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Les Brass Bands en compétition Rencontre avec David Guerrier Symposium de la Trompette Bordeaux

David Guerrier

Maurice André

!
 SOMMAIRE
PRINCIPAUX EVENEMENTS
Cuivres 2005 page 5
SYMPOSIUM DE LA TROMPETTE
juillet/Bordeaux
Entretien avec Pierre Dutot page 7
RENCONTRE DU 3ème Type
avec David Guerrier page 10
ROLLIN’S BAND ORCHESTRA
L’énergie de Bill Chase page 18
TUBA TUBA Godard/Bargeron
Une rencontre intemporelle page 22

EDITORIAL LE SERPENT AU CNSM de Paris

CHRONIQUE DE JEAN-PIERRE MATHEZ
page 24

A propos des concours internationaux... page 25

En mars 2005, comme beaucoup de télé-spectateurs, j’ai vu
apparaître une nouvelle génération de « trompettistes » : un trompettiste LES CONCOURS d’INTERPRETATION
robot (ou un robot-trompettiste), mis au point par la société Toyota, Tuba à Brno page 26
participait le 24 mars à la cérémonie d’ouverture de l’EXPO 2005, à Trombone à Budapest page 28
Aichi, au Japon. Cor à Munich page 29
Quelque peu inquiet pour l’avenir de ma famille artistique, je me Trompette à Guebwiller page 30
suis précipité début juillet à Bordeaux, au Symposium de la Trompette Théo Charlier à Bruxelles page 332
organisé par Pierre Dutot. Trombone à Aulnoye page 33
Là, j’ai été rassuré. Mais si je n’ai pas croisé de robots Quintette de cuivres à Lyon page 33
trompettistes ou cuivres, on m’avait prévenu qu’il y aurait des extra-
terrestres : la jeune génération ! BRASS BAND
Concours CMF à Paris page 34
Des jeunes dont beaucoup ont de moins de vingt ans, certains à
peine 13 ans, et qui déploient d’incroyables talents techniques et musicaux. Philip Sparke Avenue page 36
Et qui sont si peu médiatisés ! CUIVRES EN HARMONIES page 37
A l’occasion de ce symposium, beaucoup d’amis et de collègues FACTURE INSTRUMENTALE
m’ont dit regretter le magazine La Gazette des Cuivres, édité de 1988 à Rencontre avec Christian
Christian Martinez
Martinez page 38
1998.
VIE PROFESSIONNELLE
C’est pourquoi je n’ai pas pu résister à renouveler l’aventure, VAE page 40
tant je trouvais vraiment intéressant le niveau musical actuel et le bon état Une Kiné dans les vents page 41
d’esprit qui règne entre tous, jeunes et moins jeunes.
Enseignement supérieur page 42
Vous avez déjà pu visiter depuis septembre, le site web
gazettedescuivres.free.fr. HOMMAGE à Pierre Thibaud
De Jacques Hélian au Conservatoire
Conservatoire de Paris page 43
Voici à présent le premier numéro d’une nouvelle série du magazine
La Gazette de Cuivres. MUSICIEN D’ORCHESTRE
Orchestre National de Lyon page 46
Je remercie la grande majorité des personnes qui m’encourage
BIBLIOGRAPHIE page 49
dans cette dynamique et qui participe à la diffusion de l’information. Je
tiens à saluer la présence dans nos colonnes d’une chronique de Jean-Pierre DISCOGRAPHIE page 50
Mathez, directeur des éditions BIM et fondateur et rédacteur de Brass
Bulletin, référence internationale pour les cuivres. Parution trimestrielle.
Association Studio des Arts,
Je souhaite que votre lecture de La Gazette des Cuivres et votre 12, rue Plantin 37270 Montlouis sur Loire.
visite sur le site soient régulières et satisfaisantes… I.S.S.N. 0996-5122 CPPAP N°01 09 G 88 792 Dépot légal Janvier 2006
Yves Rémy
Rédaction : Gazette des Cuivres, 49, bld Paul Langevin 37700 Saint Pierre des Corps
gazettedescuivres@yahoo.fr Tél. 08 70 39 92 64 // Fax 08 25 19 45 41 // email : gazettedescuivres@yahoo.fr
Photo de couverture
Fabien Cottereau http://gazettedescuivres.free.fr
PRINCIPAUX EVENEMENTS
L’année 2005 des Cuivres.
C’est la passion, la fougue, l’envie de voir réunis des
musiciens et des cuivres en particulier qui animent l’ensemble des
organisateurs de ces grands événements. Le public est de plus en
plus nombreux et conquis par l’excellence du niveau artistique
présenté.
Mais beaucoup reste à faire pour pérenniser ces
rendez-vous indispensables à la dynamique de nos instruments.
Tous les acteurs et organisateurs contactés par La
Gazette des Cuivres ont insisté sur la difficulté rencontrée pour
équilibrer le budget et sur l’inquiétude pour l’avenir de telles
manifestations.
Le premier public, le noyau dur, reste celui des Cuivres eux-
mêmes. Encourageons par notre présence assidue ces initiatives
grand public et soutenons leurs organisateurs.
Le souhait le plus cher de la rédaction de La Gazette
des Cuivres est celui de pouvoir annoncer régulièrement sur son
site web gazettedescuivres.free.fr les nombreuses manifestations
pour cuivres et publier régulièrement dans ce magazine leur
compte-rendu.
BRASS OPEN
7ème rencontre organisée à Lesquin
près de Lille [Automne 2005]
Quatre jours de fête
Nous avons vécu un Brass Open exceptionnel, par le
nombre de spectateurs et la qualité des concerts. L’ambiance du
Brass Open, un public professionnel et amateur venant parfois de
loin : Belgique, Lyon, Angleterre, Alsace, Reims, Picardie, Paris….
Environ 1300 spectateurs sur tout le Brass Open. La programma-
Christian Jous
tion réunissait les quatuors de trombones TrombonissimO et The
bones appart, Denis Leloup Brass Quartet, le Brass Band de l’ Ecole
de Musique de Lesquin, Pentabrass et un concert de gala fabu-
leux et historique en France avec David King et le Yorkshire society
Band.
Mathias Desferet
site web http://brassopen.free.fr
Quartet de trombones «Bones Appart»
Pour la première fois en France
invité du Brass Open 2005 à Lesquin
Fondé en 1999, en Grande
Bretagne, BONES APART réunit Carol
Jarvis, Becky Smith, Becca Haper et
Lorna McDonald. Ce quatuor féminin
s‘est rapidement imposé par son ori-
ginalité, son charme et sa virtuosité.
Lauréat de nombreux prix et concours,
ce quatuor s’est illustré lors des grands
congrès internationaux de trombonistes. Son large répertoire donne
une place importante aux créations et est régulièrement présenté
lors de nombreux spectacle pour les scolaires et master class. Le
quatuor Bones Apart est artiste résident du Conservatoire supérieur
de musique de Manchester, où il a reçu les plus hautes récompen-
ses pour son travail artistique et pédagogique.
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 5
TUBA
15 juin 2005
SHOW
Auditorium du CNR de Paris
C ’était le troisième
Show ! Après Trombone, après Cla-
rinette, Tuba était mis à l’honneur
sur la grande scène du CNR de Pa-
ris, rue de Madrid...
On se doutait bien qu’il
allait se passer quelque chose de spécial pour cette mise à l’honneur du grave
parmi les graves...
Je voulais qu’il soit exceptionnel, ce “Feeling TubaShow”... Il devait
célébrer le soixante dixième anniversaire de mon vieux complice en écriture qui
a tant fait (et fait encore) pour le Tuba : Marc Steckar. Alors, pour mettre tous les
atouts du côté du coeur et de l’artistique, j’avais demandé à Philippe Legris et à
François Thuillier de m’aider... Bien m’en a pris ! Ils ont mis leur fougue et leur
délire au service de l’événement. Nos trois passions réunies ont concocté l’al-
chimie d’une soirée extraordinaire, prouvant que nul n’était à l’abri de l’émotion
provoquée par ces émouvantes et belles virtuosités graves.
Car les larmes ont coulé ce soir là : d’abord pour notre ami
Christian Jous (saxhorniste à la sonorité unique, membre du
Tuba Pack et de la Musique de l’Air) qui nous avait quittés
quelques jours plus tôt et dont la fille, courageuse, dirigeait le
pupitre de saxhorns-tubas de la Musique de l’Air. Grandiose !
Les quelques vingt autres tableaux se sont succédés en respectant la
règle du “pas plus de cinq minutes” que je m’étais permis d’imposer.
En cinq minutes, on a largement le temps de dire les choses et cela
permet au public d’être en état d’effervescence d’un bout à l’autre du concert.
Sans doute personne parmi les artistes, personne parmi le public, n’oubliera
jamais cette soirée. Les Classiques, les Jazz, les Contemporains, les Funky’s et
autres Harmonistes en ont eu à satiété et tout le monde s’est mis à aimer tous
les styles... Tant mieux ! La Musique, c’est fait pour ça et si les basses, qui se
font parfois moquer par les autres instrumentistes ont ce pouvoir sur les hom-
mes et les femmes, quelle belle revanche ! La plus belle sans doute... Celle des
saltimbanques sur les intégristes de tout poil, victoire de tous ceux qui jouent
comme si leur vie en dépendait.
La passion existe encore, nous l’avons rencontrée.
Le prochain “Show” organisé par Feeling Musique aura lieu le 9 juin
2006. Cette année, il consacrera le Saxophone, sous tous ses aspects...
Jean-Claude Decalonne
PRINCIPAUX EVENEMENTS
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 7

L’année 2005 des Cuivres.

EPSIVAL SYMPOSIUM
CUIVRES EN FÊTE
Août 2005 FRANCO-EUROPEEN
de la TROMPETTE
Stage et Festival de cuivres et percussions
MNOZIL BRASS
Bordeaux Juillet 2005
P rogrammée depuis 1994 cette rencontre de cuivres est organisée par l’as-
sociation des amis de l’Ensemble Epsilon. La direction artistique est assurée par ses L’ECLOSION D’UNE NOUVELLE GENERATION
membres Jean-Pierre Cenedese, Bruno Flahou, Franck Pulcini et Thierry Thibault.

Le bilan pédagogique du stage 2005 fait apparaître une forte présence de

73 stagiaires - étudiants majeurs de 3ème cycle, encadrés par 26 professeurs et deux
pianistes accompagnatrices. Grâce à un échange culturel avec la Fédération japonaise
NABEO, 14 musiciens amateurs japonais (Goog-Up Brass Ensemble) ont pu y participer.
Le quintette Or Notes, Premier Prix du Concours de Lyon, s’est offert une semaine de
résidence limousine. et a pu bénéficier de l’environnement du Quintet Spanish Brass,
du London Brass Limited, du Mnozil Brass ainsi qu’entre autres du Big Band de Claude
Bolling...
Plus de 1400 spectateurs ont suivi chaque jour les perfermances des artistes
et des stagiaires.
A suivre en Août 2006 à Limoges.
site web www.epsilon.asso.fr
A l’initiative de Pierre Dutot se sont réunis en juillet dernier à
Bordeaux des dizaines de trompettistes, cuivres et musiciens. Professionnels,
amateurs et tous passionnés.
Invités par Epsival à Limoges en Août puis à Guebwiller Ce rassemblement, trop rare dans sa conception, a permis des rencontres
en septembre les musiciens autrichiens de l’ensemble de cuivres artistiques et des retrouvailles amicales d’une famille qui sait qu’elle doit se
Mnozil Brass ont émerveillé le public par le brio de leurs interpré-
fédérer et regarder l’avenir vers ce XXIème siècle déjà entamé.
tations d’adaptations d’oeuvres pour cuivres et leur mise en scène
délirante. A chaque grande étape se désignent des guides. La carte blanche
A découvrir d’urgence.
proposée par Pierre Dutot à David Guerrier, sous le regard amical de Maurice
Site web mnozilbrass.at
André, laisse penser que beaucoup suivront les pas de géants de ce jeune
prodige.

Questions à ... Pierre Dutot par Jonathan Raspiengeas.

Hivernales des Cuivres
TUBALAND
& Percussions en Normandie
Juillet 2005
Académie Internationale d’été Suite au succès rencontré par
des Saxhorns, Euphoniums, Tubas la première édition du festival « Hiver-
nales des Cuivres & Percussions en Nor-
mandie », l’association Temps de Cuivres,
Dans un cadre enchanteur, avec le soutien des collectivités locales et
Theys, village typique de montagne de ses partenaires privés, vous propose
une nouvelle mouture des « Hivernales ».
Le gîte des Berts à Theys.
Axée cette année sur l’utilisation des cuivres et des
A 950 mètres d’altitude, Theys est une commune fleurie du Balcon de Belle- percussions dans les musiques « anciennes » et dans les musi-
done, située à 30 km de Grenoble. ques « actuelles », l’édition 2006 présente du 7 au 29 janvier un
programme éclectique ayant toujours pour but la rencontre entre
A un prix défiant toute comparaison pour 10 jours de stage pédagogique en musiciens régionaux professionnels et amateurs, artistes invités et
pension complète les jeunes tubistes ont pu bénéfier des conseils de Philippe FRITSCH, bien sûr…le public, dans toute la Normandie.
Jean-Luc PETITPREZ, Laurent PEZIERE, David MAILLOT, Michel THIEBLEMONT, Sébastien
STEIN, Anthony CAILLET, accompagnés au piano de Yumi OTSU. Tous ont participé au Samedi 7 janvier 2006 - 20h :
Eglise Jeanne d’Arc à Rouen
spectacle musical sur des oeuvres de Frédéric BOULARD, directeur du CNR de DOUAI,
compositeur en résidence.
Dimanche 29 janvier 2006 :
Un stage d’ouverture et d’aventure proposé par des musiciens professionnels Clôture du festival avec la création d’une pièce du compositeur Sté-
au grand coeur. phane Touron pour 200 cuivres & percussions - thème du cirque. Et
spectacle musical du quatuor Trombone 4 : «De bouche à oreille ».
16h30 à la salle Les Vikings - Yvetot.
Tubaland 2006 aura lieu du 22 au 29 Juillet 2006
dans un tout nouveau cadre qui permettra d’accueillir davantage de personnes . Réservations : Association Temps de Cuivres
(Tél. : 08.72.20.43.08)
Rendez-vous début Janvier 2006 sur http://tubaland.free.fr
D’où vous est venue l’idée d’un tel festival ?
P.Dutot-Je pense que l’avenir est de plus en plus dans la commu-
nication, malheureusement l’on en fait de moins en moins dans ce
domaine, alors réunir les gens autour d’une même passion permet
de mettre en commun les expériences de chacun et ainsi d’avancer
ensemble. L’idée n’est pas originale, Jean-François Dion avait déjà en
1996 organisé à Bordeaux un rassemblement autour de la trompette
très intéressant. L’envie a pris sa source à partir de la pédagogie, avec
la volonté de se ressourcer, d’avancer dans ce domaine, le matériel
pédagogique évolue et pourtant les gens ne sont pas toujours informés
de ces évolutions ; c’était également l’opportunité de lutter contre
la morosité ambiante, la musique en France ne se porte pas bien et
notre but était de redonner une petite lueur d’espoir à tout le monde à
travers ce festival. Connaissant très bien David Guerrier je savais qu’il
était l’homme de la situation et le sachant très consensuel, il était
certain qu’autour de lui pourraient se réunir beaucoup de musiciens
formant déjà le présent et l’avenir de la France musicale et effecti-
vement, un concours de circonstances nous a donné l’envie d’orga-
niser cette manifestation. Naturellement il nous a fallu affronter les
nombreuses difficultés mais la satisfaction du devoir accompli et la
joie de voir les musiciens, les bénévoles et les spectateurs si heureux
est plus importante. Certains participants ne s’étaient pas vus depuis
longtemps donc ce fut pour eux l’occasion de se retrouver ; le festival
a également permis de mettre en lumière le fait que le monde de la
trompette a évolué et que de grands talents reconnus à l’étranger le
restent encore trop peu en France donc cette semaine de musique a
contribué à une certaine reconnaissance de ces musiciens.
Avant de parler de musique, faites-nous part des principales
difficultés d’ordre pratique que vous avez rencontrées pour organiser ce
rassemblement…
P.Dutot-Nous avons du composer avec des gens, particulièrement des
élus, qui ne tiennent pas leurs promesses et qui, derrière de belles
phrases et de beaux discours, ne font rien. Lorsque nous avons remis
les dossiers en temps et en heure concernant le festival et les deman-
des de subventions, nous avons attendu des réponses et certaines ne
nous sont parvenues qu’une semaine avant le début du Symposium
et de plus de façon négative. Si nous avions attendu d’avoir toutes
les réponses pour lancer l’organisation et la mise en place de la ma-
nifestation, nous n’aurions rien fait ! Nous avons fait envers et contre
tout, mais c’est très désagréable et même si tout le monde souhaite
que nous recommencions de telles festivités, je ne veux pas revivre
ces situations. Pour lancer l’opération par exemple je n’avais pas de
fonds propres et les subventions n’arrivant qu’après le festival, j’ai été
dans l’obligation de vendre une trompette, sans avoir l’assurance de
pouvoir la racheter, afin de pouvoir créer les plaquettes d’information,
les envoyer et ainsi de suite. J’estime qu’il n’est pas normal que je me
mette en danger financier personnellement, ce n’est pas mon rôle de
prendre ce genre de risque, d’autant plus pour un événement qui bé-
néficie, entre autres, à la ville, au département et à la région. De plus,
la DRAC, qui est directement notre représentant au niveau régional
auprès du ministère de la culture, a brillé par son absence financière
et physique. Tout ceci est désespérant et désastreux pour l’image de
la culture en France. Fort heureusement, je tiens à rassurer nos amis,
nous arrivons peu à peu à boucler notre budget ; globalement cela se
termine bien… ou presque ! …
Quel bilan faites-vous de ce rassemblement de musiciens, mu-
sicalement et humainement ?
P.Dutot-Ces deux termes sont indissociables. Musicalement, c’était
presque au-delà de nos espérances ! Nous avons vraiment eu le plus
haut niveau sur le plan international, nous avons entendu des choses
que dans aucune autre partie du monde nous n’aurions pu entendre
actuellement, ce qui situe le niveau d’excellence de la jeune classe
française des cuivres actuellement. Ce qui est remarquable c’est que
tous les concerts, une vingtaine, ont été excellents et du plus haut
niveau. Si artistiquement nous avons pu vivre des moments uniques,
c’est que sur scène il y avait des musiciens qui humainement avaient
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 8

des affinités réelles, avaient une passion commune, ce qui per-

met d’aller bien plus loin que la simple technique et que les
notes ; ainsi on arrive à toucher l’excellence grâce justement à
cette communion entre les êtres qui a animé les ensembles que
nous avons entendus durant ces concerts.

David Guerrier aborde avec le même génie le répertoire ba-

roque, classique, romantique ou encore contemporain. Pensez-vous
que c’est la preuve que pour être un grand artiste il est nécessaire de
s’ouvrir à toutes les époques de la Musique ?
P.Dutot-Ce qui est certain c’est que l’ouverture d’esprit engendre
forcément les progrès, l’excellence, la tolérance, l’humilité, tou-
tes les valeurs qui font qu’un être devient un très grand artiste
et c’est vrai que David correspond à ce que l’on peut appeler le
musicien idéal du 21ème siècle. Il est un exemple pour nous tous
car avoir cette culture, ce recul qu’il a à vingt ans quand d’autres
ne l’ont jamais, c’est une grande leçon et un exemple à suivre. Je
crois qu’il ne faut pas se fier à son jeune âge, il est notre chef de
file et, sans se soucier des jalousies imbéciles qu’il peut susciter,
il fait partie des hommes qui font avancer les choses.

Que pensez-vous de la démarche de David Guerrier, que ce 1

soit avec le quintette Turbulences, son Grand Ensemble ou avec Jean-
François Madeuf, de jouer les instruments correspondant à l’époque
de composition des œuvres qu’il interprète ?
P.Dutot-Ceux qui, comme moi, pouvaient avoir des petites réti-
cences ou des doutes quant à cette démarche, la réponse sur
scène fut sans appel. Il n’y a même plus à avoir une opinion pour
ou contre, nous avons eu la preuve sur scène qu’il est parfaite-
ment dans le vrai.

La preuve en musique…
P.Dutot-Oui tout à fait ! Il était de bon ton de dire que jouant sur
des instruments d’époque il était normal que cela ne soit pas
très juste ou moyennement propre, cette excuse n’a plus aucune
raison d’être ! Ces instruments sont certes extrêmement diffici-
les à jouer mais avec David Guerrier et les autres musiciens qui 3
l’accompagnent dans cette aventure, l’excellence technique et 2
musicale est indéniable.

Pour ce symposium David Guerrier a été un parrain de

choc mais également Maurice André qui nous a fait vivre de grands
moments d’émotion : que vous inspire la rencontre entre ces deux
générations ?
P.Dutot-Nous avons eu l’homme qui a fait rêver ma génération
et l’homme qui fait rêver la nouvelle génération. Je pense que
ces deux musiciens ne sont pas comparables : Maurice André
a été un novateur pour son instrument, l’ambassadeur d’un son
merveilleux, il a fait découvrir la trompette au grand public, David
Guerrier fait découvrir la musique, je pense qu’il va encore plus
loin dans ses recherches musicales. Ce n’est absolument pas une
critique mais c’est la preuve que, comme en sport, les records
sont faits pour être battus sans arrêt, que l’homme n’atteint ja-
mais ses limites et que dans une génération David Guerrier aura 4 5
trouvé son maître lui aussi, et c’est normal, c’est la vie.

Nous avons entendu des concerts exceptionnels de mu-

sique baroque, classique, contemporaine ainsi que du jazz ; nous
...SYMPOSIUM DE LA TROMPETTE
avons également tous vécu en dehors de ces moments musicaux des
moments humains extraordinaires, ce symposium n’était-il pas fina-
1 - Stéphane Belmondo
lement à l’image de Pierre Dutot ? 2 - Pierre Dutot et Jean-François Madeuf
P.Dutot- ( rires ) Forcément un petit peu ! A travers ce festival j’ai
voulu défendre publiquement des idées et des convictions impor- 3 - L’ensemble de cuivres David Guerrier
tantes à mes yeux. Des valeurs qui sont pour moi essentielles à 4 - Thierry Amiot accompagné du Big Band de Bordeaux
la réussite et que prouve si bien David Guerrier, comme l’amour
et la passion, et ensuite des valeurs qui sont beaucoup moins 5 - Véronique Goudin qui a assuré avec brio les accompagnements au piano
évidentes telles que l’humilité et la tolérance. Ces valeurs sont et Frédéric Mellardi
défendues et portées par les plus grands, David Guerrier en est la
meilleure preuve vivante.
6 - Thierry Caens, René-Gilles ROUSSELOT (Trompette solo de L’orchestre de Toulouse)
et Vincent GILLIG (Trompette solo de L’orchestre de Strasbourg) 6
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 11

Rencontre
du 3ème type
avec I

DAVID
l est souvent considéré
comme un extraterrestre de la
trompette… Même Maurice
André à Bordeaux, invité
d’honneur du symposium de

GUERRIER
trompette, a employé cette
expression en parlant de David
Guerrier et de la génération
montante de trompettistes
comme Rùben Simeo, jeune
espagnol de 13 ans ou de
David Jaquin, Nicaraguayen de
17 ans. Rencontre…

Que de mots d’admiration, voire d’incompréhension du phénomène, quand, en novembre 2004, David
Guerrier accède au poste de cor super-soliste à l’Orchestre National de France.
On disait de Maurice André qu’il ne pouvait y avoir qu’un seul talent de cette envergure par siècle. Le nouveau
siècle ne nous aura pas fait attendre trop longtemps pour voir éclore, en France, une nouvelle star de l’instrument,
une double étoile puisqu’elle illumine à la fois les trompettistes et les cornistes.
La jeune génération talentueuse de musiciens cuivres suit sans complexe David Guerrier, lui laissant une
respectueuse distance d’avance. Lui a su les fédérer lors du symposium de la trompette en Juillet 2005 pour lequel
Pierre Dutot, son professeur au CNSM de Lyon, lui avait donné « Carte blanche ».
Son palmarès impressionnant dans les concours internationaux, ses choix artistiques et son sens du partage
avec ses amis musiciens n’ont d’égal que sa réserve naturelle.
Pour nous, il a tout conquis à vingt ans… Lui considère qu’il a tout à découvrir.
Normal, pour un extraterrestre qui a les pieds sur terre !
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 13

Rencontre du 3ème type avec DAVID GUERRIER

C’est avec simplicité et convivialité que David

Guerrier a répondu à l‘interview, se souvenant qu’en 1996,
à l‘âge de 12 ans, à la suite du concours de Saulgau,
un premier article avec photo le présentait dans l‘ancienne
version de ce magazine pour cuivres.
camarades trompettistes. J’ai
fait mon parcours comme tout
un chacun. Seules exceptions,
Ton avis sur les concours ?
Les concours m’ont permis de met-
tre au point une grande partie du répertoire.
Ils obligent à une certaine discipline. Ils
peuvent être assez stressants mais permet-
tent aussi de rencontrer d’autres musiciens.
Dans les concours d’interprétation, on n’est
pas complètement libre de ses choix artisti-
ques. Consciemment ou inconsciemment, on
se censure. On sait qu’il faut plaire au jury,
mais surtout ne pas déplaire... C’est très sub-
jectif. Il faut faire parfois des concessions,
alors qu’en concert on est plus libre de ses

