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Ohadata D-23-19

DE LA PROTECTION DE L'ASSOCIÉ UNIQUE EN CAS


DE DISSOLUTION D'UNE SOCIÉTÉ UNIPERSONNELLE
EN DROIT OHADA
Par

Grâce Beda MBAZI


Assistant à la faculté de droit de l'université de Goma, Expert international en droit civil et
commercial du World Justice Project (WJP) et chercheur au Congo Research Network

Email : gracembazi2016@gmail.com

Et

Laetitia MUSIMBI
Licenciée en Droit à l'Université Libre des Pays des Grands Lacs/Goma, Avocate près la Cour
d'Appel du Nord-Kivu

Email : laetitakambesa@gmail.com

Article sélectionné par le Conseil scientifique - Association Henri Capitant


https://www.henricapitant.org
Résumé :

Cet article relatif à la protection de l’associé unique en cas de dissolution d’une société
unipersonnelle en droit OHADA tend à répondre à deux questions. Il s’agit d’une part de savoir
si le régime prévu par le législateur OHADA protège l’associé unique étant donné que son
patrimoine constitue le gage des créanciers sociaux, et d’autre part, de vérifier pourquoi le
législateur a prévu un régime si spécial et discriminatoire à l’égard de l’associé unique. Il ressort
des analyses faites que le législateur voulait faciliter la tâche à l’associé unique lors de la
dissolution d’une société unipersonnelle. Cependant en agissant ainsi, le moyen légal de la
limitation de responsabilité en recourant à la création des sociétés unipersonnelles demeure
alors en quelque sorte illusoire. En conséquence, la séparation des activités visée par l’associé
unique est apparente de vérité.

Mots-clés : Protection de l’associé unique, dissolution de la société unipersonnelle.

2
INTRODUCTION

La nécessité de s'associer en vue de sécuriser les affaires dans les pays francophones a
été à la base de la création, le 17 octobre 1993, de l'Organisation pour l’Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires (OHADA).1 De la manière dont son nom le fait voir, l’OHADA
se préoccupe du Droit des affaires. Il faut entendre par cette dernière expression « l'ensemble
des règles relatives au droit des sociétés et au statut juridique des commerçants, au
recouvrement des créances, aux sûretés et aux voies d'exécution, au régime du redressement
des entreprises et de la liquidation judiciaire, au droit de l’arbitrage, au droit du travail (mais
n’est pas encore légiféré par le législateur OHADA si bien que faisant partie du domaine du
droit des affaires)2, au droit comptable, au droit de la vente et des transports ».3
Ainsi, au regard de la vétusté des textes législatifs en matière des affaires, il était donc
impérieux de modifier l'ordre juridique africain par l'apport de textes modernes et uniformes.
Et c’est dans cette marge d’idées que l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit
des Affaires va voir le jour en 1993. Cette dernière est un regroupement à l’origine de quatorze
pays principalement d’Afrique francophone auxquels s’était ajoutée à partir de février 2010 la
République Démocratique du Congo.4
L'OHADA est donc une organisation internationale ayant la personnalité juridique
internationale. Instituée par le Traité conclu le 17 octobre 1993, l’OHADA est entrée en vigueur
le 18 septembre 1995 avec pour objectif d’améliorer, par le développement de l’intégration
régionale, la sécurité juridique et judiciaire en Afrique, notamment en dotant les Etats parties
d’un même droit des affaires simple, moderne et adapté à la situation de leurs économies.5
Elle élabore des textes pris pour l'adoption des règles communes aux Etats parties. Ces
textes sont dénommés Actes Uniformes (AU).6 Les AU ont pour objectif de réaliser un droit

1
Cette dernière est une organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique créée sur base du Traité
de Port-Louis le 17 octobre 1993, tel que révisé à ce jour par le Traité du 17 octobre 2008 portant révision du
Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique.
2
CCJA, ass. plén., Arr. n°058/2014, 23 avr.2014, Aff. 1. Monsieur ALADE Komi Mawulikplimi, 2. Société de
Gérance des Emplois Manutentionnaires et Temporaires dite SOGEMAT SURL C/ La Société des Ciments du
Togo dite CIMTOGO.
3
Article 2 du Traité OHADA.
4
A ces jours, l’OHADA compte à son sein 17 Etats parties: le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Congo-
Brazzaville, la Côte d’ivoire, le Gabon, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, le Mali, le
Niger, la République Centre Africaine, le Sénégal, le Tchad, le Togo, l’Union de Comores et la République
Démocratique du Congo.
5
P. de WOLF & I. VEROUGSTRAETE, Le droit de l’OHADA : son insertion en RDC, Bruylant, Bruxelles, 2012,
p.15.
6
Il existe, actuellement, dix Actes Uniformes en vigueur : il s'agit de l'Acte Uniforme portant Droit Commercial
Général (adopté le 17 avril 1997 tel que révisé le 15 décembre 2010) ; l'Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés
Commerciales et du Groupement d'Intérêt Economique (adopté le 17 avril 1997 tel que révisé le 30 janvier 2014) ;
l'Acte Uniforme portant organisation des Sûretés (adopté le 17 avril 1997 tel que révisé le 15 décembre 2010) ;
l'Acte Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et de Voies d'Exécution (adopté
le 10 avril 1998 et entré en vigueur le 10 juillet 1998, le processus d’actualisation et de modernisation de cet
important texte est en cours) ; l'Acte Uniforme portant organisation des Procédures Collectives d'apurement du
passif (adopté le 10 avril 1998 et entré en vigueur le 1er janvier 1999) ; l'Acte Uniforme relatif au droit de
l'Arbitrage (adopté le 11mars 1999 tel que révisé le 23 novembre 2017 ) ; l'Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises (adopté le 24 mars 2000 et entré en vigueur le 1er janvier 2001
pour les comptes personnels des entreprises et le 1er Janvier 2002 pour les comptes consolidés et comptes
combinés, cet Acte Uniforme a été révisé en 2017 mais également il a changé de dénomination en devenant l’Acte
Uniforme portant sur le droit comptable et information financière) ; l'Acte Uniforme relatif aux contrats de

3
unifié des affaires pour rationaliser et améliorer l'environnement juridique des entreprises.
Parmi ceux-ci, celui qui nous intéresse et qui retient présentement notre attention dans cette
analyse est l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique. Selon l’article 4 de cet Acte Uniforme, la société commerciale est créée par deux
(2) ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une activité des biens
en numéraire ou en nature, ou de l’industrie, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter
de l’économie qui peut en résulter.
Sur le plan de la protection des investissements privés, cependant, les pays membres de
l'OHADA ont consentis de sécuriser les initiatives privées notamment la petite entreprise de
création individuelle dans le sens de la consécration juridique en société commerciale d’une
structure dans laquelle l'on retrouverait un seul associé communément appelée société
unipersonnelle. Aujourd’hui donc avec le droit OHADA, en plus des sociétés pluripersonnelles
(art.4 al. 1er de l’AUSCGIE), nous pouvons avoir une société créée par une seule personne
appelée associé unique (art.5 du même Acte uniforme).7Cette dernière, étant une nouveauté en
Afrique et plus précisément dans la sphère de l’OHADA, elle a été sujette de plusieurs analyses.
La société unipersonnelle est en effet une société « à part ». Comme son nom l’indique
elle ne comprend qu’un associé, ce qui est paradoxal car la société est, par définition, un
groupement de plusieurs personnes. En outre la société est traditionnellement considérée
comme fondée sur le contrat, lequel suppose au moins deux personnes. Néanmoins les Etats
signataires du Traité OHADA admettent la société unipersonnelle ; non seulement ils tolèrent
la société devenue unipersonnelle par suite de la réunion de tous les titres sociaux entre les
mains d’un associé mais aussi la société unipersonnelle ab initio.8Cette idée est ainsi énoncée
dans les dispositions des articles 60 et 5 de l’Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés
Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique.9
Le patrimoine de la société est distinct de celui de ses membres. L’idée de patrimoine
distinct existe même pour les sociétés unipersonnelles.10 L’idée donc de l’unité du patrimoine
disparaît dans le chef de l’associé unique du fait qu’il peut avoir deux patrimoines distincts : le
patrimoine personnel et celui de la société, c’est-à-dire le patrimoine social.
Dès lors que la dissolution de la société est constatée ou prononcée, la société en
question est appelée « société en liquidation ». La liquidation est alors la conséquence
immédiate de la décision de dissolution de la société commerciale (art. 204 AUSCGIE).
Cependant, en cas de fusion et de scission, la dissolution se fait sans liquidation de la société.

