CHANTIERS RÉCURRENTS SUR LE

TRONÇON AUTOROUTIER À BOUIRA

BOUCHONS
ET ÉNORME PAGAILLE LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 1er février 2020
SUR LA RN05 N°8933 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.
LIRE L’ARTICLE DE AMAR FEDJKHI EN PAGE 2 USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

50e VENDREDI DU HIRAK

Le combat continue…

PHOTO : H. LYÈS
LIRE L’ARTICLE DE MUSTAPHA BENFODIL EN PAGE 3

IL A ÉTÉ RÉCOMPENSÉ EN MARGE

DU FESTIVAL D’ANGOULÊME ALERTE MONDIALE CONTRE LE CORONAVIRUS

LE BÉDÉISTE NIME L’ALGÉRIE PRÉPARE LE RAPATRIEMENT

LAURÉAT DU «PRIX DU DE SES RESSORTISSANTS
COURAGE ARTISTIQUE» l Outre le renforcement
du dispositif de contrôle
n Très critique envers le pouvoir à travers ses et de surveillance des
œuvres artistiques, Nime s’est fortement dix vols en
illustré, durant le mouvement populaire provenance des zones à
pacifique du 22 Février, par sa représentation risque, notamment
relative à la présidentielle du 12 décembre Dubaï, Istanbul, Doha, Le
dernier appelée «L’élu». Caire et Pékin, dans les
aéroports internationaux
LIRE L’ARTICLE DE MAO EN PAGE 2
du pays, les autorités
algériennes s’attellent,
GHALEB BENCHEIKH depuis hier, à organiser
Islamologue et président de la Fondation le rapatriement
de l’islam de France immédiat des 36
membres de la
«LA JEUNESSE communauté nationale
ALGÉRIENNE établis dans la ville
chinoise de Wuhan, en
A SU DÉBUSQUER majorité des étudiants,
en mettant en place
LE PIÈGE toutes les mesures
DE L’ISLAMISME préventives
indispensables.
POLITIQUE»
PHOTO : DR

LIRE L’ARTICLE
DE DJAMILA KOURTA
LIRE L’ENTRETIEN DE ASMA BERSALI EN PAGE 6 EN PAGE 2
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 2

L’ACTUALITÉ
ALERTE MONDIALE CONTRE LE CORONAVIRUS

L’Algérie prépare le rapatriement

de ses ressortissants
l Un avion spécial prêt à décoller de l’aéroport Houari Boumediène en attente de l’autorisation des autorités chinoises.

O
utre le renforcement du dis- saires pour éviter la contagion au
positif de contrôle et de sur- cas où ces derniers seraient porteurs
veillance des dix vols en du virus. Il s’est également rendu à
provenance des zones à risque, no- l’aéroport international Houari Bou-
tamment Dubaï, Istanbul, Doha, Le mediène pour inspecter le dispositif
Caire et Pékin, dans les aéroports de contrôle épidémiologique.
internationaux du pays, les autorités Par ailleurs, l’Organisation mon-
algériennes s’attellent, depuis hier, diale de la santé (OMS) a déclaré
à organiser le rapatriement immé- l’épidémie de coronavirus comme
diat des 36 membres de la commu- urgence mondiale après une semaine
nauté nationale établis dans la ville d’hésitation. Les experts de l’OMS
chinoise de Wuhan, en majorité des ont enfin décrété l’épidémie de coro-
étudiants, en mettant en place toutes navirus comme une urgence de santé
les mesures préventives indispen- publique de portée internationale.
sables «en application à la décision Le nouveau virus 2019-nCov conti-
des engagements du président de la nue de se propager et a touché cinq
République relatifs à la protection pays européens et d’autres d’Asie et
et à l’accompagnement de la com- d’Amérique. «Notre plus grande pré-
munauté nationale à l’étranger et à occupation est la possibilité que le vi-
une prise en charge rapide de leurs rus se propage dans des pays dont les

préoccupations», nous confie un
responsable au ministère de la Santé.
Le vol spécial d’Air Algérie, dont
l’avion devait décoller hier à 12h
à destination de Pékin avec une
équipe médicale constituée de deux
infectiologues (deux femmes) et un
infirmier de l’hôpital d’El Kettar a
été suspendu suite à la décision des
autorités chinoises de surseoir toutes
les liaisons aériennes vers la ville de
Wuhan pour les rapatriements, nous
confirme le même responsable. Le
directeur général de la prévention au
ministère de la Santé était hier sur
place à l’aéroport Houari Boume-
diène. «L’avion est prêt à partir, mais
on ignore quand il va décoller et sa
destination vers Pékin ou Wuhan.
Nous attendons toujours des infor-
mations du ministère des Affaires
étrangères qui est en relation directe
avec les autorités chinoises», a-t-il
souligné avant de préciser que toutes
les dispositions ont été prises pour ac-
cueillir les ressortissants algériens à
bord de l’avion, mais qui ne semblent
pas être infectés. Des masques, des
lotions de désinfection et des vête-
ments de rechange sont prévus pour
ces rapatriés, selon certaines indis-
crétions. Dès leur arrivée à Alger, les
36 seront acheminés directement vers
une structure sanitaire au niveau de
l’EHS des maladies infectieuses El
Kettar, où ils seront mis en quaran-
taine durant 14 jours, soit la période
PHOTO : D. R.
d’incubation, et pour être pris en
charge en cas d’infection.
D’ailleurs, Abderrahmane Benbou-
zid, le ministre de la Santé, a effectué
jeudi une visite à l’EHS des maladies
infectieuses et instruit les respon-
sables de l’hôpital ainsi que le staff
médical d’assurer le suivi et le bien-
être des Algériens rapatriés et de ne
pas les priver des visites familiales,
tout en prenant les précautions néces-
systèmes de santé sont plus faibles.
Selon lui, Il ne s’agit pas d’un vote
de défiance à l’égard de la Chine», a
déclaré le directeur de l’OMS, Tedros
Adhanom Ghebreyesus, lors d’une
conférence de presse.
A noter que le bilan était hier de 213
décès et 10 000 contaminés en Chine
qui, pour la première fois, demande
de l’aide aux autres pays. A cet effet,
une quantité importante de masques,
de gants et de lunettes de protection
est en voie d’acheminement vers la
Chine à partir d’Alger.
 Djamila Kourta

UN RASSEMBLEMENT A ÉTÉ ORGANISÉ HIER EN SOLIDARITÉ AVEC LUI CHANTIERS RÉCURRENTS SUR LE
TRONÇON AUTOROUTIER À BOUIRA
Des journalistes réclament la libération BOUCHONS ET PAGAILLE
SUR LA RN05
de Sofiane Merakchi La fermeture, depuis mercredi dernier, du
premier tunnel autoroutier de Aïn Chriki dans la

D es journalistes réclament la libération incon-

ditionnelle de leur confrère correspondant
de la chaîne libanaise Al Mayadeen, Sofiane
Merakchi, placé en détention depuis quatre mois.
A l’appel du collectif des Journalistes algériens
unis (JAU), plusieurs professionnels de la presse
se sont rassemblés, hier, à l’occasion du 50e
vendredi du hirak, devant le cinéma Algeria
pour exiger la remise en liberté de leur collègue
injustement incarcéré. «Nous demandons la
libération de Sofiane Merakchi. Cela fait quatre
mois qu’il est en détention sans raison. On lui
a collé une accusation farfelue», affirment les
protestataires en brandissant des portraits de leur
IL A ÉTÉ RÉCOMPENSÉ EN MARGE DU FESTIVAL D’ANGOULÊME
confrère. «Le journalisme n’est pas un crime !»
«Il faut arrêter le harcèlement des journalistes !»
lancent les participants à ce rassemblement.
Une deuxième action similaire sera organisée,
aujourd’hui, devant la maison de la presse Tahar
Djaout, à Alger.
Sofiane Merakchi, rappelons-le, a été arrêté à
la fin du mois de septembre dernier. Après plu-
sieurs heures d’interrogatoire dans les locaux des
services de sécurité, il a été présenté devant le
juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad
Raïs, qui l’a placé en détention provisoire. Mer-
credi dernier, le jeune journaliste a décidé d’enta-
mer une grève de la faim pour dénoncer son
maintien en prison. La même action est menée
aussi par le journaliste de la chaîne Echorouk TV,
Belkacem Djir, incarcéré, semble-t-il, pour une
affaire de «droit commun». Depuis le début du
mouvement populaire, plusieurs journalistes ont
subi des pressions. Certains ont été convoqués
plusieurs fois par les services de sécurité pour
seulement avoir fait leur travail, notamment en
assurant la couverture du mouvement populaire.
Des titres de la presse n’ont pas échappé à des
pressions en tout genres, contraignant des médias
à faire l’impasse sur la couverture des marches
du mouvement populaire. 
 Madjid Makedhi
commune de Djebahia, à l’est de Bouira, pour
cause de chantiers de travaux en béton de la
chaussée à l’intérieur du tube, a provoqué une
pagaille monstre sur la RN05. La circulation
routière était presque à l’arrêt sur le tronçon
reliant le chef-lieu de wilaya et les deux localités
de Zeboudja et de Kalous, a-t-on constaté. Des
centaines d’usagers, notamment les chauffeurs
de poids lourds, ont été bloqués durant des
heures. «Nous sommes bloqués depuis le début
d’après-midi et la circulation avance à pas de
tortue», dit un usager en provenance de Béjaïa.
Jusqu’à hier, la RN05 était prise d’assaut. Voulant
éviter le tronçon en question, des automobilistes
ont emprunté d’autres chemins qui se sont
avérés également encombrés.
Un responsable de l’Algérienne des autoroutes
a rassuré que le tunnel sera ouvert aujourd’hui

Le bédéiste Nime lauréat
à la circulation automobile. Néanmoins, le trafic
sera également interrompu à partir de la semaine
prochaine en raison d’autres chantiers touchant

du Prix du courage artistique

le deuxième tube, a confié la même source.
Le tronçon autoroutier continue de causer
des désagréments aux usagers. Les chantiers

L e bédéiste Nime, de son vrai nom Abdelha-
mid Amine, a été primé en marge du Festival
de la bande dessinée d’Angoulême, en France,
qui a commencé le 30 janvier et qui se terminera
demain, a rapporté l’agence AFP en citant les
organisateurs. Très critique envers le pouvoir à
travers ses œuvres artistiques, Nime s’est for-
tement illustré durant le mouvement populaire
pacifique du 22 Février par sa représentation re-
lative à la présidentielle du 12 décembre dernier
appelée «L’Elu». C’est d’ailleurs à cause de ce
dessin hautement politique que Nime a été arrêté
le 26 novembre à son bureau à l’agence Créature,
à Oran, et placé sous mandat de dépôt le 28 du
même mois. Il a été jugé et condamné, la veille
de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019,
à une année de prison, dont trois mois ferme.
«C’est son engagement et son courage qu’on a
décidé de récompenser au Festival de la bande
dessinée d’Angoulême. En effet, Nime va rece-
voir ce samedi le Prix du courage artistique en
marge du Festival de BD d’Angoulême, a précisé
l’agence AFP. Ce prix a été institué pour récom-
penser et honorer des artistes bédéistes «menacés
dans leur pays», a souligné encore la même
agence de presse. «L’idée est de récompenser un
artiste à la fois talentueux et courageux, qui doit
se battre pour continuer de publier. En recevant
ce prix, le lauréat qui subit des menaces dans son
pays s’assure de soutiens par le monde et s’ouvre
des opportunités professionnelles», ont expliqué
les organisateurs du Festival à l’AFP.
L’artiste-bédéiste a retrouvé la liberté le 2 janvier
dernier après avoir purgé sa peine de prison
ferme. Mais il est toujours sous une peine de pri-
son avec sursis jusqu’en décembre prochain. Ce
jeune diplômé des Beaux-Arts et collaborateur à
la revue BD Faynouk a apporté sa contribution
au hirak à travers des réalisations artistiques
hautement politiques par lesquelles il dénonçait
l’élection du 12 décembre dernier. C’est d’ail-
leurs à cause de son dessin «L’Elu» qu’il a été
arrêté. Son travail artistique est beaucoup appré-
cié, notamment sur les réseaux sociaux. M. A. O.
engagés au niveau des deux tubes enregistrent
des retards importants. Confiés à un groupement
algéro-espagnol (Cosider-Indra), le projet est
resté au stade de chantier. Les opérations ont
débuté au début de l’année 2016 pour un délai de
réalisation ne dépassant pas les 15 mois. Cette
partie du tronçon de l’autoroute, présentée dans
le passé comme un trophée de guerre, a coûté
au Trésor public des enveloppes faramineuses.
Et depuis son ouverture à la circulation, les
travaux de réfection n’ont jamais cessé, illustrant
parfaitement le bâclage des entreprises retenues
ainsi que le laxisme et le laisser-aller des services
de contrôle et des responsables du secteur des
travaux publics.  Amar Fedjkhi
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 3

L’ACTUALITÉ
LE HIRAK BOUCLE SON 50e VENDREDI CONSÉCUTIF

«Notre flamme ne s’éteindra jamais»

l Les militants et activistes les plus en vue du hirak font tout pour éviter de tomber dans l’escarcelle des éléments
de la police qui sont déployés en force.

H
irak, la 50e rugissante ! De fait,
ce 31 janvier, le mouvement de
contestation populaire a atteint
la barre symbolique du 50e vendredi
consécutif. Et ce chiffre en soi est
un immense exploit. La matinée, et
pour la quatrième semaine d’affi-
lée, Alger est ville morte. Aucune
manif’ n’est tolérée avant la fin de la
prière hebdomadaire. Les militants
et activistes les plus en vue du hirak
font tout pour éviter de tomber dans
l’escarcelle des éléments de la police
qui sont déployés en force. Un dis-
positif impressionnant a pris position
près du lycée Delacroix et au long de
la rue Abdelkrim Khettabi jusqu’à la
Grande-Poste. Sur la rue Didouche,
une autre armada d’engins bleus en-
cercle le siège régional du RCD. «La
police a procédé à des fouilles près
de la mosquée Errahma», témoignent
des citoyens. A l’approche de l’heure
de la prière, c’est justement aux
abords de cette mosquée centrale et
dans les ruelles environnantes (Victor
Hugo, Khelifa Boukahlfa, Réda Hou-
hou, Ahmed Zabana, Mohalesd Cha-
Tabbou, Samir Benlarbi, Fodil Bou-
mala ou encore l’étudiante Nour El
Houda Oggadi. On pouvait remarquer
aussi le portrait de Abdelhamid Mehri
hissé par plusieurs manifestants pour
commémorer le 8e anniversaire de
sa disparition, M. Mehri nous ayant
quittés le 30 janvier 2012.
Sur le thème du changement, on pou-
vait lire : «Nous sommes la révolution
et vous êtes la crise», «Période de
transition !» «Notre révolution est une
marche pacifique pour la liberté et la
justice sociale», «Constitution par une
constituante», «The hirak will conti-
nue untill change is achieved» (Le
Hirak se poursuivra jusqu’à ce que le
changement se réalise). Un manifes-
tant écrit : «Le régime change de vi-
sage pour le même usage». Sur l’autre
face de sa large feuille de papier, ces
mots pleins de sagesse : «Perdre pour
gagner, souffrir pour comprendre,
tomber pour grandir, la plupart des
grandes leçons de la vie s’apprennent
dans la douleur». Des jeunes forment
une chaîne humaine avec leurs pan-
cartes, et cela donnait : «Un seul mot

bani) que les manifestants, hommes et
femmes, commencent à se rassembler
dans l’attente de l’heure H.
13h37. Fin de la prière d’el djoumouâ.
«Dawla madania, machi askaria  !»
(Etat civil, pas militaire), scande la
foule fusant de la mosquée, et fai-
sant bloc avec celle qui trépignait à
l’extérieur pour ne former qu’un seul
torrent qui déferle sur le boulevard
Victor Hugo avant de se lancer sur
la rue Didouche Mourad. Un cordon
de police se forme subrepticement et
barre la rue Didouche à hauteur de
l’agence Ooredoo. Les manifestants
entonnent tour à tour : «Enkemlou
fiha ghir be silmiya, we ennehou el
askar mel Mouradia !» (On pour-
suivra notre combat pacifiquement,
et on boutera les militaires hors du
palais d’El Mouradia), «Qolna el
îssaba t’roh ! Ya h’na ya entouma !»
(On a dit : la bande doit partir. C’est
ou bien nous, ou bien vous). «Ma
t’khawfounache bel achriya, h’na
rabatna el miziriya !» (Vous ne nous
faites pas peur avec la décennie noire,
on a grandi dans la misère), «Echaâb
yourid el istiqlal !» (Le peuple veut
l’indépendance)…
«NOUS SOMMES LA RÉVOLUTION
ET VOUS ÊTES LA CRISE»
Sur les pancartes brandies, nous
notons d’emblée quelques thèmes
dominants : la libération des détenus,
l’exigence d’un vrai changement ou
encore le rejet du gaz de schiste.
S’agissant des détenus, des dizaines
de portraits, de posters, des bande-
roles sont conçus à l’effigie de Karim
d’ordre : organisation, unité, action.
Chute de la tyrannie». Une autre
chaîne de pancartes promet : «Notre
flamme jamais ne s’éteindra».
Le rejet de l’exploitation du gaz de
schiste est une nouvelle fois exprimé
avec force comme l’illustrent ces
messages : «On ne peut pas jouer avec
la santé du peuple et du sol», «Pour la
gloire de nos martyrs, l’Algérie n’est
pas à vendre. Halte à la trahison. Non
au gaz de schiste». On notera aussi la
présence de nombreux messages de
dénonciation du «contrat du siècle»,
le plan de Trump qui veut en finir
avec la Palestine : «Non au hold-up du
siècle. La Palestine est Arabe», «Vive
la Palestine ! Honte et déshonneur
aux traîtres», «Vive la lutte du peuple
palestinien», «America belongs to
native Americans. People, Jerusalem
and Occupied territories belong to
Palestians. Free Palestine !» (L’Amé-
rique appartient aux autochtones
américains. Le peuple, Jérusalem et
les Territoires occupés appartiennent
aux Palestiniens. Libérez la Pales-
tine !)
«LIBÉREZ SOFIANE MERRAKCHI !»
Près du cinéma l’Algeria, plusieurs
confrères soutenus par des militants et
des citoyens ont observé une action de
solidarité avec le journaliste Sofiane
Merrakchi, en détention à El Harrach
depuis le 26 septembre, à l’appel du
Collectif des journalistes algériens
unis. Des portraits à l’effigie de
Sofiane Merrakchi ont été brandis.
Correspondant de la chaîne libanaise
Al Mayadeen, notre confrère empri-
sonné serait poursuivi pour une sup-
posée «infraction douanière» relative
à du matériel audiovisuel. Les jour-
nalistes protestataires entonnaient :
«Sahafa horra dimocratia !» (Presse
libre et démocratique), «Libérez Mer-
rakchi !» «A bas la répression, liberté
d’expression !»… Présent à cette
action de soutien, Hakim Addad,
qui a connu Sofiane lorsqu’il était
lui-même en détention provisoire à
El Harrach, nous déclare : «L’affaire
Sofiane Merrakchi, c’est une affaire
du hirak. Pendant 90 jours, nos cel-
lules étaient voisines. Nous, on était la
‘‘11’’, et lui et le journaliste Belkacem
Djeri étaient à la ‘‘16’’, je crois. On
partageait la cour tous les jours. On
discutait beaucoup. Je dois témoigner
d’une chose : Merrakchi menait un
travail de haute volée depuis le début
du mouvement en couvrant en direct
le hirak tous les vendredis. Je pense
que c’est la vraie raison pour laquelle
il a été arrêté, et pour laquelle il est
en détention depuis plus de 4 mois. Se
mobiliser aujourd’hui, demain et les
semaines à venir pour Sofiane Mer-
rakchi, ce n’est pas se mobiliser que
pour la liberté de la presse, mais pour
un détenu du hirak. Un détenu qui, au
même titre que les autres détenus, doit
être libéré et doit au moins pouvoir
se défendre devant un tribunal et voir
son procès programmé.»
«OUI À L’INNOVATION, NON À LA
POLLUTION»  junte militaire au pouvoir».
La procession, de plus en plus dense,
continue à défiler aux cris de : « Ahna
ouled Amirouche, marche arrière
ma n’ouellouche, djaybine el hou-
riya  !» (Nous sommes les enfants
d’Amirouche, on ne ferra pas marche
arrière, on arrachera la liberté), «Atal-
gou el massadjine, ma baouche el
cocaïne !» (Libérez les prisonniers, ils
n’ont pas vendu de cocaïne), «Hé viva
l’Algérie yetnahawx ga3 !» (Qu’ils
partent tous !). On pouvait entendre
aussi ce slogan antigaz de schiste :
«Makane la pétrole, la ghaz sakhri,
goulou l’França edirha fi Paris !» (Il
n’y a ni pétrole ni gaz de schiste, dites
à la France de le faire à Paris).
Près de la Fac centrale, un couple
porte deux panneaux aux messages
très inspirés. Sur l’un d’eux, cette re-
quête : «On veut exploiter le gisement
de la matière grise, novatrice, et non
le gisement de la matière noire, des-
tructrice. Oui à l’innovation, non à
la pollution». Sur l’autre, arboré par
une dame coiffée d’une casquette aux
couleurs nationales, cette sentence
corrosive : «On est sortis pour la di-
gnité et la fondation d’un Etat de droit
et non pour les patates, le lait et les
artichauts». A côté d’eux, un citoyen
soulève cet écriteau plein d’ironie :
«Coronavirus : Je ne rentrerai pas en
PHOTO : H. LYÈS
Algérie, vous avez pire que moi : la
14h40. La rue Asselah Hocine est
quadrillée par des dizaines de ca-
mions et véhicules de la police. Des
membres des forces antiémeute en
casque, matraque et bouclier sont ali-
gnés sur les deux flancs de la chaus-
sée. Un imposant cortège en prove-
nance de Bab El Oued, La Casbah,
Bologhine se déverse sur l’avenue
dans une ambiance des plus ferventes.
La marée humaine s’écrie : «Qolna el
Issaba t’roh ! Ya h’na ya entouma !»
(On a dit la bande doit partir. C’est ou
bien nous, ou bien vous), «Pouvoir
assassin !» «Ya el îssaba, essahra
machi lel biaâ !» (Hé les gangs, le
Sahara n’est pas à vendre). Un jeune
agite une magnifique bannière avec
ce slogan : «Le cœur de la rue». Un
marcheur s’est fendu de ce message
caustique : «Le peuple veut un Pré-
sident légitime qui amnistie les déte-
nus politiques et libère la justice et les
médias, pas le Président du lait et de
la pomme de terre». Un autre a repris
sur un immense panneau cette citation
de Churchill : «Le succès n’est pas
final, l’échec n’est pas fatal, c’est le
courage de continuer qui compte».
Retenons pour finir cette banderole
cinglante : «La libération de la Pales-
tine passe par la libération d’Alger, Le
Caire, Baghdad».
Mustapha Benfodil

LA PALESTINE DE LA DISCORDE
I l est connu que la cause palestinienne est très
chère au cœur des Algériens. Aucun Palesti-
nien, où qu’il soit à travers le monde, ne pourrait
dire le contraire. Et nul n’ignore que l’Algérie
est le premier contributeur au budget de l’OLP
dans le monde arabe, bien devant des monarchies
pétrolières. Depuis le 22 février dernier, on a re-
marqué de temps en temps le drapeau palestinien
brandi durant les manifestations du hirak. On se
demandait ce qu’il faisait là. Hier, l’histoire a
pris une autre tournure. Alors que les manifes-
tants se sont dispersés, voilà qu’apparaît, venu
d’on ne sait où, un groupe d’une cinquantaine
de personnes brandissant des drapeaux palesti-
niens tout neufs, et des portraits de Trump avec
un corps d’hippopotame, ainsi que celui d’une
blonde plantureuse sortie droit d’Hollywood, elle
aussi avec un corps d’un bébé hippopotame. Ces
personnes criaient des slogans appelant à la libé-
ration de la Palestine, mais aucun sur l’Algérie.
Des manifestants présents sur les lieux ont vu
cela comme de la provocation et certains d’entre
eux ont même failli en venir aux mains avec
des «pro-Palestiniens» très excités. «Vous faites
de la diversion, leur ont-ils dit. Nous aimons la
Palestine, mais la priorité c’est d’abord la libé-
ration de l’Algérie. Vous avez été envoyés pour
saboter le hirak.» La police regardait impassible,
et n’a à aucun moment cherché à se mêler. On en
était là lorsque apparut un second groupe d’une
trentaine de personnes, lui aussi comme tombé
du ciel. Ces personnes portaient les mêmes
drapeaux, les mêmes banderoles avec cette fois
le portrait de l’inénarrable Ali Benhadj, celui-là
même qui, lors de l’insurrection islamiste de juin
1990, s’est inscrit comme n°1 des volontaires
pour aller libérer la Palestine. El Qods l’attend
toujours et l’armée israélienne est en état d’alerte
depuis sa menace. Le groupe s’est arrêté juste
avant le jet d’eau de la place du 1er Mai dans
l’espoir sans doute de grossir ses rangs. Mais
aucun manifestant ne l’a rejoint. Là aussi, il
n’était question que de Palestine. Mais de hirak...
Que chacun tire ses conclusions. T. B.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 4

L’ACTUALITÉ
50e VENDREDI DE PROTESTATION À TIZI OUZOU
HIRAK 

«Le combat pour À BOUMERDÈS

L’hommage
la liberté continue»
l La société civile de Tizi Ouzou continue à marcher contre le système et contre les relais
à A. Mehri
L
e hirak est parvenu à son
50e vendredi avec la même
détermination que celle
des précédentes journées de
locaux du pouvoir en Kabylie. protestation.
Les manifestants pacifiques
continuent à arborer les cou-
leurs nationales avec une pré-
sence féminine remarquée.
Certaines se drapent toujours
avec l’emblème. «C’est l’Algé-
rie que nous portons. Il n’est
pas question qu’on cède tant
que ce système n’aura pas
dégagé», affirme une quadra-
génaire. Des jeunes filles sont
également présentes.
Certaines ont attendu au niveau
de l’allée du 11 Décembre
pendant quelques heures. Dès
que la foule du hirak est arrivée
à leur niveau, elles s’y sont
engouffrées pour clamer de la
même voix : «Pour un Etat civil
et non militaire !» quelques
pas plus loin, le hirak marque
une halte devant l’affiche du
séminaire qui sera consacré,

PHOTO : EL WATAN
aujourd’hui, à la personnalité
de Abdelhamid Mehri, figure
historique et politique.
Réaction spontanée, un ensei-
gnant se détache des mani-
50e vendredi de protestation à Tizi Ouzou festants et prononce quelques
mots en hommage, puis la

L
a protestation pour le départ du
système continue de mobiliser
les citoyens dans la wilaya de
Tizi Ouzou. Les participants à la
marche du 50e vendredi depuis le
début du mouvement populaire en-
clenché, à l’échelle nationale, le 22
février dernier, ne veulent aucune-
ment lâcher prise en dépit de toutes
les manœuvres du pouvoir qui veut,
selon les manifestants, jouer la carte
de la normalisation. Les milliers de
personnes qui ont ainsi battu le pavé
hier, dans la capitale du Djurdjura,
ont réaffirmé que la détermination
citoyenne est toujours au rendez-
vous. «Le mouvement continuera
d’exister jusqu’à la satisfaction des
revendications du hirak, car, jusque-
là, rien n’a été arraché, si ce n’est le
changement d’un Président par l’un
des membres de sa caste», fulmine
un jeune marcheur qui scandait, à
gorge déployée, «Pour un change-
ment radical du système !» Un autre
laisse entendre que «la lutte doit se
poursuivre jusqu’au départ de tous
les symboles du régime qui a spolié
les richesses du pays». Les mar-
cheurs ont porté également plusieurs
pancartes dénonçant l’exploitation
du gaz de schiste. «Non à l’exploi-
tation du gaz de schiste» et «Non au
bradage de notre Sahara», lisait-on,
entre autres, sur les multiples éten-
dards brandis par la foule qui n’a pas
cessé de crier haut et fort : «Pouvoir
assassin !» et «Primauté du civil sur
le militaire !» «L’Eniem meurt, Total
s’installe !», «Le combat pour la
liberté continue !» était-il mentionné
aussi sur d’autres panneaux contre-
plaqués suspendus par les mani-
festants qui s’élèvent contre cette
mesure qui n’arrange, estiment-ils,
que les intérêts des puissances étran-
gères. «Le pouvoir veut acheter de
la légitimité à l’international en
bradant les richesses du pays, sinon
comment comprendre l’histoire du
gaz de schiste alors que cette ques-
tion a été rejetée en bloc depuis des
années par les Algériens, notamment
les populations du sud du pays.
Donc, les décideurs ne prennent
jamais en considération le choix du
peuple», martèle un père de famille
en colère. «C’est la mafia qui sévit
encore dans les institutions du pou-
voir pour mater le citoyen qui ne
revendique que ses droits légitimes.
Donc, inéluctablement, la rupture
avec le système en place est la seule
solution pour une nouvelle Algérie
basée sur les fondements d’un Etat
de droit», ajoute-t-il avec beau-
coup de détermination. D’autres
remettent sur le tapis l’exigence
d’une Assemblée constituante sou-
veraine qui peut, selon eux, régler le
problème de la légitimité de la Loi
fondamentale du pays. Des élus du
RCD, du FFS et du PT ainsi que des
initiateurs de la charte ALD étaient
dans la foule, qui s’est ébranlée
devant le portail principal du campus
universitaire de Hasnaoua jusqu’à la
placette du Mémorial des martyrs de
la Guerre de Libération nationale via Fatiha a été lue à la mémoire du
le centre-ville. La libération des dé- défunt.
tenus du mouvement populaire qui Un autre manifestant monte
croupissent encore dans les geôles sur le poteau et détache l’af-
du pouvoir, comme Karim Tabbou, fiche : «Nous allons la porter
Samir Benlarbi, Fodil Boumala et tout au long de notre itinéraire
bien d’autres, était parmi les reven- en signe de respect et d’hom-
dications des participants au 50e ven- mage à sa mémoire. C’était un
dredi de protestation pour le départ grand homme qui avait refusé
du système. Par ailleurs, les milliers la compromission avec un sys-
de personnes qui ont pris part à la tème en déliquescence. Il avait
marche du hirak, hier, dans la ville été visionnaire, et il avait tiré la
sonnette d’alarme.» «Le peuple
des Genêts ont dénoncé la rencontre
sait reconnaître les siens», ren-
organisée, jeudi, par «ceux qui s’au-
chérit une dame âgée.
toproclament représentants de la so-
ciété civile pour inviter Abdelmadjid La procession se poursuit
comme chaque vendredi dans
Tebboune à visiter la wilaya de Tizi
Ouzou». «La société civile de Tizi une atmosphère bon enfant
Ouzou continue à marcher contre le mais très sûre d’elle : «Nous
système et contre les relais locaux du voulons une Algérie libre et
pouvoir en Kabylie», souligne Kaci démocratique. Nous le martèle-
Tansaout, coordinateur du Comité rons jusqu’à ce qu’on obtienne
national pour la libération des déte- gain de cause. Rien ne nous
nus du mouvement populaire. détournera de notre idéal.»
Hafid Azzouzi  Lakhdar Hachemane

UNE FOULE PLUS QUE JAMAIS

DÉTERMINÉE À BÉJAÏA
P our le 50e vendredi du hirak, le doux soleil
d’hiver et les grandes foules étaient au
rendez-vous comme à leur habitude. Béjaïa
est fidèle à son inébranlable réputation de
capitale de la révolution en marche. Dès midi,
des milliers de personnes ont commencé à
converger de toutes parts vers l’esplanade de
la maison de la culture Taos Amrouche pour
prendre le départ de la traditionnelle marche
du vendredi et offrir ce spectacle d’une nation
déterminée à arracher sa liberté et un change-
ment vers un Etat de droit respectueux de tous
les citoyens.
En général, ils viennent par petits groupes
d’amis ou en familles, alors que les militants
structurés dans des partis politiques ou des
associations qui ont l’habitude de militer
viennent par bus quelquefois de très loin, de
la haute et de la basse vallée de la Soummam
ou de la plaine sahélienne qui s’étend à l’est
vers Jijel ou Kherrata.
La marche du vendredi est devenue un devoir
sacré pour tout militant qui lutte pour ses
droits et sa dignité dans une Algérie de pro-
grès. On ne déroge plus à cette règle, d’autant
plus que le premier anniversaire du hirak se
profile à l’horizon.
Il est vrai que l’affluence fluctue selon les
semaines et les circonstances politiques, mais
tous ceux qui tablaient sur un essoufflement
du mouvement ont dû déchanter en voyant
ces milliers de personnes plus déterminées
que jamais. Béjaïa a montré encore une fois
la voie de la révolution et remonté le moral à
tous ceux qui doutent.
La révolution est toujours en marche et per-
sonne ne rentrera à la maison tant que ses
objectifs ne sont pas atteints.
Chaque vendredi, ils viennent ressasser les
mêmes revendications et scander les mêmes
slogans. Répété des milliers de fois par des
millions de voix, le message est aussi clair
qu’inébranlable : «Madania matchi aas-
karia !» (Etat civil et non militaire) avec
toujours autant de force et de vigueur à faire
aboutir le projet d’un nouveau départ et d’une
nouvelle République.
La ville de Yemma Gouraya a encore été
fidèle à la lutte citoyenne par une marche
populaire impeccablement organisée et qui
a drainé une foule bigarrée et enthousiaste
qu’il est très difficile de quantifier, à part
évidemment pour l’hélicoptère des services
de la police qui n’a pas cessé de tournoyer au-
dessus des têtes des marcheurs tout le long de
leur parcours.  Djamel Alilat
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 5

L’ACTUALITÉ
50e ACTE DE LA CONTESTATION À CONSTANTINE

Véritable plaidoyer pour un Etat civil

l Les citoyens ont battu le pavé par centaines, réitérant ainsi leur attachement
aux fondamentaux du soulèvement populaire.

