La xénophobie, une création du PDG Lire en page 5

ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations — 18 année e

“Change. Believe”
Barack Obama

N°822 du Mardi 20 juin 2023 - Prix : 600 F.CFA

Environnement Entreprise
La mangrove : un habitat naturel
utile menacé dans la ceinture de Les PME gabonaises exclues de
Libreville tous les marchés publics à Oyem
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« Echos du Nord
Confidentiel » Elections 2023

Qu’elle se présente
Commémoration à
Franceville : les On-
dimba démobilisés
Une rencontre obscure
SEEG : à quand la fin
de l’intérim ?
La caravane de partage
et déboires à la DGR
Qui est le promoteur Lire en page 3
de la nouvelle TV Pa-
nafricaine logée au
stade d’Angondjé ?
Droit de réponse à
Alain Karimi

Caisse nationale de sécurité

sociale
« Il y a incohérence
entre les dates de
signature du décret
de
nomination de
Christophe Eyi,
l’administrateur
provisoire, et du
décret instituant
une administration
provisoire »
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Développement
La France serait
prête à rejoindre
la future banque
des BRICS
Lire en page 7

Comment le
scrutin est-il pré-
paré sur le plan
pratique ?
Lire en page 8
ACTUALITÉS Mardi 20 juin 2023
2
Musique
NO-J fait revivre NO-LI

Par Gil Lawson Bane), à la derniè re, « Adia », Relaxia Angue N’Guema. ‘’Okaman’’ de l’Ivoirienne ferte par le sponsor de ce
de l’album é ponyme, chanson L’artiste a expliqué le Monique Seka, et bien concert, Afrijet.

L e 16 juin dernier, à la
faveur de son premier
concert live dans une
salle approprié e pour ce type
d’é vè nements (Institut
sur laquelle il s’est fait ac-
compagner par Arnold Djoud,
en passant par les titres aussi
connus comme ‘’Lusa’’ ;
‘’Nge’’ ; ‘’Maye’’ ; ‘’Betty’’ ;
comment et le pourquoi du
concert.
Celui-ci a été organisé en
deux parties. L’entracte,
animé e par
d’autres.
Alors que le public en voulait
davantage, à 23 h 10, c’était
le clap de fin, une tombola of-
Pour un essai, c’était plutôt un
coup de maitre. Chapeau,
l’artiste !

franç ais du Gabon) que le ‘’Sandzi’’ ; ‘’Muetse’’ (20 MLK, petit-

jeune artiste interprè te Brice titres). Noli Junior, avec une fils d’Oliver
Olivier N’Goma Junior, au- voix presque identique à celle N’Goma, et
teur compositeur en devenir, de son pè re, a tenu en haleine Frisson, ar-
puisqu’il l’ambitionne, a le public pendant deux heures tiste franco-
é lectrisé les mé lomanes qui et demie de show. britannique
avaient pris d’assaut la salle Sans complexe, il a dé montré d’origine ca-
de spectacle de l’Institut le talent d’homme de scè ne en merounaise,
franç ais pour voir de quoi esquissant des pas de danse a donné lieu
é tait capable le fils de Noli. avec les danseurs qui ont ac- à une reprise
Le spectacle a commencé compagné son père lors des de plusieurs
avec une trentaine de minutes diffé rentes sorties. Toutes les sons des
de retard, mais Brice Olivier chansons entonné es é taient grands noms
N’Goma Junior a su reprises en chœur par le pu- de la chan-
é mouvoir le public dè s son blic qui s’é tait mis en totale son afri-
entré e sur scè ne, dé jà par son communion avec lui. c a i n e ,
style vestimentaire qui a tout Le concert a commencé par notamment
de suite rappelé celui de son des prestations des artistes en ‘ ’ A d i a ’’
dé funt pè re. De la premiè re herbe suivies d’une interview d’Oliver
chanson, « Icole » (album dirigé e par la MC de la soiré e, N’Goma,