Turbulences en répétition
Quels sont tes premiers choix artistiques. Malgré cela, les concours
je n’ai jamais aimé les exer-
souvenirs de trompette ? restent le moyen le plus efficace pour se
cices techniques. Par contre,
faire connaître et avoir des concerts.
j’essayais de jouer, presque en
Mes parents sont très cachette de mon professeur,
mélomanes, même s’ils ne des pièces ou concertos qui me
pratiquent pas d’instrument. plaisaient. Serge Vivarès était Est-ce plus évident de se préparer à un
J’ai donc dès le plus jeune âge parfois obligé de me raisonner concours quand on a été vainqueur du
écouté de la musique. Il paraît pour que je ne brûle pas trop précédent ? compositeurs prennent en compte les instru-
qu’à 3 ans je demandais à jouer vite les étapes. Je lui suis re- ments qu’ils peuvent entendre.
de la trompette ! A 6 ans, ac- connaissant de m’avoir guidé On acquiert l’expérience au fur et Malheureusement, la trompette naturelle est
cueilli à l’école de musique de et conseillé tout en respectant à mesure mais souvent on se met plus de Pierre Dutot me disait récemment que un instrument vraiment difficile, c’est vrai
Triscatin, j’ai été déçu de ne mes souhaits. pression soi-même après avoir réussi un con- que j’ai une certaine difficulté à la maîtriser.
devant une partition nouvelle, tu ne te
pas pouvoir commencer direc- En 1994, lors d’un stage de cours. Je me suis plutôt focalisé sur la trompette
tement par la trompette. Alors trompette à Grasse, j’ai rencon- Ce qui m’intéresse, c’est de progresser, je ne rues pas, trompette aux lèvres, pour la
moderne et ensuite le cor.
j’ai commencé par le piano, ce tré Pierre Dutot, et ça a tout de suis pas souvent content de moi. Je n’ai pas déchiffrer, mais que tu l’analyses sur ta-
que je ne regrette pas mainte- suite fonctionné avec lui. J’ai l’impression de maîtriser totalement l’instru- ble, comme une sorte de scanner ?
nant. Enfin, à 7 ans, l’adminis- poursuivi à Villeurbanne et à ment. Rien n’est jamais acquis. Au niveau Peux-tu nous expliquer cette passion
tration de l’école m’inscrit avec Aix en Provence. des sensations, c’est toujours en mouve- Il ne faut pas exagérer. Mais c’est
vrai que surtout pour la musique contempo-
soudaine pour le cor ?
Serge Vivarès, le professeur de Rapidement, il m’a proposé ment. Il y a toujours un décalage entre ce
trompette. Je n’ai pas eu le de participer à des concours que j’arrive à faire et ce que j’ai envie de raine, j’apprécie le travail de lecture préa-
Ma passion pour le cor passe par
sentiment d’être plus doué ou comme celui en Allemagne à faire. Pour moi il n’y a pas d’absolu, il res- lable. Je pose mentalement des repères et
celle de la musique symphonique.
que cet instrument soit plus Saulgau en 1996, puis ceux de tera toujours des choses à maîtriser. En plus, c’est beaucoup plus facile dans l’interpréta-
Avant l’âge de 16 ans, je n’imaginais pas une
facile pour moi que pour mes Markneukirchen, Porcia … quand une chose s’améliore, on perd en face tion. C’est aussi moins épuisant que de dé-
seconde jouer d’un tel instrument. J’écoutais
: par exemple, tu gagnes en souplesse et tu chiffrer avec l’instrument.
Un parcours exceptionnel
les symphonies du grand répertoire allemand
as moins de détaché. Ou c’est l’inverse. J’es-
et j’aimais beaucoup les cuivres de l’Orches-
saye de travailler ce qui ne va pas.
tre Philharmonique de Vienne. J’adorais la
Sorti à 16 ans diplômé du CNSM de sonorité des trompettistes et des cornistes.
Né en 1984 à Pierrelatte (Drôme), David Guerrier commence la trompette à l’âge de sept ans avec Serge Viva- Lyon, il fallait sans doute t’occuper avant J’ai ainsi découvert le cor par l’écoute et son
rès. Il poursuit ses études aux Conservatoires de Villeurbanne et d’Aix-en-Provence. De 1997 à 2000, il se perfectionne Pour Munich, la barre était assez haute. d’entrer dans la vie professionnelle ? rôle central à l’orchestre. Mais en entrant
au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon auprès de Pierre Dutot ; de 1998 à 2001, il y étudie également Maurice André est considéré comme le au CNSM de Lyon chez Pierre Dutot, à 13
vainqueur absolu… En tout cas, j’avais le désir d’ap- ans, je n’avais jamais soufflé dans cet ins-
la trompette baroque avec Jean-François Madeuf. prendre encore. J’avais déjà commencé la trument.
A treize ans, il remporte le premier prix du Concours International de trompette de Markneukirchen en Allema- Un concours reste un concours... trompette naturelle avec Jean-François Ma-
gne. Commence alors un parcours exceptionnel, jalonné de succès éclatants. Parmi les principales étapes, il faut men- Bien sûr, je ne me compare pas à Maurice deuf. J’ai beaucoup apprécié cette période
André. C’est simplement une idole comme je et la découverte de ce répertoire. Madeuf est Enfin, seulement 5 ans plus tard...
tionner le premier prix du concours à Porcia et celui de l’International Trumpet Guild Competition à New York ; le premier un des seuls à défendre l’utilisation des ins-
pense pour tous les trompettistes du monde
prix du Concours International Maurice André à Paris en octobre 2000 ; et le premier prix du Concours International de entier. Je ne refais pas un parcours, je fais truments d’époque ou des copies conformes. Déjà, j’avais eu du mal à obtenir une
la ARD (télévision allemande) à Munich, en septembre 2003, qui consacre David Guerrier comme l’un des meilleurs le mien. Maurice André nous a fait aimer La trompette à trous est un autre instrument, dérogation pour entrer au CNSM, beaucoup
trompettistes de notre temps. la trompette et la musique. Humainement un instrument moderne. Rien à voir avec la nous le déconseillaient. Mes parents m’ont
comme artistiquement, il a un charisme qui trompette baroque. Là j’ai découvert l’inté- soutenu, ainsi que Pierre Dutot. J’ai suivi la
Avec le quintette de cuivres Turbulences, en septembre 2001, il remporte le Premier Prix du Concours interna- bouleverse l’auditeur. rêt de jouer les instruments correspondant scolarité générale par correspondance. Bien
tional Philip Jones à Guebwiller. Rapidement, j’ai écouté ses enregistrements. au répertoire. J’ai eu l’occasion d’entendre évidemment, j’ai choisi la facilité en prépa-
David Guerrier a reçu la Victoire du “Soliste Instrumental de l’Année “ aux Victoires de la Musique 2004. Ils m’ont fasciné, surtout le répertoire du la messe en Si par J-F. Madeuf avec les trois rant un Bac F11.
XVlème siècle. Il est dommage que l’ensem- trompettes «baroques sans trous» ; c’était Ma scolarité à la trompette avec Pierre Dutot
Parallèlement à sa carrière de trompettiste, David Guerrier commence l’étude du cor à l’âge de 18 ans. Il entre ble de sa discographie ne soit plus distribué magnifique. Cela m’a convaincu de tenter s’est passée sans problème. Il me connaît
en 2002 au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon dans la classe de Michel Garcin-Marrou puis étudie : il faudrait la faire connaître ! J’ai aussi de respecter l’instrumentation originale dans bien. Lui non plus ne m’a pas imposé le tra-
un an à Vienne auprès de Roland Berger. En 2004, il devient cor solo de l’Orchestre National de France. Il est également beaucoup écouté Timofeï Dokshitser. l’ensemble des répertoires. Forcément, les vail technique basique. Cela ne me con-
premier cor solo de la Chambre Philharmonique.

vient pas de chauffer une heure, de faire
des Colin’s ou des Clarke à fond. C’est mon
avis personnel, mais si on travaille les étu-
des Clarke, c’est pour jouer des Clarke. Bon,
mais en concert ce n’est pas évident à pla-
cer. Tout le travail de buzz ne me convient
pas non plus. Je travaille essentiellement
les passages difficiles ou délicats des pièces
ou concertos que j’ai à jouer. Travailler des
exercices techniques de manière neutre m’a
toujours empêché de jouer. Sans doute cela
convient-il à d’autres, mais pas à moi. 3 à
4 minutes de préparation me suffisent avant
un concert.
A vingt ans, ton parcours d’étudiant est-
il terminé ?
Non, je me sens toujours limité au
David Guerrier avec Maurice André
cor et à la trompette.
Je suis encore étudiant au CNSM de Lyon. Je
termine normalement en juin prochain. Mais
cette fois au cor, dans la classe de Michel
Garcin-Marrou. J’y suis entré en 2000.
A ce moment une place d’orchestre à la
trompette ne t’attirait pas ?
Ma sortie du CNSM coïncidait avec
le prix au Concours Maurice André. A la suite
de ce résultat, des concerts en soliste m’ont
été proposés. Et défendre le répertoire de la
trompette moderne m’intéressait. Beaucoup
de créations sont trop souvent restées sans
lendemain. Il nous faut revisiter ce répertoi-
re. Bien sûr, les organisateurs me demandent
de jouer Haydn ou Hummel. C’est très bien.
Je considère le concerto de Haydn comme
le plus beau, le plus abouti pour notre ins-
trument. Il faut convaincre pour imposer les
autres œuvres. Mais je trouve que cela s’ar-
range un peu : je joue plus de répertoire mo-
derne maintenant qu’il y a trois ans.
Le cor représentait-il une possibilité
d‘entrer dans un orchestre ?
Non, pas du tout.
Un an après ma sortie du CNSM, un camara-
de m’a proposé de me laisser un cor pendant
les vacances d’été, par boutade. Alors pour
m’amuser, j’ai essayé seul pendant des se-
maines. Travaillant sur les concertos qui me
plaisaient, souvent les plus délicats : c’était
catastrophique !
Mais j’aime l’univers sonore du cor, il a pour
moi un côté magique, irréel, mystérieux, en-
veloppant…
A la fin de l’été, j’ai acheté un instrument
et j’ai commencé à travailler plus sérieuse-
ment. Je connaissais Michel Garcin Marrou,
professeur au CNSM de Lyon et j’admirais le
musicien et le corniste. Je lui ai présenté le
premier concerto de Strauss. Il ne m’a pas
découragé dans cette aventure. J’ai réussi le
concours d’entrée et me suis mis à bosser.
J’étais libéré de toute autres disciplines de
l’établissement, les ayant réalisées à la trom-
pette. Bien évidemment, j’ai eu les sarcas-
mes et les recommandations de gens bien
intentionnés, me mettant en garde sur les
risques que représentait cette démarche.
Mais j’aime bien cette phrase de Pagnol : «
Tout le monde savait que c’était impossible.
Est venu un imbécile qui ne le savait pas et
qui l’a fait ».
Je ne suis pas le premier, d’ailleurs. Joseph
Forestier était un excellent corniste et égale-
ment un cornettiste réputé.
J’ai passé des heures à régler des problèmes
sur le cor. J’étais plus pressé que dans mes
débuts à la trompette du fait du décalage en-
tre mon niveau et ce que je voulais obtenir.
Michel Garcin Marrou a une approche très
ouverte sur l’instrument, qu’il soit moderne
ou ancien, c’est ce qui m’a vraiment inté-
ressé.
Je suppose que ton potentiel technique
à la trompette t’a donné de l’aisance au
cor ? Par exemple le jeu des notes péda-
les à la trompette…
Non, non. Je ne travaille pas les
sons pédales à la trompette. Sa tessiture
descend au Fa dièse et je ne fais jamais ce
genre d’exercice, d’ailleurs cela m’empêche
de jouer.
En tout cas je peux affirmer que les acquis
du trompettiste sont très faibles sur le cor.
« ...j’aime l’univers sonore du cor,
il a pour moi un côté magique, ir-
réel, mystérieux, enveloppant…»
As-tu douté de tes possibilités ?
Toujours. J’espère toujours évoluer,
progresser. Plus je progresse, moins j’ai de
marges de sécurité. Le doute fait partie du
monde artistique.
De là à te retrouver à 19 ans super so-
liste au cor dans un des meilleurs or-
chestres ?
Là aussi, ce n’est pas par calcul.
Quelques mois avant je ne l’imaginais pas
une seconde.
Comment t’es-tu retrouvé inscrit au con-
cours de recrutement ?
Pour cette place, plusieurs concours
avaient été organisés par l’orchestre, sans
succès. En tournée de concert à la trompette
au Japon, j’ai croisé l’orchestre National et
ses musiciens. C’est là que l’idée a germé et
beaucoup de musiciens, tous pupitres con-
fondus, m’ont sollicité pour que je me pré-
sente. Je ne pensais pas être au niveau. Mais
je m’y suis inscrit...
« ...Plus je progresse, moins j’ai
de marges de sécurité. Le doute
fait partie du monde artistique.»
Avez-tu envisagé de concourir dans des
concours internationaux au cor ?
Disons que je n’ai pas vraiment en-
vie de refaire des concours. Ils servent avant
tout à se faire connaître et depuis que je suis
au National, on me propose autant de con-
certs au cor qu’à la trompette...
Comment concilies-tu ton planning et
ton emploi du temps ?
Le manque de temps, c’est peut-
être cela qui m’aurait découragé d’entrer
dans un orchestre. Mais la place de super
soliste laisse une assez grande liberté, les
plannings sont programmés à l’avance.
De plus, tu restes étudiant au CNSM de
Lyon ?
Oui, je finis en juin 2006 dans
la classe de Michel Garcin Marrou. Je suis
entré dans sa classe pour bénéficier de son
enseignement et côtoyer ce musicien que
j’admire. J’ai suivi en 2002-2003 des cours
au Mozarteum de Salzburg avec le trompet-
tiste Hans Gansch, ancien trompette solo de
l’orchestre philharmonique de Vienne. De
plus, le CNSM m’a permis dans le cadre du
programme Erasmus de suivre en 2004 l’en-
seignement à Vienne de l’ancien cor solo du
même orchestre, Roland Berger.
T’arrive-t-il dans l’orchestre pendant
une symphonie où les trompettes ont
un rôle prédominant de souhaiter être à
leur place ?
C’est vrai que jusqu’à maintenant,
je n’ai pas eu le loisir de jouer en situation
les grands traits d’orchestre à la trompette.
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 15
Mais c’est avec grand plaisir que j’écoute
mes collègues. La place de cor solo ne laisse
pas trop de place à la rêverie.
Tu t’investis également avec Turbulen-
ces, en quintette de cuivres.
Oui, nous avons créé le quintette
Turbulences en 1999.
La réussite en 2001 au concours de Gue-
bwiller nous a encouragés dans cette voie.
Même si cette organisation ne nous a pas rap-
porté un seul concert ! A cette époque, nous
étions tous étudiants au CNSM de Lyon ; de-
puis nous avons évolué et affirmé nos choix
artistiques.
Nous souhaitons défendre le répertoire ori-
ginal pour cuivres sur instruments d’époque
en échappant aux transcriptions ; cela inclut
la musique contemporaine et aussi toute
la musique des 19ème et XXème siècles.
D’ailleurs, je vais très souvent à la Biblio-
thèque Nationale fouiller pour retrouver des
partitions du 19ème.
Suivant la même idée, nous avons formé un
ensemble de cuivres pouvant aller jusqu’à
plus de 20 musiciens.
Là aussi, tu imposes l’utilisation des
instruments correspondant à l’époque
de composition ?
Non, je n’impose rien. C’est l’ins-
trument qui s’impose. En exemple, au début
de Turbulences, nous avions acheté les 12
quintettes de Jean-François Bellon, œuvres
originales composées entre 1848 et 1852.
Nous les avons déchiffrées et travaillées sur
nos instruments modernes. Ca ne fonction-
nait pas. On trouvait la musique creuse, im-
possible de trouver la dynamique, le rôle de
chaque instrument. On pensait ne plus jouer
ce répertoire.
Près d’un an plus tard et après avoir cha-
cun fait des recherches, chez les antiquaires
et les collectionneurs, pour se procurer les
instruments français du milieu du 19ème
siècle, on a repris le « défrichage » et là,
mystère, ça marchait. Chaque instrument re-
trouvait sa place, la musique devenait plus
transparente et les phrasés étaient plus fa-
ciles à réaliser.
Pour les concertos de Jolivet ou Tomasi, je
joue une trompette correspondant à l’époque
et à l’ambiance de cette musique. C’est plus
facile, la musique vient d’elle même. L’ins-
trument te pousse à aller plus loin. Ce n’est
vraiment pas par mode ou par caprice. C’est
pour moi une évidence artistique.
Autre exemple, avec le National nous avons
effectué une tournée récemment avec le
grand répertoire symphonique français – Ra-
vel, Debussy…- J’ai proposé à l’ensemble
du pupitre de cors de jouer les instruments
d’époque à pistons. Tous ont été convain-
cus du bien fondé de cette proposition et
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 16

les passages avec les bois et cordes étaient
beaucoup plus limpides, l’équilibre était res-
pecté.
Envisages-tu dans l’avenir une carrière
de chef ?
Je ne sais pas. Ce n’est pas dans
mes projets, mais pourquoi pas…
Au National, nous avons la grande chance
d’être dirigés par les plus grands chefs, c’est
une formidable école de musique.
Je joue aussi régulièrement comme cor solo
avec la Chambre Philharmonique, dirigée par
Emmanuel Krivine, le répertoire classique et
romantique avec les instruments d’époque.
C’est extraordinaire !
Que peux-tu dire sur l’école française
des cuivres ?
faire davantage dans ce sens, même si cela
s’arrange un peu.
La victoire de la Musique qui t’a été dé-
cernée en 2004 t’a-t-elle médiatisé ?
Je n’arrive pas à l’évaluer. En tout
cas, on n’est pas envahi de demandes de la
presse, ni écrite, ni radio, ni télé. La musi-
que, en général, n’intéresse pas les médias,
c’est certainement mieux ainsi.
Ta discographie ?
Elle est encore peu importante.
Pour l’instant, j’ai participé il y a un an et
demi à l’enregistrement du septuor de Saint
Saens avec Renaud et Gauthier Capuçon.
Toujours chez Virgin Classic, sortira bientôt
un enregistrement Mozart, avec l’Ensemble
Orchestral de Paris dirigé par John Nelson.
J’ai enregistré le quatrième concerto pour
cor de W. A. Mozart et le concerto en Ré Ma-
jeur pour trompette de Leopold Mozart.
Le 10 janvier prochain, à Paris au Théâtre
Mogador, avec l’Ensemble Orchestral, je crée
la pièce pour cor et orchestre de mon ami
Arnaud Boukhitine.
La rumeur véhicule que tu travailles le
trombone ?
Je joue parfois le trombone du
19ème siècle dans les concerts de Turbulen-
ces mais cela n’a rien de vraiment sérieux ;
je ne joue pas le trombone moderne.
Propos recueillis par Yves Rém

« ...on n’est pas envahi de de-

mandes de la presse, ni écrite,
ni radio, ni télé. La musique, en
général, n’intéresse pas les mé-
dias, c’est certainement mieux
ainsi»

Pour moi, elle est finie depuis les

années 70. L’arrivée des instruments améri-
cains pour les trompettes et les trombones, La Bodega - Bordeaux : Chaude ambiance assurée chaque soir
américains et allemands pour les cors et les

http://gazettedescuivres.free.fr
tubas, a produit un véritable changement.
Une standardisation sur le plan de la sono-
rité, de la puissance. Cela a perturbé notre
propre identité. Bien sûr, il reste l’esprit,
l’élégance, le phrasé, mais sans l’outil c’est
Turbulences / Quintette de cuivres
Guillaume Jehl, David Guerrier, Antoine Dreyfuss, Antoine Ganaye, Arnaud Boukhitine.
difficile à maintenir. La facture instrumen-
tale s’est standardisée. On fabrique des Issus des grands orchestre français et lauréats de nombreux concours

Retrouvez sur le site web

instruments de large perce, pensant propo-
ser une dynamique du pianissimo au forte
le plus puissant. C’est une erreur. Avant la
seconde guerre, la France comptait de nom-
breux fabricants, quasiment des artisans.
Maintenant, il est grand temps de sauver et
conserver notre patrimoine : il faudrait co-
pier et rejouer ces instruments.
Les célébrations d’anniversaire de Jo-
livet en 2005 et Tomasi l’an dernier
ont permis de redécouvrir une partie de
leurs oeuvres.
Cela reste difficile de jouer ce ré-
pertoire en France alors qu’à l’étranger on le
demande en priorité. En France, je n’ai in-
terprété qu’une seule fois Descenclos, 3 fois
Tomasi, 3 fois le 2ème concerto de Jolivet et
12 fois le concertino. On voit que l’on peut
internationaux, leur répertoire s’étend de la seconde moitié du XIXe siècle à nos
jours et comprend des compositeurs tels que : Alexander Glazounov, Luciano Berio,
toute l’actualité des Cuivres
Francis Poulenc, Leonard Bernstein, Darius Milhaud, Paul Hindemith, Henri Sau-
guet, Wolfgang Rihm…
C’est dans un souci de renouvellement de ce répertoire que le quintette
Turbulences s’est lancé dans la commande de nouvelles œuvres : création en 2004 News, articles de fond, discographie, biographies,
de « Humeurs « du pianiste Jean-Christophe Cholet et commande d’une nouvelle
pièce au compositeur italien Ivan Fedele pour 2006-2007.
extraits musicaux et videos, liens...
Actuellement, une recherche d’authenticité les conduit à remettre au goût du jour
des instruments devenus rares comme la famille des saxhorns, le bugle à clés ou
l’ophicléide. La décision de respecter pour chaque pièce l’origine géographique et
la facture instrumentale de l’époque invite de fait à des voyages divers et parfois
surprenants dans le temps et l’espace.
Cette démarche les a conduits à former en 2005 l’Ensemble de cuivres et
percussions David Guerrier, groupe à géométrie variable réuni autour des musiciens
Annoncez vos dates de concert dans l’agenda*
du quintette. Le « Nonette « de Félicien-César David, les « Fanfares liturgiques
« d’Henri Tomasi (15 musiciens) et la « Festmusik der Stadt Wien « de Richard
Strauss (21 musiciens) sont des exemples de pièces abordées par cet ensemble qui
joue lui aussi sur instruments authentiques. Formulez vos petites annonces *
* Un formulaire interactif vous permet d’insérer vous-même vos informations
 ROLLIN’S BAND ORCHESTRA
Découvert lors du symposium de la trompette à Bordeaux, Stéphane L’énergie de la musique de
Rollin fait revivre avec ses amis trompettistes les tubes des années 70 de
Bill Chase. Bill Chase

Benjamin Belloir, Stéphane Rollin, Franck Guicherd et Rodolphe Millet en juillet 2005 à Bordeaux
S téphane Rollin, trompettiste fait revivre sur scène avec le Rollin’s Band
Orchestra le célèbre groupe jazz-rock made in US des années 70 de Bill Chase,
composé de quatre trompettistes, d’un chanteur, d’un pianiste et d’une section ryth-
mique.
Bill Chase, trompettiste surdoué pour l’extrême aigu, après avoir été leader
dans les grandes formations de jazz de Stan Kenton, Woody Hermann et l’autre
phénomène du suraigu Maynard Ferguson, crée en 1970 sa formation Jazz-Rock
Bill Chase

qui défraye alors la chronique dans le milieu Jazz et rock. En France, l’arrivée de
ses disques fait le bonheur et l’admiration des musiciens cuivres, à l’époque quasi
inexistants dans la « pop » et le jazz-rock, ensevelis par la vague des guitares électri-
ques et d’autres instruments amplifiés. Bill Chase impressionne par sa virtuosité et le
feu d’artifice de ce quatuor de trompettes. Il n’a pas eu le temps de développer son
talent. Né le 20 octobre 1934, William Edward Chiaiese de son vrai nom, changé en
Chase par son père John d’origine italienne, Bill meurt dans le crash d’un avion de
ligne en Août 1974 et laisse seulement derrière lui trois albums de son groupe.
Pour Stéphane Rollin, l’intérêt de faire revivre les compositions de Bill Chase
n’a de sens que sur scène et propose un spectacle au grand public d’aujourd’hui
avec le Rollin’s Band Orchestra.