Transport de Marchandises par route (adopté le 22 mars 2003 et entré en vigueur le 1er Janvier 2004) ; l’Acte
Uniforme relatif au droit des Sociétés Coopératives (adopté le 15 décembre 2010 et entré en vigueur le 16 mai
2011), et l’Acte Uniforme relatif à la médiation (adopté le 23 novembre 2017 et entré en vigueur le 15 mars 2018).
7
L’article 5 dispose : la société commerciale peut être également créée, dans les cas prévus par le présent Acte
Uniforme, par une seule personne, dénommée «associé unique», par un acte écrit.
8
F. DIENG, « Les effets de la dissolution des sociétés unipersonnelles dans l’espace OHADA », in Revue
Sénégalaise de Droit des Affaires N° 5-6-7-8/2005-2006, p.36, disponible sur www.daldewolf.com, consulté le
lundi 25 Juin 2018.
9
Article 60 renferme l’idée selon laquelle « la détention par un seul associé de tous les titres sociaux n’entraîne
pas la dissolution de plein droit. Il peut être l’associé unique pendant une année, passé ce délai tout intéressé peut
alors demander en justice la dissolution de la société » ; l’article 5 dispose : « la société commerciale peut être
également créée, dans les cas prévus par le présent Acte Uniforme, par une seule personne, dénommée « associé
unique », par un acte écrit ».
10
A. DIEYE, Régime juridique des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique dans l’espace
OHADA, 4e Edition, Sénégal, 2014, p.48.

4
La liquidation est constituée de l’ensemble des opérations qui permettent de déterminer les
sommes affectées à la répartition entre les associés et les créanciers de la société en
liquidation.11
On tend à la liquidation de la société, quand il s’agit de, l’hypothèse où le tribunal
considère que la situation financière de la société est totalement compromise et qu’il faudrait
par conséquent la liquider.12
C’est une phase obligatoire mais, dans deux cas exceptionnels le législateur écarte cette
phase de la liquidation et le patrimoine de la société se transmet de manière universelle à un
nouveau titulaire.13
Cette transmission universelle est présente en matière successorale, également dans le
cadre des fusions et scissions.14
La dissolution étant l’acte qui constate ou prononce la disparition de l’être social et qui
entraîne la liquidation du patrimoine de la société15 ; celle d’une société unipersonnelle obéit à
une règle très spécifique, qu’est la transmission universelle du patrimoine social à l’associé
unique, personne morale sans qu’il y ait lieu à liquidation.16 La société unipersonnelle paraît
ainsi bénéficier d’un régime spécial lié à sa spécificité.

I : Du fondement juridique du régime sociétal applicable a l’associe unique au regard de


sa protection

Sur le plan de la protection des investissements privés, l'OHADA, au travers ses pays
membres, a consacré la sécurisation des initiatives privées notamment la petite entreprise de
création individuelle dans le sens de la consécration juridique en société commerciale d’une
structure dans laquelle l'on retrouverait un seul associé communément appelée société
unipersonnelle.
La société unipersonnelle présente ainsi des avantages sur le plan de la responsabilité
limité de l'associé unique au point d'instaurer une sécurité juridique dans la séparation du
patrimoine de la société et de celui de l'associé unique ; la protection de l'entrepreneur est donc
renforcée, car le gage des créanciers n'est pas constitué que de l'actif du patrimoine affecté à
l'entreprise.

I.1 : Les bien-fondés d’œuvrer en société plutôt qu’entreprise individuelle

Aujourd’hui, les nécessités de l’économie moderne dépassent les capacités ou les


moyens dont dispose un individu isolé. Pour faire des affaires, il est devenu indispensable de
se regrouper afin d’avoir non seulement les capitaux nécessaires, mais également la confiance
des prêteurs, d’où la création des sociétés. Mais la création de la société ne se justifie pas
uniquement par le besoin de réunir des capitaux. Cela est certainement vrai pour les entreprises

11
A. FENEON, Droit des sociétés en Afrique [ohada], 2e Edition, LDGJ, 2017, pp.389-390.
12
A. DIEYE, Op. cit, p.109.
13
Ibidem, p.112.
14
L’article 189 al.3 ; l’article 190 al.3 aussi l’article 191 al.1 de l’Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés
Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique (AUSCGIE).
15
A. DIEYE, Op. cit, p.108.
16
Article 201 al.4 de l’AUSCGIE.

5
de grande taille. Pour les entreprises de petites ou moyennes tailles, la recherche de capitaux
seule ne peut justifier leur création. D’autres raisons expliquent ce regroupement. Les plus
importantes sont certainement d’ordre juridique. On peut citer par exemple la séparation du
patrimoine de l’entreprise avec celui des associés ou de façon beaucoup plus générale, les
opportunités d’organisation juridique ou fiscale qu’offre la société17. La décision de créer une
société peut donc être motivée par une ou plusieurs raisons qui peuvent se cumuler18.
La société est souvent utilisée pour transformer une entreprise individuelle. Les raisons
de cette transformation sont variées : volonté de séparer le patrimoine professionnel du
patrimoine privé, de limiter la responsabilité du professionnel, volonté de bénéficier d’un statut
fiscal et faciliter la transmission de l’entreprise et de la doter d’une structure juridique qui soit
propre à accompagner son développement futur19.
L’entreprise individuelle est le statut pour lequel optent beaucoup de jeunes
entrepreneurs même s’il peut se révéler risqué20. Bien que l’entreprise individuelle présente
l’avantage de constitution ainsi que celui du fonctionnement, elle est une structure adaptée à
des activités nécessitant peu d’investissement et ayant peu de perspectives de développement.
En termes de développement et transmission, la capacité d’autofinancement générée par
l’activité est limitée en raison de la soumission à l’impôt sur le revenu des bénéfices de
l’entreprise intégrant la rémunération de l’exploitant ; cette structure est peu adaptée au
développement de l’activité. En termes de responsabilité, elle est totale et indéfinie surtout dans
le cas où il n’y a aucune déclaration d’insaisissabilité devant notaire pour les biens immobiliers
non affectés à son usage professionnel21. Ensuite étant donné que ce créateur de l’entreprise
individuelle a une responsabilité illimitée puisque les patrimoines personnel et professionnel
sont juridiquement confondus ; en claire, il est responsable des dettes sur l’ensemble de ses
biens et même ceux de son conjoint dans le cas où il est marié sous le régime légal de la
communauté ou celle réduite aux acquêts. La rigueur dans la gestion est donc très importante
pour ce cas22. De prime abord, la structure individuelle semble être la formule la mieux adaptée
aux exigences de l’entrepreneur. Celle-ci permet en effet au créateur de conserver la maîtrise
totale du pouvoir et de la rentabilité, ce qui confère à cette unité une grande flexibilité ; c’est
pourquoi les entreprises individuelles constituent bien souvent dans la pratique le meilleur
choix.23 Cependant, cette structure ne peut satisfaire certains besoins économiques et
notamment un besoin de financement important ; et bien plus encore, et cela du point de vue
juridique, l’entreprise individuelle n’accorde pas à son propriétaire la sécurité patrimoniale du
fait que le patrimoine de l’entreprise n’est pas dissociable du patrimoine de l’entrepreneur. En
effet tel que nous venons d’en faire mention ci-haut, l’entreprise et l’entrepreneur se confondent
pour ne former qu’une seule et unique entité et cette situation peut être assimilée à une arme à

17
A. GAYAKOYE SABI, « Les dispositions générales de constitution d’une société commerciale en droit
OHADA », publié le 24 octobre 2009, p.2, disponible sur http://www.ohada.com, consulté le jeudi 24 janvier 2019.
18
P. MERLE, Droit commercial : sociétés commerciales, 9e Ed., Dalloz, Paris, 2003, p.3.
19
M. JEANTIN, Droit des sociétés, 2e Ed., Editions Montchrestien, E. J. A., Paris, 1992, pp.1-2.
20
« Les avantages et inconvénients de l’entreprise individuelle », publié le vendredi 20 novembre 2015 & mis à
jour le jeudi 24 janvier 2019, disponible sur https://www.petite-entreprise.net, consulté le mardi 28 mai 2019.
21
« Les avantages et inconvénients d’une entreprise individuelle », publié le 3 août 2015, disponible sur
https://www.wikipme.fr, consulté le mardi 28 mai 2019.
22
« L’entreprise individuelle : simple et facile d’accès mais pas sans risque ! », disponible sur
https://www.lacomptabilité.fr, consulté le mardi 28 mai 2019.
23
J-P CASIMIR & A. COURET, Droit des affaires : administration des entreprises, Sirey, Paris, 1987, p.58.