Prisonnier politique Règlement…

Léandre Nzué

Jean Remy Yama Brice Laccruche Alihanga Renaud Allogo Akoué

… de comptes

Grégory LaccrucheAlihanga Ike Ngouoni Tony Ondo Mba

Justin Ndoundangoye Patrichi Tanassa
POLITIQUE
Que la première dame ait le courage de sortir du bois
Par Freeman Moutou
P ersonne n’ignore
qu’une première
dame peut avoir
de l’influence, davan-
tage sous les tropiques,
car il est acquis que der-
rière un grand homme
peut se cacher une
grande femme. Sauf que
l’ascendant de Sylvia
Bongo, sur les affaires
publiques, a achevé de
dépasser le seuil du tolé-
rable. Alors qu’elle ait le
courage que ses homo-
logues Rosine Soglo, au
Bénin, et Simone
Gbagbo, en Côte
d’Ivoire, ont eu, en leur
temps, de se lancer ou-
vertement en politique.
Elles furent élues dépu-
tés, devenant par la
même occasion des té-
nors de l’Assemblée na-
tionale.
Pour la partie visible des
interférences de la First
Lady dans les affaires
publiques, le dernier fait
en date concerne le som-
met des ministres des
questions du genre des
pays de la Communauté
économique des Etats de
l’Afrique centrale
(CEEAC), qui s’est tenu
à Libreville du 25 au 27
mai. Les assises étaient
placées sous son « haut
patronage ». Comment
est-ce possible pour une
personne qui n’a aucun
rôle constitutionnel sus-
ceptible de la situer au-
dessus d’un ministre ?
Au-delà de la rhétorique
politicienne éculée, le
chef de l’Etat n’a de
cesse de se plaindre de
son entourage, lequel
nuit à son action. L’on a
de bonnes raisons de
compter son épouse
dans cet entourage nui-
sible. Il est de notoriété
publique que la ministre
des questions de genre,
Antonella Ndembet-
Damas, figure dans
l’écurie de Sylvia Bongo
et de son fils aîné, Nour-
Ed-Din Bongo Valentin,
le parrain de la « Young-
team », ce club des
jeunes gens sans expé-
rience significative qui
font la pluie et le beau
temps aux commandes
du Gabon.
La First Lady a placé ses
gens à elle ici et là, pas
seulement au gouverne-
ment à la tête duquel se
trouvait encore, il y a
peu, sa pouliche Rose
Christiane Ossouka
Raponda. Dans cette oc-
currence, pas besoin
d’être incollable en
science politique pour
deviner qui détenait le
vrai pouvoir. C’est ainsi
que des photos avaient
circulé, montrant la pre-
mière dame dirigeant
une réunion au palais
présidentiel, semble-t-il,
là où le chef de l’Etat su-
pervise la signature des
contrats avec les multi-
nationales.
Le grand public a égale-
ment eu une preuve de
l’immixtion de Sylvia
Bongo dans les affaires
publiques lorsqu’il avait
été révélé au tribunal
qu’elle sommait le direc-
teur général de Gabon
Oil Company (la société
nationale des hydrocar-
Par FM
S ylvia Bongo, c’est
la première dame
des circonstances
particulières, des grands
événements où se frit-
tent les grands de ce
monde, comme le sacre
du roi Charles III d’An-
gleterre, où on l’a vue se
précipiter sur le tapis
rouge, alors que le chef
de l’Etat peinait à des-
cendre du véhicule.
Heureusement qu’il y
avait des stewards pour
le soutenir. La première
dame aime les virées en
Occident pour faire ses
courses de membres de
la jet-society. Comme la
fois où elle s’est offert
des bijoux à hauteur de
bures) de verser des cen-
taines de millions de
FCFA à sa fondation.
Gênée aux entournures,
elle n’avait reconnu
avoir reçu que de mo-
diques sommes. Cette af-
faire de financement
illégal aurait été à l’ori-
gine d’une brouille
(éphémère ou durable ?)
avec l’intermédiaire,
Jessy Ella Ekogha, qui,
paraît-il, ne déclarait pas
parfois la totalité de la
Ali Bongo célibataire ou marié ?
1 millions d’euros, soit
environ 656 millions de
FCFA. Elle qui traite les
Gabonais de xéno-
phobes semble oublier
que c’est au Gabon que
la famille Edouard Va-
lentin a fait fortune.
Contrairement à une
digne épouse bantoue, la
première dame ne juge
pas utile d’accompagner
le chef de l’Etat dans sa
tournée républicaine.
Même l’état de santé de
son mari, affaibli par un
accident vasculaire céré-
bral, ne l’en convainc
pas. La tournée républi-
caine, c’est pour rencon-
trer les petites gens. Il
n’y a pas de têtes cou-
ronnées ou de personnes du pays.
au sang bleu à l’intérieur Ou bien l’état de son ormais une certaine sence lui est gratifiante.
Mardi 20 juin 2023
33
les femmes, la First
Lady orchestre une dés-
tructuration de la société
par la promotion de va-
leurs et de pratiques ju-
gées contre-nature en
pays bantou. Comme
Sylvia Bongo veut tant
peser sur la marche du
pays, qu’elle se présente
aux législatives sur le
siège familial de Bongo-
ville qu’occupait na-
guère un certain Ali
Bongo et qu’occupe ac-
tuellement Malika
Bongo, la fille aînée du
chef de l’Etat, que la
première dame s’em-
ploie à déloger, au profit
de Nour-Ed-Din Bongo
Valentin. Ainsi pourrait-
elle prétendre à la prési-
dence de l’Assemblée
nationale et figurer dans
le triumvirat censé gérer
le pays en cas de va-
cance de pouvoir.
Pour avoir acquis la na-
tionalité gabonaise par
les liens du mariage,
Sylvia Bongo ne peut
pas se présenter à une
élection présidentielle,
sinon nous le lui aurions
conseillé, en lieu et place
du chef de l’Etat sortant.
Il ne nous échappe pas
qu’elle avait entrepris un
lobbying auprès du dé-
partement juridique de la
présidence de la Répu-
blique afin qu’il lui fût
manne. mandé et qu’elle y re- taillé un rôle constitu-
Dans tous les cas, en nonçait. Reste à savoir si tionnel.
2013, une ligne de la loi les fonds ne lui furent Sylvia Bongo caresserait
de finances prévoyait pas versés sous une un autre rêve : être mère
une subvention de 1 mil- forme ou sous une autre, du président de la Répu-
liard de FCFA à la fonda- notamment par le canal blique, après avoir été
tion de Sylvia Bongo. des sociétés publiques et première dame. Ainsi
Face au tollé inévitable, parapubliques où trônent s’explique la mise en or-
dans un Gabon où les ses protégés et ceux de la bite du parrain de la «
mécanismes de solidarité « Youngteam ». Youngteam », ancienne-
nationale peinent à pren- Sous prétexte de permet- ment coordinateur géné-
dre en charge les per- tre au Gabon de coller à ral des Affaires
sonnes économiquement la modernité, particuliè- présidentielles.