(Stéphane Rollin)
J
« ... e suis né le 3 février 1971 à
Angoulême, peut-être au moment où Bill Chase
montait sur scène pour la première fois avec son
groupe mais je n’ai certainement pas été bercé
par cette musique.
J’ai découvert la trompette en regar-
dant du cirque à la télévision d’où mon dé-
sir de devenir clown trompettiste. Et comme
beaucoup, j’ai suivi un parcours classique ou
disons académique, d’abord à l’ENM d’An-
goulême avec Jean-Claude Elisas puis au
CNR de Montreuil avec Eric Aubier. J’avais
quelques facilités pour l’aigu mais mes pro-
fesseurs ne m’ont pas encouragé dans cette
voie, sans doute par crainte de fatigue préma-
turée et de respect du style.
Dans les années 1990/1991, pen-
dant mon service militaire effectué dans la
Musique du Mont Valérien à Suresnes com-
me trompettiste, chaque matin un copain
de chambre passait une cassette audio d’un
groupe américain Jazz-Rock où les phrases
des quatre trompettistes fusaient dans un
aigu extrême. C’était Bill Chase et sa for-
mation des années 70. Une révélation pour
moi. “Alors on peut aborder la musique à la
trompette autrement ! “. Puis j’ai découvert
les grandes formations de Jazz avec à la trom-
pette, Cat Anderson ou Maynard Fergusson
puis Arturo Sandoval. Mais leur jeu extrême
se révélait en soliste. Avec Bill Chase, c’était
une section de quatre trompettes qui attei-
gnait les sommets. Ce qui me plut avec ce
groupe c’était le nouveau style Jazz-Rock de
ces années fusion de grande découverte, le
coté binaire, l’après Bee-Bop, le hard-bop
qui s’éloignait de la section standardisé, sax,
trompettes, trombones…
J’ai donc commencé à travailler
l’aigu, mais mon embouchure Bach 1/2C ne
me facilitait pas la tâche. J’y arrivais mais au
prix de gros efforts… Je décidai tout de même
de sortir du système classique. Si esthétique-
ment cela me plaisait à l’écoute, je n’étais
pas satisfait dans la pratique. A ma sortie de
l’armée, j’ai signé un contrat comme trompet-
tiste chez Disney et découvert le répertoire
L’énergie de la musique
Big Band dans la Fanfare du Château ou dans
les autres formations. Un trompettiste et ami,
Dominique Metton, qui avait un splendide su-
raigu m’encouragea à développer cette tech-
nique et m’incita à changer de matériel en me
proposant une 14 A4A Schilke. Effectivement
le changement fut probant. J’ai une pensée
pour Dominique, emporté rapidement par une
terrible maladie à 27 ans.
« ...En 1998, je fais le point
sur ma vie professionnelle et
personnelle. Galérer dans une
vie active qui ne me passionne
pas ou réessayer de renouer
avec ma passion, la musique et
la trompette ?»
En 1993, à la fin de mon contrat avec Disney,
c’est le grand vide. Je ne vois pas très bien la
route à suivre comme musicien. C’est le début
des années tristes pour le monde du specta-
cle, les affaires ne courent pas les rues et j’ai
du mal à m’introduire dans le milieu parisien.
Je décide de retourner à Angoulême et j’ar-
rête la musique. Je revends ma trompette et
accessoires. Je n’y touche plus pendant cinq
ans. Je vis de petit boulots, livreur-monteur
dans une société de transport, serveur dans
un fast-food, etc…
L’idée de la musique me tenaille, un
étrange mélange entre recherche des plaisirs,
joies de la musique et contrainte d’entraî-
nement sur la trompette. Surtout je n’ai pas
oublié Bill Chase, sa musique traîne dans ma
tête.
En 1998, je fais le point sur ma vie
professionnelle et personnelle. Galérer dans
une vie active qui ne me passionne pas ou
réessayer de renouer avec ma passion, la mu-
sique et la trompette ? Je me mets dans la
peau de Bill Chase, recherche son matériel,
des documents sur sa vie, ses enregistre-
ments, ses compositions. Heureusement nous
sommes à l’heure d’Internet et la recherche
est assez aisée. Je me procure une embou-
chure identique à la sienne, une 6A4A, qu’il
a mis au point chez Schilke. Je recherche ses
sensations.
Mon programme de travail : j’écoute
Bill Chase, Maynard Ferguson, Cat Anderson,
STEPHANE ROLLIN
(ROLLIN’S BAND ORCHESTRA)
de Bill Chase
Sandoval, beaucoup de salsa, toutes sortes de
Big Band, où la trompette se démarque avec
ses éclats et je joue les exercices de la mé-
thode….. Arban ou Balay. Ma sœur violoniste
me passe des concertos de Bach que je joue
sans arrêt….. Bien sûr, je m’essaye à jouer à
l’octave les études caractéristiques d’Arban et
j’y arrive ; j’ai les sensations d’un sportif qui
court un 100 mètres et ça m’apporte énormé-
ment de plaisirs… une sorte de drogue en fin
de compte. Mais je n’oublie pas le grave. On
ne se spécialise pas dans l’extrême aigu on
l’ajoute à sa tessiture normale.
Pendant plusieurs années je tra-
vaille seul, je repique les solos de Sandoval
et Ferguson, plus accessibles en audio et de
meilleure qualité sonore que les vieux enre-
gistrements de Bill Chase.
Je suis à l’école de la rue, l’école de
l’écoute.
Je découvre que plus tu fais de l’aigu,
plus cela te devient nécessaire, un manque
s’installe si tu ne touches pas ta trompette,
alors…. Je ne m’en prive pas. J’aborde le tra-
vail de la trompette comme du yoga, avec des
exercices de respiration et le développement
de la visualisation mentale du son. Je travaille
la musculation des muscles nécessaire au
souffle et au maintien des lèvres. J’ai trouvé
une méthode très intéressante de Cat Ander-
son développant ce sujet et bien sûr celle de
Caruso.
J’essaye de mettre en pratique cette
équation : la pression de l’appui de l’embou-
chure sur les lèvres doit être égale à la pres-
sion de l’air nécessaire expulsé ce qui res-
pecte l’oxygénation régulière des lèvres. Ceci
dit, la pratique du “no pressing”, c’est de la
fiction.
Quand tu joues dans l’extrême aigu,
entre le contre-sol au bi-ut, voire beaucoup
plus haut, la forte pression sanguine est diri-
gée vers le bas du corps. Quand tu relâches,
cette pression remonte brutalement. Il faut
contrarier ce mouvement après l’effort en
maintenant la direction du flux sanguin vers
le bas par une technique de respiration. Si-
non cela peut être dangereux, un afflux de
sang brutal vers la tête peut provoquer des
malaises voire plus (rupture d’anévrisme). Le
yoga m’a beaucoup aidé dans cette démar-
che. Maynard Ferguson est un maître en yoga.
Il n’y a pas de secret. Je suis très axé sur les
techniques de médecines douces énergéti-
ques, sur les postures des arts martiaux pour
la recherche du ki au maximum, avec l’assise
sur un bassin ouvert, en se cambrant légère-
ment, mais ceci m’est propre, nous ne som-
mes pas tous fabriqués pareil.
Mais je ne suis pas un ascète, je vis
normalement avec aussi quelquefois des ex-
cès, de gros excès, mes amis trompettistes et
non trompettistes pourraient facilement l’at-
tester!!!
Je regrette que l’enseignement aca-
démique n’ouvre pas plus ses portes à des
types moins dans la norme.
Heureusement, j’ai fait la rencon-
tre en 2001 avec un type extraordinaire, le
trompettiste Christian Martinez qui joue ad-
mirablement bien de la trompette d’ailleurs
sa carrière le prouve amplement. Il enseigne
entre autres chez Arpèje, j’ai suivi ses cours.
C’est mon “guide”. J’ai grâce à lui continué
à développer ma technique instrumentale et
surtout esthétique et musicale.
Je reviens à Bill Chase.
J’ai décidé en 2002 de faire revivre
en live Bill Chase et ses compositions. Je me
suis procuré certains de ses disques, en vente
d’occases sur e-bay avec l’aide d’un de mes
amis trompettiste du Rollin’s Band Orchestra,
Rodolphe Millet, entre autres premier trom-
pette du big band de Frédéric Manoukian.
Chase a réalisé trois albums, Chase en 1971,
Ennéa en 1972, et en 74, Pure Music. Rappe-
lons que Chase et une partie de ses musiciens
sont morts dans un crash d’avionn. Ce jour là
il y avait beaucoup de brouillard et l’avion est
descendu trop bas en fin de vol c’était fin août
1974...
Je repique sur des microsillons que
j’ai mis sur CD laser les titres de Chase. Les
quatre parties de trompettes sont faciles à re-
transcrire, mes parents m’ont donné la chance
d’avoir l’oreille très affûtée, disons absolue,
les arrangements de la section de trompette
fonctionnent sur le même principe que ceux
d’un big-band, la première et seconde trom-
pette donnent la puissance et la profondeur
de la section, la troisième et quatrième sont
souvent juxtaposées au ton ou demi-ton, ap-
portant ce caractère agressif et tendu de la
section. Le relevé le plus délicat et difficile
a été celui des paroles du chanteur. Un vrai
casse tête. Je me suis fait aider par un ami,
trompettiste américain vivant à Paris, Andrew
Croker, croisé dans des big bands parisiens.
Même lui a eu quelques difficultés, notam-
ment avec le titre « Saturn » de Pure music
écrit en vieil anglais shakespearien sans dou-
te pour donner une évocation plus mystique
à ce morceau.
Les partitions prêtes, il me fallait
réunir douze musiciens pour ce projet un peu
déjanté. J’ai fait la première répétition avec
les trompettistes Benjamin Belloir, Rodolphe
Millet et Frank Guicherd. Pour chorusser sur
ce style de musique c’est assez compliqué,
car à part les grilles qui sont conventionnel-
les au jazz, le style rock très binaire demande
beaucoup de rapidité et de vivacité de pré-
sence physique et d’esprit, le débit des notes
est souvent proche de celui du hard bop. Ils
connaissaient tous Bill Chase mais seulement
de loin et par l’écoute. Au début ils m’ont pris
pour un « taré ». Mais ils m’ont suivi dans ce
projet. A la première répétition, la sauce a
pris. Les partitions étaient bien réalisées pour
rassurer mes partenaires, ça sonnait d’enfer !
Pour nous tous c’était nouveau. La person-
nalité du chanteur est aussi essentielle, car
dans ce groupe le dialogue s’instaure entre le
chant et la section de trompettes. J’ai formé
ce groupe, le Rollin’s band, à l’identique de
celui de Bill Chase.
Nous avons fait notre premier con-
« ...il reste difficile de transmet-
tre un enseignement basé sur
des sensations et une recherche
de connaissance de soi...»
cert au Sunset ( sunside plus précisément
) en mai 2003 où nous avons joué le pro-
gramme, environ 13 titres, devant un parterre
de connaisseurs trompettistes et artistiques.
Impressionnant pour nous. Il y avait Longnon,
Egéa, Kako, Delpeux Folmer j’en oublie
veuillez m’en excuser … Ce fut une grande ré-
vélation et une grande réussite pour le projet.
Des personnes ayant connu Bill Chase étaient
présentes et sont venues nous dire que son
son et sa présence revivaient, un instant de
bonheur intense pour nous d’entendre des pa-
roles aussi fortes pour notre cœur .
Cela nous a permis de rencontrer
notre sponsor actuel de trompettes le groupe
B&S. Benjamin Belloir joue avec le model
B&S challenger 3138/2 brossé avec embou-
chure 13a4 schilke, Rodolphe Millet joue aus-
si avec une 3138/2 brossée avec embouchure
M8 romera model Christian Martinez, Franck
Guicherd joue sur le model B&S challenger
3137 ST argent massif et embouchure M8 ro-
mera model Christian Martinez et moi je joue
aussi avec une 3137 ST argent massif avec
embouchure 2 spécial de chez Selmer, model
double cuvette que mon père et moi avons
rectifié avec « les moyens du bord ». Ce jour
là ce fut une grande crise de fou rire…
A partir de ce moment, j’ai cru à la
facilité de vendre ce produit artistique si dif-
férent des autres. Je me suis entouré de soit-
disants spécialistes de la com’. Cela a été une
expérience de management non aboutie et
très décevante. Un grand merci à Pierre Dutot
qui nous a permis de jouer là aussi devant
un parterre impressionnant de trompettistes,
David Guerrier, Thierry Caens, Jean-François
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 21
Dion et bien d’autres au symposium européen
de la trompette à Bordeaux. Ce fut aussi une
grande première de jouer ce style de musique
devant un public qui s’attendait à tout surtout
de la musique classique et moderne, mais pas
à du jazz rock décapant comme le nôtre. La
réussite a été au rendez vous, merci aux bon-
nes étoiles de ce jour ! Beaucoup nous ont
encouragés et cela a davantage resserré les
liens du groupe qui s’appelle désormais le
Rollin’s Band Orchestra.
L’intérêt est de faire revivre sur scène
Bill Chase et ses compositions. Nos enregis-
trements audio ou vidéo live n’ont de valeur
que pour nous faire connaître.
Quelques trompettistes jeunes et
moins jeunes de la profession me demandent
des conseils que j’essaye de structurer pour
les aider mais il reste difficile de transmettre
un enseignement basé sur des sensations et
une recherche de connaissance de soi pour
maîtriser cet instrument pour le moins ingrat.
Je ne souhaite pas pour l’instant faire profes-
sion de l’enseignement même si j’envie par-
fois les musiciens enseignants assurés d’une
situation financière stable. Car en tant qu’in-
termittent du spectacle ça n’est pas toujours
la joie. Notre système d’Assedic n’est plus
viable, c’est une atteinte à la culture, c’est
lamentable d’en arriver là mais telle est la vo-
lonté de nos dirigeants. On nous précarise, ce
n’est pas facile à vivre car nous ne pouvons
pas faire de projets, ni personnels ni artisti-
ques. Dommage.
J’aime le groupe, le travail en section
mais pourquoi pas un jour le travail solitaire.
Bill Chase a été l’un des premiers à utiliser la
fonction delay, à l’époque la chambre d’écho.
Dans l’introduction d’ « open up wide » nous
en avons un bel exemple. Là aussi, il a été
précurseur. Je pense à utiliser les techniques
actuelles. Après m’être confronté aux relevés
de partitions, aux arrangements j’envisage
un jour la composition. J’ai des idées mais
pour l’instant je n’ose pas. Un médium m’y a
pourtant encouragé. Mais même s’il voit bien,
peut-être est–il sourd, ce médium ? ( rire…)
A suivre….
Mon souhait c’est de faire vivre an-
nuellement le Rollin’s band orchestra et sur-
tout faire revivre la musique de Bill Chase
pour le plus grand bonheur des amateurs de
cette couleur musicale...»
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 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 22

TUBA TUBA Dave : A New York, j’évolue toujours Dave : Et surtout, pour la musique

Godard - Bargeron dans les sections de musiciens de studios.

Nous sommes une petite quinzaine de cuivres
d’improvisation, jazz ou autre, il y a très peu
de public américain. Dans certaines grandes

Une Rencontre Intemporelle

à travailler régulièrement pour les musiques villes, et c’est tout. Comme dans les années
de film, de séries TV : 5 à 6 trompettistes, 4 50, c’est encore l’Europe qui défend encore
ou 6 trombonistes et 2 tubistes. Mais c’est de le mieux cette musique et respecte ses musi-
plus en plus difficile, le travail ce fait de plus ciens.

Comme un rêve
Dave Bargeron et Michel Godard
en plus rare. Les instruments acoustiques
sont remplacés sans vergogne par des machi- Michel : Nous proposons aussi un
nes dans les enregistrements. Nous sommes champ musical très large. Du jazz, oui, mais
de plus en plus obligés d’assurer notre métier avant tout de l’impro, de la créativité immé-

A l’occasion de master classes et de concerts organisés
par l’Ecole Municipale de Musique de Joué-lès-Tours (37),
nous avons rencontré le 19 novembre dernier Michel Godard et
Dave Bargeron, fondateurs du groupe Tubatuba.
Comment est née votre rencontre ?
Michel Godard : Je connaissais Dave
Bargeron par ses enregistrement bien avant
qu’il sache que j’existe ! Je peux dire que
j’étais fan ! L’écoute de ses enregistrements
m’a formé au phrasé, à l’improvisation, à la
dynamique du tuba et apporté une inspira-
tion, un style. J’étais ébloui par sa technique
instrumentale….
J’avais 17 ans en 1977 quand j’ai
commencé réellement le tuba, après l’étude
de la trompette. A cette époque, au trombone
ou au tuba, Dave jouait déjà avec les plus
grands : Bill Evans, Gerry Mulligan, Clarke
Terry, … et bien sûr avec le groupe mythique
de Rock, Blood Sweat & Tears depuis 1971.
Un de ses solos de tuba reste anthologique.
Le groupe s’est modifié et s’est tourné vers le
Jazz-Rock, avec toujours une section de cui-
vres très présente. Depuis 1968, Dave est l’un
des 6 tubistes du groupe Gravity d’Howard Jo-
hson avec Bob Stewart. C’est une référence,
pour nous tubistes français et européens.
Il faut se rappeler qu’il y a 30 ans
en France le tuba, surtout en rock ou jazz,
était quasi inexistant. L’un des pionniers reste
Marc Steckar. A cette époque, nous devions
nous nourrir des expériences des musiciens
américains. J’ai donc suivi le parcours de
Dave à travers ses enregistrements avec Ran-
dy Brecker, Eric Clapton, Quincy Jones, Gil
Evans, le bassiste Jaco Pastorius et surtout
avec Miles Davis où il joue du trombone et de
l’euphonium.
Le modèle américain nous a en-
couragés à donner au tuba une place dans
les musiques autres que symphoniques. Qui
aurait imaginé possible une carrière indépen-
dante au tuba ?
Personnellement, j’ai fait énormément de
rencontres artistiques - Michel Portal, Louis
Sclavis, Henry Texier, Kenny Wheeler, Ray An-
derson, Sylvie Courvoisier, Klaus König, … -
je ne peux tous les citer. C’est grâce au travail
en 2001 avec Rabih Abou-Khalil, un com-
positeur libanais installé en Allemagne, que
cette rencontre a eu lieu. Rabih a su créer son
propre style où l’essence orientale épouse na-
turellement l’improvisation jazz et où le jazz
se fond dans les volutes du oud. Les choses
existent au hasard des rencontres…
Rabih Abou-Khalil, nous a réunis,
Dave et moi, pour l’enregistrement de l’Or-
chestre « Cactus of Knowledge «, pour le la-
bel discographique ENJA. C’est un mini big
band de 13 musiciens avec un violoncelle,
une batterie, deux trompettes, deux sax, un
cor et - particularité - deux tubas, (un eupho-
nium et un tuba basse). Rabih dirige et joue
le oud.
Cette rencontre qui date de près de
5 ans reste importante pour moi, elle est très
chargée émotionnellement.
Dave est né en 1942, moi en 1960.
Nous sommes pourtant sur le même plan ar-
tistique, dans une même veine créatrice.
Entre nous, cela a fonctionné tout de
suite, surtout humainement. C’était im-
portant car la rencontre de deux tubistes
pouvait n’être qu’une opportunité tempo-
raire, voire à long terme une surenchère
de technicité stérile. Nous nous complé-
tons à merveille. Pour moi, c’est toujours
un régal de jouer avec lui, c’est toujours
nouveau. Je réalise un rêve de gamin…
Dave Bargeron : Michel Godard est
de tous les tubistes et musiciens que je con-
nais, le meilleur, le plus à l’aise technique-
ment dans tous les styles et sans cesse dans
l’invention. C’est la vérité. It’s the truth. Di-
tes-le !
Michel : Dès le mois de mars 2001,
nous avons créé le groupe Tuba Tuba et enre-
gistré le premier disque.
en acceptant d’autres postes. Moi, je joue de-
puis 1999 comme premier trombone, dans
diate et collective, même si elle est antérieu-
rement structurée. Nous abordons un large
la revue à Broadway « Chicago «. Le métier spectre de la musique avec la recherche de
de musicien de studio s’appauvrit de jour en racines parfois profondément enfouies, com- M ichel Godard est le parrain du
jour… me ma recherche sur les musiques ethni- quatuor de tuba, Tubasik.
ques.
Michel : En France, c’est bien sim-
C’est naturellement qu’il a été leur
ple, il n’y a presque plus de séances !
invité d’honneur aux festivités organisées en
Avec toujours une place pour le serpent !
Dave : Je sais. Par exemple, c’est novembre dernier à Belfort à l’occasion de leur
Dave vit à New-York. Nous organi- nous, les cuivres new-yorkais, qui avons en- 10 ans d’existence. Gilles Lutmann, Daniel
Michel : Oui. Je l’ai découvert dans
sons nos planning 2 fois par an pour une tour- registré le disque NougaYork en 1987 avec Zemp et près de cinquante tubistes avaient fait
les années 85. Je crois savoir que je passais
née de 15 jours ou trois semaines en Europe Claude Nougaro. J’y ai participé. le déplacement pour 3 journées de rencontres
avec notre quatuor - accompagné d’un batteur pour un original à l’époque. J’ai recherché à
et de concerts autour du tuba.
et d’un accordéoniste. Nous avons choisi l’ac- maîtriser sa technique, la poussant peut-être
cordéon pour sa sonorité, le climat acoustique pour la première fois très loin de son utilisa-
Votre groupe Tubatuba tourne beaucoup
qu’il instaure, et aussi pour la tenue des notes tion première sans modifier sa facture. J’ai Tubasik est composé de Jean-Paul
en Europe, envisagez-vous une tournée
et accords. Avec le tuba, nous respirons beau- aussi grâce à cet instrument visité les réper- AUPOIL, Michel HERMANN, Xavier SCHEID
coup et nous souhaitions avoir une assise et au USA ? toires anciens. et Laurent ZEMP. Musiciens enseignants
une continuité que permet l’accordéon. Je suis passionné par la musique de la Re- impliqués dasn la vie artistique locale, ces
Nos compositions sont personnalisées. Cha- Michel : Nous jouons très souvent en naissance Italienne, d’ailleurs de là est née
quatre tubistes dynamisent la pratique de cet
cun de nous deux écrit des thèmes à deux Italie, en Allemagne, en Autriche, de plus en une connivence avec la langue et la culture.
instrument en perpétuel mouvement. Il ont
parties de tubas que nous développons en- plus vers l’Est. Paradoxalement, nous jouons Je joue très souvent en Italie comme en Al-
notamment créé le Grand Ensemble de Tubas
suite par l’improvisation. Notre répertoire est assez peu en France. Quant aux Etats-Unis, lemagne.
de Franche-Comté.
composé à 90% de pièces originales pour no- c’est difficile à organiser…
tre formation. Tantôt l’un joue la basse, tantôt
Site Web tubasik.com
l’autre, nous ne nous sommes pas spécialisés
dans un registre, surtout pas.
Nous avons une communauté d’idées
musicales très fusionnelles. Dans l’improvisa- Facture Instrumentale
tion, l’inconscient prend une grande liberté
et il nous arrive de reproduire parfois de B.R.A.V.O.| Bargeron Rapid Articulation Valve Option
concerts en concerts certaines phrases que
l’autre a jouées un autre soir. Sans se « pi- Dave Bargeron
quer de plans «, ni par imitation, mais plutôt
sur un niveau « médiumnique « typique de P
« our moi, pendant 30 ou 40 ans, le trombone a été tellement
l’improvisation collective. difficile à manier que j’ai souvent eu l’envie de l’enrouler autour d’un
poteau. Je n’étais pas satisfait de mes enregistrements,» explique Dave
Bargeron. « La distance est parfois trop grande entre la musique qui court
Classez-vous votre ensemble dans le dans votre tête, dans votre cœur ou dans votre âme et celle que vous pouvez
courant de la musique actuelle ? réellement interpréter. C’est terrible. C’est pourquoi je joue aussi le tuba,
l’euphonium avec lesquels j’ai trouvé un équilibre. L’adaptation du BRAVO
Dave : Pour moi Américain, je ne
saisis pas la nuance de cette catégorie. C’est
sur le trombone m’offre à présent beaucoup de possibilités et de facilités
surtout dans les articulations. Elle a libéré ma musique avec le trombone
sans doute une particularité de l’exception
française. Aux Etats-Unis, nous sommes en- et grâce à lui, je vole, je plane au dessus de la terre…
vahis de musique techno, de mauvaise pop, Le BRAVO est composé d’une tige percée de 2 trous qui circule comme un piston dans
de contry-music, de Hip Hop. Nous sommes une fente rectangulaire et coupe perpendiculairement la gorge de l’embouchure. Activé avec
plutôt dans une démarche funk. l’index, il permet une articulation propre et claire et rend finalement possible le jeu de longues
lignes musicales sur une circulation d’air semblable à la trompette et au saxophone. C’est plus
Michel : L’enrichissement culturel
et surtout artistique vient de l’accumulation clair et net que la technique du double coup de langue.
d’expériences - académiques ou totalement Mais cela ne change pas l’intégrité de base du trombone à coulisse.
libres. Dave, bien avant moi, a baigné dans Dave Bargeron a développé et perfectionné ce dispositif par des prototypes et expériences
les courants musicaux américains les plus de jeu depuis 1981.
modernistes - Pastorius, Miles Davis,… du
Rock au Jazz, du Jazz-Rock au Jazz-fusion, Ce système pensé au départ pour se positionner directement sur l’embouchure se place
en passant par le Be-bop… maintenant sur la branche sans soudure ni modification de l’instrument d’origine.
Site web davebargeron.com
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 25

INFOS CONCOURS

Cor en Fa
Maintenant, en 2005, je me sens un
peu moins seul dans cette démarche.
Qui aurait parié un jour sur l’enseigne-
ment du serpent au CNSM ?
CHRONIQUE
de Jean-Pierre Mathez
Mon plus beau cadeau vient de Dave, une fois
et Cor “Petite Main” de plus. Pour m’accompagner au serpent et Michel : Oui, effectivement. Cer-
entrer dans sa sonorité, Dave n’a pas hésité tains se sont démenés, comme Volny Hostiou,
Premier Concours National voici trois ans à travailler et à jouer en concert pour faire reconnaître cet enseignement au À propos des concours internationaux,
Finale le 18 mars 2006 à Paris
la sacqueboute. Cela fait maintenant partie
de notre programme de concert.
CNSM de Paris. Je suis donc chargé de cours des jury et des candidats
pour quelques heures et je travaille avec les
Le corniste Eric Du Faÿ, lance le premier con- étudiants volontaires des classes de tuba/sax-
cours national de Cor en Fa et “petite main”, horn/euphonium qui choisissent le serpent en
destiné aux jeunes jusqu’à 12 ans inclus au Comment voyez-vous le développement option dans le cadre du département de mu-
18 mars 2006, date de la finale. des cuivres en France ? sique ancienne.
La finale aura lieu à Paris le 18 mars pen-
Michel : En l’espace de vingt ans,
dant le salon de la musique et sera l’occasion il y a eu un progrès gigantesque, les clivages Que peut-on vous souhaiter ?
d’une grande fête spécialement conçue pour sont tombés, une ouverture technique et ar-
les enfants, autour du cor et de la musique. tistique permet aux jeunes d’aborder le style Dave et Michel : De poursuivre long-
Eric du Faÿ qui leur convient. Je pense qu’il faut dévelop- temps cette amitié, de continuer de rencon-
tél : 01 46 23 96 02 / 06 60 17 99 94 per les Brass Bands, les fanfares de cuivres, trer un public attentif et de participer à des
ericdufay@hotmail.com genre Funk. C’est une bonne chose. Le mu- rencontres avec des jeunes tubistes décom-
sicien cuivre peut maintenant aborder diffé- plexés comme aujourd’hui à Joué-lès-Tours,
rents instruments sans que cela paraisse in- ou comme hier au CNR de Lille…
congru comme à une certaine période récente
Trompette ; des instruments anciens aux plus modernes,
Concours Maurice André de la conque au didgeridoo, à l’instrument Propos recueillis par Yves Rémy
bénéficiant des derniers progrès de la facture
Site Web : http://michelgodard.fanspace.com Néanmoins, avec tous les cours de Il y aurait également pas mal de
instrumentale.
Ville de Paris maîtres internationaux qui se donnent de par choses à dire sur les candidat(e)s. Si la plu-
11 au 19 novembre 2006 le monde, presque tous les jurys d’un certain part possèdent une technique justifiant leur
infos : http://www.civp.com instrument connaissent plus ou moins bien présence dans un concours international (les
Le Serpent au CNSM de Paris. E n principe, les concours d’inter- la valeur des candidats, lorsque ces derniers
jouent pour eux en privé (ou en classe) sans
véritables défaillances sont de plus en plus
rares), beaucoup oublient que c’est la maî-
prétation musicale sont destinés à stimuler
et découvrir de nouveaux talents, mais il y a la pression qui règne durant un concours. Très trise sur scène et le niveau de conscience mu-
Tuba A la création du conservatoire, il y d’autres raisons sous-jacentes (promotion du souvent on entend des membres d’un jury qui sicale qui fait la différence. Les jeunes virtuo-
a eu jusqu’à six professeurs de serpent. lieu, prestige d’un nom, etc.). La constitution n’ont, comme il se doit, pas voté pour tel ou ses se jettent avec la folle énergie de l’espoir,
Lieska - Finlande du jury, l’établissement d’un programme sé- tel candidat, le défendre tout de même par la ou du désespoir, dans des exécutions musi-
Mais à partir de 1802, l’instrument
20 au 27/7/2006 lectif et d’un règlement cohérent, la qualité parole, en chuchotant ou en claironnant “oh! cales trop violentes, trop rapides, peu diffé-
disparaît du conservatoire. d’habitude il joue beaucoup mieux que ça”... renciées dans les nuances, sans s’occuper ni
infos : http://www.lieksabrass.com de l’organisation ainsi que la valeur des prix
et de la portée promotionnelle pour les lau- Cette attitude se comprend, mais elle procède de l’acoustique des lieux, ni des auditeurs,
En 2000, c’est en tant qu’étudiant réats sont les clés du succès d’un concours. d’une partialité inappropriée dans le cadre ignorant même souvent que leurs pianistes ne
dans la classe de saxhorn que j’ai voulu précis d’un concours où chaque candidat[e| sont pas de simples esclaves, mais des parte-
Euphonim-Tuba me pencher sérieusement sur l’étude
« ...certains débats de jury est livré[e] à lui[elle]-même. Les membres naires à part musicale égale...
du serpent. J’ai tout naturellement pris d’un jury devraient s’imposer une attitude ré-
contact avec Michel Godard, pionnier en peuvent parfois dégénérer en servée à ce niveau et éviter de vouloir influen- Si un candidat ne trouve pas ses
Luxembourg
European Competition la matière en France. Je lui ai proposé, ainsi qu’au responsable du département de combats de coqs et en calculs cer leurs collègues. Un autre point souvent marques habituelles dans le climat impitoya-
remarqué durant et à la fin des concours: cer- ble d’un concours, alors qu’il joue fort bien
Concours pour jeunes solistes Musique ancienne du CNSM, de développer une «option» serpent, en marge des d’apothicaires, loin de l’intérêt tains membres de jury profitent de la présen- chez lui ou dans le confort stimulant de la
12/11/2006 classes de tuba. Non sans mal, après six mois de discussions avec la direction, cela des candidat(e)s.» ce de nombreux jeunes professionnels pour classe d’étude, c’est qu’il a encore d’autres
infos : http://www.ugda.lu a été accepté et un crédit de 20 heures annuelles a été obtenu. faire du clientélisme. “Oh! il te manque peu problèmes, peut-être extramusicaux, à résou-
00 352 46 25 36 1 Les membres d’un jury sont majoritairement de choses pour réussir, viens donc travailler dre. Ces mêmes problèmes pourraient tout
Le serpent retrouve donc, grâce à ces quelques heures d’enseignement au des pédagogues renommés qui ont initié plu- un semestre ou deux avec moi.” Certes, on aussi bien lui fermer les portes lors d’une
CNSM, une véritable reconnaissance. De plus, la polyvalence de Michel Godard en sieurs générations de très bons instrumen- observe parfois de jeunes talents auxquels il audition d’orchestre ou le désorienter lors
tant que musicien improvisateur, tant en musique ancienne que contemporaine, tistes. Leur présence incite nombre de leurs ne manque effectivement qu’un peu de rigu- d’un concert public.
Ensemble de cuivres crée un véritable lien avec les classes de tuba tout en offrant une ouverture vers le élèves ou anciens élèves à se porter candidat eur ou de conscience musicale et des conseils Les membres d’un jury devraient
quatuor au sextuor style ancien pour lequel je me suis spécialisé. et c’est un élément important pour le succès judicieux sont alors bienvenus. Mais certains donc “limiter” leurs jugements sur le passa-
d’un concours que les organisateurs n’igno- pédagogues avides de régner sur une classe ge présent d’un candidat, sans tenir compte
Passau - Allemagne rent pas, même si ces maîtres sont parfois internationale cherchent à profiter du désarroi des qualités ou du potentiel qu’ils ont dé-
2 au 5/11/2006 Pour ma part, mon travail sur le serpent se poursuit par des recherches d’un jeune musicien pour lui vendre de nou- celés auparavant s’ils ont travaillé avec l’un
aussi concurrents entre eux, voire défen-
infos : http://www.blechblaeser-wettbewerb.de historiques, de répertoire et en termes de facture instrumentale avec le facteur de veaux espoirs. C’est évidemment ce type de ou l’autre d’entre eux. Sinon, on tombe dans
seurs peu tolérants de courants de styles ou
cornets à bouquins Serge Delmas (copie d’un serpent du Musée de la Musique en d’écoles nationales différents. Brefs, certains jury qui dérange le plus dans les concours. la douceur de la pédagogie paternaliste qui
ht cours, travaux importants sur les embouchures anciennes, travaux acoustiques avec maintient les étudiants dans un cocon d’illu-
tp débats de jury peuvent parfois dégénérer en
:/ le Laboratoire d’AcM au CNRS). D’autres part, mon but est de rejouer l’instrument combats de coqs et en calculs d’apothicaires,
« Les jeunes virtuoses se jettent
sions, hors de la dure réalité du métier et de
/g dans son contexte comme je l’ai fait dans l’enregistrement récemment paru de la l’art.
az loin de l’intérêt des candidat(e)s.
Re

et Messe pour plusieurs instruments de Charpentier avec l’ensemble La Fenice dirigé (...) dans des exécutions musi-
tro

te Les candidats apprendront ainsi

uv sur

de par Jean Tubéry. Le problème de ces “filiations” con- cales trop violentes, trop rapi-
ez le

qu’en musique, c’est le moment présent qu’il



sc nues ou reconnues voudrait être maîtrisé par

des, (...) sans s’occuper ni de
le si
s

ui un paragraphe des règlements qui exige que faut maîtriser et c’est là qu’il faut pouvoir
in te i

vr http://serpent.instrument.free.fr l’acoustique des lieux, ni des

fo nt

le membre du jury concerné s’abstienne de donner le meilleur de soi-même.