6
double tranchant. Juridiquement parlant, il n’existe donc pas de distinction entre l’entrepreneur
et l’entreprise individuelle. Cette dernière n’est pas une société et ne possède donc pas de
patrimoine propre, raison pour laquelle on lui assigne le patrimoine de l’entrepreneur. Les
personnes désirant piloter leur affaire sans devoir rendre des comptes à personne auront
tendance à opter pour cette alternative juridique n’étant pas lourde en termes de procédures ni
de temps à engager pour le lancement du projet. En termes de fiscalité, pas de complications à
noter, tous les revenus sont à mentionner dans la déclaration des revenus ; pour la comptabilité,
il n’y a pas nécessité de se payer les services d’un comptable ni l’obligation de publier les
comptes de l’entreprise. Il n’y a d’ailleurs pas lieu de constituer un capital de départ comme
pour les autres types d’entreprise ; l’entrepreneur étant le maître à bord, il peut jouir de toute
l’autonomie et la liberté qui lui est conférée par ce statut. Cependant, tel que repris supra,
n’ayant pas une distinction entre l’entrepreneur et son entreprise, celle-ci expose ce dernier à la
responsabilité sur les dettes et ce sur ses biens personnels ainsi que ceux de son conjoint en cas
de mariage sous le régime de la communauté des biens par exemple. Cette responsabilité peut
représenter un réel risque et être lourde de conséquences en cas de dépôt de bilan. Néanmoins,
la solution sur ce principe serait d’effectuer une déclaration d’insaisissabilité sur les biens
personnels et pour protéger ces derniers en cas de coup dur professionnel. Cette procédure
présente des coûts qui sont à la charge de l’entrepreneur. Si l’activité génère beaucoup de
revenus et que ces derniers dépassent les seuils prévus par la loi, l’entrepreneur sera soumis aux
plus hauts barèmes d’imposition. En l’absence d’associés, toute la responsabilité est sur les
épaules de l’entrepreneur qui doit faire face seul à toutes les dérives. D’ailleurs, il n’a pas
d’autres alternatives de financement que d’engager son patrimoine propre dans l’affaire.24
Du point de vue juridique, la société accorde beaucoup plus d’avantages qu’une
entreprise individuelle en ce qui concerne la responsabilité de l’exploitant ainsi que la pérennité
et la transmission de l’entreprise.
Le transfert de la responsabilité pécuniaire de l’entrepreneur sur la personne de la société
est d’abord la conséquence de l’affectation patrimoniale. La personnalité morale confère en
effet une parfaite autonomie à la société. Il s’agit tout d’abord d’une autonomie des attributs
d’identification, ensuite d’une autonomie d’activité, enfin une autonomie patrimoniale.25
Ainsi, l’Acte Uniforme illustre l’idée suivant laquelle la constitution de la société
commerciale est une technique de gestion du patrimoine par affectation d’une partie de l’actif
à une activité déterminée.26

I.2 : L’intérêt de création d’une société unipersonnelle

Telle que nous en avons fait mention ci-haut, la société d’une seule personne est le
nouveau-né des sociétés commerciales de l’espace OHADA. Le législateur OHADA, admettant
dès lors, à l’instar de son homologue français, que la pluralité d’associés n’est plus une
condition sine qua non de la création et de l’existence juridique durable de la société

24
« Les avantages et les inconvénients de l’entreprise individuelle », publié le vendredi 20 novembre 2015, mis à
jour le jeudi 24 janvier 2019, disponible sur https://www.petite-entreprise.net, consulté le mardi 28 mai 2019.
25
J-P CASIMIR & A. COURET, Op. cit, p.59.
26
Traité et Actes Uniformes commentés & annotés, Juriscope, France, 2016, p.456.

7
commerciale, a envisagé deux modes d’émergence de la société unipersonnelle : la société
unipersonnelle ab initio mais aussi la société devenue unipersonnelle par suite de la réunion de
tous les titres sociaux entre les mains d’un associé (articles 5 et 60 sus mentionnés de
l’AUSCGIE)27.
Cette nouvelle construction de la société répond au problème de gestion auquel se butait
l’entrepreneur individuel en recourant à la gérance de paille, et ne manque ni d’intérêts
pratiques, ni d’originalité.
Il y a gérance de paille(ou en prête-nom) lorsqu’une personne (physique ou morale)
assume de manière purement fictive les fonctions de direction d’une société, afin qu’une tierce
personne réalise sous son nom des affaires. Ce tiers, qui agit dans l’ombre mais qui contrôle
effectivement la société, est le dirigeant de fait (que l’on oppose à l’homme de paille, dirigeant
de droit). Le gérant de fait est celui qui a la réalité du pouvoir sans en avoir le titre. L’homme
de paille a le titre, mais non le pouvoir.
Pour des raisons juridiques, fiscales ou encore commerciales, il peut être tentant pour
un créateur d’entreprise de créer une entreprise et de confier sa gérance à une autre personne ;
il s’agit de la gérance de paille.
Lorsqu’un entrepreneur est frappé d’une interdiction de gérer une entreprise, ou bien ne
souhaite pas figurer en tant que gérant de droit d’une société, il fait généralement appel à un
gérant de paille. Mais alors, si ce gérant de paille prend des risques, l’entrepreneur lui aussi
risque d’être reconnu gérant de fait, en cas de liquidation notamment. Un gérant de fait est une
personne, associée ou non, rémunérée ou non, qui dirige la société à la place du gérant
régulièrement nommé et qui, par conséquence, réalise certaines des opérations telle que des
acquisitions importantes (d’immobilisations notamment), la gestion des salariés, des
déclarations sociales, de la paye, signature des documents commerciaux (factures, bons de
livraison...) et administratifs (déclarations sociales et fiscales...), signature des chèques, des
contrats d’emprunt etc.28.
D’un point de vue juridique, la gérance de paille peut être utilisé pour des raisons fiscales
ou pour contourner les diverses interdictions prévues par la loi ou par un contrat. Par exemple,
un salarié qui envisage de créer une société dans le même secteur que celle qui l’emploie et à
laquelle il est obligé par une clause de non-concurrence. Elle peut aussi bien concerner un
fonctionnaire qui souhaite créer une société commerciale qu’un dirigeant concerné par une
procédure de liquidation judiciaire et qui voit prononcé à son encontre une interdiction de
diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, toute entreprise
commerciale ou artisanale et toute personne morale pendant une durée déterminée. Cette
situation, par nature frauduleuse, peut déboucher sur de lourds contentieux. Et bien souvent,
lorsque les problèmes surviennent chacun (dirigeant de droit et dirigeant de fait) tente de se
retrancher derrière son rôle effectif29.

27
F. MEMAN, « La société unipersonnelle dans le droit des sociétés commerciales OHADA : une législation à
parfaire », pp.312-313, disponible sur http://www.ohada.com, consulté le jeudi 24 janvier 2019.
28
«Gérant de droit, gérant de fait et gérant de paille », p.1, disponible sur https://aide-creation-
entreprise.info.
29
Me JOAN. DRAY, « La gérance de paille et les responsabilités », publié le 14 novembre 2012 et modifié le 09
janvier 2018, p.1, disponible sur https://www.legavox.fr, consulté le mardi 28 mai 2019.

8
Au moment où la petite entreprise est à l’ordre du jour, il était indispensable que son
cadre juridique soit assez souple et suffisamment attrayant. On sait que sous l’empire de la
législation coloniale, le régime de la constitution des sociétés était essentiellement caractérisé
par une très grande rigidité. Il était exigé un minimum de deux ou sept associés selon qu’on
voulait créer une SARL ou une S.A.30
En pratique, cette rigidité a donné lieu à des situations regrettables. Sous une apparence
de régularité formelle, la constitution des sociétés de capitaux n’a que très souvent en fait,
dissimulé l’existence de la société d’une seule personne dans la mesure où le PDG ou le Gérant
détenait la quasi-totalité du capital alors que les autres "associés", membres de la famille ou
amis complaisants, se contentaient de jouer aux hommes de paille ; tel que nous l’avons
mentionné au paragraphe premier. On a alors assisté à la prolifération des sociétés fictives
marquées généralement par une dénomination à forte coloration personnelle. Une autre
conséquence plus déplorable encore, a été l’abandon de tout un secteur d’activités dit informel,
dominé par de petites structures dont l’organisation échappait à tout contrôle, faute d’être gérées
sous forme de sociétés.
Le temps ayant fait son œuvre, la société commerciale a été redéfinie et depuis lors elle
ne consiste pas uniquement à la conclusion d’un contrat mais également elle peut résulter d’un
acte unilatéral. La société d’une seule personne vient donc à point nommé.
Se préoccupant moins de l’origine des capitaux que de leur destination, l’Acte Uniforme
OHADA du 17 Avril 1997 semble avoir trouvé, à travers le mécanisme de la société d’une seule
personne, une panacée à la libre constitution des sociétés PME–PMI et donc au développement
de la petite entreprise.
L’introduction de l’unipersonnalité va entrainer un bouleversement dans les conceptions
classiques du droit des sociétés. Comme nous venons d’en faire mention, cette structure sociale
constitue une innovation dans le droit des sociétés commerciales de l’espace OHADA en ce
que la société commerciale n’est plus nécessairement un contrat ; elle peut aussi naître d’un
acte de volonté unilatérale. Une telle société présente des avantages économiques qui ne sont
pas douteux dans la mesure où en limitant la responsabilité du petit entrepreneur ou de la filiale
à son apport, elle favorise nécessairement le développement de l’entreprise individuelle. A
l’heure où l’on assiste à des fusions de plus en plus nombreuses de grandes multinationales du
monde industrialisé, il est réconfortant de noter qu’on réalise aussi simultanément en Afrique,
le développement du secteur privé par la promotion de la petite entreprise31.
La naissance de la société unipersonnelle dans le système applicable dans les Etats de
l’OHADA peut donc relever de deux formes. Elle peut être créée par la réunion en une seule
main de toutes les parts sociales d’une SARL (la SARL unipersonnelle prévue à l’article 309
de l’AUSCGIE) ou d’une SA ; cette situation peut résulter du retrait ou du décès d’un ou de
plusieurs associés. Il peut s’agir encore de la transformation d’une société civile ou

30
Article 1832 du Code civil congolais.
31
J. PATERNE MOUNDZIEGOU, « La société unipersonnelle en droit OHADA : une conception inachevée »,
p.5, disponible sur http://www.ohada.com, consulté le jeudi 24 janvier 2019.

