ses compagnies
pétrolières et son gouvernement ont besoin de
revenus», souligne-t-elle. Le budget russe reste
très dépendant des revenus pétroliers. Or le
nouveau gouvernement mobilise actuellement
des ressources colossales pour mettre en œuvre
un vaste plan d'investissements censé revivifier
une économie essoufflée et atteindre les objectifs
du président Vladimir Poutine avant la fin de son
mandat en 2024. R. E.

Equinor voit son bénéfice divisé par quatre en 2019
L e groupe norvégien de l'énergie Equinor a publié, jeudi dernier,
un bénéfice net en baisse, divisé par quatre pour l'année 2019,
plombé par le recul du cours des hydrocarbures et une baisse
de la production. Si le bénéfice net est tombé à 1,84 milliard de
dollars contre 7,54 milliards un an plus tôt, le recul du résultat
d'exploitation ajusté, référence sur le marché, est plus limité (-25%),
à 13,48 milliards de dollars. Comme ses pairs, Equinor a pâti du repli
des prix du pétrole et du gaz naturel, lestés par le ralentissement
économique mondial. C'est vrai pour le baril de Brent (-9%) mais
encore plus pour le gaz, dont le prix a baissé de 18% en Europe et de
20% en Amérique du Nord. La production d'hydrocarbures s'est quant
à elle contractée de 2%, à 2,072 millions de barils équivalent pétrole
par jour (Mbep/j), malgré un record atteint en fin d'année grâce au
PÉTROLE
démarrage du gisement géant Johan Sverdrup en mer du Nord. Quatre
mois après son entrée en exploitation, ce gisement, le plus productif
d'Europe de l'Ouest, pompe déjà 350 000 barils par jour. Il devrait
atteindre son pic de production cet été. Les comptes ont aussi été
affectés par d'importantes provisions liées à la dépréciation d'actifs, en
grande partie des hydrocarbures non conventionnels en Amérique du
Nord, mais aussi des actifs sur le plateau continental norvégien.
Le chiffre d'affaires du groupe détenu à 67% par l'Etat norvégien
ressort en baisse de 19%, à 64,36 milliards de dollars. Pour l'année
en cours 2020, la compagnie envisage une hausse d'environ 7% de
sa production d'hydrocarbures et de consacrer environ 1,4 milliard de
dollars à la prospection sur des investissements totaux compris entre
10 et 11 milliards. Lors de la présentation de ses résultats annuels,
Equinor a dévoilé d'ambitieux objectifs climatiques qui ont cependant
laissé les défenseurs de l'environnement sur leur faim. Neutralité
carbone pour toutes ses opérations dans le monde d'ici 2030, réduction
d'ici 2050 d'au moins 50% de l'intensité carbone (la quantité de gaz à
effet de serre émise par unité d'énergie produite), décuplement d'ici
2026 des capacités dans les renouvelables... : Equinor a placé la
barre haut. Le directeur général, Eldar Saetre, a souligné le rôle du
secteur énergétique dans la mise en œuvre de l'accord de Paris qui
vise à limiter le réchauffement climatique à moins de 2° C avant la
fin du siècle. «Nous devons faire partie de la solution pour lutter
contre le changement climatique, et accélérer la décarbonisation
pour être plus en phase avec les changements dans la société», a
déclaré Eldar Saetre. R. E.

CHANGEMENT DU SYSTÈME POLITIQUE
Faut-il négocier ?
Par Djaffar Lakhdari
Membre du Collectif de la société civile
pour une transition démocratique
C
ertains esprits chagrins serinent
une musique douce aux oreilles
des tenants du système et à ceux
pour qui l’Algérien et l’aire
de civilisation dans laquelle il s’inscrit
ne peuvent engendrer un Etat de droit
et une démocratie. L’orage est passé, les
choses vont reprendre leur cours «naturel»,
croient-ils, en feignant de le déplorer.
Ne leur en déplaise, il en va tout autrement.
La Révolution démocratique algérienne, le
hirak, a d’ores et déjà réussi l’essentiel. Les
citoyens algériens ont pris conscience de
leurs droits inaliénables. Collectivement,
ils exigent le respect de leur souveraineté,
individuellement celui de leurs droits et de
leur liberté.
Ils sont résolus à lutter pour le respect
de leurs droits. Le déni de ces droits qui
pouvait paraître hier encore supportable, est
devenu à la faveur du hirak, inacceptable. Il
n’y aura pas de retour en arrière, comme le
proclament les manifestants.
La dynamique sociétale est de leur côté.
Les générations qui suivent, plus éduquées,
plus urbaines, plus féminines et qui ont
assisté à cette renaissance, amplifieront
dans les années qui viennent le combat
pour le changement. Les laudateurs
superficiels de «l’Algérie profonde» en
seront pour leurs frais.
Cette exigence forte nourrit le hirak et
fait émerger chaque jour de nouvelles
initiatives, de nouveaux engagements, bien
décidés à réaliser le projet commun. Ces
initiatives se structurent et s’organisent
aujourd’hui, pour peser dans la négociation
qui viendra, tôt ou tard, pour mettre en
place les mécanismes du changement.
Le hirak a en effet contraint le pouvoir à
admettre que la crise politique ouverte
par la contestation populaire du 5e
mandat est systémique. En ce sens, elle
est révolutionnaire. Autrement dit, si le
5e mandat a été promu, ce n’est pas
seulement le fait du clan Bouteflika,
dont la mise à l’écart aurait suffi alors à
régler le problème, mais c’est d’abord
la conséquence de l’absence de contre-
pouvoirs et d’institutions respectées qui
auraient pu l’empêcher. Le hirak a obtenu
la reconnaissance du fait, jusque-là nié
avec obstination, que la crise est politique
et institutionnelle.
Politique, car ce que révèle la crise du
système est que la souveraineté populaire
n’a jamais été respectée. Ce n’est pas
le peuple qui a fait appel à Bouteflika,
ni exigé qu’il reste pour plus de quatre
mandats. Un groupe accapare ainsi la
souveraineté politique en Algérie sans
aucune forme de légitimité, comme le
révèle paradoxalement la reconnaissance
officielle de la souveraineté populaire.
Quand on est légitime, on l’affiche.
Institutionnelle, car les institutions se
sont révélées dépourvues de pouvoirs
réels et ont assisté à la déliquescence de
l’Etat sans jamais réagir. L’illustration de
cette déliquescence est l’incarcération, à
la faveur de la crise, des figures les plus
marquantes de la classe politique et de
la haute administration de ces dernières
années, pour faits de corruption ou pire
encore.
Ainsi, malgré l’urgence avérée d’autres
dossiers tels que l’économie ou la crise
régionale, la priorité est donnée à la refonte
El Watan - Samedi 8 février 2020 - 8
CONTRIBUTION
des institutions, au grand dam des tenants
du système qui auraient voulu l’éviter,
pensant qu’une élection présidentielle
arrangée aurait suffi à clore le débat.
C’est une première victoire. Mais elle
restera sans lendemain si le mouvement
révolutionnaire ne fixe pas par la lutte et
demain par la négociation les termes du
changement institutionnel.
ON NE PEUT FONDER DE MANIÈRE
NON DÉMOCRATIQUE UNE
DÉMOCRATIE
En effet, la Constitution et les institutions
qui y sont définies et codifiées sont la clef
de voûte d’un système politique dans un
Etat de droit. Pour qu’une Constitution soit
effective cependant, c’est-à-dire respectée
dans son esprit et dans sa lettre, il faut
que le peuple souverain soit au fondement
de sa rédaction. Si donc l’on veut une
Constitution qui fonde la démocratie, c’est
le peuple reconnu comme souverain, le
demos, et ses représentants élus qui doivent
être au cœur du processus constituant.
Toute autre procédure relèverait d’une
démarche d’octroi telle que les monarchies
européennes l’ont pratiquée dans le passé,
en promulguant des Chartes.
Si donc le processus constituant est si
important, c’est parce qu’il dit au fond la
nature du régime politique. Il dit qui est
souverain, une oligarchie, un groupe, ou
le peuple représenté par des élus librement
choisis. On ne peut fonder de manière non
démocratique une démocratie.
Pour autant, une question légitime se
pose : outre le caractère non démocratique
du processus constituant, la politique de
refonte des institutions annoncée n’est-
elle pas un nouveau leurre porté par un
régime qui n’a pas hésité à organiser
son «élection» contre la volonté des
Algériens ? Les axes de la modification
constitutionnelle proposée et le processus
qui le fonde montrent en effet le caractère
limité d’un tel changement.
Il va sans dire que le système dont
l’adaptabilité n’est plus à démontrer a
sa vision de ce que doit être le vrai-faux
changement. Cette vision s’exprime, entre
autres, dans le maintien des prérogatives
trop larges du pouvoir exécutif. Sur le
terrain, la continuation de la politique
répressive du mouvement citoyen achève
de discréditer l’ouverture proclamée. On
juge les politiques sur les faits et non sur
les paroles.
En réalité, le moment politique que nous
vivons est issu de la conjonction de deux
phénomènes indépendants. Une crise et
une révolution.
La crise, d’une part, est celle interne du
système qui a produit l’aberration du
projet du 5e mandat. Ce projet est le produit
direct du mode de gouvernance et de prise
de décision par consensus entre les clans
du régime. Le système a ainsi montré le
peu de cas qu’il fait de l’intérêt national,
tout en se réclamant d’un nationalisme
intransigeant.
Le choc engendré par le sursaut populaire
et l’annulation de ce projet a entraîné la
dislocation du système qui vit sa plus grave
crise depuis la confiscation du pouvoir en
1962.
Ce séisme qui, cette fois, n’a épargné
aucune catégorie au sein de la nomenclature
du régime, est sans précédent. Il n’a pas fini
de produire ses effets. Après le choc initial,
il y aura des retombées pendant longtemps
encore. Dès lors, le vrai leurre consiste
à faire croire que la crise est aplanie
et que tout est maîtrisé. Les acteurs du
système ont compris que nul n’est à l’abri
des conséquences des dysfonctionnements
du système. Le système, pour survivre,
a dévoré ses enfants tel un Moloch,
et engendré l’instabilité dans le pays.
Certains acteurs du système, non des
moindres, sont dès lors convaincus de la
nécessité du changement. Ils s’opposent
aux conservateurs du régime, partisans
de la ligne dure, phénomène bien connu
dans les crises existentielles des régimes
autoritaires.
Cette crise a montré que le système est
structurellement instable et dangereux
pour tous, c’est là une nouveauté pas
toujours bien perçue. Son dépassement est
une nécessité pour ces acteurs, pour qui
LE HIRAK EST UN
MOUVEMENT CITOYEN
PACIFIQUE ET
DÉTERMINÉ. CE QU’IL
EXPRIME PAR SES
MANIFESTATIONS QUI
DURENT DEPUIS
BIENTÔT UN AN (FAIT
UNIQUE AU MONDE
PAR SON AMPLEUR ET
SA DURÉE), MAIS
AUSSI PAR SON REFUS
D’ENGAGER D’AUTRES
FORMES D’ACTION
TELLES QUE LA GRÈVE
GÉNÉRALE, C’EST SA
VOLONTÉ D’OBTENIR
LA SORTIE DU
SYSTÈME PAR UNE
VOIE PACIFIQUE,
C’EST-À-DIRE PAR LA
RÉFORME ET LA
NÉGOCIATION.
c’est donc aussi une question d’intérêt bien
compris.
UNE NOUVELLE ALGÉRIE ÉMERGE
La révolution, d’autre part, est le produit
de la transformation rapide et profonde
de la société algérienne. Cette société est
aujourd’hui majoritairement urbaine (plus
de 70% de la population vit en ville), jeune
(l’âge médian est de 28 ans), éduquée
(plus d’un million et demi d’étudiants),
féminisée (plus de 60% des diplômés
sont des femmes) et connectée (plusieurs
dizaines de millions de comptes Facebook).
Bien sûr, l’Algérie traditionnelle existe
encore, celle qui se reconnaît dans un
système autoritaire en phase avec ses
valeurs patriarcales ; mais elle est en déclin
accéléré, tandis que l’Algérie nouvelle
émerge. Cet effet de ciseaux entre cette
émergence et ce déclin est aussi un facteur
d’instabilité.
Le mode de fonctionnement, la culture
et les codes de la société émergente sont
aux antipodes de la culture politique du
système. Il y a ainsi une tectonique des
plaques entre la société et le système qui
n’ira qu’en s’aggravant si un changement
réel, une sortie du système, n’a pas lieu à
court terme.
La conjonction de ces deux phénomènes
crée un moment politique propice au
changement réel du système politique. Il
appartient à tous les acteurs engagés dans
la voie du changement de faire en sorte que
celui-ci soit démocratique.
L’un des obstacles majeurs à cette
transformation réside dans le fait de
sous-estimer ou de se méprendre sur la
nature de la crise/révolution que nous
vivons. Ignorance réciproque sur la base
de laquelle se développent toutes les
élucubrations complotistes.
Le risque est grand en effet de laisser
passer cette réelle opportunité de bâtir une
nouvelle République. La nature politique
a horreur du vide ; faute d’une sortie
négociée du système, ce dernier peut muter
en un système hybride. On peut lire entre
les lignes les termes du nouveau contrat
politique projeté. Le système modernisé
tolérerait une forme locale de démocratie
et de désignation élective d’un certain
nombre de responsables, mais conserverait
la haute main sur les fonctions régaliennes.
Le périmètre de la tutelle serait réduit
à l’essentiel. Un protectorat interne en
quelque sorte.
Le hirak est un mouvement citoyen
pacifique et déterminé. Ce qu’il exprime
par ses manifestations qui durent depuis
bientôt un an (fait unique au monde par
son ampleur et sa durée), mais aussi
par son refus d’engager d’autres formes
d’action telles que la grève générale, c’est
sa volonté d’obtenir la sortie du système
par une voie pacifique, c’est-à-dire par la
réforme et la négociation.
Dès lors, la question – faut-il négocier ? –
devrait plutôt être posée sous la forme : que
doit on négocier, comment, quand, avec qui
et sous quelles conditions ?
Toutes questions qui peuvent trouver
des réponses appropriées dès lors qu’est
clairement rappelé et acté le point
officiellement admis par le pouvoir et
réclamé par le hirak, la pleine et exclusive
souveraineté populaire (qu’expriment les
slogans «Etat civil» et «indépendance»).
Souveraineté populaire sans laquelle il n’y
a pas de souveraineté nationale, comme
l’a montré la révolte contre le 5e mandat
qui a vu le peuple, seul, s’opposer à cette
forfaiture et sauver le pays.
Les diverses composantes de la société
civile, collectifs, associations, partis,
syndicats… travaillent aujourd’hui à réunir
une large coalition des forces en phase
avec le hirak pour, au sein d’un Congrès
national, poser les termes précis de ce
changement. Cette démarche apportera
la réponse à la question des conditions et
termes de la négociation à venir.
Ceux qui aujourd’hui acceptent de partir
en ordre dispersé «négocier» ne servent ni
les intérêts du pays, ni les projets de leurs
mouvements à supposer qu’ils en aient.
C’est l’intérêt de tous les Algériens, sans
exclusive aucune, qu’une telle démarche
aboutisse afin de reconstruire des
institutions, aujourd’hui en ruine, sur une
base démocratique. L’Histoire montre que
la stabilité et la pérennité d’un Etat ont
pour seuls fondements des institutions
légitimes.
Négocier demain signifiera-t-il quitter
le domaine de la protestation populaire ?
Assurément non. Car c’est la mobilisation
populaire qui est le moteur du changement.
Lutter comme si on ne négociait pas,
négocier comme si on ne luttait pas, sera
ainsi le leitmotiv classique d’une telle
démarche. La politique, dit-on, est l’art du
possible. On peut lui préférer la posture
du rejet de tout compromis, posture non
dénuée d’un certain panache. Mais dans ce
cas, on est dans un autre registre.
D. L.

LES DÉLINQUANTS
Faible taux de IMPOSENT LEUR DIKTAT
consommation des crédits L
● Sans un suivi réel et permanent des projets, l’affectation des budgets ne peut
aucunement suffire pour garantir le développement local.
Les enveloppes budgétaires des PCD ne sont consommées qu’à hauteur de 26%
C
e n’est un secret pour
personne, la wilaya de
Bouira souffre d’une
stratégie de développement
pouvant absorber un tant soit
peu le taux de chômage, la
crise de logement et surtout
rendre possible le désencla-
vement des zones rurales. Et
pourtant, des budgets colos-
saux ont été mobilisés dans
le passé, et ce, dans le cadre
des différents programmes
de développements existants.
Cependant, la situation reste
inchangée. Les chantiers
lancés depuis des années,
notamment ceux relevant du
secteur de l’habitat, avancent
à pas de tortue. D’autres
sont à l’arrêt. Les exemples
sont légion. Le choix des
entreprises auquel s’ajoute le
fléau du favoritisme illustre
parfaitement la situation de
déliquescence dans laquelle
se trouvent les secteurs. Les
budgets faramineux déblo-
qués par les autorités cen-
trales du pays sont pourtant
consistants, alors que le taux
de consommation des cré-
dits et la concrétisation des
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El Watan - Samedi 8 février 2020 - 9
KABYLIE INFO
BOUIRA TIMEZRIT
a petite criminalité ne cesse de prendre de l’ampleur dans la
commune de Timezrit. Les bandes de voyous sèment la ter-
reur et commettent des agressions parfois en plein jour aussi
bien au niveau de la polyclinique qu’au siège de l’APC et autres
endroits de la localité. Malgré les multiples requêtes des comités de
village et des élus locaux, la situation ne s’est point améliorée. «La
drogue se vend au su et au vu de tous. Il y a plus de trois points de
vente illicite de boissons alcoolisées. Certains buveurs se saoulent
avant de venir dire des insanités à la polyclinique du centre-ville. Le
personnel médical en a marre de cette situation. On n’a pas vaincu
le terrorisme pour que des délinquants de tous bords prennent le
relais. On n’a ni brigade ni une structure de police ici. Les gens ne
trouvent même pas à qui se plaindre. Il y a quelques gendarmes qui
occupent l’ancien siège de la garde communale, mais quand on les
alerte ils ne réagissent pas. Tout le monde s’interroge d’ailleurs sur
la raison de leur présence dans la localité», dira un habitant avant de
rappeler d’autres méfaits de ces bandes de délinquants dont la plu-
part, dit-il, ont des antécédents judiciaires. «Une fois, ils ont saccagé
les bus de transport scolaire privant nos enfants d’aller poursuivre
les cours aux Issers durant plusieurs jours. Certains prennent des
psychotropes et viennent proférer des menaces à l’encontre des
employés de l’APC tandis que d’autres osent même accéder au
parc communal pour voler du fiel, malgré cela aucune autorité
ne daigne y mettre le holà», s’indigne-t-il. Pour un élu à l’APC, ce
phénomène résulte de la prolifération des débits de vente illicite des
boissons alcoolisées à travers la localité. «Que celui qui veut vendre
PHOTO: EL WATAN
de la boissons le fasse dans le cadre légal en ouvrant un commerce
à cet effet. Le faire à l’air libre et en toute illégalité expose les clients
à tous les dangers», estime l’édile local, se disant très inquiet de la
multiplication des actes d’agressions à la polyclinique. «La réalisa-
tion d’une brigade de gendarmerie ou un commissariat de police est
plus qu’une nécessité pour lutter contre ces réseaux de malfaiteurs
et restaurer l’ordre dans la région», a-t-il souligné. R. K.
projets sur le terrain tardent document que nous avons baigne dans une situation
à s’améliorer. Dans la wilaya consulté, une enveloppe de qui ne dit pas son nom où
de Bouira, les manques no-
tamment au niveau des loca-
1.2 milliard de dinars a été
consommée pour un total
l’anarchie est le maître-mot.
Les retards sont importants.
CORSO
lités rurales sont flagrants, les
autorités locales ne cessent
de 610 opérations inscrites.
Le bilan fait par le directeur
Le choix des entreprises rete-
nues pour la réalisation des LE CET DEVIENT SOURCE
de développer la thèse selon
laquelle il y a «une avancée
respectable» des projets lan-
de la programmation et du
suivi du budget (DPSB) a
suscité des questionnements
projets suscite également des
interrogations. Les mouve-
ments de protestations des
DE POLLUTION
cés. En réalité, les retards et
les insuffisances sont impor-
par apport surtout au rôle
des responsables à tous les
postulants au logement no-
tamment le social se pour-
Lde Corso.
es citoyens sont de plus en plus confrontés à l’odeur insuppor-
table que dégage le Centre d’enfouissement technique (CET)
Les personnes sensibles, notamment celles qui ont des
tants. La consommation des niveaux, appelés à prendre suivent. Il faut préciser que problèmes respiratoires et/ou des allergies, souffrent énormément.
budgets n’a jamais dépassé en charge les doléances des le taux de consommation des La faible pluviométrie et la chaleur inhabituelle pour cette saison
les 30%, et ce, en se référant populations, et ce, en veillant crédits alloués en PCD pour exacerbe cette situation. Il était question à un certain moment d’un
aux chiffres des services de la sur le bon déroulement des l’année 2018 était de 27%, produit avec lequel on pouvait asperger les déchets organiques
wilaya. Ainsi, et pour illustrer chantiers lancés et concrétiser a-t-on précisé de source de pour réduire la nocivité des émanations, mais son inefficacité est
les défaillances de la gestion les opérations et autres pro- wilaya, déplorant au passage aujourd’hui prouvée. Puis, il fut question d’un second casier en
des chefs de l’exécutif qui se jets sur le terrain. Se limitant que des projets ont été attri- remplacement du premier, arrivé à saturation. Avec la précaution
sont succédé à la wilaya de- à qualifier la situation du bués à des entreprises sans de faire un autre choix de terrain. La population attend toujours.
puis les dix dernières années, développement des locali- respect des normes et règles Le directeur du CET, M.Ammi Ali, explique : «le 1er casier sera
le récent bilan datant du mois tés rurales d’inacceptable, les d’attribution de marchés pu- bientôt fermé puis recouvert complètement avec la plantation pour
d’octobre de l’année écoulée, autorités locales en assument blics. le transformer en espace vert. Quant au second casier, il est prévu
présenté devant les membres la responsabilité. A noter que Le recours à ce genre de pour le mois de mars prochain. Les travaux sont en cours. Toutefois,
du conseil de wilaya, montre les élus locaux ne cessent procédé obéissant à des fins une contrainte existe. C’est le manque de matière géophysique qui
l’immobilisme des autorités de dénoncer la réduction précis ont toujours débouché doit protéger la terre. Le fournisseur peine à l’importer. C’est ce qui
locales. des montants alloués dans sur des blocages et autres a causé le retard de ce projet dont le montant s’élève à 22 milliards.
En effet, le taux de consom- le cadre du Plan communal litiges. Une chose est cer- Nous avons également pris la précaution de choisir l’implantation
mation des crédits alloués de développement (PCD). taine, est que sans un suivi du 2ème casier au niveau d’un terrain situé dans une cuvette ; donc
au titre des programmes S’agissant des failles en ma- réel et permanent, l’argent ne entouré d’obstacles pour empêcher les vents de transporter les éma-
communaux de déve- tière de gestion des secteurs peut aucunement garantir un nations vers les lieux publics.» L. Hachemane
loppement (PCD) pour et des projets structurants, développement des localités
l’exercice 2019, n’a pas on donne comme l’exemple bénéficiaires de projets.
dépassé les 26%. Selon le le secteur de l’habitat, qui Amar Fedjkhi ZEMMOURI
ENPI DE BOUMERDÈS UN MÉGA PROJET
Des logements livrés sans TOURISTIQUE :
eau ni électricité INFO OU INTOX ?
C e qui était une exception est en passe deve-
nir une règle. A Boumerdès, il n’est pas
à l’électricité quelques jours après la remise
des clefs. Sept mois plus tard, on n’a rien vu»,
Lemballe
’annonce d’un méga projet touristique qui s’étalerait sur toute
la plage de Zemmouri avec la création de nombreux emplois,
les jeunes de la région qui tentent d’en savoir plus.
rare de trouver des logements neufs distribués dénonce un bénéficiaire, ajoutant s’être pour- Il serait question d’un consortium d’hommes d’affaires algériens
avant qu’ils ne soient raccordés aux réseaux tant acquitté de la totalité du prix du logement. et étrangers de plusieurs nationalités. Les réseaux sociaux ont
d’AEP et d’électricité. C’est ce que vient de «Je crois que tout le monde a payé. Moi j’ai été de la partie avec la diffusion d’une vidéo d’une personne qui
faire, encore une fois, la célèbre Rntreprise versé 852 millions de centimes, mais je suis prétend que le projet en question est en très bonne voie. Mais
nationale de promotion immobilière (ENPI) déçu. Non seulement on n’a pas d’eau et de aucun service officiel n’a confirmé ou infirmé l’information.
ou l’ex-EPLF au grand dam des acquéreurs l’électricité, mais les espaces extérieurs aux Il est vrai qu’un projet de cette dimension est traité au niveau central,
des 109 logements du front de mer de Bou- immeubles sont toujours en chantier. On n’a c’est-à-dire par le ministère du Tourisme. Par le passé, plusieurs
merdès. «Le projet remonte à 1999. Ce n’est toujours pas fait la viabilisation. Si c’étaient firmes étrangères avaient effectué des visites sur site et avaient fait
qu’après une rude bataille avec le promoteur des logements sociaux, on aurait fermé les miroiter des projets d’envergure. Mais devant les lenteurs bureau-
et de multiples protestations qu’on a pu yeux, mais ce sont des appartements qui ont cratiques, elles avaient déchanté. «Ce mégaprojet connaîtra-t-il le
obtenir les clefs. C’était en juillet dernier. Les été construits dans le cadre promotionnel même sort, ou finira-t-il par venir à bout des dédales de l’adminis-
responsables de l’ENPI nous ont promis que et qu’on a payé très cher», s’offusque-t-il. tration algérienne ?» s’interrogent la plupart des citoyens.
nos appartements seront raccordés à l’eau et R. Kebbabi Lakhdar Hachemane
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 10