faibles, la première dame rement en matière d’éga- Qu’en pensent les Gabo-
avait dit n’avoir rien de- lité entre les hommes et nais ?
mari lui inspire dés- gêne, sauf quand sa pré-
SOCIETE
Caisse nationale de sécurité sociale
« Il y a incohérence entre les dates de signature du décret de
nomination de Christophe Eyi, l’administrateur provisoire,
et du décret instituant une administration provisoire »
Selon Jocelyn Louis
Ngoma, porte-parole de la
coalition des syndicats de
la Caisse nationale de sécu-
rité sociale.
Propos recueillis
par Fam Kesley
« Echos du Nord » : À ce
jour, les revendications des
agents au terme de la
longue grève sont-elles tota-
lement satisfaites ?
Jocelyn Louis Ngoma :
Merci de me donner l'oppor-
tunité une fois encore de
m'exprimer. Mais avant de
donner mon point de vue, je
voudrais quand même rappe-
ler le contexte dans lequel
l'administration provisoire a
vu le jour. C’est donc suite à
une crise qui avait démarré
avec le directoire qui a été
dissous par décision du chef
de l'État notamment à cause
de la crise du dialogue social.
Je voudrais rappeler à toutes
fins utiles que le dialogue so-
cial est un instrument d’aide à
la décision et également un
indicateur de la performance,
donc le dialogue social en
réalité devait être aussi un
projet de réforme.
En ce qui concerne la reven-
dication qui a été à l'origine
de la longue crise qui a af-
fecté les activités de la Caisse
nationale de sécurité sociale,
on a trouvé un compromis ré-
cemment parce qu’on a connu
deux grèves, une grève de
deux mois quasiment et ré-
cemment, le 12 juin, nous
avons remis ça sur la table
parce que simplement, nous
avons déposé un autre préavis
de grève, à la suite de la pu-
blication dans les journaux du
bilan des 100 jours du Pre-
mier ministre, nous avons dé-
couvert, ahuris, que le
Premier ministre qui avait été
le médiateur dans le proces-
sus a fait dire dans son
rapport qu'il avait réglé nos
problèmes, alors qu'en réalité
rien n'était fait au niveau de la
CNSS. C'est ainsi donc que
nous avons interpellé l'admi-
nistrateur provisoire pour
l'amener au débat pour nous
expliquer pourquoi est-ce que
le Premier ministre disait
qu’il a résolu notre problème
alors qu'en réalité à la caisse
rien n'avait été le cas. Et c'est
à la suite donc de ce préavis
de grève que l’administrateur
provisoire a appelé les parte-
naires sociaux, notamment la
coalition, à discuter de cette
question.
Au cours de cette réunion pré-
liminaire, un préalable avait
été posé. Le préalable était la
note qui supprimait nos avan-
tages et qui est à l’origine de
tout ce qui se passe. Il était
question qu’elle soit d’abord
annulée avant toute forme de
dialogue social. Ce qu'il a ac-
cepté et il a fait la proposition
pour le solde de tout compte,
en fait de la période querellée,
notamment le treizième mois
de 2022. Il nous a fait la pro-
position de le payer sous
forme de forfait. Les travail-
leurs, notamment la coalition,
à travers un procès-verbal de
réunion qui est un rituel sur le
plan administratif, a donné un
accord de principe. Ils ont
signé un procès-verbal pour
en fin de compte se rabattre
du côté des travailleurs pour
demander leur avis s'ils
étaient d'accord ou non sur le
principe du forfait. Ce qui a
été fait.
Malheureusement, après cette
étape, l’administrateur provi-
soire a publié un ensemble de
documents qui venaient re-
mettre en cause le débat qui
avait eu lieu par ailleurs. Et
quand ces documents sont ap-
parus sur la place publique
pour faire croire que les parte-
naires sociaux avaient donné
leur accord pour un forfait
unique, notamment payer ce
forfait et puis le treizième
mois était soldé. Les travail-
leurs, par la voie du porte-
parole que je suis, ont
annoncé à l’administrateur
provisoire que le préalable
qui avait été posé, notamment
celui d'annuler la note qui
supprimait nos avantages,
n'avait pas été honoré. Notre
préavis de grève tirait donc
jusqu’à échéance.
Finalement, on est tombé
d'accord sur un compromis.
Donc ce compromis veut que
la note qui fait tomber celle
qui supprime nos avantages
soit publiée au plus tard le 15
juillet et puis que le forfait
soit payé à la fin de ce mois.
Donc cette note en question,
elle sera publiée au plus tard
le 15 juillet avec flexibilité
donc entre la période à la-
quelle nous avons suspendu le
mouvement de grève et la pu-
blication de cette note. Si au
plus tard le 15 juillet à minuit
cette note qui garantit en réa-
lité la suite pour notre trei-
zième mois, donc le
rétablissement de nos droits,
n'est pas sortie, la suspension
de la grève sera levée et la
grève reprendra automatique-
ment.
Quel bilan faites-vous de la
gestion de l’administrateur
provisoire un an après sa
nomination ?
C'est une déception quand
même parce que je vous l’ai
dit tantôt, que tout est parti en
fait d'une grogne sociale et
c’est elle qui a amené le chef
de l'État à sonner la fin de la
récréation, créer un cadre ju-
ridique pour permettre enfin
de corriger l'ensemble des
dysfonctionnements qui
étaient à l'origine de la crise
pour que la Caisse soit remise
sur les rails, en fait s'arrimer
aux standards internationaux
et fonctionner de façon nor-
male.
Quand le président a décidé
de dissoudre le directoire,
nous avons accueilli cette in-
formation avec beaucoup de
Mardi 20 juin 2023
4
joie et d'espoir parce
C’est un véritable amalgame,
que, en réalité, cece sujet. Il vous souviendra
type d'exercice estqu’à la suite de la dissolution
en fait organisé au-
du directoire de la Caisse na-
tour de partenairestionale de sécurité sociale, cet
sociaux notamment administrateur provisoire
le gouvernement, les
avait été nommé le 7 juin
employeurs et les pour 2022 lors du Conseil des
travailleurs de façon
ministres. Dans la logique,
tripartite. Ce sont les
l'administration provisoire qui
dispositions de la a été instituée quelques jours
convention 144 de plus tard, notamment le 30
l’Organisation inter-
juin, aurait dû être créée avant
nationale du travail
de désigner un administrateur
(OIT). Les travail-provisoire parce que dans le
leurs et les em-
ployeurs étant les décret qui institue l'adminis-
tration provisoire, on a vu
principaux contribu-
dans son article 5 que l'admi-