9
commerciale ou enfin la constitution d’une nouvelle société par une personne physique ou par
une personne morale32.
Sa jeunesse n’en est que plus flagrante en terre africaine, et sa nouveauté, qui ne laisse
personne indifférent, tranche radicalement avec les solutions nationales antérieures des Etats-
parties qui annulaient systématiquement toute société dont les actions ou parts sociales se
retrouvaient réunies, même cliniquement, entre les mains d’une seule personne. Les solutions
des systèmes juridiques étrangers n’étaient pas très différentes. Jusqu’en 1966 en France par
exemple, on ne concevait pas non plus officiellement qu’une personne morale puisse survivre
avec un seul associé. Au point qu’EUGENE SCHAEFFER n’avait pas hésité, dans une étude
remarquable offerte au Doyen HAMEL, à aligner la réunion de toutes les actions d’une société
en une seule main au rang des causes d’ordre public de dissolution des sociétés. C’est moins un
revirement qu’une véritable révolution qui vient de se produire dans les législations africaines
avec l’institution de la société d’une seule personne. Alors que la quantité et la diversité des
lois en Droit des sociétés donnaient déjà l’illusion que les formes légalement prévues et
codifiées étaient arrêtées afin de s’assurer qu’elles ne soient pas altérées ultérieurement, voilà
que le besoin et la pratique des affaires viennent de présenter à la face du monde la société
d’une seule personne, bousculant ainsi, presque irrésistiblement, des postulats qui semblaient
jusque-là immuables33.
De ce qui précède, nous comprenons que la consécration formelle de la société
unipersonnelle évite la gérance de paille en ce qu’elle rencontre les préoccupations des
entrepreneurs qui rechignent à s’associer et permet également d’éviter le recours à des sociétés
fictives. Cette nouvelle construction présente des attraits, parmi ces derniers nous faisons
référence à son ouverture importante.
Sans aucun doute, l’un des principaux attraits que la société d’une seule personne va
certainement exercer sur les hommes d’affaires africains est sa très grande ouverture à toutes
les catégories d’entreprises commerciales.
L’étude de la société unipersonnelle revêt un ainsi double intérêt. En effet, elle nous
renseigne sur les possibilités qu’offre ladite société aux entrepreneurs pour sécuriser leurs
affaires et limiter leur responsabilité face aux créanciers sociaux. Mais elle nous informe
également sur la possibilité offerte non seulement aux personnes physiques mais également aux
personnes morales de créer une structure sociale dont ils sont les seuls associés34.
Pour l’essentiel, les intérêts pratiques attachés à la société d’une seule personne étant
ainsi dégagés, cette ouverture structurale fait montre du développement du secteur privé par la
promotion de la petite entreprise.
De ces considérations, comprenons que la société unipersonnelle présente des avantages
sur le plan de la responsabilité limitée de l’associé unique au point d’instaurer une sécurité
juridique dans la séparation du patrimoine de la société et de celui de l’associé unique. La
protection de l’entrepreneur est donc renforcée, car le gage des créanciers n’est constitué que

32
W. BOY LUNDU, Société unipersonnelle dans l’espace OHADA : une alternative pour la sécurisation des
affaires, Mémoire on line, inédit, Faculté de Droit, Université de Grand, Belgique, 2009, disponible sur
http://www.memoireonline.com, consulté le vendredi 21 décembre 2018.
33
Me IPANDA, « La société d’une seule personne dans l’espace OHADA », p.2, disponible sur
http://www.ohada.com, consulté le jeudi 24 janvier 2019.
34
J. PATERNE MOUNDZIEGOU, Op. Cit, p.6.

10
de l’actif du patrimoine affecté à l’entreprise. Les privilèges garantissant les droits des
créanciers sociaux, tels que le trésor public, et les salariés sont constitués par l’actif social
uniquement, à tel enseigne que le créancier personnel de l’associé unique ne peut prendre une
inscription sur le fonds de la société unipersonnelle.
Sur le plan fiscal, dans le cadre de la société unipersonnelle à responsabilité limitée,
l’associé unique dispose d’une option quant au type d’imposition. La SURL relève en principe
du régime fiscal des sociétés de personnes quand l’associé est une personne physique, il peut
opter pour l’impôt sur les sociétés. En revanche, lorsque l’associé est une personne morale,
l’assujettissement est de plein droit à l’impôt sur les sociétés. Cette option est définitive et
irrévocable, cela suppose donc de la part de l’associé unique personne physique, une évaluation
approfondie des avantages de chacun des régimes.
Au niveau de la sécurité juridique de la société unipersonnelle après la mort de l’associé
unique, il y a lieu de préciser que le décès du chef d’entreprise provoque très souvent la fin de
tous les mandats, le blocage des comptes bancaires, etc. Les statuts peuvent ainsi prévoir que
la société continuera en cas de décès de l’associé unique avec soit le conjoint survivant ou son
héritier ou bien un tiers35.
Ainsi donc, l’analyse faite au sein de ce premier point vient de nous faire montre qu’il
est souhaitable et plus intéressant d’œuvrer en structure sociétal plutôt qu’en entreprise
individuelle compte tenu des avantages qu’offre ce régime. Bien plus encore, la société
unipersonnelle (SU) qui présente les avantages économiques qui ne sont pas douteux dans la
mesure où en limitant la responsabilité du petit entrepreneur ou de la filiale à son apport, elle
favorise nécessairement le développement de l’entreprise individuelle.

II : Des effets juridiques de la dissolution des sociétés unipersonnelles à l’égard de l’associe

Selon l’esprit de cet article, comprenons l’effet comme étant la conséquence juridique
résultant d’un acte juridique36.
Ainsi, après avoir articulé des mots sur le fondement juridique du régime sociétal
applicable à l’Associé unique au regard de la protection de l’Associé, parlons, en présent, de
conséquences juridiques qui résultent de la dissolution des sociétés unipersonnelles.
Il faut dire d’emblée que les conséquences qui découlent de la dissolution d’une SU
varient selon que l’associé unique est une personne physique ou qu’elle est une personne
morale.

II.1 : Effet de la dissolution des sociétés unipersonnelles créées par des personnes
physiques

Une société a normalement une grande durée de vie. Elle survit généralement aux
personnes physiques qui l’ont créée. Mais la dissolution met un terme à l’existence de la
société ; les liens qui unissent les associés se dénouent et la personnalité morale disparaît. Par
conséquent, le patrimoine social n’a plus de titulaire ; il faut le liquider, payer les créanciers et

35
W. BOY LUNDU, Op. Cit.
36
G. CORNU, Vocabulaire juridique, 9e édition, Puf, Paris, 1987 et mis à jour en août 2011, p.384.

11
partager le cas échéant le boni entre les associés. La dissolution ne met pas immédiatement fin
à la personnalité morale de la société ; elle survit pour les besoins de la liquidation,
concrètement jusqu’à la publication de la clôture de la liquidation.37
Ainsi, de manière générale, la règle étant « la nécessité d’une liquidation » lors de la
dissolution d’une société ; la société unipersonnelle créée par une personne physique obéit à
cette règle, en ce sens que sa dissolution entraîne directement la liquidation, qui est un effet
pour plusieurs raisons.
Les causes de dissolution des sociétés commerciales sont très nombreuses, notamment :
l’arrivée du terme de la société38, la réalisation ou l’extinction de l’objet social39, les causes
statutaires40 , la fusion et la scission41, etc.
L’AUSCGIE ne donne pas de définition de la notion de dissolution ; il utilise cependant
l’expression « la société prend fin »42.
En tout état de cause, la dissolution peut être définie comme l’opération qui constate ou
prononce la fin de la société ; elle est l’œuvre soit des associés, soit de la juridiction compétente
chargée des affaires commerciales du lieu du siège social de la société commerciale. Elle
marque le terme de l’existence de la société43.
Notons que les causes de dissolution de la société unipersonnelle sont classiques et
applicables à toutes les sociétés commerciales. Cela étant, les raisons de la dissolution de toute
société unipersonnelle sont les suivantes : l’expiration de son terme ; la réalisation ou
l’extinction de son objet ; l’annulation de l’acte la constituant, bien que cette hypothèse soit
difficilement applicable pour une société unipersonnelle -en effet, la sanction de la nullité d’un
acte constitutif de société a été instituée pour protéger les associés de la société et s’assurer de
leur consentement à l’acte par leurs signatures-, une telle logique n’est pas applicable à la
société constituée par une seule personne ; la décision de l’associé unique ; la dissolution
anticipée décidée par la juridiction compétente ; l’effet d’un jugement ordonnant la liquidation
des biens de la société, après clôture; toute autre cause prévue par l’acte de volonté de l’associé
unique44.
C’est pourquoi, à titre purement illustratif notons que, les causes de dissolution
communes à toutes les sociétés sont applicables aux EURL à l’exception de celles qui supposent
une pluralité d’associés (cas, par exemple, de la dissolution pour mésentente entre les associés).
Elle peut également être dissoute sur décision de l’associé unique ou sur décision de justice (cas
où une EURL associée unique d’une autre EURL n’a pas régularisé sa situation)45. Ainsi
l’EURL, que nous nous permettons de qualifier de la SARLU en Droit OHADA, peut être
dissoute par l’une des causes mentionnées ci-haut.
La dissolution comme sanction de la transformation d’une société de personnes en
société unipersonnelle, non comprise dans l’article 200 de l’AUDSCGIE décrivant les raisons

37
Traité et Actes Uniformes commentés & annotés, Juriscope, France, 2016, p.454.
38
Articles 28 et 200, point 1 de l’AUSCGIE.
39
Article 200, point 2 de l’AUSCGIE.
40
Telle est l’énoncée même de l’article 200, point 7 de l’AUSCGIE.
41
Article 191 a de l’AUSCGIE.
42
Article 200 de l’AUSCGIE.
43
A. FENEON, Op. Cit., p.389.
44
A. FENEON, Op. Cit, p.991.
45
A. CHARVERIAT, A. COURET, at. alii, Droit des affaires : sociétés commerciales 2007, Editions Francis
Lefebvre, Paris, 2006, p.432.