RÉGIONS

ÉCOLE MEBAREK DERBAL DE SÉTIF SKIKDA

Deux maires mis
Etablissement scolaire en détention
T
rois mises en détention provisoire ont été ordonnées,
jeudi dernier, en début de soirée par le magistrat

ou incinérateur ? instructeur près le tribunal d’Azzaba contre deux P/

APC de Skikda, l’actuel et son prédécesseur, et un entre-
preneur originaire d’une wilaya limitrophe. Dans le cadre
de cette instruction, 8 mises sous contrôle judiciaire ont
également été retenues contre un adjoint du maire actuel,
● Les riverains sont indignés par le silence de la commune et le laisser-faire des services de la police. un ancien chef de service de la direction de l’hydraulique,
deux directeurs de la commune de Skikda, deux entre-
preneurs ainsi que le gérant d’une entreprise. Dix-huit

L
’impunité donne des idées
à certains revendeurs à la autres personnes ont également été entendues en tant
sauvette, transformant le que témoins par le juge d’instruction. La présentation
mur de l’école primaire Meba- des personnes suspectées, jeudi dernier, devant le juge
rek Derbal de la cité Boune- d’instruction entre dans le cadre d’une affaire traitée par la
chada en décharge sauvage et brigade économique de la sûreté de wilaya ayant concerné
espace d’incinération de leurs les deux derniers mandats communaux. Selon des sources
déchets en papier et en plastique. proches du dossier, les griefs retenus contre les personnes
Alertés par les riverains et des concernées englobent des délits retenus par le juge d’ins-
citoyens, la commune de Sétif et truction, dont «tentative de l’établissement de marchés
les services de la police laissent contraire à la législation en vigueur, abus de fonction au
faire les petits commerçants de profit d’une tierce personne, enrichissement abusif, conflit
l’informel écumant les alentours d’intérêt et abus de fonction prémédité dans le but d’obte-
du «centre commercial» Malizia nir des avantages indus». Khider Ouhab
situé à quelques encablures du
centre-ville de Sétif tombant dans
la décrépitude. MESKIANA
Transformée en un dépotoir et
incinérateur empoisonnant la vie
(OUM EL BOUAGHI)

des riverains et des petits éco-
liers, la ruelle séparant les habi-
tations de l’école et la direction
générale de la société des ciments
d’Ain El Kebira (SCAEK), ou
plutôt la décharge laissant échap-
per des fumées et des odeurs
nauséabondes, ne dérange pas
outre mesure les gestionnaires de
la ville et la direction de l’envi-
ronnement s’inscrivant comme à
l’accoutumée aux abonnées ab-
sents. Outrés par le silence radio
des responsables et l’incivisme
de ces «marchands» ne mesurant
pas l’ampleur des dommages
occasionnés au voisinage et à la
santé de ces enfants contraints,
depuis belle lurette, d’inhaler
DÉFAUT D’HYGIÈNE DANS LES RESTAURANTS À CONSTANTINE
De la viande «pourrie» dans les assiettes
Les déchets incinérés dégagent des fumées toxiques pour le voisinage
des gaz toxiques, des riverains
décident en ultime recours de
rendre public leur calvaire qui
n’en finit plus. «Devant la fin
de non-recevoir de la commune
et de la police qui ont pourtant
promis d’intervenir et mettre un
terme au diktat de cette faune
de marchands n’ayant aucun
respect pour les riverains et
leur environnement massacré,
nous sommes obligés de mé-
diatiser notre supplice qui per-
dure. Comme vous le constatez,
l’atmosphère des petits écoliers
est polluée par les odeurs et
la fumée de l’incinération sau-
vage de divers détritus. Face à
un tel cauchemar, on a comme
l’impression que l’autorité est
non seulement défiée, mais nar-
guée par des gens dépassant les
bornes et mettant en péril la vie
et la santé d’autrui. On ne peut
plus tolérer une telle anarchie.
Squattée par des pseudo-par-
PHOTO:EL WATAN
Détournement de
1,5 milliard maquillé
en cambriolage
kingeurs, l’assiette foncière qui
devait abriter une piscine et
d’autres équipements est ignorée
M ardi dernier, avant l’ouverture du bureau de poste de
Meskiana, le receveur s’est rapproché des services
de la sûreté de daïra pour faire part du vol de l’établis-
par la commune qui n’a toujours
sement pendant la nuit. Une enquête fut ouverte. Pour
pas entamé les travaux», tonnent
mener leurs investigations dans des conditions idoines, le
les riverains. La visite de l’espace
bureau ne sera pas ouvert au public. En plus des agents de
vous donne froid au dos.
la sûreté de la ville, une équipe de la police scientifique
Ne pouvant se murer continuelle-
sera sollicitée pour élucider les tenants et aboutissants de
ment dans leur silence, les autori-
cette affaire, qui a défrayé la chronique. Il n’a pas fallu
tés de la ville et de la wilaya vont-
longtemps pour que l’enquête aboutisse et mette en cause
elles répondre au coup de gueule
le receveur lui-même.
de ces «lanceurs d’alerte» ?
En effet, aucune effraction n’a été décelée, aucune trace
Kamel Beniaiche
de violence n’est visible sur les portes du bureau de poste.
C’était cela qui a mis la puce à l’oreille des policiers.
D’autre part, la vidéo de surveillance était éteinte, ce qui
corrobore la thèse d’un détournement et non d’un vol.
Soumis à un interrogatoire, le mis en cause a fini par
avouer son forfait. Le trou constaté dans la caisse de 1,5
milliard de centimes ne date pas d’hier. Il remonte à au
moins cinq années. Les policiers effectuent une recherche

L e problème du défaut d’hygiène dans les

restaurants des principales villes de la
wilaya se pose toujours, avec l’inconscience
persistante des gérants avides du gain facile,
l’ignorance du consommateur qui ne soucie
guère de ce qui peut lui causer des problèmes
de santé, et l’absence des services de contrôle
qui se cachent toujours derrière le manque de
moyens.
Ce qui vient de se passer récemment dans un
restaurant bien connu à Aïn S’mara est un
exemple parfait d’une situation devenue alar-
mante. C’est suite à une sortie des services
de la police, probablement bien informés sur
ce qui se passe dans les artères principales
de la ville de Aîn Smara, située à 15 km de
UNITÉS DE DÉPISTAGE ET DE SUIVI À GUELMA
A quand la fin du périple des élèves et des enseignants ?
Constantine, devenue une destination très pri-
sée pour les amateurs de grillades et de poulet
rôti, en compagnie d’une équipe du service
de la protection de la santé et de l’environ-
nement de la commune que le restaurateur
indélicat a été épinglé. Selon un communiqué
de la sûreté de wilaya, 250 poulets prêts à
passer à la rôtissoire ont été retrouvés dans
des conditions d’hygiène et de conservation
déplorables. Le contrôle du vétérinaire a
confirmé que cette viande est impropre à la
consommation. De plus, les images accom-
pagnant le communiqué de la sûreté de wilaya
donnent à vomir. Des poulets emballés dans
des caisses exposées à l’air libre, des congé-
lateurs pleins de saletés, de la crasse dans les
lieux de conservation, des tables de travail
envahies par la rouille à proximité d’une
conduite d’évacuation à l’égout, le tout pour
servir un produit qui pourrait provoquer une
catastrophe sanitaire. La saisie des 250 pou-
lets, soit l’équivalent de 375 kg de viande im-
propre à la consommation et sa dégradation
sera suivie par l’établissement d’un dossier
judiciaire à l’encontre du contrevenant. Cette
affaire ne devra nullement cacher un constat
amer, que les autorités semblent incapables
d’éradiquer, et qui touche une grande partie
de restaurants à Constantine et El Khroub,
pour ne citer que ces deux villes, où l’odeur
des grillades attire de nombreux clients au
détriment de leur santé. S. Arslan
dans le domicile de fonction du receveur, ce qui leur a
permis de récupérer 89 millions de centimes et les moyens
utilisés pour exécuter son plan. Le mis en cause a été audi-
tionné par le juge instructeur du tribunal de Meskiana et
placé sous mandat de dépôt. L. Baâziz
EPH DE SOUK AHRAS
Jumelage en
neurochirurgie
D ans le cadre des opérations de jumelage avec les dif-
férentes structures sanitaires du pays, la direction de
la santé de Souk Ahras a récemment organisé des séances
de consultation et programmé des interventions chirur-
gicales, en collaboration avec le service neurochirurgical
de l’Etablissement public hospitalier (EPH ) de Cherchell
(Tipasa). Le professeur Bouaita, assisté par d’éminents
spécialistes, a supervisé des opérations lourdes cou-
ronnées de succès. Il s’agit entre autres d’un sujet âgé
de 56 ans et qui présentait un diagnostic d’une tumeur

L e transport des élèves et des enseignants à destination des Unités de

dépistage et de suivi (UDS) est sujet à controverse à Guelma. C’est
en file indienne ou deux par deux que des classes entières d’élèves
accompagnés par leurs enseignants sortent des établissements pour
rallier l’UDS qui se trouve à plusieurs pâtés de maisons plus loin.
Une sortie obligatoire qui devient cyclique, nous dit-on, puisqu’il
est question de l’application du programme de vaccination et autres
dépistages et soins dentaires, mis en place par le ministère de la Santé.
Mais à entendre les parents des élèves, notamment pour les plus petits,
il s’agit d’une sortie non sans risques. «La législation est claire à ce
sujet. Le transport des écoliers et des enseignants à destination des
UDS est à la charge des collectivités locales et vice versa du staff médi-
cal de l’UDS vers les établissements scolaires», précise le directeur de
l’éducation de la wilaya de Guelma, en réponse à une question d’El
Watan. Et d’ajouter : «Pour vous dire que nous avons 29 792 élèves
dans la wilaya. Nous disposons de 5 UDS au niveau du chef-lieu et 21
unités réparties à travers la wilaya. Le problème du transport est lié au
manque de moyens de transport de la commune ou du moins c’est ce
qu’ils avancent».
Notons qu’aux dernières nouvelles, des parents d’élèves à Guelma ont
été invités à accompagner eux-mêmes leurs enfants pour la vaccina-
tion. «C’est une forme de démission. Ils veulent impliquer les parents
pour ne pas avoir à assumer une quelconque mésaventure sur le che-
min», soutiennent-ils. Quoi qu’il en soit, si le secteur de la santé et celui
de l’éducation nationale sont malgré tout impliqués directement dans
ces opérations, la mairie y est totalement absente. Karim Dadci
de la moelle épinière avec paralysie des deux membres
inférieurs. Pas moins de six autres malades souffrant
notamment de hernie discale lombaire et autres patholo-
gies ont été opérés par la même occasion. S’agissant des
consultations, les services de la DSP ont avancé le nombre
500 patients reçus par le staff médical mixte. «De telles
opérations ont pour objectifs l’amélioration des connais-
sances des médecins généralistes voire des spécialistes
en exercice, l’échange des expériences entre structures
hospitalières spécialisées et les nôtres ainsi que la créa-
tion d’une nouvelle dynamique au sein de nos hôpitaux»,
a déclaré à El Watan un membre du staff administratif de
l’EPH de Souk Ahras. A. Djafri
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 11

RÉGIONS

CHLEF RELIZANE
Le maire et son

Des budgets dérisoires prédécesseur

écroués

pour les communes A

ccusés dans de lourdes affaires en rap-
port avec la corruption et la gestion des
affaires des collectivités locales de Reli-
zane, le maire en exercice (M. M.) et son prédé-
cesseur (K. K.) ont été mis derrière les barreaux
par le tribunal d’Ammi Moussa, la capitale de
l’Ouarsenis, a-t-on appris de source digne de
● Au moment où la contestation sociale gagne du terrain à travers la wilaya, les élus locaux, les plus exposés foi. Cette source précisera également que les
à la grogne des citoyens ces derniers temps, ont été désagréablement surpris par les montants dérisoires des deux élus ont été aussi poursuivis pour «dilapi-
crédits alloués à la réalisation des programmes communaux de développement au titre de l’exercice 2020. dation de deniers publics, non respect des régle-
mentations régissant le code des marchés et
l’abus de fonction». Un élu du MSP et une autre

D
’après les élus municipaux, du FLN, des employés et des entrepreneurs ont
l’enveloppe financière de 75 été aussi écroués pour les mêmes motifs, nous
milliards de centimes (750 informe-t-on. A vrai dire, l’opinion publique
millions de DA) dégagée récem- locale s’attendait à cela depuis que des rumeurs
ment à cette fin par le gouver- ont circulé faisant état d’éventuelles enquêtes
nement pour l’ensemble des 35 enclenchées, -il y a de cela près de six mois-,
communes, s’avère insignifiante par les éléments de la brigade économique de la
au regard des besoins croissants gendarmerie, dans les méandres de la commune
exprimés par la population locale de Relizane et ayant concerné pas moins de 70
dans ce domaine. «Elle est tellement accusés. Dans le même contexte, il est utile de
infime que le montant octroyé à la souligner que plusieurs Assemblées populaires
commune du chef-lieu de wilaya, communales de la wilaya comme celles de
par exemple, ne dépasse guère les Lahlaf, Ouled Sid Mihoub, Oued Djemaa, sont
2 milliards de centimes» a déploré confrontées à un problème de gestion. Issac B.
une source de cette municipalité de
plus de près de 400 000 habitants. Il
faut dire que le manque de finance- FEIDJA (TIARET)
ment de projets n’a fait qu’aggraver
la situation de ces collectivités qui 30 collégiens
n’arrivent plus à répondre à la de-
mande de leurs administrés. Ce qui hospitalisés pour un
se répercute négativement sur leurs
prestations notamment en matière syndrome grippal

PHOTO :D.R.
d’AEP, d’assainissement, de routes,
de transport scolaire, de chauffage
et de restauration dans les écoles.
La mission des APC se trouve éga-
G rande peur panique, mercredi dernier, en
milieu de journée après l’évacuation d’une
trentaine de jeunes collégiens de la commune
Sur fond de crise économique, les communes sont les premières à être sacrifiées de Feidja, 45 km au sud de Tiaret vers l’EPH
lement entravée par la réduction des
moyens humains et matériels des diennement à l’enlèvement de plus 620 à 218 agents après la «compres- pour des considérations financières, de Sougueur. Des élèves qui présentaient des
services communaux stratégiques de 200 tonnes de déchets par jour, a sion» des effectifs pour cause de les APC ne sont plus autorisées à signes d’étourdissement. Alors que les parents
comme celui du nettoiement et de vu son personnel de nettoiement de départs à la retraite et d’expiration procéder à un nouveau recrutement et citoyens de cette contrée steppique, par
la collecte des ordures. Pour preuve, la voirie se réduire comme une peau des contrats des dispositifs de l’em- pour palier le déficit enregistré dans ailleurs l’une des communes la plus financiè-
la ville de Chlef qui procède quoti- de chagrin. Ce dernier est passé de ploi des jeunes. On croit savoir que ce domaine. A. Yechkour rement aisée ont cru avoir déceler une intoxi-
cation alimentaire chez les élèves, une source
responsable au niveau de la DSP (direction de
UNIVERSITÉ D’ORAN la santé) évoquait un syndrome grippal. Au-delà
de la fébrilité qui a gagné les corps médical et
enseignant ainsi que les parents, le personnel
LE PLAGIAT, THÈME D’UNE JOURNÉE D’ÉTUDES médical de l’hôpital qui venait de diagnostiquer
des signes d’une grippe saisonnière a préconisé
de les garder sous observation médicale pour
«Qu’est-ce que le plagiat ? Le piège du parcours du chercheur» est le questionnements sur le «pourquoi plagier ?» et «comment y remédier suivre l’évolution de cet état de santé collectif
thème phare de la journée d’études organisée par le Département ?», les solutions ne se bousculent pas. Même la technologie, à travers la pour le moins inaccoutumé. D’autres sources
d’anglais de la Faculté des langues étrangères de l’Université Oran 2, panoplie de «trackeurs» qu’elle propose, s’avère souvent inopérante évoquent «des conditions d’hygiène, de restau-
jeudi 6 février. La Bibliothèque centrale du campus a permis aux pour débusquer d’éventuelles contrevenances aux règles en vigueur ration et d’hébergement précaires». Certains
intervenants de rang de professeur, docteur, doctorant et de master de dans l’institution universitaire. Toutefois, l’expertise des intervenants, élèves grelotaient de froid. Une équipe est à
disserter sur les implications néfastes du plagiat dans sur les tant dans leurs communications que dans leur participation aux débats, pied d’œuvre pour effectuer une enquête. A. F.
productions scientifiques et littéraires. A travers la quinzaine de met en exergue la nécessité d’une attitude, de l’apprenant et de
communications présentées durant cette journée, les étudiants l’encadreur, basée sur l’éthique, la confiance et la responsabilité de
présents ont eu toute la lattitude de profiter d’éléments théoriques et chacun. Sur le plan pratique, ce triptyque en appelle un autre: des SAÏDA
d’expertise exposés. Le plagiat est ainsi décrit comme un phénomène actions préventives, curatives et coercitives. Les actes de la journée
en pleine expansion dans les univertés algériennes. Son d’études ont été conclus par un rappel et l’affinement d’une Des salariés d’une
développement, voire son appropriation par les étudiants, mais pas terminologie pas toujours aisée à aborder dès lors qu’il s’agit d’un fléau
que, est devenue «une seconde nature» quand il s’agit de rédiger des intellectuel que représente le plagiat dans notre société, voire dans le entreprise publique
mémoires, des thèses ou des supports de cours. Face aux monde. Mohammed Berrached
en grève
BÉCHAR L es travailleurs de l’EPIC Amélioration ur-
baine de wilaya observent, depuis trois
jours, un sit-in devant le siège de la wilaya pour

Sensibilisation sur le cancer l’amélioration de leurs conditions socio-profes-

L e centre régional de lutte contre le cancer
de Béchar a abrité hier une journée de sen-
sibilisation sur le cancer et à laquelle ont pris
part des médecins spécialisés et en présence des
malades atteints de cette lourde pathologie. Tous
les intervenants ont mis en relief l’importance
du diagnostic précoce de ce type de maladie
et la valeur du dépistage et les symptômes qui
l’accompagnent.
Des recommandations ont été émises quant
aux différents actes préventifs que la femme
doit nécessairement observer en matière d’une
alimentation équilibrée ainsi que les activités
sportives. Les médecins spécialistes et autres
(oncologues, radiothérapeutes, psychologues)
se sont longuement concertés et attardés sur le
cursus thérapeute du patient admis au centre anti
cancer allant de l’état des lieux (diagnostic du
malade à la cure de la radiothérapie renforcée par
une prise en charge psychologique en particulier
dans le cas du cancer du col utérin et l’ovaire. Ces
spécialistes ont insisté sur ce que la recherche a
démontré à savoir qu’une femme sur 8 au cours
de vie sera touchée par le cancer.
La rencontre scientifique a été aussi l’occasion
de rappeler que parallèlement à l’hospitalisa-
tion, certains patients admis pour des cures de
chimiothérapie au niveau du centre anti cancer de
Béchar, ne sont pas pris en charge totalement en
matière d’hébergement par l’hôpital dont l’hôtel
n’a pas encore ouvert ses portes. C’est ainsi
qu’une association locale «El Hayat» qui active
sur le terrain garantit la prise en charge totale des
malades venant des wilayas limitrophes.
Ils sont hébergés eu sein de «Dar El Hayat» dont
les portes viennent d’ouvrir grâce aux efforts des
membres de cette association de sa présidente et
des bienfaiteurs qui la soutiennent. L’association
assure le gîte et le couvert aux patients accom-
pagnés de leurs proches souvent démunis durant
toute la période de leur cure qui, souvent, s’étale
sur plus d’un mois. M. Nadjah
sionnelles des plus déplorables. «Nous travail-
lons dans le cadre de contrats à durée détermi-
née. Nous demandons notre permanisation et la
clarté de la gestion de l’EPIC, car c’est le flou.
Je suis juriste et je n’arrive pas à comprendre. Il
n’y a pour le moment que des promesses. Pour-
tant, l’entreprise travaille avec des conventions
avec l’APC et d’autres entreprises et aucune
permanisation n’a été faite depuis des années,
alors que dans d’autres villes, les EPIC ont
réussi», dira une jeune juriste. Un autre travail-
leur dira : «Nous sommes en grève. On travaille
même les vendredis. Il y a 90 travailleurs dans
le cadre du social. Nous percevons 5400 dinars
mensuellement. Peut-on vivre avec cette somme
misérable ?». Sid Ahmed
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 12