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Volny Hostiou
de erne

.fr voter pour ses élèves. auditeurs.»

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ee © 2005 - Jean-Pierre Mathez www.brass-bulletin.com

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Les Concours d’Interprétation en France et à l’étranger
10ème Concours International d’Interprétation
TUBA, Brno, République Tchèque
19 au 24 septembre 2005
Président du Jury
James Gourlay, Grande Bretagne
(soliste international et directeur du département vents et percussion au Royal Nothern College of Music à Manchester)
Membres du Jury
Jean-Pierre Mathez, Suisse (Trompettiste et Directeur des Editions BIM),
Melvin Culbertson, France (Soliste Internationnal, Tuba solo de l’Orchestre National de Bordeaux et Professeur au CNSMD-Lyon)
Markus Theinert, Allemagne (Président de la société Miraphone)
Pavel Trnka, République Tchèque (Ex-tuba solo et ex-professeur à Prague, membre du comité d’organisation)
Petr Jirak, République Tchèque (Tuba solo de l’Orchestre Symphonique de Brno).
Premier Prix
Sergio FINCA QUIROS né en 1979, Espagnol
Etudes musicales :
1992 - 1997 : Conservatoire Supérieur de Musique d’Oviedo, Espagne avec David Moen.
1997 - 1998 : CNR de Bordeaux avec Mel Culbertson. 1998 - 1999 : CNR de Perpignan avec
Mel Culbertson. 1999 - 2003 : CNSM de Lyon avec Mel Culbertson et Arnaud Boukhitine.
Concours Internationaux :
Classé second au Tubamania International Competition, Sydney en 1999, finaliste à Brno
International Performers’ Competitionen 2000, Premier Prix en 2003 au Concurso de Jovenes
Interpretes de Juventudes Musicales de Espana.
Lors de la cérémonie d’ouverture du dimanche, on
Carnet de route nous informa que 48 tubistes avaient posé leur candidature.
33 avaient été sélectionnés sur dossier et avaient acquittés-
de Benoit Meurin
leurs droits d’inscription (environ 100 Euros). Mais seulement
22 se sont présentés au début des épreuves.
L
“ a ville de Brno, deuxième ville de la République Le groupe des Français et autres étudiants de Mel Cul-
bertson au CNSMD de Lyon ainsi que dans divers CNR, consti-
Tchèque, capitale de la Moravie, accueillait du 19 au 24 sep-
tembre 2005 le concours international de Tuba, organisé sous tuait le groupe le plus important des participants. Nous étions
la présidence de Alena Vesela, professeur à la Janacek Aca- une dizaine à être accompagnés par la pianiste Kyoko Nojima,
demy of Music and Performing Arts de Brno. C’est dans cette accompagnatrice du CNSM de Lyon.
académie que se déroula le concours. Membre du jury et comme il est de coutume, Mel Culbertson
ne votait pas pour ses élèves. Dans ce groupe il y avait Oscar
Les répétitions avec piano commençant le dimanche, ABELLA, Harumi BABA, Bastien DUBOSC, Maxime DUHEM,
les arrivées des tubistes s’étalaient entre le samedi et le di- Masaru OOKA, Bruno OSINSKI, Sergio FINCA QUIROS, Yoann
manche matin. Un groupe d’étudiants et d’ex-étudiants du CUZENARD et moi-même Benoit MEURIN.
CNSMD-Lyon, dont Sergio FINCA QUIROS (le 1er prix), est
même arrivé le dimanche soir après avoir traversé l’Europe du La salle de concours n’était pas très grande. Elle était
sud au Nord en voiture. Ils avaient participé à un stage de pré- très belle, avec une petite scène, la possibilité d’avoir un public
paration en Croatie avec leur professeur, Mel Culbertson, et la d’une soixantaine de personnes et une grande table pour les six
pianiste accompagnatrice du CNSMD-Lyon, Kyoko NOJIMA. membres du jury au fond. Son seul défaut : l’acoustique. Elle ré-
sonnait énormément, et cela a causé beaucoup de problèmes
Tous les compétiteurs étaient logés dans une sorte aux candidats qui ne savaient pas contrôler leurs dynamiques.
d’hôtel universitaire avec d’autres musiciens (violon, violoncel- En effet, alors qu’on nous demande toujours de jouer avec le
le, ....). à une dizaine de minutes de marche de l’académie. son le plus large et le plus puissant possible, il fallait au con-
Deux deuxièmes prix Ex-æquo
Carolyn JANTSCH et Leslie NEISH
Carolyn JANTSCH née en 1985, Américaine
Etudes Musicales :
1999 - 2002 : Interlochen Arts Academy in Miami avec Tom Riccobono
et depuis 2002 à l’University of Michigan in Miami avec Fritz Kaenzig.
Concours Internationaux :
2002 : International Tuba Euphonium Conference in Budapest - ITEC2002 : Arnold Jacobs
Mock Orchestra Tuba Audition (Premier Prix)2004 : Artist Tuba Solo Competition - ITEC
(Premier Prix)
2004 : Falcone Onternational Ruphonium and Tuba competiton (Premier Prix).
Leslie NEISH né en 1982, Anglais
Etudes musicales
Depuis 2000, étudiant au Royal Nothern College of Music in Manchester, avec James Gourlay.
Concours Internationaux :
2002 : BBC Young Musician of the Year (Finale)
2003 : Yamaha Music fondation of Europe (Finale)
International Tuba Euphonium Conference (Prix spécial)
traire posséder toute une gamme de nuances allant du mezzo
forte au triple piano ! A l’issue du premier tour (le mardi soir),
le président de Jury, James Gourlay, a félicité l’ensemble des
candidats pour le “niveau exceptionnel” du concours. Il an-
nonça la liste des 11 candidats invités à participer au second.
Parmi eux, il y avait trois étudiants lyonnais : Sergio Finca
Quiros, Yoann Cuzenard et moi-même.
Le mercredi fut consacré aux répétitions du second
tour. Et le lendemain, les 11 candidats ont joué leur program-
me. Trois furent sélectionnés pour le troisième tour et la finale
: Sergio Finca Quirros, premier nommé, Carolyn Jantsch et en-
fin Leslie Neish.
A chaque tour, le jury affichait des notes qui nous per-
mettaient de nous positionner dans un classement.
Au premier tour, Sergio Finca est troisième ex-equo
avec Carolyn Jantsch qui posséde, grâce à son vibrato, un “son
magique” qui lui permet de dominer nettement le premier
tour.
Cependant, de tour en tour, cet atout devient répétitif,
et permet à Sergio de prendre la tête au second tour avec une
magnifique interprétation de Parable XXII de Vincent PERSI-
CHETTI. Sergio s’est fait une spécialité de la musique contem-
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 27
Stage de Cuivres
avec l’ensemble HEXAGONE
du 12 au 19 février 2006
Manifestation : Autour des Cuivres
CITé SCOLAIRE EJEAS DE LOS CABALLEROS
47 430 MARMANDE
Tarifs de 360 e à 520 € + option initiation au Karting 20€
Chèques vacances acceptés, stage déclaré
«Jeunesse et sports»
Professeurs:
Trompettes : Pierre DUTOT et Alain LOUSTALOT, Trom-
pette/Jazz :Thierry AMIOT, Cor : Jean Philippe CHAVEY,
Trombone : Frédéric BOULAN, Tuba : Arnaud OLIVIER,
Percussions : Michel PALAY
Contact : Pascal Apparailly 06 80 73 68 92
Les trois lauréats Site: http://www.apparailly.com
ept@tiscali.fr
Journées du Tuba à Bayonne
Du 6 au 10 mars
programme :
lundi 6 mars 18h00 Concert des ensembles de cuivres
Mardi 7 mars 18h00 Concert autour des œuvres de
Emler, Machado, Agostini, Takana ; par Micaël Cortone
d’Amore (tuba) et Stéphan Fougeroux (percussions et
piano)
20h30 : concert de l’ensemble OPUS4 : Vincent Gillig
(trompette), Jean-Philippe Chavey (cor), Laurent Larcelet
(trombone) et Micaël Cortone d’Amore (tuba), Oeuvres
de Bach, Rossinin, Debussy, Albinoni, Bizet, Cortone
d’Amore, Meier
Mercredi 8 mars 9h30 à 12h30 et 14h30 à 17h30 :
master-classes de trompette, cor, trombone, tuba et per-
cussions par les musiciens ci-dessus, membres de l’Or-
chestre Philharmonique de Strasbourg
18h00 : Concert de clôture
Jeudi 9 mars 18h00 Concert de jazz par le Big-Band du
CNR sous la direction de Jean-Jacques ORZAN
Vendredi 10 mars 18h00 Tony Tuba : conte musical
pour voix d’enfants, tubas et percussions, de Marc Stec-
kar et Jean-Claude Decalonne. En première partie, l’Or-
chestre d’Harmonie du CNR
Contact CNR de Bayonne 05 59 31 21 70
poraine, et fait des tournées de récitals en Espagne avec piano
et percussions. Enfin, la finale lui procure l’occasion d’aug-
menter son avance en jouant une magnifique pièce d’Europe
de l’est : Sonata de Juraj FILAS.
Il a remarquablement bien contrôlé le concours, les
épreuves en elles-mêmes, sa préparation, et a construit son
programme très intelligemment. Cette maîtrise témoigne de
ses nombreuses participations à ce genre d’événement.
Tout notre groupe est bien évidemment resté écouter
les amis encore en liste et le vendredi soir fut consacré à la
fête. Le concert des lauréats eu lieu dans une chapelle au sud
du centre ville le samedi après-midi.
Cette semaine nous a coûté pas mal d’argent, à cha-
cun plus de 650 Euros (transport, frais d’inscription, l’accom-
pagnatrice-pianiste, le logement et la nourriture sur place).
Néanmoins, cela reste une expérience inoubliable, et
très enrichissante.
Vivement les prochains concours internationaux, et encore fé-
licitations aux lauréats (et plus particulièrement à Sergio qui
avait annoncé avant le début des épreuves que ce serait son
dernier concours).”
Benoit Meurin
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 29
Les Concours d’Interprétation en France et à l’étranger

Concours international COR 54ème Concours International ARD Munich

de trombone de Budapest
du 3 au 12 Septembre 2005 le jury présidé par Alun Francis et composé
de Hermann Baumann, Ab Koster, Marie-Luise
Neunecker, Gerd Seifert, Bruno Schneider, Barry
Tuckwell, Bedrich Tylsar et Radovan Vlatkovic a
souhaité accorder deux seconds prix.

1er Prix : Alexander Gorbunov (Russe) Szabolcs Zempléni - Premier Prix

2e Prix : Hannes Hölzl (Autrichien)
3e Prix : Antoine Ganaye (Français)
Né en Hongrie en 1981, à Budapest. Premières leçons
avec Palma Szilagyi, il a continué à l’académie de musique de
Ferenc Liszt avec Ferenc Tarjáni puis avec Christian-Friedrich
Dallmann et Markus Bruggaier. Déjà lauréat à Pragues, à 17
Autres trombonistes récompensés ans, à Markneukirchen et à Brno, il est actuellement cor solo de
l’Orchestre Bamberg Symphoniker.

Horváth Szabolcs (Hongrois),

Lugosi Róbert (Hongrois),
Zgonz Nathan Mason (Américain).
Louis-Philippe Marsolais - Deuxième Prix
Né au Canada, élève de John Zirbel à l’université de
McGill puis de Bruno Schneider du für Musik de Hochschule de
Freiburg en 1999. Lauréat au Concours 2000 International de
Cor de Trévoux et finaliste au Concours 2004 de Genève, recevant
le prix d’Othmar-Schoeck. Il se consacre au son quintette à vent
Pentaèdre dont il est le directeur artistique.
L e concours s’est déroulé dans le grand Hall de l’académie de Ferenc Liszt de la musi-
que, à Budapest. Les finalistes étaient accompagnés du Budapest Symphony Orchestra de la Radio
Hongroise, dirigé par László Kovács.

Le jury : Renate Hupka - Deuxième Prix

Gusztáv Höna, Hongrie, président du jury, Michel Becquet, France, István Péter Farkas, Hongrie,
András FEJÉR, Hongrie, Jay FRIEDMAN, USA, Rudi JOSEL, Autriche, Olaf OTT, Allemagne et Zde-
nek PULEC, République Tchéque.
60 candidats, venus de 19 pays, dont un Autrichien, un Bulgare, un Belge, deux Tchèques,
quatre Français, neuf Allemands, un Hollandais, quatorze Hongrois, deux Italiens, neuf Japonais,
un Maltais, un Portuguais, un Roumain, deux Russes, deux Espagnols, deux Suédois, un Suisse,
deux Ukrainiens, quatre Américains.
36 candidats, 12 demi-finalistes dont 4 Français sur 4 présents
6 finalistes dont 3 Français...
Née à Rostock en 1980, elle étudie avec Christian-
Friedrich Dallmann, Stefan Dohr et Froydis Ree-Wekre avant de
suivre en avril 2004 l’enseignement de Marie-Luise Neunecker.
Renate Hupka a gagné le premier prix du Concours international
Philip Jones à Guebwiller en 2001 et le troisième prix le 28 juillet
2005 à la compétition internationale de Lieksa en Finlande.
Renate Hupka est nommée en septembre 2005 cor solo de
l’orchestre d’état de la basse-saxe.

Quatre Français à ce concours de Budapest qui était le 40ème mais le premier pour le
trombone, un concours réputé et très bien organisé, tout se passant dans la grande académie Fe- Christoph Eß - Troisième prix
renc LISZT.

Les quatre Français:

Né en 1984 à Tübingen, Christoph Eß a commencé à
l’âge de sept ans avec Peter Hoefs à la Musikschule de Tübingen
Matthieu DUBRAY (tromboniste à l’Orchestre National d’Ile de France
et depuis 2003 à la Hochschule de Stuttgart avec Christian
et en classe de perfectionnement au CNSM de paris) demi-finaliste.
Lampert. Il a joué avec le Staatskapelle de Dresde et jouera
Fabrice MILLISCHER (élève au CNSM de lyon) finaliste.
la saison prochaine avec l’orchestre symphonique de la radio
Frédéric BOULAN (tromboniste de l’Orchestre National de Lyon) finaliste.
bavaroise.
et Antoine GANAYE (trombone solo de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France) 3ème prix.
 La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 31
Les Concours d’Interprétation en France et à l’étranger

Concours international Philip Jones L’INFLUENCE FRANCAISE

Premier Prix, Francisco FLORES, Vénézuéla
Deuxième Prix, Rubén SIMEO GIJON, Espagne
Troisième Prix, Tomonori SATO, Japon
48 inscrits
33 candidats présents à Guebwiller venus de 21 pays
11 retenus pour la demi-finale
Fabio BRUM, Brésil, André FEYDY et Clément Saunier,
France, Francisco FLORES, Venezuela, Mlle Tine Thing
HELSETH, Norvège, Mlle Maja MARKERT, Danemark,
Matthew SADLER, Grande-Bretagne, Kazuaki KIKU-
MOTO et Tomonori SATO, Japon, Rubén SIMEO GIJON,
Espagne et Sergio CASESE, Italie.
ANALYSE
L es organisateurs ont abandonné les catégories
juniors et espoirs des éditions 1995 et 1997 au profit
d’une complémentarité entre le concours de soliste et
celui d’ensemble de cuivres. Dans cette catégorie, les
lauréats apportent le crédit nécessaire à la notoriété
du concours comme le quintette de trompettes,
Trombomania, l’ensemble Turbulences animé par David
Guerrier, le Quatuor de trombones KIMOIZ ou Budapest
Corpus Trombone Quartet.
Cette session 2005 intégrait une catégorie
Quintette de Cuivres, annulée faute de candidatures
en nombre suffisant pour les organisateurs : seuls cinq
ensembles s’étaient inscrits.
3 places en Finale, pas une de plus.
Le jury avait décidé de n’accorder que trois
places en finale. D’où l’extrême difficulté d’éliminer
des candidats de très haut niveau. Sur les 48 inscrits,
33 trompettistes venus de 21 pays se sont succédés
au premier tour sur la scène des Dominicains. Aucun
candidat n’a démérité. Onze musiciens sélectionnés pour
la demi-finale ont interprété tous avec brio, une pièce au
choix de l’époque baroque à la piccolo, J. W. Hertel, G.
Prestige des Cuivres-Guebwiller
Trompette
du 6 au 10 Septembre 2005
Tomonori Sato, 3ème Prix, Rubén Simeo Gijon, 2ème Prix, Francisco Flores, 1er Prix
P. Telemann ou M. Haydn et la commande du CDMC, Hommages
du compositeur grec, Alexandro Markeas (Editions Billaudot). Un
hommage à Rameau et à Mahler, en deux mouvements. Une superbe
œuvre pour trompette et piano qui viendra s’ajouter au répertoire de
concert de nombreux trompettistes.
Au dire de certains, dans les coulisses, huit trompettistes
pouvaient prétendre à accéder en finale, trois furent désignés. C’est la
dure loi de ce genre d’épreuve. Le jury reste souverain et a argumenté
ses choix. Reinhold Friedrich souligne que le système de vote mis en
place à Guebwiller est le meilleur qu’il ait connu de tous les concours
auxquels il a participé. Pour lui, ce système évite les discussions
préalables et le jeu d’influence des fortes personnalités.
La révélation de ce choix est la présence dans les finalistes
du très jeune trompettiste de 13 ans, Rubén Simeo Gijon. Un mélange
savamment dosé entre le jeu aérien de Maurice André, la profondeur
de timbre de Dokshizer, la facilité de Nakariakov. Le jury a choisi de
donner une prime à la jeunesse.
L
es lauréats finalistes du concours ont tous les
trois bénéficié de l’influence française et de l’apport de son
enseignement.
Olivier Grangean, le chef invité par l’Orchestre de
Mulhouse pour la finale, a retrouvé, à Guebwiller, Francisco
Florez, un jeune élève du Conservatoire Itinérant de Musique
qu’il a initié au Vénézuela.
Olivier Grangean, né en 1963 à Limoges, a débuté
ses études musicales par la trompette dans sa ville natale. Il
s’est ensuite tourné vers la direction d’orchestre et entre au
CNSM de Paris. Considéré comme l’un des jeunes chefs les
plus doués de sa génération, lauréat de la Fondation Yehudi
Menuhin, il obtient en 1991 le premier prix du concours
international de Tokyo. Depuis, il mène une carrière inter-
nationale au gré des invitations de nombreuses formations
symphoniques européennes, asiatiques et américaines.
Rubén Simeo Gijon
Marié à une Vénézuélienne, Olivier Grangean vit cinq ans à Caracas. De 1996 à 2000, il contribue au
projet d’un Conservatoire Itinérant de Musique lancé par la Fondation Beracasa en collaboration avec l’Am-
bassade de France et l’AFAA, Association Française d’Action Artistique. Contre l’idée des master-class sans
lendemain souvent très nocif, il convainc les partenaires d’inviter au Vénézuéla des interprètes et enseignants
français sur une longue durée (2 semaines et au moins 3 fois par an). Il entame un véritable travail de fond.
Ses compatriotes, limougeauds comme lui, Franck Pulcini et Michel Becquet le rejoignent ainsi qu’An-
dré Cazalet et quelques autres. Pour Olivier Grangean, il est important de ne pas se conduire en «Conquista-
dors» de la musique occidentale ou de faire étalage de sa suprématie technique face aux jeunes Vénézuéliens
souvent dépourvus d’instrument de bonne facture, mais rester humble et à l’écoute. Pour les cuivres, ce sera
une réussite dont Francisco Florez bénéficiera. Un système national d’orchestres juvéniles et infantiles permet
à des milliers de jeunes Vénézuéliens de pratiquer la musique d’ensemble. En Amérique latine, c’est souvent
une grande chance d’être repéré et aidé. Francisco en sera le trompette solo dès 1999.

Philippe Pfisterer, directeur du CDMC de Guebwiller, Conseil départemental pour la Musique et la Culture
de Haute-Alsace, est un passionné des cuivres, gourmand de nouveautés et véritable gourmet. Ainsi pour assouvir
sa soif de découverte de nouveaux talents et la rencontre avec les artistes internationaux de cette famille, plutôt
que de courir les festivals et les concerts à travers le monde, Philippe Pfisterer a eu l’idée, voici 10 ans, de les
inviter chez lui, à Guebwiller. En 1995, profitant de l’installation du CDMC aux Dominicains à Guebwiller, il lance
le concours Prestige des Cuivres avec l’appui de Bernard Soustrot, relayé ensuite par Michel Becquet et Philip
Jones. A fréquence bisannuelle, ce concours est consacré successivement à la trompette, au tuba et à l’euphonium,
au trombone, au cor et aux ensembles de cuivres. Il est admis en 2001 dans le cercle restreint de la Fédération Le président du jury, le trompettiste allemand Reinhold Friedrich, entouré des trompettistes Miroslav Kejmar, République Tchèque, Anthony Plog, Etats-Unis,
Mondiale des Concours Internationaux. Mineo Sugiki, Japon, Franck Pulcini, France, le tromboniste espagnol Indalecio Bonnet, le corniste finlandais Esa Tapani, le musicologue et chef d’orchestre
Allemand Hans Oskar Koch.