12
générales entraînant la dissolution d’une société unipersonnelle, la transformation en une
société unipersonnelle de fait d’une société de personnes peut entraîner sa dissolution. Ce cas
de figure est expressément prévu à l’article 60 qui dispose que la détention par un seul associé
de toutes les parts sociales d’une société non autorisée à prendre une forme unipersonnelle peut
être dissoute sur ordre de la juridiction compétente statuant sur demande de tout intéressé, si la
régularisation de la société ne s’est pas faite dans un délai d’un an. Le juge dans ce cas peut
accorder un délai de six mois à l’associé unique pour régulariser la forme de la société. En
pratique, si aucun intéressé ne demande la dissolution de la société dans le délai d’un an suivant
la perte du caractère pluripersonnel de la société, la SNC et la SCS peuvent subsister sous leur
forme unipersonnelle indéfiniment.46
Les causes ainsi énumérées aboutissent à la dissolution de la SU qui, à son tour, produit
des conséquences différentes selon que l’associé unique est une personne physique ou morale
comme nous en avons fait mention supra.
La dissolution d’une société unipersonnelle n’est pas comparable à celle d’une société
commerciale pluripersonnelle. En effet, si dans un schéma classique la phase suivant
directement la dissolution de la société est sa liquidation en vue de payer les créanciers et de
rembourser, le cas échéant, l’apport des associés, la dissolution d’une société unipersonnelle
n’est pas suivie par une liquidation. Sa dissolution emporte transmission directe et universelle
du patrimoine de la société à l’associé unique.
Cependant, l’AUSCGIE a entendu limiter les responsabilités que court un associé
unique personne physique, ayant cherché par la création d’une société anonyme ou à
responsabilité limitée à précisément limiter sa responsabilité relative aux dettes de la société.
Un nouvel alinéa 5 a été introduit par la réforme de l’article 201, indiquant que dans l’hypothèse
où l’associé unique est une personne physique, le schéma classique d’une dissolution s’applique
à sa société : la dissolution entraîne la liquidation de la société et non pas la transmission
universelle du patrimoine de cette dernière à l’associé unique. Cette réforme, longtemps
demandée par la doctrine et les praticiens, protège l’associé contre le préjudice que la
transmission du patrimoine de la société peut porter à son propre patrimoine. Elle protège aussi
les créanciers lorsqu’une telle transmission aboutissait à l’amoindrissement du gage des
créanciers sociaux dans les hypothèses où le patrimoine individuel de l’associé absorbait le
patrimoine sociétal47.
Longtemps gouvernée presque exclusivement par des principes jurisprudentiels, la
liquidation fait aujourd’hui l’objet d’une réglementation légale détaillée, applicable à toutes les
sociétés qui jouissent de la personnalité morale48. Ces dispositions régissent aussi bien la
liquidation amiable que la liquidation judiciaire. Elles ne doivent pas se confondre avec les
règles applicables aux sociétés qui sont en liquidation parce qu’elles ont cessé leurs paiements49.
La liquidation est ainsi la suite inéluctable de la dissolution, sauf dans deux cas où elle
est inutile parce que le patrimoine de la société dissoute se transmet de manière universelle à

46
A. FENEON, Op. Cit, p.993.
47
A. FENEON, Op. Cit, p.992.
48
Exception faite à une société unipersonnelle dont l’associé unique est une personne morale (article 201 alinéa 4
de l’AUSCGIE).
49
Y. GUYON, Droit des affaires : droit commercial général et sociétés, Tome 1, 12e édition, Economica, Paris,
2003, p.216.

13
un nouveau titulaire. Il s’agit de la dissolution faisant suite à une fusion-absorption et de celle
d’une société unipersonnelle lorsque l’associé unique est une personne morale50.
Néanmoins, gardons en mémoire que la dissolution de la société unipersonnelle entraine
de plein droit sa mise en liquidation lorsque l’associé unique est une personne physique : le
patrimoine affecté ne pouvant fusionner avec le patrimoine individuel qui ne l’était pas.

II.2 : Effet de la dissolution des sociétés unipersonnelles créées par des personnes morales

En principe la dissolution des sociétés entraîne leur liquidation mais la dissolution d’une
société unipersonnelle dont l’associé unique est une personne morale obéit à une règle
spéciale51.Il s’agit de la règle de la Transmission Universelle de Patrimoine social à l’associé
unique, personne morale.
Cela étant, si l’associé unique est une personne morale, il n’existera pas de liquidation
suite à la dissolution de la société et le patrimoine de cette dernière sera universellement
transmis à l’associé unique ; cette même règle est mise en application quand il s’agit de la fusion
ou de la scission d’une société.
Par fusion, l’ensemble des biens et droits composant l’actif de la société qui disparaît
est transmis de plein droit à la société bénéficiaire de l’opération52. Il en résulte qu’il n’y a pas
lieu de respecter les règles particulières prévues par la loi pour la cession à titre particulier de
telle ou telle catégorie particulière de biens ou de droits. C’est ainsi que la fusion emporte
transfert des créances sans qu’il soit nécessaire de respecter certaines formalités imposées par
la loi ; il en va de même pour le transfert d’un fonds de commerce ; ou encore pour une cession
de bail : la clause prévoyant l’agrément du cessionnaire par le propriétaire n’a pas à être
respectée.
La charge de l’ensemble du passif de la société qui disparaît est transmise, de plein droit,
à la société bénéficiaire de la fusion ou de la scission. Cette transmission s’opère sans qu’il y
ait lieu de respecter la moindre formalité. La jurisprudence la plus récente retient, en matière
de cautionnement, des solutions qui ne sont pas toutes en parfaite conformité avec le principe
de transmission universel de patrimoine. C’est ainsi, tout d’abord, que dans le cas où la société
bénéficiaire du cautionnement est dissoute, la Cour de Cassation considère que l’absorption de
la société bénéficiaire du cautionnement met fin, pour l’avenir, à l’obligation de couverture
dont est tenue la caution. Seule une convention contraire permet la survie du cautionnement.
Dans le cas où la société bénéficiaire du cautionnement est aussi bénéficiaire de la scission ou
de la fusion, le cautionnement est maintenu.53
Cette règle de la transmission universelle du patrimoine à l’associé unique est une
inspiration du droit français où elle avait été introduite par la loi n°88-15 du 5 janvier 198854.
Lorsqu’on évoque la société unipersonnelle, il peut s’agir de la société unipersonnelle
ab initio, c’est-à-dire unipersonnelle dès sa création ou de la société devenue unipersonnelle par

50
Ibidem.
51
Cette règle spécifique est posée par l’article 201 alinéa 5 de l’Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés
Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique (AUSCGIE) précité.
52
M. JEANTIN, Op. Cit, p.357.
53
M. JEANTIN, Op. Cit, p.359.
54
F. DIENG, Op. cit, p.39.