I N T E R N AT I O N A L E

CRISE SYRIENNE en bref

L’armée syrienne défie Erdogan Nucléaire
K Le président français,

et progresse à Idleb
● Le front d’Idleb représente la dernière grande bataille stratégique pour l’armée syrienne, qui contrôle désormais
Emmanuel Macron, a demandé
hier que les Européens soient associés
à de futures négociations sur les forces
nucléaires de portée intermédiaire et
«signataires» d’un accord. «Soyons
plus de 70% du territoire, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). clairs : si une négociation et un traité
plus large (sont) possibles, nous le

L
es forces gouvernemen- souhaitons (…). Les Européens doivent
tales syriennes, aidées être partie prenante et signataires du
de l’allié russe, ont pro- prochain traité car il s’agit de notre
gressé dans une ville-clé de sol» qui est concerné et menacé, a-t-il
la province d’Idleb à la faveur déclaré lors d’un discours sur la
d’une importante offensive. stratégie de défense de la France face
La région est contrôlée par des aux nouveaux enjeux stratégiques
éléments de groupes terro- mondiaux. La France a réduit la taille
ristes et des groupes rebelles. de son arsenal nucléaire à moins de
La Turquie, qui a des troupes 300 têtes, a ajouté Emmanuel Macron,
dans le nord-ouest syrien, y en vantant le «bilan exemplaire» du
compris à Idleb, où elle sou- pays en matière de désarmement.
tient des rebelles, a plusieurs
fois sommé Damas et Mos-
cou d’arrêter leur offensive. Nigeria
«Après une journée de com-
bats et une contre-offensive
des rebelles et des terroristes,
K La Commission électorale
nationale indépendante (INEC)
a décidé de dissoudre 74 des 92
les forces syriennes ont pris partis politiques nigérians. Avec cette
le contrôle de vastes secteurs nouvelle décision, le Nigeria compte
dans la ville de Saraqeb», désormais 18 partis politiques, a fait

dans la province d’Idleb, se-
lon l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH).
L’agence officielle Sana a
confirmé l’entrée à Saraqeb
des unités de l’armée sy-
rienne, qui ont commencé
des opérations de «ratis-
sage» et le «démantèlement
des mines et des explosifs
des terroristes». Comptant
110 000 habitants il y a en-
core quelques mois, selon
l’OSDH, la localité de Sara-
qeb est aujourd’hui quasi-
ment déserte après des mois
de bombardements destruc-
teurs et meurtriers. La ville se
trouve à la jonction de deux
importantes autoroutes reliant
la grande métropole d’Alep
à la province côtière de Lat-
taquié et à la capitale Damas.
Le pilonnage sur le nord-
ouest a tué plus de 300 civils
depuis mi-décembre, selon
Sur la ligne de front d’Idleb, Bachar Al Assad promet de ramener l’unité territoriale en Syrie
l’OSDH. Dix-sept civils, dont
des enfants, ont été tués jeudi,
selon un nouveau bilan de
cet organisme : dix civils ont
été tués «dans un raid aérien
russe à la périphérie est de la
ville d’Idleb» et sept ailleurs
dans la province d’Idleb ou
dans la région voisine d’Alep,
dans des tirs d’artillerie ou
des raids aériens du régime
ou russes.
DRAME HUMANITAIRE
Plus de la moitié de la pro-
vince d’Idleb et des secteurs
attenants des régions voi-
sines d’Alep, de Hama et
de Lattaquié sont dominés
par les éléments de Hayat
Tahrir Al Cham (HTS, ex-
branche syrienne d’Al Qaîda).
LUTTE CONTRE LE TERRORISME
D’autres groupuscules terro-
ristes et des factions rebelles y
sont présents. Selon l’OSDH,
les terroristes et les rebelles
«bénéficient d’un appui de
l’artillerie turque» dans des
combats avec les forces gou-
vernementales près de Sara-
qeb. Ankara n’a pas évoqué
un tel soutien. Le comman-
dement de l’armée syrienne a
aussi, rappelle l’AFP, accusé
la Turquie d’avoir dépêché des
blindés turcs au nord de Sara-
qeb «pour protéger les terro-
ristes» et «entraver l’avancée
de l’armée».
La tension est montée d’un
cran entre Damas et Anka-
ra, culminant lundi avec des
combats d’une violence iné-
dite entre soldats syriens et
turcs ayant fait une vingtaine
de morts dans les deux camps
dans des secteurs du nord-
ouest syrien, selon l’OSDH.
Le chef de la diplomatie
turque, Mevlut Cavusoglu, a
de nouveau exhorté la Russie
à «freiner» le régime syrien
à Idleb «le plus rapidement
possible». Le front d’Idleb
représente la dernière grande
bataille stratégique pour l’ar-
mée syrienne qui contrôle
désormais plus de 70% du ter-
ritoire, selon l’OSDH repris
par l’AFP.
Sur un autre front, des frappes
israéliennes ont visé avant
l’aube des sites militaires
dans la région de Damas et
dans le sud du pays, selon
Sana. D’après l’OSDH, elles
PHOTO DR
ont fait 23 morts. Comme
pour la plupart des précé-
dentes attaques, l’armée israé-
lienne n’a pas commenté ces
frappes. Depuis le début du
conflit, Israël a mené des cen-
taines de frappes contre des
positions de l’armée syrienne
et de ses alliés indéfectibles,
les forces iraniennes et le
Hezbollah libanais.
Déclenchée en mars 2011
avec la répression de manifes-
tations antigouvernementales,
la guerre en Syrie a fait plus
de 380 000 morts et poussé
à l’exil des millions de per-
sonnes. Le conflit a gagné
ensuite en complexité avec
l’implication de puissances
régionales et internationales.
A. Z.
savoir le président de l’INEC,
Mahmood Yakubu. L’INEC a procédé
à un examen de performance des
partis politiques après les élections
générales de 2019, a expliqué
M. Yakubu, notant que les partis
dissous sont ceux qui n’ont pas
satisfait aux exigences
d’enregistrement. La décision de la
commission est conforme à la
Constitution de la République
fédérale du Nigeria ainsi qu’à la loi
électorale de 2010,
ajoute-t-on.
Venezuela
K Le ministre russe des Affaires
étrangères, Sergueï Lavrov, en
tournée en Amérique latine, a
dénoncé jeudi les «provocations
régulières» des Etats-Unis envers le
Venezuela. Les Américains «menacent
d’utiliser toutes les options se trouvant
sur la table et ils se livrent de manière
régulière à des provocations», a
déclaré le diplomate à la presse à
Mexico, lors de sa première visite au
Mexique en dix ans. M. Lavrov, qui a
prévu de rencontrer hier M. Maduro, a

Le chef du groupe Al Qaîda dans estimé que les appels au dialogue

lancés par le Groupe de Lima et par
Washington n’étaient «pas une

la péninsule Arabique éliminé médiation» mais une tentative de

● Al Qaîda dans la péninsule Arabique (AQPA) a profité de l’affaiblissement du pouvoir central au Yémen
pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du pays, ravagé par la guerre depuis mars 2015.
L es Etats-Unis ont annoncé jeudi
avoir «éliminé» au Yémen Qassem
Al Rimi, chef yéménite d’Al Qaîda
dans la péninsule Arabique (AQPA),
un groupe terroriste dont se sont récla-
més des auteurs d’attentats anti-occi-
dentaux. «Sur les instructions du pré-
sident Donald Trump, les Etats-Unis
ont mené une opération antiterroriste
au Yémen et ont réussi à éliminer Qas-
sem Al Rimi, un fondateur et le chef
du groupe Al Qaîda dans la péninsule
arabique (AQPA)», a annoncé dans
un communiqué la Maison-Blanche.
Sous la direction d’Al Rimi, AQPA a
perpétré «des violences inqualifiables
contre des civils au Yémen et a cherché
à perpétrer et inspirer de nombreuses
attaques contre les Etats-Unis et nos
forces», a ajouté le texte.
La mort de Qassem Al Rimi «affaiblit
davantage AQPA et le mouvement
mondial Al Qaîda et cela nous rap-
proche de l’élimination des menaces
que ces groupes posent à notre sécu-
rité nationale», a également justifié
la Maison-Blanche. Selon l’Exécutif
américain, Al Rimi avait rejoint Al
Qaîda dans les années 1990, travaillant
en Afghanistan pour Oussama Ben
Laden, responsable des attentats du
11 septembre 2001 commis aux Etats-
Unis. AQPA a profité de l’affaiblis-
sement du pouvoir central au Yémen
pour renforcer son emprise dans le
sud et le sud-est du pays, ravagé par la
guerre depuis mars 2015.
ATTENTAT EN FLORIDE
Le groupe Al Qaîda dans la péninsule
arabique (AQPA) avait revendiqué la
fusillade perpétrée début décembre
dans une base militaire américaine
à Pensacola, en Floride, ayant tué
trois marins, selon un communiqué
dimanche du centre américain de
surveillance des sites islamistes SITE.
«Dans un discours audio de son chef,
Qassem Al Rimi, AQPA a revendiqué
l’attaque en décembre 2019 de la base
aéronavale de Pensacola», avait rap-
porté SITE. La diplomatie américaine
avait doublé en 2018 la récompense
offerte pour la capture de Qassem
Al Rimi, la faisant passer de 5 à 10
millions de dollars. Celui-ci était aussi
sous le coup de sanctions du Trésor
américain et de l’ONU pour sa parti-
cipation à un attentat meurtrier près de
l’ambassade des Etats-Unis à Sanaa
et pour son soutien supposé au jeune
Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab
qui, le jour de Noël 2009, avait tenté de
faire sauter un vol Amsterdam-Détroit
en cachant des explosifs dans son slip.
Les Etats-Unis ont intensifié leurs
frappes par drones visant Al Qaîda
dans la péninsule Arabique depuis
l’arrivée à la Maison-Blanche de Do-
nald Trump. Le président américain a
par ailleurs autorisé d’autres frappes
au Moyen-Orient, comme celle qui a
tué début janvier à Baghdad le puissant
général iranien Qassem Soleimani,
un commandant des Gardiens de la
Révolution.
En 2011, l’imam Anwar Al Awlaki,
ex-recruteur très influent d’Al Qaîda,
né et élevé aux Etats-Unis avant de
rejoindre le réseau d’Oussama Ben
Laden au Yémen, avait été tué par
une frappe de drone. Une frappe simi-
laire avait éliminé le précédent chef
d’AQPA, Nasser Al Wahishi, en 2015.
Jalal Belaïdi, alias Abou Hamza Al
Zinjibari, un important dirigeant d’Al
Qaîda dans la péninsule Arabique, a
lui péri début 2016 avec deux de ses
gardes du corps lorsque leur voiture
a été pulvérisée par une attaque de
drone américain. Les frères Cherif et
Saïd Kouachi, auteurs de l’attaque le
7 janvier 2015 au siège de l’hebdoma-
daire satirique Charlie Hebdo à Paris,
s’étaient réclamés d’Al Qaîda dans la
péninsule Arabique. AFP
forcer un changement de régime.
D’après lui, la Russie et son allié
mexicain considèrent que le Venezuela
doit sortir de la crise politique et
sociale par une négociation nationale.
Tunisie
K Le chevronné ambassadeur
tunisien à l’ONU, Moncef Baati,
a été rappelé soudainement à Tunis où
il devrait être mis fin à ses fonctions
peut-être en lien avec un projet
palestinien de résolution condamnant
le plan de paix américain, a appris
jeudi l’AFP de sources diplomatiques.
«Il y a des informations selon
lesquelles il est licencié», a indiqué
l’une de ces sources. «Il a été rappelé
à Tunis pour mettre fin à ses
fonctions», a confirmé une autre
source s’exprimant sous le couvert de
l’anonymat. Il aurait été plus loin que
n’aurait voulu son président sur le
dossier du Proche-Orient en apportant
trop de soutien aux Palestiniens, au
risque d’altérer la relation entre la
Tunisie et les Etats-Unis, croit savoir
une autre source diplomatique.
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 13

I N T E R N AT I O N A L E

33e SOMMET DE L’UNION AFRICAINE SAHARA

OCCIDENTAL
L’Afrique veut s’imposer Des ONG
appellent à
dans le dossier libyen
● Le 33e sommet ordinaire de l’UA, qui tombe juste après les rencontres de Berlin et de Brazzaville, est l’occasion pour les chefs
la libération
de Mahfouda
d’Etat africains de faire entendre la voix du continent sur le dossier explosif de la Libye ● Depuis l’insurrection contre le colonel El Bamba Lafkir
Gueddafi, il y a 9 ans, l’Afrique n’est que spectatrice dans la crise libyenne, les Occidentaux ayant tout fait pour l’en écarter. L’Observatoire pour la protection
des défenseurs des droits de

J
usque-là marginalisée dans les
discussions sur la Libye, l’Union
africaine (UA) a multiplié, ces
dernières semaines, les initiatives
en vue de faire entendre sa voix.
L’organisation panafricaine compte
d’ailleurs bien rappeler, lors de son
sommet dont les travaux s’ouvrent
demain à Addis-Abeba, en Ethiopie,
qu’elle n’admettra plus qu’on l’écarte
d’un dossier aussi important. Les
Africains veulent être impliqués dans
le règlement de la crise dans laquelle
après les négociations, a-t-il ajouté. l’homme a lancé un appel urgent
Les deux camps sont d’accord pour aux autorités marocaines pour
que la commission militaire libyenne garantir la sécurité physique et
conjointe réunie à Genève, composée psychologique de la militante
de dix officiers représentant à parité sahraouie, Mahfouda Bamba
les deux parties, «soit impliquée dans Lafkir, emprisonnée au Maroc,
le suivi d’un cessez-le-feu sous les réclamant sa libération
auspices de l’ONU». Ce point «est immédiate. L’Observatoire a,
acceptable des deux côtés», a indiqué dans un communiqué publié
Ghassan Salamé tout en mettant en hier, demandé également aux
garde contre tout acte provocateur. autorités d’occupation de fournir
Le Conseil de la paix et de la sécurité «les soins médicaux nécessaires
de l’UA (CPS) doit, de son côté, pour améliorer l’état de santé de

a sombré l’ex-Jamahiriya depuis la
chute du régime de Mouammar El
Gueddafi en 2011, d’autant qu’ils
subissent aujourd’hui directement les
conséquences de ce conflit provoqué
par les Occidentaux. Un conflit qui a
évolué au fil des années en guerre par
procuration, opposant des puissances
internationales et régionales.
Après avoir tenu, fin janvier à
Brazzaville, une réunion du Comité
de haut niveau de l’Union africaine
(UA) sur la Libye, l’organisation
panafricaine veut désormais proposer
une mission d’observateurs conjointe
avec l’ONU pour surveiller le respect
du cessez-le-feu en Libye, dans
le cas où les deux camps rivaux
parviendraient à s’entendre sur une
trêve durable. «Une fois la cessation
des hostilités signée, l’Union
africaine va proposer une mission
d’observateurs conjointe avec l’ONU
pour veiller au respect effectif du
cessez-le-feu sur le terrain», a confié
une source de l’UA à l’agence de
presse algérienne APS.
LE CPS TRACE LA VOIE À SUIVRE
La proposition de l’Union africaine
intervient alors que se tiennent
justement à Genève, sous l’égide
l’ONU, des pourparlers entre les
belligérants libyens pour transformer
la «trêve» – observée depuis le 12
janvier dernier à l’appel de la Russe
et de la Turquie – en un «cessez-le-feu
durable». L’émissaire de l’ONU pour
la Libye, Ghassan Salamé, a indiqué à
ce propos, jeudi, que les deux camps
rivaux ont fait des «progrès», mais
qu’il reste encore quelques «points de
divergence», sans préciser lesquels.
«J’espère que nous pourrons avoir
un accord avant de quitter Genève»
PHOTO : DR
selon les propos de son responsable, la détenue sahraouie, qui a subi
Smaïl Chergui, se réunir aujourd’hui une grave détérioration de son
en sommet à Addis-Abeba, pour état de santé en raison de refus
«sécuriser une démarche africaine Le commissaire du Conseil à la paix et à la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui de l’administration pénitentiaire
adaptée qui aidera à fixer le cessez- de la transférer à l’hôpital».
le-feu, le respect de l’embargo réconciliation nationale. L’Algérie permettre à l’UA de «déterminer L’Observatoire a indiqué que
sur les armes et la cessation des «la grave situation que traverse
s’est proposée pour accueillir les mesures opérationnelles pour
interférences en Libye». Les la militante politique sahraouie
ce forum de réconciliation entre rendre le Comité de haut niveau plus
participants devront ainsi examiner, Bamba Lafkir depuis son
protagonistes de la crise libyenne. proactif et de définir la contribution arrestation le 15 novembre 2019,
entre autres, les conclusions de la UN SOMMET DOMINÉ PAR LES de l’Afrique à la cessation effective dans le cadre de sa lutte pour
réunion du Comité de haut niveau
CONFLITS des hostilités» en Libye, a indiqué son droit à l’autodétermination,
sur la Libye à Brazzaville, celles a empiré dans les conditions
du Congrès de Berlin ainsi que Le sommet du CPS réunira les chefs Smail Chergui. Plus que d’autres,
difficiles dans lesquelles une
les acquis de la réunion des pays d’Etat membres du CPS en plus ce 33e sommet de l’UA sera dominé
du Premier ministre libyen, Fayez par les conflits armés : la Libye, femme est arrêtée et dans le
frontaliers de la Libye qui s’est refus systématique des autorités
tenue le 23 janvier à Alger. Pour Al Saraj, le secrétaire général de le Sahel ou le Soudan du Sud. Les d’occupation marocaines de
rapprocher les belligérants libyens, l’ONU et le président du Comité de participants à la 36e session ordinaire lui fournir les soins médicaux
le ministre algérien des Affaires haut niveau de l’UA sur la Libye, le du Conseil exécutif de l’UA, ouverte nécessaires». «Compte tenu
étrangères, Sabri Boukadoum, président congolais, Sassou Ngessou. jeudi au siège de l’UA à Addis- de la gravité de la situation,
s’est également rendu mercredi à Trois autres chefs d’Etat sont Abeba, ont d’ailleurs souligné «la l’Observatoire a renouvelé
Benghazi pour rencontrer le maréchal conviés à ce sommet pour discuter, nécessité d’accélérer l’action pour sa demande aux autorités
Khalifa Haftar, l’homme fort de notamment, des crises au Mali et marocaines d’occupation de
faire taire les armes et faire de la paix
l’Est libyen qui cherche, depuis avril au Sahel, entremêlées à celle de la garantir l’intégrité physique et
Libye : le Burkinabé, Roch Marc une réalité pour tous et débarrasser
dernier, à renverser le gouvernement psychologique de la militante
libyen d’union national (GNA). La Christian Kaboré, président du G5 le continent africain des guerres et sahraouie, ainsi qu’à tous
des conflits». Les Africains semblent
déclaration du sommet de Berlin sur Sahel et du processus de Nouakchott, les défenseurs des droits de
la Libye a, rappelle-t-on, confié à le Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, avoir enfin compris que sans paix, l’homme au Sahara occidental
l’UA la tâche de réunir les belligérants et le Nigérien Issoufou Mahamadou, il n’y a point de prospérité possible. occupé». «Mme Lafkir, ainsi
C’est déjà un grand acquis en soi. que tous les défenseurs
libyens pour les ramener à la table président de la Cedeao. Les
des négociations en vue d’une conclusions de la rencontre devraient Zine Cherfaoui sahraouis détenus dans les
prisons marocaines, doivent
être libérés», a déclaré
DIX PAYS REJOIGNENT LE CPS DE L’UA l’Observatoire.
Il a ajouté : «Le Maroc doit
Dix pays rejoignent le Conseil paix et sécurité (CPS) de de trois ans. Le Bénin, le Ghana et le Sénégal prennent immédiatement ouvrir
l’Union africaine (UA) pour un mandat de deux ans, à partir place au CPS pour représenter l’Afrique de l’Ouest avec le une enquête approfondie,
d’avril prochain, à l’issue d’un vote, tenu hier à Addis- Nigeria déjà membre. Le vote d’hier a enregistré la sortie indépendante, efficace et
Abeba, pour renouveler les deux tiers de ce conseil. Ainsi, du Maroc du CPS. Composé de 15 membres bénéficiant impartiale sur les mauvais
l’Egypte a été élue pour l’Afrique du Nord et occupera avec traitements dont elle a été
de droits de vote égaux, le CPS est l’organe décisionnel
l’Algérie, déjà membre, les deux sièges consacrés à cette victime, tout en identifiant
permanent de l’Union africaine pour la prévention, la les responsables de ces
région. L’Ethiopie et Djibouti ont été élus pour l’Afrique
de l’Est et siègeront au Conseil au côté du Kenya pour gestion et le règlement des conflits. Il constitue également violations et en les traduisant
cette région. Le CPS accueillera également deux autres le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de en justice conformément aux
membres, le Malawi et le Mozambique, qui représenteront sécurité (APSA), qui est le cadre de la promotion de la paix, instruments internationaux pour
l’Afrique australe avec le Lesotho déjà élu pour un mandat de la sécurité et de la stabilité sur le continent africain. R. I. la protection des les droits de
l’homme, conformément aux
dispositions de la Déclaration
sur les défenseurs adoptée
SAHEL par l’Assemblée générale des
Nations unies le 9 décembre