Les Concours d’Interprétation en France et à l’étranger
1er Concours International de Trompette Théo Charlier
Bruxelles Novembre 2005
Clément Saunier est heureux et rayonne
Ce trompettiste français de 26 ans acharné des concours internatio-
naux de trompette a déjà eu en septembre les honneurs du site, La Gazette
des Cuivres.
Malheureux demi-finaliste au concours de Guebwiller, il n’hésitait pas
à répondre à nos questions et exprimait les sentiments qui l’animent pour sans
cesse se remettre en cause devant un jury de concours.
Déjà titré des plus importantes compétitions de par le monde, Porcia,
Prague, Illzach, Passau, Guebwiller en soliste ou en ensemble, il poursuit son
chemin. Acceptant les défaites comme appréciant les victoires. Cet ancien
élève de Clément Garrec au CNSM de Paris veut progresser, connaître tout le
répertoire de la trompette, rencontrer des personnalités et se faire un réseau
d’amis musiciens à travers le monde. Il accumule ainsi des expériences mu-
sicales et humaines qui pour lui devront servir à la prochaine génération de
trompettistes dont il souhaite un jour rendre le chemin plus facile.
Après Guebwiller en septembre, il est finaliste au concours de trom-
pette solo de Lille en octobre et remporte le 1er concours Théo Charlier de
Bruxelles en novembre soit une quinzaine de concertos en deux mois (plus les
traits d’orchestre). On peut dire que le pari était osé mais se termine plutôt
bien...
Commentaires d’Antoine Acquisto
sur le Concours Théo Charlier
Pour le concours Théo Charlier, j’étais membre du comité du con-
cours et je peux garantir que l’école Française a brillé de mille éclats avec la
prestation de Clément Saunier ....Premier prix ! et quel beau premier prix ! De
plus, il a obtenu le prix de l’interprétation de l’oeuvre belge ( concerto de Joss
Van Der Roost), un parcours sans faute du premier tour à la finale. ... Clément
a même préparé son dernier tour chez moi à la campagne autour d’une bonne
assiette et d’une bonne bouteille de vin !
Seconde classée une jeune Norvégienne, Elseth Thine âgée de 18
ans avec une musicalité étonnante, suivie à la troisième place de l’Australien
Williams Tristram à la force et virulence bien assises.
Antoine Acquisto
Trompette Solo à l’Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie
Professeur à l’Institut Supérieur de Musique et Pédagogie de Namur
L’organisation
Photo : Guy Touvron (Jury, France), Tristram Williams (3ème prix, Australie), Pasi
Pirinen (Jury, Finlande), Fred Mills (Jury, USA), Jan van Der Roost (Jury composi-
teur de l’oeuvre imposée, Belgique), Tine Helseth (2ème prix, Norvège), Clément
Saunier (1er prix, France), Gabriele Cassone (Jury, Italie), Friedrich Reinhold (Jury,
Allemagne), Dominique Bodart (secrétaire organisation, Belgique).
C
’est Dominique Bodart, trompettiste belge, qui
a lancé le concours de trompette en hommage à son com-
patriote le grand trompettiste et pédagogue Théo Charlier
(1868-1944) avec le soutien, entre autres, de sa famille
ainsi que des trompettistes Antoine Acquisto et Manu
Maellerts.
Doté de généreux prix et d’un jury de premier
plan, ce premier concours a su attirer 44 candidats inscrits
de 20 nationalités différentes et de tous les continents.
Souvent des habitués des concours dont certains s’étaient
croisés à Guebwiller en septembre dernier.
La demi-finale rassembla 8 candidats au palma-
rès impressionnant : Ismael Betancor (Espagne, soliste de
l’orchestre de Gran Canaria en Espagne et lauréat de 2
prix internationaux), Fabio Brum ( Brésil, élève de Frie-
drich), Olivier Bombrun (3ème prix concours Maurice An-
dré 2003), Yuval Shapiro (Israel), Tristram Williams (trom-
pette solo de Melbourne Australie, lauréat de plusieurs prix
internationaux), Paolo Paravagna, (orchestre du capitole de
Toulouse) Tine Helseth (Norvège, concertiste Norvégienne)
et Clément Saunier.
Après l’interprétation de Haydn ou Hummel, les
finalistes interprétèrent le Concerto per tromba de Van der
Roost avec l’orchestre d’Anvers à la finale, pour cordes et
clavecin (Editions De Haske).
Clément Saunier insiste pour saluer la remarqua-
ble et chaleureuse organisation du concours, profession-
nelle, tout en restant familiale, mise au point par Domi-
nique Bodart, ainsi que sur l’acoustique merveilleuse des
salles de concert et de concours mises à disposition de
cette manifestation - Conservatoire de Bruxelles et Maison
de la Culture de Namur. Habitué des concours, il apprécie
le suivi médiatique que Dominique Bodart a su mettre en
place puisque radio et presse écrite étaient présentes. La
finale sera retransmise à la télévision belge. De nombreux
concerts sont également offerts au lauréat, ce qui est à
remarquer.
A suivre...
Contact organisation Brass Promotion
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 33
7ème Concours National de Trombone
Aulnoye-Aymeries - Octobre 2005
P our sa septième édition, le concours national de trombone a couvert trois catégories : “jeunes trombonistes”, “espoir” et “pres-
tige”. Organisé par Pascal Lienard, directeur de l’EMMD d’Aulnoye en partenariat avec Antoine Courtois Paris, le concours s’est déroulé
du 21 au 24 octobre. Le jury du concours, composé de Gilles Millière, Jérôme Naulais, Matthieu Dubray, Marc Lys et Alexandre Chapelet,
devait départager au total 63 candidats.
Les organisateurs ont passé des commandes spéciales pour le concours aux trombonistes/compositeurs, Jérôme Naulais pour
Appels d’Airs - catégorie Prestige et Marc Lys pour Sonateen ager pour la catégorie Espoir, éditées par Combre.
Catégorie Prestige
25 candidats, 5 finalistes
premier prix : Mathieu Turbe, du CNR de Tours, classe de Thierry Guilbert
deuxième prix : Thomas Callaud, du CNR de Lille, classe de Christian Bogaert
troisième prix : Arnaud Labarthe, du CNR de Bordeaux, classe d’André Siot et Eric Coron
Catégorie Espoir
21 candidats, 4 finalistes
premier prix : Clément Carpentier, du CNR de Lille, classe de Christian Bogaert
deuxième prix : Maxence Moercant, du CNR de Lille, classe de Christian Bogaert
troisième prix : Muriel Le Goff, du CNR de Dijon, classe de Bernard Metz
Catégorie «Jeunes trombonistes»
17 candidats, 5 finalistes
Manifestations associées : master-class de Gilles Millière, con-
premier prix : Baptiste Ioos-Blondel de Bray-Dunes
certs des ensembles : Big Band dirigé par Fabrice Martinez du
deuxième prix : Julien Ali de Hellèmes
conservatoire du 20ème arrondissement de Paris, Salsa Songo
troisième prix : Antoine Delbaere du Quesnoy sur Deule
21, Format A4 quatuor de trombones.
Contact : emmd.aulnoye@wanadoo.fr
3ème Concours International
de Musique de Chambre de Lyon
Catégorie : Quintette de cuivres - 17 au 22 avril 2005
1er prix, prix de la Ville de Lyon - 10 000 euros
Prix Adami du public - 5 000 euros
Prix Sacem, meilleur programme de demi-finale - 5 000 euros
Coup de coeur Bayer Cropscience - 5 000 euros
Quintette Or Notes (France)
Contact : sylvain.dutouquet@club-internet.fr
2nd prix, prix Spédidam - 7 500 euros
Quintette Triton Brass (Etats-Unis)
Contact : sgtist@mit.edu
3e prix, prix du Conseil Général - 5 000 euros
Quintette Feeling Brass (France)
Contact : leleuromain@free.fr
OR NOTES
Anthony Chevillon et Julien Lair, trompettes, Pierre Rémondières, cor,
Etienne Lamatelle, trombone, et Sylvain Dutouquet, tuba.
Brass Band
Palmarès
du 2ème Concours National de Brass Bands
Organisation CMF 6 novembre 2005
Organisé par la Confédération Musicale de Fran-
ce, c’est devant une salle archi comble du CNR de Paris, rue
de Madrid que s’est déroulé le championnat national.
- Cinq Brass Bands en lice, deux en Excellence, Savoie et Amiens et trois en Honneur,
Normandie, Aeolus et Nord-Pas-De-Calais.
- Palmarès : Cinq premier prix décernés marquant bien l’évolution de chaque formation.
Le Grand Prix d’Honneur a été attribué à Aeolus qui représentera la France lors du prochain
concours européen de l’EBBA.
Les notes ont été attribuées par les membres du jury invité
- David Read, cornettiste anglais, enseignant et spécialiste incontournable du Brass Band,
- Fred Harles, directeur du Brass Band d’Esch/Alzette au Luxembourg
- Jacques Mauger, tromboniste français, qui a enregistré et participé à de nombreuses créations pour trombone soliste et Brass Bands.
Une belle journée de concerts de haut niveau suivi par un public conquis et concerné, amateurs et professionnels réunis.
Le président de la CMF, Bernard Aury, donna rendez-vous aux musiciens comme au public pour la troisième édition, l’année prochaine en fin 2006.
Brass Band : Quand les professionnels se considèrent comme des amateurs
Harmonie : Quand les amateurs se donnent les moyens des professionnels
C e double titre impose une explication de texte, certains pourraient l’en-
tendre de manière négative voire provocatrice. Il n’en est nullement question. Bien au
contraire.
L’actualité et les rencontres de genre nous permettent d’évoquer en parallèle
la dynamique en pleine évolution en France du Brass Band et la valeur sûre que repré-
sente l’Orchestre d’Harmonie. A l’occasion du Championnat National de Brass Band
organisé à Paris le 6 novembre 2005, nous avons rencontré Yorick Kubiak, exemple
parfait de l’engagement entre ces deux composantes musicales, le Brass Band et
l’Harmonie, que certains voient en France concurrentes. Tubiste du Brass Band de
Normandie, Yorick est également directeur de l’Harmonie de Harnes dans le Pas-de-
Calais qui vient de sortir un DVD, de réalisation professionnelle.
Le jury : Fred Harles, David Read et Jacques Mauger
Les professionnels à l’époque n’ont pas immédiatement rebondi.
Le mouvement du Brass Band a véritablement débuté en Fran-
ce dans les années 90. La question était à l’époque : comment concer- A l’époque la dynamique du Quintette de cuivres ou de l’en-
ner les musiciens amateurs cuivres formés en grand nombre depuis peu semble de cuivres « à la française « était l’affaire essentiellement des
? En exemple, l’école de tuba et saxhorn prenait toute sa dimension et
professionnels.
commençait littéralement à exploser. Alors quoi de plus naturel que de Une tentative de créer un ensemble de cuivres professionnel
se tourner vers le Brass Band?
a été initiée par Bernard Soustrot en 1993 dans la Région Languedoc-
Sollicité pour sa réussite, Jean-Paul Leroy, pionnier en la ma-
Roussillon. Mais à la veille de la signature des contrats des musiciens
tière avec le seul Brass Band français, celui d’Orléans, créé en 1982, a engagés elle a échoué pour des raisons de politique régionale. Il fallait
conseillé et guidé les premiers intéressés. De nombreux stages ont été se rendre à l’évidence, ce n’était pas dans les formations professionnel-
organisés ainsi que des tournées de concerts des meilleurs Brass bands les que les cuivres connaîtraient un sursaut collectif.
mondiaux (celles du Goteborg a laissé des émotions indélébiles). Certes Heureusement, le circuit économique et industriel, plus réa-
beaucoup d’essais n’ont pas été transformés. Comme celui de Pierre
liste, a pris les bonnes initiatives. Comme celles de Yamaha Musique
Thibaud qui en 1992 créa sans lendemain un Brass Band au CNSM
France (informations et tournées de concerts de Brass Bands) ou celle
de Paris. Il faut se rappeler que cela coïncidait avec la suppression au de Jacques Gaudet et la Maison Courtois avec la création du premier
CNSM de la classe spécifique de cornet à pistons et la crainte de voir concours de Brass à Amboise suivi ensuite par Besson et autres manu-
disparaître l’enseignement et la pratique de cet instrument en France. factures. Les premiers Brass commencèrent à se structurer en France.
Pierre Thibaud, qui a toujours été un précurseur l’avait bien
Dimanche soir, à la proclamation des résultats, Jacques Mau-
senti, il fallait réagir. Déjà en 1988, dans un interview à la Gazette des ger a salué le dévouement de Philippe Lorthios et Philippe Gervais qui
Cuivres, au risque de ne pas être entendu voire contesté au nom de
depuis près de quinze ans animent sans relâche leur Brass respectif,
l’exception française, il proposait : «Ce qui serait intelligent, ce serait dans le Nord et la Normandie, invitant tour à tour les solistes français et
de monter des Brass Bands comme en Scandinavie pour participer au
étrangers.
renouveau des cuivres, pour les solistes aussi, c’est la base d’une école
Saluons, ici, les professionnels cuivres qui depuis se sont in-
de cuivres. C’est ça le plus gros changement qui pourrait être apporté
vestis pour développer ce mouvement qui ne fait que commencer en
en France… « - interview croisée Pierre Thibaud/Roger Delmotte par
France.
Thierry Caens N°1 Gazette des cuivres 1988.
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 35
Le Brass Band Aeolus direction Bastien Stil
C’est donc tout à l’honneur des musiciens professionnels de haut niveau qui composent le Brass Band Aeolus d’accepter de relever le défi de porter haut les
couleurs du Brass en France. Et il le font avec l’esprit de l’amateur, celui qui aime et donne sans compter et sans concessions. Ils assument leur chance de
vivre professionnellement sur Paris et souhaitent maintenir le rôle de la capitale comme fer de lance.
Bien sûr, ces musiciens assurent régulièrement leurs revenus dans d’autres formations professionnelles et dans l’enseignement. Ils pourraient s’en contenter
ou «courir le cacheton», certains esprits malins diront que le cacheton se fait rare. Ils préfèrent s’investir dans ce travail de fond avec la seule arrière-pensée
de ne pas décevoir. Ils savent qu’en tant que professionnels ils seront jugés sévèrement.
Et comme les amateurs du mouvement populaire, ils remettent en jeu leur titre l’année suivante.
Pour l’anecdote, la récompense accordée par la CMF en partenariat avec Buffet-Crampon/Besson, pour le Grand Prix d’Honneur à Aeolus est un week-end de
trava�
site web Aeolus
Les autres Brass Bands français pour la plupart jouent le jeu de l’intégration des grands élèves et étudiants encadrés par des professionnels souvent enseignant de
forte réputation.
Le Brass Band Nord-Pas-de-Calais direction Philippe Lorthios
Depuis 1992, date de sa création par Philippe Lorthios dans sa mission pédagogique, la vocation de l’ENSEMBLE DE CUIVRES NORD - PAS DE CALAIS, est
d’inciter les élèves à rejoindre les classes de cuivres dans les Ecoles de Musique, afin de continuer d’enrichir le patrimoine musical de la région.
site web Brass Band Nord/Pas-de-Calais
Brass Band Normandie dirigé par Philippe Gervais
Particularité du moment, Philippe Gervais a remodelé récemment une partie de son équipe, situation normale après plus de dix ans d’existence. A noter,
l� .
Philippe Gervais joue la partie de l’essaimage et n’hésite pas à démultiplier la passion du Brass Band autour de lui, créant de nouveaux disciples. Certains de
se�
Brass Band des Savoie co-dirigé par Martial Renard et Martial Cottet-Dumoulin
Créé en juin 2003, par deux passionnés de cuivres, les directeurs en titre, en collaboration avec les fédérations des musiques de Savoie et Haute-Savoie, le
BBS répète à l’école de musique de La Roche-Sur-Foron.
La plupart des musiciens ont un niveau minimum de diplôme de fin d’études de conservatoire, de médaille d’or, DEM, diplôme des CNSM de Lyon et Paris,
virtuosi�
site web BB Savoie
Brass Band d’Amiens OCA dirigé par Eric Brisse
Modèle d’intégration de jeunes élèves et amateurs formés par le CNR d’Amiens. Préférant le terme d’Orchestre de Cuivres avec parfois 40
musiciens débordant ainsi le répertoire du Brass Band, l’OAC continue sous la direction d’Eric Brisse son parcours, favorisant les rencontres
et les échanges lui permettant ainsi de parcourir le monde de l’Australie en 2001 à la Chine en 2004.
site web OCA
Le cornet mib dans le Brass Band
Elément indispensable au Brass Band, sa sonorité particulière, parfois acide, parfois douce, son agilité, ses aigus perçants donnent à l’ensem-
ble une identité, tout comme l’euphonium ou l’alto.
En France, si depuis plus de dix ans l’euphonium n’a pratiquement plus de secrets pour les saxhornistes, si l’alto délaissé par les cornistes a con-
vaincu les trompettistes, la place de cornet mib dans la formation reste périlleuse. Ignoré de bon nombre de cornettistes ou trompettistes, on ne
l’enseigne pas, sa tonalité de mib en effraye plus d’un. Pour tout nouveau brass en constitution c’est un dilemme. Qui mettre à ce foutu instrument
: le roi du suraigu, l’inépuisable, le fort en gueule, … celui dont on veut au plus vite se débarrasser et ne pas le revoir à la prochaine répétition ?
Thierry Gervais Bruno Chapelat
Trois trompettistes, Brass Band des Savoie
Aeolus
cornettistes mib nous répondent : Prix de trompette en 2002 Jeune trompettiste, premier prix
au CNSM de Paris, classe à Gennevillers avec Jean-Jacques
Gaudon et prix de virtuosité au
d’Antoine Curé
Trompettiste de la Musique Conservatoire de Genève avec
Jean-Claude Relave
des Gardiens de la Paix Gérard Métrailler.
Latinus
Professeur au CNR d’Aubervillers/La Courneuve J’ai découvert récemment la pic-
Trompettiste de la Mu-
Au Brass Aeolus, j’ai pris la place de cornet mib, as- colo pour le prix à Genève et une
sique des Gardiens de
surée au début par Olivier Voisin, passé au premier certaine facilté d’adaptation sur
la Paix,
cornet. Ce n’est vraiment pas évident. cet instrument. M’entendant travailler, c’est je pense
Professeur à l’ENM de
naturellement que notre président et trompettiste Ser-
Nimes Il faut d’abord bien s’équiper et s’accoutumer à la to-
ge Mazeau m’a proposé de jouer le cornet mib dans le
Cornet mib du Brass nalité de mib. J’ai l’habitude des embouchures stork
nouveau Brass Band. Ce n’est vraiment pas évident,
Band Latinus (Nimes et et je m’en suis procuré une récemment. Inutile d’es-
sayer de bricoler avec une embouchure de piccolo. Il d’abord il faut trouver un bon instrument. Le premier
environs)
faut un équilibre. Le plus délicat est d’obtenir la maî- confié était archi-faux. Maintenant, j’ai un Besson, il
J’aurais tout fait dans ce métier mais avec
plaisir et engagement. C’est vrai, j’ai long- trise entre puissance et douceur. Les attaques dans le faut encore un peu rectifier mais c’est nettement plus
pianissimo de notes extrêmes pour l’instrument dans confortable.
temps joué avec l’Ensemble de cuivres Poly-
une tonalité trop peu usitée par nous trompettistes J’entends en sib et j’ai vraiment du mal avec cette sa-
phanie où il fallait jongler entre les grandes
ne me met pas à l’aise. Pour le concours j’ai bossé tanée tonalité de mib. Je le travaille beaucoup, bien
trompettes, la piccolo, le bugle… Mais là le
le cornet mib, un Yamaha, pendant un mois complet sûr les traits du répertoire de brass band, pas trop les
cornet mib dans le Brass c’est encore une
exercices. C’est délicat de ne pas être trop criard. Il
nouvelle démarche. Il a fallu en désigner un, sans presque jouer la grande trompette. Les traits dans
faut trouver une pâte sonore sans perdre de la puis-
bon c’est moi. C’est vrai qu’on ne peut pas le les pièces de ce niveau de concours sont redoutables.
Nous avons perdu cette culture mais on y travaille. sance. Les traits sont vraiment redoutables. Il faut être
conseiller à un jeune qui débute ou travaille
sûr de ses attaques. Grâce à mes études à Genève, j’ai
à longueur de temps ses concertos. C’est une Chez Aeolus, je pense m’investir à long terme à cette
place. Nous étudions les plannings pour que ce soit découvert le Brass Band en Suisse, dans la région du
vrai vacherie si l’on ne le pratique pas régu-
réalisable. Valais avec Jean-Pierre Chevallier. Ils ont vraiment de
lièrement. Enfin pas aujourd’hui car, inscrit
l’avance sur nous et sont plus spécialisés. Le cornettis-
au concours avec le Latinus, Brass de créa- Les cuivres et notamment les trompettistes devront
tion récente avec des collègues de Nimes et continuer à se diversifier. Un exemple, aux Gardiens te mib, comme en Angleterre d’ailleurs, est spécialiste
de cet instrument. En France, pour un étudiant ou un
des environs, nous avons subi des inonda- de la Paix, Philippe Ferro impose à juste titre le retour
de l’instrumentation exacte proposée par le composi- professionnel c’est impossible.
tions dans la région. Ce qui a retardé notre
teur. Récemment nous avons programmé des œuvres Moi, je prépare les prochains concours d’orchestre, alors
préparation et nous avons déclaré forfait. Ce
de Florent Schmitt et Clément Saunier a joué le petit je continue à travailler la trompete ut et la sib.
sera pour la prochaine fois.
bugle mib, autre instrument redoutable.