teurs dans la Caisse,
nistration provisoire a un
il est tout à fait nor-
mal qu'ils soient délai de 12 mois pour exécu-
ter la mission qui lui a été as-
consultés afin qu'un
compromis signée.
soit
trouvé pour mettre Or, l’administrateur a été
en place le nouveaunommé le 7, considérant cette
cadre juridique quiincohérence entre les deux
dates parce que ces deux dé-
va définir le fonctionnement
de la CNSS dans les normes. crets différents, c'est deux ins-
Malheureusement, on a été tances totalement distinctes.
déçu qu’au cours du mandat On a une personne morale et
de l’administration provi- une personne physique en la
soire, les commissions qui personne de l'administrateur
étaient censées intégrer les provisoire. Qui des deux est
partenaires sociaux n'ont pasassujetti au mandat de 12
été ce que nous avons en- mois ? Parce que le décret, à
tendu. Donc grande a été l'article 5, dit que l'adminis-
notre déception comme nous tration provisoire a été ins-
n'avons pas pris part parce tituée pour gérer la CNSS
que nous sommes, je pense, pour une période de 12 mois.
les acteurs les mieux placés L’administrateur provisoire
pour dire qu'est-ce qui ne vaest nommé le 7 juin 2022,
pas et qu'est-ce qui va dans donc le 7 juin 2023, il a fait
notre maison. Donc on a 12 mois. Des deux, qui a la lé-
amené de parfaits inconnus galité pour exécuter ses 12
qui étaient venus pour exercer
mois ? Donc on est devant cet
leurs activités non rémuné- imbroglio. Les actes posés
rées.
Malheureusement, on veut sa- au-delà de cette période peu-
vent être remis en cause parce
voir aujourd'hui quels sont les
charges qui ont été générés que simplement il s'agit de
l'administration provisoire et
par le fonctionnement de ces
commissions dont les ré- non de l’administrateur provi-
soire qui a 12 mois pour éva-
formes peinent à être visibles
parce qu’on ne les voit pas. cuer les missions qui lui ont
été assignées par le président
L’administrateur provisoire a
plutôt fonctionné comme un la République. L’administra-
teur provisoire, quel est son
directeur général dont les
missions sont clairement dé- statut dans le contexte que je
finies dans le Code de sécu- viens de vous décrire parce
qu’il a été nommé le 7 juin
rité sociale. Pour ma part, je
dirais encore que le dialogue2022 et 7 juin 2023 étant
social étant un indicateur depassé ?
performance et un outil d'aide
Donc pour le mandat, il s'agit
à la décision, il fait partie des
de l'administrateur provisoire.
réformes. On aurait déjà Pour le délai d'exécution
voulu voir à partir des ré- d'une mission, il s'agit de l'ad-
formes qui ont été faites la ministration provisoire. Voici
première réforme qui devait les deux éléments fondamen-
être le dialogue social qui taux que je mets à la disposi-
n'est pas visible. A mon sens,
tion de l'opinion pour que
c’est un échec total. chacun se fasse sa propre idée
en termes de légalité parce
En ce qui concerne le man- que il ne faut pas perdre de
dat de l’administrateur pro- vue que plusieurs actes posés
visoire, qu’est-ce que vous par l'administrateur provisoire
avez à dire ? pourraient être attaquables à
terme.
POLITIQUE
L’EDITORIAL L’envers de Zibi
Par Germain Dehaire
de Désiré ENAME
La xénophobie,
une création du PDG
I l aurait pu marquer l’his-
toire si, comme Bertrand
Zibi Abeghe en 2016, il
avait eu l’élégance de rendre
l’écharpe en démissionnant du
C ela deviendra un jour un cas d’école. A chaque sortie du Parti démo- parti sous la bannière duquel il
cratique gabonais (PDG), l’ex-parti des masses, sur une question soit a été élu député. Mais hélas,
identitaire, soit liée aux communautés étrangères que les Gabonaises Jonathan Ignoumba a beau
et les Gabonais ont accueillies chez eux, la réaction est toujours articulée prendre des airs importants, il
d’emphases, de mises en garde et de menaces à l’endroit des citoyens. N’est- a toujours l’âme d’un bouvier
ce pas aussi ce qui explique les bras et doigts d’honneur à volonté de ces « de Mongo, sa région d’origine
frères » et « sœurs » venus d’ailleurs chaque fois qu’un conflit les oppose à ! Le hareng sent toujours la
un autochtone ? Les communicants de ce parti pourront contester ces évi- caque.
dences, cela ne surprendra personne tant c’est gravé dans leur ADN. Au-delà de l’élégance, peu
Nous ne le dirons jamais assez, les Gabonais ne sont en rien « xénophobes ». courante au sein de la classe
Quand bien même le PDG tenterait de faire la démonstration du contraire. Le politique gabonaise, c’est la
Gabon est, et demeurera, une terre d’accueil. loi. Le directoire du parti Les
Un détail nous a plu dans l’intervention d’un représentant d’Air Sénégal à Démocrates serait bien inspiré
de saisir la Cour constitution-
l’annonce de l’augmentation des fréquences des vols de cette compagnie en
novembre 2021. Dans le propos repris par notre confrère « Direct info », nelle, afin que le renégat soit
déchu du mandat qu’il usurpe
parlant de la destination stratégique qu’est le Gabon, il disait : « Libreville est
un carrefour de communautés… » Une assertion lourde de vérités. Car, en une désormais et qu’il rende tous
les biens de l’Assemblée na-
petite phrase, il avait résumé ce qu’est le Gabon réel, un pays d’accueil et, en
filigrane, ce qu’est le Gabonais : un être à l’hospitalité avérée, qui a le sens de tionale qu’il détient indûment
maintenant. Même si la pré-
la cohabitation avec les communautés installées chez lui. Le Gabonais ne sera
jamais moins que cela, contrairement à l’étiquette que veut lui coller le PDG sente législature tire à sa fin,
Ignoumba, bien que redevenu
et à la politisation de ce débat par ce parti politique. En réalité, on perçoit les
raisons de ces interventions à l’emporte-pièce. membre du parti au pouvoir,
ne peut pas déroger à la loi,
En scrutant des listes électorales, on s’est rendu compte que ces dernières sont
remplies de noms à consonnance ouest-africaine. Dès lors, comment ne pas qu’il n’est pas censé ignorer,
pour l’avoir votée lui-même.
associer les prises de parole de ce parti à sa stratégie électorale ? Le but n’est-
il pas de rassurer le nouveau vivier de bœufs-votants ? Tout est permis pour Appliquée avec rigueur, la