Une nouvelle structure de commandement 1998, notamment ses articles 1

pour Barkhane et le G5 Sahel
L es unités de l’opération française
au Sahel «Barkhane» et la force
du G5 Sahel se dotent d’une nouvelle
structure de commandement. Elle
sera installée à Niamey (Niger), à
proximité du poste de commandement
du fuseau centre de la force
conjointe du G5 Sahel. «L’objectif
est de renforcer la coordination
entre la chaîne de commandement
de la force Barkhane et celle des
forces partenaires intervenant
dans la zone des trois frontières
où sévit l’Etat islamique au Grand
Sahara», explique RFI qui rapporte
l’information.
Cette structure, indique encore
la même source, «sera composée
d’officiers des armées locales
mais aussi d’officiers de la force
Barkhane». «Aux yeux de l’état-major
français, le besoin se faisait sentir
d’une meilleure coordination et cette
structure permettra de synchroniser
les actions au plus près du théâtre
d’opérations», a indiqué le colonel
Frédéric Barbry, porte-parole de
l’état-major français des armées. «Il
n’y a pas de fusion dans les différentes
chaînes de commandement : on reste
bien sur une opération Barkhane,
on reste bien sur la force conjointe
du G5 Sahel. En revanche, il y a un
besoin accru de coordination. Et
c’est la création de cette cellule qui
va permettre d’accroître la réactivité,
en cas d’attaques notamment ; qui
va permettre d’accroître le partage
d’informations qui devraient
autoriser une meilleure efficacité
sur le terrain et notamment dans la
région des trois frontières contre
et 2.12.»
L’Observatoire pour la
protection des défenseurs
des droits de l’homme, un
partenariat de la FIDH et de
l’Etat islamique au Grand Sahara»,
a-t-il précisé.
«Pas de grand état-major à ce jour
l’Organisation mondiale contre
la torture (OMCT), a vocation
donc, mais cette nouvelle structure à protéger les défenseurs des
est néanmoins la première illustration droits de l’homme victimes de
de l’objectif du sommet de Pau : violations et à leur apporter
une aide aussi concrète que
à savoir la mise en place à terme
possible. La FIDH et l’OMCT sont
d’une véritable coalition au Sahel»,
membres de ProtectDefenders.
souligne RFI. Et d’ajouter : «Ainsi, eu, le mécanisme de l’Union
parallèlement à N’Djamena, cette européenne pour les défenseurs
fois, le poste de commandement de des droits de l’homme mis
l’opération Barkhane a intégré, début en œuvre par la société civile
février, trois officiers de liaison, internationale.
burkinabè, malien et nigérien.» A. Z. APS
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 14
C U LT U R E
FESTIVAL
INTERNATIONAL DU
MONODRAME FÉMININ L’ALGÉRIE EN TRANSITION VERS
LA PIÈCE
ÉGYPTIENNE ANA UNE DEUXIÈME RÉPUBLIQUE (*)
CARMEN PRIMÉE ● La structure du livre est hybride ● Les trois premiers chapitres, chronologiques, commencent
par quelques brèves touches de l’histoire coloniale et se terminent par la démission forcée de
À EL OUED Bouteflika en 2019 ● Le dernier chapitre se concentre sur l’évolution du secteur des
● La pièce théâtrale Ana Carmen hydrocarbures en Algérie, avec un accent particulier sur les relations entre l´Algérie et l´Espagne
(Je suis Carmen) de la troupe El ● Le livre se termine par un épilogue, qui réfléchit sur le jeu de pouvoir politique possible de la
Beit El Fenni (Egypte) s’est vue
décerner le premier prix du
Espagne
Festival international du De notre correspondant
monodrame féminin, clôturé
mercredi dans la soirée à El Oued.
L
e premier cha-
pitre est un bref
recueil de l’his-
toire coloniale
(1832-1962), avec
un regard particulier sur les
années de gestion du mou-
vement nationaliste et la
guerre de Libération nationale
algérienne (1954-1962). Le
deuxième chapitre explique
quels sont les attributs essen-
tiels de la structure du pouvoir
algérien depuis lors jusqu’à
aujourd’hui. Le troisième
nous renvoie sur comment
ce pouvoir a réussi à rester
jusqu’en 2019.
Il s’agit d’un livre informatif
PHOTO DR
destiné aux personnes dérou-
tées de la réalité algérienne
ou qui souhaitent explorer les
clés historiques de la crise
actuelle. En ce sens, il donne
C ette œuvre, montée intégralement (écri-
ture, interprétation, scénographie et mise
en scène) par la comédienne Sana Brahim, a
des indices pour comprendre
ce qui était vrai dans le mythe
décroché le prix de la meilleure œuvre théâ- de l’Algérie révolutionnaire
trale de monodrame, traite des voies adoptées des années 60’ et pour voir
par chaque femme «Carmen» vis-à-vis des avec un autre prisme des phé-
sentiments d’amour et d’épanouissement nomènes comme celui de la
dans un monde variant subissant le poids proéminence de l’islamisme
des traditions ainsi que des lois humaines et dans les années 90’. Il fournit
d’autres divines. Le second prix est revenu à également des indices pour
la coopérative culturelle Anis de la wilaya de comprendre le mouvement
Sétif pour sa pièce Ahat (Soupirs), écrite et algérien populaire connu sous
mise en scène par Lamri Kaouane, et inter- le nom de «hirak», qui a
prété par la comédienne Amira Hilda. obtenu la démission du pré-
Une œuvre qui traite, à travers le personnage sident Bouteflika, ouvrant la
de Hedda, une sage-femme célibataire de voie à une «IIe République
fort caractère exerçant dans une maternité, la algérienne».
question des épreuves de la femme dans les Alger est la capitale la plus
cliniques et de celle exerçant au sein d’une proche de la péninsule ibé-
société masculine. L’association «Nadjm» rique. Historiquement, les
de Gafsa (Tunisie) a, pour sa part, décroché relations entre l’Espagne et
le 3e prix pour son monodrame Un de ces l’Algérie ont été intenses, bien
jours, interprété par la comédienne Aoua- que l’Algérie reste une grande
tif Mebarek et évoquant la relation de la inconnue. Dans les années
société avec les réseaux de communication 1990, il a déconcerté la mon-
sociaux (social-média). Le prix du jury est tée de l’islam, lorsque le soi-
revenu à l’association théâtrale marocaine disant «Printemps arabe» a
Noir et Blanc pour son œuvre Sept Femmes. éclaté en 2010. En 2019, ce
Organisée par l’association théâtrale Sitar à sont les mobilisations mas-
la maison de la Culture Mohamed Lamine sives qui, vendredi après ven-
Lamoudi à El Oued, cette manifestation dredi, exigent un changement
théâtrale internationale a été animée, durant de régime.
quatre jours, par onze (11) troupes issues de Au cours des années 60 et 70’,
neuf pays (Palestine, Egypte, Tunisie, Irak, l’Algérie a été un phare dans
Maroc, Libye, Syrie, Espagne et Algérie). lequel de nombreux mouve-
Dédiée en hommage à la regrettée comé- ments de libération nationale
dienne algérienne Sonia (décédée le 13 mai étaient orientés dans le Tiers-
2018), cette manifestation a prévu également Monde, et, dans une moindre
des ateliers de formation sur la scénographie, mesure, c’était aussi une réfé-
l’interprétation et l’écriture du monodrame. rence pour de nombreuses or-
Placé sous le signe de «Le théâtre, création ganisations de gauche dans un
reflétant la réalité», ce festival a comporté monde bipolaire dans lequel,
aussi des communications académiques à son tour, Alger se tenait aux
ayant trait au monodrame, l’expérience tuni- côtés des forces progressistes
sienne dans le théâtre féminin, l’expérience face à la réaction et à l’impé-
de la défunte Sonia dans le théâtre algérien, rialisme. Mais cette image
le texte, le récit et le traitement et l’expé- extérieure de l’Algérie, élevée
rience libyenne dans le théâtre féminin. APS au «mythe» d’un Etat «mo-
derne», «socialiste et laïc»,
finira par s’effondrer dans les
décennies suivantes. Comme
ÉDITÉ PAR ICARIA ET IEMED
nouvelle ère post-Bouteflika.
lle soulignent
li l auteurs, trois
les i bbaséé sur ddes œuvres classiques
points d’inflexion importants
ont depuis lors marqué cette
scission. Premièrement, la
réponse répressive à la vague
de manifestations populaires
de 1988, deuxièmement, l’état
d’exception imposé après la
victoire du Front islamique
du salut (FIS) aux élections
législatives de 1991, et, enfin,
troisièmement, la répression
du gouvernement pendant la
soi-disant «décennie noire»,
ou guerre civile larvée qui a
fait environ «200 000 morts».
L’origine de cette situation,
dans la thèse d’Aurèlia Mañé
Estrada, Laurence Thieux et
Miguel Hernando de Larra-
mendi, renvoie à la confi-
guration de l’Etat algérien
lui-même. Sans ignorer le long
passé colonial, de l’exclu-
sion de la population musul-
mane indigène, arabe et ber-
bère, qui n’a pas précisément
contribué à la création d’une
«propre structure politique
algérienne», ni à «un sujet
politique algérien», les auteurs
soulignent le processus belli-
gérant de l’indépendance qui
a conduit à la construction de
l’actuel Etat algérien, avec
le déplacement croissant des
dirigeants politiques par les
militaires. Plus précisément,
l i
telles que celle de Mohammed
Harbi, (Le FLN, mirage et réa-
lité, des origines à la prise du
pouvoir ; 1945-1962), et plus
tard de Hugh Roberts, (The
Battlefield : Algeria 1988-
2002, Studies in a Broken
Polity), les auteurs étudient et
approfondissent cette ligne de
recherche, avec leurs contri-
butions et mises à jour corres-
pondantes. Ils comprennent
que le centre de gravité du
pouvoir algérien repose depuis
lors sur le trépied de l’état-
major général de l’armée, des
services de sécurité et, «civil»
et, «face visible des deux», de
la présidence de l’Etat. Sem-
blable à ce qui se passe dans
les autres pays voisins (voir
le cas de l’Egypte récemment
analysé par Yezid Sayigh),
l’armée a été «la seule insti-
tution algérienne organisée et
apparemment cohérente». Ce-
pendant, ces sources de légiti-
mité se sont épuisées au fil du
temps. Les revenus historiques
et nationalistes ne pouvaient
guère se prolonger après la
succession de plusieurs géné-
rations depuis l’indépendance.
De même, les fluctuations des
prix des hydrocarbures sur les
marchés internationaux ont
eu de graves répercussions
internes. En plus de l’échec
in
dde la réforme et de la transfor-
mmation d’une économie ren-
tière en une économie produc-
tiè
tive. Sans oublier le manque
tiv
d’opportunités, l’inégalité et
d’
l’injustice sociale.
l’i
Le seul revenu qui a été renou-
velé a été le revenu diploma-
ve
tique, avec un accent parti-
tiq
culier sur la sécurité, qui a
cu
permis à l’Algérie de revenir
pe
sur la scène internationale à la
su
lumière de la nouvelle situa-
lu
tion internationale créée après
tio
les attentats du 11 Septembre
le
2001, l’expérience accumu-
20
lée du régime algérien dans
lé
la lutte contre la violence
djihadiste et l’environnement
dj
d’insécurité en Libye, au Mali
d’
et au Sahel.
Cependant, deux décennies
C
après l’élection de Bouteflika
ap
à la présidence de la Répu-
blique en 1999, avec «le retour
bl
à la stabilisation après une dé-
cennie de violence», cette sor-
ce
tie de crise semblait se fermer
en faux, car elle ne résolvait
pas la «dualité» de l’Etat algé-
pa
rien, entre une architecture
rie
institutionnelle apparente du
in
système (pouvoirs législatif,
sy
exécutif et judiciaire) et une
ex
autre (dotée d’un pouvoir fan-
au
tôme en tant qu’Etat profond).
tô
Les mobilisations de 2019
Le
l’ont montré. Si lors des ré-
l’o
voltes antiautoritaires de
vo
2010-2011 la société algé-
rienne n’a pas joué un rôle
significatif du fait, selon de
nombreuses analyses, de la
dalle de violence qui a pesé
sur son histoire la plus récente,
les actuelles sont encore sur-
prenantes. En particulier, en
raison de leur nature civique,
de leur horizontalité et, en
bref, de l’apprentissage acquis
par les mouvements sociaux
à travers leurs propres expé-
riences et celles des autres.
En plus de pointer vers la
fondation souhaitable d’une
Seconde République sur de
nouvelles bases de consensus
et d’inclusion, le scénario qui
s’ouvre en Algérie est impré-
visible. Non moins important
dans la gestion de ce pay-
sage politique complexe est
l’économie et, en particulier,
l’énergie. Sujet auquel les
auteurs consacrent également
une bonne partie de leur ana-
lyse, ainsi que celle des rela-
tions hispano-algériennes.
Ali Aït Mouhoub
*) L’Algérie en transition vers
une deuxième république est
édité par Icaria Icaria et
IEMed, 2019, (136 pages),
et dont les auteurs sont
Aurélia Mañé Estrada, Lau-
rence Thieux et Miguel Her-
nando de Larramendi.
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 15

C U LT U R E

DÉCÈS DE KIRK DOUGLAS À L’ÂGE DE 103 ANS CONCOURS DE RAP

ET BREAKDANCE

LE DERNIER GRAND MONSTRE À JIJEL

CHAKIB KAÏDI
ET YASSER
SACRÉ D’HOLLYWOOD BENYOUCEF
LAURÉATS

C
’est avec une im-
mense tristesse que
mes frères et moi
vous annonçons
que Kirk Douglas
nous a quittés aujourd’hui à
l’âge de 103 ans.» C’est le fils
de l’acteur légendaire, Michael
Douglas, qui a annoncé la nou-
velle au magazine People avant
de publier un hommage sur sa
page Facebook. «Pour le monde,
il était une légende, un acteur de
l’âge d’or du cinéma (…) mais
pour moi et mes frères, Joel et
Peter, il était simplement papa.»
Fils d’un chiffonnier juif ayant
fui la Russie, Kirk Douglas se
décrivait comme «homme en
colère. La colère a été le moteur
de ma vie, une colère immense
contre l’injustice». Colère contre
son enfance aussi. Une enfance
misérable à la David Copper-
field où il souffre en outre de
l’antisémitisme et de l’indiffé-
rence d’un père alcoolique et
analphabète, auquel il envoie un
jour une cuillère au visage. «Et
pourtant parfois je me dis que
c’est un avantage d’être né dans
la misère : vous ne pouvez pas
aller plus bas, vous ne pouvez
que vous élever», philosophait
à la fin de sa vie le père de
l’acteur Michael Douglas. Kirk
Douglas, de son vrai nom Issur
Danielovitch Demsky, voit le
jour le 9 décembre 1916 à Ams-
terdam, petite ville de l’Etat de
New York. Il grandit au milieu
de six sœurs et n’a qu’un seul
rêve : devenir comédien. Mais
il doit d’abord travailler comme
serveur de cafétéria et lutteur de
foire pour payer ses études.
ENRÔLÉ DANS LA MARINE
LORS DE LA SECONDE
GUERRE MONDIALE
Débarqué à New York, «Izzy»
change de nom et parvient à
intégrer l’Académie d’art dra-
● Sa fossette au menton et son sourire en coin étaient aussi
légendaires que ses films : l’acteur Kirk Douglas, fils d’immigrés juifs
désargentés devenu une icône de l’âge d’or d’Hollywood, est mort
mercredi à l’âge de 103 ans, a annoncé son fils Michael Douglas.
matique où il croise la future
Lauren Bacall, qui refuse ses
avances mais restera toujours
son amie. On est en 1942, en
pleine Seconde Guerre mon-
diale, Kirk Douglas s’enrôle
dans la marine et fait la cam-
pagne du Pacifique à bord d’un
chasseur de sous-marins. Démo-
bilisé, il enchaîne les petits rôles
avant de connaître le succès en
1949 avec Le Champion, où il
campe un boxeur caractériel.
Dès lors, la carrière de l’acteur
au regard azur et à la célèbre fos-
sette au menton décolle : films
d’aventures (Vingt Mille Lieues
sous les mers, 1954), péplum
(Spartacus, 1960), films de
guerre (Les Sentiers de la gloire,
1958), westerns (La Captive aux
yeux clairs, 1952, Règlement de
comptes à OK Corral, 1957)…
Ce grand ami de Burt Lancaster
tourne avec les plus grands
réalisateurs, de Kubrick à Man-
kiewicz en passant par Hus-
ton, Minelli, Hawks, Preminger
et Kazan, devient producteur
et réalise lui-même quelques
films. Il fait parfois des choix à
contre-courant de son image de
héros courageux et invincible,
comme dans La Vie passionnée
de Vincent Van Gogh, qui lui
vaut cette apostrophe de John
Wayne : «Comment as-tu osé
jouer une mauviette, un artiste
qui se suicide ? Les durs dans
notre genre ont l’obligation de
PHOTOS DR
maintenir cette image pour le
public.»
LE CASANOVA D’HOLLYWOOD
Il confesse un grand regret au
cinéma : ne pas avoir décroché
le rôle de Vol au-dessus d’un nid
de coucou, le chef-d’œuvre de
Milos Forman de 1975. «C’est
une tragédie pour moi. C’est
Nicholson qui l’a eu et il a eu
un Oscar. Et moi je n’en ai
pas…». Kirk Douglas finira tou-
tefois par remporter, en 1995, un
Oscar d’honneur récompensant
l’ensemble de sa carrière.
Acteur engagé, proche depuis
toujours des démocrates, il n’hé-
site pas, en pleine chasse aux
sorcières maccarthyste dans les
années 1950, à embaucher un
scénariste figurant sur la liste
noire des personnes à ne pas
Les jeunes Chakib Kaïdi
et Yasser Benyoucef
embaucher en raison de leurs d’Alger ont
supposées sympathies commu- respectivement remporté
nistes. On le surnomme «l’em- jeudi la première et
merdeur». «A cause de mon deuxième places de la
franc-parler, j’ai longtemps été compétition de dance de
l’acteur le plus détesté d’Hol- la 1re édition de rap et
lywood». En dehors des pla- breakdance, organisée à
teaux, Kirk Douglas multiplie Jijel.
les conquêtes féminines au point Selon les organisateurs,
d’être considéré comme «le plus la compétition a été
grand Casanova d’Hollywood». ardemment disputée
«Je n’ai jamais compté les entre des participants
femmes que j’ai eues. Je les aime venus des quatre coins
bien trop pour ça», dit-il. Ce du pays, guidés par leur
qui ne l’empêche pas d’égrener passion pour ce genre
les noms de Gene Tierney, Rita musical, dont la
Hayworth, Marlene Dietrich, popularité ne cesse de
Pier Angeli, Joan Crawford, Ava grandir parmi les jeunes.
Gardner… Il vivait toutefois de- A ce propos, la directrice
puis 1954 avec la même femme, locale de la culture,
Anne Buydens, rencontrée en Salim Kaoua, a indiqué à
l’APS que cette première
France et devenue sa seconde
édition, lancée mardi, est
épouse.
«une totale réussite» au
TROMPE-LA-MORT regard du niveau
impressionnant des 20
Sur le tard, il se met à l’écriture,
publie son autobiographie, Le participants, mais aussi
de la forte affluence qu’a
Fils du chiffonnier, et plusieurs
romans. Il échappe plusieurs connue la salle chahid
Hamlil, située dans le
fois à la mort : accident d’héli-
coptère en 1991, dont il ne sort centre-ville. «Ces trois
jours dédiés au rap et au
que légèrement blessé mais où
breakdance ont pour but
deux personnes périssent, at-
d’encourager l’éclosion
taque cérébrale en 1996, attaque
de jeunes talents dans ce
cardiaque en 2001. domaine et de leur
Une période qui correspond
permettre d’échanger
à son retour à la foi : le jour
leur expérience entre
de ses 83 ans, il refait sa bar- eux», a-t-elle ajouté.
mitzvah, comme à ses 13 ans. A noter que la cérémonie
Kirk Douglas laisse derrière lui de clôture a été
une dynastie du cinéma. Deux organsinée au parc
fils comédiens, dont Michael, né zoologique Bordj Blida à
d’un premier mariage et désor- El Aouana (10 km à
mais au moins aussi célèbre que l’ouest de Jijel), donnant
son père, deux autres fils pro- lieu à des spectacles
ducteurs, une belle-fille actrice, artistiques de haute
Catherine Zeta-Jones, et un volée. APS
petit-fils, Cameron, également
comédien. AFP

CAFÉ LITTÉRAIRE DE «MOSAÏQUE» À BISKRA

RACHID HAMATOU RACONTE LES AURÈS
E nseignant, journaliste, pho-
tographe et maintenant auteur
d’un superbe livre truffé de belles
images de la vie dans les Aurès, les-
quelles prises sont accompagnées de
textes à l’exquise écriture, Rachid
Hamatou a été invité par l’association
«Mosaïque», en coordination avec la
direction de la culture de Biskra et la
maison de la Culture Ahmed Redha
Houhou de Biskra, à animer, lundi
dernier, un Café littéraire qui fut
l’occasion pour les présents à cette
séance de vente-dédicace de plonger
dans l’ancestral patrimoine culturel,
architectural, agricole et artisanal des
habitants des Aurès. Adepte du franc-
parler et de l’information de proxi-
mité, l’hôte de la Reine des Ziban a
expliqué les difficultés et le long che-
min de croix auxquels sont soumis
les auteurs algériens ainsi que l’aide
et les apports de gens de culture et
de bien qui lui ont permis d’enfanter
ce livre intitulé Raconte moi les Au-
rès rappelant le travail d’ethnologue
d’une Germaine Tillon et de son
approche d’immersion dans les com-
munautés ciblées et la collecte de té-
moignages vivants pour appréhender
l’essence et la substance profondes
d’une population. Celle des Aurès à
été soumise à de dures conditions
de vie dans un espace montagneux,
semi-aride et hostile, auquel «elle
s’est génialement adaptés au cours
des siècles en produisant des objets
artisanaux, des logis en pierre ou
troglodytes, des chants, des contes,
des légendes, des techniques d’irri-
gation des parcelles agricoles et une
organisation sociale que j’ai voulus
fixer dans ce livre. Les Aurès englo-
bant les wilayas de Batna, Khenchela
et la partie septentrionale de Biskra
sont le berceau de la Révolution
nationale», a-t-il précisé. S’élevant
contre les effaceurs de mémoire, les
chantres de l’unicité, les falsifica-
teurs de l’histoire et les adeptes des
sempiternelles jérémiades «inopé-
rantes» ainsi qu’à propos de la situa-
tion de la culture en Algérie, Rachid
Hamatou a rappelé que l’Algérie
était riche d’une mosaïque humaine,
de sites archéologiques, de paysages
féeriques et de cultures régionales à
même de constituer un tremplin pour
un développement du tourisme, de
l’économie et du lien social. «Nous
sommes en présence d’une négation
de soi alors que nous avons toutes les
raisons pour être fiers de notre pays,
de nos origines et de notre parcours.
Nos ancêtres ont construit un village
troglodyte sur 11 étages avec un gre-
nier à blé. Le poème sur la tragique
histoire d’amour de Hyzia est issu de
cette région. Les hauts faits d’armes
des moudjahidine durant la guerre de
Libération nationale se sont dérou-
lés dans les gorges et les ravins de
cette région d’Algérie méritant plus
d’attention. Notre histoire n’est pas
un jardin magique et nous devons
en accepter toutes les dimensions et
les facettes et en promouvoir les élé-
ments qui nous rapprochent et nous
soudent pour une Algérie heureuse.
Il est dommage que désormais les
bâtisses et les villes soient uniformes
de Batna à Djanet. Nous sommes
dans l’irrationnel architectural. Par-
ler de fédéralisme et de régions n’est
pas une hérésie. Le jacobinisme a
montré ses limites dans le pays même
qui a vu son institution comme mode
de gouvernance», a lancé l’auteur
en réponse à des interventions et
questionnements du public. Pour
conclure, celui-ci a déploré l’inexis-
tence de salles de cinéma, de musées,
de clubs culturels et d’activités pour
promouvoir les référents culturels
locaux et aussi canaliser les formi-
dables capacités des jeunes Algériens
«vivant une transition vers une Algé-
rie nouvelle et qui doivent prendre
leur destin en main», selon ses dires,
il est vrai, empreints de franchise et
d’un optimisme communicatif.
Hafedh Moussaoui
 El Watan - Samedi 8 févier 2020 - 16