L
e hirak, qui soufflera sa première perts qualifie de fort préjudiciable à
bougie dans trois semaines, ne l’environnement et dont les retombées
montre aucun signe de relâ- économiques restent hypothétiques.
chement dans la capitale de l’Est. Sur l’itinéraire traditionnel, les mani-
Cette dynamique, qui s’est emparée festants, hommes, femmes et enfants,
de la rue un certain 22 février 2019, ont démoli la thèse de la fin du hirak.
maintient le cap de la résistance contre A Constantine, la foule enthousiaste
toutes les velléités d’infiltration du voit ses rangs grossir de plus en plus
mouvement ou de sa déviation de sa après quelques défections enregistrées
trajectoire initiale. Hier encore, pour à l’issue de l’élection présidentielle du
le 50e vendredi consécutif, la mobili- 12 décembre. «Impossible de ne pas
sation était palpable. Les citoyens ont poursuivre le combat, les libertés sont
battu le pavé par centaines, réitérant confisquées, des détenus d’opinion
ainsi leur attachement aux fondamen- sont toujours emprisonnés, des mani-
taux du soulèvement populaire. La festations réprimées… aucun signe
rupture irréversible avec le système d’apaisement ne se profile à l’hori-
et ses résidus est l’une de leurs aspi- zon», explique un activiste.

rations majeures. «La îssaba yarhlou,
ah yarhlou !» (La bande doit partir).
Un slogan phare des premiers mois
est brandi de nouveau, très significatif
de la détermination des manifes-
tants. «Nous apprenons chaque jour
la nomination ou le retour aux affaires
de certains caciques du système. Ceux
qui ont une responsabilité dans la
gestion calamiteuse du pays n’ont
pas de place dans la République que
le peuple souhaite instaurer», dira
Hocine, un irréductible du hirak,
lors d’une courte halte effectuée au
niveau du boulevard Belouizdad. Et
Les manifestants, hier, à Constantine
à lui et ses camarades de scander :
«Tebboune mzawer, jabouh el askar,
makanch echriaâ, Echaâb yekarrar,
dawla madania !» Comprendre qu’il
n’y a aucune négociation avec un
pouvoir illégitime, et c’est au peuple
de prendre sa destinée en main. Tel
un leitmotiv, le choix du peuple est
arboré : celui de l’avènement d’un
Etat civil. La presse et les médias en
particulier, qui ont failli à leur mission
d’information envers le hirak, ont été
pointés du doigt et leur allégeance au
pouvoir dénoncée. Et de vouer aux
gémonies tous les symboles honnis
auxquels on oppose des slogans appe-
lant à l’instauration de la souveraineté
populaire, consacrée par les articles
PHOTO : EL WATAN
7 et 8 de la Loi fondamentale du
pays. «Articles 7 et 8 de la Constitu-
tion, essolta li chaâb !» peut-on lire sur
des écriteaux.
Attentifs à tous les développements,
les marcheurs hebdomadaires se sont
élevés contre la perspective de l’ex-
ploitation du gaz de schiste. Une ac-
tualité brûlante que bon nombre d’ex-
Sous le bruit strident d’un hélicoptère
qui survole le centre-ville depuis
quatre vendredis, les Constantinois
ont sillonné les artères principales,
clamant haut et fort leur attachement
à l’avènement d’une Algérie nou-
velle dont le socle n’est autre que
la justice sociale, la séparation des
pouvoirs et les libertés. En attendant,
ils continueront d’occuper la rue en
scandant «Echaâb tharrar, howa li
karrar, dawla madania !» (Le peuple
s’est libéré, c’est lui qui décide, un
Etat civil). Un véritable plaidoyer pour
une IIe République. Naïma Djekhar

50e ACTE DE LA CONTESTATION À ORAN

Les jeunes en force pour ce vendredi du hirak

H ier à Oran, une ambiance particu-
lière a déteint sur la manifestation
populaire, celle-ci a, en effet, bouclé
son 50e vendredi. Si la mobilisation
n’était pas celle des grands jours (le
nombre de manifestants, depuis la
mi-décembre, a nettement diminué),
il n’en demeure pas moins qu’elle
se maintient au fil des vendredis et
qu’elle dépasse, à chaque fois, large-
ment les 3000 personnes. Hier, nous
avons constaté un retour très remarqué
des jeunes des quartiers populaires
qui, en plus d’être venus en grand
nombre, ont quasiment mené la pro-
cession hirakiste.
même prisonnier de la haine», «Non
au suicide de nos enfants en mer», ou
encore «Non à la hogra à la Sidi Bel
Abbès». A propos du dernier slogan,
il faut noter qu’à plusieurs reprises,
les manifestants ont dénoncé la répres-
sion qui s’abat sur les hirakistes de
Sidi Bel Abbès, et beaucoup ont pro-
mis de s’y rendre vendredi prochain en
guise de solidarité.
La file de manifestants a ainsi battu
le pavé jusqu’en face du siège de
la wilaya, avant de faire le chemin
inverse pour retourner à la place du
1er Novembre par le front de mer. A ce
niveau-là, les jeunes manifestants des
PHOTO : EL WATAN

Comme de coutume, la marche s’est quartiers populaires ont entonné une

ébranlée de la place du 1er Novembre
aux cris de : «Goulna el îssaba trouh,
la hnania la ntouma !» (On a dit que la
maffia doit déguerpir, ça sera soit vous
soit nous). Tout en marchant le long
de la rue Larbi Ben M’hidi, les jeunes
manifestants ont crié ce nouveau slo-
gan rageur : «Manach habssine jibou
Erdogane w zidou Poutine !» (On
ne s’arrêtera pas, amenez Erdogane
et même Poutine), ou encore, pour
répondre à ceux qui les taxent d’archi-
tectes du chaos dans le pays : «Ho hé
ya nass ana machi bandit, ho hé, a3la
bladi rani n’difendi !» (Je ne suis pas
un bandit, je suis là pour défendre mon
pays). Les médias, comme à chaque
fois, en ont pris pour leur grade, et
hier, c’était avec un nouveau slogan
très ironique : «Ya sahafa bravo a3li-
koum wel îssaba teftakhar bikoum !»
(Les médias, bravo à vous, et la mafia
est fière de vous). Beaucoup de ban-
deroles et de pancartes étaient portées
hier, sur lesquelles, on avait écrit : «Le
hirak a chassé le régime, il démantè-
lera le système», «Au nom du peuple
vous faites des lois, et au nom des lois,
vous réprimez le peuple», «Celui qui
prive les autres de leur liberté est lui-
nouvelle chanson du hirak, jusque-là
inédite : «Joumhouria walet malkia, w
raïs abonné ; wel wadd’ia li rani fiha,
ma’nich n’risonné ; gal’3ou l’hiwar w
dirou l’mada seb3a ; makach hiwar La mobilisation se maintient à Oran, et ce vendredi a été marqué par une forte mobilisation des jeunes Oranais
Makach li habsna ; na3rfou nssou-
gou w makach li matalna, w li rkeb République est devenue un royaume n’arrive plus à raisonner. Enlevez ce arrête, et celui qui surfe sur la vague de
el mouja, goulou y baadna !» Dont où le Président y est abonné. La situa- ‘‘dialogue’’ et appliquez l’article 7, l’opportunisme, il n’a qu’à s’éloigner
la traduction latérale donnerait : «La tion dans laquelle je suis, fait que je pas de dialogue et personne ne nous de nous.»  Akram El Kébir
DES MILITANTS BRISENT LE BLOCUS POLICIER À SIDI BEL ABBÈS
Une poignée d’activistes du hirak ont réussi, hier, aux abords de l’intersection du Petit-Vichy. Sur la La répression policière à Sidi Bel Abbès a contraint,
à briser le blocus policier infligé aux manifestants place du 1er Novembre, le même dispositif policier depuis presque deux mois, des centaines de
pacifiques à Sidi Bel Abbès, sans pour autant observé au lendemain de l’élection du 12 décembre citoyens à prendre le chemin des villes de Tlemcen
reprendre pied sur la place du 1er Novembre (ex- est reconduit, a-t-on constaté. Véhicules de police, et d’Oran pour manifester chaque vendredi. «Les
Carnot), point de ralliement de la contestation fourgons cellulaires et une présence importante manifestants s’exilent pour s’exprimer librement face
populaire depuis le 22 février 2019. «Mettez-nous de policiers en civil et d’éléments antiémeute. au forcing de la police politique et de ses relais qui
en prison, continuez à mobiliser toutes les forces Les forces de police occupent ainsi le terrain pour continuent de violer les droits et libertés des citoyens
de police pour nous empêcher de marcher ; nous, faire avorter toute tentative de rassemblement en en toute impunité», dénonce un avocat du barreau de
nous n’abandonnerons jamais la lutte», lâche un procédant à des arrestations brutales et arbitraires. Sidi Bel Abbès.
manifestant rencontré près de la mosquée Abou «Les éléments des renseignements généraux ainsi Dans un communiqué rendu public récemment,
Bakr Essedik, avant d’entamer, vers 14h, une marche que ceux de la police judiciaire se sont transformés le Comité national pour la libération des détenus
improvisée jusqu’au lycée Azza Abdelkader (ex- en police politique traquant toute personne voulant (CNLD) a fermement dénoncé les atteintes
Laperrine). Après plusieurs semaines de répression s’exprimer librement», explique un enseignant aux libertés et la répression constatée chaque
et d’arrestations arbitraires, les slogans antipouvoir universitaire rencontré hier aux abords de la vendredi dans les wilayas d’Alger, Tissemssilt et
ont, de nouveau, été scandés dans les rues de la place ex-Carnot. «Même les gérants de café sont Sidi Bel Abbès. Le CNLD a également condamné
ville. «Dawla madania, machi askaria !» (Un Etat civil, interdits d’ouvrir leurs commerces pour empêcher les dépassements et les agressions physiques et
pas militaire), «Simiya, silmiya, nos revendications les manifestants de s’attabler avant d’entamer leur morales que subissent les activistes du hirak de la
sont légitimes !» lançaient les manifestants d’un rassemblement, comme ils avaient l’habitude de part d’éléments de la DGSN. 
carré, lesquels ont été dispersés par la police faire», ajoute-t-il.  M. Abdelkrim

GHALEB BENCHEIKH. Islamologue et président de la Fondation de l’islam de France
«La jeunesse algérienne a su débusquer
le piège de l’islamisme politique»
Entretien réalisé par
Asma Bersali
Avec tout ce qu’a vécu l’Algérie en 2019,
pensez-vous que le peuple algérien est en
véritable mutation, notamment en rapport
avec la religion ?
Le peuple algérien s’est soulevé d’une
manière exemplaire. Il s’est montré fabuleux,
discipliné et civilisé. Ce qu’il donne à voir
au monde suscite l’admiration unanime et la
grande sympathie. C’est pour cela qu’il faut
qu’il reste vigilant, pour que les germes de
la division ne soient pas semés et ne viennent
pas provoquer la discorde. Les Algériens ont
montré leur maturité politique et ont affiché
une conscience citoyenne. Ils ont recouvré
fierté et dignité. Ils aspirent à vivre dans
un pays libre et démocratique et tiennent
par-dessus tout à évoluer dans un Etat de
droit, où le respect scrupuleux de la loi sera
une réalité intériorisée par tous. Un aspect
formidable de ce mouvement consiste aussi
dans ses mots d’ordre. Ils sont exclusivement
politiques sans le discours puisé dans les
logorrhées islamistes. Et nous sommes tous
agréablement surpris par le retour à une forme
de vie toute de bonhomie et d’allégresse,
en dépit de la gravité du moment. Vendredi
après vendredi, le peuple se retrouve gai mais
déterminé. L’image de cette belle danseuse
chorégraphe Mélissa Ziad pleine de grâce qui
a fait le tour du monde, tranche radicalement
avec les vociférations des militants du FIS à
la mine patibulaire, à la barbe hirsute et à la
calotte salie. En outre, lorsque des activistes
islamistes s’incrustent dans les cortèges des
manifestants en braillant «Etat islamique !»,
ce sont les citoyennes algériennes qui les
boutent hors des rangs en couvrant leurs cris
par des youyous et en appelant à l’instauration
d’un Etat civil. Nous sommes fondés de
penser que cette fois-ci l’Algérie pourra
sortir de l’ornière. Nous ne pouvons plus
nous permettre de rater ce rendez-vous
avec l’histoire. Les occasions perdues ont
sûrement édifié et «aguerri» la jeunesse
algérienne. Celle-ci a su débusquer le piège de
l’islamisme politique.
Dans cette nouvelle Algérie, quel ménage
forment démocratie et religion ?
D’emblée, je dirais que le ménage devra
être heureux et harmonieux, même si les
deux concepts «démocratie» et «religion»
ne s’inscrivent pas dans le même registre. La
démocratie, selon une de ces définitions, est
le pouvoir du peuple par le peuple et pour le
peuple. Elle est aussi la gestion des affaires
dans la cité avec l’alternance au pouvoir,
pouvoir et contre-pouvoir, l’équilibre des
pouvoirs, la séparation des pouvoirs. Une
définition à laquelle notre pays et tous les
autres musulmans sont encore bien loin.
L’islam, en revanche, est une tradition
religieuse qui a sous-tendu sur la tapisserie
des siècles une civilisation impériale.
L’enseignement islamique est pourvoyeur
d’éthique, de rectitude morale et d’élévation
spirituelle. Ce n’est pas un mode de
gouvernement. Donc, il n’y a aucune
raison d’opposer islam et démocratie, ni
les «allier» d’ailleurs. Le premier est une
orientation confessionnelle qui permet
l’élévation spirituelle des citoyens tandis
que la seconde est un système de gestion des
affaires publiques dans la cité. C’est un tort
considérable de vouloir gouverner la cité
selon le «désir politique de Dieu», parce que
certains ont pénétré ce désir, l’ont compris
et scruté la volonté divine. Et, ils veulent de
surcroît l’imposer à leurs concitoyens. Même
le califat n’a aucune valeur sacrale. Cela a
commencé avec un homme, Abu Bakr, en
632, et s’est terminé par un homme, Mustapha
Kamel Atatürk, en 1924. Le califat est un
El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 6
L'ACTUALITÉ
PHOTO : DR
produit de l’histoire qui n’est pas dans les
fondements canoniques, ni prévu par les
textes coraniques, ni par l’enseignement
prophétique. Il reste la question du droit et
celle de la norme juridique par laquelle on
appliquerait la «loi de Dieu», il est temps
de laisser place au droit positif. Parce que
la norme juridique doit être une émanation
rationnelle des hommes, qui s’applique aux
hommes pour le bien des hommes. Elle
est modifiable selon le changement des
circonstances et des besoins. Et l’alternance
démocratique permet cela.
Qu’en est-il alors de la laïcité ?
Il y a une grave méprise qu’il faut lever, la
laïcité ne veut en aucun cas dire athéisme. La
laïcité n’est pas le régime de l’incroyance.
Elle n’est pas le fondement d’un Etat de
ceux qui n’ont ni foi ni loi. Auquel cas, elle
deviendrait la politique de la voyoucratie. Elle
est simplement un principe de séparation de la
religion de la politique. On ne gouverne pas
selon les préceptes religieux. Elle est aussi
la garantie des libertés du culte, d’opinion,
de penser et de conscience. C’est la loi
qui garantit le libre exercice de la foi aussi
longtemps que la foi ne prétend pas dicter
la loi. Elle est un principe juridique qui n’a
pas de densité doctrinale ni d’épaisseur
idéologique. Elle est la neutralité de l’Etat
quant aux choix philosophiques, aux options
métaphysiques et aux orientations spirituelles
et religieuses des citoyens. Ceux qui pensent
que l’athéisme est le corollaire de la laïcité se
trompent. Il faut leur expliquer et les rassurer.
Quelle place devrait avoir la femme dans un
pays musulman qui se veut démocratique ?
Je crois fondamentalement que la femme
est au cœur du projet démocratique. C’est un
enjeu de civilisation. Le respect de la femme
en tant que citoyenne devra être une cause
nationale en Algérie et ailleurs. Il faut que
la parité soit constatée à tous les niveaux et
que l’on cesse de la reléguer tant sur le plan
de la mentalité et de l’éducation que dans les
centres de décision. L’égale dignité des êtres
humains doit se manifester par-delà le genre.
Il ne faut en aucun cas se cacher derrière tel
ou tel principe religieux, qui n’est interprété
que par des hommes, le plus souvent des
jurisconsultes phallocrates, pour la minorer. Il
est temps aujourd’hui de dire stop ! On ne peut
en aucun cas accepter ce statut infrahumain
de la femme dans nos sociétés musulmanes.
Cette atteinte à sa dignité est une atteinte à la
dignité humaine dans son ensemble. Quant
à la question du voile, je demeure convaincu
que ce n’est pas ce mode vestimentaire
qui détermine l’élévation spirituelle chez
la femme. Bien évidemment, je demeure
respectueux et résolument attaché à la liberté
de conscience. Les êtres humains, hommes
et femmes, sont libres de médiatiser leur
spiritualité comme ils l’entendent, surtout
lorsque la femme le fait librement et en
conscience. Cependant, j’insiste sur le fait
que cette affaire du voile était réglée durant
tout le XXe siècle et elle n’est revenue, sous
la forme d’un uniforme, qu’avec la jonction
de la révolution khomeyniste et l’offensive
wahhabo-salafisme.
Dans ce même contexte, ne pensez-vous
pas que cette forme et uniforme donné à une
religion de la grandeur de l’islam a participé
au développement de l’islamophobie ?
Oui, entre autres ! La réponse est claire.
Jamais il n’y a eu une quelconque tenue
réglementaire religieuse aussi bien pour
l’homme que pour la femme décrite dans les
textes. Je trouve effarant le terme «libasse
char'i» ou vêtement légal ! Depuis quand
légifère-t-on à propos d’un habit en religion ?
Si c’était le cas, tout le monde serait avec les
mêmes habits de la Péninsule arabique du
VIIe siècle. Or, il se trouve que l’islam est
une tradition religieuse universelle qui laisse
à l’habitant du Surinam, d’Afghanistan,
d’Indonésie, de Chine et où qu’il soit,
la liberté de se vêtir comme il l’entend
selon ses us et coutumes. En plus de cette
affaire d’uniforme, il y a des accoutrements
improbables, des looks introuvables et des
comportements inacceptables avec des
discours intolérables qui malheureusement
ont contribué à l’islamophobie dans son sens
étymologique. Cette affaire de l’habit, dit
légal, est intrusive dans nos sociétés. Il n’est
jamais énoncé que le musulman doit s’habiller
de la sorte. L’excès de ritualisme desséchant
sans qu’il soit accompagné de raison ni de
spiritualité qui polisse le cœur et élève l’âme
ne sert en rien la religion ni notre rapport avec
Dieu.
En tant que président de la fondation Islam
de France, quel état des lieux faites-vous de
l’islamophobie en France ?
L’état des lieux est désastreux.
Malheureusement, le mot islam est devenu
synonyme d’épouvante et de terreur. Une
présentation médiatique avec une focalisation
sur le vil, le pervers, le négatif et le maladif,
a amplifié cet effroi. Si tous les jours, on ne
me parle que Daech, de Boko Haram et du
terrorisme qui sévit au nom de cette tradition
religieuse islamique, il y a de quoi douter
et d’avoir peur de l’islam. C’est une réalité
amère. Si l’on entend par l’islamophobie la
peur de l’islam, je pourrais dans une certaine
mesure comprendre cette crainte sans vouloir
la justifier. Toutefois, si l’on entend par ce
terme le fait de ne pas critiquer la religion
islamique, on se trompe. Bienvenue à la
critique. Quand elle est académique, elle est
salutaire. Quand elle est populaire, elle
n’est pas dénuée de bon sens. C’est avec la
critique que nous avançons. La théologie ou
toute autre doctrine, si elle fuit le choc des
idées, élude le débat et esquive les difficultés
de la pensée, elle finit par s’atrophier et se
vulnérabiliser. Redoutant l’asphyxie, il ne lui
restera plus que le fanatisme et la terreur pour
subsister. Donc la peur de l’islam pourrait être
compréhensible. En revanche, lorsqu’il s’agit
de détestation, de haine et d’hostilité, nous
sommes dans le registre de la «misislamie».
Là, c’est du ressort de la loi d’agir contre
ces personnes misislamiques qui haïssent
les musulmans et commettent des actes
délictueux contre eux. Et il y en a beaucoup,
hélas, en France.
Que faudrait-il pour sortir de cette sphère
d’épouvante liée à la religion ?
Il faut retrouver les ressources morales,
intellectuelles et spirituelles pour inverser
la situation et renouer avec l’humanisme
d’expression arabe qui prévalait dans les
contextes islamiques à travers l’histoire.
D’expression arabe, cela veut dire qu’on
pouvait être zoroastrien, juif, chrétien
ou musulman, mais vivant dans l’empire
et parlant arabe. Il y avait véritablement
un humanisme qui se conjuguait avec
l’hédonisme, l’art de vivre, le raffinement, le
plaisir et l’élégance. Sur la fresque historique,
les sociétés musulmanes ont connu une
grande civilisation impériale. Il faut présenter
cet héritage, non pas pour dire que nous fûmes
grands, mais plutôt pour souligner que ce qui
était possible à un moment donné de l’histoire
le sera encore. C’est aussi reconnaître la
contribution des musulmans au corpus du
savoir universel. C’est tout le levier de
l’éducation, de la culture, de la connaissance,
de l’ouverture sur le monde, de l’acquisition
du savoir et de la science qui nous aide à
transformer ce tableau noir de l’islam. Certes,
ce sont des projets à moyen et long termes.
Sur le court terme, hélas, pour éradiquer le
terrorisme abject, il n’y a que les forces de
l’ordre et la justice. Mais accompagner tout
cela avec la préparation des générations à
venir, en retrouvant les ressources inventives
dans le patrimoine civilisationnel islamique
à travers l’histoire, insister sur l’éducation et
la connaissance avec une inclination pour les
valeurs esthétiques. Ce sont les beaux-arts, les
belles-lettres, la musique et la poésie qui sont
aussi une condition dans cette conversion en
faveur de l’islam de beauté, d’intelligence et
de spiritualité.
Vous avez évoqué le terme de prise
d’otage de l’islam. Pensez-vous qu’il est
instrumentalisé au profit d’idéologies
controversées et volontés personnelles ?
Oui ! Nous avons déjà une prise d’otage
du mot même par cette monstruosité
idéologique et religieuse qu’est Daech, qui
nous a confisqué l’adjectif «islamique».
Malheureusement, nous n’avons pas entendu
suffisamment les oulémas, les muftis et les
cheikhs leur dénier le droit d’utiliser cette
épithète. Nous nous retrouvons démunis
face à cette usurpation. Sur un autre plan,
il y a aussi d’autres relayeurs d’opinion
qui utilisent des vocables comme islamo-
fascisme, islamo-délinquance, islamo-
pathie, islamo-gauchisme et bien d’autres.
Une confiscation et une altération de sens
que nous n’accepterons jamais. En outre,
quand j’entends république islamique, je ne
comprends pas ce qu’elle a d’islamique, si ce
n’est une forme archaïque de l’application de
«la loi de Dieu» et d’une manière caricaturale
interdire aux hommes de porter la cravate et
imposer aux femmes le voile. Pourtant, ceci
est plus une affaire de libertés fondamentales
que d’islam. C’est un exemple flagrant
d’appropriation dévoyée du mot islam.
Nous pâtissons de l’instrumentalisation, de
l’idéologisation et de la manipulation de la
religion pour rester au pouvoir ou y accéder.
Hélas, il y a des gouvernements dans les
pays «musulmans» qui via des ministères des
Affaires religieuses ou islamiques veulent
avoir la mainmise sur le peuple à travers
la domestication de la religion. Je prends
l’exemple du sermon de la prière du vendredi
qui ne devrait pas être une circulaire. Il est des
prérogatives des imams de choisir pour les
fidèles le thème du vendredi selon le besoin
du moment et non pas selon les directives
gouvernementales. L’imam n’est pas un
fonctionnaire. C’est un ministre du culte et
un thérapeute de l’âme. Voilà un exemple qui
illustre cette étatisation de la religion. Lorsque
nous parlons d’islam et de démocratie, de
telles collusions n’auront pas lieu. A. B.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 7

ÉCONOMIE
UN DÉBUT DE REMISE EN CAUSE DE LA LOI DE FINANCES 2020 ÉNERGIE
LE PÉTROLE
Le gouvernement reporte l’application REPLONGE
FACE AUX

de la taxation des professions libérales

RISQUES D’UNE
DEMANDE
CHINOISE EN
l Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le ministère des Finances annonce aux «contribuables BERNE
Les prix du pétrole ont
relevant de l’Impôt forfaitaire unique (IFU) que le délai de souscription de la déclaration spéciale, fixé initialement terminé en forte baisse
au 1er février 2020, conformément aux dispositions de l’article 50 de la loi de finances 2020, modifiant et jeudi dernier, rattrapés
par la propagation du
complétant l’article 1 du code des procédures fiscales (CPF), est reporté à une date ultérieure». coronavirus en Chine et