Brass Band
C ’est en présence de Philip Sparke et sous
sa conduite que les workshops et master class, desti-
nés à un auditoire d’élèves et de professionnels, ont
permis de découvrir ce personnage ainsi que sa façon
de concevoir et de créer la musique. Avec une pointe
d’humour très «british», il répondit de manière très
claire et concise aux questions sur la composition, l’or-
chestration et la transcription.
Complétant ce travail « à la table « Philip
Sparke dirigea les répétitions publiques et commenta
ses oeuvres lors des concerts organisés durant ces 4
jours.
En hommage à Jules Vernes, mort à Amiens
le 24 mars 1905, ce festival en quatre vingt heures, se
termina par la création de Three extraordinary journeys
(3 voyages extraordinaires) écrite et dirigée par Philip
Sparke.
Participation lors de ces rencontres de l’O.
C.A., l’Orchestre de Cuivres Junior, le Big Band Junior,
le Choeur de Clarinettes et l’ensemble, Amiens Sax
Project.
Un autre grand moment de ces rencontres,
fut la visite de l’Eastern Australia Brass, venu des anti-
podes.
Composé de membres des 3 orchestres ren-
contrés par l’O.C.A. en 2001 en Australie, sous la
direction de John Saunders, il termina à Amiens sa
tournée de concerts, après avoir enchanté les publics
de Mouvaux, La Gorgue, le Cateaux, et Villers-Breton-
neux.
Le dimanche après-midi, les Cuivres « inves-
tissaient « le centre ville de la Métropole Amiénoise,
rencontrant un public nombreux et enthousiaste.
PHILIP SPARKE AVENUE
FESTIVAL D’ORCHESTRES DE CUIVRES
AMIENS
23 - 26 Juin 2005
Les Brass Bands investissent la ville.
*Sparke Avenue* organisé par l’Orchestre de
Cuivres d’Amiens, (O.C.A.) avec le soutien de Musicaa,
l’Association des Concerts du Conservatoire, l’Assecarm
(Musique et Danse en Picardie) et la DRAC de
Picardie est un hommage au célèbre compositeur et chef
d’orchestre : Philip Sparke.
Pour la première
fois, étaient présents les
trois Brass Bands Picards,
Villers-Cotterêts, Côte Pi-
carde, Amiens, ainsi que
le Brass Band Nord/Pas de
Calais, l’Eastern Australia
Brass, et la Batterie Fanfa-
re d’Airaines. La déambu-
lation de la Batterie Fanfa-
re d’Airaines au travers des
différents lieux de concerts
tissa le lien musical entre
tous les orchestres invités.
Ceux-ci se rejoi-
gnirent dans la soirée sur
le parvis de la Cathédrale,
chaque Brass Band effec-
tuant tour à tour une pres-
tation de 20 minutes, puis
l’ensemble des musiciens
s’installa devant l’édifice
majestueux pour le bou-
quet final de ces rencon-
tres.
200 musiciens
réunis devant plus de
2000 personnes ! Un feu
d’artifice musical en pré-
lude à la colorisation de la
Cathédrale.
Eric Brisse, Directeur de l’O.C.A.
oca-brassband.com
HARMONIE :
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 37
Quand les amateurs se donnent les moyens des professionnels
Sortie du DVD de l’Harmonie de Harnes (62)
Le lien, rappelons-le est Yorick Kubiak, tu-
biste dans le Brass Band de Normandie et également
directeur musical de l’Harmonie de Harnes.
Un engagement très fort pour ce musicien, n’hésitant pas
chaque semaine à parcourir des centaines de kilomètres pour se
consacrer à sa passion, la musique pour instruments à vent, cuivres
ou harmonie.
Et il faut une sacrée dose de conviction pour convaincre une
société musicale d’une ville de 13 600 habitants de s’engager dans
THREE EXTRAORDINARY JOURNEYS
le projet de réalisation professionnelle de haute qualité d’un DVD.
PHILIP SPARKE
Pièce en 3 mouvements, écrite pour Brass Band. Un DVD réalisé par la Orpheus Studios et sur lequel la qua-
Elle porte le sous-titre de «A tribute to Jules Verne» lité audio et vidéo est au rendez-vous. Dès les premières images,
(1828 - 1905) Hommage à Jules Verne
avec l’arrivée des musiciens et musiciennes, bras chargés de leur
- 20,000 LEAGUES UNDER THE SEA, instruments frôlant les murs de briques rouges, le réalisateur évo-
20000 lieues sous les mers que l’atmosphère du film anglais sur le Brass Band, «Les Virtuo-
1er mouvement Vivo (noire=154)
- FIVE WEEKS IN A BALLOON,
ses». Mais sans alourdir le sujet, sans histoire avec simplement la
Cinq semaines en ballon musique et le territoire, mis en reflets, celui de Harnes.
2ème mouvement Andantino (noire pointée=60)
- AROUND THE WORLD IN 80 DAYS,
Le tour du monde en 80 jours
La prise de son, antérieure aux prises de vues, donne une
3ème mouvement Vivo (noire=154) qualité remarquable. Le spectateur est placé au cœur de l’Orchestre
d’Harmonie et le play-back des musiciens est réaliste.
C ommande de l’Orchestre de Cuivres
d’Amiens - Association des Concerts du Conservatoire. Le making-off, oui comme chez les vrais, apporte une note
sensible et affective de cette société calme, tranquille et pourtant
Avec le soutien financier de la Direction Ré-
gionale des Affaires Culturelles de Picardie, clôturant en mouvement perpétuel, l’harmonie.
les journées « SPARKE AVENUE 2005 « qui eurent
lieu à Amiens du 23 au 26 juin 2005, et sous la Di- Le programme musical choisi et dirigé par Yorick Kubiak
rection de son auteur, elle fut créée le 26 juin 2005,
sur le parvis de la Cathédrale Notre Dame d’Amiens, est celui de nombreuses autres sociétés en France , mais la mise en
en « Massed Band « avec 200 musiciens, issus de images lui donne un relief nouveau qui séduira de nombreux collè-
cinq Brass Band, à l’occasion du centenaire de la gues et mélomanes.
mort de Jules Verne, et dans le cadre du «Tour de la
Somme en 80 concerts» célébrant le centenaire de la
Fédération Musicale de la Somme. A remarquer, la mise en scène d’une création musicale,
Carillons de F. Daudin-Clauvaud, en mémoire aux désastres et com-
De facture très classique, elle s’adresse à un
Brass Band de première division (barème: Confédéra- bats qu’a connu cette cité pendant la seconde guerre mondiale.
tion Musicale de France).
Bravo.
Pièce très descriptive, brillante et joyeuse,
elle est éditée chez Anglo Music Press (Royaume Uni)
et distribuée par De Haske-France. site web harmonie-harnes
Yorick Kubiak
Facture Instrumentale
Rencontre avec
Christian Martinez
Trompettiste, arrangeur, chef d’orchestre, Christian Martinez nous parle ici de son
parcours musical, de l’enseignement, de son travail sur les embouchures et l’amélioration de la
trompette, de ses rencontres musicales et humaines. Nous l’avons rencontré le 25 novembre dernier
: deux jours avant, il participait avec plusieurs musiciens cuivres et vents parisiens à la création
française de Sinfonia do Rio de Janeiro de Sao Sebastiao, du compositeur brésilien Francis
Hime, avec l’Orchestre et le Chœur de l’Unesco. Une fresque dansante et symphonique, qui
clôturait l’année du Brésil en France. Portrait d’un homme lucide sur le métier, mais qui reste
malgré tout positif et optimiste…
Christian Martinez
Quelles sont vos impressions
après cette création ?
Je suis ravi ! Tout d’abord parce que
la musique de Francis Hime, méconnu en
France mais fêté dans son pays, est splendide.
A cette occasion j’ai pu tester les nouvelles
embouchures, réalisées par Romera pour Fee-
ling Musique, qui m’ont apporté un confort de
jeu dans tous les registres et dans différentes
dynamiques, sur l’ensemble des trompettes ou
bugle utilisés. Ensuite, je suis vraiment content
que l’on ai sollicité dans une grande formation
symphonique des musiciens français de jazz
ou de variétés, même si c’est au pied levé…
Comment s’est fait votre parcours musical ?
J’ai toujours rêvé d’être musicien de
variétés, l’envie du jazz est venue plus tard.
Dès l’âge de 5 ans, j’ai appris en même temps
l’accordéon, la guitare et la flûte traversière. Ce
n’est qu’à l’âge de 11 ans que j’ai débuté la
trompette. J’ai eu comme professeurs succes-
sifs MM. Parlanti, Espoullier et Seneco à Arles,
puis Michel Marin au conservatoire d’Avignon.
L’accordéon m’a donné le sens harmonique et
je dévorais les grilles d’accord à la guitare et
à la basse électrique. Rapidement, j’ai joué
dans divers orchestres de variétés de la région
: je rêvais d’ accompagner les grands artistes !
J’avais misé sur la trompette, mais d’un coup,
à 17 ans, mes rêves se sont effondrés : im-
possible de sortir une note de ce satané ins-
trument, monter la moindre gamme était un
calvaire ! Je me suis alors résigné à suivre des
études de comptabilité et mis de côté mes rê-
ves d’artiste…
Mais mon destin a basculé, grâce à
la rencontre avec Michel Barrot qui, après une
carrière de trompettiste de studio et de variétés
à Paris, s’installe à Nîmes en 1977. Il crée en
1980 l’IMFP –Institut Musical de Formation
Professionnelle- à Salon de Provence.
Trois mois de travail avec Michel
Barrot me débloquent complètement. Je me
remets en place grâce à sa pédagogie issue
de chez Robert Pichaureau. Michel m’envoie
prendre un cours avec lui à Paris quelques
temps. Après m’avoir écouté quelques minu-
tes, Robert Pichaureau m’a dit : « Je n’ai rien
à t’enseigner. Pour l’instant ça fonctionne. Re-
viens seulement si tu en éprouves le besoin ».
Michel Barrot a été très satisfait quand je lui ai
fait part de ce premier contact, preuve que son
travail avec moi avait été mené à bien.
Je me sens alors en pleine force. Je
travaille dur, très dur, trop dur. Je joue dans les
orchestres de bal dans ma région et « bastonne
» peut-être un peu trop. Et ce qui devait arriver
arriva. Trois ans après ma brève rencontre avec
Pichaureau, je me mets à l’envers. Je décide
de retourner le revoir et il m’accepte réguliè-
rement, soit à la Villa Violet soit en province.
Avec lui, je refais le travail de fond…
Comment avez-vous découvert le Big Band ?
En 1982, grâce à Michel Barrot, et
pour la première fois, j’ai l’honneur de faire
une saison au Palm Beach à Cannes dans l’or-
chestre du pianiste Gérard Gustin. Gérard, qui
est décédé en 1994, était un super musicien
qui avait accompagné entre autres Distel, An-
nie Cordy et Aimé Barelli. Je n’oublierai pas
cette période. C’était la première fois que je
jouais avec des grands ! Présent aux côtés du
tromboniste André Paquinet, j’ai découvert le
Big band : j’ai eu l’envie de rester parmi ces
excellents musiciens, mais j’ai surtout pris
conscience de la marge de progression qu’il
me fallait parcourir…
Je voulais venir à Paris, travailler
dans un autre registre. Alors, je me suis mis à
travailler huit heures par jour. Sur un coup de
tête, et très motivé, je pars à Paris. Mais pé-
nétrer le métier du jazz ou de la variétés n’est
pas facile ! Les portes d’entrée ne sont pas
balisées comme dans le milieu classique avec
ses écoles et autres concours… Dans le milieu
variétés, il faut se faire entendre, pousser un
peu la chance, ne pas être trop timide, oser
se montrer au risque de gêner ou de décevoir.
En plus, il faut maîtriser divers styles comme
la salsa, les influences africaines ; le pseudo-
classique, le funk, l’ impro…
A Paris, j’ai rencontré aussi Maurice
Thomas, un super trompettiste qui m’a beau-
coup appris et aidé.
Successivement, j’ai travaillé avec
Kako Bessot, Tony Russot, Eric Josserand, Phi-
lippe Slominsky, Michel Delakian ou Fernand
Verstraete.
J’ai bénéficié des bonnes années où
les musiciens étaient encore nombreux sur
scène, ce qui n’est hélas plus vraiment le cas
maintenant ! A partir de 1984, j’ai travaillé
dans les orchestres du Moulin Rouge, du Lido
et des Folies Bergères : quatre trompettes
par pupitres ! C’était vraiment le bon temps,
qui s’est malheureusement terminé en 1993,
quand on a commencé à nous remplacer de
plus en plus par des bandes enregistrées…
En 1984, je suis appelé par un musi-
cien que je ne connaissais pas et qui montait
un Big Band pour accompagner Michel Leeb.
Il vient me voir après une séance et me dit
: « Je te veux dans mon orchestre ». C’était
Gérard Badini, le saxophoniste. Surpris par la
proposition, j’ai accepté et suis resté jusqu’en
1991 comme première trompette.
A la même époque, le jazz bénéficie
de la création de l’Orchestre National de Jazz
et de sa dynamique dans le milieu médiatique.
En 1985, j’intègre le premier ONJ dirigé par
François Jeannot en 1985. Je continue l’aven-
ture avec celui d’Antoine Hervé en 1986.
Un de mes grands souvenirs est
d’avoir été choisi en 1987 pour la tournée
européenne de Gil Evans : un souvenir fantas-
tique ! J’ai joué sur les partitions du premier
trompette Lew Soloff et pour moi, parti de ma
province cinq ans auparavant, c’était incroya-
ble ! Après, les choses ont été relativement fa-
ciles. J’ai enchaîné les demandes des orches-
tres de 1993 à 2003 avec Michel Legrand,
titulaire chez Bolling depuis 1990 ou encore
avec Denis Badaud ou encore et avec celui de
Laurent Cugny en 1996…
Comment en êtes-vous arrivé
à l’arrangement ?
Parallèlement à la trompette, j’ai
toujours réalisé des arrangements. Dès l’âge
de 13 ans, j’arrangeais pour les orchestres de
variétés. Je suis autodidacte : ce sont l’accor-
déon et la guitare qui m’ont apporté le sens de
l’harmonie. Heureusement que j’ai cette autre
corde, qui m’a permis de mieux m’intégrer
dans ce milieu assez restreint des musiciens
de studio.
En 1991, j’ai participé à la tournée
de Jean-Jacques Goldman, et depuis j’ai sou-
vent arrangé pour les sections de cordes, de
cuivres et pour les rythmiques. Actuellement je
suis trompettiste, arrangeur et chef d’orchestre
pour Dany Brillant.
En tant qu’arrangeur, l’on doit conju-
guer les exigences artistiques et les contraintes
économiques de plus en plus pressantes. C’est
facile de penser pour les pupitres complets en
mettant 4 trompettes, 4 trombones et parfois
un tuba. Mais c’est de plus en plus difficile
à proposer aux producteurs ! Les charges so-
ciales leur semblent trop lourdes à assumer,
et ils sont tentés de remplacer les instruments
acoustiques par des échantillonneurs, de
plus en plus réalistes. Ou d’aller enregistrer à
l’étranger, comme avant à Londres et mainte-
nant à Budapest ou ailleurs. Pour exemple, j’ai
arrangé les parties de cuivres et cordes pour
une comédie musicale « La légende de Broad-
way » programmée en 2006 au Zénith de Pa-
ris. L’enregistrement a été réalisé à l’étranger
et une bande sera comme d’habitude diffusée
pendant le spectacle. Comment combattre ces
pratiques? C’est au pouvoir politique d’avan-
cer des solutions. En tant qu’intermittent du
spectacle, et comme beaucoup, je préfèrerais
travailler comme permanent….
Vous avez monté la section
Paris-Horns Section…
Oui, avec mon ami le saxophoniste
Thierry Farrugia et le tromboniste Bernard
Camoin. Paris-Horns est une section qui inter-
vient depuis 1998 et improvise aux côtés de
Anggun, Claude Bolling, Gloria Gaynor, Jean-
Jacques Goldman, Laam, Bernard Lavilliers,
Michel Legrand, Philippe Léotard, l’ONJ,
Axelle Red, Sinclair, Ophélie Winter, Orlando
Poléo, etc
Paris-Horns arrange aussi les oeuvres
de nombreux artistes et producteurs, comme
Marc Laurens (Universal), Samy Goz (Attol
Music), Kool (EMC record), Jean-Pierre Ma-
der (polygram), Philippe Léotard (sony), Dédé
St Prix (antilles), Richard Seff (chandelles
production), Georges Séba (Cameroun), Sol y
Luna (Ycare production), Dany Brillant (live
tour 2002), Jean-Marie Ecay (Wold Energy
Blues)….
Nous sommes ravis quand nos autres
collègues viennent nous rejoindre pour gonfler
cette section : Fred Coudert au sax, Philippe
Slominsky à la trompette et les trombonistes
Bernard Camoin et Jean-Claude Villain, digne
héritier d’une grande lignée. Nous nous con-
naissons à merveille et développons le même
phrasé et la même dynamique.
Avec Paris-Horns section, nous pro-
posons aussi régulièrement des concerts-pré-
sentations doublés de masterclasses pour les
écoles de musique qui intègrent de plus en
plus les musiques de jazz ou de variétés.
De plus, je suis actuellement heureux
de collaborer à nouveau avec Antoine Hervé :
j’apprécie énormément sa musique inventive
et limpide. Il a créé Euro-Jazz Project, un big
band qui réunit des musiciens anglais, belges
et français.
Comment travaillez-vous la trompette ?
Actuellement, je pratique quoti-
diennement 2 et 3 heures d’entraînement.
Impressionné par Maynard Ferguson, je joue
ses solos avec accompagnement CD comme
conclusion de mon entrainement quotidien. Je
joue avec un gros débit d’air, sur les conseils
de Tony Barrero, trompettiste chez Count Basie
et disciple de Caruso. J’ai donc besoin d’un
tonus physique. Je me mets en condition sans
trompette : un véritable réveil musculaire ! Ab-
dominaux, pompes, levées de poids de 40 kg,
exercices respiratoires avec contrôle de l’air…
Puis quelques minutes d’embouchure. J’ai
ensuite des exercices personnalisés de base
sur les harmoniques. Mon secret, partagé par
de nombreux trompettistes, réside dans le jeu
régulier des 14 études caractéristiques d’Ar-
ban. Je les joue dans diverses dynamiques et
articulations. Souvent, je les enchaîne. Je ne
travaille pas l’aigu, je l’interprète, sinon c’est
n’importe quoi. Je déconseille à mes élèves
de taper des contre sol ou bi contre-ut pour «
l’épate ». L’aigu doit être amené par la musi-
que, c’est comme ça qu’il ne fatigue pas ex-
cessivement.
Vous travaillez aussi beaucoup sur les embou-
chures et l’amélioration de la trompette…
C’est Jean-Claude Decalonne qui m’a
un jour demandé de collaborer à la conception
d’une nouvelle embouchure. J’étais très scep-
tique, car je ne croyais pas à l’embouchure mi-
racle. J’avais mes embouchures pour mes dif-
férents instruments - cornet, bugle, trompette
- et pour la tessiture aiguë. Je m’en contentais
même si le changement de bord me gênait.
Jean-Claude a insisté pour mettre au
point une embouchure adaptée à la tessiture
aiguë J’ai accepté de faire des essais et on a
joué du pied à coulisse. On est arrivé à faire un
mixte de différents modèles existants. La mai-
son espagnole Romera, installée près de Bar-
celone, a accepté de fabriquer les prototypes.
Dès réception des premiers, ça a été concluant.
Grâce à leur savoir-faire et à leur outillage hy-
per sophistiqué, nous avons maintenant la
série complète avec les bords identiques au
micron près. Toute la série a la particularité
d’avoir les bords, la queue, l’entrée et le grain
à l’identique. Le seul paramètre variable de
quelques millimètres est la cuvette. Prochai-
nement, nous mettrons au point l’embouchure
pour cornet à pistons.
( )
EMBOUCHURES ROMERA
La lead M8 correspondance 3C
M9 ½C
M12 Jazz
M14 Classique/Jazz Classique
M20 Bugle
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 39
En ce qui concerne la trompette B&S -
la 3172 avec branche inversée, qui est davanta-
ge destinée à la sonorité jazz et variétés - c’est
Roland Miane, directeur commercial chez SML,
qui m’a proposé d’aider à son amélioration.
J’avais mes habitudes sur différents modèles de
trompette en Sib, et si j’avais quelques idées, je
ne possédais pas les connaissances techniques
concernant la facture instrumentale. Je me suis
lancé ce défi et ça m’a passionné. Je me suis
documenté sur l’acoustique des cuivres, me fa-
miliarisant avec les termes techniques.
Nous avons décortiqué le problème à
Paris, puis deux jours à Geretsried près de Mü-
nich avec des ingénieurs spécialistes. J’étais
assisté de Maximilian Gastauer, trompettiste,
responsable des ventes chez JA Music.
Les Allemands nous proposaient deux
pavillons, dont l’un avec un jonc à la française,
martelé (jonc plat sans bourrelé) et d’une épais-
seur de 0,04 mm. Nous avons allégé la trom-
pette et raccourci les pattes des coulisses. Le
pistonnage a été dépressurisé.
Nous avons gagné en équilibre, en faci-
lité d’émission et surtout en fluidité dans le jeu.
J’ai été impressionné par l’outillage de
la fabrique, et surtout par une machine électro-
magnétique couplée à un logiciel de mesures
acoustiques et musicales qui contrôle l’ensem-
ble des caractéristiques et paramètres de l’ins-
trument. Elle permet d’identifier les éventuels
défauts de conception de l’instrument. Une tête
artificielle émet des signaux qui sont analysés et
interprétés par le logiciel. Cette nouvelle trom-
pette sera présentée en fin janvier à Paris.
« Je me mets en condition sans
trompette : un véritable réveil
musculaire ! Abdominaux, pom-
pes, levées de poids de 40 kg...»
Vous enseignez aussi la trompette…
Je suis ami de longue date avec Guy
Touvron. J’aime sa personnalité, sa sensibilité
artistique et sa manière d’aborder la trompette.
Quand je peux, je participe avec ses élèves du
CNR de Paris à la séance d’échauffement et de
training qu’il propose chaque semaine : j’adore
ça ! Moi qui pratique la musique de variété et
de jazz, j’ai besoin au quotidien de jouer des
études classiques et de côtoyer toutes les for-
mes d’expression que permet la trompette.
Je suis heureux que Guy m’ait choisi et
proposé la création avec lui et René Maze, spé-
cialiste de la trompette naturelle, d’une classe
de trompette « élargie » à la Schola Cantorum.
Les élèves pourront choisir plusieurs formules
de cours dont l’une leur permettra un travail en
alternance sur l’éventail jazz, classique et baro-
que.
La nouvelle génération de musiciens
sera et devra être moins cloisonnée qu’aupara-
vant. Le métier évolue très rapidement et loin
de rejeter une spécialisation nécessaire pour
être au top, il faut tout de même ouvrir de plus
en plus nos écoles à des styles divers…
Vie Professionnelle
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 41

La VAE PRISE EN CHARGE DES PATHOLOGIES

Validation des Acquis de l’Expérience LIEES A LA PRATIQUE INSTRUMENTALE:
C ertains diront ...Que vient faire cette information dans le monde des cuivres ?
Petits discours entendus !
De l’expérience, bien sûr que j’en ai, bientôt trente ans que je suis dans le métier.
UNE KINE «DANS LES VENTS»
Mes acquis ? Je les ai faits à la force de mon souffle et la résistance de mes lèvres.
La validation ? j’ai passé tous les concours et diplômes possibles, j’ai même des collègues qui ont des prix d’interprétation à l’étran-
ger. C’est dire si ma profession de musicien ou d’enseignant est reconnue.
Ouais ! Bon, OK, il me manque un ou deux diplômes. C’est vrai, j’enseigne dans un CNR et j’ai pas le C-A, mes collègues me le font
I
l apparaît que la pratique musicale nécessite un long apprentissage et un en-
traînement constant plus ou moins intensif. Elle exige également des temps de repos.
suffisamment remarquer. Mais, moi, je suis passé avec succès dans un CNSM. J’en connais d’autres qui se targuent d’avoir le C-A Une mauvaise connaissance de son corps, des mauvaises attitudes de jeu et des gestes
mais sans y avoir mis les pieds, dans un supérieur. Et que dire des collègues qui n’ont même pas un Diplôme d’Etat… Y a même inadaptés à l’effort fourni peuvent être à l’origine de problèmes de santé spécifiques chez
des musiciens autodidactes, paraît-il ! le musicien, allant de la simple gêne passagère à d’intenses douleurs et dysfonctionne-
Non, notre profession est hors normes, je vous le dis, moi…. ments imposant l’arrêt de l’activité (transitoire voire définitif !).
Comment ? J’apprends que mes collègues enseignants qui n’ont pas de D.E. ne peuvent se présenter au Concours CNFPT
de promotion interne pour espérer accéder au grade de professeur d’enseignement artistique ! Ah ! C’est plus ennuyeux ça, car ma
compagne, professeur de F.M. est concernée.

D’autres diront... Comment ça, on va donner des diplômes, des prix de CNSM, des C-A et quoi d’autres encore…sur pré- Le travail que j’ai commencé dans
sentation de dossiers. Vous n’y pensez pas, Monsieur. Moi, je suis professeur dans un supérieur, nous n’allons pas brader ce qui quelques classes d’instrument (trompette,
fait notre force : nos diplômes. La référence au système français va foutre le camp, vous n’y pensez pas ? Comment ça les accords hautbois, cor, flûte) en collaboration avec les
Les musiciens doivent pouvoir tirer le meilleur parti de leurs aptitudes pour : professeurs est assez encourageant et mérite
de Bologne, qu’est-ce que vous me racontez? La signature de 45 pays pour organiser d’ici 2010, l’harmonisation des diplômes de
d’être développé. Mon projet intéresse autant
l’enseignement supérieur. Ne me mélangez pas tout, Monsieur. Notre système français est unique. Quoi, les diplômes actuels de - développer un jeu plus riche, plus sensible et plus expressif les enfants que les adultes, les amateurs et les
musique ont l’équivalence de Bac plus 2 ou plus 4 et vous me parlez de Licence, Master, Doctorat, Bac plus 3, 5 ou 8. Et alors ! - optimiser leur endurance et leur performance technique professionnels, solistes concertistes ou musi-
- faire face à l’inégalité de la charge de travail qui leur est imposée ciens au sein d’une formation musicale (or-
Et d’ailleurs, Monsieur, les diplômes mêmes ceux du supérieur ne servent à rien, pour choisir un musicien d’orchestre.
chestres). J’ai décidé de me concentrer sur les
Seule l’expérience compte… Ah bon, au fait, c’est quoi votre Validation des Acquis de l’Expérience, vous pouvez m’expliquer? Il paraît donc indispensable de les prendre en charge pour dépister et prévenir instrumentistes à vent, un peu délaissés dans
les troubles fonctionnels et posturaux et leur faire prendre conscience du fonctionne- ce domaine vis-à-vis des pianistes, violonistes
La VAE,c’est la validation des acquis de l’expérience. Le diplôme est accordé, pour tout ou partie. Dans le second ment de leur organisme et des contraintes liées à la pratique de leur instrument. Il faut et autres instrumentistes à cordes. La prise
cas, le Point Relais Conseils aide aussi la personne à choisir quelle également rechercher l’attitude de jeu la plus efficace et la moins fatigante possible, en charge proposée peut être individuelle ou
Il vous manque un DE, un CA, un diplôme de CNSM, la solution c’est-à-dire une posture stable, équilibrée, sans tensions musculaires excessives. Enfin,
formation et quels financements sont alors possibles pour obtenir le collective. Elle aborde les thèmes suivants:
est de le demander par VAE. Eh oui c’est possible, si vous justifiez la plupart des musiciens ont besoin d’être guidés dans leur discipline de travail et ap-
d’une expérience professionnelle, salariée ou bénévole d’au moins diplôme souhaité.
prendre à gérer le stress et les désordres qu’elle peut entraîner.
trois années. C’est pas certain qu’on vous l’accorde mais vous pouvez Les DRAC sont également des interlocuteurs privilégiés pour - bilan, correction
toujours le demander. vous apporter aide et orientation. et éducation posturale
Suite à la publication du décret 2004-607 du 21 juin 2004, La loi du 13 août 2004 a affirmé la compétence de la Région «La pratique de la musique doit être synonyme de plaisir et non de - prise de conscience du schéma
les diplômes et titres relevant du Ministère de la Culture entrent dans pour organiser sur son territoire le réseau régional de validation des souffrance. Il est parfois difficile de faire accepter aux musiciens de corporel (sans et avec instrument)
le champ de la VAE, dont pour la musique le D.E. de professeur, le C-A acquis de l’expérience. modifier certains automatismes de travail (...) Il est grand temps de - travail respiratoire
de professeur ou de directeur, le Diplôme National Etudes Supérieures - gestion du stress et relaxation
de Musique du CNSM de Lyon et les Diplômes de formation supérieure
Pour la validation du Diplôme d’Etat, deux centres de formation tirer la sonnette d’alarme...» - conseils d’hygiène de vie
diplômante du D.E. de musique sont officiellement référencés, Le CE-
du CNSM de Paris.
FEDEM de Rueil–Malmaison et le CESM de Toulouse.
Les acquis de l’expérience sont appréciés par un jury créé à Actuellement, la prise en charge des problèmes de santé liés à la pratique d’un ins-
Pour le C-A (professeur ou direction) dans l’attente de préci- La pratique de la musique doit être
cet effet (jury VAE) au regard d’un dossier et suite à un entretien et, trument de musique reste insuffisante, le plus souvent par manque de moyens et de
sions, envoyez une lettre de demande accompagnée d’un C.V. à : synonyme de plaisir et non de souffrance. Il
le cas échéant, une mise en situation professionnelle réelle ou recons- personnel compétent dans ce domaine. Diplômée en kinésithérapie et clarinettiste ama- est parfois difficile de faire accepter aux mu-
tituée lorsque cette procédure est prévue par l’autorité qui délivre la
certification. Le dossier permet d’expliciter par référence au diplôme
Mme Geneviève Meley-Othoniel teur, je m’intéresse depuis quelque temps à la prévention et au traitement des troubles siciens de modifier certains automatismes
Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS) fonctionnels et posturaux des musiciens (instrumentistes à vent en particulier) et aux de travail et de les convaincre du bien-fondé
postulé les connaissances, aptitudes et compétences que le candi- facteurs permettant d’améliorer la qualité de leur jeu. Je n’ai pas la prétention de pou-
Sous-direction de la formation professionnelle et des entreprises culturelles des mesures de prévention des troubles liés
dat a acquises par l’expérience. Il comprend les documents rendant voir résoudre tous les conflits posturaux et comportementaux des musiciens mais déjà
Chef du bureau de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle à la pratique de leur instrument. Il est grand
compte de cette expérience et de la durée des différentes activités de les détecter et de les prévenir. Le corps et l’esprit ne doivent pas entraver la pratique
53, rue Saint-Dominique - 75 007 Paris temps de tirer la sonnette d’alarme. Merci à
dans lesquelles le candidat l’a acquise, ainsi que, le cas échéant, instrumentale. Les musiciens oublient souvent que le premier instrument à connaître et
genevieve.meley-othoniel@culture.gouv.fr tous ceux qui me soutiennent et m’encoura-
les attestations correspondant aux formations suivies et aux diplômes à travailler est leur propre corps. gent dans ce projet.
obtenus antérieurement. L’entretien s’effectue sur la base du dossier
VAE présenté. L’arrêté du 29 septembre 2005 fixe pour l’année 2005-2006
les taux des droits de scolarité, d’examen et d’inscription ainsi que les J’ai souhaité mettre mes connaissances au service de la musique. En partenariat
L’autorité certificatrice sont les CNSM Lyon et Paris pour leurs montants des droits d’inscription en vue de l’obtention d’un diplôme avec Feeling Musique Paris, j’ai débuté une enquête relative à ces pathologies liées à la
diplômes, le ministère de la Culture pour les Certificats d’aptitude et les par validation des acquis de l’expérience dans les établissements pratique d’un instrument à vent. Pour ceux qui souhaiteraient y participer, il est possible Elisa NASCIMBENI
Préfets de Région pour les diplômes d’Etat. d’enseignement supérieur relevant du ministère de la culture et de la d’obtenir le questionnaire en me contactant par internet (kine.danslesvents@wanadoo.
communication fr) ou par courrier (coordonnées ci-dessous). J’envisage également de mettre en place
Dossier à télécharger sur le site du Ministère de la Culture 5, rue de Saint-Prix
des actions d’information et de prévention, d’aide et de conseils, associées à un travail
http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/vae/index-vae.html
NOR: MCCB0500680A «sur le terrain» (dans les écoles de musique, au cours de stages ou de sessions de ré- 95600 EAUBONNE
Pour vous aider à faire le point sur votre situation personnel- pétitions, auprès de formations orchestrales ou même lors de séances de préparation à
le, nous vous conseillons de vous adresser aux Points Relais Conseils Il fixe les frais d’inscription et de certification à 9OO Euros. un examen…). J’ai naturellement besoin de votre participation et de votre soutien, sans e-mail: kine.danslesvents@wanadoo.fr
mis en place par chaque Conseil régional. lesquels je ne pourrai mener à bien ce projet.
Vie Professionnelle HOMMAGE
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 43

à Pierre Thibaud
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ...de Jacques Helian au conservatoire de Paris
Les réponses européennes : La France en retard ? par Michel Laplace