C U LT U R E

THÉÂTRE DE BÉJAÏA BLOC-NOTES

Tilissa, adaptation en kabyle ■ VENTE-DÉDICACE

- LIBRAIRIE D’EL BIAR, À ALGER
Samedi le 8 février, à partir de 14h
L’auteur Ferhat Ali dédicacera son livre Tifra, la

de la pièce de Mrozek
● Le Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Béjaïa a présenté, dans la soirée de lundi dernier,
malédiction.
■ RENCONTRE LITTÉRAIRE
- LIBRAIRIE MÉDIA-PLUS
Samedi 8 février de 14h à 16h
la générale de Tilissa (Frontières), une pièce jouée en kabyle sur fond de la problématique de l’altérité. Rencontre-signature avec Fateh Bouhamdi pour
son premier récit Avec toi je perds mes repères,
publié chez El Ibriz éditions

S
ous le toit de leur
maison, deux couples,
l’homme et son
épouse, ainsi que le
fils et sa fiancée, se
chicanent constamment à propos
de questions familiales qui ins-
tallent entre eux des frontières
invisibles qui les séparent par
leurs positions contradictoires. Le
discours de l’égalité entre homme
et femme, que tient l’épouse
(Hassina Aït Djebara), est une
des traductions de ces frontières.
Entre le fils et son père (Haddad
Mohamed Riyadh et Saadi Saad)
on ne s’entend pas sur l’utilité
de respecter la coutume dans la
célébration du rite du mariage, ni
même sur le principe d’adopter
des enfants plutôt que d’en faire.
Le discours intergénérationnel
qui ponctue la représentation est
une autre expression de ces fron-
tières. La pièce prend tout le
sens de son titre lorsque deux
personnages (Mohamed Lefkir et
Rmila Halim) s’introduisent dans
la maison familiale pour imposer
des frontières visibles qui divisent
l’espace en deux. Les frontières
étant l’œuvre de politiciens ou
autres décideurs dominants,
les deux personnages intrus de
Tilissa sont des «diplomates» qui
imposent leur logique et dictent
Une des séquences de la pièceTilissa (Frontières)
et exposés à la dérision. Dans un
espace fermé et morcelé comme
le serait le territoire d’un pays
enfermé dans ses frontières géo-
graphiques, la famille est dislo-
quée et les couples éclatent et leur
mobilité est réduite. L’absurde
est poussé jusqu’à leur exiger un
passeport pour passer de l’autre
côté de la frontière et les engager
à des tentatives «d’évasion». De
telles scènes, le public a bien rit.
A l’absurde est associé le comique
qui fait de la pièce une reproduc-
tion d’un réel caricaturé. Tout est
PHOTO : DR
théâtrale radiophonique. Et Tilis-
sa en est justement une adaptation
libre faite par Smaïl Soufit et mise
en scène par Aziz Hammachi.
Six personnages partagent les
planches. Le jeune homme et
sa fiancée (Yerbah Narimane)
sont introduits pour prendre la
place des deux enfants et des
deux grands-parents de la pièce
d’origine.
Tilissa est née d’un projet non
abouti de Maison frontières, une
pièce qui devait être produite dans
le cadre d’une coopération théâ-
cières étouffantes ne viennent
empêcher la tenue d’une rési-
dence prévue à Béjaïa et faire
échouer tout le projet. L’équipe
algérienne, de la compagnie des
Cigognes, s’est accrochée à l’idée
de l’adaptation de la pièce de
Mrozek et il en est né Tilissa qui
a gardé le texte de Smaïl Soufit,
traduit en kabyle.
«La stigmatisation des faits ou
gestes de ceux qui ont une opi-
nion, une culture, une religion,
une couleur de peau, ou tout
simplement un vêtement différents
créent des frontières plus nuisibles
encore que celles qui délimitent
des territoires géographiques. Le
but de ce travail est d’en montrer
la nocivité pour que l’être humain
s’efforce d’aller au-delà pour
trouver un monde meilleur», peut-
on lire sur le prospectus distribué
au public de la pièce qui s’est ter-
minée sur des frontières qu’il est
difficile d’effacer. «Nous avons
mis une fermeture éclair en guise
de frontière pour amener à s’in-
terroger si les frontières séparent
réellement les êtres humains. Les
frontières les plus nuisibles sont
celles psychologiques parce que
celles qui sont physiques sont
franchissables d’une manière ou
d’une autre», nous dit Aziz Ham-
machi à la fin de la représentation.
- LIBRAIRIE L’ARBRE À DIRE
Samedi 8 février 2020 à 15h
L’écrivain et journaliste Akram El Kebir présentera
son dernier roman Les fleuves impassibles
■ EXPOSITION
- CERCLE FRANTZ FANON DE RIADH EL FETH À ALGER
Exposition d’arts plastiques «Diptysme la
connivence se fait art» d’Amel Kamilia Hamidou et
Samira Merabet, et ce, jusqu’au 29 février 2020.
- FONDATION AHMED ET RABAH ASSELAH
Exposition collective d’arts plastiques «Un rêve…
trois regards», avec l’architecte Chafa Ouzzani, les
artistes plasticiens Djamel Talbi et Mourad
Abdelaoui, et ce, jusqu’au 18 février
- HÔTEL SOFITEL D’ALGER
Le photographe Omar Dib exposera jusqu’au 15
février
- GALERIE BAYA DU PALAIS DE LA CULTURE MOUFDI
ZAKARIA À ALGER
L’ambassade de la République tchèque à Alger
présente, jusqu’au 22 février 2020, l’exposition
«30 ans de la Révolution de Velours».
■ CONCERT
- BASILIQUE DE NOTRE DAME D’AFRIQUE À ALGER
Jeudi 13 février 2020
Concert de musique andalouse avec l’artiste Farid
Khodja.

leurs plans. En leur faisant camper divisé en deux dans la maison.
un rôle à la limite de la caricature, Même une armoire. Elle est ce
traduite par une démarche, un que le dramaturge franco-polonais
accoutrement et un comportement Slawomir Mrozek (1930-2013) a
comiques, le scénographe en a appelé «Maison frontières». C’est
fait des personnages extravagants le titre qu’il avait donné à sa pièce
MUSÉE D’ART MODERNE D’ORAN
Exposition «Entre mer et terre»
trale algéro-française, lancée en
2016. Des résidences de création
ont été même organisées dans
la ville française de Poitiers et à
Tichy, sur le littoral bougiote,
avant que des contraintes finan-
Le public batnéen aura l’occasion
d’apprécier Tilissa qui tentera de
le séduire sur les planches du Fes-
tival national du théâtre amazigh
qui a débuté mardi dernier.
K. Medjdoub
PHOTO : D. R.
- CENTRE CULTUREL ALGÉRIEN À PARIS
L’interprète algérienne de musique arabo-
andalouse, Hasna Hini, se produira
le samedi 8 février à 20h30.
- THÉÂTRE NATIONAL D’ALGER
L’artiste Zahia Benzengli se produira le 22 février
2020 à partir de 18h30
Prix du billet : 600 DA.

de Julio Lozano Pizzano ■ CINÉMA

T rente-cinq tableaux mettant en relief
l’expérience artistique du peintre espa-
gnol Julio Lozano Pizzano qui mélange en
une seule technique post-photographie et
peinture acrylique ont été exposés jeudi
sur les cimaises du Musée d’art moderne
d’Oran (MAMO). Cette exposition de
l’artiste peintre espagnol met en exergue
des tableaux reproduisant la nature sur le
thème «Entre mer et terre» dans un style
mélangeant en une seule technique post-
photographie et peinture acrylique avec
l’utilisation du métal pour concrétiser
des paysages de la terre et de la mer dans
des couleurs vives et flamboyantes. Cet
artiste, résidant en Algérie, reproduit des
paysages naturels pittoresques, des scènes
et des moments de la vie quotidienne dans
un style et une vision artistique de post
photographie adoptée depuis 2008, a-t-il
souligné en marge de cette manifestation.
«Depuis que je suis venu en Algérie, j’ai
découvert une nouvelle culture et j’ai
été subjugué par sa nature et les pay-
sages attrayants de Tamanrasset, Djanet et
Timimoun, ce qui a rendu mon expérience
artistique unique et distincte du reste des
PHOTO: DR
- INSTITUT CERVANTÈS D’ALGER
Du 6 février au 2 avril 2020
de l’Algérie, notamment les ksour, le sable
et les chameaux et ses dessins sur des
récipients en cuivre de grande taille dans
Chaque jeudi à 18h 1er Festival du film ibéro-
américain
de belles couleurs mettant en exergue la
créativité de l’artiste dans l’adaptation du
métal et en faisant, avec, un chef-d’œuvre APPEL À CANDIDATURE
artistique.
e
L’ensemble des peintures présenté à l’ex-
position qui se poursuivra jusqu’au 4 mars
2 édition des Journées
prochain comprend des dessins sur des
êtres et choses de la mer et de la terre dont
du film court métrage
les poissons, les montagnes, les collines, et documentaire
des fleurs et de la neige, que le visiteur
peut contempler à travers le Musée d’art Sous le patronage de Madame la ministre de la
moderne d’Oran. A l’occasion de cette Culture, et dans le cadre de ses activités culturelles
manifestation, organisée par le musée annuelles, l’Agence algérienne pour le rayon-
national public Ahmed Zabana et l’Institut nement culturel (AARC) par son Département
culturel espagnol Cervantes d’Oran, l’ar- Cinéma et Audiovisuel a lancé un appel à can-
tiste peintre Julio Lozano Pizzano présente didature pour la participation à la 2e édition des
également deux montages artistiques : le Journées du film court métrage et documentaire
premier, un palmier symbolisant la terre dans les différentes catégories (court-métrage
et la nourriture, et le deuxième un navire fiction, documentaire), les 21 et 22 mars 2020 à la
qui représente la mer et ses trésors, ainsi Cinémathèque d’Alger.
qu’une vidéo sur la terre et la mer. Nous invitons les jeunes cinéastes qui désirent
Cet artiste multidisciplinaire, qui expose participer à cet événement et faire connaître leurs
pour la première fois à Oran, a déjà parti- œuvres de nous contacter à ce mail : aarc.dcav@
cipé à une exposition conjointe avec cinq gmail.com.
L’appel à candidature reste ouvert jusqu’au 10

expériences artistiques», a-t-il déclaré à peintres algériens à l’Institut d’Alger, ainsi

l’APS. Cette influence est présente dans qu’à l’étranger. mars 2020 aux films produits entre 2015 et 2020.
ses toiles qui dépeignent la nature du Sud APS