L
ses conséquences sur
e gouvernement Djerad com- la demande intérieure
mence à revoir la copie du gou- du premier importateur
vernement Bedoui. La promesse mondial d’hydrocarbures.
de réviser certaines des dispositions de A Londres, le baril de Brent
la loi de finances 2020, notamment dans de la mer du Nord pour
le volet taxes et impositions, connaît un livraison en mars a perdu
début de concrétisation. Après la vague 1,52 dollar, ou 2,5%, pour
de protestation menée par les avocats clôturer à 58,29 dollars, au
contre la disposition de la loi de finances plus bas depuis octobre. A
New York, le baril américain
excluant les professions libérales de la
de WTI pour la même
souscription à la déclaration de l’Impôt échéance a lâché 1,19 dollar,
forfaitaire unique (IFU), le ministère des ou 2,2%, pour finir à 52,14
Finances vient d’annoncer le report à dollars, son plus bas niveau
une date ultérieure l’application de cette depuis août. «La sévérité de
disposition. Dans un communiqué rendu la chute des cours (ce jeudi)
public jeudi dernier, le ministère des Fi- reflète l’idée que la crise du
nances annonce aux «contribuables rele- coronavirus semble partie
vant de l’impôt forfaitaire unique (IFU) pour durer plus longtemps
que le délai de souscription de la décla- et s’étendre plus largement
ration spéciale, fixé initialement au 1er que ce qui avait été prévu
février 2020, conformément aux disposi- jusqu’à présent», estime
tions de l’article 50 de la loi de finances Matt Smith de ClipperData.
2020, modifiant et complétant l’article 1 Le bilan de l’épidémie de

du Code des procédures fiscales (CPF),
est reporté à une date ultérieure». Et
d’ajouter dans le même communiqué
que «les contribuables exerçant une
activité non commerciale (profession
libérale), définie à l’article 2 de la loi de
finances 2020, sont tenus de souscrire
la déclaration mensuelle série G 50
uniquement en matière d’IRG/salaires,
la déclaration des recettes profession-
nelles au titre des impositions TAP et TVA
étant reportée à une date ultérieure». Ce
report de l’application de l’article de la
loi de finances augure d’une suppression
certaine avec la promulgation d’une loi
de finances complémentaire, comme
assuré par le président Tebboune. Ce der-
nier avait, pour rappel, affirmé, lors de
sa rencontre avec la presse, que certaines
taxes comprises dans la loi de finances
2020 allaient être revues au moyen de la
promulgation d’une LFC.
Le ministre des Finances, Abderrahmane
Raouia, avait lui aussi indiqué que le re-
cours à une ou plusieurs lois de finances
complémentaires était possible afin de
corriger des dispositions d’une loi de
finances ne répondant pas aux attentes
et dont l’application pourrait gêner le
fonctionnement de l’économie.
Si la profession d’avocat a été la pre-
mière à dénoncer une disposition injuste
de la loi de finances, la mesure prise
par le gouvernement Bedoui concernait
plusieurs professions dont le chiffre
d’affaires dépasserait les 15 millions de
dinars. Parmi les contribuables concer-
nés, en sus des avocats, figurent les com-
AGRICULTURE
merçants, les médecins, les dentistes, les
notaires, les écrivains et compositeurs
réalisant des recettes au titre des droits
d’auteur, les inventeurs, les importateurs
dans la revente en l’état non constitués en
personnes morales, les cliniques et éta-
blissement de santé et laboratoires d’ana-
lyses, etc. Les avocats, qui ont observé
une grève pour protester contre la dispo-
sition de la loi de finances, ont dénoncé
une «injustice flagrante dans les droits
de l’autorité de défense». Cette profes-
sion défend un paiement à la source.
«L’avocat s’acquittera de toute affaire
enrôlée en temps réel, ce qui évitera à
l’administration la charge de recouvre-
ment», indiquait le président de l’Union
PHOTO : D. R.
pneumonie virale apparue
en Chine fin 2019 s’est
alourdi à 170 morts jeudi en
Chine, et les contaminations
s’élèvent désormais à
nationale de l’Ordre des avocats. C’est
environ 7700 cas, soit
à la faveur d’une loi de finances adoptée
davantage que le nombre
il y a quatre ans qu’un système fiscal – 5327 – des malades du
unifié a été créé, et la LF 2020 a introduit Syndrome respiratoire
un système fiscal de contrôle obligeant, aigu sévère (SRAS). Les
notamment, les avocats à s’acquitter mesures drastiques prises
de toutes les taxes imposées à l’activité par les autorités, comme
commerciale. L’UNOA a demandé la l’isolement de Wuhan, la
levée d’une telle disposition mettant en métropole du centre de
difficulté les jeunes avocats qui repré- la Chine d’où est partie
sentent 70% de la profession, et qui n’ont l’épidémie, et celui de la
même pas de plan de charge conséquent. quasi-totalité de la province
environnante du Hubei, font
Avec 19% de TVA, 26% d’IRG, 2% de
TAP et 15% de frais Casnos, les charges craindre des conséquences
économiques importantes
pour la profession libérale seront alour-
dies avec ce que préconise la LF 2020. pour le pays déjà affaibli
par près de deux ans
 N. B. de guerre commerciale
contre les Etats-Unis. «Les
investisseurs craignent que
cela entame la demande en
brut, et ce, pour une période

Installation de six commissions sectorielles

prolongée», remarque
Matt Smith. «Le fait que les
prix continuent à baisser
alors que les exportations
l Tenant un discours devant les cadres et les responsables locaux du secteur, Cherif Omari a fait savoir qu’il s’agira de libyennes ont été quasiment
prendre en charge plusieurs dossiers importants du secteur de l’agriculture, notamment à travers la facilitation des annihilées, retirant ainsi
procédures administratives, la lutte contre la bureaucratie et le soutien des investissements. près d’un million de barils
par jour du marché, reflète la

S ix commissions du secteur agricole ont été
installées jeudi dernier par le ministre de l’Agri-
culture et du Développement rural, Cherif Omari,
dans le cadre de la mise en œuvre des instructions
du président de la République pour la promotion
de la production agricole locale et la réduction des
importations. Il s’agit d’une commission chargée de
mettre en place un institut national de l’agriculture
saharienne, une autre chargée du suivi de la filière
lait et de sa distribution, une commission dédiée
à la problématique de l’irrigation, une autre pour
le foncier agricole, une commission chargée de la
lutte contre la bureaucratie et enfin une commission
dédiée à l’approvisionnement continu du marché
national en viande.
Tenant un discours devant les cadres et les respon-
sables locaux du secteur, Cherif Omari a fait savoir
qu’il s’agira, à travers ces commissions, de prendre
en charge plusieurs dossiers importants du secteur de
l’agriculture, notamment à travers la facilitation des
procédures administratives, la lutte contre la bureau-
cratie et le soutien des investissements, notamment
au niveau des filières à importance stratégique. Cette
démarche entre dans le cadre de la promotion du pro-
duit national et du développement de la production du lait et des céréales. «Il s’agit de faire le point sur forte inquiétude des acteurs
de matière première au profit de l’industrie nationale la réalité des problématiques posées et les opportu- du marché», ajoute-t-il. En
augmentant plus que prévu
de transformation, a-t-il expliqué. Parmi les objectifs nités de dynamiser les capacités productives de ces la semaine dernière aux
de ces groupes de travail, il s’agira de proposer des wilayas, dans le cadre des instructions du président Etats-Unis, selon le rapport
solutions visant à accélérer les procédures pour la de la République», a expliqué M. Omari. hebdomadaire de l’Agence
création de coopératives agricoles et la mise en place Pour sa part, Foued Chehat a fait savoir que cette américaine d’information
d’organismes interprofessionnels dans l’ensemble réunion de travail avait pour but d’évaluer les problé- sur l’énergie (EIA), les
des filières, dans un cadre transparent et efficace, matiques auxquelles font face les investisseurs et les stocks de pétrole brut n’ont
a-t-il ajouté. De nouvelles dispositions en faveur de agriculteurs des zones sahariennes et montagneuses. pas permis de corriger la
la promotion de l’agriculture saharienne afin de per- Selon lui, ces problématiques ne sont pas uniquement tendance à la baisse. En
mettre à cette activité de contribuer à la sécurité ali- liées au foncier, à l’eau et à l’électricité, mais égale- réaction, «l’OPEP se tient
mentaire du pays et à la réduction des importations, ment à la commercialisation et au stockage des pro- prête pour avancer sa
a indiqué à Alger le ministre de l’Agriculture et du duits agricoles. «Des problématiques aussi existent prochaine réunion à février
Développement rural. concernant la valorisation des produits agricoles pour contrer la baisse de la
A l’occasion d’une réunion regroupant des cadres dans le Sud», a-t-il fait observer. Pour ce faire, le demande et des prix», selon
du secteur, des représentants des Chambres d’agri- ministre délégué a mis en exergue les avantages dont des rumeurs de marché
rapportées par Bjarne
culture et des directeurs des services agricoles au disposent les zones sahariennes du pays «qu’il faudra
Schieldrop, analyste de
niveaux des wilayas du Sud, à laquelle était présent le exploiter de manière intelligente pour développer SEB. Les coupes volontaires
ministre délégué chargé de l’Agriculture saharienne une agriculture durable au service du pays». «Le Sa- de l’Organisation des pays
et des Montagnes, Foued Chehat, Cherif Omari a hara est capable de nous aider à réduire de manière exportateurs de pétrole
fait savoir que les dispositifs liés au développement importante la facture des importations en comblant (OPEP) pourraient être
de l’agriculture saharienne seront adaptés et mis à les déficits que l’on a en matière de céréales et de lait prolongées jusqu’à juin,
niveau avec l’ensemble des acteurs concernés, afin et d’huile alimentaire», a-t-il estimé. contre mars actuellement.
de développer les filières stratégiques, comme celles R. E. R. E.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 8

KABYLIE INFO
WILAYA DE BOUIRA AHRIK OUKACI

L’urgence de rattraper LES

(AÏT CHAFAÂ)
CITOYENS
RÉCLAMENT DE L’EAU
les retards L
l Les différents secteurs d’activité connaissent un grand retard de développement.
es habitants du village Ahrik Oukaci, dans la commune
d’Aït Chafaâ (daïra d’Azeffoun), à une soixantaine de kilo-
mètres à l’est de Tizi Ouzou, réclament de l’eau potable.
Selon le collectif des habitants, l’eau n’a pas coulé dans les
robinets depuis le mois de mars 2019. Les citoyens ont frappé à

L
a mission qui attend le toutes les portes et interpellé les autorités concernées pour régler
nouveau wali de Bouira le problème, mais rien n’est fait à ce jour. S’étant rendu à notre
n’est guère une sinécure. rédaction, un membre du collectif affirme que selon l’unité de
Le phénomène de bradage des l’ADE à Azeffoun, «le problème de suspension de l’alimentation
terres agricoles, l’urbanisation en eau potable de notre hameau est dû aux conduites bouchées
anarchique des villes, les dos- par le calcaire». Le collectif a saisi à plusieurs reprises les res-
siers de l’habitat, du tourisme, ponsables de l’ADE ainsi que ceux de l’hydraulique qui leur
du sport, l’industrie, autant de ont même accordé des audiences, mais «aucune solution n’a été
secteurs qui peinent à décoller trouvée», nous dit-on. «Actuellement, nous sommes obligés de
en dépit d’une mobilisation nous approvisionner avec des citernes que nous payons à 2000
importante des ressources DA les 3000 litres. Mais jusqu’à quand allons-nous rester dans
financières. Ainsi et nonobs- cette situation ? Comment allons-nous faire à l’arrivée de l’été
tant sa situation géographique que nous appréhendons ?»  Tassadit Ch.
névralgique et sa proximité
des installations portuaires,
AÏT AISSA MIMOUN

PHOTO: EL WATAN
autoroutières et de la capitale,

la wilaya de Bouira demeure
plongée dans la léthargie.
L’immobilisme et l’inertie des
autorités locales, qui se sont
succédé à la tête de l’exécutif
de wilaya durant les dix der-
nières années, quant à la mise
en place d’une véritable poli-
tique de développement, sont
flagrants. La consommation
des crédits est très faible sus-
citant ainsi des interrogations
quant au rôle de l’exécutif ap-
pelé à concrétiser et à répondre
aux besoins grandissants des
populations en matière de pro-
jets de développement. Les
retards sont considérables. Les
investisseurs potentiels fuient
la région, notamment ceux
ayant bénéficié des lots au
niveau de la zone industrielle
de Sidi Khaled dans la com-
mune de Oued El Berdi, où un
important foncier industriel
d’une superficie de 490 hec-
tares avait été mobilisé par
les pouvoirs publics recourant
même au bradage des meil-
leures terres agricoles. A titre
de rappel, la wilaya de Bouira
a vu défiler cinq walis en dix
ans. Le passage de certains
responsables à la tête de cette
wilaya avait été même émaillé
La wilaya de Bouira a vu défiler cinq walis en dix ans
de scandales, à l’image des
affaires enregistrées dans un
passé récent à l’agence fon-
cière de la wilaya. Or, ces suc-
cessions n’ont jamais abouti à
rompre l’hibernation dans la-
quelle Bouira s’est engourdie.
Pour une population dépas-
sant les 750 000 habitants, la
wilaya de Bouira présente, ces
dernières années, une image
peu reluisante. Les 45 com-
munes que compte la région
n’ont jamais connu un déve-
loppement digne de ce nom.
Les populations, notamment
celles vivant en milieu rural,
ne cessent de revendiquer leur
part en matière de projets et
une répartition équitable et
juste des budgets. Le nouveau
wali, désigné dans le cadre du
premier mouvement opéré par
le chef de l’Etat, aura du pain
sur la planche pour satisfaire
les demandes grandissantes
de la population locale et de
la région qui n’arrive toujours
pas à sortir la tête de l’eau.
Plusieurs dossiers, et non des
moindres, attendent le nou-
veau chef d’exécutif, Lakhal
Ayat Abdesselam, appelé à
redorer le blason d’une wilaya
complètement dégradée et vic-
time du sous-développement
qu’elle subit depuis deux dé-
cennies. Il est vrai que dans la
région, la plupart des secteurs,
pour ne pas dire la majorité,
continuent d’enregistrer des
retards dans leur développe-
ment, celui de l’habitat s’avère
être le secteur où tous les
records en matière de retard
sont battus. Les demandeurs
de logements, toutes formules
confondues, ne cessent de dé-
noncer les retards, mais aussi
la qualité des travaux exécutés.
Au niveau du pôle urbain, les
entreprises retenues pour la
réalisation des différents pro-
grammes peinent à livrer les
chantiers dans les délais. Le
secteur du tourisme n’arrive
toujours pas à décoller, malgré
les potentialités dont regorge
la région. Mis à part le Centre
national des sports et loisirs de
Tikjda (CNSLT), qui accueille
des touristes locaux et des dé-
légations sportives étrangères,
le secteur est plongé dans la
léthargie.
L’intérêt que lui accordent les
autorités locales et centrales
est insignifiant. Le nouveau
wali est aussi appelé à solution-
ner les blocages et contraintes
bureaucratiques auxquels sont
confrontés les opérateurs en
charge d’un complexe thermal
dans la localité de Fraksa dans
la commune d’El Hachimia.
Les carences en matière de loi-
sirs et lieux de détente pour les
familles sont par ailleurs mul-
tiples. Le constat est amer en
l’absence de structures spor-
tives, culturelles et sanitaires,
notamment en zones rurales.
La population qui ne cesse
de dénoncer des engagements
non tenus des responsables
qui se sont succédé à la tête
du l’exécutif de wilaya aspire à
une amélioration de leur cadre
de vie.
 Amar Fedjkhi
FORMATION
EN ÉDUCATION
ENVIRONNEMENTALE
Ltion’association Itri Uzeka, en collaboration avec la maison de
jeunes d’Aït Aissa Mimoun, a organisé, hier, une forma-
en éducation environnementale pour le développement
durable. Ce stage a regroupé une dizaine d’animateurs asso-
ciatifs qui ont eu droit à des orientations sur la protection de
l’environnement et les mécanismes susceptibles de participer
au développement local. Cela pour, dira Amar Bedrani, pré-
sident de ladite association, œuvrer dans le sens de répercuter
ces notions sur le terrain en vue d’avoir un environnement
sain et d’inciter le citoyen à participer à l’amélioration de son
cadre de vie. Et ce, à travers, ajoute-t-il, des actions de terrain.
Celles-ci s’articulent, selon le formateur de cette session, le Dr
Arezki Chenane, enseignant à l’université Mouloud Mammeri
de Tizi Ouzou, sur des techniques visant la maîtrise des actions
de sensibilisation à l’égard des citoyens afin d’avoir un environ-
nement sain, de veiller sur l’amélioration continuelle du cadre
de vie des populations. Cela par des campagnes de volontariat,
l’initiation à la collecte et le recyclage des déchets qui consti-
tuent une valeur précieuse pouvant générer même des postes
d’emploi. Ce genre de formations a suscité un grand engoue-
ment chez les jeunes, notamment des étudiants de la commune
d’Aït Aissa Mimoun, puisque même d’autres associations de
la municipalité, comme Imnar n’ Tedukkli et Amgud, se sont
jointes à cette démarche. D’ailleurs, leurs adhérents ont pris part
à la formation sur l’éducation environnementale organisée la
semaine dernière par la maison de jeunes d’Aït Aissa Mimoun.
 H. Azzouzi

COLLECTIF D’APPUI À LA MICRO-ENTREPRISE À TIZI OUZOU

Les promoteurs insistent sur l’effacement des dettes
L es promoteurs des différents dispositifs d’aide à la création
d’entreprises, Ansej, CNAC et Angem en difficulté, main-
tiennent leur revendication d’effacement sans condition de toutes
les dettes contractées dans le cadre de leur projet. C’est ce qu’ont
affirmé lundi les participants à l’assemblée générale du CAME
(Collectif d’appui à la micro-entreprise), désormais groupement
national. Le CAME est en effet présent dans pas moins de 20
wilayas, annoncent les organisateurs. La réunion a d’ailleurs été
marquée par la présence de représentants des bureaux de wilaya,
comme Sétif, Oran et Aïn Defla. Les participants ont relevé une
fois de plus les difficultés qu’ils subissent, ne parvenant pas au
remboursement des crédits contractés. Yacine Guellal, président
du groupement, souligne que «les promoteurs refusent d’être les
victimes d’une politique d’emplois ayant échoué». Revenant sur
la création de départements ministériels dédiés aux start-up et à
la micro-entreprise devant encourager la mise sur pied d’autres
projets économiques portés par des jeunes, l’intervenant estiment
que «la priorité doit être celle de régler les situations en suspens
de milliers d’entrepreneurs en difficulté», insistant une nouvelle
fois sur la nécessité de l’effacement des dettes. Le CAME rejette
ainsi toute forme de rééchelonnement ou baisse du taux de rem-
boursement mensuel des crédits, estimant que l’effacement des
dettes est la seule solution à la situation actuelle de ces entreprises
en difficulté. De son côté, Karim Lembrouk, vice-président du
groupement d’appui à la micro-entreprise, affirme que l’associa-
tion subit de nombreuses pressions, citant des dépôts de plainte à
l’encontre de ses représentants. L’intervenant a aussi affirmé que
le CAME dénonce ces agissements qu’il qualifie d’«atteinte à la
notoriété du CAME». Le même représentant des promoteurs en
difficulté invite les présents à la réunion à «la plus grande vigi-
lance» face notamment «à la présence d’associations parallèles
qui s’autoproclament représentatives des promoteurs mais qui
dénient les difficultés qu’ils rencontrent», a-t-il dit. T. Ch.

El Watan
Près de 22 000 plants au profit des arboriculteurs Pour toutes vos annonces publicitaires à :

P rès de 22 000 plants de différentes catégories

d’arbres seront distribués aux agriculteurs
dans le cadre du programme 2019, opération
initiée avec la collaboration de la direction des
services agricoles (DSA) et la conservation des
forêts de la wilaya de Tizi Ouzou. L’opération est
actuellement à plus de 50% du taux d’exécution
avec plus de 12 000 plants déjà distribués. Le pro-
gramme entre dans le cadre du développement
des différentes filières arboricoles, notamment
l’oléiculture, la culture des cerises ainsi que celle
du figuier. L’olivier détient la première place en
quantité de plants à distribuer, avec près de 9400
arbres, dont 5760 ont déjà été remis aux agricul-
teurs, selon les initiateurs. La culture de la figue
se place en 2e position avec un programme d’un
peu plus de 8200 figuiers à distribuer, dont l’exé-
cution est à 3500 arbres mis à la disposition des TIZI OUZOU
exploitants. Pour le cerisier, le nombre de plants Une seule adresse...
annoncé est de près de 4250, dont près de 3500
ont été distribués à ce jour. Maison de la Presse Malik Aït Aoudia.
L’ERGR Djurdjura (Entreprise régionale du Axe Polyvalent (près de l’Académie)
génie rural Djurdjura) est chargée de fournir les
plants depuis la pépinière sise à Tadmaït. T. Ch. Tél./Fax : 026 12 12 00

HÔPITAL DE MASCARA
Les patients se plaignent
de la mauvaise prise L
en charge
l A maintes reprises, les doléances des citoyens ont contraint le premier responsable du
secteur de la santé à effectuer des sorties inopinées aux établissements hospitaliers à travers
les différentes localités de la wilaya, où des dysfonctionnements dans la prise en charge des
patients ont été constatés et «des mesures correctives ont été instaurées», nous dit-on.
Les patients dénoncent le mauvais accueil à l’hôpital de Mascara
L
’accueil et la prise en charge des
malades dans les établissements
de santé publique et privé restent
le sujet majeur des discussions des
citoyens de la wilaya de Mascara sur
les réseaux sociaux ou sur la place
publique. Sur la page officielle de la
direction de la santé et de la population
(DSP) sur Facebook, les réclamations
des citoyens au sujet de «la mauvaise
prise en charge et autres problèmes
liés à l’absence des praticiens
spécialistes» pleuvent et font froid
dans le dos. À maintes reprises, les
doléances des citoyens ont contraint
le premier responsable du secteur à
effectuer des sorties inopinées aux
établissements de santé à travers
les différentes localités de la wilaya
où des dysfonctionnements dans la
prise en charge des patients ont été
constatés et «des mesures correctives
ont été instaurées», nous dit-on.  En
dépit des mesures prises pour
endiguer le mal qui ronge le service
public, les citoyens, notamment les
patients, ne cessent de dénoncer le
calvaire enduré durant leur séjour
à l’établissement hospitalier. Que
ce soit à l’établissement hospitalier
spécialisé Mère-enfant de Mascara
ou d’autres établissements publiques
hospitaliers de la wilaya, les histoires
racontées par les patients démontrent
la gravité de la situation à l’intérieur
des établissements de santé qualifiés
de «mouroirs». Pour assurer une
prise en charge efficace au profit des
personnes en détresse, les pouvoirs
publics doivent lutter contre les
pratiques contraires à l’intérêt général,
en particulier le népotisme et le
clientélisme. «Certaines infirmières,
téléphone portable à la main, refusent
même de répondre aux demandent de
El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 9
renseignement qui leur sont adressées
par les patients», commente un
quinquagénaire, père de trois enfants.
Et d’ajouter : «La dernière fois, une
infirmière m’a affichée son refus
catégorique de changer le pansement
à ma femme sous prétexte qu’elle est
venue tard le soir». D’autres citoyens
n’ont cessé, en outre, de dénoncer
l’absence flagrante des praticiens
spécialistes des établissements
hospitaliers pendant les week-ends
et les jours fériés. «Les gardes et les
permanences de certaines médecins
spécialistes se font dans de leurs
logements de fonctions et pas au
sein de l’établissement hospitalier»,
dénonce un patient. «À chaque fois
qu’il y a une urgence, notamment
pendant les week-ends et la nuit, il
faut attendre des heures pour ne pas
dire le lendemain pour que le praticien
spécialiste intervient», témoignent un
infirmier.
«HUMANISER LES STRUCTURES
DE SOINS»
Pour avoir une meilleure prise en
charge de soins, «il faut avoir un
piston solide», nous dira un cadre de
la santé qui a imputé, purement et
simplement, la responsabilité de cette
situation qualifiée de regrettable «au
silence complice de beaucoup de
établissements de santé et aux clans
imposés ou conçus par des intérêts
obscures». Pour «humaniser les
structures de soins», nous avons
appris qu’une directive, portant le
numéro 01 et datée du 16 janvier 2020,
a été adressée au personnel médical
et paramédical par le directeur de
la santé, Dr Mohamed Amri, leur
demandant à se conformer aux bonnes
pratiques dans la prise en charge des
RÉGIONS
PHOTO : D.R.
malade notamment «l’amélioration
de l’accueil et de l’orientation
des citoyens et la présence réelle
et quotidienne de l’ensemble des
corps médicaux et paramédicaux
aux horaires requis.» Le même
responsable insiste également sur
«le port de la tenue de travail est
obligatoire, d’éviter l’utilisation
abusive du téléphone portable pendant
les heures de travail, de renoncer
aux rassemblements dans les bureaux
sans justification et de mettre un
terme aux déplacements en tenue de
travail à l’extérieur des établissements
de santé», lit-on, avant-hier, dans la
note toujours affichée à l’intérieur de
l’hôpital Meslem Tayeb de Mascara.
«L’instruction adressée au personnel
des différents établissements de santé
de la wilaya de Mascara vise un seul
objectif : assurer une meilleure prise
en charge des patients», nous répond
le DSP que nous avons contacté,
hier, par téléphone. Et d’ajouter :
«Les gestionnaires des établissements
sanitaires ont été appelé, en outre, à
améliorer les conditions de travail
du personnel médical et paramédical
pour pouvoir fournir un service
efficace et de qualité». De son côté, un
militant d’une association servant une
cause médicale tire à boulet rouges sur
les gestionnaires des établissements
de soins qui, selon lui, «accordent peu
d’intérêt à la qualité de l’accueil et
la prise en charge des malades dans
les structures qu’ils gèrent.» Tant que
le patient est désigné par le numéro
de son lit, «il ne faut pas s’attendre
à ce qu’il bénéficie d’une attention
conforme à sa dimension humaine», a
déplorée un praticien. Le soin, ce n’est
pas seulement une piqûre ! refusée. Aussi, le calvaire continue : l’usager continue à être malmené,
Abdelouahab Souag
MOSTAGANEM
Une journée d’information
sur le coronavirus
es différents dispositifs d’alerte et de prévention mis en place
au courant de la semaine à Mostaganem par la DSP pour éviter
l’introduction de l’épidémie du coronavirus n’a pas été sans plonger
de nombreux habitants dans la crainte, notamment sur les réseaux
sociaux. Cependant, les services de la santé à Mostaganem, qui suivent
le dossier de près, précisent qu’il n’y a pas lieu d’être alarmiste et que la
situation est entièrement sous contrôle.
Concernant ce système de surveillance épidémiologique, il a pour
objectif de faire face aux virus (Coronavirus). A cet effet, une journée
d’information et de sensibilisation et de formation à l’intention des cadres,
médecins et paramédicaux, a été organisée par la DSP de Mostaganem
pour prévenir et le cas échéant lutter contre ce virus. D’autres mesures
préventives ont été également prises au niveau de la gare maritime de
Mostaganem où les voyageurs en provenance des pays étrangers subiront
un contrôle sanitaire strict, du fait que plusieurs cas ont été enregistrés en
Asie et en Europe. Lakhdar Hagani
RELIZANE
Plus de 20 000 postulants
au logement social
A lors que les personnes concernées par le logement social attendent
avec impatience l’affichage des listes des bénéficiaires à Relizane,
le chef de daïra ne s’emballe pas pour autant. «Je suis très sensible
aux préoccupations de mes concitoyens et suis surtout sensible aux
souffrances de certains. Mais nous sommes assignés, moi et tous les
membres de la commission, à une étude minutieuse des dossiers des
postulants» a-t-il affirmé lors d’un point de presse. «Relizane accuse
un cumul de pas moins de 10 années», ajoute-t-il, en précisant : «mes
services ont accueilli jusque-là pas moins de 20863 dossiers, représentant
un cumul qui remonte à 2009». Tout en affirmant qu’un quota de 2500
unités de logements social est fin prêt pour être attribué globalement ou
progressivement, le chef de daïra, M. Bentata, a souligné que les brigades
mobilisées pour les enquêtes ont jusque-là touché 4620 familles et que
toutes les précautions ont été prises pour éviter les éventuelles fausses
affectations. «Nous œuvrons à réunir toutes les conditions pour honorer
notre engagement et satisfaire les postulants réellement dans le besoin»
a-t-il déclaré sans toutefois avancer une ou plusieurs dates d’affichage.
Pour Bendouad, l’autre commune de la daïra, il affirmera qu’un quota de
424, parmi le lot des 500 au programme, sera incessamment attribué.
Pour cette commune, la commission, qui s’est penchée pendant 21 assises
sur l’étude de pas moins de 3317 dossiers, a ficelé son travail et l’on
s’apprête à placarder la liste dans les jours à venir, a-t-il fait savoir.
Au sujet des locataires des bidonvilles, notamment ceux de Oued Sfa,
le premier responsable de daïra soulignera que la résolution de leur
cas s’inscrit dans la nouvelle dynamique prônée par le gouvernement.
«Nous avons été saisi pour l’élaboration d’un rapport détaillé sur les
bidonvilles, chose qu’on a faite et envoyée aux instances concernées
afin d’entreprendre les mesures qui s’imposent pour en finir avec ces
habitations de fortunes. Concernant les locataires des bâtis menaçant
ruine, le chef soulignera que leur cas bute sur le problème de propriété.
Pour ces familles, disait-il, soit elles sont propriétaires ou locataires chez
un privé. Leur attribuer un logement est tributaire de la récupération de
l’assiette foncière ce qui n’est pas évident, a-t-il conclu avant d’annoncer
la mise en place de deux équipes de 10 éléments chacune pour la
numérisation de tous les dossiers des demandeurs de logements des
différents types (social, LPA ou rural). Issac B.
SAÏDA
La Poste offre un service
précaire
L es bureaux de poste de la wilaya de Saïda sont pris d’assaut les jours
de paye, particulièrement la recette principale du chef lieu de wilaya.
Et pour cause : sur les 52 bureaux de poste que compte la wilaya, celle du
chef-lieu est la seule à travailler sans interruption de 8 heures à 18 heures.
Le samedi dernier, les retraités stressés, ont attendu pour encaisser leur
pécule. Ils ont dû prendre leur mal en patience tant la pression était à son
comble. Cette pression d’ailleurs allait jusqu’à influencer le comportement
des clients, d’autant plus accentué par les passe-droits devant les
guichetiers dépassés par les files interminables. Parmi les usagers, certains
inventent des tas de motifs pour griller la chaîne, et passer en premier.
Même les fameuses cartes, les services monétiques (Edhahabia) censées
désengorger l’afflux des clients devant les guichets de postes, n’ont pas
réglé le problème. Beaucoup de retraités ont vu leur carte «avalée» par
le GAB (distributeur automatique de billets de banque). Tous les usagers
ont demandé, pour régler le problème définitivement, de faire travailler
la poste d’Amrous (Saïda) tous les jours sans interruption, chose qui a été
voire humilié pour retirer son propre argent. Sid Ahmed
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 10

RÉGIONS
UN NOUVEAU WALI À ANNABA ALGÉRIE TÉLÉCOM

Fera-t-il l’exception
DE SOUK AHRAS
Deux employés
écroués et 11 autres

ou confirmera-t-il la règle? sous contrôle

judiciaire

D
eux employés d’Algérie Télécom de Souk Ahras
l La wilaya a sombré dans une léthargie au point où l’investissement privé, créateur d’emploi ont été incarcérés sur ordre du magistrat instructeur
et de richesses, n’a pas évolué d’un iota. et 11 autres ont été placés sous contrôle judiciaire,