La Belgique précurseur ! Souvent l’orientation d’une carrière porte une

part de destin…
Enseignement artistique Musique
Pierre Thibaud, vous le connaissez tous grâce
En France : vers une réforme concertée de l’enseignement supérieur de l’enseignement artistique
dagogique de mes confrères enseignants.
au bel indicatif de trompette au parfum jazz écrit par
La déclaration de Bologne, dans l’enseignement supérieur au plan européen du 19 juin 1999, impose la mise en place du schéma Quincy Jones qui annonçait à la télévision Les Cinq
licence, master, doctorat (dit LMD ou 3-5-8) pour l’année 2010. (29 pays signataires et désormais 45 pays sont concernés). Il est à noter que s’il fut un temps Dernières Minutes !
L’intérêt de cette harmonisation des diplômes au niveau européen sera la plus grande mobilité de l’étudiant qui validera annuellement des où certaines Institutions avaient des vocations
crédits ECTS(*) et qui pourra sous certaines conditions continuer son cursus dans d’autres établissements ou universités. plus orchestrales ou pédagogiques, nous avons Cet article de Michel Laplace, qui eut
maintenant une représentativité mieux équi- l’approbation de Pierre Thibaud est un résumé d’une
librée des orientations de nos étudiants. Ceci étude plus vaste à paraître ultérieurement dans la ver-
Pour atteindre cet objectif, le Ministre Français de la lement au schéma universitaire en diplômes valant grade de master
grâce au cumul rendu à nouveau possible entre
Culture, M. Donnadieu de Vabres, dans son discours du 23 septembre (cursus porté à cinq ans). orchestre et enseignement. (cumul limité aux sion CDRom «Trompette, Cuivres... et XXème siècle».
2005 à Strasbourg, a défini des axes importants pour le spectacle - Créer et organiser la répartition sur le territoire du premier
vivant et notamment pour l’enseignement supérieur de la musique en cycle d’études supérieures avec la création d’un diplôme national supé-
enseignants des établissements supérieurs et Une série d’articles de Michel Laplace esr consultable
sous certaines conditions).
France. rieur de musicien relevant du ministère de la culture et de la commu- sur le site web de Jazz Hot.
nication, dont la finalité professionnelle serait affirmée, et l’obtention Bien entendu, hormis ces considé- (flûte), Jean-Marie Londeix (saxophone, futur
Ses objectifs : d’une licence délivrée par l’université, par la mise en place de partena- rations pédagogiques, orchestrales et consti- pédagogue de renom international), son frère
- Mieux répartir l’offre de formation sur le territoire, créer des riats entre établissements permettant de construire des cursus complé- tutionalistes, notre petit pays est aussi plein (batterie) et sa soeur (piano).
diplômes professionnels d’interprètes qui puissent s’insérer dans le mentaires. d’initiatives et de manifestations portant haut Dans les années 1950, Pierre Thi-
schéma universitaire, améliorer l’insertion professionnelle des artistes - Renforcer le rôle des partenaires sociaux dans l’analyse pros- et loin la réputation et popularité des cui- baud s’est d’abord fait un nom dans le métier Pour assurer sa survie pendant ses
interprètes. pective des métiers et des qualifications pour la formation tout au long vres (Concours, Master-class, Rencontres Inter- du jazz et des variétés. Et le métier l’a mar- études musicales et comme bien d’autres,
- Transformer pour les Conservatoires nationaux supérieurs de de la vie ; nationales, Brass-Band …) et aussi un parte- qué. Il s’inscrit dans la lignée des trompet- Pierre Thibaud entre dans l’armée. Il est dans
naire privilégier et attentif des manifestations tistes-violonistes comme Philippe Brun, Alex la Musique de la 2e Région Aérienne dirigée
Paris et de Lyon leurs diplômes d’établissements non intégrés actuel- - Mettre en œuvre la validation des acquis de l’expérience.
françaises. «Fifis» Caturegli, Roger Guérin, Jean Baissat, par Fayeulle. Il y est en compagnie de Jean
(*) Le système européen de transfert et d’accumulation des crédits (ECTS) permet de décrire un Jean Buzon, Camillio Ventas pour n’en citer Garrec, Michel Decourrière (« doué comme
Le système des nominations et attri- que quelques uns. Pour Pierre Thibaud, une un chien «, expression à prendre comme un
programme de formation en attachant des crédits à ses enseignements. Ces crédits expriment le volume de butions des postes étant en perpétuel mou-
travail à fournir par l’étudiant, par rapport à l’ensemble des enseignements de l’année. Une année équivaut formation de violoniste n’est pas sans in- compliment !) et Cuisse parmi les trompettis-
vement, il est possible que des modifications cidence sur le jeu de trompette (« je crois, tes.
à 60 crédits ECTS. Les crédits sont octroyés à l’étudiant lorsque qu’il a réussi les conditions de validation de soient apportées au texte ci dessus, pour tout parce qu’on ne joue pas comme les autres,
l’enseignement. compléments d’informations j’inviterais donc même les concertos »). Parallèlement, Pierre Thibaud ren-
les élèves intéressés par plus d’informations à tre donc au Conservatoire National Supérieur
consulter les sites Internet des écoles concer- Pierre Thibaud vient d’une famille de Musique de Paris dans la classe de violon
Nos voisins Suisses et Belges ont déjà élaboré leur système d’enseignement supérieur nées. (cf : www.crl.be ou www.imep.be ect …) de musiciens et du Midi. Né à Proissans en de Mr Raynal et dans la classe de cornet de
en créant leur réseau de Hautes Ecoles Supérieures des Arts intégrées dans le schéma 3-5-8 (licence-master-doctorat) Dordogne le 22 juin 1929, sa mère est insti- Mr Foveau. Déjà le jeune homme se révèle
Les classes de trompettes des diffé- tutrice et son père, nous l’avons vu, musicien d’un vif tempérament, ce qui l’amène à faire
rents établissements supérieurs de Belgique :
L a Belgique, pays de 10,3 millions
En exemple : sur 566 étudiants au
Conservatoire Royal de Bruxelles, 341 sont
favoriser les échanges d’étudiants entre les
pays.
pas moins de huit Institutions Supérieures (4
par grandes communautés linguistiques) :
et directeur de l’harmonie de Sarlat. Ils sont
cinq frères et soeurs, tous musiciens, initiés
95 jours de prison à l’armée, d’être transféré
dans un régiment disciplinaire et… à arrê-
d’habitants, est un Etat fédéral qui rassem- Belges francophones et 225 non belges (dont au piano ou au violon. C’est bien sûr Mr Thi- ter les cours de violon au bout de quelques
ble trois communautés culturelles (néerlan- une majorité de Français) Il est évident que les modifications baud père qui enseigne la pratique du vio- mois.
dophone, francophone et germanophone) et Wallonie : lon au jeune Pierre et ce, dès l’âge de quatre
des règlements ont fortement affecté ces der-
Conservatoire Royal de Mons :Jean Claude De- ans. Mais voilà, le jeune garçon entend pour Déjà capable de jouer le Concerto
trois régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles- Le cursus de l’enseignement su- nières années le type de fonctionnement et la
side (nommé) la première fois une trompette, celle de Phi- de Mendelssohn à son arrivée, Mr Raynal lui
Capitale). Elle est divisée en 10 provinces et périeur en musique est organisé en cycles. charge horaire de nos étudiants. L’opportunité
Conservatoire Royal de Liège : Rosario Macalu- lippe Brun dans un indicatif d’une émission fait tout reprendre à zéro, les coups d’archet,
ne compte que 589 communes. Le premier de trois années, débouche sur future d’obtenir un diplôme reconnu et l’obli-
so Conservatoire Royal de Bruxelles :Hervé Noel de radio (L’heure Bleue) et c’est le coup de tout. En outre, Pierre Thibaud n’en finit pas
un grade de baccalauréat et donne accès au gation d’une scolarité plus rigoureuse et com-
et un établissement d’enseignement libre du foudre. Mr Thibaud père a la judicieuse idée de jouer des sons filés. Il craque.
Les Régions ont des compétences deuxième cycle, celui des master (deux ans en plète (Histoire , Analyse , écriture , Notions de
type haute école supérieur : d’initier aussi le jeune Pierre à la pratique de
dans les domaines qui touchent à l’occupation Musique). L’accès au deuxième cycle est tou- piano …) ne sont certainement pas désuètes.
L’Institut Supérieur de Musique et Pédago- tous les cuivres, cornet, trombone et tuba, A la classe d’Eugène Foveau (avec
du territoire (environnement,….). La Commu- tefois autorisé aux étudiants qui disposeraient Il reste en outre diverses libertés accordées
gie de Namur: Antoine Acquisto (nommé) pour sa convenance. Ainsi, le jeune garçon Maurice Thomas), Pierre Thibaud ne se si-
nauté, fondée sur la notion de langue est liée d’un diplôme étranger, de l’Union européenne aux étudiants selon les établissements et leurs
aux personnes à compétence, entre autres, en ou non, ou aux étudiants belges titulaires d’un professeurs. assurait les remplacements les plus variés gnale pas, à cette époque, par une grande
Flandre : dans l’harmonie de Sarlat. résistance des lèvres. Il décroche toutefois
matière culturelle et d’enseignement. diplôme de candidature autre qu’artistique, ou
Conservatoire Royal de Gand : Steven Verhart un premier prix le 17 juin 1950 (selon les
enfin aux demandeurs qui peuvent démontrer Ainsi, lors de séries orchestrales (ca-
Conservatoire Royal d’Anvers : Alain Deruder Comme tant de trompettistes futurs, archives du CNSMP) avec un morceau de
La Belgique, signataire de l’accord une expérience professionnelle suffisante. chetons à l’Opéra ou autres …), ou lors de
Conservatoire Royal de Bruxelles (Version fla- Pierre Thibaud est séduit par le Harry James concours de Marcel Bitsch.
de Bologne a, avec le décret du 31 mars 2004, préparation de concours, il est toujours pos-
mande) : Manu Meelaerts (nommé) du film Le Bal des Sirènes (« je considérais
redéfinit l’enseignement supérieur et favorise 2007 - sortie des premiers diplômés Bache- sible de déroger à quelques occupations, mais
et un établissement d’enseignement libre libre plutôt Harry James comme une vedette de C’est la pratique du métier dans le
son intégration à l’espace européen de l’ensei- liers (Licence) nous entrons ici dans un domaine où chaque
du type haute école supérieur: cinéma «). La famille Thibaud n’est pas bien jazz et les variétés qui va faire naître le vrai
gnement supérieur et notamment celui de la 2009 - sortie des premiers Masters professeur ou membre de conseil de gestion
Le Lemens Institut : Léo Petre (nommé) riche, mais elle assume pour le jeune Pier- Pierre Thibaud, trompettiste extraordinaire.
musique. Division en sections : Formation instrumentale, pédagogique appliquera ou fera appliquer les
Formation vocale, Musique ancienne, Ecriture règles de l’établissement avec plus ou mois re, le plus doué musicalement des enfants,
A suivre prochainement les Hautes un complément d’études du violon et de la Après l’armée, il est engagé dans
La formation initiale du musicien – et Théorie Musicale, Jazz d’aménagements personnels pour ses élèves.
Ecoles Supérieures en Suisse… trompette au Conservatoire de Bordeaux où il une boîte de la Porte Clichy, Le Bandonéon,
jeune ou adulte - est du ressort des Académies
de musique. L’enseignement supérieur est lui Notre collègue belge, Antoine Acqui- Etant personnellement professeur, obtient sur ces deux instruments un premier pour jouer violon et trompette dans l’orches-
so (*), nous éclaire sur la réforme mis en place membre du conseil de gestion pédagogique (*) Antoine Acquisto, est professeur à prix. tre d’un joueur de bandonéon et d’accordéon,
assuré par les six Conservatoire Royaux et deux
établissements supérieurs, type Haute école récemment dans son pays. de L’Institut Supérieur de Musique et Péda- l’Institut Supérieur de Musique et Pédagogie de aveugle, Canetti (fils du patron). Ce petit or-
sous tutelle du ministère de l’enseignement gogie de Namur, je ne rentrerai pas dans les Namur et trompette solo de l’Opéra Royal de Pierre Thibaud garde le meilleur chestre de danse comprend aussi au piano,
supérieur. Le décret de Bologne a définitivement détails de l’organisation interne de notre dé- Wallonie. Directeur artistique des Rencontres In- souvenir de son professeur de trompette Jacques Devogel, futur chef de la Musique de
mit fin aux « Prix de trompette » et « Diplôme partement Cuivres Namurois . Mais je peux ternationales de Cuivres de la Communauté fran- Noël Laborie. Pendant un an, Pierre Thi- l’Air, Gilbert Rys à la batterie (qui sera tuba à
Un nombre important d’étudiants supérieur ». Il devra nous permettre de nous cependant vous garantir un grand éclectisme çaise de Belgique. baud a habité chez les Londeix. L’été, il l’Orchestre National) et à la basse un corniste
étrangers bénéficient déjà de ce système. y retrouver un peu plus en Europe et surtout et une grande richesse dans les approches pé- jouait trompette et violon avec eux : le père qui deviendra enseignant à Lyon !
Hommage à Pierre Thibaud
Ils jouent le samedi jusqu’à cinq
heures du matin en semaine, et le dimanche,
l’après-midi et le soir jusqu’à deux heures !
Pierre Thibaud savait alors chorusser au violon
! Il est remarqué par le pianiste Raymond Fol
qui le présente à Don Byas, Dizzy Gillespie et
autres stars de la scène parisienne en 1952-
53. Pierre Thibaud est violoniste à L’Aiglon
pour Sylvain David (en 1952) et trompette
dans l’orchestre typique d’Eddie Warner (en
1953) où le pianiste n’est autre que Lalo Schi-
frin. C’est à cette époque que Pierre Thibaud
se met à travailler le premier cahier des Lips
Flexibilities de Charles Colin (homme légen-
daire qu’il aura l’occasion de rencontrer une
fois, bien plus tard, lors d’un concert donné à
l’ancien Carnegie Hall).
Ce sont des exercices de souplesse
très appréciés aux Etats-Unis depuis 1941 et
que les Français commencent alors à décou-
vrir. Aussi, Pierre Thibaud place la gorge en
voix de tête pour monter vers l’aigu, un artifice
courant chez les jazzmen comme Roger Gué-
rin. Et ça marche ! Pierre Thibaud est engagé
au cirque Gruss où le trompette, Mr Cuisse
(qui terminera sa carrière chez Pinder) s’em-
presse de lui céder les parties de première
trompette. Raymond Fol prête à Pierre un cos-
tume. Le saxophoniste Benny Pauwels (ex-Gus
Deloof) avait écrit une cadence de trompette
qui monte jusqu’au contre-sol sur la trompette
en si bémol. C’est en la jouant lors d’une pa-
rade que Jacques Hélian le remarque. Jacques
Hélian monte en effet un nouvel orchestre en
octobre 1955 dont Vincent Casino est pour la
trompette le seul rescapé. Maurice Thomas y
est remplacé par Pierre Thibaud. Le reste de
la section de trompettes est constitué de Jean
Baissat et du Marseillais Lucien Roman, qui
cède sa place à Roger Guérin, pour quelques
jours seulement, puis au Belge Edmond Har-
nie. Aux trombones il y a Bill Tamper et Henri
Tallourd, au premier alto Michel Cassez, à la
guitare Paul Piguilem, à la basse Guy Pedersen
et à la batterie Dante Agostini. Les chanteuses
sont toujours Lou Darley et Rita Castel.
A partir du 16 novembre, Hélian
ajoute le vibraphoniste et showman Sadi !
L’orchestre enregistre beaucoup et dès janvier
1956, il utilise le re-recording pour la première
fois. Il interprète parmi les premiers un succès
du rock’n roll, « Rock Around the Clock « de-
venu « Toutes les heures qui sonnent».
En avril 1956, Vincent Casino et Bill
Tamper quittent l’orchestre et ce sont Christian
Bellest et Raymond Fonsèque qui prennent
leur place chez Jacques Hélian.
Raymond Fonsèque se souvient que
si Harnie jouait les notes très aigües, Pierre
Thibaud était le premier trompette. Ainsi, dans
«C’est si bon « prestation d’Hélian pour évo-
quer Louis Armstrong, Sadi chantait et Pierre
Thibaud tenait la partie de trompette.
En juillet Guy Pedersen est remplacé
par Jacques B. Hess (qui fait des imitations de
Brassens). Dès septembre 1956, Kenny Clarke
est le batteur d’un orchestre qui comprend
Pierre Thibaud (bientôt remplacé par Etienne
Arnaud), Edmond Harnie, Jean Baissat, Albert
Vannequé (tp), Bill Tamper, Raymond Fonsè-
que, Luis Fuentes (tb), Michel Cassez (1er
alto), Bob Garcia, Georges Blanc (ts), Jean-
Louis Chautemps (bs), Paul Piguilem (g), Sadi
(vib) et Jean Warland (b) ! Hélian déclare à
la revue Jazz Hot que « le moment est peut-
être venu de tenter une grande expérience en
présentant au public un véritable orchestre de
jazz «. Mais le chef a des problèmes de santé
et l’orchestre est dissous en mars 1957.
Pierre Thibaud a failli opter pour le
jazz à cette époque. Raymond Fol lui appor-
tait des thèmes pour les travailler. Ayant une
bonne oreille harmonique et le sens mélodique
des violonistes, Pierre Thibaud pouvait cho-
russer. Il aime le Miles Davis de Birth of the
Cool dans des thèmes comme « Jeru « et «
Budo «. Comme pour Loulou Vezant, son mo-
dèle de lead trompette est Conrad Gozzo : «
un des meilleurs premiers trompettes de big
band… à l’époque c’est le type que je préfé-
rais «. Parmi les confrères trompettistes, Pierre
Thibaud joua avec Pierre Sellin à L’Aiglon (2),
assura des engagements aux côtés de Louis
Vezant père, fit des bals avec Al Mone (prodi-
gieux aigus) et surtout, pendant huit ans, avec
Marcel Heyte, ex-élève de Raymond Sabarich,
qui pouvait jouer les succès américains à l’oc-
tave supérieur (sur une embouchure Bach 3C
Mt Vernon). Pierre fut aussi ami du trompet-
tiste Leo Cappel qui faisait des embouchures à
grain amovible.
Mais l’histoire retient surtout son en-
gagement chez Aimé Barelli, en tournée avec
la chanteuse Lucienne Delyle, puis au Sporting
Club de Monte-Carlo, où Pierre Thibaud est le
premier trompette d’une section complétée par
Jean Garrec et Jean Baissat. Il y a aussi Bobby
Jaspar (ts) et André Jourdan (dm) dans l’or-
chestre.
Il fréquente à cette époque un trom-
pette cubain, G. Fayovet, qui est un petit cou-
sin de la future star Arturo Sandoval (que bien
sûr Fayovet présentera à Pierre au 52 rue d’Ar-
genteuil de St. Denis…).
De 1956 à 1960, Pierre Thibaud est
très actif dans les studios d’enregistrement.
Il enregistre pour Charles Aznavour
au sein de l’orchestre de studio de Jean Leccia
pour le label Ducretet. A noter que Charles Az-
navour, avec Jean Leccia et son grand orches-
tre, fait sa rentrée au music-hall à l’Alhambra
en octobre 1958 à la même affiche que les
Delta Rhythm Boys et que pour l’occasion le
Grand Orchestre de Jean Leccia sort un disque
consacré au chanteur (Mon Ami Aznavour, Du-
cretet-Thomson 300 V069). Il y eut une séan-
ce du pianiste Jo Moutet avec dix trompettes
(cinq avec sourdine et cinq ouvertes !) : Fred
Gérard, Robert Fassin, Maurice Thomas, Ro-
ger Guérin, Fernand Verstraete, Jean Baissat,
Georges Gay, Vincent Casino, Charly Nicolas et
Pierre Thibaud !
Il travaille au Lido quand Quincy Jo-
nes est arrangeur chez Barclay au studio de
l’avenue Hoche. Des séances (sans indica-
tions de personnel) ont été publiées sur label
Barclay sous le nom de diverses vedettes. Six
séances du 17 octobre 1957 au 21 avril 1958
sous le nom de Quincy Jones restent inédites.
Selon Vincent Casino, les cuivres les plus utili-
sés par Quincy Jones pour ces séances étaient
Pierre Thibaud, Robert Fassin, Vincent Casino
et Alex Caturegli aux trompettes, André Paqui-
net, Benny Vasseur, Charles Verstraete et Gaby
Vilain aux trombones. Pierre Thibaud faisait
avenue Hoche deux à trois séances par jour
tous les jours. L’indicatif des Cinq Dernières
Minutes écrit par Quincy Jones a été enregistré
à l’Apollo. Billy Byers était aussi dans ce coup.
Les dernières séances de Quincy Jones pour
Barclay sont faites en novembre 1958. Quincy
Jones a donné à Pierre Thibaud son embou-
chure Giardinelli en témoignage d’amitié. Pier-
re Thibaud se souvient d’avoir fait un 45 tours
publié sous le nom de Billy Byers et d’avoir
participé, toujours comme premier trompette,
à celui édité sous le nom de Vincent Casino (et
Voilà !).
« C’est la pratique du métier dans
le jazz et les variétés qui va faire
naître le vrai Pierre Thibaud, trom-
pettiste extraordinaire.»
En tant que premier trompette du
big band d’André Persiani, il participe le 21
février 1958 au disque André Persiany joue
Count Basie (Pathé Marconi FP 1111) dans
une section complétée par Lucien Juanico et
Georges Gay (soliste). Les trombonistes de sec-
tion sont Sandy Fall et Bill Tamper. Curieuse-
ment les solos sont greffés secondairement en
re-recording le 11 mars 1958 et ils sont con-
fiés à Michel de Villers (bs), Guy Lafitte (ts),
Georges Bessières (ts), Michel Attenoux (as) et
Claude Gousset (tb). Pierre Thibaud participe
à la mise en boîte de « Swingin’ the Blues «,
« Jive at Five « et « Topsy» et c’est Fernand
Verstraete le premier trompette à la place de
Thibaud pour « Blue And Sentimental «.
Pierre Thibaud est à un tournant. La
revue Jazz Magazine (n°40, août/septembre
1958, 150F !, p. 6) annonce : « Hubert Ros-
taing, Georges Arvanitas, Gérard Badini, Jac-
ques Denjean et Pierre Thibaud enregistrent
en exclusivité sur disques Pretoria «. Le label
paye une pleine page de Jazz Hot (no133,
juin 1958) qui affirme : « Pretoria présente
Pierre Thibaud le plus doué des trompettistes
actuels. Sa sonorité, son phrasé et sa facilité
dans le super aigu en font l’égal des meilleurs
musiciens de notre temps « !
En 1958, il dirige l’un des orchestres
du Moulin Rouge, l’autre étant celui de Jean
De Smet.
Là, pour faire danser, Pierre Thibaud
joue les arrangements qu’Aimé Barelli ne vou-
lait pas… La même année, il enregistre Terri-
fic Trumpet, une série de boléros arrangés par
Pena, un Espagnol qui a suivi les mêmes cours
d’orchestration que Michel Legrand. Réédité
chez Musidisc, ce disque est considéré comme
l’un des meilleurs de Pierre Thibaud : «C’est
effectivement un très bon disque et pour une
fois un trompettiste de cette époque montrait
une personnalité qui ne copiait pas purement
et simplement le style de Jouvin « (lettre à
l’auteur de Fred Gérard, du 17 avril 1984).
En novembre 1958, la presse an-
nonce au Robinson, 90 boulevard de Clichy
les orchestres «Claude Luter, Aldo Torre, Pierre
Thibaud «. En 1958-59, Pierre Thibaud joue
et enregistre pour Benny Bennet, d’abord avec
Henri Van Haeke et Jean Crétal pour compléter
la section de trompettes, puis avec Loulou Ve-
zant et Ivan Jullien.
Jullien fut engagé pour deux ans, jus-
qu’en 1960, dans ce célèbre orchestre typi-
que qui fit des disques chez Vogue. En 1958,
il y a aussi dans l’orchestre Henri Tallourd
et Michel Portal comme premier alto. Pierre
Thibaud aurait aussi joué pour l’Orchestre du
trompettiste antillais Hubert Pontat avec Lou-
lou Vezant et Henri Van Haeke.
En 1959, Pierre Thibaud réalise des
45 tours de trompette de variété sous influen-
ce très jazz pour le label Bel Air d’après des ar-
rangements de Fernand Verstraete et sous les
pseudonymes de Mister Jericho, puis de Mister
Cornelius (« Jericho « de Claude Bolling). La
réputation de Pierre Thibaud est solide dans le
métier, aussi lorsqu’Eugène Foveau le rencon-
tre dans la rue vers 1956, il lui dit : « Dites-
moi Thibaud, il parait que vous avez pris des
lèvres ?». La réponse est spontanée : « Oui,
Maître, j’aimerais bien vous revoir ! «. Voilà,
Pierre Thibaud reparti dans les études jusqu’en
1960. Eugène Foveau lui donne gratuitement
des leçons, chez lui, rue Hélène, pendant un
an. Bien que fâché avec lui, Foveau téléphone
à Raymond Sabarich pour qu’il fasse travailler
Pierre Thibaud. Il étudie gratuitement auprès
de Raymond Sabarich pendant trois ans tous
les samedis de 13 à 18 heures chez Selmer.
Parfois, Sabarich le faisait venir au Conserva-
toire pour travailler les concertos. Pierre Thi-
baud trouve une influence espagnole dans le
style lyrique du Toulousain Raymond Sabarich.
Pendant son activité au Lido, Pierre Thibaud
reçoit aussi des conseils de Louis Menardi qui
l’utilise comme assistant-premier trompette à
la Société des Concerts du Conservatoire.
Avec quelques cachets aux Concerts
Colonne et Concerts Lamoureux, c’est la seule
expérience classique de Pierre Thibaud lors-
que Raymond Sabarich lui trouve une place de
premier trompette dans l’Orchestre Philharmo-
nique d’Israël où il restera quatre saisons de
1960 à 1963. C’est avec cet orchestre qu’il
joue sous la direction de Joseph Krips, John
Barbirolli, Charles Münch, Lorin Maazel (dis-
que : Petrushka de Stravinsky), Carlo Maria
Giulini et Gary Bertoni.
A son arrivée, Pierre Thibaud joue
une trompette Selmer avec une embouchure
modèle Sabarich. A la première répétition de
la 4e Symphonie de Schubert, Joseph Krips
l’arrête, le questionne sur ses origines et lui
adresse un «french tone « péjoratif à ne pas
prendre pour un compliment ! Avraham Ho-
nigsberg, le cinquième trompette de l’orches-
tre, alors âgé de 73 ans, aide Pierre Thibaud
à s’adapter. Il lui donne une embouchure V.
Bach et l’initie aux Etudes d’Herbert Clarke
et à la méthode de Max Schlossberg. Pierre
Thibaud tente de changer ses émissions en «
tu» par « ta « à l’américaine. En octobre et
novembre 1960, il fait une tournée aux Etats-
Unis avec l’Orchestre Philharmonique d’Israël.
C’est à cette occasion qu’Honigsberg le fait
inviter pendant huit jours chez Vincent Bach
à la V. Bach Corporation, 50 So. Mac-Questen
Parkway, Mt. Vernon (New York) où le Maître
s’est établi depuis 1953.
Pierre Thibaud a le mal du pays. Il
écrit à Raymond Sabarich qui lui répond le 15
septembre 1961 qu’il n’y a pas de poste libéré
en France avant 1964 ou 1966. Par la même
lettre, le Maître s’adresse aussi à son ancien
élève : « En ce qui concerne ton travail, voici
ce que je pense :
1/ Très bien pour les émissions com-
me tu les fais mais ne t’abrutis pas surtout car
tu risquerais de « bégayer»
2/ Je suis l’ennemi des sons filés qui
te raidissent les lèvres, fais des vocalises mais
sans insister, tu as suffisamment d’acquis pour
pouvoir te dispenser d’un
travail abrutissant… «
Alors que Zubin Mehta lui propose
une position à Los Angeles ou Montreal, Pierre
Thibaud choisit de revenir en France d’autant
plus que son épouse Christiane est souffrante.
A peine arrivé à Paris, Pierre Thibaud joue pour
un remplacement, les Tableaux pour une Ex-
position de Moussorgsky-Ravel et les Pins de
Rome de Respighi avec les Concerts Colonne.
A cette occasion, il est remarqué par un vété-
ran trompettiste qui l’informe que dans cinq
jours il y a un concours d’entrée à la Garde
Républicaine. Ayant réussi le concours, Pierre
Thibaud joue à la Garde Républicaine du 15
avril 1964 au 15 avril 1966.
En 1965, il joue le 2e Concert Bran-
debourgeois de Bach à St Denis avec l’Orches-
tre TGP dirigé par Pierre Ménet. Mais, dès son
retour d’Israël, Pierre Thibaud a constaté que
Maurice André s’est imposé entre temps com-
me soliste du répertoire baroque.
Astucieusement, il oriente donc sa
carrière vers la musique contemporaine où
l’horizon est plus libre. Il joue d’abord au Do-
maine Musical sous la direction de Pierre Bou-
lez, puis de Gilbert Amy et avec l’Ensemble Ars
Nova de Marius Constant (fondé en 1963).
Puis dans les années 1970, il joue
pour l’Ensemble Musique Vivante de Diégo
Masson et plus tard encore à l’IRCAM. Pierre
Thibaud a donc enregistré Eonta de Xénakis,
toute l’oeuvre avec trompette d’Olivier Mes-
siaen, dont Les Sept Haïkaï, esquisses japonai-
ses (1962, pour piano, xylophone, marimba,
deux clarinettes, trompette et petit orchestre),
mais encore du Varèse (Désert, Octendre,
Equatorial) et la musique du ballet L’Eloge de
la Folie de Marius Constant avec l’Ensemble
Ars Nova qui a été peu représenté en scène
mais qui a décroché un Grand Prix du Disque
en 1967 !
C’est à partir du 2 mai 1966 qu’il
est cornet solo à l’Opéra de Paris. En mai
1966 aussi, il participe à un Concert Bach
donné à la salle Pleyel à la mémoire d’Albert
Schweitzer avec les Concerts Lamoureux diri-
gés par Charles Münch. Au programme, le 2e
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 45
Concert Brandebourgeois avec Roger Bour-
din (flûte). Mais encore ! Il joue le Concerto
pour Trompette de WalBerg avec le Rundfu-
nkorchester Hannover des Norddeutschen
Rundfunks dirigé par Wal-Berg lui-même qui
a aussi inscrit au programme sa Rhapsodie
pour flûte (par Roger Bourdin) et des me-
dleys de la musique de Charles Trenet.
Une des chances de sa carrière fut
lorsque Maurice André, indisponible, l’a re-
commandé au célèbre chef Karl Richter pour
une prestation du 2e Concert Brandebour-
geois. Pierre Thibaud a copieusement joué et
enregistré avec l’Orchestre Bach de Munich de
Karl Richter. Ses disques en soliste enregis-
trés pour le label DGG à partir de 1971 firent
date ! Pierre Thibaud nous a précisé qu’un
disque complet devait être réalisé en trois heu-
res ! C’est d’abord entre autres les oeuvres de
Haydn (avec sa propre cadence), Leopold Mo-
zart avec l’Orchestre de Bamberg, puis celles
de Tomasi et Jolivet avec l’English Chamber
Orchestra dirigé par Marius Constant. Les criti-
ques sont bonnes et le Concerto de Tomasi de-
vient « synonyme « de Pierre Thibaud à partir
de ce moment !
Herbert von Karajan l’ayant entendu
jouer pour Karl Richter fait à son tour appel à
ses services
En septembre 1973, Pierre Thibaud
joue donc la Messe en Si de Bach avec la Phil-
harmonie de Berlin. Pierre Thibaud joue aussi
dans le Quintette de Cuivres du tromboniste
Raymond Katarzynski.
Une variante de ce groupe avec Fred
Gérard à la trompette, participe ainsi que Joss
Baselli (accordéon) et la cantatrice Jeanne de
Valène à un disque curieux du groupe de pop
music, le Komintern, avec Francis Lemonnier
au saxophone ténor (Bal pour un rat vivant et
Le bal du rat mort, en 1971).
« Herbert von Karajan l’ayant en-
tendu jouer pour Karl Richter fait
à son tour appel à ses services.»
En 1976, en Suisse, à Moudon, il
suit les cours du pédagogue américain James
Stamp (enseignement axé sur le travail des no-
tes pédales).
On entendra Pierre Thibaud avec Mi-
chel Legrand en 1979. Il est ensuite un invité
régulier de son élève Otto Sauer à Brème, en
Allemagne, où naît le groupe Ten of the Best
d’Allan Vizzutti dont Pierre Thibaud et Timofey
Dokshitser font partie !
Ce groupe donnera des concerts au
Canada. Mais la santé de Pierre Thibaud dé-
cline. En 1993, il apparaît une des dernières
fois à la télévision française, pour Jacques
Martin, comme soliste (à la trompette en si bé-
mol) du Brass Band du Conservatoire National
Supérieur de Musique de Paris dirigé par Lau-
rent Beaumont (également arrangeur) dans…
« Unforgettable «, succès de Nat et Nathalie
Cole (que notre trompettiste aime beaucoup) !
Retour à la case départ…
Hommage à Pierre Thibaud La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 47