même loi risque de réduire à
la conservation du pouvoir. néant les chances du député
Le PDG a pensé faire œuvre utile ; mais il a politisé le débat sur les « étrangers sortant de Mongo d’être in-
» et mis le feu aux poudres, en légitimant : la revendication des citoyens ga- vesti pour les prochaines légis-
bonais qui estiment que les tenants du pouvoir ont dépassé les bornes avec la latives par le Parti
« préférence étrangère » à des niveaux stratégiques de l’administration. Mais
démocratique gabonais
pire, en laissant s’installer des amalgames sur la question. (PDG). Mais si le pouvoir pre-
Aussi, en situant la cause des guerres et d’autres formes de déstabilisation
nait des libertés avec la loi, les
dans le discours « xénophobe » ou « haineux », force est de reconnaître que habitants de cette partie de la
le semeur qui plante la mauvaise graine à même de susciter une crise identi-
Nyanga, sans doute désabusés,
taire n’est nul autre que le parti au pouvoir. pourraient mettre un terme à
Tous les étrangers installés au Gabon sont-ils des profito-situationnistes ? Non.
une aventure bassement
Des étrangers sont arrivés dans notre pays et ont épousé des Gabonaises égoïste, faite de vagabondage
Lumbu, Mpongwè, Galoa, Fang, etc. Ces unions ont incontestablement produit
et de trahison, qui dure depuis
des Gabonais authentiques. Ils content l’histoire de leur enfance en citant les bientôt deux décennies.
Moussavou, Ndong, Ivanga, Ivala et autres avec qui ils jouaient aux billes à
Jonathan Ignoumba peut bien
l’école Mont-Fort ou à Saint-Gabriel. Certains d’entre eux occupent de hautes se moquer maintenant du «
fonctions d’Etat par le mérite.
modeste » mandat de député.
Aujourd’hui, à la suite de l’intervention du PDG, la masse a perdu le fonde- Il rêve à bien plus, notamment
ment de sa revendication pour la généraliser. Tombant dans des amalgames. à un poste de ministre délégué
Ce sont ces amalgames que le parti au pouvoir n’a pas su anticiper avant de à l’Economie. Les dénégations
se lancer dans sa communication brouillone. Et lorsqu’on parle d’un Gabonais de collusion avec le pouvoir
xénophobe, de quel Gabonais s’agit-il ? C’est à croire que le PDG parle d’un au détriment de son bienfai-
Gabonais qu’il ne connaît pas, mais qui lui fait un rappel cinglant. A savoir teur qui l’a extrait de la bouse,
qu’au bout de ses silences sur la mal gouvernance qu’il subit ; sur les trucages Guy Nzouba Ndama, ont dû
électoraux dont il est victime ; sur la gabegie sous toutes ses formes qui obère faire sourire ceux qui suivent
le panier de la ménagère et l’appauvrit, il est une chose pour laquelle il ne fera ses tractations depuis plus de
pas de concession : c’est sa terre. deux ans.
La PDG et tous les intervenants sur cette question, dont la première dame, Et pourtant, le président Omar
Sylvia Bongo-Valentin, auraient gagné à se taire. Les Gabonais expriment leur Bongo, qui pouvait se targuer
droit de vivre chez eux. Et les devoirs qui en découlent. Oui, ils acceptent à de connaître le pays qu’il a di-
cœur ouvert d’accueillir les communautés étrangères qui viennent chercher rigé pendant quatre décennies,
des opportunités sur leur sol. A l’opposé, ils refusent que le processus de dé- nous mettait toujours en garde
cision de leur pays soit de leur fait. Ils ne refusent pas les compétences exté- sur nos mouvements que nous
rieures, ils veulent seulement que celles-ci ne soient pas décrétées au nom des croyons toujours à l’abri des
affinités avec les tenants du pouvoir. C’est le cœur de l’histoire. regards indiscrets. Il disait que
Directeur de la Publication Rédacteur en Chef éditorial
ECHOS DU NORD
Désiré ENAME Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com
Co-Directeur de la Publication Coordinateur
Pierre Durand
Raissa Oyeasseko Analystes: Ramses Frank
Tel: 066.99.62.99 (rames.franck@gmail.com)/ SYA/Arthur Page /
Rédaction : 01.73.38.00 Zang Memine/
Directeur de la rédaction délégué Journalistes : Sophie Beuve Mery / Pierre Du-
MIHINDOU BISSIELOU rand/Gil Lawson / Meboon
Mardi 20 juin 2023
5
« le Gabon est une maison de
verre, de l’intérieur, on voit
ceux qui sont à l’extérieur et
de l’extérieur, on voit ceux qui
sont à l’intérieur ». C’est ainsi
qu’il ne nous échappe pas
qu’au cours du premier semes-
tre 2021, des élus Démocrates
de la Nyanga étaient prêts à
faire une haie d’honneur au
coordinateur général des Af-
faires présidentielles, Nour-
Ed-Din Bongo Valentin, qui
devait entreprendre un séjour
officiel dans la province. Un
ralliement moyennant quoi ?
Le PDG prend du temps pour
comprendre que le débau-
chage ne lui rapporte pas
grand-chose, même si
Ignoumba dit « posséder » des
élus nationaux et locaux pour
solliciter une fusion-absorp-
tion. Une fusion-absorption
entre des individus et un parti
politique ? Il est vrai que le
mot est à la mode et que les rê-
veries de certains les poussent
à le mettre à toutes les sauces.
Une telle opération n’est fai-
sable qu’entre deux personnes
morales, en l’occurrence des
partis politiques.
Sauf que, à moins de vouloir
donner le change à une opi-
nion que les revirements des
acteurs politiques n’étonnent
plus, Les Démocrates ont réaf-
firmé leur ancrage dans l’op-
position. On suppose qu’ils y
sont non pas par un caprice ou
pour faire du chantage à un
pouvoir vermoulu, mais par
conviction.
Il reste que l’expérience mon-
tre que les Gabonais pardon-
nent difficilement les
infidélités des hommes poli-
tiques. Nombre d’entre eux
qui avaient du potentiel ont
sombré pour avoir fricoté avec
le régime. Nul besoin d’en
dresser la liste. Apparemment,
leur descente dans les abysses
de l’histoire n’enseigne pas
ceux qui continuent de consi-
dérer la politique non pas
comme une façon de se mettre
au service de ses concitoyens,
mais comme un moyen
d’améliorer son propre quoti-
dien à tout prix et qui confir-
ment ainsi l’idée fort répandue
selon laquelle la politique
c’est le monde des médiocres
et des menteurs.
Impression : MULTIPRESS -
Distribution : CODIPRESS
Tirage : 10.000 ex.
D.L.B.N N°2359/11/2016
SOCIETE Mardi 20 juin 2023
6
Environnement
La mangrove : un habitat naturel utile menacé dans la ceinture de Libreville