AU CARREFOUR D’IBN ARABI ET SAINT-JOHN PERSE
● Par des chemins radicalement différents et à sept siècles d’écart, l’immense mystique andalou et le poète universel ont rejoint un même point.
Par Merzac Bagtache
L
e fruit semble avoir été là,
bien avant l’arbre fabu-
leux qui devait le porter et
le générer. Pour reprendre
les assertions des mys-
tiques et de certains philosophes, son
essence a précédé l’existence. De ce
fait, il ne pouvait pas se contenter
d’un seul goût, d’une unique saveur,
dès lors que son infinie diversité était
au cœur-même de la condition hu-
maine. Donc, tout laisse croire que ce
fruit s’était interdit, dès le départ, de
se caparaçonner dans une seule com-
binaison géométrique. C’est ce qui
expliquerait, en apparence du moins,
cette double perspective, horizontale
et verticale, tant affectionnée dans
toute approche spéculative de l’exis-
tence. Et de quel fruit s’agit-il, sinon
de cet élan frénétique de l’homme
en direction de l’infini ! Certes oui,
n’assiste-t-on pas à cette tentative
perpétuelle en vue d’élaborer une
grammaire universelle où il serait
traité de l’art de se tailler une place
dans le firmament ?
Fruit complet et bien mûr en dépit de
tous les faux-semblants, l’enfance,
telle qu’elle a été perçue, toujours
et partout, s’est élevée au-dessus
du cycle des saisons et des glisse-
ments des continents psychiques.
A sa manière, elle a toujours fait
diligence à l’appel de la vie, dans
le bonheur comme dans le malheur.
Elle est, en effet et malgré tout, cette
vingt-cinquième heure qui n’existe
pas, mais qui existe tout de même
lorsqu’il est question d’attendre ce
qui n’arrive pas. Elle s’offre à nous
en un seul bloc renfermant les ingré-
dients du devenir dans ses différentes
gradations, ses multiples tonalités
ainsi que dans ses registres à tout
le moins déroutants. Deux grands
poètes en font la démonstration dans
leurs déambulations qui ne peuvent
être, en vérité, que fantastiques au
sens plein du terme. Le premier est
un mystique épousant les contours
et la perspective de la verticalité,
en l’occurrence Ibn Arabi (1165-
1240), l’Andalou de souche du XIIe
siècle. Le deuxième, Saint-John
Perse(1887-1975), qui s’est toujours
lancé à corps perdu dans l’horizon-
talité en ce qu’elle a de similaire avec
une droite allant vers l’infini.
Pour les historiens de la philoso-
phie, une double approche spécu-
lative de l’existence s’imposa dès
la rencontre, à Cordoue, entre le
jeune Ibn Arabi et le chevronné
Ibn Rochd (1126-1198). L’apprenti
soufi d’alors, faut-il le rappeler, était
«encore imberbe» tel qu’il se décrit
lui-même, c’est-à-dire sur le point
de mettre pied à l’étrier et s’élancer
vers les étendues à la fois connues et
inconnues de lui. Ce faisant, il s’ap-
prêtait à s’installer, définitivement,
au cœur de sa propre condition d’être
El Watan - Samedi 8 février 2020 - 17
SINON L’ENFANCE…
humain qui ne pouvait être à ses
yeux que son enfance, celle qui lui a
permis d’affronter, indirectement, le
grand Ibn Rochd. N’avait-il pas pris,
oserait-on dire, à contre-pied le ponte
du raisonnement en cette bouillon-
nante Andalousie du XIIe siècle ?
N’avait-il pas encore fait montre
d’une exceptionnelle hardiesse sur
le plan purement spéculatif en pre-
nant une bifurcation diamétralement
opposée à celle d’Ibn Rochd ? Enfin,
n’avait-il pas, lui l’imberbe de seize
ans, mis au-devant de la scène le
savoir du cœur plutôt que celui du
raisonnement proprement dit ? Ainsi
donc, ce futur «Cheik El Akbar» dont
le visage n’avait pas encore connu
le va-et-vient du rasoir ne fit que
s’installer, et pour de bon, dans son
enfance. Le voilà à emprunter cette
forme géométrique verticale si chère
à quiconque se mettrait à postuler
le summum de l’infini tel que l’ont
imaginé les mystiques sous toutes les
latitudes et, à leur suite, les grands
poètes visionnaires. Sur ce chapitre
précis, les historiens de la philoso-
phie en Andalousie rapportent qu’au
cours de l’unique rencontre qui eut
lieu entre l’enfant Ibn Arabi et le
vieux philosophe, Ibn Rochd, entre
verticalité et horizontalité pour ainsi
dire, une moue de désapprobation
s’esquissa sur le visage de ce dernier.
Ibn Arabi le devina, et il ne pipa mot
à son entourage direct. Toutefois, il le
fit bien plus tard dans un court récit
autobiographique. Il y a que l’adepte
de la verticalité se montra dans sa
vie ultérieure, aussi bien en Anda-
lousie qu’au Machrek où il devait
séjourner le restant de sa vie, fonciè-
rement convaincu de la justesse de
son approche spéculative. Celle-ci,
comme on le sait, transparaît essen-
tiellement dans son écrit majeur, Les
Foutouhate, dans lequel il affirme
que la voie de l’infini passe obli-
gatoirement par le truchement du
cœur, c’est-à-dire la verticalité. On
pourrait même dire que l’enfance, en
tant que passage obligé à chaque être
humain, est demeurée, dans le cas
d’Ibn Arabi, l’étape ultime à ne pas
transgresser, voire à ne pas franchir
sous peine de tomber dans une va-
cuité totale. En d’autres termes, cette
étape fut une logique immuable à
ses yeux. Sinon, comment expliquer
cette espèce d’effronterie à peine
masquée à l’endroit d’Ibn Rochd lors
de cette fameuse et ultime rencontre
à Cordoue alors qu’il était encore
adolescent ?
Plus convaincu que jamais de la
justesse de sa vision du monde, il
n’y opéra aucun changement, encore
moins dans ses écrits qui allaient le
conforter dans cette même approche.
En témoignent Les révélations mec-
quoises ; L’exégèse symboliste du
Coran ainsi que son recueil poétique
au ton exceptionnel, Tourdjoumane
el achwaq (L’expression de l’ardent
C U LT U R E
désir). On le vit déjà, à la mort
du philosophe cordouan, adopter
très clairement la même attitude,
quelque peu hautaine, à l’endroit de
ce dernier. Sur ce chapitre encore,
on n’a cessé de répéter l’histoire de
la dépouille mortelle d’Ibn Rochd.
Celle-ci a été placée sur le côté
d’une monture alors que ses œuvres
philosophiques, médicales, philoso-
phiques et théologiques avaient été
mises sur le côté opposé, comme
pour assurer une sorte de contreba-
lance. Du haut de son enfance, Ibn
Arabi considéra alors la procession
funéraire, mais ne trouva rien d’ex-
traordinaire à cette scène, comme
si le poids de la dépouille mortelle
d’Ibn Rochd ne pesait pas aussi lourd
que ses manuscrits, donc de son
statut intellectuel. Faut-il dire que
les historiens et les biographes d’Ibn
Rochd ne se sont pas attardés sur ce
sujet ! Tout juste s’ils ont évoqué la
scène froidement. Ibn Arabi devait
ensuite prendre la tangente vers le
Maghreb, puis en direction du Ma-
chreq, c’est-à-dire continuer à vivre
PHOTO DR
dans sa prime enfance en évoluant
dans le sens de la forme géométrique
si chère à lui, en l’occurrence la ver-
ticalité.
A plus de sept siècles de distance
émerge un autre visionnaire, mais
adepte, celui-là, d’une forme géo-
métrique dissemblable bien qu’ayant
des caractères communs avec celle
d’Ibn Arabi. Cette forme, essentielle-
ment horizontale, se présente à nous
au travers de la poésie, et quelle poé-
sie ! La quête de ce poète qui n’est
autre que Saint-john Perse (1887-
1975), était de mettre la main sur la
vérité cosmique, cette toison d’or
qui a obnubilé l’être humain de tout
temps. Cependant, si ce poète se livre
à ses lecteurs sans renier les autres
approches spéculatives, il s’en dé-
marque par le biais de ses tournures
inhabituelles, par ses vocables char-
gés, ou rechargés sémantiquement,
en fonction de ses propres visions de
l’instant. En fait, même dans cette
opposition qui semblerait foncière-
ment conflictuelle entre les deux,
il n’y a pas tellement loin de l’un à
l’autre. La «mauvaise conscience du
monde», comme il l’affirme lors du
banquet du Prix Nobel de littérature
en 1960 le rapproche davantage
d’Ibn Arabi puisque la quête de
l’infini, le pèlerinage cosmique, est
semblable dans les deux cas, même
si l’itinéraire vers elle est diffé-
rent. Il nous paraît alors comme un
débardeur portant une lourde charge
sur une passerelle prête à céder à
tout moment. Or, cette «mauvaise
conscience» a été au regard de Saint-
John Perse une espèce de coquille à
l’intérieur de laquelle il a toujours
évolué. Dès le départ de son pre-
mier recueil de poèmes Eloges, et à
l’image d’Ibn Arabi, quoique d’une
teneur foncièrement différente, il an-
nonce la couleur en clamant haut et
fort que l’enfance est la maison inté-
rieure de laquelle il n’allait pas sortir.
Le monde restait tapi dans cet espace
appelé enfance. Par le truchement
des mots, il n’a cessé de considérer la
vie, de la ramener à lui. L’enfance le
prend par la main, le guide dans ses
cheminements, mais, dans un sens
horizontal. Car pour lui aussi, l’infini
peut être abordé depuis le giron de
l’enfance. Or, lui, le poète-né, qui
a évolué dans l’autre sphère du
monde, a eu la chance, ou le plaisir,
de baigner dans un autre placenta,
celui des arbres luxuriants, de la mer,
des récifs, des volatiles non sans
rappeler ceux de la préhistoire, des
créatures marines fabuleuses. Donc,
dès le départ, la vérité allait se cloi-
sonner dans son enfance, sa première
enfance. Il le dit si crûment au point
de nous éblouir pour de vrai : «Sinon
l’enfance, qu’y avait-il alors qu’il
n’ya plus ?» Enfance ici, enfance là
sans franchir la ligne de démarca-
tion, n’est-ce pas ?
C’est comme si le monde était
resté dans son enfance première,
dans son propre magma au sein
duquel il allait forcément se débattre
pour déboucher un jour sur quelque
forme nouvelle. Depuis Ibn Arabi,
et même bien avant lui, jusqu’à
Saint-John Perse, la quête de l’infini
est demeurée drapée dans ces deux
formes géométriques essentielles,
verticale et horizontale, avec un
profond respect de la vie, de l’être
humain. Par conséquent, l’enfance
d’Ibn Arabi comme celle de Saint-
John Perse continueront, selon toute
vraisemblance, à nous interpeller
sur ce double plan et, bien sûr, les
poètes visionnaires au premier chef
n’auront d’autre choix que celui de
s’appliquer à cette tâche qui consiste
à nous convaincre que l’accès à
l’infini demeure une chose possible,
voire à portée de l’homme où qu’il
soit. En fait, et bien qu’ils soient une
espèce de «mauvaise conscience»,
ne se sont-ils pas chargés de contem-
pler la vie avec détachement et de lire
le monde avec un œil neuf ?
M. B.
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Les start-up : une attractivité
dans un climat d’affaires «flou»
Dr Nadjiba Badi Boukemidja
Maître de conférences à l’Université
Alger 1
L
a start-up est un terme «tendance»
qui revient souvent en cette période
et qui sert à transformer l’idée en
entreprise. Elle concerne le produit
ou le service qui n’existait pas auparavant.
Si la start-up a manifestement une
organisation à très faible niveau hiérarchique
et doit valider le plus tôt possible son
«Minimum viable product», car elle se
trouve, par définition même, en extrême
condition d’incertitude, elle est aussi à
croissance rapide de chiffre d’affaires et
de capital. Une start-up doit aussi être une
entreprise créée récemment, innovante par
son secteur d’activité, par ses méthodes
de commercialisation ou son mode de
développement.
Le dirigeant créateur de la start-up doit être
un meneur d’hommes visionnaire qui doit
croire sur la durée en son projet, car il n’en
récoltera pas les fruits immédiatement.
Aussi, il est parfois plus intéressé par
produire de la recherche que de réaliser des
ventes avec le produit de cette recherche.
Nous constatons, selon la loi de finances
2020, la mise en place d’un système de
financement spécifique concernant les start-
up. Dans le même sillage, il est à souligner
que l’intérêt qui doit être porté aux start-up
en Algérie ne doit pas se baser uniquement
sur le volet fiscal vu l’importance du volet
juridique, qui est souvent décisif, surtout
pour se prononcer en matière de la continuité
de la start-up.
1- UNE CONCURRENCE À RETRACER
La différence fondamentale entre une
entreprise classique et une start-up est
qu’une entreprise est organisée pour exécuter
et optimiser un Business model (BM)
qui fonctionne, alors qu’une start-up est
organisée pour en trouver un. Cela est lié
à la maîtrise des Nouvelles technologies
de l’information et de la communication
(NTIC)
Ainsi, le Business model est devenu un
outil de socialisation imposé par le jeu
de la concurrence. Sa large diffusion
dans le monde des affaires a modifié
certaines relations entre communautés
professionnelles. Il renvoie à un langage qui
est aujourd’hui partagé par de nombreux
entrepreneurs, designers, illustrateurs,
enseignants-chercheurs et étudiants.
Ces espaces contribuent à l’émergence
d’une culture commune. Il devient par
exemple nécessaire de développer des
moyens ludiques de partage, d’échange et
d’apprentissage, favorisant la discussion et
gommant les rapports hiérarchiques.
L’innovation liée à la start-up peut susciter
des réactions défensives consistant à critiquer
ou à discréditer le projet dans l’intention
d’empêcher ou de freiner son déploiement.
La situation peut se retourner contre les
innovateurs dans la mesure où l’acceptabilité
du Business model innovant peut être remise
en cause par les parties prenantes.
Ce type de réaction peut ainsi freiner voire
entraver le processus d’innovation. Les
attaques des concurrents peuvent se révéler
d’autant plus intenses que les caractéristiques
du BM innovant remettent en cause le rôle
des acteurs traditionnels du secteur. Par
exemple, l’implantation du BM d’Uber dans
le secteur du transport de particuliers à titre
onéreux a généré des réactions très vives
de la part des chauffeurs de taxi français
El Watan - Samedi 8 février 2020 - 18
CONTRIBUTION
craignant de perdre leur marché. La capacité
des entrepreneurs à faire face aux tensions
concurrentielles générées par leur projet
constitue un facteur de réussite important.
Dans le même contexte, il est à noter qu’il
existe deux typologies de valeurs. L’une
dite actionnariale, qui se définit comme une
valeur économique. L’autre dite partenariale
se définissant comme étant ce que toute
partie prenante de l’entreprise peut retirer en
étant en contact avec l’entreprise .
De plus, la valeur peut se créer
durablement en cas d’avantage compétitif
difficilement imitable, comme l’innovation
et particulièrement le brevet. Enfin,
caractériser la création de valeur part du
principe qu’il faut prendre conscience que
les valeurs sont créées par transaction
monétaire, par échange de connaissances,
ou par effet connexe de bénéfices intangibles
entre parties prenantes.
Pour le domaine d’intérêt de la start-
up, il est vrai qu’il est préférable de
s’intéresser aux domaines non stratégiques,
tels que le service qui est confronté à
une exploitation très timide en Algérie.
Mais la loi de finances 2020, quant à
elle, prévoit de supprimer la règle 51/49
qui interdisait aux investisseurs étrangers
de détenir des parts majoritaires d’une
entreprise en Algérie. Cette suppression
sera appliquée uniquement sur certains
secteurs stratégiques. Soulignons que les
termes «secteurs stratégiques» restent sans
qualification juridique ; idem pour le champ
d’activité des start-up ; et ainsi, les limites
au sein d’un marché concurrentiel. D’autant
plus que la start-up est amenée à activer
en étroite relation avec les NTIC, qui
constituent, en outre, un secteur où la
concurrence se joue directement à l’échelle
mondiale. Pour cela, le législateur devra être
très rigoureux et précis dans la définition des
critères parce que toute entreprise agissant
dans le domaine des nouvelles technologies
n’est pas forcément une start-up.
On est là face à une question de sécurité
juridique, qui impose des textes surtout
préventifs, commençant dans le cas de la
concurrence par la Constitution. On se
basant sur un exemple juridictionnel, le
litige entre la Ville de Paris qui a assigné en
référé la société Airbnb, Ireland unlimited
company, aux fins de voir ordonner la
mention, sur plusieurs annonces publiées
sur sa plateforme numérique, du numéro
d’enregistrement de déclaration préalable
auprès de la commune exigée pour la
location de courte durée à une clientèle de
passage et, à défaut, leur suppression, et
l’interdiction de publier des annonces sur
la Ville de Paris qui ne mentionnent pas
un numéro d’enregistrement, le tribunal
de grande instance de Paris a transmis
une question prioritaire allant jusqu’à la
constitutionnalité, en posant la question
suivante : est-il compatible avec le principe
constitutionnel d’égalité devant les charges
publiques consacré par l’article 13 de la
Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen ? (Cour de cassation, chambre civile
3, 31 janvier 2019, N° de pourvoi : 18-
40043).
Pour l’Algérie, on retrouve initialement
l’article 43 de la révision constitutionnelle
du 6 mars 2016, qui stipule que : «… La
loi interdit le monopole et la concurrence
déloyale».
Suite à cela, on se pose la question suivante :
est ce que la loi, en principe, doit interdire la
concurrence déloyale ou bien l’atteinte à la
concurrence ? Sachant que la concurrence
déloyale est liée à la coutume, et dans la
majorité des cas on se retrouve devant
l’impossibilité absolue de maîtriser les
contours de la coutume, cette dernière jugée
par la doctrine comme étant «l’enfant le plus
turbulent de la grande famille juridique».
Ainsi, et s’agissant de la stabilité des textes,
et la stabilité liée à l’application devant les
juridictions, il est nettement préférable que
la loi interdise l’atteinte à la concurrence,
ayant initialement le texte comme référence,
et non pas la concurrence déloyale, qui est
déjà interdite par la coutume, aussi instable
et maniable. Enfin, sur le plan concurrentiel,
la start-up doit accélérer le temps encore
plus rapidement que les autres. Elle doit non
seulement conserver son chiffre d’affaires
existant (rapport opérationnel), tout en créant
ses innovations (rapport stratégique). D’où
l’importance de la propriété intellectuelle.
2- UNE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
IMPORTÉE
Parmi les critères de qualification d’une
start-up innovante, on retrouve la possession
d’un ou de plusieurs brevets. Evidemment,
le brevet est l’un des droits de la propriété
intellectuelle, mais qui représente un élément
d’évaluation quant à la réussite de la start-up.
Sachant que peuvent être protégées par
un brevet d’invention les inventions
qui sont nouvelles, qui résultent d’une
activité inventive et qui sont susceptibles
d’application industrielle. En effet, la valeur
du brevet peut être associée à un avantage
concurrentiel pour les propriétaires des
brevets, qui se traduit dans une probabilité
plus importante d’opérer efficacement dans
le marché financier. Pour cette raison, le
jeu d’interaction entre droits de propriété
intellectuelle et structures financières serait
favorable à la survie des sociétés qui est une
condition nécessaire à leur croissance. Le
jeu d’interaction entre les droit de propriété
intellectuelle et les structures financières
permettrait également à certains acteurs de
conserver le leadership et la domination
du secteur. Les firmes intéressées dans la
construction d’un portefeuille de brevets
voient leur capacité d’acquisition des
technologies accrue avec l’introduction en
Bourse des sociétés en croissance avec
des nouvelles technologies protégés par
des brevets. Sur le plan technique, on peut
se retrouver devant une interférence entre
brevet et secret. Toutefois, le secret industriel
et commercial peut remplir les conditions
des brevets, alors résultent deux cas :
1er cas : enregistrer le secret comme brevet.
Ce dernier tombe dans le domaine public
après 20 ans de la date du dépôt.
2e cas : garder le secret comme tel ; une fois
divulgué, il tombe dans le domaine public.
Mais lorsque le secret industriel et
commercial ne remplit pas les conditions du
brevet, dans ce cas il faut le garder comme
secret. La réalité a donné naissance au
problème de la détention du secret d’affaire
ou de l’intelligence économique qui relève
de la partie étrangère ; au final, la partie
algérienne possède un droit sans pouvoir,
enfin un droit sans âme.
En termes d’effet, ce genre de situation
freine le développement de l’Algérie
sur le plan international, car en cas de
classement international basé sur le nombre
des brevets d’inventions ou bien le nombre
des titres enregistrés par pays, comme
pour la recherche-développement, ce n’est
pas l’Algérie qui sera classée, car on ne
fait qu’exploiter des titres étrangers sur le
territoire algérien, mais c’est plutôt le pays
étranger détenteur du brevet ou du titre qui
bénéficiera du classement. Enfin, l’Algérie
ne bénéficiera nullement d’une visibilité à
l’international. Parallèlement aux brevets,
on retrouve les marques. Un autre droit de
propriété intellectuelle ayant une position
importante au sein des start-up. D’autant
plus que les prochains textes doivent se
baser sur le label institutionnel de la start-up
algérienne et la labellisation des incubateurs
suivant les standards internationaux.
La différenciation entre la labellisation
des incubateurs et la propriété des droits
intellectuels s’impose sérieusement, car
selon la réalité déduite du marché algérien,
on se retrouve, là aussi, devant le cas de
labellisation nationale et le droit intellectuel
importé. Pour cela, nous espérons la
naissance de textes très rigoureux dans
ce contexte qui exigent le cumul entre
la labellisation nationale et les droits
intellectuels algériens ; c’est-à-dire le
rapprochement au sein du service compétent
pour enregistrer le droit.
CONCLUSION 
Pour conclure, il est encore important de
souligner que la loi de finances 2020 à
exonérer de la TVA et l’IBS les start-up.
Le volet fiscal n’est pas suffisant en lui-
même. La start-up exige une appréciation
et une qualification qui ne peuvent être que
juridiques, cela exige aussi une stratégie
visionnaire pour réussir, principalement, la
prise d’une somme de mesures audacieuses.
Il est vrai que la start-up est un «moteur»
de l’économie nationale, mais qui n’est pas
encore visible à l’international. La littérature
au final nous propose peu d’éléments
caractérisant les srart-up, une littérature «à la
mode» à appliquer avec vigilance.
N. B. K.
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 19

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Cinq Maisons chère et regrettée mère Voilà déjà 26 ans, le
des avocats du barreau de Blida,
et Nechab ont Sabeha Ladjouze 08/02/1994, que tu
nous as quittés pour très attristés par le décès de
l'immense épouse Kouiten un monde meilleur.
la mère de
Depuis ton départ,
douleur de faire Ses enfants, son époux, ses nous avons tous maître Benrekia Farouk
part du décès frères et sœurs prient tous réalisé combien nous
pouvions t’aimer. avocat à Blida
de leur cher et regretté ceux qui l'ont connue et Chaque jour, tu occupes une place de choix lui présentent ainsi qu’à sa famille
lle
dans nos cœurs. Avec ce regret, celui de ne pas
Menad Kamel aimée d'avoir une pieuse pouvoir te faire part de nos joies, de nos projets.
leurs sincères condoléances et
pensée à sa mémoire. Ton visage, ta voix et ton sourire sont gravés les assurent en cette pénible
le
survenu le 6 février. à jamais dans nos cœurs. Nous te demandons circonstance de leur proofo
fonde
de
L’enterrement a eu lieu le Que Dieu le Tout-Puissant de continuer à veiller sur nous de Là-Haut tout
comme tu le faisais si bien sur cette terre.
sympathie.
même jour. t'accorde Sa Sainte Ton épouse Hakima Oumerzouk, "A Dieu nous appar arten
nons et Lui
Miséricorde et t'accueille en tes enfants Redha, Sabrina, Badria, Ryma, nous retournonss."
«A Dieu nous appartenons tes petits-enfants Sofia, Amel, Sofiane,
Son Vaste Paradis. Nassim Et Serena Le bâtonnnnier
err, Mee Medj
M djjdouba
et à Lui nous retournons». Ab
Abdelaziz
Ab izz
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Envahissements 2.Qui mani- Quinze sur 15 N°6046 Mots Croisés N°6046
feste de l'hostilité. Faire le fier 3.Dévidoir à cocons. Marais Par M. IRATNI
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
d'Argolide. Prononcée 4.Céréale. Débit de boissons 5.N'est 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pas un homme de parole. Relatives au sternum 6.Occlusion 1 I
intestinale. Est en cellule. Règle. Fin de verbe 7.Article de 2 II
Barcelone. Gaz rare. Invitation à sauter. Lopin de terre 8.A
3 III
demi retenu. Attacher. Marque le pas. Avant la date 9.
Conduite souterraine. Versus. Ecoute 10.Intercala. Remplies IV
4
11.Gaine. Sort après coup. Individus 12.Suite de noms. Quatre V
5
romain. Fin de journée 13.Privatif. Opération d’esthétique. VI
Bas de gamme 14.Porte sur lui. Boisson de pub. Chef 6 VII
d'œuvre. Pièce de jeu d'échecs 15.Attend. Equipe de foot. 7 VIII
Ballot.
IX
8
X
VERTICALEMENT : 1.Maison rurale. Aminci par l'usage 9
2.Organisation criminelle. Non fondés 3.Tumeur bénigne. HORIZONTALEMENT
10 I- Petit vase de terre abritant une bougie. II- Qui comporte des
Vigueur. Suivent la théorie 4.Cher. Courant 5.A recenser. Petite
insuffisances. III- Commencent une série - Partie de la tête.
chemin. Barre de fermeture 6.Mille-pattes. Veto anglais. 11 IV- Destinée à une catégorie précise de personnes - Posséda.
Illuminait l'Egypte. Terre en mer 7.Sur la rose des vents. V- Foyer lumineux - Le docteur du ciné - Symbole chimique.
12 VI- Aire de clochard - Retranchée. VII- Converse - Saint en
Découverte heureuse 8.Légères 9.Roulement de tambour. Cours Espagne. VIII- Caïmans aux Antilles - Prince des démons. IX-
de France 10.Baie nippone. Dressiez 11.Sujet imprécis. Petit 13 Béquille de chantier naval - C’est-à-dire. X- Berné - Groupe de
sporanges.
bâton 12.Relative au nœud. Allongent 13.Homme de main. 14
Prince troyen. Recherché par des limiers 14.Copulative. Voix VERTICALEMENT
15
d'eau. Groupe de deux 15.Cargaison. Restitues. Vigoureux. 1- Ecarte. 2- Très fréquent. 3- Langue - Dipôlme. 4- Pro-
blème - Célèbre incestueuse. 5- Pronom vague. Un dur au
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.SAUVEGARDER. RAS 2.YOGA. OVERDOSE cœur tendre - Théâtre du Levant. 6- Manifestes. 7- Dame
1.SYMPTOMATIQUE 2.AOUTIENNE. USONS 3.UG. OR. ES. AI. NAT 4. 3.MU. LSD. GUETTENT 4.PTOSE. SEIN. ARA 5.TIRONS. ND. ADAGE qui fait le trottoir - Chef d’œuvre - Mal dit. 8- Arbre. Ville
VALSONS. ALEA. IR 5.SENSITIFS. ANE 6.GOD. QI. ACRE 7.AV. AURA. 6.OE. NS. ACERBE. EN 7.MNESIQUE. AB. CUL 8.ANS. TIR. ELIRE 9. de Vénétie. 9- Rassasiée - Fleuve côtier. 10- Mettre pour
le première fois.
EURO 8.REGENCE. RANCIRA 9.DRUIDE. SEICHE 10.EDEN. RA. TE. AI. AREC. AT 10.ALFA. AIREDALE 11.QUIESCENCE. SIEN 12.US.
CREENT 11.ROT. ABBE. SNOB 12.STADE. LADS. EUE 13.REERA. RUCHES. TNT 13.EON. AERIENNE 14.NAIN. OR. TOURNE 15. SOLUTION N° 6045
CITAIT. RN 14.NAGEUR. LENINE 15.SOT. ENLEVENT. ET. ASTRES. AS. BENET. HORIZONTALEMENT
I- DESARÇONNE. II- INQUIETÉES. III- UT. IV-
Sudoku N°6046
2 5 9
4
5
3
2
7
9
1
8
2
3
6
7
5
1
8
4
9
6
EPIE - ANAR. V- RILSAN - POT. VI- GEL - CO-
PINE. VII- ESERINE - ER. VIII- SIENNES. IX- TI
- PRETS. X- ELLE - RETIF.
RÈGLE DU JEU 1 6 8 4 5 9 2 7 3
7 5 Solution
2 8 3 5 9 4 7 6 1 VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku
de plusieurs
8 6 5 9 précédent
9 5 6 7 1 2 8 3 4 1- DIVERGENTE. 2- EN - PIES - IL. 3- SQUILLES.
4- AU - ES - RIPE. 5- RIE - ACIER. 6- CE - ANON-
7 1 4 3 6 8 9 5 2 NER. 7- OTAN - PENTE. 8- NE - API - EST. 9- NEU-
carrés. Chaque carré 8
contient tous les chiffres
3 9 8 7 1 2 4 3 6 9 5 RONES. 10- EST - TER - IF.
6 4 5 9 8 1 3 2 7
de 1 à 9. Chaque ligne 1 2 7 4
comme chaque colonne
3 9 2 6 7 5 4 1 8 Fléchés Express N°6046
contient aussi tous les 2 6 8 essentiel bahut rapport de déesse du
chiffres de 1 à 9. anglais naissances mariage
réfléchi
Certains chiffres vous 1 2 3 7 qui sont
au début
avec
raillerie
chiffre
romain
Paris
antique
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 6 4
cela, procédez par
déduction et élimination. 9 5 3
loyauté

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-

Tout Codé N°6046
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
surveillant
colle bien
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous à Alma
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. dépressions
extirper

Petit vantail vitré s'ouvrant dans la partie supérieure d'une baie ou d'une porte. arrondies
étain
1 2 3 4 5 4 6 7 8 6 8 9 tête de
solution
sanglier
tif rétif
6 7 4 10 11 6 4 3 4 6 5 6
P
12 13 14 6 15 3 8 13 8 5 3 8 nanti

6 12 3 8 5 13 1 13 5 6 5 13 pays

16 6 5 3 8 9 1 10 4 gardienne
de la paix
4 7 16 13 17 13 18 6 7 19 7 8 sacré
réfléchi
G chauffeur
grand
3 19 6 6 10 18 8 6 15 6 habille nombre
substance
5 4 6 18 10 18 18 13 6 5 végétale individu
tiendrai quelconque
13 12 12 13 8 6 1 10 5 20 la pagaie

10 7 13 6 8 10 15 13 18 5 11 terre
ceinte
18 13 18 10 4 18 6 6 11 4 6
stupide plante
textile
1 10 7 4 5 18 6 20 armée lettres
glorieuse de cour
1 10 19
grande
pièce
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : RAVE - ROBERT PRESTON
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :
et la suite bramer
HORIZONTALEMENT : SPECTACLE / PURITAIN / ERREMENTS / OO / ONT / EXPERTISE / IE
/ NET / AMER / PEUR / ANIER / LO / ET / ROUSSI / INONDE / OVIN / ENTE / ENTASSES.
VERTICALEMENT : APPROXIMATIVE / EUROPEEN / NIN / OCRE / RIRONT / TIMORE /
EON / MATENT / PRUDES / CANTINE / SENS / ELIT / SEULS / TE / ENS / ETROITES. Jeux proposés par gym C Magazine
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT BOU ISMAÏL  (TIPASA) EN BREF…

Un homme tué par balle
à El Tarf Un centre de formation des SÉTIF : UN MORT ET
8 BLESSÉS DANS UN
Un homme tué par balle a été retrouvé dans sa
camionnette dans la nuit de mercredi à jeudi à
Boutheldja (El Tarf), a-t-on appris auprès des services
de la Gendarmerie nationale de la wilaya. Sitôt alertés,
les TIC en quête de statut ACCIDENT DE LA
ROUTE À EL MAÂDAR
Une personne a trouvé la
les services de sécurité sont intervenus aux environs mort et 8 autres ont été
de minuit pour transférer à la morgue la dépouille de la blessées dans un accident
victime, un homme âgé de 32 ans, répondant aux initiales de la circulation, survenu
de S. B., retrouvé mort dans sa camionnette gisant dans jeudi après-midi, dans
une mare de sang, a-t-on précisé de même source. Sur la localité d’El Maâdar,
ordre du procureur de la République près le tribunal à 35 km au sud de Sétif,
correctionnel d’El Tarf, une enquête a été ouverte afin de a-t-on appris auprès des
déterminer les causes et les circonstances exactes de la services de la Protection
mort de la victime, a-t-on ajouté. civile. L’accident a eu lieu
aux environs de 17h suite
à une violente collision
Pénurie de médicaments à Sétif entre deux véhicules
La wilaya de Sétif, deuxième du pays en nombre touristiques roulant dans
d’habitants, est actuellement confrontée à une le même sens en direction
importante pénurie de médicaments. Selon de nombreux de la commune de Aïn
pharmaciens, pas moins de 300 produits dont une Oulmène, avant de dévier
cinquantaine affecte directement les malades chroniques, vers le sens inverse de la
sont en rupture. En plus de la souffrance générée par route et entrer en collision
une pathologie lourde, les cancéreux, les asthmatiques, avec 2 autres véhicules sur
la route nationale RN28,