S
mercredi dernier, dans le cadre d’une grave affaire de
’il y a une wilaya qui a créateur d’emploi et de richesse, nouveau directeur des Domaines étonné personne, sauf le ministre détournement d’une importante quantité de câbles à base
été toujours lésée dans le n’a pas évolué d’un iota ? Est-il sous ISTN, un DUC qui ne de l’Intérieur et le nouveau wali de cuivre, a-t-on appris, hier, auprès de plusieurs sources
choix de ses responsables, au courant qu’il a hérité des dos- reçoit pas les citoyens, un DTP lors de la cérémonie de son concordantes. De son côté, la cellule de communication de
c’est bien celle d’Annaba. En siers d’investissement, validés qui a octroyé un marché à un installation, en dit long sur le la sûreté de wilaya de Souk Ahras a rendu public un com-
effet, le wali Toufik Mezhoud, par la commission Calpiref, dont entrepreneur de Souk Ahras avec niveau et «la compétence» de muniqué dans lequel elle fait état des détails de l’enquête
muté à Batna en est le parfait son prédécesseur n’a pas daigné une soumission supérieure à la responsable de la communi- menée depuis des mois par la brigade économique et
exemple. Durant son passage, signer les décisions? celui d’Annaba (Sorebat), de cation et ses relais. Pour jouir financière relevant du service de la police judiciaire dans
Annaba a confirmé ce statut de D’aucuns imputent à tort cet plusieurs millions de dinars. davantage des bienfaits de l’ex- cette affaire.
par l’état léthargique dans lequel état de délabrement avancé au L’autre problème qui n’est pas wali, on leur a improvisé, la Des rapports erronés et autres contradictoires et pourtant
il l’a laissé. «Comment un wali manque de ressources finan- des moindres réside dans la veille, une motion de soutien. signés par une même personne et mentionnant un manque
qui n’a pas pu gérer Annaba cières. Faux ! Outre le manque gestion du siège de la wilaya. Grandeur et décadence ! d’équipement en l’occurrence des câbles à base de cuivre
avec ses douze communes et de la volonté d’un exécutif à Durant plusieurs mois, aucun Depuis quand on gère une ins- prétextant des chutes au moment même où des bons de
cinq daïras maitrisera-t-il la l’image de son chef, le budget filtre n’est installé pour accéder titution publique sinon un de livraison prouvent le contraire, ont été exploités par les
gestion de celle de Batna avec primitif d’Annaba a connu une à la wilaya. ses services par des motions de enquêteurs. Ces derniers ont réussi à remonter la filière et
ses 61 communes et 21 daïras», augmentation de 8% en 2019 N’importe qui peut y pénétrer. soutien et non par le critère de à limiter la responsabilité pénale chez 13 employés, dont
s’interroge-t-on. Le nouveau par rapport à celui de l’année Pis, tout ce qui se décide à compétence ? Cela renseigne, trois auteurs principaux d’un détournement de ces câbles
wali, Djamel Eddine Birimi, ins- d’avant. De 1 697 348 652 DA l’intérieur du bureau du wali malheureusement sur l’état dans et dont le préjudice est estimé à deux milliards de cen-
tallé récemment par le ministre pour 2018, il est passé à 1 845 est discuté dans la rue. Même lequel se trouve la wilaya d’An- times. En attendant la tenue du procès, le parquet de Souk
de l’Intérieur, sait-il qu’Annaba 960 829 DA, hormis le com- le service de communication naba qualifiée, faussement, par Ahras a retenu plusieurs chefs d’accusation contre eux, à
a sombré dans une léthargie plémentaire. Seule une partie n’a de fonction que le nom. La la quatrième ville de l’Algérie. savoir, entre autres, le détournement de deniers publics, le
telle que l’investissement privé, infime a été consommée. Un frénésie «journalistique» qui n’a M-F. Gaïdi faux et usage de faux dans des documents administratifs,
l’abus de fonction, l’entrave à une enquête judiciaire et la
complicité dans le détournement. A. Djafri
UN SITE TOURISTIQUE DÉTOURNÉ À COLLO (SKIKDA)
La «îssaba» du foncier toujours active TRANSFERT D’EAU
VERS LE BARRAGE
l Une concession a été attribuée par l’ancien wali à un promoteur local pour la réalisation D’EL MAOUANE (SÉTIF)
de logements promotionnels. Le pompage est à l’arrêt
L es affaires de détournement du fon-
cier continuent de remonter à la sur-
face dans la wilaya de Skikda. Après la
lors de sa concession au promoteur elle
est passée à 7 653 m2 en empiétant sur
des pourtours, allant jusqu’à inclure un
A près une certaine accalmie, la distribution de l’eau
potable fait face une nouvelle fois à de fortes per-
turbations. L’arrêt du transfert de 220 000 m3/j d’eau du
mise à nu d’une multitude d’attributions kiosque appartenant à l’APC. Après
barrage d’Ighil Emda (Kherrata) vers celui d’El Maouane
suspectes dans la ville de Skikda, c’est à le départ de Hadjeri Derfouf et hirak
alimentant de nombreuses communes de la wilaya de
Collo qu’une nouvelle affaire vient d’être aidant, le projet fut mis en sourdine. Et
Sétif en est la cause. Pour obliger les autorités locales de
divulguée, non sans éveiller le courroux au moment où les élus opéraient un for-
la wilaya de Bejaïa à raccorder leur village au gaz naturel,
des habitants qui s’opposent à sa concré- cing pour l’annuler, ils furent stoppés en
des citoyens d’une localité située près de la station de
tisation. Des sources locales font part de apprenant que le projet venait récemment
pompage bloquent les transferts depuis le 14 janvier. Ce
l’attribution d’une assiette foncière de d’être débloqué et devrait donc se réali-
blocage est ressenti par les habitants de la ville de Sétif où
7 653 m2 à la plage d’Aïn Doula. Cette ser, contre vent et marée. Qui a relancé ce
la distribution se fait ces jours-ci avec parcimonie. Pour
concession a été attribuée par Hadjeri projet de la discorde ? Les jours à venir
connaître les véritables raisons de cette perturbation et
Derfouf, l’ancien wali à un promoteur le révéleront, car rien ne peut se cacher
les mesures prises, on s’est rapproché du directeur des
local pour réaliser des logements promo- éternellement. «Nous nous étonnons
ressources en eau (DRE) de la wilaya. «L’opposition des
tionnels. La genèse de cette attribution qu’on puisse pousser le bouchon trop
habitants d’une localité mitoyenne au barrage d’Ighil
laisse pantois. L’assiette en question avait loin et d’attribuer sous le couvert de
Emda réclamant du gaz pour leurs foyers est à l’origine
d’abord été convoitée par un premier l’investissement une aire dédiée pourtant
de l’arrêt du pompage. La situation perdure depuis le 14
investisseur pour le projet d’une clinique. à une vocation touristique, comme le
janvier. Après l’intervention des pouvoirs publics et des
Hadjeri Derfouf, l’ancien wali lui signifia stipule le POS 33. La population de Collo
autorités des deux wilayas, le problème du gaz naturel est
un refus en présentant les spécificités s’était déjà soulevée dans le passé pour
en voie de règlement. Pour pouvoir renflouer les stocks du
touristiques du lieu. Seulement, et contre annuler le projet d’une gare routière
barrage d’El Maouane n’ayant pour l’heure qu’une auto-
toute attente, ce même wali accorda sur cette assiette et elle fera tout pour
nomie d’un mois, avoir la possibilité de transférer avant
par la suite la même assiette à un autre préserver son patrimoine», témoigne
le début du mois de ramadhan de 40 000 m3/j à El Eulma
investisseur pour réaliser des logements un membre de la société civile de Collo.
et Ain Oulmene, nous espérons que les transferts vont
PHOTO : EL WATAN

promotionnels. «Le wali n’a même pas
consulté les élus locaux», attestent nos
sources. Plus grave encore, l’assiette
initiale, et selon une étude réalisée par
l’APC s’étend sur 5 288 m2, seulement
GRÈVE À L’ENS DE CONSTANTINE
Les Colliotes entendent donc poursuivre
reprendre dans les plus brefs délais», révèle notre inter-
leur campagne de dénonciations via les
locuteur. «Malgré les oppositions, nous faisons de notre
réseaux sociaux et pensent déjà à saisir
Les habitants s’opposent mieux pour doter la ville d’El Eulma d’un apport supplé-
la justice et les hautes autorités du pays.
mentaire de 20 000m3/j. Pour Ain Oulmane et les localités
Khider Ouhab énergiquement au projet
d’Ain Arnat, Mezloug, Guelal, Kasr El Abtal, l’opération
qui nécessiterait un transfert de 20 000m3 du barrage d’El
Maouane est moins complexe. Nous comptons achever les
deux opérations avant le début du mois de Ramadhan»,

Les étudiants s’interrogent sur le sort de leur établissement précise le DRE. Kamel Beniaiche

L es étudiants de l’Ecole normale supé-

rieure de Constantine Assia Djebar mènent
depuis mardi dernier une grève ouverte
pour demander une réunion avec le minis-
tère de l’Enseignement supérieur et celui
de l’Education dans les plus brefs délais. Il
s’agit de discuter sérieusement le sort des
ENS en Algérie. Certains grévistes nous ont
affirmé que le débrayage est survenu suite à la
parution d’un article dans un journal national
arabophone du dimanche 26 janvier avançant
que les étudiants des ENS n’auront plus le
droit à la convention signée avec le ministère
de l’Education. Ceci dit, le poste d’enseignant
ne sera plus assuré. Cette information a semé
la panique parmi les étudiants des ENS, dont
ceux de Constantine. «Ce journal nous a
poussés à réfléchir à tout ce que nous avons
subi auparavant. Au début, les nouveaux
bacheliers inscrits dans les ENS signaient des
contrats préliminaires, avant de signer en fin
cycle un autre contrat, qui assure le poste aux
nouveaux diplômés», a déclaré Brahim, un des
protestataires. Et de renchérir qu’aujourd’hui
les étudiants des trois premières années n’ont
signé aucun contrat depuis leur inscription.
Bénéficieront-ils de contrats en fin de cycle ?
La question taraude les esprits des concernés
depuis dimanche dernier. Notre interlocuteur
a évoqué également leur grève de 2018 lancée
suite à l’annulation de la clause n°4 mention-
AGENDA CULTUREL
La librairie Média-Plus
née dans leurs anciens contrats. Ladite clause organise une rencontre-
leur garantissait un poste de travail dans leur signature avec AHMED
wilaya de résidence. Pour eux, les autorités BENZELIKHA pour son
sont en train de préparer progressivement nouveau roman Elias,
la fermeture de ces écoles, du fait que le paru à Casbah éditions
ministre de l’Éducation n’a pas apporté un n Samedi 1er février de
démenti à l’information parue dans le journal 14h à 16h. Rendez vous
arabophone. Inquiets, les étudiants ont fermé à la Librairie Média-Plus-
l’école Assia Djebar, ce qui a mené à la sus- 32, rue Abane Ramdane
pension des cours depuis mardi dernier. Constantine
Yousra Salem Entrée libre

VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE
Le Président prêt à s’excuser
●● L’instance Vérité et Dignité, qui s’est efforcée entre 2014 et 2018 de tirer les leçons des dictatures, a préconisé dans son rapport final des excuses
officielles du président de la République, pour participer à une véritable réconciliation entre les victimes et l’Etat.
L
e président tunisien, Kaïs Saïed, a annoncé
hier qu’il était prêt à présenter «sans
tarder» des excuses au nom de l’Etat aux
victimes de violations des droits de l’homme
commises par le passé. «Je n’hésiterai jamais
à donner la parole de vérité quand il s’agit
d’un devoir», a-t-il assuré lors d’un entretien
télévisé, relayé par des médias. «Je le dirai
clairement au moment opportun, et je ne
tarderai pas», a-t-il déclaré. L’instance Vérité
et Dignité, qui s’est efforcée entre 2014 et 2018
de tirer les leçons des dictatures, a préconisé
dans son rapport final des excuses officielles
du président de la République, pour participer
à une véritable réconciliation entre les victimes
et l’Etat.
Kaïs Saïed a été largement élu le 13 octobre,
mais trois mois après les élections législatives
du 6 octobre, le pays n’a toujours pas de
nouveau gouvernement.
EN ATTENDANT LA CONSTITUTION
D’UN NOUVEL EXÉCUTIF
Après l’échec d’un premier cabinet à obtenir la
confiance du Parlement, le Président a nommé
Le Parlement mauritanien met sur pied une commission d’enquête
●● Les députés mauritaniens ont mis en place, hier, une commission d’enquête pour«faire la lumière» sur les 11 années au pouvoir de l’ex-président Mohamed
A pprouvée dans la nuit de jeudi à hier,
la commission d’enquête parlementaire
bénéficie du soutien du parti au pouvoir,
l’Union pour la République (UPR). L’UPR
a été fondé en 2009 par l’ex- président Aziz,
mais est à présent entièrement contrôlé par
son successeur Mohamed Ould Cheikh Al
Ghazouani, à la tête de cet Etat d’Afrique du
Nord-Ouest depuis août dernier. La commission
va s’intéresser à sept dossiers emblématiques de
l’ère Aziz, dont la gestion des revenus pétroliers,
la vente de domaines de l’Etat à Nouakchott,
dont des écoles publiques, et la liquidation
d’une société publique, Sonimex, qui assurait
SOUPÇON DE FINANCEMENT LIBYEN DE LA
CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE DE SARKOZY
L’homme d’affaires Alexandre Djouhri
mis en examen
L ’homme d’affaires franco-algérien
Alexandre Djouhri, au cœur de l’enquête
sur des soupçons de financement libyen de la
campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy
en 2007, a été mis en examen hier, notamment
pour «corruption active», selon l’AFP citant
une source judiciaire. Réclamé depuis des
années par la justice française, il a été remis,
jeudi soir, aux autorités à l’aéroport de Roissy
en provenance de Londres, où il avait été
arrêté en janvier 2018 en vertu de mandats
d’arrêt européens. Un juge des libertés et de
la détention doit désormais statuer sur son
éventuel placement en détention provisoire,
requis par le parquet national financier, a
ajouté la source judiciaire. Alexandre Djouhri
est également mis en examen pour «faux et
usage de faux», «corruption active d’agent
public étranger», «complicité» et «recel de
détournement de fonds publics par une personne
chargée d’une mission de service public», ainsi
que pour «blanchiment de corruption active
et passive d’agent public étranger en bande
organisée» et «blanchiment de fraude fiscale
en bande organisée». Après une longue bataille
judiciaire, une cour britannique a confirmé, le
22 janvier, la décision, rendue en février 2019
par le tribunal de Westminster, de le remettre à la
El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 11
I N T E R N AT I O N A L E
Le président tunisien Kaïs Saïed
POUR «FAIRE LA LUMIÈRE» SUR LES ANNÉES AZIZ
Ould Abdel Aziz, six mois après avoir passé le relais à son ancien bras droit, rapporte l’AFP.
l’approvisionnement du pays en denrées
alimentaires, selon le texte de la résolution
votée à l’unanimité des députés. L’ex-président
Aziz est arrivé à la tête de la Mauritanie par
un putsch en 2008, avant d’être élu et réélu
en 2009 et 2014. Il a désigné comme dauphin
l’ancien chef d’état-major et ministre de la
Défense Mohamed Ould Cheikh Al Ghazouani,
facilement élu en juin. Vendredi, l’ancien
Président n’avait pas encore réagi à la création
de cette commission d’enquête qui va également
se pencher sur «le marché de la gestion du
quai des conteneurs du port de Nouakchott» et
les activités d’une société chinoise de pêche,
France. Alexandre Djouhri, proche de l’ancien
Premier ministre Dominique de Villepin, puis
de l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Claude
Guéant, était très attendu par les magistrats
français, les investigations ayant mis au jour
plusieurs flux financiers suspects l’impliquant
dans l’affaire libyenne. Son nom est notamment
apparu dans l’enquête pour la vente en 2009
d’une villa située à Mougins, sur la Côte d’Azur,
à un fonds libyen géré par Bachir Saleh, ancien
dignitaire du régime d’El Gueddafi. Il est
soupçonné d’en avoir été, derrière plusieurs
prête-noms, le véritable propriétaire et de
l’avoir cédée à un prix surévalué, permettant de
dissimuler d’éventuels versements occultes du
régime. «C’est l’imaginaire et la machination,
je n’ai jamais eu de villa en prête-nom et je n’ai
jamais vendu de villa à Bachir Saleh», s’était-
il défendu en mars dernier sur la chaîne de
télévision française LCI.
Déclenchée par la publication, par Mediapart
en 2012, d’un document censé prouver le
financement libyen de la campagne de 2007,
l’enquête a notamment conduit à la mise en
examen pour «corruption passive» de Nicolas
Sarkozy et Claude Guéant, qui contestent tous
deux la validité des investigations.
R. I.
PHOTO : DR
Pully Hong Dong. Le quai à conteneurs du
port de Nouakchott avait été attribué dans des
conditions «troubles» à une société inconnue
du public, Arise Mauritanie, ont récemment
accusé des députés de l’opposition. Pully Hong
Dong, installée à Nouadhibou, ville côtière du
nord-ouest, en 2010 pour une durée de 25 à 50
ans, devait faire travailler 2500 personnes, créer
de nouvelles infrastructures et des usines, dont
une de fabrication de farine de poisson, mais
«rien de tout cela n’a été fait», ont accusé ces
députés. La commission entre dans le cadre
du «contrôle de l’action du gouvernement par
le Parlement» et son souci est «l’instauration
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Nouvel assouplissement de l’embargo sur
les armes approuvé par les Nations unies
L e Conseil de sécurité de l’Organisation des
Nations unies (ONU) a approuvé, hier, un
nouvel assouplissement, léger, de l’embargo
sur les armes imposé à la Centrafrique, rapporte
l’AFP. Sujet qui a donné lieu à des frictions
entre la France et la Russie. Une résolution,
rédigée par Paris, prolongeant de six mois
l’embargo jusqu’au 31 juillet, a été approuvée
par 13 voix pour et deux abstentions, celles de
Moscou et Pékin. Elle prévoit la possibilité pour
la Centrafrique d’acquérir pour ses forces des
«véhicules militaires dépourvus d’armes et des
engins armés d’un calibre inférieur à 14,5 mm»,
à condition d’en notifier l’ONU au préalable.
Les négociations ont donné lieu à une vive
tension entre la France et la Russie, selon des
diplomates.
Ex-puissance coloniale, la France, soutenue
par plusieurs pays européens et les trois
membres africains du Conseil (Afrique du Sud,
Niger et Tunisie), ne voulait procéder à aucun
nouvel assouplissement de l’embargo au vu
de la situation dans le pays, selon ces sources
concordantes s’exprimant sous le couvert
d’anonymat. De son côté, la Russie, soutenue
par la Chine, en voulait un plus important,
faisant valoir que telle était la demande de
Bangui depuis longtemps. La Russie est
militairement présente en Centrafrique où elle
apporte, selon Bangui, une «aide énorme».
un ex-ministre centriste, Elyes Fakhfakh, qui
a encore 20 jours pour constituer une équipe
susceptible de convaincre les députés. Interrogé
sur une éventuelle dissolution du Parlement au
cas où le nouveau gouvernement essuierait à
son tour un refus, il a répondu : «Ce sont les
partis qui en porteront la responsabilité.» «Si
la situation l’oblige, je devrais appliquer la
Constitution», a-t-il indiqué. Elle permet au
chef de l’Etat, en l’absence de gouvernement
approuvé, de dissoudre le Parlement à partir
de mi-mars, sans toutefois l’obliger à le faire.
Le Président, indépendant, a affirmé n’avoir
aucune intention de fonder un parti. Il a
souligné avoir préparé des projets de loi, dont
un concernant le sort des victimes des révoltes
de 2011, et d’autres «en matière économique et
sociale». Sur le plan de la politique extérieure,
il a assuré qu’il n’y a «pas d’isolement», en
dépit de son absence remarquée à plusieurs
rencontres internationales, faisant valoir qu’il
a choisi de se concentrer sur la Constitution du
gouvernement.
R. I.
d’une bonne gouvernance dans la gestion de
la chose publique», indique la résolution. Elle
constitue «une première dans notre système
démocratique et nous avons bon espoir que les
résultats qui en sortiront donneront satisfaction
à tout le monde», a déclaré hier l’opposant et
député Mohamed Ould Moloud. Sa création
accentue le divorce entre l’ex-président Aziz et
son successeur, qui est l’un de ses plus fidèles
compagnons. En décembre, l’ancien président,
qui n’a pas caché sa colère, a été évincé de la
direction de l’UPR au profit d’un fidèle de Al
Ghazouani, l’ancien ministre Sidi Mohamed
Ould Taleb Amar. R. I.
Dans la négociation tendue, Moscou a été
jusqu’à proposer, cette semaine à ses partenaires
du Conseil de sécurité, un projet de résolution
concurrent à celui de la France. Un compromis a
finalement été trouvé jeudi, permettant d’éviter
la mise aux voix des deux textes et le risque d’un
arrêt total de l’embargo en cas d’utilisation d’un
veto.
Le Conseil de sécurité a déjà autorisé, en
septembre, la livraison aux forces centrafricaines
d’armes individuelles d’un calibre inférieur
ou égal à 14,5 mm. Il s’agit alors du premier
assouplissement accordé depuis l’imposition en
2013 d’un embargo total sur les armes, quand
la Centrafrique a basculé dans la guerre civile
après la chute du président François Bozizé. La
levée de l’embargo est une demande ancienne
des autorités centrafricaines, qui affirment que
les groupes armés qui continuent de contrôler
une vaste partie du pays peuvent en obtenir
facilement par la contrebande en mettant
en situation d’infériorité Bangui, soumis à
l’embargo.
Depuis 2017, des exceptions à cet embargo
avaient été accordées par l’ONU au cas par cas.
Des livraisons d’armes avaient ainsi pu être
effectuées, fournies notamment par la Russie et
la France.
R. I.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 12

I N T E R N AT I O N A L E

PLUS DE TROIS ANS APRÈS LE RÉFÉRENDUM SUR LE BREXIT

Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne

●● Dans un discours prévu au début du mois en cours, le Premier ministre, Boris Johnson, doit présenter ses ambitions d’arriver à un accord de libre-
échange du même type que celui signé par l’UE avec le Canada récemment, sans alignement sur les règles européennes.

L
e Royaume-Uni a quitté hier le Parlement britannique entérine
l’Union européenne (UE). Il le principe du nouvel accord mais
devient ainsi le premier pays à vote contre son examen en accéléré
quitter l’UE qui ne cesse jusque-là comme le voulait Boris Johnson
de s’élargir. Pour que la séparation pour que le Brexit puisse avoir lieu
se fasse en douceur, le Royaume-Uni le 31 octobre. Le 24, Boris Johnson
continuera d’appliquer les règles appelle à la tenue d’élections
européennes durant une période de législatives anticipées pour sortir
transition jusqu’au 31 décembre de l’impasse. Le 28 octobre, les
2020. 27 accordent au Royaume-Uni un
La sortie du Royaume-Uni de l’UE report jusqu’au 31 janvier 2020. Le
ne marque pas pour autant la fin du lendemain, les députés britanniques
long processus du Brexit. Le pays donnent massivement leur accord à
entre dans une phase de transition des législatives pour le 12 décembre.
dans laquelle ses relations resteront Boris Johnson remporte ces
inchangées avec les 27 jusqu’au 31 élections avec 365 sièges pour les
décembre 2020. Par contre, il ne conservateurs sur 650. Il renvoie
pourra ni siéger dans les institutions aussitôt son accord de Brexit à la
européennes ni avoir son mot à Chambre des communes renouvelée,
dire sur leurs décisions. Ce délai où le texte est approuvé le 9 janvier
doit permettre aux deux parties 2020. Après l’accord des Lords,
de nouer une nouvelle relation en le texte est promulgué par la reine
termes de commerce et de sécurité. Elizabeth II le 23 janvier. Il devra
Londres se dit prêt à lancer ses aussi être ratifié par le Parlement
négociations commerciales dès européen le 29 janvier.
aujourd’hui, mais les membres de

l’UE discutent toujours quant à
déterminer leurs objectifs pour ces
pourparlers. Dans un discours prévu
début février, le Premier ministre,
Boris Johnson, doit présenter ses
ambitions d’arriver à un accord de
libre-échange du même type que
celui signé par l’UE avec le Canada
récemment, sans alignement sur les
règles européennes. Les pourparlers
pourraient démarrer autour du
1er mars. Outre le commerce, le
Royaume-Uni et les 27 doivent
s’accorder sur de nombreux dossiers,
entres autres, la sécurité et la
coopération judiciaire, l’éducation,
l’énergie. Parallèlement, Londres
compte lancer des négociations avec
d’autres pays, à l’exemple des Etats-
Unis, pour arriver à des accords de
libre-échange.
Le Royaume-Uni peut prolonger
la période de transition au-delà de
fin 2020 pour un ou deux ans, mais
doit informer l’UE de sa demande
avant le 1er juillet. Boris Johnson
insiste : il ne compte pas demander
d’extension. Mais la Commission
européenne juge le délai de la
période transitoire très serré. Sa
présidente, Ursula von der Leyen,
Quarante ans après son adhésion, le Royaume-Uni quitte officiellement l’Union européenne
a averti qu’il serait impossible de
s’accorder sur «tous les aspects» et
qu’il faudrait choisir des «priorités».
Ainsi, Boris Johnson a concrétisé
le Brexit, après avoir été élu à une
large majorité en décembre avec la
promesse d’atteindre cet objectif. Il
a réussi là où la précédente locataire
de Downing Street, Theresa May, a
échoué : il a fait adopter son accord
de divorce renégocié à l’automne
avec Bruxelles. Cependant, en
Ecosse, où le Brexit a ravivé les
velléités d’indépendance, la
Première ministre Nicola Sturgeon
a évoqué hier «un moment de réelle
et profonde tristesse (...) empreinte
de colère». Face au refus de Londres
d’autoriser un nouveau référendum
sur l’indépendance, elle s’est dite
déterminée à poursuivre la bataille.
LA RUPTURE
La sortie du Royaume-Uni intervient
après le référendum 23 juin 2016,
qui voit les Britanniques voter en
faveur du Brexit. Le lendemain,
le Premier ministre conservateur
David Cameron démissionne. Il
est remplacé par Theresa May, une
eurosceptique qui a toutefois voté
contre le Brexit. Le 29 mars 2017,
elle active l’article 50 du Traité de
Lisbonne, enclenchant le processus
de sortie de l’UE, censé alors aboutir
deux ans plus tard. Pour imposer son
autorité avant les négociations avec
l’UE, elle convoque des législatives
anticipées, mais perd sa majorité
le 8 juin et doit s’allier avec le petit
parti unioniste nord-irlandais ultra-
conservateur DUP. Le 13 novembre
2018, les négociateurs britanniques
et européens concluent un accord
de sortie, approuvé le 25 novembre
lors d’un sommet européen
extraordinaire. Le 15 janvier
2019, puis le 12 mars, les députés
britanniques rejettent l’accord.
Bruxelles refuse de renégocier. Le
22 mars, les dirigeants de l’UE
entérinent un report du Brexit : il
PHOTO : DR
aura lieu le 22 mai si les députés
britanniques approuvent l’accord
de retrait, mais il se produira dès
le 12 avril dans le cas contraire.
Le 29 mars, l’accord est rejeté une
troisième fois par les députés à
Londres. Le 11 avril, les dirigeants
européens accordent un nouveau
délai jusqu’au 31 octobre. Theresa
May est contrainte d’organiser les
élections européennes le 23 mai.
Le lendemain, elle annonce qu’elle
démissionnera le 7 juin. Le 23 juillet,
Boris Johnson, partisan d’un Brexit
au 31 octobre avec ou sans accord,
est désigné par le Parti conservateur
pour succéder à Theresa May. Le
3 septembre, il perd la majorité
absolue. Une loi est votée l’obligeant
de demander un report du Brexit
à l’UE s’il n’obtient pas d’accord
de sortie d’ici au 19 octobre. Le
17 octobre, l’UE et le Royaume-
Uni annoncent être parvenus à un
nouvel accord. Le texte est approuvé
par les dirigeants des 27. Le 22,
Le 9 août 1961 le Royaume-
Uni transmet à la Communauté
économique européenne (CEE),
l’ancêtre de l’UE, sa première
demande d’adhésion. Elle est
déposée par le Premier ministre
Harold Macmillan. En janvier 1963,
le général de Gaulle use de son
veto pour empêcher l’entrée du
Royaume-Uni, suivi d’un second
le 27 novembre 1967. Le 1er janvier
1973, le Royaume-Uni intègre la
CEE, en même temps que l’Irlande
et le Danemark. En juin 1975, lors
d’un référendum sur le maintien
de leur pays dans la CEE, les
Britanniques votent «oui» à plus
de 67%. En février 1992, est signé
le traité de Maastricht, deuxième
acte fondamental de la construction
européenne après le Traité de
Rome de 1957. Le Royaume-Uni
bénéficie d’une clause d’exemption
lui permettant de ne pas rejoindre
la monnaie unique. En juin 2016,
lors d’un référendum organisé après
la victoire des conservateurs aux
législatives de 2015, les Britanniques
votent à 51,9% pour la sortie du
Royaume-Uni de l’UE.
Amnay Idir

SUR FOND DE PROCÈS DE DESTITUTION DU PRÉSIDENT AMÉRICAIN DONALD TRUMP

Washington réitère son soutien à Kiev

●● Le président américain est poursuivi pour «abus de pouvoir» pour son profit politique personnel, car il aurait, selon ses adversaires politiques, gelé une aide
cruciale pour Kiev afin d’obtenir l’annonce d’enquêtes visant son concurrent démocrate Joe Biden et le fils de ce dernier, Hunter.