Tranversé e de la voie sur un habitat naturel. Les remblais sur les mangroves
Bois de mangrove utilisé pour fumer du poisson.
Par Arthur Page vivre et fumer le
poisson, malgré

G uilanne Ibinga, prési-

dent de l’ONG « Les
amis de la Lowé »,
pose un regard dépité sur les
vastes étendues de remblai ef-
son caractère de
forêt unique et
spéciale
ajoute-t-il.
En effet, à Ki-
»,

fectué par la société Afcons, liba, aux abords

qui construit la voie de
contournement de l’aéroport
de Libreville, financée par le
groupe Arise via GSEZ Aéro-
port, une de ses entités. « Tout
a été dévasté ! » s’exclame-t-
il. « Tout », c’est une étendue
de mangrove dans un démem-
brement du quartier Aliban-
deng appelé Kiliba.
« La zone impactée représente
1,5 ha, soit une distance de
350 mètres sur une largeur de
45 mètres », nous explique-t-
on à GSEZ. Le groupe est
conscient des dégâts sur cet
habitat naturel. Il a également
déployé un plan de compensa-
tion en vue de restaurer ail-
leurs cet écosystème.
Toutefois, la reconstitution des
espèces à l’identique reste un
espoir mince. Avant le début
des travaux, GSEZ avait
commandé une étude d’impact
à laquelle nous avons eu accès.
Il s’agit d’un document de 700
pages avec force détails sur les
conséquences de ce projet sur
des habitats naturels tout au
long de cette future voie de
communication. Entre autres
objets, l’étude devait détermi-
ner si l’impact était marqué
dans lesdites zones. Dans le
cas d’espèce, « les zones d'ha-
bitat naturel comprennent la
mangrove associé e à la riviè re
Ntsini et à d'autres cours d'eau
et littoraux à maré e ainsi que
la zone de marais situé e à l'ex-
tré mité sud du tracé routier »,
indique l’étude.
N'était-il pas possible d’éviter
Cartographie des habitats (source é tude d'impacte de la voie de contournement.
la destruction de la mangrove
à ce niveau, comme l’avaient
suggéré les cadres du minis-
tère de l’Environnement ?
Cette proposition induisait la
modification du tracé en re-
courant à des élévations via
des ponts sur cet axe. De façon
pratique, cette option a été dé-
clinée par GSEZ vu que cela
modifiait le projet de cette
voie de 2X3 voies à 2x2 voies.
Ce qui réduisait aussi les pro-
jections en ce qui concerne les
flux de circulation au final. Au
bout des discussions, l’option
du remblai a été retenue, avec
les conséquences actuelles. Un
écosystème détruit est-il
compensable ?
Pour montrer sa bonne foi, le
8 juin, le groupe Arise, repré-
senté par son président pays,
Igor Simard Nyambie, et le
ministre de l’Environnement,
Lee White, ont signé un ac-
cord sur la restauration et la
préservation de la mangrove.
Ainsi le groupe tributaire des
destructions sur la zone du
tracé de la voie de contourne-
ment va-t-il s’atteler à recons-
tituer la mangrove sur un site
qui lui sera indiqué. Un renfort
aussi au niveau du cadre juri-
dique avec l’arrêté N°0006
pris autour de la même période
par le ministère de l’Environ-
nement.
La population des mangroves
des fumoirs à
poisson, sont
entassés des
bois de man-
grove. Par en-
droit, ce bois
était dissimulé
dans du bois de
récupération des
scieries.
Derrière les en-
trepôts de la
Caistab au car-
refour SNI se
trouve empri-
sonnée, entre les
usines et la zone
urbaine, un ha-
bitat de man-
grove aux tailles
gigantesques. A
cet endroit, les
populations ex-
pliquent qu’ils
abattent ces
est très menacée sur toute la mangroves géantes pour em-
ceinture de Libreville. A Min- pêcher qu’ils ne tombent sur le
doube, des zones entières ont toit des maisons.
été dévastées. Des construc- La menace sur les mangroves
tions anarchiques sur pilotis y est réelle sur la ceinture de Li-
ont été érigées. Et au fil du breville, comme l’explique le
temps, l’action humaine a to- président de l’ONG les Amis
talement étouffé les possibili- de la Lowé. Elle attend des au-
tés de reconstitution de torités la mise en place d’une
mangroves dans ce périmètre. législation exclusive pour la
« La mangrove de la ceinture préservation de cet habitat na-
de Libreville subit une forte turel unique.
pression pour des raisons d'ur-
banisation sauvage, d'une part, *Cette publication est ren-
et par de mauvaises habitudes due possible grâce au projet
importées par les pêcheurs Climate Change in News
ouest-africains, d'autre part », Media de l’Unesco et du CIJ
nous explique Guilanne Londres, facilité par Adisi-
Ibinga. Ils continuent de « dé- Cameroun
truire nos mangroves pour y