LES MEMBRES DES PUPITRES DE CUIVRES 2005 DE L’ORCHESTRE DES JUNIORS

Son expérience d’instrumentiste
éclaire le lien qu’il incarne entre une tradition
(Dauverné, Arban, Franquin) et le germe d’un
style international. Il a amené en France, de
son épisode en Israël, l’utilisation des trompet-
tes V. Bach, des Etudes d’Herbert Clarke et de
la méthode Schlossberg.
Pierre Thibaud nous remet en mé-
moire que Dauverné au XIXe siècle utilise les
notes pédales dans sa méthode qui compte plus
de 210 exercices, qu’une méthode d’Arban de
1885 retrouvée par Pierre Dutour et rééditée
par André Cotelle (édition Arpèges, 12 Etudes
Mélodiques) fait travailler les notes pédales (ini-
tialement pour un cornet à quatre pistons, le 4e
aidant à jouer ces pédales) et que « le troisième
génie français « (selon lui), Merri Franquin don-
ne dans sa méthode des doigtés pour les faus-
ses pédales en tirant les coulisses.
L’arrêté 440 du 30 octobre 1975
nomme Pierre Thibaud professeur (stagiaire)
du Conservatoire National Supérieur de Musi-
que de Paris. Il est titularisé par l’arrêté 617
du 20 août 1982.
Il est l’auteur des Techniques Nou-
velles de la Trompette pour Alphonse Leduc
(1985). Il introduit en France le choix de la
trompette en si bémol (« la plus belle trom-
pette «) pour étudier Arban et Clarke, tout en
maintenant la trompette en ut pour les con-
certos. Il anime ce que l’on est en droit sur
les résultats de considérer comme la dernière
grande classe de trompette du XXème siècle au
Conservatoire National Supérieur de Paris jus-
qu’en 1994. C’est son élève Clément Garrec,
fils de son ami Jean, qui lui succède.
En 2001, à l’abord du XXIème siè-
cle, ce maître qui a joué sous les baguettes
ceux qui auront étudié un peu ou beaucoup
auprès de Pierre Thibaud. Nous nous limite-
rons à Lars Bengt, Nikolas Eklund, Reinhold
Friedrich, Hùkan Hardenberger, David Lewis,
Philippe Litzler, Bo Nilsson, René Périnelli,
Matthias Person, Roy Popper, Claude Rippas,
Max Sommerhalder, Kenji Tamiya.
Il adressera son élève Dominique De-
rasse à Carmine Caruso, un autre pédagogue
américain que Pierre Thibaud a inscrit dans le
cursus des études.
Mais Pierre Thibaud n’écoutait guère
de la trompette classique. Il nous affirma que
c’est le jazz qui a compté le plus au XXe siècle.
Pour une interview menée par Thierry Caens
pour la Gazette des Cuivres (n°1, 1989, p.
17), Pierre Thibaud déclare : « J’ai aimé Fats
Navarro, Clifford Brown, j’adore Miles Davis
(moins maintenant, mais je garde énormément
de respect pour lui), Freddie Hubbard. Chet
Baker pour les mélodies. Pour les big bands,
Jon Faddis, Marvin Stamm, Bill Chase. Actuel-
lement pour le Jazz Latin nous avons Sando-
val. Et Marsalis. Ce dernier est parfaitement
extraordinaire.
Ici en France on dit toujours « c’est
bien mais… «. Ce «mais « m’ennuie beaucoup
car c’est un jazzman extraordinaire «.
Lorsque nous avons rencontré Pierre Thibaud
le 3 février 2001, il nous a dit aimer le disque
Kathleen Battle. Wynton Marsalis. Baroque
Duet.
En compagnie de son élève Stephen
Burns, Pierre Thibaud est allé discuter avec
Wynton Marsalis lors de sa première venue à
Paris avec Art Blakey en 1980. Il a entendu et
rencontré Bill Chase à Paris, venu jouer, dans
l’Orchestre de Woody Herman, en mai 1969 à
l’ORTF (avec John Madrid, Harry Hall, Richard
Cooper, Bill Byrne). Pierre Thibaud, comme
Anderson lors de sa tournée de 1978 précisant
qu’il ne se limitait pas à jouer l’aigu, et qu’il
connaît bien sa méthode qui procède par un
ancrage sur le sol médium.
Pour revenir aux souvenirs de ses dé-
buts de carrière, Pierre Thibaud utilise la même
formule « il joue terrible « pour Ernie Royal et
pour Clark Terry (qui vivait dans le même im-
meuble que Jerome Callet la fois où il lui a
rendu visite par curiosité pédagogique). Il re-
connaissait à Rafael Méndez une « technique
fantastique» (qu’admirait Eugène Foveau).
Aujourd’hui ses élèves espagnols
jouent comme ça, mais avec un « son interna-
tional «. Enfin l’élève qui l’a peut être le plus
étonné s’est tourné vers le jazz (à son grand
regret). C’est Antoine Illouz, fils de Betsy Jo-
las que celle-ci lui a confié après une initia-
tion au cor auprès de Georges Barboteu. Pierre
Thibaud insiste sur le fait qu’il jouait Legende
d’Enesco et le Concerto de Tomasi au bout
d’un an de pratique de la trompette et qu’il a
eu son prix devant Hakan Hardenberger !
Pierre Thibaud est décédé le 29 oc-
tobre 2004 à Paris, victime d’un infarctus du
myocarde.
Michel Laplace
(1) le n°37 de Jazz Magazine (mai
1958) annonce une séance que prépare Per-
siani en indiquant Gilles Thibault
(sic) au lieu de Pierre Thibaud.
(2) Pierre Thibaud donnera quelques
cours de trompette à Hervé Sellin, fils de Pier-
re, devenu pianiste d’exception. On trouvera
une discographie de Pierre Thibaud dans le CD
Rom Trompette, Cuivres & XXe siècle de Mi-
chel Laplace, Collection « Do you know what it
L’ONL SONT : CORS : Michel Molinaro (soliste), Yves Stocker (soliste), De novembre à février, le samedi après-midi et certains dimanches, une
cinquantaine de musiciens en herbe s’initient à la pratique orchestrale, sous la
Olivier Beydon, Serge Leriche, Joël Nicod, Patrick Rouch, Paul Tan-
direction du chef résident et encadrés par les musiciens de l’ONL. Les partitions,
guy. TROMPETTES : Sylvain Ketels (soliste), Christian Léger (soliste), issues des répertoires des XIXe et XXe siècles, sont sélectionnées en fonction des
Arnaud Geffray, Michel Haffner. TROMBONES : Philippe Cauchy (so- centres d’intérêt et du niveau des élèves.
liste), Fabien Lafarge solo, Frédéric Boulan, Jean Gotthold. TUBA :
Christian Delange (soliste). L’ORCHESTRE DES JEUNES
Pour partager avec de jeunes musiciens son goût pour un patrimoine
L’ ONL PROPOSE DANS SA PROGRAMMATION d’une grande richesse, l’ONL propose deux sessions d’une semaine (durant les va-
LE GRAND ENSEMBLE DE CUIVRES. cances de la Toussaint et celles du printemps) au cours desquelles œuvres connues
et plus rares sont étudiées. Ce sont 80 à 90 jeunes musiciens qui se retrouveront,
Un ensemble dans l’orchestre au terme de ces stages, pour 6 à 8 concerts par an à Lyon et en tournée régio-
L’Ensemble de Cuivres et de Percussion se produit régulièrement de nale.
manière autonome ; en Rhône-Alpes, il s’est illustré à l’Hôtel de ville de Lyon, sur
les campus universitaires de l’agglomération lyonnaise et dans les principales villes
de la région. A l’étranger, il s’est produit notamment à Stuttgart, Naples, Turin,…
Il a été également invité par la Sacem pour ouvrir la cérémonie de remise de ses
Grands Prix en 1994.
Le répertoire est la priorité des musiciens de l’Ensemble, car peu de
musiques originales ont été écrites pour ce genre de formation, à mi-chemin entre
le quintette de cuivres et le brass band anglo-saxon.
L’Ensemble a ainsi à son actif plusieurs créations parmi lesquelles Tohu-
Bohu d’intrus de Jean-Marc Singier, Phonie de Georges Barboteu et, en 1998, Les
Héros de Kerry Turner qui lui ont permis de mettre en valeur tous les instruments
de sa grande famille et toutes les couleurs particulières créées par une grande
variété de sourdines.
En 1999, il enregistre un disque «Transatlantique», témoin privilégié de l’aventure
commune, musicale et humaine, qu’ils mènent depuis 1991.
ACADÉMIE DE L’ORCHESTRE
Lieu de découverte et d’approfondissement du patrimoine symphoni-
que, l’Académie de l’Orchestre permet aux musiciens de l’Orchestre national de
Lyon de transmettre leur passion et leur savoir-faire aux élèves musiciens de la
région.
Lieu de sensibilisation à l’univers de milliers d’œuvres écrites pour or-
chestre, lieu de rencontre et d’échange, l’Académie est aussi un cadre exigeant Le GRAND ENSEMBLE DE CUIVRES :
où les pages symphoniques se travaillent aux côtés de professionnels du métier TROMPETTES : ARNAUD GEFFRAY, MICHEL HAFFNER, SYLVAIN KETELS, CHRISTIAN LÉGER.
d’orchestre. Fruits d’une collaboration entre l’ONL et les différents conservatoires CORS : MICHEL MOLINARO, JOËL NICOD.
et écoles de musique régionaux, les deux orchestres de l’Académie («juniors» et TROMBONES : FRÉDÉRIC BOULAN, PHILIPPE CAUCHY, JEAN GOTTHOLD.
«jeunes», lire ci-dessous) offrent au public, en clôture de chaque session, des TUBA : CHRISTIAN DELANGE.
PERCUSSIONS : STÉPHANE PELEGRI, THIERRY HUTEAU.
concerts gratuits à Lyon et en région.

Questions à Christian Léger

éminentes du siècle précédent, les Jean Marti-
non, Pierre Dervaux, Sergiu Celibidache, Paul
Paray et Georg Solti, continue d’oeuvrer dans
les master-classes internationales et sort une
seconde méthode qui prend un peu à Arban,
Franquin, Clifford Lyllia et beaucoup à Pierre
Thibaud (3). Ici ou là, la liste est longue de
le reste du métier, s’est déplacé pour écouter
jouer le big band de Thad Jones et Mel Lewis à
Paris.
Nous avons gardé le souvenir d’un
Pierre Thibaud enthousiaste à Montreux en
1976 à l’endroit du quartet de trompettes, The
Forefront de Bobby Lewis. Il a remarqué Cat
means «, parrainée par Jazz Hot (30 Euros).
(3) Method for the Advanced Trum-
peter ; Daily Routines and Vocalises for the Ad-
vanced Trumpeter ; Chromatic Exercises and
Technical Studies for the Advanced Trumpeter,
édition Balquhidder Music, 2002.
Trompette solo de l’Orchestre et assistant
de la classe de trompette du CNSM Lyon de Thierry Caens.
Un ensemble dans l’orchestre ?
A la demande de qui, des musiciens, ou de l’orchestre ?
Cette demande est venue de Christian Delange, le tuba de l’orches-
En tant que trompette solo et assistant du CNSM de Lyon, pensez-vous que
le trait d’orchestre soit enseigné en France ?
En France, il n’existe pas, comme au Canada, un diplôme spécifique
pour les traits d’orchestre. Mais, je pense qu’il faut commencer à travailler les
traits d’orchestre en fin de parcours des CNR mais surtout au CNSM. Car les
gens qui y enseignent sont généralement des musiciens solistes d’orchestre

Musicien d’Orchestre
tre. C’est lui, il y a maintenant 15 ans qui a créé cet ensemble. Nous étions à
l’époque deux ou trois à intégrer le pupitre des cuivres et nous avons participé
à la création de cet ensemble cuivres et percussions.
L’ensemble a l’appellation Orchestre National de Lyon et c’est une vitrine offi-
cielle pour l’orchestre. A ma connaissance, nous sommes le seul ensemble de
cuivres permanent depuis quinze ans d’un orchestre français.
administré et soutenu financièrement par la Ville de Lyon, qui l’a doté
qui savent dans quelle ambiance ces traits se jouent. Seul à la maison, cela ne
suffit pas de jouer ces extraits, il faut savoir dans quel contexte musical ils se
situent. Cela m’apparait très important.
Au CNSM de Lyon, j’ai en charge quelques heures pour faire travailler
les cuivres par pupitres sur les traits d’orchestre. Puis au sein de la classe de
trompette, je reprends individuellement les étudiants trompettistes pour les

Le Pupitre de cuivres
en 1975 d’une salle de concert, l’Auditorium de Lyon, l’une des plus
vastes de France avec ses 2100 places. Sous la nouvelle appellation
d’Orchestre national de Lyon, il se consacre, depuis 1985, au répertoire
solos d’orchestre. Mais c’est un sujet délicat que celui des traits d’orchestre. A
Dans quel but ? mon sens, on a tendance à les faire travailler trop tôt. Il faut vraiment posséder
un bagage très solide sur l’instrument avant de commencer à titiller les traits
Le but est évidemment de faire de la musique de chambre entre co- d’orchestre.

de l’Orchestre National de Lyon
100ème Anniversaire de l’orchestre national de Lyon.
HÉRITIER DE LA SOCIÉTÉ DES GRANDS
CONCERTS DE LYON, fondée en 1905, l’Orchestre national de
Lyon s’enorgueillit d’un passé prestigieux auquel ont contribué André
Cluytens, Charles Munch, Ernest Ansermet et Pierre Monteux.
EN 1969, à l’initiative de la municipalité de Lyon et dans le
cadre de la fondation des orchestres régionaux par Marcel Landowski,
il devient un orchestre permanent de 102 musiciens, sous le nom
d’Orchestre philharmonique Rhône-Alpes, avec comme premier direc-
teur musical Louis Frémaux (1969-1971). Depuis lors, l’Orchestre est
symphonique.
Direction musicale : JUN MÄRKL
INVITÉ RÉGULIÈREMENT PAR LES SCÈNES ET LES OR-
CHESTRES MAJEURS, Jun Märkl est l’un des chefs les plus en vue
de sa génération. Né à Munich, il a étudié le piano, le violon et la direc-
tion d’orchestre à Hanovre, avant de se perfectionner auprès de Sergiu
Celibidache et Gustav Meier à l’université du Michigan, à Ann Arbor.
Vainqueur en 1986 du concours de direction d’orchestre du Conseil
musical allemand, il reçoit l’année suivante une bourse du Boston Sym-
phony Orchestra pour travailler avec Leonard Bernstein et Seiji Ozawa
à l’académie de Tanglewood. En poste à Lucerne, Berne et Darmstadt,
puis directeur musical du Saarländisches Staatstheater à Sarrebruck de
1991 à 1994, Jun Märkl a été ensuite directeur musical et directeur
artistique du Staatstheater de Mannheim, poste qu’il a conservé jusqu’à
la fin de la saison 1999-2000. Il prendra en septembre 2005 ses fonc-
tions de directeur musical de l’Orchestre national de Lyon.
pains. Il règne une bonne ambiance au sein de l’orchestre et cet ensemble nous
permet de la continuer en dehors, en répétition et en concerts. La meilleure
preuve c’est Emmanuel Krivine qui à la suite d’un concert de l’ensemble nous
a dit que celui-ci participait à la bonne marche de l’orchestre et apportait un
plus.
Dans le cadre de l’académie de l’orchestre, envisagez-vous une formation diplômante
et professionnalisante ?
Non, il n’est pas prévu de faire de la formation diplômante ou profes-
sionnelle. Ces académies s’adressent à des élèves assez jeunes de premier ou
second cycle et non prévues pour des degrés tournés vers le professionnalisme.
Nous essayons d’intéresser les jeunes à la pratique d’orchestre, la musique
d’ensemble. C’est quelque part un Orchestre Français des jeunes en miniature.
Les jeunes participent à deux stages par an dans des endroits très sympas que
nous, professionnels, encadrons.
Au Canada, dans le cursus universitaire, il existe une année diplô-
mante consacrée aux traits d’orchestre.
Depuis 3 ans j’ai le sentiment d’une volonté d’ouverture sur un public plus large. Est-ce
une fausse impression ?
Non, L’ouverture sur un large public est depuis quelques années évidente pour
nous. C’était déjà vrai du temps de Robertson, qui a mis en place les concerts
expresso du vendredi. Je me rappelle du premier avec à peine 400 personnes
et très peu de temps après la salle était pleine et depuis c’est un succès. Nous,
en tant que musiciens, on adore participer à ces concerts très populaires. Bien
sûr les gens applaudissent un peu n’importe quand, mais voir une salle pleine
à 12h30 le vendredi, c’est génial. Ensuite il y a les concerts jeunes public,
pour les scolaires. Ce n’est pas nouveau. Mais il y a de plus une nécessité de
s’ouvrir sur de nouveaux publics, tous âges confondus. Même dans la rue,
comme nous avons pu le faire en début de saison avec les concerts promenade
où nous avons joué plusieurs fois dans l’après-midi dans différents coins de la
ville. Le but était d’attirer les gens vers l’Auditorium pour finir la journée avec
un concert gratuit de tout l’Orchestre National de Lyon. Et ça a marché.
Propos recueillis par Eric Gallon
Bibliographies
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 49

Georges Delerue, de Roubaix à Hollywood

par Vincent Perrot
Carnot cinéma - 256 pages - 20,00 €
ISBN : 2-84 855-100-3 - EAN : 9782848551005

Quel instrumentiste cuivre, mélomane ou cinéphile ne connaît pas la musique de Georges Delerue ? Mais qui connaît vraiment sa vie
entre France et Amérique ?
Vincent Perrot, l’animateur de radio et de télévision, passionné de cinéma, auteur d’un livre de référence sur les compositeurs du
septième art français, vient de lui consacrer une biographie aux éditions Carnot.

Résumé :
La vie de Georges Delerue, l’un des plus grands compositeurs de musiques de film, est un vrai conte de fées. Vincent Perrot eut
l’occasion de le connaître, ce qui lui a permis d’accéder aux archives de la famille Delerue et de pouvoir présenter des documents inédits. Plus
qu’une biographie, ce qu’il nous propose, c’est le « roman » d’un apprenti ouvrier du Nord qui conquit Paris et Hollywood grâce à sa passion et
son talent.
Ses créations ont accompagné nombre de chefs-d’œuvre du cinéma français et mondial. Il fut complice des plus grands réalisateurs et
sa carrière a été couronnée par un Oscar et trois Césars.

Une trompette pour la renommée

Maurice André par Guy Touvron
(ISBN 2268047857)

Guy Touvron, trompettiste soliste international, a signé en 2003 une biographie de son Maître et modèle Maurice André. Un bel hom-
mage en 252 pages avec des illustrations couleur. Un beau livre broché. Il inclut une discographie détaillée établie par Olivier Delavault.
Actuellement épuisé aux Editions Du Rocher. Nul doute que ce livre deviendra bientôt un “collector” Une centaine de livres reste
disponible directement chez l’auteur.

Vous pouvez-vous le procurer au prix spécial “gazettedescuivres” de 15 euros port inclus.

Envoyez votre demande écrite accompagnée d’un chèque de 15 euros à :

Guy Touvron
9 boulevard Malesherbes - 75008 Paris.

Trompette, Cuivres & XXème siècle

CD-Rom (compatible Mac et PC)

Ce travail trace le rôle de la trompette dans tous les genres musicaux, liste son répertoire, analyse son évolution dans le jazz, ses
relations avec les autres instruments de la famille des cuivres, les points de technique ; des notes bibliographiques de plus de 1000 trompettistes
de tous styles et des discographies (Maurice André, Roger Delmotte, Timophei Dokshitser, Raphaël Mendez, Pierre Thibaud, etc…), ainsi que des
extraits sonores de pionniers (Foveau, Sabarich, Schlossberg, Clarke, etc…) complètent cet ouvrage de plus de 500 pages (+ nombreuses photos
historiques).

Pour recevoir ce CD-Rom envoyer vos coordonnées :

Nom, prénom, Adresse complète, e-mail avec la somme de 30 euros en chèque à l’ordre de Michel Laplace, représentant la valeur (et les frais
d’envoi) du CD-Rom « Trompette, Cuivres & XXème siècle », collection « Do you know what it means », parrainée par Jazz Hot.

A l’adresse suivante :
Jazz Hot, BP 405 – 75969 Paris Cedex 20

André Jolivet
Publications Bibliothèque Nationale de France
Collection Portrait(s)
ISBN 2-7177-2329-3 // ISSN 1270-9220
Diffusion / distribution : Seuil /Volumen

À l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur André Jolivet, né le 8 août 1905, la Bibliothèque nationale de France lui
rend hommage et publie sous la direction de Lucie Kayas.

Pour la première fois, un historien de l’art (Gérard Denizeau) se penche sur la production picturale de sa jeunesse et les influences
que les arts plastiques ont exercées ensuite sur sa musique, tandis qu’une historienne de la danse (Florence Poudru) étudie l’ensemble de sa
production de ballets. Le rapport de Jolivet aux arts de la scène est présenté à la fois sous l’angle des musiques de scène (Jean-Claire Vançon)
et de l’opéra (Jean-Yves Masson). Ces trois domaines sont illustrés par des documents variés : dessins inédits d’André Jolivet, peintures l’ayant
inspiré, maquettes de décors et de costumes et photos de productions provenant de la bibliothèque-musée de l’Opéra.

L’analyse musicale trouve sa place grâce à Alain Louvier, compositeur et analyste, qui explore la musique de Jolivet du point de vue du
langage mais aussi de son rapport aux instruments et à la matière musicale, l’esthétique étant étudiée à la fois selon la perspective transmise par
Jolivet lui-même (Gianfranco Vinay) et en relation avec les principaux courants musicaux du XXe siècle (Alain Poirier). La dimension pédagogique
des activités d’André Jolivet est évoquée à travers la création du Centre français d’humanisme musical d’Aix-en-Provence et sa classe de com-
position au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (Emmanuel Hondré). Sans oublier Jolivet musicien du monde, voyageant avec
la troupe de la Comédie-Française, puis à titre indépendant, pour diriger sa musique de Mexico à Tokyo en passant par l’ex-URSS (Lucie Kayas).
Enfin, un compositeur d’aujourd’hui n’ayant pas été l’élève de Jolivet (Philippe Fénelon) nous présente ce que l’itinéraire de cette figure majeure
de la musique française du XXe siècle peut signifier pour les nouvelles générations.

Une chronologie détaillée et illustrée de photos inédites des archives familiales (Christine Jolivet) complète ce panorama, ainsi
qu’une bibliographie et une liste des pièces de l’exposition.
Discographie
La Gazette des Cuivres // Spécial 2005 // page 50

ANDRE JOLIVET
Musique des Gardiens de la Paix de Paris
direction Philippe Ferro
EQUIVOQUE... Clément Saunier, trompette
Oeuvres d’André Jolivet, Roger Boutry, piano
Antoine Acquisto, trompette et bugle
accompagné par l’Ensemble Orchestral Mosan - Fanfares pour Britannicus
et HEPTA-Imep, direction Jean-Pierre Haeck musique de scène écrite en 1946
Quatre créations dédiées à Antoine Asquisto : - Concerto pour trompette N°2 (1954)
- Tromba verso la pace de Vicente Roncero soliste : Clément Saunier
- Ellipse de Michel Lysight ABSOLUTE - Soir de défilé (1936)
- Never Again de Jean-Pol Steffens Spanih Brass Luur Metalls - Suite Transocéane (1955)
Quintette de cuivres transcription de Désiré Dondeyne
- Concerto pour bugle te orchestre de Luc Baiwir
Christian Lindberg, trombone? Ole E. Antonsen, trompette Maguelone MAG 111.164 // info@maguelone.com
Deux premiers enregistrements mondiaux :
- Elegy pour bugle et orchetsre d’Alexandre Arutjunjan - Toccata en Ré mineur, arrangement de Fred Mills,
- Dialogue de Jean Baily d’après J.S. Bach
JPH Productions JPH13 - Shadows soliste Ole . E. Antosen
concerto pour trompette et quintette de cuivres de
Askell Màsson
- Diàlogos Inmencionables soliste Christian Lindberg
Concerto pour trombone et quintette de cuivres de
Juanjo Colomer
- Mini Ouverture de W. Lutoslawski
- Concerto de Robert Delanoff
- Groundhog Mamba de Christian Lindberg
Double concerto pour trompette, trombone et quintette
de cuivres.
Cascavelle VEL 3077 // spanishbrass.com

QUINTETTE DE CUIVRES DE L’ESCAUT

CUIVRES EN BALLADE
Le Quintette de cuivres de l’Escaut présente aux produc-
TROMBOMANIA tions Driwa son premier enregistrement.
quintette de trompettes
Charly Villoteau, Clément Saunier, Fabien Bollich, Manu Col- Créé en 2001, le Quintette constitué des trompettistes Cy-
lombert et Rodolph Puechbroussous rille Hautecoeur, Olivier Flamand, du corniste Pierre Billiet,
- Toccata et Fugue en Ré mineur du tromboniste Arnaud Soumillon et du tubiste Philippe
arrangé par Manu Collombert d’après Jean-Sébastien Bach Vercruysse propose un ensemble de transcriptions des clas-
- Suite pour 3 trompettes de Henri Tomasi siques du répertoire grand public, de l’Ouverture de Guillau-
- Concerto pour 5 flûtes me Tell au Rondo à la turc, au Toréador de Carmen pour finir
arrangé par Manu Collombert d’après J-B de Boismortier par Bugler’s holiday.
- Music for five trumpets de Verne Reynolds
- Pavane arrangée par Rodolph Puechbroussous d’après Gabriel Label : DRIWA LPRD 0001
Fauré
- Ouverture pour cinq trompettes de Jean-Michel Defaye
ADM 133 trombomania.com
MAGNIFICA
1985 – 2005
Michel Barré et Michel Torreilles, trompettes
Jean-Michel Tavernier, cor
Pascal Gonzalès, trombone
Benoît Fourreau, tuba
Le quintette de cuivres Magnifica fête ses 20 ans. Créé
en 1985, Magnifica devient dès 1986 lauréat de la
Fondation Yehudi Menuhin, puis remporte les concours
internationaux de Baltimore (USA) en 1989, et Narbonne
en 1990.
Plus de 1400 concerts et masterclasses dans 30 pays SACREE JOURNEE
(Etats-Unis, Amérique Latine, Afrique, Russie, Autriche, Orchestre d’Harmonie de la Région Centre
Malte, Espagne, Portugal, Israël, Japon…), une douzaine Direction Philippe Ferro
AVE MARIA d’enregistrements, pour vingt années d’une carrière sans Tuba : François Thuillier
Guy Touvron, trompette nuage.
- Bacchus on blue ridge de Joseph Horovitz
Carine Clément, orgue Magnifica demeure à ce jour un des rares ensembles de
- Une sacrée journée de Marc Lys
Enregistré à la Chapelle de l’Institution des Chartreux musique de chambre français à résister à l’épreuve du
à Lyon le 4 et 5 mars 2005 Concerto pour tuba solo et orchestre d’Harmonie
temps, régulièrement programmé à l’affiche des grands
- Ouverture Cubaine de Georges Gershwin, arrangé par
Vingt Ave Maria des compositeurs les plus célèbres dont festivals. Pour ce 20ème anniversaire, offrez-vous le
Mark Rogers
Schubert, Dvorak, Liszt, Fauré, Bruckner ... et Gilles Her- Digipack Collector coffret de 3 CD des plus belles pages
- Vestales de Jean-Jacques Charles
billon et Jérôme Naulais. musicales gravées par Magnifica.
SITE WEB www.magnifica.net Pièce pour tuba solo et orchestre d’harmonie
Loreley Production LY009 Production OHRCentre contact@harmonieregioncentre.com