L e secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a

assuré, hier, l’Ukraine du soutien infaillible
des Etats-Unis, en plein procès en destitution
du président Donald Trump en raison de
pressions qu’il aurait exercées sur le président
ukrainien. «Je suis ici aujourd’hui avec un
message clair : les Etats-Unis considèrent le
combat ukrainien pour la liberté, la démocratie
et la prospérité comme un combat courageux.
Notre engagement à le soutenir ne va pas
fléchir», a affirmé Mike Pompeo depuis Kiev,
aux côtés du président Volodymyr Zelensky,
relayé par des médias. Le chef de la diplomatie
américaine a aussi souligné que l’Ukraine était
un «pays important», allusion aux affirmations
d’une journaliste américaine de NPR selon
lesquelles ce dernier a déclaré hors micro le
désintérêt de Washington pour l’ex-République
soviétique. De son côté, Volodymyr Zelensky
a demandé aux Etats-Unis de s’impliquer
davantage dans la résolution du conflit avec
les séparatistes pro-russes dans l’est du pays
et autour de l’annexion russe de la Crimée en
2014. «J’ai exprimé l’espoir que les Etats-
Unis s’impliqueront plus activement dans
le processus de paix dans l’est de l’Ukraine
et dans la (libération) de la Crimée», a-t-il
indiqué.
Le processus de paix, qui n’avance que très
lentement, implique actuellement Berlin, Paris,
Moscou, Kiev, les rebelles et l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE).
Depuis l’arrivée au pouvoir, en mai 2019, de
Zelensky, des progrès ont pu être constatés avec
des échanges de prisonniers entre belligérants,
mais le règlement politique du conflit est au
point mort. Le président ukrainien a aussi jugé
que la coopération bilatérale «ne devait pas se
limiter à des mots» de soutien, promettant des
contrats aux groupes américains et les appelant
à investir en Ukraine.
Les deux hommes se rencontraient alors que
la relation américano-ukrainienne est polluée
depuis des mois par le scandale du coup de fil
de Donald Trump à Zelensky, dans lequel il est
accusé d’avoir voulu faire du chantage à l’aide
militaire. Le président américain est poursuivi
pour «abus de pouvoir» pour son profit
politique personnel, car il aurait, selon ses
adversaires politiques, gelé une aide cruciale
pour Kiev afin d’obtenir l’annonce d’enquêtes
visant son concurrent démocrate Joe Biden et
le fils de ce dernier, Hunter, qui a siégé à la
direction du groupe gazier ukrainien Burisma.
Selon les démocrates, D. Trump a tenté de
«tricher» pour remporter un second mandat
en poussant l’Ukraine à «salir» l’ancien
vice-président de Barack Obama, et d’avoir
utilisé les moyens de l’Etat pour arriver à ses
fins. Les républicains rétorquent que Donald
Trump a simplement utilisé ses prérogatives
présidentielles pour lutter contre la corruption
en Ukraine.
Entre-temps, le président Zelensky s’efforce de
s’extraire des batailles politiques américaines
pour ne s’aliéner ni républicains ni démocrates,
le soutien politique, militaire et financier de
Washington étant crucial pour l’Ukraine dans
son conflit avec des séparatistes pro-russes de
l’est du pays et son bras de fer avec Moscou.
Ainsi, si l’enquête contre les Biden n’a pas
été ouverte, Kiev a aussi ménagé la Maison-
Blanche en démentant toute pression indue de
Donald Trump et en clamant haut et fort leur
bonne entente. R. I.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 13

C U LT U R E

AKLI D, YES PAPA ! BLOC-NOTES

Un hymne à l’espoir
n VENTE-DÉDICACE
Librairie El Kalimet
27 avenue Victor Hugo
Samedi 1er février à parti de 14h

et à la jeunesse
Ahmed Gasmia signera son livre
Les peuples du ciel

Rencontre littéraire

L
- Librairie L’arbre à dire
e troubadour Amérique. Cela aide forcé- 48 boulevard Sidi Yahia - Hydra,
bien connu de la ment à s’ouvrir sur le monde Alger
chanson kabyle, et à prendre ce qu’il y a de Samedi 1er février 2020 à partir de
Akli D., l’une des meilleur chez les autres. «Au- 15h
figures et valeurs jourd’hui, je veux perpétuer le
sûres de la néo chanson mo- message de Mohia (le drama- La poétesse et romancière Rabia
derne, revient cette semaine turge Mohand Ouyahia, ndlr) Djelti présentera son roman Les
avec un nouveau single, Yes qui ma donné un jour un livre ailes de Daouya, publié par les
Papa !, publié sur YouTube et de Prévert et m’a demandé éditions Bazakh en 2019. La
repris sur les réseaux sociaux d’aller voir», explique Akli. rencontre sera animée par Samia
comme prélude à un nou- Aller voir ailleurs aujourd’hui Benbrahim
vel album, ficelé, emballé et consiste à s’imprégner de la
promis pour le mois de mars. culture des ses frères africains, Librairie Média-Plus
«Yes papa !» est l’expres- cubains, irlandais ou indiens. 32, rue Abane Ramdane
sion fétiche du chanteur qui La musique est un voyage, Constantine
l’a adoptée après l’avoir un un partage, un métissage, un Samedi 1er février de 14h à 16h
jour entendue dans la bouche mariage de couleurs et de
d’un travailleur malien à Pa- saveurs. «Je chante ce que je Ahmed Benzelikha présentera et
ris. Depuis, elle est devenue vis, et dans cet album je vou- dédicacera son nouveau roman
comme un cri du cœur qui lais exprimer aussi cette façon Elias, paru chez Casbah éditions
chante la fraternité et redonne de voyager de notre musique à
n EXPOSITION
l’espoir, un signe de recon- nous, réaliser une fusion. J’ai
naissance entre potes, puis un beaucoup écouté Fela Kuti et Villa Abdeltif, El Hamma, Alger

lien ombilical avec ce public
qui l’a fait sienne à son tour.
Dans ce single enthousiaste et
entraînant, Akli D. s’adresse
à la jeunesse qui attend et
espère de nouveaux jours et
de nouveaux horizons dans les
quartiers de Barbès comme
ceux de Tizi ou Vgayeth.
Imelmi ar ad yali w ass ?
(C’est pour quand le nou-
veau jour ?), chante Akli en
pensant à tous les jeunes qui
attendent que le soleil se lève
enfin pour eux aussi. «C’est
de l’afro-beat», nous a-t-il
confié. En gros, c’est une mé-
lodie de chez nous matinée de
chaudes sonorités africaines.
De la world music en somme.
Grand succès sur le Toile,
Yes Papa ! dépasse déjà les
50 000 vues, quelques jours
seulement après son lance-
ment. Mieux encore, des fans
Akli D., le barde porte-voix d’une jeunesse en mal d’espoir
aux quatre coins du monde
adhèrent complètement à la
démarche et reprennent à leur
façon le titre à travers des
vidéos personnelles postées
sur les réseaux sociaux.
«Quand je vois toute cette
jeunesse chez nous et les
immenses potentialités dont
elle fait preuve dans un
pays qui n’a pas su lui offrir
une chance, je me dis que
je ne peux, hélas, rien faire
à part chanter pour eux»,
nous confie Akli D. Et c’est
ce qu’il fait si bien depuis
des années, semant un peu
de joie, d’amour et de soleil
dans le cœur de tous ceux
qui écoutent ce beatnik au
grand cœur qui n’est à l’aise
qu’une guitare à la main. Voilà
donc un single qui annonce
un nouvel album attendu, son
quatrième en l’occurrence,
à paraître au mois de mars
prochain. «Ce sera un opus de
9 titres qui en sont au dernier
mix», dit encore Akli.
«Dans ce nouvel album, je me
suis beaucoup impliqué par
rapport à la Kabylie plus que
jamais abandonnée et isolée.
Celle d’antan et celle d’au-
jourd’hui avec cette absence
de perspectives et d’avenir qui
pousse tous ces jeunes avec ou
sans diplôme à tenter l’aven-
ture en Europe. Cette fois-ci,
j’ai regardé plus la Kabylie
que l’exil car même exilé je
suis toujours revenu vers cette
PHOTO : DR
tourné un peu avec son fils en
Angleterre. Il y aura du chaâbi
cubain aussi parce que je suis
allé là-bas et j’ai joué un peu
Kabylie qui m’a tant donné», de cette musique», raconte
dit Akli D. Il est vrai que Akli. Il est vrai que le plus
l’exil a de tout temps inspiré beau langage universel reste la
et nourri la chanson kabyle, musique dans toute sa splen-
mais l’exil s’est aujourd’hui deur et sa diversité. Au final,
inversé, devenant intérieur. Akli espère qu’il y aura encore
Les jeunes rêvent d’exil quand de très belles rencontres avec
les exilés rêvent d’un pays le public pour communier
sublimé. ensemble, «même si c’est de
Qui mieux qu’Akli D. peut plus en plus difficile et que
comprendre ces jeunes et de- les conditions n’existent plus
venir leur porte-voix : «J’ai pour se produire convenable-
vécu dehors en SDF et dormi ment», dira-t-il.
dans la rue, connu le froid et Attendu depuis longtemps,
le faim et j’ai été malade sans nul doute que ce nouvel opus
pouvoir me soigner. Je chan- d’Akli, artiste authentique,
tais dans la rue ou le métro sincère et engagé, ravira tous
pour gagner quelques sous et les amoureux de la world
pouvoir survivre», se rappelle music qui fait aussi bien rêver,
Akli D. qui a longtemps roulé espérer qu’avancer. 
sa bosse en Europe comme en  Djamel Alilat
Nouredine Chegrane présente sa
nouvelle collection de peinture
intitulé «Hommage au jazz»,
jusqu’au 7 février 2020.
- Fondation Ahmed et Rabah
Asselah
Exposition collective d’arts
plastiques : «Un rêve… trois
regards», avec l’architecte Chafa
Ouzani, les artistes plasticiens
Djamel Talbi et Mourad
Abdelaoui, et ce, jusqu’au 18
février prochain
- Hôtel Sofitel d’Alger
Le photographe Omar Dib
exposera jusqu’au 15 février
- Concert
Opéra Boualem Bessaïh de Ouled
Fayet à Alger
«Soirées chaâbies», sur les traces
des grands maîtres
- Lundi 3 février 2020, animée par
Mourad Djaâfri, avec la
participation de Nassim Bour et
Anouar Tassabest.

- Mardi 4 février 2020, animée par

FAYCEL EL AHMER PRÉSENTE SON OUVRAGE KHAZANET EL ASRAR Nacer Eddine Galiz, avec la

Une «pseudo-autobiographie»
participation de Abbar Hamza et
Ettoui Walid.

sans... chronologie APPEL À

CANDIDATURE
C omme à son habitude, l’universi-
taire, poète et romancier Faycel
El Ahmer a usé de sa belle éloquence
autour de ma vie, dans lesquels on
voit se mouvoir beaucoup plus des
gens qui ont joué un certain rôle dans
2e édition des Journées du film
court métrage et documentaire
Sous le patronage de Madame la
en puisant à profusion dans son coffre ma vie, qui m’ont appris des choses, ministre de la Culture, et dans le
à secrets à l’occasion de la présen- les livres qui ont formé ma culture lit- cadre de ses activités culturelles
tation de son dernier ouvrage Kha- téraire, mes sensibilités linguistiques. annuelles, l’Agence algérienne
zanat el asrar à l’annexe du musée Ils racontent ma vie d’une manière pour le rayonnement culturel
Kotama de Jijel, mardi dernier. Orga- subliminale, qui ont le souci d’une (AARC), par son Département
nisée par la bibliothèque principale certaine esthétique dans l’écriture, Cinéma et Audiovisuel, a lancé un
de wilaya, cette rencontre littéraire des textes qui pourraient être édités appel à candidature pour la
PHOTO : EL WATAN

modérée par l’universitaire Kamel séparément». participation à la 2e édition des

Boulassela a attiré une assistance ap-
préciable, parmi laquelle on comptait
la directrice de la culture et l’écrivaine
Djamila Zennir. Le livre, édité chez
Dar El Maher, court tout au long des
224 pages ; l’auteur déplie dans 5
grands chapitres sa vie, ou comme
il aime le dire sa pseudo-autobio-
graphie dans laquelle il s’est efforcé
à se libérer du carcan de la chrono-
logie pour donner libre cours à son
attachement à la beauté, la sensibi-
lité… C’est une fresque qui reprend
des gens et des lieux de l’enfance,
de l’adolescence et d’après où l’on
Fayçel et Kamel Boulassel à sa gauche
voyage de Tébessa à El Milia, de
Constantine à Jijel, ou encore Chek-
fa. Dans sa préface, le Dr Wassila
Boussis rappellera que Faycel El
Ahmer a déjà publié une vingtaine de
livres et écrira : «L’écrivain a perdu
sa mémoire, les mots, est dépossédé
de style, s’égare lui-même…», insis-
tant sur la relation intime qui existe
entre l’écriture et soi-même puisque,
dit-elle encore, c’est «un creusage
continu dans son propre sol». L’au-
teur, qui a épousé un certain temps
le journalisme, nous dira que «c’est
une pseudo-autobiographie où la vie
n’est pas racontée chronologique-
ment comme on le voit d’habitude».
Et d’ajouter : «Les textes sont écrits
Lors du riche débat qui a suivi la
présentation de l’ouvrage et précédé
la séance de vente-dédicace, divers
sujets ont été abordés, des années 90’
jusqu’au hirak (mouvement popu-
laire) actuel. A ce propos, il considé-
rera qu’il «n’existe personne qui est
loin de la politique puisque dès qu’on
se lève le matin et qu’on commence à
penser sur ce qu’on va faire ou ache-
ter, la politique prend place». Sur ce
plan, et répondant sur sa tendance, il
dira tout simplement croire en la voie
démocratique.
 Fodil S.
Journées du film court métrage et
documentaire dans les différentes
catégories (court-métrage fiction,
documentaire), les 21 et 22 mars
2020 à la Cinémathèque d’Alger.
Nous invitons les jeunes cinéastes
qui désirent participer à cet
événement et faire connaitre leurs
œuvres de nous contacter par le
biais de ce mail :
aarc.dcav@gmail.com.
L’appel à candidature reste ouvert
jusqu’au 10 mars 2020 aux films
produits entre 2015 et 2020.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 14 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 15

C U LT U R E C U LT U R E
Bachir Mefti. Ecrivain LE SECTEUR DE LA CULTURE EN CHANTIER Mustapha Adjaout.
«Encourager la création

Entre optimisme et inquiétude

Miniaturiste, céramiste et décorateur
d’associations dans
des clubs littéraires, «Nos musées regorgent
établir des résidences de belles choses à voir»
l Après la formation du gouvernement de Abdelaziz Djerad, la réforme des ministères se fait au fur et à mesure l Cependant, au sein du ministère de la Culture, aucune feuille de route n’a
d’écriture...» encore été annoncée l Pour cela, nous sommes allés à la rencontre des artistes dans le but de trouver des solutions à adopter pour améliorer le secteur de la culture en Algérie.
n Je pense Par Amina Semmar graphique, ainsi qu’un secrétariat d’Etat une bonne chose, «car ils correspondent leur décision d’intégrer le nouveau gou- culture à un autre niveau», mais aussi sur sa personne apte à donner des idées construc-

L
qu’avant chargé de la production culturelle, respec- à une séparation des pouvoirs et une vernement. Malika Bendouda, la nouvelle vision réformatrice «de remettre la culture tives autour d’une table ronde ou débat
d’entreprendre ’année 2020 s’annonce pro- tivement confié à Bachir Youcef Sehairi redistribution des tâches administratives». ministre de la Culture, elle aussi n’échappe algérienne sur le devant de la scène». Dans à se manifester». Dans le but de l’aider
une réforme, la metteuse. Après la nomina- et Salim Dada. Pour ce qui est du poste Des nouvelles responsabilités qui facili- pas aux critiques des internautes. Ces son dernier discours prononcé au TNA à dans sa feuille de route, plusieurs artistes
position de ce tion de la nouvelle ministre de de conseiller au ministère de la Culture, teront le bon développement du nouveau derniers se demandent «ce qu’il advien- l’occasion de l’hommage aux lauréats de ont répondu à l’appel d’El Watan en pro-
secteur doit être la Culture Malika Bendouda, il a été confié au comédien de théâtre ministère de la Culture. Quant aux autres, dra de sa position de hirakiste après son la meilleure œuvre théâtrale arabe 2020 à posant les travaux culturels sur lesquels le
disséquée de une nouveauté s’ajoute, celle Hmida Ayachi. Ces nouveaux postes ont ils restent dubitatifs suite au choix de ces intégration au nouveau gouvernement ?» Amman, en Jordanie – attribuée à GPS, ministère de la Culture doit travailler en
manière réelle de deux postes ministériels et d’un conseil- suscité beaucoup de controverses auprès secrétaires d’Etat. Etant des personnalités Mais ce n’est pas tout, les artistes de tous mise en scène par Moahmed Cherchel – où priorité ainsi que des solutions possibles
et précise afin ler au ministère de la Culture. Un secréta- des artistes, qu’elles soient positives ou qui ont eu un long combat aux côtés du les secteurs s’interrogent également sur elle est revenue sur sa volonté de redonner afin d’améliorer les différents secteurs de
que nous riat d’Etat chargé de l’industrie cinémato- négatives. Pour certains internautes, c’est hirak, la sphère culturelle ne comprend pas ses ambitions de vouloir «propulser la son lustre à l’art algérien, elle invite «toute la culture en Algérie. A. S.
sachions bien
quelles sont les
Karim Sergoua. Djahida Houadef. Peintre céramiste
Bachir Derraïs. Metteur en scène
raisons de sa n Une nouvelle année commence et encore de nombreuses
détérioration, et Peintre plasticien et formateur choses à améliorer au sein du ministère de la Culture.
même de
à l’Ecole supérieure des «Les arts visuels ont toujours été les derniers L’Algérie n’a rien pu créer et il n’y a aucune logique.

«L’Algérie peut être une

l’échec du Comment voulez-vous avancer si le marché de l’art n’existe
Beaux-arts d’Alger
de la liste aux yeux des décideurs»
secteur culturel pas. Regardez nos différents artistes peintres,

destination cinématographique
et de son incapacité à répondre aux besoins des miniaturistes, graveurs, etc. qui trouvent toujours
personnes/du public culturel et des intérêts des d’énormes problèmes pour, par exemple, exposer à

s’il y a une volonté politique» «Le système LMD

gens de la culture eux-mêmes. Je crois que la crise
est grande, nous avons hérité des années de
sabotage, de distorsion et de corruption de
Bouteflika. Ce ne sera pas facile de sortir sans
confrontation explicite et sans décisions
courageuses sans épargner pas les parasites, les
opportunistes et voleurs qui ont pillé de l’argent
culturel sans responsabilité ni punition. Je suis
favorable à une enquête sur les écarts qui se sont
produits dans ce secteur, car pour moi il n’est pas
possible d’avancer de manière positive sans tenir
le passé responsable et celui qui a causé tous ces
problèmes.
Par ailleurs, il est nécessaire de désigner des
cadres instruits et honnêtes dans les différents
centres, directions et institutions culturelles, pour
insuffler une nouvelle vie et une nouvelle vision au
secteur. Il faut éliminer tous les aspects
bureaucratiques qui rendent le créateur paralysé
et incapable de présenter sa libre initiative à une
machine bureaucratique sourde qui traite de la
logique administrative et qui n’a aucun esprit
culturel. Le nouveau rôle du ministère est d’être
juste et de faciliter le libre travail culturel, et l’acte
culturel. Les conditions les plus importantes pour
son existence sont la liberté. Quant à la littérature,
elle souffre de divers problèmes. On peut lui venir
en aide en encourageant la création d’associations
dans des clubs littéraires dans chaque ville, même
dans les villages. Par exemple, établir des
résidences d’écriture, organiser des grands prix
n L’aboutissement et la réussite de tout culture pleinement, où toutes les adresses l’étranger ou encore simplement pour répondre à une
projet suit un ordre chronologique qui de ses artistes, de ses intellectuels seraient invitation pour participer à un concours ou à un événement
n Si on veut améliorer le secteur de la
culture, tout dépendra de ce que
président de la République
n’a pas sa place» permettra son développement d’une
manière normale et naturelle sur l’échelle de
disponibles et répertoriées pour les citoyens
et sur les plans touristiques. Par ailleurs, des
culturel. En les laissant travailler dns de bonnes conditions,
on aurait pu développer l’art et l’identité culturelle
l’Etat veut faire. Suivant les propos du l’honnêteté, des valeurs et des priorités. La salles d’exposition et des galeries d’art algérienne, et surtout la faire découvrir à l’international. Il
strie cinématographique, cela n Avec la
Tebboune, disant vouloir une indu culture a besoin de mécanismes et d’acteurs, pourront se multiplier davantage sur tout le arrive que le ministère de la Culture organise des
et. Mais c’est quoi une industrie création des
nécessite tout un proj aucun de ces deux éléments ne pourra territoire national afin de valoriser l’art expositions à l’étranger ou à l’intérieur du pays, mais une
grap hiqu e ? En fait, cela cons iste à créer des salles de deux postes de fonctionner sans l’autre. Le mécanisme algérien et lui donner la visibilité qu’il mérite
cinémato
grap hiqu e, des recettes, de la fiscalité et secrétaire d’Etat, fois de plus, c’est mal organisé, car ils font toujours appel
cinéma, un marché cinémato fonctionne avec les moyens et la flexibilité sur l’échelle nationale et internationale. Un aux mêmes artistes pour y participer, qu’ils soient bons ou
d’emploi. je trouve cela
autrement dit de la création de postes des actes, et les acteurs avec la liberté ensemble de piliers sur lequel un marché de mauvais. On se retrouve donc devant un grand cafouillage.
Et donc relan cer très intéressant d’expression, la volonté et la stimulation. l’art naîtra et se construira grâce à cette
de décentraliser, Par ailleurs, il faut parler de nos musées. Dans la plupart
l’activité Les arts visuels ont toujours été les derniers dynamique de disposition qui unira tous les d’entre eux et dans le monde entier, les gens font la chaîne
cinématographique. on y verra peut- de la liste aux yeux des décideurs. éléments favorables et nécessaires pour que
être plus clair. pour y entrer. Chez nous, c’est différent, les gens ne s’y
Maintenant, s’ils Probablement l’incompréhension de leurs l’Etat et le privé achètent aux artistes. Une rendent même pas, malgré le fait qu’ils regorgent de belles
veulent améliorer les Toutefois, je ne impacts les a rendus invisibles. Le statut de démarche qui permettra aux artistes
comprends pas choses à voir. J’ai même proposé des solutions concernant
conditions du cinéaste l’artiste doit être complet et dynamique afin d’exister, mais surtout de constituer un cet état de fait. Et rien n’a été fait à ce jour. Il faut se rendre
pour qu’il puisse pourquoi ne pas de permettre à ses propriétaires d’exercer leur fonction patrimoine solide et inébranlable d’une vraie identité
avoir intégré le à l’évidence, nos musées n’ont pas la latitude pour, par
travailler dans de librement, professionnellement et de vivre avec, en harmonie nationale. Capitaliser les actions culturelles en assurant un exemple, organiser des ventes en leur sein. Je veux parler
meilleures conditions théâtre avec le et dignement. Le statut de l’artiste ne restera qu’une théorie suivi sérieux, même si on change à tout bout de champ de
cinéma. Je suis également étonné qu’il n’y ait ici de souvenirs du musée ou d’objets d’art de nos artistes.
et faire quelques films sans la pratique d’un espace physique. Beaucoup de friches décideurs. Chose qui se fait dans tous les musées du monde. Le
cela devient autre rien sur les arts visuels et pourtant il y a une urbaines pourront être réhabilitées en ateliers d’artistes, en La culture doit être inculquée sur de bonnes bases, tout en
grande école de formation qui dépend du ministère aurait pu également recencer tous les artistes,
chose, car ce sont deux fabriques culturelles regroupant tous les arts confondus. Si misant sur une vision lointaine. Tendons les mains et les que ce soient les peintres, miniaturistes, décorateurs,
projets différents. Le ministère. Cependant, on espère qu’il y aura c’était possible ! La ville a besoin de vivre son identité et sa oreilles pour mieux se voir ensemble.
plus de transparence quant à l’octroi des designers, sculpteurs, etc. En fait, au ministère de la
cinéma en Algérie Culture, on ne connaît probablement pas le nombre exact
n’existe pas, il n’y a budgets pour tout ce qui est grands projets ou
des films dans des des artistes algériens existant dans les nombreux secteurs
que des réalisateurs qui essayent de faire événements culturels. On a tous été porteurs
conditions très difficiles. Quand on rega rde le Maroc avec son festival
peut lui faire de la
de projets, mais jamais nos projets ne
Bouhadjar Boutchiche. Comé
dien de théâtre d’art, et c’est bien dommage !
international, est-ce qu’aujourd’hui on passaient. En fait, les festivals ne suffisent
destination cinématographique Sadek Democratoz. Musicien
«C’est un grand chantier, il faut
concurrence ? L’Algérie peut être une pas, il faut organiser plus de rencontres et
Si on cont inue à appliquer la censure, plus de salons d’arts plastiques. De plus, il
s’il y a une volonté politique.
, l’industrie cinématographique
«Ce sont des lois et un changement
personne ne viendra tourner ici. Et puis faut réorganiser la formation artistique par

littéraires équitables, encourager la traduction de marche avec le tourisme et les infrastru
d’accueillir des gens et des
textes littéraires importants de l’arabe vers
d’autres langues. De plus, il serait bien de mettre confort et exigences. Encore une fois,
en place de grands rendez-vous internationaux besoins ? La liberté de création et
pour faire de l’Algérie une station mondiale
d’écrivains étrangers et algériens. Cependant, un
moment qu’on ne rentre pas dans les
et la création artistique sont faits juste
point important demeure, tous ces projets sont pour que l’on puisse débattre.
vérifiables et d’autres qui nécessitent des débat ou une polémique n’est pas un
décisions plus courageuses du ministère, sinon ouvrir un débat, il faut que les gens aien
nous continuerons à tourner dans le même cercle Et dès que le débat s’installe dans une
et rien ne se passera. est en bonne santé.
Hayat Zerrouk. Auteure, compositrice et interprète
«Il faut combattre la médiocrité en exigeant la qualité»
n Avant même de parler des changements à
apporter dans le monde de la culture, le
gouvernement doit élaborer des politiques
sur le long terme afin d’inculquer aux
Algériens, dès leur jeune âge, l’amour de la
culture et de l’art. Je pense que le ministère
de l’Education a un rôle très important à jouer
dans la culture aussi. Je dirais même que la
faille vient de là. Maintenant, concernant le
domaine musical auquel j’appartiens, je suis
personnellement contre la mentalité de
l’assistanat. Il faut combattre la médiocrité en
exigeant la qualité.
Pour cela, il faut reconsidérer les subventions
à tort et travers, celles qui sont données sans
suivi et sans critères. D’ailleurs, c’est
exactement la raison pour laquelle les vrais
artistes ont plongé dans la déprime et surtout
surtout de la main-d’œuvre»
ctures touristiques afin des réformes des écoles régionales et de
vede ttes étra ngères habitués à un certain l’Ecole supérieure. Nos étudiants des écoles
dans la façon d’exercer l’art qu’il
est-ce qu’on peut répondre à ces régionales qui ont reçu une formation de
d’ex pression est indispensable du quatre ans n’arrivent pas à accéder à l’Ecole Youcef Sehaïri est
insultes ou la diffamation. L’art
ment pour casser les tabous et
supérieure sous prétexte qu’il faut avoir le
baccalauréat et passer un concours. Donc, on
n Selon moi, on ne
peut encore rien
améliorer, mais plutôt
quelqu’un de
compétent et qui a une faut»
Un prod uit culturel qui ne crée pas le se retrouve avec un niveau artistique qui a longue expérience
tout bâtir du début. n Je pense que la appartient à
produit. Et pour que l’on puisse vraiment baissé au niveau de l’Ecole derrière lui. D’ailleurs,
seule chose qui l’Etat chez
t le courage de dire les choses. En fait, nous n’avons s’il pouvait récupérer
supérieure. Concernant le système LMD, il n’a
peut pousser le nous. Parce
société, c’est que cette dernière pas sa place, car trois ans ne suffisent pas rien sur le terrain les salles de cinéma et
culturel ; ni statut secteur en avant qu’ils
pour apprendre les techniques aux étudiants. libérer la production
correct d’artiste, ni c’est de laisser possèdent tous
Ces derniers n’ont appris que quelques cinématographique, ce
lois et droits en aux artistes et aux les espaces
techniques théoriques et quelques cours de serait incroyable. Pour
dessin. Mais qu’en est-il des concepts, de la faveur des artistes, ce qui est de Salim professionnels de
l’art exercer leur
intéressants.
Encore autre
création artistique et de la créativité ? Il y a et ce, dans tous les Dada, c’est un vrai
secteurs de l’art. art sans chose, lorsque
également beaucoup de déperdition dans le artiste qui a un réel
Avec ce nouveau intervention du tu veux
logement et le transport. La cherté du projet ; toutefois, est-il
gouvernement et ces ministère de la contacter le
matériel est aussi en cause. Ce serait bien de en mesurer de le réaliser
sombré dans le désespoir. Un sentiment qui deux nouveaux Culture, ni la ministère de la
les rendre plus démocratiques, comme le sur terrain ? C’est un
résulte souvent par l’abandon de toute secrétaires d’Etat tutelle de Culture, là c’est
faisait autrefois l’ENAFEC avec des prix grand chantier et les
activité artistique. Par conséquent, notre chargés du ministère il n’importe quel toute une
réduits pour les étudiants. Il faut aussi arrêter une tâches ne sont pas si faciles à réaliser,
pays, l’Algérie, perd bêtement celles et ceux
de formater les enseignants d’art plastique de la Culture, nous pouvons visualiser faut surtout de la main-d’œ uvre. ministre ou aventure. Il
qui peuvent vraiment embellir son image stratégie derrière qui est en train de institution. Ils sont faut faire une
avec des lexiques en arabe du genre Avec ces trois personnes et le projet du
culturelle. Lorsqu’on regarde nos voisins,
«wahchiya» (animalier, ndlr) pour le courant travailler. De plus, c’est la première fois nouveau gouvernement, il y a de la
en train de détruire l’artiste. Regardez demande qu’on doit déposer, mais
t
l’Algérie n’a pratiquement aucun festival
artistique le fauvisme. C’est abominable ! On dans l’histoire de l’Algérie qu’un présiden positivité. Cependant, j’espère juste que
l’exemple du raï. «Les raïmen» ont des personne ne te répondra. Par exemple, j’ai
digne de sa stature. On est tous conscients de la Répu bliqu e cite les artistes tout espaces informels qui n’ont rien à voir avec remarqué qu’ils ont nommé deux
préfère utiliser la langue française, car elle tout cela n’a pas été fait pour casser le
que cela est dû au refus de l’Etat d’accorder
est nettement mieux comprise. On pourrait autant que les autres secteurs, et c’est hirak. Toutefois, je ne suis pas optimist
e le ministre de la Culture, mais ils arrivent secrétaires d’Etat pour la culture, mais les
des agréments aux jeunes. Ces jeunes qui
également proposer des recyclages aux déjà un acquis pour nous. Il y a quelques complètement, mais je reste prud ent. Je ne tout même à se produire sur scène et secteurs choisis ne correspondent pas à
pour
prennent différentes initiatives et qui se
enseignants. Le monde évolue, et certains en semaines, Hmida Ayachi a été nommé dout e pas de leur patr iotisme, car ce sont gagner de l’argent. tous les artistes.
voient refuser, ignorer, et même méprisés la ministre, je trouve Maintenant, concernant la censure, on y Ce que veulent les artistes, ce sont des lois
sont encore aux techniques et visions être le conseiller de des nationalistes et ils aiment leur pays
.
sans explications rationnelles. Pourquoi ne
classiques et académiques. Les enseignants que c’est une bonne chose, car c’est un Pour la nouv elle mini stre, je ne la conn ais passe tous, moi-même je suis censuré. Si et un changement dans la façon d’exercer
pas encourager les initiatives ou encore
sont restés bloqués dans l’ancien siècle. L’art comédien et un grand connaisseur du pas, mais elle appartenait au départem
ent on attend les festivals, on ne va jamais l’art en général.
libérer l’initiative ! Cela va sans dire que le
contemporain est à côté de nous et il faut s’en théâtre. Pour ce qui est des deux de philosophie ; on va quan d mêm e lui jouer. Si quelqu’un veut organiser son Autrement dit, revoir les autorisations de
manque d’infrastructures a aussi des
servir. secrétaires d’Etat, j’ai une confiance donner une chance.
propre événement, il faut penser un an à spectacles ou événements, et notamment
conséquences calamiteuses sur le domaine aveugle en eux et en leurs capacités. l’avance et payer quelquefois le double de l’administration des salles par l’ONCI ou
musical. ce que tu vas gagner, car la culture l’OREF.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 16

AIR DU TEMPS

Il simule son propre CORONAVIRUS

enlèvement pour
échapper à son Pourquoi les épidémies se
mariage
Undispositifexceptionnelaétédéployédanslesrues
deàPitalito,prèsdeBogota,enColombie,pourle
prêtent si bien aux fake news
retrouver. Il avait visiblement changé d’avis. Un
hommede55ansaorganisédetoutespiècesson
Virus breveté par les Etats-Unis,
enlèvement,àPitalito,prèsdeBogota,enColombie, villes en Chine condamnées... Les
pouréchapperàsonmariage.Plusfouencore:cela rumeurs se répandent autour du
s’estproduitauderniermoment,lematin-mêmede
la cérémonie. coronavirus, mais cette pandémie
Le quinquagénaire a ainsi demandé à ses amis mondiale est aussi ancienne que
d’appelerlenumérod’urgencelocalpourdéclarerun
enlèvement par des hommes armés à moto.
l’humanité.
Inquiétudegénérale:undispositifexceptionnelest
alors déployé dans les rues de la ville pour le
retrouver.Sesentantcoupables,lesamisfinissent

paravouerlasupercherie:lemarié,quis’étaitcaché
chez ses parents.
Mais le coup est finalement bien emmené : le
mariageestbeletbienannulé.Mieuxencore:les
habitantsdePitalitoconfientquel’amoureux...est
unhabituéetauraitdéjàfaitcapoterunecérémonie
de mariage il y a plusieurs années.
D
epuis quelques semaines, le monde
entier a les yeux rivés sur l’évolution
de l’épidémie causée par le nouveau
coronavirus venu de Chine. L’OMS, les Etats
et les scientifiques sont mobilisés et tentent de
mieux comprendre ce cousin éloigné du Sras,
qui semble plus infectieux, mais bien moins
mortel.