Guilanne Ibinga montrant les dégâts causés par les populations sur la mangrove. Ici des remblais à Soduco Les maisons sur pilotis
ECONOMIE
Entreprise
Les PME gabonaises exclues de tous les marchés publics à Oyem
Par Jean Michel Sylvain
A u moment où Ali Bongo
Ondimba est attendu
dans le chef-lieu du
Woleu-Ntem et les autres loca-
lités de la province, un fait éco-
nomique de taille doit être pris
en compte par le président de la
République. Les rares investis-
sements publics qu’il sera
amené à visiter ont été réalisés
par les entreprises étrangères
qui opèrent à Libreville, empor-
tées dans leurs bagages par les
hauts fonctionnaires qui sont in-
fluents à ses côtes. Soit tout
simplement cooptées locale-
ment par la même mafia. Nos
sources parlent d’un montant
global avoisinant les 200 mil-
lions de FCFA, en y intégrant la
réhabilitation de l’Ecole des
cadres ruraux d’Angone en
cours, confiée à un maître
d’œuvre d’origine ouest-afri-
caine. Au cours d une réunion
de chantier à Angone, l’inté-
ressé avait clairement indiqué
qu’il ne voulait pas de sous-trai-
tants gabonais sur ce chantier. Il
travaille exclusivement avec sa
communauté ouest-africaine au
vu et su de tous. S’y ajoute le
marché de la réhabilitation de
l’ancien hôpital d’Oyem, où les
mêmes pratiques ont cours.
Cela veut dire que l’Etat exclut
volontairement les entrepre-
neurs nationaux des marches
publics au profit des étrangers.
Confinant ainsi la jeunesse, qui
veut entreprendre et qui prend
des risques, à l’oisiveté et à la
mendicité. Un tel schéma
n’existe qu’au Gabon. Partout
Développement
Par JMS
C ’est un site internet bien
informé cointribune.com
qui l a annoncé la se-
maine dernière. En se basant sur
des faits inédits venant d’un allié
des Etat Unis d’Amérique, la
France, et des propos sans équi-
voques tenus par le président
français, Emmanuel Macron. Au
mois de mars dernier, par exem-
ple, la France a payé en yuans
chinois plutôt qu’en dollars un
achat de gaz liquéfié a la Chine.
C’est la première fois, assure le
site, qu’un allié des Etats-Unis
délaisse les dollars dans une
transaction internationale. C’est
un signe de la volonté de « dé-
dolarisation » de l’économie
mondiale que le président fran-
çais a exprimé à cette occasion.
Viendront ensuite les déclara-
tions du même Macron appelant
ses pairs européens a ne pas
suivre a l’aveuglette les Etats
Unis dans sa stratégie internatio-
nale. Cette défiance due au dol-
lar dans les règlements
internationaux par la France, as-
sure le confrère, va amener
d’autres pays européens à suivre
son exemple. Cela conduira iné-
vitablement à la baisse de l’at-
trait du dollar sur les marches et
au rééquilibrage prôné par le
ailleurs, lorsque l’Etat finance
un projet, c’est d’abord pour
faire travailler ses enfants. Les
projets en cours dans la ville
d’Oyem auraient permis à plu-
sieurs PME locales de travailler
et surtout de rendre l’ascenseur
en créant de nombreux emplois
au bénéfice des nationaux. De
quoi occuper ces nombreux
jeunes qui n’ont plus que les
bars et boites de nuit comme
exutoires. Sans oublier que tout
le petit commerce est totale-
ment aux mains des sujets
étrangers. Cela veut dire que la
masse salariale du secteur pu-
blic payée par l’Etat -- près de
730 milliards de FCFA par an
de manière globale -- et celle du
secteur privé qui échoit aux
rares Gabonais qui sont recrutés
par Olam Rubber, Siat et autres
grands commerces locaux,
puisque dans ce secteur privé
également, la préférence va
d’abord à la main-d’œuvre
étrangère au détriment des na-
La France et la future banque des BRICS
groupe des BRICS – Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique
du Sud-. Un groupe qui ren-
ferme en son sein les neuvième,
douzième, septième, deuxième
et trentième économies en
termes de produit intérieur brut
(PIB). La septième, sixième,
troisième, deuxième et vingt-
cinquième en termes de parité de
pouvoir d’achat selon le diction-
tionaux, va directement dans les
poches des étrangers. Ils sont
propriétaires de tous les
commerces par la volonté des
autorités.
La mairie d’Oyem, par exem-
ple, persécute les jeunes Gabo-
nais qui se sont installés au
marché de Ngwema et de la
place de la Foire au motif falla-
cieux de la propreté supposée
de la ville, sans tenir compte de
l’impact économique néfaste
que cette opération va avoir
pour le Gabon. Ce sont ces
jeunes femmes et hommes qui
se sont engagés dans le petit
commerce, qui captaient au bé-
néfice du Gabon la part des sa-
laires versés aux agents publics
exerçant dans le Woleu-Ntem.
Exclus de ce partage des res-
sources, les étrangers étant les
seuls à avoir accès au budget
d’investissement du Gabon car
ils sont les principaux adjudica-
taires des marches publics, cela
conduit à la paupérisation du
naire Wikipédia. Le groupe re-
présente en 2023 31,5% du PIB
mondial. Les projections les plus
optimistes des institutions finan-
cières internationales tablent sur
un 40% du PIB mondial en
2025, donc demain. Sans oublier
ce groupe renferme 42% de la
population mondiale, soit 3,2
milliards d’habitants. Malheu-
reusement ses membres ne dis-
peuple. Les conséquences se-
ront les mêmes pour tout Etat
inconscient de son avenir, qui
se risquerait sur un tel chemin
car cela revient à se priver de ce
que les économistes appellent
l’effet multiplicateur qu’aurait
généré une circulation de ce re-
venu entre les nationaux. Car
les entreprises étrangères ou les
salariés non nationaux n’ont pas
pour vocation à réinvestir leurs
profits au Gabon. Ils songent
d’abord à les rapatrier dans
leurs pays d’origine, ce qui crée
un déficit sans pareil de la ba-
lance de paiement du Gabon.
Evoluant dans un régime ultra-
libéral dicté par le Fonds moné-
taire international (FMI) et les
accords coloniaux qui gèrent le
FCFA, le Gabon n’a pas d’autre
choix que de puiser dans ses ré-
serves de change pour assurer le
transfert de ces capitaux hors du
pays. Autant de ressources qui
ne pourront pas être utilisés
pour assurer le paiement des
posent que de 15% de droit de
vote à la Banque mondiale. Une
forme d’injustice qu’ils souhai-
tent relever en cherchant à ac-
croitre leur influence dans la
gouvernance mondiale. Selon le
journal Français L’opinion, Em-
manuel Macron a demandé au
président sud-africain de l’invi-
ter au prochain sommet des
BRICS, ce qui en ferait le pre-
mier président européen à pren-
dre part à une telle rencontre, et
confirme l’idée d’une adhésion
de la France à la banque que
projette de créer les BRICS. Em-
manuel Macron et les dirigeants
du BRICS partageraient, selon la
même source, le désir de refon-
dre le système financier inter-
national, né des accords de
Brettons Woods de 1945 et qui
réservent la part du lion aux
Etats Unis d’Amérique. La pro-
chaine réunion des BRICS vise
justement à consolider le fonc-
tionnement de la nouvelle
banque de développement
(NBD). Cette structure avait été
créée en 2014 et s’est vu doter
d’un capital de 100 milliards de
dollars. Elle a son siège à Shan-
ghai en Chine et un bureau ré-
gional en Afrique du Sud. Son
objectif est très clair : concurren-
cer la Banque mondiale et le
Fonds monétaire international
Mardi 20 juin 2023 7
pensions de retraite, la
construction des infrastructures
ou tout simplement assurer le
bien-être de la population. Le
Parti démocratique gabonais
(PDG), Sylvia Bongo Ondimba
et tous les autres petites gens
qui crient à la xénophobie doi-
vent savoir que pour moins que
ça, la France est en train de dis-
cuter sur une loi immigration
des plus réactionnaires. Pour-