O
les IMC (Infirme moteur cérébral), ainsi que les patients pérationnel depuis très satisfaisant, ce n’est pas le cas bâcheliers s’inscrivent dans ce
faisant face à des problèmes du goitre, éprouvent toutes peu de temps, le centre pour le personnel administratif centre pour passer l’entretien oral précisément dans la région
les peines du monde à mettre la main sur le «Regulaxe», d’El Maâdar, a indiqué le
de formation dans les TIC et d’entretien qui enregistre un et écrit avant d’accéder à leurs capitaine Ahmed Lamamra,
le «Bricanyl» en comprimés, le «Spiriva», le «Bazdane», (technologies de l’information déficit en raison de l’insuffisance spécialités. L’incubateur de Sidi chargé de la communication
pour ne citer que cet échantillon d’une longue liste. et de la communication) et les du budget. A présent, il a accueilli Abdellah a déjà pris attache avec de la direction locale de
Inquiets, des centaines de malades qui ne savent plus à métiers de la téléphonie érigé à des stagiaires issus d’une ce centre de Bou Ismaïl, qui la Protection civile. Les
quel saint se vouer attendent avec impatience la fin d’une Bou Ismaïl demeure en quête de trentaine de wilayas. Pour la avait signé des conventions de éléments de la PC sont
pénurie qui n’en finit plus… son statut, un centre d’excellence. prochaine rentrée du mois de partenariat avec les entreprises intervenus sur les lieux pour
Les autorités centrales avaient février en cours, le centre offre 25 de téléphonie mobile et Algérie- évacuer la victime âgée de
L’ancien wali de Mostaganem ouvert ce centre dans la
précipitation, omettant son statut
postes pour la spécialité «Système
numérique, option TIC» et
Télécom. Des stagiaires
envisagent de créer leur start-
40 ans vers la morgue de
l’hôpital Mohamed Boudiaf
placé en détention provisoire juridique. Il n’en demeure pas 25 postes pour la spécialité up à l’issue de leur formation. de Aïn Oulmène et les
moins que les étudiants qui «Réseau télécom, option Les équipements technologiques blessés âgés entre 26 ans
Le juge instructeur près la Cour suprême a ordonné, bénéficient d’une formation dans filaire». Néanmoins, le centre installés dans les classes du et 40 ans vers les urgences
jeudi, le placement de l’ancien wali de Mostaganem, cet établissement qui relève du de Bou Ismaïl propose aussi des centre de formation permettent de la même structure de
Abdelwahid Temmar, en détention provisoire dans une département ministériel de la formations pour l’obtention du aux jeunes stagiaires de se santé, a fait savoir le même
affaire liée à la corruption, a indiqué un communiqué formation et de l’enseignement Brevet de technicien supérieur familiariser pendant leur cursus responsable.
du procureur général de ladite Cour : «Dans le cadre de professionnels trouvent (BTS) en administration Cloud de 3 années avec les nouvelles
l’instruction ouverte au niveau de la Cour suprême, le juge facilement un emploi, compte Computing et Virtualisation, technologies vitales pour entamer LUTTE CONTRE LA
instructeur a auditionné M. Abdelwahid Temmar, ancien
wali de Mostaganem, poursuivi dans une première affaire
tenu de l’évolution du marché en administration Data Center, leur vie professionnelle. Le centre CRIMINALITÉ : PRÈS
de faux en écritures publiques par altération d’écriture,
algérien. Il dispose jusqu’à 300 en multimédia, en développeur de Bou Ismaïl demeure encore DE 340 AFFAIRES
postes pédagogiques, en plus d’applications, dans la inconnu auprès des jeunes en TRAITÉES À AÏN
dilapidation et usage illégal de deniers publics accordés
à un fonctionnaire dans le cadre de l’exercice de ses
d’une capacité d’hébergement télécommunication (câblage, quête d’une formation en mesure DEFLA
fonctions, octroi d’indus privilèges à autrui en violation
de 120 lits uniquement pour énergie, radio) et installateur de de leur assurer du travail au bout
des dispositions législatives et réglementaires, abus de les garçons. Si le nombre du réseaux. Des jeunes de 3e niveau de 3 ans. M’hamed H Les services de la police
pouvoir, abus de fonction, changement de la vocation personnel pédagogique est secondaire, des universitaires et judiciaire de la sûreté de
agricole d’une terre agricole, atteinte au domaine national wilaya de Aïn Defla ont
et à l’état naturel du littoral». Le prévenu est accusé SÉCURITÉ JUDICIAIRE 2.0 DE DOCUMENTS ET BREVETS traité près de 380 affaires
également dans une deuxième affaire de «rédaction de criminelles durant le mois
documents administratifs portant des faits erronés et
abus de fonction».
Docucert débarque à Alger de janvier de l’année
en cours, procédant à

D ans le cadre de la collaboration naissante

OOREDOO ATTEINT UNE VITESSE
DE 6,8 GIGABITS/SECONDE
Quelques heures seulement après l’octroi des couples
de fréquences plus larges dans la bande 71-76/81-86
GHz par l’Autorité de régulation de la poste et des
communications électroniques (ARPCE), Ooredoo a réussi
avec brio le déploiement d’une liaison de son réseau à
micro-ondes atteignant un débit record de 6,8 Gigabits/
seconde. Mettant en place des solutions technologiques
innovantes, Ooredoo Algérie a réalisé une performance
exceptionnelle en triplant le record établi récemment sur
un lien de transmission existant. Suite à ce déploiement,
M. Abdelkrim Melab, Directeur adjoint chargé des
Transmissions chez Ooredoo a déclaré : «Cette réalisation
démontre l’engagement de Ooredoo à mettre en place
des solutions technologiques novatrices afin d’offrir
aux Algériens une expérience internet mobile unique en
Algérie. La technologie radio de SIAE Microelettronica
nous a permis de réaliser cette prouesse technique.»
Cette performance technologique témoigne des actions
concrètes qu’entreprend Ooredoo Algérie afin d’optimiser
et moderniser ses infrastructures tout en améliorant
l’expérience client et ainsi répondre aux besoins
croissants du marché algérien en internet mobile.
de Docucert.co et l’Union internationale des
avocats, des représentants internationaux de la
droits sont sauvegardés par un huissier appartenant
à la Chambre des huissiers, fédérée au projet,
basée en France (Paris). «La révolution numérique
l’arrestation de 351 suspects
dont 51 ont été mis en
détention provisoire, a-t-on
plateforme numérique de la sécurité des documents se manifeste par la multiplication des outils de appris jeudi auprès de la
et les œuvres Docucert débarque à Alger pour mobilité (smartphones, tablettes) et des canaux de cellule de communication
un séminaire placé sous le thème «La sécurité communication digitaux. Nous souhaitions apporter de la sûreté de wilaya.
judiciaire de l’investissement». Les gestionnaires aux créateurs, chercheurs, et porteurs de projets une Menées par les services
de cette databank ont dévoilé, lors de cet événement solution simple et efficace leur permettant de protéger de la police judiciaire de la
qui s’étale sur deux jours au Palais des Nations, leurs droits de toutes natures», a déclaré Anthony sûreté de wilaya ainsi que
leur solution de protection des créations grâce à Dinis, fondateur de Docucert lors de la présentation. par les structures similaires
la technologie Blockchain/Docucert. Ce concept, L’autre avantage de cette procédure, c’est qu’elle des sûretés urbaines et de
qui prend en charge tous les formats numériques, permet de demander un constat d’huissier de justice à daïra, les affaires traitées
permet, selon les conférenciers, d’offrir une solution n’importe quel moment, ce qui prouve la véracité de s’inscrivent dans le cadre de
la lutte contre la criminalité
de protection des droits d’auteur et des brevets l’utilisation de ce mode de transfert et de sauvegarde. sous toutes ses formes dans
basée déjà sur la Blockchain (autre plateforme de «Ce constat constitue une preuve juridique efficace
le but d’assurer aux citoyens
sauvegarde de documents administratifs moins contre toute contestation. La solution trouve son quiétude et sérénité, a-t-
sécurisée). Les initiateurs du projet et les participants application dans une multitude de domaines, et ce,
on précisé. Les affaires
ont expliqué par ailleurs que cette plateforme permet partout dans le monde. En 3 clics, chaque corps de traitées concernent les
à l’utilisateur de déposer ses données en toute sécurité métier peut sécuriser et protéger efficacement ses crimes et délits contre les
contrairement au passé et cela passe par l’ancrage de preuves de créations», a tenu à expliquer le fondateur personnes (107 affaires),
l’empreinte numérique des documents à travers le de Docucert. les biens (108), les biens
système Blockchain. Quant à l’étape de l’horodatage, Simple d’utilisation, la plateforme sécurisée est publics (18), ainsi que
elle permet de verrouiller les documents sans pouvoir accessible depuis n’importe quel navigateur (ainsi celles se rapportant aux
apporter des modifications sur les données ainsi que qu’Android et IOS) qui regroupe les technologies us et coutumes (7), à la
sur les caractéristiques afin d’éviter toute tentative de la signature électronique, l’horodatage et la cybercriminalité (3) ou
d’usurpation. Un certificat de preuve est alors envoyé blockchain. Elle permet ainsi de protéger les droits ayant trait à l’aspect
au souscripteur pour valider la protection de ses dans plus de 170 pays, tous signataires de la économique et financier (7),
données. L’empreinte numérique générée par les Convention de Bern, dont l’Algérie. a-t-on détaillé.
serveurs de Docucert est ensuite consignée et les Aziz Kharoum

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d’aucune réclamation. Reproduction
interdite de tous articles sauf accord de
la rédaction.

ES SOUK AHRAS
Le club en chute
libre
Lrelance,
a malédiction refuse de quitter l’équipe culte
de Souk Ahras qui, malgré tous les appels de
sombre dans une inquiétante léthargie.
Avec sept défaites successives et un legs accablant
de mauvaise gestion de l’ancien président, l’équipe
va inéluctablement vers une autre dégringolade, au
point où elle serait contrainte, à en croire les pre-
miers échos, d’évoluer en interwilaya. Une situation
que personne, dans le milieu du ballon rond n’aurait
prédit ni souhaité. L’ancienne équipe dirigeante est
tenue pour responsable du démembrement total de
l’ESSA et des actes préjudiciables traités par voie
de justice. D’ailleurs l’arrivée de Salem Aït Djoudi
à sa tête a tout de suite buté sur les embûches de tous
les jours, dressées par les relais du circuit mercantile
qui gravitent encore autour de l’équipe et du sport
en général. Le nouveau président qui fait preuve
de correction et de volonté de bien faire, fait l’objet
d’actes de sabotage programmés. Zinedine Hadji,
ancien joueur, entraîneur des petites catégories et
membre de l’actuel staff dirigeant, a déclaré : «La
stabilité tant recherchée par les fans de l’équipe
et l’arrivée d’un nouveau staff dirigeant composé
de membres réputés pour leur correction et leur
probité dérangent les personnes malintentionnées
représentées en force au sein de la famille sportive.
Ceux qui ont pris le pli d’en faire un gain supplé-
mentaire et une source de richesse usent de tous les
moyens pour maintenir le chaos et ne point ouvrir
les anciens dossiers de la gestion du club.» De son
côté, Nacer Gouasmia, ancien joueur et membre
dirigeant, estime que la prise en charge efficace de
l’ESSA doit connaître une implication de tous ceux
qui désireraient hisser haut les couleurs de l’équipe
fanion de Souk Ahras, les autorités locales incluses.
Il a également souligné que tout le mal est dans cette
sous-traitance qui refuse d’abandonner les mœurs
de cette wilaya. «Des personnes qui n’ont aucune
relation et d’autres tenues pour responsables de tous
les échecs parlent au nom du club et négocient sans
statut légal son sort avec les responsables du secteur
de la jeunesse et des sports, voire les responsables de
l’administration locale», a-t-il dénoncé. Encore une
saison difficile pour l’ESSA. A. Djafri
SÉTIF
Le journaliste
Djamel Gherib
hospitalisé
S ouffrant, Djamel
Gherib, l’une des meil-
leures plumes de Sétif, de
ces vingt-cinq dernières
années, est mal en point.
Ereinté par un métier stres-
sant et noble, l’échotier qui
a écumé des années durant
les colonnes du Matin, de
Compétition et du Jeune
Indépendant séjourne depuis plus de dix jours au
CHU de Sétif. Intransigeant et rectiligne comme
sa plume acerbe et objective, le brave journaliste
combat, de toutes ses forces, une maladie chro-
nique. Ayant formé des centaines d’étudiants du
département communication et information de
l’université de Sétif (Dr Mohamed Lamine Deba-
ghine), Djamel Gherib souffre d’une indifférence
s’apparentant à du mépris. Sportif, homme de
théâtre, Djamel, ayant passé plus de trente années
de sa vie au service de tous les secteurs de la vie
économique, sociale, culturelle et sportive de la
wilaya de Sétif est «récompensé» par l’amnésie
d’une société ne trouvant aucune gêne à glorifier
les «gauchers» et à tourner les dos à ses meilleurs
serviteurs. Effaçant d’un trait les innombrables
services rendus par une aussi belle plume, le mi-
nistère de la Culture, les autorités de la ville, de la
wilaya ainsi que les dirigeants de l’Entente de Sétif
sont interpellés. En rendant visite à notre confrère
et ami auquel toute la rédaction sportive d’El
Watan lui souhaite un prompt rétablissement, les
autorités feront d’une pierre deux coups. Car, elles
iront au chevet d’un autre malade, en l’occurrence
le CHU qui tombe en ruine. Kamel Beniaiche
El Watan - Samedi 8 février 2020 - 22
SPORTS
LICENCE DE CLUB PROFESSIONNEL PROGRAMME
Obligatoire à partir DES MATCHS
■ LIGUE 1 – 17e JOURNÉE
de la nouvelle saison Aujourd’hui
NAHD - ASO (15h)
NCM - CRB (15h)
CABBA - USMBA (15h)
I
l y aura fallu plus de dix ans
après l’instauration du profes- USMA - CSC (16h h.c)
sionnalisme pour que les ins- JSS - ASAM (17h)
tances du football algérien daignent MCO - ESS (17h45)
sommer de manière effective à ce Demain
que les clubs se conforment aux USB - JSK (16h)
exigences de ce statut. Ce n’est pas MCA - PAC reporté
encore acquis, mais la Fédération al-
gérienne de football (FAF) a envoyé, Classement Pts J
jeudi dernier, une correspondance 1- CR Belouizdad 32 16
à tous les clubs de la Ligue 1, les 2- MC Alger 27 16
informant qu’à partir de la nouvelle -- JS Kabylie 27 16
PHOTOS : DR
saison 2020-2021, une Licence de 4- USM Alger 24 16
club professionnel (LCP) sera exi- 5- ES Sétif 23 16
gée pour l’ensemble des formations -- MC Oran 23 16
engagées dans la compétition. Celle- -- CS Constantine 23 16
Les membres de la DCGF présidée par Réda Abdouche, 3e à partir de la
ci devra être délivrée à chaque début 8- AS Aïn M'lila 22 16
gauche
de saison, et sans ce «sésame», le -- USM Bel Abbès 22 16
club ne pourra pas évoluer en Ligue tions, un justificatif du payement responsables des clubs afin qu’ils 10- Paradou AC 21 16
1. Le bureau fédéral avait donné le des frais d’engagement (porté à 4 puissent fournir (produire) tous les 11- JS Saoura 20 16
28 janvier dernier son aval pour que millions de dinars), le bilan fiscal documents la première semaine du 12- CABB Arréridj 19 16
la licence de club professionnel soit au 31 décembre 2019, le rapport de mois de juillet 2020. Par ailleurs, la 13- ASO Chlef 18 16
effective dès la prochaine saison. certificat des comptes du bilan 2019 Fédération algérienne de football 14- NC Magra 17 16
Mais pour que les clubs puissent par le CAC, le PV de l’arrêté de a sollicité l’aide des ministères de 15- NA Hussein Dey 15 16
prétendre à cette fameuse licence, l’exercice 2019 par le CA. Sont éga- l’Intérieur, des Collectivités locales 16- US Biskra 14 16
ils doivent présenter 19 documents. lement exigés le PV d’approbation et de l’Aménagement du territoire
Les «exigences» que les présidents des comptes de l’exercice 2019 par (Miclat), de même que le ministère ■ LIGUE 2 – 18e JOURNÉE
des conseils d’administration des l’AGO, l’attestation de mise à jour de la Jeunesse et des Sports. Ces - Aujourd’hui à 15h :
différentes SSPA des clubs de la CNAS au moins de 3 mois au 30 juin structures sont appelées à concré- ASMO - JSMB
Ligue 1 doivent fournir, entre autres, 2020, l’extrait de rôle de la SSPA tiser des projets d’installation de la MCS - OMA
une copie des statuts de la SSPA au moins de 3 mois au 30 juin 2020 vidéosurveillance dans les stades et JSMS - OMA
actualisé au 30 juin 2020, une fiche ainsi que le bilan prévisionnel sur 3 à constituer des comités de suppor- JSMS - MCEE
d’engagement dans les compéti- ans. La FAF a accordé 6 mois aux ters par chaque SSPA. F. B. USMH - RCR
USMAn - RCA
MOB - OM
COMITÉS OLYMPIQUES ALGÉRIEN ET CUBAIN ASK - DRBT
ABS - WAT
Signature d’accords de coopération Classement
1- O Médéa
Pts J
35 17
2-WA Tlemcen 32 17
L a visite du président du
Comité olympique algé-
rien, Mustapha Berraf, à
lors de ce déplacement à La
Havane, Berraf, accompagné
de l’ambassadeur d’Algérie
3- RC Relizane
-- RC Arbaâ
28 17
28 17
Cuba, qui s’est achevée jeudi
dernier, a été ponctuée par la
à Cuba, n’a pas raté l’occa-
sion pour rendre visite aux
5- JSM Skikda
6- ASM Oran
27 17
26 17
signature d’accords de coo-
pération et d’échanges avec
boxeurs algériens qui effec-
tuent actuellement un stage de
7-USM Annaba
-- MC El Eulma
24 17
24 17
le Comité olympique cubain
dans plusieurs domaines : pré-
paration des athlètes d’élite,
préparation, qui s’inscrit dans
le cadre du prochain tournoi
continental, qualificatif aux
9-AS Khroub
11- MC Saïda
23 17
10- DRB Tadjenanet 21 17
20 17
formation des entraîneurs et
dans la médecine sportive. A la tête d’une délégation
Jeux olympiques de Tokyo
2020, prévu à Dakar du 19 février au 1er mars. La sélec-
-- A. Boussaâda 20 17
13- OM Arzew 18 17
conjointe algéro-africaine, Berraf, président de l’Asso- tion nationale senior de boxe sera engagée au Sénégal 14- MO Béjaïa 17 17
ciation des comités nationaux olympiques d’Afrique
(Acnoa), a mis à profit cette mission pour rencontrer
avec 13 boxeurs (8 hommes et 5 dames). A noter que
l’élite féminine de boxe clôturera sa préparation, au
-- JSM Béjaïa 17 17
16- USM El Harrach 13 17
son homologue et les autorités de ce pays. A cet effet, Maroc, après-demain. A. C.
FÉDÉRATION ALGÉRIENNE DE BADMINTON
Droit de réponse
S uite à la parution dans votre édition du
29 janvier 2020, au niveau de la rubrique
sportive, de l’article intitulé «Pour avoir refusé
d’Alger, deux événements sportifs internatio-
naux durant lesquels ces arbitres ont commencé
à officier. Pourquoi ces arbitres, jaloux de la
propre gré en toute liberté et il n’a jamais été
interpellé, à ce sujet, de quelque partie que ce
soit. Les arbitres ont reçu leurs dus dans leur
de tricher, trois arbitres de badminton au frigo moralité et de l’éthique sportives, ont tu ces intégralité (pièces justificatives à l’appui au
depuis... 2 ans» et, usant du droit de réponse, prétendus faits et n’ont commencé à mener niveau du service comptabilité de la FABA).
je vous prie de bien vouloir insérer la réponse, leur campagne de dénigrement de la Fédération Les arbitres n’ont jamais voulu répondre aux
ci-jointe. algérienne de badminton, ainsi que de son pré- désignations dont ils ont fait l’objet, à maintes
Par respect à l’éthique et à la déontologie sident Messaoud Zobiri, que plus de six mois reprises, pour officier des compétitions natio-
régissant votre noble profession, nous aurions après la fin de cette compétition ? Pourquoi nales. Concernant les demandes d’audience
souhaité voir l’auteur de l’article vérifier l’exis- ces justiciers du sport ne se sont pas adressés, adressées au président de la FABA, elles ont
tence des faits, avant de les publier et il aurait dû au moment des faits, aux représentants de la toutes été transférées à la commission natio-
respecter le droit de présomption d’innocence Fédération mondiale de badminton et de la nale d’arbitrage pour les examiner et qui leur a
qui est, par ailleurs, un droit constitutionnel, au Confédération africaine de badminton, présents donnée des suites favorables et auxquelles les
lieu de donner un ton accusateur à son article. à Alger pour veiller au bon déroulement de concernés ont refusé de répondre.
En effet, le contenu de l’article en question cet événement sportif, pour dénoncer ces faits La désignation pour officier des compétitions
n’est qu’un ensemble de mensonges et d’affa- gravissimes. Ces arbitres, tellement attachés au n’est, en aucun cas, un droit et, par conséquent,
bulations que des arbitres aux abois ont bien respect du droit, s’ils se sentent vraiment lésés la non-désignation ne peut être considérée
voulu distiller, par le biais d’un quotidien natio- et certains d’être dans leurs droits, pourquoi comme une exclusion ou marginalisation. Ces
nal dont la probité et la notoriété ne sont plus n’ont-ils pas choisi la voie réglementaire, à arbitres n’ont aucun contrat de travail ou de
à démontrer. Devant une instance judiciaire, savoir le TASRL, pour recouvrer leur droits convention les liant à la FABA. La Fédération
conformément à la loi, c’est au plaignant de et ont, plutôt, préféré la polémique comme algérienne de badminton se réserve le droit
prouver ses dires Les soi-disant faits remontent approche mensongère et diffamatoire. d’ester en justice toute personne coupable
au mois de février 2018, lors des Championnats Le bureau fédéral a fait valoir la raison sur tout d’actes diffamatoires à son encontre pour
d’Afrique des nations et l’Open international autre chose et a décidé de les réhabiliter de son recouvrer ses droits légitimes.
 El Watan - Samedi 8 février 2020 - 23