14
la suite de la réunion de toutes les parts ou actions entre les mains d’un associé ; la formulation
de l’article 201 alinéa 4 est neutre et peut concerner aussi bien une société unipersonnelle ab
initio qu’une société devenue unipersonnelle.55
La dissolution d’une SA, d’une SARL ou d’une SAS devenue unipersonnelle
accidentellement n’entraîne donc pas une application différente des dispositions décrites au
paragraphe supra. Les mêmes conséquences que si la société avait été dès le début créée
unipersonnelle devraient en découler.
On sait alors que lorsqu’une société devenue unipersonnelle n’est pas régularisée et que
sa dissolution est prononcée ou décidée, celle-ci n’entraîne pas la liquidation de la société, mais
le transfert universel de son patrimoine à l’associé unique sous réserve d’un droit d’opposition
ouvert aux créanciers sociaux. Cette disposition est applicable à la dissolution d’une EURL. On
ne saurait, en effet, traiter de manière différente la dissolution d’une société devenue
unipersonnelle et la dissolution d’une EURL. Le patrimoine de cette dernière sera donc
transmis, sans liquidation, à l’associé unique sous réserve du droit d’opposition accordé aux
créanciers sociaux56.
Ainsi comme nous en avons fait mention si-haut, le juge saisi d’une demande de
dissolution a la possibilité d’accorder à la société unipersonnelle non régularisée un nouveau
délai, qui ne peut excéder six mois, pour régulariser sa situation. Si le juge estime ne pas pouvoir
accorder ce délai à la société ou si aucune régularisation n’est opérée dans ce délai de six mois
supplémentaires accordé par le juge, la dissolution doit être prononcée ; aucun pouvoir
d’appréciation n’est accordé au juge dès lors qu’il constate que la société n’a pas été régularisée
au plus tard le jour où il statue sur le fond du litige.57
En outre, la formulation de l’alinéa 4 de l’article 201 ne met pas de doute sur son
application aux sociétés de personnes dont l’associé réunit accidentellement toutes les parts en
ses mains (SNC et SCS). En effet, l’art. 201 parle de la dissolution « d’une société dans laquelle
tous les titres sont détenus par un seul associé ». Il ne traite donc pas des « sociétés
unipersonnelles » au sens des sociétés admises à être créées ab initio par un seul associé. Il ne
traite pas non plus expressément du cas des « sociétés dont la forme unipersonnelle n’est pas
autorisée par le présent Acte » comme il le fait en son article 60. Il faut en déduire que les SNC
et les SCS devenues accidentellement unipersonnelles doivent être dissoutes sans être liquidées
lorsque l’associé restant est une personne morale, le patrimoine de la société étant
universellement transmis à l’associé unique. En pratique, cela n’augmente pas les obligations
de l’associé unique restant tenu indéfiniment responsable des dettes de la société sur son
patrimoine personnel58. De ce raisonnement découle la question de savoir si cette transmission
du patrimoine est automatique ou si l’associé a un choix entre la transmission universelle du
patrimoine et la liquidation de la société.
D’où on peut donc se demander si l’associé unique a le choix entre la transmission
universelle du patrimoine social et la liquidation de la société. Selon l’article 2 de

55
La dissolution d’une société dans laquelle tous les titres sont détenus par un seul associé entraîne la transmission
universelle du patrimoine de la société à cet associé, sans qu’il y ait lieu à liquidation.
56
M. JEANTIN, Op. Cit., p.318.
57
Ibidem, p.170.
58
A. FENEON, Op. Cit, p.993.

15
l’AUSCGIE59, les dispositions de ce dernier sont d’ordre public ; à l’occurrence aucune
dérogation n’est prévue, par conséquent l’associé unique n’a pas le choix, il doit se plier aux
dispositions de l’article 201 alinéa 5.
Également en droit français, la jurisprudence a répondu par la négative à la question
d’un choix éventuel de l’associé unique pour la liquidation. Ainsi la Cour d’appel de Douai
dans l’arrêt du 14 novembre 1996 décide que les sociétés unipersonnelles n’ont pas le choix
entre une dissolution suivie de liquidation et une dissolution entraînant la transmission
universelle du patrimoine à l’associé unique. Elles sont obligatoirement soumises à la règle de
transmission universelle de patrimoine. Ainsi la transmission universelle de patrimoine doit-
elle être considérer comme étant d’ordre public compte tenu du domaine en cause : la
liquidation des sociétés. Comme le souligne un auteur : « il est normal que l’ordre public soit
particulièrement présent en matière de liquidation. En effet, celle-ci et le partage qui la suit
éventuellement sont des opérations irréversibles. Après leur clôture, il sera trop tard tant pour
les associés que pour les créanciers qui prétendraient exercer un recours contre la société. Ces
opérations de la dernière chance nécessitent des précautions et par conséquent l’existence
d’assez nombreuses règles inspirées d’un ordre public de protection »60
On pourrait certes objecter qu’il n’y a pas de liquidation, et qu’il n’y a pas lieu de faire
état de règles relatives à la liquidation. Il n’empêche que certains protagonistes de la liquidation
sont aussi présents en cas de transmission universelle de patrimoine. Il s’agit à l’occurrence des
créanciers sociaux. C’est ainsi que l’AUSCGIE (art. 201 al. 4) offre la possibilité aux créanciers
de faire opposition à cette transmission.
Qu’il ait ou non liquidation, ils aspirent à être payés et à ce que la loi prenne en compte
leurs intérêts. Elle le fait d’ailleurs en leur accordant le droit à l’opposition. Il va sans dire que
si l’associé unique avait le choix entre la liquidation et la transmission universelle de
patrimoine, il choisirait en fonction de ses propres intérêts qui ne vont pas forcément dans le
même sens que ceux des créanciers sociaux. Rappelons que la personnalité morale survit pour
les besoins de la liquidation et le maintien de la personnalité morale entraine un cloisonnement
entre le patrimoine social et celui de l’associé. Si donc le passif social était excédentaire,
l’associé choisirait la liquidation pour mettre à l’abri son patrimoine, ce qui désavantagerait les
créanciers sociaux. Si l’associé avait des dettes personnelles que son patrimoine ne pouvait
supporter, il opterait pour la transmission universelle de patrimoine pour les payer grâce au
patrimoine social devenu le sien. C’est la raison pour laquelle la jurisprudence française dénie
à l’associé unique le choix entre la liquidation de la société et la transmission universelle de
patrimoine.61
L’article 201 alinéa 4 évoque l’opposition à la dissolution ; opposition qui doit se faire
dans le délai de trente jours à compter de la publication de celle-ci. Cela suppose donc que la
dissolution a déjà eu lieu. Les créanciers ne peuvent s’opposer à ce que la dissolution ait lieu
puisqu’elle s’est produite et a même été déjà publiée. L’opposition n’a pas pour objet la

59
Cet article dispose : « les statuts de la société commerciale et du groupement d’intérêt économique ne peuvent
déroger aux dispositions du présent Acte uniforme sauf dans les cas où celui-ci autorise expressément l’associé
unique ou les associés, soit à substituer des clauses statutaires aux dispositions du présent Acte uniforme, soit à
compléter par des clauses statutaires les dispositions du présent Acte uniforme… ».
60
Y. GUYON note sous Com ; 24 oct. 1989 JCP 1990. 11.21453 ; cité par F. DIENG, Op. cit, p.42.
61
F. DIENG, Op. cit, p.42.

16
dissolution. On peut la considérer comme une mesure conservatoire visant à protéger les
créanciers comme c’est le cas par exemple lors de la vente d’un fonds de commerce. En effet,
afin de protéger les créanciers du vendeur de fonds de commerce contre une distraction par
celui-ci du prix de la vente du fonds, l’article 125 de l’Acte uniforme relatif au droit commercial
général oblige l’acheteur à verser le prix du fonds à un notaire ou à un établissement bancaire
désigné comme séquestre d’un commun accord entre les parties à l’acte. Ce séquestre devra le
conserver pendant un délai de trente jours à partir de la publication de la vente dans un journal
d’annonces légales. Les créanciers du vendeur pourront alors dans le délai d’un mois à compter
de la date de l’avis de vente faire opposition au paiement du prix en notifiant leur opposition au
notaire ou à l’établissement bancaire désigné comme séquestre. Cette notification de
l’opposition doit aussi être faite à l’acquéreur et au greffe du tribunal où est tenu le registre du
commerce et du crédit mobilier où est inscrit le vendeur. Le greffier devant inscrire cette
opposition sur le RCCM62. L’article 128 de l’AUDCG précise que l’opposition des créanciers
du vendeur a un effet conservatoire.63
Les sommes sont ainsi « bloquées » et devraient permettre aux créanciers d’être payé.64
La règle de transmission universelle de patrimoine comme toute règle présente des
intérêts ainsi que les inconvénients.
En France, la loi n°88-15 du 5 janvier 1988 a voulu « alléger sur le plan de la procédure
comme sur le plan fiscal, les conséquences de la dissolution d’une société unipersonnelle » d’où
l’adjonction de l’alinéa 3 à l’article 1844-5 du Code Civil prévoyant la transmission universelle
de patrimoine à l’associé unique afin de lui épargner la procédure lourde et onéreuse de la
liquidation. La liquidation d’une société est en effet un mécanisme lourd qui peut durer des
années. Les différentes étapes de la liquidation occasionnent des frais, notamment les frais
d’expertise des éléments d’actif à réaliser.
Parlant du régime fiscal, lors de la liquidation du patrimoine social, le boni de liquidation
est assimilé à un revenu. Le partage proprement dit ne porte donc que sur l’actif net ou le boni
de liquidation, s’il en existe un après les impôts prélevés sur le patrimoine social, qui représente
les bénéfices qui n’ont pas été distribués au cours de la vie sociale. Ce partage est effectué entre
les associés dans les mêmes proportions que leur participation aux bénéfices. La règle est
logique puisque le boni est composé de bénéfices qui n’ont pas été distribués au cours de la vie
sociale.
De cela le boni de liquidation étant assimilé à un revenu, il est imposé comme tel dans
le patrimoine des associés qui le perçoivent, ce qui aboutit généralement à une ponction fiscale
importante. Toutefois un régime moins lourd peut être obtenu, sur agrément de l’Administration
lorsque la société est inactive et que le boni sera investi dans une autre entreprise.65
Ainsi avec la réforme de 1988, la transmission universelle de patrimoine était un moyen
de rendre la dissolution des sociétés unipersonnelles les plus simples et moins coûteuses. Elle
présentait une grande utilité pour l’associé unique personne physique comme personne morale.
En effet s’agissant de l’associé personne physique, elle facilitait les opérations consécutives à

62
Article 127 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général.
63
F. DIENG, Op. cit, p.43.
64
Comme l’indique l’article 128 alinéa 2 de l’AUDCG : « il appartient à l’opposant de saisir la juridiction
compétente pour faire constater sa créance et recevoir paiement de celle-ci ».
65
M. JEANTIN, Op. Cit, p.318.