tant, la part des étrangers dans
le contrôle de cette économie
est totalement marginale. Si le
pouvoir veut extirper ce qu’il
appelle xénophobie de l’imagi-
naire collectif, il faut qu’il
adopte des lois qui permettent
aux nationaux de se réappro-
prier leur économie. A Oyem ou
partout ailleurs dans le Gabon
profond, aucun investissement
public ne doit plus être opéré
sans le concours des PME lo-
cales. Il en va de l’existence
même du Gabon dans les an-
nées à venir.
(FMI), dans la gestion des crises
financières mondiales. D’autres
poids lourds des économies
émergentes ont déjà ouverte-
ment fait actes de candidature
pour intégrer la banque. L’Algé-
rie, l’Argentine et l’Iran ont déjà
déposé leurs candidatures.
L’Arabie Saoudite, l’Egypte et la
Turquie y ont marqué leur inté-
rêt. Les BRICS, selon l’agence
ecofin, devraient statuer sur
l’adhésion des nouveaux mem-
bres. Il va sans dire qu’en réu-
nissant un tel attelage, la NBD
aura les moyens de sa politique.
Il faut espérer qu’Emmanuel
Macron et la France ne vient
dans ce groupe comme un che-
val de Troie. Il a réussi une opé-
ration similaire en réduisant a
néant la reforme monétaire des
pays de l’Afrique de l’Ouest,
instrumentalisant le président
ivoirien Alassane Ouattara et
son homologue sénégalais
Macky Sall. Les deux hommes à
la solde de la France qui
comptait coûte que coûte à gar-
der le FCFA dans sa conception
gaullienne, qui profite plutôt a la
France, ont réduit neutralise ce
projet. Au sein des BRICS, il
aura fort à faire car l’Algérie, qui
sonne à la porte de l’organisa-
tion, n’est plus prête à subir l’in-
fluence de la France.
LUCARNE ELECTIONS 2023
Comment le scrutin est-il préparé sur le
plan pratique ?
L a préparation du scru-
tin consiste en :
- La formation des scru-
tateurs et éventuellement
des représentants des
candidats ;
- L’élaboration et l’affi-
chage de la décision d’af-
fectation des scrutateurs
dans les bureaux de vote;
- La réception à temps du
matériel électoral par les
commissions électorales
provinciales et consu-
laires et l’acheminement
de celui-ci vers les
commissions départe-
mentales, communales et
d’arrondissements ;
- La codification et le
conditionnement à temps
des urnes qui doivent
chacune contenir :
• L’isoloir
• La liste électorale du
bureau de vote en 2
exemplaires ;
• La liste d’émargement ;
• 7 lots au moins d’impri-
més de procès-verbaux
électoraux ;
• Les lots de feuilles de
dépouillement ;
• Les bulletins de vote en
nombre égal pour chaque
candidat ;
• 500 enveloppes acco-
lées
• L’encre indélébile
• La mouillette ;
• Le tampon dateur
• Le cachet ‘’a voté’’ ;
• Les sangles ou cadenas
avec leurs clés ;
• Les fournitures de bu-
reau ;
• Les textes législatifs et
réglementaires en rapport
avec le scrutin en cours ;
• La décision de nomina-
tion des scrutateurs du
bureau de vote concerné ;
• Les mandats de repré-
sentation des candidats,
si possible ;
• Les formulaires de ré-
quisition des forces de
l’ordre.
Le Centre Gabonais des
Elections doit arrêter un
mode unique de codifica-
tion des urnes qui sera
expliqué aux commis-
saires avant la distribu-
tion du matériel électoral.
Les agents de l’adminis-
tration locale doivent
poursuivre, le jour du
scrutin, la distribution
des cartes d’électeurs non
retirées dans des locaux
situés à proximité des bu-
reaux de vote.
Le Centre Gabonais des
Elections, en concerta-
tion avec les présidents
des commissions électo-
rales locales, doit impéra-
tivement prendre toutes
les dispositions pour as-
surer l’acheminement des
urnes et des scrutateurs à
leurs bureaux de vote res-
pectifs afin que le scrutin
débute effectivement à 7
heures, heure locale.
Ce fascicule élaboré par
la Cour Constitutionnelle
sert de guide aux mem-
bres des commissions
électorales locales ou
consulaires dès leur prise
de fonction dans la prépa-
ration du scrutin, tout en
mettant en lumière les
missions qui leur sont as-
signées. Il est également
La loi est dure, mais c’est la loi !
Article 62 du code électoral : Les partis
ou groupements de partis politiques léga-
lement reconnus sont admis à déposer
une liste de candidature et une seule. Les
candidats indépendants peuvent égale-
ment présenter une liste de candidats.
Tout membre adhérent à un parti poli-
d’une utilité pratique pour
la formation des scruta-
teurs, laquelle formation
doit être organisée par
chaque commission élec-
torale locale ou consu-
laire.
En ce qui concerne le
fonctionnement et la ges-
tion des bureaux de vote,
un accent a été mis sur le
rôle que doit jouer aussi
tique légalement reconnu ne peut, sans
démission préalable de celui-ci, dans un
délai de quatre mois avant le scrutin, être
investi par un autre parti politique ou se
présenter comme candidat indépendant
ou figurer sur une liste de candidats indé-
pendants.
bien chaque membre du
bureau de vote, que tout
représentant de candidat,
mais également le secré-
taire ainsi que le contrô-
leur du Centre Gabonais
des Elections ; rôle qui,
consciencieusement per-
met d’aboutir à un scrutin
sincère et transparent
avec des résultats accep-
tés de tous.
Mardi 20 juin 2023 8
L’organisation des
élections au Gabon
Centre Gabonais des Elections
Le Centre Gabonais des Élections, en vue de
l’organisation de l’élection et de l’adminis-
tration du scrutin, exerce ses missions soit di-
rectement par l’entremise de son Bureau soit
indirectement par le biais de ses démembre-
ments.
- Il est chargé de l’organisation du référen-
dum, des élections présidentielle, législatives
et locales, dans les conditions prévues par la
loi, est une Autorité administrative indépen-
dante. Une loi détermine ses attributions, son
mode d’organisation et de fonctionnement ».
-Il comprend une Commission centrale et des
Commissions locales. Les textes en vigueur
que sont la loi sur la CGE et le Règlement in-
térieur de l’Institution déterminent aussi bien
les attributions des membres des différents or-
ganes de la CGE que leur fonctionnement.
Ministère de l’Intérieur
Le Ministère de l'Intérieur a pour mission,
sous la haute autorité du Président de la Ré-
publique, Chef du Gouvernement, de mainte-
nir l'ordre et la sécurité publique à l'intérieur
de la République, d'élaborer et d'appliquer les
lois et règlements dans les domaines qui lui
sont propres.
- Il est chargé de l'élaboration et de l'applica-
tion des textes législatifs er règlementaires en
matière d'administration générale suivant la
politique définie par le Gouvernement.
- Il est chargé dans chacune des provinces de
la coordination des Gouverneurs, préfets et
sous préfets dans l'application de la politique
définie par le Gouvernement.
- Il exerce, dans les conditions fixées par les
lois et règlements, la Tutelle des Collectivités
locales.
- Il est chargé de la Protection Civile dans les
conditions prévues et définies par le Décret
n° 00248/PR du 15 Février 1972.
- Il a autorité sur l'Inspection des Affaires Ad-
ministratives créée par la loi n° 20/68 du 25
Novembre 1968 ainsi que sur l'Administra-
tion Pénitentiaire conformément aux disposi-
tions prévues par le règlement en vigueur.
- Il établi la liste électorale à partir des don-
nées collectées par les commissions adminis-
tratives d’enrôlement mises en place dans
chaque province par le Gouverneur, dans
chaque département par le Préfet, dans
chaque district par le Sous-préfet et, en cas
d’élection du Président de la République,
dans chaque mission diplomatique et consu-
laire du Gabon par le Chef de mission.
La Cour constitutionnelle
n’intervient plus dans
l’organisation des élections.