Le nombre de personnes contaminées par le
coronavirus a dépassé les 6000 ce mercredi
29 janvier. Le virus a touché une quinzaine
de pays, mais avec 98,5% des cas en Chine.
132 malades sont morts, principalement des
personnes âgées ou atteintes d’une autre
pathologie. Ça, c’est ce dont on est certain, via
les données dévoilées par le gouvernement
chinois quotidiennement. Il y a derrière de
nombreuses inconnues : y a-t-il beaucoup plus
de contaminés ? A quel point le virus se trans-
PHOTO : DR
male», développe-t-il. On préfère donc l’attri-
buer à des dieux.
LE SIDA, LE PENTAGONE ET LE
KGB
«En Chine, des historiens ont montré que l’on
tentait par le passé de contrôler ces phénomènes
en faisant procession devant le dieu des épidé-
PHOTO : DR
pas complètement fabriqué», a écrit la Cour
suprême dans un inhabituel article publié le
mardi 28 janvier, qui réhabilite les huit accu-
sés. Nul doute que cet épisode créera son lot
de rumeurs.

met-il facilement ? Quel est le taux de morta-
lité ? Des questions auxquelles les chercheurs
tentent de répondre en temps réel.
Censévousprotéger, FAKE NEWS EN PAGAILLE
Evidemment, face à la crainte d’une pandémie
l’antivirus Avast mondiale (qui semble pour l’instant relative-
ment éloignée), on voit fleurir tout un tas de
vend vos données discours alarmistes sur les réseaux sociaux.
Ainsi que des fake news, des fausses informa-
Le comble est à son paroxysme. Un antivirus
agissantcommeunvirus,commeunvampire
tions sans aucun fondement.
avecvosdonnéespersonnelles.Sionnepeut Virus breveté par les Américains, morts mas-
mies», rapporte Frédéric Keck, anthropologue
au CNRS et auteur des Sentinelles des pandé-
mies.
Plus récemment, on a d’autres exemples de
théories du complot et de rumeurs qui se sont
répandues en même temps, voire bien plus
vite, qu’une épidémie. Dans une étude publiée
en avril 2019 dans Nature, des chercheurs ex-
pliquaient qu’environ un Américain sur cinq
croit au moins à une théorie du complot sur
le virus Zika. La plus commune : qu’il est dû
à des moustiques... génétiquement modifiés

mêmeplusfaireconfianceàsonantivirus,celava
devenirdifficiledenepasdevenirparanoense
baladant sur le Net. D’après l’enquête de
Motherboard (Vice) et de PCMag, le célèbre
antivirus Avast utilise ses plug-ins pour
navigateurs,commeAvastOnlineSecurity,pour
récupérerunequantitéimpressionnantede
données.UnesortedechevaldeTroiemoderne
ayant pour but de duper l’utilisateur et de lui
soutirer ses infos personnelles sans qu’il s’en
rende compte, dans le but de les revendre.
Jumpshot : la filiale d’Avast qui collecte les
données
Cesdonnéessontensuitetransmisesàsafiliale
«Jumpshot»,afind’êtreassembléessousforme
dedifférentsproduitspuisvenduesàsaclientèle.
Lafilialeauraitensapossessionlesdonnéesde
plus de 100 millions d’appareils. Faisant la
promesse «chaque recherche, chaque clic,
chaque achat, sur tous les sites», la société a
décidédecommercialiserle«AllClicksFeed».
C’est un produit qui permet pour quelques
millionsdedollars(unebroutille)d’avoiraccèsà
touslesclicsdétectéssurunnomdedomaine
donné. Parmi les clients : Google, Microsoft,
UnileverouCondéNast.Pasétonnantd’ytrouver
certaines des entreprises les plus grosses du
mondepuisquelesinformationsincluenttoute
l’activitédenavigation,c’est-à-direlenombre
d’ongletsouverts,letempspassésurunepage,
oùlapersonneacliqué,sescoordonnées,etc.
Jumpshotpermetaussideconnaîtrelesâgeet
genre supposés des internautes.
Poursedéfendre,AvastaaffirméàMotherboard
etPCMagavoirmisuntermeàcettecollectede
donnéesviasesplug-in.Cependant,d’après
l’enquêtedesdeuxmédias,lamarqued’antivirus
auraittoutsimplementchangédestratégie.Au
lieu que ce soit l’extension du navigateur qui
récoltesesdonnées,c’estl’antiviruslui-mêmequi
auraitprislerelais.Les435millionsd’utilisateurs
recevantunmessageleurdemandantd’opter
pour le partage de données (le genre de
demandequel’onacceptesansmêmeavoirlu
une seule ligne).
sives, bouillon de chauve-souris à l’origine du
coronavirus... autant d’affirmations démenties
facilement par les médias et spécialistes, mais
qui se répandent tout de même sur Twitter ou
Facebook. Mais nous aurions tort de blâmer
directement les réseaux sociaux. D’abord, car
il est trop tôt pour savoir si ces rumeurs sont
vraiment perçues comme réelles ou si elles
sont le fait d’un petit nombre de personnes et
peu remarquées. Surtout, car les épidémies
ont, de tout temps, été le combustible parfait
pour la propagation de fausses informations.
L’historien Yves-Marie Bercé explique, dans
le magazine L’Histoire, que «courent des anec-
dotes qui semblent défier le passage des siècles :
la hantise de la contagion conduit à rechercher
des coupables commodes». L’idée : qu’une
maladie ne soit plus «une fatalité, un fléau de la
nature, mais bien un mal voulu par les hommes,
l’objet d’un complot».
Ainsi furent massacrés des lépreux puis des
juifs accusés d’empoisonner les fontaines lors
de l’épisode de peste qui toucha l’Europe au
XIVe siècle.
Au XVIIe, ce furent les médecins et croque-
morts qui étaient pointés du doigt sans aucune
preuve, raconte l’historien.
«Ces théories fonctionnent à chaque fois grâce
au biais de proportionnalité», explique au Huf-
fPost Mathias Girel, maître de conférences en
philosophie à l’ENS. «Quand il y a un effet de
grande ampleur, vous vous attendez à une cause
de grande ampleur», explique-t-il.
En clair, il est difficile pour l’esprit humain
d’accepter qu’un tout petit coronavirus, pire,
qu’une petite mutation provenant d’une
chauve-souris ou d’un autre animal sauvage
dans un marché chinois, soit à l’origine d’une
pareille épidémie.
«Ce biais de proportionnalité est un motif
récurrent» dans diverses épidémies, rappelle
le chercheur. «On le retrouve même dans la
mythologie : le malheur, petit ou grand, ne peut
être attribué au hasard ou à une cause infinitési-
par l’homme. Les rumeurs peuvent également
avoir un fond politique. «Les épidémies sont
parfois saisies comme occasion pour critiquer
le gouvernement chinois», rappelle Frédéric
Keck. Un cas très documenté de récupération
politique concerne le virus du VIH, explique
Mathias Girel : «La théorie du complot affir-
mant que le virus provoquant le sida avait été
créé par le Pentagone vient à l’origine des com-
munautés gay et afro-américaines, qui avaient
des raisons de se méfier de l’Etat fédéral. Ce qui
est intéressant, et a été démontré par l’historien
Douglas Selvage, c’est que ces théories ont été
amplifiées par les services secrets est-allemands
afin de faire paniquer, de polariser la popula-
tion».
QUEL RÔLE POUR LE
GOUVERNEMENT ?
Alors que faire ? Pour Mathias Girel, «l’inquié-
tude n’est pas irrationnelle, ce que doivent
faire les Etats, c’est communiquer de manière
transparente». La Chine a plutôt joué une
partition honorable, estiment les deux cher-
cheurs. Un point de vue qui est partagé par
de nombreux scientifiques interrogés par Le
HuffPost ces dernières semaines. Pour autant,
le gouvernement est loin d’être parfait. Il était
vivement critiqué ces derniers jours par des
citoyens chinois sur les réseaux sociaux, rap-
porte l’AFP. En cause : un médecin qui avait
alerté sur des cas de Sras fin décembre. Il avait
été, avec sept autres personnes, accusé par
la police le 1er janvier de répandre de fausses
informations.
Un grand nombre d’internautes chinois en
colère exigeaient depuis une forme de réhabi-
litation publique de ces huit personnes, voyant
en eux des lanceurs d’alerte, inquiétés par des
autorités locales soucieuses de dissimuler des
informations.
«Certes, s’il est aujourd’hui avéré que le nou-
veau type de pneumonie n’était pas le Sras, le
contenu publié par l’auteur du message n’était
PHOTO : DR
AÉRONAUTIQUE
Pourquoi les
hublots des avions
sont ovales ?
Contrairementauxfenêtresdesmaisons,les
hublotsdesavionssontdeformearrondie.Et
cen’estpaspourfairejoli,maisbienparsouci
desécurité.Autoutdébutdel’aviation,dans
les années 1950, les hublots des avions
étaientcarrés.Surlescaravelles,ilsétaient
mêmedeformetriangulaire.Aujourd’hui,
pourtant,touslesconstructeursontadoptéla
formeovale.Lorsduvol,leshublotssonten
effet soumis à d’énormes contraintes de
pression.A10000mètresd’altitude,celle-ci
estainsitroisfoismoinsélevéeàl’extérieur
qu’à l’intérieur de la cabine, qui est
pressuriséeafinquelespassagerspuissent
respirer normalement. Or, sur une vitre
carrée,«touteslesforcesseconcentrentdans
lesangles»,expliqueJacquesRocca,expert
chezl’avionneurAirbus.Eneffet,auniveau
descoins,leniveaudetensionestdeuxàtrois
foisplusélevéquesurlerestedufuselage.A
la longue, des microfissures peuvent se
former,aboutissantàunerupturedelavitre
et une brutale dépressurisation. C’est
d’ailleurscequiestarrivéauDH106Comet,
donttroisappareilssesontécrasésentre1952
et1954.Al’inverse,avecuneformeovale,les
contraintes sont réparties de façon
homogène et le hublot est donc moins
fragilisé.Onpourraitaussichoisirdeshublots
parfaitementronds,maislaformeovaleoffre
une meilleure surface de vue.
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 17

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 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 18

CONTRIBUTION

La relance de l’industrialisation du pays

par la création de pôles de compétitivité des centres de recherche, des instituts de
Brahim Lakhlef formation, dans le but de créer une synergie
entre toutes les compétences qui favoriseront
Economiste la compétitivité et l’innovation.
Le but recherché est de rendre une région
jusqu’à présent et qui ont absorbé des sommes
colossales pour des résultats médiocres. Le
mauvais classement de l’Algérie implique
fortement la gouvernance du pays.
Dans le but de bien cerner les faiblesses d’une
tif sur la qualité des institutions est démontré
et vérifié par le taux de croissance et le déve-
loppement des pays institutionnellement bien
structurés (pays développés), des mesures qui
tiennent compte du degré de développement

L
’économie algérienne connaît
depuis 1990 une désindustrialisa-
tion continue. La part du secteur
manufacturier dans le PIB est
passée de 15% dans les années 80’
à 5% en 2005. La perte des postes de travail
était considérable. A titre d’exemple, l’activité
industrielle représente au Maroc 31,5% du
PIB. Ce taux est de 30% en Allemagne et de
23% en Malaisie.
La croissance de l’économie algérienne pro-
venait du secteur des hydrocarbures et dans
un degré moindre de l’agriculture, des BTP
et des services. Il n’y avait pas de modèle
économique de développement ni de stratégie
industrielle. La discontinuité dans les choix
économiques ne pouvait en aucun cas attirer
des investissements lourds qui pouvaient
conduire à une industrialisation.
L’Algérie a importé pour plus de 46 milliards
de dollars dont 18,56% en biens alimentaires,
21,12% en biens de consommation non ali-
mentaires, 30% en biens destinés à l’outil
de production. Les exportations hors hydro-
carbures ne représentent que 6% du total des
exportations d’un montant de 41 milliards
de dollars. Ces données montrent aisément
ce que perd l’économie algérienne comme
moyens financiers par rapport à un pays doté
d’une industrie qui lui permet de réduire ses
importations et améliorer ses exportations.
Le secteur industriel d’un pays permet de
réduire la dépendance de son économie par
rapport à l’extérieur et devient source d’entrée
de devises. Il participe fortement aux équi-
libres macro-économiques. Ce secteur est
également un gros créateur d’emplois, contri-
buant ainsi à l’amélioration du niveau de vie
de la population.
Les pays qui ont connu des périodes de
désindustrialisation ont réagi rapidement pour
freiner cette décadence et redynamiser ce sec-
teur en optant pour une stratégie industrielle
soutenue par la création de pôles de compéti-
tivité (autres appellations : cluster ou grappe
industrielle). Voyons ce qu’on entend par
«pôle de compétitivité», pour quelles raisons
cette option a été choisie par plusieurs pays et
quelles sont les conditions de sa réussite ?
Nous reprenons, ici, une définition du pôle de
compétitivité retenue par le Comité intermi-
nistériel d’aménagement et de développement
du territoire (CIADT) qui nous semble assez
complète et précise : «Un pôle de compétiti-
vité est une combinaison, sur un espace géo-
graphique donné, d’entreprises, de centres de
formation et d’unités de recherche publiques
attractive grâce à la compétitivité de ses entre- économie, il est utile d’analyser les résultats du pays, de la gouvernance et des institutions
prises, par l’innovation dans ses produits. Ces par «pilier». en place. Ce type de données contribuera à
objectifs sont possibles grâce à une combinai- L’adoption des technologies est appréciée définir la nature et le rythme de la progression
son de trois facteurs : l’entreprise, en général par : la disponibilité des technologies les des réformes.
des PME, les centres de recherche et de for- plus récentes, l’absorption des technologies Notre expérience de développement nous
mation et les facilités de l’Etat. par les entreprises, les IDE et le transfert de enseigne qu’il ne suffit pas d’avoir beaucoup
Ce type de territoire possède la capacité d’atti- technologie. de ressources pour se développer, le savoir, la
rer des activités, des capitaux, des entreprises, L’utilisation des TIC est évaluée sur la base qualité de la formation et du management sont
des compétences et de la main-d’œuvre quali- des indicateurs liés au nombre d’utilisateurs des conditions déterminantes dans le succès
fiée aussi bien sur le plan national (comparai- d’internet, au nombre d’abonnements dans le de toute option stratégique de développement.
son entre les régions d’un même pays) ou sur haut débit, aux bandes de passation d’inter- Les réformes indispensables sont de diffé-
le plan international (comparaison entre pays). net, au nombre d’abonnés dans le téléphone rentes natures : politiques, économiques,
Le volume des flux des IDE confirme l’attrac- fixe, au nombre d’abonnés dans le téléphone sociales, réglementaires et managériales.
tivité d’un territoire ou d’un pays. Pour inves- mobile. L’innovation et la sophistication des Les réformes structurelles des pays ayant
tir, les détenteurs de fonds cherchent les pays facteurs sont évaluées par neuf indicateurs, des institutions insuffisantes et inefficaces
ou régions qui offrent les meilleures condi- notamment le nombre et la qualité des four- ont besoin d’un appui et de l’engagement
tions qui garantissent une activité compétitive nisseurs locaux en matière d’innovation, inconditionnel des pouvoirs politiques. La
et prospère. l’existence ou non de pôles de compétitivité et bonne gouvernance, la qualité des institutions,
Le caractère déterminant de la compétiti- le niveau de leur développement, l’ampleur de la modernisation du secteur public sont des
vité dans l’appréciation de l’évolution d’une la chaîne de valeurs, la protection des brevets, conditions qui déterminent la réussite de tout
économie et de ses résultats a conduit les le recours ou non à un management perfor- modèle économique de développement.
institutions internationales (Banque mon- ment…  B. L.
diale, FMI, OCDE, Union européenne, forum L’efficacité, les performances ou les handi-  Email : lakhlefb@yahoo.fr
économique mondial de Davos) à définir des caps des secteurs de l’éducation, de la santé,
batteries d’indicateurs pour apprécier annuel- de l’enseignement supérieur, du marché du Sources :
lement la compétitivité des nations. travail sont également mesurés et notés. • L’attractivité économique, éléments de
La compétitivité d’une économie et son carac- Les conditions d’amélioration de la compéti- définition www.additiv.fr/pdf/attractivité.
tère innovant reposent sur des conditions et tivité passent par le renforcement des institu- • The Global Competitiveness Report 2010-
des facteurs à réunir. tions. Il est prouvé que la qualité des institu- 2011: World Economic Forum
Le Forum économique mondial établit son tions influe grandement sur l’attractivité d’un • Site OCDE
rapport sur la compétitivité de 139 nations en territoire et le niveau de croissance. • B.Lakhlef : Qualité des institutions,
retenant douze «piliers de la compétitivité» L’amélioration des institutions passe par deux réformes et résultats économiques les éditions
classés en trois groupes. types de mesures : des mesures qui sont uni- ALE.
Les «piliers» de base économique composés versellement connues et dont leur impact posi-
de quatre domaines stratégiques et détermi-
nants dans le processus de croissance : les
institutions, les infrastructures, la stabilité
économique, la santé et éducation primaire.
Les piliers accélérateurs de croissance qui
regroupent des indications sur les domaines
suivants : l’éducation supérieure, l’efficience
du marché des biens, l’efficience du marché
du travail, le développement des marchés
financiers.
Les «piliers» de l’économie de la connais-
sance qui regroupent des informations et
indicateurs sur l’agilité technologique, la taille
du marché, la sophistication des entreprises,
l’innovation.
Il convient de signaler qu’on ne peut pas
être compétitif dans l’absolu, on est toujours
compétitif ou non compétitif par rapport à
d’autres. Une entreprise ou une nation est
compétitive par rapport à d’autres entreprises
ou nations. Pour cette raison, la comparabilité
constitue l’une des caractéristiques de la com-
pétitivité. En outre, une entreprise ou une na-
tion ne peut être indéfiniment compétitive. Il y
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ou privées engagés dans une synergie autour
de projets communs au caractère innovant».
Le partenariat entre ces différents acteurs
s’organise autour d’un marché et un domaine
technologique et scientifique. Le but recher-
ché est de réunir les conditions pour rendre
un territoire attractif, de créer une activité
compétitive et innovante, de pouvoir ainsi pé-
nétrer des marchés. Les clusters ou pôles de
compétitivité comme la Silicon Valley ou ceux
implantés en France, en Suède ou en Espagne
confirment le rôle déterminant de cette
approche dans l’attractivité d’un territoire et
dans le développement d’une région ou d’un
pays. L’impact de l’attractivité d’une région
sur l’économie d’un pays est considérable.
C’est pour cette raison que «rendre une écono-
mie attractive» est devenu une préoccupation
primordiale et permanente de beaucoup de
gouvernements.
Cette préoccupation majeure, qui se donne
comme objectif de rendre un pays attractif, a
conduit beaucoup de pays à créer des pôles de
compétitivité qui regroupent des entreprises,
des institutions administratives et financières,
a une évaluation permanente, les concurrents
veulent, eux aussi, être les plus compétitifs.
La compétitivité n’est donc jamais un acquis
définitif et permanent. Une nation compéti-
tive, cette année, n’est pas certaine de conser-
ver cette place l’année prochaine, ce qui
donne à la compétitivité un caractère dyna-
mique. Elle est étroitement liée à l’innovation,
les innovations de produit, procédé, innova-
tions de commercialisation, les innovations
d’organisation.
L’impact de l’innovation sur la croissance d’un
pays, l’évolution de la rentabilité, de la com-
pétitivité et des résultats d’une entreprise fait
que cette notion prend une place prépondé-
rante dans les choix de modèles économiques.
Le rapport du Forum économique mondial
classe l’Algérie à la 86e place avec une note
globale de 3,96 sur 7. (Malaisie 23e, Arabie
Saoudite 30e, Maroc 71e). C’est un résultat
inquiétant. La comparaison de la position de
l’Algérie avec celles des pays de la même zone
géographique ou celles des pays qui ont connu
un développement récent confirme l’inef-
ficacité des politiques économiques suivies

La République de l’abîme, un roman
de Louenas Hassani
Yacine Hebbache
Poète et écrivain (*)
«S’il persévère, cet auteur est
promis à une belle carrière»
L
es livres, c’est ce que
craignent les tyrans. Ça
rend les masses moins
moutonnantes», écri-
vait Louenas Hassani
dans son merveilleux roman La
République de l’abîme. Sous le titre
La République de l’abîme, l’écri-
vain, immigrant au Québec depuis
2006, Louenas Hassani peint le
rêve citoyen des hommes et des
femmes confrontés à une théocratie
mortifère.
Ecrit avec beaucoup de vivacité,
de pertinence, de documentation,
d’art tout court, l’auteur fait une
profonde plongée dans l’univers
poétique et musical ancestral tout
en donnant libre cours à son inspi-
ration pour nous offrir un des plus
beaux textes écrits par nos roman-
ciers contemporains vivants.
Ce bel ouvrage de 270 pages, édité
à Ontario chez les Editions Inter-
ligne en 2017, comprend treize
chapitres truffés de poèmes de
l’auteur lui-même, insérés dans le
texte selon le développement du
récit et placés selon le contexte
politique social, culturel ou autre
créé dans la trame.
Documenté et écrit avec un style
littéraire singulier, ce puissant ro-
man nous fait découvrir/redécou-
vrir les affres de la bêtise humaine
comme il nous dévoile l’immense
talent de son auteur.
A travers ce beau texte élaboré à
partir d’une passion incontestable-
ment vraie, à travers cette fasci-
nante «dystopie», Louenas Hassani
traite de la vie, raconte le rêve, dit
la misère et les espérances d’une
communauté en quête de son iden-
tité et de sa liberté.
Lors de son dernier voyage au
Canada, le docteur Saïd Sadi a ren-
contré notre écrivain. Voilà ce qu’il
a écrit à propos de cette rencontre
avec Louenas et de son dernier
roman La République de l’abîme :
«(…) Pendant la même rencontre,
un homme d’une quarantaine d’an-
nées s’approche de la tribune à la
fin des débats pour, lui aussi, se
faire dédicacer un de mes ouvrages
; puis il me tend deux livres qu’il
m’avait dédicacés. Louenas Has-
sani, c’est son nom, me dit :
«Voilà, je les ai écrits il y a
longtemps, même si l’édition est
récente. J’aimerais savoir ce que
vous en pensez.
«J’ai commencé à lire l’un d’eux
La République de l’abîme dans
l’avion. Epoustouflant. Un style vif,
le mot alerte et la phrase incisive
portent une narration pendulaire
où le lecteur voyage entre les
époques lointaines par la chrono-
logie et si proches par la tragédie
humaine. Il y est décrit la descente
aux enfers d’esprits libres pris dans
les rets par les insidieuses bigote-
ries qui broient les intelligences
et les espaces de vies quand elles
investissent le pouvoir. S’il persé-
vère, cet auteur est promis à une
belle carrière. Merci pour ton beau
El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 19
CONTRIBUTION
cadeau et bon courage Louenas.»
Louenas Hassani est un romancier
algérien natif d’Aoukas, dans la
wilaya de Béjaïa. Il a quitté le pays
en 2001 pour continuer ses études
à Paris. En 2006, il immigre au
Québec. Actuellement, il travaille
comme enseignant à Ontario où il
se consacre aussi à l’écriture. La
République de l’abîme est son der-
nier roman après La coureuse des
vents, publié en 2016.
C’EST QUOI UNE DYSTOPIE ?
Il est impératif de préciser ici que le
roman de Louenas Hassani, La Ré-
publique de l’abîme, est le premier
roman traitant d’une dystopie écrit
au Canada. Et selon Wikipedia, une
«dystopie est un récit de fiction
dépeignant une société imaginaire
organisée de telle façon qu’elle
empêche ses membres d’atteindre
le bonheur. Une dystopie peut
également être considérée, entre
autres, comme une utopie qui vire
au cauchemar et conduit donc à
une contre-utopie. L’auteur entend
ainsi mettre en garde le lecteur en
montrant les conséquences néfastes
d’une idéologie (ou d’une pratique)
présente à notre époque. Ce genre
est lié souvent à la science-fiction,
mais pas systématiquement, car il
relève avant tout de l’anticipation».
LA TRAME : UNE FICTION
FASCINANTE
Inséparables amis, jeunes diplômés
universitaires et chômeurs, Akal,
Elyas et Yetourgun ne voient plus
d’issue dans ce pays devenu une
prison concentrationnaire depuis
l’avènement de la théocratie et l’ar-
rivée des tenants de l’islam poli-
tique au pouvoir. Dès lors, les rêves
les plus banals deviennent des actes
osés qui attentent au règne califal.
Ainsi, en lisant cette belle histoire,
des passages de l’œuvre posthume
de Tahar Djaout, Le dernier été de
la raison, me reviennent à l’esprit.
En voici un, pour l’exemple où
l’auteur de Les Vigiles écrivait :
«Dans la ville oppressante où il
vivait et où il vit encore, le Rêveur
avait échafaudé – oh ! Il n’ose
plus le faire – des rêves sur la cité
idéale où il aimerait vivre et voir
s’épanouir ses enfants. Il y aurait
d’abord de la verdure – arbres et
pelouses –, beaucoup de verdure
qui fournirait l’ombre, la fraîcheur,
les fruits, la musique des fleurs et
les gîtes d’amour. Il y aurait des
créateurs de beauté, de rythmes,
d’idylles, d’édifices, de machines.
(...) Mais la vie avait continué, avec
son masque de laideur et de désillu-
sion. Puis le rêve lui-même devint
interdit. Des hommes, se prévalant
de la volonté et de la légitimité
divine, décidèrent de façonner le
monde à l’image de leur rêve à
eux et de leur folie. Le résultat est
là, sous les yeux : couples forcés,
attelés sous le même joug afin
de perpétuer et multiplier l’es-
pèce précieuse des croyants. Les
femmes réduisent leur présence
à une ombre noire sans nom et
sans visage. Elles rasent les murs,
humbles et soumises, s’excusant
presque d’être nées. Les hommes
devancent leurs femmes de deux
ou trois mètres ; ils jettent de temps
en temps un regard en arrière pour
s’assurer que leur propriété est
toujours là : ils sont gênés, voire
exaspérés, par cette présence à la
fois indésirable et nécessaire»…
Dans ce roman audacieux, Louenas
a osé jeter un regard acerbe sur la
morale bigote qui, au nom d’une
idéologie désuète, despotique et
assassine, empêche tout, interdit
toute libre réflexion ou belle créa-
tion, bannit tout comportement
hardi et même tout habit différent
de la doxa régnante en ces temps
d’intolérance sanglante et de haine
imposés au pays par les ergoteurs
et autres sermonneurs qui ont fait
de l’islam une religion sans morale
et une idéologie sans éthique en
confisquant ses vraies valeurs hu-
manistes.
Dans cette dictature divinisée, la
musique est interdite, les arts ban-
nis, les livres se transmettent clan-
destinement, comme des armes ou
comme des choses illicites, tant ils
sont craints et subversifs. Même
le nom des choses, des rues, des
villes, des bâtiments sont changés.
Virulente et captivante à la fois,
l’œuvre dans son ensemble rejette
cette pensée rétrograde qui ne jure
que par le retour au Moyen-Âge
prêchée par les «Frères Vigilants»,
ainsi nommés par Tahar Djaout
dans son roman posthume, Le Der-
nier Eté de la Raison où il tire le
même constat en écrivant :
«…dans la nouvelle ère que vit le
pays, ce qui est avant tout pour-
chassé, c’est, plus que les opinions
des gens, leur capacité à créer et à
répandre la beauté. (…) Tant que
la musique pourra transporter les
esprits, que la peinture fera éclore
dans les poitrines un paradis de
couleurs, que la poésie martèlera
les cœurs de révolte et d’espérance,
rien pour eux n’aura été gagné.
Pour affermir leur victoire, ils
savaient ce qu’il convenait de
faire. Ils cassèrent des instruments
de musique, brûlèrent des pelli-
cules de films, lacérèrent des toiles
de peinture, réduisirent en débris
des sculptures, pénétrés du sen-
timent exaltant qu’ainsi ils pour-
suivaient et parachevaient l’œuvre
purificatrice et grandiose de leurs
ancêtres luttant contre l’anthropo-
morphisme.»
Bien qu’elle soit une ville médi-
terranéenne qui a l’azur de la mer
à sa fenêtre, Tafat tourne le dos à
sa culture multimillénaire ; elle
ne se reconnaît plus dans cette
Méditerranée pétrie d’Histoire et
de mythes. Elle ne s’identifie plus
à cet horizon naturellement ouvert
sur l’Autre ; elle ne sait plus ce
qu’est l’altérité.
NATHAN LE SAGE ET LA
PARABOLE DE L’ANNEAU
DÉTENTEUR DE LA VÉRITÉ
A partir de la page 183, l’auteur y
insère un petit texte qu’il imagine
être un article écrit sur Da Mounir,
le fou de la montagne. Jadis drama-
turge, ce dernier a traduit l’œuvre
dramatique de Lessing. Il en a
été aveuglé et exilé, tant la pièce
dérangeait. Un jour, Saladin dit au
commerçant Nathan le sage : qui
de nous trois détient la vérité ? (il
y avait dans le château le templier
chrétien, Nathan le juif et saladin le
musulman). Et c’est là que Nathan
lui raconte l’histoire de l’anneau.
Une façon de dire que personne ne
détient la vérité, et que cette der-
nière est une construction de tous
les jours.
Cette parabole est déroulée dans
le texte à travers les rescapés du
village décimé des musiciens qui
étaient originaires d’Al Andalus.
Eux qui détiennent encore les clefs
dans l’espoir d’y retourner. Ils
sont musulman, juif et chrétien de
culture. C’est juste pour dire que le
vivre-ensemble est encore possible
chez nous, puisqu’il a tout le temps
existé.
La République est fondée sur la
vérité, la seule vérité, incontes-
table et incontestée. Quiconque
émit une opinion divergente, un
doute parfois, se retrouve au stade
des suppliciés pour une flagella-
tion, une pendaison ou décapita-
tion publique. Ici, le châtiment est
donné au nom du ciel. On regarde
une pendaison comme on regarde
un concert de musique ; on est au
stade pour voir le sang des femmes
libertines et adultères gicler comme
pour faire violence aux frustra-
tions et obsessions sexuelles les
plus enfouies, les plus rentrées et
réprimées. Pourtant, au-delà de la
tentation uniformisante, au-delà
de toutes les prohibitions dites di-
vines, l’humanité est trop complexe
pour la réduire à une seule vérité.
Au-delà des apparences de la socié-
té bigote, des hommes cagots qui
prétendent être les califes d’Allah,
les hommes et femmes vivent,
s’aiment en cachette, sont probes
ou non, généreux ou avares. Et
quand la vie est retirée de l’espace
public, eh bien, naturellement, n’en
déplaise à l’idéologie faite divine,
elle emprunte d’autres routes, des
chemins inédits. Les maisons, no-
nobstant tous les couvre-feux, se
muent alors en cavernes d’Ali
Baba. Des trésors d’humanité pour
ainsi dire. Les livres, les contes, les
mythes, les histoires, la musique,
les arts, les mémoires que l’on
traque au nom des cieux, poussent
et éclosent dans des espaces nou-
veaux, insoupçonnés, illégaux.
Akal, qui vit une relation inter-
dite avec une veuve, Yetourgun,
l’amoureux de la fiancée de l’émir,
et Elyas, se rencontrent souvent
la nuit et prennent en cachette, à
l’heure où personne n’a le droit
d’être dehors, vers le pestiféré de
la République, le fou de la mon-
tagne, un enseignant et dramaturge
aveuglé et exilé parce qu’il a osé un
jour remettre en cause la vérité de
la République en traduisant en ber-
bère et en arabe populaire l’œuvre
dramatique de Lessing, Nathan le
Sage, une œuvre des Lumières qui
dépasse le concept de la tolérance,
se hisse, il y a déjà des siècles,
vers l’altérité, et surtout remet en
cause le concept de la vérité par
l’allégorie magistrale de l’anneau
détenteur de la vérité.
ANZAR, UN CHANT
ANNONCIATEUR D’UN ÉTAT
CITOYEN
Akal reçoit un courrier le som-
mant de jouer la chanson interdite
d’Anzar le jour de la pendaison pu-
blique du cheikh soufi pour ensuite
rejoindre le maquis, car une société
clandestine de démocrates laïcs
croyant au vivre-ensemble dans le
respect de la différence de chacun
s’organise, pense le futur du pays.
Les amis découvrent les musi-
ciens originaires d’Al-Andalus, un
musulman, un juif et un chrétien,
qui disent guérir du fanatisme par
la musique qu’ils répandent clan-
destinement dans le pays. S’amorce
un long périple vers le village
mythique, le Village des poètes.
Condamnés par contumace, les
fugitifs célèbres désormais doivent
contourner les villes et villages
et n’évoluer qu’à travers monts et
montagnes. Ils font la rencontre
de Da Lhoucine, un vieil homme
sauveur des genres musicaux, un
Noé moderne qui sauve l’art et la
musique au lieu des espèces. Ils ar-
rivent au village des Puisatiers, un
village décimé par le calife parce
ses habitants détenaient le secret de
l’eau ; or l’eau pour les idéologues
de la vérité insubmersible est un
moyen d’asservissement efficace
des masses…
Arrivés au village dit des poètes,
Akal et Elyas font des rencontres
extraordinaires. Ils y découvrent
un pays parallèle, une société rat-
tachée par les idéaux, une terre
qui assume la nature et la célèbre,
qui ressuscite les mythes inhumés.
Ici, les hommes et les femmes ne
sont pas deux espèces à part ; ils
échangent, discutent, s’aiment. Ici,
on se prépare à la société démo-
cratique plurielle, à la cité dont les
êtres croient en l’homme, au vivre-
ensemble qui donne sa place à l’art,
à la musique, à la philosophie…
«LES FAISEURS DE GUERRE
PEUVENT-ILS FAIRE LA PAIX?»
Mais après le rêve et l’utopie, il
reste le réel et sa complexité. Les
faiseurs de guerre peuvent-ils faire
la paix? A cette terrible question,
l’auteur semble avoir répondu
au début du roman, en page 60
notamment : «Il n’y a aucun
dictateur qui accepte de perdre
ses privilèges comme ça, sans
qu’aucune goutte de sang ne coule.
S’il le fallait et qu’il en avait le
pouvoir, il décimerait tout le pays.
Au nom de Dieu, au nom d’une
définition de la nation ou au nom
de Dieu sait quoi, sa finalité est
la même. Quand on veut tuer son
chien, on dit qu’il a la rage ; quand
on veut coloniser les peuples, on dit
qu’ils sont barbares ; quand on a
voulu asservir les hommes, on a dit
qu’ils étaient noirs ; quand Hitler
a voulu exterminer les juifs, il a dit
qu’ils étaient la cause du malheur
humain ; quand les Américains
ont attaqué les Irakiens, ils ont dit
qu’ils avaient la bombe atomique
; quant les intégristes tuent, ils
disent le faire au nom de Dieu».
Akal se pose des questions, doute,
se remet en cause. N’est-ce pas un
peu reproduire la violence de la
République que de la chasser du
pouvoir par la violence ? Le roman
de Louenas Hassani ne prétend à
aucune vérité. Il dit simplement
la beauté, la grâce ou disgrâce, la
misère et la grandeur des hommes.
Et puis la nécessité de la question et
de la raison en tout temps.  Y. H.
 (*) Diplômé en sciences
politiques
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Citation à comparaître en jus- Quinze sur 15 N° 3807
Mots Croisés N° 6040
tice. Elément de cellule 2.Pour se moucher. Rassasiée 3.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Par M. IRATNI
Tertre. Fonction de l’estomac 4.Personnel. Enfourchés pour
monter à cheval. N’importe qui 5.Appareil orthopédique. 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Gogo biblique 6.Printemps de vie. Points opposés. 2