17
la dissolution avec des avantages fiscaux et la simplification des de la transmission des actifs
sociaux. S’agissant d’une personne morale, c’était un moyen de réaliser une fusion simplifiée
plus précisément une fusion par confusion de patrimoine66. La réforme de 1988 avait donc pour
but de protéger l’associé unique, de lui faire une faveur. C’est ce même objectif qui était
poursuivi à travers l’article 201 al.4 de l’AUSCGIE. Malheureusement cette protection s’est
avérée illusoire ; c’est ainsi qu’en France, la réforme opérée par la loi NRE s’explique par les
critiques qu’avait suscités l’application de l’article 1844-5 al.3 du Code Civil qui rendait
illusoire la limitation de responsabilité de l’associé unique. Les rédacteurs de la loi NRE ont
donc « coupé la poire en deux » en soustrayant l’associé unique, personne physique, à
l’application de l’article 1844-5 al.3 du Code Civil et en y soumettant l’associé personne
morale. Ce faisant, ils ont voulu « arracher les racines du mal »67. Cela fut le cas également du
législateur OHADA, qui procéda en 2014, lors de la révision de cet Acte uniforme, à une
restriction d’application uniquement à la personne morale.68 Mais alors est-ce pour autant dire
que le mal n’existe pas pour les personnes morales ?
Les personnes physiques comme les personnes morales autres que les EURL peuvent
être associés uniques de plusieurs EURL. Cette possibilité leur permet, lorsqu’elles ont
plusieurs activités, d’isoler chacune de ces activités dans une structure juridique particulière69.
Or la transmission universelle de patrimoine prévue par le législateur brise l’écran de la
personnalité morale et par la même occasionne les illusions de l’associé unique qui se retrouve
dans la même situation qu’un commerçant individuel. Si la société est florissante c’est à son
avantage. En revanche, si le passif excède l’actif il en est personnellement tenu contrairement
à ses prévisions. Il « hérite » des dettes de la défunte société comme un héritier ayant accepté
purement et simplement une succession est tenu ultra vires successionis. Mais, à la différence
de celui-ci, il n’a pas d’option, il n’a pas de choix. Du moins est-ce la solution donnée par la
jurisprudence française. Solution approuvée par certains auteurs qui se fondent sur la
formulation de l’article 1844-5 du Code Civil précité : « En cas de dissolution, celle-ci entraîne
la transmission universelle de patrimoine de la société à l’associé unique sans qu’il n’y ait lieu
à liquidation ». Selon eux il résulte de ce texte que le transfert universel de patrimoine est
automatique et que la liquidation est écartée par principe. En outre, la rédaction très ferme du
texte interdit toute dérogation. Rappelons que l’Acte uniforme a repris presque mot à mot ce
texte, dès lors ces observations lui sont aussi applicables.70
En conséquence, si l’on admet que l’associé unique n’a pas le choix de liquider et qu’il
est donc tenu ultra vires, il n’est plus protégé et ce cadeau de la transmission universelle de
patrimoine que lui avait fait le législateur devient un cadeau empoisonné.71

66
FX LUCAS, « La transmission universelle de patrimoine à l’occasion de la dissolution de la société
unipersonnelle après la loi NRE » Actes Pratiques, Sociétés, Editions du Jurisclasseur, Janv. Fév.2002, p.36 ; cité
par F. DIENG, Op. cit, p.48.
67
D. BUREAU, « La loi relative aux nouvelles régulations économiques, Aspects de droit des sociétés », Bull.Joly,
Juin 2001, §149 p.559 ; cité par F. DIENG, Op. cit, p.41.
68
Telle est l’énoncée de l’alinéa 5 de l’article 201 de l’AUSCGIE dont nous en avons fait mention supra.
69
A. CHARVERIAT, A. COURET Op. Cit, p.422.
70
F. DIENG, Op. cit, p.49.
71
FX LUCAS, « Y a-t-il ou non transmission universelle à son associé unique du patrimoine d’une société
unipersonnelle dissoute par l’effet d’un jugement de liquidation judiciaire ? » Rev. Proc.Coll. Juin 2002, n°2 p.74 ;
cité par F. DIENG, Op. cit, p.49.

18
La protection du patrimoine de l’associé unique qui existait pendant la durée de la
société devient ainsi complètement illusoire au moment de sa dissolution, moment où elle serait
le plus utile. Conséquence choquante eu égard à la philosophie de la société unipersonnelle72
qui est d’assurer la limitation de responsabilité de l’associé unique. Cela a conduit un auteur,
M. Jeantin, à regretter le recours au principe de la transmission universelle de patrimoine lors
de la dissolution de la société unipersonnelle estimant que les droits de l’associé unique auraient
été mieux protégés dans le cadre d’une liquidation de la société car sa responsabilité aurait été
limitée à la mesure de ses apports. Cela est d’autant plus grave que l’associé sera responsable
non seulement du passif connu au jour de la liquidation mais aussi de tous les passifs cachés
qui pourraient résulter par exemple d’un redressement fiscal effectué après la dissolution de la
société ou encore d’un procès contre la société introduit après sa dissolution73.
Cette situation pourrait être encore plus grave lorsque la société est en liquidation des
biens, si tant est que la transmission universelle de patrimoine soit alors applicable. La
liquidation des biens suppose que la société est dans une situation irrémédiablement
compromise, avec un très lourd passif. De sorte qu’une transmission universelle de patrimoine
à l’associé unique serait catastrophique pour celui-ci. Dans ce cas deux législations peuvent
prétendre s’appliquer : la législation sur les sociétés puisqu’il s’agit d’une société et la
législation sur les procédures collectives puisque cette société est, par hypothèse, en liquidation
des biens.
L’application simultanée de ces deux législations supra semble impossible compte tenu
de leur teneur respective. Le jugement ordonnant la liquidation des biens de la société entraîne
la dissolution de la société selon l’article 200-6°, et l’article 201 alinéa 4 de l’AUSCGIE dispose
que la dissolution de la société entraîne la transmission universelle de son patrimoine à l’associé
unique. La situation est donc la suivante : un jugement ordonne la liquidation des biens d’une
société unipersonnelle. Le prononcé de la liquidation des biens provoque la dissolution de cette
société et cette dissolution entraîne la transmission universelle de patrimoine social à l’associé
unique. Le patrimoine social se confond alors avec celui de l’associé unique ; il y a plus de
patrimoine social à liquider. Par hypothèse nous sommes en présence d’une société déclarée en
liquidation des biens. Donc d’une société qui n’a aucune chance de se redresser. La seule chose
à faire c’est de réaliser l’actif et de payer le passif ; cela s’appelle liquider une société. Cela
devra se faire, au demeurant, en observant les règles des procédures collectives gouvernées par
le principe d’égalité des créanciers chirographaires. En effet, l’un des traits caractéristiques des
procédures collectives est son aspect collectif. Les créanciers sont soumis à un ensemble de
règles destinées à les discipliner pour que leur paiement se passe dans l’égalité et la justice.74
Principe qui n’a pas sa place en cas de transmission universelle de patrimoine. En effet, celle-
ci opère une confusion des patrimoines de la société et de l’associé. Les créanciers sociaux et
personnels se retrouvant en concours sans aucune règle d’ordre de paiement hormis la prise en
compte des sûretés dont bénéficient certains créanciers. L’une entraîne la transmission
universelle de patrimoine, l’autre la liquidation des biens ; d’où leur incompatibilité.

72
A. VIANDIER, JJ CAUSSAIN chr. JCP éd.E, 1997.639 ; cité par F. DIENG, Op. cit, p.50.
73
M. BISSINGER ; cité par F. DIENG, Op. cit, p.50.
74
F. M. SAWODOGO, Droit des entreprises en difficulté, Collection Droit uniforme africain, éd. Bruylant,
Bruxelles, 2002, p.2 n°4 ; cité par F. DIENG, Op. cit, p.52.