SPORTS
USMA - CSC MC ORAN - ES SÉTIF MOB - OM
Décisif pour Les Crabes
la suite El Hamri veut vaincre veulent amorcer
le déclic
A près le semi-échec concédé à
domicile contre la JS Saoura,
les camarades de Belkacemi n’ont
le signe indien  Lseuledepoint,
MO Béjaïa, qui a raté l’entame

pas d’autre choix que de réaliser un
résultat positif, cet après-midi au stade
Omar Hamadi, face à l’USM Alger.
Si les problèmes financiers et mana-
gériaux paraissent avoir eu raison de
l’hôte du jour, récemment éliminé en
Champions League, en témoigne les
deux dernières défaites en champion-
nat, respectivement contre l’USM Bel
Abbès et l’ES Sétif, les poulains de
Dziri Bilel restent néanmoins, avec 24
points au compteur, de sérieux préten-
dants au podium, et ne laisseront pro-
bablement pas filer aussi facilement
des points à Bologhine. La pression
sera donc du côté des Clubistes, en
L
e MCO, après avoir pris le la phase retour en récoltant un
bonus face à l’USMBA, est aura l’opportunité de décro-
décidé à mettre fin au signe cher son premier succès dans l’espoir
indien qui lui colle aux basques face d’amorcer le déclic tant attendu à
à une Entente qui à chaque déplace- l’occasion de la réception du leader,
ment à Zabana prend la mise. Cette l’Olympique de Médéa, dans le cadre
folle sarabande de l’Aigle sétifien de la 18e journée du championnat de
dure depuis plus d’une décennie, et Ligue 2. Une rencontre qui s’annonce
ce, depuis le retour du Mouloudia en capitale dans la mesure où aucun faux
Ligue 1 en 2009. Le club local sur les pas n’est désormais permis pour les
dix joutes jouées à Oran n’a gagné camarades de Bencherif, au risque de
que 3 matchs, fait un nul et perdu se retrouver dans une situation difficile
6 rencontres. Un bilan qui plaide en bas du tableau. En prévision de cette
beaucoup en faveur de l’ESS. Cette rencontre face à l’OM, les Crabes se
fois-ci, les gars d’El Hamri veulent sont bien préparés durant la semaine
avec le programme mis en place par

retard d’une longueur sur leurs adver-
saires du jour, et lesquels devront se
montrer vaillants défensivement et
surtout efficaces devant, de manière
à concrétiser les occasions qui se pré-
sentent, d’autant plus que les Algérois
sont, mis à part le nul lors du derby
contre le NA Hussein Dey, intraitables
à domicile.
Concernant la composition du onze
entrant, l’entraîneur Karim Khouda
dispose de l’ensemble de ses éléments,
à l’exception des arrières gauches
Salhi et Boudebouda, toujours conva-
lescents, ce qui devrait valoir à Sid Ali
Lamri d’être aligné pour la troisième
fois à ce poste, aux côtés de Benayada
– de retour de suspension –, à droite, et
de la paire centrale formée par Zaâlani
et Chahrour. Derrière eux, le gardien
inverser la tendance afin d’effectuer
la passe de deux pour se rapprocher
du podium et surtout oublier un
tant soit peu la problématique des
finances et particulièrement la que-
relle de clochers entre ses dirigeants
enfonçant l’équipe dans des lende-
mains incertains, quand on sait que
la DNCG a sommé les dirigeants
hamraoua de remettre les bilans
afin de régler le fameux contentieux
de DG, et ce, avant le 15 février.
Un bilan qui perdure à cause des
actionnaires majoritaires qui, au lieu
de désamorcer cette problématique,
tirent sur eux, sachant qu’aucune
L’ENTENTE À ORAN POUR
Les coéquipiers de Lagraâ veulent confirmer leur dernier succès à Sidi Bel Abbès
société ne viendra sans la conformité
des bilans financiers.
Pour le match face à l’ESS, le MCO
évoluera cette fois-ci au grand com-
plet à l’opposé des autres joutes,
un atout pour Mecheri, qui semble
optimiste, pour prendre à défaut une
ESS qui, il faut le dire, carbure à bon
escient depuis l’arrivée du Tunisien
PHOTO : SAMI K.
Kouki, qui a fait le plein lors des cinq
derniers matchs. En tout cas, cette
der sera celle de la vérité pour les
Hamraoua qui ne veulent plus ven-
danger les points à domicile, comme
ce fut le cas lors de la phase aller, où
les locaux ont perdu bêtement 11
points et non des moindres.
B. H.
le staff technique, qui a insisté sur
une bonne réaction en demandant aux
joueurs de ne pas refaire les erreurs
commises auparavant et de bien réagir
pour décrocher les trois points de la
victoire. C’est ce que dira l’entraîneur
marocain à propos de cette rencontre :
«Le match face au leader s’annonce
difficile, mais nous n’avons pas le
droit à l’erreur. Nous devons empo-
cher les trois points de la victoire pour
renouer avec les succès et sortir de
cette mauvaise situation. Les joueurs
sont décidés à relever le défi malgré
la qualité de l’adversaire.» L’effectif
sera amoindri par l’absence de Naâsse
(suspendu), Bouledieb, Kadri, Soltane
(blessés) tandis que Ouali sera de
retour. L. Hama

Rahmani, convoqué pour cette ren-

contre, pourrait faire son baptême du
feu à cette occasion, et ce, à la place
du jeune Osmani, dont la cage a reçu,
pour rappel, deux buts la semaine pas-
sée à Hamlaoui. Le milieu de terrain
sera probablement occupé par Haddad,
Yettou, Aouedj et Benmessaoud, les-
quels devront fournir en bons ballons
les deux fers de lance, Abid et Belka-
cemi. L’international libyen Orfi devra
également faire sa première appari-
tion dans le championnat aujourd’hui.
Enfin, il convient d’indiquer que les
propriétaires, conscients de l’enjeu de
la rencontre, ont, selon des sources
proches du club, revu à la hausse la
prime en cas de victoire, qui passe
de 15 millions à 20 millions, ce qui
devrait booster davantage des joueurs
en quête de rachat auprès de leurs sup-
porters. Mohamed B.
AYMEN ZELFANI. ENTRAÎNEUR DE LA JS KABYLIE
CONFIRMER
A près avoir broyé du noir durant une bonne partie de la
phase aller, l’Entente de Sétif renoue avec la perfor-
mance. La mue est le fruit de changements opérés par un
coach contraint de faire confiance à de jeunes méconnus
mais pétris de qualités. Ainsi, le doute cède la place à la sé-
rénité. Celle-ci est générée par la série de bons résultats. Les
bons points placent le onze sétifien à quelques longueurs du
podium. Avant de penser à la lointaine ligne d’arrivée, les
gars de la capitale des Hauts-Plateaux doivent garder la tête
sur les épaules et continuer sur cette lancée. Pour préserver
cette dynamique, les hommes de Nabil Kouki devront négo-
cier le virage d’El Bahia où ils n’auront pas la tâche aisée
face à un MCO revigoré par les trois points ramenés de Sidi
Bel Abbès. S’ils veulent continuer à rêver d’une place au so-
leil, les Sétifiens n’auront pas le choix à Zabana où les deux
formations ne fouleront pas, pour une fois, la pelouse avec
des objectifs diamétralement opposés. En revoyant leurs
intentions à la hausse, Mouloudéens et Ententistes, pour les-
quels l’appétit vient en mangeant, joueront pour la gagne,
ASMO -JSMB
point barre. Pour une telle considération, ce rendez-vous se
disputera sur le fil. Avec les apports du terrain, du public,
Les
le MCO qui a bénéficié d’un temps de repos dispose d’un
avantage sur l’Aigle noir, obligé de disputer une deuxième Béjaouis en
joute importante en quatre jours. Car la récupération est un
facteur important en pareilles circonstances. En plus de la conquérants
fatigue, le onze sétifien, qui récupère son capitaine Akram
Djahnit ayant purgé son match automatique, sera privé de
Redouani, Bouguelmouna et Karaoui (blessés) pas encore
opérationnels, Ferhani et Benyahia devront prendre leur mal
L eseffectueront
Vert et Rouge de la JSM Béjaïa
un périlleux déplace-
ment, cet après-midi, à l’ouest du pays,
en patience avant de renouer avec la compétition. L’affaire pour affronter la formation de l’ASM
s’annonce compliquée à Oran où les Noir et Blanc devront Oran dans le cadre de la 18e journée du
donner la réplique à un adversaire jouant ces derniers temps championnat. Soit une rencontre qui
avec une pression positive. N’ayant pas chamboulé son s’annonce comme une occasion pour
effectif depuis le fameux match ESS-ASAM, Kouki faisant les capés de Saïd Hammouche afin de
confiance au même groupe composé de 14 à 15 joueurs confirmer le dernier succès arraché
va certainement reconduire, à un élément près, l’effectif à domicile devant l’A Bou Saâda et
qui avait surclassé mardi l’USMA – le champion en titre. surtout chercher ce premier point en
Kamel Beniaiche dehors de leurs bases en cette phase
retour.
C’est ainsi que nous avons constaté
une grande détermination chez les
Béjaouis, qui ne comptent pas revenir
bredouilles de ce déplacement, et ce,

«Beaucoup reste à faire sur le plan tactique»
L a JS Kabylie s’est imposée sans
briller contre le NA Hussein Dey,
mercredi soir au stade du 1er No-
vembre de Tizi Ouzou, dans le cadre
de la 16e journée du championnat de
Ligue 1. Devant des supporters peu
nombreux, impatients et bouillants
de colère, les Jaune et Vert n’ont pu
trouver le chemin des filets qu’à 7
minutes de la fin de la première mi-
temps par le biais de Reda Bensayah,
dont le ballon a été poussé dans le but
par le défenseur nahdiste Boutmene.
Cette ouverture du score donna des
ailes à l’équipe locale, qui a tenté au
retour des vestiaires de porter l’esto-
cade pour se mettre à l’abri. Bien
organisés sur le terrain, les joueurs
du nouvel entraîneur Azzedine Aït
Djoudi ont failli renverser la vapeur,
notamment à la 76’, par l’entremise
de Bousmaha. Son coéquipier Bout-
mene récidiva 10 minutes plus tard
d’une belle frappe qui a fait trembler
le gardien Oussama Benbot.
Un match en dessous de la moyenne
en somme qui n’honore point les
deux équipes au passé prestigieux
ayant enfanté les Madjer, Guendouz,
Fergani, Saïb, Adghigh, Belahcène et
autres noms des années de gloire du
championnat national.
Ce succès propulse la JSK sur la 2e
marge du podium (27 points) avec
le MCA, à cinq unités du champion
d’hiver, le CRB.
Le NAHD, qui a connu quelques
péripéties depuis le début de la sai-
son, stagne à la 15e position avec une
maigre moisson de 15 points. Azzed-
dine Aït Djoudi ne désespère pas de
remettre son équipe sur de bons rails
même s’il concède qu’il lui reste un
grand travail à accomplir.
Intervenant en conférence de presse,
l’entraîneur tunisien Aymen Zelfani,
qui entame sur le terrain son contrat
de 3 ans par une victoire salvatrice,
a estimé que beaucoup reste à faire
sur le plan tactique. Commentant ce
match, il a souligné que leur adver-
saire, qui patauge en bas du classe-
ment, n’était pas facile à manier. «Le
NAHD renferme de jeunes talents
doués techniquement. Même si nous
avons relevé des insuffisances dans
notre équipe, on a pu décrocher les
trois points de la victoire qui nous ont
permis de remonter au classement.
Les joueurs, qui ont évolué prudem-
ment et sous pression pour ne pas
décevoir les supporters, ont montré
des signes de fatigue physique et
morale. C’est la deuxième victoire à
domicile depuis mon arrivée à Tizi
Ouzou, je pense que c’est rassurant
pour la suite du parcours. On va tra-
vailler davantage pour gagner plus
de points et améliorer notre rende-
ment», a déclaré le coach en chef de
la JS Kabylie. Nabil Saâdou a indiqué
que l’objectif consistant à remporter
les trois points du match a été atteint
même si leur prestation n’était pas de
haut de niveau. «C’est une victoire
précieuse pour regagner la confiance
de notre public. On va se concentrer
sur notre prochain match face à l’US
Biskra, et revenir avec une victoire.
Nous allons travailler main dans la
main avec notre nouvel entraîneur
afin d’atteindre notre objectif en fin
de saison», a ajouté le défenseur cen-
tral de la JSK. A. Tahraoui
en voulant profiter de la mauvaise si-
tuation que traverse l’adversaire, avec
le mouvement de grève enclenché par
les joueurs, afin de réussir à réaliser un
bon résultat. C’est l’avis du capitaine
de la JSMB, en l’occurrence Nabil
Khellaf, qui a déclaré : «Nous allons
nous déplacer à Oran avec l’unique
objectif de réussir un bon résultat et de
confirmer notre réveil. Certes, la tâche
s’annonce difficile devant un adver-
saire qui aura l’avantage du terrain et
du public, mais on ne va pas se conten-
ter de faire de la figuration.» Pour ce
qui est de l’effectif, le staff technique,
sous la houlette du coach Saïd Ham-
mouche, devra composer son équipe
en l’absence de trois éléments, à savoir
Alloui (suspendu), Benmansour et
Allali (blessés). Par ailleurs, la direc-
tion a remis des chèques d’un mois de
salaires aux joueurs, comme cela a été
convenu entre les deux parties.
L. Hama
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 8 février 2020

COMMENTAIRE

La mort
d’un Etat
Par Tayeb Belghiche

L
a Syrie, qui a rayonné sur la civilisation, qui
a tant donné à l’humanité, n’est plus que
l’ombre d’elle-même. On s’interroge même
si elle pourrait renaître de ses cendres.
Après l’Irak, c’est à son tour d’être dépecée,
martyrisée.
Le peuple syrien souffre depuis 2011. La
communauté internationale assiste, impuissante, à
son agonie. Le peuple n’a plus son destin en main.
Il est déchiré, éclaté à cause de puissances qui se
soucient peu ou pas du tout de ses intérêts et qui ne
cachent pas leurs ambitions hégémoniques.
Recep Tayyip Erdogan, qui caresse le rêve de
restaurer l’influence ottomane sur la région et qui
pour cela soutient les terroristes islamistes, comme
il l’a fait hier en Irak, menace le régime de Damas
de sévères représailles s’il cherche à refaire l’unité
de la Syrie en récupérant la province d’Idleb,
SALON DE L’INFORMATION SUR LE CANCER occupée par des fractions antagonistes mais
soutenues par Ankara. En clair, la Turquie se

Appel à l’implication de la Sécurité comporte comme un colonisateur conquérant en

Syrie et n’accepte pas que des Syriens veulent
étendre leur autorité sur leur pays. Des Syriens
sociale dans la prise en charge malheureusement qui ne méritent pas ce triste sort.
Bachar Al Assad, en s’accrochant au pouvoir par
tous les moyens, y compris l’éclatement de son
● Le Pr Kamel Bouzid exige l’annulation des conventions des prises en charge pour soins à pays, est le premier responsable du délitement de
l’étranger et la dissolution de la commission nationale. l’Etat. Il a contribué directement et indirectement
au massacre de son peuple et à sa dispersion à

L
e Salon de l’information prévisionnels pour 2020 des médicaments que nous pour sa part l’absence d’un travers le monde, faisant d’eux les nouveaux juifs
sur le cancer a pris fin n’étant pas signés et les appels avons utilisés dans le cadre de réseau national de prise en
errants. Qui aurait pensé qu’un jour on assisterait à
jeudi avec l’espoir de d’offres de la Pharmacie cen- l’Autorisation temporaire de charge pour la radiothérapie,
voir la nouvelle stratégie pour trale des hôpitaux (PCH) ont mise sur le marché (ATU). comme prévu par le Plan can- la transformation des valeureux Syriens en
l’amélioration de la prise en été retardés, ce qui nous Nous savons bien les gérer», cer. «Il y a 15 centres de radio- mendiants luttant pour leur survie à travers
charge des malades, annoncée conduira logiquement vers des a-t-il ajouté, tout en souhaitant thérapie à travers le pays, l’Europe ? Une humiliation insupportable pour ces
par le Pr Abderrahmane ruptures sachant que ces médi- voir l’élaboration du prochain mais il y a toujours un pro- descendants des Ommeyades. Cette humiliation a
Benbouzid, ministre de la caments importés ont des Plan cancer qui est, selon lui, blème d’accès à ce soin. Qu'est pris une dimension plus grave encore quand on voit
Santé, de la Population et de la délais de fabrication bien pré- un «projet présidentiel auquel devenu le logiciel que devait des pays comme la Turquie, l’Iran et la Russie se
Réforme hospitalière, prendre cis, allant de deux à trois doivent adhérer tous les sec- mettre en place le ministère de réunir pour se concerter sur le sort de la Syrie en
forme. Une amélioration qui mois», a-t-il averti tout en teurs, car il s’agit d’une stra- la Santé pour une gestion effi- l’absence de tout représentant syrien. Cela signifie
doit se traduire par la disponi- appelant à dissoudre la com- tégie multisectorielle axée sur ciente de ce problème récur- que ce pays a totalement perdu son indépendance et
bilité des moyens de prise en mission nationale des trans- la lutte contre les facteurs de rent ? Nous avons des malades que Bachar Al Assad n’est qu’un petit satrape qui
charge, a souligné le Pr Kamel ferts pour soins à l’étranger et risque. Avec un recul de 17 ans qui partent encore à l’étranger n’a la mainmise que sur une portion de son pays et
Bouzid, chef de service d’on- annuler toutes les conventions dans la prise en charge du avec leurs propres moyens qu’il compte pour du beurre aux yeux des puissances
cologie au CPMC et président signées par le Sécurité sociale cancer du sein, nous enregis- pour des soins de radiothéra- de la région. Il est à l’image de tous ces dictateurs
de la Société algérienne d’on- menées par le ministre du trons une survie de 97%, ce pie, alors que des centres équi-
cologie. «On ne nie pas que Travail, de l'Emploi et de la qui est mieux qu'aux Etats- pés d’accélérateurs sont fer- arabes (Saddam Hussein d’Irak, Ali Saleh du
des améliorations ont été enre- Sécurité sociale, Tidjani Unis.» Pour le Pr Bouzid, des més soit pour défaut de spécia- Yémen, Mouammar El Gueddafi de Libye,
gistrées au niveau de la prise Haddam, pour les soins à efforts doivent être consentis à listes ou simplement de Mohamed Siad Barre de Somalie) qui préfèrent
en charge à travers le terri- l’étranger «destinées générale- ce niveau-là, notamment pour malades. C’est aberrant !» voir leurs pays disparaître de la carte que de lâcher
toire national avec la mise en ment à des privilégiés à raison la prise en charge de l’enfant. a-t-elle dénoncé. Et d’appeler le pouvoir. Un sort qu’aurait subi l’Algérie sans la
place des Centres anticancer de 30 millions d’euros par an. «Il y a un grand déficit, alors à lancer une réflexion natio- vigilance et la mobilisation de son peuple.
(CAC), mais il y a beaucoup Qu’ils nous donnent cet argent que 80% des enfants atteints nale sur ce sujet et mettre à Il est illusoire de croire en un sursaut salvateur en
d’insuffisances pour ce qui des pour soigner les pauvres de cancer guérissent. contribution la Sécurité sociale Syrie. Le démantèlement des Etats du Proche-
médicaments et la radiothéra- malades qui attendent encore Malheureusement, il est le pour l’impliquer dans la prise Orient figure malheureusement dans les tablettes de
pie», a-t-il souligné, et d’aler- des rendez-vous de radiothé- parent pauvre de l’oncologie en charge des malades, dont la certains pays – y compris arabes –, avec à leur tête
ter sur une prochaine rupture rapie et des traitements inno- pédiatrique.» Hamida Kettab, majorité a recours au privé Israël. Celui-ci vient de remporter un succès
des stocks de médicaments vants (150 millions d’euros secrétaire générale de l’asso- pour se soigner sans être rem- irréversible suite à l’approbation ou au silence
essentiels, de chimiothérapie par an) dont l’efficacité a été ciation El Amel CPM, coorga- boursée. complice des régimes arabes face au projet
notamment. «Les programmes bel et bien prouvée. Ce sont nisatrice de ce Salon, déplore Djamila Kourta
d’enterrement du peuple palestinien par le plan de
Donald Trump. Les déboires des peuples arabes et
TRAFIC DE LAIT EN SACHET À ANNABA les dérives de leurs dirigeants ne sont pas près de
prendre fin. Ils vivent hors du temps. On leur a
DEUX EMPLOYÉS DE GIPLAIT inculqué que la démocratie est un concept occidental
en contradiction avec l’islam. De ce fait, leur
ET UN DISTRIBUTEUR ÉCROUÉS crépuscule continue. Ce qui se passe en Irak ne
laisse guère place à l’optimisme.
■ Sur recommandation du procureur de la contrôle de la sûreté de wilaya. Lors de la densité du lait qui est de 103 g de
République près le tribunal d’El Hadjar vérification de la marchandise, il s’est poudre/1 litre. Ce qui leur permet de
(Annaba), le juge d’instruction près la
même instance judiciaire a ordonné,
avéré qu’une quantité de 3000 sur les
5000 sachets faisait défaut de facturation.
dégager des quantités non
comptabilisées par Giplait. «Si j'ai
météo
jeudi, la mise sous mandat de dépôt de Le distributeur, qui conduisait le camion confirmation qu’il y a un trafic de lait, Aujourd’hui Demain
trois personnes. Il s’agit de deux dont l’itinéraire couvre une partie des même dans une entreprise publique, je
employés de l’unité Giplait Annaba et un besoins des communes d’El Bouni et procéderai à sa fermeture 7° ALGER 7°
distributeur de lait en sachet, avons-nous Annaba, a été immédiatement arrêté et immédiatement», avait menacé 17° 18°
appris de sources sécuritaires. Les mis en conduit dans les locaux de la police. Lors dernièrement le nouveau ministre du
cause seraient membres d’un même de son audition, il a dénoncé ses deux Commerce. Quelque 4,7 millions de 7° ORAN 6°
réseau de trafic de lait en sachet qui, complices, le chef de quai et le chargé de sachets de lait sont produits 19° 19°
actuellement, fait polémique en Algérie. la facturation à Giplait Annaba, qui ont été quotidiennement et distribués en Algérie.
En effet, c’est un camion transportant une arrêtés et présentés à la justice. Cependant, la pénurie de ce produit de 4° CONSTANTINE 3°
quantité de 5000 sachets de lait en Malgré plusieurs filtres, dont celui de la première nécessité a poussé les 18° 18°
provenance de l’unité Giplait d'Annaba DCP, ce trafic fait rage à Annaba. Selon spéculateurs à le vendre à 35 DA l’unité,
qui a été intercepté à Aïn Khrouf mercredi des spécialistes en la matière, des soit 10 DA de plus de son prix public. 3° 4°
travailleurs de Giplait ne respectent pas la M.-F. G. OUARGLA
tôt dans la matinée, lors d’un point de 20° 22°