Préparation culinaire 7.Parcelles. Souillés. Idem 8.Obtenue.
Enumérations complètes et minutieuses. Ride 9.Caduques.
Courroux. Brame 10.Petit récipient de laboratoire. Autre moi.
Libère les ouailles 11.Fin de soirée. Individus. Cloué au pieu
12.Clé des rêves. Chemin étroit 13.Chevaux de petite taille.
Quatre, romain. Grande école 14.Evalue l'importance de. Fête
liturgique. En vogue 15.Obtempérer. Broutille. Cri des
bacchantes.
VERTICALEMENT : 1.Double sens. Terme d'égalité 2.
Grisé. Nouaisons. Fleuve glacial 3.Connut. Ecran domestique.
Un vrai gouffre 4.Jaunisses. Déchiffrée. Se dresse sur le chef
5.Condition marginale. Attribuer 6.Drame jaune. Facteur san-
guin. Evaluer minutieusement. Préposition 7.Epauliez. Essayer
8.Sélectionnes. Capucin. Possessif 9.Qui vit en groupe sans
être nécessairement social. Précède le pas 10.Présentement.
Enoncé d'un fait 11.Apparus. Votes pour. Fruit 12.Chutes d'or-
ganes. C'est-à-dire. Largeur d’étoffe 13.Dévastât. Pacager 14.
Préfixe de nouveauté. Fait de servir à quelque chose. Ile
grecque 15.Tableau. Publie. Couvert de chapelure.
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT :
1.MANUFACTURIERES 2.YEUSE. HERE. MUST 3.SR. ARROSOIRS.
CE 4.TARGUER. DNA. CAL 5.ET. ES. BUEE. EOLE 6.RIAS. HALL.
INNE 7.ION. MU. TESTAT 8.ENTREPRISES. OTE 9.RA. PEM. PURE 10.
STERNE. ENVIERAS 11.ERSE. SES. ION. PS 12.MA. ME. OR. DOPE
13.EVIERS. AMUSE 14.NENNI. EGO. ILEUS 15.TE. TENTACULE. RA.
I
II
3 III
4 IV
5 V
VI
6
VII
7
VIII
8 IX
9 X
HORIZONTALEMENT
10
I- Pleine de fougue. II- Nourriture à base de miel. III- Un sur
11 douze - Firent perdre un droit. IV- Premiers mots d'un ou-
vrage - Demi roue. V- Terme de choix - Partie du corps. VI-
12 Bordure d'habit - Symbole chimique. VII- Echelle de photo-
graphe - Opère. VIII- Bandits. IX- Ecussonnée- Concret.
13 X- Petite patronne - Donne un coup de fer - Eclat de rire.
14 VERTICALEMENT
1- Bigarrures. 2- Equipe phocéenne - Portant préjudice. 3-Ver-
15
sant du froid - Forme des individus. 4- Mer (d'…) - Elle eut de
grands enfants. 5- Ambitieux quand il est jeune - Effleurer. 6-
VERTICALEMENT : 1.MYSTERIEUSEMENT 2.AERATION. TRAVEE Contestation quelconque. 7- Type au top - Règle - Où le cou-
3.NU. ANTRES. IN 4.USAGES. RAREMENT 5.FERUS. ME. ERIE 6.RE. rant passe. 8- Disconvient - Auteur méconnu. 9- Frapper
HUPPES 7.CHORBA. RE. ET. ET 8.TES. ULTIMES. AGA 9. d'épouvante. 10- La passion d'Arpagon - Mesure itinéraire.
URODELES. OC 10.REINE. SERVIRA 11.RA. ITS. IO. MIL 12.EMS.
ENA. PENDULE 13.RU. CONTOUR. OSE 14.ESCALE. TRAPPEUR
SOLUTION N° 6039
15.STELE. DEESSE. SA.
HORIZONTALEMENT

Sudoku
I- INEXPLICABLE. II- MUTILATION. III- MIR - ISE -
N° 6040 2 1 4 3 7 5 6 8 9
7 2 3 7 5 8 9 6 4 1 2
IV. IV- OTER - ILE. V- DA - AA - ERRE. VI- EM-
PIRES. VII- SMARTS-PIS. VIII- TE - EETION. IX-
RÈGLE DU JEU INO - RENTES. X- ETRIER - ERE.
2 4 6 1 Solution 9
4
6
9
8
1
4
5
2
6
1
7
7
3
3
2
5
8 VERTICALEMENT
Sudoku
Une grille est composée
de plusieurs
1 4 9 5 3 précédent
7 2 3 9 1 8 5 4 6 1- IMMODESTIE. 2- NUITAMMENT. 3- ETRE - PA -
OR. 4. XI -RAIRE. 5- PLI - ARTERE. 6- IASI - ESTER.
5 8 6 2 3 4 1 9 7 7- ATELES - IN. 8- BI - ER - POTE. 9- LOI - RUINER.
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
5 9 2 8 6 1 3 9 6 5 2 8 7 4 10- ENVIE - SE.
8 5 7 1 4 9 2 6 3
de 1 à 9. Chaque ligne 9 5 6 4 2 7 8 3 9 5 1 Fléchés Express N° 6040
comme chaque colonne
contient aussi tous les 8 6 1 9 conduites d’un lieu
poisson
pas rapide
chiffres de 1 à 9. de délices
sifflantes
Certains chiffres vous 8 7 9 2 3 enveloppes
dures
polit
à la lime
saisie
est en voie
de guérison
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 5 4 7
cela, procédez par
déduction et élimination. 7 8
relations

Tout Codé En vous aidant de la définition du mot encadré, com- buvaient

N° 6040 tel un chat
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous cours
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. élémentaire
Cet après-midi. garçons annélide
1 2 3 4 5 6 7 3 8 9 10 11 4 d’écurie
pianiste
paresseux français
11 10 6 12 1 7 2 9 4 4 3
ville
d’optique blonde
7 6 1 7 1 2 1 11 8 8 12 de pub
lentille
1 8 3 7 3 2 1 4 3 1 13 3 possessif
enfoncé
avant
dans la
12 6 8 3 13 9 11 14 6 8 manipule Lanka
boue
V les chariots
1 13 13 1 13 9 11 15 13 9 1
B la première
venue
2 1 3 1 4 8 4 6 9 1
ancien em-
1 8 3 11 8 10 8 7 4 15 pereur saint
espagnol
11 6 3 16 1 9 17 1 1 14 9 entre 3 et 4
quotient
8 16 1 4 9 13 5 3 4 4 1 de psy poil
à l’œil
4 6 1 1 17 1 15 6 8 9 11 cyclade
gardienne
de la paix injustice
5 3 13 2 1 11 conducteur grave
patient
1 7 1 5 8 13 3
éclos
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : FRÉON - ROBERT PATTINSON
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : appel
extraite
HORIZONTALEMENT : RILLETTES / EOLIENNE / ECU / TAM / HISSE / LE / ITS / TRIES / au secours
EIDERS / ANA / IE / OR / SN / CRI / ITEM / CONE / ANIMAL / DIETE / MIL / NU / CRETE.
VERTICALEMENT : LIECHTENSTEIN / LOUISIANE / EU / ILL / MAT / EINSTEIN / NEC / STE
/ ERRE / CI / TNT / IS / COMME / VENALE / ORNAIT / SEMESTRIELLE. Jeux proposés par gym C Magazine
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT DÉCOUVERTE ARCHÉOLOGIQUE À AÏN FRAS (WILAYA DE GUELMA) EN BREF…

La douane de Sétif saisit Une ferme d’époque byzantine IL BÉNÉFICIE D’UN
4 véhicules «DZ» LOGEMENT AVEC LE
La brigade mobile de l’inspection divisionnaire des Douanes de
déterrée DOSSIER D’UN AUTRE
TROIS EMPLOYÉS DE
Sétif a, durant le mois de janvier de l’année en cours, procédé à l D’imposants vestiges d’une ferme agricole d’époque byzantine avec
la saisie de trois véhicules utilitaires (immatriculés en Algérie).
fortifications ont été découverts fortuitement à Aïn Larbi, commune située
L’OPGI CONDAMNÉS
Selon le communiqué de la direction régionale des Douanes Un ayant droit de Souk Ahras, qui
dont le siège est à Sétif, ces engins n’ont fait l’objet d’aucune à 31 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Guelma.
réclamait inlassablement un

U
formalité douanière. Dans une autre opération, les éléments de logement auprès des différentes
brigade précitée ont mis la main sur une quatrième voiture
ne découverte faite, plus
exactement lors d’un instances locales, se rend
importée par la contrebande. On apprend que les infractions ont compte accidentellement que
été consignées dans des procès-verbaux, transmis à l’appareil terrassement devant son nom figure déjà sur la liste
judiciaire. En plus de la saisie des véhicules, les mis en cause accueillir une extension de la d’anciens attributaires et, pis
devront non seulement payer une amende globale de 3,6 mosquée Djaber Ben Abdel- encore, s’acquittait
millions de dinars (360 millions de centimes) mais s’expliquer lah à Aïn Fras, agglomération régulièrement de ses redevances
avec le magistrat instructeur près le tribunal de la capitale des secondaire de ladite commune. auprès des services de l’OPGI,
Hauts-Plateaux. Ainsi, c’est une équipe du ceux de l’Algérienne des eaux et
CNRA (Centre national de de Sonelgaz, lui qui n’a jamais pu
recherche en archéologie), dili- faire valoir son droit à un toit.
Une explosion de gaz à gentée par le ministère de la Une situation tragi-comique qui
intrigua l’homme en question. Ce
El Eulma fait une blessée grave Culture sur les lieux, qui vient
d’achever sa mission. «Ce que
dernier se présente devant les
services de sécurité pour
Les habitants de la rue Rachid Kahoul de la cité labidi d’El Eulma (Sétif) je peux vous dire à ce sujet, dénoncer l’imposture. L’affaire
ont été sérieusement secoués par une forte explosion de gaz. c’est qu’il s’agit d’une impor- paraissait, au départ, difficile à

PHOTOS : D. R.
Ressentie, nous dit-on, à des dizaines de mètres à la ronde, la tante découverte archéologique admettre et on commença très
déflagration s’est produit jeudi, vers 10h15, et a fait une blessée grave. ici à Guelma. Nous sommes ici tôt à privilégier la piste de
Brûlée au deuxième degré, la victime, une femme de 56 ans, a été depuis le 19 janvier. Les pièces l’erreur ou celle de l’homonyme.
évacuée d’urgence vers l’hôpital de la ville. L’explosion, qui a les plus importantes trouvées Nenni. Les investigations de la
fortement secoué les citoyens de l’un des plus anciens quartiers de la sont une grande meule à grains mission pour y effectuer un (jarres de grande contenance police judiciaire levèrent le voile
cité commerciale, a occasionné d’importants dégâts matériels à la en pierre, des ancrages et des sur un procédé frauduleux où
constat. Lors des fouilles réa- pouvant allée jusqu’à 3000 toutes les pièces administratives
maison de la victime et aux habitations environnantes. Selon le contre-poids, des pierres d’atte- lisées durant notre mission du litres pour le stockage de l’eau
premier bilan de la Protection civile, deux immeubles de trois étages étaient au nom du demandeur
lage pour le bétail, un vase de 19 au 31 janvier 2020, nous et le transport du vin) et beau- lésé, contrairement à l’occupant
mitoyens ont été fortement endommagés ainsi que les façades de
deux habitations situées en face du lieu de l’explosion .
décantation, un chapiteau de avons mis au jour des éléments coup de tessons de céramique de l’appartement dont le nom et
type corinthien et des basses de d’une huilerie, des murs et des peinte.» Ainsi, la région de la filiation ne portent aucune
colonne et des parties d’enta- structures en opus africanum Guelma vient encore une fois ressemblance avec celui de la
Le prof d’anglais et le geste blement», a déclaré, hier à El (technique de construction uti- de dévoiler un fragment de victime. Le «faux et usage de
faux» ont été retenus comme
Watan, Adel Ouafia, chef de lisée en Afrique du Nord durant son histoire, avec la présence
d’anciens élèves mission, docteur spécialiste en l’antiquité de l’époque punique de la civilisation byzantine, 6 griefs principaux par les services
archéologie antique, maître de à l’époque romaine). Mais siècles après J.-C., postérieure de sécurité, lesquels ont établi
Après l’humiliation d’un professeur d’anglais en pleine classe par deux un dossier judiciaire transféré à
élèves au niveau du lycée Mohamed Merdji de Oued El Alleug, dans la recherche au CNRA . aussi, il faut noter la présence à celle de la présence romaine. la justice et où des détails
wilaya de Blida, des anciens élèves de cet établissement ont réagi pour Et de préciser : «Les pièces de céramiques de cuisson noi- Notons enfin que les pièces de compromettants et des preuves
défendre leur ancien professeur en l’honorant jeudi dernier à travers une archéologiques les plus impo- râtres noircies par les lampes cette fouille de sauvetage seront matérielles prouvant les actes
sympathique réception. «Nous reconnaissons votre professionnalisme», santes ont été déterrées lors à feu. De la céramique de table reversées à l’ Office national de délictueux ont été inclus. Lors du
«Vous êtes le meilleur», ou «C’est grâce à vous qu’on maîtrise l’anglais des terrassements de la mos- raffinée sigilée (caractéristique l’exploitation des biens cultu- procès tenu mercredi, le
aujourd’hui», ont lancé certains présents à la fête ! Ceux qui sont derrière quée en juillet 2019, où nous de l’antiquité rouge et décors rels (OGEBC) à Guelma. représentant du ministère public
cette louable initiative ont offert au professeur en question un voyage en avons effectué une première en relief) ainsi que des dolia  Karim Dadci a mis en relief la gravité des faits
guise de reconnaissance à sa longue carrière. L’enseignement victime a et leur portée négative sur la
par ailleurs pardonné aux deux élèves, ce qui a évité leur exclusion du société, au moment où la
système éducatif. Mais le conseil de discipline a par contre décidé de UN DÎNER EN L’HONNEUR DES MÉDIAS défense a plaidé en faveur des
leur changement d’établissement. circonstances atténuantes

«LA GUERRE EN LIBYE, UN RÉVÉLATEUR DE LA CRISE

Ooredoo veut renforcer mettant en valeur l’absence
d’antécédents judiciaires pour
ses mandants ainsi que leur
ALGÉRIENNE»PAR ALI BENSAAD le partenariat bonne réputation en milieu
professionnel.

L’universitaire et chercheur Ali Bensaad animera une rencontre-débat
sur le thème de «La guerre en Libye, un révélateur de la crise
algérienne», vendredi 7 février 2020 (19h30), à la Maison de l’Île-de-
France (cité universitaire de Paris). Cette rencontre, organisée par
l’association Agir pour le changement et la démocratie en Algérie
(ACDA), prolonge le travail de réflexion et de débat qu’ACDA a initié
depuis mars 2019. Elle sera suivie par d’autres rencontres avec
lesquelles ACDA souhaite contribuer aux débats portés par différents
regroupements démocratiques au pays et dans l’émigration.
L’argumentaire que le conférencier développera est le suivant : «La
crise libyenne est l’un des multiples lieux où s’exprime et se révèle la
crise multidimensionnelle algérienne. Celle-ci a impacté négativement
la situation en Libye dès le déclenchement du soulèvement dans ce
pays, en contrariant une possible sortie pacifique du régime autoritaire
d’alors. L’effet retour a été la mise hors-jeu de l’Algérie au lendemain
de la chute d’El Gueddafi. La longue crise du régime algérien, qui a
également mis en crise son appareil diplomatique et sécuritaire, a
amplifié une paralysie géopolitique du pays, brouillé ses alliances et
empêché une possible action de l’Algérie mais aussi du Maghreb en
tant qu’ensemble. Absents et inopérants dans cette crise frappant un
pays maghrébin, l’Algérie et le Maghreb ont cédé le pas à d’autres
puissances dont le positionnement en Libye a également comme
mobile une visée d’influence sur le devenir de tous les pays du
Maghreb. Que signifie l’intense activité diplomatique qui entoure
actuellement Alger sur ce dossier ?»
A souligner que Ali Bensaad, géographe, professeur des universités à
l’Institut français de géopolitique de Paris (université Paris VIII),
travaille sur les mutations sociospatiales en lien avec les changements
politiques dans le monde arabe et au Sahara, avec un focus actuel sur
la Libye et l’Algérie.
Face à Ali Bensaad, comme discutant, Frédéric Bobin, responsable de la
rubrique Afrique du Nord au Monde, ex-correspondant à Tunis, New-
Delhi et Pékin.
Pour tout contact et réservation : acda.dz@gmail.com. N. B.
O
oredoo a organisé, mercredi dernier à l’hôtel
Sheraton Alger, un dîner en l’honneur des
médias algériens. Un dîner traditionnel orga-
nisé pour la 13e année consécutive et qui se voulait
convivial pour entretenir des relations de partenariat
assez étroites.
Nikolai Beckers, directeur général d’Ooredoo Algé-
rie, a saisi cette occasion pour rappeler quelques
indicateurs et les objectifs de l’opérateur, qui active
en Algérie depuis 2004. Le marché algérien est ultra
concurrentiel et la croissance des télécommuni-
cations a substantiellement changé au cours des 5
dernières années. En pleine mutation, l’ensemble du
secteur s’est fortement digitalisé. Au troisième tri-
mestre 2019, l’opérateur était autour de 13 millions
d’abonnés et 3000 employés, c’est le seul opérateur
avec une couverture 4G sur les 48 wilayas. Pour le
n°1 d’Ooredoo Algérie, qui a pour mission d’impul-
ser un plus grand dynamisme, il est essentiel de
«continuer à jouer un rôle clef dans l’évolution et
le développement de l’Algérie à travers une stra-
tégie de développement et d’accompagnement de
la société». Ooredoo veut être «le catalyseur de la
transformation digitale en Algérie». En termes plus
claires, aider notre pays à passer d’une économie
basée encore sur les hydrocarbures à une économie
digitale. «L’Algérie est clairement un très grand
pays et la couverture nationale en 3 et 4G nécessite
de grands investissements financiers pour mainte-
nir et développer le réseau, et depuis le début de ses
activités, Ooredoo a mis en place un plan ambitieux
Les trois inculpés, tous employés
d’investissement à moyen et long termes», précise à l’Office de la promotion et de la
Nikolai Beckers. Une grande partie a été consacrée gestion immobilière (OPGI) de
au développement, extension et modernisation de Souk Ahras, ont été condamnés à
ses équipements et du réseau de couverture. Entre une peine d’une année de prison
2004 et 2019, Ooredoo a investi 320 milliards de avec sursis assortie d’une
dinars. Pour la période 2020-2022, 52 milliards de amende de 20 millions de
dinars sont prévus, dont 20 milliards en 2020. «Le centimes.
but est d’être le n°1 en Algérie avec un niveau top», A. Djafri
telle est la promesse d’Ooredoo. Plus de 35 000
entreprises font confiance à l’opérateur pour les E. JEAN CARROLL QUI
accompagner à travers les différents services. Il a été ACCUSE TRUMP DE VIOL
constaté «une forte demande de nos clients pour les RÉCLAME UN
services digitaux». Dans son discours de bienvenue, ÉCHANTILLON D’ADN
le directeur général d’Ooredoo a mis en valeur les
médias, «depuis mon arrivée en Algérie en août, Une éditorialiste renommée, qui
j’ai été agréablement surpris par la diversité et accuse Donald Trump de l’avoir
violée, a mis en demeure jeudi
la richesse du paysage médiatique algérien avec dernier le Président de fournir un
sa composante publique et privée. Nous sommes
échantillon d’ADN pour établir
conscients que cette richesse constitue un atout s’il correspond à des traces
considérable et a fait de vous une véritable force et relevées sur une de ses robes.
un partenaire de choix avec lequel nous comptons E. Jean Carroll, 76 ans
consolider les liens et renforcer ce partenariat sur aujourd’hui, affirme qu’elle
le long terme». Les rendez-vous avec les médias portait cette robe noire le jour du
algériens sont depuis 2008 des moments incontour- viol présumé, qu’elle situe en
nables (iftar presse pendant le Ramadhan et en dé- 1995 ou 1996.
Le futur président des Etats-Unis
but d’année). Le club de presse a depuis sa création se serait enfermé d’autorité avec
offert une soixantaine de formations au profit de
elle dans une cabine d’essayage
plus de 2000 professionnels des médias. L’initiative du grand magasin new-yorkais
phare est le concours Médias Star, dont le lancement Bergdorf Goodman, avant de
de la 14e édition sera annoncé prochainement. l’embrasser de force puis de la
Kamel Benelkadi violer.

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seront pas rendus et ne feront l’objet
d’aucune réclamation. Reproduction
interdite de tous articles sauf accord de
la rédaction.