19
Si l’on admettait que la transmission universelle de patrimoine à l’associé unique en cas
de la liquidation judiciaire, les conséquences seraient dramatiques pour lui et même injustes ;
en particulier lorsqu’il s’agit d’une société unipersonnelle ab initio. En effet, dans ce cas
l’associé avait créé cette société en ayant pour objectif de limiter sa responsabilité. Obliger
l’associé unique à supporter le passif social impayé contreviendrait à l’objectif même de la
société unipersonnelle. Ce serait lui ôter la protection recherchée au moment où elle présente le
plus d’intérêt. Certes devant une telle situation il reste à l’associé unique la possibilité de céder
une partie de ses titres sociaux lorsqu’il y a menace de procédure collective, afin de rendre la
société pluripersonnelle. Mais le recours à ce procédé confine à un contournement de la loi ou
à un détournement de la loi voire une fraude de la loi, tant il est vrai que cette cession se ferait
probablement à des sociétés/hommes de paille, car qui accepterait d’entrer « réellement » dans
une société en difficulté.75 L’observation vaut aussi pour les sociétés devenues unipersonnelles
car même si elles doivent être régularisées, il ne pas évident de trouver un ou de nouveaux
associés quand la société est en difficulté.
Les avis sont nombreux que la dissolution de la société unipersonnelle ne doit pas être
suivie d’une transmission universelle de patrimoine à l’associé unique. Avis qui s’appuient sur
les arguments suivants : la dissolution est la conséquence et non la cause de la liquidation
judiciaire ; l’impossibilité pour les créanciers de faire opposition ; et à ces arguments la
nécessité de protéger l’associé unique, tel que nous en avons fait mention ci-haut.
L’article 201 alinéa 4 interdit de procéder à une liquidation suite à la dissolution d’une
société unipersonnelle. Or en cas de liquidation judiciaire d’une société, c’est la dissolution qui
est consécutive à la liquidation. En effet, la liquidation judiciaire fait partie des causes de
dissolution des sociétés76. La logique ne permet pas d’appliquer cet article. Si on l’applique, il
ne peut y avoir liquidation. Et donc la décision du tribunal prononçant la liquidation judiciaire
n’a plus lieu d’être et pourtant elle est la cause de la dissolution. Etant donné que le tribunal a
ordonné la liquidation judiciaire celle-ci doit avoir lieu. Sinon une société unipersonnelle ne
pourrait jamais faire l’objet d’une liquidation judiciaire. Il n’y a donc pas à se demander si la
dissolution doit être suivie d’une liquidation puisque cette dissolution résulte du jugement de
liquidation des biens.77
L’avantage de la transmission universelle du patrimoine social à l’associé unique
consiste dans la simplicité car elle évite de passer par liquidation. Cependant cette transmission
n’est pas sans risque pour l’associé unique quand le passif est supérieur à l’actif car il hérite des
dettes, le risque aussi pour les créanciers de la société quand la société a un actif amplement
suffisant pour payer ces dettes, alors que l’associé unique a beaucoup plus des dettes que
d’actifs.78
Désormais, la dissolution de la société, peu importe qu’elle soit décidée par l’associé
unique ou par le juge, entraîne la transmission universelle du patrimoine social à l’associé
unique. La dissolution opère donc sans liquidation, à l’image de ce qui existe en matière de
fusion et de scission de société. Les créanciers sociaux pourront s’opposer à la dissolution. En

75
F. DIENG, Op. cit, p.58.
76
L’article précité : 200 alinéa 6 de l’AUSCGIE.
77
F. DIENG, Op. cit, p.56.
78
« Droit des sociétés/ La disparition par voie de dissolution », disponible sur https://fr.m.wikibooks.org, consulté
le mardi 28 mai 2019.

20
ce cas, l’associé unique devra obtenir du tribunal qu’il ordonne la mainlevée de l’opposition si
elle n’apparaît pas justifiée. Au cas contraire, le tribunal accordera le remboursement immédiat
des créances ou, si la société en offre et qu’elles sont jugées suffisantes, la constitution de
garanties ; cette juridiction compétente peut aussi décider simplement du rejet de l’opposition.
L’opposition bloque non seulement le transfert universel de patrimoine, mais encore la
disparition de la personnalité morale de la société. Ces effets ne se manifesteront qu’à
l’expiration du délai d’opposition si aucune opposition ne s’est manifestée ou en cas
d’opposition, soit au jour où le tribunal l’estime infondée, soit après remboursement immédiat
des créanciers ou constitution des garanties offertes par la société79.

79
M. JEANTIN, Op. Cit, p.171.

21
CONCLUSION

Choisir de constituer une société permet de créer une nouvelle personne morale
juridiquement distincte des associés. En cas de difficulté, la société dispose d’un patrimoine
propre, les associés ne répondent donc pas des dettes de la société sur leur patrimoine personnel,
sauf dans les sociétés en nom collectif et les sociétés civiles. Ainsi l’entreprise individuelle ne
forme qu’une seule et même personne avec l’entrepreneur, tandis que la société est une
personne « morale » distincte de son associé, même s’il est seul. De sorte que les dettes sociales
sont supportées par le patrimoine social et non par celui de l’associé.
Cependant, au terme des développements qui précèdent, nous avons compris et
remarqué que la dissolution d’une société unipersonnelle dont l’associé unique est une personne
morale, obéit à une règle très spécifique qu’est la transmission de manière universelle le
patrimoine de la société à l’associé unique sans pour autant qu’il y ait lieu de la liquidation.
Pourtant il est de principe qu’une fois la dissolution d’une société prononcée, elle doit être
suivie par la liquidation. Cette dernière permet de pouvoir procédé au règlement du passif social
et à la réalisation de l’actif social, en vue de déterminer la part revenant aux associés dans le
reliquat éventuel.
Comprenons que la société unipersonnelle présente des avantages sur le plan de la
responsabilité limitée de l’associé unique au point d’instaurer une sécurité juridique dans la
séparation du patrimoine de la société et de celui de l’associé unique. Cependant dans ce cas
d’analyse c’est-à-dire lors de la dissolution de celle créée par l’associé unique personne morale,
l’actif et le passif sociaux sont transmis de manière automatique et intégrale à cette dernière.
Dès lors qu’il y a transmission universelle du patrimoine social à l’associé unique personne
morale, le patrimoine de celui-ci constitue le gage ses créanciers sociaux. Et la limitation de sa
responsabilité disparaît. De ce fait, l’associé unique personne morale a une responsabilité
illimitée puisque les patrimoines personnel et professionnel deviennent juridiquement
confondus ; il est tenu des dettes sociales sur l’ensemble de ses biens.
Les rédacteurs de l’Acte uniforme ont voulu ainsi faciliter la tâche de l’associé unique
en cas de dissolution de la société unipersonnelle. Pour lui éviter la lourdeur et le coût de la
liquidation, ils prévoient que la dissolution de la société entraîne la transmission universelle de
son patrimoine à l’associé unique, autrement dit le transfert de l’actif et du passif social à celui-
ci.
Mais alors nous avons pu constater que cette façon de faire du législateur OHADA rend
complètement illusoire la protection du patrimoine de l’associé, la protection qui existait
pendant la durée de la société, lors de sa dissolution contrairement aux prévisions de celui-ci
qui avait créé la société pour limiter sa responsabilité. Elle devient ainsi illusoire au moment où
elle serait le plus utile. Le danger est alors accru lorsque la société est en liquidation des biens
si le patrimoine social est transmis à l’associé unique.
Cette conséquence est choquante eu égard à la philosophie même de la société
unipersonnelle, qui est d’assurer la limitation de responsabilité de l’associé unique. Cela nous
a conduit à nous allier à l’idée de l’auteur M. Jeantin, qui a regretté le recours au principe de la
transmission universelle de patrimoine lors de la dissolution de la société unipersonnelle
estimant que les droits de l’associé unique auraient été mieux protégés dans le cadre d’une
liquidation de la société car sa responsabilité aurait été limitée à la mesure de ses apports.

22
Nous pensons même pour aller plus loin que, la limitation de la transmission universelle
au cas de l’associé unique personne morale ne suffit pas pour sauver les intérêts des créanciers,
dans l’hypothèse où la société est en cessation de payement.

23
BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES JURIDIQUES

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Maurice), adopté le 17 octobre 1993, tel que modifié au Québec (Canada) le 17 octobre
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avril 1997, tel que révisé à Ouagadougou le 30 janvier 2014, JO OHADA, No. Spécial
du 4 février 2014.
3. Acte Uniforme portant sur le Droit commercial général du 17 avril 1997 tel que révisé
à Lomé le 15 décembre 2010, JO OHADA, No. 23 du 15 février 2011.

II. Ouvrages

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3. CORNU, G., Vocabulaire juridique, 9e édition, Puf, Paris, 1987 et mis à jour en août
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4. De WOLF, P., & VEROUGSTRAETE, I., Le droit de l’OHADA : son insertion en RDC,
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III. Articles

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12. Anonyme, « Les avantages et inconvénients d’une entreprise individuelle », publié le 3
août 2015, disponible sur https://www.wikipme.fr.
13. Anonyme, « Les avantages et inconvénients de l’entreprise individuelle », publié le
vendredi 20 novembre 2015 & mis à jour le jeudi 24 janvier 2023, disponible sur
https://www.petite-entreprise.net.
14. Anonyme, «Gérant de droit, gérant de fait et gérant de paille », disponible sur
https://aide-creation-entreprise.info.
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18. IPANDA, « La société d’une seule personne dans l’espace OHADA ».
19. JOAN DRAY, « La gérance de paille et la faillite personnelle !», publié le 01 octobre
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20. MEMAN THIERO, F., « La société unipersonnelle dans le droit des affaires de
l’ohada : une œuvre (législation) à parfaire ».
21. PATERNE MOUNDZIEGOU, J., « La société unipersonnelle en droit OHADA : une
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IV. Jurisprudences

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Mawulikplimi, 2. Société de Gérance des Emplois Manutentionnaires et Temporaires
dite SOGEMAT SURL C/ La Société des Ciments du Togo dite CIMTOGO.
2. Cour d’appel de Douai dans l’arrêt du 14 novembre 1996.

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