FAF
Mise au point
Lgations
a Fédération algérienne de football
apporte un démenti formel aux allé-
rapportées par votre journaliste
Yazid Ouahib, dans son article publié le
28 janvier 2020 sous le titre de «CAN-
2020 de Futsal. Tardive réaction de la
FAF».
Ce dernier affirme sans détour, et en
faisant une lecture très approximative,
pour ne pas dire légère des minutes du
Comité exécutif (Comex) de la CAF,
réuni le 30 septembre 2018 à Charm
El Cheikh en Egypte, que la ville de
Laâyoune a été désignée pour abriter la
CAN-2020 de Futsal. Une rapide lecture
du compte-rendu de cette réunion, si
toutefois le journaliste en question l’a
fait, lui aurait permis de ne pas induire
vos lecteurs en erreur et surtout d’éviter
d’incriminer et de porter atteinte à la
crédibilité de la Fédération algérienne
de football. Et surtout, s’il s’était rappro-
ché de la structure de Communication
de l’instance fédérale qui est au service
des journalistes, il aurait donné ne
serait-ce que la version de la FAF.
En effet, au cours de cette réunion men-
tionnée, il n’est jamais fait état de la ville
de Laâyoune occupée mais du Maroc en
tant que pays organisateur de la CAN
Futsal. Votre journaliste, très loin des ré-
alités et qui ne semble pas avoir effectué
de vérification, reprend à son compte
et malencontreusement les arguments
fallacieux de la partie marocaine. La
Fédération algérienne de football, tout
comme son homologue sud-africaine,
se sont engagées pour cette compétition
sur la base des décisions du Comex de
la CAF indiquant au point 10 - b «CAN
Futsal 2020 Maroc» que la compétition
se déroulerait au Maroc. Et sur cette
seule base.
D’ailleurs, Dany Jordan, membre du
Comex et président de la Fédération
sud-africaine de football, aurait cer-
tainement réagi si cette ville avait été
mentionnée.
Pour la précision, la ville de Laâyoune
n’a été désignée ville hôte qu’une fois
la phase éliminatoire terminée et les huit
équipes qualifiées connues, puisque la
Fédération royale marocaine de football
a choisi d’effectuer le tirage au sort de
la phase finale dans la ville occupée de
Laâyoune et annoncé l’organisation du
tournoi sur ce même site. Le diable est
dans le détail, dit-on, il n’a pas besoin
de diablotin.
Comme l’écrit si bien votre journaliste,
l’Algérie n’étant pas qualifiée, il appar-
tenait donc à la RASD et à l’Afrique du
Sud de réagir. La Fédération algérienne
de football a fait part de sa préoccupa-
tion à plusieurs reprises au président
de la CAF, Ahmad Ahmad, alors que
l’Afrique du Sud a saisi la CAF dès
l’annonce du tirage au sort à Laâyoune.
Sans réponse, la FAF a décidé de trans-
mettre un courrier officiel au président
de la CAF et de rendre public le com-
muniqué, que remet en cause votre jour-
naliste, pour dénoncer la coïncidence de
la célébration du 63e anniversaire de la
CAF et annoncer qu’elle n’y participera
pas «s’il advient qu’elle soit invitée». De
plus, la FAF s’étonne de l’angle choisi
par votre journaliste que lui-même a mis
près d’une semaine à se saisir de cette
affaire !
La FAF tient à dénoncer la tentative de
manipulation grossière et l’amalgame
fait par votre journaliste sur des ques-
tions aussi importantes et qui, au-delà
même de la fédération, engagent des
constantes diplomatiques du pays.
Enfin, la FAF s’étonne que l’auteur
de l’article ne vise que la FAF et n’a
toujours pas soufflé mot sur d’autres ins-
tances qui ont été les dernières à prendre
position dans ce dossier !
El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 22
AG DES ACTIONNAIRES DE LA SSPA/MCO
Insultes, insanités
et jurons !
Cherif El Ouazzani interpellé par
des supporters
E
ncore une fois, l’AG des action-
naires de la SSPA/MC Oran s’est
terminée en queue de poisson,
comme d’habitude et pour la énième
fois, faute du quorum qui n’a point été
atteint. Rappelons que cette AG a été
réclamée moult fois par l’actuel DG,
Cherif El Ouazzani, afin de débloquer
une situation qui commence à peser
lourd sur le club. Cette AG devait avoir
lieu jeudi dernier à l’hôtel Sheraton,
avec à la clé le boycott de l’actionnaire
Belhadj, dit Baba, et ex-président du
club, ce dernier s’étant opposé à l’AG
car, d’après lui, elle est antiréglemen-
taire. Son absence a été suivie par la
smala des autres actionnaires que sont
Ahcène Lalmas, la légende
hôte de la ville de Chlef
L
e livre Ahcène Lalmas, la légende,
du journaliste Yazid Ouahib, a été
présenté, jeudi, au public de Chlef
lors d’une vente-dédicace organisée
à l’hôtel La Vallée de la ville, en
présence d’une assistance nombreuse
composée d’enseignants universitaires,
d’hommes de culture, de chefs d’entre-
prise, de cadres et responsables ainsi
que d’anciens dirigeants et entraîneurs
de l’ASO, à l’image de Abdelkader
Saiah, Mohamed Zergueras, Nacere-
dine Saadadou, Mustapha Meksi, Mo-
hamed Benchouia, M’hamed Bouhala,
Mustapha Boukhlifa, Fodil Megharia,
Abdallah Hammouni et Hadj Rekad.
Côté presse, il y avait nos confrères
de l’hebdomadaire Le Cheliff et d’El
Heddaf TV.
D’emblée, l’auteur, qui était accom-
pagné de l’ex-entraîneur national Ma-
hieddine Khalef, a précisé que le pas-
sage par Chlef constituait une étape
incontournable dans sa tournée dans le
pays pour exposer cet ouvrage, et ce,
pour plusieurs raisons. «D’abord, je
compte beaucoup d’amis ici et d’ail-
leurs dès la parution de mon livre,
l’un d’eux, en l’occurrence l’ancien
buteur de l’ASO, M’hamed Bouhala,
m’a aussitôt invité à venir à Chlef pour
présenter ce livre. Et puis, la ville de
Chlef est connue sur le plan sportif pour
avoir donné de célèbres joueurs de foot-
ball au fil de son histoire, notamment
après les années 1970», a-t-il déclaré.
Dès lors, cette rencontre avec le public
SPORTS
Mehiaoui, les frères Chorfi et Hafid
Bellabès, qui eux aussi ont préféré
faire l’impasse. A contrario, Djebbari,
Guenffouda, Benmimoun, Bessedjerari,
Kalaidji et Benmimoun étaient présents
avec aussi une forte présence des sup-
porters.
C’est Djebbari lui-même qui annonça
le report de cette AG, car n’ayant pas
atteint le quorum, à une nouvelle date :
le 15 février, au cours de laquelle sera
connu le nouveau PDG du club. Ce re-
port à mis sens dessus dessous les sup-
porters présents, mettant à l’index toute
la corporation des actionnaires actuels,
les sommant de partir sur le champ. Une
vraie foire d’empoigne s’en suivra. Ils
OUVRAGE
Yazid Ouahib, dédicaçant son livre à Chlef
local a été une réussite sur tous les
plans, grâce aussi bien aux conditions
offertes par l’établissement hôtelier
La Vallée que dirige le jeune Boufradi
El Hadj, qu’à la participation active
de M’hamed Bouhala et de Mebarki
Mohamed. Yazid Ouahib a expliqué que
son ouvrage est dédié au défunt Ahcene
Lalmas «qui est, à mon avis, au vu d’un
certain nombre de paramètres objectifs,
le meilleur joueur de tous les temps
qu’a connu le pays. Il avait des qualités
techniques exceptionnelles et était un
fin technicien qui pouvait, à lui seul,
faire la différence dans tous les matchs.
Il était respectueux de la considération
pour lui et pour les autres. Je lui rends
ainsi hommage et, à travers lui, à tous
les anciens joueurs qui s’identifient à
OMA - ASMO
El Djemîa
dans le doute
L ’équipe de l’ASM Oran
aura-t-elle assez de culot
pour renverser la vapeur face
à l’OM Arzew afin de s’éloi-
gner de la zone dangereuse des
affres de la relégation ? Diffi-
cile de le prévoir, surtout que
le team d’El Djemîa a encore
zappé les entraînements par
le biais d’un piquet de grève
suite à la non-régularisation
des dus qui commencent à
peser sur les joueurs. Cette
grève, qui a eu lieu mardi der-
nier, a mis en rogne l’entraî-
neur Salem Laoufi, qui ne
s’attendait point à cette sor-
tie, et ce, seulement à quatre
jours du derby crucial face
à l’OMA. Maintenant, reste
PHOTOS :EL WATAN
à savoir avec quel moral les
sociétaires de l’ASMO vont
négocier le derby de l’Ouest,
surtout que les Vert et Blanc
sont revenus à seulement
mettront le holà, en sommant les auto- quatre points du quatrième
rités de faire venir une société et surtout billet donnant droit à l’acces-
faire le grand nettoyage. Djebbari fut sion. Un vrai dilemme pour
invectivé par une partie des fans, qui cette équipe asémiste qui com-
l’ont invité à partir lui aussi. Et pour mence à faire peur à son en-
tourage, car la problématique
clore cette sarabande endiablée, un ex-
des salaires impayés pèse sur
président du MCO accusa ouvertement
le comportement des socié-
Djebbari sur tous les plans. Il s’en est taires du club, qui veulent en
fallu de peu pour que les protagonistes finir définitivement avec cette
de ce vaudeville en viennent aux mains, tare, pour ne point se voir,
devant le personnel de l’hôtel Sheraton encore une fois, abreuvés de
abasourdi par les injures, jurons et promesses qui à la longue sont
autres insanités qui confirmeront que devenues chimériques. B. H.
le club le plus prestigieux de l’Ouest est
entré dans un cycle d’un autre âge, qui
est celui de la violence. B. H. JSMB - ABS
Les Béjaouis
condamnés
à gagner
L
es Vert et Rouge de la
JSM Béjaïa joueront, cet
après-midi pour le compte de
la 17e journée, une rencontre
qui ne s’annonce pas facile
pour les poulains du coach
Saïd Hammouche. Seule la
victoire fera les affaires des
Béjaouis pour espérer sortir
de la zone rouge. La direction
du club a procédé au verse-
ment de la prime du succès
face au MOB, estimée à 20
millions, afin de pousser les
joueurs à fournir des efforts
supplémentaires après les
perturbations connues durant
une semaine en raison du
mouvement de grève enclen-
ché par les joueurs.
Sur un autre volet, le coach
Saïd Hammouche a repris son
cet homme de principes, humble, sin- travail depuis mercredi der-
cère, intègre et qui a son propre carac- nier en dirigeant les séances
tère. Il était à l’opposé de ce qui se fait tout en se réunissant avec
aujourd’hui, malheureusement, dans les joueurs afin de exiger
le football national, des clubs jusqu’à d’eux une bonne réaction.
l’instance nationale de football». Et Le gardien Alloui a déclaré
de poursuivre : «Ahcene Lalmas avait à propos de ce match : «Ce
des qualités exceptionnelles qui l’ont sera un match difficile que
propulsé, dès son jeune, au sommet de nous devons prendre très au
la gloire avec le grand CRB et l’EN de sérieux afin d’empocher les
l’époque. Pour moi, il reste une icône trois points et améliorer notre
du football national qui a accompli une classement, et ce, face à un
carrière exemplaire dans la catégorie adversaire qui vise le même
minime jusqu’à celle des seniors.» Un objectif.» Sur le plan effectif,
débat s’en est suivi au cours duquel la JSMB sera privée des ser-
Yazid Ouahib a répondu à toutes les vices de Zammoum (grippé)
questions posées par l’assistance sur et Allali (blessé), tandis que
son livre et sur des questions touchant le Youcef et Alloui sont de re-
sport roi en Algérie.  Ahmed Yechkour tour.  L. Hama
 El Watan - Samedi 1 er février 2020 - 23

DOPAGE
Le TAS réduit la
peine de Cherif
El Ouazzani
S uspendu quatre années pour dopage, le
28 janvier 2019 par la FAF, l’ex-milieu
de terrain du Mouloudia d’Alger, Hicham
Cherif El Ouazzani, a vu sa suspension
réduite à deux années, par le Tribunal arbi-
tral du sport (TAS) de Lausanne. De ce fait,
le joueur de 24 ans purgera sa suspension
dans moins d’une année (28 janvier 2021).
En outre, le TAS a condamné la FAF à ver-
ser à Chérif El Ouazzani «une contribution
de 3000 francs suisses à ses frais d’avocats
et autres frais encourus pour la présente
procédure», lit-on dans la décision du TAS,
publié par nos confrère du site Dzfoot. 
N. H.
COUPE D’ALGÉRIE
(TIRAGE AU SORT)
Trois chocs en 8es
SPORTS
LIGUE DES CHAMPIONS AFRICAINE (6e JOURNÉE),
JS KABYLIE - ES TUNIS AUJOURD’HUI (17H)
Un dernier baroud d’honneur
à blanc pour les Kabyles
L
a JS Kabylie recevra, au- les nombreux changements opérés
jourd’hui (17h), dans son dans la formation rentrante des Sang
enceinte habituelle de Tizi et Or, selon la presse locale. Les
Ouzou, l’Espérance de Tunis pour joueurs n’ayant pas été alignés (mis
le compte de la 6e et dernière journée au repos) ont disputé le même jour
de la phase de poules de la Ligue un match-test face à l’AS Soukra au
des champions d’Afrique, groupe D. stade Zouiten, qui s’est soldé par le
Ayant lamentablement raté sa quali- score de parité 0 à 0. Qualifiés avant
fication au prochain tour face à l’AS même de disputer leur match du jour
Vita Club (1-4), le deuxième repré- face au Raja grâce au succès de l’AS
sentant algérien dans ces joutes n’a Vita Club sur la JS Kabylie (4-1),
plus rien à jouer, si ce n’est de voir à les camarades de Lyes Chetti sacrés
l’œuvre les deux nouveaux éléments champions d’hiver à une journée
engagés récemment et convoqués de la fin de la phase aller veulent
pour ce match retour, Zakaria Bou- confirmer face à la JSK. Invincible
lahia et Oussama Daragui. Pour le
président Chérif Mellal, ses joueurs
depuis le 2 novembre 2018, l’EST
a réalisé devant le Raja (2-2) un

PHOTO : DR
de finale feront tout pour quitter la LDC sur
une victoire, même si l’adversaire du
nouveau record africain, s’agissant
du vingtième match sans défaite en
jour se présentera en conquérant au Ligue des champions d’Afrique. Un
L e tirage au sort des 8es de finale de la
coupe d’Algérie 2020, effectué jeudi au
CTN de Sidi Moussa, a donné lieu à trois
stade du 1er Novembre. Moqué par la
critique pour avoir été à l’origine du
Une victoire pour l’honneur pour les Canaris adversaire de taille pour les Canaris,
derniers du groupe D avec 4 points.
penalty sifflé à la suite d’une faute de si la rencontre est sans enjeu pour pour les satisfaire en décrochant un L’ES Tunis (11 points) et le Raja
chocs qui mettront aux prises des clubs de main contre la formation congolaise, nous. Il y a des critiques construc- titre cette saison», a-t-il déclaré. Les Casablanca (8 points) sont déjà qua-
l’élite. Il s’agit de : Walid Benchérifa a estimé pour sa tives et d’autres destructrices et Jaune et Vert qui enregistrent l’arri- lifiés. La manche retour de ce derby
US Biskra - CR Belouizdad (tenant), AS part que ce sera une partie rude. c’est dans les moments difficiles que vée du coach tunisien Yamen Zelfani maghrébin sera arbitrée par l’inter-
Aïn M’lila - CA Bordj Bou Arréridj et ES «Nous devons oublier notre dernier l’équipe a besoin de ses supporters. doivent puiser au fond de leurs res- national égyptien Amin Mohamed
Sétif - CS Constantine. ratage. J’admets que j’étais out moi Je sais qu’ils ont soif de titres, mais sources pour surprendre leurs vis-à- Omar. Le directeur de jeu sera
Les rencontres des 8es de finale se dérou- aussi et je tiens à demander des ils doivent être compréhensifs. Le vis qui ont composté leur billet quali- assisté de ses deux compatriotes,
leront les 12 et 13 de ce mois. En outre, la excuses au staff technique et à tous bilan, c’est en fin de saison pour tout ficatif en quart de finale lors de la 5e Ahmed Tawfik Teleb Ali et Yousef
commission de la coupe d’Algérie a pro- mes amis. C’était mon plus mauvais le monde, joueurs, staffs technique journée. Les Espérantistes ont bien El Bastay. Suite aux instructions de
cédé au tirage au sort des quarts de finale match depuis mon arrivée à la JSK et médical, direction. Qu’on nous préparé leur déplacement en Kaby- la CAF, la vente des tickets s’est faite
dont les matchs se disputeront, pour rappel, en 2012. La rencontre s’annonce laisse travailler dans le calme. Sans lie. Mercredi, ils se sont imposés en exclusivement hier au stade du 1er
en aller et retour. Les joutes aller sont ainsi difficile face au champion d’Afrique nos inconditionnels fans, on ne peut déplacement à Chebha (1-2) dans Novembre de Tizi Ouzou.
programmées pour les 10 et 11 mars, alors en titre. Nous devons gagner, même rien faire, on va tout mettre en œuvre le cadre du championnat, malgré  A.Tahraoui
que les matchs retour sont été fixés pour les
20 et 21 du même mois. T. A. S.
n PROGRAMME DES 8es USMA - PETRO ATLETICO, AUJOURD’HUI À 14H
1- WA Boufarik - MCO
2- USMBA - USMAn
3- Vainqueur ASM Oran-USMA/ ASO
Soustara veut quitter la compétition
4- ABS - RCA
5 –USB - CRB
6- ASAM – CABBA
avec un succès
7- ESS – SCC
8 -ES Guelma / vainqueur PAC - MCB El L ’USM Alger jouera aujourd’hui,
à partir de 14h, au stade du
20 Août 1955 d’Alger, son ultime
dra aborder le match de manière sé-
rieuse et jouer à 100% de ses moyens
pour réaliser un bon résultat.» Avant
cette phase poule, permettrait aux
Rouge et Noir de passer devant leur
adversaire en lui léguant la place de
toujours des bobos et le staff médical
fait son possible pour qu’ils soient
d’attaque pour la confrontation de
Bayadh
match comptant pour la 6e et der- cette 6e et dernière journée, l’USM lanterne rouge. Les Rouge et Noir cet après-midi. Il faut savoir que
n PROGRAMME DES 1/4 DE FINALE : nière journée du groupe C face Alger pointe à la 4e et dernière place devront y parvenir sans Hamra sus- cette rencontre débutera à la même
Vainqueur 6 - Vainqueur 7 au club angolais de Petro Atletico. du groupe C avec seulement 2 points pendu pour ce rendez-vous. Ellafi heure de l’autre rencontre du groupe
Vainqueur 2- Vainqueur 4 C’est un match sans enjeu que vont pour 5 matches joués. Un succès, est lui blessé et manquera à l’appel. entre les Sud-Africains de Mame-
Vainqueur 8 - Vainqueur 3 livrer ces deux formations, sachant qui serait d’ailleurs, le premier dans Les joueurs Zouari et Benkhelifa ont lodi Sundowns et le WA Casablanca.
Vainqueur 5- Vainqueur 1 qu’elles sont déjà éliminées de la
Pour ce match entre ces deux clubs
course à la qualification pour les
quarts de finale au profit de Mame- Zakaria Benchaâ prêté au CS Sfax qui ont déjà validé leur ticket pour
PROGRAMME lodi Sundowns (Afrique du Sud) et les quarts de finale, seul l’enjeu de
le WA Casablanca (Maroc). Pour- L’attaquant et buteur de l’USM Alger, Zakaria Benchaâ, a été cédé, jeudi, la première place compte. Avant
DES MATCHS tant le coach Billel Dziri refuse de à titre de prêt au profit du club tunisien du CS Sfax jusqu’au 30 juin cette journée, Mamelodi Sundowns
qualifier cette sortie africaine de prochain avec option d’achat. C’est le second joueur des Rouge et Noir qui compte 11 points, suivi du WA Casa-
n LIGUE 1 (16e JOURNÉE) : prend le chemin de la Tunisie cette saison après Abderaouf Benguit, qui blanca avec 9 unités.
rencontre sans importance. Il le dit si
Aujourd’hui : bien : «Malgré l’élimination, il fau- avait rejoint le club de l’Espérance de Tunis en début de saison.  F. B.  F. B.
ASAM - MCA 15h (hc)
CSC - JSS 16h (hc)
ASO - NCM 17h45
USMBA - MCO 18h45 CS CONSTANTINE
Pour une quatrième victoire d’affilée
Lundi 3 février :
CRB - CABBA 16h
Mardi 4 février :

C
ESS - USMA 17h ’est sans le soutien de leurs
Mercredi 5 février : fidèles supporters que les cama-
JSK - NAHD 18h45 rades de Mohamed Amine Abid
Jeudi 6 février : s’apprêtent à recevoir, cet après-
PAC - USB 17h midi, une équipe de la JS Saoura
qu’ils ont déjà affrontée deux fois
n LIGUE (17e J)
dernièrement, en championnat (0-
Aujourd’hui (15h) 1) et en coupe d’Algérie (2-1).
OM - USMAn Ainsi, l’ascendant psychologique
OMA - ASMO est plutôt du côté des Clubistes en
MCEE - MCS cette première journée de la phase
RCR - JSMS retour de Ligue 1, dopés par la série
RCA - USMH de résultats positifs réalisés depuis
DRBT - MOB (hc) la reprise en main de l’effectif par
ASK - WAT l’ancien adjoint de Lavagne, Karim
JSMB - ABS Khouda, particulièrement la victoire
arrachée, au stade Omar Hamadi
de Bologhine, face au PAC (match
comptant pour la mise à jour du
calendrier), qui leur a permis de
grimper à la 5e place, à seulement
deux points du troisième, la JS
Kabylie, et ravivé leur espoir de dis-
puter une compétition internationale
la saison prochaine. Cependant, bien
que traversant une crise de résultats,
les Bécharis restent capables de réac-
tion, ils ne vont certainement pas se
présenter au stade Hamlaoui en vic-
times expiatoires, l’entraîneur Ighil
ayant axé son travail, lors du stage
de préparation effectué à la maison,
sur l’aspect mental, les qualités
techniques et collectives des coé-
quipiers de Yahia Chérif ne pouvant
être remises en doute. Tenant à son
quatrième succès d’affilée, Karim
Khouda dispose, avec la qualifica-
tion des trois recrues du mercato
hivernal (Rahmani, Herich et Orfi),
de nombreux choix pour composer
son onze. Toutefois, il est probable
que le coach alignera de nouveau les
mêmes éléments qu’à Alger, avec
le remplacement de Benayada, sus-
pendu pour contestation de décision
d’arbitre, par Zinedine Benyahia.
On devra donc retrouver Osmani,
homme du match contre le PAC,
dans les bois, Lamriet Benyahia sur
les flancs de la défense, Chahrour
et Zaâlani dans l’axe, Yettou, Had-
dad, Aouedj et Benmessaoud dans
l’entrejeu, et Belkacemi et Abid en
attaque. Enfin, il convient de signa-
ler que les Vert et Noir ont hérité, en
8es de finale de la coupe d’Algérie,
d’un pensionnaire de la Ligue 1, l’ES
Sétif en l’occurrence, qu’ils devront
affronter chez lui et essayer de repro-
duire le scénario de janvier 2014, qui
avait vu le CSC se qualifier au tour
suivant sur la pelouse du stade du 8
Mai 1945.  Mohamed B.

IMPORTANTE EXPLOSION DE GAZ À SIDER EL HADJAR
Quatre ouvriers brûlés
hospitalisés
U
ne importante déflagration a secoué,
avant-hier, le complexe sidérurgique
Sider El Hadjar, avons-nous appris
des travailleurs. L’incident qui s’est produit
près de l’aciérie à oxygène n°1 (ACO1)
pas loin du réfectoire, a fait un lourd bilan.
Pas moins de quatre ouvriers brûlés, dont
on ignore toujours le degré de gravité. Les
victimes, qui s’apprêtaient à déjeuner, ont
été transférées, le feu à la peau, au service
des grands brûlés de l’hôpital Ibn Sina,
relevant du centre hospitalier universitaire
(CHU) de Annaba.
Contacté, le directeur général du CHU
Annaba confirme. «Ce sont quatre
ouvriers de Sider El Hadjar qui ont été
admis à notre service des grands brûlés de
l’hôpital Ibn Sina. Importantes, leurs brû-
lures sont situées au niveau des bras et des
mains», a expliqué Mohamed Neceur, le
JOURNÉES PHARMACEUTIQUES DE L’UNOP
LE MINISTRE DÉLÉGUÉ M. BENBAHMED PROMET
DES MESURES ADAPTÉES À LA PRODUCTION
n Etant parfaitement informé de toutes les
difficultés que rencontrent les producteurs
nationaux qui baignent, ces dernières
années, dans un environnement hostile, la
crise économique aidant, le ministre
délégué chargé de l’Industrie
pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a donné
une lueur d’espoir lors sa première sortie
publique jeudi à l’ouverture des travaux des
3es Journées de l’industrie pharmaceutique
algérienne (JIPA), organisée par l’Union
nationale des opérateurs de la pharmacie
(UNOP). Dans son discours , il a mis en relief
les premiers prémices d’une nouvelle
dynamique pour l’élaboration et la mise en
œuvre d’une politique pharmaceutique et
industrielle cohérente sur les plans
réglementaire et économique couvrant
l’ensemble du circuit du médicament en
Algérie.
Il a ainsi annoncé que des mesures
concernant la politique des prix «seront
prises avec un calcul d’impact sur les
industriels et les entreprises concernés». Et
de reconnaître que le manque d’expertise et
de vision stratégique marqué par la
faiblesse de la réglementation et le déficit
des outils de régulation ont suscité des
problématiques récurrentes décriées par les
acteurs du secteur que «nous tâcherons de
prendre en charge».
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 1er février 2020
directeur général du CHU Annaba.
Cet incident, dont l’origine est une fuite de
gaz, a généré une panique parmi les tra-
vailleurs qui réclament de meilleures
conditions de sécurité professionnelle,
sachant qu’en décembre 2019, Sider El
Hadjar a enregistré neuf accidents, dont six
avec arrêt provoquant 108 jours perdus.
L’ACO1 n’est pas à sa première explosion.
En effet, le 12 mai 2019, une importante
déflagration avait concerné le même atelier
où un chariot d’acier liquide avait explosé.
On déplorait, outre la détérioration du pont
roulant n°311, pas moins de six sidérur-
gistes brûlés ainsi qu’un agent interne de la
Protection civile. «L’explosion était surve-
nue dans l’atelier d’aciérie n°1.
Transportée par un chariot, une brame en
acier a explosé au contact de l’eau. Ce qui
a causé des brûlures de différents degrés
Il a relevé des situations paradoxales
engendrées par une réglementation
contradictoire en faisant référence aux
marges de 20% accordées aux producteurs.
«Ce qui est aberrant», selon lui. Il a
annoncé qu’un groupe de travail constitué
des différents secteurs, notamment le
commerce et la santé, se penche
actuellement sur la question des marges
pour une révision de ce système de marges.
Concernant la disponibilité des
médicaments, le ministre délégué a
annoncé que de nouvelles mesures seront
prises et porteront essentiellement sur les
déclarations, qui seront obligatoires pour
l’ensemble des opérateurs, responsables à
l’importation et la production, ainsi que la
mise en place d’un système d’information
pour assurer la traçabilité de tous les
produits et la responsabilité
pharmaceutique. Des rencontres avec les
opérateurs de la pharmacie seront
programmées dès la semaine prochaine
pour justement discuter de toutes ces
mesures.
Le ministre a ainsi rappelé que cette
politique pharmaceutique s’articule autour
de quatre axes principaux, à savoir garantir
la disponibilité des médicaments sûrs,
efficaces, de qualité et économiquement
accessibles, à travers le développement et
de gravité à sept ouvriers, dont un pom-
pier, un électricien et un pontier. Ils ont
tous été pris en charge», ont expliqué des
sidérurgistes sur place.
Cet accident intervient dans un climat
social morose, où Maatallah Chemseddine,
le PDG de Sider El Hadjar, fait l’objet
d’acerbes critiques de gestion. En effet, il
est cité au cœur d’une enquête judiciaire
portant sur l’octroi de plusieurs marchés
de gré à gré, dont le dernier en date affiche
un montant initial de plus de 100 milliards
de dinars, selon le bon de commande, dont
El Watan détient une copie. Six autres
affaires, les unes aussi graves que les
autres, font actuellement l’objet d’une
enquête de la brigade de recherche et
d’investigation de la Gendarmerie natio-
nale de Annaba. Plus de 15 mois après,
l’enquête piétine toujours. M.-F. G.
la diversification d’une industrie, la maîtrise
de la facture des produits pharmaceutiques.
Comme il a annoncé la création d’un couloir
vert afin de soutenir la production nationale
pour permettre de faire des économies sur
la facture d’importation des médicaments
qui a enregistré, a-t-il signalé, une baisse de
35%, passant de 1,9 milliard de dollars en
2009 à moins de 1,1 milliard de dollars en
2019.
Le président de l’UNOP, le Dr Abdelouahed
Kerrar, a salué la décision portant sur la
révision de la procédure de fixation des prix
mise en place par le ministère de la Santé,
tout en prenant en compte les
préoccupations des industriels et avec le
souci de préserver les équilibres de la
Sécurité sociale. «De par sa connaissance
parfaite des enjeux et des problèmes qui se
posent pour les industriels, nous avons bon
espoir que le ministre délégué à l’Industrie
pharmaceutique, M. Benbahmed,
proposera des solutions appropriées et
adaptées à notre environnement dans des
délais raisonnables», a déclaré le Dr Kerrar.
Et de rappeler que le grand défi pour les
producteurs est de garantir la poursuite de
la croissance qui commence à montrer des
signes d’essoufflement. Djamila Kourta
COMMENTAIRE
Difficile
mutation
Par Ali Gouissem
L
e mouvement populaire de protesta-
tion contre le système politique en
place continue de drainer les foules
aussi bien à travers les villes de l’in-
térieur du pays que dans les rues de
la capitale. Les entraves dressées pour amoindrir
l’ampleur des manifestations n’ont pas obtenu le
résultat escompté. Même la toute récente infor-
mation faisant état de l’arrestation d’un kamikaze
menaçant la sécurité des marcheurs ne semble pas
les inquiéter outre mesure. Leur détermination à
vouloir revendiquer, pacifiquement, le change-
ment du système de gouvernance sclérosé, encore
en vigueur, vers une nouvelle ère empreinte
d’équité et de modernité, entre autres réformes,
soutenues par le hirak depuis son soulèvement
d’il y a bientôt une année, n’a pas régressé. Et
c’est cette longévité qui renseigne, d’une part, de
la volonté du peuple à s’imposer comme acteur
incontournable dans la gestion du pays et donc
maître de son destin et malheureusement de
toutes les difficultés rencontrées à cause de cer-
taines résistances rétrogrades, d’autre part.
L’après-élection présidentielle a relancé l’espoir
de mettre définitivement les pieds dans la nou-
velle Algérie des droits de l’homme, inscrite
même dans le programme électoral de tous les
candidats en lice pour la magistrature suprême.
Jour après jour cet espoir s’amenuise à mesure
que le temps passe sans voir se réaliser la moindre
des promesses. Les mesures d’apaisement cen-
sées donner du crédit à la volonté des tenants des
pouvoirs réels enclins à prendre en considération
la voix du peuple n’ont malheureusement pas été
satisfaites dans leur globalité.
Certes, certains détenus du hirak sont libérés,
mais un choix a été opéré pour n’élargir que ceux
qui ont déjà purgé leur peine en détention provi-
soire. Les affaires plus déterminantes à bien des
égards sont aussitôt reportées à des dates ulté-
rieures. L’accès à la capitale est drastiquement
restreint durant toute la journée du vendredi pour
empêcher les citoyens d’y manifester librement.
Autant dire que les préalables pour un dialogue
serein et équitable peinent à se mettre en place
définitivement. Et c’est par ces interstices que le
doute trouve son passage pour prédire des suites
réservées aux travaux de révision de la Constitution
confiée à une équipe d’experts, dont la mouture
finale sera présentée aux deux Chambres
(Parlement et Sénat) tant décriées par le peuple
pour leur véritable incarnation des symboles de
l’ancien régime. Cette tendance est-elle réversible
encore ? Cela ne tient, bien sûr, qu’à la volonté de
bien servir son peuple.
MÉTÉO
ALGER
19°C
ORAN ANNABA OUARGLA BÉJAÏA
21°C 17°C 24°C 19°C